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DUPLICATA DE LA EIBLIOTHĂQUE
DU CONSERVATOIRE BCTANIQUE DE GEI
vEKDU EN 1922 |
ARCHIVES
DES
_ SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES
DUPLICATA DE LA BIBLIOTHĂQUE "
DU CONSERVATCILE BOTANIQUE DE GENEVE
VENDU EN 1922 a
GenĂšve. â Impr. Rey & MaLavaLLon, 18, PĂ©lisserie
précédemment Aubert-Schuchardt.
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ARCHIVES
DES
SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES
CENT TROISIĂME ANNĂE
QUATRIĂME PĂRIODE
TOME SIXIĂME
LIBRARY
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GENĂVE
BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PĂLISSERIE, 18.
LAUSANNE PARIS
GC BRIDEL ET: C° G. MASSON
Place de la Louve, 1 Boulevard St-Germain, 120
DĂ©pĂŽt pour l'ALLEMAGNE, GEORG & Ci, Ă Bare Ăš
1898
DUPLICATA DE LA EIBLT
DU CONSEL\ SRE 1 :ENEVE
LISRARYT
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HATAMCAL
GARDEN
SUR -
LES MATIĂRES COLORANTES
A BASE DE FER
DES TERRAINS DE SĂDIMENT ET SUR L'ORIGINE PROBABLE DES
ROCHES ROUGES
PAR
6 W. SPRING!
Nous avons reconnu, M. M. Lucion et moiâ, il y a
| déjà quelques années, que la pression osmotique qui
rĂšgne dans les solutions de sels, facilitait le dĂ©part de lâeau
de certains hydrates. La tension de dissociation des corps
hydratés ne se trouve pas équilibrée dans une solution
saline, comme elle le serait dans lâeau pure, ou dans de
la vapeur sous tension suffisante. « La présence d'un sel
dans l'eau produirait, sur un corps hydraté, un effet compa-
rable à celui d'une élévation de la température.» Nous
appuyant sur ce fait, nous avons regardé comme pos-
sible que les sĂ©diments colorĂ©s en rouge violet par lâoxyde
_ ferrique se fussent déposés dans des estuaires ou dans
⊠des lacs salĂ©s, tandis que les terrains de couleur dâocre
1 1 RĂ©sumĂ© dâun travail insĂ©rĂ© au Bulletin de lâAcadĂ©mie royale
de Belgique ; n° de Mai 1898.
â * Bull. de lâAcad. de Belgique (3) t. XXIV, p. 21-56; 1892.
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6 SUR LES MATIĂRES COLORANTES
fussent plutĂŽt des formations dâeau douce. Cette con-
clusion soulevait des questions subsidiaires auxquelles
il devait ĂȘtre rĂ©pondu. L'objet du prĂ©sent travail est de
fournir le complĂ©ment dâĂ©tudes annoncĂ© depuis 1892.
Position du problĂšme. On peut ramener les couleurs
des terrains colorés par des composés du fer aux quatre
types suivants : le bleu verdĂątre, le jaune dâocre, le rouge
vineux et le noir.
On a attribué, tacitement, le bleu vert à la présence
de silicates ferreux, le jaune dâocre Ă lâhydrate de fer, le
rouge vineux Ă l'oxyde de fer anhydre et le noir Ă des
composés ferroso-ferriques. Entre ces couleurs typiques
on reconnait toutes les nuances possibles provenant dâun
mélange, en proportions diverses, des composés rappe-
lés. Il suffira donc de poursuivre l'origine des couleurs
typiques pour comprendre les cas particuliers.
Une difficulté capitale du problÚme réside dans le fait
que trĂšs souvent, sinon toujours, les trois premiĂšres
couleurs se rencontrent dans un mĂȘme sĂ©diment. Par
exemple, on voit, dans notre terrain dévonien, des bancs
entiers verts, suivis de bancs rouges alternant avec des
bancs jaunes. Nos psammites présentent de nombreux
cas de ces alternatives. Bien mieux, l'Ă©tage de Gedinne
et lâĂ©tage de Burnot montrent cette association dans les
mĂȘmes bancs : on a alors les roches dites bigarrĂ©es; le
plus souvent c'est le vert et le rouge qui se trouvent
juxtaposés. On voit immédiatement que si la roche rouge
doit véritablement sa couleur à une déshydratation du
composĂ© ferrique par lâaction de lâeau salĂ©e, les bancs
jaunes ne devraient se rencontrer que dans les terrains
de formation dâeau douce ; ils devraient marquer des
époques nettement différentes de celles des roches rouges.
A BASE DE FER, ETC. 7
En outre il sâagit de savoir pourquoi les roches rouges
sont toujours accompagnées de parties vertes (voir plus
loin), tandis que les terrains jaunes ne présentent pas
de semblables bigarrures. Les présentes recherches ré-
pondent, je crois, Ă ces questions.
>
RĂ©sultat des recherches nouvelles.
Je passe, dans ce résumé, la relation des travaux qui
ont été faits antérieurement sur le sujet qui nous occupe,
d'autant plus quâils nâont eu en vue que la formation
des terrains rouges et quâils ont laissĂ©, suivant l'opinion
d'IsraĂ«l Cook Russelâ lui-mĂȘme, auquel on doit les re-
cherches les plus complĂštes sur la matiĂšre, cette ques-
tion spéciale sans solution satisfaisante. J'arrive donc
immĂ©diatement aux observations que jâai pu faire.
1° Constitution des roches rouges et vertes. Si lâon
traite, à froid, des grés ou des schistes rouges, par de
l'acide chlorhydrique Ă un titre supĂ©rieur Ă 30 p. âŹ. on
obtient, aprÚs 24 heures, le départ complet de la ma-
tiĂšre colorante rouge tandis qu'il demeure des masses
vertes parfaitement compactes dâailleurs. AprĂšs lavage et
dessiccation, la roche ne présente guÚre moins de solidité
qu'avant le traitement Ă l'acide. La partie dissoute est
formĂ©e presque exclusivement de chlorure ferrique mĂȘlĂ©
de irĂšs peu de chlorure ferreux et ne laisse, aprĂšs Ă©vapo-
ralion Ă sec et reprise par lâeau, qu'un rĂ©sidu de silice
négligeable. Nous verrons plus loin l'importance de cette
remarque. On doit conclure de lĂ que lâoxyde ferrique ne
1 Subaërial Decay of Rocks and origin of the red color of certain
Formations. Bull. of the United States Geological Survey. N° 52;
1889.
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8 SUR LES MATIĂRES COLORANTES
fait pas partie des grains siliceux de la roche, mais quâil
existe Ă lâĂ©tat dâenduit ne jouant peut-ĂȘtre aucun rĂŽle
essentiel comme ciment de la roche. sinon son départ en
amĂšnerait la ruine.
Comme contrÎle, j'ai fait macérer des fragments de
roche dans une solution concentrée de potasse chauffée
au bain-marie dans un vase en argent. AprĂšs quelques
jours la roche ne formait plus quâune boue avec la po-
tasse. Celle-ci avait dissous une proportion Ă©norme de
silice. Le ciment de la roche est donc l'acide silicique et
non lâoxyde ferrique.
Les roches vertes ont donné un résultat semblable au
regard de la désagrégation : l'acide chlorhydrique leur
enlÚve un peu de composés de fer sans les déliter, tandis
que la potasse les fait tomber en pĂąte.
L'analyse chimique a dĂ©montrĂ©, dâune maniĂšre cons-
tante, que les roches vertes sont plus riches en silice que
les roches rouges: 65,73 p.c. contre 59,54 en moyenne.
En revanche, les roches rouges renferment trois fois plus
de fer que les roches vertes (9,21 p.c. contre 2,98 es-
timĂ© Ă lâĂ©tat de Fe,0,).
En somme, ces roches sédimentaires sont constituées
par une matiĂšre de fonds, verte, formĂ©e dâune argile, ou
dâun sable argileux suivant le cas, dans laquelle des com-
posés ferreux entrent en faible proportion mais en fai-
sant corps avec la masse. Les roches rouges renferment,
en outre, des particules d'oxyde ferrique caractérisées
parce quâelles sont chimiquement indĂ©pendantes du fonds
de la roche; elles lui sont adjointes comme si les sédi-
ments en avaient été saupoudrés pendant leur dépÎt.
20 Constitution des roches et des terrains jaunes. Lâacide
chlorhydrique attaque ces roches et laisse, cette fois, un
A BASE DE FER, ETC. 9
rĂ©sidu privĂ© de fer, câest-Ă -dire non de couleur verte. La
solution acide renferme, outre le chlorure ferrique, du
chlorure d'aluminium et beaucoup d'acide silicique. Ce
dernier se prend en gelĂ©e pendant lâĂ©vaporation.
Les roches jaunes contiennent donc le composé ferri-
rique non comme un hydrate adjoint au reste de la ma-
tiÚre mais comme faisant partie intégrante de celle-ci.
Toute hypothĂšse sur la formation des terrains rouges
et des terrains jaunes devra tenir compte de ce fait fon-
damental.
30 Essais de déshydratation, par voie humide, des com-
posĂ©s hydratĂ©s du fer. Lâhydrate ferrique obtenu Ă froid
par lâaction de lâammoniaque sur les sels ferriques Ă la
composition Fe,0,4H,0 quand il a été desséché à l'air
libre. ChauffĂ© au contact de lâeau pure, dans des tubes
scellĂ©s, il se dĂ©shydrate et devient grenu. Witistein' Ă
constatĂ© mĂȘme que cette dĂ©shydratation a lieu Ă la tem-
pĂ©rature ordinaire, mais fort lentement. Si lâeau ren-
ferme des sels dissous, la déshydratation est accélérée,
toutes autres conditions restant Ă©gales d'ailleurs. Ce fait
a dĂ©jĂ Ă©tĂ© Ă©tabli par de SĂ©narmontâ.
J'ai Ă©tendu ces recherches, Ă fin de comparaison, aux
composés hydratés jaunes, naturels, ou tels qu'on peut
en produire dans iles laboratoires. Ceux-ci se forment
en précipitant par l'ammoniaque, ou par la potasse, un
mĂ©lange dâune solution de chlorure ferrique avec un
chlorure dâun mĂ©tal non chromogĂšne (Mg, Zn, Al... etc.)
en proportions diverses. Les précipités sont naturelle-
1 VaĂ€erteljahrsschrift fĂŒr Pharmacie ; t. 1. p. 275.
2? Ann.de Chimie et de Physique; (3) t. 30, p. 145. 1850. Ce
travail m'avait échappé en 1892.
10 SUR LES MATIĂRES COLORANTES
ment plus jaunes quand ils renferment moins dâhydrate
ferrique.
Toutes ces substances ont conservé leur couleur primitive,
quand on les chauffait dans les conditions oĂč l'hydrate ferri-
que perdait son eau et d'autant mieux que la proportion
d'oxyde ferrique était plus faible. Les composés naturels
surtout, la limonite, lâocre, les sables jaunes, les schis-
tes, etc. n'auraient mĂȘme pas fait soupçonner un com-
mencement de déshydratation tant ils étaient restés iden-
tiques Ă eux-mĂȘmes.
Il résulte de là que les hydrates dans lesquels l'oxyde
de fer se trouve associĂ© Ă dâautres oxydes, y compris
Si0,, sont douĂ©s dâune stabilitĂ© plus grande que lhy-
drate ferrique pur. [ls forment sans doute des combinai-
sons du type de lâaimant. Leur couleur est plus claire
que celle de lâoxyde de fer parce quâils se trouvent asso-
ciés à des oxydes blancs (Mg O,Zn0 etc.) tandis que s'ils
se trouvent combinés à des oxydes noirs, tel que FeO,
ils fournissent un produit plus foncĂ©â. Il est Ă noter
encore que si ces produits perdent mĂȘme leur eau dans
les solutions salines chauffées, ils ne prennent cependant
pas la couleur rouge de la brique cuite; ils restent jau-
nes bruns, couleur de cuir. [ls ne sont pas magnétiques,
mais ils le deviennent quand ils ont été chauffés au
rouge sombre.
4° Essais de déshydratation par compression. L'hydrate
ferrique pur ne cĂšde pas son eau, mĂȘme si on le com-
prime Ă 7000 atmosphĂšres. MĂ©lĂ© Ă une molĂ©cule dâun
â Karl List a obtenu des corps Fe:0:. RO en calcinant les
oxydes mĂȘlĂ©s ; ils sont alors magnĂ©tiques. Berliner Berichte, t.11,
p. 1512.
A BASE DE FER, ETC. 1f
oxyde RO, il abandonne son eau sous pression et il se
forme le produit Fe,0,RO, de couleur jaune-cuir, non
magnétique et qui ne change plus de couleur quand on
le calcine; mais il devient alors magnétique. Ces essais
nous prouvent qu'il a pu se former des combinaisons
d'hydrate ferrique et de certains oxydes dans les terrains
de sĂ©diment, combinaisons qui ont la mĂȘme teinte que
si elles avaient été exposées à une élévation de lempéra-
ture.
9° Autres essais. Les sels ferreux qui contiennent
moins de trois molĂ©cules dâeau (carbonates, oxalates,
silicates) sâoxydent sous lâeau, par lâaction du peroxyde
d'hydrogĂšne, pour donner de lâhydrate ferrique de for-
mule 2 Fe,O0,3H,0 (la limonite) et non Fe,0,, 34,0.
En soumettant de la sidĂ©rite blanche, anhydre, (dâAl-
gĂ©rie) finement pulvĂ©risĂ©e, Ă la mĂȘme action, j'ai ob-
tenu, aprĂšs 6 mois, une poudre rouge de mĂȘme nuance
que lâoxyde ferrique anhydre.
6° Couleur du silicate ferreux. Le silicate ferreux qui
nâa pas Ă©tĂ© au contact de l'oxygĂšne est blanc... A l'air il
devient bientĂŽt bleudtre puis vert et finalement jaune. On
doit conclure de lĂ que les roches bleuĂątres et vertes, ren-
ferment une proportion plus ou moins grande de compo-
sés ferroso-ferriques et non pas seulement des composés
ferreux.
Conclusions.
Les faits qui viennent dâĂȘtre rĂ©sumĂ©s dĂ©placent, me
parait-1l, le point de vue de la coloration des roches dans
la nature : ce nâest pas la formation de la couleur rouge
qui est la conséquence du procédé le plus compliqué,
mais bien celle de la couleur jaune.
ME
12 SUR LES MATIĂRES COLORANTES
Voici comment, dâaprĂšs cela, il y aurait lieu de consi-
dĂ©rer lâordre des faits.
L'hydrate ferrique pur, non Ă lâĂ©tat compact, mais Ă
lâĂ©tat meuble, cristallise lentement sous lâeau en se dĂ©s-
hydratant (Witistein). Quand au lieu de se trouver
dans lâeau il est dans une solution saline, il devient an-
hydre avec plus de facilité encore. Il passe donc spon-
tanément, pour ainsi dire, à la couleur rouge violette. Si
cette tendance à la déshydratation ne se trouvait pas en-
rayée dans la nature par un facteur particulier, tous
les terrains de sédiments, sans en excepter ceux de la
derniÚre période, auraient la couleur rouge de la brique
cuite, Mais si lâhydrate de fer nâest pas pur, câest-Ă -dire
isolĂ©, 1l ne se condense plus avec lui-mĂȘme mais avec les
oxydes auxquels il se trouve associé. Lorsque ceux-ci ne
sont pas chromogénes le produit sera de couleur jaunÀ-
tre, plus ou moins foncé suivant le degré de condensa-
tion. La calcination, en expulsant lâeau dâhydratation
qui entrave encore la condensation chimique, favorise et
achĂšve la polymĂ©risation. Alors, si lâon a affaire Ă des
groupements vraiment hétérogÚnes, la masse sera de cou-
leur jaune-cuir (oxydes magnétiques de List); dans le
cas contraire elle sera plus ou moins rouge selon la pro-
portion des groupements homogĂšnes (Fe,0,).
Il résulte de là que les terrains de sédiment rouges
représenteraient la superposition de deux dépÎts, indé-
pendants au point de vue chimique, mais qui se seraient
formés simultanément de la maniÚre suivante. Le premier
dĂ©pĂŽt, le plas abondant, serait composĂ© de sables et dâar-
giles non ferrugineux, tombĂ©s sous lâaction de la pesanteur
seule, au fond des iacs ou des estuaires oĂč la sĂ©dimen-
tation avait lieu. Mais, en mĂȘme temps, les matiĂšres hu-
A BASE DE FER, ETC. 13
miques dissoutes ou mĂȘlĂ©es aux eaux, opĂ©raient sur les
composĂ©s du fer en solution dans lâeau Ă la faveur sans
doute, de lâacide carboniqueâ et engendraient le second
dĂ©pĂŽt. Ainsi que je lâai montrĂ© dans un travail rĂ©cent *
les matiĂšres humiques combattent lâaction de l'oxygĂšne
de lâair, elles sâoxydent en rĂ©duisant les composĂ©s ferri-
ques et se prĂ©cipitent Ă lâĂ©tat de combinaisons ferreuses.
Il a donc dû se former un dépÎt d'humate de fer par-
dessus les grains de sédiment sableux et argileux. Les
composĂ©s du manganĂšse, si lâeau en renfermait, ont dĂ»
suivre le mĂȘme chemin, tandis que ceux du calcium et
du magnĂ©sium, qui nâadmettent pas deux degrĂ©s dâoxy-
dation, ont dĂ» rester en solution Ă la faveur de l'acide
carbonique formé continuellement aux dépens des carbo-
nates de fer et de manganÚse ainsi qu'aux dépens des
matiĂšres humiques elles-mĂȘmes. VoilĂ pourquoi ces ro-
ches sont si pauvres en composés calciques : la roche de
Tilff ne contient que 0,07 p. c. de Ca.
Les humates de fer et de manganĂšse qui couvrent les
grains de sédiment continuent, nécessairement, à rester
soumis aux actions chimiques de lâoxygĂšne dissous dans
lâeau ainsi qu'Ă celle de lâacide silicique. LâoxygĂšne les
brĂ»le jusquâau dernier degrĂ© par suite de la prĂ©sence de
l'oxyde de fer : il en forme de lâeau et de lâacide earbo-
nique. La production de sidĂ©rile mĂȘlĂ©e de spath manga-
neux, Comme matiÚres de transmission, paraßt donc iné-
vitable. Mais lâacide silicique de lâeau rĂ©agira avec les
carbonaltes frais et donnera des silicates qui contribue-
ront, avec lâacide encore libre, au cimentage de la ro-
1 Un litre dâeau de COz2 sous 1 atm. contient 1 gr. 390 de FeCOs
4 15°.
? Archives des sciences phys. et nat., t. V, p. 5; 1898.
14 SUR LES MATIĂRES COLORANTES
che. La couche siliceuse durcie rompt le contact du sel
ferreux avec l'air et empĂȘche son oxydation ultĂ©rieure.
Les roches seront donc imprégnées de composés ferreux,
ou mieux ferroso-ferriques, trahissant leur présence par
leur couleur bleuĂątre ou verte.
Remarquons encore que la proportion dâhumate de
fer déposé varie avec plusieurs facteurs. Elle dépend
non seulement de lâabondance relative des combinaisons
du fer dans les eaux, mais aussi de l'intensitĂ© de lâĂ©clai-
rage. Si elle lâemporte de beaucoup sur la proportion
d'acide silicique qui sâinfiltre dans les sĂ©diments, il res-
tera, à la fin, un excédent d'hydrate ferrique qui passera
Ă lâĂ©tat d'oxyde parce qu'il ne se trouvera pas mĂȘlĂ©,
molĂ©culairement, Ă dâautres oxydes. Des bancs entiers de
terrain prendront donc la couleur de lâoxyde compact,
câest-Ă -dire la couleur rouge lie de vin. Si aulieu dâune
affluence de composés de fer il y a disette, l'acide silicique
pourra suffire à retenir ce qui se présentera. On conçoit
done que des bancs entiers pourront ĂȘtre verts et qu'ils
pourront alterner avec des bancs rouges. Ils devront ĂȘtre
plus fréquents lorsque la proportion de SiO, qu'ils ren-
ferment sera plus grande. Cette remarque est d'accord
avec lâobservation. Enfin, les inĂ©galitĂ©s d'infiltration des
eaux siliceuses dans un mĂȘme banc expliqueront les bi-
garrures de certaines roches. LĂ aussi les parties rouges
correspondent aux zones les moins siliceuses.
Passons enfin aux roches jaunes ou limoneuses. Leur
procédé de formation paraßt tout différent. On se rap-
pelle quâelles se dĂ©sagrĂšgent dans l'acide chlorhydrique
sans mettre Ă nu un fond vert. Il nây a donc pas de su-
perposition de composés ferriques et de composés fer-
reux. La sédimentation doit donc avoir eu lieu en un
seul acte, sans phénomÚne de réduction. Les matiÚres
A BASE DE FER, ETC. 15
humiques n'ayant pas pu intervenir, il faut admettre que
les composĂ©s ferriques de ces sĂ©diments n'Ă©taient pas Ă
lâĂ©tat dissous dans les eaux : ils devaient ĂȘtre combinĂ©s,
ou tout au moins associĂ©s, Ă la silice, Ă lâalumine et
peut-ĂȘtre Ă dâautres oxydes tels que la magnĂ©sie et la
chaux avant le dépÎt. Ces combinaisons, plus stables, ne
réagissent pas avec les matiÚres humiques. En un mot
ce devait ĂȘtre des alluvions jaunes, comme nos alluvions
modernes. Une fois déposées ces matiÚres limoneuses
ont conservĂ© leur couleur jaune, mĂȘme dans des solu-
tions salines, comme l'ont fait voir les expériences rela-
tées plus haut. En somme, les sédiments jaunes provien-
draient d'eaux troubles. Ils pourront alterner avec des
sédiments rouges et verts si le régime des eaux des af-
fluents des lacs et des estuaires change la nature des ma-
tiÚres suspendues ainsi que la composition et la limpidité
du liquide.
Mais si les sédiments jaunes ne se convertissent pas
en sédiments rouges dans la nature, le contraire peut
avoir lieu parce que la combinaison de lâoxyde ferrique
avec dâautres oxydes et surtout avec lâacide silicique, est
un acte chimique suivant la pente des affinités. Des in-
filtrations d'eaux acidulées pourront produire un résultat
sensible Ă la longue ; elles pourront mĂȘme laver lâenduit
rouge des roches et mettre le fond vert Ă nu; mais elles
déposeront leur charge sous forme de composés siliceux
Jaunes, des ocres, qui ne reprendront la couleur rouge
que si lâoxyde ferrique est dĂ©gagĂ© de la silice. On sait
que si lâon calcine de lâocre jaune, elle devient rouge,
mais On sait aussi que le silicate ferrique ne résiste pas
Ă lâaction de la chaleur.
LiÚge, Institut de Chimie générale, avril 1898.
L'PENT UNS
Dal da: des.
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L'AUTOMOBILISNE ET LA FORCE MOTRICE
LE MOTEUR AIR-EAU
PAR
Raoul PICTET
(Suite 1.)
CHAPITRE V.
CALCUL DE LA PUISSANCE DU MoTEUR AiR-EAU
Le moteur se compose, ainsi quâon lâa vu, de trois
cylindres de dĂ©tente oĂč les gaz, sous la pression de 9
atmosphÚres absolues, pénÚtrent à la température de 350
degrés.
Ces gaz pendant leur détente, reçoivent une quantité
de chaleur suffisante pour se maintenir à 350 degrés. A
la fin de la détente, ils sont arrivés à la pression atmos-
phĂ©rique. De lĂ ils sâĂ©chappent dans un Ă©changeur de
tempĂ©rature oĂč ils Ă©chauffent les gaz comprimĂ©s par le
compresseur et qui circulent en sens inverse.
AprĂšs avoir rĂ©chauffĂ©, autant quâils le peuvent, le mĂ©-
lange comprimĂ©, ils sâĂ©chappent au dehors en activant
le tirage.
! Voir Archives, t. V, avril 1898, p. 350, mai, p. 444, et juin,
p. 550. PU
DUT IT Te
LV,
â
L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 17
Le combustible brĂ»lĂ© peut ĂȘtre Ă volontĂ© du coke, du
charbon, pétrole, bois, etc. ; la combustion a lieu au-des-
sous des cylindres et dans une chaudiÚre spéciale placée
aprÚs l'échangeur de façon à porter le mélange air-eau
au maximum de température.
1. Calcul du travail de compression de l'air (pour un
tour de lâarbre moteur).
Les données sont les suivantes :
Volume du compresseur l litre
Pression Ă l'aspiration L atmosphĂšre
Pression Ă la compression 9 atm. absolues
TempĂ©rature de lâeau introduite dans l'air 15°
Nombre de tours par minute 300
Nombre des cylindres moteurs 3
Volume de chaque cylindre { litre
Pression Ă l'admission 9 atmosphĂšres
Longueur de lâadmission 1/9 de la course
Pression Ă lâĂ©chappement { atmosphĂšre
Température constante pendant la détente 350°
La formule du travail de compression de Pair est la
suivante :
© T = V X 10.333 Log (=
â 0,001 Ă 10,333 Log 9 = 21:,4132
2) Calcul du travail du moteur.âPour un tour de lâar-
bre, on a donc un diagramme résistant qui est le travail
de compression de l'air et trois diagrammes moteurs
Ă©quivalents au premier.
Comme on a admis une vitesse de rotation de cinq
tours Ă la seconde, le travail du moteur sâexprimera en
chevaux par la relation :
T = 21,4132 X 2 â 42:,8264
ARCHIVES, L. VL â Juillet 1898. 2
18 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE.
ou en chevaux :
42,8204 X 5 Dcher. $5
75 <
Le travail normal du moteur sera ainsi de 2 ch. 85
pour une vitesse de 300 tours Ă la minute.
3. Calcul de la quantité d'eau à introduire dans l'air. La
marche normale que nous venons de supposer ne laisse
pas lâair sec dans la machine; une certaine quantitĂ©
dâeau se mĂȘle Ă lâair et passe dans les appareils sueces-
sifs pour sây vaporiser.
Les conditions de marche permettent de préciser cette
quantité avec toute rigueur.
En effet, nous savons qu'un litre dâair sec chauffĂ© Ă
350° augmente son volume dans les conditions données
par la formule :
: Vis 0
te = (A + 0.35
Vaso 1 + Ć 5 15 { an (2 390)
V
car neue Cr Ve mais NV, â Aire
1380 273 + 350 623
EL ER ER OR SSP
lai 273 + 15 288
dONENE 0 â
Par contre, nous avons admis, comme marche nor-
male, que lâĂ©chappement de lâair et de la vapeur aprĂšs la
dĂ©tente dans les cylindres moteurs sâopĂ©rait Ă la pression
atmosphĂ©rique et Ă la mĂȘme tempĂ©rature (350°).
Or, nous connaissons le volume de lâair et le volume
total des gaz à 350° ; par différence, nous avons done le
volume occupĂ© par la vapeur dâeau sous la pression at-
mosphérique. Ce volume est :
3 â 2,163 â 0,837
Calculons le poids de cette vapeur dâeau.
D RAS, 140.
P-
L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 19
Le poids spĂ©cifique de la vapeur dâeau Ă©tant Ă 0° de
0,806, il sera à 350° :
0,806 _ 0,806 +273 _ Lun
Le 350 623 â U,999.
Le poids de lâeau introduite par tour est, par ce fait:
0,837 x 0.353 â 0,e' 2954.
En ramenant la consommation Ă lâheure, nous voyons
que pour 300 tours Ă la minute, la machine absorbera :
0,2954 X 5 xX 3600 â 5,3175",2.
dâeau et 18 mĂštres cubes dâair Ă 15° et sous la pression
atmosphérique.
Le résultat auquel nous parvenons nous donne tout
de suite les paramĂštres essentiels.
Un mĂ©lange de 18 mĂštres cubes dâair et de 5 kil.
3172 dâeau permet d'obtenir dans ce moteur 2 chev. 85
pendant une heure.
DĂ©pense en calorique.
4. Calcul des quantitĂ©s de chaleur Ă fournir. â Nous
admettons dans ce calcul un Ă©changeur parfait, c'est-Ă -
dire construit de telle sorte quâil ne perde au dehors que
les quantités de chaleur obligatoirement perdues.
Le calcul de cet Ă©changeur entraĂźnerait Ă des Ă©quations
analytiques transcendantes, si lâon voulait appliquer les
équations théoriques complÚtes.
Nous avons, par contre, trouvé une méthode graphi-
que qui donne toute sécurité dans les chiffres obtenus et
qui est dâun usage commode.
Dans la figure à nous avons représenté deux courbes
t Le d' 08
FX
"Te
20 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE.
A et B qui sont l'expression graphique des quantités de
chaleur Ă fournir par l'Ă©changeur, suivant que lâon con-
sidĂšre le courant montant ou le courant descendant.
Prenons les gaz aprĂšs lâĂ©chappement des cylindres
moteurs et à leur entrée dans l'échangeur.
Nous savons que ces gaz se composent dâun certain
poids dâair et dâun certain poids dâeau rĂ©duite en vapeur
à 350°; nous savons de plus que dÚs la sortie des cylin-
dres cette masse gazeuse est à la pression atmosphéri-
que.
En entrant dans l'Ă©changeur, lâair et la vapeur dâeau
commencent par abaisser leur tempĂ©rature jusquâau
point oĂč la vapeur dâeau sature lâair.
Jusqu'à ce degré de refroidissement, la chaleur qu'ils
cÚdent au courant inverse situé derriÚre la surface léchée
dans l'échangeur, est représentée par le poids de ces gaz
multiplié par l'écart de température.
Au moment oĂč la vapeur dâeau commence Ă se con-
denser, elle abandonne sa chaleur latente de condensa-
tion, et au fur et Ă mesure que la tempĂ©rature sâabaisse,
elle dépose contre les parois de l'échangeur un poids
d'eau représenté par la différence des tensions de va-
peurs saturantes pour chaque température considérée.
Représentons ces quantités de chaleur par des sur-
faces comprises entre deux axes de coordonnées et une
courbe variable avec la température. Les abscisses repré-
senteront les diffĂ©rentes tempĂ©ratures de lâair entre 350°
(température d'entrée dans l'échangeur) et 30° (tempé-
rature prise comme moyenne à l'entrée et à la sortie des
gaz dans lâĂ©changeur). Comme ordonnĂ©es, nous porte-
rons les quantités de chaleur abandonnées par les masses
gazeuses pour chaque différence de température de un
degré.
*
PT D. d VENTE
1
L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 21
Câest en somme, la dĂ©rivĂ©e de la fonetion du potentiel
calorifique de la masse gazeuse, lorsqu'on considĂšre la
différentielle de température égale à un degré.
La surface comprise entre cette courbe et les axes des
coordonnées exprime donc bien la chaleur disponible.
Elle est l'intégrale de la fonction complexe représen-
tant la totalité de la chaleur disponible.
Cette fonction est effectivement trĂšs complexe.
Tant que la vapeur dâeau ne se condense pas, lâair et
la vapeur dâeau nâagissant que par leur chaleur spĂ©cifique,
la surface est limitée par une droite parallÚle aux abscisses,
et à une distance qui représente la somme des produits
de la chaleur spécifique des deux composants, réduite en
eau, par leur poids ?.
On pourrait croire que lâĂ©chauffement de lâair sortant du com-
presseur dans le réchauffeur, se fasse sous volume constant, puis-
que le volume de lâĂ©changeur est fixe et immuable. Il nâen est
point ainsi; en effet, pendant que lâair se rĂ©chauffe, il entraĂźne
l'Ă©lĂ©vation de tempĂ©rature pour lâeau, et la vapeur qui se forme
s'ajoute constamment au volume de l'air. Malgré cet apport con-
tinu, la pression de 9 atmosphĂšres reste constante parce que lâad-
mission dans les cylindres est supposée de telle sorte que le régime
est Ă©tabli pour cette pression-lĂ .
Nous avons donc bien affaire Ă lâĂ©chauffement de lâair sous pres-
sion constante malgrĂ© lâapparence du volume constant.
Le coefficient de la chaleur spĂ©cifique est done le mĂȘme pour
l'entrĂ©e et pour la sortie de lâair dans lâĂ©changeur.
(Ă suivre.)
TE CEE
dE nt |
LES
VARIATIONS PĂRIODIQUES DEN GLACIERS
[Im RAPPORT, 1897.
rédigé au nom de la Commission internationale des glaciers
PAR
E. RICHTER
Professeur à l'Université de Graz,
Président de la Commission.
La Commission internationale des glaciers m'ayant
fait l'honneur de m'élire président en remplacement de
M. le prof. F.-A. Forel, dans sa séance du 1° septembre
1897, à Saint-Pétersbourg, je vais procéder à la rédac-
tion du troisiĂšme rapport de la Commission sur les mou-
vements glaciaires qui ont été constatés dans le courant
de lâannĂ©e 1897.
CHRONIQUE DES GLACIERS. 1897.
Bien qu'il ne m'âait pas Ă©tĂ© possible d'obtenir de toutes
les contrées de la terre des rapports également détaillés
sur leurs glaciers, je nâen ai pas moins recueilli, cette
année aussi, de nombreux matériaux, quelques-uns fort
importants. |
LES ALPES DE L'EUROPE CENTRALE
|. ALPES SUISSES
(Rapport de M. le prof. F.-A. Forel, Ă Morges).
Les glaciers des Alpes suisses sont en 1897 en phase
LES VARIATIONS PĂRIODIQUES DES GLACIERS. 23
de décrue, dans leur trÚs grande généralité. Sur 56 gla-
ciers observés :
39 sont en raccourcissement
9 stationnaires
12 en crue.
BassiN Du RHone. Sur 26 glaciers observés 9 sont en
crue certaine, 2 en crue probable, tous les autres en dé-
crue.
Zigiorenove et le Trient, qui depuis 1879 Ă©taient en
crue trÚs manifeste, ont montré ces derniÚres années un
ralentissement marqué de la poussée en avant; en 1897
ils se sont mis en décrue; pour ces deux glaciers la
phase de crue à duré 18 ans.
D'aprĂšs l'histoire ancienne de Zigiorenove, la derniĂšre
époque du maximum aurait été en 1852. (Voir F.-A.
Forel, VIÂź rapport.) Nous aurions done pour ce glacier :
Phase de décrue de la période précédente,
DO MS TS SELON 26 ans
Phase de crue de la pĂ©riode actuelle, 1878 : Ă
SR TT eu NERO EEE MR STE
DurĂ©e dâune pĂ©riode entiĂšre dâun maximum
Aautrer 20 1 CR PE nt 44 â
Pour le Trient le que maximum aurait eu lieu en
1845 (M. J. Guex); nous aurions donc :
Phase de dĂ©crue de la pĂ©riode prĂ©cĂ©dente 1845 Ă
ape RE EMeRES Mn NUE 33 ans
Phase de crue de la ne de 1878 Ă
AO LOU TT RTS SE Se 18% â
DurĂ©e dâune pĂ©riode entiĂšre, dâun maximum
AAANITE 3aREL DEA LUENT 51 â
Le glacier de Lotschen Ă da mĂȘme cessĂ© sa crue en
24 LES VARIATIONS PĂRIODIQUES
1896-97. Mais, comme il nâĂ©tait en observation que
depuis 1893, nous ne pouvons rien dire de la durée de
la phase de crue, encore moins de la période.
La dĂ©crue de FerpĂ©cle et dâArolla qui a repris depuis
1895 est confirmée par les derniÚres observations. Done,
la dĂ©crue gĂ©nĂ©rale qui dure depuis 1850 ou 1855 nâa Ă©tĂ©
interrompue que pendant deux ans, en 1893 et 1894,
par une petite crue qui les Ă fait allonger dâune dizaine
oĂč une quinzaine de mĂštres; la dĂ©crue gĂ©nĂ©rale est res-
tée dominante.
BAssiN DE L'AAR. La continuation de la crue du
Grindelwald supérieur est probable ou certaine : le Gelten
semble ĂȘtre en crue.
Bassin DE l'Ixx. Le Rosegg est seul en crue confirmée.
Pour quelques autres glaciers (5 ou 6) qui nous sont
signalés comme étant en crue en 1897, nous attendons
la confirmation par des observations ultérieures.
Tous les autres glaciers suisses dont nous avons des
observations sont en décrue ; il est probable qu'il en est
de mĂȘme de la trĂšs grande gĂ©nĂ©ralitĂ© de ceux qui n'ont
pas Ă©tĂ© mesurĂ©s ; car nous devons admettre quâune crue
manifeste dâun glacier quelconque aurait Ă©tĂ© signalĂ©e ou
aux agents forestiers chargés par l'administration fédérale
de cette surveillance, ou Ă nous-mĂȘmes.
En somme il Ăż a encore dans nos glaciers suisses quel-
ques restes de la crue du dernier quart du XIX: siĂšcle;
mais ces retardataires sont peu nombreux et peu impor-
tants, en présence de la grande généralité de la déerue
qui prĂ©domine actuellement â.
? XVIIe Rapport sur les variations périodiques des glaciers des
Alpes suisses. Jahrbuch des Schw. Alpenclubs. XXXIII, 249.
Bern, 1898.
L
19
Qt
DES GLACIERS.
IL. ALPES ORIENTALES
(Rapport de M. le prof. S. Finsterwalder, Munich).
L'année courante devait prouver, pour la premiÚre
fois, l'utilité des vastes dispositions que le Club alpin
d'Allemagne et d'Autriche (der Deutsche und OEster-
reichische Alpenverein) a prises lâannĂ©e derniĂšre dans
le groupe des Tauern pour contrĂŽler les variations gla-
ciaires. Le succÚs à justifié le moment propice qu'on
avait choisi; il en a dĂ©montrĂ© la nĂ©cessitĂ©. GrĂące Ă
lâactivitĂ© infatigable de M. le D' Magnus Fritzsch de Leip-
zig, qui avait été chargé de cette tùche par le Comité
central, nous pouvons signaler une phase inattendue du
mouvement glaciaire, qui, sans cela, serait restĂ©e tout Ă
fait inaperçue. On sait désormais que la crue partielle,
qu'on à pu remarquer depuis 1885 dans les régions de
l'Ortler et de lâAdamello, depuis 1891 daus les Alpes du
l'OEtzthal et du Stubai, s'Ă©tend vers l'Est au delĂ de la
ligne du Brenner, dans les Alpes du Zillerhal et, Ă en
juger sur plusieurs indices, mĂȘme jusqu'aux groupes du
Venediger et du Glockner. Il est vrai qu'on ne saura
que dans quelques années si celte crue, en tout cas mi-
nime, provient dâune rĂ©elle augmentation du dĂ©bit gla-
ciaire et pourra durer pendant quelque temps, ou si cette
variation de lâĂ©tat glaciaire nâa Ă©tĂ© produite que par
lhumidité des deux derniers étés si favorable à la con-
servation des glaciers.
Mais voici qui semble indiquer que la crue est l'effet
de causes moins passagÚres : on pouvait la prévoir,
dĂšs 1892, pour le Gliederferner, lâun des glaciers de ces
régions, dont l'observation a été faite le plus méthodi-
quement et remonte le plus loin (jusquâen 1885).
ME
da Cube he
26 LES VARIATIONS PĂRIODIQUES
Câest ce mĂȘme Gliederferner qui nous a renseignĂ©s sur
sur une autre question vivement discutée dans ces der-
niÚres années : le glacier grossit-il avec plus de vitesse
qu'il ne sâĂ©coule, autrement dit : la propagation dâamont
en aval du gonflement du glacier marche-t-elle plus vite
que lâĂ©coulement de la glace? La rĂ©ponse affirmative
nâest pas douteuse; câest ce qu'on va voir par les cons-
tatations suivantes. En 1885, lors du premier levé du
glacier, j'ai tracé une ligne rouge de pierres à 550 m.
du point oĂč le glacier se terminait alors. En vĂ©rifiant,
lors du deuxiÚme levé que j'ai fait en 1887, avec le
concours de MM. les Dr A. BlĂŒmcke et H. Schunk,
j'ai trouvé un écoulement annuel de 14 m. La surface
de la glace sâĂ©tait partout affaissĂ©e en aval du profil de
la ligne de pierres; mais au profil mĂȘme on ne pouvait
pas constater une dépression qui ait dépassé la précision
du mesurage.
Le troisiÚme levé, fait en 1892 avec le concours de
M. A. BlĂŒmcke, a accusĂ© la persistance de la dĂ©pression
dans les parties inférieures du glacier. Cependant on
remarquait déjà un gonflement à 300 m. en arriÚre du
front du glacier en 1885. Il allait jusquâĂ 10 m. sur le
profil de la ligne de pierres. La vitesse de lâĂ©coulement
de la glace était montée à 22 m. par an. Donc, pendant
les cinq annĂ©es de 1887 Ă 1892 lâĂ©coulement avait fait
un chemin de 110 m. seulement tandis que le gonfle-
ment s'était avancé au moins de 250 m.
En 1897, M. le D' Domsch de Chemnitz a bien voulu
me rendre le service de relever la ligne de pierres de
1885 et une ligne jaune marquée en 1892. Le résultat
a été bien curieux : la premiÚre ligne avait élevé sa vi-
tesse annuelle jusquâĂ 46 m. et s'Ă©tait Ă©loignĂ©e de 367 m.
2 srthnd proie Ă ait rte ardt Liste di RES
19
DES GLACIERS. 27
de sa situation primitive, tandis que l'Ă©coulement s'Ă©tait
mĂȘme Ă©levĂ© Ă 60 m. par an sur lâancien profil. Pourtant
la propagation du gonflement a dépassé de beaucoup la
vitesse de l'écoulement : il est déjà arrivé au front du gla-
cier Ă©loignĂ© de 475 m. du profil, et lâa fait avancer de
17 mĂštres.
La mĂȘme conclusion rĂ©sulte des observations faites
depuis 1889 sur les glaciers de Vernagt et de Guslar,
observations pénibles et coûteuses, auxquelles j'ai tra-
vaillĂ© avec MM. les Dr A. BlĂŒmcke, H. Hess et G. Ker-
schensteiner, et dont le « Deutsche und OEsterreichische
Alpenverein » a couvert la plus grande partie des frais.
Ces observations ont été publiées dans un fascicule splen-
didement orné : Der Vernagiferner, seine Geschichte und
seine Vermessung in den Jahren 1888 und 1889 ; avec un
appendice : die Nachmessungen am Vernagtferner in den
Jahren 1891, 1893 und 1895. Wissenschaftliche ĂrgĂ€n-
zungshefte zur Zeitschrift des Deutschen und OEsterreichi-
schen Alpenvereins, T, Band, 1, Heft.
Si lâon y joint les observations faites en 1897 par
M. Hess et moi, on obtient les chiffres suivants qui mar-
quent lâaugmentation rapide de la vitesse annuelle d'un
profil du Vernagtferner : 1889-91 : 17 m.; 1891-93 :
25 m.: 1893-95: 501 m.; 1895-1897 : 96 m. LĂ
encore le gonflement a devancé l'écoulement de plusieurs
centaines de mĂštres ; cependant il nâa pas encore atteint
le front du Vernagtferner, tandis que le Guslarferner, qui
offre des conditions semblables, quoiqueun peu affaiblies,
sâest dĂ©jĂ mis en crue. Quant aux autres rĂ©sultats publiĂ©s
dans le mémoire sur le Vernagtferner, nous nous bor-
nons Ă mentionner le caleul de la perte de volume que
le glacier a subie depuis le dernier maximum de 1848.
28 LES VARIATIONS PĂRIODIQUES
On a obtenu 240 millions de m°, soit 15 m. dâablation
de la superficie du glacier, névé compris. Cette quantité
est le double de la moyenne obtenue pour les autres
glaciers des Alpes orientales. Elle fait présumerque le
Vernagtferner est capable dâaccumuler les nĂ©vĂ©sde deux
périodes climatiques pour les débiter ensuite dans une
crue Ă©norme.
On a calculé la perte de volume que les glaciers su-
bissent pendant une période pour un assez petit nombre
seulement des glaciers des Alpes orientales, ; il y a lĂ une
des conditions essentielles pour reconnaĂźtre les causes des
variations glaciaires. Nous sommes donc heureux de pou-
voir communiquer la valeur que MM. BlĂŒmcke et Hess
ont obtenue pour le Hintereisferner, 115,2 millions de m°
ou 7,6 m. dâablation totale : nombre calculĂ© avec une
grande précision et qui s'accorde parfaitement avec les
expériences recueillies jusqu'ici sur des glaciers normaux.
EspĂ©rons que, lâannĂ©e prochaine, paraĂźtra le levĂ© du Hin-
tereis préparé et exécuté sur un vaste plan.
Pour les travaux glaciaires relatifs à notre région, mais
sans connexion avec l'Alpenverein, mentionnons encore
le levé topographique du glacier de Watzmann, à l'échelle
de 1 : 10000, exécuté par le bureau topographique royal
de BaviĂšre, et celui de la Pasterze, par le colonel de
Groller. Ce dernier levé fait suite à la carte du Karlseisfeld
(groupe du Dachstein) publiĂ©e lâannĂ©e derniĂšre dans les
Mittheilungen der K. K. geographischen Gesellschaft in Wien,
volume 40, 1897.
Nous allons maintenant donner des dates sur chacun
des glaciers des différents groupes de notre région. Sont
en crue dans le groupe de l'Ortler, étudié dans l'été de
1897 par M. le Dr Fritsch : le Suldenferner (21 m. en
DES GLACIERS. 29
deux années), le Untere Ortlerferner, le Trafoiferner, la
Vedretta la Mare (SO m. en 2 années), le Zufallferner
(21 m. en #4 annĂ©es), le FĂŒrkeleferner, le Hohenferner, la
Vedrettadel Forno, le Angelus-(Laaser)-Ferner (13 m. en
2 années), le Rosimferner, le SchÎntaufferner, le End der
Welt- Ferner et le Marliferner. Sont stationnaires : le Zay-
ferner, le Madaitschferner et la Vedretta di Cedeh. Sont en
décrue : le glacier de Tabaretta, la Vedreita Rossa, la Ve-
dretta Careser, le Langenferner, le Soyferner et la langue
Est du Laaserferner. (13 glaciers avancent, 2 sont sta-
tionnaires, 6 reculent).
Sur le groupe de lâAdamello, il nây a pas de rapports
pour 1896-97. Des vues photographiques prises en 1896
montrent une différence en décrue par rapport à celles
que jâavais levĂ©es en 1895. La comparaison prouve que le
Mandronferner nâa pas encore arrĂȘtĂ© la marche en crue
qu'il poursuit depuis bientĂŽt 10 ans, quoique la crois-
sance ait fort diminuĂ© pendant lâannĂ©e de 1895 Ă
1896.
Dans le groupe de l'OEtzthal la crue tend à se répandre
de plus en plus. Sont en crue, dâaprĂšs les mesurages
de M. B. Fischer de Breslau : le Taufkarferner (8 m. par
an), le Mitterkarferner (5 m.par an), le Spéegelferner
(10 m. par an), le Gaisbergferner (10 m. par an). Le Roth-
moosferner est stationnaire. Sont en décrue : le Gurgler-
ferner (6 m.), le Rofenkarferner (7 m.), le Niederjochfer-
ner (6 m.), le Marzellferner (8 m.), le Langthalerferner
(10 m.). D'aprÚs mes propres observations, sont en dé-
crue aussi le Hochjoohferner, le Hintereisferner et le Ver-
nagtferner ; cependant ces deux derniers présentent déjà ,
dans leurs parties supérieures, des indices visibles de
gonflement. Le Guslarferner avance, on peut supposer la
30 LES VARIATIONS PĂRIODIQUES
mĂȘme chose du Kreuzferner. (En crue : 6 glaciers; sta-
tionnaires : un glacier : en décrue : 8 glaciers).
Il nây Ă pas de nouvelles sur les Alpes de Stubai. Rap-
pelons seulement que quelques-uns des glaciers de ce
gronpe sont en crue depuis 5 ans.
Par contre, il faut enregistrer des données importantes
recueillies sur le groupe du Zillerthal par MM. Fritzsch
de Leipzig et Domsch de Chemnitz. Selon eux, les gla-
ciers suivants sont en crue : le Gliederferner (17 m. en
5 années), le Schlegeiskees (20 m. en une année), le
Furtschagelkiees (26 m. en une année), le WaÊxeckkees
(10 m. en une année), le Hornkees (5 m. en une année),
le Floitenkees (12 m.en une annĂ©e). Il nây a que le
Schwarzensteinkees qui soit en décrue (11 m. en une an-
née). (En somme : 6 glaciers en crue, un glacier en
décrue).
Suivant M. Fritzsch la décrue prévaut dans le groupe
du Venediger. Sont stationnaires dans ce groupe-lĂ le
Krimmlerkees, le Untersulzhachkees et le Frossnitzkees ,
qui s'était mis en crue auparavant. Sont en décrue : le
Viltragenkees (6 m. par an), le Schlatenkees (stationnaire
peut-ĂȘtre ?). le Mulhoitzkees (29 m. par an), le Dorferkees
(18 m. par an), le Maurerkees (12 m. par an), le Simo-
nykees (13 m. par an) et le Umbalkees (9 m. par an).
D'aprĂšs une communication de M.le Dâ Kerschensteiner,
qui a de nouveau mesurĂ© lâObersulzbachkees en 1897,
ce glacier est devenu stationnaire peu de temps aprĂšs
1892, et s'est mis à décroßtre aprÚs avoir déposé un cer-
cle considérable de moraines. (Donc, dans le groupe du
Venediger, il y a 3-4 glaciers stationnaires et 6-7 gla-
ciers en retraite).
La tendance rétrograde est encore plus accentuée
DES GLACIERS. 31
dans le groupe du Grossglockner, comme le démontrent
les données suivantes fournies par M. Fritzsch. Le KÎdnitz-
kees seul est dans une faible crue (3 m. par an); le
Glockerinkees est Ă peu prĂšs stationnaire ; mais le We-
lingerkees est en dĂ©crue (18 m. par an), de mĂȘme que le
Karlingerkees (15 m. par an), le OEdenwinkelkees (21 m.
par an) et le TeĂ«schnitzkees (18 m. par an). DâaprĂšs
M. Seeland, à Klagenfurt, la Pasterze est en forte décrue
(10 m. par an en Ă©paisseur), du moins dans ses parties
inférieures. Mais le glacier est stationnaire dans ses par-
ties supérieures. (Résumons: un glacier en crue, un gla-
cier stationnaire, 9 glaciers en décrue).
Pour le groupe du Sonnblick, qui est situé encore plus
Ă l'Est, nous n'avons pas de nouvelles de 1897 ; cepenâ
dant M. le prof. A. Penck de Vienne a publié une étude
importante sur les variations que les glaciers de ce
groupe ont subies depuis le dernier maximum (1850)
jusqu'en 1896. Nous empruntons à ce mémoire les dates
suivantes. Le Goldbergaletscher a diminué en longueur de
150 m. entre 1850 et 1880, de 150 m. entre 1880 et
1890. de 100 m. entre 1890 et 1896; il a diminué en
épaisseur de 50 m. aux parties inférieures, de 30 m. aux
parties moyennes. Le petit Sonnblickkees, le Neunerkees
et le petit Feisskees manifestent une forte décrue. Le
Wurtenkees, qui avait avancé de 150 m. entre 1834 et
1870, sâest retirĂ© depuis de 50 m. (Tous les glaciers sont
incontestablement en décrue).
Il en est de mĂȘme des glaciers des Alpes calcaires
nord. Suivant mes observations et la carte susdite du
Bureau topographique royal de BaviĂšre, le Plattachferner
est en dĂ©crue (2 m. par an), ainsi que le AĂŒllenthalferner
et le Watzmannferner. Lâaffaissement annuel du Plattach-
x 2 LES VARIATIONS PĂRIODIQUES
ferner, qui Ă©tait de 2,5 m. dans lâannĂ©e de 1892 Ă 18953,
sâest amoindri Ă 1 m. dans lâespace de 1893 Ă 1897;
mais, coïncidence intéressante, la vitesse annuelle est
aussi tombĂ©e de 2,9 m. Ă 1,9 mâ.
II. â ALPES ITALIENNES
(Rapport de M. le prof. Marinelli, Ă Florence).
Les travaux concernant lâĂ©tude et lâobservation des
variations glaciaires pendant 1897 ont eu pour objet six
1 Pour la bibliographie, voir :
S. FnsreRwaL»ER. Vom Gepatsch-\Weissee - und Laugtauferer-
ferner.-Mittheilungen des D. u. Oe. Alpenvereins, 1897.
S. 94.
S. FiNsTeRwWALDER u. H. Hess. Beobachtungen am Vernagt-Gus-
larferner im Jahre 1897. Ebenda : S. 267.
F. SEELanp. Studien am Pasterzengletscher im Jahre 1897.
Ebenda : S. 289.
P. Domscu. Gletscherbeobachtungen in den Zillerthaleralpen.
Ebenda : S. 277.
A. BiĂŒmoxe. Studien am Hintereisferner. Ebenda : S. 238.
A. Pencx. Gletscherstudien im Sonnblickgebiete. Zeitschrift des
D. u. Oe. Alpenvereins 1897. S. 52. Mit. 3 Karten in
1: 10000.
M. Frirzscu. Verzeichnis der bis zum Sommer 1896 in den Ost-
alpen gesetzten Gletschermarken. Wien 1898. Verlag des
D. u. Oe, Alpenvereins.
M. Grozzer v. Mizpensee. Das Karlseisfeld. Mit. einer Karte in
1 : 12500. Mittheilungen der K.K: geograph. Gesellschaft
in Wien. 1897.
Fr. Simony. Das Dachsteingebiet 1. u. 2. Lieferung 1889, 3.
Lieferung 1895. Wien. E. HĂŽlzel.
S. FinsrerwaLner. Der Vernagtferner, seine Geschichte und seine
Vermessung in den Jahren 1888 und 1889. Mit einer
Karte in 1: 10000. Wissenschaftliche ErgÀnzungshefte zur
Zeitschrift des D. u. Oe. Alpenvereins. I. Bd.1.Heft.S.1,
A. Bzumoxe u. H. Hess. Die Nachmessungen am Vernagtferner
in den Jahren 1891, 1893 und 1895. Mit. einer Karte in
1 : 10000. EbendaS. 99.
TC VO CNT
âŠ. F âhi 1 Ă
FT Ă
DES GLACIERS. 33
groupes distincts : 1° le groupe du Mont-Blanc, particu-
liÚrement son versant méridional ; 2° le groupe du Dis-
grazia ; 3° celui du Bernina ; 4° le groupe des Alpes Cado-
rines ; 5° le glacier isolé du Kellerspitz (Alpes Carniques);
6° les glaciers du Canino (Alpes Juliennes).
1. Glaciers du Mont-Blanc.
Divers travaux y ont été exécutés par M. le prof. Fr.
Porro, directeur de l'Observatoire astronomique de Tu-
rin, et par M. l'ingĂ©nieur Alexandre Druetti, avec lâas-
sistance de M. l'ingénieur Carlo Daviso de CharvensÎd
adjoint du mĂȘme observatoire.
Voici ce que ces messieurs ont accompli en fait d'opé-
rations :
1. Glacier de Pré-de-Bar ( Mont-Dolent). Levé télémé-
trique du front et de toute la partie terminale, ainsi que
des moraines latérales et frontales, récentes et vieilles.
Jonction avec le bassin du glacier du Triolet (voir ci-des-
sous). Photographies de la région inférieure du glacier
et des détails du front; apposition de signaux taillés dans
la roche Ă gauche et sur un gros bloc erratique de la mo-
raine de droite. Ces signaux forment un alignement avec
| la bouche du glacier qui coĂŻncide avec lâextrĂ©mitĂ© infĂ©-
| rieure du glacier mĂȘme (la bouche est unique, et un seul
torrent en découle).
2, Glacier du Triolet. Levé télémétrique (comme pour
le glacier précédent) du tronc inférieur caché sous un
énorme manteau de détritus, et de l'énorme amphithéÀtre
de moraines, Ă multiples cordons frontaux, joint, comme
on lâa dit ci-dessus, avec le levĂ© du PrĂ©-de-Bar, de façon
à pouvoir les réunir en un seul plan de levé pour mon-
trer lâancien confluent des deux courants de glace et
ARCHIVES, t. VI. â Juillet 1898. 2
PTS
34 LES VARIATIONS PĂRIODIQUES
leurs relations de retraite. Photographies du front et des
moraines. Signaux taillés dans les roches et colorés de
minium, sur les parois du vallon, et formant alignement
avec le front.
3. Glacier de Gruetta. Bassin glaciaire petit, mais inté-
ressant, d'accÚs difficile, et dont le front est fort élevé
sur le fond du Val Ferret. Position de signaux sur la
roche des flancs pour alignements; photographies du front
et des rochers arrondis au-dessous.
4. Glacier de Frébouzie. Jonction avec les glaciers de
Pré-de-Bar et du Triolet moyennant une triangulation
polygonale de plus de cinq kilomÚtres, mesurée sur le
fond du Val Ferret jusquâĂ La Vachey. et orientĂ©e astro-
nomiquement par observation solaire. Outre cette jonc-
tion on a levé la vieille moraine frontale au débouché
du vallon dans le Val Ferret. Signaux comme ci-dessus
et photographies.
5. Glacier des Jorasses. Nous réservons au Mémoire
Ă publier une Ă©tude sur la nomenclature la plus ration-
nelle des diverses branches de la masse glaciaire qui
descend des Jorasses et des pics de Rochefort. En atten-
dant nous signalons les marques faites sur les diverses
branches et les nombreuses photographies des masses
glaciaires et des moraines.
6. Glacier de la Brenva. Levé télémétrique de la par-
tie inférieure, du front et des moraines récentes et vieil-
les. Nombreuses photographies d'ensemble et de détail.
Alignement du front actuel avec des signaux taillés sur de
grosses pierres de la moraine.
7. Glaciers de Fresnay et du Brouillard. Photographies.
8. Glacier du Miage. Reconnaissance de l'Ă©tat actuel,
comparé avec celui qui résulte du levé publié dans le
ER I
DES GLACIERS. dd
Mémoire de M. le prof. Baretti. Signaux latéraux taillés et
colorés au front des diverses branches. Photographies des
fronts et des moraines.
9. Glacier de l'Estellette. Signaux.
2. Glacier du mont Disgrazia*.
C'est M. le prof. L. Marson, du Reale Istituto tecnico
de Sondrio, qui y a fait diverses excursions aux mois de
juillet et dâaoĂ»t et y a accompli diffĂ©rentes recherches et
études. Voici les glaciers examinés par lui.
Cassandra. DĂ©couverie de deux petits lacs intergla-
ciaires et reconnaissance de deux autres trouvĂ©s lâannĂ©e
d'avant : tous plus ou moins couverts de glaçons de nevé.
Mesure de leurs dimensions. Mesure du front du glacier,
dâoĂč rĂ©sulte une retraite de 24 m. relativement aux pier-
res marquĂ©es lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente. Observations mĂ©tĂ©oro-
giques et magnétiques comparées avec celles de l'Obser-
vatoire météorologique du Reale Istituto tecnico de Son-
drio. Photographies de deux des petits lacs mentionnés,
Petite carte du glacier, copiĂ©e sur la carte de lâIstituto
geog. milit. (échelle 1 : 25000), augmentée des quatre
petits lacs et corrigée sur le front et sur la branche occi-
dentale du glacier. Confirmation de la période actuelle
de diminution, prouvée par la comparaison des condi-
tions actuelles avec celles qui ressortent du dessin de la
carte de campagne levée en 1890.
Glacier Disgrazia-Sissone. La bouche du glacier s'est
écroulée et tout le front en est tellement dérangé qu'il
1 L. Marson. Sur les glaciers du Disgrazia, dans les MĂ©moires
de la Soc. geogr. ital. (sous presse).
EE me A Ent ET RAS tn LL ee, Coste 4 M 2, gĂšne
30 LES VARIATIONS PĂRIODIQUES
est impossible de retrouver les pierres marquées en 1896
Diminution probable. Nouvelles marques sur pierres pour
le contrÎle futur. Observations météorologiques.
Glacier Ventina. Constatation, sur des points divers,
du mouvement en dĂ©crue du glacier relativement Ă
lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente de 10,1 m. [?], 18,5 m. [?|],
20,0 m.[?]. Nouvelles marques sur des pierres de la
moraine ; un jalon planté pour des mesures futures. Di-
verses photographies. Diminution frontale horizontale de
2,9 m., latérale de 2,6 m. Observations météorologiques.
3. Groupe du Bernina proprement dit.
En dehors dâune Ă©tude prĂ©liminaire gĂ©nĂ©rale sur les
glaciers des deux versants (danubien et adriatique) du
Bernina, comparée avec les travaux antérieurs de
M. Ziegler et de M. Forel et accompagnée d'une petite
carte schématique, M. le prof. L. Marson à accompli plu-
sieurs recherches concernant les glaciers suivants.
1. Glacier de Scerscen. DĂ©termination de sa situation.
Etendue. Dimensions. Sa description topographique.
SystĂšme des eaux qui en dĂ©coulent. Ătude des traces
évidentes de sa retraite, confirmée par la comparaison
de ses conditions actuelles avec le dessin de la carte levée
en 1890, par une photographie de Ziegler et par les té-
moignages des guides. La retraile du front pendant les
années 1890 à 1897 se monte à 1100 m. environ.
Photographies du glacier et découverte d'un petit lac de
barrage. Signaux. Observations météorologiques.
3. Glacier de Fellaria. DĂ©termination de sa situation.
Ătendue. Dimensions. Description topographique avec
des indications pour rectifier la carte de lâIstituto GĂ©ogra-
fico militare.
DES GLACIERS. 37
On note des indices sérieux de diminution donnés par
les témoignages des bergers et par la comparaison des
cartes de M. Ziegler, de la carte de campagne de l'Istituto
Geografico militare et des conditions actuelles du terrain.
On nâa pu appliquer des signaux sur le front; mais on
en à fait sur le flanc latéral de droite au moyen de pier-
res colorées en rouge.
4. Glaciers des Alpes cadorines.
Ces glaciers, dont une partie se trouvent sur le terri-
toire de l'Autriche et qui jusquâĂ prĂ©sent n'avaient Ă©tĂ©
étudiés par personne, ont été reconnus et marqués par
M. le prof, O. Marinelli, qui les a visités au mois d'août
1897. Il sont tous de petite Ă©tendue; aucun d'eux ne
dépasse un demi-kilomÚtre carré de surface. Tous sont
exposés vers le nord, aucun ne descend par son extré-
mité inférieure au-dessous de 2100 m. Pourtant ils dif-
fĂšrent sensiblement entre eux par les figures de leurs
surfaces et par leurs caractĂšres. Les indices recueillis (il
est vrai, trĂšs incertains) feraient croire que ces glaciers
sont dans une période de diminution.
M. O. Marinelli sâest bornĂ© Ă faire des dĂ©terminations
hypsométriques pour en fixer quelques éléments impor-
tants, enfin Ă y faire des marques pour pourvoir constater
les variations Ă©ventuelles dans la suite.
Les glaciers des Alpes Cadorines examinés par M. Ma-
rinelli sont les suivants:
1. Glacier occidental de lâAntelao (groupe de lâAntelao).
2: » ortental de l'Antelao ( » » je
3. » occidental du Sorapiss (groupe du Sorapiss).
4.» central du Sorapiss ( » : SAS
5. » du Cristallo (groupe du Cristallo).
A TS PR SE A OP ET ne VAT T6 ANS ARS ENTIG Ă
38 LES VARIATIONS PĂRIODIQUES
9. Glaciers des Alpes carniques.
Glacier du Kellerspitz. Dans toute cette chaine il
existe un seul petit glacier sur le versant nord de la
chaĂźne principale, sur le territoire de lâAutriche : le gla-
cier de Kellerspitz. Son Ă©tendue est dâĂ peu prĂšs 12 ha. Il
est situĂ© au nord de la crĂȘte qui sâĂ©tend entre le Pizzo
Collina et le Kellerspitz, entre 2100 et 2325 m. (Zsch.
d. D. u. OE. A. V. 1890. 401.)
M. O. Marinelli y a exĂ©cutĂ©, au mois dâaoĂ»t 1897,
quelques déterminations hypsométriques, en a fait le levé
à la boussole et y a fixé les premiÚres marques pour pou-
voir reconnaitre les variations Ă©ventuelles dans la suite.
6. Glaciers des Alpes Juliennes occidentales.
filacier du Mont Canin. M. O0. Marinelli, en poursui-
vant un travail commencé il y a quelques années, à visité
ces glaciers pour en contrÎler les déplacements et à dû
reconnaĂźtre une retraite du front de 2,5 â 4,8 m.,
correspondant Ă une diminution d'Ă©paisseur d'environ
0,8 m. :.
! Pour la bibliographie, voir :
Manson prof. L. Sui ghiacciai del massiccio del monte Disgrazia.
Osservazioni del 1896. In « Mem. d. Soc. Geogr. it. »,
vol. VII, sett. 1897.
Druerri A., Ricerche sui fenomeni glaciali nel gruppo del Gran
Paradiso Campagna glaciologica del 1896. In « Boll.
d. Club Alp. ital. » 1897.
MarineLLi O., Osservazioni sui ghiacciai del Canin fatte nel 1897.
Nellâ «In Alto «, nov. 1897.
Idem., Visita al ghiacciaio del Kellerwand. Idem, marzo 1898.
Idem., Idem. « Mem. d. Soc. Geogr.
ital. (In corso di stampa).
PRAIU V7, â6 7! â
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DES GLACIERS. 39
ALPES SCANDINAVES
IV. SUĂDE
(Rapport de M. Fréd. Svenonius, à Stockholm.)
Comme nous lâavons dĂ©jĂ dit dans notre dernier rap-
port, lâintĂ©rĂȘt pour lâexploration attentive des glaciers de
SuÚde a été réveillé par la création de la C. [. G1.
C'est surtout au concours de MM. Axel Hamberg et
Ă. Gavelin et au secours obligeant de la SociĂ©tĂ© des Tou-
ristes Suédois, qu'on doit des observations exactes. Il
paraĂźt que le Bureau (lâInstitut) gĂ©ologique de SuĂšde a
suivi ce bel exemple lâannĂ©e derniĂšre en prĂȘtant Ă ces
observations des secours directs et importants. [l a sub-
ventionné MM. Hamberg et Westman, tandis que
M. Gavelin a voyagé à ses propres frais. Si le mauvais
temps de la seconde moitié d'août n'avait pas continué,
on aurait sans doute déjà levé cette année par voie pho-
tographique l'extrémité terminale de tous les glaciers sué-
dois et on les aurait exactement repérés, suivant les ins-
tructions du rapporteur. La SuĂšde nâen serait plus Ă la
découverte des glaciers.
L'Ă©tĂ© 1897, on sâest partagĂ© les travaux comme suit :
Dans les Alpes dâInkkasjĂ€rai, MM. les cand. phil.
A. RÎnnholm et A. Nordgren, étudiants de l'Université
Manson prof. L.. Sui ghiacciai italiani del Disgrazia e del Ber-
nina proprio. Anno 1897. Idem. (In corso di stampa).
ViGiuno Azgerto. Escursioni e studi preliminari nelle Alpi Marit-
time. (Cnfr. specialmente il capitolo : « Distribuzione
delle nevi e dei ghiacciai sulle Alpi Marittime», pag.
267). In « Boll. del C. A. It. », vol. XXX, n. 63, 1897.
LT SĂ©nd Ăctles me un Et d'A Ld an Ă Ă PT TC FPT ON RTE "ST PR RCI, D ESS !
40 LES VARIATIONS PĂRIODIQUES
d'Upsala, travaillaient avec le concours de la Société des
touristes suédois. Ils ont visité les glaciers de Kebnekaise,
Kaskasaljakko et dâautres.
M. Westmann a levé une carte assez grande des gla-
ciers de la contrée de Sulitelma et étudié la température
et lâablation. MM. A. et W. Langlet ont examinĂ© les
glaciers sur le grand Akkavare.
Dans Westerbottens Lappmark, M. St. A. Gavelin a
visité les glaciers de Stouravare, qu'il avait levés et trÚs
bien décrits en 1896. Il a trouvé que le glacier n° 4 avait
décru de 16 m., et que les glaciers n° 2 et n° 3 étaient
restés stationnaires:; en outre, il a découvert deux nou-
veaux glaciers.
Au JĂ€mtland, M. A. Hollender, Ă©tudiant, avec le con-
cours de la Société des Touristes Suédois, a levé des cartes
de deux glaciers.
Dans les Alpes de KuikkjĂŽkks, M. A. Hamberg, qui y
avait à faire une revision géologique, glaciaire et topogra-
phique avec le candidat Winze, a observé que le grand
glacier de Luottoh sâest retirĂ© de 119 m. du 31 aoĂ»t 1883
(premiÚre visite de F. Svenonius) au 29 août 1896.
V. NoRvĂGE
(Rapport de M. P.-A. Oyen).
Dans la rĂ©gion de JotĂŒnheim, on Ă pu observer une
décrue générale en 1896 et 1897. (K. Vole-Elvesaeter).
Pendant l'été de 1897, le glacier de Briksdal s'est un
peu retirĂ©, depuis le mois de mars; de mĂȘme que Boium-
brae, le grand et le petit Suphellebrae, Bondhusbrae, Pyt-
brae et Buarbrae. Des hommes dignes de foi ont com-
muniqué au rapporteur, M. P.-A. Oyen, ces observations
DES GLACIERS. 41
sur les glaciers de NorwĂšge les mieux connus et les plus
fréquentés, qui appartiennent, les uns au massif d'Io-
stedalsbrae, les autres Ă celui de Folgefond.
Littérature sur les glaciers de NorwÚge, ayant pour
auteur P.-A. Oyen :
. Isbraestudier i IotunheĂŻmen.
IsbrÀer i Iotunfjeldene.
IsbrÀer i Iotunheimen.
. Slammaengden i braeelve.
. Splinter fra isoeksen.
. Dommevandet.
. Dommevand. Et bidrag til HardangerjĂŒkelens geologi.
. Pytbraeen. Et bidrag til folgefonnens geologi.
Nogle traek of Hardangerviddens.
Geologiske og archaeologiske forhold. Bidrag til Iotunfjel-
denes glacial geologi.
parus dans Nyt Masaz. for Naturvidenskaberne, Archiv for
Mathematik, Aarbog Norske Turistforening.
I OO Qt & Ă ND
©
Li
©
SPITZBERG ET TERRE FRANCOIS-JOSEPH
VI. SPITZBERG
(Rapport de M. Nathorst.)
Les travaux les plus importants relatifs à ces contrées
sont incontestablement ceux que M. G. de Geer a exécutés
dans le Eisfjord pendant l'Ă©tĂ© de lâannĂ©e 1896. Mais les
publications qu'il a faites Ă ce sujet sont trĂšs succinctes.
Dans son rapport (Ymer 1896, p. 264-265), il nous
apprend quâun grand nombre de glaciers sont mentionnĂ©s
sur la carte des eisfjords, dressée au 1/100 000, et que
les plus importants (ceux de Wahlenberg, de SefstrĂŽm,
de NordenskiĂŽld et celui de Von Post;, se trouvent mĂȘme
sur une carte spĂ©ciale Ă lâĂ©chelle de 1/20 000°. GrĂące Ă
M. De Geer, nous possédons plusieurs séries de photogra-
ds A MM a «on cs fe fe DL scést dat nt de X Dose à CG ne se
49 LES VARIATIONS PĂRIODIQUES
phies se rapportant Ă ces glaciers: les points dâoĂč elles
ont été prises étant indiqués exactement sur les cartes, il
suffira, à l'avenir, de prendre les clichés, en se plaçant
aux mĂȘmes endroits, quand on aura l'intention de dresser
de nouvelles cartes. Il nây aura plus alors qu'Ă comparer
ces cartes avec celles que nous possédons actuellement
pour constater les changements que les glaciers auront
pu subir.
Comme M. De Geer avait déjà visité ces glaciers en
1882 et quâil les avait photographiĂ©s, il a pu constater, Ă
l'heure qu'il est, que, depuis cette Ă©poque, celui de Sef-
strÎm à avancé d'environ quatre kilomÚtres, bien qu'il
semble actuellement rentré dans une phase de recul.
Par contre, le glacier de von Post, dont j'ai dressé la
carte partielle en 1882, a légÚrement reculé depuis lors.
(De Geer, Geol. for. forhandl 1897.).
Sir MARTIN CoNWay, qui visita le Spitzberg en 1896,
nous communique, dans un travail publiĂ© lâannĂ©e sui-
vante (The first crossing of Spitzbergen, London 1897.),
quelques observations détachées qu'il a faites sur plusieurs
glaciers de cette contrée. Il convient de dire, à ce sujet,
que le grand .glacier de la Tulmar Valley (Stormvogel-
Thal), auquel il donne le nom de « The Ivory Gate » a,
dâaprĂšs lui, avancĂ© considĂ©rablement depuis 1870 ; von
HeuGLix sâen est approchĂ© Ă cette Ă©poque sans toutefois
lâobserver.
. Cependant ce nâest pas dans le livre de Sir M. Conway
$ que se trouvent les observations les plus intéressantes sur
Ă les glaciers, mais dans un article portant le mĂȘme titre et
; publié par le Geographical Journal, au mois d'avril 1897.
1 On a ajoutĂ© Ă cet article de bonnes auâotypies faites
dâaprĂšs des photographies, ces autotypies sont d'une
3
Re 6 12
DES GLACIERS. 43
grande valeur ; il est néanmoins regrettable que les expli-
cations que Garwood nous donne sur ces reproductions,
soient un peu trop superficielles. Quelques-unes de ces
photographies nous montrent des glaciers dont les flancs
sont devenus abrupts par suite de ruptures ; ils présentent
celte structure parallÚle trÚs nette et trÚs prononcée que
nous trouvons fréquemment dans les glaciers arctiques.
On nâa pas publiĂ©, jusquâĂ prĂ©sent, de notes plus dĂ©tail-
lées sur les travaux exécutés au Spitzberg par M. Conway,
en 1897.
Dans un article qui vient de paraitre (Om glacierernes
parallelstruktur, geologiska FĂŽreningens FĂŽrhandlinger
1897, 19e vol., page 522), M. A. HamBerG nous parle
de la structure parallĂšle des glaciers. DâaprĂšs lui la struc-
ture, en ce qui concerne les glaciers des Alpes de mĂȘme
que ceux de la Scandinavie â telle est, du reste, lâopi-
nion de M. Upham Ă©galement, â doit ĂȘtre considĂ©rĂ©e
comme fluide. Quant Ă celle des glaciers arctiques, ou
tout au moins des plus petits dâentre eux, M. Hamberg
est d'avis, comme il lâa dĂ©jĂ affirmĂ© en 1894, qu'elle est
le résultat des différentes couches de neige superposées.
Le mouvement de ces glaciers est dĂ» au glissement des
couches de glace les unes sur les autres, tandis quele mou-
vement qui se produit dans les couches elles-mĂȘmes est
comparativement insignifiant.
M. Hamberg appuie en mĂȘme temps sur ce fait que la
transformation de la neige en glace sâaccomplit, par suite
de la basse température, bien plus lentemeni, tout en
exigeant une pression plus forte dans les contrées polaires
qu'en Scandinavie et dans les Alpes.
La pression qui se produit dans les glaces du conti-
nent peut ĂȘtre suffisante pour celte transformation, elle
ST ER CONTE ET
PAUL ITS L'ATLAS
5 EN
44 LES VARIATIONS PĂRIODIQUES
ne saurait lâĂȘtre pour les petits glaciers arctiques : ce qui
explique pour ces derniers la présence des couches de
neige primordiales. Plus le climat est froid, plus on cons-
late fréquemment l'existence de ces couches glaciaires
bien prononcées ; ce fait a été confirmé par l'expérience,
car on connait des glaciers de ce genre non seulement
au Spitzberg et dans le nord du Groenland mais encore
au Grinnelland de mĂȘme que dans les parages de la
Terre de François-Joseph.
Ces glaciers sont encore dans un état de névé; nous
savons que M. Hamberg a donné le nom de névés à ceux
qu'il a étudiés en détail à Kings-Bay, au Spitzherg, en
1893. Enfin M. Hamberg est d'avis, dans son intéres-
sant article, que la structure parallĂšle des glaces antarc-
tiques s'explique de la mĂȘme façon : ce sont, dit-il, des
couches primordiales ; et on peut comparer ainsi au
moins les couches supérieures de la grande calotte ant-
arctique aux névés arctiques.
VIL TERRE DE FRaANGois-JosepH
Nous possédons maintenant sur les glaces de ce groupe
d'ßles les indications données par M. Nansen dans son
ouvrage relatif à sa célÚbre expédition polaire.
M. Nansen dit trĂšs nettement (et il appuie mĂȘme sur
ce point) que, dans ces parages, il nâa pas rencontrĂ© de
vrais glaciers (EisstrÎme, SkridjÎkler); mais il a constaté
que les iles de la Terre de François-Joseph sont recou-
vertes de masses de glace tombant réguliÚrement en pente
vers la mer.
De là la grande ressemblance que présentent ces glaces
avec celles des contrées antarctiques. Il est évident que
nous avons affaire ici à un type identique aux névés de
M. Hamberg.
DES GLACIERS. 19
La carte de la Terre de François-Joseph, dont l'ou-
vrage est muni, montre comment toutes ces contrées sont
recouvertes de glaces, de sorte que sur le plateau, le roc
ne se présente à nu qu'à certains endroits relativement
rares.
Quant aux autres informations, Ă©manant de M. Nan-
sen, 1l convient de citer, dâune part, celle qui se rapporte,
comme lâaffirme l'explorateur, aux traces dâun glacier
aujourd'hui disparu et qui se serait Ă©tendu sur tout le
nord de la SibĂ©rie; dâautre part, lâintĂ©ressante descrip-
tion qu'il nous fait des pressions des glaces.
Ces pressions Ă©taient Ă©videmment en rapport avec les
courants de la mer et se produisaient de maniĂšre que les
masses de glace se dressaient parallĂšlement les unes aux
autres, tout en restant perpendiculaires Ă la direction des
courants. La glace se courbait alors et finissait par se
rompre. Ce phénomÚne offrait ainsi une grande analogie
avec la formation des chaĂźnes de montagnes et des brĂš-
ches de friction, telle que nous la concevons. Les brĂšches
de friction l'emportaient certainement dans ce dernier
Cas; cependant, étant donnée la fragilité de la glace, il
devait nécessairement se produire, dans le cas qui nous
intéresse ici, des plis fort remarquables.
GROENLAND
(Rapport de M. K. J. K. Steenstrup.)
M. le prof. Burton doit avoir examiné, en 1896, les
glaciers d'Umanaksfjord sur la cĂŽte ouest du Groenland,
70° 5â latitude nord. Je regrette de nâavoir pas encore lu
son étude(Technological Quarterly, vol. X, n° 2, Boston
1897). J'espĂšre pouvoir en parler lâannĂ©e prochaine,
46 LES VARIATIONS PĂRIODIQUES
comme de lâĂ©tude de M. de Drygalski sur les mĂȘmes gla-
ciers, et signaler les variations quâils ont subies depuis les
observations que j'ai faites dans les années de 1878-80.
Une expédition géodésique danoise, sous le lieutenant
de marine Frode Petersen, a visité Godhavn en 1897.
M. Peterson et M. Helge Pjetursson, qui accompagnait
l'expĂ©dition comme gĂ©ologue, ont trouvĂ© lâoccasion de
visiter les glaciers de Blosedalen sur l'Ăźle de Disco. Ces
glaciers avaient été examinés en 1894 par M. le prof.
Chamberlin. (Journal of Geology, vol. II, n° 8, 1894).
MM. Petersen et Pjetursson croient pouvoir assurer que
les deux glaciers méridionaux du cÎté ouest de la vallée
ont fait une retraite importante pendant les trois années
de 189% Ă 1897; ils nâont pas pu fournir des chiffres
précis. Ils ont étabii deux points de repÚres, sur la base
desquels ils ont fait bon nombre de levés goniométriques
et plusieurs photographies, de sorte que des observations
futures pourront constater les variations que les glaciers
auront subies depuis 1897.
M. Pjetursson conteste ce que M. Chamberlin dit
p. 774: « On nâa pas trouvĂ© de moraine terminale tra-
versant la vallée sur quelque point, mais des moraines
remarquables sont en train de se former au front des
glaciers actuels. »
Au contraire, il a trouvĂ© quâune vieille moraine termi-
nale sâĂ©tend Ă travers Blosedalen, non loin de lâissue mĂ©-
ridionale de la vallée.
(Au mois de mai de lâannĂ©e courante, M. Steenstrup
sâest rendu Ă Disco pour continuer ses observations in-
terrompues en 1880. Sa principale tĂąche est d'Ă©tudier les
glaciers).
DES GLACIERS. 47
ETATS-UNIS DE L'AMĂRIQUE
(Rapport de M. Fielding Reid Ă Baltimore.)
Il y Ă peu d'informations concernant les variations
glaciaires aux Ătats-Unis entre 1896 et 1897.
Le Chaney Glacier, petit glacier Ă forte pente des
Rocky Mountains de Montana, découvert en 1895, est
en retraite. (L. W. Chaney.)
Le Carbon Glacier, sur le Mont Rainier, sâest retirĂ©
dâĂ peu prĂšs 75 pieds entre 1896 et 1897. (Plummer.)
Mount Hood, Orégon. Les glaciers de cette monta-
gne décroissent en grandeur, au lieu de croßtre, comme
on à lu page 34 du 2° rapport de la Commission. C'était
une faute d'imprimerie.
Les glaciers de la presqu'ile de Kenai, Cook Inlet,
Alaska, avaient été mentionnés, mais non décrits par les
auteurs. M. F. H. Curtiss m'a envoyé une courte descrip-
tion, dont voici le résumé :
La crĂȘte qui longe le cĂŽtĂ© sud-est de Kachemak-Bay
a environ 1000 m. de hauteur ; sa partie supérieure est
couverte de neige. Des glaciers en descendent par des
gorges profondes presque au niveau de la mer.
Les langues des glaciers sont longues d'environ 8 kilo-
mĂštres et larges de un Ă un kilomĂštre et demi. Ăls ont
tous des moraines terminales. Il nây en a que peu de nom-
mĂ©s. Le Grewingk sâest retirĂ© d'environ 200 mĂštres en
quinze années. Le glacier le plus au nord-est, quoique
nourri par les mĂȘmes nevĂ©s, semble sâĂȘtre retirĂ© fort peu.
(Une carte de cette région a été publiée par le prof. William
H. Dall. Coal and Lignite of Alaska. U. S. Geological
Survey, 17° année, rapport de 1896, p. 786).
JOINTS
18 LES VARIATIONS PĂRIODIQUES
La montagne [xtaccihuatl, au Mexique, a le sommet
couvert de neige. Un petit glacier qui en découle, le
Porfirio Diaz, ou Ameca, avance. (Un autre glacier a
reculé à la limite des neiges.) Señor Ezekiel Ordoñez, du
Mexican Geological Survey, a marqué des points de re-
pĂšre pour en Ă©tudier les variations. M. le D' Farrington,
de Chicago a fourni une description et une reproduction
excellentes de ce glacier, avec des renvois littéraires ".
ASIE
VIIT. EMPIRE RUSSE
(Rapport de M. le prof. J.-V. Mouchkétow, à Saint-
PĂ©tersbourg.)
En 1897, de mĂȘme qu'en 1896, l'Ă©tude des phĂ©no-
mĂšĂȘnes glaciaires se poursuivait dans les trois rĂ©gions
! Pour la bibliographie, voir :
GEORGE-H. Barton. Glacial Observation in the Umanak district,
Greenland. Technology Quarterly, vol. X, p. 213. Bos-
ton, 1897.
E.-C. Case. Experiment in Ice Motion. Jour. of Geol., 1895, vol.
III, p. 918.
T.-C. CHamBErRLaIN. Glacial Studies in Greenland. Journ. of. Geol.
vols. IT, III IV, and V.
Ourver C. FaArRRINGToN. Observations on Popocatepelt and Ixtacci-
huat]l. Field Columbian Museum, Publication 18. Chicago,
1897.
W. D. Lymax. The Glaciers of Mt. Adams, Washington, Mazama.
vol. I, p. 98. Portland, Oregon, 1896.
Ezequrez Orponez. Notas acerca de los ventiqueros del Ixtacci-
huatl ; Memorias de la Sociedad Cientifica « Antonio Al-
zate ». Mexico, 1894.
H.-F. Rerd. Mechanics of Glaciers. I. Journ. of. Geol. 1896, vol.
IV, pr912.
â Variations of Glaciers. Il. Journ. of Geol. 1897, vol. V, p.
378.
ET,
DES GLACIERS. 49
indiquĂ©es dans le compte rendu de lâannĂ©e passĂ©e, Ă
savoir : au Caucase, dans lâAltaĂŻ, et au Turkestan. Câest
la Société Impériale de Géographie qui en supportait en
partie les frais et ce sont les expĂ©ditions quâelle a sub-
ventionnées, qui ont abouti à la découverte de nouveaux
glaciers. Seul le prof. Sapojnikow, dont le champ dâĂ©tudes
embrasse la rĂ©gion de lâAltaĂŻ, n'a reçu de la SociĂ©tĂ©
qu'un soutien purement moral et non matériel. Les ré-
sultats de ses intéressantes recherches ont paru dans les
comptes rendus de la Société géographique.
Voici les rĂ©sultats gĂ©nĂ©raux obtenus pour lâannĂ©e
Ă©coulĂ©e, dans le mĂȘme ordre que j'ai suivi dans un rap-
port précédent.
I. Au Caucase, MM. Bouch' et Tchioukine ont décou-
vert et étudié dans la partie N.-W. du Caucase une série
de nouveaux glaciers, situés sur le revers S. de la chaßne
principale, dans la vallée de la Tchkalta et entre cette
derniĂšre et les sommets de lâĂlbrouz. Certains glaciers
du versant nord de ce massif ont également été visités,
ce qui donne une totalité de 50 glaciers que ces mes-
sieurs ont observés et photographiés. Une décrue géné-
rale, marquée, a été constatée dans ces torrents de glace,
qui de mĂȘme que dans les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, semble
indiquer une période de décroissance stable.
M. N. de Poggenpohl*, qui, en remontant la vallée
du Rion a franchi la Svanétie et a visité le massif de
lâ'Elbrouz, nous donne les renseignements suivants :
Les glaciers du Dongouzoroun, situés dans le haut des
vallĂ©es de la Nakra et du Baksan, dâaprĂšs certains indi-
! Annales de la Soc. Imp. de GĂ©ographie 1897.
? Communication verbale.
ARCHIVES, t. VI. â Juillet 1898. 4
20 LES VARIATIONS PĂRIODIQUES
ces recueillis sur place, doivent ĂȘtre envisagĂ©s comme
étant dans une phase de décrue.
Le glacier dâAzaou â- sur le versant S.-0. de lâEI-
brouz â met Ă nu, au fur et Ă mesure qu'il recule, de
grandes moraines frontales et latérales. Ce glacier a éga-
lement diminuĂ© dans les rĂ©gions des nĂ©vĂ©s, oĂč certains
rochers, qui perçaient à peine il y a 3-4 ans la croûte
de glace, sont actuellement à découvert.
Le glacier de Terskol â sur le mĂȘme versant de lâEl-
brouz â prĂ©sentait sur une photographie faite il y a
trois ans, une volumineuse cascade descendant jusquâau
fond de la vallée de Terskol. Actuellement le dit torrent
sâest retirĂ© Ă mi-hauteur de la pente, laissant Ă dĂ©cou-
vert, sur une longueur de 120 m. environ, une moraine
et des roches polies lui ayant servi de lit.
Le glacier de Gara-Bachi â situĂ© entre les glaciers
d'Azaou et de Terskol â est en dĂ©crue si forte que le
torrent ayant fondu presque totalement, il nâexiste plus
qu'Ă lâĂ©tat de nĂ©vĂ©.
Le glacier dâ/rik, appartenant aussi au bassin du
Baksan, est, au dire des indigĂšnes, en diminution mar-
quée.
IT. Au Turkestan l'étude de ses glaciers a été poursui-
vie en 1897 par MM. Fedtchenko et Lipssky. M. Fedt-
chenko, accompagné par MM. Volorovitch et Arséniew,
a étudié les glaciers de Maidan-Tala et Tehotana, situés
dans la chaĂźne du Talassk-Alataou, aux alentours de la
montagne du Malas.
De son cÎté M. Lipssky a continué ses recherches et
ses observations sur les glaciers des chaĂźnes de monta-
gnes du Ghissar et de Pierre-le-Grand. I est Ă remarquer
que les glaciers de la chaine de Pierre-le-Grand Ă©taient
& pins CE ARS Ds bee
ss r
LT
DES GLACIERS. 91
encore trĂšs peu connus Ă lâĂ©poque oĂč M. Laipssky avait
entrepris ses recherches, et câest Ă lui que nous devons
la dĂ©couverte dâun grand nombre de glaciers, de mĂȘme
que les premiĂšres notions sur leur Ă©tat.
Les 26 glaciers appartenant au groupe glaciaire du
MaĂŻdan-Tala et du Tchotana, dont quelques-uns seule-
ment avaient été visités autrefois par M. D.-L. Ivanow,
viennent dâĂȘtre dĂ©couverts et dĂ©crits par M. Fedtchenko",
qui arrive aux conclusions suivantes quant Ă lâensemble
des phĂ©nomĂšnes qui sây observent :
a) Les fronts des glaciers sont, Ă peu dâexceptions
prÚs, cachés sous les masses de moraines fort volumineu-
ses, qui semblent indiquer la fonte rapide des glaciers
dans leurs parties terminales.
b) Les glaciers, en général, ont un développement
moyen, plus particuliÚrement accentué dans la partie in-
férieure, de glace pure, tandis que les cirques glaciaires,
oĂč s'accumulent d'ordinaire les nĂ©vĂ©s, font presque en-
tiĂšrement dĂ©faut. Les moraines ont peu dâĂ©tendue et ne
paraissent pas avoir de rapport avec les dimensions ac-
tuelles des glaciers.
c) L'absence dâune grotte de glace dans les fronts des
glaciers, empĂȘche d'Ă©tablir avec prĂ©cision les limites de
leurs parties terminales, ce qui, d'autre part, complique
la pose des points de repĂšre.
d) Les glaciers se terminent trĂšs haut; la limite la plus
basse â 9730 p. â a Ă©tĂ© observĂ©e au 7% glacier du
groupe du Tehotona. Tous les autres ne descendent qu'Ă
10500 p. ; lâun dâeux sâarrĂȘte mĂȘme Ă 12200 p.
1 Annales de la Soc. Imp. de GĂ©ographie pour lâannĂ©e 1898 :
« Voyage dans la partie W. du Tian-Chan pour l'étude des phé-
nomÚnes glaciaires du Talassky-Alataou ».
PRET
92 LES VARIATIONS PĂRIODIQUES
e) La dĂ©duction gĂ©nĂ©rale que lâon est en droit de
ĂŒirer des phĂ©nomĂšnes prĂ©citĂ©s, s'impose d'elle-mĂȘme :
considĂ©rant le peu dâĂ©tendue des glaciers, le caractĂšre
des moraines terminales dans lesquelles se creusent les
fronts des glaciers, de mĂȘme que les vestiges de politure
des roches à des hauteurs considérables au-dessus des
niveaux actuels des torrents de glace, tout nous porte Ă
conclure que le groupe des glaciers précités est non seu-
lement dans la phase dâune dĂ©crue trĂšs forte, mais qu'il
tend mĂȘme Ă disparaĂźtre entiĂšrement.
La chaine de PĂ©erre-le-Grand est toute couverte de
glaciers dans sa partie O., qui est la plus haute (versant
nord). Les glaciers apparaissent prĂšs du col de Luli-
Harvi. A V'W. de ce col, au-dessus du village Sofidaou,
se trouve le glacier du mĂȘme nom; vieanent ensuite : le
glacier de Kaoudal orienté au N.-0., entourant la base
du pic de Aaoudal, et le glacier de Luli-Harvi, Ă l'O. du
col précité, formant un gros torrent, qui se termine par
une cascade. Ces trois glaciers ont été photographiés
mais pas étudiés de prÚs.
Nous trouvons ensuite Ă l'O. du col Gardan-i-Kaftar
toute une rĂ©gion glaciaire dâune Ă©tendue considĂ©rable.
Ici le fond de chaque gorge de montagne est occupé par
uu torrent de glace, orientĂ© au N. ou bien Ă lâW. Les gla-
ciers sont parfois trÚs grands et ont des particularités
typiques qui les font diffĂ©rer des autres glaciers de lâAsie
Centraleâ. A l'O. de ce col, aux sources de deux riviĂšres,
portant le mĂȘme nom de Gardan-i-Kaftar, se trouvent
deux glaciers, auxquels on pourrait attribuer le nom du
1 Détails, voir : « La chaßne de Pierre-le-Grand et ses glaciers »
par M. Lipssky. Annales de la Soc. Imp. de GĂ©ographie, 1898.
de de.
CET TS
DES GLACIERS. 53
col précité. Plus loin, à l'O. nous rencontrons le glacier
de ZĂ©ri Zamine, situĂ© dans le haut de la vallĂ©e du mĂȘme
nom. Aux sources de la riviĂšre Bozirak, (affluent du
Koulik), sâĂ©tale tout un groupe glaciaire, formant un bas-
sin de 10 glaciers, qui se fondent en un torrent, qui
porte le nom de glacier de Pierre-le-Grand. Cet Ă©norme
masse de glace descend jusquâĂ 11,000 p. au-dessus du
niveau de la mer, et possĂšde dans sa partie terminale
une grotte de dimensions considérables. En continuant
toujours Ă lâO. nous trouvons ensuite le glacier de Borol-
maz, qu'alimente un torrent latéral, celui du glacier de
Moustag. Dans la mĂȘme direction plus loin nous voyons
aux sources des riviĂšres Ăzzil-Sou les glaciers Tovarbek et
Borak ; ensuite l'énorme glacier d'Ofanine situé aux sour-
ces de la riviĂšre Divan-Sou (affluent du Mouk) ; puis celui
de Chagazy. dans le haut de la riviĂšre du mĂȘme nom.
M. Lipssky a appris par les indigĂšnes que de grandes
masses glaciaires encombrent les hautes vallées des ri-
viĂšres Kachlyk, Irget, Sougran, Tarlamouk et SouksaĂŻnine.
Enfin, le glacier d'Outchak occupe le versant N. des grands
névés, situé entre les riviÚres de Sourkhab et Mouk, en
dehors du prolongement de la chaĂźne principale.
Une particularité caractéristique pour certains glaciers
de cette région, comme par exemple, pour ceux de Bo-
rolmaz et Ochanine, sont les Ă©normes moraines anciennes
de ces glaciers, qui ont un développement peu ordinaire.
Toute la vallée de Karatoura est presque totalement occu-
pée par les masses de ces moraines, dont les glaciers
ont actuellement disparu. Tout porte Ă croire que tous
les glaciers, tant soit peu explorés, de la chaßne de Pierre-
le-Grand sont dans une phase trÚs marquée de constante
décrue.
54 LES VARIATIONS PĂRIODIQUES
IT. Le prof. Sapojnikow' a découvert pendant les
deux derniĂšres annĂ©es cinq centres glaciaires dans lâAltaĂŻ :
1. Dans le groupe de la montagne BĂ©loukha, il a
réussi à explorer six grands glaciers, dont chacun est
composé de plusieurs torrents, et qui embrassent une
étendue de terrain de plus de 50 kil. carrés, à savoir :
les glaciers de Berel, Katoun, Ak-kem, Jadigem, Kourkouré
et le glacier Noir.
De plus, dans le voisinage immédiat de ces glaciers, se
trouvent dâautres torrents, non encore explorĂ©s : les deux
glaciers Katchal, trois glaciers dans le haut de la vallée
Kotchourly et an prÚs du sommet de la montagne Tékélu.
2. Le deuxiĂšme centre glaciaire embrasse la grande
rĂ©gion des nĂ©vĂ©s du chou, oĂč le savant explorateur Ă
pu constater la présence de 8 glaciers fort volumineux,
dont celui dâZik-Tou, par exemple, recevant quelques af-
fluents latéraux, mesure prÚs de 20 kil. carrés.
3. Le troisiĂšme centre glaciaire occupe les montagnes
de Bich-Jardou, oĂč lâon a pu jusqu'ici observer trois gla-
ciers, mais tout porte à croire que cette région .possÚde
encore un grand nombre de glaciers, pas mĂȘme entrevus,
et qu'il sâagit de dĂ©couvrir.
k. Le 4me embrasse la région montagneuse du Tabyin-
Bogdola, dans le haut de la riviĂšre Koumoussita, oĂč M. Sa-
pojnikow a exploré sept glaciers.
5. Le 5° est adjacent au précédent et se trouve aux
sources des riviĂšres Oukeka, Salassa et Boukhtarma, et Ă
dejà été décrit dans le compte rendu de l'année passée
par MM. Tronow et Ignatow.
1 Sapojnikoff. Annales de la Soc. imp. de GĂ©ographie. Ădition 1V,
1897.
DES GLACIERS.
Qt
Qt
De cette façon, le prof. Sapojnikoff à étudié et exploré
dans les cinq centres glaciaires de lâAltaĂŻ plus de trente
glaciers, dont plusieurs ont des dimensions si considéra-
bles qu'ils ne le cĂšdent pas en longueur et en Ă©tendue
de leurs névés aux plus grands glaciers de la chaßne de
lâAltaĂŻ et du Caucase. Tous ces glaciers diminuent dâune
maniĂšre Ă©vidente; mais comme ils viennent seulement
d'ĂȘtre dĂ©couverts, il nâest guĂšre possible d'Ă©tablir une
moyenne, mĂȘme approximative, de leur dĂ©crue annuelle.
Nous n'avons pas reçu en temps voulu les rapports
sur les glaciers de la France, de lâInde, du Canada et de
la Nouvelle-ZĂ©lande. Ce sera, nous lâespĂ©rons, pour lâan-
née prochaine.
FE
RECHERCHES
VERSANT SUD-EST
DU
MASSIF DU MONT-BLANC
PAR
Francis PEARCE
Assistant au laboratoire de Minéralogie et Pétrographie de l'Université de GenÚve.
INTRODUCTION
Le massif du Mont-Blanc, situé entre 4°85' et 5°35' de
longitude Ă lâest du mĂ©ridien de Paris et compris entre
51°20' et 51°80' de latitude nord, affecte la forme dâune
ellipse, dont le grand axe est sensiblement orienté dans
dans la direction N-E. S-0.
La chaĂźne du Mont-Blanc est limitĂ©e, Ă lâouest, par le
col du Bonhomme et la vallée de Montjoie, au nord, par
celle de Chamonix, Ă lâest par le col de la Forclaz et la
vallée de la Dranse, tandis que le Val Ferret suisse et
italien et le Val Veni le bornent du cÎté sud.
Le point culminant sâĂ©lĂšve Ă 4810 mĂštres d'altitude
et se trouve placé non au centre du massif, mais dans
son extrémité occidentale. Le plus souvent les sommets
dĂ©passent 3000 mĂštres dâĂ©lĂ©vation et mĂȘme, un grand
{
[eb] |
RECHERCHES, ETC.
nombre de ceux-ci, atteignent plus de 4000 mĂštres au-
dessus du niveau de la mer. Quoique les formes prises
par les différentes sommités du massif soient assez varia-
bles, on peut cependant les ranger dans deux types prin-
cipaux. Quelquefois, comme câest surtout le cas dans la
partie occidentale de la chaĂźne, ce sont de larges dĂŽmes
recouverts dâune Ă©paisse calotte de neige, dâoĂč descen-
dent les nĂ©vĂ©s, qui viennent alimenter les glaciers sâamor-
çant, dans les cirques formés par quelques sommités.
Dâautres fois, et ce fait se remarque surtout dans lâextrĂ©-
mité orientale du massif, les sommités se présentent
comme de gigantesques aiguilles, Ă parois abruptes, en-
trecoupées par-c1 par-là , par quelques pentes de neige
ayant frĂ©quemment de trĂšs fortes inclinaisons, oĂč bien
encore par quelques petits glaciers suspendus. Des som-
mets principaux, partent de grandes arĂȘtes, trĂšs acci-
dentées et bizarrement découpées par l'érosion, dans le
détail desquelles, on remarque encore cette disposition
générale en aiguille, qui est sans doute due, d'une part,
Ă la structure en Ă©ventail et, de lâautre, Ă l'Ă©rosion.
En effet, ces arĂȘtes sont frĂ©quemment interrompues
par d'Ă©normes monolithes (connus des alpinistes sous le
nom de gendarmes, clochers oĂč chandelles), semblables
Ă de gigantesques colonnes de granit et qui donnent, aux
arĂȘtes de cette partie du massif, un contour si capricieux
et si accidenté.
Cette structure en aiguilles sâobserve surtout dans la
partie supĂ©rieure du glacier dâArgentiĂšres, oĂč les grandes
arĂȘtes, qui relient entre elles lâAiguille dâArgentiĂšres, le
Tour-Noir, le Mont Dolent, lâAĂŻguille de Triolet et lâAi-
guille Verte, ressemblent à une série de clochers d'une
hardiesse incomparable se succédant les uns aux autres.
D8 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
Si le versant nord est dominé par ces grandes aiguilles
dont nous avons parlé, celles-ci se trouvent à une assez
grande distance du fond de la vallĂ©e, par le fait dâun large
plateau qui en longe la base et diminue ainsi lâinch-
naison moyenne de la pente. Le Val Ferret suisse et ita-
lien est, au contraire, dominé par d'immenses parois
dénudées qui partent du haut des sommets, bordant le
massif de ce cĂŽtĂ©, plongent jusquâau bas de la vallĂ©e et
forment une chaĂźne continue dâun aspect fonciĂšrement
différent.
Cette barriÚre élevée est coupée, en quelques points,
par des vallons occupés par des glaciers, qui sont généra-
lement de plus faible Ă©tendue que ceux du versant nord
et dont quelques-uns seulement descendent jusquâau ni-
veau de la vallée.
La chaine du Mont-Blanc forme un massif amigda-
loĂŻde, oĂč le granit affleure en boutonniĂšre au milieu de
roches cristallines ; celles-ci, dans la partie sud-ouest da
massif, sâenfoncent brusquement sous les couches sĂ©di-
mentaires, avec lesquelles elles sont dâailleurs plusieurs fois
repliĂ©es, ainsi que lâa rĂ©cemment dĂ©montrĂ© M. E. Ritter â.
Le synelinal mézozoïque de Chamonix sépare le Mont-
Blanc des Aiguilles Rouges et du Prarion, leur prolonge-
ment naturel vers le sud: le synclinal de Courmayeur,
joue le mĂȘme rĂŽle vis-Ă -vis du Mont-ChĂ©tif et de la Mon-
tagne de la Saxe, tandis que la zone sédimentaire du Val
Ferret délimite le commencement de la zone du Brian-
ĂOnnals â.
1 E. Ritter. La bordure du massif du Mont-Blanc. Bulletin des
services de la carte géol. de France, n° 60, tome IX, 1897-1898.
? L. Duparc et L. Mrazec. Nouvelles recherches sur le massif
du Mont-Blanc. Archives des Sc. phys. et nat., GenĂšve, oct. 1595.
L. Duparc et F. Pearce. C. R. Ac. des sc., octobre 1896.
PT ss fr
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 59
Sur le versant nord, le granit entre immédiatement en
contact avec des roches cristallines, micaschistes ou am-
phibolites, dans lesquelles il pénÚtre intrusivement en y
développant divers phénomÚnes de métamorphisme ainsi
que l'ont fait voir MM. Duparc et Mrazec.
Sur le versant sud-est, par contre, dans la partie qui
domine le Val Ferret suisse, les micaschistes plus ou
moins injectĂ©s que lâon trouve sur le flanc nord-est, sont
remplacés par un complexe de roches variées, parmi les-
quelles on peut remarquer surtout des schistes cristallins
et des roches porphyriques acides. Sur ces derniĂšres vien-
nent enfin sâappuyer les terrains sĂ©dimentaires formant
le synclinal du Val Ferret.
A l'instigation de M. L. Dupare, professeur de minéra-
logie et de gĂ©ologie Ă lâUniversitĂ© de GenĂšve, nous avons
entrepris une étude détaillée de ces roches porphyriques,
en y joignant encore celle de la protogine et des terrains
sédimentaires du versant sud-est du massif du Mont-
Blanc.
Jâajouterai que M. le professeur Duparc et moi nous
avons publié antérieurement trois notes sur le Val Ferret;
nous leurs donnerons plus d'extension dans le présent
travail.
PREMIĂRE PARTIE
LA PROTOGINE DU VERSANT SUD-EST
S 1. La protogine du versant sud-est, sa disposition et ses
relations avec les variétés schisteuses.
La protogine, qui constitue la plus grande partie de la
chaine du Mont-Blanc, est une roche granitique, Ă faciĂšs
RAR "REP
60 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
trÚs variable, Ce massif est flanqué, du nord-est au sud-
ouest, par des schistes cristallins, que le granit injecte et
dans lesquels il développe des phénomÚnes de métamor-
phisme, déjà décrits par MM. Dupare et Mrazec.
Du cĂŽtĂ© du sud-ouest, la protogine sâenfonce sous les
schistes cristallins qui forment cette extrémité du massif
et perce ceux-ci en boutonniĂšres en des points ou lâĂ©ro-
sion à suffisamment entamé la couverture schisteuse.
Câest ce que lâon peut observer, par exemple, sur le flanc
nord-ouest de lâarĂȘte du Brouillard, et sur laquelle nous
aurons Ă revenir dans le cours de ce travail.
Sur le versant sud, depuis le glacier de la Brenva,
jusquâĂ Praz-Sec, la protogine entre en contact mĂ©cani-
que avec le Lias du synclinal de Courmayeur, tandis que
dans le Val Ferret suisse, un complexe de porphyres
quartlzifĂšres et de schistes cristallins, vient sâappuyer sur
celle-ci.
Les caractĂšres de ce granit ne sont point uniformes
sur toute lâĂ©tendue du massif; MM. Dupare et Mrazec en
ont déjà décrit de nombreux types, qu'ils ont rangé
dans deux variĂ©tĂ©s principales, lâune dite granitoĂŻde, et
lâautre qu'ils ont nommĂ©e pegmatoĂŻde ou type de rebras-
sement, plus ou moins riche en quartz granulitique, et qui
se rencontre dans le voisinage du contact du granit avec
les schistes cristallins.
Dans ce travail, nous rattacherons les formations gra-
nitiques Ă deux types extrĂȘmes :
1° Le type granitoïde, cette variété de protogine, a tous
les caractĂšres dâun vrai granit et ne se distingue en rien
de ce dernier.
20 Le type schisteux ou gneissique, 11 se présente sous
forme de roches vertes, à schistosité bien marquée, dont
DU MASSIF DU MONT-BLANC. GI
les éléments constituants sont le mica, la chlorite, le quartz
et les feldspaths, le plus souvent orthoclases ; ces der-
niers sont trÚs allongés, et tous orientés suivant la schis-
tosité de la roche.
On observe Ă©galement, dans ce type, une grande abon-
dance de quartz granulitique.
Entre ces deux types extrĂȘmes, il exisle un grand
nombre de formes de passage, et lâon ne saurait, sur la
carte, en trancher la limite exacte; je ne mentionnerai
ici qu'une de ces variétés, que les auteurs précités ont
appelĂ©e « protogine pegmatoĂŻde â », et qui est caractĂ©-
risĂ©e par le dĂ©veloppement excessif des cristaux dâorthose,
qui y atteignent plusieurs centimĂštres de longueur et
sont en outre disposés sans ordre aucun les uns par rap-
port aux autres.
Un coup dâĆil jetĂ© sur la carte du massif du Mont-
Blanc nous montre, dans la partie orientale de celui-ci,
lâexistence de deux grandes arĂȘtes qui, partant du point
culminant de la chaßne, la délimitent au nord et au sud.
Ces arĂȘtes dessinent deux lignes de faite, sur lesquelles se
trouvent les principaux sommets ; celle du versant nord
est essentiellement formĂ©e dâune protogine pegmatoĂŻde,
quelquefois granitoĂŻde, tandis quâune protogine granitoĂŻde,
prĂ©sentant tous les caractĂšres dâun vrai granit, constilue
la majeure partie de lâarĂȘte du versant sud.
Une région de dépression est comprise entre ces deux
lignes de faßte; elle est surtout occupée par de vastes gla-
ciers, mais on observe que des schistes cristallins lor-
ment quelques points qui en Ă©mergent. Ces schistes se
rencontrent, en particulier, Ă la Noire (3427 m.), Ă
! La protogine du Mont-Blanc. ThĂšse. GenĂšve., p. 77.
62 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
l'aiguille de Tacul (3428 m.), Ă l'aiguille du Moine
(3413 m.), etc. Cette zone schisteuse se poursuit dans
la barriÚre élevée des Droites et des Courtes, et il paraßt
fort probable que câest Ă cette mĂȘme zone que lâon doit
les variĂ©tĂ©s de protogine trĂšs schisteuse que lâon ren-
contre au Col du Chardonnet (3326 m.) et Ă la FenĂȘtre
de Saleinaz (3264 m.), pincées en quelque sorte, entre
deux massifs plus compacts de protogine pegmatoĂŻde.
Je rappelerai, ici, que M. le prof. Duparec a, récem-
ment, Ă©mis l'idĂ©e dâun synclinal schisteux ancienâ, qui
expliquerait la prĂ©sence de ces roches dans lâintĂ©rieur du
massif et dans une rĂ©gion de dĂ©pression. Les deux arĂȘtes
latĂ©rales dessineraient alors deux axes dâanticlinaux, dont
la couverture schisteuse, dĂ©capĂ©e par l'Ă©rosion, a mis Ă
nu le culot Ă©rupĂŒf, plus ou moins mĂ©tamorphosĂ©, qui
l'aurait injectée.
La protogine pegmatoïde se rencontre fréquemment
dans l'extrĂ©mitĂ© nord-est du massif, oĂč elle passe soit
latéralement, soit verticalement à la protogine schisteuse
ou granitoĂŻde, ainsi que cela ressort des coupes que nous
déerirons plus loin.
Si, sur le versant nord du massif, ainsi que dans la
partie nord-est, on trouve une protogine tantĂŽt pegma-
toĂŻde ou gneissique, et rarement granitique, il nâen est
plus de mĂȘme sur le flanc mĂ©ridional de la chaĂźne. Les
caractĂšres du granit, depuis le Mont-Catogne jusqu'aux
Monts Rouges et aux Grandes Jorasses, sont absolument
uniformes. Tous les sommets et arĂȘtes de cette partie du
massif sont formĂ©s dâune roche, d'un grain plus fin que
! L. Duparc et J. Vallot. Sur un synclinal schisteux ancien,
formant le cĆur du massif du Mont-Blanc. C. R. Ac. Sc. Paris,
9 mars 1896.
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 63
sur lâautre versant et prĂ©sentent une structure microsco-
pique et une composition chimique remarquablement
constantes. Les banes schisteux que l'on trouve sur le
versant nord, intercalés dans la protogine pegmatoïde, et
jes enclaves fragmentaires font ic: complÚtement défaut.
Par contre, les bancs compacts de protogine sont criblés
dâune multitude de filons dâaplites se poursuivant sur
toute l'étendue du versant méridional de la chaßne. Ces
granulites filoniennes sont des roches blanches, saccha-
roĂŻdes, trĂšs cristallines et prĂ©sentent, Ă tous les points oĂč
on les observe, les mĂȘmes caractĂšres.
Dans un profil mené du Val Ferret, perpendiculaire-
ment Ă lâaxe du massif, on Coupe souvent un grand
nombre de ces filons, ainsi, par exemple, dans lâarĂšte
Orny-Breyaz, qui est environ de 4500 mĂštres de lon-
gueur, nous avons pu en compter jusqu Ă treize.
Les mĂȘmes filons se voient encore dans iâarĂȘte des
Chevrettes, dans les massifs de Planereuse, Treutz-Bouc,
les Six Niers, à la Maya, aux Grépillons et Mont-Dolent ;
dans ces derniĂšres localitĂ©s, les aplites sont extrĂȘmement
dĂ©veloppĂ©es, et MM. Duparc et Mrazec y ont observĂ© lâen-
globement de blocs de protogine.
Plus loin, on peut suivre ces filons; aux Monts Rouges,
on en retrouve encore dans les massifs bordant le Val
Ferret itahen, Ă lâarĂȘte du Col du GĂ©ant, aux Monts du
Brouillard, oĂč ils viennent injecter des schistes cristallins.
Ces filons dessinent donc un systĂšme de cassures lon-
geant tout le versant méridional de la chaßne du Mont-
Blanc.
Le contact de la granulite avec la protogine est tou-
jours franc : 1l nây a en aucune façon passage de lâune
de ces roches Ă lâautre; elles se distinguent facilement :
64 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
la granulite est toujours de couleur blanche et dâune tex-
ture beaucoup plus fine que le granit.
Maintenant, examinons quelles sont les relations du
granit du versant sud avec les autres parties du massif.
Nous avons déjà dit que, dans le Val Ferret suisse, un
complexe de schistes cristallins et de porphyres quartzi-
fĂšres s'appuie sur la protogine, le contact est toujours
franc et trĂšs net. La structure de la protogine, au point du
contact, c'est-à -dire dans la partie extérieure du massif,
est toujours franchement grenue, et la roche a tous les
caractĂšres du granit. Il nâen est plus de mĂȘme si lâon pĂ©-
nĂštre dans les parties centrales de la chaĂźne : on voit
alors le granit prendre un grain plus grossier; puis les
feldspaths acquiÚrent un développement plus considérable
que les autres éléments, accusant le passage aux variétés
pegmatoĂŻdes et schisteuses sur lesquelles on arrive bientĂŽt.
Cette modification dans la structure, accompagnée en
mĂȘme temps dâune variation dans lacomposition chimique,
peut sâobserver dâune façon remarquable dans les coupes
que nous décrirons ci-dessous, comme par exemple de
la Breya Ă la pointe d'Orny, ou du Chatelet Ă la Grande
Fourche. Cette disposition est celle qui peut ĂȘtre observĂ©e,
dans tout le Val Ferret suisse, et une partie du Val Ferret
italien.
Dans lâarĂȘte qui descend du col du GĂ©ant au pa-
villon du Mont-Fréty, des banes de protogine gneissique
et de schistes cristallins, sont intercalĂ©s dans le granitâ.
1 L. Mrazec. La protogine du Mont-Blanc. ThĂšse GenĂšve.
Sur une remarque de M. le prof. Graeff, dans sa note « Geolo-
gische und petrographische Studien in der Mont-Blanc-Gruppe »,
(p.18). Nous avons refait Ă nouveau la coupe du col du GĂ©ant
et vérifié la parfaite exactitude des observations de M. Mrazec
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 65
Puis à partir des Aiguilles de Pétéret, le granit est recou-
vert par des micaschistes et il ne peut ĂȘtre observĂ© que
dans quelques profondes coupures, faites par l'Ă©rosion,
dans la couverture cristalline, comme par exemple Ă
lâArĂȘte du Brouillard. En cet endroit le granit paraĂźt
appartenir aux types granitoĂŻde, pegmatoĂŻde et gneissi-
que, mais, vu les difficultĂ©s d'accĂšs, nous nâavons mal-
heureusement, pu vérifier le fait sur place. Dans les mo-
raines qui prennent naissance Ă la jonction du glacier
du Mont-Blanc et du glacier de Miage, et qui charrient
les matĂ©riaux descendus de lâArĂȘte du Brouillard, on a
pu recueillir toutes les variétés de protogine dont on a
parlé ci-dessus. Afin de montrer quelle est la constitution
de la partie sud-est du massif, et quelles sont les rela-
tions qui existent entre les différentes variétés de proto-
gine, nous allons examiner une série de coupes faites par
les principales arĂȘtes de la chaĂźne.
I. Coupe de la vallée de la Dranse (601 m.), à la pointe
d'Orny (3189 m.).
Cette coupe trÚs intéressante, passe par les gorges du
Durnant, puis dans le vallon supérieur du Durnant, à la
Granda Becca (2792 m.), de lĂ elle se rend au Zennepi,
(2886 m.). pour arriver par le col des Ecandies, (2799
mĂštres), Ă la pointe d'Orny (3189 m.)
Si lâon remonte les gorges du Durnant, par la galerie
Ă©tablie dans leur intĂ©rieur, on traverse dâabord un com-
plexe de schistes cristallins qui se chargent bientĂŽt de
quartz et d'éléments feldspatiques, dus au voisinage de
la protogine, qui Ă©met en cet endroit de puissantes apo-
physes. Ces roches font bientĂŽt place Ă des schistes plus
LE
ARCHIVES, !L. VI. â Juillet 1898. 5
66 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
fortement injectés, se rapprochant beaucoup des variétés
de protogine schisteuse que lâon rencontre dans dâautres
parties du massif du Mont-Blanc.
Malheureusement, lĂ disposition des lieux ne permet
pas de suivre dâune façon complĂšte la transformation
graduelle des schistes par le granit, car la galerie per-
meitant de visiter la gorge, s'Ă©lĂšve rapidement, Ă mesure
que l'on pĂ©nĂštre plus profondĂ©ment dans lâintĂ©rieur. Ce-
pendant, en certains points du lit, 1} semble que la roche
sur laquelle coule le torrent présente les faciÚs schisteux
et pegmatoide.
En continuant lâascension dans les gorges, on quitte
les variétés injectées, pour arriver de nouveau sur des
micaschistes, dans la partie la plus élevée de la coupure,
dont on sort enfin.
Sur la rive gauche du vallon supérieur du Durnant,
une protogine trĂšs schisteuse, dont les banes sont Ă peu
prĂšs verticaux, fait place aux schistes cristallins. Il en est
encore de mĂȘme le long du sentier du Six des Oreques,
la protogine y prĂ©sente Ă peu prĂšs partout le mĂȘme as-
pect, c'est une roche verdùtre, riche en éléments mica-
cés, entre les feuillets desquels, se développent des cris-
taux dâorthose orientĂ©s parallĂšlement. En un certain
point, le sentier coupe un filon dâaplite, qui sâest modi-
fiée en granulitisant les schistes.
Du Six des Orcques, on arrive bientĂŽt sur les pĂąturages
de Bovine, oĂč percent par places des micaschistes.
Si de la Guraz, on remonte, en suivant la base des
rochers, dans le cirque formé par la Granda Becca et les
clochers dâArpette, lâon peut observer, que la protogune,
passe Ă un faciĂšs de plus en plus granitoĂŻde. La trans-
formation se fait en passant par la variété pegmatoïde,
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 67
dans laquelle, les grands cristaux dâorthose, ne sont plus
alignés parallÚlement, mais disposés sans ordre aucun
les uns par rapport aux autres. La structure de cette ro-
che est identique Ă celle du massif de Trient, mais en
général la dimension des éléments est plus réduite. A la
base de la Granda Becca et du Zennepi, la roche est trĂšs
voisine du type granitoĂŻde, tandis quâau sommet du
Zennepi, elle présente le faciÚs franchement gneissique.
La protogine prend Ă la pointe des Ecandies et Ă la
pointe dâOrny le faciĂšs pegmatoĂŻde, caractĂ©ristique dans
celte région, la roche est de couleur claire, riche en
grands cristaux feldspathiques de grandes dimensions, et
orientés en tous sens, pauvre en quartz et mica. En de
nombreux points, les parois sont criblées d'enclaves
fragmentaires arrachées au manteau cristallin, de fort bel-
les, dĂ©jĂ dĂ©crites par M. Mrazec', peuvent sâobserver dans
le couloir des Chamois et Ă la pointe dâOrny.
2°, Coupe de Champex à Orny.
Cette coupe part de Champex, passe par le sommet
de la Breya (2378 m.), le Croz Manier (2642 m.), pour
aboutir Ă la pointe d'Orny.
La course peut se faire en montant Ă la Breya direc-
tement au-dessus du lac Champex, on observe dâabord
des porphyres, sur lesquels nous reviendrons, puis un peu
au-dessous du sommet de la Breya commence la proto-
gine, celle-ci y est de couleur claire. finement grenue, le
quartz sây dispose en plage avec un dĂ©veloppement pres-
que Ă©gal Ă celui des feldspaths.
LL. Mrazec. Loc. cit.
A AT a
68 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
Du sommet de la Breya, on peut gagner lâarĂȘte, qui
va au col de ce nom, ja protogine sây prĂ©sente sous un
faciÚs uniforme, elle y est criblée de filons de granulite.
Du col de la Breya on arrive à la partie supérieure de la
combe d'Orny, en passant sous les rochers du Croz Ma-
nier, le granit sây prĂ©sente toujours sous le mĂȘme aspect.
Cependant en arrivant prĂšs de la cabane dâOrny, on peut
voir que le grain devient plus grossier, lâĂ©lĂ©ment felds-
pathique prédomine déjà , et augmente de dimensions,
phĂ©nomĂšne qui sâaccentue davantage dans le voisinage
de la pointe d'Orny, oĂč la protogine devient pegmatoĂŻde,
en mĂȘme temps qu'elle se charge dâenclaves.
3°, Coupe du Chùtelet (2533 m.), à la Grande Fourche
(3610 m.).
Cette coupe, part du ChĂątelet, (2533 m.), dont le
sommet est formé par des porphyres quartzifÚres, passe
par lâarĂȘte de Chevrettes, (2630 m.). le Portalet, (3345
m.), les Aiguilles DorĂ©es, (3520 m.), la FenĂȘtre de
Saleinaz (3250 m.), pour se terminer Ă la Grande Four-
che, (3610 m.).
La protogine commence un peu au-dessous du sommet
du ChĂątelet, de lĂ on peut se rendre Ă lâarĂȘte des Che-
vrettes, celle-ci est formĂ©e dâun granit en tous points
semblable à celui de la Breya, les bancs lités sont entre-
coupĂ©s de nombreux filons dâAplite.
Au Portalet, on trouve un beau granit amphibolique,
Ă grain plus grossier que celui de la pointe de Chevret-
tes, le feldspath y est légÚrement rosé, le quartz en gran-
des plages est trĂšs abondant et fait ciment entre les au-
tres éléments.
PUR ru ds.
meâ Li
A pl
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 69
Dans la chaßne des Aiguilles Dorées, la protogine passe
au type pegmatoĂŻde, Ă grands cristaux dâorthose, et elle
devient elle-mĂȘme gneissique Ă la FenĂȘtre de Saleinaz.
La roche est verdùtre, schisteuse, formée de feuillets
micacés et chloriteux, entre lesquels se développent des
cristaux de feldspath alignés parallÚlement. Le quartz y
est granulitique. Dans les parois Ă droite et Ă gauche du
col, la protogine est pegmatoĂŻde, les cristaux d'orthose y
prennent un développement excessif et atteignent sou-
vent 7 Ă 8 centimĂštres de longueur. Ce faciĂšs du granit
sâobserve trĂšs bien si en faisant l'ascension de cette som-
mité, on vient escalader les rochers du flanc S.-E. La
protogine présente, un caractÚre plus granitoïde, dans les
rochers de la base sud-ouest de la Grande-Fourche.
4° Coupe du massif de Planereuse au Chardonnet.
Cette coupe part du massif de Planereuse et Treutz-
Bouc, passe par le Darrei, (3515 m.), le Tour-Noir,
(3536 m.), lâAiguille dâArgentiĂšres, (3907 m.), pour
aboutir au Chardonnet (3823 m.).
Dans le massif de Planereuse, ainsi qu'au DarreĂŻ et
au Tour Noir, la protogine appartient à la variété typi-
que pour le versant sud. A la pointe de Planereuse, Ă
Treutz-Bouc et aux Six Niers, la protogine est absolu-
ment semblable Ă celle de la pointe des Chevrettes et de
la Breya : des filons de granulites sâobservent en montanâ
Ă la cabane de Saleinaz, aux clochers de Planereuse, et
aux Six Niers, du cÎté du glacier de la Neuvaz.
Au Darreï et au Tour-Noir, le granit présente toujours
le mĂȘme faciĂšs, mais la structure devient cependant dĂ©jĂ
plus grossiĂšre, et la protogine est pegmatoĂŻde Ă lâAiguille
dâArgentiĂšres et au Chardonnet.
Au col du Chardonnet, on peut observer, en gravis-
70 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
sant lâarĂȘte qui conduit Ă lâAiguille dâArgentiĂšre, un banc
remarquable de protogine schisteuse, intercalé entre deux
massifs compacts de protogine pegmatoĂŻide, lâun formant
lâAiguille dâArgentiĂšres et lâautre le Chardonnet. Dans les
environs de ce banc gneissique, les rochers sont criblés
dâenclaves, la schistositĂ© des couches est trĂšs nette, sui-
vant la direction N-E. S-0., et le plongement est N-0.
Une autre coupe passant par les Monts Rouges et
lâArĂȘte des Droites et des Courtes, indique encore une
disposition analogue. Au Monts Rouges et Ă lâAiguille de
Triolet, la protogine est granitoĂŻde, tandis que des inter-
calations de protogine gneissique et mĂȘme de schistes
cristallins francs, paraissent exister aux Droites et aux
Courtes, dâaprĂšs des Ă©chantillons recueillis sur les morai-
nes du glacier de TalĂšfre.
$. 2. CaractÚres pétrographiques de la protogine.
Les minéraux renfermés dans la protogine du Mont-
Blanc sont assez nombreux, et se rencontrent Ă peu prĂšs
tous, en plus ou moins grande abondance cependant,
dans les différents types établis ci-dessus ; ils se répartis-
sent dans les trois classes suivantes :
1° Les minéraux constitutifs principaux.
2P » » accessoires.
30 » secondaires.
Je ne reviendrai pas ici sur les caractĂšres des divers
minéraux, qui ont été déjà suffisamment décrits dans les
travaux antérieurs.
1° Les minéraux constitutifs principaux sont : Le mica
noir, lâamphibole, qui n'a Ă©tĂ© rencontrĂ©e que dans la
Cu âre - d
â⏠il LA
-
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 71
protogine du Portalet, les plagioclases, lâorthose, le mi-
crocline, l'anorthose et le quartz.
Les plagioclases, sont peu nombreux et appartiennent
toujours Ă des variĂ©tĂ©s acides, allant de lâalbite Ă lâoli-
goclase basique seulement, dâautre part, lâalbite semble
y ĂȘtre extrĂȘmement rĂ©pandue.
29 Les minéraux constitutifs accessoires sont peu nom-
breux, quelques-uns dâentre eux se rencontrent en in-
clusions dans le mica, dâautres sont libres dans la roche:
on à ainsi les minéraux suivants : la magnétite, le zir-
con, lâallanite, lâapatite et le bĂ©ryl'.
3° Les minĂ©raux secondaires sont reprĂ©sentĂ©s par lâĂ©-
pidote, la chlorite, le leucoxÚne, la séricite et la calcite.
Nous avons déjà vu l'existence de deux variétés de
protogine, fort diffĂ©rentes lâune de lâautre, puis comment
ces deux types extrĂȘmes sont liĂ©s entre eux et peuvent
passer de lâun Ă lâautre sur un mĂȘme profil transversal
ou vertical, et quelle est leur parenté avec un troisiÚme
type intermédiaire, la protogine pegmatoïde.
L. Le type granitoïde est trÚs répandu, il est distribué
d'une façon remarquablement aniforme sur la bordure
sud du massif, il se rencontre aussi, mais cependant plus
rarement sur le versant nord du Mont-Blanc. Cette ro-
che offre tous les caractĂšres dâun vrai granit, elle se prĂ©-
sente en bancs massifs, elle est trĂšs compacte, Ă feldspaths
blancs ou verdÀtres associés à des plages quartzeuses vio-
lacées, toujours bien développées et égalant généralement
les feldspaths en dimensions.
Le mica noir y est distribué en petites lamelles, vert
foncé, ou en nids disséminés uniformément dans toute la
roche.
! L. Mrazec, loc. cit.
D.
<
4
72 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
Le grain de ce granit, est sensiblement uniforme, gé-
néralement finement grenu, sur le versant sud, comme
au ChĂątelet ou Ă la Breya, mais peut devenir aussi plus
grossier, comme par exemple, Ă la grande pointe de
Planereuse, au Portalet, au Tour-Noir, etc.
Au microscope, la structure rĂ©pond en tous points Ă
celle dâun granit, tous les Ă©lĂ©ments sont largement et
également développés, le quartz est abondant, renferme
des inclusions liquides, il est toujours granitique, disposé
en plages faisant ciment entre les autres éléments de la
roche, et ce nâest que trĂšs rarement et en faibles quan-
tités seulement, qu'il offre la structure granulitique.
La biotite sây trouve en petites lamelles, dĂ©chiquetĂ©es,
polychroĂŻques, dans les tons bruns ou verts, elle renferme
en inclusions le zireon et lâapatite. Quelquefois on trouve
dans la roche, des petits amas, formés de paillettes de
mica, diversement orientĂ©es et entremĂȘlĂ©es avec des
grains d'Ă©pidote ou de lencoxĂšne.
Les feldspaths toujours acides sont : de l'orthose, du
microcline, de lâanorthose, de lâalbite et des variĂ©tĂ©s d'o-
ligoclase, allant de loligoclase-albite Ă lâoligoclase normal.
L'orthose, est toujours abondant, et prédomine en
général sur les plagioclases, quoique cependant, ces der-
niers puissent sây trouver en quantitĂ©s Ă©gales.
Le microcline existe presque toujours, mais 1l est gé-
néralement peu abondant et prédomine sur l'anorthose,
qui fait généralement défaut.
Les plagioclases sont souvent séricitisés, mais on peut
cependant y observer l'extrĂȘme diffusion de l'albite et de
lâoligoclase-albite, qui se rencontrent dans presque tous
les échantillons, ils sont le plus souvent moulés par l'or-
those.
iii
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 73
IL. Le type schisteux. Cette variété est fréquente dans
le massif du Mont-Blanc, mais elle y est disposĂ©e dâune
façon différente que le type granitique; ce dernier forme
des massifs puissants et compacts, tandis que la proto-
gine schisteuse est disposée en bancs parallÚles, tantÎt
inclus dans la protogine pegmatoĂŻde, dans le centre du
massif, ou bien au contraire flanquée à l'extérieur de ce-
lui-ci, dont il en forme les salbandes.
La roche est verte et grossiĂšrement schisteuse, la bio-
tite, souvent transformĂ©e en chlorite et entremĂȘlĂ©e de
séricite devient trÚs abondante, elle se dispose en traßnées
parallÚles, entre lesquelles se développent des éléments
feldspathiques, atteignant parfois de grandes dimensions
et tous alignés suivant la schistosité de la roche.
Les grands cristaux feldspathiques sont toujours de
l'orthose, qui moule les plagioclases, ceux-ci fréquem-
ment inclus dans lâorthose rĂ©pondent Ă des types acides,
albite, oligoclase normal.
Presque toujours lâorthose est accompagnĂ© de micro-
cline.
Le sphÚne est fréquent, et on constate généralement
la prĂ©sence de lâallanite.
Le mica est de la biotite, elle forme dans la coupe des
trainées parallÚles.
Le quartz est généralement grenu, rarement disposé
en plages, il forme une sorte de pĂąte entremĂȘlĂ©e de mica
et de séricite, 1l accuse des actions dynamiques trÚs in-
tenses, quelquefois mises en Ă©vidence par des extinctions
onduleuses, dâautres fois des plages de quartz sont com-
plÚtement broyées, mais les fragments anguleux qui en
proviennent sont absolument distincts du quartz granu-
litique. Dans une mĂȘme coupe on voit souvent l'exis-
RS oi de
74 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
tence du quartz sous ces deux formes, et il est parfois
difficile de sĂ©parer le quartz granulitique, du quartz dâĂ©-
crasement.
On rencontre aussi quelquefois des associations de
mica et de quartz en trĂšs petits grains, entremĂȘlĂ©s de sĂ©-
ricite et dâĂ©pidote, qui simulent des fragments de schistes
cristallins.
Quant au type pegmatoïde, il se présente toujours en
bancs compacts, la roche est de couleur plus claire que
celle appartenant aux variétés schisteuses.
L'orthose y prend des dimensions beaucoup plus
grandes que dans les autres variétés, et les cristaux for-
tement allongés, sont disposés sans ordre aucun les uns
par rapport aux autres ; le microcline et des plagiocla-
ses acides lâaccompagnent et sont moulĂ©s par lui. Le
quartz est ici fréquemment granitique, et il se rencontre
sous la forme granulitique beaucoup plus rarement que
dans le type schisteux. Le mica devient Ă©galement moins
abondant, le sphĂšne, lâallanite, lâĂ©pidote, la sĂ©ricite lâac-
compagnent.
C'est dans les variétés de protogine pegmatoïde et
schisteuse que se trouvent toujours les enclaves frag-
mentaires.
$ 3. Monographie des échantillons étudiés.
Pour la commodité de l'exposition, nous grouperons
dans une mĂȘme classe les variĂ©tĂ©s appartenant au type
granitoide, dans un second groupe nous décrirons les
protogines schisteuses, et les variétés à grands cristaux.
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 19
I. TYPE GRANITIQUE.
N° 172". Aréte de la Breya.
Protogine à grain fin, peu micacée et d'un type quasi-
aplitique.
SLM*. Quelques lamelles dâalbite Ă caractĂšres habi-
tuels. Quelques plages dâalbite et dâoligoclase-albite. Beau-
coup dâorthose, puis du microcline, et peu d'anorthose.
Quartz en plages granitiques. Séricite, hématite et épi-
dote.
N° 155. ArĂ©te de la Combe dâOrny.
Roche granitique à grain moyen, micacée.
SLM. Mica noir abondant avec sagénite et leucoxÚne,
puis aussi de lâallanite entourĂ©e dâĂ©pilote. Apatite. Pla-
gioclases rares formĂ©es par de lâalbite. Beaucoup dâorthose
et anorthose, peu de microcline. Quartz granitique. Cette
roche a subi des actions dynamiques intenses, les felds-
paths et le quartz sont broyés par places. Beaucoup de
produits secondaires. SĂ©ricite et chlorite.
N° 658. Aréte du Chùtelet.
Belle protogine grenue analogue Ă celle de la Breva.
SLM. Quelques lamelles de biotite brune plutÎt alté-
rée. Un peu de mica blanc. Plagioclases abondants: re-
prĂ©sentĂ©s par de lâalbite et de lâoligoclase albite. Orthose
avec beaux filonets, puis un peu de microcline et dâanor-
those. Quartz en belles plages brisées par les actions dy-
namiques. La roche est trĂšs fraiche, mais renferme ce-
pendant un peu de sĂ©ricite et dâĂ©pidote.
! Nous donnerons toujours le numĂ©ro de lâĂ©chantillon, ainsi
que les caractĂšres macroscopiques.
2 SLM. par abréviation de « sous le microscope ».
76 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
N° 612. Portalet.
Beau type granitique à grain moyen, à quartz légÚre-
ment violacé.
SLM. Mica noir verdi, par actions secondaires, riche
en inclusions.
Allanite, puis Hornblende verte en débris et faiblement
poly:hroĂŻque. Peu dâalbite et dâoligoclase acide. Orthose.
Quartz granitique, montrant par places une tendance
aux formes pegmatoĂŻdes.
N° 671. Petit clocher de Planereuse.
Beau granit à feldspaths verdùtres, peu micacé. Les
environs de lâendroit oĂč a Ă©tĂ© pris lâĂ©chantillon sont cri-
blĂ©s de filons dâaplite.
SLM. Biotite en grande partie chloritisée. Peu de pla-
gioclases, séricitisés et indéterminables. Orthose domi-
nant, puis anorthose et microcline. ĂlĂ©ments secondaires
ordinaires. La roche est assez dynamométamorphique.
N° 678. Sommet de la grande pointe de Planereuse.
Cet échantillon ressemble au précédent.
SLM. Biotite verdie. Allanite. Peu de plagioclases, re-
prĂ©sentĂ©s par de lâoligoclase acide. Orthose abondant, de
mĂȘme que le quartz en plages. Chlorite, Ă©pidote, sĂ©ric:te.
Belles actions dynamiques.
N° 681. Ăboulis de Treutz-Bouc.
La roche est granitique, avec feldspaths potassiques
rosés et plagioclases verdùtres.
SLM. Allanite rare. Magnétite abondante, en oc-
taÚdres. Biotite altérée en petites lamelles formant amas.
Quelques paillettes de mica blanc, peu de plagioclases,
de petites dimensions. La variété répond à un feldspath
acide et est comprise entre lâalbite et lâoligoclase albite.
Orthose avec filonets de microperthite, et microcline
abondants. Quartz granitique moulant le tout.
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 77
Un autre Ă©chantillon, N° 682, pris au mĂȘme endroit,
présente des caractÚres analogues.
N° 68%. Treutz-Bouc, prÚs du contact avec les porphyres.
Câest toujours le mĂȘme type que les prĂ©cĂ©dents.
SLM. La biotite est fortement altérée, avec séparation
de sphÚne, magnétite, leucoxÚne, hématite. Le mica
noir donne naissance à un mica blanc trÚs légÚrement
polychroïque, à deux axes trÚs rapprochés et qui renferme
encore Ă lâintĂ©rieur des inclusions de zircon. Peu dâal-
bite et de microcline. Orthose abondant. Quartz grani-
tique. SĂ©ricite et chlorite.
N° 679. Col de Créte-SÚche.
Câest le type du faciĂšs granitique. Lâorthose y est Ă
peine légÚrement plus développé que les autres éléments.
SLM. Peu de mica verdi, avec jnelusions habituelles.
Quelques plages dâoligoclase acide. Orthose, puis un peu
de microcline. Calcite, chlorite, séricite. PhénomÚnes
dynamiques intenses.
N° 714%. La Maya, derriÚre le sommet.
Câest un type Ă grain fin analogue Ă celui du ChĂątelet.
SLM. La biotite est rare, en petites paillettes et en
lames presque entiÚrement chloritisées. Elle est riche en
zireon, apatite, et sâemplit de produits ferrugineux. Pla-
gioclases peu abondants, fortement séricitisés répondant
Ă de lâoligoclase acide et albite. Microcline, puis orthose
trÚs développé. Quartz en gros grains accolés à tendance
granulitique. La roche est trÚs peu dynamométamor-
phosée.
N° 348. Mont Dolent. Sur lâarĂȘte rocheuse qui des-
cend sur Pré-de-Bar, à 3500 mÚtres.
Roche granitique, peu micacée, à plagioclases ver-
dĂątres.
+ HĂSCD ERE | 11 FENTr
a *
78 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
SLM. Le mica noir est disposé en amas, toujours for-
tement décomposé. Plagioclases trÚs séricitisés et vermi-
culĂ©s, dâaciditĂ© trĂšs variable et allant de lâalbite Ă l'oligo-
clase normal. Peu de microcline. Orthose et anorthose.
Quartz granitique, tendant Ă sâisoler en grains arrondis;
la structure est plutĂŽt celle dâune granulite massive. Ăpi-
dote, séricite.
N° 340. Monts Rouges. prÚs du Point, 3274 mÚtres.
Le grain de la roche est moyen, le plagioclase ver-
dĂątre, le quartz hyalin.
SLM. Un peu dâallanite, biotite en amas de petites
lamelles vert brunĂątre, riches en inclusions, principale-
ment dâapatite, chloritisation frĂ©quente avec sĂ©paration
de magnétite. Plagioclases comprenant en général des
termes allant de lâoligoclase acide Ă lâalbite inclusivement.
Orthose et anorthose; pas de microcline. Quartz en plages
arrondies et isolées. La structure est en somme analogue
Ă celle du prĂ©cĂ©dent. Ălements secondaires.
N° 790. Base du Mont-Fréty, prés du Pavillon.
Protogine granitique, riche en mica brun, type or-
dinaire.
SLM. Biotite brune, trĂšs abondante en paillettes nom-
breuses trĂšs polychroĂŻques. Un peu de sphĂšne. Plagioclase
abondant, séricitisé et indéterminable. Orthose, peu de
microcline. Quartz abondant et granitoĂŻde. SĂ©ricite.
Epidote.
N° 787. à la Porte du Col du Géant.
Allanite, Beaucoup de mica verdi. Peu d'oligoclase
acide et de microcline. Orthose, puis quartz en plages
granitiques brisĂ©es. Ăpidote. Chlorite. Belles actions dy-
namiques. Cet Ă©chantillon paraĂźt ĂȘtre une forme de pas-
sage; on y distingue quelques plages de quartz grenu.
M
Ă r
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 79
N° 341. J. V. ArÎte du Brouillard.
Cette protogine est dâun type granitique, provenant
dâun point de lâarĂȘte du Brouillard, oĂč la dĂ©nudation a
mis Ă nu le granit sur une certaine Ă©tendue.
SLM. Un peu dâallanite. Mica noir Ă deux axes. Peu
dâoligoclase, dont la dĂ©termination vu lâĂ©tat de la roche
est incertaine. Beaucoup dâorthose et peu de microcline.
Quartz abondant et froissements dynamiques manifestes.
N° 455. DerriÚre le Tour-Noir.
Beau granit blanc Ă quartz hyalin.
SLM. Biotite en belles plages Ă inelusions habituelles,
notamment avec sagénite. Allanite libre dans la roche,
ainsi que quelques jolis prismes de zircon. Peu de Plagio-
clases. Albite et oligoclase-albite. Beaucoup d'orthose,
puis du microeline. Quartz granitique brisĂ©. Ăpidote.
N° 207, Au Sud-Ouest du Plan de l'Eau (vallon de
Champex).
SLM. Mica en petites paillettes. Allanite, puis plagio-
clases altérés ; principalement albite et oligoclase acide.
Orthose en plages, puis quartz granitique.
lei se place naturellement la description du granit
formant le cĆur du Mont-ChĂ©tif, de la Montagne de la
Saxe et du Catogne, qui comme nous le verrons plus
loin, appartiennent en réalité à la zone du Mont-Blanc.
Au Catogne, en particulier, le granit qui se rencontre
dans le voisinage du contact de la protogine avec les por-
phyres, dans les couloirs au-dessus de Champex d'En
Haut est en tous points semblable Ă celui des arĂȘtes de
la Breya, du ChĂątelet, etc.
N° 294. Mont-Chétif.
Parois rocheuses du versant nord du sommet. Cette
50 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
roche, Ă l'Ćil nu, ne saurait ĂȘtre distiuguĂ©e de la proto-
gine du versant sud.
SLM. Peu de biotite plus ou moins chloritisée. Pla-
gioclase acide et basique, puis albite. Dn peu de micro-
eline. Beaucoup dâorthose criblĂ© de filonets. Stracture
granitique, par places mĂȘme pegmatoĂŻde.
N° 311. Montagne de la Saxe.
Cette roche est semblable à la précédente, mais beau-
coup plus dynamométamorphosée.
SLM. Peu de mica vert, puis oligoclase acide. Pas de
microcline, mais beaucoup dâorthose. Quartz granitique.
PhénomÚnes dynamiques intenses. Les lamelles hémi-
tropes des feldspaths sont ployées, le quartz est écrasé,
des traßnées de séricite jalonnent les cassures des felds-
paths.
TYPE SCHISTEUX ET PEGMATOĂDE
N° 675. Col du Chardonnet.
Cette roche, d'aspect gneissique, verdùtre, présente un
grand développement de glandules d'orthose, qui y affec-
tent une disposition parallĂšle.
SLM. Lâorthose forme l'Ă©lĂ©ment prĂ©dominant; ses
grandes plages sont criblĂ©es de filonets dâalbite. On ob-
serve encore du microcline, puis quelques cristaux dâalbite
inclus dans lâorthose. Ces grandes plages sont rĂ©unies
par une masse formée en grande partie de petite la-
melles de mica de couleur verdĂątre. On trouve aussi un
peu de sphÚne, puis du quartz en grains polyédriques;
il peut cependant se montrer des plages de quartz grani-
tique Ă extinctions onduleuses.
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 81
N° 659 et 660. Moraine du glacier d'Orny.
Ce sont des protogines Ă grands cristaux feldspathiques
alignés parallÚlement.
SLM. Biotite tantĂŽt en belles lamelles polychroĂŻques,
riches en inclusions et froissées; tantÎt complÚtement
chloritisée avec séparation de magnétite et leucoxÚne.
Les plagioclases sont reprĂ©sentĂ©s par l'albite et lâoligo-
clase-albite en grandes et petites plages disloquées, un
peu séricitisées. Microcline trÚs abondant en grandes
plages, puis orthose. Quartz granitique, un peu écrasé,
comme du reste les autres éléments de la roche.
N° 661. Moraine du glacier d'Orny.
Beau type pegmatoide, Ă Ă©normes cristaux feldspathi-
ques dĂ©pourvus dâorientation. La roche, comme les prĂ©-
cédentes, renferme de nombreuses enclaves.
SLM. SphĂšne rare. Biotite verte, puis beaucoup dâĂ©pi-
dote. Plagioclase assez abondant, libre ou complĂštement
enclavĂ© dans lâorthose. La variĂ©tĂ© est acide et correspond
Ă lâalbite. Grandes plages dâorthose et microcline. Le
quartz en plages brisées et à extinctions onduleuses.
N° 445. Pointe d'Orny.
Type pegmatoĂŻde Ă grands cristaux dâorthoses, orientĂ©s
d'une maniĂšre quelconque les uns par rapport aux autres.
SLM. Beaucoup dâallanite, en prismes allongĂ©s. Bio-
tite verte en lamelles isolées ou en amas, et souvent chlo-
ritisĂ©e. Les plagioclases sont de lâoligoclase acide, avec
un peu dâalbite. Lâorthose et le microcline prĂ©dominent.
Quartz brisé, disposé en lentilles allongées et écrasées
simulant par places du quartz grenu. Epidote et séricite.
N° 211. Sur le sentier du Six des Orcques, au-dessus
de la Guraz.
Type franchement gneissique et glanduleux.
ARCHIVES, &. VE â Juillet 1898. 6
82 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
SLM. Quelques rares et petites lamelles de biotite
verdie, puis un peu d'oligoclase acide, voire mĂȘme dâoli-
goclase basique. Orthose abondant avec les caractĂšres
habituels. Quartz disséminé partout; exclusivement dé-
veloppé sous la forme grenue, et de beaucoup plus petites
dimensions que les autres éléments. Il est associé à quel-
ques rares paillettes de mica blanc. Ăpidote et sĂ©ricite.
La roche est dynamométamorphosée.
N° 426. Les Courtes.
Roche un peu schisteuse, Ă l'Ćil nu, semble renfermer
un peu de quartz avec plagioclases verdĂątres.
SLM. Allanite et zircons libres dans la roche. Belles
lamelles de mica noir, verdi par les actions secondaires
et renfermant de nombreuses inclusions. Les plagioclases
sont constituĂ©s presque exclusivement par de lâalbite.
Lâorthose et le microcline sont abondants; un peu dâanor-
those. Quartz en plages en partie écrasées et bréchifor-
mes. Ăpidote localisĂ©e en petits grains.
N° 776. Aréte du Col du Géant.
Type pegmatoĂŻde riche en mica vert.
SLM. Beaucoup dâallanite. Biotite ordinaire altĂ©rĂ©e,
ainsi que les plagioclases qui sont indéterminables. Beau-
coup de microcline, puis orthose. Quartz en plages bri-
sĂ©es et un peu sous la forme grenue. Ăpidote, calcite,
hématite.
N° 775. Cabane du Col du Géant.
Type franchement gneissique.
SLM. Biotite verdie, allanite et magnétite. Quelques
petites sections dâalbite ; puis des cristaux dâorthose avec
filonets et de microcline formant des glandules. Le
quartz se présente entiÚrement sous la forme grenue. La
roche est trÚs dynamométamorphosée, les feldspaths sont
.
|
L
Se 70, ,
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 83
fortement sĂ©ricitisĂ©s et parfois entourĂ©s dâune couronne
de fragments dus Ă lâĂ©crasement.
$ 4. CaractĂšres chimiques de la protogine.
La composition chimique de la protogine est Ă©galement
fort intéressante; elle permettra, comme nous le verrons,
d'Ă©tablir les relations qui existent entre les divers types
de protogine, et quelle Ă Ă©tĂ© lâaction de la couverture
cristalline externe, dans les variations observées de la
composition chimique du magma, qui a donné naissance
à la roche granitique. Nous avons analysé plusieurs
Ă©chantilions d'un mĂȘme type de protogine provenant de
divers points du massif et, d'autre part, afin d'obtenir
une composition moyenne de la roche, nous avons tou-
Jours pulvérisé une quantité de matiÚre suffisamment
considĂ©rable, sur laquelle on a fait la prise nĂ©cessaire Ă
l'analyse.
1° TYPE GRANITIQUE
N° 629 N° 658 NoCet
CR TA NS 0 nr. la 40e
LR TETE RS TUE tarrenr La: 071%
FeO : â : 19 611 PME 1.66 » 220115
CaUs= 0.69 » 0.88 » 1.08 »
Ma 0.19 » 0.34 » 0.40 »
MOT 0LUSE) 4.58 » He
LOT OMR PE 3.32 » 4.10 »
Perte au feu â 0.60 » 0.46 » 0.86 »
LDatale= M00 24059 400:585,1/: 99:64:
84 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
N 684 NM 612
. CAR Le 4 (a Ce 0 ; + _, 0 /
SO 007140066 72 68.53 °/,
AROM=MAS 764 AID;
FeO Es 0 M Fe,0, == 20:97 »
Ca0 â 1305» 9,17 »
Ms0 â= 0.41 >» 0.44 »
RO ER ME uS EE 5.95 »
Na,O â 3.33» 3.17 »
Perte au feu â 0.64 » 0.397»
HO TROIE 280 100.62 »
Type pegmatoĂŻde et schisteux.
N 418 N° 675 N 659
Si0, â :#0.62°7, 69957, 00085
AL, 0, â 15:50 14.451» AGMOM
FeO = 2,84 » JA 1.89 »
Ca0 = 205 » 127% 072108
M20 40212 202% (UAE
K,0 â h.76 » 4.92 » 6:19
Na,0 â SA DES) » Jde » 3:21 »
Perteaufeu â 1.04 » 128% 0.90 »
Total â= 100.18 » 99.76 » 99.51 »
N° 660 N° 661
SiO, = 69.54 °/, 68.95 â/, |
ALO, 15.20 » 15.95 » |
FeO == 2:70) 1.85 »
CaO = 210, 1.86 »
M0 = 0.34 » 0.46 »
K,0 â 5.37 » 9.97 »
Na,0 â 4.19 » 3.70 »
Perte au feu â 0:97 5 0.91 »
Total =" 40053 98.85
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 89
N° 629. ArĂȘte de la Breya, type granitique Ă grain fin.
N° 658. ArĂȘte du ChĂątelet, au contact avec les quartz-
porphyres, câest un type granitique analogue au prĂ©cĂ©-
dent.
N° 671. Clochers de Planereuse, type granitique.
N° 684. Treutz-Bouc, au contact avec le quartzpor-
phyre, iype granitique.
N° 612. Portalet, type granitique, avec amphibole.
N° #18. Aiguille du Dru, type schisteux.
N° 675. Col du Chardonnet, type schisteux verdùtre.
N° 659. Moraine du Glacier dâOrny, type schisteux.
N° 660. » » » » »
passant au type pegmatoĂŻde.
N° 661. Id. id., type pegmatoide.
Les moyennes calcelĂ©es sur diffĂ©rentes analysesâ des
deux types principaux de protogine, nous fournissent
pour ceux-ci les compositions moyennes suivantes :
Type Type gneissique
granitoĂŻde et pegmatoĂŻde
Si, = 12.88 ° /0 70.49 °/,
A1,0, = 13.87 » 15.375
FeO â= Ar 2.94 »
Ca0 = 1.43 » 1.54 »
MgO = 0.36 » 0.52 »
K,0 = 4.85 » ODA
Na,0 â A D 3.41 »
Perte au feu â 0,59 » 0.95 »
Total â 99.78 99.99
! Les moyennes ont été calculées, sur les analyses qui figurent
dans ce travail et sur celles qui ont été publiées antérieurement
par MM. Duparc et Mrazec.
86 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
Pour le coefficient dâaciditĂ© et la formule magmatique
de la protogine, calculés sur la composition moyenne
de celle-ci, on a obtenu les valeurs suivantes :
Coefficient dâaciditĂ© = 3.90
Formule magmatique : Si0,, 5,5 : R,O,, 1,11 : RO.
RO AO? Na,0 :K,0 â1077a
Un coup dâĆil jetĂ© sur les tableaux prĂ©cĂ©dents, montre,
en premier lieu, la composition chimique assez différente
de lâun et lâautre type, elle prĂ©sente dans les deux cas
une certaine constance.
LâaciditĂ© des diffĂ©rentes protogines est, comme on le
voit assez variable, elle ne semble ĂȘtre, que le rĂ©sultat
du développement plus ou moins important du quartz,
comme aussi de l'acidité du feldspath, et ne pas dépendre
de la richesse en Ă©lĂ©ment noir. Câest ce que montre, par
exemple, la protogine schisteuse du col du Chardonnet,
qui quoique trÚs riche en éléments micacés, renferme
69,95 °/, de silice.
La quantitĂ© dâalumine qui entre dans la composition
de lâun ou de lâautre type, est remarquablement cons-
tante pour chacun d'eux.
La chaux y est généralement peu abondante, elle
peut provenir, soit de lâĂ©pidote, soit des feldspaths pla-
gioclases, qui, quoique appartenant à des variétés trÚs
acides, sont cependant légÚrement calcifÚres.
Quant à la magnésie, elle varie avec le plus ou moins
grand développement de l'élément micacé, en faibles
proportions dans les Ă©chantillons du type granitoĂŻde, elle
augmente notablement en quantité dans les variétés peg-
matoĂŻdes et devient encore plus abondante, dans les types
schisteux, ce qui est bien conforme aux faits observés.
a.
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 87
La potasse, prédomine généralement sur la soude, qui
sây trouve du reste en quantitĂ©s assez importantes, ces
faits sont conformes avec la nature des feldspaths, qui
existent dans ces roches, lâorthose est trĂšs abondant, le
microcline, lâanorthose sây rencontrent frĂ©quemment et
ils sont toujours accompagnés de plagioclases albitiques
qui peuvent mĂȘme Ă©galer lâorthose en quantitĂ©.
La perte au feu, offre aussi pour chacun des deux
types des valeurs assez constantes, mais fort différentes,
pour lâun ou pour lâautre, elle est beaucoup plus Ă©levĂ©e
pour le type gneissique, que pour les variétés granitoides.
Les moyennes calculées sur les différentes analyses
du Mont-Blanc, montrent encore beaucoup mieux les dif-
férences qui ne peuvent guÚre s'expliquer à notre avis
que par lâaction de la couverture cristalline rĂ©sorbĂ©e par
le granit. Il paraĂźt en effet difficile d'admettre, qu'une
roche qui présente une composition assez constante
comme le granit du versant Sud, puisse subir de telles
variations dans sa constitution, sans que ces variations
soient produites par une cause extérieure quelconque.
On voit done que la protogine du Mont-Blanc présente
la composition dâun granit. dont l'aciditĂ© trĂšs variable,
reste celle dâun vrai granit, mais relativement acide.
Si maintenant nous comparons Ce granit avec ceux
dâautres massifs alpins, nous le trouvons dâune aciditĂ©
supérieure à celle des granits des chaßnes cristallines ex-
ternes à la zone du Mont-Blanc et inférieure à ceux des
massifs des Alpes Bernoises ou du Pelvoux, qui présentent
une acidité bien supérieure, qui les rapproche des granu-
lites des auteurs français, c'est ce que lâon peut voir
dans le tableau qui suit :
58 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
N° 1 No 2 MN 3
SIU, â 72.88 °/,! 64.81°/, 1607220
AL,O, â 1587 17.98 » 18.99 »
FeO â 2,29 » 9.09 402 2.78 »
Ca0 = 1.43 » 2:2973 2,28 »
M:0 = 0.36 » 1.62 » 0.95 »
K,0 = 4.85 » 2 98 » 9.21 »
Na,O = 3.01 » 5.70 » 3.69 »
Perte au feu â 0.59 » 1:00
Total â 99 78 99.99 99.68
N° 4 M 6. N° 6
Si), _ 67.870/, 76.40 ?/; "STARS
Al,0, = 15.96 » 13.38 » 13.94 »
Fe0 == 4.50 » LOU 1.299
CaO == 11020 1.28 » 0.6T »
M:0 Ă 1.40 » HĂS 22 0.28 »
K,0 _ 4.26 » 4.59 » 4,36 »
Na,O â_ 1209 3.93 » 4.65 »
Perte au feu â 1.93 » 0.51 » 0.69 »
Toul 101.37 101.71: HOUE
N° 1. Moyenne calculĂ©e dâaprĂšs les analyses du type
granitoide de la protogine du Mont-Blanc.
N° 2. Moyenne calculĂ©e dâaprĂšs les analyses du gra-
nit de Beaufortâ.
N° 3. Granit de Vallorcine (Aiguilles Rouges)â.
â L. Duparcet E. Ritter. Les massifs cristallins de Beaufort et
de Cevins. Arch. Sc. phys et nat., GenĂšve, 1893.
? L. Duparc. Composition chimique de quelques roches. Arch.
Sc. phuys. et nat., GenĂšve, 1890.
N°+ cn MASSIF DU. MONT-BLANC. 89
N° 4. Granit de Gasteren.
= N°5. Protogine du Bietschorn*.
. N°6. Moyenne calculĂ©e dâaprĂšs cinq analyses de la
= Protogine du Pelvouxâ.
â2
1 L. Duparc. Composition chimique de quelques roches. Arch.
| Se. phys. et nat., GenĂšve, 1890. 22%
D M2 L: Duparc. FC Er
s _% P. Termier. Sur le granit du Pelvoux. C. R. Ă. des Sc. 1897. WE:
RAA :. 16
(A suivre.)
BULLETIN SCIENTIFIQUE
CHIMIE
Revue des travaux faits en Suisse.
A. WROBLEWSKI. DE LA NATURE CHIMIQUE DE LA DIASTASE ET DE
LA PRĂSENCE DE Lâ'ARABAN DANS LES PRĂPARATIONS DE LA
DIASTASE (Berichte, XXX, p. 2289, Zurich).
Une solution de diastase, est précipitée par différents sels
entre autres par lâiodure de mercure et lâiodure de potassium
en prĂ©sence de HCI diluĂ©, sous forme dâun volumineux
précipité, ce dernier purifié agit comme la diastase et donne
la rĂ©action de la protĂ©ine, mais la substance active nâa pas
pu ĂȘtre isolĂ©e. Du liquide filtrĂ© et qui est complĂštement
inactif, l'alcool précipite un hydrate de carbone qui par
inversion donne de lâarabinose câest donc un araban, le
premier pentosan soluble observé. La substance active
sâobtient le mieux en cuisant la diastase avec de l'acide
sulfurique diluĂ©, elle se sĂ©pare Ă lâĂ©tat insoluble, L'auteur
conclut de ses recherches que les enzimes ressemblent aux
matiĂšres albuminoĂŻdes et forment une sous-classe de ces
substances.
T. EmiLewicz et ST. v. KOSTANECKI. SYNTHĂSE DE LA 3-OXY-
FLAVONE (Berichte, XXXI, p. 696, Berne).
La flavone
0
C:G°AS
CH
CO
substance mĂšre de la chrysine et dâautres matiĂšres colo-
rantes vĂ©gĂ©tales jaunes, renferme le mĂȘme squelette que la
CHIMIE. g1
benzalacĂ©tophĂ©none CSH°CH â CH.CO.CS.H* ; il a donc paru
intéressant de préparer les dérivés o-hydroxylés de cette
derniĂšre, car cela pouvait conduire Ă une synthĂšse de la fla-
vone ou de ses dérivés. Mais une premiÚre recherche a
montrĂ© que le dibromure dâacĂ©tyl-2-oxybenzalacĂ©tophĂ©none
se transforme par lâaction de la potasse alcoolique en x cu-
marvlphĂ©nylcĂ©tone; dâune maniĂšre analogue Ă dâautres
composés 0-hydroxylés renfermant un halogÚne lié au second
atome de carbone de la chaßne latérale, il fournit facilement
une combinaison Ă noyau pentagonal renfermant de lâoxy-
gÚne. Les auteurs en présence de ce résultat se sont demandé
comment se comporterait lo-oxybenzalacétophénone hydro-
xylée dans le résidu cétonique
OH
CH:
SGO.CH â CH.C
et si dans le dibromure dâacĂ©tyl-o-oxvbenzalacĂ©tophĂ©none
/ 9COCH*
CSH*
NCOCHBr â CHBr.CfH5
cela serait l'atome de brome lié au second ou celui qui est
lié au troisiÚme atome de carbone de la chaßne latérale qui
serait Ă©liminĂ© avec formation dâun noyau oxygĂ©nĂ©. Dans le
premier cas on devrait obtenir une oxindogénide, la benzal-
cumaranone
va DC = cac
Ncoâ
et dans le second cas la flavone
DĂMO
dre K [
Nco/ CH
Lâo-oxybenzalacĂ©tophĂ©none Ă©tant difficile Ă prĂ©parer, les
auteurs ont utilisé à sa place pour leurs recherches son dé-
rivĂ© Ă©thoxylĂ© quâon obtient en condensant la benzaldĂ©hyde
avec la résacélophénone et ils ont constaté que la réaction
92 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
se passait suivant la seconde alternative, câest-Ă -dire quâils
ont obtenu la 3-éthoxyflavone C'SH°0*(OC?H5), F 138-139°,
quâils ont convertie par Ă©bullition prolongĂ©e avec HJ de
D â 1,7 en 3-oryflavone C'H°0*(OH) F = 240°.
Considérant que les matiÚres colorantes végétales jaunes
les plus importantes renferment le résidu protocatéchique,
les auteurs ont condensĂ© le pipĂ©ronal avec lâĂ©ther mono-
éthylique de la résacétophénone, ils en ont fait le dérivé acé-
tylé, puis le dibromure de ce dernier et ont constaté qu'il
donne avec la potasse alcoolique un composé trÚs bien cris-
tallisĂ© C'ĂH#05, qu'ils se proposent d'Ă©tudier de plus prĂšs.
F. R.
ST. V. KOSTANECKI. SUR lâ& NAPHTOFLAVONE (Berichte, 1. XXXI,
p. 705, Berne).
Le 2-acéto-l-naphtol condensé avec la benzaldéhyde four-
nit le 2-benzal-acéto-1-naphtol
consâ
N CO CH â CH.CSHS
dont le dérivé acétylé transformé en dibromure donne par
l'action de la potasse alcoolique x naphtoflavone
O0. Ćž CSHS
cpef
Kcoë H
F.154-156°. Le pipéronal se condense encore plus facile-
ment avec le 2-acéto-1-naphtol que la benzaldéhyde; le
2-pipéronalacéto-1-naphtol cristallise en belles aiguilles faible-
ment colorĂ©es en rouge, F â 154-155°, son dĂ©rivĂ© acĂ©tylĂ©
fond à 129-130° et le dibromure de celui-ci traité par la po-
tasse alcoolique se transforme en éther méthylénique de la
9-4 Dioxy-0- poralaeens
0â0cuĂ© cr
Ru ne
C0- CH
ET
La As
CHIMIE. 93
qui cristallise en belles aiguilles jaunes et dont la solution
alcoolique est douĂ©e dâune fluorescence bleue, F â 9253-
254°. Lorsqu'on humecte ce composé avec H?S0f, il se dis-
sout en jaune lĂ©gĂšrement fluorescent, couleur quâil perd au
bout de quelque temps; cette réaction le différencie de la
pipĂ©ronal-naphtocumaranone dâ'Ullmann, laquelle se dissout
dans H?S0* en rouge-cerise. La combinaison ci-dessus se dé-
compose par lâaction prolongĂ©e de lâeau en 2-acĂ©to-1-naphtol
et acide pipéronylique. F. R.
VW. FEUERSTEIN el ST. v. KOSTANECKI. SYNTHĂSE DE DĂRIVĂS
DE LA FLAVONE (Berichte, XXXI, p. 710, Berne).
La 2-orybenzaldiacétophénone
OH
C5H* #
NCH(CH?.CO.CH5),
décrite par Cornelson et Kostanecki a servi de point de dé-
part aux recherches des auteurs qui ont supposĂ© quâelle se
prĂȘterait bien Ă la synthĂšse de dĂ©rivĂ©s de la flavone. Elle
peut en effet donner par Ă©limination dâeau un composĂ© ren-
fermant un noyau hexagonal oxvgéné, soit le noyau y pyré-
nique
(Âź
HC CH
HC CH
CH,
Les recherches ont montré que ce composé est déjà mo-
difié par ébullition avec les acides minéraux. Il se forme une
substance correspondant Ă la formule C?*H#%0? qui prend
naissance dâaprĂšs lâĂ©quation
/ OH
CHE â H?0 â 2H â C#H 0?
CH(CH?.CO.C5H°),
Ce composé ne renferme plus le groupe hydroxyle qui a
donc pris part à la réaction et ce fait joint au mode de for-
94 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
mation lui-mĂȘme permet de supposer qu'il sâest formĂ©
dâabord par Ă©limination dâeau le phĂ©nacylflavĂšne
(Ă )
oo.
Se 00H
CH
CHP:COCH
puis avec perte de 2 atomes d'hydrogÚne par un phénomÚne
dâoxvdation dont l'explication sera recherchĂ©e, le phĂ©nacyli-
déneflavÚne
(8)
on CâCâHS
CH
En
]
CH.CO.CâH°
Quoique les auteurs ne soient pas arrivés à constater les
deux phases de la réaction qui peuvent aussi se produire
dâune maniĂšre inverse Ă celle que nous venons d'indiquer,
leurs recherches, pour le détail desquelles nous renvoyons
le lecteur au mémoire original, permettent d'admettre que
le produit final de la réaction est bien le composé ci-dessus.
On trouvera dans le mémoire original la préparation et les
propriétés de nombreux dérivés du phénacvlidÚne-flavÚne
ainsi que le résultat des recherches faites sur ses produits de
dĂ©composition au moyen de lâalcoolate de sodium. F.R.
W. KLogskr et Sr. v. KOSTANECKI. SUR LES OXYBENZALBROMIN-
DANONES (Berichte, t. XXXI, p. 720, Berne).
L'indanone j
UT Le + CH?
\" CO /
se condense avec les aldĂ©hydes avec Ă©limination dâeau et for-
Cu
CHIMIE. 95
mation de cétones non saturées. Pour faire suite à leurs re-
cherches sur les oxvhenzalindandiones, les auteurs ont
voulu examiner les matiÚres colorantes hydroxvlées dérivées
de la benzalindanone, mais lâindanone elle-mĂȘme Ă©tant dif-
ficile Ă prĂ©parer, 1ls ont employĂ© de prĂ©fĂ©rence lâun de ses
dérivés, la 2-bromindanone
que lâon obtient facilement comme v. Miller et Rhode l'ont
montré en chauffant l'acide p. bromhydrocinnamique avec
H?S0* conc. La bromindanone réagit avec la benzaldéhyde
avec la plus grande facilité pour donner la 2-brombenzalin-
danone F â 162-163°, soluble dans H?S0* conc. avec une
couleur jaune intense. Les trois monooxybenzaldéhydes iso-
mÚres se condensent aussi avec la bromindanone en pré-
sence de lessive de soude; avec laldéhvde salicylique et la
m-oxybenzaldéhyde, la réaction est nette, tandis qu'avec la
p-oxybenzaldéhyde le rendement est mauvais. Avec la vanil-
line et lâaldĂ©hyde protocatĂ©chique, la condensation en prĂ©-
sence de lessive de soude est difficile, mais dans dâautres
conditions, p. ex. lorsqu'on fait bouillir la solution alcoolique
des deux composants en présente d'acide chlorhydrique
fumant, on obtient de bons rendements. Les auteurs dé-
crivent les différentes oxybrombenzallindinones ainsi obte-
nues ainsi que quelques-uns de leurs dérivés. Ces produits
se distinguent des oxvbhenzalindandiones par leur stabilité
envers les alcalis, ils rappellent sous ce rapport les oxyben-
zalcumaranones. Ăl rĂ©sulte des recherches des auteurs faites
Jusqu'ici sur les matiĂšres colorantes jaunes renfermant le
double chromophore CO.C â C que ces matiĂšres colorantes
présentent entre elles une grande ressemblance soit que le
groupe CO appartienne à une chaßne latérale (streptostatique)
soit qu'il appartienne Ă un noyau pentagonal (cyclostatique).
Les auteurs se réservent d'examiner l'effet du groupement
atomique C0O.C â C lorsque CO est streptostatique et C â C
cyclostatique, et enfin lorsque les deux chromophores sont
cyclostatiques. ROSE
A era
BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC.
RicHARD LORENZ. DĂCOMPOSITION DES SOLUTIONS SALĂES (CA fr
Electrochem., 4, p. 247, Zurich).
Pour décomposer une solution de sel il faut une tension
de 1.95 volt, mais en pratique on observe une tension
nécessaire de 2.1 à 2,3 volt. L'auteur l'explique en disant
quâon a rĂ©ellement en succession pendant le travail, une
chaĂźne Pt | H, ; NaOH | NaCI | CI, | Pt et que le calcul donne
bien pour cette chaĂźne une tension de 2.23 volt.
A. WROBLEWSKI. NOUVEL APPAREIL D'EXTRACTION POUR LIQUIDES
(Zeits. anal. Chem., 36, p. 671, Zurich).
Ce chimiste a construit un appareil dâextraction pour les
liquides, modifiant dâune façon heureuse, celui de Soxhlet.
9 19 19 19 19
US re
19
30,
OBSERVATIONS MĂTĂOROLOGIQUES
FAITES A [âOBSERVATOIRE DE GENĂVE
PENDANT LE MOIS DE
JUIN 182898
trÚs fort vent à 10 h. du matin; fort vent à 1 h. du soir; légÚre pluie à 10 h.
du matin.
pluie Ă 7h. du matin et Ă 7 h. du soir.
forte rosée le matin.
légÚre pluie à # h. du soir.
brouillard enveloppant Ă 7 h. du matin.
légÚre pluie à { h. du -oir; légÚres ondées par intervalles à 10 h. du soir.
pluie le matin jusquâĂ 7 h.; pluie Ă 1 h. du soir; Ă 5 h. 37 m., Ă©clairs et
tonnerres Ă lâW.
pluie Ă 7 h. du mĂątin et dans la journĂ©e jusquâĂ 1 h. du soir.
brouillard enveloppant le matin ; forte bise Ă 4 h. du soir.
rosée le matin.
pluie le matin jusquâĂ 10 h. ; pluie depuis 9 h du soir.
pluie le matin ; pluie Ă 10 h. du matin et Ă 1 h. du soir; trĂšs forte bise depuis
10 h. du matin Ă 9 h. du soir; depuis 9 h. elle augmente encore.
violente bise jusquâĂ 7 h. du soir ; trĂšs forte bise depuis 9 h. du soir.
trĂšs forte bise Ă 7 h. du matin et Ă 1 h. du soir; forte bise Ă 10 h. du matin
etĂ %4h. dusoir.
forte bise Ă 10 h. du matin.
forte rosée le matin.
Ă©clairs Ă lâest Ă 10 h. du soir.
pluie le matin jusqu'Ă 1 h. du soir.
légÚre pluie le matin.
forte pluie Ă 7 h. du soir et depuis 10 h. du soir.
forte pluie jusqu'Ă 10 h. du matin.
pluie Ă 7 h. du matin; Ă 3 h. du soir, tonnerres lointains; Ă 4 h. 30 m.,
orage au SSE.
fort vent Ă 4 h. du soir.
rosée le matin ; bel hà lo solaire de 9 h. à midi; tonnerres au SW., NE., W.
et NW. depuis 3 h. Ă 4 h. 34 m. du soir; pluie depuis 4 h. Ă 7 h. du soir.
légÚre pluie le matin.
ARCHIVES, t. VE ââ Juillet 1898 7
Ă
4
:
â 1:00 NC 4
4. Valeurs extrĂȘmes de la pression atmosphĂ©rique observĂ©es au barographe. n
22e MAXIMUM. MINIMUM. e :
dr LLHE LULU
M: De AR TL hi PS ON LL tout ce 795,75 Le 4er Ă 3h. matin.......... 722
â Pare CU
is 3 Ă 40 h. matin .......... 729,60 3Ă 4h. matin... 728,28
MR Pr ane. ue 727,84 6Ă a Bh-soir... 1 725,67
Ă (D ren: AO 728.64 8 Ă & h's0ir "Le 727,66 . 1
ES M ADD soie 0... 796,53 11 Ă 20... TR 795,21
(4 HS a 07h onsbnu. . LL. 727,95 16 Ă 4h. matin........ . 719,43
% n ; AO MMONEMSNILS. ue 724.84 419 Ă 4h: Soir C2 730,88
#Âź |
â AO RS Reimatn 732.87 93 Ă &'h. matin 723,45 Ă
% 99 Ă 44 h. matin .......... 796.15 9% Ă 7 hsoir:- 0 725,96 ;
hi LACET STE 799,95 26 Ă 10 h. matin .......... 72000
4 DĂSIR Soie 1.0 722.51 30 Ă &ih: Soi LPO 732,35
Ă DEAD D SOIT 22. 733,45 :
4
| Ă
Fa Résultats des observations nluviométriques faites dans le canton de GenÚve
se CĂLIGNY | COLOGNY JUsSY |lcouraseres! armexaz | sariexr
[2 Obserr. MM. | Ch. Pesson | R. Gautier | M. micheli || OBERVAT- || peliegrin | 3.3. Decer | P. Pelletier
. > roue ar ll TOR Ă |
Ă , mm | rm rm tam MM | mm
Total. .| 136.4 | 129.3 | 193.5 | 490:2 | 131.5 | 133.8
ER: Durée totale de l'insolation à Jussy : 206h 55 m.
LSVEI ELOâ 6$%T 99â0 CO'OT 0⏠+ S8cL VO â 09'ST+ __S7'O â7L'96L som
lu era) | | ER A
L'ourl 9% â| ser9 log ols% [5 âNl''180 | 086 Ov |%e + | 7e LO'e+- | 94 HIQLE â| PAR |GT'ECL | SC'SEL | 1e Le 0âŹ
YOU LE â | OH SS co (0% | NI 166 | 086 098 | 9H | LO8 | SSI | EL Ă 1996 â| Cet |6C'GEL | ST'88L | 967 - 95 682) 6%
DUB CE â | L'ENOZ |SOOĂC'ET |F'MSSIT 160 | 068 108% | GE â | 669 | L'8T+ | VIT 180% â| GET | TG 8CL | 8'YEL | OST â | 80 98297
COUT) CE â | 0'ET9% | 880 69 IT'MSS|Y |L'G | 066 |08% LEE + | 6GL | 681 | S'OT+- 167% â| LL ET |0S'HL | O9'FSL | C6 â OL TL |
OH) "7" | °°" |ES |SS01S8 |T 'MSSIOr 0%) 066 | 06% | LS + | 062 |6'67â+- SAR LEE â| TE 4 |IS'GGL | 00'06L | 9L'G â | O7'TCL| 98
GET EE â | FEFO0O ||007 96 âMAL 1096) 066 | OC | 66 + | EL | L'6ET+ | 9° SG â| ECG SG SSL | OSâ: | QUE â | TZ'ETL| 7)
L'SET| 9⏠â| LGNS'TTILEOIES [T'ASS|''|FO | 086 |OLE | 85 â | L19 pa 1 LC, = 9e GT+ |G6'66L 96861 | T0 ++ |SÂŁ'LEL| 5 |
S'HCI| GE â | O'ETLE || 190176 â48419 |L'L | 086 | 06 | 661-168 | T61+ | FI 1687 â| OL'GTâ+- | 0866 | CY' Ge 80 â | YG'OGL| 8 |
CECI ce + | ÂŁ'8l66 [80186 |r'ass|""|""" | 008 06% |02 â| 969 | Lee | SLT |Qe | 7: ane trs 1EUEL | GUY â | LG'EGL| 66
O'REN Fe + | O'SHOST| TO SL âmal "|""" | 016 08% | 96 â | 129 | 0'8-+ | 861 108 | 86 06-+ |SL'8CL | OL'GGL | ERO + | 6G'LGL| Fe |
C'EST + | L'LVGVTILEO!LO [T âN°17 | 006 OMG | CT â | 889 | GES | OUT |09'T +] 66 81 | TE TEL | LY'8L | EL'e + |9L'66L| 08)
RE 166 RURE F N|°'|° | 066 [OV |08 â | 609 |6%6T | L'G ESC O â| 691 LS TEL 88 OEL LT YL'YEL| 6H
O'TET TT 38 O'LE6'GT| GO'O LEFT | N°7" | 006 1066 | EOTâ 96⏠| 676 | âŹ'8 + LOT â| F6 GT GEL | F0'0Z | 0G'Y + | OT'TEL| 8
0'6EF FO 9SF 0⏠4101806 |E âNN |" "|" | OL |OL% | 16 â | 609 | 0'8T+ | F'OT+ 61⏠â| 6 EI |OL'66L | ES A6 | âŹ0'0 + | S6'96L
O'OYF 1 a 801,6 |S6010'6% |% âANNIT |FO | 092 OMS 0% â | 009 | GET | OO | 1m â| 1961 US UGL | ET'GUL | US â | VY'TSL) 97
O'OET LG 92100 |E80 18% |⏠âANNS 787) 066 O6L | 006 106 | L'ET+ | Ve 190⏠â| BEF |EVYGL | SL'GEIL 19% â | TG Ce) SH)
OUI Ge ie Y'LVGO 860198 |F âNOT #16 | OOOF OS | 61c-+- | 1Gb | OST | L'ETH- ELT â| VT'STâ+ CO LL | LCL | 060 â | T6'SL| #1
SLI 9% + | L'LY,96 1870106 | âN°1 | 066 1006 SG + | LeL | L'EeT | J'YTH |LL'O +) 87 LT CG LEZ | 60 961 | LE'O ST LEL| ET
OH) "| °°" |S'erl2L001%6 | âN° | 066 09% | ce a GEL | GC | L'ONT |IET | G6LT + | 19'LGL | FT'06L | 610 + | 66961) 6H,
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@ 901 ÂŁ'0 â| VAE OT 0069 |F NN |" "7 | 088 08% | â 019 | GLS | GR GG E | HC'6T-+ | ST'8GL | 19'08L | 860 + | SRLCL| L |
CO0T 80 â | SEF66 |L0 69 |T'ASS |" "|" | 086 [06 8 + GEL | F'Oc+ | LOT |EL'T + 69'2T-- | 38" LEL | L9'GGL | 070 + | 06 962) 9
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GeOT Or â | 85.00 | 860,86 âalÂŁ 18° | 066 | 066 | âŹOT+ | 08 | 691 | L'6 + ISLE â STE TE'8GL 10 GEL | 60'0 â 16 96L| 7%
STOF| 90 â| FE 0% |660|0%r [8 :MSs| "100 | 089 | 08% | 66 â 09 | LT | L'TF-E 6âŹ6 â | GT |GL'GGL co cc 61e â L8ESL| 1
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âS6GRE NINLÂŁ â
AND
MOYENNES DU MOIS DE JUIN 1898
mm
dre décade 727,43
D'RS 726,75
DL» 726,49
Mois 726,79
BaromĂštre.
1h. m. 4h. m. Th. m. 10 h. m. 4 h.s. #h.s.
mm mm mm rnin mm
721,02 727,43 727,27 726,91 726,57
726,58 727.41 727,23 726,96 726,47
726,06 726,16 726,39 725,94 725,75
726,55 726,90 726,96 726,60 726,26
Température.
Th.s.
am
726,92
726,82
726,10
726,61
10 h. 8,
min
727,59
727,29
726,96
727,27
dre déc. + 42,69 + 11,42 + 13,59 + 13.77 17,87 + 1862 + 16,37 + 44,62
& » + 4326 + 1208 + 1482 + 16,80 + 18,40 + 1916 + 17,75 + 4548
3e
>
+ 13,41 + 120 + 14,31 + 16,34 + 18,69 + 19,35 + 16,95 + 14,69
Mois <+- 13,09 + 11,87 + 14,24 + 16,30 + 18,32 re 19,04 + 17,02 + 14,93
ire décade 879
2° â 334
d 348
Mois S)4
Therm.
min.
911
8063
852
585
Therm.
Inax.
Lee déc. HA148 + 20,67
% » 1150 + 20.50
3 » HUA + 2129
Mois 11,30 + 20 82
Fraction de saturation en milliĂšmes.
818 687 610 599 704
509 695 605 592 65%
774 684 961 532 66%
800 639 292 561 674
Insolation. Chemin Eau de
Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou
du RhĂŽne. moyenne. eu heures. p. le vent. de neige.
0 h. kil. p. b. mm
+ 13,26 0,76 48,1 6,75 23,3
+ 16,81 0,59 74,7 15,36 39,9
+ 1396 0,63 67,1 8,04 67,0
+ 1459 0,66 136,9 10,05 130,2
Dans ce mois lâair a Ă©tĂ© calme 33,3 lois sur 100.
Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 2,64 à 1,00.
778
750
779
769
Limni-
mĂštre
cm
106,02
127,58
141,02
124,87
La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 6°,9 E. et
son intensité est égale à 29,5 sur 100.
O1
OBSERVATIONS MĂTĂOROLOGIQUES
FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD
LE Mois DE JUIN 1898.
2, neige de 7 h. Ă 10 h. du matin et de 7 h. Ă 10 h. du soir; hauteur ; 10,0.
3, brouillard de 7 h. Ă 10 h. du matin.
5, pluie Ă 4 h. et Ă 7 h. du soir.
8, brouillard Ă 7 h. du matin et Ă 4 h. du soir ; pluie Ă 1 h. et Ă 7 h. du soir.
9, pluie depuis 1 h. Ă 7 h. du soir.
10, pluie Ă 4 h. et Ă 7 h. du soir ; brouillard Ă 10 h. du soir.
11, brouillard pendant tout le jour.
12, brouillard Ă 7 h. du matin.
13, tonnerre Ă 3 h. 45 m. du soir.
14, pluie Ă 7 h. du matin et de 4 h. Ă 7 h. du soir; brouillard Ă 1 h. du soir.
15, brouillard Ă { h. et depuis 7 h. Ă {0 h. du soir; neige Ă 4 h. du soir.
16, neige Ă 7 h. du matin, ensuite brouillard pendant tout le Jour.
17, neige Ă 7 h. du matin; brouillard depuis { h. Ă 10 h. du soir.
18, brouillard de 7 h. Ă 10 h. du soir.
19, brouillard de 7 h. Ă 10 h. du soir.
22, pluie Ă 4 h. du soir.
23, brouillard Ă 7 h. du matin et depuis 4 h. du soir ; neige Ă 1 h. du soir.
25, pluie depuis { h. du soir.
26, pluie Ă 7 h du matin; brouillard Ă 10 h. du matin et Ă 7 h. du soir.
27, brouillard Ă 1 h. du soir et depuis 7 h. du soir.
28, brouillard Ă 7 h. du soir.
29, neige Ă 10 h. du matin; brouillard Ă 7 h. du soir.
30, brouillard Ă 10 h. du soir.
Valeurs extrĂȘmes de la pression atmosphĂ©rique observĂ©es au baroyraphe
# MAXIMUM MINIMUM. F: ÂŁ
Ă LU Lo] OR Tr.
Mae Fr a 40 hs. .......... 563,69 Le Ă 8 himatn. 7. BUTS or
EN NES 570,34 8Ă Ăh. matin......... | 1: 668 7071000
Ar
AA MODES GIT 2e, 266,90 U Ă 7 h. matin : 7.
D 2 2100 cor... 569,09 43 Ă 7 h. matin..âŠ........ 568,
2 ETES RNS 561,30 16 Ă 7 h. matin...........
N. LRAP ERNEST 570,99 19 à 7 h°matine,
+4 AE or... 362,25 24 Ă & h. Soin t.""0
#4 30 Ă A1 h. soir... .. SA80 33 Ă 0h mate. 0
â 24 Ă 74h matin "20 âŹ
Ke 96 Ă 9 h. matin...........
K- 3017 h-ematin 77 50-e0e
LS
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HVNHAA-LNIVS
104
MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. â JUIN 1898.
BaromĂštre.
1h. m. 4h. m. Thu. m. 10 h. m. 4h.s. ĂŠh.s. Th.s. 10 h.s.
LLLLEI LL mm min mm an mm mm
Ars décade... 566,63 566,39 566,69 566,80 566,95 566,9, 507,10 567,23
DENT . 566,48 566,15 566,06 566,43 566,64 566,68 566,87 567,12
3% » . 566,19 565,68 565,46 565,86 566,15 566,17 566,44 566,54
Mois .- 566,44 566,07 566,07 566,36 566,58 566,60 566,80 566,97
Température.
Th.m 10 h. m. 4h.s. #h.s. ANSE 10 h.s.
(D (0 0 0 (0 0
AredĂ©cade... +2,31. + 5,67 â+ 6,29 + 5,51 + 3/0
DER .+ 92,58 + 4,929 + 5,33 + 4,10 + 2,89 F2,0
DURS UN RL L86 + 5,2% 5,01 CUS UE
Mois 7-2. 209,00 + 4,94 + 5,62 + 4,87. +: 200
Min. observé.
0
Are décade... + 0,20
9e » . 0,40
3e » - 0,27
Mois 2 1m 0,29
Max. ubservé.
o
+ 8,98
MERE A
+ 8,00
+ 8,1
Nébulosité.
0,51
0,67
0,37
Dans ce mois, l'air a été calme (0,0 fois sur 400.
Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 4,49 à 4,00.
La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 4ÿ° E., et
son intensité est égale à 49,8 sur 400.
Eau de pluie
ou de neige.
mm
52,2
40,2
6,4
157,8
Hauteur de la
neige tombée.
cm
10,0
10,0
_
RON par V7
+
THERMO-ĂLECTRICITĂ
BISMUTH CRISTALLISĂ'
F.-Louis PERROT
INTRODUCTION
On sait depuis longtemps que pour obtenir des cou-
rants thermo-Ă©lectriques, il nâest pas nĂ©cessaire de pro-
duire une différence de température entre deux points
de jonction de deux substances conductrices chimiquement
diffĂ©rentes et quâune dissimilitude de nature physique
entre diverses rĂ©gions dâun mĂȘme corps suffit pour
permettre à une différence de potentiel de s'établir de
part et d'autre des points échauffés ou refroidis.
Cette dissimilitude peut ĂȘtre due Ă lâaction de forces
arbitraires, le milieu étant en quelque sorte pétri par
lâexpĂ©rimentateur qui soumet la substance Ă la trempe,
lâĂ©crouissage, le trĂ©filage, etc. Les effets thermo-Ă©lectri-
ques dans ces cas-lĂ pourraient ĂȘtre mesurĂ©s quantita-
1 Les premiers rĂ©sultats de ce travail ont Ă©tĂ© communiquĂ©s Ă
lâAcad. des Sciences de Paris, sĂ©ance du 25 avril 1898. La note
des C. R. Ă Ă©tĂ© reproduite dans lâĂclairage Ă©lectrique, tome XV,
1898, p. 253.
ARCHIVES, t. VI. â AoĂ»t 1898. 8
106 THERMO -ĂLECTRICITĂ
tivement et ces mesures conduiraient peut-ĂȘtre Ă un
résultat pratique, par exemple au point de vue des fils
qui servent de conducteurs dans les expĂ©riences dâĂ©lec-
tricité et dans lesquels des différences de structure peu-
vent causer des courants parasites dâorigine thermique.
Mais l'intĂ©rĂȘt de pareilles recherches diminue lorsqu'on
se place au point de vue de lâĂ©tude des phĂ©nomĂšnes
naturels. En effet si la structure peut ĂȘtre arrangĂ©e et
changĂ©e au grĂ© de lâexpĂ©rimentateur on nâest pas en
prĂ©sence dâun milieu dĂ©terminĂ© par le jeu dâune force
naturelle spontanĂ©e, comme câest au contraire le cas
pour les corps cristallisés. Cette différence, d'ordre phi-
losophique, se retrouvant du reste dans tous les domaines
de la physique, il est inutile dây insister ici. Cependant
on peut faire observer qu'avant de s'attaquer Ă des mi-
lieux artificiels plus ou moins cahotiques, il serait logique
d'Ă©tudier plus Ă fond que jusqu'ici ce qui se passe au
point de vue thermo-Ă©lectrique dans les milieux aniso-
tropes mais doués de symétrie, chez lesquels tout semble
devoir prendre un caractĂšre dâordre parfait.
Or il reste encore bien des points inconnus dans le
domaine ainsi limité, et des difficultés expérimentales
assez considérables en défendent l'entrée.
L'étude complÚte des phénomÚnes thermo-électriques
dans un corps conducteur cristallisant dans un systĂšme
autre que le systĂšme cubique nâa jamais Ă©tĂ© faite. On ne
sait pas notamment ce qui sây passerait dans chaque
direction cristallographique au point de renversement non
plus quâau point neutre. Lâallure des courbes reprĂ©sentant
les diffĂ©rences de potentiels, mĂȘme dans des intervalles
de tempĂ©ratures infĂ©rieures Ă ces deux points nâest connue
pour aucun cristal.
DU BISMUTH CRISTALLISĂ, 107
Malheureusement câest le dĂ©faut de substances propres
Ă cette Ă©tude qui lâa retardĂ©e jusqu'Ă maintenant et lâem-
pĂȘchera peut-ĂȘtre toujours dâĂȘtre complĂšte. Les corps
cristallisés, non cubiques et suffisamment conducteurs
pour le courant, sont si rares que lâon nâa guĂšre le choix
qu'entre le bismuth et l'antimoine parmi les métaux ;
l'oligiste, la pyrrothine, certains sulfures comme la sti-
bine, parmi les minéraux.
Câest le bismuth que lâon peut le moins difficilement
obtenir nettement cristallisé sous un volume assez gros
pour permettre la sĂ©curitĂ© dans les mesures. L'âantimoine
est dĂ©ja moins rĂ©gulier dans sa cristallisation. Lâincon-
vénient de ces deux métaux est leur point de fusion trop
bas pour qu'il soit possible de les chauffer jusquâau point
de renversement. Quant aux minéraux naturels, les
Ă©chanĂŒllons dâune certaine grosseur ont presque toujours
des dĂ©fauts dâhomogĂ©nĂ©itĂ© (macles, fentes, etc.). Cepen-
dant on possĂšde quelques mesures de BĂ€ckstrĂŽm' sur
l'ohgiste, par lesquelles T. Liebisch* Ă pu confirmer
l'exactitude de la formule de Thomson *. Il y aurait pro-
bablement quelque chose dâintĂ©ressant Ă faire avec lâoli-
giste pour celui qui, comme BĂ€ckstrĂŽm, parviendrait Ă
s'en procurer des Ă©chantillons convenables.
Dans les recherches qui vont suivre, je me suis borné
pour le moment Ă reprendre lâĂ©tude du bismuth entre 0°
et 100°, ayant eu l'avantage de posséder de trÚs gros
prismes de ce mĂ©tal, dâune texture apparemment trĂšs
homogĂšne.
1 BĂ€ckstrĂŽm. Oefv. Vetensk forhandlingar. 1888, p. 553.
BeiblÀtter, W. XIII, p. 173.
? T. Liebisch. Wied. Ann. XXXIX, 1890, p. 390.
8 W. Thomson. (1854), Math. and Phys. Papers. I. 266,
324, 467.
108 - THERMO-ĂLECTRICITĂ
Indépendamment des données numériques nouvelles
quâapporte le prĂ©sent travail, son but est dâattirer lâatten-
tion :
4° Sur le peu de travaux complets qu'on possÚde sur
le sujet de la thermo-électricité des cristaux, les traités de
physique et de minĂ©ralogie rĂ©pĂ©tant toujours les mĂȘmes
citations, dĂ©jĂ assez anciennes et parfois mal comprises Ă
cause des terminologies différentes des auteurs.
90 Sur l'importance Ă©norme de la cristallisation au
point de vue de la thermo-électricité dans le bis-
muth.
Ce corps fait lâobjet actuellement de frĂ©quentes recher-
ches. On a tentĂ© de lâutiliser dans des appareils de mesure,
mais des travaux entiers, dâailleurs fort remarquables, ont
été publiés sans que les auteurs y aient fait la moindre
allusion Ă ce que le bismuth est un corps cristallisable
chez lequel les constantes physiques sont loin dâĂȘtre
identiques dans tous les azimuths. Il faut signaler ici
parmi les exceptions une note récente de M. R. De-
fregger * sur l'efet thermo-magnétique longitudinal dans
le bismuth. L'auteur a été conduit à attribuer à la
structure cristalline du bismuth les grandes irrégularités
quâon observe dans le phĂ©nomĂšne en question lorsqu'on
change la position du barreau de bismuth dans le
champ magnétique. En tenant compte de la direction
de lâaxe cristallographique M. Defregger a vu le phĂ©no-
mÚne se régulariser et a pu établir une formule. Le
dĂ©tail numĂ©rique des expĂ©riences nâest pas relatĂ© dans ce
travail et les rĂ©sultats dans le sens perpendiculaire Ă
1 Wied. Annalen. Bd. 63, 1897, p. 97.
tdi
DU BISMUTH CRISTALLISĂ. 109
l'axe y sont signalés comme ayant été moins concordants
que suivant l'axe.
Je restreindrai la partie historique aux travaux touchant
le bismuth et lâantimoine, me rĂ©servant de rappeler ceux
qui se rapportent Ă dâautres cristaux si je parviens Ă m'en
procurer et à pouvoir comparer mes résultats avec ces
derniers.
PREMIĂRE PARTIE
Historique.
YELIN â, SEEBECK *, STURGEON * el MATTEUCCI* avaient
tous observĂ© que lâon pouvait faire naĂźtre des courants en
Ă©chauffant certains points dans une portion de circuit
formĂ©e dâun seul mĂ©tal cristallisĂ©, bismuth ou antimoine.
L'expĂ©rience peut se faire en appliquant lâune contre
lâautre les extrĂ©mitĂ©s de deux barreaux de bismuth ou
d'antimoine de façon à fermer le circuit en mettant en
contact deux bouts dâun mĂȘme mĂ©tal, aprĂšs avoir chauffĂ©
ou refroidi lâun des bouts.
VORSSELMANN DE HEER * constata la production de ces
courants dans le bismuth, mais ne put fixer s'ils allaient
de la partie froide Ă la partie chaude Ă travers le plan de
! Yelin. Gb. Ann. Bd. LXXIII, p. 361. â Biblioth. univ.
XXIV, 1823, p. 253.
2 Seebeck. Pogg. Ann. Bd. VI. 1826, p. 253.
3 Sturgeon. Phil. Magaz., juillet 1831. â Biblioth. univ. XLVIL,
1831, p. 351.
# Matteucci. C. R. 1838, p. 276.
5 Vorsselmannn de Heer. Bullet. des Sc. Phys. et natur. en
NĂ©erlande, 1838, p. 124. â Pogg. Ann. Bd. XLVIL. p. 602,
XLIX, p. 114 (1840).
110 THERMO-ĂLECTRICITĂ
contact, ou vice-versa, ses diverses expériences ayant
donné des résultats contradictoires.
SVANBERG ', connaissant dâaprĂšs Faraday la symĂ©trie
cristalline du bismuth, se procura des barreaux taillés
dans des sens déterminés. Il appela barreaux (A) ceux
dont la longueur est parallĂšle au clivage principal et par
consĂ©quent perpendiculaire Ă lâaxe magnĂ©to-cristallique
de Faraday; les barreaux (B) sont ceux dont la longueur
est parallĂšle Ă cet axe. Il constata dâabord que les barreaux
B sont plus négatifs que tout autre barreau et les A
plus positifs. Il en est de mĂȘme pour lâantimoine. (Le
courant va donc de B à A a travers la soudure chauffée).
Svanberg trouva en outre que si lâon met en contact
les extrĂ©mitĂ©s, lâune froide, lâautre chaude, de deux
barreaux de mĂȘme espĂšce, un courant prend naissance
et traverse le point de contact en allant du froid au chaud
sâil sâagit de deux barreaux A de bismuth et du chaud au
froid sâil sâagit de barreaux B de bismuth. Si on chauffe
Ă©galement les deux barres vers leur contact, il n'y a pas
de courant lorsqu'elles sont toutes deux A ou B.
Franz a Ă©tudiĂ© qualitativement les mĂȘmes phĂ©nomĂš-
nes par plusieurs procédés.
Dans une sĂ©rie dâexpĂ©riences* que nous signalerons
en premier lieu il pinçait un barreau de bismuth en-
tre deux plaques de cuivre. Il a constaté les faits
suivants :
1° Si lâon chauffe un des plans de contact le bismuth
est toujours négatif par rapport au cuivre, le courant
traversant le plan de contact en allant du bismuth au
cuivre.
! Svanberg. C. R. XXXI (1850), p. 250.
? Franz. Pogg. Ann., 85, p. 388, 1852.
DU BISMUTH CRISTALLISĂ. 111
2° Si lâon chauffe le bismuth en touchant une de ses
faces latérales en un point suffisamment éloigné des cui-
vres pour que les forces Ă©lectromotrices Bi â Cu nâen-
trent pas en jeu, le courant marche le long du bismuth
dans la direction de la ligne de pente du clivage consi-
dérée à partir de la face échauffée. Si la face latérale
échauffée est parallÚle ou perpendiculaire au clivage on
n'obtient aucun courant.
Franz imita plus tard' ces phénomÚnes en remplaçant
le bismuth par un milieu artificiel formé de lamelles con-
ductrices juxtaposées et pressées les unes contre les autres
dans un tube. En chauffant le tube en divers points il
trouva que le sens du courant développé le long du tube
Ă©tait toujours celui de lâinelinaison des lamelles Ă partir
da point échauffé.
Nous sommes obligés de renvoyer aux mémoires origi-
ginaux pour le détail de ces expériences. Quant à leur
explication, Franz considÚre que le courant général dé-
veloppé le long du tube par un échauffement latéral est
dĂ» Ă la somme des courants individuels qui naissent dans
chaque feuillet par le fait que lâune des extrĂ©mitĂ©s du
feuillet est plus chaude que lâautre. Franz invoque Ă
l'appui les expériences de Magnus sur la production de
courants dans deux fils, lâun chaud, lâautre froid, formĂ©s
d'un mĂȘme mĂ©tal et que lâon met en contact. La direc-
tion du courant rĂ©sultant doit ĂȘtre celle des courants
individuels, lesquels circulent dans le sens de lâineli-
naison des feuillets.
On trouvera dans Wiedemann (Lehre vom Galvanis-
mus, 1874, T. [, paragr. 636) des figures relatives aux
1 Franz. Pogg. Ann., 97, p. 34, 1856.
112 THERMO-ĂLECTRICITĂ
expĂ©riences de Franz. Mais lâexplication donnĂ©e par
Wiedemann n'est pas la mĂȘme que celle de lâauteur, car
il y fait intervenir lâaction rĂ©ciproque de deux feuillets
contigus dans lâun desquels la chaleur se rĂ©pand plus
vite que dans le voisin.
Lâexplication de Wiedemann nâest pas suffisante pour
prouver pourquoi le courant résultant prend la direction
de la ligne de pente des feuillets. Car si lâon suppose un
feuillet plus chaud que son voisin de droite il nây a pas
de raison pour qu'il ne soit pas aussi plus chaud que
son voisin de gauche, et si le courant dâaprĂšs les expĂ©-
riences de Magnus doit aller par exemple du chaud au
froid il y aura deux courants opposĂ©s qui sâannulleront.
Dans l'explication primitive de Franz on ne voit pas
bien comment les courants individuels transversaux qui
naissent dans chaque feuillet peuvent sâajouter longitu-
dinalement sans se fermer chacun dans les feuillets con-
tigus.
Les deux explications laissent donc de l'incertitude
dans l'esprit.
Dans dâautres expĂ©riences Franz' avait opĂ©rĂ© en
chauffant le bord du plan de contact de deux cubes tail-
lés de diverses façons par rapport au clivage principal. Il
leur donna toutes les positions possibles lâun par rapport
Ă lâautre et rechercha le sens des courants produits. Lors-
quâil employait des cubes dont certaines faces Ă©taient
obliques au clivage, lâeffet de pente dĂ©crit ci-dessus venait
dans chaque cube tantĂŽt s'ajouter tantĂŽt se soustraire Ă
lâeffet primordial produit entre les deux cubes, effet qui
peut se résumer ainsi :
1 Franz. Pogg. Ann., 83, p. 374 (1851).
2? Magnus. Pogg. Ann., 83, p. 469 (1851).
ART.
DU BISMUTH CRISTALLISĂ. 113
Le cube dans lequel le clivage est parallĂšle au plan de
contact est négatif par rapport à tout autre cube, et le cube
dans lequel le clivage est perpendiculaire au plan de contact
est positif par rapport Ă tout autre cube.
MarTrEuccI",Ă propos de ses recherches sur la conducti-
bilité du bismuth soumis à la compression à vérifié les
résultats de Svanberg et de Franz. Il a aussi trouvé que
le sens de lâeffet Peltier confirmait les rĂ©sultats de leurs
expériences et que ses premiÚres observations * et celles
de Sturgeon s'expliquent par des dĂ©fauts dâhomogĂ©nĂ©itĂ©
de part et dâautres des points Ă©chauffĂ©s.
A notre connaissance et si lâon excepte quelques dĂ©-
viations galvanométriques indiquées par Franz, MATTHIES-
SEN * est le seul qui jusqu'ici ait fait des Wesures quantita-
lives d'intensités de courants thermo-électriques sur le
bismuth eu tenant compte de sa cristallisation. Il Ă fait
de mĂȘme pour lâantimoine.
Ces mesures font partie dâun travail dans lequel il Ă
Ă©tabli l'Ă©chelle thermo-Ă©lectrique dâun grand nombre de
corps.
Elles ont été faites par là méthode suivante :
L'auteur comparait l'intensitĂ© dâun couple bismuth-
argent Ă celle dâune chaĂźne thermo-Ă©lectrique composĂ©e de
einq Ă©lĂ©ments argentan-argent, dont lâeffet venait alterna-
tivement s'ajouter Ă ou se retrancher de celui du premier
couple. Il mesurait les déviations sur un galvanomÚtre
trĂšs sensible. Un morceau d'argent et le cristal de bis-
muth étaient serrés entre deux boßtes métalliques dont
la premiÚre servait de soudure réunissant une extrémité
1 Matteucci. Ann. Phys. et Chim., 3e série, t. 43, p. 467 (1855).
2? Matthiessen. Pogg. Ann.. t. 103, p. 412 (1858).
114 THERMO-ĂLECTRICITĂ
du cristal Ă une extrĂ©mitĂ© de lâargent, tandis que lâautre
boßte était formée de deux moitiés séparées par un iso-
lant. Chaque moitié de cette seconde boßte servait à re-
cueillir le courant par les autres extrémités et du cristal
et de l'argent.
L'une des boĂźtes Ă©tait remplie d'huile chaude, lâautre
dâeau froide; les soudures des chaĂźnes de comparaison
étaient logées dans les boßtes. Un commutateur permet-
tait de les mettre tantÎt en série tantÎt en opposition
avec le couple bismuth-argent.
Matthiessen a opéré avec quatre cristaux qu'il plaçait
tantĂŽt avec leur clivage {| au plan de soudure (position
axiale) tantĂŽt avec leur clivage | (position Ă©quatoriale).
Voici les facteurs qui expriment les intensités dans les
deux positions chez les #4 cristaux de bismuth accouplés
Ă lâargent :
cristal | Ă©quatorial 1,154
axial 1,702
cristal 2 Ă©quatorial 1,075
axial 1,499
3 Ă©qualorial 1,012
axial 1,449
L Ă©quatorial 1,240
axial 1,661
Dans le tableau de la série thermo-électrique complÚte
oĂč les intensitĂ©s sont rapportĂ©es au couple cuivre-argent
â 1, les chiffres pour le bismuth cristallisĂ© sont les sui-
vants, entre 29° et 45° environ:
(1) axial â 2
19 Ă©quatorial â |
axial :
| MME lAPPOrI âââââ 1,4
ce qui donne comme rapp Ă©quatorial
DU BISMUTH CRISTALLISĂ. 115
On verra plus loin que j'ai trouvé des rapports beau-
coup plus forts.
Quant aux chiffres pour lâantimoine, Matthiessen
donne :
(||) axial â 6,96
(1) Ă©quatorial + 9,43
rapport : â 19554
Lâantimoine axial est moins positif, ou plus nĂ©gatif
que lâĂ©quatorial, comme Svanberg l'avait dit.
Rectifications et définitions.
Il y a dans le mémoire de Matthiessen tel qu'il est
imprimé dans les Annales de Poggendorf des erreurs
typographiques qui jettent de la confusion dans le sens
des mots axial et Ă©quatorial.
Pour mettre d'accord avec la définition qu'il donne de
ces termes (page 422) les résultats du tableau (pages
424-425) il faut rétablir ce dernier comme je l'ai fait
plus haut dans le résumé pour les quatre cristaux.
Autrement le cristal 4 serait le seul donnant un
rĂ©sultat conforme Ă ceux de tous les autres auteurs, câest-
Ă -dire : force Ă©lectromotrice plus grande pour laxial
que pour lâĂ©quatorial.
Une seconde cause de confusion câest le fait que
Maithiessen considĂšre comme positif par rapport au
suivant chaque terme de l'Ă©chelle, tandis qu'on Ă
l'habitude de considĂ©rer lâĂ©chelle comme partant du
plus négatif pour finir avec le plus positif". Jai aussi
rétabli les signes habituels dans le résumé ci-dessus.
1 Franz appelle positif le sens de droite Ă gauche dans les piles
quâil forme avec ses cubes. Le signe nâa donc rien dâabsolu pour
116 THERMO-ĂLECTRICITĂ
Peut-ĂȘtre ces contradictions dans la terminologie se
reproduisent-elles dans plusieurs traités de Physique. Je
les ai rencontrées entre autres dans G. Wiedemann (parag.
589 de l'Ă©dition de 1874 de Lehre vom Galvanismus,
Ă. Band : axial y est pris comme Ă©quatorial et vice-versa).
Pour Ă©viter toute Ă©quivoque, j'appellerai du signe ||
la position du cristal dans laquelle les faces de contact
(soudures) sont parallĂšles au clivage ou perpendiculaires
Ă lâaxe principal. Le courant chemine alors dans le bis-
muth parallĂšlement Ă lâaxe principal. Le signe || exprime
donc deux parallélismes, celui du clivage au contact et
celui du courant Ă l'axe.
Le signe | est appliqué à la position à angle droit
sur la ||.
Si lâon reprĂ©sente par des hachures la direction des
feuillets de clivage dans une coupe Ă travers un prisme,
par ttet rl les deux faces de soudure, et lâaxe cristallo-
graphique par une flĂšche, on aura :
Position || Position L
Voici la comparaison entre les terminologies des divers
auteurs et la nouvelle notation proposée:
un cube de bismuth donnĂ©, lequel pourra ĂȘtre tantĂŽt positif tantĂŽt
nĂ©gatif selon quâil est placĂ© Ă droite ou Ă gauche dans les expĂ©-
riences de cet auteur.
#
pr?
DU BISMUTH CRISTALLISĂ. 117
[ L
Svanberg B A
Franz Ă©quatoriale axiale (par rapp. au clivage).
Matteucci axiale Ă©quatoriale
Matthiessen axiale Ă©quatoriale
Signes relatifs habi-
tuels â +
Signes relatifs dans
Matthiessen â â
[me PARTIE
Préparation du bismuth cristallisé et taille des parallÚlipipédes.
Voici dans quelles conditions j'obtins la matiĂšre de
laquelle furent tirés les deux premiers parallélipipÚdes de
bismuth G et P.
Environ 600 grammes de bismuth furent placés dans
un premier creuset fermé par un couvercle épais et
enveloppé par un second creuset. Le tout fut maintenu,
au sein dâun four Perrot, Ă la tempĂ©rature rouge sombre
pendant trois quart d'heure environ. AprÚs avoir bouché
les orifices du four au moyen d'écrans et en avoir fermé
la bascule, on laissa le creuset se refroidir lentement
au milieu de toutes les enveloppes qui lâentouraient.
Au défournement le culot de bismuth était légÚrement
recouvert dâune sorte dâĂ©mail jaunĂątre mais l'oxydation
était insignifiante. Le creuset fut cassé et le culot, en
forme de cÎne émoussé, fut frappé sur sa pointe arrondie
tournée vers le haut. Quelques coups de marteau par-
tagĂšrent facilement le bloc, dans une direction obli-
que Ă son axe de figure, en trois morceaux. Le mor-
ceau médian était limité par deux belles surfaces de
clivage planes et parallĂšles. Câest de cette partie que fut
118 THERMO-ĂLECTRICITĂ
tirĂ© le prisme â G. Quant au prisme P il provenait dâun
des fragments latĂ©raux qui a pu ĂȘtre refendu nettement.
Les faces de clivage furent conservées pour bases des
parallélipipÚdes aprÚs avoir été un peu égalisées à la
lime à cause des quelques feuillets dépassant la surface
générale obtenue par le choc et des quelques autres
arrachés en profondeur au-dessous de cette surface.
Les faces perpendiculaires furent obtenues par sciage et
dressées à la lime. à mesure que le trait de scie avançait,
des éclats se détachaient extérieurement, Ces éclats
mettaient constamment au jour des surfaces de clivage
trĂšs nettes et parallĂšles les unes aux auires tout autour
du prisme, de telle sorte quâil Ă©tait extrĂȘmement probable
que les feuillets se prolongeaient avec une grande régu-
laritĂ© dans lâintĂ©rieur inexplorĂ© des parallĂ©lipipĂšdes. Cette
sorte d'anatomie extérieure faisait présager que le milieu
cristallin était homogÚne, ce qui fut confirmé par l'éga-
lité des déviations produites au galvanomÚtre lorsqu'on
retournait le prisme de 180°.
Cependant le prisme G Ă©tait d'apparence un peu
moins nette que P Ă cause de deux ou trois fentes qui
pĂ©nĂ©traient Ă une certaine profondeur et dâune petite ca-
vité dans une des faces || .
Dimensions de G 144 ; 4 4mm15 : 20mm() densité à 18° 9,809
se de P92247 1077: 195 : » » 9,848
Le premier culot a encore fourni un petit prisme qui
est pointé sur le graphique sous la lettre y. La structure
! Dans ce qui suit, jâemploierai indistinctement les mots prisme
et parallélipipÚde.
Dhâ lt fi
F9
DU BISMUTH CRISTALLISĂ. 119
gĂ©nĂ©rale de la rĂ©gion du culot dont il provenait nâĂ©tait
pas si réguliere que celle de P et de G.
D'autres essais faits dans les mĂȘmes conditions appa-
rentes ont donnĂ© des culots beaucoup moins faciles Ă
cliver.. Le clivage obtenu en enfonçant des coins était
orientĂ© comme dans le premier culot par rapport Ă lâaxe
du creuset. Le clivage Ă©tait brillant mais en escalier et les
feuillets étaient bombés par places. De grandes portions
étaient pétries de macles. Le seul petit prisme K a été
taillé dans un fragment relativement plus homogÚne que
le reste. Il mesurait environ 9m; 10m: {fun et sa
densité était 9,920.
J'ai cherché si un refroidissement encore plus lent
donnerait de meilleurs résultats. Grùce aux soins obli-
gents de M. Jules Michaud, directeur de la Manufacture
de poteries fines de INyon (Vaud), j'ai pu faire fondre et
refroidir plusieurs fois dans un four Ă poteries un culot
de 600 à 650 grammes, en majeure partie formé de
déchets du premier culot. Le creuset était fermé par un
couvercle lutĂ© et avait Ă©tĂ© placĂ© au centre dâune grande
cazette remplie de sable. Il a dont été soumis à une
longue calĂ©faction suivie dâun refroidissement trĂšs lent,
tout en Ă©tant laissĂ© dans une immobilitĂ© parfaite et Ă
l'abri de lâoxydation.
La premiĂšre fonte Ă Nyon a fourni un culot dans
lequel des fentes ont été un peu difficiles à produire,
mais qui sâest ensuite partagĂ© exactement comme le culot
dont furent tirés P et G. Un superbe morceau médian
limitĂ© par des surfaces extrĂȘmement nettes quâil fut Ă
peine nécessaire de limer.
J'en tirai le prisme M, qui mesura une fois achevé :
M: 180; 18"%%4; 30mm5, densité 9,851.
120 THERMO-ĂLECTRICITĂ
Deux petits prismes furent taillés dans les fragments
latĂ©raux du mĂȘme culot. L'un N avait les mĂȘmes dimen-
sions que P et une densité de 9,877. L'autre O mesu-
rait {2mm; Qu: 1(Qmm 5, Ces prismes ont donné des ré-
sultats qui dénotent des irrégularités de structure.
Une seconde fonte, Ă Nyon, dans les mĂȘmes conditions
apparentes que la précédente, donna un trÚs mauvais
culot maclĂ© en tous sens. Jâessayai dâen tirer deux petits
prismes T et U trÚs probablement maclés. Densité de U :
9,877.
Une troisiĂšme fonte, toujours dans les mĂȘmes condi-
tions a donné un clivage pas trÚs facile, mais de trÚs
bonnes surfaces limitant un gros morceau dans lequel fut
taillé à : 44,3 ; 14m, 4 ; 22mm (. Densité 9,887.
Le sciage pour à comme pour M a montré par les
Ă©clats que le clivage restait parallĂšle tout autour du
prisme.
Tous les prismes ont Ă©tĂ© taillĂ©s par moi-mĂȘme.
Les densités pour le premier culot étaient plus faibles
que pour tous les autres. Câest aussi le prernier culot qui
Ă©tait le moins compact et qui sâest fendu le plus facile-
ment par le simple choc du marteau.
La densité moyenne du bismuth cristallisé en masse
par fusion et lent refroidissement serait, dâaprĂšs l'ensem-
ble de mes déterminations, 9,867 à 18°.
Analyse du bismuth employé.
Le bismuth employé a été analysé par trois chimistes.
Leurs trois rapports ont conclu qu'il Ă©tait absolument
pur. Des traces à peine appréciables de fer ont été signa-
lĂ©es par deux des analystes. Elles peuvent ĂȘtre considĂ©-
rées comme des impuretés extérieures. (à suivre.)
LA RĂSONANCE MULTIPLE
DES
OSCILLATIONS ĂLECTRIQUES
PAR
L. DĂCOMBE
Lâexcitateur Ă©lectrique a Ă©tĂ© lâobjet des travaux les plus
divers au double point de vue des méthodes employées
et des résultats obtenus.
La question de la résonance multiple, en particulier,
qui se lie intimement Ă celle du fonctionnement de
lâexcitateur, a fait le sujet de nombreuses recherches dâoĂč
il ne semble pas quâune conclusion gĂ©nĂ©ralement acceptĂ©e
soit encore sortie. Lâexcitateur se comporte-t-il comme
un appareil producteur de radiations diverses formant
une sorte de spectre continu, ce qui est le cas, en opti-
que, dâune source de lumiĂšre blanche, ou bien, au con-
traire, nâĂ©met-il quâune radiation dĂ©terminĂ©e, comme le
fait une source de lumiĂšre monochromatique ? Telle est
la question posée.
Les mĂ©thodes indirectes dont on sâest servi jusqu'Ă
présent pour essayer de la résoudre pouvant donner lieu
à diverses critiques, je me suis proposé de leur substituer
la méthode absolument directe qui consiste à dilater par
ARCHIVES, t. VI. â AoĂ»t 1898. 9
1929 LA RĂSONANCE MULTIPLE
la rotation rapide dâun miroir concave lâimage de lâĂ©tin-
celle explosive, comme lâa fait Feddersen, en 1863, pouâ
lâĂ©tincelle de dĂ©charge des bouteilles de Leyde. Il mettait
en Ă©vidence par ce moyen le caractĂšre oscillatoire de la
dĂ©charge. Les bords de lâimage dilatĂ©e prĂ©sentaient des
alternances lumineuses trĂšs nettes qui correspondaient
aux oscillations du courant.
Le phĂ©nomĂšne pouvait ĂȘtre fixĂ© sur une plaque sen-
sible. De lâĂ©tendue dâune alternance mesurĂ©e avec soin on
pouvait alors dĂ©duire la pĂ©riode de lâoscillation, une fois
connue la vitesse de rotation du miroir et sa distance Ă
la plaque sensible.
Avant d'indiquer les résultats auxquels je suis parvenu
en appliquant cette mĂ©thode Ă lâĂ©tude de lâexcitateur, il
est utile d'entrer dans quelques détails au sujet des appa-
reils et du dispositif de l'expérience.
L'Excitateur. J'ai reconnu la grande utilité de cons-
truire lâexcitateur en trois parties distinctes et facilement
séparables : le condensateur, le circuit de décharge et le
micromĂštre Ă Ă©tincelles.
Le condensateur se compose de douze plaques de lai-
ton ayant pour dimensions 157 mm. sur 289 et distantes
de 2 centimÚtres. Les plaques impaires sont groupées
Ă©lectriquement au moyen dâune barre de laiton carrĂ©e
dans laquelle sont fixées 6 lames courtes soudées aux pla-
ques correspondantes. Une deuxiĂšme barre relie entre
elles les plaques paires.
Le tout est plongĂ© dans un bain dâhuile contenu dans
une cuve de grĂšs.
Le circuit de décharge se compose de deux solénoïdes
en fil de laiton épais de 4 mm. Ces deux solénoïdes sont
disposés parallÚlement. Deux de leurs extrémités commu-
Ne. â: Cut.
DES OSCILLATIONS ELECTRIQUES. 123
niquent avec le micromĂštre Ă Ă©tincelles ; les deux autres
sont reliées avec les barres du condensateur. Le micro-
mĂštre Ă Ă©tincelles est portĂ© Ă la partie infĂ©rieure dâune
plaque d'Ă©bonite qui sert de couvercle Ă un vase de BohĂȘme
contenant de l'huile de vaseline. Câest donc au milieu de
ce liquide quâa lieu lâĂ©tincelle explosive. Les deux sphĂšres
du micromÚtre sont en laiton. La sphÚre inférieure est
fixe ; lâautre est portĂ©e Ă l'extrĂ©mitĂ© dâune vis de laiton
dont la tĂȘte est en Ă©bonite.
Le micromĂštre a Ă©tĂ© construit de telle sorte que lâĂ©tin-
celle Ă©clate le plus prĂšs possible de la paroi de verre,
afin de diminuer l'Ă©paisseur liquide que la lumiĂšre doit
traverser.
Dispositif de l'expérience.
Pour que le phĂ©nomĂšne oscillatoire dont lâĂ©tincelle
est le siĂšge puisse ĂȘtre analysĂ© par la rotation du miroir
il faut que lâimage de lâĂ©tincelle se dĂ©place sur la plaque
photographique dâune quantitĂ© au moins Ă©gale Ă sa pro-
pre largeur +â pendant la durĂ©e dâune demi-oscillation.
La réalisation de cette condition dépend à la fois de la
,
=
Z
vitesse angulaire du miroir et du rapport F f dési-
gnant la distance du miroir Ă la plaque sensible. Pour de
trÚs courtes oscillations il faudra prendre « trÚs grand
CREER
et ca tres pelit.
On ne peut pas augmenter indéfiniment la vitesse du
miroir. La plus grande valeur quâelle puisse atteindre est
déterminée par la résistance à la rupture des piÚces
tournantes. Pratiquement et, par mesure de précaution,
124 LA RĂSONANCE MULTIPLE
on doit donner à w une valeur w, notablement inférieure
Ă cette valeur critique.
Pour réduire à J'ai employé le dispositif suivant .
LâĂ©tincelle explosive est situĂ©e dans le plan focal dâune
lentille collimatrice de foyer F. Les rayons parallĂšles qui
Ă©manent de cette lentille tombent sur le miroir et vien-
nent former leur image dans le plan focal de celui-ci,
en ÂŁ.
Si nous désignons par « la largeur du trait de feu qui
constitue lâĂ©tincelle explosive, nous avons :
LU]
LAS (1)
Ainsi, on peut toujours prendre F assez grand pour
que â soit aussi petit que lâon veut, et cela, sans
affaiblir l'intensitĂ© de l'image v'; car si, dâun cĂŽtĂ©, la
quantité de rayons qui contribuent à la formation de
lâimage est proportionnelle Ă DE d'un autre cĂŽtĂ©, sa sur-
. 5 J {l
« 4 12 , * «
face varie proportionnellement Ă <*, c'est-Ă -dire Ă Fr
puisque lâon a, Ă cause de (1) :
L'Ă©clairement de lâimage par unitĂ© de surface est donc
indépendant de F.
On vérifie aussi aisément la proposition suivante : On
⏠i Eve
peut, sans altérer le rapport F? rendre l'intensité lumi
neuse de lâimage aussi grande qu'on le dĂ©sire en dimi-
nuant suffisamment la distance focale f du miroir.
Ace) MI VERS LU Per
= .
Lis
DES OSCILLATIONS ĂLECTRIQUES, 129
Ces considérations permettent de fixer les conditions
de l'expérience : on prendra une lentille collimatrice
d'assez long foyer pour que la dissociation soit pos-
sible; en mĂȘme temps on donnera an miroir une dis-
tance focale assez petite pour que lâimage de lâĂ©tincelle
soit capable d'impressionner une plaque sensible.
Le Miroir tournant. L'appareil tournant dont je me
suis servi a Ă©tĂ© construit par Froment. Ăl est essentielle-
ment formĂ© d'une monture dâacier portĂ©e par un axe
vertical de mĂȘme mĂ©tal. La forme extĂ©rieure de la mon-
ture est celle dâune surface sphĂ©rique ou plus exactement
d'une portion de surface sphérique comprise entre
deux plans sécants parallÚles situés de part et d'autre du
centre de la sphĂšre. La rĂ©sistance opposĂ©e par lâair Ă la
rotation est ainsi notablement diminuée.
126 LA RĂSONANCE MULTIPLE
Le miroir est en verre Ă©pais de 3 mm. environ. L'une
de ses faces est concave; lâautre est plane el recouverte
dâun vernis noir. Lâaxe est supportĂ© par une crapaudine
qui sert en mĂȘme temps de graisseur ; Ă sa partie supĂ©-
rieure il est terminé en pointe ; celle-ci est reçue dans
une cavité de forme conique pratiquée à la partie infé-
rieure dâune vis verticale fixĂ©e dans le bĂąti en fonte.
Une petite poulie de laiton, chaussée sur l'axe, trans-
met Ă celui-ci la rotation trĂ©s rapide quâelle reçoit.
La multiplication de vitesse, Ă partir du moteur, est
obtenue par un systĂšme convenable dâengrenages et de
poulies ; elle est de 100 environ.
Le moteur employé est un moteur électrique Limb,
Ă induit dentĂ©, dâune puissance nominale de 440 watts
et excité en dérivation.
La vitesse du miroir, déduite de la hauteur du son
dâaxe, peut atteindre des valeurs considĂ©rables. Elle Ă©tait
généraiement comprise entre 400 et 500 tours par
seconde.
Conduite de l'expérience. Toute les conditions étant réa-
lisĂ©es, on lance le miroir Ă la vitesse voulue et lâon fait
entrer lâexcitateur en fontionnement. La piĂšce, oĂč lâon
Fig. 2.
opĂšre nâest Ă©clairĂ©e que par une faible lumiĂšre rouge.
Lâobservateur se place derriĂšre la plaque et attend qu'une
DES OSCILLATIONS ĂLECTRIQUES. 127
Ă©tincelle Ă©clate dans une position du miroir qui permette
aux rayons réfléchis de tomber sur celle-ci ; il voit alors
apparaĂźtre une traĂźnĂ©e lumineuse; câest lâimage dilatĂ©e
de lâĂ©tincelle.
On développe dans un bain révélateur puissant.
RĂ©sultats. Si lâĂ©preuve est bonne et si la pĂ©riode nâest
pas trop petite, on peut distinguer trĂšs nettement les
oscillations Ă la simple vue. Leur mesure se fait Ă la
machine Ă diviser.
Le nombre dâoscillations que prĂ©sente une seule Ă©tin-
celle dépend pour une période donnée de la capacité de
lâexcitateur. On a pu en compter jusquâĂ quatorze dans
la mĂȘme dĂ©charge. j
Il nâest pas nĂ©cessaire de regarder longtemps une de
ces Ă©preuves pour se convaincre que toutes les oscilla-
tions dâune mĂȘme dĂ©charge sont sensiblement Ă©gales, et
par suite, quâil existe une pĂ©riode parfaitement dĂ©terminĂ©e
pour chaque excitateur.
Il faut donc renoncer Ă lâhypothĂšse du spectre continu.
Il faut Ă©galement rejeter lâingĂ©nieuse explication pro-
posĂ©e par M. Swyngedauw â et dâaprĂšs laquelle, grĂące Ă
lâĂ©chauffement dĂ» Ă lâĂ©tincelle, il y aurait dans la mĂȘme
dĂ©charge, une sĂ©rie dâoscillations de pĂ©riodes dĂ©crois-
santes depuis T, â jusquâĂ la valeur limite
T = 27 LC.
Les Ă©preuves que jâai obtenues ne confirment pas cette
maniĂšre de voir.
Ceci ne doit pas surprendre. Ă supposer, en effet, que
1 Swyngedauw. Comptes rendus des sĂ©ances de lâAcadĂ©mie des
Sciences, t. CXXIV, p. 556; 1897.
128 LA RĂSONANCE MULTIPLE, ETC.
lâĂ©chauffement de lâĂ©tincelle ait pour effet de diminuer
rapidement sa résistance, il ne faut pas oublier que Fed-
dersen a montré expérimentalement l'indépendance de la
période par rapport à la résistance, et cela dans des
limites trÚs étendues (Ann. de Chim. et de Phys. 3° Série,
t. LXIX, p. 178).
La seule explication possible de la résonance multi-
tiple est donc celle proposĂ©e par MM. PoincarĂ©â et
Bjerknes* et reposant sur des considĂ©rations dâamortisse-
ment quâils ont Ă©tĂ© les premiers Ă introduire dans la ques-
tion et que l'expĂ©rience a dâailleurs vĂ©rifiĂ©es â.
Paris, le 15 avril 1898.
1 Poincaré. Archives des Sc. phys. et nat. t. XXV, p. 609;
1891.
? Bjerknes. Wied. Ann. t. XLIV, p.92; 1891.
3 Bjerknes ; loc. cit. p. 74.
1
APPAREIL
POUR LA
DĂTERMINATION DU POINT DE FUSION
PAR
L.-N. VANDEVYVER
rĂ©pĂ©titeur Ă lâUniversitĂ© de Gand.
Par définition, on prend pour la température de fusion
dâun corps, celle oĂč commence ie passage de ce corps de
lâĂ©tat solide Ă lâĂ©tat liquide.
La détermination de ce point qui, à priori, semble trÚs
simple est, en réalité, assez délicate. Du reste, en £onsul-
tant les tables données par différents auteurs, on constate
des écarts parfois assez grands entre les températures de
fusion dâune mĂȘme substance. Cela tient surtout Ă ce que
le changement d'Ă©tat dont il sâagit est souvent mal dĂ©ter-
miné, et dÚs lors, ce phénomÚne ne se produisant pas
entre des limites trÚs restreintes de température, il devient
difficile de discerner à quel degré commence la fusion.
Le procĂ©dĂ© classique consiste Ă noter la tempĂ©rature Ă
laquelle commence la fusion dâun fragment de substance
introduit dans un tube effilĂ© placĂ© Ă cĂŽtĂ© dâun thermo-
mĂštre, le tout Ă©tant plongĂ© dans un liquide que lâon
chauffe progressivement.
On juge ici par diffĂ©rence dâaspect de la substance au
moment de la fusion.
Ce procédé, bien que délicat, donne de bons résultats
130 APPAREIL POUR LA
lorsqu'il sâagit dâun corps pur, mais, si l'on est obligĂ© de
dĂ©terminer le point de fusion dâune substance plus ou
moins hĂ©tĂ©rogĂšne, d'un mĂ©lange, ete., il se peut que lâune
ou lâautre des parties qui constituent le corps fonde ou
tende à fondre en premier lieu ; le phénomÚne devient dÚs
lors diffus, et la méthode est quasi impraticable.
Dâautres procĂ©dĂ©s nombreux ont Ă©tĂ© prĂ©conisĂ©s :
Pohl et Bergsmann observent l'instant oĂč disparait
lâopacitĂ© dâune mince couche du corps. Câest lĂ encore
une méthode restrictive.
On peut aussi noter l'instant de la fusion dâune parti-
cule de la substance déposée sur un bain de mercure
partiellement couvert dâun entonnoir.
Rudorff' entoure le rĂ©servoir thermomĂ©trique dâune
mince couche de substance et élÚve ensuite sa tempé-
rature dans un bain dâair ou de liquide chauffĂ©.
Terreil* tĂąche de saisir l'instant de la fusion dâune
parcelle de substance dĂ©posĂ©e sur le rĂ©servoir dâun ther-
momĂštre que lâon chauffe Ă distance au-dessus dâun bec
de gaz.
Bouis * coule la substance à des niveaux différents dans
un tube coudĂ© Ă©troit et il dĂ©termine la tempĂ©rature Ă
laquelle la fluidité est assez grande pour que les surfaces
se mettent de niveau.
Wismmel â ferme un tube Ă sa partie infĂ©rieure par un
bouchon de la substance, puis il chauffe dans un vase
plein dâeau, jusqu'au moment oĂč le bouchon remonte
sous lâeffet de la pression du liquide, etc.
Pogg. Ann., CXL 1871. Journ. de Phys. (I. 264).
Bull. Soc. Chim., 1879.
Ann. de Chim. et de Pharm., t. XLIV.
* Pogg. Ann., CXXXIIL.
@ 12 +
k Vis Ă >.
DĂTERMINATION DU POINT DE FUSION. 131
L'expérience prouve que chacun de ces procédés peut
donner Ă un mĂȘme opĂ©rateur et pour une mĂȘme sub-
stance, des écarts allant jusqu'à 3 et 4 degrés.
Pour restreindre les causes d'erreur, Himly' a cher-
chĂ© Ă ĂȘtre averti automatiquement de l'instant de la fusion,
et il a imaginé le procédé électrique qui porte son nom.
Par deux fois, j'ai moi-mĂȘmeâ simplifiĂ© ce procĂ©dĂ© ;
mais il est des cas oĂč ces modes opĂ©ratoires sont encore
défectueux : si, par exemple, on a affaire à un corps qui
sâĂ©caille en se refroidissant, on est obligĂ© de renforcer la
conche de la substance à fondre, et, suivant la viscosité du
corps, ce dernier adhĂšre plus ou moins au thermomĂštre
ou Ă la tige et retarde le passage du courant, d'oĂč des
écarts qui atteignent parfois plusieurs degrés.
J'ai cherché à déterminer le point de fusion en me
rapprochant davantage de la définition que
lâon sâest imposĂ©e et je crois avoir fait
A faire un pas Ă la question.
J'ai admis que la température de fusion
est atteinte, Ă l'instant oĂč l'Ă©chantillon pas-
| sant de lâĂ©tat solide Ă lâĂ©tai liquide, laisse
une trace de ce changement sur lâobjet qui lui
cd sert d'appui.
Voici lâappareil Ă lâaide duquel jâopĂšre :
j Il se compose dâune tige AB (fig. 1) gar-
=> nie vers sa partie infĂ©rieure dâun anneau C
Fg.l. Sur lequel peut glisser un second anneau Ă
rebord D.
Entre les deux anneaux se place une rondelle de papier
1 Pogg. Ann., CLX.
? Exercices prat. de Physique 1893. Hoste. Gand. pag. 104. â
Rev. de Chim. Analyt. Paris, tom. V. n° 6, 1897.
132 APPAREIL POUR LA
à filtrer blanc sur laquelle on dépose une parcelle de la
substance donnée.
La tige se termine en B par un petit miroir M, qui fait
avec elle un angle de 135°.
La partie supérieure de la tige est maintenue dans un
bouchon fermant une grande Ă©prouvette; un thermo-
mÚtre T suffisamment sensible esi placé dans le voisinage
immĂ©diat du corps. LâĂ©prouvette est plongĂ©e dans un
vase V. (fig. 2), contenant, suivant le cas, de lâeau ou de
la glycérine, ou de la paraffine, ete., que l'on chauffe el
que lâon maintient en mouvement Ă lâaide dâun agita-
teur R.
Si lâon opĂšre avec lâeau, il est bon de terminer lâagita-
teur par une petite brosse douce S, permettant de faire
disparaĂźtre les bulles dâair qui, en se
fixant Ă lâĂ©prouvette ou au vase, gĂ©-
neralent l'observateur.
Pour l'observation, on dispose
donc lâappareil comme l'indique la
figure 2, en se plaçant, autant que
possible, devant une fenĂȘtre bien
éclairée. On chauffe lentement le li-
quide du vase V, en tenant l'Ćil
en face du miroir. Lâinstant de la
fusion est marqué trÚs nettement
par la tache qui se forme sur le pa-
pier et qui est réfléchie par le miroir.
J'ai fait un grand nombre d'essais
sur différentes substances, et tou-
jours les résultats obtenus étaient
concordants entre eux. Les Ă©carts maximum Ă©taient de
0°,1 C., rĂ©sultat qu'il nâest guĂšre possible d'atteindre
avec n'importe quelle autre méthode,
Fa ce:
DĂTERMINATION DU POINT DE FUSION, 133
Dans le cas oĂč la substance sur laquelle on opĂšre fait
tache sur le papier à filtrer à la température ordinaire, on
remplace le papier par un morceau de verre mat ou
mieux de verre douci, et le changement d'Ă©tat devient
alors trÚs caractéristique.
Il va de soi que si le corps fond à une température
trĂšs peu Ă©levĂ©e, on peut le refroidir ou mĂȘme le solidifier
avant de commencer l'opération.
Pour le cas oĂč les tempĂ©ratures sont assez Ă©levĂ©es, on
remplace le miroir ordinaire par un miroir métallique.
PUNAT TV Pr. OA dé sir Pré L'eLs ©!
RECHERCHES
SUR LE
VERSANT SUD-EST
MASSIF DU MONT-BLANC
Francis PEARCE
Assistant au laboratoire de MinĂ©ralogie et PĂ©trographie de lâUniversitĂ© de GenĂšve.
(Suite 1.)
DEUXIĂME PARTIE
LES PORPHYRES QUARTZIFĂRES DU VAL FERRET SUISSE.
SI. Historique, les porphyres, leur disposition générale et leurs
contacts avec la protogine et les terrains sédimentaires.
Les schistes cristallins, ou les terrains sédimentaires,
qui flanquent le massif du Mont-Blanc et reposent direc-
tement sur la protogine, font place dans le Val Ferret
suisse, à partir du col des Grépillons, à un complexe de
roches variées, parmi lesquelles on distingue surtout des
porphyres quartzifÚres et des schistes micacés ou amphi-
boliques. Sur ces roches viennent alors s'appuyer les
1 Voir Archives, t. VI, juillet 1898, p. 56.
nm,
RECHERCHES, ETC. 135
terrains sédimentaires triasiques ou liasiques du synclinal
du Val Ferret.
Les porphyres quartzifĂšres forment une bande conti-
nue, qui longe le massif du Mont-Blanc, sur toute lâĂ©ten-
due du Val Ferret suisse et se retrouve plus loin, Ă la Mon-
lagne de la Saxe et au Mont-Chétif, qui doivent comme
nous le verrons, ĂȘtre rattachĂ©s au massif du Mont-Blanc.
Cette structure particuliĂšre du Mont-Blanc, dans cette
région du Val Ferret, a déjà été signalée depuis longtemps ;
Favreâ, Ă propos de la coupe de la Maya, mentionne une
roche granitique, formĂ©e dâun mĂ©lange imparfait de
quartz et de feldspath, rappelant le porphyre de la base
du Montanvert. Il signale aussi dans cette rĂ©gion, lâab-
sence de schistes cristallins, qui plus au nord, au Catogne
et au Mont-Chemin sont fort développés. Au Catogne
mĂȘme, ces schistes renferment des bancs dâune protogine
porphyroĂŻde grisĂątre, qui nâest autre chose que du por-
phyre quartzifĂšre.
Gerlach* donne du Val Ferret suisse une description
beaucoup plus exacte et plus détaillée. Depuis le col des
GrĂ©pillons jusquâĂ Vence, il a reconnu l'existence dâune
bande de roches porphyriques, qui longe le massif grani-
tique et qui mesure 21 kil. de longueur sur un kil. de
largeur environ.
Ces roches porphyriques offrent, dâaprĂšs lui, des struc-
tures variĂ©es, voire mĂȘme gneissiques ; elles renferment
souvent des cristaux de premiĂšre consolidation, qui sont
du quartz, du feldspath, de la chlorite et du mica noir.
Favre. Recherches géologiques dans les parties de la Savoie,
du Piémont et de la Suisse, voisines du Mont-Blanc.
4 Das sûdwestliche Wallis. BeitrÀge zur geologischen Karte der
Schweiz, IX, 1871.
136 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
Ces roches porphyriques traversent des roches micacées
ou amphiboliques et dâaprĂšs Gerlach, elles passent locale-
ment Ă un granit Ă grain moyen. Dans le Val Ferret, les
bancs du porphyre plongent au nord-ouest.
M. GrÊff' a récemment repris l'étude de ces roches
porphyriques au sujet du Mont-Catogne. Il distingue dans
cette montagne quatre zones successives, qui sont les
suivantes, en allant de lâest Ă lâouest.
1° Une zone de sédiments formant la partie orientale
de la montagne.
2° Une zone orientale de schistes cristallins.
3° Une zone formée par la protogine.
4° Une zone occidentale de schistes cristallins.
Cette derniĂšre est sans importance au Catogne, Ă©tant
couverte presque totalement par lâerratique.
La zone orientale des schistes cristallins est formée
dâaprĂšs GrĂŠff, Ă peu prĂšs en parties Ă©gales de roches
cristallines schisteuses et de quartzporphyres, qui traver-
sent les premiĂšres sous forme de filons plus ou moins
Ă©pais. On y trouve aussi des roches filoniennes massives
ou schisteuses, qui sont des diorites ou des syénites, ou
bien encore des filons finement grenus dâaplites, puis
enfin certaines roches exceptionnellement riches en mica
noir, qui renferment aussi de laugite et qui rappellent
les minettes.
Les quartzporphyres eux-mĂȘmes, d'aspect variĂ© ren-
ferment principalement du quartz, comme aussi de l'or-
those et du plagioclase. La pĂąte est granophyrique et
plus rarement microgranitique.
1 F. GrĂŠff. Geologische und petrographische Studien in der
Mont-Blanc-Gruppe. Ber. der. Natur. Gesells. zu Freiburg in B.
IX, 2.
AC TN
da
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 137
Quant aux schistes cristallins, 1ls sont variés, en géné-
ral riches en biotite et d'habitude hornfelsitiques.
Nous avons repris lâĂ©tude dĂ©taillĂ©e de la rĂ©gion du Val
Ferret suisse, au point de vue cartographique, comme
aussi au point de vue pétrographique, et au cours de nos
excursions pendant les étés 1896 et 1897, nous avons
récolté un matériel considérable destiné à une étude
complÚte de ces formations intéressantes.
Ce chapitre sera consacré à l'étude des quartzporphy-
res du Val Ferret et des roches analogues, qui Ă la Mon-
tagne de la Saxe et au Mont-Chétif, en sont la continua-
tion directe. Quant aux schistes cristallins qui se rencon-
trent en intercalations dans les porphyres, nous les exa-
minerons dans la troisiĂšme partie de ce travail.
Nous allons tout dâabord dĂ©finir exactement la position
de la ligne de contact des porphyres avec la pro-
togine. Au Catogne, dâaprĂšs M. GrĂŠff, cette ligne de
contact passe à partir de la localité dite « le Clou », au-
dessous de Plan Folliat, au point cotĂ© 1934 m. De lĂ
elle tourne et sâabaisse dans la vallĂ©e de Champex, oĂč
elle disparaĂźt sous lâerratique, Ă peu prĂšs vis-Ă -vis de
Champex dâ'En Haut. Depuis le vallon de Champex,
nous avons suivi le contact par la Breya, celui-ci se
trouve un peu au-dessous de ce sommet; puis de lĂ il
descend dans la combe dâOrny, prĂšs de lâendroit oĂč le
sentier coupe le torrent. Le contact passe alors dans
lâarĂȘte du ChĂątelet, un peu au-dessus du col de ce nom;
de lĂ autant que lâon en peut juger, il semble sâabaisser
jusque prÚs de l'extrémité du vallon de Saleinaz, pour
remonter ensuite Ă la Tenadaz.
Le contact se retrouve ensuite sous le sommet de
Treutz-Bouc, se poursuit jusqu'aux Six-Niers, par lâex-
ARCHIVES, L. VI. â AoĂ»t 1898. 10
188 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
trémité du vallon de Treutz-Bouc et arrive ainsi jus-
quâĂ l'entrĂ©e de la combe du glacier de la Neuvaz. De
l'autre cĂŽte de ce vallon, la ligne de contact remonte
brusquement jusqu'au sommet de la Maya, elle se laisse
suivre dans les roches moutonnées au-dessous du glacier
du Mont-Dolent, et aboutit ensuite dans lâarĂȘte des GrĂ©-
pillons prÚs du premier sommet. Le col des Grépillons
est dominĂ© lui-mĂȘme par des parois abruptes de por-
phyre sur lesquelles viennent se plaquer quelques dalles
sédimentaires.
A partir du col des Grépillons, la bande des roches
porphyriques cesse brusquement et du hameau de Pré-de-
Bar, jusquâĂ une faible distance de Praz-Sec, la protogine
montre des parois abruptes qui dominent directement la
vallée de la Droire. Depuis Praz-Sec jusqu'au Mont-
Fréty, les couches sédimentaires mézozoïques viennent
s'appuyer contre la protogine, et ce nâest que sur la rive
droite du glacier de la Brenva, que réapparaissent les
schistes cristallins.
La véritable continuation de la zone de microgranulites
du Val Ferret, doit ĂȘtre recherchĂ©e comme nous le verrons
sur le versant méridional de la Montagne de la Saxe et
du Mont-ChĂ©tif. Les quartzporphyres sây prĂ©sentent en
effet avec des caractÚres identiques, ils y sont néanmoins
plus fortement laminés.
Examinons maintenant quelle est la structure et la
disposition des porphyres, telle que lâon peut l'observer
dans les parois abruptes qui dominent le Val Ferret,
Nous décrirons ici une série de profils faits dans cette
région. Les courses dans cet endroit sont particuliÚre-
ment difficiles, et il est souvent impossible de suivre un
profil dans une direction déterminée. Nous avons cepen-
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 139
dant multipliĂ© les excursions afin dâarriver Ă une solution
et de rechercher les relations des quartzporphyres avec la
protogine et leur contact avec les terrains sédimentaires,
Coupe de Champex Ă la Breya.
On peut faire une excellente coupe de la montagne de
Breya, en gravissant les pentes du versant sud-est. On
traverse dâabord quelques Ă©boulis de nature porphyrique,
puis on arrive sur des roches porphyriques (614, 615")
grisĂątres, d'aspect felsitique, et dont la premiĂšre consoli-
dation paraĂźt ĂȘtre assez dĂ©veloppĂ©e.
Ces roches sont suivies par un mince banc dâamphi-
bolites (616), de couleur grisĂątre, auquel succĂšdent des
porphyres (617), puis des micaschistes (618,619), trĂšs
riches en mica noir. AprĂšs ceux-ci lâon rencontre de nou-
veau des amphibolites compactes (620), qui font bientĂŽt
place Ă des porphyres (621 et 621 bis), aprĂšs lesquels on
retrouve de nouveau des micaschistes (622), d'aspect trĂšs
felsitique. De lĂ on arrive sur lâĂ©paulement de la Breya
sur lequel on trouve de nouveau des porphyres (623,
624); on gagne ensuite le contact des porphyres avec la
protogine. Celui-ci se fait par l'intermédiaire de schistes
micacés (625), reposant au point observé sur de la gra-
nulite, qui perce du reste en de nombreux points la pro-
togine de cette partie du massif.
En résumé la Breya est en majorité formée de por-
phyres, avec des intercalations de micaschistes et dâam-
phibolites.
1 Nous donnerons ici les numéros des échantillons, dont on
trouvera la monographie ci-aprĂšs.
SR PO E DOl de Mn ET 0 re UE) NT EAU UNS
140 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
Coupes du ChÀtelet.
Nous avons fait dans cette montagne deux coupes,
lâune par l'arĂȘte N.-E. et le sommet, lâautre par la base
des roches du versant S.-0.
1° Coupe passant par l'aréte N.-E, et le sommet du
ChĂŒtelet.
De Champex on suit le chemin ordinaire qui conduit
Ă la combe dâOrny, jusquâĂ l'endroit oĂč le sentier tra-
verse le torrent dâOrny, oĂč lâon trouve des schistes sĂ©ri-
citiques et quartzeux (647), qui pourraient aussi fort
bien ĂȘtre des microgranulites trĂšs Ă©crasĂ©es et sĂ©ricitisĂ©es.
De ce point en se dirigeant vers lâest, on gagne lâarĂȘte
N.-E. du ChĂątelet, par laquelle se fait l'ascension.
On rencontre dâabord des porphyres de couleur grisĂ -
tre claire (648), Ă structure globulaire dominante, puis
des roches analogues, dâun type Ă pĂąte microgranulitique
(649), mais fortement laminées, qui sont suivies un peu
plus haut par des schistes à séricite (650). PrÚs de ce
point, lâarĂȘte devenant trop escarpĂ©e pour en continuer
l'ascension, on gagne le versant nord de la montagne,
oĂč lâon trouve en premier lieu, un porphyre (651), d'un
type microgranulitique, trĂšs compact, et de couleur blan-
che.
En escaladant les rochers qui conduisent au sommet,
on ne rencontre que des variétés de porphyres, plus ou
moins riches en mica noir ; le sommet mĂȘme du ChĂątelet
est formé de bancs puissants de porphyre, qui sont suivis
par une roche porphyrique (63), trÚs laminée, de cou-
leur grisùtre et dans laquelle le mica noir étiré dessine
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DU MASSIF DU MONT-BLANC. 141
de fines lignes parallĂšles. Si lâon continue Ă avancer sur
lâarĂȘte N.-0., qui relie le ChĂątelet Ă la pointe des Che-
vrettes, lâon trouve ensuite une microgranulite (65%),
trÚs altérée et fortement écrasée, assez riche en mica
noir, et rappelant des micaschistes cornéens. Puis on
rencontre des porphyres (655) plus ou moins altérés et
toujours trÚs dynamométamorphosés, auxquels succé-
dent prĂšs du contact avec la protogine, des roches schis-
teuses (656, 657), d'aspect cornéen, de couleur grisÀtre
et qui englobent au contact mĂȘme avec le granit des cail-
loux roulĂ©s de granulite filonienne, en tout semblable Ă
celle qui perce en de nombreux points lâarĂȘte des Che-
vrettes.
Les couches schisteuses plongent au S.-E. et sâap-
puyent sur la protogine, avec une manifeste discordance
angulaire sur les bancs lités de celle-ci.
2° Coupe du Chùtelet, par la base des rochers du
flanc S. 0.
La coupe sur le flanc S.-0. du ChĂątelet, qui se fait en
suivant la base des rochers de la rive gauche du vallon
de Saleinaz, permet d'examiner fort bien la disposition
des porphyres et leur contact avec la protogine. Celui-ci
se trouve Ă peu prĂšs vis-Ă -vis du point oĂč le sentier con-
duisant Ă la cabane de Saleinaz traverse le torrent. Ce
contact est franc, le porphyre de couleur claire, et Ă pre-
miÚre consolidation bien développée repose sur le granit
à grain fin, typique pour cette région. Puis viennent en-
suite une série de roches porphyriques, accusant à des
degrés divers des actions dynamiques assez intenses,
quelques-unes mĂȘme ont pris une structure grossiĂšrement
da
142 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
schisteuse. Dans ces porphyres lâabondance en mica noir
est aussi trĂšs variable. Il est Ă remarquer que les inter-
calations schisteuses qui sont parfois trÚs fréquentes en
dâautres points de la zone des porphyres, sont ici trĂšs
rares et de trÚs petite épaisseur et paraissent se résoudre
quelquefois en des bancs de roches porphyriques excep-
tionnellement riches en mica vert.
Coupe par le vallon de Planereuse.
Nous avons fait cette coupe, en partant du vallon de
Saleinaz, pour gagner ensuite la Tenadaz et de là , péné-
trer dans le vallon de Planereuse. AprÚs avoir quitté le
point cotĂ© 1496 m., lâon remonte par Trois-Torrents sur
des pentes de gazon ou dâĂ©boulis, oĂč l'on trouve dâabord
la protogine, entrecoupée de filons de granulite, puis en
avançant dans la direction du Sud, on arrive au contact
des porphyres avec la protogine; il se fait par lâinter-
médiaire de schistes cristallins granulitisés (69%, 695).
La Tenadaz elle-mĂȘme est recouverte de pĂąturages, oĂč
lâon peut voir par-ci par-lĂ quelques rares bancs de por-
phyres et de micaschistes ; de lĂ on peut facilement arri-
ver au-dessous du glacier de Planereuse. Le contact des
porphyres avec la protogine qui doit se faire dans cette
région est masqué soit par des éboulis, soit par des
gazons, cependant en descendant le vallon on trouve prĂšs
des chalets un banc de schistes, trÚs micacés et noirùtres
(697), encaissĂ© dâun cĂŽtĂ© par de la granulite (696) et de
lâautre par du porphyre. A la Tenadaz on rencontre des
bancs schisteux qui semblent ĂȘtre le prolongement de
ceux de Planereuse.
Plus bas lâon retrouve encore Ă trois reprises des
..
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 143
banes schisteux intercalés dans le porphyre, qui suppor-
tent à leur tour les terrains sédimentaires.
Coupe du glacier de Treutz-Bouc, Ă la Seiloz.
Nous avons fait cette coupe en descendant du col de
CrĂȘte-SĂšche sur le hameau de la Seiloz. LâarĂȘte entiĂšre
qui lie le col de CrĂȘte-SĂšche Ă la sommitĂ© de Treutz-
Bouc, ainsi que cette derniĂšre est en protogine. Si on
longe la base des parois, on voit que la protogine est
suivie dâune roche (685), qui semble ĂȘtre un porphyre
trÚs laminé et séricitisé, un peu plus bas on arrive sur
des micaschistes (689), puis en descendant la paroi de
rochers qui domine la Seiloz, on traverse une série de
bancs de porphyre (690, 691), variant souvent de grain
et de couleur. Contre le pied de la paroi viennent alors
sâappuyer les terrains quaternaires ou des lambeaux de
lias.
Les Six-Niers.
Au-dessus de lâAmone, les Six-Niers forment une pa-
roi abrupte de porphyres, dans laquelle se trouvent in-
tercalés soit des amphibolites, soit des schistes eristallins.
Sur celle-ci repose un conglomérat à ciment calcaire et
formé de cailloux roulés de granit, de granulite, de por-
phyre quartzifĂšre ou dâamphibolite, ce conglomĂ©rat sup-
porte alors à son tour les terrains sédimentaires. Au pied
de la paroi se trouvent de grands éboulis formés surtout
de blocs de microgranulite ou dâamphibolites.
Sur le flanc des Six-Niers, regardant le vallon de la
Neuvaz, on voit que les porphyres reposent sur une pro-
togine criblée en cet endroit de filons de granulite. Au
144 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
contact mĂȘme on a (757), qui est une microgranulite Ă
pĂąte trĂšs fine et dont les grands cristaux sont feldspathi-
ques ; celle-ci passe par places Ă un microgranite.
La Maya.
1° Profil allant de la Combe des Fonds au sommet de
La Maya.
On peut relever ce profil en montant directement au
sommet de la Maya par les pentes gazonnées assez raides,
souvent entrecoupées de rochers qui forment la face sud-
est de la montagne.
Le large plateau gazonné qui se trouve au pied de la
Maya est constitué par des terrains sédimentaires liasi-
ques et jurassiques, auxquels succĂšde bientĂŽt un conglo-
mérat formé par des cailloux roulés de porphyre, de gra-
nulite et de protogine, sous lequel se trouve placé le por-
phyre (705). Ce dernier est bientĂŽt suivi par des roches
schisteuses vertes, riches en mica noir et chlorite (706);
lâon a ensuite une sĂ©rie de bancs de schistes micacĂ©s
(707, 708, 709), plus ou moins imprégnés par de la
granulite.
Sur lâarĂȘte du sommet de la montagne on trouve suc-
cessivement : un premier banc dâamphibolites feldspathi-
ques (710), puis des micaschistes granutilisés (714),
auxquels succĂšde un beau banc dâamphibolites feldspathi-
ques (712), un filon dâun porphyre grisĂ€tre, compact et
largement cristallisé, fait suite à ces amphibolites. Enfin,
Ă quelques mĂštres de lĂ , un peu en arriĂšre du sommet de
la Maya, se trouve la roche granitique, qui est du type
commun Ă celui qui sâobserve dans tout le flanc sud-est
du massif du Mont-Blanc.
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 145
2° Profil levé à la base des parois terminant le vallon de
La Neuvaz.
Nous avons relevé dans ces parois, pendant les années
1896 et 1897, deux profils : le dernier, trĂšs complet,
nous montre l'existence de roches trÚs variées, qui y for-
ment des bancs plusieurs fois répétés. Ces roches sont :
1° des porphyres quartzifÚres, 2° des granulites filo-
niennes, 3° des micaschistes et 4° des amphibolites. Les
roches cristallines sont tantĂŽt franches, tantĂŽt fortement
injectées par de la granalite. Les bancs ou les filons sont,
en général, trÚs minces et en trÚs grand nombre.
Aréte des Grépillons.
L'Ă©tat des lieux ne permet guĂšre de lever nn bon profil
de cette rĂ©gion; si lâon veut y Ă©tudier la disposition des
porphyres il faut, du col des GrĂ©pillons, escalader lâarĂȘte
qui se dirige du nord au sud, et qui chemine, par con-
sĂ©quent, Ă peu prĂšs parallĂšlement Ă lâaxe du massif du
Mont-Blanc.
En quittant le col, on marche dâabord sur des roches
moutonnĂ©es, situĂ©es au pied de la face ouest de lâarĂȘte
et qui sont formées par de la protogine à grain fin, cri-
blée de filons de granulite.
Sur lâarĂȘte elle-mĂȘme, on observe des porphyres qui,
comme à la Maya, présentent des intercalations de schistes
cristallins, dâamphibolites et de granulites.
Les porphyres et les roches cristallines et Ă©ruptives qui
les accompagnent paraissent ici recouvrir le culot de pro-
146 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
togine ; en effet, si on lÚve un profil parallÚle au précé-
dent, sur les roches moutonnées dominant la partie in-
fĂ©rieure du glacier de PrĂ©-de-Bar, on nây retrouve plus
aucun filon de porphyre, mais seulement de la protogine
traversée par de nombreux et puissants filons de gra-
aulites.
Sur la face est de lâarĂȘte, nous avons cherchĂ© Ă dresser
un profil coupant normalement les bancs de porphyre;
nous y sommes parvenus en escaladant les rochers qui
forment ce versant de lâarĂȘte, mais, Ă cause de la diffi-
cultĂ© d'accĂšs, nous nâavons pu arriver jusquâau contact
mĂȘme de la protogine avec les quartzporphyres.
En montant directement au-dessus du point coté
2285 mĂȘtres, situĂ© sur le chemin du col des GrĂ©pillons,
on trouve, au-dessous des schistes noirs du lias, des bancs
de porphyre (899, 900, 901) plus ou moins laminés,
auxquels succÚde alors un schiste fortement granulitisé
et riche en mica noir et chlorite (902, 903) il est suivi
Ă son tour par des filons dâun porphyre trĂšs compact
(904, 905) de couleur blanche ou grise.
AprĂšs ces filons on retrouve encore un banc de mica-
schiste granulitisé (906) de couleur vert foncé, puis, un
peu plus haut, des schistes chloriteux (907) trĂšs forte-
ment granutilisés qui font place bientÎt à un beau filon
de granulite blanche (909). Dans les rochers dominant
le glacier du Mont-Dolent on trouve de puissants filons
de porphyres trĂšs compacts.
Ainsi que le montrent les coupes précédentes, la struc-
ture du massif de quartzporphyres nâest point absolument
homogÚne. Cette formation est fréquemment entrecoupée
par des bancs de schistes cristallins, micacés, amphiboli-
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 147
ques, chloriteux ou séricitiques, et par des filons de gra-
nulite qui traversent les schistes en les granutilisant â.
En certains endroits comme, par exemple, Ă la Maya
ou au Catogne, ces filons de granulite sont extrĂȘmement
nombreux; leurs dimensions sont, du reste, trĂšs varia-
bles, souvent ils n'âatteignent que un ou deux mĂštres
d'Ă©paisseur, mais peuvent ĂȘtre aussi beaucoup plus con-
sidérables. Ainsi, au Catogne, on trouve un filon de gra-
nulite qui constitue une grande partie de lâarĂȘle qui part
de la croix du Bonhomme pour se terminer Ă lâextrĂ©mitĂ©
du vallon de Champex.
L'abondance ainsi que l'importance des bancs schis-
teux sont aussi trÚs variables selon la région; ces schistes,
relativement rares dans la plupart des montagnes por-
phyriques du Val Ferret, sont trĂšs abondants au Catogne
oĂč 1ls Ă©galent en quantitĂ© les quarizporphyres, ainsi que
lâa dĂ©jĂ fait observer M. Graeff.
Les porphyres traversent généralement les schistes en
filons, sans les modifier en aucune façon, en quelque
sorte Ă lâemporte-piĂšce, et lâon voit souvent, en particu-
lier au Catogne, de minces filons de porphyre, de cou-
leur claire et de quelques centimÚtres à peine intercalés
entre des rubans de schistes eristallins. Dâautres fois il
paraĂźt exister, dans les schistes cristallins, une sorte dâin-
jection plus ou moins intense de la roche porphyrique.
! I] ne nous a pas été possible de déterminer si les filons de
porphyres sont antérieurs ou postérieurs aux filons aplitiques.
Nous nâavons Jamais vu ces filons se couper; il nous paraissent
parallĂšles les uns aux autres. Mais comme les porphyres passent
souvent dans des schistes fortement injectés par de la granulite,
on pourrait déduire de ce fait que la venue des porphyres est
postérieure à celle de la granulite.
145 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
Les porphyres quartzifÚres, qui sont généralement
de couleur claire, se chargent souvent dâune trĂšs grande
abondance de mica noir qui communique Ă la roche une
coloration vert foncé. Dans quelques cas, au Chùtelet par
exemple, on peut observer que ces bancs de porphyres
riches en mica, alternent dâune façon assez rĂ©guliĂšre avec
des microgranulites franches.
Le-mica noir se dispose en traßnées ou en petits amas
formĂ©s dâune multitude de petites paillettes enchevĂȘtrĂ©es
les unes dans les autres; ce nâest que trĂšs rarement
que lâon observe la biotite en fragments isolĂ©s.
En outre, on trouve souvent dans les porphyres, comme
aussi dans les granulites qui les accompagnent, une biotite
présentant un polychroïsme dans les tons : #g brun
rouge, np jaunĂątre, et offrant des caractĂšres optiques ab-
solument semblables Ă ceux du mica de certains schistes
intercalés dans les quartzporphyres et des micaschistes de
lâarĂȘte du Brouillard.
Examinons, maintenant, la maniĂšre dont ces por-
phyres entrent en contact, avec la protogine dâune part
et avec la zone sédimentaire du Val Ferret suisse de
l'autre.
En thÚse générale, la protogine, dans le voisinage des
porphyres, diminue considérablement de grain, devient
trĂšs acide et prend une structure particuliĂšre; elle est
pauvre en mica et criblée d'un véritable réseau de filons
serrĂ©s dâaplites, dont la structure microscopique est assez
uniformĂ©ment granulitique, tout en passant parfois Ă
la structure pegmatoïde. Ce développement des filons
dâaplites sur le versant sud du massif du Mont-Blanc est
caractéristique; il peut d'ailleurs s'observer au delà du
col des Grépillons, dans les parois dominant le glacier de
Pré-de-Bar, ainsi que dans le Val Ferret italien.
255
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 149
En principe, nulie part on ne voit le passage graduel
des quartzporphyres Ă la protogine, et bien plus, le contact
est toujours franc; il se fait soit directement, soit le plus
souvent par l'intermédiaire de roches schisteuses, parfois
trÚs micacées ou verdùtres et d'aspect séricitique ou corné,
Ainsi, par exemple, Ă la Breyaz, au-dessous du sommet,
on peut voir que le contact se fait précisément par des
roches schisteuses trĂšs micacĂ©es. Il paraĂźt en ĂȘtre de mĂȘme
sous le glacier de Planereuse; tandis quâĂ la Maya, sur
le flanc qui regarde le Mont-Dolent, on trouve au contact
immédiat des roches verdùtres plus ou moins schisteuses.
Au ChĂątelet, en approchant du contact, on observe
que les porphyres se laminent de plus en plus; ainsi, au
sommet mĂȘme du ChĂątelet, le porphyre forme encore des
banes puissants, mais, en cheminant vers lâarĂȘte nord-
ouest, qui mĂšne Ă la pointe des Chevrettes, on voit ceux-ci
se laminer progressivement, et l'élément noir étiré des-
siner dans la roche des traßnées parallÚles. Ce phénomÚne
sâaccentue encore dans le voisinage du contact, et, tou-
chant directement le granit, on trouve une roche cor-
néenne schisteuse qui renferme, dans le banc reposant sur
la protogine, des cailloux plus ou moins arrondis de gra-
nulite filonienne et de protogine, ayant parfois jusquâĂ
quinze centimĂštres de diamĂštre.
Nous nâavons observĂ© ce contact curieux qu'au ChĂ -
telet mĂȘme; mais il nâest pas impossible qu'il se prĂ©-
sente ailleurs, car il faut observer quâen de nombreux
points du versant sud-est, le contact est masqué soit par
des Ă©boulis, soit par de la vĂ©gĂ©tation, ou bien ne peut ĂȘtre
atteint Ă cause des difficultĂ©s dâaccĂšs.
A la Montagne de la Saxe, le contact des porphyres
avec le granit est Ă©galement trĂšs net, et on peut lâobserver
150 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
fort bien Ă une demi-heure environ au-dessous des cha-
lets de Pré, sur le sentier qui va de Villair à cet endroit,
AprÚs avoir quitté les schistes noirs sédimentaires qui
sont la continuation naturelle de ceux du Mont-Chétif,
on trouve des dépÎts quaternaires, puis du trias suivi
immédiatement par des microgranulites assez laminées;
en continuant Ă monter, on rencontre bientĂŽt le granit
sous le porphyre, mais entre les deux on remarque une
mince bande de schistes verdĂątres d'aspect trĂšs particulier.
Au Mont-ChĂ©tif, il paraĂźt en ĂȘtre de mĂȘme, comme on
peut le voir par places dans le voisinage du village de
Neiron.
Il est intéressant de comparer les contacts que nous
avons décrits avec ceux du Catogne, montagne qui à été
si bien Ă©tudiĂ©e par M. Graeff â. Ce dernier a dĂ©montrĂ©, en
effet, qu'au Catogne le contact Ă©tait franc Ă©galement: il
nây avait gĂ©nĂ©ralement pas passage de la protogine au
porphyre, le granit, dâailleurs, sây aplitise comme sur le
versant sud-est du massif du Mont-Blanc.
En revanche, M. Graeff décrit au nord de Plan Folliat
et dans le voisinage du Clou, des filons de porphyre, qui
traversent la protogine ; nous nâavons jamais fait d'obser-
vations analogues sur toute l'Ă©tendue du contact, Ă partir
de lâarĂȘte de la Breya. Il est vrai que la protogine est
littéralement criblée de filons dans le voisinage des por-
! Graeff, loc.cit., indique en note que le contact traverse lâarĂȘte
de la Breya à mi-distance entre les points cotés 2378 m. et 2479 m.
et, par consĂ©quent, beaucoup plus Ă lâouest que ne lâindique Ger-
lach. Nous devons rectifier cette affirmation, car nous avons tenu
toute lâarĂȘte de la Breya, depuis le col de ce nom jusquâĂ Champex,
et nous avons trouvé le contact à l'Est du point 2378 m. et pres-
que immédiatement au-dessous de celui-ci.
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 151
phyres, mais ces filons sont toujours des aplites et jamais
des microgranulites.
Quant au contact des porphyres avec les couches sédi-
mentaires du Val Ferret, il se fait par l'intermédiaire de
roches variées. TantÎt ce sont des dalles calcaires grisà -
tres, tantĂŽt des schistes satinĂ©s noirs. Dâautres fois, comme
au-dessus de }âAmĂŽne, dans les parois de la base des
Six-Niers, ou encore dans les ravins creusĂ©s dans le revĂȘ-
tement calcaire de la Maya, par les torrents descendant
du glacier da Mont-Dolent, on observe au contact un
poudingue formé par des cailloux roulés de quartzpor-
phyre, de granulite et de granit, réunis par un ciment
calcaire. A la Maya, ce poudingue supporte immédiate-
ment des schistes noirs trĂšs fissiles, tandis quâĂ lâAmĂŽne
on trouve un banc de Dogger extrĂȘmement pyriteux qui
a jadis été exploité.
On voit aussi, reposant directement sur le porphyre,
des couches nettement triasiques, soit sous forme de do-
lomies, soit sous forme de quartzites ; tel est particuliĂš-
rement le cas au Mont-Chétif et à la Montagne de la Saxe,
on y retrouve mĂȘme des lambeaux de trias s'appuyant
indistinctement sur le granit ou le porphyre. Nulle part
on ne constate une action métamorphique quelconque
exercée par le porphyre dans les strates sédimentaires :
partout le contact est mĂ©canique, et nous confirmons Ă
cet Ă©gard, en tous points les observations de Favre, comme
aussi celle de M. Graeff sur le Catogne.
En plusieurs endroits, dâailleurs, ces couches sĂ©di-
mentaires ont été enlevées par l'érosion et, par places,
elles restent comme de gigantesques dalles plaquées contre
les flancs abrupts de la montagne.
152 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
$ 2. La Montagne de la Saxe et le Mont-Chétif.
Comme nous lâavons dĂ©jĂ dit plus haut, les microgra-
nulites du Val Ferret suisse cessent au col des Grépillons
et nulle part dans toute lâĂ©tendue du Val Ferret italien,
on ne les retrouve sur le flanc méridional du massif du
Mont-Blanc lui-mĂȘme.
La véritable continuation de la zone des quartzpor-
phyres existe à la Montagne de la Saxe et au Mont-Chétif
qui en est le prolongement direct.
Ces deux sommitĂ©s forment un chaĂźnon parallĂšle Ă
lâaxe du massif du Mont-Blanc, dont elles sont sĂ©parĂ©es
par le synelinal de Courmayeur, qui constitue le Val Veni,
le Val Ferret suisse et italien, et câest sur ces deux mon-
tagnes que viennent se déverser les premiers plis de la
zone du Briançonnais.
La Montagne de la Saxe et le Mont-ChĂ©tif ont dĂ©jĂ
attirĂ© lâattention de plusieurs gĂ©ologues ; Favre, le pre-
mier, a signalĂ© le fait que lâossature de ces montagnes est
formée par un culot granitique, qui supporte sur son
versant méridional des roches euritiques avec intercala-
tions gneissiques et sur lesquelles s'appuient Ă leur tour
normalement des terrains sédimentaires triasiques et liasi-
ques. Ces terrains sédimentaires se renversent sous le
versant nord de la montagne en entrant en contact anor-
mal avec le granit et forment alors ici lâun des jambages
du synelinal de Courmayeur. Gerlach, plus tard, donne
aussi quelques coupes qui ressemblent beaucoup Ă celles
de Favre.
Les formations cristallines de ces montagnes ont été
ensuite étudiées successivement par M. Zaccagna, qui les
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 153
attribue au permien, puis par M. Graeff et enfin par
MM. Dupare et Mrazec; ces auteurs ont reconnu dans
celles-ci des roches analogues Ă celles du Val Ferret suisse.
Dans un récent travail en collaboration avec le prof.
Duparc, nous avons montré que ces montagnes doivent
ĂȘtre rattachĂ©es Ă la zone du Mont-Blanc, dont elles ne
sauralent ĂȘtre sĂ©parĂ©es.
La Montagne de la Saxe. Une excursion intéressante,
qui fournit une excellente coupe de la Montagne de la
Saxe, se fait en partant de Courmayeur; on passe dâabord
par le village de Villair, puis on gagne le sentier qui con-
duit aux chalets de Pré et commence dans la combe de
Chapy.
AprĂšs avoir franchi le torrent, on a dâabord, Ă gauche,
Ă une certaine distance, des schistes noirs du lias ; le sen-
ter traverse en premier lieu des dépÎts quaternaires qui
font bientĂŽt place Ă des couches triasiques. Le trias est
représenté soit par des brÚches dolomiques, soit par des
quartzites vertes, analogues Ă celles que lâon trouve au
Mont-Chétif.
Les dolomies ou les quartzites reposent sur des por-
phyres quartzifÚres trÚs laminés, ressemblant parfois à des
schistes cristallins. Les quartzites dont on trouve quel-
ques petits lambeaux seulement, sont inférieures aux
dolomies, qui sont dâailleurs beaucoup plus dĂ©veloppĂ©es.
Ă une demi-heure environ, au-dessous des chalets de
Pré. on trouve le granit; celui-ei est compact et à grain
fin, il entre en contact avec les porphyres par lâinter-
mĂ©diaire dâun schiste verdĂątre trĂšs curieux. Sur le granit,
dans les environs immédiats des chalets de Pré, on trouve
encore quelques petits lambeaux de dolomies.
En gagnant alors la crĂȘte de la montagne, on arrive
ARCHIVES, t. VI. â AoĂ»t 1898. 11
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y
154 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
bientĂŽt sur les schistes noirs du lias, ceux-ci plongent
dâabord dans la direction de la combe de Chapy, recou-
vrent le sommet de la montagne et se renversent ensuite
sous le flanc nord de celle-ci.
Un autre profil levé par MM. Duparc et Mrazec, en
montant directement au-dessus de Villair par l'extrémité
occidentale de la Montagne de la Saxe montre une dispo-
sition absolument analogue. On y trouve cependant entre
le Lias et le Trias, qui y est également représenté par
des quartzites et des brÚches dolomitiques, un conglomé-
rat polygénique, formé de cailloux roulés de granit,
associés à des cailloux de dolomies et de brÚche dolomi-
tique.
Dans les parois dominant le village de la Saxe, on
trouve entre le lias et la roche Ă©ruptive une mince bande
de quartzites, les dolomies y ont été sans doute sup-
primées par étirement.
Le Mont-ChĂ©tif prĂ©sente une disposition identique Ă
celle de la Montagne de la Saxe, il est constitué par un
noyau granitique supportant des quartzporphyres trĂšs
dynamométamorphosés, sur lesquels viennent à leur tour
se superposer le Trias, puis le Lias.
La coupe de cette montagne se fait en montant depuis
Dolonne au hameau de Praz-Neiron, de lĂ on gagne un
couloir qui conduit facilement au sommet par la face
ouest du cĂŽne terminal.
Peu aprĂšs Dolonne on trouve quelques bancs de
schistes liasiques, que lâon quitte bientĂŽt pour arriver sur
le Trias, dans lequel on remarque dâabord des Cargneules,
puis des brĂšches dolomitiques et de la Dolomie. Ces dolo-
mies reposent sur des porphyres d'aspect varié et tou-
jours plus ou moins laminés, semblables à ceux de la
Montagne de la Saxe.
Al gr etite
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 109
PrĂšs du hameau de Praz-Neiron, dans la forĂȘt, on
trouve des pointements de granit perçant en quelque
sorte en boutonniĂšre dans les quartzporphyres.
Le contact de ces derniers se fait avec la roche gra-
nitique, par l'intermĂ©diaire dâune trĂšs mince bande de
schistes verts.
Les porphyres se continuent depuis Praz-Neiron pres-
que jusquâau sommet de la montagne, oĂč ils sont recou-
verts par un chapeau de quartzites vertes du Trias. On
observe encore le granit prĂšs du sommet qui domine
lâescarpement au-dessus des bains de la Saxe.
En descendant sur lâautre versant dela montagne, sur
la chapelle de Notre-Dame de la Guérison, on trouve le
lias, qui se renverse sous le flanc nord du Mont-Chétif,
avec Ă©tirement constant du Trias ; il semble en contact
tantĂŽt avec les quartzporphyres, tantĂŽt avec le granit.
$ 3. Composition chimique des quartzporphyres.'
La composition chimique des quartzporphyres du Val
Ferret est intĂ©ressante, car, dâune part, elle confirme les
caractÚres microscopiques précédemment décrits, et, de
lâautre, elle montre quels peuvent ĂȘtre les rapports
existant entre les microgranulites, la protogine et les gra-
nulites filoniennes.
Nous avons choisi, dans ce but, un certain nombre
d'Ă©chantillons des principaux types des porphyres, et
nous mettrons ci-dessous les résultats obtenus :
! Pour la description pétrographique des quartzporphyres, nous
renvoyons le lecteur Ă la note: Les porphyres quartzifĂšres du Val
Ferret, par L. Duparcet F. Pearce (Arch. Sc. phys. et nat., 1897),
dans laquelle nous donnons une description et une monographie
trĂšs Ă©tendue de ces quartzporphyres.
156 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
N° 196 N° 651 N° 698
Si0,. = 2170;01 "), * 78.145°/ 79.08
A1,01"=2229570 5" "19,229 M8
FeO = 2.24 » 1109 1.162
Ca0° = "072% 1.29 » 0.89 »
MgO : = Traces » 0.26 » 0.35 »
KEOM ESS ERAERS" 4.00 » 9.43 »
Na ON 906) 3.88 » 3.76 »
Perte au feu â ââ 0.48 » 0.40 »
Total â 100.56 » 102.39 » 100.98 »
N° 559 N° 757 No 732
SI0,,2â 79.29 |, , 71.48 7/2 ASS
ALLO, â= 44:99 » 14.82 » 192
FeO â D. AT Ćž PMU ler 2,58 »
CUS =" 2,930 » 0.93 » 1.38 »
Me0 , =. 0.53 » 0.27:% 0.43 »
2 SR LE 9.69 » 6.18
NOMME EU2TS 4.00 » 4.29 »
Perte au feu â 1.11 » 0.39 » 0.27 »
Total â 102.81 » 99.95 » 101.33 »
Si0, = 69-81"/,: 68:87°/; 167.70
ALLO, =". 1MASJ0 "0 00 D
REQUIS 2.62 » 3
CAGE" "CURE Te Ćž 2
MgO = 0.98 » 0.32 » 1.25 »
AD 4 69 D.89 » 4
NO, .: 3,791% 4.13 » 3
Perte au feu â 0.78 » 0.80 » l
Total = 100.80 » 101.37 » 102.00 »
OL , Ne dr TRE,
Li 4% *
42
De.
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 157
N° 196. Breya, type à pùte essentiellement globulaire.
N° 651. ArĂȘte du ChĂątelet, type porcelainĂ© blanchĂątre.
N° 698. PrÚs des chalets de Planereuse, microgranulite
typique Ă deux temps nets.
N° 359. Col des Grépillons, rochers au-dessus du col
type schisteux Ă pĂąte microgranulite.
N° 757. Les Six-Niers, roche trÚs compacte, à pre-
miĂšre consolidation rare.
N° 732. La Maya, type compact, à premiÚre consolida-
tion peu apparente.
N° 653. ChĂątelet prĂšs du sommet, sur l'arĂȘte nord-
ouest type schisteux Ă pĂąte microgranulitique, mica abon-
dant disposé en traßnées parallÚles.
N° 713. La Maya au sommet, type à pùte microgranu-
litique trĂšs abondante; beaucoup de mica vert.
N° 715. Six-Niers, dans les parois au-dessus de
lâAmĂŽne, type Ă pĂąte microgranalitique Ă premiĂšre con-
solidation abondante, nombreux amas de mica noir.
âUn premier coup d'Ćil jetĂ© sur ces analyses, montre
tout d'abord que les quartzporphyres du Val Ferret sont
des roches trĂšs acides, qui dĂ©passent mĂȘme comme te-
neur en quartz les aplites trĂšs acides qui traversent la
protogine.
En second lieu, la pauvreté en chaux y montre bien
l'acidité des plagioclases de la premiÚre consolidation,
d'autant plus que souvent les porphyres renferment de
l'Ă©pidote et de la calcite secondaire, caleite qui leur vient,
dans certains cas, de la couverture sédimentaire qui les
avoisine.
! L. Duparc et L. Mrazec. Le Massif de Trient. Arch. des sc.
phys. et nat. GenĂšve, sept. 1894.
158 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
LâaciditĂ© de la roche est tantĂŽt le fait de la premiĂšre,
tantÎt de la seconde consolidation, le développement du
mica noir lâinflue Ă©galement. Ainsi les numĂ©ros 732 et
757, sans premiĂšre consolidation trĂšs apparente, sont
plus pauvres en silice que le n° 698, roche typique, dans
laquelle le premier temps est bien développé. Par contre,
len° 651, sans premiÚre consolidation apparente, est exces-
sivement acide, la pĂąte est Ă©videmment ici quartzeuse.
Lâoxyde ferreux est relativement abondant, ce qui sâex-
plique par la présence du mica; sa proportion, ainsi que
celle de la magnésie et de la chaux augmente dans les
types riches en mica noir, qui est d'ailleurs souvent
accompagnĂ© dâun peu dâĂ©pidote.
Quant aux alcalis, la forte proportion de soude montre
Ă©videmment l'abondance des plagioclases acides.
En comparant les analyses des porphyres du Val Ferret,
avec celles des granulites filoniennes et de la protogine
du versant sud, on trouve une analogie remarquable,
que lâon peut voir dans le tableau suivant, dans lequel on
a rĂ©uni lâanalyse dâune microgranulite type, dâune gra-
nulite filonienne et dâune protogine Ă grain fin du versant
sud-est.
N 1 M 2 N3
Si0, =. "7598/0075. 21) 074 UE
AO, =) 1990015788 4 M3
ĂD 40 0.91 » 1:67
M0 =" MONS 1.19 » 0.69 »
Me0O =. 0.35» 0.25 » 0:191%
RD 5430 4.50 » 6.08 »
AUDE - 3.70% 3.96 » 3.03 »
Perte au feu â 0.40 » 0.24 » 0.60 »
Total â 100.98 » 100.14 » 100.84 »
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 159
N° 1. Analyse dâune microgranulite typique, prĂšs des
Chalets de Planereuse.
N° 2. Granulite provenant d'un filon de lâAiguille du
Tacul â.
N° 3. Granit de la Breya, n° 629.
Il semble résulter, du tableau ci-dessus, que le magma
dâoĂč sont issues ces trois espĂšces de roches, a Ă©tĂ© le mĂȘme
ou sensiblement le mĂȘme, mais que sa consolidation a Ă©tĂ©
différente suivant les cas.
(A suivre.)
1 L. Mrazec. La protogine du Mont-Blanc. ThĂšse, GenĂšve 1892.
DOSAGES DE TANIN
DANS DES
ĂCORCES DE CHĂNE
DU CANTON DE GENĂVE
PAR
William BOREL et H. W. de BLONAY.
Le but de ce travail a Ă©tĂ© de dĂ©terminer lâĂąge auquel
nos taillis produisent le maximum de tanin et d'Ă©tudier
l'influence des Ă©claircies (desserrement progressif des ar-
bres de la forĂȘt) sur cette production.
Bien quâun trĂšs grand nombre de mĂ©thodes aient Ă©tĂ©
proposées pour doser les matiÚres tannantes dans les
Ă©corces, on n'en possĂšde encore aucune aujourd'hui qui
donne des résultats absolument exacts ; cela tient à ce fait
que, indépendamment de l'acide gallo-tannique, nous ne
connaissons pour ainsi dire pas les différents tanins au
point de vue chimique.
Ces diverses mĂ©thodes reposent toutes sur le mĂȘme
principe : comparer les effets observés avec la substance
à doser et ceux observés avec le tanin pur de la noix de
galle, traités dans des conditions identiques.
DâaprĂšs les recherches trĂšs rĂ©centes de Schiff, l'acide
gallo-tannique est de lâacide digallique :
Câ H° (OH)' COOC H' (OH)* COOH.
.,,: hdi
âŹ
}
DOSAGES DE TANIN, ETC. 161
Il considĂšre lâacide tannique â qui en se dĂ©compo-
sant donne du sucre â comme un mĂ©lange d'acide di-
gallique et dâun glucoside : câest pourquoi il propose de
donner au dit glucoside le nom de tanin et dâappeler :
acide digallique lâacide tannique.
Les procédés qui ont été proposés pour doser le tanin
peuvent ĂȘtre classĂ©s en deux groupes principaux suivant
qu'ils opĂšrent sur l'absorption du tanin par de la peau
ou par oxydation de lâacide tannique. Dans la premiĂšre
catégorie se rangent les méthodes de Davy, Muntz et
Ramspacher, Fehling, Hammer, Schultz, Gerland, (Fr.
Jean), etc. Dans la seconde celles de LĂŒwenthal, Neubauer
Barbieri, Wagner, etc., et leurs nombreuses modifica-
tions. Il y Ă lieu de citer aussi le procĂ©dĂ© optique dâAglot,
que son inventeur a exposé au CongrÚs de Chimie appli-
quée, à Paris, en 1896; il donne, paraßt-il, de trÚs bons
et rapides résultats mais il a l'inconvénient de nécessiter
l'emploi dâun appareil trĂšs coĂ»teux.
Toutes les méthodes ont été critiquées à plusieurs
reprises et il nous a été difficile de faire le choix de la
meilleure dâentre elles ; cependant, en les examinant suc-
cessivement, nous avons reconnu que, pour le travail et
les recherches que nous nous proposions de faire, celle
de Ferdinand Jean, au moyen dâune solution dâiode, Ă©tait
incontestablement celle qui nous donnait les résultats les
plus pratiques.
A lâaide de cette mĂ©thode, publiĂ©e en 1879 dans la
Revue des Industries et des Sciences chimiques et agricoles,
on peut, non seulement titrer exactement toutes les ma-
tiĂšres astringentes, en prenant comme type et point de
comparaison le tanin pur de la noix de galle, mais encore,
ce qui est trĂšs important au point de vue pratique et du
DĂS : "0
162 DOSAGES DE TANIN
tannage, dĂ©terminer la quantitĂ© dâacide astringent qui est
susceptible de se combiner Ă la peau pour la transformer
en cuir. M.F. Jean, qui est chimiste de la Station dâessais
de la Halle aux cuirs, à Paris, et qui, en cette qualité, a
trĂšs frĂ©quemment lâoccasion de faire des dosages de tanin,
a bien voulu nous donner, au sujet de lâemploi de sa
méthode, de trÚs nombreux renseignements qui ont
complété ceux que renferment les ouvrages spéciaux sur
ces dosages.
ProcĂ©dĂ© de dosage : On emploie une solution dâiode
dans le iodure de potassium, titrĂ©e : 4° par rapport Ă
une solution de tanin pur (de Granval) en présence
dâune petite quantitĂ© d'une solution saturĂ©e de bicarbo-
nate de soude. Comme indicateur, on fait usage de papier
Ă filtrer Ă©pais dont on a enduit la surface, par frottement,
d'une lĂ©gĂšre couche dâamidon en poudre impalpable ;
2° on titre de mĂȘme la solution dâiode par rapport Ă une
d'acide gallique pur afin de pouvoir calculer les acides
astringents non-fixables par la peau. On Ă©puise, par de
lâeau bouillante, 2 gr. 5 dâĂ©corce sĂ©chĂ©e Ă lâair et passĂ©e
au moulin; l'Ă©puisement se fait Ă plusieurs reprises jus-
qu'à ce que la dissolution ne soit plus colorée. AprÚs
refroidissement et filtration, on Ă©tend la liqueur d'un
volume donné et on y dose la totalité des acides astrin-
gents avec la solution dâiode. On obtient ainsi un chiffre A.
D'autre part, on agite un certain volume de la disso-
lation ci-dessus avec de la poudre de peau dégraissée et
on laisse en contact pendant cinq heures. On titre alors
l'acide gallique dans la liqueur filtrée et on obtient ainsi
le chiffre B ou la proportion d'acides astringents non-
fixables par la peau.
En soustrayant B de A, et par un calcul fort simple,
DANS DES ĂCORCES DE CHĂNE. 163
on obtient en pour cent la proportion de matiĂšres astrin-
gentes fixables par la peau, câest-Ă -dire celle du tanin
que renferme l'Ă©corce.
Câest au moyen de cette mĂ©thode que nous avons dosĂ©
des Ă©corces provenant du domaine du chĂąteau des Bois
(commune de Satigny, canton de GenĂšve).
Les taillis dont elles proviennent sont peuplés de
chĂȘnes pĂ©donculĂ©s (quercus pedonculata). Leur sol est de
lâargile glaciaire trĂšs compacte. Enfin, ces bois couvrent
un plateau Ă l'altitude de 430 mĂštres.
Les échantillons ont été prélevés en prenant les pré-
cautions suivantes :
Pour quâelles prĂ©sentent bien les conditions moyennes
de la végétation, les écorces à analyser ont été prises sur
des arbres mesurant le diamĂštre moyen du peuplement
oĂč ils se trouvaient. L'Ăąge du peuplement a Ă©tĂ© fixĂ© en
comptant le nombre des cernes de chacun des arbres
choisis,
Sur chacune de ces perches, nous avons détaché une
rondelle dâĂ©corce faisant tout le tour de l'arbre Ă un mĂ©tre
au-dessus de son pied, et d'environ dix centimĂštres de lar-
geur. Cette hauteur de un mÚtre a été choisie pour avoir
des résultats autant que possible comparables à de nom-
breuses analyses faites en Allemagne : il est dâailleurs
nécessaire de prendre les échantillons à une hauteur uni-
forme pour obtenir des chiffres comparables entre eux ;
la teneur en tanin allant en décroissant à mesure qu'on
s'Ă©lĂšve au-dessus du pied de lâarbre. Nous avons dĂ©tachĂ©
des rondelles faisant tout le tour de l'arbre pour nous
mettre en garde contre une variation possible de teneur
entre les portions ensoleillĂ©es du tronc et celles qui sont Ă
l'ombre. Enfin, nous avons récolté tous ces échantillons
0 4, CN A NON PPOT SU Pr "ON PORT Se L'HNS
164 DOSAGES DE TANIN
en deux jours (7 et 8 mai 1897) pour nous mettre Ă
lâabri de la variation de teneur qui accompagne le chan-
gement des saisons.
Ces écorces ont été séchées au soleil dans une cham-
bre; elles ont ensuite été divisées en pelits fragments au
moyen d'un sĂ©cateur, puis rĂ©duites en poudre Ă lâaide
dâun mĂȘme moulin, aprĂšs avoir Ă©tĂ© rĂąclĂ©es et nettoyĂ©es,
si le besoin sâen faisait sentir, et comme ce travail doit
ĂȘtre fait dans une exploitation bien conduite.
Au moment des analyses, les Ă©corces de moins de
vingt ans contenaient toutes de 25 Ă 27 grammes dâeau
par kilogramme; les écorces plus ùgées toutes 10 à 41 gr.
seulement.
L'analyse a révélé les pour cent de tanin et les poids
du mĂštre cube dâĂ©corce du tableau suivant :
| âhi "Pie 2
cm. constaté. normal. mm. kilos.
Ăżl Plateau 13,0 1956 1635 5,8 5,90 5365
50 li. 11,5 2222 1666 5,0 5,00 580
Hi SEpnte?, 7,5 2622 2064 6,5 5,05 620
34 Plateau 9,0 2178 92524 4,6 5,35 630
32 Id. 6,0 4500 2920 4,3 6,30 675
25 Est 5 /, 6,0 4000 4025 4.1 6,60 684
ARMONSCE: 3, 5,7! 4500 14370/113/3"06,907-0
23 Plateau 65 3333 4720 4,1 6,50 645
22 Id. 5,0 6400. 5410 2,7. 6,80. 753
20 Id. 5,0 4356 5900 4,2 7,45 706
18 Id. 3,2 9700 6830 3,1 7,55 660
évalué
5 Id, 1,6 (26000) +6 A3 ER
Ces chiffres sont tous des moyennes de deux analyses
au moins faites sur deux solutions distinctes. Toutes les
DANS DES ĂCORCES DE CHĂNE. 165
fois que les résultats obtenus se trouvaient différer de
1/2 pour cent ou plus, on a refait des dosages en nombre
suffisant pour arriver Ă une moyenne bien Ă©tablie.
Nous avions encore trouvé, à 37 ans, 4,93 pour cent
et Ă 28 ans 5,65 pour cent. Lâexamen des parcelles dâoĂč
provenaient des échantillons nous a montré que ces ré-
sultats irréguliers étaient dus à ce que le massif avait été
incendié.
Il en découle une conclusion pratique : exploiter les
bois incendiĂ©s immĂ©diatement aprĂšs lâincendie ; câest Ă la
mĂȘme rĂšgle que conduit aussi l'Ă©tude de lâaccroissement
du bois.
Avant d'aller plus loin, insistons sur ce que les valeurs
absolues des chiffres trouvés dans ces analyses ne sont pas
comparables avec ceux obtenus au moyen d'autres mé-
thodes de dosage ; on peut, par contre, avoir confiance
dans leurs valeurs relatives.
Ces dosages montrent que l'Ă©corce est d'autant plus
riche en tanin quâelle est plus jeune; et que, depuis la
naissance du chĂȘne, le pour cent de tanin va toujours en
diminuant. Câest dâabord une dĂ©croissance Ă peu prĂšs rĂ©-
guliĂšre sur la teneur de 8,5 pour mille par an depuis 1
jusquâĂ 32 ans. On passe ainsi de 8,80 Ă 6,15 pour cent.
Puis vient une chute de 25 pour mille par an entre 32 et
36 ans (de 6,15 à 5,15 °/,); puis, au delà de cet ùge, la
teneur reste constante et tend mĂȘme Ă se relever un peu ;
le nettoyage des Ă©corces leur conservant, sâil est bien fait,
Ă peu prĂšs la mĂȘme Ă©paisseur et le mĂȘme pour cent de
tanin. La diminution de la proportion de tanin semble
done provenir surtout de l'augmentation du volume du
rhytidome mort et inerte des vieilles Ă©corces. Ce rhyti-
dome commence Ă ĂȘtre dâun cube apprĂ©ciable Ă 32 ans,
166 DOSAGES DE TANIN
mais il adhĂšre alors fortement Ă lâĂ©corce active, et le
nettoyage nâarrive guĂšre Ă lâen sĂ©parer : de lĂ une forte
baisse du pour cent de tanin entre 32 et 36 ans. Depuis
cet Àge de 36 ans, le rhytidome sÚche et se sépare alors
facilement en le rĂąclant. A partir de ce moment done, le
nettoyage devient efficace, et la teneur des Ă©corces reste
longtemps constante; nous l'avons constatĂ© jusqu'Ă
91 ans.
Au moyen de ces dosages et de la détermination expé-
rimentale du volume de l'écorce porté par un hectare de
bois à ses différents ùges, nous avons pu nous rendre
compte de la production en tanin de nos bois.
Entre 1 et 60 ans, lâhectare boisĂ© porte d'autant plus
de tanin qu'il est plus dgé, la chute du pour cent est donc
compensĂ©e par lâaugmentation du volume de l'Ă©corce
avec lâĂąge.
La production annuelle en tanin (poids de tanin
portĂ© par un hectare divisĂ© par lâĂąge du massif) atteint
sou maximum Ă 26 ans avec 28 kil. 3 par hectare et
par an (dosage par le procédé de M. Jean). Si on tient
compte des produits fournis par les Ă©claircies, c'est Ă
29 ans que se produit ce maximum, avec 33 kil. 2, dont
28 kil. pour les coupes principales et 5,2 kil. pour les
Ă©claircies.
Avec les prix moyens actuels de vente des Ă©corces, c'est
lâhectare boisĂ© de 48 ans qui porte la plus grande valeur
de tanin : 845 fr. 60.
Le rendement annuel maximum du tanin en argent
se réalise, à 26 ans, avec 26 fr. 35 par hectare et par an ;
plus tard encore si on tient compte des Ă©claircies.
Il ne faudrait cependant pas conclure de lĂ qu'il est
dâune mauvaise gestion de couper ces taillis de chĂȘne au
DANS DES ĂCORCES DE CHĂNE. 167
delĂ de 26 ans : les Ă©corces ne sont quâun produit acces-
soire des forĂȘts, et la baisse de leur prix tend Ă rendre
leur rĂŽle de plus en plus secondaire. Le bois est et restera
probablement le produit principal. LâentrĂ©e en ligne de
compte de cet important produit change complĂštement
lâĂąge oĂč il convient d'exploiter la forĂȘt. Cet Ă ge de 26 ans
ne doit donc plus ĂȘtre considĂ©rĂ© que comme un minimum
pour la coupe, tous les bois quâon ne cultive pas exclusi-
vement en vue du tanin (et 1l nâen existe pas actuelle-
ment) devant ĂȘtre exploitĂ©s plus tardivement.
En entreprenant ce travail, nous avions encore un autre
objectif en vue : Ă©tudier si les Ă©claircies ont sur la pro-
duction du tanin la mĂȘme influence bienfaisante que sur
la production du bois. (On appelle Ă©claireie une culture
forestiÚre consistant à desserrer périodiquement les arbres
dâun massif, en vue d'activer la croissance de ceux quâon
dégage, et de réaliser les autres au lieu de les laisser
pourrir sur le sol, aprÚs les avoir laissé étoufïer par
leurs voisins.)
Deux moyens d'Ă©tude nous Ă©taient offerts :
1° Comparer les teneurs en tanin des bois elairs et de
ceux qui avaient crû en massifs serrés. La comparaison
n'a donné aucun résultat décisif.
2° Voir si, toutes conditions égales, les arbres qui ont
crû le plus vite ont une teneur plus élevée que ceux dont
la croissance a été ralentie par leurs voisins plus déve-
loppĂ©s. LâĂ©claircie ayant pour rĂ©sultat d'activer la crois-
sance des arbres, on pourra conclure quâelle relĂšve les
pour cent de tanin si câest l'Ă©corce des arbres qui ont eu
la croissance la plus rapide qui contient le plus de tanin.
Pour Ă©lucider ce point, nous avons suivi la marche
suivante :
168 DOSAGES DE TANIN, ETC.
Outre les échantillons prélevés sur les arbres de dia-
mĂštre moyen, nous avons pris des rondelles dâĂ©corce sur
lâun des plus gros arbres de la place d'expĂ©rience, et aussi
sur lâun des plus faibles, fĂŒt-1l dĂ©pĂ©rissant. L'Ă©galitĂ© des
Ăąges de ces deux tĂȘtes de sĂ©rie a Ă©tĂ© chaque fois constatĂ©e.
La moyenne de ces analyses donne :
Gros arbres : 6,7 pour cent. Arbres de diamĂštre moyen,
6,4 pour cent, câest-Ă -dire une diffĂ©rence qui tombe dans
les limites d'erreur du dosage.
Arbres du diamĂštre moyen : 5,5 pour cent, plus petits
arbres 5,5 pour cent; c'est la mĂȘme chose.
DĂšs lors, deux conclusions de ces recherches semblent
admissibles :
1° LâĂ©claircie ne jouerait aucun rĂŽle sur les teneurs
en tanin.
20 Les produits dâĂ©claircie donnent des Ă©corces aussi
riches que celles du massif oĂč elles sont faites; câest donc
une véritable négligence de ne pas écorcer les bois qui en
proviennent.
Il ne faudrait cependant pas conclure de lĂ que le rĂŽle
de lâĂ©claircie sur la production du tanin est nulle. Le
rendement en tanin est, en effet, le produit de deux fac-
teurs : le pour cent de tanin de lâĂ©corce, et le poids de
l'Ă©corce. Si le premier facteur nâest pas modifiĂ© par elle,
des expĂ©riences faites en Allemagne montrent qu'il nâen
est pas de mĂȘme du second. LâĂ©claircie augmente de 25
Ă 40 pour cent le poids de l'Ă©corce produite.
Eclaircissons donc rationnellement nos bois; si nous
ne relevons pas, par ce moyen-là , la qualité de nos écorces,
nous en augmentons au moins la quantité. Enfin, écor-
cons les bois abattus par lâĂ©claircie, leur Ă©corce en vaut
la peine.
SUR
LA MESURE DES TEMPĂRATURES
AU MOYEN DU
COUPLE THERMOBLECTRIQUE FER-CONSTANTAN
PAR
Edm, van AUBEL
M. le prof.-D' H. Rubens a décrit récemment dans
Zeitschrift fĂŒr Instrumentenkunde' une pile thermoĂ©lec-
trique trĂšs sensible qui peut servir avantageusement dans
les études de la chaleur rayonnante et basée sur l'emploi
du couple thermoélectrique fer-constantan.
M. le prof.-D' Paul Czermak* a rappelé dans la
mĂȘme revue les recherches qui ont Ă©tĂ© faites antĂ©rieure-
ment sur ce couple et M. Rubens * a complété cet exposé
bibliographique, en Ă©tablissant la part incontestable qui
lui revient.
Je crois utile de mentionner ici quelques travaux qui
ont été publiés sur la graduation du couple fer-cons-
tantan, câest-Ă -dire sur lâĂ©tude de la variation de la
force électromotrice thermoélectrique avec la tempé-
rature.
1 Zeitschrift fĂŒr Instrumentenkunde, tome 18, page 65; 15898.
2 Zeitschrift fĂŒr Instrumentenkunde, tome 18, pages 135 et 137;
1898
ARCHIVES, t. VI â AoĂ»t 1898. 12
170 SUR LA MESURE DES TEMPĂRATURES
M. V. Fuchs' a entrepris cette Ă©tude en maintenant
entre les températures des deux soudures les différences
suivantes :
Temp. de la chambre (15° à 20°) et 0° (glace fondante),
» dâĂ©bullition de l'alcool (77°) et tempĂ©rature de la chambre,
» ) de lâeau (98°) ) DE
» » du xylol (137°) » Re |
» » de lâaniline (180°) » EL:
à » du nitrobenzol (205°) » DR:
A la soixante-dix-septiÚme session de la Société helvé-
tique des sciences naturelles, réunie à Schaffhouse, au mois
d'août 189%, M. A. Kleiner * a rendu compte des expé-
riences qu'il avait faites dans la mĂȘme voie. La soudure
chaude Ă©tait placĂ©e dans un bain dâhuile portĂ© successi-
vement à 360°, tandis que la soudure froide était main-
tenue à la température constante de la chambre.
Les résultats des mesures ont été traduits par des
courbes dans lesquelles les abscisses représentent les
différences de température des soudures et les ordonnées
les forces Ă©lectromotrices correspondant aux courants
engendrés.
La courbe constantan-fer se confond presque avec une
droite. Malheureusement un résumé seulement des inté-
ressantes recherches du physicien suisse a été publié.
Ă lâoccasion dâune Ă©tude de la conductibilitĂ© ther-
mique des alliages, jâai repris * la graduation du couple
1 V. Fuchs, Ueber das thermoelektrische Verhalten einiger
Nickel-Kupfer Legierungen, Graz. 1893.
? Archives des sciences physiques et naturelles, GenÚve, 3e période,
tome 32, page 280 ; 1894.
3 Edm. van Aubel et R. Paillot, Archives des sciences physiques
et naturelles, GenÚve, 32 période, tome 33, page 148; 1898.
_n Rx). dise
Re. :
AVEC LE COUPLE FER-CONSTANTAN. 174
fer-constantan entre 0° et 100°, en faisant les mesures
pour un plus grand nombre de températures. Mes résul-
tats montrent que, pour ce couple, la courbe des forces
électromotrices thermoélectriques se rapproche beaucoup
dâune ligne droite et peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une
droite entre certains intervalles de température.
M. M. L. Holborn et W. Wienâ ont utilisĂ© le couple
fer-constantan pour la mesure des basses températures
et notamment des points de fusion de quelques liquides
organiques.
Enfin, tout rĂ©cemment, M. L. Troostâ sâest servi du
mĂȘme couple pour la dĂ©termination du point dâĂ©bullition
de lâozone liquide.
! WĂŒiedem. Annalen der Physik, tome 59, page 213 ; 1896.
? Comptes rendus de lâAcadĂ©mie des sciences de Paris, 20 juin
1898, page 1751.
BULLETIN SCIENTIFIQUE
CHIMIE
Revue des travaux faits en Suisse.
R. Nierzki ET R. BERNARD. SUR LE CĂDRIRĂTE
(Berichte, XXXI, p. 1334, BĂąle).
A.-W. Hofmann a montrĂ© en 1878 quâune quinone parti-
culiÚre, décrite par Liebermann sous le nom de cérulignone,
Ă©tait une tĂ©tramĂ©thoxzy-diphĂ©nylquinone et quâelle Ă©tail ca-
ractĂ©risĂ©e par les mĂȘmes propriĂ©tĂ©s et la mĂȘme origine
qu'un composé décrit quarante ans auparavant par Reichen-
bach sous le nom de cédrirÚte, dénomination qui fut dÚs lors
rĂ©lablie. En 1878 Ă©galement lâun des auteurs avait obtenu
par oxydation de lâĂ©ther dimĂ©thylique de lhydrotoluquinone,
un composĂ© de propriĂ©tĂ©s semblables et quâil supposait ĂȘtre
de constitution analogue. La formule de constitution du
cĂ©drirĂšte nâĂ©tait cependant pas encore Ă©tablie dâune maniĂšre
certaine, les auteurs ont repris l'étude du composé obtenu
en 1878; entre temps, K. Brunner a préparé récemment
par oxydation de lâhydrotoluquinone, quelques substances
qui appartiennent sans doute Ă la mĂȘme classe de combi-
naisons. Les auteurs ont d'abord cherché à transformer leur
produit dâoxydation en oxime ; ils ont obtenu une monoxime
qui pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une vĂ©ritable oxime de
la quinone ou comme un nitrosophénol de la formule :
NO OH
âCRC:
ĂCH: OCcH:
Quoique cette formule paraisse moins plausible que celle:
CHIME. 173
d'une vĂ©ritable oxime, elle explique le mieux lâaction de
l'acide nitrique sur ce composĂ©; lorsqu'on chauffe lâoxime
avec HNOÂź de D â 1.3, on obtient une substance C'#HNO5,
renfermant deux groupes méthvyles en moins et possédant
en outre un hydroxyle, car elle donne un dérivé monoacétylé
F = 143°. Cette substance correspond à la formule
Mais une Ă©tude comparative plus approfondie de leur pro-
duit dâoxydation et des composĂ©s obtenus par Brunner en
oxydant lâhydrotoluquinone conduisent les auteurs Ă suppo-
ser que la substance ci-dessus dĂ©riverait plutĂŽt dâun composĂ©
correspondant Ă la formule Pa ÂŁ
H°CO
hs os
HCO
NOH
ou à la formule tautomÚre nitrosophénolique. Le résidu qui-
none-oxime aura Ă©tĂ© oxydĂ© en nitrophĂ©nol tandis que lâautre
noyau aura éliminé ses deux groupes OCH pour se trans-
former en p-quinone. Le cédrirÚte de la diméthylhydrotolu-
quinone correspondrait dans cette hypothĂšse Ă la formule
0
H°CO ]
H°C Me
H°Cà ï
Cette maniĂšre de voir demande encore de nouvelles preuves
174 BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC.
expérimentales, mais si elle est reconnue exacte il faudra
distinguer la combinaison en question du cédrirÚte de Lieber-
mann et Hofmann dont la formation ne sâaccorderait pas
avec les considérations ci-dessus.
ST. v. KosTANECKI el D. MARON. SUR LA 2-0XYDIBENZALACĂTONE
(Berichte, XXXI, p. 726, Berne).
Haller et lâun des auteurs ont parlĂ© rĂ©cemment (Archives,
t. 5, p. 86) dâune matiĂšre colorante renfermant le chro-
mophore complexe CO.C: CC: C, la 3.4 dioxycinnamyli-
dÚne-cumaranone ; les auteurs communiquent dans le pré-
sent mĂ©moire les rĂ©sultats quâils ont obtenus avec quelques
matiĂšres colorantes renfermant le chromophore C : C.
CO.C : C, composĂ© des mĂȘmes membres rangĂ©s dans un
ordre diffĂ©rent. Ces combinaisons prennent naissance dâaprĂšs
Claisen par lâaction des aldĂ©hydes sur une cĂ©tone non satu-
rĂ©e R.CH.CH.CO.CHF prĂ©parĂ©e au moyen de lâacĂ©tone
R.CH : CH.CO : CH° + HOCR'
= R.CH : CH.CO.CH : CHRâ + H?0.
Parmi les aldéhydes on a utilisé jusqu'ici la benzaldéhyde,
le furfurol et le pipéronal. Les composés qui en dérivent
montrent des différences sensibles vis-à -vis H?S0* conc.;
tandis que la dibenzalacĂ©tone sây dissout en rouge-orange,
la dipipĂ©ronalacĂ©tone sây dissout en bleu intense, passant
peu Ă peu au violet; Ă cette observation faite par Haller, les
auteurs ajoutent que l'addition dâeau donne dans cette solu-
tion un précipité vert sale, réaction qui rappelle celle que
présente la bixine, matiÚre colorante du rocou. Les auteurs
ont préparé pour les examiner à ce point de vue la benzal-
pipéronalacétone, ainsi que la dibenzalacétone el un certain
nombre de leurs dérivés, dont on trouve la description dans
le mémoire original. F.R.
COMPTE RENDU DES SĂANCES
DE LA
SOCIĂTĂ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES
SĂ©ance du 6 avrii 1898.
F.-A. Forel. Le raz de marĂ©e de Grandson. â F. Roux. PrĂ©sentation de photo-
graphies. â P. Mercanton. Phosphorescence des neiges et des glaciers. â
Kunz-Krause. Formation de la Carbylamine dans certains alcaloĂŻdes. â
Herzen. Fonction trypsinogĂšne de la rate. â S. Bieler. Inclusions dâoranges.
M. Forez fait une communication sur le raz de marée de
Grandson. Le tremblement de terre du 22 février, à 11 h.43
du matin, a été signalé, entre autres, par une violente agita-
tion des eaux du lac de Neuchùtel. Ce phénomÚne est rare ;
câest la premiĂšre fois que nous le constatons depuis le com-
mencement des études sismiques, inaugurées en 1879 par la
Société helvétique des sciences naturelles ; il mérite donc
dâĂȘtre notĂ© avec soin.
Les mouvements du lac ont été constatés par les observa-
tions suivantes :
10 A l'instant de la grande secousse, des enfants qui jouaient
au bord du lac sâenfuirent dans les rues de Grandson en
annonçant que le lac s'Ă©tait subitement Ă©levĂ© dâun mĂštre de
hauteur.
2° En apprenant cette nouvelle, quatre témoins, MM. Des-
plands, Jaccard, Schneider et Grandjean se rendirent tout de
suite au bord de lâeau et constatĂšrent que les murs des quais
et des jardins, devant la partie occidentale de la ville, Ă©taient
te MT : *# h Lei: CPS EAN
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* 4
176 SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE,
mouillĂ©s jusquâĂ 55 et 60 centimĂštres au-dessus de la surface
du lac.
3° Un jeune homme de quinze ans, Charles Fielieli, était
prĂšs du lac dans les quartiers orientaux de la ville ; il vit le
lac se soulever de 30 Ă 40 centimĂštres en crue subite,
° Un pĂȘcheur, Devenoge, ramait sur son « noie-chrĂ©tien »
Ă mi-chemin entre Yverdon et Grandson, Ă quelque cinquante
mÚtres de la rive ; le lac était ridé par une légÚre brise du
nord-est, mais rien nâindiquait un coup de vent. Tout Ă coup,
il fut surpris par cinq ou six grosses vagues qui assaillirent
son bateau, le remplirent dâeau et faillirent le faire chavirer.
Les vagues étaient mal formées, irréguliÚres, courtes et trÚs
rapides ; elles sâentrechoquaient, elles Ă©cumaient, elles Ă©taient
« moutonneuses » ; les plus grandes pouvaient avoir un mÚtre
de hauteur. Ces vagues venaient de l'Est. Le pĂȘcheur trĂšs
étonné par ce phénomÚne incompréhensible, se hùta de
regagner le rivage. fl vit encore les vagues couvrir un
banc de sable qui dominait les eaux de 20 centimĂštres environ,
surprendre des mouettes qui y reposaient et les faire prendre
leur vol en tourbillonnant.
5° M. Fauconnet, pĂȘcheur, a constatĂ©, peu aprĂšs le trem-
blement de terre que la grĂšve, Ă Yvonand, de lâautre cĂŽtĂ© du
lac, était mouillée jusqu'à 0.5 m. au-dessus du niveau de
l'eau.
6° Une observation nĂ©gative a un grand intĂ©rĂȘt. PrĂ©venu
du phĂ©nomĂšne que dâautres personnes avaient constatĂ© au
bord du lac, M. Auguste Vautier-Dufour se rendit au port de
sa villa et reconnut que la grĂšve Ă©mergĂ©e nây Ă©tait aucune-
ment mouillée au-dessus du niveau du lac; deux ouvriers
qui, au moment de la secousse, travaillaient dans ce port sur
une plage Ă fleur dâeau, nâont pas vu la trace de l'Ă©lĂ©vation
de lâeau. Or ce port, qui nâa vu ni vagues, ni surĂ©lĂ©vation de
la nappe dâeau, est parfaitement fermĂ© par des jetĂ©es du cĂŽtĂ©
du Nord et de l'Est, et son goulet est ouvert du cÎté de
l'Ouest. Des vagues serrées, comme celles décrites par le
pĂȘcheur Devenoge, venant de l'Est, nâont pu causer aucun
trouble dans un bassin si bien protégé.
DâaprĂšs cela le raz de marĂ©e du tremblement de terre de
SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE. 177
Grandson a consisté en une série de vagues courtes, serrées,
rapides, d'environ un demi-mĂšĂȘtre de hauteur. Le point de
dĂ©part de ces vagues doit ĂȘtre cherchĂ© Ă l'Est de la ville de
Grandson.
Ces faits nous aident à écarter définitivement les rapports
que, au début des études sur les seiches, nous avions cru
pouvoir chercher entre les seiches et le tremblement de
terre. Sur le vu des trĂšs nombreuses observations connues de
mouvements des eaux des lacs pendant les secousses sismiques
(nous en possédons au moins 25 cas bien enregistrés dans les
annales de lâhistoire naturelle suisse) nous avions dâabord
pensĂ© que les mouvements du sol pourraient peut-ĂȘtre mettre
en balancement lâeau des lacs, en analogie avec les secousses
que nous imprimions Ă nos bassins dâexpĂ©rimentation dans
la production des seiches artificielles. Lâabsence absolue de
toute inscription, sur les tracés des limnograpbhes trÚs sensi-
bles que nous possédons au Léman depuis 1876, de seiche
provoquée par les divers tremblements de terre constatés
dans les vingt derniÚres années nous avait déjà mis en garde
contre ces rapprochements. La considération de la nature
mĂȘme dela secousse sismique nous avait aussi amenĂ© Ă un
rĂ©sultat nĂ©gatif; il y a une diffĂ©rence radicale entre Ăle
rythme des secousses sismiques, oscillations du sol dont ia
période est en movenne de 1/2 à une seconde de temps, et le
rythme des seiches qui, suivant la grandeur du lac, ont une
période de 5, de 10. de 20 de 50 minutes et plus.
L'étude du raz de marée de Grandson qui nous montre
des vagues solitaires dâoscillation progressive, se propageant
dans un sens déterminé sur la surface du lac, nous permet
d'Ă©liminer sans retour possible toute analogie entre les
mouvements sismiques de lâeau des lacs et les seiches, vagues
dâoscillation fixe.
M. F. Roux présente à la Société deux photographies d'ar-
gyronĂštes obtenues avec un objectif Zeiss.
M. MERcANTON résume et analyse les diverses observations
qui pourraient faire admettre l'existence dâune phosphores-
178 SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE.
cence spéciale des neiges et glaciers. De cette analyse et de
quelques expériences photographiques, M. Mercanton conclut
que jusquâĂ prĂ©sent nous ne sommes pas fondĂ©s Ă admettre
cette phosphorescence et quâil appartient Ă des recherches
ultérieures de trancher la question.
M. le D' Hermann Kuwz-KRAUSE, privat-docent Ă lâUni-
versitĂ©, communique les premiers rĂ©sultats quâil a obtenus
en appliquant la réaction dite « de Vitali » à un certain
nombre dâautres alcaloĂŻdes. Pour exĂ©cuter cette rĂ©action
on Ă©vapore une petite quantitĂ© de lâalcaloĂŻde avec l'acide
azotique fumant au bain-marie. Le rĂ©sidu de lâĂ©vaporation
â qui dans la plupart des cas est colorĂ© en jaune â est
repris par quelques gouttes de potasse caustique en disso-
lution alcoolique. La désignation de cette réaction comme
« rĂ©action de Vitali » se rapporte spĂ©cialement Ă lâAtropine,
qui donne dans ces conditions une belle coloration bleu
violette. M. Kunz-Krause a pu constater, que cette réaction
est en effet rĂ©servĂ©e Ă lâatropine. Aucun des autres alcaloĂŻdes
examinĂ©s jusquâĂ prĂ©sent ne donne une coloration semblable.
Par contre lâauteur a constatĂ© que quelques alcaloĂŻdes, par
exemple: Narcotine, Hydrastine, Morphine, Codéine, Nicotine
fournissent avec l'acide azotique fumant des rĂ©sidus dâĂ©vapo-
ration, qui dégagent de la Carbylamine aprÚs addition de
potasse caustique en dissolution alcoolique â ou seulement et
mĂ©me mieux â aqueuse. Or tous les alcaloĂŻdes suscilĂ©s, qui
donnent cette réaction, renferment dans un noyau hétérocy-
clique le groupe « alkimide » resp. « méthylimide » :
(HE). (CH)
NN LA
|
CH,
placé entre 2 atomes de carbone, dont les affinités disponibles
sont saturées par 1 resp. 2 atomes d'hydrogÚne.
M. Kunz-Krause insiste sur ce fait, que trois alcaloĂŻdes : la
Caféine, Cocaïne, Atropine paraissent faire exception à la
rÚgle, Bien que la constitution de ces trois bases fit présumer
SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE. 179
la formation de Carbylamine, lâauteur nâen Ă pas pu consta-
ter le dégagement. L'auteur fait encore ressortir, que selon
la nouvelle formule acceptée récemment par M. E. Fischer, la
caféine renferme deux noyaux condensés.
1) un noyau hexacarbo-diazoĂŻque et
2) » » pentacarbo- »
Dans le premier de ces deux noyaux les deux groupes
« Alkimides » resp. « Méthylimides » sont placés soit entre
2 groupes CO, soit entre 1 groupe CO et un atome de
carbone quaternaire' : fait qui expliquerait Ă©ventuellement
pour ceux-ci l'exception. Quantau noyau pentacarbo-diazoĂŻque
la rĂ©action nĂ©gative s'explique peut-ĂȘtre parce que le groupe
« Méthylimide » est lié à un atome de carbone quaternaire,
qui suftit probablement pour empécher la formation de carbyl-
amine. Cependant ce qui paraĂźt encore plus proable, câest
que le noyau pentacarbomonazoĂŻque, resp. diazoiĂŻque se
comporte différemment du noyau hétérocyclique renfermant
six atomes Ă©lĂ©mentaires. Ainsi sâexpliquerait Ă©galement Ăles
rĂ©sultats nĂ©gatifs obtenus avec lâatropine et avec la cocaĂŻne.
Selon les travaux récents de M. WillstÀdter ces deux bases
ne renfermeraient pas un noyau hexacarbo-monazoĂŻque, ne
seraient par conséquent pas des dérivés dela Pipéridine, mais
bien de la Pyrrolidine, câest-Ă -dire dâun noyau pentacarbo-
monÀzoïque. Par contre la Mcotine formerait alors une
exception.
Parmiles autres alcaloïdes qui ne donnent pas cette réaction,
la Vératrine est particuliÚrement intéressante. Cet alcaloïde,
tout en étant décomposé, fournit comme produit de la réaction
1 Lâatome de Carbone distinguĂ© ici comme quaternaire, est
fixé par une double liaison à un autre atome de C et en outre
C
Ă deux atomes dâAzote : I , ou Ă un tr oisiĂšme atome de C
NâCâN
C
et Ă un atome dâAzote :
180 SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE.
une base huileuse, qui est caractérisée par son odeur péné-
trante, semblable à s'y méprendre à celle de la Coniine.
Parmi les dérivés azotés qui sont obtenus par voie synthé-
tique, lâacĂ©tanilide prĂ©sente un phĂ©nomĂšne qui mĂ©rite une
mention spĂ©ciale. Le produit obtenu par lâaction de l'acide
azOtique fumant sur lâantifĂ©brine laisse aprĂšs lâĂ©vaporation sur
le bain-marie un rĂ©sidu, qui Ă un moment donnĂ©, sâenflamme
spontanément.
M. H. Kunz-Krause se réserve la continuation de ces
recherches, ainsi que les conclusions à tirer de cette réaction
pour son application Ă la recherche de la constitution dâun
alcaloïde donné.
M. HerzEN entretient la Société de la fonction trypsinogÚne
de la rate. Il rappelle briĂšvement les recherches de Schiff,
ainsi que ses propres recherches, qui les ont conduits lâun
et lâautre Ă conclure que la rate fournit une sĂ©crĂ©tion interne
jouissant de la propriété de transformer rapidement le
zvmogÚne pancréatique en trypsine. Schiff et Herzen ont,
pendant de longues années, été à peu prÚs les seuls à soutenir
leur conclusion : la trÚs grande majorité des physiologistes se
refusaient Ă lâadmettre, sans avoir aucun argument sĂ©rieux
Ă lui opposer et sans sâapercevoir que les objections soule-
vées contre les expériences de Schiff tombaient vis-à -vis de
celles de Herzen, de mĂȘme que les critiques adressĂ©es Ă ces
derniĂšres n'avaient aucune prise sur les premiĂšres. Il sâest
enfin trouvé un jeune physiologiste de talent, M. Pachon (de
Bordeaux), qui a voulu en avoir le cĆur net ; il a entrepris
une série d'expériences fort ingénieuses el totalement diffé-
rentes de celles de Schiff et de celles de Herzen : il sâest
attaché à obtenir Ún vivo la preuve directe de l'existence et
de l'efficacité trypsinogÚne de la sécrétion interne de la rate,
preuve que Herzen avait donnée in vitro. Voici comment il
procĂšde :
Il fait une macération de courte durée, en solution boriquée
saturĂ©e de la portion verticale du pancrĂ©as dâun chien en
pleine digestion, auquel on à depuis quelque temps extirpé la
rate ; lâinfusion pancrĂ©atique ainsi obtenue manifeste un
SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE. 181
pouvoir digérant lent, indice de la présence de zymogÚne.
La portion horizontale du pancrĂ©as du mĂȘme chien est
infusĂ©e exactement de la mĂȘme maniĂšre, mais aprĂšs avoir
fait au chien une injection intraveineuse d'extrait aqueux de
rate congestionnée ; cette deuxiÚme macération de pancréas
manifeste un pouvoir digérant rapide, indice de la présence
de trypsine.
Les expériences de M. Pachon constituent, on le voit, une
brillante confirmation des résultats de Schiff et de Herzen, et
sa mĂ©thode est exempte des objections que lâon a formulĂ©es
contre leurs méthodes. La fonction trypsinogÚne de la rate
doit actuellement ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme dĂ©finitivement
Ă©tablie.
M. S. BiELER, directeur, fait circuler deux oranges qui
prĂ©sentent le curieux phĂ©nomĂšne d'une inclusion, câest-Ă -dire
qu'une orange est contenue dans lâautre sous une seule
enveloppe.
ExtĂ©rieurement l'enveloppe ne se distingue que par un Ćil
ouvert, tandis que dans les oranges ordinaires il est fermé.
Quand on enlĂšve la peau on trouve une petite orange de 3
centimÚtres de diamÚtre bien délimitée dans une excavation
formĂ©e entre les carpelles de lâorange extĂ©rieure et Ă la
partie supĂ©rieure de celle-ci, Câest quelque chose dâanalogue
aux roses prolifĂšres,
Ce phĂ©nomĂšne nâest pas nouveau, mais il est peu connu.
Les oranges apportées par M. Bieler provenaient du jardin
d'un de nos compatriotes Ă Nice, M. Delajoux horticulteur, oĂč
il y a toute une rangĂ©e dâarbres dont les oranges prĂ©sentent
cette particularité.
SĂ©ance du 20 avril.
P. Jaccard. Analyse de travaux rĂ©cents sur la palĂ©ontologie vĂ©gĂ©tale. â
H. Blanc. Les migrations du Plankton du LĂ©man. â H. Dufour. Obser-
vations dâhĂ©liotropisme.
M. Paul Jaccarp expose un résumé des travaux récents
concernant la Paléontologie végétale en insistant surtout sur
182 SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE.
les recherches de bactĂ©riologie et dâalgologie fossile de
M. Renault et de M. Bertrand.
M. le prof. Henri Banc désirant faire connaissance avec
le Plankton nocturne du lac LĂ©man a fait devant Ouchy, le
26 juillet et dans la nuit du 27 juillet 1896 seize pĂȘches, Ă
4 heures de l'aprĂšs-midi, Ă 9, 11 heures du soir et Ă 4 heu-
res du matin par 0, 20, 40 et 60 mĂštres de profondeur. Il
sâest servi pour cette nouvelle sĂ©rie de la mĂ©thode quâil
avait déjà employée pour étudier les allures du Plankton
pendant toute lâannĂ©e 1894 et pendant lâĂ©tĂ© 1895. Les rĂ©sul-
tats obtenus peuvent ĂȘtre briĂšvement rĂ©sumĂ©s comme suil :
1° A la surface le Plankton est plus abondant la nuit que
le jour.
2° Il y en a beaucoup plus à la surface, la nuit, que le
jour entre 20 et 40 mĂštres de profondeur oĂč il est ordinai-
rement le plus abondant.
3° Câest entre 11 heures du soir et 4 heures du matin que
le Plankton est surtout en grande quantité à 0 et 20 mÚtres
de profondeur. Son fonds est alors fait de Copépodes, de
CladocÚres, qui ont émigré, tous dans la nuit, des profon-
deurs vers la surface, et de Dinoflagellés.
4° L'examen microscopique des volumes recueillis dé-
montrent que cette augmentation du Plankton nocturne ré-
sulte : a) des migrations actives et verticales des CladocĂšres:
b) de la croissance rapide de Nauphées en jeunes Copépodes;
âŹ) Ă la multiplication exagĂ©rĂ©e, par voie de division, de
certains organismes, en particulier du ceratum hirundinella.
M. Henri Durour présente les résultats de quelques expé-
riences et observations faites, au cours dâautres recherches
sur lâhĂ©liotropisme.
On Ă fait germer dans trois vases identiques du ray-gras,
ces vases ont élé placés, avant que le gazon fut levé, dans
trois doubles bocaux contenant le 1° A une couche d'eau
entre les parois des deux bocaux; le second B une couche de
sulfate de cuivre; le troisiĂšme C une couche de bichromate
de potassium.
Les ouvertures de ces bocaux ont Ă©tĂ© couvertes dâĂ©toffe
ni bite sb
â L v.
Ă ft LA
SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE. 183
noire de sorte que la lumiÚre ne pénétrait à la surface du
sol que tamisĂ©e par lâeau et par les milieux colorants de 3 Ă
4 centimétres d'épaisseur.
L'expérience a commencé le 1° avril, le 4 les graines
avaient levé dans les trois vases, le 5 les brins d'herbe ac-
cusent un héliotropisme prononcé dans le vase A à la lumiÚre
blanche et dans le vase B Ă la lumiĂšre bleue; pas trace dâo-
rientation sous l'influence de la lumiĂšre jaune.
La lumiÚre arrivait dans tous les bocaux latéralement et
obliquement sous un angle de 45° environ, la température
était de 12°,5 dans tous les vases. L'expérience a été pour-
suivie jusqu'au 16 avril; on arrosait de quantitĂ©s dâeaux Ă©ga-
les tous les vases les mĂȘmes jours aux mĂȘmes heures. Le
résultat de l'expérience a été photographié et montre la
croissance parfaitement verticale des brins d'herbe placés en
lumiĂšre jaune tandis que lâhĂ©liotropisme est prononcĂ© pour
les brins placés en lumiÚre bleue et en lumiÚre blanche. Le
développement de la chlorophylle est comme on pouvait le
prévoir maximum en lumiÚre blanche, un peu moindre en
lumiĂšre bleue et beaucoup plus faible en lumiĂšre jaune, les
brins d'herbe dans cette derniÚre couleur sont étiolés et plus
longs que dans les autres couleurs.
LâĂ©tendue spectrale des teintes employĂ©es Ă©tait pour le
bleu de Ă = Om 00055 Ă Ă â 0.00044 pour le jaune de
Ă â 0.00065 Ă Ă = 0.00056.
Quelques essais faits pour produire un effet dâhĂ©liotro-
pisme sur des plantes étiolées (cultivées dans l'obscurité) en
les soumettant pendant quatre heures Ă lâaction de rayons
de RĂŒntgen nâont donnĂ© aucun rĂ©sultat.
SĂ©ance du 4 mai.
Renevier. MusĂ©e palĂ©ontologique. â Renevier. Nouvelles acquisitions du
MusĂ©e. â Renevier. Excursions gĂ©ologiques en Russie. â M. Lugeon.
Relief gĂ©ologigue des Beauges. â F.-A. Forel. Origine des sources du
Brassus. â Forel. Les fendues de la glace du lac de Joux. â Forel.
Les flaques dâeau libre dans la glace des lacs gĂ©lĂ©s. â Pelet. La combus-
tion dans les fourneaux Ă pĂ©trole et la viciation de l'air. â Morton. PrĂ©-
sentation de tortues.
M. le prof. RENEVIER a invitĂ© les membres de la SociĂ©tĂ© Ă
184 SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE.
venir de 3 à 4 h. visiter le Musée paléontologique pour cons-
tater les progrĂšs accomplis par l'installation dâune nouvelle
salle entourée de vitrines, consacrées exclusivement aux
Mollusques fossiles, en bonne partie déjà classés; et par le
placement dans le centre de la salle de minéralogie de deux
nouvelles vitrines en lutrin destinées à recevoir les inverté-
brés inférieurs. Il s'ensuit que la salle centrale, précédem-
ment la seule attribuée aux collections paléontologiques,
pourra ĂȘtre rĂ©servĂ©e exclusivement aux vertĂ©brĂ©s et aux vĂ©-
gétaux fossiles. Il en résulte une installation plus spacieuse
et plus systématique de nos collections paléontologiques, qui
sont considérablement enrichies ces derniÚres années.
Dans la séance subséquente M. RENEvIER présente quel-
ques-unes des acquisitions les plus récentes du Musée géolo-
gique en fait de moulages; entre autres une tĂȘte gigantes-
que dâoiseau tertiaire de Patagonie (Phororhacos), une belle
tĂȘte de Halitherium Schinzi, un crĂąne et une mandibule in-
férieure de Aceratherium, celle-ci offerte au Musée par M, Elie
Mermier, ancien Ă©lĂšve de lâĂcole d'ingĂ©nieurs. Il montre en
outre quelques-uns des beaux fossiles quâil a pu rĂ©colter en
Russie avec le concours de M. le Dr M. Lugeon, spécialement
les belles Ammonites et Belemnites du terrain Volgien des fa-
laises du Volga.
M. le prof. RENEVIER montre sur la carte géologique de la
Russie d'Europe le voyage effectué à la suite du CongrÚs
géologique de 1897 de St-Petersbourg et Moscou sur le
fleuve Volga, au travers de la Russie centrale, du Caucase
de la Transcaucasie, par la Mer noire, en Crimée et à Odessa.
Puis il résume les traits généraux de la géologie russe, en
particulier les deux grands bassins gĂ©ologiques quâon peut y
reconnaitre à des époques différentes :
1° Le grand bassin primaire, comprenant le nord et le
centre de la Russie, fermé au S. et ouvert au N.; lequel pré-
sente la série complÚte des terrains paléozoïques, et se ter-
mine par des dépÎts saumùtres, et une émersion complÚte
aprĂšs le Permien.
2° Le grand bassin des temps plus récents, qui commence
SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE. 185
avec le Collovien et dure au travers du Jurassique supérieur
du Crétacique et du Tertiaire. Celui-ci occupe le centre et le
sud de la Russie d'Europe, en transgression absolue sur le
bassin primaire, dont il recouvre la partie méridionale. Les
couches sâinclinent lĂ©gĂšrement vers le sud, oĂč se dĂ©velop-
pent de plus en plus les terrains les plus supérieurs.
Entre ces deux séries de dépÎts, lacune à peu prÚs com-
plĂšte, pendant les temps du Trias, Lias et Dogger,
Ensuite M. Renevier fait ressortir le contraste que présen-
tent les facies russes avec ceux de lâEurope occidentale, pen-
dant les temps Carbonique et Permien, ainsi qu'Ă lâĂ©poque
du Jurassique supérieure et du Néocomien.
A l'inverse de ce que lâon voit en France, Belgique, An-
gleterre, elc., le Carbonique inférieur (Bernicien) est habi-
tuellement représenté dans le centre de la Russie par des
formations houillĂšres terrestres ou saumĂątres dâĂąge Berni-
cien, auxquelles se superpose un calcaire marin, d'Ăąge Mos-
covien et StĂ©phanien, qui nâest done plus le vrai calcaire
carbonifĂšre. Il y a ainsi interversion des facies.
De mĂȘme pour le Permien, qui se termine en haut par
une formation marno-arénacée rouge, saumùtre, analogue
au Rothliegende, mais dâĂąge probablement Thuringien, sous
laquelle on voit apparaĂźtre dans les falaises du Volga un cal-
caire marin analogue au Zechstein, mais qui doit ĂȘtre dâĂąge
Lodévien.
Enfin les formations dites Volgiennes par M. Nikitin, présen-
tent un ensemble de dépÎts marno-arénacés, trÚs analogues
auSpeelon-clay du Yorkshire, qui paraissent représenter à la
fois le Jurassique supérieur et la base du Néocomien, mais
avec des faunes assez spĂ©ciales dâun caractĂšre borĂ©al. M. Pav-
low y a distingué, au-dessus du Kimeridgien, un Portlan-
dien borĂ©al quâil nomme Aquilonien et un NĂ©ocomien bo-
rĂ©al quâil nomme Petchorien. Ces formations parfois fossili-
fĂšres, paraissent assez semblables Ă celles du Yorkshire, mais
sont trĂšs diffĂ©rentes de nos dĂ©pĂŽts de mĂȘme Ă ge du sud-
ouest de lâEurope.
Dr M. Luceow. Strato-relief des Bauges. â En recherchant
ARCHIVES, t. VI. â AoĂ»t 1898. 15
186 SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE.
quelle pouvait ĂȘtre la raison de l'emplacement des vallĂ©es
alpines, M, Maurice Lugeon Ă eu lâidĂ©e de construire un re-
lief idéal représentant la surface structurale d'un terrain
quelconque. La région choisie à été prise dans les Alpes
françaises : les Bauges, dont la structure simple se prétait
facilement à cet essai. La surface choisie pour l'exécution a
Ă©tĂ© celle dâun des terrains jouant le plus grand rĂŽle dans la
charpente des montagnes : lâ'Urgonien, qui avec ses grandes
masses calcaires, se présentait naturellement parce qu'il est
un des terrains les plus importants de la région considérée.
Ce stralo-relief à été exécuté au 1 : 50000. Il est évident
qu'il sâagit ici dâun relief idĂ©al; tout ce qui est supĂ©rieur Ă
la limite inférieure de l'Urgonien a été enlevé, et tout ce
qui manque au-dessous de cette limite a été ajouté, en suivant
partout le mĂȘme principe, câest-Ă -dire en ajoutant toujours
la mĂȘme Ă©paisseur de terrain. De cette façon si des erreurs
se produisent, elles nâentrent plus en ligne de compte dans
les résultats indiqués par le relief, car elles sont partout les
mĂȘmes.
Un examen rapide du relief montre une concordance ma-
nifeste entre les variations dâaxes des plis et l'emplacement
des vallées. Celles-ci, lorsqu'elles sont transversales, occu-
pent presque sans exception les points les plus bas des syn-
clinaux transversaux, suivant la loi Ă©noncĂ©e par lâauteur et
M. E. Ritter.
En outre, comme matériel d'enseignement, le relief est
précieux à plusieurs points de vue. Un exemplaire est dé-
posĂ© dans les salles du MusĂ©e gĂ©ologique de Lausanne, oĂč
on peut le consulter.
M. F.-A. Forez a assisté à l'expérience pour la recherche
de lâorigine des eaux du Brassus, vallĂ©e de Joux, faite par
M. S. Aubert, professeur au collĂšge du Sentier. Le 5 no-
vembre 1897 il a Ă©tĂ© versĂ© dans lâentonnoir du PrĂ©-de-BiĂšre
une quantité de 8 litres de solution de fluorescéine au 0.25,
de MM. J.-R. Geigy Ă BĂąle ; cette matiĂšre a un pouvoir de co-
loration assez fort pour que la fluorescence soit encore par-
faitement reconnaissable Ă la dilution de 4 : 10 000 000. Une
surveillance attentive instituée sur le ruisseau du Brassus
SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE. 187
nâa pas surpris trace de fluorescence ; en revanche un rap-
port de quelques personnes de confiance fait admettre que
le 21 novembre, soit 16 jours aprÚs le début de l'expérience,
les eaux dâune fontaine Ă l'Orient de l'Orbe ont pendant
quelques heures été colorées en vert. Mais aucun échantillon
de cette eau verte nâayant Ă©tĂ© conservĂ©, le rĂ©sultat de Pex-
périence reste douteux; l'expérience sera faite à nouveau
prochainement.
Lâaltitude de lâentonnoir de PrĂ©-de-BiĂšre est 1324 m.,
celle de la source du ruisseau de Brassus 1060 m., la fon-
taine Ă l'Orient de lâOrbe 1025 m. La distance horizontale de
PrĂ©-de-BiĂšre au Brassus est 3400 m.; de PrĂ©-de-BiĂšre Ă
l'Orient de lâOrbe 4400 m. Le PrĂ©-de-BiĂšre est dans un syn-
clinal néocomien, séparé de la vallée de Joux par un anticli-
nal jurassique.
Le dĂ©bit de lâentonnoir de PrĂ©-de-BiĂšre Ă©tait le 5 novem-
bre de 2 litres Ă la seconde; celui du ruisseau du Brassus de
50 litres à la seconde. Le débit de la fontaine Capt à l'Orient
de lâOrbe est presque invariable.
M. F.-A. Forez a, dans la séance du 17 juin 1897, décrit
les fentes ou fendues de la glace du lac de Joux et en a donné
la théorie. En comparant la situation des fendues en 1854
dâaprĂšs le D' Lecoultre et en 1897 dâaprĂšs M. le syndic Er-
nest Rochat, il avait conclu que le nombre et la position de
ces fendues Ă©tait analogue, mais non identique dâune annĂ©e
Ă lâautre. Cette conclusion est confirmĂ©e par les faits de 1898
notés par M.S. Aubert. Trois fendues ont été constatées,
dont une seule identique Ă celle de 1897; les deux autres
fort différentes. En 1854 et en 1898, il y avait trois fendues
principales, en 1897, quatre. Les fendues de 1898 ont été
mal marquées, et le refoulement de la glace peu considé-
rable, ce que M. B. Lecoultre attribue avec raison Ă la dou-
ceur relative de l'hiver.
M. F.-A. Forez Ă©tudie encore la question suivante : Pour-
quoi quand un lac se gĂšle, certaines places restent-elles libres
de glace, oĂč se congĂšlent-elles les derniĂšres? Pourquoi en
certaines parties la glace est-elle plus mince et partant plus
188 SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE.
dangereuse pour les patineurs? Le souvenir des nom-
breuses victimes que les lacs de Joux et de Bret ont faites
presque chaque annĂ©e, nous impose le devoir dâĂ©lucider ce
problĂšme.
Prenons nos exemples dans le lac de Joux; des faits simi-
laires seraient observés dans chaque lac de congélation facile.
Quand le froid est vif, par une nuit sereine Ă puissante
radiation, le lac se prend rapidement, presque dâun seul
coup ; câest ordinairement, surtout aprĂšs un temps de bise,
par la partie sud-occidentale, du cÎté du Sentier que la con-
gĂ©lation commence; elle s'Ă©tend bientĂŽt jusquâĂ la rĂ©gion de
l'Abbaye et du Pont, mieux abritée, et il reste peu ou pas de
flaques dâeau libre.
Dans les hivers doux, au contraire, comme l'hiver de
1897-1898, la congélation est plus lente, plus irréguliÚre, et
lâon peut voir, pendant des jours ou des semaines, des espa-
ces peu Ă©tendus, de cinquante et cent mĂštres de diamĂštre,
oĂč la glace ne se forme pas, ou tarde Ă se produire. Quand
ces places ont été tardivement prises par la glace, l'épaisseur
de la nappe cristalline y est plus faible que sur le reste de
l'Ă©tendue du lac; elles sont dangereuses ou fatales pour le
patineur qui nâest prĂ©venu par aucun signe extĂ©rieur du
péril qui le menace. De là le nom de « mauvaises places »
par lequel on les désigne souvent. Le 26 décembre 1897,
pendant que le lac Brenet avait déjà une glace épaisse de
18 centimÚtres, il y avait encore sur le lac de Joux, congelé
sur les neuf dixiĂšmes de son Ă©tendue, deux ou trois flaques
dâeau libre, devant la Roche-Fendue, devant l'Abbaye, de-
vant le Pont; ces places Ă©taient rendues visibles de loin par
les bandes noires de canards sauvages qui, dans le mirage,
y prenaient des apparences fantastiques. Plusieurs rapports
mâapprennent que ces flaques d'eau vive sont restĂ©es libres
pendant tout le mois de janvier ; le 30 janvier, M.S. Aubert
en voyait encore deux, marquées par la présence des ca-
nards. Une de ces places avait été prise récemment par la
glace quand le 23 janvier le professeur Jacques Berney et
ses compagnes la traversĂšrent en patinant et rompirent la
glace qui n'avait pas trois centimĂštres d'Ă©paisseur. Et pour-
tant pendant tout le mois de janvier la glace sâĂ©lait accrue
SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE. 189
sur le reste du lac. gelé depuis la fin de décembre; le 29 jan-
vier, M. S. Aubert y a mesuré des épaisseurs de 15, de 25,
de 30 centimĂštres.
Des faits analogues se voient sur tous les lacs et v causent
les mĂȘmes accidents. Quelle en est la cause ? Plusieurs expli-
cations ont été proposées :
L'existence de sources surgissant au fond du lac et ame-
nant Ă la surface des eaux relativement chaudes. Ces sour-
ces devraient ĂȘtre trĂšs chaudes pour ĂȘtre plus lĂ©gĂšres que
l'eau Ă (° et pour venir sâĂ©taler Ă la surface ; elles devraient
avoir plus de 8°, ce qui nâest pas le cas pour les sources de
la Vallée de Joux dont la température, constante, esl entre
6 et 7°. Puis, le lieu dâĂ©mergence de telles sources serait
toujours le mĂȘme ; il serait dĂ©signĂ© par la prĂ©sence de brouil-
lards pendant la saison froide : enfin ces sources seraient
connues des pĂȘcheurs qui verraient les poissons sây rassem-
bler, en certaines saisons. Ces caractĂšres manquent aux mau -
vaises places du lac de Joux.
On peut expliquer l'absence de glace devant les embou-
chures des riviĂšres et ruisseaux, par lâagitation de lâeau en-
traĂźnĂ©e dans le courant de lâaffluent; mais cette action ne
s'Ă©tend qu'a quelques mĂštres ou Ă quelques dizaines de mĂš-
tres de lâentrĂ©e Ă€u ruisseau ; elle ne se prolonge pas au
large.
Les eaux relativement chaudes apportées par les affluents
ne peuvent causer les mauvaises places du lac de Joux. PrĂšs
du point de congélation, entre 4° et0°, les eaux plus chau-
des sont plus lourdes que les eaux plus froides ; elles descen-
dent donc au fond du lac et ne sâĂ©talent pas Ă la surface.
Les matiÚres grasses, apportées par les affluents, qui for-
ment à la surface du lac les places non ridées connues sous
le nom de taches d'huile, seraient-elles un obstacle Ă la con-
gélation ? Quelques expériences faites à ce sujet nous mon-
trent que cette action est dâeffet minime et ne saurait expli-
quer les faits observés.
On a invoquĂ© lâaction de courants d'air descendant sur le
lac par certaines gorges ou ravins des montagnés environ-
nantes. L'inconstance des courants dâair pendant la longue
durĂ©e de la congĂ©lation dâun lac, la localisation des mauvai-
13*
190 SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE.
ses places, diffĂ©rente dâune annĂ©e Ă lâautre, nous dĂ©fendent
de chercher une explication dans cette direction.
L'hypothĂšse Ă laquelle nous arrivons, par exclusion des
autres interprĂ©tations proposĂ©es, est que les flaques dâeau li-
bre seraient dues à la présence des bandes de canards sau-
vages ; ces volatiles, par les mouvements continuels de leurs
paltes nageoires, maintiendraient lâeau en Ă©tat dâagitation,
mélangeraient les eaux de surface avec les couches sous-ja-
centes plus chaudes, empĂȘcheraient, lorsque la gelĂ©e n'est
pas trop intense, ia formation de la nappe glacée. Dans un
Ă©tang, les cvgnes et canards savent garder, souvent pendant
des jours et des semaines, une place dâeau libre au milieu
de la glace qui envahit le reste du bassin. Pourquoi nâen se-
rait-il pas de mĂȘme dans les lacs ?
Des observations ultérieures et la communication des ob-
servations passées que je réclame des riverains des lacs ge-
lés, nous diront si cette supposition est plausible et légitime,
et si elle suffit Ă expliquer les faits que nous voudrions com-
prendre.
M. le D' Pecer expose les résultats de son étude de la
combustion dans les fourneaux à pétrole. En faisant brûler un
fourneau à pétrole pendant plusieurs heures consécutives
dans une chambre close et en dosant la quantitĂ© dâanydride
carbonique formĂ© il a constatĂ© quâau bout de 5 heures la
quantité de CO? ne s'élevait pas à plus de 7.4 milliÚmes. Pen-
dant les premiĂšres heures le fourneau Ă pĂ©trole brĂŒlait nor-
malement, mais les heures suivantes la quantité de pétrole
brûlé diminuait graduellement au fur et à mesure que la
quantitĂ© dâanhvydride carbonique augmente dans lâair de la
chambre. Lorsque lâanhydride carbonique atteint 3.5 Ă 3.7
milliĂšmes la flamme de la lampe vacille et baisse et lorsque
la quantitĂ© dâanhydride carbonique atteignait 8.8°/,, il nâaug-
mentait plus; ce qui revient Ă dire que la flamme ne con-
sume plus que la quantité d'air amené par la ventilation
naturelle.
M. W. Morton exhibe plusieurs exemplaires de tortues
d'Algérie et de Madagascar.
COMPTE RENDU DES SĂANCES
DE LA
SOCIĂTĂ DE CHIMIE DE GENĂVE
SĂ©ance du 9 juin 1898.
C. GrĂŠbe. Jaune de benzoĂŻne. â F. Ullmann et M. Waitz. DimĂ©thylacri-
dine. â F. Ullmann. Points de fusion et dâĂ©bullition des chlorhydrates des
amines aromatiques primaires. â W. Habel et P. Dutoit. Dosage de
l'acide nitrique dans les nitrates.
M. le prof. GrĂŠBE rend compte de l'Ă©tude qu'il a faite
du jaune de benzoïne, découvert par M. R. Bohn et bréveté
par la Badische Anilin- und Sodafabrik. Ce colorant s'obtient
par condensation de la benzoĂŻne avec l'acide gallique. M.
GrÊbe a trouvé que sa composition répond à l'expression
C,,H,,0,, qu'il renferme 2 hydroxyles et quâil fournit de lâan-
thracĂšne par distillation sur la poudre de zinc. Sa formule
constitutionnelle la plus probable serait donc :
CH;
M. F. UzLuann, dans un travail fait en collaboration avec
M.M. Warrz, a obtenu un mélange de diméthylhydroacridine
2.7 (point de fusion 204°) et de diméthylacridine 2.7 (point
de fusion 170°) en chauffant Ă lâĂ©bullition la mĂ©thvlĂšne-para-
toluidine avec du chlorhydrate de paratoluidine. Il faut ad-
ƞ OH, 7 LS PS 2 . err LE] de © ot TN hé: na L 7 + r LA LAN sf of *
+2 ce Ph Ă Re
192 SOCIĂTĂ DE CHIMIE DE GENĂVE.
mettre dans cette réaction la formation intermédiaire de dia-
minoditolvIméthane :
FPS CH, CH," \â CH, CH,
our Ă vi NH,
H,
C ea
CHAN: NN, SN CRT ADRESSES
ere | Ă
DT NNâ
On peut aussi obtenir cette mĂȘme dimĂ©thylacridine Ă
partir du jaune dâacridine en Ă©liminant les groupes NH...
L
sit té. dé: dde... ss nés
M. ULLMANN parle ensuite des points de fusion et dâĂ©bulli-
tion des chlorhydrates des amines aromatiques primaires. 1
fait remarquer les relations qui existent entre les points
dâĂ©bullition de ces sels et ceux des bases libres. Il a dĂ©ter-
miné les constantes suivantes :
BASE LIBRE CHLORHYDRATES
Point dâĂ©bullition Point de Point dâĂ©bullition sous une
sous 728 mm. fusion pression de
de pression 728 mm. 760 mm
CH,âNH, 182° 198° 243° 945 °
704 (D eue
si 199,%° 214,5-215 240,2 242,2
7 08 (D
HA 203° 298 ° 2478° 949,8°
NH, (3)
CH, (1)
Hi 200° 243° 255,5 ° 257,5"
NH, (4)
CH, (1)
C,H,Z-CH, (2) 223,5° 9254° 956° 258°
NNE, (3)
7 C3 (1)
C,H,âC4, (2) 215,8-216° 235° 253,1 ° 255,1°
"NH (4)
68, "
CH, CH, (4) 2A7,1° 998° 2u5,L° 247,47
"NN ds Ă
0h,
C, H, CE, (9) 99° 256 ° 964° 266 °
NNH, (4)
SOCIĂTĂ DE CHIMIE DE GENĂVE. 193
M. W. HaBez fait, au nom de M. P. Durorr et au sien
propre, une communication sur le dosage de l'acide nitrique
dans les nitrates. Au cours de recherches sur la dissociation
des Ă©lectrolytes dans lâacĂ©tone, les auteurs ont eu Ă dĂ©termi-
ner la solubilitĂ© dâun grand nombre de sels minĂ©raux dans
ce dissolvant, ce qui les a conduits à établir diverses mé-
thodes de dosage et de séparation, ainsi que cerlains procé-
dés de préparation de composés difficiles à obtenir par voie
aqueuse. En ce qui concerne plus particuliĂšrement le dosage
de lâacide nitrique, ils ont observĂ© que tous les sulfocyanures
sont solubles dans lâacĂ©tone et qu'il en est de mĂȘme des
nitrates, Ă lâexceplion de ceux de potassium, de sodium et
dâammonium, qui sont trĂšs peu solubles, et de ceux de
strontium et de baryum, qui sont insolubles. Si donc on
mĂ©lange les solutions acĂ©toniques dâun nitrate quelconque et
de sulfocyanure de potassium ou de barvum, il se formera
un prĂ©cipitĂ© du nitrate de lâun de ces deux derniers mĂ©laux;
que lâon pourra peser aprĂšs l'avoir lavĂ© Ă lâacĂ©tone et sĂ©chĂ©
à 60°.
Voici quelques résultats obtenus par cette méthode :
NO; trouvé NO, calculé
Zn(NO.), + 6aq. 41,67 4136°/, M,73°/,
Mn(NO.), L6aq. 42,84 42,87 43,20
Cd(NO,), L4aqg. 40,07 40,03 40,26
Cette mĂ©thode peut ĂȘtre Ă©tendue Ă dâautres cas, en parti-
culier au dosage du potassium et du sodium.
SĂ©ance du 14 juillet.
C. GrĂŠbe et F. HĂŽnigsberger. Oxydation de la chrysoquinone. â F. Kehr-
mann. Relations entre la couleur et la constitution des composĂ©s de lâazo-
nium.
M. le prof. GRĂBE revient sur le travail de M. F. HĂŽnics-
BERGER dont il avait parlĂ© dans une prĂ©cĂ©dente sĂ©ance â et
1 Archives (4) 5, 581.
RS.
+
1
194 SOCIĂTĂ DE CHIMIE DE GENĂVE.
qui avait pour objet l'oxydation de la chrysoquinone. L'Ă©tude
de lâacide qui prend naissance dans cette opĂ©ration a montrĂ©
son identitĂ© avec lâacide biphtalique. Comme celui-ci se
forme aussi, et avec plus de facilitĂ© encore, par lâaction du
permanganate sur la chrysocĂ©tone, il est fort probable quâil
faille admettre la formation intermédiaire de cette derniÚre
substance. Lâoxydation se porterait alors uniquement sur
lâun des noyaux du groupement naphtalinique, en Ă©liminant
un atome de carbone et en transformant deux autres en
carboxyles et un en carbonyle :
AC Reâ Ăż NCo=-c0â
Fee COOH HO0Câ
Chrysocétone Acide biphtalique
M. F. Kearmanx parle de lâinfluence quâexerce la constitu-
tion sur la couleur des composés du type de l'azonium. En
comparant les spectres d'absorption des 6 indulines isomé-
riques dont les formules suivent :
:N !
re D d) y be.
Ne LA NAN
of VE, LA
I Te
MAI CE, Cl CH CCE,
Res SA NH, D
N. N. N
COROOOMACS
NH, |
NA NL? NE
IV V. VI
{45 6 SĂMEERSES
2 pit LE A
< 3
SOCIĂTĂ DE CHIMIE DE GENĂVE. 195
il a remarqué que l'introduction du groupe NH, augmente
dans tous les cas lâabsorption en la dĂ©plaçant du cĂŽtĂ© du
rouge, et que la valeur de ce déplacement dépend de la
position occupée par le substituant. Si celui-ci se trouve en
para par rapport Ă l'azote tertiaire, comme câest le cas dans
les formules E, Il et V, il en résulte une rosinduline rouge ;
si au contraire il est situé en para par rapport à l'azote
quaternaire (formules HE et IV) on aura une rosinduline
bleue ; enfin le composé VI est coloré en violet. La posi-
tion para par rapport Ă l'azote quaternaire parait donc
avoir l'influence la plus considérable sur l'absorption.
Ayant ensuite comparé les spectres des trois rosindulines
suivantes :
2 Oy' e: © :
\n/ Nn7 4
EN :
A
N NK N
AN
PAC CHRUCIR R
VIT VIT. IX.
et ceux de leurs dérivés aminés et acétaminés :
N ĆžNâ NN
AD LAN
FR CH CC CI CG
X XII XII
lâauteur Ă trouvĂ© que, dans les trois sĂ©ries, la valeur de lâab-
sorption et son déplacement vers le rouge croissent régu-
liĂšrement avec le poids molĂ©culaire de la substance. Ăl y Ă
cependant une exception remarquable en ce qui concerne le
composĂ© IX. Non seulement son pouvoir d'absorption nâest
pas sensiblement différent de celui du composé VII, mais,
196 SOCIĂTĂ DE CHIMIE DE GENĂVE.
en outre, il est le seul des neuf corps considérés dont la solu-
tion alcoolique ne présente pas de fluorescence. Cette excep-
tion vient confirmer ce qui a Ă©tĂ© dit dans la derniĂšre sĂ©anceâ
sur la position des doubles liaisons quinoniques dans les
composĂ©s de lâazonium ; elle s'explique par le fait que ces
doubles liaisons sont situées, dans le corps IX, non pas du
cÎté du noyau de la naphtaline, comme dans tous les autres
composés, mais du cÎté du noyau du phénanthrÚne. La dif-
férence dans les propriétés optiques se trouve ainsi en con-
cordance parfaite avec la différence de constitution.
Il rĂ©sulte encore de cette Ă©tude que lâaposafranine nâappar-
tient pas davantage par ses caractĂšres optiques que par ses
propriétés chimiques à la classe des rosindulines. Elle consti-
tue le premier terme d'une autre série, qui dérive de la
B-benzoquinone :
\x ne x ne Ve
| H
fat re ĂH, Fe CH,
XIII. XIV: XV.
C
Dans cette série, comme dans la précédente, l'absorption
croit avec le poids moléculaire, mais son déplacement vers
l'extrémité rouge du spectre est encore plus considérable.
A. P.
1 Archives (4) 5, 582.
OBSERVATIONS MĂTĂOROLOGIQUES
FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENĂVE
PENDANT LE MOIS DE
JUILLET 1s9s
Le 1:r, rosée le matin.
2, rosée le matin; fort vent à 1 h. du soir.
h, rosée le matin; forte bise à 4 h. du soir ; pluie à 7 h. du soir.
5, trĂšs forte bise depuis 7 h. du matin Ă 7 h. du soir.
6, trĂšs forte bise depuis 7 h. du matin Ă 7 h. du soir.
7, forte bise depuis 10 h. du matin Ă 9 h. du soir.
9, rosée le matin; forte bise depuis 4 h. du soir.
10, forte bise depuis 1 h. Ă 7 h. du soir ; Ă©clairs Ă lâest Ă 10 h. du soir.
13, fort vent Ă { h.et Ă 4h du soir; pluie Ă 9 h. du soir.
14, forte bise Ă 10 h. du matin et Ă 4 h. du soir.
17, forte rosée le matin.
18, forte rosée le matin.
19, fort vent Ă 1 h. du soir; Ă©clairs et tonnerres au NNW. depuis 6 h. 17 m,
jusqu'Ă 6 h. 42 m. du soir; Ă©clairs au sud et tonnerres lointains Ă 9 h. du
soir ; Ă©clairs Ă lâest Ă 10 h. du soir.
20, pluie depuis minuit Ă 4 h. du matin; pluie Ă #h. etĂ 9 h. du soir ; depuis
3 h. 24 m. Ă 3 h. 57 m. du soir, tonnerres Ă lâW.; fort vent Ă 1 h. du soir.
21, forte bise Ă 1 h. du soir.
22, trÚs forte rosée le matin.
23, fort vent Ă 10 h. du matin; Ă 9 h. 35 m. du matin, quelques gouttes de pluie.
24, forte rosée le matin ; hÀle à 10 h. du matin.
25, forte rosée le matin.
26, rosée le matin.
27, le matin, depuis 6 h. 15 m., tonnerres au NW. et Ă l'W. ; l'orage saute brus-
quement Ă lâest, puis revient par le sud, pour continuer Ă l'W.; pluie Ă
10 h. du matin.
28, Ă 10 h. 50 m. du matin, tonnerres lointains; orage sur le Jura Ă l'WNW.;
l'orage se rapproche en passant Ă l'W.; la pluie commence Ă tomber Ă
10 h. 10 m. ; Ă 1 h. 27 n., tonnerres lointains ; orage au NE. ; Ă 1 h.48 m.,
averse orageuse venant du NE.; Ă 4 h. 15 m., tonnerres au NW.
29, pluie Ă 1h. du soir.
30, forte bise Ă 9 h. du soir.
ARCHIVES, t. VI. â AoĂ»t 1898. 14
198
Valeurs extrĂȘmes de la pression atmosphĂ©rique observĂ©es au barographe.
MAXIMUM.
LeAa-v7"h/matin
Ra MAPN SOIN...
G'aMATh-esoir. 00
DA MANNITSOINEEe RE
A1 Ă A1 h. soir...
45 Ă 9h. matin ...,
17 Ă &h. matin...
2D'a eh soir.
95 Ă 8 h. matin...
28 APP EHE MS Oir se.
1 2 AIM Soir 2
âŠ.....
âŠ.....
731,80
728,4
730,06
726,72
730,36
MINIMUM.
Le , LĂ Ă hMsoir.. 2 726,20
8 Ă 6h. Soir. 727,50
11 Ă 2 h.matin. 728,58
13 Ă 7 h. Soir. .20 0 723,53
15 Ă 5 h. Soir. 60 729,80
20.Ă Ă h, soir 2e 725,47
25 Ă 5 h.\s0ire LAPS 728,40
29 à midi. °}, 7, CESSE 724,39
31 2/6 h!Msoir. MAPEENEER 728,55
Résultats des observations pluviométriques faites dans le canton de GenÚve
CĂLIGNY
Observ, MM | Ch. lesson
De tn
|
| min
Total. . i | 39.0
COLOGNY
R. Gautier
mm
27.2
JUXSY
M. Micheli
mm
23.5
OBSERVAT
| a
DurĂ©e totale de lâinsolation Ă Jussy : 285h 55 m.
|
Pellegrin
COMPESIERES
mm
24.5 |
ATURNAZ | NATIGNY
J.-1. Decor | P, Pelletier
ni mn
27.5 | 20.0
|
20'0ÂŁF <0 FT _ 070 IG: ee To Ă = (LIN COMPOSER â
E av re a a a 8 119 80 â L6LT+ OF + 29864 som
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RAS s|e16 | 006 OT 86 â 860 |FĂ©cT SATE 0 â 1er |OZ8eL ECĂ©cL| 661 â | 99282) 61
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4 EN EN Re ee 60e |E6 LaCĂ© â| SCT |006Z 16281 | 060 + | 8082) OF
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90 â| goroer lez 0 gr Le anni "|": | 029 00⏠| Lerâ Fa aus 18 = ur ELVEL | Ve Os De de SG OL ;
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| 0 CL CEA ES pi NNtES E eue | GONE LOT â| 6207 |O8RGL 06 0L| 180 â | LFLGL) %
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mn | 5: | coms lez 18e) eu | og een un | oo | SP || â go ne Ă ne Lauaex esp tu =
⊠| uen MS) SE ESS) ue | £ [te DA La PP | note | amor | | tan ES He [ some 5
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S6RT LATIN â âHAANAO
LES 21. : Ă
; F7 XT, De
116
200
MOYENNES DU MOIS DE JUILLET 1898
BaromĂštre.
1h. m. #&h. m. 7h. m. 10 h. m. 1h.s, 4 h.s. Th.s. 10 h. 8,
im mm mm mm min mm mm mm
Lre décade 730,08 729,83 729,92 729,57 729,47 728,85 729,05 729,69
2 » 72899 72887 72890 728,66 728,13 727,64 727,93 728,60
3â » 72833 728,22 728,24 72833 728,08 727,66 727,60 798,15
Mois 729,11 72895 72900 728,84 728,15 728,04 728,17 798,79
Température.
re déc. + 13,31 + 41,74 à 1660 + 1842 + 2038 - 20,74 + 1844 + 45,61
de ».-+ 18,87 + 1312 + 16,37 920,01 + 22,96 -- 2293 + 20,33 + 17.97
3 » L 1612 + 14.34 + 17.06 + 19,86 + 265 -E 22,62 2081 + 17,82
Mois +:14,81 + 13,18 + 16,05 + 19,45 + 21,4% + 2249 + 19,78 + 16,93
Fraction de saturation en milliĂšmes.
dre décade 816 872 725 D29 L30 Lo 906 676
ae» 839 911 742 260 197 K7A 601 746
11e 819 898 783 647 D89 DD0 648 728
Mois 823 89% 751 D80 d08 493 603 717
Insolation. Chemin Eau de
Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni-
min. max. du RhĂŽne. moyenne. en heures. p. le vent. de neige. mĂštre
0 0 0 h. kil. p. h. mm cm
dredéc. 41148 + 22,44 + 16,46 O,44 94,7 11,70 0,2 138,12
2 » <+1273 + 2485 + 1834 0,39 93,5 7,36 20,3 127,38
de » <+13,67 + 2439 + 19,34 0,39 95,4 7,79 13,8 143,38
Mois 412,66 + 2391 + 1811 0,40 283,6 891 34,3 136,62
Dans ce mois lâair a Ă©tĂ© calme 29,0 fois sur 4100.
Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 4,69 à 4,00.
La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 9°,3 E. et
son intensité est égale à 51,1 sur 100.
201
OBSERVATIONS MĂTĂOROLOGIQUES
FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD
pendant
LE MOIS DE JUILLET 1898.
Le
LS
brouillard Ă 4 h. du soir; pluie Ă 7 h. du soir.
brouillard depuis 4 h. du soir.
er
brouillard depuis 4 h. du soir.
, brouillard Ă 7 h. du matin.
brouillard Ă 10 h. du soir.
brouillard depuis 7 h. du soir.
.
=
brouillard Ă 7 h. du matin et depuis 4 h. du soir.
brouillard Ă 7 h. du matin et depuis 4 h. du soir.
M
_
© © 00 1 D Oà à Co
brouillard depuis 4 h. du soir.
, brouillard depuis 7 h. Ă 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir.
12, brouillard depuis 4 h. du soir.
13, brouillard Ă 7 h. du soir; pluie Ă 10 h. du soir.
14, forte bise pendant tout le jour; brouillard Ă 7 h. et Ă 10 h. du matin etĂ Th
du soir.
17, dégel complet du lac.
20, pluie Ă 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir.
22, brouillard Ă 10 h. du soir.
23, pluie Ă 1 h. et Ă 4 h. du soir.
27, pluie Ă 10 h. du soir.
28, brouillard depuis 7 h. du soir.
29, pluie Ă 4 h. du soir; brouillard depuis 7 h. du soir.
30, brouillard pendant tout le jour.
.
MAXIMUM
S'AMUSE NL ATĂE H 572,33
DA AN SOIT ec ce EC 967,26
TRAMOMNENSOIMES CPE TPEE 569,73
1D AMIE... 7.801 7 00e 967.15
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8S0 | F âAN +. tt 08 | 6⏠+ | 80 â | âŹC'7 + | 00'690S | 68990 | GNT â | LEZOS | 83
ÂŁ90 | F âAS De tt | MIT] 0% + | SLT + | LYS + || OSTLS | 00690 | S9'r | 97029 |MZ
000 | 1 "AN LR De DCI) L9 Ă | YUe + | 686 + | IL'TLS | OG'TLS | OL + | TS'TLG | 9x
0.0 | + âAN ne NE CT) OT PSN NUE g0'6 ape ne 07698 | OST RE 6GOLS | GG
600 | F âAN aie mo TOI RO R 006 + | SES + | OS'OLS | ST'69 | 60 1L'698 || 3
LYO | F âAN & OT N'i L'eIr | CL + GG + | 866 + | OS'ILS | ST608 | OT + | 08'608 | ex
0ÂŁ'0 | FT âMS UN ot SE) LQ Ă 99e +) CO PTS NOE DL ATTENTION SES
610 | F âAN le Sn an on 970 + | 879 + | SL'OLS | OS | SL'O + | ST7606 | Te
880 |} âAN Ge AR II | 8% 660 + | 89 + | OYOLS | 07896 | ECO + | 0G'698 | 0
870 | F âAS RE no ee AC MODE) F6 Ac OY'GLS | GE'OLS | 9L'6 + | OYTLS | 67
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OTO | "AN 2e 7@ 2. DE PTISLIQUEN MTE GE En NGC T 0G'GLG | OT'YLS | 90⏠+ | F9'TLQ | LT
000 | + âAN ons tt | SLT DS + | 896 + | 86 + | SE'CLS | FTTLS | 60⏠+ | 39'TLS | 97
000 | F âAN A tt | OO | C6 +-| 360 + | $9'9 + |LOE'GLS | 08290 |"OLT M7 020 CT
em | 30 | ⏠"AN Es tt 64 | FE â | SL â | STF â |"00 899 | 'LETOC "NOR" 1916000 NTT
& [0 I "AN Se Es Led MU | 96 + | SCT â | 7% + | 00696 | LT'E9S | HG â | 66 08 | LI
8âŹ0 | F âAN es deâ 89 +! 60 + | %0°6 â | S6'E + | 10608 | 78290 | ÂŁ0âO ĂE | 37898 | GI
60 | } âAN Me l'on c'e + | 0'0 16 â:| 890 1e G0'89G | 17 99⏠| SG â | OF'L9G | FT
090 | F âan Re SE EE ma mn A Lo GT'L9C | ÂŁ6 990 | O9'T â | FL'996 | OF |
LÂŁ0 | FT âAN | CA 0 pen EE ACTE GE â | EL + | CI'Z0C | YT'90S | LT â | SC'906 | 6
G8'0 | F âan RE te | LG +) 80 + | 086 â | 00'E + | SF89C | OT'L9S | 90 â | 1929 | 8
SYO UT "AN Lie vote | 8 +1) 96 â | OL'E â | S0'G + | EL'69S | 2S'L9S | 090 + | 8800 | Z
& 0 | F âIN AE A UE LYHITE â | 0 â | 060 + | SL'80S | LB COS | 790 â | 6749 | 9
630 |T "aN âSr is PR C9 + VI â | ES â | 660 + | 98296 | SE 90⏠| OUT â | 4906 || G
190 âau | Pre | D A UE 1 2 A 2 at 4 se O6 29 | 6⏠998 | OYr â | 69'998 | %
âŹLO |} âAN | RES An TL 186 L'EEN Pm LACS 06'69⏠| GL'L96 | L0'O + | 0896 | âŹ
680 | F âAN nt TNSRE D'GI+ | GE + | 880 â | 88% 1k GE GLS | 08 69⏠| 696 + | SS'OLS | &
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Les ds Ă T4
204
MOYENNES OU GRAND SAINT-BERNARD. â JUILLET 1898.
BaromeĂ«ĂȘtre.
1h. m. &h. m. Th. m. 10 h. m. 4h.s. &h.s. FUN: TER 140 h.s.
mm mm nm mm mm mm mm mm
A décade... 568,45 567,75 567,90 567,96 567,99 568,09 508,19 568,23
2 » ... 569,38 568,83 568,73 568,94 509,20 569,16 569,29 569,52
3 » ... 569,21 568,79 568,82 569,00 569,09 569,16 569,30 569,49
PUS 569,02 568,47 568,50 568,65 568,77 568,81 368,94 369,09
Température.
Th. m. 40 h. m. 4h.s. &h.s. Th.s. 10 h.s.
0 0 0 0 U 0
Aredécade.Ÿ. + 4,98 + £,60 75,80 + 5,02 : FL SET
DDC 0,21 © + CS AOC 91: LL 8,77 LENCO
ge. » ...â+ 6,27 + 8,68 + 8,93 + 8,92 â+ 7,40 "5/89
Mois ..... % 4,0 +Ă 7, AE 7. + 7,64 + 5,0
Min. observé. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la
ou de neige. neige tombée.
0 0 mm cm
Are décade... + 0,22 + 7,49 0,92 6,0
DR CE C9 47 + 11,61 0,42 34,5
025.0, +. 3,60 + 11,72 0,36 10,2
Mois ..... + 9,37 + 10,32 0,43 50,7
Dans ce mois, lâair a Ă©tĂ© calme (0,0 fois sur 400.
Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 8,55 à 4,00.
La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E., et
son intensité est égale à 81,2 sur 100.
SUR LE PHĂNOMĂNE DE SUCCION
DES
RAYONS CATHODIQUES
PAR
UN POLE MAGNĂTIQUE
PAR
Kr. BIRKELAND
(Avec la planche I.)
1. Dans les Annales de Wiedemann, T. LXIV, livr. 3,
1898, MM. E. Wiedemann et A. Wehnelt traitent la
question de l'attraction ou succion des rayons catho-
diques par un pÎle magnétique et ils rendent compte de
la façon dont ils ont vérifié expérimentalement les prévi-
sions suggestives inspirĂ©es Ă M. PoincarĂ©â par mon tra-
vail sur cette mĂȘme question publiĂ© dans la prĂ©sente
revue *.
Ayant moi aussi, il y a un an déjà , justement à la
suite de l'analyse de M. Poincaré, refait à nouveau mes
expériences sur ce point, je vais pouvoir compléter le
travail de MM. Wiedemann et Wehnelt et donner une
méthode simple pour la détermination du rapport exis-
1 Comptes Rendus, 123, p. 930. 1896.
2? Archives des sciences phys. et nat. (4) p. 497. 1896.
ARCHIVES, t. VI. â Septembre 1898. 15
Mas 0 RS dl DR
* M.
NT
206 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES
tant entre la vitesse des rayons cathodiques et la diffé-
rence du potentiel {entre anode et cathode) sous laquelle
les rayons sont Ă©mis.
2. La figure 1 rend compte, dâaprĂšs une photographie,
des phénomÚnes lumineux présentés par un tube de
Crookes Ă croix de Malte, sous lâaction dâun Ă©lectro-
aimant cylindrique disposé en avant du tube et suivant
son axe, de telle façon que les rayons cathodiques se pro-
pagent vers un pÎle magnétique.
Reprenons les phĂ©nomĂšnes un Ă un, tels que lâexpĂ©-
rience les a reproduits dans un tube de Crookes oĂč la
croix de Malte Ă©tait Ă 107 mm. du fond du tube. Avec
cette grande distance, les phénomÚnes d'ombre que je
vais décrire se dessinent bien plus nettement que quand
la distance est moindre. Nous allons comparer ensuite la
thĂ©orie aux rĂ©sultats de lâexpĂ©rience.
Lorsque lâaimant, dâabord Ă©loignĂ©, est rapprochĂ© du
tube suivant lâaxe de ce dernier, la croix dâombre qui se
trouvait dâabord debout (fig. 2 a) va lourner autour de
lâaxe de lâaimant, en mĂȘme temps que la facule lumi-
ueuse sur le fond du tube et la croix d'ombre qui sây
trouve dessinée vont diminuer tous les deux. Le sens de
la rotation est tel que, lorsque les rayons sont dirigés
vers un pÎle magnétique nord, la croix, vue du pÎle, tour-
nera comme les aiguilles dâune montre, tandis que le
contraire aura lieu sâil sâagit dâun pĂŽle sud (fig. 2, rĂ©duc-
tion de moitié).
3. Nous allons dâabord suivre les changements ayant
lieu dans les taches lumineuses qui disparaissent et se
reforment alternativement sur le fond du tube Ă mesure
que lâaimant se rapproche, et jusqu'Ă nouvel ordre ne
pas nous inquiĂ©ter des ombres qui sây dessinent.
PAR UN PĂLE MAGNĂTIQUE. 207
Lorsque la premiĂšre tache lumineuse circulaire sâest
réduite à peu prÚs à la grandeur relative indiquée fig. 2 b,
sa circonfĂ©rence croise celle dâune autre tache lumineuse
concentrique croissante, qui Ă Ă©tĂ© dâabord comme recou-
verte par la tache primitive. Celle-ci continue Ă dimi-
nuer et Ă augmenter d'Ă©clat, tandis que lâautre, dâabord
verdĂątre et pĂąle, croĂźt de plus en plus et devient toujours
plus jaune et plus lumineuse (fig. 3).
Au moment oĂč la premiĂšre tache, rĂ©duite Ă un point
ardent, finit par disparaĂźtre, la seconde tache commence
à diminuer et à augmenter d'éclat. à un moment donné,
sa circonfĂ©rence croise celle dâune troisiĂšme tache con-
centrique verte. Cette troisiĂšme tache augmente tant que
la seconde diminue, et elle devient en mĂȘme temps de
plus en plus lumineuse.
Lorsque la seconde tache disparaĂźt, la troisiĂšme se
met Ă diminuer et ainsi de suite. La dimension maximum
de ces taches successives diminue, du reste, de plus en
plus, en mĂȘme temps que leur intensitĂ©.
4. Il est clair que ces phénomÚnes ne sont pas aussi
simples que semblent l'indiquer les expériences de MM.
Wiedemann et Wehnelt suivant qui : « Die Erscheinung
erinnert an die einer schwingenden Saite bei stehenden
Schwingungen. » Mais, en revanche, nous allons en ana-
lysant les résultats de l'observation, obtenir une image
plus complĂšte de lâĂ©volution des rayons cathodiques sous
lâaction du pĂŽle magnĂ©tique en question.
Les résultats ci-dessus sont de nature à nous convaincre
que dans le tube de décharge, les rayons cathodiques
pĂ©riphĂ©riques, câest-Ă -dire ceux qui sâĂ©loignent le plus de
l'axe sont les premiers amenés à intersection par les
forces magnétiques et par suite à une plus grande dis-
208 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES
tance de lâaimant que les rayons plus centraux du fais-
ceau.
La fivure # représente schématiquement en projection
la marche des rayons cathodiques tant périphériques que
centraux ; seulement, comme nous le verrons plus tard,
deux éléments de rayons symétriques par rapport à l'axe
du tube, feront partie de rayons, qui sur tout leur trajet,
resteront chacun de son cĂŽtĂ© dâun mĂȘme plan passant
par lâaxe.
Lorsque, par exemple, les rayons les plus centraux du
faisceau ont formé trois foyers, qui se manifestent par
des points brillants correspondants sur le fond du tube,
les rayons périphériques en ont en général un plus grand
nombre, le plus souvent 5 ou 6, dans les expériences
dont je rends compte.
La tache blanche n° 1 (fig. 3) est formée ici par les
rayons qui ne sont pas encore arrivés à intersection el,
la tache verte n° 2 par ceux qui se sont déjà rencontrés.
5. Examinons maintenant les taches lumineuses au
point de vue des ombres qui sây dessinent.
La croix d'ombre contenue dans la tache lumineuse
n°1 (fig. 2a) diminue en mĂȘme temps qu'elle, et subit un
mouvement de rotation accompagné d'une certaine
torsion, Ă mesure que lâaimant se rapproche du tube de
Crookes. Lorsque la tache lumineuse devient inférieure
en dimension à celle représentée fig. 2b, elle diminue
plus vite que la croix d'ombre, de telle sorte que celle-ci
ne tarde pas à avoir ses bras légÚrement tronqués. En
mĂȘme temps la tache lumineuse n° 2 augmente rapide-
ment. L'expérience devient fort instructive lorsque
lâaimant se trouve lĂ©gĂšrement dĂ©placĂ© dans le sens trans-
versal au tube de Crookes : alors la croix d'ombre conte-
PAR UN PĂLE MAGNĂTIQUE. 209
nue dans la facule n° Ă nâest plus tronquĂ©e que dâun
seul cÎté (fig. 5)', tandis que la partie lumineuse se
dĂ©veloppe fortement du cĂŽtĂ© opposĂ©. En mĂȘme temps
qu'on constate cette dissymétrie dans la tache lumineuse
n° {, on en trouve une analogue dans la tache n° 2, oĂč
la rĂ©gion lumineuse se trouve dĂ©veloppĂ©e dâune façon
anormale du cĂŽtĂ© opposĂ© Ă celui oĂč la tache n°1 atteignait
son plein. Lâombre de la tige portant la croix dâalumi-
nium est visible dans les deux facules (fig. 5).
Si lâon dispose lâaimant dâune façon symĂ©trique devant
le tube de Crookes, on ne tardera pas, lâaimant se rappro-
chant, à voir la tache lumineuse n° à disparaßtre sous
forme dâun point brillant, provenant du croisement des
rayons centraux. La 1'e croix dâombre semble au moment
de la disparition, avoir tourné d'environ 160! : le fais-
ceau des rayons cathodiques semble donc, sur cette dis-
tance de 107mm., avoir subi une rotation de 160°. Cet
angle varie fort peu, alors mĂȘme que la pression dans
le tube, l'intensité des décharges et celle de lPaimant
varient dans une assez large mesure.
Immédiatement avant la disparition de la premiÚre
tache lumineuse, on observe lâapparition d'une croix
d'ombre renversée au milieu de la tache n° 2, qui, à ce
moment, Ă acquis son maximun d'extension. Cette nou-
velle croix d'ombre se développe rapidement, en partant
du centre de la tache lumineuse; lorsque lâaimant se rap-
proche ce sont les parties périphériques de la croix qui
! La fig. 5 est dessinĂ©e dâaprĂšs les phĂ©nomĂšnes tels quâils sont
apparus dans un tube oĂč la croix de Malte Ă©tait Ă 43 mm. seule-
ment du fond. La figure resterait la mĂȘme, quoique ici moins nette,
si lâon avait employĂ© le tube qui a servi gĂ©nĂ©ralement aux prĂ©-
sentes expĂ©riences, oĂč la distance en question Ă©tait de 107 mm.
210 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES
Ă©mergent les premiĂšres du centre. La premiĂšre partie de
la croix d'ombre qui se montre dans les taches n° 2, est
l'ombre renversée et déformée de la tige portant la croix
de Malte; cette ligne d'ombre part du centre dans la
direction exactement opposĂ©e Ă celle oĂč lâombre de la
mĂȘme tige a disparu dans la tache n° 1. On distingue
dĂ©jĂ lâombre de cette tige dans la tache n° 2, alors que
la tache n° 1 à encore la dimension indiquée par la
figure 2b. Il est donc clair que ce sont les rayons cathodiques
pĂ©riphĂ©riques du faisceau qui se croisent les premiers, Ă
mesure que lâaimant est rapprochĂ© du tube, les rayons
plus centraux se croisent Ă leur tour.
Cependant la tache n° 2 diminue, pendant que la croix
dâombre invertie est dâabord en croissance (fig. 24). La
figure 2c est évidemment une image retournée de 26,
image produite aprÚs que les rayons se sont interséqués.
Si la croix d'ombre est tordue, comme le montre la
figure, câest Ă©videmment que les rayons cathodiques pĂ©ri-
phĂ©riques se dĂ©placent autour de lâaxe plus rapidement
que les rayons centraux et comme nous l'avons vu, ils
sont les premiers à se croiser. Ces propriétés tiennent,
comme nous le verrons, Ă ce que lâangle formĂ© par lâaxe
commun de lâaimant et du tube avec les rayons catho-
diques au moment oĂč ils Ă©manent de la cathode, est
plus grand pour les rayons périphériques que pour les
autres.
Lorsque la tache lumineuse n° 2 disparaßt, il se pro-
duit au centre de la tache n° 3, qui a justement alors
atteint son maximum de dĂ©veloppement, une croix dâom-
bre plutĂŽt indistincte, mais en sens inverse de celle
contenue dans la tache n° 2. Il est pourtant toujours
possible de rĂ©gler lâaimant de telle sorte que la figure se
PAR UN PĂLE MAGNĂTIQUE. 211
montre Ă peu prĂšs comme en 2e, oĂč son caractĂšre ne
laisse aucun doute. Les rayons cathodiques centraux du
faisceau ont alors formé un foyer n° 2.
6. Les croix d'ombre produites au fond du tube de
Crookes conformément à la fig. 2 ne sont que rarement,
ou mĂȘme jamais, tout Ă fait nettes, soit qu'il y ait prĂšs
du centre des branches lumineuses distordues ou, comme
cela arrive aussi, plusieurs ombres se superposant ; mais
lâessentiel reste toujours la croix d'ombre, telle quâelle est
indiquée par la figure.
Si lâaimant se rapproche davantage encore du tube de
Crookes, on constate lâexistence de plusieurs figures in-
verties les unes relativement aux autres; j'en ai moi-
mĂȘme vu jusquâĂ cinq ou six, mais on ne les suit plus
bien dans leurs détails.
7. On peut toutefois faire ici une observation dâune
grande importance au moment oĂč la tache lumineuse
n° 3 commence à céder la place à la tache n° 4. La fig. 6
indique, sur une plus grande Ă©chelle, ce qui se passe :
tout au centre quatre petites languettes lumineuses, pres-
que blanches, appartenant au n°3, alors en train de
disparaĂźtre, tandis que des languettes vertes, plus volumi-
neuses, appartiennent à la tache n° #, encore en crois-
sance.
Un moment avant que la figure ne prit ce caractĂšre,
les quatres languettes intérieures appartenant à la tache
n° 3, avaient la forme indiquée schématiquement, à une
Ă©chelle plus grande encore, par la figure 7 (cette figure
ne représente qu'une des languettes). Les rayons qui pro-
duisent la lumiĂšre Ă la pointe des languettes, sont ceux
qui ont passĂ© dans les angles mĂȘmes, formĂ©s par les bras
de la croix de Malte. Cette pointe lumineuse rĂ©trogade Ă
Rs
219 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES
mesure que lâaimant se rapproche davantage au tube, et
elle dĂ©crit assez exactement un cercle â Ă peu prĂšs com-
me la ligne médiane de la languette représentée fig. 7.
â Les autres languettes disparaissent de mĂȘme. Les
languettes de lumiĂšre verte, plus volumineuses, appar-
tenant Ă la tache n° 4, et dont nous parlions tout Ă
l'heure, infléchissent leur pointe vers le centre, de telle
sorte que la pointe des languettes devient leur racine,
tandis que les racines se détachent de leur base, et de-
viennent les pointes des languettes, qui vont Ă leur tour
se rĂ©tracter et disparaĂźtre comme celles appartenant Ă
la tache n° 3, représentées fig. 7.
Il semble résulter de là avec évidence que les rayons
cathodiques donnant lieu Ă ces figures lumineuses se
déplacent chacun autour de son axe, de telle façon pour-
tant que pour chaque révolution, ils rencontrent une
fois lâaxe du tube.
8. Les résultats précédents nous portent à croire que
la cathode nâĂ©met quâun seul faisceau de rayons catho-
diques, mais on peut sans peine, dans ces expériences,
provoquer des états dans lesquels il y a à coup sûr plu-
sieurs faisceaux distincts.
Si, par exemple, on dispose un tube de RĂŒntgen avec
vide trÚs complet en série avec le tube de Crookes
employé et devant sa cathode, on verra se produire, lors-
que la tache lumineuse que nous avons appelée n°1,
ainsi que sa croix d'ombre, auront diminué et se seront
dĂ©placĂ©s dâun angle suffisant, une nouvelle croix dâom-
bre qui tourne et diminue avec une vitesse par exemple
moitiĂ© moindre, lorsque lâaimant est rapprochĂ© du tube.
On se convainc bien vite que ces deux croix d'ombre
appartiennent à deux faisceaux différents de rayons
Re
PAR UN PĂLE MAGNĂTIQUE. 913
cathodiques. Câest prĂ©cisĂ©ment l'observation de cette
seconde croix d'ombre se déplaçant avec lenteur, qui
m'a conduit à la découverte du spectre discontinu des
rayons cathodiques (voir Archives, 1. I, juin 1896,
p. 205).
En disposant un tube de RĂŽĂŒntgen ou un micromĂštre Ă
éuincelles en série avec un tube à spectre comme celui
employé par moi et devant sa cathode, on trouve juste-
ment dans le spectre des lignes beaucoup moins fortement
déviées que la grande masse (la déviation étant souvent
réduite de moitié), comme on le sait, pour des forces
magnétiques constantes, les lignes du spectre sont dans
leur ensemble assez rapprochées les unes des autres.
Et justement ce fait quâelles sont trĂšs rapprochĂ©es, nous
explique commentil se fait dans notre expérience ci-dessus
relative Ă la succion des rayons cathodiques, qu'on n'ait
pas plusieurs images se contrariant mutuellement. Il se
peut du reste aussi queles forces magnétiques employées,
qui sont relativement fortes, réduisent le nombre des
chocs intermittents se succédant les uns aux autres, et
partant de la cathode, pour chaque décharge de la
bobine dâinduction employĂ©e.
9. Je dois maintenant mentionner et discuter lâexis-
tence dâanneaux lumineux avec phosphorescence vert
jaunùtre, qui se manifestent sur les parois latérales du
tube de Crookes, simultanément aux modifications ci-
dessus dĂ©crites dues Ă la succion exercĂ©e par lâaimant
(fig. 1).
Au moment oĂč la tache lumineuse n° 1 est sur le
point de disparaĂźtre et oĂč la croix dâombre renversĂ©e
commence à se montrer dans la tache n° 2, il se produit
un anneau lumineux bien distinct sur la paroi latérale
214 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES
du tube de Crookes et ordinairement dans la partie com-
prise entre le plan de la croix de Malte et la tache lumi-
neuse du fond. (La position de cet anneau dépend
dâailleurs du degrĂ© de vide existant dans le tube
de dĂ©charge et de l'intensitĂ© de lâĂ©lectro-aimant
employé). Ce premier anneau rétrograde de plus
en plus en marchant vers la cathode, Ă mesure que lâai-
mant est rapproché davantage du tube de Crookes. Bien-
tĂŽt aprĂšs le premier anneau lumineux, il se produit tout-
Ă -coup un second anneau sur la paroi du tube, mais plus
prÚs de la cathode que le précédent, sans cependant
quâon puisse constater de changement correspondant
dans la tache lumineuse avec croix d'ombre projetée sur
le fond du tube. Au moment oĂč la tache n° 2 commence
Ă sâĂ©vanouir, On aperçoit un troisiĂšme anneau encore
plus rapproché de la cathode, puis un quatriÚme et ainsi
de suite, tous ces anneaux se rapprochant de plus en
plus de la cathode, Ă mesure que lâaimant est rapprochĂ©
du tube, et Ă peu prĂšs, avec la mĂȘme vitesse de transla-
tion que lâaimant lui-mĂȘme. Lorsque laimant est au plus
prĂšs, on voit un grand nombre dâanneaux : j'en ai cons-
tatĂ© jusquâĂ 8 dans des tubes oĂč le vide Ă©tait poussĂ© assez
loin. Tandis que la distance entre le premier et le deu-
xiĂšme anneau peut ĂȘtre dâun ou deux centimĂštres, celle
entre le septiĂšme et le huitiĂšme nâest plus que d'environ
5 MM.
Ce quâil y a de plus frappant dans ces phĂ©nomĂšnes,
câest que dans chacun des anneaux situĂ©s entre la
cathode et la croix de Malte, on aperçoit lâesquisse de
lâombre, portĂ©e par les bras de cette croix. Ceci se voit
surtout bien lorsque lâaimant est disposĂ© un peu en
dehors de lâaxe du tube de Crookes, de telle façon que la
PAR UN PĂLE MAGNĂTIQUE. 215
tache lumineuse correspondant au faisceau de rayons,
objet de la succion, tombe dâune façon lĂ©gĂ©rement excen-
trique sur le fond du tube de décharge. Si, de cette tache
lumineuse, on mÚne des génératrices tangentes au
contour de la croix de Malte, et quâon prolonge ces
gĂ©nĂ©ratrices jusquâĂ la rencontre des parois du tube de
Crookes, on apercevra plus ou moins sur la paroi Ă l'in-
tersection avec ces génératrices, des traces de l'ombre de
la croix de Malte sur lâanneau le plus rapprochĂ© de la
cathode.
Des lignes menĂ©es de mĂȘme de la croix de Malte aux
croix d'ombre contenues dans les autres anneaux,
convergeront, si on les prolonge vers des points situés
entre la tache et la croix, et d'autant plus loin du fond
du tube, que lâanneau lumineux est lui-mĂȘme plus Ă©loi-
gné de la cathode.
Le premier anneau peut, quoique rarement, sâeffacer
en partie ou mĂȘme disparaĂźtre tout Ă fait lorsque lâai-
mant est trĂšs prĂšs du tube de Crookes.
Il est Ă©vident que les rayons cathodiques qui donnent
naissance Ă ces anneaux doivent venir de lâautre cĂŽtĂ©
de la croix de Malte, câest-Ă -dire de la partie du fond du
tube Crookes, situĂ©e du mĂȘme cĂŽtĂ© que lâaimant. Ces
rayons ont done une direction opposée à celle des
rayons Cathodiques primilifs sucĂ©s par lâaimant.
10. En ce qui concerne le nombre des anneaux lumi-
neux, comparé au nombre des inversions du faisceau de
rayons cathodiques soumis à la succion, il est malaisé de
saisir une loi qui les relie.
Ce qu'on observe tout dâabord, câest qu'il y a plus
dâanneaux que de foyers au point d'intersection des
rayons cathodiques les plus centraux du tube, lorsque
216 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES
l'aimant se rapproche de plus en plus. Entre deux appa-
ritions consécutives d'un pareil foyer avec phénomÚne
dâincandescence sur la paroi du tube la plus rapprochĂ©e
de lâaimant, il pourra par exemple y avoir trois anneaux
lumineux. Si pourtant lâon examine de plus prĂšs le nom-
bre des taches lumineuses consécutives (voir p. 207) qui
reprĂ©sente jusquâĂ un certain point le nombre des inter-
sections des rayons cathodiques les plus périphériques,
on trouve un nombre qui se rapproche bien plus de
celui des anneaux lumineux simultanés. Comme je l'ai
déjà fait observer, il se peut fort bien que les rayons
périphériques aient un plus grand nombre d'intersec-
tions Ă lâintĂ©rieur du tube que les rayons centraux. Le
nombre d'intersections des rayons périphériques ne peut,
on le comprend, ĂȘtre trouvĂ© exactement rien quâen
comptant le nombre des taches lumineuses successives ;
on ne peut done pas ici non plus espérer établir de loi
dĂ©finie, si mĂȘme 1l y en avait une.
11. Avant dâaller plus loin, je signalerai une ou deux
expériences jetant un jour intéressant sur la formation du
premier anneau. Si lâon met lâaimant Ă une distance du
tube telle que le premier anneau soit situé à quelques
centimÚtres du plan de la croix de Malte, mais plus prés
de lâaimant que la croix, on apercevra dans le clair-
obscur au-dessus de lâanneau lumineux jaune bien
distinet, l'ombre de la tige supportant la croix, comme la
fig. 8 le montre en projection.
La courbe ABC est l'ombre de la tige qu'on suppose
percer la paroi du tube au point A; LM représente un
fragment du premier anneau lumineux.
Si lâon dispose lâaimant un peu excentriquement Ă
l'axe du tube, on réussira sans peine à apercevoir au
ch
⏠d'en té
TA
L'ĂURE
PAR UN PĂLE MAGNĂTIQUE. 217
voisinage de C l'ombre de celui des bras de la croix de
Malte, auquel la tige se trouve fixée.
La fig. 8 semble montrer que les rayons cathodiques
formant lâanneau lumineux sont tangents au cĂŽne de
verre constituant la paroi latérale du tube de Crookes
â et que deux rayons quelconques contigus du mĂȘme
faisceau rencontrent la paroi en des points tels que la
ligne qui les joint est perpendiculaire Ă lâaxe du tube.
Dans une autre expĂ©rience, on sâest servi dâun tube
de décharge en poire, dont le volume atteignait 7500 ce.,
et qui Ă©tait placĂ©, avec son axe vertical, au-dessus dâun
Ă©lectro-aimant cylindrique de 72 em. de longueur, dont
la distance au tube était facile à régler.
Au fond du tube, il y avait nne petite tige de verre
oblique d'environ 15 em. de longueur, s'appuyant dâun
bout sur le fond du tube, et de lâautre sur sa paroi
latérale.
Lorsqu'on remontait lâaimant vers le tube, pendant
qu'il Ă©tait en action, on apercevait l'ombre de la tige
dans le premier anneau lumineux, aussitĂŽt que ce dernier
faisait son apparition, puis l'ombre se montrait dans le
second anneau, lorsque celui-ci apparaissait Ă son tour :
mais en mĂȘme temps, ou mĂȘme un peu avant, l'ombre
cessait de se monirer dans le premier anneau.
Rappelons-nous que l'anneau n° 2 est situé bien plus
haut que lâanneau n° 1, et plus prĂšs de la cathode.
Si lâon rapproche encore davantage lâaimant du tube,
on donne lieu à l'anneau n° 3, avec une ombre vague
de la tige, tandis que cette mĂȘme ombre est disparue
dans les deux premiers anneaux. Ayant relevé la position
des plans des anneaux, à un moment donné, je trouvai
qu'ils Ă©taient : le premier Ă 157 mm., le second Ă
218 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES
228 mm., le troisiÚme à 286 mm., de l'extrémité la plus
voisine de lâaimant.
Il résulte évidemment de cette expérience que les
rayons qui donnent lieu aux anneaux rebroussent che-
min dans le tube en avant de lâaimant. Les rayons cor-
respondants au premier anneau, rétrogradent les premiers,
et au plus loin de lâaimant; les rayons correspondants aux
anneaux subsĂ©quents arrivent d'autant plus prĂšs de lâai-
mant, que leur numéro est plus élevé.
Le fait que les rayons rétrogradent progressivement
dans le sens opposĂ© Ă lâaimant, peut aussi se conclure
de ce que l'intensité des taches lumineuses sur le fond
du tube décroßt si visiblement à mesure que leur numéro
augmente.
12. Nous allons maintenant dans ce qui suit, examiner
jusquâĂ quel point la thĂ©orie peut expliquer les phĂ©nome-
nes relatés plus haut: nous partirons pour cela des
équations différentielles établies par Poincaré * pour les
rayons cathodiques soumis Ă lâaction d'un pĂŽle magnĂ©-
tique. Les rayons sont considérés comme les trajectoires
de particules chargées électriquement, conformément à la
thĂ©orie de Crookes, sans tenir compte pourtant de lâac-
tion exercée par ces particules chargées sur leurs trajec-
toires réciproques.
Nous allons donc citer dâabord les gĂ©nĂ©ralitĂ©s de la
théorie de M. Poincaré, puis nous supposerons de nouvel-
les conditions initiales, celles admises par M. Poincaré ne
répondant pas bien à la réalité, surtout lorsque le vide
est poussé assez loin dans les tubes de décharge. Nous
examinerons ensuile de plus prÚs la marche rétrogade des
1 Loc. cit.
PAR UN PĂLE MAGNĂTIQUE. 219
rayons, qui n'a pas été examinée par M. Poincaré. Or ce
sont eux qui donnent l'explication des anneaux, et ils
vont nous fournir une jolie méthode pour déterminer la
vitesse des rayons cathodiques, et tirer au clair différents
autres points Connexes.
13. Voici in-extenso les passages de la note de M.
Poincaré dont nous avons besoin :
« Supposons un seul pÎle magnétique, que nous
prendrons pour l'origine, en conservant le mĂȘme axe
des z â.
Les Ă©quations sâĂ©criront :
dx Ă ( Lente cu
a (Va âa
dy Ă dx Z\
De
Pz SN TT 1 dx\
Ćr (2 ĂŠ Va)
ni Er;
oĂč Ă est un coefficient constant qui dĂ©pend de l'intensitĂ©
de lâaimant et de la nature du rayon cathodique (câest-Ă -
dire, dans l'hypothĂšse de Crookes, de la masse de la parti-
cule matérielle en mouvement et de sa charge électrique).
On trouve aisément :
T° â CE + 9Bt + Ă,
A, B, C, étant trois constantes d'intégration.
On trouve ensuite :
! Lâaxe des z est le mĂȘme que celui du tube et passe par le
centre de la cathode.
2920 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES
dz dy â Ăt
Pr A
(D) dx Here
dy ia Me
ete 67e
a, b, c, étant trois nouvelles constantes d'intégration liées
aux trois premiĂšres par une relation simple.
On tire de lĂ :
ax + by + cz = Xr,
ce qui prouve que le rayon reste sur un cÎne de révo-
lution.
Comme l'accélération est perpendiculaire à la vitesse
et à la génératrice de ce cÎne, elle est normale au cÎne ;
dâoĂč lâon doitconclure que le rayon suit une ligne gĂ©odĂ©sique
de ce cÎne de révolution. »
14. Avant de substituer de nouvelles hypothĂšses ini-
tiales à celles admises par M. Poincaré, nous déduirons
du systÚme (IT) quelques équations générales qui nous
serviront plus tard.
En effectuant directement les calculs, on trouve :
a + b? + c â v?r? sin? w + X°
+ b = 0° (3? â 2rz y COS © + r° y?)
+= (Ar? â 2crz + X2°)
oĂč «w dĂ©signe lâangle entre lâĂ©lĂ©ment de trajectoire du
rayon cathodique et le rayon vecteur Ă chaque instant
donné, v la vitesse du rayon et > est le cosinus de l'angle
formĂ© par ce mĂȘme Ă©lĂ©ment avec lâaxe des z.
Lorsque l'axe des z est une génératrice du cÎne de
PAR UN PĂLE MAGNĂTIQUE, 291
rĂ©volution, câest-Ă -dire lorsque z peut prendre la valeur
r pour des valeurs rĂ©elles, on aura, c Ă©tant â Ă
a? + 0? = v°r° sin? w = 0° (2° â 2rz7 COS w + r°7?)
Admettons maintenant que les rayons cathodiques
Ă©mergent en houppe du centre de la cathode, en formant
un angle w, avec l'axe 3, w, pouvant prendre toutes les
valeurs de zéro à une certaine limite. Désignons par
la moitiĂ© de lâangle au sommet du cĂŽne
ax + by + kz = \r
sur lequel se meurent les rayons cathodiques (cĂŽne que
J'appellerai cÎne conjugué au rayon considéré) et par z,
la distance Ă lâorigine du centre de la cathode.
Nous aurons donc :
a b°
| AFTER = r Sin ©
II :
| M'tang'oâ=a?+b"=0(2"-2r2c08 0 + 7°) rte)
Si lâon fait r = z,, on aura :
â COS OCR OO â (OT er
Nous voyons par la premiĂšre des Ă©quations (IIF) que
si le cÎne des rayons cathodiques est développé la trajec-
toire des rayons sera rectiligne.
Dans la figure 9, L représente le développement total
du cĂŽne, câest-Ă -dire que d = 2 + sin +.
On voit par la figure que la distancein mimumr,, en-
tre lâorigine et le rayon cathodique est
2
Nan LU
(2)
ARCHIVES, &. VE â Septembre 1898. 16
D rte A Ă : ârs ane dtadd" Lu TE
hs 15 HONEE
299 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES
oĂč z, est la distance Ă lâorigine du point oĂč le rayon
cathodique rencontre l'axe des z.
à la distance r,, , le rayon cathodique rétrograde et sur la
portion de la trajectoire oĂč il s'Ă©loigne du pĂŽle il suivra prĂ©-
cisĂ©ment la surface du mĂȘme cĂŽne qu'Ă l'Ă©poque oĂč il se
rapprochait du pĂŽle.
Si z, z, etc. dĂ©signent les distances Ă lâorigine des
points dâintersection successifs du rayon cathodique avec
lâaxe des z sur son chemin sâĂ©loignant de lâaimant, nous
aurons :
Pr 8 00 IE, sin (oo + Ă ) = Z, Sin (60 + 24) =
= 3, Sin (wo, + 3 d) etc.
Le rayon cathodique se rapprochera de plus en plus
d'une asymptote dont l'angle avec lâaxe des z sur le
cÎne développé sera égal à x - «..
15. On voit par ce qui précÚde que si le rayon catho-
dique est émané de la cathode sous un angle w, rela-
tivement considérable, la valeur de , déterminée par la
relation
Z :
x Sin &,
lang o â
sera aussi relativement élevée, ainsi que celle de
d = 27r sin ©. r, devient alors considérable et il arrive
que le rayon cathodique ou bien ne rencontre plus l'axe
des z (lorsque w, + L © +)ou en tout cas ne le ren-
contre qu'un petit nombre de fois.
Les rayons les plus centraux du faisceau cathodique
eux-mĂȘmes ne rencontreront pas non plus lâaxe des z un
grand nombre de fois dans lâintĂ©rieur du tube de dĂ©charge,
attendu que le pĂŽle de lâaimant ne pourra jamais se trou-
RER
Yi
PAR UN PĂLE MAGNĂTIQUE. 293
ver plus prĂšs du fond du tube qu'une certaine distance
minimum.
Nous voyons ainsi pourquoi avec les dispositifs anté-
rieurs, nous pouvions observer un moins grand nombre
de foyers pour les rayons les plus centraux, que pour les
rayons moins centraux.
16. Comme il ressortait déjà de la discussion de nos ex-
périences relatées plus haut, les anneaux phosphorescents
qui se manifestent sur les parois du tube de Crookes,
sont dus pour la plupart à des rayons cathodiques rétro-
gradés. Car on à pu, au moins dans ceux du numéro le
plus élevé, observer distinctement l'ombre d'objets plus
Ă©loignĂ©s de la cathode que les anneaux eux-mĂȘmes. Il
est alors naturel d'examiner si on peut les expliquer par
la propriété qu'ils doivent avoir, suivant la théorie, de
revenir sur eux-mĂȘmes en suivant toujours une ligne
géodésique sur leur cÎne conjugué.
Toutefois il saute immédiatement aux yeux que les
anneaux produits sur la paroi du tube constituent un
phénomÚne périodique et en apparence discontinu, alors
qu'on serait plutÎt porté à croire que l'angle «w, sous
lequel les rayons cathodiques Ă©manent de la cathode
devrait pouvoir, sans saut brusque, parcourir toutes les
valeurs comprises entre zéro et une certaine limite pro-
bable.
à vrai dire, les expériences faites sur le spectre des
rayons Cathodiques indiquent que la cathode Ă©met par
poussées successives des rayons qui semblent dénoter
une série rapide de décharges, qui auraient lieu sous des
diffĂ©rences de potentiel toujours dĂ©croissantes entre lâa-
node et la cathode, puisque sa déviabilité magnétique des
rayons va en croissant, à chacune de ces poussées cor-
Re, Ă
29% SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES
respondrait probablement de préférence un certain angle
w,. Mais la diffĂ©rence entre ces angles w, doit ĂȘtre trĂšs
petite, et trop petite pour expliquer la grande distance
existant entre les anneaux : sans cela le phénomÚne
devrait se laisser constater distinctement â ce qui nâest
pas â par les expĂ©riences sâoccupant des ombres portĂ©es
sur le fond du tube de Crookes.
Nous allons voir néanmoins que le phénomÚne des
anneaux lumineux se laisse parfaitement expliquer, alors
mĂȘme quâon admet quâil y a toute une touffe de rayons
Ă©manant de la cathode, sans que lâangle w, ait pour cela
de valeurs de préférence.
17. Soit CO l'axe des z, le point C le centre de la
cathode, et O le pÎle magnétique (Fig. 10).
Le cÎne OBC sera le cÎne conjugué du rayon cathodi-
que CP. Soit S le sommet dâun cĂŽne de rĂ©volution ayant
SO pour axe et à pour angle au sommet, et répondant
aussi exactement que possible Ă celle des faces internes
du tube de Crookes sur laquelle se manifestent les
anneaux lumineux.
Posons maintenant PO â=7r, PO=ZuU0Uâ.
OS = Z et appelons G lâangle POQ, w l'angle COM,
et x l'angle CMN, tandis que « et y représentent les
mĂȘmes grandeurs qu'auparavant.
Cherchons les points (r, w) oĂč les rayons cathodiques
rencontrent le cÎne de verre à génératrice PS.
Le point cherchĂ© devant ĂȘtre situĂ© sur ce cĂŽne de verre
on Ă :
Zâ7r cos Bi
Ă Cotg Ă = ââ
(a) ĂŒ rsin 8
1 Si A et Z varient avec z (â 7 cos f), câest-Ă -dire si nous nâas-
Lis)
PAR UN PĂLE MAGNĂTIQUE, 25
Mais le mĂȘme point doit ĂȘtre aussi sur la ligne gĂ©odĂ©si-
que et on doit done avoir :
Ă
(b) r Sin © â a tang Ć
et
/
bee) + <
C) cos B = cos | ââââ | sin? + cos *e
Cette derniĂšre Ă©quation s'obtient en imaginant une
sphÚre décrite autour du point O, en remarquant que
Âź â Wo
7 sin p
Ă chaque valeur de + correspondent ici plusieurs cou-
ples de valeurs pour r et w; une seule pourtant de ces
valeurs joue un rÎle dans la solution du présent problÚme,
puisque le rayon cathodique cesse de cheminer dĂšs qu'il a
rencontré le verre.
Mais, comme je l'ai dit plus haut, pour chaque point
(r, w) oĂč les lignes gĂ©odĂ©siques sortent du cĂŽne de verre,
il ya un autre point (r, w,) oĂč ils y rentrent. Nous
allons chercher quelle est la valeur de w pour laquelle
ces deux points coĂŻncident, c'est-Ă -dire oĂč les rayons
cathodiques sont tangents au cĂŽne de verre.
Il convient d'ajouter ici l'Ă©quation :
dr
(d) ae O.
Les 4 équations (a) (b) (c) (d) déterminent alors les
valeurs de r, w, © et w,, attendu quâon a toujours
Ă tang © â vz, Sin w,.
similons pas la paroi interne du tube de décharge à un cÎne, mais
dâune façon plus gĂ©nĂ©rale Ă une surface de rĂ©volution les rĂ©sul-
tats auxquels nous allons arriver tout Ă lâheure resteront intacts.
OO
296 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES
Les valeurs de r ainsi déterminées répondent à des
minima possibles de distance entre l'origine et les
points oĂč le verre est frappĂ© par les rayons cathodiques â.
En comparant les valeurs ainsi trouvées avec celles cor-
respondantes relevées expérimentalement sur les anneaux
D) : Ă a
on fixera les valeurs de 5 qui devront ĂȘtre les mĂȘmes
pour tous les anneaux.
18. Les anneaux se produiraient alors comme lâin-
dique la figure 11 :
Le premier anneau lumineux forme la limite des
rayons qui frappent le verre avant dâavoir encore rĂ©tro-
gradĂ©, câest-Ă -dire avant dâavoir fait une demi-rĂ©volution
chacun autour de l'axe du cÎne conjugué.
On voit immĂ©diatement par la figure, quâun rayon
cathodique émané de la cathode sous un angle w, si peu
que ce soit infĂ©rieur Ă lâangle sous lequel est Ă©manĂ©
le rayon tangent et qui par suite chemine sur un cĂŽne
conjugué, ayant un angle au sommet plus petit, ne frap-
pera plus la paroi de verre qu'aprÚs avoir rétrogradé et
rencontrĂ© une fois dĂ©jĂ lâaxe des z.
Si lâon suppose des rayons ayant une valeur de w,
toujours décroissante, on arrivera bientÎt à un rayon
cathodique qui sera tangent au cĂŽne de verre aprĂšs avoir
fait un peu plus dâun tour complet autour de l'axe de
son CÎne conjugué : et alors ce rayon contribuera à la
formation de lâanneau lumineux n° 2.
1! LâexpĂ©rience nous a en effet montrĂ© que la rĂ©gion de la paroi
du tube de Crookes comprise entre le premier anneau lumineux
et la tache lumineuse du fond du tube reste obscure (voir fig. 1),
câest-Ă -dire quâelle nâest frappĂ©e par aucun rayon venu de la
cathode.
PAR UN PĂLE MAGNĂTIQUE. 227
Si on continue alors à faire décroitre w,, et cela si
peu que ce soit, ce rayon correspondant nâarrivera plus Ă
frapper le cĂŽne de verre avant dâavoir fait encore tout un
tour, câest-Ă -dire au total plus de deux tours, autour de
lâaxe de son cĂŽne conjuguĂ©, et ainsi de suite.
19. Les équations indiquées précédemment sont trop
compliquĂ©es pour permettre dâen tirer aisĂ©ment des
valeurs numériques pour les grandeurs cherchées.
Nous pouvons cependant, par une détermination
expĂ©rimentale dâune ou plusieurs des grandeurs figurant
dans ces Ă©quations, obtenir une formule Ă©minemment
0)
pe
Puisque en effet les rayons cathodiques donnant lieu
aux anneaux lumineux sont tangents au cĂŽne de verre,
on aura :
simple pour déterminer la valeur du rapport
cos (A + 9),
cos ©: â
cos Ă
?
ou bien si lâon dĂ©signe par ⏠lâangle formĂ© par le rayon
cathodique avec la génératrice SP du cÎne du verre :
f = COS Ă COS âŹ
COS & = COS (A + B) cos
Or, « peut fort bien se déterminer expérimentalement,
comme je le ferai voir dans un travail subsĂ©quent, et lâon
pourra introduire les valeurs de y» et w dans lâĂ©qua-
tion.
Ă NT.
0° r? sin? © = 0° (2? â2rz7 coOSw + r° f?) + a (râ2)?
On en tirera donc la valeur de â , toutes les autres
grandeurs Ă©tant connues.
228 |
Il est encore une autre des grandeurs figurant dans les Ă
SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES, ETC.
Ă©quations sus-dites que lâon peut facilement mesurer :
c'est l'angle x, celui dont les rayons donnant lieu
à l'anneau n° à ont tourné autour de l'axe de leur
cÎne conjugué. En mesurant cet angle, on pourra égale-
Ă HE
ment fixer le rapport ââ ainsi que nous le verrons plus
ĂŻ
tard.
(Ă suivre.)
D CT
BC
THERMO-ĂLECTRICITĂ
DU
BISMUTH CRISTALLISĂ
PAR
F.-Louis PERROT
(Suite et fin.)
(Avec la planche II.)
ITfme PARTIE
DESCRIPTION DE LA MĂTHODE ET DE L'APPAREIL EMPLOYĂS
ExpĂ©riences faites. â Les expĂ©riences faites au moyen
des parallélipipÚdes ainsi obtenus ont consisté à suivre
la marche des forces Ă©lectromotrices thermo-Ă©lectriques
développées par diverses différences de température des
soudures, tant dans le sens || que dans le sens | ,entre
le bismuth et le cuivre. Un nombre assez considérable
de mesures ont fourni des données suffisantes pour
construire des graphiques au moyen desquels on peut
se rendre compte de la marche du phénomÚne, calculer
! Voir Archives, t. VI, août 1898, p. 105.
2 Voir la planche II. L'appareil y est reprĂ©sentĂ© dâune maniĂšre
à demi-schématique en ce sens que les proportions des diverses
piĂšces et leurs distances respectives nâont pas pu ĂȘtre conservĂ©es
dans le dessin.
230 THERMO-ĂLECTRICITĂ
les rapports des forces Ă©lectromotrices L'aux divers
L
points de lâĂ©chelle thermomĂ©trique entre 10° et 100°
dans plusieurs parallélipipÚdes, comparer ces paralléli-
pipĂšdes, ete.
Comme faces | on a choisi celles qui dans chaque
prisme avaient des dimensions Ă©gales ou comparables Ă
celles des faces || afin d'opérer dans des conditions sem-
blables dans les deux sens au point de la conductibilité
thermique, ce qui avait l'avantage de restreindre le nom-
bre des mesures de températures.
Principe de l'appareil. â La face infĂ©rieure du parallĂ©-
lipipĂšde de bismuth reposait sur la partie horizontale par-
faitement polie dâune plaque de cuivre Ă©paisse (c) dont les
deux prolongements, coudés en fer-à -cheval, plongeaient
verticalement dans un grand vase plein dâeau froide.
Sur la face supérieure du prisme de bismuth (Bi) venait
s'appliquer le fond en cuivre dâune petite boĂźte mĂ©tallique
(b) parcourue par un courant dâeau chaude. â Les soudu-
res étaient ainsi constituées par le simple contact du bis-
muth avec deux plaques de cuivre maintenues chacune Ă
une température différente. On pouvait donc déplacer ou
changer les parallélipipÚdes en soulevant momentanément
la boĂźte. â L'inconvĂ©nient d'une soudure ainsi mobile
réside dans la difficulté théorique de pouvoir réaliser
toujours la mĂȘme adhĂ©rence par pression entre le cuivre
et le bismuth. Je suis arrivé heureusement en pratique
Ă obtenir un serrage trĂšs constant, grĂące dâune part Ă
l'Ă©tendue des surfaces de contact et dâautre part au
mode de serrage adopté.
Presse. â Ayant fait l'heureuse trouvaille dâun vieil
instrument dont les serruriers se servent pour tarauder
DU BISMUTH CRISTALLISĂ, 231
sous le nom de presse Ă coussinets, je me proposais dâabord
de ne l'utiliser quâĂ des essais prĂ©liminaires. Mais, avec
quelques perfectionnements, je vis que cetobjet me four-
nissait des rĂ©sultats dâune concordance Ă©tonnante, grĂące
il est vrai aux dimensions exceptionnelles des blocs de
bismuth.
La presse en question consiste en une sorte de fer-Ă -
cheval en bronze dont les branches sont réunies par une
traverse en acier, Ă travers laquelle passe une longue vis.
Les branches da fer à cheval sont biseautées en dedans et
deux piÚces de plomb y sont encastrées de façon à pou-
voir se déplacer à frottement gras le long des biseaux, sans
ballotter. Le bloc de plomb inférieur reste plaqué au fond
du fer Ă cheval et nâavait pas d'utilitĂ©. Lâautre bloc (a) se
meut de haut en bas quand on serre la vis, ou peut ĂȘtre
relevĂ©en sens inverse quand on lâa desserrĂ©e. Sous la vis
estune piĂšce d'acier qui empĂȘche que le plomb soit dĂ©formĂ©
par le contact direct de la vis. â Sous le plomb mobile
est suspendue une piÚce en ébonite. Elle est creusée en
assiette à sa partie inférieure de maniÚre que la petite
boĂźte ronde (b) puisse sây enfoncer lĂ©gĂšrement. Lâassiette
dâĂ©bonite n'est pas fixĂ©e au plomb dâune façon rigide,
mais simplement suspendue par une vis à moitié serrée,
qui lui permet de sâincliner lĂ©gĂšrement en tout sens. Au-
dessous de lâassiettese place la boĂźte mĂ©tallique (b) servant
au chauffage. Elle porte deux ajutages, lâun pour lâen-
trĂ©e, lâautre pour la sortie de lâeau chaude. â La plaque
(e)de cuivre, coudée en fer à cheval, est encastrée dans un
bloc dâĂ©bonite qui lâisole du plomb infĂ©rieur, Cette Ă©bonite
Ă aussi un certain jeu et nâest que retenue par les
biseaux de la presse.
Serrage. â En serrant toujours la vis jusquâĂ premier
NY 7) FR TSR
232 THERMO-ĂLECTRICITĂ
refus, c'est-Ă -dire en ne sâarrĂȘtant qu'aprĂšs avoir senti
une résistance décidée trÚs facile à remarquer, sans cher-
cher Ă forcer ensuite le serrage, on arrive Ă obtenir des
serrages parfaitement constants. J'ai vérifié la chose
un nombre considérable de fois, tant au cours des mesu-
res dĂ©finitives quâau cours des essais prĂ©liminaires. Lâen-
lĂšvement el la remise en place des bismuths ramenait
constamment Jes mĂȘmes dĂ©viations du galvanomĂštre,
toutes choses (autres que le serrage) Ă©gales dâailleurs,
pourvu qu'on serrĂąt assez les piĂšces mobiles contre le
bismuth pour rencontrer une certaine résistance assez
brusque qu'il est facile de reconnaßtre. Une fois ce degré
de serrage â obtenu, venait-on Ă desserrer dâun quart ou
dâun demi-tour de vis, la force Ă©lectromotrice baissait lĂ©gĂš-
ment, pour revenir Ă sa valeur primitive quand on res-
serralt.
L'existence de la piĂšce de plomb contribue probable-
ment à donner au serrage une régularité et une douceur
qu'on n'obtiendrait peut-ĂȘtre pas avec des glissements
de mĂ©taux plus durs, et le jeu laissĂ© Ă lâĂ©bonite Ă©vite
quâon force et fausse le bismuth sâil est accidentellement
mal placé.
Mesure des tempĂ©ratures des soudures. â L'Ă©valuation
des températures £ et { des soudures se faisait par com-
pensation et réduction à zéro des forces électromotrices
de quatre soudures auxiliaires cuivre-maillechort. Deux de
ces soudures étaient logées entre les cuivres et le bismuth
dans les deux plans de contact; deux autres, opposées
respectivement Ă chacune des deux premiĂšres, plongeaient
â Nous Ă©vitons le mot de compression parce que le bismuth
nâĂ©tait point comprimĂ© mais fermement appliquĂ© contre les cuivres
DU BISMUTH CRISTALLISĂ. 299
dans des vases dâeau dont on faisait varier la tempĂ©ra-
ture jusqu'à réduction à zéro des déviations du galva-
nomÚtre. On pouvait ainsi connaitre les températures
des plans de contact par les tempĂ©ratures des vases dâeau
oĂč plongeaient des thermomĂštres Ă mercure.
Comme détail technique disons que les soudures cuivre-
maĂŒllechort Ă©taient fixĂ©es dans des rainures faites dâun
trait de scie, diamétralement sur la surface des cuivres, Ces
soudures affleuraient ainsi exactement ces surfaces et tou-
chaient le bismuth. Quant au montage des fils jusquâau
galvanomĂštre, en passant par les soudures de comparai-
son, la figure au haut de la planche Il et l'explication
de lâusage des commutateurs le font comprendre suffi-
samment. On remarquera que deux des fils servent Ă la
fois à la mesure des températures et à la mesure du cou-
rant de la pile bismuth-cuivre.
La soudure (f,) antagoniste de celle du plan de
contact chaud (7) était plongée dans un entonnoir pro-
tégé contre le refroidissement par une double paroi.
Dans cet entonnoir, fermĂ© par un robinet, Ă©tait de lâeau
à une température de un ou deux degrés plus élevée que
celle du plan du contact â. On remuait lâeau avec le ther-
momÚtreet la température était lue quand le galvanomÚtre
Ă©tait Ă O; la tempĂ©rature de /â, ayant baissĂ© peu Ă peu,
se trouvait alors Ă©gale Ă celle de ?â.
De mĂȘme pour la tempĂ©rature de la soudure (#) du
plan de contact froid. Sa soudure antagoniste (ÂŁ,) Ă©tait
plongĂ©e dans un autre entonnoir plein dâeau froide dont
on Ă©levait la tempĂ©rature en y mĂȘlant, par petites
portions, de lâeau moins froide jusquâĂ ce que le galva-
nomÚtre fût à O. A cet instant la température de £, est
la mĂȘme qu'en ÂŁ. Il faut rĂ©pĂ©ter l'opĂ©ration assez souvent
234 THERMO-ĂLECTRICITĂ
entre les mesures des forces Ă©lectromotrices Bi-Cu et faire
au besoin une double lecture du O en revenant en sens
inverse Ă la tempĂ©rature d'Ă©quilibre si on lâa dĂ©passĂ©e.
Les robinets au-dessous des entonnoirs permettent dâen-
lever une partie de lâeau, en lâĂ©vacuant dans un conduit,
et la place se fait pour les quantitĂ©s dâeau froide ou
chaude quâil faut rajouter.
Pour ces mesures de températures il faut laisser au
galvanomÚtre une grande sensibilité. Avec le réglage que
j'avais, je devais supprimer le shunt et mettre en court
circuit une résistance de six ohms, qui m'était néces-
saire pendant les mesures des dévialions bismuth-cuivre ;
lors de ces derniĂšres le miroir sortait en effet de l'Ă©chelle,
malzrĂ© le shunt, si lâon nâajoutait pas une rĂ©sistance sur
le galvanomÚtre, quand la différence des températures
des soudures dépassait une douzaine de degrés.
Les mesures thermométriques individuelles sont faites
à 0°,1 prÚs; la moyenne donne le 0°,05 en général.
Chauffage et refroidissement des soudures. â La sou-
dure supérieure est chauffée par de l'eau qui circule
constamment dans la petite boßte. Cette eau est tirée par
siphonement dâun rĂ©servoir cylindrique, pouvant renfer-
mer de 130 à 150 litres. Un bouilleur à eau prolongé
en serpentin contre les parois à l'intérieur du réservoir
permet d'amener son contenu à une température de 60°.
Cependant il nâa Ă©tĂ© fait usage de ce systĂšme de chauf-
fage que jusque vers 40° ou 45°. Si l'on dépasse cette
température, l'excÚs sur la température de la chambre
esttrop grand et, à moins de régler le bec sous le brûleur"
1 Ce qui serait fort difficile vu la diminution continue du
volume dâeau dans le rĂ©servoir.
DU BISMUTH CRISTALLISĂ. an
le refroidissement de lâeau est trop rapide pour que les
mesures successives soient comparables. Il serait alors
nécessaire de reprendre à chaque instant les températures
ce qui Ă©loignerait trop les unes des autres les mesures
sur le bismuth. Mais si lâon sâen tient Ă des tempĂ©ratures
de 20 Ă 35°, la provision dâeau chaude est suffisante
pour faire des séries entiÚres de mesures, sans que ja
tempĂ©rature #â baisse de plus de 1 ou 2 degrĂ©s. Dans ces
conditions les mesures de températures sont trÚs exac-
tes, celles du bismuth-cuivre bien comparables, de sorte
quâen prenant des moyennes et en fractionnant conve-
nablement les séries, on élimine l'effet du refroidissement.
â Quand il Ă fallu des tempĂ©ratures supĂ©rieures Ă 40°
j'ai fait usage, vers 50 Ă 70°, dâun petit fourneau dans
lequel un filet dâeau circulait Ă travers un tuyau enroulĂ©
en deux spirales horizontales superposées. L'eau se tié-
dissait dans la supĂ©rieure, se chauffait dans lâinfĂ©rieure,
dâoĂč elle se rendait dans la boĂźte.
Pour arriver vers 100° jâemployais un courant de va-
peur trĂšs rapide, obtenu en chauffant fortement de lâeau
dans une bombe en bronze. La vapeur aprĂšs avoir tra-
versé la boßte et parcouru un assez long tuyau de caont-
chouc sortait dans un canal Ă©tant encore absolument sĂš-
che et à une température de 97 à 99°. La soudure su-
périeure variait entre 93° ou 96° suivant la pression atmos-
phérique et suivant la température de la soudure infé-
rieure, vers laquelle une partie de la chaleur de la boĂźte
s'écoule naturellement par conductibilité.
Pour refroidir Ă ÂŁ la soudure infĂ©rieure j'ai dâabord
opéré dans un grand nombre de mesures en laissant sim
plement plonger les prolongements verticaux du fer Ă che-
val de cuivre dans lâeau dâun grand vase. Mais il a fallu
"ir fE Lu,
N-7 " té. 0" à ML De, AE 7,
236 THERMO-ĂLECTRICITĂ
faire autrement plus tard, quand l'usage du potentiomĂš-
tre à permis de contrÎler par une autre méthode les ré-
sultats obtenus par les simples déviations du galvanomÚ-
tre, En outre le brassage fait avec un agitateur en verre
manĆuvrĂ© Ă la main Ă©tait insuffisant. J'obtins nĂ©an-
moins avec ce systÚme un premier tracé de courbes re-
prĂ©sentant les forces Ă©lectromotrices dâaprĂšs les dĂ©via-
tions du galvanomÚtre causées par le courant ther-
mo-Ă©lectrique bismuth-cuivre, Ce tracĂ© ne sâĂ©carte pas
beaucoup comme allure des courbes définitives.
Lors des mesures dĂ©finitives un courant constant dâeau
froide arrivait par en bas dans le vase oĂč plongeait le
cuivre: le niveau de lâeau affleurait la soudure infĂ©rieure
et les prolongements du cuivre plongeaient de deux ou
trois centimĂštres dans lâeau en avant et en arriĂšre.
L'eau renouvelée sans cesse retombait dans un second
vase aprÚs avoir ruisselé le long des parois du premier,
ce qui achevait d'empĂȘcher tout rĂ©chauffement par l'ex-
tĂ©rieur. Du second vase elle se rendait dans le canal dâĂ©va-
cuation commun Ă toute l'installation.
Pour assurer le brassage de lâeau, des bulles d'air
étaient dégagées au fond du vase au moyen d'un soufflet.
Cet instrument était placé prÚs de la lunette du galvano-
mĂštre. De cette façon au moment de faire la lecture, lâeau
pouvait ĂȘtre remuĂ©e dans toute sa masse,
Ce brassage est essentiel pour éviter un réchauffe-
ment graduel de lâeau dans le voisinage du cuivre infĂ©-
rieur. Ce dernier recevant de la chaleur par conduetibi-
lité à travers le bismuth, la soudure inférieure est tou-
jours à une température un peu plus élevée que l'eau
froide qui la baigne. Il nây a pas Ă se prĂ©occuper de cet
excĂšs Ă condition que le brassage soit suffisant pour le
DU BISMUTH CRISTALLISĂ. 20
maintenir constant pendant la mesure de la force Ă©lectro-
motrice Bi-Cu et celles des températures £ et / correspon-
dantes.
Mesures galvanomĂ©triques. â La premiĂšre mĂ©thode de
mesure des courants thermo-électriques développés entre
le bismuth || on | et le cuivre a consisté à observer
les déviations produites par le courant sur un galvano-
mÚtre dont la résistance, quoique faible, était trÚs grande
par rapport à la résistance intérieure du couple. Dans ce
cas il a été admis que E = I et le galvanomÚtre a été
employé comme boussole des tangentes. Les mesures au
potentiomÚtre ont confirmé la légitimité de cette suppo-
sition, Ă savoir que les forces Ă©lectromotrices Ă©taient bien
proportionnelles aux déviations, toutes corrections faites
aux chiffres lus sur l'Ă©chelle en tenant compte de sa dis-
tance au miroir et de la grandeur de la déviation lue.
Le galvanomĂ©tre est du type dâArsonval- Wiedemann
avec un fort amortissement et deux demi-bobines valant
ensemble 1, 2 ohms.
La résistance du shunt était de 0,0275 ohm. Celle
des fils conducteurs depuis les soudures Bi-Cu jusquâau
shunt étaient de 0,066 ohm; le shunt était placé prÚs des
commutateurs. De ceux-ci au galvanomĂštre se rendaient
deux fils représentant ensemble 0,222 ohm. Une résis-
tance supplémentaire de 6 ohms a toujours été mise en
série sur le galvanomÚtre aprÚs le shunt lors des mesures
faites pour Ă©tablir les courbes de O Ă 100°. On lâenlevait
quand on ne maintenait pas une différence de plus de
10 à 12 degrés entre les températures £ et 7. Pour des
différences plus grandes le miroir serait sorti de l'échelle
si lâon nâavait pas augmentĂ© la rĂ©sistance.
On Ă vĂ©rifiĂ© avec soin quâil ne se produisait pas de
ARCHIVES, t. VI. â Septembre 1898. 17
238 THERMO-ĂLECTRICITĂ
courants parasites en dehors des piles cuivre-bismuth oĂč
cuivre-maillechort, et que ces deux systĂšmes de piles ne
confondaient pas leurs effets.
Mesures potentiomĂ©triques. â 11 nâest pas nĂ©cessaire
de rappeler ici la description et l'usage du potentiomĂštre
que lâon trouvera dans les traitĂ©s de mesures Ă©lectriques.
J'employai le montage habituel, avec un fil Ă curseur
valant 0,330 ohm à 18°. Les valeurs absolues des résis-
tances ont été souvent changées afin d'opérer avec des
degrés de sensibilité différents.
Toutes les mesures de contrĂŽle faites au moyen du
potentiomÚtre pour comparer ses données à celles de la
méthode galvanométrique ont été faites avec un élément
Ă©talon Daniell d'environ 4,0 volt. Mais la force Ă©lectromo-
trice de cet élément a varié au bout de quelques semai-
nes, aussi ces mesures ne peuvent compter que comme
comparaison avec des expĂ©riences faites dans la mĂȘme
journée ou à trÚs peu de jours d'intervalle.
Pour l'estimation absolue en volt des forces Ă©lectro-
motrices j'ai pris un étalon Gouy valant 1',386 à 18°
et fait quatre mesures à des températures différentes,
faciles à maintenir trÚs constantes. Ces résultats, résu-
més dans un tableau, ont été combinés de façon à four-
nir une valeur moyenne en volt correspondant Ă une
division de l'Ă©chelle des courbes.
ManĆuvre des commutateurs. â Les commutateurs
comprenaient 14 godets Ă mercure et 5 contacts ou clefs
en gros fils de cuivre recourbés lesquels permettaient de
faire communiquer entre eux tels ou tels godets oĂč plun-
geaient certains fils de façon permanente. Ces commu-
tateurs, dont le schéma est donné au-dessous de la figure
de l'appareil (planche IT), m'ont permis d'employer un
DU BISMUTH CRISTALLISĂ. 239
seul et méme galvanométre réglé une fois pour toutes et
d'effectuer sans aide plusieurs opérations qui devaient se
succéder chaque fois trÚs rapidement.
Lâexplication de la manĆuvre des commutateurs
peut remplacer le paragraphe que les auteurs intitulent
souvent marche dâune expĂ©rience. Les opĂ©rations Ă faire
dans dâautres parties de lâappareil ont Ă©tĂ© suffisamment
signalées à propos de sa description et de celle du chauf-
fage; l'usage du galvanomĂštre est trop connu pour
quâon sây arrĂȘte.
En suivant sur le schéma on verra que:
1° Pour mesurer la température de la soudure froide t
on réunitDà FetAà E; puisOà Ketlà H; on sup-
prime la résistance R (6 ohms) en réunissant K à M.
Le courant va alors de ÂŁ Ă ÂŁ, (soudure antagoniste) puis
4 D: F... 1... H:. G (galvanomĂštre).. M... K... O0... E...
: COL Ă
20 Pour mesurer la température de la soudure chaude t'
mount: Bac CAE: KĂ a M OĂčiK; T'iHeEe
courant va donc de #â Ă l', (soudure antagoniste). âŹ...
OS KM GE Be pe
3° Pour mesurer la déviation causée par le bismuth-cuivre
entre { et t'onréunit: Aà F;0à K; H à l; B à E:
on shunte par la résistance S en réunissant K à J:
on intercale (en gĂ©nĂ©ral) la rĂ©sistance R en reliant K Ă
0 et L Ă M. Le courant va donc de t Ă fâ Ă travers le bis-
mous ab. O0: KR OEM. Gr 21
AMEN
On peut produire la déviation dans les deux sens sur
l'échelle (ce qui a toujours été fait) en reliant alternati-
vement KO et HI, puis OH et KLau moyen de deux fils
coudés deux fois, reliés par un manche commun de
maliĂšre isolante.
240 THERMO-ĂLECTRICITĂ
4° Pour opérer la réduction à zéro avec le potentio-
mĂštre, on supprime S et R des circuits. B (pĂŽle +) est
en relation permanente avec N. On joint N Ă M, et H au
potentiomĂštre +. Le fil du curseur du potentiomĂštre, qui
doit aboutir au pĂŽle â de la pile thermo-Ă©lectrique, se
plonge dans Ă.
Ainsi, le circuit va du potentiomĂštre (â) Ă Ă ...4
0.7.8: 7 0N 6 EMM:. .. galvanomette
... (â) du potentiomĂštre.
Pendant le rĂ©glage du potentiomĂštre avec lâĂ©talon (p)
il faut plonger son fil + dans N au lieu de plonger celui
du curseur dans A. On a alors le circuit commun Ă lâĂ©ta-
lon p et Ă la pile auxiliaire (P) de (â) Ă N ... M ...
galvanomĂštre . .. H et retour Ă (+).
Pour lancer le courant dans le galvanomĂštre, on peut
se servir du contact qui réunit M à N, ou, de préférence,
intercaler un manipulateur entre N et M au lieu du con-
tact.
IVe PARTIE
Mesures relatives aux prismes P et G.
AprÚs des essais préliminaires variés, faits en vue de
mâassurer de la valeur de lâappareil et de la mĂ©thode
générale, j'ai fait une grande quantité de mesures qui ont
permis d'Ă©tablir les courbes des forces Ă©lectromotrices
entre 0° et 45° environ pour P et G. Ces déterminations
ont dĂ©jĂ montrĂ© quelle Ă©tait lâallure du phĂ©nomĂšne entire
ces limites. Mais, lorsque je voulus les contrĂŽler avec le
potentiomĂštre, je mâaperçus que les rĂ©sultats de ce der-
nier ne concordaient pas exactement avec ceux qu'avait
donnés le galvanomÚtre. En perfectionnant le brassage de
DU BISMUTH CRISTALLISĂ. 241
lâeau froide et en remplaçant le simple bain par un cou-
rant dâeau sans cesse entretenu dans le vase, je vis les
résultats des deux appareils devenir identiques.
Il fallut renoncer à faire des expériences en partant
de 0°, vu la difficulté de maintenir à cette température
la soudure inférieure, la glace fondant par conductibilité
autour du cuivre. Quelques essais avec des mélanges
rĂ©frigĂ©rants nâont pas donnĂ© des rĂ©sultats suffisamment
précis, tout en permettant de voir que les courbes sui-
vraient une marche rĂ©guliĂšre de + 10° Ă â 10°.
Le potentiomÚtre employé seul donna le rapport des
forces électromotrices f. e. _ à diverses températures.
Voici le relevé de ces mesures :
M Na
t v Rapport t LA Rapport
Me R20 2,99 1022008256
10 20 2,39 1022000235
10 20 2,36 26%.46 222
26:2044,9) 2,16 26 AG AE RO
25,1. 43,4 2,18 25.410207
20100420) 2:92 30-4r40k502,22
25,1 492,5 2,923
30 40 2,21
La suite du travail consista Ă employer concurremmen
le galvanomĂštre et le potentiomĂštre, en substituant im-
mĂ©diatement lâun Ă lâautre dans une mĂȘme sĂ©rie, au
moyen du commutateur, et en les alternant plusieurs
fois, pour chaque prisme et chaque direction. Une cer-
taine quantité d'expériences furent faites sans appliquer
au galvanomÚtre la résistance supplémentaire de 6 ohms.
2492 THERMO-ĂLECTRICITĂ
Ces expériences correspondent à des différences de tem-
pérature inférieures à 12°.
Leur but Ă©tait de bien sâassurer de l'identitĂ© des rĂ©-
sultats donnés par les deux appareils. Elles ont prouvé
que la résistance intérieure de la pile thermo-électrique
est nĂ©gligeable; on pouvait sây attendre Ă©tant donnĂ©s
la forte section et le peu de longueur des prismes dans le
sens du courant.
On peut donc considérer justement que les déviations
vraies du galvanomĂštre sont proportionnelles aux forces
Ă©lectromotrices, et on serait en droit de se servir unique-
ment du galvanomÚtre aprÚs l'avoir étalonné au poten-
tiomĂštre.
Voici quelques exemples du détail des mesures, tirés
de mon cahier d'observations :
Mesures du 25 fĂ©vrier. â 150 ohms sur le fil du potentiomĂštre.
GalvanomÚtre sans résistance supplémentaire.
Prisme P.
tâ 17,350 # â 30,10
PotentiomĂštre: || 559 mm. 1 245 mm. k
Ba lecture: | 668 » 1245 » | EDS
Moyenne galvanomĂštre: L 373 gauche 637 droite. â} dĂ©v. brute 132
» » | 812 » 203 » » 304,5
PotentiomĂštre : || 548 mm. JL 239 mm. Rapport: 2,29.
GalvanomĂštre : || 207 gauche 809 droite. â2 dĂ©v. brute 301,0
LS 652" 0 » 127,5
DATA DONNE 20 8
Résumé.
Moyenne des tempĂ©ratures : ÂŁ â 17,40° + â 29,9
Moyenne des déviations brutes: || 302,7 L 129,7
tg @, corrigé: {|| 297,7 JL 129,3
â Rapport par galvanomĂštre : 2,30.
Rapport par potentiomĂštre : 2,285.
DU BISMUTH CRISTALLISĂ.
Moyenne des températures :
Moyenne des déviations brutes
tg @, corrigé
LE
L
Rapport par potentiomĂštre :
Rapport par galvanomĂštre :
Mesures du 1° mars. â MĂȘmes conditions.
Prisme G.
tâ 12,950 # â 21,70
GalvanomĂštre : || 307 gauche 1 694 droite } ,, .,,.
déviat. brute 192
2de lecture : 309 693 NO ETES : té
GalvanomĂštre : L 417 gauche 1 582 droite } 1 83.0
416 | 583 \ <
PotentiomĂštre: || 367 mm. 1 154 Rapport : 2,38
GalvanomĂštre : || 299 gauche || 702 droite } A Ă
re : 300 702 \ 182 déviat. brute 201,2
1 416 gauche L 583 droite } Ă 85,2
417 583 \
PotentiomĂštre : || 361 1 152 Rapport: 2,37
GalvanomĂštre : || 304 || 700 IE 7
léviat. brute 198,2
9de lecture 302 699 ne RS
tâ412,350006â 21,600
Résumé.
â 12,30 4 â 21,65°
: | 197,3 L 83,1
: || 195,9 L 83,1
2,357
2,375
Pour établir les courbes allant de + 10° à + 100°
environ et opérer, par conséquent, entre des intervalles
de température dépassant le plu
s souvent 12°, il a fallu
mettre sur le galvanomÚtre la résistance supplémentaire
de 6 ohms.
Exemples de mesures faites dans ces conditions :
244
THERMO-ĂLECTRICITĂ
Mesures du 2 mars. â Courant de vapeur dans la boite. â 30 ohms
sur le fil du potentiomĂštre. â RĂ©sistance supplĂ©m. de 6 ohms
GalvanomĂštre :
GalvanomĂštre :
PotentiomĂštre :
9de lecture :
GalvanomĂštre :
PotentiomĂštre :
GalvanomĂštre :
PotentiomĂštre :
1 310 gauche L 694 droite } Ăż
sur le galvanomĂštre.
Prisme P.
tâ17,1° # â 94,6°
2 déviation brute 191,7
311 694
128 A
Ă 1e e Rapport : 1,986
- SANCREURE . HEqitE le déviation brute 187,7
OR RE
155 â OL GE
| 703 L 554 Rapport : 1,986
- . 12 déviation brute 190
|| 698 L 354 Rapport : 1,972
Résumé.
Moyenne des tempĂ©ratures : ÂŁ â 17,25°
Moyenne des déviations brutes : L 189,8
I
tg @, corrigé: L 188,5
Rapport par galvanomĂštre : 1,995
Rapport par potentiomĂštre : 1,981
# â 94,6°
| 386,4
|| 376,2
Dans lâexemple suivant, la sĂ©rie ayant durĂ© un temps
assez long et les températures ayant changé notablement
du début à la fin, elle a été scindée en deux pour l'éta-
blissement des moyennes.
DU BISMUTH CRISTALLISĂ.
245
Mesures du 7 mars. â 50,3 ohms sur le fil du potentiomĂštre.
GalvanomĂštre :
2de Jecture :
GalvanomĂštre :
2de ]ecture:
GalvanomĂštre :
PotentiomĂštre :
GalvanomĂštre :
PotentiomĂštre :
GalvanomĂštre :
2de lecture:
GalvanomĂštre :
PotentiomĂštre :
GalvanomĂštre :
2de lecture:
GalvanomĂštre :
PotentiomĂštre :
GalvanomĂštre :
Prisme G.
tâ 13,150 # â 400
448 gauch 51 droi LR
: 448 NUE se as le déviation brute 52,0
| 375 623 )
| | ;
375 623 3 124,0
EN 552 > 53,0
| 396 A 77 Rapport : 2,23
| 372 gauche L 624 droite â/2 dĂ©viation brute 126
1 443 554 | Le
444 553 \
Ă LEA
175 | 392 Rapport : 2,23
| 37 2 i ire
Le sauce âe dote 12 dĂ©viation brute 124,5
L 444 554 » 55
178 Ă ) a
L 189 | 412 : Rapport : 2,28
tâ 12,45 # â 41,1°
à guy _. que 1/2 déviation brute 58,7
| 369 633 )
369 632 \ < 131,7
L187 | 420
188 422
184 419 | Rapport : 2,27
182
1 442 gauche
E s
60 droite } 1/2 déviation brute 58,5
444 560 \
| 368 635
368 637 \ < 00
tâ 11,75 # â 42,0
Résumé.
a) Moyenne de la premiĂšre partie de la sĂ©rie: ÂŁ â 12,8 et # â 40,5°
Moyenne des déviations brutes | 125
1 53,5
tg @, corrigé || 124,5 153,4
Rapport par galvanomĂštre : 2,331
Rapport par potentiomĂštre : 2,254
VTT.
â Ă . x
re 7
246 THERMO-ELECTRICITĂ
b) Moyenne de la seconde partie de la sĂ©rie : ÂŁ â 12,050 et Ćž â 41,5°
Moyenne des déviations brutes || 132,8 L 58.6
tg o, corrigé || 132,4 L58,6
L Rapport par galvanomĂštre : 2,259
Rapport par potentiomĂštre : 2,272
Pour certains intervalles, on a employé le galvano-
mĂštre seul. Exemple :
Mesures du 14 mars. â Avec le galvanomĂštre seul, augmentĂ© de
6 ohms. â On a fait usage des spirales pour chauffer
le courant dâeau Ă 64°.
Prisme P.
AA; 00 0 â164,0!7
GalvanomÚtre: | 255 gauche | 746 droite } 1h déviation brute 490,0
256 745 \
1 379 1 617 , 237,0
380 616 \
| 251 || 749 }
253 749 \ : 497,0
1 377 1 617 Ă :
379 616 sp
| 253 | 749 j
: 495,5
253 748 Ă :
tâ 11,3 #? â 63,80
Résumé.
Moyenne des tempĂ©ratures : ÂŁ â 11,15° # â 63,9°
Moyenne des déviations brutes: || 247,1 1 118,8
tg o, corrigé: || 244,5 L 118,5
Ă
an Rapport : 2,063
Les deux tableaux qui vont suivre résument les résul-
tats définitifs; le second (b) renferme tout le matériel qui
a servi Ă la construction des courbes P et G. LâĂ©chelle des
températures dans le graphique est arbitrairement choisie :
un millimĂštre sur lâaxe des abscisses valant 0°,2 centi-
DU BISMUTH CRISTALLISĂ. 247
grade. Sur lâaxe des ordonnĂ©es, un millimĂštre reprĂ©sente
une division (corrigée) de l'échelle du miroir galvanomé-
trique'. Les chiffres des tg w corrigées, sont donc égaux
aux nombres de millimÚtres des ordonnées qui représen-
tent ces tangentes. La valeur du millimĂštre en volt sera
donnée plus tard. Les courbes ont été construites de pro-
che en proche au moyen des résultats ci-dessous.
1 Les points ayant Ă©tĂ© fixĂ©s sur le graphique Ă lâaide dâune
rÚgle graduée en millimÚtres il faut ne pas se préoccuper de
l'erreur de quadrillage signalée dans la légende (planche II) et faire
abstraction pure et simple des traits horizontaux.
â | gra |GL'er | 6007 | 0.18 16.6 | « GI | | |
â | gore |eâ6z | ofeur | 0.08! gr.ot| «< et | |
â | FIG | P'SCI | 1âG98 | O.OL | GQTIT| «< 81 â |088"e |9'08 |cr'8 | 0.18 | 28.6 on
886T | â = â |0%76 |OLGT| « SG â | 890'8 | S'8TT | aâF7G |06 .ÂŁ9 [OTeIT| «FT
: - |(oyqutava)
G10'8 | Ăż80'G | OâLSI | S'086 | 09.76 | GLGI| < ⏠86 T | I06T | :ouuolon | 9,Ăż6 LoLT-GI| <
GLGE'T | OBG'T | S'O6T | 698 | 09,76 | OST] « £ 986°T | GET | S'S8T | 2'9LE | 090P6 | GBLT| « 8
Ă eue |ogc'e |otee |vĂŠer log. | cost] < 2 608â | g18'e | ge | a'oIt | 02.28 | GGCTI «+8
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2 (q |
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T opg'a | gos'a | s'Ă©rt | L'e8c | OL.68 | GL.LT lioa9g ce 18aâe | 162â | L'OL | oâcot | 8.18 | L9.PT [1011497 GG
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ee TE âââ_â_â_â_â + TT" = a ER â â ââ â
si 1) d
DU BISMUTH CRISTALLISĂ. 249
Mesures faites sur dâautres prismes.
Tous les résultats qui précÚdent se rapportent aux
deux prismes P et G, pour lesquels des courbes complĂštes
ont été tracées. Quant aux nouveaux prismes M, A,
O, etc., je n'ai pas cru devoir en faire l'étude détaillée
aux divers points de l'échelle thermométrique et me suis
contenté de fixer quelques points indiquant leurs posi-
tions relatives sur ie mĂȘme graphique que P et G.
Ce travail à été compliqué par le fait que le galvano-
mÚtre dont je me servais a dû Útre déplacé un jour pour
cause de force majeure ; quand il a été replacé, son réglage
n'a pas pu ĂȘtre rĂ©tabli identique Ă ce qu'il Ă©tait aupara-
vant. Il Ă fallu raccorder le nouveau rĂ©glage avec lâancien.
Pour cela, j'avais deux moyens. L'un cunsistait Ă refaire
quelques expériences avec un des anciens prismes à des
tempĂ©ratures ÂŁ et {â faciles Ă maintenir constantes, Ă
mesurer la déviation obtenue, et à chercher sur le graphi-
que le nombre de millimĂštres correspondant Ă la lon-
gueur dâordonnĂ©e comprise entre ces mĂȘmes tempĂ©ratures
pour le mĂȘme prisme avec lâancien rĂ©glage. Je pouvais
ainsi calculer le rapport du nouveau rĂ©glage Ă lâancien.
Une autre méthode, que j'ai employée un plus grand
nombre de fois, consistait à ne plus se préoccuper de
lâancien rĂ©glage et Ă chercher les rapports des forces
Ă©lectromotrices de tous les nouveaux prismes, tant dans
le sens |} que dans le sens | avec celle dâun des anciens
prismes pris entre les mĂȘmes tempĂ©ratures. Malheureuse-
ment, il Ă©tait impossible de partir toujours des mĂȘmes
températures et il fallait faire des décomptes et des moyen-
nes assez compliqués.
250 THERMO-ĂLECTRICITĂ
NĂ©anmoins, j'ai pu fixer la position de plusieurs
points pour les nouveaux prismes par ces procédés-là ,
et finalement des mesures au potentiomĂštre faites dans
de trÚs bonnes conditions ont corroboré ces résultats. Le
détail numérique serait fastidieux et je l'épargne au
lecteur.
Mesure absolue de la force Ă©lectromotrice.
Les ordonnées des courbes représentent en millimÚ-
tres les déviations du galvanomÚtre. Restait à savoir
quelle fraction de volt représente un millimÚtre, afin de
pouvoir interpréter en volts la marche des courbes.
Pour atteindre ce but, jâai fait un certain nombre de
mesures au potentiomĂštre, avec un Ă©talon Gouy valant
1,386 volts à 18°, en comparant à cet étalon les forces
électromotrices développées dans les soudures G {| à des
températures faciles à maintenir constantes.
Voici le détail des mesures :
1° Résistance de 100 ohms sur le fil à curseur long de 1 mÚtre et
valant Om 330.
Lempér: 1425: = "29°4%
G || curseur arrĂȘtĂ© Ă 353wm,
le calcul donne f. e â 0*,001599.
La différence des ordonnées sur la courbe pour G || entre 1295 et
29°1 â 70mw,6, dâoĂč force Ă©lectromotr. pour 1» des ordon-
nĂ©es â 0°,00002264.
2% MĂȘme rĂ©sistance, â(G || ).
a) t=11°6 tâ=39°45 eurseur Ă 585mm f. e = 0*,002650
bo t=116 t=39 415 s,1Ă 677 [.e = 0 ,00261%
Dt= US 11-389 » à 68 [.e = 0 ,002573
Moyennes à = 11°6 (= 39°17 f 6 = 0*,002612
La diffĂ©rence des ordonnĂ©es sur la courbe â 119,4 dâoĂč f. e
pour {mm â (%,00002187.
DU BISMUTH CRISTALLISĂ. 251
30 a) RĂ©sistance de 150 ohms sur le fil. â (G ||).
tempĂ©r. â 1979 DEP â12906
curseur Ă 483mm f.e â 0v,001464.
b) RĂ©sistance de 200 ohms sur le fil.
tempĂ©r. tâ14°45 1 â 28°8
curseur Ă 608mm fe == 0*,00138%.
Moyennes : t â 14°4 #ââ29°2 f.eâ 0",001424, d'oĂč
f.e pour 4mm â 0v,00002200.
&o RĂ©sistance de 200 ohms. â (G ||).
_ tempĂ©r. 41°70 t' â 2800
curseur Ă 659mm f.e 0v,001490,
dâoĂč f. e pour {mm â (,00002172.
On a donc quatre valeurs du mm. :
0", 00002200
0, 00002172
0, 00002264
0, 00002187
dont la moyenne = 0",000022057.
Le degrĂ© dâexactitude des mesures individuelles ne
permet pas de considérer les deux derniers chiffres frac-
tionnaires comme certains. Lorsqu'on calculera une or-
donnée en partant de la valeur du millimÚtre en volt le
rĂ©sultat ne devra ĂȘtre donnĂ© qu'avec 5 chiffres au delĂ
de la virgule.
Comme vérification voici un exemple:
On Ă mesurĂ© au potentiomĂštre la f. e. P || entre t â
12°,75 et rt â 29°,5 et trouvĂ© 0", 0001678.
Par les courbes, en multipliant par 0'",00022057 la
diffĂ©rence des ordonnĂ©es de P || entre les mĂȘmes tem-
pératures on a trouvé 0",0001648.
Chaque division du galvanomĂštre et chaque millimĂštre
de longueur des ordonnées du graphique valent donc
0,000022057.
M Re :
2592 THERMO-ĂLECTRICITĂ
Résultats généraux.
L'étude qui précÚde conduit aux conclusions suivan-
Les :
1° La force électromotrice, pour un degré de différence
entre les températures 1 et l' des soudures (ce qui équivaut
au pouvoir thermo-Ă©lectrique), va en augmentant avec
la température entre 10° et 100°.
2° Cette augmentation est plus rapide pour les soudures
JL que pour les soudures || ; il en résulte que le rapport
des forces Ă©lectromotrices ne va en diminuant Ă mesure que
(t + 1) augmente. On a, dâaprĂšs les courbes comme rap-
port, lâune des soudures, ÂŁ, Ă©tant Ă 11° et lâautre !', suc-
cessivement Ă
d 20°. 30°: 40° 50°*260 70° SO 200
P â". 2,33 2,97 2,19 9,14 2,08 2,04 2,01 2,02 2,00
G +. 243 2,33 2927 2,20 2,14 2,11 2,06 2,03 2,00
3° Les courbes entre 0° et 100° sont des paraboles
dont la convexitĂ© est iournĂ©e du cĂŽtĂ© de lâaxe des abs-
cisses. La figure classique des traités de physique, qui
représentent la marche des forces électromotrices ther-
moélectriques par une parabole dont la concavilé est
constamment tournĂ©e vers lâaxe des abscisses, nâa donc
rien dâabsolu.
DU BISMUTH CRISTALLISĂ. 209
4° Quant aux valeurs absolues des forces électromotri-
ces elles varient aussi dâun prisme Ă lâautre. Voici en
volt quelques forces Ă©lectromotrices pour le prisme P
lequel occupe une position Ă peu prĂšs moyenne entre les
autres.
La température inférieure £ étant 11°, on a eu, en
volt :
Pour 30° 50° 700 95°
volt volt volt volt
Force Ă©lectromotrice ||... 0,00190 0,00396 0,00610 0.00899
Force Ă©lectromotrice 1 âŠ. 0,00084 0,00185 0,00299 0,00447
Pour tâ 10°etĂ© â 100 ° volt volt
TS INRP P || â 0,00965 et Pi â 0,00481
G | â0,00919 Gy â 0,00460
A || â 0,00969 Ag = 0,00525
M | â0,01057 My â 0,00500
O | â 0,00863 O1 â 0,00519
1 N = 0,00831 71 â 0,00451
La raison de ces différences entre les prismes est in-
certaine. Elles ne sont en tout cas pas en relation avec
les dimensions des prismes, non plus qu'avec aucune
circonstance extérieure. Elles ne peuvent tenir qu'à des
propriétés intrinsÚques de chaque prisme. Les petits pris-
mes, 0 et y et dâautres encore, pouvaient fort bien ren-
fermer des macles, car ils ont été tirés, non de beaux
fragments bien délimités comme c'était le cas pour A,
M, P, et G, mais de culots ou parties de eulots dans
lesquelles on avait eu de la peine à choisir des régions
convenables. Ces prismes donc sont a priori sujets Ă cau-
tion. Mais des quatre principaux, Ă, M, P et Gje ne
pourrais citer aucun comme Ă©tant infĂ©rieur Ă lâautre au
point de vue de la structureâ.
1 Les fentes dans G nâattĂ©nuaient pas le caractĂšre rĂ©gulier du
clivage.
ARCHIVES, L. VL â Septembre 1898. 18
A dte ANR SE» RE RCE ET ot + gets * 4 + 2
254 THERMO-ĂLECTRICITĂ
Il me serait par conséquent tout aussi difficile de dire
lequel des quatre se rapproche le plus du bismuth cris-
tallisé absolument homogÚne.
5° Quant à l'effet des macles on peut remarquer ce
qui suit :
Les macles peuvent abaisser la f.e. || et Ă©lever la
f. e. | ; mais aucun genre de macle ne peut augmenter
la f.e. [| niabaisserlaf.e. |.
Une macle pourra nâaffecter la f. e. que dans une des
directions, lâautre conservant sa valeur normale. En
effet, si le cristal parasite traverse de part en part le
prisme, son effet sera nul quand les soudures seront con-
tre les faces parallÚles au parasite, parce que les extré-
mitĂ©s de ce dernier seront toutes deux Ă la mĂȘme tempĂ©-
rature. Tandis que dans une position à 90°, les extré-
mités du cristal parasite seront aux soudures et son effet
se fera sentir à cÎté de l'effet thermo-électrique normal
du prisme.
Représentons les feuillets de clivage par des traits pa-
rallÚles nous pouvons avoir un prisme ainsi constitué :
pr t
a HA
b t
a b
qui dans la position (a) n'aura aucun effet sur la force
Ă©lectromotrice [| du prisme, tandis que dans la posi-
tion (b) il augmentera la f.e. | vraie.
De mĂȘme un parasite peut diminuer la f.e. || (posi-
tion c dâun autre genre de macle) en Ă©tablissant une
DU BISMUTH CRISTALLISĂ. 255
sorte de dĂ©rivation intĂ©rieure entre ÂŁ et /â comme le ferait
un fil mĂ©tallique rejoignant les deux soudures. La mĂȘme
macle dans la position (d) nâaltĂ©rera en rien la f.e, |
normale.
CE ES DS
== um
=||= HT
A t
⏠d
Ce sont lĂ les cas les plus simples. Ils suffisent pour
montrer que beaucoup de mesures faites sur le bismuth
peuvent ĂȘtre faussĂ©es si les auteurs ne sâassurent pas
autant que possible de lâhomogĂ©nĂ©itĂ© de leurs cristaux.
Il est probable que la faiblesse des rapports f. e. ru
de Matthiessen, est due Ă l'existence de macles dans
les Ă©chantillons quâil employa.
6° La densité du bismuth cristallisé par fusion et lent re-
froidissement est voisine de 9,867 Ă 180.
7° Le peu de probabilité de l'existence de macles dans
les quatre principaux prismes porte Ă croire que d'autres
causes de variations peuvent exister. Rien ne prouve du
reste que lâĂ©tat molĂ©culaire soit identique dans les divers
culots et dans les diffĂ©rentes parties dâun mĂȘme culot,
quand bien mĂȘme les clivages y conservent leur disposi-
tion en couches parallĂšles. Bien plus, je crois avoir ob-
servĂ© que dans un mĂȘme prisme la f. e. | tend Ă augmen-
ter avec le temps, tandis que la f.e. || reste constante.
Des réchauffements et refroidissements successifs sont
peut-ĂȘtre la cause de ce phĂ©nomĂšne, qui demanderait Ă
ĂȘtre examinĂ© de plus prĂšs.
9256 THERMO-ĂLECTRICITĂ DU BISMUTH CRISTALLISĂ
&° Cette Ă©tude, par le fait mĂȘme de la concordance des
résultats dans les grandes lignes et de leur divergence
dans les détails, est propre à montrer à quel point la
cristallisation influe sur les phénomÚnes thermo-électri-
ques dans le bismuth.
On ferait bien de se préoccuper de la structure cristalline
dés le début de toute recherche physique sur ce métal.
En effet il est permis d'Ă©tendre par induction aux
autres propriĂ©tĂ©s physiques la complexitĂ© quâamĂšne dans
les phénomÚnes thermo-électriques la nature cristalline
du bismuth. L'expĂ©rience mĂȘme a montrĂ© que la conduc-
tibilitĂ© Ă©lectrique, par exemple, nâest pas la mĂȘme dans le
sens de lâaxe que dans le sens perpendiculaire. Les va-
leurs trouvées pour la conductibilité du bismuth fondu
ou prĂ©parĂ© en fils, fĂ»t-il mĂȘme absolument pur, ne pour-
ront ĂȘtre constantes que si le mĂ©tal est en quelque sorte
rendu pratiquement amorphe dans les divers Ă©chantillons
par le fait de lâextrĂȘme petitesse des cristaux disposĂ©s en
tous sens dans la masse.
Mais entre des Ă©chantillons en tout ou partie cristalli-
sés, il est trÚs possible que les différences de conductibi-
litĂ© pouvant ĂȘtre causĂ©es par des traces de mĂ©taux Ă©tran-
gers seraient plus faibles que celles provenant de la cris-
tallisation.
GenÚve, décembre 1897-juin 1898.
Laboratoire de physique de l'Université.
Position L
Erratum. â Les flĂšches indiquant la di- "+
rection de lâaxe cristallographique dans la |
seconde figure, L (Archives, août, page 116) NE |
sont mal placĂ©es, elles auraient dĂ» lâĂȘtre
ainsi :
RACE PRCETES
SUR LE
VERSANT SUD-EST
DU
MASSIF DU MONT-BLANC
PAR
Francis PEARCE
Assistant au laboratoire de MinĂ©ralogie et PĂ©trographie de lâUniversitĂ© de GenĂšve.
(Suite 1.)
TROISIĂME PARTIE
ROCHES ĂRUPTIVES ET CRISTALLINES ACCOMPAGNANT
LES PORPHYRES.
$ 1. Les granulites.
Les granulites qui accompagnent fréquemment les
microgranulites et pĂ©nĂštrent en filons dans le revĂȘtement
porphyrique du val Ferret suisse, offrent des aspectsassez
variés. Parfois, ce sont des roches finement grenues, d'une
texture saccharoĂŻde et de couleur blanche, assez semblables
à celles qui constituent les nombreux filons perçant la
protogine du Versant sud-est du Mont-Blanc.
Dâautres fois, la granulite sâest modifiĂ©e profondĂ©ment
1 Voir Archives, t. VI, juillet 1898, p. 56, et août, p. 134.
258 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
en traversant des bancs de schistes cristallins, le grain de
la roche devient plus grossier, en mĂȘme temps qu'elle se
charge dâune quantitĂ© beaucoup plus considĂ©rable de mica
noir. La structure devient aussi plus schisteuse. On trouve
un grand nombre de variĂ©tĂ©s de schistes granulitisĂ©s, Ă
des degrĂ©s divers, et lâon rencontre frĂ©quemment des
formes de passage, des schistes granulitisés à la granulite
franche. Quant aux minéraux constitutifs des granulites,
ce sont :
La Magnétite, plutÎt rare, toujours en trÚs petits grains
disséminés dans toute la roche.
Lâ Apatite existe presque toujours, peu abondante et en
petits cristaux dans la granulite franche, elle devient
beaucoup plus fréquente en sections d'assez grandes
dimensions dans les schistes granulitisĂ©s, oĂč elle accom-
pagne le mica noir.
Le Zircon, quelques grains seulement ou des petits
prismes allongés présente les caractÚres optiques ordi-
naires.
LâAllanite, est trĂšs constante, on la trouve dans un
grand nombre d'échantillons provenant de différents
endroits. Elle se montre en assez grosses sections d'un
brun rougeĂątre, polychroĂŻques et prĂ©sentant les mĂȘmes
caractĂšres que lâallanite, de la protogine.
La Biotite, existe toujours en assez grande quantité,
soit en larges lamelles isolées, soit le plus souvent, en
amas, parfois assez gros, simulant des fragments de
schistes cristallins et formĂ©s dâune multitude de petites
lamelles de biotite entremĂȘlĂ©es d'apatite, dâĂ©pidote et
d'hématite.
La coloration et le polychroĂŻsme sont variables, on
observe :
470
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 259
N, = brun rouge ou brun verdĂątre.
N, = jaunûtre.
Cette biotite est toujours à un axe optique négatif, eile
possÚde une biréfringence normale et renferme quelques
inclusions de magnétite; elle se présente dans les granu-
lites avec des caractĂšres absolument analogues Ă la biotite
des quartzporphyres ou des schistes cristallins.
Le mica brun rouge sâaltĂšre souvent, avec changement
du polychroĂŻsme pour se iransformer en mica brun ver-
dĂątre ou bien en chlorite.
Les Plagioclases, paraissent abondants, mais sont géné-
ralement complÚtement séricitisés, dans la plupart des
cas leur détermination est difficile sinon impossible.
Ils appartiennent toujours à des variétés trÚs acides,
allant de lâAlbite Ă lâOligoclase ; en effet, sur quelques
sections favorables on a trouvé :
1° Dans la zone de symĂ©trie de la macle de lâalbite, on
a mesurĂ© pour Ă,, par rapport Ă la trace de g'= (010),
extinctions comprises entre 2° â/, et 15°:
2° Les faces g 'â (010), montrent gĂ©nĂ©ralement, en
lumiÚre convergente, une bissectrice aiguë positive, puis
on a mesurĂ© pour Ă, des extinctions variant entre + 7°
et + 23° par rapport Ă lâarĂȘte pg' ;
3° La méthode de Becke, appliquée aux contacts favo-
rables avec le quartz, nous a donné : A, <0, A, <0:
4), 0:50, <O0, 9, LO:;
4° Des sections perpendiculaires sur la bissectrice N,,
nous ont fourni aussi des extinctions correspondantes Ă
celles de lâalbite ou de lâoligoclase albite.
L'Orthose prédomine sur les plagioclases, il forme de
grandes plages, quelquefois maclées, selon Carlsbad, il
est fréquemment séricitisé et dans un état de décomposi-
tion plus avancé que les plagioclases.
PE ON ST RO mnt 2 Pa ce DT ne Ă D
260 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
Sur quelques faces g' â (010), on a constatĂ© une
bissectrice obtuse, N, et une extinction de N, par rapport
à pg' de + 5°.
Le Microcline, est beaucoup plus rare que lâorthose,
mais cependant il peut ĂȘtre trĂšs abondant, dans quelques
échantillons, il se présente en grandes plages trÚs fraßches
et montrant les quadrillages caractéristiques.
Le Quartz est toujours trĂšs abondant et offre nette-
ment la structure granulitique ; la dimension des grains
est trĂšs variable, ceux-ci peuvent devenir extrĂȘmement
petits et la roche présente alors une structure rappelant
celle dâun porphyre quartzifĂšre, dans lequel le premier
temps de consolidation serait trÚs développé. Le quartz est
toujours à un axe, il accuse des phénomÚnes dynamiques
trÚs énergiques, dans ce cas, on observe une légÚre dislo-
cation de la croix noire. On trouve souvent des plages
quartzeuses Ă extinctions onduleuses, ou bien des grains
de quartz brisés et réduits en esquilles.
Comme produits secondaires, on trouve de nombreux
grains dâEpidote, de la Chlorite, du Mica blanc, de la SĂ©ri-
cile et quelques grains de LeucoxĂšne.
Monographie des échantillons étudiés.
N° 850. La Maya (coupe par la base).
Roche de couleur blanc-grisĂątre, Ă grain fin, par places
quelques cristaux de pyrite.
SLM. Magnétite rare, le mica noir est également peu
abondant, lâorthose prĂ©domine sur les plagioclases qui
sont: de lâalbite, oligoclase-albite et oligoclase. Quartz gra-
pulitique abondant. SĂ©ricite.
N° 854. La Maya (coupe par la base).
Granulite compacte, de couleur jaunĂątre.
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 261
SLM. Peu de magnétite, apatite rare, seulement une
ou deux petites sections. Le mica noir est de mĂȘme peu
abondant et presque entiÚrement transformé en chlorite
avec magnétite. Les feldspaths, en majeure partie décom-
posés etremplacés par des masses séricitiques, paraissent,
dâaprĂšs quelques extinctions dans la zone de symĂ©trie
perpendiculaire Ă g', ĂȘtre de lâalbite et de lâoligoclase.
Orthose abondant. Quartz granulitique, en gros grains.
Epidote, chlorite, séricite.
N° 860. La Maya (coupe par la base).
SLM. Magnétite rare, le mica trÚs chloritisé est de la
biotite verte, il est dâailleurs peu abondant et en petites
lamelles seulement. Albite, oligoclase et orthose, trĂšs
altérés. Quartz, épidote, chlorite séricite.
N° 884. La Maya (coupe par la base).
Granulite de couleur blanche, Ă grain moyen.
SLM. Magnétite en trÚs petits grains, provient de la
dĂ©composition du mica noir Un peu de zircon et dâapa-
tite. La biotite est peu abondante et partiellement trans-
formée en chlorite. Les feldspaths, en partie séricitisés
sont de : lâalbite, de lâoligoclase-albite, de lâorthose et du
microcline. Quartz en gros grains polyédriques.
Epidote, chlorite, séricite et caleite.
N° 886. La Maya (coupe par la base).
Belle granulite de couleur blanche, avec quelques trai-
nées de mica noir.
SLM. TrÚs peu de magnétite, nombreuses sections
dâapatite d'assez grandes dimensions. Zircon, en petits
grains. Belle biotite, trĂšs abondante, en jolies lamelles
polychroĂŻques, dans les tons : N,, brun rouge et N,, jau-
nùtre. Feldspaths en grandes sections criblées de fines
aiguilles de séricite : albite, oligoclase-albite, orthose et
microcline. Quartz.
262 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
N° 890. La Maya (coupe par la base).
Roche blanche, Ă structure, un peu schisteuse, on y
distingue des traßnées de mica alignées parallÚlement à la
schistositĂ©, câest un schiste micacĂ© fortement granulitisĂ©.
SLM. La roche présente une structure rappelant un
peu celle dâun porphyre. A cĂŽtĂ© de gros Ă©lĂ©ments de quartz
et de feldspath, il y a une sorte de pĂąte porphyrique for-
més de petits grains de quartz et de feldspath.
Magnétite, apatite en gros grains et prismes entre-
mĂȘlĂ©s avec des lamelles de mica. Biotite trĂšs abondante,
en amas ou en paillettes, disséminées dans toute la roche.
Orthose et microcline en grandes plages. Quartz, séri-
cite et chlorite.
N° 895. La Maya (coupe par la base).
Schiste fortement granulitisé, passant à la granulite,
c'est une roche vert clair Ă grain moyen ; lâĂ©lĂ©ment micacĂ©
trÚs abondant y dessine une sorte de réseau, entre les
mailles duquel se développent les éléments de la granulite.
SLM. Magnétite assez abondante, en grains informes.
Beaucoup dâapatite, en grosses sections accompagnant
toujours le mica. Le mica vert est de mĂȘme abondant,
en petites lamelles, il forme des amas ou des traïnées dis-
séminées dans toute la roche. Les feldspaths en grandes
plages sont de lâalbite, de lâoligoclase-albite et de lâorthose.
Quartz granulitique souvent associé à des petits éléments
feldspathiques, sorte de pĂąte porphyrique. Nombreux
grains d'épidote et beaucoup de séricite.
N° 89%. La Maya (coupe par la base).
Roche de couleur grisĂątre, câest un schiste granulitisĂ©
passant Ă la granulite.
SLM. Peu de magnétite, beaucoup de gros grains
dâapatite. Biotite trĂšs abondante en belles lamelles brun
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 263
rouge, se transformant sur les bords en mica vert, Elle
est toujours disposĂ©e en amas, ouen traĂźnĂ©es, entremĂȘlĂ©es
de magnĂ©tite, dâĂ©pidote et dâapatite.
Les feldspaths sont complÚtement séricitisés et indé-
terminables. Quartz granulitique en gros grains polyédri-
ques. Epidote, séricite, chlorite.
N° 769. Aréte des Grépillons.
Roche trĂšs compacte verte, d'apparence porphyrique.
SLM. La roche est trÚs altérée, les feldspaths sont indé-
terminables. On y trouve un peu de magnétite, en trÚs
petits grains, quelques prismes de zircon, puis plusieurs
jolies sections trĂšs allongĂ©es dâallanite, environnĂ©s dâune
couronne d'Ă©pidote, qui est du reste trĂšs abondante
daus la roche. Un peu dâapatite. Le mica est rare, seule-
ment quelques petites paillettes chloritisées. Une ou deux
larges sections dâamphibole. Quartz en grains. SĂ©ricite.
N° 902. Dans les rochers de la face Est de l'Aréte des
Grépillons.
Roche un peu schisteuse, riche en mica noir, câest un
micaschiste trÚs granulilisé.
SLM. Peu de magnétite, sphÚne, puis une ou deux
sections de zircon et quelques fragments dâallanite. Biotite
verdie, abondante forme des amas de petites lamelles.
Plagioclases indéterminables. Quelques belles plages trÚs
fraßches de microcline. Quartz, Epidote, chlorite, séricite.
N° 907. Dans les rochers du versant Est de laréte des
Grépillons.
Roche vert clair, à grain moyen, schiste granulitisé.
SLM. MagnĂ©tite rare, beaucoup dâapatite en grosses
sections, allanite, zircon et sphĂšne.
Le mica noir est plutÎt rare, et généralement chloritisé.
Quelques jolies lamelles de muscoviste. Plagioclases en
Men, 1) pate
Li ee
(i
264 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
partie sĂ©ricitisĂ©s, reprĂ©sentĂ©s par lâalbite et lâoligoclase
albite. Orthose abondant. Quartz en grains.
Epidote, beaucoup de chlorite, séricite.
N° 928. Catogne.
Roche grenue, vert grisùtre, trÚs chargée d'assez grosses
lamelles de mica noir.
SLM. Apatile, magnétite, puis quelques grains de
zircon.
La biotite est trĂšs abondante, on la trouve en larges
lamelles polychroĂŻques avec : N, brun rouge et N, jaune
pùle. Les feldspaths sont entiÚrement transformés en
masses séricitiques. Chlorite.
N° 934. Catogne.
Roche assez semblable à la précédente, mais moins
chargée de mica.
SLM. La roche est trÚs altérée, les feldspaths sont
réduits en agrégats séricitiques. Magnétite peu abondante,
en pelits grains disséminés, puis apatite et allanite. La
biotite a dĂ» ĂȘtre primitivement assez abondante, mais elle
est complÚtement remplacée par de la chlorite.
Le quarlz en grains, accuse des phénomÚnes dynami-
ques intenses, il montre des plages Ă extinctions onduleu-
ses ou bien broyées.
S 2. Les schistes cristallins.
Ainsi qu'il à été dit plus haut, les porphyres quartzi-
fÚres sont fréquemment entrecoupés, par des bancs de
granulites ou de roches cristallines, ces derniÚres présen
tent des types trÚs variés, parmi lesquels on remarque :
des roches cornéennes ou séricitiques, des micaschistes
riches en biotite, des amphibolites, puis, mais plus rare-
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 265
ment, des schistes dâun type chloriteux. Nous allons
maintenant examiner successivement ces diverses caté-
gories.
Jo Les schistes à séricite.
Les schistes séricitiques qui se rencontrent dans la
zone des microgranulites du Val Ferret ne paraissent pas
ĂȘtre de vĂ©ritables schistes cristallins Ă sĂ©ricite: ils sont Ă
notre avis plutĂŽt le rĂ©sultat dâune altĂ©ration et d'actions
dynamomĂ©tamorphiques extrĂȘmement intenses, qu'ont
subi certains bancs de quartzporphyres ou de granulites.
On les rencontre souvent au contact des porphyres
avec la protogine, câest le cas, Ă lâarĂȘie du ChĂątelet, et Ă
Treutz-Bouc, mais on les trouve souvent aussi en bancs.
dans les schistes micacés ou dans les porphyres.
Les minéraux constitutifs, ainsi que la composition
chimique, sont comme nous le verrons, absolument iden-
tiques Ă ceux des porphyres, et de plus on trouve tous
les termes de passage depuis les schistes à séricite, Jus-
qu'aux microgranulites et aux granulites.
Les Feldspaths sont, dans la plupart des cas, complé-
tement décomposés et transformés en masses séricitiques,
qui grĂące au laminage intense que la roche Ă subi,
sont disposĂ©es en traĂźnĂ©es parallĂšles, entremĂȘlĂ©es de
petits grains de quartz ou de fragments de biotite.
Le Quartz accuse toujours des actions dynamiques
manifestes, il forme tantÎt des lentilles allongées selon la
schistosité, tantÎt des gros cristaux complÚtement brisés
et réduits en esquilles.
La Biotite que lâon y trouve est absolument identique
à celle décrite dans les quartzporphyres.
Das d w
266 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
Monographie des échantillons étudiés.
N° 657. Aréte N.-0. du Chùtelet, au contact avec la
prologine.
Roche grisùtre, schisteuse, trÚs friable et d'aspect corné.
Elle forme un banc, de quelques mĂštres d'Ă©paisseur seu-
lement et renferme au contact mĂȘme avec la prologine,
des cailloux plus ou moins anguleux de granulite ou de
protogine, semblable Ă celle de la pointe des Chevrettes.
SLM. La biotite, brun rougeÀtre, est assez abondante,
elle forme avec la séricite des agrégats disposés, en longues
traĂźinĂ©es parallĂšles et entremĂȘlĂ©s de nombreux grains de
quartz, ils rappellent par places une pĂąte porphyrique.
Le quartz en plus gros Ă©lĂ©ments, sây trouve aussi en
lentilles allongées, constituées par de gros grains anguleux
différemment orientés et montrant souvent des extinc-
tions onduleuses. La magnĂ©tite, le zircon et lâapatite sont
disséminés un peu partout dans la roche.
Nous avons analysé cette roche intéressante, qui nous
a fourni la composition chimique suivante :
SiO, â=VAGS LOI 4
ALLO MEN GE O7ES
FeO = FLOU S
Ca0 = 1.55 »
MgO = 1.99 »
K,0 â 5.47%»
NOW 109,33:
Perte au feu â 1.52%
Total = 100.85 c/,
Comme on le voit cette composition se rapproche beau-
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 267
coup de celle que nous avons donnée pour des porphyres
quartzifĂšres, riches en mica noir. Cette roche peut donc
fort bien ĂȘtre considĂ©rĂ©e, comme un porphyre quartzifĂšre
altéré et dynamométamorphosé.
N° 650. Aréte S.-E. du Chùtelet, à 200 m. environ du
sommet.
Roche verdĂątre, Ă grain fin, un peu schisteuse.
SLM. Elle est uniquement formĂ©e dâun agrĂ©gat de
fines paillettes de sĂ©ricite, entremĂȘlĂ©es de zoĂŻsite et de
produits ferrugineux. La biotite en trĂšs petites lamelles
est relativement peu abondante et disséminée un peu
partout. Le quartz est peu abondant, seulement, en petits
grains dispersés dans toute la roche.
N° 647. Combe d'Orny, prés du contact.
Roche gneissique grisĂątre.
SLM. La séricite forme de longues trainées, entre-
mĂȘlĂ©es de nombreux grains de quartz, ce dernier forme
aussi quelquefois des associations rappelant un peu Ja
pĂąte dâun quartzporphyre. Un peu dâapatite et de magnĂ©-
tite. La biotite est rare, seulement quelques petites
lamelles brun rouge. ZoĂŻsite.
N° 685. Treulz-Bouc, au contact.
Roche grise schisteuse.
SLM. La roche est en majeure partie formée par une
sorte de pùte, constituée de fines aiguilles de séricite,
entremĂȘlĂ©es dâun peu de quartz. La magnĂ©tite est rare,
elle accompagne toujours la chlorite, qui rĂ©sulte dâailleurs
de la dĂ©composition de la biotite. Lâapatite en beaux et
gros cristaux est peu abondante. Le quartz forme par
places des associations granulitiques, composées de gros
grains polyédriques et diversement orientés, il est sou-
vent brisé et montre des extinctions onduleuses. Les feld-
MAL. : PR NES
268 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
spaths ne présentent que quelques plages séricitisées et
indéterminables ; on trouve cependant une ou deux jolies
sections de microcline.
N° 687. Treutz- Bouc.
Roche grise, trĂšs schisteuse.
SLM. La séricite constitue la majeure partie de la
roche, elle forme des agrĂ©gats fibreux, entremĂȘlĂ©s de
chlorite ou dâun peu de biotite brun verdĂątre. Lâapatite
en assez gros cristaux est trĂšs abondante. La biotite est
plutÎt rare, elle se décompose manifestement en chlorite
avec séparation de produits ferrugineux. Le quartz en
grains, forme des petits amas ou des traĂźnĂ©es parallĂšles Ă
la schistosité.
Quelques grains de zireon. ZoĂŻsite. Calcite.
29 Les Micaschistes.
Les micaschistes, sont les roches cristallines les plus
répandues, parmi celles qui se trouvent en intercalations,
dans le revĂȘtement porphyrique du versant sud-est du
Mont-Blanc.
Ils offrent des types assez variés, ce sont cependant
toujours des micaschistes à mica brun, en général ces
roches sont trĂšs cristallines, et plusieurs Ă©chantillons
offrent des caractĂšres rappelant ceux des micaschistes de
lâarĂȘte du Brouillard.
Souvent fortement modifiées par la granulite, ces roches
sont en général assez riches en quartz; par un apport plus
considérable de la granulite, elles passent à une granulite
à mica noir, les feldspaths y sont en général kaolinisés.
Dans dâautres variĂ©tĂ©s, au contraire, la biotite y devient
extrĂȘmement abondante et la roche prĂ©sente une compo-
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 269
sition minĂ©ralogique et une structure, rappelant celle dâune
minette, mais dâune minette laminĂ©e.
Les Feldspaths généralement séricitisés, sont comple-
tement indéterminables.
La Biotite sây rencontre soit isolĂ©e, en grandes lamelles
ou bien disposĂ©e en amas formĂ©s dâun grand nombre de
petites paillettes, rappelant ceux que lâon a vu prĂ©cĂ©dem-
ment dans les porphyres et les granulites.
Elle est toujours à un axe optique négatif, son poly-
chroĂŻsme variable se fait dans les tons :
N, = rouge brun, ou vert brunĂątre
N, = jaunĂ tre-pĂąle.
Cette biotite se retrouve souvent avec les mĂȘmes carac-
tĂšres, dans les quartzporphyres, les granulites et dans
les schistes de lâarĂȘte du Brouillard.
à ces minéraux s'ajoutent encore de la Magnétite du
Zircon, du SphĂ©Ăšne, de lâAlbite, de lâApatite qui abonde
surtout dans les schistes granulitisés, puis encore assez
constamment de lâĂpĂ©dote, de la Zoisite, de la Chlorite et
SĂ©ricile.
Nous allons maintenant examiner quelques-uns des
types les plus caractéristiques.
Monographie des échantillons étudiés.
N° 618. Breya.
SLM. Mica brun disposĂ© en traĂźnĂ©es, avec de lâapatile
du sphĂšne et du zircon. Les feldspaths sont complĂštement
séricitisés ; le quartz forme quelques plages et des lentilles
écrasées. Calcite, séricite et zoïsite.
N° 619. Breya.
La roche est trĂšs schisteuse, cristalline et trĂšs riche en
mica noir.
ARCHIVES, t. VI â Septembre 1898. 19
270 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
SLM. La roche renferme beaucoup de mica noir, en
grandes lamelles quelquefois hexagonales, avec inclusions
dâapatite, zircon, sagĂ©nite et sphĂšne. Lâapatite existe aussi
Ă lâĂ©tat libre, dissĂ©minĂ©e un peu partout. Le mica pos-
sÚde un polychroïsme trÚs caractéristique, avec N, =
rouge brunet N, = jaunĂątre pĂąle. Il est nettement uniaxe.
L'orthose estrare, en revanche les plagioclases sont abon-
dants, mais passablement altérés et sont compris entre
lâoligoclase et lâoligoclase basique. Le quartz est rare
et forme çà et là quelques plages éparses. Séricite, épi-
dote, chlorite, zoïsite et calcite comme éléments secon-
daires. |
Nous avons analysé cet échantillon dont voici la com-
position :
Analyse du N° 619.
SiO, SET EUSATE
A1,0, == 16.84 »
FeO â= 8.99 »
Mn0O â Traces
Ca0 â 6.44 »
MgO â 6.49 »
K,0 = SUD
Na,O â= 3.98 »
Perte au feu â 07
Total... 100.44,
N° 622. Breya.
Ă : , +
Roche micacée, finement grenue, hornfelsitique, rappe-
lant absolument certains Ă©chantillons de lâarĂȘte du Brouil-
lard.
SLM. La roche est riche en apatite, elle renferme de
plus un peu dâallanite et du zircon. La biotite brune y est
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 271
dispersée un peu partout, les feldspaths décomposés et
séricitisés. Quartz en lentilles allongées. Séricite, calcite,
zoĂŻsite, Ă©pidote.
N° 625. Breya au contact.
SLM. La roche est formĂ©e dâun agrĂ©gat schisteux de
mica brun, de séricite et de zoïsite, avec quelques petits
grains de zircon, beaucoup de petits prismes dâapatite,
des grains de fer titané et du sphÚne. On trouve aussi
quelques plages de plagioclases séricitisés, puis du quartz
montrant des extinctions onduleuses.
N° 697. Pres des Chalets de Planereuse.
Roche verdĂątre, schisteuse.
SLM. La roche renferme de nombreux grains de
quartz, ainsi que beaucoup de biotite brun verdĂątre, le
tout noyé, dans un agrégat de paillettes de séricite et de
grains de zoĂŻsite. On trouve Ă©galement un peu de zircon,
beaucoup dâapatite, puis quelques dĂ©bris de grenai, et
certaines plages complĂštement altĂ©rĂ©es dâorthose et dâoli-
goclase.
Pour cet Ă©chantillon on a obtenu la composition chi-
mique suivante :
Analyse du N° 697.
SON â DOTE
AL, 0, = 16.36 »
FeO â 9.34 »
Moore â 1125
CaO = 1.225
No 2â 4.58 »
LOU M 5.99 »
Naf} = 2.13,
Perte au feu â 1.92 »
Total... 101.15 °/,
272 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
N° 7929. La Maya.
Câest un schiste verdĂątre surchargĂ© de mica noir.
SLM. Il renferme beaucoup dâun mica brun rouge,
en partie chloritisé et verdi, les lamelles sont orientées
parallĂšlement et renferment de lâapatite. Ces lamelles
sont réunies par une masse séricitique, qui provient sans
doute dâun feldspath, au dĂ©triment duquel elle sâest
formée. Quartz sous la forme ordinaire.
N° 735. La Maya.
Roche grisùire, schisteuse avec large développement de
mica noir.
SLM. Biotite brun rouge trĂšs abondante; avec AN,
brun rouge et N, jaunĂątre pĂąle, rigoureusement Ă un axe
optique, elle renferme un peu dâapatite. La section prĂ©-
sente aussi quelques petites plages de hornblende, sâĂ©tei-
gnant Ă 22° de lâallongement positif. Le polychroĂŻsme est
presque inappréciable, avec N,, vert trÚs pùle, et N,, pres-
que incolore. La biréfringence est normale, bissectrice
aiguë négative. Ces deux éléments sont noyés dans une
masse séricitique à paillettes trÚs fines. Localement, il se
développe du quartz à extinctions onduleuses, tandis que
toutes traces de feldspaths ont disparu.
$ 3. Les Amphibolites.
Les amphibolites se trouvent dâune façon assez cons-
tante sur toute lâĂ©tendue du revĂȘtement porphyrique, en
bancs de faible épaisseur, intercalés dans les porphyres
ou dans les schistes cristallins. Ils sont particuliĂšrement
bien développés, à la Maya, aux Grépillons, à la Breya,
au Catogne; dans les Ă©boulis au-dessous de la paroi
rocheuse de Six-Niers on en trouve de nombreux frag-
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 279
ments. Ce sont des roches tantĂŽt grenues, tantĂŽt schis-
teuses ou compactes, la grosseur du grain en est trĂšs
variable, ainsi que l'abondance de lâamphibole. Quelques-
unes de ces amphibolites ont subi des actions métamor-
phiques trĂšs intenses, dues Ă l'injection de la granulite,
qui les a transformées en véritables syénites, ou diorites
quartzifĂšres.
Les minéraux composants sont :
La MagnĂ©tite, plutĂŽt en faible quantitĂ©, lâApatite trĂšs
abondante libre ou en inclusions. Le Sphéne est également
trĂšs constant, on en trouve parfois de fort belles sec-
tions, légÚrement polychroïques dans les tons brun jau-
nĂątre. Le Zircon est rare, seulement quelques petits grains.
LâAmplibole, en larges sections allongĂ©es selon la zone
du prisme présente des caractÚres normaux, le poly-
chroïsme est variable, mais généralement peu marqué,
parfois la coloration est trĂšs faible et le polychroĂŻsme est
Ă peine sensible. On a :
N, = vert sale.
N, = vert jaunĂątre.
Lâamphibole renferme de trĂšs nombreuses inclusions
d'apatite, de magnétite, de zircon et quelquefois de
biotite.
La Biotite est semblable Ă celle qui se trouve dans les
schistes micacés, polychroïque dans les tons :
N, = brun rouge.
N, = jaunûtre.
Les Feldspaths sont en général complÚtement séricitisés,
sur quelques Ă©chantillons nous avons pu cependant cons-
tater la prĂ©sence de lâOrthose et du Microcline, accompa-
gnés de quelques plagioclases indéterminables.
SĂ©ricite, Chlorite, Epidote et Zoisite.
D CP DST D PV Nes PT NO
=â = â| = = 7
274 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
Monographie des types étudiés.
N° 616. Breya.
A lâĆil nu, la roche est gris verdĂątre, massive et tra-
versée de veinules granulitiques.
SLM. Elle renferme beaucoup de mica brun, poly-
chroĂŻque, de lâamphibole verdĂątre et du quartz granuli-
tique, tantÎt en amas, tantÎt en traßnées. La biotite ren-
ferme un peu de sagénite. Zoïsite, puis séricite formant
ciment entre les cristaux de biotite et dâamphibole.
N° 620. Breya.
Roche verte Ă gros cristaux disposĂ©s en traĂźnĂ©es, câest
une amphibolite feldspathique transformée, elle renferme
une hornblende verte avec inclusions de mica brun, sans
doute secondaire; celui-ci est en général peu polychroi-
que, avec 2V trĂšs petit. Lâamphibole est noyĂ©e dans une
masse séricitique chargée de zoïsite.
N° 712. La Maya.
SLM. Gros cristaux de sphĂšne et dâapatite, zircon plus
rare, tous les trois sont libres ou en inclusions. Biotite
brune, polychroïque, renferme un peu de sagénite. Horn-
blende, vert clair, riche en inclusions de gros prismes
hexagonaux dâapatite, elle est localement trĂšs altĂ©rĂ©e.
Plagioclase rare, moulant lâamphibole, et indĂ©terminable
vu son Ă©tat de conservation. Lâorthose et le microcline
constituent en majoritĂ© lâĂ©lĂ©ment blanc. Il sont encore
assez frais. Quartz rare en grains granulitiques. Calcite,
zoïsite, chlorite, séricite.
N° 734. La Maya.
Cette amphibolite est trÚs métamorphosée, la horn-
blende vert clair est altérée, et associée ici à beaucoup
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 219
de mica blanc. Les feldspaths sont séricitisés et mélangés
dâamas de zoĂŻsite et dâĂ©pidote.
N° 767. Aréte des Grépillons.
SLM. Apatite, magnétite el sphÚne disséminés. Horn-
blende verte en voie dâaltĂ©ration, se transforme en chlo-
rite ou actinote, elle renferme quelques inelusions dâapa-
tite ou de magnétite. Les feldspaths trÚs abondants sont
de lâorthose et des plagioclases indĂ©terminables. Le
quartz est rare.
Beaucoup de zoïsite et séricite.
N° 768. Aréte des Grépillons.
La roche ressemble beaucoup à la précédente. Elle est
plus riche en amphibole. Apatite, magnétite, sphÚne abon-
dant. Un peu de mica brun. Quartz plutĂŽt rare. La coupe
est traversée par une veinule de granulite, elle renferme
de lâalbite et de lâorthose.
(A suivre.)
LES
PROGRES DE LA GĂOLOGIE
EN SUISSE
PENDANT L'ANNĂE 1897
PAR
H. SCHARDT.
Nécrologie géologique. 1 y à une année nous pleurions
la perte de Léon Du Pasquier, enlevé à la fleur de
lâĂąge; aujourdâhui nous avons Ă relever la mort dâun vĂ©tĂ©-
ran qui sâest Ă©teint aprĂšs une longue et fĂ©conde carriĂšre.
GUSTAVE-ADOLPHE KENNGOTT (1818-1897) a été pen-
dant 37 ans professeur de minĂ©ralogie Ă l'UniversitĂ© et Ă
lâĂcole polytechnique de Zurich. Combien de gĂ©nĂ©rations
dâauditeurs ont passĂ© devant lui pendant cette longue
activitĂ© dans lâenseignement. Mais aussi comme chercheur
Kenngott a fait preuve dâune force de travail remar-
quable. On lui doit nombre de travaux originaux. Depuis
1842 jusquâen 1895, oĂč il quitta dĂ©finitivement sa charge
de professeur, il nâa pas publiĂ© moins de 200 notices
diverses dans nombre de périodiques et une douzaine de
volumes indĂ©pendants. M. GRUBENMANN â a retracĂ© la vie
si bien remplie de ce savant.
1 VĂ€erteljahrsschrift d. naturf. Gesellsch. Zurich. XLII.
LES PROGRĂS DE LA GĂOLOGIE, ETC. A
Il
TECTONIQUE
Cartes géologiques.
Descriptions géologiques et orographiques, etc.
Généralités. M. ScampT' a publié une explication
de la nouvelle carte géologique de la Suisse au
1: 500,000. Il y indique la caractéristique des divers
terrains figurés et justifie surtout la classification adop-
tĂ©e pour les terrains cristallins, qui nâest Ă©videmment
pas parfaite, étant donné l'incertitude qui rÚgne encore
sur la nature vraie de nombre de terrains rangés dans
jes schistes cristallins, gneiss, etc.
Dans une notice trĂšs instructive, M. FrĂŒx * fait appel
Ă tous ceux qui ont Ă cĆur les progrĂšs de nos connais-
sances sur la nature et la structure du sol, d'observer et
de noter les coupes dâaffleurements devenant visibles
lors de travaux souterrains, fouilles, routes, tranchées de
chemins de fer, ete. Il indique les moyens d'observer et de
consigner les opĂ©rations, ainsi que les sources oĂč lâon
peut puiser des renseignements. Ce sont surtout les auto-
rités préposées aux travaux publics, ingénieurs, chefs de
travaux, etc., qui auraient intĂ©rĂȘts Ă veiller Ă ce que les
découvertes, faites au cours de travaux, fussent conser-
vées.
Le grand volume des Comptes Rendus de la sixiĂšme
! C. R. Congr. géol. int. Zurich. 352-360.
2 Jahresb. St-Gall. naturh. Gesellsch. 1897.
278 LES PROGRĂS DE LA GĂOLOGIE EN SUISSE
session du Congres gĂ©ologique Ă Zurichâ Ă enfin paru peu
de temps avant le dernier congrĂšs de Russie. Il contient,
outre les procÚs-verbaux des séances administratives et
scientifiques, une série de travaux originaux, dont il sera
fait mention dans les pages qui suivent, ainsi que les
comptes rendus des excursions qui ont extrĂȘmement bien
réussi dans le Jura, mais ont été fortement entravées
par la pluie pendant la premiĂšre semaine des courses
alpestres.
Ces excursions, soit dans le Jura, soit dans les Alpes,
ont eu beaucoup de succÚs et ont certainement bien inté-
ressé les participants. Il a été constaté toutefois, que les
tournées pédestres dans les Alpes ont été bien moins
fréquentées que le voyage en zigzag, dispensant les par-
ticipants de se servir de leurs moyens de transport
automobiles.
Nous avons déjà rendu compte du Chronographe géolo-
gique de M. Renevier qui a paru comme annexe Ă ce
volume *. (Voir année 1896 de cette revue).
ALPES.
Alpes occidentales.
M. Ătienne Ritter * a publiĂ© une Ă©tude trĂšs importante
sur la tectonique des plis de la bordure SW et NW du
Mont-Blanc. Cette région devenue classique par les recher-
ches dâAlph. Favre, Ă Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e Ă nouveau, en vue du
levé de la carte géologique détaillée, par le regretté
Maillard et par M. Michel-Lévy. Enfin M. Haug a été
1 Compte rendu de la sixiĂšme session, aoĂ»t 1894, Zurich. Lauâ
sanne, 1897.
? Bull. serv. carte géol. France, IX, 1897, 232 p., 6 pl.
3 Archives, 1897, t. II, p. 559.
PENDANT L'ANNĂE (897. 279
chargé de réviser certaines parties du travail de Maillard.
Il a été réservé à M. Ritter de saisir la vraie relation
tectonique de cette région.
Son travail renferme non seulement des documents
trÚs précieux sur la nature des terrains cristallins, avec
analyses et diagnoses microscopiques, mais il Ă soumis
les assises palĂ©ozoĂŻques et triasiques Ă ce mĂȘme examen.
Il a enrichi ainsi considérablement nos connaissances sur
ces terrains. â Mais câest la tectonique de cette rĂ©gion
qui offre surtout un trĂšs grand intĂ©rĂȘt. Partant du syn-
elinal de Chamonix, dont il montre la jonction avec celui
de Courmayeur et le 5longement du massif cristallin sous
la nappe sédimentaire qui épouse les digitations du
massif, lâauteur s'arrĂȘte au Mont-Joly dans lequel il a
déjà constaté une série de plis. tant droits que couchés.
Le Mont-Joly, correspond au Prarion, dâoĂč se dĂ©ve-
loppe plus loin le massif des Aiguilles rouges et dont
la structure a été décrite par M. Michel-Lévy. Or,
M. Ritter a constaté que les plis couchés du Mont-Joly
ne se bornent pas Ă ce massif, oĂč ils sont formĂ©s par
le Trias et le Lias. Mais ils montrent une tendance trĂšs
manifeste Ă se prolonger vers le nord en sâallongeant en
forme de longues boucles ou lacets superposés. Plusieurs
de ces lacets ont eu Ă©videmment une extension horizon-
tale trÚs considérable, à en juger de quelques «témoins »
situés sous forme de buttes sur le cristallin de la région
de MĂ©gĂšre et qui ne sont rien d'autre que des lambeaux
de recouvrement. Mais le fait le plus surprenant est que
les replis superposĂ©s de Lias et de Trias qui tendent Ă
former une nappe sur le terrain cristallin de la région
de MĂ©gĂšve, sâabaissent visiblement vers l'E, pour plonger
sous la série jurassique et crétacique de Platé sur la rive
280 LES PROGRĂS DE LA GĂOLOGIE EN SUISSE
opposĂ©e de lâArve, dont elle forme le socle infĂ©rieur.
Comme cette nappe de Platé représente également une
série de plis couchés, dont deux sont visibles à la cascade
dâArpennaz, il devient Ă©vident que les contours convexes
des plis du Mont-Joly sont les noyaux anticlinaux tria-
siques de ces plis jurassiques situés plus au nord (cascades
dâArpennaz). Ceux-ci sont eux-mĂȘmes dans une situation
analogue par rapport aux plis des témoins créfaciques qui
se trouvent encore plus au N.
Les replis répétés qui se trouvent dans le jurassique et
le nĂ©ocomien de lâArĂȘte dâAreu (Pointe percĂ©e), corres-
pondant aux plis crĂ©taciques situĂ©s au N dâArpenaz sur
Magland, doivent donc ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme les aaticli-
naux crélaciques dont les racines ou noyaux triasiques
sont au Mont-Joly Ă plus de 15 kilomĂštres au S. Il
semble que cette succession de replis couchés représente
sous forme de plis répétés un rejet ou refoulement égal,
sinon supérieur, à celui du grand pli glaronnais. La
démonstration si lucide de M. Ritter est certes une
belle acquisition pour nos connaissances tectoniques.
Alpes calcaires nord. La question des Alippes et régions
exotiques est encore fort débattue. On a vu un moment
que M. Haug' et Lugeon* s'Ă©taient mis d'accord Ă
propos du Mont de Sulens. Ce lambeau triasique et
liasique, de mĂȘme que la klippe des Annes sont des
lambeaux de recouvrement, des Ăźlots flottants sur le
Flysch, appartenant au facies méditerranéen, alors que
tout leur entourage est helvĂ©tique. M. Lugeon sâest
rangé à cette maniÚre de voir, mais M. Haug* est
1 Bull. soc. hist. nat. de Savoie, 1897.
? KE. Haug. Le problÚme des Préalpes. Revue générale des
Sciences, Paris 15 sept. 1897.
PENDANT L'ANNĂE 1897. 281
revenu à son idée de plis anticlinaux en éventail im-
briqué, soit de plis en champignon, ayant surgi par
surrection, sur la place mĂȘme des klippes. Il a de nou-
veau afffrmé ce point de vue, en publiant récemment
une critique de l'hypothÚse du recouvrement proposée
par M. Schardt.
Les Préalpes du Chablais et du Stockhorn seraient sur
l'emplacement dâun gĂ©osynelinal liasique, ayant un gĂ©an-
ticlinal dans son milieu (Couches Ă Mytilus et brĂšche
du Chablais). Chaque klippe serait sur l'emplacement :
dâun partie de ce gĂ©anticlinal transformĂ© par surrec-
tion en éventail imbriqué, soit en pli-champignon. C'est
un mécanisme qu'il est logiquement difficile de se repré-
senter ; mais dâaprĂšs M. Haug cette hypothĂšse rend bien
plus clairement compte des particularités stratigraphi-
ques et tectoniques des Préalpes que lPhypothÚse du
recouvrement. M. Haug ne s'occupe dâailleurs que des
Préalpes et des klippes et ne parle guÚre de la question
Flysch, de celle des blocs exotiques.
M. ScHarptT' a fait Ă lâAssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la
Société helvétique des sciences naturelles à Engelberg, un
esposé complet de sa démonstration sur la tectonique et
l'hypothÚse du charriage des Préalpes et des klippes, en
indiquant les relations de ce phénomÚne avec celui des
blocs exotiques et du Flysch. Nous ne faisons que men-
tionner cette conférence, un résnmé assez complet en
ayant déjà paru dans les Archives.
MM. BERTRAND et GoLLiEez * en modifiant de fond en
1 C. R. Soc. helv. Sc. nat. Session dâEngelberg. 1897. Archives
1V. 467-472.
2? Bull. soc. géol. de France. 1897. XXV. 568-595.
A7. "2 LU AT -,M LA MN:
282 LES PROGRĂS DE LA GĂOLOGIE EN SUISSE
comble les vues de ce dernier sur lâĂąge triasique des cal-
caires des Alpes bernoĂŻises, adoptent une explication qu'il
est possible d'accorder avec les travaux faits par ceux qui ont
jeté les bases de nos connaissances sur cette région. Is admet-
tent dâaprĂšs lâidĂ©e de M. Bertrand, que le grand pli gla-
ronnais nâest pas double, mais simple et se continue vers
lâouest dans les Alpes bernoises et que le massif de l'Uri-
Rothstock, du Brisen et du Faulhorn en font partie. La
zone de Flysch de la Scheidegg â Surenen serait une
réapparition du synelinal éocÚne supportant ces mas-
sifs calcaires; le Flysch de Wolfenschiessen, figuré par
M. Moesch comme synclinal, ne serait qu'un faux anti-
clinal, soit un retroussement de l'assiette de Flysch;
enfin l'ouverture vraie du synclinal serait la large zone
Habkern-Sarnen. Cela peut dâailleurs se dĂ©duire sans
peine de l'excellente carte géologique suisse, dont la
lecture est si facile et l'analyse si intéressante, grùce
au choix des teintes. Nous avions nous-mĂȘmes exprimĂ©
exactement ce point de vue dans notre travail présenté
au concours pour le prix SchlÀfli en 1891! Cette con-
clusion devient inévitable lorsqu'on admet le grand pli glaron-
nais comme Ă©tant un pli simple.
Le mérite de cette étude est l'indication que la racine
du grand pli couché et de quelques autres doivent se
trouver appliqués trÚs haut, contre le massif cristallin, en
accord avec les fameux coins calcaires de la Jungfrau et
du Gstellihorn.
Ils donnent un profil hypothĂ©tique construit dâaprĂšs
les coupes connues et passant par lâUrirothstock et par
le Brisen. Le grand pli représenté par ce profil res-
semble singuliÚrement au pli culbuté de la Dent-du-Midi
â Tour SaliĂšres.
LE
PENDANT L'ANNĂE 1897. 283
La lutte au sujet de la structure du double pl
glaronnais que M. ROTHPLETZ avait engagée avec M.
Heim, paraĂźt sâĂȘtre un peu calmĂ©e, mais un nouveau
combat éclate cette fois entre ce géologue' et M. Baltzer,
au sujet de la structure du GlÀrnisch. La divergence
d'opinion est grande et paraĂźt loin de pouvoir conduire si
rapidement Ă un compromis. On sait que M. Baltzer avait
conclu, en suite dâane Ă©tude extrĂȘmement dĂ©taillĂ©e,
que le massif du GlÀrnisch était formé de plusieurs plis
couchés, superposés en position presque horizontale. [|
en à constaté au moins trois, formés de Néocomien,
Aptien, Gault, elc., reposant sur un socle de jurassique,
ayant la forme dâun pli couchĂ© aussi. Or, M. Rothpletz
conteste absolument cette explication. Pour lui les répé-
titions de couches, sur lesquelles se base M. Baltzer,
n'existent pas, il y en a tout au plus quelques failles
et un chevauchement oblique dans la partie oĂč existerait
les trois plis superposés. Le seul pli que donne M. Roth-
pletz est sur un point oĂč M. Baltzer nâen indique pas!
Quant au socle jurassique de la montagne, M. Rothpletz
y taille encore bien autrement. L'ordre normal des
assises, indiqué par M. Baltzer, devient une triple super-
position de lames chevauchées, séparées par autant de plans
de glissement.
Le Calanda que M. Heim avait considéré comme for-
mant une partie du flanc moyen du lacet sud du double
pli glaronnais, a été étudié en détail par M. PiPEROFF",
qui ÿ découvre un repli couché indépendant, Il considÚre
ce repli comme Ă©tant justement lâamorce du pli sud, du
1 Zeitschr. d. deutsch. geol. Gesellsch. 1897, 17 p. 1 pl.
? Berichte d. naturf. Gesellsch. Fribourg i. Br. 1897. X.
928% LES PROGRĂS DE LA GĂOLOGIE EN SUISSE
double pli glaronnais, qui irait lĂ en sâabaissant, tout en
perdant son amplitude, pour se retirer définitivement. Il
pense avoir dĂ©montrĂ© par cela, lâimpossibilitĂ© de consi-
dérer le double pli glaronnais comme un seul pli venu du
sud. Cependant, en examinant la carte jointe Ă ce travail
et surtout les publications et la carte géologique de M.
Heim, il nous semble que la conclusion de M. Piperoff
ne cadre pas avec les faits visibles. Le Verrucano de
Flims occupe une position telle que sa continuation dans
la direction de Coire sous les alluvions de la vallée du
Rhin, ne pent guĂšre ĂȘtre mis en doute, et, comme ce
Verrucano forme bien le noyau du grand pli (pli sud)
les calcaires du Calanda, qui se trouvent conséquem-
ment au N de ce verrucano, ne peuvent pas, comme le
croit M. Piperoff, renfermer le pli S lui-mĂȘme. Le pli
constatĂ© par lui nâest donc qu'un repli local, soit du flanc
moyen, soit du flanc inférieur du grand pli.
ALPES ORIENTALES ET MĂRIDIONALES.
La discussion sur lesschistesgrisons continue. M. STEIN-
MANNâ vient de publier la suite de ses recherches sur cet
objet, en particulier sur la région des schistes grisons
mésozoïiques. Nous en détachons ce qui suit, concernant
la tectonique de cette région. L'an passé M. Steinmann
avait constaté qu'une partie des schistes classés par MM.
Schmidt et Heim dans le mésozoïque (Lias) devait appar-
tenir au Flysch oligocĂšne ou Ă©ocĂšne; câest la partie com-
prise entre le PrÀttigau, le Schyn et l'Oberhalbstein. A
lâest, au sud et Ă lâouest de cette rĂ©gion, en la contour-
1 Mat. carte géol. Suisse. NS. t. VII. 1897, 66 p., 1 carte.
PENDANT L'ANNĂE 1897. 285
nant de trois cÎtés, se montre une ceinture de schistes et
calcaires que des fossiles attestent positivement comme
terrains mésozoïques, appartenant au facies méditerranéen
et se liant directement aux Alpes orientales, notamment
au RhĂ€ticon. Or, M. Steinmann reconnait en mĂȘme
temps que ces terrains, qui contiennent du Trias austro-
alpin typique, du Jurassique (Lias, Dogger, Malm) et
mĂȘme du CrĂ©tacique, sont superposĂ©s anormalement en
forme de nappe, et écailles chevauchées et imbriquées,
sur le Flysch précédemment constaté, tout comme le mas-
sif du RhÀticon chevauche sur le Flysch du Vorarlberg.
Il reconnaĂźt la similitude de cette disposition avec celle
des klippes de Sehwytz. En outre, comme lĂ , il y a sur
le bord de la ligne de contact anormale des paquets et
et intercalations de roches Ă©ruptives (serpentine, por-
phyrite, spilite, variolite, gneiss, granits, etc.), que lâau-
teur considĂšre, Ă cause de leur enchevĂȘtrement avec les
sédiments, comme des roches intrusives, ayant pénétré
dans les sédiments, en les injectant pendant la dislocation ;
lâintrusion de ces rochesserait post-crĂ©tacique. Il nâest pas
autrement frappé par la constance avec laquelle les lam-
beaux sont limités sur le bord du contact anormal
et manquent absolument dans l'intérieur des terrains
mésozoïques, autant que dans le Flysch. Pour l'explication
de ce phénomÚne de superposition, M. Steinmann admet
sous le Flysch du Prattigau et de lâOberhalbstein un
massif ancien caché; donc une seconde chaßne vindéli-
cienne, puisque la premiĂšre est sous le miocĂšne du pla-
teau suisse. Comme les klippes de Schwytz, ainsi que le
soutient M. Steinmann, ce serait done encore du nord
que serait venu ce recouvrement des montagnes calcai-
res des Grisons. Mais lĂ ne s'arrĂȘte pas l'Ă©trange phĂ©-
ARCHIVES, t. VI. â Septembre 1898. 20
PEN EU PORTO TE TON PT ON
âant 4 , N n
286 LES PROGRĂS DE LA GĂOLOGIE EN SUISSE
nomĂšne, car il nous conduit ensuite dans la Basse
Engadine, sĂ©parĂ©e des montagnes du SplĂŒgen et du
Schwarzhorn par une zone cristalline et nous y fait
constater le mĂȘme phĂ©nomĂšne. Il y a lĂ des Ă©cailles de
terrains mésozoïques (Trias, Jurassique et Crétacique),
reposant sur du Flysch et suivi de tout un contigent de
lambeaux cristallins. Il faudrait donc encore faire surgir
ces terrains du Flysch de PrÀttigau, à moins de les faire
sortir de leur propre soubassement Ă©ocĂšne, ainsi que le
ferait probablement M. Haug. M. Steinmann nâen ditrien
celte fois, mais, la connivence de ce phénomÚne avec
celui des montagnes du SplĂŒgen est indubitable. On
conçoit difficilement quâen prĂ©sence de ces constatations
de similitude de facies et de structure, M. Steimann puisse
se laisser aller à défendre encore le mouvement nord-
sud des nappes de recouvrement ayant produit les klip-
pes et de parler de lâexplication que nous avons donnĂ©e
comme dâune idĂ©e qui ne mĂ©rite pas mĂȘme d'ĂȘtre exa-
minée. Or, il nous semble évident que la région décrite
par M. Steinmann renferme sinon la racine, du moins une
série de témoins intermédiaires de la grande nappe de char-
riage, dont les klippes de Schwytz et d'Unterwald, et les blocs
exotiques du Toggenburg sont les avant-coureurs. Ces der-
niers ont été portés plus au nord, sur le dos méme du grand
pli glaronnais, admis simple, et qui, en culbutant sur son
front nord, a jeté ces débris, déjà disjoints par l'érosion mio-
cĂŽne, presque sur le bord du plateau suisse et dans le syn-
clinal Habkern- Toggenburg. M. Steinmann a justement
commencé à démontrer. pour la région orientale de la Suisse,
ce que nous avons, déjà affirmé pour la région occidentale ;
car la zone des schistes grisons est lâĂ©quivalent tectonique
et stratigraphique de la zone de Briançon et des schistes
lustrés. |
PENDANT L'ANNĂE 1897. 287
Avec les idées de M. Steinmann concernant les roches
Ă©ruptives des schistes grisons cadre assez bien la conclu-
sion de M. BaLc â, sur lâorigine du massif de serpentine
entre Davos et Klosters. Cette roche, qu'il a étudiée sur-
tout pĂ©trographiquement, existe dâabord en forme dâune
grande masse longue de six kilomĂštres et plusieurs autres
plus petites. Elle est en contact avec les schistes lustrés
liasiques, avec du Verrucano, du Trias et des roches
gneissiques. Mais elle renferme elle-mĂȘme des traĂźnĂ©es de
roches schisteuses rouges et des calcaires blanes que lâau-
teur considÚre comme des terrains entraßnés, lors de
l'Ă©ruption de la serpentine. Celle-ci serait une lherzolite
altĂ©rĂ©e. LâĂ©ruption serait certainement postliasique et prĂ©-
tertiaire. LâenchevĂȘtrement avec le schiste liasique est con-
sidĂ©rĂ© comme un effet de lâinjection, et M. Ball croit avoir
trouvĂ© la preuve dâun mĂ©tamorphisme de contact trĂšs
manifeste ; il s'étonne toutefois de la rareté des minéraux
de contact.
Nous signalons encore une note sur lâAlta Brianza de
M. ScamipT *, publiĂ©e Ă lâoccasion de lâexcursion supplĂ©-
mentaire qu'il a dirigée dans cette région aprÚs le Con-
grÚs géologique international de Zurich. Les roches sont
du Trias alpin du Rhétien surmonté de Lias supérieur,
de Dogger et de Malm avec du Crétacique. Ces derniers
terrains forment un ensemble indissoluble comme facies
(eau profonde): lâAmmonitico rosso, le Rosso ad Aptychi, la
Majolica, la Biancone, suivis de la Scaglia (couches rouges).
M. Schmidt signale et figure dâintĂ©ressants recouvre-
ments, ayant joué du nord vers le sud et qui ont fait che-
! Dissertation prĂ©sentĂ©e Ă lâUniversitĂ© de Zurich.
? ©. R. Congr. géol. int. Zurich, 503-513. 1 pl.
UE RUN
988 LES PROGRĂS DE LA GĂOLOGIE EN SUISSE
vaucher le Lias inférieur sur le complexe du Biancone-
Ammonitico rosso.
PLATEAU MIOCĂNE
Nous mentionnerops la note de M. Heinâ sur lâhistoire
géologique des environs de Zurich qui donne un excellent
résumé des phénomÚnes qui ont créé le relief et le modelé
du paysage miocÚne et morainique de cette région.
Il
MINĂRALOGIE ET PĂTROGRAPHIE
MINĂRALOGIE.
En s'inspirant des recherches de M. Michel -LĂ©vy,
M. M. Duparc et PEARCE * ont publié une note sur les dé-
terminations des Feldspaths. Cet travail contient aussi
des considérations originales des auteurs.
PĂTROGRAPHIE.
MM. Duparc et PEARGE * ont fait des recherches pé-
trographiques sur les porphyres quartzifĂšres du versant sud
du Mont-Blanc. Ce mémoire ayant paru dans les Archives,
nous devons nous contenter dâune mention fort succincte
et des conclusions. Ils distinguent dans ces roches filo-
niennes trois types :
1 C. R. Congr. géol. int. Zurich, 181-197.
? Archives des sciences, III. 1897, 155-162.
5 Archives des sciences. IV. 1897, 148-165 et 246-265.
217
PENDANT L'ANNĂE 1897. 289
1. Type Ă pĂąte microgranulitique.
2. Type Ă pĂąte globulaire.
3. Variétés schisteuses, provenant des deux types pré-
cédents.
Tous ces porphyres sont holocristallins et il nâa Ă©tĂ©
constaté aucune trace de matiÚre vitreuse ou felsitique.
Ces roches ne sont donc pas des pritrophyres et rentrent
dans la catégorie des granits porphyres (Rosenbusch).
M. Bopuer BEDER â a Ă©tudiĂ© les roches cristallines qui
accompagnent les gisements de minerai exploités jadis
sur lâAlpe Puntaiglas (Grisons). Il y a lĂ , outre du Verru-
Cano, passant au micaschiste, de la diorite, des phyllites,
des gneiss séricitiques, le granit de Puntaiglas, des gra-
nits en filons et toute une série de roches éruptives ac-
compagnant le minerai. Ce dernier est composé de ma-
gnétite, pyrite, hématite, avec beaucoup de Tourmaline
el quelque peu de malachite. La composition approxima-
tive des parties riches est :
Minerai de fer ......... LOMY
Dourmalhne 2:50. ROLE
AM Re rare AU
L'auteur dĂ©crit un porphyre quartzifĂ©re et dâautres
roches trÚs intéressantes qui accompagnent le minerai,
ce Sont:
Schistes gris vert, colorés en jaune, attribuables à une
diorite décomposée,
Schistes chloriteux calcitique avec minerai.
Schiste séricitique épidotifÚre.
AN. Jahrb. f. Min., Geol. und Val. 1897, IX. 1897. 217-257,
4 pl.
290 LES PROGRĂS DE LA GĂOLOGIE, ETC.
Gneiss porphyrique Ă muscovite.
Porphyrite quartzifére microgranulitique.
Aplites et granites en filons (granit porphyres).
Granit de Puntaiglas.
Le métamorphisme dynamique a beaucoup modifié la
structure de ces roches; lâauteur basĂ© sur la prĂ©sence de
la tourmaline en grande quantité, attribue la formation
de ce minerai Ă des influences pneumatolithiques, soit Ă des
injections vaporeuses el thermales minéralisantes pendant
lâintrusion de la diorite.
L'effet dynamométamorphique se serait manifesté sub-
séquemment. Le granit de Puntaiglas est considéré comme
plus jeune.
L'Ă©tude pĂ©trographique de M. BaLz â sur la Serpen-
tine de Davos qualifie cette roche comme résultant de la
serpentinisation dâune roche pĂ©ridotique, soit dâune lher-
zolite. Il y a reconnu positivement les restes dâolivine
dâenstatite et de diallage. Lâolivine a dĂ» former au moins
la moitié de la roche, ce qui est attesté par la forte pro-
portion de la magnĂ©sie 35 â°/,. LâĂ©ruption de cette roche
serait post-liasique et prétertiaire.
(A suivre.)
? Dissertation présentée à l'Univ. de Zurich. loc. cit.
BULLETIN SCIENTIFIQUE
CHIMIE
Revue des travaux faits en Suisse.
E. BAMBERGER ET F. TSCHIRNER. SUR LâOXYDATION DE LâANI-
LINE (Berichte, XXXI, p. 1522, Zurich).
On sait que lâaniline fournit par oxydation de nombreux
dĂ©rivĂ©s parmi lesquels lâazobenzĂšne, la benzoquinone, la
dianilidoquinone-anilide, lâinduline, le noir dâaniline, etc.
sont des produits rĂ©sultant dâune action oxydante plus ou
moins profonde ou des produits de transformation de sub-
stances plus simples qui prennent naissance dans les pre-
miĂšres phases de l'oxydation, mais qui nâont pu ĂȘtre isolĂ©es
comme telles jusqu'ici. Ces faits ont engagĂ© les auteurs Ă
Ă©tudier lâaction de divers oxydants sur laniline et lâun dâeux
avait déjà remarqué autrefois qu'une solution d'acide hypo-
chloreux libre agit sur cette base dâune autre maniĂšre que
le chlorure de chaux. En reprenant cette Ă©tude ils ont
obtenu par lâaction de l'acide hypochloreux en mĂȘme temps
quâune rĂ©sine noire de lâazobenzĂšne, du p-amidophĂ©nol et
dâautres composĂ©s, parmi lesquels la benzoquinone-chlori-
mide qui rĂ©sulte de lâaction de l'acide hypochloreux sur le
p-amidophénol. Les auteurs ont supposé que ce dernier
prenait lui-mĂȘme naissance par transposition de la 8-phĂ©nyl-
hydroxylamine et ils ont en effet isolé du produit de la réac-
tion du permanganate de potasse sur lâaniline en solution
sulfurique et en prĂ©sence dâune petite quantitĂ© de formaldĂ©-
hyde du nitrosobenzĂšne, ce qui revient au mĂȘme; comme
on sait d'autre part que lâaniline peut ĂȘtre transformĂ©e par
299 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
oxydation en nitrobenzÚne, on peut représenter la réaction
par le schéma suivant:
CSHSNHE > CSHSNH(OH) => CSHSNO => C'HENO?
ET NH?
C4
OH
EN 0
me |
No
Parmi les autres produits de l'oxydation, les auteurs ont
pu isoler sous la forme de son sulfate la p-amidodiphényla-
mine CSHSNH.CSH'NH?, ce qui peut avoir de l'intĂ©rĂȘt pour la
théorie de la synthÚse de certaines matiÚres colorantes; cette
base se forme sans doute par lâaction de lâaniline sur la phĂ©-
nylhydroxylamine, sa présence explique aussi la formation de
la phĂ©nylquinone-imide et sans doute celle de lâazophĂ©nine
dâoĂč dĂ©rive lâinduline. La sĂ©rie Ă©tudiĂ©e jusqu'ici des produits
dâoxydation de lâaniline peut donc ĂȘtre reprĂ©sentĂ©e comme
suit :
X
ay
%,
NC
%
CSH:NH? CSHSN = NCH°
N NHCSH:
Azophénine
Induline (PseudomauvĂ©ine, ete. â PhĂ©nylphenosafranine).
Les auteurs se proposent de rechercher encore Ă expli-
quer la formation de lâĂ©mĂ©raldine et du noir dâaniline, ainsi
que dâĂ©tudier l'oxydation dâautres bases organiques.
;
45
CHIMIE. 293
R. NieTzki ET Ă. RAILLARD. SUR LES COMPOSĂS AZAMMONIUMS
(Berichte, XXXI, p. 1460, BĂąle).
Les auteurs donnent le nom dâ« azammoniums » aux dĂ©ri-
vés alkyliques quaternaires de la benzÚne-azimide qui cor-
respond Ă la formule type
(CH*),CI
LE
NN,
N
DA
N/
Des composés semblables ont été préparés par Zincke et
ses collaborateurs ainsi que par Nietzki et Braunschweig en
méthylant directement les azimides ou les azimidols, mais
jusqu'ici on nâavait pas essayĂ© de les prĂ©parer en traitant
directement les o-diamines alkylées asymétriques par l'acide
nitreux ; les auteurs ont obtenu des résultats pour quelques
dérivés de la méthyldinitrodiphénylamine de Leymann
y
ils ont préparé par nitration directe le dérivé tétranitré
CH:
1
O2N NO2 02X NO?
F â 210°, qui a Ă©tĂ© rĂ©duit partiellement par le sulfure d'am-
monium en dérivé monoamidotrinitré ou par l'hydrogÚne sul-
furé à chaud en dérivé diamidodinitré correspondant à la
formule :
CH:
|
N
âOr on
294 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
L'action de lâacide nitreux sur lâamidotrinitromĂ©thyldiphĂ©-
nylamine a donnĂ© lieu Ă la formation de lâhydrate de trinitro-
diphénylméthylazammonium
CH°
N
on NN OH on No:
et sur la diamidodinitro-méthyldiphénylamine au composé :
CHS
|
\
MC
ONNUU/N=N N=âN
lequel prend naissance en deux phases.
Les auteurs ont aussi Ă©tudiĂ© l'action de lâanhydride acĂ©-
tique sur la monamidotrinitrométhylidiphénylamine et 1ls
ont obtenu, comme ils l'avaient prĂ©vu dâaprĂšs la constitution
de ce produit, une base éthénylique quaternaire C'SH'N50T,
fusible à 264°, F.K&:
NO?
GĂOLOGIE
ERNEST VAN DEN BROECK. EXPOSĂ PRĂLIMINAIRE DE L'ĂTUDE DU
GRISOU DANS SES RAPPORTS AVEC LES PHĂNOMĂNES DE LA MĂ-
TĂOROLOGIE ENDOGĂNE ET AU POINT DE VUE DE SA PRĂVISION
PAR L'OBSERVATION DES MICROSĂISMES. Bulletin de la SociĂ©tĂ©
Beige de Géologie, Paléontologie et Hydrologie. Séance du
14 juin 1898.
Le grisou est encore actuellement, malgré toutes les pré-
caulions que lâon a pu prendre dans la ventilation des mines
et dans l'outillage des mineurs, un ennemi terrible pour les
travailleurs de la houille qui fait en moyenne 2000 victimes
par an. Lâon peut mĂȘme dire que le danger augmente tou-
jours, Ă mesure que lâon exploite des galeries plus profondes
et que lâon pĂ©nĂštre ainsi dans des zones oĂč le gaz meurtrier
est renfermé en plus grande quantité et sous des pressions
beaucoup plus fortes.
GĂOLOGIE. 295
Bien des hommes se sont Ă©vertuĂ©s depuis longtemps Ă
diminuer ce danger en cherchant à prévoir les coups de
grisou et lâon connaĂźt dĂ©jĂ depuis bien des annĂ©es les rela-
tions qui existent entre ceux-ci et les seismes dâune part, les
fortes chutes baromĂ©triques de lâautre. Mais il a manquĂ©
jusqu'ici Ă cette Ă©tude une direction rationnelle en mĂȘme
temps que la collaboration de tous les éléments nécessaires.
Aussi a-t-elle peu progressĂ© et câest pourquoi le savant secrĂ©-
taire général de la Société belge de Géologie voudrait faire
adopter un plan général qui serait appliqué par les deux
SociĂ©tĂ©s belges de GĂ©ologie et dâAstronomie avec lâaide de
tous les savants qui voudraient bien v prĂȘter leur concours.
Ce plan consisterait tout dâabord Ă crĂ©er sur diffĂ©rents points
de la Belgique des stations géophysiques destinées à étudier
les phénomÚnes sismiques. électriques, magnétiques du sol
sous-jacent et à prévoir par ces éludes, les dégagements el
explosions de grisou ; ensuite à établir des stations de météo-
rologie endogĂšne dans le bassin du Hainaut, en vue de
lâĂ©tude exacte du grisou. Les rĂ©sultats de ces diverses Ă©tudes
seraient collationnés par une commission spéciale de la So-
ciĂ©lĂ© belge de GĂ©ologie et ceux qui auraient un intĂ©rĂȘl
général publiés par les soins de la dite Société.
Il va sans dire que le but que poursuit M. van den Broeck
prĂ©sente le plus vif intĂ©rĂȘt puisqu'il vise Ă garantir des plus
terribles dangers, l'existence de milliers de travailleurs ; il
semble d'autre part que le plan proposé soit excellent et nous
ne doutons pas que, sâil est suffisamment appuyĂ© dans les
rĂ©gions houillĂšres, il nâamĂšne bientĂŽt Ă des rĂ©sultats de pre-
miĂšre importance.
C. Sar.
= Li 2"
COMPTE RENDU DES SĂANCES
DE LA
SOCIETĂE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENĂVE
SĂ©ance du 31 mars 1898.
L. Duparc. Constitution du Mont-Blanc. â R. de Saussure. CinĂ©matique
des fluides.
M. le prof. Duparc présente son étude d'ensemble sur la
constitution du Mont-Blanc. Ce travail va paraĂźtre dans les
Mémoires de la Société, nous y renvoyons le lecteur.
M. René pe Saussure fait une premiÚre communication
sur la cinématique des fluides *.
SĂ©ance du 21 avril.
J. Pidoux. Occultation d'AntarĂšs par la Lune. â C. de Candolle.
Un mémoire posthume d'Alphonse de Candolle.
J. Pinoux. Sur l'occultation dâAntarĂšs par la Lune dans lĂŠ
nuit du 13 au 14 mars dernier.
On sait depuis 1849 que cette brillante Ă©toile du ciel aus-
tral, dâune couleur rouge-feu caractĂ©ristique, est accompa-
gnĂ©e dâune petite Ă©toile de 7° grandeur qui la prĂ©cĂšde Ă
l'Ouest Ă une distance de quelques secondes dâarc.
L'occultation ayant lieu Ă peu prĂšs suivant un diamĂštre
lunaire, il en rĂ©sulte quâĂ lâĂ©mersion, au bord obscur de la
1 Voir Archives des sciences phys. et nat., 1898, t. V, p. 497.
SOCIĂTĂ DE PHYSIQUE, ETC. 297
Lune, le compagnon devait apparaĂźtre seul pendant un ins-
tant, l'étoile principale étant encore cachée par la Lune.
A GenĂšve, 4 observateurs, Ă ma connaissance, ont suivi le
phénomÚne, sans avoir élaboré un programme commun :
4° M. le professeur M. Thury, avec une lunette de 3 pouces
de Reinfelden, trĂšs bonne et un grossissement de 72.
20 M. le Consul d'Italie, J. Basso, avec une lunette de 6
pouces et un grossissement de 225. 3° et 4° A l'Observatoire,
au petit Ă©quatorial Gambey, objectif de 3 ?/, pouces et gros-
sisement de 60 par M. SchĂ€r, astronome-adjoint et Ă lâĂ©qua-
torial Plantamour, objectif de 10 pouces et grossisement de
120 par lâauteur.
Il rĂ©sulte de ces donnĂ©es, ainsi que de lâĂ©tat du ciel, quâau-
cun observateur nâĂ©tait armĂ© pour sĂ©parer optiquement
l'étoile principale de son compagnon. La séparation était
donc laissée entiÚrement à la lune fonctionnant comme
Ă©cran mobile.
M. Thury a porté son attention sur le phénomÚne de
l'immersion de l'Ă©toile ; pour lui, elle sâest faite dâune façon
trÚs nette, sans aucun empiétement de l'étoile sur le disque
brillant de la lune. Au contraire, M. SchÀr a remaqué qu'avant
sa disparition, lâĂ©toile sâest projetĂ©e pendant un instant sur
le disque lunaire comme si elle voulait passer devant. VoilĂ
donc le mĂȘme phĂšnomĂšne vu de deux façons diffĂ©rentes.
M. Thury avait mis sa lunette soigneusement au point, pré-
cisĂ©ment en vue de ce phĂ©nomĂšne dâempiĂ©tement et il pense
que cela nâest peut-ĂȘtre pas indiffĂ©rent. Si lâoculaire nâest
pas au point, lâimage de la lune est virtuellement un peu
agrandie et il est possible que l'Ă©toile paraisse se projeter
sur lâimage mĂȘme de la lune avant de disparaĂźtre.
Pendant la durĂ©e de lâoccultation j'ai cherchĂ© Ă plusieurs
reprises, mais sans succÚs, à voir la lumiÚre cendrée de la
lune afin dâavoir un point de repĂšre facile pour attendre la
sortie de l'Ă©toile. Or, pendant le mĂȘme temps, M. le consul
Basso a au contraire vu distinctement la partie obscure de
la lune et cela assez bien pour lui permettre d'attendre la
sortie en visant le bord cendré-obscur du disque lunaire. Il
serait intĂ©ressant de rechercher quelles peuvent ĂȘtre les fac-
298 SOCIĂĂTĂ DE PHYSIQUE
teurs atmosphĂ©riques qui peuvent ainsi faciliter ou empĂȘcher
l'apparition de la lumiÚre cendrée.
A lâĂ©mersion, le compagnon est apparu seul, formant une
étoile assez brillante, certainement de 6° grandeur ; au bout
de quelques secondes, elle fit pour ainsi dire explosion en
se transformant tout Ă coup en une brillante Ă©toile rouge:
C'Ă©tait l'Ă©mersion de l'Ă©toile principale.
Pendant le court espace de temps oĂč le compagnon est
restĂ© seul, M. Basso lâa vu relativement brillant et dâune cou-
leur quâil dĂ©signe par vert vĂ©ronĂšse ; M. SchĂ€r lâa vu plutĂŽt
blanc-jaunĂątre et le rĂ©fracteur de 10 pouces me lâa montrĂ©
bleu. Ainsi, autant dâobservateurs, autant de couleurs diffĂ©-
rentes. Toutefois, il faut bien remarquer que l'objectif de
10 pouces est sur-corrigé ; il laisse le bleu-violet du spectre
secondaire en dehors du contour brillant des images. Il en
rĂ©sulte que la couleur bleue qui dominait dans lâimage de
l'Ă©toile pouvait provenir en tout ou en partie de l'instrument
lui-mĂȘme.
Enfin, voici les principaux instants du phénomÚne, tels
qu'ils ont été notés à l'Observatoire :
Immersion. 13 mars 1898, temps moyen de GenĂšve, 15 h.
7 m. 5,9 s. (SchÀr).
Emersion du compagnon 16 h. 21 m. 39.2 s. (SchÀr).
) » 16 h. 21 m. 38.9 s. (Pidoux).
Emersion de l'étoile principale 16 h. 21 m. 46.2 s. (SchÀr).
) ) ) 16 h. 21 m. 46.2 s. (Pidoux).
DurĂ©e totale de lâoccultation 4 h. 14 m. 40,3 s.
Les dixiÚmes de seconde proviennent de la réduction du
temps sidéral en temps moyen et de la correction de la pen-
dule sidérale. Intervalle entre les deux étoiles : 7 secondes et
7,3 secondes.
Cet intervalle de plus {le 7 secondes entre lâapparition du
compagnon et celle dâAntarĂšs lui-mĂȘme nâest pas d'accord
avec les mesures micromĂ©triques directes. En effet, mĂȘme en
ne tenant compte que du mouvemÂźnt apparent de la lune en
ascension droite, 39 secondes d'arc par minute de temps,
pour l'instant de lâĂ©mersion, on trouve qu'en 7,15 s., le che-
ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENĂVE. 299
min parcouru par la lune est de 4â,6. Ce serait mĂȘme une
valeur minima pour la distance entre les deux Ă©toiles. Or les
mesures directes varient entre 3â et 3â,5 ; la valeur fournie
par la lune semble incompatible avec ces derniĂšres.
Il sera intéressant de voir si les résultats obtenus en
dâautres lieux viennent confirmer les remarques prĂ©cĂ©-
dentes !.
M. C. DE CANDOLLE remet Ă la SociĂ©tĂ© le tirage Ă part dâun
Ă©crit posthume de son pĂšre. Cet Ă©crit extrait de l'annuaire
du Conservatoire et du jardin botanique de GenĂšve pour
1898 est intitulé : Ce qui se passe sur la limite géographique
dâune espĂšce vĂ©gĂ©tale et en quoi consiste celte hinite. Dans ce
travail, Alphonse de Candolle cherche à apprécier limpor-
tance relative des causes biologiques et des causes physiques
pour l'Ă©tablissement des limites des espĂšces. Il sây appuie
principalement sur lâobservation quâil avait faite autrefois
dâun grand nombre dâespĂšces Ă©trangĂšres au pays et qui aban-
donnĂ©es Ă elles-mĂȘmes avaient cependant persistĂ© pendant
cinq années consécutives dans le jardin botanique de GenÚve.
Les espĂšces en question Ă©taient au nombre de 126, dont :
101 de pays éloignés tels que l'Amérique, la Chine, etc.
ou dâorigine inconnue; 20 du Tyrol, d'Autriche, de l'Italie
septentrionale, de la France méridionale, ou du Dauphiné;
5 du Bas-Valais, et ordinairement aussi du Dauphiné ou
d'Italie.
En résumé la discussion des faits l'amÚne à conclure, 4°,
que la plupart des 101 espÚces de la premiÚre catégorie ne
deviennent pas sauvages dans notre pays en raison de causes
biologiques, telles quela concurrence dâautres plantes, lâaction
des oiseaux, des insectes, etc., ou l'absence des insectes
nécessaires à leur fécondation. 2, que ces causes biologi-
ques peuvent seules expliquer l'exclusion des 25 espĂšces des
deux derniĂšres catĂ©gories, câest-Ă -dire des plantes spontanĂ©es
dans les pays voisins du nĂŽtre.
Le n° 3490 des Astr. Nachrichten pablie les résultats de Ma-
drid. LâĂ©mersion du satellite a Ă©tĂ© observĂ©e 8,2 avant celle de
lâĂ©toile principale.
300 SOCIĂTĂ DE PHYSIQUE
SĂ©ance du Ă mai.
R Gautier. PremiÚre comÚte périodique de Tempel.
M. Raoul GauTIER communique à la Société ses derniers
calculs relatifs à la 1°° comÚte périodique de Tempel. H se ré-
fÚre aux précédentes communications qu'il a faites à son
sujet dans les séances du 19 mars 1885: et du 17 novembre
1887 ?. Il rappelle seulement que cette comÚte a été observée
en 1867, en 1873 et en 1879. Elle avait Ă celte Ă©poque une
durĂ©e de rĂ©volution de 6 ans environ et sâest trouvĂ©e de
1867 à 1873 à grande proximité de la planÚte Jupiter, ce qui
a amené de grandes perturbations dans son mouvement.
Des perturbations considérables se sont également produites
de 1879 à 1885 et l'orbite a été de nouveau profondément
modifiée.
Les éléments de l'orbite qui déterminent sa forme sont
le demi grand axe et lâexcentricitĂ©. Ils ont subi de
grands changements de 1867 à 1885, et la distance périhélie
a fort augmenté, ce qui est trÚs nuisible pour l'observation
Ă partir de la terre, tandis que la distance aphĂ©lie nâa presque
pas variĂ©. Câest ce qui rĂ©sulte du tableau de chiffres suivant,
oĂč les distances sont exprimĂ©es en unitĂ© de la distance
moyenne de la terre au soleil:
Année Demi grand axe Excentricité Dist. périhélie Dist. aphélie
18657 3.179 0.5080 1.562 4.788
1873-1879 3.295 0.4626 1191 4.820
1885 3.483 0.4060 2.069 4.898
La distance Ă la terre, en 1885, Ă©tait de 1,51 au minimum
et la comĂšte nâa pas Ă©tĂ© retrouvĂ©e.
Au retour de 1892, les conditions d'observation Ă©taient un
peu moins mauvaises, mais la comĂšle nâa pas non plus Ă©tĂ©
retrouvée.
! Archives, 1885, t. 13, p. 441.
* Archives, 1887, t. 18, p. 577.
LT Stats
ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENĂVE. 301
Pour le retour de 1898, M. Gautier Ă voulu tenter un
effort pour que celte trĂšs intĂ©ressante comĂšte pĂŒt ĂȘtre re-
cherchée dans les meilleures conditions possibles.
Il a revisé ses calculs des perturbations exercées par Jupiter
de 1879 à 1885, puis il a calculé la suite des perturbations de
1885 jusquâen 1898. Il Ă pu s'assurer ainsi que lâĂ©phĂ©mĂ©ride
approchée qu'il avait publiée pour le retour de 1892 pré-
sentait une approximation suffisante.
De 1892 Ă 1898, on aurait pu s'attendre Ă de nouvelles
perturbations trĂšs fortes. Mais il faut tenir compte du fait
que, depuis 1879, la durĂ©e de la rĂ©volution de la comĂšte Ă
Ă©tĂ© portĂ©e Ă 6 !/, annĂ©es par lâaction perturbatrice de Jupiter.
Jette planĂšte, ayant elle-mĂȘme une durĂ©e de rĂ©volution de
moins de 12 ans, a, durant cet intervalle, pris de l'avance, en
longitude, sur la comĂšte. Et effectivement, de 1892 Ă 1898, la
distance entre les deux astres nâa pas Ă©tĂ© infĂ©rieure Ă 3 fois
la distance de la terre au soleil. Les perturbations du mouve-
ment ont été, somme toute, peu fortes et les éléments pour
1898 ressemblent Ă ceux pour 1885. La date du prochain
passage au pĂ©rihĂ©lie tombe sur le 4 octobre. Dâautre part, la
comĂšte sâest trouvĂ©e en opposition au 12 mars, 7 mois aupa-
ravant. Les conditions d'observation sont donc aussi mau-
vaises, si ce nâest pires quâen 1885. De plus il sây ajoute lâin-
certitude de calculs qui reposent sur des observations faites
en dernier lieu en 1879, il y a 19 ans.
M. Gautier a cependant envoyé aux journaux astrono-
miques une éphéméride pour les prochains mois, afin de
presser la recherche de la comĂšte. Puis, pour tenir compte
de lâincertitude inĂ©vitable, il a calculĂ© cette Ă©phĂ©mĂ©ride non
seulement dâaprĂšs les Ă©lĂ©ments les plus probables, mais aussi
en variant de + 8 jours lâĂ©poque probable du passage au
périhélie. Malgré les circonstances défavorables, on peut
espĂ©rer qu'avec les puissants instruments dont lâastronomie
dispose Ă notre Ă©poque, il sera possible de retrouver cette
comÚte dont le mouvement présente des particularités si
intéressantes.
A partir de 1898, Jupiter restera éloigné de la comÚte durant
la prochaine révolution de celle-ci, et le retour au périhélie
302 SOCIĂTĂ DE PHYSIQUE
aura lieu en avril 1905, ce qui concordera beaucoup mieux
avec la période d'opposition et permettra de rechercher la
comĂšte dans de meilleures conditions.
SĂ©ance du 2 juin.
M. Bedot. Recherches sur la population du Valais. â Preudhomme de Borre.
La variation sexuelle chez les Arthropodes, par P. de Peyerimhof.
M. Bepor rend compile à la Société de Physique des résul-
tats qu'il a obtenus dans ses Recherches sur la population du
Valais.
Les mensurations et observations ont été faites sur 14242
recrues du Haut et du Bas-Valais et sont relatives Ă l'indice
crĂąnien, Ă la taille et Ă la couleur des cheveux. La population
du Valais est composĂ©e, en majeure partie, de tĂȘtes larges
(Brachycéphales et Sous-brachycéphales).
Les Brachycéphales sont en majorité dans toutes les val-
lées latérales à l'exception de celles de LouÚche, de Hérens-
Hérémence et de Nendaz. Dans ces trois vallées, la majorité
appartient aux Sous-brachycéphales.
Les tĂȘles Ă©troites, trĂšs rares dans les vallĂ©es latĂ©rales, se
rencontrent surtout dans la plaine du RhĂŽne oĂč elles devien-
nent plus nombreuses lorsquâon se rapproche du Lac.
Mais il existe ure rĂ©gion oĂč l'Ă©lĂ©ment sous-dolichocĂ©phale
prĂ©domine : câest SaviĂšze, au-dessus de Sion. L'influence de
ce foyer sous-dolichocĂ©phale se fait sentir Ă lâest, sur les
coteaux et dans la plaine du RhĂŽne, jusquâĂ Venthone et
Sierre (peut-ĂȘtre LouĂšche?) â et au sud, dass les vallĂ©es de
Nendaz et d'Hérens-Hérémence.
L'Ă©tude de la taille et de la couleur des cheveux montre :
1° Que ce sont toujours les Sous-dolichocéphales qui ont
la taille la plus élevée ;
2 Que la couleur chùtain est la plus répandue, aussi bien
chez les Brachycéphales que chez les Dolichocéphales;
3° Que dans tous les groupes d'indices crùniens les indi-
vidus blouds ont une taille un peu plus élevée que les indi-
vidus dâautres couleurs.
DR:
ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENĂVE. 303
La hauteur de taille qui sâobserve le plus souvent est 1,64
(74 cas sur 1200). En faisant la moyenne de toutes les tailles.
on obtient un chiffre à peu prÚs semblable : 1°,655.
Les tableaux détaillés de ces mensurations seront publiés
dans les Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris.
M. PREUDHOMME DE Borre signale le mémoire : La varia-
tion sexuelle chez les Arthropodes, publié récemment par
M. Paul de Peyerimhof dans les Annales de la Société ento-
mologique de France.
Il sâagit de lâĂ©tude dâun phĂ©nomĂšne dont on dĂ©couvre
assez souvent de nouveaux exemples, un polymorphisme
chez lâun ou lâautre des sexes (parfois chez les deux) prĂ©-
sentĂ© par un certain nombre de CrustacĂ©s, dâArachnides et
dâ'Insectes, et qui ne paraĂźt pas ĂȘtre susceptible dâune expli-
cation unique, mais rĂ©suller de causes diverses et qui nâont
encore été que fori imparfaitement débrouillées. Le travail
de M. de Peyerimhof nâest en quelque sorte qu'un rĂ©sumĂ©
de lâĂ©tat actuel de la question, prodrome de plus amples
Ă©tudes.
M. le professeur Girard avait proposé le nom de pÊcilo-
gonie pour dĂ©signer les cas oĂč la larve dâune espĂšce se prĂ©-
sente sous plusieurs formes, souvent trĂšs diffĂ©rentes lâune
de lâautre. M. de Peverimhof propose les termes pĂŠcilandrie
et pĂŠcilogynie pour les cas de polymorphisme du mĂąle et de
la femelle.
A ce polymorphisme sexuel se rattachent les faits dâindi-
vidus neutres ou agames, d'ouvriers, de soldats, si communs
dans les HyménoptÚres et NévroptÚres sociaux (Fourmis,
Abeilles, Termites) et ceux anaiogues que lâon remarque
chez les Pucerons et les Cynipides, oĂč le phĂ©nomĂšne se com-
plique de ceux de parthénogénése et de génération alternante.
Depuis longtemps on connaĂźt aussi les Papilio de certaines
rĂ©gions intertropicales, oĂč une forme mĂąle correspond Ă
plusieurs formes femelles, fort différentes les unes des autres.
M. de Peyerimhof combat l'explication du fait par le mimé-
tisme, qui avait cours jusqu'ici pour ces espĂšces. Est-il dans
le vrai ?
TL er is
Ve, 5
CU
304 SOCIĂTĂ DE PHYSIQUE, ETC. "1780
Des faits de mĂȘme nature ont Ă©tĂ© observĂ©s chez des
ColéoptÚres, des HémiptÚres, des Psocus.
Chez les Crustacés, on en connaßt aussi des exemples. Il a
Ă©tĂ© reconnu que la pĆcilogynie des Artemia Ă©tait en corrĂ©la-
tion avec le degrĂ© de salure de lâeau saumĂ€tre oĂč vit cette
espÚce, dont on fit jadis plusieurs espÚces, basées unique-
ment sur les femelles ; les mùles ne différaient pas les uns
des autres.
Un cas fort curieux enfin, et oĂč le milieu a aussi un rĂŽle,
est offert par des Sarcoptides plumicornes (Acariens). Le.
Syringobia chelopus, espĂšce qui vit dans les tuyaux des
rĂ©miges du Totanus calidris, et oĂč les deux sexes prennent
lun aussi bien que lâautre, des formes toutes diffĂ©rentes,
suivant qu'il sera possible aux deux sexes de sâaccoupler ou
non, lorsqu'ils sont prisonniers Ă lâintĂ©rieur de la tige des
plumes; ce serait, chose assez étrange, la simple présence
de lâautre sexe qui dĂ©terminerait l'orientation du dĂ©veloppe-
ment vers lâune ou lâautre des deux formes que peut prendre
chaque sexe.
En rĂ©sumĂ©, des faits observĂ©s, il semblerait quâon peut
généralement conclure que la virginité amÚne la femelle
vers un perfectionnement, tandis que ce serait le contraire
pour le mĂąle.
29,
23,
25,
26,
OBSERVATIONS MĂTĂOROLOGIQUES
FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENĂVE
PENDANT LE MOIS DE
AOUĂUT 1898
rosée faible le matin.
trĂšs forte ro-Ă©e le matin.
de 3 h. 50 m. Ă 4 h. du soir, tonnerres Ă lâW. et Ă l'WNW. ; quelques gouttes
de pluie; Ă 8 h. du soir, Ă©clairs Ă l'W.; pluie Ă 10 h. du soir.
Ă 1 h. 45 m. du matin, violent orage Ă lâW. et au SW.; durĂ©e une heure
environ; Ă 7 h. 10 m. du matin, tonnerres au NW.
rosée le matin; léger hùle à 4 h. du soir.
hùlo solaire à 2 h. 30 m.; fort vent à 4 h. du soir ; légÚres averses à 8 h. et
Ă 9 h. du soir; depuis 9 h., Ă©clairs Ă lâ'W. et Ă l'E.
pluie Ă 7 h. du matin, Ă 4 h. et Ă 7 h. du soir; fort vent depuis 1 h. du soir ;
Ă Th. du matinet Ă 3 h. 20 m. du soir, Ă©clairs et tonnerres au NW.et
au SW.
lĂ©gĂšre pluie pendant la nuit et Ă { h du soir; arc-en-ciel Ă 4 h. 30 m.; Ă
9 h., Ă©clairs au S.; fort vent Ă 7 h. du matin.
trÚs forte rosée le matin.
forte rosée le matin; forte bise à 4 h. du soir.
forte rosée le matin.
trÚs forte rosée le matin.
trÚs forte rosée le matin.
forte rosée le matin.
trÚs forte rosée le matin.
forte rosée le matin.
forte rosée le matin.
rosée le matin; fohn de 3 h. à 5h. du soir; la température monte brusque-
ment et atteint 32°,9 Ă 3 h. 50 m.; c'est le maximum absolu de lâannĂ©e.
rosée le matin.
rosée légÚre le matin ; cumulus sur le Jura à 1 h. du soir; à 4 h., sur tout
l'horizon, sauf au S.
faible rosée le matin.
orage au NNW. et au NW. de 9h. 36 m. Ă 9h. 42 m. du matin; Ă 10h
20 m., orage au SSW.; la plu e commence Ă tomber Ă 10 h. 06 m.; Ă
10 h. du soir, Ă©clairs au SSE.
rosée le matin ; forte bise à 4 h. du soir.
forte bise Ă 10 h. du mat n.
28, pluie Ă 4h. dusoir.
31, forte rosée le matin; pluie de 10 h. 30 m. du soir à minuit.
ARGHIVES, L. VE â Septembre 1898 21
Valeurs extrĂȘmes de la pression atmosphĂ©rique observĂ©es au barograp
MAXIMUM. MINIMUM.
Le 9 Ă 40 h. matin 798.77 Le 2 Ă 4h,
D 6 Ă mini... 730,30 5 Ă 41 h! soir. RES LUE
Bi nunnit. «it. .... 725,04 8 à . 3/h's0ir PRESS x 749,78
Da TIR mois 733,94 10 S C6 hs . 732,22 â
15 48h. malin LOPEMRS 727,80 15 2 5 HT S0Ire 0 SE 725,98 K.
CRE Nr 732,19 23 Ă -minuit 25e ee 79 Ă
93 Ă minuit... 729,26 95 Ă 4 h. soir... Pere 7185
29 Ă 10 h. matin... 731,64 JO 4h soir......... F 730,02
LE a.
Résultats des observations nluviométriques faites dans le canton de GenÚve
CĂLIGNY | COLOGNY AUSSY COMPRSIĂRRS | ATHENAZ Ă SATIGNT
Obserr, MM. Ch. lesson | R. Gautier | M. Micheli OBSERTAT: Pellegrin | J.-J, Decor | P,. Pelletier or
| mm rm | mn ram mm mu im
Total. 20.8 | 35.7 | 96.0 | 29.9 | 34.7 | 40.8 | 27.0
|
Durée totale de l'insolation à Jussy : 289h 45 m.
EL'EYT âis 0%'6F 9ÂŁâ0 0% 9 â %OL FOR Tee Core OCT + GG 66L som
S'OYF!! 9° ae 6'6F STI aa 6 |0'E | 06 O1Y | 69 â | 049 JĂRE SOI KES | FO'6I- SS'TEZ | 08'682 | 828 E | SS'OEL| FE ;
L'GYF| Oe Ă y08 0'ÂŁ || F'ASS|""|""" | 066 06⏠| 5 â | 769 |ÂŁ 9 | ÂŁ'6 + |er'o +! por ex: TĂL 80062 088 | 090âŹ2 0⏠:
Dep Le | L'O6 SITE ONEO + âNN "|" | 068 On | 191â | OL | 6:02 | 6'01-+ 660 â| 26:07 (HOTEL | ze"Ă©zr 696 + SUOEL 66 |
OO | °°° 100 |0071TS AlE | F9 | 066 068 | 66 + | 092 | OS | FH LOT +! 80'87-+ |CÂŁ'68c | ZE Ze | âŹ2'0 | Leger L|86
POUIOE | SFe TON LEONSE |F âAS|""|""" | 066 |0GE | 0 â 200 | FĂ©e | SET lo1'e | 28 02-- 00 TEL |9G eZ | Ce Tr + |2: 66L| LG |
08H66 | 116,99 |ESOĂSE | âNl''l-": | 066 0 | 66 + | 6 est | 9er ler | ceer-t lov'oez LE8GL JE + 8C'66L 9
eSHISE + | FI6GS |LTOĂC'L |F AN "|": 0% 10GY 19 â|S8r2 |GGcâT | SCI |G0 6 | 161+- 96 GEL |G'LEL | 160 + GTSCL| |
O'LUY| FE + | L'EGUT |88'01S'E Alt | 068 (O9 | TE +662 |%%6+ | SLI TT +) 0S67+- |SL'OSZ | 09'822 | 90e T SP 6e Ve |
0'9P)0% +1 LS |88 017% MAL |9'T | 066 06S | SF â | 301 Let | 601 61e Hl 08 Te+ |l6r'eez |nm'ezz | 61e â |69'0âŹ4| ge
(GOUTTE + | See TETISTO NL | âN° | 0%6 00⏠|0 OFL | 608+ | Sr |ETS ++ DE VE EL | 68'86L | 966 Ă 61'0EL 8
De | SISOONLe | âN|'°|""" | OY6 |OTS | 65 â 129 |G'Ă©x | Or (96% | 19'ca-+ 00 TEL | 8:82 | 008 + l6'66L| 1z
(SERIE | secs HO 011 | âNl'')'": | 068 0 | 80 â | 709 nel CC 1 90661 |OL'OEL 0E'SGL | 061 + | E8'66L) 07
(SWF FE + | 6 S' TT 0706 JA l-"|"": | 088 |066 | SL â | SGE0 | 66 + | S'STâ+- |97'e LE | 6L'66L | YE'8CL | GUT + | 60662 67
(ENST | 90661000! | âN\'°|""" | OL8 ONE | 86 â | 019 6604 | d'Or Len L VE" |C6'86L 00'L8L | 900 + | TO'86L| 87
(SOIT | O8 GT) EFOĂTE | N°)": | O6 On | â 02 |9'68+ | ur |eL'e | 1 1e-+ loe'6ez | 76'082 | 060 + | rÂŁ'eer L
BEN | G'GHIL'YTIOOONSE | âNl'-|"" | 008 LOIS | + | 507 (L'OG+ | SET |TG'T | 7661 |8G'S8L | ÂŁS'OSZ CC â | Wi'LG2| 97
O6YF|60 +| L'6NS'er 00! e | âNl':l"" | 066 018 | 6e + 561 | roc | set cor | grĂ© 08'LGL | 86'GGL O0'T â 96082 GT
OOGT| *"" | SRSTIUOONLS FNâ) | OL6 08% | 26 + LeL |S'Let | 6er |10'8 +) Mm'0â- |1S'66L | LL'98L | ge: + lec'8cL| 1
SEUIOT â | S'LICSTIEOOĂEE |T âN°1: | O6 098 | ee + | 181 amet | 971 070 â| S6'LI+ | V6 OL | 07'86L | OST + | LU 6GL| ÂŁT
SVI0 â| SF) 00 OISE | âNl''|":: | 088 09% |9r â 089 |eezât |L'8 + SE â| 96'ST-+ IS TEL | GT'66L | 8U'T + | CYOEL| ST
(OOSF8% â | OTVTT)| ST O|0'OT |F ANN| |": | O6 00 | 87 â | 189 608 88 + lme â 2647 OV'EEL SFTEL | FC + | 8C'CEL| FI
BE â | PSS 8069 |F ANN| |" | 06 O6 | Ce + 812 66 | 9 + Lee â | egcrâ ln eee rca 18% â | TS'cEL| 0
(CYETS â | L'EFO'T | 08088 âea || 7 LI 006 069 | 9 ER LL | QUE | L'ON )96% â| GEI ]SO'ĂEL 66'GL | 190 + | 8C'86L| 6
(661160 + | L'6rI8S |86 01807 | ass )# |607) 068 087 | 9e + | ges | 698 | CUT 16e | 1106 |H0SCL ELGIL| ES â |c0cEL| 8
OA | "188 |8901ÂŁL |r:MSSIT 80 | 086 009 | 25 â 119 |OTE GS 66⏠L| LT'ae+ |09'86L aCEGL | OL â 96 98L L
FEYT 90 +! T61,87)000 18⏠mal t:| te" | 066 | O6 | ÂŁE â | 300 | 0âOEH | er 698 | 80: Ye | 0'OâŹZ | 66:92 | 590 + .09'86L 9
CSS O | Ă6L'ET|O0O EE |F âN°1: | 086 | 08% | ce + | 80L 1046 | VI 120 â| 9S'81+- | 00'EEZ GE OEL | O8'E â+ | ISTEL S
AAAREAT 16179 |86018% "ma |ÂŁ'G | 066 | OME | 8⏠+ 264 | C'Ocâ+ | 657-007 de L9'61-- || LY'GEL | GT'66L | 69 + | 39 0⏠y
S'EN EO + | F6FLEO |0L'0 67 mA ||""|G0 | 0L6 | 06% | 69 + | 91 | SL | âET |6C'0 +] 66 61 60'662 | 80 251 | L'0 + | 69821 âŹ
Se T0 â | LS ISTO 6e 5 ânl: | 066 008 |ÂŁ6 + | 22 leg t ext CG O â| 6781 || LL'RGL | GG'96L | Gc'O + | 8T'8CL| &
QU: 0'87 fe 88 0 T'ÂŁ âatall-::|-:: | 066 | 089 | 681 | Tes E6eT | JON 86 â| 69'91-+ |6T'OEZ | 66264) ETF Ă CO'66L| V
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MOYENNES DU MOIS DâAOUT 1898
BaromĂštre.
Ă 1h. m. #h. m. Th. m. 19h.m. 14h.s, 4 h.s. Th.s. 10 b. 8,
nm mm mm mm mm ram mm mm
{re décade 728,88 72890 72897 72896 728,50 728,02 72840 729,16
2 » 729,14 729,94 729,84 729,70 728,88 72816 728,21 72887
3 » 729,83 729,68 730.41 730.57 72981 729,9 729,31 730,01
Mois 72930 72929 72076 72977 12909 72818 72866 729.37
Température.
re dĂ©c. + 1513 + 13,38 L 1587 + 20.01 + 22/73 â- 22.67 + 90/01 + 16.84
% » â+ 1308 + 13,31 + 16,20 L 2168 L 2136 + 25.76 + 22.84 19,05
3» + 1398 + 1433 16.63 L 2176 + 2.05 + 202 + AOL 1895
Mois + 1340 + 13,69 + 16,25 -E 2117 + 23,73 + 2415 L 21,29 + 1805
Fraction de saturation en milliĂšmes.
_ Afredécade 884 949 SOL 646 b)
Ăż _ 844 902 801 618 x
| 1 NE 821 897 787 600 220 D34 660 755
Mois 849 915 796 621 D25 206 649 772
lnsolation. Chemin Eau de
Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni-
min. max. du RhĂŽne. moyenne, en heures. p. le vent. de = mĂštre
0 o 0 h. kil. p. h. cm
dre déc. H12,61 + 25,23 + 17,69 0,52 76,4 à ,36 19,2 143,58
2e » â+412,87 + 26,95 + 19,03 0,04 119,2 3,98 ss 143,10
3e » â<+13,71 <+2645 + 2147 0,50 S4,4 4,55 107 144,45
Mois +13,08 + 2622 + 1940 0,36 280,0 4,50 29,9 143,73
Dans ce mois lâair a Ă©tĂ© calme 45,2 fois sur 400.
Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 2,34 à 4,00.
La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 8°,4 W. et
son intensité est égale à 24,6 sur 100.
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= OBSERVATIONS MĂTĂOROLOGIQUES
FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD
vendant
LE Mois D'AOĂT 1898.
_ Le 1*, brouillard Ă 7 b. du soir.
E 3, pluie Ă { h. et Ă 7 h. du soir.
= 4, brouillard depuis 7 h. du soir.
Ă 7, pluie Ă 10 h. du soir.
j 8, brouillard le matin jusquâĂ 1 h. du soir; pluie depuis 4 h. du soir.
9, fort vent depuis 10 h. du matin; neige Ă 7 h. du matin et brouillard depuis
10 h. du matin.
23, pluie Ă { h. du soir.
24, brouillard depuis 1 h. du soir.
25, brouillard depuis 7 h. du soir.
26, brouillard depuis 7 h. du soir.
28, brouillard depuis 4 h. du soir.
= 29, brouillard depuis 7 h. Ă 10 h. du matin.
MINIMUM.
tu
10,30 8e 274 62h-matine ete 4. 21000
5 Ă 10 h soir 572 50
9 Ă 41 h. soir 568.10 OH PS7ANE
AA MO hIESOIL EE. PEN GTA | 43 Ă 5 h. matin
4524 44 h-soir. ue 45 Ă 7 h. matin
22 Ă 10 h. soir 575,20 2% CN
25 Ă minuit 570,10 95.4 5.
27 Ă 1 h. matin 571,60 27 Ă 6 h. matin
29 Ă 10 h. soir 569,24 29 Ă 7 h. matin
31 Ă 9h matin 271.50 SL Ă 11h. soir
311
MĂNVERTEEV : PEN 906 + 308 + 806 + SOLE sion
TR RO RS ECTS SE LE | LR + | 096 + | GL'L + | OSTLS | 0609 | 80⏠+ | ET LOTS
CSI TN AR OR SEE Lee L8 + | 60 + | E80 + | 109 + | OS'ILS | 06 690 | S6T + | LT'OZS | 0âŹ
GEO | F âAN ee RS RS EN EEE 66 + | VIT + | 86 â | TE di | 18 69 C6L96 | 680 + | ES'80G | 66
680 | F âAN IR NE OCT | 8% E | LOT + | 979 + | SETLC | 09/8096 TT x | 6L'69$ || SG
80 | F âAS RTS a A em Rat ECC: e EVL + | O9'TLS | OC'YLS | TE + | TS'TLQ | LG
090 | F âMS PR * | T6 + | 0S + | 8F0 LG + | O9 FLE | 06696 | 6L'Y + | EG'OLS | 9%
GO | F âAN JA | L'6 + | 86 + | FFO + | LC E | OFOZS | 07806) La0 dE G0'698 | SG
680 | F âIN DT Sn D |A ME EU LS EMA) sl 669 + | OLGLS | OFOLS | 976 86 0LS || 5
LOT AMEN EEE Tee ee RO LES EN ee FOR COLE | 08'GLS | VYS + | OL'ELS | EG
âŹFO | F âAN nt ESS tele De l FIG+ | SL Ă | 699 + | 66H | UG SLS | JS'YLG | C9 + | EL'YLQ | Se |
G0'O | F âAN ER Ce ce Ćž 981+ | OO | 672 + | H0'EI | OL'YLS | OO'YLE | EL'S + | 9H | Fe
API] MSc TS A RSR ES FAR LE ; L'SF+ | 66 T VOL Ă | 1661 | 6S'YLS | FO DLS | ESC Ă | GTYLS | OG
660 | F âAN A + RE ; 681 | O'OF 604 + | 06H | GTYLC | GL'ELS | YL'4 + | SYELS | 6F |
HN CTI SE) EP ERA NOT EN LBI TE |" ET 0) 0 NET ete | OUEN NO EZ2CNISRUE T OY'eLS | 8F |
000 | F âAN Re SC | 08 + | ce + | OC | 9'GLS | OTGLS | 99⏠VF'eLS | LE |
600 | F âAN rider Due | or GL + | TS + | CET | 09'LS | OL'OLS | FLE + | SU'TLS | 97 |
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ADIDAS ||.â RE LS | 6er | 86 + | 598 + | 988 + | Oa'eLS | LSOLS | Gite E | OETLS | er
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| 860 | F âAN SC TE APE °" 88 + | SE â | 689 â | 190 â | 0901 | LE'808, ALTO EXC CON) ADRN
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O0'F | F âMs LP one RE | S6 + | 6% + | 960 + | 689 + | O0OLS | O0'E9C | EL â | 908 | 8 |
850 | F âMS Rp ce LG | 08 + | 96% + | O7 | 8G'CLS | OCOLS | STE + | LOYLO | L
100 | F âAS RE ES | GS | CL + | SFS + | STI | SU'GLS | OL'YLG.| GE + | 6048 | 9 |
000 | F âAIN ARS Se DE NE A | GOT | 66 + | 860 + | EL + | OS'GLS | OG' ILE | Due + | HE'GLS | G
| 690 | F âAN ESP Re | 98 + | 0% + | 290 â | EL'S + | ET'L | SOLS | Fe + | ETILS | %
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MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. â AOĂT 1898.
BaromĂštre.
4h. m. #h. m. Th.m. 10 h. m. 4h: s; &h.s. Th.s. 10 h.s.
mm mm mm mm mm mm mm mm
1: décade .. 570,01 569,58 569,62 569,77 569,76 569,71 509,9, 570,22
ÂźĆ Â» ... 572,08 571,79 571,86 571,99 572,00 572,12 572,25 572,55
3. ss ... 574,56 571,20 571,19 571,39 571,29 571,17 571,24 "571,96
Mois 2. 571,23 970,87 570,90 571,06 571,03 571,01 571,15 571,38
Température.
Th. m. 40 h. m. 1h.s. #h.s. 7h:6: 10 h.s.
frédécade. .L 81 799 L SAS L SE L 64 CR
2% Oo» + 8,98 +12,9%6 13,99 + 13,26 10,86 â 9,68
Di 04 VAS + QĂS HA0A0 LE 9% C TDR
Mois ..... Ă 7,42 + 9,63 + 10,85 +10,2 + 8,16 ES
Min. observé. Max. vbservé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la
ou de neige. neige tombée.
0 ° mm cm
| Are décade... + 3,49 + 9,84 0,53 43,1
P RP... EE 7,18 + 15,68 0,07 ...
La DT LL 500 + 49,51 0,43 igé
| Mois ..... + 5,20 + 12,67 0,35 43,1
Dans ce mois, lâair a Ă©tĂ© calme (,0 fois sur 400.
Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 2,94 à 4,00.
La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E., et
son intensité est égale à 51,1 sur 100.
ra
ra
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Archives des Sciences 207 s, et nat. tome VW], Sept !* 1898
FCI
1.4.
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TH. DUC - GENĂVE
Archives des Sciences physi
Archives des Sciences physiques et naturelles. Tome VI. Septembre 1898. PI. I bis.
Kr. Birkeland. Succion des
rayons cathodiques
par un pÎle magnétique.
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Archéves das Stiences phyoet nat Tome VS
NOTICE
SUR
UN TRANSFORMATEUR
DE M. KLINGELFUSS A BALE
PAR
Henri VEILLON
Depuis la découverte des rayons de RÎntgen on a vu
surgir partout des laboratoires spéciaux de radiographie.
La bobine de Ruhmkorff est venue y prendre place sous
la forme ordinaire quâon lui connaĂźt dans les cabinets de
physique. Parmi les recherches incessantes, qui ont pour
but le perfectionnement du matériel radiographique, un
grand nombre sont consacrées à cet appareil si impor-
tant. Les constructeurs, aprĂšs lâavoir modifiĂ© pour les
besoins de lâĂ©lectrotechnique, s'appliquent en particulier
à lui donner une forme appropriée au manuel opératoire
de la radiographie. A l'exposition, qui accompagnait ces
jours passés la session annuelle de la Société allemande
de physique Ă Dusseldorf, on a pu voir plusieurs appa-
reils construits dans ce but par diverses maisons. Je me
propose dans ce qui va suivre, non pas d'Ă©tablir des com-
paraisons entre des types différents, mais de donner quel-
ARCHIVES, t. VI. â Octobre 1898. 22
314 NOTICE SUR UN TRANSFORMATEUR
ques indications sur des mesures que j'ai eu lâoccasion de
faire sur un instrument de ce genre imaginé par M. F.
Klingelfnss ingénieur-électricien à Bùle. Ces mesures ont
été exécutées comparativement à une grande bobine de
Carpentier avec lâaide de M. BĂ€urlin chez M. Klingelfuss.
Cette bobine Ă 0,62 cent. de longueur et 0,22 cent. de
diamÚtre. Les instruments de mesure nécessaires avaient
été mis trÚs gracieusement à ma disposition par M. le
professeur Hagenbach-Bischoff.
Ce qui distingue tout particuliĂšrement l'appareil en
question de la bobine Ruhmkorff, câest quâĂ l'instar des
transformateurs ordinaires techniques, le noyau de fer est
presque complÚtement fermé, comme l'indique la figure ci-
contre, par une armature Ă, fendue verticalement en son
milieu. Lâintervalle nâest que de quelques millimĂštres.
Cette traverse pouvait ĂȘtre remplacĂ©e par une seconde
A
non fendue. Le noyau entier el la traverse sont formés
de lamelles de fer doux, séparées par du papier, et la
DE M. KLINGELFUSS A BALE. 315
masse totale surpasse considérablement celle du fer dans
la bobine Ruhmkorff. Deux paires de bobines primaires et
secondaires sont disposées sur les deux branches vertica-
les du cadre, les secondaires entourant les primaires. La
disposition essentielle est lâenroulement du fil secondaire,
que M. Klingelfuss obtient au moyen dâun appareil fort
ingénieux que nous n'avons pas à décrire ici. Cet enrou-
lement est absolument mathématique et combiné de ma-
niÚre à écarter, selon des rÚgles précises, les spires en
raison de leurs différences de potentiel. Le procédé de
fabrication, dont M. Klingelfuss tient Ă conserver le se-
cret, permet dâenrouler le fil de maniĂšre Ă Ă©viter dâune
spire Ă lâautre mĂȘme le contact de l'enveloppe de soie qui
le recouvre. Le nombre des spires, soit primaires, soit
secondaires est trÚs inférieur à celui de la bobine Ruhm-
korff. Voici les données comparatives pour les enroule-
ments des deux appareils en question; les chiffres indi-
quent le nombre des spires:
Bobine Carpentier Transformateur Klingelfuss
Fil primaire 322 112
Fil secondaire 153.000 18.000
Les deux paires de bobines peuvent ĂȘtre utilisĂ©es soit
en les mettant en série, soit en les reliant parallÚlement.
L'interrupteur est à mercure et fonctionne séparément
alimenté par un courant spécial. Dans les expériences
suivantes on nâa utilisĂ© que des fermetures et des ruptu-
res isolĂ©es du circuit primaire, obtenues au moyen dâun
dispositif fort simple. Un levier métallique horizontal,
mobile autour dâun axe Ă©galement horizontal, portait Ă
une extrémité deux tiges en cuivre à bouts de platine
plongeant dans deux godets de mercure recouvert dâal-
316 NOTICE SUR UN TRANSFORMATEUR
cool. Dans cette position le courant entrait par lâun des
godets et ressortait par lâautre. Lâinterruption se faisait
au moyen d'un poids tombant dâune hauteur constante
d'environ 1250 sur lâantre extrĂ©mitĂ© du levier.
Les mesures furent exécutées dans le circuit secondaire
fermé à travers un galvonomÚtre balistique. On obte-
nait ainsi pour chaque fermeture et pour chaque rupture
la quantité d'électricité induite. Les résultats fournis par
de nombreuses expériences en utilisant des courants pri-
maires de différente intensité, sont représentés graphique-
ment dans le tableau ci-contre. Les courbes sont des
moyennes entre les quantitĂ©s induites Ă la fermeture et Ă
la rupture du courant primaire. D'aprÚs la théorie ces
deux quantitĂ©s doivent ĂȘtre identiques. Elles se sont en
effet montrées à trÚs peu prÚs telles pour l'appareil de M.
Klingelfuss lorsqu'il Ă©tait muni de la traverse fendne.
Pour la traverse pleine il y avait une petite différence sur
laquelle nous ne voulons pas insister. Avec la bobine
Ruhmkorff par contre il y a une assez grande différence
en faveur de la rupture dans certains cas, en faveur de la
fermeture dans dâautres; mais nous passerons ici sur ce
détail.
Les abscisses représentent les intensités du courant
primaire en ampÚres, les ordonnées; les quantités induites
en microcoulombs.
La courbe I se rapporte Ă la bobine Ruhmkorff de
Carpentier. Les autres courbes sont fournies par lâappa-
reil Klingelfuss dans les conditions suivantes : Dans IT et
III, les bobines primaires sont reliées parallÚlement; II
est formĂ© par l'appareil dĂ©garni de lâarmature A, et III
par lâappareil muni de lâarmature. On voit lâimportance
colossale de cette derniĂšre qui a pour effet de conduire
DE M. KLINGELFUSS A BALE. 317
les lignes de forces en les empĂȘchant de venir entraver
l'effet de l'induction par un parcours défavorable. Les
quantitĂ©s induites dans lâappareil muni de son armature
Ă€0ao
|
7000!
6000
5009
sont prÚs de trois fois plus considérables que celles indui-
tes dans l'appareil sans armature. Ă mesure quâon sâĂ©lĂšve
dans l'intensité du courant primaire, ce rapport diminue
un peu. Voici dâailleurs quelques chiffres relatifs aux
courbes IT et IIT. Ce sont les quantités induites en micro-
coulombs :
5 10 15 20 #30 45 ampĂšres
Avec armature 872 1780 2616 3540 4620 5878 microcoulombs
Sans armature 293 614 912 1215 1837 2694 :
Rapport: 3,0 2,9 29 29 925 92,92
La courbe IV enfin représente les quantités induites
lorsque les deux bobines primaires sont reliées en séries.
318 NOTICE SUR UN TRANSFORMATEUR
On voit quâelle sâĂ©lĂšve encore beaucoup plus que la
courbe III au-dessus de celle fournie par la bobine
Rahmkorff. On obtient ainsi avec le mĂȘme courant
primaire une quantité beaucoup plus considérable qu'avec
le Puhmkorff. Voici dâailleurs le rĂ©sultat des mesures
pour des courants primaires variant de 10 Ă 25 ampĂšres.
10 15 20 25 ampĂšres.
Transformateur Klingelfuss 3440 4600 5550 6300 microcoulombs
Bobine Carpentier 524 750 1094 1270 »
Rapport : 6,7 6,1 5,1 5,0
En se reportant aux données comparatives faites au
début sur le nombre des spires des enroulements pri-
maires et secondaires dans les deux appareils, on recon-
naßtra la supériorité incontestable de l'appareil de Klin-
gelfuss.
Jusqu'ici nous nâavons envisagĂ© que la quantitĂ© de
l'électricité induite. Reste encore à examiner la tension
en circuit secondaire ouvert. La longueur des Ă©tincelles
atteint exactement celle que lâon obtient avec la bobine
Ruhmkorff, soit 42 et mĂȘme 45 centimĂštres. D'ailleurs
ceci est un point dont il ne faut pas exagérer l'impor-
tance dans le cas particulier des applications Ă la radio-
graphie. Il est fort rare que dans les tubes employés pour
les rayons de RĂŽntgen la distance des bornes oĂč les Ă©lec-
trodes sont scellées dans le verre ne dépasse 30 centimÚ-
tres. Câest pourquoi il nây a pas avantage Ă forcer la cons-
truction de la bobine dans ce sens, tandis qu'il est néces-
saire de lui faire rendre des quantités aussi grandes que
possible. Une bobine de la puissance explosive de 60 cen-
timÚtres par exemple fournira toujours des résultats infé-
rieurs Ă ceux que donnera une bobine de la puissance
de 30 centimÚtres mais dont les quantités à chaque dé-
DE M. KLINGELFUSS A BALE. 319
charge sont beaucoup plus fortes que dans la premiĂšre.
A ce point de vue en effet l'appareil que nous avons Ă©tu-
diĂ© fournit des rayons de RĂŒntgen trĂšs puissants. Pour
en revenir aux Ă©tincelles nous ajouterons que celles-ci ont
à longueur égale une auréole beaucoup plus large que
celles de la bobine Ruhmkorff. Ă 25 centimĂštres on
sĂ©pare encore par le souffle lâaurĂ©ole qui sâĂ©carte sous
forme de vĂ©ritables flammes, chose que lâon ne rĂ©alise
plus guĂšre avec le Ruhmkorff au delĂ de 7 ou 8 centi-
mĂštres.
Ce qui permet dâobtenir des rĂ©sultats aussi intenses
câest comme nous l'avons indiquĂ©, la grande masse du
noyau fermĂ© de fer doux et lâenroulement mathĂ©matique-
ment régulier du fil secondaire. Ce dernier a 0,2 mm.
de diamĂštre, tandis que celui de la bobine Ruhmkorfi
n'a que 0,16 mm. ce qui lui donne une section presque
double (â°/.) de celle du fil du Ruhmkorff. La rĂ©sistance
du fil induit est ainsi considérablement diminuée, et cela
d'autant plus que le nombre des spires de lâinduit est
relativement petit. Elle nâest que de 8.000 ohms environ
contre 50.000 qu'elle atteint dans la bobine Ruhmkortf.
La tension Ă©tant donc la mĂȘme que pour la bobine
Ruhmkorff et les quantitĂ©s induites (si lâon veut aussi les
intensités) étant environ sextuples, l'énergie rendue est
environ six fois plus grande. Si lâon considĂšre enfin que
cette Ă©nergie six fois plus grande est obtenue par un
inducteur qui est bien inférieur au Ruhmkorff sous le
rapport des ampĂšres-tours on verra combien le rende-
ment de ce nouvel appareil est avantageux.
é e PR, 4 Pur tré nou Maur à , REPORT MST FI
. FEAT Ăč FD 70
F ? K « L
RECHERCHES
SUR LE
VERSANT SUD-EST
DU
MASSIF DU MONT-BLANC
PAR
Francis PEARCE
Assistant au laboratoire de Minéralogie et Pétrographie de l'Université de GenÚve.
(Suite et fin!.)
QUATRIĂME PARTIE
LES TERRAINS SĂDIMENTAIRES
Dans la bordure méridionale du massif du Mont-Blanc,
les terrains sédimentaires sont peu développés, 1ls sont
représentés par : le CarbonifÚre et le Permien rares, le
Trias, lâInfralias, le Lias, le Dogger et le Quaternaire.
On en trouve dans le Val Ferret suisse, quelques lam-
beaux plaqués contre les parois abruptes de porphyres;
de petits affleurements se voient Ă©galement sur la rive
droite de la Dranse prĂšs de Som-la-Proz et la Seiloz.
1 Voir Archives, t. VI, juillet 1898, p. 56, août, p. 134, et sep-
tembre, p. 257.
RECHERCHES, ETC. 321
Au col des Grépillons et au col Ferret, les dépÎts
sédimentaires deviennent plus importants, ils forment
alors une Ă©paisse bande, allant de la base de lâarĂȘte des
Grépillons, au village de Ferret. A partir du col Ferret,
cette bande se poursuit sur la rive gauche de la vallée de
la Doire, forme lâanticlinal de la Montagne de la Saxe et
du Mont-Chétif, ainsi que le synclinal de Courmayeur,
puis disparaĂźt prĂšs de la cantine de la Visaille, sous les
schistes lustrés ou le quaternaire, pour reparaßtre dans la
partie supĂ©rieure du Val de lâAllĂ©e blanche, dans les
plis des Pyramides Calcaires, du col de la Seigne, etc.
Le sédimentaire se trouve aussi sur la rive droite de
la Doire, oĂč il forme un talus entre Praz-Sec et lâextrĂ©-
mité du glacier de la Brenva.
La direction des couches est sensiblement N.-E.-S.-0.
et le plongement se fait généralement au S.-E., sauf tou-
tefois dans la rĂ©gion voisine de Courmayeur, oĂč les cou-
ches se replient sous le massif du Mont-Blanc, en plon-
geant au N.-0., tandis que vis-Ă -vis, elles se renversent
sous le flanc nord de la Montagne de la Saxe et du Mont-
Chétif. Le synclinal de Courmayeur, qui est isoclinal
couché dans sa plus grande longueur, présente en cet
endroit la disposition en Ă©ventail.
Au sud, ces terrains triasiques ou liasiques supportent
les schistes lustrés de la zone du Briançonnais.
Nous nâentrerons pas ici dans une Ă©tude dĂ©taillĂ©e des
formations sédimentaires, nous ne ferons que résumer
les travaux antérieurs, en y ajoutant quelques observa-
tions que nous avons eu lâoccasion de faire.
L'Ă©tude que nous avons faite, nâayant pas eu pour but
celle des formations sĂ©dimentaires, et comme dâailleurs il
existe certaines lacunes dans la connaissance des forma-
PR EPS
329 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
tions trÚs intéressantes de cette région, il serait à désirer
quâil en soit fait une Ă©tude stratigraphique plus complĂšte.
S 1. Le Carbonifére et le Permien.
Ces deux formations manquent en général sur le ver-
sant sud du Mont-Blanc, ils nâont Ă©tĂ© signalĂ©s quâen deux
endroits seulement :
Le premier, au Mont-FrĂ©ty, oĂč lâon trouve entre le
granit et les schistes du Lias, un grĂšs que MM. Duparc
et Mrazec ont rapportĂ© au CarbonifĂšre. Câest une roche
gréseuse, compacte ; au microscope, le type est essentiel-
lement quartzeux et renferme des grains arrondis de
quartz, un peu dâorthose et dâoligoclase, puis par places
quelques plages arrondies de granit ou de granulite. Le
deuxiĂšme point, est dans le cĆur de lâanticlinal triasique
des Pyramides Calcaires, oĂč lâon trouve une roche verte,
que les auteurs précités rapportent au Trias inférieur ou
plutÎt au Permien, vu ses caractÚres pétrographiques.
$ 2. Le Trias.
Le Trias, généralement peu développé, se trouve, sous
forme de quartzites, de calcaires dolomitiques et de
dolomies.
Les Quartzites paraissent ĂȘtre Ă la base des formations
triasiques ; dans la région du Val Ferret, on les rencontre
seulement au Mont-ChĂ©tif, oĂč elles forment un chapeau
recouvrant les quartzporphyres, et Ă la Montagne de la
Saxe, oĂč lâon en trouve par-ci par-lĂ quelques lambeaux.
Ce sont des roches vertes ou blanches, cristallines, res-
semblant parfois Ă des roches granitiques, le grain en est
>
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 393
plus ou moins grossier et la structure un peu schisteuse,
Elle sont formées de galets de quartz et de feldspaths,
réunis par un ciment constitué par des grains de quartz
et de feldspaths roulés, de la calcite, de la séricite et de la
chlorite.
Les Dolomies et les Cargneules sont plus répandues, elles
se rencontrent sur le flanc méridional de la Montagne
de la Saxe et du Mont-Chétif, les dolomies sont des roches
blanches ou grisùtres, d'aspect bréchiforme, elle reposent
sur les porphyres et supportent les cargneules.
Au Catogne, le Trias est représenté par une brÚche,
reposant sur le porphyre, sur laquelle sâappuyent des
calcaires dolomitiques bleuĂątres ou des schistes dolomi-
tiques,
Quant aux cargneules, elles prédominent dans le Val
Ferret, sur les autres formations du Trias elles suppor-
tent soit un conglomĂ©rat, que nous avons rapportĂ© Ă
lâinfralias et que nous dĂ©crirons plus loin, soit des schistes
liasiques oĂč les schistes lustrĂ©s de la zone du Briançon-
nais. Ce sont des roches jaunes, vacuolaires et bréchi-
formes, elles renferment quelquefois de gros débris de
quartz et des fragments de blocs de calcaires dolomi-
tiques ; le ciment est calcaire, gréseux et jaunùtre.
Les cargneules forment une bande Ă peu prĂšs con-
tinue, que lâon peut suivre sur la rive droite de la Dranse,
depuis Som-la-Proz au col Ferret; on les retrouve plus
loin à la Montagne de la Saxe et au Mont-Chétif, et enfin
elles sont trÚs développées dans la région des Pyramides
Calcaires et du col de la Seigne.
Sur lâautre rive du Val Ferret, le trias fait gĂ©nĂ©rale-
ment défaut parmi les terrains sédimentaires plaqués
contre les flancs du Mont-Blanc, Ă lâexception toutefois
324 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
du Catogne, oĂč lâon trouve comme nous l'avons dĂ©jĂ dit
des brĂšches et des dolomies triasiques.
Comme on le voit, les divers termes de la série triasique
ne se rencontrent que trĂšs rarement ensemble, les sup-
pressions que lâon observe, sont sans doute dues Ă des
Ă©tirements locaux frĂ©quents dâailleurs dans ces rĂ©gions,
plutĂŽt quâĂ des lacunes dans les dĂ©pĂŽts triasiques.
S 3. LâInfralias.
Dans la bordure sud-est du massif du Mont-Blanc,
lâinfralias est reprĂ©sentĂ© par des grĂšs et des conglomĂ©rats.
Il est trÚs développé dans la région du col du Bonhomme
et du col des Fours, oĂč il forme les grĂšs singuliers. A la
Montagne de la Saxe, Ă la Maya et Ă lâAmore, contre les
parois des Six-Neirs, on trouve encore des conglomérats,
que nous avons rattachĂ©s Ă lâInfralias, Ă cause de lâana-
logie de faciĂšs et des conditions de gisement avec les grĂšs
singuliers du col des Fours.
Les grĂšs singuliers.
Ceux-ci ont été remarqués en premier lieu par de
Saussure, qui leur a donné ce nom, puis ils ont été en-
core Ă©tudiĂ©s par Lory et lâabbĂ© Vallet, qui leur ont assi-
gnĂ© lâĂąge infraliasique, dâaprĂšs les fossiles qu'ils y ont
rencontrés; M. E. Ritter enfin en a fait une étude trÚs
complĂšteâ, Ă laquelle nous renvoyons le lecteur pour
de plus amples renseignements. Nous résumerons cepen-
dant ici leurs caractĂšres principaux afin de pouvoir
1 E,. Ritter. Loc. cit.
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 9325
Ă©tablir lâanalogie entre ces grĂšs et les conglomĂ©rats de la
Saxe, de la Maya et de lâAmĂŽne. Les grĂšs singuliers sont
des grÚs, on des conglomérats, de couleur rouge brunùtre,
renfermant des galets réunis par un ciment calcaire ou
argileux chargé de paillettes de séricite.
Les galets que renferment ces conglomérats sont for-
més par des roches éruptives, cristallines, calcaires ou
dolomitiques.
Parmi les roches Ă©ruptives ou cristallines formant les
galets on trouve:
{° De la protogine.
2° Des granulites, riches en oligoclase, avec un peu
dâorthose et de quartz, le mica y est rare.
3° Des granulites analogues Ă celles que lâon trouve
intercalĂ©es dans le revĂȘtement porphyrique du Val Ferret
suisse.
4° Des fragments de micaschistes granulitisés, sem-
blables Ă ceux de lâarĂȘte du Brouillard, ou bien Ă ceux
intercalés dans les porphyres.
Quant aux galets de roches sédimentaires, ce sont des
cailloux de dolomies et de calcaires, analogues Ă ceux en
place dans la région.
Les grÚs singuliers supportent dans cette région des
schistes noirs liasiques, qui nous paraissent assez sem-
blables Ă ceux qui reposent dans le Val Ferret sur les con-
glomĂ©rats de la Maya et de lâ'AmĂŽne.
Le conglomérat de la Montagne de la Saxe.
Ă la Montagne de la Saxe, prĂšs du village du mĂȘme
nom, on trouve un conglomérat formé de cailloux roulés
de granit et de dolomie, il supporte les schistes noirs du
326 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
Lias et repose sur le Trias, qui y est représenté par des
dolomies et des quartzites blanches.
Les cailloux granitiques que lâon y trouve, sont en tout
semblables au granit du Mont-Blanc, ce sont des roches
pauvres en quartz, avec de jolies lamelles de mica vert,
le feldspath est de lâoligoclase et de lâorthose. Quelques-
uns de ces cailloux de granit accusent des phénomÚnes
dynamiques trĂšs intenses.
L'analogie dans les conditions du gisement, de ce con-
glomérat avec les grÚs singuliers du col des Fours, nous
le font rattacher Ă la mĂȘme formation.
Le conglomérat de la Maya et de l AmÎne.
Dans le revĂȘtement sĂ©dimentaire de la Maya et de la
paroi des Six-Niers, dominant le hameau de lâAmĂŽne,
Favre, puis Gerlach ont dĂ©jĂ mentionnĂ© l'existence dâun
conglomérat reposant sur le porphyre et supportant les
schistes noirs du Lias.
Nous lâavons Ă©tudiĂ© dans ces deux localitĂ©s et nous
en donnerons ici une description détaillée.
Dans le Val Ferret, ce conglomĂ©rat parait ĂȘtre absolu-
ment sporadique, nous ne l'avons rencontré qu'à la
Maya et Ă lâAmĂŽne, mais il nâest pas impossible qu'il
ait été plus étendu, mais alors supprimé par un de ces
étirements si fréquents dans cette région.
Ă la Maya, la position stratigraphique de ce conglo-
mérat est facile à établir par une coupe faite dans les
ravins creusĂ©s dans le revĂȘtement sĂ©dimentaire, par les
torrents qui descendent du glacier du Mont-Dolent. Il
repose directement sur les porphyres, et il est surmonté
par des schistes argileux noirs, qui ne font généralement
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 327
pas effervescence avec l'acide chlorhydrique. Ces derniers
sont un horizon trÚs constant dans la bordure sédimen-
taire du Val Ferret, on y a, paraßt-il, trouvé des belem-
nites â; en tout cas ils sont absolument semblables Ă ceux
décrits par M. Ritter, comme étant à la base du Lias.
En dâautres endroits ces mĂȘmes schistes reposent sur des
quartzites triasiques.
A lâAmĂŽne, le conglomĂ©rat de faible Ă©paisseur, repose
Ă©galement sur le porphyre. On en trouve de nombreux
blocs dans les Ă©boulis et en place, on ne peut guĂšre le voir
qu'en lambeaux dans le voisinage des galeries qui desser-
vaient les anciennes mines de pyrite.
A l'endroit mĂȘme oĂč on lâobserve, il supporte des cal-
caires spathiques et pyriteux, dans lequel Greppinâ Ă
trouvé une faune Bajocienne ; mais il est vraisemblable
que les schistes noirs de la Maya soient ici localement sup-
primĂ©s. En effet, on trouve des dĂ©bris de ces mĂȘmes
schistes dans les Ă©boulis et ils paraissent provenir dâun
point inaccessible, situé plus haut dans la paroi. Ces
schistes supporteraient alors les calcaires spathiques Ă
Ă©chinodermes.
Le conglomérat renferme en abondance des galets par-
faitement arrondis, dont la grosseur peut atteindre celle
de la tĂȘte. Les roches formant ces galets appartiennent aux
différents types suivants :
1° Des porphyres quartzifÚres, (microgranulite, micro-
pegmatite, porphyres globulaires), identiques Ă ceux que
lâon trouve en place dans les parois dominant le Val
Ferret.
! Graeff. Loc. cit.
* Greppin. Fossiles bajociens dans les mines de pyrites ferru-
gineuses du Val Ferret. Verhandlung der Schweizer Naturv. Ces.
Jahresbericht. 1875, T6.
228 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
2° Des cailloux de protogine et de granulite, plus
rares dĂ©jĂ et ayant tous les caractĂšres de ces mĂȘmes
roches en place dans le versant sud-est du Mont-Blanc.
3° Des amphibolites feldspathiques, (pseudosyénites,
pseudo-diorites), parfaitement semblables Ă celles que lâon
trouve encore aujourdâhui en place et dans les Ă©boulis des
parois de la Maya et des Six-Niers.
4° Des cailloux calcaires.
Le ciment, qui fait corps intime avec les cailloux, se
montre sous le microscope, formĂ© dâune quantitĂ© de
petits galets de porphyre, de plages minuscules de granit
et de grains arrondis de quartz et de feldspath ; le tout est
asgloméré par des grains de calcite et des plages de
fluorine.
Ce dernier minéral présente parfois de jolies sections
carrées, avec des clivages octaédriques et renferme de
nombreuses inclusions opaques.
La fluorine a été mise en évidence par la méthode de
Becke, en utilisant des contacts favorables avec le quartz,
l'indice en a toujours été trouvé inférieur à N, du quartz.
Le fluor a dâailleurs Ă©tĂ© aussi reconnu par les mĂ©thodes
analytiques ordinaires.
Ă notre avis, ce conglomĂ©rat doit ĂȘtre rapportĂ© Ă
lâInfralias, nous ne lâavons jamais vu, il est vrai, reposer
sur le Trias, mais nous savons quâil est nettement infĂ©-
rieur aux schistes noirs que lâon considĂšre comme la base
du Lias. Ce poudingue nous paraĂźt comparable au grĂšs
du col du Bonhomme et aux conglomĂ©rats qui lâaccom-
pagnent. Or lâĂąge infraliasique de ces derniers a Ă©tĂ© Ă©tabli
par des fossiles, comme aussi par leur position stratigra-
phique entre le Trias supérieur et les schistes du Lias
inférieur.
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 329
*
C'est probablement Ă la mĂȘme Ă©poque qu'il faut
rattacher le conglomérat sporadique de la Montagne de la
Saxe, intercalé lui aussi entre le Trias et le Lias et qui
renferme des cailloux de granit associés à des fragments
de calcaires dolomitiques.
$ 4. Le Lias.
Le Lias, dans le Val Ferret prédomine dans les for-
mations sédimentaires, il est disposé généralement en
grandes dalles, plaquées contre les parois du Mont-Blanc.
Au Mont-Chemin, au Catogne, au Col Ferret et au Mont-
Fréty, il forme de puissantes assises, tandis que dans
beaucoup dâautres endroits du Val Ferret, on nâen trouve
que quelques lambeaux accrochés contre les parois
abruptes de cette partie du massif.
Le Lias du Mont-Blanc peut se subdiviser en deux
nouveaux horizons :
1° Le Lias inférieur, calcaire.
2° Le Lias supérieur, schisteux.
Le Lias inférieur, se présente sous deux types distincts,
mais qui nâont rien dâabsolu; entre eux il existe des
variétés de passage.
La mĂȘme observation peut ĂȘtre faite relativement au
Lias du synclinal de Courmayeur et les schistes lustrés de
la zone du Briançonnais, on ne peut parfois trancher la
limite exacte de séparation, ces deux formations présen-
tent sur quelques Ă©chantillons, les caractĂšres de lâune ou
de lâautre.
Le premier type est formé par des schistes noirs argi-
leux, qui ne font pas effervescence avec lâacide chlorhy-
drique.Ce sont ces schistes qui dans la région du Col-du-
ARCHIVES, t. VI. â Octobre 1898. 23
390 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
Bonhomme, sâappuyent sur les grĂšs singuliers, et ce sont
probablement les mĂȘmes schistes, que lâon peut suivre dans
toute la bordure sédimentaire du Val Ferret, et qui, à la
Maya et Ă lâAmĂŽne, reposent sur le conglomĂ©rat.
Le deuxiÚme type est représenté par des schistes cal-
caires, spathiques, ils se délitent en plaquettes et sont
quelquefois attaquables avec l'acide chlorhydrique.
Dans le lias supérieur schisteux, on trouve des schistes
noirs bien lités, généralement pyriteux, qui possÚdent
presque toujours du carbonate de chaux, cet élément peut
cependant faire quelquefois défaut.
Cette subdivision en Lias inférieur et supérieur est trÚs
nette au Col-du-Bonhomme, au Catogne et au Mont-
Chemin, mais elle est beaucoup plus difficile Ă Ă©tablir
dans dâautres rĂ©gions du Val Ferret.
Au Catogne et au Mont-Chemin, M. H. Schardt, y
subdivise le Lias, en Lias inférieur, moyen et supérieur ;
comme Lias inférieur, cet auteur décrit des schistes noirs,
qui nous paraissent ĂȘtre lâĂ©quivalent de ceux du Val
Ferret et du Col-du-Bonhomme.
Nous avons étudié en coupes minces quelques échan-
tillons de ces schistes noirs du Lias inférieur, et au mi-
croscope ils présentent une trÚs grande analogie avec ceux
du Lias inférieur du Col-du-Bonhomme, dont M. E. Rit-
ter a mis trĂšs obligeamment les coupes Ă notre dispo-
sition.
Schistes du Lias inférieur.
Ces schistes se débitent en plaquettes et ressemblent
assez, au premier aspect, Ă des formations analogues du
1 H. Schardt. Observations géologiques au Mont-Catogne et au
Mont-Cherin. EclogĂŠ geologicĂŠ HelveticĂŠ. Bd. IX.
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 391
carbonifÚre de l'extrémité S.-0. du massif du Mont-
Blanc. Ils sont noirĂątres, miroitants et gras au toucher.
Au microscope, on voit qu'ils sont formés en grande
partie par un ciment argileux et séricitique, entremélé de
petits grains de quartz, auxquels sâajoutent des grains
microscopiques de sphĂšne et dâilmĂ©nite, puis aussi des
matiĂšres charbonneuses.
N° 14. V. La Maya.
Schiste noir reposant sur le poudingue.
SLM. La masse principale de la roche est formée par
une pùte de trÚs fines aiguilles de séricite et de mica,
mélangées à des matiÚres amorphes, charbonneuses et
opaques, puis Ă de trĂšs fines aiguilles de rutile et de ma-
gnétite. Partout on trouve disséminés de tout petits galets
de quartz, et des lamelles de mica noir et dâoligiste.
N° 500. Chdtelet, à l'extrémité de la Combe d'Orny.
SLM. Roche paraissant surchargée de matiÚres opa-
ques et pulvérulentes, sans doute charbonneuses. On y
trouve ça et là des fibrilles serpentineuses (allongement
positif), puis du mica blanc, et quelques grains de quartz
et dâoligiste.
N° 1. V. Chùtelet, à l'extrémité du Vallon de Saleinaz.
SLM. Roche trÚs schisteuse formée par une multitude
de petits grains de quartz, de débris de mica blanc et un
peu de calcite.
MatiĂšres charbonneuses et ocreuses.
Lias supérieur.
Ces schistes sont généralement trÚs fissiles et noirÀ-
tres. La majeure partie de la roche est formée par de la
calcite en grains, entremĂȘlĂ©s avec des grains de quartz et
et de feldspath et quelquefois des lamelles de mica. En
outre, on trouve des matiĂšres opaques et des aiguilles de
rutile.
3932 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
Il existe en outre encore certains types oĂč le calcaire
fait défaut.
N° 295. Au Nord du Mont-Chétif.
SLM. La roche est formĂ©e dâune vĂ©ritable boue cal-
caire à éléments trÚs fins, dans laquelle on trouve quel-
ques nids de quar{z et de feldspath. La poussiĂšre opaque
est peu abondante.
N° 297. Au Nord du Mont-Chétif.
SLM. Type Ă grain plus grossier, renfermant quelques
débris de quartz et de Tourmaline, puis quelques cristaux
de pyrite entourĂ©s dâune aurĂ©ole de limonite. L'Ă©lĂ©ment
principal est encore ici la calcite en grains. PoussiĂšre
noire abondante, avec belles aiguilles de rutile.
$ 9. Le Dogger.
Le Dogger est trÚs peu représenté dans le Val Ferret.
M. Schardt â signale au Catogne et au Mont-Chemin, des
couches appartenant Ă cet Ă©tage et mĂȘme au Malm, c'est
sur ce malm que vient alors dans cette région se placer
la zone des schistes lustrés.
Le Jurassique a déjà été signalé antérieurement par
Favre, qui lâa trouvĂ© Ă la Maya et Ă lâAmĂŽne, oĂč il en
existe des couches fossilifĂšres. Parmi les fossiles recueillis
par Favre, Desor a reconnu : CĂŒidaris propinqua, des
tiges et des anneaux de pentacrinnées, qui lui font rap-
porter ces couches Ă lâArgorvien.
Plus tard, une Ă©tude plus complĂšte du gisement fossi-
lifĂšre de lâ'AmĂŽne a Ă©tĂ© faite par Greppin, qui rapporte
alors ces terrains au Bajocien.
1 H. Schardt. Loc. cit.
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 200
Nous-mĂȘmes nous partageons plutĂŽt cette maniĂšre de
voir, car le faciĂšs du Dogger de lâAmĂŽne ressemble beau-
coup à celui du Dogger de certaines régions alpines. D'au-
tre part, nous avons recueilli Ă lâAmĂŽne quelques fos-
siles, que M. Rollier, à qui nous les avons montrés n'a
pas hĂ©sitĂ© Ă attribuer au Dogger mĂȘme infĂ©rieur.
CINQUIĂME PARTIE
S 1. Résumé et conclusions.
Nous résumerons, en quelques mots, les caractÚres
généraux des différentes formations du Val Ferret, telles
que nous les avons décrites dans les pages qui précédent :
I. La protogine.
{° La protogine dans les régions que nous avons
étudiées se présente sous trois types distincts, que nous
avons désignés sous les noms de : type granitique, type
pegmatoĂŻde et type schisteux.
Ces diffĂ©rentes variĂ©tĂ©s ne sont point distribuĂ©es dâune
façon absolument quelconque dans la chaßne du Mont-
Blanc, mais bien selon certaines lois. Le type granitique
forme un massif trĂšs homogĂšne, constituant la plus
grande partie du versant sud du Mont-Blanc; il se ren-
contre aussi en certains points du versant nord du massif.
Les types pegmatoïdes et schisteux sont disposés en
bandes dans lâintĂ©rieur du massif, ou bien en flanquent
les bords extérieurs.
2° La roche granitique du versant sud répond entie-
rement par ses caractĂšres macroscopiques, microsCopi-
ques et chimiques, Ă ceux dâun vĂ©ritable granit, mais
d'un granit relativement acide.
334 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
Le quartz y est presque toujours en grandes plages,
faisant ciment entre les autres élémenis, et présente
beaucoup plus rarement la forme granulitique, qui est
plutĂŽt une exception.
3° Les phénomÚnes dynamiques subis par ce granit
paraissent avoir été trÚs énergiques, ils ont écrasé ou dé-
formé certains éléments, les feldspaths sont tronçonnés,
les lamelles hémitropes ployées ; le quartz montre des
extinctions onduleuses et parfois des plages complĂšte-
ment broyées.
4° Le type pegmatoïde est accusé par le grand dévelop-
pement des cristaux feldspathiques, généralement de l'or-
those, et qui atteignent de grandes dimensions, plusieurs
centimÚtres de longueur. Les cristaux sont orientés sans
ordre aucun les uns par rapport aux autres. Le quartz
est en plages, mais il se présente aussi sous la forme gra-
nulitique ; le mica est plus abondant que dans le type gra-
nitoide .
5° Le type schisteux est une roche dans laquelle les
cristaux feldspathiques, toujours de grandes dimensions,
sont alignés parallÚlement entre eux ei se développent,
accompagnés de beaucoup de quartz granulitique, entre
des feuillets micacés. Les types schisteux et pegmatoïde
renferment en outre, de nombreuses enclaves fragmen-
taires de roches cristallines et ont aussi subi des actions
dynamiques trĂšs intenses.
6° DâaprĂšs les diffĂ©rents profils qui ont Ă©tĂ© dĂ©crits
plus haut, on a pu voir que ces trois types passent soit
latéralement soit verticalement les uns aux autres, le
passage, du type granitoĂŻde au type schisteux, se fait par
la protogine pegmatoĂŻde. D'autre part, on peut aussi
constater le passage graduel des variétés schisteuses, aux
schistes cristallins.
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 399
7° Quant à la composition chimique, elle est assez
constante pour le granit du versant sud-est du massif,
mais elle subit aussi des modifications en mĂȘme temps
que la protogine granitoĂŻde passe Ă la protogine pegma-
toide ou schisteuse. DâaprĂšs les considĂ©rations prĂ©cĂ©-
dentes, la protogine pegmatoĂŻde et la protogine gneissi-
que, nous paraissent ĂȘtre le rĂ©sultat dâune modification
plus ou moins profonde quâa subie le magma granitique,
par la résorption des schistes de la couverture cristalline,
ou par lâapport plus ou moins considĂ©rable de la roche
Ă©ruptive dans les schistes cristallins. Cette modification
est accompagnĂ©e dâun changement dans la structure de
la roche et aussi dâune variation dans sa composition
chimique.
La roche Ă©ruptive du massif du Mont-Blanc serait
donc un véritable granit, qui est représenté dans le ver-
sant sud de la ChaĂźne, et la protogine pegmatoide et
schisteuse, et les autres variétés ne seraient que des
roches rĂ©sultant de lâaction mĂ©tamorphique exercĂ©e par
le granit sur la couverture cristalline.
IL. Les porphyres quartziféres.
1° Sur tout le flanc S.-E. du massif du Mont-Blanc,
du Catogne et au delĂ , jusquâau Col des GrĂ©pillons, les
schistes cristallins plus ou moins injectés qui, sur le ver-
sant nord flanquent la protogine, sont remplacés par un
complexe de porphyres acides, de schistes cristallins,
dâamphibolites et de granulites, formant une bande con-
tinue, qui atteint sa largeur maxima au Catogne et au
ChĂątelet.
La continuation de cette bande au delĂ du Col des
GrĂ©pillons ne doit point ĂȘtre recherchĂ©e contre les flancs
du massif du Mont-Blanc ; elle se retrouve Ă la Montagne
336 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
de la Saxe et au Mont-Chétif, avec des caractÚres analo-
gues et disposĂ©e semblablement vis-Ă -vis du granit dâune
part et des couches sĂ©dimentaires de lâautre.
Au delà du Mont-Chétif, cette zone disparaßt sous les
terrains sédimentaires. Le Mont-Chétif et la Montagne de
la Saxe appartiennent donc Ă la zone du Mont-Blanc et
la zone du Briançonnais passe Ă lâest de ces montagnes.
2° Les porphyres ont un contact généralement franc,
avec la protogine, qui se fait soit par des roches schis-
teuses, soit par des variétés laminées.
Il est difficile de savoir si, prĂšs du contact, les porphy-
res traversent en filons la protogine, nos observations
sont peu dâaccord avec cette maniĂšre de voir, les coupes
des GrĂ©pillons, de la Maya et autres, ainsi quâun examen
de la forme topographique des affleurements du por-
phyre, semblent plutĂŽt montrer que ceux-ci recouvrent la
protogine.
3° Comme au Catogne, sur toute l'étendue de la zone
les porphyres alternent avec des roches cristallines, mi-
caschistes, amphibolites feldspathiques, schistes sériciti-
ques, granulites, etc. Dans le Val Ferret, les porphyres
paraissent prédominer de beaucoup.
4° Envisagés au point de vue pétrographique, les por-
phyres du Val Ferret sont des microgranulites, toujours Ă
deux temps de consolidation et dont la composition mi-
nĂ©ralogique est analogue Ă celle des mĂȘmes roches de la
premiĂšre zone alpine. |
Les diffĂ©rences quâon observe dans les diverses variĂ©tĂ©s
portent, exclusivement, sur les rapports respectifs des deux
consolidations, ainsi que sur la nature de la pĂąte.
Les porphyres du Val Ferret sont tous entiĂšrement
cristallins, sans traces de matiĂšres vitreuses ou felsitiques.
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 8937
La seconde consolidation, microgranulitique en principe,
peut affecter cependant toutes les structures comprises
entre le type microgranulitique et globulaire absolu. Les
formes dites Ă Ă©toilement, voire mĂȘme les formes micro-
pegmatoĂŻdes, ne sont point rares et dans certains Cas,
il y a tendance à la formation de sphérolithes incomplets.
5° Les quartzporphyres réalisent un type essentielle-
ment acide, dans lequel le quartz abonde dans la seconde
consolidation. La pauvreté en chaux montre l'acidité des
plagioclases et la composition du magma, dâoĂč sont issus
les dits porphyres, est en somme voisine, sinon identique,
de celle du magma qui a donné naissance aux granulites
filoniennes, ainsi quâĂ la protogine finement grenue du
versant sud.
6° Tous les porphyres sans exception accusent à des
degrés divers des phénomÚnes dynamométamorphiques,
ceux-ci ont écrasé ou déformé plus ou moins la premiÚre
et la seconde consolidation. Cet écrasement a facilité la
production de la séricite et laminé par moments si forte-
ment ces roches, qu'il devient impossible parfois de les
distinguer des schistes séricitiques francs.
7° Sur toute son Ă©tendue, Ă lâexception de quelques
points dénudés par lérosion, cette bande porphyrique
entre en contact avec les couches sédimentaires du Val
Ferret. Partout ce contact est mécanique, les couches
plaquées contre la microgranulite plongent toujours vers
le sud, sur toute l'Ă©tendue du versant, ce plongement est
conforme Ă celui que lâon peut observer, dans les premiĂš-
res chaĂźnes situĂ©es Ă lâest du massif du Mont-Blanc; cette
disposition se retrouve Ă la Montagne de la Saxe et au
Mont-Chétif.
Les couches sédimentaires les plus anciennes qui en-
338 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST
trent en contact avec les porphyres sont triasiques et
alors ce sont des quartzites ou des dolomies, câest le cas
au Mont-ChĂ©tif et Ă la Montagne de la Saxe. Dâautres fois,
comme Ă la Maya et aux Six-Niers, câest un conglomĂ©rat
polygĂ©nique, Ă cailloux de porphyre dominant; il nâest
pas possible de savoir si ce conglomérat est général ou
sporadique, quant Ă son Ăąge, nous le croyons infralia-
sique. Ailleurs, le contact se fait avec des dalles cal-
caires ou des schistes noirs, liasiques ou jurassiques.
8° Les schistes cristallins quâon trouve intercalĂ©s dans
le massif porphyrique, sont de divers types :
1° Des schistes séricitiques, qui paraissent pour la
plupart ĂȘtre le rĂ©sultat de lâaltĂ©ration et dâactions dyna-
mométamorphiques, subies par les quartzporphyres.
20 Des schistes micacés ou quelquefois chloriteux.
3° Des amphibolites, franches ou feldspathiques.
Les schistes micacés dominent parmi les autres forma-
tions cristallines, ce sont des micaschistes Ă mica noir et
qui offrent fréquemment des variétés identiques à celles
de lâarĂȘte du Brouillard. Toutes ces formations cristallines
sont presque toujours modifiĂ©es dâune façon assez Ă©nergi-
que par l'injection de la granulite.
9° Les granulites qui accompagnent les filons de por-
phyres sont semblables aux granulites filoniennes qui
percent la protogine du versant sud; ce sont des roches
blanches, finement grenues, Ă texture saccharoĂŻde. On les
trouve rarement franches, elles se sont presque toujours
modifiées par leur injection dans les schistes.
IT. Les terrains sédimentaires.
Les formations sédimentaires du Val Ferret se ratta-
chent au Trias, Ă lâInfralias, au Lias, au Dogger et au
Quaternaire.
DU MASSIF DU MONT-BLANC. 339
Le Trias est représenté par des quartzites, des dolo-
mies et des cargneules. LâInfralias, nous est donnĂ© par
les poudingues que lâon trouve Ă lâAmĂŽne, Ă la Maya et Ă
la Montagne de la Saxe et qui nous paraissent ĂȘtre la
continuation directe des grĂšs singuliers, nettement infra-
liasiques du Col-du-Bonhomme.
Les formations liasiques de la zone du Mont-Blanc
appartiennent soit au Lias inférieur, soit au Lias supé-
rieur, mais la limite de séparation de ces deux niveaux
est souvent difficile Ă Ă©tablir, vu le passage graduel de
lâune de ces formations dans lâautre.
La mĂȘme observation est Ă faire vis-Ă -vis des schistes
lustrés de la zone du Briançonnais.
Le Dogger se trouve aussi en quelques points du Val
Ferret, il est peu développé et il est représenté par des
calcaires spathiques Ă Ă©chinodermes, qui le font rattacher
au Bajocien. Quant au Quaternaire, il est formĂ© dâĂ©-
boulis dâalluvions ou de dĂ©pĂŽts morainiques dont les
éléments proviennent tous du massif du Mont-Blanc ou
des montagnes avoisinantes.
Comme on le voit, jusquâĂ la fin de lâInfralias, les dĂ©-
pÎts sont en majeure partie des dépÎts cÎtiers, qui ont
emprunté beaucoup de leurs éléments aux formations
qui constituent le massif du Mont-Blanc actuel. Il en ré-
sulterait qu'Ă lâĂ©poque de l'Infralias, le relief du Mont-
Blanc était déjà suffisamment accusé, pour permettre la
formation de dépÎts cÎtiers.
LES
PROGRĂS DE LA GĂOLOGIE
EN SUISSE
PENDANT L'ANNĂE 1897
PAR
H. SCHARDT.
(Suite et fin!).
Il]
GĂOLOGIE DYNAMIQUE
ACTIONS ET AGENTS EXTERNES.
AprĂšs les Ă©tudes de M. Tarnuzzer sur les collines ou
Tomas de la vallée du Rhin (voir année 1896) nous
avons Ă noter les observations de M. Piperorr * qui a
soumis vingt-quatre de ces collines Ă un examen aussi
détaillé que possible. Il conclut à la nature in-loco pour
un petit nombre. La plupart sont considérés comme pro-
venant d'un grand Ă©boulement.
Pour arriver Ă un travail d'ensemble sur les mouve-
ments de terrain en Suisse, la COMMISSION GEOLOGIQUE
! Voir Archives, t. VI, septembre 1898, p. 276.
? Mat. Carte géol. Suisse. N.S. VIL p. 45.
LES PROGRĂS DE LA GĂOLOGIE, ETC. 341
Suisse â a fait un appel Ă tous ceux qui ont lâoccasion d'en
constater. Un programme avec instructions Ă suivre, Ă
été adressé aux Sociétés scientifiques, autorités, géolo-
gues, ingénieurs, topographes, etc.
Ovailles. Bien que le phénomÚne des éruptions de
tourbiĂšres ne se produise guĂšre en Suisse, nous mention-
nons une Ă©tude de M. FrĂŒn* basĂ© sur des constata-
tions faites en Irlande. Câest dans les tourbiĂšres Ă©levĂ©es,
situées sur des cols (Hochmoore) que le phénomÚne en
question a lieu. Ces tourbiĂšres sâaccroissent dans le
milieu plus rapidement quâau bord. La surface se bombe
peu Ă peu et la masse de tourbe nouvelle exerce une
pression sur les couches plus profondes de vieille tourbe,
noire et pĂąteuse. Soit par des tremblements de terre, par
des pluies persistantes, soit surtout par des exploitations,
avançant depuis le bord, la masse de tourbe soumise Ă
cette surcharge trouve un écoulement latéral et se meut
lentement ; le sommet de la tourbiÚre, autrefois proémi-
nant, sâenfonce et se transforme en une cavitĂ©, profonde
souvent de dix Ă douze mĂštres.
Il nây a lĂ aucune connexion avec les volcans boueux ;
cette apparition rentre dans la catégorie des ovailles ou
glissements de terrain semi-fluides.
Charriage. M. Stanislas Meunier â a fait des expĂ©riences
sur le charriage des masses caillouteuses ou boueuses
sous lâaction de lâeau, en imitant des phĂ©nomĂšnes qu'il a
eu lâoccasion d'observer dans la nature. Il arrive Ă la
conclusion que par le dĂ©placement dâamas de galets dans
un Ă©troit couloir, ceux-ci se strient superficiellement
! Eclogae. geol. Helv. V, 262.
? Vierteljahrsschr. naturf. Ges. ZĂŒrich. XLII. 202-237.
8 C. R. Congr. gĂ©ol. int. ZĂŒrich. 216-237.
342 LES PROGRĂS DE LA GĂOLOGIE EN SUISSE
comme les galets striés dit glaciaires. M. Meunier d'en
conclure que ce que lâon a appelĂ© moraine de fond
Ă galets striĂ©s, nâest souvent autre chose que le rĂ©sultat
de coulĂ©es successives dans lesquelles lâaction glaciaire
est bien secondaire. Il cite des exemples observés dans les
Préalpes, aux environs de Montreux. Il nous semble
cependant bien difficile de séparer du phénomÚne glaciaire
ces dépÎts que tous les glacialistes sont unanimes à appe-
ler moraine de fond. L'objet est intéressant et vaut la
peine dâĂȘtre discutĂ©, mais il mĂ©rite encore bien plus
l'Ă©tude suivie sur le terrain.
D'autres expériences faites par M. Meunier ont eu
pour but de montrer que des coulées de boue peuvent
entrainer des blocs anguleux, assez volumineux, sans les
user, d'oĂč rĂ©sulterait pour lui qu'une argile contenant
des fragments anguleux nâest pas nĂ©cessairement un dĂ©-
pĂŽt glaciaire.
VallĂ©es. M. Lugeon â a soulevĂ© un problĂšme qui n'est
pas des plus simples, en voulant attribuer les vallées
transversales des Alpes Ă des plis coupant les plis longitu-
dinaux des chaĂźnes dans une direction normale Ă leur ali-
gnement. Ayant observé ce fait à propos de la vallée du
RhĂŽne, il en dĂ©duit une loi qui sâappliquerait Ă toutes les
vallĂ©es des Alpes occidentales quâil a visitĂ©es et probable-
ment encore Ă dâautres. Cependant, il reconnaĂźt que le
grand pli entre les dents du Midi et les dents de Morcles
ne parait pas concorder avec cette rĂšgle.
AprÚs que les vallées transversales du Jura ont été
attribuées successivement à des ruptures ou des cas-
1 Bull. Soc. vaud. Sc. nat. XXXIII, 57-62. â C. R. Acad. Sc.
5 mars 1897.
PAT | 0
CM 4
PENDANT L'ANNĂE 1897. 343
sures, puis de nouveau Ă l'Ă©rosion seule ou concur-
ramment avec le plissement (Rollier), M. JENNY' qui Ă
soumis la vallée de la Birse à une étude détaillée, conclut
que l'Ă©rosion doit ĂȘtre le seul agent qui a crĂ©Ă© cette dĂ©-
pression qui traverse huit anticlinaux, plus ou moins
transversalement. Il rejette l'hypothĂšse de lâaction simul-
tanĂ©e de lâĂ©rosion et du plissement et admet comme action
directrice de l'Ă©rosion, des accidents tectoniques ; abaisse-
ment local de lâaxe des plis, ruptures anticlinales, etc.,
dont lâeau a pu profiter dans lâapprofondissement du sillon.
Sources. Ă propos des mofettes de Schuls, M. Mossca *
a eu lâoccasion de constater que lâune d'elles nâest autre
chose quâun Ă©chappement dâacide carbonique, provenant
dâune source dâeau minĂ©rale gazeuse.
M. He * a fait dâintĂ©ressantes constatations au sujet
du dĂ©bit dâeau dans des puits et indique un procĂ©dĂ© de
déterminer, sans long tatonnement, le débit exact de
lâeau et les moyens de conserver ce dĂ©bit constant.
M. Piperorr â donne une analyse des eaux thermales
de PfÀffers, qui jaillissent de fissures dans les schistes du
Flysch à 36°,85 C.
Cours dâeau. DâaprĂšs M. STANIsLAS MEUNIER * le phĂ©-
nomÚne de capture, constaté pour les cours d'eau, est
aussi applicable aux glaciers. De la supposition qu'un
glacier peut, par érosion régressive, capturer un autre
glacier, dont lâappoint de glace occasionnera un avance-
ment considĂ©rable du glacier, lâauteur dĂ©duit que la
! Jahresbericht der Realschule Basel, 1896.
2 C. R. Soc. hel. Sc. nat. Engelberg 1897. Eclogae V. 253.
8 Vierteljahrschr. nat. Ges. ZĂŒrich XLII. 112-128.
.* Mat. Carte géol. Suisse N. S. VIL. 56.
$ C. R. Acad. sc. Paris. 10 v. 1877.
344% LES PROGRĂS DE LA GĂOLOGIE EN SUISSE
formation des gisements de charbons feuilletés recou-
vertes de moraine, s'explique facilement ainsi.
AprÚs avoir constaté sur le prolongement du cours de
l'IsĂšre et de lâArve, les traces d'anciennes vallĂ©es aban-
donnĂ©es, M. LuGsoN' conclut que ces cours dâeau se
déversaient autrefois dans le RhÎne en coulant vers le
nord. Appliquant ce principe au RhĂŽne suisse, il admet
que cette riviĂšre, de mĂȘme que la Dranse du Chablais,
a coulé jadis vers le nord, elle suivait le cours de la
Broye quâelle atteignait par la dĂ©pression dâAttalens
tandis que la Dranse passait par la vallée de la Venoge.
L'auteur ne donne cependant aucun argument géolo-
gique pour appuyer cette conclusion, basée exclusivement
sur la topographie.
Lacs. M. Scaarpr* attribue Ă lâaffaissement prĂ©alpin,
dĂ©limitĂ© par les vallĂ©es de lâArve et du lac de Thoune,
dâĂȘtre la cause de la formation des lacs du pied du Jura.
En s'Ă©tendant jusque dans cette chaĂźne de montagnes,
cet affaissement a transformé en lacs une partie des
vallĂ©es de lâOrbe â ThiĂšle, de la Menthue et de la Broye;
il a également créé le petit lac Léman entre Yvoire et
âGenĂšve, en occasionnant en mĂȘme temps la grande
profondeur du grand bassin du LĂ©man. (Voir Archives V.
Janv. 1898).
M. SWERINZEW * a fait une Ă©tude sur les lacs de mon-
tagne, ces charmants lacs alpins existant, soit Ă l'origine
des hautes vallées alpines, soit sur le parcours des tor-
rents et riviĂšres, dans des cuvettes Ă seuil rocheux. Com-
1 Bull. soc. vaud. Sc. nat. XXXIII, p. 71. C. R. Acad. Sc.
Paris, 11 janvier 1897.
? Archives des sciences V et Ecloge geol. Helv. V. 257-261.
8 Dissertation prĂ©sentĂ©e Ă lâUniversitĂ© de ZĂŒrich, 1897.
oc
PENDANT L'ANNĂE 1897. 34
parant cette disposition Ă ce que Ăl'on observe sur un
sillon creusĂ© par un filon dâeau de pluie, avec ses petites
cascadelles et les petits bassins qui se suivent en chapelets,
lâauteur y voit la mĂȘme cause, soit l'Ă©rosion purement
aquatique. Il exelut toute intervention appréciable de
l'érosion glaciaire et affirme que 90 °/, au moins des
lacs alpins doivent leur existence Ă cette influence, sans
compter les innombrables lacs déjà comblés et transfor-
mĂ©s en plaines marĂ©cageuses. MĂȘme des lacs qui sâĂ©cou-
lent aujourd'hui souterrainement par des entonnoirs
auraient eu cette mĂȘme origine.
Il nous paraĂźt que lâauteur gĂ©nĂ©ralise sans motifs plau-
sibles un phénomÚne qui est possible en miniature, mais
qui ne se produira pas identiquement, ou pas du tout,
en grand. S'il en Ă©tait ainsi, on devrait aujourd'hui
encore voir, en voie de formation, des lacs du type ima-
ginĂ© par lâauteur. Or, cela nâest pas le cas. Tous ces lacs
sont en voie d'ĂȘtre comblĂ©s, ou le sont dĂ©jĂ . Cela indique
pour leur formation une cause qui nâagit plus. câest
lâĂ©rosion glaciaire qui seule a pu excaver Ă 30 mĂštres et
plus de profondeur en contrebas de l'horizontale !
L'opinion de M. Swerinzew a dâailleurs Ă©tĂ© vivement
combattue par M. BALTZER â.
Glaciers. MM. Forez et DupasQuiER * ont publié plu-
sieurs rapports et comptes rendus sur le phénomÚne gla-
ciaire ses causes et ses périodicités. Actuellement les
glaciers tendent généralement à se retirer, aucune grande
crue nâest signalĂ©e. M. FORELâ recommande les petits gla-
ciers Ă la sollicitude des observateurs et des photographes.
! Eclogae. geol. helo. V. p. 215.
? Archives des sciences IV. 218-245. Ann. S.A.C.XXXII. 287.
5 C. R. Soc. vaud. Sc. nat. Archives III, 582.
ARCHIVES, t. LVL â Octobre 1898. 24
93460 LES PROGRĂS DE LA GĂOLOGIE EN SUISSE
Tremblements de terre. Nous devons Ă M. FrĂŒn' deux
rapports sur les tremblements de terre en 1895 et 1896
dont nous extrayons les faits les plus saillants : LâannĂ©e
1895 à été marquée par 17 sismes distincts, dont un
sisme appeninico-alpin (7 août, 8 h. 5 m. pm.), un trem-
blement valaisan (août 21), deux sismes séduniens (Sion,
oct. 17 et nov 1), et plusieurs sismes Ă La Vaux (rive
N. du LĂ©man). En 1896, il y a en 19 sismes, dont il
faut relever le grand sisme Haut-Rhénan, du 22 janvier
0h.45-50 m. am. Un triple sisme bas-valaisan. Un sisme
sédunien et plusieurs sismes à La Vaux. La fréquence
des mouvements sismiques sur la rive nord du LĂ©man,
Ă La Vaux (plus rarement La CĂŽte) mĂ©rite dâĂȘtre notĂ©e.
Le plateau suisse offre en gĂ©nĂ©ral peu dâĂ©branlements.
Plusieurs fois agitées en 1895, les Alpes centrales et
orientales ont été calmes en 1896.
IV
STRATIGRAPHIE
TERRAINS D'AGE PROBLĂMATIQUE
Schistes lustrĂ©s. L'Ăąge des schistes grisons continue Ă
occuper la sagacité de M. STEINMANN *. AprÚs avoir dé-
fini quels sont les sédiments tertiaires appartenant au
Flysch, quâil est nĂ©cessaire de sĂ©parer du groupe mĂ©so-
zoĂŻques des schistes grisons (voir cette revue pour 1896),
* Annal. des Schw. Meteorolog. Centralanstalt. 1895 et 1896.
? Bericht. naturf. Gesellsch. Freiburg i. B. X. 1897.
PENDANT L'ANNĂE 1897. 347
lâauteur nous conduit dans ce qui doit rĂ©ellement ĂȘtre
classé dans le groupe des terrains mésozoïques (Lias
dâaprĂšs MM. Heim et Schmidt). Il y a de tout, depuis le
Trias austro-alpin typique, jusquâau crĂ©tacique, toujours
avec des facies qui se retrouvent dans les Alpes orien-
tales. Ce nâest donc pas un complexe uniforme, mais
bien un mélange des terrains qu'il faudra séparer. M.
Steinmann arrive sans peine Ă en sortir le Trias; puis,
il distingue les schistes bariolĂ©s de rouge, dites dâAllgĂ€n
et qui sont liasiques, dâautres schistes Ă©galement rouges
et riches en foraminifĂšres, qu'il associe au tithonique-
(schistes Ă Aptychus, couches rouges). Quant Ă la brĂšche
du Falknis, que M. Tarnuzzer avait classée dans le crétaci-
que, M. Steinmann la croit jurassiqueet conteste dâailleurs
la présence du crétacique dans cette région. Il la com-
pare à la brÚche liasique du Télégraphe (Briançonnais)
et Ă la brĂšche de la Hornfluh. Les schistes verts qui ac-
compagnent les schistes grisons, sont considérés avec M.
Schmidt comme roches éruptives modifiées, (porphyrite,
diabases), il y a dâailleurs dâautres roches Ă©ruptives,
moins modifiées, telles des variolites gabbros, porphyrites,
eic., ainsi que des gneiss et granites. Quant aux roches
basiques, M. Steinmann neles considĂšre pas comme d'Ăąge
jurassique, soil contemporaines Ă la formation des schis-
tes, mais il croit que leur intrusion a Ă©tĂ© simultanĂ©e Ă
la dislocation. Le mĂȘme phĂ©nomĂšne se rĂ©pĂšte dans la
Basse-Engadine au sud de la zone cristalline du Julier-
Albula-Silvretta. LĂ on constate la superposition des
mĂȘmes roches mĂ©sozoĂŻques (Trias, Jura et Craie) sur du
Flysch tertiaire, avec lambeaux de roches Ă©ruptives sur la
ligne de contact.
Le. 1 7: | h
ve L
348 LES PROGRĂS DE LA GĂOLOGIE EN SUISSE
ARCHEĂQUE ET PALEOZOĂQUE
Permo-Carbonifére. La seconde partie du grand mé-
moire de M. Mica' sur le Verrucano (voir année 1892
de cette Revue). AprÚs avoir décrit précédemment les
roches éruptives apparaissant en coulées ou filons-strates,
entre les assises du Verrucano, ou en fragments dans
ses conglomĂ©rats, toutes plus oĂč moins modifiĂ©es, lâau-
teur Ă©tudie la composition des sĂ©diments eux-mĂȘmes de
cette formation dans la région glaronnaise. Cette étude
a Ă©tĂ© faite Ă lâaide du microscope, en suivant pas Ă pas
les divers degrés de métamorphisme dynamique, que ces
roches ont subi. Cette Ă©tude a fourni les bases dâune
classification de ces roches et d'une nomenclature devenue
nécessaire.
Il Ă©tudie dâabord lâĂ©tat des fragments Ă ce point de vue
et parvient Ă distinguer :
EL. a. Fragments allothimorphes. DĂ©bris clastiques, ayant
conservé leur forme et leur composition.
b. Fragments authimorphes. Débris ayant conservé leur
composition, mais ayant changé de forme.
Il. a. Pseudomorphoses allothimorphes. DĂ©bris ayant
changé de composition, en relation avec le substratum,
mais ayant conservé leur forme primitive.
b. Pseudomorphoses authimorphes. Débris ayant changé
de composition, en relation avec le substratum, mais
ayant changé leur forme primitive.
III. Produits nouveaux eleutheromorphes, de forme et
de composition propres indépendantes du substratum ou
â BeitrĂ€ge zur Kenntnis des Verrucano. Leipzig. 1896.
4
PENDANT L'ANNĂE 1897. 349
dâune matiĂšre prĂ©existante; produits nouveaux authigĂšnes
et authimorphes.
Les sédiments du Verrucano sont tous des terrains
conglomĂ©rĂ©s, les uns sont reconnus par lâauteur pour
ĂȘtre des tufs, les autres des sĂ©diments dĂ©tritiques.
Les composants essentiels reconnus sont: porphyres,
porphyrites, mélaphyres ; ces trois roches sont con-
temporaines Ă la formation du Verrucano (isochrones).
D'autres plus anciennes et dâĂąge variĂ© sont appelĂ©s hĂ©tĂ©-
rochrones (granite, etc.).
La base de la classification des conglomérats est ensuite
Ă©tablie dâaprĂšs la prĂ©dominance de lâun ou de lâautre de
ces composants, ou dâaprĂšs le mĂ©lange de quelques-uns.
L'auteur nâa pas pu arriver Ă une subdivision dans
le sens vertical, sauf que, Ă la base de la formation, le
grain est plus grossier. Dans le sens horizontal la propor-
tion des roches erruptives diminue de lâ'W Ă l'E. Le
mĂ©tamorphisme peut produire la mĂȘme structure gneis-
sique chez des protogines, des porphyres, des conglomérats
à protogine ou porphyres, ou chez des conglomérats hété-
rogĂšnes. Le mĂ©tamorphisme augmente Ă lâapproche de
la courbure du pli glaronnais.
TERRAINS MESOZOĂQUES.
Triasique.
Dans la région des schistes grisons, le Trias affecte fran-
chement le facies austro alpin-méditerranéen. M. STEIN-
MANNâ a constatĂ© le RhĂ©tien au Arosa-Rothhorn, avec Avi-
cula contorta, Cardita austriaca, Gervillia inflata. Mais la
! Berichte naturf. Gesellsch. Freiburg 1|B. X. 24.
300 LES PROGRĂS DE LA GĂOLOGIE EN SUISSE
classification des étages inférieurs est difficile et incertaine,
par suite de la raretĂ© des fossiles, lâabsence du niveau si
tranché du Raiblien et les bouleversements. Il a cepen-
dant reconnu le Hauptdolomit et le Conchylien.
M. Toger â a reconnu que le Trias de la zone de con-
tact, entre le massif et les Alpes calcaires, est fourni par
un massif de calcaire dolomitique (RĂŽtidolomite, 15-16"),
ayant Ă sa base un lit de grĂšs arkose de 2 Ă 15", que
lâauteur classe dans le Verrucano ; Ă moins que ce ne
soit le niveau du grÚs bigarré.
Les quartenschiefer ne se rencontrent qu'au Gaden-
thal au-dessus du RĂŽĂŒtidolomite.
Jurassique.
Jurassique alpin. Nous devons Ă M. ToBLER* une Ă©tude
détaillée et trÚs précieuse du jurassique des Hautes-Alpes
calcaires bordant le flanc N. du massif de lâAar. Il sâest
basé essentiellement sur les profils stratigraphiques relevés
avec tant de soin par Slutz, et dont la collection se trouve
au Musée de Bùle. Il a vérifié ces profils sur le terrain et
arrive Ă nous donner de cette maniĂšre les allures strati-
graphiques du jurassique de la bordure calcaire du massif
cristallin entre la vallĂ©e de lâAar et la Limmath. Neuf pro-
fils complets ont été poursuivis, sans compter nombre de
stations isolées. Voici les résultats essentiels :
Lias. Calcaire échinodermique représentant probable-
ment le Lias en entier. Les fossiles constatés appartien-
nent au Sinémurien, au Charmouthien et au Toarcien. Ce
dernier manque localement (Sandalp).
? Verhandl. naturf. Gesellsch. Basel. XII. 25.-107.
? Ibid.
PENDANT L'ANNĂE 1897. 391
DoGGer. Forme quatre assises faciles Ă reconnaĂźtre :
1. Opalinien ou schistes inférieurs ; 2. Bajocien, calcaires
à coraux; 3. Bathonien, schistes supérieurs ; 4. Callovien,
oolite ferrugineuse. Un tableau donne des listes trÚs inté-
ressantes de fossiles, attestant une analogie de faune et de
facies qui rapproche ce dogger dâune maniĂšre frappante
de celui du Jura.
Mac. M. Stutz a subdivisé dans ses profils le malm en
niveaux : C. Ă Am. cordatus (oxfordien), C. de Birmensdorf
et calcaire en bancs minces (Argovien) Hochgebirgkalk,
formant avec le Troskalk le malm supérieur, (Séquanien,
et Portlandien). Ici encore, les listes de fossiles énumérés
par M. Tobler rappellent singuliĂšrement les facies juras-
siens, de mĂȘme que le caractĂšre stratigraphique des
Ă©tages.
Une succession analogue a été observée par M. P1PE-
ROFF' au Calanda prĂšs Coire.
Dans les Grisons, M. Mogscxâ a constatĂ© un facies Ă©chi-
nodermique rouge du Lias, rappelant le facies de Hierlatz
et de RossiniĂšre.
Jurassique du Jura. M. L.-A. GIRARDOT * a terminé son
grand travail sur les étages du Jurassiques inférieur du
Jura lédonien depuis le Rhétien à l'Oxfordien. La der-
niĂšre partie comprend le Bathonien, le Callovien et la
base de lâOxfordien.
L'auteur a relevé d'innombrables coupes stratigraphi-
1 Mat. Carte géol. Suisse. II. 1897, 4-11.
? ©. R. Soc. helv. Sc. nat. Engelberg. Archives des sciences.
IV. 473.
8 Coupes des étages inférieurs du systÚme jurassique dans les
environs de Lons-le-Saulnier. MĂ©m. Soc. dâ'Emul. du Jura. 1890-
1896. 867 p. et 6 tableaux stratigraphiques.
3D2 LES PROGRĂS DE LA GĂOLOGIE EN SUISSE
ques dont il donne les caractĂšres lithologiques, avec nom-
breux détails et énumÚre les fossiles, couche par couche.
Des tableaux synthétiques et synoptiques permettent une
comparaison facile des coupes et facies. Il existe peu
d'ouvrages ayant Ă©puisĂ© le sujet dâune maniĂšre aussi
complĂšte.
Le fait remarquable qui ressort de cette Ă©tude est que
le Dogger se présente presque exclusivement avec le
facies Ă©chinodermique et que les niveaux ammonitfĂšres
font presque entiÚrement défaut. Le facies marneux du
callovien en est seul pourvu, mais dans le callovien infé-
rieur, le facies oolithique et Ă©chinodermique envahit aussi
ce sous-Ă©tage du cĂŽtĂ© de lâest, oĂč apparaĂźt la Dalle nacrĂ©e.
M. ScHazcH' a publiĂ© la premiĂšre partie dâun
mémoire stratigraphique qui sera pour la région du Ran-
den, ce que le mémoire dont nous venons de parler est
pour le Jura lĂ©donien. Il ne sâagit cependant que du
Dogger Ă partir des marnes Ă Am. Opalinus. M. Schalch
décrit dans cette premiÚre partie le Dogger inférieur jus-
qu'au niveau Ă Am. Humphrisi; soit les assises suivantes:
1. C. couches Ă Am. opalinus. 2. C. Ă Am. Murchisone.
3. C. Ă Am. Sowerbyi. 4. Zone des calcaires bleus. 5. C. Ă
Am. Humphriesi, Des listes complÚtes et bien vérifiées de
fossiles sont donnĂ©es de chaque niveau et souvent mĂȘme
de chaque gisement.
Facies du Malm. La discusion sur le synchronisme des
facies et Ă©tages du Malm du Jura et son application Ă
lâorographie continue toujours. M. ROLLIER* vient de
! Der braune Jura des Donau-Rheinzuges. Mitteil. Grossh. bad.
Landes Anstalt. III. 1897. 527-618.
? Archives des sciences. 1897. III. 263-280, 2 pl. ; 4bid. IV. 546-
557 et C. R. congr. gĂ©ol. int. ZĂŒrich, p. 332-342.
Pa?
PENDANT L'ANNĂE 1897. 393
publier encore toute une série d'articles. D'accord sur le
principe du synchronisme entre le Rauracien et lâArgo-
vien, synchronisme qui ressort dâailleurs de la compa-
raison entre la succession des niveaux ammonitifĂšres de
la Souabe dâaprĂšs Quenstedt et ceux du Jura occidental,
il nâest pas encore possible de dĂ©clarer le dĂ©bat clos: mais
nous constatons toutefois que la démonstration donnée
par M. Rollier du principe déjà annoncé par Choffat, peut
ĂȘtre acceptĂ©e et sera acceptĂ©e par la suite par tous. Si
lâaccord nâest pas parfait, cela tient peut-ĂȘtre moins Ă la
science et aux preuves matĂ©rielles, quâĂ des susceptibilitĂ©s
personnelles qui ne tarderont pas Ă disparaĂźtre. Des con-
testations comme celles qui ont donné lieu au débat entre
MM. Rollier et Choffat ont plutĂŽt leur origine dans la
tendance qu'ont souvent les «jeunes » de relever avec
trop dâinsistance les erreurs de leurs prĂ©curseurs,
sans songer que nous sommes tout aussi sujets Ă nous
tromper que ceux qui nous ont précédés, et que ce sont
eux qui ont préparé le terrain sur lequel nous construi-
sons et récoltons.
Paléontologie des terrains Jurassiques.
Il y a à signaler la suite du mémoire de M. PARONA'
sur les Ammonites liasiques de la Lombardie, compre-
nant les espĂšces du Lias moyen ; lâauteur dĂ©crit 13
espĂšces.
Dans son étude paléontologique sur le terrain oxfor-
dien supérieur et moyen du Jura bernois, dont la fin
! MĂ©m. Soc. Pal. Suisse. XXIV. 19 p., 3. pl.
394 LES PROGRĂS DE LA GĂOLOGIE EN SUISSE
vient de paraitre, M. de LorioL' nous décrit cette riche
faune composée de 18 céphalopodes, 14 gastéropodes, 55
péléopodes, 6 brachiopodes, 10 échinodermes et coraux.
M. Koby doit nous donner encore une notice stratigra-
phique sur ce terrain. En attendant M. de Loriol signale le
rapport étroit qui existe entre les fossiles des assises décrites
et ceux de la zone Ă Pholadomya exaltata, puis le rappro-
chement de la faune du calcaire oxfordien silicieux de la
Croix, avec celle du terrain Ă chailles de Ferrette.
Une Ă©tude sur les spongiaires du Malm des environs de
Baden, par M. OPpLiGEr * nous fait connaĂźtre plus de 70
espĂšces, dont 6 nouvelles. Ce travail difficile, en raison
de la mauvaise conservation des fossiles, traite des spon-
giaires des niveaux supérieurs du Malm. (C. à Hemic cre-
nularis, C. de Baden, et le C. de Wettingen). Les espĂšces
des couches de Birmensdorf (Spongitien) nây sont pas
comprises ; ce terrain nâoffrant pas de bons affleurements
prĂšs de Baden.
Les espÚces se répartissent sur trois familles comme
suit :
C.-A. Crénularis. C. de Baden. C. de Wettingen.
Hexactinellides. 16 esp. 11 esp. 24 esp.
Lithistides. 2210 6 » 20 »
Pharétrones. 4 » 6 » 3 »
Les deux derniĂšres assises (Kimmondgien inf. et sup.)
ont 21 espĂšces communes. Six espĂšces seulement pas-
sent des c. a. H. crenularis dans les c. de Baden et en
mĂȘme temps dans les c. de Wettingen.
Crétacique.
NĂ©ocomien. â Dans une notice de MM. ScHARDT et
1 MĂ©m. Soc. Pal. Suisse. XXIV. 78-158. 6 pl.
? MĂ©m. Soc. Pal. Suisse. XXIV. 58 p. 11 pl.
PENDANT L'ANNĂE 1897. 399
BAUMBERGER", le Valangien inférieur est décrit, avec beau-
coup de soins, dâaprĂšs les Ă©tudes spĂ©ciales de M. Baum-
berger, pour bien prouver l'impossibilité d'attribuer au
Valangien les intercalations hauteriviennes qui se ren-
contrent dans le Valangien inférieur sur les bords du
Lac de Bienne. Il faut distinguer dans le Valangien infé-
rieur de cette rĂ©gion quatre zones OĂč niveaux :
Massif calcaire supérieur (marbre bùtard
sup.) avec peu d'intercalations marmo-
Palcaires: "Ă . .. 25-28 m.
3. Marne moyenne. MAL Euh Raafiaes 1-4 m.
2. Massif calcaire inférieur st bùtard
inférieur) . HE à dar 4-8 m.
1. Marnes TRE es ou grisĂątres
reposant sur le Purbeckien, dont elle est
séparée par quelques lits calcaires . . . . 3-4 m.
La zone marneuse intérieure a fourni dans ce gise-
ment une faune de 30 espĂšces. La marne moyenne, beau-
coup plus riche, a fourni plus de 40 espĂšces (Gottstatter-
haus prĂšs Daucher).
M. ToBLer * a constaté que la faune du Gault du Piz
Dartgas, dans le voisinage du Kistenpass et dont les
fossiles sont conservés dans la collection Stutz, est exclu-
sivement vraconnienne.
Les schistes et calcaires Ă Aptychus, schistes rouges Ă
silex avec radiolaires des klippes grisonnes que M. STEIN-
MANN * classe dans le Tithonique sont bien le correspon-
dant des «couches rouges » des PrĂ©alpes oĂč ce terrain
est certainement crétacique. M. Steinmann a constaté en
} Eclogae Geol. helv. V. 159-201.
? Verh. naturf. Gesellsch. Basel. XII. 75-103.
$ Berichte. Naturf. Gesellsch. Freiburg i. B. X. 241.
396 LES PROGRĂS DE LA GĂOLOGIE EN SUISSE
outre une brÚche formée de débris de dolomie triasique
et de fragments de silex. Cette brĂšche paraĂźt appartenir
au cĂ©nomanien. Mais elle nâest pas associĂ©e aux « couches
rouges. »
Paléontologie des terrains crétaciques.
Outre les Ă©tudes de M. SaRasin â, sur plusieurs genres
dâAmmonites crĂ©taciques nous avons Ă citer l'achĂšvement
du mémoire de M. Kogy * sur les polypiers crétaciques.
Sur 90 espÚces décrites, il y en à 63 nouvelles pour la
science. Elles se répartissent comme suit :
Valangien 14, Hauterivien 16, Ărgonien 50, Aptien
7 Albien et Vraconnien 5. Toutes les espĂšces, sauf une
(Pleurosmilia néocomiensis) qui est commune au Valan-
gien et au Hauterivien, sont propres Ă leurs Ă©tages respec-
tifs. Cette circonstance est peut-ĂȘtre aussi motivĂ©e par le
fait, qu'un petit nombre d'Ă©chantillons, provenant dâun
petit nombre de gisements, ont été à la disposition de
lâauteur.
TERRAINS CĂNOZOĂQUES.
EogĂšne.
Sidérolitique. M. ToBLer* a signalé la présence de
fossiles jurassiques (séquanien) dans les marnes sidé-
rolitiques du Jura bĂąlois et soleurois, attestant le rema-
niement des terrains jurassiques par les eaux sidérol-
â Archives des sciences. IV. 1897. 179. Bull. Soc. GĂ©ol. France,
XXV. 700-799.
? MĂ©m. Soc pal. Suisse. XXIV. 68 p. 6 pl.
% Versamml. des oberrhein. geol. Vereins, MĂŒhlhausen, 22. IV. 97
PENDANT L'ANNĂE 1897, 397
tiques. Les grÚs sidérolitiques ressemblent par places à tel
point au grÚs bigarré, qu'il est porté à considérer ce
dernier terrain comme ayant fourni les matiĂšres sableu-
ses et mĂȘme argileuses de cette formation crĂ©nĂ©gĂšne. Cela
nous ramÚnerait sensiblement à la théorie de Gressly.
NEOGĂNE.
MiocĂšne. M. ROLLIER â Ă dĂ©crit les assises de la mol-
lasse Ćningienne de Tramelan, oĂč il a trouvĂ© un pou-
dingue-brÚche, formé de calcaire jurassique (Kimmerid-
gien) et qui passe latĂ©ralement au calcaire dâeau
douce. L'auteur pense que câest une formation de delta.
Les formations Ćningiennes du Jura (Tramelan, Locle,
etc.) ont formé une seule nappe avant le plissement de
la chaĂźne.
Glaciaire et interglaciaire. Un Ă©boulement probablement
interglagiaire a été constaté et signalé par M. SCHARDT *
aux environs de Vugelles (Jura vaudois). La nappe
dâĂ©boulement, couverte de moraine de fond, repose elle-
mĂȘme sur le miocĂšne ou le glaciaire.
Du Loess, d'Ăąge incertain (l'interglaciaire ou postgla-
ciaire?) a Ă©tĂ© signalĂ© par M. PipeRorF â dans la vallĂ©e du
Rhin en amont de Coire.
PlistocĂšne. Ă citer les observations de MM. SARAsIN
et Gosseâ sur plusieurs coupes des alluvions post-gla-
ciaires ou terrasses lacustres des environs de GenĂšve et
dont les Archives ont rendu compte.
IN. Jahrb. f. Min. Geol, etc. 1897. p. 212-216.
2 C,-R. Soc. vaud. Sc. nat. 4. W. 1896. Archives des sciences,
III. 175.
3 Mat. Carte géol. Suisse. N. S. VII. 55.
# Archives des sciences, III, p. 504, IV, p. 74.
398 LES PROGRĂS DE LA GĂOLOGIE, ETC.
Faune plistocĂšne, prĂ©historique. M. E. KissuixG â a dĂ©crit
les gisements oĂč ont Ă©tĂ© trouvĂ©s des restes de marmolles,
dans leurs taniĂšres mĂȘmes, creusĂ©es dans le gravier gla-
ciaire au Bantiger prĂšs de Stettlen et au Steinibach
prĂšs Belp. Il sâagit de restes provenant en tout de 8 indi-
vidus ; trouvailles précieuses et intéressantes.
Le grand mémoire de M. Nuesca * sur la station pré-
historique de Schweizersbild a été publié, avec un subside
de la Confédération, par la Société Helvétique des Scien-
ces naturelles et avec le concours de dix collaborateurs.
Cette publication donne une idée complÚte des établisse-
ments préhistoriques que ce rocher a abrités successive-
ment Ă quatre reprises pendant lâĂ©poque palĂ©olitique et
néolitique. Les restes d'animaux attestent aussi des varia-
tions notables dans le climat de cette région, ce qui avait
mĂȘme fait croire Ă M. Steinmann que ces variations cor-
respondaient aux oscillations ayant produit les diverses
glaciations. Un renseignement remarquable est fourni
par la découverte dans la couche la plus élevée de 27
squelettes humains dont 5 dâune race naine. Les couches
inférieures ne renferment que des restes d'habitation et
pas de sépultures. Le Musée national suisse à Zurich
renferme le premier choix des restes recueillis avec tant
de soin par M. Nuesch. M. Ch. SaRASIN * a donné dans les
Archives, un résumé complet des résultats de l'étude de
M. Nuesch, en sorte que nous devons nous borner Ă
cette simple mention.
? Mitteil. naturf. Gesellsch. Bern, 1897, 2-7.
? Neue Denksch. der Schw. naturf. Gesellsch. 1896, XXXV.
% Archives des sciences, IV, 45-66.
is 20
QUATRE-VINGT-UNIĂME SESSION
SOCIBTR HELVETIQUE DES SCIENCES NATURELLES
BERNE
Du 31 juillet au 3 août 1898.
La 81° réunion de la Société helvétique des Sciences
naturelles, sâest tenue Ă Berne du 31 juillet au 3 aoĂ»t.
Le comité local, sous la présidence de M. le prof.
Th. Studer, en avait réglé avec beaucoup de soins
tous les détails, et les congressistes, au nombre de deux
cents environ, qui avaient répondu à son appel, ont pu
apprécier la maniÚre distinguée dont le président et
ses collaborateurs s'Ă©taient acquittĂ©s dâune tĂąche sou-
vent ingrate. Ils leur en doivent beaucoup de remer-
ciements.
AprÚs avoir, selon l'usage, consacré la premiÚre
soirĂ©e Ă la sĂ©ance de la commission prĂ©paratoire et Ă
une réunion familiÚre dans la grande salle du Museum
oĂč une collation leur fut offerte par la SociĂ©tĂ© ber-
noise des sciences naturelles, les participants ont pu,
le lundi 1% août, entendre dans la premiÚre assem-
blée générale, plusieurs communications intéressantes,
entremĂȘlĂ©es des tractanda administratifs ordinaires. Le
discours d'ouverture du président, sur «l'influence de
la paléontologie sur les progrÚs de la science z00-
logique », en a dignement ouvert la sĂ©rie qui sâest
360 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
continuée par un mémoire de M. le prof. SchÀr, de
Strasbourg, sur les travaux de SchĆnbein et de ses
successeurs sur les ferments dâoxydation. M. le prof.
Yung, de GenÚve, a parlé de la digestion chez les
poissons et M. le Dâ Standfuss, de Berne, de recherches
expérimentales dans le domaine de la zoologie. M.
F. Dussaud, de GenÚve, a présenté le microphonogra-
phe, systĂšme Berthon-Dussaud-Jaubert, dont il est le
principal inventeur, et les assistants ont pu se rendre
compte par eux-mĂȘmes de la valeur de cet appareil.
Les séances de sections commencées le 2 août au ma-
tin, se sont prolongĂ©es pour plusieurs dâentreelles dans
l'aprĂšs-midi. Elles ont permis aux congressistes de visi-
ter et d'admirer les nouveaux instituts que Berne a fait
construire ces derniÚres années, pour loger les divers
laboratoires scientifiques. Cette visite était facilitée
par le fait quâun superbe volume contenant les plans
et la description de tous ces bùtiments avait été remis
Ă chaque participant du CongrĂšs au nom du DĂ©partement
de lâinstruction publique du canton de Berne.
Le dernier jour de la réunion, un train spécial
auquel s'étaient joints M. le Président de la Confé-
dération Ruffy et M. le Conseiller fédéral Lache-
nal transportait les naturalistes Ă Grindelwald, oĂč ils
furent admirablement reçus par la population du village,
ayant Ă sa tĂȘte M. le pasteur Strasser. La derniĂšre
AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale se tint dans lâĂ©glise et on y enten-
dit dâintĂ©ressants mĂ©moires de MM. les professeurs Cho-
dat et BrĂŒckner. Un banquet Ă l'HĂŽtel de lâOurstermina
la fĂȘte.
Nous ne parlerons pas ici des réjouissances de toutes
sortes qui avaient été combinées par le comité et qui
DES SCIENCES NATURELLES. 361
permettaient aux membres du CongrĂšs de se reposer de
leurs travaux scientifiques, nous devons cependant faire
exception pour une exquise représentation théùtrale,
organisée en plein air dans un site charmant au centre
dâune forĂȘt et au pied dâune source « Glasbrunnen ».
Composé exprÚs pour cette réunion par le docteur
Otto de Greyers et joué par des étudiants et des
enfants, ce « Festspiel » intitulĂ© lâEau a laissĂ© un dĂ©li-
cieux souvenir Ă tous ceux qui ont eu le privilĂšge dây
assister.
C'est Ă NeuchĂątel que les naturalistes suisses se
rĂ©uniront lâannĂ©e prochaine.
Nous allons maintenant rendre compte des divers
travaux présentés dans les séances générales et dans les
sections en les classant suivant les branches de la science
auxquelles ils se rapportent.
Mathématiques, Astronomie et Physique
Président : M. le prof. D° J.-H. Grar, de Berne.
SecrĂ©taire: M. le Dr P. GrĂŒner. de Berne.
F. Dussaud. PrĂ©sentation de son microphonographe.â C. F. Geiser. SystĂšmes
triples orthogonaux. â Ch. Moser. Sur une fonction qui intervient dans
la thĂ©orie de l'assurance contre la maladie, â L. Crelier. Loi de pĂ©rio-
dicitĂ© du dĂ©veloppement des racines carrĂ©es en fraction continue. â G.
KĂŒnzler. Sur les lignes doubles des surfaces dĂ©veloppables. â Ch. Dufour.
L'Ă©clipse de lune du 3 juillet 1898. â J. Pidoux. Coloration des Alpes
et rĂ©fraction. â H. Dufour. DĂ©perdition de l'Ă©lectricitĂ©. â P. Dubois. Sur
le moyen de mesurer la durĂ©e de la pĂ©riode dâĂ©tat variable dâun courant.
â D. Kleiner. Sur les condensateurs et la durĂ©e nĂ©cessaire Ă leur charge.
â Le mĂȘme. Induction magnĂ©tique dans le fer traversĂ© par un courant,
â H. Wild. ModĂšle perfectionnĂ© de son polaristrobomĂštre. â L. de la
Rive. Propagation dâun allongement croissant dâune maniĂšre continue dans
un fl Ă©lastique. â Jeanneret. ProblĂšmes d'Ă©lectricitĂ©. â Ed. Hagenbach-
ARCHIVES, L. VI. â Octobre 1898. 25
362 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
Bischoff. Bruits causés dans le téléphone par la marche des tramways
Ă©lectriques. â R. Weber. Nouvel hygromĂštre. â Ris. Les travaux de
M. Guillaume sur les aciers au nickel. â Ed. Sarasin. Continuation
de ses Ă©tudes sur les seiches du Lac des IV Cantons.
Dans la premiÚre assemblée générale, M. le prof.
Frantz Dussaup, de GenÚve, expose et décrit son micro-
phonographe. Il rappelle quâil a communiquĂ© en 1896,
à Zurich, à la session de la Sociéte helvétique des
Sciences naturelles les rĂ©sultats obtenus au moyen dâun
appareil de son invention auquel il a donné ce nom.
Cet appareil se composait, on sâen souvient, dâune
combinaison du phonographe, du microphone et du
téléphone. Le microphone reposait sur la membrane
du phonographe et Ă©tait Ă©branlĂ© directement, câest-
à -dire mécaniquement et non par des ondes sonores.
Le courant dâune pile passait successivement dans un
rhéostat, dans le microphone et dans le récepteur télé-
phonique. Le microphonographe permettait d'obtenir
les résultats suivants :
4° Entendre dans le téléphone ce que disait le pho-
nographe avec une augmentation d'intensité considé-
rable grĂące Ă lâĂ©branlement mĂ©canique du microphone.
Cette amplification avait pour but de faire entendre le
phonographe Ă davantage de personnes ou Ă des sujets
dont lâouĂŻe est affaiblie, afin de les soumettre Ă des
exercices auditifs qui, comme on le sait, développent
en eux le sens de lâouie. Ces exercices, qui doivent ĂȘtre
faits pendant un temps trĂšs long, sont fort fatiguants
pour la voix de lâinstituteur, l'appareil vient lâaider
en servant de répétiteur.
2° Faire varier à volonté, grùce au maniement du
rhĂ©ostat, lâintensitĂ© des paroles ou des sons Ă©mis par le
phonographe depuis ceux Ă peine perceptibles pour
une oreille normale jusquâĂ ceux qu'il lui est impossible
DES SCIENCES NATURELLES. 369
de supporter, permettant ainsi d'apprécier le degré
dâaudition chez les sujets atteints dâune surditĂ© plus ou
moins accentuée.
3° Faire entendre le phonographe à des distances
considérables grùce à la transmission électrique de ce
qu'il dit, transmission dont le rendement est infiniment
supĂ©rieur Ă celui par l'air, soit quâon adjoigne au pho-
nographe un cornet ou des tuyaux de caoutchouc.
Depuis, M. Dussaud a perfectionné son micropho-
nographe en colloboration avec MM. Jaubert et Ber-
thon, et câest le dernier modĂ©le ainsi rĂ©alisĂ© per-
mettant d'obtenir les résultats précités avec toute la
prĂ©cision dĂ©sirable que M. Dussaud Ă fait fonctionner Ă
la premiÚre assemblée générale de la session.
M. le prof. D'C.-F. Geiser, de Zurich. Sur la théorie
des systĂšmes triples orthogonaux.
M. Geiser a examiné l'interprétation géométrique de
l'équation différentielle dont dépendent les familles de
Lamé. On désigne sous ce nom toutes les familles de
surfaces qui font partie dâun systĂšme triple de surfaces
orthogonales. Si lâon reprĂ©sente les trois familles de
surfaces par les Ă©quations
Mr MD) CT, LL) â=0o WE, LE),
danslesquellesx. ,x,,x,sontlescoordonnées cartésiennes
dâun point de lâespace, et ç, 5, +, les paramĂ©tres des
trois familles, la solution du problĂšme des systĂšmes
triples orthogonaux dĂ©pend de lâintĂ©gration dâune Ă©qua-
tion aux dérivées partielles du troisiÚme ordre à la-
quelle doit satisfaire lâun des paramĂštres. Cette Ă©qua-
tion a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e dâune maniĂšre approfondie par
©. Bonnet, Darboux, Cayley et SchlÀfli. M. Geiser éta-
304 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
blit dâabord la forme donnĂ©e par ce dernier en sâinspi-
rant de la méthode suivie par Hesse dans la démons-
tration du théorÚme de Dupin. En considérant ensuite
les variables x,, Ê,, Ê, comme coordonnées trilinéaires
homogĂšnes du plan, il montre que les relations fonda-
mentales dâun systĂšme triple orthogonal donnent lieu Ă
une intéressante interprétation géométrique ; leur étude
se trouve ramenĂ©e Ă celle dâun systĂšme de trois coni-
ques. Bien que la plupart des résultats aient déjà été
donnés par Cayley, la méthode adoptée par M. Geiser
prĂ©sente lâavantage dâune plus grande simplicitĂ©.
M. le D° Ch. Moser, privat-docent Ă lâUniversitĂ© de
Berne, parle dâune fonction qui intervient dans la
théorie de l'assurance contre la maladie.
Si lâon prend comme abscisse le temps ÂŁ et comme
ordonnée le nombre Z ({) des cas de maladie dont la
durée a excédé le temps {, on obtient une courbe dont
lâĂ©quation est y = Z (t). Lâaire de cette courbe, com-
prise entre les abscisses o et { représente alors la durée
lotale de maladie subie par tous les assurés pendant
une période { de leur traitement. Cette quantité est
t
donc Ă©gale Ă : VE Z (Âź) dt.
0
Si lâon prend, comme une unitĂ© de temps, lâannĂ©e
tropique, et comme unité de la durée totale de maladie,
Paire de la courbe qui correspond à une année, cette
durée totale pour une période { de traitement sera
[ro
RE? /F
Z () dt.
0
DES SCIENCES NATURELLES. 365
Câest de cette fonction R ({), que s'occupe lâauteur
et il en montre le rĂŽle important pour divers calculs
d'assurance. La fonction Z (f) peut ĂȘtre dĂ©terminĂ©e
approximativement par l'expĂ©rience ; mais lâauteur in-
dique aussi une formule empirique qui représente trÚs
exactement la courbe y = Z (t) obtenue au moyen des
observations faites pendant plusieurs années par la
Caisse dâassurance du canton de Berne et portant sur
10.493 adultes du sexe masculin. Cette loi empirique
s'obtient en posant :
HD Eros
et en dĂ©terminant les deux constantes arbitraires r et âŹ
au moyen de deux valeurs particuliÚres attribuées à la
variable {. On trouve ainsi r = 5,2447 et c = 6,5147,
et il en résulte le tableau comparatif suivant entre les
rĂ©sultats du calcul et ceux de lâobservation :
| DURĂE L (#) DIFFERENCE
|
eu semaines en années | Calculé Observé
1 0,019165 1000 1000 0
9 0,03833 624 622 | +9
+ â| 0,0575 423 421 + 2
4 0,0767 305 | 306 â !
8 0,1533 122 126 â Ă
15 0,2491 61 62 â !
17 | 0,3258 42 5 AA
21 | 0,4025 31 31 | 0 |
Ro a6 0,4983 23 23 0 |
Sr = 074 14 13 | +1.
| â | 4,0000 10 Cr AU qe
| |
FSTATR
366 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
On a réduit à 1000 le nombre des cas de maladie
dont la durée est supérieure à une semaine, parce que
la fonction R (t) ne change pas lorsqu'on multiplie Z(ÂŁ)
par une constante. La divergence que lâon remarque
entre le calcul et l'observation pour les valeurs de ÂŁ
inférieures à une semaine s'explique par le fait que la
Caisse dâassurance ne paie pas de prime pour les mala-
dies qui durent moins de trois jours, sauf en cas de mort.
L'auteur applique la mĂȘme loi empirique Ă un pro-
blĂ«me oĂč il sâagit dâune Caisse dâassurance nouvelle-
ment ouverte et oĂč lâon est conduit Ă lâexpression :
A
v@=e JRoa
Ă a R (a) Ć
a représentant une certaine période de transition et il
trouve pour a = 1 : » (1) = 0,86, résultat qui con-
corde avec la valeur fournie par les observations consi-
gnées dans une publication du Département fédéral de
l'Industrie '.
D' L. CRELIER, professeur, St-Imier. â Loi de pĂ©rio-
dicité du développement des racines carrées en fraction
continue.
La valeur a se développe aisément en une frac-
tion continue de quotients incomplets :
Ă , Dre, : Do, HE
1 Voir MĂ©moire sur la charge financiĂšre des caisses contre les
maladies. PubliĂ© par le DĂ©partement fĂ©dĂ©ral de lâIndustrie.
DeuxiĂšme Ă©dition, page 192,
DES SCIENCES NATURELLES. 367
Pour les calculer, nous avons recours aux opérations
simples ci-dessous ;
l _Vatb_ Vatb_ 2b ab b_ Ăż.Va--n)
ds TR
Te b 4- b° ñ na. ñ,
SĂECPRRS. Nr HE atb-rs_,. V a-(b-r,)
ÿa-G- nr). -(b-r,)? ñ ne h,
ri mie L Eat re x ere Fe TR
p V a- ne Fa ee n,
nuhe Fos r) (Ver Cn)_ 4 4,
; | n, TE, 1\ 6
r, représente le reste de la division :
2b- Li b ; 2br5: Le
n et n
P P
Ce dĂ©veloppement suppose : aâ(bâr, 1) =ny 4° 3;
cette formule se vérifie pour les premiÚres valeurs, et
en la supposant vraie pour deux valeurs n,_: + n,_1,
on dĂ©montre aisĂ©ment quâelle subsiste pour le produit
suivant : n,_1 * #,; elle est donc générale.
En remarquant : n, > r,; M > lp15 My < 2 ;
r, <b; on peut démontrer le théorÚme suivant :
Taéo. I: Dans le développement de y a en frac. cont.,
si, à un moment donné on a: n p = Ny41, Oà eNCOre
y = pp, à partir de n,,, toute % série des valeurs
(n) obtenues avant (n,) ou (n,_,) se répÚte dans l'ordre
inverse; les valeurs (b) suivent la mĂȘme loi.
La valeur (n) qui devient Ă©gale a (n,), entraine une
valeur suivante (nr) Ă©gale Ă 1 et des valeurs b1=b,
368 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
elb3,, =2b ;Ă partir de cette valeur 2 b, tous les quo-
lients depuis b,, à 2 b forment une période.
b =" b 1)
On a donc: ? p+1 ou pâ1 de,
Pl © b,+: pâ2 â p+2
b,_, â bis Le = bis
b, = b,,â0) b, â LP â= b
On peut encore déduire les deux théorÚmes suivants :
THĂO. II. Si lâon a une fois deux termes n,, eln, ,1
lels que n, =n, et Nuta = Mg M
: tn; _1 Ă©lant des
termes précédemment obtenus, la loi précédente sub-
siste pour les valeurs (n)et (b) entre n, etn u Ainsi que
pour les valeurs correspondantes avant n,_, et aprĂšs
LPAETE
TĂ©o. LIL. Si, au contraire, on an, = n,eln, 44 =
n,_s, les valeurs n, el n,73 font partie d'une pé-
riode qui est la répétition d'une autre formée suivant
le théo. I, et à laquelle appartiennent n, etn, Li
Tous les produits n;_, « n, figurant dans le calcul
des quotients incomplets peuvent se former en retran-
chant de (a) les carrés parfaits inférieurs, et en décom-
posant les restes en produits de deux facteurs satisfai-
sant aux conditions énoncées précédemment.
En développant les quotients incomplets, arrivé pour
la premiÚre fois à une valeur n, qui se répÚte (n, étant
égal à une valeur antérieure nZ4), trois alternatives
peuvent dâabord se prĂ©senter : 1° Le produit suivant
Na + Maty peut ĂȘtre un des produits oĂč lâon a rencon-
2 . â ( ci Ă
trĂ©n Nyye N,, OUN, » N,y4: 2° il peut aussi ĂȘtre
DES SCIENCES NATURELLES. 369
M N3_1; (on aurait n3_j = N;}4): 3° on peut
avoir Ni = M.
Les deux derniÚres alternatives entraßnent la pério-
dicitĂ© Ă©tablie au thĂ©o. I; la premiĂšre est Ă rejeter Ă
cause des théo. III et IV; une quatriÚme alternative
seule peut encore se présenter : il y aura un produit
n, eh; avec n, 11 diffiérant den, _{,n,,n,_ 1 et
den, +1
Comme il nây a Ă©videmment qu'une valeur (n;, 4)
satisfaisant aux conditions du développement, et que
le nombre des produits est limité, en continuant de
raisonner ainsi à Chaque terme répété, on arrivera
forcĂ©ment Ă un moment oĂč la sĂ©rie des produits
n, * Nyu sera épuisée, alors cette 4° alternative ne
pourra plus subsister, la 41° étant impossible; on
retombera comme seule issue, dans lâune des deux
autres.
Dans les deux cas la périodicité des quotients imcom-
plets est Ă©tablie.
I. Les quotients incomplets de la fraction continue
reprĂ©sentant la racine carrĂ©e dâun nombre entier for-
ment une période mixte.
Il. Le premier quotient incomplet (b) seul ne fait
pas partie de la période.
IT. Le premier terme de la période est (b,) et le der-
nier est (2b).
IV. Dans la période tous les quotients incomplets
depuis (b,) Ă lâun d'eux se reproduisent dans lâordre
inverse pour finir la période avec (b,) puis (2 b).
FAN PROAS
370
DĂVELOPPEMENT : Il y a deux cas suivant que le terme
critique se rĂ©pĂȘte ou non:
SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
yat Ă
bit
LĂ Re
LUN
ÂŁ Ă b,-1+ sereese + â 1
1T934
2 Va=bts Ă
1 b,+ Es 5â 1 1
RES Ra TC Ver Ć,
btp, 4 RE 372 1
b, LETTES
G. KĂŒNZLER. â Sur les lignes doubles des surfaces
développables.
L'auteur montre que lorsqu'on représente sur une
courbe plane Câ la courbe C, qui sert Ă engendrerunesur-
face développable, la ligne double de la surface se trouve
aussi représentée univoquement par une courbe A. La
discussion Ă laquelle donnent lieu les courbes A et Câ
conduit Ă quelques-unes des 14 Ă©quations de Cremona
et fait connaitre les singularités de la ligne double.
LâĂ©quation de la courbe A se trouve facilement lorsque
la courbe C,, est rationnelle ; pour une courbe C, (câest-
à -dire du quatriÚme degré) la courbe correspondante A
est une conique apolaire de C'; pour des courbes C; et
C;, on peut représenter A comme la courbe jacobienne
dâun rĂ©seau de courbes du troisiĂšme ordre dont les
composantes sont apolaires de Câ. Si la ligne double
correspondant Ă une courbe C, rationnelle est elle-
mĂȘme rationnelle, A, se dĂ©double en courbes de pre-
miĂšre ou de seconde classe, Ă moins que C, ne possĂšde
PT <
DES SCIENCES NATURELLES. 371
des singularités. Ces remarques seront développées en
détail dans un mémoire qui paraßtra prochainement.
M. Ch. Durour, professeur Ă Morges, parle de quel-
ques particularités de l'éclipse de lune du 3 juillet
1898. La couleur dâun rouge sombre que lâon voit
sur la lune au moment deséclipses totales, est attribuée
Ă la rĂ©fraction de la lumiĂšre du soleil par lâatmosphĂšre
de la terre. Cependant, dans des cas trĂšs rares, cette
lumiĂšre manque, alors la lune est complĂštement invi-
sible. Autrefois on attribuait cette absence de lumiĂšre
aux nuages qu'il y avait dans notre atmosphĂšre et qui
arrĂȘtaient les rayons du soleil.
M. Dufour lâattribue plutĂŽt au trouble causĂ© dans
cette atmosphÚre par la fumée et la poussiÚre rejetées
par les grandes Ă©ruptions volcaniques. Il en voit la
preuve dans le fait que la lune a disparu ainsi trois
fois dans le XIX° siĂšcle, dâabord en 1816, aprĂšs
que, en 1815,le volcan de lâile de Sumbava prĂšs des
CélÚbes, eut jeté une grande quantité de fumée.
LâobscuritĂ© Ă©tait si complĂšte Ă 60 milles du voican,
qu'on ne pouvait pas voir ses doigts en mettant sa
main devant les yeux; puis deux fois en 1884, câest-
Ă -dire dans les deux seules Ă©clipses totales de cette
année-là , alors que l'atmosphÚre de la terre était
encore troublĂ©e par lâĂ©ruption de Krakatoa.
Il rappelle que le charbon est trĂšs opaque, ensuite
des expĂ©riences quâil Ă faites avec M. Brunner, profes-
seur de chimie Ă lâUniversitĂ© de Lausanne. Il Ă
trouvĂ© quâune plaque de verre avait une opacitĂ© sen-
sible quand elle Ă©tait couverte dâune couche de noir de
fumée, épaisse de ; 4 de millimÚtre ; que si elle était
d12 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
recouverte dâune Ă©paisseur de charbon de +5; de mil-
limĂȘtre, on ne pouvait voir au travers aucun objet
terrestre, mais quelle serait excellente pour observer
une Ă©clipse de soleil; enfin quâune couche de noir de
fumée, épaisse de + de millimÚtre était suffisante
pour rendre le soleil invisible, mĂȘme dans les plus
beaux jours.
Il est donc trĂšs possible quâune trĂšs lĂ©gĂšre quantitĂ©
de charbon, restĂ© dans lâair, ait pu arrĂȘter les rayons
de lumiÚre qui, sans cela, seraient arrivés sur la lune.
Revenant ensuite Ă lâĂ©clipse du 3 juillet 1898,
M. Dufour parle dâun certain affaiblissement de cette
lumiĂšre de la lune vers 9 h. 30. (heure de Greenwich),
prÚs des régions méridionales de la partie éclipsée de
la lune. Une observation pareille a été faite par M. Ed.
Perrot, pasteur Ă Ste-Croix. M. Dufour pense qu'on peut
lâattribuer au puissant relief des Andes dans le voisi-
nage du 40° degrĂ© de latitude sud : parce quâalors ces
montagnes Ă©taient sur une assez grande Ă©tendue, Ă la
circonférence du grand cercle qui séparait l'hémisphÚre
Ă©clairĂ© de lâhĂ©misphĂ©re sombre de la terre. Elles
avaient alors le soleil couchant, et leur ombre en se
projetant sur la lane, pouvait fort bien produire lâaffai-
blissement de lumiÚre observé en ce moment sur notre
satellite. Vingt minutes plus tard, alors que ce grand
cercle de sĂ©paration passait gĂ©nĂ©ralement sur lâOcĂ©an
Pacifique, cet affaiblissement de lumiĂšre avait disparu.
M. J. Poux, astronome Ă l'observatoire de GenĂšve.
â AlpenglĂŒhn et RĂ©fraction.
L'idée d'attribuer à des changements de réfraction
les phénomÚnes lumineux qui se succÚdent parfois sur
DES SCIENCES NATURELLES. 373
les Alpes neigeuses colorées par le soleil couchant a été
émise par M. le prof. Amsler-Laffon dans la 77° ses-
sion de la Société helvétique des Sciences naturelles,
réunie à Schaffhouse en 1894. Malheureusement, cette
explication, aussi élégante qu'ingénieuse, ne correspond
pas à la réalité des faits.
Supposons le soleil, prĂšs de son coucher, descendant
peu Ă peu sur le point B de lâhorizon. Il Ă©claire encore
la haute montagne depuis son sommet A jusquâau point
C, prĂšs de sa base. Lorsque intervient le changement
de rĂ©frangibilitĂ© de lâair, les rayons solaires se redres-
sent et n'Ă©clairent la montagne que jusquâau point C,
situĂ© au-dessus de C. Pour le soleil, la montagne sâest
affaissĂ©e, sâest effondrĂ©e de la quantitĂ© CC. Lorsque
lâinversion thermique de lâair est assez forte, les rayons
sont assez relevés pour passer au-dessus du sommet A.
La montagne est alors entiĂšrement efflondrĂ©e, elle Ă
disparu pour le soleil. En dâautres termes : Tout
changement dans la rĂ©frangibilitĂ© de lâair a pour con-
séquence un Mouvement apparent des objets situés au
delĂ .
Au lieu du soleil, Ă©clairant la montagne par ses
rayons qui remontent du point B de lâhorizon, nous
pouvons supposer un spectateur placé dans le voisi-
nage du point B, tournant le dos au soleil couchant et
regardant la montagne lointaine éclairée par les der-
niers rayons du soleil. Ses rayons visuels participeront
Ă©videmment Ă toutes les modifications de la trajectoire
des rayons solaires, car ils suivent des directions aussi
rapprochĂ©es que lâon voudra bien supposer. Ainsi, pour
lâobservateur comme pour le soleil, la haute montagne
devra sâaffaisser, disparaĂźtre puis rĂ©apparaĂźtre de nou-
veau.
314 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
Or ce phĂ©nomĂšne nâa pas encore Ă©tĂ© constatĂ©, et
mĂȘme se produirait-il que ce ne serail en aucune façon
le spectacle de lâAlpenglĂŒhn ; il faudrait lui donner un
nouveau nom : «Alpentanz », par exemple.
Ainsi, le seul fait que lâAlpenglĂŒhn est visible â
(effets de lumiĂšre sur un objet immobile) â prouve
que les changements de rĂ©fraction nây sont pour rien,
puisque ces derniers ne peuvent produire que des
mouvements apparents.
Ces deux choses, AlpenglĂŒbn et RĂ©fraction, non seu-
lement ne sont pas liĂ©es entre elles mais sâexcluent
mutuellement : la prĂ©sence de lâune suffit Ă prouver
l'absence de lâautre.
M. le prof. H. Durour, de Lausanne, adresse Ă la
Section une note sur la déperdition de l'électricité.
M. le D' P. Dugois, de Berne, décrit une méthode
rapide et exacte qu'il a imaginée pour déterminer les
durées relatives de la période d'état variable de ferme-
ture dans diverses conditions de résistance, de self-
induction et de capacité de circuit.
Le principe de la méthode est le suivant :
Un condensateur de capacité C mis en communi-
cation avec une source Ă©lectrique du potentiel V, prend
aussitĂŽt une charge Q = CV, qu'on peut mesurer au
galvanomĂštre balistique. Cette charge se fait trĂšs rapi-
dement si les résistances sur le chemin de charge sont
minimes; elle s'effectue, au contraire, trĂšs lentement
si de grandes résistances ou la self-induction viennent
ralentir le flux.
Pour apprĂ©cier la durĂ©e de la pĂ©riode dâĂ©tat variable
il suffit de pratiquer une fermeture du courant si courte
HOME Pa hs : :
, Les
DES SCIENCES NATURELLES. 319
que la rupture aßt lieu en pleine période d'élat varia-
ble.
On détermine ainsi une des ordonnées Ê7y de la
courbe 4 B. Il est Ă©vident que si par le fait dâun obs-
tacle Ă l'ascension du courant la courbe devient 4 B,
B C
la valeur de lâordonnĂ©e mesurĂ©e sera x z. Cette valeur
relative vis-Ă -vis de x y indique dans quelle mesure le
flux a été ralenti.
On obtient ce court contact par le choc dâune bille
d'acier contre une masse d'acier. Une batterie B est
mise en communication, par un de ses pĂŽles, avec
lâune des armatures dâun condensateur C. L'autre pĂŽle
aboutit à une bille d'acier, suspendue à un fil métalli-
que. EcartĂ©e de sa position verticale et abandonnĂ©e Ă
elle-mĂȘme, elle vient frapper le bloc dâacier et com-
munique une charge partielle que mesure le galvano-
mĂštre balistique G.
En AetB on peut interrompre le circuit et intercaler
sur le chemin de charge des résistances diverses,
rhéostats exempts de self-induction, solénoïdes, capaci-
tés diverses et apprécier ainsi la durée de la période
d'état variable dans ces diverses conditions. En procé-
dant ainsi le D' Dubois, est arrivé aux résultats suivants:
1° Les résistances dont le coefficient de self-induc-
376 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
tion et la capacité sont négligeables ralentissent le
flux en raison directe de leur résistance ohmique.
2° Les solénoïdes op-
DMUPals L posent Ă l'Ă©tablissement
B du courant une résis-
lance beaucoup plus
grande que leur résis-
tance ohmique.
3° L'insertion d'un
condensateur convenable
aux bornes de la résis-
lance annule l'effet aussi
bien de la résistance oh-
mique que de la self-in-
duction.
4° La résistance du
corps représente, en pé-
riode d'Ă©tat variable,
une résistance beaucoup plus faible que sa résistance
ohmique. Sa capacilé annule sa résistance.
5° Celle rĂ©sistance du corps, pour la pĂ©riode dâĂ©lat
variable reste fixe et minime (400 Ă 2100 ohms) en
dépit des énormes variations que peut présenter, pour
le rĂ©gime permanent, la rĂ©sistance ohmique (500 Ă
500.000 ohms.
6°. Celte résistance croßt avec la longueur du seg-
ment du corps interposé el dépend aussi de la surface
des Ă©lectrodes.
7° Le corps est un condensateur à diélectrique semi-
liquide d'une capacité de 0,165 microfarads, dans les
conditions oĂč se sont faites les expĂ©riences prĂ©citĂ©es.
La méthode est précieuse pour la détermination de
xx il
ve
DES SCIENCES NATURELLES. 377
la capacité des condensateurs à diélectrique liquide. La
briéveté du contact élimine les effets de polarisation
qui, dans la charge à refus, troubleraient les résultats.
Ce contact de la bille d'acier a lâavantage dâavoir tou-
Jours la mĂȘme durĂ©e. Les recherches de Schneebeli Ă
Zurich ont montré que si on fait varier la masse de la
bille et la hauteur de chĂŒĂ»te, la durĂ©e du contact ne
varie qu'Ă partir de la septiĂšme puissance.
M. le prof. A. KLEINER, de Zurich, expose les ré-
sultats dâun travail, sur le temps nĂ©cessaire Ă la charge
apériodique de condensateurs en paraffine.
Afin de fixer l'emploi des condensateurs en paraffine
tels qu'ils ont été décrits en 1896 à la réunion de la
Société helvétique des Sciences naturelles, j'ai étudié
avec le pendule de Helmholtz et le galvanomĂštre balis-
tique, la maniĂšre dont la charge des condensateurs
grandit avec le temps employé à cette charge et com-
paré les résultats avec ceux qui ressortent de la formule :
La concordance entre les charges observées expéri-
mentalement et calculĂ©es thĂ©oriquement est facile Ă
voir dâaprĂšs le tableau suivant, dans lequel les temps
sont exprimĂ©s en millioniĂšmes de seconde et oĂč les
déviations du galvanométre donnent la mesure des
charges :
LE ACER ER 8,1-16,2-24,3-32,4-40,0-48,6-56,7-72,9-89,3-15,3-121 ,7-142,3
Obs. 34. 25,5-43,5-56,0-65,0-74,5-79,0-86,0-91,0-93,0-94,5- 95,5- 96,0
3 cale .... 25,2-43,7-57,4-67,5-174,9-80,5-84,6-89,8-92,6-94 2- 95,0- 95,7
Le potentiel pour le chargement Ă©tait de 8,35 volt,
ARCHIVES, t. VI. â Octobre 1898. 26
318 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
la capacité de 0,0053 micr. far. la résistance du con-
ducteur 9986 ohms. Une concordance analogue entre
la théorie et les mesures fut trouvée pour la marche
temporelle de la dĂ©charge et pour dâautres rĂ©sistances
dans le circuit conducteur.
M. KLEINER parle ensuite de la charge oscillante de
condensateurs, au moyen de bobines dâinduction fuites
de différentes matiÚres.
Les courbes que donne la charge avec le pendule
de Helmholtz et le galvanomĂštre balistique furent Ă©ta-
blies pour une capacité de 0,1 microfarad en disposant
dans le circuit une fois une bobine de fil de fer de 0,3
millimĂštres d'Ă©paisseur et de 728 tours une autre fois
une bobine de fil de cuivre de mĂȘmes dimensions.
Dans le premier cas il put ĂȘtre constatĂ© 6 oscillations
entiĂšres , mais dans le chargement au moyen du fil de
cuivre, lâamortissement fut si fort qu'il nây eut qu'une
seule oscillation. La durĂ©e dâoscillation fut pour le fil
de fer 0,001081 secondes. Le fait que lâamortissement
est beaucoup plus considérable que ne le voudrait la
/ C
formule : Ă = x w | Ex s'explique par cela que,
lors dâune certaine rapiditĂ© de variation d'intensitĂ©
du courant, celui-ci est limité à la surface du con-
ducteur qu'il traverse, ce qui rend la résistance sensi-
blement plus grande que celle qui correspondrait Ă la
section du fil.
Pour reconnaĂźtre si cette circonstance a aussi une
influence sur le coefficient de self-induction, et qui doit
s'exprimer dans la durĂ©e dâoscillation dâaprĂšs la for-
mule : T = 2? x y LC il fut fait des observations sur les
DES SCIENCES NATURELLES. 379
oscillations dans des conditions telles que pour les bobi-
nes de fer et de cuivre il était facile de déterminer la
durĂ©e dâoscillation.
Pour des dimensions Ă©gales des bobines de 40 tours
chacune et pour une capacité GC = 0,1 mier. far. la
durĂ©e dâoscillation fut trouvĂ©e T = 0,0000628 sec.
pour le fer, et T = 0,0000%54 sec. pour le cuivre. Il
est par conséquent prouvé, et cela en concordance avec
les résultats des théories connues, que pour des oscilla-
tions relativement lentes, la durĂ©e dâoscillation dĂ©pend
de la perméabilité du milieu que traverse le courant,
tandis que pour des oscillations rapides, ilnây a, comme
on sait, que la perméabilité du milieu qui entoure le
conducteur que parcourt le courant qui Ă de l'influence
sur la durĂ©e dâoscillation.
Des observations de ce genre paraissent donner un
moyen approprié pour suivre en la mesurant, la pro-
fondeur à laquelle pénÚtre le courant dans le con-
ducteur qu'il traverse, pour différentes périodes
dâoscillations.
M. le D° H. Win montre à la section la nouvelle
forme de son polaristrobomĂštre.
La derniĂšre disposition de cet appareil, telle qu'elle
a été construite par l'atelier de MM. Pfister et Streit
Ă Berne, a dĂ©jĂ Ă©tĂ© publiĂ©e par lâauteur dans la Vier-
teljahreschrift der naturf. Gesellschaft in Zurich,
Jahrgang 1898. Il présente l'instrument à la section
en insistant surtout sur un accessoire ajouté depuis
cette publication. Celui-ci consiste en un spectros-
cope Amici Ă vision directe avec collimateur et permet
de déterminer la rotation du plan de polarisation
390 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
pour la raie D du spectre en se servant de la lumiĂšre
blanche dâune lampe Ă gaz ou dâacĂ©tylĂšne, avec la mĂȘme
exactitude que si lâon observe dâaprĂšs la publication
antérieure avec la lumiÚre homogÚne de sodium fournie
par une lampe Ă gaz fixĂ©e Ă lâappareil. De cette
maniĂšre, lâapplication dâun compensateur Ă prismes
de quartz pour l'observation de la rotation avec la
lumiĂšre blanche devient superflue et de mĂȘme les
corrections que ces compensateurs demandent toujours.
M. L. DE LA RIVE fait une communication : Sur la
propagation dâun allongement graduel dans un fil Ă©lus-
lique. |
Les deux extrĂ©mitĂ©s dâun fil Ă©lastique sont lâune A
fixe et lâautre B entraĂźnĂ©e dâun mouvement continu
avec une vitesse constante de maniĂšre Ă donner lieu Ă
un allongement graduel du fil. Comment l'allongement
se propage-t-il dans le fil Ă partir de B vers A?
Une solution qui satisfait aux conditions du problĂšme
es"
cos z (x + a) â 1 cos 2 x (x + ul) + etc. |
uâ=Axt + Al l = l
ru â COS x (x + at) + 1 cos 27 (xt at) â elc.|
l 2° l
ĂŠ est la distance du point considĂ©rĂ© Ă lâorigine fixe, &
la vitesse de propagation du son, / la longueur du fil.
Il résulte de cette expression que :
1° la vitesse dâallongement en un point M est pĂ©rio-
dique et la durée de la période est 2//a.
2 Lâallongement nâa lieu en M qu'entre l'instant oĂč
la perturbation partie de B parvient en M et celui oĂč la
perturbation rĂ©flĂ©chie Ă lâextrĂ©mitĂ© fixe repasse par M.
di
tags h
DES SCIENCES NATURELLES. 381
3° la vitesse dâallongement au point M est constante
et la mĂȘme quâĂ l'extrĂ©mitĂ© B.
L'auteur a vĂ©rifiĂ© la pĂ©riodicitĂ© de lâallongement
prĂšs de l'extrĂ©mitĂ© fixe dâun ressort Ă boudin en laiton
dur, long de 8 m.â Un cylindre tournant par un
mouvement d'horlogerie sur lequel sâenroule un fil
entraĂźne lâextrĂ©mitĂ© infĂ©rieure du ressort qui est sus-
pendu verticalement.
L'allongement est de 18 em. en #0 s. A deux mĂštres
de lâextrĂ©mitĂ© supĂ©rieure, en visant les spires du res-
sort contre une rÚgle graduée verticale, on voit que le
mouvement a lieu par Ă©chelons et quâĂ la fin de chaque
pĂ©riode la vitesse devient Ă peu prĂšs nulle. â On
observe 27 périodes en 40 s., d'autre part une pertur-
bation partant de l'extrémité inférieure met 3/2 seconde
pour revenir aprĂšs sâĂȘtre rĂ©flĂ©chie, valeur de la pĂ©riode
qui donne 26,6 en 40 secondes.
M. JEANNERET, de GenĂšve, parle de lâĂ©volution des
courants directs et inverses dans le champ voltaĂŻque.
Dans ce travail purement thĂ©orique et qui dâaprĂšs
lâauteur lui-mĂȘme ne se prĂȘte pas Ă ĂȘtre rĂ©sumĂ©, il
expose ses vues particuliĂšres sur la genĂšse des cou-
rants induits. Il pense résoudre ainsi certaines difficultés
qui lâont arrĂȘtĂ© au dĂ©but de ses Ă©tudes, et qui pour-
raient se prĂ©senter Ă dâautres.
M. le prof. HacenBacH-BiscHorr, de Bùle, a étudié
les perturbations produites dans les appareils télé-
phoniques par le passage des tramivays -Ă©lectriques
dans leur voisinage. Il a reconnu que les bruits anor-
maux perçus dans ces appareils ne proviennent que de
382 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
l'induction du fil de contact du tramway sur le conduc-
teur aérien unifilaire du téléphone. Le courant, dit
vagabondant, câest-Ă -dire le passage de lĂ©lectricitĂ©
dans les rails de retour du courant sur la plaque deterre
du téléphone ne produit point de bruit dans celui-ci. Il
ne sây produit pas davantage de bruit quand ce sontdes
cà bles qui sont exclusivement employés pour le télé-
phone. Il nây a pas non plus de perturbation Ă craindre
dans le cas dâun tĂ©lĂ©phone servi par une double ligne
aérienne, dans laquelle le fil d'aller et le fil de retour
sont disposĂ©s prĂšs lâun de lâautre sur les mĂȘmes po-
teaux, de telle sorte que les actions inductrices sâannu-
lent. Si lâon intercalle dans le circuit du tram une
bobine avec noyau de fer (Drosselspule) les variations
du courant inducteur sont attĂ©nuĂ©es, et lâon peut rĂ©duire
de moitié à peu prÚs, le bruit produit par l'induction
sans arriver Ă le supprimer complĂštement.
M. R. WEger, professeur Ă NeuchĂątel, indique quel-
ques améliorations qu'il a apportées pour son usage
personnel Ă lâhygromĂšlre Ă absorption, mais qu'il prĂ©-
fĂšre ne pas publier encore.
M. Ris, de Berne, signale à la Section les intéres-
santes recherches de M. C.-E. Guillaume sur le nickel
el ses alliages".
M. Ed. SarasiN communique la suite de ses recher-
ches sur les Seiches du lac des IV-Cantons, qu'il a
entreprises Ă la demande de la Commission dâĂ©tude de
ce lac.
! Voir drchives des sc. phys. et nat., 1898, t. V, p. 255 et 305.
DES SCIENCES NATURELLES. 383
Le limnimÚtre enregistreur, qui a marché du 15 juillet
au 15 dĂ©cembre 1897, Ă Lucerne â, a Ă©tĂ© installĂ© par
lui le 4 mai dernier Ă Fluelen dans un pavillon de bains
prĂšs de lâancien « Urnerhof», actuellement dĂ©pĂŽt fĂ©-
dĂ©ral de matĂ©riel dâambulances. M. Gisler, directeur
de ce dĂ©pĂŽt, a bien voulu accepter dâen surveiller la
marche; M. Sarasin tient Ă lui exprimer toute sa re-
connaissance pour ce concours dévoué, ainsi qu'à M. le
prof. Bachmann, de la Commission d'Ă©tude du lac.
Les tracés obtenus jusqu'ici dans cette station con-
cordent avec ceux obtenus lâannĂ©e d'avant Ă Lucerne.
Seulement, tandis que dans cette derniĂšre station la
pĂ©riode longue, de 45 minutes, nâest presque jamais
apparue sous forme de sinusoĂŻde simple, mais toujours
accompagnée des mouvements de 24 et de 10 minutes,
câest le contraire qui a lieu Ă Fluelen oĂč cette pĂ©riode
constitue le type habituel et oĂč elle se produit avec
une extraordinaire régularité, en séries trÚs prolongées.
Aucun autre lac de Suisse nâa donnĂ© dâaussi belles sĂ©-
ries dâuninodales, si ce nâest ceux de GenĂšve et de Cons-
tance. Câest ainsi que, du 6 mai au soir au 8 mai au
matin, ce mouvement de balancement rythmique a
montré pendant plus de 36 heures une parfaite régu-
laritĂ©, atteignant, Ă la suite dâun fort orage, une am-
plitude de dénivellation de 8 à 10 em. Cette seiche est
Ă©videmment lâuninodale du lac entier, et des observa-
tions faites Ă Lucerne le 22 juin par M. Bachmann,
simultanément avec celles de Fluelen, le prouvent en
montrant nettement lâopposition du mouvement dans
ces deux stations, quand mĂȘme la seiche Ă Lucerne
? Voir Arch. des sc. phys. et nat., t. IV, p. 458 et t. V,p. 289.
384 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
était fortement dicrote. Les périodes moitié et quart
de celle-lĂ sont, au contraire, beaucoup plus rares et
effacées à Fluelen.
Les deux promontoires des Nasen doivent ĂȘtre sensi-
blement au centre dâoscillation du lac, ce qui favorise-
rait la production dâuninodales rĂ©guliĂšres dans la portion
du lac Nasen-Fluelen, rĂ©guliĂšre elle-mĂȘme comme
forme. Au contraire, la forme irréguliÚre de la portion
occidentale du lac se prĂȘterait moins bien Ă ces mou-
vements réguliers de longue période, et ce serait
lâunnodale Nasen-Lucerne et la binodale de celle-ci qui
domineraient Ă Lucerne.
Chimie.
Président : M. le prof. E. NoëLrixé, de Mulhouse.
Secrétaire : M. le D' Heywa, de Berne.
E. Bamberger. Hydrolyse des composés azoïques. Mercure-méthyle. Al-
phylhydroxylamines. â C. Kchall. Dithiodisulfures. DĂ©composition Ă©lec-
trolytique de l'acide o-nitrobenzoĂŻque. â A. Werner. ComposĂ©s nitro-az0-
azoxiques et hydrazoĂŻques. â H. Rupe. Acide cinĂ©olique. Condensation
des aldĂ©hydes nitrobenzoĂŻques avec la gallacĂ©tophĂ©none. â A. Granger.
Pbosphures mĂ©talliques. â A. Pictet. RĂ©duction de la nicotyrine. â
E. Noelting. Benzényl-diphénylamidines diaminées. Pararhodamines.
Colorants dérivés de l'acide 2.8 naphtylamine-sulfonique. Dérivés 1. 2. 6
du benzĂšne, â F. Fichter. Acides crotoniques. â S. von Kostanecki.
Dérivés de la flavoue.
M. le prof. E. BAMBERGER (Zurich). â 1. Sur l'hy-
drolyse des composĂ©s azoĂŻques mixtes. â La relation
que présentent les alphylazonitroparaffines avec la phé-
DES SCIENCES NATURELLES. 389
nylhydrazine est démontrée expérimentalement par le
fait quâelles sont dĂ©composĂ©es par les alcalis en acide
nitreux et B-acylphénylhydrazines. Exemple :
\ TR : : Ć L a
NO,-CZ\ H NHC,H, + H,0 == HNO, OC< A NHC,H,
2 >
Phénylazonitropropane Propionylphénylhydrazine
Dans les mĂȘmes conditions, le phĂ©nylazonitroĂ©thane
se convertit en acétylphénylhydrazine, et le phénylazo-
nitropentane en valérylphénylhydrazine.
Le nitroformazyle se comporte dâune maniĂšre ana-
logue ; on peut le décomposer, quoique par un moyen
un peu différent, en acide nitreux et oxylormazyle ;
celui-ci ne peut ĂȘtre isolĂ© comme tel, car il se trans-
forme immédiatement, en présence des oxydes de
l'azote, en un corps cristallisé en aiguilles blanches,
quiexplode Ă 174%° et qui, dâaprĂšs son analyse, son
poids molĂ©culaire et toutes ses propriĂ©tĂ©s, doit ĂȘtre
considéré comme la bétaïne de l'hydrate de diphényl-
orylétrazolium :
NâNâ CH,
⏠| CES
NĂNECE
Ce Ca
Ce corps, qui possÚde une réaction neutre et une sa-
veur amĂšre, fournit des sels insolubles avec le perman-
ganate etle bichromate de potassium, les chlorures dâor
et de platine, le triiodure de potassium, l'acide picri-
que, etc.
2. Sur le mercure-mĂ©thyle. â Ce composĂ© est
transformé par le peroxyde d'azote en un acide extré-
mement peu stable, qui cristallise en aiguilles blanches
380 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
fusibles Ă 65-70° (selon la rapiditĂ© dâĂ©lĂ©vation de la
température) et possÚde la formule C,H,N,0,. Le plus
souvent cet acide se décompose spontanément peu aprÚs
sa formation, en fournissant de l'acide formique, de
lPanhydride carbonique, du protoxyde dâazote, de
l'azote, de lâammoniaque, de lâhydroxylamine et des
traces d'oxyde de carbone ; dans un cas on a observé
aussi la production dâaldĂ©hyde formique, reconnais-
sable à son odeur. Ces faits trouvent leur interpré-
tation dans la formule constitutionnelle suivante :
HO-N=âC-NH-C=N-0H
OH OH
qui ferait du corps en question la dioxime de l'acide
iminocarbonique.
3. Sur les alphylhydroxylamines. â L'action simul-
tanĂ©e de lâair et de lâeau sur les alphylhydroxylamines
les transforme en composés azoxiques et en peroxyde
d'hydrogÚne. L'examen quantitatif de cette réaction
conduit Ă l'Ă©quation suivante :
2 (C,H,-NHUH) + 0, + H,0 â
H,0, + C,H,-N,0-C,H, + 2 H,0
On voit, dâaprĂšs ce rĂ©sultat, que ces hydroxylamines
se comportent comme certains métaux bivalents (Zn,
Pb, etc.) qui, eux aussi, sont oxydés avec formation de
peroxyde d'hydrogĂšne.
On Ă reconnu aussi Ă cette occasion que les alphylhy-
droxylamines sont capables de rendre lâoxygĂšne actif;
elles permettent, par exemple, au carmin dâindigo dâĂ©-
tre oxydĂ© par lâair.
ML 7
us
LL
+1
DES SCIENCES NATURELLES. 387
L'auteur a essayé, en collaboration avec M. Tschirner,
de méthvler la phénylhydroxylamine au moyen du diazo-
méthane ; il a observé que ce dernier agit dans ce cas
comme un mĂ©lange de mĂ©thylĂšne et dâazote et donne
naissance à la méthylÚnediphénylhydroxylamine, selon
l'Ă©quation :
C,H
CH N <5H
CH,N, +2 (NH <Ăal ) re PA CRIME
N <cH,
L'hydrogÚne mis en liberté réduit une partie de la
phénylhydroxylamine et la convertit en aniline.
Ce mode dâaction du diazomĂ©thane semble ĂȘtre
particulier aux alphylhydroxylamines ; il a été constaté
pour plusieurs représentants de cette classe de corps.
M. le D° C. ScHaLz (Zurich). â 1. Formation Ă©lec-
trolytique des dithiodisulfures. LâĂ©lectrolyse en solu-
tion aqueuse des corps de la formule générale RCSSM
les transforme en dithiodisulfures, (RCSS),, dans les
cas suivants :
Lorsque M = K et R = les groupes oxyméthyle
(CH,0 â), oxyĂ©thyle, oxyisobutyle, oxyisoamyle, ou
le groupe C,H,S-â.
Lorsque M = H, (C,H.),N et R â (C,H.),N-â.
Mais la rĂ©action nâa pas lieu lorsque M = KetR
= C,H-NH-NH- ; il ne se forme alors que la diphé-
nylthiocarbazide, CS (NH - NH- CH).
En prenant M = NH,etR = NH, on nâa pas ob-
tenu dans tous les cas le dithiodisulfure correspondant.
2. DĂ©composition Ă©lectrolytique de l'acide 0 â nitro-
388 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
benzoĂŻque. â Si lâon soumet Ă lâaction du courant une
solution des sels de certains acides aromatiques dans
ces acides eux-mĂȘmes, on observe la formation dâhy-
drocarbures. On obtient une solution de ce genre en
dissolvant du carbonate de soude dans lâacide prĂ©ala-
blement désséché et au besoin fondu. On peut, par
exemple, dissoudre jusqu'Ă 6, 4 gr. de carbonate de
soude dans 50 gr. d'acide o-nitrobenzoïque porté à la
tempĂ©rature de 160-180" oĂč mĂȘme Ă celle de la va-
peur du benzoate dâĂ©thyle. Dans cette derniĂšre solu-
tion, lâauteur a fait passer pendant â/,-1 h. un cou-
rant de 0,4-1 ampÚre (8-15 éléments Bunsen ou au
bichromate, Ă©lectrodes en platine de 12-16 cmâ,
distantes de 4,5"). Il a obtenu une certaine quantité
de nitrobenzĂšne, des flocons bruns insolubles dans les
carbonates alcalins, des matiĂšres charbonneuses noires
et parlois des traces de cristaux fusibles à 149-150° et
ne possédant pas de propriétés acides. Lorsqu'on
ajoute Ă la solution une trĂšs faible quantitĂ© dâeau, il se
forme aussi des nitrophénols.
M. le prof. A. WERNeR (Zurich). Sur les composés
nitro-azo-azoxiques et hydrazoĂŻques. â Nous n'avons
pas reçu le résumé de cette communication.
M. le D' H. Rupe (BĂąle). â 1. Sur l'acide cinĂ©o-
ligue. Lâacide cinĂ©olique, C, ,H,,0,, prĂ©parĂ© par M.Wal-
lach en oxydant le cinéol, se décompose lorsqu'on le
chauffe Ă 160° avec de lâeau. Parmi les produits de
cette dĂ©composition lâauteur a isolĂ© deux nouveaux
acides, possédant tous deux la formule C,H,,0,, laquelle
diffĂšre de celle de lâacide cinĂ©olique par CO, en moins.
DES SCIENCES NATURELLES. 389
Le premier de ces corps, qu'il nomme acide cinéo-
lĂ©nique, cristallise en prismes ou en tables fusibles Ă
83-84°; il entre en ébullition à 127,5-129,5° sous une
pression de 13"*, et à 250° sous la pression atmosphé-
rique. Il nâest attaquĂ© ni par le brome ni par le per-
manganate et renferme trĂšs probablement encore la
chaßne fermée du cinéol.
Le second acide cristallise dans lâeau, dans laquelle
il est beaucoup plus soluble que son isomére, sous la
forme de petites aiguilles ; il fond Ă 53-54° et bout Ă
158-160° sous 13"" de pression. Son sel de magne-
sium est insoluble dans lâeau froide. On peut aussi
l'obtenir en chauffant lâacide cinĂ©olĂ©nique Ă 150° avec
de lâeau. Il rĂ©agit immĂ©diatement avec le brome et le
permanganate et ne contient par consĂ©quent plus Ăle
novau du cinéol. Comme il n'entre pas en réaction avec
la semicarbazide et ne forme pas de lactone, il ne cons-
titue ni un acide cétonique ni un acide d-hydroxylé ;
mais il renferme probablement un groupe OH dans la
position B, car la distillation sous la pression atmosphé-
rique lui fait perdre une molĂ©cule dâeau et le convertit
en un nouvel acide liquide de formule C,H,,0..
L'auteur est amené par ces faits à proposer les for-
390
Mi. :::
1 + PA
SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
mules suivantes pour l'acide cinéolique et pour ses pro-
duits de décomposition :
\c_co0H
|
CH (CH),
Acide cinéolique
Formule de Wallach
|
C (CH:),
7
COOH
Acide cinéolénique
Acide fusible
à 53-54°
C(CH;)e
2
Ncâ
COOH
Acide cinéolique
Nouvelle formule
Ces formules concordent avec celles de la terpine,
du terpinéol, etc.
L'auteur a encore Ă©tudiĂ© lâaction du brome sur lâanhy-
dride cinéolique ; il a obtenu des dérivés bromés bien
cristallisés qui sont dépourvus de propriétés acides.
2. Sur la condensation des aldéhydes nitroben-
zoïques avec la gallacétophénone (en collaboration avec
M. J. LeonTyerr). En chauffant à 90-100° une mol. de
gallacétophénone avec
1-2
_
mol. dâaldĂ©hyde nitro-
DES SCIENCES NATURELLES. 391
benzoĂŻque meta ou para et du chlorure de zinc, on
obtient des produits de condensation de la formule
(UH), CH, â CO â CH,
Don â C,H, â NO, (3 ou 4)
PSC S:CO CH,
Ces corps ne sont pas oxydés par le peroxyde de
plomb ; ils nâappartiennent donc pas Ă la sĂ©rie du triphĂ©-
nylméthane. Leurs propriétés tinctoriales sont à peu prÚs
les mĂȘmes que celles de la gallacĂ©tophĂ©none. RĂ©duits par
le chlorure stanneux et l'acide chlorhydrique, ils four-
nissent des bases faibles qui, diazotées et copulées avec
les phénols, donnent des colorants azoïques tirant sur
mordants.
M. Ă. GRANGER, professeur Ă l'Ecole d'application de
la Manufacture de SĂšvres. â Sur quelques phosphures
et arséniures métalliques.
J'ai montré dans un travail d'ensemble publié dans
les Annales de Chimie et de Physique que les phosphures
mĂ©talliques ne pouvaient pas ĂȘtre prĂ©parĂ©s par une
méthode générale. Suivant les propriétés des métaux
et lâaltĂ©rabilitĂ© des phosphures auxquels ils donnent
naissance, il y a lieu de chercher des procédés diffé-
rents. La phosphuration directe des métaux est restreinte
Ă quelques corps dont on peut augmenter le nombre
en prenant les précautions nécessaires pour éviter la
dissociation. En maintenant pendant le refroidissement,
qui doit ĂȘtre brusque, une atmosphĂšre saturĂ©e de vapeur
de phosphore, j'ai pu isoler un certain nombre de ces
COpHSeS OU PU YADP AT EN PEP PERS" PIRE
reprendre lâĂ©tude de ceux qui nĂ©cessitaient de nouvelles
399 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
expériences pour en constater l'existence. Je passe sous
silence un certain nombre de méthodes indirectes que,
devant les contradictions des savants qui m'ont précédé,
J'ai dĂ» Ă©tudier Ă nouveau et que je crois bon de laisser
de cÎté par suite de leurs résultats peu satisfaisants. Je
vais seulement insister sur deux procédés que j'ai ima-
ginĂ©s et sur l'intĂ©rĂȘt desquels je crois devoir mâĂ©tendre
un peu.
Les métaux, chauffés à une température convenable
dans un courant de vapeur dâune combinaison halogĂ©nĂ©e
du phosphore, sont généralement attaqués avec forma-
tion dâun phosphure et production dâun composĂ© haloĂŻde
du mĂ©tal. Câest le trichlorure de phosphore qui mâa
donné presque toujours les meilleurs résultats.
On peut aussi réaliser la proposition inverse et traiter
un chlorure par la vapeur de phosphore.
Par lâaction du trichlorure de phosphore sur le fer,
le nickel et le cobalt, rĂ©duits de lâoxalate, J'ai pu isoler
FeâP°, NiâP, CoâP. Le chrĂŽme et le manganĂšse sont
altérés par les lavages nécessaires pour éliminer les
chlorures qui recouvrent le mĂ©tal et arrĂȘtent la rĂ©action ;
dans ce cas on ne peut donc obtenir de résultats. Le
cadmium et le zinc donnent des composés complexes
contenant du cadmium ou du zinc, du chlore et du
phosphore, qui, lorsqu'ils sont préparés à une tempéra-
ture pas trop élevée, dégagent de l'hydrogÚne phos-
phorĂ© au contact de lâeau. Si, Ă la tempĂ©rature de la
réaction, le phosphure se détruit, on n'obtient qu'un
chlorure; câest le cas du plomb et de l'argent. Le cuivre
donne un biphosphure CuP*. Avec le mercure il faut
opérer un peu différemment ; chauffé en tube scellé, au-
dessus de 300°, avec du biiodure de phosphore, il se
Ă
|
DES SCIENCES NATURELLES. 393
transforme en phosphure Hg'P' et en iodure mercu-
rique.
Inversement les chlorures de cuivre, de fer, de nic-
kel et de cobalt se transforment en phosphures quand on
les chauffe dans la vapeur de phosphore. Le chlorure
de cuivre donne le biphosphure CuP* obtenu précé-
demment, les chlorures de fer, nickel et cobalt les
sesquiphosphures Fe*P*', Ni*P*, Co*P*. Avec le chlorure
d'argent on a un biphosphure. Pour préparer les phos-
phures de chrĂŽme et de manganĂšse, il faut joindre Ă
lâaction du phosphore celle de lâhydrogĂšne. TraitĂ©s au
rouge par la vapeur de phosphore et de lâhydrogĂšne
les deux chlorures donnent naissance à CrP et Mn°P*.
J'ai commencé à généraliser ces deux réactions qui
me semblent convenables à la préparation de quelques
arsĂ©niures. Jâai constatĂ© dĂ©jĂ que le cuivre, le fer, le
nickel et le cobalt étaient facilement attaqués par la
vapeur de AsCI* et transformés en arséniures dont la
composition et les propriĂ©tĂ©s sont encore Ă lâĂ©tude.
Je crois pouvoir espĂ©rer que par lâaction de SbCl sur
les mĂ©taux je pourrai peut-ĂȘtre isoler aussi quelques
antimoniures.
M. le prof. Amé Picrer (GenÚve). Sur la réduc-
tion de la nicotyrine (en collaboration avec M. le
D° P. CrĂ©PrEux). â On sait que la nicotyrine (formule I)
est le premier produit dâoxydation de la nicotine (IT),
ARCHIVES, t. VI. â Octobre 1898. 27
394 SOCIĂTĂ HELYĂTIQUE
dont elle diffĂšre par 4 atomes d'hydrogĂšne en moins
dans le noyau pyrrolique.
CH â CH CRT CH,
| |
Ep CH CH IIGRE
47 Na
N N
N | N |
CH, CH,
I Il
Les auteurs ont cherchĂ© Ă rĂ©gĂ©nĂ©rer la nicotine Ă
partir de la nicotyrine. Il sâagissait pour cela de rĂ©duire
le noyau pyrrolique sans hydrogĂ©ner en mĂȘme
temps le noyau pyridique. Ils y sont parvenus dans
une certaine mesure en passant par l'intermédiaire du
dérivé iodé et en utilisant la propriété que possÚdent
les dĂ©rivĂ©s du pyrrol, de donner avec lâiode en solution
alcaline des produits de substitution, propriété qui
fait défaut aux dérivés de la pyridine.
Lorsqu'on traite la nicotyrine par lâiode en prĂ©sence
de soude caustique, on obtient un produit solide, qui
cristallise dans lâeau bouillante ou dans lâalcool diluĂ©
en longues aiguilles incolores. Ce composé possÚde la
formule C,,H,IN, et constitue un monoĂŻodonicotyrine.
Câest une base monoacide tertiaire, qui forme des sels
jaunes, et colore en vert le bois de sapin, propriétés
qui la rapprochent de la nicotyrine. Il est infiniment
probable que lâatome dâiode se trouve dans le noyau
pyrrolique, et cela dans la position ' (Formule IT).
Lâiodonicotyrine est beaucoup plus facilement rĂ©duc-
tible que la nicotyrine elle-mĂȘme. Lorsqu'on la traite
par le zinc et lâacide chlorhydrique, elle Ă©change non
DES SCIENCES NATURELLES. 9395
seulement son atome dâiode contre un atome dâ'hydro-
gĂšne, mais elle fixe encore deux autres atomes dâhy-
drogĂšne au noyau pyrrolique, et on obtient une base
de formule C,,H,,N,, la dihydronicotyrine (IV), qui
présente les plus grands rapports avec la nicotine, dont
elle ne diffĂšre plus que par 2 atomes d'hydrogĂšne en
moins.
DT CH; â; 0H;
Ă | Ă |
2 CH SepieT DOG
UMP 74
N N
N N
CH, CH,
[Il IV
La dihydronicotyrine est un liquide incolore qui bout
à 248°, Comme la nicotine, elle est facilement soluble
dans lâeau, prĂ©sente une rĂ©action alcaline prononcĂ©e,
ne colore pas le bois de sapin, forme des sels incolores
et constitue une base diacide et bitertiaire. Elle déco-
lore instantanément le permanganate en solution sulfu-
rique, ce qui prouve qu'elle renferme encore une
double liaison en dehors du noyau pyridique.
M. le prof. E. NĆLTinG (Mulhouse) communique
quelques travaux entrepris en collaboration avec ses
Ă©lĂšves.
1. Sur une nouvelle classe de matiĂšres colorantes,
les benzényl-di-phényl-amidines diaminées par MM.
NĆLTING et KUNTZ.
La benzényl-di-phényl-amidine
CH,
ME
NNHCH,
396 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
et son dérivé méthylé
CH,
DEN CH
Ne rés
CH
sont blancs aussi bien Ă lâĂ©tat de bases quâĂ lâĂ©tat de
sels et ne possÚdent aucune propriété tinctoriale.
Si lâon introduit dans ces deux substances un groupe
amide, NH,, oĂč mieux un groupe amido-dimĂ©thylĂ©,
N(CH,),, on obtient des dérivés, tels que
CHiN(CH;),
CâNâC,H,
A CH
NĂ© 3
CH,
qui sont des matiĂšres colorantes jaunes de faible inten-
sité.
Si lâon introduit deux groupes basiques les propriĂ©tĂ©s
tinctoriales sont considérablement augmentées.
Ainsi
C,H,N(CH,), » GHiN(CH;),
C = NâC,A,NH, a C = N âC,H,N(CH,),
NN ge Xy si
CH, CH,
sont des colorants jaunes trĂšs puissants teignant la soie,
la laine et le coton mordancé au tanin en nuances vives
et intenses. Jusqu'à présent les dérivés dans lesquels
les groupes NH, sont en para ont été seuls étudiés.
L'PLS
DES SCIENCES NATURELLES. 397
On les prĂ©pare tous de la mĂȘme maniĂšre, par action
de la diméthyl-paramido-benzo-méthyl-anilide
Mind
CO
| / CH,
N
\CH,
sur lâaniline, le para-phĂ©nylĂšne-diamine ou la dimĂ©thyl-
para-phĂ©nylĂšne-diamine en prĂ©sence dâoxychlorure de
phosphore.
La benzĂ©nyl-diphĂ©nyl-mĂ©thyl-amidine peut donc ĂȘtre
considérée comme un chromogÚne
CO
LC
NCE,
analogue jusquâĂ un certain point Ă lâazobenzĂšne
OO
L'une et lâautre deviennent colorants par introduc-
tion des groupes auxochromes, amide, mais tandis que
lâazobenzĂšne est dĂ©jĂ colorĂ© par lui-mĂȘme le nouveau
chromogĂšne est incolore comme la xanthone, la flavone
et autres.
2. Sur les isomĂšres des rhodamines, les para-rhoda-
mines, par MM. NĆLTiNG et Parma. Les rhodamines
doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme les dĂ©rivĂ©s ortho-
398 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
carboxylés des diamido-phényl-pyrones tétraalcoylées
COOH
|
ro
|
P
se
On les obtient par lâaction de lâanhydride phtalique
sur les métamidophénols dialcoylés. Il paraissait inté-
ressant de préparer aussi les isomÚres de la méta et de
la para-sĂ©rie. Ils ne sauraient ĂȘtre prĂ©parĂ©s par lâaction
des acides isophtalique et téréphtalique sur les méta-
midophénols, mais on peut les obtenir par une voie
détournée. En effet, en condensant les nitrobenzaldé-
hydes avec les dialcoylmétamidophénols on obtient des
dérivés triphénylméthaniques
LA.
CâC,H,(OH)(NR,) 1.3 el 1.4
NGHCOH)(NR,)
et par déshydratation ultérieure les dérivés pyroniques
C,H,NO,
Câ CgH,(NRe) 1.3 et LA
QE
il CH(NR,)
En remplaçant successivement le groupe NO, par
NH,, CN et COOH et en oxydant ensuite les leucobases
on devra obtenir les rhodamines isomĂ©riques. LâexpĂ©-
DES SCIENCES NATURELLES,. 399
rience a pleinement réalisé ces prévisions dans la para-
sĂ©rie, la seule qui ait Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e jusquâĂ prĂ©sent.
Les para-rhodamines
montrent la plus grande analogie au point de vue des
propriétés chimiques et tinctoriales avec les rhodami-
nes ordinaires ; leur nuance est toutefois plus bleuûtre.
Par éthérification elles fournissent les anisolines corres-
pondantes.
Les pyrones amidées et cyanées sont naturellement
aussi des matiĂšres colorantes, ainsi que les pyrones
nitrĂ©es, dont la prĂ©paration avait Ă©tĂ© indiquĂ©e il y Ă
quelques années par un brevet des Farbenfabriken,
autrefois F. Bayer et Cie, Ă Elberfeld.
3. MatiÚres colorantes azoïques dérivées de l'acide
2-8 naphtylamine-sulfonique, par MM. NĆLTING et
BIANCHI.
On sait par les expériences de M. Witt que le diazo-
benzĂšne se copule avec l'acide 2.8 naphtylaminesul-
fonique en donnant un dérivé diazoamidé
SO,H
274
N
SNEPNEE CU.
400 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
Il en est de mĂȘme avec le paranitro-diazobenzĂšne,
si lâon opĂšre en solution alcaline. Le produit obtenu
SO,H 1
se
N â NâC,H,NO,
teint la soie et la laine en jaune et montre tous les
caractÚres des dérivés diazoamidés.
Il en est tout autrement si la copulation a lieu en
solution acide. On obtient alors un véritable dérivé
azoique
SO,H
= N=ENâ- CHEN,
âNH,
teignant la soie et la laine en rouge-ponceau et donnant
par réduction un acide diamidonaphtylamine-sulfo-
nique.
k. Sur quelques dérivés 1.2.6 du benzÚne, par
MM. NĆLTING et FILIPKOWSKI.
DâaprĂšs la formule du benzĂšne de KĂ©kulĂ© les dĂ©rivĂ©s
trisubstitués du benzÚne 1.2.6.
A A
N
ex ap ER
V7 NY
devraient ĂȘtre diffĂ©rents, de mĂȘme que les dĂ©rivĂ©s 1.2
et 1.6. Pour ces derniers lâexpĂ©rience a au contraire
montré maintes fois leur identité, etceci a été un argu-
ment contre la formule de Kékulé et en faveur de
la formule Ă liaisons centrales (Baeyer).
DES SCIENCES NATURELLES. 401
Pour les dérivés 1.2.6, il n'existe qu'un travail de
M. Lobry de Bruyn qui a montré que les deux cyanures
CN CN
CHO/ âOC, et C.H,0/ NOCH,
sont identiques. Il semblait intéressant d'examiner
lâidentitĂ© ou la non-identitĂ© des dĂ©rivĂ©s 1.2.6 dans un
nombre plus considérable de cas.
A cet effet le dinitrotoluëne 1.2.6
CH,
NO, NO,
quâon peut obtenir maintenant Ă lâĂ©tat de puretĂ© de la
Chemische Fabrik Griesheim Ă©tait une matiĂšre pre-
miÚre toute indiquée.
En y remplaçant successivement les deux groupes
nitro NO, par des groupes X et Y on peut obtenir toute
une série de composés
qu'on peut ensuite comparer entre eux.
Jusqu'à présent on a préparé
CH, CH,
me el ol
402 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
CH, CH,
4% â on
qui ont montré entre eux une identité complÚte.
Ces expériences seront continuées.
ainsi que
M. le D° F. FicaTEer (Bùle). Sur la constitution des
deux acides crotoniques. â L'auteur a soumis, en
collaboration avec M. A. KrarrT, lâacide B-oxyglutarique
à la distillation dans le vide. Il se forme, à cÎté de
l'acide glutaconique, que M. von Pechmann avait dĂ©jĂ
obtenu dans cette réaction, des quantités considérables
d'un autre acide monobasique liquide, possédant la
formule C,H,0,. La formation de ce composĂ© doit ĂȘtre
représentée par les deux équations suivantes ;
CH, - CHOH - CH, - COOH CH, - CH - CH, - COOH
. nl | + H,0
COOH CO 6
CH, - CH - CH, - COOH
â CH, â CH - CH? - COOH + CO,
CO â O0
Il faut admettre comme produit intermédiaire un
acide 6-lactonique qui, comme les B-lactones de M. Ein-
horn, se décomposerait sous l'influence de la chaleur
en donnant de lâanhydride carbonique et un composĂ©
non saturé.
DâaprĂšs les formules ci-dessus, lâacide C,H,0, pos-
sĂ©derait la constitution de lâacide vinylacĂ©tique que
lâon a jusqu'ici vainement tentĂ© de prĂ©parer. Or, toutes
ses propriétés montrent qu'il est absolument identique
Ă lâacide isocrotonique, Ă cette seule diffĂ©rence prĂ©s,
âŠ. Cl
DES SCIENCES NATURELLES. 103
que ce dernier, préparé suivant le procédé de M. Geu-
ther, renferme toujours une certaine quantité d'acide
crotonique solide.
Ces rĂ©sultats conduisent Ă la conclusion que lâisomĂ©-
rie des deux acides crotoniques est due Ă la position
diffĂ©rente de la double liaison et non Ă une cause dâor-
dre stéréochimique.
M. le prof. S. pe KosrTanecxI (Berne). Nouveaux es-
sais synthĂ©tiques dans le groupe de la flavone. â
L'auteur a montré récemment que le dibromure de
lâo-oxybenzalacĂ©tophĂ©none
OH
cuC
00 = CHBL CAB CH
fournit, sous laction de la potasse alcoolique, la fla-
vone
substance mÚre de plusieurs colorants végétaux jau-
nes.
Il a prĂ©parĂ© de mĂȘme la 2-bromoflavone en par-
tant du dibromure de la 5-bromo-2-oxybenzalacéto-
phénone
OH
CH BC
CO â CHBr â CHBr â CH,
Considérant que la plupart des colorants végétaux
jaunes renferment le reste de l'acide protocatéchique,
il a cherché à réaliser la synthÚse de la 3'4'-dioxyfla-
vone en soumettant Ă lâaction de la potasse alcoolique le
dibromuse de la 2-oxypipéronalacétophénone ; mais il
404 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
n'a obtenu dans ce cas qu'un oxindogénide, la pipéro-
nalcoumaranone :
0 O\
CC »e = CH â CE, DUR,
CO 0
Le dibromure de la 2-oxyanisalacétophénone et
celui de lâĂ©ther monoĂ©thylique de la pipĂ©ronalrĂ©sacĂ©to-
phénone fournissent aussi des oxindogénides et non
des dérivés de la flavone.
Dans la premiÚre Assemblée générale du 1% août,
M. le prof. E. ScHarr (Strasbourg) a fait une conférence
sur les travaux de Schonbein sur les ferments orydants.
Il a résumé les recherches de ce savant sur la polarisa-
tion et lâactivitĂ© de lâoxygĂšne, la catalyse du peroxyde
d'hydrogĂšne et lâozonisation, ainsi que sur le rĂŽle que *
certains ferments jouent dans ces phénomÚnes. Puis il
a exposĂ© les rĂ©sultats rĂ©cents obtenus dans ce mĂȘme
domaine depuis la mort de SchĂŒnbein et passĂ© en
revue les travaux de Hoppe-Seiler, M. Traube,
RĂŽĂŒhmann et Spitzer, ainsi que ceux de MM. Bertrand
et Bourquelot sur la laccase et sur les ferments de cer-
tains champignons.
Pharmacie,
Président: M. le prof. A. Tscuirou, de Berne.
Secrétaire: M. le D' OESsTERLE, de Berne.
E. Schaer. Hydrate de chloral. â C.Hartwich. Poisons indiens Fausse salse-
pareille, â Schaerges. DĂ©rivĂ©s du gaĂŻacol. â C. Nienhaus. Fabrication de
DES SCIENCES NATURELLES. 405
la cellulose. â Schumacher-Kopp. Analyses d'huiles. â H. Kunz-Krause.
TannoĂŻdes. â A. Tschirch. AloĂŻne. Oliban. Gomme laque. Xanthorham-
nine. Chromatophores du cafĂ©. â Aweng-Barr Principes actifs de diverses
drogues. â A. Conrady. DĂ©coctions et infusions. â Issleib. CĂ©arine. â
B. Studer. Expertise des champignons.
M. le prof. E. ScHaER (Strasbourg) rend compte dâune
étude des propriélés physiques et chimiques de l'hydrate
de chloral, faite sous sa direction par M. R. Maucu. Ce
travail devant paraitre prochainement ?n exlenso dans
un journal spĂ©cial de pharmacie, il nâen indique que les
résultats principaux.
Au point de vue physico-chimique l'hydrate de
chloral se distingue par les propriétés suivantes :
1. Par sa solubilité dans des liquides chimiquement
trĂšs diffĂ©rents, comme lâeau, lâalcool, le chloroforme, le
benzĂšne, les huiles grasses et essentielles, etc.
2. Par le pouvoir dissolvant trÚs considérable que
possÚdent ses solutions aqueuses concentrées (60-80 °/,)
pour un grand nombre de substances minérales ou orga-
niques ; parmi ces substances, celles qui présentent de
lâintĂ©rĂšt au point de vue pharmaceutique sont les suivan-
tes : alcaloïdes et leurs sels, santonine, résines, huiles
grasses et essentielles, matiĂšres colorantes des fleurs,
curcumine, colorant du seigle ergotĂ©, couleurs dâani-
line, etc. Dâautres corps, comme le caoutchouc, la gutta-
percha, lâindigo, les cires, la cellulose, sont au contraire
à peu prés insolubles dans la solution de chloral.
3. Par la propriĂ©tĂ© quâil a de se liquĂ©fier (le plus
souvent avec abaissement, dans quelques cas avec élé-
vation de tempĂ©rature) au contact dâun grand nombre
de composés organiques, tels que les stéaroptÚnes, les
phénols, les acides, les alcaloïdes, etc. On remarque
alors comme un fait constant que les corps au contact
406 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
desquels lâhydrate de chloral se liquĂ©fie sont eux-mĂȘmes
extrĂȘmement solubles dans la solution aqueuse con-
centrée de ce composé.
4. Par la facultĂ© quâil possĂšde dâempĂȘcher la colo-
ration bleue de lâamidon par lâiode. La solution dâami-
don dans lâhydrate de chloral devient seulement
rougeĂ€tre par addition dâiode; si on fait couler avec
prĂ©caution sur ce mĂ©lange un peu dâeau, il apparaĂźt
au bout dâun temps trĂšs court, Ă la limite de sĂ©paration
des deux couches superposées, une coloration bleue
trĂšs intense. Lâamidon est transformĂ© par la solution
concentrée de chloral en amylogÚne et en amylodex-
trine, mais il ne se forme ni dextrine ni sucre.
L'auteur renvoie au mémoire détaillé pour les nom-
breuses applications que ces propriĂ©tĂ©s de lâhydrate de
chloral peuvent trouver en pharmacie et en chimie.
M. le prof. C. HarTwicx (Zurich).â 1. Sur quelques
substances employées dans les Indes pour empoisonner
les flĂšches. Il existe, dans lâAsie mĂ©ridionale et orien-
tale, deux contrées dans lesquelles les indigÚnes font
encore actuellement usage de flÚches empoisonnées.
L'une de ces contrées s'étend sur le versant méri-
dional de l'Himalaya, jusquâĂ la Chine Ă l'Est et jusquâau
royaume de Siam au Sud. Les Mongols qui lâhabitent
empoisonnent leurs flÚches avec le suc de différentes
espĂšces dâaconits, en particulier avec celui de lâAco-
nitum ferox.
Au Sud de cette contrĂ©e sâen trouve une autre qui
comprend la partie orientale de l'Inde, la presqu'Ăźle de
Malacca et la plus grande partie des Ăźles de la Sonde
jusqu'aux Philippines; ses habitants, presque tous
DES SCIENCES NATURELLES,. 407
Malais, emploient surtout le suc laiteux de lAntiaris
loxicaria, mais aussi Ă©corce de diverses Strychnos,
le Derris elliptica, certaines Apocynées, Aroïdées, etc.
L'auteur indique les rĂ©actions qui peuvent servir Ă
reconnaitre les principes toxiques de lâAntiaris (antia-
rine), des Strychnos (strychnine et brucine) et du
Derris (derride). Il a surtout étudié les poisons des
Orang-Benuas (presqu'ile de Malacca) et il a trouvé que,
sur 6 Ă©chantillons examinĂ©s, lâantiarine ne manque
dans aucun ; les alcaloĂŻdes des Strychnos ont pu ĂȘtre
décelés dans # cas, le derride dans un seul.
Des recherches de lâauteur et de celles plus anciennes
de Santesson il rĂ©sulte que ce nâest pas, comme on le
croit généralement, le Strychnos Tieuté seul, ne renfer-
mant que de la strychnine, qui est employé pour la
prĂ©paration des poisons, mais que lâon utilise encore
au moins deux autres espĂšces du mĂȘme genre, dont
lâune contient de la brucine et lâautre de la brucine et
de la strychnine.
Pour reconnaitre la présence des principes prove-
nant de la plupart des Strychnos, on peut se servir
dâune rĂ©action de la strychnochromine, dĂ©couverte en
182% par Pelletier et Caventou dans le Strychnos Tieuté.
Cette substance donne avec lâacide nitrique une colora-
tion dâabord verte, puis bleue. Elle se trouve aussi,
dâaprĂšs lâauteur, dans le St. Nux vomica, le St. Colu-
brina et le St. Gaultheriana, et, dâaprĂšs Pelletier et
Caventou, dans le St. Pseudochina de l'Amérique du
Sud ; mais elle fait défaut au St. ligustrina.
2. Sur une fausse salsepareille du Brésil. Ce pro-
duit, dont une certaine quantité est arrivée récemment
Ă Hambourg, ne se distingue pas de la vraie salsepa-
lise. Ă -
408 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
reille par son odeur; on nâaperçoit pas davantage de
différence dans la coupe sous un faible grossissement.
Mais l'Ă©tude anatomique plus approfondie montre que
le parenchyme de lécorce ne contient ni amidon ni
aiguilles dâoxalate, et fait apercevoir encore dâautres
différences dans les caractÚres botaniques, en particu-
lier en ce qui concerne lâĂ©paisseur des cellules de lâen-
doderme. La plante qui produit cette fausse salsepareille
nâest pas connue ; peut-ĂȘtre est-ce le Herreria Salsapa-
rilla Martins, dont les racines sont employées sous les
noms de Salsaparilla brava et de Salsaparilla do mato.
M. le D' ScHarrGes (BĂ te). Sur le gaĂŻacol et ses
dĂ©rivĂ©s. â Lâauteur expose dâabord les principales
méthodes de préparation du gaïacol, soit à partir de la
créosote, soit par voie synthétique à partir de la pyro-
catĂ©chine et de lâanisol. Il parle ensuite de la prĂ©para-
tion de ses éthers, en s'appuyant sur les données de
divers brevets allemands. Il passe enfin aux acides
gaĂŻacol-monosulfoniques ortho et para de la maison
F. Hoffmann, La Roche et C°, de Bùle. Ces deux acides
que lâon obtient par sulfonation directe du gaĂŻacol en
observant certaines conditions précises de température,
sont bien cristallisés, ainsi que leurs sels. Les sels
alcalins sont facilement solubles. Lâorthosulfonate de
potassium a reçu le nom de thiocol et est employé avec
succĂšs dans le traitement de la tuberculose pulmo-
naire.
M. le D' C. Nienaaus (BĂ€le). Sur l'Ă©tat actuel de la
fabrication de la cellulose en Suisse. â Les fabriques
de cellulose qui employent aujourdâhui en Suisse le
DES SCIENCES NATURELLES. 409
procédé dit au sulfite, bréveté par Mitscherlich, sont
les suivantes :
1° Attisholz, établie en 1882, envoyant ses résidus
dans lâAar.
2° Cham, 1882, avec déversement dans la Lorze.
3° Perlen, 1883, » » la Reuss.
4° Biberist, 1884, » » lJâEmme.
5° Balsthal, 1884-1885 » » la DĂŒnnern.
6° Kaiseraugst, 1890 » » le Rhin.
AprĂšs une courte description du procĂ©dĂ©, lâauteur
donne la composition des solutions de sulfite, au début
et à la fin des opérations (Kocherlaugen). Le déverse-
ment de ces derniĂšres dans les cours dâeau ne semble
pas prĂ©senter de grands inconvĂ©nients. On nâa pas
réussi jusqu'à présent à les utiliser. L'auteur énumÚre
les divers essais faits dans ce sens et préconise leur
emploi pour la fabrication de la dextrone, que lâon
obtient en concentrant les solutions jusquâĂ la densitĂ©
de 1,3 et en précipitant par un sel alcalin neutre ; le
produit ainsi obtenu peut ĂȘtre utilisĂ© dans lâapprĂȘt des
tissus.
Dans la discussion qui suit, on indique quâune nou-
velle fabrique de cellulose, travaillant aussi dâaprĂšs le pro-
cĂ©dĂ© au sulfite, vient de sâĂ©tablir dans le Val-de-Tra-
vers ; elle nâa donnĂ© lieu jusqu'ici Ă aucune plainte.
M. le D' Scaumacaer-Kopp (Lucerne). La réaction du
furfurol dans les analyses d'huiles. â On ne peut
tirer de résultat positif de la réaction de Baudoin, modi-
fiée par Villavecchia et Fabris, et employée pour déceler
la prĂ©sence dâhuile de sĂ©same dans l'huile d'olives au
moyen du furfurol, que si la coloration rouge produite
ARCHIVES, t. VI. â Octobre 1898. 28
410 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
est durable. En effet, certaines colorations rouges dues
Ă dâautres impuretĂ©s tournent au vert au bout de quel-
ques heures.
Il nâest pas possible de constater, au moyen du
réfractomÚtre de Zeiss, une relation entre le pouvoir
réfringeant du mélange et l'intensité de la coloration
rouge produite par le furfurol. Ce nâest qu'aprĂšs lâaddi-
tion de 25°/, d'huile de sésame que la réfraction
dépasse de 0,2° la limite maxima (55°) admise jusqu'ici
pour lâhuile d'olives pure.
M. le D' Kuxz-Krause (Lausanne). Sur les tannoĂŻdes.
â Nous nâavons pas reçu le rĂ©sumĂ© de cette commu-
nication.
M. le prof. A. TscaiRcH (Berne). â 1. Sur l'aloĂŻne
du Cap. â L'auteur annonce quâil a rĂ©ussi en colla-
boration avec M. Hiepr, Ă retirer de lâaloĂ«s du Cap de
Bonne-Espérance une aloïne cristallisée, ce qui n'avait
pu ĂȘtre effectuĂ© jusqu'ici. Pour l'obtenir on additionne
lâaloĂ«s dâune quantitĂ© dâalcool insuffisante pour le
dissoudre entiÚrement, on sÚche le résidu, on lextrait
dans l'appareil de Soxhlet dâabord par lâĂ©ther puis par
l'alcool, et on soumet la solution alcoolique Ă une
prĂ©cipitation fractionnĂ©e au moyen de lâĂ©ther. Il se
dĂ©pose dâabord des substances rĂ©sineuses brunes, puis
lâaloĂŻne elle-mĂȘme, sous la forme de flocons jaunes.
En faisant cristalliser ceux-ci dans un mĂ©lange dâalcool
et dâĂ©ther on obtient, quoique assez difficilement, des
aiguilles presque incolores, réunies le plus souvent en
rosettes. LâaloĂŻne du Cap diffĂšre fortement par ses rĂ©ac-
tions de la barbaloĂŻne et de la nataloĂŻne et se rappro-
che de la socaloĂŻne.
DES SCIENCES NATURELLES. 411
2. Sur l'oliban. â D'une Ă©tude dĂ©taillĂ©e que
lâauteur a entreprise avec M. HaLxey, il rĂ©sulte que
lâoliban ou encens possĂšde la composition suivante :
: Acide boswellique libre, Cs1H5102. COOH. 33 4
Partie
EE RES » sous forme dâĂ©thers 1,5
: OlibanorésÚne, C1:H220 33
dans lâalcool ; : Re : ;
on Huiles essentielles (pinĂšne, dipentĂšne,
79 0) phellandrĂšne, cadinĂšne) 4-7
s Principe amer 0,5
ri incolnble | Gomme (arabates de chaux et de
dans lâalcoo!l Li) ct
environ 28 °/o Ho ; â>
â RĂ©sidus vĂ©gĂ©taux 2-4
On a Ă©tudiĂ© plus spĂ©cialement lâacide boswellique et
ses sels. La richesse relative en résÚne fait reconnaitre
immĂ©diatement lâoliban comme provenant dâun vĂ©gĂ©tal
de la famille des Burséracées ; toutes les plantes de cette
famille produisent, en effet, des résines riches en
résÚne.
3. Sur la gomme laque. â La composition de ce
produit a Ă©tĂ© Ă©tablie comme suit par lâauteur, en colla-
boration avec M. FARNER :
Cire 6
Laccaine 6
Partie soluble dans lâĂ©ther, renfermant le
principe odorant, une partie de la résine
et lâĂ©rythrolaccine 35
Partie insoluble dans lâĂ©ther, renfermant
une combinaison de lâacide aleuritinique
avec un résinotannol 65
RĂ©sidu (sable, morceaux de bois, restes
d'insectes) 9,5
Eau et perte 3,9
419 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
La séparation de ces diverses substances se fait de la
maniĂšre suivante :
On Ă©limine dâabord la cire par extraction au moyen
de lâĂ©ther de pĂ©trole, puis on traite le rĂ©sidu par lâeau,
ce qui fournit la matiĂšre colorante brute, soluble en
violet dans les alcalis et renfermant l'acide laccaĂŻque,
C,,H,,0,, isolé pour la premiÚre fois par M. R.-E.
Schmidt.
On Ă©puise ensuite le rĂ©sidu par lâalcool bouillant et
on prĂ©cipite la solution par lâacide chlorhydrique ; on
obtient ainsi la rĂ©sine sous la forme dâune poudre jaune
brunùtre. Celle-ci contient au moins quatre corps diffé-
rents. On la redissout dans une petite quantitĂ© dâalcool
et on ajoute Ă cette solution dix fois son volume dâĂ©ther ;
il se dépose une résine Jaune pùle (voir plus bas).
La solution éthérée, une fois séparée de ce dépÎt,
est agitée avec une solution de carbonate de soude au
milliĂšme, aussi longtemps que cette derniĂšre se colore
en violet. On lâadditionne alors dâacĂ©tate de plomb, ce
qui fournit un précipité violet. On met celui-ci en sus-
pension dans l'alcool, on le décompose par l'acide sul-
furique, on traite la solution par le charbon animal et
on la prĂ©cipite de nouveau par lâacĂ©tate de plomb
alcoolique. AprĂšs plusieurs traitements semblables on
parvient à éliminer complétement la matiÚre colorante
sous la forme de sa combinaison plombique et on
obtient une masse poisseuse blanc jaunĂątre qui con-
tient des acides gras et le principe odorant de la gomme
laque.
La combinaison plombique du colorant est mise de
nouveau en suspension dans lâalcool et dĂ©composĂ©e par
lâacide sulfurique, puis la solution versĂ©e dans lâeau.
dés NE Lntt Atout
DES SCIENCES NATURELLES. 413
On obtient ainsi des flocons bruns, que lâon purifie en
précipitant plusieurs fois leur solution alcoolique par
lâeau. On Ă©limine encore certaines impuretĂ©s par prĂ©ci-
pitation au moyen du benzĂšne, puis on extrait la solu-
tion benzénique au moyen du carbonate de soude ; on
précipite enfin le colorant par l'acide chlorhydrique et
on le fait cristalliser dans l'alcool dilué, dans lequel il
se dépose sous la forme de paillettes rhombiques. AprÚs
sublimation il forme de petites aiguilles rouges qui pré-
sentent de grandes ressemblances avec lâalizarine. Ce
nouveau corps, qui reçoit le nom dâĂ©rythrolaccine, et
auquel la gomme laque doit sa couleur, appartient au
groupe des colorants dĂ©rivant de lâanthracĂšne.
La substance précipitée par lPéther (voir plus haut)
forme la majeure partie de la résine. Dissoute dans
l'alcool et prĂ©cipitĂ©e par lâeau, elle se transforme en
une poudre presque blanche. En la saponifiant par la
potasse Ă 10 °/, on obtient un nouvel acide que lâon
peut purifier par l'intermédiaire de son sel de magné-
sium. Il cristallise dans lâalcool Ă©tendu en paillettes
rhombiques, dans lâeau en aiguilles, et fond Ă 106°. Sa
composition répond à la formule C,,H,,0,. Les auteurs
l'ont nommé acide aleuritinique et ont préparé ses sels
de magnesium, de barvum et de plomb. Il est lié dans
la gomme laque Ă un rĂ©sinotannol qui nâa pu jusqu'ici
ĂȘtre isolĂ© Ă lâĂ©tat de puretĂ©.
4. Sur la xanthorhamnine.â M. Tschirch prĂ©sente
des cristaux de ce composé, qu'ilaretiré avec M. PoLacco
des fruits du Rhamnus cathartica et qu'on n'avait
trouvĂ© jusquâĂ prĂ©sent que dans la graine d'Avignon.
On l'obtient par digestion avec lâeau et extraction du
produit par lâĂ©ther; celui-ci laisse par Ă©vaporation
414 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
un rĂ©sidu que lâon fait cristalliser dans lPalcool bouil-
lant. On obtient ainsi des aiguilles jaunes, solubles
dans les alcalis, et dont les propriétés concordent avec
celles de la xanthorhamnine retirĂ©e de la graine dâAvi-
gnon.
5. M. Tschirch a observĂ© enfin, dans lâenveloppe des
fruits du cafĂ©ier, lâexistence de chromatophores trĂšs
bien formés, de couleur violet foncé ou noir bleu.
Ils se trouvent dans lâĂ©piderme Ă cĂŽtĂ© dâun suc cellu-
laire rouge. Dans la partie sous-Ă©pidermique on rencon-
tre en abondance des cristaux aciculaires de longueur
variable réunis en rosettes ; chaque cellule renferme
une ou plusieurs de ces rosettes.
L'Ă©chantillon frais qui a servi Ă cette Ă©tude provenait
du Jardin botanique de Berne, oĂč le cafĂ©ier a donnĂ©
cette année des fruits arrivés à complÚte maturité.
M. le D'AwENG-Barr. Contribution Ă l'Ă©tude des prin-
cipes actifs de Cort. FrangulĂŠ, Rhiz. Rhei et Fol. Sen-
nĂŠ.â Ces principes sont des glucosides, au nombre
de # probablement, qui sont communs aux trois pro-
duits et sây trouvent en proportions variables. On peut
les diviser en deux groupes, suivant leur solubilité dans
lâeau ; les glucosides insolubles peuvent ĂȘtre sĂ©parĂ©s
des glucosides solubles par lâaction des moisissures.
L'Ă©tude complĂšte de ces corps nâest pas encore ter-
minée.
En ce qui concerne les préparations galéniques, il
faut remarquer que les glucosides solubles conviennent
seuls aux préparations liquides, et encore faut-il em-
ployer un vĂ©hicule qui les mette Ă l'abri de lâaction
des moisissures. Comme type dâune prĂ©paration renfer-
mant lâensemble des principes actifs, on peut citer
DES SCIENCES NATURELLES. 415
l'extrait hydro-alcoolique de rhubarbe. En préparant
ce produit on doit éviter avec soin le dédoublement des
glucosides par les acides ou les alcalis, car les subs-
tances qui prennent ainsi naissance sont en partie
inactives.
En comparant divers Ă©chantillons de rhubarbe on Ă
trouvé de grandes différences, soit dans leur teneur
absolue en glucosides, soit dans les proportions rela-
tives de ceux-ci. Ce point doit Ă©videmment ĂȘtre pris en
considération lorsqu'on veut fixer le prix ou choisir le
mode d'emploi dâun Ă©chantillon donnĂ©.
M. A. Conrany (Leutmannsdorf, Silésie). Décoctions
et infusions. â A la suite de recherches expĂ©rimen-
tales sur la solubilitĂ© dans lâeau des principes essentiels
des drogues, lâauteur pose les thĂšses suivantes :
La préparation des décoctions et des infusions selon
les pharmacopées actuelles ne répond plus aux exigences
de la pharmacognosie scientifique.
Jusqu'ici toutes les drogues Ă©taient soumises Ă des
traitements identiques ; il faudra dorénavant, au con-
traire, traiter chacune dâelles dâaprĂšs ses caractĂšres
individuels, et en particulier, déterminer dans chaque
cas la tempĂ©rature de lâeau Ă laquelle extraction se
fait le plus facilement et le plus complĂštement.
On prendra dans tous les cas les drogues Ă lâĂ©tat
pulvérisé.
La percolation remplacera partout la décoction et
lâinfusion.
Il conviendra dâemployer des appareils qui permet-
tent de régler exactement la température à laquelle
doit se faire l'extraction.
416 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
Ces thÚses sont recommandées à l'examen des direc-
teurs des pharmacies cantonales.
M. IssceB (Bielefeld). Sur la cĂ©arine. â L'emploi
de la paraffine pour la préparation des onguents à le
grand inconvénient de fournir une masse qui ne peut
absorber quâune petite quantitĂ© (4-5 "|, au maximum)
de médicaments liquides. La graisse de laine ou lano-
line est susceptible, au contraire, de sâen incorporer de
beaucoup plus fortes proportions, mais elle se comporte
Ă ce point de vue dâune maniĂšre extrĂȘmement variable
suivant les Ă©chantillons.
L'examen chimique de la lanoline y dĂ©montre lâexis-
tence de lâacide carnaubique et de l'alcool carnauby-
lique. Or, ce mĂȘme acide carnaubique fait aussi partie
constituante de la cire de Carnauba, qui provient dâun
palmier du Brésil, le Copernicia cerifera.
Comme il est fort probable que la facultĂ© dâabsorp-
tion de la lanoline est en relation avec sa teneur en
acide carnaubique, lâidĂ©e devait se prĂ©senter de prĂ©pa-
rer une base dâonguents avec la cire de Carnauba, qui
renferme le mĂȘme principe.
Toutefois la cire naturelle paraissait impropre Ă ces
essais, vu sa forte coloration, qui va du jaune verdĂ tre
au gris. La cire blanchie pouvait seule ĂȘtre utilisĂ©e. Or
on nâa pas rĂ©ussi jusquâĂ prĂ©sent Ă blanchir directement
la cire de Carnauba ; on ne peut le faire qu'aprĂšs l'avoir
prĂ©alablement mĂ©langĂ©e Ă dâautres substances, telles
que la cire du Japon, la cire dâabeilles, la cĂ©rasine, Ja
paraffine. Encore faut-il remarquer expressément que
ces divers mélanges, qui trouvent leur emploi dans la
fabrication des bougies, ne peuvent pas tous ĂȘtre utilisĂ©s
en pharmacie. On doit rejeter en particulier ceux qui
DES SCIENCES NATURELLES. 417
sont prĂ©parĂ©s Ă lâaide de la cire dâabeilles ou de la cire
du Japon, car ils deviennent facilement rances.
L'auteur à choisi un mélange renfermant 25°/, de
cire de Carnauba et 75°/, de paraffine, et blanchi au
soleil. Ce dernier point est de grande importance, car
les produits qui ont été blanchis par les procédés arti-
ficiels contiennent du chlore.
On Ă pris une partie de ce mĂ©lange et on lâa fondu
avec # parties de paraffine liquide de densité 0,880. Le
produit ainsi obtenu à été appelé céarine, du nom de
la province de Ceara (BrĂ©sil) dâoĂč vient la cire de Car-
nauba.
Ainsi que lâon pouvait sây attendre, la cĂ©arine absorbe
encore plus dâeau que la paraffine, soit environ 15°/,.
On peut, Ă lâaide de la cĂ©arine, prĂ©parer lâonguent de
plomb sans avoir à concentrer préalablement la Lig.
Plumbi subacet. On peut Ă©galement prĂ©parer lâonguent
Ă lâiodure de potassium sans addition dâhyposulfite de
soude. En outre, la céarine est, au point de vue chimi-
que, aussi inaltérable que la paraffine. Elle semble donc
constituer une base excellente pour la préparation des
onguents.
M. B. Sruper (Berne). Le pharmacien comme expert
dans les questions concernant les champignons. â Lâau-
teur montre pourquoi le pharmacien est tout particulié-
rement qualifiĂ© pour remplir les fonctions dâexpert dans
toutes les questions relatives aux champignons. Il Ă©met
en consĂ©quence le vĆu que, dans lâĂ©tablissement des
programmes dâĂ©tudes et dâexamens de pharmacie, ces
cryptogammes soient pris en sérieuse considération.
(A suivre.)
28*
BULLETIN SCIENTIFIQUE
CHIMIE
Revue des travaux faits en Suisse.
O. HiINSBERG ET A. SIMCOFF. SYNTHĂSE DES DĂRIVĂS DU
NAPHTINDOL (Berichte, XXXI, 250, GenĂšve).
On sait dâaprĂšs des travaux antĂ©rieurs que lorsqu'on fait
bouillir des amines aromatiques primaires ou secondaires en
solution aqueuse ou dans lâalcool Ă©tendu avec du bisulfite de
sodium et du glvoxal, il se forme des dérivés du glycocolle
ou des acides indolsulfoniques dâaprĂšs l'Ă©quation :
ONaS0? OH
DO + C'H'NH? â
HO SO?ONa
NH
â NaHSOÂź + 240 + ce )CSO!Na
CH
La formation facile de ces acides a engagĂ© les auteurs Ă
Ă©tudier lâacide 8 naphtindolsulfonique pour le transformer
dans les principaux dérivés de la série du $ naphtindol. Ils
décrivent à cette occasion la
B naphtylamide du & naphtylglycocolle CO â N,Hâ CH"(8)
qui sâoblient en faisant bouillir avec CO â N,H â CH"(G)
de la lessive de potasse étendue le produit de la réaction du
bisulfite de sodium et du glyoxal sur la B naphtylamine; le
B naphtindol
NH
ce cu
châ
qui prend naissance par distillation sĂšche des sels de l'acide
SR Mir g:t MST Ă SRE LA
CHIMIE. 419
naphtindolsulfonique, spécialement en présence de poudre
de zinc; lâisonitrosonaphtoxindol
NH
ce. Ăżc0
N
C â-NOH
préparé par nitrosation du précédent; la BG naphtisatine qui
cristallise en aiguilles rouges, fusibles à 252° et se forme en
chauffant lâisonitrosonaphtoxindol avec un grand excĂšs de
H*S0"; la naphtindophénazine
quâon obtient en chauffant au bain d'huile Ă 250°, la $ naph-
tisatine avec lâo-phĂ©nylĂšnediamine et enfin le f naphto-
dioxindol
NH .CO
ce A
CH â 0H
Ce dernier à été préparé en dissolvant la 8 naphtisatine dans
l'acide acétique cristallisable à chaud et ajoutant du zinc en
poudre jusquâĂ complĂšte dĂ©coloration. Il cristallise en cris-
taux incolores ou légÚrement bruns, fusibles à 216°. Ses
solutions sâoxydent Ă lâair en rĂ©gĂ©nĂ©rant la naphtisatine.
ER
J. TamBor ET F. WiLpi. SUR LES DĂRIVĂS DE LA BENZALACĂTO-
PHĂNONE RENFERMANT DE L'AZOTE (Berichte XXXI, 349,
Berne),
Il résulte des recherches des auteurs, recherches qui sont
la conséquence des travaux de Kostanecki, que la benzalacé-
tophĂ©none est susceptible de rĂ©agir avec lâammoniaque et
les amines primaires aromatiques, tandis que jusqu'ici les
bases aromatiques secondaires pures ou mixtes ont rĂ©sistĂ© Ă
cette réaction qui se fait en général à froid, en présence ou
dans la plupart des cas, en absence dâalcali. On n'a pas pu
420 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
déterminer la rÚgle à laquelle serait soumise celle réaction,
car tandis que deux mol. de benzalacétophénone fixent
1 mol. dâammoniaque, de nitrotoluidine (CHS.NH?N0?1.2.5),
des trois nitranilines isomĂšres et dâ4 naphtylamine, elle rĂ©a-
gil Ă molĂ©cules Ă©gales avec lâaniline, la p toluidine et la
B naphtylamine.
Les produits de condensation sont blancs, cependant s'ils
renferment un groupe chromophore comme le groupe NO?
par exemple, ils deviennent jaunes ou rouges.
Les auteurs ont préparé les dérivés suivants :
Di-benzalacétophénone-amine :
CSHS.CHââCH?.C0.CSH*
> NH
CSHS.CHâCH*.CO.CSHS
par condensation de la benzalacétophénone avec lammonia-
que en solution alcoolique; ce composé fond à 163°, son
dérivé acétylé à 149°.
Di-benzalacétophénone-nitrotoluidine :
CSH5 â CH â CH°.CO.CâH°
CHE
PLIE |
NI @ DN
SV RME |
|
CSH5 â CH â CH°.C0.CH*
fusible à 203°. Ils décrivent aussi les dérivés correspondants
des trois nitranilines isomĂšres et de lâ« naphtylamine,
ainsi que les produits de condensation de la benzalacéto-
phĂ©none avec lâaniline, la p toluidine et la BG naphtylamine
dans la formation desquels 1 mol. de la cétone entre en
réaction avec 1 mol. de la base. La benzalacétophénone-ani-
line correspond par conséquent à la formule :
CSH5.CH â CH?.CO.C'H*
|
Hâ Nâ C'H°
et les dérivés des autres bases indiquées ci-dessus sont cons-
tituĂ©s de la mĂȘme maniĂšre. F. R.
"3
OPEL TS, 0 ⏠het T7 va CPS
F . = âà » 4
HAS
ZOOLOGIE. 491
ZOOLOGIE
ABNOLD LANG. TRAITĂ DâANATOMIE COMPARĂE ET DE ZOOLOGIE,
Traduction française par le professeur G. Curtel 2 vol:
8° avec 854 fig. dans le texte. Georges Carré et G. Naud,
Ă©diteurs Ă Paris. 1898.
Le TraitĂ© dâAnatomie comparĂ©e et de Zoologie que M. le
prof. Arn. Lang, de Zurich a fait paraĂźtre, complĂšte dâune
façon fort heureuse la série des ouvrages consultatifs avant
trait Ă ces deux sciences. Il combine en effet les tendances de
la Zoologie et de lâAnatomie comparĂ©e de maniĂšre Ă donner
une idĂ©e bien complĂšte des divers embranchements dâInver-
tébrés soit au point de vue systématique soit surtout au point
de vue de lâontogĂ©nie, de la phyllogĂ©nie et de lâhomologie
des organes dans les différents groupes.
Dans un premier chapitre, lâauteur dĂ©crit la cellule en par-
tant des animaux unicellulaires et de la cellule Ćuf et pas-
sant ensuite en revue les diffĂ©rents tissus tels quâils se mon-
trent chez les MĂ©tazoaires. AprĂšs cette introduction il prend
les embranchements les uns aprĂšs les autres, consacrant Ă
chacun dâeux un chapitre : CĂ©lenthĂ©rĂ©s, Platodes, Vers,
Arthropodes, Mollusques, Echinodermes. Chaque chapitre
présente un plan uniforme qui rend le traité trÚs facile à con-
sulter; aprÚs avoir donné briÚvement la caractéristique géné-
rale de lâembranchement, lâauteur en Ă©tablit la systĂ©ma-
tique, en exposant pour chaque classe, ordre ou famille
les principaux caractĂšres; puis vient la partie anatomique
oĂč chaque organe est pris lâun aprĂšs lâautre et oĂč lâon peut
suivre avec facilité les modifications qu'ont subies les organes
homologues suivant les conditions dans lesquelles ils se trou-
vent et agissent. Dans cette Ă©tude lâauteur, pour plus de
clartĂ©, part souvent dâun type primitif schĂ©matique depuis
lequel il suit les diverses tendances Ă©volutives jusqu'aux
types extrĂȘmes et la comprĂ©hension du texte est extrĂȘmement
facilitĂ©e par lâintercalation dâun grand nombre de figures
dâune clartĂ© parfaite. Enfin chaque chapitre se termine par
4929 BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC.
une partie ontogénique et phyllogénique dans laquelle est
dĂ©crit avec le plus grand soin le dĂ©veloppement de lâĆuf et
de la larve depuis le stade blastula jusquâĂ lâĂ©tat adulte pour
les représentants les mieux connus ou les plus caractéristi-
ques de chaque classe.
Il va sans dire que ce Traité tient compte des publications
d'anatomie comparée les plus récentes; certains chapitres
prĂ©sentent pourtant un intĂ©rĂȘt spĂ©cial, lorsque le distinguĂ©
professeur de Zurich peut se baser sur ses nombreuses et
consciencieuses Ă©tudes personnelles; câest le cas de ceux
qui concernent les Vers, les Mollusques et tout particuliĂšre-
ment les Echinodermes. Enfin il faut fĂ©liciter lâauteur de
lâimpartialitĂ© avec laquelle il expose et discute les hypothĂšses
divergeantes à propos des points controversés et ceci tout
spécialement à propos des questions souvent si difficiles de
lâ'ontogĂ©nie et de la phyllogĂ©nie. C. SAR.
COMPTE RENDU DES SĂANCES
DE LA
SOCIĂTĂ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES
SĂ©ance du 18 mai 1898.
A. Schenk. EthnozĂ©nie des populalions helvĂ©tiques. â H. Dufour. Ob-
servations d'HĂ©liotropisme. â S. Bieler. Un pied-Ă©talon de 1657. â
La conformation du pied du cheval.
M. le D' A Scuexx fait une communication sur l'Ethnogé-
nie des populations helvétiques.
Câest seulement Ă partir de la fin de la pĂ©riode quater-
naire, Ă lâĂ©poque magdalĂ©nienne, que lâon a trouvĂ© dans les
différentes stations paléolithiques de la Suisse des objets
d'industrie dĂ©montrant dâune facon absolue la prĂ©sence de
l'homme dans notre pays à cette époque reculée, mais aucun
reste humain nâa encore Ă©tĂ© rencontrĂ©. L'Ă©poque de la pierre
polie nous a fourni par contre un certain nombre dâosse-
ments humains provenant des premiĂšres palafittes ou dâan-
ciens cimetiĂšres lacustres. Ces ossements se rapportent Ă
deux races principales : 1° une race de petite taille brachvcé-
phale, Ă face plutĂŽt basse qui se rattache par ses caractĂšres Ă
la race de Grenelle ou race brachycéphale néolithique et,
2° une race plus grande, dolichocéphale, à face haute et
Ă©troite, leptoprosope, d'origine septentrionale. Ces deux ra-
ces en sâunissant donnĂšrent naissance Ă des mĂ©lis, souvent
caractérisés par un crùne mésaticéphale.
Durant lâĂ©poque du bronze, la Suisse a Ă©tĂ© le thĂ©Ăątre dâune
immigration compacte et massive, de populations fortement
424 SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE.
brachycépales, caractérisées par un crùne arrondi, relative-
ment court et large, une taille plutĂŽt petite et une carnation
foncée. Cette immigration venant de l'Est, constitue la grande
invasion celtique.
Dans les temps historiques, la Suisse a été encore le siÚge
de nouvelles invasions, les HelvĂštes, les Romains, les Alle-
mans, les Burgondes, les Goths et les Franks se succĂšdent
dans notre pays, sây fixent quelquefois et exercent nĂ©cessai-
ment une influence sur les caractÚres des populations helvé-
tiques. Toutefois cette influence nâest pas considĂ©rable, car
ainsi que le démontre la taille, la couleur des veux et des
cheveux, et surtout la forme cranienne, la race celtique est
aujourdâhui chez nous en forte majoritĂ©. Cette race sâest
surtout maintenue pure dans le massif alpin de l'Est de la
Suisse, les Grisons et le Haut-Valais, ainsi que lâont prouvĂ©
les remarquables travaux de MM. His et RĂŒtimever, Koll-
mann, Scholl et tout derniĂšrement enfin celui de M, le pro-
fesseur E. Pitard. L'indice céphalique moyen calculé sur un
grand nombre de crùnes est toujours supérieur à 85.
Une Ă©tude entreprise par M. Schenk sur un trĂšs grand
nombre de crĂąnes vaudois anciens lui Ă fourni les mĂȘmes
résultats; l'indice moyen est encore brachycéphale, un peu
moins élevé cependant que celui des montagnards du Haut-
Valais et des Grisons, ce qui indique probablement un mé-
lange avec les populations dolichocĂ©phales dâorigine germa-
nique.
Il est permis, en somme, dâaprĂšs les faits jusqu'ici connus
de conclure que la population de la Suisse appartient en
grande partie Ă l'Ă©lĂ©ment ethnique Ă tĂȘte arrondie, Ă la race
celtique, l'Ă©lĂ©ment germanique nây Ă©tant plus quâen mino-
ritĂ©. Mais cette race celtique nâest pas pure, c'est une race
mixte, associant les caractĂšres de la race celtique pure ou
rhétique à ceux (mais d'une façon beaucoup moins accusée)
de la race kimrique ou germanique.
M. Henri Durour donne les résultats complémentaires des
observations qu'il avait présentées le 20 avril sur l'héliotro-
pisme,.
SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE. 425
Les herbes cultivées dans les divers milieux ont été cou-
pées el pesées puis traitées par l'alcool. Les solutions obte-
nues dans les mĂȘmes condilions avaient immĂ©diatement
aprĂšs la filtration la mĂȘme teinte Jaune vert; elles Ă©taient tou-
tes Ă©galement fluorescentes, Le lendemain la solution faite
avec l'herbe développée en lumiÚre jaune avait changé de
teinte et viré au vert; le spectre de cette solution était
différent de celui de la chlorophylle développée en lumiÚre
blanche. Vingt-quatre heures plus tard la chlorophylle déve-
loppée en lumiÚre bleue avait également changé de teinte.
La solution de chlorophylle normale (en lumiĂšre blanche)
est encore fluorescente et inaltérée vingt-sept jours aprÚs
la prĂ©paration, les autres solutions vertes nâont plus subi de
modifications depuis leur premiĂšre transformation, elles sont
Ă peine fluorescentes.
Cette expérience qui sera répétée paraßtrait indiquer une
formation incomplĂšte des compiexes de la matiĂšre verte dans
la plante cultivée en lumiÚre colorée, La différence la plus
caractéristique est le rapide changement de teinte et la dis-
parition presque entiĂšre de la fluorescence.
M. S. Biecer fait circuler un pied, ancienne mesure de
longueur datant de 1657 divisé en 12 pouces de 8 lignes.
M. S. Bieler, Ă propos dâun travail de M, Jolv, prof. Ă Sau-
mur sur la soudure congénitale des os tarsiens du cheval, re-
vient sur la question de lâorigine bifide du doigt du cheval.
Il montre des phalanges du cheval qui indiquent nettement
que le doigt est formé de piÚces soudées n'ayant pas de rap-
port de structure avec le doigt principal du tapir auquel on
assimile le doigt du cheval.
M. Bieler pense que la parentĂ© du cheval devrait ĂȘtre
cherchée dans les Suidés. Soit les pécaris, soit les races de
porcs syndactyles, montrent la soudure des os métatarsiens
et phalangiens et offrent ainsi une homologie plus complĂšte
avec le cheval.
Quant à la soudure cunéiforme à laquelle on attache une
grande importance, les recherches de M. Joly, sur une cin-
426 SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE.
quantaine de chevaux, semblent montrer qu'il y a là un phé-
nomĂšne d'Ă©volution se continuant et sâaccentuant dans la
période actuelle.
SĂ©ance du 1â juin.
H. Brunner. L'action des persnlfates. â H. Brunner. Nouvelles rĂ©actions des
alcaloĂŻdes.
M. le prof. BruNNER donne de nouveaux résultats obtenus
en collaboration avec ses Ă©lĂšves sur lâaction des persulfates.
Au point de vue analytique il a constaté le pouvoir oxydant
si remarquable des persulfates permettant non seulement,
comme cela a été communiqué précédemment, la détermi-
nation du carbone par voie humide des acides gras, des aci-
des de fruits, des alcools polyatomiques (y compris les su-
cres), des dérivés de l'acide urique, de la pyridine, de la
strvchnine, mais aussi celle de l'azote dans les combinaisons
azotées correspondantes. Par contre, le noyau benzénique
résiste à la combustion au moyen des persulfates ce qui
permet quelquefois de reconnaßtre sa présence dans une com-
binaison. Lâaction oxydante la plus puissante se produit quel-
quefois par un mélange de persulfate et de permanganate
de potassium, et câest ainsi que M. Brunner et ses Ă©lĂšves sont
arrivĂ©s Ă brĂ»ler en solution aqueuse lâoxyde de carbone.
Dans une communication précédente M. Brunner a dit
qu'il avait réussi à déterminer aussi au moyen des persul-
fates et par la méthode volumétrique les halogÚnes dans le
chloral, le iodoforme etc. et derniĂšrement M. Brunner Ă
trouvé une méthode trÚs simple pour la détermination gra-
vimétrique et volumétrique des halogÚnes, méthode qui peut
remplacer celle de Carius et celle par la combustion avec de
la chaux. Dans ce but on traite la substance halogĂšne en dis-
solution azotique et en présence de nitrate d'argent avec un
persulfate : les halogÚnes se précipitent immédiatement; une
petite quantité se dissout au commencement dans le sulfate
formé pendant la réaction ; on le précipite en faisant bouillir
ensuite avec de l'alcool; pour recueillir les quantités d'halo-
hé
SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE. 497
gÚne qui se volatilisent pendant la réaction, on adapte au bal-
lon dans lequel on opĂšre, un appareil Varrentrapp rempli
d'acide sulfureux; le contenu de ce dernier est ensuite versé
dans le ballon.
En déterminant ainsi le chloral, M, Brunner et ses élÚves
ont constaté que ce dernier se dédouble en partie en hexa-
chloroĂ©thane C,CI,. Il sâopĂšre ici, comme souvent sous lâin-
fluence des persulfates une condensation des deux groupes
C CL.
Par action des persulfates sur les phĂ©nols et lâacide salicy-
lique en solution neutre, M. Brunner et ses Ă©lĂšves sont ar-
rivés à obtenir des produits de condensation en rapport in-
time avec le tanin et les phlobaphĂšnes. Câest ainsi que lâa-
cide salicylique donne, entre autre, un acide tribasique et
renfermant encore 6 groupes phénoliques de la formule
C,,H,,0;,, qui correspond Ă 2 mol, de tanin moins 2 fois OH,
2 C3H009 â 2 OH = C,,H,:04
Tanin
et qui est aussi en rapport avec les phlobaphĂšnes C,,H,,0,,
qui sont des produits dâoxydation des tanins naturels.
Les produits chlorés, bromés et iodés, tels que les acides
chloro-bromo et iodosalvcique, la chloranil, etc., qui se for-
ment en solulion acide ont été indiqués autrefois.
Le produit dâoxydation obtenu par action des persulfates
sur lâessence de tĂ©rĂ©benthine est un pinol C;,H,,0 inactif,
mais aussi, comme la détermination du poids moléculaire
la démontré, probablement un polymÚre, un produit de
condensation.
De mĂȘme l'acide urique donne, en solution alcaline, un
produit de condensation avec les persulfates, un acide triba-
sique, pentatonique C;,H,,N,,0, Ă cĂŽtĂ© de lâurĂ©e, ce qui
pourrait ĂȘtre en rapport avec le fait constatĂ© que par la
combustion de lâacide urique, de la cafĂ©ine etc. un des qua-
tre atomes dâazote est toujours transformĂ© en ammoniaque,
Le nouvel acide ne peut pas ĂȘtre C,;H,N,0, ce qui correspon-
drait p. ex. Ă un sel ammoniacal dâun acide oxyurique, parce
quâil forme entre autre un sel dâargent C,,H,,Ag,N,,0,.
498 SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE.
Par action des persulfates en présence de chlorure, de bro-
mure et d'iodure de potassium sur la fluorescéine il se forme
toujours ses dérivés bihalogénés, tandis que le persulfate
ne donne point de dérivés analogues avec l'acide phtalique
et la résorcine (cette derniÚre est tout de suite carbonisée).
En rĂ©sumant lâaction des persulfates sur les substances or-
ganiques, M. Brunner constate une grande analogie entre
les réactions et les oxydations, accompagnées souvent de
condensations, qui sâopĂšrent dans l'organisme animal et dans
les plantes.
M. le prof. BRuNNER communique encore une nouvelle série
de combinaisons : lhydrate de chloral, l'hydrate de bromal,
la paraldéhyde, le sulfurol et l'acide ortho-nitro-phényl-
propiolique pour servir aux constatations des alcaloĂŻdes; ces
rĂ©actions, dâabord employĂ©es pour la morphine, s'appliquent
aussi Ă lâapomorphine, Ă la codĂ©ĂŻne, la papavĂ©rine, la thĂ©-
baĂŻne, la picrotoxine et dâautres substances analogues. Elles
sont dâune trĂšs grande sensibilitĂ©, trĂšs durables et souvent
caractérisées par de superbes colorations.
si EM
Te
OBSERVATIONS MĂTĂOROLOGIQUES
FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENĂVE
SEPTEMBRE 1898
Le 1er, forte bise depuis 10 h. du matin jusquâau soir.
9, forte bise Ă 1 h. du soir. .
3, trÚs forte rosée le matin.
rosée le matin.
=
forte rosée le matin.
-
, forte rosée le matin.
forte rosée le matin.
trÚs forte rosée le matin.
forte rosée le matin; de 8 h. 30 m. à 9 h. 45 m. du soir, aurore boréale.
trÚs forte rosée le matin.
= © © D 1 C1
-
>
forte rosĂ©e le matin; Ă 4 h. 30 m. du soir, orage sur le Jura au NW.; Ă
7 h. 40 m. et Ă 10 h., Ă©clairs au NE.
12, rosée le matin.
14, trÚs forte rosée le matin; forte bise à 10 h. du matin et à 7 h. du soir.
15, rosée le matin.
16, rosée le matin.
17, trÚs forte rosée le matin.
18, trÚs forte rosée le matin; à 7 h. 40 m. du +oir, éclairs à l'E.
19, quelques gouttes de pluie Ă 8 h. du matin; forte bise Ă 7 h. du soir.
20, rosée le matin.
21, trÚs forte rosée le matin.
22, forte rosée le matin.
23, trÚs forte rosée le matin ; depuis 3 h. 29 m. du soir, tonnerres lointains au
NW.; quelques gouttes de pluie Ă 4 h. 10 m. du soir.
24, forte bise le matin.
25, trÚs forte rosée le matin.
26, trÚs forte rosée le matin; faible couronne lunaire à 7 h, du soir.
27, quelques gouttes de plu e Ă 8 h. 30 m. du matin.
28, pluie le matin jusqu'Ă 4 h. du soir.
29, forte bise depuis 10 h. du mat n Ă 4 h. du soir.
30, trÚs forte rosée le matin; légÚre pluie à 3 h 30 m. du soir; pluie à 9 h. du soir.
AncHives, LL VE â Octobre 1898. 29
MN ET CES EN PE NRA TE
EY Ca ; P Ag = L f- bn ES V me
| '
Valeurs extrĂȘmes de la pression atmosphĂ©rique observĂ©es au barographe.
MAXIMUM. MINIMUM.
Dee AN mn 735.85. Le 4 Ă : 4h. matt 730.92
SAMOA ere 730,62 3 Ă 0 hsoir. 733,80
DAS OR MAIRES 730,04 98 6 h. soit 727,69
1240002 -matine: ce 728,42 10 Ă 5h. soir. 728,14
15 a 0h malins 17e. 735,25 12-Ă 06h soir s. 1280 725,74
SONIA nc eee 731,01 15 à »5 h; soir LE 533,07
95 à 9h. matin......... « 795,38 18 à Ah. soir............ 728,04
ADR Oh MatME tee 726,47 A9°à 3h some 730,50
S7A eh ANatINE eee 724.70 28 Ă - 4/h:/matin LEE 722,11
DO nUNt LE 727,93 29 Ă :44 1. Soi TRES 724.85
Re ee 724,85 30 Ă 4h. soir, FF . 749,45
Résultats des observations pluviométriques faites dans le canton de GenÚve
] 1 |
| GueNY | couoent | uw | COMPASIĂRES | ATHENAZ | SATIGNY
| | UE
Obserr, MM Ch. Pesson | R. Gautier | M Michel ||. OPSERNAT. | Pellegrin | J.-J. Decor | P. Pelletier
| | | -
| mm nn | mm mm mm | min nm
Total. .| 95.1 28.8 | 38.5 19.9 | 34.5 | 929.5 1" 96.0
|
l
DurĂ©e totale de lâinsolation Ă Jussy : 259h 35 m.
5e. dope LRO
a
CYEYE 866 C0'6T 660 IL'E 9⏠YeL GG'YT + GO'9r+- GL'Y + GE'GGL SO
Del L'LV6% lesolog |r'assla lee | oce one | 57 â | 164 lo'or+ | eo + rar âlocrr-+ lesuez |er'erz | 00 â 06:14 | 0âŹ)
| GSTE |EL'OSET [6 ANN| |" | OGS |OLY | GET â | 619 | SG | 66 + 1490 â| 8067 ET LEZ | S8'NEL | GOT â | 16: REZ 166
C 8'81|""" |007|T9 âA8A || OT| FO || 066 069 | SG â | 884 | 897 | T'OFH- 10L'0 +) 6S'ET+- RG LGL | 1T'SGL | GOT â [SE TEL | 83
| JSTEY |S8OIEE |F'ANN |" "|" 7" | 06 |O19 GG â | 9LL | 808 | S'8 + 1660 +1 10/27 OL'SL | 87'TSL | ONE â |TS'CSL | 13
+ | S'87 GFOĂQE [FT âN°1 | 066 LOS | 65 â | 084 | S'8F-E | 67 â+- IGLT â| 87 TT | 27 OGL | SO'ESZ | GG: â |GO'GSZ | 93
ANSE) GO'OEZ | 'ANN "|" | 0L6 108$ | 024 â | L6L | O'ST+H- | O'L + GET â| Ge SCOR | CG'C2L | LOG â [00:72 02
G'OFITS 1460196 |F 'ANN| "|" | O8 | 069 | FL â|%6L |0'87-+- | TOI E GFO +) L9'EF-E | LT'OGL | 99 662 | 666 â |68'Y6L | 7
| orlg8 lesolse [r âNl':l":: | 086 Lo6n | 59 â | OL LE OT 1166 1 GG'97â- 96 LL | S8'USL | 190 â |EL'OGL | EG
| S'66'6 | 21016" âmalt | 086 OMS | 61 â | 084 | 8664 | 76 + |T0'S +] 28 S7-- |TE' GEL | 92982 | O0'T + |ST'8GL | 28
+ | S'6F GOT «006 V âNl''|""" | 026 (OS | 16 â | 692 | Tee | 8'L + |69'0 +] 1951 GT'OEL | La'LeL| LIT - |88'8GL | FC
+ | 8'6F%'O07IC00!SL |F'ANN |" "|" | 0L6 | 00% | EOIâ | 389 | 06 | F'6 âŹ80 +1 06'Y1-+- |O9'TEL | 69862 | GO'E + 166 0EâŹL | 08
+ | VOcLY "0 | 06 F'ANN "|" | 068 | 06% | Eâ | 289 | Te | SI |TGE | 6187 SL'CEL | OS'OEL | 67% + IQNTEL | 6F
| tt" GOTIETOITS malt" lett | O86 O6 | 661â | 199 1 5'66-+ | Sr UGS +] 9661 | TO'TEL | 50'86L | 626 + IC0'OEL | 87
GERS E + | L'OSUTOT C0'0 |G% F N°": | 086 | 098 | 6 â | '1L HUE Cyr [ DCE | O6'LE-H OV'GEL | 79 66L | 88⏠+ GG EL | 1
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vérins :6
432
MOYENNES DU MOIS DE SEPTEMBRE 1898
HaroméÚtre.
{ h. m. &h. m. Th. m. 10 h. m. 1h.s, 4 h.s. Th.s. 10 h.s,
mm mm
im mm nn mm mo mm
{re décade 732,09 73207 732,41 732,49 731,69 730,83 730,97 731,80
2 » 730,74 730,91 73167 731,72 730,75 729,76 : 730,26. 7809
3 » 72606 725,83 726,09 72597 72498 721,26 724,821 "725,32
Mois | 729,63 729,60 730,05 730,06 729,14 728,28 728,68 729,36
Température.
0 0 0 0 0 0
Lee déc. + 1455 + 12,96 + 14,32 + 19,84 + 22,35 + 2299 + 90,74 + 47,10
de » + 1463 + 4264 + 13,59 + 19,91 + 23,27 + 2117 + 2048 + 17,02
3 » 1110 + 9,67 + 9.99 + 1520 + 47,37 â- 17,63 + 13,8 4255
Mois + 13,43 + 11,76 + 12,63 + 18,32 + 21,06 + 21,57 + 18,79 + 45,66
Fraction de saturation en milliĂšmes.
dre décade 882 922 853 672 586 584 698 778
2e » 883 953 834 613 498 L3à 289 712
3° ) 886 925 860 690 610 634 710 787
Mois 885 937 819 698 D0) Do 666 759
Insolation. Chemim Eaude 1
Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni-
min. max. du RhĂŽne. moyenne, en heures. p.le vent. de neige. mĂštre
0 0 0 h. kil. p. h. mm cm
die déc. +-12,32 + 24,41 + 19,71 0,43 102,5 à ,4% NE 142,98
2 » â+11,94 + 25.49 + 20,40 0,2% 89,5 ,16 P- 144,95
3e » +843 + 19,67 + 1892 0,40 69,4 6,23 19,9 142,36
Mois +10,90 + 23149 + 19,65 0,29 261,4 5,71 19,9 143,43
Dans ce mois lâair a Ă©tĂ© calme 4,1 lois sur 100.
Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 44,55 à 4,00.
La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 13°, E. et
son intensité est égale à 54,1 sur 100.
Fr
433
OBSERVATIONS MĂTĂOROLOGIQUES
FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD
pendant
LE MOIS DE SEPTEMBRE 1898.
Le 1%, brouillard Ă 7 h. du matin et Ă 7 h. du soir.
11, brouillard depuis 7 h. du soir.
13, brouillard depuis 7 h. du soir.
19, brouillard Ă 7 h. du matin et depuis 4 h. du soir.
26, brouillard Ă 10 h. du soir.
27, neige Ă 7 h. du matin; brouillard depuis { h. du soir.
28, brouillard de 7 h. du matin Ă 1 h. du soir et Ă 7 h. du soir ; pluie Ă 4 h. du
soir ; neige Ă 10 h. du soir ; forte bise depuis 7 h. du soir.
29, brouillard de 7 h. du matin Ă 4 h. du soir.
30, brouillard depuis 4 h. du soir; fort vent depuis 1 h. Ă 7h. du soir.
437
Valeurs extrĂȘmes de la pression atmosphĂ©rique observĂ©es au barographe
MAXIMUM
DE Ana. 11h, SOUL us: 37140
GREC SARNRRERAT ER 074,95
OMAN RE So... ver 573.26
ASS MAMNETSOIRR. PC ecres 274,40
AA MAN SOIT er ere 979,20
AT-ON RS RE 569,90
PARA ANNE SOIT. inerte 970,39
PORUMAANEESOIN CCR RL CCE 265,39
DRAM eMAtINL. 966.90
SDAMADEemMAIM-nne 502.60
MINIMUM.
Le {9 Ă 27 h/matin 20 569 75
3/a 6h. matin 2.740000 574,50
7 Ă - 5h. 0matin "900 572,90
Sa: L' h S0IL RES 573,05
493 Ă 4h. matin. 569,30
16 Ă 5 h:s0ir... 7 574,25
25 Ă 7h main 063,99
26 Ă Ă hrmatin.204n 565,35
30 Ă 10/h. 501... 2500 539,50
+
5
43
â281U 2p âW9 S2p SUUO]09 E] SUEP 29qUI0] 9, âUIU S9[ MAS JA SI & UO âJUOpEI9UĂ Sion np 2WNS91 2[ SUET
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CARPACISE ARE D LO + | FE â | O6 â | 097 â | OT E9S | (CE9S PTE NTe 200 1NGE
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LAMENTSE RE ON TS LIU E | GET HF | ONE + | 069000 02290 200 â 07000, ME
RĂ EANSE | Er "| 66 + | Le + | SEE + | LEG + | Gr 000 | SECOG 090 â | FL606 |N9E
PES INN) RTK 2 DEAR | LS + | 66 + | SE + | S8'C + | CpGoc CCE | pa â | 16506 lc
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DR NN Re tre | O'OTF | GE + | ILE + | 099 + | 06690 | 5069 | ELA E | 67696 || Fe
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436
MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. â SEPTEMBRE 1898.
BaromĂštre.
4h.m. &h. m. Th.m. 10 h. m. WE #h.s. T's: 10 h.s.
mm mm mm mm mm mm mm mm
Are décade... 573,27 573,09 573,03 573,20 573,19 573,21 573,40 573,55
% » 572,46 572,08 572,02 572,28 571,99 571,96 572,11 572,22
de.» 906,12 969,71 565,50 565,61 565,41 565,23 505,23 565,18
Mois ..... 570,62 570,29 570,19 570,37 570,20 570,14 570,25 â570,31
Température.
Th.m 10 h. m. 4h.s. 4h.s. HDi 10 h.s.
ledécade. 0866 CL AL80 496 LAS + JAN
de » + 6,93 - + 9,57 - + 10,67 + 9,32 + 7,66 +6,38
3 » HE 3,75 + 5,20 + 6,6 + 5,8 + 3,60 ES
Mais.....â+ 6,45 + 8,89 + 9,9 + 8,85 â+- 6,86. F 601
Min. observé. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la
ou de neige. neige tombée.
0 0 mm cm
1re décade + 6,09 + 13,97 0,05
de » + 5,13 + 11,39 0,22 nee
5 <a + 1,36 + 7,38 0,40 10,0
Mois ..... + 4,19 + 10,91 0,22 10,0
Dans ce mois, lâair a Ă©tĂ© calme (0,0 fois sur 4100.
Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 3,74 à 4,00.
La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E., et
son intensité est égale à 59,4 sur 4100.
PHĂNOMĂNES INTĂRESSANTS
CONSTATĂS PENDANT LâĂCLIPSE DE LUNE
du 3 juillet 1898
PAR
Ch. DUFOUR,
Professeur Ă Morges.
Communiqué à la section de mathématiques, d'astronomie et de
physique de la Société helvétique des Sciences naturelles dans
sa séance du 2 août 1898.
L'éclipse de Lune du 3 juillet 1898 à été presque to-
tale, puisque au moment dela plus grande phase les 0,933
du diamÚtre de notre satellite étaient cachés, il ne resta
visible que les 0,067 ; et cette faible quantité, située dans
la partie australe de la lune, était si profondément plon-
gée dans la pénombre de la terre que sa lumiÚre était
fort atténuée.
Voici le moment des phases principales de cette Ă©clipse
en temps moyen de Greenwich :
Commencement de lâĂ©clipse Ă 7 h. 45 m. 51 s.
Plus grande phase Ă 9 h. 17 m. 27 8.
Fin de léclipse 10 h. 45 m. 57 s.
Dans les régions entiÚrement éclipsées, on voyait bien
la couleur dâun rouge sombre qui, dans la grande majo-
rité des cas, se retrouve sur la Lune pendant les éclipses
ARCHIVES, t. VI. â Novembre 1898. 30
458 PHĂNOMĂNES CONSTATĂS PENDANT
totales. Cette couleur est due Ă quelques rayons du Soleil
réfractés par l'atmosphÚre de la terre.
Cependant, on cite certains cas, trĂšs rares, autrefois on
disait en moyenne une fois par siĂšcle, oĂč la Lune a dis-
paru entiĂšrement pendant ses Ă©clipses totales. On attri-
buait ce fait aux nuages qu'il y avait dans notre atmos-
phĂšre et qui interceptaient complĂštement les rayons du
Soleil.
Je n'ai jamais cru Ă cette explication ; car il aurait
fallu admettre l'existence de nuages Ă peu prĂšs sur toute
la circonférence du grand cercle qui, sur la terre, séparait
l'hémisphÚre éclairé de l'hémisphÚre sombre. Ensuite les
nuages ne s'Ă©lĂšvent jamais trĂšs haut : et au-dessus d'eux
il resterait une portion de l'atmosphĂšre suffisante pour
renvoyer sur la Lune une lumiÚre appréciable.
Mais ce phĂ©nomĂšne si rare, sâest produit deux fois pen-
dant lâannĂ©e 1884, câest-Ă -dire pendant toutes les Ă©clipses
totales de cette année là , observées la 1"° au mois d'avril
dans lâĂźle de Java, la 2% au mois dâoctobre en Europe.
Et dans le XIXe siÚcle, il s'était déja produit au moins
une fois, en 1816.
Pour lâannĂ©e 1884, il est facile d'expliquer lâopacitĂ© de
l'atmosphĂšre par lâĂ©ruption du Krakatoa le 26 aoĂ»t 1883,
qui avait jetĂ© dans lâatmosphĂšre une quantitĂ© de pous-
siÚre et de fumée suffisante pour recouvrir le globe entier.
Câest ce qui produisit les magnifiques lueurs crĂ©puscu-
laires qui ont caractérisé le bel hiver de 1883 à 1884.
Ce trouble de lâatmosphĂšre Ă©tait reconnaissable Ă plu-
sieurs phénomÚnes optiques, entre autres à ces cercles co-
lorĂ©s que lâon vit autour du Soleil pendant plus dâune
année, et qui étaient surtout apparents sur les montagnes :
au fait que pendant toute lâannĂ©e 1884 il a Ă©tĂ© fort dif-
L'ĂCLIPSE DE LUNE DU 93 JUILLET 1898. 439
ficile de distinguer Ă l'Ćil nu les Ă©toiles de 5% et Gm°
grandeur. Jamais je nâai vu la lumiĂšre zodiacale aussi
mal quâau printemps de 1884. A la fin de lâannĂ©e 1884,
ce trouble avait diminué sans doute, mais il était loin
dâĂȘtre entiĂšrement dissipĂ©.
D'aprĂšs les mesures que jâai prises en dĂ©cembre 1883
et dont j'ai rendu compte en 1885 dans les Archives: j'ai
estimé que ces débris lancés dans notre atmosphÚre
existaient encore Ă une hauteur de 70 kilomĂštres. L'il-
lustre Helmholtz à Berlin avait trouvé a peu prÚs la
mĂȘme chose, tandis que d'autres observateurs Ă©taient
arrivés à des résultats différents.
Admettons 70 kilomĂštres ; Ă cette hauteur la pression
de lâatmosphĂšre est rĂ©duite Ă Omm,12 : et cela sans tenir
compte du refroidissement de lâair, qui doit encore avoir
pour conséquence de diminuer ce chiffre.
Par conséquent ce qui reste au-dessus est bien peu de
choses, et lâon comprend que les rayons qui y sont rĂ©frac-
tés n'arrivent plus en quantité appréciable sur la Lune.
Il peut sembler étrange que la quantité de fumée lan-
cée par le Krakatoa et répandue sur tout le globe ait été
suffisante pour altérer la transparence de l'air. Mais avec
le charbon, il suffit dâune couche excessivement faible
pour produire une opacité appréciable.
Pour avoir une idée de cette opacité, et pour savoir
quelle Ă©paisseur il faut pour arrĂȘter les rayons du Soleil,
J'ai fait quelques recherches avec mon collĂšgue M. Brun-
ner, professeur de chimie à l'Université de Lausanne.
Nous avons pris 5 plaques de verre que nous avons
pesĂ©es exactement, puis nous les recouvrions dâune lĂ©gĂšre
couche de noir de fumĂ©e en les exposant un moment Ă
la flamme du gaz, nous les pesions de nouveau ; et dâaprĂšs
440 PHĂNOMĂNES CONSTATĂS PENDANT
le poids de la couche de charbon déposée, il nous était
possible de calculer l'Ă©paisseur de celle-ci.
La plaque N° 1 fut trÚs légÚrement enfumée, elle était
trĂšs faiblement opaque, l'Ă©paisseur du charbon Ă©tait de
Ou 00003.
La plaque N° 2 fut enfumée un peu plus ; son opacité
était plus prononcée, la couche de charbon était épaisse
de 0,00005, ou â/,,,,, de millimĂštre.
La plaque N° 3 fut enfumée plus fortement. A travers
cette plaque on distinguait encore les objets terrestres,
mais ce n'aurait pas été suffisant pour oberver le Soleil,
l'épaisseur du charbon était de 0°",00010.
La plaque N° 4 fut rendue encore plus opaque. En re-
gardant au travers, on ne pouvait plus distinguer les
obiets terrestres, mais on voyait trĂšs bien le disque du
Soleil sans aucune fatigue pour l'Ćil. Un verre pareil
serait excellent pour observer les Ă©clipses de Soleil,
l'Ă©paisseur du charbon Ă©tait de 0Âź,00049, ou â/,,,, de
millimĂštre.
Enfin la plaque N° 5 fut encore plus fortement enfu-
mĂ©e, l'Ă©paisseur du charbon Ă©tait de 0,001445, ou â/,,,
de mm. Avec cette plaque, par un ciel parfaitement clair,
le 30 mai 1895 Ă 3 h. aprĂšs midi, nous nâavons pas
pu apercevoir la moindre trace du disque du Soleil.
D'ailleurs, pour reconnaßtre quelle petite quantité de
charbon est nĂ©cessaire pour arrĂȘter les rayons du Soleil,
il nây Ă quâa voir ce qui se passe avec la fumĂ©e dâun ba-
teau à vapeur, Cette fumée est suffisante pour atténuer à un
haut degrĂ© les rayons solaires. Or sâil Ă©tait possible de
mettre cette fumée entre deux plaques de verre, on ver-
rait que l'épaisseur de la lame de charbon ainsi formée,
1
nâest pas de â/ de mm. C'est ce dont il est facile
/ 4200
L'ĂCLIPSE DE LUNE DU 3 JUILLET 1898. 441
de s'assurer, en comparant avec l'Ă©tendue de ce nuage
de fumée, la quantité de houille brûlée sous les chaudiÚres
du bateau.
On voit donc que la disparition de la Lune en 1884,
peut fort bien avoir été produite par la fumée qui restait
dans lâatmosphĂšre depuis la catastrophe du mois dâaoĂ»t
1883. Ce qui rend ce fait probable, câest que la disparition
de la Lune en 1816, eut lieu dans lâannĂ©e qui suivit la
terrible Ă©ruption du volcan de lâile Sambava, prĂšs de CĂ©-
lĂ©bes, le 5 avril 1815. DâaprĂšs le rapport dâun capitaine
de vaisseau qui se trouvait Ă 60 milles da volcan, le pre-
mier jour l'obscuritĂ© Ă©tait telle, quâĂ 1 heure aprĂšs midi,
on ne pouvait voir ses doigts quand on mettait la main
devant les yeux. Or pour produire cet effet et arrĂȘter to-
talement les rayons du Soleil; il suffisait quâil y eĂ»t dans
l'air assez de famée, pour produire une couche de char-
bon de â/.,, de millimĂštre d'Ă©paisseur.
Je crois donc que la raison, donnĂ©e jusquâĂ prĂ©sent,
pour expliquer la disparition de la Lune pendant ses
Ă©clipses ne peut ĂȘtre conservĂ©e, Si la lumiĂšre du Soleil
ne peut plus arriver sur la Lune, cela est dĂ», non pas
aux nuages Ge notre atmosphĂšre, mais au trouble qui y
existe ensuite de quelques grandes Ă©ruptions volcaniques.
Pendant lâĂ©clipse totale da 28 janvier 1888, la Lune
avait repris la lumiĂšre rouge quâelle a gĂ©nĂ©ralement ;
cela prouve que le trouble constaté en 1884 avait dispa-
ru, du moins en trÚs grande partie. Mais ilétait intéressant
de voir ce qui en serait en juillet 1898 ; car il semble
que depuis 2 ou 3 ans lâatmosphĂšre a de nouveau perdu
un peu de sa transparence, quâil y a toujours un certain
hale. Ainsi, depuis 2 ans, il est rare de voir le Mont-
Blanc assez dĂ©gagĂ© de toute vapeur pour quâil soit possi-
449 PHĂNOMĂNES CONSTATĂS PENDANT
ble d'étudier la seconde coloration comme j'aurais aimé
pouvoir le faire. Depuis longtemps je nâai pas rĂ©ussi, avec
une trĂšs bonne lunette, Ă voir nettement Ă une distance
de 30 et 40 kilomĂštres comme je pouvais le faire souvent
autrefois. Il m'est revenu que ce fait nâĂ©tait pas particulier
Ă la Suisse. En diffĂ©rents points de l'Europe on lâa signalĂ©
aussi. Voilà pourquoi il me paraissait intéresssant de bien
observer la surface éclipsée de la Lune le 3 juillet 1898,
afin de voir s'il y avait une diminution de lumiĂšre, qui
aurait révélé un trouble dans une grande partie de notre
atmosphĂšre. Or au moment de la plus grande phase, le
disque lunaire Ă©tait parfaitement visible sur toute son
Ă©tendue. Cela prouve quâen 1898, le trouble dont j'ai
parlé était un phénomÚne local.
Mais en examinant avec soin ce disque lunaire, j'ai vu
une autre chose Ă laquelle je ne m'attendais pas.
Vers le moment de la plus grande phase, et surtout Ă
9 h. 30 m., heure de Greenwich, je voyais dans la partie
Ă©clipsĂ©e, mais au-dessous du centre, une espĂšce dâassom-
brissement, ou si lâon veut une espĂšce de tache, un peu
mobile parfaitement distincte des taches de la Lune qu'elle
paraissait recouvrir. Ă 9 h. 10 m. cette tache, assez fai-
ble, ne dépassait pas le centre de la Lune. à 9h. 20 m.,
elle avait bien dépassé le centre du cÎté du sud.
A 9h. 30 m., elle avait atteint son maximum, et touchait
presque lâarc qui sĂ©parait la partie sombre de la partie
éclairée. à 9 h. 35 m., cette tache avait diminué, elle
était remontée presque au centre de la Lune. à 9 h. 45 m.
elle Ă©tait trĂšs peu sensible, A 9 h. 50 m. on nâen voyait
presque plus rien, seulement quelques légers restes dans
la partie septentrionale et occidentale de la Lune.
Cette tache nâa jamais paru entiĂšrement noire ; c'Ă©tait
443
seulement une diminution de la faible lumiĂšre qui Ă©ma-
nait encore de la partie éclipsée de notre satellite.
Un de mes anciens Ă©lĂšves, M. Edouard de Perrot,
pasteur Ă Ste-Croix, a vu aussi, prĂšs du moment de la
plus grande phase, que les régions australes de la Lune
paraissaient légÚrement teintes en bleu, tandis que les
régions plus profondément plongées dans l'ombre étaient
un peu rougeatres.
Y aurait-il trop de témérité, à attribuer cet assombris-
sement Ă lâombre de quelques grandes montagnes de la
terre, entre autres des Andes du Chili, surtout de la
partie voisine du 40"° de latitude sud ?
En effet, Ă 9 h. 30m... temps moyen, qui Ă©tait 9 h. 26 m.
temps vrai de Greenwich, le grand cercle qui séparait
sur la terre, l'hémisphÚre éciairé de l'hémisphÚre sombre
coupait :
le 10" degrĂ© de lat. sud par 55° 47'Ă lâouestde Greenwich
L'ĂCLIPSE DE LUNE DU 3 JUILLET 1898.
»y 20° » » » 60° 21â » »
» 30% » » » 65738! D »
» 4(ME » » » F0) 7 » »
» DĂMe » » » 81° 48 ) »
Pendant lâĂ©clipse du 3 juillet 1898, c'Ă©tait prĂ©cisĂ©ment
cette partie méridionale du globe terrestre qui s'inter-
posait entre la Lune et le Soleil. Et le grand cercle dont
on vient de parler suivait les Andes sur une assez grande
étendue. Or dans ces contrées les Andes sont fort élevées.
Quelques sommets dépassent 6000 m. A cette altitude,
le baromĂštre doit ĂȘtre Ă peu prĂšs Ă 358 mm. Ce calcul
est fait en prenant simplement la formule barométrique
renversée, sans avoir égard à la diminution de tempéra-
ture quand on s'élÚve. Or pour ces régions australes, qui
Ă©taient alors au cĆur de lâhiver, l'effet de la tempĂ©rature
Li" CARE
444 PHĂNOMĂNES CONSTATĂS PENDANT
devait diminuer encore la pression atmosphérique dans
les régions supérieures.
On voit donc que la couche d'air quâil y avait au-des-
sus de ces sommets des Andes nâĂ©tait pas la moitiĂ© de
celle qui exerce sa pression au niveau de la mer; par
consĂ©quent la lumiĂšre qui y est rĂ©fractĂ©e devait ĂȘtre bien
affaiblie; etil nây a rien dâextraordinaire Ă ce que cet
affaiblissement ait pu ĂȘtre constatĂ© le 3 juillet, comme
cela résulte de nos observations,
Si le 3 juillet 1898, Ă 9 h. 30 m. du soir, temps moyen
de Greenwich, il y avait eu des habitants dans lâhĂ©mis-
phĂšre austral de la Lune, ils auraient vu dans le ciel un
grand cercle noir de 2° de diamÚtre, c'était la terre
Ă©clipsant le soleil ; et autour de ce cercle une couronne
lumineuse large de 1â Ă peu prĂšs, câest-Ă -dire seulement,
de la â/,,, partie du disque sombre. Cette couronne aurait
paru beaucoup plus brillante dans sa partie intérieure
que dans sa partie extérieure ; elle aurait été formée par
l'atmosphÚre de la terre qui réfractait sur la Lune une
partie de la lumiĂšre du Soleil.
Cette couronne lumineuse n'aurait pas paru Ă©galement
brillante dans toute lâĂ©tendue de sa circonfĂ©rence. Elle
l'aurait été beaucoup plus dans sa partie méridionale que
dans sa partie septentrionale, parce que le Soleil n'aurait
pas eu son centre derriĂšre le centre de la terre, 1l a: rail
Ă©tĂ© placĂ©, au contraire, dâune maniĂšre trĂšs excentrique ;
tout prĂšs dâĂȘtre visible du cĂŽtĂ© du sud, tandis que du cĂŽtĂ©
du nord il aurait été trÚs éloigné du bord du disque
noir. Câest donc du cĂŽtĂ© du sud que la couronne aurait
paru la plus fortement éclairée.
Mais sur cette bande, et précisément dans les régions
oĂč elle aurait Ă©tĂ© la plus brillante, on aurait vu dans les
L'ĂCLIPSE DE LUNE DU 3 JUILLET 1898. 449
régions inférieures une espÚce de sci qui n'aurait été
autre chose que le puissant relief des Andes. Si le Soleil
avait été un point lumineux, comme une étoile, ou com-
me le foyer dâune lentille convexe, la forme des Andes
elles-mĂȘmes se serait parfaitement dessinĂ©e sur la Lune.
Mais avec un luminaire tel que le Soleil, 1l ne pouvait
rien y avoir de pareil, seulement un peu moins de lu-
miĂšre sur la Lune.
Vingt minutes plus tard ce phénomÚne avait disparu ;
parce quâalors, sur la terre, au sud de l'AmĂ©rique, le
grand cercle de séparation entre l'hémisphÚre éclairé
et l'hémisphÚre sombre ne suivait plus les Andes sur
une grande étendue, il les traversait prÚs du 30° degré
de latitude australe; de lĂ sâavançait sur l'OcĂ©an pacifi-
que Ă lâouest du Chili, jusque vers le 50° de latitude sud
qu'il coupait environ 9° Ă lâouest du continent.
Ou en reprenant la supposition que j'ai faite il y a un
instant, celle dâun habitant de la Lune qui aurait regar-
dĂ© lâĂ©clipse du 3 juillet 1898. Ă 9 h. 50 m. il aurait
cessé de voir les dents de scie formées par les Andes. Celles-
ci, entraßnées par la rotation dela terre, n'auraient plus
été visibles. La couronne lumineuse aurait reparu dans
toute sa largeur. La partie intérieure, la plus brillante,
aurait redonnĂ© sa lumiĂšre; et elle aurait Ă©tĂ© terminĂ©e, Ă
sa base, par un are parfaitement régulier, ce serait la
partie de l'Océan pacifique, sur laquelle aurait passé alors
le grand cercle terrestre qui séparait l'hémisphÚre sombre
de l'hémisphÚre éclairé.
Telles sont les raisons qui me font supposer, que l'om-
bre dâune partie de la grande chaĂźne de montagne amĂ©-
ricaine, a produit lâaffaiblissement de lumiĂšre constatĂ©
sur la Lune pendant lâĂ©clipse du 3 juillet 1898.
MĂTHODE
DĂTERMINER LA PUISSANCE
DANS
UN APPAREIL PARCOURU PAR DES COURANTS SINUSOIDAUX
DE FREQUENCE ELEVEE
PAR
C.-E. GUYE
Prof. agrégé à l'Ecole polytechnique de Zurich.
En 1891, MM. Ayrton et Sumpner ont doté l'électro-
technique dâune ingĂ©nieuse mĂ©thode permettant de
déterminer la puissance consommée dans un appareil
parcouru par des courants alternatifs quelle que soit
dâailleurs la forme de la tension ou du courant alternatif.
Cette méthode est désignée généralement sous le nom
de méthode des trois voltmÚtres, parce que la puissance
est déterminée par les indications de trois voltmÚtres
alternatifs donnant les voltages efficaces V, V, V (fig. 1).
V, Ă©tant la tension aux
bornes dâune rĂ©sistance R _ LC NP
dépourvue de self-induction, h à \/\ A QC
V, la tension aux bornes de VVV VV UUUN
léppareil. d'utilisation, Va. 7 NON
tension aux bornes de lâen- re
semble des deux appareils.
La puissance consommĂ©e dans lâappareil d'utilisation
est alors donnée par l'expression
% | 2 2)
W â= â 2 HE ;
2R \ ge de
PUISSANCE DANS UN APPAREIL, ETC. 447
La démonstration de cette formule est trop connue
pour ĂȘtre reproduite ici.
On a reprochĂ© Ă cette mĂ©thode son peu dâexactitude ;
une petite erreur dans les lectures des voltmĂštres entrai-
nant une erreur assez considérable sur la valeur de la
puissance déduite de la formule. Cet inconvénient est, en
réalité, en partie diminué par le fait que la plupart des
voltmĂštres alternatifs (Ă©lectromĂštres ou voltmĂštres calori-
ques) donnent des dĂ©viations qui, sans ĂȘtre rigoureuse-
ment proportionnelles au carré des voltages, croissent
rapidement Ă mesure que le voltage s'Ă©lĂšve et augmen-
tent ainsi la sensibilité de la mesure.
Toutefois, pour effectuer des mesures dans de bonnes
conditions, il faut se placer de maniĂšre Ă se trouver au
maximum de sensibilitĂ© de la mĂ©thode, câest-Ă -dire choisir
V, et V, approximativement de mĂȘme grandeur. Câest
ce que montre la discussion de la formule.
Il en rĂ©sulte donc, dans ce cas, quâil faut absorber au-
tant, et si ce nâest plus d'Ă©nergie dans la rĂ©sistance sans
self-induction que dans l'appareil d'utilisation lui-mĂȘme, ce
qui nâest pas toujours possible et, dans le cas de grandes
puissances, nécessite des rhéostats encombrants.
Le mĂȘme inconvĂ©nient est inhĂ©rent Ă la mĂ©thode dite
des trois ampĂšremĂštres.
Cette considération m'a engagé à employer, dans un
cas spécial, un dispositif qui ne présente pas cet inconvé-
nient, mais qui, par contre, ne s'applique en toute rigueur
qu'aux tensions et intensités alternatives sinusoïdales et
de fréquence élevée.
Dans ce dispositif on substitue à la résistance R une
bobine Ă grande self-induction L. Cette bobine comprend
un petit nombre de spires de gros fil, son noyau est
formĂ© dâun faisceau de fil de fer doux de 0,2 Ă 0,3"" de
448 PUISSANCE DANS UN APPAREIL PARCOURU PAR DES
diamÚtre. Dans le cas particulier des expériences, les
courants de Foucault étaient totalement négligeables.
La fréquence du courant employé variant de 800 à 2000
périodes, on obtenait le voltage V, nécessaire avec une
faible induction magnétique du noyau et, par consé-
quent, les pertes par hystérésis étaient aussi réduites que
possible: de cette façon on sâapprochait autant que faire
se pouvait dâun dĂ©calage de 90° entre la tension V, et
le courant qui traversait la bobine â.
Une construction graphique trĂšs simple permet alors
de déterminer la puissance consommée dans l'appareil
d'utilisation Ă lâaide des indications des trois voltmĂštres
et de la connaissance du coefficient L, de la bobine.
Construisons, en effet, le triangle OAB ayant respecti-
vement pour cÎtés VV, V, (fig. 2).
La tension v, est, à chaque instant, représentée par
l'Ă©quation
Ă di
V, = R + L Fe
mais grùce à la fréquence élevée et à l'importance de la
self-induction dans cette branche, cette expression se
rĂ©duit Ă
di
\'E â IL TRES
* dt
1 Si lâon admet, ce qui dâailleurs nâest quâune approximation,
que les pertes par hystérésis restent proportionnelles à la fré-
quence et à la puissance 1.6 de l'induction magnétique, il en ré-
sulte quâĂ voltage V2 Ă©gal, les pertes par hystĂ©rĂ©sis sont diminuĂ©es
ñn 1.6
dans le rapport en employant une fréquence n fois plus
n
grande. Quant aux pertes par courants de Foucault elles sont Ă
voltage Ă©gal indĂ©pendantes de la frĂ©quence : puis que dâune part
elles sont proportionnelles au carrĂ© de la frĂ©quence et dâautre
part au carrĂ© de l'induction magnĂ©tique. Or cette derniĂšre Ă
voltage égal dans l'enroulement est précisément inversément pro-
portionnelle à la fréquence.
COURANTS SINUSOĂDAUX DE FRĂQUENCE ĂLEVĂE. 449
soit dans le cas dâun courant sinusoĂŻdal ? â J sin mt
)
_â
«
v, = 6 LJ cos wt â w LJsin (ot +
JS errd vsthf
9
Cette derniĂšre expression nous montre que la tension
v, est dĂ©calĂ©e de â en avant du courant, câest-Ă -dire
que la puissance consommée dans la bobine inductive est
négligeable.
Si lâon veut reprĂ©senter le courant sur le diagramme,
. ES V, . .
il faudra mener un vecteur OI â LL perpendiculaire au
0)
vecteur BA.
La puissance cherchée se déduit alors du diagramme
Noesis 2
D VIcos6 Eva
On pourrait, dâune façon semblable, effectuer des
mesures de puissance en employant un dispositif ana-
logue à celui de la méthode dite des trois ampÚremÚtres.
Il suffirait de remplacer la dérivation sans self-induction
450 PUISSANCE DANS UN APPAREIL, ETC.
par une dĂ©rivation Ă grande self-induction L nâabsorbant
qu'une puissance négligeable.
Le schéma du dispositif serait alors représenté par la
figure 3 et le diagramme fig. 4.
D NE
La tension E entre les points A et B étant nécessaire-
Me 7 OR
ment dĂ©calĂ©e de â n avant de I, est reprĂ©sentĂ©e par le
vecteur AB=E = LI.
La puissance consommée est alors
W, = AB: X AC
Comme il est aisé de le voir, cette méthode ne peut
s'appliquer, en toute rigueur, que dans des cas spéciaux,
c'est-Ă -dire lorsque les courants et les tensions alterna-
tives peuvent ĂȘtre reprĂ©sentĂ©es par des fonctions sinu-
soïdales simples, de façon que les dérivées de ces fonc-
tions restent elles-mĂȘmes des fonctions sinusoĂŻdales sim-
ples ou sâen Ă©cartent peu. Dans ce cas, la mĂ©thode a
l'avantage de nâabsorber qu'une puissance nĂ©gligeable
dans la résistance auxiliaire et avec les fréquences élevées
nâexige que des appareils peu encombrants. Câest Ă ce
titre qu'il m'a paru intéressant de la mentionner.
DESCRIPTION D'UN PHĂNOMĂNE
IMITANT
RES LACGHES SOLAIRES
PAR
TH. LULLIN.
(Avec les planches III et IV.)
Dans le courant de mes recherches relatives Ă la chute
dâune goutte dâeau (Archives, mars 1895), j'ai constatĂ© que
lorsqu'une masse liquide se brise Ă la rencontre dâune
surface plane sur laquelle est Ă©tendu un liquide visqueux,
ce dernier prend, autour du point de chute, des formes
tout à fait comparables à celles que présentent générale-
ment les taches solaires.
Ces analogies sont-elles purement fortuites? Sont-
elles au contraire de nature Ă apporter quelque indication
nouvelle sur lâorigine des taches solaires ? Je ne saurais
le dire, et dans mon incompétence à résoudre cette ques-
tion, je me bornerai Ă citer un certain nombre de faits
qui m'ont paru intéressants, en y ajoutant quelques
brĂšves remarques.
Le procĂ©dĂ© que jâemploie consiste Ă faire tomber de
lâeau sur une plaque de verre Ă la surface de laquelle est
étalé un liquide visqueux ; pour rendre le phénomÚne
459 DESCRIPTION D'UN PHĂNOMĂNE
bien visible je choisis un verre de couleur foncée. Comme
substance visqueuse, je me sers de sulfate de baryte en
poudre dĂ©layĂ© dans de lâeau; la couche de sulfate doit
ĂȘtre bien homogĂšne et Ă©tendue dâune maniĂšre uniforme.
Jâajouterai que l'apparence des empreintes varie beaucoup
suivant l'épaisseur de la couche et son degré de viscosité ;
mais une observation attentive montre que leurs carac-
tĂšres fondamentaux restent trĂšs constants.
L'eau peut ĂȘtre rĂ©pandue sur la plaque au moyen dâun
entonnoir allongĂ©, dont lâextrĂ©mitĂ© infĂ©rieure est sĂ©parĂ©e
de la couche visqueuse par un espace de 10 Ă 15 centi-
mĂštres. Lorsqu'on veut Ă©tudier l'effet produit par plusieurs
chutes successives, il est prĂ©fĂ©rable de faire tomber lâeau
goutte Ă goutte sur la plaque, dâune hauteur de 40 cen-
timĂštres environ.
Tache simple.
La figure ci-jointe, empruntée à Secchi, représenie une
tache solaire, dans sa forme la plus simple (PI. IV, fig. 9).
On y distingue une zone centrale obscure entourĂ©e dâune
auréole de rayons lumineux divergents, séparés les uns
des autres par un intervalle obscur. L'espace occupé
par les rayons, appelé la Pénombre, constitue un des
phénomÚnes les plus caractéristiques des taches solaires.
Les rayons qui entourent le noyau central sont rarement
droits, quelquefois ils sont enchevĂȘtrĂ©s les uns dans les
autres et présentent un aspect broussailleux (Young).
Souvent, sur le bord interne de la pénombre on distingue
un anneau qui paraĂźt provenir dâune accumulation de
matiĂšre lumineuse. Je signalerai aussi comme caractĂšre
intéressant, l'accumulation de matiÚre lumineuse, fré-
IMITANT LES TACHES SOLAIRES. 453
quemment observée dans la zone solaire qui circonscrit
une tache.
Il suffira je crois dâun coup d'Ćil jetĂ© sur les figures
ci-Jointes pour y reconnaitre les principaux caractĂšres
que je viens d'énumérer (PI. IT, fig. 1, 4 et 5).
L'empreinte (fig. 1) a Ă©tĂ© obtenue par la chute dâune
seule goutte d'eau, tandis que la figure 4 provient de la
chute de quelques centimĂštres cubes du mĂȘme liquide,
rĂ©pandus en une fois sur la plaque au moyen dâun en-
tonnoir.
Quant à l'empreinte (fig. 5), elle résulte de plusieurs
chutes dâeau tombant goutte Ă goutte en un mĂȘme point.
On y distingue, sur le bord intérieur de la pénombre,
l'anneau formé par la juxtaposition des rayons au point
de leur moindre Ă©cartement ; câest-Ă -dire sur le bord de
la partie centrale dénudée. Cet anneau ne se dessine
qu'aprĂšs un certain nombre de chutes.
Lâempreinte (fig. 2) a Ă©tĂ© produite en laissant sĂ©cher
la couche visqueuse sur le verre pendant un certain
temps avant dây faire tomber les gouttes dâeau. On remar-
quera dâaprĂšs cet exemple combien le degrĂ© de cohĂ©sion
de la matiĂšre visqueuse influe sur l'apparence des em-
preintes.
Taches n'ayant de pénombre que d'un seul cÎté.
« TrÚs souvent une grande tache est suivie sur le bord
oriental du soleil par une suite dâautres plus petites, en
pareil cas, un grand nombre de celles-ci ont souvent une
structure trÚs imparfaite, quelquefois elles ne présentent
pas d'ombre, souvent elles nâont de pĂ©nombre que dâun
seul cÎté et ordinairement elles offrent une forme irré-
guliÚre » (Young).
ARCHIVES, t. VI â Novembre 1898. 31
45% DESCRIPTION D'UN PHĂNOMENE
GrĂące Ă l'extrĂȘme obligeance de MM. les prof. A. Wolfer
et R. Gautier, j'ai pu examiner de nombreuses figures
représentant des taches solaires, mais il m'a été impossi-
ble de découvrir une tache ne possédant de pénombre que
d'un seul cÎté et montrant une forme quelque peu régu-
liÚre. Ces taches ont en général leur noyau obscur traversé
par des bandes lumineuses ou ponts, dont la largeur dé-
passe celle des filaments de la pénombre ; le plus souvent
ce noyau central est de forme allongée. La figure 6*,
reproduction dâun dessin de A. Ricco, donne, quoique
assez imparfaite, une idée de ces taches étalées en éven-
tail.
Pour obtenir une empreinte rappelant ce genre de
taches, il faut faire arriver lâeau obliquement sur la
plaque au moyen dâun conduit paraffinĂ© (PI. IV, fig. 7).
Quant on Ă©lĂšve de quelques centimĂštres lâextrĂ©mitĂ© du
conduit au-dessus de la couche visqueuse, la derniĂšre
partie du liquide tombe verticalement et dessine une
queue Ă la suite de l'empreinte principale (fig. 8).
Enfin, lorsque dans le but dâĂ©taler le liquide, on donne
à l'embouchure du conduit une forme évasée, la chute
se divise et produit plusieurs empreintes séparées les unes
des autres par des ponts, dont l'apparence ne me paraĂźt
pas sans quelque analogie avec ceux que présentent
quelquefois certaines taches solaires (PI. II, fig. 3).
Fusion de deux taches.
Il arrive souvent que deux taches solaires voisines se
fusionnent en une seule, ou qu'une tache unique se di-
! Memorie della Societa degli spettroscopisti Italiani, Vol. X,
pl. CXXX VIII, 1881.
IMITANT LES TACHES SOLAIRES. 455
vise en deux autres. Secchi signale aussi le fait que deux
taches voisines semblent se repousser, et qu'il se produit
entre elles une accumulation de matiĂšre lumineuse.
Pour produire sur la plaque de verre des phénomÚnes
analogues, il faudrait pouvoir diviser une chute dâeau en
deux autres, ou réunir en une seule deux chutes dis-
tinctes. LâexpĂ©rience prĂ©sentant certaines difficultĂ©s, je
me suis borné à produire une empreinte empiétant sur
une autre empreinte déjà formée. S'il était possible de
rapprocher progressivement les deux points de chute jus-
quâĂ les confondre, il est Ă©vident que les deux taches se
superposant, la fusion serait complĂšte, et que si la chute
durait quelque temps, toute trace de la seconde empreinte
finirait par disparaĂźtre (PI. IV, fig. 13).
Quant Ă l'accumulation de matiĂšre lumineuse qui se
produit entre deux taches solaires voisines, elle se com-
prend d'elle-mĂȘme, et je n'ai pas cru nĂ©cessaire de
reproduire ici une figure analogue.
Taches allongées.
Parmi les déformations les plus fréquentes observées
dans les divers groupes de taches, je citerai le cas oĂč lâon
voit une raie obscure plus ou moins incurvée, dont les
bords sont frangés par la pénétration dans la matiÚre
lumineuse de dentelures obscures, séparées par des lan-
guettes lumineuses. Ces raies obscures sont quelquefois
coupées, de distance en distance, par des bandes étroites
de matiĂšre lumineuse. Dâautres fois, au lieu de former le
pont complet, ces bandes lumineuses pénÚtrent dans la raie
obscure sous forme dâĂ©perons plus ou moins symĂ©triques.
Dans certains groupes de taches, ces raies obscures mon-
456 DESCRIPTION D'UN PHĂNOMĂNE
trent une tendance manifeste à se développer parallÚle-
ment les unes aux autres (fig. 11, Secchi).
Pour obtenir une empreinte rappelant ces bandes
obscures, il faut faire avancer lentement la plaque de
verre sous une sĂ©rie de chutes Ă©mergeant dâun point
fixe. On arriverait naturellement au mĂȘme rĂ©sultat, en
maintenant la plaque immobile et en déplaçant le point
de chute. Les «Ponts» se forment lorsque lâespace parcouru
par la plaque entre deux chutes est suffisant; les « Ăpe-
rons » ont une origine analogue (fig. 12). Jâajouterai
que ce phénomÚne constitue, en quelque sorte, le « dédou-
blement » dâune empreinte en deux autres.
Tourbillons.
à cÎté des taches proprement dites, certains groupes
montrent de véritables tourbillons au centre desquels
tournoie la matiÚre lumineuse (Secchi, fig. 22). Ce phé-
nomĂšne, qui me parait tout Ă fait distinct des taches
ordinaires, peut ĂȘtre attribuĂ© Ă une foule de causes.
Il doit en particulier se produire, lorsque deux chutes
obliques et persistantes, dirigées en sens inverse, attei-
gnent la surface en deux points voisins lâun de lâautre;
la zone comprise entre ces deux points doit, en effet,
acquérir dans ces conditions un mouvement tourbillon-
naire.
[ est impossible de produire un fait analogue dans
une couche visqueuse; par contre, l'expérience réussirait
facilement en opérant sur une surface liquide recouverte
de lycopode.
En terminant ce rapide exposé de mes expériences je
dois encore rappeler que M. le prof. H. Gosse, dans le
IMITANT LES TACHES SOLAIRES. 457
cours de recherches mĂ©dico-lĂ©gales â, a observĂ© les em-
preintes formĂ©es par lâĂ©talement des gaz Ă la sortie dâun
canon de fusil, lorsqu'on décharge ce dernier contre une
surface plane. Il à remarqué que, dans certaines circons-
tances, cet étalement présente de grandes analogies avec
celui des liquides.
Les figures 10 et 1 4, empruntées au mémoire de M. Gosse
montrent nettement lâanneau, on y constate Ă©galement
lâexistence des rayons. La distance de l'extrĂ©mitĂ© du
canon de fusil Ă la surface brisante Ă©tait de 6 centimĂštres
(fig. 10) et 7 centimĂštres (fig. 14).
Cette observation prĂ©sente un grand intĂ©rĂȘt, Ă©tant
donnĂ© quâĂ la surface solaire la matiĂšre est, selon toute
probabilitĂ©, Ă lâĂ©tat gazeux.
Si lâon voulait, Ă titre de pure supposition, tirer de
ces expériences quelques déductions relatives aux phéno-
mĂšnes solaires, il faudrait admettre quâune tache rĂ©sulte
d'une chute de matiĂšre Ă la surface du soleil, et quâen
outre elle survit pendant un certain temps Ă la chute qui
lâa produite.
Chaque tache aurait ainsi sa phase de formation, dont
la durée égale celle de la chute. Une fois formée, la tache
subsiste inaltérée pendant un temps plus ou moins long:
elle se déforme ensuite progressivement et disparaßt, tandis
que la surface solaire reprend son aspect primitif. Câest
probablement pendant cette derniĂšre phase que les taches
subissent certaines déformations, allongements, torsions
ou autres perturbations, inhérentes à la matiÚre solaire
au sein de laquelle elles se sont développées.
Cette hypothĂšse, qui ne me paraĂźt pas contraire aux
! Notes médico-légales, br., in-4° GenÚve. Georg, 1896.
458 DESCRIPTION D'UN PHĂNOMĂNE, ETC.
faits rĂ©vĂ©lĂ©s par lâobservation, rendrait compte de lâappa-
rence rayonnée des taches avec ou sans anneau, et de
l'accumulation de matiÚre lumineuse observée sur leur
pourtour extérieur.
Je citerai aussi, comme pouvant ĂȘtre expliquĂ©s par la
mĂȘme hypothĂšse, les taches allongĂ©es, le dĂ©doublement
de certaines taches, leur alignement, signalé dans quel-
ques groupes, et enfin les queues suivant quelquefois des
taches à pénombre complÚte. Tous ces phénomÚnes pour-
raient en effet s'expliquer par une série de chutes éma-
nant d'un point fixe, et se produisant dans une zone
solaire entraßnée par un courant. La supposition inverse,
c'est-Ă -dire celle dâune sĂ©rie de chutes se dĂ©plaçant dans
une zone solaire immobile pourrait Ă©galement ĂȘtre adoptĂ©e.
On remarquera que mes expériences ne montrent
aucun fait comparable Ă la derniĂšre phase dâune tache.
Contrairement Ă ce qui se passe pour la matiĂšre solaire,
les poussiĂšres rĂ©pandues sur la plaque nâont en effet,
une fois déplacées, aucune tendance à reprendre leur
Ă©tat primitif. Une remarque analogue pourrait ĂȘtre faite
relativement à la dépression centrale des taches qui exige-
rait, pour ĂȘtre reproduite, l'emploi dâune matiĂšre plasti-
que aa lieu de verre.
Quoiqu'il en soit de ces suppositions et du degré de
probabilitĂ© quâil convient de leur attribuer, il m'a paru
intĂ©ressant de constater quâil existe certaines analogies
entre les formes des taches solaires, et celles que prend une
masse liquide ou gazeuse, lorsqu'elle se brise Ă la rencon-
tre dâun milieu plus rĂ©sistant.
RĂSUMĂ MĂTĂOROLOGIQUE
DE L'ANNĂE 1897
POUR
GENĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD
PAR
R. GAUTIER
Professeur
De 1881 à 1896 les Résumés météorologiques annuels
pour GenÚve et le Grand Saint-Bernard ont été faits par
le regretté ARTHUR KAMMERMANN, astronome à l'Observa-
toire de GenÚve. Les Archives ont consacré quelques lignes
à sa mémoire dans le numéro de janvier 1898 (1. V, p.
10%). Sans vouloir revenir sur tous les détails de la
carriÚre de cet homme distingué, enlevé jeune encore
aprĂšs une activitĂ© fructueuse de seize annĂ©es Ă lâObser-
vatoire, je désire rappeler ici ses principaux titres scien-
tifiques et son Ćuvre comme collaborateur aux Archives.
Kammermann a eu laresponsabilité du service météo-
rologique Ă l'Observatoire dĂšs la mort d'Emile Planta-
mour. Il a établi, durant ces seize années, non seulement
les résumés annuels, mais aussi les tableaux mensuels des
observations météorologiques pour GenÚve et le Grand
Saint-Bernard, que les Archives publient, mois aprĂšs mois,
depuis lâorigine de cette publication. Mais ce travail con-
L
DIT PM Sn ND SE NINTeT EVE NIET
, as.
rie
D.
460 RĂSUMĂ MĂTĂOROLOGIQUE
sidérable, trÚs minutieux, quoique un peu mécanique,
ne pouvait suffire Ă son auteur.
Météorologiste distingué et trÚs au courant des progrÚs
que la science du temps a faits dans ces derniÚres années,
Kammermann sâest plus spĂ©cialement vouĂ© Ă lâĂ©tude de
quelques problĂšmes spĂ©ciaux. Un de ceux qui lâont le plus
préoccupé est celui de la prévision des gelées nocturnes
au printemps. Je ne veux pas répéter ici ce que je disais
dans la notice nécrologique insérée dans le rapport du
PrĂ©sident de la SociĂ©tĂ© de Physique de lâannĂ©e der-
niĂšre; je voudrais seulement rappeler que la note
publiée par lui en 1885 dans les Archives (t. XIV,
p. 425) sous le titre de «Le thermomÚtre à boule
mouillée et son emploi pour la prévision du temps »,
donnait une solution simple du problÚme posé, avec une
approximation trĂšs suffisante. J'ajoute encore que la
plupart des améliorations apportées durant ces derniÚres
années au service météorologique de l'Observatoire ont été
introduites sur lâintelligente initiative de Kammermann.
Dans le domaine de l'astronomie, il Ă fait un grand
nombre d'observations intéressantes, et les notes fournies
par lui aux Archives (de 1885 à 1892) donnent une idée
de la précision de ses observations et de l'esprit chercheur
quâil appliquait Ă tous les travaux dont il avait Ă sâoccu-
per. Le service chronométrique, auquel il a aussi collaboré
durant toute sa présence à l'Observatoire, a, comme les
autres services, bénéficié de ses connaissances théoriques
et pratiques et de son exactitude comme observateur.
Dans les derniers mois de sa vie, en septembre et en
octobre 1897, il avait commencé à collationner les chif-
fres en vue du résumé météorologique qui se publie
aujourdâhui. Plusieurs des tableaux des pages suivantes
POUR GENĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 461
ont été en partie calculés et préparés par lui. Je me suis
borné à les compléter et à ajouter ceux qu'il n'avait pas
Ă©tablis, de sorte que ce travail est, en quelque sorte, une
Ćuvre collective que je dĂ©die, comme un hommage de
reconnaissance, à la mémoire de mon regretté collabora-
teur Ă. Kammermann.
Le RĂ©sumĂ© mĂ©tĂ©orologique aura la mĂȘme forme que ceux
des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes. Je me suis seulement attachĂ© Ă
le rendre aussi concis que possible et me bornerai Ă faire
ressortir, dans le texte, les faits principaux et les anoma-
lies remarquables.
Comme prĂ©cĂ©demment, le rĂ©sumĂ© est prĂ©cĂ©dĂ© dâune
courte introduction gĂ©nĂ©rale, suivie dâune Ă©tude des diffĂ©-
rents Ă©lĂ©ments mĂ©tĂ©orologiques durant lâannĂ©e 1897 Ă
GenĂšve et au Grand Saint-Bernard, dans lâordre accou-
tumé: Température, pression atmosphérique, humidité de
l'air, vents, pluie et neige, nébulosité, auxquels s'ajoute un
Ă©lĂ©ment nouveau, la durĂ©e dâinsolation, observĂ© Ă lâObser-
vatoire depuis décembre 1896.
INTRODUCTION.
à l'Observatoire de GenÚve, les observations météoro-
losiques directes, se font, comme précédemment, de trois
en trois heures Ă partir de 7 h. du matin jusquâĂ 10 h.
du soir. Les instruments enregistreurs fournissent en
outre les valeurs de la plupart des éléments météorologi-
ques Ă Ă h. et Ă 4 h. du matin. Les moyennes diurnes de
ces éléments reposent donc sur huit observations trihorai-
res. Une observation directe supplémentaire se fait en
outre à 9 heures du soir, pour rattacher GenÚve au réseau
462 RĂSUMĂ MIĂTĂOROLOGIQUE
suisse, pour lequel les observations se font trois fois par
jour, Ă 7 h. du matin, Ă 1 h. et Ă 9 h. du soir. Cette
observation de 9 h. nâest pas utilisĂ©e dans les rĂ©sumĂ©s
genevois, mais elle est publiée chaque mois par les soins
du Bureau météorologique central de Zurich.
Au Grand Saint-Bernard, les observations sont faites
par les religieux, sous la surveillance de M. le prieur
Frossard. Elles ont lieu six fois par jour, en général aux
mĂȘmes heures qu'a GenĂšve; lâobservation de 7 h. du
matin pour la température se fait cependant à des heures
variables dans le courant de lâannĂ©e : au mois de dĂ©cem-
bre 1896, elle sâest faite Ă 5 h. du matin; du mois de
janvier au mois de mai 1897 inclusivement, elle sâest
faite Ă 7 h. du matin; et du mois de juin au mois de
novembre inclusivement, elle sâest faite Ă 5 h. et demie
du matin.
On a obviĂ© Ă cette regrettable variabilitĂ© dâinstant,
en continuant Ă se servir du mode dâinterpolation gra-
phique exposé dans le résumé météorologique de 1884.
Cette méthode fournit en effet une valeur approchée de la
température moyenne vraie à 7 h. du matin, ainsi que
des températures de { h. et de # h. du matin. Pour ces
deux heures de nuit, les valeurs de la pression atmosphé-
rique seules sont relevées chaque jour sur un appareil enre-
gistreur.
L'observation de 9 h. du soir ne se fait pas au Grand
Saint-Bernard.
Les valeurs normales des différents éléments météorolo-
giques sont empruntées, pour Genéve, aux «Nouvelles
études sur le climat de GenÚve » d'Emile Plantamour,
qui utilisent toutes les observations faites jusquâen 1875.
Pour les raisons indiquées par Kammermann dans le
LL PE
4
POUR GENĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 463
« RĂ©sumĂ© » de lâannĂ©e 1896, je ne me suis pas encore
servi des nouvelles moyennes météorologiques pour GenÚve,
publiĂ©es dans les Archives au commencement de lâannĂ©e
1897 (t. IL p. 5 et p. 101).
Pour le Grand Saint-Bernard, les valeurs normales sont
fournies par les moyennes des 27 années, 1841-1867,
calculées par E. Plantamour.
Toutes les moyennes ou sommes annuelles se rapportent
comme prĂ©cĂ©demment Ă l'annĂ©e mĂ©tĂ©orologique qui sâĂ©tend
de décembre 1896 à novembre 1897 et qui est préfé-
rable au point de vue climatologique, parce quâelle permet
le groupement des mois en quatre saisons. Une exception
seulement à été faite pour le tableau des températures de
cinq en cinq jours; les principales moyennes sont Ă©gale-
ment fournies, dans le texte, pour lâannĂ©e civile.
Les observations mĂ©tĂ©orologiques ont toules Ă©tĂ© faites Ă
L'HEURE LOCALE, seule indiquée. Pour la transformer
en temps de l'Europe centrale, il faut ajouter 35 minutes
aux observations de GenĂšve et 30 minutes Ă celles du
Grand Saint-Bernard.
Ă. TEMPĂRATURE.
GenĂšve. â Comme le rĂ©sumĂ© de 1896 lâannonçait,
les anciens thermomĂštres Ă renversement de Negretti et
Zambra ne sont plus utilisés pour la détermination des
températures de nuit à 1h. et à 4 h. du matin. DÚs le mois
de décembre 1896, les indications pour ces deux instants
ont Ă©tĂ© fournies par un âhermographe grand modele de
M. Jules Richard à Paris, installé dans une nouvelle cage
double en boïs, placée à proximité immédiate du psychro-
mĂštre normal servant aux six observations directes. Le
LĂ de *
M
DT TR
464 RĂSUMĂ MĂTĂOROLOGIQUE
thermographe Richard petit modĂšle sert de contrĂŽle et
en cas dâavarie de lâautre. Cette annĂ©e d'expĂ©rience nous
a pleinement satisfaits, et les températures fournies par
cet enregistreur concordent bien avec les lectures directes
au thermomĂštre Ă boule sĂšche.
Grand Saint-Bernard. â Lors dâune excursion au
Grand Saint-Bernard, j'ai eu lâoccasion, le 13 aoĂ»t 1897,
de vérifier les thermomÚtres de cette station météorologi-
que et jâai pu constater que leurs corrections ne sâĂ©taient
pas modifiées.
Les résultats généraux des observations thermométri-
ques sont consignĂ©s dans douze tableaux de chiffres Ă
propos desquels jai seulement quelques remarques Ă
ajouter.
1° Moyennes gĂ©nĂ©rales de la tempĂ©rature. â Ecarts.
Le tableau I fournit, pour GenĂšve, toutes les valeurs
moyennes des tempĂ©ratures, de trois en trois heures Ă
partir de h. du matin, puis la température moyenne
des mois, des saisons et de lâannĂ©e, moyennes des huit
moyennes trihoraires, enfin les minima et maxima
moyens.
Le tableau I fournit, pour le Grand Saint-Bernard, les
mĂȘmes moyennes pour ies six dates d'observation directe.
Les moyennes des mois, des saisons et de l'année sont établies
sur la moyenne des huit températures trihoraires, en se
servant des températures obtenues par interpolation gra-
phique pour { h. et # h. du matin. Viennent ensuite les
valeurs moyennes des minima et des maxima.
Le tableau III donne les écarts entre les températures
moyennes et les valeurs normales de la période 1826-
1875 pour GenÚve et de la période 1841-1867 pour le
Grand Saint-Bernard.
POUR GENĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 465
Il résulte de l'examen de ces chiffres que, soit pour
GenĂšve, soit surtout pour le Grand Saint-Bernard, lâannĂ©e
météorologique 1896-1897 à été une année chaude. L'année
civile 1897 a Ă©tĂ© un peu moins chaude que lâannĂ©e mĂ©tĂ©o-
rologique pour GenĂšve, encore un peu plus chaude pour
le Grand Saint-Bernard. Cela résulte des chiffres suivants :
GenĂšve Grand St-Bernard
DĂ©cembre 1896 + 1°76 â 8°03
» 1897 + 1°43 â 6°62
D'oĂč rĂ©sulte pour la fempĂ©rature moyenne de lâannĂ©e :
GenĂšve Grand St-Bernard
AnnĂ©e mĂ©tĂ©orologique 1896-1897 + 9°79 â-1°13
AnnĂ©e civile 1897 + 9°74 â 1°01
La plus-value de la tempĂ©rature de lâannĂ©e mĂ©tĂ©oro-
logique provient, Ă GenĂšve, des trois premiĂšres saisons de
lâannĂ©e, au Grand Saint-Bernard, des quatre saisons (voir
tableau II).
A GenÚve, sept mois présentent des écarts de tempé-
rature positifs dont deux, février et mars, des écarts consi-
dérables. Février a été trÚs chaud, mars également, mais
sans atteindre cependant la température de mars 1896.
Les écarts négatifs des cinq autres mois ne présentent
rien dâextraordinaire.
Au Grand Saint-Bernard, sept mois Ă©galement ont des
écarts positifs, dont trois trÚs marqués: février trÚs chaud,
mars chaud et novembre trĂšs chaud. Pour ce dernier
mois, grùce au brouillard qui a régné dans la vallée,
tandis que le ciel Ă©tait remarquablement serein sur la
montagne, l'écart, négatif à GenÚve, se transforme en un
écart positif au Grand Saint-Bernard; différence des deux
Ă©carts : 3091.
RĂSUMĂ MĂTĂOROLOGIQUE
466
061
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Janv. 14897 | -11,06
FĂ©vrier . . | â 5,86
Mars . . . | â 5,84
AT. - 5,01
Mai... .. | = 1,571
June + 4,98
Huet... | "51582
Aout... |NT:9158]
Septembre | + 1,92,
Octobre. . | â 2,00
Novembre. | â 2.66!
Automne .
POUR GENĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD.
467
IL. TempéRaruRE AU GRAND SAINT-BERNARD ex 1897.
HIVer et:
- 8,67
Printemps | - 4,13]
19, PRFESES + 5,47
â 0,93
Année. . .
= 7,96! â 6,27| - 7,14| - 8,11|
= "9,60! â 8,47| - 9,42) 10,16
= 3,81| â 2,32] - 3,75) - 5,40
= 3,39) â 2,10) - 3,60) - 5,19
_- 1,13| + 0,10! - 0,84| - 3,40)
| + 1.45) + 2,69) 4 1,64| â 0,88
+ 7,83, + 8,84 + 8,11! + 5,61
| + 8,31) + 9,35) + 8,89) + 7.05
| +7,59) + 8,95, + 8,78) + 6,92
| + 3.48) + 4,30) + 3,39) + 2,24
| = 0,59! ÂŁ 0,38| â 0,12] - 4.03
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_ 1,02) + 0,93| â 0,93) - 3,15]
+7,72 + 9,05, + 8,58) + 6,54|
+ 0,33, + 1,32) + 0,53) â 0,49
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+ 0:37
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459
5,18
entre les deux stations
468 RĂSUMĂ MĂTĂOROLOGIQUE
Les mois remarquables sont donc, pour Genéve: 1° février
avec + 5°01. Cette température a été cependant dépassée
par les mois de février 1866, 1867, 1869 et 1885 ;
2° mars, avec + 7°97 qui nâa Ă©tĂ© dĂ©passĂ© que par le mois
de mars 1896.â Pour le Grand Saint-Bernard ces mĂȘmes
mois sont trĂšs chauds et il sây ajoute, comme mois chaud,
celui de novembre.
Les TempĂ©ratures moyennes mensuelles extrĂȘmes se sont
présentées cette année aux époques habituelles, soit en
janvier et en juillet:
GenĂšve Grand St-Bernard
Mois le plus froid, janvier â 0°64 â 10°26.
» » Chaud, juillet + 19°62 + 6°77.
Amplitude annuelle 20°26 17°03.
L'amplitude de la température entre les deux mois
extrĂȘmes est forte; elle dĂ©passe de plus dâun degrĂ© les
amplitudes normales qui sont de 18°89 à GenÚve et de
15020 au Grand Saint-Bernard.
20 Température de cinq en cinq jours à (enéve.
Le tableau IV fournit les températures moyennes par
pentades et, comme prĂ©cĂ©demment, pour lâannĂ©e civile et
non pour lâannĂ©e mĂ©tĂ©orologique, du 1° janvier au
31 décembre 1897. A cÎté des températures figure l'écart
avec les tempĂ©ratures caleulĂ©es dâaprĂšs la formule dĂ©duite
par E. Plantamour de lâĂ©tude des cinquante annĂ©es de
1826 à 1875. Lorsque l'écart observé dépasse la limite
de l'écart probable calculé et constitue ainsi une anomalie,
le chiffre de lâĂ©cart est mis entre parenthĂšses dans le
tableau.
POUR GENĂVE ET LE
GRAND SAINT-BERNARD.
169
IV. 1897. Température de 5 en 5 jours, à GenÚve.
Diffé- Diffé-
Tempé-, rence | Tempé-| rence
Date rature | avec Date rature avec
moy. | la moy. la
formule formule
mm | om |
o ME 0 0 |
1- 5 Janvier! - 0,51 -0, za) || 30- Ă Juillet +22,47| (14,19)
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26-30 id. â 2,19, (-2 30) 25-29 id. +18,03 0:83
31- 4 Février| + 4,57 (44,05) 30- 3 Août 418,05| -0,71
5 9 id. | +4,39! (43,51)| #8 id. +20,45| (+1,86)
10-14 id. | + 6,79 (+5,51), 9-13 id. 17,87! -0,47
45-49 id. | + 4,32) (42,58)! 1418 id. +18,28| +0,25
20-24 id. | +3,94) 411,70 || 19-23 id. +16,72| -0,92
25- 1 Mars | + 5,70! (42, ve) 24-28 id. 16,47! -0,73
126»). id. +4 3,70! +0, 38 | 29- 2 Septemb.| +19,07| ;+2,38)
7-11 id. + 3,58, -0,32 | 3-7 id. #14,53| (-1,60)
12-16 id. + 5,32, 10, 81 | 8-12 id. H13,37| (-2,15)
| 17-21 id. ne (+5, 34) 13-17 id. 411,84 (-3,01)
| 22-26 id. 13,14) (47,37), 18-22 id. + 9,96! (-4,16)
27-31 id. 411,72) (+5 29) 23-27 id. +14,87| (F1,51) |
14- 5 Avril | + 6,43| 0, 68 | 28- 2 Octobre | +15,43| (+2,86) |
| 6-10 id. + 6,06] -1,72| 3-7 id. + 8,68| (-3, 06)
11-15 id. 410,34, (41 8) 8-12 id. + 6,17| (-4,71)
16-20 id. + 9,03 0/17 | 43-17 id. + 9,75] -0,25
| 21-25 id. + 9,21) -0,70 18-22 id. 410,23] +1,12 |
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26-30 id. 414,47! -0,36 | 22-26 id. + 2,40! -0,80
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| 81- 4 Juin | 420,25, (+4,80)! 27-â 1 DĂ©cemb. | + 1,67| -0,84
5- 9 id. H8,78| (+2,73)! 2-6 id. + 1,16] -0,72
10-14 id. 417,18) +0,57) 7-11 id. + 3,79| (+2,47)
15-19 id. | H15,99| -1,12 | 12-16 id. 5,68| (+4,84)
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(
ARCHIVES, t. VI. â Novembre 1898.
470 RĂSUMĂ MĂTEOROLOGIQUE
Sur les 73 pentades, 36 présentent un écart positif et
37 un écart négatif, mais comme les premiers sont plus
forts en moyenne, il en rĂ©sulte cependant que lâannĂ©e est,
comme nous l'avons vu, plutĂŽt chaude. En effet, sur
les 36 Ă©carts positifs, 21 dĂ©passent la valeur de lâĂ©cart
probable, tandis que, sur les 37 écarts négatifs, 13 seule-
ment dĂ©passent cette mĂȘme limite.
La plus longue période de chaleur relative comprend
sept pentades consécutives et va du 31 janvier au 6 mars.
La plus longue période de froid relatif comprend cinq
pentades consécutives et va du 23 octobre au 16
novembre.
Le plus fort écart positif, + 7°37, tombe sur la pen-
tade du 22 au 26 mars, le plus fort Ă©cart nĂ©gatif, â 4°99
sur celle du 11 au 15 mai.
Le plus fort abaissement de la tempĂ©rature, â 5°97,
a eu lieu entre la 18% et la 19% pentade, puis vient un
abaissement, presque Ă©gal â 5°92, de la 55m Ă la 56e
pentade. La plus forte augmentation de température
â 6°45, a eu lieu de la 6m Ă la 7% pentade.
La pentade la plus froide est la 5%, du 21 au 25 janvier
avec â 2°85. La pentade la plus chaude est la 37%, du
30 juin au 4 juillet, avec + 22047.
30 Moyennes diurnes. â Ecarts. â Anomalies.
Le tableau V fournit la classification des jours de lâannĂ©e
météorologique à GenÚve suivant leurs températures
moyennes. Il en résulte que 20 jours seulement ont pré-
senté une température moyenne inférieure à zéro. Il y en
avait eu 43 en 1896.
Le tableau VII fournit la mĂȘme classification pour le
Grand St-Bernard oĂč la tempĂ©rature moyenne a Ă©tĂ© au-
POUR GENĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 471
dessous de zéro durant 198 jours. Elle y est restée du
10 octobre 1896 jusquâau 21 mars 1897, avec une seule
interruption les 26 et 27 fĂ©vrier. En revanche, elle nâest
pas descendue au-dessous de zéro du 22 juin au 3 sep-
tembre.
Les deux tableaux V et VII fournissent Ă©galement,
pour chaque mois et pour lâannĂ©e, les dates des jours les
plus chauds et les plus froids. Lâamplitude entre ces jours
Ă tempĂ©ratures moyennes extrĂȘmes est de 30°68 pour
GenÚve et de 31°48 pour le Grand St-Bernard.
Les tableaux VI et VIII fournissent les données habi-
tuelles sur les écarts entre les températures observées et les
températures normales des deux stations. Pour toutes deux
le nombre des écarts positifs dépasse sensiblement celui
des écarts négatifs, ce qui confirme ce que je disais sur la
tempĂ©rature relativement Ă©levĂ©e de lâannĂ©e.
Les mĂȘmes tableaux fournissent ensuite, pour chaque
mois et pour lâannĂ©e, les valeurs moyennes des Ă©carts,
41° entre la valeur observée et la normale, 2° entre les
températures de 2 jours consécutifs. [ls donnent enfin les
dates des Ă©carts extrĂȘmes, pris Ă ces deux points de vue; les
derniers chiffres indiquent le plus fort abaissement de tem-
pĂ©rature ou la plus forte augmentation dâun jour Ă lâautre,
pour chaque mois et pour lâannĂ©e.
2
Une derniÚre anomalie se présente parfois : il fait plus
chaud dans la station de montagne que dans la station de
plaine. Cette anomalie ne sâest pas prĂ©sentĂ©e durant
lâannĂ©e mĂ©tĂ©orologique 1897.
OROLOGIQUE
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476 RĂSUMĂ METEOROLOGIQUE
4° TempĂ©ratures extrĂȘmes.
Les tableaux IX et à fournissent les températures
extrĂȘmes pour les deux stations. A GenĂšve le minimum
et le maximum absolus nâont pas atteint les valeurs
moyennes normales de Plantamour qui sont â 13°3 et
+ 3205. Lâoscillation extrĂȘme de tempĂ©rature, 4108,
est donc infĂ©rieure de 4° Ă lâoscillation extrĂȘme moyenne
qui est de 45°8. Au Grand St- Bernard l'oscillation extrĂȘme
observée est de 43°0.
Le tableau IX fournit en outre le nombre de jours de
gelĂ©e, oĂč le minimum est tombĂ© au-dessous de zĂ©ro et celui
de jours de non-dĂ©vel, oĂč le maximum est restĂ© au-dessous
de zéro. Nous constatons que, à GenÚve, la derniÚre gelée
blanche Ă glace du printemps a eu lieu le 3 avril 1897 et
la premiĂšre gelĂ©e blanche de lâautomne, le 9 octobre,
avec une température de 3°0 pour le thermomÚtre
dans lâair, abritĂ© sous la cage, et de â 8°0 pour un
thermomĂštre placĂ© Ă lâair libre sur le sol.
9° Température du RhÎne.
Les tableaux XI et XII fournissent les documents habi-
tuels sur la température du RhÎne, prise, comme anté-
rieurement, vers midi, Ă la sortie du lac, sous le pont des
Bergues, Ă une profondeur de { mĂštre au dessous de la
surface de lâeau.
POUR GENĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 477
IX. GENĂVE, 1897. â INDICATIONS DES THERMOMĂTROGRAPHES,
Nombre de jours
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Minimum Maximum
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Septembre .. + 2,2 le 21 27,0 le 2 0 (Ă
Octobre..... â 3,0 le 9 91,1 le 1 2 (0
Novembre... â 6,5 le 27 13,1 le 28 b) 0
AnnĂ©e.,.... â10,6 le 28 janv. +31,2 le 5 aoĂ»t 57 8
1807. 1897.
X. SAINT-BERNARD, 1897. TEMPĂRATURES EXTRĂMES
Epoque. Min.absou. Date. Maximum absolu. Date.
0 0
DĂ©c. 1896... â19,0 le 17 + 19 le 1
Janv. 1897.. â25,0 le 25 â 92,4 le 17
FĂ©vrier. .... â15,0 le 8 + 5,2 le 24
Mare â16,8 le 9 +-10,0 le 98
ANT 20 8: â15,0 les 2et3 + 8,2 leâ 25
1 ĂTIENNE â13,2 le 13 +H15,2 le 31
don, â 6,0 le 19 +18,0 le 25
Juillet. ..... â 1,5 le 29 +17,1 le 25
Dons. M â 3,0 le 20 +-14,6 le 11
Septembre .. â 8,7 le 20 +42,7 Je 1
Octobre..... â 5,0 le /7 + 7,6 le 19
Novembre... â14,7 le 30 Tue HA
Année...... --25,0 le 25 janv. <+18,0 le 25 juin 1897.
1897.
OROLOGIQUE
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QUATRE-VINGT-UNIEME SESSION
SOCIETE RELVBTIQUE DES. SCIENCES NATURELLES
BERNE
du 31 juillet au 3 août 1898.
(Suite 1.)
GĂ©ologie et GĂ©ographie.
Lâ]
Présidents : MM. C. Scaminr, de Bùle, et Bruecxxer, de Berne.
Secrétaires : MM. R. ZELLErR et H. Scxarpr.
Tobler. Sur la stratigraphie des klippes du canton d'Unterwalden. â
F. MĂŒblberg Sur les recouvrements de la chaĂźne du Lagern et la formation
des klippes. â Mayer-Eymar. Bases de la terminologie stratigraphique
internationale. â Gremaud. Perforations de galets par actions mĂ©cani-
ques, par Ă©rosion et par des animaux. â Otto Hug. La faune ammoni-
tifĂšre du Lias supĂ©rieur des Pueys et de Teysachaux (MolĂ©son). â Max
MĂŒblberg. Le Dogger du Jura septentrional. â Baumhauer. Concurrence
de differentes lois de macles et phénomÚnes accessoires de la structure des
cristaux.â Field. Bibliographie internationale. â Richter. Traces 1âanciens
glaciers dans lâintĂ©rieur des Aipes. â H. Schardt. La recurrence des
glaciers jurassiens aprĂšs le retrait du glacier du RhĂŽne. â J. Frueb.
Structure Ă©cailleuse de la neige. Galets sculptĂ©s. â Luethy. Relief du
Gothard.
M. le D' Aug. Togcer, de BĂąle, fait une communi-
cation sur les recherches qu'il a faites pendant lâĂ©tĂ©
! Pour la premiÚre partie de ce compte rendu, #athématiques,
astronomie et physique, chimie et pharmacie, voir Archives, 1898,
t: VL:p: 93909:
ciel
SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE DES SCIENCES NATURELLES. 481
1897 dans la région des Klippes autour du lac des
Quatre-Cantons. AprĂšs quelques remarques sur la tec-
tonique si compliquée de cette région, il expose la
dĂ©couverte qu'il a faite dâun horizon stratigraphique
inconnu jusqu'ici : les bancs calcaires de lâAlp Holz-
wang sur le Stanzerhorn font partie du Hettangien et
correspondent absolument aux couches hettangiennes
des Préalpes romandes.
Le terme le plus ancien du Lias est assez générale-
ment formé par une brÚche à Echinodermes riche en
silice et renfermant de petits fragments de dolomie
corrodée. Les banes calcaires du sommet du Buoch-
serhorn, désignées par Stutz' comme couches à Am.
psilonotus, sont en rĂ©alitĂ© du Dogger. Le calcaire Ă
Arietites oĂč Ă Gryphea dansle vrai sens du mot n'a Ă©tĂ©
encore trouvé nulle part, et les couches, considérées
jusquâĂ prĂ©sent comme telles, de lâAlp Huetleren sur
le Buochserhorn, correspondent au Lias moyen. Dâau-
tre part les couches de Klaus sont trÚs répandues dans
la région et renferment des fossiles à la Kinne sur le
Stanzerhorn. Elles sont remplies par endroit dâem-
preintes de Cancellophycus et renferment quelques
échantillons de Lytoceras tripartitum bien détermina-
bles. Les mĂȘmes couches se retrouvent au sommet du
Buochserhorn, mais les Ă©chantillons de Lyt. tripartitum
trouvés par Stutz en cet endroit sont trÚs mauvais et
lâon s'explique ainsi qu'il ait pu les prendre pour des
Psiloceras psilonotum. Depuis lors lâauteur a dĂ©couvert
de meilleurs exemplaires qui montrent clairement les
1 U. Stutz. Das Keuperbecken am VierwaldstÀttersee. Neues
Jahrbuch fĂŒr Mineralogie, etc. 1890. Band. IT, page 112.
482 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
sutures et les constrictions, et peuvent ĂȘtre dĂ©terminĂ©s
avec certitude comme Zyt. triparlitum Rasp.
L'auteur a étudié à nouveau un gisement de Callo-
vien signalé déjà par Stutz' au Griggeli (Kleine Mythe),
gisement trÚs fossillifére qui a livré, outre une série de
Phylloceras du type méditerranéen, un Macrocephalites
Herveyi. Il a retrouvĂ© d'autre part Ă la MĂŒllerbodenalp
sur le Buochserhorn les mĂȘmes couches de Dogger Ă
débris végétaux que Stutz * avait signalées au Stanzer-
horn.
Une découverte qui mérite une attention spéciale est
celle de l'existence de la brĂšche de la Hornfluh dans la
région des Klippes du Lac des Quatre-Cantons ; cette
formation si caractéristique se retrouve en blocs isolés
Ă Iberg dans le canton de Schwytz et d'autre part en
place et alternant avec des couches de Dogger normales
et fossiliféres sur le chemin qui conduit de Zwischen-
mythen au Haken.
La série jurassique offre dans la région étudiée la
mĂȘme nature pĂ©trographique et les mĂȘmes caractĂšres
paléontologiques que dans les Préalpes romandes. Les
nombreuses observations faites par lâauteur semblent
montrer qu'il existe des analogies certaines dans la
répartition des facies entre les environs du Lac des
Quatre-Cantons dâune part et les Alpes du Stockhorn
de lâautre.
M. le D' F. MĂŒaLgerc, dâAarau, rapporte sur les
PhénomÚnes de recouvrement et les Klippes de recou-
1 U. Stutz, loc. cit., page 114.
? U. Stutz, loc. cit., page 116.
DES SCIENCES NATURELLES. 4S3
vrement dans le Jura et plus spécialement dans le
Lagern.
Quoique la chaine du LĂ€gern, qui forme le dernier
chainon du Jura vers l'Est, ait déjà été étudiée et
décrite à plusieurs reprises, sa structure géologique
nâa pas Ă©tĂ© exactement expliquĂ©e jusqu'ici; lâerreur
commise généralement consiste à admettre d'emblée
que le LĂ€gern, comme les autres chaĂźnes du Jura,
seraient des plis absolument normaux ; on a mĂȘme citĂ©
la montagne en question comme un type dâanticlinal
simple rompu, le sommet en ayant été enlevé par
Ă©rosion.
Or cette maniÚre de voir ne résiste pas à un examen
approfondi des faits; le LÀgern ne présente nullement
un plan symétrique; il y a au contraire chevauchement
du flanc Sud sur le flanc Nord avec formation par en-
droits de véritables klippes de recouvrement. Celles-ci
sont formées, ou bien par des lambeaux du flanc Sud,
on bien par des paquets arrachés au flanc Nord et en-
trainés par la masse chevauchante ;: elles ont été refou-
lées vers le Nord par-dessus les couches plus récentes
du flanc Nord, subissant dans ce mouvement des dislo-
cations diverses, et ont été ensuite séparées du flanc
Sud par une Ă©rosion intense.
L'auteur montre, Ă lâappui de sa maniĂšre de voir,
une série de profils et de photographies prises dans la
carriĂšre de pierre Ă ciment et Ă SackhĂŽĂŒlzli, prĂšs dâEh-
rendingen et dans les environs de Hertenstein, prĂšs de
Baden.
Les autres chaĂźnes du Jura septentrional ont une
structure absolument analogue ; depuis le LĂ€gern au
moins, jusquâĂ Porrentruy, lâon retrouve partout, dansle
48% SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
nord du Jura, la structure isoclinale, les chevauche-
ments et les klippes de recouvrement. L'auteur a indi-
qué cette position tectonique du Jura dans son esquisse
géotectonique du nord-ouest de la Suisse, et il se ré-
serve de revenir en détail sur ce sujet dans ses prochai-
nes publications.
M. Mayer-Eymar parle de quelques principes de la
Lerminologie stratigraphique internationale et propose
la latinisation des terminaisons des noms dâĂ©tages. Au
lieu de dire Mayencien, Tortonien, NĂ©ocomien, etc.,
il faudrait dire Moguntianum, Dertonianum, Neoco-
mianum, etc. Comme chaque Ă©tage se compose,
d'aprĂšs M. Mayer, de deux sous-Ă©tages, le nom de
chacun de ceux-ci devrait avoir une terminaison spé-
ciale on pour lâinfĂ©rieur et in pour le supĂ©rieur.
M. A. GREMAUD, ingénieur à Fribourg, traite des
galets perforés qu'il groupe en 3 catégories : les galets
perforés mécaniquement, ceux perforés par érosion et
ceux perforés par des organismes.
La perforation mĂ©canique sâest faite suivant un pro-
cédé absolument analogue à celui des marmites de
gĂ©ants, par le mouvement rotatoire dâun petit caillou
dur sur un galet plus tendre. Des Ă©chantillons de galets
ainsi perforés sont trÚs fréquents soit dans le lac de
Morat soit dans la Sarine. Ceux que lâon trouve dans
le lit des fleuves présentent le plus souvent des perfo-
rations Ă section ovale ou mĂȘme irrĂ©guliĂšre. Il arrive
dâautre part frĂ©quemment que la cavitĂ© ne traverse pas
la pierre de part en part, le caillou ayant été enlevé
ou usé avant la fin de son travail. Une autre sorte de
DES SCIENCES NATURELLES. 485
perforation mĂ©canique est produite par lâaction de goutte
dâeau tombant constamment sur le mĂȘme point.
La perforation par Ă©rosion se produit toutes les fois
quâune veine ou un fossile plus tendre ou plus soluble
que la roche enveloppante est supprimé par voie
mécanique ou chimique.
La perforation organique peut ĂȘtre lâĆuvre dâani-
maux trĂšs divers ; ainsi le taret commun, le pholade
dactyle, le lithodome lithophage et divers oursins ; et
ces organismes peuvent agir mécaniquement ou chimi-
quement, ou encore combiner ces deux actions, cette
question a du reste été étudiée dejà par plusieurs natu-
ralistes : Laurent en 1850, Aucapitaine en 1855,
Cailliaud. Les agents perforants varient beaucoup, la
forme des cavitĂ©s devra varier de mĂȘme et M. Gremaud
a constaté des perforations à section circulaire, rectan-
sulaire, triangulaire. Dâautre part le parement des
ouvertures est tantÎt lisse, tantÎt strié, tantÎt annelé.
Le type le plus curieux quâil ait observĂ© est fourni par
des perforations dirigées obliquement à la surface du
galet et suivant une ligne droite, quoique lâaction per-
forante ait commencé à la fois sur les deux faces
opposées, les deux cavités ainsi pratiquées se joignant
au milieu avec une exactitude surprenante. Ce travail
semble avoir été opéré avec des pointes trÚs fines et
dâune certaine longueur ; du reste il est impossible
actuellement de déterminer avec certitude quel est
l'animal auteur de ce travail et si il faut lâattribuer Ă
une ou plusieurs espĂšces ; les ouvertures varient en effet
tant au point de vue de leur forme quâĂ celui de la
nature pétrographique des galets dans lesquels elles
sont pratiquées. Pourtant M. Gremaud a trouvé dans
ARCHIVES, t. VI â Novembre 1898. 33
486 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
le lit de la Sarine un petit animal qui lui a paru cons-
titué de facon à pouvoir effectuer les fines ouvertures
en question. Cet animal, de la grandeur dâune petite
guĂȘpe, sans ailes, avait un abdomen en forme de ballon
armé de deux pointes en forme de stylets. Celles-ci pour
raient, d'aprĂšs lâauteur, fonctionner alternativement
comme organes perforateurs à la façon des fleurets des
perforatrices, tandis que l'abdomen remplirait l'office
de matelas dâair. Nous aurions ici une organisation qui
rapellerait par divers traits l'organe perforant de
lâEchinus, tout en sâen distinguant par une dispo-
sition absolument différente de la musculature.
Du reste lâauteur, en prĂ©sence des faits qui sont loin
dâĂȘtre certains, ne veut pastirer de conclusion et dĂ©sire
avant tout attirer l'attention des naturalistes sur cette
question encore trĂšs imparfaitement connue des divers
organismes perforants.
M. Otto Huc parle des Ammonites du Lias supérieur
des gisements des Pueys et des Teysachaux au Moléson.
Il y a constaté les espÚces suivantes :
* Phylloceras Pompeckji Hug.
* Lytoceras cornucopiĂŠ Y. et B.
Lytoceras sp. ind.
Harpoceras serpentinum Rein.
ii » Fellenbergi Hug.
» exaralum Y. et B.
» lytherpe Y. et B.
ë » capellinum Schloth.
» cf. Bayeni, Dunc.
» bifrons Brug.
» Levisoni Simps.
DES SCIENCES NATURELLES. 487
Harpoceras Renevieri Hug.
k » Kisslingi Hug.
à » cf. Bodei Denkm.
» SP.
CĆloceras commune Sow.
» enguinum Rein.
» crassum Phil.
» subarmatum Y. et B.
Aptychus Elasme W, v. Mayer.
Cette faune ammonitique porte un caractĂšre franche-
ment centroeuropéen et sa présence dans une région
oĂč domine dans le Dogger en particulier le facies
méditerranéen peut paraßtre étrange. Les espÚces mar-
quĂ©es dâun * nâont Ă©tĂ© trouvĂ©es jusqu'ici que dans les
pays septentrionaux (Angleterre, Wurtemberg). Les
autres sont connues autant dans le facies méditerranéen
que dans le facies de lâEurope centrale, Ă l'exception
du Harp. Renevieri qui est inconnu dans dâautres loca-
lités. Un mémoire paléontologique sur cette faune
paraitra dans les MĂ©m. Soc. pal. Suisse, t. XXV.
M. Max MĂŒaLBerG dâAarau, assistant Ă lâInstitut gĂ©o-
logique de Fribourg en Brisgau, rapporte sur la Sfrati-
graphie du Jurassique moyen dans la Suisse septen-
trionale.
Il y a trois zones dans la série médiojurassique du
nord de la Suisse, qui prĂ©sentent un intĂ©rĂȘt spĂ©cial.
L'on remarque tout dâabord des phĂ©nomĂšnes dâĂ©rosion
entre la zone Ă Am. MurchisonĂŠ et la zone Ă Am.
Sowerbyi, et ce fait paraĂźt correspondre Ă lâabsence
de la zone Ă Am. concavus dans le Jura suisse. Il
semble pourtant que les sédiments de cet ùge ne font
pas entiÚrement défaut.
UE dut Ld ré . l'ade. 75 A be né es ma) | L ;
aeâ
488 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
En second lieula partie inférieure du Hauptrogenstein,
désignée par Thurman sous le nom de « oolithe sub-
compacte », sâamincit progressivement dans Pest du
canton dâArgovie et nâest que partiellement remplacĂ©e
par le facies argileux souabe. La partie supérieure de
cette série (Marnes à Ostrea acuminata et grande ooli-
the de Thurmann), correspond Ă peu prĂšs aux couches
Ă Am. Parkinsoni de la Souabe. Le Hauptrogenstein est
d'autre part plus ancien que lâhorizon de Bath en An-
gleterre.
Il faut noter, en troisiÚme lieu, que la différence de
facies que M. Rollier a signalée à la base du Malm existe
non seulement dans le Callovien supérieur et POxfor-
dien inférieur, mais déjà dans les couches à Am. macro-
cephalus. Tout le Malm infĂ©rieur (depuis les couches Ă
Am. macrocephalusjusquâau terrain Ă chailles), passe
dans lâEst du canton dâArgovie au facies trĂšs rĂ©duit de
lâoolithe ferrugineuse et finit par disparaĂźtre par amin-
cissement progressif vers lâest. Ce fait semble indi-
quer une Ă©mersion avec Ă©rosion ; lâhydroxyde de fer de
lâoolithe ferrugineuse pourrait fort bien provenir de la
dĂ©saggrĂ©gation Ă lâair libre de certaines roches.
L'auteur à appuyé sa maniÚre de voir sur les pério-
des dâĂ©mersion et dâĂ©rosion, par la dĂ©monstration dâune
série de figure et d'échantillons. Il publiera prochaine-
ment un travail plus complet sur cet objet.
M. BAumHAUER présente des observations sur la con-
ception génitique des macles el sur la présence de
plusieurs Lois de macle sur un mĂȘme cristal.
Il appelle concurrence des lois de macle, lappari-
tion de deux macles trĂšs voisins chez un cristal suivant
DES SCIENCES NATURELLES. 489
Sa position par rapport Ă un autre cristal. Des observa-
tions faites sur la chalcopyrite ont démontré que de
cette matiĂšre un cristal peut affecter une position incer-
taine entre deux formes cristallonomiques.
M. Baumhauer a observé en outre que la position
des figures particuliĂšres que lâon obtient en attaquant
une surface de cristal avec un dissolvant nâest pas due
au hasard ou Ă l'influence du dissolvant, mais le lieu
de leur formation est dĂ©terminĂ© dâavance. Cela est
prouvĂ© par le fait que deux lamelles dâun mĂȘme cristal
obtenues par clivage, ont montrĂ© les mĂȘmes figures.
Cette observation est trĂšs importante relativement Ă
lâidĂ©e que lâon se fait habituellement sur lâhomogĂ©nĂ©itĂ©
des cristaux.
M. FrELp fait la dĂ©monstration dâun catalogue Ă fiches
selon le systÚme décimal adopté par le Concilium
bibliographicum.
M. RictEer, professeur Ă Graz. Sur les traces lais-
sĂ©es par les anciens glaciers dans lâintĂ©rieur des Alpes.
M. Richter a étudié la région des Alpes Centrales
orientales en Styrie. Cette région est intéressante,
parce que la glace nây a certainement pas recouvert
toute la région et peut ainsi offrir des repÚres plus
sĂ»rs pour la dĂ©termination de lâancienne limite des
neiges Ă©ternelles.
Les Kahrs (excavations dues Ă lâĂ©rosion glaciaire) et
les lacs élevés sont les traces les plus manifestes de la
prĂ©sence de glaciers. DâaprĂšs la prĂ©sence de ces deux
formes morphologiques, la limite des neiges Ă lâĂ©poque
glaciaire aurait été en Styrie voisine de 1600-1700 m.,
2" + AV INT US PER RARES
:
.
490 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
pendant que sur le versant N. des Alpes elle doit avoir
Ă©te Ă 1200-1400 m.
Les groupes montagneux isolés, dont les vallées ne
furent pas comblées par de grandes masses de glace,
permettent les plus sûres constatations dans ce sens.
Dans les rĂ©gions par contre oĂč de formidables courants
de glace remplissaient les grandes vallĂ©es, ce nâest que
dans les parties supérieures de celles-ci dans la région
collectrice que se voient des Kabrs et des lagots, et
non sur le parcours du grand courant de glace. Câest
pour cette raison que les Kahrs et lagots sont situés
d'autant plus haut que lâancienne limite des neiges
était plus élevée.
La signification des Kabrs et lagots est donc différente
suivant la région. Dans les parties extérieures des Alpes
ils indiquent le niveau des neiges Ă©ternelles de lâĂ©poque
glaciaire; dans lâintĂ©rieur de la chaine ils dĂ©terminent
tout au plus le niveau du glacier.
La hauteur du courant de glace peut ĂȘtre dĂ©terminĂ©e
dâune part par le niveau des dĂ©pĂŽts erratiques, dâautre
part par les polis glaciaires. Le niveau des anciens
polis entre en contact avec celui des nĂ©vĂ©s actuels dâoĂč
rĂ©sulte que la limite des neiges Ă©tait Ă lâĂ©poque gla-
ciaire Ă peu prĂšs la mĂȘme qu'aujourd'hui.
En reconstituant les anciens glaciers, on remarque
que leur talus est bien moins incliné que le thalweg
des vallées qu'ils occupaient. Dans leur cours moyen
surtout, la hauteur de la glace était trÚs considérable ;
de grandes surfaces du glacier purent se joindre par
cette circonstance à la région des névés; cela explique
lâavancement Ă©norme des glaciers par l'adjonction au
champ collecteur de toute la région du glacier dont
DES SCIENCES NATURELLES. 491
l'altitude était supérieure à la limite des neiges. Inver-
sément, une forte ablation jusqu'au-dessus de cette
limite du glacier pouvait soustraire en peu de temps
au champ nourricier une trĂšs grande surface et provo-
quer un mouvement brusque de recul.
Cet Ă©paississement qui ressemble aux grandes crues
qui ont toujours lieu aussi sur le cours moyen et infé-
rieur des cours dâeau, a Ă©tĂ© provoquĂ© par la rencontre
de divers glaciers confluents, coulant dans des vallées
distinctes et qui furent forcés, aprÚs leur jonction, de
sâintroduire dans une vallĂ©e bien plus Ă©troite que le
total des vallées qu'ils avaient occupées précédemment.
Le glacier réuni devait donc gagner en hauteur, ce qu'il
nâavait pas en largeur. Les divers glaciers reprĂ©sen-
taient donc des lames de glace placées de champ.
Leurs moraines devaient former des bandes de mo-
raines internes comprises entre ces lames de glace.
(Drumlins ?). Conclusions :
1. La formation des glaciers diluviens nâexige pas
un changement climatique aussi considĂ©rable quâon le
croit communĂ©ment. LâĂ©paississement du glacier dans
les vallées moyennes ayant augmenté le champ nourri-
cier, peut avoir suffi pour faire progresser les langues
des glaciers.
2. Lâavancement et le retrait des glaciers peut avoir
été provoqué par des changements de niveau, ayant
augmenté ou diminué la surface du champ nourricier.
3. Les moraines comprises entre les lames verticales
de glace ont amené au fur et à mesure de la fusion la
nappe de moraines de fond sur et devant le champ
dâablation du glacier. Les dĂ©pĂŽts de boue nâont pas
nécessairement été transportés au-dessous du glacier,
par le mouvement de celui-ci.
4992 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
M. H. ScnarpT présente l'original de la nouvelle
feuille XVI de l'atlas géologique Suisse, dont il vient de
terminer la revision.
M. Schardt attire surtout l'attention sur l'application
de la nomenclature et du figuré des dépÎts glaciaires,
conformément à un systÚme nouveau adopté par la
Commission géologique suisse. Outre les dépÎts des
glaciers alpins, cette nouvelle carte figure aussi les
dépÎts des glaciers jurassiens, en particulier les morai-
nes datant de lâĂ©poque que M. Schardt appelle la phase
de récurrence des glaciers jurassiens. M. Schardt a été
surpris de trouver souvent fort loin du pied du Jura,
des dépÎts morainiques renfermant une forte proportion
de matériaux de provenance jurassienne, reposant à la
surface de moraines de fond à matériaux exclusivement
alpins. Ces dépÎts ont évidemment été formés aprÚs
le retrait du glacier du RhĂŽne. Il y en a de trĂšs beaux
aux environs de Gex, prÚs de Nyon, Gingins, Trélex,
Coinsins, Aubonne, Gimel, BiÚre. Ces dépÎts moraini-
ques ne peuvent ĂȘtre attribuĂ©s qu'Ă des glaciers des-
cendus du Jura, aprĂšs le retrait des glaciers alpins.
Un glacier important Ă ainsi envahi le pays de Gex;
un autre, plus puissant encore, descendu du Col de
S'-Cergues, a créé un superbe paysage morainique aux
environs de Gingins, Trélex, Givrins, Coinsins. De
mĂȘme, le glacier du Marchairuz a poussĂ© un moment
donné jusqu'à Aubonne. Devant les moraines de ces
glaciers s'Ă©tendent des terrasses fluvio-glaciaires qui se
soudent, Ă l'approche du lac LĂ©man, aux Deltas des cours
dâeau actuels, mais se trouvent Ă des altitudes que le
niveau du lac LĂ©man nâa jamais atteintes.
Il y a donc eu, aprĂšs le retrait du glacier du RhĂŽne,
or.
DES SCIENCES NATURELLES. 493
une récurrence des glaciers jurassiens qui ont envahi,
sur une assez grande distance du Jura, le terrain que
les glaces alpines venaient d'abandonner, en superpo-
sant aux dépÎts exclusivement alpins, des moraines et
des terrasses fluvio-glaciaires souvent presque entiĂšre-
ment formĂ©es de matĂ©riaux jurassiens, ou mĂȘlĂ©es de
débris alpins, ramenées en arriÚre par le mouvement de
retour des glaces. En effet, cette récurrence, en somme
anormale, sâexplique aisĂ©ment de la maniĂšre suivante :
Pendant la forte expansion des glaces alpines le glacier
du RhÎne refoulait littéralement les glaces propres au
Jura, en forçant celles-ci Ă sâĂ©couler vers lâouest, oĂč
elles ont déposé des moraines énormes au delà de Pon-
tarlier, dans la vallée de MiÚges, etc. Au moment du
retrait du glacier du RhĂŽne, une rupture se produisit
dans la nappe de glace, non pas au pied mĂȘme du Jura,
mais Ă une certaine distance de celui-ci. Le glacier du
RhĂŽne se retirait dans le bassin du LĂ©man, tandis que
la branche rhénane était supprimée: alors, les glaces
refoulées du Jura se firent jour en descendant vers le
plateau suisse. Le premier avancement Ă©tait une phase
de progression excessive, mais de courte durée, ainsi
que le prouvent les faibles dimensions des moraines
terminales.
Le glaciaire de la région du Léman est particuliÚre-
ment compliqué par le fait que le phénomÚne qui
vient dâĂȘtre dĂ©crit a dĂ» se rĂ©pĂ©ter au moment de
chaque retrait du glacier du RhĂŽne aprĂšs la suppres-
sion de sa branche rhĂ©nane. De mĂȘme, au moment de
la progression, la branche rhodane, en suivant la dépres-
sion du lac LĂ©man, a dĂ» avancer dâabord seule au delĂ
du Jura; ce nâest qu'ensuite, avec lâaugmentation de
49% SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
lâaltitude de la glace, que la branche rhĂ©nane a pu se
développer.
M. le D°J. FruEx, de Zurich, expose une série de
photographies quâil a faites en dĂ©cembre 1897, et des-
tinées à montrer la structure écailleuse de la neige telle
qu'elle se produit sous lâaction des rayons solaires lors-
que le soleil est bas et lâatmosphĂšre tranquille, comme
câest le cas, par exemple pendant un anticyclone. Cette
structure, qui est la vraie structure Ă©cailleuse, est
bien distincte de la « surface écailleuse » de Saussure
(Voyages, IV, 1776, S 2013), un phénomÚne qui
semble nâavoir pas Ă©tĂ© trĂšs bien compris par Ratzel
(Die Schneedecke, Kirchhoffs-Forschungen, IV, 1889).
En terminant, lâauteur prie ses collĂšgues de bien
vouloir lui communiquer les observations analogues.
M. FRUEH présente ensuite à la section des échan-
tillons de honycombed limestone du lac Huron; ces
curieuses formations ont été décrites par R. Bell (Bull.
of the geol. Soc. of America, vol. VI, 297-304) qui les
considĂšre comme les rĂ©sultats de lâaction de lâeau du
lac chargĂ©e dâacide sulfurique sur des galets calcaires.
L'auteur à trouvé des galets sculptés analogues dans le
lac de Zurich, et admet que l'Ă©rosion quâils ont subie
est due, en tout cas, en grande partie Ă des organismes,
algues, bactéries".
M. Lueruy, de Berne, présente un relief de la région
du St-Gothard exĂ©cutĂ© dâaprĂšs X. Imfeld par un pro-
cédé nouveau, un alliage métallique spécial.
! Voir ci-dessus communication de M. Gremaud, p. 484.
DES SCIENCES NATURELLES, 495
Zoologie.
Président : M. le Prof. Th. Sruper, de Berne.
Secrétaire : M. le D R.-0. Buri, de Berne.
Standfuss. Ătudes de zoologie expĂ©rimentale en corrĂ©lation avec la thĂ©orie de
l'Ă©volution. â Blanc. FĂ©condation de l'Ćuf de la truite. â Fischer-Sigwart
MammifĂšres et oiseaux rares de Suisse. â Hagmann. VariabilitĂ© dans la
longueur des dents de quelques carnivores. â Carl. Sur le genre Collem-
bola en Suisse. â Buhler-Lindemeyer. Ăpoque du passage des oiseaux
migrateurs Ă BĂąle en 1895-98. â Keller. Recherches sur le Pediaspis
aceris. â Urech. VariĂ©tĂ©s aberrantes des Vanessa. â Lang. Helix nemoralis
et Helix hortensis. â Ămery. Sur un OligochĂšte noir de l'Alaska, â
Meyer-Eimar. Fossile nouveau de lâĂocĂšne d'Ăgypte. â Fatio. Sur la reprĂ©-
sentation des Faunes locales dans les musĂ©es. â Yung. Intestin des poissons.
Plankton du LĂ©man. SpĂ©cimen de lâEupomotis gibbosa pĂȘchĂ© dans le port
de GenĂšve. â Musy. Quelques animaux disparus dans le canton de Fribourg.
â Haviland-Field. Le Concilium bibliographicum.
Dans la premiÚre assemblée générale, M. le D'SrTanp-
Fuss, de Zurich, rend compte dâune sĂ©rie d'expĂ©riences
quâil a faites sur des LĂ©pidoptĂšres soit en soumettant des
chrysalides à diverses températures, soit en provoquant
des accouplements hybrides.
La premiĂšre catĂ©gorie d'expĂ©riences consistait dâune
part à élever ou abaisser la température du milieu
ambiant dâune façon constante mais modĂ©rĂ©ment et
sans dĂ©passer + 4° comme minimum â 39° comme
maximum, d'autre part Ă exposer temporairement la
chrysalide Ă des tempĂ©ratures allant jusquâĂ â 18° et
+ 45°. Ces opérations ont provoqué chez presque
toutes les espÚces étudiées des modifications sensibles
du papillon soit dans sa couleur, soit dans sa forme ou
496 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
sa taille (voir pour les détails dans les Denkschriften
der Schweiz. naturforsch. Gesells., 1898, p. 1 Ă 40).
Certains types aberrants obtenus par lâemploi tem-
poraire de températures élevées se rapprochent beau-
coup de certaines variétés trÚs rares rencontrées dans
la nature qui sont dues Ă©videmment Ă des causes
semblables. D'autre part lâauteur est arrivĂ© Ă Ă©lever,
en suivant le plus possible les conditions normales
d'existence de cette espĂšce, des produits dâune variĂ©tĂ©
trĂšs aberrante de Vanessa urlicĂŠ obtenue par l'emploi
temporaire de basses températures. Des papillons
ainsi obtenus, la plupart ont repris les caractĂšres nor-
maux de lâespĂšce, tandis que quatre individus mĂąles
ont conservĂ© des caractĂšres aberrants de la mĂȘme
nature que ceux de leurs parents. Or, parmi les innom-
brables individus provenant de la Vanessa urticĂŠ nor-
male qui ont Ă©tĂ© Ă©levĂ©s dans les mĂȘmes conditions que
ces descendants dâune variĂ©tĂ© aberrante, aucun nâa
prĂ©sentĂ© les mĂȘmes caractĂšres que ceux-ci et ces cons-
tatations ont par suite un grand intĂ©rĂȘt au point de
vue de lâaction des conditions extĂ©rieures sur la trans-
formation des espĂšces.
Pour ses essais dâhybridations lâauteur est parti de
lâidĂ©e que, si la multiplication des espĂšces sâest faite
et se fait encore par la scission de certains groupes
d'individus en deux ou plusieurs séries divergeant
progressivement jusquâĂ la spĂ©cialisation complĂšte, les
essais de croisement pourraient servir de critĂšre pour
établir le degré de divergence et de différence physio-
logiques entre des formes voisines. Cette maniĂšre de
voir a été pleinement justifiée par l'expérience. En
effet, en partant dâaccouplements hybrides incapables
DES SCIENCES NATURELLES. 497
de créer des produits ou du moins des produits viables,
il a composĂ© une succession de couples formĂ©s dâindi-
vidus appartenant Ă des espĂšces de plus en plus voisines
jusquâĂ ce qu'il arrivĂ t Ă obtenir une forme bĂątarde
apte à la reproduction quoique à un médiocre degré.
Les caractĂšres des hybrides primaires obtenus par
le croisement de deux espÚces différentes varient assez
et se rapprochent plutĂŽt de ceux des types anciens que
de types récents. Des hybrides secondaires produits
par accouplement de deux hybrides primaires ont été
obtenus, mais pas encore élevés: quant aux hybrides
secondaires obtenus par le croisement dâun hybride
primaire mĂąle avec une femelle dâune des deux espĂšces
originelles ou dâune troisiĂšme espĂšce, leurs caractĂšres
varient beaucoup dâun individu Ă lâautre. Il ressort de
l'Ă©tude de tous ces hybrides secondaires une tendance
gĂ©nĂ©rale Ă revenir aux caractĂšres dâun type ancien,
tendance plus marquée encore chez les formes bùtardes
dérivées de trois espÚces différentes.
Parmi ces produits de croisement lâon distingue des
mĂąles plus ou moins aptes Ă la reproduction suivant les
individus, des femelles presque toutes stériles et, en
proportion trĂšs variable suivant les accouplements, des
individus gynandromorphes.
Ces faits jettent un jour intéressant sur les causes qui
rÚglent le développement des produits des accouple-
ments normaux en individus mĂąles normaux et individus
femelles normaux.
Le Prof. Henri BLanc de Lausanne, entretient la Sec-
tion de son travail sur la fĂ©condation de l'Ćuf de la Truite
publié en 1894 et dont les résultats ont été récemment
VAT te En Ă ral LOL PUR A LICE et. rs] fc inn Ă ouf die
ĂŻ
498 SOCIĂTE HELVĂTIQUE
contestĂ©s par G. Behrens qui a Ă©tudiĂ© le mĂȘme objet.
Ne pratiquant que la méthode des coupes, faisant
fi des germes traités et montés in toto, Behrens nie
existence de deux sphÚres attractives et par consé-
quent de deux centrosomes distincts, dâorigine diffĂ©-
rentes, sĂ©parĂ© lâun de lâautre avant la conjugaison
des deux pronuclĂ©us et ©. Il nây a pour lui, dans
l'Ćuf de la Truite, qu'un spermocentre qui se divise
pour fournir les deux corpuscules polaires du futur
noyau de segmentation.
Tout en reconnaissant que sa mĂ©thode ne se prĂȘte
pas à l'observation de certains détails, M. H. Blanc fait
circuler les dessins de préparations microscopiques,
utilisées pour ses recherches et faites avec des germes
colorés et montés en entier 6 à 7 heures aprÚs la
fertilisation. Ces préparations qui sont examinées séance
tenante par plusieurs spĂ©cialistes dĂ©montrent bien quâau
moment de la fécondation, alors que les deux pronu-
clĂ©us sont encore nettement sĂ©parĂ©s lâun de lâautre et
lorsqu'ils sont mĂȘme en pleine conjugaison, il existe
dans leur voisinage deux sphĂšres attractives. Ces deux
sphĂšres Ă©tant distantes lâune de lâautre de 0,07 mm.,il
est reconnu que lâauteur du travail critiquĂ© par Behrens
pe pouvait interprĂ©ter autrement qu'il ne lâa fait, les
préparations démontrées ; qu'il lui était impossible de
considérer les deux sphÚres comme les produits de la
division dâune sphĂšre unique et quoiqu'il n'ait pas pu
observer de spermocentre et dâovocentre, il devait,
pour ĂȘtre logique, nier la division dâun spermocentre
en deux et supposer au contraire, l'existence de deux
centres diffĂ©rents provoquant autour dâeux, dans le
protoplasme du germe, l'apparition de deux sphĂšres
attractives.
Me.
DES SCIENCES NATURELLES. 499
M. le Dâ Fiscuer-SiewarT, de Zofingue, parle de quel-
ques animaux rares observés en Suisse pendant ces
derniÚres années.
Il signale tout dâabord un couple dâĂ©tourneaux qui
vécut de 1892 à 1897, dans les environs de Brittnau
et donna le jour chaque année à un ou deux petits albi-
nos; ceux-ci ne se sont jamais trouvés que dans la pre-
miĂšre couvĂ©e, sauf en 1892 oĂč la seconde couvĂ©e en
contenait deux; par contre dans la seconde couvée de
1895, sur sept Ćufs, quatre donnĂšrent des individus
normaux, trois ne furent pas viables, et lâauteur attri-
bue ce fait à une dégénérescence des parents qui serait
aussi la cause de lâalbinisme dâune partie de la progĂ©ni-
ture. Parmi les descendants normaux du couple en
question, plusieurs, semble-t-il, ont hérité de la ten-
dance Ă avoir des petits albinos. En outre M. Fischer a
observé, en 1897, une femelle semi-albinos, prove-
nant toujours de la mĂȘme paire, ayant une tĂȘte blan-
che et une raie blanche sur la poitrine et le ventre,
mais des yeux normaux, et dont deux petits Ă©taient
albinos.
Ces différents étourneaux albinos, étant pourvus
dâveux trĂšs imparfaits, ne tardent pas Ă devenir la
proie des chats ou des corneilles. M. Fischer a pour-
tant pu en recueillir plusieurs, presque tous griĂšve-
ment blessĂ©s; lâun dâeux vit encore actuellement.
L'auteur signale en outre un albinos partiel de
geai, tué en février 1897, prÚs de Fulenbach (So-
leure), et un albinos presque parfait de corneille, tué
en septembre 1897, dans le GĂŽtzenthal prĂ©s dâAdlin-
genschwyl (Lucerne).
Il peut ĂȘtre intĂ©ressant de citer ici une capture faite
500 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
en mai 1898, prĂšs de Goldau par M. Zollikofer, dâune
nichĂ©e dâharle huppĂ© avec la mĂšre et douze petits, car
elle prouve que cette espĂšce peut nicher en Suisse. Du
reste dâautres oiseaux qui nichent dans la rĂ©gle dans le
Nord, prennent de plus en plus l'habitude de nicher
chez nous. Ainsi lâauteur possĂšde : 1° un vieux mĂąle
en plumage de noce et trois petits récemment éclos de
srÚbe huppé, provenant des environs du lac de Hall-
wyl; 2° quatre Ćufs de courlis cendrĂ©, trouvĂ©s en
mai 1896, prÚs de Kloten (Zurich); 3° un individu
de la mĂȘme espĂšce encore vivant, qui fut pris dans le
nid sur les bords du lac de Constance au printemps
1894.
En fait d'Ă©chantillons curieux de sa collection, M.
Fischer signale encore une variété de corneille avec le
bec supérieur trÚs long et fortement recourbé, tuée en
1897 prĂšs de Hagethal (Haute Alsace), un liĂšvre blanc
des Alpes, tué dans le Jura. Il indique enfin l'existence
dans les collections du MusĂ©e de St-Gall, dâun bĂątard
de liÚvre commun et de liÚvre blanc, qui a été tué dans
les Grisons en 1897.
M. le D' G. HaGmanN, de Strasbourg, parle des varia-
tions qu'il a observées dans les dimensions relatives
des diverses dents chez quelques carnassiers.
Il Ă entrepris en effet pour son Ă©tude de la faune
plĂ©istocĂšne de VĂŒklinshofen (Haute Alsace), une sĂ©rie
de mensurations sur des mĂąchoires, soit de carnassiers
quarternaires, soit de types voisins récents, dans le but
de fixer les limites des variations dont chaque espĂšce
est susceptible ; les résultats ainsi obtenus sont les sui-
vants :
DES SCIENCES NATURELLES. 501
Canis Lupus. Woldkirch a distingué, parmi les re-
présentants pleïstocÚnes de cette espÚce, trois types :
Lupus vulgaris fossilis, L. spelaues et L. Suessii, nette-
ment distincts dâaprĂšs lui par les relations de grandeur
entre la longueur de la carnassiĂšre et la hauteur du
maxillaire inférieur.
Or M. Hagmann à constaté que sur vingt exemplai-
res de loups adultes des collections zoologiques de
Strasbourg ces mĂȘmes relations varient au moins autant
qu'entre les trois types de Woldkirch ; il en conclut que
cette distinction ne peut ĂȘtre conservĂ©e.
Ursus. Ce genre est représenté à VÎklinshofen par
U. spelaeus et U. arctos, deux espĂšces Ă peine dis-
tinctes par la longueur de leur rangée de molaires,
mais différant sensiblement par la hauteur de la bran-
che horizontale de leur maxillaire inférieur. M. Hag-
mann à constaté en outre que la mùchoire de U. spe-
laeus est moins puissante que celle de U. arctos et de
la plupart des ours, U. malaganus, U. americanus, U.
labiatus et U. maritimus, ayant seuls une mĂąchoire
moins puissante encore.
Felis. La disposition de la mĂąchoire ne pouvant ser-
vir Ă distinguer les diverses espĂšces de fĂ©lins, lâauteur
a cherché, sans succÚs du reste, à établir des caractÚres
distinctifs sur les dimensions relatives de la carnas-
siÚre et de la prémolaire suivante. Il donne un tableau
de ses mesures pour F. leo, F. tigris et F. onca.
Hyena. Il existe dans ce genre deux groupes :
celui de H. spelaea et H. crocuta et celui de H. striata
et H. brunnea, nettement distincts par la forme de
leurs carnassiÚres. La carnassiÚre inférieure a en effet
un talon trÚs réduit dans le premier groupe, tandis
ARCHIVES, LL. VL â Novembre 1898. 34
U-N7
LA
VU PAT AET 7
502 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
qu'il est bien développé dans le second et la carnassiÚre
supérieure présente dans le premier groupe un tuber-
cule antérieur externe beaucoup moins développé, un
tubercule postérieur externe plus développé que dans
le second.
Outre les espĂšces sus-mentionnĂ©es lâon a dĂ©couvert
encore Ă VĂŽklinshofen les carnassiers suivants : Vulpes
vulpes, V. lagopus, Gulo borealis, et Felis Iynx.
M. le D' CarL fait une communication sur les Col-
lembolidés de la Suisse.
Câest en automne 1897 qu'il a commencĂ© Ă collec-
tionner et déterminer les Collembolidés du plateau
suisse et des Alpes et en neuf mois il a récolté en
Engadine, dans lOberland bernois et dans les envi-
rons de Berne 72 espĂšces et 15 variĂ©tĂ©s. Si lâon y
ajoute # espÚces signalées par Nicolet dans le Jura
le nombre des formes différentes connues en Suisse
s'Ă©lĂšve Ă 91 dont #1 vivent dans les Alpes et 69 sur
le plateau suisse.
Quoique les rĂ©sultats dĂ©jĂ acquis aient besoin dâĂȘtre
complétés par des recherchessur des territoires plus éten-
dus, lâon peut dĂ©jĂ en dĂ©duire quelques donnĂ©es intĂ©-
ressantes. Il faut remarquer tout d'abord la forte pro-
portion d'espĂšces communes Ă la Suisse et Ă lâEurope
septentrionale ; câest ainsi que 51 des espĂšces signalĂ©es
par SchĂŠffer dans les environs de Hambourg se retrou-
vent dans notre pays et lâon connait maintenant envi-
ron 60 espĂšces ou variĂ©tĂ©s communes Ă la Suisse dâune
part, la Scandinavie et la Finlande de lâautre. Câest
justement parmi ces formes septentrionales que se trou-
RME?
DES SCIENCES NATURELLES. 503
vent les types les plus répandus soit en distance hori-
zontale soit en distance verticale.
A 2000 mĂštres lâon trouve encore dans les Alpes
dâabondants CollembolidĂ©s cachĂ©s sous la mousse et les
pierres; lâauteur en a rĂ©coltĂ© jusquâĂ 2340 mĂȘtres et il
admet que lâIsotoma saltans remonte plus haut encore
sur les glaciers. Certaines espĂšces sont aussi abondantes
Ă de grandes hauteurs et dans le voisinage des glaciers
que dans les rĂ©gions les plus basses du plateau; dâau-
tres au contraire, telles que lâOrchesella villosa, vivent
surtout sur les points Ă©levĂ©s. Enfin dâautres encore
sont abondantes dans les régions basses, deviennent
de plus en plus rares Ă mesure quâon s'Ă©lĂšve et pren-
nent parfois aux altitudes extrĂȘmes quâelles peuvent
atteindre un type un peu aberrant. Du reste chez les
espÚces qui habitent aussi bien les régions basses que les
rĂ©gions Ă©levĂ©es lâon constate souvent une modification
de lâanimal qui tend Ă prendre une couleur toujours
plus foncĂ©e et dont la taille diminue progressivement Ă
mesure qu'il vit Ă de plus grandes altitudes.
L'auteur a constatĂ© Ă diverses reprises lâexistence
de certaines espÚces en quantité considérable sur la
neige. Plusieurs dâentre elles se rencontrent Ă la fois
sur la neige et dans des conditions bien différentes, par
exemple sous des Ă©corces ou sous des pierres. Lâisotoma
saltans en particulier, qui est pour ainsi dire l'emblĂšme
de la faune des glaciers, a Ă©tĂ© retrouvĂ© dâune part sur
une place trÚs ensoleillée du versant Sud du Faulhorn
loin de toute flaque de neige, dâautre part prĂ©s de
Grindelwald bien au-dessous de lâextrĂ©mitĂ© du glacier.
Il semble donc que les conditions dâexistence de cer-
taines espĂšces sont des plus larges et que la multitude
504 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
d'individus qui circulent par moments sur la glace pro-
viennent de migrations parties dâun tout autre point.
M. Th. BĂŒxLer-LINDEMEYER, de BĂąle, fait une com-
munication sur le passage des oiseaux au printemps
dans les environs de Bùle. Il y a déjà plusieurs années
qu'il a entrepris ses recherches sur les oiseaux de pas-
sage plus spécialement au printemps ; il a toujours pro-
cédé avec la plus grande prudence ne tenant compte
que des oiseaux qu'il a vus ou entendus lui-mĂȘme et de
ceux qui lui ont été signalés par des personnes absolu-
ment sĂ»res. Depuis le milieu de mars jusquâĂ la fin de
mai il Ă fait au moins trois fois par semaine des excur-
sions matinales dans les rĂ©gions les plus favorables Ă
l'Ă©tablissement des oiseaux et, des nombreuses observa-
tions ainsi recueillies, il a pu tirer les déductions sui-
vantes :
Il existe une série d'oiseaux qui apparaissent dans
nos pays toujours exactement Ă la mĂȘme Ă©poque de
lâannĂ©e; ce sont : le Rossignol, le Rouge-queue, la
Fauvette grisette, la Grive musicienne, lâHirondelle de
cheminĂ©e, lâHirondelle de rivage, lâAlouette des champs,
le Coucou, la Cigogne.
Dâautres passent moins exactement ; ce sont : le Pouil-
jot vĂ©loce, lâHirondelle de fenĂȘtre, le Martinet noir, le
Torcol, le Ramier, la Huppe et lâAlouette lulu.
Enfin le Gobe-mouches becfigue et le Loriot sont
tout à fait irréguliers.
D'autre part lâauteur a constatĂ© une augmentation
sensible des Torcols, Loriots, Huppes, Rossignols, Go-
be-mouches becfigues, Serins, Rousserolles, et au con-
traire une diminution trĂšs marquĂ©e des Fauvettes Ă
De
DES SCIENCES NATURELLES. 505
tĂȘte noire, Hirondelles de fenĂȘtre, Rossignols de Mars,
Grives musiciennes et BĂ©casses. La Caille trĂšs commune
dans les environs de Bùle il y a quelques années, a
maintenant presque complĂštement disparu.
L'auteur se propose du reste de compléter ses ob-
servations en continuant ses Ă©tudes pendant beaucoup
d'années encore.
M. le prof. Dâ C. KELLER, de Zurich, expose Ă la So-
ciété quelques observations qu'il a faites sur la biologie
du Pediaspis aceris. L'on savait jusquâĂ prĂ©sent que cette
espĂšce produit des galles sur les feuilles et les racines
de lâĂ©rable. Or lâauteur Ă dĂ©couvert ce printemps des
galles attribuables Ă cet insecte non seulement sur les
feuilles, mais aussi en nombre considérable sur les
fleurs de cet arbre. Le pistil portait alors 2 ou 3 galles
tandis que les Ă©tamines avaient subi un raccourcisse-
ment notable de leur filet.
Pediaspis aceris présente ainsi une analogie curieuse
avec Cynips baccarum, la guĂȘpe des noisetiers.
M. le D' F. Urecx, de Tubingue, montre quelques
Ă©chantillons aberrants quâil a obtenus derniĂšrement soit
de Vanessa urlicĂŠ, soit de Vanessa 10.
En ce qui concerne la premiĂšre espĂšce il a obtenu
tout dâabord par lâaction alternative des tempĂ©ratures
froides et normales sur les chrysalides jeunes une Vanes-
sa urticĂŠ aberr. polaris artifice et une Vanessa urticĂŠ
aberr. Donar (appelée jusqu'ici ichnusoïdes artifice).
Dâautre part, en serrant au moyen dâun fil la chrysa-
lide encore tendre au-dessus des ailes rudimentaires,
il a constaté qu'avec une faible pression la couleur du
AA Fr :
506 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
pigment des Ă©cailles sur la rĂ©gion externe de lâAile est
seule modifiée tandis que la membrane de laile et les
Ă©cailles restent intactes. Avec une pression plus forte la
membrane se plisse sous le fil, puis avec une pression
plus forte encore, les écailles sont gÚnées dans leur
développement et finalement elles ne se développent
plus du tout depuis la ligne de pression sur toute la par-
tie externe de l'aile.
Les chrysalides de Vanessa Ioexposéesalternativement
à des températures normales et froides donnent des Va-
nessa lo aberr. lokaste chez lesquelles tout le pigment
jaune des ailes antérieures est remplacé par du pig-
ment en partie brun rougeĂ tre, en partie brun et en
partie noire, et les Ă©cailles bleues et noires des yeux
des ailes postĂ©rieures deviennent grises. Si lâon fait agir
d'autre part des températures alternativement normales
et Ă©levĂ©es lâon obtient la Vanessa Io aberr. calore ni-
grum maculata.
L'auteur a provoqué aussi chez cette espÚce des mo-
difications de la substance pigmentaire en comprimant
les ailes par une liaison de la chrysalide, quoiqu'il soit
difficile de ne pas amener par cette opération une atro-
phie des ailes.
M. le prof. D' A. LaxG, de Zurich, fait une communi-
cation sur quelques cas dâatavisme chez Helix nemora-
lis et Helix hortensis.
C. EMERY. â Sur un oligochĂšte noir des glaciers de
l'Alaska.
Ce petit ver a été observé par Russell sur la neige
qui recouvre le glacier de Malaspina et retrouvé dans les
DES SCIENCES NATURELLES. 907
mĂȘmes lieux par le D' De Filippi qui faisait partie de
expédition de S. A. R. le Duc des Abruzzes au Mont
St-Elie. On le rencontre avant le lever du soleil Ă la
surface; puis il disparait sous la neige Ă une grande
profondeur. Cet animal doit constituer un nouveau
genre dans la famille des Enchytréides. Son caractÚre
le plus remarquable est la pigmentation noire de lépi-
derme qui est unique parmi les OligochÚtes décrits Jus-
qu'Ă ce Jour. Mais il existe des espĂšces alpines encore
inédites qui offrent une pigmentation marquée de la
peau, quoique moins intense que chez le ver de l'Alaska.
Quelques exemplaires dâune espĂšce rĂ©coltĂ©e dans un
petit lac sur le Mont-Rose, par le regretté R. Zoja sont
présentés à l'assemblée. Il serait à désirer que latten-
tion des naturalistes qui explorent les Alpes se portĂ t
sur les OligochÚtes limicoles, jusqu'ici fort négligés.
M. MEYEr-Eimar, de Zurich, montre et décrit un
nouveau fossile de lâEocĂšne d'Egypte.
Le D° V. Fario, de GenĂšve, parle de lutilitĂ© quâil y
aurait à faire, dans chacun de nos Musées suisses, non
pas des collections de vertĂ©brĂ©s et dâinvertĂ©brĂ©s du
pays entier, collections fĂ©dĂ©rales qui ne pourraient ĂȘtre
que des copies plus ou moins complĂštes les unes des
autres, mais bien des collections cantonales ou locales
qui, embrassant un champ dâexploration beaucoup plus
restreint, permettraient une Ă©tude beaucoup plus cir-
constanciée de la distribution, du développement, de la
biologie et de la variabilitĂ© dâespĂšces en nombre par
le fait plus limité.
Il rappelle les directions quâil donnait dĂ©jĂ Ă ce sujet
508 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
en 1872, dans une communication en assemblée géné-
rale de la SociĂ©tĂ© helvĂ©tique des Sciences naturelles, Ă
Fribourg, et appuie plus particuliĂšrement sur lâĂ©tablis-
sement indispensable dâune carte dĂ©taillĂ©e du champ
d'Ă©tude et surtout dâun catalogue spĂ©cial oĂč toutes
donnĂ©es d'Ăąge, de sexe, dâĂ©poques, de provenance
exacte, etc., ainsi que toutes observations biologiques,
morphologiques ou autres se rapportant Ă chaque indi-
vidu en collection seraient consciencieusement enregis-
trées, sous le numéro porté par celui-ci.
Dans le cas oĂč un MusĂ©e tiendrait absolument Ă
embrasser dans ses collections Ja faune suisse entiĂšre,
il voudrait que lâon distinguĂ€t de maniĂšre ou d'autre,
tout ce qui provient du canton, du bassin ou de tel ou
tel champ dâĂ©tude dĂ©terminĂ© ; les sujets composant la
faune ou la collection locale devraient porter alors une
Ă©tiquette de couleur particuliĂšre et faire lâobjet d'une
mention toute spéciale dans le catalogue.
Il explique Ă ce propos la subdivision du pays en
onze régions comprenant de une à quatre zones super-
posées, ainsi que les signes conventionnels abréviatifs
proposés par V. Fatio et Th. Studer, dans leur Catalo-
gue distributif des Oiseaux de la Suisse, en 1892,
et demande seulement quâon porte dorĂ©navant Ă 6, au
lieu de 5, les chiffres de fréquence comparée.
On est aujourdâhui dans le siĂšcle de la division du
travail, et, pour le naturaliste voyageur qui visite nos
collections suisses, il importe souvent bien plus de trou-
ver une représentation aussi complÚte que possible des
espĂšces ou des formes qui figurent dans telles ou telles
conditions que de rencontrer des représentants égrenés
d'espĂšces exotiques.
A
LL
RQ
DES SCIENCES NATURELLES. 509
Les Musées suisses, sauf dans certains groupes peut-
ĂȘtre, ne peuvent avoir la prĂ©tention de lutter, pour les
collections générales, avec ceux de plus grands cen-
tres beaucoup plus favorisés et fortunés.
Considérant que des collections locales bien établies
seraient appelées à rendre de grands services aux zoolo-
gistes, tant de la Suisse que de l'Ă©tranger, M. Fatio
recommande la chose aussi bien aux directeurs de nos
diffĂ©rents MusĂ©es quâĂ la SociĂ©tĂ© zoologique suisse
rĂ©cemment fondĂ©e en vue de lâĂ©tunde de la Faune du
pays, et aux diverses autorités cantonales qui feraient
Ćuvre d'utilitĂ© publique et de patriotisme en accordant
largement les facilitĂ©s et les subsides indispensables Ă
semblables intéressantes créations.
Dans la premiÚre assemblée générale, M. le prof.
Emile Yuxc résume les recherches qu'il a faites sur
la structure intime et les fonctions de l'intestin des
Poissons. Le point capital sur lequel il insiste est la
diversité des moyens employés par ces animaux pour
atteindre le mĂȘme but: la digestion des proies ingĂ©-
rées. Les uns y parviennent au moyen des sucs sécrétés
par lâĂ©pithĂ©lium Ă peu prĂ©s uniforme qui tapisse dâun
bout Ă lâautre leur intestin rectiligne (Petromyzontes).
Les autres dĂ©ploient une grande variĂ©tĂ© dâĂ©lĂ©ments,
tous dâorigine Ă©pithĂ©liale, il est vrai, mais diffĂ©renciĂ©s
selon les régions de leur intestin qu'on peut diviser en
un Ćsophage, un estomac au sens histologique du mot,
un intestin moyen et un intestin terminal (SĂ©laciens).
Chez les derniers, un foie et un pancréas distincts
viennent compléter encore le tube digestif si hau-
tement organisĂ©. Entre ces deux extrĂȘmes, existent
510 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
une quantité de types intermédiaires chez lesquels on
assiste Ă la transformation progressive des cellules
épithéliales en cellules gastriques.
Pour en donner une idée, M. Yung expose une grande
planche sur laquelle il a figuré l'intestin de Petromyzon
marinus, de Leuciscus rutilus, de Perca fluviatilis,
dâEsox lucius et de Scyllium catulus, avec les formes
cellulaires contenues dans sa muqueuse. Ces cinq espé-
ces correspondent Ă cinq des principaux stades Ă©volutits
du tractus intestinal : @, intestin droit Ă diamĂštre peu
variable et à épithélium cylindrique prédominant ; b,
intestin recourbé à double anse, avec une dilatation
dans la région stomacale et un épithélium à cellules
caliciformes en majorité, épithélium formant des eryptes
mais non de véritables glandes gastriques, intestin dé-
pourvu par consĂ©quent d'estomac au sens propre; âŹ,
intestin recourbé à plusieurs anses et atteignant par-
fois une trĂšs grande longueur, avec un estomac en sac,
tapissé dans sa portion antérieure de glandes gastriques
et dans sa portion postérieure de glandes muqueuses,
pancréas diffus ; d, intestin recourbé à deux ou un plus
grand nombre dâanses, avec un estomac proprement
dit, tapissé sur toute son étendue de glandes gastri-
ques, de glandes muqueuses entremĂȘlĂ©es, pancrĂ©as
également diffus; e, intestin recourbé à deux anses,
avec un vaste estomac divisĂ© en deux portions, lâune
trĂ©s large, lâautre (le tube pylorique) trĂšs Ă©troite, mais
tapissées toutes deux de glandes gastriques en majeure
partie ; pancréas massif.
Faute de temps, M. Yung ne peut développer les
résultats physiologiques de son étude ; ce sont à ses
yeux les plus nouveaux. Chez les Cyclostomes et chez
EL ER
DES SCIENCES NATURELLES. 511
les CyprinoĂŻdes, la digestion se fait surtout en un milieu
neutre ou lĂ©gĂšrement alcalin et revĂȘt le type dâune
digestion pancréatique. En revanche, chez les Sélaciens
et particuliĂšrement chez les Squales, la digestion se
fait alternativement en milieu acide, puis en milieu
alcalin ; elle est successivement du type gastrique et du
type pancréatique se rapprochant ainsi de la digestion
des animaux supérieurs seuls bien connus sous ce rap-
port.
M. le prof. E. Yuxc, de GenĂšve, poursuivant depuis
huit mois des recherches quantitatives sur le plankton
du lac LĂ©man a pu se convaincre des imperfections de
la méthode employée généralement dans cette étude.
Persuadé, d'autre part, que les résultats publiés jus-
qu'ici par divers auteurs ne peuvent ĂȘtre comparĂ©s, par
la raison quâils ont Ă©tĂ© obtenus par des procĂ©dĂ©s diffĂ©-
rents, M. Yung est tenté de considérer ces résultats
comme ne présentant à peu prÚs aucune valeur scien-
tifique. Aussi propose-t-il Ă la section d'examiner la
question de savoir quelle serait la meilleure méthode
Ă suivre pour recueillir et pour doser le plankton. Per-
sonnellement, il fait usage dâun filet Ă petite ouverture
(filet dâApstein, petit modĂšle) dont la surface filtrante
est calculĂ©e de façon Ă ce que toute lâeau qui entre
puisse passer à travers et que, par conséquent, tous les
organismes contenus dans cette eau se ramassent dans
le réservoir cylindrique qui termine le filet. Il est cer-
tain que les filets à large ouverture livrent entrée à plus
dâeau qu'il nâen peut filtrer par leurs parois ; il en
rĂ©sulte Ă lâintĂ©rieur du filet la formation dâun remou
qui entraine au dehors une fraction (incalculable et
542 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
variant avec la vitesse) du plankton. On ne sait jamais
exactemeht de la sorte la quantitĂ© dâeau qui a vraiment
filtrĂ© et lâon ne peut Ă©tablir aucun rapport prĂ©cis entre
cette quantitĂ© dâeau et le volume du plankton quâelle
contient. M. Yung critique aussi les pĂȘches horizontales
parce que le filet trainĂ© aprĂšs le bateau nâoccupe pas
un niveau fixe et qu'il est difficile de ramener Ă chaque
opĂ©ration la mĂȘme vitesse, la mĂȘme inclinaison du filet
et consĂ©quemment la mĂȘme quantitĂ© dâeau explorĂ©e.
Ces raisons sont suffisantes pour justifier le choix quâil
a fait de pĂȘches verticales : il est toujours facile de con-
naĂźtre le volume de lâeau filtrĂ©e qui Ă©quivaut Ă celui
dâun cylindre dâeau de 10 centimĂštres de diamĂštre
(diamĂštre de lâouverture du petit filet dâApstein) et dâune
hauteur égale à la profondeur à laquelle le filet a été
descendu. Quant au dosage du plankton, M. Yung lâef-
fectue dans des tubes hauts dâun mĂȘtre et larges
de 2â, centimĂštres, effilĂ©s Ă leur extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure
et reliés par un caoutchouc à des éprouvettes graduées
en dixiÚmes de centimÚtre cube. Ces tubes présentent
lâavantage de pouvoir recevoir toute la pĂȘche prĂ©alable-
ment fixĂ©e au formol Ă 2 â/,; celle-ci y sĂ©journe au
moins vingt-quatre heures afin d'assurer son tassement.
Et pour éviter les erreurs dues à la présence des grands
Crustacés qui gÚnent laccumulation réguliÚre du fin
plankton, on filtre au prĂ©alable le produit de la pĂȘche
sur une toile métallique dont les mailles mesurent
1/10 de mm. de cĂŽtĂ© et lâon sĂ©pare ainsi le gros et le
petit plankton que lâon dose tour Ă tour.
M. Yune est prĂȘt Ă adopter une autre mĂ©thode si ses
coliĂšgues en planktonologie sây dĂ©cident, mais ce qu'il
dĂ©sire avant tout, câest une unitĂ© dans les procĂ©dĂ©s de
DES SCIENCES NATURELLES. 13
recherches. Ce ne sont pas tant les résultats absolus qui
importent, mais bien des résultats comparatifs. En ter-
minant M. Yung, préconise la méthode américaine utili-
sant la pompe aspirante, tout en reconnaissant que
son prix élevé la rend difficile.
La question est renvoyée à l'examen de la Commis-
sion limnologique .
M. E. Yuxc prĂ©sente trois exemplaires dâun nouveau
poisson recueillis dans une nasse Ă lâintĂ©rieur du port
de GenĂšve. Il sâagit de la perche-soleil ou perche du
Canada, le Sun-Fish, introduit en Europe il y a dĂ©jĂ
une dizaine d'annĂ©es et qui paraĂźt sâĂȘtre acclimatĂ© dans
certains fleuves français, notamment la Loire (Voir
lâIntermĂ©diaire des Biologistes, 1° annĂ©e, pages 61 et
81). M. le D° Oltramare obtint, il y a deux ans, dans
son Ă©tablissement de pisciculture de GenĂȘve, une ponte
prospÚre de progéniteurs achetés à Paris: il en sema
des jeunes dans le RhÎne et les individus apportés ré-
cemment Ă M. Yung par un pĂȘcheur prouvent qu'ils y
ont trouvé les conditions favorables à leur croissance.
La perche-soleil est un joli poisson Ă coloration verte
et vert-bleuĂątre qui le fait ressembler Ă un Labre.
M. le professeur M. Musy, de Fribourg donne le
rĂ©sultat de son Ă©tude sur lâĂ©poque de la disparition de
quelques mammifĂšres du sol fribourgeois.
Ses recherches ont consisté à étudier les diverses lois
qui, depuis le XVÂź siĂšcle jusquâĂ nos jours, ont rĂ©glĂ© la
chasse dâune part la destruction des fauves de lâautre
et sur lesquelles il donne divers renseignements. Il a
pu ainsi fixer assez approximativement lâabondance de
Sons hantĂ© A Ăe sh ce ne 0 a de ES LS et Ne Toni Ă
514 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
quelques espÚces pendant les siÚcles passés ainsi que
le moment de leur disparition par les primes payées
pour les fauves tués et par les récompenses accordées
pour le gibier de hante-chasse apporté aux membres
du gouvernement.
On trouve des restes de castor (Castor fiber L.) dans
les palafittes du lac de Morat et la Bibera (Bibern-
bach), qui se jette dans le mĂȘme lac, doit certainement
son nom à des colonies de cet intéressant rongeur.
Sans pouvoir se baser sur des documents bien authenti-
ques, on peut affirmer que cette espĂšce a disparu dans
le courant du XI"° ou du XIT°* siÚcle.
L'ours brun (Ursus arctos L.) était fréquent pendant
le XVI" et le XVIIâ siĂšcle. De 1507 Ă 1698 on en
tua trente et un, principalement dans la région monta-
gneuse qui s'Ă©tend de Planfayon Ă Bellegarde. Il a dis-
paru dans le courant du XVII" siÚcle ; celui qui fut tué
Ă BarberĂȘche en 1698, semble avoir Ă©tĂ© le dernier.
Le cerf commun (Cervus elaphus L.), Ă©tait trĂšs
abondant aux XV" et XVI"* siĂšcles. Les nombreux bois
qui ornent les galeries de nos anciens chĂąteaux en sont
une preuve. Les derniers ont Ă©tĂ© tuĂ©s, lâun le 27 Juillet
1748, prĂšs de Broc, lâautre le 15 octobre de la mĂȘme
année prÚs de Cerniat et le troisiÚme prÚs de Morat en
1750. On peut donc admettre que le cerf a disparu
vers la fin du XVIIâ* siĂšcle et celui qui fut tuĂ© en
1871 dans les bois de Cottens était un sujet égaré.
Le loup (Canis lupus L.) abondait pendant les XVÂź",
XVI" et XVII" siĂšcles et il parcourait la plaine aussi
bien que la montagne. Chacun pouvait le tuer et recevait
une prime pour chaque capture. Trois cents loups au
moins ont été tués depuis 4504 à 1800. Au commen-
DES SCIENCES NATURELLES. 15
cement du XVI" siĂšcle ils se faisaient surtout tuer dans
la plaine, plus tard ils devinrent particuliÚrement fré-
quents dans la région des Alpettes. Au XVII" siÚcle,
les loups Ă©taient devenus trĂšs rares et cependant le der-
nier ne fut tué que le 27 avril 1837, dans les environs
de Riaz.
Le lynx (Felis Iynx L.), semble avoir toujours été
trÚs rare, le dernier connu a été tué prÚs de Charmey,
en 19826.
Le sanglier (Sus serofa L.) est surtout mentionné
dans le courant du XV"° et du XVI" siÚcle, mais il ne
disparut que vers le commencement du XIX"* pendant
lequel on en tua encore quelques-uns.
On a prétendu avoir tué des chats sauvages (Felis
catus L.) au Vuilly en 1890 et en 1891; Ă©taients-ils
bien authentiques? câest douteux.
Le bouquetin (Capra ibex L.) semble nâavoir jamais
habité le territoire fribourgeois et le chevreuil (cervus
capreolus L.), rare déjà au commencement du siÚcle,
a beaucoup de peine Ă sây maintenir et surtout Ă sây
multiplier.
Depuis cinq siĂȘcles, la classe des mammifĂšres sâest
appauvrie dâau moins sept espĂšces".
M. HAviLanD-Fiecp, de Zurich expose le catologue du
Concilium bibliographicum Ă Zurich.
1 Voir Bulletin de la Soc. frib. des Sc. nat. Vol. VIII. 1898.
516 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
Botanique.
Président : M. le prof. CRAMER, de Zurich.
Secrétaire : M. le prof. Ed. Frscuer, de Berne.
Westermaier. Sur les ouvertures stomatiques â Ed. Fischer. PrĂ©sentation du
premier cahier de la Flore cryptogamique suisse. Expériences d'infection par
des Urédinées alpines de M. Jacky. Expériences de culture du Protomyce
macrosporus de Mlle Popta. â A. Maurizio. Diffusion et germination des
SaprolĂ©gniĂ©es. DĂ©veloppement d'algues sur des plantes de serre. â Jean
Dufour. Trois maladies de la vigne. â C. SchrĂŽter. Sur la variabilitĂ© dans
le genre Pinus. â M. Rickli. DĂ©couverte de la Tulipa Celsiana prĂšs de
Brigue. Le genre Doryenium. â R. Chodat. Symbiose bactĂ©rienne et
mycĂ©lienne. â Chodat. Recherches de M. Barth et de Mie von Schirnâ
hofer. â M. Micheli. Greffage du Clianthus Dampieri. Photographies
de plantes rares. Exploration botanique au Mexique. â Paul Jaccard.
Gentianes du groupe de G. acaulis. â Dutoit. Ronces intĂ©ressantes des
environs de Berne.
M. le prof. WEsTERMAIER, de Fribourg, fait une com-
mupication sur lâorganisation des stomates des feuilles.
Devant publier incessamment ses observations Ă ce
sujet, lâauteur ne nous en Ă donnĂ© aucun extrait.
M. le prof. Ed. Fiscer, de Berne, présente le pre-
mier cahier des Contributions Ă la Flore cryptogami-
que suisse qui contient ses études sur le développe-
ment d'environ 40 espĂšces dâUrĂ©dinĂ©es suisses. Il
rĂ©sume lâĂ©tat actuel de nos connaissances sur les UrĂ©di-
nées de la Suisse et fait ressortir les mérites des tra-
vaux des mycologues bernois Trog et Otth. Il parle
ensuite avec quelques détails des Puceinia qui habitent
sur le Carex montana et signale les relations qui existent
entre le Puccinia obtusata (P. arundinacea var. obtu-
DES SCIENCES NATURELLES,. 917
sata Otth) dĂ©crit par Otth et lâĂcidium Ligustri Strauss.
L'auteur appuie sur les faits quâil vient d'exposer, quel-
ques considérations théoriques relatives à la Phylogénie
des Urédinées.
M. Fiscxer parle encore des expériences d'infection
par des UrĂ©dinĂ©es alpines faites Ă lâInstitut botanique
de Berne par M. E. Jacky. Les résultats obtenus peu-
vent se résumer comme Suit :
1° Au bord du glacier de CorbassiĂšre (Valais), Ă
2650 mÚtres d'altitude, on a trouvé sur Saxifraga oppo-
siifolia, un Caeoma ; dans le voisinage immédiat, on
vit peu aprés se développer un Melampsora alpina sur
Salix herbacea. Cela fit supposer que le Caeoma ren-
trait peut-ĂȘtre dans le cycle de dĂ©veloppement du
Melampsora, ce qui a été confirmé par l'expérience.
2° Un Ăcidium observĂ© Ă Fionnay (VallĂ©e de Bagnes)
sur Aquilegia alpina appartient au cycle dâun Puccinia
qui vit sur 4grostis alba. Des téleutospores de ce der-
nier ont pu infecter Ă©galement des plantes dâAguilegia
vulgaris. Le champignon est donc identique au Pucei-
ma Agrostidis Plowright.
3° LâUromyces Aconiti-Lycoctoni est un Uromy-
copsis : en semant les Teleutospores sur la mĂȘme plante
nourriciĂšre, on Ă pu y reproduire des Ăcidium qui,
semés à leur tour, ont donné de nouveau des Téleu-
tospores. Les Aconitum Napellus et paniculatum, le
Trollius europaeus nâont pas Ă©tĂ© infectĂ©s par cet Uro-
myces.
Enfin M. FiscHerR communique quelques expériences
d'infection au moyen du Protomyces macrosporus faites
ARCHIVES, t. VI. â Novembre 1898. 39
518 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
Ă lâInstitut botanique de Berne par M" C. Popra. Ces
expĂ©riences ont montrĂ© que ce parasite nâest pas aussi
spécialisé dans le choix de ses plantes nourriciÚres que
la plupart des Urédinées, Avec des spores récoltées sur
Ăgopodium Podagraria, lâauteur a pu infecter les
OmbellifĂšres suivantes : Ăgopodium podagraria, Pa-
limba Chabraei, Bubon gemmiferum, Cicuta virosa,
Libanotis vulgaris, Ferula thyrsiflora, Pachypleurum
alpinum, Seseli montanum, Trinia vulgaris, Bunium
virescens, Athamanta cretensis.
Les résultats négatifs de quelques autres essais ne
sont pas assez probants pour qu'on puisse en conclure
à une résistance de quelques autres OmbellifÚres à lPin-
fection de Protomyces macrosporus.
D' A. Maurizio (WÀdensweil). Une méthode pour
évaluer le nombre des germes de Saprolégniées dans
l'eau et la vase.
La facultĂ© quâon les SaprolĂ©gniĂ©es de se dĂ©velopper
dans des conditions trĂšs variables et sur des substratum
vivants ou morts et de produire ainsi de nombreuses
colonies, donne un certain intĂ©rĂȘt Ă la question du
nombre de germes contenus dans lâeau et dans la vase.
J'ai pu, Ă lâoccasion des recherches sur la distribu-
tion et la biologie de saprolégniées qui paraßtront dans
l'organe de la Société « Deutsche Fischerverein » établir
une méthode qui permet d'évaluer la quantité de ces
saprophytes dans divers milieux.
Il se produit constamment dans les conduites oĂč lâeau
séjourne, des croûtes mycéliennes de plus ou moins gran-
des dimensions. Jâai non seulement rencontrĂ© de ces
revĂȘtements dans les conduites des divers laboratoires
DES SCIENCES NATURELLES. 919
Ă Zurich ou Ă WĂ€densweil, mais aussi dans les cuisines
oĂč lâeau n'arrive que momentanĂ©ment. Ce ne sont pas
seulement des Saprolégniées qui les font naßtre, mais
des Bactéries et des ascomycÚtes incomplÚtement dé-
terminés.
Ces dépÎts ont servi de point de départ pour la déter-
nination du nombre des germes de ces divers genres.
La matiĂšre obtenue est diluĂ©e au moyen dâune quan-
titĂ© connue dâeau. De cette dilution on prend un â/, Ă
1 cm.c., qui servent Ă Ă©tablir des cultures sur plaques
qui permettront en tenant compte du dĂ©bit de lâeau
durant le temps d'expérience, de déterminer le nom-
bre de germes ou des portions de mycélium qui ont pu
ĂȘtre isolĂ©s des conduites.
J'ai obtenu ainsi un germe par 1000, 1500, 1900
litres. Ce résultat ne cadre que difficilement avec la
constatation que dans des essais de quelques litres on
trouve constamment plusieurs germes. On ne sait pas
dâailleurs non plus si la croĂ»te doit son origine Ă un ou
plusieurs germes.
Comme les filtres ordinaires laissent passer les z00-
spores et quâĂ cause des grandes quantitĂ©s dâeau Ă filtrer
les bougies ne sont pas commodes, j'ai préféré utiliser
la méthode de détermination directe.
L'eau est distribuĂ©e en vases dâune contenance de
8 à 10 litres. Sur la surface de cette eau on dépose en
quantitĂ© suffisante des Ćufs de fourmis. AprĂšs deux
Jours on remarque sur les Ćufs un fin duvet. On les
enlÚve et ceux de chaque vase sont comptés séparé-
ment.
AprÚs cette premiÚre expérience on remet de nou-
veau des Ćufs de fourmis et on en trouve moins dâin-
sa PTE CLEO LN S AN ER e U Te PR AS RE ON
d * ds, De D
520 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
fectés et moins encore à la troisiÚme, ce qui montre
que le nombre des germes a diminué.
EvaluĂ©s de cette maniĂšre les germes de lâeau du lac
de Zurich sont au nombre de 3,33 par litre, tandis que
dans un Ă©tang Ă poisson prĂšs de WĂ€densweil on nâen
trouve que 0,16 par litre.
Dans la vase en moyenne :
Germes Germes
sur 100 gr. de la substance dans 100 gr. de subst. organique
séchée à 100° (déterminée par calcination)
Lac de Zurich 6981,3 2497,1
Etang 4931,1 1637,7
Cette méthode est sans doute la seule actuellement
qui permette dâĂ©valuer le nombre des champignons
dans lâeau.
Sans prétendre à une exactitude absolue, elle permet
de reconnaßtre des degrés dans la distribution des
genres et sous quelle forme les germes de Saprolé-
gniées sont contenus dans ces milieux. Malgré quelques
défauts, elle rendra de bons services.
A. Maurizio. DĂ©veloppement d'algues Ă©piphytes sur
les plantes de serre.
Les botanistes comme les horticulteurs connaissent
les revĂȘtements verts ou jaune qui se dĂ©posent sur des
plantes de serre chaude.
Pendant les années pluvieuses de 1896 et 97, on
trouvait beaucoup de ces taches de â/, Ă 2 centim*.,
formant un feutrage susceptible dâĂȘtre enlevĂ© en
bandes. Je les ai rencontrées dans les serres de
WĂ€densweil, de Zurich, Berne, Pavie, Milan et Monza.
Ces algues sont absolument Ă©piphytes.
DES SCIENCES NATURELLES. 921
Je cite parmi les plantes qui en souffrent ; Adianthum
Capillus veneris et ses variétés, Nephrolepis exaltata,
Pteris lineata, Pt. nobilis, Pleris cretica, Pteris serru-
lata, Centradenia rosea, et plusieurs Begonia. On en
trouve, sur presque toutes les plantes Ă grandes feuilles
comme les Aracées, les Artocarpées, les Araliacées, les
Pipéracées.
Ces mĂȘmes algues se retrouvent sur les tables et pa-
rois des serres. Ce sont ici principalement des Pleuro-
coccusetdes Protococcus. En outre Cyslococcus humicolu ,
Nostoc sp., Occilatoria Froehlichi, Cylindrospermum
macrospermum, Oscillatoria tenerrima, des fragments
de Vaucheria, prennent aussi souvent un beau dévelop-
pement. Dâautres espĂšces sây trouvent en moins grande
quantité.
Ce revĂȘtement d'algues est plus ou moins Ă©pais et
atteint parfois presque l'Ă©paisseur de la feuille elle-
mĂȘme. Dans ce cas-lĂ , la fonction amylogĂšne de celle-
ci est fortement affaiblie. En outre la transpiration di-
minue sensiblement. A la face inférieure, les algues
pĂ©nĂštrent dans les stomates, sây multiplient et les
désorganisent.
La nature de la surface de la feuille, l'Ă©paisseur de
lâĂ©piderme, l'existence ou lâabsence de poils, etc.,
influent naturellement beaucoup sur ce phénomÚne.
M. Jean Durour, directeur de la Station viticole de
Lausanne, parle de quelques maladies nouvelles de la
vigne el de leur traitement.
Les maladies dont il est question ici sont le Black-rot,
qui cause de grands ravages en France, mais nâa pas
encore Ă©tĂ© signalĂ© en Suisse, la maladie brune qui sâest
529 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
montrée dÚs 189% dans certaines localités du canton
de Vaud et du Valais; enfin une forme nouvelle et
dangereuse du mildiou observée sur les grappes en
fleurs.
M. Dufour montre des Ă©chantillons de feuilles et
grappes atteintes de ces maladies et décrit les parasites
cryptogames qui en sont la cause.
Le Black-rol produit sur les feuilles des taches
brunes qui présentent à leur surface de petites pustules
noires (pycnides), organes de reproduction du parasite.
Les spores tombent ensuite sur les grappes et les infec-
tent, en produisant une pourriture dangereuse. Les
grains atteints se flétrissent, se rident et se dessÚchent,
tout en devenant d'un noir bleuĂątre; les mĂȘmes
pustules noires que sur les feuilles se montrent bientĂŽt
Ă leur surface. Des rĂ©coltes entiĂšres peuvent ĂȘtre
anéanties ainsi en peu de jours. La maladie importée
d'Amérique existe depuis 1885 en France, principale-
ment dans le Sud-Ouest ; mais on lâa constatĂ©e aussi en
Beaujolais, dans lâAin et plus rĂ©cemment, dans le DĂ©-
partement du Jura.
M. Dufour a observé la maladie à Salins, vignoble
qui se trouve Ă peu de distance de la frontiĂšre suisse.
Les traitements Ă la bouillie bordelaise sont les seuls
qui présentent quelque efficacité et encore sont-ils dans
beaucoup de cas insuffisants pour protéger complÚte-
ment la récolte.
La maladie brune, due au Septocylindrium dissiliens
Saccardo, avait été observée pour la premiÚre fois en
1834 dans les environs de GenĂšve, par Duby et
de Candolle. Des dégùts assez considérables avaient eu
lieu alors, les vignes sâĂ©tant dĂ©feuillĂ©es de bonne heure
Ă } Ale)
DES SCIENCES NATURELLES,. 523
sous action du parasite. Depuis cette Ă©poque il n'avait
pas été fait mention de cette maladie, qui est apparue
de nouveau en 189%, Ă Ollon, Saxon et St-LĂ©onhard,
causant également un dessÚchement précoce des feuil-
les. Le parasite est facilement reconnaissable aux taches
brunes qu'il produit sous les feuilles atteintes et Ă la
forme de ses spores. Les traitements essayés : soufra-
ges et suMfatages nâont pas produit grand effet. Il semble
cependant que le soufre est plus Ă©nergique et peut dans
une certaine mesure prévenir la maladie.
Le mildiou, bien connu déjà sur les feuilles et les
grappes formĂ©es, sâest attaquĂ© cette annĂ©e dâune façon
trÚs intense aux grappes, immédiatement avant la
floraison, arrĂȘtant celle-ci et provoquant la coulure sur
une grande Ă©chelle. Des recherches microscopiques ont
montré que le mycelium du Peronospora avait envahi
complÚtement les organes de reproduction et spéciale-
ment les ovaires. Un traitement avant la fleur est Ă
recommander vivement.
M. le prof. C. ScurÎTer, de Zurich (absent), à fait dé-
poser sur le bureau une brochure « Ueber die Vielge-
staltigkeit der Fichte (Picea excelsa Lin), » renfermant
un grand nombre d'observations sur les formes diverses
de cet arbre.
M. Ricxu, de Zurich, signale la découverte qu'il
a faite prĂšs de Brigue de la Tulipa Celsiana ,
puis présente quelques considérations sur le genre
Doryenium, qui est représenté en Suisse par
deux espĂšces appartenant Ă la section Eudoryenium
dont elles offrent toutes deux les caractĂšres dis-
tinctifs, avec une grande netteté (ailes soudées au
524 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
sommet et munies de deux poches latérales, calice fai-
blement bilabié, légume arrondi, ordinairement mo-
nosperme). L'une est le D. herbaceum Vill., qui ne
se rencontre que dans la partie la plus méridionale du
Tessin. L'autre habitant les Grisons, est bien connue
des botanistes, sa position systématique a été trés
discutée. Successivement rattachée au D. suffruticosum
Vill., au D. decumbens Jord., ou traitée par M. Gremli,
comme variété spéciale du D. Jordani, Loret et Barran-
don, elle a été finalement classée par M. Burnat,
comme D. suffrulicosum var. germanicum.
Câest une espĂšce Ă propos de laquelle se posent plu-
sieurs questions intéressantes, relatives à son origine,
à son affinité, à son aire géographique, etc. Pour M,
Rickli, elle représente une forme parallÚle au D. suf-
frulicosum var. genuinum dont lâaire est plus occi-
dentale. Elle est assez répandue dans toute la région
des collines préalpines de la Haute et Basse-Autriche,
pousse une pointe du cÎté de la Moravie, une autre le
long du Danube jusqu'au Banat, une troisiĂšme enfin
du cÎté de la Styrie, de la Carinthie, de la Carniole
jusquâau littoral Dalmatien et au nord de la GrĂšce, oĂč
dans le Pinde et dans les Alpes Dinariques de la Bosnie,
et de lâHerzĂ©govine (1600 Ă 2000 mĂštres), elle se mo-
difie et prend un aspect déprimé, des feuilles étroites
et courtes. L'auteur considÚre cette plante qui a été
décrite par Heldreich sous le nom de D. nanum,
comme une forme alpine de D. suffruticosum, var.
germanicum. ;
Enfin M. Rickli a terminé sa communication par une
Ă©tude de 6 variĂ©tĂ©s du D. hirsutum L., fondĂ©es sur lâap-
parence et la conformation des feuilles, la grandeur des
DES SCIENCES NATURELLES. 929
fleurs et particuliĂšrement lâindument. Ces six variĂ©tĂ©s
sont assez distinctes et dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, on
peut dire que les formes les plus poilues appartiennent
à la zone septentrionale de la région méditerranéenne et
les plus glabres à la zone méridionale. L'espace dont
nous disposons ici ne nous permet pas de donner lâĂ©nu-
mération complÚte de ces variétés dont l'aire géographi-
que comprend le bassin méditerranéen tout entier,
depuis Toulon jusquâen GrĂšce, en Asie-Mineure et au
Maroc.
M. CHonat, de GenÚve, fait à la seconde assemblée
générale une conférence sur les symbioses bactériennes
el mycéliennes.
Il expose tout dâabord la question des bactĂ©ries des
Légumineuses et les recherches récentes de Mazé. Il
ressort de ces derniĂšres que le Bacillus radicicola Ă
besoin pour fixer lâazote gazeux d'emprunter au sucre
quâil dĂ©compose lâĂ©nergie nĂ©cessaire Ă cette rĂ©action.
L'auteur a repris en collaboration avec M. Riklin ces
recherches et leurs expériences confirment celles de
Mazé. On a cru pendant longtemps que les légumineu-
ses Ă©taient capables par elles-mĂȘmes de fixer lâazote
atmosphĂ©rique. Le fait que les microbes que lâon a
retirés des bulbilles bien connues peuvent en dehors de
l'organisme de la légumineuse fixer de notables pro-
portions dâazote rend trĂšs douteuse cette maniĂšre de
voir. Les auteurs ont réussi à cultiver ces microbes sur
divers milieux ; bouillon de maïs, et plus particulié-
rement de carotte. Le microbe des légumineuses paraßt
peu difficile et reproduit partout les mĂȘmes apparences
de colonies ressemblant Ă de la vaseline transparente.
VV Ir AY MR PUMENS nr UN en oe LA Ă POEPE Fe RS
Ă : de C7
526 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
Ils ont en outre inoculé ces bactéries à diverses racines
de graminées et ont obtenu des formations rappelant
celle de lâĂŠrenchyme.
Dans une seconde séries d'expériences, MM. Chodat
et Riklin ont isolĂ© des bulbilles de lâHippophĂ€e et de
lâAulne, comme aussi des fausses lenticelles de lâAulne,
du Saule et des Myricaria, des bactéries également ra-
mifiĂ©es et rappelant extrĂȘmement comme morphologie
celles des légumineuses.
Des expĂ©riences faites avec le microbe isolĂ© de lâHip-
pophĂ€e ont donnĂ© les mĂȘmes rĂ©sultats que celles avec
la bactérie des légumineuses. Il y a également un gain
notable d'azote. Ces bactéries rappellent par leur mor-
phologie ce qui sâobserve chez plusieurs CyanophycĂ©es Ă
vraie ramification. Dans certains cas il y a parallélisme
avec ce qui a été décrit par le jeune Hyella
Ă cause de la formation de spores comme celles des
vraies bactĂ©riacĂ©es, elles ne sauraient en ĂȘtre sĂ©parĂ©es.
Les auteurs qui prétendent que la vraie ramification
est étrangÚre aux bactériacées ne sauraient montrer un
groupe de microphytes oĂč la formation des spores se
passe de la mĂȘme maniĂšre que dans les bactĂ©ries ra-
mifiĂ©es de lâ'HippophaĂ«.
La question de savoir si ces bactéries isolées par les
deux auteurs sont identiques aux organismes qui pro-
duisent les tĂȘtes dans les bulbilles de lâHippophĂ€e et de
lâAlnus est encore ouverte.
M. CHopaT rend compte en outre des recherches faites
sous sa direction par M. le D'° F. Barta et par M von
SCHIRNHOFER. On sait que dans les racines des orchidées
sâĂ©tablissent des champignons qui y restent pendant un
4
4
.
DES SCIENCES NATURELLES. 927
certain temps puis finissent par ĂȘtre digĂ©rĂ©s par la
plante hospitaliĂšre ou nĂ©crosĂ©s dans dâautres cas. M.
Barth a suivi les modifications que subit la cellule de la
plante attaquée et notamment le novau. Il à vu celui-
ci sâhypertrophier, subir souvent une division directe et
passer successivement par des stades divers de com-
position chimique qui modifient sa capacitĂ© dâabsorber
les couleurs. [Ty a une grande analogie entre ce phéno-
mÚne et celui qui a été décrit par L. Huie pour les
noyaux des cellules digestives des plantes carnivores. Il
y a de grandes variations dâune orchidĂ©e Ă lâautre. Ces
phénomÚnes parlent en faveur de la théorie de la diges-
tion des champignons par la plante et dans certains
cas en faveur de la théorie de la symbiose car le
champignon est régénéré successivement dans les par-
ties les plus jeunes de la racine.
Dans les expériences faites avec M°° Schirnhofer les
champignons causes de ces symbioses ont été isolés dans
plus de 15 espĂšces dâorchidĂ©es terrestres de la Suisse et
du midi de la France. Le champignon spĂ©cifique sâest
trouvĂ© ĂȘtre dans tous les cas un Al{ernaria (Fusatium).
M. Chodat décrit les cultures de cet Alternaria
et insiste sur le fait que son développement est
nul ou presque nul sile milieu ne contient point dâazote
combiné. Il semble donc que cette symbiose ne saurait
avoir pour effet d'enrichir la plante hospitaliĂšre en
azote et qu'il y Ă lieu de distinguer entre les symbioses
bactĂ©riennes qui sont productrices dâazote et les sym-
bioses mycĂ©liennes qui paraissent ĂȘtre simplement un
commensalisme.
M. MicxeLi, de GenĂšve, parlant de la culture du
528 SOCIĂTĂ HELVYVĂTIQUE
Clianthus Dampieri, remarquable LĂ©gumineuse
d'Australie, décrit un procédé de greffage sur les ger-
mes qui paraßt intéressant. Il consiste à enlever de
suite aprĂšs la germination la gemmule du Colutea fru-
tescens et la remplacer par la gemmule du Clianthus.
On obtient ainsi une végétation vigoureuse ; autrement
le C. Dampieri ne peut que difficilement vivre dans
notre climat.
Le mĂȘme observateur prĂ©sente des photographies
de quelques plantes rares qui ont fleuri dans son jar-
din, entre autres de diverses espĂšces dâErĂ©murus,
gigantesques liliacées du Turkestan.
Il donne ensuite quelques détails sur une exploration
botanique qu'il fait faire en ce moment par M. Lan-
glassé, voyageur français dans les Etats mexicains de
Michocaan et de Guerrero.
M. le D' Paul Jaccarn, de Lausanne, présente en
son nom et au nom de M. Th. RITTENER, Ă Ste-Croix,
divers exemplaires de Gentiana excisa Presl. b/alpina
Vill. provenant des vallons dâEmaney et de Salanfe.
Dans ce dernier vallon cette forme qui est en général
prédominante sur les terrains silicieux se rencontre
Ă©galementsur les pentes calcaires. Plusieursexemplaires
en ont été trouvés sur les pentes calcaires de Gagnerie,
Ă des altitudes diverses cĂŽte Ă cĂŽte avec des Gentiana
excisa Presl, et avec des Gent, acaulis auct.
La prĂ©sence simultanĂ©e dans les mĂȘmes stations de
la forme alpina Vill. avec G. acaulis auct. et excisa
Presl. empĂȘche de la considĂ©rer comme une simple
den dt. ft ts hé
PRET,
DES SCIENCES NATURELLES. 029
race géographique ou biologique, d'autant plus que ses
caractÚres anatomiques et morphologiques la séparent
tout aussi nettement de lâercisa Presl que cette der-
niĂšre lâest de lâacaulis, auct. On peut donc la consi-
dĂ©rer au mĂȘme titre que ces deux derniĂšres comme une
espĂšce authentique.
Une note plus détaillée paraßtra dans le Bulletin de
la Soc. vaud. des sciences naturelles.
M. Duroir présente et distribue des échantillons
dâespĂȘces rares du genre Rubus des environs de Berne.
(A suivre.)
BULLETIN SCIENTIFIQUE
PHYSIQUE
R. BLONDLOT. SUR LA MESURE DIRECTE DâUNE QUANTITĂ D'ĂLEC-
TRICITĂ EN UNITĂS ELECTROMAGNĂTIQUES; APPLICATION A LA
CONSTRUCTION D'UN COMPTEUR ABSOLU D'ĂLECTRICITĂ (C. R.
de lâAcad. des Sc., t. CXX VI, juin 1898).
Une longue bobine creuse est assujettie de facon que son
axe soit horizontal; dans la région centrale de cette bobine,
une seconde bobine formée de quelques tours de fil et ayant
la forme dâun anneau est suspendue de facon que son plan
soit vertical el quâelle puisse tourner librement autour de
son diamĂštre vertical. Les deux bobines sont parcourues par
le mĂȘme courant ; des godets Ă mercure servent Ă Ă©tablir la
communication entre la bobine mobile et la partie fixe du
circuit.
Le magnétisme terrestre étant compensé, lorsqu'on
Ă©carte la bobine annulaire de la position d'Ă©quilibre quâelle
prend sous lâaction de la bobine fixe, elle exĂ©cute des oscilla-
tions isochrones. La durée de la période T est en raison
inverse de l'intensitĂ© Ă du courant, d'oĂč rĂ©sulte que le pro-
duit 2T est une quantité constante ne dépendant que de la
construction des deux bobines. Dâautre part ce produit nâest
autre chose que la quantité d'électricité qui traverse une
section du fil pendant la durĂ©e dâune oscillation et par con-
séquent :
Quelles que soient l'intensitĂ© du courant et la pĂ©riode dâoscil-
lation, la quantité d'électricité qui traverse une section du
circuit pendant qu'une oscillation sâaccomplit est toujours lu
mĂȘme.
L'auteur donne la formule trĂšs simple par laquelle le pro-
duit ?T exprimé en unités électromagnétiques absolues
POP en
St
PHYSIQUE. Sal
dépend des données de l'appareil qui permet ainsi de déter-
miner la quantité d'électricité débitee par un courant sans
qu'on ait à mesurer séparément comme on le fait habituel-
lement, le temps dâune part et l'Ă©lectricitĂ© de lâautre.
M. Blondlot a construit sur ce principe un compteur appli-
cable aux besoins de lâindustrie. Plusieurs modĂšles ont Ă©tĂ©
exécutés au Laboratoire de Physique de la Faculté de Nancy ;
le type industriel a Ă©te Ă©tabli par la maison E. Ducretet.
De nombreux essais ont montré que le produit ?T est bien
indĂ©pendant de 2 jusquâĂ la plus grande intensitĂ© que les fils
puissent supporter, câest-Ă -dire environ {1 ampĂšres.
En SEILER. UEBER DIE ABHĂNGIGKEIT DER W ĂRMESTRAHLUNG...
INFLUENCE DE LA TEMPĂRATURE ET DE LA PRESSION ATMOSPHĂ-
RIQUE SUR LE RAYONNEMENT CALORIFIQUE DES FILS MĂTALLI-
QUES CHAUFFĂS. ThĂšse de Zurich ; broch, in 8. 28 p. 3 pl.
Winterthur, G. Binkert 1898.
Un fil de constantan de 3 mm. de diamĂštre et de 91 cm. de
longueur Ă©tait fixĂ© suivant lâaxe dâun tube de laiton noirci,
intĂ©rieurement, dont la surface extĂ©rieure Ă©tait maintenue Ă
une tempĂ©ralure constante par un courant dâeau froide, et
dans lequel on pouvait faire le vide Ă lâaide dâune trompe Ă
mercure de Kahlbaum. On faisait passer dansle fil un courant
électrique d'intensité connue de 1 à 35 ampÚres. Des cou-
ples thermoélectriques fer-constantan, soudés en divers points
du fil, permettaient, soit de mesurer Ă chaque instant la tem-
pérature de celui-ci, soit, en utilisant seulement le fil de fer
de deux couples, de déterminer par comparaison avec un élé-
ment normal de Clark la différence de potentiel entre les
deux points correspondants, dâoĂč lâon pouvait dĂ©duire la
chaleur dégagée dans le filentre ces points, égale à la chaleur
rayonnée lorsque la température était devenue stationnaire.
Lorsque, maintenant constante lâĂ©nergie fournie par le
courant, on fait progressivement le vide dans le tube, on
trouve que la tempĂ©rature du fil s'Ă©lĂšve dâabord lentement
jusquâĂ ce que la pression soit descendue Ă 100 mm. de
mercure environ. Entre 100 et 3 mm. la température reste
932 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
constante, puis augmente de nouveauet cela trĂšs rapidement
pour les pressions plus basses ; dans une observation, par
exemple, on a trouvé
pression 728 mm. température 152,3°
61 221,5
3,2 221,6
15 2925
0,003 (environ) 257,5
En maintenant constante une pression aussi faible que la
pompe pouvait la maintenir, et en faisant varier lâintensitĂ©
du courant, on pouvait étudier l'influence de la température
sur le rayonnement. L'auteur trouve que cette influence est
bien représentée par la formule de H.-F, Weber, ou du moins
que les divergences paraissent explicables par les différences
que la tempĂ©rature doit introduire dans lâĂ©tat de la surface
rayonnante et des couches gazeuses adhérentes à cette
surface. C.S.
Uzricx SEILER. UEBER OSCILLATIONEN... SUR LA CHARGE OSCIL-
LATOIRE DES CONDENSATEURS ET SON APPLICATION Ă LA DĂTER-
MINATION DU SELF-POTENTIEL DE SYSTĂMES CONDUCTEURS
QUELCONQUES. ThĂšse de Zurich. broch. in-8, 27 p. 1 pl.
Leipzig. J.-A. Barth 1897.
Les résultats de ce travail ont été communiqués par M. le
prof. A. Kleiner, à la session de 1896 de la Société helvétique
des Sciences naturelles (Archives 1896, t. If, p. 528).
CHIMIE
Revue des travaux faits en Suisse.
FRANz FEIST, STROPHANTINES ET STROPHANTIDINES
(Berichte XXXI, 554, Zurich.)
Dans ce travail prĂ©liminaire lâauteur donne pour formule
à la strophantine C;,,H,,0,,; traitée par les acides à chaud
PVO e CT
CHIMIE. 533
elle donne la strophantidine, une combinaison C,,H,,0,, qui
paraĂźt ĂȘtre un sucre mĂ©thylĂ©, mais renfermant moins dâoxy-
gÚne qu'une saccharose et un produit fusible vers 95° qui
parait ĂȘtre un mĂ©lange de diffĂ©rents sucres. La strophanti-
dine, aiguilles brillantes fusibles vers 170° aurait pour for-
mule C,,H,50; + 1 *,H,0, donnant d'abord par oxydation
le corps C,,H,,0, + 1 '/,H,0 fusible de 294° en se décompo-
sant, puis un acide fusible au-dessus vers 340° et une autre
substance plus soluble dans l'alcool méthylique ayant pour:
formule (C,H,,0,) x aiguilles fusibles à 198°,5.
E. Scuurze. DES TRANSFORMATIONS DES SUBSTANCES ALBUMI-
NOĂDES DANS LES PLANTES (Zeits. physiol. Chem., 24 p. 18,
Zurich).
1° Discussion des méthodes à employer pour obtenir les
produits Ă lâĂ©tat de puretĂ© el les analyser. 2° RĂ©sultats obtenus
dans les précédentes recherches sur les transformations des
substances albuminoĂŻdes dans les plantes en germination et
3° dans celles qui ont passé ce stade et ne germent plus.
4° Substances azolées extraites des racines et des tubercules
et provenant de la transformation de l'albamine. 5° Rapport
existant entre les hydrates de carbone et la transformation et
la formation de l'albumine dans les plantes.
ARCHIVES, L VE â Novembre 1898. 30
be Cal â Ă Ă
E * a 27.
COMPTE RENDU DES SĂANCES
DE LA
SOCIETE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE
SĂ©ance du 7 juillet 1898.
Penard. Iris observĂ© sur le lac. â Brun. Rupture d'une poche dâeau de glacier.
M. PENARD parle d'un arc ou iris qu'il a observé sur le lac
non loin de GenÚve. Cetiris, trÚs lumineux, et qui présen-
tait nettement les couleurs du spectre, décrivait à la surface
du lac une ellipse ou plutĂŽt une parabole, partant de la pointe
du canot dâoĂč il allait en divergeant et en sâĂ©lalant des deux
cĂŽlĂ©s, pour se perdre sur le rivage Ă 1 kil. du lieu dâobser-
valion. Ce phénomÚne a été observé quelquefois, et décrit
notamment par M. le prof. Wartmann et par M. Forel; ce
dernier croit pouvoir rattacher la production de cet iris Ă la
prĂ©sence dâune tache d'huile Ă©talĂ©e en couche infiniment
ténue à la surface de l'eau; M. Wartmann l'attribue à des
poussiÚres répandues sur la nappe liquide. M. Penard se
rattacherait plutĂŽt Ă l'opinion de M. Wartmann, car dans le
cas actuel la surface de lâeau Ă©tait en rĂ©alitĂ© couverte dâune
poussiĂšre de granulations trĂšs fines, d'origine organique, el
accompagnĂ©es dâune infinitĂ© de petites bulles. Mais il est fort
possible que la tache d'huile ait également existé, el que ce
fĂŒt elle qui retint les poussiĂšres Ă la surface.
M. A. Brun communique que le 24 juin 1898 au Glacier
de Laneuvaz dans le val Ferret, Suisse, il y eut ane rupture
d'une poche dâeau incluse dans le glacier. Une grande masse
liquide sâĂ©coula sous le torrent et envahit promptement
toute la forĂȘt de l'AmĂŽne qui fut fortement endommagĂ©e.
GrĂące Ă la configuration du terrain il nây eut pas de dom-
mages plus grands, l'Ă©coulement dura environ une heure.
7
SOCIĂTĂ DE PHYSIQUE, ETC. 0e
SĂ©ance du 1* septembre.
E. Ritter et A. Delebecque. Lacs des PyrĂ©nĂ©es. â A. Brun. PĂ©ridotite nor-
male au Cervin. â VW. Marcet. Transparence de lâair au point de vue de
la photographie. â Penard. Calcaires ruiniformes
M. Etienne Rirrer fait, au nom de M. A. DELEBECQUE et au
sien, une communication sur les lacs des PyrĂ©nĂ©es quâils ont
explorés en août 1898. Ils étaient accompagnés par M. John
Demierre. s
Ces lacs sont groupés dans quatre régions :
I. Lacs DU DĂSERT DE CARLITTE *. â On trouve en remon-
tant vers le pic de Carlitte :
Lac Noir de Pradeilles. Prof., 24 m., 50. Le fond du lac,
trĂšs inĂ©gal, prĂ©sente des hauts-fonds de 8 mĂȘtres, tempĂ©ra-
ture le 4 août, 19°. Couleur donnée par la gamme de Forel, 10.
Lac de Pradeilles. Prof. 15 mĂštres. La vase fluenterend lâes-
timation exacte un peu difficile ; le fond est irrégulier ; temp.
le 4 août, 18°,5. Couleur 11.
Ătang de la Bouillouse est un ancien lac presque comblĂ©, qui
forme aujourdâhui un vaste marais; le pelit Ă©tang dâel Racou,
qui en recueille les eaux, nâa pas de profondeur, ainsi que le
petit élang situé immédiatement au sud.
Lac Noir de Carlitte. Prof. 7 m. 20, temp. le 8 août, 16°.
Lac dâel Vive. Prof. 10 m. 20 ; temp. le 8 aoĂ»t, 17°. Couleur 8.
Lacs de Comassé. Le lac amont a : prof. 11 m. 40, temp. le
5aoĂ»t 16°,50. Couleur 5. â Le lac aval a : prof. # m. 20 temp.
18°. Couleur 7.
Lac de lEstallat. Prof. 14 m. 50, temp.le5 août 16°.Coul. 7.
Lac Long. Prof. 6 m. 70. Couleur 8.
Lac de Balai. Prof. 3 mÚtres, temp. le 8 août 16°. Couleur
Lac de las Dougnes. Prof. 5 m.10, temp. 8 août 16°. Coul. 7.
Lac de Treben. Prof. 13 m. 50, temp. 8 août 16°. Coul. 6.
Lac de Soubirans. Prof. 5 m. temp. 8 août 14°,50. Coul. 5.
or
! Voir. Carte dâEtat-major au â/soooome feuille Prades, quart
N-W et carte du ministÚre de l'Intérieur, feuille Ax.
op RE ES a + 02 LE ti I GS, 4 rte: D Pu
*
536 SOCIĂTĂ DE PHYSIQUE
Ces lacs sont situĂ©s dans une contrĂ©e dont lâhydrographie
est trÚs indécise et qui forme la ligne de partage des eaux
entre le bassin de la Tet, qui va se jeter dans la Méditerranée
Ă lâest de Perpignan, et celui de la SĂšgre, affluent de lâ'Ebre,
Ainsi le lac de Pradeilles déverse ses eaux à la fois dans la
Tet et dans un affluent de la SĂšgre ; il en est de mĂȘme du lac
de las Dougnes. LâĂ©missaire le plus important de ces deux
lacs va Ă la SĂšgre. Le lac Noir, qui s'Ă©coule dans le bassin de
la SÚgre, est séparé par un seuil à peine sensible du lac voi-
sin dâel Vive, qui porte ses eaux Ă la Tet. Un col assez bas
sĂ©parĂ© dâun affluent de la SĂšgre l'Ă©tang dâel Racon, qui
se déverse dans la Tet.
Tous ces lacs sont dans le granit en place hormis ceux de
Casteilla de Treben et de Soubirans!. Le lac de Casteilla est
au contact du granit qui forme sa rive droite et du silurien
injecté qui forme la rive gauche. Les lacs de Treben et de
Soubirans sont dans les schistes siluriens, d'autant moins
injectĂ©s quâon s'Ă©loigne plus du granit.
L'origine de ces lacs semble devoir provenir de Paction
glaciaire qui à laissé des traces manifestes dans la région.
IT. PRINCIPAUX LACS AVOISINANT LE Pic pu Mini p'Ossau 122.
â Lai Romassot. Prof, 15 m. 50; couleur, le 12 aoĂ»t, #4;
transparence au disque de Secchi, 8 m. 30, temp. 17°.
Lac dit du Milieu, situĂ© entre ceux de Romassot et dâAyous,
prof. 2 m. 70.
Lac dâAyous ou de Gentaou. Prof. 19 mĂštres, temp. le 12
août 17°,50, couleur 3, transparence 11 mÚtres.
Lac Barsaou avec deux bassins principaux, profonds de
26 mÚtres et de 32 m. 50, temp. le 12 août 16°, couleur 3,
transparence 11 m. 40.
Le lac dâAyous et le lac du Milieu ontchacun un dĂ©versoir
superficiel ; ils sont situés dans les schistes plus ou moins
cristallins du primaire. Leur origine semble due Ă lâaction
glaciaire, comme paraissent le témoigner les roches polies
et striĂ©es, qui forment la barre aval du lac dâAyous. Celles-ci
! Voir. Roussel. Bulletin service de la carte géologique de la
France n° 52.
tds pbs D +
ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENĂVE. 597
sont recouvertes par des Ă©boulis anguleux, de grĂšs schisteux
rouges probablement triasiques ! et qui sont tombés du pic
d'Ayous. Le lac Romassot, lni, sâinfiltre souterrainement au
sud. A 15 ou 20 mÚtres du bord du lac, la voûte qui recou-
vrait lâĂ©missaire sous lacustre sâest effrondrĂ©e et ce dernier
apparaĂźt en formant une cascade. La rive dâoĂč sort lâĂ©mis-
saire est formée par des calcaires probablement triasiques el
qui reposent en discordance sur les schistes primaires;
lâĂ©missaire est au contact. Le lac Barsaou Ă aussi un Ă©coule-
ment sous lacustre et ses eaux reparaissent plus bas en deux
sources. Ce lac est dans des quartzites et des prĂšs schisteux
rouges, qui paraissent appartenir aux trias. Dans le voisi-
nage de ces deux lacs, nous avons un certain nombre de
petits bassins fermés, presque tous à sec. L'origine de ces
deux lacs, semble donc ĂȘtre analogue Ă celle des lacs de
Karst. Dans une contrée voisine, le lac du Mont-Perdu, que
nous n'avons pas pu sonder en raison des difficultés d'accÚs,
semble avoir la mĂȘme origine. Dans la mĂȘme rĂ©gion du pic
du Midi d'Ossau, le lae dâAule Ă : prof. 4 m. 90, temp. le
14 août, 170, transparence 4 m. 30, couleur 6. Situé dans
les schistes primaires, il possĂšde un Ă©missaire Ă l'air libre.
IL Lac d'Oncer, au P1ED pu Pic pu Mipi DE BIGORRE. â
Le lac dâ'Oncet a : Prof. 17 m. 70 droit au pied du Pic du
Midi; il a de nombreux hauts-fonds dus aux avalanches; vers
laval se trouve une seconde cuvette profonde de 8 im. 30,
température le 17 août 16°90.
Son origine est due Ă une barre dâĂ©boulis ; ceux-ci sont
formés des schistes cristallins à andalousite qui forment les
cimes voisines et aussi le Pic du Midi de Bigorre.
IV. Lacs SUR LE VERSANT NORD DU Monr NEOUVIEILLE. â
Les lacs Glaire. Le lac aval a : Profondear 8 m. 70, temp.
le 18 août 14°, couleur entre 3 et 4. Le lac amont a:
Prof. 16 m. 40, temp. 17°, couleur entre 3 et 4. Le lac de
Louey-Négré. Prof. 34 m. 10, temp. le 18 août 15°, couleur
1 Voir annuaire du C. A. F. 1891. F. Schrader et Em. de Mar-
gerie, Aperçu de la Structure géologique des Pyrénées, avec une
carte.
D38 SOCIĂTĂ DE PHYSIQUE
2, Sa transparence atteint au moins 19 m. 50, ce qui en fait
un des lacs les plus transparents des Pyrénées. Tous ces
lacs sont dans le granit et ont des Ă©missaires Ă l'air libre,
Ils semblent devoir leur origine Ă lâaction glaciaire,
M. Albert Brun rend compte de la découverte qu'il a faite
au Cervin, dans larĂȘte de Zmutt, d'une pĂ©ridotite normale.
Cette roche ne contient aucun feldspath. Elle présente de
grands cristaux dâamphibole brune, moulant et englobant
les autres minéraux.
Elle est en relation intime avec le systĂšme Ă©ruptif de gab-
bros, qui va de la vallĂ©e dâArolla Ă lâAllalin par le Cervin.
M. le D' Marcer a remarquĂ© que les jours oĂč il existe un
halo autour du soleil il faut donner une pose sensible-
ment plus longue aux clichés photographiques. Le halo serait
donc un indice que l'atmosphĂšre, contenant en plus grande
abondance des poussiĂšres ou dâautres corps Ă©trangers, ab-
sorbe une plus forte p'oportion des rayons actiniques du soleil.
M. Penarp expose quelques observations quâil a faites sur
des Ă©chantillons divers de calcaires ruiniformes et desquelles
il ressort que lâon ne peut admettre, comme beaucoup dâau-
teurs le font, un rejet des diverses parties de la roche les
unes par rapport aux autres.
SĂ©ance du 6 octobre.
W. Marcet et Floris. Sur la calorimĂ©trie humaine. â J. Pidoux Petite
planĂšte, 1898. DQ.
M. le Dr W. Marcer communique ses travaux sur {a calo-
rimétrie humaine entrepris avec la collaboration de M. R.-B.
FLoris, membre de la Société de chimie de Londres.
M. Marcet commence par présenter quelques observalions
sur la différence entre la température du corps et la chaleur
Ă©mise par le corps; et constate le fait remarquable que le
corps humain tout en conservant une température de
37°,0 C, peut émettre dans une heure de temps un nombre
de (petites) calories variant de 122,000 Ă 800,000. Les auteurs
ont décrit dans la séance d'octobre 1897 de la Société de
physique le calorimĂštre (Marcel) dont ils ont fait usage. Ce
ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENĂVE. 539
calorimĂštre jauge 810 litres Ă lâĂ©tat vide, permettant sans
inconvĂ©nient un sĂ©jour dâune heure de temps dans lâintĂ©rieur
de l'instrument. En effet la consommation d'oxygĂšne pen-
dant ce temps correspondrait Ă une ascension d'environ 2735
mÚtres de hauteur sans effet délétÚre sur la respiration.
Les auteurs aprÚs un certain nombre d'expériences sur
deux personnes arrivĂšrent Ă la conclusion que les moyen-
nes des calories émises dans deux demi-heures consécutives
peuvent ĂȘtre regardĂ©es comme nâayant pas changĂ©.
Le rapport entre le poids de l'oxygÚne absorbé et la cha-
leur émise dans un temps donné par le corps humain fut
étudié de prÚs et les résultats obtenus démontrÚrent que ce
rapport varie sensiblement dans chaque expérience, mais il
existe une moyenne que lâon retrouve pour toutes les per-
sonnes. Cette moyenne est trĂšs prĂšs de 4.00 grandes calories
pour un gramme d'oxygĂšne absorbĂ©. Hirn qui sâest occupĂ© de
ce mĂȘme sujet obtient 5.22 calories pour un gramme dâoxv-
oÚne. Il n'avait appparement déterminé que l'acide carboni-
que produit, tandis que les auteurs du présent travail
avaient jaugé non seulement le CO, mais encore l'O absorbé
et dont le corps dispose sans le transformer en CO,. De IĂ
probablement la différence entre les chiffres obtenus.
MM. Marcet et Floris ont observé que le nombre des
calories émises par différentes personnes n'est pas en rapport
avec les poids de leur corps.
Le coefficient Ă©conomique de la machine humaine fut
ensuite mis Ă lâĂ©tude. [Il est impossible dans ce rapport
d'entrer dans les détails de ces recherches. Le dynamomÚtre
employé fut une modification du frein de Prony; les résul-
tats obtenus se rapprochĂšrent du chiffre que lon admet en
général, soit Putilisation d'environ un cinquiÚme de la chaleur
Ă©mise pendant le travail.
M. J. Pinoux fournit ensuite quelques données sur la petite
planÚte 1898 DO. découverte le 13 août dernier sur une
plaque photographique par M. G. Witt Ă l'Urania de Berlin.
Les éléments de son orbite calculés par M. A. Berberich"
â Erste Bahnbestimmung des Planeten 1898 DQ. Astr. Nach-
richten N° 3517.
540 SOCIĂTĂ DE PHYSIQUE, ETC.
m'ont permis de tracer la position respective des orbites de
Mars, de la Terre et de la planĂšte DQ. On voit ainsi que
cette derniĂšre se trouve en partie entre Mars et la Terre, en
partie à l'extérieur de l'orbite de Mars. En outre, sa distance
Ă la terre peut diminuer jusquâĂ nâĂȘtre que les 0.15 du rayon
de l'orbite terrestre et le calcul montre que le 21 janvier
1894 la Terre se trouvait en opposition avec la planÚte pré-
cisément dans celte région *.
Le développement en fraction continue du rapport des
durées de révolution de la planÚte DQ et de la Terre fournit
la série de réduites suivantes :
2 fl 23 30 263 1345 4298
1 4 15 17 149 762 2435
Ainsi, on peut dire dâune façon assez exacte, que la Terre
fait 30 révolutions pendant que la planÚte en fait 47. Donc
en janvier 1924, les 2 astres se retrouveront en opposition
dans les mĂȘmes conditions quâen 1894. La prochaine opposi-
tion en longitude aura lieu vers le 3 novembre 1900 avec
une déclinaison de + 51° et une distance à la Terre
de 0.410*°.
à GenÚve, le réfracteur de 10 pouces permet de voir cette
petite planÚte malgré son faible éclat; elle est actuellement
de 44% grandeur. Mais il faut pour cela de bonnes conditions
atmosphériques et l'absence de la lune sur lhorizon. Sa
position dans le ciel a pu ĂȘtre relevĂ©e chaque soir dâune
façon presque continue du 6 au 24 septembre. Malheureuse-
ment la distance de la Terre Ă la planĂšle va en augmentant
et cet objet intéressant sera bientÎt à la limite de visibilité.
1 Ă. C. D. Crommelin, The new Planet DQ. The Observatory,
Oct. 1898.
2 f, Millosevich, Sulle opposizioni del pianeta DQ 1898. Men.
della Sve. spettrose. ilal. Vol. XXVIT, p. 127.
OBSERVATIONS MĂTĂOROLOGIQUES
FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENĂVE
PENDANT LE MOIS DE
OCTOBRE 1898
Le 1er, pluie depuis minuit Ă 4 h. du matin et Ă 7 h. du matin; forte bise Ă 7 h. et
Ă 9 h. du soir. ; trĂšs forte bise Ă 10 h. du soir.
2, forte bise Ă 7 h. du matin.
3, légÚre pluie dans la nuit.
5, trÚs forte rosée le matin et à 9 h. du soir.
6, légÚre pluie à midi; trÚs forte rosée à 9 h. du soir.
7, plu e depuis 5 h. Ă 7 h. du matin et Ă #4 h. du soir.
8, légÚre pluie le matin ; brouillard enveloppant le matin; forte rosée à 10 h. du
soir.
9, pluie depuis 3 h. Ă 7 h. du mat n.
10, trÚs forte rosée le matin.
11, quelques gouttes de pluie Ă 6 h. 55 m. du matin; pluie depuis 3 h. 50 m. du
soir.
12, premiĂšre neige sur le Jura et sur les Voirons (jusquâĂ 1300 m.) ; neige sur les
Pitons; pluie Ă 10 h. du matin et Ă 10 h. du soir.
13, forte rosée à 10 h. du soir.
14, trÚs forte rosée le matin et le soir ; la neige a disparu sur les Pitons, sur les
Voirons et sur le Jura; elle persiste sur le MĂŽle.
15, pluie depuis 3 h. Ă 5 h. du matin et depuis 7 h du soir.
16, pluie dans la nuit; la neige a disparu du MÎle; trÚs forte rosée à 10 h du
soir.
17, pluie dans la nuit et depuis 10 h du matin à { h. du soir, légÚre neige sur
le Jura et la DÎle; forte rosée à 10 h. du soir,
18, pluie dans la nuit et depuis 10 h. du matin Ă 1 h.dusoir.
19, pluie dans la nuit et Ă 10 h. du soir.
20, forte rosée à 9 h. du soir.
21, pluie Ă 7 h. du matin, Ă 4 h. et Ă 10 h. du soir.
22, forte rosée à 7 h. du soir; trÚs forte rosée à 9 h. du soir.
23, brouillard Ă 7 h. et 10 h. du matin et Ă 9 h. du soir.
24, légÚre pluie dans la nuit; brouillard enveloppant à 7 h. et à 10 h. du matin;
hùlo lunaire à 9 h. du soir; forte rosée à 10 h. du soir.
25, pluie dans la nuit; hĂ lo lunaire depuis 7 h. du soir.
26, trÚs forte rosée le matin; forte rosée le soir.
27, trÚs forte rosée le matin et le soir.
28, brouillard enveloppant Ă 7 h. et Ă 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir; trĂšs
forte rosée à 10 h. du soir.
29, brouillard enveloppant le matin jusqu'Ă 1 h. du soir et depuis 7 h. du soir.
30, pluie depuis 6 h. du matin jusquâĂ #4 h. du soir et depuis 10 h. 30 m. du soir.
31, pluie pendant tout le jour; brouillard enveloppant Ă 7 h. du matin.
ARCHIVES, &. VE â Novembre 1898. 37
+
Valeurs extrĂȘmes de la pression atmosphĂ©rique observĂ©es au barogr
MAXIMUM.
A2 AM he IsDiIrEr.
.. 732,10
. 725,15
.. 729,85
. 714,60
5 Ă #9 /h:matin.â
SMILE ec
10 Ă 9h.
417 Ă 11 D.
294,00 1h:
31 Ă 10 h.
Mae
Résultats des observalions nluvioméhr'iques faites dans le canton de GenÚve
JUSSY
M. Micheli
COLOGNY
R. Gaulier
CĂLIGNY
Obsery. MM Ch. Pesson
enmanEnEres
mm
146.5
mm
141.6
mini
Jotal...| 147.3
MINIMUM.
Ă minuit.
Ă &h.
Ă 41 h.
71h:
3 h
6 h.
ĂȘ
D AL FE
VPN E
mn. op 4 : sn
AA 2e rE 3
ATHB NAZ
J.-1. Decor
SATIENY
P. Pelletier
COMPRSIERES
OBSRRVAT. Pellegrin
ne
mm mu com
148.5
mm
141.1
Durée totale de l'insolation à Jussy : 83h 45m.
83.0 UC x
8L0 66âŹ
LS FI OTST
Lx QU â 90'C6L som
Fe a RE OZ ee â|ge'esL | Te.
âET { nt T L | | c} 1
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| #1 + Ă
D44
MOYENNES DU MOIS DâOCTOBRE 1898
BaromĂštre,
{h. m. 4h. m. Th. m. 10 h. m. Ans 4 h.s. Th.s. 10h.s
uim mm mm mm mm ram mm mm
{re décade 797,41 727,13 727,63 127,98 727,56 127,26 727,57 727,97
2, Ă 74798 717,33 74742 747,75 A7 717,31 : T6 0
: Re 729,40 729,929 729,91 73019 72948 728,99 729,33 729,42
Mois 72508 72474 725,14 725,47 72497 72466 725,09 725,31
Température.
0
re déc. + 11,70 + 41,07 + 120% + L&AS + 1612 + 16,31 + 1543 + 12,66
% »i+ 902 899 L 890 + 1138 + 13,18 + 1274 + 10H + 888
ge » L 808 7,67 + 7,80 + 1115 + 13,65 + 12,95 â 10,82 + 944
Mois + 9,55 + 9,19 + 9,20 + 12,29 + 14,28 + 13,97 + 11,75 F 4030
Fraction de saturation en milliĂšmes.
dre décade 918 955 957 825 738 736 842 899
2e » 940 946 922 823 742 71% 343 912
9° » 977 98% 988 897 80% S)1 927 962
Mois 946 962 957 bb) 703 770 873 925
Insolation. Chemin Eau de
Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni-
min. max. du RhĂŽne. moyenne. en heures. p.le vent. de neige. mĂštre
0 0 0 h. kil. p. h. mm cm
tre déc. +10,49. + 17,95 + 17,05 0,80 30,9 L,32 19,8 12,58
2% » +7,22 + 14,7% + 1452 0,84 24,4 4,28 627 142,79
3e » +7,02 <+1511 +1396 0,72 38,4 1,26 58,6 148,92
Mois + 8,20 + 1591 + 1510 0,78 93,7 3,23 141,1 144.87
Dans ce mois lâair a Ă©tĂ© calme 61,8 fois sur 400.
Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 1,72 à 1,00.
La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 12°,1 W. et
son iutensité est égale à 12,04 sur 100.
DD
OBSERVATIONS MĂTĂOROLOGIQUES
FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD
pendant
LE Mois D'OCTOBRE 1898.
Le 1*, pluie dans la nuit; brouillard Ă 7 h. et Ă 10 h. du matin; fort vent Ă 10 b. du
soir.
2, brouillard Ă 10 h. du soir.
3, neige le matin jusquâĂ 1 h. du soir; neige depuis 7 h. du soir.
4, brouillard depuis 10 h. du matin Ă 7h. du soir.
5, pluie Ă 4 h. du soir ; brouillard depuis 7 h. du soir; fort vent Ă 10 h. du soir.
6, pluie Ă 10 h. du matin, Ă { h. et Ă 10 h. du soir; brouillard Ă 4h. et Ă 7 h.
du soir.
, brouillard pendant tout le jour.
8, brouillard Ă 7 h. du matin.
9, brouillard pendant tout le jour.
1, brouillard Ă 7 h. du matin, Ă 4 h. et Ă 7 h. du soir; neige Ă 10 h. du soir.
?, forte bise depuis { h. du soir; brouillard Ă 7 h. du matin et depuis |! h. du
soir ; neige à 10 h. du matin ; hauteur de la neige : 13°m,0.
13, brouillard Ă 7 h. du matin.
L4, fort vent depuis 7 h du soir ; brouillard depuis 7 h. du soir.
15, brouillard Ă 7 h. du matin ; fort vent depuis 7 h. du soir.
16, neige Ă 7 h. du matin; fort vent Ă 7 h. du matin.
17, neige Ă 7 h. et Ă 10 h. du matin; brouillard Ă 1 h. du soir.
18, brouillard Ă 10 h. du matin et depuis 4 h. du soir ; neige Ă {1 h. du soir.
19, brouillard depuis 4 h. du soir.
20, brouillard pendant tout le jour.
21, brouiliard depuis 4 h. du soir.
22, brouillard Ă 7 h. du matin.
26, brouillard le matin jusquâĂ 7 h. du soir.
29, fort vent depuis 7 h. du soir; brouillard depuis 7 h. du soir.
30, brouillard Ă 7 h. du matin et depuis 1 h. du soir; neige Ă 10 h. du matin;
hauteur : 10cm,0.
31, brouillard pendant tout le jour.
y. ,
Le der Ă 410 h. soir. 365,46
Ă aa
5 Ă 10h matin. 571.58
S Ă 4h. matin .... 504.00
40 Ă 10 h. soir 567,69
18 Ă 1h. i 294,40
23 Ă 4h. 272,87
25 Ă 10 h. soi "00008
26 Ă 10 h.
a dub:
10 Ă
12 Ă
13 Ă
17 Ă
23 Ă
25 Ă
27 Ă
31 Ă
:
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|
|
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Bormes Lo. LOU | Ă©t D Co â | due + | 060 + | oĂŻ60⏠| oegue | 209 | afrio || de
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NL QAR ER ue jose leo + | ve + | 504 Ă | 19% + | OUTILS | 69028 | 062 Ă | 6028 | ze
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00 | F âMS HR NE (Le OT â | GT + | Fc'O â | 89'60⏠| LOS | 1e 10696 | SG
Fe ES AR + | 69 + | met | 20e à | 50⏠+ | o1LS | 07698 | 089 UE
ES ER Er ue gs + | 0% + | 402 + | TG + | 2geLe | GeeLe | 118 â | 19ĆuS | âŹc
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OR SE Pr ES se + | 10 â | 90 + | ST + | O71LS | 08:69 | 08 + | SOLS | 5
CONS ARCS ce |: Ge Le 511 â | 200 | oZege | oreoc | 208 D | gogoc | âŹ
D IFR LS PR Le + | te â | 070 â | 560 + | ereoe | occne | 88 T + Goue e
10 |T âM Fee ⏠â | 080 â | 10: 6 Ge â | 19600 |
080 | F âxs | OT 4 6 + | O6 0ÂŁ"0 107 ae 97 ÂŁ 9 âtee EE
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548
MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. â OCTOBRE 1898.
BaromĂštre.
1 h.m. &h. m. Th.m. 10 h. m. 4h.s. kh.s. Th.s. 10 h.s.
mm mm mm mm mm mm mm mm
Are décade... 566,60 566,47 566,63 967,03 567,08 567,15 567,28 567,53
2e ». ... 558,11 557,78 95907,90 007,34 597,06 557,34 557,80 "b97,12
3e y» ... 568,76 568,41 568,68 568,94 568,74 568,68 508,84 568,89
Mois ..... 504,63 504,35 564,36 564,58 564,44 564,53 564,78 564,85
Température.
7 h. m. 10 h. m. 4h.s. #h.s. 7Th.s. 19 h.s.
0 0 0 0 0 0
Ar décade... + 0,69 + 1,87 + 2,49 + 2,98 + 1,85 + 4/11
2% » .â 2,3% â AN â ON â AM â SU
SUN 08) D 977 L'306 L 335 +220
Mois ee HO OU + 0,97 + 1,90 + 1,47 + 0,73 FE 02
Min. observé. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la
ou de neige. neige tombée.
0 0 mm cm
1dĂ©cade... â (0,88 + 4,4 0,74 103,0 re
nt â 57 + 41,02 0,73 60,0 13,0
DEN â 0 « â 0,09 + 4,54 0,42 48,0 10,0
Mois ..... LA PES rue 0,62 911,0 923,0
Dans ce mois, lâair a Ă©tĂ© calme (0,0 fois sur 400.
Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 0,69 à 4,00.
La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 45° W., et
son intensité est égale à 19,3 sur 100.
Archives des sciences physiques et naturelles Tome V1. Novembre 1898. PI
Fig. 11. Fig. 12. Fig. 18. Fig. 14.
Archives des sciences physiques et naturelles. Tome VIII.
4
MEET
MA
Archives des sciences physiques ct naturelles. Tome VI. Novembre 1898. PI. 111.
Fig. 4. Fig. 5. Fig, 6.
<
: 1% MES
SUR LES ĂCRANS ĂLECTROMAGNĂTIQUEN
PAR
C. GUTTON
Agrégé de physique.
M. Henri Veillon a publié dans les Archives" plusieurs
expériences curieuses sur les écrans électromagnétiques.
Ayant répété ces expériences au laboratoire de physique
de lâUniversitĂ© de Nancy, j'ai Ă©tĂ© amenĂ© Ă faire quelques
expériences nouvelles analogues à celles de M. Veillon et
Ă trouver un aperçu de lâexplication tant de ses expĂ©-
riences que des miennes.
M. Veillon plaçait un excitateur derriÚre une ouver-
ture circulaire percée dans un écran; les ondes électriques
qui passaient par cette ouverture agissaient sur un (ohé-
reur disposĂ© en avant de l'Ă©cran. S'il munissait lâouver-
ture de lâĂ©cran dâun bout de tuyau mĂ©tallique de mĂȘme
diamĂštre que l'ouverture et dont lâaxe Ă©tait perpendicu-
laire au plan de l'écran, toute action sur le cohéreur
cessait; mais sâil plaçait immĂ©diatement devant le cohĂ©-
reur, un second écran, le cohéreur était à nouveau rendu
conducteur.
Dans mes expériences un premier écran placé devant
1 H. Veillon, Archives des Sciences physiques et naturelles, mai
1898. Quelques expériences sur les cohéreurs.
ARCHIVES, t. VI â DĂ©cembre 1898. 38
Mise,
Mdr de Tin
990 SUR LES ĂCRANS ĂLECTROMAGNĂTIQUES.
lâexcitateur n'avait aucune ouverture el abritait complĂšte-
ment un cohĂ©reur situĂ© en avant de lâĂ©cran. Si on plaçait
un second Ă©cran entre lâexcitateur et le cohĂ©reur et trĂšs
prÚs de ce dernier, le cohéreur était rendu conducteur
par les ondes issues de lâexcitateur, de sorte que le second
Ă©cran empĂȘchait le premier dâabriter le cohĂ©reur.
Les expériences étaient disposées à peu prÚs comme
celles de M. Veilion. Un excitateur, formé de deux gros
cylindres de laiton, identiques Ă ceux dont Hertz sâest
servi dans ses expériences sur les rayons de force électri-
que, est actionnĂ© par une bobine de Ruhmkorff. Lâaxe
de lâexcitateur est disposĂ© horizontalement. Les ondes
produites par cet excitateur agissent sur un cohéreur
formĂ© dâun tube de verre de 2 cm. de diamĂštre intĂ©rieur
fermé à ses deux extrémités par des disques en laiton de
diamÚtre un peu inférieur à celui du tube. Ces deux dis-
ques sont distants d'environ 3 cm. et lâespace quâils com-
prennent est à moitié rempli de petites vis de fer de
0,5 cm. de longueur, pesant chacune environ 0,07 gr.
L'emploi de vis de fer dans la construction des cohéreurs
a Ă©tĂ© indiquĂ© par M. Drude' et permet dâobtenir des
appareils dont la sensibilité reste à peu prÚs constante.
Le cohéreur est placé dans un circuit comprenant un
Ă©lĂ©ment de pile et un galvanomĂštre Deprez-dâArsonval.
La pile et le galvanomÚtre sont enfermés dans une boßte
en zinc; un petit trou percĂ© dans lâune des parois de la
boßte permet d'observer les déviations du miroir du gal-
vanomĂštre. Un tuyau de plomb contenant les fils de
jonction de la pile et du galvanomÚtre avec le cohéreur
1 P. Drude. WĂ€ied. Ann. 65 p. 481, 1898. Ueber die Messung
electrischer WellenlĂ€ngen mittelst der Quinckâschen Interferenz-
rĂŽbre.
PS
SUR LES ĂCRANS ĂLECTROMAGNĂTIQUES. 591
fait communiquer cette premiĂšre boĂźte avec une seconde,
dont la face antérieure porte une ouverture circulaire de
12 em. de diamĂštre.
Le cohĂ©reur, dont lâaxe est parallĂšle Ă celui de lâexci-
tateur, est placé dans cette seconde boßte immédiatement
derriÚre l'ouverture. J'ai constaté que si cette ouverture
était hermétiquement fermée les ondes ne pouvaient agir
sur le cohéreur et que par suite la protection du galvano-
mĂštre et des fils de jonction Ă©tait suffisante. Comme
M. Veillon, jâappellerai dans la suite axe principal la droite
qui joint lâĂ©tincelle de lâexcitateur au milieu du cohĂ©-
reur.
Lâexcitateur Ă©tant placĂ© Ă # mĂštres du cohĂ©reur, je
dispose normalement Ă l'axe principal, Ă 10 em. en
avant de lâexcitateur une feuille de zine de 2 mĂštres de
hauteur et de ! mĂštre de largeur. On constate alors que
toute action sur le cohéreur est interceptée. Si ensuite on
place à 5 ou 6 cm. en avant du cohéreur et normalement
Ă lâaxe principal un Ă©cran, qui peut avoir jusquâĂ 50 em.
de diamĂštre, lâaction sur le cohĂ©reur reparaĂźt. Le second
Ă©cran rĂ©tablit encore lâaction si on le place dans le plan
horizontal contenant l'axe principal. Il ne produit, au
contraire, aucun effet sâil est placĂ© dans le plan vertical
qui passe par cet axe.
L'action reparaĂźt encore si, comme lâa fait M. Veillon,
on dispose un fil métallique ayant au moins 30 cm. de
longueur parallÚlement au cohéreur et trÚs prÚs de celui-ci.
Le mĂȘme fil mĂ©tallique est sans action s'il est placĂ© dans
le plan vertical qui contient lâaxe principal.
Si on conserve la distance de 10 cm. entre lâexcitateur
et le premier Ă©cran et si on remplace celui-ci par un
écran plus grand fait de deux feuilles de zinc soudées
552 SUR LES ĂCRANS ĂLECTROMAGNĂTIQUES.
ensemble de maniÚre à former un carré de ? mÚtres de
cĂŽtĂ©, lâaction sur le cohĂ©reur ne peut plus ĂȘtre rĂ©tablie au
moyen dâun second Ă©cran.
Il résulte de ce qui précÚde que:
Si un écran de dimensions peu considérables placé en avant
d'un excitaleur empéche les ondes d'agir sur un cohéreur
placé en arant de l'écran, l'action sur le cohéreur peut étre
rétablie au moyen d'un second écran, ou d'un fil métallique
placé prés de ce cohéreur, à condition toutefois que l'écran
ou le fil ne soient pas dans le plan perpendiculaire Ă l'axe de
l'excilateur en son milieu. |
L'action sur le cohĂ©reur pouvant ĂȘtre rĂ©tablie, il est
nécessaire que les ondes puissent passer en avant du pre-
mier Ă©cran. Si cet Ă©cran est suffisamment Ă©pais pour ne
pouvoir ĂȘtre traversĂ©, les ondes ne peuvent se rĂ©pandre
dans lâespace situĂ© en avant de l'Ă©cran quâen contournant ce
dernier par ses bords; il en rĂ©sulte que si on empĂȘche
les ondes d'atteindre les bords de l'Ă©cran lâaction sur le
cohĂ©reur ne pourra plus jamais ĂȘtre rĂ©tablie. Pour m'en
assurer j'ai enfermĂ© la bobine et lâexcitateur dans une
grande boĂźte dont j'ai recouvert dâĂ©paisses feuilles de
plomb, toutes les faces sauf la face antérieure; cette face
est formĂ©e par lâĂ©cran en zinc que J'ai appliquĂ© exacte-
ment contre les bords de la boĂźte. Les ondes qui ten-
draient Ă contourner l'Ă©cran par ses bords sont alors
arrĂȘtĂ©es par les parois de la boĂźte. J'ai constatĂ© que, dans
ces conditions, aucune action sur le cohéreur ne pouvait
plus ĂȘtre rĂ©tablie. Cette expĂ©rience prouve dâabord que
lâĂ©cran en zinc Ă©tait suffisamment Ă©pais pour ne pouvoir
ĂȘtre traversĂ© et qu'âensuite les ondes qui, dans les pre-
miÚres expériences, agissent sur le cohéreur, lorsqu'on
interpose le second écran, sont celles qui ont contourné
SUR LES ĂCRANS ĂLECTROMAGNĂTIQUES. 599
le premier Ă©cran par ses bords. Lorsque le second Ă©cran
nâest pas en place ces ondes ne sont pas assez intenses au
point oĂč se trouve le cohĂ©reur pour pouvoir le rendre
conducteur, mais puisquâen interposant cet Ă©cran devant
le cohéreur celui-ci devient conducteur, il est nécessaire
d'admettre que ce second écran rassemble sur le cohé-
reur des ondes qui auparavant passaient à cÎté de lui
sans lâatteindre.
Dans les ondes issues de lâexcitateur, les lignes de force
Ă©lectrique aboutissent normalement aux surfaces conduc-
trices et les lignes de force magnĂ©tique sont tangentes Ă
ces surfaces. DâaprĂšs le thĂ©orĂšme de Poynting, l'Ă©nergie
électromagnétique se propage, en un point du champ
hertzien, normalement au plan déterminé par les direc-
tions de la force électrique et de la force magnétique ; il
en rĂ©sulte qu'au voisinage dâune surface conductrice
l'Ă©nergie se propage parallĂšlement Ă cette surface. Dans
les expériences qui précÚdent, une partie de l'énergie
rayonnĂ©e par lâexcitateur longe la surface du premier
écran, le contourne par ses bords et se répand dans
lâespace situĂ© en avant du cĂŽtĂ© du cohĂ©reur, puis attei-
gnant le second écran les ondes sont détournées de leur
trajet primitif et ramenées le long de la surface de cet
écran. Elles arrivent ainsi au cohéreur, qui est placé trÚs
prĂšs de cette surface.
On sâexplique facilement quâun Ă©cran secondaire, ou
un fil métallique, qui sont tout entiers dans le plan per-
pendiculaire Ă lâaxe de lâexcitateur en son milieu ne peu-
vent produire aucun effet. En effet en tous les points de
ce plan, qui est un plan de symétrie des appareils, les
lignes de force Ă©lectrique sont normales au plan et les
lignes de force magnétique sont dans le plan; si on y
554 SUR LES ĂCRANS ĂLECTROMAGNĂTIQUES.
place un écran métallique mince les ondes se trouvent
avoir leurs lignes de force Ă©lectrique normales aux surfa-
ces métalliques de l'écran et leurs lignes de force magné-
tique tangentes Ă ces surfaces sans qu'aucune modification
dans la forme des ondes soit nécessaire, tout se passe
donc Ă peu prĂšs comme si lâĂ©cran n'existait pas. Au con-
traire, si la surface de l'écran se présente tangentiellement
aux lignes de force Ă©lectrique, ce qui est le cas lorsque
l'Ă©cran est normal Ă lâaxe principal, ces lignes de force
doivent se déformer complÚtement pour devenir norma-
les Ă l'Ă©cran et lâon voit que lâinterposition dâun Ă©cran
en modifiant complĂštement la forme des lignes de force
amÚne prÚs du cohéreur des ondes qui n'y seraient pas
arrivées.
RE
L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE
LE MOTEUR AIR-EAU
PAR
Raoul PICTET
Avec planche V.
(Suite 1,)
Nous revenons au calcul des quantitĂ©s de chaleur Ă
fournir au moteur air-eau au moment oĂč la condensation
commence.
Nous prenons la courbe des tensions maxima de la
vapeur dâeau ei, pour chaque degrĂ©, multiplions la ten-
sion de la vapeur correspondant à cette température
par le volume de vapeur et son poids spécifique ; en re-
tranchant de ce produit le poids de la vapeur qui reste
pour un degrĂ© dâabaissement de tempĂ©rature, nous avons
le poids de vapeur condensée: ce poids multiphé par la
chaleur latente de la vapeur dâeau Ă cetie tempĂ©rature,
nous fournit lâordonnĂ©e correspondante.
La courbe, comme on le voit, se trace par points, et la
série de ces points se trouve sur une courbe logarith-
mique, car on sait que les tensions maxima de la vapeur
dâeau varient en fonction des tempĂ©ratures suivant une
courbe exponentielle.
* Voir Archives, t. V, avril 1898, p. 350, mai, p. 444, et juin
p. 550; t. VI, juillet, p. 16.
556 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE.
Mais la courbe vraie est plus compliquée que nous
ne venons de le dire.
En effet, au fur et Ă mesure que lâair et la vapeur se
refroidissent et que la vapeur se condense, une ceriaine
quantitĂ© dâeau sâest formĂ©e, laquelle en se refroidissant
abandonne sa chaleur spĂ©cifique multipliĂ©e par lâĂ©cart de
température.
De plus, le volume gazeux ne conserve pas sa mĂȘme
composition physique; la masse dâair est la mĂȘme, mais
la vapeur dâeau n'Ă©tant pas constante, la chaleur spĂ©ci-
fique du mélange varie.
LâordonnĂ©e rĂ©elle de la courbe en fonction des tem-
pératures est donc fournie par la somme des trois quan-
tités qui sont représentées par trois courbes superposées.
1° La courbe de l'air pur.
29 » de la vapeur dâeau pure.
3° » de lâeau pure.
5. Calculons le point de la courbe oĂč la condensation
commence. â Les conditions qui permettent de prĂ©ciser
cette température sont les suivantes :
D'une part, on connaßt la pression totale pour le mé-
lange dâair et de vapeur dâeau : câest une atmosphĂšre.
D'autre part, nous connaissons leur rapport en volu-
mes.
Volume total â Vol. d'air â Vol. de vap.
3 â 2,163 <+ 0,837
La saturation est obtenue au moment oĂč la pression
de la vapeur dans le volume total occupé par l'air et par
elle-mĂȘme Ă©gale la tension de saturation.
Dans notre exemple cette tension est donc donnée par
la relation :
0,837
760 XX âââ â 219rn,04
3 Ă
L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 557
Nous cherchons maintenant dans les tables de Regnault
la température correspondant à cette tension et nous
déterminons ainsi la température à laquelle commence la
condensation: câest 679,7.
Ainsi jusquâĂ 67°,7, notre Ă©changeur ne pourra donner
comme quantité de chaleur que la somme des produits de
la chaleur spécifique par le poids de chaque composant
et par lâĂ©cart de tempĂ©rature.
En traçant ces courbes avec beaucoup de soin sur du
papier quadrillé trÚs fin, en portant comme ordonnées les
valeurs numériques calculées comme il est expliqué plus
haut, nous pouvons séparer les quantités de chaleur four-
nies en deux phases bien distinctes.
La 4" phase va de 350° à 67°,7.
Dans cette premiÚre phase, la chaleur spécifique des
gaz est constante et la quantité de chaleur représentée
par la surface est Ă©quivalente Ă 609"%*.
Pour estimer cette surface en calories, voici les para-
mĂštres dont nous nous sommes servis.
Nous avons adopté pour abscisses (températures) 0mŸ,5
par degré. Pour les ordonnées (capacités calorifiques)
10% par calorie.
La deuxiÚme phase commence à 67°,7, au moment
oĂč lâair Ă©tant saturĂ© de vapeur d'eau permet la conden-
sation de la vapeur contre les surfaces de l'Ă©changeur.
Ă 67°,7, la tension de la vapeur dâeau est 212,04;
pour une diffĂ©rence de 1°, la tension de la vapeur dâeau
sâabaisse de 9%", et le poids de vapeur condensĂ©e pour
1° est de 05,0125.
En multipliant le poids de cette eau par la chaleur
latente de vaporisation de lâeau pour cette tempĂ©rature,
on obtient la valeur de lâordonnĂ©e de la courbe cherchĂ©e.
558 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE.
En opérant ainsi à différentes températures, nous ob-
tenons les tableaux suivants:
Chaleur fournie par la condensation.
température chaleur latente poids quant, de chaleur
GA 999,5 02.0125 6 cal. 993
60° 264,8 0g.0099 5 cal. 591
50° 571,75 0g.0065 3 cal. 716
10° 578,7 0g.0042 2 cal. 43
50° 585,7 Og.0026 1 cal. 32%
Chaleur entrainée par la vapeur saturante.
température chaleur spécit. poids quant. de chaleur
O7: 0,475 0,2954 0 cal. 1403
60° » 0,207 0 cal. 098
50° » 0,128 0 cal. 0608
40° à 0,0764 0 cal. 03619
30° » 0,0438 0 cal. 0208
Chaleur entrainée par l'eau de condensation.
température poids quant. de chaleur
07e 0,2954â0,2954 0 cal.
60° 0,2954â0,207 0 cal. 0884
90° 0,2954â0,128 0 cal. 1674
40° 0,2954â0,0764 0 cal. 2190
30° 0,2954â0,0438 2 cal. 2516
Ces résultats permettent de tracer la courbe à partir
de 67°7. Comme on le voit, elle sâĂ©lĂšve avec une grande
rapidité et donne une ordonnée environ 19 fois plus
grande que l'ordonnée correspondant au mélange des
gaz.
Ă partir de 67°7 jusqu'Ă 30° la courbe sâabaisse et
notre calcul montre quâĂ 30° lâordonnĂ©e a encore environ
L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 559
3 fois â/, la valeur de celle correspondant au mĂ©lange
des gaz.
En mĂȘme temps que la vapeur se condense, lâeau de
condensation se refroidit et abandonne une certaine quan-
tité de chaleur; par contre la quantité de vapeur contenue
dans Pair diminue et le mĂ©lange dâair et de vapeur se
modifiant au fur et Ă mesure de la condensation, possĂšde
une chaleur spécifique qui diminue de plus en plus.
Les courbes 1 et 2 (PI. V) représentent la chaleur
abandonnĂ©e par lâeau de condensation et la variation
de la capacitĂ© calorifique du mĂ©lange dâair et de vapeur.
A partir de 67°7 jusquâĂ 30°, la totalitĂ© de la chaleur
abandonnée par l'air, par la vapeur qui se con-
dense et lâeau condensĂ©e est reprĂ©sentĂ©e par une surface
donne
En prenant les mĂȘmes paramĂštres que plus haut,
nous transformons cette surface en calories et nous obte-
nons 165 cal. 4.
La somme totale de la chaleur que les gaz sortant des
cylindres moteurs peuvent abandonner en se refroidissant
de 50° à 30° et en condensant le maximum de vapeur
compatible avec ce refroidissement est représentée par la
somme des deux phases, soit :
121,8 + 165.4 â 28712
6. Cette chaleur pourra-t-elle ĂȘtre utilisĂ©e par le cou-
rant ascendant de lâair et de lâeau qui sortent du com-
presseur et qui cheminent en sens inverse derriĂšre la
paroi métallique qui les sépare ?
Pour répondre à cette question, nons allons examiner,
par la mĂȘme mĂ©thode, les quantitĂ©s de chaleur absorbĂ©es
LLâ
LR â .
Len CA
560 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE.
par le mélange air-eau sortant du compresseur et se di-
rigeant vers les cylindres moteurs.
Nous emploierons les mĂȘmes paramĂštres et la mĂȘme
représentation graphique pour mesurer les quantités de
chaleur absorbées par le mélange air-eau et pour un de-
grĂ© dâĂ©lĂ©vation de tempĂ©rature.
A 30° l'air arrive saturé de vapeur à cette tempéra-
ture, et avec une certaine quantitĂ© dâeau.
Nous admettons que le mélange sort du compresseur
à 30°.
Au fur et Ă mesure que cette eau passe sur les parois
de l'Ă©changeur, elle enlĂšve des calories aux gaz qui se
refroidissent de lâautre cĂŽtĂ© de la paroi et Ă©chauffent sa
propre masse.
Un examen superficiel de la question pourrait faire ad-
mettre que l'échange de température doive se faire régu-
liĂšrement dâun bout Ă lâautre de l'Ă©changeur puisque
dans les deux sens circulent des masses Ă©gales d'air et
dâeau.
Il nâen est rien cependant.
Dans le courant montant, les gaz sont sous la pression
de 9 atmosphÚres: la température de saturation pour
l'air est dans ce cas toute différente que lorsque les gaz
sont à la pression atmosphérique, ainsi que nous l'avons
déjà vu.
Nous pouvons dĂšs maintenant fixer par le calcul la
tempĂ©rature oĂč cette saturation s'effectuera.
Le rapport du volume de lâair Ă celui de la vapeur est
diffĂ©rent du cas de lâĂ©chappement tant que la saturation
de l'air nâest pas obtenue; mais dĂšs que laâ saturation est
atteinte, le rapport du volume de vapeur d'eau au volu-
me total (air et vapeur) est le mĂȘme que dans le cas de
l'Ă©chappement. |
L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 561
La tension de la vapeur correspondant Ă la saturation
est donc:
9 X 760 X 0,279 â 1908,36
Cette tension correspond à la température de 128°
environ.
On voit par ce résultat la différence fondamentale des
phénomÚnes qui se passent dans l'échangeur.
Nous allons tracer la courbe par points en prenant
comme ordonnĂ©es la capacitĂ© calorifique du mĂ©lange dâair
et dâeau pour l'Ă©lĂ©vation de tempĂ©rature de 1°.
Au fur et Ă mesure que lâeau se vaporise son poids
diminue ; par contre le volume gazeux augmente.
Nous aurons done ici encore 3 courbes dont la {re
représente la capacité calorifique des gaz et vapeur :
la 2" reprĂ©sente la capacitĂ© calorifique de lâeau:
et la 3" représente la capacité calorifique résultant de
l'absorption de la chaleur latente de vaporisation de lâeau.
La somme de ces trois courbes représente la capacité
calorifique totale du mélange.
lei encore, nous avons 2 phases analogues Ă celles de
la figure J.
Dans la {re phase lâeau et l'air entrent Ă 30° dans
l'Ă©changeur, et lâeau se vaporise progressivement jusqu'Ă
son épuisement complet qui a lieu à 128°.
Lorsque toute lâeau est vaporisĂ©e, commence la 2°
phase dans laquelle la capacité calorifique du mélange est
représentée par la somme des chaleurs spécifiques des
masses dâair et de vapeur dâeau.
Nous Ă©tablissons, de mĂȘme que pour l'Ă©chappement,
les tableaux des résultats obtenus, qui permettent de tra-
cer les courbes par points.
562 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE,
1° Chaleur absorbée par la vaporisation de l'eau
température chal. latente poids quaut. de chaleur
128° 517,6 0£,0088 4 cal. 554
115 526,6 0g.00634 3 Cal, 338
100° D37 0g.00429 2 cal. 303
90° 544 0g.00294 { cal. 599
75° D04,4 Og.0019 1 cal, 053
60° 564,8 0c.0011 0 cal. 621
30° 589,7 0g.0002888 0 cal. 168
20 Chaleur absorbée par la vapeur saturante
température chal. spécifique poids quant. de chaleur
128° 0,475 0g.2954 0 cal. 1403
115° Oc.1493 0 cal. 0707
100° D Og.1176 0 cal. 0558
90° » Og.0813 0 cal. 0386
75° » 0g.0447 0 cal. 0212
60° 0.023 0 cal. 0109
if , 0g.0048 0 cal. 00228
3° Chaleur absorbée par le liquide
température poids quant. de chaleur
128° 0,2954 â 0,2954 0 cal.
115° 0,2954 â 0.1493 0 cal. 1461
100° 0,2954 â 0,1176 0 cal. 17178
90° 0,2954 â 0,0813 0 cal. 2141
75° 0.2954 â 0,0447 0 cal. 2507
60° 0,2954 â 0,023 0 cal. 2724
30° 0,2954 â 0,0048 0 cal. 2906
2% phase :
air 1,225 X 0,2379 X 222 64,61
vapeur 0,2954 X 0,475 X 222 91,14
95,75
On voit que dans la figure IT les extrémités d'entrée et
de sortie sont identiques Ă celles de la figure I.
Les gaz (vapeur dâeau et d'air) dans la figure I pas-
L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 263
sent de 350° à 30° en liquéfiant toute la quanuté de
vapeur qu'il est possible de liquéfier.
Dans la figure I, lâeau et Pair entrent Ă 30°, toute lâeau
se vaporise et le mélange des gaz est chauffé à 350° sous
la pression de 9 atmosphĂšres.
Dans l'échangeur, ces deux courbes qui représentent
les quantitĂ©s de chaleur Ă fournir ou Ă ĂŽter Ă une mĂȘme
masse d'air et dâeau ne se superposeront point car elles
ne reprĂ©sentent point de mĂȘmes quantitĂ©s de chaleur Ă
Ă©changer aux mĂȘmes points de l'Ă©chelle thermomĂ©trique.
Une assez grande quantité de chaleur se perdra né-
cessairement dans lâatmosphĂšre par lâĂ©chappement sans
pouvoir ĂȘtre utilisĂ©e dans lĂ©changeur. Il est important
de montrer cette perte obligatoire, quelque systĂšme que
lâon emploie pour perfectionner l'Ă©changeur.
Calculons dâabord la surface de la courbe IT,
1° phase de 30° à 128° ou à 1029"? soit 205,9
2e phase de 128° à 350° ou à 479%? soit 95,8
soit en tout 1508""? soit 301,7 calories.
Si nous comparons ces résultats avec ceux de la fig. I,
nous voyons que ces deux surfaces ne sont pas rigou-
reusement équivalentes; 1l y a une différence de
1508mn2 â_ 1436mn? = 79nn2
Fig. IL. Fig. L
ces 72mn° représentent environ 14 calories 5.
Cela provient uniquement de ce que nous supposons
l'air entrant dans le compresseur absolument sec et sor-
tant de l'échangeur saturé à 30°, aprÚs avoir circulé
dans le moteur ; il emporte donc ainsi une quantité de
chaleur par la vapeur qu'il contient et cette quantité est
de 44 calories 5.
564 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE.
7. â RĂ©cupĂ©ration de la chaleur de lâĂ©chappement dans
lâĂ©changeur de tempĂ©rature. â Ainsi que nous lâavons
dit, les quantités de chaleur qui arrivent par les courbes
de la fig. IT sont cédées en 2 phases éminemment dis-
tinctes lâune de lâautre.
La chaleur latente de condensation ne peut en aucun
cas se transformer en chaleur utilisable à une tempéra-
ture supérieure à 67°7; jusque-là on ne peut utiliser que
la chaleur spécifique du mélange gazeux et la quantité
totale disponible est représentée par 536""* qui corres-
pondent Ă 107 calories 2.
Nous voyons, en traçant sur la courbe de la fig. II la
surface reprĂ©sentĂ©e par ce nombre, qu'il faut remonter Ă
une abscisse de 29%%,1 à partir de 30° comme origine ;
cela correspond à 104°,65.
La conclusion Ă laquelle nous sommes parvenu est
celle-ci : câest que si la totalitĂ© de la chaleur Ă lâĂ©chappe-
ment est utilisée pour réchauffer le mélange ascendant
dâeau et dâair, entrant dans l'Ă©changeur et se dirigeant
sur les cylindres oĂč il doit entrer Ă 350°: (l'emploi d'un
Ă©changeur parfait obligeant cependant de jeter dans lâair
atmosphérique, à la pression atmosphérique un mélange
de vapeur dâeau et dâair Ă la tempĂ©rature de 101°65;)
cette quantité de chaleur résidant encore dans les gaz
et notamment toute la chaleur latente de la vapeur dâeau
sont obligatoirement perdues pour la machine.
On voit que cette méthode graphique dispense de ma-
nier des équations transcendantes qui seraient les inté-
grales de fonctions exponentielles superposées, et qui
devraient ĂȘtre intĂ©grĂ©es ayant lâinconnue sous le signe
JS dans les limites mĂȘme de l'intĂ©gration.
En traçant les courbes suivant les résultats des travaux
VPN
du tte SP RS
PA
L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 565
de Regnault, on a une expression graphique de tous les
phĂ©nomĂšnes qui se passent dans lâappareil et la vĂ©rifica-
tion des principes qui servent au fonctionnement du
moteur qui nous occupe.
8. â Calcul des quantitĂ©s de chaleur Ă fournir. â Cal-
culons la somme totale des quantités de chaleur à four-
nir au moteur.
L'air et lâeau comprimĂ©s sous la pression de 9 atmos-
phĂšres pĂ©nĂštrent au sortir du compresseur dans lâĂ©chan-
geur oĂč ils sâĂ©lĂšvent gratuitement Ă une tempĂ©rature de
101°,65.
Nous disons gratuitement, puisqu'ils utilisent pour
cela la chaleur perdue de lâĂ©chappement.
De 101°65 Ă 350, ilfaut fournir Ă lâeau et Ă l'air
une quantité de chaleur de
301,7 â 107,2 == 194,5
totale récupérée à fournir
Ainsi il faut fournir un mélange, pour une révolution,
une quantité de chaleur de 194°5.
En outre de cette quantité de chaleur qu'il faut fournir
Ă lâair et Ă lâeau pour les amener Ă l'Ă©tat de gaz et Ă 350°
dans les cylindres moteurs, nous devons fournir Ă ces
gaz une quantité de chaleur suffisante pour leur per-
mettre de se détendre sans abaisser leur température.
Chacun des cylindres donnant 21*"4132, le travail
total est donc :
21,4132 X 3 = 64,2396.
Pour déterminer la quantité de chaleur à fournir pen-
dant la détente, nous nous servons du premier principe
de lâĂ©quivalence; en divisant le travail par 425, nous
ARCHIVES, t. VI. â DĂ©cembre 1898. 39
ATEN
Li
566 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE.
aurons la quantité de chaleur à fournir aux cylindres et
aux gaz pour maintenir la détente isothermique
_. â 157r.045,
à ce moment, les gaz ayant terminé leur travail dans
les cylindres sâĂ©chappent au dehors en traversant lâĂ©chan-
geur et ne font plus que rendre leur chaleur au courant
ascendant.
Faisons la somme de ces quantités de chaleur pour
déterminer la chaleur totale à fournir au moteur :
1° Ă fournir aprĂšs lâĂ©changeur 194,50
2° à fournir pendant la détente 151,15
soit 345,09
En ramenant le tout Ă lâheure, on trouve
Q = 300 X 60 X 345,65 â 6,2216: c-7,
9. DĂ©pense totale et rendement du moteur air-eau.
Il rĂ©sulte de lâĂ©tude numĂ©rique que nous venons de
faire quâen mĂ©langeant de lâeau et de lâair dans des pro-
portions telles que, pour chaque litre d'air, on introduise
02954 dâeau et que lâon fasse fonctionner le moteur Ă
une pression de 9 atmosphĂšres jusque dans les cylindres,
en maintenant les cylindres à 350° pendant la détente,
il est possible d'obtenir 2 chevaux 85 de puissance effec-
tive avec une dépense de 6221°7.
Nous nâavons compris, dans ces chiffres, ni les frotte-
ments des organes, ni la déperdition due au rayonne-
ment, ni les imperfections inévitables de l'échangeur, ni
la circulation dâeau qui se fait dans le cylindre de com-
pression d'air.
Ces quantitĂ©s sont, du reste, extrĂȘmement variables,
et n'auraient fait que gĂȘner l'Ă©tude thĂ©orique Ă laquelle
nous nous sommes livré. (A suivre.)
RĂSUMĂ MĂTĂOROLOGIQUE
DE L'ANNĂE 1897
POUR
GENĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD
PAR
R. GAUTIER
Professeur
(Suite et fin1.)
IT. PRESSION ATMOSPHĂRIQUE.
GenĂ©ve, â Le baromĂštre normal de Noblet Ă servi
aux six observations trihoraires diurnes. Sa correction,
dĂ©terminĂ©e en 1892, est de + Om 43, Lâaltitude
absolue de l'extrémité de la pointe d'ivoire, correspon-
dant au zĂ©ro du baromĂštre, est de 404" 91, si lâon
admet, comme hauteur absolue du repĂšre de la pierre
du Niton, la valeur 373" 54, indiquée comme la plus
probable dans la 9% livraison du « Nivellement de pré-
cision de la Suisse ».
Les indications pour les deux observations nocturnes
de 4 h. et de # h. du matin, ainsi que pour les minima
et les maxima diurnes, sont fournies par le barographe
horaire de Hipp dont les constantes sont soigneusement
déterminées chaque mois. Le baromÚtre à enregistrement
? Voir Archives, t. VI, novembre 1898, p. 459.
968
RĂSUMĂ MĂTEOROLOGIQUE
XII. GENĂVE, 1897.
Pression atmosphérique.
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570 RĂSUMĂ MĂTĂOROLOGIQUE
continu de Redier, donné à l'Observatoire par Philippe
Plantamour, complÚte occasionnellement ces données
et, grĂące Ă sa forte amplification, fournit des courbes
intéressantes lors des brusques changements de pression.
Grand Saint-Bernard. â Le baromĂštre de Gourdon,
donné à l'Hospice par Auguste de la Rive, sert aux six
observations diurnes. Sa correction, déterminée pour la
derniĂšre fois en 1891 est de â 0""20.
Les valeurs de la pression atmosphĂ©rique Ă Ă h. et Ă
4h. du matin, ainsi que les minima et les maxima
diurnes sont relevés sur un barographe horaire de Hot-
tinger qui a été décrit dans le «Résumé » de 1884.
Dans les deux stations, la moyenne des huit observa-
tions trihoraires donne la moyenne diurne de la pression
almosphérique,
1° Moyennes gĂ©nĂ©rales. â Variation diurne. â Ecarts.
Le tableau XIII donne, pour Genéve, les valeurs moyen-
nes de la pression atmosphérique pour les douze mois,
les saisons et lâannĂ©e mĂ©tĂ©orologique ; il donne en outre
la variation diurne pour ces mĂȘmes pĂ©riodes, exprimĂ©e
par les différences entre les moyennes générales et les
moyennes des huit observations trihoraires.
Le tableau XIV fournit les indications analogues pour
le Grand Saint-Bernard.
Ce tableau fournit aussi les différences entre les pressions
moyennes de GenĂšve et du Grand St.-Bernard pour les
quatre saisons et pour lâannĂ©e. Ces diffĂ©rences corres-
pondent au poids de la couche dâair comprise entre Ăles
deux stations. En prenant les moyennes annuelles seules:
727,05 pour GenĂšve et 564,68 pour le Grand St-
Bernard; puis les températures moyennes annuelles :
POUR GENĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 971
+ 9°.79 et â 1°.13; enfin les moyennes annuelles de
la fraction de saturation : 0.77 et 0.80, on peut cal-
culer la diffĂ©rence dâaltitude entre les deux stations,
Les tables hypsomĂ©triques dâ'E. Plantamour donnent,
pour cette différence d'altitude, la valeur 2064",0.
Les tables météorologiques internationales fournissent
pour cette mĂȘme diffĂ©rence, la valeur 206125.
Le nivellement direct exécuté avec le niveau à lunette,
en 1859, par E. Plantamour et le colonel Burnier avait
donné la valeur 2070n.,3.
Le tableau XV donne les résultats de la comparaison
entre les moyennes mensuelles et annuelles et les valeurs
normales déduites, par E. Plantamour, des 40 années de
1836 à 1875, pour GenÚre, et des 27 années de 1841
Ă 1867, pour le Grand Saint-Bernard.
XV ĂCARTS
Epoque. GenĂšve, Saint-Bernard. GenĂšve-St-Bernard.
mm Tan nm
DĂ©cembre 1896 ... â 3.25 â 2,71 â 0,54
Janvier 1897...... â L,87 â 3,45 â 41,42
Bevrienun Ar + 4,92 + 5,97 â 1,05
NEUISE PSE Ce â 0,27 + 1,47 â 1,74
22 NTE RE RATE â 0.46 â 0,22 â 0,24
L. ET PIN OR CRE CES â 1,21 â 41,87 + 0,66
Mons NE NS SE + 0,79 + 1,85 â 1,06
ue: 0e. â 0,60 20,22 20:02
JT LORS â 0,61 + 0,10 â 0,71
Septembre........ + 0,53 â 0,25 + 0,78
Drtobre. UT + 3,91 + 2,51 + 1,00
Novembre........ + 7,08 + 6,65 + 0,43
LANTA + 0,41 + 0,80 â 0,39
Il en résulte que, en 1897, à GenÚve, la hauteur
barométrique moyenne annuelle est supérieure de On"41
1 RĂSUMĂ MĂTĂOROLOGIQUE
à la moyenne, et au Grand Saint-Bernard, supérieure de
0""80, presque du double.
Ce qui est vrai pour lâannĂ©e mĂ©tĂ©orologique est plus
vrai encore pour lâannĂ©e civile. En effet la pression
atmosphérique a été sensiblement plus élevée en décembre
1897 qu'en décembre 1896. Cela découle des chiffres
suivants :
GenĂšve Grand Saint-Bernard
DĂ©cembre 1896 794.74 559.61
> 1897 729.62 564.04
D'oĂč rĂ©sulte pour la pression atmosphĂ©rique moyenne :
GenĂšve G. Saint-Bernard
Année météorologique 1896-97 727.05 564.68
Année civile 1897 12747 969.06
Quant aux Ă©carts pour les pressions moyennes mensuelles,
ils nâont pas la mĂȘme allure dans les deux stations:
Ă GenĂšve, nous trouvons cinq Ă©carts positifs, contre sept
nĂ©gatifs, mais les premiers lâemportent sur les deuxiĂšmes
par leur importance. Au Grand Saint-Bernard, nous
trouvons, inversément, sept écarts posilifs, contre cinq
négatifs. Il y a discordance entre les deux stations pour
les mois de mars, juillet, août et septembre, pour les-
quels les Ă©carts ont des signes contraires. La discordance
maximum a lieu au mois de mars; elle est de â mm 7%,
L'écart négatif le plus fort correspond, pour les deux
stations, au mois de janvier et l'Ă©cart positif le plus fort
au mois de novembre, pour les deux stations Ă©galement.
90 Ăcarts diurnes. â Anomalies.
Les tableaux XVI et XVII renferment les données
qui permettent d'apprécier la variabilité de la pression
+ Ă
dti AN
POUR GENĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 973
atmosphérique dans les deux stations. Ils donnent des
indications sur les Ă©carts entre la valeur moyenne du baro-
mĂštre pour chaque jour et la valeur normale, puis sur les
écarts entre deux jours consécutifs. Pour les deux catégo-
ries dâĂ©carts, 1is fournissent les valeurs moyennes et les
valeurs extrĂȘmes.
30 Valeurs extrĂȘmes de la pression atmosphĂ©rique.
Les tableaux XVIIT et XIĂ donnent les maxima et
les minima absolus pour les douze mois et pour lâannĂ©e
météorologique aux deux stations.
A Geneve, les extrĂȘmes moyens et absolus ont, dâaprĂšs
les publications antérieures, les valeurs suivantes :
minimum extrĂȘme moyen: 705%Âź 05
» » absolu : 7007 16(26 XIT, 1856).
maximum extrĂȘme moyen: 741%" 03
» » absolu: 748mm 71 (17, I, 1SS2).
Le maximum absolu de lâannĂ©e 1897 est donc de peu
supĂ©rieur au maximum extrĂȘme moyen. Le minimum
absolu est sensiblement plus bas que le minimum extrĂȘme
moyen et supérieur de 1""34 seulement au minimum
absolu. Durant les 62 années, de 1836 à 1897, il y a eu,
du reste, six minima absolus infĂ©rieurs Ă celui de lâannĂ©e
1897.
Au Grand Saint-Bernard, le baromĂštre est descendu
trÚs bas le 23 janvier et monté trÚs haut le 22 novembre,
dates communes des extrĂȘmes absolus aux deux stations;
l'amplitude annuelle absolue y diffĂšre peu de l'am-
plitude à GenÚve, de 2°" 54 seulement.
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576 RĂSUMĂ MĂTĂOROLOGIQUE
XVIIL GENĂVE, 1897.
Ăpoque. Minimum. Date, Maximum. Date,
absolu. absolu.
nm rm
DĂ©c. 1896. 702,60 le 6 738,18 le 27
Janv. 1897. 701,50 le 23 737,04 le 1
FĂ©vrier ... 717,73 le 741,82 Je 24
Mars... 712,48 le 29 733,03 le 11
AVES x 709,07 le 4 735,07 le 16
MATE EL 0E 714,04 le 27 133,15 le 44
1ft1T: PĂRERS 122,040 "le. 9 134,40 Ăle 41
Juillet.... 749,69 le 20 733,14 le 29
AOL 721,67 . le 22 TA 22e
Septembre. 718,30 le 19 736,50 Le 5
Octobre... 721,56 le 1 737,61 le 27
Novembre. 712,82 le 29 742,58 le 22
Année.... 701,50 le 23 janv. 742,58 le 22 nov.
1897. 1897.
XIX.
Ăpoque. Minimum.
absolu.
k rnrn
DĂ©c. 1896. 544,68
Janv. 1897. 537,51
FĂ©vrier... 552,69
Mars 522 549,57
Avr. 2.2 18,79
MAL: .... 594,90
June. 562,10
Juillet .... 564,15
ADULTE 562,12
Septembre. 555,83
Octobre... 557,95
Novembre. 548,57
Année.... 537,91
SAINT-BERNARD, 1897.
Amplitude.
mm
35,58
35,54
24,09
20,55
26,00
19,11
12,06
13,45
9,85
18,20
16,05
29,76
41,08
Amplitude
mm
25.62
31,32
22,57
19,68
29,20
15,00
11,05
8,90
9,78
29 nov. 38.94
Date. Maximum, Date.
absolu.
mm
le 6 570,30 le 30
le 23 568,83 le 1
le 1 019220 1e020
le 13 569,25 le 2%
lere2 570,95 le 29
le 27 569,9) le 29
le 19 913,19 le 13
le 20 573,09 le 24
le 25 571,90 le 12
le 19 579,15 le 25
le 6 D/4:09 Ă eat
le 29 576,05 le 29
le 23 janv. 576,05 le
1897. 1897.
POUR GENĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 977
IT. HUMDITĂ DE LâAIR.
Depuis lâannĂ©e 188%, la tension de la vapeur dâeau
n'est plus calculĂ©e, et lâhumiditĂ© de l'air nâest reprĂ©-
sentée, pour GenÚve, que par la fraction de saturation.
Pour les six observations diurnes, cet élément est dé-
duit de l'observation des deux thermomĂštres du psychro-
mĂštre. Pour les deux heures de nuit, { h. et # h. du
matin, on dĂ©terminait jusquâĂ la fin de novembre 1896
la fraction de saturation de deux maniÚres différentes :
1° au moyen d'un hygromÚtre enregistreur Richard, an-
cien modÚle: 2° au moyen des thermomÚtres-psychro-
mÚtres à renversement de Negrelti et Zambra installés
en 1883.
Comme lindiquait la remarque insérée au bas des
notes relatives aux observations météorologiques du mois
de décembre 1896, tous ces appareils ont été remplacés
par un hygromĂšĂȘtre enregistreur, nouveau modĂšle, de
M. Jules Richard, à Paris. Cet instrument a été placé
dans la cage occupée précédemment par les thermomÚ-
tres à renversement, lesquels ont été supprimés.
Le tableau XX fournit, pour les huit observations triho-
raires, les données moyennes de la fraction de saturation,
pour les douze mois, les saisons et lâannĂ©e; puis la
valeur de la fraction de saturation moyenne pour les mé-
mes périodes ; enfin les minima et les maxima absolus :
et lorsque le maximum correspond Ă la saturation com-
plÚte, le nombre des cas de saturation est indiqué.
Afin de rendre lâĂ©valuation des cas de saturation com-
parable avec celle de lâancien systĂšme des observations
bihoraires, usitĂ© jusquâen 1883, on a calculĂ©, comme
précédemment, la fréquence relative de la saturation pour
les mois, les saisons et lâannĂ©e.
RĂSUMĂ MĂTĂOROLOGIQUE
978
| 8ÂŁ0° 0 SIOJ GIF âO00H. 001 GLL | 818 | SrL | LG9 | 979 | GEL | 978
ÂŁ0r'0 ⏠GL â0001 001 yes | GL8 | LIS | LGL | GIL | 808 | +16
800°0 ⏠9 â000! 0fc 969 | 6SL | 179 | SES | CS | 9r9 | LL
c00'0 ⏠YF â000! OF LOL | LGL | yG9 | LOG | SYS | 09 | 96L
8ÂŁ0°0 SIOJ LS âO00F| 0 ÂŁ98 || 888 | 198 | 008 | F8L | YS8 | F06
II '0 ⏠8ÂŁ â0001 007 88 | 988 | 198 | GIS | G6L | LS8 | 866
ÂŁ60°0 « ⏠âO001 OF t08 || 878 | CGL | 189 | 999 | G9L | 68
| 1G0' 0 «© YL â000! OLE 618 1 ÂŁ88 | c6L | 169 | LL9 | GLL | 16
| 800'0 «⏠S â0001! Off 6rL | 188 | IIL | 660 | 76G | 669 | cs
&I0'0 « © âOUOI| OS YL9 || GEL | Y19 | 80 | 00S | +c9 | 192
+00'0 CS UUODT I OS 699 L | 969 | LOS | FES | ÂŁI9 | 6GL
0000 â0L6 | 08G 8L9 || GEL | 109 | OYS | 819 | SG | GrL
| 000â0 â066 | 0SG GIL || c9L | 689 | 8LS | 99c | 189 | gÂŁr8
910°0 ⏠Y â0007! 07c YeL || YLL | 899 | ÂŁ8S | 190 | c89 | ges
0p0:0 â086 | 08S 068 | 608 | +18 | SIL | 869 | G6L | 888
| ÂŁ60'o « ÂŁS â000! 069 688 || 606 | 988 | GF8 | 9âŹ8 | 988 | 616
| 910'0 SIOJY âO00F| 089 9L8 || 68 | GLS | LES | 608 | LLS | 206
Rene ne nn Un âS'UOF|'S'UL|'S'UY|'SU | UOF' W'UL
Y88 | G98
&16 | LOG
G98 | 8I8 |
©CG8 | 068
06 | S06
166 | F66 |
168 | LS8
816 | +06
668 | 878
GF8 | COS
| 6?8
| CS | Gr8
cs | 608
618 | 6âŹ8
G06 | 868
Ge6 | LG
C06 | 668
ur yy [ut }
*a1quia)des |
L6S8T TTAUr f |
* * opuuy
âeuwomn y
RON
sduaqutr
* * âJOAIH |
DIQUIDAON
* 21407920)
â+ 700 |
°" sermf
+ UM
. . . IE |
Er
* âSUN
* âJOHA9Y
968F â2 |
ĂŠndoa
âSOUQIITUL U9 UOIRANIES 9P UOTIRIT â âLGST âHAUNAN XX
POUR GĂNĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 979
Le tableau XXI donne les Ă©carts de la fraction de satu-
ration et de la fréquence de la saturation avec les valeurs
normales des « Nouvelles études sur le Climat de Ge-
nÚve » de E. Plantamour.
XXI. GENĂVE, 1897.
Fraction Fréquence relalive
de saturation. de la saturation.
Moyennes Bearts pour Moyennes Bcarts pour
(1849-1875) 1897 (1849-1875) 1897
DĂ©cembre 1896.. 569 + 11 0,147 â 0,131
Janvier 1897.... 897 + 32 0,145 â 0,052
HeVTIEr 7. 2,50 819 + 1 *0,096 â 0,096
MARS RE MAL TRE 754 â 30 0,039 â 0,093
NTM 697 + 22 0,016 â 0,016
LEP RTE 704 â 926 0,016 â 0,016
LS RE 698 â 29 0,010 â 0,006
SUN REA 679 â D 0,006 â+- 0,006
LOUP ARNEENRRE 710 + 39 0,009 â 0,001
Septembre ...... 770 + 49 0,025 â+- 0,026
WELODre. Mic! 831 â 29 0,083 + 0,010
Novembre....... 833 â+- 48 0,067 â+- 0,084
AnnĂ©e... Li. 768 + 7 0,055 â 0,017
L'année météorologique 1897 à été plutÎt humide ; la
fraction de saturation dépasse de 0,7 °/, la valeur nor-
male. Sept mois présentent des écarts positifs et le mois
de septembre, avec un Ă©cart de 4,9 */,, est proportion-
nellement le plus humide. Sur les cinq mois avec des
écarts négatifs, mai est le plus sec, avec un écart de
20 ii
Le mois de novembre 1897 a été plutÎt humide, et
câest cependant, le 28 de ce mois, quâĂ Ă©tĂ© atteint le
minimum absolu de lâannĂ©e pour la fraction de satura-
tion : 10 0/,. Ce minimum, survenant pendant un coup
de fĆhn intense, aprĂšs une longue pĂ©riode de sĂ©cheresse
580 RĂSUME MĂTEOROLOGIQUE «
et de brouillards, représente le minimum absolu de la frac-
tion de saturation depuis le début des observations
psychrométriques à GenÚve, en 1849.
L'année civile 1897 à été un peu moins humide que
l'année météorologique, le mois de décembre 1897
ayant été plus sec que le mois correspondant de 1896,
avec une fraction de 854 au lieu de 876. La fraction de
saturation de lâannĂ©e civile est de 773, prĂ©sentant un
Ă©cart de 0,5 */, seulement sur la valeur moyenne nor-
male.
En ce qui concerne la fréquence de la saturation,
lâannĂ©e 1897 donne, comme 1896, un nombre faible de
cas de saturation. Quatre mois seulement présentent un
Ă©cart positif, et novembre l'Ă©cart positif maximum. En
revanche, décembre 1896 accuse un petit nombre de
cas de saturation et un fort écart négatif,
IV. VENTSs.
GenĂšve. â L'observation des vents se fait de deux
mauiĂšres diffĂ©rentes : 1° six fois par jour, Ă lâancienne
girouette, eu estimant la force du vent par les chiffres
de O à 6 de la demi-échelle de Beaufort; 2° au moyen de
lanémographe de MM. Richard frÚres, enregistrant auto-
matiquement la direction et la vitesse du vent. Cet ané-
mographe a été réparé peu avant le commencement de
lâannĂ©e mĂ©tĂ©orologique, le 17 novembre 1896.
Le tableau XXII donne les résultats généraux du pre-
mier systÚme d'observations. Il fournit, pour les diffé-
rents mois et pour l'année, le nombre de calmes plats
et le nombre de fois oĂč le vent a Ă©tĂ© observĂ©, avec la
force à ou avec une force supérieure, dans chacune des
seize directions de la rose des vents.
Le tableau XXII contient les résultats que l'on peut
PRES
POUR GENĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 981
XXII Vents observĂ©s Ă GenĂšve dans lâannĂ©e 1897.
3
= PSN Ro) lens | E LE Ă |.
S'AISIS|ElS|SIS | S | SlÂŁ ES
rs let lete LS Es IS |S | = | =
Calme. .1123/101| 90! 63] 53! 56| 60! 44] 61! 82] 89] 991921
DEEE or 3 29| 21| 34] 39! 54| M] 35| 20] 18| 141309
NNE 14| 20! 20! 31 35! 86! 28| 60! 24| 28113Z| 29/1481
NE... DOP7 D AIN NO DURUTS MED MONS Le A 310 )538]
ENE NE ET) TA RE AA (TEE ILE M PTT AN)
DIRE 5 RS RON EE EE EU 0 EEE (RO RO RE ra 0)
ESE (0) APE A Po TEE ET ER EE RCA ENS RE (D I 7 TA
SR ETAIENT) I RE NN
SSE. DUO O EN OEM O EMA NO OI 0 AO) NOIRE
SRE Br DL Ah L6 | a O NO 2 MONS CA 00127
SSW. 54| 25| 38| 79] 81| 23| 28] 36| 51| 43) 7| 71472
SW... BIMA 2 AD ee SO El CR NS ns ESA
WSW MOSS OMIPAQNAA 7 DAS AL ZT QC RE NT
AC ee 0 RE AE RE RE RE QE SA A NS NE 1
WNW DIRRO)AU O0) PE THANIO) ES RAS OR SE RO (| PE
NW... 1 POUSE RS M RATES ES EEE ET REC RTE
NNW 3 LEE RUES GPA MS et 7 AO RSS
XXIIT
; RAPPORT RĂSULTANTE
EPOQUE Vents - Calme
NE. à SW. Direction. Intensité sur 400. sur 100.
DĂ©cembre 1896... 0,33 S 27% W 19,7 66.1
Janvier 1897..... 0,95 S 54,7 W 2,8 54,3
1 HN Ă (9 APE SPA 1,07 N 61,2 W 8,5 53,6
LĂ MERMEE 0,27 S 43,5 W L5,3 33,9
ANT SRE 0,80 S 60,5 W 16,8 29,4
CI RSR EAP »,08 N 10,0 E 56,6 30,1
UT RATER 2,65 N 8.1 W 31,4 A AT)
LIT SERIE 252 N:20:2°F 38,3 29,1
NOM RP ES db 0,95 S 85,9 W 6,3 32,8
Septembre. ...... 0,98 N 87,6 W 123 45,6
CĂ©iahre eur, 14,09 N194E 79,3 L7,8
Noyembre....... 5,30 N 33,4 E 27,2 55,0
Année: 41] 244 1,50 N 10,4 W 14,2 42,1
ARCHIVES, L. VE â DĂ©cembre 1898. 40
582 RĂSUMĂ MĂTĂOROLOGIQUE
déduire du précédent au point de vue de la résultante
finale des vents Ă GenĂšve.
Le tableau XXIV donne le relevé des jours de forte
bise (NNE) et de fort vent du midi (SSW). Le premier
nombre est absolument Ă©gal au nombre normal de
Plantamour. Il nây a pas eu, du reste, de /rĂšs violente
bise en 1897. Au mois d'octobre seulement, une bise
violente correspondant au chiffre 5 de la demi-Ă©chelle
de Beaufort a soufflé une fois. Le refroidissement, amené
par cette bise, a déterminé, le 9 octobre, la premiÚre
gelée blanche de l'automne.
Le nombre de jours de fort vent du midi est supérieur
de 21 au nombre normal de Plantamour : #4 jours.
XXIV. Nombre de jours de
forte bise fort vent du midi
DĂ©cembre 1896 ... 2 4
Janvier 1897...... 1 1
HĂ©vrien.#RL:-0 2 6
MATH CRE et â 13
ANTILLES et te 6 10
MATRA AV AC. 10 4
Je A MAN 2 2
AU EE FAR CIRRE 5 7
AOL ce cho be 2 7
Septembre........ 3 9
ODIODEB RE AA EE: 8 1
Novembre........ 1 1
IRL PME RS 5 1
Printemps........ 16 27
FE RIRE 9 16
AUTOMNE... +... 12 11
+ MNT OPEN ERA 42 65
Le petit tableau suivant donne les résultats du deuxiÚme
systĂšme d'observations du vent, au moyen de lâanĂ©mo-
POUR GENĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 583
graphe Richard. Il indique, pour les différents mois de
lâannĂ©e, la vitesse moyenne du vent, exprimĂ©e en kilomĂštres
par heure, sans faire de distinction suivant la direction
du vent :
Kim. p. b. Kim. p.h.
DĂ©cembre 1896. 5.21 RULES 6.38
Janvier 1897... 4.74 TUNER EE Ce 7.64
FĂ©vrier.......âŠ. 5.92 A OUT Se du D.83
ETES RER 7.78 Septembre..... 6.01
AVES te SN 9.01 Octobre 27" 9.58
AL ANSE CRM OR 8.18 Novembre ..... 5.14%
Ces chiffres ne sont pas comparables Ă ceux de lâannĂ©e
prĂ©cĂ©dente, la rĂ©paration de lâanĂ©mographe, le 17 no-
vembre 1896, ayant dû forcément moditier les cons-
tantes instrumentales. [l ressort en effet de la compa-
raison, que les vitesses enregistrées sont trÚs sensiblement
supĂ©rieures en 1897 Ă ce quâelles Ă©taient en 1896, et
cette augmentation est certainement, en grande partie,
attribuable au nouveau moulinet et au nouveau comp-
teur de lâanĂ©mographe.
Il rĂ©sulte dâailleurs de ce tableau que le mois le plus
calme à été celui de janvier et le plus venteux, celui
d'octobre.
Si lâon recherche encore, comme prĂ©cĂ©demment, le
nombre de jours pour lesquels la vitesse du vent a
dĂ©passĂ©, en moyenne, 25 kilomĂšires Ă lâheure, on en
trouve cinq : Ă en mai (le 15 avec 34,0 km.) et 4 en oc-
tobre (les 5, 6 et 7, oĂč la vitesse a Ă©tĂ© Ă©valuĂ©e Ă 50, 36
et 25 km., et le 21, oĂč elle a Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©e Ă 40,6 km).
Grand Saint-Bernard. â La direction du vent est
observée à la girouette et la force du vent estimée suivant
la demi-Ă©chelle de Beaufort. Ces observations se font six
fois par jour. Vu la situation de l'Hospice sur le col, on
584 RĂSUMĂ MĂTĂOROLOGIQUE
n'y observe que deux vents: ceux du NE. et du SW.; le
calme ne sâobserve pas. Le tableau XX V fournit les rĂ©sul-
tats moyens de ces observations, avec les conclusions que
l'on en peut tirer pour la résultante des vents.
XX V. Vents observĂ©s au Saint-Bernard pendant lâannĂ©e 1897
VENTS. RESULTANTE.
5 0
EPOQUE. NE. SW. Rapport. Direction. Intensité
sur 100.
Déc. 1896. 98 122 0,80 S 45°W 12,9
Janv.1897. 91 138 0,66 S 45 W 25,3
FĂ©vrier... 147 ATUNE TS N4#5E 59,5
Mars. 7" 151 T1 2 N45E 43,0
Avril. .... 132 68 1,94 N45E 35,6
Mais er 172 24 071 N455E 79,6
Dons 0 137 55 2,49 N45E 45,6
Juillet.... 134 1201;86 N45 E 33,3
Août..... 86 102 0,84 S 45 W 8,6
Septembre. 117 19-21) 1:56 N45E 23,3
Octobre .. 87 109 0,80 5 45; Wie Ale
Novembre. 108 94041715 N45E 7,8
Année.... 1460 DT TCASAS N 45 E 22,1
V. PLUIE ET NEIGE.
Calme
sur 100.
0,0
0,0
0,0
Le tableau XXVI fournit, comme dans les résu més
antérieurs, pour (GenÚve, les données relatives à la pluie,
et pour le Grand St- Bernard, les données relatives à la
pluie et Ă la neige.
Il convient donc d'y ajouter les indications suivantes
relatives Ă la neige Ă GenĂšve : on Ă rĂ©coltĂ©, Ă lâ'Observa-
toire de GenĂšve, durant les mois d'hiver, les hauteurs de
neige fraiche suivantes :
cm.
15.7 en décembre 1896 en 5 jours.
33.8 .». janvier -: 14897 » 8.»
3.5 » février » » à »
2.5 » mars » » "ES
59.5 dans lâannĂ©e 1896-97 en 15 jours
POUR GENĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 989
XXVI. Pluie ou neige dans lâannĂ©e 1897.
GENĂVE. ___ SAINT-BERNARD
ĂPOQUE. CRE Not Ă NĂ©e C2 Eau Hauteur
de jours. tombée. d'heures. de jours. tombée. de la neige.
mm mm m
DĂ©cemb.1896. 23 113,1 114 12 130,0 1,41
Janvier 1897.. 14 29,4 98 9 (89,8) (1,11)
FĂ©vrier ...... 12 66,7 66 9 158,4 1,84
LUN Tate 16 97,0 70 8 98,3 1,03
EST PVR NRR 14 13,4 56 10 105,5 1,22
MA art 9 22,7 21 5 57,0 0,46
PR. 16 45,4 37 6 134,0 0,36
Jullet:., : 2. 11 43,8 21 7 117,1 0,00
MOULE EL os Ă 20 159,4 83 10 182,7 0,00
Septembre.... 17 122,6 88 7 222,0 0,58
Octobre: :... 2 0,5 L 3 33,0 0,03
Novembre .... 5 14,8 7 0 0,0 0,00
ĂRNer = .t. 49/60209:2%0 1278 30 378,2 4,36
Printemps.... 39 193,4 147 23 260,8 2,71
[5 FENTARERRQE 47 248,6 141 23 433,8 0,36
Automne. .... 24 137,9 96 10 255,0 0,61
ANNĂE 2. 2 159207891662 86 1327,8 8,04
Le tableau XX VII donne les Ă©carts entre les valeurs
normales et les chiffres obtenus, en 1897, pour le nombre
de jours de pluie et la hauteur dâeau tombĂ©e.
Le mois le plus pluvieux, à GenÚve, est le mois d'août,
avec un excédant de 10 jours et de 79 mm.:; c'est, en
chiffres ronds, pour les deux critĂšres, le double de la
normale. Décembre a été aussi trÚs humide, avec des
chiffres dépassant de beaucoup les valeurs normales. Au
Grand St-Bernard, septembre est le mois le plus humide.
Octobre est le mois le plus sec dans les deux stations.
A GenĂšve, ce mois est le mois d'octobre le plus sec depuis
lâannĂ©e 1826. Et il succĂšde immĂ©diatement au mois
d'octobre 1896 qui, avec 288,8 mm., Ă©tait le mois
986 RESUME MEĂTĂOROLOGIQUE
d'octobre le plus humide de toute la série 1826-1896. Les
années se suivent donc sans se ressembler ; une remar-
que que lâon nâa que trop souvent lâoccasion de faire
en climatologie, et surtout à propos des précipitations
atmosphériques.
XX VII Ăcarts
GENEVE GRAND ST.-BERNARD
EPOQUE Jours de pluie. Eau tombée. Jours de pluie Eau tumbée.
ram Turn
DĂ©cembre 1896 + 14 â+ 62,1 + 4 â+ 56,9
Janvier 1897.. + 4 â 19,4 â 2 â 39,3
MĂ©nrTIer: ot + 4 + 30,2 0 + 64,8
MAS crue â+â 6 + 49,7 â 3 + 1,4
AY... Sie + 4 â 16,9 â 1 â 14,6
LTĂE â 3 â 56,4 â 6 â 63,0
Ă LT CT EEE + 5 â 30,6 â 4 â+â 32,6
Juliet. .Lieet + 2 â 27,0 â 2 â 42,0
ADR < ART CID 700 OU + 96,9
Septembre .... + 7 + 28,4 â 2 â+- 106,0
Octobre....... â 10 â 100,5 â 7 â 109,3
Novembre..... â 6 â 59,2 â 10 â 98,6
Eye Le. + 22 + 72,9 + 2 + 82,4
Printemps..... + 7 + 10,2 â 10 â 76,2
IIS SORRTRE NT TE 25 4- 1745
Automne...... nn â 131,3 â 19 â 101,9
AA x 0 + 37 hope 139 + 75,8
Les saisons se présentent de la façon suivante: A
GenÚve l'hiver, le printemps et l'été sont trop humides,
automne est trop sec et câest lui qui donne son carac-
tĂšre Ă lâannĂ©e entiĂšre pour la hauteur dâeau de pluie.
Au Grand St-Bernard, le printemps et l'automne sont
trop secs, mais lâhiver et lâĂ©lĂ©, sensiblement plus humi-
des, lâemportent sur eux et dĂ©terminent lâexcĂšs d'eau
tombĂ©e pour lâannĂ©e entiĂšre.
POUR GENĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 987
Il en résulte que l'année météorologique 1897 à des
caractÚres opposés aux deux stations, et cette opposition
se manifeste encore davantage si lâon tient compte du
critĂšre du nombre de jours de pluie. Ă Genove, ce nom-
bre est de 37 supérieur à la normale et la hauteur de
pluie est de 27 mm. infĂ©rieure Ă la normale. L'annĂ©e Ă
donc été plutÎt sÚche, mais il a plu beaucoup plus sou-
vent que dans une année moyenne. Au Grand St-Ber-
nard, câest le contraire qui a lieu: lâannĂ©e est humide,
avec 76 mm. de plus que la moyenne, mais 1l y a un
déficit de 32 jours sur le nombre moyen de jours de
pluie.
L'annĂ©e civile 1897 prĂ©sente les mĂȘmes caractĂšres que
lâannĂ©e mĂ©tĂ©orologique, en un peu plus accusĂ© comme
sécheresse pour GenÚve. Cela résulte de l'examen des
chiffres suivants :
GenĂšve. Grand St-Bernard.
Jours Bau tombée Heures Jours Eau tombée Neige
mm. min. im.
DĂ©cembre 1896 23 413.1 41% 42 130.0 LA
» 1897 SANTO 2 EN OUR 71
47
LE
Année météorologique 1897 159 789.1 662 86 1327.8 8.02
» civile » 1h 733.2 608 81 1310.2 8.
Ecarts (annĂ©e civile) + 22 â 82.7 ââ37 +582 â
La statistique de la pluie à été, comme d'ordinaire,
poussée plus loin pour les observations de Genéve :
Le tableau XXVIIT donne, pour chaque mois, la plus
longue période de sécheresse, ou le nombre maximum
de jours consécutifs sans pluie, et la plus longue période
pluvieuse, ou le nombre maximum de jours consécutifs
oĂč la pluie a Ă©tĂ© rĂ©coltĂ©e. Les plus longues sĂ©ries de
pluie correspondent aux mois les plus humides : décem-
bre (1 Ă 9 et 12 Ă 21) et septembre (10 Ă 19).
+
RESUME METEOROLOGIQUE
588
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POUR GENĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 89
La plus longue série de séchesse effective est celle du
4° au 15 octobre; mais la période de sécheresse à été
de beaucoup plus longue durĂ©e en automne. Si lâon fait
abstraction des 0,2 mm. du 30 septembre, qui provien-
nent de la bruine dâun brouillard enveloppant, des
0,4 mm. du 16 octobre, puis des bruines insensibles du
28 octobre, du # et du 12 novembre, on trouve une
longue série, s'étendant du 24 septembre au 24 novem-
bre, de 62 jours sans pluie véritable.
J'ai déjà relevé le fait que octobre 1897 a été le mois
d'octobre le plus sec depuis 1826. Novembre 1897 n'est
pas le plus sec de la sĂ©rie, novembre 1867 nâaccusant
que 5,9 mm.; mais si lâon ajoute octobre et novembre de
lâannĂ©e qui nous oceupe ici, on trouve que les 15,3 mm.
recueillis durant les 61 jours de ces deux mois consti-
tuent un minimum absolu pour cette période qui est, en
général, plutÎt pluvieuse à GenÚve.
Le mĂȘme tableau XX VIT indique le nombre de jours
oĂč la hauteur de pluie mesurĂ©e a Ă©tĂ© infĂ©rieure Ă { mm.
ou Ă â/, de millimĂštre. Ces nombres sont assez Ă©levĂ©s
pour 1897 : 54 et 29; ils ont une assez grande impor-
tance pour la comparaison avec le nombre des jours de
pluie des premiÚres années de la série et pour la com-
paraison avec des sĂ©ries dâautres stations, certains mĂ©tĂ©o -
rologistes ne comptant comme Jours de pluie caractérisés
que ceux oĂč il tombe Ă mm. ou davantage.
Enfin le tableau XXVIIT donne le maximum de pluie
rĂ©coltĂ© chaque mois et le nombre de jours oĂč la hauteur
dâeau tombĂ©e a atteint ou dĂ©passĂ© 30 millimĂštres. En
1897, il y a eu cinq jours oĂč lâon a enregistrĂ© des chutes
dâeau de cette importance. Ce sont :
990
le 12 mai avec
» A9 août »
» 29 » »
» 3 septembre avec
» | 9 »
RĂSUMĂ MĂTĂOROLOGIQUE
30.0 millimĂštres
32.6 »
39.6 »
30.5 »
d1.1 »
Comme complément à ces indications, il sera intéres-
sant de noter ici le relevé des plus violentes averses
enregistrées durant un court espace de temps au pluvio-
graphe de M, Usteri-Reinacher :
Date nm. min. mu, par minute
6 février 2,0 10 0,20
1 avni122/6 0108026
26 M s4t05 1919 0031
9 juin 2,0 3 0,67
Le tableau XXIX Ă pour
Dale I.
27 juin 3,0
20 juillet 4,0
28 août 2,2
2 septembre 3,5
Bin, I. par min,
7 0,43
4 1,00
3 0,73
5 0,70
but de permettre la compa-
raison des différents mois entre eux et des quatre saisons
XXIX GENĂVE
Ăpoque. DurĂ©e relative Nombre moyen Bau tombĂ©e
de la pluie. d'heures par jour. dans { heure.
DĂ©cembre 1896 .... 0,153 4,96 om 09
Janvier 1897....... 0,132 7,00 0,30
HĂ©VrIerA on 0,098 5,50: 1,01
D A ER ME TE 0,094 1,38 1,39
ANTISPAM CT 0,078 4,00 1,32
Ma dt UE 0,028 2,33 1,08
SES Poe Me 0,051 2,31 1,23
JUIL RE PEER TEE 0,028 St 2,09
Res LES AL ETS 0,112 4,15 1,92
Septembre ........ 0,122 5,18 1,39
Octobre. ee 0,001 0,50 0,50
Novembre......... 0,010 1,40 SLT
FE ĂTES pop ANARE TIMES 0,129 5,67 0,75
Printemps... .!.. 0,067 374 1,32
té AE ETS: 0,064 3,00 1,76
Automne.......... 0,044 4,00 1,44
ANNEES, <(ORERS 0,076 4,16 1,19
POUR GENĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. D91
entre elles, au point de vue des précipitations atmos-
phériques. Il est, à cet effet, calculé de facon à éliminer
les inégales durées des mois ou des saisons, On y trouve
1° la durĂ©e relative de la pluie, oĂč la fraction obtenue
en divisant le nombre d'heures de pluie par le nom-
bre total d'heures de la période: 2° le nombre moyen
d'heures de pluie par jour de pluie, obtenu en divisant,
pour chaque période, le nombre d'heures de pluie par
le nombre de jours de pluie: 3° lâeau tombĂ©e dans une
heure, obtenue en divisant la hauteur dâeau tombĂ©e
durant la période, par le nombre d'heures de pluie de la
période ; ce dernier chiffre représente donc l'intensité
moyenne de la précipitation.
Le tableau XXX contient le relevé des observations
pluviométriques faites dans les huit stations du canton de
GenĂšve, par le personnel de l'Observatoire, par lâauteur
de ce « résumé » et par six zélés observateurs que nous
remercions vivement pour leur concours. Dans les sept
stations exclusivement pluviométriques, la pluie est enre-
gistrĂ©e dâaprĂšs les « Instructions» du Bureau mĂ©tĂ©oro-
logique central de Zurich, câest-Ă -dire quâelle est recueillie
Ă 7 heures du matin (heure de Berne) et compte pour
le jour prĂ©cĂ©dent. Ă l'Observatoire, suivant lâancien
usage, la hauteur de pluie est comptée de minuit à minuit
pour chaque jour. Il peut done se présenter, entre les
chiffres de l'Observatoire et ceux des autres stations, des
divergences assez sensibles pour quelques mois, lorsqu'il
pleut abondamment dans la nuit du dernier jour du
mois au premier jour du mois suivant.
Il manque malheureusement la hauteur dâeau recueillie
au mois de février à Athenaz. Quant à la station de Com-
D
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ĂE MĂTĂOROLOGIQUI
RESUM
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Foi
POUR GENĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 993
pesiĂšres, les totaux des mois de mars Ă aoĂ»t ont dĂ» ĂȘtre
corrigĂ©s sur les chiffres publiĂ©s dans les feuilles dâobser-
vations mensuelles, parce que lâeau de pluie Ă©tait mesurĂ©e
dans une Ă©prouvette dont la graduation ne correspondait
pas Ă la grandeur du modĂšle de pluviomĂštre de la station.
(Voir la note aux observations de septembre 1897,
Archives, 1897, t. 4, p. 394.)
Le tableau XXXT fournit le nombre des jours d'orage
ou jours de tonnerre Ă GenĂšve et le nombre de jours oĂč
des éclairs ont été vus à l'horizon, sans que le tonnerre
fût entendu (éclairs de chaleur). Le nombre de jours de
tonnerre en 1897 est absoiument Ă©gal au nombre moyen,
25 jours, déduit des trente années de 1846 à 1875.
XXXI GENĂVE
ĂPOQUE. ETS TT Me rater
Jours de tonnerre. saus lonnerre,
DĂ©cembre 1896 ..... 0 0
Janvier 1897........ 0 9
HĂVTIET AA ET SE (9) 0
MERS PER NIMES A" 1 1
AVE TIRE Pa RE 2 1
MAL 2 TEE 3 0
PTE MORE NET RATS 9 4
TU NA ET 4 5
MOQUE AE TS en: 4 4
Septembre.......... 2 1
Ociohes ter un mr 0 0
Novembre,......... 0 0
ANNĂCERER CAEN 2 25 16
Ă noter qu'il nây a eu, en 1897, Ă l'Observatoire de
GenÚve, qu'une seule chute de gréle, le 2 septembre.
Cette chute a durĂ© 2 minutes seulement ; les grĂȘlons, de
forme irréguhere, étaient en moyenne de la grosseur
dâune noisette; ils nâont pas causĂ© de dĂ©gĂąts. Cette chute
a Ă©tĂ© suivie dâune violente averse de pluie.
594 RĂSUMĂ MĂTĂOROLOGIQUE
VI. NĂBULOSITĂ.
La nébulosité s'exprime par une fraction décimale
comprise entre zéro et un. Zéro (0.0) correspond à un
ciel entiĂšrement clair. Un (1.0) correspond Ă un ciel
entiÚrement couvert. La mesure de la nébulosité par es-
timation se fait Ă GenĂšve et au Grand St-Bernard aux
six observations diurnes, de 7 heures du matin Ă 10 heu-
res du soir. La moyenne des six observations donne la
moyenne diurne de la nébulosité, exprimée en cen-
tiĂšmes.
Dans le tableau XXXII. la nĂ©bulositĂ© ou lâĂ©tat du ciel
aux deux stations est indiqué, pour les mois, les saisons
et lâannĂ©e, de deux maniĂšres diffĂ©rentes : 4° par le nombre
XXXII Ătat du ciel.
GENĂVE. SAINT-BERNARD.
f Jours Jours Jours Jours NĂ©bu- Jours Jours Jours Jours NĂ©bulo-
ĂPOQUE. clairs. peu trĂšs cou- lositĂ© clairs. peu trĂšs cou- sitĂ©
nuag. nuag. verls. moyenne. nuag. nuag. verts. moyenne
DĂ©cAB06 NO ET ERTENU,05 7. 41 9/0 MESSE
JANV 1697; COUPS 2026 070.90 6 514: 4 167
FĂ©vrier... 04) Ll 44:19. 0.76. 1 8: | LOST NN
Mars 2 A TAL'E JAb 0;72 FT 9 0,55
AVE NE ON Sete 20/20,82 5 57 2201800
Mare she CU SELON RNA AO LE 1 LOGE 5 | 8 0,54
Juin c.... 94,034 10 Le OR LI E2 ECO Ă: VASE OA © 7 0,48
JOUER. 781 06 1 74% 105.055 9, 6408 7. DRE
Août...... 5-6 "6.1 14! 0,620 48 SONGS
Septembre. 6 1 7 16 0,69 9 â3,4 4 Eee
DEtobEBe 0310 8 L 6 14 -10,687%.15 578 8 0,40
Novembre. 1 3 2 24 0,86 23 4 1 AUO0 AS
Hiver... 4! 4 9,78, 0,87: 21. 15. 181/938/2000
Printemps. 6 17 20 49 0,71 19 17 21 35 0,59
LH NSAS 2915-28 â#2 0,67 27 19193, C0
Automne... 10 12% 15%15# 0,74 47 12 87.229087
Année .... 42 48 67 208 0,72 114 61 70 120 0,52
ñ.
D ENAE
POUR GENĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 999
de jours clairs, peu nuageux, trĂšs nuageux et couverts,
ces désignations correspondant aux valeurs moyennes de
la nébulosité comprises entre 0,00 et 0,25, 0,25 et 0,50
0,50 et 0,75, 0,75 et 1,00; 2° par la valeur moyenne
de la nébulosité.
A GenĂšve, lâannĂ©e mĂ©tĂ©orologique 1897 peut ĂȘtre carac-
térisée, à ces deux points de vue, comme tres nébuleuse,
plus encore que lâannĂ©e 1896 de triste mĂ©moire. En
effet, on trouve Ă GenĂšve, en moyenne, 67 jours clairs,
62 jours peu nuageux, 71 jours trĂšs nuageux, et 165
jours couverts. DâaprĂšs les chiffres du tableau, on trouve,
pour 1897, un déficit de 25 jours clairs, de 44 jours peu
nuageux et de # jours trÚs nuageux et un excédant de
43 jours couverts.
La nĂ©bulositĂ© moyenne de lâannĂ©e Ă GenĂšve est de
0.62. Celle de 1897 est de 0,72, soit un excédant de 100),
C'est autant qu'en 1853 et 1 °/, de plus qu'en 1896.
Nous avons donctraversé une année présentant le maxi-
mum de nébulosité constaté à GenÚve: et il est intéressant
de suivre, dans le tableau suivant, les écarts de la nébulo-
sité à GenÚve pour les différents mois et les quatre saisons,
dâaprĂšs les moyennes de E. Plantamour :
Ăcarts de la nĂ©bulositĂ©.
DĂ©cembre 1896. +- 0,10 Ă F5 QUE ge â 0,02
Janvier 1897... + 0,11 Juillet... 17155: +- 0,11
FĂ©vrient 22e +- 0,09 AO il + 0,15
Mare (135002 + 0,11 Septembre..... â- 0,20
JE RAM â 0,24 Octobre. ...... â 0,01
L.ET. cRPRRRES + 0,02 Novembre..... + 0,07
ee + 0,11 PR A e + 0,09
Printemps ..... +- 0,12 Automne ..... â+ 0,08
ATMEC 5.12 +- 0,10
D |
96 RĂSUMĂ MĂTĂOROLOGIQUE
Les seuls mois de juin et d'octobre présentent de faibles
écarts négatifs ; tous les autres mois et les quatre saisons,
de fort Ă©carts positifs. L'Ă©cart maximum positif tombe en
avril qui a été trop nébuleux de 24 */,. Vient aprÚs, le
mois de septembre, généralement beau dans nos régions,
qui donne un excĂšs de 20 â/, de nĂ©bulositĂ© sur la va-
leur moyenne.
Au Grand St-Bernard, la nébulosité moyenne est de
20 â|, infĂ©rieure Ă cellede GenĂšve, comme en 1896, et de
6 °/, inférieure à la normale.
L'annĂ©e civile 1897 prĂ©sente les mĂȘmes caractĂšres de
nĂ©bulositĂ© que lâannĂ©e mĂ©tĂ©orologique. Ă GenĂšve, dĂ©cem-
bre 1897 a une nébulosité moyenne de 0,92 au lieu de
0,93 en décembre 1896. Cela ne change donc rien au
chiffre de la nébulosité moyenne annuelle. Au Grand St-
Bernard, le mois de décembre 1897 à une nébulosité
faible, 0,37 au lieu de 0,58 en décembre 1896. Cela
abaisse encore de 2 */, environ la nébulosité moyenne
de lâannĂ©e civile, qui tombe Ă 0,50, avec un dĂ©ficit de 8°/,
par rapport Ă la normale,
Le tableau XXXIII donne, pour GenĂšve, le nombre de
jours de brouillard observés. D'aprÚs Plantamour, on peut
s'attendre Ă 33 jours de brouillard, dont un tiers, environ,
pour lesquels le brouillard rÚgne avec intensité toute la
journĂ©e. Comme on pouvait le prĂ©voir, dâaprĂšs les
chiffres de la nĂ©bulositĂ©, lâannĂ©e 1897 doit prĂ©senter
également un excédant de jours de brouillard. Cet excé-
dant est fort: on trouve en effet 61 jours de brouil-
lard, au lieu de 33, presque le double, et 24 jours de
brouillard continu, au lieu de 44, plus du double.
POUR GENĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 97
XXXHII GENĂVE
J Brouillard Brouillard Nombre
EPOQUE. tout le jour. une partie total.
de la journée.
DĂ©cembre 1896 ... 0 10 10
Janvier 1897...... 7 11 18
HĂVrIEL Serre 0 4 4
NĂS CREER 0 0 0
ADI SRE Ta SE 0 0 0
ENCRES AREA A 0 1 1
JEUN RSS ENRESAEE 0 0 0
A ITIE SEE MEME 0 1 1
AO CC 0 0 0
Septembre ....... 0 3 3
OPIODrE Eee 4 6 10
Novembre........ 13 1 14
ANNĂE EN ELU A 24 37 61
VIT. DURĂE DâINSOLATION.
La feuille d'observations météorologiques de décembre
1896 annonçait l'installation d'un appareil enregistreur
de lâinsolation Ă l'Observatoire de GenĂ©ve. Cet appareil est
construit sur le modÚle des « Sunshine Recorder » de
Campbell et Stokes et sort des ateliers de M. Usteri-
Reinacher Ă Zurich. Je nâai pas besoin dâen faire la
description détaillée ici, car elle a été donnée aux lec-
teurs des Archives, dans une note intéressante de M.
Billwiller intitulĂ©e « NĂ©bulositĂ© moyenne et durĂ©e dâin-
solation â ».
Cet instrument a Ă©tĂ© placĂ© sur le toit de lâObserva-
toire, Ă une hauteur de 2,90 m. au-dessus du niveau
de celui-ci, afin d'ĂȘtre soustrait Ă l'ombre portĂ©e par les
coupoles. Lâhorizon est presque entiĂšrement dĂ©couvert
pour lui; lâinsolation nâest gĂȘnĂ©e un peu, quâau NW.
par des maisons de la promenade de St-Antoine et par
! Archives, 1889, t. 21, p. 404.
ARCHIVES. &. VE â DĂ©cembre 1898. A
D98 RĂSUMĂ MĂTĂOROLOGIQUE
les clochers de St-Pierre. Mais il est probable que ces cons-
tructions sont sans influence, l'appareil nâenregistrant
pas lâinsolation quand le soleil est bas sur l'horizon.
Vu le peu de place dont nous disposons dans les
tableaux mensuels, nous nây avons fait figurer que le
nombre d'heures de soleil de chaque jour. Pour le
résumé annuel, j'ai établi quelques tableaux de chiffres
plus détaillés.
Le tableau XXXIV permet de suivre, beure par heure,
la marche diurne de la durée d'insolation pour les douze
mois, les quatre saisons et lâannĂ©e. [l donne, dans ses
deux derniĂšres colonnes, la durĂ©e dâinsolation en heures
et les moyennes diurnes dâinsolation pour les mĂȘmes
périodes. Il ressort de ces chiffres que le minimum absolu
et relatif dâinsolation tombe sur le mois de janvier et le
maximum sur le mois de juin, ce qui correspond presque
exactement à ce que nous avions constaté, en sens in-
verse, pour la nébulosité.
L'année civile 1897 ne présente pas de différence
avec lâannĂ©e mĂ©tĂ©orologique, le mois de dĂ©cembre 1897
ayant eu 22,2 heures dâinsolation, contre 22,9 en dĂ©cem-
bre 1896. Le total d'heures dâinsolation de lâannĂ©e civile
est donc de 1547,1.
Le tableau XXXV permet d'apprécier la différence
de lâinsolation entre le matin et l'aprĂšs-midi. Comme
lâappareil est rĂ©glĂ© sur le temps solaire vrai, les pĂ©riodes
dâinsolation thĂ©oriques sont Ă©gales ; les nĂ©riodes rĂ©elles
sont sensiblement différentes. Elles sont représentées
dans le tableau, ainsi que la diffĂ©rence, soir âmatin, de
deux façons différentes : en heures et en pour cent du total
d'heures dâinsolation.
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000 RĂSUMĂ MĂFĂOROLOGIQUE
XXXV. DURĂE D'INSOLATION AVANT ET APRĂS MIDI
DIFFERENCE
MATIN SOIR SoirâMatin
Re RS D
nombre - nombre Ă nombre ĂŻ
d'heures FE d'heures 7e d'heures Je
DĂ©cembre 1896 5,8 25,3 17,4 - 74,7 + 11,3 + 49,3
Janvier 14897.. 5,8 34,7 10,9: 65,3 + 5,1 + 30,5
HĂVRIETR EN 30,3 43,8 38,9 56,2 + 8,6 + 12,4
MARS PE PEUT 63,7 47,4 70,8 52,6 + 7,1 + 5,3
TOUR SO RS 61/6.53,9 52,6 46,1 â 9,0 â 7,9
NAT AA Aer one 102,8 50,2 101,8 49,8 â 1,0 â 0,5
HuiDe:e Er LES 121,6 49,3 125,14 50,7 â+ 3.5 +",
JurilĂšt.. 222.0 117,3 47,5 199,9 52,5 â+ 12,6 + 5,1
AOL Mixer 98,0 48,3 104,7 51,7 + 6,7 + 3,3
Septembre .... (63,1 47,7 69,2 52,3 + 6,1 + 4,6
Octobre....... 45,0 40,7 65 19078 + 20,7 + 18,0
Novembre..... 44,6 31,7 31,5 68.3 + 16,9 + 36,7
HIVEr ET ee LA,9 38,5 66,9 61,5 + 25,0 + 25,0
Printemps .... 228,1 50,3 225,2 49.7 â 2,9 â 0,6
HER erreur 336,9 28.4 359,7 51,6 + 22,8 + 3,2
Automne ..... 122,7. 42,4 166,4 57,6 + 43,7 + 15,1
AMnee re... 729,6 47,1 818,2 92,9 + 88,6 + 5,7
Durant les mois d'hiver et d'automne, la prédomi-
nance de lâinsolation dans l'aprĂšs-midi est trĂšs caractĂ©-
risée. Cela provient évidemment des brumes et des
brouillards qui se dissipent, lorsqu'ils se dissipent, peu
avant midi ou au commencement de l'aprÚs-midi. En été,
la prédominance de l'aprÚs-midi est faible, Au printemps,
il y a davantage d'heures dâinsolation le matin, surtout
au mois d'avril qui a été assez pluvieux et trÚs nébuleux.
Dans la note que jâai citĂ©e plus haut, M. Billwiller Ă
Ă©tabli dâune façon trĂšs ingĂ©nieuse une relation entre la
nĂ©bulositĂ© et la durĂ©e dâinsolation ; il a trouvĂ© que la valeur
de la nĂ©bulositĂ© moyenne dâune pĂ©riode (mois ou annĂ©e)
est Ă trĂšs peu de chose prĂšs Ă©gale au rapport entre les
POUR GENĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 601
heures de non-insolation et le total des heures dâinsola-
tion théoriquement possibles.
Pour faire cette comparaison, pour 1897, Ă GenĂšve
j'ai Ă©tabli le sableau XXX VI. La 1" colonne contient les,
nombres d'heures dâinsolation thĂ©oriques, pour la latitude
de 46°, au-dessus de l'horizon mathématique; j'ai em-
prunté ces nombres au tableau de la p. #11 du travail
de M. Billwiller. La 2"° colonne contient le rapport du
nombre des heures de non-insolation au nombre total
d'heures dâinsolation possible. Si lâon appelle ÂŁ le nom-
bre d'heures dâinsolation thĂ©orique, & le nombre d'heures
d'insolation réel, ce rapport est représenté par la fraction
F0 . ,
. La 3% colonne contient les valeurs de la nébu-
XXXVI COMPARAISON DE LA DURĂE DE NON-INSOLATION A LA
NĂBULOSITĂ MOYENNE. GENEVE 1897.
Durée théorique Rapport Nébulosité
dâinsolation tâi moyenne DiffĂ©rence
t LE
h
DĂ©cembre 1896 270 0,92 0,93 â 0,01
Janvier 1897... 282 0,94 0,90 + 0,04
Bevrier: 291 0.76 0,76 0,0)
ATOS 371 0,6% 0.72 â 0,08
ANTIIRASPANEE 408 0,72 0,82 â 0,10
Ă 4 STORE PERS K6S 0,56 0,69 â 0,04
AGARA ee 471 0,48 0,52 â 0,0%
net. 00 475 0,48 0,55 â 0,07
HEURE 437 0,54 0,62 â 0,08
Septembre..... 379 0,65 0,69 â (0,04
Ociohrent.<.. - 338 0,67 0,68 â 0,01
No.embre..... 26/4 0,84 0,86 â 0,02
HNBR en. 2. 843 0,87 0.87 0,00
Printemps..... 124% 0,64 0,71 â 0,07
D LU PRES 1383 0,50 0,57 ==200:07
Automne...... 997 0,71 0,74 â 0,03
Ann eat kk67 0,65 (h72 â 0,07
602 RĂSUMĂ MĂTĂOROLOGIQUE
losité moyenne telles que les fournit le tableau XXXII,
et la 4° colonne donne la différence entre les valeurs
des deux précédentes.
La relation trouvée par M. Billwiller se trouve abso-
lument justifiée à GenÚve pour les mois d'hiver. Elle ne
se justifie plus autant pour les autres mois et saisons de
l'annĂ©e 1897. L'Ă©cart est partout de mĂȘme signe,
la nébulosité étant plus forte que la valeur du rapport
Ă©tabli comme ci-dessus. Cela tient-il Ă ce que lâannĂ©e
1897 à présenté une nébulosité moyenne exceptionnelle-
ment forte Ă GenĂšve ? ou bien cela vient-il du fait que
la nébulosité se calcule à GenÚve sur 6 observations
trihoraires diurnes (de 7 h. du matin Ă 10 h. du soir):
au lieu de se calculer sur 3 observations comme aux
stations de Zurich, BĂąle, Lugano, Davos et da SĂ€ntis
qui ont servi de base au travail de M. Billwiller ? C'est
ce qu'une étude ultérieure de cette relation pour les
annĂ©es suivantes permettra dâĂ©lucider.
Dans le courant de lâannĂ©e 1896, M. Marc Micheli a
installé sur le mur méridional de la terrasse du Chùteau
du Crest, Ă Jussy, un enregistreur dâinsolation tout sem-
blable Ă celui de l'Observatoire. Il nous communique
chaque mois le relevĂ© du nombre d'heures d'insolation Ă
Jussy. En voici le tableau complet pour 1897 :
b. h.
DĂ©cembre 1896 28.7 Juin 1897 264.4
Janvier 1897 26.7 Juillet » 248.4
Février » 82.1 Août » 208.5
Mars » 136.6 Septembre » 135.7
Avril 5 110.1 Octobre » 119.3
Mai » 202.0 Novembre » 59.5
Hiver , 137:5 Eté » +: 72129
Printemps » 448.7 Automne » 314.5
Année 1622.0
POUR GENĂVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 603
Si lâon compare ces chiffres Ă ceux de GenĂšve du
tableau XXXIV, on trouve que la durĂ©e dâinsolation Ă
Jussy est supérieure à celle de l'Observatoire. Il y a un
excĂ©dant de 74 heures pour lâannĂ©e entiĂšre et lâinsola-
tion est plus forte, Ă Jussy, dans tous les mois, sauf dans
ceux d'avril et de mai. Cela ne doit pas Ă©tonner du reste,
le chùteau du Crest étant situé un peu plus haut que
GenĂšve et distant, en ligne droite, de 9 kilomĂštres de
l'Observatoire, an NE,., et de 5 kilomĂštres du lac.
QUATRE-VINGT-UNIĂME SESSION
SOCIETE HELVETIQUE DES SCIENCES NATURBLLES
BERNE
du 31 juillet au 3 août 1898.
(Suite et fin).
GĂ©ographie physique.
Président : M. le prof. Dr E. Bruecxwer, de Berne.
SecrĂ©taire : M. G. Srreux, de la RĂŒtti, Berne.
Ed. BrĂŒckner. Sur les limites dâaltitudes dans les Alpes suisses. â R. Bill-
willer. Apparition simultanĂ©e du fĆbn des deux cĂŽtĂ©s des Alpes. â
H. Wild. DĂ©termination de lâinclinaison magnĂ©tique. â Hergesell. Aerosta-
tion scientifique. â Riggenbach. Photographies de nuages. â Maurer.
Observation Ă distance de la neige recouvrant le Titlis â BrĂŒckner.
PĂ©riodes dâoscillation du climat. â G. Streun. La mer de brouillards en
Suisse.
M. le prof. D' BRuEcxNER (Berne). â Sur les limites
d'altitude dans les Alpes suisses, conférence à la 2° as-
semblée générale.
H.-B. de Saussure a été le premier qui ait fixé son
attention sur la hauteur-limite de certains phénomé-
! Pour la premiÚre partie de ce compte rendu, mathématiques,
astronomie et physique, chimie et pharmacie, voir Archives, 1898,
t. VI, p. 359; pour la seconde partie, géologie et géographie,
zoologie et botanique, p. 480.
SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE DES SCIENCES NATURELLES. 605
nes dans les Alpes. Dâautres savants Pont suivi dans
cette voie et ont cherché à déterminer les hauteurs des
neiges Ă©ternelles, les hauteurs-limites des forĂȘts et des
arbres isolés. Tous les essais de ces savants étaient basés
sur l'observation directe des phénoménessurles différents
versants. Maiscette méthode à le grave inconvénient de
reposer sur un nombre trop restreint de données, un
seul observateur ne pouvant réunir suffisamment de
matériaux. Nous possédons heureusement en Suisse une
source trĂšs complĂšte de documents exacts dans les
cartes du Bureau topographique fédéral. Deux des
Ă©lĂšves de M. BrĂŒckner viennent de terminer des tra-
vaux sur ces matĂ©riaux dans lâInstitut gĂ©ographique de
l'Université de Berne : M. le D' Iegerlehner, de Berne,
a déterminé la hauteur des neiges éternelles dans les
différentes régions des Alpes suisses; M. Imhof, de Schiers
(Grisons), a dĂ©terminĂ© les limites des forĂȘts.
On désigne par limite des neiges éternelles dans la
conception de Ed. Richter, la surface horizontale pour
laquelle la neige tombée pendant une année arrive
exactement Ă fondre. Dansles dĂ©pressions, oĂč le vent ac-
cumule la neige, celle-ci peut subsister au dessous du
niveau de cette surface. D'autre part on trouve, au-des-
sus de cette limite, des parois de rochers Ă forte pente
oĂč la neige nâa pu subsister. Il en rĂ©sulte ce quâon ap-
pelle les limites locales des neiges Ă©ternelles.
La hauteur de la limite se détermine soit par la mé-
thode de Kurowski, soit par la mĂ©thode de lâextension
géographique des glaciers. Les deux méthodes condui-
sent dâailleurs Ă des rĂ©sultats identiques.
Les différences dans l'altitude de la limite des neiges
éternelles sont grandes, comme l'avait déjà signalé
606 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
Richter. Cette limite sâĂ©lĂšve Ă mesure qu'on pĂ©nĂȘtra
plus avant dans la montagne. Mais elle s'Ă©lĂšve aussi avec
la masse de la montagne. Exemples : GlĂ€rnisch 2500â,
Urirotstock 2560", Titlis 2610", Groupe du Finsteraar-
horn 2950, Alpes pennines 3100; dela Dent de Mor-
cles au Wildstrubel 2740, région du Trift 2750, Oberalp-
stock 2600, TĂŒdi 2710, Sardona 2630 ; groupe du
Gothard 2700, Bernina 2900, Disgrazia 2750.
Il en est de mĂȘme de la limite des forĂȘts dâaprĂšs les
Ă©tudes faites par M.Imhof. Elle varie beaucoup de lieu en
lieu. Exemples : SÀntis et GlÀrnisch 1500, Pilate 1600,
Engadine 2100 et plus, vallĂ©e de Saas 2300. Lâimpor-
tance des masses soulevées joue là aussi un grand rÎle,
mais tandis que câest la hauteur des sommets qui influe
sur la limite des neiges Ă©ternelles, câest la hauteur du
fond des vallĂ©es qui influe sur la limite des forĂȘts. On
peut dire en résumé que, dans les Alpes, cette limite
s'élÚve avec l'élévation du fond des vallées. Exemples :
Haute-Engadine 2160, Vallée du Bernina 2200, Bru-
sio 2100, Disgrazia 1900; puis Basse-Engadine 2060,
Scarlthal 2200, MĂŒnsterthal 2130; puis Haut-Valais
2000, vallée de Saint-Nicolas 2250, vallée de Saas
2300. Au groupe du TĂŽdi, la limite s'Ă©lĂšve seulement
Ă 1620 m. sur le versant nord et monte Ă 1950m. sur le
versant sud.
Il est Ă©vident que ces variations dans la hauteur des
neiges Ă©ternelles et des forĂȘts proviennent des condi-
tions climatologiques. Lorsqu'un massif de montagnes
s'élÚve, cela influe sur la température parce que les
surfaces isothermes de la saison chaude sâĂ©lĂ©vent propor-
tionnellement; lâĂ©tude des observations mĂ©tĂ©orologiques
la prouvĂ©. LâĂ©lĂ©vation de ces surfaces doit agir par
DES SCIENCES NATURELLES. 607
contre coup sur la hauteur des neiges Ă©ternelles et des
forĂȘts. Mais ce nâest pas une rĂšgle gĂ©nĂ©rale, car Ă cĂŽtĂ©
de la tempĂ©rature, dâautres facteurs agissent Ă©galement,
spécialement la quantité des précipitations atmosphéri-
ques qui influe sur la hauteur-limite de la neige.
On peut dire que l'altitude des limites de hauteur dans
les Alpes représente fidÚlement la diversité des condi-
tions climatologiques de nos montagnes.
M. R. Bizcwizcer, Directeur du bureau météo-
rologique central. â Sur le phĂ©nomĂšne de l'apparition
simultanée du fÊhn des deux cÎtés des Alpes.
Ce phénomÚne est, en apparence, en contradiction
avec la thĂ©orie du fĆhn telle quâelle est gĂ©nĂ©ralement
admise actuellement par les météorologistes et qui a
fait antérieurement le sujet de communications à Ha
Société helvétique. M. Billwiller rappelle que les an-
ciennes théories ont été sapées par les travaux de MM.
Hanon et Wild, lesquels ont démontré que les propriétés
particuliĂšres de sĂ©cheresse et de chaleur du fĆĂŠhn ne se
produisent quâen pays de montagne. Dans les vallĂ©es
des Alpes câest la descente de l'air qui augmente sa
pression et lâĂ©chauffe tout en le rendant relativement
plus sec. La descente de l'air est motivée, dans la plu-
part descas, par une diminution dela pression sur lâun des
versants, par le fait de aspiration déterminée par le
passage de minima barométriques à une distance plus ou
moins considĂ©rable. Lâair s'Ă©coule alors des rĂ©gions Ă
haute pression vers celles Ă basse pression, par-dessus
les sommets des montagnes et en suivant la pente. La
théorie, bien établie maintenant, des cyclones et des
608 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
anticyclones a amené à conclure à la relation entre le
fĆhn et une dĂ©pression baromĂ©trique.
Une chute d'air, soit un mouvement dans une direc-
tion plus ou moins verticale, se produit cependant aussi,
sans qu'il soit besoin de linterposition dâune chaĂźne de
montagnes. La descente de lâair est mĂȘme la rĂšgle dans
les anticyclones, quand on constate, en hiver, du fĆhn
au-dessus des couches dâair trĂšs froides remplissant Ă
lâĂ©tat stagnant, les dĂ©pressions terrestres cachĂ©es sous
la mer de brouillards.
Il y a aussi des cas oĂč, avec une hausse de la pres-
sion sur les deux versants des Alpes, câest-Ă -dire sous
l'influence dâun apport dâair de haut en bas, favorisĂ© par
la nature du sol, le fĂŠhn se manifeste en mĂȘme temps
dansles vallées septentrionales et méridionalesdes Alpes.
M. Billwiller illustre ce phénomÚne par un exemple
tiré des observations faites le 14 avril 1898 dans des
stations des vallées des deux cÎtés des Alpes. Partout se
manifeste lâĂ©lĂ©vation de tempĂ©rature et la diminution de
l'humiditĂ© relative qui sont caractĂ©ristiques du fĆhn et
qui correspondent ici, sur les deux versants Ă un Ă©cou-
lement de lâair dâamont en aval. En mĂȘme temps le
baromÚtre montait des deux cÎtés des Alpes, de la
mĂȘme quantitĂ©, 5 mm. environ, du 13 au 14 avril.
Dans la discussion qui Ă suivi cette communication
M. Wild sâest dĂ©clarĂ© d'accord avec lâexplication four-
nie par M. Billwiller, mais il est d'avis que le terme de
fĆhn doit ĂȘtre rĂ©servĂ© au vent qui franchit une chaine
de montagnes en présentant les caractÚres spéciaux
sus-mentionnĂ©s. MM. Billwiller et BrĂŒckner estiment
au contraire quâil n'existe pas de diffĂ©rence essentielle
entre les deux catégories de phénomÚnes qui ont fait
de
DES SCIENCES NATURELLES. 609
lâobjet de cette communication. La diffĂ©rence rĂ©side
seulement dans lâintensitĂ© et dans la valeur de la compo-
sante verticale du mouvement de l'air. Dansles deux cas
la chaleur et la sĂ©cheresse proviennent de la mĂȘme
cause. Il existe aussi des formes de transition entre les
deux phénomÚnes, de sorte qu'il serait difficile de limi-
ter la notion du fĆhn comme M. Wild.
M. le D' H. Wisp (Zurich). â DĂ©termination de lâin-
clinaison magnétique absolue et de ses variations.
M. Wild rend compte dâune recherche qu'il a faite
concernant l'exactitude des différents instruments
moyennant lesquels on détermine aussi bien la valeur
absolue de lâinclinaison magnĂ©tique que ses variations
et les efforts qu'on a faits dans les derniers temps pour
rendre cette exactitude plus grande et comparable Ă
celle des autres éléments magnétiques : la déclinaison
et l'intensité horizontale.
Il dĂ©montre dâaprĂšs les observations faites Ă diffĂ©-
rents observatoires magnétiques et surtout celui de Pa-
wlowsk que pour les meilleures boussoles dâinelinaison
avec des aiguilles ni lâexactitude de lâinclinaison absolue
ni celle pour les valeurs relatives dâune Ă©poque Ă lâautre
ne surpasse + 1â, pendant que les dĂ©terminations avec
lâinclinateur Ă induction de W. Weber, en suivant la
mĂ©thode dâobservation indiquĂ©e par lâauteur en 1881,
peuvent atteindre une exactitude de + 3â,5.
Il en conclut que la complĂšte exclusion des inclina-
teurs Ă aiguilles et leur remplacement par des inclina-
teurs à induction dans les observatoires magnétiques
devrait s'effectuer aussitĂŽt que possible.
A cette occasion un nouvel inelinateur Ă induction
ee;
CN PAR PTS
LA!
* LEE
610 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
construit dans l'atelier de M. le professeur Edelmann
Ă Munich (aussi prĂ©sent Ă la sĂ©ance) dâaprĂšs des idĂ©es
communes de lui et de lâorateur est mis sous les yeux
de la section. Il est destinĂ© Ă observer dâaprĂšs la
méthode Nulle en employant au lieu des bobines circu-
laires de Weber un inducteur dâaprĂšs le systĂšme des
électro-dynamos ; selon les essais préliminaires on peut
espĂ©rer d'atteindre lĂ une exactitude de + 1â.
Parmi les instruments de variation, soit directement
de lâinclinaison soit seulement de l'intensitĂ© verticale,
dont la combinaison avec l'observation des variations de
l'intensitĂ© horizontale fournit Ă©galement celles de lâin-
clinaison, M. Wild a trouvé que pour le moment ce
nâest que la balance de Lloyd avec compensation pour
la température qui donne des indications satisfaisantes
et il présente à la section, grùce à la complaisance de
M. Edelmann un exemplaire dâun tel instrument cons-
truit dans son atelier Ă Munich. Parmi les essais quâon a
faits pour remplacer la balance de Lloyd par un instru-
ment encore plus sensible, il cite lâinclinateur de varia-
tion avec induction dans le fer par Lloyd et Lamont,
lequel dâaprĂšs les recherches faites Ă diffĂ©rents obser-
vatoires doit ĂȘtre rejetĂ© comme donnant des indications
fausses, et lâinclinateur de variation Weber-Kupffer
avec induction dans un cylindre en cuivre qui tourne
autour dâun axe horizontal avec une vitesse constante,
lequel promet beaucoup si lâon parvient Ă rendre ce
mouvement assez régulier. Les auteurs espÚrent que
le nouvel inclinateur à induction, présenté à la section,
pourra avec quelques modifications aussi servir comme
un excellent instrument de variation.
M. le prof. HERGESELL, directeur de lâInstitut mĂ©tĂ©o-
++
DES SCIENCES NATURELLES. 611
rologique dâAlsace-Lorraine Ă Strasbourg, parle de
lâaĂ©rostation scientifique.
Il expose les résultats des derniÚres expéditions
aérostatiques internationales, en particulier ceux qui
concernent les variations diurnes de la température.
DĂ©jĂ Ă des hauteurs de 700 m. lâoscillation de la tem-
pérature pendant le jour se réduit à 3 ou 4° tandis que
lâoscillation nocturne disparaĂźt complĂ©tement.
M. Hergesell s'Ă©tend surtout sur les travaux
de la Commission aĂ©ronautique internationale rĂ©unie Ă
Strasbourg en mars et sur lâascension internationale
qui à eu lieu en suite de ses décisions le 8 juin suivant.
Le ballon enregistreur de Strasbourg sâest Ă©levĂ© ce jour-
lĂ Ă l'altitude de 10,000 m., Ă laquelle, il a inscrit une
tempĂ©rature de â 49° C.
L'auteur Ă©met le vĆu que la Suisse entre dans ce
nouveau champ d'Ă©tudes.
M. le prof. RiGceNBacH, de Bùle, démontre une série
de photographies de nuages qui permettent de suivre
trÚs nettement le développement des Cumulo-nimbus,
des Mammato-Cumulus et autres types de nuages.
M. BRuECkNER, lit Ă la Section une note qui lui est
adressée par M. le D° Maurer, de Zurich, sur la mesure
à distance de la quantité de neige qui recouvre le
sommet du Tiilis.
La station météorologique centrale suisse, prÚs de
Zurich, dâoĂč M. Maurer opĂšre ses recherches, se
prĂȘte trĂšs bien Ă ce genre dâobservations Ă cause de son
altitude (493 m.) et de la magnifique vue quâelle
possĂšde sur toute la chaĂźne sâĂ©tendant du GlĂ€rnisch au
612 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
Titlis. De cette station il scrute le paysage alpestre avec
une trĂšs bonne lunette de Merz de 2 â/, pouces avec
deux oculaires de Ramsden (grossissement 30 et 60
fois) et un excellent micromĂȘtre bifilaire. Un degrĂ© du
tambour de ce micromĂštre (â/,,, de tour) correspond
presque exactement pour la distance du Titlis, Ă une
longueur de 1 m.
Le printemps de 1897 à été particuliÚrement intéres-
sant à cause de la quantité tout à fait exceptionnelle de
neige accumulĂ©e sur les sommitĂ©s Ă la suite de lâĂ©tĂ© trĂšs
humide de 1896 et des mois trĂšs neigeux d'avril et mai
suivants. Le nivean maximum de la neige au Titlis fut
trÚs exactement noté les 29 et 30 mai, en le repérant
Ă un rocher toujours nettement visible. La marche de
lâablation du nĂ©vĂ© du sommet fut suivie rĂ©guliĂšrement
pendant tout le cours de lâĂ©tĂ© et de l'automne, ce der-
nier, on sâen souvient, exceptionnellement sec. Du 30
mai au commencement de décembre le sommet neigeux
du Titlis sâest abaissĂ© de 7 m., ce qui Ă©quivaut Ă une
hauteur de neige fraiche 3 Ă 4 fois plus forte.
Ces résultats concordent assez bien avec les données
auxquelles sont arrivés Schlagintweit, Heim, Kerner de
Marilaun et dâautres sur les quantitĂ©s de neige qui
tombent annuellement sur les sommités.
M. le prof. D' BruEcKNER. â Sur la pĂ©riode de
35 ans des oscillations du climat.
L'association des vignerons allemands a publié des
tableaux détaillés sur la qualité des vins pour l'intervalle
entre les années 1820 et 1895 ; il en résulte que la
bonté du vin est fidÚlement représentée par les varia-
tions du climat. Dans les périodes sÚches et chaudes
DES SCIENCES NATURELLES. 613
correspondant aux environs des années 1830 et 1860,
la qualité du vin a été, en moyenne, pour tous les vi-
gnobles allemands, trĂšs supĂ©rieure Ă ce quâelle a Ă©tĂ©
durant les périodes des environs de 1850 et de 1880.
Depuis cette derniÚre date, la qualité moyenne du vin
sâest sensiblement relevĂ©e. Pour toutes les rĂ©gions vi-
nicoles les courbes des deux phénomÚnes marchent
parallĂšlement et câest une confirmation remarquable
des oscillations du climat.
M. G. STREUN, de Berne, traite de la mer de brouil-
lards en Suisse. Il montre sur la carte de la plaine
Suisse et par des relevés journaliers les variations
dâĂ©tendue du brouillard pendant la pĂ©riode trĂšs bru-
meuse de lâautomne 1897. Sa limite supĂ©rieure a Ă©tĂ©
en moyenne de 900 m., son Ă©paisseur d'environ 400 m.
M. Sireun a aussi étudié les causes qui agissent sur la
mer de brouillards, les circonstances topographiques,
les vents, la température, etc.
Anthropologie.
Président : M. le Prof. KozLmawx, de Bùle.
Secrétaire : M. le D' R.-0. Buri, de Berne.
Martin. Proposition de fonder une Commission anthropologique suisse. â V.
Gross. Sur le cimetiĂšre helvĂšte de Vevey. CrĂąne trouvĂ© Ă Bienne. â
Eug. Pitard. Sur une série de crùnes dolichocéphales de la vallée dn RhÎne.
Sur 51 crĂąnes de criminels français. â Nzesch. Fouilles au Kesslerloch
prĂšs de Thayngen. â SchĂŒrch. Formes de crĂąnes dans la Suisse moyenne.
M. le D° MARTIN propose de fonder une commission
anthropologique permanente. AprĂšs discussion, il est
dĂ©cidĂ© quâil y aura Ă l'avenir dans les sessions annuelles
ARCHIVES, t. VI. â DĂ©cembre 1898. 42
G1# SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
une sechion d'anthropologie qui examinera les meilleu-
res méthodes d'étude.
M. le D' V. Gross, fait une communication sur les
sĂ©pultures de lâĂ©poque de La TĂšne, dĂ©couvertes Ă Vevey,
l'hiver dernier, Ă lâoccasion des travaux opĂ©rĂ©s au-
dessus de la ville pour la construction dâun boulevard.
La Direction des Travaux ne fut avisée de la décoaverte
que lorsque quatre ou cmq tombes avaient été fouillées
par les ouvriers et leur contenu (bracelets de verre et
autres objets) dispersé ou brisé.
M. Alb. Naef, inspecteur cantonal des fouilles, appelé
sur place, constata la prĂ©sence dâun antique cimetiĂšre
et, aprÚs entente avec les autorités, il fut décidé que
des fouilles systématiques seraient entreprises.
M. Naef, secondĂ© par M. lâarchitecte Barvat, explora
dĂšs ce moment, les unes aprĂšs les autres, toutes les
tombes situées dans le champ des travaux du nouveau
boulevard. Des photographies furent prises sur place et
un journal des fouilles, relata, jour par Jour, tout ce
qui était intéressant à constater.
Ces tombes gisaient dans un lit de gravier de 4%,45
à 1",51 d'épaisseur et étaient toutes orientées du
N.N.E. au S.S.E., la tĂȘte Ă©tait toujours (sauf dans un
seul cas) placée au N.
Une constatation intéressante, faite par M. Naef, a
été celle de l'existence de cercueils de bois, qui se
trahissent par une poussiĂšre noirĂštre entourant la
tombe. Parmi la trentaine de squelettes découverts, six
appartenaient Ă des hommes, sept Ă des femmes et
jeunes filles, et six Ă de petits enfants. Quant aux ob-
jets trouvés prÚs des ossements en voici la liste : seize
DES SCIENCES NATURELLES. 615
fibules de bronze, treize fibules de fer du type de La
TĂȘne, trois bagues dâor, dâĂ©lectrum et de bronze, une
chainette de bronze trÚs complÚte qui était placée autour
de lataille, deux épées en fer, à lame trÚs bien conser-
vée, et dans la paume de la main d'une femme une
monnaie messaliotie portant d'un cÎté l'effigie de Diane
et de lâautre une rouelle avec les lettres M A.
A en juger d'aprés les trouvailles faites dans le voi-
sinage du champ de fouilles, cecimetiĂšre gallo-helvĂȘte,
comme lâa dĂ©signĂ© M. Naef, sâĂ©tendait sur une surface
assez considĂ©rable. On peut espĂ©rer quâun jour ou
lâautre, les fouilles y seront reprises et Ă©tendues au
cimetiĂšre entier.
M. le D' Gross présente ensuite à la Société un crùne
humain (de femme probablement) découvert tout der-
niérement à Bienne dans un terrain tourbeux, sous une
couche de gravier sablonneux de 1,80 d'Ă©paisseur.
Dans le voisinage immédiat du crùne se trouvaient des
ossements humains.
DâaprĂšs la couleur foncĂ©e du crĂąne et la profondeur
Ă laquelle il a Ă©tĂ© trouvĂ©, dâaprĂšs les ossements dâa-
nimaux qui y Ă©taient joints, dâaprĂšs aussi lâanalogie
frappante qu'il prĂ©sente avec les cĂ©lĂšbres crĂ nes dâAu-
vernier, on doit admettre qu'il date de lâĂ©poque du
bronze probablement.
M.E. Pirarp (GenÚve) présente deux communications :
1° Sur une série de crùnes dolichocéphales prove-
nant de la vallée du RhÎne, dans laquelle il montre les
caractÚres afférents à ces crùnes qui sont sous dolicho-
céphales et mésaticéphales; par leur indice orbitaire
616 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
mésosÚmes et par leur indice nasal mesorrhiniens. Il
indique combien la Vallée du RhÎne (Valais) a subi
de modifications sous le rapport des populations qui
lâhabitent.
2° M. Pirarp a Ă©tudiĂ© Ă Paris, au laboratoire dâan-
thropologie de lâĂcole des Hautes Ă©tudes, et grĂące Ă
lâobligeance de son maĂźtre M. Manouvrier, une sĂ©rie
de 51 crùnes de criminels français.
Ces crĂ nes, classĂ©s dâaprĂšs leur indice cĂ©phalique,
prouvent quâil existe, contrairement Ă lâopinion admise,
autant de criminels dolichocéphales que de criminels
brachycéphales.
Il a montré les caractÚres les plus intéressants relevés
au cours de son travail et les a comparĂ©s Ă ceux dâautres
séries précédemment étudiées en France.
Pour montrer le peu de valeur quâil y a lieu dâattri-
buer aux prétendus caractÚres différentiels découverts
dans les crùnes des criminels, M. Pitard a comparé la
sĂ©rie indiquĂ©e ci-dessus, Ă plusieurs sĂ©ries de mĂȘme
nombre, de crĂ nes provenant des Catacombes de Paris.
Il a démontré que des différences analogues existent,
dâune sĂ©rie Ă lâautre, lorsque celles-ci sont composĂ©es
de crĂ nes quelconques.
Les principaux résultats de cette étude ont été publiés
dans le Bulletin de la SociĂ©tĂ© dâ Anthropologie de Paris,
Fasc. 3, 14898.
M. le D' Nuescu, de Schaffhouse, fait une communi-
cation sommaire relative aux fouilles et aux trouvailles
qui ont Ă©tĂ© faites au Kesslerloch prĂšs de Thayngen et, Ă
sa requĂȘte, la section d'anthropologie Ă©met le vĆu que
peâ
DES SCIENCES NATURELLES. 617
la Société helvétique des sciences naturelles fasse des
démarches pour obtenir des recherches complÚtes et
systématiques dans cette intéressante localité.
M. le D' Otto ScaĂŒrca, de Langnau, fait une commu-
nication relative Ă la forme du crĂąne chez les popula-
ions du plateau suisse.
Ses recherches ont porté sur le Musée anatomique
de Berne et sur les ossuaires de Hassle, Buochs, Stans,
Altdorf et Schatidorf, représentant en tout 455 crùnes ;
elles ont montré une prédominance trÚs forte du type
brachycéphale qui forme le 86,6 °/, des individus étu-
diĂ©s, tandis que le type mĂ©socĂ©phale nâen forme que le
11,8 */, et le type dolichocéphale le 1,6 °/,.
Les proportions varient suivant les ossuaires de 70 Ă
94 °/, pour les brachycéphales, de 8 à 26 °/, pour les
mésocéphales et de 0 à 4 */, pour les dolichocéphales.
En ce qui concerne l'indice de la face le type lepto-
prosophe forme le 88,5 */, (82 Ă 98 â/,), le type
chamÊprosope le 11,5 °/, (2 à 18 °/,) du total.
La population du plateau suisse est donc en grande
partie brachycéphale et leptoprosope.
L'auteur a ensuite cherché à établir les corrélations
qui existent entre les diverses parties de la face en se
basant sur le travail de M. le prof. Kollman intitulé
« ZweiSchÀdel aus den Pfahlbauten und die Bedeutung
desjenigen von Auvernier fĂŒr die Rassenanatomie . » Pour
les crùnes de Berne et de Hassle il a comparé seulement
la forme de la face et celle du palais et a trouvé à Berne
61 individus leptoprosopes et stenostaphilines, 8 indi-
vidus chamĂŠprosopes et eurystaphilines, et Ă Hassle
7 individus leptoprosopes et stenostaphilines et 6 indi-
618 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
vidus chamÊprosopes et eurystaphilines. Ce qui repré-
sente une proportion de 87.3 °/, Ă Berne, de 82.7 â},
Ă Hassle d'individus chez lesquels les caractĂšres du
palais sont corrélatifs de ceux de la face. à Buochs sur
106 crĂ ues 42, soit le 39,6 â/,, sont Ă la fois leptopro-
sopes, stenostaphilines, hypsiconques et leptorhines ; Ă
Stans sur 76 crùnes, 30 présentent {ous ces mÚmes ca-
ractĂšres tandis que 4 est Ă la fois chamĂŠprosope,
eurystaphiline, chamĂŠconque, et platyrbine. A Altdorf,
sur 80 crà nes, 22 ont tous les caractÚres corrélatifs de
la leptoprosopie et 3 tous ceux de la chamĂŠprosopie. A
Schattdorf, sur 64 individus, nous en avons 24 Ă la fois
leptoprosopes, stenostaphilines, hypsiconches et lepto-
rhines et 3 Ă la fois chamĂŠprosopes, eurystaphilines,
chamĂŠconques et leptorhines.
Ces quelques mesures confirment ainsi nettement la
loi de la corrélation si vaillamment défendue par M. le
prof. Kollmann. Elles montrent dâautre part lâunitĂ© de
race des populations de la Suisse centrale.
Anatomie et Physiologie.
Présidents : MM. les prof. KeonecKEeR et STRASSER, de Berne.
Secrétaires : MM. les D' K.-W. ZimmErMANN et Asker, de Berne.
Prof. Kollmann. Irfluence de lâhĂ©rĂ©ditĂ© sur la formation des races humaines.
Embryons de singes. â P. Burckhardt. Struciure anatomique du cerveau
chez les SĂ©laciens. â KE, Buznion. La fo'mation des os chez les batraciens
urodĂšles. -- Auz. Eternod. Premiers stades de la circulation sanguine dans
l'Ćuf et l'embryon humain. â K.-W. Zimmermann. DĂ©monstrations ana-
tomiques. â Asher. Bases anatomiques et physiologiques de l'acuitĂ© visuelle.
â R. Wood. Mouvements de l'intestin chez les Tanches. â R. Wybauw.
Relations du nerf vague avec le cĆur. â D' H. Ito. Le dĂ©veloppement de
chaleur par suite de l'excitation du cerveau. â Me Pel. Betschasnoff
DES SCIENCES NATURELLES. 619
Relations entre la frĂ©quence du ponls et le contenu du cĆur. â MiiÂź Julia
Divine. Respiration du cĆur chez la grenouille. â MilÂź N. Lomakina.
Anastomoses nerveuses sur le cĆur du chien et du cheval. â Mile [,, Schi-
lina, Comparaisons entre le Kymographe de Ludwig et le Tonographe de
HĂŒrthle. â Dâ LĂŒscher, Effets de l'isolement du cerveau, du cervelet et
de la mĆĂŠlle allongĂ©e.
M. le prof. KoLLMaANN, de BĂąle, traite des rapports
de l'hérédité avec la formation des races humaines.
Des milliers de crÀnes préhistoriques et modernes
furent mesurĂ©s et comparĂ©s entre eux et lâon reconnut
l'existence de deux types, dolichocéphale et brachycé-
phale qui se sont constamment transmis par hérédité.
L'on distingue dâautre part dans la race blanche
dâaprĂšs la couleur des yeux, des cheveux et de la peau
la variété blonde et la variété brune ; or on sait main-
tenant que, dĂ©jĂ avant lâapparition des Romains et des
Germains, ces deux variétés étaient réparties comme
elles le sont aujourdâhui, le type blond prĂ©dominant
dans le Nord, le type brun dans le Sud, Ces deux varié-
tés sont donc persistantes et leurs caractÚres respectifs
se sont incontestablement transmis par hérédité.
Il esi prouvé que les représentants de la race blanche
qui ont émigré dans d'autres climats n'ont nullement
été modifiées méme aprÚs plusieurs siÚcles, mais ont
conservé tous les caractÚres essentiels de leur va-
riĂ©tĂ©. Et, comme le climat, lâalimentation est inca-
pable de transformer une race ou une variété; elle peut
agir seulemeat sur les caracteres individuels, son action
Ă©tant par suite essentiellemeat passagĂšre. Il est donc
impossible de âonsidĂ©rer les races bumaines comme
soumises « une transformation lente mais continue.
Si ces observations ae s'Ă©tendent que sur quelques
siĂšcles, nous avons une autre preuve de la persistance
âi
D
â t
FU
620 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
des races et variétés humaines dans les nombreuses
Ćuvres d'art de la civilisation Ă©gyptienne, qui remonte
à plusieurs milliers d'années et sur lesquelles sont pour-
tant figurĂ©s dâune façon parfaitement distincte des reprĂ©-
sentants des SĂ©mites, des Ariens et des NĂšgres, absolu-
ment semblables Ă ceux qui vivent actuellement en
Egypte. Or les débuts de la civilisation égyptienne doi-
vent remonter Ă peu prĂšs d'aprĂ©s Virchow, jusquâau
temps de la pĂ©riode nĂ©olithique de lâEurope centrale et
occidentale.
L'on peut donc admettre que les races humaines de
la période néolithique étaient identiques à celles de
lâĂ©poque actuelle non seulement par le squelette, mais
aussi par le dĂ©veloppement des chairs. Si lâon a appris
Ă connaĂźtre par un grand nombre de mesures lâĂ©paisseur
moyenne des chairs sur les diverses parties de la face
chez les races contemporaines, lâon pourra reconsti-
tuer une tĂȘte dâaprĂšs n'importe quel crĂąne prĂ©histori-
que. Câest dans cette idĂ©e que M. Kollmann et
M. W. Buchly ont, dâaprĂšs les donnĂ©es fournies par
28 cadavres dâĂąges et de sexes diffĂ©rents, recouvert un
crĂąne de femme de la pĂ©riode nĂ©olithique, dâune cou-
che de terre exactement Ă©gale sur chaque point, Ă
l'Ă©paisseur normale des chairs. La tĂȘte ainsi reconsti-
tuĂ©e appartient Ă une femme nĂ©olithique dĂ©couverte Ă
Auvernier et est caractérisée par sa forme générale
brachycéphale et chamÊprosope, son front plat, ses
pommettes saillantes, son nez un peu relevé et ses
lĂšvres Ă©paisses. Ce mĂȘme type Ă©tait dĂ©jĂ reprĂ©sentĂ©
parmi les Troglodytes de Schweizersbild et existe encore
actuellement à cÎté du type leptoprosope.
Une publication complĂšte sur le sujet a paru dans
les Archiv fĂŒr Anthropologie, Brunswick, 1898, 4°.
DES SCIENCES NATURELLES. 621
M. KoLLMANN expose ensuite plusieurs planches
montrant les diverses phases du développement de
Cercopithecus cynomolgus et de Semnopithecus pres-
bytes. Lâembryon de la seconde espĂšce Ă©tudiĂ©e ici a
Ă©tĂ© rapportĂ© de Ceylan et remis Ă lâauteur par MM. Paul
et Fritz Sarasin. Son développement correspond à celui
dâun embryon humain de 5 semaines dâaprĂšs lâaspect
des yeux, des arcs branchiaux et des extrémités ; on
pourrait Ă premiĂšre vue le confondre avec un embryon
humain mais un examen approfondi montre des diffé-
rences bien marquées : ainsi il a un cordon ombilical
nettement plus gros et sa vésicule ombilicale est vaste
et distendue ; en outre le corps est tordu sur son axe
longitudinal de façon à faire dévier son extrémité posté-
rieure fortement à gauche. La région caudale de la co-
lonne vertébrale est déjà bien développée et dévie
Ă©galement Ă gauche.
L'auteur Ă observĂ© dâautre part chez 3 embryons de
Makakes long de 15 Ă 20 mm. une rĂ©duction de lâex-
trémité de la région caudale analogue à ce que lon
constate pour lâHomme, les MammifĂšres en gĂ©nĂ©ral et
les Oiseaux.
M. le prof. R. BurcxHarpT, de BĂąle, fait une com-
munication sur la forme extérieure du cerveau des
SĂ©laciens.
Dans cette Ă©tude, qui fait suite Ă celle dont il a rendu
compte Ă la session dâEngelberg en 41897, lâauteur Ă
pris pour base le cerveau de Scymnus dont il a étudié
aussi bien la forme que le développement et est arrivé
aux Conclusions suivantes :
La structure de la moelle Ă©piniĂšre se suit Ă travers
629 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
toute la moelle allongée et le cervelet et la continuité
des diffĂ©rentes zones ne subit dâaltĂ©ration importante
que dans la rĂ©gion de l'organe auditif oĂč la zone dorso-
latĂ©rale se plisse en forme dâS et dans le cervelet qui
se diffĂ©rencie dans les mĂȘmes proportions que ses or-
ganes des sens périphériques. La structure du cerveau
antérieur peut également se ramener à celle de la
moelle Ă©piniĂšre, quoique le dĂ©veloppement de lâĆil et
de l'organe olfactif amĂšne ici des modifications plus
inportantes que celles subies par les centres des or-
ganes des sens moins différenciés. Nous arrivons ainsi
Ă une conception du cerveau tout Ă fait semblable Ă
celle que lâon avait au commencement de ce siĂšcle
avant que lâon eĂ»t atiribaĂ© faussement une valeur mor-
phologique aux vésicules cérébrales et aux métamÚres
du cerveau. L'auteur se refuse absolument Ă attribuer
Ă la segmentation du feuillet germinatif moyen une va-
leur décisive pour la genÚse du cerveau et affirme au
contraire que ce sont le feuillet germinatif externe et
ses dérivés qui ont une importance insuffisamment
connue pour le problÚme de la céphalogénÚse des
vertébrés.
L'auieur accompagne son exposition de la démons-
tration de nombreuses figures représentant le cerveau
de 42 genres différents de Sélaciens.
M. E. BĂŒGx'on, de Lausanoe, parle de la formation des
os chez les Batraciens urodĂšles.
Les animaux qui oo âai lâobjet de ceite Ă©tude sont
le Triton, la Salamandre, lâAxolotl et le ProtĂ©e. Lâau-
teur sâest servi de coupes sĂ©riĂ©es, colorĂ©es au carmin
boracique et au vert dâiode.
DES SCIENCES NATURELLES. 623
. L'os se montre en premier lieu sur les bords de la
bouche, au niveau des dents, en continuité avec le socle
ou base de celles-ci.
Le tissu osseux dentaire, si bien étudié par Hertwig,
peut ĂȘtre observĂ© chez des larves de Triton de 16 mm.
Il se forme dans lâĂ©paisseur du chorion de la muqueuse
buccale, Ă une Ă©poque oĂč le reste du squelette est
encore entiĂšrement cartilagineux.
L'ossification des membres, de la colonne vertébrale,
du chondrocrÀne et des arcs branchiaux commence
quelques jours plus tard.
D'abord exclusivement pĂ©richondrale, lâossification
est précédée dans le fémur, le tibia, etc., par lappa-
rition au sein du cartilage de capsules relativement
énormes qui sont groupées sans ordre (à l'opposé du
cartilage sérié) et occupent la partie moyenne de la
diaphyse.
Ces grandes capsules se voient trĂšs bien chez les lar-
ves de Triton de 16 Ă 18 mm. et chez les Salamandres
de 20 Ă 30. La cellule quâelles renferment est ramassĂ©e
autour du noyau, le reste occupé par un liquide clair.
Plus tard (chez les Salamandres de 45 mm.) le proto-
plasma de ces capsules forme ao réticule filamenteux
contenant dans ses mailles des gouttelettes hyalines.
Lâos se dĂ©pose Ă la surface du cartilage dans la par-
tie moyenne de la diaphyse et forme dĂ©s lâabord an man-
chon continu. If est le produit dâosiĂ©oblasies trĂšs aplatis
qui se trouvent à la face profonde du périchondre et que
lon distingue facilement grĂ ce Ă la teinte rose pĂąle et
aux belles dimensions de leur novaa.
Plus Ă©pais au milieu, aminci en revanche vers les
deux extrémités, le manchon osseux offre à cette épo-
Tv L ÂŁ 14 AAA
624 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
que la forme dâun clepsidre ou sablier. Les capsules
cartilagineuses restant parfaitement intactes, il nây Ă Ă
lâintĂ©rieur de la diaphyse ni lacunes mĂ©dullaires, ni
moelle, ni vaisseaux. Il nây a pas non plus dâĂ©piphyses
osseuses et il ne sâen formera pas dans la suite ; les
deux bouts cartilagineux restent Ă peu prĂšs ce qu'ils sont
au début.
M. A.-C.-F. ETERNOD, prof. à GenÚve, décrit les
premiers stades de la circulation sanguine dans l'Ćuf
el l'embryon humains (avec démonstrations de croquis, +
de modĂšles et de reconstructions graphiques et plas-
tiques.)
Cette dĂ©monstration se rapporte Ă un Ćuf humain
mesurant, y compris les villositĂ©s, 107,0, â 8,9
et6",0, avec villositĂ©s de 0,3,â0,5 Ă 0,8 d'Ă©paisseur
et 1,2 â 1,7 Ă 2°°,0 de longueur, avec embryon 177,3
de long et large de 0"",23 dans la région céphalique
et de OMŸ,18 dans la région caudale.
Cet embryon présente un blastopore, une ligne pri-
mitive, un mésoderme non clivé, et un pédicule abdo-
minal (Bauchstiel de His). Il a un cĆur double, 2 aortes,
avec arcs branchiaux, aortes qui deviennent plus loin
artĂšres chorio-placentaires ; un tronc veineux chorio-
placentaire unique, produit de la coalescence des deux
veines de retour qui longent la marge du champ em-
bryonnaire pour aller au cĆur.
Il présente, en outre, un vaisseau veineux curieux
et encore bien mystérieux, logé dans la partie caudale
de la vĂ©sicule vitelline, que nous proposons dâappeler
Anse veineuse vilelline.
Les données énumérées ci-dessus ayant trait à la
DES SCIENCES NATURELLES. 625
circulation Ă©taient inconnues jusquâĂ ce Jour pour lâem-
bryon humain, mais ont des correspondants Ă©vidents
dans la série animale.
Elles ont donc une grande importance pour la phy-
logĂ©nĂšse de lâespĂšce humaine.
M. ZimMERMANN, de Berne, fait la démonstration de
cavilés céphaliques rudimentaires chez un embryon
humain de 3,5 mm. de longueur. Ces cavités se trouvent
de chaque cÎté (3 plus grandes à droite, 6 plus petites
et de dimensions inégales à gauche). Tandis que leur
nombre nâest pas le mĂȘme Ă droite et Ă gauche, lâespace
quâelles occupent est Ă©gal de part et d'autre. Il nâest
donc pas possible d'admettre que chacun de ces rudi-
ments correspond à une cavité céphalique déterminée
des SĂ©laciens et il est probable que câest lâensemble de
ces rudiments placĂ©s du mĂȘme cĂŽtĂ© qui reprĂ©sente une
seule cavité des Sélaciens.
M. Zimmermann montre ensuite un fort ganglion
existant sur le nerf facial de la souris Ă l'endroit ou se
détachent le muscle stapedius et la chorde tympanique.
LâĂ©chantillon dĂ©montrĂ© appartient Ă un embryon Ă peu
prÚs complÚtement développé.
L'auteur a constatĂ© la mĂȘme disposition chez un
embryon de bĆuf avec cette diffĂ©rence que le ganglion
se trouve ici dans le voisinage immédiat de la naissance
de la chorde tympanique et se prolonge mĂȘme dans
cette derniÚre, en sorte qu'il faut le considérer comme
faisant plutĂŽt partie de celle-ci.
M. le Dâ Asxer, de Berne, fait une communication sur
les bases anatomiques et physiologiques de l'acuilé vi-
suelle.
626 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
Depuis que lon sait que Ă 3 millions de papilles vi-
suelles, ne correspondent que 4 million de fibrilles
optiques, il semble difficile de considérer la papille
comme l'unité optique, et ces doutes sont encore con-
firmés par les nouvelles observations faites sur les rela-
tions anatomiques qui existent entre les papilles, les
chaines ganglionaires bipolaires et le réseau fibrilaire du
perf optique dans la rétine. L'auteur à constaté par ses
expériences que les images produites sur la rétine sont
toujours plus grandes que le diamĂštre dâune papille
Ă cause de laberration due Ă la convergence non
stigmatique des rayons lumineux. Lâimpression produite
par de trĂšs petits objets, dĂ©pend dâune part de la
quantitĂ© de lumiĂšre quâils envoient, de lâautre de lâĂ©tat
de la rĂ©tine ; lâon sait que deux petits objets produisent
la mĂȘme impression extensive et intensive, si le produit
de la surface lumineuse multipliée par l'intensité de la
lumiĂšre est le mĂȘme pour tous les deux. De deux
objets trĂšs petits, câest le plus lumineux qui paraĂźtra le
plus grand et si lâon admet qne câest Ă ce dernier que
correspondra lâimage rĂ©tinienne la plus grande il s'ensuit
que la projectiÎn lumineuse de cet objet sur la rétine
sera notablement plus grande que lâimage rĂ©tinienne
schématique et, en tenant compte des conditions spé-
ciales de l'expĂ©rience, elle devra ĂȘtre plus grande aussi
que le diamĂštre dâune papille visuelle. Mais câest la
surface de perception et non la surface lumineuse qui
détermine leffet produit par les objets et cette surface
de perception dépend de la sensibilité aux contrastes
qui dĂ©pend Ă son tour de lâĂ©tat de lâorgane de la vue.
Ainsi les bases physiologiques de lâacuitĂ© visuelle sont
beaucoup trop compliquĂ©es pour ĂȘtre exposĂ©es dâune
façon complÚte par des calculs schématiques.
DES SCIENCES NATURELLES. 627
M. le D' H.-C. Woo, de Philadelphie, Ă Berne, rend
compte dâune sĂ©rie d'observations qu'il a faites sur les
Mouvements de lâIntestin chez les Tanches.
La paroi de lâintesiin chez les tanches renferme dâune
part des muscles lisses de lâautre des maseles striĂ©s ;
il est par suite susceptible de deux sortes de mouve-
ments : des mouvements rapides et des mouvements
lents. Du reste mĂȘme la contraction brusque des mus-
cles striés de lintestin est moins rapide que celle des
muscles thoraciques, dont la coniraction se fait en 0,1
Ă 0,2 seconde.
Les muscles striés de lintestin différent trÚs sensi-
blement de ceux des membres quant à leur excitabilité;
ainsi si on fait agir sur eax va seul courant dâinduction,
ils ne réagissent que lorsque le courant est trÚs puis-
sant ; il y a par contre déjà réaction avec des courants
faibles, si lâon fait agir plusieurs courants successive-
ment à petits intervalles. La réaction commence à se
produire Ă des intervalles de 0,2â et atteint son maximum
Ă des intervalles de 0,05â. La contraction produite par
lâaction prolongĂ©e des courants dâinduction peut durer
de 5 à 10 secondes ; elle cesse au delà de cette durée
mĂȘme si lâon continue Ă faire agir les courants. Ainsi la
musCulature striée de l'intestin des tanches contient des
organes réflÚxes analogues à ceux qui ont été constatés
par BarbĂ©ra dans lâestomac des grenouilles. Si lon in-
tercale un fragment de l'intestin dans le circuit dâun
courant continu, il se manifeste une contraction persis-
tante qui ne cesse qu'avec lâouverture du circuit.
Lâintestin, isolĂ© et Ă©tirĂ©, se contracte de lui-mĂȘme de
façon Ă former 6 segments ; dâautre part les muscles
lisses de lâestomac font souvent, lorsque lanimal est
encore frais, des mouvements spontanés et lents.
628 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
L'auteur a découvert outre les couches de muscles
lisses décrites par René du Bois-Reymond et Oppel des
faisceaux de fibres lisses rĂ©parties dâune façon trĂšs cu-
rieuse autour des muscles striés subséreux.
M. le D' Wygauw, de Bruxelles, Ă Berne, fait une
communication sur les relations entre le nerf vague et
les mouvements du cĆur. Pour Ă©tudier ces relations, il
a fait une série d'expériences sur des tortues, ces ani-
maux ayant Ă©tĂ© choisis plutĂŽt que dâautres Ă cause de la
simplicité relative que présentent chez eux les anasto-
moses du nerf vague dans le cĆur.
Ayant introduit par lâaorte la canule de perfusion de
Kronecker dans le ventricule, il fit passer dans ce der-
nier un courant dâeau salĂ©e au 0,6 °/, jusquâĂ ce que
celle-ci ressortit à peine rougie par une faible quantité
de sang.
AprĂšs un lavage ainsi poursuivi pendant plusieurs
heures, le ventricule subit encore de faibles pulsations,
se succédant souvent dans un rythme différent de celui
des battements de lâoreillette. Si maintenant, le cĆur
étant dans cet état, on tétanise le nerf vague (en gé-
nĂ©ral le droit), qui agit sar le cĆur normal, le ventricule
continue ses pulsations sans modification sensible ou
avec un léger ralentissement, tandis que les oreillettes
cessent tout mouvement.
Ainsi le ventricule, rempli dâeau salĂ©e au lieu de
sang, devient insensible Ă lâaction du nerf vague ; mais
il suffit souvent d'interrompre pendant quelques mi-
nutes l'introduction de lâeau salĂ©e, pour que le ventri-
cule, qui se remplit alors du sang provenant des oreil-
DES SCIENCES NATURELLES. 629
lettes, reprenne sa sensibilité. Une expérience analogue
faite sur un lapin a donné des résultats semblables.
Il résulte de ce qui précÚde que le ventricule, sous
l'influence de solutions anormales, subit des pulsations
tout à fait indépendantes du systÚme nerveux normal
et provenant de l'excitation des réseaux nerveux inter-
musculaires. Si lâon fait cesser aussi cette derniĂ©re ac-
tion soit en expulsant par lavage la solution nutritive,
soit en tĂ©tanisant le cĆur, soit en provoquant un fort
refroidissement, les battements du cĆur ne sont plus
du tout coordonnés et les réseaux musculaires ne su-
bissent plus que des mouvements fibrillaires.
M. le D' H. Iro, du Japon, Ă Berne, fait une com-
munication sur la production de chaleur par l'excitation
du cerveau.
Il a constaté que la région du corps la plus chaude
chez le lapin est le duodenum, dont la température
s'élÚve parfois jusqu'à 0,7° au-dessus de celle du
rectum, tandis que dâautre fois la diffĂ©rence entre ces
2 points devient insignifiante. La tempĂ©rature de lâes-
tomac est en général supérieure à celle du rectum,
celle du foie lui est sensiblement Ă©gale et celle du cĆur
lui est un peu inférieure. La température de la peau est
plus Ă©levĂ©e que celle de l'intestin grĂȘle et en gĂ©nĂ©ral
aussi que celle du rectum.
Ayant d'autre part pratiqué une piqûre dans le corps
striĂ© dâaprĂšs la mĂ©thode dâAronsohn-Sachs, il a remar-
qué des élévations de temperature dans 26 cas sur 37.
Les mesures de tempĂ©rature ont montrĂ© que ce nâest
pas dans les muscles, mais dans les glandes digestives
que l'élévation se fait en premier lieu.
ARCHIVES, t. VI â DĂ©cembre 1898. 43
IV: 0,
LE
â
10 408 â â
. Pr
630 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
Cette Ă©lĂ©vation ne peut pas ĂȘtre attribuĂ©e Ă une dou-
leur, lâanimal restant absolument tranquille et nâĂ©prou-
vant aucun sursaut au moment de la piqûre.
En Ă©cartant le cerveau au moyen dâune injection de
paraffine, lâauteur a constatĂ© une Ă©lĂ©vation de 0,5° dans
la température du rectum, sans qu'il se manifeste de
crampes trĂšs sensibles ; mais il fait remarquer que les
animaux soumis Ă la mĂȘme opĂ©ration aprĂšs une injec-
tion de curare ne subirent aucune élévation de tempé-
rature.
M"° PĂ©lagie Berscaasnorr, de St-PĂ©tersbourg, Ă
Berne, sâest occupĂ©e des relations entre la frĂ©quence du
pouls et le contenu du cĆur chez la grenouille.
Se basant sur les travaux de Kronecker, Stirling et
Rossbach, elle a fait circuler dans des cĆurs de gre-
nouilles un courant de sang de veau mélangé avec une
quantitĂ© variable dâune solution de sel marin, et elle a
cherché à établir dans quelle mesure le pouls est in-
fluencĂ© par la proportion plus ou moins forte dâeau
salĂ©e et par lâadjonction Ă la solution dâautres sels en
faible quantité.
Elle à constaté ainsi que ce sont les solutions trÚs
Ă©tendues, par exemple 4 partie de sang pour 6 Ă 8
parties dâeau salĂ©e au 0,6 â/,, qui donnent les pulsa-
tions les moins frĂ©quentes, le cĆur pouvant mĂȘme dans
certains cas ne subir aucun mouvement pendant une
longue durée, sans toutefois perdre son excitabilité.
Celle-ci ne se perd que sous lâinfluence de basses tem-
pĂ©ratures. Lâeau salĂ©e physiologique au 0,6 °/, pure
provoque immédiatement des pulsations fréquentes et
il en est de mĂȘme des solutions riches en sang; mais
DES SCIENCES NATURELLES, 631
tandis que lâeau salĂ©e ne peut donner que de faibles
battements, le sang ou une solution riche en sang en
donnent de fortes.
Si lâon additionne Ă lâeau salĂ©e mĂ©langĂ©e au sang de
faibles quantitĂ©s de chlorure de calcium, lâon constate
un renforcement de lâaction excitatrice.
Une solution peu concentrĂ©e (0,1 â},) de soude
semble nâavoir qu'une faible action excitatrice.
Enfin lâauteur Ă remarquĂ© que, dans quelques cas
isolés, des solutions riches en sang ont donné des pulsa-
tions moins fréquentes que des solutions plus étendues ;
mais lâeau salĂ©e a toujours montrĂ© son pouvoir exci-
tateur.
M'° Julia Divine, de Moscou, à Berne, a étudié la
respiration du cĆur chez les crapauds, et est arrivĂ©e
aux résultats suivants :
Contrairement à certaines objections exprimées, il se
confirme que le sang dépourvu d'oxygÚne, ou saturé
d'hydrogĂšne ou de protoxyde de carbone a sur le cĆur
une action nutritive tout aussi forte que du sang artériel
(sang de veau Ă©tendu dâune solution de sel marin au
0,6 â/,) et entretient des pulsations dâĂ©gale amplitude.
Du sang saturé d'acide carbonique diminue au contraire
rapidement l'Ă©nergie du cĆur et pour combattre cet
effet il faut rĂ©introduire dans le cĆur du sang pur
d'acide carbonique avec ou sans protoxyde de carbone.
M'°e Nadine LomaxinA, de Moscou, à Berne, a fait une
série de recherches sur les anastomoses nerveuses dans
le cĆur des chiens et des chevaux.
Les tissus nerveux maicroscopiques trĂšs riches qui
632 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
sont en relation avec le cĆur chez les chiens et les
chevaux se répartissent en trois ramifications : la pre-
miÚre se trouve du cÎté antérieur, prÚs de la branche
descendante de l'artÚre cardiaque ; la seconde, du cÎté
postérieur, prÚs de la branche descendante de l'artÚre
cardiaque circonflexale, et la troisiĂšme, prĂšs de la
branche auriculo-ventriculaire gauche. Câest sur le ven-
tricule gauche que les fibres nerveuses se ramifient le
plus. Presque tous les nerfs se terminent sous le pé-
ricarde Ă la limite entre le premier et le deuxiĂšme
tiers, comme Vignal lâa dĂ©jĂ constatĂ© chez lâhomme.
Pour se rendre compte de lâimportance physiolo-
gique de ces nerfs, lâauteur Ă opĂ©rĂ© tout dâabord sur un
lapin et a trouvĂ© que, si lâon lie un des rameaux prin-
cipaux de la branche postérieure, le ventricule se met
à battre dans un rhythme différent de celui de l'oreillette,
comme Kronecker l'avait déjà observé chez le chien.
Si chez le chien on lie un des rameaux postérieurs, le
pouls devient intermittent. Si lâon excite le nerf vague,
les battements de lâoreillette droite seuls sont modĂ©rĂ©s
et le ventricule droit se contracte par suite avant
l'oreillette correspondante.
L'auteur a lié à plusieurs reprises tous les nerfs visi-
bles dans le sillon de lâoreillette sans obtenir dâeffet ;
elle en conclut que ces nerfs doivent pouvoir ĂȘtre
relayés par des tissus nerveux microscopiques et cachés
en profondeur.
M'° Ludmilla Sci, de Krasnojarsk, Ă Berne, Ă
fait un travail comparatif entre le Kymographe de
Ludwig et le Tonographe de HĂŒrthle.
Depuis que Vierordt a en 4855 déclaré le Kymogra-
DES SCIENCES NATURELLES. 633
phe de Ludwig inutilisable, il sâest fait plus de dĂ©cou-
vertes Ă lâaide de cet instrument qu'avec aucun autre
appareil de physiologie. L'auteur a cru utile de com-
parer le dit kymographe avec le nouveau Tonographe
de HĂŒrthle, en relevant les donnĂ©es que fournissent ces
deux instruments pour des pulsations connues lentes ou
rapides. Il résulte de ce travail que le Tonographe
peut dans certains cas enregistrer une valeur inexacte
pour la pression moyenne du sang et fausse dâautre part
la forme des pulsations ; par contre il donne en géné-
ral exactement le nombre des battements. Le Kymo-
graphe dessine des ondulations qui oscillent symétrique-
ment au-dessus et au-dessous de la pression exacte du
sang. Il nây a que les pulsations particuliĂšrement fortes
qui occasionnent des mouvements vibratoires prolon-
gés. Tandis que de faibles ébranlements provenant de
l'extérieur dérangent le Tonographe, le Kymographe
n'en est pas influencé.
A cÎté de ces deux appareils, le Sphygmographe est
particuliÚrement bien fait pour les relevés des batte-
ments du pouls.
M. le D' Luscer, de Berne, fait une communication
sur lisolement sans Ă©panchement de sang du cerveau,
du cervelet et de la moelle allongée.
Tandis que Marckwald a étudié surtout l'innervation
des organes respiratoires, au moyen des mouvements
respiratoires, lâauteur sâest occupĂ© spĂ©cialement des
mouvements du cĆur en se basant sur la courbe des
pressions du sang données par le Kymographe.
En ce qui concerne la respiration les observations de
Marckwald ont été absolument confirmées ; l'isolement
Me.
Va ONE
Ă
634 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
de la moelle allongĂ©e entraine immĂ©diatement et dâune
façon persistante lâarrĂȘt des mouvements respiratoires
et lâauteur nâa pu dĂ©couvrir aucun centre nerveux
agissant sur la respiration dans la moelle Ă©piniĂšre
mĂȘme quand celle-ci Ă©tait en Ă©tat de rĂ©agir Ă divers
modes dâexcitation. Si au contraire lâon isole le cer-
veau et le cervelet en conservant la moelle allongée,
la respiration reste normale, mais dans cet Ă©tat la sec-
tion des nerfs vagues produit tout de suite une respira-
tion spasmodique; tandis que si le cervelet est con-
servé avec la moelle allongée, les spasmes ne se pro-
duisent pas aprĂšs la section des nerfs vagues.
La pression du sang est resté relativement élevé
dans un grand nombre d'expériences, aprÚs que la
moelle épiniÚre était seule conservée et sans qu'on
pût attribuer ce nombre à une excitation de la moelle.
Lâasphyxie agit trĂšs rapidement sur les centres vas-
culaires spinaux, contrairement aux données générale-
ment admises. Elle occasionne des pulsations vagiennes
mĂȘme quand les deux nerfs vagues sont coupĂ©s. Lâacti-
vitĂ© du cĆur nâa pas Ă©tĂ© notablement modifiĂ©e par
l'isolement total. Lâexcitation des nerfs splanchniques
produit une élévation importante de la pression du sang
tandis que la section dâun de ces nerfs nâamĂšne pas dâa-
baissement de cette pression.
En liant l'aorte vers la crosse lâon fait monter la
pression du sang notablement au-dessus de la normale
et si, aprĂšs avoir dĂ©liĂ© lâaorte on la lie de nouveau la
pression remonte Ă la mĂȘme hauteur.
Un symptÎme trÚs caractéristique de l'isolement
complet des centres nerveux consiste dans lâexcitabilitĂ©
exagérée de la région anale.
Re.
DES SCIENCES NATURELLES. 635
MĂ©decine.
Président: M. le Dr Dor, professeur à Lyon.
Secrétaire: M. le D' Woruser, de Berne.
De CĂ©renville. ProcĂ©dĂ© du frĂŽlement â Kottmann. PĂ©ri et paratyphlite. â
His. RĂŽle de l'acide urique dans l'organisme. â Hanau. Influence de la
thyroĂŻde sur la guĂ©rison des fractures. Le mal perforant du pied. â MĂŒller.
Photographies de RĆntgen. â Schenkel. MĂȘme sujet.
Le D' DE CĂRENVILLE, de Lausanne, parle du pro-
cédé du frÎlement appliqué à la détermination topogra-
- phique des organes et spécialement des organes thora-
ciques. Ce procédé, qui est employé par les tonneliers,
consiste à promener le doigt préalablement mouillé sur
la rĂ©gion en expĂ©rience, en lâappuyant trĂšs lĂ©gĂšre-
ment. On recueille ainsi une sensation trÚs différente
suivant la densité du plan sous-jacent qui permet de
délimiter avec une trÚs grande précision les limites des
organes pleins, plus exactement quâau moyen de la
percussion.
D° Korrmanx (Soleure) : AbcÚs par congestion impor-
lants au point de vue pratique dans la paratyphlite.
La paratyphlite est une variété de la pérityphlite.
Elle à comme elle, pour point de départ une appen-
dicite dans le plus grand nombre des cas, plus rarement
une typhlite. On ne peut la diagnostiquer, que lors-
qu'elle devient purulente. Primitivement le pus se col-
lecte dans la fosse iliaque droite, entre la face posté-
rieure du péritoine pariétal et la face antérieure de
636 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
lâaponĂ©vrose iliaque, dans un espace bien dĂ©limitĂ©, qui
contient de la graisse sous-séreuse avec des vaisseaux,
des nerfs, des ganglions et lâuretĂšre. TantĂŽt câest indi-
rectement par les Iymphatiques du mesocĂŽlon que le
processus inflammatoire arrive dans cet espace. TantĂŽt la
propagation est directe, quand le pus de la typhlite est
situĂ© entre le cĆcum et le tissus cellulaire sous-sĂ©reux
en dehors de la cavité péritonéale.
Tant que lâabcĂšs paratyphlitique siĂšge dans la fosse
iliaque droite, on ne peut le distinguer dâune pĂ©rity-
phlite ; le symptĂŽme dâOppolzer (sensation dâĂ©ponge)
est trompeur, puisqu'il peut ĂȘtre produit dans la pĂ©rity-
phlite par lâaccollement dâanses intestinales remplies
dâair et de liquide.
La paratyphlite ne prend d'importance pratique que
par la migration du pus, qui suit le fascia iliaca. Dans
les formes trĂšs aiguĂ«s, lâabcĂšs arrive Ă la peau qu'il rou-
git et sâouvre au-dessus du ligament de Poupart, une
participation de la peau Ă lâinflammation doit toujours
faire admettre une paratyphlite. Les abcĂšs plus chro-
niques pénÚtrent dans le ligament large droit ou dans
la paroi postérieure du rectum. Ce dernier cas est le
plus fréquent (8 observations personnelles).
La marche et le traitement de ces abcÚs périrectaux
présentent des particularités intéressantes. AprÚs les
symptÎmes du début qui sont ceux de la pérityphlite,
il se fait une rémission vers le 8° jour dans les symp-
tÎmes alarmants, qui coïncide en général avec une éva-
cuation de gaz et de matiÚres fécales. Mais au lieu
dâune convalescence franche, on voit le pouls augmenter
de fréquence, la température est subfébrile ; le malade
se plaint dâune sensation de plĂ©nitude dans le ventre
DES SCIENCES NATURELLES. 637
avec pression vers le bas. Il y a des nausées, un senti-
ment de grande faiblesse; l'urine contient beaucoup
dâindican. NĂ©anmoins lâexamen physique dĂ©montre
l'absence de toute douleur Ă la pression du ventre, la
matité primitive de la forme iliaque diminue et disparait.
L'âabcĂšs rĂ©tro-rectal peut s'ouvrir spontanĂ©ment ;
mais il est prĂ©fĂ©rable de ne pas attendre lâouverture
spontanée et de livrer passage au pus par une incision
rectale au bistouri, aprÚs avoir immobilisé la muqueuse
au-dessus de la tumeur.
On fixe un drain dans lâincision par une suture. Les
accidents ont cessé immédiatement et tous les malades
ont guĂ©ri rapidement, quoique lâĂ©tat de plusieurs
dâentre eux parĂŒĂ»t sĂ©rieux avant lâopĂ©ration.
Fait curieux, M. Kottmann nâa jamais observĂ© de
récidive de pérityphlite, nécessitant une résection de
lâappendice, chez ces malades.
D' W. His, jun. â Sur le rĂŽle de lâacide urique
dans l'organisme.
L'auteur fait un exposé critique des diverses opinions
actuelles sur la nature de la goutte, et fait ressortir que
les recherches des dix derniÚres années ont eu pour ré-
sultat de renverser les théories régnantes plutÎt que de
donner une bonne explication de cette maladie. L'auteur
insiste en particulier sur le fait que le rĂŽle de lPacide
urique dans le corps nous est peu connu et expose Ă
ce sujet des travaux qui ont Ă©tĂ© faits sous sa direction Ă
Leipzig dans la clinique du prof. Curschmann. DâaprĂšs
les recherches de Freudweiler, de ZĂŒrich, lurate de
soude, injecté en solution sous la peau du lapin et de
lâhomme, nâagit pas seulement comme corps Ă©tranger,
pe M2
638 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
mais Comme un vrai poison, comme lâont montrĂ© les ex-
périences de contrÎle faites avec le carbonate de chaux ;
en effet ces deux sels déterminent une nécrose des
tissus avec une infiltration inflammatoire de voisinage
et cellules géantes. Néanmoins la réaction des tissus
est beaucoup plus forte et plus durable avec lâurate
de soude, qu'avec le carbonate de chaux. La phagocy-
tose joue le rĂŽle le plus important dans l'Ă©limination de
lâurate de soude, comme lâont montrĂ© pour les tophus
de lâhomme les recherches de Riehl. .
Les recherches de Nager Ă Berne qui ne sont pas
encore terminées, paraissent indiquer que ce sel subit
dans lâĂ©conomie une transformation chimique ; on ne
sait pas encore si la phagocytose joue aussi un rĂŽle dans
la dissolution des dĂ©pĂŽts articulaires dâurate de soude.
En tout cas ce processus paraĂźt nous donner la clef du
fait curieux quâon nâa jamais vu augmenter lâexcrĂ©tion de
l'acide urique par l'urine, par lâadministration des alca-
lins et dâautres substances lithontriptiques (pipĂ©ra-
zine), etc.
Enfin le D' His rapporte, dâaprĂšs de nombreuses
recherches faites en commun avec les D Freudweiler,
Respilger et Cohnheim, que lâaccĂšs de goutte aigu est
toujours précédé par une diminution de la quantité
d'acide urique excrétée en 24 heures, qui peut tomber
Ă quelques centigrammes, et que cette diminution est
suivie dâune augmentation considĂ©rable. Ce fait pourrait
s'expliquer ainsi : les dépÎts uriques dans les articula-
tions se font dĂ©jĂ de 1 Ă 3 jours avant lâattaque, ils
proviennent du sang et diminuent d'autant la quan-
titĂ© excrĂ©tĂ©e par lâurine ; au contraire lâinflammation
articulaire pendant lâattaque remettrait en circulation
Lis se
dé, 2
DES SCIENCES NATURELLES. 639
une certaine quantité des dépÎts uriques et aug-
menterait lâexcrĂ©tion urinaire. Enfin M. His indique
que plusieurs manifestations de la goutte deviendront
plus comprĂ©hensibles, si lâon admet que lâacide urique
des goutteux est un produit anormal difficile à brûler,
et difficile à excréter du sang, comme les recherches
de Schmiedeberg et Nauning lâontdĂ©montrĂ© pour le sucre
du sang des diabétiques.
D° Hawau (St-Gall). I. LâInfluence de la thyroĂŻde sur
la guérison des fractures.
Le D' Hanau rappelle une communication faite en
son nom et au nom de son Ă©lĂšve Maurice Steinlin, il
y a deux ans, sur des lapins rendus cachectiques par
lâextirpation de la glande thyroĂŻde et qui avaient prĂ©-
sentĂ© un retard dans la consolidation des fractures. Il Ă
engagé à ce moment les chirurgiens à essayer le traite-
ment des fractures par les tablettes de corps thyroĂŻde. Il
nâa reçu Ă ce sujet qu'une communication du D° Kappeler
de Constance, qui avait obtenu par le traitement de bons
résultats dans une pseudarthrose. Le D° Hanau apprit
il y a quelques jours seulement que le D' Gauthier a pu-
blié dans le Lyon médical de 1897 deux cas de pseud-
arthroses traitées avec succÚs par la glande thyroïde
et quâen Angleterre on a employĂ© le mĂȘme traitement
avec succĂ©s dâaprĂšs ses indications.
Il. Sur le syndrĂŽme de Morvan et le mal perforant
du pied.
Le D° Hanau prĂ©sente un moignon de pied dâun
homme de 57 ans, qui à été amputé par le procédé de
Pirogoff Ă l'hĂŽpital de St-Gall par le D' Feurer. Ce pied
640 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
qui Ă©tait atteint dâun vice de conformation (dĂ©viation
latĂ©rale de lâavant-pied), avait Ă©tĂ© dĂ©jĂ opĂ©rĂ© par un
médecin et présentait un mal perforant plantaire typique
causé par un spina bifida latent de la région lombo-
sacrĂ©e, comme le dĂ©montra dâailleurs un examen ap-
profondi du malade.
Le D' Hanau ajoute quelques considérations sur les
rapports entre le mal perforant et la maladie de Morvan,
qu'il ne considÚre pas comme une maladie spéciale,
mais comme un symptÎme observé dans une série de
maladies nerveuses qui dĂ©terminent lâanesthĂ©sie plan-
taire (syringomyélie, Spina bifida, léprÎmes des nerfs
pĂ©riphĂ©riques, nĂ©vrites, etc.), lâanesthĂ©sie plantaire
favorisant le développement de processus infectieux
traumatiques dans Le pied.
Le mal perforant du pied est dĂ» trĂšs probablement Ă
la blessure traumatique de la plante du pied par les
clous du soulier, qui traversent la semelle.
M. MuELLER (Berne). DĂ©monstration de quelques pho-
tographies de Rontgen montrant le bassin de femmes
au terme de la grossesse. Les Ă©preuves ne sont pas trĂšs
rĂ©ussies, comme dâailleurs toutes celles qui ont Ă©tĂ© faites
jusquâĂ prĂ©sent sur le bassin dans un Ă©tat avancĂ© de la
grossesse, Par contre, un cliché montrant un bassin
aprÚs une symphyséotomie est bien réussi.
M. SCHENKEL (Berne) montre Ă©galement une collec-
tion de photographies de RĆntgen.
DES SCIENCES NATURELLES. 641
Art vétérinaire
Président : M. le directeur BEerpez, de Berne.
Secrétaire: M. le Dr A. WicaEezmi, de Berne.
D' A. Wilhelmi. Arthrites chez des veaux. Dégénérescences blanches du rein
8
du veau. â Guillebeau. Hypotrichon des pores. Tumeurs utĂ©rines de la
vache, anomalies sexuelles. â Rubeli. Position du rein gauche. â Noyer.
Castration aseptique des Ă©talons.
M. le D' A. WicHELMI communique le résultat de ses
recherches bactériologiques sur des abcÚs du mufle et des
arthrites observées chez des veaux. Il démontre que les
phĂ©nomĂšnes arthritiques observĂ©s ne sont pas dus Ă
une infiltration directe de la bactérie mais de la toxine
qu'elle sécrÚte.
M. WicneLmi parle encore des dégénérescences blan-
ches du rein du veau (weisse Flecknieren) et montre
que cette affection nâest pas en rĂ©alitĂ© une nĂ©phrite
mais plutÎt une anomalie de développement qui dispa-
raĂźt dans la suite.
M. le prof. GuizLeBEAU parle de lâHypotrichon des
pores, affection caractérisée par la présence de nom-
breux kistes superficiels sur le dos, les oreilles et les
cuisses des animaux. Ces kistes oĂč lâon a voulu voir la
présence de parasites bactériens, paraissent plutÎt dus
à une altération des follicules pileux et des glandes
peaussiĂšres.
M. GuILLeBEAU parle encore de tumeurs ulérines de
la vache et d'anomalies sexuelles.
642 SOCIĂTĂ HELVĂTIQUE
M. le prof. RuBeLr explique les causes du change-
ment dans la position du rein gauche pendant le déve-
loppement fĆtal des ruminants.
M. le prof. Noyer analyse un procĂ©dĂ© quâil emploie
pour la castration aseptique des étalons, procédé au
moyen duquel il obtient une prompte guérison.
Agriculture et Sylviculture
PrĂ©sident: M. J. Cozz, inspecteur des forĂȘts Ă Berne.
Moser. Alimentation du bĂ©tail. â Anderegg. Classification du bĂ©tail suisse. â
Lederrey. Stations d'essais agricoles. â Keller. Les galles. â Coaz. Ravages
par les avalanches. â Liechti. Engrais.
M. Moser, directeur de lâĂ©cole d'agriculture de la
RĂŒtti, expose des expĂ©riences rĂ©centes faites sur lâali-
mentation du bétail.
M. le prof. ANDEREGG, de Berne, attire lâattention de
la section sur le peu de précision de la classification de
notre bétail en race tachelée, race brune et race de
montagne, sur la difficultĂ© quâon rencontre souvent Ă
dĂ©finir certains types et lutilitĂ© quâaurait une Ă©tude
complĂšte morphologique, physiologique et historique
du sujet. Il pense que la Société helvétique des Sciences
naturelles serait bien qualifiée pour provoquer les études
préparatoires auxquelles devrait succéder un congrÚs
dâĂ©leveurs de toutes les parties de la Suisse et une
exposition générale de tous les types de bétail de mon-
âii
DES SCIENCES NATURELLES. 643
tagne. On arriverait ainsi peu Ă peu Ă une classification
réellement scientifique de notre bétail.
M. Lenerrey, de Berne, inspecteur des stations dâes-
sais agricoles suisses parle de lâorganisation de ces
établissements et décrit en particulier la station fon-
dĂ©e par lâautoritĂ© fĂ©dĂ©rale en mars 1897 au Liebfeld.
M. le prof. KELLER, de Zurich, Ă©tudie lâinfluence fĂ -
cheuse des galles sur certains végétaux et montre en
particulier le mal que font les galles des Cynipides
dans les forĂȘts. Il Ă©tudie entre autres les galles de Pe-
diaspis aceris qui se développent sur les érables, non
seulement sur les feuilles mais aussi sur les fleurs oĂč
elles occasionnent une atrophie partielle des ovaires et
des Ă©tamines.
M. Coaz, inspecteur en chef des forĂȘts fĂ©dĂ©rales,
parle des ravages occasionnés par les avalanches, des
moyens d'y remédier, et des dépenses considérables
faites dans notre pays pour cela.
M. le D° LrecaTi, directeur de la Station dâessais
bernoise, analyse les méthodes expérimentales em-
ployées pour apprécier les quantités d'engrais réclamées
pour chaque sol.
BULLETIN SCIENTIFIQUE
CHIMIE
Revue des travaur faits en Suisse.
W. FEUERSTEIN et ST. v. KOSTANECKI. SYNTHĂSE DE LA FLAVONE
(Berichle XXXI p. 1757, Berne).
MM. EmLewicz et von Kosranecki (Archives 1. VI p.90) ont
obtenu précédemment des flavones en traitant par la potasse
alcoolique les dérivés acétylés des dibromures des cétones
non saturées et ortho-hydroxvylées dans le résidu cétonique. Ils
avaient Jusqu'ici préparé des dérivés de la flavone mais ils se
sont proposés d'obtenir de cette maniÚre au moyen du dibro-
mure de 2â acĂ©toxybenzalacĂ©tophĂšnone la flavone, elle-mĂȘme,
En faisant réagir la potasse alcoolique sur ce composé on
pouvait supposer qu'il se formerait la benzalcumaranone
qui est déjà connue :
O0 ()
Fe :
AS TRE SR RUE C. HS
Câ CH.CSH5 ou la flavone (CH.
CO CO
En rĂ©alitĂ© câest celle derniĂšre qui prend naissance. Elle
cristallise dans la ligroïne en aiguilles, fusibles à 97°; elle
est insoluble dans lâeau, facilement soluble dans tous les
véhicules organiques ; l'acide sulfurique concentré la dissout
en jaune avec une faible fluorescences bleue. DâaprĂšs les
observations faites par l'un des auteurs sur la décomposition
des dérivés de la flavone sous l'influence de la potasse en
fusion, décomposition qui se passe de telle maniÚre que le
noyau pyronique est scindĂ© avec addition dâune molĂ©cule
dâeau Ă la place oĂč est fixĂ© lâatome d'oxygĂšne liĂ© Ă la maniĂšre
dâun Ă©ther, on devait sâattendre Ă retrouver dans les produits
de dĂ©composition de la flavone elle-mĂȘme de l'o-benzoylacĂ©-
tophénol, puis de l'o-oxyacétophénone et de l'acide benzoï-
que ainsi que de lâacide salicylique et de lâacĂ©tophĂ©none
provenant d'une décomposition ultérieure des premiers pro-
duits. Les auteurs ont constaté dans les produits de la décom-
position alcaline la présence de ces quatre derniers composés,
ce qui prouve que lâo-benzoylacĂ©tophĂ©nol dont ils provien-
nent sây trouvait aussi. L'action dâune solution dâalcoolate
de sodium sur la flavone a donné lieu à une scission nette en
o-oxyacétophénone et acide benzoïque, scission qui était
aussi prévue par les expériences antérieures. FR
COMPTE RENDU DES SĂANCES
DE LA
SOCIĂTĂ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES
SĂ©ance du 18 juin 1898.
C. Dusserre. Les sols arables de la commune de l'Isle. â Aug. Forel. La
parabiose chez les fourmis. â J. Dufour. Les glandes perlĂ©es de la vigne.
â Guillemin. Le serutateur Ă©lectrique. â E. Wilezek. Sur le citron.
M. C. Dusserre a fait une Ă©tude des sols arables de la com-
mune de l'Isle. L'analyse calcimétrique a porté sur une
cinquantaine d'Ă©chantillons.
La partie plate situĂ©e Ă lâest-sud-est du village est formĂ©e
par des terres fortes provenant de lâargile dĂ©posĂ©e par les
glaciers ; elles sont, Ă de rares exceptions prĂšs, complĂštement
dĂ©pourvues de calcaire, de mĂȘme que le sous-sol. La propor-
tion de chaux totale, 2,6-2,9 â/.., sous forme dâautres combi-
naisons, est à peine suffisante pour nourrir les végétaux.
L'application des amendements calcaires: chaux, marnes
doit y donner de bons résultats. Ces sols étant trÚs pauvres
en acide phosphorique, l'emploi des scories Thomas est
indiqué. Ces terres sont relativement riches en potasse,
14-17 gr. °/003 la plus grande partie est Ă lâĂ©tat insoluble et
constitue ainsi une réserve; l'emploi des engrais potassiques
v serait peu avantageux. La proportion dâargile ne dĂ©passe
guÚre 10 °/. grùce à l'absence du calcaire celle-ci déploie
ses effets au maximum.
La portion du territoire situĂ©e Ă lâouest et au nord est
formée de terrains jurassiques mélangés à du glaciaire. Les
terres y sont plus lĂ©gĂšres, plus chaudes dans les parties oĂč
ARCHIVES, t. VI. â DĂ©cembre 1898. 44
ĂŻ 6 4) mĂš
646 SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE.
l'élément calcaire joue son rÎle. Sa proportion varie de
0 Ă 40 °/.. Lâurgonien affleure sur une bande dâune certaine
longueur allant du sud-est au nord-est; grĂące Ă sa difficile
dĂ©composition, 1l ne sâest formĂ© Ă sa surface quâune mince
couche de terre vĂ©gĂ©tale, recouverte dâun maigre gazon.
La partie ouest est formĂ©e par de lâerratique jurassien :
graviers galets, sables, mélangés aux apports glaciaires, la
décomposition de ces divers éléments a donné un sol mitigé,
plutÎt sec et généralement pourvu de calcaire.
Le territoire plat entourant la Venoge est constitué en
grande partie par les alluvions du ruisseau de Cherjaulaz.
Ces alluvions dâorigine Jurassique ont donnĂ© des terres tantĂŽt
graveleuses, tantĂŽt limoneuses, mais relativement riches en
calcaire, 24-40 °/,,. Elles sont plus riches en acide phos-
phorique, plus pauvres en potasse que le sol de la partie Est.
M. le D: Aug. ForeL. La parabiose chez les fourmis.
Il sâagit du fait suivant observĂ© pour la premiĂšre fois par
moi-mĂȘme dans les forĂȘts de Colombie, au printemps 1896,
dans le vovage que j'y fis avec M. le prof. Bugnion. J'ob-
servai souvent deux espĂšces de fourmis de genres et mĂȘme
de sous-familles différentes, un Dolichoderus et un Cremasto-
gaster, tous dâun noir luisant, le premier beaucoup plus
grand et plus large que le second et de forme trÚs diffé-
rente, courant en files communes et en paix parfaite.
Les files étaient trÚs longues et serrées., de sorte que les
fourmis se rencontraient Ă chaque instant. Les deux espĂšces
allaient fourrager sur les arbustes, les Cremastogaster recher-
chaient surtout des pucerons ou des coccidées, les Dolicho-
derus des sucs de plantes. Aussi, vers leurs extrémités, les
files se divisaient-elles, chaque espĂšce allant Ă son but
spĂ©cial. Je finis par dĂ©couvrir sur le tronc dâun Mangier un
gros nid de termites qui avait été conquis par les deux espÚ-
ces de fourmis en question, et leur servait d'habitation com-
mune dâune façon inconnue jusquâĂ aujourdâhui. Le nid Ă©tait
habitĂ© tel que les termites lâavaient fait, sans aucune adjonc-
tion. Nulle part il nây avait mĂ©lange des deux espĂšces de
fourmis. Quelques coins du nid étaient encore habités par les
Re
2/5.
SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE. 647
termites. Mais les cases et galeries étaient occupées, soit par
des Cremastogaster, soit par des Dolichoderus, chacun avec
leurs femelles, mĂąles et nymphes. Chaque espĂšce avait donc
son ménage à part, au contraire de ce qui se passe dans nos
fourmiliĂšres mixtes des Polyergus et Formica; mais toutes
les cases et galeries occupĂ©es par lâune des deux espĂšces
avait accĂšs dans celles occupĂ©es par lâautre espĂšce; les
appartements de chacune sâentrelaçaient avec ceux de lâautre.
Donc le cas est tout autre que celui de nos nids doubles ou
composĂ©s d'Europe, oĂč deux ou plusieurs espĂšces ennemies
entrecroisent bien leurs galeries en partie, mais sans les faire
communiquer. Ă sâagit ici dâune association pacifique pour le
logement et les files qui vont fourrager, mais sans mélange
ni mĂ©nage commun, câest-Ă -dire dâune vie indĂ©pendante Ă
cĂŽtĂ© lâune de lâautre. De lĂ le nom de parabiose que j'ai eru
pouvoir appliquer Ă ce genre dâassociation. Quoique trĂšs
frĂ©quente, la parabiose de ces deux espĂšces nâest pas cons-
tante; j'ai aussi trouvé des nids de chaque espÚce isolée.
M. Jean Durour fait part de ses observations sur les glandes
perlées de la vigne. Ces productions ont la forme de poils
arrondis, ressemblant à des gouttes de rosée; on les trouve
principalement sur les jeunes pousses, au printemps, soit
sous les feuilles soit sur les nĆuds. Elles sont du reste peu
visibles et manquent fréquemment chez la vigne normale.
Mais dans certaines circonstances on les voit se développer
en plus grand nombre, ainsi dans les vignes cultivées en
serre. Ăl en est de mĂȘme lorsqu'on place une cloche de verre
sur un cep en y faisant pénétrer un ou deux rameaux de
vigne; ceux-ci se développant dans une atmosphÚre humide
se couvrent bientÎt de glandes perlées.
M. Dufour décrit la constitution anatomique de ces
glandes et énumÚre les diverses théories émises sur leur
rĂŽle physiologique. Il suppose quâelles servent peut-ĂȘtre
d'organe de sĂ©crĂ©tion, car l'huile quâelles contiennent aug-
mernte peu Ă peu Ă mesure que la glande sâaccroit et reste
dans les cellules centrales jusquâĂ ce quâelle se dessĂšche.
ra
648 SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE. VOA
; M, le colonel GuiLLeMmin présente à la Société le scrutaleur
Ă©lectrique de Guillemin et Cauderay.
M. Waicczecxk entretient l'assemblée du développement
anormal d'un fruit de citron.
SĂ©ance du Ă juillet.
A. Borgeaud. Sur une larve de nĂ©matode de l'intestin du bĆuf. â H. Schardt.
L'origine des sources vauclusiennes du Mont de Chamblon. â J. Amann.
Sur le dosage de lâacide urique. â Le mĂȘme. Un nouvel azotomĂštre., â
Le mĂȘme. La nouvelle jumelle marine de Zeiss Ă oculaire-revolver. â
S. Aubert et F.-A. Forel. Essais de coloration des eaux de lâentonnoir du
PrĂ©-de-BiĂšre. â F.-A. Forel. Sur les sables des lacs. â H. MĆhlenbruck.
HĂ©toscope pour machines. â Lugeon. Carte gĂ©ologique des Beauges.
M. A. BorGEaUD présente une note sur un parasite peu
connu de l'intestin du bĆuf. L'intestin grĂȘle de quelques bĆufs
de race charolaise paraissait recouvert dâun trĂšs grand nom-
bre de nodules dâune grosseur variant entre celle dâun grain
de blĂ© et celle dâun noyau de cerise. Ces nodules sont tous
placés sur le parcours des vaisseaux sanguins des parois in-
testinales. Ils sont bien délimités mais ont conservé des
adhérences avec les tissus avoisinants. [ls possÚdent une cap-
sule résistante et un contenu qui le plus souvent a subi la
dégénérescence caseuse, beaucoup sont calcifiés, A cause de
la grande analogie de ces nodules avec des tubercules, nous
y avons recherché le bacille de Koch. Nos recherches ont été
vaines, Mais par contre nous avons trouvé un nématode
aux Ă©tats larvaire et embryonnaire, dont nous avons pu isoler
une quinzaine d'exemplaires.
L'embryon a 105 y de long., le corps blanc, cylindrique
filiforme, la tĂȘle est petite, obtuse, la bouche ronde. Ilse ren-
contre dans les plus petits nodules. Nous nâen avons vu que
deux exemplaires.
La larve est plus grande et se rencontre fréquemment,
elle mesure 3"*, Son corps est blanc, cylindrique, raide. TĂȘte
globuleuse droite et tronquée, bouche orbiculaire cupulifor-
me, bulbe Ćsophagien bien dĂ©veloppĂ©, extrĂ©mitĂ© caudale en
SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE. 649
pointe terminĂ©e par un bouton. Lâanus est entourĂ© dâun
bourrelet et il n°y a pas de traces d'organes gĂ©nitaux. Jusquâici
ce parasite nâa Ă©tĂ© dĂ©crit qu'une fois par Drechsler, directeur
des abattoirs de Munich, et étudié par Saake et Bollinger.
Il nâa pas encore Ă©tĂ© dĂ©crit en France et pourtant sur dix
bĆufs charolais examinĂ©s quatre portaient des lĂ©sions dues Ă
ce parasite, alors que sur 300 bĆufs dâorigine suisse exami-
nĂ©s Ă la mĂȘme Ă©poque nous n'avons rien trouvĂ©.
La dĂ©termination exacte de ce parasite nâest pas facile car
nous n'avons pas dĂ©couvert dâindividu adulte, La forme de
la bouche nous fait présumer que nous avons affaire à un
sclérostome se rapprochant beaucoup du sclerostomum hy-
postomum qui se rencontre chez le mouton et la chĂšvre.
L'invasion de ce parasite doit se faire par les vaisseaux
sanguins, Mais nous pensons qu'il ne peut occasionner des
troubles graves, tous les bĆufs sur lesquels nous Pavons ren-
contrĂ© Ă©taient gras et nâoffraient pas de symptĂŽmes morbides,.
M. H. ScHarpr expose à la Société les résultats de ses essais
de coloration, tendant Ă expliquer lâorigine des sources du
Mont de Chamblon. f explique quelles sont les raisons qui
l'ont amené à considérer ces sources comme ne provenant
pas directement de la montagne oĂč elles Ă©mergent. Leur
débit, la surface du bassin, la structure géologique du terrain
s'opposent à cette conclusion et, déjà en 1887, M. Schardt
exprimait la supposition que leur origine Ă©tait Ă rechercher
dans lâinfiltration d'eaux du Jura passant sous la colline de
Champvent. Pour arriver à une démonstration positive,
M. Schardt a introduit dans lentonnoir de Baulmes le lundi
premier mai Ă 41 heures du matin deux kilogrammes de
fluorescéine, Or, le mercredi 3 mai, à la premiÚre heure, on
apercevait la fluorescence verte aux fontaines de Mathod
alimentĂ©es par la source de la grange DĂ©coppet. De mĂȘme
les sources du Moulinet offrirent vers 5 heures déjà une
superbe fluorescence verte. Plusieurs personnes purent
remarquer lâaprĂšs-midi une faible fluorescence verte aux
sources du Moulin Cosseau. La durée du trajet souterrain de
lâeau du marais de Baulmes jusquâau Mont de Chamblon
nâest donc pas infĂ©rieure Ă 40 heures.
650 SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE.
Afin de connaßtre les conditions détaillées de l'apparition
de la couleur et son intensité pour chaque source, il fut fait
un essai identique le vendredi 20 juin, Ă 1 heure du soir. Le
dimanche Ă 7 heures, soit 42 heures aprĂšs, la fluorescence
apparut Ă la source de la grange DĂ©coppet et aux fontaines
de Mathod. Deux heures plus tard les sources du Moulinet
en prĂ©sentĂšrent les premiĂšres traces, ce nâest quâĂ > heures
du soir que la premiĂšre trace fut visible aux sources du
moulin Cosseau et des Huttins. La source de la Blancherie
seule nâa offert aucune trace de fluorescence ni le jour
mĂȘme, nile lendemain. Des Ă©chantillons ont Ă©tĂ© recueillis
pendant les constatations afin de faire reconnaitre la pro-
portion de la matiĂšre colorante par la comparaison avec
des solutions titrées. M. H. Schardt décrit l'appareil trÚs
simple qui lui permet de reconnaßtre la présence de fluores-
cĂ©ine jusquâĂ la dilution de un dix-millardiĂšme, soit un
gramme dans 10 000 mĂštres cubes dâeau.
M. Jules AManN décrit une nouvelle méthode, à la fois ex-
péditive et exacte, de dosage de l'acide urique, comme suil :
PrĂ©cipiter l'acide urique au moyen dâune solution titrĂ©e de
sulfate de cuivre ammoniacale, et doser lâexcĂ©s de cuivre par
l'iode quâil met en libertĂ© d'aprĂ©s l'Ă©quation.
ACu SO, + KJ â 2K, SO, + Cu, J, + J..
Lâurine doit ĂȘtre dĂ©barrassĂ©e auparavant des phosphates
prĂ©cipitables par les alcalis au moyen de 10 °/, dâune solu-
tion saturée de carbonate de sodium.
AprĂšs prĂ©cipitation de lâurate de cuivre (urate cuivreux
C, H, N, O, Cu), on décante ou filtre 10cc. du liquide, ajou-
te 2cc. H,S0, concentré, puis, aprÚs refroidissement, 5cc.
d'une solution au 20°;, de KJ; aprÚs dix minutes, on ajoute
un peu de solution d'empois dâamidon comme indicateur,
puis un excÚs de solution décinormale de thiosulfate et titre
enfin cet excÚs de thiosulfate par la solution décinormale
dâiode, La solution de sulfate de cuivre ammoniacale est
titrĂ©e de la mĂȘme maniĂšre une fois pour toutes.
On déduit la quantité d'acide urique de celle du cuivre
SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE. 651
employé pour le précipiter, sachant que 1 gramme urate de
cuivre correspond Ă 0,726 grammes acide urique.
Le dosage de solutions titrĂ©es dâacide urique pur, par cette
méthode, a donné des résultats exacts à un centiÚme prÚs
de la quantitĂ© dâacide urique employĂ©e. 1l dure 30 minutes.
M. Amann dĂ©crit ensuit un nouvel azotomĂšlre quâil a imagi-
né et qui peut du reste servir non seulement au dosage de
lâurĂ©e, mais aussi de lâacide carbonique et dâautres gaz.
Cet appareil se compose en substance de deux burettes de
Schellbach de 50cc., graduĂ©es au â/,, de centimĂštre cube,
communiquant par le bas entre elles et Ă un troisiĂšme tube
de mĂȘme hauteur mais de diamĂštre un peu plus grand. Le
tout forme ainsi un systĂšme de trois tubes communiquants.
Les deux burettes doivent ĂȘtre de diamĂštre exactement Ă©gal,
de sorte que leurs divisions sont rigoureusement Ă©gales.
L'une des burettes est fermée à son orifice supérieur par
un bouchon Ă tabulure simple qui communique, au moyen
dâun tube muni d'un robinet Ă 3 voies, au rĂ©frigĂ©rant composĂ©
dâun serpentin de verre immergĂ© dans de lâeau.
L'autre extrémité du serpentin est en communication
avec le flacon oĂč se fait la rĂ©action. Ce flacon peut ĂȘtre im-
mergé dans le vase qui contient le serpentin.
Pour le dosage de lâurĂ©e, la manĆuvre est la suivante :
1° Ouvrir le robinet à 3 voies (communication des buret-
tes avec l'air extérieur).
2 Ă©tablir le niveau de l'eau Ă 0 dans les deux burettes en
élevant ou abaissant le tube non gradué ;
3° mesurer, au moyen dâune pipette, 2cc. de lâurine et lâin-
troduire dans un petit tube spécial;
4° placer le petit tube avec lâurine de maniĂšre Ă ce qu'il
flotte sur le réactif (hypobromite de soude et soude causti-
que) contenu dans le flacon à réaction.
5° boucher hermétiquement le flacon à réaction ;
6° fermer le robinet à 3 voies de maniÚre à établir la
communication entre le flacon à réaction et la burette ;
7° abaisser le tube non gradué pour produire la raréfac-
tion de lâair dans la burette;
vas O0 ete tie OURS La AS opt ie ar ne Pt Ă Ed
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ce
652 SĂANCES DE LA SOCIĂTE VAUDOISE.
8° mĂ©langer lâurine au rĂ©actif en inclinant et agitant dou-
cement le flacon Ă rĂ©action, puis placer celui-ci dans lâeau, Ă
lâintĂ©rieur de la spirale du serpentin;
9° aprÚs quelques minutes, rétablir l'équilibre de niveau
dans les deux burettes ou moyen du tube non gradué;
10° faire la lecture du volume de gaz dégagé;
Au lieu de réduire ce volume de gaz à la pression et à la
tempĂ©rature normales et de faire les corrections relatives Ă
la tension de la vapeur dâeau, on rĂ©pĂ©tera immĂ©diatement
l'opĂ©ration avec 2cc. dâune solution au 1°/, d'urĂ©e chimique-
ment pure,
Cet appareil prĂ©sente l'avantage dâune mesure trĂšs exacte
du volume de gaz dégagé et permet, grùce à la graduation
identique des deux burettes, légalisation rigoureuse des pres-
sions intérieures et extérieures.
M. Amanx présente enfi et démontre la nouvelle Jumelle
marine de Zeiss Ă oculaire-revolver permettant d'obtenir, Ă
volonté, un grossissement de 5 ou 10 diamÚtres et un champ
visuel de 6°,5 ou 3°,4, soit, à un kilomÚtre de distance, 143
ou 60 mÚtres. L'effet stéréoscopique est, suivant le grossis-
sement employé, de 40 ou 20 fois celui de la vision binoculai-
re simple. Grùce à l'ouverture relativement considérable de
l'objectif (25 mm.), la clarté du champ est trÚs considérable,
permettant d'opĂ©rer mĂȘme de nuit.
MM. S. AugerT et F.-A. Forez ont répété le 29 mai 1898
l'essai de coloration des eaux de lâentonnoir du PrĂ©-de-BiĂšre
entre le Brassus et le Marchairuz, 8 kilog. de solution de
fluorescence au 25 °/, ont Ă©tĂ© versĂ©s dans lâeau. MalgrĂ© une
surveillance attentive et longtemps prolongée des fontaines
et sources du versant sud oriental de la Vallée de Joux, en
particulier de la fontaine de l'Orient de l'Orbe qui dans lâex-
périence du 5 novembre 1897 avail, dit-on, montré des in-
dices de couleur verte, aucune trace de fluorescence nâa Ă©tĂ©
signalĂ©e jusquâĂ ce jour. Le rĂ©sultat de lâexpĂ©rience est nul.
M.F.-A. Forez présente quelques séries d'échantillons de
SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE. 653
sa collection de sables. I s'attache en particulier à démon-
trer deux faits :
1° Tandis que les sables de la grÚve sont souvent fort diffé-
rents dâun lac Ă lâautre, les sables du mĂȘme lac ont une
composition trĂšs semblable; les variations locales dans le mĂ©ĂȘ-
me lac sont faibles en comparaison des différences considéra-
bles que présentent les sables de deux bassins lacustres dis-
tincts. La composition des sables dâun lac correspond Ă la
nature minéralogique du bassin d'alimentation.
2° Les sables dragués sur la beine du Léman (beine, ter-
rasse littérale immergée)sont arrondis et roulés, leurs grains
se rapprochent plus à la forme sphéroïdale que ceux de la
grÚve. En plusieurs localités, sables de la beine de Morges,
de Préverenges, de la beine du lac de Neuchùtel devant
Estavaver, etc., les grains de sable sont encroĂ»tĂ©s dâun revĂ©-
tement calcaire, et prĂ©sentent souvent lestraces dâune agglu-
tination, commencement de ce qui doit amener Ă la forma-
tion dâun grĂšs ou dâune mollasse.
M. H. MogaLenBruck présente un sthétoscope pour machine
composĂ© dâune tige d'aluminium de 12" de diamĂštre et de
400%" de longueur, il est terminĂ© Ă ses extrĂ©mitĂ©s dâun cĂŽlĂ©
par un pavillon de 40°" de diamÚtre, repoussé dans le métal
et de lâautre par une petite sphĂšre de 14", cette derniĂšre
est destinĂ©e Ă ĂȘtre mise en contact avec lâobjet Ă ausculter.
Les résultats obtenus avec cet appareil ont dépassé toute
attente car lâon distingue nettement les irrĂ©gularitĂ©s de mar-
che dans des soupapes de machines ou dans les roulements
de piÚces mécaniques.
M. le professeur Greiner pour lequel le premier exemplaire
a été fait, lui a donné le nom de baguette auscultatrice.
M. Maurice Luceow. Carte gĂ©ologique dâ Albertville. â L'atlas
géologique de la France au 1 : 80000 avance à grands pas
depuis une dizaine dâannĂ©es. Les Alpes, en particulier, seront
trÚs probablement achevées en 1900, formant un ensemble
de toute beautĂ© dont lutilitĂ© nâĂ©chappera Ă personne. Une
nouvelle feuille vient de paraĂźtre, celle dâAlbertville (feuille
654 SĂANCES DE LA SOCIĂTĂ VAUDOISE.
n° 169 bis). Sept collaborateurs ont travaillé de 1889 à 1896
sur celte feuille, dont la plus grande partie a été levée par
les géologues suisses. Les collaborateurs sont: MM. Marcel
Bertrand, Kilian, Haug, Offret, Paquier, Ritter et Lugeon.
On distingue aisément cinq grandes régions naturelles.
M. Lugeon a levé toute la région des Bauges et le massif
de la Tournette et en collaboration avec M. Haug, le massif
de Sulens, cĂ©lĂšbre par des dislocations dâune extrĂȘme puis-
sance, soit en tout environ 600 kilomÚtres carrés.
Le massif du Mont-Blanc et son extrémité sud a été dessi-
né avec un grand soin et un trÚs grand mérite par M. Ritter,
privat-docent Ă lâUniversitĂ© de GenĂšve. Le mĂ©moire explicatif
de cette grande Ă©tendue a fait connaĂźtre les grands plis cou-
chés dont elle est formée; les amorces de ces plis forment
une série de bandes parallÚles descendant au sud-ouest vers
la Maurienne. A lâest, la bande houillĂšre du Briançonnais et
le massif mĂ©tamorphique de lâAiguille du Midi ont Ă©tĂ© levĂ©s
par MM. Marcel Bertrand et Kilian. On doit Ă M. Offret tout
l'angle cristallin formé par l'IsÚre.
M. Lugeon indique en outre quels sont les divers plis qui
forment les Bauges. plis remarquables par leur simplicité et
leur obliquité vis à vis de la direction générale de la chaßne.
[ rappelle en outre les idĂ©es quâil a Ă©mises relativement Ă
lâhistoire des cours dâeau dans cette rĂ©gion des Alpes.
COMPTE RENDU DES SĂANCES
DE LA
SOCIETĂ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE
SĂ©ance du 3 novembre 1898.
AmĂ© Pictet. Sur la rĂ©duction de la nicotyrine. â J.-L. Prevost. Contribu-
tion Ă l'Ă©tude des trĂ©mulations fibrillaires du cĆur Ă©lectrisĂ©. â A. Rovida.
Sur les résultats de MM. A. Le Royer et P. van Berchem et ceux de M. O.
Murani avec les cohĂ©reurs. âF. Reverdin. Emploi du carbure de calcium
dans l'analyse chimique.
M. Amé Picrer présente une communication sur la réduc-
tion de la nicotyrine,comme contribution Ă ses recherches
sur la synthĂšse de la nicotine t.
Le prof. D' PREevosT fait une communication intitulée
Contribution Ă l'Ă©tude des trĂ©mulations fibrillaires du cĆur
Ă©lectrisĂ© quâil rĂ©sume dans les conclusions suivantes :
1° En confirmation de ce qui est déjà connu, j'ai observé
que le phénomÚne des trémulations fibrillaires que produit
lâĂ©lectrisation du cĆur, manque chez les animaux Ă sang
froid et est variable selon les espĂšces chez les animaux Ă
sang chaud.
2 Chez le chien les trémulations sont on le sait habituel-
lement suivies de paralysie dĂ©finitive du cĆur. Jâai constatĂ©
des exceptions soit chez de jeunes chiens, soit chez des
chiens adultes Ă la suite de l'injection de bromhydrate de
conicine et surtout en mélangeant celte substance au sang
â Le mĂ©moire de M. Pictet paraĂźtra dans un des prochains
numéros des Archives
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CET LS
656 SOCIĂTĂ DE PHYSIQUE
que lâon injectait dans des cĆurs isolĂ©s et maintenus en
contraction par la circulation artificielle,
3° Il est impossible de produire des trémulations fibril-
laires durables chez le rat blanc, quel que soit son Ăąge : Le
cĆur reprend son rythme aussitĂŽt que lâon cesse lâĂ©lectri-
sation.
4° Chez le cochon d'Inde adulte, mùle ou femelle, qui a
atteint le poids de 800 Ă 1000 grammes, le cĆur se met en trĂ©-
mulations et est paralysĂ© par lâĂ©lectrisation Ă moins que lâon
entretienne la vie par la respiration artificielle et le massage
da cĆur. Dans ce cas, au bout dâun temps plus ou moins
long, quelquefois de 10 Ă 15 minutes, le cĆur reprend
habituellement, mais pas toujours ses contractions rythmi-
ques.
Chez le cochon d'Inde du poids inférieur à 400 ou 500
grammes, qui est cependant adulte, puisque plusieurs fe-
melles expĂ©rimentĂ©es portaient, lâĂ©lectrisalion du cĆur ne
provoque qu'une crise momentanée de trémulations, le
cĆur se rĂ©tablit dans la premiĂšre minute qui suit lâĂ©lectri-
sation.
5° Chez le lapin, le chat, le pigeon, les résultals ont varié.
6° Le rĂ©tablissement du cĆur qui trĂ©mule se fait brusque-
ment. Il est prĂ©cĂ©dĂ© dâun temps d'arrĂȘt diastolique compa-
rable Ă celui que produit lâĂ©lectrisation du nerf vague. Au
bout de environ une seconde dâarrĂȘt le rythme se rĂ©tablit
dâabord lent et irrĂ©gulier, puis normal aprĂšs quelques se-
condes,
1° Le cĆur Ă©lectrisĂ© une premiĂšre fois subit une accoutu-
mance bien caractéristique surtout chez le cochon d'Inde et
des Ă©lectrisations successives provoquent des phases de
trémulations de moins en moins durables.
_ Cette accoutumance nâest que momentanĂ©e car en laissant
reposer lâanimal, on voit rĂ©apparaĂźtre la possibilitĂ© de pro-
voquer une phase prolongée de trémulations.
8° La production de trĂ©mulations sur des cĆurs enlevĂ©s
du corps et privés de circulation paraßt difficile à interpréter
par la théorie de la contraction des vaisseaux coronaires
proposĂ©e par Kronecker, d'autant plus queces cĆurs peuvent
:
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ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENĂVE. 657
souvent reprendre leur rythme et leurs fonctions physiolo-
giques aprĂšs avoir trĂ©mulĂ©, quand on les soumet Ă lâirriga-
tion sanguine.
Le secrĂ©taire donne communication dâune note de M. le
prof. Rovipa, Ă Urbino, sur les rĂ©sultats de MM. Ă. Le Royer
et P.van Berchem et ceux de M. O. Murani avec les cohé-
reurs. MM. Le Royer et van Berchem ont exécuté les pre-
miers des expériences avec des cohéreurs sur les radia-
tions données par un oscillateur particulier du genre de
celui de Hertz, dans le but de constater la longueur d'onde
de lâoscillateur. Ils ont trouvĂ© l'existence de nĆuds et de
ventres sur le parcours dâune onde rĂ©flĂ©chie sur sa propre
direction par un Ă©cran normal Ă la propagation. La lon-
gueur d'onde mise ainsi en Ă©vidence serait celle de loscil-
lateur tandis que les cohĂ©reurs seraient dĂ©pourvus dâune
période propre. M. Murani a fait des expériences analo-
gues, mais ses résultals ne concordent pas avec ceux des
premiers auteurs, car sauf Ă la paroi oĂč il trouve un nĆud,
il ne trouve ni nĆud, ni ventre ailleurs. Pour cet auteur
lâabsence des nĆuds et des ventres est explicable aussi bien
dans l'hypothĂšse dâune vibration composĂ©e que dans l'hypo-
thĂšse dâune vibration trĂšs amortie. Ces conclusions
porleraient un coup de grùce aux résultats expérimentaux
de MM. Le Royer et van Berchem. M. Rovida Ă©met lâidĂ©e que la
différence de ces résultats pourrait s'expliquer par la consi-
déralion suivante :
Dans ses premiÚres expériences et avant d'avoir adopté
son écran parabolique, Hertz employait indifféremment des
résonateurs rectilignes et circulaires. Les premiers étaient
capables de rĂ©vĂ©ler seulement l'onde Ă©lectrique, Ăles
seconds selon leur orientation par rapport Ă loscillateur
pouvaient révéler tantÎt loscillation électrique, tantÎt
la magnétique, tantÎt enfin toutes les deux ensemble, Dans
ce dernier cas, Hertz lui-mĂȘme a constatĂ© un nĆud Ă©lec-
trique sur la paroi réfléchissante et un ventre magnétique
un peu au delĂ de cette paroi. Dans les autres positions du
rĂ©sonateur entre lâĂ©cran et lâoscillateur, il y avait une com-
658 SOCIĂTĂ DE PHYSIQUE
pensation entre l'intensité des deux espÚces de vibrations,
et lâĂ©tincelle du rĂ©sonateur circulaire conservait toujours le
mĂȘme Ă©clat, Sans rien modifier dans les conditions de lâex-
citateur, Hertz révéla également deux séries distinctes de
nĆuds et de ventres Ă lâaide de rĂ©sonateurs reclilignes ou
circulaires convenablement disposés dans certains azimuths.
Or si lâoscillateur de MM. Le Royer et van Berchem et celui
de M. Murani donnaient dans leurs expériences les deux
séries de vibrations comme dans les expériences de Hertz,
les rĂ©sultats de M. Murani sâexpliqueraient en admettant
que le cohéreur révÚle les deux espÚces de vibrations en
mĂȘme temps, et ceux de Le Rover et van Berchem en
admettant que le cohéreur révÚle seulement une espÚce de
vibration, magnétique, ou électrique.
Or lâoscillateur de MM. Le Royer et van Berchem doit don-
ner les deux espĂšces dâonde et dâaprĂšs les expĂ©riences de
lâauteur, celui de Righi employĂ© par Murani semble les don-
ner Ă©galement. En effet, M. Rovida a construit pour-
l'Ă©tude de lâoscillateur Righi des petits rĂ©sonateurs cons-
tituĂ©s par un dĂ©pĂŽt d'argent poli Ă lâintĂ©rieur dâanneaux de
verre de 2 cm. de diamÚtre et de 2 mm. d'épaisseur, dépÎt
sur lequel la distance explosive Ă©tait produite par une fine
rayure. Ces résonateurs fonctionnaient trÚs bien en position
électrique, magnétique et double avec une glace para-
bolique et aussi sans cette glace. Toutefois lâauteur ne peut
encore attribuer à ses résultats une grande rigueur scien-
tifique, car il y a de grandes difficultés à trouver une par-
faite résonance des nouveaux résonateurs avec l'ancien
oscillateur de M. Righi. M. Rovida se réserve de publier les
résultats rigoureux de ses travaux.
Si les deux ondes sont en effet produites par les oscilla-
teurs, il s'agirait de rechercher pourquoi le cohéreur de
MM. Le Royer et van Berchem ne révÚle qu'une onde et
celui de M. Murani les révÚle toutes les deux. M. Rovida
admet que l'énergie du courant engendré dans le champ
double, c'est-à -dire champ électrique el champ magné-
tique croisés, est égale à la somme des énergies des deux
courants, engendrés par chacun des champs et que les
M. 2
ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENĂVE. 659
deux courants sont capables Ă©galement d'agir sur un galva-
nomÚtre d'AmpÚre, Comme le cohéreur ou résonateur de
M. Murani est trĂšs semblable Ă un oscillateur hertzien, on
pourrait en conclure pour expliquer les résultats de ses
expériences que : deux champs croisés produits par un
oscillateur hertzien engendrent deux courants qui sâaddi-
tionnent dans un résonateur semblable à un oscillateur
hertzien. Quelle est la cause qui empĂȘche le cohĂ©reur de
MM. Le Royer et van Berchem dâengendrer le courant dĂ» Ă
lâun des champs? Ce nâest pas lâisolant, puisque les deux
espÚces de cohéreurs ne renferment que de la limaille con-
ductrice. Il reste la présence des deux petits aimants dont
leur cohéreur est formé.
De là , deux explications : 1° ou bien les aimants donnent
aux particules de limaille une orientation préliminaire, et
le courant naĂźt Ă la suite dâune certaine orientation des parti-
cules, orientation qui serait empĂȘchĂ©e par celle donnĂ©e par
les aimants; cette explication nâest pas trĂšs vraisemblable,
parce que les particules de limaille devraient fonctionner
comme résonateurs et il est évident que leur période est
beaucoup plus petite que les pĂ©riodes de lâoscillateur qui
les met en mouvement ; 2 ou bien le courant dans le
galvanomĂštre est la somme dâun courant dâinduction magnĂ©-
tique qui naĂźt Ă©galement dans les aimants de Le Royer et
van Berchem et dans les fils de cuivre du cohéreur de
Murani, courant auquel s'ajoute le courant de décharge
de la limaille chargée par le champ électrique. Les attrac-
tions et répulsions de ces charges produisent la nouvelle
disposition de la limaille et font naßtre le courant de dé-
charge pour autant qu'il dépend du champ électrique.
Or dans le cohéreur de MM. Le Royer et van Berchem, la
limaille peut, grùce aux aimants qui renforcent et accélÚ-
rent l'effet magnĂ©tique se placer dans la position quâelle
prend quand le courant passe, avant que les particules de
fer, peu conductrices, aient le temps de se charger stati-
quement. Il est Ă©vident qu'aprĂšs la nouvelle distribution de
la limaille, l'effet du champ Ă©lectrique doit donner un cou-
PP CON RE LOPE SS
Pt 5 ni
-
Le 5 Ă
pars
Ă
x
TETE
ES HN
660 SOCIĂTĂ DE PHYSIQUE, ETC.
rant beaucoup plus faible et qui ne changera pas sensible-
ment les nĆuds et les ventres de lâeffet magnĂ©tique .
M. Rovida croit que l'emploi dâaimants au lieu de fils
doués de self-induction peut introduire des perturbations
dans les expériences de MM. Le Royer et van Berchem,
aussi bien que l'emploi de fils de cuivre, tout à fait dépour-
vus dâun coefficient de self-induction, peut empĂȘcher lun des
effets composants du phénomÚne-Murani. Unfort coefficient
de self-induction, sans les effets de susceptibilité magnétique,
doit ĂȘtre la cause la plus simple du phĂ©nomĂšne Le Rover et
van Berchem. Il nâest pas possible d'attribuer seulement un
rĂŽle perturbateur Ă lâaimantation, sans que toute distinction
vienne à manquer entre les sus-dits phénomÚnes et celui de
M. Murani.
M. FrĂ©dĂ©ric Reverpi signale l'emploi que lâon peut faire
dans certains cas du carbure de calcium dans lPanalyse chi-
mique pour dĂ©celer lâeau et peut-ĂȘtre mĂȘme la dĂ©terminer
quantitativement. Avant eu Ă rechercher lâeau dans un
Ă©chantillon dâeugĂ©nol, 1] a ajoutĂ© Ă ce liquide introduit dans
un tube Ă rĂ©action quelques morceaux de carbure, il sâest
dĂ©gagĂ© immĂ©diatement de lâacĂ©tylĂšne, le liquide sâest troublĂ©
puis le dépÎt de chaux hvdratée est devenu si épais que lon
pouvait au bout de quelque temps retourner le tube sans
que le liquide s'échappe. En faisant cette opération avec des
quantités pesées et en prenant comme témoin un eugénol
complĂštement privĂ© dâeau on a constatĂ© qu'il fallait ajouter
2 Ă 21/, °/, dâeau pour dĂ©terminer le mĂȘme phĂ©nomĂšne. Il
y aura lieu d'examiner si cette mĂ©thode peut ĂȘtre gĂ©nĂ©ra-
lisée.
OBSERVATIONS MĂTĂOROLOGIQUES
FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENĂVE
NOVEMBRE 1898
pluie depuis minuit jusquâĂ 7 h. du soir.
forte bise à 10 h. du matin ; rosée le soir.
trÚs forte rosée et brouillard bas le matin; trÚs forte rosée le soir.
trÚs forte rosée le matin.
brouillard jusquâĂ 10 h. du matin et depuis 9 h. du soir; pluie Ă 4 h. 30 m,
et Ă 8 h. du soir.
forte bise Ă 1 h. du soir.
brouillard depuis 7 h. du soir.
brouillard jusqu'Ă 10 h. du matin. et depuis 9 h. du âoir.
brouillard pendant tout le jour.
brouillard pendant tout le jour.
brouillard jusquâĂ 10 h. du matin et depuis 9 h. du soir; forte rosĂ©e Ă 7 h. du
soir ; trÚs forte rosée à 10 h. du soir.
brouillard jusquâĂ { h du soir.
pluie pendant la nuit jusquâĂ 10 h. du mat n; brouillard depuis 7 h. du soir.
brouillard Ă 7 h. du matin.
brouillard Ă 7 h. du matin.
brouillard jusquâĂ 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir.
légÚre pluie à 5 h. du matin; pluie depuis 7 h. 30 m. à 9 h. du matin; brouil-
lard Ă 7 h. du matin et depuis 9 h. du soir; forte bise Ă 4 h. et Ă 7 h. du
soir.
brouillard à 7 h. du matin ; forte rosée le soir.
brouillard jusquâĂ 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir; couronne lunaire Ă
6 h. 30 m. du soir.
brouillard le matin jusquâĂ 1 h. du soir et depuis 7 h. du soir.
pluie pendant tout le jour ; brouillard enveloppant Ă 7 h. du matin.
, pluie pendant tout le jour ; brouillard Ă 10 h. du matin.
brouillard jusquâĂ 10 h, du matin et Ă 7 h. du soir ; pluie depuis 9 h. du soir;
neige sur les Pitons, le MĂŽle, le Jura et les Voirons jusquâĂ 1100 m.
brouillard Ă 7 h. du matin; pluie Ă 10 h. du matin, Ă 7 h. et Ă 9 h. du soir.
nouvelle neige sur le SalĂšve; pluie depuis minuit jusquâĂ 3 h. du matin et
depuis 9 h. du soir; fort vent Ă 1 h. du soir.
pluie pendant la nuit, Ă 10 h. du matin, Ă 4 h. et Ă Th. du soir; trĂšs fort
vent Ă 1 h. du soir; fort vent Ă 4h. du soir.
pluie depuis 9 h. du soir.
pluie depuis minuit jusquâĂ { h. du soir et depuis 7 h. du soir; Ă 7 h.58 m.
du matin, giboulée de grésil.
ARCHIVES, t. VE â DĂ©cembre 1898. 45
662
Valeurs extrĂȘmes de la pression atmosphĂ©rique observĂ©es au barographe.
MAXIMUM. MINIMUM.
FR CRUE 2. dl 728,70 Leâ Ă &h. matin... 722,35
3Ă Athmatints ces 731,57 2 Ă 3h. matin 0 729,00
RL NS on us a © 726,45 B à Ah. soir... 0 724,49
9'AMOMRSman nr. 732.47 D'Ă â5h: soir... RS 731,20
IAE LT ER NPEMPr 729,40 12 Ă 105h.-s0xr2,72. 0002 726,20
AD PE mines et. -teuret 734,16 15 Ă 2h. matin......... 733,00
LS A US. soir en he 729,90 417:Ă ; &h: soir. RES 727,35
20 2 10 h mater EU 732,62 20'Ă - 4h roatin CES 731,30
CALAEMMOTaSsess do bpoo oc 718,75 Da 11 h:5co0ir- RER 723,80
BETA minuit ses seu 709,00 95 Ă 6 h: soir: 4/00 704,38
DA AD He Soir-s nt. . 716,06 30.4 minuit 7 PS 719,80
99:Ă Ah: Soir une 719,67
DA AB ESEIPN RUSStSe 728,34
Résullats des observations pluviométriques faites dans le canton de GenÚve
COMPRSIERRS| ATHENAZ SATIGNY
Pellegrin | J.-J. Decor | P. Pelletier
|
CĂLIGNY | COLOGNY JUSSY
Ă holi SERVAT.
Obserr, MM Ch. Pesson | R. Gaulier | M. Micheli OBSBRYAT
Il
DOM SRIARTTEUE âââ RDS De M
| | | |
| | | |
| mm | mm mm mm |! mm ni mm
Total. | 142.4 | 416.0 | 107.5 | 134.0 | 116.5 122.5*, 138.5
Ă Il
DurĂ©e totale de lâinsolation Ă Jussy : 32h 55 m.
* Les 83mm,0 d'eau tombée à Athenaz pendant le mois d'octobre précédent ont
été recueillis du 19 au 31.
4
S9ELE GET 87e 060 LF% 96 + 688 196 + GVL + 680 â 96164 val
| | | | |
GE6 80 + | ÂŁ'8 |" lo EL |mssl''l""" | 06 1008 17 â|91%8 OT + 1660 â|60% + | YE'86L O8'6EL | 76 â |LL'ECL | 0⏠|
0'L6H1S0 +! L'8 |" |00 J 88 |FIMS S)|6F%%%| 016 |OFS | ⏠+ | 168 DE - 0'E + 1696 dE 08 + LY GEL 112 696 â S86'9FL | 66 |
COST GT + | S'OFG'O 801⏠QUEUE L'y | 006 069 | %01â | %%2 | O'OFHI0S + 106% +1 269 + | SL'SFL | O9'EFL | SCTEâ 90 SEL | 8
00%) "| "190 100718 GE | + MSSIFFIS'ZT | O6 |OFL |66 â|968 | 66 +196 Ă (WE'E 1] 659 + | 00 OL OV LOL | 86 ETâ 66 GEL | LG
6 LE 0'G 16 S'OITY |0OSO!FO |F'MSSI9 |'Z | 06 1082 | 86 + |SGL8 | S'ETH I LT ++ 1196 +1 609 ne LL'G0L 00902 | TT'81â 97801 | 98
L'EET| L'Ă© EF" 00766 JUAS 82 | 066 | 006 | F0 | 8%6 | S'L + S'% Le 896 YL'G â | GC'60! SE TOL | GET â | UP LOL | GG
O' LEFT L'G if YIYIVY OO PILT owelf 170 | 0Z6 1008 | 84 +176 | 0'6 +1 L'⏠+ 1667 +1 61S + | 00604 ZL'90Z | YA'8Tâ 08'L0L 56
O0 L671 9" +! TT: OOTIGT 4841689 | 0001 096 | 961+ | 16 | F9 + L'E + IGU'Y +1 61% + | GL'8TL O0'OPL | LT â | OEYTL 66
0667196 + | J'Y" O0 TI TO | eue) Lr|9'GT | O00F 096 | EE | 826 | S9 HI TE + ME'T +) cu |'ONESLIES'8TL | LF9 â | Le 08L | 88
0667166 + | 0H)" OOTIGTE 7 âAS "" | 086 098 | L6 + | 156 | SG +86 + 1860 | 98⏠â+- |OG'TEL | O8'ESL | 661 â+ 07854) 16
106⏠MR L'ON 66 OT âal "|" | 066 | 068 | S6 + | 8âŹ6 | 88 â+|8'0 de 810 d. L6'E + | CO'GEL | OC'TEL | SYY + Li 16e 06
Cent 66 + | Serre |6YOGY | 'ANN| |" | O6 OZ | SE â VIS | 96 +1 L'0 + 1087 | GL'S + |OTSEL | OT'OEL | 7L'% + OF: EAN
Gen [86 + | S'Ă©r| "OT TET |F âAN |" | 08 |0EL | St â | L6L | 98 +|69 H FFE | 762 + 10666198 862 | 296 ++ |86'8L 87!
6 UY1| 86 + | Vel NOOTISS |T âANG 180 | 066 | 08 | ÂŁ5 + 688 | 06 + L'E + |gL8 +) 669 + |O0'TEZ GE Ze KG de L8'86L | LI
FaUT 66 + | 961" |ODFITT | owumol"|""" | 016 1088 | SE + | 18 | 68 +68 + t28 +1 099 + |OT'HEZ OT TEL | 9 Ă 69'6L 97
L'eYV0'E + | 86H": 1007 10'S deal "|""" | 0%6 1068 | Y% + | 688 | 68 +| 99 + 1266 +] 0S'Z + G6'66L | 00'6EL | SG L + GS EL) GT
86%H10'⏠+ | O'ET "00166 |T âNl'°|°"" | 0007 082 | LL fl LG | SE G'L + |9%y +) 066 + |'HS'SEZ| 79 OL | 29 + GEL | YF
O'CYT| "| ""â|"*" NOOTIGT eu189|0F|6'6 || 0001 068 | YH7- | 986 | T'Y 89 + 1667 + ET 6 + | OS'OEZ | 08 982: LOG + | IE SSL | SH
GAYS + | O'ETE'O 86/0 | 6° our F |GO | 096 O8 | EL + | #16 | L'6 +109 à loke | 202 à | ONGEL 08082 SET + LL LEL | GT
OCT Le + | 0'E119'C || S ti 9'0 auf | {tt | 086 | 064 | 99 + | %06 | F9 + ILE + 1U'L H | GFTEL 08662 | GE ++ OFOfL' FF
S'LYT| GG O'ET|" CO. 6Y |} "al" |" | 06 068 | 89 + | 906 | â6 +1 L'9 + 1608 L GO'8 + || GE'TEZ | H0'0EL | EL'Y âp 66'0ÂŁL 07
062196 + | SEr|"" OO'TIE'T eue)" "|""" | 096 | 088 | LL + | GY6 | 00H SL + 828 +| 08 de LY'GEL | OC EL | GC | IL'TEL | 6
O'6YY | L'G ie TEL" NOOFISE | owtwol "|" | 068 008 | Or + | LU8 | VOIES + |erE +088 + | ON TEL) 06 66 | 97 â+ HE'OEL | 8
CALAIEE C'EST || 280 |8'@ FMNNI "|" | 066 !OSZ | 57 â 668 | S'TIH+I8'L + |9'E f 906 + | GT'OEL! 69'88L | 77⏠+ 19662 L
Dear" | °° ET 00'Y. 1S'GE | SINN] "|" | OL6 | OĂL | 66 + 688 | O'ErH+I8'8 + 117% +) OS'OI-H- | 69 662 EL'98L | 850 â 86 GEL | 9
OST 6 + | 0'ET|'* O0'T | 10'0 eut) |GY | 0001 048 | SIT | 16 | er] 9% + 1066 | 978 de CY'OGL| 6% Y6L 890 â 8Y'SGL Q
O'OSTF|'6'7 GEILL'Y ||68 090 owpuo| "|" | OL6 | 09 | GF + | 68 | 6'9r+| 99 T C6'E | 6ÂŁ'O1-+ | 08'86L | 9L'GEL | 060 90 LL | 4
LIST GT | 667108 160190 | own "|" | 0007! 066 | Le + | 88 || F'LTH-| LT +- 1680 | w92 + | LS TEL |00' 684 | T4 pet âŹ
IG EST | F'G J'ET6 6 |SSOIS8 | ANN| â| "" | 096 | 089 | 86 â | 908 | ETF +] NC de 9S'Y G9'S + | OYYEL | 00'66L | 96⏠+ GI'OEL a
L'OUF|EE OST NOOTIEE | PMNN)ET|697) 0007 098 | GĂ© | 666 | 78106 + (81⏠+] 69'07-+ |OL'8GL IE CSL | CGT â T9WEL | F |
0 Ăč + un Loir nr RTL (0 ĂŒ â ÂźLUTFHEU LLLTTTEULTI LAON LUE Lei
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SGRT AHANAON â âHAUNAD
664
MOYENNES DU MOIS DE NOVEMBRE 1898
BaromĂštre,
1h. m. #h.m. Th. m. 10 h. m. 1h.s, 4 h.s. Th.s. 10 h.s,
mm
nm mm rm mm mm mm mm
{re décade 72877 72873 728,86 729,23 728,48 728,41 729,00 729,46
2* » 730,55 730,65 730,79 73147 730,33 72998 73043 7306
3 » 715,48 715,49 715,74 71611 71545 71493 715,09 745,30
Mois 724,93 72496 72513 725,51 72475 72444 724,8 795,1k
Température.
Re
©
0 0 0 0
9,33 L 1172 + 1076 + 908 L 87
749 + 877 + 833 L 663 + 646
186 + 681 + 612 + 339 L 47
7,29 + 9140 + 8,40 + 7,01 F-6/46
Le déc. + 808 E 7,68 + 7
% » + 636 673 6
OR MOT IE
6
Mois + 6,35 + 6,29 + 6,0
0
©
De
1
,
ps
a
Fes
Fraction de saturation en milliĂšmes.
{re décade 915 92% 932 875 781 819 902 894
Sous. » 918 918 911 833 819 839 913 928
3 500 95 906 917 906 839 863 896 943
Mois 916 916 920 833 813 840 900 912
Insolation. Chemin Eau de
Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni-
min. max. du RhĂŽne. moyenne. enheures. p.le vent. de neige. mĂštre
h. kil. p. h.
0 0 0 mm cm
tedĂ©c. + 6,56 ,â+ 1257 + 13,33 0,85 16,2 3,760 18,2 150.56
BE 6415 + 9,75 +1266 0,90 6,7 4,16 112 143,30
APS LE dE ET 7 CUITE 0 6,0 4,61 104,6 137,19
Mois + ,97 + 1008 +1218 0.90 28,9 L17 1310 143 68
Dans ce mois lâair a Ă©tĂ© calme 57,8 fois sur 400.
Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 4,52 à 4,00.
La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 57°,4E. et
son intensité est égale à 19,73 sur 400.
Ă
Le 1°,
665
OBSERVATIONS MĂTĂOROLOGIQUES
FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD
LE MOIS DE NOVEMBRE 1898.
brouillard Ă 7 h. du matin et depuis 4h. du soir; neige Ă 10 h. du matin et
Ă { b. du soir ; hauteur de la neige : 20cm,0.
, brouillard Ă 7 h. du matin et depuis 7 h. dusoir.
brouillard Ă 1 h. du soir; neige depuis #4 h. du soir; hauteur de la neige :
10cm ,0.
brouillard le matin jusquâĂ 1 h. du soir.
brouillard depuis 10 h. du matin.
brouillard pendant tout le jour.
brouillard Ă 7 h. du matin et Ă 40 h. du soir.
brouillard Ă 1 h., Ă 4 h. et Ă 10 h. du soir; fort vent Ă 10 h. du soir,
brouillard pendant tout le jour; fort vent Ă 7 h. et Ă 10 h. du matin,
brouillard jusquâĂ 10 h. du matin.
neige jusquâĂ 10 h. du matin; brouillar { depuis 1 h. du soir.
brouillard pendant tout le jour ; fort vent Ă 10 h. du soir.
fort vent Ă 7 h. du soir.
neige Ă [0 h. du matin et Ă 1 h. du soir ; hauteur de la neige : 8,0; brouil-
lard depuis 4 h. du soir.
neige Ă 7 h. du matin et Ă 7 h du soir ; hauteur de la neige : 15:%,0; brouil-
lard depuis 10 h. du matin. Ă 4 h. du soir et depuis 10 h. du soir.
brouillard jusquâĂ 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir ; neige Ă { h. et Ă
4 h. du soir; fort vent depuis 4 h. du soir.
brouillard jusquâĂ 10 h. du matin et Ă 7 h. du soir; neige de { h. Ă 4 h.
du soir et depuis 10 h. du soir; hauteur : 16°",0; trÚs fort vent pendant
tout le jour.
brouillard depuis 1 h. du soir; fort vent jusqn'Ă {0 h. du matin et depuis 10 h.
du soir.
28, brouillard depuis 4 h. du soir ; fort vent depuis 4 h. du soir.
fort vent jusqu'Ă 7 h. du soir ; brouillard Ă 7 h. du matin; neige depuis 10 h,
du matin; hauteur de la neige : 30cm,0.
neise Ă 7 h. du matin et Ă 4 h. du soir ; brouillard Ă 10 h. du matin, Ă { h.
du soir et depuis 7 h. du soir ; forte bise Ă 4 h. du soir.
MAXIMUM MINIMUM.
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668
MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. â NOVEMBRE 1898.
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Dans ce mois, lâair a Ă©tĂ© calme 0,0 fois sur 400.
x Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 0,22 à 4,00.
La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 45° W., et
son intensité est égale à 74,4 sur 100.
BIBLIOTHĂQUE UNIVERSELLE
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⊠Archives des Sciences phys. et nat. Tome M Décembre 1898
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BIBLIOTHĂQUE UNIVERSELLE
ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES
TABLE DES MATIĂRES
CONTENUES DANS LE TOME SIXIĂME
(de PĂRIODE)
1898. â N°° 7 Ă 12.
Sur les matiĂšres colorantes Ă base de fer des ter- Ne
rains de sĂ©diment et sur lâorigine probable des
roches rouges, par W. Spring ........... D
Lâautomobilisme et la force motrice, le moteur
air-eau, par Raoul Pictet (suite)........... 16
Pr eue avee pAV nu en AL. se. 999
Les variations périodiques des glaciers. 3°° rap-
port, 1897, rédigé au nom de la Commission
internationale des glaciers, par E. Richter. 22
Recherches sur le versant sud-est du massif du
Mont-Blanc, par Francis Pearce ........... 96
mile) un st. D Nr 134
L'LETNISU A) ARE REP ere 257
OUR On) RTL A me 320
Thermo-électricité du bismuth cristallisé, par
HSBC EETOP LT PA INR dense 105
Idem (suite et fin, avec planche I[)........... 229
La résonance multiple des oscillations électriques,
LOUE LUI ARE DO CT DR OS 121
Appareil pour la détermination du point de fusion,
DA CIN ON ONenUNEn 2 de ist see 129
Dosages de tanin dans des Ă©corces de chĂȘne du
canton de GenĂšve, par William Borel et H.-W.
RONA en Se al elafee Ă Ares opel 160
ARCHIVES, t. VI â DĂ©cembre 1898. 46
670 TABLE DES MATIĂRES.
Sur la mesure des températures au moyen du
couple thermoëélectrique fer-constantan, par
Ed. van Aube Es RE are ee
Sur le phénomÚne de succion des rayons cathodi-
ques par un pÎle magnétique, par Kr.. Birkeland
(avec/planche DĂ©s SR Nes
Les progrÚs de la géologie en Suisse pendant
Panne 1697par HNSChara le EEE eee
Idem (suite et fin) :#. 45 AE MERE RSS
Notice sur un transformateur de M. Klingelfuss
Ă Bale, par Henri Verllont."2. RER
Quatre-vingt-uniÚme session de la Société helvéti-
que des Sciences naturelles, réunie à Berne, du
S1juilet aus 400 1808 CUP PRES
MathĂ©matiques, Astronomie et Physique. â F. Dussaud.
PrĂ©sentation de son microphonographe, â G.-F. Geiser. SystĂšmes
triples orthogonaux. â Ch. Moser. Sur une fonction qui intervient
dans la thĂ©orie de lâassurance contre la maladie. â L. Crelier. Loi
de périodicité du développement des racines carrées en fraction
continue. â G, KĂŒnzler. Sur les lignes doubles des surfaces dĂ©ve-
loppables. â Ch. Dufour. LâĂ©clipse de lune du 3 juillet 1898.
â J. Pidoux. Coloration des Alpes et rĂ©fraction. â H. Dufour.
DĂ©perdition de l'Ă©lectricitĂ©. â P. Dubois. Sur le moyen de mu-
surer la durĂ©e de la pĂ©riode dâĂ©tat variable dâun courant. â D. Klei-
mer. Sur les condensateurs et la durée nécessaire à leur charge.
â Le mĂȘme Induction magnĂ©tique dans le fer traversĂ© par un
courant. â H. Wild. ModĂšle perfectionnĂ© de son polaristrobomĂštre.
â L. de la Rive. Propagation d'un allongement croissant d'une
maniĂšre continue dans un fil Ă©lastique. â Jeanneret. ProblĂšmes dâĂ©lec-
tricitĂ©. â Ed. Hagenbach-Bischoff. Bruits causĂ©s dans le tĂ©lĂ©phone
par la marche des tramways Ă©lectriques. â R. Weber. Nouvel hygro-
mĂštre. â Ris. Les travaux de M. Guillaume sur les aciers au nickel.
â Ed. Sarasin. Les seiches du Lac des IV Cantons ...,..........
Chimie. â E. Bamberger. Hydrolyse des composĂ©s azoĂŻques. Mer-
cure-mĂ©thyle. Alphylhydroxylamines. â C. Schall. Dithiodisulfures.
DĂ©composition Ă©lectrolytique de l'aide o-nitrobenzoĂŻque. â A. Wer-
ner. ComposĂ©s nitro-azo-azoxiques et hydrazoĂŻques. â H. Rupe.
Acide cinéologique. Condensation des haldéhydes nitrobenzoïques
Pages
169
205
276
340
313
399
361
AĂ
TABLE DES MATIĂRES. 671
Pages
avec la gallacĂ©tophĂ©none. â A. Granger. Phosphures mĂ©talliques. :
â A. Pictet. RĂ©duction de la nicotyrine. â Ă. Noelting. Benzenyl-
diphénylamidines diaminées. Pararhodamines. Colorants dérivés de
l'acide 2.8 naphtylamine-sulfoniquer. â DĂ©rivĂ©s 1. 2. 6 du benzĂšne.
â F. Fichter. 4cides crotoniques. â $S. von Kostanecki, DĂ©rivĂ©s
don HAyOnE Er cer close eee ne etre Ta ee 384
Pharmacie. â E. Schaer. Hydrate de chloral. â C. Hartwich.
Poisons indiens. Fausse salsepareille. â Schaerges. DĂ©rivĂ©s du
gaĂŻacol. â C. Nienhaus. Fabrication de la cellulose. â Schumacher.
Kopp. Analyses d'huiles. â H. Kunz-Krause. TannoĂŻdes â
A. Tschirch. AloĂŻne. Oliban. Gomme laque. Xanthorhamnine Chro-
mathophores du cafĂ©. â Aweng-Barr. Principes actifs de diverses
drogues. â A. Conrady. DĂ©coctions et infusions. â Issleib. CĂ©arine.
â B, Studer. Expertise des champignons..........,........... 404
GĂ©ologie et GĂ©ographie. â Tobler. Sur la stratigraphie des
klippes du canton d'Unterwalden. â F. MĂŒhlberg. Sur les recouvre-
ments de la chaĂźne du LĂ€gern et la formation des klippes. â Mayer-
Eymar. Bases de la terminologie stratigraphique internationale, â
Gremaud. Perforations de galets par actions mécaniques, par érosion
et par des animaux. â Otto Hug. La faune ammonitifĂšre du Lias
supĂ©rieur des Pueys et de Teysachaux (MolĂ©son). â Max MĂŒhlberg.
Le Dogger du Jura septentrional. â Baumhauer. Concurrence de
différentes lois de macles et phénomÚnes accessoires de la structure
des cristaux. â Field. Bibliographie internationale. â Richter,
Traces d'anciens glaciers dans lâintĂ©rieur des Alpes. â H. Schardt. La
récurrente des glaciers jurassiens aprÚs le retrait du glacier du RhÎne.
â J. Frueb. Structure Ă©cailleuse de la neige. Galets sculptĂ©s. â
Pnethy= RelleBdu GOthard LP ER. dense eee env ce 480
Zoologie. â Standfuss. Ătudes de zoologie expĂ©rimentale en corrĂ©la-
tion avec la thĂ©orie de lâĂ©volution. â Blanc. FĂ©condation de lâĆuf de
la truite. â Fischer-Sigwart. MammifĂšres et oiseaux rares de Suisse.
â Hagmann. VariabilitĂ© dans la longueur des dents de quelques
carnivores. â Carl. Sur le genre Collembola en Suisse. â BĂŒhler-
Lindemeyer. Epoque du passage des oiseaux migrateurs Ă BĂąle en
1895-98. â Keller. Recherches sur le Pediaspis aceris. â Urech.
VariĂ©tĂ©s aberrantes des Vanessa. â Lang. Helix nemoralis et Helix
hortensis. â Emery. Sur un OligochĂšte noir de l'Alaska. â Meyer-
Eimar. Fossile nouveau de l'ĂocĂšne d'Ăgypte. â Fatio. Sur la
reprĂ©sentatior. des Faunes locales dans les musĂ©es. â Yung. Intestin
, des poissons. Plankton du LĂ©man. SpĂ©cimen de lâEupomotis gibbosa
pĂȘchĂ© dans le port de GenĂšve. â Musy. Quelques animaux disparus
dans le canton de Fribourg. â Haviland-Field. Le Concilium biblio-
PTADIHOUME EM es ere Pa eat c none en elere tata ele De Ale 495
672 TABLE DES MATIĂRES.
Botanique. â Westermaier. Sur les ouvertures stomatiques. â
Ed. Fischer. PrĂ©sentation dâun premier cahier de la Flore cryptoga-
mique suisse, Expériences d'infection par des Urédinées alpines de
M. Jacky. Expériences de culture du Protomyce macrosporus de
M" Popta. â A. Maurizio. Diffusion et germination des SaprolĂ©-
gniĂ©es. DĂ©veloppement d'algues sur des plantes de serre. â Jean
Dufour. Trois maladies de la vigne. â C. SchrĂŒter. Sur la varia-
bilitĂ© dans le genre Pinus. â M. Rickli. DĂ©couverte de la Tulipa
Celsiana prĂšs de Brigue. Le genre Dorycnium. â R. Chodat. Sym-
biose bactĂ©rienne et mycĂ©lienne. â Chodat. Recherches de M. Bar-
the et de Mie von Schirnhofer. â M. Micheli. Greffage du Clianthus
Dampieri. Photographies de plantes rares. Exploration botanique au
Mexique. â Paul Jaccard. Gentianes du groupe de G. acaulis. â
Dutoit. Ronces intéressantes des environs de Berne..............
GĂ©ographie physique. â Ed. BrĂŒckner. Sur les limites d'alti-
tudes dans les Alpes suisses, â R. Billwiller. Apparition simultanĂ©e
du fĆhn des deux cĂŽtĂ©s des Alpes. â H. Wild. DĂ©termination de
lâinclinaison magnĂ©tique. â Hergesell. Aerostation scientifique. â
Riggenbach. Photographies de nuages. â Maurer. Observation Ă dis-
tance de la neige recouvrant le Titlis. â BrĂŒckner. PĂ©riodes dâoscilla-
tion du climat. â G. Streun. La mer de brouillards en Suisse . . ...
Anthropologie. â Martin. Proposition de fonder une Commission
anthropologique suisse. â V, Gross, Sur le cimetiĂšre helvĂšte de
Vevey. CrĂąne trouvĂ© Ă Bienne. â Eug. Pitard. Sur une sĂ©rie de
crĂąnes dâolichocĂ©phales de la vallĂ©e du RhĂŽne. Sur 51 crĂąnes de cri-
minels français. â Nuesch. Fouilles au Kesslerloch prĂšs de Thayngen.
â SchĂŒrch. Formes de crĂąnes dans la Suisse moyenne...... re
Anatomie et physiologie, â Prof. Kollmann. Influence de
l'hérédité sur la formation des races humaines. Embryons de singes.
â R. Burckhardt. Structure anatomique du cerveau chez les SĂ©la-
ciens. â E. Bugnion. La formation des os chez les batraciens uro-
dĂšles. â Aug. Eternod. Premiers stades de la circulation sanguine
dans lâĆuf et l'embryon humain. â K.-W. Zimmermann. DĂ©mons-
trations anatomiques. â Asher. Bases anatomiques et physiologiques
de lâacuitĂ© visuelle. â R. Wood. Mouvements de l'intestin chez les
Tanches. â R. Wybauw. Relations du nerf vague avec le cĆur. â
D' H. Ito. Le développement de chaleur par suite de l'excitation du
cerveau. â M"° Pel. Betschasnoff. Relations entre la frĂ©quence du
pouls et le contenu du cĆur. â M'° Julia Divine. Respiration du cĆur
chez la grenouille. â Mie N. Lomakina. Anastomoses nerveuses
sur le cĆur du chien et du cheval. â M'i° L. Schilina. Comparaisons
entre le Kymographe de Ludwig et le Tonographe de HĂŒrthle, â
D' LĂŒscher. Effets de l'isolement du cerveau, du cervelet et de la
moelle allongée................ LR ROE or des s' 6/40 DIRE
Pages
516
604
613
AE ET
ailes CRE
TABLE DES MATIĂRES. 673
Pages
MĂ©decine. â De CĂ©renville. ProcĂ©dĂ© du frĂŽlement, â Kottmann.
PĂ©ri et paratyphlite. â His. RĂŽle de lâa-ide urique dans lâorganis-
me, â Hanau. Influence de la thyroĂŻde sur la guĂ©rison des fractures.
Le mal perforant du pied. â MĂŒller. Photographies de RĆntgen.
En AUCH KL MEME SDIOR eme cerner eu do mean lee die 635
Art vĂ©tĂ©rinaire. â D' A. Wilhelm. Arthrites des veaux, DĂ©gĂ©nĂ©-
rescences blanches du rein du veau. â Guillebeau. Hypotrichon des
porcs. l'umeurs utĂ©rines de la vache, anomalies sexuelles. â Rubeli,
Position du rein gauche. â Noyer. Castration aseptique des Ă©talons. 641
Agriculture et Sylviculture. â Moser. Alimentation du bĂ©tail.
â Anderegg. Classification du bĂ©tail suisse. â Lederrey. Stations
d'essais agricoles. â Keller. Les galles. â Coaz. Ravages par les
avalanches, â Liccbti. pars PRE PPS Ces eos se 642
PhĂ©nomĂšnes intĂ©ressants constatĂ©s pendant lâĂ©clipse
de lune du 3 juillet 1898, par Ch. Dufour. ... 437
Méthode pour déterminer la puissance dans un
appareil parcouru par des courants sinusoĂŻdaux
de fréquence élevée, par C.-E. Guye. ....... 446
Description dâun phĂ©nomĂšne imitant les taches
solaires, par Th. Lullin (avec planches ITet IV). 451
RĂ©sumĂ© mĂ©tĂ©orologique de lâannĂ©e 1897, pour
GenĂšve et le Grand Saint-Bernard, par R. Gau-
ee ee nd 49
LETTONIE OL fi
Sur les écrans électromagnétiques, par C. Cour 549
RRREETIN SCIENTIFIQUE
PHYSIQUE
R. Blondlot. Sur la mesure directe dâune quantitĂ© dâĂ©-
lectricité en unités électromagnétiques, application
Ă la construction dâun compteur absolu d'Ă©lectricitĂ©. 530
Emil Seiler. Influence de la température et de la pres-
sion atmosphérique sur le rayonnement calorique
des fils métalliques chauffés............... RAR ME EL |
Ulrich Seiler. Sur la charge oscillatoire des condensa-
teurs et son application à la détermination du self
potentiel de systĂšmes conducteurs quelconques .... 532
Ăč
Ă
Ă f
Ă
Je
+ ;
674 TABLE DES MATIĂRES.
GĂOLOGIE
Ernest van den Broeck.Exposé préliminaire de l'étude
du grisou dans ses rapports avec les phénomÚnes
de la météorologie endogÚne et au point de vue de
sa prévision par l'observation des microséismes....
ZOOLOGIE
Arnold Lang. Traité d'anatomie comparée et de z00-
CHIMIE
A. Wroblewski. De la nature chimique de la diastase
et de la prĂ©sence de lâaraban dans les prĂ©parations
de la-diastase NT SAN ESS ERREURS
T. Emilewicz et St. v. Kostanecki. SynthĂšse de la 3-
OXVHAVONĂ, = mature Sins de et ce TRE
St. v. Kostanecki. Sur lâa naphtoflavone.............
W. Feuerstein et St. v. Kostanecki. SynthÚse de déri-
Veste A VONELS 2 57 CLASS CARPE ER
W. Klobski et St. v. Kostanecki. Sur les oxybenzalbro-
minidanonesr 3221 State RUN ER EEE
Richard Lorenz. Décomposition des solutions salées. .
A. Wroblewski. Nouvel appareil d'extraction pour
Hide. Pr ANR RS Er, CRC D RER
R. Nietzki et R. Bernard. Sur le cédrirÚte...........
St. v. Kostanecki et D. Maron. Sur la 2-oxydibenzala-
Gbtone. ENS. SE M2 LE RAT IRIMRAERESS
R. Nietzki el Ă. Raillard. Sur les composĂ©s azammo-
ACT CE A
O. Hinsberg et A. Simcoff. SynthÚse des dérivés du
LARDUNQR.. 2. Se ie CA re De Mare Ă M TERRES
J. Tambor et F. Wildi. Sur les dérivés de la benzala-
cĂ©tophĂ©none renfermant de lâazote..............
Franz Feist. Strophantines et strophantidines........
E. Schulze. Des transformations des substances albumi-
noides dans les plantes... .,... 1:53, 008
W. Feuerstein et St. v. Kostanecki. SynthĂšse de la
FLO LEE Ă CO PTE RE EC RE Se
TABLE DES MATIĂRES. 675
Compte rendu des séances de la Société vaudoise
des sciences naturelles, Ă Lausanne.
Pages
SĂ©ance du 6 avril 1898. â F.-A. Forel. Le raz de MarĂ©e de Grand-
son. â F. Roux. PrĂ©sentation de photographies. â P. Mercanton.
Phosphorescence des neiges et des giaciers. â Kunz-Krause. For-
mation de la Carbylamine dans certains alcaloĂŻdes â Herzen. Fonc-
tion trypsinogĂšne de la rate. â S. Bieler. Inclusions dâoranges... 175
SĂ©ance du 20 avril. â P. Jaccard. Analyse de travaux rĂ©cents sur la
palĂ©ontologie vĂ©gĂ©tale. â H. Blanc. Les migrations du Plankton
du LĂ©man. â H. Dufour. Observations dâhĂ©liotropisme ......... 181
SĂ©ance du 4 mai. â Renevier. MusĂ©e palĂ©ontologique. â Renevier.
Nouvelles acquisitions du MusĂ©e. â Renevier. Excursions gĂ©olo-
giques en Russie. â M. Lugeon. Relief gĂ©ologique des Beauges.
â F.-A. Forel. Origine des sources du Brassus. â Forel. Les
fendues de la glace du lac de Jeux. â Forel. Les flaques dâeau
libre dans la glace des lacs gelĂ©s. â Pelet. La combustion dans
les fourneaux Ă pĂ©trole et la viciation de lâair. Morton. PrĂ©sen-
DHHENRIP LOUE Me ee: co mere ec delle ele 183
SĂ©ance du 18 mai â A. Schenk. EthnogĂ©nie des populalions
belvĂ©tiques. â H. Dufour. Observations dâHĂ©liotropisme. â
S. Bieler. Un pied-Ă©talon de 1657. â La conformation du pied
AuICHOVAlES Re Ce reronoveuodbtsc dec haine 423
SĂ©ance du 1° juin. â H. Brunner. L'action des persnlfates. â
EH. Brunner. Nouvelles réactions des alcaloïdes .......,......... 426
SĂ©ance du 18 juin. â C. Dusserre. Les sols arables de la commune
de l'Isle. â Aug. Forel. La parabiose chez les fourmis. â J. Du-
four. Les glandes perlĂ©es de la vigne. â Guillemin. Le scrutateur
Ă©lectrique. â E. Wilezek. Sur le citron .................... 645
SĂ©ance du 6 juillet. â Sur une larve de nĂ©matode de l'intestin du
bĆuf. â H. Schardt. Lâorigine des sources vauclusiennes du Mont
de Chamblon. â J. Amann. Sur le dosage de l'acide urique. â
Le mĂȘme. Un nouvel azotomĂ©tre. â Le mĂȘme. La nouvelle jumelle
marine de Zeiss Ă oculaire-revolver. â S. Aubert et F.-A. Forel.
Essais de coloration des eaux de lâentonnoir du PrĂ©-de-BiĂšre. â
F.-A. Forel. Sur les sables des lacs, â H. MĆbhlenbruck. HĂ©tos-
toscope pour machines. â Lugeun. Carte gĂ©ologique des Beauges. 648
Compte rendu des séances de la Société de physique
et d'histoire naturelle de GenĂšve.
SĂ©ance du 31 mars 1898. â L. Duparc. Constitution du Mont-Blanc.
R. de Saussure. Cinématique des fluides.,...................., 296
SĂ©ance du 21 avril. â J. Pidoux. Occultation dâAntarĂšs par la
Lune. â C. de Candolle. Un mĂ©moire posthume dâAlphonse de
Candole 7 TE PeEEn Er een ce CIE res -torecre 296
SĂ©ance du 5 mai. â R. Gautier. PremiĂšre comĂšte pĂ©riodique de
DEPOT een mesirie era ie eye dfeinis tele 2Vne less slt Ă sister tale Ă 300
676. - TABLE DES MATIĂRES.
Pages
SĂ©ance du 2 juin. â M. Bedot. Recherches sur la population du
Valais. â- Preudhomme de Borre. La variation sexuelle chez les
Atthropodes pan Pl. deNPeyenimNOIe.. ee. 302
SĂ©ance du 7 juillet. â Penard. Iris observĂ© sur le lac. â A. Brun.
Rupture dâune poche d'eau du glacier.................,....... 534
SĂ©ance du 1 septembre. â KE. Ritier et A. Delebecque. Lacs des
PyrĂ©nĂ©es. â A. Brun. PĂ©ridotite normale au Cervin. â W. Mar-
cet. Transparence de lâair au point de vue de la photographie. â
PensreCalcainesnumiiOnmest ere Eee Cr re rc cree 534
SĂ©ance du 6 octobre. â W. Marcet et Floris. Sur la calorimĂ©trie
humaine. â J. Pidoux. Petite planĂšte, 1898, DQ.............. 538
SĂ©ance du 3 novembre. â AmĂ© Pictet. Sur la rĂ©duction de la nicoty-
rine. â J.-L. Prevost. Contribution Ă l'Ă©tude des trĂ©mulations
fibrillaires du cĆur Ă©lectrisĂ©. â A. Rovida. Sur les rĂ©sultats de
MM. A. Le Royer et P. van Berchem et ceux de M. O. Murani
avec les cohĂ©reurs. â F, Reverdin. Emploi du carbure de calcium
dans L'analyse ChimIqUe Le Coere cereecir-eL-e EL er ICE 655
Compte rendu des séances de la Société de chimie
de GenĂšve.
SĂ©ance du 9 juin 1898. C. GrĂŠbe. Jaune de benzoĂŻde. â F. Ull-
mann et M. Waitz. DimĂ©thylacridine. â F. Ullmann. Points de
fusion et dâĂ©bullition des chlorhydrates des amines aromatiques pri-
maires. ââ W. Habel et P. Dutoit. Dosage de l'acide nitrique
6 RO AE MO PE ET OI CE 10 a ane bn nnle 0 IAE Sc 191
SĂ©ance du 14 juillet. â C. GrĂŠbe et F. HĂŽnigsberger. Oxydation de
la chrysoquinone. â F. Kehrmann. Relations entre la couleur et
la constitution des composĂ©s de lâazoninm........,............. 193
OBSERVATIONS MĂTĂOROLOGIQUES
faites Ă GenĂšve et au Grand Saint-Bernard.
OBSERVATIONS MĂTĂOROLOGIQUES pendant le mois de
NASA en RS ed 2 97
OBSERVATIONS MĂTĂOROLOGIQUES pendant le mois de
inilet 1898-15-22: D ET TE Ue Se 197
OBSERVATIONS MĂTĂOROLOGIQUES pendant le mois dâaoĂ»t
SALE NES MR ir ee L'ART PTE 305
OBSERVATIONS MĂTĂOROLOGIQUES pendant le mois de
septembre 1898 ........ PME ciné MS : 429
OBSERVATIONS MĂTĂOROLOGIQUES pendant le mois d'oc-
tobre 1898...... AT AR ee à sus e Pre s. «+ 009
OBSERVATIONS MĂTĂOROLOGIQUES pendant le mois de
novembre 1898............ RARE EDR RE
ÂŁpnr Lai tte
TABLE DES AUTEURS
POUR
LES
ARCHEVEN Des NCIENCEN PHYIQUEN er NATURELLEN
SUPPLĂMENT
A LA BIBLIOTHĂQUE UNIVERSELLE
ANNĂE 1898, Tomes V et
A
Amann, J. Nouveau microscope,
V, 1486. â Mesure de longueur
d'onde des rayons, X, V, 191.)
â ThĂ©orie dynamique des)
Ă©changes organiques, V, 363.
â Observations urologiques,
V,572. â Dosage de l'acide uri-
que, VI, 650. â AzotomĂštre.|
VI, 651. |
Anderegg. BĂ©tail suisse, VI, 642.
Andrade, J. Leçons de mécanique
physique, V, 166.
Asher. Acuité visuelle, VI, 625.
Aston, E. Voir Dutoit.
Aubel, Edm. van. Influence du
magnétisme sur la polarisation
des diélectriques et l'indice de
rĂ©fraction, V, 142. â Mesure!
des températures au moyen du!
couple thermo-Ă©lectrique fer-|
constantan, VI, 169.
Aubert, S. et F.-A. Forel. Colo-
ration des eaux du Pré de BiÚre,
VI, 652.
Aweng-Barr. Principes actifs de
diverses drogues, VI, 414.
B
Bach, A. RĂ©duction, Ă©lectrolyse et
VI (QuatriÚme période)
V, 287. â L'Ă©volution biochi-
mique du carbone, V, 401, 520.
Baenziger, E. Voir Gnehm.
Baillard, A. Voir Nietzki.
Ball. L'origine du massif de ser-
pentine entre Davos et Klosters,
VI. 287, 290.
Baltzer. Structure du GlÀrnisch,
VI, 283. â Les lacs de mon-
tagne, VI, 345.
Bamberger, Eug. Action des
alphylhydrazines sur la B-naph-
toquinone, V, 283. â Hydro-
lyse des composés azoïques.
Mercure-méthyle. Alphylhy-
droxylamines, VI, 384.
Bamberger E. et Ed. Renaud.
Les hydroxylamines substi-
tuées, V, 475.
Bamberger, E.et Tschirner. Oxy-
dation de lâaniline, VI, 294.
Barber, H. Anomalie du foie chez
un homme adulte, V, 370.
Barth, F. Voir Chodat.
Battelli, Dr. Le nerf spinal et le
nerf moteur de lâestomac, V, 382.
Battelh, A.Travaux du laboratoire
de physique de lâUniversitĂ© de
Pise, V, 599.
Baumberger. Voir Schardt.
Baumhauer.Conception génitique
photolyse de l'acide carbonique,
des macles et présence de plu-
46%
SX
678 TABLE DES AUTEURS
sieurs lois de macle sur un mé-
me cristal, VI, 488.
Bedot, M. Moulage du crĂąne de
Pithecanthropus crectus, V,
377. â Recherches sur la po-
pulation du Valais, VI, 302
Benoit, Louis. Propriété particu-|
liĂšre du trapĂšze, V, 1992.
Bernard, R. Voir /Vietzhki.
Berthoud, A. Action de lâisocya-
rate de phényle sur les thia-
mides, V, 478.
Bertrand et Golliez. L'Ăąge tria-
sique des calcaires des Alpes
bernoises, VI, 281.
Betschasnoff, Mme. Relations entre
la fréquence du pouls et le con-
tenu du cĆur, VI, 630.
Bianchi. Voir Noelting.
Bicknell, C. Les roches gravées
du Val Fontanalba, V, 481.
Bieler, S. Ossements d'animaux
dans les palafittes, V, 368. â
Distension du premier estomac
des pigeons boulants. â In-
clusions dâoranges, VI, 181. â
Un pied Ă©talon de 1657, VI.
425. â La conformation du
pied du cheval, VI, 495.
Billeter, O. Quelques analyses de
vins de NeuchĂątel, V, 482.
Bilhoiller, R. Le fĆhn, VI, 607.
â Analyse de divers travaux,
NS 19:
Birkeland, Kr. PhénomÚne de
succion des rayons cathodiques
par un pÎle magnétique, VI,
205.
Blanc, Henri. Cours Ă©lementaire
d'histoire naturelle, V, 88. â
Le Plankton nocturne du LĂ©-
man, VI, 182. â FĂ©condation
de lĆuf de la truite, VI, 497.
Blonay, H.-W. de. Voir Borel.
Blondlot, R. Sur la mesure di-
recte d'une quantitĂ© dâĂ©lectri-
cité en unités électromagnéti-
ques ; application Ă la construc-
tion d'un compteur absolu
d'électricité, VI, 530.
lines sur Alpe Puntaiglas (Gri-
sons) VI, 289.
Bonna, A. Carbure double de cal-
cium et de magnésium, V, 575.
Borel, G. Pseudo-hystérotrauma-
lismes oculaires chez les hom-
nes assurés, V, 479.
Borel, W. et H. W. de Blonay.
Dosage de tannin dans les Ă©corces
de chĂȘne, VI, 160.
Borgeaud, Ă. Parasite de l'intestin
du bĆuf, VI. 648.
Briquet. Organisation et mode de
dissémination du fruit chez
Bupleurum. Lophocarp, V, 9%.
BrĆck, Ernest van den. ExposĂ©
préliminaire de l'étude du gri-
sou dans ses rapports avec les
phénomÚnes de la météorologie
endogĂšne et au point de vue
de sa prĂ©vision par lâobserva-
tion des microséismes, VI, 294.
Brown, T. Vitalité des graines
refroidies, V, 104.
BrĂŒckner, E. Limites dâaltitudes,
VI, 60% â Oscillations du
climat, VI, 612.
Brun, A. [Cristallisation de
pĂątes siliceuses Ă 75 â de
silice et polybasiques, V, 384.
â Rupture d'une poche dâeau
de glacier, VI, 534. â PĂ©rido-
tite normale au Cervin, VI.
538.
Brunner, H. L'action des persul-
fates, VI, 426. â Nouvelles
réactions desalcaloïdes, VI. 428.
Brunner, H. et H. Lenis. DĂ©ri-
vés de la théobromine et action
du chloroforme sur la phényl-
hydrazine, V, 284.
Bugnion, E. LĂ©pidoptĂšres exo-
tiques, V, 189. â Nouvelle
théorie du sommeil, V, 568.
â Les os chez les Batraciens
urodĂšles, VI, 622.
Buhler-Lindemeyer, Th. Passage
des oiseaux migrateurs Ă BĂąle,
VI, 504.
BĂŒhrer, C. Le tremblement de
terre du 2 février, V. 570.
Bodmer Beder. Roches cristal-!BĂŒhrer,C.et H. Dufour. Observa-
. L
PE CUT T NI ATT TR TER T
P. »"n
ne. né
RFI
Wen
ah
p ai TU"
UN
F>
3
cn
&
POUR L'ANNĂE 1898.
tions actinométriques, V, 374.!
Burckhardt, F. Le cerveau des
SĂ©laciens, VI, 621.
C
Cailler, C. Analyse de divers
travaux, V, 166.
Candolle, Alph. de. Ce qui se passe!
sur la limite géographique d'une,
espÚce végétale et en quoi con-|
siste cette limite, VI, 299.
Candolle, Cas. de. Analyse del
divers travaux, V, 101; VI, 299.
Carl. Collembolidés de la Suisse,
VI, 502.
Cedercreutz. Ed. Voir Lunge.
Cérenville, de. Procédé du frÎle
ment. VI, 635.
Chair, E. Explorations de grottes!
V, 385. |
Chodat, R. Algues littorales du.
lac de GenĂšve, V, 96. â Sym-
biose bactérienne et mycé-|
lienne, VI, 525. â Analyse de!
divers travaux, V, 378.
Chodat, F. Barth et von Schirn-
hofer. Champignons dans les!
racines des orchidées, VE, 526.
Couz. Avalanches, VI, 645.
Commission géologique Suisse.
Les mouvements de terrain en
Suisse, 340.
CongrĂšs gĂ©ologique Ă ZĂŒrich.
Comptes rendus, VI, 277.
Conrady, A. DĂ©coctions et infu-|
sions, VI, 415.
Cornaz, Ed. Une angine diphté-
ritique, V, 477. â Trois faits
de tératologie végétale, V, 480.
â Les roches gravĂ©es du Val
Fontalba, V, 481.
Creher, L. Périodicité du déve-
loppement des racines carrées!
en fraction continue, VI, 366.
Crépieux, P. Voir Pictet.
D
679
Delessert, EugĂšne. Le haricot
sauteur, V, 183.
Delessert-de-Mollins. Observation
dâun bolide, V, 192.
Divine, Mlle. Respiration du cĆur
de la grenouille, VI, 631.
Drechsel. E. Un Ă©ther silicique
extrail des plumes, V, 56%.
Dubois, P. Durées relatives de la
période d'état variable de fer-
meture dans diverses conditions
de résistance, de self-induction
et de capacité, VI, 374.
Dufour, Ch. Particularité de l'é-
eclipse de lune du 3 juillet, 1898,
VI, 371, 437.
Dufour, Henri. CaractÚres météo-
rologiques particuliers du mois
d'octobre 1897, V, 189. â DĂ©-
perdition de lélectricité, V,
h84, VI, 374. â Observations
d'héliotropisme, VI, 182, 424.
â Voir BĂŒhrer.
Dufour, H. et C. Dutoit. Expé-
riences de Marconi, V, 571.
Dufour, Jean. Maladies de la vi-
one, VI, 521. â Glandes per-
lées de la vigne, VI, 647.
Dumont. EugÚne. Les propriétés
magnétiques des aciers au nic-
kel, V, 331, 426. â Analyse
de divers travaux, V, 281.
Duparc, L. Constitution du Mont-
Blanc, VI, 296.
Duparce, L.et L. Mrazec. Phéno-
mÚnes d'injection et de mé-
tamorphisme exercés par la pro-
togine et les roches granitiques
en général, V, 450.
Duparc, L. et F. Pearce. DĂ©ter-
mination des Feldspaths, VI.
288. â Les porphyres quart-
zifĂšres du versant sud du Mont
Blanc, VI, 288.
Duparc, L. et Et. Ritter. Le mi-
nerai de fer d'Ain-Oudrer (Al-
gérie), V, 145.
Décombe, L. La résonance mul-|Du Pasquier, Léon. Voir Forel.
tiple des oscillations électriques! Dussaud, #. Présentation de son
VI, 121.
microphonographe, VI, 362.
Delebecque, A. Les lacs français,|Dusserre, C. Sols arables de
V, 84. â Voir Ritter.
l'Isle, VI, 645.
650
Dutoit, C. Photographies du Cro-
ton Colliguaya, NV, 189. â
Ronces des environs de Berne,
VI, 529. â Voir Dufour.
Dutoit, P. Voir Guye; voir Habel.
Dutoit, Paul et L.Friderich. Cal-
cul indirect de la pression criti-
que, V, 574.
Dutoit P., E. Aston et L. Fride-
rich. Conductibilité des électro-
lytes dans les dissolvants orga-
niques, V, 287.
E
Emery, C. Un oligochĂšte noir des
glaciers de l'Alaska, VI, 506.
Emilewiez, T. et St. v. Kosta-
necki. SynthĂšse de la 3-oxy-fla-
vone, VI, 90.
Escombe, F. Vitalité des graines]
refroidies, V, 101. |
Eternod. Circulation sanguine!
dans l'Ćuf et l'embryon bhu-
main, VI, 624.
F
Farner. Voir Fschirch.
Fassbender, F. Voir Werner.
Fatio, V. RĂ©presentation des
Faunes locales dans les musées,
VI, 507.
Favre, L. Explosion dâune chau-
diĂšre Ă vapeur, V, 479.
Feist, F. Condensations cycliques
dans la position para, V, 565.
â Strophantines et Strophan-
tidines, VI, 532.
Feuerstein, W. et St. v. Kosta-
necki. SynthÚse de dérivés dela
flavone, VI, 93. â SynthĂšse
de la flavone, VI, 644.
Fichter, Fr..et Eug. Gully. Lâacide
Ăe-heptĂ©nique, V, 566.
Fichter, F. et A. Krafft. Uonsti-
tution des deux acides croto-
niques, VI, 402.
Fichter, Fr.et Werner Langguth.
Acide a oxy-a-méthyladipique
et acide à e hépténique, V, 566.
Field. Bibliographie internatio-
nale, VI, 489. â Le Concilium|
TABLE
bibliographicum VI, 515.
DES AUTEURS
Filipkowski. Voir NĆlting.
Fischer, Ed. Flore cryptogamique
suisse, VI, 516.
Fischer-Sigwart. MammifĂšres et
oiseaux rares de Suisse, VI, 499.
Floris, R.-B. Voir Marcet.
Forel, Aug. Parabiose chez les
fourmis, VI, 646.
Forel, F.-A. Le phénomÚne er-
ratique en Finlande, V, 103. â
Terrains olaciaires de la Fin-
lande méridionale et centrale,
V, 491. â Observations de
mirages, V, 364. â Couche
huileuse Ă la surface des fleu-
ves, V, 372. â Le raz de ma-
rĂ©e de Grandson, VI, 1475. â
Origine des eaux du Brassus,
VI, 186. â Les fendues de la
glace du lac de Joux, VI, 187.
â Les flaques dâeau libre dans
la glace des lacs gelés, VE, 187.
â Sables du lac, VI, 652. â
Analyse de divers travaux, V,
8%, 470. â Voir Aubert.
Forel, F.-A. et Du Pasquier. Le
phénomÚne glaciaire, ses causes
et ses périodicités, VI, 345.
Friderich, L. Voir Dutoit.
FrĂŒh, J. Sur la nature et la struc-
ture du sol, VI, 277. â Erup-
tion de tourhiĂšres, VI, 3441. â
Les tremblements de terre en
1895 et 1896, VI, 346, â
Structure Ă©cailleuse de la
neige, VI, 49%4.â Galets sculp-
tés, VI, 494.
Fuhrmann, O. PhénomÚnes de la
régénération chez les inverté-
brés, V, 478.
G
Galli-Valerio. Notes helmintho-
logiques, V, 572.
Gaudry, A. Essai de paléontolo-
gie philosophique, V, 28%.
Gautier, Raoul. PremiĂšre comĂšte
périodique de Tempel, VI, 300.
â RĂ©sumĂ© mĂ©tĂ©orologique de
lâannĂ©e 1897 pour GenĂšve et le
Grand Saint Bernard VI, 459,
POUR L'ANNĂE
D67, â Analyse de divers tra-
Nan, 270:
Geiser, C.-F. se triples
orthogonaux, VI, 363.
Girardot, L.-A .
Jurassique inférieur
lédonien, VI, 351.
Gnehm, R. et R. BĂ©nziger.
charge de la soie au point de
vue chimique, V, 476.
La 2-5-dichlorbenzaldéhyde, V,|
d63.
Goldflus, M. Particularités
lâovule des ComposĂ©es, V, 390.
Golliez. Voir Bertrand.
du
Gosse, H. Alluvions post-glaciaires|
Ă GenĂšve, VI, 357.
GrĂŠbe, âŹ. Nouveau carbure d'hy-
drogĂšne, 102" Produits!
de condensation des oxycétones.
Fe Ă©tages du
Jura!
La
de!
1898. 681
Gutton, GC. Ecrans électromagné-
tiques, VI, 549.
Guye C.-E. Méthode pour déter-
| miner la puissance dans un ap-
pareil parcouru par des courants
sinusoïdaux de fréquence élevée
NT AG 0â DE de divers
travaux, V, 170.
GrĂŒye, Ph. -A.et P. Dutoit. Effets
thermiques dus au mélange des
liquides, V, 91.
H
et P. Dutoit. Dosage
de l'acide nitrique dans les ni-
trates, VI, 193.
Hagenbach-Bischoff, Ed. Pertur-
bations produites dans les appa-
| reils téléphoniques par le passage
des trans Ă©lectriques, VI, 384.
Habel W.
avec lâaniline, V, 291, â Jaune Hagmann, G. VariabilitĂ© dans la
de benzoĂŻne, VL, 191.
GrĂŠbe, C. et A. HĂŒnigsberger.
Constitution du chrysĂšne, V,
»81 ; VI, 193.
Granger, Ă. Phosphures et arsĂ©-
niures métalliques, VI, 591.
Grassi. MĂ©tamorphoses de lâan-
guille, V, 479
Gremaud,
lets par actions mécaniques,
pasér osion, etpar des animaux, |
VI, 481.
Gross, V. CimetiĂšre helvĂšte de
Vevey, VI, 614.
Groth, P. Relations cristallogra-
phiques et chimiques des miné-
raux, V, 180.
GrĂŒbenmann. Vie de Gustave
Adolphe Kenngott, VI, 276.
Guggenheimer, Sieg. Contribu-
tions espérimentÀles à létude
des rayons RĂŒntgen, V, 222.
Guillaume, Ch.-Ed. Le nickel et
ses alliages, V, 255, 305.
Guillebeau. Hypotrychon des
porcs. Tumeurs de la vache,
VI, 641.
Guillemin. Scrutateur Ă©lectrique,
VL 648.
Gully, Eug. Voir Fichter.
|
A. Perforations de ga-|
longueur des dents de quelques
| carnivores, VI, 500.
Halbey. Voir Tschirch.
Haller, R. el St. v. Kostanecki.
Sur la 3-4 dioxycinnamylidĂšne-
cumaranone, V, 86.
| Hanau. Influence de la thyroĂŻde.
Le mal perforant du pied, VI,
12(
Hann, Julius. Manuel de climato-
logie, V, 79:
| Harbeck, E. Voir Lunge.
Hartiwich, CG. Poisons indiens.
Fausse salsepareille, VI, 406.
Haug.Klippes et régions exotiques
VI, 280.
Heim, Ă. Histoire gĂ©ologique des
environs de Zurich, VI, 288.â
DĂ©bit dâeau des puits, VE, 343.
Hergesell. AĂ©rostation scienti-
fique, VI, 610.
Herzen. Fonction trypsinogĂšne
de la rate, VI, 180.
Hiepe, H. Voir Tschirch.
Hinsberg, O. L'acide benzĂšne-
sulfinique comme réactif, V,
283.
Hinsberg, O. et A. Simcoff. Syn-
thÚse de dérivés du naphtindol,
VI, 418.
Hirase, S. Voir Jkeno.
ic de LIT M NE NU CE 6
RTS > tĂ©s 2 ĂĂT LĂ LR ns DAT
= NA ps a 5 A ; Ă <# A de vs
d 244 d'âĂ©r.
: ES
682 TABLE DES AUTEURS
Hirsch, A. Le tremblement de
terre du 22 février, V, 483.
His. RĂŽle de lâacide urique, VI,
637.
HĂŒnigsberger, F. Voir GrĂŠbe.
Horace. Vitalité des graines re-
froidies, V, 101.
Howard, L.-0. Le Liparis dispar,
V, 383.
Hug, 0. Faune ammonitifĂšre du
Lias supérieur des Pueys et de
Teysachaux (Moléson), VI, 486.
Hurmuzescu. Modifications mé-
caniques, physiques et chimi-
ques qu'éprouvent les différents
corps par lâaimentation, V, 27.
I
Ikeno, H. et S. Hirase. Le Gingko
et le Cyclos revoluta, V, 477.
Essleib. La céarine, VI, 416.
Ito. Chaleur produite par lexci-
tation du cerveau, VI, 629.
J
Jaccard, Paul. Voyage dans le
Turkestan, V, 189, â Fixation
de l'azote gazeux, V, 189.âPa-
léontologie végetale, VI, 181.
Jaccard, Paul et Th. Rittener.
Gentianes, VI, 528.
dinées alpines, VI, 517.
Jeanneret. Evolution des courants! Koby. Les polypiers crétaciques,
directsetinverses dans le champ
voltaĂŻque, VI, 381.
Jenny. Vallée de la Birse, VI, 343.
K
Kacer. Voir Reverdin.
Kammermann, A. Notice nécrolo-
gique sur â, V, 104.
Kehrmann. F. Migration des dou-
bles liaisons quinoniques dans
les corps du type azonium ; V,.
982. â Couleur des composĂ©s
du type de l'azonium, VI, 194.;
Kehrmann, F. et 0. KrĂŒger. Oxi-
mation des paraquinones, V,
9
Kehrmann, F. et E. Ruttimann.
Combinaisons de l'acide arsé-|!
| bobines dâinduction faites de
Klobski, W. et St. v. Kostanecki.
Jacky, E. Infection par des Uré-|
:Kollmann. Races
Kostanecki, St. ». L': naphtofla-
|Kotimann. Peri- et paratyphlite,
nique avec l'acide tungstique,
'AULIE
Kehrmann, F., F. Zimmerli et
M. Matis. Amino-naphtophé-
nazines, V, 290.
Keller, C. Eléments africains par-
mi les animaux domestiques de
l'Europe, V, 54. â Le Pedia-
spis aceris, VI, 505.
Keller, C.-C. Dosage de la ca-
fĂ©ine dans le thĂ©, V, 562. â
Les glucosides des feuilles de
la digitale et leur analyse
quantitative, V, 563.
Keller. Galles, VI, 643.
Kenngott, G.-A. Notice nécrolo-
gique sur â, VI, 276.
Kippenberger, C. Recherche ana-
lytique de lâantipyrine, V, 362.
Kissling, E. Gisements oĂč ont Ă©tĂ©
trouvés des restes de marmottes
au Bantiger et au Steinibach,
VI, 358.
Kleiner, A. Le temps nécessaire
à la charge apériodique de con-
densateurs en paraffine, VI
377. â Charge oscillante de
|. condensateurs, au moyen de
différentes matiÚres, VI, 378.
Les oxybenzalbromindanones,
VI T2
VI, 356.
Kokhan, voir Ullmann.
humaines et
hérédité, VI, 649,
vone, VI, 92. â Nouveaux
essais synthétiques dans le
groupe de la flavone, VI, 403.
â Voir Feuerstein. â Voir
Haller. â Voir Klobski.
Kostanecki, St. v. et L. Laczkow-
sky.Monoxybenzalindanediones
V, 475.
Kostanecki, St. v.et D. Maron. La
2-oxydibenzalacétone, VI, 174.
VI, 635.
Krafft, A. Voir Fichter.
%
a,
;
ss
POUR L'ANNĂE 1898. 683
Kruger, O0. Voir Kehrmann.
Kuntz. Voir NĆlting.
KĂŒnzler, G. Les lignes doubles
des surfaces développables, VE,
370.
Kunze-Krause, H. L'analyse capil-
laire, V, 486. â Formation de
la carbylamine dans certains
alcaloĂŻdes, VI, 178. â Les
tannoĂŻdes, VI, #10.
L
Laczkowsky, L. Noir Kostanecki.
Lang, Arnold. Traité d'anatomie
comparĂ©e, VI, 421.â Helix ne-
moralis et Helix hortensis, VI,
506.
Lederrey. Station d'essais agri-
coles, VI, 643.
Lenis, H. Voir Brunner.
Leontieff, J. Voir Rupe.
Le Royer, Al. Grottes et gouffres
naturels, V, 386.
Liechti. Engrais, VI, 645.
Lomakina, Mie. Anastomoses
nerveuses sur le cĆur du chien
et du cheval, VI, 631.
Lorenz, Richard. DĂ©composition
des solutions salées, VI, 96.
Loriol, P. de. Etude paléontolo-
logique sur le terrain oxfordien
supérieur et moyen du Jura
bernois, VI, 353.
Luethy. Relief du Gothard, VI,
49%.
Lugeon, M. Relief géologique des
Bauges, VI, 185. â Klippes et
régions exotiques, VI, 289. =
Les vallées transversales des
Alpes, VI, 342. â L'ancien
cours du RhĂŽne, VI, 344. â
Carte gĂ©ologique dâAlbertville,
VI, 653.
Lullin, Th. Description d'un phé-
nomĂšne imitant les taches so-
laires, VI, 4d1.
Lunge, G. Analyse du carbonate
de sodium, V, 561.
Lunge, G. et Cedercreutz. Ana-
lyse du carbure de calcium, de
l'acétylÚne et sa purification,
V, 567.
Lunge, G. et E. Harbeck. Ana-
lyse des bicarbonates, V. D6%.
Lunge, G. et Ed. Marmier. Sen-
sibilité des indicateurs, V, 362.
â Fabrication du chlore par
le procédé de Mond au moyen
du nickel, V, 561.
Lunge, G. et ©. Millberg. Action
des alcalis caustiques et des
carbonates alcalins sur la silice
de diverses provenances, V,
362, 563.
LĂŒscher. Isolement du cerveau,
du cervelet et de la moëlle
allongée, VI, 633.
M
Mallet, E. Voir Ullmanr.
Marcet, W. Transparence de l'air
au point de vue de la photogra-
phie. VI, 538.
Marcet, W. et R.-B. Floris. La
calorimétrie humaine, VL 538.
Marchal, Paul. Cecidomyia des-
tructor, V, 376.
Marconi. Télégraphe sans fil, V,
383.
Marmier. Ed. Noir Lunge.
Maron, D. Voir Kostanecki.
Matis, M. Voir Kehrmann.
Maurer. Couche de neige au
Titlis, VE, 611.
Maurizio, A. Diffusion et germi-
nation des saprolégniées, VI,
518. â DĂ©veloppement dâal-
| vues Ă©piphyles sur Ăles plantes.
de serre, VI, 520.
Mayer-Eymar. Bases de la tr-
minologie stratigraphique 1n-
| ternationale, VI, 484. â Fos-
| sile nouveau de lEocĂšne
d'Egypte, VI, 597.
(Mazé. Absorption de l'azote par
| les racines des légumineuses,
V, 378.
Melander, G. Condensation de la
vapeur dâeau dans l'atmosphĂšre,
Vite
Mercanton, P. Le grain du gla-
cier, V, 369. â Formation des
cristaux de givre, V, 365. â
"4. )
"3 > 0
DES Je gr, e Eds
ĂŻ D is M EAST +:
Le e. o
684 TABLE DES AUTEURS
Phosphorescence des neiges et Musy, M. MammifĂšres disparus
des glaciers, VI, 177. de Fribourg, VI, 513.
Merlis, M. Composition des grai- N
ues et des germes étiolés du lu-
pinus augustifolius, V, 562. â Niehaus, C. Fabrication de la
Voir Schultze. cellulose en Suisse. VI, 408.
Meunier, Stanislas. Charriage des Nietzki, R. et A. Baillard. Com-
j masses caillouteuses ou boueu- posés azammoniums, VI, 293.
â ses sous lâaction de lâeau, VI, Nietzki, R. et R. Bernard. Le
Ăč 341. â PhĂ©nomĂšne de capture cĂ©drirĂšte, VI, 172. =
4 applicable aux glaciers, VI, 343. NĆlting, E. et Bianchi. MatiĂšres 124
pe Micheli. Mare. Greffage du Clian- colorantes azoïques dérivées de =
k tus Dampieri, VI, 527. â | l'acide 2-8 naphtylaminesulfo- ot
#E Photographies de plantes rares.) nique, VI. 399. -
âÂŁ VI, 598. â Explorations bota- NĆlhng, E, et Filipkowski. Quel- LE
De niques au Mexique, VI, 528. ques dérivés 1-2-6 du benzÚne, +
D. Milch. Le Verrucano, VI 348. : VI, 400. 2,80
ve Millberg, C. Voir Lunge. Nelting, E. et Kuntz. Une nou- <%
: MĆhlenbrĂŒck, H. SthĂ©toscope, velle classe de matiĂšres colo- 4
, NL rantes, les benzényl-di-phényl- A
MeÊsch. Les mofettes de Schuls,. amidines diaminées, VI, 395. ee:
3 VI. 343, â Facies Ă©chinoder- NĂŠlting, E. et Paira. Les isomĂš- e
4 mique rouge du Lias dans les res des rhodamines, les para- ,
4 Grisons, VI, 351. rhodamines, VI. 397.
Monnier. D. Recherche des colo- Noyer. Castration, VI, 642.
rants artificiels dans les vins, Nuesch. Le Schweizersbild, VE,
V, 282. 358. â Le Kesslerloch, VE, 616. 2
Montessus de Ballore, F. de. Les 0 nr
Etats-Unis sismiques, V, 201.
à Morris, D.-K. Propriétés magné Observatoire de GenÚve. Observa- E
Dr tiques et résistance électrique tions météorologiques, V, 105, %
D. du fer comme fonctions de! 193, 297, 393, 489, 585 ; VI, ĂĂ©:
tempéralure, V, 281. | 97, 197, 305, 429, 541, 661. *
Morton, W. Tortues d'Algérie et|Oppliger. Spongiaires du Malm %
de Madagascar, VI. 190. |: des environs de Baden, VI, 354. >
Moser, Ch. Fonction intervenant, P
dans la théorie de l'assurance).
contre la maladie, VI, 364. |Paira. Voir NĆlting.
Moser. Alimentation du bétail, | P arona. Ammonites liasiques de
VI, 642 | la Lombardie, VI, 353.
: , Pearce, F. Recherches sur le ver-
Mrazec, L. Voir Duparc. F .
MĂŒhlberg, F. Recouvrements de! bu re ri
la chaine du LĂ€gern et forma-| "Voir Dupare Mars - :
tion des Klippes. VI, 482. | pejet, L. Combustion et analyse
MĂŒhlberg, Max. Stratigraphie du! ges gaz des fumĂ©es dans les ca-
Jurassique moyen dans la JorifĂšres Ă feu continu, V, 368.
Suisse septentrionale, VE, 487.| __ La combustion dansles four-
MĂŒller. Photographies RĂŠntgen,! neaux Ă pĂ©trole et la viciation
VI, 640. de lâair, VI, 190.
Murani, Oreste. La lumiÚre et les|Penard. Iris observé sur le lae,
rayons RĂŽntgen, V, 83. | VI, 534.
POUR L'ANNĂE 1898. 685
Perrot, Louis. Thermo-Ă©lectricitĂ©! ceuses, V, 363. â MusĂ©e Pa-
du bismuth cristallisĂ©, VI, 105, ! lĂ©ontologique, VI, 183. â
229. â Analyse de divers tra-| Excursion gĂ©ologiqueen Russie,
vaux, V, 81. | VI 184.
Peyerimhof, P. de. La variation | Reverdin, F. Le carbure de cal-
sexuelle chez les Arthropodes,! cium pour déceler l'eau, VE,
VI, 303. 660. â Analyse de divers
Pictet, Amé. Nouvelle synthÚse! travaux, V, 85, 86, 283, 474;
de lâ4 2â-phĂ©nylpicoline, V, 89./ VI, 90, 92, 93, 94, 174, 293,
â Analyse de divers travaux,| 418, 419.
V. 89, 282, 286, 580; VI, 199. | Reverdin, F. et Kacer. Migration
Pictet Amé et P. Crépieux . Ré-| de l'atome diode, V, 92, 129.
duction de la nicotyrine, V,| Richter, Ed. Etudes lacustres, V,
580; VI, 393. | 470. â Les variations pĂ©riodi-
Pictet, AmĂ© et G. Sussdorff. Quel- ee des glaciers, VI, 22. â
ques dérivés de l'acide micotique! Traces d'anciens glaciers dans
V, 443. l'intérieur des Alpes, VI, 489.
Pictet, Arnold. DĂ©veloppement! Rickli. Tulipa Celsiana prĂšs c'e
aĂ©rien des ailes de LĂ©pidoptĂšres. Brigue, VI, 523. â Le genre
RhopalocĂšres, V, 378. â MĂ©- Doryenium, VI, 524.
tamorphoses des chrysalides de! Riggenbach. Photographies des
RhopalocĂšres, V, 577. | nuages, VI, 6114.
Piclet, Raoul. Lâ automobilisme| Ril liet, A. Analyse de divers tra-
et la force motrice : le moteur! vaux, V, 383.
air-eau, V, 390, K4A, 590, VI Rittener, Th. Voir, Jaccard.
16, 555. Ritter. Et. Tectonique des plis
Pidoux, J. Occultation dâAntarĂšs. de la bordure SW. et NW.
par la lune, VI, 296. â Al- du Mont-Blanc, VI, 278. â
penglĂŒhn et rĂ©fraction, VI, Voir Duparc.
372. â Petite planĂšte, VI, 539.) Ritter, E. et Ă. Delebecque.Lacsdes
Piperoff. Le Calanda, VI, 283, Pyrénées, VI, 53.
351. â Tomas de la vallĂ©e du Ris, C. etC, Simon. Acide p-dini-
Rhin, VI, 340. â Analyse des! trodibenzyldisulfonique V, 85,
eaux de PfÀffers, VI, 343. | 474.
Pitard, E. Crùnes dolichocé-| Rive, L. de la. Propagation d'un
phales, XI, 6145. â CrĂąnes| allongement graduel dans un fil
de criminels français, VI, 616. élastique, VI, 389.
Plantamour, Ph. Notice nécrolo-| |Rollier. Synchronisme des facies
gique sur, V, 293. | et Ă©tages du Malm du Jura et
Polacco. Voir Tschirch. . son application Ă lâorographie,
Popta. C. Infection par des Pro-| VI, 352. â Assises de la
tomyus macrosporus, VI, 517.) molasse Ćningienne de Trame-
Preudhomme de Borre. Analyse lan, VI 357.
de divers travaux, V, 377, 383; Rothpletz. Structure du GlÀrnisch,
VL 303. VI, 283.
Prevost, J.-L. TrĂ©mulations fibril | | Roux, F. Photographies dâargy-
laires du cĆur Ă©lectrisĂ©, ĆžL, | ronĂštes, VI, 177.
655. | Rovida. Cohéreurs, VI, 657.
R (RĂŒbeli. Le rein dans les fĆtus
| des ruminants, VI, 642.
Renaud, Ed. Voir Bamberger. | Rupe, H. Lâacide cinĂ©olique, VE
Renevier, E. Incrustations sili-! 388.
686
Rupe, H. et J. Leontjeff. Conden-|
salion des aldébydes nitroben
zoïques avec la gallacétophé-!
none, VI, 390. |
RĂŒst, C. Analyse de lâeau de la
source « Marzis» à Plongeon!
prĂšs GenĂšve, V, 162, 580.
Rutimeyer, L. Recueil de petits
Ă©crits, V, 180.
RĂŒttimann, E. Voir Kehrmann.
S
Sarasin, C. MĂ©moire sur les gen-
res Hoplites, Sonneratia, Desmo-
ceras et Puzosia, V, 383; VI,
396.âAlluvions post-glaciaires
des environs de GenĂšve, VI,
397. â Analyse de divers tra-
vaux, V, 180, 284; VI, 294, 421. |
Sarasin, Ed. Seiches du lac des.
IV-cantons, V, 389; VI, 382.
â Analyse de divers travaux, |
V, 102. |
Saussure, R. de. Cinématique]
des fluides, V, 497; VI, 296. |
Schaer, E. Les ferments oxy-|
dants VI, 404. â Hydrate de!
chloral, VI, 405.
Schaerges. Le gaïacol et ses déri-
vés, VI, 408. |
Schaich. MĂ©moire stratigraphique
ea région du Randen, VI,
D2.
Schall, C. Formation Ă©lectrolyti-
que des dithiodisulfures, VI,
387.
Schardt, H. Origine des lacs du
pied du Jura suisse, V,68; VI,
344. â Origine des grands
lacs du Jura V, 182. â Un
nouveau fossile du flysch, V,
373. â Quelques accidents tec-
toniques du Jura, V, 481. â
Stratigraphie du calcaire du
Mont Arvel, V, 484. â Syn-
clinal entre Miex et Tanay, V,
488. â Les progrĂšs de la gĂ©o-
logie en Suisse pendant l'année!
1897, VI, 276, 340. â La tec-|
tonique et l'hypothĂšse du char-
riage des Préalpes et des Klip-
pes. VI, 281. â Eboulement
TABLE DES
AUTEURS
interglaciaire aux environs de
Vugelles (Jura vaudois), VI,
357, â Recurrence des gla-
ciers jarassiens aprĂšs le retrait
du glacier du RhĂŽne, VI, 492.
â Origine des sources du Mt
de Chamblon, VI, 649.
Schardt, H. et Baumberger. Le
Valangien inférieur, VE, 355.
Schenk, A. Les populations lacus-
tres au point de vue anthropo-
logique, V, 366. â Ossements
humains des sépultures néoli-
tiques de Chamblandes, du ChĂ -
telard et Montagny sur Lutry,
V, 536. â EthnogĂ©nie des po-
pulations helvétiques, VI, 423.
Schilina, Mile. Kymographe et
tonographe, VE, 632.
Schirnhofer von. Voir Chodat.
Schmidt. Nouvelle carte géolo-
gique de la Suisse, VI, 277. â
L'Alta Brianza, VI, 287.
SchĆntjes, H. PiromĂštre portatif
basé sur l'emploi d'un millivolt-
mĂštre Westen et d'un couple,
ther oélectrique platine-platine
rhodié 10, V, 136.
SchrÎter, C. La variabilité dans
le genre Pinus, VI, 523.
Schulze, E. MatiÚre azotée ex-
traite de germes du ricin, V,
&74. â DĂ©composition des
substances albuminoĂŻdes et pro-
duction de l'asparagine et de
la glutamine pendant la germi-
nation, V, 565. â Transforma-
tion des substances albuminoĂŻ-
des dans les plantes, VI, 533.
Schulze et M. Merlis. LĂ©cithine
extraite de quelques graines et
de tourteaux oléagineux, V,
D6).
Schulze et E. Winterstein. Un
produit de décomposition de
l'arginine, V, 476.
Schumacher-Kopp. La réaction
du furfurol dans les analyses
d'huiles, VI, 409.
SchĂŒrch, O. CrĂąnes de la Suisse
moyenne, VI, 617.
Seiler, Emil. Influence de la tein-
[+ _
687
Faune du Gault du Piz
Dartgas, VI, 355. â Fossiles
Jurassiques dans les marnes si-
dérolitiques du Jura bùlois et
soleurois, VI, 356. Stratigra-
POUR L'ANNĂE 1898.
pĂ©rature et de la pression at-! â
mosphérique sur le rayonne-!
ment calorifique des fils métal-|
liques chauffés, VI. 531.
Seiler, Ulrich Sur lacharge oseil-|
latoire des condensateurs et son|
application à la détermination
conducteurs, VI, 532.
Simcoff, Ă. Voir Hinsberg.
Simon, C. Voir Ris.
⏠Vaux, NV 680179, 478, 479,
| 180, 361; VE, 531.
à Spring. W. Du rÎle des composés
ferriques et des matiĂšres humi-
ques dans le phénomÚne de la
Soret, C. Analyse de divers tra-|Tschirch, A. et Farner.
phie des Klippes du canton
d'Unterwalden, VI, 480.
du self-potentiel de systÚmes|Tripet, F. Tératologie végétale,
V, 481.
Tschirch, A. Chromatophores du
café, VI, 414.
La
gomme laque, VI, 411.
Tschirch, A. et Halbey. Oliban,
VI, 441.
ITschirch, A. et H, Hiepe. L'aloi-
ne du Cap, VI 410.
|Tschirch. A.et Polacco. Xantho-
coloration des eaux et sur lâĂ©li- â
Ăč mination de ces substances sous! _ rhamnine, VI, 413.
> l'influence de la lumiĂšre solaire! Zschirner, F. Voir Bamberger.
Me V, 5. â MatiĂšres colorantes Ă | Turrettini, Th. Hauteurs diurnes
4 base de fer des terrains de sé-| du lac Léman, en 1897, V, 217.
Dre diments et origine probable des|Tutton, A.-E. Etude cristallo-
7 roches rouges, VE, 5. graphique sur les séléniates
Standfuss. Zoologie expérimen-| simples de potassium, rubidium
: tale en corrélation avec la théo-| et cesium, V, 81.
rie de lâĂ©volution, VI, 495. U
: Steinmann. Les schistes grisons, ue
Ă VI, 284, 316, 349, 355. Ulimann, F. Purification de l'a-
q Steinmann, E. Analyse de divers! cĂ©tylĂšne, V, 582. â Points de
11 travaux, V, 560. fusion et dâĂ©bullition des chlor-
42 Stichtenoth, Albert. L'orbite de| hydrates des amines aromati-
: la comĂšte de 1822, V, 79. ques primaires, VE, 192.
2 Straneo. P. Sur la conductibilité| Ulmann, F. et D. Kohan. Naph-
thermique de la glace, V, 361.
Streun. La mer de brouillard en
Suisse. VI, 613.
Studer, B. Expertise des cham-
pignons, VI, #17.
Stutz. Subdivision du malm, VI,
391.
Sussdorff, G. Voir Pictet.
Swerinzew. Les lacs de montagne,
VL 344.
J Ă
Tambor, J. et F. Wildi. Dérivés
de la benzalacétophénone VI,
419.
Tobler. Jurassique des Hautes-
Alpes calcaires bordant le flanc
tocarbazol, V, 286.
Ullmann, F.etE. Mallet. MĂ©thyl-
fluorénone, V, 90.
Ullmann, F. et M. Waitz. Dimé-
thylacridine, VI, 191.
Urech, F. Variétés aberrantes de
Vanessa, VI, 505.
V
Vandevyver, L.-N. Appareil pour
la détermination du point de
fnsion, VI, 129. DEYE
Varigny de. Télégonie, V, 487.
Veillon, Henri. Expériences avec
les cohĂ©reurs, V, 416. â Un
transformateur de M. Klingel-
fass Ă BĂąle, VI, 313.
N. du massif de lâAar, VI, 350.! Voigt, W. PropriĂ©tĂ©s physiques
688 TABLE DES AUTEURS POUR L'ANNĂE 1898.
fondamentales des cristaux, V,
173.
W
Wautz, M. Voir Ullmann.
Walter, J. Nouvel appareil dâab-
sorption pour gaz, V, 362.
Weber, H.-F. Considérations sur
l'influence de la forme des for-
ces Ă©lectromotrices ou des in-
tensités alternatives dans la
détermination des capacités et
des coeĂŻficients dâinduction Ă
lPaide des courants alternatifs,
V, 170.
Weber, R. HygromĂštre Ă absorp-
tion VI, 382.
Werner, Alf. Constitution des
combinaisons inorganiques, V,
563. â Grandeur molĂ©culaire
de quelques sels inorganiques,
V, 564. â Sels cobaltiques tri
et diaminĂ©s, V, 566. â Sur les
composés nitro-aZ0-aZ0xIques
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