Skip to main content

Full text of "Archives des sciences physiques et naturelles"

See other formats


GENEVA BOT 1 À ANICAL 


ALT 1992) 
EE —— © — mr 22 md 


. ei 
- A 


DUPLICATA DE LA EIBLIOTHÉQUE 


DU CONSERVATOIRE BCTANIQUE DE GEI 
vEKDU EN 1922 | 


ARCHIVES 


DES 


_ SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES 


DUPLICATA DE LA BIBLIOTHËQUE " 
DU CONSERVATCILE BOTANIQUE DE GENEVE 
VENDU EN 1922 a 


GenĂšve. — Impr. Rey & MaLavaLLon, 18, PĂ©lisserie 
précédemment Aubert-Schuchardt. 


PR PR CNE PA PI ee © PAS et * a V« 


ARCHIVES 


DES 


SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES 


CENT TROISIÈME ANNÉE 
QUATRIÈME PÉRIODE 


TOME SIXIÈME 


LIBRARY 
REW YUnK 


4 cr 
#4 - ANATOIRE 
BOTAMCSL TA Per 
ei ” MES 
GARDEN eo at OA 
mt D ont RE 
© TRES —— UE DUR 
Ă  D "2" 
PAS "+ 
+ 5 ti ne \ ; 
; Ie ha €. 22 — 
- et 
REX 
Are 


GENÈVE 
BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE, 18. 


LAUSANNE PARIS 
GC BRIDEL ET: C° G. MASSON 
Place de la Louve, 1 Boulevard St-Germain, 120 
DĂ©pĂŽt pour l'ALLEMAGNE, GEORG & Ci, À Bare Ăš 


1898 
DUPLICATA DE LA EIBLT 


DU CONSEL\ SRE 1 :ENEVE 


LISRARYT 
NEW YURE 
HATAMCAL 


GARDEN 
SUR - 


LES MATIÈRES COLORANTES 
A BASE DE FER 


DES TERRAINS DE SÉDIMENT ET SUR L'ORIGINE PROBABLE DES 
ROCHES ROUGES 


PAR 


6 W. SPRING! 


Nous avons reconnu, M. M. Lucion et moi’, il y a 
| déjà quelques années, que la pression osmotique qui 
rĂšgne dans les solutions de sels, facilitait le dĂ©part de l’eau 
de certains hydrates. La tension de dissociation des corps 
hydratés ne se trouve pas équilibrée dans une solution 
saline, comme elle le serait dans l’eau pure, ou dans de 
la vapeur sous tension suffisante. « La présence d'un sel 
dans l'eau produirait, sur un corps hydraté, un effet compa- 
rable à celui d'une élévation de la température.» Nous 
appuyant sur ce fait, nous avons regardé comme pos- 
sible que les sĂ©diments colorĂ©s en rouge violet par l’oxyde 
_ ferrique se fussent déposés dans des estuaires ou dans 

 des lacs salĂ©s, tandis que les terrains de couleur d’ocre 


1 1 RĂ©sumĂ© d’un travail insĂ©rĂ© au Bulletin de l’AcadĂ©mie royale 
de Belgique ; n° de Mai 1898. 
—  * Bull. de l’Acad. de Belgique (3) t. XXIV, p. 21-56; 1892. 


1 
ES 


VDS de | - 


br 


TN TA TASSE 



 
Ă  


er 


ES 


É 


sh Ăšs 


6 SUR LES MATIÈRES COLORANTES 


fussent plutît des formations d’eau douce. Cette con- 
clusion soulevait des questions subsidiaires auxquelles 
il devait ĂȘtre rĂ©pondu. L'objet du prĂ©sent travail est de 
fournir le complĂ©ment d’études annoncĂ© depuis 1892. 

Position du problĂšme. On peut ramener les couleurs 
des terrains colorés par des composés du fer aux quatre 
types suivants : le bleu verdñtre, le jaune d’ocre, le rouge 
vineux et le noir. 

On a attribué, tacitement, le bleu vert à la présence 
de silicates ferreux, le jaune d’ocre à l’hydrate de fer, le 
rouge vineux Ă  l'oxyde de fer anhydre et le noir Ă  des 
composés ferroso-ferriques. Entre ces couleurs typiques 
on reconnait toutes les nuances possibles provenant d’un 
mélange, en proportions diverses, des composés rappe- 
lés. Il suffira donc de poursuivre l'origine des couleurs 
typiques pour comprendre les cas particuliers. 

Une difficulté capitale du problÚme réside dans le fait 


que trĂšs souvent, sinon toujours, les trois premiĂšres 


couleurs se rencontrent dans un mĂȘme sĂ©diment. Par 
exemple, on voit, dans notre terrain dévonien, des bancs 
entiers verts, suivis de bancs rouges alternant avec des 
bancs jaunes. Nos psammites présentent de nombreux 
cas de ces alternatives. Bien mieux, l'Ă©tage de Gedinne 
et l’étage de Burnot montrent cette association dans les 
mĂȘmes bancs : on a alors les roches dites bigarrĂ©es; le 
plus souvent c'est le vert et le rouge qui se trouvent 
juxtaposés. On voit immédiatement que si la roche rouge 
doit véritablement sa couleur à une déshydratation du 
composĂ© ferrique par l’action de l’eau salĂ©e, les bancs 
jaunes ne devraient se rencontrer que dans les terrains 
de formation d’eau douce ; ils devraient marquer des 
époques nettement différentes de celles des roches rouges. 


A BASE DE FER, ETC. 7 


En outre il s’agit de savoir pourquoi les roches rouges 
sont toujours accompagnées de parties vertes (voir plus 
loin), tandis que les terrains jaunes ne présentent pas 
de semblables bigarrures. Les présentes recherches ré- 
pondent, je crois, Ă  ces questions. 

> 


RĂ©sultat des recherches nouvelles. 


Je passe, dans ce résumé, la relation des travaux qui 
ont été faits antérieurement sur le sujet qui nous occupe, 
d'autant plus qu’ils n’ont eu en vue que la formation 
des terrains rouges et qu’ils ont laissĂ©, suivant l'opinion 
d'IsraĂ«l Cook Russel’ lui-mĂȘme, auquel on doit les re- 
cherches les plus complĂštes sur la matiĂšre, cette ques- 
tion spéciale sans solution satisfaisante. J'arrive donc 
immĂ©diatement aux observations que j’ai pu faire. 

1° Constitution des roches rouges et vertes. Si l’on 
traite, à froid, des grés ou des schistes rouges, par de 
l'acide chlorhydrique Ă  un titre supĂ©rieur Ă  30 p. €. on 
obtient, aprÚs 24 heures, le départ complet de la ma- 
tiĂšre colorante rouge tandis qu'il demeure des masses 
vertes parfaitement compactes d’ailleurs. Aprùs lavage et 
dessiccation, la roche ne présente guÚre moins de solidité 
qu'avant le traitement Ă  l'acide. La partie dissoute est 
formĂ©e presque exclusivement de chlorure ferrique mĂȘlĂ© 
de irĂšs peu de chlorure ferreux et ne laisse, aprĂšs Ă©vapo- 
ralion Ă  sec et reprise par l’eau, qu'un rĂ©sidu de silice 
négligeable. Nous verrons plus loin l'importance de cette 
remarque. On doit conclure de là que l’oxyde ferrique ne 


1 Subaërial Decay of Rocks and origin of the red color of certain 
Formations. Bull. of the United States Geological Survey. N° 52; 
1889. 


ui 4 


Cut he pe? dr - à L dr ets à LR MEA AT SRE 7 À parer 4 dd ete, ne + Te 
: ’ ’ à à - 

Van PERLE 

‘4 


8 SUR LES MATIÈRES COLORANTES 


fait pas partie des grains siliceux de la roche, mais qu’il 
existe Ă  l’état d’enduit ne jouant peut-ĂȘtre aucun rĂŽle 
essentiel comme ciment de la roche. sinon son départ en 
amĂšnerait la ruine. 

Comme contrÎle, j'ai fait macérer des fragments de 
roche dans une solution concentrée de potasse chauffée 
au bain-marie dans un vase en argent. AprĂšs quelques 
jours la roche ne formait plus qu’une boue avec la po- 
tasse. Celle-ci avait dissous une proportion Ă©norme de 
silice. Le ciment de la roche est donc l'acide silicique et 
non l’oxyde ferrique. 

Les roches vertes ont donné un résultat semblable au 
regard de la désagrégation : l'acide chlorhydrique leur 
enlÚve un peu de composés de fer sans les déliter, tandis 
que la potasse les fait tomber en pĂąte. 

L'analyse chimique a dĂ©montrĂ©, d’une maniĂšre cons- 
tante, que les roches vertes sont plus riches en silice que 
les roches rouges: 65,73 p.c. contre 59,54 en moyenne. 
En revanche, les roches rouges renferment trois fois plus 
de fer que les roches vertes (9,21 p.c. contre 2,98 es- 
timĂ© Ă  l’état de Fe,0,). 

En somme, ces roches sédimentaires sont constituées 
par une matiĂšre de fonds, verte, formĂ©e d’une argile, ou 
d’un sable argileux suivant le cas, dans laquelle des com- 
posés ferreux entrent en faible proportion mais en fai- 
sant corps avec la masse. Les roches rouges renferment, 
en outre, des particules d'oxyde ferrique caractérisées 
parce qu’elles sont chimiquement indĂ©pendantes du fonds 
de la roche; elles lui sont adjointes comme si les sédi- 
ments en avaient été saupoudrés pendant leur dépÎt. 

20 Constitution des roches et des terrains jaunes. L’acide 
chlorhydrique attaque ces roches et laisse, cette fois, un 


A BASE DE FER, ETC. 9 


rĂ©sidu privĂ© de fer, c’est-Ă -dire non de couleur verte. La 
solution acide renferme, outre le chlorure ferrique, du 
chlorure d'aluminium et beaucoup d'acide silicique. Ce 
dernier se prend en gelĂ©e pendant l’évaporation. 

Les roches jaunes contiennent donc le composé ferri- 
rique non comme un hydrate adjoint au reste de la ma- 
tiÚre mais comme faisant partie intégrante de celle-ci. 

Toute hypothĂšse sur la formation des terrains rouges 
et des terrains jaunes devra tenir compte de ce fait fon- 
damental. 

30 Essais de déshydratation, par voie humide, des com- 
posĂ©s hydratĂ©s du fer. L’hydrate ferrique obtenu Ă  froid 
par l’action de l’ammoniaque sur les sels ferriques à la 
composition Fe,0,4H,0 quand il a été desséché à l'air 
libre. ChauffĂ© au contact de l’eau pure, dans des tubes 
scellés, il se déshydrate et devient grenu. Witistein' à 
constatĂ© mĂȘme que cette dĂ©shydratation a lieu Ă  la tem- 
pĂ©rature ordinaire, mais fort lentement. Si l’eau ren- 
ferme des sels dissous, la déshydratation est accélérée, 
toutes autres conditions restant Ă©gales d'ailleurs. Ce fait 
a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© Ă©tabli par de SĂ©narmont”. 

J'ai Ă©tendu ces recherches, Ă  fin de comparaison, aux 
composés hydratés jaunes, naturels, ou tels qu'on peut 
en produire dans iles laboratoires. Ceux-ci se forment 
en précipitant par l'ammoniaque, ou par la potasse, un 
mĂ©lange d’une solution de chlorure ferrique avec un 
chlorure d’un mĂ©tal non chromogĂšne (Mg, Zn, Al... etc.) 
en proportions diverses. Les précipités sont naturelle- 


1 VaĂ€erteljahrsschrift fĂŒr Pharmacie ; t. 1. p. 275. 
2? Ann.de Chimie et de Physique; (3) t. 30, p. 145. 1850. Ce 
travail m'avait échappé en 1892. 


10 SUR LES MATIÈRES COLORANTES 


ment plus jaunes quand ils renferment moins d’hydrate 
ferrique. 

Toutes ces substances ont conservé leur couleur primitive, 
quand on les chauffait dans les conditions oĂč l'hydrate ferri- 
que perdait son eau et d'autant mieux que la proportion 
d'oxyde ferrique était plus faible. Les composés naturels 
surtout, la limonite, l’ocre, les sables jaunes, les schis- 
tes, etc. n'auraient mĂȘme pas fait soupçonner un com- 
mencement de déshydratation tant ils étaient restés iden- 
tiques Ă  eux-mĂȘmes. 

Il résulte de là que les hydrates dans lesquels l'oxyde 
de fer se trouve associĂ© Ă  d’autres oxydes, y compris 
Si0,, sont douĂ©s d’une stabilitĂ© plus grande que lhy- 
drate ferrique pur. [ls forment sans doute des combinai- 
sons du type de l’aimant. Leur couleur est plus claire 
que celle de l’oxyde de fer parce qu’ils se trouvent asso- 
ciés à des oxydes blancs (Mg O,Zn0 etc.) tandis que s'ils 
se trouvent combinés à des oxydes noirs, tel que FeO, 
ils fournissent un produit plus foncé’. Il est Ă  noter 
encore que si ces produits perdent mĂȘme leur eau dans 
les solutions salines chauffées, ils ne prennent cependant 
pas la couleur rouge de la brique cuite; ils restent jau- 
nes bruns, couleur de cuir. [ls ne sont pas magnétiques, 
mais ils le deviennent quand ils ont été chauffés au 
rouge sombre. 

4° Essais de déshydratation par compression. L'hydrate 
ferrique pur ne cĂšde pas son eau, mĂȘme si on le com- 
prime Ă  7000 atmosphĂšres. MĂ©lĂ© Ă  une molĂ©cule d’un 


‘ Karl List a obtenu des corps Fe:0:. RO en calcinant les 
oxydes mĂȘlĂ©s ; ils sont alors magnĂ©tiques. Berliner Berichte, t.11, 
p. 1512. 


A BASE DE FER, ETC. 1f 


oxyde RO, il abandonne son eau sous pression et il se 
forme le produit Fe,0,RO, de couleur jaune-cuir, non 
magnétique et qui ne change plus de couleur quand on 
le calcine; mais il devient alors magnétique. Ces essais 
nous prouvent qu'il a pu se former des combinaisons 
d'hydrate ferrique et de certains oxydes dans les terrains 
de sĂ©diment, combinaisons qui ont la mĂȘme teinte que 
si elles avaient été exposées à une élévation de lempéra- 
ture. 

9° Autres essais. Les sels ferreux qui contiennent 
moins de trois molĂ©cules d’eau (carbonates, oxalates, 
silicates) s’oxydent sous l’eau, par l’action du peroxyde 
d'hydrogùne, pour donner de l’hydrate ferrique de for- 
mule 2 Fe,O0,3H,0 (la limonite) et non Fe,0,, 34,0. 
En soumettant de la sidĂ©rite blanche, anhydre, (d’Al- 
gĂ©rie) finement pulvĂ©risĂ©e, Ă  la mĂȘme action, j'ai ob- 
tenu, aprĂšs 6 mois, une poudre rouge de mĂȘme nuance 
que l’oxyde ferrique anhydre. 

6° Couleur du silicate ferreux. Le silicate ferreux qui 
n’a pas Ă©tĂ© au contact de l'oxygĂšne est blanc... A l'air il 
devient bientĂŽt bleudtre puis vert et finalement jaune. On 
doit conclure de lĂ  que les roches bleuĂątres et vertes, ren- 
ferment une proportion plus ou moins grande de compo- 
sés ferroso-ferriques et non pas seulement des composés 
ferreux. 


Conclusions. 


Les faits qui viennent d’ĂȘtre rĂ©sumĂ©s dĂ©placent, me 
parait-1l, le point de vue de la coloration des roches dans 
la nature : ce n’est pas la formation de la couleur rouge 
qui est la conséquence du procédé le plus compliqué, 
mais bien celle de la couleur jaune. 


ME 


12 SUR LES MATIÈRES COLORANTES 


Voici comment, d’aprùs cela, il y aurait lieu de consi- 
dĂ©rer l’ordre des faits. 

L'hydrate ferrique pur, non Ă  l’état compact, mais Ă  
l’état meuble, cristallise lentement sous l’eau en se dĂ©s- 
hydratant (Witistein). Quand au lieu de se trouver 
dans l’eau il est dans une solution saline, il devient an- 
hydre avec plus de facilité encore. Il passe donc spon- 
tanément, pour ainsi dire, à la couleur rouge violette. Si 
cette tendance à la déshydratation ne se trouvait pas en- 
rayée dans la nature par un facteur particulier, tous 
les terrains de sédiments, sans en excepter ceux de la 
derniÚre période, auraient la couleur rouge de la brique 
cuite, Mais si l’hydrate de fer n’est pas pur, c’est-à-dire 
isolĂ©, 1l ne se condense plus avec lui-mĂȘme mais avec les 
oxydes auxquels il se trouve associé. Lorsque ceux-ci ne 
sont pas chromogénes le produit sera de couleur jaunÀ- 
tre, plus ou moins foncé suivant le degré de condensa- 
tion. La calcination, en expulsant l’eau d’hydratation 
qui entrave encore la condensation chimique, favorise et 
achĂšve la polymĂ©risation. Alors, si l’on a affaire Ă  des 
groupements vraiment hétérogÚnes, la masse sera de cou- 
leur jaune-cuir (oxydes magnétiques de List); dans le 
cas contraire elle sera plus ou moins rouge selon la pro- 
portion des groupements homogĂšnes (Fe,0,). 

Il résulte de là que les terrains de sédiment rouges 
représenteraient la superposition de deux dépÎts, indé- 
pendants au point de vue chimique, mais qui se seraient 
formés simultanément de la maniÚre suivante. Le premier 
dĂ©pĂŽt, le plas abondant, serait composĂ© de sables et d’ar- 
giles non ferrugineux, tombĂ©s sous l’action de la pesanteur 
seule, au fond des iacs ou des estuaires oĂč la sĂ©dimen- 
tation avait lieu. Mais, en mĂȘme temps, les matiĂšres hu- 


A BASE DE FER, ETC. 13 


miques dissoutes ou mĂȘlĂ©es aux eaux, opĂ©raient sur les 
composĂ©s du fer en solution dans l’eau Ă  la faveur sans 
doute, de l’acide carbonique‘ et engendraient le second 
dĂ©pĂŽt. Ainsi que je l’ai montrĂ© dans un travail rĂ©cent * 
les matiùres humiques combattent l’action de l'oxygùne 
de l’air, elles s’oxydent en rĂ©duisant les composĂ©s ferri- 
ques et se prĂ©cipitent Ă  l’état de combinaisons ferreuses. 
Il a donc dû se former un dépÎt d'humate de fer par- 
dessus les grains de sédiment sableux et argileux. Les 
composĂ©s du manganĂšse, si l’eau en renfermait, ont dĂ» 
suivre le mĂȘme chemin, tandis que ceux du calcium et 
du magnĂ©sium, qui n’admettent pas deux degrĂ©s d’oxy- 
dation, ont dĂ» rester en solution Ă  la faveur de l'acide 
carbonique formé continuellement aux dépens des carbo- 
nates de fer et de manganÚse ainsi qu'aux dépens des 
matiĂšres humiques elles-mĂȘmes. VoilĂ  pourquoi ces ro- 
ches sont si pauvres en composés calciques : la roche de 
Tilff ne contient que 0,07 p. c. de Ca. 

Les humates de fer et de manganĂšse qui couvrent les 
grains de sédiment continuent, nécessairement, à rester 
soumis aux actions chimiques de l’oxygùne dissous dans 
l’eau ainsi qu'à celle de l’acide silicique. L’oxygùne les 
brĂ»le jusqu’au dernier degrĂ© par suite de la prĂ©sence de 
l'oxyde de fer : il en forme de l’eau et de l’acide earbo- 
nique. La production de sidĂ©rile mĂȘlĂ©e de spath manga- 
neux, Comme matiÚres de transmission, paraßt donc iné- 
vitable. Mais l’acide silicique de l’eau rĂ©agira avec les 
carbonaltes frais et donnera des silicates qui contribue- 
ront, avec l’acide encore libre, au cimentage de la ro- 


1 Un litre d’eau de COz2 sous 1 atm. contient 1 gr. 390 de FeCOs 
4 15°. 
? Archives des sciences phys. et nat., t. V, p. 5; 1898. 


14 SUR LES MATIÈRES COLORANTES 


che. La couche siliceuse durcie rompt le contact du sel 
ferreux avec l'air et empĂȘche son oxydation ultĂ©rieure. 
Les roches seront donc imprégnées de composés ferreux, 
ou mieux ferroso-ferriques, trahissant leur présence par 
leur couleur bleuĂątre ou verte. 

Remarquons encore que la proportion d’humate de 
fer déposé varie avec plusieurs facteurs. Elle dépend 
non seulement de l’abondance relative des combinaisons 
du fer dans les eaux, mais aussi de l'intensitĂ© de l’éclai- 
rage. Si elle l’emporte de beaucoup sur la proportion 
d'acide silicique qui s’infiltre dans les sĂ©diments, il res- 
tera, à la fin, un excédent d'hydrate ferrique qui passera 
Ă  l’état d'oxyde parce qu'il ne se trouvera pas mĂȘlĂ©, 
molĂ©culairement, Ă  d’autres oxydes. Des bancs entiers de 
terrain prendront donc la couleur de l’oxyde compact, 
c’est-à-dire la couleur rouge lie de vin. Si aulieu d’une 
affluence de composés de fer il y a disette, l'acide silicique 
pourra suffire à retenir ce qui se présentera. On conçoit 
done que des bancs entiers pourront ĂȘtre verts et qu'ils 
pourront alterner avec des bancs rouges. Ils devront ĂȘtre 
plus fréquents lorsque la proportion de SiO, qu'ils ren- 
ferment sera plus grande. Cette remarque est d'accord 
avec l’observation. Enfin, les inĂ©galitĂ©s d'infiltration des 
eaux siliceuses dans un mĂȘme banc expliqueront les bi- 
garrures de certaines roches. LĂ  aussi les parties rouges 
correspondent aux zones les moins siliceuses. 

Passons enfin aux roches jaunes ou limoneuses. Leur 
procédé de formation paraßt tout différent. On se rap- 
pelle qu’elles se dĂ©sagrĂšgent dans l'acide chlorhydrique 
sans mettre à nu un fond vert. Il n’y a donc pas de su- 
perposition de composés ferriques et de composés fer- 
reux. La sédimentation doit donc avoir eu lieu en un 
seul acte, sans phénomÚne de réduction. Les matiÚres 


A BASE DE FER, ETC. 15 


humiques n'ayant pas pu intervenir, il faut admettre que 
les composés ferriques de ces sédiments n'étaient pas à 
l’état dissous dans les eaux : ils devaient ĂȘtre combinĂ©s, 
ou tout au moins associĂ©s, Ă  la silice, Ă  l’alumine et 
peut-ĂȘtre Ă  d’autres oxydes tels que la magnĂ©sie et la 
chaux avant le dépÎt. Ces combinaisons, plus stables, ne 
réagissent pas avec les matiÚres humiques. En un mot 
ce devait ĂȘtre des alluvions jaunes, comme nos alluvions 
modernes. Une fois déposées ces matiÚres limoneuses 
ont conservĂ© leur couleur jaune, mĂȘme dans des solu- 
tions salines, comme l'ont fait voir les expériences rela- 
tées plus haut. En somme, les sédiments jaunes provien- 
draient d'eaux troubles. Ils pourront alterner avec des 
sédiments rouges et verts si le régime des eaux des af- 
fluents des lacs et des estuaires change la nature des ma- 
tiÚres suspendues ainsi que la composition et la limpidité 
du liquide. 

Mais si les sédiments jaunes ne se convertissent pas 
en sédiments rouges dans la nature, le contraire peut 
avoir lieu parce que la combinaison de l’oxyde ferrique 
avec d’autres oxydes et surtout avec l’acide silicique, est 
un acte chimique suivant la pente des affinités. Des in- 
filtrations d'eaux acidulées pourront produire un résultat 
sensible Ă  la longue ; elles pourront mĂȘme laver l’enduit 
rouge des roches et mettre le fond vert Ă  nu; mais elles 
déposeront leur charge sous forme de composés siliceux 
Jaunes, des ocres, qui ne reprendront la couleur rouge 
que si l’oxyde ferrique est dĂ©gagĂ© de la silice. On sait 
que si l’on calcine de l’ocre jaune, elle devient rouge, 
mais On sait aussi que le silicate ferrique ne résiste pas 
à l’action de la chaleur. 

LiÚge, Institut de Chimie générale, avril 1898. 


L'PENT UNS 


Dal da: des. 


in rengs 


CU 
ou Ci a 


PAPE US 


L'AUTOMOBILISNE ET LA FORCE MOTRICE 


LE MOTEUR AIR-EAU 


PAR 


Raoul PICTET 


(Suite 1.) 


CHAPITRE V. 


CALCUL DE LA PUISSANCE DU MoTEUR AiR-EAU 


Le moteur se compose, ainsi qu’on l’a vu, de trois 
cylindres de dĂ©tente oĂč les gaz, sous la pression de 9 
atmosphÚres absolues, pénÚtrent à la température de 350 
degrés. 

Ces gaz pendant leur détente, reçoivent une quantité 
de chaleur suffisante pour se maintenir à 350 degrés. A 
la fin de la détente, ils sont arrivés à la pression atmos- 
phĂ©rique. De lĂ  ils s’échappent dans un Ă©changeur de 
tempĂ©rature oĂč ils Ă©chauffent les gaz comprimĂ©s par le 
compresseur et qui circulent en sens inverse. 

AprĂšs avoir rĂ©chauffĂ©, autant qu’ils le peuvent, le mĂ©- 
lange comprimĂ©, ils s’échappent au dehors en activant 
le tirage. 


! Voir Archives, t. V, avril 1898, p. 350, mai, p. 444, et juin, 
p. 550. PU 


DUT IT Te 
LV, 
’ 


L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 17 


Le combustible brĂ»lĂ© peut ĂȘtre Ă  volontĂ© du coke, du 
charbon, pétrole, bois, etc. ; la combustion a lieu au-des- 
sous des cylindres et dans une chaudiÚre spéciale placée 
aprÚs l'échangeur de façon à porter le mélange air-eau 
au maximum de température. 

1. Calcul du travail de compression de l'air (pour un 
tour de l’arbre moteur). 

Les données sont les suivantes : 


Volume du compresseur l litre 

Pression Ă  l'aspiration L atmosphĂšre 
Pression Ă  la compression 9 atm. absolues 
TempĂ©rature de l’eau introduite dans l'air 15° 
Nombre de tours par minute 300 

Nombre des cylindres moteurs 3 

Volume de chaque cylindre { litre 

Pression Ă  l'admission 9 atmosphĂšres 
Longueur de l’admission 1/9 de la course 
Pression Ă  l’échappement { atmosphĂšre 


Température constante pendant la détente  350° 
La formule du travail de compression de Pair est la 
suivante : 


© T = V X 10.333 Log (= 
— 0,001 À 10,333 Log 9 = 21:,4132 

2) Calcul du travail du moteur.—Pour un tour de l’ar- 
bre, on a donc un diagramme résistant qui est le travail 
de compression de l'air et trois diagrammes moteurs 
Ă©quivalents au premier. 

Comme on a admis une vitesse de rotation de cinq 
tours à la seconde, le travail du moteur s’exprimera en 
chevaux par la relation : 

T = 21,4132 X 2 — 42:,8264 
ARCHIVES, L. VL — Juillet 1898. 2 


18 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 


ou en chevaux : 
42,8204 X 5 Dcher. $5 
75 < 

Le travail normal du moteur sera ainsi de 2 ch. 85 
pour une vitesse de 300 tours Ă  la minute. 

3. Calcul de la quantité d'eau à introduire dans l'air. La 
marche normale que nous venons de supposer ne laisse 
pas l’air sec dans la machine; une certaine quantitĂ© 
d’eau se mĂȘle Ă  l’air et passe dans les appareils sueces- 
sifs pour s’y vaporiser. 

Les conditions de marche permettent de préciser cette 
quantité avec toute rigueur. 

En effet, nous savons qu'un litre d’air sec chauffĂ© Ă  
350° augmente son volume dans les conditions données 
par la formule : 


: Vis 0 
te = (A + 0.35 
Vaso 1 + Ɠ 5 15 { an (2 390) 
V 
car neue Cr Ve mais NV, — Aire 


1380 273 + 350 623 


EL ER ER OR SSP 
lai 273 + 15 288 


dONENE 0 — 

Par contre, nous avons admis, comme marche nor- 
male, que l’échappement de l’air et de la vapeur aprĂšs la 
dĂ©tente dans les cylindres moteurs s’opĂ©rait Ă  la pression 
atmosphĂ©rique et Ă  la mĂȘme tempĂ©rature (350°). 

Or, nous connaissons le volume de l’air et le volume 
total des gaz à 350° ; par différence, nous avons done le 
volume occupĂ© par la vapeur d’eau sous la pression at- 
mosphérique. Ce volume est : 


3 — 2,163 — 0,837 


Calculons le poids de cette vapeur d’eau. 


D RAS, 140. 
P- 


L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 19 
Le poids spĂ©cifique de la vapeur d’eau Ă©tant Ă  0° de 
0,806, il sera à 350° : 


0,806 _ 0,806 +273 _ Lun 
Le 350 623 —  U,999. 


Le poids de l’eau introduite par tour est, par ce fait: 
0,837 x 0.353 — 0,e' 2954. 


En ramenant la consommation à l’heure, nous voyons 
que pour 300 tours Ă  la minute, la machine absorbera : 
0,2954 X 5 xX 3600 — 5,3175",2. 
d’eau et 18 mùtres cubes d’air à 15° et sous la pression 

atmosphérique. 

Le résultat auquel nous parvenons nous donne tout 
de suite les paramĂštres essentiels. 

Un mĂ©lange de 18 mĂštres cubes d’air et de 5 kil. 
3172 d’eau permet d'obtenir dans ce moteur 2 chev. 85 
pendant une heure. 


DĂ©pense en calorique. 


4. Calcul des quantitĂ©s de chaleur Ă  fournir. — Nous 
admettons dans ce calcul un Ă©changeur parfait, c'est-Ă - 
dire construit de telle sorte qu’il ne perde au dehors que 
les quantités de chaleur obligatoirement perdues. 

Le calcul de cet Ă©changeur entraĂźnerait Ă  des Ă©quations 
analytiques transcendantes, si l’on voulait appliquer les 
équations théoriques complÚtes. 

Nous avons, par contre, trouvé une méthode graphi- 
que qui donne toute sécurité dans les chiffres obtenus et 
qui est d’un usage commode. 

Dans la figure À nous avons reprĂ©sentĂ© deux courbes 


t Le d' 08 
FX 


"Te 


20 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 

A et B qui sont l'expression graphique des quantités de 
chaleur Ă  fournir par l'Ă©changeur, suivant que l’on con- 
sidĂšre le courant montant ou le courant descendant. 

Prenons les gaz aprĂšs l’échappement des cylindres 
moteurs et à leur entrée dans l'échangeur. 

Nous savons que ces gaz se composent d’un certain 
poids d’air et d’un certain poids d’eau rĂ©duite en vapeur 
à 350°; nous savons de plus que dÚs la sortie des cylin- 
dres cette masse gazeuse est à la pression atmosphéri- 
que. 

En entrant dans l'Ă©changeur, l’air et la vapeur d’eau 
commencent par abaisser leur tempĂ©rature jusqu’au 
point oĂč la vapeur d’eau sature l’air. 

Jusqu'à ce degré de refroidissement, la chaleur qu'ils 
cÚdent au courant inverse situé derriÚre la surface léchée 
dans l'échangeur, est représentée par le poids de ces gaz 
multiplié par l'écart de température. 

Au moment oĂč la vapeur d’eau commence Ă  se con- 
denser, elle abandonne sa chaleur latente de condensa- 
tion, et au fur et Ă  mesure que la tempĂ©rature s’abaisse, 
elle dépose contre les parois de l'échangeur un poids 
d'eau représenté par la différence des tensions de va- 
peurs saturantes pour chaque température considérée. 

Représentons ces quantités de chaleur par des sur- 
faces comprises entre deux axes de coordonnées et une 
courbe variable avec la température. Les abscisses repré- 
senteront les diffĂ©rentes tempĂ©ratures de l’air entre 350° 
(température d'entrée dans l'échangeur) et 30° (tempé- 
rature prise comme moyenne à l'entrée et à la sortie des 
gaz dans l’échangeur). Comme ordonnĂ©es, nous porte- 
rons les quantités de chaleur abandonnées par les masses 
gazeuses pour chaque différence de température de un 
degré. 


* 
PT D. d VENTE 


1 


L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 21 


C’est en somme, la dĂ©rivĂ©e de la fonetion du potentiel 
calorifique de la masse gazeuse, lorsqu'on considĂšre la 
différentielle de température égale à un degré. 

La surface comprise entre cette courbe et les axes des 
coordonnées exprime donc bien la chaleur disponible. 

Elle est l'intégrale de la fonction complexe représen- 
tant la totalité de la chaleur disponible. 

Cette fonction est effectivement trĂšs complexe. 

Tant que la vapeur d’eau ne se condense pas, l’air et 
la vapeur d’eau n’agissant que par leur chaleur spĂ©cifique, 
la surface est limitée par une droite parallÚle aux abscisses, 
et à une distance qui représente la somme des produits 
de la chaleur spécifique des deux composants, réduite en 
eau, par leur poids ?. 


On pourrait croire que l’échauffement de l’air sortant du com- 
presseur dans le réchauffeur, se fasse sous volume constant, puis- 
que le volume de l’échangeur est fixe et immuable. Il n’en est 
point ainsi; en effet, pendant que l’air se rĂ©chauffe, il entraĂźne 
l'Ă©lĂ©vation de tempĂ©rature pour l’eau, et la vapeur qui se forme 
s'ajoute constamment au volume de l'air. Malgré cet apport con- 
tinu, la pression de 9 atmosphùres reste constante parce que l’ad- 
mission dans les cylindres est supposée de telle sorte que le régime 
est Ă©tabli pour cette pression-lĂ . 

Nous avons donc bien affaire Ă  l’échauffement de l’air sous pres- 
sion constante malgrĂ© l’apparence du volume constant. 

Le coefficient de la chaleur spĂ©cifique est done le mĂȘme pour 
l'entrĂ©e et pour la sortie de l’air dans l’échangeur. 


(À suivre.) 


TE CEE 


dE nt | 


LES 


VARIATIONS PÉRIODIQUES DEN GLACIERS 
[Im RAPPORT, 1897. 


rédigé au nom de la Commission internationale des glaciers 


PAR 


E. RICHTER 
Professeur à l'Université de Graz, 
Président de la Commission. 


La Commission internationale des glaciers m'ayant 
fait l'honneur de m'élire président en remplacement de 
M. le prof. F.-A. Forel, dans sa séance du 1° septembre 
1897, à Saint-Pétersbourg, je vais procéder à la rédac- 
tion du troisiĂšme rapport de la Commission sur les mou- 
vements glaciaires qui ont été constatés dans le courant 
de l’annĂ©e 1897. 


CHRONIQUE DES GLACIERS. 1897. 


Bien qu'il ne m'’ait pas Ă©tĂ© possible d'obtenir de toutes 
les contrées de la terre des rapports également détaillés 
sur leurs glaciers, je n’en ai pas moins recueilli, cette 
année aussi, de nombreux matériaux, quelques-uns fort 
importants. | 

LES ALPES DE L'EUROPE CENTRALE 
|. ALPES SUISSES 
(Rapport de M. le prof. F.-A. Forel, Ă  Morges). 


Les glaciers des Alpes suisses sont en 1897 en phase 


LES VARIATIONS PÉRIODIQUES DES GLACIERS. 23 


de décrue, dans leur trÚs grande généralité. Sur 56 gla- 
ciers observés : 
39 sont en raccourcissement 
9 stationnaires 
12 en crue. 

BassiN Du RHone. Sur 26 glaciers observés 9 sont en 
crue certaine, 2 en crue probable, tous les autres en dé- 
crue. 

Zigiorenove et le Trient, qui depuis 1879 Ă©taient en 
crue trÚs manifeste, ont montré ces derniÚres années un 
ralentissement marqué de la poussée en avant; en 1897 
ils se sont mis en décrue; pour ces deux glaciers la 
phase de crue à duré 18 ans. 

D'aprĂšs l'histoire ancienne de Zigiorenove, la derniĂšre 
époque du maximum aurait été en 1852. (Voir F.-A. 
Forel, VIÂź rapport.) Nous aurions done pour ce glacier : 
Phase de décrue de la période précédente, 


DO MS TS SELON 26 ans 
Phase de crue de la période actuelle, 1878 : à 


SR TT eu NERO EEE MR STE 


DurĂ©e d’une pĂ©riode entiĂšre d’un maximum 
Aautrer 20 1 CR PE nt 44 — 
Pour le Trient le que maximum aurait eu lieu en 
1845 (M. J. Guex); nous aurions donc : 
Phase de décrue de la période précédente 1845 à 


ape RE EMeRES Mn NUE 33 ans 
Phase de crue de la ne de 1878 Ă  

AO LOU TT RTS SE Se 18% — 
DurĂ©e d’une pĂ©riode entiĂšre, d’un maximum 

AAANITE 3aREL DEA LUENT 51 — 


Le glacier de Lotschen Ă  da mĂȘme cessĂ© sa crue en 


24 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES 


1896-97. Mais, comme il n’était en observation que 
depuis 1893, nous ne pouvons rien dire de la durée de 
la phase de crue, encore moins de la période. 

La dĂ©crue de FerpĂ©cle et d’Arolla qui a repris depuis 
1895 est confirmée par les derniÚres observations. Done, 
la dĂ©crue gĂ©nĂ©rale qui dure depuis 1850 ou 1855 n’a Ă©tĂ© 
interrompue que pendant deux ans, en 1893 et 1894, 
par une petite crue qui les à fait allonger d’une dizaine 
oĂč une quinzaine de mĂštres; la dĂ©crue gĂ©nĂ©rale est res- 
tée dominante. 

BAssiN DE L'AAR. La continuation de la crue du 
Grindelwald supérieur est probable ou certaine : le Gelten 
semble ĂȘtre en crue. 

Bassin DE l'Ixx. Le Rosegg est seul en crue confirmée. 

Pour quelques autres glaciers (5 ou 6) qui nous sont 
signalés comme étant en crue en 1897, nous attendons 
la confirmation par des observations ultérieures. 

Tous les autres glaciers suisses dont nous avons des 
observations sont en décrue ; il est probable qu'il en est 
de mĂȘme de la trĂšs grande gĂ©nĂ©ralitĂ© de ceux qui n'ont 
pas Ă©tĂ© mesurĂ©s ; car nous devons admettre qu’une crue 
manifeste d’un glacier quelconque aurait Ă©tĂ© signalĂ©e ou 
aux agents forestiers chargés par l'administration fédérale 
de cette surveillance, ou Ă  nous-mĂȘmes. 

En somme il Ăż a encore dans nos glaciers suisses quel- 
ques restes de la crue du dernier quart du XIX: siĂšcle; 
mais ces retardataires sont peu nombreux et peu impor- 
tants, en présence de la grande généralité de la déerue 
qui prĂ©domine actuellement ‘. 


? XVIIe Rapport sur les variations périodiques des glaciers des 
Alpes suisses. Jahrbuch des Schw. Alpenclubs. XXXIII, 249. 
Bern, 1898. 


L 


19 
Qt 


DES GLACIERS. 


IL. ALPES ORIENTALES 
(Rapport de M. le prof. S. Finsterwalder, Munich). 


L'année courante devait prouver, pour la premiÚre 
fois, l'utilité des vastes dispositions que le Club alpin 
d'Allemagne et d'Autriche (der Deutsche und OEster- 
reichische Alpenverein) a prises l’annĂ©e derniĂšre dans 
le groupe des Tauern pour contrĂŽler les variations gla- 
ciaires. Le succÚs à justifié le moment propice qu'on 
avait choisi; il en a démontré la nécessité. Grùce à 
l’activitĂ© infatigable de M. le D' Magnus Fritzsch de Leip- 
zig, qui avait été chargé de cette tùche par le Comité 
central, nous pouvons signaler une phase inattendue du 
mouvement glaciaire, qui, sans cela, serait restée tout à 
fait inaperçue. On sait désormais que la crue partielle, 
qu'on à pu remarquer depuis 1885 dans les régions de 
l'Ortler et de l’Adamello, depuis 1891 daus les Alpes du 
l'OEtzthal et du Stubai, s'Ă©tend vers l'Est au delĂ  de la 
ligne du Brenner, dans les Alpes du Zillerhal et, Ă  en 
juger sur plusieurs indices, mĂȘme jusqu'aux groupes du 
Venediger et du Glockner. Il est vrai qu'on ne saura 
que dans quelques années si celte crue, en tout cas mi- 
nime, provient d’une rĂ©elle augmentation du dĂ©bit gla- 
ciaire et pourra durer pendant quelque temps, ou si cette 
variation de l’état glaciaire n’a Ă©tĂ© produite que par 
lhumidité des deux derniers étés si favorable à la con- 
servation des glaciers. 

Mais voici qui semble indiquer que la crue est l'effet 
de causes moins passagÚres : on pouvait la prévoir, 
dùs 1892, pour le Gliederferner, l’un des glaciers de ces 
régions, dont l'observation a été faite le plus méthodi- 
quement et remonte le plus loin (jusqu’en 1885). 


ME 


da Cube he 


26 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES 


C’est ce mĂȘme Gliederferner qui nous a renseignĂ©s sur 
sur une autre question vivement discutée dans ces der- 
niÚres années : le glacier grossit-il avec plus de vitesse 
qu'il ne s’écoule, autrement dit : la propagation d’amont 
en aval du gonflement du glacier marche-t-elle plus vite 
que l’écoulement de la glace? La rĂ©ponse affirmative 
n’est pas douteuse; c’est ce qu'on va voir par les cons- 
tatations suivantes. En 1885, lors du premier levé du 
glacier, j'ai tracé une ligne rouge de pierres à 550 m. 
du point oĂč le glacier se terminait alors. En vĂ©rifiant, 
lors du deuxiÚme levé que j'ai fait en 1887, avec le 
concours de MM. les Dr A. BlĂŒmcke et H. Schunk, 
j'ai trouvé un écoulement annuel de 14 m. La surface 
de la glace s’était partout affaissĂ©e en aval du profil de 
la ligne de pierres; mais au profil mĂȘme on ne pouvait 
pas constater une dépression qui ait dépassé la précision 
du mesurage. 

Le troisiÚme levé, fait en 1892 avec le concours de 
M. A. BlĂŒmcke, a accusĂ© la persistance de la dĂ©pression 
dans les parties inférieures du glacier. Cependant on 
remarquait déjà un gonflement à 300 m. en arriÚre du 
front du glacier en 1885. Il allait jusqu’à 10 m. sur le 
profil de la ligne de pierres. La vitesse de l’écoulement 
de la glace était montée à 22 m. par an. Donc, pendant 
les cinq annĂ©es de 1887 Ă  1892 l’écoulement avait fait 
un chemin de 110 m. seulement tandis que le gonfle- 
ment s'était avancé au moins de 250 m. 

En 1897, M. le D' Domsch de Chemnitz a bien voulu 
me rendre le service de relever la ligne de pierres de 
1885 et une ligne jaune marquée en 1892. Le résultat 
a été bien curieux : la premiÚre ligne avait élevé sa vi- 
tesse annuelle jusqu’à 46 m. et s'Ă©tait Ă©loignĂ©e de 367 m. 


2 srthnd proie À ait rte ardt Liste di RES 


19 


DES GLACIERS. 27 
de sa situation primitive, tandis que l'Ă©coulement s'Ă©tait 
mĂȘme Ă©levĂ© Ă  60 m. par an sur l’ancien profil. Pourtant 
la propagation du gonflement a dépassé de beaucoup la 
vitesse de l'écoulement : il est déjà arrivé au front du gla- 
cier Ă©loignĂ© de 475 m. du profil, et l’a fait avancer de 
17 mĂštres. 

La mĂȘme conclusion rĂ©sulte des observations faites 
depuis 1889 sur les glaciers de Vernagt et de Guslar, 
observations pénibles et coûteuses, auxquelles j'ai tra- 
vaillĂ© avec MM. les Dr A. BlĂŒmcke, H. Hess et G. Ker- 
schensteiner, et dont le « Deutsche und OEsterreichische 
Alpenverein » a couvert la plus grande partie des frais. 
Ces observations ont été publiées dans un fascicule splen- 
didement orné : Der Vernagiferner, seine Geschichte und 
seine Vermessung in den Jahren 1888 und 1889 ; avec un 
appendice : die Nachmessungen am Vernagtferner in den 
Jahren 1891, 1893 und 1895. Wissenschaftliche ÉrgĂ€n- 
zungshefte zur Zeitschrift des Deutschen und OEsterreichi- 
schen Alpenvereins, T, Band, 1, Heft. 

Si l’on y joint les observations faites en 1897 par 
M. Hess et moi, on obtient les chiffres suivants qui mar- 
quent l’augmentation rapide de la vitesse annuelle d'un 
profil du Vernagtferner : 1889-91 : 17 m.; 1891-93 : 
25 m.: 1893-95: 501 m.; 1895-1897 : 96 m. LĂ  
encore le gonflement a devancé l'écoulement de plusieurs 
centaines de mùtres ; cependant il n’a pas encore atteint 
le front du Vernagtferner, tandis que le Guslarferner, qui 
offre des conditions semblables, quoiqueun peu affaiblies, 
s’est dĂ©jĂ  mis en crue. Quant aux autres rĂ©sultats publiĂ©s 
dans le mémoire sur le Vernagtferner, nous nous bor- 
nons Ă  mentionner le caleul de la perte de volume que 
le glacier a subie depuis le dernier maximum de 1848. 


28 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES 


On a obtenu 240 millions de m°, soit 15 m. d’ablation 
de la superficie du glacier, névé compris. Cette quantité 
est le double de la moyenne obtenue pour les autres 
glaciers des Alpes orientales. Elle fait présumerque le 
Vernagtferner est capable d’accumuler les nĂ©vĂ©sde deux 
périodes climatiques pour les débiter ensuite dans une 
crue Ă©norme. 

On a calculé la perte de volume que les glaciers su- 
bissent pendant une période pour un assez petit nombre 
seulement des glaciers des Alpes orientales, ; il y a lĂ  une 
des conditions essentielles pour reconnaĂźtre les causes des 
variations glaciaires. Nous sommes donc heureux de pou- 
voir communiquer la valeur que MM. BlĂŒmcke et Hess 
ont obtenue pour le Hintereisferner, 115,2 millions de m° 
ou 7,6 m. d’ablation totale : nombre calculĂ© avec une 
grande précision et qui s'accorde parfaitement avec les 
expériences recueillies jusqu'ici sur des glaciers normaux. 
EspĂ©rons que, l’annĂ©e prochaine, paraĂźtra le levĂ© du Hin- 
tereis préparé et exécuté sur un vaste plan. 

Pour les travaux glaciaires relatifs à notre région, mais 
sans connexion avec l'Alpenverein, mentionnons encore 
le levé topographique du glacier de Watzmann, à l'échelle 
de 1 : 10000, exécuté par le bureau topographique royal 
de BaviĂšre, et celui de la Pasterze, par le colonel de 
Groller. Ce dernier levé fait suite à la carte du Karlseisfeld 
(groupe du Dachstein) publiĂ©e l’annĂ©e derniĂšre dans les 
Mittheilungen der K. K. geographischen Gesellschaft in Wien, 
volume 40, 1897. 

Nous allons maintenant donner des dates sur chacun 
des glaciers des différents groupes de notre région. Sont 
en crue dans le groupe de l'Ortler, étudié dans l'été de 
1897 par M. le Dr Fritsch : le Suldenferner (21 m. en 


DES GLACIERS. 29 


deux années), le Untere Ortlerferner, le Trafoiferner, la 
Vedretta la Mare (SO m. en 2 années), le Zufallferner 
(21 m. en #4 annĂ©es), le FĂŒrkeleferner, le Hohenferner, la 
Vedrettadel Forno, le Angelus-(Laaser)-Ferner (13 m. en 
2 années), le Rosimferner, le SchÎntaufferner, le End der 
Welt- Ferner et le Marliferner. Sont stationnaires : le Zay- 
ferner, le Madaitschferner et la Vedretta di Cedeh. Sont en 
décrue : le glacier de Tabaretta, la Vedreita Rossa, la Ve- 
dretta Careser, le Langenferner, le Soyferner et la langue 
Est du Laaserferner. (13 glaciers avancent, 2 sont sta- 
tionnaires, 6 reculent). 

Sur le groupe de l’Adamello, il n’y a pas de rapports 
pour 1896-97. Des vues photographiques prises en 1896 
montrent une différence en décrue par rapport à celles 
que j’avais levĂ©es en 1895. La comparaison prouve que le 
Mandronferner n’a pas encore arrĂȘtĂ© la marche en crue 
qu'il poursuit depuis bientĂŽt 10 ans, quoique la crois- 
sance ait fort diminuĂ© pendant l’annĂ©e de 1895 Ă  
1896. 

Dans le groupe de l'OEtzthal la crue tend à se répandre 
de plus en plus. Sont en crue, d’aprùs les mesurages 
de M. B. Fischer de Breslau : le Taufkarferner (8 m. par 
an), le Mitterkarferner (5 m.par an), le Spéegelferner 
(10 m. par an), le Gaisbergferner (10 m. par an). Le Roth- 
moosferner est stationnaire. Sont en décrue : le Gurgler- 
ferner (6 m.), le Rofenkarferner (7 m.), le Niederjochfer- 
ner (6 m.), le Marzellferner (8 m.), le Langthalerferner 
(10 m.). D'aprÚs mes propres observations, sont en dé- 
crue aussi le Hochjoohferner, le Hintereisferner et le Ver- 
nagtferner ; cependant ces deux derniers présentent déjà, 
dans leurs parties supérieures, des indices visibles de 
gonflement. Le Guslarferner avance, on peut supposer la 


30 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES 


mĂȘme chose du Kreuzferner. (En crue : 6 glaciers; sta- 
tionnaires : un glacier : en décrue : 8 glaciers). 

Il n’y à pas de nouvelles sur les Alpes de Stubai. Rap- 
pelons seulement que quelques-uns des glaciers de ce 
gronpe sont en crue depuis 5 ans. 

Par contre, il faut enregistrer des données importantes 
recueillies sur le groupe du Zillerthal par MM. Fritzsch 
de Leipzig et Domsch de Chemnitz. Selon eux, les gla- 
ciers suivants sont en crue : le Gliederferner (17 m. en 
5 années), le Schlegeiskees (20 m. en une année), le 
Furtschagelkiees (26 m. en une année), le WaÊxeckkees 
(10 m. en une année), le Hornkees (5 m. en une année), 
le Floitenkees (12 m.en une annĂ©e). Il n’y a que le 
Schwarzensteinkees qui soit en décrue (11 m. en une an- 
née). (En somme : 6 glaciers en crue, un glacier en 
décrue). 

Suivant M. Fritzsch la décrue prévaut dans le groupe 
du Venediger. Sont stationnaires dans ce groupe-lĂ  le 
Krimmlerkees, le Untersulzhachkees et le Frossnitzkees , 
qui s'était mis en crue auparavant. Sont en décrue : le 
Viltragenkees (6 m. par an), le Schlatenkees (stationnaire 
peut-ĂȘtre ?). le Mulhoitzkees (29 m. par an), le Dorferkees 
(18 m. par an), le Maurerkees (12 m. par an), le Simo- 
nykees (13 m. par an) et le Umbalkees (9 m. par an). 
D'aprùs une communication de M.le D’ Kerschensteiner, 
qui a de nouveau mesurĂ© l’Obersulzbachkees en 1897, 
ce glacier est devenu stationnaire peu de temps aprĂšs 
1892, et s'est mis à décroßtre aprÚs avoir déposé un cer- 
cle considérable de moraines. (Donc, dans le groupe du 
Venediger, il y a 3-4 glaciers stationnaires et 6-7 gla- 
ciers en retraite). 

La tendance rétrograde est encore plus accentuée 


DES GLACIERS. 31 


dans le groupe du Grossglockner, comme le démontrent 
les données suivantes fournies par M. Fritzsch. Le KÎdnitz- 
kees seul est dans une faible crue (3 m. par an); le 
Glockerinkees est Ă  peu prĂšs stationnaire ; mais le We- 
lingerkees est en dĂ©crue (18 m. par an), de mĂȘme que le 
Karlingerkees (15 m. par an), le OEdenwinkelkees (21 m. 
par an) et le TeĂ«schnitzkees (18 m. par an). D’aprĂšs 
M. Seeland, à Klagenfurt, la Pasterze est en forte décrue 
(10 m. par an en Ă©paisseur), du moins dans ses parties 
inférieures. Mais le glacier est stationnaire dans ses par- 
ties supérieures. (Résumons: un glacier en crue, un gla- 
cier stationnaire, 9 glaciers en décrue). 

Pour le groupe du Sonnblick, qui est situé encore plus 
à l'Est, nous n'avons pas de nouvelles de 1897 ; cepen— 
dant M. le prof. A. Penck de Vienne a publié une étude 
importante sur les variations que les glaciers de ce 
groupe ont subies depuis le dernier maximum (1850) 
jusqu'en 1896. Nous empruntons à ce mémoire les dates 
suivantes. Le Goldbergaletscher a diminué en longueur de 
150 m. entre 1850 et 1880, de 150 m. entre 1880 et 
1890. de 100 m. entre 1890 et 1896; il a diminué en 
épaisseur de 50 m. aux parties inférieures, de 30 m. aux 
parties moyennes. Le petit Sonnblickkees, le Neunerkees 
et le petit Feisskees manifestent une forte décrue. Le 
Wurtenkees, qui avait avancé de 150 m. entre 1834 et 
1870, s’est retirĂ© depuis de 50 m. (Tous les glaciers sont 
incontestablement en décrue). 

Il en est de mĂȘme des glaciers des Alpes calcaires 
nord. Suivant mes observations et la carte susdite du 
Bureau topographique royal de BaviĂšre, le Plattachferner 
est en dĂ©crue (2 m. par an), ainsi que le AĂŒllenthalferner 
et le Watzmannferner. L’affaissement annuel du Plattach- 


x 2 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES 


ferner, qui Ă©tait de 2,5 m. dans l’annĂ©e de 1892 Ă  18953, 
s’est amoindri à 1 m. dans l’espace de 1893 à 1897; 
mais, coïncidence intéressante, la vitesse annuelle est 
aussi tombĂ©e de 2,9 m. Ă  1,9 m‘. 


II. — ALPES ITALIENNES 
(Rapport de M. le prof. Marinelli, Ă  Florence). 


Les travaux concernant l’étude et l’observation des 
variations glaciaires pendant 1897 ont eu pour objet six 


1 Pour la bibliographie, voir : 

S. FnsreRwaL»ER. Vom Gepatsch-\Weissee - und Laugtauferer- 
ferner.-Mittheilungen des D. u. Oe. Alpenvereins, 1897. 
S. 94. 

S. FiNsTeRwWALDER u. H. Hess. Beobachtungen am Vernagt-Gus- 
larferner im Jahre 1897. Ebenda : S. 267. 

F. SEELanp. Studien am Pasterzengletscher im Jahre 1897. 
Ebenda : S. 289. 

P. Domscu. Gletscherbeobachtungen in den Zillerthaleralpen. 
Ebenda : S. 277. 

A. BiĂŒmoxe. Studien am Hintereisferner. Ebenda : S. 238. 

A. Pencx. Gletscherstudien im Sonnblickgebiete. Zeitschrift des 
D. u. Oe. Alpenvereins 1897. S. 52. Mit. 3 Karten in 
1: 10000. 

M. Frirzscu. Verzeichnis der bis zum Sommer 1896 in den Ost- 
alpen gesetzten Gletschermarken. Wien 1898. Verlag des 
D. u. Oe, Alpenvereins. 

M. Grozzer v. Mizpensee. Das Karlseisfeld. Mit. einer Karte in 
1 : 12500. Mittheilungen der K.K: geograph. Gesellschaft 
in Wien. 1897. 

Fr. Simony. Das Dachsteingebiet 1. u. 2. Lieferung 1889, 3. 
Lieferung 1895. Wien. E. HĂŽlzel. 

S. FinsrerwaLner. Der Vernagtferner, seine Geschichte und seine 
Vermessung in den Jahren 1888 und 1889. Mit einer 
Karte in 1: 10000. Wissenschaftliche ErgÀnzungshefte zur 
Zeitschrift des D. u. Oe. Alpenvereins. I. Bd.1.Heft.S.1, 

A. Bzumoxe u. H. Hess. Die Nachmessungen am Vernagtferner 
in den Jahren 1891, 1893 und 1895. Mit. einer Karte in 
1 : 10000. EbendaS. 99. 


TC VO CNT 

. F “hi 1 à 
FT Ă  


DES GLACIERS. 33 


groupes distincts : 1° le groupe du Mont-Blanc, particu- 
liÚrement son versant méridional ; 2° le groupe du Dis- 
grazia ; 3° celui du Bernina ; 4° le groupe des Alpes Cado- 
rines ; 5° le glacier isolé du Kellerspitz (Alpes Carniques); 
6° les glaciers du Canino (Alpes Juliennes). 


1. Glaciers du Mont-Blanc. 


Divers travaux y ont été exécutés par M. le prof. Fr. 
Porro, directeur de l'Observatoire astronomique de Tu- 
rin, et par M. l'ingĂ©nieur Alexandre Druetti, avec l’as- 
sistance de M. l'ingénieur Carlo Daviso de CharvensÎd 
adjoint du mĂȘme observatoire. 

Voici ce que ces messieurs ont accompli en fait d'opé- 
rations : 

1. Glacier de Pré-de-Bar ( Mont-Dolent). Levé télémé- 
trique du front et de toute la partie terminale, ainsi que 
des moraines latérales et frontales, récentes et vieilles. 
Jonction avec le bassin du glacier du Triolet (voir ci-des- 
sous). Photographies de la région inférieure du glacier 
et des détails du front; apposition de signaux taillés dans 
la roche Ă  gauche et sur un gros bloc erratique de la mo- 
raine de droite. Ces signaux forment un alignement avec 

| la bouche du glacier qui coĂŻncide avec l’extrĂ©mitĂ© infĂ©- 
| rieure du glacier mĂȘme (la bouche est unique, et un seul 
torrent en découle). 

2, Glacier du Triolet. Levé télémétrique (comme pour 
le glacier précédent) du tronc inférieur caché sous un 
énorme manteau de détritus, et de l'énorme amphithéÀtre 
de moraines, Ă  multiples cordons frontaux, joint, comme 
on l’a dit ci-dessus, avec le levĂ© du PrĂ©-de-Bar, de façon 
à pouvoir les réunir en un seul plan de levé pour mon- 
trer l’ancien confluent des deux courants de glace et 

ARCHIVES, t. VI. — Juillet 1898. 2 


PTS 


34 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES 


leurs relations de retraite. Photographies du front et des 
moraines. Signaux taillés dans les roches et colorés de 
minium, sur les parois du vallon, et formant alignement 
avec le front. 

3. Glacier de Gruetta. Bassin glaciaire petit, mais inté- 
ressant, d'accÚs difficile, et dont le front est fort élevé 
sur le fond du Val Ferret. Position de signaux sur la 
roche des flancs pour alignements; photographies du front 
et des rochers arrondis au-dessous. 

4. Glacier de Frébouzie. Jonction avec les glaciers de 
Pré-de-Bar et du Triolet moyennant une triangulation 
polygonale de plus de cinq kilomÚtres, mesurée sur le 
fond du Val Ferret jusqu’à La Vachey. et orientĂ©e astro- 
nomiquement par observation solaire. Outre cette jonc- 
tion on a levé la vieille moraine frontale au débouché 
du vallon dans le Val Ferret. Signaux comme ci-dessus 
et photographies. 

5. Glacier des Jorasses. Nous réservons au Mémoire 
Ă  publier une Ă©tude sur la nomenclature la plus ration- 
nelle des diverses branches de la masse glaciaire qui 
descend des Jorasses et des pics de Rochefort. En atten- 
dant nous signalons les marques faites sur les diverses 
branches et les nombreuses photographies des masses 
glaciaires et des moraines. 

6. Glacier de la Brenva. Levé télémétrique de la par- 
tie inférieure, du front et des moraines récentes et vieil- 
les. Nombreuses photographies d'ensemble et de détail. 
Alignement du front actuel avec des signaux taillés sur de 
grosses pierres de la moraine. 

7. Glaciers de Fresnay et du Brouillard. Photographies. 

8. Glacier du Miage. Reconnaissance de l'Ă©tat actuel, 
comparé avec celui qui résulte du levé publié dans le 


ER I 


DES GLACIERS. dd 


Mémoire de M. le prof. Baretti. Signaux latéraux taillés et 
colorés au front des diverses branches. Photographies des 
fronts et des moraines. 

9. Glacier de l'Estellette. Signaux. 


2. Glacier du mont Disgrazia*. 


C'est M. le prof. L. Marson, du Reale Istituto tecnico 
de Sondrio, qui y a fait diverses excursions aux mois de 
juillet et d’aoĂ»t et y a accompli diffĂ©rentes recherches et 
études. Voici les glaciers examinés par lui. 

Cassandra. DĂ©couverie de deux petits lacs intergla- 
ciaires et reconnaissance de deux autres trouvĂ©s l’annĂ©e 
d'avant : tous plus ou moins couverts de glaçons de nevé. 
Mesure de leurs dimensions. Mesure du front du glacier, 
d’oĂč rĂ©sulte une retraite de 24 m. relativement aux pier- 
res marquĂ©es l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Observations mĂ©tĂ©oro- 
giques et magnétiques comparées avec celles de l'Obser- 
vatoire météorologique du Reale Istituto tecnico de Son- 
drio. Photographies de deux des petits lacs mentionnés, 
Petite carte du glacier, copiĂ©e sur la carte de l’Istituto 
geog. milit. (échelle 1 : 25000), augmentée des quatre 
petits lacs et corrigée sur le front et sur la branche occi- 
dentale du glacier. Confirmation de la période actuelle 
de diminution, prouvée par la comparaison des condi- 
tions actuelles avec celles qui ressortent du dessin de la 
carte de campagne levée en 1890. 

Glacier Disgrazia-Sissone. La bouche du glacier s'est 
écroulée et tout le front en est tellement dérangé qu'il 


1 L. Marson. Sur les glaciers du Disgrazia, dans les MĂ©moires 
de la Soc. geogr. ital. (sous presse). 


EE me A Ent ET RAS tn LL ee, Coste 4 M 2, gĂšne 


30 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES 


est impossible de retrouver les pierres marquées en 1896 
Diminution probable. Nouvelles marques sur pierres pour 
le contrÎle futur. Observations météorologiques. 

Glacier Ventina. Constatation, sur des points divers, 
du mouvement en décrue du glacier relativement à 
l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente de 10,1 m. [?], 18,5 m. [?|], 
20,0 m.[?]. Nouvelles marques sur des pierres de la 
moraine ; un jalon planté pour des mesures futures. Di- 
verses photographies. Diminution frontale horizontale de 
2,9 m., latérale de 2,6 m. Observations météorologiques. 


3. Groupe du Bernina proprement dit. 


En dehors d’une Ă©tude prĂ©liminaire gĂ©nĂ©rale sur les 
glaciers des deux versants (danubien et adriatique) du 
Bernina, comparée avec les travaux antérieurs de 
M. Ziegler et de M. Forel et accompagnée d'une petite 
carte schématique, M. le prof. L. Marson à accompli plu- 
sieurs recherches concernant les glaciers suivants. 

1. Glacier de Scerscen. DĂ©termination de sa situation. 
Etendue. Dimensions. Sa description topographique. 
SystĂšme des eaux qui en dĂ©coulent. Étude des traces 
évidentes de sa retraite, confirmée par la comparaison 
de ses conditions actuelles avec le dessin de la carte levée 
en 1890, par une photographie de Ziegler et par les té- 
moignages des guides. La retraile du front pendant les 
années 1890 à 1897 se monte à 1100 m. environ. 
Photographies du glacier et découverte d'un petit lac de 
barrage. Signaux. Observations météorologiques. 

3. Glacier de Fellaria. DĂ©termination de sa situation. 
Étendue. Dimensions. Description topographique avec 
des indications pour rectifier la carte de l’Istituto GĂ©ogra- 
fico militare. 


DES GLACIERS. 37 


On note des indices sérieux de diminution donnés par 
les témoignages des bergers et par la comparaison des 
cartes de M. Ziegler, de la carte de campagne de l'Istituto 
Geografico militare et des conditions actuelles du terrain. 
On n’a pu appliquer des signaux sur le front; mais on 
en à fait sur le flanc latéral de droite au moyen de pier- 
res colorées en rouge. 


4. Glaciers des Alpes cadorines. 


Ces glaciers, dont une partie se trouvent sur le terri- 
toire de l'Autriche et qui jusqu’à prĂ©sent n'avaient Ă©tĂ© 
étudiés par personne, ont été reconnus et marqués par 
M. le prof, O. Marinelli, qui les a visités au mois d'août 
1897. Il sont tous de petite Ă©tendue; aucun d'eux ne 
dépasse un demi-kilomÚtre carré de surface. Tous sont 
exposés vers le nord, aucun ne descend par son extré- 
mité inférieure au-dessous de 2100 m. Pourtant ils dif- 
fĂšrent sensiblement entre eux par les figures de leurs 
surfaces et par leurs caractĂšres. Les indices recueillis (il 
est vrai, trĂšs incertains) feraient croire que ces glaciers 
sont dans une période de diminution. 

M. O. Marinelli s’est bornĂ© Ă  faire des dĂ©terminations 
hypsométriques pour en fixer quelques éléments impor- 
tants, enfin Ă  y faire des marques pour pourvoir constater 
les variations Ă©ventuelles dans la suite. 

Les glaciers des Alpes Cadorines examinés par M. Ma- 
rinelli sont les suivants: 


1. Glacier occidental de l’Antelao (groupe de l’Antelao). 


2: »  ortental de l'Antelao ( » » je 
3. » occidental du Sorapiss (groupe du Sorapiss). 
4.» central du Sorapiss  (  » : SAS 
5. » du Cristallo (groupe du Cristallo). 


A TS PR SE A OP ET ne VAT T6 ANS ARS ENTIG Ă  


38 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES 


9. Glaciers des Alpes carniques. 


Glacier du Kellerspitz. Dans toute cette chaine il 
existe un seul petit glacier sur le versant nord de la 
chaüne principale, sur le territoire de l’Autriche : le gla- 
cier de Kellerspitz. Son Ă©tendue est d’à peu prĂšs 12 ha. Il 
est situĂ© au nord de la crĂȘte qui s’étend entre le Pizzo 
Collina et le Kellerspitz, entre 2100 et 2325 m. (Zsch. 
d. D. u. OE. A. V. 1890. 401.) 

M. O. Marinelli y a exĂ©cutĂ©, au mois d’aoĂ»t 1897, 
quelques déterminations hypsométriques, en a fait le levé 
à la boussole et y a fixé les premiÚres marques pour pou- 
voir reconnaitre les variations Ă©ventuelles dans la suite. 


6. Glaciers des Alpes Juliennes occidentales. 


filacier du Mont Canin. M. O0. Marinelli, en poursui- 
vant un travail commencé il y a quelques années, à visité 
ces glaciers pour en contrÎler les déplacements et à dû 
reconnaütre une retraite du front de 2,5 — 4,8 m., 
correspondant Ă  une diminution d'Ă©paisseur d'environ 
0,8 m. :. 


! Pour la bibliographie, voir : 

Manson prof. L. Sui ghiacciai del massiccio del monte Disgrazia. 
Osservazioni del 1896. In « Mem. d. Soc. Geogr. it. », 
vol. VII, sett. 1897. 

Druerri A., Ricerche sui fenomeni glaciali nel gruppo del Gran 
Paradiso Campagna glaciologica del 1896. In « Boll. 
d. Club Alp. ital. » 1897. 

MarineLLi O., Osservazioni sui ghiacciai del Canin fatte nel 1897. 
Nell’ «In Alto «, nov. 1897. 

Idem., Visita al ghiacciaio del Kellerwand. Idem, marzo 1898. 

Idem., Idem. « Mem. d. Soc. Geogr. 
ital. (In corso di stampa). 


PRAIU V7, ‘6 7! ‘ 


re te 


k 


DES GLACIERS. 39 


ALPES SCANDINAVES 


IV. SUÈDE 
(Rapport de M. Fréd. Svenonius, à Stockholm.) 


Comme nous l’avons dĂ©jĂ  dit dans notre dernier rap- 
port, l’intĂ©rĂȘt pour l’exploration attentive des glaciers de 
SuÚde a été réveillé par la création de la C. [. G1. 

C'est surtout au concours de MM. Axel Hamberg et 
À. Gavelin et au secours obligeant de la SociĂ©tĂ© des Tou- 
ristes Suédois, qu'on doit des observations exactes. Il 
paraĂźt que le Bureau (l’Institut) gĂ©ologique de SuĂšde a 
suivi ce bel exemple l’annĂ©e derniĂšre en prĂȘtant Ă  ces 
observations des secours directs et importants. [l a sub- 
ventionné MM. Hamberg et Westman, tandis que 
M. Gavelin a voyagé à ses propres frais. Si le mauvais 
temps de la seconde moitié d'août n'avait pas continué, 
on aurait sans doute déjà levé cette année par voie pho- 
tographique l'extrémité terminale de tous les glaciers sué- 
dois et on les aurait exactement repérés, suivant les ins- 
tructions du rapporteur. La Suùde n’en serait plus à la 
découverte des glaciers. 

L'Ă©tĂ© 1897, on s’est partagĂ© les travaux comme suit : 

Dans les Alpes d’InkkasjĂ€rai, MM. les cand. phil. 
A. RÎnnholm et A. Nordgren, étudiants de l'Université 


Manson prof. L.. Sui ghiacciai italiani del Disgrazia e del Ber- 
nina proprio. Anno 1897. Idem. (In corso di stampa). 
ViGiuno Azgerto. Escursioni e studi preliminari nelle Alpi Marit- 
time. (Cnfr. specialmente il capitolo : « Distribuzione 
delle nevi e dei ghiacciai sulle Alpi Marittime», pag. 
267). In « Boll. del C. A. It. », vol. XXX, n. 63, 1897. 


LT SĂ©nd Éctles me un Et d'A Ld an À Ă  PT TC FPT ON RTE "ST PR RCI, D ESS ! 


40 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES 


d'Upsala, travaillaient avec le concours de la Société des 
touristes suédois. Ils ont visité les glaciers de Kebnekaise, 
Kaskasaljakko et d’autres. 

M. Westmann a levé une carte assez grande des gla- 
ciers de la contrée de Sulitelma et étudié la température 
et l’ablation. MM. A. et W. Langlet ont examinĂ© les 
glaciers sur le grand Akkavare. 

Dans Westerbottens Lappmark, M. St. A. Gavelin a 
visité les glaciers de Stouravare, qu'il avait levés et trÚs 
bien décrits en 1896. Il a trouvé que le glacier n° 4 avait 
décru de 16 m., et que les glaciers n° 2 et n° 3 étaient 
restés stationnaires:; en outre, il a découvert deux nou- 
veaux glaciers. 

Au JĂ€mtland, M. A. Hollender, Ă©tudiant, avec le con- 
cours de la Société des Touristes Suédois, a levé des cartes 
de deux glaciers. 

Dans les Alpes de KuikkjĂŽkks, M. A. Hamberg, qui y 
avait à faire une revision géologique, glaciaire et topogra- 
phique avec le candidat Winze, a observé que le grand 
glacier de Luottoh s’est retirĂ© de 119 m. du 31 aoĂ»t 1883 
(premiÚre visite de F. Svenonius) au 29 août 1896. 


V. NoRvÈGE 


(Rapport de M. P.-A. Oyen). 


Dans la rĂ©gion de JotĂŒnheim, on Ă  pu observer une 
décrue générale en 1896 et 1897. (K. Vole-Elvesaeter). 

Pendant l'été de 1897, le glacier de Briksdal s'est un 
peu retirĂ©, depuis le mois de mars; de mĂȘme que Boium- 
brae, le grand et le petit Suphellebrae, Bondhusbrae, Pyt- 
brae et Buarbrae. Des hommes dignes de foi ont com- 
muniqué au rapporteur, M. P.-A. Oyen, ces observations 


DES GLACIERS. 41 


sur les glaciers de NorwĂšge les mieux connus et les plus 
fréquentés, qui appartiennent, les uns au massif d'Io- 
stedalsbrae, les autres Ă  celui de Folgefond. 

Littérature sur les glaciers de NorwÚge, ayant pour 
auteur P.-A. Oyen : 


. Isbraestudier i IotunheĂŻmen. 

IsbrÀer i Iotunfjeldene. 

IsbrÀer i Iotunheimen. 

. Slammaengden i braeelve. 

. Splinter fra isoeksen. 

. Dommevandet. 

. Dommevand. Et bidrag til HardangerjĂŒkelens geologi. 

. Pytbraeen. Et bidrag til folgefonnens geologi. 

Nogle traek of Hardangerviddens. 

Geologiske og archaeologiske forhold. Bidrag til Iotunfjel- 
denes glacial geologi. 
parus dans Nyt Masaz. for Naturvidenskaberne, Archiv for 

Mathematik, Aarbog Norske Turistforening. 


I OO Qt & À ND 


© 


Li 
© 


SPITZBERG ET TERRE FRANCOIS-JOSEPH 


VI. SPITZBERG 
(Rapport de M. Nathorst.) 


Les travaux les plus importants relatifs à ces contrées 
sont incontestablement ceux que M. G. de Geer a exécutés 
dans le Eisfjord pendant l'Ă©tĂ© de l’annĂ©e 1896. Mais les 
publications qu'il a faites Ă  ce sujet sont trĂšs succinctes. 

Dans son rapport (Ymer 1896, p. 264-265), il nous 
apprend qu’un grand nombre de glaciers sont mentionnĂ©s 
sur la carte des eisfjords, dressée au 1/100 000, et que 
les plus importants (ceux de Wahlenberg, de SefstrĂŽm, 
de NordenskiĂŽld et celui de Von Post;, se trouvent mĂȘme 
sur une carte spĂ©ciale Ă  l’échelle de 1/20 000°. GrĂące Ă  
M. De Geer, nous possédons plusieurs séries de photogra- 


ds A MM a «on cs fe fe DL scést dat nt de X Dose à CG ne se 


49 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES 


phies se rapportant Ă  ces glaciers: les points d’oĂč elles 
ont été prises étant indiqués exactement sur les cartes, il 
suffira, à l'avenir, de prendre les clichés, en se plaçant 
aux mĂȘmes endroits, quand on aura l'intention de dresser 
de nouvelles cartes. Il n’y aura plus alors qu'à comparer 
ces cartes avec celles que nous possédons actuellement 
pour constater les changements que les glaciers auront 
pu subir. 

Comme M. De Geer avait déjà visité ces glaciers en 
1882 et qu’il les avait photographiĂ©s, il a pu constater, Ă  
l'heure qu'il est, que, depuis cette Ă©poque, celui de Sef- 
strÎm à avancé d'environ quatre kilomÚtres, bien qu'il 
semble actuellement rentré dans une phase de recul. 

Par contre, le glacier de von Post, dont j'ai dressé la 
carte partielle en 1882, a légÚrement reculé depuis lors. 
(De Geer, Geol. for. forhandl 1897.). 

Sir MARTIN CoNWay, qui visita le Spitzberg en 1896, 
nous communique, dans un travail publiĂ© l’annĂ©e sui- 
vante (The first crossing of Spitzbergen, London 1897.), 
quelques observations détachées qu'il a faites sur plusieurs 
glaciers de cette contrée. Il convient de dire, à ce sujet, 
que le grand .glacier de la Tulmar Valley (Stormvogel- 
Thal), auquel il donne le nom de « The Ivory Gate » a, 
d’aprĂšs lui, avancĂ© considĂ©rablement depuis 1870 ; von 
HeuGLix s’en est approchĂ© Ă  cette Ă©poque sans toutefois 
l’observer. 


. Cependant ce n’est pas dans le livre de Sir M. Conway 
$ que se trouvent les observations les plus intéressantes sur 
Ă  les glaciers, mais dans un article portant le mĂȘme titre et 
; publié par le Geographical Journal, au mois d'avril 1897. 
1 On a ajoutĂ© Ă  cet article de bonnes au‘otypies faites 
d’aprùs des photographies, ces autotypies sont d'une 
3 


Re 6 12 


DES GLACIERS. 43 


grande valeur ; il est néanmoins regrettable que les expli- 
cations que Garwood nous donne sur ces reproductions, 
soient un peu trop superficielles. Quelques-unes de ces 
photographies nous montrent des glaciers dont les flancs 
sont devenus abrupts par suite de ruptures ; ils présentent 
celte structure parallÚle trÚs nette et trÚs prononcée que 
nous trouvons fréquemment dans les glaciers arctiques. 
On n’a pas publiĂ©, jusqu’à prĂ©sent, de notes plus dĂ©tail- 
lées sur les travaux exécutés au Spitzberg par M. Conway, 
en 1897. 

Dans un article qui vient de paraitre (Om glacierernes 
parallelstruktur, geologiska FĂŽreningens FĂŽrhandlinger 
1897, 19e vol., page 522), M. A. HamBerG nous parle 
de la structure parallùle des glaciers. D’aprùs lui la struc- 
ture, en ce qui concerne les glaciers des Alpes de mĂȘme 
que ceux de la Scandinavie — telle est, du reste, l’opi- 
nion de M. Upham Ă©galement, — doit ĂȘtre considĂ©rĂ©e 
comme fluide. Quant Ă  celle des glaciers arctiques, ou 
tout au moins des plus petits d’entre eux, M. Hamberg 
est d'avis, comme il l’a dĂ©jĂ  affirmĂ© en 1894, qu'elle est 
le résultat des différentes couches de neige superposées. 

Le mouvement de ces glaciers est dĂ» au glissement des 
couches de glace les unes sur les autres, tandis quele mou- 
vement qui se produit dans les couches elles-mĂȘmes est 
comparativement insignifiant. 

M. Hamberg appuie en mĂȘme temps sur ce fait que la 
transformation de la neige en glace s’accomplit, par suite 
de la basse température, bien plus lentemeni, tout en 
exigeant une pression plus forte dans les contrées polaires 
qu'en Scandinavie et dans les Alpes. 

La pression qui se produit dans les glaces du conti- 
nent peut ĂȘtre suffisante pour celte transformation, elle 


ST ER CONTE ET 


PAUL ITS L'ATLAS 
5 EN 


44 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES 

ne saurait l’ĂȘtre pour les petits glaciers arctiques : ce qui 
explique pour ces derniers la présence des couches de 
neige primordiales. Plus le climat est froid, plus on cons- 
late fréquemment l'existence de ces couches glaciaires 
bien prononcées ; ce fait a été confirmé par l'expérience, 
car on connait des glaciers de ce genre non seulement 
au Spitzberg et dans le nord du Groenland mais encore 
au Grinnelland de mĂȘme que dans les parages de la 
Terre de François-Joseph. 

Ces glaciers sont encore dans un état de névé; nous 
savons que M. Hamberg a donné le nom de névés à ceux 
qu'il a étudiés en détail à Kings-Bay, au Spitzherg, en 
1893. Enfin M. Hamberg est d'avis, dans son intéres- 
sant article, que la structure parallĂšle des glaces antarc- 
tiques s'explique de la mĂȘme façon : ce sont, dit-il, des 
couches primordiales ; et on peut comparer ainsi au 
moins les couches supérieures de la grande calotte ant- 
arctique aux névés arctiques. 


VIL TERRE DE FRaANGois-JosepH 


Nous possédons maintenant sur les glaces de ce groupe 
d'ßles les indications données par M. Nansen dans son 
ouvrage relatif à sa célÚbre expédition polaire. 

M. Nansen dit trĂšs nettement (et il appuie mĂȘme sur 
ce point) que, dans ces parages, il n’a pas rencontrĂ© de 
vrais glaciers (EisstrÎme, SkridjÎkler); mais il a constaté 
que les iles de la Terre de François-Joseph sont recou- 
vertes de masses de glace tombant réguliÚrement en pente 
vers la mer. 

De là la grande ressemblance que présentent ces glaces 
avec celles des contrées antarctiques. Il est évident que 
nous avons affaire ici à un type identique aux névés de 
M. Hamberg. 


DES GLACIERS. 19 


La carte de la Terre de François-Joseph, dont l'ou- 
vrage est muni, montre comment toutes ces contrées sont 
recouvertes de glaces, de sorte que sur le plateau, le roc 
ne se présente à nu qu'à certains endroits relativement 
rares. 

Quant aux autres informations, Ă©manant de M. Nan- 
sen, 1l convient de citer, d’une part, celle qui se rapporte, 
comme l’affirme l'explorateur, aux traces d’un glacier 
aujourd'hui disparu et qui se serait Ă©tendu sur tout le 
nord de la SibĂ©rie; d’autre part, l’intĂ©ressante descrip- 
tion qu'il nous fait des pressions des glaces. 

Ces pressions Ă©taient Ă©videmment en rapport avec les 
courants de la mer et se produisaient de maniĂšre que les 
masses de glace se dressaient parallĂšlement les unes aux 
autres, tout en restant perpendiculaires Ă  la direction des 
courants. La glace se courbait alors et finissait par se 
rompre. Ce phénomÚne offrait ainsi une grande analogie 
avec la formation des chaĂźnes de montagnes et des brĂš- 
ches de friction, telle que nous la concevons. Les brĂšches 
de friction l'emportaient certainement dans ce dernier 
Cas; cependant, étant donnée la fragilité de la glace, il 
devait nécessairement se produire, dans le cas qui nous 
intéresse ici, des plis fort remarquables. 


GROENLAND 
(Rapport de M. K. J. K. Steenstrup.) 


M. le prof. Burton doit avoir examiné, en 1896, les 
glaciers d'Umanaksfjord sur la cĂŽte ouest du Groenland, 
70° 5’ latitude nord. Je regrette de n’avoir pas encore lu 
son étude(Technological Quarterly, vol. X, n° 2, Boston 
1897). J'espĂšre pouvoir en parler l’annĂ©e prochaine, 


46 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES 


comme de l’étude de M. de Drygalski sur les mĂȘmes gla- 
ciers, et signaler les variations qu’ils ont subies depuis les 
observations que j'ai faites dans les années de 1878-80. 

Une expédition géodésique danoise, sous le lieutenant 
de marine Frode Petersen, a visité Godhavn en 1897. 
M. Peterson et M. Helge Pjetursson, qui accompagnait 
l'expĂ©dition comme gĂ©ologue, ont trouvĂ© l’occasion de 
visiter les glaciers de Blosedalen sur l'Ăźle de Disco. Ces 
glaciers avaient été examinés en 1894 par M. le prof. 
Chamberlin. (Journal of Geology, vol. II, n° 8, 1894). 
MM. Petersen et Pjetursson croient pouvoir assurer que 
les deux glaciers méridionaux du cÎté ouest de la vallée 
ont fait une retraite importante pendant les trois années 
de 189% à 1897; ils n’ont pas pu fournir des chiffres 
précis. Ils ont étabii deux points de repÚres, sur la base 
desquels ils ont fait bon nombre de levés goniométriques 
et plusieurs photographies, de sorte que des observations 
futures pourront constater les variations que les glaciers 
auront subies depuis 1897. 

M. Pjetursson conteste ce que M. Chamberlin dit 
p. 774: « On n’a pas trouvĂ© de moraine terminale tra- 
versant la vallée sur quelque point, mais des moraines 
remarquables sont en train de se former au front des 
glaciers actuels. » 

Au contraire, il a trouvĂ© qu’une vieille moraine termi- 
nale s’étend Ă  travers Blosedalen, non loin de l’issue mĂ©- 
ridionale de la vallée. 

(Au mois de mai de l’annĂ©e courante, M. Steenstrup 
s’est rendu à Disco pour continuer ses observations in- 
terrompues en 1880. Sa principale tĂąche est d'Ă©tudier les 
glaciers). 


DES GLACIERS. 47 


ETATS-UNIS DE L'AMÉRIQUE 
(Rapport de M. Fielding Reid Ă  Baltimore.) 


Il y Ă  peu d'informations concernant les variations 
glaciaires aux États-Unis entre 1896 et 1897. 

Le Chaney Glacier, petit glacier Ă  forte pente des 
Rocky Mountains de Montana, découvert en 1895, est 
en retraite. (L. W. Chaney.) 

Le Carbon Glacier, sur le Mont Rainier, s’est retirĂ© 
d’à peu prùs 75 pieds entre 1896 et 1897. (Plummer.) 

Mount Hood, Orégon. Les glaciers de cette monta- 
gne décroissent en grandeur, au lieu de croßtre, comme 
on à lu page 34 du 2° rapport de la Commission. C'était 
une faute d'imprimerie. 

Les glaciers de la presqu'ile de Kenai, Cook Inlet, 
Alaska, avaient été mentionnés, mais non décrits par les 
auteurs. M. F. H. Curtiss m'a envoyé une courte descrip- 
tion, dont voici le résumé : 

La crĂȘte qui longe le cĂŽtĂ© sud-est de Kachemak-Bay 
a environ 1000 m. de hauteur ; sa partie supérieure est 
couverte de neige. Des glaciers en descendent par des 
gorges profondes presque au niveau de la mer. 

Les langues des glaciers sont longues d'environ 8 kilo- 
mùtres et larges de un à un kilomùtre et demi. Îls ont 
tous des moraines terminales. Il n’y en a que peu de nom- 
mĂ©s. Le Grewingk s’est retirĂ© d'environ 200 mĂštres en 
quinze années. Le glacier le plus au nord-est, quoique 
nourri par les mĂȘmes nevĂ©s, semble s’ĂȘtre retirĂ© fort peu. 
(Une carte de cette région a été publiée par le prof. William 
H. Dall. Coal and Lignite of Alaska. U. S. Geological 
Survey, 17° année, rapport de 1896, p. 786). 


JOINTS 


18 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES 


La montagne [xtaccihuatl, au Mexique, a le sommet 
couvert de neige. Un petit glacier qui en découle, le 
Porfirio Diaz, ou Ameca, avance. (Un autre glacier a 
reculé à la limite des neiges.) Señor Ezekiel Ordoñez, du 
Mexican Geological Survey, a marqué des points de re- 
pĂšre pour en Ă©tudier les variations. M. le D' Farrington, 
de Chicago a fourni une description et une reproduction 
excellentes de ce glacier, avec des renvois littéraires ". 


ASIE 
VIIT. EMPIRE RUSSE 


(Rapport de M. le prof. J.-V. Mouchkétow, à Saint- 
PĂ©tersbourg.) 


En 1897, de mĂȘme qu'en 1896, l'Ă©tude des phĂ©no- 
mĂšĂȘnes glaciaires se poursuivait dans les trois rĂ©gions 


! Pour la bibliographie, voir : 

GEORGE-H. Barton. Glacial Observation in the Umanak district, 
Greenland. Technology Quarterly, vol. X, p. 213. Bos- 
ton, 1897. 

E.-C. Case. Experiment in Ice Motion. Jour. of Geol., 1895, vol. 
III, p. 918. 

T.-C. CHamBErRLaIN. Glacial Studies in Greenland. Journ. of. Geol. 
vols. IT, III IV, and V. 

Ourver C. FaArRRINGToN. Observations on Popocatepelt and Ixtacci- 
huat]l. Field Columbian Museum, Publication 18. Chicago, 
1897. 

W. D. Lymax. The Glaciers of Mt. Adams, Washington, Mazama. 
vol. I, p. 98. Portland, Oregon, 1896. 

Ezequrez Orponez. Notas acerca de los ventiqueros del Ixtacci- 
huatl ; Memorias de la Sociedad Cientifica « Antonio Al- 
zate ». Mexico, 1894. 

H.-F. Rerd. Mechanics of Glaciers. I. Journ. of. Geol. 1896, vol. 
IV, pr912. 

— Variations of Glaciers. Il. Journ. of Geol. 1897, vol. V, p. 

378. 


ET, 


DES GLACIERS. 49 


indiquĂ©es dans le compte rendu de l’annĂ©e passĂ©e, Ă  
savoir : au Caucase, dans l’Altaï, et au Turkestan. C’est 
la Société Impériale de Géographie qui en supportait en 
partie les frais et ce sont les expĂ©ditions qu’elle a sub- 
ventionnées, qui ont abouti à la découverte de nouveaux 
glaciers. Seul le prof. Sapojnikow, dont le champ d’études 
embrasse la rĂ©gion de l’AltaĂŻ, n'a reçu de la SociĂ©tĂ© 
qu'un soutien purement moral et non matériel. Les ré- 
sultats de ses intéressantes recherches ont paru dans les 
comptes rendus de la Société géographique. 

Voici les rĂ©sultats gĂ©nĂ©raux obtenus pour l’annĂ©e 
Ă©coulĂ©e, dans le mĂȘme ordre que j'ai suivi dans un rap- 
port précédent. 

I. Au Caucase, MM. Bouch' et Tchioukine ont décou- 
vert et étudié dans la partie N.-W. du Caucase une série 
de nouveaux glaciers, situés sur le revers S. de la chaßne 
principale, dans la vallée de la Tchkalta et entre cette 
derniùre et les sommets de l’Ælbrouz. Certains glaciers 
du versant nord de ce massif ont également été visités, 
ce qui donne une totalité de 50 glaciers que ces mes- 
sieurs ont observés et photographiés. Une décrue géné- 
rale, marquée, a été constatée dans ces torrents de glace, 
qui de mĂȘme que dans les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, semble 
indiquer une période de décroissance stable. 

M. N. de Poggenpohl*, qui, en remontant la vallée 
du Rion a franchi la Svanétie et a visité le massif de 
l’'Elbrouz, nous donne les renseignements suivants : 

Les glaciers du Dongouzoroun, situés dans le haut des 
vallĂ©es de la Nakra et du Baksan, d’aprĂšs certains indi- 


! Annales de la Soc. Imp. de GĂ©ographie 1897. 
? Communication verbale. 


ARCHIVES, t. VI. — Juillet 1898. 4 


20 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES 


ces recueillis sur place, doivent ĂȘtre envisagĂ©s comme 
étant dans une phase de décrue. 

Le glacier d’Azaou —- sur le versant S.-0. de l’EI- 
brouz — met à nu, au fur et à mesure qu'il recule, de 
grandes moraines frontales et latérales. Ce glacier a éga- 
lement diminuĂ© dans les rĂ©gions des nĂ©vĂ©s, oĂč certains 
rochers, qui perçaient à peine il y a 3-4 ans la croûte 
de glace, sont actuellement à découvert. 

Le glacier de Terskol — sur le mĂȘme versant de l’El- 
brouz — prĂ©sentait sur une photographie faite il y a 
trois ans, une volumineuse cascade descendant jusqu’au 
fond de la vallée de Terskol. Actuellement le dit torrent 
s’est retirĂ© Ă  mi-hauteur de la pente, laissant Ă  dĂ©cou- 
vert, sur une longueur de 120 m. environ, une moraine 
et des roches polies lui ayant servi de lit. 

Le glacier de Gara-Bachi — situĂ© entre les glaciers 
d'Azaou et de Terskol — est en dĂ©crue si forte que le 
torrent ayant fondu presque totalement, il n’existe plus 
qu'Ă  l’état de nĂ©vĂ©. 

Le glacier d’/rik, appartenant aussi au bassin du 
Baksan, est, au dire des indigĂšnes, en diminution mar- 
quée. 

IT. Au Turkestan l'étude de ses glaciers a été poursui- 
vie en 1897 par MM. Fedtchenko et Lipssky. M. Fedt- 
chenko, accompagné par MM. Volorovitch et Arséniew, 
a étudié les glaciers de Maidan-Tala et Tehotana, situés 
dans la chaĂźne du Talassk-Alataou, aux alentours de la 
montagne du Malas. 

De son cÎté M. Lipssky a continué ses recherches et 
ses observations sur les glaciers des chaĂźnes de monta- 
gnes du Ghissar et de Pierre-le-Grand. I est Ă  remarquer 
que les glaciers de la chaine de Pierre-le-Grand Ă©taient 


& pins CE ARS Ds bee 
ss r 
LT 


DES GLACIERS. 91 
encore trĂšs peu connus Ă  l’époque oĂč M. Laipssky avait 
entrepris ses recherches, et c’est à lui que nous devons 
la dĂ©couverte d’un grand nombre de glaciers, de mĂȘme 
que les premiĂšres notions sur leur Ă©tat. 

Les 26 glaciers appartenant au groupe glaciaire du 
MaĂŻdan-Tala et du Tchotana, dont quelques-uns seule- 
ment avaient été visités autrefois par M. D.-L. Ivanow, 
viennent d’ĂȘtre dĂ©couverts et dĂ©crits par M. Fedtchenko", 
qui arrive aux conclusions suivantes quant à l’ensemble 
des phĂ©nomĂšnes qui s’y observent : 

a) Les fronts des glaciers sont, à peu d’exceptions 
prÚs, cachés sous les masses de moraines fort volumineu- 
ses, qui semblent indiquer la fonte rapide des glaciers 
dans leurs parties terminales. 

b) Les glaciers, en général, ont un développement 
moyen, plus particuliÚrement accentué dans la partie in- 
férieure, de glace pure, tandis que les cirques glaciaires, 
oĂč s'accumulent d'ordinaire les nĂ©vĂ©s, font presque en- 
tiĂšrement dĂ©faut. Les moraines ont peu d’étendue et ne 
paraissent pas avoir de rapport avec les dimensions ac- 
tuelles des glaciers. 

c) L'absence d’une grotte de glace dans les fronts des 
glaciers, empĂȘche d'Ă©tablir avec prĂ©cision les limites de 
leurs parties terminales, ce qui, d'autre part, complique 
la pose des points de repĂšre. 

d) Les glaciers se terminent trĂšs haut; la limite la plus 
basse — 9730 p. — a Ă©tĂ© observĂ©e au 7% glacier du 
groupe du Tehotona. Tous les autres ne descendent qu'Ă  
10500 p. ; l’un d’eux s’arrĂȘte mĂȘme Ă  12200 p. 


1 Annales de la Soc. Imp. de GĂ©ographie pour l’annĂ©e 1898 : 
« Voyage dans la partie W. du Tian-Chan pour l'étude des phé- 
nomÚnes glaciaires du Talassky-Alataou ». 


PRET 


92 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES 


e) La dĂ©duction gĂ©nĂ©rale que l’on est en droit de 
ĂŒirer des phĂ©nomĂšnes prĂ©citĂ©s, s'impose d'elle-mĂȘme : 
considĂ©rant le peu d’étendue des glaciers, le caractĂšre 
des moraines terminales dans lesquelles se creusent les 
fronts des glaciers, de mĂȘme que les vestiges de politure 
des roches à des hauteurs considérables au-dessus des 
niveaux actuels des torrents de glace, tout nous porte Ă  
conclure que le groupe des glaciers précités est non seu- 
lement dans la phase d’une dĂ©crue trĂšs forte, mais qu'il 
tend mĂȘme Ă  disparaĂźtre entiĂšrement. 

La chaine de PĂ©erre-le-Grand est toute couverte de 
glaciers dans sa partie O., qui est la plus haute (versant 
nord). Les glaciers apparaissent prĂšs du col de Luli- 
Harvi. A V'W. de ce col, au-dessus du village Sofidaou, 
se trouve le glacier du mĂȘme nom; vieanent ensuite : le 
glacier de Kaoudal orienté au N.-0., entourant la base 
du pic de Aaoudal, et le glacier de Luli-Harvi, Ă  l'O. du 
col précité, formant un gros torrent, qui se termine par 
une cascade. Ces trois glaciers ont été photographiés 
mais pas étudiés de prÚs. 

Nous trouvons ensuite Ă  l'O. du col Gardan-i-Kaftar 
toute une rĂ©gion glaciaire d’une Ă©tendue considĂ©rable. 
Ici le fond de chaque gorge de montagne est occupé par 
uu torrent de glace, orientĂ© au N. ou bien Ă  l’W. Les gla- 
ciers sont parfois trÚs grands et ont des particularités 
typiques qui les font diffĂ©rer des autres glaciers de l’Asie 
Centrale‘. A l'O. de ce col, aux sources de deux riviùres, 
portant le mĂȘme nom de Gardan-i-Kaftar, se trouvent 
deux glaciers, auxquels on pourrait attribuer le nom du 


1 Détails, voir : « La chaßne de Pierre-le-Grand et ses glaciers » 
par M. Lipssky. Annales de la Soc. Imp. de GĂ©ographie, 1898. 


de de. 


CET TS 


DES GLACIERS. 53 


col précité. Plus loin, à l'O. nous rencontrons le glacier 
de ZĂ©ri Zamine, situĂ© dans le haut de la vallĂ©e du mĂȘme 
nom. Aux sources de la riviĂšre Bozirak, (affluent du 
Koulik), s’étale tout un groupe glaciaire, formant un bas- 
sin de 10 glaciers, qui se fondent en un torrent, qui 
porte le nom de glacier de Pierre-le-Grand. Cet Ă©norme 
masse de glace descend jusqu’à 11,000 p. au-dessus du 
niveau de la mer, et possĂšde dans sa partie terminale 
une grotte de dimensions considérables. En continuant 
toujours à l’O. nous trouvons ensuite le glacier de Borol- 
maz, qu'alimente un torrent latéral, celui du glacier de 
Moustag. Dans la mĂȘme direction plus loin nous voyons 
aux sources des riviùres Æzzil-Sou les glaciers Tovarbek et 
Borak ; ensuite l'énorme glacier d'Ofanine situé aux sour- 
ces de la riviĂšre Divan-Sou (affluent du Mouk) ; puis celui 
de Chagazy. dans le haut de la riviĂšre du mĂȘme nom. 

M. Lipssky a appris par les indigĂšnes que de grandes 
masses glaciaires encombrent les hautes vallées des ri- 
viĂšres Kachlyk, Irget, Sougran, Tarlamouk et SouksaĂŻnine. 
Enfin, le glacier d'Outchak occupe le versant N. des grands 
névés, situé entre les riviÚres de Sourkhab et Mouk, en 
dehors du prolongement de la chaĂźne principale. 

Une particularité caractéristique pour certains glaciers 
de cette région, comme par exemple, pour ceux de Bo- 
rolmaz et Ochanine, sont les Ă©normes moraines anciennes 
de ces glaciers, qui ont un développement peu ordinaire. 
Toute la vallée de Karatoura est presque totalement occu- 
pée par les masses de ces moraines, dont les glaciers 
ont actuellement disparu. Tout porte Ă  croire que tous 
les glaciers, tant soit peu explorés, de la chaßne de Pierre- 
le-Grand sont dans une phase trÚs marquée de constante 
décrue. 


54 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES 


IT. Le prof. Sapojnikow' a découvert pendant les 
deux derniĂšres annĂ©es cinq centres glaciaires dans l’AltaĂŻ : 

1. Dans le groupe de la montagne BĂ©loukha, il a 
réussi à explorer six grands glaciers, dont chacun est 
composé de plusieurs torrents, et qui embrassent une 
étendue de terrain de plus de 50 kil. carrés, à savoir : 
les glaciers de Berel, Katoun, Ak-kem, Jadigem, Kourkouré 
et le glacier Noir. 

De plus, dans le voisinage immédiat de ces glaciers, se 
trouvent d’autres torrents, non encore explorĂ©s : les deux 
glaciers Katchal, trois glaciers dans le haut de la vallée 
Kotchourly et an prÚs du sommet de la montagne Tékélu. 

2. Le deuxiĂšme centre glaciaire embrasse la grande 
rĂ©gion des nĂ©vĂ©s du chou, oĂč le savant explorateur Ă  
pu constater la présence de 8 glaciers fort volumineux, 
dont celui d’Zik-Tou, par exemple, recevant quelques af- 
fluents latéraux, mesure prÚs de 20 kil. carrés. 

3. Le troisiĂšme centre glaciaire occupe les montagnes 
de Bich-Jardou, oĂč l’on a pu jusqu'ici observer trois gla- 
ciers, mais tout porte à croire que cette région .possÚde 
encore un grand nombre de glaciers, pas mĂȘme entrevus, 
et qu'il s’agit de dĂ©couvrir. 

k. Le 4me embrasse la région montagneuse du Tabyin- 
Bogdola, dans le haut de la riviĂšre Koumoussita, oĂč M. Sa- 
pojnikow a exploré sept glaciers. 

5. Le 5° est adjacent au précédent et se trouve aux 
sources des riviĂšres Oukeka, Salassa et Boukhtarma, et Ă  
dejà été décrit dans le compte rendu de l'année passée 
par MM. Tronow et Ignatow. 


1 Sapojnikoff. Annales de la Soc. imp. de GĂ©ographie. Édition 1V, 
1897. 


DES GLACIERS. 


Qt 
Qt 


De cette façon, le prof. Sapojnikoff à étudié et exploré 
dans les cinq centres glaciaires de l’Altaï plus de trente 
glaciers, dont plusieurs ont des dimensions si considéra- 
bles qu'ils ne le cĂšdent pas en longueur et en Ă©tendue 
de leurs névés aux plus grands glaciers de la chaßne de 
l’Altaï et du Caucase. Tous ces glaciers diminuent d’une 
maniĂšre Ă©vidente; mais comme ils viennent seulement 
d'ĂȘtre dĂ©couverts, il n’est guĂšre possible d'Ă©tablir une 
moyenne, mĂȘme approximative, de leur dĂ©crue annuelle. 


Nous n'avons pas reçu en temps voulu les rapports 
sur les glaciers de la France, de l’Inde, du Canada et de 
la Nouvelle-ZĂ©lande. Ce sera, nous l’espĂ©rons, pour l’an- 
née prochaine. 


FE 


RECHERCHES 


VERSANT SUD-EST 


DU 


MASSIF DU MONT-BLANC 


PAR 


Francis PEARCE 


Assistant au laboratoire de Minéralogie et Pétrographie de l'Université de GenÚve. 


INTRODUCTION 


Le massif du Mont-Blanc, situé entre 4°85' et 5°35' de 
longitude Ă  l’est du mĂ©ridien de Paris et compris entre 
51°20' et 51°80' de latitude nord, affecte la forme d’une 
ellipse, dont le grand axe est sensiblement orienté dans 
dans la direction N-E. S-0. 

La chaĂźne du Mont-Blanc est limitĂ©e, Ă  l’ouest, par le 
col du Bonhomme et la vallée de Montjoie, au nord, par 
celle de Chamonix, à l’est par le col de la Forclaz et la 
vallée de la Dranse, tandis que le Val Ferret suisse et 
italien et le Val Veni le bornent du cÎté sud. 

Le point culminant s’élĂšve Ă  4810 mĂštres d'altitude 
et se trouve placé non au centre du massif, mais dans 
son extrémité occidentale. Le plus souvent les sommets 
dĂ©passent 3000 mĂštres d’élĂ©vation et mĂȘme, un grand 


{ 


[eb] | 


RECHERCHES, ETC. 


nombre de ceux-ci, atteignent plus de 4000 mĂštres au- 
dessus du niveau de la mer. Quoique les formes prises 
par les différentes sommités du massif soient assez varia- 
bles, on peut cependant les ranger dans deux types prin- 
cipaux. Quelquefois, comme c’est surtout le cas dans la 
partie occidentale de la chaĂźne, ce sont de larges dĂŽmes 
recouverts d’une Ă©paisse calotte de neige, d’oĂč descen- 
dent les nĂ©vĂ©s, qui viennent alimenter les glaciers s’amor- 
çant, dans les cirques formés par quelques sommités. 
D’autres fois, et ce fait se remarque surtout dans l’extrĂ©- 
mité orientale du massif, les sommités se présentent 
comme de gigantesques aiguilles, Ă  parois abruptes, en- 
trecoupées par-c1 par-là, par quelques pentes de neige 
ayant frĂ©quemment de trĂšs fortes inclinaisons, oĂč bien 
encore par quelques petits glaciers suspendus. Des som- 
mets principaux, partent de grandes arĂȘtes, trĂšs acci- 
dentées et bizarrement découpées par l'érosion, dans le 
détail desquelles, on remarque encore cette disposition 
générale en aiguille, qui est sans doute due, d'une part, 
Ă  la structure en Ă©ventail et, de l’autre, Ă  l'Ă©rosion. 

En effet, ces arĂȘtes sont frĂ©quemment interrompues 
par d'Ă©normes monolithes (connus des alpinistes sous le 
nom de gendarmes, clochers oĂč chandelles), semblables 
Ă  de gigantesques colonnes de granit et qui donnent, aux 
arĂȘtes de cette partie du massif, un contour si capricieux 
et si accidenté. 

Cette structure en aiguilles s’observe surtout dans la 
partie supĂ©rieure du glacier d’ArgentiĂšres, oĂč les grandes 
arĂȘtes, qui relient entre elles l’Aiguille d’ArgentiĂšres, le 
Tour-Noir, le Mont Dolent, l’Aïguille de Triolet et l’Ai- 
guille Verte, ressemblent à une série de clochers d'une 
hardiesse incomparable se succédant les uns aux autres. 


D8 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


Si le versant nord est dominé par ces grandes aiguilles 
dont nous avons parlé, celles-ci se trouvent à une assez 
grande distance du fond de la vallĂ©e, par le fait d’un large 
plateau qui en longe la base et diminue ainsi l’inch- 
naison moyenne de la pente. Le Val Ferret suisse et ita- 
lien est, au contraire, dominé par d'immenses parois 
dénudées qui partent du haut des sommets, bordant le 
massif de ce cĂŽtĂ©, plongent jusqu’au bas de la vallĂ©e et 
forment une chaüne continue d’un aspect fonciùrement 
différent. 

Cette barriÚre élevée est coupée, en quelques points, 
par des vallons occupés par des glaciers, qui sont généra- 
lement de plus faible Ă©tendue que ceux du versant nord 
et dont quelques-uns seulement descendent jusqu’au ni- 
veau de la vallée. 

La chaine du Mont-Blanc forme un massif amigda- 
loĂŻde, oĂč le granit affleure en boutonniĂšre au milieu de 
roches cristallines ; celles-ci, dans la partie sud-ouest da 
massif, s’enfoncent brusquement sous les couches sĂ©di- 
mentaires, avec lesquelles elles sont d’ailleurs plusieurs fois 
repliĂ©es, ainsi que l’a rĂ©cemment dĂ©montrĂ© M. E. Ritter ‘. 

Le synelinal mézozoïque de Chamonix sépare le Mont- 
Blanc des Aiguilles Rouges et du Prarion, leur prolonge- 
ment naturel vers le sud: le synclinal de Courmayeur, 
joue le mĂȘme rĂŽle vis-Ă -vis du Mont-ChĂ©tif et de la Mon- 
tagne de la Saxe, tandis que la zone sédimentaire du Val 
Ferret délimite le commencement de la zone du Brian- 
ÇOnnals ‘. 


1 E. Ritter. La bordure du massif du Mont-Blanc. Bulletin des 
services de la carte géol. de France, n° 60, tome IX, 1897-1898. 

? L. Duparc et L. Mrazec. Nouvelles recherches sur le massif 
du Mont-Blanc. Archives des Sc. phys. et nat., GenĂšve, oct. 1595. 

L. Duparc et F. Pearce. C. R. Ac. des sc., octobre 1896. 


PT ss fr 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 59 


Sur le versant nord, le granit entre immédiatement en 
contact avec des roches cristallines, micaschistes ou am- 
phibolites, dans lesquelles il pénÚtre intrusivement en y 
développant divers phénomÚnes de métamorphisme ainsi 
que l'ont fait voir MM. Duparc et Mrazec. 

Sur le versant sud-est, par contre, dans la partie qui 
domine le Val Ferret suisse, les micaschistes plus ou 
moins injectĂ©s que l’on trouve sur le flanc nord-est, sont 
remplacés par un complexe de roches variées, parmi les- 
quelles on peut remarquer surtout des schistes cristallins 
et des roches porphyriques acides. Sur ces derniĂšres vien- 
nent enfin s’appuyer les terrains sĂ©dimentaires formant 
le synclinal du Val Ferret. 

A l'instigation de M. L. Dupare, professeur de minéra- 
logie et de gĂ©ologie Ă  l’UniversitĂ© de GenĂšve, nous avons 
entrepris une étude détaillée de ces roches porphyriques, 
en y joignant encore celle de la protogine et des terrains 
sédimentaires du versant sud-est du massif du Mont- 
Blanc. 

J’ajouterai que M. le professeur Duparc et moi nous 
avons publié antérieurement trois notes sur le Val Ferret; 
nous leurs donnerons plus d'extension dans le présent 
travail. 


PREMIÈRE PARTIE 
LA PROTOGINE DU VERSANT SUD-EST 


S 1. La protogine du versant sud-est, sa disposition et ses 
relations avec les variétés schisteuses. 


La protogine, qui constitue la plus grande partie de la 
chaine du Mont-Blanc, est une roche granitique, Ă  faciĂšs 


RAR "REP 


60 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


trÚs variable, Ce massif est flanqué, du nord-est au sud- 
ouest, par des schistes cristallins, que le granit injecte et 
dans lesquels il développe des phénomÚnes de métamor- 
phisme, déjà décrits par MM. Dupare et Mrazec. 

Du cĂŽtĂ© du sud-ouest, la protogine s’enfonce sous les 
schistes cristallins qui forment cette extrémité du massif 
et perce ceux-ci en boutonniĂšres en des points ou l’éro- 
sion à suffisamment entamé la couverture schisteuse. 
C’est ce que l’on peut observer, par exemple, sur le flanc 
nord-ouest de l’arĂȘte du Brouillard, et sur laquelle nous 
aurons Ă  revenir dans le cours de ce travail. 

Sur le versant sud, depuis le glacier de la Brenva, 
jusqu’à Praz-Sec, la protogine entre en contact mĂ©cani- 
que avec le Lias du synclinal de Courmayeur, tandis que 
dans le Val Ferret suisse, un complexe de porphyres 
quartlzifùres et de schistes cristallins, vient s’appuyer sur 
celle-ci. 

Les caractĂšres de ce granit ne sont point uniformes 
sur toute l’étendue du massif; MM. Dupare et Mrazec en 
ont déjà décrit de nombreux types, qu'ils ont rangé 
dans deux variĂ©tĂ©s principales, l’une dite granitoĂŻde, et 
l’autre qu'ils ont nommĂ©e pegmatoĂŻde ou type de rebras- 
sement, plus ou moins riche en quartz granulitique, et qui 
se rencontre dans le voisinage du contact du granit avec 
les schistes cristallins. 

Dans ce travail, nous rattacherons les formations gra- 
nitiques Ă  deux types extrĂȘmes : 

1° Le type granitoïde, cette variété de protogine, a tous 
les caractùres d’un vrai granit et ne se distingue en rien 
de ce dernier. 

20 Le type schisteux ou gneissique, 11 se présente sous 
forme de roches vertes, à schistosité bien marquée, dont 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. GI 


les éléments constituants sont le mica, la chlorite, le quartz 
et les feldspaths, le plus souvent orthoclases ; ces der- 
niers sont trÚs allongés, et tous orientés suivant la schis- 
tosité de la roche. 

On observe Ă©galement, dans ce type, une grande abon- 
dance de quartz granulitique. 

Entre ces deux types extrĂȘmes, il exisle un grand 
nombre de formes de passage, et l’on ne saurait, sur la 
carte, en trancher la limite exacte; je ne mentionnerai 
ici qu'une de ces variétés, que les auteurs précités ont 
appelĂ©e « protogine pegmatoĂŻde ‘ », et qui est caractĂ©- 
risĂ©e par le dĂ©veloppement excessif des cristaux d’orthose, 
qui y atteignent plusieurs centimĂštres de longueur et 
sont en outre disposés sans ordre aucun les uns par rap- 
port aux autres. 

Un coup d’Ɠil jetĂ© sur la carte du massif du Mont- 
Blanc nous montre, dans la partie orientale de celui-ci, 
l’existence de deux grandes arĂȘtes qui, partant du point 
culminant de la chaßne, la délimitent au nord et au sud. 
Ces arĂȘtes dessinent deux lignes de faite, sur lesquelles se 
trouvent les principaux sommets ; celle du versant nord 
est essentiellement formĂ©e d’une protogine pegmatoĂŻde, 
quelquefois granitoïde, tandis qu’une protogine granitoïde, 
prĂ©sentant tous les caractĂšres d’un vrai granit, constilue 
la majeure partie de l’arĂȘte du versant sud. 

Une région de dépression est comprise entre ces deux 
lignes de faßte; elle est surtout occupée par de vastes gla- 
ciers, mais on observe que des schistes cristallins lor- 
ment quelques points qui en Ă©mergent. Ces schistes se 
rencontrent, en particulier, Ă  la Noire (3427 m.), Ă  


! La protogine du Mont-Blanc. ThĂšse. GenĂšve., p. 77. 


62 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


l'aiguille de Tacul (3428 m.), Ă  l'aiguille du Moine 
(3413 m.), etc. Cette zone schisteuse se poursuit dans 
la barriÚre élevée des Droites et des Courtes, et il paraßt 
fort probable que c’est Ă  cette mĂȘme zone que l’on doit 
les variĂ©tĂ©s de protogine trĂšs schisteuse que l’on ren- 
contre au Col du Chardonnet (3326 m.) et Ă  la FenĂȘtre 
de Saleinaz (3264 m.), pincées en quelque sorte, entre 
deux massifs plus compacts de protogine pegmatoĂŻde. 

Je rappelerai, ici, que M. le prof. Duparec a, récem- 
ment, Ă©mis l'idĂ©e d’un synclinal schisteux ancien‘, qui 
expliquerait la prĂ©sence de ces roches dans l’intĂ©rieur du 
massif et dans une rĂ©gion de dĂ©pression. Les deux arĂȘtes 
latĂ©rales dessineraient alors deux axes d’anticlinaux, dont 
la couverture schisteuse, décapée par l'érosion, a mis à 
nu le culot Ă©rupĂŒf, plus ou moins mĂ©tamorphosĂ©, qui 
l'aurait injectée. 

La protogine pegmatoïde se rencontre fréquemment 
dans l'extrĂ©mitĂ© nord-est du massif, oĂč elle passe soit 
latéralement, soit verticalement à la protogine schisteuse 
ou granitoĂŻde, ainsi que cela ressort des coupes que nous 
déerirons plus loin. 

Si, sur le versant nord du massif, ainsi que dans la 
partie nord-est, on trouve une protogine tantĂŽt pegma- 
toïde ou gneissique, et rarement granitique, il n’en est 
plus de mĂȘme sur le flanc mĂ©ridional de la chaĂźne. Les 
caractĂšres du granit, depuis le Mont-Catogne jusqu'aux 
Monts Rouges et aux Grandes Jorasses, sont absolument 
uniformes. Tous les sommets et arĂȘtes de cette partie du 
massif sont formĂ©s d’une roche, d'un grain plus fin que 


! L. Duparc et J. Vallot. Sur un synclinal schisteux ancien, 
formant le cƓur du massif du Mont-Blanc. C. R. Ac. Sc. Paris, 
9 mars 1896. 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 63 


sur l’autre versant et prĂ©sentent une structure microsco- 
pique et une composition chimique remarquablement 
constantes. Les banes schisteux que l'on trouve sur le 
versant nord, intercalés dans la protogine pegmatoïde, et 
jes enclaves fragmentaires font ic: complÚtement défaut. 
Par contre, les bancs compacts de protogine sont criblés 
d’une multitude de filons d’aplites se poursuivant sur 
toute l'étendue du versant méridional de la chaßne. Ces 
granulites filoniennes sont des roches blanches, saccha- 
roĂŻdes, trĂšs cristallines et prĂ©sentent, Ă  tous les points oĂč 
on les observe, les mĂȘmes caractĂšres. 

Dans un profil mené du Val Ferret, perpendiculaire- 
ment à l’axe du massif, on Coupe souvent un grand 
nombre de ces filons, ainsi, par exemple, dans l’arùte 
Orny-Breyaz, qui est environ de 4500 mĂštres de lon- 
gueur, nous avons pu en compter jusqu Ă  treize. 

Les mĂȘmes filons se voient encore dans i’arĂȘte des 
Chevrettes, dans les massifs de Planereuse, Treutz-Bouc, 
les Six Niers, à la Maya, aux Grépillons et Mont-Dolent ; 
dans ces derniĂšres localitĂ©s, les aplites sont extrĂȘmement 
dĂ©veloppĂ©es, et MM. Duparc et Mrazec y ont observĂ© l’en- 
globement de blocs de protogine. 

Plus loin, on peut suivre ces filons; aux Monts Rouges, 
on en retrouve encore dans les massifs bordant le Val 
Ferret itahen, Ă  l’arĂȘte du Col du GĂ©ant, aux Monts du 
Brouillard, oĂč ils viennent injecter des schistes cristallins. 

Ces filons dessinent donc un systĂšme de cassures lon- 
geant tout le versant méridional de la chaßne du Mont- 
Blanc. 

Le contact de la granulite avec la protogine est tou- 
jours franc : 1l n’y a en aucune façon passage de l’une 
de ces roches à l’autre; elles se distinguent facilement : 


64 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


la granulite est toujours de couleur blanche et d’une tex- 
ture beaucoup plus fine que le granit. 

Maintenant, examinons quelles sont les relations du 
granit du versant sud avec les autres parties du massif. 

Nous avons déjà dit que, dans le Val Ferret suisse, un 
complexe de schistes cristallins et de porphyres quartzi- 
fĂšres s'appuie sur la protogine, le contact est toujours 
franc et trĂšs net. La structure de la protogine, au point du 
contact, c'est-à-dire dans la partie extérieure du massif, 
est toujours franchement grenue, et la roche a tous les 
caractĂšres du granit. Il n’en est plus de mĂȘme si l’on pĂ©- 
nĂštre dans les parties centrales de la chaĂźne : on voit 
alors le granit prendre un grain plus grossier; puis les 
feldspaths acquiÚrent un développement plus considérable 
que les autres éléments, accusant le passage aux variétés 
pegmatoĂŻdes et schisteuses sur lesquelles on arrive bientĂŽt. 

Cette modification dans la structure, accompagnée en 
mĂȘme temps d’une variation dans lacomposition chimique, 
peut s’observer d’une façon remarquable dans les coupes 
que nous décrirons ci-dessous, comme par exemple de 
la Breya Ă  la pointe d'Orny, ou du Chatelet Ă  la Grande 
Fourche. Cette disposition est celle qui peut ĂȘtre observĂ©e, 
dans tout le Val Ferret suisse, et une partie du Val Ferret 
italien. 

Dans l’arĂȘte qui descend du col du GĂ©ant au pa- 
villon du Mont-Fréty, des banes de protogine gneissique 
et de schistes cristallins, sont intercalĂ©s dans le granit‘. 


1 L. Mrazec. La protogine du Mont-Blanc. ThĂšse GenĂšve. 

Sur une remarque de M. le prof. Graeff, dans sa note « Geolo- 
gische und petrographische Studien in der Mont-Blanc-Gruppe », 
(p.18). Nous avons refait Ă  nouveau la coupe du col du GĂ©ant 
et vérifié la parfaite exactitude des observations de M. Mrazec 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 65 


Puis à partir des Aiguilles de Pétéret, le granit est recou- 
vert par des micaschistes et il ne peut ĂȘtre observĂ© que 
dans quelques profondes coupures, faites par l'Ă©rosion, 
dans la couverture cristalline, comme par exemple Ă  
l’ArĂȘte du Brouillard. En cet endroit le granit paraĂźt 
appartenir aux types granitoĂŻde, pegmatoĂŻde et gneissi- 
que, mais, vu les difficultĂ©s d'accĂšs, nous n’avons mal- 
heureusement, pu vérifier le fait sur place. Dans les mo- 
raines qui prennent naissance Ă  la jonction du glacier 
du Mont-Blanc et du glacier de Miage, et qui charrient 
les matĂ©riaux descendus de l’ArĂȘte du Brouillard, on a 
pu recueillir toutes les variétés de protogine dont on a 
parlé ci-dessus. Afin de montrer quelle est la constitution 
de la partie sud-est du massif, et quelles sont les rela- 
tions qui existent entre les différentes variétés de proto- 
gine, nous allons examiner une série de coupes faites par 
les principales arĂȘtes de la chaĂźne. 


I. Coupe de la vallée de la Dranse (601 m.), à la pointe 
d'Orny (3189 m.). 


Cette coupe trÚs intéressante, passe par les gorges du 
Durnant, puis dans le vallon supérieur du Durnant, à la 
Granda Becca (2792 m.), de lĂ  elle se rend au Zennepi, 
(2886 m.). pour arriver par le col des Ecandies, (2799 
mĂštres), Ă  la pointe d'Orny (3189 m.) 

Si l’on remonte les gorges du Durnant, par la galerie 
Ă©tablie dans leur intĂ©rieur, on traverse d’abord un com- 
plexe de schistes cristallins qui se chargent bientĂŽt de 
quartz et d'éléments feldspatiques, dus au voisinage de 
la protogine, qui Ă©met en cet endroit de puissantes apo- 
physes. Ces roches font bientĂŽt place Ă  des schistes plus 


LE 


ARCHIVES, !L. VI. — Juillet 1898. 5 


66 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


fortement injectés, se rapprochant beaucoup des variétés 
de protogine schisteuse que l’on rencontre dans d’autres 
parties du massif du Mont-Blanc. 

Malheureusement, lĂ  disposition des lieux ne permet 
pas de suivre d’une façon complùte la transformation 
graduelle des schistes par le granit, car la galerie per- 
meitant de visiter la gorge, s'Ă©lĂšve rapidement, Ă  mesure 
que l'on pĂ©nĂštre plus profondĂ©ment dans l’intĂ©rieur. Ce- 
pendant, en certains points du lit, 1} semble que la roche 
sur laquelle coule le torrent présente les faciÚs schisteux 
et pegmatoide. 

En continuant l’ascension dans les gorges, on quitte 
les variétés injectées, pour arriver de nouveau sur des 
micaschistes, dans la partie la plus élevée de la coupure, 
dont on sort enfin. 

Sur la rive gauche du vallon supérieur du Durnant, 
une protogine trĂšs schisteuse, dont les banes sont Ă  peu 
prĂšs verticaux, fait place aux schistes cristallins. Il en est 
encore de mĂȘme le long du sentier du Six des Oreques, 
la protogine y prĂ©sente Ă  peu prĂšs partout le mĂȘme as- 
pect, c'est une roche verdùtre, riche en éléments mica- 
cés, entre les feuillets desquels, se développent des cris- 
taux d’orthose orientĂ©s parallĂšlement. En un certain 
point, le sentier coupe un filon d’aplite, qui s’est modi- 
fiée en granulitisant les schistes. 

Du Six des Orcques, on arrive bientĂŽt sur les pĂąturages 
de Bovine, oĂč percent par places des micaschistes. 

Si de la Guraz, on remonte, en suivant la base des 
rochers, dans le cirque formé par la Granda Becca et les 
clochers d’Arpette, l’on peut observer, que la protogune, 
passe Ă  un faciĂšs de plus en plus granitoĂŻde. La trans- 
formation se fait en passant par la variété pegmatoïde, 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 67 


dans laquelle, les grands cristaux d’orthose, ne sont plus 
alignés parallÚlement, mais disposés sans ordre aucun 
les uns par rapport aux autres. La structure de cette ro- 
che est identique Ă  celle du massif de Trient, mais en 
général la dimension des éléments est plus réduite. A la 
base de la Granda Becca et du Zennepi, la roche est trĂšs 
voisine du type granitoïde, tandis qu’au sommet du 
Zennepi, elle présente le faciÚs franchement gneissique. 

La protogine prend Ă  la pointe des Ecandies et Ă  la 
pointe d’Orny le faciĂšs pegmatoĂŻde, caractĂ©ristique dans 
celte région, la roche est de couleur claire, riche en 
grands cristaux feldspathiques de grandes dimensions, et 
orientés en tous sens, pauvre en quartz et mica. En de 
nombreux points, les parois sont criblées d'enclaves 
fragmentaires arrachées au manteau cristallin, de fort bel- 
les, dĂ©jĂ  dĂ©crites par M. Mrazec', peuvent s’observer dans 
le couloir des Chamois et à la pointe d’Orny. 


2°, Coupe de Champex à Orny. 


Cette coupe part de Champex, passe par le sommet 
de la Breya (2378 m.), le Croz Manier (2642 m.), pour 
aboutir Ă  la pointe d'Orny. 

La course peut se faire en montant Ă  la Breya direc- 
tement au-dessus du lac Champex, on observe d’abord 
des porphyres, sur lesquels nous reviendrons, puis un peu 
au-dessous du sommet de la Breya commence la proto- 
gine, celle-ci y est de couleur claire. finement grenue, le 
quartz s’y dispose en plage avec un dĂ©veloppement pres- 
que Ă©gal Ă  celui des feldspaths. 


LL. Mrazec. Loc. cit. 


A AT a 


68 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


Du sommet de la Breya, on peut gagner l’arĂȘte, qui 
va au col de ce nom, ja protogine s’y prĂ©sente sous un 
faciÚs uniforme, elle y est criblée de filons de granulite. 
Du col de la Breya on arrive à la partie supérieure de la 
combe d'Orny, en passant sous les rochers du Croz Ma- 
nier, le granit s’y prĂ©sente toujours sous le mĂȘme aspect. 
Cependant en arrivant prùs de la cabane d’Orny, on peut 
voir que le grain devient plus grossier, l’élĂ©ment felds- 
pathique prédomine déjà, et augmente de dimensions, 
phĂ©nomĂšne qui s’accentue davantage dans le voisinage 
de la pointe d'Orny, oĂč la protogine devient pegmatoĂŻde, 
en mĂȘme temps qu'elle se charge d’enclaves. 


3°, Coupe du Chùtelet (2533 m.), à la Grande Fourche 
(3610 m.). 


Cette coupe, part du ChĂątelet, (2533 m.), dont le 
sommet est formé par des porphyres quartzifÚres, passe 
par l’arĂȘte de Chevrettes, (2630 m.). le Portalet, (3345 
m.), les Aiguilles DorĂ©es, (3520 m.), la FenĂȘtre de 
Saleinaz (3250 m.), pour se terminer Ă  la Grande Four- 
che, (3610 m.). 

La protogine commence un peu au-dessous du sommet 
du ChĂątelet, de lĂ  on peut se rendre Ă  l’arĂȘte des Che- 
vrettes, celle-ci est formĂ©e d’un granit en tous points 
semblable à celui de la Breya, les bancs lités sont entre- 
coupĂ©s de nombreux filons d’Aplite. 

Au Portalet, on trouve un beau granit amphibolique, 
Ă  grain plus grossier que celui de la pointe de Chevret- 
tes, le feldspath y est légÚrement rosé, le quartz en gran- 
des plages est trĂšs abondant et fait ciment entre les au- 
tres éléments. 


PUR ru ds. 
me” Li 


A pl 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 69 


Dans la chaßne des Aiguilles Dorées, la protogine passe 
au type pegmatoïde, à grands cristaux d’orthose, et elle 
devient elle-mĂȘme gneissique Ă  la FenĂȘtre de Saleinaz. 
La roche est verdùtre, schisteuse, formée de feuillets 
micacés et chloriteux, entre lesquels se développent des 
cristaux de feldspath alignés parallÚlement. Le quartz y 
est granulitique. Dans les parois Ă  droite et Ă  gauche du 
col, la protogine est pegmatoĂŻde, les cristaux d'orthose y 
prennent un développement excessif et atteignent sou- 
vent 7 Ă  8 centimĂštres de longueur. Ce faciĂšs du granit 
s’observe trùs bien si en faisant l'ascension de cette som- 
mité, on vient escalader les rochers du flanc S.-E. La 
protogine présente, un caractÚre plus granitoïde, dans les 
rochers de la base sud-ouest de la Grande-Fourche. 

4° Coupe du massif de Planereuse au Chardonnet. 

Cette coupe part du massif de Planereuse et Treutz- 
Bouc, passe par le Darrei, (3515 m.), le Tour-Noir, 
(3536 m.), l’Aiguille d’Argentiùres, (3907 m.), pour 
aboutir au Chardonnet (3823 m.). 

Dans le massif de Planereuse, ainsi qu'au DarreĂŻ et 
au Tour Noir, la protogine appartient à la variété typi- 
que pour le versant sud. A la pointe de Planereuse, Ă  
Treutz-Bouc et aux Six Niers, la protogine est absolu- 
ment semblable Ă  celle de la pointe des Chevrettes et de 
la Breya : des filons de granulites s’observent en montan‘ 
Ă  la cabane de Saleinaz, aux clochers de Planereuse, et 
aux Six Niers, du cÎté du glacier de la Neuvaz. 

Au Darreï et au Tour-Noir, le granit présente toujours 
le mĂȘme faciĂšs, mais la structure devient cependant dĂ©jĂ  
plus grossiùre, et la protogine est pegmatoïde à l’Aiguille 
d’Argentiùres et au Chardonnet. 

Au col du Chardonnet, on peut observer, en gravis- 


70 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


sant l’arĂȘte qui conduit Ă  l’Aiguille d’ArgentiĂšre, un banc 
remarquable de protogine schisteuse, intercalé entre deux 
massifs compacts de protogine pegmatoïide, l’un formant 
l’Aiguille d’Argentiùres et l’autre le Chardonnet. Dans les 
environs de ce banc gneissique, les rochers sont criblés 
d’enclaves, la schistositĂ© des couches est trĂšs nette, sui- 
vant la direction N-E. S-0., et le plongement est N-0. 

Une autre coupe passant par les Monts Rouges et 
l’ArĂȘte des Droites et des Courtes, indique encore une 
disposition analogue. Au Monts Rouges et à l’Aiguille de 
Triolet, la protogine est granitoĂŻde, tandis que des inter- 
calations de protogine gneissique et mĂȘme de schistes 
cristallins francs, paraissent exister aux Droites et aux 
Courtes, d’aprĂšs des Ă©chantillons recueillis sur les morai- 
nes du glacier de TalĂšfre. 


$. 2. CaractÚres pétrographiques de la protogine. 


Les minéraux renfermés dans la protogine du Mont- 
Blanc sont assez nombreux, et se rencontrent Ă  peu prĂšs 
tous, en plus ou moins grande abondance cependant, 
dans les différents types établis ci-dessus ; ils se répartis- 
sent dans les trois classes suivantes : 

1° Les minéraux constitutifs principaux. 

2P » » accessoires. 

30 » secondaires. 

Je ne reviendrai pas ici sur les caractĂšres des divers 
minéraux, qui ont été déjà suffisamment décrits dans les 
travaux antérieurs. 

1° Les minéraux constitutifs principaux sont : Le mica 
noir, l’amphibole, qui n'a Ă©tĂ© rencontrĂ©e que dans la 


Cu “re - d 
“€ il LA 
- 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 71 


protogine du Portalet, les plagioclases, l’orthose, le mi- 
crocline, l'anorthose et le quartz. 

Les plagioclases, sont peu nombreux et appartiennent 
toujours Ă  des variĂ©tĂ©s acides, allant de l’albite Ă  l’oli- 
goclase basique seulement, d’autre part, l’albite semble 
y ĂȘtre extrĂȘmement rĂ©pandue. 

29 Les minéraux constitutifs accessoires sont peu nom- 
breux, quelques-uns d’entre eux se rencontrent en in- 
clusions dans le mica, d’autres sont libres dans la roche: 
on à ainsi les minéraux suivants : la magnétite, le zir- 
con, l’allanite, l’apatite et le bĂ©ryl'. 

3° Les minĂ©raux secondaires sont reprĂ©sentĂ©s par l’é- 
pidote, la chlorite, le leucoxÚne, la séricite et la calcite. 

Nous avons déjà vu l'existence de deux variétés de 
protogine, fort diffĂ©rentes l’une de l’autre, puis comment 
ces deux types extrĂȘmes sont liĂ©s entre eux et peuvent 
passer de l’un Ă  l’autre sur un mĂȘme profil transversal 
ou vertical, et quelle est leur parenté avec un troisiÚme 
type intermédiaire, la protogine pegmatoïde. 

L. Le type granitoïde est trÚs répandu, il est distribué 
d'une façon remarquablement aniforme sur la bordure 
sud du massif, il se rencontre aussi, mais cependant plus 
rarement sur le versant nord du Mont-Blanc. Cette ro- 
che offre tous les caractĂšres d’un vrai granit, elle se prĂ©- 
sente en bancs massifs, elle est trĂšs compacte, Ă  feldspaths 
blancs ou verdÀtres associés à des plages quartzeuses vio- 
lacées, toujours bien développées et égalant généralement 


les feldspaths en dimensions. 


Le mica noir y est distribué en petites lamelles, vert 
foncé, ou en nids disséminés uniformément dans toute la 
roche. 


! L. Mrazec, loc. cit. 


D. 


< 
4 


72 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


Le grain de ce granit, est sensiblement uniforme, gé- 
néralement finement grenu, sur le versant sud, comme 
au ChĂątelet ou Ă  la Breya, mais peut devenir aussi plus 
grossier, comme par exemple, Ă  la grande pointe de 
Planereuse, au Portalet, au Tour-Noir, etc. 

Au microscope, la structure répond en tous points à 
celle d’un granit, tous les Ă©lĂ©ments sont largement et 
également développés, le quartz est abondant, renferme 
des inclusions liquides, il est toujours granitique, disposé 
en plages faisant ciment entre les autres éléments de la 
roche, et ce n’est que trùs rarement et en faibles quan- 
tités seulement, qu'il offre la structure granulitique. 

La biotite s’y trouve en petites lamelles, dĂ©chiquetĂ©es, 
polychroĂŻques, dans les tons bruns ou verts, elle renferme 
en inclusions le zireon et l’apatite. Quelquefois on trouve 
dans la roche, des petits amas, formés de paillettes de 
mica, diversement orientĂ©es et entremĂȘlĂ©es avec des 
grains d'Ă©pidote ou de lencoxĂšne. 

Les feldspaths toujours acides sont : de l'orthose, du 
microcline, de l’anorthose, de l’albite et des variĂ©tĂ©s d'o- 
ligoclase, allant de loligoclase-albite à l’oligoclase normal. 

L'orthose, est toujours abondant, et prédomine en 
général sur les plagioclases, quoique cependant, ces der- 
niers puissent s’y trouver en quantitĂ©s Ă©gales. 

Le microcline existe presque toujours, mais 1l est gé- 
néralement peu abondant et prédomine sur l'anorthose, 
qui fait généralement défaut. 

Les plagioclases sont souvent séricitisés, mais on peut 
cependant y observer l'extrĂȘme diffusion de l'albite et de 
l’oligoclase-albite, qui se rencontrent dans presque tous 
les échantillons, ils sont le plus souvent moulés par l'or- 
those. 


iii 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 73 


IL. Le type schisteux. Cette variété est fréquente dans 
le massif du Mont-Blanc, mais elle y est disposĂ©e d’une 
façon différente que le type granitique; ce dernier forme 
des massifs puissants et compacts, tandis que la proto- 
gine schisteuse est disposée en bancs parallÚles, tantÎt 
inclus dans la protogine pegmatoĂŻde, dans le centre du 
massif, ou bien au contraire flanquée à l'extérieur de ce- 
lui-ci, dont il en forme les salbandes. 

La roche est verte et grossiĂšrement schisteuse, la bio- 
tite, souvent transformĂ©e en chlorite et entremĂȘlĂ©e de 
séricite devient trÚs abondante, elle se dispose en traßnées 
parallÚles, entre lesquelles se développent des éléments 
feldspathiques, atteignant parfois de grandes dimensions 
et tous alignés suivant la schistosité de la roche. 

Les grands cristaux feldspathiques sont toujours de 
l'orthose, qui moule les plagioclases, ceux-ci fréquem- 
ment inclus dans l’orthose rĂ©pondent Ă  des types acides, 
albite, oligoclase normal. 

Presque toujours l’orthose est accompagnĂ© de micro- 
cline. 

Le sphÚne est fréquent, et on constate généralement 
la prĂ©sence de l’allanite. 

Le mica est de la biotite, elle forme dans la coupe des 
trainées parallÚles. 

Le quartz est généralement grenu, rarement disposé 
en plages, il forme une sorte de pĂąte entremĂȘlĂ©e de mica 
et de séricite, 1l accuse des actions dynamiques trÚs in- 
tenses, quelquefois mises en Ă©vidence par des extinctions 
onduleuses, d’autres fois des plages de quartz sont com- 
plÚtement broyées, mais les fragments anguleux qui en 
proviennent sont absolument distincts du quartz granu- 
litique. Dans une mĂȘme coupe on voit souvent l'exis- 


RS oi de 


74 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


tence du quartz sous ces deux formes, et il est parfois 
difficile de sĂ©parer le quartz granulitique, du quartz d’é- 
crasement. 

On rencontre aussi quelquefois des associations de 
mica et de quartz en trĂšs petits grains, entremĂȘlĂ©s de sĂ©- 
ricite et d’épidote, qui simulent des fragments de schistes 
cristallins. 

Quant au type pegmatoïde, il se présente toujours en 
bancs compacts, la roche est de couleur plus claire que 
celle appartenant aux variétés schisteuses. 

L'orthose y prend des dimensions beaucoup plus 
grandes que dans les autres variétés, et les cristaux for- 
tement allongés, sont disposés sans ordre aucun les uns 
par rapport aux autres ; le microcline et des plagiocla- 
ses acides l’accompagnent et sont moulĂ©s par lui. Le 
quartz est ici fréquemment granitique, et il se rencontre 
sous la forme granulitique beaucoup plus rarement que 
dans le type schisteux. Le mica devient Ă©galement moins 
abondant, le sphĂšne, l’allanite, l’épidote, la sĂ©ricite l’ac- 
compagnent. 

C'est dans les variétés de protogine pegmatoïde et 
schisteuse que se trouvent toujours les enclaves frag- 
mentaires. 


$ 3. Monographie des échantillons étudiés. 


Pour la commodité de l'exposition, nous grouperons 
dans une mĂȘme classe les variĂ©tĂ©s appartenant au type 
granitoide, dans un second groupe nous décrirons les 
protogines schisteuses, et les variétés à grands cristaux. 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 19 


I. TYPE GRANITIQUE. 


N° 172". Aréte de la Breya. 

Protogine à grain fin, peu micacée et d'un type quasi- 
aplitique. 

SLM*. Quelques lamelles d’albite à caractùres habi- 
tuels. Quelques plages d’albite et d’oligoclase-albite. Beau- 
coup d’orthose, puis du microcline, et peu d'anorthose. 
Quartz en plages granitiques. Séricite, hématite et épi- 
dote. 

N° 155. ArĂ©te de la Combe d’Orny. 

Roche granitique à grain moyen, micacée. 

SLM. Mica noir abondant avec sagénite et leucoxÚne, 
puis aussi de l’allanite entourĂ©e d’épilote. Apatite. Pla- 
gioclases rares formĂ©es par de l’albite. Beaucoup d’orthose 
et anorthose, peu de microcline. Quartz granitique. Cette 
roche a subi des actions dynamiques intenses, les felds- 
paths et le quartz sont broyés par places. Beaucoup de 
produits secondaires. SĂ©ricite et chlorite. 

N° 658. Aréte du Chùtelet. 

Belle protogine grenue analogue Ă  celle de la Breva. 

SLM. Quelques lamelles de biotite brune plutÎt alté- 
rée. Un peu de mica blanc. Plagioclases abondants: re- 
prĂ©sentĂ©s par de l’albite et de l’oligoclase albite. Orthose 
avec beaux filonets, puis un peu de microcline et d’anor- 
those. Quartz en belles plages brisées par les actions dy- 
namiques. La roche est trĂšs fraiche, mais renferme ce- 
pendant un peu de sĂ©ricite et d’épidote. 


! Nous donnerons toujours le numĂ©ro de l’échantillon, ainsi 
que les caractĂšres macroscopiques. 
2 SLM. par abréviation de « sous le microscope ». 


76 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


N° 612. Portalet. 

Beau type granitique à grain moyen, à quartz légÚre- 
ment violacé. 

SLM. Mica noir verdi, par actions secondaires, riche 
en inclusions. 

Allanite, puis Hornblende verte en débris et faiblement 
poly:hroïque. Peu d’albite et d’oligoclase acide. Orthose. 
Quartz granitique, montrant par places une tendance 
aux formes pegmatoĂŻdes. 

N° 671. Petit clocher de Planereuse. 

Beau granit à feldspaths verdùtres, peu micacé. Les 
environs de l’endroit oĂč a Ă©tĂ© pris l’échantillon sont cri- 
blĂ©s de filons d’aplite. 

SLM. Biotite en grande partie chloritisée. Peu de pla- 
gioclases, séricitisés et indéterminables. Orthose domi- 
nant, puis anorthose et microcline. ÉlĂ©ments secondaires 
ordinaires. La roche est assez dynamométamorphique. 

N° 678. Sommet de la grande pointe de Planereuse. 

Cet échantillon ressemble au précédent. 

SLM. Biotite verdie. Allanite. Peu de plagioclases, re- 
prĂ©sentĂ©s par de l’oligoclase acide. Orthose abondant, de 
mĂȘme que le quartz en plages. Chlorite, Ă©pidote, sĂ©ric:te. 
Belles actions dynamiques. 

N° 681. Éboulis de Treutz-Bouc. 

La roche est granitique, avec feldspaths potassiques 
rosés et plagioclases verdùtres. 

SLM. Allanite rare. Magnétite abondante, en oc- 
taÚdres. Biotite altérée en petites lamelles formant amas. 
Quelques paillettes de mica blanc, peu de plagioclases, 
de petites dimensions. La variété répond à un feldspath 
acide et est comprise entre l’albite et l’oligoclase albite. 
Orthose avec filonets de microperthite, et microcline 
abondants. Quartz granitique moulant le tout. 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 77 


Un autre Ă©chantillon, N° 682, pris au mĂȘme endroit, 
présente des caractÚres analogues. 

N° 68%. Treutz-Bouc, prÚs du contact avec les porphyres. 

C’est toujours le mĂȘme type que les prĂ©cĂ©dents. 

SLM. La biotite est fortement altérée, avec séparation 
de sphÚne, magnétite, leucoxÚne, hématite. Le mica 
noir donne naissance à un mica blanc trÚs légÚrement 
polychroïque, à deux axes trÚs rapprochés et qui renferme 
encore Ă  l’intĂ©rieur des inclusions de zircon. Peu d’al- 
bite et de microcline. Orthose abondant. Quartz grani- 
tique. SĂ©ricite et chlorite. 

N° 679. Col de Créte-SÚche. 

C’est le type du faciùs granitique. L’orthose y est à 
peine légÚrement plus développé que les autres éléments. 

SLM. Peu de mica verdi, avec jnelusions habituelles. 
Quelques plages d’oligoclase acide. Orthose, puis un peu 
de microcline. Calcite, chlorite, séricite. PhénomÚnes 
dynamiques intenses. 

N° 714%. La Maya, derriÚre le sommet. 

C’est un type à grain fin analogue à celui du Chñtelet. 

SLM. La biotite est rare, en petites paillettes et en 
lames presque entiÚrement chloritisées. Elle est riche en 
zireon, apatite, et s’emplit de produits ferrugineux. Pla- 
gioclases peu abondants, fortement séricitisés répondant 
à de l’oligoclase acide et albite. Microcline, puis orthose 
trÚs développé. Quartz en gros grains accolés à tendance 
granulitique. La roche est trÚs peu dynamométamor- 
phosée. 

N° 348. Mont Dolent. Sur l’arĂȘte rocheuse qui des- 
cend sur Pré-de-Bar, à 3500 mÚtres. 

Roche granitique, peu micacée, à plagioclases ver- 
dĂątres. 


+ HÉSCD ERE | 11 FENTr 
a * 


78 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


SLM. Le mica noir est disposé en amas, toujours for- 
tement décomposé. Plagioclases trÚs séricitisés et vermi- 
culĂ©s, d’aciditĂ© trĂšs variable et allant de l’albite Ă  l'oligo- 
clase normal. Peu de microcline. Orthose et anorthose. 
Quartz granitique, tendant à s’isoler en grains arrondis; 
la structure est plutît celle d’une granulite massive. Épi- 
dote, séricite. 

N° 340. Monts Rouges. prÚs du Point, 3274 mÚtres. 

Le grain de la roche est moyen, le plagioclase ver- 
dĂątre, le quartz hyalin. 

SLM. Un peu d’allanite, biotite en amas de petites 
lamelles vert brunĂątre, riches en inclusions, principale- 
ment d’apatite, chloritisation frĂ©quente avec sĂ©paration 
de magnétite. Plagioclases comprenant en général des 
termes allant de l’oligoclase acide à l’albite inclusivement. 
Orthose et anorthose; pas de microcline. Quartz en plages 
arrondies et isolées. La structure est en somme analogue 
Ă  celle du prĂ©cĂ©dent. Élements secondaires. 

N° 790. Base du Mont-Fréty, prés du Pavillon. 

Protogine granitique, riche en mica brun, type or- 
dinaire. 

SLM. Biotite brune, trĂšs abondante en paillettes nom- 
breuses trĂšs polychroĂŻques. Un peu de sphĂšne. Plagioclase 
abondant, séricitisé et indéterminable. Orthose, peu de 
microcline. Quartz abondant et granitoĂŻde. SĂ©ricite. 
Epidote. 

N° 787. À la Porte du Col du GĂ©ant. 

Allanite, Beaucoup de mica verdi. Peu d'oligoclase 
acide et de microcline. Orthose, puis quartz en plages 
granitiques brisĂ©es. Épidote. Chlorite. Belles actions dy- 
namiques. Cet Ă©chantillon paraĂźt ĂȘtre une forme de pas- 
sage; on y distingue quelques plages de quartz grenu. 


M 
Ă  r 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 79 


N° 341. J. V. ArÎte du Brouillard. 

Cette protogine est d’un type granitique, provenant 
d’un point de l’arĂȘte du Brouillard, oĂč la dĂ©nudation a 
mis Ă  nu le granit sur une certaine Ă©tendue. 

SLM. Un peu d’allanite. Mica noir à deux axes. Peu 
d’oligoclase, dont la dĂ©termination vu l’état de la roche 
est incertaine. Beaucoup d’orthose et peu de microcline. 
Quartz abondant et froissements dynamiques manifestes. 

N° 455. DerriÚre le Tour-Noir. 

Beau granit blanc Ă  quartz hyalin. 

SLM. Biotite en belles plages Ă  inelusions habituelles, 
notamment avec sagénite. Allanite libre dans la roche, 
ainsi que quelques jolis prismes de zircon. Peu de Plagio- 
clases. Albite et oligoclase-albite. Beaucoup d'orthose, 
puis du microeline. Quartz granitique brisĂ©. Épidote. 

N° 207, Au Sud-Ouest du Plan de l'Eau (vallon de 
Champex). 

SLM. Mica en petites paillettes. Allanite, puis plagio- 
clases altérés ; principalement albite et oligoclase acide. 
Orthose en plages, puis quartz granitique. 


lei se place naturellement la description du granit 
formant le cƓur du Mont-ChĂ©tif, de la Montagne de la 
Saxe et du Catogne, qui comme nous le verrons plus 
loin, appartiennent en réalité à la zone du Mont-Blanc. 
Au Catogne, en particulier, le granit qui se rencontre 
dans le voisinage du contact de la protogine avec les por- 
phyres, dans les couloirs au-dessus de Champex d'En 
Haut est en tous points semblable Ă  celui des arĂȘtes de 
la Breya, du ChĂątelet, etc. 

N° 294. Mont-Chétif. 

Parois rocheuses du versant nord du sommet. Cette 


50 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


roche, Ă  l'Ɠil nu, ne saurait ĂȘtre distiuguĂ©e de la proto- 
gine du versant sud. 

SLM. Peu de biotite plus ou moins chloritisée. Pla- 
gioclase acide et basique, puis albite. Dn peu de micro- 
eline. Beaucoup d’orthose criblĂ© de filonets. Stracture 
granitique, par places mĂȘme pegmatoĂŻde. 

N° 311. Montagne de la Saxe. 

Cette roche est semblable à la précédente, mais beau- 
coup plus dynamométamorphosée. 

SLM. Peu de mica vert, puis oligoclase acide. Pas de 
microcline, mais beaucoup d’orthose. Quartz granitique. 
PhénomÚnes dynamiques intenses. Les lamelles hémi- 
tropes des feldspaths sont ployées, le quartz est écrasé, 
des traßnées de séricite jalonnent les cassures des felds- 
paths. 


TYPE SCHISTEUX ET PEGMATOÏDE 


N° 675. Col du Chardonnet. 

Cette roche, d'aspect gneissique, verdùtre, présente un 
grand développement de glandules d'orthose, qui y affec- 
tent une disposition parallĂšle. 

SLM. L’orthose forme l'Ă©lĂ©ment prĂ©dominant; ses 
grandes plages sont criblĂ©es de filonets d’albite. On ob- 
serve encore du microcline, puis quelques cristaux d’albite 
inclus dans l’orthose. Ces grandes plages sont rĂ©unies 
par une masse formée en grande partie de petite la- 
melles de mica de couleur verdĂątre. On trouve aussi un 
peu de sphÚne, puis du quartz en grains polyédriques; 
il peut cependant se montrer des plages de quartz grani- 
tique Ă  extinctions onduleuses. 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 81 


N° 659 et 660. Moraine du glacier d'Orny. 

Ce sont des protogines Ă  grands cristaux feldspathiques 
alignés parallÚlement. 

SLM. Biotite tantĂŽt en belles lamelles polychroĂŻques, 
riches en inclusions et froissées; tantÎt complÚtement 
chloritisée avec séparation de magnétite et leucoxÚne. 
Les plagioclases sont reprĂ©sentĂ©s par l'albite et l’oligo- 
clase-albite en grandes et petites plages disloquées, un 
peu séricitisées. Microcline trÚs abondant en grandes 
plages, puis orthose. Quartz granitique, un peu écrasé, 
comme du reste les autres éléments de la roche. 

N° 661. Moraine du glacier d'Orny. 

Beau type pegmatoide, Ă  Ă©normes cristaux feldspathi- 
ques dĂ©pourvus d’orientation. La roche, comme les prĂ©- 
cédentes, renferme de nombreuses enclaves. 

SLM. SphĂšne rare. Biotite verte, puis beaucoup d’épi- 
dote. Plagioclase assez abondant, libre ou complĂštement 
enclavĂ© dans l’orthose. La variĂ©tĂ© est acide et correspond 
à l’albite. Grandes plages d’orthose et microcline. Le 
quartz en plages brisées et à extinctions onduleuses. 

N° 445. Pointe d'Orny. 

Type pegmatoĂŻde Ă  grands cristaux d’orthoses, orientĂ©s 
d'une maniĂšre quelconque les uns par rapport aux autres. 

SLM. Beaucoup d’allanite, en prismes allongĂ©s. Bio- 
tite verte en lamelles isolées ou en amas, et souvent chlo- 
ritisĂ©e. Les plagioclases sont de l’oligoclase acide, avec 
un peu d’albite. L’orthose et le microcline prĂ©dominent. 
Quartz brisé, disposé en lentilles allongées et écrasées 
simulant par places du quartz grenu. Epidote et séricite. 

N° 211. Sur le sentier du Six des Orcques, au-dessus 
de la Guraz. 

Type franchement gneissique et glanduleux. 

ARCHIVES, &. VE — Juillet 1898. 6 


82 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


SLM. Quelques rares et petites lamelles de biotite 
verdie, puis un peu d'oligoclase acide, voire mĂȘme d’oli- 
goclase basique. Orthose abondant avec les caractĂšres 
habituels. Quartz disséminé partout; exclusivement dé- 
veloppé sous la forme grenue, et de beaucoup plus petites 
dimensions que les autres éléments. Il est associé à quel- 
ques rares paillettes de mica blanc. Épidote et sĂ©ricite. 
La roche est dynamométamorphosée. 

N° 426. Les Courtes. 

Roche un peu schisteuse, à l'Ɠil nu, semble renfermer 
un peu de quartz avec plagioclases verdĂątres. 

SLM. Allanite et zircons libres dans la roche. Belles 
lamelles de mica noir, verdi par les actions secondaires 
et renfermant de nombreuses inclusions. Les plagioclases 
sont constituĂ©s presque exclusivement par de l’albite. 
L’orthose et le microcline sont abondants; un peu d’anor- 
those. Quartz en plages en partie écrasées et bréchifor- 
mes. Épidote localisĂ©e en petits grains. 

N° 776. Aréte du Col du Géant. 

Type pegmatoĂŻde riche en mica vert. 

SLM. Beaucoup d’allanite. Biotite ordinaire altĂ©rĂ©e, 
ainsi que les plagioclases qui sont indéterminables. Beau- 
coup de microcline, puis orthose. Quartz en plages bri- 
sĂ©es et un peu sous la forme grenue. Épidote, calcite, 
hématite. 

N° 775. Cabane du Col du Géant. 

Type franchement gneissique. 

SLM. Biotite verdie, allanite et magnétite. Quelques 
petites sections d’albite ; puis des cristaux d’orthose avec 
filonets et de microcline formant des glandules. Le 
quartz se présente entiÚrement sous la forme grenue. La 
roche est trÚs dynamométamorphosée, les feldspaths sont 


. 
| 
L 


Se 70, , 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 83 


fortement sĂ©ricitisĂ©s et parfois entourĂ©s d’une couronne 
de fragments dus Ă  l’écrasement. 


$ 4. CaractĂšres chimiques de la protogine. 


La composition chimique de la protogine est Ă©galement 
fort intéressante; elle permettra, comme nous le verrons, 
d'Ă©tablir les relations qui existent entre les divers types 
de protogine, et quelle Ă  Ă©tĂ© l’action de la couverture 
cristalline externe, dans les variations observées de la 
composition chimique du magma, qui a donné naissance 
à la roche granitique. Nous avons analysé plusieurs 
Ă©chantilions d'un mĂȘme type de protogine provenant de 
divers points du massif et, d'autre part, afin d'obtenir 
une composition moyenne de la roche, nous avons tou- 
Jours pulvérisé une quantité de matiÚre suffisamment 
considérable, sur laquelle on a fait la prise nécessaire à 
l'analyse. 


1° TYPE GRANITIQUE 


N° 629 N° 658 NoCet 


CR TA NS 0 nr. la 40e 
LR TETE RS TUE tarrenr La: 071% 
FeO : — : 19 611 PME 1.66 » 220115 
CaUs= 0.69 » 0.88 » 1.08 » 
Ma 0.19 » 0.34 » 0.40 » 
MOT 0LUSE) 4.58 » He 
LOT OMR PE 3.32 » 4.10 » 
Perte au feu — 0.60 » 0.46 » 0.86 » 


LDatale= M00 24059 400:585,1/: 99:64: 


84 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 
N 684 NM 612 
. CAR Le 4 (a Ce 0 ; + _, 0 / 
SO 007140066 72 68.53 °/, 


AROM=MAS 764 AID; 


FeO Es 0 M Fe,0, == 20:97 » 


Ca0 — 1305» 9,17 » 
Ms0 —= 0.41 >» 0.44 » 
RO ER ME uS EE 5.95 » 
Na,O — 3.33» 3.17 » 
Perte au feu — 0.64 » 0.397» 
HO TROIE 280 100.62 » 


Type pegmatoĂŻde et schisteux. 

N 418 N° 675 N 659 

Si0, — :#0.62°7, 69957, 00085 
AL, 0, — 15:50 14.451» AGMOM 
FeO = 2,84 » JA 1.89 » 
Ca0 = 205 » 127% 072108 
M20 40212 202% (UAE 
K,0 — h.76 » 4.92 » 6:19 
Na,0 — SA DES) » Jde » 3:21 » 
Perteaufeu — 1.04 » 128% 0.90 » 


Total —= 100.18 » 99.76 » 99.51 » 


N° 660 N° 661 

SiO, = 69.54 °/, 68.95 ”/, | 

ALO, 15.20 » 15.95 » | 
FeO == 2:70) 1.85 » 
CaO = 210, 1.86 » 
M0 = 0.34 » 0.46 » 
K,0 — 5.37 » 9.97 » 
Na,0 — 4.19 » 3.70 » 
Perte au feu — 0:97 5 0.91 » 


Total =" 40053 98.85 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 89 


N° 629. ArĂȘte de la Breya, type granitique Ă  grain fin. 

N° 658. ArĂȘte du ChĂątelet, au contact avec les quartz- 
porphyres, c’est un type granitique analogue au prĂ©cĂ©- 
dent. 

N° 671. Clochers de Planereuse, type granitique. 

N° 684. Treutz-Bouc, au contact avec le quartzpor- 
phyre, iype granitique. 

N° 612. Portalet, type granitique, avec amphibole. 

N° #18. Aiguille du Dru, type schisteux. 

N° 675. Col du Chardonnet, type schisteux verdùtre. 

N° 659. Moraine du Glacier d’Orny, type schisteux. 

N° 660. » » » » » 
passant au type pegmatoĂŻde. 

N° 661. Id. id., type pegmatoide. 

Les moyennes calcelĂ©es sur diffĂ©rentes analyses‘ des 
deux types principaux de protogine, nous fournissent 
pour ceux-ci les compositions moyennes suivantes : 


Type Type gneissique 

granitoĂŻde et pegmatoĂŻde 

Si, = 12.88 ° /0 70.49 °/, 
A1,0, = 13.87 » 15.375 
FeO —= Ar 2.94 » 
Ca0 = 1.43 » 1.54 » 
MgO = 0.36 » 0.52 » 
K,0 = 4.85 » ODA 
Na,0 — A D 3.41 » 
Perte au feu — 0,59 » 0.95 » 

Total — 99.78 99.99 


! Les moyennes ont été calculées, sur les analyses qui figurent 
dans ce travail et sur celles qui ont été publiées antérieurement 
par MM. Duparc et Mrazec. 


86 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


Pour le coefficient d’aciditĂ© et la formule magmatique 
de la protogine, calculés sur la composition moyenne 
de celle-ci, on a obtenu les valeurs suivantes : 


Coefficient d’aciditĂ© = 3.90 
Formule magmatique : Si0,, 5,5 : R,O,, 1,11 : RO. 
RO AO? Na,0 :K,0 —1077a 


Un coup d’Ɠil jetĂ© sur les tableaux prĂ©cĂ©dents, montre, 
en premier lieu, la composition chimique assez différente 
de l’un et l’autre type, elle prĂ©sente dans les deux cas 
une certaine constance. 

L’aciditĂ© des diffĂ©rentes protogines est, comme on le 
voit assez variable, elle ne semble ĂȘtre, que le rĂ©sultat 
du développement plus ou moins important du quartz, 
comme aussi de l'acidité du feldspath, et ne pas dépendre 
de la richesse en Ă©lĂ©ment noir. C’est ce que montre, par 
exemple, la protogine schisteuse du col du Chardonnet, 
qui quoique trÚs riche en éléments micacés, renferme 
69,95 °/, de silice. 

La quantitĂ© d’alumine qui entre dans la composition 
de l’un ou de l’autre type, est remarquablement cons- 
tante pour chacun d'eux. 

La chaux y est généralement peu abondante, elle 
peut provenir, soit de l’épidote, soit des feldspaths pla- 
gioclases, qui, quoique appartenant à des variétés trÚs 
acides, sont cependant légÚrement calcifÚres. 

Quant à la magnésie, elle varie avec le plus ou moins 
grand développement de l'élément micacé, en faibles 
proportions dans les Ă©chantillons du type granitoĂŻde, elle 
augmente notablement en quantité dans les variétés peg- 
matoĂŻdes et devient encore plus abondante, dans les types 
schisteux, ce qui est bien conforme aux faits observés. 


a. 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 87 


La potasse, prédomine généralement sur la soude, qui 
s’y trouve du reste en quantitĂ©s assez importantes, ces 
faits sont conformes avec la nature des feldspaths, qui 
existent dans ces roches, l’orthose est trùs abondant, le 
microcline, l’anorthose s’y rencontrent frĂ©quemment et 
ils sont toujours accompagnés de plagioclases albitiques 
qui peuvent mĂȘme Ă©galer l’orthose en quantitĂ©. 

La perte au feu, offre aussi pour chacun des deux 
types des valeurs assez constantes, mais fort différentes, 
pour l’un ou pour l’autre, elle est beaucoup plus Ă©levĂ©e 
pour le type gneissique, que pour les variétés granitoides. 

Les moyennes calculées sur les différentes analyses 
du Mont-Blanc, montrent encore beaucoup mieux les dif- 
férences qui ne peuvent guÚre s'expliquer à notre avis 
que par l’action de la couverture cristalline rĂ©sorbĂ©e par 
le granit. Il paraĂźt en effet difficile d'admettre, qu'une 
roche qui présente une composition assez constante 
comme le granit du versant Sud, puisse subir de telles 
variations dans sa constitution, sans que ces variations 
soient produites par une cause extérieure quelconque. 

On voit done que la protogine du Mont-Blanc présente 
la composition d’un granit. dont l'aciditĂ© trĂšs variable, 
reste celle d’un vrai granit, mais relativement acide. 

Si maintenant nous comparons Ce granit avec ceux 
d’autres massifs alpins, nous le trouvons d’une aciditĂ© 
supérieure à celle des granits des chaßnes cristallines ex- 
ternes à la zone du Mont-Blanc et inférieure à ceux des 
massifs des Alpes Bernoises ou du Pelvoux, qui présentent 
une acidité bien supérieure, qui les rapproche des granu- 
lites des auteurs français, c'est ce que l’on peut voir 
dans le tableau qui suit : 


58 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


N° 1 No 2 MN 3 
SIU, — 72.88 °/,! 64.81°/, 1607220 
AL,O, — 1587 17.98 » 18.99 » 
FeO — 2,29 » 9.09 402 2.78 » 
Ca0 = 1.43 » 2:2973 2,28 » 
M:0 = 0.36 » 1.62 » 0.95 » 
K,0 = 4.85 » 2 98 » 9.21 » 
Na,O = 3.01 » 5.70 » 3.69 » 
Perte au feu — 0.59 » 1:00 

Total — 99 78 99.99 99.68 

N° 4 M 6. N° 6 
Si), _ 67.870/, 76.40 ?/; "STARS 
Al,0, = 15.96 » 13.38 » 13.94 » 
Fe0 == 4.50 » LOU 1.299 
CaO == 11020 1.28 » 0.6T » 
M:0 Æ 1.40 » HÉS 22 0.28 » 
K,0 _ 4.26 » 4.59 » 4,36 » 
Na,O —_ 1209 3.93 » 4.65 » 
Perte au feu — 1.93 » 0.51 » 0.69 » 


Toul 101.37 101.71: HOUE 


N° 1. Moyenne calculĂ©e d’aprĂšs les analyses du type 
granitoide de la protogine du Mont-Blanc. 

N° 2. Moyenne calculĂ©e d’aprĂšs les analyses du gra- 
nit de Beaufort‘. 

N° 3. Granit de Vallorcine (Aiguilles Rouges)’. 


‘ L. Duparcet E. Ritter. Les massifs cristallins de Beaufort et 
de Cevins. Arch. Sc. phys et nat., GenĂšve, 1893. 

? L. Duparc. Composition chimique de quelques roches. Arch. 
Sc. phuys. et nat., GenĂšve, 1890. 


N°+ cn MASSIF DU. MONT-BLANC. 89 
N° 4. Granit de Gasteren. 
= N°5. Protogine du Bietschorn*. 

. N°6. Moyenne calculĂ©e d’aprĂšs cinq analyses de la 


= Protogine du Pelvoux”. 


‘2 


1 L. Duparc. Composition chimique de quelques roches. Arch. 
| Se. phys. et nat., GenĂšve, 1890. 22% 
D M2 L: Duparc. FC Er 
s _% P. Termier. Sur le granit du Pelvoux. C. R. À. des Sc. 1897. WE: 
RAA :. 16 


(A suivre.) 


BULLETIN SCIENTIFIQUE 


CHIMIE 


Revue des travaux faits en Suisse. 


A. WROBLEWSKI. DE LA NATURE CHIMIQUE DE LA DIASTASE ET DE 
LA PRÉSENCE DE L’'ARABAN DANS LES PRÉPARATIONS DE LA 
DIASTASE (Berichte, XXX, p. 2289, Zurich). 


Une solution de diastase, est précipitée par différents sels 
entre autres par l’iodure de mercure et l’iodure de potassium 
en prĂ©sence de HCI diluĂ©, sous forme d’un volumineux 
précipité, ce dernier purifié agit comme la diastase et donne 
la rĂ©action de la protĂ©ine, mais la substance active n’a pas 
pu ĂȘtre isolĂ©e. Du liquide filtrĂ© et qui est complĂštement 
inactif, l'alcool précipite un hydrate de carbone qui par 
inversion donne de l’arabinose c’est donc un araban, le 
premier pentosan soluble observé. La substance active 
s’obtient le mieux en cuisant la diastase avec de l'acide 
sulfurique diluĂ©, elle se sĂ©pare Ă  l’état insoluble, L'auteur 
conclut de ses recherches que les enzimes ressemblent aux 
matiĂšres albuminoĂŻdes et forment une sous-classe de ces 
substances. 

T. EmiLewicz et ST. v. KOSTANECKI. SYNTHÈSE DE LA 3-OXY- 
FLAVONE (Berichte, XXXI, p. 696, Berne). 


La flavone 
0 
C:G°AS 
CH 


CO 


substance mùre de la chrysine et d’autres matiùres colo- 
rantes vĂ©gĂ©tales jaunes, renferme le mĂȘme squelette que la 


CHIMIE. g1 


benzalacĂ©tophĂ©none CSH°CH — CH.CO.CS.H* ; il a donc paru 
intéressant de préparer les dérivés o-hydroxylés de cette 
derniĂšre, car cela pouvait conduire Ă  une synthĂšse de la fla- 
vone ou de ses dérivés. Mais une premiÚre recherche a 
montrĂ© que le dibromure d’acĂ©tyl-2-oxybenzalacĂ©tophĂ©none 
se transforme par l’action de la potasse alcoolique en x cu- 
marvlphĂ©nylcĂ©tone; d’une maniĂšre analogue Ă  d’autres 
composés 0-hydroxylés renfermant un halogÚne lié au second 
atome de carbone de la chaßne latérale, il fournit facilement 
une combinaison à noyau pentagonal renfermant de l’oxy- 
gÚne. Les auteurs en présence de ce résultat se sont demandé 
comment se comporterait lo-oxybenzalacétophénone hydro- 
xylée dans le résidu cétonique 


OH 
CH: 
SGO.CH — CH.C 


et si dans le dibromure d’acĂ©tyl-o-oxvbenzalacĂ©tophĂ©none 


/ 9COCH* 
CSH* 
NCOCHBr — CHBr.CfH5 


cela serait l'atome de brome lié au second ou celui qui est 
lié au troisiÚme atome de carbone de la chaßne latérale qui 
serait Ă©liminĂ© avec formation d’un noyau oxygĂ©nĂ©. Dans le 
premier cas on devrait obtenir une oxindogénide, la benzal- 
cumaranone 


va DC = cac 
Nco” 


et dans le second cas la flavone 


DÉMO 
dre K [ 


Nco/ CH 


L’o-oxybenzalacĂ©tophĂ©none Ă©tant difficile Ă  prĂ©parer, les 
auteurs ont utilisé à sa place pour leurs recherches son dé- 
rivĂ© Ă©thoxylĂ© qu’on obtient en condensant la benzaldĂ©hyde 
avec la résacélophénone et ils ont constaté que la réaction 


92 BULLETIN SCIENTIFIQUE. 


se passait suivant la seconde alternative, c’est-à-dire qu’ils 
ont obtenu la 3-éthoxyflavone C'SH°0*(OC?H5), F 138-139°, 
qu’ils ont convertie par Ă©bullition prolongĂ©e avec HJ de 
D — 1,7 en 3-oryflavone C'H°0*(OH) F = 240°. 
Considérant que les matiÚres colorantes végétales jaunes 
les plus importantes renferment le résidu protocatéchique, 
les auteurs ont condensĂ© le pipĂ©ronal avec l’éther mono- 
éthylique de la résacétophénone, ils en ont fait le dérivé acé- 
tylé, puis le dibromure de ce dernier et ont constaté qu'il 
donne avec la potasse alcoolique un composé trÚs bien cris- 
tallisĂ© C'ÉH#05, qu'ils se proposent d'Ă©tudier de plus prĂšs. 
F. R. 


ST. V. KOSTANECKI. SUR l’& NAPHTOFLAVONE (Berichte, 1. XXXI, 
p. 705, Berne). 


Le 2-acéto-l-naphtol condensé avec la benzaldéhyde four- 
nit le 2-benzal-acéto-1-naphtol 


cons” 
N CO CH — CH.CSHS 


dont le dérivé acétylé transformé en dibromure donne par 

l'action de la potasse alcoolique x naphtoflavone 

O0. Ćž CSHS 

cpef 
Kcoë H 


F.154-156°. Le pipéronal se condense encore plus facile- 
ment avec le 2-acéto-1-naphtol que la benzaldéhyde; le 
2-pipéronalacéto-1-naphtol cristallise en belles aiguilles faible- 
ment colorĂ©es en rouge, F — 154-155°, son dĂ©rivĂ© acĂ©tylĂ© 
fond à 129-130° et le dibromure de celui-ci traité par la po- 
tasse alcoolique se transforme en éther méthylénique de la 
9-4 Dioxy-0- poralaeens 


0—0cuĂ© cr 
Ru ne 


C0- CH 


ET 
La As 


CHIMIE. 93 


qui cristallise en belles aiguilles jaunes et dont la solution 
alcoolique est douĂ©e d’une fluorescence bleue, F — 9253- 
254°. Lorsqu'on humecte ce composé avec H?S0f, il se dis- 
sout en jaune lĂ©gĂšrement fluorescent, couleur qu’il perd au 
bout de quelque temps; cette réaction le différencie de la 
pipĂ©ronal-naphtocumaranone d’'Ullmann, laquelle se dissout 
dans H?S0* en rouge-cerise. La combinaison ci-dessus se dé- 
compose par l’action prolongĂ©e de l’eau en 2-acĂ©to-1-naphtol 
et acide pipéronylique. F. R. 


VW. FEUERSTEIN el ST. v. KOSTANECKI. SYNTHÈSE DE DÉRIVÉS 
DE LA FLAVONE (Berichte, XXXI, p. 710, Berne). 


La 2-orybenzaldiacétophénone 


OH 
C5H* # 
NCH(CH?.CO.CH5), 


décrite par Cornelson et Kostanecki a servi de point de dé- 
part aux recherches des auteurs qui ont supposĂ© qu’elle se 
prĂȘterait bien Ă  la synthĂšse de dĂ©rivĂ©s de la flavone. Elle 
peut en effet donner par Ă©limination d’eau un composĂ© ren- 
fermant un noyau hexagonal oxvgéné, soit le noyau y pyré- 
nique 
(Âź 
HC CH 


HC CH 
CH, 


Les recherches ont montré que ce composé est déjà mo- 
difié par ébullition avec les acides minéraux. Il se forme une 
substance correspondant Ă  la formule C?*H#%0? qui prend 
naissance d’aprĂšs l’équation 

/ OH 
CHE — H?0 — 2H — C#H 0? 
CH(CH?.CO.C5H°), 

Ce composé ne renferme plus le groupe hydroxyle qui a 

donc pris part à la réaction et ce fait joint au mode de for- 


94 BULLETIN SCIENTIFIQUE. 


mation lui-mĂȘme permet de supposer qu'il s’est formĂ© 
d’abord par Ă©limination d’eau le phĂ©nacylflavĂšne 


(Ă ) 


oo. 


Se 00H 
CH 
CHP:COCH 
puis avec perte de 2 atomes d'hydrogÚne par un phénomÚne 
d’oxvdation dont l'explication sera recherchĂ©e, le phĂ©nacyli- 


déneflavÚne 
(8) 


on C—C‘HS 


CH 


En 

] 

CH.CO.C‘H° 
Quoique les auteurs ne soient pas arrivés à constater les 
deux phases de la réaction qui peuvent aussi se produire 
d’une maniùre inverse à celle que nous venons d'indiquer, 
leurs recherches, pour le détail desquelles nous renvoyons 
le lecteur au mémoire original, permettent d'admettre que 
le produit final de la réaction est bien le composé ci-dessus. 
On trouvera dans le mémoire original la préparation et les 
propriétés de nombreux dérivés du phénacvlidÚne-flavÚne 
ainsi que le résultat des recherches faites sur ses produits de 
dĂ©composition au moyen de l’alcoolate de sodium. F.R. 


W. KLogskr et Sr. v. KOSTANECKI. SUR LES OXYBENZALBROMIN- 
DANONES (Berichte, t. XXXI, p. 720, Berne). 


L'indanone j 
UT Le + CH? 
\" CO / 


se condense avec les aldĂ©hydes avec Ă©limination d’eau et for- 


Cu 


CHIMIE. 95 


mation de cétones non saturées. Pour faire suite à leurs re- 
cherches sur les oxvhenzalindandiones, les auteurs ont 
voulu examiner les matiÚres colorantes hydroxvlées dérivées 
de la benzalindanone, mais l’indanone elle-mĂȘme Ă©tant dif- 
ficile Ă  prĂ©parer, 1ls ont employĂ© de prĂ©fĂ©rence l’un de ses 
dérivés, la 2-bromindanone 


que l’on obtient facilement comme v. Miller et Rhode l'ont 
montré en chauffant l'acide p. bromhydrocinnamique avec 
H?S0* conc. La bromindanone réagit avec la benzaldéhyde 
avec la plus grande facilité pour donner la 2-brombenzalin- 
danone F — 162-163°, soluble dans H?S0* conc. avec une 
couleur jaune intense. Les trois monooxybenzaldéhydes iso- 
mÚres se condensent aussi avec la bromindanone en pré- 
sence de lessive de soude; avec laldéhvde salicylique et la 
m-oxybenzaldéhyde, la réaction est nette, tandis qu'avec la 
p-oxybenzaldéhyde le rendement est mauvais. Avec la vanil- 
line et l’aldĂ©hyde protocatĂ©chique, la condensation en prĂ©- 
sence de lessive de soude est difficile, mais dans d’autres 
conditions, p. ex. lorsqu'on fait bouillir la solution alcoolique 
des deux composants en présente d'acide chlorhydrique 
fumant, on obtient de bons rendements. Les auteurs dé- 
crivent les différentes oxybrombenzallindinones ainsi obte- 
nues ainsi que quelques-uns de leurs dérivés. Ces produits 
se distinguent des oxvbhenzalindandiones par leur stabilité 
envers les alcalis, ils rappellent sous ce rapport les oxyben- 
zalcumaranones. Îl rĂ©sulte des recherches des auteurs faites 
Jusqu'ici sur les matiĂšres colorantes jaunes renfermant le 
double chromophore CO.C — C que ces matiùres colorantes 
présentent entre elles une grande ressemblance soit que le 
groupe CO appartienne à une chaßne latérale (streptostatique) 
soit qu'il appartienne Ă  un noyau pentagonal (cyclostatique). 
Les auteurs se réservent d'examiner l'effet du groupement 
atomique C0O.C — C lorsque CO est streptostatique et C — C 
cyclostatique, et enfin lorsque les deux chromophores sont 
cyclostatiques. ROSE 


A era 


BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC. 


RicHARD LORENZ. DÉCOMPOSITION DES SOLUTIONS SALÉES (CA fr 
Electrochem., 4, p. 247, Zurich). 


Pour décomposer une solution de sel il faut une tension 


de 1.95 volt, mais en pratique on observe une tension 
nécessaire de 2.1 à 2,3 volt. L'auteur l'explique en disant 
qu’on a rĂ©ellement en succession pendant le travail, une 
chaĂźne Pt | H, ; NaOH | NaCI | CI, | Pt et que le calcul donne 
bien pour cette chaĂźne une tension de 2.23 volt. 


A. WROBLEWSKI. NOUVEL APPAREIL D'EXTRACTION POUR LIQUIDES 
(Zeits. anal. Chem., 36, p. 671, Zurich). 


Ce chimiste a construit un appareil d’extraction pour les 
liquides, modifiant d’une façon heureuse, celui de Soxhlet. 


9 19 19 19 19 
US re 


19 


30, 


OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES 


FAITES A [’OBSERVATOIRE DE GENÈVE 
PENDANT LE MOIS DE 


JUIN 182898 


trÚs fort vent à 10 h. du matin; fort vent à 1 h. du soir; légÚre pluie à 10 h. 
du matin. 

pluie Ă  7h. du matin et Ă  7 h. du soir. 

forte rosée le matin. 

légÚre pluie à # h. du soir. 

brouillard enveloppant Ă  7 h. du matin. 

légÚre pluie à { h. du -oir; légÚres ondées par intervalles à 10 h. du soir. 

pluie le matin jusqu’à 7 h.; pluie Ă  1 h. du soir; Ă  5 h. 37 m., Ă©clairs et 
tonnerres à l’W. 

pluie Ă  7 h. du mĂątin et dans la journĂ©e jusqu’à 1 h. du soir. 

brouillard enveloppant le matin ; forte bise Ă  4 h. du soir. 

rosée le matin. 

pluie le matin jusqu’à 10 h. ; pluie depuis 9 h du soir. 

pluie le matin ; pluie Ă  10 h. du matin et Ă  1 h. du soir; trĂšs forte bise depuis 
10 h. du matin Ă  9 h. du soir; depuis 9 h. elle augmente encore. 

violente bise jusqu’à 7 h. du soir ; trùs forte bise depuis 9 h. du soir. 

trĂšs forte bise Ă  7 h. du matin et Ă  1 h. du soir; forte bise Ă  10 h. du matin 
etĂ %4h. dusoir. 

forte bise Ă  10 h. du matin. 

forte rosée le matin. 

Ă©clairs Ă  l’est Ă  10 h. du soir. 

pluie le matin jusqu'Ă  1 h. du soir. 

légÚre pluie le matin. 

forte pluie Ă  7 h. du soir et depuis 10 h. du soir. 

forte pluie jusqu'Ă  10 h. du matin. 

pluie Ă  7 h. du matin; Ă  3 h. du soir, tonnerres lointains; Ă  4 h. 30 m., 
orage au SSE. 

fort vent Ă  4 h. du soir. 

rosée le matin ; bel hàlo solaire de 9 h. à midi; tonnerres au SW., NE., W. 


et NW. depuis 3 h. Ă  4 h. 34 m. du soir; pluie depuis 4 h. Ă  7 h. du soir. 


légÚre pluie le matin. 


ARCHIVES, t. VE —— Juillet 1898 7 


Ă  
4 
: 


“ 1:00 NC 4 
4. Valeurs extrĂȘmes de la pression atmosphĂ©rique observĂ©es au barographe. n 
22e MAXIMUM. MINIMUM. e : 
dr LLHE LULU 
M: De AR TL hi PS ON LL tout ce 795,75 Le 4er Ă  3h. matin.......... 722 
‘ Pare CU 
is 3 Ă  40 h. matin .......... 729,60 3Ă  4h. matin... 728,28 
MR Pr ane. ue 727,84 6Ă a Bh-soir... 1 725,67 
Ă  (D ren: AO 728.64 8 Ă  & h's0ir "Le 727,66 . 1 
ES M ADD soie 0... 796,53 11 Ă  20... TR 795,21 
(4 HS a 07h onsbnu. . LL. 727,95 16 Ă  4h. matin........ . 719,43 
% n ; AO MMONEMSNILS. ue 724.84 419 Ă  4h: Soir C2 730,88 
#Âź | 
“ AO RS Reimatn 732.87 93 à &'h. matin 723,45 È 
% 99 Ă  44 h. matin .......... 796.15 9% Ă  7 hsoir:- 0 725,96 ; 
hi LACET STE 799,95 26 Ă  10 h. matin .......... 72000 
4 DÉSIR Soie 1.0 722.51 30 à &ih: Soi LPO 732,35 
À DEAD D SOIT 22. 733,45 : 
4 
| À 
Fa Résultats des observations nluviométriques faites dans le canton de GenÚve 
se CÉLIGNY | COLOGNY JUsSY |lcouraseres! armexaz | sariexr 
[2 Obserr. MM. | Ch. Pesson | R. Gautier | M. micheli || OBERVAT- || peliegrin | 3.3. Decer | P. Pelletier 
. > roue ar ll TOR À | 
Ă , mm | rm rm tam MM | mm 
Total. .| 136.4 | 129.3 | 193.5 | 490:2 | 131.5 | 133.8 
ER: Durée totale de l'insolation à Jussy : 206h 55 m. 


LSVEI ELO— 6$%T 99‘0 CO'OT 0€ + S8cL VO — 09'ST+ __S7'O —7L'96L som 
lu era) | | ER A 
L'ourl 9% —| ser9 log ols% [5 ‘Nl''180 | 086 Ov |%e + | 7e LO'e+- | 94 HIQLE —| PAR |GT'ECL | SC'SEL | 1e Le 0€ 
YOU LE — | OH SS co (0% | NI 166 | 086 098 | 9H | LO8 | SSI | EL Æ 1996 —| Cet |6C'GEL | ST'88L | 967 - 95 682) 6% 
DUB CE — | L'ENOZ |SOOÏC'ET |F'MSSIT 160 | 068 108% | GE — | 669 | L'8T+ | VIT 180% —| GET | TG 8CL | 8'YEL | OST — | 80 98297 
COUT) CE — | 0'ET9% | 880 69 IT'MSS|Y |L'G | 066 |08% LEE + | 6GL | 681 | S'OT+- 167% —| LL ET |0S'HL | O9'FSL | C6 — OL TL | 
OH) "7" | °°" |ES |SS01S8 |T 'MSSIOr 0%) 066 | 06% | LS + | 062 |6'67—+- SAR LEE —| TE 4 |IS'GGL | 00'06L | 9L'G — | O7'TCL| 98 
GET EE — | FEFO0O ||007 96 “MAL 1096) 066 | OC | 66 + | EL | L'6ET+ | 9° SG —| ECG SG SSL | OS‘: | QUE — | TZ'ETL| 7) 
L'SET| 9€ —| LGNS'TTILEOIES [T'ASS|''|FO | 086 |OLE | 85 — | L19 pa 1 LC, = 9e GT+ |G6'66L 96861 | T0 ++ |S£'LEL| 5 | 
S'HCI| GE — | O'ETLE || 190176 “48419 |L'L | 086 | 06 | 661-168 | T61+ | FI 1687 —| OL'GT—+- | 0866 | CY' Ge 80 — | YG'OGL| 8 | 
CECI ce + | £'8l66 [80186 |r'ass|""|""" | 008 06% |02 —| 969 | Lee | SLT |Qe | 7: ane trs 1EUEL | GUY — | LG'EGL| 66 
O'REN Fe + | O'SHOST| TO SL “mal "|""" | 016 08% | 96 — | 129 | 0'8-+ | 861 108 | 86 06-+ |SL'8CL | OL'GGL | ERO + | 6G'LGL| Fe | 
C'EST + | L'LVGVTILEO!LO [T ‘N°17 | 006 OMG | CT — | 889 | GES | OUT |09'T +] 66 81 | TE TEL | LY'8L | EL'e + |9L'66L| 08) 
RE 166 RURE F  N|°'|° | 066 [OV |08 — | 609 |6%6T | L'G ESC O —| 691 LS TEL 88 OEL LT YL'YEL| 6H 
O'TET TT 38 O'LE6'GT| GO'O LEFT | N°7" | 006 1066 | EOT— 96€ | 676 | €'8 + LOT —| F6 GT GEL | F0'0Z | 0G'Y + | OT'TEL| 8 
0'6EF FO 9SF 0€ 4101806 |E ‘NN |" "|" | OL |OL% | 16 — | 609 | 0'8T+ | F'OT+ 61€ —| 6 EI |OL'66L | ES A6 | €0'0 + | S6'96L 
O'OYF 1 a 801,6 |S6010'6% |% “ANNIT |FO | 092 OMS 0% — | 009 | GET | OO | 1m —| 1961 US UGL | ET'GUL | US — | VY'TSL) 97 
O'OET LG 92100 |E80 18% |€ “ANNS 787) 066 O6L | 006 106 | L'ET+ | Ve 190€ —| BEF |EVYGL | SL'GEIL 19% — | TG Ce) SH) 
OUI Ge ie Y'LVGO 860198 |F ‘NOT #16 | OOOF OS | 61c-+- | 1Gb | OST | L'ETH- ELT —| VT'ST—+ CO LL | LCL | 060 — | T6'SL| #1 
SLI 9% + | L'LY,96 1870106 | ‘N°1 | 066 1006 SG + | LeL | L'EeT | J'YTH |LL'O +) 87 LT CG LEZ | 60 961 | LE'O ST LEL| ET 
OH) "| °°" |S'erl2L001%6 | ‘N° | 066 09% | ce a GEL | GC | L'ONT |IET | G6LT + | 19'LGL | FT'06L | 610 + | 66961) 6H, 
OF 50 —| L'Y06 |LLO109 |  ‘Nl''|""" | 096 068 | € 091 |'YT6+ | SCI 1990 +) QT'LE+- | CS'OGL | TS SEL | 760 — | JL'SEL| FT 
C'SOF) 50 —| %%700 |007F8% |1  ‘S16 196 | 0L6 |06L | 9917 698 | GG | EST LOTO —| Er OT |90'LEZ | 6e 982 | CO'O — | 19062) OF, 
0‘GOT 0 JA L'OF OT |OOTIOS |  ‘N19 |S'OT) 066 | O68 | OnG+ | 956 | COG+ | UT C6 O0 —| SO'9T-+- | T9'SGZL | 96 962 | TG ES'LGL| 6 | 
060 0% C'OYL'O 860 L'E aa | ""|60 | 0L6 | 019 | 6% + | ECL | Fe 9er |87'e —+| SC'8T-H+ 29 86L | 99'2GL | 16 + CT86L| 8 | 
@ 901 £'0 —| VAE OT 0069 |F NN |" "7 | 088 08% | — 019 | GLS | GR GG E | HC'6T-+ | ST'8GL | 19'08L | 860 + | SRLCL| L | 
CO0T 80 — | SEF66 |L0 69 |T'ASS |" "|" | 086 [06 8 + GEL | F'Oc+ | LOT |EL'T + 69'2T-- | 38" LEL | L9'GGL | 070 + | 06 962) 9 
00H" | "| Er 66010 ‘AA [SO | 086 | OS | 78 + | 881 | £'06—+ | L'6 À LETT mar |L8'LEL | CL'OGL | 90 + OT LEL| G 
CON 6% —| 86 IFETI8€ 0188 | N°1" | 066 067 | GE — | 669 | E6I+ | L'E ICE —]| LEGI-T |80'66L CO'0GL GET + | 18'L6L| 4 
C01| 6% — | 06 66 IS'OlSZ | “Nl'-l""" | 08 |06c | V1 | S6€ | L'OTH | 8'8 119€ — ERIC 100664 85 864 T0 + 00'66L) € 
GeOT Or — | 85.00 | 860,86 “al£ 18° | 066 | 066 | €OT+ | 08 | 691 | L'6 + ISLE — STE  TE'8GL 10 GEL | 60'0 — 16 96L| 7% 
STOF| 90 —| FE 0% |660|0%r [8 :MSs| "100 | 089 | 08% | 66 — 09 | LT | L'TF-E 6€6 — | GT |GL'GGL co cc 61e — L8ESL| 1 
| 19 | 0 Ăč ci — | Le "tu (L Û « mn "UATFEUU | “tft “urppuu | "unptu Ent) 
Ps 2[EUMOL || _& ni s ‘l 16 ‘Uaou È 9PUIOU SoAN0U F8 “a$o4eq |"1804184 aeurou “1 v& Ă€ 
B ‘| ‘dun (ssl! ES) queu | 2 SUP Lunrxeg ur | ONE sa uen | aug | 109 PIE a me Laneine ey/sap Kowt| à 
e HE “IPN FE 22 Si -uuop | ÂŁ cl TU K0N LED aus on Hrax de 096 HPIG | none Ă« 
JUQUY np “duo 1e ; E + ofau no on} LATE 119 bn À pe “at EULCITNE RUE CALON LES | 5 


‘S6GRE NINL£ — 


AND 


MOYENNES DU MOIS DE JUIN 1898 


mm 
dre décade 727,43 
D'RS 726,75 
DL» 726,49 


Mois 726,79 


BaromĂštre. 
1h. m. 4h. m. Th. m. 10 h. m. 4 h.s. #h.s. 
mm mm mm rnin mm 
721,02 727,43 727,27 726,91 726,57 
726,58 727.41 727,23 726,96 726,47 
726,06 726,16 726,39 725,94 725,75 
726,55 726,90 726,96 726,60 726,26 
Température. 


Th.s. 


am 
726,92 
726,82 
726,10 


726,61 


10 h. 8, 
min 
727,59 
727,29 
726,96 


727,27 


dre déc. + 42,69 + 11,42 + 13,59 + 13.77 17,87 + 1862 + 16,37 + 44,62 
& » + 4326 + 1208 + 1482 + 16,80 + 18,40 + 1916 + 17,75 + 4548 


3e 


> 


+ 13,41 + 120 + 14,31 + 16,34 + 18,69 + 19,35 + 16,95 + 14,69 


Mois <+- 13,09 + 11,87 + 14,24 + 16,30 + 18,32 re 19,04 + 17,02 + 14,93 


ire décade 879 
2° “ 334 


d 348 
Mois S)4 
Therm. 
min. 


911 
8063 
852 


585 


Therm. 


Inax. 


Lee déc. HA148 + 20,67 
% » 1150 + 20.50 
3 » HUA + 2129 


Mois 11,30 + 20 82 


Fraction de saturation en milliĂšmes. 


818 687 610 599 704 
509 695 605 592 65% 
774 684 961 532 66% 
800 639 292 561 674 
Insolation. Chemin Eau de 
Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou 
du RhĂŽne. moyenne. eu heures. p. le vent. de neige. 
0 h. kil. p. b. mm 
+ 13,26 0,76 48,1 6,75 23,3 
+ 16,81 0,59 74,7 15,36 39,9 
+ 1396 0,63 67,1 8,04 67,0 
+ 1459 0,66 136,9 10,05 130,2 


Dans ce mois l’air a Ă©tĂ© calme 33,3 lois sur 100. 


Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 2,64 à 1,00. 


778 
750 
779 


769 
Limni- 
mĂštre 


cm 

106,02 
127,58 
141,02 


124,87 


La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 6°,9 E. et 
son intensité est égale à 29,5 sur 100. 


O1 


OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES 
FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD 


LE Mois DE JUIN 1898. 


2, neige de 7 h. Ă  10 h. du matin et de 7 h. Ă  10 h. du soir; hauteur ; 10,0. 
3, brouillard de 7 h. Ă  10 h. du matin. 

5, pluie Ă  4 h. et Ă  7 h. du soir. 

8, brouillard Ă  7 h. du matin et Ă  4 h. du soir ; pluie Ă  1 h. et Ă  7 h. du soir. 
9, pluie depuis 1 h. Ă  7 h. du soir. 

10, pluie Ă  4 h. et Ă  7 h. du soir ; brouillard Ă  10 h. du soir. 

11, brouillard pendant tout le jour. 

12, brouillard Ă  7 h. du matin. 

13, tonnerre Ă  3 h. 45 m. du soir. 

14, pluie Ă  7 h. du matin et de 4 h. Ă  7 h. du soir; brouillard Ă  1 h. du soir. 
15, brouillard Ă  { h. et depuis 7 h. Ă  {0 h. du soir; neige Ă  4 h. du soir. 
16, neige Ă  7 h. du matin, ensuite brouillard pendant tout le Jour. 

17, neige Ă  7 h. du matin; brouillard depuis { h. Ă  10 h. du soir. 

18, brouillard de 7 h. Ă  10 h. du soir. 

19, brouillard de 7 h. Ă  10 h. du soir. 

22, pluie Ă  4 h. du soir. 

23, brouillard Ă  7 h. du matin et depuis 4 h. du soir ; neige Ă  1 h. du soir. 
25, pluie depuis { h. du soir. 

26, pluie Ă  7 h du matin; brouillard Ă  10 h. du matin et Ă  7 h. du soir. 

27, brouillard Ă  1 h. du soir et depuis 7 h. du soir. 

28, brouillard Ă  7 h. du soir. 

29, neige Ă  10 h. du matin; brouillard Ă  7 h. du soir. 

30, brouillard Ă  10 h. du soir. 


Valeurs extrĂȘmes de la pression atmosphĂ©rique observĂ©es au baroyraphe 


# MAXIMUM MINIMUM. F: ÂŁ 
Û LU Lo] OR Tr. 
Mae Fr a 40 hs. .......... 563,69 Le Ă  8 himatn. 7. BUTS or 
EN NES 570,34 8àÂh. matin......... | 1: 668 7071000 


Ar 


AA MODES GIT 2e, 266,90 U Ă  7 h. matin : 7. 


D 2 2100 cor... 569,09 43 à 7 h. matin..
........ 568, 
2 ETES RNS 561,30 16 Ă  7 h. matin........... 

N. LRAP ERNEST 570,99 19 à 7 h°matine, 
+4 AE or... 362,25 24 Ă  & h. Soin t.""0 

#4 30 Ă  A1 h. soir... .. SA80 33 Ă  0h mate. 0 
“ 24 à 74h matin "20 € 

Ke 96 Ă  9 h. matin........... 
K- 3017 h-ematin 77 50-e0e 

LS 

, 


| dédié Lud 
d 


103 


Nébulosité 


EF 


| 


0 


86 0 
0€ 0 
GE 0 
(Lo (0 
[GpĂŠ CL. :0 
880 
06 0 
860 
09 0 
sr'0 
€T'0 
dt 
870 
260 
001 
€8 0 
€6'0 
Cy'0 
GÂŁ'0 
OÙT 
080 
08'0 
88 0 


moyenne. 


‘2818U NO aIn[q 


< ; IUT 
| | | 
AU A ER PR EE LE 
F ‘IN cd SUrOE En EC | 
| ‘AN ss pi UE cl SAUNA EX | 
Fous AN A D De A PA am 
Y ‘AN ARTE LS nm UE ERE = 
Fe UAS ONCE Vel EE TNT 
PU UAMNS LS SR D PA lÉBTRAORE AE 
FN 0 "CL OECT LE MA | 0 | 0 | 
} ANS ES 9 8 ST) SE HG Se ER ONE EN 
I ‘MS ... IanrTer ane. C'YT E | 0% +- ce +- 
[ "IN CT .... OI A | Le T | TC —- OY'T +- 
I ‘IN . . | RO CT ROSE | Aa Lee SL'0 — 
f ‘HAN TER ati nel Eee vol 
I “IN cho itie PE . OCR UC 0 — 64 — 
} ‘IN ie G 87 HIDE 0" + | 85 — | 9ç9 — 
M NN = RE ET 0, JO 00 FLN ÈS 
F ‘MS : L'YG Na RO EN ETC SCT OS 
| ME Ci Le TEE CCE ce EE EE PE PS ES ER A A EE 
! ‘AN NES PER | OSEO ES Et 08 0 CE 
| RATE NA MERS + nl 6 + | GĂ© + | 600 — 
} ‘AN | Cds | 6 FF EN | TO+ | F6 + | %OT + 
Pa MONNEE 2" ).9-0T LAS CLS) EEE UCI 
Ml 7 (Ep DT ON CT de Gr +. 
Dr AN 2 "2 Re nt RDC AISCE 80" + | 
Éte MS | 2 Pi dc Eu VA ns 
D SA ER % GI PI c'e GO + | 070 — 
Fe ‘MS | sc. ... PROC A ea CALE 
‘AN || . | ....
. ACMORC EE] | &' 9: ES 9'E — 
LR Cent 0‘OF | 0S + | 80 — | crc — 
A SN TEE NÉ Se co dal (Es LE 
ui [114] Lu | 
. ‘1 #8 Sal “a8iou “niosae re K108qe “oxeunuou | 
“AUEUTUOP | Ssqmon ORNE Er | Es nd 


dl emeagdu L 


. 


[l 


YL'E 
LOG 
LT 
%0'8 
668 
YL'G 
IL'E 
EG G 
SY'T 
16 
L9'G 
19'€ 
079 
|7A 
90'€ 
697 
OY'E 
L8'Y 
6Y L 
L6'9 
GL'E 
CL'Y 
IL'0 
L9'0 
96'T 


——— 


+44 


À +414 


| 


“SAN #3 
sap 
auu9 0 


+I+ | 


O8'TLG 
CT'89c 
LG 96 
GG GA 
0€ €9C 
SL'99c 
66.496 
08'29€ 
OV GLS 
GL'OLE 
68 OL 
06'0ZG 
66 026 
07296 
O6 19€ 
GL'G06 
66 896 
60'69€ 
06'89C 
06'99€ 
08'29C 
86 OLÂŁ 
F6 04 
87606 
C0 69€ 
60'89€ 
66 296 
66 09€ 
67796 
69'69€ 


“ULqjI 


arde1$0o1eq 
ne 9A19840 
“ULAULEXE IN 


C9J0 — 67996 six 
L0'89S | LG'T + | 8L'69€ || 0€ 
06 C0 | EST — | 67996 | 66 
SG 96 | 607 — L9'600 | 86 
S9'096 | FS'9 — | Gr'T98 | Le 
07'09€ | 609 — | ECT9S | 9% 
1669 | GE — GTS | GG 
66990 | 960 — | 68996 | %e 
06 596 | LO'T — | GE 996 | Se 
06'69€ | LOG + | 6£'698 | cc 
68 69€ | T0 te 66 O0LS | TG 
62696 | GT'€ LE OLS | 06 | 
66'OLS | LG'E + | 89'OLS | 67 | 
0729 | 66 + | 8 696 | 8I 
OS'T9S | L8G — | 01396 | LI 
G9'ZCG | 008 — | O6 8S | 97 | 
O6 666 | 9€ — | 97696 | SI 
08'69S | 60 T 8€ L96 | 4} 
79'896 | 97€ 68896 | €F 
08'99€ | GT + | 8L'L9S | 6 
OF S9C | 690 — | 8896 | FT} 
Ăż6'G9C | S0'O + | 87998 | Or 
06896 | LL‘ + | GF'69S | 6 
0L'89G | EG'E + | 08696 | 8 
05806 | 6e + | FF'600 | L 
6F 296 | GG'T + | 90'896 | 9 
YL'GOG | 29 + | 69'L9G | G 
0LG9S | 89'0 + | 69998 | 7 
79'E9G | 780 — | 09 | € | 
OYSO6 | GL'T — | OS | 6 | 
YY VAS | STE — | SENS | F 
“URITELUI ui qu DAITIULES| SE 
audeisoueq| ‘opeuuou |"saanou ts .£ 
ne JA4SqO| Anamneg e | sap “our Ă« 
NUM | 9948 14894 | Anamnep = 
TT, 2“ = 
"94e uo1eq 5 


S68T NINf — 


HVNHAA-LNIVS 


104 


MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — JUIN 1898. 


BaromĂštre. 

1h. m. 4h. m. Thu. m. 10 h. m. 4h.s. ĂŠh.s. Th.s. 10 h.s. 

LLLLEI LL mm min mm an mm mm 
Ars décade... 566,63 566,39 566,69 566,80 566,95 566,9, 507,10 567,23 
DENT . 566,48 566,15 566,06 566,43 566,64 566,68 566,87 567,12 
3% » . 566,19 565,68 565,46 565,86 566,15 566,17 566,44 566,54 
Mois .- 566,44 566,07 566,07 566,36 566,58 566,60 566,80 566,97 

Température. 

Th.m 10 h. m. 4h.s. #h.s. ANSE 10 h.s. 

(D (0 0 0 (0 0 
AredĂ©cade... +2,31. + 5,67 “+ 6,29 + 5,51 + 3/0 
DER .+ 92,58 + 4,929 + 5,33 + 4,10 + 2,89  F2,0 
DURS UN RL L86 + 5,2% 5,01 CUS UE 
Mois 7-2. 209,00 + 4,94 + 5,62 + 4,87. +: 200 


Min. observé. 


0 

Are décade... + 0,20 
9e » . 0,40 
3e » - 0,27 
Mois 2 1m 0,29 


Max. ubservé. 


o 
+ 8,98 
MERE A 
+ 8,00 
+ 8,1 


Nébulosité. 


0,51 
0,67 


0,37 


Dans ce mois, l'air a été calme (0,0 fois sur 400. 
Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 4,49 à 4,00. 
La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 4ÿ° E., et 


son intensité est égale à 49,8 sur 400. 


Eau de pluie 
ou de neige. 


mm 
52,2 


40,2 
6,4 


157,8 


Hauteur de la 
neige tombée. 


cm 


10,0 


10,0 


_ 


RON par V7 
+ 


THERMO-ÉLECTRICITÉ 


BISMUTH CRISTALLISÉ' 


F.-Louis PERROT 


INTRODUCTION 


On sait depuis longtemps que pour obtenir des cou- 
rants thermo-Ă©lectriques, il n’est pas nĂ©cessaire de pro- 
duire une différence de température entre deux points 
de jonction de deux substances conductrices chimiquement 
diffĂ©rentes et qu’une dissimilitude de nature physique 
entre diverses rĂ©gions d’un mĂȘme corps suffit pour 
permettre à une différence de potentiel de s'établir de 
part et d'autre des points échauffés ou refroidis. 

Cette dissimilitude peut ĂȘtre due Ă  l’action de forces 
arbitraires, le milieu étant en quelque sorte pétri par 
l’expĂ©rimentateur qui soumet la substance Ă  la trempe, 
l’écrouissage, le trĂ©filage, etc. Les effets thermo-Ă©lectri- 
ques dans ces cas-lĂ  pourraient ĂȘtre mesurĂ©s quantita- 


1 Les premiers résultats de ce travail ont été communiqués à 
l’Acad. des Sciences de Paris, sĂ©ance du 25 avril 1898. La note 
des C. R. Ă  Ă©tĂ© reproduite dans l’Éclairage Ă©lectrique, tome XV, 
1898, p. 253. 


ARCHIVES, t. VI. — AoĂ»t 1898. 8 


106 THERMO -ÉLECTRICITÉ 


tivement et ces mesures conduiraient peut-ĂȘtre Ă  un 
résultat pratique, par exemple au point de vue des fils 
qui servent de conducteurs dans les expĂ©riences d’élec- 
tricité et dans lesquels des différences de structure peu- 
vent causer des courants parasites d’origine thermique. 

Mais l'intĂ©rĂȘt de pareilles recherches diminue lorsqu'on 
se place au point de vue de l’étude des phĂ©nomĂšnes 
naturels. En effet si la structure peut ĂȘtre arrangĂ©e et 
changĂ©e au grĂ© de l’expĂ©rimentateur on n’est pas en 
prĂ©sence d’un milieu dĂ©terminĂ© par le jeu d’une force 
naturelle spontanĂ©e, comme c’est au contraire le cas 
pour les corps cristallisés. Cette différence, d'ordre phi- 
losophique, se retrouvant du reste dans tous les domaines 
de la physique, il est inutile d’y insister ici. Cependant 
on peut faire observer qu'avant de s'attaquer Ă  des mi- 
lieux artificiels plus ou moins cahotiques, il serait logique 
d'Ă©tudier plus Ă  fond que jusqu'ici ce qui se passe au 
point de vue thermo-Ă©lectrique dans les milieux aniso- 
tropes mais doués de symétrie, chez lesquels tout semble 
devoir prendre un caractùre d’ordre parfait. 

Or il reste encore bien des points inconnus dans le 
domaine ainsi limité, et des difficultés expérimentales 
assez considérables en défendent l'entrée. 

L'étude complÚte des phénomÚnes thermo-électriques 
dans un corps conducteur cristallisant dans un systĂšme 
autre que le systĂšme cubique n’a jamais Ă©tĂ© faite. On ne 
sait pas notamment ce qui s’y passerait dans chaque 
direction cristallographique au point de renversement non 
plus qu’au point neutre. L’allure des courbes reprĂ©sentant 
les diffĂ©rences de potentiels, mĂȘme dans des intervalles 
de tempĂ©ratures infĂ©rieures Ă  ces deux points n’est connue 
pour aucun cristal. 


DU BISMUTH CRISTALLISÉ, 107 


Malheureusement c’est le dĂ©faut de substances propres 
Ă  cette Ă©tude qui l’a retardĂ©e jusqu'Ă  maintenant et l’em- 
pĂȘchera peut-ĂȘtre toujours d’ĂȘtre complĂšte. Les corps 
cristallisés, non cubiques et suffisamment conducteurs 
pour le courant, sont si rares que l’on n’a guùre le choix 
qu'entre le bismuth et l'antimoine parmi les métaux ; 
l'oligiste, la pyrrothine, certains sulfures comme la sti- 
bine, parmi les minéraux. 

C’est le bismuth que l’on peut le moins difficilement 
obtenir nettement cristallisé sous un volume assez gros 
pour permettre la sĂ©curitĂ© dans les mesures. L'’antimoine 
est dĂ©ja moins rĂ©gulier dans sa cristallisation. L’incon- 
vénient de ces deux métaux est leur point de fusion trop 
bas pour qu'il soit possible de les chauffer jusqu’au point 
de renversement. Quant aux minéraux naturels, les 
Ă©chanĂŒllons d’une certaine grosseur ont presque toujours 
des dĂ©fauts d’homogĂ©nĂ©itĂ© (macles, fentes, etc.). Cepen- 
dant on possĂšde quelques mesures de BĂ€ckstrĂŽm' sur 
l'ohgiste, par lesquelles T. Liebisch* Ă  pu confirmer 
l'exactitude de la formule de Thomson *. Il y aurait pro- 
bablement quelque chose d’intĂ©ressant Ă  faire avec l’oli- 
giste pour celui qui, comme BĂ€ckstrĂŽm, parviendrait Ă  
s'en procurer des Ă©chantillons convenables. 

Dans les recherches qui vont suivre, je me suis borné 
pour le moment Ă  reprendre l’étude du bismuth entre 0° 
et 100°, ayant eu l'avantage de posséder de trÚs gros 
prismes de ce mĂ©tal, d’une texture apparemment trĂšs 
homogĂšne. 


1 BĂ€ckstrĂŽm. Oefv. Vetensk forhandlingar. 1888, p. 553. 
BeiblÀtter, W. XIII, p. 173. 

? T. Liebisch. Wied. Ann. XXXIX, 1890, p. 390. 

8 W. Thomson. (1854), Math. and Phys. Papers. I. 266, 
324, 467. 


108 - THERMO-ÉLECTRICITÉ 


Indépendamment des données numériques nouvelles 
qu’apporte le prĂ©sent travail, son but est d’attirer l’atten- 
tion : 

4° Sur le peu de travaux complets qu'on possÚde sur 
le sujet de la thermo-électricité des cristaux, les traités de 
physique et de minĂ©ralogie rĂ©pĂ©tant toujours les mĂȘmes 
citations, déjà assez anciennes et parfois mal comprises à 
cause des terminologies différentes des auteurs. 

90 Sur l'importance Ă©norme de la cristallisation au 
point de vue de la thermo-électricité dans le bis- 
muth. 

Ce corps fait l’objet actuellement de frĂ©quentes recher- 
ches. On a tentĂ© de l’utiliser dans des appareils de mesure, 
mais des travaux entiers, d’ailleurs fort remarquables, ont 
été publiés sans que les auteurs y aient fait la moindre 
allusion Ă  ce que le bismuth est un corps cristallisable 
chez lequel les constantes physiques sont loin d’ĂȘtre 
identiques dans tous les azimuths. Il faut signaler ici 
parmi les exceptions une note récente de M. R. De- 
fregger * sur l'efet thermo-magnétique longitudinal dans 
le bismuth. L'auteur a été conduit à attribuer à la 
structure cristalline du bismuth les grandes irrégularités 
qu’on observe dans le phĂ©nomĂšne en question lorsqu'on 
change la position du barreau de bismuth dans le 
champ magnétique. En tenant compte de la direction 
de l’axe cristallographique M. Defregger a vu le phĂ©no- 
mÚne se régulariser et a pu établir une formule. Le 
dĂ©tail numĂ©rique des expĂ©riences n’est pas relatĂ© dans ce 
travail et les résultats dans le sens perpendiculaire à 


1 Wied. Annalen. Bd. 63, 1897, p. 97. 


tdi 


DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 109 


l'axe y sont signalés comme ayant été moins concordants 
que suivant l'axe. 


Je restreindrai la partie historique aux travaux touchant 
le bismuth et l’antimoine, me rĂ©servant de rappeler ceux 
qui se rapportent à d’autres cristaux si je parviens à m'en 
procurer et à pouvoir comparer mes résultats avec ces 
derniers. 


PREMIÈRE PARTIE 
Historique. 


YELIN ‘, SEEBECK *, STURGEON * el MATTEUCCI* avaient 
tous observĂ© que l’on pouvait faire naĂźtre des courants en 
Ă©chauffant certains points dans une portion de circuit 
formĂ©e d’un seul mĂ©tal cristallisĂ©, bismuth ou antimoine. 

L'expĂ©rience peut se faire en appliquant l’une contre 
l’autre les extrĂ©mitĂ©s de deux barreaux de bismuth ou 
d'antimoine de façon à fermer le circuit en mettant en 
contact deux bouts d’un mĂȘme mĂ©tal, aprĂšs avoir chauffĂ© 
ou refroidi l’un des bouts. 

VORSSELMANN DE HEER * constata la production de ces 
courants dans le bismuth, mais ne put fixer s'ils allaient 
de la partie froide Ă  la partie chaude Ă  travers le plan de 


! Yelin. Gb. Ann. Bd. LXXIII, p. 361. — Biblioth. univ. 
XXIV, 1823, p. 253. 

2 Seebeck. Pogg. Ann. Bd. VI. 1826, p. 253. 

3 Sturgeon. Phil. Magaz., juillet 1831. — Biblioth. univ. XLVIL, 
1831, p. 351. 

# Matteucci. C. R. 1838, p. 276. 

5 Vorsselmannn de Heer. Bullet. des Sc. Phys. et natur. en 
NĂ©erlande, 1838, p. 124. — Pogg. Ann. Bd. XLVIL. p. 602, 
XLIX, p. 114 (1840). 


110 THERMO-ÉLECTRICITÉ 


contact, ou vice-versa, ses diverses expériences ayant 
donné des résultats contradictoires. 

SVANBERG ', connaissant d’aprĂšs Faraday la symĂ©trie 
cristalline du bismuth, se procura des barreaux taillés 
dans des sens déterminés. Il appela barreaux (A) ceux 
dont la longueur est parallĂšle au clivage principal et par 
consĂ©quent perpendiculaire Ă  l’axe magnĂ©to-cristallique 
de Faraday; les barreaux (B) sont ceux dont la longueur 
est parallùle à cet axe. Il constata d’abord que les barreaux 
B sont plus négatifs que tout autre barreau et les A 


plus positifs. Il en est de mĂȘme pour l’antimoine. (Le 


courant va donc de B à A a travers la soudure chauffée). 

Svanberg trouva en outre que si l’on met en contact 
les extrĂ©mitĂ©s, l’une froide, l’autre chaude, de deux 
barreaux de mĂȘme espĂšce, un courant prend naissance 
et traverse le point de contact en allant du froid au chaud 
s’il s’agit de deux barreaux A de bismuth et du chaud au 
froid s’il s’agit de barreaux B de bismuth. Si on chauffe 
Ă©galement les deux barres vers leur contact, il n'y a pas 
de courant lorsqu'elles sont toutes deux A ou B. 

Franz a Ă©tudiĂ© qualitativement les mĂȘmes phĂ©nomĂš- 
nes par plusieurs procédés. 

Dans une sĂ©rie d’expĂ©riences* que nous signalerons 
en premier lieu il pinçait un barreau de bismuth en- 
tre deux plaques de cuivre. Il a constaté les faits 
suivants : 

1° Si l’on chauffe un des plans de contact le bismuth 
est toujours négatif par rapport au cuivre, le courant 
traversant le plan de contact en allant du bismuth au 
cuivre. 


! Svanberg. C. R. XXXI (1850), p. 250. 
? Franz. Pogg. Ann., 85, p. 388, 1852. 


DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 111 


2° Si l’on chauffe le bismuth en touchant une de ses 
faces latérales en un point suffisamment éloigné des cui- 
vres pour que les forces Ă©lectromotrices Bi — Cu n’en- 
trent pas en jeu, le courant marche le long du bismuth 
dans la direction de la ligne de pente du clivage consi- 
dérée à partir de la face échauffée. Si la face latérale 
échauffée est parallÚle ou perpendiculaire au clivage on 
n'obtient aucun courant. 

Franz imita plus tard' ces phénomÚnes en remplaçant 
le bismuth par un milieu artificiel formé de lamelles con- 
ductrices juxtaposées et pressées les unes contre les autres 
dans un tube. En chauffant le tube en divers points il 
trouva que le sens du courant développé le long du tube 
Ă©tait toujours celui de l’inelinaison des lamelles Ă  partir 
da point échauffé. 

Nous sommes obligés de renvoyer aux mémoires origi- 
ginaux pour le détail de ces expériences. Quant à leur 
explication, Franz considÚre que le courant général dé- 
veloppé le long du tube par un échauffement latéral est 
dĂ» Ă  la somme des courants individuels qui naissent dans 
chaque feuillet par le fait que l’une des extrĂ©mitĂ©s du 
feuillet est plus chaude que l’autre. Franz invoque à 
l'appui les expériences de Magnus sur la production de 
courants dans deux fils, l’un chaud, l’autre froid, formĂ©s 
d'un mĂȘme mĂ©tal et que l’on met en contact. La direc- 
tion du courant rĂ©sultant doit ĂȘtre celle des courants 
individuels, lesquels circulent dans le sens de l’ineli- 
naison des feuillets. 

On trouvera dans Wiedemann (Lehre vom Galvanis- 
mus, 1874, T. [, paragr. 636) des figures relatives aux 


1 Franz. Pogg. Ann., 97, p. 34, 1856. 


112 THERMO-ÉLECTRICITÉ 


expĂ©riences de Franz. Mais l’explication donnĂ©e par 
Wiedemann n'est pas la mĂȘme que celle de l’auteur, car 
il y fait intervenir l’action rĂ©ciproque de deux feuillets 
contigus dans l’un desquels la chaleur se rĂ©pand plus 
vite que dans le voisin. 

L’explication de Wiedemann n’est pas suffisante pour 
prouver pourquoi le courant résultant prend la direction 
de la ligne de pente des feuillets. Car si l’on suppose un 
feuillet plus chaud que son voisin de droite il n’y a pas 
de raison pour qu'il ne soit pas aussi plus chaud que 
son voisin de gauche, et si le courant d’aprĂšs les expĂ©- 
riences de Magnus doit aller par exemple du chaud au 
froid il y aura deux courants opposĂ©s qui s’annulleront. 

Dans l'explication primitive de Franz on ne voit pas 
bien comment les courants individuels transversaux qui 
naissent dans chaque feuillet peuvent s’ajouter longitu- 
dinalement sans se fermer chacun dans les feuillets con- 
tigus. 

Les deux explications laissent donc de l'incertitude 
dans l'esprit. 

Dans d’autres expĂ©riences Franz' avait opĂ©rĂ© en 
chauffant le bord du plan de contact de deux cubes tail- 
lés de diverses façons par rapport au clivage principal. Il 
leur donna toutes les positions possibles l’un par rapport 
à l’autre et rechercha le sens des courants produits. Lors- 
qu’il employait des cubes dont certaines faces Ă©taient 
obliques au clivage, l’effet de pente dĂ©crit ci-dessus venait 
dans chaque cube tantĂŽt s'ajouter tantĂŽt se soustraire Ă  
l’effet primordial produit entre les deux cubes, effet qui 
peut se résumer ainsi : 


1 Franz. Pogg. Ann., 83, p. 374 (1851). 
2? Magnus. Pogg. Ann., 83, p. 469 (1851). 


ART. 


DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 113 


Le cube dans lequel le clivage est parallĂšle au plan de 
contact est négatif par rapport à tout autre cube, et le cube 
dans lequel le clivage est perpendiculaire au plan de contact 
est positif par rapport Ă  tout autre cube. 

MarTrEuccI",Ă  propos de ses recherches sur la conducti- 
bilité du bismuth soumis à la compression à vérifié les 
résultats de Svanberg et de Franz. Il a aussi trouvé que 
le sens de l’effet Peltier confirmait les rĂ©sultats de leurs 
expériences et que ses premiÚres observations * et celles 
de Sturgeon s'expliquent par des dĂ©fauts d’homogĂ©nĂ©itĂ© 
de part et d’autres des points Ă©chauffĂ©s. 

A notre connaissance et si l’on excepte quelques dĂ©- 
viations galvanométriques indiquées par Franz, MATTHIES- 
SEN * est le seul qui jusqu'ici ait fait des Wesures quantita- 
lives d'intensités de courants thermo-électriques sur le 
bismuth eu tenant compte de sa cristallisation. Il Ă  fait 
de mĂȘme pour l’antimoine. 

Ces mesures font partie d’un travail dans lequel il à 
Ă©tabli l'Ă©chelle thermo-Ă©lectrique d’un grand nombre de 
corps. 

Elles ont été faites par là méthode suivante : 

L'auteur comparait l'intensitĂ© d’un couple bismuth- 
argent Ă  celle d’une chaĂźne thermo-Ă©lectrique composĂ©e de 
einq Ă©lĂ©ments argentan-argent, dont l’effet venait alterna- 
tivement s'ajouter Ă  ou se retrancher de celui du premier 
couple. Il mesurait les déviations sur un galvanomÚtre 
trĂšs sensible. Un morceau d'argent et le cristal de bis- 
muth étaient serrés entre deux boßtes métalliques dont 
la premiÚre servait de soudure réunissant une extrémité 


1 Matteucci. Ann. Phys. et Chim., 3e série, t. 43, p. 467 (1855). 
2? Matthiessen. Pogg. Ann.. t. 103, p. 412 (1858). 


114 THERMO-ÉLECTRICITÉ 


du cristal Ă  une extrĂ©mitĂ© de l’argent, tandis que l’autre 
boßte était formée de deux moitiés séparées par un iso- 
lant. Chaque moitié de cette seconde boßte servait à re- 
cueillir le courant par les autres extrémités et du cristal 
et de l'argent. 

L'une des boĂźtes Ă©tait remplie d'huile chaude, l’autre 
d’eau froide; les soudures des chaünes de comparaison 
étaient logées dans les boßtes. Un commutateur permet- 
tait de les mettre tantÎt en série tantÎt en opposition 
avec le couple bismuth-argent. 

Matthiessen a opéré avec quatre cristaux qu'il plaçait 
tantĂŽt avec leur clivage {| au plan de soudure (position 
axiale) tantĂŽt avec leur clivage | (position Ă©quatoriale). 
Voici les facteurs qui expriment les intensités dans les 
deux positions chez les #4 cristaux de bismuth accouplés 
à l’argent : 


cristal |  Ă©quatorial 1,154 
axial 1,702 

cristal 2  Ă©quatorial 1,075 
axial 1,499 

3  Ă©qualorial 1,012 

axial 1,449 

L  Ă©quatorial 1,240 

axial 1,661 


Dans le tableau de la série thermo-électrique complÚte 
oĂč les intensitĂ©s sont rapportĂ©es au couple cuivre-argent 
— 1, les chiffres pour le bismuth cristallisĂ© sont les sui- 
vants, entre 29° et 45° environ: 

(1) axial — 2 
19 Ă©quatorial — | 
axial : 


| MME lAPPOrI ————— 1,4 
ce qui donne comme rapp Ă©quatorial 


DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 115 
On verra plus loin que j'ai trouvé des rapports beau- 
coup plus forts. 
Quant aux chiffres pour l’antimoine, Matthiessen 
donne : 
(||) axial — 6,96 
(1)  Ă©quatorial + 9,43 
rapport : — 19554 
L’antimoine axial est moins positif, ou plus nĂ©gatif 
que l’équatorial, comme Svanberg l'avait dit. 


Rectifications et définitions. 


Il y a dans le mémoire de Matthiessen tel qu'il est 
imprimé dans les Annales de Poggendorf des erreurs 
typographiques qui jettent de la confusion dans le sens 
des mots axial et Ă©quatorial. 

Pour mettre d'accord avec la définition qu'il donne de 
ces termes (page 422) les résultats du tableau (pages 
424-425) il faut rétablir ce dernier comme je l'ai fait 
plus haut dans le résumé pour les quatre cristaux. 

Autrement le cristal 4 serait le seul donnant un 
rĂ©sultat conforme Ă  ceux de tous les autres auteurs, c’est- 
Ă -dire : force Ă©lectromotrice plus grande pour laxial 
que pour l’équatorial. 

Une seconde cause de confusion c’est le fait que 
Maithiessen considĂšre comme positif par rapport au 
suivant chaque terme de l'Ă©chelle, tandis qu'on Ă  
l'habitude de considĂ©rer l’échelle comme partant du 
plus négatif pour finir avec le plus positif". Jai aussi 
rétabli les signes habituels dans le résumé ci-dessus. 


1 Franz appelle positif le sens de droite Ă  gauche dans les piles 
qu’il forme avec ses cubes. Le signe n’a donc rien d’absolu pour 


116 THERMO-ÉLECTRICITÉ 


Peut-ĂȘtre ces contradictions dans la terminologie se 
reproduisent-elles dans plusieurs traités de Physique. Je 
les ai rencontrées entre autres dans G. Wiedemann (parag. 
589 de l'Ă©dition de 1874 de Lehre vom Galvanismus, 
Î. Band : axial y est pris comme Ă©quatorial et vice-versa). 


Pour Ă©viter toute Ă©quivoque, j'appellerai du signe || 
la position du cristal dans laquelle les faces de contact 
(soudures) sont parallĂšles au clivage ou perpendiculaires 
à l’axe principal. Le courant chemine alors dans le bis- 
muth parallùlement à l’axe principal. Le signe || exprime 
donc deux parallélismes, celui du clivage au contact et 
celui du courant Ă  l'axe. 

Le signe | est appliqué à la position à angle droit 
sur la ||. 

Si l’on reprĂ©sente par des hachures la direction des 
feuillets de clivage dans une coupe Ă  travers un prisme, 
par ttet rl les deux faces de soudure, et l’axe cristallo- 
graphique par une flĂšche, on aura : 


Position || Position L 


Voici la comparaison entre les terminologies des divers 
auteurs et la nouvelle notation proposée: 


un cube de bismuth donnĂ©, lequel pourra ĂȘtre tantĂŽt positif tantĂŽt 
nĂ©gatif selon qu’il est placĂ© Ă  droite ou Ă  gauche dans les expĂ©- 
riences de cet auteur. 


# 
pr? 


DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 117 
[ L 
Svanberg B A 
Franz Ă©quatoriale axiale (par rapp. au clivage). 
Matteucci axiale Ă©quatoriale 
Matthiessen axiale Ă©quatoriale 
Signes relatifs habi- 
tuels — + 
Signes relatifs dans 
Matthiessen — — 


[me PARTIE 


Préparation du bismuth cristallisé et taille des parallÚlipipédes. 


Voici dans quelles conditions j'obtins la matiĂšre de 
laquelle furent tirés les deux premiers parallélipipÚdes de 
bismuth G et P. 

Environ 600 grammes de bismuth furent placés dans 
un premier creuset fermé par un couvercle épais et 
enveloppé par un second creuset. Le tout fut maintenu, 
au sein d’un four Perrot, Ă  la tempĂ©rature rouge sombre 
pendant trois quart d'heure environ. AprÚs avoir bouché 
les orifices du four au moyen d'écrans et en avoir fermé 
la bascule, on laissa le creuset se refroidir lentement 
au milieu de toutes les enveloppes qui l’entouraient. 

Au défournement le culot de bismuth était légÚrement 
recouvert d’une sorte d’émail jaunĂątre mais l'oxydation 
était insignifiante. Le creuset fut cassé et le culot, en 
forme de cÎne émoussé, fut frappé sur sa pointe arrondie 
tournée vers le haut. Quelques coups de marteau par- 
tagĂšrent facilement le bloc, dans une direction obli- 
que Ă  son axe de figure, en trois morceaux. Le mor- 
ceau médian était limité par deux belles surfaces de 
clivage planes et parallùles. C’est de cette partie que fut 


118 THERMO-ÉLECTRICITÉ 


tirĂ© le prisme ‘ G. Quant au prisme P il provenait d’un 
des fragments latĂ©raux qui a pu ĂȘtre refendu nettement. 


Les faces de clivage furent conservées pour bases des 
parallélipipÚdes aprÚs avoir été un peu égalisées à la 
lime à cause des quelques feuillets dépassant la surface 
générale obtenue par le choc et des quelques autres 
arrachés en profondeur au-dessous de cette surface. 
Les faces perpendiculaires furent obtenues par sciage et 
dressĂ©es Ă  la lime. À mesure que le trait de scie avançait, 
des éclats se détachaient extérieurement, Ces éclats 
mettaient constamment au jour des surfaces de clivage 
trĂšs nettes et parallĂšles les unes aux auires tout autour 
du prisme, de telle sorte qu’il Ă©tait extrĂȘmement probable 
que les feuillets se prolongeaient avec une grande régu- 
laritĂ© dans l’intĂ©rieur inexplorĂ© des parallĂ©lipipĂšdes. Cette 
sorte d'anatomie extérieure faisait présager que le milieu 
cristallin était homogÚne, ce qui fut confirmé par l'éga- 
lité des déviations produites au galvanomÚtre lorsqu'on 
retournait le prisme de 180°. 

Cependant le prisme G Ă©tait d'apparence un peu 
moins nette que P Ă  cause de deux ou trois fentes qui 
pĂ©nĂ©traient Ă  une certaine profondeur et d’une petite ca- 
vité dans une des faces || . 


Dimensions de G 144 ; 4 4mm15 : 20mm() densité à 18° 9,809 
se de P92247 1077: 195 : » » 9,848 


Le premier culot a encore fourni un petit prisme qui 
est pointé sur le graphique sous la lettre y. La structure 


! Dans ce qui suit, j’emploierai indistinctement les mots prisme 
et parallélipipÚde. 


Dh” lt fi 


F9 


DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 119 


gĂ©nĂ©rale de la rĂ©gion du culot dont il provenait n’était 
pas si réguliere que celle de P et de G. 

D'autres essais faits dans les mĂȘmes conditions appa- 
rentes ont donné des culots beaucoup moins faciles à 
cliver.. Le clivage obtenu en enfonçant des coins était 
orientĂ© comme dans le premier culot par rapport Ă  l’axe 
du creuset. Le clivage Ă©tait brillant mais en escalier et les 
feuillets étaient bombés par places. De grandes portions 
étaient pétries de macles. Le seul petit prisme K a été 
taillé dans un fragment relativement plus homogÚne que 
le reste. Il mesurait environ 9m; 10m: {fun et sa 
densité était 9,920. 

J'ai cherché si un refroidissement encore plus lent 
donnerait de meilleurs résultats. Grùce aux soins obli- 
gents de M. Jules Michaud, directeur de la Manufacture 
de poteries fines de INyon (Vaud), j'ai pu faire fondre et 
refroidir plusieurs fois dans un four Ă  poteries un culot 
de 600 à 650 grammes, en majeure partie formé de 
déchets du premier culot. Le creuset était fermé par un 


couvercle lutĂ© et avait Ă©tĂ© placĂ© au centre d’une grande 


cazette remplie de sable. Il a dont été soumis à une 
longue calĂ©faction suivie d’un refroidissement trĂšs lent, 
tout en étant laissé dans une immobilité parfaite et à 
l'abri de l’oxydation. 

La premiĂšre fonte Ă  Nyon a fourni un culot dans 
lequel des fentes ont été un peu difficiles à produire, 
mais qui s’est ensuite partagĂ© exactement comme le culot 
dont furent tirés P et G. Un superbe morceau médian 
limitĂ© par des surfaces extrĂȘmement nettes qu’il fut Ă  
peine nécessaire de limer. 

J'en tirai le prisme M, qui mesura une fois achevé : 
M: 180; 18"%%4; 30mm5, densité 9,851. 


120 THERMO-ÉLECTRICITÉ 


Deux petits prismes furent taillés dans les fragments 
latĂ©raux du mĂȘme culot. L'un N avait les mĂȘmes dimen- 
sions que P et une densité de 9,877. L'autre O mesu- 
rait {2mm; Qu: 1(Qmm 5, Ces prismes ont donné des ré- 
sultats qui dénotent des irrégularités de structure. 

Une seconde fonte, Ă  Nyon, dans les mĂȘmes conditions 
apparentes que la précédente, donna un trÚs mauvais 
culot maclĂ© en tous sens. J’essayai d’en tirer deux petits 
prismes T et U trÚs probablement maclés. Densité de U : 
9,877. 

Une troisiĂšme fonte, toujours dans les mĂȘmes condi- 
tions a donné un clivage pas trÚs facile, mais de trÚs 
bonnes surfaces limitant un gros morceau dans lequel fut 
taillĂ© À : 44,3 ; 14m, 4 ; 22mm (. DensitĂ© 9,887. 

Le sciage pour À comme pour M a montrĂ© par les 
Ă©clats que le clivage restait parallĂšle tout autour du 
prisme. 

Tous les prismes ont Ă©tĂ© taillĂ©s par moi-mĂȘme. 

Les densités pour le premier culot étaient plus faibles 
que pour tous les autres. C’est aussi le prernier culot qui 
Ă©tait le moins compact et qui s’est fendu le plus facile- 
ment par le simple choc du marteau. 

La densité moyenne du bismuth cristallisé en masse 
par fusion et lent refroidissement serait, d’aprùs l'ensem- 
ble de mes déterminations, 9,867 à 18°. 


Analyse du bismuth employé. 


Le bismuth employé a été analysé par trois chimistes. 
Leurs trois rapports ont conclu qu'il Ă©tait absolument 
pur. Des traces à peine appréciables de fer ont été signa- 
lĂ©es par deux des analystes. Elles peuvent ĂȘtre considĂ©- 
rĂ©es comme des impuretĂ©s extĂ©rieures. (À suivre.) 


LA RÉSONANCE MULTIPLE 


DES 


OSCILLATIONS ÉLECTRIQUES 


PAR 


L. DÉCOMBE 


L’excitateur Ă©lectrique a Ă©tĂ© l’objet des travaux les plus 
divers au double point de vue des méthodes employées 
et des résultats obtenus. 

La question de la résonance multiple, en particulier, 
qui se lie intimement Ă  celle du fonctionnement de 
l’excitateur, a fait le sujet de nombreuses recherches d’oĂč 
il ne semble pas qu’une conclusion gĂ©nĂ©ralement acceptĂ©e 
soit encore sortie. L’excitateur se comporte-t-il comme 
un appareil producteur de radiations diverses formant 
une sorte de spectre continu, ce qui est le cas, en opti- 
que, d’une source de lumiùre blanche, ou bien, au con- 
traire, n’émet-il qu’une radiation dĂ©terminĂ©e, comme le 
fait une source de lumiĂšre monochromatique ? Telle est 
la question posée. 

Les mĂ©thodes indirectes dont on s’est servi jusqu'Ă  
présent pour essayer de la résoudre pouvant donner lieu 
à diverses critiques, je me suis proposé de leur substituer 
la méthode absolument directe qui consiste à dilater par 

ARCHIVES, t. VI. — AoĂ»t 1898. 9 


1929 LA RÉSONANCE MULTIPLE 


la rotation rapide d’un miroir concave l’image de l’étin- 
celle explosive, comme l’a fait Feddersen, en 1863, pou” 
l’étincelle de dĂ©charge des bouteilles de Leyde. Il mettait 
en Ă©vidence par ce moyen le caractĂšre oscillatoire de la 
dĂ©charge. Les bords de l’image dilatĂ©e prĂ©sentaient des 
alternances lumineuses trĂšs nettes qui correspondaient 
aux oscillations du courant. 

Le phĂ©nomĂšne pouvait ĂȘtre fixĂ© sur une plaque sen- 
sible. De l’étendue d’une alternance mesurĂ©e avec soin on 
pouvait alors dĂ©duire la pĂ©riode de l’oscillation, une fois 
connue la vitesse de rotation du miroir et sa distance Ă  
la plaque sensible. 

Avant d'indiquer les résultats auxquels je suis parvenu 
en appliquant cette mĂ©thode Ă  l’étude de l’excitateur, il 
est utile d'entrer dans quelques détails au sujet des appa- 
reils et du dispositif de l'expérience. 

L'Excitateur. J'ai reconnu la grande utilité de cons- 
truire l’excitateur en trois parties distinctes et facilement 
séparables : le condensateur, le circuit de décharge et le 
micromĂštre Ă  Ă©tincelles. 

Le condensateur se compose de douze plaques de lai- 
ton ayant pour dimensions 157 mm. sur 289 et distantes 
de 2 centimÚtres. Les plaques impaires sont groupées 
Ă©lectriquement au moyen d’une barre de laiton carrĂ©e 
dans laquelle sont fixées 6 lames courtes soudées aux pla- 
ques correspondantes. Une deuxiĂšme barre relie entre 
elles les plaques paires. 

Le tout est plongĂ© dans un bain d’huile contenu dans 
une cuve de grĂšs. 

Le circuit de décharge se compose de deux solénoïdes 
en fil de laiton épais de 4 mm. Ces deux solénoïdes sont 
disposés parallÚlement. Deux de leurs extrémités commu- 


Ne. ‘: Cut. 


DES OSCILLATIONS ELECTRIQUES. 123 


niquent avec le micromĂštre Ă  Ă©tincelles ; les deux autres 
sont reliées avec les barres du condensateur. Le micro- 
mĂštre Ă  Ă©tincelles est portĂ© Ă  la partie infĂ©rieure d’une 
plaque d'Ă©bonite qui sert de couvercle Ă  un vase de BohĂȘme 
contenant de l'huile de vaseline. C’est donc au milieu de 
ce liquide qu’a lieu l’étincelle explosive. Les deux sphĂšres 
du micromÚtre sont en laiton. La sphÚre inférieure est 
fixe ; l’autre est portĂ©e Ă  l'extrĂ©mitĂ© d’une vis de laiton 
dont la tĂȘte est en Ă©bonite. 

Le micromĂštre a Ă©tĂ© construit de telle sorte que l’étin- 
celle Ă©clate le plus prĂšs possible de la paroi de verre, 
afin de diminuer l'Ă©paisseur liquide que la lumiĂšre doit 
traverser. 


Dispositif de l'expérience. 


Pour que le phĂ©nomĂšne oscillatoire dont l’étincelle 
est le siĂšge puisse ĂȘtre analysĂ© par la rotation du miroir 
il faut que l’image de l’étincelle se dĂ©place sur la plaque 
photographique d’une quantitĂ© au moins Ă©gale Ă  sa pro- 
pre largeur +’ pendant la durĂ©e d’une demi-oscillation. 

La réalisation de cette condition dépend à la fois de la 


, 
= 
Z 


vitesse angulaire du miroir et du rapport F f dési- 


gnant la distance du miroir Ă  la plaque sensible. Pour de 
trÚs courtes oscillations il faudra prendre « trÚs grand 


CREER 
et ca tres pelit. 

On ne peut pas augmenter indéfiniment la vitesse du 
miroir. La plus grande valeur qu’elle puisse atteindre est 
déterminée par la résistance à la rupture des piÚces 
tournantes. Pratiquement et, par mesure de précaution, 


124 LA RÉSONANCE MULTIPLE 


on doit donner à w une valeur w, notablement inférieure 
Ă  cette valeur critique. 

Pour réduire à J'ai employé le dispositif suivant . 
L’étincelle explosive est situĂ©e dans le plan focal d’une 
lentille collimatrice de foyer F. Les rayons parallĂšles qui 
Ă©manent de cette lentille tombent sur le miroir et vien- 
nent former leur image dans le plan focal de celui-ci, 
en ÂŁ. 

Si nous désignons par « la largeur du trait de feu qui 
constitue l’étincelle explosive, nous avons : 


LU] 


LAS (1) 
Ainsi, on peut toujours prendre F assez grand pour 
que — soit aussi petit que l’on veut, et cela, sans 


affaiblir l'intensitĂ© de l'image v'; car si, d’un cĂŽtĂ©, la 
quantité de rayons qui contribuent à la formation de 


l’image est proportionnelle Ă  DE d'un autre cĂŽtĂ©, sa sur- 


. 5 J {l 
« 4 12 , * « 
face varie proportionnellement Ă  <*, c'est-Ă -dire Ă  Fr 


puisque l’on a, à cause de (1) : 


L'Ă©clairement de l’image par unitĂ© de surface est donc 
indépendant de F. 
On vérifie aussi aisément la proposition suivante : On 
€ i Eve 
peut, sans altérer le rapport F? rendre l'intensité lumi 
neuse de l’image aussi grande qu'on le dĂ©sire en dimi- 
nuant suffisamment la distance focale f du miroir. 


Ace) MI VERS LU Per 
= . 
Lis 


DES OSCILLATIONS ÉLECTRIQUES, 129 


Ces considérations permettent de fixer les conditions 
de l'expérience : on prendra une lentille collimatrice 
d'assez long foyer pour que la dissociation soit pos- 
sible; en mĂȘme temps on donnera an miroir une dis- 
tance focale assez petite pour que l’image de l’étincelle 
soit capable d'impressionner une plaque sensible. 

Le Miroir tournant. L'appareil tournant dont je me 
suis servi a Ă©tĂ© construit par Froment. Îl est essentielle- 
ment formĂ© d'une monture d’acier portĂ©e par un axe 
vertical de mĂȘme mĂ©tal. La forme extĂ©rieure de la mon- 
ture est celle d’une surface sphĂ©rique ou plus exactement 
d'une portion de surface sphérique comprise entre 


deux plans sécants parallÚles situés de part et d'autre du 
centre de la sphĂšre. La rĂ©sistance opposĂ©e par l’air Ă  la 
rotation est ainsi notablement diminuée. 


126 LA RÉSONANCE MULTIPLE 


Le miroir est en verre Ă©pais de 3 mm. environ. L'une 
de ses faces est concave; l’autre est plane el recouverte 
d’un vernis noir. L’axe est supportĂ© par une crapaudine 
qui sert en mĂȘme temps de graisseur ; Ă  sa partie supĂ©- 
rieure il est terminé en pointe ; celle-ci est reçue dans 
une cavité de forme conique pratiquée à la partie infé- 
rieure d’une vis verticale fixĂ©e dans le bĂąti en fonte. 

Une petite poulie de laiton, chaussée sur l'axe, trans- 
met Ă  celui-ci la rotation trĂ©s rapide qu’elle reçoit. 

La multiplication de vitesse, Ă  partir du moteur, est 
obtenue par un systùme convenable d’engrenages et de 
poulies ; elle est de 100 environ. 

Le moteur employé est un moteur électrique Limb, 
Ă  induit dentĂ©, d’une puissance nominale de 440 watts 
et excité en dérivation. 

La vitesse du miroir, déduite de la hauteur du son 
d’axe, peut atteindre des valeurs considĂ©rables. Elle Ă©tait 
généraiement comprise entre 400 et 500 tours par 
seconde. 

Conduite de l'expérience. Toute les conditions étant réa- 
lisĂ©es, on lance le miroir Ă  la vitesse voulue et l’on fait 
entrer l’excitateur en fontionnement. La piĂšce, oĂč l’on 


Fig. 2. 


opĂšre n’est Ă©clairĂ©e que par une faible lumiĂšre rouge. 
L’observateur se place derriùre la plaque et attend qu'une 


DES OSCILLATIONS ÉLECTRIQUES. 127 


Ă©tincelle Ă©clate dans une position du miroir qui permette 
aux rayons réfléchis de tomber sur celle-ci ; il voit alors 
apparaĂźtre une traĂźnĂ©e lumineuse; c’est l’image dilatĂ©e 
de l’étincelle. 

On développe dans un bain révélateur puissant. 

RĂ©sultats. Si l’épreuve est bonne et si la pĂ©riode n’est 
pas trop petite, on peut distinguer trĂšs nettement les 
oscillations Ă  la simple vue. Leur mesure se fait Ă  la 
machine Ă  diviser. 

Le nombre d’oscillations que prĂ©sente une seule Ă©tin- 
celle dépend pour une période donnée de la capacité de 
l’excitateur. On a pu en compter jusqu’à quatorze dans 
la mĂȘme dĂ©charge. j 

Il n’est pas nĂ©cessaire de regarder longtemps une de 
ces Ă©preuves pour se convaincre que toutes les oscilla- 
tions d’une mĂȘme dĂ©charge sont sensiblement Ă©gales, et 
par suite, qu’il existe une pĂ©riode parfaitement dĂ©terminĂ©e 
pour chaque excitateur. 

Il faut donc renoncer à l’hypothùse du spectre continu. 
Il faut Ă©galement rejeter l’ingĂ©nieuse explication pro- 
posĂ©e par M. Swyngedauw ‘ et d’aprĂšs laquelle, grĂące Ă  
l’échauffement dĂ» Ă  l’étincelle, il y aurait dans la mĂȘme 
dĂ©charge, une sĂ©rie d’oscillations de pĂ©riodes dĂ©crois- 
santes depuis T, — jusqu’à la valeur limite 


T = 27 LC. 


Les Ă©preuves que j’ai obtenues ne confirment pas cette 
maniĂšre de voir. 
Ceci ne doit pas surprendre. À supposer, en effet, que 


1 Swyngedauw. Comptes rendus des sĂ©ances de l’AcadĂ©mie des 
Sciences, t. CXXIV, p. 556; 1897. 


128 LA RÉSONANCE MULTIPLE, ETC. 


l’échauffement de l’étincelle ait pour effet de diminuer 
rapidement sa résistance, il ne faut pas oublier que Fed- 
dersen a montré expérimentalement l'indépendance de la 
période par rapport à la résistance, et cela dans des 
limites trÚs étendues (Ann. de Chim. et de Phys. 3° Série, 
t. LXIX, p. 178). 

La seule explication possible de la résonance multi- 
tiple est donc celle proposĂ©e par MM. PoincarĂ©â€ et 
Bjerknes* et reposant sur des considĂ©rations d’amortisse- 
ment qu’ils ont Ă©tĂ© les premiers Ă  introduire dans la ques- 
tion et que l'expĂ©rience a d’ailleurs vĂ©rifiĂ©es ”. 


Paris, le 15 avril 1898. 


1 Poincaré. Archives des Sc. phys. et nat. t. XXV, p. 609; 
1891. 

? Bjerknes. Wied. Ann. t. XLIV, p.92; 1891. 

3 Bjerknes ; loc. cit. p. 74. 


1 


APPAREIL 


POUR LA 


DÉTERMINATION DU POINT DE FUSION 


PAR 


L.-N. VANDEVYVER 


rĂ©pĂ©titeur Ă  l’UniversitĂ© de Gand. 


Par définition, on prend pour la température de fusion 
d’un corps, celle oĂč commence ie passage de ce corps de 
l’état solide Ă  l’état liquide. 

La détermination de ce point qui, à priori, semble trÚs 
simple est, en réalité, assez délicate. Du reste, en £onsul- 
tant les tables données par différents auteurs, on constate 
des écarts parfois assez grands entre les températures de 
fusion d’une mĂȘme substance. Cela tient surtout Ă  ce que 
le changement d'Ă©tat dont il s’agit est souvent mal dĂ©ter- 
miné, et dÚs lors, ce phénomÚne ne se produisant pas 
entre des limites trÚs restreintes de température, il devient 
difficile de discerner à quel degré commence la fusion. 

Le procédé classique consiste à noter la température à 
laquelle commence la fusion d’un fragment de substance 
introduit dans un tube effilĂ© placĂ© Ă  cĂŽtĂ© d’un thermo- 
mĂštre, le tout Ă©tant plongĂ© dans un liquide que l’on 
chauffe progressivement. 

On juge ici par diffĂ©rence d’aspect de la substance au 
moment de la fusion. 

Ce procédé, bien que délicat, donne de bons résultats 


130 APPAREIL POUR LA 


lorsqu'il s’agit d’un corps pur, mais, si l'on est obligĂ© de 
dĂ©terminer le point de fusion d’une substance plus ou 
moins hĂ©tĂ©rogĂšne, d'un mĂ©lange, ete., il se peut que l’une 
ou l’autre des parties qui constituent le corps fonde ou 
tende à fondre en premier lieu ; le phénomÚne devient dÚs 
lors diffus, et la méthode est quasi impraticable. 

D’autres procĂ©dĂ©s nombreux ont Ă©tĂ© prĂ©conisĂ©s : 

Pohl et Bergsmann observent l'instant oĂč disparait 
l’opacitĂ© d’une mince couche du corps. C’est lĂ  encore 
une méthode restrictive. 

On peut aussi noter l'instant de la fusion d’une parti- 
cule de la substance déposée sur un bain de mercure 
partiellement couvert d’un entonnoir. 

Rudorff' entoure le rĂ©servoir thermomĂ©trique d’une 
mince couche de substance et élÚve ensuite sa tempé- 
rature dans un bain d’air ou de liquide chauffĂ©. 

Terreil* tñche de saisir l'instant de la fusion d’une 
parcelle de substance dĂ©posĂ©e sur le rĂ©servoir d’un ther- 
momùtre que l’on chauffe à distance au-dessus d’un bec 
de gaz. 

Bouis * coule la substance à des niveaux différents dans 
un tube coudé étroit et il détermine la température à 
laquelle la fluidité est assez grande pour que les surfaces 
se mettent de niveau. 

Wismmel ‘ ferme un tube Ă  sa partie infĂ©rieure par un 
bouchon de la substance, puis il chauffe dans un vase 
plein d’eau, jusqu'au moment oĂč le bouchon remonte 
sous l’effet de la pression du liquide, etc. 


Pogg. Ann., CXL 1871. Journ. de Phys. (I. 264). 
Bull. Soc. Chim., 1879. 

Ann. de Chim. et de Pharm., t. XLIV. 

* Pogg. Ann., CXXXIIL. 


@ 12 + 


k Vis Ă  >. 


DÉTERMINATION DU POINT DE FUSION. 131 


L'expérience prouve que chacun de ces procédés peut 
donner Ă  un mĂȘme opĂ©rateur et pour une mĂȘme sub- 
stance, des écarts allant jusqu'à 3 et 4 degrés. 

Pour restreindre les causes d'erreur, Himly' a cher- 
chĂ© Ă  ĂȘtre averti automatiquement de l'instant de la fusion, 
et il a imaginé le procédé électrique qui porte son nom. 

Par deux fois, j'ai moi-mĂȘme” simplifiĂ© ce procĂ©dĂ© ; 
mais il est des cas oĂč ces modes opĂ©ratoires sont encore 
défectueux : si, par exemple, on a affaire à un corps qui 
s’écaille en se refroidissant, on est obligĂ© de renforcer la 
conche de la substance à fondre, et, suivant la viscosité du 
corps, ce dernier adhĂšre plus ou moins au thermomĂštre 
ou Ă  la tige et retarde le passage du courant, d'oĂč des 
écarts qui atteignent parfois plusieurs degrés. 

J'ai cherché à déterminer le point de fusion en me 
rapprochant davantage de la définition que 
l’on s’est imposĂ©e et je crois avoir fait 

A faire un pas Ă  la question. 
J'ai admis que la température de fusion 
est atteinte, Ă  l'instant oĂč l'Ă©chantillon pas- 
| sant de l’état solide Ă  l’étai liquide, laisse 
une trace de ce changement sur l’objet qui lui 
cd sert d'appui. 
Voici l’appareil à l’aide duquel j’opùre : 
j Il se compose d’une tige AB (fig. 1) gar- 
=> nie vers sa partie infĂ©rieure d’un anneau C 
Fg.l. Sur lequel peut glisser un second anneau Ă  
rebord D. 
Entre les deux anneaux se place une rondelle de papier 


1 Pogg. Ann., CLX. 
? Exercices prat. de Physique 1893. Hoste. Gand. pag. 104. — 
Rev. de Chim. Analyt. Paris, tom. V. n° 6, 1897. 


132 APPAREIL POUR LA 


à filtrer blanc sur laquelle on dépose une parcelle de la 
substance donnée. 

La tige se termine en B par un petit miroir M, qui fait 
avec elle un angle de 135°. 

La partie supérieure de la tige est maintenue dans un 
bouchon fermant une grande Ă©prouvette; un thermo- 
mÚtre T suffisamment sensible esi placé dans le voisinage 
immĂ©diat du corps. L’éprouvette est plongĂ©e dans un 
vase V. (fig. 2), contenant, suivant le cas, de l’eau ou de 
la glycérine, ou de la paraffine, ete., que l'on chauffe el 
que l’on maintient en mouvement à l’aide d’un agita- 
teur R. 

Si l’on opùre avec l’eau, il est bon de terminer l’agita- 
teur par une petite brosse douce S, permettant de faire 
disparaütre les bulles d’air qui, en se 
fixant Ă  l’éprouvette ou au vase, gĂ©- 
neralent l'observateur. 

Pour l'observation, on dispose 
donc l’appareil comme l'indique la 
figure 2, en se plaçant, autant que 
possible, devant une fenĂȘtre bien 
éclairée. On chauffe lentement le li- 
quide du vase V, en tenant l'Ɠil 
en face du miroir. L’instant de la 
fusion est marqué trÚs nettement 
par la tache qui se forme sur le pa- 
pier et qui est réfléchie par le miroir. 

J'ai fait un grand nombre d'essais 
sur différentes substances, et tou- 
jours les résultats obtenus étaient 
concordants entre eux. Les Ă©carts maximum Ă©taient de 
0°,1 C., rĂ©sultat qu'il n’est guĂšre possible d'atteindre 
avec n'importe quelle autre méthode, 


Fa ce: 


DÉTERMINATION DU POINT DE FUSION, 133 


Dans le cas oĂč la substance sur laquelle on opĂšre fait 
tache sur le papier à filtrer à la température ordinaire, on 
remplace le papier par un morceau de verre mat ou 
mieux de verre douci, et le changement d'Ă©tat devient 
alors trÚs caractéristique. 

Il va de soi que si le corps fond à une température 
trĂšs peu Ă©levĂ©e, on peut le refroidir ou mĂȘme le solidifier 
avant de commencer l'opération. 

Pour le cas oĂč les tempĂ©ratures sont assez Ă©levĂ©es, on 
remplace le miroir ordinaire par un miroir métallique. 


PUNAT TV Pr. OA dé sir Pré L'eLs ©! 


RECHERCHES 


SUR LE 


VERSANT SUD-EST 


MASSIF DU MONT-BLANC 


Francis PEARCE 


Assistant au laboratoire de MinĂ©ralogie et PĂ©trographie de l’UniversitĂ© de GenĂšve. 


(Suite 1.) 


DEUXIÈME PARTIE 
LES PORPHYRES QUARTZIFÈRES DU VAL FERRET SUISSE. 


SI. Historique, les porphyres, leur disposition générale et leurs 
contacts avec la protogine et les terrains sédimentaires. 


Les schistes cristallins, ou les terrains sédimentaires, 
qui flanquent le massif du Mont-Blanc et reposent direc- 
tement sur la protogine, font place dans le Val Ferret 
suisse, à partir du col des Grépillons, à un complexe de 
roches variées, parmi lesquelles on distingue surtout des 
porphyres quartzifÚres et des schistes micacés ou amphi- 
boliques. Sur ces roches viennent alors s'appuyer les 


1 Voir Archives, t. VI, juillet 1898, p. 56. 


nm, 


RECHERCHES, ETC. 135 


terrains sédimentaires triasiques ou liasiques du synclinal 
du Val Ferret. 

Les porphyres quartzifĂšres forment une bande conti- 
nue, qui longe le massif du Mont-Blanc, sur toute l’éten- 
due du Val Ferret suisse et se retrouve plus loin, Ă  la Mon- 
lagne de la Saxe et au Mont-Chétif, qui doivent comme 
nous le verrons, ĂȘtre rattachĂ©s au massif du Mont-Blanc. 

Cette structure particuliĂšre du Mont-Blanc, dans cette 
région du Val Ferret, a déjà été signalée depuis longtemps ; 
Favre‘, à propos de la coupe de la Maya, mentionne une 
roche granitique, formĂ©e d’un mĂ©lange imparfait de 
quartz et de feldspath, rappelant le porphyre de la base 
du Montanvert. Il signale aussi dans cette rĂ©gion, l’ab- 
sence de schistes cristallins, qui plus au nord, au Catogne 
et au Mont-Chemin sont fort développés. Au Catogne 
mĂȘme, ces schistes renferment des bancs d’une protogine 
porphyroïde grisñtre, qui n’est autre chose que du por- 
phyre quartzifĂšre. 

Gerlach* donne du Val Ferret suisse une description 
beaucoup plus exacte et plus détaillée. Depuis le col des 
GrĂ©pillons jusqu’à Vence, il a reconnu l'existence d’une 
bande de roches porphyriques, qui longe le massif grani- 
tique et qui mesure 21 kil. de longueur sur un kil. de 
largeur environ. 

Ces roches porphyriques offrent, d’aprùs lui, des struc- 
tures variĂ©es, voire mĂȘme gneissiques ; elles renferment 
souvent des cristaux de premiĂšre consolidation, qui sont 
du quartz, du feldspath, de la chlorite et du mica noir. 


Favre. Recherches géologiques dans les parties de la Savoie, 
du Piémont et de la Suisse, voisines du Mont-Blanc. 

4 Das sûdwestliche Wallis. BeitrÀge zur geologischen Karte der 
Schweiz, IX, 1871. 


136 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


Ces roches porphyriques traversent des roches micacées 
ou amphiboliques et d’aprùs Gerlach, elles passent locale- 
ment Ă  un granit Ă  grain moyen. Dans le Val Ferret, les 
bancs du porphyre plongent au nord-ouest. 

M. GrÊff' a récemment repris l'étude de ces roches 
porphyriques au sujet du Mont-Catogne. Il distingue dans 
cette montagne quatre zones successives, qui sont les 
suivantes, en allant de l’est à l’ouest. 

1° Une zone de sédiments formant la partie orientale 
de la montagne. 

2° Une zone orientale de schistes cristallins. 

3° Une zone formée par la protogine. 

4° Une zone occidentale de schistes cristallins. 

Cette derniĂšre est sans importance au Catogne, Ă©tant 
couverte presque totalement par l’erratique. 

La zone orientale des schistes cristallins est formée 
d’aprĂšs GrĂŠff, Ă  peu prĂšs en parties Ă©gales de roches 
cristallines schisteuses et de quartzporphyres, qui traver- 
sent les premiĂšres sous forme de filons plus ou moins 
Ă©pais. On y trouve aussi des roches filoniennes massives 
ou schisteuses, qui sont des diorites ou des syénites, ou 
bien encore des filons finement grenus d’aplites, puis 
enfin certaines roches exceptionnellement riches en mica 
noir, qui renferment aussi de laugite et qui rappellent 
les minettes. 

Les quartzporphyres eux-mĂȘmes, d'aspect variĂ© ren- 
ferment principalement du quartz, comme aussi de l'or- 
those et du plagioclase. La pĂąte est granophyrique et 
plus rarement microgranitique. 


1 F. GrĂŠff. Geologische und petrographische Studien in der 
Mont-Blanc-Gruppe. Ber. der. Natur. Gesells. zu Freiburg in B. 
IX, 2. 


AC TN 
da 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 137 

Quant aux schistes cristallins, 1ls sont variés, en géné- 
ral riches en biotite et d'habitude hornfelsitiques. 

Nous avons repris l’étude dĂ©taillĂ©e de la rĂ©gion du Val 
Ferret suisse, au point de vue cartographique, comme 
aussi au point de vue pétrographique, et au cours de nos 
excursions pendant les étés 1896 et 1897, nous avons 
récolté un matériel considérable destiné à une étude 
complÚte de ces formations intéressantes. 

Ce chapitre sera consacré à l'étude des quartzporphy- 
res du Val Ferret et des roches analogues, qui Ă  la Mon- 
tagne de la Saxe et au Mont-Chétif, en sont la continua- 
tion directe. Quant aux schistes cristallins qui se rencon- 
trent en intercalations dans les porphyres, nous les exa- 
minerons dans la troisiĂšme partie de ce travail. 

Nous allons tout d’abord dĂ©finir exactement la position 
de la ligne de contact des porphyres avec la pro- 
togine. Au Catogne, d’aprùs M. Gréff, cette ligne de 
contact passe à partir de la localité dite « le Clou », au- 
dessous de Plan Folliat, au point coté 1934 m. De là 
elle tourne et s’abaisse dans la vallĂ©e de Champex, oĂč 
elle disparaüt sous l’erratique, à peu prùs vis-à-vis de 
Champex d’'En Haut. Depuis le vallon de Champex, 
nous avons suivi le contact par la Breya, celui-ci se 
trouve un peu au-dessous de ce sommet; puis de lĂ  il 
descend dans la combe d’Orny, prĂšs de l’endroit oĂč le 
sentier coupe le torrent. Le contact passe alors dans 
l’arĂȘte du ChĂątelet, un peu au-dessus du col de ce nom; 
de là autant que l’on en peut juger, il semble s’abaisser 
jusque prÚs de l'extrémité du vallon de Saleinaz, pour 
remonter ensuite Ă  la Tenadaz. 

Le contact se retrouve ensuite sous le sommet de 
Treutz-Bouc, se poursuit jusqu'aux Six-Niers, par l’ex- 

ARCHIVES, L. VI. — AoĂ»t 1898. 10 


188 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


trémité du vallon de Treutz-Bouc et arrive ainsi jus- 
qu’à l'entrĂ©e de la combe du glacier de la Neuvaz. De 
l'autre cĂŽte de ce vallon, la ligne de contact remonte 
brusquement jusqu'au sommet de la Maya, elle se laisse 
suivre dans les roches moutonnées au-dessous du glacier 
du Mont-Dolent, et aboutit ensuite dans l’arĂȘte des GrĂ©- 
pillons prÚs du premier sommet. Le col des Grépillons 
est dominĂ© lui-mĂȘme par des parois abruptes de por- 
phyre sur lesquelles viennent se plaquer quelques dalles 
sédimentaires. 

A partir du col des Grépillons, la bande des roches 
porphyriques cesse brusquement et du hameau de Pré-de- 
Bar, jusqu’à une faible distance de Praz-Sec, la protogine 
montre des parois abruptes qui dominent directement la 
vallée de la Droire. Depuis Praz-Sec jusqu'au Mont- 
Fréty, les couches sédimentaires mézozoïques viennent 
s'appuyer contre la protogine, et ce n’est que sur la rive 
droite du glacier de la Brenva, que réapparaissent les 
schistes cristallins. 

La véritable continuation de la zone de microgranulites 
du Val Ferret, doit ĂȘtre recherchĂ©e comme nous le verrons 
sur le versant méridional de la Montagne de la Saxe et 
du Mont-ChĂ©tif. Les quartzporphyres s’y prĂ©sentent en 
effet avec des caractÚres identiques, ils y sont néanmoins 
plus fortement laminés. 

Examinons maintenant quelle est la structure et la 
disposition des porphyres, telle que l’on peut l'observer 
dans les parois abruptes qui dominent le Val Ferret, 
Nous décrirons ici une série de profils faits dans cette 
région. Les courses dans cet endroit sont particuliÚre- 
ment difficiles, et il est souvent impossible de suivre un 
profil dans une direction déterminée. Nous avons cepen- 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 139 


dant multipliĂ© les excursions afin d’arriver Ă  une solution 
et de rechercher les relations des quartzporphyres avec la 
protogine et leur contact avec les terrains sédimentaires, 


Coupe de Champex Ă  la Breya. 


On peut faire une excellente coupe de la montagne de 
Breya, en gravissant les pentes du versant sud-est. On 
traverse d’abord quelques Ă©boulis de nature porphyrique, 
puis on arrive sur des roches porphyriques (614, 615") 
grisĂątres, d'aspect felsitique, et dont la premiĂšre consoli- 
dation paraĂźt ĂȘtre assez dĂ©veloppĂ©e. 

Ces roches sont suivies par un mince banc d’amphi- 
bolites (616), de couleur grisĂątre, auquel succĂšdent des 
porphyres (617), puis des micaschistes (618,619), trĂšs 
riches en mica noir. Aprùs ceux-ci l’on rencontre de nou- 
veau des amphibolites compactes (620), qui font bientĂŽt 
place Ă  des porphyres (621 et 621 bis), aprĂšs lesquels on 
retrouve de nouveau des micaschistes (622), d'aspect trĂšs 
felsitique. De lĂ  on arrive sur l’épaulement de la Breya 
sur lequel on trouve de nouveau des porphyres (623, 
624); on gagne ensuite le contact des porphyres avec la 
protogine. Celui-ci se fait par l'intermédiaire de schistes 
micacés (625), reposant au point observé sur de la gra- 
nulite, qui perce du reste en de nombreux points la pro- 
togine de cette partie du massif. 

En résumé la Breya est en majorité formée de por- 
phyres, avec des intercalations de micaschistes et d’am- 
phibolites. 


1 Nous donnerons ici les numéros des échantillons, dont on 
trouvera la monographie ci-aprĂšs. 


SR PO E DOl de Mn ET 0 re UE) NT EAU UNS 


140 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


Coupes du ChÀtelet. 


Nous avons fait dans cette montagne deux coupes, 
l’une par l'arĂȘte N.-E. et le sommet, l’autre par la base 
des roches du versant S.-0. 


1° Coupe passant par l'aréte N.-E, et le sommet du 
ChĂŒtelet. 


De Champex on suit le chemin ordinaire qui conduit 
Ă  la combe d’Orny, jusqu’à l'endroit oĂč le sentier tra- 
verse le torrent d’Orny, oĂč l’on trouve des schistes sĂ©ri- 
citiques et quartzeux (647), qui pourraient aussi fort 
bien ĂȘtre des microgranulites trĂšs Ă©crasĂ©es et sĂ©ricitisĂ©es. 
De ce point en se dirigeant vers l’est, on gagne l’arĂȘte 
N.-E. du ChĂątelet, par laquelle se fait l'ascension. 

On rencontre d’abord des porphyres de couleur grisà- 
tre claire (648), Ă  structure globulaire dominante, puis 
des roches analogues, d’un type à pñte microgranulitique 
(649), mais fortement laminées, qui sont suivies un peu 
plus haut par des schistes à séricite (650). PrÚs de ce 
point, l’arĂȘte devenant trop escarpĂ©e pour en continuer 
l'ascension, on gagne le versant nord de la montagne, 
oĂč l’on trouve en premier lieu, un porphyre (651), d'un 
type microgranulitique, trĂšs compact, et de couleur blan- 
che. 

En escaladant les rochers qui conduisent au sommet, 
on ne rencontre que des variétés de porphyres, plus ou 
moins riches en mica noir ; le sommet mĂȘme du ChĂątelet 
est formé de bancs puissants de porphyre, qui sont suivis 
par une roche porphyrique (63), trÚs laminée, de cou- 
leur grisùtre et dans laquelle le mica noir étiré dessine 


hérane LS 4 rt déle s1 4 ét ses , « 
r * 
"4 NE . 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 141 


de fines lignes parallùles. Si l’on continue à avancer sur 
l’arĂȘte N.-0., qui relie le ChĂątelet Ă  la pointe des Che- 
vrettes, l’on trouve ensuite une microgranulite (65%), 
trÚs altérée et fortement écrasée, assez riche en mica 
noir, et rappelant des micaschistes cornéens. Puis on 
rencontre des porphyres (655) plus ou moins altérés et 
toujours trÚs dynamométamorphosés, auxquels succé- 
dent prĂšs du contact avec la protogine, des roches schis- 
teuses (656, 657), d'aspect cornéen, de couleur grisÀtre 
et qui englobent au contact mĂȘme avec le granit des cail- 
loux roulés de granulite filonienne, en tout semblable à 
celle qui perce en de nombreux points l’arĂȘte des Che- 
vrettes. 

Les couches schisteuses plongent au S.-E. et s’ap- 
puyent sur la protogine, avec une manifeste discordance 
angulaire sur les bancs lités de celle-ci. 


2° Coupe du Chùtelet, par la base des rochers du 
flanc S. 0. 


La coupe sur le flanc S.-0. du ChĂątelet, qui se fait en 
suivant la base des rochers de la rive gauche du vallon 
de Saleinaz, permet d'examiner fort bien la disposition 
des porphyres et leur contact avec la protogine. Celui-ci 
se trouve Ă  peu prĂšs vis-Ă -vis du point oĂč le sentier con- 
duisant Ă  la cabane de Saleinaz traverse le torrent. Ce 
contact est franc, le porphyre de couleur claire, et Ă  pre- 
miÚre consolidation bien développée repose sur le granit 
à grain fin, typique pour cette région. Puis viennent en- 
suite une série de roches porphyriques, accusant à des 
degrés divers des actions dynamiques assez intenses, 
quelques-unes mĂȘme ont pris une structure grossiĂšrement 


da 


142 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


schisteuse. Dans ces porphyres l’abondance en mica noir 
est aussi trĂšs variable. Il est Ă  remarquer que les inter- 
calations schisteuses qui sont parfois trÚs fréquentes en 
d’autres points de la zone des porphyres, sont ici trùs 
rares et de trÚs petite épaisseur et paraissent se résoudre 
quelquefois en des bancs de roches porphyriques excep- 
tionnellement riches en mica vert. 


Coupe par le vallon de Planereuse. 


Nous avons fait cette coupe, en partant du vallon de 
Saleinaz, pour gagner ensuite la Tenadaz et de là, péné- 
trer dans le vallon de Planereuse. AprÚs avoir quitté le 
point cotĂ© 1496 m., l’on remonte par Trois-Torrents sur 
des pentes de gazon ou d’éboulis, oĂč l'on trouve d’abord 
la protogine, entrecoupée de filons de granulite, puis en 
avançant dans la direction du Sud, on arrive au contact 
des porphyres avec la protogine; il se fait par l’inter- 
médiaire de schistes cristallins granulitisés (69%, 695). 
La Tenadaz elle-mĂȘme est recouverte de pĂąturages, oĂč 
l’on peut voir par-ci par-là quelques rares bancs de por- 
phyres et de micaschistes ; de lĂ  on peut facilement arri- 
ver au-dessous du glacier de Planereuse. Le contact des 
porphyres avec la protogine qui doit se faire dans cette 
région est masqué soit par des éboulis, soit par des 
gazons, cependant en descendant le vallon on trouve prĂšs 
des chalets un banc de schistes, trÚs micacés et noirùtres 
(697), encaissĂ© d’un cĂŽtĂ© par de la granulite (696) et de 
l’autre par du porphyre. A la Tenadaz on rencontre des 
bancs schisteux qui semblent ĂȘtre le prolongement de 
ceux de Planereuse. 

Plus bas l’on retrouve encore à trois reprises des 


.. 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 143 


banes schisteux intercalés dans le porphyre, qui suppor- 
tent à leur tour les terrains sédimentaires. 


Coupe du glacier de Treutz-Bouc, Ă  la Seiloz. 


Nous avons fait cette coupe en descendant du col de 
CrĂȘte-SĂšche sur le hameau de la Seiloz. L’arĂȘte entiĂšre 
qui lie le col de CrĂȘte-SĂšche Ă  la sommitĂ© de Treutz- 
Bouc, ainsi que cette derniĂšre est en protogine. Si on 
longe la base des parois, on voit que la protogine est 
suivie d’une roche (685), qui semble ĂȘtre un porphyre 
trÚs laminé et séricitisé, un peu plus bas on arrive sur 
des micaschistes (689), puis en descendant la paroi de 
rochers qui domine la Seiloz, on traverse une série de 
bancs de porphyre (690, 691), variant souvent de grain 
et de couleur. Contre le pied de la paroi viennent alors 
s’appuyer les terrains quaternaires ou des lambeaux de 
lias. 


Les Six-Niers. 


Au-dessus de l’Amone, les Six-Niers forment une pa- 
roi abrupte de porphyres, dans laquelle se trouvent in- 
tercalés soit des amphibolites, soit des schistes eristallins. 
Sur celle-ci repose un conglomérat à ciment calcaire et 
formé de cailloux roulés de granit, de granulite, de por- 
phyre quartzifĂšre ou d’amphibolite, ce conglomĂ©rat sup- 
porte alors à son tour les terrains sédimentaires. Au pied 
de la paroi se trouvent de grands éboulis formés surtout 
de blocs de microgranulite ou d’amphibolites. 

Sur le flanc des Six-Niers, regardant le vallon de la 
Neuvaz, on voit que les porphyres reposent sur une pro- 
togine criblée en cet endroit de filons de granulite. Au 


144 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


contact mĂȘme on a (757), qui est une microgranulite Ă  
pĂąte trĂšs fine et dont les grands cristaux sont feldspathi- 
ques ; celle-ci passe par places Ă  un microgranite. 


La Maya. 


1° Profil allant de la Combe des Fonds au sommet de 
La Maya. 


On peut relever ce profil en montant directement au 
sommet de la Maya par les pentes gazonnées assez raides, 
souvent entrecoupées de rochers qui forment la face sud- 
est de la montagne. 

Le large plateau gazonné qui se trouve au pied de la 
Maya est constitué par des terrains sédimentaires liasi- 
ques et jurassiques, auxquels succĂšde bientĂŽt un conglo- 
mérat formé par des cailloux roulés de porphyre, de gra- 
nulite et de protogine, sous lequel se trouve placé le por- 
phyre (705). Ce dernier est bientĂŽt suivi par des roches 
schisteuses vertes, riches en mica noir et chlorite (706); 
l’on a ensuite une sĂ©rie de bancs de schistes micacĂ©s 
(707, 708, 709), plus ou moins imprégnés par de la 
granulite. 

Sur l’arĂȘte du sommet de la montagne on trouve suc- 
cessivement : un premier banc d’amphibolites feldspathi- 
ques (710), puis des micaschistes granutilisés (714), 
auxquels succùde un beau banc d’amphibolites feldspathi- 
ques (712), un filon d’un porphyre grisĂ€tre, compact et 
largement cristallisé, fait suite à ces amphibolites. Enfin, 
Ă  quelques mĂštres de lĂ , un peu en arriĂšre du sommet de 
la Maya, se trouve la roche granitique, qui est du type 
commun à celui qui s’observe dans tout le flanc sud-est 
du massif du Mont-Blanc. 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 145 


2° Profil levé à la base des parois terminant le vallon de 
La Neuvaz. 


Nous avons relevé dans ces parois, pendant les années 
1896 et 1897, deux profils : le dernier, trĂšs complet, 
nous montre l'existence de roches trÚs variées, qui y for- 
ment des bancs plusieurs fois répétés. Ces roches sont : 
1° des porphyres quartzifÚres, 2° des granulites filo- 
niennes, 3° des micaschistes et 4° des amphibolites. Les 
roches cristallines sont tantĂŽt franches, tantĂŽt fortement 
injectées par de la granalite. Les bancs ou les filons sont, 
en général, trÚs minces et en trÚs grand nombre. 


Aréte des Grépillons. 


L'Ă©tat des lieux ne permet guĂšre de lever nn bon profil 
de cette rĂ©gion; si l’on veut y Ă©tudier la disposition des 
porphyres il faut, du col des GrĂ©pillons, escalader l’arĂȘte 
qui se dirige du nord au sud, et qui chemine, par con- 
sĂ©quent, Ă  peu prĂšs parallĂšlement Ă  l’axe du massif du 


Mont-Blanc. 
En quittant le col, on marche d’abord sur des roches 


moutonnĂ©es, situĂ©es au pied de la face ouest de l’arĂȘte 
et qui sont formées par de la protogine à grain fin, cri- 
blée de filons de granulite. 

Sur l’arĂȘte elle-mĂȘme, on observe des porphyres qui, 
comme à la Maya, présentent des intercalations de schistes 
cristallins, d’amphibolites et de granulites. 

Les porphyres et les roches cristallines et Ă©ruptives qui 
les accompagnent paraissent ici recouvrir le culot de pro- 


146 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


togine ; en effet, si on lÚve un profil parallÚle au précé- 
dent, sur les roches moutonnées dominant la partie in- 
fĂ©rieure du glacier de PrĂ©-de-Bar, on n’y retrouve plus 
aucun filon de porphyre, mais seulement de la protogine 
traversée par de nombreux et puissants filons de gra- 
aulites. 

Sur la face est de l’arĂȘte, nous avons cherchĂ© Ă  dresser 
un profil coupant normalement les bancs de porphyre; 
nous y sommes parvenus en escaladant les rochers qui 
forment ce versant de l’arĂȘte, mais, Ă  cause de la diffi- 
cultĂ© d'accĂšs, nous n’avons pu arriver jusqu’au contact 
mĂȘme de la protogine avec les quartzporphyres. 

En montant directement au-dessus du point coté 
2285 mĂȘtres, situĂ© sur le chemin du col des GrĂ©pillons, 
on trouve, au-dessous des schistes noirs du lias, des bancs 
de porphyre (899, 900, 901) plus ou moins laminés, 
auxquels succÚde alors un schiste fortement granulitisé 
et riche en mica noir et chlorite (902, 903) il est suivi 
à son tour par des filons d’un porphyre trùs compact 
(904, 905) de couleur blanche ou grise. 

AprĂšs ces filons on retrouve encore un banc de mica- 
schiste granulitisé (906) de couleur vert foncé, puis, un 
peu plus haut, des schistes chloriteux (907) trĂšs forte- 
ment granutilisés qui font place bientÎt à un beau filon 
de granulite blanche (909). Dans les rochers dominant 
le glacier du Mont-Dolent on trouve de puissants filons 
de porphyres trĂšs compacts. 

Ainsi que le montrent les coupes précédentes, la struc- 
ture du massif de quartzporphyres n’est point absolument 
homogÚne. Cette formation est fréquemment entrecoupée 
par des bancs de schistes cristallins, micacés, amphiboli- 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 147 


ques, chloriteux ou séricitiques, et par des filons de gra- 
nulite qui traversent les schistes en les granutilisant ‘. 

En certains endroits comme, par exemple, Ă  la Maya 
ou au Catogne, ces filons de granulite sont extrĂȘmement 
nombreux; leurs dimensions sont, du reste, trĂšs varia- 
bles, souvent ils n'’atteignent que un ou deux mùtres 
d'Ă©paisseur, mais peuvent ĂȘtre aussi beaucoup plus con- 
sidérables. Ainsi, au Catogne, on trouve un filon de gra- 
nulite qui constitue une grande partie de l’arĂȘle qui part 
de la croix du Bonhomme pour se terminer Ă  l’extrĂ©mitĂ© 
du vallon de Champex. 

L'abondance ainsi que l'importance des bancs schis- 
teux sont aussi trÚs variables selon la région; ces schistes, 
relativement rares dans la plupart des montagnes por- 
phyriques du Val Ferret, sont trĂšs abondants au Catogne 
oĂč 1ls Ă©galent en quantitĂ© les quarizporphyres, ainsi que 
l’a dĂ©jĂ  fait observer M. Graeff. 

Les porphyres traversent généralement les schistes en 
filons, sans les modifier en aucune façon, en quelque 
sorte à l’emporte-piùce, et l’on voit souvent, en particu- 
lier au Catogne, de minces filons de porphyre, de cou- 
leur claire et de quelques centimÚtres à peine intercalés 
entre des rubans de schistes eristallins. D’autres fois il 
paraüt exister, dans les schistes cristallins, une sorte d’in- 
jection plus ou moins intense de la roche porphyrique. 


! I] ne nous a pas été possible de déterminer si les filons de 
porphyres sont antérieurs ou postérieurs aux filons aplitiques. 
Nous n’avons Jamais vu ces filons se couper; il nous paraissent 
parallĂšles les uns aux autres. Mais comme les porphyres passent 
souvent dans des schistes fortement injectés par de la granulite, 
on pourrait déduire de ce fait que la venue des porphyres est 
postérieure à celle de la granulite. 


145 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


Les porphyres quartzifÚres, qui sont généralement 
de couleur claire, se chargent souvent d’une trùs grande 
abondance de mica noir qui communique Ă  la roche une 
coloration vert foncé. Dans quelques cas, au Chùtelet par 
exemple, on peut observer que ces bancs de porphyres 
riches en mica, alternent d’une façon assez rĂ©guliĂšre avec 
des microgranulites franches. 

Le-mica noir se dispose en traßnées ou en petits amas 
formĂ©s d’une multitude de petites paillettes enchevĂȘtrĂ©es 
les unes dans les autres; ce n’est que trùs rarement 
que l’on observe la biotite en fragments isolĂ©s. 

En outre, on trouve souvent dans les porphyres, comme 
aussi dans les granulites qui les accompagnent, une biotite 
présentant un polychroïsme dans les tons : #g brun 
rouge, np jaunĂątre, et offrant des caractĂšres optiques ab- 
solument semblables Ă  ceux du mica de certains schistes 
intercalés dans les quartzporphyres et des micaschistes de 
l’arĂȘte du Brouillard. 

Examinons, maintenant, la maniĂšre dont ces por- 
phyres entrent en contact, avec la protogine d’une part 
et avec la zone sédimentaire du Val Ferret suisse de 
l'autre. 

En thÚse générale, la protogine, dans le voisinage des 
porphyres, diminue considérablement de grain, devient 
trĂšs acide et prend une structure particuliĂšre; elle est 
pauvre en mica et criblée d'un véritable réseau de filons 
serrĂ©s d’aplites, dont la structure microscopique est assez 
uniformément granulitique, tout en passant parfois à 
la structure pegmatoïde. Ce développement des filons 
d’aplites sur le versant sud du massif du Mont-Blanc est 
caractéristique; il peut d'ailleurs s'observer au delà du 
col des Grépillons, dans les parois dominant le glacier de 
Pré-de-Bar, ainsi que dans le Val Ferret italien. 


255 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 149 

En principe, nulie part on ne voit le passage graduel 
des quartzporphyres Ă  la protogine, et bien plus, le contact 
est toujours franc; il se fait soit directement, soit le plus 
souvent par l'intermédiaire de roches schisteuses, parfois 
trÚs micacées ou verdùtres et d'aspect séricitique ou corné, 
Ainsi, par exemple, Ă  la Breyaz, au-dessous du sommet, 
on peut voir que le contact se fait précisément par des 
roches schisteuses trĂšs micacĂ©es. Il paraĂźt en ĂȘtre de mĂȘme 
sous le glacier de Planereuse; tandis qu’à la Maya, sur 
le flanc qui regarde le Mont-Dolent, on trouve au contact 
immédiat des roches verdùtres plus ou moins schisteuses. 

Au ChĂątelet, en approchant du contact, on observe 
que les porphyres se laminent de plus en plus; ainsi, au 
sommet mĂȘme du ChĂątelet, le porphyre forme encore des 
banes puissants, mais, en cheminant vers l’arĂȘte nord- 
ouest, qui mĂšne Ă  la pointe des Chevrettes, on voit ceux-ci 
se laminer progressivement, et l'élément noir étiré des- 
siner dans la roche des traßnées parallÚles. Ce phénomÚne 
s’accentue encore dans le voisinage du contact, et, tou- 
chant directement le granit, on trouve une roche cor- 
néenne schisteuse qui renferme, dans le banc reposant sur 
la protogine, des cailloux plus ou moins arrondis de gra- 
nulite filonienne et de protogine, ayant parfois jusqu’à 
quinze centimĂštres de diamĂštre. 

Nous n’avons observĂ© ce contact curieux qu'au ChĂ - 
telet mĂȘme; mais il n’est pas impossible qu'il se prĂ©- 
sente ailleurs, car il faut observer qu’en de nombreux 
points du versant sud-est, le contact est masqué soit par 
des Ă©boulis, soit par de la vĂ©gĂ©tation, ou bien ne peut ĂȘtre 
atteint Ă  cause des difficultĂ©s d’accĂšs. 

A la Montagne de la Saxe, le contact des porphyres 
avec le granit est Ă©galement trĂšs net, et on peut l’observer 


150 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


fort bien Ă  une demi-heure environ au-dessous des cha- 
lets de Pré, sur le sentier qui va de Villair à cet endroit, 
AprÚs avoir quitté les schistes noirs sédimentaires qui 
sont la continuation naturelle de ceux du Mont-Chétif, 
on trouve des dépÎts quaternaires, puis du trias suivi 
immédiatement par des microgranulites assez laminées; 
en continuant Ă  monter, on rencontre bientĂŽt le granit 
sous le porphyre, mais entre les deux on remarque une 
mince bande de schistes verdĂątres d'aspect trĂšs particulier. 

Au Mont-ChĂ©tif, il paraĂźt en ĂȘtre de mĂȘme, comme on 
peut le voir par places dans le voisinage du village de 
Neiron. 

Il est intéressant de comparer les contacts que nous 
avons décrits avec ceux du Catogne, montagne qui à été 
si bien Ă©tudiĂ©e par M. Graeff ‘. Ce dernier a dĂ©montrĂ©, en 
effet, qu'au Catogne le contact Ă©tait franc Ă©galement: il 
n’y avait gĂ©nĂ©ralement pas passage de la protogine au 
porphyre, le granit, d’ailleurs, s’y aplitise comme sur le 
versant sud-est du massif du Mont-Blanc. 

En revanche, M. Graeff décrit au nord de Plan Folliat 
et dans le voisinage du Clou, des filons de porphyre, qui 
traversent la protogine ; nous n’avons jamais fait d'obser- 
vations analogues sur toute l'Ă©tendue du contact, Ă  partir 
de l’arĂȘte de la Breya. Il est vrai que la protogine est 
littéralement criblée de filons dans le voisinage des por- 


! Graeff, loc.cit., indique en note que le contact traverse l’arĂȘte 
de la Breya à mi-distance entre les points cotés 2378 m. et 2479 m. 
et, par consĂ©quent, beaucoup plus Ă  l’ouest que ne l’indique Ger- 
lach. Nous devons rectifier cette affirmation, car nous avons tenu 
toute l’arĂȘte de la Breya, depuis le col de ce nom jusqu’à Champex, 
et nous avons trouvé le contact à l'Est du point 2378 m. et pres- 
que immédiatement au-dessous de celui-ci. 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 151 


phyres, mais ces filons sont toujours des aplites et jamais 
des microgranulites. 

Quant au contact des porphyres avec les couches sédi- 
mentaires du Val Ferret, il se fait par l'intermédiaire de 
roches variées. TantÎt ce sont des dalles calcaires grisà- 
tres, tantĂŽt des schistes satinĂ©s noirs. D’autres fois, comme 
au-dessus de }’Amîne, dans les parois de la base des 
Six-Niers, ou encore dans les ravins creusĂ©s dans le revĂȘ- 
tement calcaire de la Maya, par les torrents descendant 
du glacier da Mont-Dolent, on observe au contact un 
poudingue formé par des cailloux roulés de quartzpor- 
phyre, de granulite et de granit, réunis par un ciment 
calcaire. A la Maya, ce poudingue supporte immédiate- 
ment des schistes noirs trùs fissiles, tandis qu’à l’Amîne 
on trouve un banc de Dogger extrĂȘmement pyriteux qui 
a jadis été exploité. 

On voit aussi, reposant directement sur le porphyre, 
des couches nettement triasiques, soit sous forme de do- 
lomies, soit sous forme de quartzites ; tel est particuliĂš- 
rement le cas au Mont-Chétif et à la Montagne de la Saxe, 
on y retrouve mĂȘme des lambeaux de trias s'appuyant 
indistinctement sur le granit ou le porphyre. Nulle part 
on ne constate une action métamorphique quelconque 
exercée par le porphyre dans les strates sédimentaires : 
partout le contact est mécanique, et nous confirmons à 
cet Ă©gard, en tous points les observations de Favre, comme 
aussi celle de M. Graeff sur le Catogne. 

En plusieurs endroits, d’ailleurs, ces couches sĂ©di- 
mentaires ont été enlevées par l'érosion et, par places, 
elles restent comme de gigantesques dalles plaquées contre 
les flancs abrupts de la montagne. 


152 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


$ 2. La Montagne de la Saxe et le Mont-Chétif. 


Comme nous l’avons dĂ©jĂ  dit plus haut, les microgra- 


nulites du Val Ferret suisse cessent au col des Grépillons 
et nulle part dans toute l’étendue du Val Ferret italien, 
on ne les retrouve sur le flanc méridional du massif du 
Mont-Blanc lui-mĂȘme. 

La véritable continuation de la zone des quartzpor- 
phyres existe à la Montagne de la Saxe et au Mont-Chétif 
qui en est le prolongement direct. 

Ces deux sommités forment un chaßnon parallÚle à 
l’axe du massif du Mont-Blanc, dont elles sont sĂ©parĂ©es 
par le synelinal de Courmayeur, qui constitue le Val Veni, 
le Val Ferret suisse et italien, et c’est sur ces deux mon- 
tagnes que viennent se déverser les premiers plis de la 
zone du Briançonnais. 

La Montagne de la Saxe et le Mont-Chétif ont déjà 
attirĂ© l’attention de plusieurs gĂ©ologues ; Favre, le pre- 
mier, a signalĂ© le fait que l’ossature de ces montagnes est 
formée par un culot granitique, qui supporte sur son 
versant méridional des roches euritiques avec intercala- 
tions gneissiques et sur lesquelles s'appuient Ă  leur tour 
normalement des terrains sédimentaires triasiques et liasi- 
ques. Ces terrains sédimentaires se renversent sous le 
versant nord de la montagne en entrant en contact anor- 
mal avec le granit et forment alors ici l’un des jambages 
du synelinal de Courmayeur. Gerlach, plus tard, donne 
aussi quelques coupes qui ressemblent beaucoup Ă  celles 
de Favre. 

Les formations cristallines de ces montagnes ont été 
ensuite étudiées successivement par M. Zaccagna, qui les 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 153 


attribue au permien, puis par M. Graeff et enfin par 
MM. Dupare et Mrazec; ces auteurs ont reconnu dans 
celles-ci des roches analogues Ă  celles du Val Ferret suisse. 

Dans un récent travail en collaboration avec le prof. 
Duparc, nous avons montré que ces montagnes doivent 
ĂȘtre rattachĂ©es Ă  la zone du Mont-Blanc, dont elles ne 
sauralent ĂȘtre sĂ©parĂ©es. 

La Montagne de la Saxe. Une excursion intéressante, 
qui fournit une excellente coupe de la Montagne de la 
Saxe, se fait en partant de Courmayeur; on passe d’abord 
par le village de Villair, puis on gagne le sentier qui con- 
duit aux chalets de Pré et commence dans la combe de 
Chapy. 

Aprùs avoir franchi le torrent, on a d’abord, à gauche, 
Ă  une certaine distance, des schistes noirs du lias ; le sen- 
ter traverse en premier lieu des dépÎts quaternaires qui 
font bientĂŽt place Ă  des couches triasiques. Le trias est 
représenté soit par des brÚches dolomiques, soit par des 
quartzites vertes, analogues à celles que l’on trouve au 
Mont-Chétif. 

Les dolomies ou les quartzites reposent sur des por- 
phyres quartzifÚres trÚs laminés, ressemblant parfois à des 
schistes cristallins. Les quartzites dont on trouve quel- 
ques petits lambeaux seulement, sont inférieures aux 
dolomies, qui sont d’ailleurs beaucoup plus dĂ©veloppĂ©es. 

À une demi-heure environ, au-dessous des chalets de 
Pré. on trouve le granit; celui-ei est compact et à grain 
fin, il entre en contact avec les porphyres par l’inter- 
mĂ©diaire d’un schiste verdĂątre trĂšs curieux. Sur le granit, 
dans les environs immédiats des chalets de Pré, on trouve 
encore quelques petits lambeaux de dolomies. 

En gagnant alors la crĂȘte de la montagne, on arrive 


ARCHIVES, t. VI. — AoĂ»t 1898. 11 


PA ER TT 
+ - 
, Per Li. 
? MX 


f+ 
y 


154 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


bientĂŽt sur les schistes noirs du lias, ceux-ci plongent 
d’abord dans la direction de la combe de Chapy, recou- 
vrent le sommet de la montagne et se renversent ensuite 
sous le flanc nord de celle-ci. 

Un autre profil levé par MM. Duparc et Mrazec, en 
montant directement au-dessus de Villair par l'extrémité 
occidentale de la Montagne de la Saxe montre une dispo- 
sition absolument analogue. On y trouve cependant entre 
le Lias et le Trias, qui y est également représenté par 
des quartzites et des brÚches dolomitiques, un conglomé- 
rat polygénique, formé de cailloux roulés de granit, 
associés à des cailloux de dolomies et de brÚche dolomi- 
tique. 

Dans les parois dominant le village de la Saxe, on 
trouve entre le lias et la roche Ă©ruptive une mince bande 
de quartzites, les dolomies y ont été sans doute sup- 
primées par étirement. 

Le Mont-Chétif présente une disposition identique à 
celle de la Montagne de la Saxe, il est constitué par un 
noyau granitique supportant des quartzporphyres trĂšs 
dynamométamorphosés, sur lesquels viennent à leur tour 
se superposer le Trias, puis le Lias. 

La coupe de cette montagne se fait en montant depuis 
Dolonne au hameau de Praz-Neiron, de lĂ  on gagne un 
couloir qui conduit facilement au sommet par la face 
ouest du cĂŽne terminal. 

Peu aprĂšs Dolonne on trouve quelques bancs de 
schistes liasiques, que l’on quitte bientît pour arriver sur 
le Trias, dans lequel on remarque d’abord des Cargneules, 
puis des brĂšches dolomitiques et de la Dolomie. Ces dolo- 
mies reposent sur des porphyres d'aspect varié et tou- 
jours plus ou moins laminés, semblables à ceux de la 
Montagne de la Saxe. 


Al gr etite 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 109 


PrĂšs du hameau de Praz-Neiron, dans la forĂȘt, on 
trouve des pointements de granit perçant en quelque 
sorte en boutonniĂšre dans les quartzporphyres. 

Le contact de ces derniers se fait avec la roche gra- 
nitique, par l'intermĂ©diaire d’une trĂšs mince bande de 
schistes verts. 

Les porphyres se continuent depuis Praz-Neiron pres- 
que jusqu’au sommet de la montagne, oĂč ils sont recou- 
verts par un chapeau de quartzites vertes du Trias. On 
observe encore le granit prĂšs du sommet qui domine 
l’escarpement au-dessus des bains de la Saxe. 

En descendant sur l’autre versant dela montagne, sur 
la chapelle de Notre-Dame de la Guérison, on trouve le 
lias, qui se renverse sous le flanc nord du Mont-Chétif, 
avec Ă©tirement constant du Trias ; il semble en contact 
tantĂŽt avec les quartzporphyres, tantĂŽt avec le granit. 


$ 3. Composition chimique des quartzporphyres.' 


La composition chimique des quartzporphyres du Val 
Ferret est intĂ©ressante, car, d’une part, elle confirme les 
caractÚres microscopiques précédemment décrits, et, de 
l’autre, elle montre quels peuvent ĂȘtre les rapports 
existant entre les microgranulites, la protogine et les gra- 
nulites filoniennes. 

Nous avons choisi, dans ce but, un certain nombre 
d'Ă©chantillons des principaux types des porphyres, et 
nous mettrons ci-dessous les résultats obtenus : 


! Pour la description pétrographique des quartzporphyres, nous 
renvoyons le lecteur Ă  la note: Les porphyres quartzifĂšres du Val 
Ferret, par L. Duparcet F. Pearce (Arch. Sc. phys. et nat., 1897), 
dans laquelle nous donnons une description et une monographie 
trĂšs Ă©tendue de ces quartzporphyres. 


156 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 
N° 196 N° 651 N° 698 

Si0,. = 2170;01 "), * 78.145°/ 79.08 
A1,01"=2229570 5" "19,229 M8 
FeO = 2.24 » 1109 1.162 
Ca0° = "072% 1.29 » 0.89 » 
MgO : = Traces » 0.26 » 0.35 » 
KEOM ESS ERAERS" 4.00 » 9.43 » 
Na ON 906) 3.88 » 3.76 » 
Perte au feu — —— 0.48 » 0.40 » 


Total — 100.56 » 102.39 » 100.98 » 
N° 559 N° 757 No 732 


SI0,,2— 79.29 |, , 71.48 7/2 ASS 
ALLO, —= 44:99 » 14.82 » 192 
FeO — D. AT Ćž PMU ler 2,58 » 
CUS =" 2,930 » 0.93 » 1.38 » 
Me0 , =. 0.53 » 0.27:% 0.43 » 
2 SR LE 9.69 » 6.18 
NOMME EU2TS 4.00 » 4.29 » 
Perte au feu — 1.11 » 0.39 » 0.27 » 


Total — 102.81 » 99.95 » 101.33 » 


Si0, = 69-81"/,: 68:87°/; 167.70 
ALLO, =". 1MASJ0 "0 00 D 
REQUIS 2.62 » 3 
CAGE" "CURE Te Ćž 2 
MgO = 0.98 » 0.32 » 1.25 » 
AD 4 69 D.89 » 4 
NO, .: 3,791% 4.13 » 3 

Perte au feu — 0.78 » 0.80 » l 


Total = 100.80 » 101.37 » 102.00 » 


OL , Ne dr TRE, 
Li 4% * 

42 

De. 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 157 


N° 196. Breya, type à pùte essentiellement globulaire. 

N° 651. ArĂȘte du ChĂątelet, type porcelainĂ© blanchĂątre. 

N° 698. PrÚs des chalets de Planereuse, microgranulite 
typique Ă  deux temps nets. 

N° 359. Col des Grépillons, rochers au-dessus du col 
type schisteux Ă  pĂąte microgranulite. 

N° 757. Les Six-Niers, roche trÚs compacte, à pre- 
miĂšre consolidation rare. 

N° 732. La Maya, type compact, à premiÚre consolida- 
tion peu apparente. 

N° 653. ChĂątelet prĂšs du sommet, sur l'arĂȘte nord- 
ouest type schisteux Ă  pĂąte microgranulitique, mica abon- 
dant disposé en traßnées parallÚles. 

N° 713. La Maya au sommet, type à pùte microgranu- 
litique trĂšs abondante; beaucoup de mica vert. 

N° 715. Six-Niers, dans les parois au-dessus de 
l’Amîne, type à pñte microgranalitique à premiùre con- 
solidation abondante, nombreux amas de mica noir. 

‘Un premier coup d'Ɠil jetĂ© sur ces analyses, montre 
tout d'abord que les quartzporphyres du Val Ferret sont 
des roches trĂšs acides, qui dĂ©passent mĂȘme comme te- 
neur en quartz les aplites trĂšs acides qui traversent la 
protogine. 

En second lieu, la pauvreté en chaux y montre bien 
l'acidité des plagioclases de la premiÚre consolidation, 
d'autant plus que souvent les porphyres renferment de 
l'Ă©pidote et de la calcite secondaire, caleite qui leur vient, 
dans certains cas, de la couverture sédimentaire qui les 
avoisine. 


! L. Duparc et L. Mrazec. Le Massif de Trient. Arch. des sc. 
phys. et nat. GenĂšve, sept. 1894. 


158 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


L’aciditĂ© de la roche est tantĂŽt le fait de la premiĂšre, 
tantÎt de la seconde consolidation, le développement du 
mica noir l’influe Ă©galement. Ainsi les numĂ©ros 732 et 
757, sans premiĂšre consolidation trĂšs apparente, sont 
plus pauvres en silice que le n° 698, roche typique, dans 
laquelle le premier temps est bien développé. Par contre, 
len° 651, sans premiÚre consolidation apparente, est exces- 
sivement acide, la pĂąte est Ă©videmment ici quartzeuse. 

L’oxyde ferreux est relativement abondant, ce qui s’ex- 
plique par la présence du mica; sa proportion, ainsi que 
celle de la magnésie et de la chaux augmente dans les 
types riches en mica noir, qui est d'ailleurs souvent 
accompagnĂ© d’un peu d’épidote. 

Quant aux alcalis, la forte proportion de soude montre 
Ă©videmment l'abondance des plagioclases acides. 

En comparant les analyses des porphyres du Val Ferret, 
avec celles des granulites filoniennes et de la protogine 
du versant sud, on trouve une analogie remarquable, 
que l’on peut voir dans le tableau suivant, dans lequel on 
a rĂ©uni l’analyse d’une microgranulite type, d’une gra- 
nulite filonienne et d’une protogine à grain fin du versant 
sud-est. 


N 1 M 2 N3 
Si0, =. "7598/0075. 21) 074 UE 
AO, =) 1990015788 4 M3 
ÉD 40 0.91 » 1:67 
M0 =" MONS 1.19 » 0.69 » 
Me0O =. 0.35» 0.25 » 0:191% 
RD 5430 4.50 » 6.08 » 
AUDE - 3.70% 3.96 » 3.03 » 
Perte au feu — 0.40 » 0.24 » 0.60 » 


Total — 100.98 » 100.14 » 100.84 » 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 159 


N° 1. Analyse d’une microgranulite typique, prùs des 
Chalets de Planereuse. 

N° 2. Granulite provenant d'un filon de l’Aiguille du 
Tacul ‘. 

N° 3. Granit de la Breya, n° 629. 

Il semble résulter, du tableau ci-dessus, que le magma 
d’oĂč sont issues ces trois espĂšces de roches, a Ă©tĂ© le mĂȘme 
ou sensiblement le mĂȘme, mais que sa consolidation a Ă©tĂ© 
différente suivant les cas. 

(A suivre.) 


1 L. Mrazec. La protogine du Mont-Blanc. ThĂšse, GenĂšve 1892. 


DOSAGES DE TANIN 


DANS DES 


ÉCORCES DE CHÊNE 
DU CANTON DE GENÈVE 


PAR 


William BOREL et H. W. de BLONAY. 


Le but de ce travail a Ă©tĂ© de dĂ©terminer l’ñge auquel 
nos taillis produisent le maximum de tanin et d'Ă©tudier 
l'influence des Ă©claircies (desserrement progressif des ar- 
bres de la forĂȘt) sur cette production. 

Bien qu’un trĂšs grand nombre de mĂ©thodes aient Ă©tĂ© 
proposées pour doser les matiÚres tannantes dans les 
Ă©corces, on n'en possĂšde encore aucune aujourd'hui qui 
donne des résultats absolument exacts ; cela tient à ce fait 
que, indépendamment de l'acide gallo-tannique, nous ne 
connaissons pour ainsi dire pas les différents tanins au 
point de vue chimique. 

Ces diverses mĂ©thodes reposent toutes sur le mĂȘme 
principe : comparer les effets observés avec la substance 
à doser et ceux observés avec le tanin pur de la noix de 
galle, traités dans des conditions identiques. 

D’aprĂšs les recherches trĂšs rĂ©centes de Schiff, l'acide 
gallo-tannique est de l’acide digallique : 


C‘ H° (OH)' COOC H' (OH)* COOH. 


.,,: hdi 
€ 
} 


DOSAGES DE TANIN, ETC. 161 


Il considĂšre l’acide tannique — qui en se dĂ©compo- 
sant donne du sucre — comme un mĂ©lange d'acide di- 
gallique et d’un glucoside : c’est pourquoi il propose de 
donner au dit glucoside le nom de tanin et d’appeler : 
acide digallique l’acide tannique. 

Les procédés qui ont été proposés pour doser le tanin 
peuvent ĂȘtre classĂ©s en deux groupes principaux suivant 
qu'ils opĂšrent sur l'absorption du tanin par de la peau 
ou par oxydation de l’acide tannique. Dans la premiùre 
catégorie se rangent les méthodes de Davy, Muntz et 
Ramspacher, Fehling, Hammer, Schultz, Gerland, (Fr. 
Jean), etc. Dans la seconde celles de LĂŒwenthal, Neubauer 
Barbieri, Wagner, etc., et leurs nombreuses modifica- 
tions. Il y Ă  lieu de citer aussi le procĂ©dĂ© optique d’Aglot, 
que son inventeur a exposé au CongrÚs de Chimie appli- 
quée, à Paris, en 1896; il donne, paraßt-il, de trÚs bons 
et rapides résultats mais il a l'inconvénient de nécessiter 
l'emploi d’un appareil trĂšs coĂ»teux. 

Toutes les méthodes ont été critiquées à plusieurs 
reprises et il nous a été difficile de faire le choix de la 
meilleure d’entre elles ; cependant, en les examinant suc- 
cessivement, nous avons reconnu que, pour le travail et 
les recherches que nous nous proposions de faire, celle 
de Ferdinand Jean, au moyen d’une solution d’iode, Ă©tait 
incontestablement celle qui nous donnait les résultats les 
plus pratiques. 

A l’aide de cette mĂ©thode, publiĂ©e en 1879 dans la 
Revue des Industries et des Sciences chimiques et agricoles, 
on peut, non seulement titrer exactement toutes les ma- 
tiĂšres astringentes, en prenant comme type et point de 
comparaison le tanin pur de la noix de galle, mais encore, 
ce qui est trĂšs important au point de vue pratique et du 


DÉS : "0 


162 DOSAGES DE TANIN 


tannage, dĂ©terminer la quantitĂ© d’acide astringent qui est 
susceptible de se combiner Ă  la peau pour la transformer 
en cuir. M.F. Jean, qui est chimiste de la Station d’essais 
de la Halle aux cuirs, à Paris, et qui, en cette qualité, a 
trĂšs frĂ©quemment l’occasion de faire des dosages de tanin, 
a bien voulu nous donner, au sujet de l’emploi de sa 
méthode, de trÚs nombreux renseignements qui ont 
complété ceux que renferment les ouvrages spéciaux sur 
ces dosages. 

ProcĂ©dĂ© de dosage : On emploie une solution d’iode 
dans le iodure de potassium, titrée : 4° par rapport à 
une solution de tanin pur (de Granval) en présence 
d’une petite quantitĂ© d'une solution saturĂ©e de bicarbo- 
nate de soude. Comme indicateur, on fait usage de papier 
Ă  filtrer Ă©pais dont on a enduit la surface, par frottement, 
d'une lĂ©gĂšre couche d’amidon en poudre impalpable ; 
2° on titre de mĂȘme la solution d’iode par rapport Ă  une 
d'acide gallique pur afin de pouvoir calculer les acides 
astringents non-fixables par la peau. On Ă©puise, par de 
l’eau bouillante, 2 gr. 5 d’écorce sĂ©chĂ©e Ă  l’air et passĂ©e 
au moulin; l'Ă©puisement se fait Ă  plusieurs reprises jus- 
qu'à ce que la dissolution ne soit plus colorée. AprÚs 
refroidissement et filtration, on Ă©tend la liqueur d'un 
volume donné et on y dose la totalité des acides astrin- 
gents avec la solution d’iode. On obtient ainsi un chiffre A. 

D'autre part, on agite un certain volume de la disso- 
lation ci-dessus avec de la poudre de peau dégraissée et 
on laisse en contact pendant cinq heures. On titre alors 
l'acide gallique dans la liqueur filtrée et on obtient ainsi 
le chiffre B ou la proportion d'acides astringents non- 
fixables par la peau. 

En soustrayant B de A, et par un calcul fort simple, 


DANS DES ÉCORCES DE CHÊNE. 163 


on obtient en pour cent la proportion de matiĂšres astrin- 
gentes fixables par la peau, c’est-à-dire celle du tanin 
que renferme l'Ă©corce. 

C’est au moyen de cette mĂ©thode que nous avons dosĂ© 
des Ă©corces provenant du domaine du chĂąteau des Bois 
(commune de Satigny, canton de GenĂšve). 

Les taillis dont elles proviennent sont peuplés de 
chĂȘnes pĂ©donculĂ©s (quercus pedonculata). Leur sol est de 
l’argile glaciaire trùs compacte. Enfin, ces bois couvrent 
un plateau Ă  l'altitude de 430 mĂštres. 

Les échantillons ont été prélevés en prenant les pré- 
cautions suivantes : 

Pour qu’elles prĂ©sentent bien les conditions moyennes 
de la végétation, les écorces à analyser ont été prises sur 
des arbres mesurant le diamĂštre moyen du peuplement 
oĂč ils se trouvaient. L'Ăąge du peuplement a Ă©tĂ© fixĂ© en 
comptant le nombre des cernes de chacun des arbres 
choisis, 

Sur chacune de ces perches, nous avons détaché une 
rondelle d’écorce faisant tout le tour de l'arbre Ă  un mĂ©tre 
au-dessus de son pied, et d'environ dix centimĂštres de lar- 
geur. Cette hauteur de un mÚtre a été choisie pour avoir 
des résultats autant que possible comparables à de nom- 
breuses analyses faites en Allemagne : il est d’ailleurs 
nécessaire de prendre les échantillons à une hauteur uni- 
forme pour obtenir des chiffres comparables entre eux ; 
la teneur en tanin allant en décroissant à mesure qu'on 
s'Ă©lĂšve au-dessus du pied de l’arbre. Nous avons dĂ©tachĂ© 
des rondelles faisant tout le tour de l'arbre pour nous 
mettre en garde contre une variation possible de teneur 
entre les portions ensoleillées du tronc et celles qui sont à 
l'ombre. Enfin, nous avons récolté tous ces échantillons 


0 4, CN A NON PPOT SU Pr "ON PORT Se L'HNS 


164 DOSAGES DE TANIN 


en deux jours (7 et 8 mai 1897) pour nous mettre Ă  
l’abri de la variation de teneur qui accompagne le chan- 
gement des saisons. 

Ces écorces ont été séchées au soleil dans une cham- 
bre; elles ont ensuite été divisées en pelits fragments au 
moyen d'un sĂ©cateur, puis rĂ©duites en poudre Ă  l’aide 
d’un mĂȘme moulin, aprĂšs avoir Ă©tĂ© rĂąclĂ©es et nettoyĂ©es, 
si le besoin s’en faisait sentir, et comme ce travail doit 
ĂȘtre fait dans une exploitation bien conduite. 

Au moment des analyses, les Ă©corces de moins de 
vingt ans contenaient toutes de 25 à 27 grammes d’eau 
par kilogramme; les écorces plus ùgées toutes 10 à 41 gr. 
seulement. 

L'analyse a révélé les pour cent de tanin et les poids 
du mĂštre cube d’écorce du tableau suivant : 


| “hi "Pie 2 

cm. constaté. normal. mm. kilos. 

Ăżl Plateau 13,0 1956 1635 5,8 5,90 5365 
50 li. 11,5 2222 1666 5,0 5,00 580 
Hi SEpnte?, 7,5 2622 2064 6,5 5,05 620 
34 Plateau 9,0 2178 92524 4,6 5,35 630 
32 Id. 6,0 4500 2920 4,3 6,30 675 


25 Est 5 /, 6,0 4000 4025 4.1 6,60 684 
ARMONSCE: 3, 5,7! 4500 14370/113/3"06,907-0 
23 Plateau 65 3333 4720 4,1 6,50 645 


22 Id. 5,0 6400. 5410 2,7. 6,80. 753 

20 Id. 5,0 4356 5900 4,2 7,45 706 

18 Id. 3,2 9700 6830 3,1 7,55 660 
évalué 

5 Id, 1,6 (26000) +6 A3 ER 


Ces chiffres sont tous des moyennes de deux analyses 
au moins faites sur deux solutions distinctes. Toutes les 


DANS DES ÉCORCES DE CHÊNE. 165 


fois que les résultats obtenus se trouvaient différer de 
1/2 pour cent ou plus, on a refait des dosages en nombre 
suffisant pour arriver Ă  une moyenne bien Ă©tablie. 

Nous avions encore trouvé, à 37 ans, 4,93 pour cent 
et Ă  28 ans 5,65 pour cent. L’examen des parcelles d’oĂč 
provenaient des échantillons nous a montré que ces ré- 
sultats irréguliers étaient dus à ce que le massif avait été 
incendié. 

Il en découle une conclusion pratique : exploiter les 
bois incendiĂ©s immĂ©diatement aprĂšs l’incendie ; c’est Ă  la 
mĂȘme rĂšgle que conduit aussi l'Ă©tude de l’accroissement 
du bois. 

Avant d'aller plus loin, insistons sur ce que les valeurs 
absolues des chiffres trouvés dans ces analyses ne sont pas 
comparables avec ceux obtenus au moyen d'autres mé- 
thodes de dosage ; on peut, par contre, avoir confiance 
dans leurs valeurs relatives. 

Ces dosages montrent que l'Ă©corce est d'autant plus 
riche en tanin qu’elle est plus jeune; et que, depuis la 
naissance du chĂȘne, le pour cent de tanin va toujours en 
diminuant. C’est d’abord une dĂ©croissance Ă  peu prĂšs rĂ©- 
guliĂšre sur la teneur de 8,5 pour mille par an depuis 1 
jusqu’à 32 ans. On passe ainsi de 8,80 à 6,15 pour cent. 
Puis vient une chute de 25 pour mille par an entre 32 et 
36 ans (de 6,15 à 5,15 °/,); puis, au delà de cet ùge, la 
teneur reste constante et tend mĂȘme Ă  se relever un peu ; 
le nettoyage des Ă©corces leur conservant, s’il est bien fait, 
Ă  peu prĂšs la mĂȘme Ă©paisseur et le mĂȘme pour cent de 
tanin. La diminution de la proportion de tanin semble 
done provenir surtout de l'augmentation du volume du 
rhytidome mort et inerte des vieilles Ă©corces. Ce rhyti- 
dome commence Ă  ĂȘtre d’un cube apprĂ©ciable Ă  32 ans, 


166 DOSAGES DE TANIN 


mais il adhĂšre alors fortement Ă  l’écorce active, et le 
nettoyage n’arrive guĂšre Ă  l’en sĂ©parer : de lĂ  une forte 
baisse du pour cent de tanin entre 32 et 36 ans. Depuis 
cet Àge de 36 ans, le rhytidome sÚche et se sépare alors 
facilement en le rĂąclant. A partir de ce moment done, le 
nettoyage devient efficace, et la teneur des Ă©corces reste 
longtemps constante; nous l'avons constaté jusqu'à 
91 ans. 

Au moyen de ces dosages et de la détermination expé- 
rimentale du volume de l'écorce porté par un hectare de 
bois à ses différents ùges, nous avons pu nous rendre 
compte de la production en tanin de nos bois. 

Entre 1 et 60 ans, l’hectare boisĂ© porte d'autant plus 
de tanin qu'il est plus dgé, la chute du pour cent est donc 
compensĂ©e par l’augmentation du volume de l'Ă©corce 
avec l’ñge. 

La production annuelle en tanin (poids de tanin 
portĂ© par un hectare divisĂ© par l’ñge du massif) atteint 
sou maximum Ă  26 ans avec 28 kil. 3 par hectare et 
par an (dosage par le procédé de M. Jean). Si on tient 
compte des produits fournis par les Ă©claircies, c'est Ă  
29 ans que se produit ce maximum, avec 33 kil. 2, dont 
28 kil. pour les coupes principales et 5,2 kil. pour les 
Ă©claircies. 

Avec les prix moyens actuels de vente des Ă©corces, c'est 
l’hectare boisĂ© de 48 ans qui porte la plus grande valeur 
de tanin : 845 fr. 60. 

Le rendement annuel maximum du tanin en argent 
se réalise, à 26 ans, avec 26 fr. 35 par hectare et par an ; 
plus tard encore si on tient compte des Ă©claircies. 

Il ne faudrait cependant pas conclure de lĂ  qu'il est 
d’une mauvaise gestion de couper ces taillis de chĂȘne au 


DANS DES ÉCORCES DE CHÊNE. 167 


delĂ  de 26 ans : les Ă©corces ne sont qu’un produit acces- 
soire des forĂȘts, et la baisse de leur prix tend Ă  rendre 
leur rĂŽle de plus en plus secondaire. Le bois est et restera 
probablement le produit principal. L’entrĂ©e en ligne de 
compte de cet important produit change complĂštement 
l’ñge oĂč il convient d'exploiter la forĂȘt. Cet Ă ge de 26 ans 
ne doit donc plus ĂȘtre considĂ©rĂ© que comme un minimum 
pour la coupe, tous les bois qu’on ne cultive pas exclusi- 
vement en vue du tanin (et 1l n’en existe pas actuelle- 
ment) devant ĂȘtre exploitĂ©s plus tardivement. 


En entreprenant ce travail, nous avions encore un autre 
objectif en vue : Ă©tudier si les Ă©claircies ont sur la pro- 
duction du tanin la mĂȘme influence bienfaisante que sur 
la production du bois. (On appelle Ă©claireie une culture 
forestiÚre consistant à desserrer périodiquement les arbres 
d’un massif, en vue d'activer la croissance de ceux qu’on 
dégage, et de réaliser les autres au lieu de les laisser 
pourrir sur le sol, aprÚs les avoir laissé étoufïer par 
leurs voisins.) 

Deux moyens d'Ă©tude nous Ă©taient offerts : 

1° Comparer les teneurs en tanin des bois elairs et de 
ceux qui avaient crû en massifs serrés. La comparaison 
n'a donné aucun résultat décisif. 

2° Voir si, toutes conditions égales, les arbres qui ont 
crû le plus vite ont une teneur plus élevée que ceux dont 
la croissance a été ralentie par leurs voisins plus déve- 
loppĂ©s. L’éclaircie ayant pour rĂ©sultat d'activer la crois- 
sance des arbres, on pourra conclure qu’elle relùve les 
pour cent de tanin si c’est l'Ă©corce des arbres qui ont eu 
la croissance la plus rapide qui contient le plus de tanin. 

Pour Ă©lucider ce point, nous avons suivi la marche 
suivante : 


168 DOSAGES DE TANIN, ETC. 


Outre les échantillons prélevés sur les arbres de dia- 
mĂštre moyen, nous avons pris des rondelles d’écorce sur 
l’un des plus gros arbres de la place d'expĂ©rience, et aussi 
sur l’un des plus faibles, fĂŒt-1l dĂ©pĂ©rissant. L'Ă©galitĂ© des 
Ăąges de ces deux tĂȘtes de sĂ©rie a Ă©tĂ© chaque fois constatĂ©e. 

La moyenne de ces analyses donne : 

Gros arbres : 6,7 pour cent. Arbres de diamĂštre moyen, 
6,4 pour cent, c’est-Ă -dire une diffĂ©rence qui tombe dans 
les limites d'erreur du dosage. 

Arbres du diamĂštre moyen : 5,5 pour cent, plus petits 
arbres 5,5 pour cent; c'est la mĂȘme chose. 

DĂšs lors, deux conclusions de ces recherches semblent 
admissibles : 

1° L’éclaircie ne jouerait aucun rĂŽle sur les teneurs 
en tanin. 

20 Les produits d’éclaircie donnent des Ă©corces aussi 
riches que celles du massif oĂč elles sont faites; c’est donc 
une véritable négligence de ne pas écorcer les bois qui en 
proviennent. 

Il ne faudrait cependant pas conclure de lĂ  que le rĂŽle 
de l’éclaircie sur la production du tanin est nulle. Le 
rendement en tanin est, en effet, le produit de deux fac- 
teurs : le pour cent de tanin de l’écorce, et le poids de 
l'Ă©corce. Si le premier facteur n’est pas modifiĂ© par elle, 
des expĂ©riences faites en Allemagne montrent qu'il n’en 
est pas de mĂȘme du second. L’éclaircie augmente de 25 
Ă  40 pour cent le poids de l'Ă©corce produite. 

Eclaircissons donc rationnellement nos bois; si nous 
ne relevons pas, par ce moyen-là, la qualité de nos écorces, 
nous en augmentons au moins la quantité. Enfin, écor- 
cons les bois abattus par l’éclaircie, leur Ă©corce en vaut 
la peine. 


SUR 
LA MESURE DES TEMPÉRATURES 
AU MOYEN DU 
COUPLE THERMOBLECTRIQUE FER-CONSTANTAN 


PAR 


Edm, van AUBEL 


M. le prof.-D' H. Rubens a décrit récemment dans 
Zeitschrift fĂŒr Instrumentenkunde' une pile thermoĂ©lec- 
trique trĂšs sensible qui peut servir avantageusement dans 
les études de la chaleur rayonnante et basée sur l'emploi 
du couple thermoélectrique fer-constantan. 

M. le prof.-D' Paul Czermak* a rappelé dans la 
mĂȘme revue les recherches qui ont Ă©tĂ© faites antĂ©rieure- 
ment sur ce couple et M. Rubens * a complété cet exposé 
bibliographique, en Ă©tablissant la part incontestable qui 
lui revient. 

Je crois utile de mentionner ici quelques travaux qui 
ont été publiés sur la graduation du couple fer-cons- 
tantan, c’est-Ă -dire sur l’étude de la variation de la 
force électromotrice thermoélectrique avec la tempé- 
rature. 


1 Zeitschrift fĂŒr Instrumentenkunde, tome 18, page 65; 15898. 
2 Zeitschrift fĂŒr Instrumentenkunde, tome 18, pages 135 et 137; 
1898 


ARCHIVES, t. VI — AoĂ»t 1898. 12 


170 SUR LA MESURE DES TEMPÉRATURES 


M. V. Fuchs' a entrepris cette Ă©tude en maintenant 
entre les températures des deux soudures les différences 
suivantes : 


Temp. de la chambre (15° à 20°) et 0° (glace fondante), 
»  d’ébullition de l'alcool (77°) et tempĂ©rature de la chambre, 
» ) de l’eau (98°) ) DE 
» » du xylol (137°) » Re | 
» » de l’aniline (180°) » EL: 
Ù » du nitrobenzol (205°) » DR: 


A la soixante-dix-septiÚme session de la Société helvé- 
tique des sciences naturelles, réunie à Schaffhouse, au mois 
d'août 189%, M. A. Kleiner * a rendu compte des expé- 
riences qu'il avait faites dans la mĂȘme voie. La soudure 
chaude Ă©tait placĂ©e dans un bain d’huile portĂ© successi- 
vement à 360°, tandis que la soudure froide était main- 
tenue à la température constante de la chambre. 

Les résultats des mesures ont été traduits par des 
courbes dans lesquelles les abscisses représentent les 
différences de température des soudures et les ordonnées 
les forces Ă©lectromotrices correspondant aux courants 
engendrés. 

La courbe constantan-fer se confond presque avec une 
droite. Malheureusement un résumé seulement des inté- 
ressantes recherches du physicien suisse a été publié. 

À l’occasion d’une Ă©tude de la conductibilitĂ© ther- 
mique des alliages, j’ai repris * la graduation du couple 


1 V. Fuchs, Ueber das thermoelektrische Verhalten einiger 
Nickel-Kupfer Legierungen, Graz. 1893. 

? Archives des sciences physiques et naturelles, GenÚve, 3e période, 
tome 32, page 280 ; 1894. 

3 Edm. van Aubel et R. Paillot, Archives des sciences physiques 
et naturelles, GenÚve, 32 période, tome 33, page 148; 1898. 


_n Rx). dise 
Re. : 


AVEC LE COUPLE FER-CONSTANTAN. 174 


fer-constantan entre 0° et 100°, en faisant les mesures 
pour un plus grand nombre de températures. Mes résul- 
tats montrent que, pour ce couple, la courbe des forces 
électromotrices thermoélectriques se rapproche beaucoup 
d’une ligne droite et peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une 
droite entre certains intervalles de température. 

M. M. L. Holborn et W. Wien‘ ont utilisĂ© le couple 
fer-constantan pour la mesure des basses températures 
et notamment des points de fusion de quelques liquides 
organiques. 

Enfin, tout rĂ©cemment, M. L. Troost” s’est servi du 
mĂȘme couple pour la dĂ©termination du point d’ébullition 
de l’ozone liquide. 


! WĂŒiedem. Annalen der Physik, tome 59, page 213 ; 1896. 
? Comptes rendus de l’AcadĂ©mie des sciences de Paris, 20 juin 
1898, page 1751. 


BULLETIN SCIENTIFIQUE 


CHIMIE 


Revue des travaux faits en Suisse. 


R. Nierzki ET R. BERNARD. SUR LE CÉDRIRÈTE 
(Berichte, XXXI, p. 1334, BĂąle). 


A.-W. Hofmann a montrĂ© en 1878 qu’une quinone parti- 
culiÚre, décrite par Liebermann sous le nom de cérulignone, 
Ă©tait une tĂ©tramĂ©thoxzy-diphĂ©nylquinone et qu’elle Ă©tail ca- 
ractĂ©risĂ©e par les mĂȘmes propriĂ©tĂ©s et la mĂȘme origine 
qu'un composé décrit quarante ans auparavant par Reichen- 
bach sous le nom de cédrirÚte, dénomination qui fut dÚs lors 
rĂ©lablie. En 1878 Ă©galement l’un des auteurs avait obtenu 
par oxydation de l’éther dimĂ©thylique de lhydrotoluquinone, 
un composĂ© de propriĂ©tĂ©s semblables et qu’il supposait ĂȘtre 
de constitution analogue. La formule de constitution du 
cĂ©drirĂšte n’était cependant pas encore Ă©tablie d’une maniĂšre 
certaine, les auteurs ont repris l'étude du composé obtenu 
en 1878; entre temps, K. Brunner a préparé récemment 
par oxydation de l’hydrotoluquinone, quelques substances 
qui appartiennent sans doute Ă  la mĂȘme classe de combi- 
naisons. Les auteurs ont d'abord cherché à transformer leur 
produit d’oxydation en oxime ; ils ont obtenu une monoxime 
qui pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une vĂ©ritable oxime de 
la quinone ou comme un nitrosophénol de la formule : 


NO OH 
“CRC: 
ÜCH:  OCcH: 


Quoique cette formule paraisse moins plausible que celle: 


CHIME. 173 


d'une vĂ©ritable oxime, elle explique le mieux l’action de 
l'acide nitrique sur ce composĂ©; lorsqu'on chauffe l’oxime 
avec HNO¼ de D — 1.3, on obtient une substance C'#HNO5, 
renfermant deux groupes méthvyles en moins et possédant 
en outre un hydroxyle, car elle donne un dérivé monoacétylé 
F = 143°. Cette substance correspond à la formule 


Mais une Ă©tude comparative plus approfondie de leur pro- 
duit d’oxydation et des composĂ©s obtenus par Brunner en 
oxydant l’hydrotoluquinone conduisent les auteurs à suppo- 
ser que la substance ci-dessus dĂ©riverait plutĂŽt d’un composĂ© 
correspondant Ă  la formule Pa ÂŁ 


H°CO 


hs os 


HCO 
NOH 


ou à la formule tautomÚre nitrosophénolique. Le résidu qui- 
none-oxime aura Ă©tĂ© oxydĂ© en nitrophĂ©nol tandis que l’autre 
noyau aura éliminé ses deux groupes OCH pour se trans- 
former en p-quinone. Le cédrirÚte de la diméthylhydrotolu- 
quinone correspondrait dans cette hypothĂšse Ă  la formule 


0 

H°CO ] 
H°C Me 

H°CÜ ï 


Cette maniĂšre de voir demande encore de nouvelles preuves 


174 BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC. 


expérimentales, mais si elle est reconnue exacte il faudra 
distinguer la combinaison en question du cédrirÚte de Lieber- 
mann et Hofmann dont la formation ne s’accorderait pas 
avec les considérations ci-dessus. 


ST. v. KosTANECKI el D. MARON. SUR LA 2-0XYDIBENZALACÉTONE 
(Berichte, XXXI, p. 726, Berne). 


Haller et l’un des auteurs ont parlĂ© rĂ©cemment (Archives, 
t. 5, p. 86) d’une matiùre colorante renfermant le chro- 
mophore complexe CO.C: CC: C, la 3.4 dioxycinnamyli- 
dÚne-cumaranone ; les auteurs communiquent dans le pré- 
sent mĂ©moire les rĂ©sultats qu’ils ont obtenus avec quelques 
matiĂšres colorantes renfermant le chromophore C : C. 
CO.C : C, composĂ© des mĂȘmes membres rangĂ©s dans un 
ordre diffĂ©rent. Ces combinaisons prennent naissance d’aprĂšs 
Claisen par l’action des aldĂ©hydes sur une cĂ©tone non satu- 
rĂ©e R.CH.CH.CO.CHF prĂ©parĂ©e au moyen de l’acĂ©tone 


R.CH : CH.CO : CH° + HOCR' 
= R.CH : CH.CO.CH : CHR’ + H?0. 


Parmi les aldéhydes on a utilisé jusqu'ici la benzaldéhyde, 
le furfurol et le pipéronal. Les composés qui en dérivent 
montrent des différences sensibles vis-à-vis H?S0* conc.; 
tandis que la dibenzalacĂ©tone s’y dissout en rouge-orange, 
la dipipĂ©ronalacĂ©tone s’y dissout en bleu intense, passant 
peu Ă  peu au violet; Ă  cette observation faite par Haller, les 
auteurs ajoutent que l'addition d’eau donne dans cette solu- 
tion un précipité vert sale, réaction qui rappelle celle que 
présente la bixine, matiÚre colorante du rocou. Les auteurs 
ont préparé pour les examiner à ce point de vue la benzal- 
pipéronalacétone, ainsi que la dibenzalacétone el un certain 
nombre de leurs dérivés, dont on trouve la description dans 
le mémoire original. F.R. 


COMPTE RENDU DES SÉANCES 
DE LA 


SOCIÉTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES 


SĂ©ance du 6 avrii 1898. 


F.-A. Forel. Le raz de marĂ©e de Grandson. — F. Roux. PrĂ©sentation de photo- 
graphies. — P. Mercanton. Phosphorescence des neiges et des glaciers. — 
Kunz-Krause. Formation de la Carbylamine dans certains alcaloïdes. — 
Herzen. Fonction trypsinogùne de la rate. — S. Bieler. Inclusions d’oranges. 


M. Forez fait une communication sur le raz de marée de 
Grandson. Le tremblement de terre du 22 février, à 11 h.43 
du matin, a été signalé, entre autres, par une violente agita- 
tion des eaux du lac de Neuchùtel. Ce phénomÚne est rare ; 
c’est la premiùre fois que nous le constatons depuis le com- 
mencement des études sismiques, inaugurées en 1879 par la 
Société helvétique des sciences naturelles ; il mérite donc 
d’ĂȘtre notĂ© avec soin. 

Les mouvements du lac ont été constatés par les observa- 
tions suivantes : 

10 A l'instant de la grande secousse, des enfants qui jouaient 
au bord du lac s’enfuirent dans les rues de Grandson en 
annonçant que le lac s'Ă©tait subitement Ă©levĂ© d’un mĂštre de 
hauteur. 

2° En apprenant cette nouvelle, quatre témoins, MM. Des- 
plands, Jaccard, Schneider et Grandjean se rendirent tout de 
suite au bord de l’eau et constatùrent que les murs des quais 
et des jardins, devant la partie occidentale de la ville, Ă©taient 


te MT : *# h Lei: CPS EAN 
+ ‘ 180 à VÉCUT 
# : 
* 4 


176 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE, 


mouillĂ©s jusqu’à 55 et 60 centimĂštres au-dessus de la surface 
du lac. 

3° Un jeune homme de quinze ans, Charles Fielieli, était 
prĂšs du lac dans les quartiers orientaux de la ville ; il vit le 
lac se soulever de 30 Ă  40 centimĂštres en crue subite, 

° Un pĂȘcheur, Devenoge, ramait sur son « noie-chrĂ©tien » 
Ă  mi-chemin entre Yverdon et Grandson, Ă  quelque cinquante 
mÚtres de la rive ; le lac était ridé par une légÚre brise du 
nord-est, mais rien n’indiquait un coup de vent. Tout à coup, 
il fut surpris par cinq ou six grosses vagues qui assaillirent 
son bateau, le remplirent d’eau et faillirent le faire chavirer. 
Les vagues étaient mal formées, irréguliÚres, courtes et trÚs 
rapides ; elles s’entrechoquaient, elles Ă©cumaient, elles Ă©taient 
« moutonneuses » ; les plus grandes pouvaient avoir un mÚtre 
de hauteur. Ces vagues venaient de l'Est. Le pĂȘcheur trĂšs 
étonné par ce phénomÚne incompréhensible, se hùta de 
regagner le rivage. fl vit encore les vagues couvrir un 
banc de sable qui dominait les eaux de 20 centimĂštres environ, 
surprendre des mouettes qui y reposaient et les faire prendre 
leur vol en tourbillonnant. 

5° M. Fauconnet, pĂȘcheur, a constatĂ©, peu aprĂšs le trem- 
blement de terre que la grĂšve, Ă  Yvonand, de l’autre cĂŽtĂ© du 
lac, était mouillée jusqu'à 0.5 m. au-dessus du niveau de 
l'eau. 

6° Une observation nĂ©gative a un grand intĂ©rĂȘt. PrĂ©venu 
du phĂ©nomĂšne que d’autres personnes avaient constatĂ© au 
bord du lac, M. Auguste Vautier-Dufour se rendit au port de 
sa villa et reconnut que la grĂšve Ă©mergĂ©e n’y Ă©tait aucune- 
ment mouillée au-dessus du niveau du lac; deux ouvriers 
qui, au moment de la secousse, travaillaient dans ce port sur 
une plage Ă  fleur d’eau, n’ont pas vu la trace de l'Ă©lĂ©vation 
de l’eau. Or ce port, qui n’a vu ni vagues, ni surĂ©lĂ©vation de 
la nappe d’eau, est parfaitement fermĂ© par des jetĂ©es du cĂŽtĂ© 
du Nord et de l'Est, et son goulet est ouvert du cÎté de 
l'Ouest. Des vagues serrées, comme celles décrites par le 
pĂȘcheur Devenoge, venant de l'Est, n’ont pu causer aucun 
trouble dans un bassin si bien protégé. 

D’aprĂšs cela le raz de marĂ©e du tremblement de terre de 


SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 177 


Grandson a consisté en une série de vagues courtes, serrées, 
rapides, d'environ un demi-mĂšĂȘtre de hauteur. Le point de 
dĂ©part de ces vagues doit ĂȘtre cherchĂ© Ă  l'Est de la ville de 
Grandson. 

Ces faits nous aident à écarter définitivement les rapports 
que, au début des études sur les seiches, nous avions cru 
pouvoir chercher entre les seiches et le tremblement de 
terre. Sur le vu des trĂšs nombreuses observations connues de 
mouvements des eaux des lacs pendant les secousses sismiques 
(nous en possédons au moins 25 cas bien enregistrés dans les 
annales de l’histoire naturelle suisse) nous avions d’abord 
pensĂ© que les mouvements du sol pourraient peut-ĂȘtre mettre 
en balancement l’eau des lacs, en analogie avec les secousses 
que nous imprimions Ă  nos bassins d’expĂ©rimentation dans 
la production des seiches artificielles. L’absence absolue de 
toute inscription, sur les tracés des limnograpbhes trÚs sensi- 
bles que nous possédons au Léman depuis 1876, de seiche 
provoquée par les divers tremblements de terre constatés 
dans les vingt derniÚres années nous avait déjà mis en garde 
contre ces rapprochements. La considération de la nature 
mĂȘme dela secousse sismique nous avait aussi amenĂ© Ă  un 
rĂ©sultat nĂ©gatif; il y a une diffĂ©rence radicale entre Île 
rythme des secousses sismiques, oscillations du sol dont ia 
période est en movenne de 1/2 à une seconde de temps, et le 
rythme des seiches qui, suivant la grandeur du lac, ont une 
période de 5, de 10. de 20 de 50 minutes et plus. 

L'étude du raz de marée de Grandson qui nous montre 
des vagues solitaires d’oscillation progressive, se propageant 
dans un sens déterminé sur la surface du lac, nous permet 
d'Ă©liminer sans retour possible toute analogie entre les 
mouvements sismiques de l’eau des lacs et les seiches, vagues 
d’oscillation fixe. 


M. F. Roux présente à la Société deux photographies d'ar- 
gyronĂštes obtenues avec un objectif Zeiss. 


M. MERcANTON résume et analyse les diverses observations 
qui pourraient faire admettre l'existence d’une phosphores- 


178 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 


cence spéciale des neiges et glaciers. De cette analyse et de 
quelques expériences photographiques, M. Mercanton conclut 
que jusqu’à prĂ©sent nous ne sommes pas fondĂ©s Ă  admettre 
cette phosphorescence et qu’il appartient à des recherches 
ultérieures de trancher la question. 


M. le D' Hermann Kuwz-KRAUSE, privat-docent à l’Uni- 
versitĂ©, communique les premiers rĂ©sultats qu’il a obtenus 
en appliquant la réaction dite « de Vitali » à un certain 
nombre d’autres alcaloĂŻdes. Pour exĂ©cuter cette rĂ©action 
on Ă©vapore une petite quantitĂ© de l’alcaloĂŻde avec l'acide 
azotique fumant au bain-marie. Le rĂ©sidu de l’évaporation 
— qui dans la plupart des cas est colorĂ© en jaune — est 
repris par quelques gouttes de potasse caustique en disso- 
lution alcoolique. La désignation de cette réaction comme 
« rĂ©action de Vitali » se rapporte spĂ©cialement Ă  l’Atropine, 
qui donne dans ces conditions une belle coloration bleu 
violette. M. Kunz-Krause a pu constater, que cette réaction 
est en effet rĂ©servĂ©e Ă  l’atropine. Aucun des autres alcaloĂŻdes 
examinĂ©s jusqu’à prĂ©sent ne donne une coloration semblable. 
Par contre l’auteur a constatĂ© que quelques alcaloĂŻdes, par 
exemple: Narcotine, Hydrastine, Morphine, Codéine, Nicotine 
fournissent avec l'acide azotique fumant des rĂ©sidus d’évapo- 
ration, qui dégagent de la Carbylamine aprÚs addition de 
potasse caustique en dissolution alcoolique — ou seulement et 
mĂ©me mieux — aqueuse. Or tous les alcaloĂŻdes suscilĂ©s, qui 
donnent cette réaction, renferment dans un noyau hétérocy- 
clique le groupe « alkimide » resp. « méthylimide » : 


(HE). (CH) 
NN LA 


| 
CH, 


placé entre 2 atomes de carbone, dont les affinités disponibles 
sont saturées par 1 resp. 2 atomes d'hydrogÚne. 

M. Kunz-Krause insiste sur ce fait, que trois alcaloĂŻdes : la 
Caféine, Cocaïne, Atropine paraissent faire exception à la 
rÚgle, Bien que la constitution de ces trois bases fit présumer 


SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 179 


la formation de Carbylamine, l’auteur n’en à pas pu consta- 
ter le dégagement. L'auteur fait encore ressortir, que selon 
la nouvelle formule acceptée récemment par M. E. Fischer, la 
caféine renferme deux noyaux condensés. 

1) un noyau hexacarbo-diazoĂŻque et 

2) » »  pentacarbo-  » 

Dans le premier de ces deux noyaux les deux groupes 
« Alkimides » resp. « Méthylimides » sont placés soit entre 
2 groupes CO, soit entre 1 groupe CO et un atome de 
carbone quaternaire' : fait qui expliquerait Ă©ventuellement 
pour ceux-ci l'exception. Quantau noyau pentacarbo-diazoĂŻque 
la rĂ©action nĂ©gative s'explique peut-ĂȘtre parce que le groupe 
« Méthylimide » est lié à un atome de carbone quaternaire, 
qui suftit probablement pour empécher la formation de carbyl- 
amine. Cependant ce qui paraüt encore plus proable, c’est 
que le noyau pentacarbomonazoĂŻque, resp. diazoiĂŻque se 
comporte différemment du noyau hétérocyclique renfermant 
six atomes Ă©lĂ©mentaires. Ainsi s’expliquerait Ă©galement Îles 
rĂ©sultats nĂ©gatifs obtenus avec l’atropine et avec la cocaĂŻne. 
Selon les travaux récents de M. WillstÀdter ces deux bases 
ne renfermeraient pas un noyau hexacarbo-monazoĂŻque, ne 
seraient par conséquent pas des dérivés dela Pipéridine, mais 
bien de la Pyrrolidine, c’est-à-dire d’un noyau pentacarbo- 
monÀzoïque. Par contre la Mcotine formerait alors une 
exception. 

Parmiles autres alcaloïdes qui ne donnent pas cette réaction, 
la Vératrine est particuliÚrement intéressante. Cet alcaloïde, 
tout en étant décomposé, fournit comme produit de la réaction 


1 L’atome de Carbone distinguĂ© ici comme quaternaire, est 
fixé par une double liaison à un autre atome de C et en outre 


C 
à deux atomes d’Azote : I , ou à un tr oisiùme atome de C 
N—C—N 
C 


et à un atome d’Azote : 


180 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 


une base huileuse, qui est caractérisée par son odeur péné- 
trante, semblable à s'y méprendre à celle de la Coniine. 

Parmi les dérivés azotés qui sont obtenus par voie synthé- 
tique, l’acĂ©tanilide prĂ©sente un phĂ©nomĂšne qui mĂ©rite une 
mention spĂ©ciale. Le produit obtenu par l’action de l'acide 
azOtique fumant sur l’antifĂ©brine laisse aprĂšs l’évaporation sur 
le bain-marie un rĂ©sidu, qui Ă  un moment donnĂ©, s’enflamme 
spontanément. 

M. H. Kunz-Krause se réserve la continuation de ces 
recherches, ainsi que les conclusions à tirer de cette réaction 
pour son application à la recherche de la constitution d’un 
alcaloïde donné. 


M. HerzEN entretient la Société de la fonction trypsinogÚne 
de la rate. Il rappelle briĂšvement les recherches de Schiff, 
ainsi que ses propres recherches, qui les ont conduits l’un 
et l’autre Ă  conclure que la rate fournit une sĂ©crĂ©tion interne 
jouissant de la propriété de transformer rapidement le 
zvmogÚne pancréatique en trypsine. Schiff et Herzen ont, 
pendant de longues années, été à peu prÚs les seuls à soutenir 
leur conclusion : la trÚs grande majorité des physiologistes se 
refusaient Ă  l’admettre, sans avoir aucun argument sĂ©rieux 
à lui opposer et sans s’apercevoir que les objections soule- 
vées contre les expériences de Schiff tombaient vis-à-vis de 
celles de Herzen, de mĂȘme que les critiques adressĂ©es Ă  ces 
derniùres n'avaient aucune prise sur les premiùres. Il s’est 
enfin trouvé un jeune physiologiste de talent, M. Pachon (de 
Bordeaux), qui a voulu en avoir le cƓur net ; il a entrepris 
une série d'expériences fort ingénieuses el totalement diffé- 
rentes de celles de Schiff et de celles de Herzen : il s’est 
attaché à obtenir Ún vivo la preuve directe de l'existence et 
de l'efficacité trypsinogÚne de la sécrétion interne de la rate, 
preuve que Herzen avait donnée in vitro. Voici comment il 
procĂšde : 

Il fait une macération de courte durée, en solution boriquée 
saturĂ©e de la portion verticale du pancrĂ©as d’un chien en 
pleine digestion, auquel on à depuis quelque temps extirpé la 
rate ; l’infusion pancrĂ©atique ainsi obtenue manifeste un 


SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 181 


pouvoir digérant lent, indice de la présence de zymogÚne. 
La portion horizontale du pancrĂ©as du mĂȘme chien est 
infusĂ©e exactement de la mĂȘme maniĂšre, mais aprĂšs avoir 
fait au chien une injection intraveineuse d'extrait aqueux de 
rate congestionnée ; cette deuxiÚme macération de pancréas 
manifeste un pouvoir digérant rapide, indice de la présence 
de trypsine. 

Les expériences de M. Pachon constituent, on le voit, une 
brillante confirmation des résultats de Schiff et de Herzen, et 
sa mĂ©thode est exempte des objections que l’on a formulĂ©es 
contre leurs méthodes. La fonction trypsinogÚne de la rate 
doit actuellement ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme dĂ©finitivement 
Ă©tablie. 


M. S. BiELER, directeur, fait circuler deux oranges qui 
prĂ©sentent le curieux phĂ©nomĂšne d'une inclusion, c’est-Ă -dire 
qu'une orange est contenue dans l’autre sous une seule 
enveloppe. 

ExtĂ©rieurement l'enveloppe ne se distingue que par un Ɠil 
ouvert, tandis que dans les oranges ordinaires il est fermé. 
Quand on enlĂšve la peau on trouve une petite orange de 3 
centimÚtres de diamÚtre bien délimitée dans une excavation 
formĂ©e entre les carpelles de l’orange extĂ©rieure et Ă  la 
partie supĂ©rieure de celle-ci, C’est quelque chose d’analogue 
aux roses prolifĂšres, 

Ce phĂ©nomĂšne n’est pas nouveau, mais il est peu connu. 
Les oranges apportées par M. Bieler provenaient du jardin 
d'un de nos compatriotes Ă  Nice, M. Delajoux horticulteur, oĂč 
il y a toute une rangĂ©e d’arbres dont les oranges prĂ©sentent 
cette particularité. 


SĂ©ance du 20 avril. 


P. Jaccard. Analyse de travaux rĂ©cents sur la palĂ©ontologie vĂ©gĂ©tale. — 
H. Blanc. Les migrations du Plankton du LĂ©man. — H. Dufour. Obser- 
vations d’hĂ©liotropisme. 


M. Paul Jaccarp expose un résumé des travaux récents 
concernant la Paléontologie végétale en insistant surtout sur 


182 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 


les recherches de bactĂ©riologie et d’algologie fossile de 
M. Renault et de M. Bertrand. 


M. le prof. Henri Banc désirant faire connaissance avec 
le Plankton nocturne du lac LĂ©man a fait devant Ouchy, le 
26 juillet et dans la nuit du 27 juillet 1896 seize pĂȘches, Ă  
4 heures de l'aprĂšs-midi, Ă  9, 11 heures du soir et Ă  4 heu- 
res du matin par 0, 20, 40 et 60 mĂštres de profondeur. Il 
s’est servi pour cette nouvelle sĂ©rie de la mĂ©thode qu’il 
avait déjà employée pour étudier les allures du Plankton 
pendant toute l’annĂ©e 1894 et pendant l’étĂ© 1895. Les rĂ©sul- 
tats obtenus peuvent ĂȘtre briĂšvement rĂ©sumĂ©s comme suil : 

1° A la surface le Plankton est plus abondant la nuit que 
le jour. 

2° Il y en a beaucoup plus à la surface, la nuit, que le 
jour entre 20 et 40 mĂštres de profondeur oĂč il est ordinai- 
rement le plus abondant. 

3° C’est entre 11 heures du soir et 4 heures du matin que 
le Plankton est surtout en grande quantité à 0 et 20 mÚtres 
de profondeur. Son fonds est alors fait de Copépodes, de 
CladocÚres, qui ont émigré, tous dans la nuit, des profon- 
deurs vers la surface, et de Dinoflagellés. 

4° L'examen microscopique des volumes recueillis dé- 
montrent que cette augmentation du Plankton nocturne ré- 
sulte : a) des migrations actives et verticales des CladocĂšres: 
b) de la croissance rapide de Nauphées en jeunes Copépodes; 
€) Ă  la multiplication exagĂ©rĂ©e, par voie de division, de 
certains organismes, en particulier du ceratum hirundinella. 


M. Henri Durour présente les résultats de quelques expé- 
riences et observations faites, au cours d’autres recherches 
sur l’hĂ©liotropisme. 

On Ă  fait germer dans trois vases identiques du ray-gras, 
ces vases ont élé placés, avant que le gazon fut levé, dans 
trois doubles bocaux contenant le 1° A une couche d'eau 
entre les parois des deux bocaux; le second B une couche de 
sulfate de cuivre; le troisiĂšme C une couche de bichromate 
de potassium. 

Les ouvertures de ces bocaux ont Ă©tĂ© couvertes d’étoffe 


ni bite sb 
” L v. 
Ă  ft LA 


SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 183 


noire de sorte que la lumiÚre ne pénétrait à la surface du 
sol que tamisĂ©e par l’eau et par les milieux colorants de 3 Ă  
4 centimétres d'épaisseur. 

L'expérience a commencé le 1° avril, le 4 les graines 
avaient levé dans les trois vases, le 5 les brins d'herbe ac- 
cusent un héliotropisme prononcé dans le vase A à la lumiÚre 
blanche et dans le vase B à la lumiùre bleue; pas trace d’o- 
rientation sous l'influence de la lumiĂšre jaune. 

La lumiÚre arrivait dans tous les bocaux latéralement et 
obliquement sous un angle de 45° environ, la température 
était de 12°,5 dans tous les vases. L'expérience a été pour- 
suivie jusqu'au 16 avril; on arrosait de quantitĂ©s d’eaux Ă©ga- 
les tous les vases les mĂȘmes jours aux mĂȘmes heures. Le 
résultat de l'expérience a été photographié et montre la 
croissance parfaitement verticale des brins d'herbe placés en 
lumiĂšre jaune tandis que l’hĂ©liotropisme est prononcĂ© pour 
les brins placés en lumiÚre bleue et en lumiÚre blanche. Le 
développement de la chlorophylle est comme on pouvait le 
prévoir maximum en lumiÚre blanche, un peu moindre en 
lumiĂšre bleue et beaucoup plus faible en lumiĂšre jaune, les 
brins d'herbe dans cette derniÚre couleur sont étiolés et plus 
longs que dans les autres couleurs. 

L’étendue spectrale des teintes employĂ©es Ă©tait pour le 
bleu de À = Om 00055 à À — 0.00044 pour le jaune de 
À — 0.00065 à À = 0.00056. 

Quelques essais faits pour produire un effet d’hĂ©liotro- 
pisme sur des plantes étiolées (cultivées dans l'obscurité) en 
les soumettant pendant quatre heures à l’action de rayons 
de RĂŒntgen n’ont donnĂ© aucun rĂ©sultat. 


SĂ©ance du 4 mai. 


Renevier. MusĂ©e palĂ©ontologique. — Renevier. Nouvelles acquisitions du 
MusĂ©e. — Renevier. Excursions gĂ©ologiques en Russie. — M. Lugeon. 
Relief gĂ©ologigue des Beauges. — F.-A. Forel. Origine des sources du 
Brassus. — Forel. Les fendues de la glace du lac de Joux. — Forel. 
Les flaques d’eau libre dans la glace des lacs gĂ©lĂ©s. — Pelet. La combus- 
tion dans les fourneaux Ă  pĂ©trole et la viciation de l'air. — Morton. PrĂ©- 
sentation de tortues. 


M. le prof. RENEVIER a invité les membres de la Société à 


184 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 


venir de 3 à 4 h. visiter le Musée paléontologique pour cons- 
tater les progrùs accomplis par l'installation d’une nouvelle 
salle entourée de vitrines, consacrées exclusivement aux 
Mollusques fossiles, en bonne partie déjà classés; et par le 
placement dans le centre de la salle de minéralogie de deux 
nouvelles vitrines en lutrin destinées à recevoir les inverté- 
brés inférieurs. Il s'ensuit que la salle centrale, précédem- 
ment la seule attribuée aux collections paléontologiques, 
pourra ĂȘtre rĂ©servĂ©e exclusivement aux vertĂ©brĂ©s et aux vĂ©- 
gétaux fossiles. Il en résulte une installation plus spacieuse 
et plus systématique de nos collections paléontologiques, qui 
sont considérablement enrichies ces derniÚres années. 

Dans la séance subséquente M. RENEvIER présente quel- 
ques-unes des acquisitions les plus récentes du Musée géolo- 
gique en fait de moulages; entre autres une tĂȘte gigantes- 
que d’oiseau tertiaire de Patagonie (Phororhacos), une belle 
tĂȘte de Halitherium Schinzi, un crĂąne et une mandibule in- 
férieure de Aceratherium, celle-ci offerte au Musée par M, Elie 
Mermier, ancien Ă©lĂšve de l’École d'ingĂ©nieurs. Il montre en 
outre quelques-uns des beaux fossiles qu’il a pu rĂ©colter en 
Russie avec le concours de M. le Dr M. Lugeon, spécialement 


les belles Ammonites et Belemnites du terrain Volgien des fa- 
laises du Volga. 


M. le prof. RENEVIER montre sur la carte géologique de la 
Russie d'Europe le voyage effectué à la suite du CongrÚs 
géologique de 1897 de St-Petersbourg et Moscou sur le 
fleuve Volga, au travers de la Russie centrale, du Caucase 
de la Transcaucasie, par la Mer noire, en Crimée et à Odessa. 
Puis il résume les traits généraux de la géologie russe, en 
particulier les deux grands bassins gĂ©ologiques qu’on peut y 
reconnaitre à des époques différentes : 

1° Le grand bassin primaire, comprenant le nord et le 
centre de la Russie, fermé au S. et ouvert au N.; lequel pré- 
sente la série complÚte des terrains paléozoïques, et se ter- 
mine par des dépÎts saumùtres, et une émersion complÚte 
aprĂšs le Permien. 

2° Le grand bassin des temps plus récents, qui commence 


SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 185 


avec le Collovien et dure au travers du Jurassique supérieur 
du Crétacique et du Tertiaire. Celui-ci occupe le centre et le 
sud de la Russie d'Europe, en transgression absolue sur le 
bassin primaire, dont il recouvre la partie méridionale. Les 
couches s’inclinent lĂ©gĂšrement vers le sud, oĂč se dĂ©velop- 
pent de plus en plus les terrains les plus supérieurs. 

Entre ces deux séries de dépÎts, lacune à peu prÚs com- 
plĂšte, pendant les temps du Trias, Lias et Dogger, 

Ensuite M. Renevier fait ressortir le contraste que présen- 
tent les facies russes avec ceux de l’Europe occidentale, pen- 
dant les temps Carbonique et Permien, ainsi qu'Ă  l’époque 
du Jurassique supérieure et du Néocomien. 

A l'inverse de ce que l’on voit en France, Belgique, An- 
gleterre, elc., le Carbonique inférieur (Bernicien) est habi- 
tuellement représenté dans le centre de la Russie par des 
formations houillùres terrestres ou saumñtres d’ñge Berni- 
cien, auxquelles se superpose un calcaire marin, d'Ăąge Mos- 
covien et StĂ©phanien, qui n’est done plus le vrai calcaire 
carbonifĂšre. Il y a ainsi interversion des facies. 

De mĂȘme pour le Permien, qui se termine en haut par 
une formation marno-arénacée rouge, saumùtre, analogue 
au Rothliegende, mais d’ñge probablement Thuringien, sous 
laquelle on voit apparaĂźtre dans les falaises du Volga un cal- 
caire marin analogue au Zechstein, mais qui doit ĂȘtre d’ñge 
Lodévien. 

Enfin les formations dites Volgiennes par M. Nikitin, présen- 
tent un ensemble de dépÎts marno-arénacés, trÚs analogues 
auSpeelon-clay du Yorkshire, qui paraissent représenter à la 
fois le Jurassique supérieur et la base du Néocomien, mais 
avec des faunes assez spĂ©ciales d’un caractĂšre borĂ©al. M. Pav- 
low y a distingué, au-dessus du Kimeridgien, un Portlan- 
dien borĂ©al qu’il nomme Aquilonien et un NĂ©ocomien bo- 
rĂ©al qu’il nomme Petchorien. Ces formations parfois fossili- 
fĂšres, paraissent assez semblables Ă  celles du Yorkshire, mais 
sont trĂšs diffĂ©rentes de nos dĂ©pĂŽts de mĂȘme Ă ge du sud- 
ouest de l’Europe. 


Dr M. Luceow. Strato-relief des Bauges. — En recherchant 


ARCHIVES, t. VI. — AoĂ»t 1898. 15 


186 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 


quelle pouvait ĂȘtre la raison de l'emplacement des vallĂ©es 
alpines, M, Maurice Lugeon Ă  eu l’idĂ©e de construire un re- 
lief idéal représentant la surface structurale d'un terrain 
quelconque. La région choisie à été prise dans les Alpes 
françaises : les Bauges, dont la structure simple se prétait 
facilement à cet essai. La surface choisie pour l'exécution a 
Ă©tĂ© celle d’un des terrains jouant le plus grand rĂŽle dans la 
charpente des montagnes : l’'Urgonien, qui avec ses grandes 
masses calcaires, se présentait naturellement parce qu'il est 
un des terrains les plus importants de la région considérée. 

Ce stralo-relief à été exécuté au 1 : 50000. Il est évident 
qu'il s’agit ici d’un relief idĂ©al; tout ce qui est supĂ©rieur Ă  
la limite inférieure de l'Urgonien a été enlevé, et tout ce 
qui manque au-dessous de cette limite a été ajouté, en suivant 
partout le mĂȘme principe, c’est-Ă -dire en ajoutant toujours 
la mĂȘme Ă©paisseur de terrain. De cette façon si des erreurs 
se produisent, elles n’entrent plus en ligne de compte dans 
les résultats indiqués par le relief, car elles sont partout les 
mĂȘmes. 

Un examen rapide du relief montre une concordance ma- 
nifeste entre les variations d’axes des plis et l'emplacement 
des vallées. Celles-ci, lorsqu'elles sont transversales, occu- 
pent presque sans exception les points les plus bas des syn- 
clinaux transversaux, suivant la loi Ă©noncĂ©e par l’auteur et 
M. E. Ritter. 

En outre, comme matériel d'enseignement, le relief est 
précieux à plusieurs points de vue. Un exemplaire est dé- 
posĂ© dans les salles du MusĂ©e gĂ©ologique de Lausanne, oĂč 
on peut le consulter. 


M. F.-A. Forez a assisté à l'expérience pour la recherche 
de l’origine des eaux du Brassus, vallĂ©e de Joux, faite par 
M. S. Aubert, professeur au collĂšge du Sentier. Le 5 no- 
vembre 1897 il a Ă©tĂ© versĂ© dans l’entonnoir du PrĂ©-de-BiĂšre 
une quantité de 8 litres de solution de fluorescéine au 0.25, 
de MM. J.-R. Geigy Ă  BĂąle ; cette matiĂšre a un pouvoir de co- 
loration assez fort pour que la fluorescence soit encore par- 
faitement reconnaissable Ă  la dilution de 4 : 10 000 000. Une 
surveillance attentive instituée sur le ruisseau du Brassus 


SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 187 


n’a pas surpris trace de fluorescence ; en revanche un rap- 
port de quelques personnes de confiance fait admettre que 
le 21 novembre, soit 16 jours aprÚs le début de l'expérience, 
les eaux d’une fontaine à l'Orient de l'Orbe ont pendant 
quelques heures été colorées en vert. Mais aucun échantillon 
de cette eau verte n’ayant Ă©tĂ© conservĂ©, le rĂ©sultat de Pex- 
périence reste douteux; l'expérience sera faite à nouveau 
prochainement. 

L’altitude de l’entonnoir de PrĂ©-de-BiĂšre est 1324 m., 
celle de la source du ruisseau de Brassus 1060 m., la fon- 
taine à l'Orient de l’Orbe 1025 m. La distance horizontale de 
Pré-de-BiÚre au Brassus est 3400 m.; de Pré-de-BiÚre à 
l'Orient de l’Orbe 4400 m. Le PrĂ©-de-BiĂšre est dans un syn- 
clinal néocomien, séparé de la vallée de Joux par un anticli- 
nal jurassique. 

Le dĂ©bit de l’entonnoir de PrĂ©-de-BiĂšre Ă©tait le 5 novem- 
bre de 2 litres Ă  la seconde; celui du ruisseau du Brassus de 
50 litres à la seconde. Le débit de la fontaine Capt à l'Orient 
de l’Orbe est presque invariable. 


M. F.-A. Forez a, dans la séance du 17 juin 1897, décrit 
les fentes ou fendues de la glace du lac de Joux et en a donné 
la théorie. En comparant la situation des fendues en 1854 
d’aprùs le D' Lecoultre et en 1897 d’aprùs M. le syndic Er- 
nest Rochat, il avait conclu que le nombre et la position de 
ces fendues Ă©tait analogue, mais non identique d’une annĂ©e 
Ă  l’autre. Cette conclusion est confirmĂ©e par les faits de 1898 
notés par M.S. Aubert. Trois fendues ont été constatées, 
dont une seule identique Ă  celle de 1897; les deux autres 
fort différentes. En 1854 et en 1898, il y avait trois fendues 
principales, en 1897, quatre. Les fendues de 1898 ont été 
mal marquées, et le refoulement de la glace peu considé- 
rable, ce que M. B. Lecoultre attribue avec raison Ă  la dou- 
ceur relative de l'hiver. 


M. F.-A. Forez Ă©tudie encore la question suivante : Pour- 
quoi quand un lac se gĂšle, certaines places restent-elles libres 
de glace, oĂč se congĂšlent-elles les derniĂšres? Pourquoi en 
certaines parties la glace est-elle plus mince et partant plus 


188 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 


dangereuse pour les patineurs? Le souvenir des nom- 
breuses victimes que les lacs de Joux et de Bret ont faites 
presque chaque annĂ©e, nous impose le devoir d’élucider ce 
problĂšme. 

Prenons nos exemples dans le lac de Joux; des faits simi- 
laires seraient observés dans chaque lac de congélation facile. 

Quand le froid est vif, par une nuit sereine Ă  puissante 
radiation, le lac se prend rapidement, presque d’un seul 
coup ; c’est ordinairement, surtout aprùs un temps de bise, 
par la partie sud-occidentale, du cÎté du Sentier que la con- 
gĂ©lation commence; elle s'Ă©tend bientĂŽt jusqu’à la rĂ©gion de 
l'Abbaye et du Pont, mieux abritée, et il reste peu ou pas de 
flaques d’eau libre. 

Dans les hivers doux, au contraire, comme l'hiver de 
1897-1898, la congélation est plus lente, plus irréguliÚre, et 
l’on peut voir, pendant des jours ou des semaines, des espa- 
ces peu Ă©tendus, de cinquante et cent mĂštres de diamĂštre, 
oĂč la glace ne se forme pas, ou tarde Ă  se produire. Quand 
ces places ont été tardivement prises par la glace, l'épaisseur 
de la nappe cristalline y est plus faible que sur le reste de 
l'Ă©tendue du lac; elles sont dangereuses ou fatales pour le 
patineur qui n’est prĂ©venu par aucun signe extĂ©rieur du 
péril qui le menace. De là le nom de « mauvaises places » 
par lequel on les désigne souvent. Le 26 décembre 1897, 
pendant que le lac Brenet avait déjà une glace épaisse de 
18 centimÚtres, il y avait encore sur le lac de Joux, congelé 
sur les neuf dixiĂšmes de son Ă©tendue, deux ou trois flaques 
d’eau libre, devant la Roche-Fendue, devant l'Abbaye, de- 
vant le Pont; ces places Ă©taient rendues visibles de loin par 
les bandes noires de canards sauvages qui, dans le mirage, 
y prenaient des apparences fantastiques. Plusieurs rapports 
m’apprennent que ces flaques d'eau vive sont restĂ©es libres 
pendant tout le mois de janvier ; le 30 janvier, M.S. Aubert 
en voyait encore deux, marquées par la présence des ca- 
nards. Une de ces places avait été prise récemment par la 
glace quand le 23 janvier le professeur Jacques Berney et 
ses compagnes la traversĂšrent en patinant et rompirent la 
glace qui n'avait pas trois centimĂštres d'Ă©paisseur. Et pour- 
tant pendant tout le mois de janvier la glace s’élait accrue 


SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 189 


sur le reste du lac. gelé depuis la fin de décembre; le 29 jan- 
vier, M. S. Aubert y a mesuré des épaisseurs de 15, de 25, 
de 30 centimĂštres. 

Des faits analogues se voient sur tous les lacs et v causent 
les mĂȘmes accidents. Quelle en est la cause ? Plusieurs expli- 
cations ont été proposées : 

L'existence de sources surgissant au fond du lac et ame- 
nant Ă  la surface des eaux relativement chaudes. Ces sour- 
ces devraient ĂȘtre trĂšs chaudes pour ĂȘtre plus lĂ©gĂšres que 
l'eau Ă  (° et pour venir s’étaler Ă  la surface ; elles devraient 
avoir plus de 8°, ce qui n’est pas le cas pour les sources de 
la Vallée de Joux dont la température, constante, esl entre 
6 et 7°. Puis, le lieu d’émergence de telles sources serait 
toujours le mĂȘme ; il serait dĂ©signĂ© par la prĂ©sence de brouil- 
lards pendant la saison froide : enfin ces sources seraient 
connues des pĂȘcheurs qui verraient les poissons s’y rassem- 
bler, en certaines saisons. Ces caractĂšres manquent aux mau - 
vaises places du lac de Joux. 

On peut expliquer l'absence de glace devant les embou- 
chures des riviùres et ruisseaux, par l’agitation de l’eau en- 
traĂźnĂ©e dans le courant de l’affluent; mais cette action ne 
s'Ă©tend qu'a quelques mĂštres ou Ă  quelques dizaines de mĂš- 
tres de l’entrĂ©e Ă€u ruisseau ; elle ne se prolonge pas au 
large. 

Les eaux relativement chaudes apportées par les affluents 
ne peuvent causer les mauvaises places du lac de Joux. PrĂšs 
du point de congélation, entre 4° et0°, les eaux plus chau- 
des sont plus lourdes que les eaux plus froides ; elles descen- 
dent donc au fond du lac et ne s’étalent pas Ă  la surface. 

Les matiÚres grasses, apportées par les affluents, qui for- 
ment à la surface du lac les places non ridées connues sous 
le nom de taches d'huile, seraient-elles un obstacle Ă  la con- 
gélation ? Quelques expériences faites à ce sujet nous mon- 
trent que cette action est d’effet minime et ne saurait expli- 
quer les faits observés. 

On a invoquĂ© l’action de courants d'air descendant sur le 
lac par certaines gorges ou ravins des montagnés environ- 
nantes. L'inconstance des courants d’air pendant la longue 
durĂ©e de la congĂ©lation d’un lac, la localisation des mauvai- 

13* 


190 SÉANCES DE LA SOCIÈTÉ VAUDOISE. 


ses places, diffĂ©rente d’une annĂ©e Ă  l’autre, nous dĂ©fendent 
de chercher une explication dans cette direction. 

L'hypothĂšse Ă  laquelle nous arrivons, par exclusion des 
autres interprĂ©tations proposĂ©es, est que les flaques d’eau li- 
bre seraient dues à la présence des bandes de canards sau- 
vages ; ces volatiles, par les mouvements continuels de leurs 
paltes nageoires, maintiendraient l’eau en Ă©tat d’agitation, 
mélangeraient les eaux de surface avec les couches sous-ja- 
centes plus chaudes, empĂȘcheraient, lorsque la gelĂ©e n'est 
pas trop intense, ia formation de la nappe glacée. Dans un 
Ă©tang, les cvgnes et canards savent garder, souvent pendant 
des jours et des semaines, une place d’eau libre au milieu 
de la glace qui envahit le reste du bassin. Pourquoi n’en se- 
rait-il pas de mĂȘme dans les lacs ? 

Des observations ultérieures et la communication des ob- 
servations passées que je réclame des riverains des lacs ge- 
lés, nous diront si cette supposition est plausible et légitime, 
et si elle suffit Ă  expliquer les faits que nous voudrions com- 
prendre. 


M. le D' Pecer expose les résultats de son étude de la 
combustion dans les fourneaux à pétrole. En faisant brûler un 
fourneau à pétrole pendant plusieurs heures consécutives 
dans une chambre close et en dosant la quantitĂ© d’anydride 
carbonique formĂ© il a constatĂ© qu’au bout de 5 heures la 
quantité de CO? ne s'élevait pas à plus de 7.4 milliÚmes. Pen- 
dant les premiĂšres heures le fourneau Ă  pĂ©trole brĂŒlait nor- 
malement, mais les heures suivantes la quantité de pétrole 
brûlé diminuait graduellement au fur et à mesure que la 
quantitĂ© d’anhvydride carbonique augmente dans l’air de la 
chambre. Lorsque l’anhydride carbonique atteint 3.5 à 3.7 
milliĂšmes la flamme de la lampe vacille et baisse et lorsque 
la quantitĂ© d’anhydride carbonique atteignait 8.8°/,, il n’aug- 
mentait plus; ce qui revient Ă  dire que la flamme ne con- 
sume plus que la quantité d'air amené par la ventilation 
naturelle. 


M. W. Morton exhibe plusieurs exemplaires de tortues 
d'Algérie et de Madagascar. 


COMPTE RENDU DES SÉANCES 


DE LA 


SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE 


SĂ©ance du 9 juin 1898. 


C. GrĂŠbe. Jaune de benzoĂŻne. — F. Ullmann et M. Waitz. DimĂ©thylacri- 
dine. — F. Ullmann. Points de fusion et d’ébullition des chlorhydrates des 
amines aromatiques primaires. — W. Habel et P. Dutoit. Dosage de 
l'acide nitrique dans les nitrates. 


M. le prof. GrĂŠBE rend compte de l'Ă©tude qu'il a faite 
du jaune de benzoïne, découvert par M. R. Bohn et bréveté 
par la Badische Anilin- und Sodafabrik. Ce colorant s'obtient 
par condensation de la benzoĂŻne avec l'acide gallique. M. 
GrÊbe a trouvé que sa composition répond à l'expression 
C,,H,,0,, qu'il renferme 2 hydroxyles et qu’il fournit de l’an- 
thracĂšne par distillation sur la poudre de zinc. Sa formule 
constitutionnelle la plus probable serait donc : 


CH; 


M. F. UzLuann, dans un travail fait en collaboration avec 
M.M. Warrz, a obtenu un mélange de diméthylhydroacridine 
2.7 (point de fusion 204°) et de diméthylacridine 2.7 (point 
de fusion 170°) en chauffant Ă  l’ébullition la mĂ©thvlĂšne-para- 
toluidine avec du chlorhydrate de paratoluidine. Il faut ad- 


ƞ OH, 7 LS PS 2 . err LE] de © ot TN hé: na L 7 + r LA LAN sf of * 
+2 ce Ph É Re 


192 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 


mettre dans cette réaction la formation intermédiaire de dia- 
minoditolvIméthane : 


FPS CH, CH," \— CH, CH, 
our Æ vi NH, 


H, 


C ea 
CHAN: NN, SN CRT ADRESSES 
ere | Ă  
DT NN” 


On peut aussi obtenir cette mĂȘme dimĂ©thylacridine Ă  
partir du jaune d’acridine en Ă©liminant les groupes NH... 


L 
sit té. dé: dde... ss nés 


M. ULLMANN parle ensuite des points de fusion et d’ébulli- 
tion des chlorhydrates des amines aromatiques primaires. 1 
fait remarquer les relations qui existent entre les points 
d’ébullition de ces sels et ceux des bases libres. Il a dĂ©ter- 
miné les constantes suivantes : 


BASE LIBRE CHLORHYDRATES 
Point d’ébullition Point de Point d’ébullition sous une 
sous 728 mm. fusion pression de 
de pression 728 mm. 760 mm 
CH,—NH, 182° 198° 243° 945 ° 
704 (D eue 
si 199,%° 214,5-215 240,2 242,2 
7 08 (D 
HA 203° 298 ° 2478°  949,8° 
NH, (3) 
CH, (1) 
Hi 200° 243° 255,5 ° 257,5" 
NH, (4) 
CH, (1) 
C,H,Z-CH, (2) 223,5°  9254° 956° 258° 
NNE, (3) 
7 C3 (1) 
C,H,—C4, (2) 215,8-216°  235° 253,1 ° 255,1° 
"NH (4) 
68, " 
CH, CH, (4) 2A7,1°  998° 2u5,L° 247,47 
"NN ds À 
0h, 
C, H, CE, (9) 99° 256 ° 964° 266 ° 


NNH, (4) 


SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 193 


M. W. HaBez fait, au nom de M. P. Durorr et au sien 
propre, une communication sur le dosage de l'acide nitrique 
dans les nitrates. Au cours de recherches sur la dissociation 
des Ă©lectrolytes dans l’acĂ©tone, les auteurs ont eu Ă  dĂ©termi- 
ner la solubilitĂ© d’un grand nombre de sels minĂ©raux dans 
ce dissolvant, ce qui les a conduits à établir diverses mé- 
thodes de dosage et de séparation, ainsi que cerlains procé- 
dés de préparation de composés difficiles à obtenir par voie 
aqueuse. En ce qui concerne plus particuliĂšrement le dosage 
de l’acide nitrique, ils ont observĂ© que tous les sulfocyanures 
sont solubles dans l’acĂ©tone et qu'il en est de mĂȘme des 
nitrates, à l’exceplion de ceux de potassium, de sodium et 
d’ammonium, qui sont trùs peu solubles, et de ceux de 
strontium et de baryum, qui sont insolubles. Si donc on 
mĂ©lange les solutions acĂ©toniques d’un nitrate quelconque et 
de sulfocyanure de potassium ou de barvum, il se formera 
un prĂ©cipitĂ© du nitrate de l’un de ces deux derniers mĂ©laux; 
que l’on pourra peser aprĂšs l'avoir lavĂ© Ă  l’acĂ©tone et sĂ©chĂ© 
à 60°. 

Voici quelques résultats obtenus par cette méthode : 


NO; trouvé NO, calculé 
Zn(NO.), + 6aq. 41,67  4136°/,  M,73°/, 
Mn(NO.), L6aq. 42,84 42,87 43,20 
Cd(NO,), L4aqg. 40,07 40,03 40,26 


Cette mĂ©thode peut ĂȘtre Ă©tendue Ă  d’autres cas, en parti- 
culier au dosage du potassium et du sodium. 


SĂ©ance du 14 juillet. 
C. Grébe et F. Hînigsberger. Oxydation de la chrysoquinone. — F. Kehr- 


mann. Relations entre la couleur et la constitution des composĂ©s de l’azo- 
nium. 


M. le prof. GRÆBE revient sur le travail de M. F. Hînics- 
BERGER dont il avait parlĂ© dans une prĂ©cĂ©dente sĂ©ance ‘ et 


1 Archives (4) 5, 581. 


RS. 


+ 
1 


194 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 


qui avait pour objet l'oxydation de la chrysoquinone. L'Ă©tude 
de l’acide qui prend naissance dans cette opĂ©ration a montrĂ© 
son identitĂ© avec l’acide biphtalique. Comme celui-ci se 
forme aussi, et avec plus de facilitĂ© encore, par l’action du 
permanganate sur la chrysocĂ©tone, il est fort probable qu’il 
faille admettre la formation intermédiaire de cette derniÚre 
substance. L’oxydation se porterait alors uniquement sur 
l’un des noyaux du groupement naphtalinique, en Ă©liminant 
un atome de carbone et en transformant deux autres en 
carboxyles et un en carbonyle : 


AC Re” ÿ NCo=-c0— 
Fee COOH  HO0C— 
Chrysocétone Acide biphtalique 


M. F. Kearmanx parle de l’influence qu’exerce la constitu- 
tion sur la couleur des composés du type de l'azonium. En 
comparant les spectres d'absorption des 6 indulines isomé- 
riques dont les formules suivent : 


:N ! 
re D d) y be. 
Ne LA NAN 

of VE, LA 
I Te 
MAI CE, Cl CH CCE, 
Res SA NH, D 
N. N. N 
COROOOMACS 
NH, | 
NA NL? NE 
IV V. VI 


{45 6 SÉMEERSES 
2 pit LE A 
< 3 


SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 195 


il a remarqué que l'introduction du groupe NH, augmente 
dans tous les cas l’absorption en la dĂ©plaçant du cĂŽtĂ© du 
rouge, et que la valeur de ce déplacement dépend de la 
position occupée par le substituant. Si celui-ci se trouve en 
para par rapport à l'azote tertiaire, comme c’est le cas dans 
les formules E, Il et V, il en résulte une rosinduline rouge ; 
si au contraire il est situé en para par rapport à l'azote 
quaternaire (formules HE et IV) on aura une rosinduline 
bleue ; enfin le composé VI est coloré en violet. La posi- 
tion para par rapport Ă  l'azote quaternaire parait donc 
avoir l'influence la plus considérable sur l'absorption. 

Ayant ensuite comparé les spectres des trois rosindulines 
suivantes : 


2 Oy' e: © : 
\n/ Nn7 4 
EN : 


A 
N NK N 
AN 
PAC CHRUCIR R 
VIT VIT. IX. 


et ceux de leurs dérivés aminés et acétaminés : 


N ƾN” NN 
AD LAN 
FR CH CC CI CG 
X XII XII 


l’auteur Ă  trouvĂ© que, dans les trois sĂ©ries, la valeur de l’ab- 
sorption et son déplacement vers le rouge croissent régu- 
liĂšrement avec le poids molĂ©culaire de la substance. Îl y Ă  
cependant une exception remarquable en ce qui concerne le 
composĂ© IX. Non seulement son pouvoir d'absorption n’est 
pas sensiblement différent de celui du composé VII, mais, 


196 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 


en outre, il est le seul des neuf corps considérés dont la solu- 
tion alcoolique ne présente pas de fluorescence. Cette excep- 
tion vient confirmer ce qui a Ă©tĂ© dit dans la derniĂšre sĂ©ance’ 
sur la position des doubles liaisons quinoniques dans les 
composĂ©s de l’azonium ; elle s'explique par le fait que ces 
doubles liaisons sont situées, dans le corps IX, non pas du 
cÎté du noyau de la naphtaline, comme dans tous les autres 
composés, mais du cÎté du noyau du phénanthrÚne. La dif- 
férence dans les propriétés optiques se trouve ainsi en con- 
cordance parfaite avec la différence de constitution. 

Il rĂ©sulte encore de cette Ă©tude que l’aposafranine n’appar- 
tient pas davantage par ses caractĂšres optiques que par ses 
propriétés chimiques à la classe des rosindulines. Elle consti- 
tue le premier terme d'une autre série, qui dérive de la 
B-benzoquinone : 


\x ne x ne Ve 
| H 


fat re ÙH, Fe CH, 
XIII. XIV: XV. 


C 


Dans cette série, comme dans la précédente, l'absorption 
croit avec le poids moléculaire, mais son déplacement vers 
l'extrémité rouge du spectre est encore plus considérable. 

A. P. 


1 Archives (4) 5, 582. 


OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES 


FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE 
PENDANT LE MOIS DE 


JUILLET 1s9s 


Le 1:r, rosée le matin. 
2, rosée le matin; fort vent à 1 h. du soir. 
h, rosée le matin; forte bise à 4 h. du soir ; pluie à 7 h. du soir. 
5, trĂšs forte bise depuis 7 h. du matin Ă  7 h. du soir. 
6, trĂšs forte bise depuis 7 h. du matin Ă  7 h. du soir. 
7, forte bise depuis 10 h. du matin Ă  9 h. du soir. 
9, rosée le matin; forte bise depuis 4 h. du soir. 

10, forte bise depuis 1 h. Ă  7 h. du soir ; Ă©clairs Ă  l’est Ă  10 h. du soir. 

13, fort vent Ă  { h.et Ă  4h du soir; pluie Ă  9 h. du soir. 

14, forte bise Ă  10 h. du matin et Ă  4 h. du soir. 

17, forte rosée le matin. 

18, forte rosée le matin. 

19, fort vent Ă  1 h. du soir; Ă©clairs et tonnerres au NNW. depuis 6 h. 17 m, 
jusqu'Ă  6 h. 42 m. du soir; Ă©clairs au sud et tonnerres lointains Ă  9 h. du 
soir ; Ă©clairs Ă  l’est Ă  10 h. du soir. 

20, pluie depuis minuit Ă  4 h. du matin; pluie Ă  #h. etĂ  9 h. du soir ; depuis 
3 h. 24 m. à 3 h. 57 m. du soir, tonnerres à l’W.; fort vent à 1 h. du soir. 

21, forte bise Ă  1 h. du soir. 


22, trÚs forte rosée le matin. 

23, fort vent Ă  10 h. du matin; Ă  9 h. 35 m. du matin, quelques gouttes de pluie. 

24, forte rosée le matin ; hÀle à 10 h. du matin. 

25, forte rosée le matin. 

26, rosée le matin. 

27, le matin, depuis 6 h. 15 m., tonnerres au NW. et Ă  l'W. ; l'orage saute brus- 
quement à l’est, puis revient par le sud, pour continuer à l'W.; pluie à 
10 h. du matin. 

28, Ă  10 h. 50 m. du matin, tonnerres lointains; orage sur le Jura Ă  l'WNW.; 
l'orage se rapproche en passant Ă  l'W.; la pluie commence Ă  tomber Ă  
10 h. 10 m. ; Ă  1 h. 27 n., tonnerres lointains ; orage au NE. ; Ă  1 h.48 m., 


averse orageuse venant du NE.; Ă  4 h. 15 m., tonnerres au NW. 
29, pluie Ă  1h. du soir. 


30, forte bise Ă  9 h. du soir. 
ARCHIVES, t. VI. — AoĂ»t 1898. 14 


198 


Valeurs extrĂȘmes de la pression atmosphĂ©rique observĂ©es au barographe. 


MAXIMUM. 


LeAa-v7"h/matin 
Ra MAPN SOIN... 
G'aMATh-esoir. 00 
DA MANNITSOINEEe RE 
A1 Ă  A1 h. soir... 
45 Ă  9h. matin ..., 
17 Ă  &h. matin... 
2D'a eh soir. 
95 Ă  8 h. matin... 

28 APP EHE MS Oir se. 


1 2 AIM Soir 2 



..... 



..... 


731,80 
728,4 


730,06 
726,72 
730,36 


MINIMUM. 
Le , Là À hMsoir.. 2 726,20 
8 Ă  6h. Soir. 727,50 
11 Ă  2 h.matin. 728,58 
13 Ă  7 h. Soir. .20 0 723,53 
15 Ă  5 h. Soir. 60 729,80 
20.à À h, soir 2e 725,47 
25 Ă  5 h.\s0ire LAPS 728,40 
29 à midi. °}, 7, CESSE 724,39 
31 2/6 h!Msoir. MAPEENEER 728,55 


Résultats des observations pluviométriques faites dans le canton de GenÚve 


CÉLIGNY 
Observ, MM | Ch. lesson 
De tn 
| 
| min 


Total. . i | 39.0 


COLOGNY 
R. Gautier 


mm 


27.2 


JUXSY 
M. Micheli 


mm 


23.5 


OBSERVAT 


| a 


DurĂ©e totale de l’insolation Ă  Jussy : 285h 55 m. 


| 


Pellegrin 


COMPESIERES 


mm 
24.5 | 


ATURNAZ | NATIGNY 
J.-1. Decor | P, Pelletier 


ni mn 


27.5 | 20.0 
| 


20'0£F <0 FT _ 070 IG: ee To à = (LIN COMPOSER — 

E av re a a a 8 119 80 — L6LT+ OF + 29864 som 
ln | rene Ă©rolen Le anni. | 068 LOS LOT = | 019 Que (RUE ie — Bret IBUUes EN teE EU Lette je 
RO D) De leo leo drones L Leo | one Lie Lo — 240 lover LOGE et —leuste Vauues Louis lent © (Oise lon 
Senivo loose l060l8n [Tasse |28 | 086 LoZo |Zer- de te L GE DÉE —) ÈEE O D GE RGE BUT © | te) 

OOSH 0 T| CĂ©nRS |OBOIES ele 62 | ou |090 | GE Len | nee D BU A A nr %e 

LT CT | S6N0Erluoo re [E ‘N° | 026 |0 |0F + |e80 09 | 6er 116 61 |RC'O6L | 08e Ro 
OLurer +| LĂ©nSere0019e |E  “N|::1""" | 056 |06% | 8€ + | 012 RL er L DU D are ne en et One 
one" | | rérlo00 re AE Re 6 TS et | 9er 1960 | SG'GI |90'OEL |ON'SCL | GT | T'66L| SG 
Mn con MEUES ao Le LES LE Li =L00 PEL (INe NL (os Re leie ÉAiS 

‘6 L' FĂ©nLer|800 182 |F'MsS| "|" — | 090 LĂ©set | Tar-t ec Sel SL ÉET 509 282 1Ee 
DRAP TIR) D 

de 20 | OO [BBOl#e | vale ge |oĂ«e ee 22 D 164 |eeeL |&o1 er + Zoe LĂ©OVer ducs ORT — 8196) We 
D Pope tie crus A6L |Ceet | 807 GT | #06 |COZL 17GeL | OCT — | 81981) 06 
Do Hohnts pete ere 
41180 ne PET 00: | « RTS || | = Ste Le ç, 667: A G' A © 96'8GL 87. 
Ben + egpenooo lee ON LOS os Lie Les LĂ©iet laoit 0 lg t ldez Uter leu cE (00 ON 

| :0'0 O'8T 6% 100: le: . zlle. a, |] | 4 CPE 19,21€ ; e A TE _. à | ; GL. | A LD Es 9f 
lo) delBon Leo er Le “ann. | OMS (O0 Vo— Se VOL dent eue — miel e LBLOUL QNUeL 600 — ARE 

vo —| eue lenolee |Truesle 6 | 006 |o1Ă© LĂ©e — co |Mec LEE (en0 — eat lOLSer eeBeL | 661 — 90e 

RAS s|e16 | 006 OT 86 — 860 |FĂ©cT SATE 0 — 1er |OZ8eL ECĂ©cL| 661 — | 99282) 61 

0, | SÉNOOT O6 |E CNlT). LOU O0 LGE GI |EReE GOT A —gZort NPOGZ/GĂ©ReL ORT D 662 er 
De nent lo ae O0 | RO OS — 06 CI |LGOEZ 86 | GS + GT'GEL) FT 

4 EN EN Re ee 60e |E6 LaCĂ© —| SCT |006Z 16281 | 060 + | 8082) OF 
A ST PANNE || me OA D QT | FFE IST —| LOT |S7'8SL | 92'90L | LV'O — | 6€ LeL| 6 

90 —| goroer lez 0 gr Le anni "|": | 029 00€ | Ler— Fa aus 18 = ur ELVEL | Ve Os De de SG OL ; 

LO — | 9979770167 mn lee le 21-00 7 |o0t— Sn U TIOLONT SLTEL Te 00 062 L 

del UE AP Pin ea 
or — | zorlze le9o le RE AE M = SE A at 6€ | GEST 66 8eL | ET 66) S 

| 0 CL CEA ES pi NNtES E eue | GONE LOT —| 6207 |O8RGL 06 0L| 180 — | LFLGL) % 

|} Se NL ANS Er 2 Pa ER EAU Gest | GET 190 —| EL LI | 20 662 |08 282 | 06'0 + | TEL) € 

Ă  D Usa «0e Ness FO OR 6GT +) 661 |SEGEL | 27682 | 80€ + | LA'OEL) & 
| | CSS | Eee 65 | QT + 301 | 6% | 001 107 — | 8T'L1-+ |66 EL |96 TEL | 606 + | SOEEL| F | 
; 2[PUWIOU gevr Lac | Re ET 18 TE | Re lepese Eau PT ss “# “uutjpuut | “nappe | “ur |°uuqiu fa 
2 : ue sets RAP mA A 1 FS aTBUTIOU ; “150184 | 1604184 : ; 
mn | 5: | coms lez 18e) eu | og een un | oo | SP || “ go ne À ne Lauaex esp tu = 

 | uen MS) SE ESS) ue | £ [te DA La PP | note | amor | | tan ES He [ some 5 
| = pugyy np dm|T *"|£SS | 101 en ue am WU 19 HOEANTES OP "API ‘7 aanesodue "ANQUOIT É 


S6RT LATIN — “HAANAO 


LES 21. : À 
; F7 XT, De 
116 


200 


MOYENNES DU MOIS DE JUILLET 1898 


BaromĂštre. 
1h. m. #&h. m. 7h. m. 10 h. m. 1h.s, 4 h.s. Th.s. 10 h. 8, 


im mm mm mm min mm mm mm 
Lre décade 730,08 729,83 729,92 729,57 729,47 728,85 729,05 729,69 
2 » 72899 72887 72890 728,66 728,13 727,64 727,93 728,60 
3” » 72833 728,22 728,24 72833 728,08 727,66 727,60 798,15 


Mois 729,11 72895 72900 728,84 728,15 728,04 728,17 798,79 


Température. 


re dĂ©c. + 13,31 + 41,74 Æ 1660 + 1842 + 2038 - 20,74 + 1844 + 45,61 
de ».-+ 18,87 + 1312 + 16,37 920,01 + 22,96 -- 2293 + 20,33 + 17.97 
3 » L 1612 + 14.34 + 17.06 + 19,86 + 265 -E 22,62 2081 + 17,82 


Mois +:14,81 + 13,18 + 16,05 + 19,45 + 21,4% + 2249 + 19,78 + 16,93 


Fraction de saturation en milliĂšmes. 


dre décade 816 872 725 D29 L30 Lo 906 676 
ae» 839 911 742 260 197 K7A 601 746 
11e 819 898 783 647 D89 DD0 648 728 


Mois 823 89% 751 D80 d08 493 603 717 


Insolation. Chemin Eau de 
Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni- 
min. max. du RhĂŽne. moyenne. en heures. p. le vent. de neige. mĂštre 


0 0 0 h. kil. p. h. mm cm 
dredéc. 41148 + 22,44 + 16,46  O,44 94,7 11,70 0,2 138,12 
2 » <+1273 + 2485 + 1834 0,39 93,5 7,36 20,3 127,38 
de » <+13,67 + 2439 + 19,34 0,39 95,4 7,79 13,8 143,38 


Mois 412,66 + 2391 + 1811 0,40 283,6 891 34,3 136,62 


Dans ce mois l’air a Ă©tĂ© calme 29,0 fois sur 4100. 

Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 4,69 à 4,00. 

La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 9°,3 E. et 
son intensité est égale à 51,1 sur 100. 


201 


OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES 
FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD 


pendant 


LE MOIS DE JUILLET 1898. 


Le 


LS 


brouillard Ă  4 h. du soir; pluie Ă  7 h. du soir. 
brouillard depuis 4 h. du soir. 


er 


brouillard depuis 4 h. du soir. 
, brouillard Ă  7 h. du matin. 
brouillard Ă  10 h. du soir. 
brouillard depuis 7 h. du soir. 


. 


= 


brouillard Ă  7 h. du matin et depuis 4 h. du soir. 


brouillard Ă  7 h. du matin et depuis 4 h. du soir. 


M 


_ 
© © 00 1 D OÙ Ă  Co 


brouillard depuis 4 h. du soir. 

, brouillard depuis 7 h. Ă  10 h. du matin et depuis 7 h. du soir. 

12, brouillard depuis 4 h. du soir. 

13, brouillard Ă  7 h. du soir; pluie Ă  10 h. du soir. 

14, forte bise pendant tout le jour; brouillard Ă  7 h. et Ă  10 h. du matin etĂ  Th 
du soir. 

17, dégel complet du lac. 

20, pluie Ă  10 h. du matin et depuis 7 h. du soir. 

22, brouillard Ă  10 h. du soir. 

23, pluie Ă  1 h. et Ă  4 h. du soir. 

27, pluie Ă  10 h. du soir. 

28, brouillard depuis 7 h. du soir. 

29, pluie Ă  4 h. du soir; brouillard depuis 7 h. du soir. 

30, brouillard pendant tout le jour. 


. 


MAXIMUM 


S'AMUSE NL ATÉE H 572,33 
DA AN SOIT ec ce EC 967,26 
TRAMOMNENSOIMES CPE TPEE 569,73 
1D AMIE... 7.801 7 00e 967.15 
AS MINOR 569,00 
A5 AMAR SOIT CE. 572,30 
IMÉMTNENMER Soon once d72,40 
SD-mmuits 0. dede 570,40 
DD. GR SOIR. eo come 971,71 
DU RD NIL EL co . 207,90 
2} RU | UOTE AP ERENRES S70 A7 


CT Se ! 
Le 4er Ă  4 h. matin ...... ce DA 
6Ă 4&h. matin... "OR 
{19 Ă  7 h. matin... PP: 


MINIMUM. 


14 Ă  5h. matin..." O60IT se 
18 Ă  7 h. mat. 008 # PAR 


2 16 h. matin. Ă  
96 Ă  4 h. matin....... SD 
30'Ă  4% h matin ET. % | 


SA Ă  MINUTE ET tn JP 


8687 LATIN — 


OUVNUTA- INIVS 


| 
Ă  
| 
| 


411 90 — ST OE'O + 8L'898 Son 
600 | F ‘AN | RC GE L'H+ | SO — | 680 + | 002 + | LYOLS | 07298 | ZO'O — | 08'898 [TE 
O0T | F ‘AN | tt rt À 66 +| JT — | 979 — | S0'0 — |-06 296 | 68190 | "SOC —" | "r9 00 Of 
810 |F ‘IN MAO eo eu) AU Er 00) T0 TE OPLOG | 2600 | CO'E — | 0808 | 68 
8S0 | F ‘AN +. tt 08 | 6€ + | 80 — | €C'7 + | 00'690S | 68990 | GNT — | LEZOS | 83 
£90 | F ‘AS De tt | MIT] 0% + | SLT + | LYS + || OSTLS | 00690 | S9'r | 97029 |MZ 
000 | 1 "AN LR De DCI) L9 À | YUe + | 686 + | IL'TLS | OG'TLS | OL + | TS'TLG | 9x 
0.0 | + ‘AN ne NE CT) OT PSN NUE g0'6 ape ne 07698 | OST RE 6GOLS | GG 
600 | F ‘AN aie mo TOI RO R 006 + | SES + | OS'OLS | ST'69 | 60 1L'698 || 3 
LYO | F ‘AN & OT N'i L'eIr | CL + GG + | 866 + | OS'ILS | ST608 | OT + | 08'608 | ex 

0£'0 | FT ‘MS UN ot SE) LQ Æ 99e +) CO PTS NOE DL ATTENTION SES 
610 | F ‘AN le Sn an on 970 + | 879 + | SL'OLS | OS | SL'O + | ST7606 | Te 
880 |} ‘AN Ge AR II | 8% 660 + | 89 + | OYOLS | 07896 | ECO + | 0G'698 | 0 
870 | F ‘AS RE no ee AC MODE) F6 Ac OY'GLS | GE'OLS | 9L'6 + | OYTLS | 67 
€00 | T "AN SDL Me V8r+ | L'9 + | GE + | GL'YT GE'GLS | SUTLG | YYE + | SOLS | SF 
OTO | "AN 2e 7@ 2. DE PTISLIQUEN MTE GE En NGC T 0G'GLG | OT'YLS | 90€ + | F9'TLQ | LT 
000 | + “AN ons tt | SLT DS + | 896 + | 86 + | SE'CLS | FTTLS | 60€ + | 39'TLS | 97 
000 | F ‘AN A tt | OO | C6 +-| 360 + | $9'9 + |LOE'GLS | 08290 |"OLT M7 020 CT 
em | 30 | € "AN Es tt 64 | FE — | SL — | STF — |"00 899 | 'LETOC "NOR" 1916000 NTT 
& [0 I "AN Se Es Led MU | 96 + | SCT — | 7% + | 00696 | LT'E9S | HG — | 66 08 | LI 
8€0 | F ‘AN es de” 89 +! 60 + | %0°6 — | S6'E + | 10608 | 78290 | £0‘O ÆE | 37898 | GI 
60 | } ‘AN Me l'on c'e + | 0'0 16 —:| 890 1e G0'89G | 17 99€ | SG — | OF'L9G | FT 

090 | F ‘an Re SE EE ma mn A Lo GT'L9C | £6 990 | O9'T — | FL'996 | OF | 
L£0 | FT ‘AN | CA 0 pen EE ACTE GE — | EL + | CI'Z0C | YT'90S | LT — | SC'906 | 6 
G8'0 | F ‘an RE te | LG +) 80 + | 086 — | 00'E + | SF89C | OT'L9S | 90 — | 1929 | 8 
SYO UT "AN Lie vote | 8 +1) 96 — | OL'E — | S0'G + | EL'69S | 2S'L9S | 090 + | 8800 | Z 
& 0 | F ‘IN AE A UE LYHITE — | 0 — | 060 + | SL'80S | LB COS | 790 — | 6749 | 9 
630 |T "aN “Sr is PR C9 + VI — | ES — | 660 + | 98296 | SE 90€ | OUT — | 4906 || G 
190 ‘au | Pre | D A UE 1 2 A 2 at 4 se O6 29 | 6€ 998 | OYr — | 69'998 | % 
€LO |} ‘AN | RES An TL 186 L'EEN Pm LACS 06'69€ | GL'L96 | L0'O + | 0896 | € 
680 | F ‘AN nt TNSRE D'GI+ | GE + | 880 — | 88% 1k GE GLS | 08 69€ | 696 + | SS'OLS | & 
6FO | FT ‘AN 0'9 nr A AR | 60 | EST — | L8'67 6.6 TLC TE TLC SES TES SORTIR) 

| ui [ITA] REG: (D ses: (D u En “ul [iuu CORFERUTI CUTEUN “ui fi 

ss lh “samaup | 765! “o81eu -njosqe “10sqe “o[uou | ‘Sono #z RMEDNRT OT reuou |'sanau fa) .& 
ZE 'UUOp) acqnn gen | n Eoaag auiston [ue (ann | one to | sooumt | Ă  
“ | 85 | —__ © - LE ETS - .—- 
EE | 1184 “98I8U 0 ain] eo QUEUE LTUIEX 7 ROULE 2 


| 


Les ds Ă  T4 


204 


MOYENNES OU GRAND SAINT-BERNARD. — JUILLET 1898. 


BaromeĂ«ĂȘtre. 
1h. m. &h. m. Th. m. 10 h. m. 4h.s. &h.s. FUN: TER 140 h.s. 
mm mm nm mm mm mm mm mm 
A décade... 568,45 567,75 567,90 567,96 567,99 568,09 508,19 568,23 
2  » ... 569,38 568,83 568,73 568,94 509,20 569,16 569,29 569,52 
3 » ... 569,21 568,79 568,82 569,00 569,09 569,16 569,30 569,49 


PUS 569,02 568,47 568,50 568,65 568,77 568,81 368,94 369,09 
Température. 
Th. m. 40 h. m. 4h.s. &h.s. Th.s. 10 h.s. 
0 0 0 0 U 0 
Aredécade.Ÿ. + 4,98 + £,60 75,80 + 5,02 : FL SET 
DDC 0,21 © + CS AOC 91: LL 8,77 LENCO 
ge. » ...—+ 6,27 + 8,68 + 8,93 + 8,92 “+ 7,40 "5/89 
Mois ..... % 4,0  +Æ 7, AE 7. + 7,64 + 5,0 
Min. observé. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la 
ou de neige. neige tombée. 
0 0 mm cm 
Are décade... + 0,22 + 7,49 0,92 6,0 
DR CE C9 47 + 11,61 0,42 34,5 
025.0, +. 3,60 + 11,72 0,36 10,2 
Mois ..... + 9,37 + 10,32 0,43 50,7 


Dans ce mois, l’air a Ă©tĂ© calme (0,0 fois sur 400. 

Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 8,55 à 4,00. 

La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E., et 
son intensité est égale à 81,2 sur 100. 


SUR LE PHÉNOMÈNE DE SUCCION 


DES 


RAYONS CATHODIQUES 


PAR 


UN POLE MAGNÉTIQUE 


PAR 
Kr. BIRKELAND 


(Avec la planche I.) 


1. Dans les Annales de Wiedemann, T. LXIV, livr. 3, 
1898, MM. E. Wiedemann et A. Wehnelt traitent la 
question de l'attraction ou succion des rayons catho- 
diques par un pÎle magnétique et ils rendent compte de 
la façon dont ils ont vérifié expérimentalement les prévi- 
sions suggestives inspirĂ©es Ă  M. PoincarĂ©â€˜ par mon tra- 
vail sur cette mĂȘme question publiĂ© dans la prĂ©sente 
revue *. 

Ayant moi aussi, il y a un an déjà, justement à la 
suite de l'analyse de M. Poincaré, refait à nouveau mes 
expériences sur ce point, je vais pouvoir compléter le 
travail de MM. Wiedemann et Wehnelt et donner une 
méthode simple pour la détermination du rapport exis- 


1 Comptes Rendus, 123, p. 930. 1896. 
2? Archives des sciences phys. et nat. (4) p. 497. 1896. 


ARCHIVES, t. VI. — Septembre 1898. 15 


Mas 0 RS dl DR 
* M. 
NT 


206 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES 


tant entre la vitesse des rayons cathodiques et la diffé- 
rence du potentiel {entre anode et cathode) sous laquelle 
les rayons sont Ă©mis. 

2. La figure 1 rend compte, d’aprùs une photographie, 
des phénomÚnes lumineux présentés par un tube de 
Crookes Ă  croix de Malte, sous l’action d’un Ă©lectro- 
aimant cylindrique disposé en avant du tube et suivant 
son axe, de telle façon que les rayons cathodiques se pro- 
pagent vers un pÎle magnétique. 

Reprenons les phĂ©nomĂšnes un Ă  un, tels que l’expĂ©- 
rience les a reproduits dans un tube de Crookes oĂč la 
croix de Malte Ă©tait Ă  107 mm. du fond du tube. Avec 
cette grande distance, les phénomÚnes d'ombre que je 
vais décrire se dessinent bien plus nettement que quand 
la distance est moindre. Nous allons comparer ensuite la 
thĂ©orie aux rĂ©sultats de l’expĂ©rience. 

Lorsque l’aimant, d’abord Ă©loignĂ©, est rapprochĂ© du 
tube suivant l’axe de ce dernier, la croix d’ombre qui se 
trouvait d’abord debout (fig. 2 a) va lourner autour de 
l’axe de l’aimant, en mĂȘme temps que la facule lumi- 
ueuse sur le fond du tube et la croix d'ombre qui s’y 
trouve dessinée vont diminuer tous les deux. Le sens de 
la rotation est tel que, lorsque les rayons sont dirigés 
vers un pÎle magnétique nord, la croix, vue du pÎle, tour- 
nera comme les aiguilles d’une montre, tandis que le 
contraire aura lieu s’il s’agit d’un pĂŽle sud (fig. 2, rĂ©duc- 
tion de moitié). 

3. Nous allons d’abord suivre les changements ayant 
lieu dans les taches lumineuses qui disparaissent et se 
reforment alternativement sur le fond du tube Ă  mesure 
que l’aimant se rapproche, et jusqu'à nouvel ordre ne 
pas nous inquiĂ©ter des ombres qui s’y dessinent. 


PAR UN PÔLE MAGNÉTIQUE. 207 


Lorsque la premiùre tache lumineuse circulaire s’est 
réduite à peu prÚs à la grandeur relative indiquée fig. 2 b, 
sa circonfĂ©rence croise celle d’une autre tache lumineuse 
concentrique croissante, qui Ă  Ă©tĂ© d’abord comme recou- 
verte par la tache primitive. Celle-ci continue Ă  dimi- 
nuer et Ă  augmenter d'Ă©clat, tandis que l’autre, d’abord 
verdĂątre et pĂąle, croĂźt de plus en plus et devient toujours 
plus jaune et plus lumineuse (fig. 3). 

Au moment oĂč la premiĂšre tache, rĂ©duite Ă  un point 
ardent, finit par disparaĂźtre, la seconde tache commence 
Ă  diminuer et Ă  augmenter d'Ă©clat. À un moment donnĂ©, 
sa circonfĂ©rence croise celle d’une troisiĂšme tache con- 
centrique verte. Cette troisiĂšme tache augmente tant que 
la seconde diminue, et elle devient en mĂȘme temps de 
plus en plus lumineuse. 

Lorsque la seconde tache disparaĂźt, la troisiĂšme se 
met Ă  diminuer et ainsi de suite. La dimension maximum 
de ces taches successives diminue, du reste, de plus en 
plus, en mĂȘme temps que leur intensitĂ©. 

4. Il est clair que ces phénomÚnes ne sont pas aussi 
simples que semblent l'indiquer les expériences de MM. 
Wiedemann et Wehnelt suivant qui : « Die Erscheinung 
erinnert an die einer schwingenden Saite bei stehenden 
Schwingungen. » Mais, en revanche, nous allons en ana- 
lysant les résultats de l'observation, obtenir une image 
plus complĂšte de l’évolution des rayons cathodiques sous 
l’action du pĂŽle magnĂ©tique en question. 

Les résultats ci-dessus sont de nature à nous convaincre 
que dans le tube de décharge, les rayons cathodiques 
pĂ©riphĂ©riques, c’est-Ă -dire ceux qui s’éloignent le plus de 
l'axe sont les premiers amenés à intersection par les 
forces magnétiques et par suite à une plus grande dis- 


208 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES 


tance de l’aimant que les rayons plus centraux du fais- 
ceau. 

La fivure # représente schématiquement en projection 
la marche des rayons cathodiques tant périphériques que 
centraux ; seulement, comme nous le verrons plus tard, 
deux éléments de rayons symétriques par rapport à l'axe 
du tube, feront partie de rayons, qui sur tout leur trajet, 
resteront chacun de son cĂŽtĂ© d’un mĂȘme plan passant 
par l’axe. 

Lorsque, par exemple, les rayons les plus centraux du 
faisceau ont formé trois foyers, qui se manifestent par 
des points brillants correspondants sur le fond du tube, 
les rayons périphériques en ont en général un plus grand 
nombre, le plus souvent 5 ou 6, dans les expériences 
dont je rends compte. 

La tache blanche n° 1 (fig. 3) est formée ici par les 
rayons qui ne sont pas encore arrivés à intersection el, 
la tache verte n° 2 par ceux qui se sont déjà rencontrés. 

5. Examinons maintenant les taches lumineuses au 
point de vue des ombres qui s’y dessinent. 

La croix d'ombre contenue dans la tache lumineuse 
n°1 (fig. 2a) diminue en mĂȘme temps qu'elle, et subit un 
mouvement de rotation accompagné d'une certaine 
torsion, à mesure que l’aimant se rapproche du tube de 
Crookes. Lorsque la tache lumineuse devient inférieure 
en dimension à celle représentée fig. 2b, elle diminue 
plus vite que la croix d'ombre, de telle sorte que celle-ci 
ne tarde pas à avoir ses bras légÚrement tronqués. En 
mĂȘme temps la tache lumineuse n° 2 augmente rapide- 
ment. L'expérience devient fort instructive lorsque 
l’aimant se trouve lĂ©gĂšrement dĂ©placĂ© dans le sens trans- 
versal au tube de Crookes : alors la croix d'ombre conte- 


PAR UN PÔLE MAGNÉTIQUE. 209 


nue dans la facule n° À n’est plus tronquĂ©e que d’un 
seul cÎté (fig. 5)', tandis que la partie lumineuse se 
dĂ©veloppe fortement du cĂŽtĂ© opposĂ©. En mĂȘme temps 
qu'on constate cette dissymétrie dans la tache lumineuse 
n° {, on en trouve une analogue dans la tache n° 2, oĂč 
la rĂ©gion lumineuse se trouve dĂ©veloppĂ©e d’une façon 
anormale du cĂŽtĂ© opposĂ© Ă  celui oĂč la tache n°1 atteignait 
son plein. L’ombre de la tige portant la croix d’alumi- 
nium est visible dans les deux facules (fig. 5). 

Si l’on dispose l’aimant d’une façon symĂ©trique devant 
le tube de Crookes, on ne tardera pas, l’aimant se rappro- 
chant, à voir la tache lumineuse n° À disparaütre sous 
forme d’un point brillant, provenant du croisement des 
rayons centraux. La 1'e croix d’ombre semble au moment 
de la disparition, avoir tourné d'environ 160! : le fais- 
ceau des rayons cathodiques semble donc, sur cette dis- 
tance de 107mm., avoir subi une rotation de 160°. Cet 
angle varie fort peu, alors mĂȘme que la pression dans 
le tube, l'intensité des décharges et celle de lPaimant 
varient dans une assez large mesure. 

Immédiatement avant la disparition de la premiÚre 
tache lumineuse, on observe l’apparition d'une croix 
d'ombre renversée au milieu de la tache n° 2, qui, à ce 
moment, Ă  acquis son maximun d'extension. Cette nou- 
velle croix d'ombre se développe rapidement, en partant 
du centre de la tache lumineuse; lorsque l’aimant se rap- 
proche ce sont les parties périphériques de la croix qui 


! La fig. 5 est dessinĂ©e d’aprĂšs les phĂ©nomĂšnes tels qu’ils sont 
apparus dans un tube oĂč la croix de Malte Ă©tait Ă  43 mm. seule- 
ment du fond. La figure resterait la mĂȘme, quoique ici moins nette, 
si l’on avait employĂ© le tube qui a servi gĂ©nĂ©ralement aux prĂ©- 
sentes expĂ©riences, oĂč la distance en question Ă©tait de 107 mm. 


210 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES 


Ă©mergent les premiĂšres du centre. La premiĂšre partie de 
la croix d'ombre qui se montre dans les taches n° 2, est 
l'ombre renversée et déformée de la tige portant la croix 
de Malte; cette ligne d'ombre part du centre dans la 
direction exactement opposĂ©e Ă  celle oĂč l’ombre de la 
mĂȘme tige a disparu dans la tache n° 1. On distingue 
dĂ©jĂ  l’ombre de cette tige dans la tache n° 2, alors que 
la tache n° 1 à encore la dimension indiquée par la 
figure 2b. Il est donc clair que ce sont les rayons cathodiques 
périphériques du faisceau qui se croisent les premiers, à 
mesure que l’aimant est rapprochĂ© du tube, les rayons 
plus centraux se croisent Ă  leur tour. 

Cependant la tache n° 2 diminue, pendant que la croix 
d’ombre invertie est d’abord en croissance (fig. 24). La 
figure 2c est évidemment une image retournée de 26, 
image produite aprÚs que les rayons se sont interséqués. 

Si la croix d'ombre est tordue, comme le montre la 
figure, c’est Ă©videmment que les rayons cathodiques pĂ©ri- 
phĂ©riques se dĂ©placent autour de l’axe plus rapidement 
que les rayons centraux et comme nous l'avons vu, ils 
sont les premiers à se croiser. Ces propriétés tiennent, 
comme nous le verrons, Ă  ce que l’angle formĂ© par l’axe 
commun de l’aimant et du tube avec les rayons catho- 
diques au moment oĂč ils Ă©manent de la cathode, est 
plus grand pour les rayons périphériques que pour les 
autres. 

Lorsque la tache lumineuse n° 2 disparaßt, il se pro- 
duit au centre de la tache n° 3, qui a justement alors 
atteint son maximum de dĂ©veloppement, une croix d’om- 
bre plutĂŽt indistincte, mais en sens inverse de celle 
contenue dans la tache n° 2. Il est pourtant toujours 
possible de rĂ©gler l’aimant de telle sorte que la figure se 


PAR UN PÔLE MAGNÉTIQUE. 211 


montre Ă  peu prĂšs comme en 2e, oĂč son caractĂšre ne 
laisse aucun doute. Les rayons cathodiques centraux du 
faisceau ont alors formé un foyer n° 2. 

6. Les croix d'ombre produites au fond du tube de 
Crookes conformément à la fig. 2 ne sont que rarement, 
ou mĂȘme jamais, tout Ă  fait nettes, soit qu'il y ait prĂšs 
du centre des branches lumineuses distordues ou, comme 
cela arrive aussi, plusieurs ombres se superposant ; mais 
l’essentiel reste toujours la croix d'ombre, telle qu’elle est 
indiquée par la figure. 

Si l’aimant se rapproche davantage encore du tube de 
Crookes, on constate l’existence de plusieurs figures in- 
verties les unes relativement aux autres; j'en ai moi- 
mĂȘme vu jusqu’à cinq ou six, mais on ne les suit plus 
bien dans leurs détails. 

7. On peut toutefois faire ici une observation d’une 
grande importance au moment oĂč la tache lumineuse 
n° 3 commence à céder la place à la tache n° 4. La fig. 6 
indique, sur une plus grande Ă©chelle, ce qui se passe : 
tout au centre quatre petites languettes lumineuses, pres- 
que blanches, appartenant au n°3, alors en train de 
disparaĂźtre, tandis que des languettes vertes, plus volumi- 
neuses, appartiennent à la tache n° #, encore en crois- 
sance. 

Un moment avant que la figure ne prit ce caractĂšre, 
les quatres languettes intérieures appartenant à la tache 
n° 3, avaient la forme indiquée schématiquement, à une 
Ă©chelle plus grande encore, par la figure 7 (cette figure 
ne représente qu'une des languettes). Les rayons qui pro- 
duisent la lumiĂšre Ă  la pointe des languettes, sont ceux 
qui ont passĂ© dans les angles mĂȘmes, formĂ©s par les bras 
de la croix de Malte. Cette pointe lumineuse rétrogade à 


Rs 


219 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES 


mesure que l’aimant se rapproche davantage au tube, et 
elle dĂ©crit assez exactement un cercle — Ă  peu prĂšs com- 
me la ligne médiane de la languette représentée fig. 7. 
— Les autres languettes disparaissent de mĂȘme. Les 
languettes de lumiĂšre verte, plus volumineuses, appar- 
tenant à la tache n° 4, et dont nous parlions tout à 
l'heure, infléchissent leur pointe vers le centre, de telle 
sorte que la pointe des languettes devient leur racine, 
tandis que les racines se détachent de leur base, et de- 
viennent les pointes des languettes, qui vont Ă  leur tour 
se rétracter et disparaßtre comme celles appartenant à 
la tache n° 3, représentées fig. 7. 

Il semble résulter de là avec évidence que les rayons 
cathodiques donnant lieu Ă  ces figures lumineuses se 
déplacent chacun autour de son axe, de telle façon pour- 
tant que pour chaque révolution, ils rencontrent une 
fois l’axe du tube. 

8. Les résultats précédents nous portent à croire que 
la cathode n’émet qu’un seul faisceau de rayons catho- 
diques, mais on peut sans peine, dans ces expériences, 
provoquer des états dans lesquels il y a à coup sûr plu- 
sieurs faisceaux distincts. 

Si, par exemple, on dispose un tube de RĂŒntgen avec 
vide trÚs complet en série avec le tube de Crookes 
employé et devant sa cathode, on verra se produire, lors- 
que la tache lumineuse que nous avons appelée n°1, 
ainsi que sa croix d'ombre, auront diminué et se seront 
dĂ©placĂ©s d’un angle suffisant, une nouvelle croix d’om- 
bre qui tourne et diminue avec une vitesse par exemple 
moitiĂ© moindre, lorsque l’aimant est rapprochĂ© du tube. 
On se convainc bien vite que ces deux croix d'ombre 
appartiennent à deux faisceaux différents de rayons 


Re 


PAR UN PÔLE MAGNÉTIQUE. 913 


cathodiques. C’est prĂ©cisĂ©ment l'observation de cette 
seconde croix d'ombre se déplaçant avec lenteur, qui 
m'a conduit à la découverte du spectre discontinu des 
rayons cathodiques (voir Archives, 1. I, juin 1896, 
p. 205). 

En disposant un tube de RĂŽĂŒntgen ou un micromĂštre Ă  
éuincelles en série avec un tube à spectre comme celui 
employé par moi et devant sa cathode, on trouve juste- 
ment dans le spectre des lignes beaucoup moins fortement 
déviées que la grande masse (la déviation étant souvent 
réduite de moitié), comme on le sait, pour des forces 
magnétiques constantes, les lignes du spectre sont dans 
leur ensemble assez rapprochées les unes des autres. 

Et justement ce fait qu’elles sont trĂšs rapprochĂ©es, nous 
explique commentil se fait dans notre expérience ci-dessus 
relative Ă  la succion des rayons cathodiques, qu'on n'ait 
pas plusieurs images se contrariant mutuellement. Il se 
peut du reste aussi queles forces magnétiques employées, 
qui sont relativement fortes, réduisent le nombre des 
chocs intermittents se succédant les uns aux autres, et 
partant de la cathode, pour chaque décharge de la 
bobine d’induction employĂ©e. 


9. Je dois maintenant mentionner et discuter l’exis- 
tence d’anneaux lumineux avec phosphorescence vert 
jaunùtre, qui se manifestent sur les parois latérales du 
tube de Crookes, simultanément aux modifications ci- 
dessus dĂ©crites dues Ă  la succion exercĂ©e par l’aimant 
(fig. 1). 

Au moment oĂč la tache lumineuse n° 1 est sur le 
point de disparaĂźtre et oĂč la croix d’ombre renversĂ©e 
commence à se montrer dans la tache n° 2, il se produit 
un anneau lumineux bien distinct sur la paroi latérale 


214 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES 


du tube de Crookes et ordinairement dans la partie com- 
prise entre le plan de la croix de Malte et la tache lumi- 
neuse du fond. (La position de cet anneau dépend 
d’ailleurs du degrĂ© de vide existant dans le tube 
de dĂ©charge et de l'intensitĂ© de l’électro-aimant 
employé). Ce premier anneau rétrograde de plus 
en plus en marchant vers la cathode, à mesure que l’ai- 
mant est rapproché davantage du tube de Crookes. Bien- 
tĂŽt aprĂšs le premier anneau lumineux, il se produit tout- 
Ă -coup un second anneau sur la paroi du tube, mais plus 
prÚs de la cathode que le précédent, sans cependant 
qu’on puisse constater de changement correspondant 
dans la tache lumineuse avec croix d'ombre projetée sur 
le fond du tube. Au moment oĂč la tache n° 2 commence 
Ă  s’évanouir, On aperçoit un troisiĂšme anneau encore 
plus rapproché de la cathode, puis un quatriÚme et ainsi 
de suite, tous ces anneaux se rapprochant de plus en 
plus de la cathode, Ă  mesure que l’aimant est rapprochĂ© 
du tube, et Ă  peu prĂšs, avec la mĂȘme vitesse de transla- 
tion que l’aimant lui-mĂȘme. Lorsque laimant est au plus 
prùs, on voit un grand nombre d’anneaux : j'en ai cons- 
tatĂ© jusqu’à 8 dans des tubes oĂč le vide Ă©tait poussĂ© assez 
loin. Tandis que la distance entre le premier et le deu- 
xiĂšme anneau peut ĂȘtre d’un ou deux centimĂštres, celle 
entre le septiùme et le huitiùme n’est plus que d'environ 
5 MM. 

Ce qu’il y a de plus frappant dans ces phĂ©nomĂšnes, 
c’est que dans chacun des anneaux situĂ©s entre la 
cathode et la croix de Malte, on aperçoit l’esquisse de 
l’ombre, portĂ©e par les bras de cette croix. Ceci se voit 
surtout bien lorsque l’aimant est disposĂ© un peu en 
dehors de l’axe du tube de Crookes, de telle façon que la 


PAR UN PÔLE MAGNÉTIQUE. 215 


tache lumineuse correspondant au faisceau de rayons, 
objet de la succion, tombe d’une façon lĂ©gĂ©rement excen- 
trique sur le fond du tube de décharge. Si, de cette tache 
lumineuse, on mÚne des génératrices tangentes au 
contour de la croix de Malte, et qu’on prolonge ces 
gĂ©nĂ©ratrices jusqu’à la rencontre des parois du tube de 
Crookes, on apercevra plus ou moins sur la paroi Ă  l'in- 
tersection avec ces génératrices, des traces de l'ombre de 
la croix de Malte sur l’anneau le plus rapprochĂ© de la 
cathode. 

Des lignes menĂ©es de mĂȘme de la croix de Malte aux 
croix d'ombre contenues dans les autres anneaux, 
convergeront, si on les prolonge vers des points situés 
entre la tache et la croix, et d'autant plus loin du fond 
du tube, que l’anneau lumineux est lui-mĂȘme plus Ă©loi- 
gné de la cathode. 

Le premier anneau peut, quoique rarement, s’effacer 
en partie ou mĂȘme disparaĂźtre tout Ă  fait lorsque l’ai- 
mant est trĂšs prĂšs du tube de Crookes. 

Il est Ă©vident que les rayons cathodiques qui donnent 
naissance Ă  ces anneaux doivent venir de l’autre cĂŽtĂ© 
de la croix de Malte, c’est-à-dire de la partie du fond du 
tube Crookes, situĂ©e du mĂȘme cĂŽtĂ© que l’aimant. Ces 
rayons ont done une direction opposée à celle des 
rayons Cathodiques primilifs sucĂ©s par l’aimant. 

10. En ce qui concerne le nombre des anneaux lumi- 
neux, comparé au nombre des inversions du faisceau de 
rayons cathodiques soumis à la succion, il est malaisé de 
saisir une loi qui les relie. 

Ce qu'on observe tout d’abord, c’est qu'il y a plus 
d’anneaux que de foyers au point d'intersection des 
rayons cathodiques les plus centraux du tube, lorsque 


216 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES 


l'aimant se rapproche de plus en plus. Entre deux appa- 
ritions consécutives d'un pareil foyer avec phénomÚne 
d’incandescence sur la paroi du tube la plus rapprochĂ©e 
de l’aimant, il pourra par exemple y avoir trois anneaux 
lumineux. Si pourtant l’on examine de plus prùs le nom- 
bre des taches lumineuses consécutives (voir p. 207) qui 
reprĂ©sente jusqu’à un certain point le nombre des inter- 
sections des rayons cathodiques les plus périphériques, 
on trouve un nombre qui se rapproche bien plus de 
celui des anneaux lumineux simultanés. Comme je l'ai 
déjà fait observer, il se peut fort bien que les rayons 
périphériques aient un plus grand nombre d'intersec- 
tions Ă  l’intĂ©rieur du tube que les rayons centraux. Le 
nombre d'intersections des rayons périphériques ne peut, 
on le comprend, ĂȘtre trouvĂ© exactement rien qu’en 
comptant le nombre des taches lumineuses successives ; 
on ne peut done pas ici non plus espérer établir de loi 
dĂ©finie, si mĂȘme 1l y en avait une. 

11. Avant d’aller plus loin, je signalerai une ou deux 
expériences jetant un jour intéressant sur la formation du 
premier anneau. Si l’on met l’aimant à une distance du 
tube telle que le premier anneau soit situé à quelques 
centimÚtres du plan de la croix de Malte, mais plus prés 
de l’aimant que la croix, on apercevra dans le clair- 
obscur au-dessus de l’anneau lumineux jaune bien 
distinet, l'ombre de la tige supportant la croix, comme la 
fig. 8 le montre en projection. 

La courbe ABC est l'ombre de la tige qu'on suppose 
percer la paroi du tube au point A; LM représente un 
fragment du premier anneau lumineux. 

Si l’on dispose l’aimant un peu excentriquement à 
l'axe du tube, on réussira sans peine à apercevoir au 


ch 


€ d'en tĂ© 
TA 
L'ÉURE 


PAR UN PÔLE MAGNÉTIQUE. 217 


voisinage de C l'ombre de celui des bras de la croix de 
Malte, auquel la tige se trouve fixée. 

La fig. 8 semble montrer que les rayons cathodiques 
formant l’anneau lumineux sont tangents au cîne de 
verre constituant la paroi latérale du tube de Crookes 
— et que deux rayons quelconques contigus du mĂȘme 
faisceau rencontrent la paroi en des points tels que la 
ligne qui les joint est perpendiculaire à l’axe du tube. 

Dans une autre expĂ©rience, on s’est servi d’un tube 
de décharge en poire, dont le volume atteignait 7500 ce., 
et qui Ă©tait placĂ©, avec son axe vertical, au-dessus d’un 
Ă©lectro-aimant cylindrique de 72 em. de longueur, dont 
la distance au tube était facile à régler. 

Au fond du tube, il y avait nne petite tige de verre 
oblique d'environ 15 em. de longueur, s'appuyant d’un 
bout sur le fond du tube, et de l’autre sur sa paroi 
latérale. 

Lorsqu'on remontait l’aimant vers le tube, pendant 
qu'il Ă©tait en action, on apercevait l'ombre de la tige 
dans le premier anneau lumineux, aussitĂŽt que ce dernier 
faisait son apparition, puis l'ombre se montrait dans le 
second anneau, lorsque celui-ci apparaissait Ă  son tour : 
mais en mĂȘme temps, ou mĂȘme un peu avant, l'ombre 
cessait de se monirer dans le premier anneau. 

Rappelons-nous que l'anneau n° 2 est situé bien plus 
haut que l’anneau n° 1, et plus prùs de la cathode. 

Si l’on rapproche encore davantage l’aimant du tube, 
on donne lieu à l'anneau n° 3, avec une ombre vague 
de la tige, tandis que cette mĂȘme ombre est disparue 
dans les deux premiers anneaux. Ayant relevé la position 
des plans des anneaux, à un moment donné, je trouvai 
qu'ils Ă©taient : le premier Ă  157 mm., le second Ă  


218 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES 


228 mm., le troisiÚme à 286 mm., de l'extrémité la plus 
voisine de l’aimant. 

Il résulte évidemment de cette expérience que les 
rayons qui donnent lieu aux anneaux rebroussent che- 
min dans le tube en avant de l’aimant. Les rayons cor- 
respondants au premier anneau, rétrogradent les premiers, 
et au plus loin de l’aimant; les rayons correspondants aux 
anneaux subsĂ©quents arrivent d'autant plus prĂšs de l’ai- 
mant, que leur numéro est plus élevé. 

Le fait que les rayons rétrogradent progressivement 
dans le sens opposĂ© Ă  l’aimant, peut aussi se conclure 
de ce que l'intensité des taches lumineuses sur le fond 
du tube décroßt si visiblement à mesure que leur numéro 
augmente. 

12. Nous allons maintenant dans ce qui suit, examiner 
jusqu’à quel point la thĂ©orie peut expliquer les phĂ©nome- 
nes relatés plus haut: nous partirons pour cela des 
équations différentielles établies par Poincaré * pour les 
rayons cathodiques soumis Ă  l’action d'un pĂŽle magnĂ©- 
tique. Les rayons sont considérés comme les trajectoires 
de particules chargées électriquement, conformément à la 
thĂ©orie de Crookes, sans tenir compte pourtant de l’ac- 
tion exercée par ces particules chargées sur leurs trajec- 
toires réciproques. 

Nous allons donc citer d’abord les gĂ©nĂ©ralitĂ©s de la 
théorie de M. Poincaré, puis nous supposerons de nouvel- 
les conditions initiales, celles admises par M. Poincaré ne 
répondant pas bien à la réalité, surtout lorsque le vide 
est poussé assez loin dans les tubes de décharge. Nous 
examinerons ensuile de plus prÚs la marche rétrogade des 


1 Loc. cit. 


PAR UN PÔLE MAGNÉTIQUE. 219 
rayons, qui n'a pas été examinée par M. Poincaré. Or ce 
sont eux qui donnent l'explication des anneaux, et ils 
vont nous fournir une jolie méthode pour déterminer la 
vitesse des rayons cathodiques, et tirer au clair différents 
autres points Connexes. 

13. Voici in-extenso les passages de la note de M. 
Poincaré dont nous avons besoin : 

« Supposons un seul pÎle magnétique, que nous 
prendrons pour l'origine, en conservant le mĂȘme axe 
des z ‘. 

Les Ă©quations s’écriront : 


dx À ( Lente cu 


a (Va ‘a 
dy À dx Z\ 
De 
Pz SN TT 1 dx\ 
ƒr (2 é Va) 


ni Er; 


oĂč À est un coefficient constant qui dĂ©pend de l'intensitĂ© 

de l’aimant et de la nature du rayon cathodique (c’est-à- 

dire, dans l'hypothĂšse de Crookes, de la masse de la parti- 

cule matérielle en mouvement et de sa charge électrique). 
On trouve aisément : 


T° — CE + 9Bt + À, 
A, B, C, étant trois constantes d'intégration. 


On trouve ensuite : 


! L’axe des z est le mĂȘme que celui du tube et passe par le 
centre de la cathode. 


2920 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES 


dz dy — Àt 


Pr A 

(D) dx Here 
dy ia Me 
ete 67e 


a, b, c, étant trois nouvelles constantes d'intégration liées 
aux trois premiĂšres par une relation simple. 
On tire de lĂ  : 


ax + by + cz = Xr, 


ce qui prouve que le rayon reste sur un cÎne de révo- 
lution. 

Comme l'accélération est perpendiculaire à la vitesse 
et à la génératrice de ce cÎne, elle est normale au cÎne ; 
d’oĂč l’on doitconclure que le rayon suit une ligne gĂ©odĂ©sique 
de ce cÎne de révolution. » 

14. Avant de substituer de nouvelles hypothĂšses ini- 
tiales à celles admises par M. Poincaré, nous déduirons 
du systÚme (IT) quelques équations générales qui nous 
serviront plus tard. 

En effectuant directement les calculs, on trouve : 


a + b? + c — v?r? sin? w + X° 
+ b = 0° (3? — 2rz y COS © + r° y?) 


+= (Ar? — 2crz + X2°) 


oĂč «w dĂ©signe l’angle entre l’élĂ©ment de trajectoire du 
rayon cathodique et le rayon vecteur Ă  chaque instant 
donné, v la vitesse du rayon et > est le cosinus de l'angle 
formĂ© par ce mĂȘme Ă©lĂ©ment avec l’axe des z. 

Lorsque l'axe des z est une génératrice du cÎne de 


PAR UN PÔLE MAGNÉTIQUE, 291 


rĂ©volution, c’est-Ă -dire lorsque z peut prendre la valeur 
r pour des valeurs rĂ©elles, on aura, c Ă©tant — À 


a? + 0? = v°r° sin? w = 0° (2° — 2rz7 COS w + r°7?) 


Admettons maintenant que les rayons cathodiques 
Ă©mergent en houppe du centre de la cathode, en formant 
un angle w, avec l'axe 3, w, pouvant prendre toutes les 
valeurs de zéro à une certaine limite. Désignons par 
la moitiĂ© de l’angle au sommet du cĂŽne 


ax + by + kz = \r 


sur lequel se meurent les rayons cathodiques (cĂŽne que 
J'appellerai cÎne conjugué au rayon considéré) et par z, 
la distance à l’origine du centre de la cathode. 
Nous aurons donc : 
a b° 
| AFTER = r Sin © 
II : 
| M'tang'o—=a?+b"=0(2"-2r2c08 0 + 7°) rte) 
Si l’on fait r = z,, on aura : 
— COS OCR OO — (OT er 
Nous voyons par la premiĂšre des Ă©quations (IIF) que 
si le cÎne des rayons cathodiques est développé la trajec- 
toire des rayons sera rectiligne. 
Dans la figure 9, L représente le développement total 
du cîne, c’est-à-dire que d = 2 + sin +. 
On voit par la figure que la distancein mimumr,, en- 
tre l’origine et le rayon cathodique est 


2 


Nan LU 
(2) 


ARCHIVES, &. VE — Septembre 1898. 16 


D rte A À : ‘rs ane dtadd" Lu TE 
hs 15 HONEE 


299 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES 


oĂč z, est la distance Ă  l’origine du point oĂč le rayon 
cathodique rencontre l'axe des z. 

À la distance r,, , le rayon cathodique rĂ©trograde et sur la 
portion de la trajectoire oĂč il s'Ă©loigne du pĂŽle il suivra prĂ©- 
cisĂ©ment la surface du mĂȘme cĂŽne qu'Ă  l'Ă©poque oĂč il se 
rapprochait du pĂŽle. 

Si z, z, etc. dĂ©signent les distances Ă  l’origine des 
points d’intersection successifs du rayon cathodique avec 
l’axe des z sur son chemin s’éloignant de l’aimant, nous 
aurons : 


Pr 8 00 IE, sin (oo + Ă ) = Z, Sin (60 + 24) = 
= 3, Sin (wo, + 3 d) etc. 


Le rayon cathodique se rapprochera de plus en plus 
d'une asymptote dont l'angle avec l’axe des z sur le 
cÎne développé sera égal à x - «.. 

15. On voit par ce qui précÚde que si le rayon catho- 
dique est émané de la cathode sous un angle w, rela- 
tivement considérable, la valeur de , déterminée par la 
relation 


Z : 
x Sin &, 


lang o — 
sera aussi relativement élevée, ainsi que celle de 
d = 27r sin ©. r, devient alors considérable et il arrive 
que le rayon cathodique ou bien ne rencontre plus l'axe 
des z (lorsque w, + L © +)ou en tout cas ne le ren- 
contre qu'un petit nombre de fois. 

Les rayons les plus centraux du faisceau cathodique 
eux-mĂȘmes ne rencontreront pas non plus l’axe des z un 
grand nombre de fois dans l’intĂ©rieur du tube de dĂ©charge, 
attendu que le pîle de l’aimant ne pourra jamais se trou- 


RER 
Yi 


PAR UN PÔLE MAGNÉTIQUE. 293 


ver plus prĂšs du fond du tube qu'une certaine distance 
minimum. 

Nous voyons ainsi pourquoi avec les dispositifs anté- 
rieurs, nous pouvions observer un moins grand nombre 
de foyers pour les rayons les plus centraux, que pour les 
rayons moins centraux. 

16. Comme il ressortait déjà de la discussion de nos ex- 
périences relatées plus haut, les anneaux phosphorescents 
qui se manifestent sur les parois du tube de Crookes, 
sont dus pour la plupart à des rayons cathodiques rétro- 
gradés. Car on à pu, au moins dans ceux du numéro le 
plus élevé, observer distinctement l'ombre d'objets plus 
Ă©loignĂ©s de la cathode que les anneaux eux-mĂȘmes. Il 
est alors naturel d'examiner si on peut les expliquer par 
la propriété qu'ils doivent avoir, suivant la théorie, de 
revenir sur eux-mĂȘmes en suivant toujours une ligne 
géodésique sur leur cÎne conjugué. 

Toutefois il saute immédiatement aux yeux que les 
anneaux produits sur la paroi du tube constituent un 
phénomÚne périodique et en apparence discontinu, alors 
qu'on serait plutÎt porté à croire que l'angle «w, sous 
lequel les rayons cathodiques Ă©manent de la cathode 
devrait pouvoir, sans saut brusque, parcourir toutes les 
valeurs comprises entre zéro et une certaine limite pro- 
bable. 

À vrai dire, les expĂ©riences faites sur le spectre des 
rayons Cathodiques indiquent que la cathode Ă©met par 
poussées successives des rayons qui semblent dénoter 
une série rapide de décharges, qui auraient lieu sous des 
diffĂ©rences de potentiel toujours dĂ©croissantes entre l’a- 
node et la cathode, puisque sa déviabilité magnétique des 
rayons va en croissant, à chacune de ces poussées cor- 


Re, Ă  


29%  SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES 


respondrait probablement de préférence un certain angle 
w,. Mais la diffĂ©rence entre ces angles w, doit ĂȘtre trĂšs 
petite, et trop petite pour expliquer la grande distance 
existant entre les anneaux : sans cela le phénomÚne 
devrait se laisser constater distinctement — ce qui n’est 
pas — par les expĂ©riences s’occupant des ombres portĂ©es 
sur le fond du tube de Crookes. 

Nous allons voir néanmoins que le phénomÚne des 
anneaux lumineux se laisse parfaitement expliquer, alors 
mĂȘme qu’on admet qu’il y a toute une touffe de rayons 
Ă©manant de la cathode, sans que l’angle w, ait pour cela 
de valeurs de préférence. 

17. Soit CO l'axe des z, le point C le centre de la 
cathode, et O le pÎle magnétique (Fig. 10). 

Le cÎne OBC sera le cÎne conjugué du rayon cathodi- 
que CP. Soit S le sommet d’un cĂŽne de rĂ©volution ayant 
SO pour axe et À pour angle au sommet, et rĂ©pondant 
aussi exactement que possible Ă  celle des faces internes 
du tube de Crookes sur laquelle se manifestent les 
anneaux lumineux. 

Posons maintenant PO —=7r, PO=ZuU0U—. 
OS = Z et appelons G l’angle POQ, w l'angle COM, 
et x l'angle CMN, tandis que « et y représentent les 
mĂȘmes grandeurs qu'auparavant. 

Cherchons les points (r, w) oĂč les rayons cathodiques 
rencontrent le cÎne de verre à génératrice PS. 

Le point cherchĂ© devant ĂȘtre situĂ© sur ce cĂŽne de verre 
on Ă  : 

Z—7r cos Bi 


à Cotg À = —— 
(a) ĂŒ rsin 8 


1 Si A et Z varient avec z (— 7 cos f), c’est-à-dire si nous n’as- 


Lis) 


PAR UN PÔLE MAGNÉTIQUE, 25 
Mais le mĂȘme point doit ĂȘtre aussi sur la ligne gĂ©odĂ©si- 


que et on doit done avoir : 
À 
(b) r Sin © — a tang Ɠ 


et 


/ 


bee) + < 
C) cos B = cos | ———— | sin? + cos *e 


Cette derniĂšre Ă©quation s'obtient en imaginant une 

sphÚre décrite autour du point O, en remarquant que 
¼ — Wo 
7 sin p 

À chaque valeur de + correspondent ici plusieurs cou- 
ples de valeurs pour r et w; une seule pourtant de ces 
valeurs joue un rÎle dans la solution du présent problÚme, 
puisque le rayon cathodique cesse de cheminer dĂšs qu'il a 
rencontré le verre. 

Mais, comme je l'ai dit plus haut, pour chaque point 
(r, w) oĂč les lignes gĂ©odĂ©siques sortent du cĂŽne de verre, 
il ya un autre point (r, w,) oĂč ils y rentrent. Nous 
allons chercher quelle est la valeur de w pour laquelle 
ces deux points coĂŻncident, c'est-Ă -dire oĂč les rayons 
cathodiques sont tangents au cĂŽne de verre. 

Il convient d'ajouter ici l'Ă©quation : 

dr 
(d) ae O. 

Les 4 équations (a) (b) (c) (d) déterminent alors les 

valeurs de r, w, © et w,, attendu qu’on a toujours 


À tang © — vz, Sin w,. 
similons pas la paroi interne du tube de décharge à un cÎne, mais 


d’une façon plus gĂ©nĂ©rale Ă  une surface de rĂ©volution les rĂ©sul- 
tats auxquels nous allons arriver tout à l’heure resteront intacts. 


OO 


296 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES 


Les valeurs de r ainsi déterminées répondent à des 
minima possibles de distance entre l'origine et les 
points oĂč le verre est frappĂ© par les rayons cathodiques ‘. 

En comparant les valeurs ainsi trouvées avec celles cor- 
respondantes relevées expérimentalement sur les anneaux 


D) : À a 
on fixera les valeurs de 5 qui devront ĂȘtre les mĂȘmes 


pour tous les anneaux. 

18. Les anneaux se produiraient alors comme l’in- 
dique la figure 11 : 

Le premier anneau lumineux forme la limite des 
rayons qui frappent le verre avant d’avoir encore rĂ©tro- 
gradĂ©, c’est-Ă -dire avant d’avoir fait une demi-rĂ©volution 
chacun autour de l'axe du cÎne conjugué. 

On voit immĂ©diatement par la figure, qu’un rayon 
cathodique émané de la cathode sous un angle w, si peu 
que ce soit infĂ©rieur Ă  l’angle sous lequel est Ă©manĂ© 
le rayon tangent et qui par suite chemine sur un cĂŽne 
conjugué, ayant un angle au sommet plus petit, ne frap- 
pera plus la paroi de verre qu'aprÚs avoir rétrogradé et 
rencontrĂ© une fois dĂ©jĂ  l’axe des z. 

Si l’on suppose des rayons ayant une valeur de w, 
toujours décroissante, on arrivera bientÎt à un rayon 
cathodique qui sera tangent au cĂŽne de verre aprĂšs avoir 
fait un peu plus d’un tour complet autour de l'axe de 
son CÎne conjugué : et alors ce rayon contribuera à la 
formation de l’anneau lumineux n° 2. 


1! L’expĂ©rience nous a en effet montrĂ© que la rĂ©gion de la paroi 
du tube de Crookes comprise entre le premier anneau lumineux 
et la tache lumineuse du fond du tube reste obscure (voir fig. 1), 
c’est-Ă -dire qu’elle n’est frappĂ©e par aucun rayon venu de la 
cathode. 


PAR UN PÔLE MAGNÉTIQUE. 227 


Si on continue alors à faire décroitre w,, et cela si 
peu que ce soit, ce rayon correspondant n’arrivera plus à 
frapper le cîne de verre avant d’avoir fait encore tout un 
tour, c’est-à-dire au total plus de deux tours, autour de 
l’axe de son cĂŽne conjuguĂ©, et ainsi de suite. 

19. Les équations indiquées précédemment sont trop 
compliquĂ©es pour permettre d’en tirer aisĂ©ment des 
valeurs numériques pour les grandeurs cherchées. 

Nous pouvons cependant, par une détermination 
expĂ©rimentale d’une ou plusieurs des grandeurs figurant 
dans ces Ă©quations, obtenir une formule Ă©minemment 

0) 
pe 

Puisque en effet les rayons cathodiques donnant lieu 
aux anneaux lumineux sont tangents au cĂŽne de verre, 
on aura : 


simple pour déterminer la valeur du rapport 


cos (A + 9), 


cos ©: — 
cos À 


? 
ou bien si l’on dĂ©signe par € l’angle formĂ© par le rayon 
cathodique avec la génératrice SP du cÎne du verre : 


f = COS À COS € 
COS & = COS (A + B) cos 


Or, « peut fort bien se déterminer expérimentalement, 
comme je le ferai voir dans un travail subsĂ©quent, et l’on 
pourra introduire les valeurs de y» et w dans l’équa- 
tion. 

Ă  NT. 
0° r? sin? © = 0° (2? —2rz7 coOSw + r° f?) + a (r—2)? 
On en tirera donc la valeur de — , toutes les autres 


grandeurs Ă©tant connues. 


228 | 
Il est encore une autre des grandeurs figurant dans les À 


SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES, ETC. 


Ă©quations sus-dites que l’on peut facilement mesurer : 
c'est l'angle x, celui dont les rayons donnant lieu 


Ă  l'anneau n° À ont tournĂ© autour de l'axe de leur 


cÎne conjugué. En mesurant cet angle, on pourra égale- 
Ù HE 

ment fixer le rapport —— ainsi que nous le verrons plus 
ĂŻ 


tard. 
(À suivre.) 


D CT 
BC 


THERMO-ÉLECTRICITÉ 


DU 


BISMUTH CRISTALLISÉ 


PAR 
F.-Louis PERROT 
(Suite et fin.) 


(Avec la planche II.) 


ITfme PARTIE 


DESCRIPTION DE LA MÉTHODE ET DE L'APPAREIL EMPLOYÉS 


ExpĂ©riences faites. — Les expĂ©riences faites au moyen 
des parallélipipÚdes ainsi obtenus ont consisté à suivre 
la marche des forces Ă©lectromotrices thermo-Ă©lectriques 
développées par diverses différences de température des 
soudures, tant dans le sens || que dans le sens | ,entre 
le bismuth et le cuivre. Un nombre assez considérable 
de mesures ont fourni des données suffisantes pour 
construire des graphiques au moyen desquels on peut 
se rendre compte de la marche du phénomÚne, calculer 


! Voir Archives, t. VI, août 1898, p. 105. 

2 Voir la planche II. L'appareil y est reprĂ©sentĂ© d’une maniĂšre 
à demi-schématique en ce sens que les proportions des diverses 
piĂšces et leurs distances respectives n’ont pas pu ĂȘtre conservĂ©es 
dans le dessin. 


230 THERMO-ÉLECTRICITÉ 


les rapports des forces Ă©lectromotrices L'aux divers 


L 
points de l’échelle thermomĂ©trique entre 10° et 100° 


dans plusieurs parallélipipÚdes, comparer ces paralléli- 
pipĂšdes, ete. 

Comme faces | on a choisi celles qui dans chaque 
prisme avaient des dimensions Ă©gales ou comparables Ă  
celles des faces || afin d'opérer dans des conditions sem- 
blables dans les deux sens au point de la conductibilité 
thermique, ce qui avait l'avantage de restreindre le nom- 
bre des mesures de températures. 

Principe de l'appareil. — La face infĂ©rieure du parallĂ©- 
lipipĂšde de bismuth reposait sur la partie horizontale par- 
faitement polie d’une plaque de cuivre Ă©paisse (c) dont les 
deux prolongements, coudés en fer-à-cheval, plongeaient 
verticalement dans un grand vase plein d’eau froide. 

Sur la face supérieure du prisme de bismuth (Bi) venait 
s'appliquer le fond en cuivre d’une petite boĂźte mĂ©tallique 
(b) parcourue par un courant d’eau chaude. — Les soudu- 
res étaient ainsi constituées par le simple contact du bis- 
muth avec deux plaques de cuivre maintenues chacune Ă  
une température différente. On pouvait donc déplacer ou 
changer les parallélipipÚdes en soulevant momentanément 
la boĂźte. — L'inconvĂ©nient d'une soudure ainsi mobile 
réside dans la difficulté théorique de pouvoir réaliser 
toujours la mĂȘme adhĂ©rence par pression entre le cuivre 
et le bismuth. Je suis arrivé heureusement en pratique 
à obtenir un serrage trùs constant, grñce d’une part à 
l'Ă©tendue des surfaces de contact et d’autre part au 
mode de serrage adopté. 

Presse. — Ayant fait l'heureuse trouvaille d’un vieil 
instrument dont les serruriers se servent pour tarauder 


DU BISMUTH CRISTALLISÉ, 231 


sous le nom de presse à coussinets, je me proposais d’abord 
de ne l'utiliser qu’à des essais prĂ©liminaires. Mais, avec 
quelques perfectionnements, je vis que cetobjet me four- 
nissait des rĂ©sultats d’une concordance Ă©tonnante, grĂące 
il est vrai aux dimensions exceptionnelles des blocs de 
bismuth. 

La presse en question consiste en une sorte de fer-Ă - 
cheval en bronze dont les branches sont réunies par une 
traverse en acier, Ă  travers laquelle passe une longue vis. 
Les branches da fer à cheval sont biseautées en dedans et 
deux piÚces de plomb y sont encastrées de façon à pou- 
voir se déplacer à frottement gras le long des biseaux, sans 
ballotter. Le bloc de plomb inférieur reste plaqué au fond 
du fer Ă  cheval et n’avait pas d'utilitĂ©. L’autre bloc (a) se 
meut de haut en bas quand on serre la vis, ou peut ĂȘtre 
relevĂ©en sens inverse quand on l’a desserrĂ©e. Sous la vis 
estune piĂšce d'acier qui empĂȘche que le plomb soit dĂ©formĂ© 
par le contact direct de la vis. — Sous le plomb mobile 
est suspendue une piÚce en ébonite. Elle est creusée en 
assiette à sa partie inférieure de maniÚre que la petite 
boĂźte ronde (b) puisse s’y enfoncer lĂ©gĂšrement. L’assiette 
d’ébonite n'est pas fixĂ©e au plomb d’une façon rigide, 
mais simplement suspendue par une vis à moitié serrée, 
qui lui permet de s’incliner lĂ©gĂšrement en tout sens. Au- 
dessous de l’assiettese place la boĂźte mĂ©tallique (b) servant 
au chauffage. Elle porte deux ajutages, l’un pour l’en- 
trĂ©e, l’autre pour la sortie de l’eau chaude. — La plaque 
(e)de cuivre, coudée en fer à cheval, est encastrée dans un 
bloc d’ébonite qui l’isole du plomb infĂ©rieur, Cette Ă©bonite 
à aussi un certain jeu et n’est que retenue par les 
biseaux de la presse. 

Serrage. — En serrant toujours la vis jusqu’à premier 


NY 7) FR TSR 


232 THERMO-ÉLECTRICITÉ 

refus, c'est-Ă -dire en ne s’arrĂȘtant qu'aprĂšs avoir senti 
une résistance décidée trÚs facile à remarquer, sans cher- 
cher Ă  forcer ensuite le serrage, on arrive Ă  obtenir des 
serrages parfaitement constants. J'ai vérifié la chose 
un nombre considérable de fois, tant au cours des mesu- 
res dĂ©finitives qu’au cours des essais prĂ©liminaires. L’en- 
lĂšvement el la remise en place des bismuths ramenait 
constamment Jes mĂȘmes dĂ©viations du galvanomĂštre, 
toutes choses (autres que le serrage) Ă©gales d’ailleurs, 
pourvu qu'on serrĂąt assez les piĂšces mobiles contre le 
bismuth pour rencontrer une certaine résistance assez 
brusque qu'il est facile de reconnaßtre. Une fois ce degré 
de serrage ‘ obtenu, venait-on à desserrer d’un quart ou 
d’un demi-tour de vis, la force Ă©lectromotrice baissait lĂ©gĂš- 
ment, pour revenir Ă  sa valeur primitive quand on res- 
serralt. 

L'existence de la piĂšce de plomb contribue probable- 
ment à donner au serrage une régularité et une douceur 
qu'on n'obtiendrait peut-ĂȘtre pas avec des glissements 
de mĂ©taux plus durs, et le jeu laissĂ© Ă  l’ébonite Ă©vite 
qu’on force et fausse le bismuth s’il est accidentellement 
mal placé. 

Mesure des tempĂ©ratures des soudures. — L'Ă©valuation 
des températures £ et { des soudures se faisait par com- 
pensation et réduction à zéro des forces électromotrices 
de quatre soudures auxiliaires cuivre-maillechort. Deux de 
ces soudures étaient logées entre les cuivres et le bismuth 
dans les deux plans de contact; deux autres, opposées 
respectivement Ă  chacune des deux premiĂšres, plongeaient 


‘ Nous Ă©vitons le mot de compression parce que le bismuth 
n’était point comprimĂ© mais fermement appliquĂ© contre les cuivres 


DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 299 


dans des vases d’eau dont on faisait varier la tempĂ©ra- 
ture jusqu'à réduction à zéro des déviations du galva- 
nomÚtre. On pouvait ainsi connaitre les températures 
des plans de contact par les tempĂ©ratures des vases d’eau 
oĂč plongeaient des thermomĂštres Ă  mercure. 

Comme détail technique disons que les soudures cuivre- 
maĂŒllechort Ă©taient fixĂ©es dans des rainures faites d’un 
trait de scie, diamétralement sur la surface des cuivres, Ces 
soudures affleuraient ainsi exactement ces surfaces et tou- 
chaient le bismuth. Quant au montage des fils jusqu’au 
galvanomĂštre, en passant par les soudures de comparai- 
son, la figure au haut de la planche Il et l'explication 
de l’usage des commutateurs le font comprendre suffi- 
samment. On remarquera que deux des fils servent Ă  la 
fois à la mesure des températures et à la mesure du cou- 
rant de la pile bismuth-cuivre. 

La soudure (f,) antagoniste de celle du plan de 
contact chaud (7) était plongée dans un entonnoir pro- 
tégé contre le refroidissement par une double paroi. 
Dans cet entonnoir, fermĂ© par un robinet, Ă©tait de l’eau 
à une température de un ou deux degrés plus élevée que 
celle du plan du contact ’. On remuait l’eau avec le ther- 
momÚtreet la température était lue quand le galvanomÚtre 
Ă©tait Ă  O; la tempĂ©rature de /’, ayant baissĂ© peu Ă  peu, 
se trouvait alors Ă©gale Ă  celle de ?’. 

De mĂȘme pour la tempĂ©rature de la soudure (#) du 
plan de contact froid. Sa soudure antagoniste (ÂŁ,) Ă©tait 
plongĂ©e dans un autre entonnoir plein d’eau froide dont 
on Ă©levait la tempĂ©rature en y mĂȘlant, par petites 
portions, de l’eau moins froide jusqu’à ce que le galva- 
nomÚtre fût à O. A cet instant la température de £, est 
la mĂȘme qu'en ÂŁ. Il faut rĂ©pĂ©ter l'opĂ©ration assez souvent 


234 THERMO-ÉLECTRICITÉ 


entre les mesures des forces Ă©lectromotrices Bi-Cu et faire 
au besoin une double lecture du O en revenant en sens 
inverse Ă  la tempĂ©rature d'Ă©quilibre si on l’a dĂ©passĂ©e. 
Les robinets au-dessous des entonnoirs permettent d’en- 
lever une partie de l’eau, en l’évacuant dans un conduit, 
et la place se fait pour les quantitĂ©s d’eau froide ou 
chaude qu’il faut rajouter. 

Pour ces mesures de températures il faut laisser au 
galvanomÚtre une grande sensibilité. Avec le réglage que 
j'avais, je devais supprimer le shunt et mettre en court 
circuit une résistance de six ohms, qui m'était néces- 
saire pendant les mesures des dévialions bismuth-cuivre ; 
lors de ces derniĂšres le miroir sortait en effet de l'Ă©chelle, 
malzrĂ© le shunt, si l’on n’ajoutait pas une rĂ©sistance sur 
le galvanomÚtre, quand la différence des températures 
des soudures dépassait une douzaine de degrés. 

Les mesures thermométriques individuelles sont faites 
à 0°,1 prÚs; la moyenne donne le 0°,05 en général. 

Chauffage et refroidissement des soudures. — La sou- 
dure supérieure est chauffée par de l'eau qui circule 
constamment dans la petite boßte. Cette eau est tirée par 
siphonement d’un rĂ©servoir cylindrique, pouvant renfer- 
mer de 130 à 150 litres. Un bouilleur à eau prolongé 
en serpentin contre les parois à l'intérieur du réservoir 
permet d'amener son contenu à une température de 60°. 
Cependant il n’a Ă©tĂ© fait usage de ce systĂšme de chauf- 
fage que jusque vers 40° ou 45°. Si l'on dépasse cette 
température, l'excÚs sur la température de la chambre 
esttrop grand et, à moins de régler le bec sous le brûleur" 


1 Ce qui serait fort difficile vu la diminution continue du 
volume d’eau dans le rĂ©servoir. 


DU BISMUTH CRISTALLISÉ. an 


le refroidissement de l’eau est trop rapide pour que les 
mesures successives soient comparables. Il serait alors 
nécessaire de reprendre à chaque instant les températures 
ce qui Ă©loignerait trop les unes des autres les mesures 
sur le bismuth. Mais si l’on s’en tient Ă  des tempĂ©ratures 
de 20 à 35°, la provision d’eau chaude est suffisante 
pour faire des séries entiÚres de mesures, sans que ja 
tempĂ©rature #’ baisse de plus de 1 ou 2 degrĂ©s. Dans ces 
conditions les mesures de températures sont trÚs exac- 
tes, celles du bismuth-cuivre bien comparables, de sorte 
qu’en prenant des moyennes et en fractionnant conve- 
nablement les séries, on élimine l'effet du refroidissement. 
— Quand il Ă  fallu des tempĂ©ratures supĂ©rieures Ă  40° 
j'ai fait usage, vers 50 à 70°, d’un petit fourneau dans 
lequel un filet d’eau circulait Ă  travers un tuyau enroulĂ© 
en deux spirales horizontales superposées. L'eau se tié- 
dissait dans la supĂ©rieure, se chauffait dans l’infĂ©rieure, 
d’oĂč elle se rendait dans la boĂźte. 

Pour arriver vers 100° j’employais un courant de va- 
peur trùs rapide, obtenu en chauffant fortement de l’eau 
dans une bombe en bronze. La vapeur aprĂšs avoir tra- 
versé la boßte et parcouru un assez long tuyau de caont- 
chouc sortait dans un canal Ă©tant encore absolument sĂš- 
che et à une température de 97 à 99°. La soudure su- 
périeure variait entre 93° ou 96° suivant la pression atmos- 
phérique et suivant la température de la soudure infé- 
rieure, vers laquelle une partie de la chaleur de la boĂźte 
s'écoule naturellement par conductibilité. 

Pour refroidir Ă  ÂŁ la soudure infĂ©rieure j'ai d’abord 
opéré dans un grand nombre de mesures en laissant sim 
plement plonger les prolongements verticaux du fer Ă  che- 
val de cuivre dans l’eau d’un grand vase. Mais il a fallu 


"ir fE Lu, 


N-7 " té. 0" à ML De, AE 7, 


236 THERMO-ÉLECTRICITÉ 


faire autrement plus tard, quand l'usage du potentiomĂš- 
tre à permis de contrÎler par une autre méthode les ré- 
sultats obtenus par les simples déviations du galvanomÚ- 
tre, En outre le brassage fait avec un agitateur en verre 
manƓuvrĂ© Ă  la main Ă©tait insuffisant. J'obtins nĂ©an- 
moins avec ce systÚme un premier tracé de courbes re- 
prĂ©sentant les forces Ă©lectromotrices d’aprĂšs les dĂ©via- 
tions du galvanomÚtre causées par le courant ther- 
mo-Ă©lectrique bismuth-cuivre, Ce tracĂ© ne s’écarte pas 
beaucoup comme allure des courbes définitives. 

Lors des mesures dĂ©finitives un courant constant d’eau 
froide arrivait par en bas dans le vase oĂč plongeait le 
cuivre: le niveau de l’eau affleurait la soudure infĂ©rieure 
et les prolongements du cuivre plongeaient de deux ou 
trois centimùtres dans l’eau en avant et en arriùre. 

L'eau renouvelée sans cesse retombait dans un second 
vase aprÚs avoir ruisselé le long des parois du premier, 
ce qui achevait d'empĂȘcher tout rĂ©chauffement par l'ex- 
tĂ©rieur. Du second vase elle se rendait dans le canal d’éva- 
cuation commun Ă  toute l'installation. 

Pour assurer le brassage de l’eau, des bulles d'air 
étaient dégagées au fond du vase au moyen d'un soufflet. 
Cet instrument était placé prÚs de la lunette du galvano- 
mùtre. De cette façon au moment de faire la lecture, l’eau 
pouvait ĂȘtre remuĂ©e dans toute sa masse, 

Ce brassage est essentiel pour éviter un réchauffe- 
ment graduel de l’eau dans le voisinage du cuivre infĂ©- 
rieur. Ce dernier recevant de la chaleur par conduetibi- 
lité à travers le bismuth, la soudure inférieure est tou- 
jours à une température un peu plus élevée que l'eau 
froide qui la baigne. Il n’y a pas Ă  se prĂ©occuper de cet 
excĂšs Ă  condition que le brassage soit suffisant pour le 


DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 20 


maintenir constant pendant la mesure de la force Ă©lectro- 
motrice Bi-Cu et celles des températures £ et / correspon- 
dantes. 

Mesures galvanomĂ©triques. — La premiĂšre mĂ©thode de 
mesure des courants thermo-électriques développés entre 
le bismuth || on | et le cuivre a consisté à observer 
les déviations produites par le courant sur un galvano- 
mÚtre dont la résistance, quoique faible, était trÚs grande 
par rapport à la résistance intérieure du couple. Dans ce 
cas il a été admis que E = I et le galvanomÚtre a été 
employé comme boussole des tangentes. Les mesures au 
potentiomÚtre ont confirmé la légitimité de cette suppo- 
sition, Ă  savoir que les forces Ă©lectromotrices Ă©taient bien 
proportionnelles aux déviations, toutes corrections faites 
aux chiffres lus sur l'Ă©chelle en tenant compte de sa dis- 
tance au miroir et de la grandeur de la déviation lue. 

Le galvanomĂ©tre est du type d’Arsonval- Wiedemann 
avec un fort amortissement et deux demi-bobines valant 
ensemble 1, 2 ohms. 

La résistance du shunt était de 0,0275 ohm. Celle 
des fils conducteurs depuis les soudures Bi-Cu jusqu’au 
shunt étaient de 0,066 ohm; le shunt était placé prÚs des 
commutateurs. De ceux-ci au galvanomĂštre se rendaient 
deux fils représentant ensemble 0,222 ohm. Une résis- 
tance supplémentaire de 6 ohms a toujours été mise en 
série sur le galvanomÚtre aprÚs le shunt lors des mesures 
faites pour Ă©tablir les courbes de O Ă  100°. On l’enlevait 
quand on ne maintenait pas une différence de plus de 
10 à 12 degrés entre les températures £ et 7. Pour des 
différences plus grandes le miroir serait sorti de l'échelle 
si l’on n’avait pas augmentĂ© la rĂ©sistance. 

On Ă  vĂ©rifiĂ© avec soin qu’il ne se produisait pas de 

ARCHIVES, t. VI. — Septembre 1898. 17 


238 THERMO-ÉLECTRICITÉ 


courants parasites en dehors des piles cuivre-bismuth oĂč 
cuivre-maillechort, et que ces deux systĂšmes de piles ne 
confondaient pas leurs effets. 

Mesures potentiomĂ©triques. — 11 n’est pas nĂ©cessaire 
de rappeler ici la description et l'usage du potentiomĂštre 
que l’on trouvera dans les traitĂ©s de mesures Ă©lectriques. 
J'employai le montage habituel, avec un fil Ă  curseur 
valant 0,330 ohm à 18°. Les valeurs absolues des résis- 
tances ont été souvent changées afin d'opérer avec des 
degrés de sensibilité différents. 

Toutes les mesures de contrĂŽle faites au moyen du 
potentiomÚtre pour comparer ses données à celles de la 
méthode galvanométrique ont été faites avec un élément 
Ă©talon Daniell d'environ 4,0 volt. Mais la force Ă©lectromo- 
trice de cet élément a varié au bout de quelques semai- 
nes, aussi ces mesures ne peuvent compter que comme 
comparaison avec des expĂ©riences faites dans la mĂȘme 
journée ou à trÚs peu de jours d'intervalle. 

Pour l'estimation absolue en volt des forces Ă©lectro- 
motrices j'ai pris un étalon Gouy valant 1',386 à 18° 
et fait quatre mesures à des températures différentes, 
faciles à maintenir trÚs constantes. Ces résultats, résu- 
més dans un tableau, ont été combinés de façon à four- 
nir une valeur moyenne en volt correspondant Ă  une 
division de l'Ă©chelle des courbes. 

ManƓuvre des commutateurs. — Les commutateurs 
comprenaient 14 godets Ă  mercure et 5 contacts ou clefs 
en gros fils de cuivre recourbés lesquels permettaient de 
faire communiquer entre eux tels ou tels godets oĂč plun- 
geaient certains fils de façon permanente. Ces commu- 
tateurs, dont le schéma est donné au-dessous de la figure 
de l'appareil (planche IT), m'ont permis d'employer un 


DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 239 


seul et méme galvanométre réglé une fois pour toutes et 
d'effectuer sans aide plusieurs opérations qui devaient se 
succéder chaque fois trÚs rapidement. 

L’explication de la manƓuvre des commutateurs 
peut remplacer le paragraphe que les auteurs intitulent 
souvent marche d’une expĂ©rience. Les opĂ©rations Ă  faire 
dans d’autres parties de l’appareil ont Ă©tĂ© suffisamment 
signalées à propos de sa description et de celle du chauf- 
fage; l'usage du galvanomĂštre est trop connu pour 
qu’on s’y arrĂȘte. 

En suivant sur le schéma on verra que: 

1° Pour mesurer la température de la soudure froide t 
on réunitDàFetAàE; puisOàKetlàH; on sup- 
prime la résistance R (6 ohms) en réunissant K à M. 
Le courant va alors de ÂŁ Ă  ÂŁ, (soudure antagoniste) puis 
4 D: F... 1... H:. G (galvanomĂštre).. M... K... O0... E... 
: COL À 

20 Pour mesurer la température de la soudure chaude t' 
mount: Bac CAE: KĂ a M OĂčiK; T'iHeEe 
courant va donc de #’ à l', (soudure antagoniste). €... 
OS KM GE Be pe 

3° Pour mesurer la déviation causée par le bismuth-cuivre 
entre { et t'onréunit: AàF;0àK; H àl; B à E: 
on shunte par la résistance S en réunissant K à J: 
on intercale (en général) la résistance R en reliant K à 
0 et L à M. Le courant va donc de t à f’ à travers le bis- 
mous ab. O0: KR OEM. Gr 21 
AMEN 

On peut produire la déviation dans les deux sens sur 
l'échelle (ce qui a toujours été fait) en reliant alternati- 
vement KO et HI, puis OH et KLau moyen de deux fils 
coudés deux fois, reliés par un manche commun de 
maliĂšre isolante. 


240 THERMO-ÉLECTRICITÉ 


4° Pour opérer la réduction à zéro avec le potentio- 
mĂštre, on supprime S et R des circuits. B (pĂŽle +) est 
en relation permanente avec N. On joint N Ă  M, et H au 
potentiomĂštre +. Le fil du curseur du potentiomĂštre, qui 
doit aboutir au pĂŽle — de la pile thermo-Ă©lectrique, se 
plonge dans À. 

Ainsi, le circuit va du potentiomùtre (—) à À ...4 

0.7.8: 7 0N 6 EMM:. .. galvanomette 
... (—) du potentiomùtre. 

Pendant le rĂ©glage du potentiomĂštre avec l’étalon (p) 
il faut plonger son fil + dans N au lieu de plonger celui 
du curseur dans A. On a alors le circuit commun Ă  l’éta- 
lon p et à la pile auxiliaire (P) de (—) à N ... M ... 
galvanomĂštre . .. H et retour Ă  (+). 

Pour lancer le courant dans le galvanomĂštre, on peut 
se servir du contact qui réunit M à N, ou, de préférence, 
intercaler un manipulateur entre N et M au lieu du con- 
tact. 


IVe PARTIE 


Mesures relatives aux prismes P et G. 


AprÚs des essais préliminaires variés, faits en vue de 
m’assurer de la valeur de l’appareil et de la mĂ©thode 
générale, j'ai fait une grande quantité de mesures qui ont 
permis d'Ă©tablir les courbes des forces Ă©lectromotrices 
entre 0° et 45° environ pour P et G. Ces déterminations 
ont dĂ©jĂ  montrĂ© quelle Ă©tait l’allure du phĂ©nomĂšne entire 
ces limites. Mais, lorsque je voulus les contrĂŽler avec le 
potentiomĂštre, je m’aperçus que les rĂ©sultats de ce der- 
nier ne concordaient pas exactement avec ceux qu'avait 
donnés le galvanomÚtre. En perfectionnant le brassage de 


DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 241 


l’eau froide et en remplaçant le simple bain par un cou- 
rant d’eau sans cesse entretenu dans le vase, je vis les 
résultats des deux appareils devenir identiques. 

Il fallut renoncer à faire des expériences en partant 
de 0°, vu la difficulté de maintenir à cette température 
la soudure inférieure, la glace fondant par conductibilité 
autour du cuivre. Quelques essais avec des mélanges 
rĂ©frigĂ©rants n’ont pas donnĂ© des rĂ©sultats suffisamment 
précis, tout en permettant de voir que les courbes sui- 
vraient une marche rĂ©guliĂšre de + 10° Ă  — 10°. 


Le potentiomÚtre employé seul donna le rapport des 


forces électromotrices f. e. _ à diverses températures. 


Voici le relevé de ces mesures : 


M Na 

t v Rapport t LA Rapport 
Me R20 2,99 1022008256 
10 20 2,39 1022000235 
10 20 2,36 26%.46 222 
26:2044,9) 2,16 26 AG AE RO 
25,1. 43,4 2,18 25.410207 
20100420) 2:92 30-4r40k502,22 


25,1 492,5 2,923 
30 40 2,21 


La suite du travail consista Ă  employer concurremmen 
le galvanomĂštre et le potentiomĂštre, en substituant im- 
mĂ©diatement l’un Ă  l’autre dans une mĂȘme sĂ©rie, au 
moyen du commutateur, et en les alternant plusieurs 
fois, pour chaque prisme et chaque direction. Une cer- 
taine quantité d'expériences furent faites sans appliquer 
au galvanomÚtre la résistance supplémentaire de 6 ohms. 


2492 THERMO-ÉLECTRICITÉ 


Ces expériences correspondent à des différences de tem- 
pérature inférieures à 12°. 

Leur but Ă©tait de bien s’assurer de l'identitĂ© des rĂ©- 
sultats donnés par les deux appareils. Elles ont prouvé 
que la résistance intérieure de la pile thermo-électrique 
est nĂ©gligeable; on pouvait s’y attendre Ă©tant donnĂ©s 
la forte section et le peu de longueur des prismes dans le 
sens du courant. 

On peut donc considérer justement que les déviations 
vraies du galvanomĂštre sont proportionnelles aux forces 
Ă©lectromotrices, et on serait en droit de se servir unique- 
ment du galvanomÚtre aprÚs l'avoir étalonné au poten- 
tiomĂštre. 

Voici quelques exemples du détail des mesures, tirés 
de mon cahier d'observations : 


Mesures du 25 fĂ©vrier. — 150 ohms sur le fil du potentiomĂštre. 
GalvanomÚtre sans résistance supplémentaire. 


Prisme P. 
t— 17,350 # — 30,10 
PotentiomĂštre: || 559 mm. 1 245 mm. k 
Ba lecture: | 668 » 1245 » | EDS 
Moyenne galvanomĂštre: L 373 gauche 637 droite. ‘} dĂ©v. brute 132 
» » | 812 » 203 » » 304,5 


PotentiomĂštre : || 548 mm. JL 239 mm. Rapport: 2,29. 
GalvanomĂštre : || 207 gauche 809 droite. ‘2 dĂ©v. brute 301,0 
LS 652" 0 » 127,5 
DATA DONNE 20 8 
Résumé. 
Moyenne des tempĂ©ratures : ÂŁ — 17,40° + — 29,9 
Moyenne des déviations brutes: || 302,7 L 129,7 
tg @, corrigé: {|| 297,7 JL 129,3 
— Rapport par galvanomùtre : 2,30. 


Rapport par potentiomĂštre : 2,285. 


DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 


Moyenne des températures : 
Moyenne des déviations brutes 
tg @, corrigé 
LE 
L 


Rapport par potentiomĂštre : 


Rapport par galvanomĂštre : 


Mesures du 1° mars. — MĂȘmes conditions. 
Prisme G. 
t— 12,950 # — 21,70 
GalvanomĂštre : || 307 gauche 1 694 droite } ,, .,,. 
déviat. brute 192 
2de lecture : 309 693 NO ETES : té 
GalvanomĂštre : L 417 gauche 1 582 droite } 1 83.0 
416 | 583 \ < 
PotentiomĂštre: || 367 mm. 1 154 Rapport : 2,38 
Galvanomùtre : || 299 gauche || 702 droite } A À 
re : 300 702 \ 182 déviat. brute 201,2 
1 416 gauche  L 583 droite } Ê 85,2 
417 583 \ 
PotentiomĂštre : || 361 1 152 Rapport: 2,37 
GalvanomĂštre : || 304 || 700 IE 7 
léviat. brute 198,2 
9de lecture 302 699 ne RS 
t—412,350006— 21,600 
Résumé. 


— 12,30 4 — 21,65° 
: | 197,3 L 83,1 
: || 195,9 L 83,1 


2,357 
2,375 


Pour établir les courbes allant de + 10° à + 100° 
environ et opérer, par conséquent, entre des intervalles 


de température dépassant le plu 


s souvent 12°, il a fallu 


mettre sur le galvanomÚtre la résistance supplémentaire 


de 6 ohms. 


Exemples de mesures faites dans ces conditions : 


244 


THERMO-ÉLECTRICITÉ 


Mesures du 2 mars. — Courant de vapeur dans la boite. — 30 ohms 
sur le fil du potentiomĂštre. — RĂ©sistance supplĂ©m. de 6 ohms 


GalvanomĂštre : 
GalvanomĂštre : 
PotentiomĂštre : 


9de lecture : 
GalvanomĂštre : 


PotentiomĂštre : 
GalvanomĂštre : 


PotentiomĂštre : 


1 310 gauche L 694 droite } Ăż 


sur le galvanomĂštre. 


Prisme P. 


t—17,1° # — 94,6° 


2 déviation brute 191,7 


311 694 
128 A 
È 1e e Rapport : 1,986 
- SANCREURE . HEqitE le déviation brute 187,7 
OR RE 

155 — OL GE 
| 703 L 554 Rapport : 1,986 
- . 12 déviation brute 190 
|| 698 L 354 Rapport : 1,972 
Résumé. 


Moyenne des tempĂ©ratures : ÂŁ — 17,25° 
Moyenne des déviations brutes : L 189,8 


I 


tg @, corrigé: L 188,5 


Rapport par galvanomĂštre : 1,995 


Rapport par potentiomĂštre : 1,981 


# — 94,6° 
| 386,4 
|| 376,2 


Dans l’exemple suivant, la sĂ©rie ayant durĂ© un temps 
assez long et les températures ayant changé notablement 
du début à la fin, elle a été scindée en deux pour l'éta- 
blissement des moyennes. 


DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 


245 


Mesures du 7 mars. — 50,3 ohms sur le fil du potentiomùtre. 


GalvanomĂštre : 


2de Jecture : 


GalvanomĂštre : 


2de ]ecture: 


GalvanomĂštre : 
PotentiomĂštre : 
GalvanomĂštre : 


PotentiomĂštre : 


GalvanomĂštre : 


2de lecture: 


GalvanomĂštre : 


PotentiomĂštre : 


GalvanomĂštre : 


2de lecture: 


GalvanomĂštre : 


PotentiomĂštre : 


GalvanomĂštre : 


Prisme G. 
t— 13,150 # — 400 
448 gauch 51 droi LR 
: 448 NUE se as le déviation brute 52,0 
| 375 623 ) 
| | ; 
375 623 3 124,0 
EN 552 > 53,0 
| 396 A 77 Rapport : 2,23 
| 372 gauche L 624 droite  ’/2 dĂ©viation brute 126 
1 443 554 | Le 
444 553 \ 
Ă  LEA 
175 | 392 Rapport : 2,23 
| 37 2 i ire 
Le sauce “e dote 12 dĂ©viation brute 124,5 
L 444 554 » 55 
178 Ă  ) a 
L 189 | 412 : Rapport : 2,28 
t— 12,45 # — 41,1° 
à guy _. que 1/2 déviation brute 58,7 
| 369 633 ) 
369 632 \ < 131,7 
L187 | 420 
188 422 
184 419 | Rapport : 2,27 
182 


1 442 gauche 


E s 
60 droite } 1/2 déviation brute 58,5 


444 560 \ 
| 368 635 
368 637 \ < 00 
t— 11,75 # — 42,0 
Résumé. 


a) Moyenne de la premiĂšre partie de la sĂ©rie: ÂŁ — 12,8 et # — 40,5° 


Moyenne des déviations brutes | 125 


1 53,5 


tg @, corrigé || 124,5 153,4 


Rapport par galvanomĂštre : 2,331 


Rapport par potentiomĂštre : 2,254 


VTT. 


“ à. x 
re 7 


246 THERMO-ELECTRICITÉ 


b) Moyenne de la seconde partie de la sĂ©rie : ÂŁ — 12,050 et Ćž — 41,5° 
Moyenne des déviations brutes || 132,8 L 58.6 
tg o, corrigé || 132,4 L58,6 


L Rapport par galvanomĂštre : 2,259 


Rapport par potentiomĂštre : 2,272 


Pour certains intervalles, on a employé le galvano- 
mĂštre seul. Exemple : 


Mesures du 14 mars. — Avec le galvanomĂštre seul, augmentĂ© de 
6 ohms. — On a fait usage des spirales pour chauffer 
le courant d’eau à 64°. 


Prisme P. 
AA; 00 0 —164,0!7 


GalvanomÚtre: | 255 gauche | 746 droite } 1h déviation brute 490,0 


256 745 \ 
1 379 1 617 , 237,0 
380 616 \ 
| 251 || 749 } 
253 749 \ : 497,0 
1 377 1 617 Ă  : 
379 616 sp 
| 253 | 749 j 
: 495,5 
253 748 É : 


t— 11,3  #? — 63,80 
Résumé. 


Moyenne des tempĂ©ratures : ÂŁ — 11,15° # — 63,9° 
Moyenne des déviations brutes: || 247,1 1 118,8 
tg o, corrigé: || 244,5 L 118,5 
Î 
an Rapport : 2,063 

Les deux tableaux qui vont suivre résument les résul- 
tats définitifs; le second (b) renferme tout le matériel qui 
a servi Ă  la construction des courbes P et G. L’échelle des 
températures dans le graphique est arbitrairement choisie : 


un millimùtre sur l’axe des abscisses valant 0°,2 centi- 


DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 247 


grade. Sur l’axe des ordonnĂ©es, un millimĂštre reprĂ©sente 
une division (corrigée) de l'échelle du miroir galvanomé- 
trique'. Les chiffres des tg w corrigées, sont donc égaux 
aux nombres de millimÚtres des ordonnées qui représen- 
tent ces tangentes. La valeur du millimĂštre en volt sera 
donnée plus tard. Les courbes ont été construites de pro- 
che en proche au moyen des résultats ci-dessous. 


1 Les points ayant Ă©tĂ© fixĂ©s sur le graphique Ă  l’aide d’une 
rÚgle graduée en millimÚtres il faut ne pas se préoccuper de 
l'erreur de quadrillage signalée dans la légende (planche II) et faire 
abstraction pure et simple des traits horizontaux. 


— | gra |GL'er | 6007 | 0.18 16.6 | « GI | | | 
— | gore |e‘6z | ofeur | 0.08! gr.ot| «< et | | 
— | FIG | P'SCI | 1‘G98 | O.OL | GQTIT| «< 81 — |088"e |9'08 |cr'8 | 0.18 | 28.6 on 
886T | — = — |0%76 |OLGT| « SG — | 890'8 | S'8TT | a‘F7G |06 .ÂŁ9 [OTeIT| «FT 
: - |(oyqutava) 
G10'8 | ÿ80'G | O‘LSI | S'086 | 09.76 | GLGI| < € 86 T | I06T | :ouuolon | 9,ÿ6 LoLT-GI| < 
GLGE'T | OBG'T | S'O6T | 698 | 09,76 | OST] « £ 986°T | GET | S'S8T | 2'9LE | 090P6 | GBLT| « 8 
É eue |ogc'e |otee |vĂŠer log. | cost] < 2 608‘ | g18'e | ge | a'oIt | 02.28 | GGCTI «+8 
© 
| Æ 90 | 166 ve |S'FGI | 0.07 | O8.GI| STE LLT'E | 6006 [SG Fr | 916 | 09.88 | GOT | Sreur 8 
2 (q | 
es | 
, a | 
e 8808 | 7606 | £'68L | L'L6G | 06.68 | OOLT| « 
| 2 888‘ a | 926°8 | S'eL | SLT | 06.18 |O9FT| «  8c 
T  opg'a | gos'a | s'Ă©rt | L'e8c | OL.68 | GL.LT lioa9g ce 18a‘e | 162‘ | L'OL | o‘cot | 8.18 | L9.PT [1011497 GG 
gus'e | Lag‘a | 1‘e8 | 6‘G6T | G9.18 | 08.GI | sreur 01 6 186" | 026" | 668 | 6‘86I | SF.IC | 09.GI | SIUU 07 
| ; | 
PR El ee Ne a Bee | le 1940, op 
(9509 [950 | 9 | = (95109 [95109 | 7 ? 
a . :-ddey | bd |d3 RRRALVEE Lex | 0H |08 | rad 
ee TE ———_—_—_—_— + TT" = a ER — — —— — 
si 1) d 


DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 249 


Mesures faites sur d’autres prismes. 


Tous les résultats qui précÚdent se rapportent aux 
deux prismes P et G, pour lesquels des courbes complĂštes 
ont été tracées. Quant aux nouveaux prismes M, A, 
O, etc., je n'ai pas cru devoir en faire l'étude détaillée 
aux divers points de l'échelle thermométrique et me suis 
contenté de fixer quelques points indiquant leurs posi- 
tions relatives sur ie mĂȘme graphique que P et G. 

Ce travail à été compliqué par le fait que le galvano- 
mÚtre dont je me servais a dû Útre déplacé un jour pour 
cause de force majeure ; quand il a été replacé, son réglage 
n'a pas pu ĂȘtre rĂ©tabli identique Ă  ce qu'il Ă©tait aupara- 
vant. Il Ă  fallu raccorder le nouveau rĂ©glage avec l’ancien. 
Pour cela, j'avais deux moyens. L'un cunsistait Ă  refaire 
quelques expériences avec un des anciens prismes à des 
tempĂ©ratures ÂŁ et {’ faciles Ă  maintenir constantes, Ă  
mesurer la déviation obtenue, et à chercher sur le graphi- 
que le nombre de millimĂštres correspondant Ă  la lon- 
gueur d’ordonnĂ©e comprise entre ces mĂȘmes tempĂ©ratures 
pour le mĂȘme prisme avec l’ancien rĂ©glage. Je pouvais 
ainsi calculer le rapport du nouveau rĂ©glage Ă  l’ancien. 

Une autre méthode, que j'ai employée un plus grand 
nombre de fois, consistait à ne plus se préoccuper de 
l’ancien rĂ©glage et Ă  chercher les rapports des forces 
Ă©lectromotrices de tous les nouveaux prismes, tant dans 
le sens |} que dans le sens | avec celle d’un des anciens 
prismes pris entre les mĂȘmes tempĂ©ratures. Malheureuse- 
ment, il Ă©tait impossible de partir toujours des mĂȘmes 
températures et il fallait faire des décomptes et des moyen- 
nes assez compliqués. 


250 THERMO-ÉLECTRICITÉ 


NĂ©anmoins, j'ai pu fixer la position de plusieurs 
points pour les nouveaux prismes par ces procédés-là, 
et finalement des mesures au potentiomĂštre faites dans 
de trÚs bonnes conditions ont corroboré ces résultats. Le 
détail numérique serait fastidieux et je l'épargne au 
lecteur. 


Mesure absolue de la force Ă©lectromotrice. 


Les ordonnées des courbes représentent en millimÚ- 
tres les déviations du galvanomÚtre. Restait à savoir 
quelle fraction de volt représente un millimÚtre, afin de 
pouvoir interpréter en volts la marche des courbes. 

Pour atteindre ce but, j’ai fait un certain nombre de 
mesures au potentiomĂštre, avec un Ă©talon Gouy valant 
1,386 volts à 18°, en comparant à cet étalon les forces 
électromotrices développées dans les soudures G {| à des 
températures faciles à maintenir constantes. 

Voici le détail des mesures : 


1° Résistance de 100 ohms sur le fil à curseur long de 1 mÚtre et 
valant Om 330. 
Lempér: 1425: = "29°4% 
G || curseur arrĂȘtĂ© Ă  353wm, 
le calcul donne f. e — 0*,001599. 
La différence des ordonnées sur la courbe pour G || entre 1295 et 
29°1 — 70mw,6, d’oĂč force Ă©lectromotr. pour 1» des ordon- 
nĂ©es — 0°,00002264. 


2% MĂȘme rĂ©sistance, —(G || ). 
a) t=11°6 t’=39°45 eurseur à 585mm f. e = 0*,002650 
bo t=116 t=39 415 s,1Ă 677 [.e = 0 ,00261% 
Dt= US 11-389 » à 68 [.e = 0 ,002573 
Moyennes É = 11°6 (= 39°17 f 6 = 0*,002612 


La diffĂ©rence des ordonnĂ©es sur la courbe — 119,4 d’oĂč f. e 
pour {mm — (%,00002187. 


DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 251 
30 a) RĂ©sistance de 150 ohms sur le fil. — (G ||). 
tempĂ©r. — 1979 DEP —12906 


curseur à 483mm  f.e — 0v,001464. 
b) RĂ©sistance de 200 ohms sur le fil. 
tempĂ©r. t—14°45 1 — 28°8 
curseur Ă  608mm fe == 0*,00138%. 
Moyennes : t — 14°4 #’—29°2 f.e— 0",001424, d'oĂč 
f.e pour 4mm — 0v,00002200. 
&o RĂ©sistance de 200 ohms. — (G ||). 
_ tempĂ©r. 41°70  t' — 2800 
curseur Ă  659mm  f.e 0v,001490, 
d’oĂč f. e pour {mm — (,00002172. 


On a donc quatre valeurs du mm. : 
0", 00002200 
0, 00002172 
0, 00002264 
0, 00002187 
dont la moyenne = 0",000022057. 


Le degrĂ© d’exactitude des mesures individuelles ne 
permet pas de considérer les deux derniers chiffres frac- 
tionnaires comme certains. Lorsqu'on calculera une or- 
donnée en partant de la valeur du millimÚtre en volt le 
rĂ©sultat ne devra ĂȘtre donnĂ© qu'avec 5 chiffres au delĂ  
de la virgule. 

Comme vérification voici un exemple: 

On Ă  mesurĂ© au potentiomĂštre la f. e. P || entre t — 
12°,75 et rt — 29°,5 et trouvĂ© 0", 0001678. 

Par les courbes, en multipliant par 0'",00022057 la 
diffĂ©rence des ordonnĂ©es de P || entre les mĂȘmes tem- 
pératures on a trouvé 0",0001648. 

Chaque division du galvanomĂštre et chaque millimĂštre 
de longueur des ordonnées du graphique valent donc 
0,000022057. 


M Re : 


2592 THERMO-ÉLECTRICITÉ 


Résultats généraux. 


L'étude qui précÚde conduit aux conclusions suivan- 
Les : 


1° La force électromotrice, pour un degré de différence 
entre les températures 1 et l' des soudures (ce qui équivaut 
au pouvoir thermo-Ă©lectrique), va en augmentant avec 
la température entre 10° et 100°. 

2° Cette augmentation est plus rapide pour les soudures 
JL que pour les soudures || ; il en résulte que le rapport 


des forces Ă©lectromotrices ne va en diminuant Ă  mesure que 


(t + 1) augmente. On a, d’aprùs les courbes comme rap- 
port, l’une des soudures, ÂŁ, Ă©tant Ă  11° et l’autre !', suc- 
cessivement Ă  

d 20°. 30°: 40° 50°*260 70° SO 200 
P —". 2,33 2,97 2,19 9,14 2,08 2,04 2,01 2,02 2,00 


G +. 243 2,33 2927 2,20 2,14 2,11 2,06 2,03 2,00 


3° Les courbes entre 0° et 100° sont des paraboles 
dont la convexitĂ© est iournĂ©e du cĂŽtĂ© de l’axe des abs- 
cisses. La figure classique des traités de physique, qui 
représentent la marche des forces électromotrices ther- 
moélectriques par une parabole dont la concavilé est 
constamment tournĂ©e vers l’axe des abscisses, n’a donc 
rien d’absolu. 


DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 209 


4° Quant aux valeurs absolues des forces électromotri- 
ces elles varient aussi d’un prisme à l’autre. Voici en 
volt quelques forces Ă©lectromotrices pour le prisme P 
lequel occupe une position Ă  peu prĂšs moyenne entre les 
autres. 

La température inférieure £ étant 11°, on a eu, en 
volt : 


Pour 30° 50° 700 95° 
volt volt volt volt 
Force Ă©lectromotrice ||...  0,00190 0,00396  0,00610  0.00899 
Force Ă©lectromotrice 1 
. 0,00084 0,00185 0,00299 0,00447 
Pour t— 10°etĂ© — 100 ° volt volt 
TS INRP P || — 0,00965 et Pi — 0,00481 
G | —0,00919 Gy — 0,00460 
A || — 0,00969 Ag = 0,00525 
M | —0,01057 My — 0,00500 
O | — 0,00863 O1 — 0,00519 
1 N = 0,00831 71 — 0,00451 


La raison de ces différences entre les prismes est in- 
certaine. Elles ne sont en tout cas pas en relation avec 
les dimensions des prismes, non plus qu'avec aucune 
circonstance extérieure. Elles ne peuvent tenir qu'à des 
propriétés intrinsÚques de chaque prisme. Les petits pris- 
mes, 0 et y et d’autres encore, pouvaient fort bien ren- 
fermer des macles, car ils ont été tirés, non de beaux 
fragments bien délimités comme c'était le cas pour A, 
M, P, et G, mais de culots ou parties de eulots dans 
lesquelles on avait eu de la peine à choisir des régions 
convenables. Ces prismes donc sont a priori sujets Ă  cau- 
tion. Mais des quatre principaux, À, M, P et Gje ne 
pourrais citer aucun comme Ă©tant infĂ©rieur Ă  l’autre au 
point de vue de la structure”. 

1 Les fentes dans G n’attĂ©nuaient pas le caractĂšre rĂ©gulier du 


clivage. 
ARCHIVES, L. VL — Septembre 1898. 18 


A dte ANR SE» RE RCE ET ot + gets * 4 + 2 


254 THERMO-ÉLECTRICITÉ 


Il me serait par conséquent tout aussi difficile de dire 
lequel des quatre se rapproche le plus du bismuth cris- 
tallisé absolument homogÚne. 

5° Quant à l'effet des macles on peut remarquer ce 
qui suit : 

Les macles peuvent abaisser la f.e. || et Ă©lever la 
f. e. | ; mais aucun genre de macle ne peut augmenter 
la f.e. [| niabaisserlaf.e. |. 

Une macle pourra n’affecter la f. e. que dans une des 
directions, l’autre conservant sa valeur normale. En 
effet, si le cristal parasite traverse de part en part le 
prisme, son effet sera nul quand les soudures seront con- 
tre les faces parallÚles au parasite, parce que les extré- 
mitĂ©s de ce dernier seront toutes deux Ă  la mĂȘme tempĂ©- 
rature. Tandis que dans une position à 90°, les extré- 
mités du cristal parasite seront aux soudures et son effet 
se fera sentir à cÎté de l'effet thermo-électrique normal 
du prisme. 

Représentons les feuillets de clivage par des traits pa- 
rallÚles nous pouvons avoir un prisme ainsi constitué : 


pr t 
a HA 
b t 
a b 


qui dans la position (a) n'aura aucun effet sur la force 
Ă©lectromotrice [| du prisme, tandis que dans la posi- 
tion (b) il augmentera la f.e. | vraie. 

De mĂȘme un parasite peut diminuer la f.e. || (posi- 
tion c d’un autre genre de macle) en Ă©tablissant une 


DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 255 


sorte de dĂ©rivation intĂ©rieure entre ÂŁ et /’ comme le ferait 
un fil mĂ©tallique rejoignant les deux soudures. La mĂȘme 
macle dans la position (d) n’altĂ©rera en rien la f.e, | 
normale. 


CE ES DS 
== um 
=||= HT 

A t 

€ d 


Ce sont lĂ  les cas les plus simples. Ils suffisent pour 
montrer que beaucoup de mesures faites sur le bismuth 
peuvent ĂȘtre faussĂ©es si les auteurs ne s’assurent pas 
autant que possible de l’homogĂ©nĂ©itĂ© de leurs cristaux. 


Il est probable que la faiblesse des rapports f. e. ru 


de Matthiessen, est due Ă  l'existence de macles dans 
les Ă©chantillons qu’il employa. 

6° La densité du bismuth cristallisé par fusion et lent re- 
froidissement est voisine de 9,867 Ă  180. 

7° Le peu de probabilité de l'existence de macles dans 
les quatre principaux prismes porte Ă  croire que d'autres 
causes de variations peuvent exister. Rien ne prouve du 
reste que l’état molĂ©culaire soit identique dans les divers 
culots et dans les diffĂ©rentes parties d’un mĂȘme culot, 
quand bien mĂȘme les clivages y conservent leur disposi- 
tion en couches parallĂšles. Bien plus, je crois avoir ob- 
servĂ© que dans un mĂȘme prisme la f. e. | tend Ă  augmen- 
ter avec le temps, tandis que la f.e. || reste constante. 
Des réchauffements et refroidissements successifs sont 
peut-ĂȘtre la cause de ce phĂ©nomĂšne, qui demanderait Ă  
ĂȘtre examinĂ© de plus prĂšs. 


9256 THERMO-ÉLECTRICITÉ DU BISMUTH CRISTALLISÉ 


&° Cette Ă©tude, par le fait mĂȘme de la concordance des 
résultats dans les grandes lignes et de leur divergence 
dans les détails, est propre à montrer à quel point la 
cristallisation influe sur les phénomÚnes thermo-électri- 
ques dans le bismuth. 

On ferait bien de se préoccuper de la structure cristalline 
dés le début de toute recherche physique sur ce métal. 

En effet il est permis d'Ă©tendre par induction aux 
autres propriĂ©tĂ©s physiques la complexitĂ© qu’amĂšne dans 
les phénomÚnes thermo-électriques la nature cristalline 
du bismuth. L'expĂ©rience mĂȘme a montrĂ© que la conduc- 
tibilitĂ© Ă©lectrique, par exemple, n’est pas la mĂȘme dans le 
sens de l’axe que dans le sens perpendiculaire. Les va- 
leurs trouvées pour la conductibilité du bismuth fondu 
ou prĂ©parĂ© en fils, fĂ»t-il mĂȘme absolument pur, ne pour- 
ront ĂȘtre constantes que si le mĂ©tal est en quelque sorte 
rendu pratiquement amorphe dans les divers Ă©chantillons 
par le fait de l’extrĂȘme petitesse des cristaux disposĂ©s en 
tous sens dans la masse. 

Mais entre des Ă©chantillons en tout ou partie cristalli- 
sés, il est trÚs possible que les différences de conductibi- 
litĂ© pouvant ĂȘtre causĂ©es par des traces de mĂ©taux Ă©tran- 
gers seraient plus faibles que celles provenant de la cris- 
tallisation. 


GenÚve, décembre 1897-juin 1898. 
Laboratoire de physique de l'Université. 


Position L 
Erratum. — Les flùches indiquant la di- "+ 
rection de l’axe cristallographique dans la | 
seconde figure, L (Archives, août, page 116) NE | 
sont mal placĂ©es, elles auraient dĂ» l’ĂȘtre 
ainsi : 


RACE PRCETES 


SUR LE 


VERSANT SUD-EST 


DU 


MASSIF DU MONT-BLANC 


PAR 


Francis PEARCE 


Assistant au laboratoire de MinĂ©ralogie et PĂ©trographie de l’UniversitĂ© de GenĂšve. 


(Suite 1.) 


TROISIÈME PARTIE 


ROCHES ÉRUPTIVES ET CRISTALLINES ACCOMPAGNANT 
LES PORPHYRES. 


$ 1. Les granulites. 


Les granulites qui accompagnent fréquemment les 
microgranulites et pĂ©nĂštrent en filons dans le revĂȘtement 
porphyrique du val Ferret suisse, offrent des aspectsassez 
variés. Parfois, ce sont des roches finement grenues, d'une 
texture saccharoĂŻde et de couleur blanche, assez semblables 
à celles qui constituent les nombreux filons perçant la 
protogine du Versant sud-est du Mont-Blanc. 

D’autres fois, la granulite s’est modifiĂ©e profondĂ©ment 


1 Voir Archives, t. VI, juillet 1898, p. 56, et août, p. 134. 


258 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


en traversant des bancs de schistes cristallins, le grain de 
la roche devient plus grossier, en mĂȘme temps qu'elle se 
charge d’une quantitĂ© beaucoup plus considĂ©rable de mica 
noir. La structure devient aussi plus schisteuse. On trouve 
un grand nombre de variétés de schistes granulitisés, à 
des degrĂ©s divers, et l’on rencontre frĂ©quemment des 
formes de passage, des schistes granulitisés à la granulite 
franche. Quant aux minéraux constitutifs des granulites, 
ce sont : 

La Magnétite, plutÎt rare, toujours en trÚs petits grains 
disséminés dans toute la roche. 

L’ Apatite existe presque toujours, peu abondante et en 
petits cristaux dans la granulite franche, elle devient 
beaucoup plus fréquente en sections d'assez grandes 
dimensions dans les schistes granulitisĂ©s, oĂč elle accom- 
pagne le mica noir. 

Le Zircon, quelques grains seulement ou des petits 
prismes allongés présente les caractÚres optiques ordi- 
naires. 

L’Allanite, est trùs constante, on la trouve dans un 
grand nombre d'échantillons provenant de différents 
endroits. Elle se montre en assez grosses sections d'un 
brun rougeĂątre, polychroĂŻques et prĂ©sentant les mĂȘmes 
caractùres que l’allanite, de la protogine. 

La Biotite, existe toujours en assez grande quantité, 
soit en larges lamelles isolées, soit le plus souvent, en 
amas, parfois assez gros, simulant des fragments de 
schistes cristallins et formĂ©s d’une multitude de petites 
lamelles de biotite entremĂȘlĂ©es d'apatite, d’épidote et 
d'hématite. 

La coloration et le polychroĂŻsme sont variables, on 
observe : 


470 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 259 


N, = brun rouge ou brun verdĂątre. 
N, = jaunûtre. 

Cette biotite est toujours à un axe optique négatif, eile 
possÚde une biréfringence normale et renferme quelques 
inclusions de magnétite; elle se présente dans les granu- 
lites avec des caractĂšres absolument analogues Ă  la biotite 
des quartzporphyres ou des schistes cristallins. 

Le mica brun rouge s’altùre souvent, avec changement 
du polychroĂŻsme pour se iransformer en mica brun ver- 
dĂątre ou bien en chlorite. 

Les Plagioclases, paraissent abondants, mais sont géné- 
ralement complÚtement séricitisés, dans la plupart des 
cas leur détermination est difficile sinon impossible. 

Ils appartiennent toujours à des variétés trÚs acides, 
allant de l’Albite à l’Oligoclase ; en effet, sur quelques 
sections favorables on a trouvé : 

1° Dans la zone de symĂ©trie de la macle de l’albite, on 
a mesurĂ© pour À,, par rapport Ă  la trace de g'= (010), 
extinctions comprises entre 2° ‘/, et 15°: 

2° Les faces g '— (010), montrent gĂ©nĂ©ralement, en 
lumiÚre convergente, une bissectrice aiguë positive, puis 
on a mesurĂ© pour À, des extinctions variant entre + 7° 
et + 23° par rapport Ă  l’arĂȘte pg' ; 

3° La méthode de Becke, appliquée aux contacts favo- 
rables avec le quartz, nous a donné : A, <0, A, <0: 
4), 0:50, <O0, 9, LO:; 

4° Des sections perpendiculaires sur la bissectrice N,, 
nous ont fourni aussi des extinctions correspondantes Ă  
celles de l’albite ou de l’oligoclase albite. 

L'Orthose prédomine sur les plagioclases, il forme de 
grandes plages, quelquefois maclées, selon Carlsbad, il 
est fréquemment séricitisé et dans un état de décomposi- 
tion plus avancé que les plagioclases. 


PE ON ST RO mnt 2 Pa ce DT ne Ă  D 


260 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


Sur quelques faces g' — (010), on a constatĂ© une 
bissectrice obtuse, N, et une extinction de N, par rapport 
à pg' de + 5°. 

Le Microcline, est beaucoup plus rare que l’orthose, 
mais cependant il peut ĂȘtre trĂšs abondant, dans quelques 
échantillons, il se présente en grandes plages trÚs fraßches 
et montrant les quadrillages caractéristiques. 

Le Quartz est toujours trĂšs abondant et offre nette- 
ment la structure granulitique ; la dimension des grains 
est trĂšs variable, ceux-ci peuvent devenir extrĂȘmement 
petits et la roche présente alors une structure rappelant 
celle d’un porphyre quartzifùre, dans lequel le premier 
temps de consolidation serait trÚs développé. Le quartz est 
toujours à un axe, il accuse des phénomÚnes dynamiques 
trÚs énergiques, dans ce cas, on observe une légÚre dislo- 
cation de la croix noire. On trouve souvent des plages 
quartzeuses Ă  extinctions onduleuses, ou bien des grains 
de quartz brisés et réduits en esquilles. 

Comme produits secondaires, on trouve de nombreux 
grains d’Epidote, de la Chlorite, du Mica blanc, de la SĂ©ri- 
cile et quelques grains de LeucoxĂšne. 


Monographie des échantillons étudiés. 


N° 850. La Maya (coupe par la base). 

Roche de couleur blanc-grisĂątre, Ă  grain fin, par places 
quelques cristaux de pyrite. 

SLM. Magnétite rare, le mica noir est également peu 
abondant, l’orthose prĂ©domine sur les plagioclases qui 
sont: de l’albite, oligoclase-albite et oligoclase. Quartz gra- 
pulitique abondant. SĂ©ricite. 

N° 854. La Maya (coupe par la base). 

Granulite compacte, de couleur jaunĂątre. 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 261 


SLM. Peu de magnétite, apatite rare, seulement une 
ou deux petites sections. Le mica noir est de mĂȘme peu 
abondant et presque entiÚrement transformé en chlorite 
avec magnétite. Les feldspaths, en majeure partie décom- 
posés etremplacés par des masses séricitiques, paraissent, 
d’aprĂšs quelques extinctions dans la zone de symĂ©trie 
perpendiculaire Ă  g', ĂȘtre de l’albite et de l’oligoclase. 
Orthose abondant. Quartz granulitique, en gros grains. 

Epidote, chlorite, séricite. 

N° 860. La Maya (coupe par la base). 

SLM. Magnétite rare, le mica trÚs chloritisé est de la 
biotite verte, il est d’ailleurs peu abondant et en petites 
lamelles seulement. Albite, oligoclase et orthose, trĂšs 
altérés. Quartz, épidote, chlorite séricite. 

N° 884. La Maya (coupe par la base). 

Granulite de couleur blanche, Ă  grain moyen. 

SLM. Magnétite en trÚs petits grains, provient de la 
dĂ©composition du mica noir Un peu de zircon et d’apa- 
tite. La biotite est peu abondante et partiellement trans- 
formée en chlorite. Les feldspaths, en partie séricitisés 
sont de : l’albite, de l’oligoclase-albite, de l’orthose et du 
microcline. Quartz en gros grains polyédriques. 

Epidote, chlorite, séricite et caleite. 

N° 886. La Maya (coupe par la base). 

Belle granulite de couleur blanche, avec quelques trai- 
nées de mica noir. 

SLM. TrÚs peu de magnétite, nombreuses sections 
d’apatite d'assez grandes dimensions. Zircon, en petits 
grains. Belle biotite, trĂšs abondante, en jolies lamelles 
polychroĂŻques, dans les tons : N,, brun rouge et N,, jau- 
nùtre. Feldspaths en grandes sections criblées de fines 
aiguilles de séricite : albite, oligoclase-albite, orthose et 
microcline. Quartz. 


262 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


N° 890. La Maya (coupe par la base). 

Roche blanche, Ă  structure, un peu schisteuse, on y 
distingue des traßnées de mica alignées parallÚlement à la 
schistositĂ©, c’est un schiste micacĂ© fortement granulitisĂ©. 

SLM. La roche présente une structure rappelant un 
peu celle d’un porphyre. A cĂŽtĂ© de gros Ă©lĂ©ments de quartz 
et de feldspath, il y a une sorte de pĂąte porphyrique for- 
més de petits grains de quartz et de feldspath. 

Magnétite, apatite en gros grains et prismes entre- 
mĂȘlĂ©s avec des lamelles de mica. Biotite trĂšs abondante, 
en amas ou en paillettes, disséminées dans toute la roche. 

Orthose et microcline en grandes plages. Quartz, séri- 
cite et chlorite. 

N° 895. La Maya (coupe par la base). 

Schiste fortement granulitisé, passant à la granulite, 
c'est une roche vert clair Ă  grain moyen ; l’élĂ©ment micacĂ© 
trÚs abondant y dessine une sorte de réseau, entre les 
mailles duquel se développent les éléments de la granulite. 

SLM. Magnétite assez abondante, en grains informes. 
Beaucoup d’apatite, en grosses sections accompagnant 
toujours le mica. Le mica vert est de mĂȘme abondant, 
en petites lamelles, il forme des amas ou des traïnées dis- 
séminées dans toute la roche. Les feldspaths en grandes 
plages sont de l’albite, de l’oligoclase-albite et de l’orthose. 
Quartz granulitique souvent associé à des petits éléments 
feldspathiques, sorte de pĂąte porphyrique. Nombreux 
grains d'épidote et beaucoup de séricite. 

N° 89%. La Maya (coupe par la base). 

Roche de couleur grisĂątre, c’est un schiste granulitisĂ© 
passant Ă  la granulite. 

SLM. Peu de magnétite, beaucoup de gros grains 
d’apatite. Biotite trùs abondante en belles lamelles brun 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 263 


rouge, se transformant sur les bords en mica vert, Elle 
est toujours disposĂ©e en amas, ouen traĂźnĂ©es, entremĂȘlĂ©es 
de magnĂ©tite, d’épidote et d’apatite. 

Les feldspaths sont complÚtement séricitisés et indé- 
terminables. Quartz granulitique en gros grains polyédri- 
ques. Epidote, séricite, chlorite. 

N° 769. Aréte des Grépillons. 

Roche trĂšs compacte verte, d'apparence porphyrique. 

SLM. La roche est trÚs altérée, les feldspaths sont indé- 
terminables. On y trouve un peu de magnétite, en trÚs 
petits grains, quelques prismes de zircon, puis plusieurs 
jolies sections trĂšs allongĂ©es d’allanite, environnĂ©s d’une 
couronne d'Ă©pidote, qui est du reste trĂšs abondante 
daus la roche. Un peu d’apatite. Le mica est rare, seule- 
ment quelques petites paillettes chloritisées. Une ou deux 
larges sections d’amphibole. Quartz en grains. SĂ©ricite. 

N° 902. Dans les rochers de la face Est de l'Aréte des 
Grépillons. 

Roche un peu schisteuse, riche en mica noir, c’est un 
micaschiste trÚs granulilisé. 

SLM. Peu de magnétite, sphÚne, puis une ou deux 
sections de zircon et quelques fragments d’allanite. Biotite 
verdie, abondante forme des amas de petites lamelles. 
Plagioclases indéterminables. Quelques belles plages trÚs 
fraßches de microcline. Quartz, Epidote, chlorite, séricite. 

N° 907. Dans les rochers du versant Est de laréte des 
Grépillons. 

Roche vert clair, à grain moyen, schiste granulitisé. 

SLM. MagnĂ©tite rare, beaucoup d’apatite en grosses 
sections, allanite, zircon et sphĂšne. 

Le mica noir est plutÎt rare, et généralement chloritisé. 
Quelques jolies lamelles de muscoviste. Plagioclases en 


Men, 1) pate 


Li ee 


(i 


264 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 
partie sĂ©ricitisĂ©s, reprĂ©sentĂ©s par l’albite et l’oligoclase 
albite. Orthose abondant. Quartz en grains. 

Epidote, beaucoup de chlorite, séricite. 

N° 928. Catogne. 

Roche grenue, vert grisùtre, trÚs chargée d'assez grosses 
lamelles de mica noir. 

SLM. Apatile, magnétite, puis quelques grains de 
zircon. 

La biotite est trĂšs abondante, on la trouve en larges 
lamelles polychroĂŻques avec : N, brun rouge et N, jaune 
pùle. Les feldspaths sont entiÚrement transformés en 
masses séricitiques. Chlorite. 

N° 934. Catogne. 

Roche assez semblable à la précédente, mais moins 
chargée de mica. 

SLM. La roche est trÚs altérée, les feldspaths sont 
réduits en agrégats séricitiques. Magnétite peu abondante, 
en pelits grains disséminés, puis apatite et allanite. La 
biotite a dĂ» ĂȘtre primitivement assez abondante, mais elle 
est complÚtement remplacée par de la chlorite. 

Le quarlz en grains, accuse des phénomÚnes dynami- 
ques intenses, il montre des plages Ă  extinctions onduleu- 
ses ou bien broyées. 


S 2. Les schistes cristallins. 


Ainsi qu'il à été dit plus haut, les porphyres quartzi- 
fÚres sont fréquemment entrecoupés, par des bancs de 
granulites ou de roches cristallines, ces derniÚres présen 
tent des types trÚs variés, parmi lesquels on remarque : 
des roches cornéennes ou séricitiques, des micaschistes 
riches en biotite, des amphibolites, puis, mais plus rare- 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 265 


ment, des schistes d’un type chloriteux. Nous allons 
maintenant examiner successivement ces diverses caté- 
gories. 


Jo Les schistes à séricite. 


Les schistes séricitiques qui se rencontrent dans la 
zone des microgranulites du Val Ferret ne paraissent pas 
ĂȘtre de vĂ©ritables schistes cristallins Ă  sĂ©ricite: ils sont Ă  
notre avis plutĂŽt le rĂ©sultat d’une altĂ©ration et d'actions 
dynamomĂ©tamorphiques extrĂȘmement intenses, qu'ont 
subi certains bancs de quartzporphyres ou de granulites. 

On les rencontre souvent au contact des porphyres 
avec la protogine, c’est le cas, Ă  l’arĂȘie du ChĂątelet, et Ă  
Treutz-Bouc, mais on les trouve souvent aussi en bancs. 
dans les schistes micacés ou dans les porphyres. 

Les minéraux constitutifs, ainsi que la composition 
chimique, sont comme nous le verrons, absolument iden- 
tiques Ă  ceux des porphyres, et de plus on trouve tous 
les termes de passage depuis les schistes à séricite, Jus- 
qu'aux microgranulites et aux granulites. 

Les Feldspaths sont, dans la plupart des cas, complé- 
tement décomposés et transformés en masses séricitiques, 
qui grĂące au laminage intense que la roche Ă  subi, 
sont disposĂ©es en traĂźnĂ©es parallĂšles, entremĂȘlĂ©es de 
petits grains de quartz ou de fragments de biotite. 

Le Quartz accuse toujours des actions dynamiques 
manifestes, il forme tantÎt des lentilles allongées selon la 
schistosité, tantÎt des gros cristaux complÚtement brisés 
et réduits en esquilles. 

La Biotite que l’on y trouve est absolument identique 
à celle décrite dans les quartzporphyres. 


Das d w 


266 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


Monographie des échantillons étudiés. 


N° 657. Aréte N.-0. du Chùtelet, au contact avec la 
prologine. 

Roche grisùtre, schisteuse, trÚs friable et d'aspect corné. 
Elle forme un banc, de quelques mĂštres d'Ă©paisseur seu- 
lement et renferme au contact mĂȘme avec la prologine, 
des cailloux plus ou moins anguleux de granulite ou de 
protogine, semblable Ă  celle de la pointe des Chevrettes. 

SLM. La biotite, brun rougeÀtre, est assez abondante, 
elle forme avec la séricite des agrégats disposés, en longues 
traĂźinĂ©es parallĂšles et entremĂȘlĂ©s de nombreux grains de 
quartz, ils rappellent par places une pĂąte porphyrique. 

Le quartz en plus gros Ă©lĂ©ments, s’y trouve aussi en 
lentilles allongées, constituées par de gros grains anguleux 
différemment orientés et montrant souvent des extinc- 
tions onduleuses. La magnĂ©tite, le zircon et l’apatite sont 
disséminés un peu partout dans la roche. 

Nous avons analysé cette roche intéressante, qui nous 
a fourni la composition chimique suivante : 


SiO, —=VAGS LOI 4 
ALLO MEN GE O7ES 

FeO = FLOU S 

Ca0 = 1.55 » 

MgO = 1.99 » 

K,0 — 5.47%» 
NOW 109,33: 
Perte au feu — 1.52% 
Total = 100.85 c/, 


Comme on le voit cette composition se rapproche beau- 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 267 


coup de celle que nous avons donnée pour des porphyres 
quartzifĂšres, riches en mica noir. Cette roche peut donc 
fort bien ĂȘtre considĂ©rĂ©e, comme un porphyre quartzifĂšre 
altéré et dynamométamorphosé. 

N° 650. Aréte S.-E. du Chùtelet, à 200 m. environ du 
sommet. 

Roche verdĂątre, Ă  grain fin, un peu schisteuse. 

SLM. Elle est uniquement formĂ©e d’un agrĂ©gat de 
fines paillettes de sĂ©ricite, entremĂȘlĂ©es de zoĂŻsite et de 
produits ferrugineux. La biotite en trĂšs petites lamelles 
est relativement peu abondante et disséminée un peu 
partout. Le quartz est peu abondant, seulement, en petits 
grains dispersés dans toute la roche. 

N° 647. Combe d'Orny, prés du contact. 

Roche gneissique grisĂątre. 

SLM. La séricite forme de longues trainées, entre- 
mĂȘlĂ©es de nombreux grains de quartz, ce dernier forme 
aussi quelquefois des associations rappelant un peu Ja 
pĂąte d’un quartzporphyre. Un peu d’apatite et de magnĂ©- 
tite. La biotite est rare, seulement quelques petites 
lamelles brun rouge. ZoĂŻsite. 

N° 685. Treulz-Bouc, au contact. 

Roche grise schisteuse. 

SLM. La roche est en majeure partie formée par une 
sorte de pùte, constituée de fines aiguilles de séricite, 
entremĂȘlĂ©es d’un peu de quartz. La magnĂ©tite est rare, 
elle accompagne toujours la chlorite, qui rĂ©sulte d’ailleurs 
de la dĂ©composition de la biotite. L’apatite en beaux et 
gros cristaux est peu abondante. Le quartz forme par 
places des associations granulitiques, composées de gros 
grains polyédriques et diversement orientés, il est sou- 
vent brisé et montre des extinctions onduleuses. Les feld- 


MAL. : PR NES 


268 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


spaths ne présentent que quelques plages séricitisées et 
indéterminables ; on trouve cependant une ou deux jolies 
sections de microcline. 

N° 687. Treutz- Bouc. 

Roche grise, trĂšs schisteuse. 

SLM. La séricite constitue la majeure partie de la 
roche, elle forme des agrĂ©gats fibreux, entremĂȘlĂ©s de 
chlorite ou d’un peu de biotite brun verdñtre. L’apatite 
en assez gros cristaux est trĂšs abondante. La biotite est 
plutÎt rare, elle se décompose manifestement en chlorite 
avec séparation de produits ferrugineux. Le quartz en 
grains, forme des petits amas ou des traßnées parallÚles à 
la schistosité. 

Quelques grains de zireon. ZoĂŻsite. Calcite. 


29 Les Micaschistes. 


Les micaschistes, sont les roches cristallines les plus 
répandues, parmi celles qui se trouvent en intercalations, 
dans le revĂȘtement porphyrique du versant sud-est du 
Mont-Blanc. 

Ils offrent des types assez variés, ce sont cependant 
toujours des micaschistes à mica brun, en général ces 
roches sont trĂšs cristallines, et plusieurs Ă©chantillons 
offrent des caractĂšres rappelant ceux des micaschistes de 
l’arĂȘte du Brouillard. 

Souvent fortement modifiées par la granulite, ces roches 
sont en général assez riches en quartz; par un apport plus 
considérable de la granulite, elles passent à une granulite 
à mica noir, les feldspaths y sont en général kaolinisés. 
Dans d’autres variĂ©tĂ©s, au contraire, la biotite y devient 
extrĂȘmement abondante et la roche prĂ©sente une compo- 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 269 


sition minĂ©ralogique et une structure, rappelant celle d’une 
minette, mais d’une minette laminĂ©e. 

Les Feldspaths généralement séricitisés, sont comple- 
tement indéterminables. 

La Biotite s’y rencontre soit isolĂ©e, en grandes lamelles 
ou bien disposĂ©e en amas formĂ©s d’un grand nombre de 
petites paillettes, rappelant ceux que l’on a vu prĂ©cĂ©dem- 
ment dans les porphyres et les granulites. 

Elle est toujours à un axe optique négatif, son poly- 
chroĂŻsme variable se fait dans les tons : 

N, = rouge brun, ou vert brunĂątre 
N, = jaunĂ tre-pĂąle. 

Cette biotite se retrouve souvent avec les mĂȘmes carac- 
tĂšres, dans les quartzporphyres, les granulites et dans 
les schistes de l’arĂȘte du Brouillard. 

À ces minĂ©raux s'ajoutent encore de la MagnĂ©tite du 
Zircon, du SphĂ©Ăšne, de l’Albite, de l’Apatite qui abonde 
surtout dans les schistes granulitisés, puis encore assez 
constamment de l’ÉpĂ©dote, de la Zoisite, de la Chlorite et 
SĂ©ricile. 

Nous allons maintenant examiner quelques-uns des 
types les plus caractéristiques. 


Monographie des échantillons étudiés. 


N° 618. Breya. 

SLM. Mica brun disposĂ© en traĂźnĂ©es, avec de l’apatile 
du sphĂšne et du zircon. Les feldspaths sont complĂštement 
séricitisés ; le quartz forme quelques plages et des lentilles 
écrasées. Calcite, séricite et zoïsite. 

N° 619. Breya. 

La roche est trĂšs schisteuse, cristalline et trĂšs riche en 
mica noir. 

ARCHIVES, t. VI — Septembre 1898. 19 


270 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


SLM. La roche renferme beaucoup de mica noir, en 
grandes lamelles quelquefois hexagonales, avec inclusions 
d’apatite, zircon, sagĂ©nite et sphĂšne. L’apatite existe aussi 
Ă  l’état libre, dissĂ©minĂ©e un peu partout. Le mica pos- 
sÚde un polychroïsme trÚs caractéristique, avec N, = 
rouge brunet N, = jaunĂątre pĂąle. Il est nettement uniaxe. 
L'orthose estrare, en revanche les plagioclases sont abon- 
dants, mais passablement altérés et sont compris entre 
l’oligoclase et l’oligoclase basique. Le quartz est rare 
et forme çà et là quelques plages éparses. Séricite, épi- 
dote, chlorite, zoïsite et calcite comme éléments secon- 
daires. | 

Nous avons analysé cet échantillon dont voici la com- 
position : 

Analyse du N° 619. 


SiO, SET EUSATE 
A1,0, == 16.84 » 
FeO —= 8.99 » 
Mn0O — Traces 
Ca0 — 6.44 » 
MgO — 6.49 » 
K,0 = SUD 
Na,O —= 3.98 » 
Perte au feu — 07 
Total... 100.44, 


N° 622. Breya. 
À : , + 
Roche micacée, finement grenue, hornfelsitique, rappe- 
lant absolument certains Ă©chantillons de l’arĂȘte du Brouil- 
lard. 
SLM. La roche est riche en apatite, elle renferme de 
plus un peu d’allanite et du zircon. La biotite brune y est 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 271 


dispersée un peu partout, les feldspaths décomposés et 
séricitisés. Quartz en lentilles allongées. Séricite, calcite, 
zoĂŻsite, Ă©pidote. 

N° 625. Breya au contact. 

SLM. La roche est formĂ©e d’un agrĂ©gat schisteux de 
mica brun, de séricite et de zoïsite, avec quelques petits 
grains de zircon, beaucoup de petits prismes d’apatite, 
des grains de fer titané et du sphÚne. On trouve aussi 
quelques plages de plagioclases séricitisés, puis du quartz 
montrant des extinctions onduleuses. 

N° 697. Pres des Chalets de Planereuse. 

Roche verdĂątre, schisteuse. 

SLM. La roche renferme de nombreux grains de 
quartz, ainsi que beaucoup de biotite brun verdĂątre, le 
tout noyé, dans un agrégat de paillettes de séricite et de 
grains de zoĂŻsite. On trouve Ă©galement un peu de zircon, 
beaucoup d’apatite, puis quelques dĂ©bris de grenai, et 
certaines plages complĂštement altĂ©rĂ©es d’orthose et d’oli- 
goclase. 

Pour cet Ă©chantillon on a obtenu la composition chi- 
mique suivante : 


Analyse du N° 697. 


SON — DOTE 
AL, 0, = 16.36 » 
FeO — 9.34 » 
Moore — 1125 
CaO = 1.225 
No 2— 4.58 » 
LOU M 5.99 » 
Naf} = 2.13, 
Perte au feu — 1.92 » 


Total... 101.15 °/, 


272 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


N° 7929. La Maya. 

C’est un schiste verdĂątre surchargĂ© de mica noir. 

SLM. Il renferme beaucoup d’un mica brun rouge, 
en partie chloritisé et verdi, les lamelles sont orientées 
parallùlement et renferment de l’apatite. Ces lamelles 
sont réunies par une masse séricitique, qui provient sans 
doute d’un feldspath, au dĂ©triment duquel elle s’est 
formée. Quartz sous la forme ordinaire. 

N° 735. La Maya. 

Roche grisùire, schisteuse avec large développement de 
mica noir. 

SLM. Biotite brun rouge trĂšs abondante; avec AN, 
brun rouge et N, jaunĂątre pĂąle, rigoureusement Ă  un axe 
optique, elle renferme un peu d’apatite. La section prĂ©- 
sente aussi quelques petites plages de hornblende, s’étei- 
gnant à 22° de l’allongement positif. Le polychroïsme est 
presque inappréciable, avec N,, vert trÚs pùle, et N,, pres- 
que incolore. La biréfringence est normale, bissectrice 
aiguë négative. Ces deux éléments sont noyés dans une 
masse séricitique à paillettes trÚs fines. Localement, il se 
développe du quartz à extinctions onduleuses, tandis que 
toutes traces de feldspaths ont disparu. 


$ 3. Les Amphibolites. 


Les amphibolites se trouvent d’une façon assez cons- 
tante sur toute l’étendue du revĂȘtement porphyrique, en 
bancs de faible épaisseur, intercalés dans les porphyres 
ou dans les schistes cristallins. Ils sont particuliĂšrement 
bien développés, à la Maya, aux Grépillons, à la Breya, 
au Catogne; dans les Ă©boulis au-dessous de la paroi 
rocheuse de Six-Niers on en trouve de nombreux frag- 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 279 


ments. Ce sont des roches tantĂŽt grenues, tantĂŽt schis- 
teuses ou compactes, la grosseur du grain en est trĂšs 
variable, ainsi que l'abondance de l’amphibole. Quelques- 
unes de ces amphibolites ont subi des actions métamor- 
phiques trĂšs intenses, dues Ă  l'injection de la granulite, 
qui les a transformées en véritables syénites, ou diorites 
quartzifĂšres. 

Les minéraux composants sont : 

La MagnĂ©tite, plutĂŽt en faible quantitĂ©, l’Apatite trĂšs 
abondante libre ou en inclusions. Le Sphéne est également 
trĂšs constant, on en trouve parfois de fort belles sec- 
tions, légÚrement polychroïques dans les tons brun jau- 
nĂątre. Le Zircon est rare, seulement quelques petits grains. 

L’Amplibole, en larges sections allongĂ©es selon la zone 
du prisme présente des caractÚres normaux, le poly- 
chroïsme est variable, mais généralement peu marqué, 
parfois la coloration est trĂšs faible et le polychroĂŻsme est 
Ă  peine sensible. On a : 

N, = vert sale. 
N, = vert jaunĂątre. 

L’amphibole renferme de trùs nombreuses inclusions 
d'apatite, de magnétite, de zircon et quelquefois de 
biotite. 

La Biotite est semblable Ă  celle qui se trouve dans les 
schistes micacés, polychroïque dans les tons : 

N, = brun rouge. 
N, = jaunûtre. 

Les Feldspaths sont en général complÚtement séricitisés, 
sur quelques Ă©chantillons nous avons pu cependant cons- 
tater la prĂ©sence de l’Orthose et du Microcline, accompa- 
gnés de quelques plagioclases indéterminables. 

SĂ©ricite, Chlorite, Epidote et Zoisite. 


D CP DST D PV Nes PT NO 
=“ = “| = = 7 


274 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


Monographie des types étudiés. 


N° 616. Breya. 

A l’Ɠil nu, la roche est gris verdñtre, massive et tra- 
versée de veinules granulitiques. 

SLM. Elle renferme beaucoup de mica brun, poly- 
chroïque, de l’amphibole verdñtre et du quartz granuli- 
tique, tantÎt en amas, tantÎt en traßnées. La biotite ren- 
ferme un peu de sagénite. Zoïsite, puis séricite formant 
ciment entre les cristaux de biotite et d’amphibole. 

N° 620. Breya. 

Roche verte Ă  gros cristaux disposĂ©s en traĂźnĂ©es, c’est 
une amphibolite feldspathique transformée, elle renferme 
une hornblende verte avec inclusions de mica brun, sans 
doute secondaire; celui-ci est en général peu polychroi- 
que, avec 2V trĂšs petit. L’amphibole est noyĂ©e dans une 
masse séricitique chargée de zoïsite. 

N° 712. La Maya. 

SLM. Gros cristaux de sphùne et d’apatite, zircon plus 
rare, tous les trois sont libres ou en inclusions. Biotite 
brune, polychroïque, renferme un peu de sagénite. Horn- 
blende, vert clair, riche en inclusions de gros prismes 
hexagonaux d’apatite, elle est localement trĂšs altĂ©rĂ©e. 
Plagioclase rare, moulant l’amphibole, et indĂ©terminable 
vu son Ă©tat de conservation. L’orthose et le microcline 
constituent en majoritĂ© l’élĂ©ment blanc. Il sont encore 
assez frais. Quartz rare en grains granulitiques. Calcite, 
zoïsite, chlorite, séricite. 

N° 734. La Maya. 

Cette amphibolite est trÚs métamorphosée, la horn- 
blende vert clair est altérée, et associée ici à beaucoup 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 219 


de mica blanc. Les feldspaths sont séricitisés et mélangés 
d’amas de zoĂŻsite et d’épidote. 

N° 767. Aréte des Grépillons. 

SLM. Apatite, magnétite el sphÚne disséminés. Horn- 
blende verte en voie d’altĂ©ration, se transforme en chlo- 
rite ou actinote, elle renferme quelques inelusions d’apa- 
tite ou de magnétite. Les feldspaths trÚs abondants sont 
de l’orthose et des plagioclases indĂ©terminables. Le 
quartz est rare. 

Beaucoup de zoïsite et séricite. 

N° 768. Aréte des Grépillons. 

La roche ressemble beaucoup à la précédente. Elle est 
plus riche en amphibole. Apatite, magnétite, sphÚne abon- 
dant. Un peu de mica brun. Quartz plutĂŽt rare. La coupe 
est traversée par une veinule de granulite, elle renferme 


de l’albite et de l’orthose. 
(A suivre.) 


LES 
PROGRES DE LA GÉOLOGIE 


EN SUISSE 


PENDANT L'ANNÉE 1897 


PAR 


H. SCHARDT. 


Nécrologie géologique. 1 y à une année nous pleurions 
la perte de Léon Du Pasquier, enlevé à la fleur de 
l’ñge; aujourd’hui nous avons Ă  relever la mort d’un vĂ©tĂ©- 
ran qui s’est Ă©teint aprĂšs une longue et fĂ©conde carriĂšre. 
GUSTAVE-ADOLPHE KENNGOTT (1818-1897) a été pen- 
dant 37 ans professeur de minéralogie à l'Université et à 
l’École polytechnique de Zurich. Combien de gĂ©nĂ©rations 
d’auditeurs ont passĂ© devant lui pendant cette longue 
activitĂ© dans l’enseignement. Mais aussi comme chercheur 
Kenngott a fait preuve d’une force de travail remar- 
quable. On lui doit nombre de travaux originaux. Depuis 
1842 jusqu’en 1895, oĂč il quitta dĂ©finitivement sa charge 
de professeur, il n’a pas publiĂ© moins de 200 notices 
diverses dans nombre de périodiques et une douzaine de 
volumes indĂ©pendants. M. GRUBENMANN ‘ a retracĂ© la vie 
si bien remplie de ce savant. 


1 VĂ€erteljahrsschrift d. naturf. Gesellsch. Zurich. XLII. 


LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE, ETC. A 
Il 
TECTONIQUE 


Cartes géologiques. 
Descriptions géologiques et orographiques, etc. 


Généralités. M. ScampT' a publié une explication 
de la nouvelle carte géologique de la Suisse au 
1: 500,000. Il y indique la caractéristique des divers 
terrains figurés et justifie surtout la classification adop- 
tĂ©e pour les terrains cristallins, qui n’est Ă©videmment 
pas parfaite, étant donné l'incertitude qui rÚgne encore 
sur la nature vraie de nombre de terrains rangés dans 
jes schistes cristallins, gneiss, etc. 

Dans une notice trĂšs instructive, M. FrĂŒx * fait appel 
à tous ceux qui ont à cƓur les progrùs de nos connais- 
sances sur la nature et la structure du sol, d'observer et 
de noter les coupes d’affleurements devenant visibles 
lors de travaux souterrains, fouilles, routes, tranchées de 
chemins de fer, ete. Il indique les moyens d'observer et de 
consigner les opĂ©rations, ainsi que les sources oĂč l’on 
peut puiser des renseignements. Ce sont surtout les auto- 
rités préposées aux travaux publics, ingénieurs, chefs de 
travaux, etc., qui auraient intĂ©rĂȘts Ă  veiller Ă  ce que les 
découvertes, faites au cours de travaux, fussent conser- 
vées. 


Le grand volume des Comptes Rendus de la sixiĂšme 


! C. R. Congr. géol. int. Zurich. 352-360. 
2 Jahresb. St-Gall. naturh. Gesellsch. 1897. 


278 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE 
session du Congres gĂ©ologique Ă  Zurich’ Ă  enfin paru peu 
de temps avant le dernier congrĂšs de Russie. Il contient, 
outre les procÚs-verbaux des séances administratives et 
scientifiques, une série de travaux originaux, dont il sera 
fait mention dans les pages qui suivent, ainsi que les 
comptes rendus des excursions qui ont extrĂȘmement bien 
réussi dans le Jura, mais ont été fortement entravées 
par la pluie pendant la premiĂšre semaine des courses 
alpestres. 

Ces excursions, soit dans le Jura, soit dans les Alpes, 
ont eu beaucoup de succÚs et ont certainement bien inté- 
ressé les participants. Il a été constaté toutefois, que les 
tournées pédestres dans les Alpes ont été bien moins 
fréquentées que le voyage en zigzag, dispensant les par- 
ticipants de se servir de leurs moyens de transport 
automobiles. 

Nous avons déjà rendu compte du Chronographe géolo- 
gique de M. Renevier qui a paru comme annexe Ă  ce 
volume *. (Voir année 1896 de cette revue). 


ALPES. 


Alpes occidentales. 


M. Étienne Ritter * a publiĂ© une Ă©tude trĂšs importante 
sur la tectonique des plis de la bordure SW et NW du 
Mont-Blanc. Cette région devenue classique par les recher- 
ches d’Alph. Favre, Ă  Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e Ă  nouveau, en vue du 
levé de la carte géologique détaillée, par le regretté 
Maillard et par M. Michel-Lévy. Enfin M. Haug a été 


1 Compte rendu de la sixiĂšme session, aoĂ»t 1894, Zurich. Lau” 
sanne, 1897. 

? Bull. serv. carte géol. France, IX, 1897, 232 p., 6 pl. 

3 Archives, 1897, t. II, p. 559. 


PENDANT L'ANNÉE (897. 279 
chargé de réviser certaines parties du travail de Maillard. 
Il a été réservé à M. Ritter de saisir la vraie relation 
tectonique de cette région. 

Son travail renferme non seulement des documents 
trÚs précieux sur la nature des terrains cristallins, avec 
analyses et diagnoses microscopiques, mais il Ă  soumis 
les assises palĂ©ozoĂŻques et triasiques Ă  ce mĂȘme examen. 
Il a enrichi ainsi considérablement nos connaissances sur 
ces terrains. — Mais c’est la tectonique de cette rĂ©gion 
qui offre surtout un trĂšs grand intĂ©rĂȘt. Partant du syn- 
elinal de Chamonix, dont il montre la jonction avec celui 
de Courmayeur et le 5longement du massif cristallin sous 
la nappe sédimentaire qui épouse les digitations du 
massif, l’auteur s'arrĂȘte au Mont-Joly dans lequel il a 
déjà constaté une série de plis. tant droits que couchés. 
Le Mont-Joly, correspond au Prarion, d’oĂč se dĂ©ve- 
loppe plus loin le massif des Aiguilles rouges et dont 
la structure a été décrite par M. Michel-Lévy. Or, 
M. Ritter a constaté que les plis couchés du Mont-Joly 
ne se bornent pas Ă  ce massif, oĂč ils sont formĂ©s par 
le Trias et le Lias. Mais ils montrent une tendance trĂšs 
manifeste à se prolonger vers le nord en s’allongeant en 
forme de longues boucles ou lacets superposés. Plusieurs 
de ces lacets ont eu Ă©videmment une extension horizon- 
tale trÚs considérable, à en juger de quelques «témoins » 
situés sous forme de buttes sur le cristallin de la région 
de MĂ©gĂšre et qui ne sont rien d'autre que des lambeaux 
de recouvrement. Mais le fait le plus surprenant est que 
les replis superposés de Lias et de Trias qui tendent à 
former une nappe sur le terrain cristallin de la région 
de MĂ©gĂšve, s’abaissent visiblement vers l'E, pour plonger 
sous la série jurassique et crétacique de Platé sur la rive 


280 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE 


opposĂ©e de l’Arve, dont elle forme le socle infĂ©rieur. 
Comme cette nappe de Platé représente également une 
série de plis couchés, dont deux sont visibles à la cascade 
d’Arpennaz, il devient Ă©vident que les contours convexes 
des plis du Mont-Joly sont les noyaux anticlinaux tria- 
siques de ces plis jurassiques situés plus au nord (cascades 
d’Arpennaz). Ceux-ci sont eux-mĂȘmes dans une situation 
analogue par rapport aux plis des témoins créfaciques qui 
se trouvent encore plus au N. 

Les replis répétés qui se trouvent dans le jurassique et 
le nĂ©ocomien de l’ArĂȘte d’Areu (Pointe percĂ©e), corres- 
pondant aux plis crĂ©taciques situĂ©s au N d’Arpenaz sur 
Magland, doivent donc ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme les aaticli- 
naux crélaciques dont les racines ou noyaux triasiques 
sont au Mont-Joly Ă  plus de 15 kilomĂštres au S. Il 
semble que cette succession de replis couchés représente 
sous forme de plis répétés un rejet ou refoulement égal, 
sinon supérieur, à celui du grand pli glaronnais. La 
démonstration si lucide de M. Ritter est certes une 
belle acquisition pour nos connaissances tectoniques. 

Alpes calcaires nord. La question des Alippes et régions 
exotiques est encore fort débattue. On a vu un moment 
que M. Haug' et Lugeon* s'Ă©taient mis d'accord Ă  
propos du Mont de Sulens. Ce lambeau triasique et 
liasique, de mĂȘme que la klippe des Annes sont des 
lambeaux de recouvrement, des Ăźlots flottants sur le 
Flysch, appartenant au facies méditerranéen, alors que 
tout leur entourage est helvĂ©tique. M. Lugeon s’est 
rangé à cette maniÚre de voir, mais M. Haug* est 


1 Bull. soc. hist. nat. de Savoie, 1897. 
? KE. Haug. Le problÚme des Préalpes. Revue générale des 
Sciences, Paris 15 sept. 1897. 


PENDANT L'ANNÉE 1897. 281 


revenu à son idée de plis anticlinaux en éventail im- 
briqué, soit de plis en champignon, ayant surgi par 
surrection, sur la place mĂȘme des klippes. Il a de nou- 
veau afffrmé ce point de vue, en publiant récemment 
une critique de l'hypothÚse du recouvrement proposée 
par M. Schardt. 

Les Préalpes du Chablais et du Stockhorn seraient sur 
l'emplacement d’un gĂ©osynelinal liasique, ayant un gĂ©an- 
ticlinal dans son milieu (Couches Ă  Mytilus et brĂšche 
du Chablais). Chaque klippe serait sur l'emplacement : 
d’un partie de ce gĂ©anticlinal transformĂ© par surrec- 
tion en éventail imbriqué, soit en pli-champignon. C'est 
un mécanisme qu'il est logiquement difficile de se repré- 
senter ; mais d’aprùs M. Haug cette hypothùse rend bien 
plus clairement compte des particularités stratigraphi- 
ques et tectoniques des Préalpes que lPhypothÚse du 
recouvrement. M. Haug ne s'occupe d’ailleurs que des 
Préalpes et des klippes et ne parle guÚre de la question 
Flysch, de celle des blocs exotiques. 

M. ScHarptT' a fait Ă  l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la 
Société helvétique des sciences naturelles à Engelberg, un 
esposé complet de sa démonstration sur la tectonique et 
l'hypothÚse du charriage des Préalpes et des klippes, en 
indiquant les relations de ce phénomÚne avec celui des 
blocs exotiques et du Flysch. Nous ne faisons que men- 
tionner cette conférence, un résnmé assez complet en 
ayant déjà paru dans les Archives. 

MM. BERTRAND et GoLLiEez * en modifiant de fond en 


1 C. R. Soc. helv. Sc. nat. Session d’Engelberg. 1897. Archives 
1V. 467-472. 
2? Bull. soc. géol. de France. 1897. XXV. 568-595. 


A7. "2 LU AT -,M LA MN: 


282 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE 


comble les vues de ce dernier sur l’ñge triasique des cal- 
caires des Alpes bernoĂŻises, adoptent une explication qu'il 
est possible d'accorder avec les travaux faits par ceux qui ont 
jeté les bases de nos connaissances sur cette région. Is admet- 
tent d’aprĂšs l’idĂ©e de M. Bertrand, que le grand pli gla- 
ronnais n’est pas double, mais simple et se continue vers 
l’ouest dans les Alpes bernoises et que le massif de l'Uri- 
Rothstock, du Brisen et du Faulhorn en font partie. La 
zone de Flysch de la Scheidegg — Surenen serait une 
réapparition du synelinal éocÚne supportant ces mas- 
sifs calcaires; le Flysch de Wolfenschiessen, figuré par 
M. Moesch comme synclinal, ne serait qu'un faux anti- 
clinal, soit un retroussement de l'assiette de Flysch; 
enfin l'ouverture vraie du synclinal serait la large zone 
Habkern-Sarnen. Cela peut d’ailleurs se dĂ©duire sans 
peine de l'excellente carte géologique suisse, dont la 
lecture est si facile et l'analyse si intéressante, grùce 
au choix des teintes. Nous avions nous-mĂȘmes exprimĂ© 
exactement ce point de vue dans notre travail présenté 
au concours pour le prix SchlÀfli en 1891! Cette con- 
clusion devient inévitable lorsqu'on admet le grand pli glaron- 
nais comme Ă©tant un pli simple. 

Le mérite de cette étude est l'indication que la racine 
du grand pli couché et de quelques autres doivent se 
trouver appliqués trÚs haut, contre le massif cristallin, en 
accord avec les fameux coins calcaires de la Jungfrau et 
du Gstellihorn. 

Ils donnent un profil hypothĂ©tique construit d’aprĂšs 
les coupes connues et passant par l’Urirothstock et par 
le Brisen. Le grand pli représenté par ce profil res- 
semble singuliÚrement au pli culbuté de la Dent-du-Midi 
— Tour Saliùres. 


LE 


PENDANT L'ANNÉE 1897. 283 


La lutte au sujet de la structure du double pl 
glaronnais que M. ROTHPLETZ avait engagée avec M. 
Heim, paraĂźt s’ĂȘtre un peu calmĂ©e, mais un nouveau 
combat éclate cette fois entre ce géologue' et M. Baltzer, 
au sujet de la structure du GlÀrnisch. La divergence 
d'opinion est grande et paraĂźt loin de pouvoir conduire si 
rapidement Ă  un compromis. On sait que M. Baltzer avait 
conclu, en suite d’ane Ă©tude extrĂȘmement dĂ©taillĂ©e, 
que le massif du GlÀrnisch était formé de plusieurs plis 
couchés, superposés en position presque horizontale. [| 
en à constaté au moins trois, formés de Néocomien, 
Aptien, Gault, elc., reposant sur un socle de jurassique, 
ayant la forme d’un pli couchĂ© aussi. Or, M. Rothpletz 
conteste absolument cette explication. Pour lui les répé- 
titions de couches, sur lesquelles se base M. Baltzer, 
n'existent pas, il y en a tout au plus quelques failles 
et un chevauchement oblique dans la partie oĂč existerait 
les trois plis superposés. Le seul pli que donne M. Roth- 
pletz est sur un point oĂč M. Baltzer n’en indique pas! 
Quant au socle jurassique de la montagne, M. Rothpletz 
y taille encore bien autrement. L'ordre normal des 
assises, indiqué par M. Baltzer, devient une triple super- 
position de lames chevauchées, séparées par autant de plans 
de glissement. 

Le Calanda que M. Heim avait considéré comme for- 
mant une partie du flanc moyen du lacet sud du double 
pli glaronnais, a été étudié en détail par M. PiPEROFF", 
qui ÿ découvre un repli couché indépendant, Il considÚre 
ce repli comme Ă©tant justement l’amorce du pli sud, du 


1 Zeitschr. d. deutsch. geol. Gesellsch. 1897, 17 p. 1 pl. 
? Berichte d. naturf. Gesellsch. Fribourg i. Br. 1897. X. 


928% LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE 


double pli glaronnais, qui irait là en s’abaissant, tout en 
perdant son amplitude, pour se retirer définitivement. Il 
pense avoir dĂ©montrĂ© par cela, l’impossibilitĂ© de consi- 
dérer le double pli glaronnais comme un seul pli venu du 
sud. Cependant, en examinant la carte jointe Ă  ce travail 
et surtout les publications et la carte géologique de M. 
Heim, il nous semble que la conclusion de M. Piperoff 
ne cadre pas avec les faits visibles. Le Verrucano de 
Flims occupe une position telle que sa continuation dans 
la direction de Coire sous les alluvions de la vallée du 
Rhin, ne pent guĂšre ĂȘtre mis en doute, et, comme ce 
Verrucano forme bien le noyau du grand pli (pli sud) 
les calcaires du Calanda, qui se trouvent conséquem- 
ment au N de ce verrucano, ne peuvent pas, comme le 
croit M. Piperoff, renfermer le pli S lui-mĂȘme. Le pli 
constatĂ© par lui n’est donc qu'un repli local, soit du flanc 
moyen, soit du flanc inférieur du grand pli. 


ALPES ORIENTALES ET MÉRIDIONALES. 


La discussion sur lesschistesgrisons continue. M. STEIN- 
MANN’ vient de publier la suite de ses recherches sur cet 
objet, en particulier sur la région des schistes grisons 
mésozoïiques. Nous en détachons ce qui suit, concernant 
la tectonique de cette région. L'an passé M. Steinmann 
avait constaté qu'une partie des schistes classés par MM. 
Schmidt et Heim dans le mésozoïque (Lias) devait appar- 
tenir au Flysch oligocĂšne ou Ă©ocĂšne; c’est la partie com- 
prise entre le PrÀttigau, le Schyn et l'Oberhalbstein. A 
l’est, au sud et Ă  l’ouest de cette rĂ©gion, en la contour- 


1 Mat. carte géol. Suisse. NS. t. VII. 1897, 66 p., 1 carte. 


PENDANT L'ANNÉE 1897. 285 


nant de trois cÎtés, se montre une ceinture de schistes et 
calcaires que des fossiles attestent positivement comme 
terrains mésozoïques, appartenant au facies méditerranéen 
et se liant directement aux Alpes orientales, notamment 
au RhĂ€ticon. Or, M. Steinmann reconnait en mĂȘme 
temps que ces terrains, qui contiennent du Trias austro- 
alpin typique, du Jurassique (Lias, Dogger, Malm) et 
mĂȘme du CrĂ©tacique, sont superposĂ©s anormalement en 
forme de nappe, et écailles chevauchées et imbriquées, 
sur le Flysch précédemment constaté, tout comme le mas- 
sif du RhÀticon chevauche sur le Flysch du Vorarlberg. 
Il reconnaĂźt la similitude de cette disposition avec celle 
des klippes de Sehwytz. En outre, comme lĂ , il y a sur 
le bord de la ligne de contact anormale des paquets et 
et intercalations de roches Ă©ruptives (serpentine, por- 
phyrite, spilite, variolite, gneiss, granits, etc.), que l’au- 
teur considĂšre, Ă  cause de leur enchevĂȘtrement avec les 
sédiments, comme des roches intrusives, ayant pénétré 
dans les sédiments, en les injectant pendant la dislocation ; 
l’intrusion de ces rochesserait post-crĂ©tacique. Il n’est pas 
autrement frappé par la constance avec laquelle les lam- 
beaux sont limités sur le bord du contact anormal 
et manquent absolument dans l'intérieur des terrains 
mésozoïques, autant que dans le Flysch. Pour l'explication 
de ce phénomÚne de superposition, M. Steinmann admet 
sous le Flysch du Prattigau et de l’Oberhalbstein un 
massif ancien caché; donc une seconde chaßne vindéli- 
cienne, puisque la premiĂšre est sous le miocĂšne du pla- 
teau suisse. Comme les klippes de Schwytz, ainsi que le 
soutient M. Steinmann, ce serait done encore du nord 
que serait venu ce recouvrement des montagnes calcai- 
res des Grisons. Mais lĂ  ne s'arrĂȘte pas l'Ă©trange phĂ©- 
ARCHIVES, t. VI. — Septembre 1898. 20 


PEN EU PORTO TE TON PT ON 
“ant 4 , N n 


286 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE 


nomĂšne, car il nous conduit ensuite dans la Basse 
Engadine, sĂ©parĂ©e des montagnes du SplĂŒgen et du 
Schwarzhorn par une zone cristalline et nous y fait 
constater le mĂȘme phĂ©nomĂšne. Il y a lĂ  des Ă©cailles de 
terrains mésozoïques (Trias, Jurassique et Crétacique), 
reposant sur du Flysch et suivi de tout un contigent de 
lambeaux cristallins. Il faudrait donc encore faire surgir 
ces terrains du Flysch de PrÀttigau, à moins de les faire 
sortir de leur propre soubassement Ă©ocĂšne, ainsi que le 
ferait probablement M. Haug. M. Steinmann n’en ditrien 
celte fois, mais, la connivence de ce phénomÚne avec 
celui des montagnes du SplĂŒgen est indubitable. On 
conçoit difficilement qu’en prĂ©sence de ces constatations 
de similitude de facies et de structure, M. Steimann puisse 
se laisser aller à défendre encore le mouvement nord- 
sud des nappes de recouvrement ayant produit les klip- 
pes et de parler de l’explication que nous avons donnĂ©e 
comme d’une idĂ©e qui ne mĂ©rite pas mĂȘme d'ĂȘtre exa- 
minée. Or, il nous semble évident que la région décrite 
par M. Steinmann renferme sinon la racine, du moins une 
série de témoins intermédiaires de la grande nappe de char- 
riage, dont les klippes de Schwytz et d'Unterwald, et les blocs 
exotiques du Toggenburg sont les avant-coureurs. Ces der- 
niers ont été portés plus au nord, sur le dos méme du grand 
pli glaronnais, admis simple, et qui, en culbutant sur son 
front nord, a jeté ces débris, déjà disjoints par l'érosion mio- 
cĂŽne, presque sur le bord du plateau suisse et dans le syn- 
clinal  Habkern- Toggenburg. M. Steinmann a justement 
commencé à démontrer. pour la région orientale de la Suisse, 
ce que nous avons, déjà affirmé pour la région occidentale ; 
car la zone des schistes grisons est l’équivalent tectonique 
et stratigraphique de la zone de Briançon et des schistes 
lustrés. | 


PENDANT L'ANNÉE 1897. 287 

Avec les idées de M. Steinmann concernant les roches 
Ă©ruptives des schistes grisons cadre assez bien la conclu- 
sion de M. BaLc ‘, sur l’origine du massif de serpentine 
entre Davos et Klosters. Cette roche, qu'il a étudiée sur- 
tout pĂ©trographiquement, existe d’abord en forme d’une 
grande masse longue de six kilomĂštres et plusieurs autres 
plus petites. Elle est en contact avec les schistes lustrés 
liasiques, avec du Verrucano, du Trias et des roches 
gneissiques. Mais elle renferme elle-mĂȘme des traĂźnĂ©es de 
roches schisteuses rouges et des calcaires blanes que l’au- 
teur considÚre comme des terrains entraßnés, lors de 
l'Ă©ruption de la serpentine. Celle-ci serait une lherzolite 
altĂ©rĂ©e. L’éruption serait certainement postliasique et prĂ©- 
tertiaire. L’enchevĂȘtrement avec le schiste liasique est con- 
sidĂ©rĂ© comme un effet de l’injection, et M. Ball croit avoir 
trouvĂ© la preuve d’un mĂ©tamorphisme de contact trĂšs 
manifeste ; il s'étonne toutefois de la rareté des minéraux 
de contact. 

Nous signalons encore une note sur l’Alta Brianza de 
M. ScamipT *, publiĂ©e Ă  l’occasion de l’excursion supplĂ©- 
mentaire qu'il a dirigée dans cette région aprÚs le Con- 
grÚs géologique international de Zurich. Les roches sont 
du Trias alpin du Rhétien surmonté de Lias supérieur, 
de Dogger et de Malm avec du Crétacique. Ces derniers 
terrains forment un ensemble indissoluble comme facies 
(eau profonde): l’Ammonitico rosso, le Rosso ad Aptychi, la 
Majolica, la Biancone, suivis de la Scaglia (couches rouges). 

M. Schmidt signale et figure d’intĂ©ressants recouvre- 
ments, ayant joué du nord vers le sud et qui ont fait che- 


! Dissertation prĂ©sentĂ©e Ă  l’UniversitĂ© de Zurich. 
? ©. R. Congr. géol. int. Zurich, 503-513. 1 pl. 


UE RUN 


988 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE 


vaucher le Lias inférieur sur le complexe du Biancone- 
Ammonitico rosso. 


PLATEAU MIOCÈNE 


Nous mentionnerops la note de M. Hein‘ sur l’histoire 
géologique des environs de Zurich qui donne un excellent 
résumé des phénomÚnes qui ont créé le relief et le modelé 
du paysage miocÚne et morainique de cette région. 


Il 
MINÉRALOGIE ET PÉTROGRAPHIE 


MINÉRALOGIE. 


En s'inspirant des recherches de M. Michel -LĂ©vy, 
M. M. Duparc et PEARCE * ont publié une note sur les dé- 
terminations des Feldspaths. Cet travail contient aussi 
des considérations originales des auteurs. 


PÉTROGRAPHIE. 


MM. Duparc et PEARGE * ont fait des recherches pé- 
trographiques sur les porphyres quartzifĂšres du versant sud 
du Mont-Blanc. Ce mémoire ayant paru dans les Archives, 
nous devons nous contenter d’une mention fort succincte 
et des conclusions. Ils distinguent dans ces roches filo- 
niennes trois types : 


1 C. R. Congr. géol. int. Zurich, 181-197. 
? Archives des sciences, III. 1897, 155-162. 
5 Archives des sciences. IV. 1897, 148-165 et 246-265. 


217 


PENDANT L'ANNÉE 1897. 289 


1. Type Ă  pĂąte microgranulitique. 

2. Type Ă  pĂąte globulaire. 

3. Variétés schisteuses, provenant des deux types pré- 
cédents. 

Tous ces porphyres sont holocristallins et il n’a Ă©tĂ© 
constaté aucune trace de matiÚre vitreuse ou felsitique. 
Ces roches ne sont donc pas des pritrophyres et rentrent 
dans la catégorie des granits porphyres (Rosenbusch). 

M. Bopuer BEDER ‘ a Ă©tudiĂ© les roches cristallines qui 
accompagnent les gisements de minerai exploités jadis 
sur l’Alpe Puntaiglas (Grisons). Il y a là, outre du Verru- 
Cano, passant au micaschiste, de la diorite, des phyllites, 
des gneiss séricitiques, le granit de Puntaiglas, des gra- 
nits en filons et toute une série de roches éruptives ac- 
compagnant le minerai. Ce dernier est composé de ma- 
gnétite, pyrite, hématite, avec beaucoup de Tourmaline 
el quelque peu de malachite. La composition approxima- 
tive des parties riches est : 


Minerai de fer ......... LOMY 
Dourmalhne 2:50. ROLE 
AM Re rare AU 


L'auteur dĂ©crit un porphyre quartzifĂ©re et d’autres 
roches trÚs intéressantes qui accompagnent le minerai, 
ce Sont: 

Schistes gris vert, colorés en jaune, attribuables à une 
diorite décomposée, 

Schistes chloriteux calcitique avec minerai. 

Schiste séricitique épidotifÚre. 


AN. Jahrb. f. Min., Geol. und Val. 1897, IX. 1897. 217-257, 
4 pl. 


290 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE, ETC. 


Gneiss porphyrique Ă  muscovite. 

Porphyrite quartzifére microgranulitique. 

Aplites et granites en filons (granit porphyres). 

Granit de Puntaiglas. 

Le métamorphisme dynamique a beaucoup modifié la 
structure de ces roches; l’auteur basĂ© sur la prĂ©sence de 
la tourmaline en grande quantité, attribue la formation 
de ce minerai Ă  des influences pneumatolithiques, soit Ă  des 
injections vaporeuses el thermales minéralisantes pendant 
l’intrusion de la diorite. 

L'effet dynamométamorphique se serait manifesté sub- 
séquemment. Le granit de Puntaiglas est considéré comme 
plus jeune. 

L'Ă©tude pĂ©trographique de M. BaLz ‘ sur la Serpen- 
tine de Davos qualifie cette roche comme résultant de la 
serpentinisation d’une roche pĂ©ridotique, soit d’une lher- 
zolite. Il y a reconnu positivement les restes d’olivine 
d’enstatite et de diallage. L’olivine a dĂ» former au moins 
la moitié de la roche, ce qui est attesté par la forte pro- 
portion de la magnĂ©sie 35 ‘°/,. L’éruption de cette roche 
serait post-liasique et prétertiaire. 

(A suivre.) 


? Dissertation présentée à l'Univ. de Zurich. loc. cit. 


BULLETIN SCIENTIFIQUE 


CHIMIE 


Revue des travaux faits en Suisse. 


E. BAMBERGER ET F. TSCHIRNER. SUR L’OXYDATION DE L’ANI- 
LINE (Berichte, XXXI, p. 1522, Zurich). 


On sait que l’aniline fournit par oxydation de nombreux 
dĂ©rivĂ©s parmi lesquels l’azobenzĂšne, la benzoquinone, la 
dianilidoquinone-anilide, l’induline, le noir d’aniline, etc. 
sont des produits rĂ©sultant d’une action oxydante plus ou 
moins profonde ou des produits de transformation de sub- 
stances plus simples qui prennent naissance dans les pre- 
miĂšres phases de l'oxydation, mais qui n’ont pu ĂȘtre isolĂ©es 
comme telles jusqu'ici. Ces faits ont engagé les auteurs à 
Ă©tudier l’action de divers oxydants sur laniline et l’un d’eux 
avait déjà remarqué autrefois qu'une solution d'acide hypo- 
chloreux libre agit sur cette base d’une autre maniùre que 
le chlorure de chaux. En reprenant cette Ă©tude ils ont 
obtenu par l’action de l'acide hypochloreux en mĂȘme temps 
qu’une rĂ©sine noire de l’azobenzĂšne, du p-amidophĂ©nol et 
d’autres composĂ©s, parmi lesquels la benzoquinone-chlori- 
mide qui rĂ©sulte de l’action de l'acide hypochloreux sur le 
p-amidophénol. Les auteurs ont supposé que ce dernier 
prenait lui-mĂȘme naissance par transposition de la 8-phĂ©nyl- 
hydroxylamine et ils ont en effet isolé du produit de la réac- 
tion du permanganate de potasse sur l’aniline en solution 
sulfurique et en prĂ©sence d’une petite quantitĂ© de formaldĂ©- 
hyde du nitrosobenzĂšne, ce qui revient au mĂȘme; comme 
on sait d'autre part que l’aniline peut ĂȘtre transformĂ©e par 


299 BULLETIN SCIENTIFIQUE. 


oxydation en nitrobenzÚne, on peut représenter la réaction 
par le schéma suivant: 


CSHSNHE > CSHSNH(OH) => CSHSNO => C'HENO? 
ET NH? 
C4 
OH 


EN 0 
me | 


No 


Parmi les autres produits de l'oxydation, les auteurs ont 
pu isoler sous la forme de son sulfate la p-amidodiphényla- 
mine CSHSNH.CSH'NH?, ce qui peut avoir de l'intĂ©rĂȘt pour la 
théorie de la synthÚse de certaines matiÚres colorantes; cette 
base se forme sans doute par l’action de l’aniline sur la phĂ©- 
nylhydroxylamine, sa présence explique aussi la formation de 
la phĂ©nylquinone-imide et sans doute celle de l’azophĂ©nine 
d’oĂč dĂ©rive l’induline. La sĂ©rie Ă©tudiĂ©e jusqu'ici des produits 
d’oxydation de l’aniline peut donc ĂȘtre reprĂ©sentĂ©e comme 
suit : 


X 


ay 
%, 
NC 
% 


CSH:NH? CSHSN = NCH° 
N NHCSH: 


Azophénine 
Induline (PseudomauvĂ©ine, ete. — PhĂ©nylphenosafranine). 


Les auteurs se proposent de rechercher encore Ă  expli- 
quer la formation de l’émĂ©raldine et du noir d’aniline, ainsi 
que d’étudier l'oxydation d’autres bases organiques. 


; 
45 


CHIMIE. 293 


R. NieTzki ET À. RAILLARD. SUR LES COMPOSÉS AZAMMONIUMS 
(Berichte, XXXI, p. 1460, BĂąle). 


Les auteurs donnent le nom d’« azammoniums » aux dĂ©ri- 
vés alkyliques quaternaires de la benzÚne-azimide qui cor- 
respond Ă  la formule type 

(CH*),CI 
LE 
NN, 
N 
DA 
N/ 


Des composés semblables ont été préparés par Zincke et 
ses collaborateurs ainsi que par Nietzki et Braunschweig en 
méthylant directement les azimides ou les azimidols, mais 
jusqu'ici on n’avait pas essayĂ© de les prĂ©parer en traitant 
directement les o-diamines alkylées asymétriques par l'acide 
nitreux ; les auteurs ont obtenu des résultats pour quelques 
dérivés de la méthyldinitrodiphénylamine de Leymann 


y 


ils ont préparé par nitration directe le dérivé tétranitré 


CH: 
1 
O2N NO2 02X NO? 


F — 210°, qui a Ă©tĂ© rĂ©duit partiellement par le sulfure d'am- 
monium en dérivé monoamidotrinitré ou par l'hydrogÚne sul- 
furé à chaud en dérivé diamidodinitré correspondant à la 
formule : 

CH: 


| 
N 
“Or on 


294 BULLETIN SCIENTIFIQUE. 


L'action de l’acide nitreux sur l’amidotrinitromĂ©thyldiphĂ©- 
nylamine a donnĂ© lieu Ă  la formation de l’hydrate de trinitro- 
diphénylméthylazammonium 


CH° 


N 


on NN OH on No: 


et sur la diamidodinitro-méthyldiphénylamine au composé : 


CHS 
| 
\ 


MC 
ONNUU/N=N N=—N 


lequel prend naissance en deux phases. 

Les auteurs ont aussi Ă©tudiĂ© l'action de l’anhydride acĂ©- 
tique sur la monamidotrinitrométhylidiphénylamine et 1ls 
ont obtenu, comme ils l'avaient prĂ©vu d’aprĂšs la constitution 
de ce produit, une base éthénylique quaternaire C'SH'N50T, 
fusible à 264°, F.K&: 


NO? 


GÉOLOGIE 


ERNEST VAN DEN BROECK. EXPOSÉ PRÉLIMINAIRE DE L'ÉTUDE DU 
GRISOU DANS SES RAPPORTS AVEC LES PHÉNOMÉNES DE LA MÉ- 
TÉOROLOGIE ENDOGÈNE ET AU POINT DE VUE DE SA PRÉVISION 
PAR L'OBSERVATION DES MICROSÉISMES. Bulletin de la SociĂ©tĂ© 
Beige de Géologie, Paléontologie et Hydrologie. Séance du 
14 juin 1898. 


Le grisou est encore actuellement, malgré toutes les pré- 
caulions que l’on a pu prendre dans la ventilation des mines 
et dans l'outillage des mineurs, un ennemi terrible pour les 
travailleurs de la houille qui fait en moyenne 2000 victimes 
par an. L’on peut mĂȘme dire que le danger augmente tou- 
jours, à mesure que l’on exploite des galeries plus profondes 
et que l’on pĂ©nĂštre ainsi dans des zones oĂč le gaz meurtrier 
est renfermé en plus grande quantité et sous des pressions 
beaucoup plus fortes. 


GÉOLOGIE. 295 


Bien des hommes se sont évertués depuis longtemps à 
diminuer ce danger en cherchant à prévoir les coups de 
grisou et l’on connaĂźt dĂ©jĂ  depuis bien des annĂ©es les rela- 
tions qui existent entre ceux-ci et les seismes d’une part, les 
fortes chutes baromĂ©triques de l’autre. Mais il a manquĂ© 
jusqu'ici Ă  cette Ă©tude une direction rationnelle en mĂȘme 
temps que la collaboration de tous les éléments nécessaires. 
Aussi a-t-elle peu progressĂ© et c’est pourquoi le savant secrĂ©- 
taire général de la Société belge de Géologie voudrait faire 
adopter un plan général qui serait appliqué par les deux 
SociĂ©tĂ©s belges de GĂ©ologie et d’Astronomie avec l’aide de 
tous les savants qui voudraient bien v prĂȘter leur concours. 
Ce plan consisterait tout d’abord Ă  crĂ©er sur diffĂ©rents points 
de la Belgique des stations géophysiques destinées à étudier 
les phénomÚnes sismiques. électriques, magnétiques du sol 
sous-jacent et à prévoir par ces éludes, les dégagements el 
explosions de grisou ; ensuite à établir des stations de météo- 
rologie endogĂšne dans le bassin du Hainaut, en vue de 
l’étude exacte du grisou. Les rĂ©sultats de ces diverses Ă©tudes 
seraient collationnés par une commission spéciale de la So- 
ciĂ©lĂ© belge de GĂ©ologie et ceux qui auraient un intĂ©rĂȘl 
général publiés par les soins de la dite Société. 

Il va sans dire que le but que poursuit M. van den Broeck 
prĂ©sente le plus vif intĂ©rĂȘt puisqu'il vise Ă  garantir des plus 
terribles dangers, l'existence de milliers de travailleurs ; il 
semble d'autre part que le plan proposé soit excellent et nous 
ne doutons pas que, s’il est suffisamment appuyĂ© dans les 
rĂ©gions houillĂšres, il n’amĂšne bientĂŽt Ă  des rĂ©sultats de pre- 
miĂšre importance. 

C. Sar. 


= Li 2" 


COMPTE RENDU DES SÉANCES 


DE LA 


SOCIETÉE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE 


SĂ©ance du 31 mars 1898. 


L. Duparc. Constitution du Mont-Blanc. — R. de Saussure. CinĂ©matique 
des fluides. 


M. le prof. Duparc présente son étude d'ensemble sur la 
constitution du Mont-Blanc. Ce travail va paraĂźtre dans les 
Mémoires de la Société, nous y renvoyons le lecteur. 


M. René pe Saussure fait une premiÚre communication 
sur la cinématique des fluides *. 


SĂ©ance du 21 avril. 


J. Pidoux. Occultation d'Antarùs par la Lune. — C. de Candolle. 
Un mémoire posthume d'Alphonse de Candolle. 


J. Pinoux. Sur l'occultation d’Antarùs par la Lune dans lé 
nuit du 13 au 14 mars dernier. 

On sait depuis 1849 que cette brillante Ă©toile du ciel aus- 
tral, d’une couleur rouge-feu caractĂ©ristique, est accompa- 
gnĂ©e d’une petite Ă©toile de 7° grandeur qui la prĂ©cĂšde Ă  
l'Ouest à une distance de quelques secondes d’arc. 

L'occultation ayant lieu Ă  peu prĂšs suivant un diamĂštre 
lunaire, il en rĂ©sulte qu’à l’émersion, au bord obscur de la 


1 Voir Archives des sciences phys. et nat., 1898, t. V, p. 497. 


SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. 297 


Lune, le compagnon devait apparaĂźtre seul pendant un ins- 
tant, l'étoile principale étant encore cachée par la Lune. 

A GenĂšve, 4 observateurs, Ă  ma connaissance, ont suivi le 
phénomÚne, sans avoir élaboré un programme commun : 
4° M. le professeur M. Thury, avec une lunette de 3 pouces 
de Reinfelden, trĂšs bonne et un grossissement de 72. 
20 M. le Consul d'Italie, J. Basso, avec une lunette de 6 
pouces et un grossissement de 225. 3° et 4° A l'Observatoire, 
au petit Ă©quatorial Gambey, objectif de 3 ?/, pouces et gros- 
sisement de 60 par M. SchĂ€r, astronome-adjoint et Ă  l’équa- 
torial Plantamour, objectif de 10 pouces et grossisement de 
120 par l’auteur. 

Il rĂ©sulte de ces donnĂ©es, ainsi que de l’état du ciel, qu’au- 
cun observateur n’était armĂ© pour sĂ©parer optiquement 
l'étoile principale de son compagnon. La séparation était 
donc laissée entiÚrement à la lune fonctionnant comme 
Ă©cran mobile. 

M. Thury a porté son attention sur le phénomÚne de 
l'immersion de l'Ă©toile ; pour lui, elle s’est faite d’une façon 
trÚs nette, sans aucun empiétement de l'étoile sur le disque 
brillant de la lune. Au contraire, M. SchÀr a remaqué qu'avant 
sa disparition, l’étoile s’est projetĂ©e pendant un instant sur 
le disque lunaire comme si elle voulait passer devant. VoilĂ  
donc le mĂȘme phĂšnomĂšne vu de deux façons diffĂ©rentes. 
M. Thury avait mis sa lunette soigneusement au point, pré- 
cisĂ©ment en vue de ce phĂ©nomĂšne d’empiĂ©tement et il pense 
que cela n’est peut-ĂȘtre pas indiffĂ©rent. Si l’oculaire n’est 
pas au point, l’image de la lune est virtuellement un peu 
agrandie et il est possible que l'Ă©toile paraisse se projeter 
sur l’image mĂȘme de la lune avant de disparaĂźtre. 

Pendant la durĂ©e de l’occultation j'ai cherchĂ© Ă  plusieurs 
reprises, mais sans succÚs, à voir la lumiÚre cendrée de la 
lune afin d’avoir un point de repùre facile pour attendre la 
sortie de l'Ă©toile. Or, pendant le mĂȘme temps, M. le consul 
Basso a au contraire vu distinctement la partie obscure de 
la lune et cela assez bien pour lui permettre d'attendre la 
sortie en visant le bord cendré-obscur du disque lunaire. Il 
serait intĂ©ressant de rechercher quelles peuvent ĂȘtre les fac- 


298 SOCIÉÈTÉ DE PHYSIQUE 


teurs atmosphĂ©riques qui peuvent ainsi faciliter ou empĂȘcher 
l'apparition de la lumiÚre cendrée. 

A l’émersion, le compagnon est apparu seul, formant une 
étoile assez brillante, certainement de 6° grandeur ; au bout 
de quelques secondes, elle fit pour ainsi dire explosion en 
se transformant tout Ă  coup en une brillante Ă©toile rouge: 
C'Ă©tait l'Ă©mersion de l'Ă©toile principale. 

Pendant le court espace de temps oĂč le compagnon est 
restĂ© seul, M. Basso l’a vu relativement brillant et d’une cou- 
leur qu’il dĂ©signe par vert vĂ©ronĂšse ; M. SchĂ€r l’a vu plutĂŽt 
blanc-jaunĂątre et le rĂ©fracteur de 10 pouces me l’a montrĂ© 
bleu. Ainsi, autant d’observateurs, autant de couleurs diffĂ©- 
rentes. Toutefois, il faut bien remarquer que l'objectif de 
10 pouces est sur-corrigé ; il laisse le bleu-violet du spectre 
secondaire en dehors du contour brillant des images. Il en 
rĂ©sulte que la couleur bleue qui dominait dans l’image de 
l'Ă©toile pouvait provenir en tout ou en partie de l'instrument 
lui-mĂȘme. 

Enfin, voici les principaux instants du phénomÚne, tels 
qu'ils ont été notés à l'Observatoire : 


Immersion. 13 mars 1898, temps moyen de GenĂšve, 15 h. 
7 m. 5,9 s. (SchÀr). 


Emersion du compagnon 16 h. 21 m. 39.2 s. (SchÀr). 
) » 16 h. 21 m. 38.9 s. (Pidoux). 

Emersion de l'étoile principale 16 h. 21 m. 46.2 s. (SchÀr). 
) ) ) 16 h. 21 m. 46.2 s. (Pidoux). 


DurĂ©e totale de l’occultation 4 h. 14 m. 40,3 s. 


Les dixiÚmes de seconde proviennent de la réduction du 
temps sidéral en temps moyen et de la correction de la pen- 
dule sidérale. Intervalle entre les deux étoiles : 7 secondes et 
7,3 secondes. 

Cet intervalle de plus {le 7 secondes entre l’apparition du 
compagnon et celle d’AntarĂšs lui-mĂȘme n’est pas d'accord 
avec les mesures micromĂ©triques directes. En effet, mĂȘme en 
ne tenant compte que du mouvemÂźnt apparent de la lune en 
ascension droite, 39 secondes d'arc par minute de temps, 
pour l'instant de l’émersion, on trouve qu'en 7,15 s., le che- 


ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 299 


min parcouru par la lune est de 4”,6. Ce serait mĂȘme une 
valeur minima pour la distance entre les deux Ă©toiles. Or les 
mesures directes varient entre 3” et 3”,5 ; la valeur fournie 
par la lune semble incompatible avec ces derniĂšres. 

Il sera intéressant de voir si les résultats obtenus en 
d’autres lieux viennent confirmer les remarques prĂ©cĂ©- 
dentes !. 


M. C. DE CANDOLLE remet Ă  la SociĂ©tĂ© le tirage Ă  part d’un 
Ă©crit posthume de son pĂšre. Cet Ă©crit extrait de l'annuaire 
du Conservatoire et du jardin botanique de GenĂšve pour 
1898 est intitulé : Ce qui se passe sur la limite géographique 
d’une espĂšce vĂ©gĂ©tale et en quoi consiste celte hinite. Dans ce 
travail, Alphonse de Candolle cherche à apprécier limpor- 
tance relative des causes biologiques et des causes physiques 
pour l'Ă©tablissement des limites des espĂšces. Il s’y appuie 
principalement sur l’observation qu’il avait faite autrefois 
d’un grand nombre d’espĂšces Ă©trangĂšres au pays et qui aban- 
donnĂ©es Ă  elles-mĂȘmes avaient cependant persistĂ© pendant 
cinq années consécutives dans le jardin botanique de GenÚve. 
Les espĂšces en question Ă©taient au nombre de 126, dont : 
101 de pays éloignés tels que l'Amérique, la Chine, etc. 
ou d’origine inconnue; 20 du Tyrol, d'Autriche, de l'Italie 
septentrionale, de la France méridionale, ou du Dauphiné; 
5 du Bas-Valais, et ordinairement aussi du Dauphiné ou 
d'Italie. 

En résumé la discussion des faits l'amÚne à conclure, 4°, 
que la plupart des 101 espÚces de la premiÚre catégorie ne 
deviennent pas sauvages dans notre pays en raison de causes 
biologiques, telles quela concurrence d’autres plantes, l’action 
des oiseaux, des insectes, etc., ou l'absence des insectes 
nécessaires à leur fécondation. 2, que ces causes biologi- 
ques peuvent seules expliquer l'exclusion des 25 espĂšces des 
deux derniĂšres catĂ©gories, c’est-Ă -dire des plantes spontanĂ©es 
dans les pays voisins du nĂŽtre. 


Le n° 3490 des Astr. Nachrichten pablie les résultats de Ma- 
drid. L’émersion du satellite a Ă©tĂ© observĂ©e 8,2 avant celle de 
l’étoile principale. 


300 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE 


SĂ©ance du Ă  mai. 


R Gautier. PremiÚre comÚte périodique de Tempel. 


M. Raoul GauTIER communique à la Société ses derniers 
calculs relatifs à la 1°° comÚte périodique de Tempel. H se ré- 
fÚre aux précédentes communications qu'il a faites à son 
sujet dans les séances du 19 mars 1885: et du 17 novembre 
1887 ?. Il rappelle seulement que cette comÚte a été observée 
en 1867, en 1873 et en 1879. Elle avait Ă  celte Ă©poque une 
durĂ©e de rĂ©volution de 6 ans environ et s’est trouvĂ©e de 
1867 à 1873 à grande proximité de la planÚte Jupiter, ce qui 
a amené de grandes perturbations dans son mouvement. 
Des perturbations considérables se sont également produites 
de 1879 à 1885 et l'orbite a été de nouveau profondément 
modifiée. 

Les éléments de l'orbite qui déterminent sa forme sont 
le demi grand axe et l’excentricitĂ©. Ils ont subi de 
grands changements de 1867 à 1885, et la distance périhélie 
a fort augmenté, ce qui est trÚs nuisible pour l'observation 
Ă  partir de la terre, tandis que la distance aphĂ©lie n’a presque 
pas variĂ©. C’est ce qui rĂ©sulte du tableau de chiffres suivant, 
oĂč les distances sont exprimĂ©es en unitĂ© de la distance 
moyenne de la terre au soleil: 


Année Demi grand axe Excentricité Dist. périhélie Dist. aphélie 
18657 3.179 0.5080 1.562 4.788 
1873-1879 3.295 0.4626 1191 4.820 
1885 3.483 0.4060 2.069 4.898 


La distance Ă  la terre, en 1885, Ă©tait de 1,51 au minimum 
et la comĂšte n’a pas Ă©tĂ© retrouvĂ©e. 

Au retour de 1892, les conditions d'observation Ă©taient un 
peu moins mauvaises, mais la comĂšle n’a pas non plus Ă©tĂ© 
retrouvée. 


! Archives, 1885, t. 13, p. 441. 
* Archives, 1887, t. 18, p. 577. 


LT Stats 


ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 301 


Pour le retour de 1898, M. Gautier Ă  voulu tenter un 
effort pour que celte trĂšs intĂ©ressante comĂšte pĂŒt ĂȘtre re- 
cherchée dans les meilleures conditions possibles. 

Il a revisé ses calculs des perturbations exercées par Jupiter 
de 1879 à 1885, puis il a calculé la suite des perturbations de 
1885 jusqu’en 1898. Il Ă  pu s'assurer ainsi que l’éphĂ©mĂ©ride 
approchée qu'il avait publiée pour le retour de 1892 pré- 
sentait une approximation suffisante. 

De 1892 Ă  1898, on aurait pu s'attendre Ă  de nouvelles 
perturbations trĂšs fortes. Mais il faut tenir compte du fait 
que, depuis 1879, la durée de la révolution de la comÚte à 
Ă©tĂ© portĂ©e Ă  6 !/, annĂ©es par l’action perturbatrice de Jupiter. 
Jette planĂšte, ayant elle-mĂȘme une durĂ©e de rĂ©volution de 
moins de 12 ans, a, durant cet intervalle, pris de l'avance, en 
longitude, sur la comĂšte. Et effectivement, de 1892 Ă  1898, la 
distance entre les deux astres n’a pas Ă©tĂ© infĂ©rieure Ă  3 fois 
la distance de la terre au soleil. Les perturbations du mouve- 
ment ont été, somme toute, peu fortes et les éléments pour 
1898 ressemblent Ă  ceux pour 1885. La date du prochain 
passage au pĂ©rihĂ©lie tombe sur le 4 octobre. D’autre part, la 
comĂšte s’est trouvĂ©e en opposition au 12 mars, 7 mois aupa- 
ravant. Les conditions d'observation sont donc aussi mau- 
vaises, si ce n’est pires qu’en 1885. De plus il s’y ajoute l’in- 
certitude de calculs qui reposent sur des observations faites 
en dernier lieu en 1879, il y a 19 ans. 

M. Gautier a cependant envoyé aux journaux astrono- 
miques une éphéméride pour les prochains mois, afin de 
presser la recherche de la comĂšte. Puis, pour tenir compte 
de l’incertitude inĂ©vitable, il a calculĂ© cette Ă©phĂ©mĂ©ride non 
seulement d’aprĂšs les Ă©lĂ©ments les plus probables, mais aussi 
en variant de + 8 jours l’époque probable du passage au 
périhélie. Malgré les circonstances défavorables, on peut 
espĂ©rer qu'avec les puissants instruments dont l’astronomie 
dispose Ă  notre Ă©poque, il sera possible de retrouver cette 
comÚte dont le mouvement présente des particularités si 
intéressantes. 

A partir de 1898, Jupiter restera éloigné de la comÚte durant 
la prochaine révolution de celle-ci, et le retour au périhélie 


302 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE 


aura lieu en avril 1905, ce qui concordera beaucoup mieux 
avec la période d'opposition et permettra de rechercher la 
comĂšte dans de meilleures conditions. 


SĂ©ance du 2 juin. 


M. Bedot. Recherches sur la population du Valais. — Preudhomme de Borre. 
La variation sexuelle chez les Arthropodes, par P. de Peyerimhof. 


M. Bepor rend compile à la Société de Physique des résul- 
tats qu'il a obtenus dans ses Recherches sur la population du 
Valais. 

Les mensurations et observations ont été faites sur 14242 
recrues du Haut et du Bas-Valais et sont relatives Ă  l'indice 
crĂąnien, Ă  la taille et Ă  la couleur des cheveux. La population 
du Valais est composĂ©e, en majeure partie, de tĂȘtes larges 
(Brachycéphales et Sous-brachycéphales). 

Les Brachycéphales sont en majorité dans toutes les val- 
lées latérales à l'exception de celles de LouÚche, de Hérens- 
Hérémence et de Nendaz. Dans ces trois vallées, la majorité 
appartient aux Sous-brachycéphales. 

Les tĂȘles Ă©troites, trĂšs rares dans les vallĂ©es latĂ©rales, se 
rencontrent surtout dans la plaine du RhĂŽne oĂč elles devien- 
nent plus nombreuses lorsqu’on se rapproche du Lac. 

Mais il existe ure rĂ©gion oĂč l'Ă©lĂ©ment sous-dolichocĂ©phale 
prĂ©domine : c’est SaviĂšze, au-dessus de Sion. L'influence de 
ce foyer sous-dolichocĂ©phale se fait sentir Ă  l’est, sur les 
coteaux et dans la plaine du Rhîne, jusqu’à Venthone et 
Sierre (peut-ĂȘtre LouĂšche?) — et au sud, dass les vallĂ©es de 
Nendaz et d'Hérens-Hérémence. 

L'Ă©tude de la taille et de la couleur des cheveux montre : 

1° Que ce sont toujours les Sous-dolichocéphales qui ont 
la taille la plus élevée ; 

2 Que la couleur chùtain est la plus répandue, aussi bien 
chez les Brachycéphales que chez les Dolichocéphales; 

3° Que dans tous les groupes d'indices crùniens les indi- 
vidus blouds ont une taille un peu plus élevée que les indi- 
vidus d’autres couleurs. 


DR: 


ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 303 


La hauteur de taille qui s’observe le plus souvent est 1,64 
(74 cas sur 1200). En faisant la moyenne de toutes les tailles. 
on obtient un chiffre à peu prÚs semblable : 1°,655. 

Les tableaux détaillés de ces mensurations seront publiés 
dans les Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris. 


M. PREUDHOMME DE Borre signale le mémoire : La varia- 
tion sexuelle chez les Arthropodes, publié récemment par 
M. Paul de Peyerimhof dans les Annales de la Société ento- 
mologique de France. 

Il s’agit de l’étude d’un phĂ©nomĂšne dont on dĂ©couvre 
assez souvent de nouveaux exemples, un polymorphisme 
chez l’un ou l’autre des sexes (parfois chez les deux) prĂ©- 
sentĂ© par un certain nombre de CrustacĂ©s, d’Arachnides et 
d’'Insectes, et qui ne paraĂźt pas ĂȘtre susceptible d’une expli- 
cation unique, mais rĂ©suller de causes diverses et qui n’ont 
encore été que fori imparfaitement débrouillées. Le travail 
de M. de Peyerimhof n’est en quelque sorte qu'un rĂ©sumĂ© 
de l’état actuel de la question, prodrome de plus amples 
Ă©tudes. 

M. le professeur Girard avait proposé le nom de pÊcilo- 
gonie pour dĂ©signer les cas oĂč la larve d’une espĂšce se prĂ©- 
sente sous plusieurs formes, souvent trĂšs diffĂ©rentes l’une 
de l’autre. M. de Peverimhof propose les termes pécilandrie 
et pĂŠcilogynie pour les cas de polymorphisme du mĂąle et de 
la femelle. 

A ce polymorphisme sexuel se rattachent les faits d’indi- 
vidus neutres ou agames, d'ouvriers, de soldats, si communs 
dans les HyménoptÚres et NévroptÚres sociaux (Fourmis, 
Abeilles, Termites) et ceux anaiogues que l’on remarque 
chez les Pucerons et les Cynipides, oĂč le phĂ©nomĂšne se com- 
plique de ceux de parthénogénése et de génération alternante. 

Depuis longtemps on connaĂźt aussi les Papilio de certaines 
rĂ©gions intertropicales, oĂč une forme mĂąle correspond Ă  
plusieurs formes femelles, fort différentes les unes des autres. 
M. de Peyerimhof combat l'explication du fait par le mimé- 
tisme, qui avait cours jusqu'ici pour ces espĂšces. Est-il dans 
le vrai ? 


TL er is 


Ve, 5 


CU 
304 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. "1780 

Des faits de mĂȘme nature ont Ă©tĂ© observĂ©s chez des 
ColéoptÚres, des HémiptÚres, des Psocus. 

Chez les Crustacés, on en connaßt aussi des exemples. Il a 
Ă©tĂ© reconnu que la pƓcilogynie des Artemia Ă©tait en corrĂ©la- 
tion avec le degrĂ© de salure de l’eau saumĂ€tre oĂč vit cette 
espÚce, dont on fit jadis plusieurs espÚces, basées unique- 
ment sur les femelles ; les mùles ne différaient pas les uns 
des autres. 

Un cas fort curieux enfin, et oĂč le milieu a aussi un rĂŽle, 
est offert par des Sarcoptides plumicornes (Acariens). Le. 
Syringobia chelopus, espĂšce qui vit dans les tuyaux des 
rĂ©miges du Totanus calidris, et oĂč les deux sexes prennent 
lun aussi bien que l’autre, des formes toutes diffĂ©rentes, 
suivant qu'il sera possible aux deux sexes de s’accoupler ou 
non, lorsqu'ils sont prisonniers Ă  l’intĂ©rieur de la tige des 
plumes; ce serait, chose assez étrange, la simple présence 
de l’autre sexe qui dĂ©terminerait l'orientation du dĂ©veloppe- 
ment vers l’une ou l’autre des deux formes que peut prendre 
chaque sexe. 

En rĂ©sumĂ©, des faits observĂ©s, il semblerait qu’on peut 
généralement conclure que la virginité amÚne la femelle 
vers un perfectionnement, tandis que ce serait le contraire 
pour le mĂąle. 


29, 
23, 


25, 


26, 


OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES 


FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE 


PENDANT LE MOIS DE 


AOUÛUT 1898 


rosée faible le matin. 

trĂšs forte ro-Ă©e le matin. 

de 3 h. 50 m. à 4 h. du soir, tonnerres à l’W. et à l'WNW. ; quelques gouttes 
de pluie; Ă  8 h. du soir, Ă©clairs Ă  l'W.; pluie Ă  10 h. du soir. 

Ă  1 h. 45 m. du matin, violent orage Ă  l’W. et au SW.; durĂ©e une heure 
environ; Ă  7 h. 10 m. du matin, tonnerres au NW. 

rosée le matin; léger hùle à 4 h. du soir. 

hùlo solaire à 2 h. 30 m.; fort vent à 4 h. du soir ; légÚres averses à 8 h. et 
Ă  9 h. du soir; depuis 9 h., Ă©clairs Ă  l’'W. et Ă  l'E. 

pluie Ă  7 h. du matin, Ă  4 h. et Ă  7 h. du soir; fort vent depuis 1 h. du soir ; 
Ă  Th. du matinet Ă  3 h. 20 m. du soir, Ă©clairs et tonnerres au NW.et 
au SW. 

légÚre pluie pendant la nuit et à { h du soir; arc-en-ciel à 4 h. 30 m.; à 
9 h., Ă©clairs au S.; fort vent Ă  7 h. du matin. 

trÚs forte rosée le matin. 

forte rosée le matin; forte bise à 4 h. du soir. 

forte rosée le matin. 

trÚs forte rosée le matin. 

trÚs forte rosée le matin. 

forte rosée le matin. 

trÚs forte rosée le matin. 

forte rosée le matin. 

forte rosée le matin. 

rosée le matin; fohn de 3 h. à 5h. du soir; la température monte brusque- 
ment et atteint 32°,9 Ă  3 h. 50 m.; c'est le maximum absolu de l’annĂ©e. 

rosée le matin. 

rosée légÚre le matin ; cumulus sur le Jura à 1 h. du soir; à 4 h., sur tout 
l'horizon, sauf au S. 

faible rosée le matin. 

orage au NNW. et au NW. de 9h. 36 m. Ă  9h. 42 m. du matin; Ă  10h 
20 m., orage au SSW.; la plu e commence Ă  tomber Ă  10 h. 06 m.; Ă  
10 h. du soir, Ă©clairs au SSE. 

rosée le matin ; forte bise à 4 h. du soir. 

forte bise Ă  10 h. du mat n. 


28, pluie Ă  4h. dusoir. 
31, forte rosée le matin; pluie de 10 h. 30 m. du soir à minuit. 
ARGHIVES, L. VE — Septembre 1898 21 


Valeurs extrĂȘmes de la pression atmosphĂ©rique observĂ©es au barograp 


MAXIMUM. MINIMUM. 

Le 9 Ă  40 h. matin 798.77 Le 2 Ă  4h, 
D 6 Ă  mini... 730,30 5 Ă  41 h! soir. RES LUE 
Bi nunnit. «it. .... 725,04 8 à. 3/h's0ir PRESS x 749,78 
Da TIR mois 733,94 10 S C6 hs . 732,22 “ 
15 48h. malin LOPEMRS 727,80 15 2 5 HT S0Ire 0 SE 725,98 K. 
CRE Nr 732,19 23 Ă -minuit 25e ee 79 Ă  
93 Ă  minuit... 729,26 95 Ă  4 h. soir... Pere 7185 
29 Ă  10 h. matin... 731,64 JO 4h soir......... F 730,02 
LE a. 


Résultats des observations nluviométriques faites dans le canton de GenÚve 


CÉLIGNY | COLOGNY AUSSY COMPRSIÈRRS | ATHENAZ À SATIGNT 
Obserr, MM. Ch. lesson | R. Gautier | M. Micheli OBSERTAT: Pellegrin | J.-J, Decor | P,. Pelletier or 
| mm rm | mn ram mm mu im 


Total. 20.8 | 35.7 | 96.0 | 29.9 | 34.7 | 40.8 | 27.0 


| 


Durée totale de l'insolation à Jussy : 289h 45 m. 


EL'EYT “is 0%'6F 9£‘0 0% 9 — %OL FOR Tee Core OCT + GG 66L som 
S'OYF!! 9° ae 6'6F STI aa 6 |0'E | 06 O1Y | 69 — | 049 JÉRE SOI KES | FO'6I- SS'TEZ | 08'682 | 828 E | SS'OEL| FE ; 
L'GYF| Oe À y08 0'£ || F'ASS|""|""" | 066 06€ | 5 — | 769 |£ 9 | £'6 + |er'o +! por ex: TÉL 80062 088 | 090€2 0€ : 
Dep Le | L'O6 SITE ONEO + “NN "|" | 068 On | 191— | OL | 6:02 | 6'01-+ 660 —| 26:07 (HOTEL | ze"Ă©zr 696 + SUOEL 66 | 
OO | °°° 100 |0071TS AlE | F9 | 066 068 | 66 + | 092 | OS | FH LOT +! 80'87-+ |C£'68c | ZE Ze | €2'0 | Leger L|86 
POUIOE | SFe TON LEONSE |F ‘AS|""|""" | 066 |0GE | 0 — 200 | FĂ©e | SET lo1'e | 28 02-- 00 TEL |9G eZ | Ce Tr + |2: 66L| LG | 
08H66 | 116,99 |ESOÏSE |  ‘Nl''l-": | 066 0 | 66 + | 6 est | 9er ler | ceer-t lov'oez  LE8GL JE + 8C'66L 9 
eSHISE + | FI6GS |LTOÏC'L |F AN "|": 0% 10GY 19 —|S8r2 |GGc—T | SCI |G0 6 | 161+- 96 GEL |G'LEL | 160 + GTSCL| | 
O'LUY| FE + | L'EGUT |88'01S'E Alt | 068 (O9 | TE +662 |%%6+ | SLI TT +) 0S67+- |SL'OSZ | 09'822 | 90e T SP 6e Ve | 
0'9P)0% +1 LS |88 017% MAL |9'T | 066 06S | SF — | 301 Let | 601 61e Hl 08 Te+ |l6r'eez |nm'ezz | 61e — |69'0€4| ge 
(GOUTTE + | See TETISTO NL | ‘N° | 0%6 00€ |0 OFL | 608+ | Sr |ETS ++ DE VE EL | 68'86L | 966 À 61'0EL 8 
De | SISOONLe | ‘N|'°|""" | OY6 |OTS | 65 — 129 |G'Ă©x | Or (96% | 19'ca-+ 00 TEL | 8:82 | 008 + l6'66L| 1z 
(SERIE | secs HO 011 | ‘Nl'')'": | 068 0 | 80 — | 709 nel CC 1 90661 |OL'OEL  0E'SGL | 061 + | E8'66L) 07 
(SWF FE + | 6 S' TT 0706 JA l-"|"": | 088 |066 | SL — | SGE0 | 66 + | S'ST—+- |97'e LE | 6L'66L | YE'8CL | GUT + | 60662 67 
(ENST | 90661000! | ‘N\'°|""" | OL8 ONE | 86 — | 019 6604 | d'Or Len L VE" |C6'86L  00'L8L | 900 + | TO'86L| 87 
(SOIT | O8 GT) EFOÏTE | N°)": | O6 On | — 02 |9'68+ | ur |eL'e | 1 1e-+ loe'6ez | 76'082 | 060 + | r£'eer L 
BEN | G'GHIL'YTIOOONSE | ‘Nl'-|"" | 008 LOIS | + | 507 (L'OG+ | SET |TG'T | 7661 |8G'S8L | £S'OSZ CC — | Wi'LG2| 97 
O6YF|60 +| L'6NS'er 00! e | “Nl':l"" | 066 018 | 6e + 561 | roc | set cor | grĂ© 08'LGL | 86'GGL  O0'T — 96082 GT 
OOGT| *"" | SRSTIUOONLS FN’) | OL6 08% | 26 + LeL |S'Let | 6er |10'8 +) Mm'0—- |1S'66L | LL'98L | ge: + lec'8cL| 1 
SEUIOT — | S'LICSTIEOOÏEE |T “N°1: | O6 098 | ee + | 181 amet | 971 070 —| S6'LI+ | V6 OL | 07'86L | OST + | LU 6GL| £T 
SVI0 —| SF) 00 OISE |  ‘Nl''|":: | 088 09% |9r — 089 |eez—t |L'8 + SE —| 96'ST-+ IS TEL | GT'66L | 8U'T + | CYOEL| ST 
(OOSF8% — | OTVTT)| ST O|0'OT |F ANN| |": | O6 00 | 87 — | 189 608 88 + lme — 2647 OV'EEL SFTEL | FC + | 8C'CEL| FI 
BE — | PSS 8069 |F ANN| |" | 06 O6 | Ce + 812 66 | 9 + Lee — | egcr— ln eee rca 18% — | TS'cEL| 0 
(CYETS — | L'EFO'T | 08088 “ea || 7 LI 006 069 | 9 ER LL | QUE | L'ON )96% —| GEI ]SO'ÉEL 66'GL | 190 + | 8C'86L| 6 
(661160 + | L'6rI8S |86 01807 | ass )# |607) 068 087 | 9e + | ges | 698 | CUT 16e | 1106 |H0SCL ELGIL| ES — |c0cEL| 8 
OA | "188 |8901£L |r:MSSIT 80 | 086 009 | 25 — 119 |OTE GS 66€ L| LT'ae+ |09'86L aCEGL | OL — 96 98L L 
FEYT 90 +! T61,87)000 18€ mal t:| te" | 066 | O6 | £E — | 300 | 0‘OEH | er 698 | 80: Ye | 0'O€Z | 66:92 | 590 + .09'86L 9 
CSS O | É6L'ET|O0O EE |F “N°1: | 086 | 08% | ce + | 80L 1046 | VI 120 —| 9S'81+- | 00'EEZ GE OEL | O8'E “+ | ISTEL S 
AAAREAT 16179 |86018% "ma |£'G | 066 | OME | 8€ + 264 | C'Oc—+ | 657-007 de L9'61-- || LY'GEL | GT'66L | 69 + | 39 0€ y 
S'EN EO + | F6FLEO |0L'0 67 mA ||""|G0 | 0L6 | 06% | 69 + | 91 | SL | ‘ET |6C'0 +] 66 61 60'662 | 80 251 | L'0 + | 69821 € 
Se T0 — | LS ISTO 6e 5 “nl: | 066 008 |£6 + | 22 leg t ext CG O —| 6781 || LL'RGL | GG'96L | Gc'O + | 8T'8CL| & 
QU: 0'87 fe 88 0 T'£ “atall-::|-:: | 066 | 089 | 681 | Tes E6eT | JON 86 —| 69'91-+ |6T'OEZ | 66264) ETF À CO'66L| V 
Q DE Leu =] EE “ut ĂŒ “ u “UFR | “pt “UE[Uu GA ENT CH 
5 21EUOU _& PS = |'u4 AAC ER 2PUIOU SON YG ‘180184 |"18048q oqwumou | “age | À 
2 due | 85/2125) ‘queu | 2 | SP |urxex “ur | LONIEU sn uen | aug | 101 ee je TE lanaineu er|sop our] 3 
É PIN È | 2 2 À Ee -ruop | $ Le pie Ko Et auuok ot EE ere 296 HVIG| monen| s 
È sn |ÉSIES|SS ADO An ET SEE ; £ 
= 7 fPun np ‘duùy TE a on no e1ni LATE u9 > Horenyes 9p° eu} 7) aanpeagdue ‘2nQuoisg E 


oo | ne SET LAOV — ‘HANAI 


MOYENNES DU MOIS D’AOUT 1898 


BaromĂštre. 
Ă  1h. m. #h. m. Th. m. 19h.m.  14h.s, 4 h.s. Th.s. 10 b. 8, 


nm mm mm mm mm ram mm mm 
{re décade 728,88 72890 72897 72896 728,50 728,02 72840 729,16 
2 » 729,14 729,94 729,84 729,70 728,88 72816 728,21 72887 
3 » 729,83 729,68 730.41 730.57 72981 729,9 729,31 730,01 


Mois 72930 72929 72076 72977 12909 72818 72866 729.37 


Température. 
re dĂ©c. + 1513 + 13,38 L 1587 + 20.01 + 22/73 —- 22.67 + 90/01 + 16.84 
% » —+ 1308 + 13,31 + 16,20 L 2168 L 2136 + 25.76 + 22.84 19,05 
3» + 1398 + 1433 16.63 L 2176 + 2.05 + 202 + AOL 1895 
Mois + 1340 + 13,69 + 16,25 -E 2117 + 23,73 + 2415 L 21,29 + 1805 


Fraction de saturation en milliĂšmes. 


_ Afredécade 884 949 SOL 646 b) 
Ăż _ 844 902 801 618 x 
| 1 NE 821 897 787 600 220 D34 660 755 


Mois 849 915 796 621 D25 206 649 772 


lnsolation. Chemin Eau de 


Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni- 
min. max. du RhĂŽne. moyenne, en heures. p. le vent. de = mĂštre 
0 o 0 h. kil. p. h. cm 
dre déc. H12,61 + 25,23 + 17,69 0,52 76,4 à,36 19,2 143,58 
2e » —+412,87 + 26,95 + 19,03 0,04 119,2 3,98 ss 143,10 


3e » —<+13,71 <+2645 + 2147 0,50 S4,4 4,55 107 144,45 
Mois +13,08 + 2622 + 1940 0,36 280,0 4,50 29,9 143,73 


Dans ce mois l’air a Ă©tĂ© calme 45,2 fois sur 400. 

Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 2,34 à 4,00. 

La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 8°,4 W. et 
son intensité est égale à 24,6 sur 100. 


ĂȘ PF 
: L 
. 
P- 
e { et 
* 


EU POST TR 
Re ace ER ti 
ve no” RME \ 
ARC NS LEE LINE 
F ER 
= OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES 
FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD 


vendant 


LE Mois D'AOÛT 1898. 


_ Le 1*, brouillard Ă  7 b. du soir. 

E 3, pluie Ă  { h. et Ă  7 h. du soir. 

= 4, brouillard depuis 7 h. du soir. 

Ê 7, pluie à 10 h. du soir. 

j 8, brouillard le matin jusqu’à 1 h. du soir; pluie depuis 4 h. du soir. 

9, fort vent depuis 10 h. du matin; neige Ă  7 h. du matin et brouillard depuis 
10 h. du matin. 

23, pluie Ă  { h. du soir. 

24, brouillard depuis 1 h. du soir. 

25, brouillard depuis 7 h. du soir. 

26, brouillard depuis 7 h. du soir. 

28, brouillard depuis 4 h. du soir. 

= 29, brouillard depuis 7 h. Ă  10 h. du matin. 


MINIMUM. 
tu 
10,30 8e 274 62h-matine ete 4. 21000 


5 Ă  10 h soir 572 50 
9 Ă  41 h. soir 568.10 OH PS7ANE 
AA MO hIESOIL EE. PEN GTA | 43 Ă  5 h. matin 


4524 44 h-soir. ue 45 Ă  7 h. matin 
22 Ă  10 h. soir 575,20 2% CN 

25 Ă  minuit 570,10 95.4 5. 

27 Ă  1 h. matin 571,60 27 Ă  6 h. matin 
29 Ă  10 h. soir 569,24 29 Ă  7 h. matin 
31 Ă  9h matin 271.50 SL Ă  11h. soir 


311 


MÉNVERTEEV : PEN 906 + 308 + 806 + SOLE sion 
TR RO RS ECTS SE LE | LR + | 096 + | GL'L + | OSTLS | 0609 | 80€ + | ET LOTS 
CSI TN AR OR SEE Lee L8 + | 60 + | E80 + | 109 + | OS'ILS | 06 690 | S6T + | LT'OZS | 0€ 
GEO | F ‘AN ee RS RS EN EEE 66 + | VIT + | 86 — | TE di | 18 69  C6L96 | 680 + | ES'80G | 66 
680 | F ‘AN IR NE OCT | 8% E | LOT + | 979 + | SETLC | 09/8096 TT x | 6L'69$ || SG 
80 | F ‘AS RTS a A em Rat ECC: e EVL + | O9'TLS | OC'YLS | TE + | TS'TLQ | LG 
090 | F ‘MS PR * | T6 + | 0S + | 8F0 LG + | O9 FLE | 06696 | 6L'Y + | EG'OLS | 9% 
GO | F ‘AN JA | L'6 + | 86 + | FFO + | LC E | OFOZS | 07806) La0 dE G0'698 | SG 
680 | F ‘IN DT Sn D |A ME EU LS EMA) sl 669 + | OLGLS | OFOLS | 976 86 0LS || 5 
LOT AMEN EEE Tee ee RO LES EN ee FOR COLE | 08'GLS | VYS + | OL'ELS | EG 
€FO | F ‘AN nt ESS tele De l FIG+ | SL À | 699 + | 66H | UG SLS | JS'YLG | C9 + | EL'YLQ | Se | 
G0'O | F ‘AN ER Ce ce ƾ 981+ | OO | 672 + | H0'EI | OL'YLS | OO'YLE | EL'S + | 9H | Fe 
API] MSc TS A RSR ES FAR LE ; L'SF+ | 66 T VOL Æ | 1661 | 6S'YLS | FO DLS | ESC Æ | GTYLS | OG 
660 | F ‘AN A + RE ; 681 | O'OF 604 + | 06H | GTYLC | GL'ELS | YL'4 + | SYELS | 6F | 
HN CTI SE) EP ERA NOT EN LBI TE |" ET 0) 0 NET ete | OUEN NO EZ2CNISRUE T OY'eLS | 8F | 
000 | F ‘AN Re SC | 08 + | ce + | OC | 9'GLS | OTGLS | 99€ VF'eLS | LE | 
600 | F ‘AN rider Due | or GL + | TS + | CET | 09'LS | OL'OLS | FLE + | SU'TLS | 97 | 
FO NE NOT 82 + | OS'E + | 666 + | OY'ILG | TS'OLS | 90 GS'OLS | SI 
#00 | F ‘AN | DR pe | 697 | 08 + | SE + | ICO | OV GLS | OC'TLE | 66 YL'YLS | UT | 
DONS CUN || ER TUE | GE | 79 Æ | STE + | 196 + | LT'LS | ONTLS | SOC V6'FLS | € | 
ADIDAS ||.‘ RE LS | 6er | 86 + | 598 + | 988 + | Oa'eLS | LSOLS | Gite E | OETLS | er 
QUO IT : AN |. ** Se PA EX | L'6 + | 60 + | 180 + | 969 + | OSELS | OTOLS | Gc'e + | SO'TLS | FT | 
| 860 | F ‘AN SC TE APE °" 88 + | SE — | 689 — | 190 — | 0901 | LE'808, ALTO EXC CON) ADRN 
| 00'T | 5 ‘AN V6 | L9 + | Se — | %62L — | CO — | OI'S9S | OT E9S | FLE — | TTC l'E 
O0'F | F ‘Ms LP one RE | S6 + | 6% + | 960 + | 689 + | O0OLS | O0'E9C | EL — | 908 | 8 | 
850 | F ‘MS Rp ce LG | 08 + | 96% + | O7 | 8G'CLS | OCOLS | STE + | LOYLO | L 
100 | F ‘AS RE ES | GS | CL + | SFS + | STI | SU'GLS | OL'YLG.| GE + | 6048 | 9 | 
000 | F ‘AIN ARS Se DE NE A | GOT | 66 + | 860 + | EL + | OS'GLS | OG' ILE | Due + | HE'GLS | G 
| 690 | F ‘AN ESP Re | 98 + | 0% + | 290 — | EL'S + | ET'L | SOLS | Fe + | ETILS | % 
ORO\ IF" “IN |. ‘: ie 0e | F6 + | 9 + | 600 + | 679 + | 8S'OLS | 00'OLS | SLT — | S9'OLS | € 
CCO | F ‘AN POLE MEET Lu | Gt | LS + | 960 + | EL + | OUYLS | OS'696 | GT + | S0'OLS | 
€SO | F ‘AN ER Us NN LOPR N6 6 ).460 + L'LEL + NOS OL NEC 600) RÉ DIREEN REC OOAISTEA) 
| uuu ui) Ɠut REULTER ĂŒ u “qu | “qu um | “up | 
à. | ne “1 #G SI -a8tu “njosqu npoqe “aqeuiou | “Sainau #3 cent AL *2]BWIOU ‘saanou ÿa = 
38 |'aueunmop} quon enĂ©aun) 0 Manu ang feu care ane | one | Son “fou # 
22 — a, - je ES NREUE ETS 2 ETES HET ee 
ZE Do “a$1au no 9] +7) 24nyexgdue j, "AQU 5 


8681 LAOV — ‘AHVNHAS-ENIVS 


{ 


MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — AOÛT 1898. 


BaromĂštre. 


4h. m. #h. m. Th.m. 10 h. m. 4h: s; &h.s. Th.s. 10 h.s. 

mm mm mm mm mm mm mm mm 
1: décade .. 570,01 569,58 569,62 569,77 569,76 569,71 509,9, 570,22 
¼Ɠ » ... 572,08 571,79 571,86 571,99 572,00 572,12 572,25 572,55 


3. ss ... 574,56 571,20 571,19 571,39 571,29 571,17 571,24 "571,96 
Mois 2. 571,23 970,87 570,90 571,06 571,03 571,01 571,15 571,38 
Température. 

Th. m. 40 h. m. 1h.s. #h.s. 7h:6: 10 h.s. 


frédécade. .L 81 799 L SAS L SE L 64 CR 
2% Oo» + 8,98 +12,9%6 13,99 + 13,26 10,86 — 9,68 
Di 04 VAS + QÉS HA0A0 LE 9% C TDR 


Mois ..... Æ 7,42 + 9,63 + 10,85 +10,2 + 8,16 ES 

Min. observé. Max. vbservé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la 

ou de neige. neige tombée. 

0 ° mm cm 

| Are décade... + 3,49 + 9,84 0,53 43,1 
P RP... EE 7,18 + 15,68 0,07 ... 
La DT LL 500 + 49,51 0,43 igé 
| Mois ..... + 5,20 + 12,67 0,35 43,1 


Dans ce mois, l’air a Ă©tĂ© calme (,0 fois sur 400. 

Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 2,94 à 4,00. 

La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E., et 
son intensité est égale à 51,1 sur 100. 


ra 
ra 
Ăż 


Archives des Sciences 207 s, et nat. tome VW], Sept !* 1898 


FCI 


1.4. 


nd dy tube 


KL 


É1g-9. 


TH. DUC - GENÈVE 


Archives des Sciences physi 


Archives des Sciences physiques et naturelles. Tome VI. Septembre 1898. PI. I bis. 


Kr. Birkeland. Succion des 
rayons cathodiques 
par un pÎle magnétique. 


IE CE ESS 


+ — 


5 


| DD | 6 26. 


" 
ee 


Les points + cornapondent aux autres parallÂź 


ne) dans l'espérance 


27 


inée 965, Dans la 
on De: Fa ligne pointiflée. 


Un méllimÀtre vrai aur L'uxa das erdonnées correspond à 0200022057 
Me pass tenir csmpte des traite horentaux du quutnllage qui sons epacés de 


Les courbus + sont celtes du parallétipipéde D 


L'OMIGS, nus diras de ST 


ni 


LĂšs chiffres indiquent la tempĂ©ratire À (Ă  


qué a fixé le point. 


 LoƓutes@ * 


RE 
REEReReRS 
jee 2 


M 7 RO EE 1 
——— = 2 


ARE DE DT Ă  
A 


Archéves das Stiences phyoet nat Tome VS 


NOTICE 


SUR 


UN TRANSFORMATEUR 
DE M. KLINGELFUSS A BALE 


PAR 


Henri VEILLON 


Depuis la découverte des rayons de RÎntgen on a vu 
surgir partout des laboratoires spéciaux de radiographie. 
La bobine de Ruhmkorff est venue y prendre place sous 
la forme ordinaire qu’on lui connaüt dans les cabinets de 
physique. Parmi les recherches incessantes, qui ont pour 
but le perfectionnement du matériel radiographique, un 
grand nombre sont consacrées à cet appareil si impor- 
tant. Les constructeurs, aprĂšs l’avoir modifiĂ© pour les 
besoins de l’électrotechnique, s'appliquent en particulier 
à lui donner une forme appropriée au manuel opératoire 
de la radiographie. A l'exposition, qui accompagnait ces 
jours passés la session annuelle de la Société allemande 
de physique Ă  Dusseldorf, on a pu voir plusieurs appa- 
reils construits dans ce but par diverses maisons. Je me 
propose dans ce qui va suivre, non pas d'Ă©tablir des com- 
paraisons entre des types différents, mais de donner quel- 

ARCHIVES, t. VI. — Octobre 1898. 22 


314 NOTICE SUR UN TRANSFORMATEUR 


ques indications sur des mesures que j'ai eu l’occasion de 
faire sur un instrument de ce genre imaginé par M. F. 
Klingelfnss ingénieur-électricien à Bùle. Ces mesures ont 
été exécutées comparativement à une grande bobine de 
Carpentier avec l’aide de M. BĂ€urlin chez M. Klingelfuss. 
Cette bobine Ă  0,62 cent. de longueur et 0,22 cent. de 
diamÚtre. Les instruments de mesure nécessaires avaient 
été mis trÚs gracieusement à ma disposition par M. le 
professeur Hagenbach-Bischoff. 

Ce qui distingue tout particuliĂšrement l'appareil en 
question de la bobine Ruhmkorff, c’est qu’à l'instar des 
transformateurs ordinaires techniques, le noyau de fer est 
presque complÚtement fermé, comme l'indique la figure ci- 
contre, par une armature À, fendue verticalement en son 
milieu. L’intervalle n’est que de quelques millimùtres. 

Cette traverse pouvait ĂȘtre remplacĂ©e par une seconde 


A 


non fendue. Le noyau entier el la traverse sont formés 
de lamelles de fer doux, séparées par du papier, et la 


DE M. KLINGELFUSS A BALE. 315 


masse totale surpasse considérablement celle du fer dans 
la bobine Ruhmkorff. Deux paires de bobines primaires et 
secondaires sont disposées sur les deux branches vertica- 
les du cadre, les secondaires entourant les primaires. La 
disposition essentielle est l’enroulement du fil secondaire, 
que M. Klingelfuss obtient au moyen d’un appareil fort 
ingénieux que nous n'avons pas à décrire ici. Cet enrou- 
lement est absolument mathématique et combiné de ma- 
niÚre à écarter, selon des rÚgles précises, les spires en 
raison de leurs différences de potentiel. Le procédé de 
fabrication, dont M. Klingelfuss tient Ă  conserver le se- 
cret, permet d’enrouler le fil de maniĂšre Ă  Ă©viter d’une 
spire Ă  l’autre mĂȘme le contact de l'enveloppe de soie qui 
le recouvre. Le nombre des spires, soit primaires, soit 
secondaires est trÚs inférieur à celui de la bobine Ruhm- 
korff. Voici les données comparatives pour les enroule- 
ments des deux appareils en question; les chiffres indi- 
quent le nombre des spires: 


Bobine Carpentier Transformateur Klingelfuss 
Fil primaire 322 112 
Fil secondaire 153.000 18.000 


Les deux paires de bobines peuvent ĂȘtre utilisĂ©es soit 
en les mettant en série, soit en les reliant parallÚlement. 

L'interrupteur est à mercure et fonctionne séparément 
alimenté par un courant spécial. Dans les expériences 
suivantes on n’a utilisĂ© que des fermetures et des ruptu- 
res isolĂ©es du circuit primaire, obtenues au moyen d’un 
dispositif fort simple. Un levier métallique horizontal, 
mobile autour d’un axe Ă©galement horizontal, portait Ă  
une extrémité deux tiges en cuivre à bouts de platine 
plongeant dans deux godets de mercure recouvert d’al- 


316 NOTICE SUR UN TRANSFORMATEUR 


cool. Dans cette position le courant entrait par l’un des 
godets et ressortait par l’autre. L’interruption se faisait 
au moyen d'un poids tombant d’une hauteur constante 
d'environ 1250 sur l’antre extrĂ©mitĂ© du levier. 

Les mesures furent exécutées dans le circuit secondaire 
fermé à travers un galvonomÚtre balistique. On obte- 
nait ainsi pour chaque fermeture et pour chaque rupture 
la quantité d'électricité induite. Les résultats fournis par 
de nombreuses expériences en utilisant des courants pri- 
maires de différente intensité, sont représentés graphique- 
ment dans le tableau ci-contre. Les courbes sont des 
moyennes entre les quantités induites à la fermeture et à 
la rupture du courant primaire. D'aprÚs la théorie ces 
deux quantitĂ©s doivent ĂȘtre identiques. Elles se sont en 
effet montrées à trÚs peu prÚs telles pour l'appareil de M. 
Klingelfuss lorsqu'il Ă©tait muni de la traverse fendne. 
Pour la traverse pleine il y avait une petite différence sur 
laquelle nous ne voulons pas insister. Avec la bobine 
Ruhmkorff par contre il y a une assez grande différence 
en faveur de la rupture dans certains cas, en faveur de la 
fermeture dans d’autres; mais nous passerons ici sur ce 
détail. 

Les abscisses représentent les intensités du courant 
primaire en ampÚres, les ordonnées; les quantités induites 
en microcoulombs. 

La courbe I se rapporte Ă  la bobine Ruhmkorff de 
Carpentier. Les autres courbes sont fournies par l’appa- 
reil Klingelfuss dans les conditions suivantes : Dans IT et 
III, les bobines primaires sont reliées parallÚlement; II 
est formĂ© par l'appareil dĂ©garni de l’armature A, et III 
par l’appareil muni de l’armature. On voit l’importance 
colossale de cette derniĂšre qui a pour effet de conduire 


DE M. KLINGELFUSS A BALE. 317 


les lignes de forces en les empĂȘchant de venir entraver 
l'effet de l'induction par un parcours défavorable. Les 
quantitĂ©s induites dans l’appareil muni de son armature 


Ă€0ao 


| 
7000! 


6000 


5009 


sont prÚs de trois fois plus considérables que celles indui- 
tes dans l'appareil sans armature. À mesure qu’on s’élĂšve 
dans l'intensité du courant primaire, ce rapport diminue 
un peu. Voici d’ailleurs quelques chiffres relatifs aux 
courbes IT et IIT. Ce sont les quantités induites en micro- 


coulombs : 


5 10 15 20 #30 45 ampĂšres 


Avec armature 872 1780 2616 3540 4620 5878 microcoulombs 
Sans armature 293 614 912 1215 1837 2694 : 


Rapport: 3,0 2,9 29 29 925 92,92 


La courbe IV enfin représente les quantités induites 
lorsque les deux bobines primaires sont reliées en séries. 


318 NOTICE SUR UN TRANSFORMATEUR 


On voit qu’elle s’élĂšve encore beaucoup plus que la 

courbe III au-dessus de celle fournie par la bobine 

Rahmkorff. On obtient ainsi avec le mĂȘme courant 

primaire une quantité beaucoup plus considérable qu'avec 

le Puhmkorff. Voici d’ailleurs le rĂ©sultat des mesures 

pour des courants primaires variant de 10 Ă  25 ampĂšres. 
10 15 20 25 ampĂšres. 


Transformateur Klingelfuss 3440 4600 5550 6300 microcoulombs 
Bobine Carpentier 524 750 1094 1270 » 


Rapport : 6,7 6,1 5,1 5,0 


En se reportant aux données comparatives faites au 
début sur le nombre des spires des enroulements pri- 
maires et secondaires dans les deux appareils, on recon- 
naßtra la supériorité incontestable de l'appareil de Klin- 
gelfuss. 

Jusqu'ici nous n’avons envisagĂ© que la quantitĂ© de 
l'électricité induite. Reste encore à examiner la tension 
en circuit secondaire ouvert. La longueur des Ă©tincelles 
atteint exactement celle que l’on obtient avec la bobine 
Ruhmkorff, soit 42 et mĂȘme 45 centimĂštres. D'ailleurs 
ceci est un point dont il ne faut pas exagérer l'impor- 
tance dans le cas particulier des applications Ă  la radio- 
graphie. Il est fort rare que dans les tubes employés pour 
les rayons de RĂŽntgen la distance des bornes oĂč les Ă©lec- 
trodes sont scellées dans le verre ne dépasse 30 centimÚ- 
tres. C’est pourquoi il n’y a pas avantage à forcer la cons- 
truction de la bobine dans ce sens, tandis qu'il est néces- 
saire de lui faire rendre des quantités aussi grandes que 
possible. Une bobine de la puissance explosive de 60 cen- 
timÚtres par exemple fournira toujours des résultats infé- 
rieurs Ă  ceux que donnera une bobine de la puissance 
de 30 centimÚtres mais dont les quantités à chaque dé- 


DE M. KLINGELFUSS A BALE. 319 


charge sont beaucoup plus fortes que dans la premiĂšre. 
A ce point de vue en effet l'appareil que nous avons Ă©tu- 
diĂ© fournit des rayons de RĂŒntgen trĂšs puissants. Pour 
en revenir aux Ă©tincelles nous ajouterons que celles-ci ont 
à longueur égale une auréole beaucoup plus large que 
celles de la bobine Ruhmkorff. À 25 centimùtres on 
sĂ©pare encore par le souffle l’aurĂ©ole qui s’écarte sous 
forme de vĂ©ritables flammes, chose que l’on ne rĂ©alise 
plus guĂšre avec le Ruhmkorff au delĂ  de 7 ou 8 centi- 
mĂštres. 

Ce qui permet d’obtenir des rĂ©sultats aussi intenses 
c’est comme nous l'avons indiquĂ©, la grande masse du 
noyau fermĂ© de fer doux et l’enroulement mathĂ©matique- 
ment régulier du fil secondaire. Ce dernier a 0,2 mm. 
de diamĂštre, tandis que celui de la bobine Ruhmkorfi 
n'a que 0,16 mm. ce qui lui donne une section presque 
double (‘°/.) de celle du fil du Ruhmkorff. La rĂ©sistance 
du fil induit est ainsi considérablement diminuée, et cela 
d'autant plus que le nombre des spires de l’induit est 
relativement petit. Elle n’est que de 8.000 ohms environ 
contre 50.000 qu'elle atteint dans la bobine Ruhmkortf. 
La tension Ă©tant donc la mĂȘme que pour la bobine 
Ruhmkorff et les quantitĂ©s induites (si l’on veut aussi les 
intensités) étant environ sextuples, l'énergie rendue est 
environ six fois plus grande. Si l’on considùre enfin que 
cette Ă©nergie six fois plus grande est obtenue par un 
inducteur qui est bien inférieur au Ruhmkorff sous le 
rapport des ampĂšres-tours on verra combien le rende- 
ment de ce nouvel appareil est avantageux. 


é e PR, 4 Pur tré nou Maur à, REPORT MST FI 
. FEAT Ăč FD 70 
F ? K « L 


RECHERCHES 


SUR LE 
VERSANT SUD-EST 


DU 


MASSIF DU MONT-BLANC 


PAR 


Francis PEARCE 


Assistant au laboratoire de Minéralogie et Pétrographie de l'Université de GenÚve. 


(Suite et fin!.) 


QUATRIÈME PARTIE 


LES TERRAINS SÉDIMENTAIRES 


Dans la bordure méridionale du massif du Mont-Blanc, 
les terrains sédimentaires sont peu développés, 1ls sont 
représentés par : le CarbonifÚre et le Permien rares, le 
Trias, l’Infralias, le Lias, le Dogger et le Quaternaire. 

On en trouve dans le Val Ferret suisse, quelques lam- 
beaux plaqués contre les parois abruptes de porphyres; 
de petits affleurements se voient Ă©galement sur la rive 
droite de la Dranse prĂšs de Som-la-Proz et la Seiloz. 


1 Voir Archives, t. VI, juillet 1898, p. 56, août, p. 134, et sep- 
tembre, p. 257. 


RECHERCHES, ETC. 321 


Au col des Grépillons et au col Ferret, les dépÎts 
sédimentaires deviennent plus importants, ils forment 
alors une Ă©paisse bande, allant de la base de l’arĂȘte des 
Grépillons, au village de Ferret. A partir du col Ferret, 
cette bande se poursuit sur la rive gauche de la vallée de 
la Doire, forme l’anticlinal de la Montagne de la Saxe et 
du Mont-Chétif, ainsi que le synclinal de Courmayeur, 
puis disparaĂźt prĂšs de la cantine de la Visaille, sous les 
schistes lustrés ou le quaternaire, pour reparaßtre dans la 
partie supĂ©rieure du Val de l’AllĂ©e blanche, dans les 
plis des Pyramides Calcaires, du col de la Seigne, etc. 

Le sédimentaire se trouve aussi sur la rive droite de 
la Doire, oĂč il forme un talus entre Praz-Sec et l’extrĂ©- 
mité du glacier de la Brenva. 

La direction des couches est sensiblement N.-E.-S.-0. 
et le plongement se fait généralement au S.-E., sauf tou- 
tefois dans la rĂ©gion voisine de Courmayeur, oĂč les cou- 
ches se replient sous le massif du Mont-Blanc, en plon- 
geant au N.-0., tandis que vis-Ă -vis, elles se renversent 
sous le flanc nord de la Montagne de la Saxe et du Mont- 
Chétif. Le synclinal de Courmayeur, qui est isoclinal 
couché dans sa plus grande longueur, présente en cet 
endroit la disposition en Ă©ventail. 

Au sud, ces terrains triasiques ou liasiques supportent 
les schistes lustrés de la zone du Briançonnais. 

Nous n’entrerons pas ici dans une Ă©tude dĂ©taillĂ©e des 
formations sédimentaires, nous ne ferons que résumer 
les travaux antérieurs, en y ajoutant quelques observa- 
tions que nous avons eu l’occasion de faire. 

L'Ă©tude que nous avons faite, n’ayant pas eu pour but 
celle des formations sĂ©dimentaires, et comme d’ailleurs il 
existe certaines lacunes dans la connaissance des forma- 


PR EPS 


329 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


tions trÚs intéressantes de cette région, il serait à désirer 
qu’il en soit fait une Ă©tude stratigraphique plus complĂšte. 


S 1. Le Carbonifére et le Permien. 


Ces deux formations manquent en général sur le ver- 
sant sud du Mont-Blanc, ils n’ont Ă©tĂ© signalĂ©s qu’en deux 
endroits seulement : 

Le premier, au Mont-FrĂ©ty, oĂč l’on trouve entre le 
granit et les schistes du Lias, un grĂšs que MM. Duparc 
et Mrazec ont rapportĂ© au CarbonifĂšre. C’est une roche 
gréseuse, compacte ; au microscope, le type est essentiel- 
lement quartzeux et renferme des grains arrondis de 
quartz, un peu d’orthose et d’oligoclase, puis par places 
quelques plages arrondies de granit ou de granulite. Le 
deuxiùme point, est dans le cƓur de l’anticlinal triasique 
des Pyramides Calcaires, oĂč l’on trouve une roche verte, 
que les auteurs précités rapportent au Trias inférieur ou 
plutÎt au Permien, vu ses caractÚres pétrographiques. 


$ 2. Le Trias. 


Le Trias, généralement peu développé, se trouve, sous 
forme de quartzites, de calcaires dolomitiques et de 
dolomies. 

Les Quartzites paraissent ĂȘtre Ă  la base des formations 
triasiques ; dans la région du Val Ferret, on les rencontre 
seulement au Mont-ChĂ©tif, oĂč elles forment un chapeau 
recouvrant les quartzporphyres, et Ă  la Montagne de la 
Saxe, oĂč l’on en trouve par-ci par-lĂ  quelques lambeaux. 

Ce sont des roches vertes ou blanches, cristallines, res- 
semblant parfois Ă  des roches granitiques, le grain en est 


> 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 393 


plus ou moins grossier et la structure un peu schisteuse, 
Elle sont formées de galets de quartz et de feldspaths, 
réunis par un ciment constitué par des grains de quartz 
et de feldspaths roulés, de la calcite, de la séricite et de la 
chlorite. 

Les Dolomies et les Cargneules sont plus répandues, elles 
se rencontrent sur le flanc méridional de la Montagne 
de la Saxe et du Mont-Chétif, les dolomies sont des roches 
blanches ou grisùtres, d'aspect bréchiforme, elle reposent 
sur les porphyres et supportent les cargneules. 

Au Catogne, le Trias est représenté par une brÚche, 
reposant sur le porphyre, sur laquelle s’appuyent des 
calcaires dolomitiques bleuĂątres ou des schistes dolomi- 
tiques, 

Quant aux cargneules, elles prédominent dans le Val 
Ferret, sur les autres formations du Trias elles suppor- 
tent soit un conglomérat, que nous avons rapporté à 
l’infralias et que nous dĂ©crirons plus loin, soit des schistes 
liasiques oĂč les schistes lustrĂ©s de la zone du Briançon- 
nais. Ce sont des roches jaunes, vacuolaires et bréchi- 
formes, elles renferment quelquefois de gros débris de 
quartz et des fragments de blocs de calcaires dolomi- 
tiques ; le ciment est calcaire, gréseux et jaunùtre. 

Les cargneules forment une bande Ă  peu prĂšs con- 
tinue, que l’on peut suivre sur la rive droite de la Dranse, 
depuis Som-la-Proz au col Ferret; on les retrouve plus 
loin à la Montagne de la Saxe et au Mont-Chétif, et enfin 
elles sont trÚs développées dans la région des Pyramides 
Calcaires et du col de la Seigne. 

Sur l’autre rive du Val Ferret, le trias fait gĂ©nĂ©rale- 
ment défaut parmi les terrains sédimentaires plaqués 
contre les flancs du Mont-Blanc, à l’exception toutefois 


324 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


du Catogne, oĂč l’on trouve comme nous l'avons dĂ©jĂ  dit 
des brĂšches et des dolomies triasiques. 

Comme on le voit, les divers termes de la série triasique 
ne se rencontrent que trĂšs rarement ensemble, les sup- 
pressions que l’on observe, sont sans doute dues à des 
Ă©tirements locaux frĂ©quents d’ailleurs dans ces rĂ©gions, 
plutĂŽt qu’à des lacunes dans les dĂ©pĂŽts triasiques. 


S 3. L’Infralias. 


Dans la bordure sud-est du massif du Mont-Blanc, 
l’infralias est reprĂ©sentĂ© par des grĂšs et des conglomĂ©rats. 
Il est trÚs développé dans la région du col du Bonhomme 
et du col des Fours, oĂč il forme les grĂšs singuliers. A la 
Montagne de la Saxe, à la Maya et à l’Amore, contre les 
parois des Six-Neirs, on trouve encore des conglomérats, 
que nous avons rattachĂ©s Ă  l’Infralias, Ă  cause de l’ana- 
logie de faciĂšs et des conditions de gisement avec les grĂšs 
singuliers du col des Fours. 


Les grĂšs singuliers. 


Ceux-ci ont été remarqués en premier lieu par de 
Saussure, qui leur a donné ce nom, puis ils ont été en- 
core Ă©tudiĂ©s par Lory et l’abbĂ© Vallet, qui leur ont assi- 
gnĂ© l’ñge infraliasique, d’aprĂšs les fossiles qu'ils y ont 
rencontrés; M. E. Ritter enfin en a fait une étude trÚs 
complùte‘, à laquelle nous renvoyons le lecteur pour 
de plus amples renseignements. Nous résumerons cepen- 
dant ici leurs caractĂšres principaux afin de pouvoir 


1 E,. Ritter. Loc. cit. 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 9325 


Ă©tablir l’analogie entre ces grĂšs et les conglomĂ©rats de la 
Saxe, de la Maya et de l’Amîne. Les grùs singuliers sont 
des grÚs, on des conglomérats, de couleur rouge brunùtre, 
renfermant des galets réunis par un ciment calcaire ou 
argileux chargé de paillettes de séricite. 

Les galets que renferment ces conglomérats sont for- 
més par des roches éruptives, cristallines, calcaires ou 
dolomitiques. 

Parmi les roches Ă©ruptives ou cristallines formant les 
galets on trouve: 

{° De la protogine. 

2° Des granulites, riches en oligoclase, avec un peu 
d’orthose et de quartz, le mica y est rare. 

3° Des granulites analogues à celles que l’on trouve 
intercalĂ©es dans le revĂȘtement porphyrique du Val Ferret 
suisse. 

4° Des fragments de micaschistes granulitisés, sem- 
blables Ă  ceux de l’arĂȘte du Brouillard, ou bien Ă  ceux 
intercalés dans les porphyres. 

Quant aux galets de roches sédimentaires, ce sont des 
cailloux de dolomies et de calcaires, analogues Ă  ceux en 
place dans la région. 

Les grÚs singuliers supportent dans cette région des 
schistes noirs liasiques, qui nous paraissent assez sem- 
blables Ă  ceux qui reposent dans le Val Ferret sur les con- 
glomĂ©rats de la Maya et de l’'AmĂŽne. 


Le conglomérat de la Montagne de la Saxe. 


À la Montagne de la Saxe, prĂšs du village du mĂȘme 
nom, on trouve un conglomérat formé de cailloux roulés 
de granit et de dolomie, il supporte les schistes noirs du 


326 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


Lias et repose sur le Trias, qui y est représenté par des 
dolomies et des quartzites blanches. 

Les cailloux granitiques que l’on y trouve, sont en tout 
semblables au granit du Mont-Blanc, ce sont des roches 
pauvres en quartz, avec de jolies lamelles de mica vert, 
le feldspath est de l’oligoclase et de l’orthose. Quelques- 
uns de ces cailloux de granit accusent des phénomÚnes 
dynamiques trĂšs intenses. 

L'analogie dans les conditions du gisement, de ce con- 
glomérat avec les grÚs singuliers du col des Fours, nous 
le font rattacher Ă  la mĂȘme formation. 


Le conglomérat de la Maya et de l AmÎne. 


Dans le revĂȘtement sĂ©dimentaire de la Maya et de la 
paroi des Six-Niers, dominant le hameau de l’Amîne, 
Favre, puis Gerlach ont dĂ©jĂ  mentionnĂ© l'existence d’un 
conglomérat reposant sur le porphyre et supportant les 
schistes noirs du Lias. 

Nous l’avons Ă©tudiĂ© dans ces deux localitĂ©s et nous 
en donnerons ici une description détaillée. 

Dans le Val Ferret, ce conglomĂ©rat parait ĂȘtre absolu- 
ment sporadique, nous ne l'avons rencontré qu'à la 
Maya et à l’Amîne, mais il n’est pas impossible qu'il 
ait été plus étendu, mais alors supprimé par un de ces 
étirements si fréquents dans cette région. 

À la Maya, la position stratigraphique de ce conglo- 
mérat est facile à établir par une coupe faite dans les 
ravins creusĂ©s dans le revĂȘtement sĂ©dimentaire, par les 
torrents qui descendent du glacier du Mont-Dolent. Il 
repose directement sur les porphyres, et il est surmonté 
par des schistes argileux noirs, qui ne font généralement 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 327 


pas effervescence avec l'acide chlorhydrique. Ces derniers 
sont un horizon trÚs constant dans la bordure sédimen- 
taire du Val Ferret, on y a, paraßt-il, trouvé des belem- 
nites ‘; en tout cas ils sont absolument semblables à ceux 
décrits par M. Ritter, comme étant à la base du Lias. 
En d’autres endroits ces mĂȘmes schistes reposent sur des 
quartzites triasiques. 

A l’AmĂŽne, le conglomĂ©rat de faible Ă©paisseur, repose 
Ă©galement sur le porphyre. On en trouve de nombreux 
blocs dans les Ă©boulis et en place, on ne peut guĂšre le voir 
qu'en lambeaux dans le voisinage des galeries qui desser- 
vaient les anciennes mines de pyrite. 

A l'endroit mĂȘme oĂč on l’observe, il supporte des cal- 
caires spathiques et pyriteux, dans lequel Greppin” à 
trouvé une faune Bajocienne ; mais il est vraisemblable 
que les schistes noirs de la Maya soient ici localement sup- 
primĂ©s. En effet, on trouve des dĂ©bris de ces mĂȘmes 
schistes dans les Ă©boulis et ils paraissent provenir d’un 
point inaccessible, situé plus haut dans la paroi. Ces 
schistes supporteraient alors les calcaires spathiques Ă  
Ă©chinodermes. 

Le conglomérat renferme en abondance des galets par- 
faitement arrondis, dont la grosseur peut atteindre celle 
de la tĂȘte. Les roches formant ces galets appartiennent aux 
différents types suivants : 

1° Des porphyres quartzifÚres, (microgranulite, micro- 
pegmatite, porphyres globulaires), identiques Ă  ceux que 
l’on trouve en place dans les parois dominant le Val 
Ferret. 


! Graeff. Loc. cit. 

* Greppin. Fossiles bajociens dans les mines de pyrites ferru- 
gineuses du Val Ferret. Verhandlung der Schweizer Naturv. Ces. 
Jahresbericht. 1875, T6. 


228 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


2° Des cailloux de protogine et de granulite, plus 
rares dĂ©jĂ  et ayant tous les caractĂšres de ces mĂȘmes 
roches en place dans le versant sud-est du Mont-Blanc. 

3° Des amphibolites feldspathiques, (pseudosyénites, 
pseudo-diorites), parfaitement semblables à celles que l’on 
trouve encore aujourd’hui en place et dans les Ă©boulis des 
parois de la Maya et des Six-Niers. 

4° Des cailloux calcaires. 

Le ciment, qui fait corps intime avec les cailloux, se 
montre sous le microscope, formĂ© d’une quantitĂ© de 
petits galets de porphyre, de plages minuscules de granit 
et de grains arrondis de quartz et de feldspath ; le tout est 
asgloméré par des grains de calcite et des plages de 
fluorine. 

Ce dernier minéral présente parfois de jolies sections 
carrées, avec des clivages octaédriques et renferme de 
nombreuses inclusions opaques. 

La fluorine a été mise en évidence par la méthode de 
Becke, en utilisant des contacts favorables avec le quartz, 
l'indice en a toujours été trouvé inférieur à N, du quartz. 
Le fluor a d’ailleurs Ă©tĂ© aussi reconnu par les mĂ©thodes 
analytiques ordinaires. 

À notre avis, ce conglomĂ©rat doit ĂȘtre rapportĂ© Ă  
l’Infralias, nous ne l’avons jamais vu, il est vrai, reposer 
sur le Trias, mais nous savons qu’il est nettement infĂ©- 
rieur aux schistes noirs que l’on considùre comme la base 
du Lias. Ce poudingue nous paraĂźt comparable au grĂšs 
du col du Bonhomme et aux conglomĂ©rats qui l’accom- 
pagnent. Or l’ñge infraliasique de ces derniers a Ă©tĂ© Ă©tabli 
par des fossiles, comme aussi par leur position stratigra- 
phique entre le Trias supérieur et les schistes du Lias 
inférieur. 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 329 


* 


C'est probablement Ă  la mĂȘme Ă©poque qu'il faut 
rattacher le conglomérat sporadique de la Montagne de la 
Saxe, intercalé lui aussi entre le Trias et le Lias et qui 
renferme des cailloux de granit associés à des fragments 
de calcaires dolomitiques. 


$ 4. Le Lias. 


Le Lias, dans le Val Ferret prédomine dans les for- 
mations sédimentaires, il est disposé généralement en 
grandes dalles, plaquées contre les parois du Mont-Blanc. 
Au Mont-Chemin, au Catogne, au Col Ferret et au Mont- 
Fréty, il forme de puissantes assises, tandis que dans 
beaucoup d’autres endroits du Val Ferret, on n’en trouve 
que quelques lambeaux accrochés contre les parois 
abruptes de cette partie du massif. 

Le Lias du Mont-Blanc peut se subdiviser en deux 
nouveaux horizons : 

1° Le Lias inférieur, calcaire. 

2° Le Lias supérieur, schisteux. 

Le Lias inférieur, se présente sous deux types distincts, 
mais qui n’ont rien d’absolu; entre eux il existe des 
variétés de passage. 

La mĂȘme observation peut ĂȘtre faite relativement au 
Lias du synclinal de Courmayeur et les schistes lustrés de 
la zone du Briançonnais, on ne peut parfois trancher la 
limite exacte de séparation, ces deux formations présen- 
tent sur quelques Ă©chantillons, les caractĂšres de l’une ou 
de l’autre. 

Le premier type est formé par des schistes noirs argi- 
leux, qui ne font pas effervescence avec l’acide chlorhy- 
drique.Ce sont ces schistes qui dans la région du Col-du- 

ARCHIVES, t. VI. — Octobre 1898. 23 


390 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


Bonhomme, s’appuyent sur les grùs singuliers, et ce sont 
probablement les mĂȘmes schistes, que l’on peut suivre dans 
toute la bordure sédimentaire du Val Ferret, et qui, à la 
Maya et Ă  l’AmĂŽne, reposent sur le conglomĂ©rat. 

Le deuxiÚme type est représenté par des schistes cal- 
caires, spathiques, ils se délitent en plaquettes et sont 
quelquefois attaquables avec l'acide chlorhydrique. 

Dans le lias supérieur schisteux, on trouve des schistes 
noirs bien lités, généralement pyriteux, qui possÚdent 
presque toujours du carbonate de chaux, cet élément peut 
cependant faire quelquefois défaut. 

Cette subdivision en Lias inférieur et supérieur est trÚs 
nette au Col-du-Bonhomme, au Catogne et au Mont- 
Chemin, mais elle est beaucoup plus difficile Ă  Ă©tablir 
dans d’autres rĂ©gions du Val Ferret. 

Au Catogne et au Mont-Chemin, M. H. Schardt, y 
subdivise le Lias, en Lias inférieur, moyen et supérieur ; 
comme Lias inférieur, cet auteur décrit des schistes noirs, 
qui nous paraissent ĂȘtre l’équivalent de ceux du Val 
Ferret et du Col-du-Bonhomme. 

Nous avons étudié en coupes minces quelques échan- 
tillons de ces schistes noirs du Lias inférieur, et au mi- 
croscope ils présentent une trÚs grande analogie avec ceux 
du Lias inférieur du Col-du-Bonhomme, dont M. E. Rit- 
ter a mis trĂšs obligeamment les coupes Ă  notre dispo- 
sition. 

Schistes du Lias inférieur. 

Ces schistes se débitent en plaquettes et ressemblent 
assez, au premier aspect, Ă  des formations analogues du 


1 H. Schardt. Observations géologiques au Mont-Catogne et au 
Mont-Cherin. EclogĂŠ geologicĂŠ HelveticĂŠ. Bd. IX. 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 391 


carbonifÚre de l'extrémité S.-0. du massif du Mont- 
Blanc. Ils sont noirĂątres, miroitants et gras au toucher. 

Au microscope, on voit qu'ils sont formés en grande 
partie par un ciment argileux et séricitique, entremélé de 
petits grains de quartz, auxquels s’ajoutent des grains 
microscopiques de sphĂšne et d’ilmĂ©nite, puis aussi des 
matiĂšres charbonneuses. 

N° 14. V. La Maya. 

Schiste noir reposant sur le poudingue. 

SLM. La masse principale de la roche est formée par 
une pùte de trÚs fines aiguilles de séricite et de mica, 
mélangées à des matiÚres amorphes, charbonneuses et 
opaques, puis Ă  de trĂšs fines aiguilles de rutile et de ma- 
gnétite. Partout on trouve disséminés de tout petits galets 
de quartz, et des lamelles de mica noir et d’oligiste. 

N° 500. Chdtelet, à l'extrémité de la Combe d'Orny. 

SLM. Roche paraissant surchargée de matiÚres opa- 
ques et pulvérulentes, sans doute charbonneuses. On y 
trouve ça et là des fibrilles serpentineuses (allongement 
positif), puis du mica blanc, et quelques grains de quartz 
et d’oligiste. 

N° 1. V. Chùtelet, à l'extrémité du Vallon de Saleinaz. 

SLM. Roche trÚs schisteuse formée par une multitude 
de petits grains de quartz, de débris de mica blanc et un 
peu de calcite. 

MatiĂšres charbonneuses et ocreuses. 

Lias supérieur. 

Ces schistes sont généralement trÚs fissiles et noirÀ- 
tres. La majeure partie de la roche est formée par de la 
calcite en grains, entremĂȘlĂ©s avec des grains de quartz et 
et de feldspath et quelquefois des lamelles de mica. En 
outre, on trouve des matiĂšres opaques et des aiguilles de 
rutile. 


3932 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


Il existe en outre encore certains types oĂč le calcaire 
fait défaut. 

N° 295. Au Nord du Mont-Chétif. 

SLM. La roche est formĂ©e d’une vĂ©ritable boue cal- 
caire à éléments trÚs fins, dans laquelle on trouve quel- 
ques nids de quar{z et de feldspath. La poussiĂšre opaque 
est peu abondante. 

N° 297. Au Nord du Mont-Chétif. 

SLM. Type Ă  grain plus grossier, renfermant quelques 
débris de quartz et de Tourmaline, puis quelques cristaux 
de pyrite entourĂ©s d’une aurĂ©ole de limonite. L'Ă©lĂ©ment 
principal est encore ici la calcite en grains. PoussiĂšre 
noire abondante, avec belles aiguilles de rutile. 


$ 9. Le Dogger. 


Le Dogger est trÚs peu représenté dans le Val Ferret. 
M. Schardt ‘ signale au Catogne et au Mont-Chemin, des 
couches appartenant Ă  cet Ă©tage et mĂȘme au Malm, c'est 
sur ce malm que vient alors dans cette région se placer 
la zone des schistes lustrés. 

Le Jurassique a déjà été signalé antérieurement par 
Favre, qui l’a trouvĂ© Ă  la Maya et Ă  l’AmĂŽne, oĂč il en 
existe des couches fossilifĂšres. Parmi les fossiles recueillis 
par Favre, Desor a reconnu : CĂŒidaris propinqua, des 
tiges et des anneaux de pentacrinnées, qui lui font rap- 
porter ces couches à l’Argorvien. 

Plus tard, une Ă©tude plus complĂšte du gisement fossi- 
lifĂšre de l’'AmĂŽne a Ă©tĂ© faite par Greppin, qui rapporte 
alors ces terrains au Bajocien. 


1 H. Schardt. Loc. cit. 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 200 


Nous-mĂȘmes nous partageons plutĂŽt cette maniĂšre de 
voir, car le faciùs du Dogger de l’Amîne ressemble beau- 
coup à celui du Dogger de certaines régions alpines. D'au- 
tre part, nous avons recueilli à l’Amîne quelques fos- 
siles, que M. Rollier, à qui nous les avons montrés n'a 
pas hĂ©sitĂ© Ă  attribuer au Dogger mĂȘme infĂ©rieur. 


CINQUIÈME PARTIE 
S 1. Résumé et conclusions. 


Nous résumerons, en quelques mots, les caractÚres 
généraux des différentes formations du Val Ferret, telles 
que nous les avons décrites dans les pages qui précédent : 

I. La protogine. 

{° La protogine dans les régions que nous avons 
étudiées se présente sous trois types distincts, que nous 
avons désignés sous les noms de : type granitique, type 
pegmatoĂŻde et type schisteux. 

Ces diffĂ©rentes variĂ©tĂ©s ne sont point distribuĂ©es d’une 
façon absolument quelconque dans la chaßne du Mont- 
Blanc, mais bien selon certaines lois. Le type granitique 
forme un massif trĂšs homogĂšne, constituant la plus 
grande partie du versant sud du Mont-Blanc; il se ren- 
contre aussi en certains points du versant nord du massif. 
Les types pegmatoïdes et schisteux sont disposés en 
bandes dans l’intĂ©rieur du massif, ou bien en flanquent 
les bords extérieurs. 

2° La roche granitique du versant sud répond entie- 
rement par ses caractĂšres macroscopiques, microsCopi- 
ques et chimiques, Ă  ceux d’un vĂ©ritable granit, mais 
d'un granit relativement acide. 


334 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


Le quartz y est presque toujours en grandes plages, 
faisant ciment entre les autres élémenis, et présente 
beaucoup plus rarement la forme granulitique, qui est 
plutĂŽt une exception. 

3° Les phénomÚnes dynamiques subis par ce granit 
paraissent avoir été trÚs énergiques, ils ont écrasé ou dé- 
formé certains éléments, les feldspaths sont tronçonnés, 
les lamelles hémitropes ployées ; le quartz montre des 
extinctions onduleuses et parfois des plages complĂšte- 
ment broyées. 

4° Le type pegmatoïde est accusé par le grand dévelop- 
pement des cristaux feldspathiques, généralement de l'or- 
those, et qui atteignent de grandes dimensions, plusieurs 
centimÚtres de longueur. Les cristaux sont orientés sans 


ordre aucun les uns par rapport aux autres. Le quartz 


est en plages, mais il se présente aussi sous la forme gra- 
nulitique ; le mica est plus abondant que dans le type gra- 
nitoide . 

5° Le type schisteux est une roche dans laquelle les 
cristaux feldspathiques, toujours de grandes dimensions, 
sont alignés parallÚlement entre eux ei se développent, 
accompagnés de beaucoup de quartz granulitique, entre 
des feuillets micacés. Les types schisteux et pegmatoïde 
renferment en outre, de nombreuses enclaves fragmen- 
taires de roches cristallines et ont aussi subi des actions 
dynamiques trĂšs intenses. 

6° D’aprĂšs les diffĂ©rents profils qui ont Ă©tĂ© dĂ©crits 
plus haut, on a pu voir que ces trois types passent soit 
latéralement soit verticalement les uns aux autres, le 
passage, du type granitoĂŻde au type schisteux, se fait par 
la protogine pegmatoĂŻde. D'autre part, on peut aussi 
constater le passage graduel des variétés schisteuses, aux 
schistes cristallins. 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 399 


7° Quant à la composition chimique, elle est assez 
constante pour le granit du versant sud-est du massif, 
mais elle subit aussi des modifications en mĂȘme temps 
que la protogine granitoĂŻde passe Ă  la protogine pegma- 
toide ou schisteuse. D’aprĂšs les considĂ©rations prĂ©cĂ©- 
dentes, la protogine pegmatoĂŻde et la protogine gneissi- 
que, nous paraissent ĂȘtre le rĂ©sultat d’une modification 
plus ou moins profonde qu’a subie le magma granitique, 
par la résorption des schistes de la couverture cristalline, 
ou par l’apport plus ou moins considĂ©rable de la roche 
Ă©ruptive dans les schistes cristallins. Cette modification 
est accompagnĂ©e d’un changement dans la structure de 
la roche et aussi d’une variation dans sa composition 
chimique. 

La roche Ă©ruptive du massif du Mont-Blanc serait 
donc un véritable granit, qui est représenté dans le ver- 
sant sud de la ChaĂźne, et la protogine pegmatoide et 
schisteuse, et les autres variétés ne seraient que des 
roches rĂ©sultant de l’action mĂ©tamorphique exercĂ©e par 
le granit sur la couverture cristalline. 

IL. Les porphyres quartziféres. 

1° Sur tout le flanc S.-E. du massif du Mont-Blanc, 
du Catogne et au delĂ , jusqu’au Col des GrĂ©pillons, les 
schistes cristallins plus ou moins injectés qui, sur le ver- 
sant nord flanquent la protogine, sont remplacés par un 
complexe de porphyres acides, de schistes cristallins, 
d’amphibolites et de granulites, formant une bande con- 
tinue, qui atteint sa largeur maxima au Catogne et au 
ChĂątelet. 

La continuation de cette bande au delĂ  du Col des 
GrĂ©pillons ne doit point ĂȘtre recherchĂ©e contre les flancs 
du massif du Mont-Blanc ; elle se retrouve Ă  la Montagne 


336 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


de la Saxe et au Mont-Chétif, avec des caractÚres analo- 
gues et disposĂ©e semblablement vis-Ă -vis du granit d’une 
part et des couches sĂ©dimentaires de l’autre. 

Au delà du Mont-Chétif, cette zone disparaßt sous les 
terrains sédimentaires. Le Mont-Chétif et la Montagne de 
la Saxe appartiennent donc Ă  la zone du Mont-Blanc et 
la zone du Briançonnais passe à l’est de ces montagnes. 

2° Les porphyres ont un contact généralement franc, 
avec la protogine, qui se fait soit par des roches schis- 
teuses, soit par des variétés laminées. 

Il est difficile de savoir si, prĂšs du contact, les porphy- 
res traversent en filons la protogine, nos observations 
sont peu d’accord avec cette maniùre de voir, les coupes 
des GrĂ©pillons, de la Maya et autres, ainsi qu’un examen 
de la forme topographique des affleurements du por- 
phyre, semblent plutĂŽt montrer que ceux-ci recouvrent la 
protogine. 

3° Comme au Catogne, sur toute l'étendue de la zone 
les porphyres alternent avec des roches cristallines, mi- 
caschistes, amphibolites feldspathiques, schistes sériciti- 
ques, granulites, etc. Dans le Val Ferret, les porphyres 
paraissent prédominer de beaucoup. 

4° Envisagés au point de vue pétrographique, les por- 
phyres du Val Ferret sont des microgranulites, toujours Ă  
deux temps de consolidation et dont la composition mi- 
nĂ©ralogique est analogue Ă  celle des mĂȘmes roches de la 
premiĂšre zone alpine. | 

Les diffĂ©rences qu’on observe dans les diverses variĂ©tĂ©s 
portent, exclusivement, sur les rapports respectifs des deux 
consolidations, ainsi que sur la nature de la pĂąte. 

Les porphyres du Val Ferret sont tous entiĂšrement 
cristallins, sans traces de matiĂšres vitreuses ou felsitiques. 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 8937 


La seconde consolidation, microgranulitique en principe, 
peut affecter cependant toutes les structures comprises 
entre le type microgranulitique et globulaire absolu. Les 
formes dites Ă  Ă©toilement, voire mĂȘme les formes micro- 
pegmatoĂŻdes, ne sont point rares et dans certains Cas, 
il y a tendance à la formation de sphérolithes incomplets. 

5° Les quartzporphyres réalisent un type essentielle- 
ment acide, dans lequel le quartz abonde dans la seconde 
consolidation. La pauvreté en chaux montre l'acidité des 
plagioclases et la composition du magma, d’oĂč sont issus 
les dits porphyres, est en somme voisine, sinon identique, 
de celle du magma qui a donné naissance aux granulites 
filoniennes, ainsi qu’à la protogine finement grenue du 
versant sud. 

6° Tous les porphyres sans exception accusent à des 
degrés divers des phénomÚnes dynamométamorphiques, 
ceux-ci ont écrasé ou déformé plus ou moins la premiÚre 
et la seconde consolidation. Cet écrasement a facilité la 
production de la séricite et laminé par moments si forte- 
ment ces roches, qu'il devient impossible parfois de les 
distinguer des schistes séricitiques francs. 

7° Sur toute son Ă©tendue, Ă  l’exception de quelques 
points dénudés par lérosion, cette bande porphyrique 
entre en contact avec les couches sédimentaires du Val 
Ferret. Partout ce contact est mécanique, les couches 
plaquées contre la microgranulite plongent toujours vers 
le sud, sur toute l'Ă©tendue du versant, ce plongement est 
conforme à celui que l’on peut observer, dans les premiù- 
res chaĂźnes situĂ©es Ă  l’est du massif du Mont-Blanc; cette 
disposition se retrouve Ă  la Montagne de la Saxe et au 
Mont-Chétif. 

Les couches sédimentaires les plus anciennes qui en- 


338 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 


trent en contact avec les porphyres sont triasiques et 
alors ce sont des quartzites ou des dolomies, c’est le cas 
au Mont-ChĂ©tif et Ă  la Montagne de la Saxe. D’autres fois, 
comme Ă  la Maya et aux Six-Niers, c’est un conglomĂ©rat 
polygĂ©nique, Ă  cailloux de porphyre dominant; il n’est 
pas possible de savoir si ce conglomérat est général ou 
sporadique, quant Ă  son Ăąge, nous le croyons infralia- 
sique. Ailleurs, le contact se fait avec des dalles cal- 
caires ou des schistes noirs, liasiques ou jurassiques. 

8° Les schistes cristallins qu’on trouve intercalĂ©s dans 
le massif porphyrique, sont de divers types : 

1° Des schistes séricitiques, qui paraissent pour la 
plupart ĂȘtre le rĂ©sultat de l’altĂ©ration et d’actions dyna- 
mométamorphiques, subies par les quartzporphyres. 

20 Des schistes micacés ou quelquefois chloriteux. 

3° Des amphibolites, franches ou feldspathiques. 

Les schistes micacés dominent parmi les autres forma- 
tions cristallines, ce sont des micaschistes Ă  mica noir et 
qui offrent fréquemment des variétés identiques à celles 
de l’arĂȘte du Brouillard. Toutes ces formations cristallines 
sont presque toujours modifiĂ©es d’une façon assez Ă©nergi- 
que par l'injection de la granulite. 

9° Les granulites qui accompagnent les filons de por- 
phyres sont semblables aux granulites filoniennes qui 
percent la protogine du versant sud; ce sont des roches 
blanches, finement grenues, Ă  texture saccharoĂŻde. On les 
trouve rarement franches, elles se sont presque toujours 
modifiées par leur injection dans les schistes. 

IT. Les terrains sédimentaires. 

Les formations sédimentaires du Val Ferret se ratta- 
chent au Trias, à l’Infralias, au Lias, au Dogger et au 
Quaternaire. 


DU MASSIF DU MONT-BLANC. 339 


Le Trias est représenté par des quartzites, des dolo- 
mies et des cargneules. L’Infralias, nous est donnĂ© par 
les poudingues que l’on trouve à l’Amîne, à la Maya et à 
la Montagne de la Saxe et qui nous paraissent ĂȘtre la 
continuation directe des grĂšs singuliers, nettement infra- 
liasiques du Col-du-Bonhomme. 

Les formations liasiques de la zone du Mont-Blanc 
appartiennent soit au Lias inférieur, soit au Lias supé- 
rieur, mais la limite de séparation de ces deux niveaux 
est souvent difficile Ă  Ă©tablir, vu le passage graduel de 
l’une de ces formations dans l’autre. 

La mĂȘme observation est Ă  faire vis-Ă -vis des schistes 
lustrés de la zone du Briançonnais. 

Le Dogger se trouve aussi en quelques points du Val 
Ferret, il est peu développé et il est représenté par des 
calcaires spathiques Ă  Ă©chinodermes, qui le font rattacher 
au Bajocien. Quant au Quaternaire, il est formĂ© d’é- 
boulis d’alluvions ou de dĂ©pĂŽts morainiques dont les 
éléments proviennent tous du massif du Mont-Blanc ou 
des montagnes avoisinantes. 

Comme on le voit, jusqu’à la fin de l’Infralias, les dĂ©- 
pÎts sont en majeure partie des dépÎts cÎtiers, qui ont 
emprunté beaucoup de leurs éléments aux formations 
qui constituent le massif du Mont-Blanc actuel. Il en ré- 
sulterait qu'Ă  l’époque de l'Infralias, le relief du Mont- 
Blanc était déjà suffisamment accusé, pour permettre la 
formation de dépÎts cÎtiers. 


LES 
PROGRÉS DE LA GÉOLOGIE 


EN SUISSE 
PENDANT L'ANNÉE 1897 


PAR 
H. SCHARDT. 


(Suite et fin!). 


Il] 
GÉOLOGIE DYNAMIQUE 
ACTIONS ET AGENTS EXTERNES. 


AprĂšs les Ă©tudes de M. Tarnuzzer sur les collines ou 
Tomas de la vallée du Rhin (voir année 1896) nous 
avons Ă  noter les observations de M. Piperorr * qui a 
soumis vingt-quatre de ces collines Ă  un examen aussi 
détaillé que possible. Il conclut à la nature in-loco pour 
un petit nombre. La plupart sont considérés comme pro- 
venant d'un grand Ă©boulement. 

Pour arriver Ă  un travail d'ensemble sur les mouve- 
ments de terrain en Suisse, la COMMISSION GEOLOGIQUE 


! Voir Archives, t. VI, septembre 1898, p. 276. 
? Mat. Carte géol. Suisse. N.S. VIL p. 45. 


LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE, ETC. 341 


Suisse ‘ a fait un appel à tous ceux qui ont l’occasion d'en 
constater. Un programme avec instructions Ă  suivre, Ă  
été adressé aux Sociétés scientifiques, autorités, géolo- 
gues, ingénieurs, topographes, etc. 

Ovailles. Bien que le phénomÚne des éruptions de 
tourbiĂšres ne se produise guĂšre en Suisse, nous mention- 
nons une Ă©tude de M. FrĂŒn* basĂ© sur des constata- 
tions faites en Irlande. C’est dans les tourbiĂšres Ă©levĂ©es, 
situées sur des cols (Hochmoore) que le phénomÚne en 
question a lieu. Ces tourbiùres s’accroissent dans le 
milieu plus rapidement qu’au bord. La surface se bombe 
peu Ă  peu et la masse de tourbe nouvelle exerce une 
pression sur les couches plus profondes de vieille tourbe, 
noire et pĂąteuse. Soit par des tremblements de terre, par 
des pluies persistantes, soit surtout par des exploitations, 
avançant depuis le bord, la masse de tourbe soumise à 
cette surcharge trouve un écoulement latéral et se meut 
lentement ; le sommet de la tourbiÚre, autrefois proémi- 
nant, s’enfonce et se transforme en une cavitĂ©, profonde 
souvent de dix Ă  douze mĂštres. 

Il n’y a là aucune connexion avec les volcans boueux ; 
cette apparition rentre dans la catégorie des ovailles ou 
glissements de terrain semi-fluides. 

Charriage. M. Stanislas Meunier ‘ a fait des expĂ©riences 
sur le charriage des masses caillouteuses ou boueuses 
sous l’action de l’eau, en imitant des phĂ©nomĂšnes qu'il a 
eu l’occasion d'observer dans la nature. Il arrive à la 
conclusion que par le dĂ©placement d’amas de galets dans 
un Ă©troit couloir, ceux-ci se strient superficiellement 


! Eclogae. geol. Helv. V, 262. 
? Vierteljahrsschr. naturf. Ges. ZĂŒrich. XLII. 202-237. 
8 C. R. Congr. gĂ©ol. int. ZĂŒrich. 216-237. 


342 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE 


comme les galets striés dit glaciaires. M. Meunier d'en 
conclure que ce que l’on a appelĂ© moraine de fond 
Ă  galets striĂ©s, n’est souvent autre chose que le rĂ©sultat 
de coulĂ©es successives dans lesquelles l’action glaciaire 
est bien secondaire. Il cite des exemples observés dans les 
Préalpes, aux environs de Montreux. Il nous semble 
cependant bien difficile de séparer du phénomÚne glaciaire 
ces dépÎts que tous les glacialistes sont unanimes à appe- 
ler moraine de fond. L'objet est intéressant et vaut la 
peine d’ĂȘtre discutĂ©, mais il mĂ©rite encore bien plus 
l'Ă©tude suivie sur le terrain. 

D'autres expériences faites par M. Meunier ont eu 
pour but de montrer que des coulées de boue peuvent 
entrainer des blocs anguleux, assez volumineux, sans les 
user, d'oĂč rĂ©sulterait pour lui qu'une argile contenant 
des fragments anguleux n’est pas nĂ©cessairement un dĂ©- 
pĂŽt glaciaire. 

VallĂ©es. M. Lugeon ‘ a soulevĂ© un problĂšme qui n'est 
pas des plus simples, en voulant attribuer les vallées 
transversales des Alpes Ă  des plis coupant les plis longitu- 
dinaux des chaĂźnes dans une direction normale Ă  leur ali- 
gnement. Ayant observé ce fait à propos de la vallée du 
RhĂŽne, il en dĂ©duit une loi qui s’appliquerait Ă  toutes les 
vallĂ©es des Alpes occidentales qu’il a visitĂ©es et probable- 
ment encore à d’autres. Cependant, il reconnaüt que le 
grand pli entre les dents du Midi et les dents de Morcles 
ne parait pas concorder avec cette rĂšgle. 

AprÚs que les vallées transversales du Jura ont été 
attribuées successivement à des ruptures ou des cas- 


1 Bull. Soc. vaud. Sc. nat. XXXIII, 57-62. — C. R. Acad. Sc. 
5 mars 1897. 


PAT | 0 
CM 4 


PENDANT L'ANNÉE 1897. 343 
sures, puis de nouveau Ă  l'Ă©rosion seule ou concur- 
ramment avec le plissement (Rollier), M. JENNY' qui Ă  
soumis la vallée de la Birse à une étude détaillée, conclut 
que l'Ă©rosion doit ĂȘtre le seul agent qui a crĂ©Ă© cette dĂ©- 
pression qui traverse huit anticlinaux, plus ou moins 
transversalement. Il rejette l'hypothùse de l’action simul- 
tanĂ©e de l’érosion et du plissement et admet comme action 
directrice de l'Ă©rosion, des accidents tectoniques ; abaisse- 
ment local de l’axe des plis, ruptures anticlinales, etc., 
dont l’eau a pu profiter dans l’approfondissement du sillon. 

Sources. À propos des mofettes de Schuls, M. Mossca * 
a eu l’occasion de constater que l’une d'elles n’est autre 
chose qu’un Ă©chappement d’acide carbonique, provenant 
d’une source d’eau minĂ©rale gazeuse. 

M. He * a fait d’intĂ©ressantes constatations au sujet 
du dĂ©bit d’eau dans des puits et indique un procĂ©dĂ© de 
déterminer, sans long tatonnement, le débit exact de 
l’eau et les moyens de conserver ce dĂ©bit constant. 

M. Piperorr ‘ donne une analyse des eaux thermales 
de PfÀffers, qui jaillissent de fissures dans les schistes du 
Flysch à 36°,85 C. 

Cours d’eau. D’aprĂšs M. STANIsLAS MEUNIER * le phĂ©- 
nomÚne de capture, constaté pour les cours d'eau, est 
aussi applicable aux glaciers. De la supposition qu'un 
glacier peut, par érosion régressive, capturer un autre 
glacier, dont l’appoint de glace occasionnera un avance- 
ment considĂ©rable du glacier, l’auteur dĂ©duit que la 


! Jahresbericht der Realschule Basel, 1896. 
2 C. R. Soc. hel. Sc. nat. Engelberg 1897. Eclogae V. 253. 
8 Vierteljahrschr. nat. Ges. ZĂŒrich XLII. 112-128. 
.* Mat. Carte géol. Suisse N. S. VIL. 56. 
$ C. R. Acad. sc. Paris. 10 v. 1877. 


344% LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE 


formation des gisements de charbons feuilletés recou- 
vertes de moraine, s'explique facilement ainsi. 

AprÚs avoir constaté sur le prolongement du cours de 
l'IsĂšre et de l’Arve, les traces d'anciennes vallĂ©es aban- 
donnĂ©es, M. LuGsoN' conclut que ces cours d’eau se 
déversaient autrefois dans le RhÎne en coulant vers le 
nord. Appliquant ce principe au RhĂŽne suisse, il admet 
que cette riviĂšre, de mĂȘme que la Dranse du Chablais, 
a coulé jadis vers le nord, elle suivait le cours de la 
Broye qu’elle atteignait par la dĂ©pression d’Attalens 
tandis que la Dranse passait par la vallée de la Venoge. 
L'auteur ne donne cependant aucun argument géolo- 
gique pour appuyer cette conclusion, basée exclusivement 
sur la topographie. 

Lacs. M. Scaarpr* attribue Ă  l’affaissement prĂ©alpin, 
dĂ©limitĂ© par les vallĂ©es de l’Arve et du lac de Thoune, 
d’ĂȘtre la cause de la formation des lacs du pied du Jura. 
En s'Ă©tendant jusque dans cette chaĂźne de montagnes, 
cet affaissement a transformé en lacs une partie des 
vallĂ©es de l’Orbe — ThiĂšle, de la Menthue et de la Broye; 
il a également créé le petit lac Léman entre Yvoire et 
‘GenĂšve, en occasionnant en mĂȘme temps la grande 
profondeur du grand bassin du LĂ©man. (Voir Archives V. 
Janv. 1898). 

M. SWERINZEW * a fait une Ă©tude sur les lacs de mon- 
tagne, ces charmants lacs alpins existant, soit Ă  l'origine 
des hautes vallées alpines, soit sur le parcours des tor- 
rents et riviĂšres, dans des cuvettes Ă  seuil rocheux. Com- 


1 Bull. soc. vaud. Sc. nat. XXXIII, p. 71. C. R. Acad. Sc. 
Paris, 11 janvier 1897. 

? Archives des sciences V et Ecloge geol. Helv. V. 257-261. 

8 Dissertation prĂ©sentĂ©e Ă  l’UniversitĂ© de ZĂŒrich, 1897. 


oc 


PENDANT L'ANNÉE 1897. 34 


parant cette disposition à ce que Îl'on observe sur un 
sillon creusĂ© par un filon d’eau de pluie, avec ses petites 
cascadelles et les petits bassins qui se suivent en chapelets, 
l’auteur y voit la mĂȘme cause, soit l'Ă©rosion purement 
aquatique. Il exelut toute intervention appréciable de 
l'érosion glaciaire et affirme que 90 °/, au moins des 
lacs alpins doivent leur existence Ă  cette influence, sans 
compter les innombrables lacs déjà comblés et transfor- 
mĂ©s en plaines marĂ©cageuses. MĂȘme des lacs qui s’écou- 
lent aujourd'hui souterrainement par des entonnoirs 
auraient eu cette mĂȘme origine. 

Il nous paraĂźt que l’auteur gĂ©nĂ©ralise sans motifs plau- 
sibles un phénomÚne qui est possible en miniature, mais 
qui ne se produira pas identiquement, ou pas du tout, 
en grand. S'il en Ă©tait ainsi, on devrait aujourd'hui 
encore voir, en voie de formation, des lacs du type ima- 
ginĂ© par l’auteur. Or, cela n’est pas le cas. Tous ces lacs 
sont en voie d'ĂȘtre comblĂ©s, ou le sont dĂ©jĂ . Cela indique 
pour leur formation une cause qui n’agit plus. c’est 
l’érosion glaciaire qui seule a pu excaver Ă  30 mĂštres et 
plus de profondeur en contrebas de l'horizontale ! 

L'opinion de M. Swerinzew a d’ailleurs Ă©tĂ© vivement 
combattue par M. BALTZER ‘. 

Glaciers. MM. Forez et DupasQuiER * ont publié plu- 
sieurs rapports et comptes rendus sur le phénomÚne gla- 
ciaire ses causes et ses périodicités. Actuellement les 
glaciers tendent généralement à se retirer, aucune grande 
crue n’est signalĂ©e. M. FOREL‘ recommande les petits gla- 
ciers Ă  la sollicitude des observateurs et des photographes. 


! Eclogae. geol. helo. V. p. 215. 
? Archives des sciences IV. 218-245. Ann. S.A.C.XXXII. 287. 
5 C. R. Soc. vaud. Sc. nat. Archives III, 582. 


ARCHIVES, t. LVL — Octobre 1898. 24 


93460 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE 


Tremblements de terre. Nous devons Ă  M. FrĂŒn' deux 
rapports sur les tremblements de terre en 1895 et 1896 
dont nous extrayons les faits les plus saillants : L’annĂ©e 
1895 à été marquée par 17 sismes distincts, dont un 
sisme appeninico-alpin (7 août, 8 h. 5 m. pm.), un trem- 
blement valaisan (août 21), deux sismes séduniens (Sion, 
oct. 17 et nov 1), et plusieurs sismes Ă  La Vaux (rive 
N. du LĂ©man). En 1896, il y a en 19 sismes, dont il 
faut relever le grand sisme Haut-Rhénan, du 22 janvier 
0h.45-50 m. am. Un triple sisme bas-valaisan. Un sisme 
sédunien et plusieurs sismes à La Vaux. La fréquence 
des mouvements sismiques sur la rive nord du LĂ©man, 
Ă  La Vaux (plus rarement La CĂŽte) mĂ©rite d’ĂȘtre notĂ©e. 
Le plateau suisse offre en gĂ©nĂ©ral peu d’ébranlements. 
Plusieurs fois agitées en 1895, les Alpes centrales et 
orientales ont été calmes en 1896. 


IV 


STRATIGRAPHIE 
TERRAINS D'AGE PROBLÉMATIQUE 


Schistes lustrés. L'ùge des schistes grisons continue à 
occuper la sagacité de M. STEINMANN *. AprÚs avoir dé- 
fini quels sont les sédiments tertiaires appartenant au 
Flysch, qu’il est nĂ©cessaire de sĂ©parer du groupe mĂ©so- 
zoĂŻques des schistes grisons (voir cette revue pour 1896), 


* Annal. des Schw. Meteorolog. Centralanstalt. 1895 et 1896. 
? Bericht. naturf. Gesellsch. Freiburg i. B. X. 1897. 


PENDANT L'ANNÉE 1897. 347 
l’auteur nous conduit dans ce qui doit rĂ©ellement ĂȘtre 
classé dans le groupe des terrains mésozoïques (Lias 
d’aprùs MM. Heim et Schmidt). Il y a de tout, depuis le 
Trias austro-alpin typique, jusqu’au crĂ©tacique, toujours 
avec des facies qui se retrouvent dans les Alpes orien- 
tales. Ce n’est donc pas un complexe uniforme, mais 
bien un mélange des terrains qu'il faudra séparer. M. 
Steinmann arrive sans peine Ă  en sortir le Trias; puis, 
il distingue les schistes bariolĂ©s de rouge, dites d’AllgĂ€n 
et qui sont liasiques, d’autres schistes Ă©galement rouges 
et riches en foraminifĂšres, qu'il associe au tithonique- 
(schistes Ă  Aptychus, couches rouges). Quant Ă  la brĂšche 
du Falknis, que M. Tarnuzzer avait classée dans le crétaci- 
que, M. Steinmann la croit jurassiqueet conteste d’ailleurs 
la présence du crétacique dans cette région. Il la com- 
pare à la brÚche liasique du Télégraphe (Briançonnais) 
et Ă  la brĂšche de la Hornfluh. Les schistes verts qui ac- 
compagnent les schistes grisons, sont considérés avec M. 
Schmidt comme roches éruptives modifiées, (porphyrite, 
diabases), il y a d’ailleurs d’autres roches Ă©ruptives, 
moins modifiées, telles des variolites gabbros, porphyrites, 
eic., ainsi que des gneiss et granites. Quant aux roches 
basiques, M. Steinmann neles considĂšre pas comme d'Ăąge 
jurassique, soil contemporaines Ă  la formation des schis- 
tes, mais il croit que leur intrusion a été simultanée à 
la dislocation. Le mĂȘme phĂ©nomĂšne se rĂ©pĂšte dans la 
Basse-Engadine au sud de la zone cristalline du Julier- 
Albula-Silvretta. LĂ  on constate la superposition des 
mĂȘmes roches mĂ©sozoĂŻques (Trias, Jura et Craie) sur du 
Flysch tertiaire, avec lambeaux de roches Ă©ruptives sur la 
ligne de contact. 


Le. 1 7: | h 
ve L 


348 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE 


ARCHEÏQUE ET PALEOZOÏQUE 


Permo-Carbonifére. La seconde partie du grand mé- 
moire de M. Mica' sur le Verrucano (voir année 1892 
de cette Revue). AprÚs avoir décrit précédemment les 
roches éruptives apparaissant en coulées ou filons-strates, 
entre les assises du Verrucano, ou en fragments dans 
ses conglomĂ©rats, toutes plus oĂč moins modifiĂ©es, l’au- 
teur Ă©tudie la composition des sĂ©diments eux-mĂȘmes de 
cette formation dans la région glaronnaise. Cette étude 
a Ă©tĂ© faite Ă  l’aide du microscope, en suivant pas Ă  pas 
les divers degrés de métamorphisme dynamique, que ces 
roches ont subi. Cette Ă©tude a fourni les bases d’une 
classification de ces roches et d'une nomenclature devenue 
nécessaire. 

Il Ă©tudie d’abord l’état des fragments Ă  ce point de vue 
et parvient Ă  distinguer : 

EL. a. Fragments allothimorphes. DĂ©bris clastiques, ayant 
conservé leur forme et leur composition. 

b. Fragments authimorphes. Débris ayant conservé leur 
composition, mais ayant changé de forme. 

Il. a. Pseudomorphoses allothimorphes. DĂ©bris ayant 
changé de composition, en relation avec le substratum, 
mais ayant conservé leur forme primitive. 

b. Pseudomorphoses authimorphes. Débris ayant changé 
de composition, en relation avec le substratum, mais 
ayant changé leur forme primitive. 

III. Produits nouveaux eleutheromorphes, de forme et 
de composition propres indépendantes du substratum ou 


‘ BeitrĂ€ge zur Kenntnis des Verrucano. Leipzig. 1896. 


4 


PENDANT L'ANNÉE 1897. 349 


d’une matiĂšre prĂ©existante; produits nouveaux authigĂšnes 
et authimorphes. 

Les sédiments du Verrucano sont tous des terrains 
conglomĂ©rĂ©s, les uns sont reconnus par l’auteur pour 
ĂȘtre des tufs, les autres des sĂ©diments dĂ©tritiques. 

Les composants essentiels reconnus sont: porphyres, 
porphyrites, mélaphyres ; ces trois roches sont con- 
temporaines Ă  la formation du Verrucano (isochrones). 
D'autres plus anciennes et d’ñge variĂ© sont appelĂ©s hĂ©tĂ©- 
rochrones (granite, etc.). 

La base de la classification des conglomérats est ensuite 
Ă©tablie d’aprĂšs la prĂ©dominance de l’un ou de l’autre de 
ces composants, ou d’aprĂšs le mĂ©lange de quelques-uns. 

L'auteur n’a pas pu arriver à une subdivision dans 
le sens vertical, sauf que, Ă  la base de la formation, le 
grain est plus grossier. Dans le sens horizontal la propor- 
tion des roches erruptives diminue de l’'W à l'E. Le 
mĂ©tamorphisme peut produire la mĂȘme structure gneis- 
sique chez des protogines, des porphyres, des conglomérats 
à protogine ou porphyres, ou chez des conglomérats hété- 
rogĂšnes. Le mĂ©tamorphisme augmente Ă  l’approche de 
la courbure du pli glaronnais. 


TERRAINS MESOZOÏQUES. 


Triasique. 


Dans la région des schistes grisons, le Trias affecte fran- 
chement le facies austro alpin-méditerranéen. M. STEIN- 
MANN’ a constatĂ© le RhĂ©tien au Arosa-Rothhorn, avec Avi- 
cula contorta, Cardita austriaca, Gervillia inflata. Mais la 


! Berichte naturf. Gesellsch. Freiburg 1|B. X. 24. 


300 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE 


classification des étages inférieurs est difficile et incertaine, 
par suite de la raretĂ© des fossiles, l’absence du niveau si 
tranché du Raiblien et les bouleversements. Il a cepen- 
dant reconnu le Hauptdolomit et le Conchylien. 

M. Toger ‘ a reconnu que le Trias de la zone de con- 
tact, entre le massif et les Alpes calcaires, est fourni par 
un massif de calcaire dolomitique (RĂŽtidolomite, 15-16"), 
ayant Ă  sa base un lit de grĂšs arkose de 2 Ă  15", que 
l’auteur classe dans le Verrucano ; à moins que ce ne 
soit le niveau du grÚs bigarré. 

Les quartenschiefer ne se rencontrent qu'au Gaden- 
thal au-dessus du RĂŽĂŒtidolomite. 


Jurassique. 


Jurassique alpin. Nous devons Ă  M. ToBLER* une Ă©tude 
détaillée et trÚs précieuse du jurassique des Hautes-Alpes 
calcaires bordant le flanc N. du massif de l’Aar. Il s’est 
basé essentiellement sur les profils stratigraphiques relevés 
avec tant de soin par Slutz, et dont la collection se trouve 
au Musée de Bùle. Il a vérifié ces profils sur le terrain et 
arrive Ă  nous donner de cette maniĂšre les allures strati- 
graphiques du jurassique de la bordure calcaire du massif 
cristallin entre la vallĂ©e de l’Aar et la Limmath. Neuf pro- 
fils complets ont été poursuivis, sans compter nombre de 
stations isolées. Voici les résultats essentiels : 

Lias. Calcaire échinodermique représentant probable- 
ment le Lias en entier. Les fossiles constatés appartien- 
nent au Sinémurien, au Charmouthien et au Toarcien. Ce 
dernier manque localement (Sandalp). 


? Verhandl. naturf. Gesellsch. Basel. XII. 25.-107. 
? Ibid. 


PENDANT L'ANNÉE 1897. 391 


DoGGer. Forme quatre assises faciles Ă  reconnaĂźtre : 
1. Opalinien ou schistes inférieurs ; 2. Bajocien, calcaires 
à coraux; 3. Bathonien, schistes supérieurs ; 4. Callovien, 
oolite ferrugineuse. Un tableau donne des listes trÚs inté- 
ressantes de fossiles, attestant une analogie de faune et de 
facies qui rapproche ce dogger d’une maniùre frappante 
de celui du Jura. 

Mac. M. Stutz a subdivisé dans ses profils le malm en 
niveaux : C. Ă  Am. cordatus (oxfordien), C. de Birmensdorf 
et calcaire en bancs minces (Argovien) Hochgebirgkalk, 
formant avec le Troskalk le malm supérieur, (Séquanien, 
et Portlandien). Ici encore, les listes de fossiles énumérés 
par M. Tobler rappellent singuliĂšrement les facies juras- 
siens, de mĂȘme que le caractĂšre stratigraphique des 
Ă©tages. 

Une succession analogue a été observée par M. P1PE- 
ROFF' au Calanda prĂšs Coire. 

Dans les Grisons, M. Mogscx” a constatĂ© un facies Ă©chi- 
nodermique rouge du Lias, rappelant le facies de Hierlatz 
et de RossiniĂšre. 

Jurassique du Jura. M. L.-A. GIRARDOT * a terminé son 
grand travail sur les étages du Jurassiques inférieur du 
Jura lédonien depuis le Rhétien à l'Oxfordien. La der- 
niĂšre partie comprend le Bathonien, le Callovien et la 
base de l’Oxfordien. 

L'auteur a relevé d'innombrables coupes stratigraphi- 


1 Mat. Carte géol. Suisse. II. 1897, 4-11. 

? ©. R. Soc. helv. Sc. nat. Engelberg. Archives des sciences. 
IV. 473. 

8 Coupes des étages inférieurs du systÚme jurassique dans les 
environs de Lons-le-Saulnier. MĂ©m. Soc. d’'Emul. du Jura. 1890- 
1896. 867 p. et 6 tableaux stratigraphiques. 


3D2 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE 


ques dont il donne les caractĂšres lithologiques, avec nom- 
breux détails et énumÚre les fossiles, couche par couche. 
Des tableaux synthétiques et synoptiques permettent une 
comparaison facile des coupes et facies. Il existe peu 
d'ouvrages ayant Ă©puisĂ© le sujet d’une maniĂšre aussi 
complĂšte. 

Le fait remarquable qui ressort de cette Ă©tude est que 
le Dogger se présente presque exclusivement avec le 
facies Ă©chinodermique et que les niveaux ammonitfĂšres 
font presque entiÚrement défaut. Le facies marneux du 
callovien en est seul pourvu, mais dans le callovien infé- 
rieur, le facies oolithique et Ă©chinodermique envahit aussi 
ce sous-Ă©tage du cĂŽtĂ© de l’est, oĂč apparaĂźt la Dalle nacrĂ©e. 

M. ScHazcH' a publiĂ© la premiĂšre partie d’un 
mémoire stratigraphique qui sera pour la région du Ran- 
den, ce que le mémoire dont nous venons de parler est 
pour le Jura lĂ©donien. Il ne s’agit cependant que du 
Dogger Ă  partir des marnes Ă  Am. Opalinus. M. Schalch 
décrit dans cette premiÚre partie le Dogger inférieur jus- 
qu'au niveau Ă  Am. Humphrisi; soit les assises suivantes: 
1. C. couches Ă  Am. opalinus. 2. C. Ă  Am. Murchisone. 
3. C. Ă  Am. Sowerbyi. 4. Zone des calcaires bleus. 5. C. Ă  
Am. Humphriesi, Des listes complÚtes et bien vérifiées de 
fossiles sont donnĂ©es de chaque niveau et souvent mĂȘme 
de chaque gisement. 

Facies du Malm. La discusion sur le synchronisme des 
facies et Ă©tages du Malm du Jura et son application Ă  
l’orographie continue toujours. M. ROLLIER* vient de 


! Der braune Jura des Donau-Rheinzuges. Mitteil. Grossh. bad. 
Landes Anstalt. III. 1897. 527-618. 

? Archives des sciences. 1897. III. 263-280, 2 pl. ; 4bid. IV. 546- 
557 et C. R. congr. gĂ©ol. int. ZĂŒrich, p. 332-342. 


Pa? 


PENDANT L'ANNÉE 1897. 393 
publier encore toute une série d'articles. D'accord sur le 
principe du synchronisme entre le Rauracien et l’Argo- 
vien, synchronisme qui ressort d’ailleurs de la compa- 
raison entre la succession des niveaux ammonitifĂšres de 
la Souabe d’aprùs Quenstedt et ceux du Jura occidental, 
il n’est pas encore possible de dĂ©clarer le dĂ©bat clos: mais 
nous constatons toutefois que la démonstration donnée 
par M. Rollier du principe déjà annoncé par Choffat, peut 
ĂȘtre acceptĂ©e et sera acceptĂ©e par la suite par tous. Si 
l’accord n’est pas parfait, cela tient peut-ĂȘtre moins Ă  la 
science et aux preuves matĂ©rielles, qu’à des susceptibilitĂ©s 
personnelles qui ne tarderont pas Ă  disparaĂźtre. Des con- 
testations comme celles qui ont donné lieu au débat entre 
MM. Rollier et Choffat ont plutĂŽt leur origine dans la 
tendance qu'ont souvent les «jeunes » de relever avec 
trop d’insistance les erreurs de leurs prĂ©curseurs, 
sans songer que nous sommes tout aussi sujets Ă  nous 
tromper que ceux qui nous ont précédés, et que ce sont 
eux qui ont préparé le terrain sur lequel nous construi- 
sons et récoltons. 


Paléontologie des terrains Jurassiques. 


Il y a à signaler la suite du mémoire de M. PARONA' 
sur les Ammonites liasiques de la Lombardie, compre- 
nant les espĂšces du Lias moyen ; l’auteur dĂ©crit 13 
espĂšces. 

Dans son étude paléontologique sur le terrain oxfor- 
dien supérieur et moyen du Jura bernois, dont la fin 


! MĂ©m. Soc. Pal. Suisse. XXIV. 19 p., 3. pl. 


394 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE 


vient de paraitre, M. de LorioL' nous décrit cette riche 
faune composée de 18 céphalopodes, 14 gastéropodes, 55 
péléopodes, 6 brachiopodes, 10 échinodermes et coraux. 
M. Koby doit nous donner encore une notice stratigra- 
phique sur ce terrain. En attendant M. de Loriol signale le 
rapport étroit qui existe entre les fossiles des assises décrites 
et ceux de la zone Ă  Pholadomya exaltata, puis le rappro- 
chement de la faune du calcaire oxfordien silicieux de la 
Croix, avec celle du terrain Ă  chailles de Ferrette. 

Une Ă©tude sur les spongiaires du Malm des environs de 
Baden, par M. OPpLiGEr * nous fait connaĂźtre plus de 70 
espĂšces, dont 6 nouvelles. Ce travail difficile, en raison 
de la mauvaise conservation des fossiles, traite des spon- 
giaires des niveaux supérieurs du Malm. (C. à Hemic cre- 
nularis, C. de Baden, et le C. de Wettingen). Les espĂšces 
des couches de Birmensdorf (Spongitien) n’y sont pas 
comprises ; ce terrain n’offrant pas de bons affleurements 
prĂšs de Baden. 

Les espÚces se répartissent sur trois familles comme 


suit : 
C.-A. Crénularis. C. de Baden. C. de Wettingen. 


Hexactinellides. 16 esp. 11 esp. 24 esp. 
Lithistides. 2210 6 » 20 » 
Pharétrones. 4 » 6 » 3 » 


Les deux derniĂšres assises (Kimmondgien inf. et sup.) 
ont 21 espĂšces communes. Six espĂšces seulement pas- 
sent des c. a. H. crenularis dans les c. de Baden et en 
mĂȘme temps dans les c. de Wettingen. 


Crétacique. 
NĂ©ocomien. — Dans une notice de MM. ScHARDT et 


1 MĂ©m. Soc. Pal. Suisse. XXIV. 78-158. 6 pl. 
? MĂ©m. Soc. Pal. Suisse. XXIV. 58 p. 11 pl. 


PENDANT L'ANNÉE 1897. 399 


BAUMBERGER", le Valangien inférieur est décrit, avec beau- 
coup de soins, d’aprĂšs les Ă©tudes spĂ©ciales de M. Baum- 
berger, pour bien prouver l'impossibilité d'attribuer au 
Valangien les intercalations hauteriviennes qui se ren- 
contrent dans le Valangien inférieur sur les bords du 
Lac de Bienne. Il faut distinguer dans le Valangien infé- 
rieur de cette rĂ©gion quatre zones OĂč niveaux : 

Massif calcaire supérieur (marbre bùtard 

sup.) avec peu d'intercalations marmo- 


Palcaires: "Ă . .. 25-28 m. 
3. Marne moyenne. MAL Euh Raafiaes 1-4 m. 
2. Massif calcaire inférieur st bùtard 

inférieur) . HE à dar 4-8 m. 


1. Marnes TRE es ou grisĂątres 

reposant sur le Purbeckien, dont elle est 

séparée par quelques lits calcaires . . . . 3-4 m. 

La zone marneuse intérieure a fourni dans ce gise- 
ment une faune de 30 espĂšces. La marne moyenne, beau- 
coup plus riche, a fourni plus de 40 espĂšces (Gottstatter- 
haus prĂšs Daucher). 

M. ToBLer * a constaté que la faune du Gault du Piz 
Dartgas, dans le voisinage du Kistenpass et dont les 
fossiles sont conservés dans la collection Stutz, est exclu- 
sivement vraconnienne. 

Les schistes et calcaires Ă  Aptychus, schistes rouges Ă  
silex avec radiolaires des klippes grisonnes que M. STEIN- 
MANN * classe dans le Tithonique sont bien le correspon- 
dant des «couches rouges » des PrĂ©alpes oĂč ce terrain 
est certainement crétacique. M. Steinmann a constaté en 


} Eclogae Geol. helv. V. 159-201. 
? Verh. naturf. Gesellsch. Basel. XII. 75-103. 
$ Berichte. Naturf. Gesellsch. Freiburg i. B. X. 241. 


396 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE 


outre une brÚche formée de débris de dolomie triasique 
et de fragments de silex. Cette brĂšche paraĂźt appartenir 
au cĂ©nomanien. Mais elle n’est pas associĂ©e aux « couches 
rouges. » 


Paléontologie des terrains crétaciques. 


Outre les Ă©tudes de M. SaRasin ‘, sur plusieurs genres 
d’Ammonites crĂ©taciques nous avons Ă  citer l'achĂšvement 
du mémoire de M. Kogy * sur les polypiers crétaciques. 
Sur 90 espÚces décrites, il y en à 63 nouvelles pour la 
science. Elles se répartissent comme suit : 

Valangien 14, Hauterivien 16, Ürgonien 50, Aptien 
7 Albien et Vraconnien 5. Toutes les espĂšces, sauf une 
(Pleurosmilia néocomiensis) qui est commune au Valan- 
gien et au Hauterivien, sont propres Ă  leurs Ă©tages respec- 
tifs. Cette circonstance est peut-ĂȘtre aussi motivĂ©e par le 
fait, qu'un petit nombre d'Ă©chantillons, provenant d’un 
petit nombre de gisements, ont été à la disposition de 
l’auteur. 


TERRAINS CÉNOZOÏQUES. 


EogĂšne. 


Sidérolitique. M. ToBLer* a signalé la présence de 
fossiles jurassiques (séquanien) dans les marnes sidé- 
rolitiques du Jura bĂąlois et soleurois, attestant le rema- 
niement des terrains jurassiques par les eaux sidérol- 


‘ Archives des sciences. IV. 1897. 179. Bull. Soc. GĂ©ol. France, 
XXV. 700-799. 

? MĂ©m. Soc pal. Suisse. XXIV. 68 p. 6 pl. 

% Versamml. des oberrhein. geol. Vereins, MĂŒhlhausen, 22. IV. 97 


PENDANT L'ANNÉE 1897, 397 


tiques. Les grÚs sidérolitiques ressemblent par places à tel 
point au grÚs bigarré, qu'il est porté à considérer ce 
dernier terrain comme ayant fourni les matiĂšres sableu- 
ses et mĂȘme argileuses de cette formation crĂ©nĂ©gĂšne. Cela 
nous ramÚnerait sensiblement à la théorie de Gressly. 


NEOGÈNE. 


MiocĂšne. M. ROLLIER ‘ Ă  dĂ©crit les assises de la mol- 
lasse Ɠningienne de Tramelan, oĂč il a trouvĂ© un pou- 
dingue-brÚche, formé de calcaire jurassique (Kimmerid- 
gien) et qui passe latĂ©ralement au calcaire d’eau 
douce. L'auteur pense que c’est une formation de delta. 
Les formations Ɠningiennes du Jura (Tramelan, Locle, 
etc.) ont formé une seule nappe avant le plissement de 
la chaĂźne. 

Glaciaire et interglaciaire. Un Ă©boulement probablement 
interglagiaire a été constaté et signalé par M. SCHARDT * 
aux environs de Vugelles (Jura vaudois). La nappe 
d’éboulement, couverte de moraine de fond, repose elle- 
mĂȘme sur le miocĂšne ou le glaciaire. 

Du Loess, d'Ăąge incertain (l'interglaciaire ou postgla- 
ciaire?) a Ă©tĂ© signalĂ© par M. PipeRorF ‘ dans la vallĂ©e du 
Rhin en amont de Coire. 

Plistocùne. À citer les observations de MM. SARAsIN 
et Gosse‘ sur plusieurs coupes des alluvions post-gla- 
ciaires ou terrasses lacustres des environs de GenĂšve et 
dont les Archives ont rendu compte. 


IN. Jahrb. f. Min. Geol, etc. 1897. p. 212-216. 

2 C,-R. Soc. vaud. Sc. nat. 4. W. 1896. Archives des sciences, 
III. 175. 

3 Mat. Carte géol. Suisse. N. S. VII. 55. 

# Archives des sciences, III, p. 504, IV, p. 74. 


398 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE, ETC. 


Faune plistocĂšne, prĂ©historique. M. E. KissuixG ‘ a dĂ©crit 
les gisements oĂč ont Ă©tĂ© trouvĂ©s des restes de marmolles, 
dans leurs taniĂšres mĂȘmes, creusĂ©es dans le gravier gla- 
ciaire au Bantiger prĂšs de Stettlen et au Steinibach 
prùs Belp. Il s’agit de restes provenant en tout de 8 indi- 
vidus ; trouvailles précieuses et intéressantes. 

Le grand mémoire de M. Nuesca * sur la station pré- 
historique de Schweizersbild a été publié, avec un subside 
de la Confédération, par la Société Helvétique des Scien- 
ces naturelles et avec le concours de dix collaborateurs. 
Cette publication donne une idée complÚte des établisse- 
ments préhistoriques que ce rocher a abrités successive- 
ment Ă  quatre reprises pendant l’époque palĂ©olitique et 
néolitique. Les restes d'animaux attestent aussi des varia- 
tions notables dans le climat de cette région, ce qui avait 
mĂȘme fait croire Ă  M. Steinmann que ces variations cor- 
respondaient aux oscillations ayant produit les diverses 
glaciations. Un renseignement remarquable est fourni 
par la découverte dans la couche la plus élevée de 27 
squelettes humains dont 5 d’une race naine. Les couches 
inférieures ne renferment que des restes d'habitation et 
pas de sépultures. Le Musée national suisse à Zurich 
renferme le premier choix des restes recueillis avec tant 
de soin par M. Nuesch. M. Ch. SaRASIN * a donné dans les 
Archives, un résumé complet des résultats de l'étude de 
M. Nuesch, en sorte que nous devons nous borner Ă  
cette simple mention. 


? Mitteil. naturf. Gesellsch. Bern, 1897, 2-7. 
? Neue Denksch. der Schw. naturf. Gesellsch. 1896, XXXV. 
% Archives des sciences, IV, 45-66. 


is 20 


QUATRE-VINGT-UNIÈME SESSION 


SOCIBTR HELVETIQUE DES SCIENCES NATURELLES 


BERNE 


Du 31 juillet au 3 août 1898. 


La 81° réunion de la Société helvétique des Sciences 
naturelles, s’est tenue Ă  Berne du 31 juillet au 3 aoĂ»t. 
Le comité local, sous la présidence de M. le prof. 
Th. Studer, en avait réglé avec beaucoup de soins 
tous les détails, et les congressistes, au nombre de deux 
cents environ, qui avaient répondu à son appel, ont pu 
apprécier la maniÚre distinguée dont le président et 
ses collaborateurs s'Ă©taient acquittĂ©s d’une tĂąche sou- 
vent ingrate. Ils leur en doivent beaucoup de remer- 
ciements. 

AprÚs avoir, selon l'usage, consacré la premiÚre 
soirée à la séance de la commission préparatoire et à 
une réunion familiÚre dans la grande salle du Museum 
oĂč une collation leur fut offerte par la SociĂ©tĂ© ber- 
noise des sciences naturelles, les participants ont pu, 
le lundi 1% août, entendre dans la premiÚre assem- 
blée générale, plusieurs communications intéressantes, 
entremĂȘlĂ©es des tractanda administratifs ordinaires. Le 
discours d'ouverture du président, sur «l'influence de 
la paléontologie sur les progrÚs de la science z00- 
logique », en a dignement ouvert la sĂ©rie qui s’est 


360 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


continuée par un mémoire de M. le prof. SchÀr, de 
Strasbourg, sur les travaux de SchƓnbein et de ses 
successeurs sur les ferments d’oxydation. M. le prof. 
Yung, de GenÚve, a parlé de la digestion chez les 
poissons et M. le D’ Standfuss, de Berne, de recherches 
expérimentales dans le domaine de la zoologie. M. 
F. Dussaud, de GenÚve, a présenté le microphonogra- 
phe, systĂšme Berthon-Dussaud-Jaubert, dont il est le 
principal inventeur, et les assistants ont pu se rendre 
compte par eux-mĂȘmes de la valeur de cet appareil. 

Les séances de sections commencées le 2 août au ma- 
tin, se sont prolongĂ©es pour plusieurs d’entreelles dans 
l'aprĂšs-midi. Elles ont permis aux congressistes de visi- 
ter et d'admirer les nouveaux instituts que Berne a fait 
construire ces derniÚres années, pour loger les divers 
laboratoires scientifiques. Cette visite était facilitée 
par le fait qu’un superbe volume contenant les plans 
et la description de tous ces bùtiments avait été remis 
Ă  chaque participant du CongrĂšs au nom du DĂ©partement 
de l’instruction publique du canton de Berne. 

Le dernier jour de la réunion, un train spécial 
auquel s'étaient joints M. le Président de la Confé- 
dération Ruffy et M. le Conseiller fédéral Lache- 
nal transportait les naturalistes Ă  Grindelwald, oĂč ils 
furent admirablement reçus par la population du village, 
ayant Ă  sa tĂȘte M. le pasteur Strasser. La derniĂšre 
AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale se tint dans l’église et on y enten- 
dit d’intĂ©ressants mĂ©moires de MM. les professeurs Cho- 
dat et BrĂŒckner. Un banquet Ă  l'HĂŽtel de l’Ourstermina 
la fĂȘte. 

Nous ne parlerons pas ici des réjouissances de toutes 
sortes qui avaient été combinées par le comité et qui 


DES SCIENCES NATURELLES. 361 


permettaient aux membres du CongrĂšs de se reposer de 
leurs travaux scientifiques, nous devons cependant faire 
exception pour une exquise représentation théùtrale, 
organisée en plein air dans un site charmant au centre 
d’une forĂȘt et au pied d’une source « Glasbrunnen ». 
Composé exprÚs pour cette réunion par le docteur 
Otto de Greyers et joué par des étudiants et des 
enfants, ce « Festspiel » intitulĂ© l’Eau a laissĂ© un dĂ©li- 
cieux souvenir à tous ceux qui ont eu le privilùge d’y 
assister. 

C'est Ă  NeuchĂątel que les naturalistes suisses se 
rĂ©uniront l’annĂ©e prochaine. 


Nous allons maintenant rendre compte des divers 
travaux présentés dans les séances générales et dans les 
sections en les classant suivant les branches de la science 
auxquelles ils se rapportent. 


Mathématiques, Astronomie et Physique 


Président : M. le prof. D° J.-H. Grar, de Berne. 
SecrĂ©taire: M. le Dr P. GrĂŒner. de Berne. 


F. Dussaud. PrĂ©sentation de son microphonographe.— C. F. Geiser. SystĂšmes 
triples orthogonaux. — Ch. Moser. Sur une fonction qui intervient dans 
la thĂ©orie de l'assurance contre la maladie, — L. Crelier. Loi de pĂ©rio- 
dicitĂ© du dĂ©veloppement des racines carrĂ©es en fraction continue. — G. 
KĂŒnzler. Sur les lignes doubles des surfaces dĂ©veloppables. — Ch. Dufour. 
L'Ă©clipse de lune du 3 juillet 1898. — J. Pidoux. Coloration des Alpes 
et rĂ©fraction. — H. Dufour. DĂ©perdition de l'Ă©lectricitĂ©. — P. Dubois. Sur 
le moyen de mesurer la durĂ©e de la pĂ©riode d’état variable d’un courant. 
— D. Kleiner. Sur les condensateurs et la durĂ©e nĂ©cessaire Ă  leur charge. 
— Le mĂȘme. Induction magnĂ©tique dans le fer traversĂ© par un courant, 
— H. Wild. ModĂšle perfectionnĂ© de son polaristrobomĂštre. — L. de la 
Rive. Propagation d’un allongement croissant d’une maniùre continue dans 
un fl Ă©lastique. — Jeanneret. ProblĂšmes d'Ă©lectricitĂ©. — Ed. Hagenbach- 


ARCHIVES, L. VI. — Octobre 1898. 25 


362 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


Bischoff. Bruits causés dans le téléphone par la marche des tramways 
Ă©lectriques. — R. Weber. Nouvel hygromĂštre. — Ris. Les travaux de 
M. Guillaume sur les aciers au nickel. — Ed. Sarasin. Continuation 
de ses Ă©tudes sur les seiches du Lac des IV Cantons. 


Dans la premiÚre assemblée générale, M. le prof. 
Frantz Dussaup, de GenÚve, expose et décrit son micro- 
phonographe. Il rappelle qu’il a communiquĂ© en 1896, 
à Zurich, à la session de la Sociéte helvétique des 
Sciences naturelles les rĂ©sultats obtenus au moyen d’un 
appareil de son invention auquel il a donné ce nom. 
Cet appareil se composait, on s’en souvient, d’une 
combinaison du phonographe, du microphone et du 
téléphone. Le microphone reposait sur la membrane 
du phonographe et Ă©tait Ă©branlĂ© directement, c’est- 
à-dire mécaniquement et non par des ondes sonores. 
Le courant d’une pile passait successivement dans un 
rhéostat, dans le microphone et dans le récepteur télé- 
phonique. Le microphonographe permettait d'obtenir 
les résultats suivants : 

4° Entendre dans le téléphone ce que disait le pho- 
nographe avec une augmentation d'intensité considé- 
rable grĂące Ă  l’ébranlement mĂ©canique du microphone. 
Cette amplification avait pour but de faire entendre le 
phonographe Ă  davantage de personnes ou Ă  des sujets 
dont l’ouïe est affaiblie, afin de les soumettre à des 
exercices auditifs qui, comme on le sait, développent 
en eux le sens de l’ouie. Ces exercices, qui doivent ĂȘtre 
faits pendant un temps trĂšs long, sont fort fatiguants 
pour la voix de l’instituteur, l'appareil vient l’aider 
en servant de répétiteur. 

2° Faire varier à volonté, grùce au maniement du 
rhĂ©ostat, l’intensitĂ© des paroles ou des sons Ă©mis par le 
phonographe depuis ceux Ă  peine perceptibles pour 
une oreille normale jusqu’à ceux qu'il lui est impossible 


DES SCIENCES NATURELLES. 369 


de supporter, permettant ainsi d'apprécier le degré 
d’audition chez les sujets atteints d’une surditĂ© plus ou 
moins accentuée. 

3° Faire entendre le phonographe à des distances 
considérables grùce à la transmission électrique de ce 
qu'il dit, transmission dont le rendement est infiniment 
supĂ©rieur Ă  celui par l'air, soit qu’on adjoigne au pho- 
nographe un cornet ou des tuyaux de caoutchouc. 

Depuis, M. Dussaud a perfectionné son micropho- 
nographe en colloboration avec MM. Jaubert et Ber- 
thon, et c’est le dernier modĂ©le ainsi rĂ©alisĂ© per- 
mettant d'obtenir les résultats précités avec toute la 
précision désirable que M. Dussaud à fait fonctionner à 
la premiÚre assemblée générale de la session. 


M. le prof. D'C.-F. Geiser, de Zurich. Sur la théorie 
des systĂšmes triples orthogonaux. 

M. Geiser a examiné l'interprétation géométrique de 
l'équation différentielle dont dépendent les familles de 
Lamé. On désigne sous ce nom toutes les familles de 
surfaces qui font partie d’un systùme triple de surfaces 
orthogonales. Si l’on reprĂ©sente les trois familles de 
surfaces par les Ă©quations 

Mr MD) CT, LL) —=0o WE, LE), 
danslesquellesx. ,x,,x,sontlescoordonnées cartésiennes 
d’un point de l’espace, et ç, 5, +, les paramĂ©tres des 
trois familles, la solution du problĂšme des systĂšmes 
triples orthogonaux dĂ©pend de l’intĂ©gration d’une Ă©qua- 
tion aux dérivées partielles du troisiÚme ordre à la- 
quelle doit satisfaire l’un des paramĂštres. Cette Ă©qua- 
tion a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e d’une maniĂšre approfondie par 
©. Bonnet, Darboux, Cayley et SchlÀfli. M. Geiser éta- 


304 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


blit d’abord la forme donnĂ©e par ce dernier en s’inspi- 
rant de la méthode suivie par Hesse dans la démons- 
tration du théorÚme de Dupin. En considérant ensuite 
les variables x,, Ê,, Ê, comme coordonnées trilinéaires 
homogĂšnes du plan, il montre que les relations fonda- 
mentales d’un systùme triple orthogonal donnent lieu à 
une intéressante interprétation géométrique ; leur étude 
se trouve ramenĂ©e Ă  celle d’un systĂšme de trois coni- 
ques. Bien que la plupart des résultats aient déjà été 
donnés par Cayley, la méthode adoptée par M. Geiser 
prĂ©sente l’avantage d’une plus grande simplicitĂ©. 


M. le D° Ch. Moser, privat-docent Ă  l’UniversitĂ© de 
Berne, parle d’une fonction qui intervient dans la 
théorie de l'assurance contre la maladie. 

Si l’on prend comme abscisse le temps £ et comme 
ordonnée le nombre Z ({) des cas de maladie dont la 
durée a excédé le temps {, on obtient une courbe dont 
l’équation est y = Z (t). L’aire de cette courbe, com- 
prise entre les abscisses o et { représente alors la durée 
lotale de maladie subie par tous les assurés pendant 
une période { de leur traitement. Cette quantité est 


t 
donc Ă©gale Ă  : VE Z (Âź) dt. 
0 


Si l’on prend, comme une unitĂ© de temps, l’annĂ©e 
tropique, et comme unité de la durée totale de maladie, 
Paire de la courbe qui correspond à une année, cette 
durée totale pour une période { de traitement sera 


[ro 
RE? /F 


Z () dt. 
0 


DES SCIENCES NATURELLES. 365 


C’est de cette fonction R ({), que s'occupe l’auteur 
et il en montre le rĂŽle important pour divers calculs 
d'assurance. La fonction Z (f) peut ĂȘtre dĂ©terminĂ©e 
approximativement par l'expĂ©rience ; mais l’auteur in- 
dique aussi une formule empirique qui représente trÚs 
exactement la courbe y = Z (t) obtenue au moyen des 
observations faites pendant plusieurs années par la 
Caisse d’assurance du canton de Berne et portant sur 
10.493 adultes du sexe masculin. Cette loi empirique 
s'obtient en posant : 


HD Eros 


et en dĂ©terminant les deux constantes arbitraires r et € 
au moyen de deux valeurs particuliÚres attribuées à la 
variable {. On trouve ainsi r = 5,2447 et c = 6,5147, 
et il en résulte le tableau comparatif suivant entre les 
rĂ©sultats du calcul et ceux de l’observation : 


| DURÉE L (#) DIFFERENCE 
| 
eu semaines en années | Calculé Observé 
1 0,019165 1000 1000 0 
9 0,03833 624 622 | +9 
+ ‘| 0,0575 423 421 + 2 
4 0,0767 305 | 306 — ! 
8 0,1533 122 126 — À 
15 0,2491 61 62 — ! 
17 | 0,3258 42 5 AA 
21 | 0,4025 31 31 | 0 | 
Ro a6 0,4983 23 23 0 | 
Sr = 074 14 13 | +1. 
| — |  4,0000 10 Cr AU qe 
| | 


FSTATR 


366 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


On a réduit à 1000 le nombre des cas de maladie 
dont la durée est supérieure à une semaine, parce que 
la fonction R (t) ne change pas lorsqu'on multiplie Z(ÂŁ) 
par une constante. La divergence que l’on remarque 
entre le calcul et l'observation pour les valeurs de ÂŁ 
inférieures à une semaine s'explique par le fait que la 
Caisse d’assurance ne paie pas de prime pour les mala- 
dies qui durent moins de trois jours, sauf en cas de mort. 

L'auteur applique la mĂȘme loi empirique Ă  un pro- 
blĂ«me oĂč il s’agit d’une Caisse d’assurance nouvelle- 
ment ouverte et oĂč l’on est conduit Ă  l’expression : 


A 
v@=e JRoa 
à a R (a) ƒ 


a représentant une certaine période de transition et il 
trouve pour a = 1 : » (1) = 0,86, résultat qui con- 
corde avec la valeur fournie par les observations consi- 
gnées dans une publication du Département fédéral de 
l'Industrie '. 


D' L. CRELIER, professeur, St-Imier. — Loi de pĂ©rio- 
dicité du développement des racines carrées en fraction 
continue. 

La valeur a se développe aisément en une frac- 
tion continue de quotients incomplets : 


Ă , Dre, : Do, HE 
1 Voir MĂ©moire sur la charge financiĂšre des caisses contre les 


maladies. PubliĂ© par le DĂ©partement fĂ©dĂ©ral de l’Industrie. 
DeuxiĂšme Ă©dition, page 192, 


DES SCIENCES NATURELLES. 367 


Pour les calculer, nous avons recours aux opérations 
simples ci-dessous ; 


l _Vatb_ Vatb_ 2b ab b_ Ăż.Va--n) 
ds TR 


Te b 4- b° ñ na. ñ, 
SÉECPRRS. Nr HE atb-rs_,. V a-(b-r,) 
 ÿa-G- nr). -(b-r,)? ñ ne h, 
ri mie L Eat re x ere Fe TR 
p V a- ne Fa ee n, 
nuhe Fos r) (Ver Cn)_ 4 4, 
; | n, TE, 1\ 6 


r, représente le reste de la division : 
2b- Li b ; 2br5: Le 


n et n 
P P 


Ce dĂ©veloppement suppose : a—(b—r, 1) =ny 4° 3; 
cette formule se vérifie pour les premiÚres valeurs, et 
en la supposant vraie pour deux valeurs n,_: + n,_1, 
on dĂ©montre aisĂ©ment qu’elle subsiste pour le produit 
suivant : n,_1 * #,; elle est donc générale. 

En remarquant : n, > r,; M > lp15 My < 2 ; 
r, <b; on peut démontrer le théorÚme suivant : 

Taéo. I: Dans le développement de y a en frac. cont., 
si, Ă  un moment donnĂ© on a: n p = Ny41, OÙ eNCOre 
y = pp, à partir de n,,, toute % série des valeurs 
(n) obtenues avant (n,) ou (n,_,) se répÚte dans l'ordre 
inverse; les valeurs (b) suivent la mĂȘme loi. 

La valeur (n) qui devient Ă©gale a (n,), entraine une 
valeur suivante (nr) Ă©gale Ă  1 et des valeurs b1=b, 


368 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


elb3,, =2b ;Ă  partir de cette valeur 2 b, tous les quo- 
lients depuis b,, à 2 b forment une période. 


b =" b 1) 
On a donc: ? p+1 ou p—1 de, 
Pl © b,+: p—2 —  p+2 
b,_, — bis Le = bis 
b, = b,,—0) b, — LP —= b 


On peut encore déduire les deux théorÚmes suivants : 
THÉO. II. Si l’on a une fois deux termes n,, eln, ,1 


lels que n, =n, et Nuta = Mg M 


: tn; _1 Ă©lant des 


termes précédemment obtenus, la loi précédente sub- 
siste pour les valeurs (n)et (b) entre n, etn u Ainsi que 
pour les valeurs correspondantes avant n,_, et aprĂšs 
LPAETE 

TĂ©o. LIL. Si, au contraire, on an, = n,eln, 44 = 
n,_s, les valeurs n, el n,73 font partie d'une pé- 
riode qui est la répétition d'une autre formée suivant 
le théo. I, et à laquelle appartiennent n, etn, Li 


Tous les produits n;_, « n, figurant dans le calcul 
des quotients incomplets peuvent se former en retran- 
chant de (a) les carrés parfaits inférieurs, et en décom- 
posant les restes en produits de deux facteurs satisfai- 
sant aux conditions énoncées précédemment. 

En développant les quotients incomplets, arrivé pour 
la premiÚre fois à une valeur n, qui se répÚte (n, étant 
égal à une valeur antérieure nZ4), trois alternatives 
peuvent d’abord se prĂ©senter : 1° Le produit suivant 
Na + Maty peut ĂȘtre un des produits oĂč l’on a rencon- 


2 . ‘ ( ci À 
trĂ©n Nyye N,, OUN, » N,y4: 2° il peut aussi ĂȘtre 


DES SCIENCES NATURELLES. 369 


M N3_1; (on aurait n3_j = N;}4): 3° on peut 
avoir Ni = M. 

Les deux derniÚres alternatives entraßnent la pério- 
dicité établie au théo. I; la premiÚre est à rejeter à 
cause des théo. III et IV; une quatriÚme alternative 
seule peut encore se présenter : il y aura un produit 
n, eh; avec n, 11 diffiérant den, _{,n,,n,_ 1 et 
den, +1 

Comme il n’y a Ă©videmment qu'une valeur (n;, 4) 
satisfaisant aux conditions du développement, et que 
le nombre des produits est limité, en continuant de 
raisonner ainsi à Chaque terme répété, on arrivera 
forcĂ©ment Ă  un moment oĂč la sĂ©rie des produits 
n, * Nyu sera épuisée, alors cette 4° alternative ne 
pourra plus subsister, la 41° étant impossible; on 
retombera comme seule issue, dans l’une des deux 
autres. 

Dans les deux cas la périodicité des quotients imcom- 
plets est Ă©tablie. 

I. Les quotients incomplets de la fraction continue 
reprĂ©sentant la racine carrĂ©e d’un nombre entier for- 
ment une période mixte. 

Il. Le premier quotient incomplet (b) seul ne fait 
pas partie de la période. 

IT. Le premier terme de la période est (b,) et le der- 
nier est (2b). 

IV. Dans la période tous les quotients incomplets 
depuis (b,) à l’un d'eux se reproduisent dans l’ordre 
inverse pour finir la période avec (b,) puis (2 b). 


FAN PROAS 


370 


DÉVELOPPEMENT : Il y a deux cas suivant que le terme 
critique se rĂ©pĂȘte ou non: 


SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


yat Ă  
bit 
LÉ Re 
LUN 
£ À b,-1+ sereese + — 1 
1T934 
2 Va=bts Ă  
1 b,+ Es 5” 1 1 
RES Ra TC Ver ƒ, 
btp, 4 RE 372 1 
b, LETTES 


G. KĂŒNZLER. — Sur les lignes doubles des surfaces 
développables. 

L'auteur montre que lorsqu'on représente sur une 
courbe plane C’ la courbe C, qui sert à engendrerunesur- 
face développable, la ligne double de la surface se trouve 
aussi représentée univoquement par une courbe A. La 
discussion à laquelle donnent lieu les courbes A et C’ 
conduit Ă  quelques-unes des 14 Ă©quations de Cremona 
et fait connaitre les singularités de la ligne double. 
L’équation de la courbe A se trouve facilement lorsque 
la courbe C,, est rationnelle ; pour une courbe C, (c’est- 
à-dire du quatriÚme degré) la courbe correspondante A 
est une conique apolaire de C'; pour des courbes C; et 
C;, on peut représenter A comme la courbe jacobienne 
d’un rĂ©seau de courbes du troisiĂšme ordre dont les 
composantes sont apolaires de C’. Si la ligne double 
correspondant Ă  une courbe C, rationnelle est elle- 
mĂȘme rationnelle, A, se dĂ©double en courbes de pre- 
miĂšre ou de seconde classe, Ă  moins que C, ne possĂšde 


PT < 


DES SCIENCES NATURELLES. 371 


des singularités. Ces remarques seront développées en 
détail dans un mémoire qui paraßtra prochainement. 


M. Ch. Durour, professeur Ă  Morges, parle de quel- 
ques particularités de l'éclipse de lune du 3 juillet 
1898. La couleur d’un rouge sombre que l’on voit 
sur la lune au moment deséclipses totales, est attribuée 
Ă  la rĂ©fraction de la lumiĂšre du soleil par l’atmosphĂšre 
de la terre. Cependant, dans des cas trĂšs rares, cette 
lumiĂšre manque, alors la lune est complĂštement invi- 
sible. Autrefois on attribuait cette absence de lumiĂšre 
aux nuages qu'il y avait dans notre atmosphĂšre et qui 
arrĂȘtaient les rayons du soleil. 

M. Dufour l’attribue plutĂŽt au trouble causĂ© dans 
cette atmosphÚre par la fumée et la poussiÚre rejetées 
par les grandes Ă©ruptions volcaniques. Il en voit la 
preuve dans le fait que la lune a disparu ainsi trois 
fois dans le XIX° siùcle, d’abord en 1816, aprùs 
que, en 1815,le volcan de l’ile de Sumbava prùs des 
CélÚbes, eut jeté une grande quantité de fumée. 
L’obscuritĂ© Ă©tait si complĂšte Ă  60 milles du voican, 
qu'on ne pouvait pas voir ses doigts en mettant sa 
main devant les yeux; puis deux fois en 1884, c’est- 
Ă -dire dans les deux seules Ă©clipses totales de cette 
année-là, alors que l'atmosphÚre de la terre était 
encore troublĂ©e par l’éruption de Krakatoa. 

Il rappelle que le charbon est trĂšs opaque, ensuite 
des expĂ©riences qu’il Ă  faites avec M. Brunner, profes- 
seur de chimie Ă  l’UniversitĂ© de Lausanne. Il Ă  
trouvĂ© qu’une plaque de verre avait une opacitĂ© sen- 
sible quand elle Ă©tait couverte d’une couche de noir de 
fumée, épaisse de ; 4 de millimÚtre ; que si elle était 


d12 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


recouverte d’une Ă©paisseur de charbon de +5; de mil- 
limĂȘtre, on ne pouvait voir au travers aucun objet 
terrestre, mais quelle serait excellente pour observer 
une Ă©clipse de soleil; enfin qu’une couche de noir de 
fumée, épaisse de + de millimÚtre était suffisante 
pour rendre le soleil invisible, mĂȘme dans les plus 
beaux jours. 

Il est donc trĂšs possible qu’une trĂšs lĂ©gĂšre quantitĂ© 
de charbon, restĂ© dans l’air, ait pu arrĂȘter les rayons 
de lumiÚre qui, sans cela, seraient arrivés sur la lune. 

Revenant ensuite Ă  l’éclipse du 3 juillet 1898, 
M. Dufour parle d’un certain affaiblissement de cette 
lumiĂšre de la lune vers 9 h. 30. (heure de Greenwich), 
prÚs des régions méridionales de la partie éclipsée de 
la lune. Une observation pareille a été faite par M. Ed. 
Perrot, pasteur Ă  Ste-Croix. M. Dufour pense qu'on peut 
l’attribuer au puissant relief des Andes dans le voisi- 
nage du 40° degrĂ© de latitude sud : parce qu’alors ces 
montagnes Ă©taient sur une assez grande Ă©tendue, Ă  la 
circonférence du grand cercle qui séparait l'hémisphÚre 
Ă©clairĂ© de l’hĂ©misphĂ©re sombre de la terre. Elles 
avaient alors le soleil couchant, et leur ombre en se 
projetant sur la lane, pouvait fort bien produire l’affai- 
blissement de lumiÚre observé en ce moment sur notre 
satellite. Vingt minutes plus tard, alors que ce grand 
cercle de sĂ©paration passait gĂ©nĂ©ralement sur l’OcĂ©an 
Pacifique, cet affaiblissement de lumiĂšre avait disparu. 


M. J. Poux, astronome Ă  l'observatoire de GenĂšve. 
— AlpenglĂŒhn et RĂ©fraction. 

L'idée d'attribuer à des changements de réfraction 
les phénomÚnes lumineux qui se succÚdent parfois sur 


DES SCIENCES NATURELLES. 373 
les Alpes neigeuses colorées par le soleil couchant a été 
émise par M. le prof. Amsler-Laffon dans la 77° ses- 
sion de la Société helvétique des Sciences naturelles, 
réunie à Schaffhouse en 1894. Malheureusement, cette 
explication, aussi élégante qu'ingénieuse, ne correspond 
pas à la réalité des faits. 

Supposons le soleil, prĂšs de son coucher, descendant 
peu Ă  peu sur le point B de l’horizon. Il Ă©claire encore 
la haute montagne depuis son sommet A jusqu’au point 
C, prĂšs de sa base. Lorsque intervient le changement 
de rĂ©frangibilitĂ© de l’air, les rayons solaires se redres- 
sent et n'Ă©clairent la montagne que jusqu’au point C, 
situĂ© au-dessus de C. Pour le soleil, la montagne s’est 
affaissĂ©e, s’est effondrĂ©e de la quantitĂ© CC. Lorsque 
l’inversion thermique de l’air est assez forte, les rayons 
sont assez relevés pour passer au-dessus du sommet A. 
La montagne est alors entiÚrement efflondrée, elle à 
disparu pour le soleil. En d’autres termes : Tout 
changement dans la rĂ©frangibilitĂ© de l’air a pour con- 
séquence un Mouvement apparent des objets situés au 
delĂ . 

Au lieu du soleil, Ă©clairant la montagne par ses 
rayons qui remontent du point B de l’horizon, nous 
pouvons supposer un spectateur placé dans le voisi- 
nage du point B, tournant le dos au soleil couchant et 
regardant la montagne lointaine éclairée par les der- 
niers rayons du soleil. Ses rayons visuels participeront 
Ă©videmment Ă  toutes les modifications de la trajectoire 
des rayons solaires, car ils suivent des directions aussi 
rapprochĂ©es que l’on voudra bien supposer. Ainsi, pour 
l’observateur comme pour le soleil, la haute montagne 
devra s’affaisser, disparaĂźtre puis rĂ©apparaĂźtre de nou- 
veau. 


314 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


Or ce phĂ©nomĂšne n’a pas encore Ă©tĂ© constatĂ©, et 
mĂȘme se produirait-il que ce ne serail en aucune façon 
le spectacle de l’AlpenglĂŒhn ; il faudrait lui donner un 
nouveau nom : «Alpentanz », par exemple. 

Ainsi, le seul fait que l’AlpenglĂŒhn est visible — 
(effets de lumiùre sur un objet immobile) — prouve 
que les changements de rĂ©fraction n’y sont pour rien, 
puisque ces derniers ne peuvent produire que des 
mouvements apparents. 

Ces deux choses, AlpenglĂŒbn et RĂ©fraction, non seu- 
lement ne sont pas liĂ©es entre elles mais s’excluent 
mutuellement : la prĂ©sence de l’une suffit Ă  prouver 
l'absence de l’autre. 


M. le prof. H. Durour, de Lausanne, adresse Ă  la 
Section une note sur la déperdition de l'électricité. 


M. le D' P. Dugois, de Berne, décrit une méthode 
rapide et exacte qu'il a imaginée pour déterminer les 
durées relatives de la période d'état variable de ferme- 
ture dans diverses conditions de résistance, de self- 
induction et de capacité de circuit. 

Le principe de la méthode est le suivant : 

Un condensateur de capacité C mis en communi- 
cation avec une source Ă©lectrique du potentiel V, prend 
aussitĂŽt une charge Q = CV, qu'on peut mesurer au 
galvanomĂštre balistique. Cette charge se fait trĂšs rapi- 
dement si les résistances sur le chemin de charge sont 
minimes; elle s'effectue, au contraire, trĂšs lentement 
si de grandes résistances ou la self-induction viennent 
ralentir le flux. 

Pour apprĂ©cier la durĂ©e de la pĂ©riode d’état variable 
il suffit de pratiquer une fermeture du courant si courte 


HOME Pa hs : : 


, Les 


DES SCIENCES NATURELLES. 319 
que la rupture aßt lieu en pleine période d'élat varia- 
ble. 

On détermine ainsi une des ordonnées Ê7y de la 
courbe 4 B. Il est Ă©vident que si par le fait d’un obs- 
tacle Ă  l'ascension du courant la courbe devient 4 B, 


B C 


la valeur de l’ordonnĂ©e mesurĂ©e sera x z. Cette valeur 
relative vis-Ă -vis de x y indique dans quelle mesure le 
flux a été ralenti. 

On obtient ce court contact par le choc d’une bille 
d'acier contre une masse d'acier. Une batterie B est 
mise en communication, par un de ses pĂŽles, avec 
l’une des armatures d’un condensateur C. L'autre pîle 
aboutit à une bille d'acier, suspendue à un fil métalli- 
que. Ecartée de sa position verticale et abandonnée à 
elle-mĂȘme, elle vient frapper le bloc d’acier et com- 
munique une charge partielle que mesure le galvano- 
mĂštre balistique G. 

En AetB on peut interrompre le circuit et intercaler 
sur le chemin de charge des résistances diverses, 
rhéostats exempts de self-induction, solénoïdes, capaci- 
tés diverses et apprécier ainsi la durée de la période 


d'état variable dans ces diverses conditions. En procé- 
dant ainsi le D' Dubois, est arrivé aux résultats suivants: 


1° Les résistances dont le coefficient de self-induc- 


376 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


tion et la capacité sont négligeables ralentissent le 
flux en raison directe de leur résistance ohmique. 
2° Les solénoïdes op- 
DMUPals L posent Ă  l'Ă©tablissement 
B du courant une résis- 
lance beaucoup plus 
grande que leur résis- 
tance ohmique. 
3° L'insertion d'un 
condensateur convenable 
aux bornes de la résis- 
lance annule l'effet aussi 
bien de la résistance oh- 
mique que de la self-in- 
duction. 
4° La résistance du 
corps représente, en pé- 
riode d'Ă©tat variable, 
une résistance beaucoup plus faible que sa résistance 
ohmique. Sa capacilé annule sa résistance. 
5° Celle rĂ©sistance du corps, pour la pĂ©riode d’élat 
variable reste fixe et minime (400 Ă  2100 ohms) en 
dépit des énormes variations que peut présenter, pour 
le régime permanent, la résistance ohmique (500 à 
500.000 ohms. 
6°. Celte résistance croßt avec la longueur du seg- 
ment du corps interposé el dépend aussi de la surface 
des Ă©lectrodes. 
7° Le corps est un condensateur à diélectrique semi- 
liquide d'une capacité de 0,165 microfarads, dans les 
conditions oĂč se sont faites les expĂ©riences prĂ©citĂ©es. 
La méthode est précieuse pour la détermination de 


xx il 
ve 


DES SCIENCES NATURELLES. 377 
la capacité des condensateurs à diélectrique liquide. La 
briéveté du contact élimine les effets de polarisation 
qui, dans la charge à refus, troubleraient les résultats. 
Ce contact de la bille d'acier a l’avantage d’avoir tou- 
Jours la mĂȘme durĂ©e. Les recherches de Schneebeli Ă  
Zurich ont montré que si on fait varier la masse de la 
bille et la hauteur de chĂŒĂ»te, la durĂ©e du contact ne 
varie qu'Ă  partir de la septiĂšme puissance. 


M. le prof. A. KLEINER, de Zurich, expose les ré- 
sultats d’un travail, sur le temps nĂ©cessaire Ă  la charge 
apériodique de condensateurs en paraffine. 

Afin de fixer l'emploi des condensateurs en paraffine 
tels qu'ils ont été décrits en 1896 à la réunion de la 
Société helvétique des Sciences naturelles, j'ai étudié 
avec le pendule de Helmholtz et le galvanomĂštre balis- 
tique, la maniĂšre dont la charge des condensateurs 
grandit avec le temps employé à cette charge et com- 
paré les résultats avec ceux qui ressortent de la formule : 


La concordance entre les charges observées expéri- 
mentalement et calculées théoriquement est facile à 
voir d’aprùs le tableau suivant, dans lequel les temps 
sont exprimĂ©s en millioniĂšmes de seconde et oĂč les 
déviations du galvanométre donnent la mesure des 
charges : 


LE ACER ER 8,1-16,2-24,3-32,4-40,0-48,6-56,7-72,9-89,3-15,3-121 ,7-142,3 
Obs. 34. 25,5-43,5-56,0-65,0-74,5-79,0-86,0-91,0-93,0-94,5- 95,5- 96,0 
3 cale .... 25,2-43,7-57,4-67,5-174,9-80,5-84,6-89,8-92,6-94 2- 95,0- 95,7 


Le potentiel pour le chargement Ă©tait de 8,35 volt, 
ARCHIVES, t. VI. — Octobre 1898. 26 


318 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


la capacité de 0,0053 micr. far. la résistance du con- 
ducteur 9986 ohms. Une concordance analogue entre 
la théorie et les mesures fut trouvée pour la marche 
temporelle de la dĂ©charge et pour d’autres rĂ©sistances 
dans le circuit conducteur. 


M. KLEINER parle ensuite de la charge oscillante de 
condensateurs, au moyen de bobines d’induction fuites 
de différentes matiÚres. 

Les courbes que donne la charge avec le pendule 
de Helmholtz et le galvanomĂštre balistique furent Ă©ta- 
blies pour une capacité de 0,1 microfarad en disposant 
dans le circuit une fois une bobine de fil de fer de 0,3 
millimĂštres d'Ă©paisseur et de 728 tours une autre fois 
une bobine de fil de cuivre de mĂȘmes dimensions. 

Dans le premier cas il put ĂȘtre constatĂ© 6 oscillations 
entiĂšres , mais dans le chargement au moyen du fil de 
cuivre, l’amortissement fut si fort qu'il n’y eut qu'une 
seule oscillation. La durĂ©e d’oscillation fut pour le fil 
de fer 0,001081 secondes. Le fait que l’amortissement 
est beaucoup plus considérable que ne le voudrait la 

/ C 


formule : Ă  = x w | Ex s'explique par cela que, 


lors d’une certaine rapiditĂ© de variation d'intensitĂ© 
du courant, celui-ci est limité à la surface du con- 
ducteur qu'il traverse, ce qui rend la résistance sensi- 
blement plus grande que celle qui correspondrait Ă  la 
section du fil. 

Pour reconnaĂźtre si cette circonstance a aussi une 
influence sur le coefficient de self-induction, et qui doit 
s'exprimer dans la durĂ©e d’oscillation d’aprĂšs la for- 
mule : T = 2? x y LC il fut fait des observations sur les 


DES SCIENCES NATURELLES. 379 


oscillations dans des conditions telles que pour les bobi- 
nes de fer et de cuivre il était facile de déterminer la 
durĂ©e d’oscillation. 

Pour des dimensions Ă©gales des bobines de 40 tours 
chacune et pour une capacité GC = 0,1 mier. far. la 
durĂ©e d’oscillation fut trouvĂ©e T = 0,0000628 sec. 
pour le fer, et T = 0,0000%54 sec. pour le cuivre. Il 
est par conséquent prouvé, et cela en concordance avec 
les résultats des théories connues, que pour des oscilla- 
tions relativement lentes, la durĂ©e d’oscillation dĂ©pend 
de la perméabilité du milieu que traverse le courant, 
tandis que pour des oscillations rapides, iln’y a, comme 
on sait, que la perméabilité du milieu qui entoure le 
conducteur que parcourt le courant qui Ă  de l'influence 
sur la durĂ©e d’oscillation. 

Des observations de ce genre paraissent donner un 
moyen approprié pour suivre en la mesurant, la pro- 
fondeur à laquelle pénÚtre le courant dans le con- 
ducteur qu'il traverse, pour différentes périodes 
d’oscillations. 


M. le D° H. Win montre à la section la nouvelle 
forme de son polaristrobomĂštre. 

La derniĂšre disposition de cet appareil, telle qu'elle 
a été construite par l'atelier de MM. Pfister et Streit 
Ă  Berne, a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© publiĂ©e par l’auteur dans la Vier- 
teljahreschrift der naturf. Gesellschaft in Zurich, 
Jahrgang 1898. Il présente l'instrument à la section 
en insistant surtout sur un accessoire ajouté depuis 
cette publication. Celui-ci consiste en un spectros- 
cope Amici Ă  vision directe avec collimateur et permet 
de déterminer la rotation du plan de polarisation 


390 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


pour la raie D du spectre en se servant de la lumiĂšre 
blanche d’une lampe Ă  gaz ou d’acĂ©tylĂšne, avec la mĂȘme 


exactitude que si l’on observe d’aprùs la publication 


antérieure avec la lumiÚre homogÚne de sodium fournie 
par une lampe Ă  gaz fixĂ©e Ă  l’appareil. De cette 
maniùre, l’application d’un compensateur à prismes 
de quartz pour l'observation de la rotation avec la 
lumiĂšre blanche devient superflue et de mĂȘme les 
corrections que ces compensateurs demandent toujours. 


M. L. DE LA RIVE fait une communication : Sur la 
propagation d’un allongement graduel dans un fil Ă©lus- 
lique. | 
Les deux extrĂ©mitĂ©s d’un fil Ă©lastique sont l’une A 
fixe et l’autre B entraĂźnĂ©e d’un mouvement continu 
avec une vitesse constante de maniĂšre Ă  donner lieu Ă  
un allongement graduel du fil. Comment l'allongement 
se propage-t-il dans le fil Ă  partir de B vers A? 

Une solution qui satisfait aux conditions du problĂšme 
es" 


cos z (x + a) — 1 cos 2 x (x + ul) + etc. | 


u—=Axt + Al l = l 


ru — COS x (x + at) + 1 cos 27 (xt at) — elc.| 


l 2° l 


ĂŠ est la distance du point considĂ©rĂ© Ă  l’origine fixe, & 
la vitesse de propagation du son, / la longueur du fil. 
Il résulte de cette expression que : 

1° la vitesse d’allongement en un point M est pĂ©rio- 
dique et la durée de la période est 2//a. 

2 L’allongement n’a lieu en M qu'entre l'instant oĂč 
la perturbation partie de B parvient en M et celui oĂč la 
perturbation rĂ©flĂ©chie Ă  l’extrĂ©mitĂ© fixe repasse par M. 


di 


tags h 


DES SCIENCES NATURELLES. 381 


3° la vitesse d’allongement au point M est constante 
et la mĂȘme qu’à l'extrĂ©mitĂ© B. 

L'auteur a vĂ©rifiĂ© la pĂ©riodicitĂ© de l’allongement 
prĂšs de l'extrĂ©mitĂ© fixe d’un ressort Ă  boudin en laiton 
dur, long de 8 m.— Un cylindre tournant par un 
mouvement d'horlogerie sur lequel s’enroule un fil 
entraĂźne l’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure du ressort qui est sus- 
pendu verticalement. 

L'allongement est de 18 em. en #0 s. A deux mĂštres 
de l’extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure, en visant les spires du res- 
sort contre une rÚgle graduée verticale, on voit que le 
mouvement a lieu par Ă©chelons et qu’à la fin de chaque 
pĂ©riode la vitesse devient Ă  peu prĂšs nulle. — On 
observe 27 périodes en 40 s., d'autre part une pertur- 
bation partant de l'extrémité inférieure met 3/2 seconde 
pour revenir aprĂšs s’ĂȘtre rĂ©flĂ©chie, valeur de la pĂ©riode 
qui donne 26,6 en 40 secondes. 


M. JEANNERET, de GenĂšve, parle de l’évolution des 
courants directs et inverses dans le champ voltaĂŻque. 
Dans ce travail purement thĂ©orique et qui d’aprĂšs 
l’auteur lui-mĂȘme ne se prĂȘte pas Ă  ĂȘtre rĂ©sumĂ©, il 
expose ses vues particuliĂšres sur la genĂšse des cou- 
rants induits. Il pense résoudre ainsi certaines difficultés 
qui l’ont arrĂȘtĂ© au dĂ©but de ses Ă©tudes, et qui pour- 
raient se prĂ©senter Ă  d’autres. 


M. le prof. HacenBacH-BiscHorr, de Bùle, a étudié 
les perturbations produites dans les appareils télé- 
phoniques par le passage des tramivays -Ă©lectriques 
dans leur voisinage. Il a reconnu que les bruits anor- 
maux perçus dans ces appareils ne proviennent que de 


382 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


l'induction du fil de contact du tramway sur le conduc- 
teur aérien unifilaire du téléphone. Le courant, dit 
vagabondant, c’est-Ă -dire le passage de lĂ©lectricitĂ© 
dans les rails de retour du courant sur la plaque deterre 
du téléphone ne produit point de bruit dans celui-ci. Il 
ne s’y produit pas davantage de bruit quand ce sontdes 
càbles qui sont exclusivement employés pour le télé- 
phone. Il n’y a pas non plus de perturbation à craindre 
dans le cas d’un tĂ©lĂ©phone servi par une double ligne 
aérienne, dans laquelle le fil d'aller et le fil de retour 
sont disposĂ©s prĂšs l’un de l’autre sur les mĂȘmes po- 
teaux, de telle sorte que les actions inductrices s’annu- 
lent. Si l’on intercalle dans le circuit du tram une 
bobine avec noyau de fer (Drosselspule) les variations 
du courant inducteur sont attĂ©nuĂ©es, et l’on peut rĂ©duire 
de moitié à peu prÚs, le bruit produit par l'induction 
sans arriver Ă  le supprimer complĂštement. 


M. R. WEger, professeur Ă  NeuchĂątel, indique quel- 
ques améliorations qu'il a apportées pour son usage 
personnel Ă  l’hygromĂšlre Ă  absorption, mais qu'il prĂ©- 
fĂšre ne pas publier encore. 


M. Ris, de Berne, signale à la Section les intéres- 
santes recherches de M. C.-E. Guillaume sur le nickel 
el ses alliages". 


M. Ed. SarasiN communique la suite de ses recher- 
ches sur les Seiches du lac des IV-Cantons, qu'il a 
entreprises Ă  la demande de la Commission d’étude de 
ce lac. 


! Voir drchives des sc. phys. et nat., 1898, t. V, p. 255 et 305. 


DES SCIENCES NATURELLES. 383 


Le limnimÚtre enregistreur, qui a marché du 15 juillet 
au 15 dĂ©cembre 1897, Ă  Lucerne ‘, a Ă©tĂ© installĂ© par 
lui le 4 mai dernier Ă  Fluelen dans un pavillon de bains 
prĂšs de l’ancien « Urnerhof», actuellement dĂ©pĂŽt fĂ©- 
dĂ©ral de matĂ©riel d’ambulances. M. Gisler, directeur 
de ce dĂ©pĂŽt, a bien voulu accepter d’en surveiller la 
marche; M. Sarasin tient Ă  lui exprimer toute sa re- 
connaissance pour ce concours dévoué, ainsi qu'à M. le 
prof. Bachmann, de la Commission d'Ă©tude du lac. 

Les tracés obtenus jusqu'ici dans cette station con- 
cordent avec ceux obtenus l’annĂ©e d'avant Ă  Lucerne. 
Seulement, tandis que dans cette derniĂšre station la 
pĂ©riode longue, de 45 minutes, n’est presque jamais 
apparue sous forme de sinusoĂŻde simple, mais toujours 
accompagnée des mouvements de 24 et de 10 minutes, 
c’est le contraire qui a lieu Ă  Fluelen oĂč cette pĂ©riode 
constitue le type habituel et oĂč elle se produit avec 
une extraordinaire régularité, en séries trÚs prolongées. 
Aucun autre lac de Suisse n’a donnĂ© d’aussi belles sĂ©- 
ries d’uninodales, si ce n’est ceux de Genùve et de Cons- 
tance. C’est ainsi que, du 6 mai au soir au 8 mai au 
matin, ce mouvement de balancement rythmique a 
montré pendant plus de 36 heures une parfaite régu- 
laritĂ©, atteignant, Ă  la suite d’un fort orage, une am- 
plitude de dénivellation de 8 à 10 em. Cette seiche est 
Ă©videmment l’uninodale du lac entier, et des observa- 
tions faites Ă  Lucerne le 22 juin par M. Bachmann, 
simultanément avec celles de Fluelen, le prouvent en 
montrant nettement l’opposition du mouvement dans 
ces deux stations, quand mĂȘme la seiche Ă  Lucerne 


? Voir Arch. des sc. phys. et nat., t. IV, p. 458 et t. V,p. 289. 


384 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


était fortement dicrote. Les périodes moitié et quart 
de celle-lĂ  sont, au contraire, beaucoup plus rares et 
effacées à Fluelen. 

Les deux promontoires des Nasen doivent ĂȘtre sensi- 
blement au centre d’oscillation du lac, ce qui favorise- 
rait la production d’uninodales rĂ©guliĂšres dans la portion 
du lac Nasen-Fluelen, rĂ©guliĂšre elle-mĂȘme comme 
forme. Au contraire, la forme irréguliÚre de la portion 
occidentale du lac se prĂȘterait moins bien Ă  ces mou- 
vements réguliers de longue période, et ce serait 
l’unnodale Nasen-Lucerne et la binodale de celle-ci qui 
domineraient Ă  Lucerne. 


Chimie. 


Président : M. le prof. E. NoëLrixé, de Mulhouse. 
Secrétaire : M. le D' Heywa, de Berne. 


E. Bamberger. Hydrolyse des composés azoïques. Mercure-méthyle. Al- 
phylhydroxylamines. — C. Kchall. Dithiodisulfures. DĂ©composition Ă©lec- 
trolytique de l'acide o-nitrobenzoĂŻque. — A. Werner. ComposĂ©s nitro-az0- 
azoxiques et hydrazoĂŻques. — H. Rupe. Acide cinĂ©olique. Condensation 
des aldĂ©hydes nitrobenzoĂŻques avec la gallacĂ©tophĂ©none. — A. Granger. 
Pbosphures mĂ©talliques. — A. Pictet. RĂ©duction de la nicotyrine. — 
E. Noelting. Benzényl-diphénylamidines diaminées. Pararhodamines. 
Colorants dérivés de l'acide 2.8 naphtylamine-sulfonique. Dérivés 1. 2. 6 
du benzùne, — F. Fichter. Acides crotoniques. — S. von Kostanecki. 
Dérivés de la flavoue. 


M. le prof. E. BAMBERGER (Zurich). — 1. Sur l'hy- 
drolyse des composĂ©s azoĂŻques mixtes. — La relation 
que présentent les alphylazonitroparaffines avec la phé- 


DES SCIENCES NATURELLES. 389 


nylhydrazine est démontrée expérimentalement par le 
fait qu’elles sont dĂ©composĂ©es par les alcalis en acide 
nitreux et B-acylphénylhydrazines. Exemple : 


\ TR : : ƒ L a 
NO,-CZ\ H NHC,H, + H,0 == HNO, OC< A NHC,H, 
2 > 


Phénylazonitropropane Propionylphénylhydrazine 


Dans les mĂȘmes conditions, le phĂ©nylazonitroĂ©thane 
se convertit en acétylphénylhydrazine, et le phénylazo- 
nitropentane en valérylphénylhydrazine. 

Le nitroformazyle se comporte d’une maniùre ana- 
logue ; on peut le décomposer, quoique par un moyen 
un peu différent, en acide nitreux et oxylormazyle ; 
celui-ci ne peut ĂȘtre isolĂ© comme tel, car il se trans- 
forme immédiatement, en présence des oxydes de 
l'azote, en un corps cristallisé en aiguilles blanches, 
quiexplode à 174%° et qui, d’aprùs son analyse, son 
poids molĂ©culaire et toutes ses propriĂ©tĂ©s, doit ĂȘtre 
considéré comme la bétaïne de l'hydrate de diphényl- 
orylétrazolium : 


N—N— CH, 
€ | CES 
NÆNECE 


Ce Ca 


Ce corps, qui possÚde une réaction neutre et une sa- 
veur amĂšre, fournit des sels insolubles avec le perman- 
ganate etle bichromate de potassium, les chlorures d’or 
et de platine, le triiodure de potassium, l'acide picri- 
que, etc. 

2. Sur le mercure-mĂ©thyle. — Ce composĂ© est 


transformé par le peroxyde d'azote en un acide extré- 
mement peu stable, qui cristallise en aiguilles blanches 


380 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 
fusibles Ă  65-70° (selon la rapiditĂ© d’élĂ©vation de la 
température) et possÚde la formule C,H,N,0,. Le plus 
souvent cet acide se décompose spontanément peu aprÚs 
sa formation, en fournissant de l'acide formique, de 
lPanhydride carbonique, du protoxyde d’azote, de 
l'azote, de l’ammoniaque, de l’hydroxylamine et des 
traces d'oxyde de carbone ; dans un cas on a observé 
aussi la production d’aldĂ©hyde formique, reconnais- 
sable à son odeur. Ces faits trouvent leur interpré- 
tation dans la formule constitutionnelle suivante : 

HO-N=—C-NH-C=N-0H 

OH OH 

qui ferait du corps en question la dioxime de l'acide 
iminocarbonique. 


3. Sur les alphylhydroxylamines. — L'action simul- 
tanĂ©e de l’air et de l’eau sur les alphylhydroxylamines 
les transforme en composés azoxiques et en peroxyde 
d'hydrogÚne. L'examen quantitatif de cette réaction 
conduit Ă  l'Ă©quation suivante : 


2 (C,H,-NHUH) + 0, + H,0 — 
H,0, + C,H,-N,0-C,H, + 2 H,0 


On voit, d’aprĂšs ce rĂ©sultat, que ces hydroxylamines 
se comportent comme certains métaux bivalents (Zn, 
Pb, etc.) qui, eux aussi, sont oxydés avec formation de 
peroxyde d'hydrogĂšne. 

On Ă  reconnu aussi Ă  cette occasion que les alphylhy- 
droxylamines sont capables de rendre l’oxygùne actif; 
elles permettent, par exemple, au carmin d’indigo d’é- 
tre oxydĂ© par l’air. 


ML 7 
us 


LL 
+1 


DES SCIENCES NATURELLES. 387 


L'auteur a essayé, en collaboration avec M. Tschirner, 
de méthvler la phénylhydroxylamine au moyen du diazo- 
méthane ; il a observé que ce dernier agit dans ce cas 
comme un mĂ©lange de mĂ©thylĂšne et d’azote et donne 
naissance à la méthylÚnediphénylhydroxylamine, selon 
l'Ă©quation : 


C,H 
CH N <5H 

CH,N, +2 (NH <Éal ) re PA CRIME 
N <cH, 


L'hydrogÚne mis en liberté réduit une partie de la 
phénylhydroxylamine et la convertit en aniline. 

Ce mode d’action du diazomĂ©thane semble ĂȘtre 
particulier aux alphylhydroxylamines ; il a été constaté 
pour plusieurs représentants de cette classe de corps. 


M. le D° C. ScHaLz (Zurich). — 1. Formation Ă©lec- 
trolytique des dithiodisulfures. L’électrolyse en solu- 
tion aqueuse des corps de la formule générale RCSSM 
les transforme en dithiodisulfures, (RCSS),, dans les 
cas suivants : 

Lorsque M = K et R = les groupes oxyméthyle 
(CH,0 —), oxyĂ©thyle, oxyisobutyle, oxyisoamyle, ou 
le groupe C,H,S-—. 

Lorsque M = H, (C,H.),N et R — (C,H.),N-—. 

Mais la rĂ©action n’a pas lieu lorsque M = KetR 
= C,H-NH-NH- ; il ne se forme alors que la diphé- 
nylthiocarbazide, CS (NH - NH- CH). 

En prenant M = NH,etR = NH, on n’a pas ob- 
tenu dans tous les cas le dithiodisulfure correspondant. 


2. DĂ©composition Ă©lectrolytique de l'acide 0 — nitro- 


388 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


benzoïque. — Si l’on soumet à l’action du courant une 
solution des sels de certains acides aromatiques dans 
ces acides eux-mĂȘmes, on observe la formation d’hy- 
drocarbures. On obtient une solution de ce genre en 
dissolvant du carbonate de soude dans l’acide prĂ©ala- 
blement désséché et au besoin fondu. On peut, par 
exemple, dissoudre jusqu'Ă  6, 4 gr. de carbonate de 
soude dans 50 gr. d'acide o-nitrobenzoïque porté à la 
tempĂ©rature de 160-180" oĂč mĂȘme Ă  celle de la va- 
peur du benzoate d’éthyle. Dans cette derniĂšre solu- 
tion, l’auteur a fait passer pendant ‘/,-1 h. un cou- 
rant de 0,4-1 ampÚre (8-15 éléments Bunsen ou au 
bichromate, Ă©lectrodes en platine de 12-16 cm’, 
distantes de 4,5"). Il a obtenu une certaine quantité 
de nitrobenzĂšne, des flocons bruns insolubles dans les 
carbonates alcalins, des matiĂšres charbonneuses noires 
et parlois des traces de cristaux fusibles à 149-150° et 
ne possédant pas de propriétés acides. Lorsqu'on 
ajoute Ă  la solution une trĂšs faible quantitĂ© d’eau, il se 
forme aussi des nitrophénols. 


M. le prof. A. WERNeR (Zurich). Sur les composés 
nitro-azo-azoxiques et hydrazoïques. — Nous n'avons 
pas reçu le résumé de cette communication. 


M. le D' H. Rupe (BĂąle). — 1. Sur l'acide cinĂ©o- 
ligue. L’acide cinĂ©olique, C, ,H,,0,, prĂ©parĂ© par M.Wal- 
lach en oxydant le cinéol, se décompose lorsqu'on le 
chauffe à 160° avec de l’eau. Parmi les produits de 
cette dĂ©composition l’auteur a isolĂ© deux nouveaux 
acides, possédant tous deux la formule C,H,,0,, laquelle 
diffĂšre de celle de l’acide cinĂ©olique par CO, en moins. 


DES SCIENCES NATURELLES. 389 


Le premier de ces corps, qu'il nomme acide cinéo- 
lénique, cristallise en prismes ou en tables fusibles à 
83-84°; il entre en ébullition à 127,5-129,5° sous une 
pression de 13"*, et à 250° sous la pression atmosphé- 
rique. Il n’est attaquĂ© ni par le brome ni par le per- 
manganate et renferme trĂšs probablement encore la 
chaßne fermée du cinéol. 

Le second acide cristallise dans l’eau, dans laquelle 
il est beaucoup plus soluble que son isomére, sous la 
forme de petites aiguilles ; il fond à 53-54° et bout à 
158-160° sous 13"" de pression. Son sel de magne- 
sium est insoluble dans l’eau froide. On peut aussi 
l'obtenir en chauffant l’acide cinĂ©olĂ©nique Ă  150° avec 
de l’eau. Il rĂ©agit immĂ©diatement avec le brome et le 
permanganate et ne contient par consĂ©quent plus Île 
novau du cinéol. Comme il n'entre pas en réaction avec 
la semicarbazide et ne forme pas de lactone, il ne cons- 
titue ni un acide cétonique ni un acide d-hydroxylé ; 
mais il renferme probablement un groupe OH dans la 
position B, car la distillation sous la pression atmosphé- 
rique lui fait perdre une molĂ©cule d’eau et le convertit 
en un nouvel acide liquide de formule C,H,,0.. 

L'auteur est amené par ces faits à proposer les for- 


390 


Mi. ::: 
1 + PA 


SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


mules suivantes pour l'acide cinéolique et pour ses pro- 
duits de décomposition : 


\c_co0H 
| 
CH (CH), 


Acide cinéolique 
Formule de Wallach 


| 
C (CH:), 


7 


COOH 


Acide cinéolénique 


Acide fusible 
à 53-54° 


C(CH;)e 
2 


Nc” 


COOH 
Acide cinéolique 
Nouvelle formule 


Ces formules concordent avec celles de la terpine, 


du terpinéol, etc. 


L'auteur a encore Ă©tudiĂ© l’action du brome sur l’anhy- 
dride cinéolique ; il a obtenu des dérivés bromés bien 
cristallisés qui sont dépourvus de propriétés acides. 


2. Sur la condensation des aldéhydes nitroben- 
zoïques avec la gallacétophénone (en collaboration avec 
M. J. LeonTyerr). En chauffant à 90-100° une mol. de 


gallacétophénone avec 


1-2 


_ 


mol. d’aldĂ©hyde nitro- 


DES SCIENCES NATURELLES. 391 


benzoĂŻque meta ou para et du chlorure de zinc, on 
obtient des produits de condensation de la formule 


(UH), CH, — CO — CH, 
Don — C,H, — NO, (3 ou 4) 
PSC S:CO CH, 


Ces corps ne sont pas oxydés par le peroxyde de 
plomb ; ils n’appartiennent donc pas Ă  la sĂ©rie du triphĂ©- 
nylméthane. Leurs propriétés tinctoriales sont à peu prÚs 
les mĂȘmes que celles de la gallacĂ©tophĂ©none. RĂ©duits par 
le chlorure stanneux et l'acide chlorhydrique, ils four- 
nissent des bases faibles qui, diazotées et copulées avec 
les phénols, donnent des colorants azoïques tirant sur 
mordants. 


M. À. GRANGER, professeur à l'Ecole d'application de 
la Manufacture de Sùvres. — Sur quelques phosphures 
et arséniures métalliques. 

J'ai montré dans un travail d'ensemble publié dans 
les Annales de Chimie et de Physique que les phosphures 
mĂ©talliques ne pouvaient pas ĂȘtre prĂ©parĂ©s par une 
méthode générale. Suivant les propriétés des métaux 
et l’altĂ©rabilitĂ© des phosphures auxquels ils donnent 
naissance, il y a lieu de chercher des procédés diffé- 
rents. La phosphuration directe des métaux est restreinte 
Ă  quelques corps dont on peut augmenter le nombre 
en prenant les précautions nécessaires pour éviter la 
dissociation. En maintenant pendant le refroidissement, 
qui doit ĂȘtre brusque, une atmosphĂšre saturĂ©e de vapeur 
de phosphore, j'ai pu isoler un certain nombre de ces 
COpHSeS OU PU YADP AT EN PEP PERS" PIRE 
reprendre l’étude de ceux qui nĂ©cessitaient de nouvelles 


399 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


expériences pour en constater l'existence. Je passe sous 
silence un certain nombre de méthodes indirectes que, 
devant les contradictions des savants qui m'ont précédé, 
J'ai dĂ» Ă©tudier Ă  nouveau et que je crois bon de laisser 
de cÎté par suite de leurs résultats peu satisfaisants. Je 
vais seulement insister sur deux procédés que j'ai ima- 
ginĂ©s et sur l'intĂ©rĂȘt desquels je crois devoir m’étendre 
un peu. 

Les métaux, chauffés à une température convenable 
dans un courant de vapeur d’une combinaison halogĂ©nĂ©e 
du phosphore, sont généralement attaqués avec forma- 
tion d’un phosphure et production d’un composĂ© haloĂŻde 
du mĂ©tal. C’est le trichlorure de phosphore qui m’a 
donné presque toujours les meilleurs résultats. 

On peut aussi réaliser la proposition inverse et traiter 
un chlorure par la vapeur de phosphore. 

Par l’action du trichlorure de phosphore sur le fer, 
le nickel et le cobalt, rĂ©duits de l’oxalate, J'ai pu isoler 
Fe‘P°, Ni’P, Co’P. Le chrîme et le manganùse sont 
altérés par les lavages nécessaires pour éliminer les 
chlorures qui recouvrent le mĂ©tal et arrĂȘtent la rĂ©action ; 
dans ce cas on ne peut donc obtenir de résultats. Le 
cadmium et le zinc donnent des composés complexes 
contenant du cadmium ou du zinc, du chlore et du 
phosphore, qui, lorsqu'ils sont préparés à une tempéra- 
ture pas trop élevée, dégagent de l'hydrogÚne phos- 
phorĂ© au contact de l’eau. Si, Ă  la tempĂ©rature de la 
réaction, le phosphure se détruit, on n'obtient qu'un 
chlorure; c’est le cas du plomb et de l'argent. Le cuivre 
donne un biphosphure CuP*. Avec le mercure il faut 
opérer un peu différemment ; chauffé en tube scellé, au- 
dessus de 300°, avec du biiodure de phosphore, il se 


É 
| 


DES SCIENCES NATURELLES. 393 


transforme en phosphure Hg'P' et en iodure mercu- 
rique. 

Inversement les chlorures de cuivre, de fer, de nic- 
kel et de cobalt se transforment en phosphures quand on 
les chauffe dans la vapeur de phosphore. Le chlorure 
de cuivre donne le biphosphure CuP* obtenu précé- 
demment, les chlorures de fer, nickel et cobalt les 
sesquiphosphures Fe*P*', Ni*P*, Co*P*. Avec le chlorure 
d'argent on a un biphosphure. Pour préparer les phos- 
phures de chrĂŽme et de manganĂšse, il faut joindre Ă  
l’action du phosphore celle de l’hydrogĂšne. TraitĂ©s au 
rouge par la vapeur de phosphore et de l’hydrogùne 
les deux chlorures donnent naissance à CrP et Mn°P*. 

J'ai commencé à généraliser ces deux réactions qui 
me semblent convenables à la préparation de quelques 
arsĂ©niures. J’ai constatĂ© dĂ©jĂ  que le cuivre, le fer, le 
nickel et le cobalt étaient facilement attaqués par la 
vapeur de AsCI* et transformés en arséniures dont la 
composition et les propriĂ©tĂ©s sont encore Ă  l’étude. 

Je crois pouvoir espĂ©rer que par l’action de SbCl sur 
les mĂ©taux je pourrai peut-ĂȘtre isoler aussi quelques 
antimoniures. 


M. le prof. Amé Picrer (GenÚve). Sur la réduc- 
tion de la nicotyrine (en collaboration avec M. le 
D° P. CrĂ©PrEux). — On sait que la nicotyrine (formule I) 
est le premier produit d’oxydation de la nicotine (IT), 


ARCHIVES, t. VI. — Octobre 1898. 27 


394 SOCIÉTÉ HELYÉTIQUE 


dont elle diffĂšre par 4 atomes d'hydrogĂšne en moins 
dans le noyau pyrrolique. 


CH — CH CRT CH, 
| | 
Ep CH CH IIGRE 
47 Na 
N N 
N | N | 
CH, CH, 
I Il 


Les auteurs ont cherché à régénérer la nicotine à 
partir de la nicotyrine. Il s’agissait pour cela de rĂ©duire 
le noyau pyrrolique sans hydrogĂ©ner en mĂȘme 
temps le noyau pyridique. Ils y sont parvenus dans 
une certaine mesure en passant par l'intermédiaire du 
dérivé iodé et en utilisant la propriété que possÚdent 
les dĂ©rivĂ©s du pyrrol, de donner avec l’iode en solution 
alcaline des produits de substitution, propriété qui 
fait défaut aux dérivés de la pyridine. 

Lorsqu'on traite la nicotyrine par l’iode en prĂ©sence 
de soude caustique, on obtient un produit solide, qui 
cristallise dans l’eau bouillante ou dans l’alcool diluĂ© 
en longues aiguilles incolores. Ce composé possÚde la 
formule C,,H,IN, et constitue un monoĂŻodonicotyrine. 
C’est une base monoacide tertiaire, qui forme des sels 
jaunes, et colore en vert le bois de sapin, propriétés 
qui la rapprochent de la nicotyrine. Il est infiniment 
probable que l’atome d’iode se trouve dans le noyau 
pyrrolique, et cela dans la position ' (Formule IT). 

L’iodonicotyrine est beaucoup plus facilement rĂ©duc- 
tible que la nicotyrine elle-mĂȘme. Lorsqu'on la traite 
par le zinc et l’acide chlorhydrique, elle Ă©change non 


DES SCIENCES NATURELLES. 9395 


seulement son atome d’iode contre un atome d’'hydro- 
gùne, mais elle fixe encore deux autres atomes d’hy- 
drogĂšne au noyau pyrrolique, et on obtient une base 
de formule C,,H,,N,, la dihydronicotyrine (IV), qui 
présente les plus grands rapports avec la nicotine, dont 
elle ne diffĂšre plus que par 2 atomes d'hydrogĂšne en 
moins. 


DT CH; —; 0H; 
Î | Î | 
2 CH SepieT DOG 
UMP 74 
N N 
N N 
CH, CH, 
[Il IV 


La dihydronicotyrine est un liquide incolore qui bout 
à 248°, Comme la nicotine, elle est facilement soluble 
dans l’eau, prĂ©sente une rĂ©action alcaline prononcĂ©e, 
ne colore pas le bois de sapin, forme des sels incolores 
et constitue une base diacide et bitertiaire. Elle déco- 
lore instantanément le permanganate en solution sulfu- 
rique, ce qui prouve qu'elle renferme encore une 
double liaison en dehors du noyau pyridique. 


M. le prof. E. NƓLTinG (Mulhouse) communique 
quelques travaux entrepris en collaboration avec ses 
Ă©lĂšves. 

1. Sur une nouvelle classe de matiĂšres colorantes, 
les benzényl-di-phényl-amidines diaminées par MM. 
NƒLTING et KUNTZ. 

La benzényl-di-phényl-amidine 

CH, 
ME 
NNHCH, 


396 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


et son dérivé méthylé 


CH, 
DEN CH 
Ne rés 

CH 


sont blancs aussi bien Ă  l’état de bases qu’à l’état de 
sels et ne possÚdent aucune propriété tinctoriale. 

Si l’on introduit dans ces deux substances un groupe 
amide, NH,, oĂč mieux un groupe amido-dimĂ©thylĂ©, 
N(CH,),, on obtient des dérivés, tels que 


CHiN(CH;), 
C—N—C,H, 
A CH 
NĂ© 3 
CH, 
qui sont des matiĂšres colorantes jaunes de faible inten- 
sité. 
Si l’on introduit deux groupes basiques les propriĂ©tĂ©s 
tinctoriales sont considérablement augmentées. 


Ainsi 
C,H,N(CH,), » GHiN(CH;), 
C = N—C,A,NH, a C = N —C,H,N(CH,), 
NN ge Xy si 
CH, CH, 


sont des colorants jaunes trĂšs puissants teignant la soie, 
la laine et le coton mordancé au tanin en nuances vives 
et intenses. Jusqu'à présent les dérivés dans lesquels 
les groupes NH, sont en para ont été seuls étudiés. 


L'PLS 


DES SCIENCES NATURELLES. 397 


On les prĂ©pare tous de la mĂȘme maniĂšre, par action 


de la diméthyl-paramido-benzo-méthyl-anilide 


Mind 
CO 
| / CH, 


N 
\CH, 


sur l’aniline, le para-phĂ©nylĂšne-diamine ou la dimĂ©thyl- 
para-phĂ©nylĂšne-diamine en prĂ©sence d’oxychlorure de 
phosphore. 

La benzĂ©nyl-diphĂ©nyl-mĂ©thyl-amidine peut donc ĂȘtre 
considérée comme un chromogÚne 


CO 
LC 
NCE, 


analogue jusqu’à un certain point à l’azobenzùne 


OO 


L'une et l’autre deviennent colorants par introduc- 
tion des groupes auxochromes, amide, mais tandis que 
l’azobenzĂšne est dĂ©jĂ  colorĂ© par lui-mĂȘme le nouveau 
chromogĂšne est incolore comme la xanthone, la flavone 
et autres. 


2. Sur les isomĂšres des rhodamines, les para-rhoda- 
mines, par MM. NƓLTiNG et Parma. Les rhodamines 
doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme les dĂ©rivĂ©s ortho- 


398 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 
carboxylés des diamido-phényl-pyrones tétraalcoylées 
COOH 


| 
ro 


| 
P 
se 


On les obtient par l’action de l’anhydride phtalique 
sur les métamidophénols dialcoylés. Il paraissait inté- 
ressant de préparer aussi les isomÚres de la méta et de 
la para-sĂ©rie. Ils ne sauraient ĂȘtre prĂ©parĂ©s par l’action 
des acides isophtalique et téréphtalique sur les méta- 
midophénols, mais on peut les obtenir par une voie 
détournée. En effet, en condensant les nitrobenzaldé- 
hydes avec les dialcoylmétamidophénols on obtient des 
dérivés triphénylméthaniques 

LA. 


C—C,H,(OH)(NR,) 1.3 el 1.4 
NGHCOH)(NR,) 


et par déshydratation ultérieure les dérivés pyroniques 
C,H,NO, 
C— CgH,(NRe) 1.3 et LA 


QE 


il CH(NR,) 


En remplaçant successivement le groupe NO, par 
NH,, CN et COOH et en oxydant ensuite les leucobases 
on devra obtenir les rhodamines isomĂ©riques. L’expĂ©- 


DES SCIENCES NATURELLES,. 399 


rience a pleinement réalisé ces prévisions dans la para- 
sĂ©rie, la seule qui ait Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e jusqu’à prĂ©sent. 
Les para-rhodamines 


montrent la plus grande analogie au point de vue des 
propriétés chimiques et tinctoriales avec les rhodami- 
nes ordinaires ; leur nuance est toutefois plus bleuûtre. 
Par éthérification elles fournissent les anisolines corres- 
pondantes. 

Les pyrones amidées et cyanées sont naturellement 
aussi des matiĂšres colorantes, ainsi que les pyrones 
nitrées, dont la préparation avait été indiquée il y à 
quelques années par un brevet des Farbenfabriken, 
autrefois F. Bayer et Cie, Ă  Elberfeld. 


3. MatiÚres colorantes azoïques dérivées de l'acide 
2-8 naphtylamine-sulfonique, par MM. NƓLTING et 
BIANCHI. 

On sait par les expériences de M. Witt que le diazo- 
benzĂšne se copule avec l'acide 2.8 naphtylaminesul- 
fonique en donnant un dérivé diazoamidé 

SO,H 
274 
N 
SNEPNEE CU. 


400 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


Il en est de mĂȘme avec le paranitro-diazobenzĂšne, 
si l’on opùre en solution alcaline. Le produit obtenu 
SO,H 1 

se 
N — N—C,H,NO, 


teint la soie et la laine en jaune et montre tous les 
caractÚres des dérivés diazoamidés. 

Il en est tout autrement si la copulation a lieu en 
solution acide. On obtient alors un véritable dérivé 
azoique 

SO,H 


= N=EN—- CHEN, 
—NH, 


teignant la soie et la laine en rouge-ponceau et donnant 
par réduction un acide diamidonaphtylamine-sulfo- 
nique. 


k. Sur quelques dérivés 1.2.6 du benzÚne, par 
MM. NƒLTING et FILIPKOWSKI. 

D’aprĂšs la formule du benzĂšne de KĂ©kulĂ© les dĂ©rivĂ©s 
trisubstitués du benzÚne 1.2.6. 


A A 
N 
ex ap ER 
V7 NY 


devraient ĂȘtre diffĂ©rents, de mĂȘme que les dĂ©rivĂ©s 1.2 
et 1.6. Pour ces derniers l’expĂ©rience a au contraire 
montré maintes fois leur identité, etceci a été un argu- 
ment contre la formule de Kékulé et en faveur de 
la formule Ă  liaisons centrales (Baeyer). 


DES SCIENCES NATURELLES. 401 
Pour les dérivés 1.2.6, il n'existe qu'un travail de 
M. Lobry de Bruyn qui a montré que les deux cyanures 
CN CN 
CHO/ “OC, et  C.H,0/ NOCH, 


sont identiques. Il semblait intéressant d'examiner 
l’identitĂ© ou la non-identitĂ© des dĂ©rivĂ©s 1.2.6 dans un 
nombre plus considérable de cas. 

A cet effet le dinitrotoluëne 1.2.6 


CH, 
NO, NO, 


qu’on peut obtenir maintenant Ă  l’état de puretĂ© de la 
Chemische Fabrik Griesheim Ă©tait une matiĂšre pre- 
miÚre toute indiquée. 

En y remplaçant successivement les deux groupes 
nitro NO, par des groupes X et Y on peut obtenir toute 
une série de composés 


qu'on peut ensuite comparer entre eux. 
Jusqu'à présent on a préparé 


CH, CH, 
me el ol 


402 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


CH, CH, 
4% ” on 


qui ont montré entre eux une identité complÚte. 
Ces expériences seront continuées. 


ainsi que 


M. le D° F. FicaTEer (Bùle). Sur la constitution des 
deux acides crotoniques. — L'auteur a soumis, en 
collaboration avec M. A. KrarrT, l’acide B-oxyglutarique 
à la distillation dans le vide. Il se forme, à cÎté de 
l'acide glutaconique, que M. von Pechmann avait déjà 
obtenu dans cette réaction, des quantités considérables 
d'un autre acide monobasique liquide, possédant la 
formule C,H,0,. La formation de ce composĂ© doit ĂȘtre 
représentée par les deux équations suivantes ; 


CH, - CHOH - CH, - COOH CH, - CH - CH, - COOH 
. nl | + H,0 

COOH CO 6 

CH, - CH - CH, - COOH 


— CH, — CH - CH? - COOH + CO, 
CO — O0 

Il faut admettre comme produit intermédiaire un 
acide 6-lactonique qui, comme les B-lactones de M. Ein- 
horn, se décomposerait sous l'influence de la chaleur 
en donnant de l’anhydride carbonique et un composĂ© 
non saturé. 

D’aprùs les formules ci-dessus, l’acide C,H,0, pos- 
sĂ©derait la constitution de l’acide vinylacĂ©tique que 
l’on a jusqu'ici vainement tentĂ© de prĂ©parer. Or, toutes 
ses propriétés montrent qu'il est absolument identique 
Ă  l’acide isocrotonique, Ă  cette seule diffĂ©rence prĂ©s, 



. Cl 


DES SCIENCES NATURELLES. 103 
que ce dernier, préparé suivant le procédé de M. Geu- 
ther, renferme toujours une certaine quantité d'acide 
crotonique solide. 

Ces rĂ©sultats conduisent Ă  la conclusion que l’isomĂ©- 
rie des deux acides crotoniques est due Ă  la position 
diffĂ©rente de la double liaison et non Ă  une cause d’or- 
dre stéréochimique. 


M. le prof. S. pe KosrTanecxI (Berne). Nouveaux es- 
sais synthĂ©tiques dans le groupe de la flavone. — 
L'auteur a montré récemment que le dibromure de 
l’o-oxybenzalacĂ©tophĂ©none 


OH 
cuC 
00 = CHBL CAB CH 


fournit, sous laction de la potasse alcoolique, la fla- 
vone 


substance mÚre de plusieurs colorants végétaux jau- 
nes. 

Il a prĂ©parĂ© de mĂȘme la 2-bromoflavone en par- 
tant du dibromure de la 5-bromo-2-oxybenzalacéto- 
phénone 


OH 
CH BC 
CO — CHBr — CHBr — CH, 


Considérant que la plupart des colorants végétaux 
jaunes renferment le reste de l'acide protocatéchique, 
il a cherché à réaliser la synthÚse de la 3'4'-dioxyfla- 
vone en soumettant à l’action de la potasse alcoolique le 
dibromuse de la 2-oxypipéronalacétophénone ; mais il 


404 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


n'a obtenu dans ce cas qu'un oxindogénide, la pipéro- 
nalcoumaranone : 


0 O\ 
CC »e = CH — CE, DUR, 
CO 0 


Le dibromure de la 2-oxyanisalacétophénone et 
celui de l’éther monoĂ©thylique de la pipĂ©ronalrĂ©sacĂ©to- 
phénone fournissent aussi des oxindogénides et non 
des dérivés de la flavone. 


Dans la premiÚre Assemblée générale du 1% août, 
M. le prof. E. ScHarr (Strasbourg) a fait une conférence 
sur les travaux de Schonbein sur les ferments orydants. 
Il a résumé les recherches de ce savant sur la polarisa- 
tion et l’activitĂ© de l’oxygĂšne, la catalyse du peroxyde 


d'hydrogùne et l’ozonisation, ainsi que sur le rîle que * 


certains ferments jouent dans ces phénomÚnes. Puis il 
a exposĂ© les rĂ©sultats rĂ©cents obtenus dans ce mĂȘme 
domaine depuis la mort de SchĂŒnbein et passĂ© en 
revue les travaux de Hoppe-Seiler, M. Traube, 
RĂŽĂŒhmann et Spitzer, ainsi que ceux de MM. Bertrand 
et Bourquelot sur la laccase et sur les ferments de cer- 
tains champignons. 


Pharmacie, 


Président: M. le prof. A. Tscuirou, de Berne. 
Secrétaire: M. le D' OESsTERLE, de Berne. 


E. Schaer. Hydrate de chloral. — C.Hartwich. Poisons indiens Fausse salse- 
pareille, — Schaerges. DĂ©rivĂ©s du gaĂŻacol. — C. Nienhaus. Fabrication de 


DES SCIENCES NATURELLES. 405 


la cellulose. — Schumacher-Kopp. Analyses d'huiles. — H. Kunz-Krause. 
Tannoïdes. — A. Tschirch. Aloïne. Oliban. Gomme laque. Xanthorham- 
nine. Chromatophores du cafĂ©. — Aweng-Barr Principes actifs de diverses 
drogues. — A. Conrady. DĂ©coctions et infusions. — Issleib. CĂ©arine. — 
B. Studer. Expertise des champignons. 


M. le prof. E. ScHaER (Strasbourg) rend compte d’une 
étude des propriélés physiques et chimiques de l'hydrate 
de chloral, faite sous sa direction par M. R. Maucu. Ce 
travail devant paraitre prochainement ?n exlenso dans 
un journal spĂ©cial de pharmacie, il n’en indique que les 
résultats principaux. 

Au point de vue physico-chimique l'hydrate de 
chloral se distingue par les propriétés suivantes : 

1. Par sa solubilité dans des liquides chimiquement 
trĂšs diffĂ©rents, comme l’eau, l’alcool, le chloroforme, le 
benzĂšne, les huiles grasses et essentielles, etc. 

2. Par le pouvoir dissolvant trÚs considérable que 
possÚdent ses solutions aqueuses concentrées (60-80 °/,) 
pour un grand nombre de substances minérales ou orga- 
niques ; parmi ces substances, celles qui présentent de 
l’intĂ©rĂšt au point de vue pharmaceutique sont les suivan- 
tes : alcaloïdes et leurs sels, santonine, résines, huiles 
grasses et essentielles, matiĂšres colorantes des fleurs, 
curcumine, colorant du seigle ergotĂ©, couleurs d’ani- 
line, etc. D’autres corps, comme le caoutchouc, la gutta- 
percha, l’indigo, les cires, la cellulose, sont au contraire 
à peu prés insolubles dans la solution de chloral. 

3. Par la propriĂ©tĂ© qu’il a de se liquĂ©fier (le plus 
souvent avec abaissement, dans quelques cas avec élé- 
vation de tempĂ©rature) au contact d’un grand nombre 
de composés organiques, tels que les stéaroptÚnes, les 
phénols, les acides, les alcaloïdes, etc. On remarque 
alors comme un fait constant que les corps au contact 


406 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


desquels l’hydrate de chloral se liquĂ©fie sont eux-mĂȘmes 
extrĂȘmement solubles dans la solution aqueuse con- 
centrée de ce composé. 

4. Par la facultĂ© qu’il possĂšde d’empĂȘcher la colo- 
ration bleue de l’amidon par l’iode. La solution d’ami- 
don dans l’hydrate de chloral devient seulement 
rougeĂ€tre par addition d’iode; si on fait couler avec 
prĂ©caution sur ce mĂ©lange un peu d’eau, il apparaĂźt 
au bout d’un temps trĂšs court, Ă  la limite de sĂ©paration 
des deux couches superposées, une coloration bleue 
trĂšs intense. L’amidon est transformĂ© par la solution 
concentrée de chloral en amylogÚne et en amylodex- 
trine, mais il ne se forme ni dextrine ni sucre. 

L'auteur renvoie au mémoire détaillé pour les nom- 
breuses applications que ces propriĂ©tĂ©s de l’hydrate de 
chloral peuvent trouver en pharmacie et en chimie. 


M. le prof. C. HarTwicx (Zurich).— 1. Sur quelques 
substances employées dans les Indes pour empoisonner 
les flĂšches. Il existe, dans l’Asie mĂ©ridionale et orien- 
tale, deux contrées dans lesquelles les indigÚnes font 
encore actuellement usage de flÚches empoisonnées. 

L'une de ces contrées s'étend sur le versant méri- 
dional de l'Himalaya, jusqu’à la Chine à l'Est et jusqu’au 
royaume de Siam au Sud. Les Mongols qui l’habitent 
empoisonnent leurs flÚches avec le suc de différentes 
espùces d’aconits, en particulier avec celui de l’Aco- 
nitum ferox. 

Au Sud de cette contrĂ©e s’en trouve une autre qui 
comprend la partie orientale de l'Inde, la presqu'Ăźle de 
Malacca et la plus grande partie des Ăźles de la Sonde 
jusqu'aux Philippines; ses habitants, presque tous 


DES SCIENCES NATURELLES,. 407 


Malais, emploient surtout le suc laiteux de lAntiaris 
loxicaria, mais aussi Ă©corce de diverses Strychnos, 
le Derris elliptica, certaines Apocynées, Aroïdées, etc. 

L'auteur indique les réactions qui peuvent servir à 
reconnaitre les principes toxiques de l’Antiaris (antia- 
rine), des Strychnos (strychnine et brucine) et du 
Derris (derride). Il a surtout étudié les poisons des 
Orang-Benuas (presqu'ile de Malacca) et il a trouvé que, 
sur 6 Ă©chantillons examinĂ©s, l’antiarine ne manque 
dans aucun ; les alcaloĂŻdes des Strychnos ont pu ĂȘtre 
décelés dans # cas, le derride dans un seul. 

Des recherches de l’auteur et de celles plus anciennes 
de Santesson il rĂ©sulte que ce n’est pas, comme on le 
croit généralement, le Strychnos Tieuté seul, ne renfer- 
mant que de la strychnine, qui est employé pour la 
prĂ©paration des poisons, mais que l’on utilise encore 
au moins deux autres espĂšces du mĂȘme genre, dont 
l’une contient de la brucine et l’autre de la brucine et 
de la strychnine. 

Pour reconnaitre la présence des principes prove- 
nant de la plupart des Strychnos, on peut se servir 
d’une rĂ©action de la strychnochromine, dĂ©couverte en 
182% par Pelletier et Caventou dans le Strychnos Tieuté. 
Cette substance donne avec l’acide nitrique une colora- 
tion d’abord verte, puis bleue. Elle se trouve aussi, 
d’aprùs l’auteur, dans le St. Nux vomica, le St. Colu- 
brina et le St. Gaultheriana, et, d’aprùs Pelletier et 
Caventou, dans le St. Pseudochina de l'Amérique du 
Sud ; mais elle fait défaut au St. ligustrina. 

2. Sur une fausse salsepareille du Brésil. Ce pro- 
duit, dont une certaine quantité est arrivée récemment 


Ă  Hambourg, ne se distingue pas de la vraie salsepa- 


lise. À - 


408 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


reille par son odeur; on n’aperçoit pas davantage de 
différence dans la coupe sous un faible grossissement. 
Mais l'Ă©tude anatomique plus approfondie montre que 
le parenchyme de lécorce ne contient ni amidon ni 
aiguilles d’oxalate, et fait apercevoir encore d’autres 
différences dans les caractÚres botaniques, en particu- 
lier en ce qui concerne l’épaisseur des cellules de l’en- 
doderme. La plante qui produit cette fausse salsepareille 
n’est pas connue ; peut-ĂȘtre est-ce le Herreria Salsapa- 
rilla Martins, dont les racines sont employées sous les 
noms de Salsaparilla brava et de Salsaparilla do mato. 


M. le D' ScHarrGes (BĂ te). Sur le gaĂŻacol et ses 
dĂ©rivĂ©s. — L’auteur expose d’abord les principales 
méthodes de préparation du gaïacol, soit à partir de la 
créosote, soit par voie synthétique à partir de la pyro- 
catĂ©chine et de l’anisol. Il parle ensuite de la prĂ©para- 
tion de ses éthers, en s'appuyant sur les données de 
divers brevets allemands. Il passe enfin aux acides 
gaĂŻacol-monosulfoniques ortho et para de la maison 
F. Hoffmann, La Roche et C°, de Bùle. Ces deux acides 
que l’on obtient par sulfonation directe du gaïacol en 
observant certaines conditions précises de température, 
sont bien cristallisés, ainsi que leurs sels. Les sels 
alcalins sont facilement solubles. L’orthosulfonate de 
potassium a reçu le nom de thiocol et est employé avec 
succĂšs dans le traitement de la tuberculose pulmo- 
naire. 


M. le D' C. Nienaaus (BĂ€le). Sur l'Ă©tat actuel de la 
fabrication de la cellulose en Suisse. — Les fabriques 
de cellulose qui employent aujourd’hui en Suisse le 


DES SCIENCES NATURELLES. 409 


procédé dit au sulfite, bréveté par Mitscherlich, sont 
les suivantes : 

1° Attisholz, établie en 1882, envoyant ses résidus 
dans l’Aar. 

2° Cham, 1882, avec déversement dans la Lorze. 


3° Perlen, 1883, » » la Reuss. 
4° Biberist, 1884, » » lJ’Emme. 
5° Balsthal, 1884-1885 » » la DĂŒnnern. 
6° Kaiseraugst, 1890 » » le Rhin. 


AprĂšs une courte description du procĂ©dĂ©, l’auteur 
donne la composition des solutions de sulfite, au début 
et à la fin des opérations (Kocherlaugen). Le déverse- 
ment de ces derniùres dans les cours d’eau ne semble 
pas prĂ©senter de grands inconvĂ©nients. On n’a pas 
réussi jusqu'à présent à les utiliser. L'auteur énumÚre 
les divers essais faits dans ce sens et préconise leur 
emploi pour la fabrication de la dextrone, que l’on 
obtient en concentrant les solutions jusqu’à la densitĂ© 
de 1,3 et en précipitant par un sel alcalin neutre ; le 
produit ainsi obtenu peut ĂȘtre utilisĂ© dans l’apprĂȘt des 
tissus. 

Dans la discussion qui suit, on indique qu’une nou- 
velle fabrique de cellulose, travaillant aussi d’aprùs le pro- 
cĂ©dĂ© au sulfite, vient de s’établir dans le Val-de-Tra- 
vers ; elle n’a donnĂ© lieu jusqu'ici Ă  aucune plainte. 


M. le D' Scaumacaer-Kopp (Lucerne). La réaction du 
furfurol dans les analyses d'huiles. — On ne peut 
tirer de résultat positif de la réaction de Baudoin, modi- 
fiée par Villavecchia et Fabris, et employée pour déceler 
la prĂ©sence d’huile de sĂ©same dans l'huile d'olives au 
moyen du furfurol, que si la coloration rouge produite 

ARCHIVES, t. VI. — Octobre 1898. 28 


410 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


est durable. En effet, certaines colorations rouges dues 
Ă  d’autres impuretĂ©s tournent au vert au bout de quel- 
ques heures. 

Il n’est pas possible de constater, au moyen du 
réfractomÚtre de Zeiss, une relation entre le pouvoir 
réfringeant du mélange et l'intensité de la coloration 
rouge produite par le furfurol. Ce n’est qu'aprùs l’addi- 
tion de 25°/, d'huile de sésame que la réfraction 
dépasse de 0,2° la limite maxima (55°) admise jusqu'ici 
pour l’huile d'olives pure. 


M. le D' Kuxz-Krause (Lausanne). Sur les tannoĂŻdes. 
— Nous n’avons pas reçu le rĂ©sumĂ© de cette commu- 
nication. 


M. le prof. A. TscaiRcH (Berne). — 1. Sur l'aloïne 
du Cap. — L'auteur annonce qu’il a rĂ©ussi en colla- 
boration avec M. Hiepr, Ă  retirer de l’aloĂ«s du Cap de 
Bonne-Espérance une aloïne cristallisée, ce qui n'avait 
pu ĂȘtre effectuĂ© jusqu'ici. Pour l'obtenir on additionne 
l’aloĂ«s d’une quantitĂ© d’alcool insuffisante pour le 
dissoudre entiÚrement, on sÚche le résidu, on lextrait 
dans l'appareil de Soxhlet d’abord par l’éther puis par 
l'alcool, et on soumet la solution alcoolique Ă  une 
prĂ©cipitation fractionnĂ©e au moyen de l’éther. Il se 
dĂ©pose d’abord des substances rĂ©sineuses brunes, puis 
l’aloĂŻne elle-mĂȘme, sous la forme de flocons jaunes. 
En faisant cristalliser ceux-ci dans un mĂ©lange d’alcool 
et d’éther on obtient, quoique assez difficilement, des 
aiguilles presque incolores, réunies le plus souvent en 
rosettes. L’aloĂŻne du Cap diffĂšre fortement par ses rĂ©ac- 
tions de la barbaloĂŻne et de la nataloĂŻne et se rappro- 
che de la socaloĂŻne. 


DES SCIENCES NATURELLES. 411 

2. Sur l'oliban. — D'une Ă©tude dĂ©taillĂ©e que 

l’auteur a entreprise avec M. HaLxey, il rĂ©sulte que 
l’oliban ou encens possùde la composition suivante : 


: Acide boswellique libre, Cs1H5102. COOH. 33 4 
Partie 


EE RES » sous forme d’éthers 1,5 
: OlibanorésÚne, C1:H220 33 
dans l’alcool ; : Re : ; 
on Huiles essentielles (pinĂšne, dipentĂšne, 
79 0) phellandrĂšne, cadinĂšne) 4-7 
s Principe amer 0,5 
ri incolnble | Gomme (arabates de chaux et de 
dans l’alcoo!l Li) ct 
environ 28 °/o Ho ; “> 
‘ RĂ©sidus vĂ©gĂ©taux 2-4 


On a Ă©tudiĂ© plus spĂ©cialement l’acide boswellique et 
ses sels. La richesse relative en résÚne fait reconnaitre 
immĂ©diatement l’oliban comme provenant d’un vĂ©gĂ©tal 
de la famille des Burséracées ; toutes les plantes de cette 
famille produisent, en effet, des résines riches en 
résÚne. 


3. Sur la gomme laque. — La composition de ce 
produit a Ă©tĂ© Ă©tablie comme suit par l’auteur, en colla- 
boration avec M. FARNER : 

Cire 6 

Laccaine 6 

Partie soluble dans l’éther, renfermant le 

principe odorant, une partie de la résine 

et l’érythrolaccine 35 
Partie insoluble dans l’éther, renfermant 

une combinaison de l’acide aleuritinique 


avec un résinotannol 65 
RĂ©sidu (sable, morceaux de bois, restes 

d'insectes) 9,5 
Eau et perte 3,9 


419 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


La séparation de ces diverses substances se fait de la 
maniĂšre suivante : 

On Ă©limine d’abord la cire par extraction au moyen 
de l’éther de pĂ©trole, puis on traite le rĂ©sidu par l’eau, 
ce qui fournit la matiĂšre colorante brute, soluble en 
violet dans les alcalis et renfermant l'acide laccaĂŻque, 
C,,H,,0,, isolé pour la premiÚre fois par M. R.-E. 
Schmidt. 

On Ă©puise ensuite le rĂ©sidu par l’alcool bouillant et 
on prĂ©cipite la solution par l’acide chlorhydrique ; on 
obtient ainsi la rĂ©sine sous la forme d’une poudre jaune 
brunùtre. Celle-ci contient au moins quatre corps diffé- 
rents. On la redissout dans une petite quantitĂ© d’alcool 
et on ajoute Ă  cette solution dix fois son volume d’éther ; 
il se dépose une résine Jaune pùle (voir plus bas). 

La solution éthérée, une fois séparée de ce dépÎt, 
est agitée avec une solution de carbonate de soude au 
milliĂšme, aussi longtemps que cette derniĂšre se colore 
en violet. On l’additionne alors d’acĂ©tate de plomb, ce 
qui fournit un précipité violet. On met celui-ci en sus- 
pension dans l'alcool, on le décompose par l'acide sul- 
furique, on traite la solution par le charbon animal et 
on la prĂ©cipite de nouveau par l’acĂ©tate de plomb 
alcoolique. AprĂšs plusieurs traitements semblables on 
parvient à éliminer complétement la matiÚre colorante 
sous la forme de sa combinaison plombique et on 
obtient une masse poisseuse blanc jaunĂątre qui con- 
tient des acides gras et le principe odorant de la gomme 
laque. 

La combinaison plombique du colorant est mise de 
nouveau en suspension dans l’alcool et dĂ©composĂ©e par 
l’acide sulfurique, puis la solution versĂ©e dans l’eau. 


dés NE Lntt Atout 


DES SCIENCES NATURELLES. 413 


On obtient ainsi des flocons bruns, que l’on purifie en 
précipitant plusieurs fois leur solution alcoolique par 
l’eau. On Ă©limine encore certaines impuretĂ©s par prĂ©ci- 
pitation au moyen du benzĂšne, puis on extrait la solu- 
tion benzénique au moyen du carbonate de soude ; on 
précipite enfin le colorant par l'acide chlorhydrique et 
on le fait cristalliser dans l'alcool dilué, dans lequel il 
se dépose sous la forme de paillettes rhombiques. AprÚs 
sublimation il forme de petites aiguilles rouges qui pré- 
sentent de grandes ressemblances avec l’alizarine. Ce 
nouveau corps, qui reçoit le nom d’érythrolaccine, et 
auquel la gomme laque doit sa couleur, appartient au 
groupe des colorants dĂ©rivant de l’anthracĂšne. 

La substance précipitée par lPéther (voir plus haut) 
forme la majeure partie de la résine. Dissoute dans 
l'alcool et prĂ©cipitĂ©e par l’eau, elle se transforme en 
une poudre presque blanche. En la saponifiant par la 
potasse à 10 °/, on obtient un nouvel acide que l’on 
peut purifier par l'intermédiaire de son sel de magné- 
sium. Il cristallise dans l’alcool Ă©tendu en paillettes 
rhombiques, dans l’eau en aiguilles, et fond à 106°. Sa 
composition répond à la formule C,,H,,0,. Les auteurs 
l'ont nommé acide aleuritinique et ont préparé ses sels 
de magnesium, de barvum et de plomb. Il est lié dans 
la gomme laque Ă  un rĂ©sinotannol qui n’a pu jusqu'ici 
ĂȘtre isolĂ© Ă  l’état de puretĂ©. 


4. Sur la xanthorhamnine.— M. Tschirch prĂ©sente 
des cristaux de ce composé, qu'ilaretiré avec M. PoLacco 
des fruits du Rhamnus cathartica et qu'on n'avait 
trouvĂ© jusqu’à prĂ©sent que dans la graine d'Avignon. 
On l'obtient par digestion avec l’eau et extraction du 
produit par l’éther; celui-ci laisse par Ă©vaporation 


414 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


un rĂ©sidu que l’on fait cristalliser dans lPalcool bouil- 
lant. On obtient ainsi des aiguilles jaunes, solubles 
dans les alcalis, et dont les propriétés concordent avec 
celles de la xanthorhamnine retirĂ©e de la graine d’Avi- 
gnon. 

5. M. Tschirch a observĂ© enfin, dans l’enveloppe des 
fruits du cafĂ©ier, l’existence de chromatophores trĂšs 
bien formés, de couleur violet foncé ou noir bleu. 
Ils se trouvent dans l’épiderme Ă  cĂŽtĂ© d’un suc cellu- 
laire rouge. Dans la partie sous-Ă©pidermique on rencon- 
tre en abondance des cristaux aciculaires de longueur 
variable réunis en rosettes ; chaque cellule renferme 
une ou plusieurs de ces rosettes. 

L'Ă©chantillon frais qui a servi Ă  cette Ă©tude provenait 
du Jardin botanique de Berne, oĂč le cafĂ©ier a donnĂ© 
cette année des fruits arrivés à complÚte maturité. 


M. le D'AwENG-Barr. Contribution Ă  l'Ă©tude des prin- 
cipes actifs de Cort. FrangulĂŠ, Rhiz. Rhei et Fol. Sen- 
né.— Ces principes sont des glucosides, au nombre 
de # probablement, qui sont communs aux trois pro- 
duits et s’y trouvent en proportions variables. On peut 
les diviser en deux groupes, suivant leur solubilité dans 
l’eau ; les glucosides insolubles peuvent ĂȘtre sĂ©parĂ©s 
des glucosides solubles par l’action des moisissures. 
L'Ă©tude complĂšte de ces corps n’est pas encore ter- 
minée. 

En ce qui concerne les préparations galéniques, il 
faut remarquer que les glucosides solubles conviennent 
seuls aux préparations liquides, et encore faut-il em- 
ployer un vĂ©hicule qui les mette Ă  l'abri de l’action 
des moisissures. Comme type d’une prĂ©paration renfer- 
mant l’ensemble des principes actifs, on peut citer 


DES SCIENCES NATURELLES. 415 


l'extrait hydro-alcoolique de rhubarbe. En préparant 
ce produit on doit éviter avec soin le dédoublement des 
glucosides par les acides ou les alcalis, car les subs- 
tances qui prennent ainsi naissance sont en partie 
inactives. 

En comparant divers Ă©chantillons de rhubarbe on Ă  
trouvé de grandes différences, soit dans leur teneur 
absolue en glucosides, soit dans les proportions rela- 
tives de ceux-ci. Ce point doit Ă©videmment ĂȘtre pris en 
considération lorsqu'on veut fixer le prix ou choisir le 
mode d'emploi d’un Ă©chantillon donnĂ©. 


M. A. Conrany (Leutmannsdorf, Silésie). Décoctions 
et infusions. — A la suite de recherches expĂ©rimen- 
tales sur la solubilitĂ© dans l’eau des principes essentiels 
des drogues, l’auteur pose les thùses suivantes : 

La préparation des décoctions et des infusions selon 
les pharmacopées actuelles ne répond plus aux exigences 
de la pharmacognosie scientifique. 

Jusqu'ici toutes les drogues Ă©taient soumises Ă  des 
traitements identiques ; il faudra dorénavant, au con- 
traire, traiter chacune d’elles d’aprùs ses caractùres 
individuels, et en particulier, déterminer dans chaque 
cas la tempĂ©rature de l’eau Ă  laquelle extraction se 
fait le plus facilement et le plus complĂštement. 

On prendra dans tous les cas les drogues Ă  l’état 
pulvérisé. 

La percolation remplacera partout la décoction et 
l’infusion. 

Il conviendra d’employer des appareils qui permet- 
tent de régler exactement la température à laquelle 
doit se faire l'extraction. 


416 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


Ces thÚses sont recommandées à l'examen des direc- 
teurs des pharmacies cantonales. 


M. IssceB (Bielefeld). Sur la cĂ©arine. — L'emploi 
de la paraffine pour la préparation des onguents à le 
grand inconvénient de fournir une masse qui ne peut 
absorber qu’une petite quantitĂ© (4-5 "|, au maximum) 
de médicaments liquides. La graisse de laine ou lano- 
line est susceptible, au contraire, de s’en incorporer de 
beaucoup plus fortes proportions, mais elle se comporte 
Ă  ce point de vue d’une maniĂšre extrĂȘmement variable 
suivant les Ă©chantillons. 

L'examen chimique de la lanoline y dĂ©montre l’exis- 
tence de l’acide carnaubique et de l'alcool carnauby- 
lique. Or, ce mĂȘme acide carnaubique fait aussi partie 
constituante de la cire de Carnauba, qui provient d’un 
palmier du Brésil, le Copernicia cerifera. 

Comme il est fort probable que la facultĂ© d’absorp- 
tion de la lanoline est en relation avec sa teneur en 
acide carnaubique, l’idĂ©e devait se prĂ©senter de prĂ©pa- 
rer une base d’onguents avec la cire de Carnauba, qui 
renferme le mĂȘme principe. 

Toutefois la cire naturelle paraissait impropre Ă  ces 
essais, vu sa forte coloration, qui va du jaune verdĂ tre 
au gris. La cire blanchie pouvait seule ĂȘtre utilisĂ©e. Or 
on n’a pas rĂ©ussi jusqu’à prĂ©sent Ă  blanchir directement 
la cire de Carnauba ; on ne peut le faire qu'aprĂšs l'avoir 
prĂ©alablement mĂ©langĂ©e Ă  d’autres substances, telles 
que la cire du Japon, la cire d’abeilles, la cĂ©rasine, Ja 
paraffine. Encore faut-il remarquer expressément que 
ces divers mélanges, qui trouvent leur emploi dans la 
fabrication des bougies, ne peuvent pas tous ĂȘtre utilisĂ©s 
en pharmacie. On doit rejeter en particulier ceux qui 


DES SCIENCES NATURELLES. 417 
sont prĂ©parĂ©s Ă  l’aide de la cire d’abeilles ou de la cire 
du Japon, car ils deviennent facilement rances. 

L'auteur à choisi un mélange renfermant 25°/, de 
cire de Carnauba et 75°/, de paraffine, et blanchi au 
soleil. Ce dernier point est de grande importance, car 
les produits qui ont été blanchis par les procédés arti- 
ficiels contiennent du chlore. 

On Ă  pris une partie de ce mĂ©lange et on l’a fondu 
avec # parties de paraffine liquide de densité 0,880. Le 
produit ainsi obtenu à été appelé céarine, du nom de 
la province de Ceara (BrĂ©sil) d’oĂč vient la cire de Car- 
nauba. 

Ainsi que l’on pouvait s’y attendre, la cĂ©arine absorbe 
encore plus d’eau que la paraffine, soit environ 15°/,. 
On peut, Ă  l’aide de la cĂ©arine, prĂ©parer l’onguent de 
plomb sans avoir à concentrer préalablement la Lig. 
Plumbi subacet. On peut Ă©galement prĂ©parer l’onguent 
à l’iodure de potassium sans addition d’hyposulfite de 
soude. En outre, la céarine est, au point de vue chimi- 
que, aussi inaltérable que la paraffine. Elle semble donc 
constituer une base excellente pour la préparation des 
onguents. 


M. B. Sruper (Berne). Le pharmacien comme expert 
dans les questions concernant les champignons. — L’au- 
teur montre pourquoi le pharmacien est tout particulié- 
rement qualifiĂ© pour remplir les fonctions d’expert dans 
toutes les questions relatives aux champignons. Il Ă©met 
en consĂ©quence le vƓu que, dans l’établissement des 
programmes d’études et d’examens de pharmacie, ces 
cryptogammes soient pris en sérieuse considération. 

(A suivre.) 
28* 


BULLETIN SCIENTIFIQUE 


CHIMIE 
Revue des travaux faits en Suisse. 


O. HiINSBERG ET A. SIMCOFF. SYNTHÈSE DES DÉRIVÉS DU 
NAPHTINDOL (Berichte, XXXI, 250, GenĂšve). 


On sait d’aprĂšs des travaux antĂ©rieurs que lorsqu'on fait 
bouillir des amines aromatiques primaires ou secondaires en 
solution aqueuse ou dans l’alcool Ă©tendu avec du bisulfite de 
sodium et du glvoxal, il se forme des dérivés du glycocolle 
ou des acides indolsulfoniques d’aprĂšs l'Ă©quation : 


ONaS0? OH 
DO + C'H'NH? — 
HO SO?ONa 


NH 
— NaHSO¼ + 240 + ce )CSO!Na 
CH 


La formation facile de ces acides a engagé les auteurs à 
Ă©tudier l’acide 8 naphtindolsulfonique pour le transformer 
dans les principaux dérivés de la série du $ naphtindol. Ils 
décrivent à cette occasion la 
B naphtylamide du & naphtylglycocolle CO — N,H— CH"(8) 


qui s’oblient en faisant bouillir avec CO — N,H — CH"(G) 
de la lessive de potasse étendue le produit de la réaction du 
bisulfite de sodium et du glyoxal sur la B naphtylamine; le 


B naphtindol 
NH 
ce cu 
ch” 


qui prend naissance par distillation sĂšche des sels de l'acide 


SR Mir g:t MST Ă  SRE LA 


CHIMIE. 419 


naphtindolsulfonique, spécialement en présence de poudre 
de zinc; l’isonitrosonaphtoxindol 


NH 
ce. Ăżc0 
N 
C —-NOH 


préparé par nitrosation du précédent; la BG naphtisatine qui 
cristallise en aiguilles rouges, fusibles à 252° et se forme en 
chauffant l’isonitrosonaphtoxindol avec un grand excùs de 
H*S0"; la naphtindophénazine 


qu’on obtient en chauffant au bain d'huile à 250°, la $ naph- 
tisatine avec l’o-phĂ©nylĂšnediamine et enfin le f naphto- 


dioxindol 
NH .CO 
ce A 
CH — 0H 


Ce dernier à été préparé en dissolvant la 8 naphtisatine dans 
l'acide acétique cristallisable à chaud et ajoutant du zinc en 
poudre jusqu’à complĂšte dĂ©coloration. Il cristallise en cris- 
taux incolores ou légÚrement bruns, fusibles à 216°. Ses 
solutions s’oxydent Ă  l’air en rĂ©gĂ©nĂ©rant la naphtisatine. 
ER 


J. TamBor ET F. WiLpi. SUR LES DÉRIVÉS DE LA BENZALACÉTO- 
PHÉNONE RENFERMANT DE L'AZOTE (Berichte XXXI, 349, 
Berne), 


Il résulte des recherches des auteurs, recherches qui sont 
la conséquence des travaux de Kostanecki, que la benzalacé- 
tophĂ©none est susceptible de rĂ©agir avec l’ammoniaque et 
les amines primaires aromatiques, tandis que jusqu'ici les 
bases aromatiques secondaires pures ou mixtes ont résisté à 
cette réaction qui se fait en général à froid, en présence ou 
dans la plupart des cas, en absence d’alcali. On n'a pas pu 


420 BULLETIN SCIENTIFIQUE. 


déterminer la rÚgle à laquelle serait soumise celle réaction, 
car tandis que deux mol. de benzalacétophénone fixent 
1 mol. d’ammoniaque, de nitrotoluidine (CHS.NH?N0?1.2.5), 
des trois nitranilines isomĂšres et d’4 naphtylamine, elle rĂ©a- 
gil Ă  molĂ©cules Ă©gales avec l’aniline, la p toluidine et la 
B naphtylamine. 

Les produits de condensation sont blancs, cependant s'ils 
renferment un groupe chromophore comme le groupe NO? 
par exemple, ils deviennent jaunes ou rouges. 

Les auteurs ont préparé les dérivés suivants : 

Di-benzalacétophénone-amine : 

CSHS.CH——CH?.C0.CSH* 
> NH 
CSHS.CH—CH*.CO.CSHS 
par condensation de la benzalacétophénone avec lammonia- 
que en solution alcoolique; ce composé fond à 163°, son 
dérivé acétylé à 149°. 

Di-benzalacétophénone-nitrotoluidine : 

CSH5 — CH — CH°.CO.C‘H° 
CHE 


PLIE | 

NI @ DN 
SV RME | 

| 


CSH5 — CH — CH°.C0.CH* 


fusible à 203°. Ils décrivent aussi les dérivés correspondants 
des trois nitranilines isomĂšres et de l’« naphtylamine, 
ainsi que les produits de condensation de la benzalacéto- 
phĂ©none avec l’aniline, la p toluidine et la BG naphtylamine 
dans la formation desquels 1 mol. de la cétone entre en 
réaction avec 1 mol. de la base. La benzalacétophénone-ani- 
line correspond par conséquent à la formule : 


CSH5.CH — CH?.CO.C'H* 
| 
H— N— C'H° 


et les dérivés des autres bases indiquées ci-dessus sont cons- 
tituĂ©s de la mĂȘme maniĂšre. F. R. 


"3 


OPEL TS, 0 € het T7 va CPS 
F . = ‘à » 4 
HAS 


ZOOLOGIE. 491 


ZOOLOGIE 


ABNOLD LANG. TRAITÉ D’ANATOMIE COMPARÉE ET DE ZOOLOGIE, 
Traduction française par le professeur G. Curtel 2 vol: 
8° avec 854 fig. dans le texte. Georges Carré et G. Naud, 
Ă©diteurs Ă  Paris. 1898. 


Le TraitĂ© d’Anatomie comparĂ©e et de Zoologie que M. le 
prof. Arn. Lang, de Zurich a fait paraütre, complùte d’une 
façon fort heureuse la série des ouvrages consultatifs avant 
trait Ă  ces deux sciences. Il combine en effet les tendances de 
la Zoologie et de l’Anatomie comparĂ©e de maniĂšre Ă  donner 
une idĂ©e bien complĂšte des divers embranchements d’Inver- 
tébrés soit au point de vue systématique soit surtout au point 
de vue de l’ontogĂ©nie, de la phyllogĂ©nie et de l’homologie 
des organes dans les différents groupes. 

Dans un premier chapitre, l’auteur dĂ©crit la cellule en par- 
tant des animaux unicellulaires et de la cellule Ɠuf et pas- 
sant ensuite en revue les diffĂ©rents tissus tels qu’ils se mon- 
trent chez les MĂ©tazoaires. AprĂšs cette introduction il prend 
les embranchements les uns aprĂšs les autres, consacrant Ă  
chacun d’eux un chapitre : CĂ©lenthĂ©rĂ©s, Platodes, Vers, 
Arthropodes, Mollusques, Echinodermes. Chaque chapitre 
présente un plan uniforme qui rend le traité trÚs facile à con- 
sulter; aprÚs avoir donné briÚvement la caractéristique géné- 
rale de l’embranchement, l’auteur en Ă©tablit la systĂ©ma- 
tique, en exposant pour chaque classe, ordre ou famille 
les principaux caractĂšres; puis vient la partie anatomique 
oĂč chaque organe est pris l’un aprĂšs l’autre et oĂč l’on peut 
suivre avec facilité les modifications qu'ont subies les organes 
homologues suivant les conditions dans lesquelles ils se trou- 
vent et agissent. Dans cette Ă©tude l’auteur, pour plus de 
clartĂ©, part souvent d’un type primitif schĂ©matique depuis 
lequel il suit les diverses tendances Ă©volutives jusqu'aux 
types extrĂȘmes et la comprĂ©hension du texte est extrĂȘmement 
facilitĂ©e par l’intercalation d’un grand nombre de figures 
d’une clartĂ© parfaite. Enfin chaque chapitre se termine par 


4929 BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC. 


une partie ontogénique et phyllogénique dans laquelle est 
dĂ©crit avec le plus grand soin le dĂ©veloppement de l’Ɠuf et 
de la larve depuis le stade blastula jusqu’à l’état adulte pour 
les représentants les mieux connus ou les plus caractéristi- 
ques de chaque classe. 

Il va sans dire que ce Traité tient compte des publications 
d'anatomie comparée les plus récentes; certains chapitres 
prĂ©sentent pourtant un intĂ©rĂȘt spĂ©cial, lorsque le distinguĂ© 
professeur de Zurich peut se baser sur ses nombreuses et 
consciencieuses Ă©tudes personnelles; c’est le cas de ceux 
qui concernent les Vers, les Mollusques et tout particuliĂšre- 
ment les Echinodermes. Enfin il faut fĂ©liciter l’auteur de 
l’impartialitĂ© avec laquelle il expose et discute les hypothĂšses 
divergeantes à propos des points controversés et ceci tout 
spécialement à propos des questions souvent si difficiles de 
l’'ontogĂ©nie et de la phyllogĂ©nie. C. SAR. 


COMPTE RENDU DES SÉANCES 


DE LA 


SOCIÉTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES 


SĂ©ance du 18 mai 1898. 


A. Schenk. EthnozĂ©nie des populalions helvĂ©tiques. — H. Dufour. Ob- 
servations d'HĂ©liotropisme. — S. Bieler. Un pied-Ă©talon de 1657. — 
La conformation du pied du cheval. 


M. le D' A Scuexx fait une communication sur l'Ethnogé- 
nie des populations helvétiques. 

C’est seulement Ă  partir de la fin de la pĂ©riode quater- 
naire, Ă  l’époque magdalĂ©nienne, que l’on a trouvĂ© dans les 
différentes stations paléolithiques de la Suisse des objets 
d'industrie dĂ©montrant d’une facon absolue la prĂ©sence de 
l'homme dans notre pays à cette époque reculée, mais aucun 
reste humain n’a encore Ă©tĂ© rencontrĂ©. L'Ă©poque de la pierre 
polie nous a fourni par contre un certain nombre d’osse- 
ments humains provenant des premiùres palafittes ou d’an- 
ciens cimetiĂšres lacustres. Ces ossements se rapportent Ă  
deux races principales : 1° une race de petite taille brachvcé- 
phale, Ă  face plutĂŽt basse qui se rattache par ses caractĂšres Ă  
la race de Grenelle ou race brachycéphale néolithique et, 
2° une race plus grande, dolichocéphale, à face haute et 
Ă©troite, leptoprosope, d'origine septentrionale. Ces deux ra- 
ces en s’unissant donnĂšrent naissance Ă  des mĂ©lis, souvent 
caractérisés par un crùne mésaticéphale. 

Durant l’époque du bronze, la Suisse a Ă©tĂ© le thĂ©Ăątre d’une 
immigration compacte et massive, de populations fortement 


424 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 


brachycépales, caractérisées par un crùne arrondi, relative- 
ment court et large, une taille plutĂŽt petite et une carnation 
foncée. Cette immigration venant de l'Est, constitue la grande 
invasion celtique. 

Dans les temps historiques, la Suisse a été encore le siÚge 
de nouvelles invasions, les HelvĂštes, les Romains, les Alle- 
mans, les Burgondes, les Goths et les Franks se succĂšdent 
dans notre pays, s’y fixent quelquefois et exercent nĂ©cessai- 
ment une influence sur les caractÚres des populations helvé- 
tiques. Toutefois cette influence n’est pas considĂ©rable, car 
ainsi que le démontre la taille, la couleur des veux et des 
cheveux, et surtout la forme cranienne, la race celtique est 
aujourd’hui chez nous en forte majoritĂ©. Cette race s’est 
surtout maintenue pure dans le massif alpin de l'Est de la 
Suisse, les Grisons et le Haut-Valais, ainsi que l’ont prouvĂ© 
les remarquables travaux de MM. His et RĂŒtimever, Koll- 
mann, Scholl et tout derniĂšrement enfin celui de M, le pro- 
fesseur E. Pitard. L'indice céphalique moyen calculé sur un 
grand nombre de crùnes est toujours supérieur à 85. 

Une Ă©tude entreprise par M. Schenk sur un trĂšs grand 
nombre de crĂąnes vaudois anciens lui Ă  fourni les mĂȘmes 
résultats; l'indice moyen est encore brachycéphale, un peu 
moins élevé cependant que celui des montagnards du Haut- 
Valais et des Grisons, ce qui indique probablement un mé- 
lange avec les populations dolichocĂ©phales d’origine germa- 
nique. 

Il est permis, en somme, d’aprùs les faits jusqu'ici connus 
de conclure que la population de la Suisse appartient en 
grande partie Ă  l'Ă©lĂ©ment ethnique Ă  tĂȘte arrondie, Ă  la race 
celtique, l'Ă©lĂ©ment germanique n’y Ă©tant plus qu’en mino- 
ritĂ©. Mais cette race celtique n’est pas pure, c'est une race 
mixte, associant les caractĂšres de la race celtique pure ou 
rhétique à ceux (mais d'une façon beaucoup moins accusée) 
de la race kimrique ou germanique. 


M. Henri Durour donne les résultats complémentaires des 
observations qu'il avait présentées le 20 avril sur l'héliotro- 
pisme,. 


SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 425 


Les herbes cultivées dans les divers milieux ont été cou- 
pées el pesées puis traitées par l'alcool. Les solutions obte- 
nues dans les mĂȘmes condilions avaient immĂ©diatement 
aprĂšs la filtration la mĂȘme teinte Jaune vert; elles Ă©taient tou- 
tes Ă©galement fluorescentes, Le lendemain la solution faite 
avec l'herbe développée en lumiÚre jaune avait changé de 
teinte et viré au vert; le spectre de cette solution était 
différent de celui de la chlorophylle développée en lumiÚre 
blanche. Vingt-quatre heures plus tard la chlorophylle déve- 
loppée en lumiÚre bleue avait également changé de teinte. 
La solution de chlorophylle normale (en lumiĂšre blanche) 
est encore fluorescente et inaltérée vingt-sept jours aprÚs 
la prĂ©paration, les autres solutions vertes n’ont plus subi de 
modifications depuis leur premiĂšre transformation, elles sont 
Ă  peine fluorescentes. 

Cette expérience qui sera répétée paraßtrait indiquer une 
formation incomplĂšte des compiexes de la matiĂšre verte dans 
la plante cultivée en lumiÚre colorée, La différence la plus 
caractéristique est le rapide changement de teinte et la dis- 
parition presque entiĂšre de la fluorescence. 


M. S. Biecer fait circuler un pied, ancienne mesure de 
longueur datant de 1657 divisé en 12 pouces de 8 lignes. 


M. S. Bieler, à propos d’un travail de M, Jolv, prof. à Sau- 
mur sur la soudure congénitale des os tarsiens du cheval, re- 
vient sur la question de l’origine bifide du doigt du cheval. 
Il montre des phalanges du cheval qui indiquent nettement 
que le doigt est formé de piÚces soudées n'ayant pas de rap- 
port de structure avec le doigt principal du tapir auquel on 
assimile le doigt du cheval. 

M. Bieler pense que la parentĂ© du cheval devrait ĂȘtre 
cherchée dans les Suidés. Soit les pécaris, soit les races de 
porcs syndactyles, montrent la soudure des os métatarsiens 
et phalangiens et offrent ainsi une homologie plus complĂšte 
avec le cheval. 

Quant à la soudure cunéiforme à laquelle on attache une 
grande importance, les recherches de M. Joly, sur une cin- 


426 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 


quantaine de chevaux, semblent montrer qu'il y a là un phé- 
nomĂšne d'Ă©volution se continuant et s’accentuant dans la 
période actuelle. 


SĂ©ance du 1” juin. 


H. Brunner. L'action des persnlfates. — H. Brunner. Nouvelles rĂ©actions des 
alcaloĂŻdes. 


M. le prof. BruNNER donne de nouveaux résultats obtenus 
en collaboration avec ses Ă©lĂšves sur l’action des persulfates. 
Au point de vue analytique il a constaté le pouvoir oxydant 
si remarquable des persulfates permettant non seulement, 
comme cela a été communiqué précédemment, la détermi- 
nation du carbone par voie humide des acides gras, des aci- 
des de fruits, des alcools polyatomiques (y compris les su- 
cres), des dérivés de l'acide urique, de la pyridine, de la 
strvchnine, mais aussi celle de l'azote dans les combinaisons 
azotées correspondantes. Par contre, le noyau benzénique 
résiste à la combustion au moyen des persulfates ce qui 
permet quelquefois de reconnaßtre sa présence dans une com- 
binaison. L’action oxydante la plus puissante se produit quel- 
quefois par un mélange de persulfate et de permanganate 
de potassium, et c’est ainsi que M. Brunner et ses Ă©lĂšves sont 
arrivĂ©s Ă  brĂ»ler en solution aqueuse l’oxyde de carbone. 

Dans une communication précédente M. Brunner a dit 
qu'il avait réussi à déterminer aussi au moyen des persul- 
fates et par la méthode volumétrique les halogÚnes dans le 
chloral, le iodoforme etc. et derniĂšrement M. Brunner Ă  
trouvé une méthode trÚs simple pour la détermination gra- 
vimétrique et volumétrique des halogÚnes, méthode qui peut 
remplacer celle de Carius et celle par la combustion avec de 
la chaux. Dans ce but on traite la substance halogĂšne en dis- 
solution azotique et en présence de nitrate d'argent avec un 
persulfate : les halogÚnes se précipitent immédiatement; une 
petite quantité se dissout au commencement dans le sulfate 
formé pendant la réaction ; on le précipite en faisant bouillir 
ensuite avec de l'alcool; pour recueillir les quantités d'halo- 


hé 


SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 497 


gÚne qui se volatilisent pendant la réaction, on adapte au bal- 
lon dans lequel on opĂšre, un appareil Varrentrapp rempli 
d'acide sulfureux; le contenu de ce dernier est ensuite versé 
dans le ballon. 

En déterminant ainsi le chloral, M, Brunner et ses élÚves 
ont constaté que ce dernier se dédouble en partie en hexa- 
chloroĂ©thane C,CI,. Il s’opĂšre ici, comme souvent sous l’in- 
fluence des persulfates une condensation des deux groupes 
C CL. 

Par action des persulfates sur les phĂ©nols et l’acide salicy- 
lique en solution neutre, M. Brunner et ses Ă©lĂšves sont ar- 
rivés à obtenir des produits de condensation en rapport in- 
time avec le tanin et les phlobaphùnes. C’est ainsi que l’a- 
cide salicylique donne, entre autre, un acide tribasique et 
renfermant encore 6 groupes phénoliques de la formule 
C,,H,,0;,, qui correspond Ă  2 mol, de tanin moins 2 fois OH, 

2 C3H009 — 2 OH = C,,H,:04 


Tanin 


et qui est aussi en rapport avec les phlobaphĂšnes C,,H,,0,, 
qui sont des produits d’oxydation des tanins naturels. 

Les produits chlorés, bromés et iodés, tels que les acides 
chloro-bromo et iodosalvcique, la chloranil, etc., qui se for- 
ment en solulion acide ont été indiqués autrefois. 

Le produit d’oxydation obtenu par action des persulfates 
sur l’essence de tĂ©rĂ©benthine est un pinol C;,H,,0 inactif, 
mais aussi, comme la détermination du poids moléculaire 
la démontré, probablement un polymÚre, un produit de 
condensation. 

De mĂȘme l'acide urique donne, en solution alcaline, un 
produit de condensation avec les persulfates, un acide triba- 
sique, pentatonique C;,H,,N,,0, Ă  cĂŽtĂ© de l’urĂ©e, ce qui 
pourrait ĂȘtre en rapport avec le fait constatĂ© que par la 
combustion de l’acide urique, de la cafĂ©ine etc. un des qua- 
tre atomes d’azote est toujours transformĂ© en ammoniaque, 
Le nouvel acide ne peut pas ĂȘtre C,;H,N,0, ce qui correspon- 
drait p. ex. à un sel ammoniacal d’un acide oxyurique, parce 
qu’il forme entre autre un sel d’argent C,,H,,Ag,N,,0,. 


498 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 


Par action des persulfates en présence de chlorure, de bro- 
mure et d'iodure de potassium sur la fluorescéine il se forme 
toujours ses dérivés bihalogénés, tandis que le persulfate 
ne donne point de dérivés analogues avec l'acide phtalique 
et la résorcine (cette derniÚre est tout de suite carbonisée). 

En rĂ©sumant l’action des persulfates sur les substances or- 
ganiques, M. Brunner constate une grande analogie entre 
les réactions et les oxydations, accompagnées souvent de 
condensations, qui s’opùrent dans l'organisme animal et dans 
les plantes. 


M. le prof. BRuNNER communique encore une nouvelle série 
de combinaisons : lhydrate de chloral, l'hydrate de bromal, 
la paraldéhyde, le sulfurol et l'acide ortho-nitro-phényl- 
propiolique pour servir aux constatations des alcaloĂŻdes; ces 
rĂ©actions, d’abord employĂ©es pour la morphine, s'appliquent 
aussi Ă  l’apomorphine, Ă  la codĂ©ĂŻne, la papavĂ©rine, la thĂ©- 
baïne, la picrotoxine et d’autres substances analogues. Elles 
sont d’une trĂšs grande sensibilitĂ©, trĂšs durables et souvent 
caractérisées par de superbes colorations. 


si EM 


Te 


OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES 
FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE 


SEPTEMBRE 1898 


Le 1er, forte bise depuis 10 h. du matin jusqu’au soir. 
9, forte bise Ă  1 h. du soir. . 
3, trÚs forte rosée le matin. 

rosée le matin. 


= 


forte rosée le matin. 


- 


, forte rosée le matin. 
forte rosée le matin. 


trÚs forte rosée le matin. 
forte rosée le matin; de 8 h. 30 m. à 9 h. 45 m. du soir, aurore boréale. 
trÚs forte rosée le matin. 


= © © D 1 C1 


- 


> 


forte rosée le matin; à 4 h. 30 m. du soir, orage sur le Jura au NW.; à 
7 h. 40 m. et Ă  10 h., Ă©clairs au NE. 

12, rosée le matin. 

14, trÚs forte rosée le matin; forte bise à 10 h. du matin et à 7 h. du soir. 

15, rosée le matin. 

16, rosée le matin. 

17, trÚs forte rosée le matin. 

18, trÚs forte rosée le matin; à 7 h. 40 m. du +oir, éclairs à l'E. 

19, quelques gouttes de pluie Ă  8 h. du matin; forte bise Ă  7 h. du soir. 

20, rosée le matin. 

21, trÚs forte rosée le matin. 

22, forte rosée le matin. 

23, trÚs forte rosée le matin ; depuis 3 h. 29 m. du soir, tonnerres lointains au 

NW.; quelques gouttes de pluie Ă  4 h. 10 m. du soir. 

24, forte bise le matin. 

25, trÚs forte rosée le matin. 

26, trÚs forte rosée le matin; faible couronne lunaire à 7 h, du soir. 

27, quelques gouttes de plu e Ă  8 h. 30 m. du matin. 

28, pluie le matin jusqu'Ă  4 h. du soir. 

29, forte bise depuis 10 h. du mat n Ă  4 h. du soir. 

30, trÚs forte rosée le matin; légÚre pluie à 3 h 30 m. du soir; pluie à 9 h. du soir. 


AncHives, LL VE — Octobre 1898. 29 


MN ET CES EN PE NRA TE 
EY Ca ; P Ag = L f- bn ES V me 
| ' 


Valeurs extrĂȘmes de la pression atmosphĂ©rique observĂ©es au barographe. 


MAXIMUM. MINIMUM. 

Dee AN mn 735.85. Le 4 Ă : 4h. matt 730.92 
SAMOA ere 730,62 3 Ă  0 hsoir. 733,80 
DAS OR MAIRES 730,04 98 6 h. soit 727,69 
1240002 -matine: ce 728,42 10 Ă  5h. soir. 728,14 
15 a 0h malins 17e. 735,25 12-Ă  06h soir s. 1280 725,74 
SONIA nc eee 731,01 15 à »5 h; soir LE 533,07 
95 à 9h. matin......... « 795,38 18 à Ah. soir............ 728,04 
ADR Oh MatME tee 726,47 A9°à 3h some 730,50 
S7A eh ANatINE eee 724.70 28 Ă - 4/h:/matin LEE 722,11 

DO nUNt LE 727,93 29 Ă :44 1. Soi TRES 724.85 
Re ee 724,85 30 Ă  4h. soir, FF . 749,45 


Résultats des observations pluviométriques faites dans le canton de GenÚve 


] 1 | 
| GueNY | couoent | uw | COMPASIÈRES | ATHENAZ | SATIGNY 
| | UE 
Obserr, MM Ch. Pesson | R. Gautier | M Michel ||. OPSERNAT. | Pellegrin | J.-J. Decor | P. Pelletier 
| | | - 
| mm nn | mm mm mm | min nm 
Total. .| 95.1 28.8 | 38.5 19.9 | 34.5 | 929.5 1" 96.0 
| 
l 


DurĂ©e totale de l’insolation Ă  Jussy : 259h 35 m. 


5e. dope LRO 
a 


CYEYE 866 C0'6T 660 IL'E 9€ YeL GG'YT + GO'9r+- GL'Y + GE'GGL SO 
Del L'LV6% lesolog |r'assla lee | oce one | 57 — | 164 lo'or+ | eo + rar —locrr-+ lesuez |er'erz | 00 — 06:14 | 0€) 
| GSTE |EL'OSET [6 ANN| |" | OGS |OLY | GET — | 619 | SG | 66 + 1490 —| 8067 ET LEZ | S8'NEL | GOT — | 16: REZ 166 
C 8'81|""" |007|T9 “A8A || OT| FO || 066 069 | SG — | 884 | 897 | T'OFH- 10L'0 +) 6S'ET+- RG LGL | 1T'SGL | GOT — [SE TEL | 83 
| JSTEY |S8OIEE |F'ANN |" "|" 7" | 06 |O19 GG — | 9LL | 808 | S'8 + 1660 +1 10/27 OL'SL | 87'TSL | ONE — |TS'CSL | 13 
+ | S'87 GFOÏQE [FT ‘N°1 | 066 LOS | 65 — | 084 | S'8F-E | 67 —+- IGLT —| 87 TT | 27 OGL | SO'ESZ | GG: — |GO'GSZ | 93 
ANSE) GO'OEZ | 'ANN "|" | 0L6 108$ | 024 — | L6L | O'ST+H- | O'L + GET —| Ge SCOR | CG'C2L | LOG — [00:72 02 
G'OFITS 1460196 |F 'ANN| "|" | O8 | 069 | FL —|%6L |0'87-+- | TOI E GFO +) L9'EF-E | LT'OGL | 99 662 | 666 — |68'Y6L | 7 
| orlg8 lesolse [r  “Nl':l":: | 086 Lo6n | 59 — | OL LE OT 1166 1 GG'97—- 96 LL | S8'USL | 190 — |EL'OGL | EG 
| S'66'6 | 21016" “malt | 086 OMS | 61 — | 084 | 8664 | 76 + |T0'S +] 28 S7-- |TE' GEL | 92982 | O0'T + |ST'8GL | 28 
+ | S'6F GOT «006 V  “Nl''|""" | 026 (OS | 16 — | 692 | Tee | 8'L + |69'0 +] 1951 GT'OEL | La'LeL| LIT - |88'8GL | FC 
+ | 8'6F%'O07IC00!SL |F'ANN |" "|" | 0L6 | 00% | EOI— | 389 | 06 | F'6 €80 +1 06'Y1-+- |O9'TEL | 69862 | GO'E + 166 0E€L | 08 
+ | VOcLY "0 | 06 F'ANN "|" | 068 | 06% | E— | 289 | Te | SI |TGE | 6187 SL'CEL | OS'OEL | 67% + IQNTEL | 6F 
| tt" GOTIETOITS malt" lett | O86 O6 | 661— | 199 1 5'66-+ | Sr UGS +] 9661 | TO'TEL | 50'86L | 626 + IC0'OEL | 87 
GERS E + | L'OSUTOT C0'0 |G% F N°": | 086 | 098 | 6 — | '1L HUE Cyr [ DCE | O6'LE-H OV'GEL | 79 66L | 88€ + GG EL | 1 
PnIlee + | poa£'orl000!oe | “nl! | 006 o6v | 8e — | vez ges | vi lame — c6:91-- l06'%€Z |9g'Tez | 509 Æ| VY'EEL | 97 
STI FE + | 708007 0001 |F “N°1 | 096 |OY | F6 — | 89 | OR | 601 1686 | WT LT || GG'SEL | LO'EEL | 069 + |0E TEL GT 
FOR 0E + | TOC OISE O|SS [5 ANN| |" | OLG | 09€ | 68 — | 669 | St | ST 1686 | L8'LT-+ |OL' GEL GEL tO'G an) Gy'G6L | VY 
O'OUT TE | OSOÏT9 | ‘Nl'' |" | 096 1008 | 79 — | 80L | EC AE YyE | OC'8T- QU TEL | 8O'LEL | CGT 96 86L £T 
(GOUT L' 89019€ |r'ASS!""|""" | 086 06 | LOT— | 899 | TOC | ST 199 Hal GY'8GL | YL'CGL | 100 — |CY' LL | 61 
SE 6€ 016 ‘ama ll *"|""" | 086 | 0€S | £6 — | 729 ||'O8- pe 00 +) 6606 | L9'O6L | LS'LGL | OU'E + |66'8EL | FT 
6 +| SOS OTTIE00!6% FN "17" | 096 OP | eu — | Yez | £'8c—- | C'et 190% | 8708 |9G'O8Z | TT'8GL | O8:T JF GE'66L | 0 
Ge + € 08 L'OY 60019 | ‘N° |" | 046 096 1€ — 662 |'L6-+ | L'ET+ 19€ % +) 00'08-+ | T0'O6L | 69'L8L | FO 60/6646 
6 + | L'6FS'OTI00'0 TE ma ||" "|" "" | 006 | OS | Of — | 664 vies OUI ES Y 10€ 08H |'CS'OEL | 67'8CL | 616 + |6L'66L | 8 
GE + | 8678 0r/000!9€ [5  ‘Nl''|""" | 066 1089 | Sr + | 694 | TR | 8er EE GG |EVTÉL BS'8L | LC - 8F'O6L | L 
106 + | LOS FF100019€ |  “Nl''|""" | 066 | 088 | 06 + | YZL Wet FETE 1666 EF G6'87-+ | SL'TEL | VE'66L | SEE + |OO'TEL | 9 
SE +) S618 07600 17% aa" "|""" | OGG LOS | 66 + | 181 196 | 61 |GE'G | Q7'8T |09'6EL | 99'TEZ | 80'G + |9L'GEL | & 
a LEFT] AUS) PO OONl "|": | 016 06 | 08 — | 669 |668+ | 96 — 1007 | ga'27—+ |9L'GEL | ag'eez | 960 \JGUEL | V 
8'0 D'6FSOFISTO RS EF aNNl "|": | 0%6 |O1S | 66 — | 814 | L'ee+ | 64 + 1760 —| 9781 | 79 002 | 08'£EL | 9L'Z 86'GEL | € 
(80 +! 06769 1270186 |F ‘aNN| "|" | OL8 | 069 19 + 002 | F'67+- | 0'GE- LL T —| 9L'RT- | 69 GEL |HO'CEL En IGWUEL | & 
\ OF + | £'6168 07 OL 8 NN "|" "" | 086 | 098 196 + | 192 |9'06+ | S'ET-H+ IGT'O +! %L'o7-+ |SC'EEL | R6'0€L | 86'E + (UL'TEL | V 
D: u Ăč I APE um | | u ĂŒ “ mn ut | “open | “oqpuu |‘ pet | 
"= ‘AEUIOR | _£ k x el On 16 ‘uHOu Ti a[EuHIou Sound pG “18048 | ‘1#0418q oemaou ‘1 98 
2 - “dtua Ë 55 - KE ‘JueU | £ Ian “UE NN |'UTUUN ATNEN de “UUXEN | “OUI *doro sop As pe Anoqney ej|sop ‘Aou 
rÉ 1 pu | ÂŁ 2|ZZS ÈS -nmop | À Lu eg | 'ÉON dog | 2uañom ER OO ELLES ELEC ETC 
Ee |. |2°1SS SL MALE AE UE D PR NS RE x 
em LL E np ‘du eu BE efen no o1n1y Mille 119 UOEINE 9" voeu} 4 QAULLAETLEUOX 7 2190184 
se S68T AUANALAYS — AIN | 


vérins :6 


432 


MOYENNES DU MOIS DE SEPTEMBRE 1898 


HaroméÚtre. 


{ h. m. &h. m. Th. m. 10 h. m. 1h.s, 4 h.s. Th.s. 10 h.s, 
mm mm 


im mm nn mm mo mm 
{re décade 732,09 73207 732,41 732,49 731,69 730,83 730,97 731,80 
2 » 730,74 730,91 73167 731,72 730,75 729,76 : 730,26. 7809 
3 » 72606 725,83 726,09 72597 72498 721,26 724,821 "725,32 


Mois | 729,63 729,60 730,05 730,06 729,14 728,28 728,68 729,36 


Température. 


0 0 0 0 0 0 
Lee déc. + 1455 + 12,96 + 14,32 + 19,84 + 22,35 + 2299 + 90,74 + 47,10 
de » + 1463 + 4264 + 13,59 + 19,91 + 23,27 + 2117 + 2048 + 17,02 
3 » 1110 + 9,67 + 9.99 + 1520 + 47,37 —- 17,63 + 13,8 4255 


Mois + 13,43 + 11,76 + 12,63 + 18,32 + 21,06 + 21,57 + 18,79 + 45,66 


Fraction de saturation en milliĂšmes. 
dre décade 882 922 853 672 586 584 698 778 
2e » 883 953 834 613 498 L3à 289 712 
3° ) 886 925 860 690 610 634 710 787 


Mois 885 937 819 698 D0) Do 666 759 


Insolation. Chemim  Eaude 1 
Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni- 
min. max. du RhĂŽne. moyenne, en heures. p.le vent. de neige. mĂštre 


0 0 0 h. kil. p. h. mm cm 
die déc. +-12,32 + 24,41 + 19,71 0,43 102,5 à,4% NE 142,98 
2 » —+11,94 + 25.49 + 20,40 0,2% 89,5 ,16 P- 144,95 
3e » +843 + 19,67 + 1892 0,40 69,4 6,23 19,9 142,36 


Mois +10,90 + 23149 + 19,65 0,29 261,4 5,71 19,9 143,43 
Dans ce mois l’air a Ă©tĂ© calme 4,1 lois sur 100. 
Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 44,55 à 4,00. 
La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 13°, E. et 
son intensité est égale à 54,1 sur 100. 


Fr 


433 


OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES 
FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD 


pendant 


LE MOIS DE SEPTEMBRE 1898. 


Le 1%, brouillard Ă  7 h. du matin et Ă  7 h. du soir. 
11, brouillard depuis 7 h. du soir. 
13, brouillard depuis 7 h. du soir. 
19, brouillard Ă  7 h. du matin et depuis 4 h. du soir. 
26, brouillard Ă  10 h. du soir. 
27, neige Ă  7 h. du matin; brouillard depuis { h. du soir. 
28, brouillard de 7 h. du matin Ă  1 h. du soir et Ă  7 h. du soir ; pluie Ă  4 h. du 
soir ; neige Ă  10 h. du soir ; forte bise depuis 7 h. du soir. 
29, brouillard de 7 h. du matin Ă  4 h. du soir. 
30, brouillard depuis 4 h. du soir; fort vent depuis 1 h. Ă  7h. du soir. 


437 


Valeurs extrĂȘmes de la pression atmosphĂ©rique observĂ©es au barographe 


MAXIMUM 
DE Ana. 11h, SOUL us: 37140 
GREC SARNRRERAT ER 074,95 
OMAN RE So... ver 573.26 
ASS MAMNETSOIRR. PC ecres 274,40 
AA MAN SOIT er ere 979,20 
AT-ON RS RE 569,90 
PARA ANNE SOIT. inerte 970,39 
PORUMAANEESOIN CCR RL CCE 265,39 
DRAM eMAtINL. 966.90 


SDAMADEemMAIM-nne 502.60 


MINIMUM. 

Le {9 Ă  27 h/matin 20 569 75 
3/a 6h. matin 2.740000 574,50 

7 Ă  - 5h. 0matin "900 572,90 
Sa: L' h S0IL RES 573,05 

493 Ă  4h. matin. 569,30 
16 Ă  5 h:s0ir... 7 574,25 
25 Ă  7h main 063,99 
26 à À hrmatin.204n 565,35 
30 Ă  10/h. 501... 2500 539,50 


+ 


5 


43 


‘281U 2p ‘W9 S2p SUUO]09 E] SUEP 29qUI0] 9, “UIU S9[ MAS JA SI & UO ‘JUOpEI9UÀ Sion np 2WNS91 2[ SUET 


CSC ANRT 18e + _6F0L8 Sion 
(ll | 
pet NS) MR Eee SES M PS | 6 + | ST — | 400 — | COTE + | 09200 | 0S'6SC | 08 — | £6 098 |MOE 
CARPACISE ARE D LO + | FE — | O6 — | 097 — | OT E9S | (CE9S PTE NTe 200 1NGE 
Pan an 2e O0 TE | LG + | Le — | 160 — | 160 + | 09790 | £8R0G | Je — MSCCOQUNSZ 
LAMENTSE RE ON TS LIU E | GET HF | ONE + | 069000 02290 200 — 07000, ME 
RÉ EANSE | Er "| 66 + | Le + | SEE + | LEG + | Gr 000 | SECOG 090 — | FL606 |N9E 
PES INN) RTK 2 DEAR | LS + | 66 + | SE + | S8'C + | CpGoc CCE | pa — | 16506 lc 
| er RS) RAR LPS | 66 + | 66 + | 666 + | ETC + | 00290 | 0G0C | GET — | FF GO | Fe 
(PA CEA NS OR ES PO | 88 + | Fr + | 6e + | SEC —Æ | OL‘608 | 00290 | GT E | FF'89S | € | 
PEATEN RARE tt Or | 6€ + | 16€ + | 199 + | 64'0ZC | 00696 | 8x + | 87696 || 2 
DR NN Re tre | O'OTF | GE + | ILE + | 099 + | 06690 | 5069 | ELA E | 67696 || Fe 
LE CINE RE MIO ETES | 996 + | 89€ + | O£'OLS | 06 69€ | 983 + | 89698 | 0 
ÜF ‘IN | 0 RUE 88 + | 1% + | LE + | COS + | OL TS | SE'OZS | 077 NO0NLS |M6T 
LR ON SR ee lose FGF (LE À | GS | 6081 //r 70 NOTION NET IS) 
[IF ‘AN TR Es RC CT | SE | en | «64 + | ecve | LO'ELG | Qu'9 E | rceug | 7 
AL GE RER CSSS, RE GUIE | C9 | 160 | 686 + | areze | S'YLS | Gr + | JC LE | 97. 
LU ÉCIN ee a a ERP IS Vert | C9 + | ES + | LG + | OcCLC | COLE ANGEL D NTL'TIG NET 
UT ‘an se LES 86 + | GE + | 6e + | 899 + | O6'ELS | OSTLE | GS + | 1E'GLS | FT, 
EVA NES ES RE GO+ | 9% + | SG + | EL'9 + | O5 | 06 698 | LS 6 + | COLE | ER 
dea | :: A ec SO F | LS + | 86% + | LES + | 00ELC | 606 | EL + | LTOZS NET 
FY ‘MS DS AN TE en LT | 06 + | 6% + | 606 + | OC'ELS | SCI | ES À | TL'ELS | HA 
Y ‘IN er] É : QU | 06 + | VOL + | SCIE | 9 6LG | O9'ELS | ECS E | 16 LS | Or 
Y ‘MS Fra s L'U+ | 08 + | 669 + | SCIE | co'erc | Ov'eLS | 166 E | 08626 
Y ‘AN es RTE et L'E+ | 88 + | OSL + | GTI | 0961 | SO'ELS | GG — | OS EL 8 
Y ‘IN : te LOGE | T8 + | 919 + | SCI | OC'ELS | 06'€LS | 5e E | ET'ELQ MZ 
F “IN EDS | L'Sr+ | 6% + | 99 + | LCI | 09'E2S | 60'ELG | pre E | OEELG NO 
DEV TAN AE | SLT | L'S + | 979 + | STII+ | GEGLC | ON'ELS | 969 E | SG TL | E 
MALMERIN ; ù 3 Or | 9% + | COS + | É86 + | cE%LC | OYYLS | 19 E | LT M | 
F ‘IN ns AE LOF | DS + | SG + | SSL + | covze | OSYLE | G9'9 E | 90HLE NE | 
NES ia ee 66 +166 + | F97 + | 690 + | OEQ | SYTLS | LLY PUIS ELU MNE 
ei Ée SNT) OTONNR ECRS [rot N'eL H 106 + | 860 — | 015 + |OTrLe UGS EC PONITIOLENINT | 
| “ULU ui) PAL Je EN LA U | y Pal “UUT{}IUT RATER RUITELU “UfrTO 
| gi 1 #G SI “a3tou ! ; “oeumaou | “soanou #5 loudesoseqlaudesoeq| “aeunou |-somog 4el .£ 
2 ; Ă  - u,p . nj0sqe u105qe CES saone 94 , = 
35 j'ueumop) ccm LU) eg jure | ane |noaueg) our eme amet | one eg | dent | Ă  
22 A " : a - = 
ZE TUE “2$1aU n0 al] 7) amyeodue "9AJQUIOIE 5 | 
8681 AUANALdIS — ‘AHVNHAS-INIVS d 


436 


MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — SEPTEMBRE 1898. 


BaromĂštre. 

4h.m. &h. m. Th.m. 10 h. m. WE #h.s. T's: 10 h.s. 
mm mm mm mm mm mm mm mm 
Are décade... 573,27 573,09 573,03 573,20 573,19 573,21 573,40 573,55 
%  » 572,46 572,08 572,02 572,28 571,99 571,96 572,11 572,22 
de.» 906,12 969,71 565,50 565,61 565,41 565,23 505,23 565,18 
Mois ..... 570,62 570,29 570,19 570,37 570,20 570,14 570,25 ‘570,31 

Température. 

Th.m 10 h. m. 4h.s. 4h.s. HDi 10 h.s. 
ledécade. 0866 CL AL80 496 LAS + JAN 
de » + 6,93 - + 9,57 - + 10,67 + 9,32 + 7,66 +6,38 
3 » HE 3,75 + 5,20 + 6,6 + 5,8 + 3,60 ES 

Mais.....—+ 6,45 + 8,89 + 9,9 + 8,85 —+- 6,86. F 601 

Min. observé. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la 

ou de neige. neige tombée. 

0 0 mm cm 
1re décade + 6,09 + 13,97 0,05 

de » + 5,13 + 11,39 0,22 nee 
5 <a + 1,36 + 7,38 0,40 10,0 
Mois ..... + 4,19 + 10,91 0,22 10,0 


Dans ce mois, l’air a Ă©tĂ© calme (0,0 fois sur 4100. 


Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 3,74 à 4,00. 


La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E., et 
son intensité est égale à 59,4 sur 4100. 


PHÉNOMÈNES INTÉRESSANTS 
CONSTATÉS PENDANT L’ÉCLIPSE DE LUNE 
du 3 juillet 1898 


PAR 


Ch. DUFOUR, 


Professeur Ă  Morges. 


Communiqué à la section de mathématiques, d'astronomie et de 
physique de la Société helvétique des Sciences naturelles dans 
sa séance du 2 août 1898. 


L'éclipse de Lune du 3 juillet 1898 à été presque to- 
tale, puisque au moment dela plus grande phase les 0,933 
du diamÚtre de notre satellite étaient cachés, il ne resta 
visible que les 0,067 ; et cette faible quantité, située dans 
la partie australe de la lune, était si profondément plon- 
gée dans la pénombre de la terre que sa lumiÚre était 
fort atténuée. 

Voici le moment des phases principales de cette Ă©clipse 
en temps moyen de Greenwich : 

Commencement de l’éclipse Ă  7 h. 45 m. 51 s. 

Plus grande phase Ă  9 h. 17 m. 27 8. 

Fin de léclipse 10 h. 45 m. 57 s. 

Dans les régions entiÚrement éclipsées, on voyait bien 
la couleur d’un rouge sombre qui, dans la grande majo- 
rité des cas, se retrouve sur la Lune pendant les éclipses 

ARCHIVES, t. VI. — Novembre 1898. 30 


458 PHÉNOMÈNES CONSTATÉS PENDANT 


totales. Cette couleur est due Ă  quelques rayons du Soleil 
réfractés par l'atmosphÚre de la terre. 

Cependant, on cite certains cas, trĂšs rares, autrefois on 
disait en moyenne une fois par siĂšcle, oĂč la Lune a dis- 
paru entiĂšrement pendant ses Ă©clipses totales. On attri- 
buait ce fait aux nuages qu'il y avait dans notre atmos- 
phĂšre et qui interceptaient complĂštement les rayons du 
Soleil. 

Je n'ai jamais cru Ă  cette explication ; car il aurait 
fallu admettre l'existence de nuages Ă  peu prĂšs sur toute 
la circonférence du grand cercle qui, sur la terre, séparait 
l'hémisphÚre éclairé de l'hémisphÚre sombre. Ensuite les 
nuages ne s'Ă©lĂšvent jamais trĂšs haut : et au-dessus d'eux 
il resterait une portion de l'atmosphĂšre suffisante pour 
renvoyer sur la Lune une lumiÚre appréciable. 

Mais ce phĂ©nomĂšne si rare, s’est produit deux fois pen- 
dant l’annĂ©e 1884, c’est-Ă -dire pendant toutes les Ă©clipses 
totales de cette année là, observées la 1"° au mois d'avril 
dans l’üle de Java, la 2% au mois d’octobre en Europe. 
Et dans le XIXe siÚcle, il s'était déja produit au moins 
une fois, en 1816. 

Pour l’annĂ©e 1884, il est facile d'expliquer l’opacitĂ© de 
l'atmosphĂšre par l’éruption du Krakatoa le 26 aoĂ»t 1883, 
qui avait jetĂ© dans l’atmosphĂšre une quantitĂ© de pous- 
siÚre et de fumée suffisante pour recouvrir le globe entier. 
C’est ce qui produisit les magnifiques lueurs crĂ©puscu- 
laires qui ont caractérisé le bel hiver de 1883 à 1884. 

Ce trouble de l’atmosphĂšre Ă©tait reconnaissable Ă  plu- 
sieurs phénomÚnes optiques, entre autres à ces cercles co- 
lorĂ©s que l’on vit autour du Soleil pendant plus d’une 
année, et qui étaient surtout apparents sur les montagnes : 
au fait que pendant toute l’annĂ©e 1884 il a Ă©tĂ© fort dif- 


L'ÉCLIPSE DE LUNE DU 93 JUILLET 1898. 439 


ficile de distinguer Ă  l'Ɠil nu les Ă©toiles de 5% et Gm° 
grandeur. Jamais je n’ai vu la lumiùre zodiacale aussi 
mal qu’au printemps de 1884. A la fin de l’annĂ©e 1884, 
ce trouble avait diminué sans doute, mais il était loin 
d’ĂȘtre entiĂšrement dissipĂ©. 

D'aprĂšs les mesures que j’ai prises en dĂ©cembre 1883 
et dont j'ai rendu compte en 1885 dans les Archives: j'ai 
estimé que ces débris lancés dans notre atmosphÚre 
existaient encore Ă  une hauteur de 70 kilomĂštres. L'il- 
lustre Helmholtz à Berlin avait trouvé a peu prÚs la 
mĂȘme chose, tandis que d'autres observateurs Ă©taient 
arrivés à des résultats différents. 

Admettons 70 kilomĂštres ; Ă  cette hauteur la pression 
de l’atmosphĂšre est rĂ©duite Ă  Omm,12 : et cela sans tenir 
compte du refroidissement de l’air, qui doit encore avoir 
pour conséquence de diminuer ce chiffre. 

Par conséquent ce qui reste au-dessus est bien peu de 
choses, et l’on comprend que les rayons qui y sont rĂ©frac- 
tés n'arrivent plus en quantité appréciable sur la Lune. 

Il peut sembler étrange que la quantité de fumée lan- 
cée par le Krakatoa et répandue sur tout le globe ait été 
suffisante pour altérer la transparence de l'air. Mais avec 
le charbon, il suffit d’une couche excessivement faible 
pour produire une opacité appréciable. 

Pour avoir une idée de cette opacité, et pour savoir 
quelle Ă©paisseur il faut pour arrĂȘter les rayons du Soleil, 
J'ai fait quelques recherches avec mon collĂšgue M. Brun- 
ner, professeur de chimie à l'Université de Lausanne. 


Nous avons pris 5 plaques de verre que nous avons 


pesĂ©es exactement, puis nous les recouvrions d’une lĂ©gĂšre 
couche de noir de fumée en les exposant un moment à 
la flamme du gaz, nous les pesions de nouveau ; et d’aprùs 


440 PHÉNOMÈNES CONSTATÉS PENDANT 


le poids de la couche de charbon déposée, il nous était 
possible de calculer l'Ă©paisseur de celle-ci. 

La plaque N° 1 fut trÚs légÚrement enfumée, elle était 
trĂšs faiblement opaque, l'Ă©paisseur du charbon Ă©tait de 
Ou 00003. 

La plaque N° 2 fut enfumée un peu plus ; son opacité 
était plus prononcée, la couche de charbon était épaisse 
de 0,00005, ou ‘/,,,,, de millimùtre. 

La plaque N° 3 fut enfumée plus fortement. A travers 
cette plaque on distinguait encore les objets terrestres, 
mais ce n'aurait pas été suffisant pour oberver le Soleil, 
l'épaisseur du charbon était de 0°",00010. 

La plaque N° 4 fut rendue encore plus opaque. En re- 
gardant au travers, on ne pouvait plus distinguer les 
obiets terrestres, mais on voyait trĂšs bien le disque du 
Soleil sans aucune fatigue pour l'Ɠil. Un verre pareil 
serait excellent pour observer les Ă©clipses de Soleil, 
l'Ă©paisseur du charbon Ă©tait de 0Âź,00049, ou ‘/,,,, de 
millimĂštre. 

Enfin la plaque N° 5 fut encore plus fortement enfu- 
mĂ©e, l'Ă©paisseur du charbon Ă©tait de 0,001445, ou ‘/,,, 
de mm. Avec cette plaque, par un ciel parfaitement clair, 
le 30 mai 1895 à 3 h. aprùs midi, nous n’avons pas 
pu apercevoir la moindre trace du disque du Soleil. 

D'ailleurs, pour reconnaßtre quelle petite quantité de 
charbon est nĂ©cessaire pour arrĂȘter les rayons du Soleil, 
il n’y Ă  qu’a voir ce qui se passe avec la fumĂ©e d’un ba- 
teau à vapeur, Cette fumée est suffisante pour atténuer à un 
haut degrĂ© les rayons solaires. Or s’il Ă©tait possible de 
mettre cette fumée entre deux plaques de verre, on ver- 
rait que l'épaisseur de la lame de charbon ainsi formée, 


1 


n’est pas de ‘/ de mm. C'est ce dont il est facile 


/ 4200 


L'ÉCLIPSE DE LUNE DU 3 JUILLET 1898. 441 


de s'assurer, en comparant avec l'Ă©tendue de ce nuage 
de fumée, la quantité de houille brûlée sous les chaudiÚres 
du bateau. 

On voit donc que la disparition de la Lune en 1884, 
peut fort bien avoir été produite par la fumée qui restait 
dans l’atmosphĂšre depuis la catastrophe du mois d’aoĂ»t 
1883. Ce qui rend ce fait probable, c’est que la disparition 
de la Lune en 1816, eut lieu dans l’annĂ©e qui suivit la 
terrible Ă©ruption du volcan de l’ile Sambava, prĂšs de CĂ©- 
lĂ©bes, le 5 avril 1815. D’aprĂšs le rapport d’un capitaine 
de vaisseau qui se trouvait Ă  60 milles da volcan, le pre- 
mier jour l'obscuritĂ© Ă©tait telle, qu’à 1 heure aprĂšs midi, 
on ne pouvait voir ses doigts quand on mettait la main 
devant les yeux. Or pour produire cet effet et arrĂȘter to- 
talement les rayons du Soleil; il suffisait qu’il y eĂ»t dans 
l'air assez de famée, pour produire une couche de char- 
bon de ‘/.,, de millimĂštre d'Ă©paisseur. 

Je crois donc que la raison, donnĂ©e jusqu’à prĂ©sent, 
pour expliquer la disparition de la Lune pendant ses 
Ă©clipses ne peut ĂȘtre conservĂ©e, Si la lumiĂšre du Soleil 
ne peut plus arriver sur la Lune, cela est dĂ», non pas 
aux nuages Ge notre atmosphĂšre, mais au trouble qui y 
existe ensuite de quelques grandes Ă©ruptions volcaniques. 

Pendant l’éclipse totale da 28 janvier 1888, la Lune 
avait repris la lumiĂšre rouge qu’elle a gĂ©nĂ©ralement ; 
cela prouve que le trouble constaté en 1884 avait dispa- 
ru, du moins en trÚs grande partie. Mais ilétait intéressant 
de voir ce qui en serait en juillet 1898 ; car il semble 
que depuis 2 ou 3 ans l’atmosphùre a de nouveau perdu 
un peu de sa transparence, qu’il y a toujours un certain 
hale. Ainsi, depuis 2 ans, il est rare de voir le Mont- 
Blanc assez dĂ©gagĂ© de toute vapeur pour qu’il soit possi- 


449 PHÉNOMÈNES CONSTATÉS PENDANT 


ble d'étudier la seconde coloration comme j'aurais aimé 
pouvoir le faire. Depuis longtemps je n’ai pas rĂ©ussi, avec 
une trĂšs bonne lunette, Ă  voir nettement Ă  une distance 
de 30 et 40 kilomĂštres comme je pouvais le faire souvent 
autrefois. Il m'est revenu que ce fait n’était pas particulier 
Ă  la Suisse. En diffĂ©rents points de l'Europe on l’a signalĂ© 
aussi. Voilà pourquoi il me paraissait intéresssant de bien 
observer la surface éclipsée de la Lune le 3 juillet 1898, 
afin de voir s'il y avait une diminution de lumiĂšre, qui 
aurait révélé un trouble dans une grande partie de notre 
atmosphĂšre. Or au moment de la plus grande phase, le 
disque lunaire Ă©tait parfaitement visible sur toute son 
Ă©tendue. Cela prouve qu’en 1898, le trouble dont j'ai 
parlé était un phénomÚne local. 

Mais en examinant avec soin ce disque lunaire, j'ai vu 
une autre chose Ă  laquelle je ne m'attendais pas. 

Vers le moment de la plus grande phase, et surtout Ă  
9 h. 30 m., heure de Greenwich, je voyais dans la partie 
Ă©clipsĂ©e, mais au-dessous du centre, une espĂšce d’assom- 
brissement, ou si l’on veut une espùce de tache, un peu 
mobile parfaitement distincte des taches de la Lune qu'elle 
paraissait recouvrir. À 9 h. 10 m. cette tache, assez fai- 
ble, ne dĂ©passait pas le centre de la Lune. À 9h. 20 m., 
elle avait bien dépassé le centre du cÎté du sud. 
A 9h. 30 m., elle avait atteint son maximum, et touchait 
presque l’arc qui sĂ©parait la partie sombre de la partie 
Ă©clairĂ©e. À 9 h. 35 m., cette tache avait diminuĂ©, elle 
Ă©tait remontĂ©e presque au centre de la Lune. À 9 h. 45 m. 
elle Ă©tait trĂšs peu sensible, A 9 h. 50 m. on n’en voyait 
presque plus rien, seulement quelques légers restes dans 
la partie septentrionale et occidentale de la Lune. 

Cette tache n’a jamais paru entiĂšrement noire ; c'Ă©tait 


443 


seulement une diminution de la faible lumiĂšre qui Ă©ma- 
nait encore de la partie éclipsée de notre satellite. 

Un de mes anciens Ă©lĂšves, M. Edouard de Perrot, 
pasteur Ă  Ste-Croix, a vu aussi, prĂšs du moment de la 
plus grande phase, que les régions australes de la Lune 
paraissaient légÚrement teintes en bleu, tandis que les 
régions plus profondément plongées dans l'ombre étaient 
un peu rougeatres. 

Y aurait-il trop de témérité, à attribuer cet assombris- 
sement à l’ombre de quelques grandes montagnes de la 
terre, entre autres des Andes du Chili, surtout de la 
partie voisine du 40"° de latitude sud ? 

En effet, Ă  9 h. 30m... temps moyen, qui Ă©tait 9 h. 26 m. 
temps vrai de Greenwich, le grand cercle qui séparait 
sur la terre, l'hémisphÚre éciairé de l'hémisphÚre sombre 
coupait : 
le 10" degrĂ© de lat. sud par 55° 47'Ă l’ouestde Greenwich 


L'ÉCLIPSE DE LUNE DU 3 JUILLET 1898. 


»y 20° » » » 60° 21’ » » 
» 30% » » » 65738! D » 
» 4(ME » » » F0) 7 » » 
» DÛMe » » » 81° 48 ) » 


Pendant l’éclipse du 3 juillet 1898, c'Ă©tait prĂ©cisĂ©ment 
cette partie méridionale du globe terrestre qui s'inter- 
posait entre la Lune et le Soleil. Et le grand cercle dont 
on vient de parler suivait les Andes sur une assez grande 
étendue. Or dans ces contrées les Andes sont fort élevées. 
Quelques sommets dépassent 6000 m. A cette altitude, 
le baromĂštre doit ĂȘtre Ă  peu prĂšs Ă  358 mm. Ce calcul 
est fait en prenant simplement la formule barométrique 
renversée, sans avoir égard à la diminution de tempéra- 
ture quand on s'élÚve. Or pour ces régions australes, qui 
Ă©taient alors au cƓur de l’hiver, l'effet de la tempĂ©rature 


Li" CARE 


444 PHÉNOMÈNES CONSTATÉS PENDANT 


devait diminuer encore la pression atmosphérique dans 
les régions supérieures. 

On voit donc que la couche d'air qu’il y avait au-des- 
sus de ces sommets des Andes n’était pas la moitiĂ© de 
celle qui exerce sa pression au niveau de la mer; par 
consĂ©quent la lumiĂšre qui y est rĂ©fractĂ©e devait ĂȘtre bien 
affaiblie; etil n’y a rien d’extraordinaire à ce que cet 
affaiblissement ait pu ĂȘtre constatĂ© le 3 juillet, comme 
cela résulte de nos observations, 

Si le 3 juillet 1898, Ă  9 h. 30 m. du soir, temps moyen 
de Greenwich, il y avait eu des habitants dans l’hĂ©mis- 
phĂšre austral de la Lune, ils auraient vu dans le ciel un 
grand cercle noir de 2° de diamÚtre, c'était la terre 
Ă©clipsant le soleil ; et autour de ce cercle une couronne 
lumineuse large de 1’ à peu prùs, c’est-à-dire seulement, 
de la ‘/,,, partie du disque sombre. Cette couronne aurait 
paru beaucoup plus brillante dans sa partie intérieure 
que dans sa partie extérieure ; elle aurait été formée par 
l'atmosphÚre de la terre qui réfractait sur la Lune une 
partie de la lumiĂšre du Soleil. 

Cette couronne lumineuse n'aurait pas paru Ă©galement 
brillante dans toute l’étendue de sa circonfĂ©rence. Elle 
l'aurait été beaucoup plus dans sa partie méridionale que 
dans sa partie septentrionale, parce que le Soleil n'aurait 
pas eu son centre derriĂšre le centre de la terre, 1l a: rail 
Ă©tĂ© placĂ©, au contraire, d’une maniĂšre trĂšs excentrique ; 
tout prĂšs d’ĂȘtre visible du cĂŽtĂ© du sud, tandis que du cĂŽtĂ© 
du nord il aurait été trÚs éloigné du bord du disque 
noir. C’est donc du cĂŽtĂ© du sud que la couronne aurait 
paru la plus fortement éclairée. 

Mais sur cette bande, et précisément dans les régions 
oĂč elle aurait Ă©tĂ© la plus brillante, on aurait vu dans les 


L'ÉCLIPSE DE LUNE DU 3 JUILLET 1898. 449 
régions inférieures une espÚce de sci qui n'aurait été 
autre chose que le puissant relief des Andes. Si le Soleil 
avait été un point lumineux, comme une étoile, ou com- 
me le foyer d’une lentille convexe, la forme des Andes 
elles-mĂȘmes se serait parfaitement dessinĂ©e sur la Lune. 
Mais avec un luminaire tel que le Soleil, 1l ne pouvait 
rien y avoir de pareil, seulement un peu moins de lu- 
miĂšre sur la Lune. 

Vingt minutes plus tard ce phénomÚne avait disparu ; 
parce qu’alors, sur la terre, au sud de l'AmĂ©rique, le 
grand cercle de séparation entre l'hémisphÚre éclairé 
et l'hémisphÚre sombre ne suivait plus les Andes sur 
une grande étendue, il les traversait prÚs du 30° degré 
de latitude australe; de lĂ  s’avançait sur l'OcĂ©an pacifi- 
que à l’ouest du Chili, jusque vers le 50° de latitude sud 
qu'il coupait environ 9° à l’ouest du continent. 

Ou en reprenant la supposition que j'ai faite il y a un 
instant, celle d’un habitant de la Lune qui aurait regar- 
dĂ© l’éclipse du 3 juillet 1898. À 9 h. 50 m. il aurait 
cessé de voir les dents de scie formées par les Andes. Celles- 
ci, entraßnées par la rotation dela terre, n'auraient plus 
été visibles. La couronne lumineuse aurait reparu dans 
toute sa largeur. La partie intérieure, la plus brillante, 
aurait redonné sa lumiÚre; et elle aurait été terminée, à 
sa base, par un are parfaitement régulier, ce serait la 
partie de l'Océan pacifique, sur laquelle aurait passé alors 
le grand cercle terrestre qui séparait l'hémisphÚre sombre 
de l'hémisphÚre éclairé. 

Telles sont les raisons qui me font supposer, que l'om- 
bre d’une partie de la grande chaĂźne de montagne amĂ©- 
ricaine, a produit l’affaiblissement de lumiĂšre constatĂ© 
sur la Lune pendant l’éclipse du 3 juillet 1898. 


MÉTHODE 


DÉTERMINER LA PUISSANCE 


DANS 


UN APPAREIL PARCOURU PAR DES COURANTS SINUSOIDAUX 
DE FREQUENCE ELEVEE 


PAR 


C.-E. GUYE 


Prof. agrégé à l'Ecole polytechnique de Zurich. 


En 1891, MM. Ayrton et Sumpner ont doté l'électro- 
technique d’une ingĂ©nieuse mĂ©thode permettant de 
déterminer la puissance consommée dans un appareil 
parcouru par des courants alternatifs quelle que soit 
d’ailleurs la forme de la tension ou du courant alternatif. 

Cette méthode est désignée généralement sous le nom 
de méthode des trois voltmÚtres, parce que la puissance 
est déterminée par les indications de trois voltmÚtres 
alternatifs donnant les voltages efficaces V, V, V (fig. 1). 

V, Ă©tant la tension aux 
bornes d’une rĂ©sistance R _ LC NP 
dĂ©pourvue de self-induction, h À \/\ A QC 


V, la tension aux bornes de VVV VV UUUN 
léppareil. d'utilisation, Va. 7 NON 
tension aux bornes de l’en- re 


semble des deux appareils. 
La puissance consommĂ©e dans l’appareil d'utilisation 
est alors donnée par l'expression 


% | 2 2) 
W —= — 2 HE ; 
2R \ ge de 


PUISSANCE DANS UN APPAREIL, ETC. 447 


La démonstration de cette formule est trop connue 
pour ĂȘtre reproduite ici. 

On a reprochĂ© Ă  cette mĂ©thode son peu d’exactitude ; 
une petite erreur dans les lectures des voltmĂštres entrai- 
nant une erreur assez considérable sur la valeur de la 
puissance déduite de la formule. Cet inconvénient est, en 
réalité, en partie diminué par le fait que la plupart des 
voltmĂštres alternatifs (Ă©lectromĂštres ou voltmĂštres calori- 
ques) donnent des dĂ©viations qui, sans ĂȘtre rigoureuse- 
ment proportionnelles au carré des voltages, croissent 
rapidement Ă  mesure que le voltage s'Ă©lĂšve et augmen- 
tent ainsi la sensibilité de la mesure. 

Toutefois, pour effectuer des mesures dans de bonnes 
conditions, il faut se placer de maniĂšre Ă  se trouver au 
maximum de sensibilitĂ© de la mĂ©thode, c’est-Ă -dire choisir 
V, et V, approximativement de mĂȘme grandeur. C’est 
ce que montre la discussion de la formule. 

Il en rĂ©sulte donc, dans ce cas, qu’il faut absorber au- 
tant, et si ce n’est plus d'Ă©nergie dans la rĂ©sistance sans 
self-induction que dans l'appareil d'utilisation lui-mĂȘme, ce 
qui n’est pas toujours possible et, dans le cas de grandes 
puissances, nécessite des rhéostats encombrants. 

Le mĂȘme inconvĂ©nient est inhĂ©rent Ă  la mĂ©thode dite 
des trois ampĂšremĂštres. 

Cette considération m'a engagé à employer, dans un 
cas spécial, un dispositif qui ne présente pas cet inconvé- 
nient, mais qui, par contre, ne s'applique en toute rigueur 
qu'aux tensions et intensités alternatives sinusoïdales et 
de fréquence élevée. 

Dans ce dispositif on substitue à la résistance R une 
bobine Ă  grande self-induction L. Cette bobine comprend 
un petit nombre de spires de gros fil, son noyau est 
formĂ© d’un faisceau de fil de fer doux de 0,2 Ă  0,3"" de 


448 PUISSANCE DANS UN APPAREIL PARCOURU PAR DES 


diamÚtre. Dans le cas particulier des expériences, les 
courants de Foucault étaient totalement négligeables. 
La fréquence du courant employé variant de 800 à 2000 
périodes, on obtenait le voltage V, nécessaire avec une 
faible induction magnétique du noyau et, par consé- 
quent, les pertes par hystérésis étaient aussi réduites que 
possible: de cette façon on s’approchait autant que faire 
se pouvait d’un dĂ©calage de 90° entre la tension V, et 
le courant qui traversait la bobine ‘. 

Une construction graphique trĂšs simple permet alors 
de déterminer la puissance consommée dans l'appareil 
d'utilisation à l’aide des indications des trois voltmùtres 
et de la connaissance du coefficient L, de la bobine. 

Construisons, en effet, le triangle OAB ayant respecti- 
vement pour cÎtés VV, V, (fig. 2). 

La tension v, est, à chaque instant, représentée par 
l'Ă©quation 

À di 
V, = R + L Fe 


mais grùce à la fréquence élevée et à l'importance de la 
self-induction dans cette branche, cette expression se 
réduit à 
di 
\'E — IL TRES 
* dt 
1 Si l’on admet, ce qui d’ailleurs n’est qu’une approximation, 
que les pertes par hystérésis restent proportionnelles à la fré- 
quence et à la puissance 1.6 de l'induction magnétique, il en ré- 


sulte qu’à voltage V2 Ă©gal, les pertes par hystĂ©rĂ©sis sont diminuĂ©es 
ñn 1.6 


dans le rapport en employant une fréquence n fois plus 


n 

grande. Quant aux pertes par courants de Foucault elles sont Ă  
voltage Ă©gal indĂ©pendantes de la frĂ©quence : puis que d’une part 
elles sont proportionnelles au carrĂ© de la frĂ©quence et d’autre 
part au carré de l'induction magnétique. Or cette derniÚre à 
voltage égal dans l'enroulement est précisément inversément pro- 
portionnelle à la fréquence. 


COURANTS SINUSOÏDAUX DE FRÉQUENCE ÉLEVÉE. 449 
soit dans le cas d’un courant sinusoïdal ? — J sin mt 


) 


_— 
« 


v, = 6 LJ cos wt — w LJsin (ot + 


JS errd vsthf 


9 


Cette derniĂšre expression nous montre que la tension 


v, est dĂ©calĂ©e de — en avant du courant, c’est-Ă -dire 


que la puissance consommée dans la bobine inductive est 
négligeable. 
Si l’on veut reprĂ©senter le courant sur le diagramme, 


. ES V, . . 
il faudra mener un vecteur OI — LL perpendiculaire au 
0) 


vecteur BA. 

La puissance cherchée se déduit alors du diagramme 

Noesis 2 

D VIcos6 Eva 
On pourrait, d’une façon semblable, effectuer des 
mesures de puissance en employant un dispositif ana- 
logue à celui de la méthode dite des trois ampÚremÚtres. 
Il suffirait de remplacer la dérivation sans self-induction 


450 PUISSANCE DANS UN APPAREIL, ETC. 


par une dĂ©rivation Ă  grande self-induction L n’absorbant 
qu'une puissance négligeable. 

Le schéma du dispositif serait alors représenté par la 
figure 3 et le diagramme fig. 4. 


D NE 


La tension E entre les points A et B étant nécessaire- 
Me 7 OR 
ment dĂ©calĂ©e de — n avant de I, est reprĂ©sentĂ©e par le 


vecteur AB=E = LI. 

La puissance consommée est alors 

W, = AB: X AC 

Comme il est aisé de le voir, cette méthode ne peut 
s'appliquer, en toute rigueur, que dans des cas spéciaux, 
c'est-Ă -dire lorsque les courants et les tensions alterna- 
tives peuvent ĂȘtre reprĂ©sentĂ©es par des fonctions sinu- 
soïdales simples, de façon que les dérivées de ces fonc- 
tions restent elles-mĂȘmes des fonctions sinusoĂŻdales sim- 
ples ou s’en Ă©cartent peu. Dans ce cas, la mĂ©thode a 
l'avantage de n’absorber qu'une puissance nĂ©gligeable 
dans la résistance auxiliaire et avec les fréquences élevées 
n’exige que des appareils peu encombrants. C’est à ce 
titre qu'il m'a paru intéressant de la mentionner. 


DESCRIPTION D'UN PHÉNOMÈNE 


IMITANT 


RES  LACGHES SOLAIRES 


PAR 
TH. LULLIN. 


(Avec les planches III et IV.) 


Dans le courant de mes recherches relatives Ă  la chute 
d’une goutte d’eau (Archives, mars 1895), j'ai constatĂ© que 
lorsqu'une masse liquide se brise à la rencontre d’une 
surface plane sur laquelle est Ă©tendu un liquide visqueux, 
ce dernier prend, autour du point de chute, des formes 
tout à fait comparables à celles que présentent générale- 
ment les taches solaires. 

Ces analogies sont-elles purement fortuites? Sont- 
elles au contraire de nature Ă  apporter quelque indication 
nouvelle sur l’origine des taches solaires ? Je ne saurais 
le dire, et dans mon incompétence à résoudre cette ques- 
tion, je me bornerai Ă  citer un certain nombre de faits 
qui m'ont paru intéressants, en y ajoutant quelques 
brĂšves remarques. 

Le procĂ©dĂ© que j’emploie consiste Ă  faire tomber de 
l’eau sur une plaque de verre à la surface de laquelle est 
étalé un liquide visqueux ; pour rendre le phénomÚne 


459 DESCRIPTION D'UN PHÉNOMÈNE 


bien visible je choisis un verre de couleur foncée. Comme 
substance visqueuse, je me sers de sulfate de baryte en 
poudre dĂ©layĂ© dans de l’eau; la couche de sulfate doit 
ĂȘtre bien homogĂšne et Ă©tendue d’une maniĂšre uniforme. 
J’ajouterai que l'apparence des empreintes varie beaucoup 
suivant l'épaisseur de la couche et son degré de viscosité ; 
mais une observation attentive montre que leurs carac- 
tĂšres fondamentaux restent trĂšs constants. 

L'eau peut ĂȘtre rĂ©pandue sur la plaque au moyen d’un 
entonnoir allongĂ©, dont l’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure est sĂ©parĂ©e 
de la couche visqueuse par un espace de 10 Ă  15 centi- 
mĂštres. Lorsqu'on veut Ă©tudier l'effet produit par plusieurs 
chutes successives, il est prĂ©fĂ©rable de faire tomber l’eau 
goutte à goutte sur la plaque, d’une hauteur de 40 cen- 
timĂštres environ. 


Tache simple. 


La figure ci-jointe, empruntée à Secchi, représenie une 
tache solaire, dans sa forme la plus simple (PI. IV, fig. 9). 
On y distingue une zone centrale obscure entourĂ©e d’une 
auréole de rayons lumineux divergents, séparés les uns 
des autres par un intervalle obscur. L'espace occupé 
par les rayons, appelé la Pénombre, constitue un des 
phénomÚnes les plus caractéristiques des taches solaires. 
Les rayons qui entourent le noyau central sont rarement 
droits, quelquefois ils sont enchevĂȘtrĂ©s les uns dans les 
autres et présentent un aspect broussailleux (Young). 
Souvent, sur le bord interne de la pénombre on distingue 
un anneau qui paraüt provenir d’une accumulation de 
matiĂšre lumineuse. Je signalerai aussi comme caractĂšre 
intéressant, l'accumulation de matiÚre lumineuse, fré- 


IMITANT LES TACHES SOLAIRES. 453 


quemment observée dans la zone solaire qui circonscrit 
une tache. 

Il suffira je crois d’un coup d'Ɠil jetĂ© sur les figures 
ci-Jointes pour y reconnaitre les principaux caractĂšres 
que je viens d'énumérer (PI. IT, fig. 1, 4 et 5). 

L'empreinte (fig. 1) a Ă©tĂ© obtenue par la chute d’une 
seule goutte d'eau, tandis que la figure 4 provient de la 
chute de quelques centimĂštres cubes du mĂȘme liquide, 
rĂ©pandus en une fois sur la plaque au moyen d’un en- 
tonnoir. 

Quant à l'empreinte (fig. 5), elle résulte de plusieurs 
chutes d’eau tombant goutte Ă  goutte en un mĂȘme point. 
On y distingue, sur le bord intérieur de la pénombre, 
l'anneau formé par la juxtaposition des rayons au point 
de leur moindre Ă©cartement ; c’est-Ă -dire sur le bord de 
la partie centrale dénudée. Cet anneau ne se dessine 
qu'aprĂšs un certain nombre de chutes. 

L’empreinte (fig. 2) a Ă©tĂ© produite en laissant sĂ©cher 
la couche visqueuse sur le verre pendant un certain 
temps avant d’y faire tomber les gouttes d’eau. On remar- 
quera d’aprĂšs cet exemple combien le degrĂ© de cohĂ©sion 
de la matiĂšre visqueuse influe sur l'apparence des em- 
preintes. 


Taches n'ayant de pénombre que d'un seul cÎté. 


« TrÚs souvent une grande tache est suivie sur le bord 
oriental du soleil par une suite d’autres plus petites, en 
pareil cas, un grand nombre de celles-ci ont souvent une 
structure trÚs imparfaite, quelquefois elles ne présentent 
pas d'ombre, souvent elles n’ont de pĂ©nombre que d’un 
seul cÎté et ordinairement elles offrent une forme irré- 
guliÚre » (Young). 

ARCHIVES, t. VI — Novembre 1898. 31 


45% DESCRIPTION D'UN PHÉNOMENE 


GrĂące Ă  l'extrĂȘme obligeance de MM. les prof. A. Wolfer 
et R. Gautier, j'ai pu examiner de nombreuses figures 
représentant des taches solaires, mais il m'a été impossi- 
ble de découvrir une tache ne possédant de pénombre que 
d'un seul cÎté et montrant une forme quelque peu régu- 
liÚre. Ces taches ont en général leur noyau obscur traversé 
par des bandes lumineuses ou ponts, dont la largeur dé- 
passe celle des filaments de la pénombre ; le plus souvent 
ce noyau central est de forme allongée. La figure 6*, 
reproduction d’un dessin de A. Ricco, donne, quoique 
assez imparfaite, une idée de ces taches étalées en éven- 
tail. 

Pour obtenir une empreinte rappelant ce genre de 
taches, il faut faire arriver l’eau obliquement sur la 
plaque au moyen d’un conduit paraffinĂ© (PI. IV, fig. 7). 
Quant on Ă©lĂšve de quelques centimĂštres l’extrĂ©mitĂ© du 
conduit au-dessus de la couche visqueuse, la derniĂšre 
partie du liquide tombe verticalement et dessine une 
queue Ă  la suite de l'empreinte principale (fig. 8). 

Enfin, lorsque dans le but d’étaler le liquide, on donne 
à l'embouchure du conduit une forme évasée, la chute 
se divise et produit plusieurs empreintes séparées les unes 
des autres par des ponts, dont l'apparence ne me paraĂźt 
pas sans quelque analogie avec ceux que présentent 
quelquefois certaines taches solaires (PI. II, fig. 3). 


Fusion de deux taches. 


Il arrive souvent que deux taches solaires voisines se 
fusionnent en une seule, ou qu'une tache unique se di- 


! Memorie della Societa degli spettroscopisti Italiani, Vol. X, 
pl. CXXX VIII, 1881. 


IMITANT LES TACHES SOLAIRES. 455 


vise en deux autres. Secchi signale aussi le fait que deux 
taches voisines semblent se repousser, et qu'il se produit 
entre elles une accumulation de matiĂšre lumineuse. 

Pour produire sur la plaque de verre des phénomÚnes 
analogues, il faudrait pouvoir diviser une chute d’eau en 
deux autres, ou réunir en une seule deux chutes dis- 
tinctes. L’expĂ©rience prĂ©sentant certaines difficultĂ©s, je 
me suis borné à produire une empreinte empiétant sur 
une autre empreinte déjà formée. S'il était possible de 
rapprocher progressivement les deux points de chute jus- 
qu’à les confondre, il est Ă©vident que les deux taches se 
superposant, la fusion serait complĂšte, et que si la chute 
durait quelque temps, toute trace de la seconde empreinte 
finirait par disparaĂźtre (PI. IV, fig. 13). 

Quant Ă  l'accumulation de matiĂšre lumineuse qui se 
produit entre deux taches solaires voisines, elle se com- 
prend d'elle-mĂȘme, et je n'ai pas cru nĂ©cessaire de 
reproduire ici une figure analogue. 


Taches allongées. 


Parmi les déformations les plus fréquentes observées 
dans les divers groupes de taches, je citerai le cas oĂč l’on 
voit une raie obscure plus ou moins incurvée, dont les 
bords sont frangés par la pénétration dans la matiÚre 
lumineuse de dentelures obscures, séparées par des lan- 
guettes lumineuses. Ces raies obscures sont quelquefois 
coupées, de distance en distance, par des bandes étroites 
de matiùre lumineuse. D’autres fois, au lieu de former le 
pont complet, ces bandes lumineuses pénÚtrent dans la raie 
obscure sous forme d’éperons plus ou moins symĂ©triques. 
Dans certains groupes de taches, ces raies obscures mon- 


456 DESCRIPTION D'UN PHÉNOMÈNE 


trent une tendance manifeste à se développer parallÚle- 
ment les unes aux autres (fig. 11, Secchi). 

Pour obtenir une empreinte rappelant ces bandes 
obscures, il faut faire avancer lentement la plaque de 
verre sous une sĂ©rie de chutes Ă©mergeant d’un point 
fixe. On arriverait naturellement au mĂȘme rĂ©sultat, en 
maintenant la plaque immobile et en déplaçant le point 
de chute. Les «Ponts» se forment lorsque l’espace parcouru 
par la plaque entre deux chutes est suffisant; les « Épe- 
rons » ont une origine analogue (fig. 12). J’ajouterai 
que ce phénomÚne constitue, en quelque sorte, le « dédou- 
blement » d’une empreinte en deux autres. 


Tourbillons. 


À cĂŽtĂ© des taches proprement dites, certains groupes 
montrent de véritables tourbillons au centre desquels 
tournoie la matiÚre lumineuse (Secchi, fig. 22). Ce phé- 
nomĂšne, qui me parait tout Ă  fait distinct des taches 
ordinaires, peut ĂȘtre attribuĂ© Ă  une foule de causes. 
Il doit en particulier se produire, lorsque deux chutes 
obliques et persistantes, dirigées en sens inverse, attei- 
gnent la surface en deux points voisins l’un de l’autre; 
la zone comprise entre ces deux points doit, en effet, 
acquérir dans ces conditions un mouvement tourbillon- 
naire. 

[ est impossible de produire un fait analogue dans 
une couche visqueuse; par contre, l'expérience réussirait 
facilement en opérant sur une surface liquide recouverte 
de lycopode. 

En terminant ce rapide exposé de mes expériences je 
dois encore rappeler que M. le prof. H. Gosse, dans le 


IMITANT LES TACHES SOLAIRES. 457 


cours de recherches mĂ©dico-lĂ©gales ‘, a observĂ© les em- 
preintes formĂ©es par l’étalement des gaz Ă  la sortie d’un 
canon de fusil, lorsqu'on décharge ce dernier contre une 
surface plane. Il à remarqué que, dans certaines circons- 
tances, cet étalement présente de grandes analogies avec 
celui des liquides. 

Les figures 10 et 1 4, empruntées au mémoire de M. Gosse 
montrent nettement l’anneau, on y constate Ă©galement 
l’existence des rayons. La distance de l'extrĂ©mitĂ© du 
canon de fusil Ă  la surface brisante Ă©tait de 6 centimĂštres 
(fig. 10) et 7 centimĂštres (fig. 14). 

Cette observation prĂ©sente un grand intĂ©rĂȘt, Ă©tant 
donnĂ© qu’à la surface solaire la matiĂšre est, selon toute 
probabilitĂ©, Ă  l’état gazeux. 

Si l’on voulait, à titre de pure supposition, tirer de 
ces expériences quelques déductions relatives aux phéno- 
mĂšnes solaires, il faudrait admettre qu’une tache rĂ©sulte 
d'une chute de matiùre à la surface du soleil, et qu’en 
outre elle survit pendant un certain temps Ă  la chute qui 
l’a produite. 

Chaque tache aurait ainsi sa phase de formation, dont 
la durée égale celle de la chute. Une fois formée, la tache 
subsiste inaltérée pendant un temps plus ou moins long: 
elle se déforme ensuite progressivement et disparaßt, tandis 
que la surface solaire reprend son aspect primitif. C’est 
probablement pendant cette derniĂšre phase que les taches 
subissent certaines déformations, allongements, torsions 
ou autres perturbations, inhérentes à la matiÚre solaire 
au sein de laquelle elles se sont développées. 

Cette hypothĂšse, qui ne me paraĂźt pas contraire aux 


! Notes médico-légales, br., in-4° GenÚve. Georg, 1896. 


458 DESCRIPTION D'UN PHÉNOMÈNE, ETC. 


faits rĂ©vĂ©lĂ©s par l’observation, rendrait compte de l’appa- 
rence rayonnée des taches avec ou sans anneau, et de 
l'accumulation de matiÚre lumineuse observée sur leur 
pourtour extérieur. 

Je citerai aussi, comme pouvant ĂȘtre expliquĂ©s par la 
mĂȘme hypothĂšse, les taches allongĂ©es, le dĂ©doublement 
de certaines taches, leur alignement, signalé dans quel- 
ques groupes, et enfin les queues suivant quelquefois des 
taches à pénombre complÚte. Tous ces phénomÚnes pour- 
raient en effet s'expliquer par une série de chutes éma- 
nant d'un point fixe, et se produisant dans une zone 
solaire entraßnée par un courant. La supposition inverse, 
c'est-Ă -dire celle d’une sĂ©rie de chutes se dĂ©plaçant dans 
une zone solaire immobile pourrait Ă©galement ĂȘtre adoptĂ©e. 

On remarquera que mes expériences ne montrent 
aucun fait comparable à la derniùre phase d’une tache. 
Contrairement Ă  ce qui se passe pour la matiĂšre solaire, 
les poussiĂšres rĂ©pandues sur la plaque n’ont en effet, 
une fois déplacées, aucune tendance à reprendre leur 
Ă©tat primitif. Une remarque analogue pourrait ĂȘtre faite 
relativement à la dépression centrale des taches qui exige- 
rait, pour ĂȘtre reproduite, l'emploi d’une matiĂšre plasti- 
que aa lieu de verre. 

Quoiqu'il en soit de ces suppositions et du degré de 
probabilitĂ© qu’il convient de leur attribuer, il m'a paru 
intĂ©ressant de constater qu’il existe certaines analogies 
entre les formes des taches solaires, et celles que prend une 
masse liquide ou gazeuse, lorsqu'elle se brise Ă  la rencon- 
tre d’un milieu plus rĂ©sistant. 


RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 
DE L'ANNÉE 1897 


POUR 


GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD 


PAR 


R. GAUTIER 


Professeur 


De 1881 à 1896 les Résumés météorologiques annuels 
pour GenÚve et le Grand Saint-Bernard ont été faits par 
le regretté ARTHUR KAMMERMANN, astronome à l'Observa- 
toire de GenÚve. Les Archives ont consacré quelques lignes 
à sa mémoire dans le numéro de janvier 1898 (1. V, p. 
10%). Sans vouloir revenir sur tous les détails de la 
carriÚre de cet homme distingué, enlevé jeune encore 
aprĂšs une activitĂ© fructueuse de seize annĂ©es Ă  l’Obser- 
vatoire, je désire rappeler ici ses principaux titres scien- 
tifiques et son Ɠuvre comme collaborateur aux Archives. 

Kammermann a eu laresponsabilité du service météo- 
rologique Ă  l'Observatoire dĂšs la mort d'Emile Planta- 
mour. Il a établi, durant ces seize années, non seulement 
les résumés annuels, mais aussi les tableaux mensuels des 
observations météorologiques pour GenÚve et le Grand 
Saint-Bernard, que les Archives publient, mois aprĂšs mois, 
depuis l’origine de cette publication. Mais ce travail con- 


L 


DIT PM Sn ND SE NINTeT EVE NIET 
, as. 
rie 
D. 


460 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 


sidérable, trÚs minutieux, quoique un peu mécanique, 
ne pouvait suffire Ă  son auteur. 

Météorologiste distingué et trÚs au courant des progrÚs 
que la science du temps a faits dans ces derniÚres années, 
Kammermann s’est plus spĂ©cialement vouĂ© Ă  l’étude de 
quelques problĂšmes spĂ©ciaux. Un de ceux qui l’ont le plus 
préoccupé est celui de la prévision des gelées nocturnes 
au printemps. Je ne veux pas répéter ici ce que je disais 
dans la notice nécrologique insérée dans le rapport du 
PrĂ©sident de la SociĂ©tĂ© de Physique de l’annĂ©e der- 
niĂšre; je voudrais seulement rappeler que la note 
publiée par lui en 1885 dans les Archives (t. XIV, 
p. 425) sous le titre de «Le thermomÚtre à boule 
mouillée et son emploi pour la prévision du temps », 
donnait une solution simple du problÚme posé, avec une 
approximation trĂšs suffisante. J'ajoute encore que la 
plupart des améliorations apportées durant ces derniÚres 
années au service météorologique de l'Observatoire ont été 
introduites sur l’intelligente initiative de Kammermann. 

Dans le domaine de l'astronomie, il Ă  fait un grand 
nombre d'observations intéressantes, et les notes fournies 
par lui aux Archives (de 1885 à 1892) donnent une idée 
de la précision de ses observations et de l'esprit chercheur 
qu’il appliquait à tous les travaux dont il avait à s’occu- 
per. Le service chronométrique, auquel il a aussi collaboré 
durant toute sa présence à l'Observatoire, a, comme les 
autres services, bénéficié de ses connaissances théoriques 
et pratiques et de son exactitude comme observateur. 

Dans les derniers mois de sa vie, en septembre et en 
octobre 1897, il avait commencé à collationner les chif- 
fres en vue du résumé météorologique qui se publie 
aujourd’hui. Plusieurs des tableaux des pages suivantes 


POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 461 
ont été en partie calculés et préparés par lui. Je me suis 
borné à les compléter et à ajouter ceux qu'il n'avait pas 
Ă©tablis, de sorte que ce travail est, en quelque sorte, une 
Ɠuvre collective que je dĂ©die, comme un hommage de 
reconnaissance, à la mémoire de mon regretté collabora- 
teur À. Kammermann. 


Le RĂ©sumĂ© mĂ©tĂ©orologique aura la mĂȘme forme que ceux 
des années précédentes. Je me suis seulement attaché à 
le rendre aussi concis que possible et me bornerai Ă  faire 
ressortir, dans le texte, les faits principaux et les anoma- 
lies remarquables. 

Comme prĂ©cĂ©demment, le rĂ©sumĂ© est prĂ©cĂ©dĂ© d’une 
courte introduction gĂ©nĂ©rale, suivie d’une Ă©tude des diffĂ©- 
rents Ă©lĂ©ments mĂ©tĂ©orologiques durant l’annĂ©e 1897 Ă  
Genùve et au Grand Saint-Bernard, dans l’ordre accou- 
tumé: Température, pression atmosphérique, humidité de 
l'air, vents, pluie et neige, nébulosité, auxquels s'ajoute un 
Ă©lĂ©ment nouveau, la durĂ©e d’insolation, observĂ© Ă  l’Obser- 
vatoire depuis décembre 1896. 


INTRODUCTION. 


À l'Observatoire de GenĂšve, les observations mĂ©tĂ©oro- 
losiques directes, se font, comme précédemment, de trois 
en trois heures à partir de 7 h. du matin jusqu’à 10 h. 
du soir. Les instruments enregistreurs fournissent en 
outre les valeurs de la plupart des éléments météorologi- 
ques à À h. et à 4 h. du matin. Les moyennes diurnes de 
ces éléments reposent donc sur huit observations trihorai- 
res. Une observation directe supplémentaire se fait en 
outre à 9 heures du soir, pour rattacher GenÚve au réseau 


462 RÉSUMÉ MIÈTÉOROLOGIQUE 


suisse, pour lequel les observations se font trois fois par 
jour, Ă  7 h. du matin, Ă  1 h. et Ă  9 h. du soir. Cette 
observation de 9 h. n’est pas utilisĂ©e dans les rĂ©sumĂ©s 
genevois, mais elle est publiée chaque mois par les soins 
du Bureau météorologique central de Zurich. 

Au Grand Saint-Bernard, les observations sont faites 
par les religieux, sous la surveillance de M. le prieur 
Frossard. Elles ont lieu six fois par jour, en général aux 
mĂȘmes heures qu'a GenĂšve; l’observation de 7 h. du 
matin pour la température se fait cependant à des heures 
variables dans le courant de l’annĂ©e : au mois de dĂ©cem- 
bre 1896, elle s’est faite à 5 h. du matin; du mois de 
janvier au mois de mai 1897 inclusivement, elle s’est 
faite Ă  7 h. du matin; et du mois de juin au mois de 
novembre inclusivement, elle s’est faite à 5 h. et demie 
du matin. 

On a obviĂ© Ă  cette regrettable variabilitĂ© d’instant, 
en continuant à se servir du mode d’interpolation gra- 
phique exposé dans le résumé météorologique de 1884. 
Cette méthode fournit en effet une valeur approchée de la 
température moyenne vraie à 7 h. du matin, ainsi que 
des températures de { h. et de # h. du matin. Pour ces 
deux heures de nuit, les valeurs de la pression atmosphé- 
rique seules sont relevées chaque jour sur un appareil enre- 
gistreur. 

L'observation de 9 h. du soir ne se fait pas au Grand 
Saint-Bernard. 

Les valeurs normales des différents éléments météorolo- 
giques sont empruntées, pour Genéve, aux «Nouvelles 
études sur le climat de GenÚve » d'Emile Plantamour, 
qui utilisent toutes les observations faites jusqu’en 1875. 
Pour les raisons indiquées par Kammermann dans le 


LL PE 
4 


POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 463 


« RĂ©sumĂ© » de l’annĂ©e 1896, je ne me suis pas encore 
servi des nouvelles moyennes météorologiques pour GenÚve, 
publiĂ©es dans les Archives au commencement de l’annĂ©e 
1897 (t. IL p. 5 et p. 101). 

Pour le Grand Saint-Bernard, les valeurs normales sont 
fournies par les moyennes des 27 années, 1841-1867, 
calculées par E. Plantamour. 

Toutes les moyennes ou sommes annuelles se rapportent 
comme prĂ©cĂ©demment Ă  l'annĂ©e mĂ©tĂ©orologique qui s’étend 
de décembre 1896 à novembre 1897 et qui est préfé- 
rable au point de vue climatologique, parce qu’elle permet 
le groupement des mois en quatre saisons. Une exception 
seulement à été faite pour le tableau des températures de 
cinq en cinq jours; les principales moyennes sont Ă©gale- 
ment fournies, dans le texte, pour l’annĂ©e civile. 

Les observations météorologiques ont toules été faites à 
L'HEURE LOCALE, seule indiquée. Pour la transformer 
en temps de l'Europe centrale, il faut ajouter 35 minutes 
aux observations de GenĂšve et 30 minutes Ă  celles du 
Grand Saint-Bernard. 


Î. TEMPÉRATURE. 


GenĂšve. — Comme le rĂ©sumĂ© de 1896 l’annonçait, 
les anciens thermomĂštres Ă  renversement de Negretti et 
Zambra ne sont plus utilisés pour la détermination des 
températures de nuit à 1h. et à 4 h. du matin. DÚs le mois 
de décembre 1896, les indications pour ces deux instants 
ont Ă©tĂ© fournies par un ‘hermographe grand modele de 
M. Jules Richard à Paris, installé dans une nouvelle cage 
double en boïs, placée à proximité immédiate du psychro- 
mĂštre normal servant aux six observations directes. Le 


LÉ de * 
M 
DT TR 


464 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 


thermographe Richard petit modĂšle sert de contrĂŽle et 
en cas d’avarie de l’autre. Cette annĂ©e d'expĂ©rience nous 
a pleinement satisfaits, et les températures fournies par 
cet enregistreur concordent bien avec les lectures directes 
au thermomĂštre Ă  boule sĂšche. 

Grand Saint-Bernard. — Lors d’une excursion au 
Grand Saint-Bernard, j'ai eu l’occasion, le 13 aoĂ»t 1897, 
de vérifier les thermomÚtres de cette station météorologi- 
que et j’ai pu constater que leurs corrections ne s’étaient 
pas modifiées. 

Les résultats généraux des observations thermométri- 
ques sont consignés dans douze tableaux de chiffres à 
propos desquels jai seulement quelques remarques Ă  
ajouter. 


1° Moyennes gĂ©nĂ©rales de la tempĂ©rature. — Ecarts. 

Le tableau I fournit, pour GenĂšve, toutes les valeurs 
moyennes des températures, de trois en trois heures à 
partir de  h. du matin, puis la température moyenne 
des mois, des saisons et de l’annĂ©e, moyennes des huit 
moyennes trihoraires, enfin les minima et maxima 
moyens. 

Le tableau I fournit, pour le Grand Saint-Bernard, les 
mĂȘmes moyennes pour ies six dates d'observation directe. 
Les moyennes des mois, des saisons et de l'année sont établies 
sur la moyenne des huit températures trihoraires, en se 
servant des températures obtenues par interpolation gra- 
phique pour { h. et # h. du matin. Viennent ensuite les 
valeurs moyennes des minima et des maxima. 

Le tableau III donne les écarts entre les températures 
moyennes et les valeurs normales de la période 1826- 
1875 pour GenÚve et de la période 1841-1867 pour le 
Grand Saint-Bernard. 


POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 465 


Il résulte de l'examen de ces chiffres que, soit pour 
GenĂšve, soit surtout pour le Grand Saint-Bernard, l’annĂ©e 
météorologique 1896-1897 à été une année chaude. L'année 
civile 1897 a Ă©tĂ© un peu moins chaude que l’annĂ©e mĂ©tĂ©o- 
rologique pour GenĂšve, encore un peu plus chaude pour 
le Grand Saint-Bernard. Cela résulte des chiffres suivants : 


GenĂšve Grand St-Bernard 
DĂ©cembre 1896 + 1°76 — 8°03 
» 1897 + 1°43 — 6°62 


D'oĂč rĂ©sulte pour la fempĂ©rature moyenne de l’annĂ©e : 
GenĂšve Grand St-Bernard 

AnnĂ©e mĂ©tĂ©orologique 1896-1897 + 9°79  —-1°13 

AnnĂ©e civile 1897 + 9°74 — 1°01 


La plus-value de la tempĂ©rature de l’annĂ©e mĂ©tĂ©oro- 
logique provient, Ă  GenĂšve, des trois premiĂšres saisons de 
l’annĂ©e, au Grand Saint-Bernard, des quatre saisons (voir 
tableau II). 

A GenÚve, sept mois présentent des écarts de tempé- 
rature positifs dont deux, février et mars, des écarts consi- 
dérables. Février a été trÚs chaud, mars également, mais 
sans atteindre cependant la température de mars 1896. 
Les écarts négatifs des cinq autres mois ne présentent 
rien d’extraordinaire. 

Au Grand Saint-Bernard, sept mois Ă©galement ont des 
écarts positifs, dont trois trÚs marqués: février trÚs chaud, 
mars chaud et novembre trĂšs chaud. Pour ce dernier 
mois, grùce au brouillard qui a régné dans la vallée, 
tandis que le ciel Ă©tait remarquablement serein sur la 
montagne, l'écart, négatif à GenÚve, se transforme en un 
écart positif au Grand Saint-Bernard; différence des deux 
Ă©carts : 3091. 


RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 


466 


061 
ve Yot 
OL'YTT 
16% + 


06 L + 
LS'or+ 
Y9'SI+ 


uoou 
LIOLUIX EN 


LG G + 
GO Et 
GG S + 
. ot 


IH ++ 


uafout 
WIN EHIEUL IN 


O1 ‘gt | 


&9 614 
LE 8rt 


| 
| 
| 
| 


+ | 


auuaout || 


aan} 


MUGDIUENR | 


90‘6 + 


£L‘OT+ 


65 6 + 
Le Oct 
€8'Or+ 
ce c + 


LrYT + 
616 + 
Rens 

Gr 
el 
9F08t 
SAT EE 
00! “Or 
&0‘6 + 
L8'G + 
FY 0 — 
68°F + 


"LOST NA 


LG 


QT 
99'ect 


crE + 


00H14 
ÂŁYL + 
6G'0 + 
01° + 


s'UY 


F9'GI+ 


OS‘ + 
AT 
86 ct 
9L'E + 


G0'9 + 
6G' ++ 
06‘9r+ 
OL°Ic+ 
80‘£ct 
GL'1GT 
Le‘Gi+ 
S6‘TI+ 
Ă  AA 
Gy'L + 
00°E + 
GTE + 


s'UL 


LS'OH 


LG 6 + 
9L‘oF+ 
66 0F+ 
LO'G + 


rg'e + 
9£‘6 + 
YG'Yr+ 
Y£‘6r+ 
19‘08+ 
0ÂŁ'617+ 
69'ÂŁ1+ 
98 01+ 
00‘6 + 
96'‘G + 
090 — 
LS 1 + 


um Or 


98'L + 


HAUNHI V HINLVURANAT TI 


€O'L + | 18'L + |’ oouuy| 
| 
889 + Y6‘9 + * eUUONY 
rent | 06 |" "9 
199 + | 991 + | sdurquuq 
FL'O + | 10° + ° : JOAIH 
1 Gt | 4e + | o1quoaon 
16$ + | £L‘9 + |: ‘o1qop0 
€S'OIF | OST | oxquroydos 
GUYEE | LG |: © * Juno 
AO | FLO em 
99H | LRQ À: amy 
609 + -| 66 6: F (1 OM 
199 + | F£'z + ° ‘ [RAY | 
LS +" | 6908 RCE 
00‘ + | c9'g + |‘ mx 
SYE— | OY + — | L68r ‘auer 
880 + | SO‘r + | "9687 "29 
u ‘4 ‘u'U } andOd4 


en ne 


ÉPOQUE. TAB 
| DĂ©c. 1896. | - 8,82 
Janv. 14897 | -11,06 
FĂ©vrier . . | — 5,86 
Mars . . . | — 5,84 
AT. - 5,01 
Mai... .. | = 1,571 
June + 4,98 
Huet... | "51582 
Aout... |NT:9158] 
Septembre | + 1,92, 
Octobre. . | — 2,00 
Novembre. | — 2.66! 


Automne . 


POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 


467 


IL. TempéRaruRE AU GRAND SAINT-BERNARD ex 1897. 


HIVer et: 


- 8,67 
Printemps | - 4,13] 
19, PRFESES + 5,47 
— 0,93 


Année. . . 


= 7,96! — 6,27| - 7,14| - 8,11| 
= "9,60! — 8,47| - 9,42) 10,16 
= 3,81| — 2,32] - 3,75) - 5,40 
= 3,39) — 2,10) - 3,60) - 5,19 
_- 1,13| + 0,10! - 0,84| - 3,40) 
| + 1.45) + 2,69) 4 1,64| — 0,88 
+ 7,83, + 8,84 + 8,11! + 5,61 
| + 8,31) + 9,35) + 8,89) + 7.05 
| +7,59) + 8,95, + 8,78) + 6,92 
| + 3.48) + 4,30) + 3,39) + 2,24 
| = 0,59! £ 0,38| — 0,12] - 4.03 
 1.87| — 0,69| - 1,67| = 2,67) 
CRE, are 
— 6,99] = 5,80! — 6,87| — 7,97 
_ 1,02) + 0,93| — 0,93) - 3,15] 
+7,72 + 9,05, + 8,58) + 6,54| 
+ 0,33, + 1,32) + 0,53) — 0,49 
| 
| | 
+ 0,05 + 1,24 + 0,36 
| 


| | 


40h.m:|"4 h.s. | 4h:.s. thin e 
ER 


EU 


10 h.s.| 
|| 


Û 
co 
1 
= _ 


1 

Ă  OĂč 
(Su 
19 


& © 
© © 
EE — 


IMIBCRSESRES ES ILES! 
NO —= me OT OT de 
Q0 OĂč G © © O1 0 
GO 19 OĂč À OĂč © =1 


Tempéra- 
ture 
moyenne, 


a — 


2 _ 
CCI 
SD 


KW ĂŠ WW GG ot © Ɠ Ă  
LRO HO © O7 1 1 Qt = CO 


TO OÙ © 1 1 C0 19 D 


IE. 
EPOQUE. Température. 
GenĂšve. 

DĂ©cembre 1896 . 0.96 
Janvier 4897... . 0.56 
FĂ©vrier 5.443, +-3.41 
MAS Me contre 3,37 
ANNE 0,32 
MR feu —1,10 
TT SE +-1,56 
IL PARA AE +-0,81 
AO TO +-0,19 
Septembre. ..... —1,06 
OCODrE 2 UNE — 1,49 
Novembre...... —0,88 
LITRES +-1,19 
Printemps. ..... +9,87 
Diem. Ă©e +-0,85 
Automne....... —1,15 
Année +-0,45 


ÉCARTS. 


Température. 
Saint-Bernard. 


_0 
—0,44 
5 
3,81 
—2,36 
0,15 
—1 ,04 
+1,68 
+-0,61 
+-0,61 
—0.94 
—0,74 
+-3.03 
+0,61 
0,50 
— 0,956 
+-0,44 


+-0,63 


Différence 


+40 
0:66 
—0:20 
+-1,01 
O7 
0:06 
0:12 

0,20 
ne 
—_0:12 
0,75 
391 
70,58 
+ 0:37 
ol 
459 
5,18 


entre les deux stations 


468 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 


Les mois remarquables sont donc, pour Genéve: 1° février 
avec + 5°01. Cette température a été cependant dépassée 
par les mois de février 1866, 1867, 1869 et 1885 ; 
2° mars, avec + 7°97 qui n’a Ă©tĂ© dĂ©passĂ© que par le mois 
de mars 1896.— Pour le Grand Saint-Bernard ces mĂȘmes 
mois sont trùs chauds et il s’y ajoute, comme mois chaud, 
celui de novembre. 

Les TempĂ©ratures moyennes mensuelles extrĂȘmes se sont 
présentées cette année aux époques habituelles, soit en 
janvier et en juillet: 


GenĂšve Grand St-Bernard 


Mois le plus froid, janvier — 0°64 — 10°26. 
» » Chaud, juillet + 19°62 +  6°77. 
Amplitude annuelle 20°26 17°03. 


L'amplitude de la température entre les deux mois 
extrĂȘmes est forte; elle dĂ©passe de plus d’un degrĂ© les 
amplitudes normales qui sont de 18°89 à GenÚve et de 
15020 au Grand Saint-Bernard. 


20 Température de cinq en cinq jours à (enéve. 

Le tableau IV fournit les températures moyennes par 
pentades et, comme prĂ©cĂ©demment, pour l’annĂ©e civile et 
non pour l’annĂ©e mĂ©tĂ©orologique, du 1° janvier au 
31 décembre 1897. A cÎté des températures figure l'écart 
avec les tempĂ©ratures caleulĂ©es d’aprĂšs la formule dĂ©duite 
par E. Plantamour de l’étude des cinquante annĂ©es de 
1826 à 1875. Lorsque l'écart observé dépasse la limite 
de l'écart probable calculé et constitue ainsi une anomalie, 
le chiffre de l’écart est mis entre parenthĂšses dans le 
tableau. 


POUR GENÈVE ET LE 


GRAND SAINT-BERNARD. 


169 


IV. 1897. Température de 5 en 5 jours, à GenÚve. 
Diffé- Diffé- 
Tempé-, rence | Tempé-| rence 
Date rature | avec Date rature avec 
moy. | la moy. la 
formule formule 
mm | om | 
o ME 0 0 | 
1- 5 Janvier! - 0,51  -0, za) || 30- Ă  Juillet +22,47| (14,19) 
6-10 id. — 0,10 +0,2 5- 9 id. +21,14| (+2,59) | 
11-15 vd. + 0,89 +1, 19. 10-14 id. +20,29| +1,56 
16-20 id. + 0,63 #0, 83 15-19 id. +19,33| +0,49 
| 21-95 id. - 2,85, (-2,82), 20-24 id. +18,16 0, 73 "| 
26-30 id. — 2,19, (-2 30) 25-29 id. +18,03 0:83 
31- 4 Février| + 4,57 (44,05) 30- 3 Août 418,05| -0,71 
5 9 id. | +4,39! (43,51)| #8 id. +20,45| (+1,86) 
10-14 id. | + 6,79 (+5,51), 9-13 id. 17,87! -0,47 
45-49 id. | + 4,32) (42,58)! 1418 id. +18,28| +0,25 
20-24 id. | +3,94) 411,70 || 19-23 id. +16,72| -0,92 
25- 1 Mars | + 5,70! (42, ve) 24-28 id. 16,47! -0,73 
126»). id. +4 3,70! +0, 38 | 29- 2 Septemb.| +19,07| ;+2,38) 
7-11 id. + 3,58, -0,32 | 3-7 id. #14,53| (-1,60) 
12-16 id. + 5,32, 10, 81 | 8-12 id. H13,37| (-2,15) 
| 17-21 id. ne (+5, 34) 13-17 id. 411,84 (-3,01) 
| 22-26 id. 13,14) (47,37), 18-22 id. + 9,96! (-4,16) 
27-31 id. 411,72) (+5 29) 23-27 id. +14,87| (F1,51) | 
14- 5 Avril | + 6,43| 0, 68 | 28- 2 Octobre | +15,43| (+2,86) | 
| 6-10 id. + 6,06] -1,72| 3-7 id. + 8,68| (-3, 06) 
11-15 id. 410,34, (41 8) 8-12 id. + 6,17| (-4,71) 
16-20 id. + 9,03 0/17 | 43-17 id. + 9,75] -0,25 
| 21-25 id. + 9,21) -0,70 18-22 id. 410,23] +1,12 | 
| 26-30 id. 414,67! (+4,04) 23-27 id. + 7,32 0,90 
| 
| 1-5 Mai | M0,83 -0,52 | 28- 1 Novemb. | + 4,44| (-2,88) 
| 6-10 id. + 9,00! (-3,07)) 2- 6 id. + 4,43] (-2,01) 
| 11-15 id. + 7,19] (-4,99), 7-11 id. + 4,51| -1,06 
| 16-20 id. | 414,41, +0,92 | 12-16 id. + 4,12] -0,62 
1921-25 id. #14,62| +0,46 | 17-21 id. + 4,20| +0,25 
26-30 id. 414,47! -0,36 | 22-26 id. + 2,40! -0,80 
| | 
| 81- 4 Juin | 420,25, (+4,80)! 27-— 1 DĂ©cemb. | + 1,67| -0,84 
5- 9 id. H8,78| (+2,73)! 2-6 id. + 1,16] -0,72 
10-14 id. 417,18) +0,57) 7-11 id. + 3,79| (+2,47) 
15-19 id. | H15,99| -1,12 | 12-16 id. 5,68| (+4,84) 
20-24 id. 415,72! (-1,84)| 17-21 id. 0,66] +0,22 
| 25-29 id. 421,52, (+3,56)| 22-26 id. - 2,08| -2,20 
| 27-31 id. - 2,33| -2,22 
( 


ARCHIVES, t. VI. — Novembre 1898. 


470 RÉSUMÉ MÉTEOROLOGIQUE 


Sur les 73 pentades, 36 présentent un écart positif et 
37 un écart négatif, mais comme les premiers sont plus 
forts en moyenne, il en rĂ©sulte cependant que l’annĂ©e est, 
comme nous l'avons vu, plutĂŽt chaude. En effet, sur 
les 36 Ă©carts positifs, 21 dĂ©passent la valeur de l’écart 
probable, tandis que, sur les 37 écarts négatifs, 13 seule- 
ment dĂ©passent cette mĂȘme limite. 

La plus longue période de chaleur relative comprend 
sept pentades consécutives et va du 31 janvier au 6 mars. 
La plus longue période de froid relatif comprend cinq 
pentades consécutives et va du 23 octobre au 16 
novembre. 

Le plus fort écart positif, + 7°37, tombe sur la pen- 
tade du 22 au 26 mars, le plus fort Ă©cart nĂ©gatif, — 4°99 
sur celle du 11 au 15 mai. 

Le plus fort abaissement de la tempĂ©rature, — 5°97, 
a eu lieu entre la 18% et la 19% pentade, puis vient un 
abaissement, presque Ă©gal — 5°92, de la 55m Ă  la 56e 
pentade. La plus forte augmentation de température 
— 6°45, a eu lieu de la 6m à la 7% pentade. 

La pentade la plus froide est la 5%, du 21 au 25 janvier 
avec — 2°85. La pentade la plus chaude est la 37%, du 
30 juin au 4 juillet, avec + 22047. 


30 Moyennes diurnes. — Ecarts. — Anomalies. 

Le tableau V fournit la classification des jours de l’annĂ©e 
météorologique à GenÚve suivant leurs températures 
moyennes. Il en résulte que 20 jours seulement ont pré- 
senté une température moyenne inférieure à zéro. Il y en 
avait eu 43 en 1896. 

Le tableau VII fournit la mĂȘme classification pour le 
Grand St-Bernard oĂč la tempĂ©rature moyenne a Ă©tĂ© au- 


POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 471 


dessous de zéro durant 198 jours. Elle y est restée du 
10 octobre 1896 jusqu’au 21 mars 1897, avec une seule 
interruption les 26 et 27 fĂ©vrier. En revanche, elle n’est 
pas descendue au-dessous de zéro du 22 juin au 3 sep- 
tembre. 

Les deux tableaux V et VII fournissent Ă©galement, 
pour chaque mois et pour l’annĂ©e, les dates des jours les 
plus chauds et les plus froids. L’amplitude entre ces jours 
Ă  tempĂ©ratures moyennes extrĂȘmes est de 30°68 pour 
GenÚve et de 31°48 pour le Grand St-Bernard. 

Les tableaux VI et VIII fournissent les données habi- 
tuelles sur les écarts entre les températures observées et les 
températures normales des deux stations. Pour toutes deux 
le nombre des écarts positifs dépasse sensiblement celui 
des écarts négatifs, ce qui confirme ce que je disais sur la 
tempĂ©rature relativement Ă©levĂ©e de l’annĂ©e. 

Les mĂȘmes tableaux fournissent ensuite, pour chaque 
mois et pour l’annĂ©e, les valeurs moyennes des Ă©carts, 
41° entre la valeur observée et la normale, 2° entre les 
températures de 2 jours consécutifs. [ls donnent enfin les 
dates des Ă©carts extrĂȘmes, pris Ă  ces deux points de vue; les 
derniers chiffres indiquent le plus fort abaissement de tem- 
pĂ©rature ou la plus forte augmentation d’un jour Ă  l’autre, 
pour chaque mois et pour l’annĂ©e. 

2 

Une derniÚre anomalie se présente parfois : il fait plus 
chaud dans la station de montagne que dans la station de 
plaine. Cette anomalie ne s’est pas prĂ©sentĂ©e durant 
l’annĂ©e mĂ©tĂ©orologique 1897. 


OROLOGIQUE 


S] 


E 


MÉT 


RESUME 


472 


*LE8T Jerrml 
L o[YL‘.Yot 


lé O1 EL 
F 91 LL‘GIH 
FE 91 #F'08+ 
G OI 6G'IG+ 
L OI YL‘rc+ 
O£ 1 r£‘£c+ | 
VE 91 07 674 
0€ 91 $S CH | 


G I S6 CF+ | 


a c6'& + | 
91 76° G + 


ee ne cn 


8 
ÂŁ 91 906 + | 
I 
L 


pneuo snjd a] 


imof 


‘LGSE douaurel 
GG 9 76° 0G- 
Le 91 LL°Y = 
L OI 1G‘e + 
108 Âź1 8L'L + 


proxy snjd a] 


imof 


a ———__—_— 


+ €g €L 
= — € 
= 6 
= 9 08 
Es €I 8 
= gl es 
= = 9 
= — G 
- = G 


SPAEUI SN | —_—— 
spaueyo 


“00,0 2p 252 Jorauel 37 np auueKou aumeioduea] e7 , 


c9 8L 86 LI € |: :opuuy 

me 
== pl IS G — ; Re 
9 FI Q — — 9140790) 
LI ro — _— — “21queados 
G — — — D ° " 3n0Y 
— — en —= — ° 91m /f 
£ } — = Es - HU 
Gr 0 = == _ "PR 
9 0G & au _ CES 
(1)! 6 (1) RE ia ER 
_ &l G] I — ° * eUAPA| 
= — LY OF £ "L6S+# AUS 
Fe G GG y TS " 968r 2° 

EF € SF |Ga+ 8 08tI0G+ © SH € OH lOrt € ç +le + e 0 0 Fest 
EE D SpIO4} Ss94} «ndoda 
saiodue SPIOI 
TT ———— rm 


S4NOf A4 HHANON 


SANIVAIANAT — °L6ST “HAANAN ‘A 


473 


GRAND SAINT-BERNARD. 


ET LE 


iNÉ - 


4 


s 


POUR Gt 


| 
[= 1687 "497 LGST 008 __ | ‘L6RI Sat | *L68F ‘40120 | 
[e o1 gg'8 + |eGor 069 — | LY'I+ | 86 21 89‘6+| L O1 68°L- | LET+ j 98 GIE SOI PSS REEN 
| | en nl 
86 O1 184 + 196 1 C6 | HE |16 91 09€ t |LG 91 SG — | € 1 6 y (7 A CELL TE 1 
OP °1LpG +|r 91096 —| GG |S ©1Lre +|L 1 68L-| YLT 4 &l (A °° ‘8140720 
Ge 1 606 + OH A OLE = | GP |+ O1 GE + |06 91 So = | SD 9 €l 81 ” eaquo7dos 
IG O1 9p‘y + [ec 01 089 —| £rr  |86 o1 86€ + |0G 1 95€ — | IST €r 81 €r ‘FA ROUEN 
| € EN € € ç € ; 
RSR DESIRE Fri, 1 CLOS 0 )BC 0116 COTE | L 08 1 °°: "mr 
WG O1 18€ + [SF O1 LOF = | LYE [mremgpe 106 SI 971 —| 91 u 0& (AE EL 
68 O1 eFY +|S 19€ | FrE  |1e O1 GP YF + [YF OL 080 — | O7G 9 ( 062%] 2": 20e SE 
Woo co Fe OÙ GET | F9 (77 91080 +6 OTYFE —| #81 GI yl DF:TA] 2-54 PATENT 
ILE 21 187 + [68 O1 SG — | GL'Y  |86 o1 89/6 + [EF °1 70e — | 09€ 9 YG L °°° sun 
G 1608 +18 91987 -| Sr |e 1878 +|r 91180 -| SE CA es 7: Ù !* ASHAA 
96 91 6L'9 + |8G 91 Ge S —| Sr |1 O1 IE + |SE OL 009 — | 681 9 0G FF L68I JTAUEF | 
L 21696 +|6 01686 | GYITF |L O10PY +|E 0109€ -| GS 6 €G 8 "9681 0 | 
spisod syesou ‘n29SU09 sy1sod spesou auSsIs 2p 
UNION ZE —_ —— | suofow | suowo$ | symisod | sesou 
SJ}n99su09 simof & 2au aaquo {ou SJABOST -UUu92 9P SYABIST SJABOST an0oax 
SAUQAIXO SJ129 SUIS | SOUI9AYX9 SAVOIE 9IQUON ; 


“HUNLVUAANAT — ‘ZL6ST “HAUNAN ‘TA 


‘0000 159 94qu9aou 33 np 99 2140790 #7 np 2nJ29dua LT % 


‘L68Ferrnf | ‘LGST torauel 
SG O1 IL‘FHH | ƾG OI LL'67- TL G GL 8 8 ç8 &G L LT "MÉPRRINER 
| = he 7-2 | ne ER TS 
sers QL'G + | 0€ OL FSI — = — FF yl L £ — ‘# 2IQUISAON | 
= GI 91 9 € + QT LES = 3 RE FI 6 L — — * * * 2140320 | 
= | 01688 +| 06 91 89 — == 114 0} GI L ( on = "eaquaqdss | 
S [sre1t86 +t| 06 21 160 + — ne PE L pa = Ds _ ° 300Y | 
Q ea or IL‘ | 68 91 F0 + = £ 0G 8 _— — — _ er | 
à |gs a gl] 6E 91 08 7 - D ré 81 9 Li ces = F ° umf| 
S | T9SL TI SF I LEE — Se Me LA Fr | 8 9 mA = “Ten | 
é [gs or 6e F| 8 1 0LO7- ZT a NE 9 I 6 L Eu ‘TU | 
5 sc 106€ +| L SIL = LE = G 01 (0 9 3 ‘SN | 
2 LG NTENT] mes err- = Rte. G gr (Al & EE "JOUAN | 
mn ILIATS -| Fe LL GT = Ca LEE = = 05 9 G LGSr Jouer | 
= |r 2 Gr |! LE ©U G9 07 — == ue = G 0G y & ‘968F 214U999(T 
FA Lo) 
‘a 
& Le —— RE Sem uen 
06+| Sr+| 07+] S +] 0 CR ET SM 
19 19 39 39 19 He) 39 39 
ROSE RACE Sner op 074) g +) 0, Pc) "0 cr" | 0e 
anof amof É TR LE EE PA EE rl SL. 
aaque astiduo9 3s9 amyerodurey e[ quop smof ap 21quIoN 
= se 
+ “AMOLVUNANAT — ‘LOST AHVNHAG-LNIVS ‘IIA 


Es 


AINT-BERNARD. 


GRAND S 


T LE 


» 


E 


26 °I LG 6+ 


| 
| 


& 1 G'L + [66 °1 LES 
LE 1 868 + IT O1 HL'9 
) 91 GL'9 +|Y o1 Yr9 
18 O1 GG'L + [86 O1 779 
) 91 Ly'‘G + [98 o1 8£‘7 
56 °I LI + [6H OI Y9'L 
OF 21 F8 + GE 91 FC L 
81 91 Sir +18 1 0G € 
OF 91 81°C + 166 °1 YLL 
CG 1 LE G + [CG °1 GR F 
0€ 01 39° + + [EG 91 C6 SG 
81 O1 29‘ + IST 91 Gr € 
0 0 
spnisod ses ou 
| Tr Re RS 
sprno9suos sinof 7 21ju9 
| SOU9.1X9 SJ1095T 


"LES OUAQJ|LESE AUPAOU 
De D ine 
66 I LG 8 


ee ———— ————— 


006 + 


SIG 
68 1 
te 
16 G 
91'T 
GG'I 
6I'G 
cÂŁ'G 
6ÂŁ'G 
he 
LL'V+ 
0 


grn29su09 
sanof © 

a.4quo ‘AO 
SJALIST 


‘LGBE SAUT | *LGRE ‘AURT 
8G?I 1864 Ve 91 OL‘OF- 

0 
8H 91 8G°L + [08 OT 194 — 
0€ 91 £6°+ +19 O1 886 — 
6G 91 G0'G + 106 °1 FG 6 — 
SE 91 #8'£ + |[0G © 69'G - 
GG O1 VE G + |66 1 L8 SG - 
GG 91 ST 9 + [64 O1 6L 8 
18 91 VOS + ET 91 €7 6 — 
GG 91 89 G +18 91 609 — 
88 21 86 + IL O1 €YS — 
LG 21 89°6 + |8G °1 LG G - 
LI 91 LL‘@ + |#G o1 0L‘O1- 
V ©1 87° + ILE 91 G9'8 — 

0 0 

sprisod SFJUT QU 


TT, 


SOUIQAIXO SJABII 


| 
0€ F | 


16'ÂŁ 
09'€ | 
G)'€ 
LG‘1 
09'& | 
IT'e | 
98€ 
86 G 
LR'E | 
GÂŁ'Y | 
IE 
CG 
0 


+ 


sua Aout 
SJAVOST 


————@@ 


OUAIS 9p 
SJUOUON 
-UBU9 9p 


AIQUON 


06G ci) 2 A LA | 
TA 9 Âź DIU AON 
91 cf ° ‘ 9140790) 
81 er ĂŻ o1quuoqdog 
&C 6 ps "Juoyl 
91 GT " NAeTImE 
A L DO nn 
GF 91 de LL RTRINX 
9} yT * IC MAY 
1G (0 À 
GG à ‘ ? JHA9N 
91 GT " LGS8T "AUBS 
yI LY " 9687 ‘290 
! el 

syisod | spruoou anboax 

SACS SABRE « 


"2 ——————— 


“AMOLVUIANAT, — ‘LOST 


TIVNUENIVS “INA 


476 RÉSUMÉ METEOROLOGIQUE 

4° TempĂ©ratures extrĂȘmes. 

Les tableaux IX et À fournissent les tempĂ©ratures 
extrĂȘmes pour les deux stations. A GenĂšve le minimum 
et le maximum absolus n’ont pas atteint les valeurs 
moyennes normales de Plantamour qui sont — 13°3 et 
+ 3205. L’oscillation extrĂȘme de tempĂ©rature, 4108, 
est donc infĂ©rieure de 4° Ă  l’oscillation extrĂȘme moyenne 
qui est de 45°8. Au Grand St- Bernard l'oscillation extrĂȘme 
observée est de 43°0. 

Le tableau IX fournit en outre le nombre de jours de 
gelĂ©e, oĂč le minimum est tombĂ© au-dessous de zĂ©ro et celui 
de jours de non-dĂ©vel, oĂč le maximum est restĂ© au-dessous 
de zéro. Nous constatons que, à GenÚve, la derniÚre gelée 
blanche Ă  glace du printemps a eu lieu le 3 avril 1897 et 
la premiĂšre gelĂ©e blanche de l’automne, le 9 octobre, 
avec une température de 3°0 pour le thermomÚtre 
dans l’air, abritĂ© sous la cage, et de — 8°0 pour un 
thermomĂštre placĂ© Ă  l’air libre sur le sol. 


9° Température du RhÎne. 

Les tableaux XI et XII fournissent les documents habi- 
tuels sur la température du RhÎne, prise, comme anté- 
rieurement, vers midi, Ă  la sortie du lac, sous le pont des 
Bergues, Ă  une profondeur de { mĂštre au dessous de la 
surface de l’eau. 


POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 477 


IX. GENÈVE, 1897. — INDICATIONS DES THERMOMÉTROGRAPHES, 


Nombre de jours 
= ——— 
Minimum Maximum 


ÉPOQUE. Minimum Date. Maximum Date, au-dessous au-dessous 
absolu. absolu. de Q° de 0° 
DĂ©c. 1896 .. — 4,7 le 18 po 150 As Du 
Janv. 1897.. —10,6 le 28 + 6,2 le 1 23 7 
FĂ©vrier. .... — 6,0 le 1 +12,2 le 43 6 (] 
MS... — 13 le 7 +24,2 le 28 b) (l 
AVE. 1... — 0,4 le 3 +-21,2 les 28, 29, 30) 1 0 
1! INDIENNE + 0,9 le 8 26,3 le 31 0 0 
: LITE RENNES + 6,1 le 18 30,0 le 14 0 0 
Juillet...... + 3,9 le 31 30,7 le 2 0 0 
Aodt--"2. + 8,0 le 24 +31,2 le 5 0 0 
Septembre .. + 2,2 le 21 27,0 le 2 0 (Ù 
Octobre..... — 3,0 le 9 91,1 le 1 2 (0 
Novembre... — 6,5 le 27 13,1 le 28 b) 0 
AnnĂ©e.,.... —10,6 le 28 janv. +31,2 le 5 aoĂ»t 57 8 
1807. 1897. 


X. SAINT-BERNARD, 1897. TEMPÉRATURES EXTRÈMES 


Epoque.  Min.absou. Date. Maximum absolu. Date. 
0 0 

DĂ©c. 1896... —19,0 le 17 + 19 le 1 
Janv. 1897.. —25,0 le 25 — 92,4 le 17 
FĂ©vrier. .... —15,0 le 8 + 5,2 le 24 
Mare —16,8 le 9 +-10,0 le 98 
ANT 20 8: —15,0 les 2et3 + 8,2 le’ 25 
1 ÉTIENNE —13,2 le 13 +H15,2 le 31 
don, — 6,0 le 19 +18,0 le 25 
Juillet. ..... — 1,5 le 29 +17,1 le 25 
Dons. M — 3,0 le 20 +-14,6 le 11 
Septembre .. — 8,7 le 20 +42,7 Je 1 
Octobre..... — 5,0 le /7 + 7,6 le 19 
Novembre... —14,7 le 30 Tue HA 
Année...... --25,0 le 25 janv. <+18,0 le 25 juin 1897. 


1897. 


OROLOGIQUE 


. 
Ăż 


MÉTÉ 


RÉSUMÉ 


L= 


Sn 


08‘g + 
Et + 
ol ee 
FOR 
LS'E — 
106 — 
£60 — 
TN 
CL 
080 + 
GG 
OC‘r + 
0 
‘II  2P 


2[[29 99 ne9 [ 9D 
242.19 du) ef 
AIJUO OUQIAJI(T 


‘LGSE JOutnl 6 et 806 + 


_ 


G 19 F Sel 
€ © 
€ ©?! 

L %G Sel 
6} 9 
8 a! 
EG I 
86 © 

F6 9 LG Sal 
G1 3 TE Sal 
& 
GNT 


HR 


NON ON DID MI 
OO OS + OS OO © © © 


« 


© 


“UINUUIXE IN 


CCI 

MON OBENT 
(ei A 

F SI 

8G © 

83 19 5G SI 


“UMUULUTN 


19e em AT 1 — OT 61 
HET 


GI 4 10 9 DE © 19 


[=] 


‘a[BUHIOU anoyea | 


EI 2048 SJIU9T 


“ouuo 40 


VS EN EE SOU 


* * 21QUI2A0N | 
* 244020 | 
“arquuades | 

70% 

° ‘ gertmf 

°° umf 
EN | 
TA | 

SIP 

JOTIA9 
LGSI Jotauef | 

© * 968F 21qQU999(T 


‘andoaa 


‘LOST U9 AUQUH NP 91M)P4QAMO, ‘IX 


(2 


9 


47 


RNARD. 


0 
” 


SAINT-BI 


RAND 


n 
3 


{ 


T LE 


nl 


F 


EVE 


\I 


4 
1 


POUR GE 


L6SE 1008 SF 91 0° + *LGSE UM O7 21 SL — 
PORTO TE 96 I Lt — 
ÂŁ6 1 FO + CONOESe 
€G OL FE + DAC — 
Gr 2 0 + CRONON— 
LG OI GY + ect 
GI 91 SG + DRORGL—= 
16 A GE + ÉGIeL Te, — 
LG 9I FE + DAS 
FG 91 80 + POS OU 
6 60 + ÂŁF 21 9 0 - 
8 91 60 + 88 I S'0 — 
; DC (A + SF 39 8 S9I 90 — 

syrnisod snesou 


Sn99su09 sMmof 7, aqua 
SAUI91YX9 SJALCI 


"C2 0 
yr'0 
IL‘0 
9L°0 
re 
SIT 
8r'‘0 
0£°0 
080 
9C 0 
980 
0+'0+ 


SJN29SU09 
sinof % 
aqua ‘Aout 
SJAR95] 


‘LGRT 
umf @ Âź] 


L'r+ 


Ge ‘61 ‘81 SOI F0 + 

CSA UC 

08 91 EI 

L 39 G So L‘O+ 

Gr opGT+ 

GUN LTE 

€c °I L'I+ 

8 21 6 0+ 

D 91 0‘1+ 

GI 19 FE SOI 8‘ 1+ 

Fr S8 Sol 9‘0+ 

1 91 9‘0+ 
sprisod 

——— 


‘LOST 
HNoU OH 1 F9— 


L& ÂźI 
6 39 L So] 
DC 
OF ÂźI 
6 I 9°c 
OP — 
fl 9 
£19L'‘9S2IG'T 
Cho Oe 
Fr 281} 
88 ?1 F°1 
 216& 


G 
s'e 
TS 
A) 
9°c 


syesou 


—  ——— 


SOUI91IX9 SACS 


‘LOST 9 AQU np 21n)219dt I, °IIX 


Anof 
un, p 
suaÂouxr 
SJIBI] 


Ce UCI "opuuy 


2IQUIDAON 
2140790 

‘  oiquojdos 
+++: «noy 
RIM 
DO cHnnt 
IOTEN 
+: THAY 
° SIN 
JOTIA9 A 
LOST JOTAUB 
9687 AU299( 


Re ne en nen 


| 


aadodx 


M OM nn TC M EN CT SP APE IE TUU 
». ’ 2 Le 


QUATRE-VINGT-UNIEME SESSION 


SOCIETE RELVBTIQUE DES. SCIENCES NATURELLES 


BERNE 
du 31 juillet au 3 août 1898. 


(Suite 1.) 


GĂ©ologie et GĂ©ographie. 
L—] 


Présidents : MM. C. Scaminr, de Bùle, et Bruecxxer, de Berne. 
Secrétaires : MM. R. ZELLErR et H. Scxarpr. 


Tobler. Sur la stratigraphie des klippes du canton d'Unterwalden. — 
F. MĂŒblberg Sur les recouvrements de la chaĂźne du Lagern et la formation 
des klippes. — Mayer-Eymar. Bases de la terminologie stratigraphique 
internationale. — Gremaud. Perforations de galets par actions mĂ©cani- 
ques, par Ă©rosion et par des animaux. — Otto Hug. La faune ammoni- 
tifĂšre du Lias supĂ©rieur des Pueys et de Teysachaux (MolĂ©son). — Max 
MĂŒblberg. Le Dogger du Jura septentrional. — Baumhauer. Concurrence 
de differentes lois de macles et phénomÚnes accessoires de la structure des 
cristaux.— Field. Bibliographie internationale. — Richter. Traces 1’anciens 


glaciers dans l’intĂ©rieur des Aipes. — H. Schardt. La recurrence des 
glaciers jurassiens aprùs le retrait du glacier du Rhîne. — J. Frueb. 
Structure Ă©cailleuse de la neige. Galets sculptĂ©s. — Luethy. Relief du 
Gothard. 


M. le D' Aug. Togcer, de BĂąle, fait une communi- 
cation sur les recherches qu'il a faites pendant l’étĂ© 


! Pour la premiÚre partie de ce compte rendu, #athématiques, 
astronomie et physique, chimie et pharmacie, voir Archives, 1898, 
t: VL:p: 93909: 


ciel 


SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE DES SCIENCES NATURELLES. 481 


1897 dans la région des Klippes autour du lac des 
Quatre-Cantons. AprĂšs quelques remarques sur la tec- 
tonique si compliquée de cette région, il expose la 
dĂ©couverte qu'il a faite d’un horizon stratigraphique 
inconnu jusqu'ici : les bancs calcaires de l’Alp Holz- 
wang sur le Stanzerhorn font partie du Hettangien et 
correspondent absolument aux couches hettangiennes 
des Préalpes romandes. 

Le terme le plus ancien du Lias est assez générale- 
ment formé par une brÚche à Echinodermes riche en 
silice et renfermant de petits fragments de dolomie 
corrodée. Les banes calcaires du sommet du Buoch- 
serhorn, désignées par Stutz' comme couches à Am. 
psilonotus, sont en réalité du Dogger. Le calcaire à 
Arietites oĂč Ă  Gryphea dansle vrai sens du mot n'a Ă©tĂ© 
encore trouvé nulle part, et les couches, considérées 
jusqu’à prĂ©sent comme telles, de l’Alp Huetleren sur 
le Buochserhorn, correspondent au Lias moyen. D’au- 
tre part les couches de Klaus sont trÚs répandues dans 
la région et renferment des fossiles à la Kinne sur le 
Stanzerhorn. Elles sont remplies par endroit d’em- 
preintes de Cancellophycus et renferment quelques 
échantillons de Lytoceras tripartitum bien détermina- 
bles. Les mĂȘmes couches se retrouvent au sommet du 
Buochserhorn, mais les Ă©chantillons de Lyt. tripartitum 
trouvés par Stutz en cet endroit sont trÚs mauvais et 
l’on s'explique ainsi qu'il ait pu les prendre pour des 
Psiloceras psilonotum. Depuis lors l’auteur a dĂ©couvert 
de meilleurs exemplaires qui montrent clairement les 


1 U. Stutz. Das Keuperbecken am VierwaldstÀttersee. Neues 
Jahrbuch fĂŒr Mineralogie, etc. 1890. Band. IT, page 112. 


482 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 
sutures et les constrictions, et peuvent ĂȘtre dĂ©terminĂ©s 
avec certitude comme Zyt. triparlitum Rasp. 

L'auteur a étudié à nouveau un gisement de Callo- 
vien signalé déjà par Stutz' au Griggeli (Kleine Mythe), 
gisement trÚs fossillifére qui a livré, outre une série de 
Phylloceras du type méditerranéen, un Macrocephalites 
Herveyi. Il a retrouvĂ© d'autre part Ă  la MĂŒllerbodenalp 
sur le Buochserhorn les mĂȘmes couches de Dogger Ă  
débris végétaux que Stutz * avait signalées au Stanzer- 
horn. 

Une découverte qui mérite une attention spéciale est 
celle de l'existence de la brĂšche de la Hornfluh dans la 
région des Klippes du Lac des Quatre-Cantons ; cette 
formation si caractéristique se retrouve en blocs isolés 
Ă  Iberg dans le canton de Schwytz et d'autre part en 
place et alternant avec des couches de Dogger normales 
et fossiliféres sur le chemin qui conduit de Zwischen- 
mythen au Haken. 

La série jurassique offre dans la région étudiée la 
mĂȘme nature pĂ©trographique et les mĂȘmes caractĂšres 
paléontologiques que dans les Préalpes romandes. Les 
nombreuses observations faites par l’auteur semblent 
montrer qu'il existe des analogies certaines dans la 
répartition des facies entre les environs du Lac des 
Quatre-Cantons d’une part et les Alpes du Stockhorn 
de l’autre. 


M. le D' F. MĂŒaLgerc, d’Aarau, rapporte sur les 
PhénomÚnes de recouvrement et les Klippes de recou- 


1 U. Stutz, loc. cit., page 114. 
? U. Stutz, loc. cit., page 116. 


DES SCIENCES NATURELLES. 4S3 


vrement dans le Jura et plus spécialement dans le 
Lagern. 

Quoique la chaine du LĂ€gern, qui forme le dernier 
chainon du Jura vers l'Est, ait déjà été étudiée et 
décrite à plusieurs reprises, sa structure géologique 
n’a pas Ă©tĂ© exactement expliquĂ©e jusqu'ici; l’erreur 
commise généralement consiste à admettre d'emblée 
que le LĂ€gern, comme les autres chaĂźnes du Jura, 
seraient des plis absolument normaux ; on a mĂȘme citĂ© 
la montagne en question comme un type d’anticlinal 
simple rompu, le sommet en ayant été enlevé par 
Ă©rosion. 

Or cette maniÚre de voir ne résiste pas à un examen 
approfondi des faits; le LÀgern ne présente nullement 
un plan symétrique; il y a au contraire chevauchement 
du flanc Sud sur le flanc Nord avec formation par en- 
droits de véritables klippes de recouvrement. Celles-ci 
sont formées, ou bien par des lambeaux du flanc Sud, 
on bien par des paquets arrachés au flanc Nord et en- 
trainés par la masse chevauchante ;: elles ont été refou- 
lées vers le Nord par-dessus les couches plus récentes 
du flanc Nord, subissant dans ce mouvement des dislo- 
cations diverses, et ont été ensuite séparées du flanc 
Sud par une Ă©rosion intense. 

L'auteur montre, à l’appui de sa maniùre de voir, 
une série de profils et de photographies prises dans la 
carriĂšre de pierre Ă  ciment et Ă  SackhĂŽĂŒlzli, prĂšs d’Eh- 
rendingen et dans les environs de Hertenstein, prĂšs de 
Baden. 

Les autres chaĂźnes du Jura septentrional ont une 
structure absolument analogue ; depuis le LĂ€gern au 
moins, jusqu’à Porrentruy, l’on retrouve partout, dansle 


48% SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


nord du Jura, la structure isoclinale, les chevauche- 
ments et les klippes de recouvrement. L'auteur a indi- 
qué cette position tectonique du Jura dans son esquisse 
géotectonique du nord-ouest de la Suisse, et il se ré- 
serve de revenir en détail sur ce sujet dans ses prochai- 
nes publications. 


M. Mayer-Eymar parle de quelques principes de la 
Lerminologie stratigraphique internationale et propose 
la latinisation des terminaisons des noms d’étages. Au 
lieu de dire Mayencien, Tortonien, NĂ©ocomien, etc., 
il faudrait dire Moguntianum, Dertonianum, Neoco- 
mianum, etc. Comme chaque Ă©tage se compose, 
d'aprĂšs M. Mayer, de deux sous-Ă©tages, le nom de 
chacun de ceux-ci devrait avoir une terminaison spé- 
ciale on pour l’infĂ©rieur et in pour le supĂ©rieur. 


M. A. GREMAUD, ingénieur à Fribourg, traite des 
galets perforés qu'il groupe en 3 catégories : les galets 
perforés mécaniquement, ceux perforés par érosion et 
ceux perforés par des organismes. 

La perforation mĂ©canique s’est faite suivant un pro- 
cédé absolument analogue à celui des marmites de 
gĂ©ants, par le mouvement rotatoire d’un petit caillou 
dur sur un galet plus tendre. Des Ă©chantillons de galets 
ainsi perforés sont trÚs fréquents soit dans le lac de 
Morat soit dans la Sarine. Ceux que l’on trouve dans 
le lit des fleuves présentent le plus souvent des perfo- 
rations Ă  section ovale ou mĂȘme irrĂ©guliĂšre. Il arrive 
d’autre part frĂ©quemment que la cavitĂ© ne traverse pas 
la pierre de part en part, le caillou ayant été enlevé 
ou usé avant la fin de son travail. Une autre sorte de 


DES SCIENCES NATURELLES. 485 


perforation mĂ©canique est produite par l’action de goutte 
d’eau tombant constamment sur le mĂȘme point. 
La perforation par Ă©rosion se produit toutes les fois 
qu’une veine ou un fossile plus tendre ou plus soluble 
que la roche enveloppante est supprimé par voie 
mécanique ou chimique. 

La perforation organique peut ĂȘtre l’Ɠuvre d’ani- 
maux trĂšs divers ; ainsi le taret commun, le pholade 
dactyle, le lithodome lithophage et divers oursins ; et 
ces organismes peuvent agir mécaniquement ou chimi- 
quement, ou encore combiner ces deux actions, cette 
question a du reste été étudiée dejà par plusieurs natu- 
ralistes : Laurent en 1850, Aucapitaine en 1855, 
Cailliaud. Les agents perforants varient beaucoup, la 
forme des cavitĂ©s devra varier de mĂȘme et M. Gremaud 
a constaté des perforations à section circulaire, rectan- 
sulaire, triangulaire. D’autre part le parement des 
ouvertures est tantÎt lisse, tantÎt strié, tantÎt annelé. 
Le type le plus curieux qu’il ait observĂ© est fourni par 
des perforations dirigées obliquement à la surface du 
galet et suivant une ligne droite, quoique l’action per- 
forante ait commencé à la fois sur les deux faces 
opposées, les deux cavités ainsi pratiquées se joignant 
au milieu avec une exactitude surprenante. Ce travail 
semble avoir été opéré avec des pointes trÚs fines et 
d’une certaine longueur ; du reste il est impossible 
actuellement de déterminer avec certitude quel est 
l'animal auteur de ce travail et si il faut l’attribuer à 
une ou plusieurs espĂšces ; les ouvertures varient en effet 
tant au point de vue de leur forme qu’à celui de la 
nature pétrographique des galets dans lesquels elles 
sont pratiquées. Pourtant M. Gremaud a trouvé dans 

ARCHIVES, t. VI — Novembre 1898. 33 


486 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


le lit de la Sarine un petit animal qui lui a paru cons- 
titué de facon à pouvoir effectuer les fines ouvertures 
en question. Cet animal, de la grandeur d’une petite 
guĂȘpe, sans ailes, avait un abdomen en forme de ballon 
armé de deux pointes en forme de stylets. Celles-ci pour 
raient, d'aprùs l’auteur, fonctionner alternativement 
comme organes perforateurs à la façon des fleurets des 
perforatrices, tandis que l'abdomen remplirait l'office 
de matelas d’air. Nous aurions ici une organisation qui 
rapellerait par divers traits l'organe perforant de 
l’Echinus, tout en s’en distinguant par une dispo- 
sition absolument différente de la musculature. 

Du reste l’auteur, en prĂ©sence des faits qui sont loin 
d’ĂȘtre certains, ne veut pastirer de conclusion et dĂ©sire 
avant tout attirer l'attention des naturalistes sur cette 
question encore trĂšs imparfaitement connue des divers 
organismes perforants. 


M. Otto Huc parle des Ammonites du Lias supérieur 
des gisements des Pueys et des Teysachaux au Moléson. 
Il y a constaté les espÚces suivantes : 
* Phylloceras Pompeckji Hug. 
* Lytoceras cornucopiĂŠ Y. et B. 
Lytoceras sp. ind. 
Harpoceras serpentinum Rein. 


ii » Fellenbergi Hug. 
» exaralum Y. et B. 
» lytherpe Y. et B. 

ë » capellinum Schloth. 
» cf. Bayeni, Dunc. 
» bifrons Brug. 


» Levisoni Simps. 


DES SCIENCES NATURELLES. 487 


Harpoceras Renevieri Hug. 


k » Kisslingi Hug. 
à » cf. Bodei Denkm. 
» SP. 
CƓloceras commune Sow. 
» enguinum Rein. 
» crassum Phil. 
» subarmatum Y. et B. 


Aptychus Elasme W, v. Mayer. 

Cette faune ammonitique porte un caractĂšre franche- 
ment centroeuropéen et sa présence dans une région 
oĂč domine dans le Dogger en particulier le facies 
méditerranéen peut paraßtre étrange. Les espÚces mar- 
quĂ©es d’un * n’ont Ă©tĂ© trouvĂ©es jusqu'ici que dans les 
pays septentrionaux (Angleterre, Wurtemberg). Les 
autres sont connues autant dans le facies méditerranéen 
que dans le facies de l’Europe centrale, à l'exception 
du Harp. Renevieri qui est inconnu dans d’autres loca- 
lités. Un mémoire paléontologique sur cette faune 
paraitra dans les MĂ©m. Soc. pal. Suisse, t. XXV. 


M. Max MĂŒaLBerG d’Aarau, assistant Ă  l’Institut gĂ©o- 
logique de Fribourg en Brisgau, rapporte sur la Sfrati- 
graphie du Jurassique moyen dans la Suisse septen- 
trionale. 

Il y a trois zones dans la série médiojurassique du 
nord de la Suisse, qui prĂ©sentent un intĂ©rĂȘt spĂ©cial. 
L'on remarque tout d’abord des phĂ©nomĂšnes d’érosion 
entre la zone Ă  Am. MurchisonĂŠ et la zone Ă  Am. 
Sowerbyi, et ce fait paraüt correspondre à l’absence 
de la zone Ă  Am. concavus dans le Jura suisse. Il 
semble pourtant que les sédiments de cet ùge ne font 
pas entiÚrement défaut. 


UE dut Ld ré . l'ade. 75 A be né es ma) | L ; 
ae” 


488 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


En second lieula partie inférieure du Hauptrogenstein, 
désignée par Thurman sous le nom de « oolithe sub- 
compacte », s’amincit progressivement dans Pest du 
canton d’Argovie et n’est que partiellement remplacĂ©e 
par le facies argileux souabe. La partie supérieure de 
cette série (Marnes à Ostrea acuminata et grande ooli- 
the de Thurmann), correspond Ă  peu prĂšs aux couches 
Ă  Am. Parkinsoni de la Souabe. Le Hauptrogenstein est 
d'autre part plus ancien que l’horizon de Bath en An- 
gleterre. 

Il faut noter, en troisiÚme lieu, que la différence de 
facies que M. Rollier a signalée à la base du Malm existe 
non seulement dans le Callovien supérieur et POxfor- 
dien inférieur, mais déjà dans les couches à Am. macro- 
cephalus. Tout le Malm inférieur (depuis les couches à 
Am. macrocephalusjusqu’au terrain à chailles), passe 
dans l’Est du canton d’Argovie au facies trĂšs rĂ©duit de 
l’oolithe ferrugineuse et finit par disparaütre par amin- 
cissement progressif vers l’est. Ce fait semble indi- 
quer une Ă©mersion avec Ă©rosion ; l’hydroxyde de fer de 
l’oolithe ferrugineuse pourrait fort bien provenir de la 
dĂ©saggrĂ©gation Ă  l’air libre de certaines roches. 

L'auteur à appuyé sa maniÚre de voir sur les pério- 
des d’émersion et d’érosion, par la dĂ©monstration d’une 
série de figure et d'échantillons. Il publiera prochaine- 
ment un travail plus complet sur cet objet. 


M. BAumHAUER présente des observations sur la con- 
ception génitique des macles el sur la présence de 
plusieurs Lois de macle sur un mĂȘme cristal. 

Il appelle concurrence des lois de macle, lappari- 
tion de deux macles trĂšs voisins chez un cristal suivant 


DES SCIENCES NATURELLES. 489 


Sa position par rapport Ă  un autre cristal. Des observa- 
tions faites sur la chalcopyrite ont démontré que de 
cette matiĂšre un cristal peut affecter une position incer- 
taine entre deux formes cristallonomiques. 

M. Baumhauer a observé en outre que la position 
des figures particuliùres que l’on obtient en attaquant 
une surface de cristal avec un dissolvant n’est pas due 
au hasard ou Ă  l'influence du dissolvant, mais le lieu 
de leur formation est dĂ©terminĂ© d’avance. Cela est 
prouvĂ© par le fait que deux lamelles d’un mĂȘme cristal 
obtenues par clivage, ont montrĂ© les mĂȘmes figures. 

Cette observation est trĂšs importante relativement Ă  
l’idĂ©e que l’on se fait habituellement sur l’homogĂ©nĂ©itĂ© 
des cristaux. 


M. FrELp fait la dĂ©monstration d’un catalogue Ă  fiches 
selon le systÚme décimal adopté par le Concilium 
bibliographicum. 


M. RictEer, professeur Ă  Graz. Sur les traces lais- 
sĂ©es par les anciens glaciers dans l’intĂ©rieur des Alpes. 

M. Richter a étudié la région des Alpes Centrales 
orientales en Styrie. Cette région est intéressante, 
parce que la glace n’y a certainement pas recouvert 
toute la région et peut ainsi offrir des repÚres plus 
sĂ»rs pour la dĂ©termination de l’ancienne limite des 
neiges Ă©ternelles. 

Les Kahrs (excavations dues Ă  l’érosion glaciaire) et 
les lacs élevés sont les traces les plus manifestes de la 
prĂ©sence de glaciers. D’aprĂšs la prĂ©sence de ces deux 
formes morphologiques, la limite des neiges Ă  l’époque 
glaciaire aurait été en Styrie voisine de 1600-1700 m., 


2" + AV INT US PER RARES 
: 
. 


490 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


pendant que sur le versant N. des Alpes elle doit avoir 
Ă©te Ă  1200-1400 m. 

Les groupes montagneux isolés, dont les vallées ne 
furent pas comblées par de grandes masses de glace, 
permettent les plus sûres constatations dans ce sens. 
Dans les rĂ©gions par contre oĂč de formidables courants 
de glace remplissaient les grandes vallĂ©es, ce n’est que 
dans les parties supérieures de celles-ci dans la région 
collectrice que se voient des Kabrs et des lagots, et 
non sur le parcours du grand courant de glace. C’est 
pour cette raison que les Kahrs et lagots sont situés 
d'autant plus haut que l’ancienne limite des neiges 
était plus élevée. 

La signification des Kabrs et lagots est donc différente 
suivant la région. Dans les parties extérieures des Alpes 
ils indiquent le niveau des neiges Ă©ternelles de l’époque 
glaciaire; dans l’intĂ©rieur de la chaine ils dĂ©terminent 
tout au plus le niveau du glacier. 

La hauteur du courant de glace peut ĂȘtre dĂ©terminĂ©e 
d’une part par le niveau des dĂ©pĂŽts erratiques, d’autre 
part par les polis glaciaires. Le niveau des anciens 
polis entre en contact avec celui des nĂ©vĂ©s actuels d’oĂč 
rĂ©sulte que la limite des neiges Ă©tait Ă  l’époque gla- 
ciaire Ă  peu prĂšs la mĂȘme qu'aujourd'hui. 

En reconstituant les anciens glaciers, on remarque 
que leur talus est bien moins incliné que le thalweg 
des vallées qu'ils occupaient. Dans leur cours moyen 
surtout, la hauteur de la glace était trÚs considérable ; 
de grandes surfaces du glacier purent se joindre par 
cette circonstance à la région des névés; cela explique 
l’avancement Ă©norme des glaciers par l'adjonction au 
champ collecteur de toute la région du glacier dont 


DES SCIENCES NATURELLES. 491 


l'altitude était supérieure à la limite des neiges. Inver- 
sément, une forte ablation jusqu'au-dessus de cette 
limite du glacier pouvait soustraire en peu de temps 
au champ nourricier une trĂšs grande surface et provo- 
quer un mouvement brusque de recul. 

Cet Ă©paississement qui ressemble aux grandes crues 
qui ont toujours lieu aussi sur le cours moyen et infé- 
rieur des cours d’eau, a Ă©tĂ© provoquĂ© par la rencontre 
de divers glaciers confluents, coulant dans des vallées 
distinctes et qui furent forcés, aprÚs leur jonction, de 
s’introduire dans une vallĂ©e bien plus Ă©troite que le 
total des vallées qu'ils avaient occupées précédemment. 
Le glacier réuni devait donc gagner en hauteur, ce qu'il 
n’avait pas en largeur. Les divers glaciers reprĂ©sen- 
taient donc des lames de glace placées de champ. 
Leurs moraines devaient former des bandes de mo- 
raines internes comprises entre ces lames de glace. 
(Drumlins ?). Conclusions : 

1. La formation des glaciers diluviens n’exige pas 
un changement climatique aussi considĂ©rable qu’on le 
croit communĂ©ment. L’épaississement du glacier dans 
les vallées moyennes ayant augmenté le champ nourri- 
cier, peut avoir suffi pour faire progresser les langues 
des glaciers. 

2. L’avancement et le retrait des glaciers peut avoir 
été provoqué par des changements de niveau, ayant 
augmenté ou diminué la surface du champ nourricier. 

3. Les moraines comprises entre les lames verticales 
de glace ont amené au fur et à mesure de la fusion la 
nappe de moraines de fond sur et devant le champ 
d’ablation du glacier. Les dĂ©pĂŽts de boue n’ont pas 
nécessairement été transportés au-dessous du glacier, 
par le mouvement de celui-ci. 


4992 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


M. H. ScnarpT présente l'original de la nouvelle 
feuille XVI de l'atlas géologique Suisse, dont il vient de 
terminer la revision. 

M. Schardt attire surtout l'attention sur l'application 
de la nomenclature et du figuré des dépÎts glaciaires, 
conformément à un systÚme nouveau adopté par la 
Commission géologique suisse. Outre les dépÎts des 
glaciers alpins, cette nouvelle carte figure aussi les 
dépÎts des glaciers jurassiens, en particulier les morai- 
nes datant de l’époque que M. Schardt appelle la phase 
de récurrence des glaciers jurassiens. M. Schardt a été 
surpris de trouver souvent fort loin du pied du Jura, 
des dépÎts morainiques renfermant une forte proportion 
de matériaux de provenance jurassienne, reposant à la 
surface de moraines de fond à matériaux exclusivement 
alpins. Ces dépÎts ont évidemment été formés aprÚs 
le retrait du glacier du RhĂŽne. Il y en a de trĂšs beaux 
aux environs de Gex, prÚs de Nyon, Gingins, Trélex, 
Coinsins, Aubonne, Gimel, BiÚre. Ces dépÎts moraini- 
ques ne peuvent ĂȘtre attribuĂ©s qu'Ă  des glaciers des- 
cendus du Jura, aprĂšs le retrait des glaciers alpins. 
Un glacier important Ă  ainsi envahi le pays de Gex; 
un autre, plus puissant encore, descendu du Col de 
S'-Cergues, a créé un superbe paysage morainique aux 
environs de Gingins, Trélex, Givrins, Coinsins. De 
mĂȘme, le glacier du Marchairuz a poussĂ© un moment 
donné jusqu'à Aubonne. Devant les moraines de ces 
glaciers s'Ă©tendent des terrasses fluvio-glaciaires qui se 
soudent, Ă  l'approche du lac LĂ©man, aux Deltas des cours 
d’eau actuels, mais se trouvent à des altitudes que le 
niveau du lac LĂ©man n’a jamais atteintes. 

Il y a donc eu, aprĂšs le retrait du glacier du RhĂŽne, 


or. 


DES SCIENCES NATURELLES. 493 
une récurrence des glaciers jurassiens qui ont envahi, 
sur une assez grande distance du Jura, le terrain que 
les glaces alpines venaient d'abandonner, en superpo- 
sant aux dépÎts exclusivement alpins, des moraines et 
des terrasses fluvio-glaciaires souvent presque entiĂšre- 
ment formĂ©es de matĂ©riaux jurassiens, ou mĂȘlĂ©es de 
débris alpins, ramenées en arriÚre par le mouvement de 
retour des glaces. En effet, cette récurrence, en somme 
anormale, s’explique aisĂ©ment de la maniĂšre suivante : 
Pendant la forte expansion des glaces alpines le glacier 
du RhÎne refoulait littéralement les glaces propres au 
Jura, en forçant celles-ci Ă  s’écouler vers l’ouest, oĂč 
elles ont déposé des moraines énormes au delà de Pon- 
tarlier, dans la vallée de MiÚges, etc. Au moment du 
retrait du glacier du RhĂŽne, une rupture se produisit 
dans la nappe de glace, non pas au pied mĂȘme du Jura, 
mais Ă  une certaine distance de celui-ci. Le glacier du 
RhĂŽne se retirait dans le bassin du LĂ©man, tandis que 
la branche rhénane était supprimée: alors, les glaces 
refoulées du Jura se firent jour en descendant vers le 
plateau suisse. Le premier avancement Ă©tait une phase 
de progression excessive, mais de courte durée, ainsi 
que le prouvent les faibles dimensions des moraines 
terminales. 

Le glaciaire de la région du Léman est particuliÚre- 
ment compliqué par le fait que le phénomÚne qui 
vient d’ĂȘtre dĂ©crit a dĂ» se rĂ©pĂ©ter au moment de 
chaque retrait du glacier du RhĂŽne aprĂšs la suppres- 
sion de sa branche rhĂ©nane. De mĂȘme, au moment de 
la progression, la branche rhodane, en suivant la dépres- 
sion du lac LĂ©man, a dĂ» avancer d’abord seule au delĂ  
du Jura; ce n’est qu'ensuite, avec l’augmentation de 


49% SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


l’altitude de la glace, que la branche rhĂ©nane a pu se 
développer. 


M. le D°J. FruEx, de Zurich, expose une série de 
photographies qu’il a faites en dĂ©cembre 1897, et des- 
tinées à montrer la structure écailleuse de la neige telle 
qu'elle se produit sous l’action des rayons solaires lors- 
que le soleil est bas et l’atmosphùre tranquille, comme 
c’est le cas, par exemple pendant un anticyclone. Cette 
structure, qui est la vraie structure Ă©cailleuse, est 
bien distincte de la « surface écailleuse » de Saussure 
(Voyages, IV, 1776, S 2013), un phénomÚne qui 
semble n’avoir pas Ă©tĂ© trĂšs bien compris par Ratzel 
(Die Schneedecke, Kirchhoffs-Forschungen, IV, 1889). 

En terminant, l’auteur prie ses collùgues de bien 
vouloir lui communiquer les observations analogues. 


M. FRUEH présente ensuite à la section des échan- 
tillons de honycombed limestone du lac Huron; ces 
curieuses formations ont été décrites par R. Bell (Bull. 
of the geol. Soc. of America, vol. VI, 297-304) qui les 
considĂšre comme les rĂ©sultats de l’action de l’eau du 
lac chargĂ©e d’acide sulfurique sur des galets calcaires. 
L'auteur à trouvé des galets sculptés analogues dans le 
lac de Zurich, et admet que l'Ă©rosion qu’ils ont subie 
est due, en tout cas, en grande partie Ă  des organismes, 
algues, bactéries". 


M. Lueruy, de Berne, présente un relief de la région 
du St-Gothard exĂ©cutĂ© d’aprĂšs X. Imfeld par un pro- 
cédé nouveau, un alliage métallique spécial. 


! Voir ci-dessus communication de M. Gremaud, p. 484. 


DES SCIENCES NATURELLES, 495 


Zoologie. 


Président : M. le Prof. Th. Sruper, de Berne. 
Secrétaire : M. le D R.-0. Buri, de Berne. 

Standfuss. Études de zoologie expĂ©rimentale en corrĂ©lation avec la thĂ©orie de 
l'Ă©volution. — Blanc. FĂ©condation de l'Ɠuf de la truite. — Fischer-Sigwart 
MammifĂšres et oiseaux rares de Suisse. — Hagmann. VariabilitĂ© dans la 
longueur des dents de quelques carnivores. — Carl. Sur le genre Collem- 
bola en Suisse. — Buhler-Lindemeyer. Époque du passage des oiseaux 
migrateurs à Bñle en 1895-98. — Keller. Recherches sur le Pediaspis 
aceris. — Urech. VariĂ©tĂ©s aberrantes des Vanessa. — Lang. Helix nemoralis 
et Helix hortensis. — Émery. Sur un Oligochùte noir de l'Alaska, — 
Meyer-Eimar. Fossile nouveau de l’ÉocĂšne d'Égypte. — Fatio. Sur la reprĂ©- 
sentation des Faunes locales dans les musĂ©es. — Yung. Intestin des poissons. 
Plankton du LĂ©man. SpĂ©cimen de l’Eupomotis gibbosa pĂȘchĂ© dans le port 
de Genùve. — Musy. Quelques animaux disparus dans le canton de Fribourg. 
— Haviland-Field. Le Concilium bibliographicum. 


Dans la premiÚre assemblée générale, M. le D'SrTanp- 
Fuss, de Zurich, rend compte d’une sĂ©rie d'expĂ©riences 
qu’il a faites sur des LĂ©pidoptĂšres soit en soumettant des 
chrysalides à diverses températures, soit en provoquant 
des accouplements hybrides. 

La premiĂšre catĂ©gorie d'expĂ©riences consistait d’une 
part à élever ou abaisser la température du milieu 
ambiant d’une façon constante mais modĂ©rĂ©ment et 
sans dĂ©passer + 4° comme minimum — 39° comme 
maximum, d'autre part Ă  exposer temporairement la 
chrysalide Ă  des tempĂ©ratures allant jusqu’à — 18° et 
+ 45°. Ces opérations ont provoqué chez presque 
toutes les espÚces étudiées des modifications sensibles 
du papillon soit dans sa couleur, soit dans sa forme ou 


496 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


sa taille (voir pour les détails dans les Denkschriften 
der Schweiz. naturforsch. Gesells., 1898, p. 1 Ă  40). 

Certains types aberrants obtenus par l’emploi tem- 
poraire de températures élevées se rapprochent beau- 
coup de certaines variétés trÚs rares rencontrées dans 
la nature qui sont dues Ă©videmment Ă  des causes 
semblables. D'autre part l’auteur est arrivĂ© Ă  Ă©lever, 
en suivant le plus possible les conditions normales 
d'existence de cette espĂšce, des produits d’une variĂ©tĂ© 
trĂšs aberrante de Vanessa urlicĂŠ obtenue par l'emploi 
temporaire de basses températures. Des papillons 
ainsi obtenus, la plupart ont repris les caractĂšres nor- 
maux de l’espùce, tandis que quatre individus mñles 
ont conservĂ© des caractĂšres aberrants de la mĂȘme 
nature que ceux de leurs parents. Or, parmi les innom- 
brables individus provenant de la Vanessa urticĂŠ nor- 
male qui ont Ă©tĂ© Ă©levĂ©s dans les mĂȘmes conditions que 
ces descendants d’une variĂ©tĂ© aberrante, aucun n’a 
prĂ©sentĂ© les mĂȘmes caractĂšres que ceux-ci et ces cons- 
tatations ont par suite un grand intĂ©rĂȘt au point de 
vue de l’action des conditions extĂ©rieures sur la trans- 
formation des espĂšces. 

Pour ses essais d’hybridations l’auteur est parti de 
l’idĂ©e que, si la multiplication des espĂšces s’est faite 
et se fait encore par la scission de certains groupes 
d'individus en deux ou plusieurs séries divergeant 
progressivement jusqu’à la spĂ©cialisation complĂšte, les 
essais de croisement pourraient servir de critĂšre pour 
établir le degré de divergence et de différence physio- 
logiques entre des formes voisines. Cette maniĂšre de 
voir a été pleinement justifiée par l'expérience. En 
effet, en partant d’accouplements hybrides incapables 


DES SCIENCES NATURELLES. 497 


de créer des produits ou du moins des produits viables, 
il a composĂ© une succession de couples formĂ©s d’indi- 
vidus appartenant Ă  des espĂšces de plus en plus voisines 
jusqu’à ce qu'il arrivàt à obtenir une forme bñtarde 
apte à la reproduction quoique à un médiocre degré. 

Les caractĂšres des hybrides primaires obtenus par 
le croisement de deux espÚces différentes varient assez 
et se rapprochent plutĂŽt de ceux des types anciens que 
de types récents. Des hybrides secondaires produits 
par accouplement de deux hybrides primaires ont été 
obtenus, mais pas encore élevés: quant aux hybrides 
secondaires obtenus par le croisement d’un hybride 
primaire mñle avec une femelle d’une des deux espùces 
originelles ou d’une troisiùme espùce, leurs caractùres 
varient beaucoup d’un individu à l’autre. Il ressort de 
l'Ă©tude de tous ces hybrides secondaires une tendance 
gĂ©nĂ©rale Ă  revenir aux caractĂšres d’un type ancien, 
tendance plus marquée encore chez les formes bùtardes 
dérivées de trois espÚces différentes. 

Parmi ces produits de croisement l’on distingue des 
mĂąles plus ou moins aptes Ă  la reproduction suivant les 
individus, des femelles presque toutes stériles et, en 
proportion trĂšs variable suivant les accouplements, des 
individus gynandromorphes. 

Ces faits jettent un jour intéressant sur les causes qui 
rÚglent le développement des produits des accouple- 
ments normaux en individus mĂąles normaux et individus 
femelles normaux. 


Le Prof. Henri BLanc de Lausanne, entretient la Sec- 
tion de son travail sur la fĂ©condation de l'Ɠuf de la Truite 
publié en 1894 et dont les résultats ont été récemment 


VAT te En Ă  ral LOL PUR A LICE et. rs] fc inn Ă  ouf die 
ĂŻ 


498 SOCIÉTE HELVÉTIQUE 


contestĂ©s par G. Behrens qui a Ă©tudiĂ© le mĂȘme objet. 

Ne pratiquant que la méthode des coupes, faisant 
fi des germes traités et montés in toto, Behrens nie 
existence de deux sphÚres attractives et par consé- 
quent de deux centrosomes distincts, d’origine diffĂ©- 
rentes, sĂ©parĂ© l’un de l’autre avant la conjugaison 
des deux pronuclĂ©us et ©. Il n’y a pour lui, dans 
l'Ɠuf de la Truite, qu'un spermocentre qui se divise 
pour fournir les deux corpuscules polaires du futur 
noyau de segmentation. 

Tout en reconnaissant que sa mĂ©thode ne se prĂȘte 
pas à l'observation de certains détails, M. H. Blanc fait 
circuler les dessins de préparations microscopiques, 
utilisées pour ses recherches et faites avec des germes 
colorés et montés en entier 6 à 7 heures aprÚs la 
fertilisation. Ces préparations qui sont examinées séance 
tenante par plusieurs spĂ©cialistes dĂ©montrent bien qu’au 
moment de la fécondation, alors que les deux pronu- 
clĂ©us sont encore nettement sĂ©parĂ©s l’un de l’autre et 
lorsqu'ils sont mĂȘme en pleine conjugaison, il existe 
dans leur voisinage deux sphĂšres attractives. Ces deux 
sphĂšres Ă©tant distantes l’une de l’autre de 0,07 mm.,il 
est reconnu que l’auteur du travail critiquĂ© par Behrens 
pe pouvait interprĂ©ter autrement qu'il ne l’a fait, les 
préparations démontrées ; qu'il lui était impossible de 
considérer les deux sphÚres comme les produits de la 
division d’une sphùre unique et quoiqu'il n'ait pas pu 
observer de spermocentre et d’ovocentre, il devait, 
pour ĂȘtre logique, nier la division d’un spermocentre 
en deux et supposer au contraire, l'existence de deux 
centres diffĂ©rents provoquant autour d’eux, dans le 
protoplasme du germe, l'apparition de deux sphĂšres 
attractives. 


Me. 


DES SCIENCES NATURELLES. 499 


M. le D’ Fiscuer-SiewarT, de Zofingue, parle de quel- 
ques animaux rares observés en Suisse pendant ces 
derniÚres années. 

Il signale tout d’abord un couple d’étourneaux qui 
vécut de 1892 à 1897, dans les environs de Brittnau 
et donna le jour chaque année à un ou deux petits albi- 
nos; ceux-ci ne se sont jamais trouvés que dans la pre- 
miĂšre couvĂ©e, sauf en 1892 oĂč la seconde couvĂ©e en 
contenait deux; par contre dans la seconde couvée de 
1895, sur sept Ɠufs, quatre donnùrent des individus 
normaux, trois ne furent pas viables, et l’auteur attri- 
bue ce fait à une dégénérescence des parents qui serait 
aussi la cause de l’albinisme d’une partie de la progĂ©ni- 
ture. Parmi les descendants normaux du couple en 
question, plusieurs, semble-t-il, ont hérité de la ten- 
dance Ă  avoir des petits albinos. En outre M. Fischer a 
observé, en 1897, une femelle semi-albinos, prove- 
nant toujours de la mĂȘme paire, ayant une tĂȘte blan- 
che et une raie blanche sur la poitrine et le ventre, 
mais des yeux normaux, et dont deux petits Ă©taient 
albinos. 

Ces différents étourneaux albinos, étant pourvus 
d’veux trùs imparfaits, ne tardent pas à devenir la 
proie des chats ou des corneilles. M. Fischer a pour- 
tant pu en recueillir plusieurs, presque tous griĂšve- 
ment blessĂ©s; l’un d’eux vit encore actuellement. 

L'auteur signale en outre un albinos partiel de 
geai, tué en février 1897, prÚs de Fulenbach (So- 
leure), et un albinos presque parfait de corneille, tué 
en septembre 1897, dans le GĂŽtzenthal prĂ©s d’Adlin- 
genschwyl (Lucerne). 

Il peut ĂȘtre intĂ©ressant de citer ici une capture faite 


500 SOCIÈTÉ HELVÉTIQUE 


en mai 1898, prùs de Goldau par M. Zollikofer, d’une 
nichĂ©e d’harle huppĂ© avec la mĂšre et douze petits, car 
elle prouve que cette espĂšce peut nicher en Suisse. Du 
reste d’autres oiseaux qui nichent dans la rĂ©gle dans le 
Nord, prennent de plus en plus l'habitude de nicher 
chez nous. Ainsi l’auteur possùde : 1° un vieux mñle 
en plumage de noce et trois petits récemment éclos de 
srÚbe huppé, provenant des environs du lac de Hall- 
wyl; 2° quatre Ɠufs de courlis cendrĂ©, trouvĂ©s en 
mai 1896, prÚs de Kloten (Zurich); 3° un individu 
de la mĂȘme espĂšce encore vivant, qui fut pris dans le 
nid sur les bords du lac de Constance au printemps 
1894. 

En fait d'Ă©chantillons curieux de sa collection, M. 
Fischer signale encore une variété de corneille avec le 
bec supérieur trÚs long et fortement recourbé, tuée en 
1897 prĂšs de Hagethal (Haute Alsace), un liĂšvre blanc 
des Alpes, tué dans le Jura. Il indique enfin l'existence 
dans les collections du MusĂ©e de St-Gall, d’un bĂątard 
de liÚvre commun et de liÚvre blanc, qui a été tué dans 
les Grisons en 1897. 


M. le D' G. HaGmanN, de Strasbourg, parle des varia- 
tions qu'il a observées dans les dimensions relatives 
des diverses dents chez quelques carnassiers. 

Il Ă  entrepris en effet pour son Ă©tude de la faune 
plĂ©istocĂšne de VĂŒklinshofen (Haute Alsace), une sĂ©rie 
de mensurations sur des mĂąchoires, soit de carnassiers 
quarternaires, soit de types voisins récents, dans le but 
de fixer les limites des variations dont chaque espĂšce 
est susceptible ; les résultats ainsi obtenus sont les sui- 
vants : 


DES SCIENCES NATURELLES. 501 


Canis Lupus. Woldkirch a distingué, parmi les re- 
présentants pleïstocÚnes de cette espÚce, trois types : 
Lupus vulgaris fossilis, L. spelaues et L. Suessii, nette- 
ment distincts d’aprùs lui par les relations de grandeur 
entre la longueur de la carnassiĂšre et la hauteur du 
maxillaire inférieur. 

Or M. Hagmann à constaté que sur vingt exemplai- 
res de loups adultes des collections zoologiques de 
Strasbourg ces mĂȘmes relations varient au moins autant 
qu'entre les trois types de Woldkirch ; il en conclut que 
cette distinction ne peut ĂȘtre conservĂ©e. 

Ursus. Ce genre est représenté à VÎklinshofen par 
U. spelaeus et U. arctos, deux espĂšces Ă  peine dis- 
tinctes par la longueur de leur rangée de molaires, 
mais différant sensiblement par la hauteur de la bran- 
che horizontale de leur maxillaire inférieur. M. Hag- 
mann à constaté en outre que la mùchoire de U. spe- 
laeus est moins puissante que celle de U. arctos et de 
la plupart des ours, U. malaganus, U. americanus, U. 
labiatus et U. maritimus, ayant seuls une mĂąchoire 
moins puissante encore. 

Felis. La disposition de la mĂąchoire ne pouvant ser- 
vir Ă  distinguer les diverses espĂšces de fĂ©lins, l’auteur 
a cherché, sans succÚs du reste, à établir des caractÚres 
distinctifs sur les dimensions relatives de la carnas- 
siÚre et de la prémolaire suivante. Il donne un tableau 
de ses mesures pour F. leo, F. tigris et F. onca. 

Hyena. Il existe dans ce genre deux groupes : 
celui de H. spelaea et H. crocuta et celui de H. striata 
et H. brunnea, nettement distincts par la forme de 
leurs carnassiÚres. La carnassiÚre inférieure a en effet 
un talon trÚs réduit dans le premier groupe, tandis 

ARCHIVES, LL. VL — Novembre 1898. 34 


U-N7 


LA 


VU PAT AET 7 


502 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


qu'il est bien développé dans le second et la carnassiÚre 
supérieure présente dans le premier groupe un tuber- 
cule antérieur externe beaucoup moins développé, un 
tubercule postérieur externe plus développé que dans 
le second. 

Outre les espĂšces sus-mentionnĂ©es l’on a dĂ©couvert 
encore Ă  VĂŽklinshofen les carnassiers suivants : Vulpes 
vulpes, V. lagopus, Gulo borealis, et Felis Iynx. 


M. le D' CarL fait une communication sur les Col- 
lembolidés de la Suisse. 

C’est en automne 1897 qu'il a commencĂ© Ă  collec- 
tionner et déterminer les Collembolidés du plateau 
suisse et des Alpes et en neuf mois il a récolté en 
Engadine, dans lOberland bernois et dans les envi- 
rons de Berne 72 espĂšces et 15 variĂ©tĂ©s. Si l’on y 
ajoute # espÚces signalées par Nicolet dans le Jura 
le nombre des formes différentes connues en Suisse 
s'Ă©lĂšve Ă  91 dont #1 vivent dans les Alpes et 69 sur 
le plateau suisse. 

Quoique les rĂ©sultats dĂ©jĂ  acquis aient besoin d’ĂȘtre 
complétés par des recherchessur des territoires plus éten- 
dus, l’on peut dĂ©jĂ  en dĂ©duire quelques donnĂ©es intĂ©- 
ressantes. Il faut remarquer tout d'abord la forte pro- 
portion d'espùces communes à la Suisse et à l’Europe 
septentrionale ; c’est ainsi que 51 des espĂšces signalĂ©es 
par SchĂŠffer dans les environs de Hambourg se retrou- 
vent dans notre pays et l’on connait maintenant envi- 
ron 60 espĂšces ou variĂ©tĂ©s communes Ă  la Suisse d’une 
part, la Scandinavie et la Finlande de l’autre. C’est 
justement parmi ces formes septentrionales que se trou- 


RME? 


DES SCIENCES NATURELLES. 503 


vent les types les plus répandus soit en distance hori- 
zontale soit en distance verticale. 

A 2000 mùtres l’on trouve encore dans les Alpes 
d’abondants CollembolidĂ©s cachĂ©s sous la mousse et les 
pierres; l’auteur en a rĂ©coltĂ© jusqu’à 2340 mĂȘtres et il 
admet que l’Isotoma saltans remonte plus haut encore 
sur les glaciers. Certaines espĂšces sont aussi abondantes 
Ă  de grandes hauteurs et dans le voisinage des glaciers 
que dans les rĂ©gions les plus basses du plateau; d’au- 
tres au contraire, telles que l’Orchesella villosa, vivent 
surtout sur les points Ă©levĂ©s. Enfin d’autres encore 
sont abondantes dans les régions basses, deviennent 
de plus en plus rares Ă  mesure qu’on s'Ă©lĂšve et pren- 
nent parfois aux altitudes extrĂȘmes qu’elles peuvent 
atteindre un type un peu aberrant. Du reste chez les 
espÚces qui habitent aussi bien les régions basses que les 
rĂ©gions Ă©levĂ©es l’on constate souvent une modification 
de l’animal qui tend à prendre une couleur toujours 
plus foncée et dont la taille diminue progressivement à 
mesure qu'il vit Ă  de plus grandes altitudes. 

L'auteur a constatĂ© Ă  diverses reprises l’existence 
de certaines espÚces en quantité considérable sur la 
neige. Plusieurs d’entre elles se rencontrent à la fois 
sur la neige et dans des conditions bien différentes, par 
exemple sous des Ă©corces ou sous des pierres. L’isotoma 
saltans en particulier, qui est pour ainsi dire l'emblĂšme 
de la faune des glaciers, a Ă©tĂ© retrouvĂ© d’une part sur 
une place trÚs ensoleillée du versant Sud du Faulhorn 
loin de toute flaque de neige, d’autre part prĂ©s de 
Grindelwald bien au-dessous de l’extrĂ©mitĂ© du glacier. 
Il semble donc que les conditions d’existence de cer- 
taines espĂšces sont des plus larges et que la multitude 


504 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


d'individus qui circulent par moments sur la glace pro- 
viennent de migrations parties d’un tout autre point. 


M. Th. BĂŒxLer-LINDEMEYER, de BĂąle, fait une com- 
munication sur le passage des oiseaux au printemps 
dans les environs de Bùle. Il y a déjà plusieurs années 
qu'il a entrepris ses recherches sur les oiseaux de pas- 
sage plus spécialement au printemps ; il a toujours pro- 
cédé avec la plus grande prudence ne tenant compte 
que des oiseaux qu'il a vus ou entendus lui-mĂȘme et de 
ceux qui lui ont été signalés par des personnes absolu- 
ment sĂ»res. Depuis le milieu de mars jusqu’à la fin de 
mai il Ă  fait au moins trois fois par semaine des excur- 
sions matinales dans les régions les plus favorables à 
l'Ă©tablissement des oiseaux et, des nombreuses observa- 
tions ainsi recueillies, il a pu tirer les déductions sui- 
vantes : 

Il existe une série d'oiseaux qui apparaissent dans 
nos pays toujours exactement Ă  la mĂȘme Ă©poque de 
l’annĂ©e; ce sont : le Rossignol, le Rouge-queue, la 
Fauvette grisette, la Grive musicienne, l’Hirondelle de 
cheminĂ©e, l’Hirondelle de rivage, l’Alouette des champs, 
le Coucou, la Cigogne. 

D’autres passent moins exactement ; ce sont : le Pouil- 
jot vĂ©loce, l’Hirondelle de fenĂȘtre, le Martinet noir, le 
Torcol, le Ramier, la Huppe et l’Alouette lulu. 

Enfin le Gobe-mouches becfigue et le Loriot sont 
tout à fait irréguliers. 

D'autre part l’auteur a constatĂ© une augmentation 
sensible des Torcols, Loriots, Huppes, Rossignols, Go- 
be-mouches becfigues, Serins, Rousserolles, et au con- 
traire une diminution trÚs marquée des Fauvettes à 


De 


DES SCIENCES NATURELLES. 505 


tĂȘte noire, Hirondelles de fenĂȘtre, Rossignols de Mars, 
Grives musiciennes et BĂ©casses. La Caille trĂšs commune 
dans les environs de Bùle il y a quelques années, a 
maintenant presque complĂštement disparu. 

L'auteur se propose du reste de compléter ses ob- 
servations en continuant ses Ă©tudes pendant beaucoup 
d'années encore. 


M. le prof. D’ C. KELLER, de Zurich, expose à la So- 
ciété quelques observations qu'il a faites sur la biologie 
du Pediaspis aceris. L'on savait jusqu’à prĂ©sent que cette 
espĂšce produit des galles sur les feuilles et les racines 
de l’érable. Or l’auteur Ă  dĂ©couvert ce printemps des 
galles attribuables Ă  cet insecte non seulement sur les 
feuilles, mais aussi en nombre considérable sur les 
fleurs de cet arbre. Le pistil portait alors 2 ou 3 galles 
tandis que les Ă©tamines avaient subi un raccourcisse- 
ment notable de leur filet. 

Pediaspis aceris présente ainsi une analogie curieuse 
avec Cynips baccarum, la guĂȘpe des noisetiers. 


M. le D' F. Urecx, de Tubingue, montre quelques 
Ă©chantillons aberrants qu’il a obtenus derniĂšrement soit 


de Vanessa urlicĂŠ, soit de Vanessa 10. 


En ce qui concerne la premiĂšre espĂšce il a obtenu 
tout d’abord par l’action alternative des tempĂ©ratures 
froides et normales sur les chrysalides jeunes une Vanes- 
sa urticĂŠ aberr. polaris artifice et une Vanessa urticĂŠ 
aberr. Donar (appelée jusqu'ici ichnusoïdes artifice). 

D’autre part, en serrant au moyen d’un fil la chrysa- 
lide encore tendre au-dessus des ailes rudimentaires, 
il a constaté qu'avec une faible pression la couleur du 


AA Fr : 


506 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


pigment des Ă©cailles sur la rĂ©gion externe de l’Aile est 
seule modifiée tandis que la membrane de laile et les 
Ă©cailles restent intactes. Avec une pression plus forte la 
membrane se plisse sous le fil, puis avec une pression 
plus forte encore, les écailles sont gÚnées dans leur 
développement et finalement elles ne se développent 
plus du tout depuis la ligne de pression sur toute la par- 
tie externe de l'aile. 

Les chrysalides de Vanessa Ioexposéesalternativement 
à des températures normales et froides donnent des Va- 
nessa lo aberr. lokaste chez lesquelles tout le pigment 
jaune des ailes antérieures est remplacé par du pig- 
ment en partie brun rougeĂ tre, en partie brun et en 
partie noire, et les Ă©cailles bleues et noires des yeux 
des ailes postĂ©rieures deviennent grises. Si l’on fait agir 
d'autre part des températures alternativement normales 
et Ă©levĂ©es l’on obtient la Vanessa Io aberr. calore ni- 
grum maculata. 

L'auteur a provoqué aussi chez cette espÚce des mo- 
difications de la substance pigmentaire en comprimant 
les ailes par une liaison de la chrysalide, quoiqu'il soit 
difficile de ne pas amener par cette opération une atro- 
phie des ailes. 


M. le prof. D' A. LaxG, de Zurich, fait une communi- 
cation sur quelques cas d’atavisme chez Helix nemora- 
lis et Helix hortensis. 


C. EMERY. — Sur un oligochùte noir des glaciers de 
l'Alaska. 

Ce petit ver a été observé par Russell sur la neige 
qui recouvre le glacier de Malaspina et retrouvé dans les 


DES SCIENCES NATURELLES. 907 
mĂȘmes lieux par le D' De Filippi qui faisait partie de 
expédition de S. A. R. le Duc des Abruzzes au Mont 
St-Elie. On le rencontre avant le lever du soleil Ă  la 
surface; puis il disparait sous la neige Ă  une grande 
profondeur. Cet animal doit constituer un nouveau 
genre dans la famille des Enchytréides. Son caractÚre 
le plus remarquable est la pigmentation noire de lépi- 
derme qui est unique parmi les OligochÚtes décrits Jus- 
qu'Ă  ce Jour. Mais il existe des espĂšces alpines encore 
inédites qui offrent une pigmentation marquée de la 
peau, quoique moins intense que chez le ver de l'Alaska. 
Quelques exemplaires d’une espĂšce rĂ©coltĂ©e dans un 
petit lac sur le Mont-Rose, par le regretté R. Zoja sont 
présentés à l'assemblée. Il serait à désirer que latten- 
tion des naturalistes qui explorent les Alpes se portĂ t 
sur les OligochÚtes limicoles, jusqu'ici fort négligés. 


M. MEYEr-Eimar, de Zurich, montre et décrit un 
nouveau fossile de l’Eocùne d'Egypte. 


Le D° V. Fario, de GenĂšve, parle de lutilitĂ© qu’il y 
aurait à faire, dans chacun de nos Musées suisses, non 
pas des collections de vertĂ©brĂ©s et d’invertĂ©brĂ©s du 
pays entier, collections fĂ©dĂ©rales qui ne pourraient ĂȘtre 
que des copies plus ou moins complĂštes les unes des 
autres, mais bien des collections cantonales ou locales 
qui, embrassant un champ d’exploration beaucoup plus 
restreint, permettraient une Ă©tude beaucoup plus cir- 
constanciée de la distribution, du développement, de la 
biologie et de la variabilitĂ© d’espĂšces en nombre par 
le fait plus limité. 

Il rappelle les directions qu’il donnait dĂ©jĂ  Ă  ce sujet 


508 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


en 1872, dans une communication en assemblée géné- 
rale de la Société helvétique des Sciences naturelles, à 
Fribourg, et appuie plus particuliĂšrement sur l’établis- 
sement indispensable d’une carte dĂ©taillĂ©e du champ 
d'Ă©tude et surtout d’un catalogue spĂ©cial oĂč toutes 
donnĂ©es d'Ăąge, de sexe, d’époques, de provenance 
exacte, etc., ainsi que toutes observations biologiques, 
morphologiques ou autres se rapportant Ă  chaque indi- 
vidu en collection seraient consciencieusement enregis- 
trées, sous le numéro porté par celui-ci. 

Dans le cas oĂč un MusĂ©e tiendrait absolument Ă  
embrasser dans ses collections Ja faune suisse entiĂšre, 
il voudrait que l’on distinguĂ€t de maniĂšre ou d'autre, 
tout ce qui provient du canton, du bassin ou de tel ou 
tel champ d’étude dĂ©terminĂ© ; les sujets composant la 
faune ou la collection locale devraient porter alors une 
Ă©tiquette de couleur particuliĂšre et faire l’objet d'une 
mention toute spéciale dans le catalogue. 

Il explique Ă  ce propos la subdivision du pays en 
onze régions comprenant de une à quatre zones super- 
posées, ainsi que les signes conventionnels abréviatifs 
proposés par V. Fatio et Th. Studer, dans leur Catalo- 
gue distributif des Oiseaux de la Suisse, en 1892, 
et demande seulement qu’on porte dorĂ©navant Ă  6, au 
lieu de 5, les chiffres de fréquence comparée. 

On est aujourd’hui dans le siùcle de la division du 
travail, et, pour le naturaliste voyageur qui visite nos 
collections suisses, il importe souvent bien plus de trou- 
ver une représentation aussi complÚte que possible des 
espĂšces ou des formes qui figurent dans telles ou telles 
conditions que de rencontrer des représentants égrenés 
d'espĂšces exotiques. 


A 


LL 
RQ 


DES SCIENCES NATURELLES. 509 


Les Musées suisses, sauf dans certains groupes peut- 
ĂȘtre, ne peuvent avoir la prĂ©tention de lutter, pour les 
collections générales, avec ceux de plus grands cen- 
tres beaucoup plus favorisés et fortunés. 

Considérant que des collections locales bien établies 
seraient appelées à rendre de grands services aux zoolo- 
gistes, tant de la Suisse que de l'Ă©tranger, M. Fatio 
recommande la chose aussi bien aux directeurs de nos 
diffĂ©rents MusĂ©es qu’à la SociĂ©tĂ© zoologique suisse 
rĂ©cemment fondĂ©e en vue de l’étunde de la Faune du 
pays, et aux diverses autorités cantonales qui feraient 
Ɠuvre d'utilitĂ© publique et de patriotisme en accordant 
largement les facilités et les subsides indispensables à 
semblables intéressantes créations. 


Dans la premiÚre assemblée générale, M. le prof. 
Emile Yuxc résume les recherches qu'il a faites sur 
la structure intime et les fonctions de l'intestin des 
Poissons. Le point capital sur lequel il insiste est la 
diversité des moyens employés par ces animaux pour 
atteindre le mĂȘme but: la digestion des proies ingĂ©- 
rées. Les uns y parviennent au moyen des sucs sécrétés 
par l’épithĂ©lium Ă  peu prĂ©s uniforme qui tapisse d’un 
bout à l’autre leur intestin rectiligne (Petromyzontes). 
Les autres dĂ©ploient une grande variĂ©tĂ© d’élĂ©ments, 
tous d’origine Ă©pithĂ©liale, il est vrai, mais diffĂ©renciĂ©s 
selon les régions de leur intestin qu'on peut diviser en 
un Ɠsophage, un estomac au sens histologique du mot, 
un intestin moyen et un intestin terminal (SĂ©laciens). 
Chez les derniers, un foie et un pancréas distincts 
viennent compléter encore le tube digestif si hau- 
tement organisĂ©. Entre ces deux extrĂȘmes, existent 


510 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


une quantité de types intermédiaires chez lesquels on 
assiste Ă  la transformation progressive des cellules 
épithéliales en cellules gastriques. 

Pour en donner une idée, M. Yung expose une grande 
planche sur laquelle il a figuré l'intestin de Petromyzon 
marinus, de Leuciscus rutilus, de Perca fluviatilis, 
d’Esox lucius et de Scyllium catulus, avec les formes 
cellulaires contenues dans sa muqueuse. Ces cinq espé- 
ces correspondent Ă  cinq des principaux stades Ă©volutits 
du tractus intestinal : @, intestin droit Ă  diamĂštre peu 
variable et à épithélium cylindrique prédominant ; b, 
intestin recourbé à double anse, avec une dilatation 
dans la région stomacale et un épithélium à cellules 
caliciformes en majorité, épithélium formant des eryptes 
mais non de véritables glandes gastriques, intestin dé- 
pourvu par consĂ©quent d'estomac au sens propre; €, 
intestin recourbé à plusieurs anses et atteignant par- 
fois une trĂšs grande longueur, avec un estomac en sac, 
tapissé dans sa portion antérieure de glandes gastriques 
et dans sa portion postérieure de glandes muqueuses, 
pancréas diffus ; d, intestin recourbé à deux ou un plus 
grand nombre d’anses, avec un estomac proprement 
dit, tapissé sur toute son étendue de glandes gastri- 
ques, de glandes muqueuses entremĂȘlĂ©es, pancrĂ©as 
également diffus; e, intestin recourbé à deux anses, 
avec un vaste estomac divisĂ© en deux portions, l’une 
trĂ©s large, l’autre (le tube pylorique) trĂšs Ă©troite, mais 
tapissées toutes deux de glandes gastriques en majeure 
partie ; pancréas massif. 

Faute de temps, M. Yung ne peut développer les 
résultats physiologiques de son étude ; ce sont à ses 
yeux les plus nouveaux. Chez les Cyclostomes et chez 


EL ER 


DES SCIENCES NATURELLES. 511 


les CyprinoĂŻdes, la digestion se fait surtout en un milieu 
neutre ou lĂ©gĂšrement alcalin et revĂȘt le type d’une 
digestion pancréatique. En revanche, chez les Sélaciens 
et particuliĂšrement chez les Squales, la digestion se 
fait alternativement en milieu acide, puis en milieu 
alcalin ; elle est successivement du type gastrique et du 
type pancréatique se rapprochant ainsi de la digestion 
des animaux supérieurs seuls bien connus sous ce rap- 
port. 


M. le prof. E. Yuxc, de GenĂšve, poursuivant depuis 
huit mois des recherches quantitatives sur le plankton 
du lac LĂ©man a pu se convaincre des imperfections de 
la méthode employée généralement dans cette étude. 
Persuadé, d'autre part, que les résultats publiés jus- 
qu'ici par divers auteurs ne peuvent ĂȘtre comparĂ©s, par 
la raison qu’ils ont Ă©tĂ© obtenus par des procĂ©dĂ©s diffĂ©- 
rents, M. Yung est tenté de considérer ces résultats 
comme ne présentant à peu prÚs aucune valeur scien- 
tifique. Aussi propose-t-il Ă  la section d'examiner la 
question de savoir quelle serait la meilleure méthode 
Ă  suivre pour recueillir et pour doser le plankton. Per- 
sonnellement, il fait usage d’un filet à petite ouverture 
(filet d’Apstein, petit modùle) dont la surface filtrante 
est calculĂ©e de façon Ă  ce que toute l’eau qui entre 
puisse passer à travers et que, par conséquent, tous les 
organismes contenus dans cette eau se ramassent dans 
le réservoir cylindrique qui termine le filet. Il est cer- 
tain que les filets à large ouverture livrent entrée à plus 
d’eau qu'il n’en peut filtrer par leurs parois ; il en 
rĂ©sulte Ă  l’intĂ©rieur du filet la formation d’un remou 
qui entraine au dehors une fraction (incalculable et 


542 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


variant avec la vitesse) du plankton. On ne sait jamais 
exactemeht de la sorte la quantitĂ© d’eau qui a vraiment 
filtrĂ© et l’on ne peut Ă©tablir aucun rapport prĂ©cis entre 
cette quantitĂ© d’eau et le volume du plankton qu’elle 
contient. M. Yung critique aussi les pĂȘches horizontales 
parce que le filet trainĂ© aprĂšs le bateau n’occupe pas 
un niveau fixe et qu'il est difficile de ramener Ă  chaque 
opĂ©ration la mĂȘme vitesse, la mĂȘme inclinaison du filet 
et consĂ©quemment la mĂȘme quantitĂ© d’eau explorĂ©e. 
Ces raisons sont suffisantes pour justifier le choix qu’il 
a fait de pĂȘches verticales : il est toujours facile de con- 
naĂźtre le volume de l’eau filtrĂ©e qui Ă©quivaut Ă  celui 
d’un cylindre d’eau de 10 centimùtres de diamùtre 
(diamùtre de l’ouverture du petit filet d’Apstein) et d’une 
hauteur égale à la profondeur à laquelle le filet a été 
descendu. Quant au dosage du plankton, M. Yung l’ef- 
fectue dans des tubes hauts d’un mĂȘtre et larges 
de 2‘, centimĂštres, effilĂ©s Ă  leur extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure 
et reliés par un caoutchouc à des éprouvettes graduées 
en dixiÚmes de centimÚtre cube. Ces tubes présentent 
l’avantage de pouvoir recevoir toute la pĂȘche prĂ©alable- 
ment fixĂ©e au formol Ă  2 ‘/,; celle-ci y sĂ©journe au 
moins vingt-quatre heures afin d'assurer son tassement. 
Et pour éviter les erreurs dues à la présence des grands 
Crustacés qui gÚnent laccumulation réguliÚre du fin 
plankton, on filtre au prĂ©alable le produit de la pĂȘche 
sur une toile métallique dont les mailles mesurent 
1/10 de mm. de cĂŽtĂ© et l’on sĂ©pare ainsi le gros et le 
petit plankton que l’on dose tour à tour. 

M. Yune est prĂȘt Ă  adopter une autre mĂ©thode si ses 
coliĂšgues en planktonologie s’y dĂ©cident, mais ce qu'il 
dĂ©sire avant tout, c’est une unitĂ© dans les procĂ©dĂ©s de 


DES SCIENCES NATURELLES. 13 


recherches. Ce ne sont pas tant les résultats absolus qui 
importent, mais bien des résultats comparatifs. En ter- 
minant M. Yung, préconise la méthode américaine utili- 
sant la pompe aspirante, tout en reconnaissant que 
son prix élevé la rend difficile. 

La question est renvoyée à l'examen de la Commis- 
sion limnologique . 


M. E. Yuxc prĂ©sente trois exemplaires d’un nouveau 
poisson recueillis dans une nasse Ă  l’intĂ©rieur du port 
de Genùve. Il s’agit de la perche-soleil ou perche du 
Canada, le Sun-Fish, introduit en Europe il y a déjà 
une dizaine d'annĂ©es et qui paraĂźt s’ĂȘtre acclimatĂ© dans 
certains fleuves français, notamment la Loire (Voir 
l’IntermĂ©diaire des Biologistes, 1° annĂ©e, pages 61 et 
81). M. le D° Oltramare obtint, il y a deux ans, dans 
son Ă©tablissement de pisciculture de GenĂȘve, une ponte 
prospÚre de progéniteurs achetés à Paris: il en sema 
des jeunes dans le RhÎne et les individus apportés ré- 
cemment Ă  M. Yung par un pĂȘcheur prouvent qu'ils y 
ont trouvé les conditions favorables à leur croissance. 
La perche-soleil est un joli poisson Ă  coloration verte 
et vert-bleuĂątre qui le fait ressembler Ă  un Labre. 


M. le professeur M. Musy, de Fribourg donne le 
rĂ©sultat de son Ă©tude sur l’époque de la disparition de 
quelques mammifĂšres du sol fribourgeois. 

Ses recherches ont consisté à étudier les diverses lois 
qui, depuis le XVÂź siĂšcle jusqu’à nos jours, ont rĂ©glĂ© la 
chasse d’une part la destruction des fauves de l’autre 
et sur lesquelles il donne divers renseignements. Il a 
pu ainsi fixer assez approximativement l’abondance de 


Sons hantĂ© A Ée sh ce ne 0 a de ES LS et Ne Toni Ă  


514 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 
quelques espÚces pendant les siÚcles passés ainsi que 
le moment de leur disparition par les primes payées 
pour les fauves tués et par les récompenses accordées 
pour le gibier de hante-chasse apporté aux membres 
du gouvernement. 

On trouve des restes de castor (Castor fiber L.) dans 
les palafittes du lac de Morat et la Bibera (Bibern- 
bach), qui se jette dans le mĂȘme lac, doit certainement 
son nom à des colonies de cet intéressant rongeur. 
Sans pouvoir se baser sur des documents bien authenti- 
ques, on peut affirmer que cette espĂšce a disparu dans 
le courant du XI"° ou du XIT°* siÚcle. 

L'ours brun (Ursus arctos L.) était fréquent pendant 
le XVI" et le XVII” siùcle. De 1507 à 1698 on en 
tua trente et un, principalement dans la région monta- 
gneuse qui s'Ă©tend de Planfayon Ă  Bellegarde. Il a dis- 
paru dans le courant du XVII" siÚcle ; celui qui fut tué 
Ă  BarberĂȘche en 1698, semble avoir Ă©tĂ© le dernier. 

Le cerf commun (Cervus elaphus L.), Ă©tait trĂšs 
abondant aux XV" et XVI"* siĂšcles. Les nombreux bois 
qui ornent les galeries de nos anciens chĂąteaux en sont 
une preuve. Les derniers ont Ă©tĂ© tuĂ©s, l’un le 27 Juillet 
1748, prĂšs de Broc, l’autre le 15 octobre de la mĂȘme 
année prÚs de Cerniat et le troisiÚme prÚs de Morat en 
1750. On peut donc admettre que le cerf a disparu 
vers la fin du XVII”* siĂšcle et celui qui fut tuĂ© en 
1871 dans les bois de Cottens était un sujet égaré. 

Le loup (Canis lupus L.) abondait pendant les XVÂź", 
XVI" et XVII" siĂšcles et il parcourait la plaine aussi 
bien que la montagne. Chacun pouvait le tuer et recevait 
une prime pour chaque capture. Trois cents loups au 
moins ont été tués depuis 4504 à 1800. Au commen- 


DES SCIENCES NATURELLES. 15 


cement du XVI" siĂšcle ils se faisaient surtout tuer dans 
la plaine, plus tard ils devinrent particuliÚrement fré- 
quents dans la région des Alpettes. Au XVII" siÚcle, 
les loups Ă©taient devenus trĂšs rares et cependant le der- 
nier ne fut tué que le 27 avril 1837, dans les environs 
de Riaz. 

Le lynx (Felis Iynx L.), semble avoir toujours été 
trÚs rare, le dernier connu a été tué prÚs de Charmey, 
en 19826. 

Le sanglier (Sus serofa L.) est surtout mentionné 
dans le courant du XV"° et du XVI" siÚcle, mais il ne 
disparut que vers le commencement du XIX"* pendant 
lequel on en tua encore quelques-uns. 

On a prétendu avoir tué des chats sauvages (Felis 
catus L.) au Vuilly en 1890 et en 1891; Ă©taients-ils 
bien authentiques? c’est douteux. 

Le bouquetin (Capra ibex L.) semble n’avoir jamais 
habité le territoire fribourgeois et le chevreuil (cervus 
capreolus L.), rare déjà au commencement du siÚcle, 
a beaucoup de peine à s’y maintenir et surtout à s’y 
multiplier. 

Depuis cinq siĂȘcles, la classe des mammifĂšres s’est 
appauvrie d’au moins sept espùces". 


M. HAviLanD-Fiecp, de Zurich expose le catologue du 
Concilium bibliographicum Ă  Zurich. 


1 Voir Bulletin de la Soc. frib. des Sc. nat. Vol. VIII. 1898. 


516 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


Botanique. 


Président : M. le prof. CRAMER, de Zurich. 
Secrétaire : M. le prof. Ed. Frscuer, de Berne. 


Westermaier. Sur les ouvertures stomatiques — Ed. Fischer. PrĂ©sentation du 
premier cahier de la Flore cryptogamique suisse. Expériences d'infection par 
des Urédinées alpines de M. Jacky. Expériences de culture du Protomyce 
macrosporus de Mlle Popta. — A. Maurizio. Diffusion et germination des 
SaprolĂ©gniĂ©es. DĂ©veloppement d'algues sur des plantes de serre. — Jean 
Dufour. Trois maladies de la vigne. — C. SchrĂŽter. Sur la variabilitĂ© dans 
le genre Pinus. — M. Rickli. DĂ©couverte de la Tulipa Celsiana prĂšs de 
Brigue. Le genre Doryenium. — R. Chodat. Symbiose bactĂ©rienne et 
mycĂ©lienne. — Chodat. Recherches de M. Barth et de Mie von Schirn— 
hofer. — M. Micheli. Greffage du Clianthus Dampieri. Photographies 
de plantes rares. Exploration botanique au Mexique. — Paul Jaccard. 
Gentianes du groupe de G. acaulis. — Dutoit. Ronces intĂ©ressantes des 
environs de Berne. 


M. le prof. WEsTERMAIER, de Fribourg, fait une com- 
mupication sur l’organisation des stomates des feuilles. 

Devant publier incessamment ses observations Ă  ce 
sujet, l’auteur ne nous en Ă  donnĂ© aucun extrait. 


M. le prof. Ed. Fiscer, de Berne, présente le pre- 
mier cahier des Contributions Ă  la Flore cryptogami- 
que suisse qui contient ses études sur le développe- 
ment d'environ 40 espĂšces d’UrĂ©dinĂ©es suisses. Il 
rĂ©sume l’état actuel de nos connaissances sur les UrĂ©di- 
nées de la Suisse et fait ressortir les mérites des tra- 
vaux des mycologues bernois Trog et Otth. Il parle 
ensuite avec quelques détails des Puceinia qui habitent 
sur le Carex montana et signale les relations qui existent 
entre le Puccinia obtusata (P. arundinacea var. obtu- 


DES SCIENCES NATURELLES,. 917 


sata Otth) dĂ©crit par Otth et l’Æcidium Ligustri Strauss. 
L'auteur appuie sur les faits qu’il vient d'exposer, quel- 
ques considérations théoriques relatives à la Phylogénie 
des Urédinées. 


M. Fiscxer parle encore des expériences d'infection 
par des UrĂ©dinĂ©es alpines faites Ă  l’Institut botanique 
de Berne par M. E. Jacky. Les résultats obtenus peu- 
vent se résumer comme Suit : 

1° Au bord du glacier de CorbassiÚre (Valais), à 
2650 mÚtres d'altitude, on a trouvé sur Saxifraga oppo- 
siifolia, un Caeoma ; dans le voisinage immédiat, on 
vit peu aprés se développer un Melampsora alpina sur 
Salix herbacea. Cela fit supposer que le Caeoma ren- 
trait peut-ĂȘtre dans le cycle de dĂ©veloppement du 
Melampsora, ce qui a été confirmé par l'expérience. 

2° Un Æcidium observĂ© Ă  Fionnay (VallĂ©e de Bagnes) 
sur Aquilegia alpina appartient au cycle d’un Puccinia 
qui vit sur 4grostis alba. Des téleutospores de ce der- 
nier ont pu infecter Ă©galement des plantes d’Aguilegia 
vulgaris. Le champignon est donc identique au Pucei- 
ma Agrostidis Plowright. 

3° L’Uromyces Aconiti-Lycoctoni est un Uromy- 
copsis : en semant les Teleutospores sur la mĂȘme plante 
nourriciùre, on à pu y reproduire des Æcidium qui, 
semés à leur tour, ont donné de nouveau des Téleu- 
tospores. Les Aconitum Napellus et paniculatum, le 
Trollius europaeus n’ont pas Ă©tĂ© infectĂ©s par cet Uro- 
myces. 


Enfin M. FiscHerR communique quelques expériences 
d'infection au moyen du Protomyces macrosporus faites 
ARCHIVES, t. VI. — Novembre 1898. 39 


518 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


à l’Institut botanique de Berne par M" C. Popra. Ces 
expĂ©riences ont montrĂ© que ce parasite n’est pas aussi 
spécialisé dans le choix de ses plantes nourriciÚres que 
la plupart des Urédinées, Avec des spores récoltées sur 
Ægopodium Podagraria, l’auteur a pu infecter les 
Ombellifùres suivantes : Ægopodium podagraria, Pa- 
limba Chabraei, Bubon gemmiferum, Cicuta virosa, 
Libanotis vulgaris, Ferula thyrsiflora, Pachypleurum 
alpinum, Seseli montanum, Trinia vulgaris, Bunium 
virescens, Athamanta cretensis. 

Les résultats négatifs de quelques autres essais ne 
sont pas assez probants pour qu'on puisse en conclure 
à une résistance de quelques autres OmbellifÚres à lPin- 
fection de Protomyces macrosporus. 


D' A. Maurizio (WÀdensweil). Une méthode pour 
évaluer le nombre des germes de Saprolégniées dans 
l'eau et la vase. 

La facultĂ© qu’on les SaprolĂ©gniĂ©es de se dĂ©velopper 
dans des conditions trĂšs variables et sur des substratum 
vivants ou morts et de produire ainsi de nombreuses 
colonies, donne un certain intĂ©rĂȘt Ă  la question du 
nombre de germes contenus dans l’eau et dans la vase. 

J'ai pu, à l’occasion des recherches sur la distribu- 
tion et la biologie de saprolégniées qui paraßtront dans 
l'organe de la Société « Deutsche Fischerverein » établir 
une méthode qui permet d'évaluer la quantité de ces 
saprophytes dans divers milieux. 

Il se produit constamment dans les conduites oĂč l’eau 
séjourne, des croûtes mycéliennes de plus ou moins gran- 
des dimensions. J’ai non seulement rencontrĂ© de ces 
revĂȘtements dans les conduites des divers laboratoires 


DES SCIENCES NATURELLES. 919 
Ă  Zurich ou Ă  WĂ€densweil, mais aussi dans les cuisines 
oĂč l’eau n'arrive que momentanĂ©ment. Ce ne sont pas 
seulement des Saprolégniées qui les font naßtre, mais 
des Bactéries et des ascomycÚtes incomplÚtement dé- 
terminés. 

Ces dépÎts ont servi de point de départ pour la déter- 
nination du nombre des germes de ces divers genres. 

La matiĂšre obtenue est diluĂ©e au moyen d’une quan- 
titĂ© connue d’eau. De cette dilution on prend un ‘/, Ă  
1 cm.c., qui servent Ă  Ă©tablir des cultures sur plaques 
qui permettront en tenant compte du dĂ©bit de l’eau 
durant le temps d'expérience, de déterminer le nom- 
bre de germes ou des portions de mycélium qui ont pu 
ĂȘtre isolĂ©s des conduites. 

J'ai obtenu ainsi un germe par 1000, 1500, 1900 
litres. Ce résultat ne cadre que difficilement avec la 
constatation que dans des essais de quelques litres on 
trouve constamment plusieurs germes. On ne sait pas 
d’ailleurs non plus si la croĂ»te doit son origine Ă  un ou 
plusieurs germes. 

Comme les filtres ordinaires laissent passer les z00- 
spores et qu’à cause des grandes quantitĂ©s d’eau Ă  filtrer 
les bougies ne sont pas commodes, j'ai préféré utiliser 
la méthode de détermination directe. 

L'eau est distribuĂ©e en vases d’une contenance de 
8 à 10 litres. Sur la surface de cette eau on dépose en 
quantitĂ© suffisante des Ɠufs de fourmis. AprĂšs deux 
Jours on remarque sur les Ɠufs un fin duvet. On les 
enlÚve et ceux de chaque vase sont comptés séparé- 
ment. 

AprÚs cette premiÚre expérience on remet de nou- 
veau des Ɠufs de fourmis et on en trouve moins d’in- 


sa PTE CLEO LN S AN ER e U Te PR AS RE ON 
d * ds, De D 


520 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


fectés et moins encore à la troisiÚme, ce qui montre 


que le nombre des germes a diminué. 

EvaluĂ©s de cette maniĂšre les germes de l’eau du lac 
de Zurich sont au nombre de 3,33 par litre, tandis que 
dans un Ă©tang Ă  poisson prĂšs de WĂ€densweil on n’en 
trouve que 0,16 par litre. 

Dans la vase en moyenne : 


Germes Germes 
sur 100 gr. de la substance dans 100 gr. de subst. organique 
séchée à 100° (déterminée par calcination) 
Lac de Zurich 6981,3 2497,1 
Etang 4931,1 1637,7 


Cette méthode est sans doute la seule actuellement 
qui permette d’évaluer le nombre des champignons 
dans l’eau. 

Sans prétendre à une exactitude absolue, elle permet 
de reconnaßtre des degrés dans la distribution des 
genres et sous quelle forme les germes de Saprolé- 
gniées sont contenus dans ces milieux. Malgré quelques 
défauts, elle rendra de bons services. 


A. Maurizio. DĂ©veloppement d'algues Ă©piphytes sur 
les plantes de serre. 

Les botanistes comme les horticulteurs connaissent 
les revĂȘtements verts ou jaune qui se dĂ©posent sur des 
plantes de serre chaude. 

Pendant les années pluvieuses de 1896 et 97, on 
trouvait beaucoup de ces taches de ‘/, à 2 centim*., 
formant un feutrage susceptible d’ĂȘtre enlevĂ© en 
bandes. Je les ai rencontrées dans les serres de 
WĂ€densweil, de Zurich, Berne, Pavie, Milan et Monza. 
Ces algues sont absolument Ă©piphytes. 


DES SCIENCES NATURELLES. 921 


Je cite parmi les plantes qui en souffrent ; Adianthum 
Capillus veneris et ses variétés, Nephrolepis exaltata, 
Pteris lineata, Pt. nobilis, Pleris cretica, Pteris serru- 
lata, Centradenia rosea, et plusieurs Begonia. On en 
trouve, sur presque toutes les plantes Ă  grandes feuilles 
comme les Aracées, les Artocarpées, les Araliacées, les 
Pipéracées. 

Ces mĂȘmes algues se retrouvent sur les tables et pa- 
rois des serres. Ce sont ici principalement des Pleuro- 
coccusetdes Protococcus. En outre Cyslococcus humicolu , 
Nostoc sp., Occilatoria Froehlichi, Cylindrospermum 
macrospermum, Oscillatoria tenerrima, des fragments 
de Vaucheria, prennent aussi souvent un beau dévelop- 
pement. D’autres espùces s’y trouvent en moins grande 
quantité. 

Ce revĂȘtement d'algues est plus ou moins Ă©pais et 
atteint parfois presque l'Ă©paisseur de la feuille elle- 
mĂȘme. Dans ce cas-lĂ , la fonction amylogĂšne de celle- 
ci est fortement affaiblie. En outre la transpiration di- 
minue sensiblement. A la face inférieure, les algues 
pĂ©nĂštrent dans les stomates, s’y multiplient et les 
désorganisent. 

La nature de la surface de la feuille, l'Ă©paisseur de 
l’épiderme, l'existence ou l’absence de poils, etc., 
influent naturellement beaucoup sur ce phénomÚne. 


M. Jean Durour, directeur de la Station viticole de 
Lausanne, parle de quelques maladies nouvelles de la 
vigne el de leur traitement. 

Les maladies dont il est question ici sont le Black-rot, 
qui cause de grands ravages en France, mais n’a pas 
encore Ă©tĂ© signalĂ© en Suisse, la maladie brune qui s’est 


529 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


montrée dÚs 189% dans certaines localités du canton 
de Vaud et du Valais; enfin une forme nouvelle et 
dangereuse du mildiou observée sur les grappes en 
fleurs. 

M. Dufour montre des Ă©chantillons de feuilles et 
grappes atteintes de ces maladies et décrit les parasites 
cryptogames qui en sont la cause. 

Le Black-rol produit sur les feuilles des taches 
brunes qui présentent à leur surface de petites pustules 
noires (pycnides), organes de reproduction du parasite. 
Les spores tombent ensuite sur les grappes et les infec- 
tent, en produisant une pourriture dangereuse. Les 
grains atteints se flétrissent, se rident et se dessÚchent, 
tout en devenant d'un noir bleuĂątre; les mĂȘmes 
pustules noires que sur les feuilles se montrent bientĂŽt 
Ă  leur surface. Des rĂ©coltes entiĂšres peuvent ĂȘtre 
anéanties ainsi en peu de jours. La maladie importée 
d'Amérique existe depuis 1885 en France, principale- 
ment dans le Sud-Ouest ; mais on l’a constatĂ©e aussi en 
Beaujolais, dans l’Ain et plus rĂ©cemment, dans le DĂ©- 
partement du Jura. 

M. Dufour a observé la maladie à Salins, vignoble 
qui se trouve Ă  peu de distance de la frontiĂšre suisse. 
Les traitements Ă  la bouillie bordelaise sont les seuls 
qui présentent quelque efficacité et encore sont-ils dans 
beaucoup de cas insuffisants pour protéger complÚte- 
ment la récolte. 

La maladie brune, due au Septocylindrium dissiliens 
Saccardo, avait été observée pour la premiÚre fois en 
1834 dans les environs de GenĂšve, par Duby et 
de Candolle. Des dégùts assez considérables avaient eu 
lieu alors, les vignes s’étant dĂ©feuillĂ©es de bonne heure 


Ă } Ale) 


DES SCIENCES NATURELLES,. 523 


sous action du parasite. Depuis cette Ă©poque il n'avait 
pas été fait mention de cette maladie, qui est apparue 
de nouveau en 189%, Ă  Ollon, Saxon et St-LĂ©onhard, 
causant également un dessÚchement précoce des feuil- 
les. Le parasite est facilement reconnaissable aux taches 
brunes qu'il produit sous les feuilles atteintes et Ă  la 
forme de ses spores. Les traitements essayés : soufra- 
ges et suMfatages n’ont pas produit grand effet. Il semble 
cependant que le soufre est plus Ă©nergique et peut dans 
une certaine mesure prévenir la maladie. 

Le mildiou, bien connu déjà sur les feuilles et les 
grappes formĂ©es, s’est attaquĂ© cette annĂ©e d’une façon 
trÚs intense aux grappes, immédiatement avant la 
floraison, arrĂȘtant celle-ci et provoquant la coulure sur 
une grande Ă©chelle. Des recherches microscopiques ont 
montré que le mycelium du Peronospora avait envahi 
complÚtement les organes de reproduction et spéciale- 
ment les ovaires. Un traitement avant la fleur est Ă  
recommander vivement. 


M. le prof. C. ScurÎTer, de Zurich (absent), à fait dé- 
poser sur le bureau une brochure « Ueber die Vielge- 
staltigkeit der Fichte (Picea excelsa Lin), » renfermant 
un grand nombre d'observations sur les formes diverses 
de cet arbre. 


M. Ricxu, de Zurich, signale la découverte qu'il 
a faite prĂšs de Brigue de la Tulipa Celsiana , 
puis présente quelques considérations sur le genre 
Doryenium, qui est représenté en Suisse par 
deux espĂšces appartenant Ă  la section Eudoryenium 
dont elles offrent toutes deux les caractĂšres dis- 
tinctifs, avec une grande netteté (ailes soudées au 


524 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


sommet et munies de deux poches latérales, calice fai- 
blement bilabié, légume arrondi, ordinairement mo- 
nosperme). L'une est le D. herbaceum Vill., qui ne 
se rencontre que dans la partie la plus méridionale du 
Tessin. L'autre habitant les Grisons, est bien connue 
des botanistes, sa position systématique a été trés 
discutée. Successivement rattachée au D. suffruticosum 
Vill., au D. decumbens Jord., ou traitée par M. Gremli, 
comme variété spéciale du D. Jordani, Loret et Barran- 
don, elle a été finalement classée par M. Burnat, 
comme D. suffrulicosum var. germanicum. 

C’est une espùce à propos de laquelle se posent plu- 
sieurs questions intéressantes, relatives à son origine, 
à son affinité, à son aire géographique, etc. Pour M, 
Rickli, elle représente une forme parallÚle au D. suf- 
frulicosum var. genuinum dont l’aire est plus occi- 
dentale. Elle est assez répandue dans toute la région 
des collines préalpines de la Haute et Basse-Autriche, 
pousse une pointe du cÎté de la Moravie, une autre le 
long du Danube jusqu'au Banat, une troisiĂšme enfin 
du cÎté de la Styrie, de la Carinthie, de la Carniole 
jusqu’au littoral Dalmatien et au nord de la GrĂšce, oĂč 
dans le Pinde et dans les Alpes Dinariques de la Bosnie, 
et de l’HerzĂ©govine (1600 Ă  2000 mĂštres), elle se mo- 
difie et prend un aspect déprimé, des feuilles étroites 
et courtes. L'auteur considÚre cette plante qui a été 
décrite par Heldreich sous le nom de D. nanum, 
comme une forme alpine de D. suffruticosum, var. 
germanicum. ; 

Enfin M. Rickli a terminé sa communication par une 
Ă©tude de 6 variĂ©tĂ©s du D. hirsutum L., fondĂ©es sur l’ap- 
parence et la conformation des feuilles, la grandeur des 


DES SCIENCES NATURELLES. 929 
fleurs et particuliĂšrement l’indument. Ces six variĂ©tĂ©s 
sont assez distinctes et d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, on 
peut dire que les formes les plus poilues appartiennent 
à la zone septentrionale de la région méditerranéenne et 
les plus glabres à la zone méridionale. L'espace dont 
nous disposons ici ne nous permet pas de donner l’énu- 
mération complÚte de ces variétés dont l'aire géographi- 
que comprend le bassin méditerranéen tout entier, 
depuis Toulon jusqu’en Grùce, en Asie-Mineure et au 
Maroc. 


M. CHonat, de GenÚve, fait à la seconde assemblée 
générale une conférence sur les symbioses bactériennes 
el mycéliennes. 

Il expose tout d’abord la question des bactĂ©ries des 
Légumineuses et les recherches récentes de Mazé. Il 
ressort de ces derniĂšres que le Bacillus radicicola Ă  
besoin pour fixer l’azote gazeux d'emprunter au sucre 
qu’il dĂ©compose l’énergie nĂ©cessaire Ă  cette rĂ©action. 
L'auteur a repris en collaboration avec M. Riklin ces 
recherches et leurs expériences confirment celles de 
Mazé. On a cru pendant longtemps que les légumineu- 
ses Ă©taient capables par elles-mĂȘmes de fixer l’azote 
atmosphĂ©rique. Le fait que les microbes que l’on a 
retirés des bulbilles bien connues peuvent en dehors de 
l'organisme de la légumineuse fixer de notables pro- 
portions d’azote rend trùs douteuse cette maniùre de 
voir. Les auteurs ont réussi à cultiver ces microbes sur 
divers milieux ; bouillon de maïs, et plus particulié- 
rement de carotte. Le microbe des légumineuses paraßt 
peu difficile et reproduit partout les mĂȘmes apparences 
de colonies ressemblant Ă  de la vaseline transparente. 


VV Ir AY MR PUMENS nr UN en oe LA Ă  POEPE Fe RS 
É : de C7 


526 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


Ils ont en outre inoculé ces bactéries à diverses racines 
de graminées et ont obtenu des formations rappelant 
celle de l’érenchyme. 

Dans une seconde séries d'expériences, MM. Chodat 
et Riklin ont isolĂ© des bulbilles de l’HippophĂ€e et de 
l’Aulne, comme aussi des fausses lenticelles de l’Aulne, 
du Saule et des Myricaria, des bactéries également ra- 
mifiĂ©es et rappelant extrĂȘmement comme morphologie 
celles des légumineuses. 

Des expĂ©riences faites avec le microbe isolĂ© de l’Hip- 
pophĂ€e ont donnĂ© les mĂȘmes rĂ©sultats que celles avec 
la bactérie des légumineuses. Il y a également un gain 
notable d'azote. Ces bactéries rappellent par leur mor- 
phologie ce qui s’observe chez plusieurs CyanophycĂ©es Ă  
vraie ramification. Dans certains cas il y a parallélisme 
avec ce qui a été décrit par le jeune Hyella 

À cause de la formation de spores comme celles des 
vraies bactĂ©riacĂ©es, elles ne sauraient en ĂȘtre sĂ©parĂ©es. 
Les auteurs qui prétendent que la vraie ramification 
est étrangÚre aux bactériacées ne sauraient montrer un 
groupe de microphytes oĂč la formation des spores se 
passe de la mĂȘme maniĂšre que dans les bactĂ©ries ra- 
mifiĂ©es de l’'HippophaĂ«. 

La question de savoir si ces bactéries isolées par les 
deux auteurs sont identiques aux organismes qui pro- 
duisent les tĂȘtes dans les bulbilles de l’HippophĂ€e et de 
l’Alnus est encore ouverte. 


M. CHopaT rend compte en outre des recherches faites 
sous sa direction par M. le D'° F. Barta et par M von 
SCHIRNHOFER. On sait que dans les racines des orchidées 
s’établissent des champignons qui y restent pendant un 


4 
4 
. 


DES SCIENCES NATURELLES. 927 
certain temps puis finissent par ĂȘtre digĂ©rĂ©s par la 
plante hospitaliĂšre ou nĂ©crosĂ©s dans d’autres cas. M. 
Barth a suivi les modifications que subit la cellule de la 
plante attaquée et notamment le novau. Il à vu celui- 
ci s’hypertrophier, subir souvent une division directe et 
passer successivement par des stades divers de com- 
position chimique qui modifient sa capacitĂ© d’absorber 
les couleurs. [Ty a une grande analogie entre ce phéno- 
mÚne et celui qui a été décrit par L. Huie pour les 
noyaux des cellules digestives des plantes carnivores. Il 
y a de grandes variations d’une orchidĂ©e Ă  l’autre. Ces 
phénomÚnes parlent en faveur de la théorie de la diges- 
tion des champignons par la plante et dans certains 
cas en faveur de la théorie de la symbiose car le 
champignon est régénéré successivement dans les par- 
ties les plus jeunes de la racine. 

Dans les expériences faites avec M°° Schirnhofer les 
champignons causes de ces symbioses ont été isolés dans 
plus de 15 espĂšces d’orchidĂ©es terrestres de la Suisse et 
du midi de la France. Le champignon spĂ©cifique s’est 
trouvĂ© ĂȘtre dans tous les cas un Al{ernaria (Fusatium). 
M. Chodat décrit les cultures de cet Alternaria 
et insiste sur le fait que son développement est 
nul ou presque nul sile milieu ne contient point d’azote 
combiné. Il semble donc que cette symbiose ne saurait 
avoir pour effet d'enrichir la plante hospitaliĂšre en 
azote et qu'il y Ă  lieu de distinguer entre les symbioses 
bactĂ©riennes qui sont productrices d’azote et les sym- 
bioses mycĂ©liennes qui paraissent ĂȘtre simplement un 
commensalisme. 


M. MicxeLi, de GenĂšve, parlant de la culture du 


528 SOCIÉTÉ HELVYVÉTIQUE 


Clianthus  Dampieri, remarquable  LĂ©gumineuse 
d'Australie, décrit un procédé de greffage sur les ger- 
mes qui paraßt intéressant. Il consiste à enlever de 
suite aprĂšs la germination la gemmule du Colutea fru- 
tescens et la remplacer par la gemmule du Clianthus. 
On obtient ainsi une végétation vigoureuse ; autrement 
le C. Dampieri ne peut que difficilement vivre dans 
notre climat. 


Le mĂȘme observateur prĂ©sente des photographies 
de quelques plantes rares qui ont fleuri dans son jar- 
din, entre autres de diverses espĂšces d’ErĂ©murus, 
gigantesques liliacées du Turkestan. 


Il donne ensuite quelques détails sur une exploration 
botanique qu'il fait faire en ce moment par M. Lan- 
glassé, voyageur français dans les Etats mexicains de 
Michocaan et de Guerrero. 


M. le D' Paul Jaccarn, de Lausanne, présente en 
son nom et au nom de M. Th. RITTENER, Ă  Ste-Croix, 
divers exemplaires de Gentiana excisa Presl. b/alpina 
Vill. provenant des vallons d’Emaney et de Salanfe. 
Dans ce dernier vallon cette forme qui est en général 
prédominante sur les terrains silicieux se rencontre 
Ă©galementsur les pentes calcaires. Plusieursexemplaires 
en ont été trouvés sur les pentes calcaires de Gagnerie, 
Ă  des altitudes diverses cĂŽte Ă  cĂŽte avec des Gentiana 
excisa Presl, et avec des Gent, acaulis auct. 

La prĂ©sence simultanĂ©e dans les mĂȘmes stations de 
la forme alpina Vill. avec G. acaulis auct. et excisa 
Presl. empĂȘche de la considĂ©rer comme une simple 


den dt. ft ts hé 


PRET, 


DES SCIENCES NATURELLES. 029 
race géographique ou biologique, d'autant plus que ses 
caractÚres anatomiques et morphologiques la séparent 
tout aussi nettement de l’ercisa Presl que cette der- 
niùre l’est de l’acaulis, auct. On peut donc la consi- 
dĂ©rer au mĂȘme titre que ces deux derniĂšres comme une 
espĂšce authentique. 

Une note plus détaillée paraßtra dans le Bulletin de 
la Soc. vaud. des sciences naturelles. 


M. Duroir présente et distribue des échantillons 
d’espĂȘces rares du genre Rubus des environs de Berne. 


(A suivre.) 


BULLETIN SCIENTIFIQUE 


PHYSIQUE 


R. BLONDLOT. SUR LA MESURE DIRECTE D’UNE QUANTITÉ D'ÉLEC- 
TRICITÉ EN UNITÉS ELECTROMAGNÉTIQUES; APPLICATION A LA 
CONSTRUCTION D'UN COMPTEUR ABSOLU D'ÉLECTRICITÉ (C. R. 
de l’Acad. des Sc., t. CXX VI, juin 1898). 


Une longue bobine creuse est assujettie de facon que son 
axe soit horizontal; dans la région centrale de cette bobine, 
une seconde bobine formée de quelques tours de fil et ayant 
la forme d’un anneau est suspendue de facon que son plan 
soit vertical el qu’elle puisse tourner librement autour de 
son diamĂštre vertical. Les deux bobines sont parcourues par 
le mĂȘme courant ; des godets Ă  mercure servent Ă  Ă©tablir la 
communication entre la bobine mobile et la partie fixe du 
circuit. 

Le magnétisme terrestre étant compensé, lorsqu'on 
Ă©carte la bobine annulaire de la position d'Ă©quilibre qu’elle 
prend sous l’action de la bobine fixe, elle exĂ©cute des oscilla- 
tions isochrones. La durée de la période T est en raison 
inverse de l'intensitĂ© Ă  du courant, d'oĂč rĂ©sulte que le pro- 
duit 2T est une quantité constante ne dépendant que de la 
construction des deux bobines. D’autre part ce produit n’est 
autre chose que la quantité d'électricité qui traverse une 
section du fil pendant la durĂ©e d’une oscillation et par con- 
séquent : 

Quelles que soient l'intensitĂ© du courant et la pĂ©riode d’oscil- 
lation, la quantité d'électricité qui traverse une section du 
circuit pendant qu'une oscillation s’accomplit est toujours lu 
mĂȘme. 

L'auteur donne la formule trĂšs simple par laquelle le pro- 
duit ?T exprimé en unités électromagnétiques absolues 


POP en 


St 


PHYSIQUE. Sal 


dépend des données de l'appareil qui permet ainsi de déter- 
miner la quantité d'électricité débitee par un courant sans 
qu'on ait à mesurer séparément comme on le fait habituel- 
lement, le temps d’une part et l'Ă©lectricitĂ© de l’autre. 

M. Blondlot a construit sur ce principe un compteur appli- 
cable aux besoins de l’industrie. Plusieurs modĂšles ont Ă©tĂ© 
exécutés au Laboratoire de Physique de la Faculté de Nancy ; 
le type industriel a Ă©te Ă©tabli par la maison E. Ducretet. 

De nombreux essais ont montré que le produit ?T est bien 
indĂ©pendant de 2 jusqu’à la plus grande intensitĂ© que les fils 
puissent supporter, c’est-à-dire environ {1 ampùres. 


En SEILER. UEBER DIE ABHÆNGIGKEIT DER W ÆRMESTRAHLUNG... 
INFLUENCE DE LA TEMPÉRATURE ET DE LA PRESSION ATMOSPHÉ- 
RIQUE SUR LE RAYONNEMENT CALORIFIQUE DES FILS MÉTALLI- 
QUES CHAUFFÉS. Thùse de Zurich ; broch, in 8. 28 p. 3 pl. 
Winterthur, G. Binkert 1898. 


Un fil de constantan de 3 mm. de diamĂštre et de 91 cm. de 
longueur Ă©tait fixĂ© suivant l’axe d’un tube de laiton noirci, 
intérieurement, dont la surface extérieure était maintenue à 
une tempĂ©ralure constante par un courant d’eau froide, et 
dans lequel on pouvait faire le vide à l’aide d’une trompe à 
mercure de Kahlbaum. On faisait passer dansle fil un courant 
électrique d'intensité connue de 1 à 35 ampÚres. Des cou- 
ples thermoélectriques fer-constantan, soudés en divers points 
du fil, permettaient, soit de mesurer Ă  chaque instant la tem- 
pérature de celui-ci, soit, en utilisant seulement le fil de fer 
de deux couples, de déterminer par comparaison avec un élé- 
ment normal de Clark la différence de potentiel entre les 
deux points correspondants, d’oĂč l’on pouvait dĂ©duire la 
chaleur dégagée dans le filentre ces points, égale à la chaleur 
rayonnée lorsque la température était devenue stationnaire. 

Lorsque, maintenant constante l’énergie fournie par le 
courant, on fait progressivement le vide dans le tube, on 
trouve que la tempĂ©rature du fil s'Ă©lĂšve d’abord lentement 
jusqu’à ce que la pression soit descendue à 100 mm. de 
mercure environ. Entre 100 et 3 mm. la température reste 


932 BULLETIN SCIENTIFIQUE. 

constante, puis augmente de nouveauet cela trĂšs rapidement 
pour les pressions plus basses ; dans une observation, par 
exemple, on a trouvé 


pression 728 mm. température 152,3° 
61 221,5 
3,2 221,6 
15 2925 
0,003 (environ) 257,5 


En maintenant constante une pression aussi faible que la 
pompe pouvait la maintenir, et en faisant varier l’intensitĂ© 
du courant, on pouvait étudier l'influence de la température 
sur le rayonnement. L'auteur trouve que cette influence est 
bien représentée par la formule de H.-F, Weber, ou du moins 
que les divergences paraissent explicables par les différences 
que la tempĂ©rature doit introduire dans l’état de la surface 
rayonnante et des couches gazeuses adhérentes à cette 
surface. C.S. 


Uzricx SEILER. UEBER OSCILLATIONEN... SUR LA CHARGE OSCIL- 
LATOIRE DES CONDENSATEURS ET SON APPLICATION À LA DÉTER- 
MINATION DU SELF-POTENTIEL DE SYSTÈMES CONDUCTEURS 
QUELCONQUES. ThĂšse de Zurich. broch. in-8, 27 p. 1 pl. 
Leipzig. J.-A. Barth 1897. 


Les résultats de ce travail ont été communiqués par M. le 
prof. A. Kleiner, à la session de 1896 de la Société helvétique 
des Sciences naturelles (Archives 1896, t. If, p. 528). 


CHIMIE 


Revue des travaux faits en Suisse. 


FRANz FEIST, STROPHANTINES ET STROPHANTIDINES 
(Berichte XXXI, 554, Zurich.) 


Dans ce travail prĂ©liminaire l’auteur donne pour formule 
à la strophantine C;,,H,,0,,; traitée par les acides à chaud 


PVO  e CT 


CHIMIE. 533 


elle donne la strophantidine, une combinaison C,,H,,0,, qui 
paraĂźt ĂȘtre un sucre mĂ©thylĂ©, mais renfermant moins d’oxy- 
gÚne qu'une saccharose et un produit fusible vers 95° qui 
parait ĂȘtre un mĂ©lange de diffĂ©rents sucres. La strophanti- 
dine, aiguilles brillantes fusibles vers 170° aurait pour for- 
mule C,,H,50; + 1 *,H,0, donnant d'abord par oxydation 
le corps C,,H,,0, + 1 '/,H,0 fusible de 294° en se décompo- 
sant, puis un acide fusible au-dessus vers 340° et une autre 
substance plus soluble dans l'alcool méthylique ayant pour: 
formule (C,H,,0,) x aiguilles fusibles à 198°,5. 


E. Scuurze. DES TRANSFORMATIONS DES SUBSTANCES ALBUMI- 
NOÏDES DANS LES PLANTES (Zeits. physiol. Chem., 24 p. 18, 
Zurich). 


1° Discussion des méthodes à employer pour obtenir les 
produits Ă  l’état de puretĂ© el les analyser. 2° RĂ©sultats obtenus 
dans les précédentes recherches sur les transformations des 
substances albuminoĂŻdes dans les plantes en germination et 
3° dans celles qui ont passé ce stade et ne germent plus. 
4° Substances azolées extraites des racines et des tubercules 
et provenant de la transformation de l'albamine. 5° Rapport 
existant entre les hydrates de carbone et la transformation et 
la formation de l'albumine dans les plantes. 


ARCHIVES, L VE — Novembre 1898. 30 


be Cal ” à à 
E * a 27. 


COMPTE RENDU DES SÉANCES 
DE LA 


SOCIETE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE 


SĂ©ance du 7 juillet 1898. 


Penard. Iris observĂ© sur le lac. — Brun. Rupture d'une poche d’eau de glacier. 


M. PENARD parle d'un arc ou iris qu'il a observé sur le lac 
non loin de GenÚve. Cetiris, trÚs lumineux, et qui présen- 
tait nettement les couleurs du spectre, décrivait à la surface 
du lac une ellipse ou plutĂŽt une parabole, partant de la pointe 
du canot d’oĂč il allait en divergeant et en s’élalant des deux 
cĂŽlĂ©s, pour se perdre sur le rivage Ă  1 kil. du lieu d’obser- 
valion. Ce phénomÚne a été observé quelquefois, et décrit 
notamment par M. le prof. Wartmann et par M. Forel; ce 
dernier croit pouvoir rattacher la production de cet iris Ă  la 
prĂ©sence d’une tache d'huile Ă©talĂ©e en couche infiniment 
ténue à la surface de l'eau; M. Wartmann l'attribue à des 
poussiÚres répandues sur la nappe liquide. M. Penard se 
rattacherait plutĂŽt Ă  l'opinion de M. Wartmann, car dans le 
cas actuel la surface de l’eau Ă©tait en rĂ©alitĂ© couverte d’une 
poussiĂšre de granulations trĂšs fines, d'origine organique, el 
accompagnĂ©es d’une infinitĂ© de petites bulles. Mais il est fort 
possible que la tache d'huile ait également existé, el que ce 
fĂŒt elle qui retint les poussiĂšres Ă  la surface. 


M. A. Brun communique que le 24 juin 1898 au Glacier 
de Laneuvaz dans le val Ferret, Suisse, il y eut ane rupture 
d'une poche d’eau incluse dans le glacier. Une grande masse 
liquide s’écoula sous le torrent et envahit promptement 
toute la forĂȘt de l'AmĂŽne qui fut fortement endommagĂ©e. 

Grñce à la configuration du terrain il n’y eut pas de dom- 
mages plus grands, l'Ă©coulement dura environ une heure. 


7 


SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. 0e 


SĂ©ance du 1* septembre. 


E. Ritter et A. Delebecque. Lacs des PyrĂ©nĂ©es. — A. Brun. PĂ©ridotite nor- 
male au Cervin. — VW. Marcet. Transparence de l’air au point de vue de 
la photographie. — Penard. Calcaires ruiniformes 


M. Etienne Rirrer fait, au nom de M. A. DELEBECQUE et au 
sien, une communication sur les lacs des PyrĂ©nĂ©es qu’ils ont 
explorés en août 1898. Ils étaient accompagnés par M. John 
Demierre. s 

Ces lacs sont groupés dans quatre régions : 

I. Lacs DU DÉSERT DE CARLITTE *. — On trouve en remon- 
tant vers le pic de Carlitte : 

Lac Noir de Pradeilles. Prof., 24 m., 50. Le fond du lac, 
trĂšs inĂ©gal, prĂ©sente des hauts-fonds de 8 mĂȘtres, tempĂ©ra- 
ture le 4 août, 19°. Couleur donnée par la gamme de Forel, 10. 

Lac de Pradeilles. Prof. 15 mùtres. La vase fluenterend l’es- 
timation exacte un peu difficile ; le fond est irrégulier ; temp. 
le 4 août, 18°,5. Couleur 11. 

Étang de la Bouillouse est un ancien lac presque comblĂ©, qui 
forme aujourd’hui un vaste marais; le pelit Ă©tang d’el Racou, 
qui en recueille les eaux, n’a pas de profondeur, ainsi que le 
petit élang situé immédiatement au sud. 

Lac Noir de Carlitte. Prof. 7 m. 20, temp. le 8 août, 16°. 

Lac d’el Vive. Prof. 10 m. 20 ; temp. le 8 aoĂ»t, 17°. Couleur 8. 

Lacs de Comassé. Le lac amont a : prof. 11 m. 40, temp. le 
5aoĂ»t 16°,50. Couleur 5. — Le lac aval a : prof. # m. 20 temp. 
18°. Couleur 7. 

Lac de lEstallat. Prof. 14 m. 50, temp.le5 août 16°.Coul. 7. 

Lac Long. Prof. 6 m. 70. Couleur 8. 

Lac de Balai. Prof. 3 mÚtres, temp. le 8 août 16°. Couleur 

Lac de las Dougnes. Prof. 5 m.10, temp. 8 août 16°. Coul. 7. 

Lac de Treben. Prof. 13 m. 50, temp. 8 août 16°. Coul. 6. 

Lac de Soubirans. Prof. 5 m. temp. 8 août 14°,50. Coul. 5. 


or 


! Voir. Carte d’Etat-major au ‘/soooome feuille Prades, quart 
N-W et carte du ministÚre de l'Intérieur, feuille Ax. 


op RE ES a + 02 LE ti I GS, 4 rte: D Pu 


* 


536 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE 


Ces lacs sont situĂ©s dans une contrĂ©e dont l’hydrographie 
est trÚs indécise et qui forme la ligne de partage des eaux 
entre le bassin de la Tet, qui va se jeter dans la Méditerranée 
à l’est de Perpignan, et celui de la Sùgre, affluent de l’'Ebre, 
Ainsi le lac de Pradeilles déverse ses eaux à la fois dans la 
Tet et dans un affluent de la SĂšgre ; il en est de mĂȘme du lac 
de las Dougnes. L’émissaire le plus important de ces deux 
lacs va Ă  la SĂšgre. Le lac Noir, qui s'Ă©coule dans le bassin de 
la SÚgre, est séparé par un seuil à peine sensible du lac voi- 
sin d’el Vive, qui porte ses eaux à la Tet. Un col assez bas 
sĂ©parĂ© d’un affluent de la SĂšgre l'Ă©tang d’el Racon, qui 
se déverse dans la Tet. 

Tous ces lacs sont dans le granit en place hormis ceux de 
Casteilla de Treben et de Soubirans!. Le lac de Casteilla est 
au contact du granit qui forme sa rive droite et du silurien 
injecté qui forme la rive gauche. Les lacs de Treben et de 
Soubirans sont dans les schistes siluriens, d'autant moins 
injectĂ©s qu’on s'Ă©loigne plus du granit. 

L'origine de ces lacs semble devoir provenir de Paction 
glaciaire qui à laissé des traces manifestes dans la région. 

IT. PRINCIPAUX LACS AVOISINANT LE Pic pu Mini p'Ossau 122. 
— Lai Romassot. Prof, 15 m. 50; couleur, le 12 aoĂ»t, #4; 
transparence au disque de Secchi, 8 m. 30, temp. 17°. 

Lac dit du Milieu, situĂ© entre ceux de Romassot et d’Ayous, 
prof. 2 m. 70. 

Lac d’Ayous ou de Gentaou. Prof. 19 mùtres, temp. le 12 
août 17°,50, couleur 3, transparence 11 mÚtres. 

Lac Barsaou avec deux bassins principaux, profonds de 
26 mÚtres et de 32 m. 50, temp. le 12 août 16°, couleur 3, 
transparence 11 m. 40. 

Le lac d’Ayous et le lac du Milieu ontchacun un dĂ©versoir 
superficiel ; ils sont situés dans les schistes plus ou moins 
cristallins du primaire. Leur origine semble due à l’action 
glaciaire, comme paraissent le témoigner les roches polies 
et striĂ©es, qui forment la barre aval du lac d’Ayous. Celles-ci 


! Voir. Roussel. Bulletin service de la carte géologique de la 
France n° 52. 


tds pbs D + 


ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 597 


sont recouvertes par des Ă©boulis anguleux, de grĂšs schisteux 
rouges probablement triasiques ! et qui sont tombés du pic 
d'Ayous. Le lac Romassot, lni, s’infiltre souterrainement au 
sud. A 15 ou 20 mÚtres du bord du lac, la voûte qui recou- 
vrait l’émissaire sous lacustre s’est effrondrĂ©e et ce dernier 
apparaĂźt en formant une cascade. La rive d’oĂč sort l’émis- 
saire est formée par des calcaires probablement triasiques el 
qui reposent en discordance sur les schistes primaires; 
l’émissaire est au contact. Le lac Barsaou Ă  aussi un Ă©coule- 
ment sous lacustre et ses eaux reparaissent plus bas en deux 
sources. Ce lac est dans des quartzites et des prĂšs schisteux 
rouges, qui paraissent appartenir aux trias. Dans le voisi- 
nage de ces deux lacs, nous avons un certain nombre de 
petits bassins fermés, presque tous à sec. L'origine de ces 
deux lacs, semble donc ĂȘtre analogue Ă  celle des lacs de 
Karst. Dans une contrée voisine, le lac du Mont-Perdu, que 
nous n'avons pas pu sonder en raison des difficultés d'accÚs, 
semble avoir la mĂȘme origine. Dans la mĂȘme rĂ©gion du pic 
du Midi d'Ossau, le lae d’Aule à : prof. 4 m. 90, temp. le 
14 août, 170, transparence 4 m. 30, couleur 6. Situé dans 
les schistes primaires, il possĂšde un Ă©missaire Ă  l'air libre. 

IL Lac d'Oncer, au P1ED pu Pic pu Mipi DE BIGORRE. — 
Le lac d’'Oncet a : Prof. 17 m. 70 droit au pied du Pic du 
Midi; il a de nombreux hauts-fonds dus aux avalanches; vers 
laval se trouve une seconde cuvette profonde de 8 im. 30, 
température le 17 août 16°90. 

Son origine est due Ă  une barre d’éboulis ; ceux-ci sont 
formés des schistes cristallins à andalousite qui forment les 
cimes voisines et aussi le Pic du Midi de Bigorre. 

IV. Lacs SUR LE VERSANT NORD DU Monr NEOUVIEILLE. — 
Les lacs Glaire. Le lac aval a : Profondear 8 m. 70, temp. 
le 18 août 14°, couleur entre 3 et 4. Le lac amont a: 
Prof. 16 m. 40, temp. 17°, couleur entre 3 et 4. Le lac de 
Louey-Négré. Prof. 34 m. 10, temp. le 18 août 15°, couleur 


1 Voir annuaire du C. A. F. 1891. F. Schrader et Em. de Mar- 
gerie, Aperçu de la Structure géologique des Pyrénées, avec une 
carte. 


D38 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE 


2, Sa transparence atteint au moins 19 m. 50, ce qui en fait 
un des lacs les plus transparents des Pyrénées. Tous ces 
lacs sont dans le granit et ont des Ă©missaires Ă  l'air libre, 
Ils semblent devoir leur origine à l’action glaciaire, 


M. Albert Brun rend compte de la découverte qu'il a faite 
au Cervin, dans larĂȘte de Zmutt, d'une pĂ©ridotite normale. 

Cette roche ne contient aucun feldspath. Elle présente de 
grands cristaux d’amphibole brune, moulant et englobant 
les autres minéraux. 

Elle est en relation intime avec le systĂšme Ă©ruptif de gab- 
bros, qui va de la vallĂ©e d’Arolla Ă  l’Allalin par le Cervin. 


M. le D' Marcer a remarquĂ© que les jours oĂč il existe un 
halo autour du soleil il faut donner une pose sensible- 
ment plus longue aux clichés photographiques. Le halo serait 
donc un indice que l'atmosphĂšre, contenant en plus grande 
abondance des poussiĂšres ou d’autres corps Ă©trangers, ab- 
sorbe une plus forte p'oportion des rayons actiniques du soleil. 


M. Penarp expose quelques observations qu’il a faites sur 
des Ă©chantillons divers de calcaires ruiniformes et desquelles 
il ressort que l’on ne peut admettre, comme beaucoup d’au- 
teurs le font, un rejet des diverses parties de la roche les 
unes par rapport aux autres. 


SĂ©ance du 6 octobre. 


W. Marcet et Floris. Sur la calorimĂ©trie humaine. — J. Pidoux Petite 
planĂšte, 1898. DQ. 


M. le Dr W. Marcer communique ses travaux sur {a calo- 
rimétrie humaine entrepris avec la collaboration de M. R.-B. 
FLoris, membre de la Société de chimie de Londres. 

M. Marcet commence par présenter quelques observalions 
sur la différence entre la température du corps et la chaleur 
Ă©mise par le corps; et constate le fait remarquable que le 
corps humain tout en conservant une température de 
37°,0 C, peut émettre dans une heure de temps un nombre 
de (petites) calories variant de 122,000 Ă  800,000. Les auteurs 
ont décrit dans la séance d'octobre 1897 de la Société de 
physique le calorimĂštre (Marcel) dont ils ont fait usage. Ce 


ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 539 


calorimĂštre jauge 810 litres Ă  l’état vide, permettant sans 
inconvĂ©nient un sĂ©jour d’une heure de temps dans l’intĂ©rieur 
de l'instrument. En effet la consommation d'oxygĂšne pen- 
dant ce temps correspondrait Ă  une ascension d'environ 2735 
mÚtres de hauteur sans effet délétÚre sur la respiration. 

Les auteurs aprÚs un certain nombre d'expériences sur 
deux personnes arrivĂšrent Ă  la conclusion que les moyen- 
nes des calories émises dans deux demi-heures consécutives 
peuvent ĂȘtre regardĂ©es comme n’ayant pas changĂ©. 

Le rapport entre le poids de l'oxygÚne absorbé et la cha- 
leur émise dans un temps donné par le corps humain fut 
étudié de prÚs et les résultats obtenus démontrÚrent que ce 
rapport varie sensiblement dans chaque expérience, mais il 
existe une moyenne que l’on retrouve pour toutes les per- 
sonnes. Cette moyenne est trĂšs prĂšs de 4.00 grandes calories 
pour un gramme d'oxygĂšne absorbĂ©. Hirn qui s’est occupĂ© de 
ce mĂȘme sujet obtient 5.22 calories pour un gramme d’oxv- 
oÚne. Il n'avait appparement déterminé que l'acide carboni- 
que produit, tandis que les auteurs du présent travail 
avaient jaugé non seulement le CO, mais encore l'O absorbé 
et dont le corps dispose sans le transformer en CO,. De IĂ  
probablement la différence entre les chiffres obtenus. 

MM. Marcet et Floris ont observé que le nombre des 
calories émises par différentes personnes n'est pas en rapport 
avec les poids de leur corps. 

Le coefficient Ă©conomique de la machine humaine fut 
ensuite mis Ă  l’étude. [Il est impossible dans ce rapport 
d'entrer dans les détails de ces recherches. Le dynamomÚtre 
employé fut une modification du frein de Prony; les résul- 
tats obtenus se rapprochĂšrent du chiffre que lon admet en 
général, soit Putilisation d'environ un cinquiÚme de la chaleur 
Ă©mise pendant le travail. 


M. J. Pinoux fournit ensuite quelques données sur la petite 
planÚte 1898 DO. découverte le 13 août dernier sur une 
plaque photographique par M. G. Witt Ă  l'Urania de Berlin. 
Les éléments de son orbite calculés par M. A. Berberich" 


‘ Erste Bahnbestimmung des Planeten 1898 DQ. Astr. Nach- 
richten N° 3517. 


540 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. 


m'ont permis de tracer la position respective des orbites de 
Mars, de la Terre et de la planĂšte DQ. On voit ainsi que 
cette derniĂšre se trouve en partie entre Mars et la Terre, en 
partie à l'extérieur de l'orbite de Mars. En outre, sa distance 
Ă  la terre peut diminuer jusqu’à n’ĂȘtre que les 0.15 du rayon 
de l'orbite terrestre et le calcul montre que le 21 janvier 
1894 la Terre se trouvait en opposition avec la planÚte pré- 
cisément dans celte région *. 

Le développement en fraction continue du rapport des 
durées de révolution de la planÚte DQ et de la Terre fournit 
la série de réduites suivantes : 


2 fl 23 30 263 1345 4298 


1 4 15 17 149 762 2435 


Ainsi, on peut dire d’une façon assez exacte, que la Terre 
fait 30 révolutions pendant que la planÚte en fait 47. Donc 
en janvier 1924, les 2 astres se retrouveront en opposition 
dans les mĂȘmes conditions qu’en 1894. La prochaine opposi- 
tion en longitude aura lieu vers le 3 novembre 1900 avec 
une déclinaison de + 51° et une distance à la Terre 
de 0.410*°. 

À GenĂšve, le rĂ©fracteur de 10 pouces permet de voir cette 
petite planÚte malgré son faible éclat; elle est actuellement 
de 44% grandeur. Mais il faut pour cela de bonnes conditions 
atmosphériques et l'absence de la lune sur lhorizon. Sa 
position dans le ciel a pu ĂȘtre relevĂ©e chaque soir d’une 
façon presque continue du 6 au 24 septembre. Malheureuse- 
ment la distance de la Terre Ă  la planĂšle va en augmentant 
et cet objet intéressant sera bientÎt à la limite de visibilité. 


1 À. C. D. Crommelin, The new Planet DQ. The Observatory, 
Oct. 1898. 

2 f, Millosevich, Sulle opposizioni del pianeta DQ 1898. Men. 
della Sve. spettrose. ilal. Vol. XXVIT, p. 127. 


OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES 


FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE 
PENDANT LE MOIS DE 


OCTOBRE 1898 


Le 1er, pluie depuis minuit Ă  4 h. du matin et Ă  7 h. du matin; forte bise Ă  7 h. et 
Ă  9 h. du soir. ; trĂšs forte bise Ă  10 h. du soir. 


2, forte bise Ă  7 h. du matin. 

3, légÚre pluie dans la nuit. 

5, trÚs forte rosée le matin et à 9 h. du soir. 

6, légÚre pluie à midi; trÚs forte rosée à 9 h. du soir. 

7, plu e depuis 5 h. Ă  7 h. du matin et Ă  #4 h. du soir. 

8, légÚre pluie le matin ; brouillard enveloppant le matin; forte rosée à 10 h. du 
soir. 

9, pluie depuis 3 h. Ă  7 h. du mat n. 

10, trÚs forte rosée le matin. 

11, quelques gouttes de pluie Ă  6 h. 55 m. du matin; pluie depuis 3 h. 50 m. du 
soir. 

12, premiùre neige sur le Jura et sur les Voirons (jusqu’à 1300 m.) ; neige sur les 


Pitons; pluie Ă  10 h. du matin et Ă  10 h. du soir. 

13, forte rosée à 10 h. du soir. 

14, trÚs forte rosée le matin et le soir ; la neige a disparu sur les Pitons, sur les 
Voirons et sur le Jura; elle persiste sur le MĂŽle. 

15, pluie depuis 3 h. Ă  5 h. du matin et depuis 7 h du soir. 

16, pluie dans la nuit; la neige a disparu du MÎle; trÚs forte rosée à 10 h du 
soir. 

17, pluie dans la nuit et depuis 10 h du matin à { h. du soir, légÚre neige sur 
le Jura et la DÎle; forte rosée à 10 h. du soir, 

18, pluie dans la nuit et depuis 10 h. du matin Ă  1 h.dusoir. 

19, pluie dans la nuit et Ă  10 h. du soir. 

20, forte rosée à 9 h. du soir. 

21, pluie Ă  7 h. du matin, Ă  4 h. et Ă  10 h. du soir. 

22, forte rosée à 7 h. du soir; trÚs forte rosée à 9 h. du soir. 

23, brouillard Ă  7 h. et 10 h. du matin et Ă  9 h. du soir. 

24, légÚre pluie dans la nuit; brouillard enveloppant à 7 h. et à 10 h. du matin; 
hùlo lunaire à 9 h. du soir; forte rosée à 10 h. du soir. 

25, pluie dans la nuit; hĂ lo lunaire depuis 7 h. du soir. 

26, trÚs forte rosée le matin; forte rosée le soir. 

27, trÚs forte rosée le matin et le soir. 

28, brouillard enveloppant Ă  7 h. et Ă  10 h. du matin et depuis 7 h. du soir; trĂšs 
forte rosée à 10 h. du soir. 

29, brouillard enveloppant le matin jusqu'Ă  1 h. du soir et depuis 7 h. du soir. 

30, pluie depuis 6 h. du matin jusqu’à #4 h. du soir et depuis 10 h. 30 m. du soir. 

31, pluie pendant tout le jour; brouillard enveloppant Ă  7 h. du matin. 


ARCHIVES, &. VE — Novembre 1898. 37 


+ 


Valeurs extrĂȘmes de la pression atmosphĂ©rique observĂ©es au barogr 


MAXIMUM. 


A2 AM he IsDiIrEr. 
.. 732,10 


. 725,15 
.. 729,85 
. 714,60 


5 à #9 /h:matin.” 
SMILE ec 
10 Ă  9h. 
417 Ă  11 D. 
294,00 1h: 


31 Ă  10 h. 


Mae 


Résultats des observalions nluvioméhr'iques faites dans le canton de GenÚve 


JUSSY 
M. Micheli 


COLOGNY 
R. Gaulier 


CÉLIGNY 
Obsery. MM Ch. Pesson 
enmanEnEres 
mm 


146.5 


mm 


141.6 


mini 


Jotal...| 147.3 


MINIMUM. 


Ă  minuit. 


Ă  &h. 
Ă  41 h. 
71h: 
3 h 
6 h. 


ĂȘ 


D AL FE 
VPN E 
mn. op 4 : sn 
AA 2e rE 3 


ATHB NAZ 
J.-1. Decor 


SATIENY 
P. Pelletier 


COMPRSIERES 
OBSRRVAT. Pellegrin 
ne 


mm mu com 


148.5 


mm 


141.1 


Durée totale de l'insolation à Jussy : 83h 45m. 


83.0 UC x 


8L0 66€ 


LS FI OTST 


Lx QU — 90'C6L som 
Fe a RE OZ ee —|ge'esL | Te. 
‘ET { nt T L | | c} 1 
om ee | Le |GOlUe ras [ES | 0008 068 | O9 180 re 84 Et D ME | GORE LRU UE 16 064 de | 
D NÉ SSnUe SOI O | Sumo) <0007.088 | aan [206 |eurE | 29 À do En 8L'66L | 96% + OFTEL | LE 
GANLE | GENRE |B0ONO | summer)" 066 LOL | #2 +006 | | Te + 800 +] ue eee NO ue | QUO LC NUus 96 
DAT DNS 100100 |'smpol nt | 086 1059 | 8 —|6e8 |TOr-+ | 6% ne nl £EL gn'6e | 90e + 8LTEL| de 
Gosnler eue (O0 | ounolr Lo | 086 | 050 Lo EL VOB (86 ce En EURE Te EVORE | EVE LE D IÉE | 16 
0‘0CT G'I + S'£T 07 060) 90 ns | z0 {| 0007 062 COTE € 26 0'8r 9'6 —|- cy'e -|- STI gr Un 7 U Ô ; |QR'LOZ £c 
enr e eue ||06 0 |80 | ed UE OVREL | 90'GEL | ET'L + |SE'CEL | EG 
DSTI ST +| SUES |06 0170 a EAU | 0007 088 | FEF—-1 096 | 67 | T8 + IVG he 89'07-F SL'GEL | 18'68L | UTC + |VITEZ | ze 
OCT 

.... 
. (| 9 di 86 0! VF is Le 0‘0 066 | 008 çQ ee &I6 0'LI—+ Us 79€ 6€ GI ; 4 LT 6 7 + IS'OZL IG 
OISE + | 22708 | OÏge [1 “N|: 90 | 086 |0ÂŁ8 | 88 + 016 |Ă©'er-t | ra — |gco — Ses — |80'0EL 16812 | RTE —— |81EeZ | 08 
DOS | LERL NOOFILE |F ‘ASS 190 026 |000 | LE —|018 | 8% |00 + leur +660 CR BH£ | TPUEE | DUO LORS | 0e 
e'GYT|90 + | GÉT6% |070 19€ al lo | 066 094 | 6ç +1988 |zerL co LI870 | I0OTT |SSSIL | TTUEL | 99/0 — (DUGTL | 8T 
PAU er": 007196 oln (OE| 066 092 | 65 1988 | LEFT € 0 —|688 —E |OGATL | SE'OFZ | T6ET— |7U' 
OT EN — “ele: 1800 00 | own à 08 | OU QUE | 8 016 Leur Lee NO STE JENNE 60e SNA ST60| Le 
| jte Cri: 2 m4 MO EUS ‘0T | US ‘ | AQU Ă« O: ‘ Û | G£‘602 | L'EST — La 
D NAME NUE" ASS 80 096 O6 | 06 — 162 | 806 | SITE ES AE at AE 
O'ESF| sale lo leor LR SSUe (de | 000 LOË | 06 #62 Bee ve eg NUL ISA |GFONL | GT OBS 1 
ÉUISS ylla: QE SS}2 ES | 066 029 | 27 +) 018 | ÂŁ'2 © +186 0 —|1986 + |YL'SL | SOOTZ | 889 
0'OZT! 60 + 87119 0 | OO°T AU } M g7 |. 076 | 0£9 6 En 0c8 G'£T L' 66 0 2 L ; KA AA Y6'G _— 7e £GL ST 
NI6O +) OST89 IÉDOÏFE |F 'N|'|"" 086 01 | 8e — 262 |e£it 6e L |TET — ST TT |VFSG ES C2L | N6T — |LCHEL | EI 
SOS | ZRFIOZ 6901 |F ‘N| Le | 006 06 | EĂč +|408 | TT | E9 + |cee — ie8  (ELSeL |S8 6e) V6 mn CU 
PESIST | FOTO |Z6 016% |r SE gr | 06 LO6L | #8 Lars loi te 10e + SL'erT |86Le: FTLEL | 90 + |89'86L | OF 
Bunilee D) ON NO0FIS0 | msg ES 086 096 | FFE 068 | TRE |WZ | IT je A ts Gene En 0 + LOZEL 6 | 
DER OSNES IÉÉOIT | ours else | 066 002 | 6€ + 168 leert etre 92e 1SBFT Citer Beer DLU — INÉEE 8 
Del" |" TE O0 |9" aures |=-| FO. | 06e l068 LS +888 | EG | L'O- 109% +) E8'6T er lnDs 800 — |Z6 EL | L 
QUES D) 69H JOLOÏST | sure) dĂ© | 066 008 | 0er 666 | 621 | 081-100 +|OEr-- D GeÂŁ En 0e | VON + Eu | & 
OAEIOG | LH: LODFIOT | ous 00 | 066 [069 | 19 CR CARE CA an Eee TA A ETFEL | G 
f À ñ {lype ‘O1: JA6A || Ù ÂŁ | ñ € ÂŁ 7 F'Ă©6L YO'OEZ 07% n 
CTI °C PLTIL'Y |1L60 | 7€ pa UN AU O6 | 089 | LS +) 018 |S'8r+ | 56 LE VE TG TE | OF CL 08662 | Len + |SO'YEL | % 
SOBTI STE + | O'LFTS | 870 197 al PAn ESS 069 | 3€ +) 958 | 621+ | 807 lore -L| TOY ie 8 1  O88EL | € 
Pol ‘ WA ATH A OL: L eu ‘ LE ‘ à a ‘e 10 Ql L |GG'LGL LO'G ; Q 
DST T FLVIL'e |GL'O|8T nr 00) l'O SA er 418 | BI | LATE 120€ | OTST QU Le gel | ST'O + 86961 | 2 
SALE | FLTLT |660!29 |r ann|r |£0 58 |0LO | Ge —| 222 |LLT | 8er |LE VOST | 69'862 | LE Fi ME EC 
les Leur LE TE ENS lool 0 [UE | Se +68 | L'ETR| 82 L Se OR Rd 
OST LE + 1% 0 +|| “y TA RES —— CO “1$018q | “140184 awunou | ‘ra | 
D no. | 0 + mm || || PET: | mou Jin S9ANIU #& 16 ae Linaneg erlson tou : 
8, [au HEMEMIETTE “quo [uen un | one (Rue | antolon | nue | os Lait to none a 
Ă«= lion 32125/ÂŁ55) -wop Elta = | Ăź ENT OS Ë 
2 9 np duo MEL 255 | JU9A | son no ata||"QU}UU 1H HOTJRANES 9p ‘981Y "9 278490 I, 
: a 15 = 


“S6RI AH40L90 — ‘HAANAI 


ot ER ir es nl et ae LE on SR ea té 2: QE Bras ds rs 6 
| #1 + À 


D44 


MOYENNES DU MOIS D’OCTOBRE 1898 


BaromĂštre, 


{h. m. 4h. m. Th. m. 10 h. m. Ans 4 h.s. Th.s. 10h.s 

uim mm mm mm mm ram mm mm 
{re décade 797,41 727,13 727,63 127,98 727,56 127,26 727,57 727,97 
2, Ă  74798 717,33 74742 747,75 A7 717,31 : T6 0 
: Re 729,40 729,929 729,91 73019 72948 728,99 729,33 729,42 


Mois 72508 72474 725,14 725,47 72497 72466 725,09 725,31 


Température. 


0 
re déc. + 11,70 + 41,07 + 120% + L&AS + 1612 + 16,31 + 1543 + 12,66 
% »i+ 902 899 L 890 + 1138 + 13,18 + 1274 + 10H + 888 
ge » L 808 7,67 + 7,80 + 1115 + 13,65 + 12,95 — 10,82 + 944 


Mois + 9,55 + 9,19 + 9,20 + 12,29 + 14,28 + 13,97 + 11,75 F 4030 


Fraction de saturation en milliĂšmes. 
dre décade 918 955 957 825 738 736 842 899 
2e » 940 946 922 823 742 71% 343 912 
9° » 977 98% 988 897 80% S)1 927 962 


Mois 946 962 957 bb) 703 770 873 925 


Insolation. Chemin Eau de 
Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni- 
min. max. du RhĂŽne. moyenne. en heures. p.le vent. de neige. mĂštre 


0 0 0 h. kil. p. h. mm cm 
tre déc. +10,49. + 17,95 + 17,05 0,80 30,9 L,32 19,8 12,58 
2% » +7,22 + 14,7% + 1452 0,84 24,4 4,28 627 142,79 
3e » +7,02 <+1511 +1396 0,72 38,4 1,26 58,6 148,92 


Mois + 8,20 + 1591 + 1510 0,78 93,7 3,23 141,1 144.87 


Dans ce mois l’air a Ă©tĂ© calme 61,8 fois sur 400. 

Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 1,72 à 1,00. 

La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 12°,1 W. et 
son iutensité est égale à 12,04 sur 100. 


DD 


OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES 
FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD 
pendant 


LE Mois D'OCTOBRE 1898. 


Le 1*, pluie dans la nuit; brouillard Ă  7 h. et Ă  10 h. du matin; fort vent Ă  10 b. du 


soir. 
2, brouillard Ă  10 h. du soir. 
3, neige le matin jusqu’à 1 h. du soir; neige depuis 7 h. du soir. 
4, brouillard depuis 10 h. du matin Ă  7h. du soir. 
5, pluie Ă  4 h. du soir ; brouillard depuis 7 h. du soir; fort vent Ă  10 h. du soir. 
6, pluie Ă  10 h. du matin, Ă  { h. et Ă  10 h. du soir; brouillard Ă  4h. et Ă  7 h. 


du soir. 
, brouillard pendant tout le jour. 
8, brouillard Ă  7 h. du matin. 
9, brouillard pendant tout le jour. 
1, brouillard Ă  7 h. du matin, Ă  4 h. et Ă  7 h. du soir; neige Ă  10 h. du soir. 
?, forte bise depuis { h. du soir; brouillard Ă  7 h. du matin et depuis |! h. du 
soir ; neige à 10 h. du matin ; hauteur de la neige : 13°m,0. 
13, brouillard Ă  7 h. du matin. 
L4, fort vent depuis 7 h du soir ; brouillard depuis 7 h. du soir. 
15, brouillard Ă  7 h. du matin ; fort vent depuis 7 h. du soir. 
16, neige Ă  7 h. du matin; fort vent Ă  7 h. du matin. 
17, neige Ă  7 h. et Ă  10 h. du matin; brouillard Ă  1 h. du soir. 
18, brouillard Ă  10 h. du matin et depuis 4 h. du soir ; neige Ă  {1 h. du soir. 
19, brouillard depuis 4 h. du soir. 
20, brouillard pendant tout le jour. 
21, brouiliard depuis 4 h. du soir. 
22, brouillard Ă  7 h. du matin. 
26, brouillard le matin jusqu’à 7 h. du soir. 
29, fort vent depuis 7 h. du soir; brouillard depuis 7 h. du soir. 
30, brouillard Ă  7 h. du matin et depuis 1 h. du soir; neige Ă  10 h. du matin; 
hauteur : 10cm,0. 
31, brouillard pendant tout le jour. 


y. , 


Le der Ă  410 h. soir. 365,46 


À aa 


5 Ă  10h matin. 571.58 
S Ă  4h. matin .... 504.00 


40 Ă  10 h. soir 567,69 


18 Ă  1h. i 294,40 
23 Ă  4h. 272,87 
25 Ă  10 h. soi "00008 
26 Ă  10 h. 


a dub: 


10 Ă  
12 Ă  
13 Ă  
17 Ă  
23 Ă  
25 Ă  
27 Ă  
31 Ă  


: 


| 
| 
| 


TT 907 + 80 + 00 — 92H90 SN 
[oh ‘ a | x € | 
RE —— FÉ 0 — | 18% FO — | OFTOS | OEENS | GEO + | 60'E96 || JE 
O0Y|F AS 0 |o‘or | a de ot — | GT se 26.0 — | 09690 | £0%98 | £60 LEH0C | 0Ë 
Bormes Lo. LOU | Ă©t D Co — | due + | 060 + | oĂŻ60€ | oegue | 209 | afrio || de 
CAE SLR UE . ee. ce | ge + | Gr + | 079 Æ | 58e + | 080ZS | 67600 | 069 + | 88608 | sa 
NL QAR ER ue jose leo + | ve + | 504 Æ | 19% + | OUTILS | 69028 | 062 Æ | 6028 | ze 
USE MMS" es Joss er | 67 — | 209 + | 96% + | 71e | 0600 | 88'9 de ON'OLC | 97 
00 | F ‘MS HR NE (Le OT — | GT + | Fc'O — | 89'60€ | LOS | 1e 10696 | SG 
Fe ES AR + | 69 + | met | 20e À | 50€ + | o1LS | 07698 | 089 UE 
ES ER Er ue gs + | 0% + | 402 + | TG + | 2geLe | GeeLe | 118 — | 19ƓuS | €c 
emo ln “Ne Le. |... |Ă©e D | 0 + | oĂč À | agĂ© L | grec | ovse | eo D | epoie | Ă© 
60 | F ‘AN :| ‘ _ Ge + | 8 — | SES + | 180 + | 08490 | GENS | TST + | 96 206 | 1e 
SAN ST EE EUX: ce LOT +) 0% — | 260 — | 566 — | OTE0 | 06 GC | 68 — | TE 006 | OĂč 
Ne LES fee Jose M ye + | 96 — | 10 — | EST — | 08960 | TES | 006 — | 8256 | 67 
LE ER SC A ER ju. Leg — | ge — | 290 — | LT — |'ontĂ©e | cogcc | 1e0r— | asecc | 81 
UP RARE ge ee. | LE | ge — | 600 — | 660 — | once | Ă©oogs | gzyr— | Ă©oecs | LT 
30 | F CMS) 0.86 ee [an + | 80 — | age + | LOT + | eccce | ogece | 966 — | gcxce | 97 
660 | F MS! 0,6F ce | go — | 6% — | 607 — | 697 — | cos | coiee | 8816 — | 100 | GT 
ee "ee ee | go — | 8% — | ae — | 69€ — | 06098 | on8ge | ÂŁ2% — | LĂ©rĂ©cg | 7 
EAU ES ES ER ce LL — | 69 — | 66% — | 669 — | 6090 | 89‘6SS | 89% -— | TT'09S | £T 
60 NT IN} | ne ep | eo — 89 — | 52e — | 88e — | on'oĂ»e | me | 198 — | 13 600 | 87 
PR, AR QE D EE 6 00 ec 0 RE RMI RES 
PRESS es ee Ne + Sr — | 01 + | 268 + | 60206 | 0600 | ere + | 67208 || 0T 
Le COS Are ee [9e + | 00 — | 660 + | 167 ++ | ceo0c | oz'e9e | 070 + | caso | 6 
LIANT IS ER RES DRE LU r% + | SO — | 680 + | ET Æ | 0070 | FES | 597 — | 09'E0S | 8 
OO | AN ce [y + | So — | 820 + | 680 + | 0c'900 | 06796 | eco — | 2/40 | Z 
[OOF UT AN del + eg + | 70 + | 960 + | SLT + | 08028 | 09996 | or'e + | 180 | 9 
RIRES Pin ed nr MS + ue + | gere | o0'TLg | 08e | oe‘rze | & 
OR SE Pr ES se + | 10 — | 90 + | ST + | O71LS | 08:69 | 08 + | SOLS | 5 
CONS ARCS ce |: Ge Le 511 — | 200 | oZege | oreoc | 208 D | gogoc | € 
D IFR LS PR Le + | te — | 070 — | 560 + | ereoe | occne | 88 T + Goue e 
10 |T ‘M Fee € — | 080 — | 10: 6 Ge — | 19600 | 
080 | F ‘xs | OT 4 6 + | O6 0£"0 107 ae 97 £ 9 “tee EE 
Fr ugesor | often | -mosqe | -mosge | Pau | “saanou 4s |ondeaforeg endesoaeq| “oremuon op “Roue É 
38 ump) a ptite) A Dane jm Po Ă©l Lee laine mu | Po | 5 
Be —_—_ T° : me 
| 2Ă© Ju8A “2$Iu no 2m *) ampergdueg HOUR = 
8685 AUAOLOO — ‘AAVNUHAA-LNIVS 


548 


MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — OCTOBRE 1898. 


BaromĂštre. 


1 h.m. &h. m. Th.m. 10 h. m. 4h.s. kh.s. Th.s. 10 h.s. 

mm mm mm mm mm mm mm mm 
Are décade... 566,60 566,47 566,63 967,03 567,08 567,15 567,28 567,53 
2e ». ... 558,11 557,78 95907,90 007,34 597,06 557,34 557,80 "b97,12 
3e y» ... 568,76 568,41 568,68 568,94 568,74 568,68 508,84 568,89 


Mois ..... 504,63 504,35 564,36 564,58 564,44 564,53 564,78 564,85 


Température. 

7 h. m. 10 h. m. 4h.s. #h.s. 7Th.s. 19 h.s. 

0 0 0 0 0 0 
Ar décade... + 0,69 + 1,87 + 2,49 + 2,98 + 1,85 + 4/11 
2% » .— 2,3% — AN — ON — AM — SU 
SUN 08) D 977 L'306 L 335 +220 
Mois ee HO OU + 0,97 + 1,90 + 1,47 + 0,73 FE 02 
Min. observé. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la 
ou de neige. neige tombée. 

0 0 mm cm 

1dĂ©cade... — (0,88 + 4,4 0,74 103,0 re 

nt — 57 + 41,02 0,73 60,0 13,0 

DEN — 0 « — 0,09 + 4,54 0,42 48,0 10,0 

Mois ..... LA PES rue 0,62 911,0 923,0 


Dans ce mois, l’air a Ă©tĂ© calme (0,0 fois sur 400. 

Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 0,69 à 4,00. 

La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 45° W., et 
son intensité est égale à 19,3 sur 100. 


Archives des sciences physiques et naturelles Tome V1. Novembre 1898. PI 


Fig. 11. Fig. 12. Fig. 18. Fig. 14. 


Archives des sciences physiques et naturelles. Tome VIII. 


4 


MEET 
MA 


Archives des sciences physiques ct naturelles. Tome VI. Novembre 1898. PI. 111. 


Fig. 4. Fig. 5. Fig, 6. 


< 
: 1% MES 


SUR LES ÉCRANS ÉLECTROMAGNÉTIQUEN 


PAR 


C. GUTTON 


Agrégé de physique. 


M. Henri Veillon a publié dans les Archives" plusieurs 
expériences curieuses sur les écrans électromagnétiques. 
Ayant répété ces expériences au laboratoire de physique 
de l’UniversitĂ© de Nancy, j'ai Ă©tĂ© amenĂ© Ă  faire quelques 
expériences nouvelles analogues à celles de M. Veillon et 
Ă  trouver un aperçu de l’explication tant de ses expĂ©- 
riences que des miennes. 

M. Veillon plaçait un excitateur derriÚre une ouver- 
ture circulaire percée dans un écran; les ondes électriques 
qui passaient par cette ouverture agissaient sur un (ohé- 
reur disposĂ© en avant de l'Ă©cran. S'il munissait l’ouver- 
ture de l’écran d’un bout de tuyau mĂ©tallique de mĂȘme 
diamĂštre que l'ouverture et dont l’axe Ă©tait perpendicu- 
laire au plan de l'écran, toute action sur le cohéreur 
cessait; mais s’il plaçait immĂ©diatement devant le cohĂ©- 
reur, un second écran, le cohéreur était à nouveau rendu 
conducteur. 

Dans mes expériences un premier écran placé devant 


1 H. Veillon, Archives des Sciences physiques et naturelles, mai 
1898. Quelques expériences sur les cohéreurs. 


ARCHIVES, t. VI — DĂ©cembre 1898. 38 


Mise, 
Mdr de Tin 


990 SUR LES ÉCRANS ÉLECTROMAGNÉTIQUES. 
l’excitateur n'avait aucune ouverture el abritait complùte- 
ment un cohĂ©reur situĂ© en avant de l’écran. Si on plaçait 
un second Ă©cran entre l’excitateur et le cohĂ©reur et trĂšs 
prÚs de ce dernier, le cohéreur était rendu conducteur 
par les ondes issues de l’excitateur, de sorte que le second 
Ă©cran empĂȘchait le premier d’abriter le cohĂ©reur. 

Les expériences étaient disposées à peu prÚs comme 
celles de M. Veilion. Un excitateur, formé de deux gros 
cylindres de laiton, identiques à ceux dont Hertz s’est 
servi dans ses expériences sur les rayons de force électri- 
que, est actionnĂ© par une bobine de Ruhmkorff. L’axe 
de l’excitateur est disposĂ© horizontalement. Les ondes 
produites par cet excitateur agissent sur un cohéreur 
formĂ© d’un tube de verre de 2 cm. de diamĂštre intĂ©rieur 
fermé à ses deux extrémités par des disques en laiton de 
diamÚtre un peu inférieur à celui du tube. Ces deux dis- 
ques sont distants d'environ 3 cm. et l’espace qu’ils com- 
prennent est à moitié rempli de petites vis de fer de 
0,5 cm. de longueur, pesant chacune environ 0,07 gr. 
L'emploi de vis de fer dans la construction des cohéreurs 
a Ă©tĂ© indiquĂ© par M. Drude' et permet d’obtenir des 
appareils dont la sensibilité reste à peu prÚs constante. 
Le cohéreur est placé dans un circuit comprenant un 
Ă©lĂ©ment de pile et un galvanomĂštre Deprez-d’Arsonval. 
La pile et le galvanomÚtre sont enfermés dans une boßte 
en zinc; un petit trou percĂ© dans l’une des parois de la 
boßte permet d'observer les déviations du miroir du gal- 
vanomĂštre. Un tuyau de plomb contenant les fils de 
jonction de la pile et du galvanomÚtre avec le cohéreur 


1 P. Drude. WĂ€ied. Ann. 65 p. 481, 1898. Ueber die Messung 
electrischer WellenlĂ€ngen mittelst der Quinck’schen Interferenz- 
rĂŽbre. 


PS 


SUR LES ÉCRANS ÉLECTROMAGNÉTIQUES. 591 


fait communiquer cette premiĂšre boĂźte avec une seconde, 
dont la face antérieure porte une ouverture circulaire de 
12 em. de diamĂštre. 

Le cohĂ©reur, dont l’axe est parallĂšle Ă  celui de l’exci- 
tateur, est placé dans cette seconde boßte immédiatement 
derriÚre l'ouverture. J'ai constaté que si cette ouverture 
était hermétiquement fermée les ondes ne pouvaient agir 
sur le cohéreur et que par suite la protection du galvano- 
mĂštre et des fils de jonction Ă©tait suffisante. Comme 
M. Veillon, j’appellerai dans la suite axe principal la droite 
qui joint l’étincelle de l’excitateur au milieu du cohĂ©- 
reur. 

L’excitateur Ă©tant placĂ© Ă  # mĂštres du cohĂ©reur, je 
dispose normalement Ă  l'axe principal, Ă  10 em. en 
avant de l’excitateur une feuille de zine de 2 mùtres de 
hauteur et de ! mĂštre de largeur. On constate alors que 
toute action sur le cohéreur est interceptée. Si ensuite on 
place à 5 ou 6 cm. en avant du cohéreur et normalement 
Ă  l’axe principal un Ă©cran, qui peut avoir jusqu’à 50 em. 
de diamĂštre, l’action sur le cohĂ©reur reparaĂźt. Le second 
Ă©cran rĂ©tablit encore l’action si on le place dans le plan 
horizontal contenant l'axe principal. Il ne produit, au 
contraire, aucun effet s’il est placĂ© dans le plan vertical 
qui passe par cet axe. 

L'action reparaüt encore si, comme l’a fait M. Veillon, 
on dispose un fil métallique ayant au moins 30 cm. de 
longueur parallÚlement au cohéreur et trÚs prÚs de celui-ci. 
Le mĂȘme fil mĂ©tallique est sans action s'il est placĂ© dans 
le plan vertical qui contient l’axe principal. 

Si on conserve la distance de 10 cm. entre l’excitateur 
et le premier Ă©cran et si on remplace celui-ci par un 
écran plus grand fait de deux feuilles de zinc soudées 


552 SUR LES ÉCRANS ÉLECTROMAGNÉTIQUES. 


ensemble de maniÚre à former un carré de ? mÚtres de 
cĂŽtĂ©, l’action sur le cohĂ©reur ne peut plus ĂȘtre rĂ©tablie au 
moyen d’un second Ă©cran. 

Il résulte de ce qui précÚde que: 

Si un écran de dimensions peu considérables placé en avant 
d'un excitaleur empéche les ondes d'agir sur un cohéreur 
placé en arant de l'écran, l'action sur le cohéreur peut étre 
rétablie au moyen d'un second écran, ou d'un fil métallique 
placé prés de ce cohéreur, à condition toutefois que l'écran 
ou le fil ne soient pas dans le plan perpendiculaire Ă  l'axe de 
l'excilateur en son milieu. | 

L'action sur le cohĂ©reur pouvant ĂȘtre rĂ©tablie, il est 
nécessaire que les ondes puissent passer en avant du pre- 
mier Ă©cran. Si cet Ă©cran est suffisamment Ă©pais pour ne 
pouvoir ĂȘtre traversĂ©, les ondes ne peuvent se rĂ©pandre 
dans l’espace situĂ© en avant de l'Ă©cran qu’en contournant ce 
dernier par ses bords; il en rĂ©sulte que si on empĂȘche 
les ondes d'atteindre les bords de l'Ă©cran l’action sur le 
cohĂ©reur ne pourra plus jamais ĂȘtre rĂ©tablie. Pour m'en 
assurer j'ai enfermĂ© la bobine et l’excitateur dans une 
grande boĂźte dont j'ai recouvert d’épaisses feuilles de 
plomb, toutes les faces sauf la face antérieure; cette face 
est formĂ©e par l’écran en zinc que J'ai appliquĂ© exacte- 
ment contre les bords de la boĂźte. Les ondes qui ten- 
draient Ă  contourner l'Ă©cran par ses bords sont alors 
arrĂȘtĂ©es par les parois de la boĂźte. J'ai constatĂ© que, dans 
ces conditions, aucune action sur le cohéreur ne pouvait 
plus ĂȘtre rĂ©tablie. Cette expĂ©rience prouve d’abord que 
l’écran en zinc Ă©tait suffisamment Ă©pais pour ne pouvoir 
ĂȘtre traversĂ© et qu'’ensuite les ondes qui, dans les pre- 
miÚres expériences, agissent sur le cohéreur, lorsqu'on 
interpose le second écran, sont celles qui ont contourné 


SUR LES ÉCRANS ÉLECTROMAGNÉTIQUES. 599 


le premier Ă©cran par ses bords. Lorsque le second Ă©cran 
n’est pas en place ces ondes ne sont pas assez intenses au 
point oĂč se trouve le cohĂ©reur pour pouvoir le rendre 
conducteur, mais puisqu’en interposant cet Ă©cran devant 
le cohéreur celui-ci devient conducteur, il est nécessaire 
d'admettre que ce second écran rassemble sur le cohé- 
reur des ondes qui auparavant passaient à cÎté de lui 
sans l’atteindre. 

Dans les ondes issues de l’excitateur, les lignes de force 
Ă©lectrique aboutissent normalement aux surfaces conduc- 
trices et les lignes de force magnétique sont tangentes à 
ces surfaces. D’aprĂšs le thĂ©orĂšme de Poynting, l'Ă©nergie 
électromagnétique se propage, en un point du champ 
hertzien, normalement au plan déterminé par les direc- 
tions de la force électrique et de la force magnétique ; il 
en rĂ©sulte qu'au voisinage d’une surface conductrice 
l'Ă©nergie se propage parallĂšlement Ă  cette surface. Dans 
les expériences qui précÚdent, une partie de l'énergie 
rayonnĂ©e par l’excitateur longe la surface du premier 
écran, le contourne par ses bords et se répand dans 
l’espace situĂ© en avant du cĂŽtĂ© du cohĂ©reur, puis attei- 
gnant le second écran les ondes sont détournées de leur 
trajet primitif et ramenées le long de la surface de cet 
écran. Elles arrivent ainsi au cohéreur, qui est placé trÚs 
prĂšs de cette surface. 

On s’explique facilement qu’un Ă©cran secondaire, ou 
un fil métallique, qui sont tout entiers dans le plan per- 
pendiculaire à l’axe de l’excitateur en son milieu ne peu- 
vent produire aucun effet. En effet en tous les points de 
ce plan, qui est un plan de symétrie des appareils, les 
lignes de force Ă©lectrique sont normales au plan et les 
lignes de force magnétique sont dans le plan; si on y 


554 SUR LES ÉCRANS ÉLECTROMAGNÉTIQUES. 


place un écran métallique mince les ondes se trouvent 
avoir leurs lignes de force Ă©lectrique normales aux surfa- 
ces métalliques de l'écran et leurs lignes de force magné- 
tique tangentes Ă  ces surfaces sans qu'aucune modification 
dans la forme des ondes soit nécessaire, tout se passe 
donc Ă  peu prĂšs comme si l’écran n'existait pas. Au con- 
traire, si la surface de l'écran se présente tangentiellement 
aux lignes de force Ă©lectrique, ce qui est le cas lorsque 
l'Ă©cran est normal Ă  l’axe principal, ces lignes de force 
doivent se déformer complÚtement pour devenir norma- 
les Ă  l'Ă©cran et l’on voit que l’interposition d’un Ă©cran 
en modifiant complĂštement la forme des lignes de force 
amÚne prÚs du cohéreur des ondes qui n'y seraient pas 
arrivées. 


RE 


L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE 


LE MOTEUR AIR-EAU 


PAR 
Raoul PICTET 
Avec planche V. 


(Suite 1,) 


Nous revenons au calcul des quantités de chaleur à 
fournir au moteur air-eau au moment oĂč la condensation 
commence. 

Nous prenons la courbe des tensions maxima de la 
vapeur d’eau ei, pour chaque degrĂ©, multiplions la ten- 
sion de la vapeur correspondant à cette température 
par le volume de vapeur et son poids spécifique ; en re- 
tranchant de ce produit le poids de la vapeur qui reste 
pour un degrĂ© d’abaissement de tempĂ©rature, nous avons 
le poids de vapeur condensée: ce poids multiphé par la 
chaleur latente de la vapeur d’eau Ă  cetie tempĂ©rature, 
nous fournit l’ordonnĂ©e correspondante. 

La courbe, comme on le voit, se trace par points, et la 
série de ces points se trouve sur une courbe logarith- 
mique, car on sait que les tensions maxima de la vapeur 
d’eau varient en fonction des tempĂ©ratures suivant une 
courbe exponentielle. 


* Voir Archives, t. V, avril 1898, p. 350, mai, p. 444, et juin 
p. 550; t. VI, juillet, p. 16. 


556 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 


Mais la courbe vraie est plus compliquée que nous 
ne venons de le dire. 

En effet, au fur et à mesure que l’air et la vapeur se 
refroidissent et que la vapeur se condense, une ceriaine 
quantitĂ© d’eau s’est formĂ©e, laquelle en se refroidissant 
abandonne sa chaleur spĂ©cifique multipliĂ©e par l’écart de 
température. 

De plus, le volume gazeux ne conserve pas sa mĂȘme 
composition physique; la masse d’air est la mĂȘme, mais 
la vapeur d’eau n'Ă©tant pas constante, la chaleur spĂ©ci- 
fique du mélange varie. 

L’ordonnĂ©e rĂ©elle de la courbe en fonction des tem- 
pératures est donc fournie par la somme des trois quan- 
tités qui sont représentées par trois courbes superposées. 

1° La courbe de l'air pur. 

29 » de la vapeur d’eau pure. 

3° » de l’eau pure. 


5. Calculons le point de la courbe oĂč la condensation 
commence. — Les conditions qui permettent de prĂ©ciser 
cette température sont les suivantes : 

D'une part, on connaßt la pression totale pour le mé- 
lange d’air et de vapeur d’eau : c’est une atmosphùre. 

D'autre part, nous connaissons leur rapport en volu- 


mes. 
Volume total — Vol. d'air — Vol. de vap. 


3 — 2,163 <+ 0,837 
La saturation est obtenue au moment oĂč la pression 
de la vapeur dans le volume total occupé par l'air et par 
elle-mĂȘme Ă©gale la tension de saturation. 
Dans notre exemple cette tension est donc donnée par 


la relation : 
0,837 
760 XX ——— — 219rn,04 
3 É 


L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 557 


Nous cherchons maintenant dans les tables de Regnault 
la température correspondant à cette tension et nous 
déterminons ainsi la température à laquelle commence la 
condensation: c’est 679,7. 

Ainsi jusqu’à 67°,7, notre Ă©changeur ne pourra donner 
comme quantité de chaleur que la somme des produits de 
la chaleur spécifique par le poids de chaque composant 
et par l’écart de tempĂ©rature. 

En traçant ces courbes avec beaucoup de soin sur du 
papier quadrillé trÚs fin, en portant comme ordonnées les 
valeurs numériques calculées comme il est expliqué plus 
haut, nous pouvons séparer les quantités de chaleur four- 
nies en deux phases bien distinctes. 

La 4" phase va de 350° à 67°,7. 

Dans cette premiÚre phase, la chaleur spécifique des 
gaz est constante et la quantité de chaleur représentée 
par la surface est Ă©quivalente Ă  609"%*. 

Pour estimer cette surface en calories, voici les para- 
mĂštres dont nous nous sommes servis. 

Nous avons adopté pour abscisses (températures) 0mŸ,5 
par degré. Pour les ordonnées (capacités calorifiques) 
10% par calorie. 

La deuxiÚme phase commence à 67°,7, au moment 
oĂč l’air Ă©tant saturĂ© de vapeur d'eau permet la conden- 
sation de la vapeur contre les surfaces de l'Ă©changeur. 

À 67°,7, la tension de la vapeur d’eau est 212,04; 
pour une diffĂ©rence de 1°, la tension de la vapeur d’eau 
s’abaisse de 9%", et le poids de vapeur condensĂ©e pour 
1° est de 05,0125. 

En multipliant le poids de cette eau par la chaleur 
latente de vaporisation de l’eau pour cette tempĂ©rature, 
on obtient la valeur de l’ordonnĂ©e de la courbe cherchĂ©e. 


558 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 


En opérant ainsi à différentes températures, nous ob- 
tenons les tableaux suivants: 


Chaleur fournie par la condensation. 


température chaleur latente poids quant, de chaleur 
GA 999,5 02.0125 6 cal. 993 
60° 264,8 0g.0099 5 cal. 591 
50° 571,75 0g.0065 3 cal. 716 
10° 578,7 0g.0042 2 cal. 43 
50° 585,7  Og.0026 1 cal. 32% 


Chaleur entrainée par la vapeur saturante. 


température chaleur spécit. poids quant. de chaleur 
O7: 0,475 0,2954 0 cal. 1403 
60° » 0,207 0 cal. 098 
50° » 0,128 0 cal. 0608 
40° Ù 0,0764 0 cal. 03619 
30° » 0,0438 0 cal. 0208 


Chaleur entrainée par l'eau de condensation. 


température poids quant. de chaleur 
07e 0,2954—0,2954 0 cal. 
60° 0,2954—0,207 0 cal. 0884 
90° 0,2954—0,128 0 cal. 1674 
40° 0,2954—0,0764 0 cal. 2190 
30° 0,2954—0,0438 2 cal. 2516 


Ces résultats permettent de tracer la courbe à partir 
de 67°7. Comme on le voit, elle s’élĂšve avec une grande 
rapidité et donne une ordonnée environ 19 fois plus 
grande que l'ordonnée correspondant au mélange des 
gaz. 

À partir de 67°7 jusqu'à 30° la courbe s’abaisse et 
notre calcul montre qu’à 30° l’ordonnĂ©e a encore environ 


L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 559 


3 fois ‘/, la valeur de celle correspondant au mĂ©lange 
des gaz. 

En mĂȘme temps que la vapeur se condense, l’eau de 
condensation se refroidit et abandonne une certaine quan- 
tité de chaleur; par contre la quantité de vapeur contenue 
dans Pair diminue et le mĂ©lange d’air et de vapeur se 
modifiant au fur et Ă  mesure de la condensation, possĂšde 
une chaleur spécifique qui diminue de plus en plus. 

Les courbes 1 et 2 (PI. V) représentent la chaleur 
abandonnĂ©e par l’eau de condensation et la variation 
de la capacitĂ© calorifique du mĂ©lange d’air et de vapeur. 

A partir de 67°7 jusqu’à 30°, la totalitĂ© de la chaleur 
abandonnée par l'air, par la vapeur qui se con- 
dense et l’eau condensĂ©e est reprĂ©sentĂ©e par une surface 
donne 

En prenant les mĂȘmes paramĂštres que plus haut, 
nous transformons cette surface en calories et nous obte- 
nons 165 cal. 4. 

La somme totale de la chaleur que les gaz sortant des 
cylindres moteurs peuvent abandonner en se refroidissant 
de 50° à 30° et en condensant le maximum de vapeur 
compatible avec ce refroidissement est représentée par la 
somme des deux phases, soit : 


121,8 + 165.4 — 28712 


6. Cette chaleur pourra-t-elle ĂȘtre utilisĂ©e par le cou- 
rant ascendant de l’air et de l’eau qui sortent du com- 
presseur et qui cheminent en sens inverse derriĂšre la 
paroi métallique qui les sépare ? 

Pour répondre à cette question, nons allons examiner, 
par la mĂȘme mĂ©thode, les quantitĂ©s de chaleur absorbĂ©es 


LL” 
LR “ . 
Len CA 


560 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 


par le mélange air-eau sortant du compresseur et se di- 
rigeant vers les cylindres moteurs. 

Nous emploierons les mĂȘmes paramĂštres et la mĂȘme 
représentation graphique pour mesurer les quantités de 
chaleur absorbées par le mélange air-eau et pour un de- 
grĂ© d’élĂ©vation de tempĂ©rature. 

A 30° l'air arrive saturé de vapeur à cette tempéra- 
ture, et avec une certaine quantitĂ© d’eau. 

Nous admettons que le mélange sort du compresseur 
à 30°. 

Au fur et Ă  mesure que cette eau passe sur les parois 
de l'Ă©changeur, elle enlĂšve des calories aux gaz qui se 
refroidissent de l’autre cĂŽtĂ© de la paroi et Ă©chauffent sa 
propre masse. 

Un examen superficiel de la question pourrait faire ad- 
mettre que l'échange de température doive se faire régu- 
liĂšrement d’un bout Ă  l’autre de l'Ă©changeur puisque 
dans les deux sens circulent des masses Ă©gales d'air et 
d’eau. 

Il n’en est rien cependant. 

Dans le courant montant, les gaz sont sous la pression 
de 9 atmosphÚres: la température de saturation pour 
l'air est dans ce cas toute différente que lorsque les gaz 
sont à la pression atmosphérique, ainsi que nous l'avons 
déjà vu. 

Nous pouvons dĂšs maintenant fixer par le calcul la 
tempĂ©rature oĂč cette saturation s'effectuera. 

Le rapport du volume de l’air à celui de la vapeur est 
diffĂ©rent du cas de l’échappement tant que la saturation 
de l'air n’est pas obtenue; mais dùs que la’ saturation est 
atteinte, le rapport du volume de vapeur d'eau au volu- 
me total (air et vapeur) est le mĂȘme que dans le cas de 
l'Ă©chappement. | 


L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 561 


La tension de la vapeur correspondant Ă  la saturation 
est donc: 


9 X 760 X 0,279 — 1908,36 


Cette tension correspond à la température de 128° 
environ. 

On voit par ce résultat la différence fondamentale des 
phénomÚnes qui se passent dans l'échangeur. 

Nous allons tracer la courbe par points en prenant 
comme ordonnĂ©es la capacitĂ© calorifique du mĂ©lange d’air 
et d’eau pour l'Ă©lĂ©vation de tempĂ©rature de 1°. 

Au fur et à mesure que l’eau se vaporise son poids 
diminue ; par contre le volume gazeux augmente. 

Nous aurons done ici encore 3 courbes dont la {re 
représente la capacité calorifique des gaz et vapeur : 

la 2" reprĂ©sente la capacitĂ© calorifique de l’eau: 

et la 3" représente la capacité calorifique résultant de 
l'absorption de la chaleur latente de vaporisation de l’eau. 

La somme de ces trois courbes représente la capacité 
calorifique totale du mélange. 

lei encore, nous avons 2 phases analogues Ă  celles de 
la figure J. 

Dans la {re phase l’eau et l'air entrent à 30° dans 
l'Ă©changeur, et l’eau se vaporise progressivement jusqu'Ă  
son épuisement complet qui a lieu à 128°. 

Lorsque toute l’eau est vaporisĂ©e, commence la 2° 
phase dans laquelle la capacité calorifique du mélange est 
représentée par la somme des chaleurs spécifiques des 
masses d’air et de vapeur d’eau. 

Nous Ă©tablissons, de mĂȘme que pour l'Ă©chappement, 
les tableaux des résultats obtenus, qui permettent de tra- 
cer les courbes par points. 


562 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE, 


1° Chaleur absorbée par la vaporisation de l'eau 


température chal. latente poids quaut. de chaleur 
128° 517,6 0£,0088 4 cal. 554 
115 526,6 0g.00634 3 Cal, 338 
100° D37 0g.00429 2 cal. 303 
90° 544 0g.00294 { cal. 599 
75° D04,4 Og.0019 1 cal, 053 
60° 564,8 0c.0011 0 cal. 621 
30° 589,7 0g.0002888 0 cal. 168 


20 Chaleur absorbée par la vapeur saturante 


température chal. spécifique poids quant. de chaleur 
128° 0,475 0g.2954 0 cal. 1403 
115° Oc.1493 0 cal. 0707 
100° D Og.1176 0 cal. 0558 
90° » Og.0813 0 cal. 0386 
75° » 0g.0447 0 cal. 0212 
60° 0.023 0 cal. 0109 

if , 0g.0048 0 cal. 00228 


3° Chaleur absorbée par le liquide 


température poids quant. de chaleur 
128° 0,2954 — 0,2954 0 cal. 
115° 0,2954 — 0.1493 0 cal. 1461 
100° 0,2954 — 0,1176 0 cal. 17178 
90° 0,2954 — 0,0813 0 cal. 2141 
75° 0.2954 — 0,0447 0 cal. 2507 
60° 0,2954 — 0,023 0 cal. 2724 
30° 0,2954 — 0,0048 0 cal. 2906 
2% phase : 
air 1,225 X 0,2379 X 222 64,61 
vapeur  0,2954 X 0,475 X 222 91,14 
95,75 


On voit que dans la figure IT les extrémités d'entrée et 
de sortie sont identiques Ă  celles de la figure I. 
Les gaz (vapeur d’eau et d'air) dans la figure I pas- 


L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 263 


sent de 350° à 30° en liquéfiant toute la quanuté de 
vapeur qu'il est possible de liquéfier. 

Dans la figure I, l’eau et Pair entrent à 30°, toute l’eau 
se vaporise et le mélange des gaz est chauffé à 350° sous 
la pression de 9 atmosphĂšres. 

Dans l'échangeur, ces deux courbes qui représentent 
les quantitĂ©s de chaleur Ă  fournir ou Ă  ĂŽter Ă  une mĂȘme 
masse d'air et d’eau ne se superposeront point car elles 
ne reprĂ©sentent point de mĂȘmes quantitĂ©s de chaleur Ă  
Ă©changer aux mĂȘmes points de l'Ă©chelle thermomĂ©trique. 

Une assez grande quantité de chaleur se perdra né- 
cessairement dans l’atmosphĂšre par l’échappement sans 
pouvoir ĂȘtre utilisĂ©e dans lĂ©changeur. Il est important 
de montrer cette perte obligatoire, quelque systĂšme que 
l’on emploie pour perfectionner l'Ă©changeur. 

Calculons d’abord la surface de la courbe IT, 

1° phase de 30° à 128° ou à 1029"? soit 205,9 

2e phase de 128° à 350° ou à 479%? soit 95,8 


soit en tout 1508""? soit 301,7 calories. 


Si nous comparons ces résultats avec ceux de la fig. I, 
nous voyons que ces deux surfaces ne sont pas rigou- 
reusement équivalentes; 1l y a une différence de 


1508mn2 —_ 1436mn? = 79nn2 
Fig. IL. Fig. L 
ces 72mn° représentent environ 14 calories 5. 

Cela provient uniquement de ce que nous supposons 
l'air entrant dans le compresseur absolument sec et sor- 
tant de l'échangeur saturé à 30°, aprÚs avoir circulé 
dans le moteur ; il emporte donc ainsi une quantité de 
chaleur par la vapeur qu'il contient et cette quantité est 
de 44 calories 5. 


564 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 


7. — RĂ©cupĂ©ration de la chaleur de l’échappement dans 
l’échangeur de tempĂ©rature. — Ainsi que nous l’avons 
dit, les quantités de chaleur qui arrivent par les courbes 
de la fig. IT sont cédées en 2 phases éminemment dis- 
tinctes l’une de l’autre. 

La chaleur latente de condensation ne peut en aucun 
cas se transformer en chaleur utilisable à une tempéra- 
ture supérieure à 67°7; jusque-là on ne peut utiliser que 
la chaleur spécifique du mélange gazeux et la quantité 
totale disponible est représentée par 536""* qui corres- 
pondent Ă  107 calories 2. 

Nous voyons, en traçant sur la courbe de la fig. II la 
surface représentée par ce nombre, qu'il faut remonter à 
une abscisse de 29%%,1 à partir de 30° comme origine ; 
cela correspond à 104°,65. 

La conclusion Ă  laquelle nous sommes parvenu est 
celle-ci : c’est que si la totalitĂ© de la chaleur Ă  l’échappe- 
ment est utilisée pour réchauffer le mélange ascendant 
d’eau et d’air, entrant dans l'Ă©changeur et se dirigeant 
sur les cylindres oĂč il doit entrer Ă  350°: (l'emploi d'un 
Ă©changeur parfait obligeant cependant de jeter dans l’air 
atmosphérique, à la pression atmosphérique un mélange 
de vapeur d’eau et d’air Ă  la tempĂ©rature de 101°65;) 
cette quantité de chaleur résidant encore dans les gaz 
et notamment toute la chaleur latente de la vapeur d’eau 
sont obligatoirement perdues pour la machine. 

On voit que cette méthode graphique dispense de ma- 
nier des équations transcendantes qui seraient les inté- 
grales de fonctions exponentielles superposées, et qui 
devraient ĂȘtre intĂ©grĂ©es ayant l’inconnue sous le signe 
JS dans les limites mĂȘme de l'intĂ©gration. 

En traçant les courbes suivant les résultats des travaux 


VPN 


du tte SP RS 
PA 


L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 565 


de Regnault, on a une expression graphique de tous les 
phĂ©nomĂšnes qui se passent dans l’appareil et la vĂ©rifica- 
tion des principes qui servent au fonctionnement du 
moteur qui nous occupe. 

8. — Calcul des quantitĂ©s de chaleur Ă  fournir. — Cal- 
culons la somme totale des quantités de chaleur à four- 
nir au moteur. 

L'air et l’eau comprimĂ©s sous la pression de 9 atmos- 
phĂšres pĂ©nĂštrent au sortir du compresseur dans l’échan- 
geur oĂč ils s’élĂšvent gratuitement Ă  une tempĂ©rature de 
101°,65. 

Nous disons gratuitement, puisqu'ils utilisent pour 
cela la chaleur perdue de l’échappement. 

De 101°65 à 350, ilfaut fournir à l’eau et à l'air 
une quantité de chaleur de 

301,7 — 107,2 == 194,5 


totale récupérée à fournir 


Ainsi il faut fournir un mélange, pour une révolution, 
une quantité de chaleur de 194°5. 

En outre de cette quantité de chaleur qu'il faut fournir 
Ă  l’air et Ă  l’eau pour les amener Ă  l'Ă©tat de gaz et Ă  350° 
dans les cylindres moteurs, nous devons fournir Ă  ces 
gaz une quantité de chaleur suffisante pour leur per- 
mettre de se détendre sans abaisser leur température. 

Chacun des cylindres donnant 21*"4132, le travail 
total est donc : 


21,4132 X 3 = 64,2396. 


Pour déterminer la quantité de chaleur à fournir pen- 
dant la détente, nous nous servons du premier principe 
de l’équivalence; en divisant le travail par 425, nous 


ARCHIVES, t. VI. — DĂ©cembre 1898. 39 


ATEN 


Li 


566 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 
aurons la quantité de chaleur à fournir aux cylindres et 


aux gaz pour maintenir la détente isothermique 
_. — 157r.045, 

À ce moment, les gaz ayant terminĂ© leur travail dans 
les cylindres s’échappent au dehors en traversant l’échan- 
geur et ne font plus que rendre leur chaleur au courant 
ascendant. 

Faisons la somme de ces quantités de chaleur pour 
déterminer la chaleur totale à fournir au moteur : 

1° Ă  fournir aprĂšs l’échangeur 194,50 
2° à fournir pendant la détente 151,15 
soit 345,09 
En ramenant le tout à l’heure, on trouve 
Q = 300 X 60 X 345,65 — 6,2216: c-7, 


9. DĂ©pense totale et rendement du moteur air-eau. 


Il rĂ©sulte de l’étude numĂ©rique que nous venons de 
faire qu’en mĂ©langeant de l’eau et de l’air dans des pro- 
portions telles que, pour chaque litre d'air, on introduise 
02954 d’eau et que l’on fasse fonctionner le moteur à 
une pression de 9 atmosphĂšres jusque dans les cylindres, 
en maintenant les cylindres à 350° pendant la détente, 
il est possible d'obtenir 2 chevaux 85 de puissance effec- 
tive avec une dépense de 6221°7. 

Nous n’avons compris, dans ces chiffres, ni les frotte- 
ments des organes, ni la déperdition due au rayonne- 
ment, ni les imperfections inévitables de l'échangeur, ni 
la circulation d’eau qui se fait dans le cylindre de com- 
pression d'air. 

Ces quantitĂ©s sont, du reste, extrĂȘmement variables, 
et n'auraient fait que gĂȘner l'Ă©tude thĂ©orique Ă  laquelle 
nous nous sommes livré. (A suivre.) 


RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 
DE L'ANNÉE 1897 


POUR 


GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD 


PAR 


R. GAUTIER 


Professeur 
(Suite et fin1.) 


IT. PRESSION ATMOSPHÉRIQUE. 


GenĂ©ve, — Le baromĂštre normal de Noblet Ă  servi 
aux six observations trihoraires diurnes. Sa correction, 
dĂ©terminĂ©e en 1892, est de + Om 43, L’altitude 
absolue de l'extrémité de la pointe d'ivoire, correspon- 
dant au zĂ©ro du baromĂštre, est de 404" 91, si l’on 
admet, comme hauteur absolue du repĂšre de la pierre 
du Niton, la valeur 373" 54, indiquée comme la plus 
probable dans la 9% livraison du « Nivellement de pré- 
cision de la Suisse ». 

Les indications pour les deux observations nocturnes 
de 4 h. et de # h. du matin, ainsi que pour les minima 
et les maxima diurnes, sont fournies par le barographe 
horaire de Hipp dont les constantes sont soigneusement 
déterminées chaque mois. Le baromÚtre à enregistrement 


? Voir Archives, t. VI, novembre 1898, p. 459. 


968 


RÉSUMÉ MÉTEOROLOGIQUE 


XII. GENÊVE, 1897. 


Pression atmosphérique. 


gr'ot 
| Ye 0t 
Ge 0+ 
1E'0+ 
rÂŁ'O0+ 
| 9L‘Ot 
G0‘0+ 
L0‘0+ 
C0‘0- 
GÂŁ'0+ 


UTUI 


SATOE 


IS ueL 


‘s'uY 


00‘0 


00‘6 

90/0+ 
GO‘ 0 
€0‘0- 


68 0+ 
87 0- 
GI 0- 
F0‘0- 
L1'Ot 
LO‘0+ 
ÂŁF'0+ 
Gr'0- 
YT'0- 
G0‘0- 
08'°0+ 
A De 
UJUI 


08‘0+ CO‘LGL 
Ge OT | 9ÂŁ'06L 
81‘ 0T G£'LGL 
9€ ‘0+ LE‘YGL 
Gr'0+ FV'9SL 
0y'‘0+ 26 GEL 
c0‘0+ 60‘ 0€L 
6F0+ OF 8SL 
G1'OT | SO'LGL 
F& 04 GO'LGL 
LY'O+ 86'LGL 
8& 0+ £0‘YGL 
GS 0+ IS'FGL 
cs 0 JL'YGL 
LO‘0- OL°IEL 
Fr 0+ 0G'GGL 
60°0+ IL‘YCL 

UIUX LU 
‘wu'u auuafout 
Anne} 


Ds 


eguuy| 


auwroyn | 
av 
‘sdurequr. 1d 
* JOAIH 


* 2IQUI9AON 

‘ 2140790) 

a1quaydes, 

‘nov 

"Jerpmf 

‘um! 

en 

IUAY 

SIBN 

°° * * AONA9]| 
LGST oruef! 

9681 DAQUI209 (| 

| 


ns 


«ndoda | 
| 


s EE — RP EE TI PEL + D #0‘0+ LE ‘GOT Dm 
2. =: #0‘0- 1£‘0- Gy 0 &l'0- £8"0T oi SEU ST ie IL'GOTI PAC PAT auto 
NS = Saer = FE FACE GT‘0- ce‘0+ VS 0+ GI OT €0 0 + Se SE 
000 1,0 10 au c 9'0+ | Seo+ | 900+ | 9'8cr 
5 2 | 6Ă©vo- | oo | o0- | or‘o- got | 9N0t | 60! | SU0t | cneo 
= = CAC pie PARC TO ne A PONT NO ‘ot | £o‘o- | 000 | 9g'cor ME 
S S | goo- | coo- | so | 100- | £‘or | Go‘0 : 
Z = sprod 9 
== % 4 I9{-JUIES nv J9 9AQU9r) E Sa9A19$qO sonbrioy Ë 
es « mod aAno41 uo ‘pieux g-J 1eS ÂŁ - Te Gi 89 r9c DR) 
En © en € 7% 0- SI 0- D OVENCAES — — 
Z 2 |  9c‘0+t GrO+ | 6007 ER a &1‘0- 08 0+ | 29196 | * * * ‘ ouwomny 
= £ : ù “0- 110 LO‘0+ 81 0 A ce 84890 |: --oxl 
(2 VA 08°0+ 800+ | #+r0 j Cd tn 0 AR GL 8 Fe 
é ee SFO+ | 00‘0 10 0- &0‘0 1& 0 66, .. 104 &C: 190 sduraqurrf 
= | SAN C3 0+ | I0‘0- 10‘0- O0 $6 07 re CL ‘04 QLD0eS RECENSE “JAH | 
= | | GT'0+ F0‘0+ | FG'0- €G 0= Sv0r 200 = c‘04 _gofegg | * DIQUIIAON 
w + | re 9F0- 81'0+ LO'0= y0 0+ LE Le + : * ‘6140390 
2 op nl de GVO- | 10‘0t YG,07 61.07 sun re |: + : axquragdeg 
s CO 9£‘0+ si Ce AC £8 0- 6E 0= 8r 27) + + + + + qno 
_ = = 6 ‘0- G0‘0 &Q 0+ Q Le er 0589 roy 
Ya 0+ Fr'0+ 800 AUS ©0‘0- 6€ 0- 98 0- &1'0+ Les ee 
= ! Geo | LIOF | &@00- | 0/07 | £0'07 CI‘O- | 0G‘0- 16'0F ROMANE RS LE 
FA = ç “+ G0‘0- €00— | 700 c = ‘+ 96899 ML 
= 61 0+ 90 0 ; 0‘0+ | S£0‘0+ 9F 0= 17 0 10 ‘joe |: ren | 
EME O60F | €FO+ | L00t | €00T | eo ot 860. | 00 | Ge LG EP On 
= 2 e: 0'0+ | S£007 | 970 a ie ‘ot | 1190 | Level 
Le al CF 0+ FC 0+ 6n= | FI '0- 6ÂŁ 0- 8ÂŁ 0 P} 0 (Ă©s RO CON SIBN 
TRE gcot | %6‘0+ | 00‘0 COS re 80 | 0£0- | 8c0t | 8119 | 
gs = c ç (SR 80‘0+ 000 66 0 ; al 1996 | : JOTA9 
LE 0+ 91 0+ YO 0 | ; PRE 0£0- y0‘0 & 99 a | 
: ĂŻ ot | 610r | 800 | Lo'0- | ro SU go | Leot | +020 LGST Joruef 
cm Ex ns 0 18 ‘0- 68 0- l'O &0 ‘ot | 1966 | ‘9687 21qtu009 
= 7 AA A Ă© | petn- Lt'O+ 80 0= €0'ot 60 U utuI 
D = cc 0+ 90°0+ ©G 0 | LGO us WU uIUI { uw 
= | uw ULUX UiUx uui | STÉPEERN à ouuarou Doux 
= — fLRRSE ‘U'UL | ‘Up | WU | anowey RES A 
A | ‘S‘U O0} 2 SUR Sur | uw or IF ne 071 | : — 
ee | PERL PR EEE 
er SAS PS 


D 
nn nie) 


570 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 


continu de Redier, donné à l'Observatoire par Philippe 
Plantamour, complÚte occasionnellement ces données 
et, grĂące Ă  sa forte amplification, fournit des courbes 
intéressantes lors des brusques changements de pression. 

Grand Saint-Bernard. — Le baromùtre de Gourdon, 
donné à l'Hospice par Auguste de la Rive, sert aux six 
observations diurnes. Sa correction, déterminée pour la 
derniùre fois en 1891 est de — 0""20. 

Les valeurs de la pression atmosphĂ©rique Ă  À h. et Ă  
4h. du matin, ainsi que les minima et les maxima 
diurnes sont relevés sur un barographe horaire de Hot- 
tinger qui a été décrit dans le «Résumé » de 1884. 

Dans les deux stations, la moyenne des huit observa- 
tions trihoraires donne la moyenne diurne de la pression 
almosphérique, 


1° Moyennes gĂ©nĂ©rales. — Variation diurne. — Ecarts. 

Le tableau XIII donne, pour Genéve, les valeurs moyen- 
nes de la pression atmosphérique pour les douze mois, 
les saisons et l’annĂ©e mĂ©tĂ©orologique ; il donne en outre 
la variation diurne pour ces mĂȘmes pĂ©riodes, exprimĂ©e 
par les différences entre les moyennes générales et les 
moyennes des huit observations trihoraires. 

Le tableau XIV fournit les indications analogues pour 
le Grand Saint-Bernard. 

Ce tableau fournit aussi les différences entre les pressions 
moyennes de GenĂšve et du Grand St.-Bernard pour les 
quatre saisons et pour l’annĂ©e. Ces diffĂ©rences corres- 
pondent au poids de la couche d’air comprise entre Îles 
deux stations. En prenant les moyennes annuelles seules: 
727,05 pour GenĂšve et 564,68 pour le Grand St- 
Bernard; puis les températures moyennes annuelles : 


POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 971 


+ 9°.79 et — 1°.13; enfin les moyennes annuelles de 
la fraction de saturation : 0.77 et 0.80, on peut cal- 
culer la diffĂ©rence d’altitude entre les deux stations, 

Les tables hypsomĂ©triques d’'E. Plantamour donnent, 
pour cette différence d'altitude, la valeur 2064",0. 

Les tables météorologiques internationales fournissent 
pour cette mĂȘme diffĂ©rence, la valeur 206125. 

Le nivellement direct exécuté avec le niveau à lunette, 
en 1859, par E. Plantamour et le colonel Burnier avait 
donné la valeur 2070n.,3. 

Le tableau XV donne les résultats de la comparaison 
entre les moyennes mensuelles et annuelles et les valeurs 
normales déduites, par E. Plantamour, des 40 années de 
1836 à 1875, pour GenÚre, et des 27 années de 1841 
Ă  1867, pour le Grand Saint-Bernard. 


XV ÉCARTS 
Epoque. GenĂšve, Saint-Bernard. GenĂšve-St-Bernard. 
mm Tan nm 
DĂ©cembre 1896 ... — 3.25 — 2,71 — 0,54 
Janvier 1897...... — L,87 — 3,45 — 41,42 
Bevrienun Ar + 4,92 + 5,97 — 1,05 
NEUISE PSE Ce — 0,27 + 1,47 — 1,74 
22 NTE RE RATE — 0.46 — 0,22 — 0,24 
L. ET PIN OR CRE CES — 1,21 — 41,87 + 0,66 
Mons NE NS SE + 0,79 + 1,85 — 1,06 
ue: 0e. — 0,60 20,22 20:02 
JT LORS — 0,61 + 0,10 — 0,71 
Septembre........ + 0,53 — 0,25 + 0,78 
Drtobre. UT + 3,91 + 2,51 + 1,00 
Novembre........ + 7,08 + 6,65 + 0,43 
LANTA + 0,41 + 0,80 — 0,39 


Il en résulte que, en 1897, à GenÚve, la hauteur 
barométrique moyenne annuelle est supérieure de On"41 


1 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 


à la moyenne, et au Grand Saint-Bernard, supérieure de 
0""80, presque du double. 

Ce qui est vrai pour l’annĂ©e mĂ©tĂ©orologique est plus 
vrai encore pour l’annĂ©e civile. En effet la pression 
atmosphérique a été sensiblement plus élevée en décembre 
1897 qu'en décembre 1896. Cela découle des chiffres 
suivants : 


GenĂšve Grand Saint-Bernard 
DĂ©cembre 1896 794.74 559.61 
> 1897 729.62 564.04 


D'oĂč rĂ©sulte pour la pression atmosphĂ©rique moyenne : 


GenĂšve G. Saint-Bernard 
Année météorologique 1896-97 727.05 564.68 
Année civile 1897 12747 969.06 


Quant aux Ă©carts pour les pressions moyennes mensuelles, 
ils n’ont pas la mĂȘme allure dans les deux stations: 
À GenĂšve, nous trouvons cinq Ă©carts positifs, contre sept 
nĂ©gatifs, mais les premiers l’emportent sur les deuxiĂšmes 
par leur importance. Au Grand Saint-Bernard, nous 
trouvons, inversément, sept écarts posilifs, contre cinq 
négatifs. Il y a discordance entre les deux stations pour 
les mois de mars, juillet, août et septembre, pour les- 
quels les Ă©carts ont des signes contraires. La discordance 
maximum a lieu au mois de mars; elle est de — mm 7%, 

L'écart négatif le plus fort correspond, pour les deux 
stations, au mois de janvier et l'Ă©cart positif le plus fort 
au mois de novembre, pour les deux stations Ă©galement. 


90 Æcarts diurnes. — Anomalies. 
Les tableaux XVI et XVII renferment les données 
qui permettent d'apprécier la variabilité de la pression 


+ À 


dti AN 


POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 973 


atmosphérique dans les deux stations. Ils donnent des 
indications sur les Ă©carts entre la valeur moyenne du baro- 
mĂštre pour chaque jour et la valeur normale, puis sur les 
écarts entre deux jours consécutifs. Pour les deux catégo- 
ries d’écarts, 1is fournissent les valeurs moyennes et les 
valeurs extrĂȘmes. 


30 Valeurs extrĂȘmes de la pression atmosphĂ©rique. 

Les tableaux XVIIT et XIÀ donnent les maxima et 
les minima absolus pour les douze mois et pour l’annĂ©e 
météorologique aux deux stations. 

A Geneve, les extrĂȘmes moyens et absolus ont, d’aprĂšs 
les publications antérieures, les valeurs suivantes : 


minimum extrĂȘme moyen: 705%Âź 05 

» » absolu : 7007 16(26 XIT, 1856). 
maximum extrĂȘme moyen: 741%" 03 

» » absolu: 748mm 71 (17, I, 1SS2). 


Le maximum absolu de l’annĂ©e 1897 est donc de peu 
supĂ©rieur au maximum extrĂȘme moyen. Le minimum 
absolu est sensiblement plus bas que le minimum extrĂȘme 
moyen et supérieur de 1""34 seulement au minimum 
absolu. Durant les 62 années, de 1836 à 1897, il y a eu, 
du reste, six minima absolus infĂ©rieurs Ă  celui de l’annĂ©e 
1897. 

Au Grand Saint-Bernard, le baromĂštre est descendu 
trÚs bas le 23 janvier et monté trÚs haut le 22 novembre, 
dates communes des extrĂȘmes absolus aux deux stations; 
l'amplitude annuelle absolue y diffĂšre peu de l'am- 
plitude à GenÚve, de 2°" 54 seulement. 


‘umfg af nu 919 U HIPIQT « 


| | 
‘9687 ‘29P |'LEST Jorauel ‘LGST ‘AOÛ "LGSI Aoruel | | 
| 81 OS‘VI+ |86 91 So'er- | 00e + [GG 91 SSH | 6 91 G9'ec- | 09+ + YL 6} ILY |‘ ‘eguuy 
| 
0€ 1 28‘ 01H 68 21 096 — | 96‘ EG 1 18‘ GI+ 68 ?1 OF01- | OF'L ÿ LG £ * DIQUI9AON 
ea [LI O1 16 +19 1 Gr‘ - | 98'T LG 91 SL'OV P OILPYr - | gr? G £G 8 ° ‘ 2140790 
: 2, |S °139+r +19 120€ -| se G 91881 | 6re1 SL - | 06e 6 6} Fr |'oxquejdos 
mm [LI OL 086 + \GE O1 10/7 = | EC JAVA PAT 26/70) Sen IF FI 06: -|2 "ma 
D |&rusi6gy + |16 91 LL‘ — | GO‘G £G 91 007 + 010 Nez 0j A! Li l'"#enmr 
= or et 02‘ + |9r er g6‘e - | 6£‘r HD Quh I Er Set 00 er | 2107 etes LT pl Ste STE 
Æ |66 91 8 9 + 91 OI LG Q — | SCC FE O1 16°G + LG 91 G6‘01- | 66‘8 | je €l DES SC 
= GOT OST IP OT 071 = |"CG'e 91 2 €G 6 ch | ©I GS'er- | 877 | L 9} VA! RATIO 
ES |8 91699 + |€r 1 678 — | rs VG OI 7 L + 66 °I 816 — | +6‘Fr FL Ll 27 0e 
= |8 ¼1 c'6 & 91 €0G — | GE Ye ol Oo rrt Fu eal8c 8 =) 2000) Ù IG L | : JOHAN 
D FR oneL 64106 9108 €pr | S0€ |} I 968 + 6e O1 29 66 | LVL J G 98 |‘ LGSF ‘auf 
= |8 ©1081 (FF O1 89'1I- | ver + |LG OL 6L‘6 + 9 O1 GC'IG- | Le 9 + | 9 FT LT | 9687 ‘29€ 
ET | ui | uiut uu uiu uuI uU | 
Le) | Da ee AR 
ƒ | | a — 
spgisod | sygeSou |grnogsuool  sjrysod spesou | eus ap 
| STORE qe — ns NT 7 suofou | squoues | syrsod | spesou AA 
sprno9su09 simof z oxque  |21700 ‘Aout SYRIE -ueu9 9p SJIR9T S}189Y ; | 
SOUI91JX9 SU SIVIT SaL94/X9 SJAB9ST 9SIQUON | 


“ANÜIUHHASONLV NOISSAH4 — "LES “HAANAN AE 


974 


= TT 
[Te | | 
LGSE teur | LGBT 1TAUUT ‘LBRT JONANT | LGBT TANT 
a |66 1298 + 8 °! gere | 0e Æ | 90 LL'yIT | ÉGOL GG | OT + | 19 OVG GO pe Me 
[ee | Enr D TE ae ns 
- | 
em || 08 °1£8L + 166 °1 GG LE- | REG 8e 21 UE‘gHE [AB O1 GTI | QUL | | | 8 G * ‘IQ AON 
A |Lre1go y +116 91 86 - | 99'H L& 91 LL'6 +9 91 F9 | GO Y aie "9 CG j * ‘ ‘244070 
en |YG911es + 10'G GĂ© 91 878 + |6E 91 00 01- | 6FE€ en RD CI GI ‘ o1quo)dos 
Z |LIOI0FE + (ES y 91 098 + 86 91 &1 9 — | 69] L EN AG CI He, + MON 
< Mal Gy'1 Pa PI 9L'E + 106 OL FE — | LS I 6 | gi gl ‘tt 'qermf 
VE OT FG' TL GE OL 619 + 61 91 766 — | I8G | 9 RE (] DENT EE AATLÉ 
= 6 21 LES GG} 06 91 99'€ + 16 01 L9 6 — | £O ER 9 | 6 dd LE ANUN 
4 |S °1469 09‘ 68 91 661 + & 91 696 - | CEE L INT GUT VI “1 MR TNAT 
é |8 2189? ar 6e 91 68 + 81 OT L8 L — GL'Y G 61 ral 1 
F 216L'G £6'1 QG O1 LU'PIT IF O1 096 — | YGL £ rdc 9 "* t OUAM 
a |aoivr's gue __ [1 ©1 6L‘o + 8 9 8 | 689 I On 28 ÂŁG LGBT ATAUBS 
8 91€9"L 16e HE |16 o1 £8'L + 9 O1 L6‘€r- | 96 + y | (A 8l 9687 ‘990 
o ui ui ui tu LUTELEE uiui | uut uIu 
| 
= LEE FRET ans EEE TD ET | 
a spisod |  syurogu ‘no09sU09 spursod sprunou ousis op | 
es Dee TS sanol & ne suoour | sjuouos | sjrisod spyunou aĂŒboadt 
© oĂč ND) GNUe AO SJUUO | -UU(49 0pP SJABON] ; Ă  
spnoosuoo sAnol g oxjuo es Pt Age ner ? L Ô 
= SOUTDUIXO SYIBOI SJAB95] SOUQA1FXO SABON 9IQUION | 
© 
4 


“HAOIMAHASONLY NOISSN — *Z68E “CUVNUGA-LNIVS ‘TAX 


576 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 


XVIIL GENÈVE, 1897. 


Époque. Minimum. Date, Maximum. Date, 

absolu. absolu. 

nm rm 
DĂ©c. 1896. 702,60 le 6 738,18 le 27 
Janv. 1897. 701,50 le 23 737,04 le 1 
FĂ©vrier ... 717,73 le 741,82 Je 24 
Mars... 712,48 le 29 733,03 le 11 
AVES x 709,07 le 4 735,07 le 16 
MATE EL 0E 714,04 le 27 133,15 le 44 
1ft1T: PÉRERS 122,040 "le. 9 134,40 Île 41 
Juillet.... 749,69 le 20 733,14 le 29 
AOL 721,67 . le 22 TA 22e 
Septembre. 718,30 le 19 736,50 Le 5 
Octobre... 721,56 le 1 737,61 le 27 
Novembre. 712,82 le 29 742,58 le 22 

Année.... 701,50 le 23 janv. 742,58 le 22 nov. 
1897. 1897. 


XIX. 


Époque. Minimum. 
absolu. 

k rnrn 
DĂ©c. 1896. 544,68 
Janv. 1897. 537,51 


FĂ©vrier... 552,69 
Mars 522 549,57 
Avr. 2.2 18,79 
MAL: .... 594,90 
June. 562,10 
Juillet .... 564,15 
ADULTE 562,12 


Septembre. 555,83 
Octobre... 557,95 
Novembre. 548,57 


Année.... 537,91 


SAINT-BERNARD, 1897. 


Amplitude. 


mm 
35,58 
35,54 
24,09 
20,55 
26,00 
19,11 
12,06 
13,45 

9,85 
18,20 
16,05 
29,76 


41,08 


Amplitude 


mm 
25.62 
31,32 
22,57 
19,68 
29,20 
15,00 
11,05 

8,90 
9,78 


29 nov. 38.94 


Date. Maximum, Date. 

absolu. 

mm 
le 6 570,30 le 30 
le 23 568,83 le 1 
le 1 019220 1e020 
le 13 569,25 le 2% 
lere2 570,95 le 29 
le 27 569,9) le 29 
le 19 913,19 le 13 
le 20 573,09 le 24 
le 25 571,90 le 12 
le 19 579,15 le 25 
le 6 D/4:09 Ă  eat 
le 29 576,05 le 29 

le 23 janv. 576,05 le 
1897. 1897. 


POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 977 


IT. HUMDITÉ DE L’AIR. 


Depuis l’annĂ©e 188%, la tension de la vapeur d’eau 
n'est plus calculĂ©e, et l’humiditĂ© de l'air n’est reprĂ©- 
sentée, pour GenÚve, que par la fraction de saturation. 

Pour les six observations diurnes, cet élément est dé- 
duit de l'observation des deux thermomĂštres du psychro- 
mĂštre. Pour les deux heures de nuit, { h. et # h. du 
matin, on dĂ©terminait jusqu’à la fin de novembre 1896 
la fraction de saturation de deux maniÚres différentes : 
1° au moyen d'un hygromÚtre enregistreur Richard, an- 
cien modÚle: 2° au moyen des thermomÚtres-psychro- 
mÚtres à renversement de Negrelti et Zambra installés 
en 1883. 

Comme lindiquait la remarque insérée au bas des 
notes relatives aux observations météorologiques du mois 
de décembre 1896, tous ces appareils ont été remplacés 
par un hygromĂšĂȘtre enregistreur, nouveau modĂšle, de 
M. Jules Richard, à Paris. Cet instrument a été placé 
dans la cage occupée précédemment par les thermomÚ- 
tres à renversement, lesquels ont été supprimés. 

Le tableau XX fournit, pour les huit observations triho- 
raires, les données moyennes de la fraction de saturation, 
pour les douze mois, les saisons et l’annĂ©e; puis la 
valeur de la fraction de saturation moyenne pour les mé- 
mes périodes ; enfin les minima et les maxima absolus : 
et lorsque le maximum correspond Ă  la saturation com- 
plÚte, le nombre des cas de saturation est indiqué. 

Afin de rendre l’évaluation des cas de saturation com- 
parable avec celle de l’ancien systùme des observations 
bihoraires, usitĂ© jusqu’en 1883, on a calculĂ©, comme 
précédemment, la fréquence relative de la saturation pour 
les mois, les saisons et l’annĂ©e. 


RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 


978 


| 8£0° 0 SIOJ GIF ‘O00H. 001 GLL | 818 | SrL | LG9 | 979 | GEL | 978 
£0r'0 € GL ‘0001 001 yes | GL8 | LIS | LGL | GIL | 808 | +16 
800°0 € 9 ‘000! 0fc 969 | 6SL | 179 | SES | CS | 9r9 | LL 
c00'0 € YF ‘000! OF LOL | LGL | yG9 | LOG | SYS | 09 | 96L 
8£0°0 SIOJ LS ‘O00F| 0 £98 || 888 | 198 | 008 | F8L | YS8 | F06 
II '0 € 8£ ‘0001 007 88 | 988 | 198 | GIS | G6L | LS8 | 866 
ÂŁ60°0 « € ‘O001 OF t08 || 878 | CGL | 189 | 999 | G9L | 68 

| 1G0' 0 «© YL ‘000! OLE 618 1 ÂŁ88 | c6L | 169 | LL9 | GLL | 16 

| 800'0 «₏ S ‘0001! Off 6rL | 188 | IIL | 660 | 76G | 669 | cs 
&I0'0 « ©  ‘OUOI| OS YL9 || GEL | Y19 | 80 | 00S | +c9 | 192 
+00'0 CS UUODT I OS 699 L | 969 | LOS | FES | ÂŁI9 | 6GL 
0000 ‘0L6 | 08G 8L9 || GEL | 109 | OYS | 819 | SG | GrL 

| 000‘0 ‘066 | 0SG GIL || c9L | 689 | 8LS | 99c | 189 | g£r8 
910°0 € Y ‘0007! 07c YeL || YLL | 899 | £8S | 190 | c89 | ges 

0p0:0 ‘086 | 08S 068 | 608 | +18 | SIL | 869 | G6L | 888 

|  ÂŁ60'o « ÂŁS ‘000! 069 688 || 606 | 988 | GF8 | 9€8 | 988 | 616 

| 910'0 SIOJY ‘O00F| 089 9L8 || 68 | GLS | LES | 608 | LLS | 206 

Rene ne nn Un ‘S'UOF|'S'UL|'S'UY|'SU | UOF' W'UL 


Y88 | G98 
&16 | LOG 
G98 | 8I8 | 
©CG8 | 068 
06 | S06 
166 | F66 | 
168 | LS8 
816 | +06 
668 | 878 


GF8 | COS 
| 6?8 
| CS | Gr8 


cs | 608 
618 | 6€8 
G06 | 868 
Ge6 | LG 
C06 | 668 
ur yy [ut } 


*a1quia)des | 


L6S8T TTAUr f | 


* * opuuy 


‘euwomn y 
RON 
sduaqutr 
* * ‘JOAIH | 


DIQUIDAON 
* 21407920) 


‘+ 700 | 
°" sermf 
+ UM 
. . . IE | 
Er 

* ‘SUN 
* “JOHA9Y 


968F ‘2 | 


ĂŠndoa 


“SOUQIITUL U9 UOIRANIES 9P UOTIRIT — ‘LGST “HAUNAN XX 


POUR GËNÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 979 


Le tableau XXI donne les Ă©carts de la fraction de satu- 
ration et de la fréquence de la saturation avec les valeurs 
normales des « Nouvelles études sur le Climat de Ge- 
nÚve » de E. Plantamour. 


XXI. GENÈVE, 1897. 


Fraction Fréquence relalive 

de saturation. de la saturation. 
Moyennes  Bearts pour Moyennes Bcarts pour 

(1849-1875) 1897 (1849-1875) 1897 
DĂ©cembre 1896.. 569 + 11 0,147 — 0,131 
Janvier 1897.... 897 + 32 0,145 — 0,052 
HeVTIEr 7. 2,50 819 + 1 *0,096 — 0,096 
MARS RE MAL TRE 754 — 30 0,039 — 0,093 
NTM 697 + 22 0,016 — 0,016 
LEP RTE 704 — 926 0,016 — 0,016 
LS RE 698 — 29 0,010 — 0,006 
SUN REA 679 — D 0,006 —+- 0,006 
LOUP ARNEENRRE 710 + 39 0,009 — 0,001 
Septembre ...... 770 + 49 0,025 —+- 0,026 
WELODre. Mic! 831 — 29 0,083 + 0,010 
Novembre....... 833 —+- 48 0,067 —+- 0,084 
AnnĂ©e... Li. 768 + 7 0,055 — 0,017 


L'année météorologique 1897 à été plutÎt humide ; la 
fraction de saturation dépasse de 0,7 °/, la valeur nor- 
male. Sept mois présentent des écarts positifs et le mois 
de septembre, avec un Ă©cart de 4,9 */,, est proportion- 
nellement le plus humide. Sur les cinq mois avec des 
écarts négatifs, mai est le plus sec, avec un écart de 
20 ii 

Le mois de novembre 1897 a été plutÎt humide, et 
c’est cependant, le 28 de ce mois, qu’à Ă©tĂ© atteint le 
minimum absolu de l’annĂ©e pour la fraction de satura- 
tion : 10 0/,. Ce minimum, survenant pendant un coup 
de fƓhn intense, aprĂšs une longue pĂ©riode de sĂ©cheresse 


580 RÉSUME MÉTEOROLOGIQUE « 


et de brouillards, représente le minimum absolu de la frac- 
tion de saturation depuis le début des observations 
psychrométriques à GenÚve, en 1849. 

L'année civile 1897 à été un peu moins humide que 
l'année météorologique, le mois de décembre 1897 
ayant été plus sec que le mois correspondant de 1896, 
avec une fraction de 854 au lieu de 876. La fraction de 
saturation de l’annĂ©e civile est de 773, prĂ©sentant un 
Ă©cart de 0,5 */, seulement sur la valeur moyenne nor- 
male. 

En ce qui concerne la fréquence de la saturation, 
l’annĂ©e 1897 donne, comme 1896, un nombre faible de 
cas de saturation. Quatre mois seulement présentent un 
Ă©cart positif, et novembre l'Ă©cart positif maximum. En 
revanche, décembre 1896 accuse un petit nombre de 
cas de saturation et un fort écart négatif, 


IV. VENTSs. 


Genùve. — L'observation des vents se fait de deux 
mauiĂšres diffĂ©rentes : 1° six fois par jour, Ă  l’ancienne 
girouette, eu estimant la force du vent par les chiffres 
de O à 6 de la demi-échelle de Beaufort; 2° au moyen de 
lanémographe de MM. Richard frÚres, enregistrant auto- 
matiquement la direction et la vitesse du vent. Cet ané- 
mographe a été réparé peu avant le commencement de 
l’annĂ©e mĂ©tĂ©orologique, le 17 novembre 1896. 

Le tableau XXII donne les résultats généraux du pre- 
mier systÚme d'observations. Il fournit, pour les diffé- 
rents mois et pour l'année, le nombre de calmes plats 
et le nombre de fois oĂč le vent a Ă©tĂ© observĂ©, avec la 
force À ou avec une force supĂ©rieure, dans chacune des 
seize directions de la rose des vents. 

Le tableau XXII contient les résultats que l'on peut 


PRES 


POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 981 


XXII Vents observĂ©s Ă  GenĂšve dans l’annĂ©e 1897. 


3 

= PSN Ro) lens | E LE É |. 

S'AISIS|ElS|SIS | S | SlÂŁ ES 

rs let lete LS Es IS |S | = | = 
Calme. .1123/101| 90! 63] 53! 56| 60! 44] 61! 82] 89] 991921 
DEEE or 3 29| 21| 34] 39! 54| M] 35| 20] 18| 141309 
NNE 14| 20! 20! 31 35! 86! 28| 60! 24| 28113Z| 29/1481 
NE... DOP7 D AIN NO DURUTS MED MONS Le A 310 )538] 
ENE NE ET) TA RE AA (TEE ILE M PTT AN) 
DIRE 5 RS RON EE EE EU 0 EEE (RO RO RE ra 0) 
ESE (0) APE A Po TEE ET ER EE RCA ENS RE (D I 7 TA 
SR ETAIENT) I RE NN 
SSE. DUO O EN OEM O EMA NO OI 0 AO) NOIRE 
SRE Br DL Ah L6 | a O NO 2 MONS CA 00127 
SSW. 54| 25| 38| 79] 81| 23| 28] 36| 51| 43) 7| 71472 
SW... BIMA 2 AD ee SO El CR NS ns ESA 
WSW MOSS OMIPAQNAA 7 DAS AL ZT QC RE NT 
AC ee 0 RE AE RE RE RE QE SA A NS NE 1 
WNW DIRRO)AU O0) PE THANIO) ES RAS OR SE RO (| PE 
NW... 1 POUSE RS M RATES ES EEE ET REC RTE 
NNW 3 LEE RUES GPA MS et 7 AO RSS 


XXIIT 
; RAPPORT RÉSULTANTE 
EPOQUE Vents - Calme 
NE. à SW. Direction. Intensité sur 400. sur 100. 
DĂ©cembre 1896... 0,33 S 27% W 19,7 66.1 
Janvier 1897..... 0,95 S 54,7 W 2,8 54,3 
1 HN Ă  (9 APE SPA 1,07 N 61,2 W 8,5 53,6 
LÉ MERMEE 0,27 S 43,5 W L5,3 33,9 
ANT SRE 0,80 S 60,5 W 16,8 29,4 
CI RSR EAP »,08 N 10,0 E 56,6 30,1 
UT RATER 2,65 N 8.1 W 31,4 A AT) 
LIT SERIE 252 N:20:2°F 38,3 29,1 
NOM RP ES db 0,95 S 85,9 W 6,3 32,8 
Septembre. ...... 0,98 N 87,6 W 123 45,6 
CĂ©iahre eur, 14,09 N194E 79,3 L7,8 
Noyembre....... 5,30 N 33,4 E 27,2 55,0 
Année: 41] 244 1,50 N 10,4 W 14,2 42,1 


ARCHIVES, L. VE — DĂ©cembre 1898. 40 


582 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 


déduire du précédent au point de vue de la résultante 
finale des vents Ă  GenĂšve. 

Le tableau XXIV donne le relevé des jours de forte 
bise (NNE) et de fort vent du midi (SSW). Le premier 
nombre est absolument Ă©gal au nombre normal de 
Plantamour. Il n’y a pas eu, du reste, de /rùs violente 
bise en 1897. Au mois d'octobre seulement, une bise 
violente correspondant au chiffre 5 de la demi-Ă©chelle 
de Beaufort a soufflé une fois. Le refroidissement, amené 
par cette bise, a déterminé, le 9 octobre, la premiÚre 
gelée blanche de l'automne. 

Le nombre de jours de fort vent du midi est supérieur 
de 21 au nombre normal de Plantamour : #4 jours. 


XXIV. Nombre de jours de 
forte bise fort vent du midi 
DĂ©cembre 1896 ... 2 4 
Janvier 1897...... 1 1 
HĂ©vrien.#RL:-0 2 6 
MATH CRE et — 13 
ANTILLES et te 6 10 
MATRA AV AC. 10 4 
Je A MAN 2 2 
AU EE FAR CIRRE 5 7 
AOL ce cho be 2 7 
Septembre........ 3 9 
ODIODEB RE AA EE: 8 1 
Novembre........ 1 1 
IRL PME RS 5 1 
Printemps........ 16 27 
FE RIRE 9 16 
AUTOMNE... +... 12 11 
+ MNT OPEN ERA 42 65 


Le petit tableau suivant donne les résultats du deuxiÚme 
systĂšme d'observations du vent, au moyen de l’anĂ©mo- 


POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 583 


graphe Richard. Il indique, pour les différents mois de 
l’annĂ©e, la vitesse moyenne du vent, exprimĂ©e en kilomĂštres 
par heure, sans faire de distinction suivant la direction 
du vent : 


Kim. p. b. Kim. p.h. 
DĂ©cembre 1896. 5.21 RULES 6.38 
Janvier 1897... 4.74 TUNER EE Ce 7.64 
FĂ©vrier.......
. 5.92 A OUT Se du D.83 
ETES RER 7.78 Septembre..... 6.01 
AVES te SN 9.01 Octobre 27" 9.58 
AL ANSE CRM OR 8.18 Novembre ..... 5.14% 


Ces chiffres ne sont pas comparables Ă  ceux de l’annĂ©e 
prĂ©cĂ©dente, la rĂ©paration de l’anĂ©mographe, le 17 no- 
vembre 1896, ayant dû forcément moditier les cons- 
tantes instrumentales. [l ressort en effet de la compa- 
raison, que les vitesses enregistrées sont trÚs sensiblement 
supĂ©rieures en 1897 Ă  ce qu’elles Ă©taient en 1896, et 
cette augmentation est certainement, en grande partie, 
attribuable au nouveau moulinet et au nouveau comp- 
teur de l’anĂ©mographe. 

Il rĂ©sulte d’ailleurs de ce tableau que le mois le plus 
calme à été celui de janvier et le plus venteux, celui 
d'octobre. 

Si l’on recherche encore, comme prĂ©cĂ©demment, le 
nombre de jours pour lesquels la vitesse du vent a 
dĂ©passĂ©, en moyenne, 25 kilomĂšires Ă  l’heure, on en 
trouve cinq : À en mai (le 15 avec 34,0 km.) et 4 en oc- 
tobre (les 5, 6 et 7, oĂč la vitesse a Ă©tĂ© Ă©valuĂ©e Ă  50, 36 
et 25 km., et le 21, oĂč elle a Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©e Ă  40,6 km). 

Grand Saint-Bernard. — La direction du vent est 
observée à la girouette et la force du vent estimée suivant 
la demi-Ă©chelle de Beaufort. Ces observations se font six 
fois par jour. Vu la situation de l'Hospice sur le col, on 


584 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 


n'y observe que deux vents: ceux du NE. et du SW.; le 
calme ne s’observe pas. Le tableau XX V fournit les rĂ©sul- 
tats moyens de ces observations, avec les conclusions que 


l'on en peut tirer pour la résultante des vents. 


XX V. Vents observĂ©s au Saint-Bernard pendant l’annĂ©e 1897 


VENTS. RESULTANTE. 
5 0 
EPOQUE. NE. SW. Rapport. Direction. Intensité 
sur 100. 


Déc. 1896. 98 122 0,80 S 45°W 12,9 
Janv.1897. 91 138 0,66 S 45 W 25,3 
FĂ©vrier... 147 ATUNE TS N4#5E 59,5 


Mars. 7" 151 T1 2 N45E 43,0 
Avril. .... 132 68 1,94 N45E 35,6 
Mais er 172 24 071 N455E 79,6 
Dons 0 137 55 2,49 N45E 45,6 
Juillet.... 134 1201;86 N45 E 33,3 
Août..... 86 102 0,84 S 45 W 8,6 
Septembre. 117 19-21) 1:56 N45E 23,3 
Octobre .. 87 109 0,80 5 45; Wie Ale 


Novembre. 108 94041715 N45E 7,8 


Année.... 1460 DT TCASAS N 45 E 22,1 


V. PLUIE ET NEIGE. 


Calme 
sur 100. 


0,0 
0,0 
0,0 


Le tableau XXVI fournit, comme dans les résu més 
antérieurs, pour (GenÚve, les données relatives à la pluie, 
et pour le Grand St- Bernard, les données relatives à la 


pluie et Ă  la neige. 


Il convient donc d'y ajouter les indications suivantes 
relatives Ă  la neige Ă  GenĂšve : on Ă  rĂ©coltĂ©, Ă  l’'Observa- 
toire de GenĂšve, durant les mois d'hiver, les hauteurs de 


neige fraiche suivantes : 
cm. 
15.7 en décembre 1896 en 5 jours. 
33.8 .». janvier -: 14897 » 8.» 
3.5 » fĂ©vrier » » À » 
2.5 » mars » » "ES 


59.5 dans l’annĂ©e 1896-97 en 15 jours 


POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 989 


XXVI. Pluie ou neige dans l’annĂ©e 1897. 


GENÈVE. ___ SAINT-BERNARD 
ÉPOQUE. CRE Not Ă  NĂ©e C2 Eau Hauteur 
de jours. tombée. d'heures. de jours. tombée. de la neige. 
mm mm m 

DĂ©cemb.1896. 23 113,1 114 12 130,0 1,41 
Janvier 1897.. 14 29,4 98 9 (89,8) (1,11) 
FĂ©vrier ...... 12 66,7 66 9 158,4 1,84 
LUN Tate 16 97,0 70 8 98,3 1,03 
EST PVR NRR 14 13,4 56 10 105,5 1,22 
MA art 9 22,7 21 5 57,0 0,46 
PR. 16 45,4 37 6 134,0 0,36 
Jullet:., : 2. 11 43,8 21 7 117,1 0,00 
MOULE EL os Ă  20 159,4 83 10 182,7 0,00 
Septembre.... 17 122,6 88 7 222,0 0,58 
Octobre: :... 2 0,5 L 3 33,0 0,03 
Novembre .... 5 14,8 7 0 0,0 0,00 
ÉRNer = .t. 49/60209:2%0 1278 30 378,2 4,36 
Printemps.... 39 193,4 147 23 260,8 2,71 
[5 FENTARERRQE 47 248,6 141 23 433,8 0,36 
Automne. .... 24 137,9 96 10 255,0 0,61 
ANNÉE 2. 2 159207891662 86 1327,8 8,04 


Le tableau XX VII donne les Ă©carts entre les valeurs 
normales et les chiffres obtenus, en 1897, pour le nombre 
de jours de pluie et la hauteur d’eau tombĂ©e. 

Le mois le plus pluvieux, à GenÚve, est le mois d'août, 
avec un excédant de 10 jours et de 79 mm.:; c'est, en 
chiffres ronds, pour les deux critĂšres, le double de la 
normale. Décembre a été aussi trÚs humide, avec des 
chiffres dépassant de beaucoup les valeurs normales. Au 
Grand St-Bernard, septembre est le mois le plus humide. 

Octobre est le mois le plus sec dans les deux stations. 
A GenĂšve, ce mois est le mois d'octobre le plus sec depuis 
l’annĂ©e 1826. Et il succĂšde immĂ©diatement au mois 
d'octobre 1896 qui, avec 288,8 mm., Ă©tait le mois 


986 RESUME MEÉTÉOROLOGIQUE 

d'octobre le plus humide de toute la série 1826-1896. Les 
années se suivent donc sans se ressembler ; une remar- 
que que l’on n’a que trop souvent l’occasion de faire 
en climatologie, et surtout à propos des précipitations 
atmosphériques. 


XX VII Écarts 
GENEVE GRAND ST.-BERNARD 
EPOQUE Jours de pluie. Eau tombée. Jours de pluie Eau tumbée. 
ram Turn 

DĂ©cembre 1896 + 14 —+ 62,1 + 4 —+ 56,9 
Janvier 1897.. + 4 — 19,4 — 2 — 39,3 
MĂ©nrTIer: ot + 4 + 30,2 0 + 64,8 
MAS crue —+— 6 + 49,7 — 3 + 1,4 
AY... Sie + 4 — 16,9 — 1 — 14,6 
LTÉE — 3 — 56,4 — 6 — 63,0 
à LT CT EEE + 5 — 30,6 — 4 —+— 32,6 
Juliet. .Lieet + 2 — 27,0 — 2 — 42,0 
ADR < ART CID 700 OU + 96,9 
Septembre .... + 7 + 28,4 — 2 —+- 106,0 
Octobre....... — 10 — 100,5 — 7 — 109,3 
Novembre..... — 6 — 59,2 — 10 — 98,6 
Eye Le. + 22 + 72,9 + 2 + 82,4 
Printemps..... + 7 + 10,2 — 10 — 76,2 
IIS SORRTRE NT TE 25 4- 1745 
Automne...... nn — 131,3 — 19 — 101,9 
AA x 0 + 37 hope 139 + 75,8 


Les saisons se présentent de la façon suivante: A 
GenÚve l'hiver, le printemps et l'été sont trop humides, 
automne est trop sec et c’est lui qui donne son carac- 
tĂšre Ă  l’annĂ©e entiĂšre pour la hauteur d’eau de pluie. 
Au Grand St-Bernard, le printemps et l'automne sont 
trop secs, mais l’hiver et l’élĂ©, sensiblement plus humi- 
des, l’emportent sur eux et dĂ©terminent l’excĂšs d'eau 
tombĂ©e pour l’annĂ©e entiĂšre. 


POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 987 


Il en résulte que l'année météorologique 1897 à des 
caractÚres opposés aux deux stations, et cette opposition 
se manifeste encore davantage si l’on tient compte du 
critùre du nombre de jours de pluie. À Genove, ce nom- 
bre est de 37 supérieur à la normale et la hauteur de 
pluie est de 27 mm. inférieure à la normale. L'année à 
donc été plutÎt sÚche, mais il a plu beaucoup plus sou- 
vent que dans une année moyenne. Au Grand St-Ber- 
nard, c’est le contraire qui a lieu: l’annĂ©e est humide, 
avec 76 mm. de plus que la moyenne, mais 1l y a un 
déficit de 32 jours sur le nombre moyen de jours de 
pluie. 

L'annĂ©e civile 1897 prĂ©sente les mĂȘmes caractĂšres que 
l’annĂ©e mĂ©tĂ©orologique, en un peu plus accusĂ© comme 
sécheresse pour GenÚve. Cela résulte de l'examen des 
chiffres suivants : 


GenĂšve. Grand St-Bernard. 
Jours  Bau tombée Heures Jours Eau tombée Neige 
mm. min. im. 
DĂ©cembre 1896 23 413.1 41% 42 130.0 LA 


» 1897 SANTO 2 EN OUR 71 


47 

LE 
Année météorologique 1897 159 789.1 662 86 1327.8 8.02 

» civile » 1h 733.2 608 81 1310.2 8. 
Ecarts (annĂ©e civile) + 22 — 82.7 ——37 +582 — 


La statistique de la pluie à été, comme d'ordinaire, 
poussée plus loin pour les observations de Genéve : 

Le tableau XXVIIT donne, pour chaque mois, la plus 
longue période de sécheresse, ou le nombre maximum 
de jours consécutifs sans pluie, et la plus longue période 
pluvieuse, ou le nombre maximum de jours consécutifs 
oĂč la pluie a Ă©tĂ© rĂ©coltĂ©e. Les plus longues sĂ©ries de 
pluie correspondent aux mois les plus humides : décem- 
bre (1 Ă  9 et 12 Ă  21) et septembre (10 Ă  19). 


+ 


RESUME METEOROLOGIQUE 


588 


L68F (L68F' 1d9S61-01 (L68I 
G ‘dose o[ c‘9g 6% HG {OGRT 29P 18-81) SANT QE 2140190 GF-p)simol Gp ‘°°° "eguuy 
0 66218 61 Ă« 8 (C29PI-A0uU6G6) € ÂŁ (YS-ET) © GE ‘°° "91qUOAON 
0 OT 21 7‘0 } rĂ© (8S 91) € 1 GI-D) © GY ‘°°° "914000 
& ÂŁ 219€ € G (GE-OH) © O1 (68-78) © 9 ‘’‘"oquardes 
D 66 21 9°G€ € L (rg-ge) © L'(moer- umo) € ÂŁ ‘°° "#0 
(PO GY OI FIG € (Se-8r) © (HE-8) © 07 °°" ‘rm 
0 08 91 9'GI L 6 (VS-8T) © 5 (Ge-2G‘#F-H)) € % °°" °°" ump 
0 F 216 0 £ (YS-1) © 3% (08-0r) © YF °°°" """"#N 
0 V 91Y'LI € Y  (IMAYZ-SRWIE) € SG Q2-16) € QU PS ER 
I GE 21 0‘0Ë£ % (e (08-97 ‘S-D © S (88-14) € 8 "RM 
0 6 1681 I % (GY-FE) © $ (88-86) € L ‘°°° JUAN 
0 6 91 G'G 0 € (Le-18) © L(AURIS-"99P 08) € OF ‘ L6SF Juurf 
0 9 91 £68 % L (18-81) Simol OF (28-98 ‘VI-0H) SM0T 8 * 9687 qU999( 
are - unmXEn ÉOTUR _'ual "SoSoTANl 28891 0 
Re ap SUOSSOp-Ne SopOLq S0pOLNq “aubol 


SM FZ SUP 9m 
17e PR NUM SONO 7 SUCP M] 


IHIAXX 


| 
| 


POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 89 


La plus longue série de séchesse effective est celle du 
4° au 15 octobre; mais la période de sécheresse à été 
de beaucoup plus longue durĂ©e en automne. Si l’on fait 
abstraction des 0,2 mm. du 30 septembre, qui provien- 
nent de la bruine d’un brouillard enveloppant, des 
0,4 mm. du 16 octobre, puis des bruines insensibles du 
28 octobre, du # et du 12 novembre, on trouve une 
longue série, s'étendant du 24 septembre au 24 novem- 
bre, de 62 jours sans pluie véritable. 

J'ai déjà relevé le fait que octobre 1897 a été le mois 
d'octobre le plus sec depuis 1826. Novembre 1897 n'est 
pas le plus sec de la sĂ©rie, novembre 1867 n’accusant 
que 5,9 mm.; mais si l’on ajoute octobre et novembre de 
l’annĂ©e qui nous oceupe ici, on trouve que les 15,3 mm. 
recueillis durant les 61 jours de ces deux mois consti- 
tuent un minimum absolu pour cette période qui est, en 
général, plutÎt pluvieuse à GenÚve. 

Le mĂȘme tableau XX VIT indique le nombre de jours 
oĂč la hauteur de pluie mesurĂ©e a Ă©tĂ© infĂ©rieure Ă  { mm. 
ou Ă  ‘/, de millimĂštre. Ces nombres sont assez Ă©levĂ©s 
pour 1897 : 54 et 29; ils ont une assez grande impor- 
tance pour la comparaison avec le nombre des jours de 
pluie des premiÚres années de la série et pour la com- 
paraison avec des sĂ©ries d’autres stations, certains mĂ©tĂ©o - 
rologistes ne comptant comme Jours de pluie caractérisés 
que ceux oĂč il tombe À mm. ou davantage. 


Enfin le tableau XXVIIT donne le maximum de pluie 
rĂ©coltĂ© chaque mois et le nombre de jours oĂč la hauteur 
d’eau tombĂ©e a atteint ou dĂ©passĂ© 30 millimĂštres. En 
1897, il y a eu cinq jours oĂč l’on a enregistrĂ© des chutes 
d’eau de cette importance. Ce sont : 


990 


le 12 mai avec 
» A9 août » 
» 29 » » 


» 3 septembre avec 


» | 9 » 


RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 


30.0 millimĂštres 


32.6 » 
39.6 » 
30.5 » 
d1.1 » 


Comme complément à ces indications, il sera intéres- 
sant de noter ici le relevé des plus violentes averses 
enregistrées durant un court espace de temps au pluvio- 
graphe de M, Usteri-Reinacher : 


Date nm. min. mu, par minute 
6 février 2,0 10 0,20 
1 avni122/6 0108026 
26 M s4t05 1919 0031 
9 juin 2,0 3 0,67 


Le tableau XXIX Ă  pour 


Dale I. 
27 juin 3,0 
20 juillet 4,0 
28 août 2,2 


2 septembre 3,5 


Bin, I. par min, 


7 0,43 
4 1,00 
3 0,73 
5 0,70 


but de permettre la compa- 
raison des différents mois entre eux et des quatre saisons 


XXIX GENÈVE 
Époque. DurĂ©e relative Nombre moyen  Bau tombĂ©e 
de la pluie. d'heures par jour. dans { heure. 

DĂ©cembre 1896 .... 0,153 4,96 om 09 
Janvier 1897....... 0,132 7,00 0,30 
HĂ©VrIerA on 0,098 5,50: 1,01 
D A ER ME TE 0,094 1,38 1,39 
ANTISPAM CT 0,078 4,00 1,32 
Ma dt UE 0,028 2,33 1,08 
SES Poe Me 0,051 2,31 1,23 
JUIL RE PEER TEE 0,028 St 2,09 
Res LES AL ETS 0,112 4,15 1,92 
Septembre ........ 0,122 5,18 1,39 
Octobre. ee 0,001 0,50 0,50 
Novembre......... 0,010 1,40 SLT 
FE ÊTES pop ANARE TIMES 0,129 5,67 0,75 
Printemps... .!.. 0,067 374 1,32 
té AE ETS: 0,064 3,00 1,76 
Automne.......... 0,044 4,00 1,44 
ANNEES, <(ORERS 0,076 4,16 1,19 


POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. D91 


entre elles, au point de vue des précipitations atmos- 
phériques. Il est, à cet effet, calculé de facon à éliminer 
les inégales durées des mois ou des saisons, On y trouve 
1° la durĂ©e relative de la pluie, oĂč la fraction obtenue 
en divisant le nombre d'heures de pluie par le nom- 
bre total d'heures de la période: 2° le nombre moyen 
d'heures de pluie par jour de pluie, obtenu en divisant, 
pour chaque période, le nombre d'heures de pluie par 
le nombre de jours de pluie: 3° l’eau tombĂ©e dans une 
heure, obtenue en divisant la hauteur d’eau tombĂ©e 
durant la période, par le nombre d'heures de pluie de la 
période ; ce dernier chiffre représente donc l'intensité 
moyenne de la précipitation. 


Le tableau XXX contient le relevé des observations 
pluviométriques faites dans les huit stations du canton de 
Genùve, par le personnel de l'Observatoire, par l’auteur 
de ce « résumé » et par six zélés observateurs que nous 
remercions vivement pour leur concours. Dans les sept 
stations exclusivement pluviométriques, la pluie est enre- 
gistrĂ©e d’aprĂšs les « Instructions» du Bureau mĂ©tĂ©oro- 
logique central de Zurich, c’est-à-dire qu’elle est recueillie 
Ă  7 heures du matin (heure de Berne) et compte pour 
le jour prĂ©cĂ©dent. À l'Observatoire, suivant l’ancien 
usage, la hauteur de pluie est comptée de minuit à minuit 
pour chaque jour. Il peut done se présenter, entre les 
chiffres de l'Observatoire et ceux des autres stations, des 
divergences assez sensibles pour quelques mois, lorsqu'il 
pleut abondamment dans la nuit du dernier jour du 
mois au premier jour du mois suivant. 

Il manque malheureusement la hauteur d’eau recueillie 
au mois de février à Athenaz. Quant à la station de Com- 


D 
% 


ÉE MÉTÉOROLOGIQUI 


RESUM 


992 


“AnaeAJasqo,[ Ad a94889 919 e sonbirgeuworantd suoreaiosqo sa] Jueua}u09 afin} ET % 


. 


MN 19 10 © © © 
19 @ © © © © 


© 

e L 

ON Le 10 00 
_ — 


41214 ‘4 
fugue 


Le} 
— 


— 


I 


ESSONNE © 10 © 
ON 1@ GN 1O Le 10 Y = © 
MI © ON CO LEO LO + 


1099(7 ‘f-'f 
Zeua}Y 


LeoOo#-omSsroes 
A O1 + OĂč D 10 M M D M 


— 


19 19 19 19 © © © © © © NL 


| 
E] 


ur1$9[124 


8919189110) 


UK ‘NW 


aOYEANSQ | 


| fssup 


9'9} | 
0'G | 
L'OGI 
L'89] 
GC Y? 
£°67 
L'°YG 
& LL 
0°G6 
F'9c 
G'ÂŁg | 
GU66 4 


urut 


4917089) YU | 
Âu30(0) 


ÂŁ'c96 


6'SFr 
0°90T 
LA 
l'€6 


uIut 


uO0SS24 ‘u9 | 


Auñt12) 


0°Y88 


[=] 
Te] 
Le) 


NY 1 
XL == 19 


e 
te 


SD SAIS 
[==] 
_— 


2 
= 


08€ |” 
OSrEE |’ 


uu 


Jnouequre]4 | 
‘Ud 
(L010420S 


| 29 FER SSSR 


** 21QUI9AON 
*:°* 24400 


*--a4quo1des 


“perrnf 
ne 
PE 


**‘"INAY 


es | 
*‘JOLAQ 


°° LGSI J0nuef 


* 968 21qU1899(] 


L'ININ SAN9JPAI9Sq 0 


HAANAD HA NOLNVO ANG SHNÔIMLANOIAN Id SNOLLVES °XXX 


 «hsanl 


Foi 


POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 993 


pesiĂšres, les totaux des mois de mars Ă  aoĂ»t ont dĂ» ĂȘtre 
corrigĂ©s sur les chiffres publiĂ©s dans les feuilles d’obser- 
vations mensuelles, parce que l’eau de pluie Ă©tait mesurĂ©e 
dans une Ă©prouvette dont la graduation ne correspondait 
pas Ă  la grandeur du modĂšle de pluviomĂštre de la station. 
(Voir la note aux observations de septembre 1897, 
Archives, 1897, t. 4, p. 394.) 


Le tableau XXXT fournit le nombre des jours d'orage 
ou jours de tonnerre Ă  GenĂšve et le nombre de jours oĂč 
des éclairs ont été vus à l'horizon, sans que le tonnerre 
fût entendu (éclairs de chaleur). Le nombre de jours de 
tonnerre en 1897 est absoiument Ă©gal au nombre moyen, 
25 jours, déduit des trente années de 1846 à 1875. 


XXXI GENÈVE 
ÉPOQUE. ETS TT Me rater 
Jours de tonnerre.  saus lonnerre, 
DĂ©cembre 1896 ..... 0 0 
Janvier 1897........ 0 9 
HÉVTIET AA ET SE (9) 0 
MERS PER NIMES A" 1 1 
AVE TIRE Pa RE 2 1 
MAL 2 TEE 3 0 
PTE MORE NET RATS 9 4 
TU NA ET 4 5 
MOQUE AE TS en: 4 4 
Septembre.......... 2 1 
Ociohes ter un mr 0 0 
Novembre,......... 0 0 
ANNÉCERER CAEN 2 25 16 


À noter qu'il n’y a eu, en 1897, à l'Observatoire de 
GenÚve, qu'une seule chute de gréle, le 2 septembre. 
Cette chute a durĂ© 2 minutes seulement ; les grĂȘlons, de 
forme irréguhere, étaient en moyenne de la grosseur 
d’une noisette; ils n’ont pas causĂ© de dĂ©gĂąts. Cette chute 
a Ă©tĂ© suivie d’une violente averse de pluie. 


594 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 


VI. NÉBULOSITÉ. 


La nébulosité s'exprime par une fraction décimale 
comprise entre zéro et un. Zéro (0.0) correspond à un 
ciel entiĂšrement clair. Un (1.0) correspond Ă  un ciel 
entiÚrement couvert. La mesure de la nébulosité par es- 
timation se fait Ă  GenĂšve et au Grand St-Bernard aux 
six observations diurnes, de 7 heures du matin Ă  10 heu- 
res du soir. La moyenne des six observations donne la 
moyenne diurne de la nébulosité, exprimée en cen- 
tiĂšmes. 

Dans le tableau XXXII. la nĂ©bulositĂ© ou l’état du ciel 
aux deux stations est indiqué, pour les mois, les saisons 
et l’annĂ©e, de deux maniĂšres diffĂ©rentes : 4° par le nombre 


XXXII État du ciel. 
GENÈVE. SAINT-BERNARD. 
f Jours Jours Jours Jours NĂ©bu- Jours Jours Jours Jours NĂ©bulo- 
ÉPOQUE. clairs. peu trĂšs cou-  lositĂ© clairs. peu trĂšs cou- sitĂ© 

nuag. nuag. verls. moyenne. nuag. nuag. verts. moyenne 

DĂ©cAB06 NO ET ERTENU,05 7. 41 9/0 MESSE 
JANV 1697; COUPS 2026 070.90 6 514: 4 167 
FĂ©vrier... 04) Ll 44:19. 0.76. 1 8: | LOST NN 
Mars 2 A TAL'E JAb 0;72 FT 9 0,55 
AVE NE ON Sete 20/20,82 5 57 2201800 
Mare she CU SELON RNA AO LE 1 LOGE 5 | 8 0,54 
Juin c.... 94,034 10 Le OR LI E2 ECO À: VASE OA © 7 0,48 
JOUER. 781 06 1 74% 105.055 9, 6408 7. DRE 
Août...... 5-6 "6.1 14! 0,620 48 SONGS 
Septembre. 6 1 7 16 0,69 9 ‘3,4 4 Eee 
DEtobEBe 0310 8 L 6 14 -10,687%.15 578 8 0,40 
Novembre. 1 3 2 24 0,86 23 4 1 AUO0 AS 
Hiver... 4! 4 9,78, 0,87: 21. 15. 181/938/2000 
Printemps. 6 17 20 49 0,71 19 17 21 35 0,59 
LH NSAS 2915-28 ‘#2 0,67 27 19193, C0 
Automne... 10 12% 15%15# 0,74 47 12 87.229087 
Année .... 42 48 67 208 0,72 114 61 70 120 0,52 


ñ. 


D ENAE 


POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 999 


de jours clairs, peu nuageux, trĂšs nuageux et couverts, 
ces désignations correspondant aux valeurs moyennes de 
la nébulosité comprises entre 0,00 et 0,25, 0,25 et 0,50 
0,50 et 0,75, 0,75 et 1,00; 2° par la valeur moyenne 
de la nébulosité. 

A GenĂšve, l’annĂ©e mĂ©tĂ©orologique 1897 peut ĂȘtre carac- 
térisée, à ces deux points de vue, comme tres nébuleuse, 
plus encore que l’annĂ©e 1896 de triste mĂ©moire. En 
effet, on trouve Ă  GenĂšve, en moyenne, 67 jours clairs, 
62 jours peu nuageux, 71 jours trĂšs nuageux, et 165 
jours couverts. D’aprùs les chiffres du tableau, on trouve, 
pour 1897, un déficit de 25 jours clairs, de 44 jours peu 
nuageux et de # jours trÚs nuageux et un excédant de 
43 jours couverts. 

La nĂ©bulositĂ© moyenne de l’annĂ©e Ă  GenĂšve est de 
0.62. Celle de 1897 est de 0,72, soit un excédant de 100), 
C'est autant qu'en 1853 et 1 °/, de plus qu'en 1896. 
Nous avons donctraversé une année présentant le maxi- 
mum de nébulosité constaté à GenÚve: et il est intéressant 
de suivre, dans le tableau suivant, les écarts de la nébulo- 
sité à GenÚve pour les différents mois et les quatre saisons, 
d’aprùs les moyennes de E. Plantamour : 


Écarts de la nĂ©bulositĂ©. 


DĂ©cembre 1896. +- 0,10 À F5 QUE ge — 0,02 
Janvier 1897... + 0,11 Juillet... 17155: +- 0,11 
FĂ©vrient 22e +- 0,09 AO il + 0,15 
Mare (135002 + 0,11 Septembre..... —- 0,20 
JE RAM — 0,24 Octobre. ...... — 0,01 
L.ET. cRPRRRES + 0,02 Novembre..... + 0,07 
ee + 0,11 PR A e + 0,09 
Printemps ..... +- 0,12 Automne ..... —+ 0,08 
ATMEC 5.12 +- 0,10 


D | 


96 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 


Les seuls mois de juin et d'octobre présentent de faibles 
écarts négatifs ; tous les autres mois et les quatre saisons, 
de fort Ă©carts positifs. L'Ă©cart maximum positif tombe en 
avril qui a été trop nébuleux de 24 */,. Vient aprÚs, le 
mois de septembre, généralement beau dans nos régions, 
qui donne un excĂšs de 20 ‘/, de nĂ©bulositĂ© sur la va- 
leur moyenne. 

Au Grand St-Bernard, la nébulosité moyenne est de 
20 ‘|, infĂ©rieure Ă  cellede GenĂšve, comme en 1896, et de 
6 °/, inférieure à la normale. 

L'annĂ©e civile 1897 prĂ©sente les mĂȘmes caractĂšres de 
nĂ©bulositĂ© que l’annĂ©e mĂ©tĂ©orologique. À GenĂšve, dĂ©cem- 
bre 1897 a une nébulosité moyenne de 0,92 au lieu de 
0,93 en décembre 1896. Cela ne change donc rien au 
chiffre de la nébulosité moyenne annuelle. Au Grand St- 
Bernard, le mois de décembre 1897 à une nébulosité 
faible, 0,37 au lieu de 0,58 en décembre 1896. Cela 
abaisse encore de 2 */, environ la nébulosité moyenne 
de l’annĂ©e civile, qui tombe Ă  0,50, avec un dĂ©ficit de 8°/, 
par rapport Ă  la normale, 


Le tableau XXXIII donne, pour GenĂšve, le nombre de 
jours de brouillard observés. D'aprÚs Plantamour, on peut 
s'attendre Ă  33 jours de brouillard, dont un tiers, environ, 
pour lesquels le brouillard rÚgne avec intensité toute la 
journĂ©e. Comme on pouvait le prĂ©voir, d’aprĂšs les 
chiffres de la nĂ©bulositĂ©, l’annĂ©e 1897 doit prĂ©senter 
également un excédant de jours de brouillard. Cet excé- 
dant est fort: on trouve en effet 61 jours de brouil- 
lard, au lieu de 33, presque le double, et 24 jours de 
brouillard continu, au lieu de 44, plus du double. 


POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 97 


XXXHII GENÈVE 

J Brouillard Brouillard Nombre 

EPOQUE. tout le jour. une partie total. 

de la journée. 

DĂ©cembre 1896 ... 0 10 10 
Janvier 1897...... 7 11 18 
HÉVrIEL Serre 0 4 4 
NÉS CREER 0 0 0 
ADI SRE Ta SE 0 0 0 
ENCRES AREA A 0 1 1 
JEUN RSS ENRESAEE 0 0 0 
A ITIE SEE MEME 0 1 1 
AO CC 0 0 0 
Septembre ....... 0 3 3 
OPIODrE Eee 4 6 10 
Novembre........ 13 1 14 
ANNÉE EN ELU A 24 37 61 


VIT. DURÉE D’INSOLATION. 


La feuille d'observations météorologiques de décembre 
1896 annonçait l'installation d'un appareil enregistreur 
de l’insolation Ă  l'Observatoire de GenĂ©ve. Cet appareil est 
construit sur le modÚle des « Sunshine Recorder » de 
Campbell et Stokes et sort des ateliers de M. Usteri- 
Reinacher à Zurich. Je n’ai pas besoin d’en faire la 
description détaillée ici, car elle a été donnée aux lec- 
teurs des Archives, dans une note intéressante de M. 
Billwiller intitulĂ©e « NĂ©bulositĂ© moyenne et durĂ©e d’in- 
solation ‘ ». 

Cet instrument a Ă©tĂ© placĂ© sur le toit de l’Observa- 
toire, Ă  une hauteur de 2,90 m. au-dessus du niveau 
de celui-ci, afin d'ĂȘtre soustrait Ă  l'ombre portĂ©e par les 
coupoles. L’horizon est presque entiĂšrement dĂ©couvert 
pour lui; l’insolation n’est gĂȘnĂ©e un peu, qu’au NW. 
par des maisons de la promenade de St-Antoine et par 


! Archives, 1889, t. 21, p. 404. 
ARCHIVES. &. VE — DĂ©cembre 1898. A 


D98 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 


les clochers de St-Pierre. Mais il est probable que ces cons- 
tructions sont sans influence, l'appareil n’enregistrant 
pas l’insolation quand le soleil est bas sur l'horizon. 

Vu le peu de place dont nous disposons dans les 
tableaux mensuels, nous n’y avons fait figurer que le 
nombre d'heures de soleil de chaque jour. Pour le 
résumé annuel, j'ai établi quelques tableaux de chiffres 
plus détaillés. 

Le tableau XXXIV permet de suivre, beure par heure, 
la marche diurne de la durée d'insolation pour les douze 
mois, les quatre saisons et l’annĂ©e. [l donne, dans ses 
deux derniĂšres colonnes, la durĂ©e d’insolation en heures 
et les moyennes diurnes d’insolation pour les mĂȘmes 
périodes. Il ressort de ces chiffres que le minimum absolu 
et relatif d’insolation tombe sur le mois de janvier et le 
maximum sur le mois de juin, ce qui correspond presque 
exactement à ce que nous avions constaté, en sens in- 
verse, pour la nébulosité. 

L'année civile 1897 ne présente pas de différence 
avec l’annĂ©e mĂ©tĂ©orologique, le mois de dĂ©cembre 1897 
ayant eu 22,2 heures d’insolation, contre 22,9 en dĂ©cem- 
bre 1896. Le total d'heures d’insolation de l’annĂ©e civile 
est donc de 1547,1. 

Le tableau XXXV permet d'apprécier la différence 
de l’insolation entre le matin et l'aprùs-midi. Comme 
l’appareil est rĂ©glĂ© sur le temps solaire vrai, les pĂ©riodes 
d’insolation thĂ©oriques sont Ă©gales ; les nĂ©riodes rĂ©elles 
sont sensiblement différentes. Elles sont représentées 
dans le tableau, ainsi que la diffĂ©rence, soir —matin, de 
deux façons différentes : en heures et en pour cent du total 
d'heures d’insolation. 


999 


RNARD. 


: 
sy) 


SAINT-BI 


GRAND 


T LE 


I 


POUR GENEV 


TE PE ET EE TEE F ES GS Ke Ï ? | Es HT > 
|SEG LE |efogr eee H97 le 9 r 9 LOT E9ET er 08 |8'8g SO | °°" 7 ""oquuy 
ge | r68e |— |7 Meg [roe 68€ |LGc GT |62 Ce Or 
LS'z || 9969 961 148% | c'e9 1e %9 10°%9 |£°96 100$ |F2Y Sr 914 
cé | C'eon |rY |e%T con Joe [LL 89 |C6E |7LG sduequl.q 
| BST EN IE es ICT LT 0Sr F8 ÉTONTARNRRL 
| | | | | 
| sn | 02 | ESS 1 SCO DS 
lady lon | — vo jee 86 lee lis J67 |0e, 00 | SNS 
juge À dou |— | — |d2 lger [Mer 607 |der JĂ©er 6er 190 169 LQ LE LE ose 
2° = (4 Peer er 24 a || ET || T + Æ° Tr | IZT f LA OA 
F0 18 OLIS | LI 9er (OGE (OT J6HT [NOT L'EST |FST |LON (2 Re 
ne | Laos |Le |LEr |G0r (LT [GT ISLE 1061 [0/08 1006 897 JO 27 |6€1 EEE - 
161 | ue |LL |LLT |V61 |9re |S08 06 1886 IKÂŁc | 168 1106 |99T |LET Rs 
| 888 | Love |06 1897 (08r |661 108 1006 |LTS [FFE 606 S8T |S8T |E8T Ru. 
099 | 9%08 | JT Gr IST JG LT IR 1667 [S06 687 |S61 |S9T ST AR RES | 
ee | amp | — ler rc les lĂ©â€˜er (#77 0er rer |L'er Sr [6:07 |04 Pine CSV 
ven | Gier | — Jen l'or [gr Jr 9er jo#r JoGr |Var JSF 261 92 | — | SANS ST 
= ta | a à : | 0 a 1Q‘e LT |C ==. — “HI 9 + 
me 6,09 PES jet si SE 108 65 qe 9,6 6,8 La de EL a FE 
30 | LOF | go Le 66 0% |0€ [or |$e [Sr ro °° 1687 41 
ÿL'0 | 6°cG Fe | OR CEE ET OU s£ ge 97 A ses ee = 9687 21{U199(T 
| L u u u u Ut eu u ui: 
| — — 
| auxnrp || uorejosur,p || 2-9 | 9-6 G-p | F-6 (20 IME TANT ET eTETTANTIEOT | oT-6 6-8 8-2 | D) 9:ç 
| {| TT mm D Aie TT — - 
| anuaiom | CEA | HIOS NILVN 


"LOS HAANAT) V NOILV'IOSNI,ƒ AAHNG VI 4Q ANHAIG AHAUVN ‘AIXXX 


000 RÉSUMÉ MÉFÉOROLOGIQUE 


XXXV. DURÉE D'INSOLATION AVANT ET APRÈS MIDI 


DIFFERENCE 
MATIN SOIR Soir—Matin 
Re RS D 
nombre - nombre À nombre ï 
d'heures FE d'heures 7e d'heures Je 


DĂ©cembre 1896 5,8 25,3 17,4 - 74,7 + 11,3 + 49,3 


Janvier 14897.. 5,8 34,7 10,9: 65,3 + 5,1 + 30,5 
HÉVRIETR EN 30,3 43,8 38,9 56,2 + 8,6 + 12,4 
MARS PE PEUT 63,7 47,4 70,8 52,6 + 7,1 + 5,3 
TOUR SO RS 61/6.53,9 52,6 46,1 — 9,0 — 7,9 
NAT AA Aer one 102,8 50,2 101,8 49,8 — 1,0 — 0,5 
HuiDe:e Er LES 121,6 49,3 125,14 50,7 ‘+ 3.5 +", 
Jurilùt.. 222.0 117,3 47,5 199,9 52,5 —+ 12,6 + 5,1 
AOL Mixer 98,0 48,3 104,7 51,7 + 6,7 + 3,3 
Septembre .... (63,1 47,7 69,2 52,3 + 6,1 + 4,6 
Octobre....... 45,0 40,7 65 19078 + 20,7 + 18,0 
Novembre..... 44,6 31,7 31,5 68.3 + 16,9 + 36,7 
HIVEr ET ee LA,9 38,5 66,9 61,5 + 25,0 + 25,0 
Printemps .... 228,1 50,3 225,2 49.7 — 2,9 — 0,6 
HER erreur 336,9 28.4 359,7 51,6 + 22,8 + 3,2 
Automne ..... 122,7. 42,4 166,4 57,6 + 43,7 + 15,1 
AMnee re... 729,6 47,1 818,2 92,9 + 88,6 + 5,7 


Durant les mois d'hiver et d'automne, la prédomi- 
nance de l’insolation dans l'aprĂšs-midi est trĂšs caractĂ©- 
risée. Cela provient évidemment des brumes et des 
brouillards qui se dissipent, lorsqu'ils se dissipent, peu 
avant midi ou au commencement de l'aprÚs-midi. En été, 
la prédominance de l'aprÚs-midi est faible, Au printemps, 
il y a davantage d'heures d’insolation le matin, surtout 
au mois d'avril qui a été assez pluvieux et trÚs nébuleux. 

Dans la note que j’ai citĂ©e plus haut, M. Billwiller Ă  
Ă©tabli d’une façon trĂšs ingĂ©nieuse une relation entre la 
nĂ©bulositĂ© et la durĂ©e d’insolation ; il a trouvĂ© que la valeur 
de la nĂ©bulositĂ© moyenne d’une pĂ©riode (mois ou annĂ©e) 
est Ă  trĂšs peu de chose prĂšs Ă©gale au rapport entre les 


POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 601 


heures de non-insolation et le total des heures d’insola- 
tion théoriquement possibles. 

Pour faire cette comparaison, pour 1897, Ă  GenĂšve 
j'ai Ă©tabli le sableau XXX VI. La 1" colonne contient les, 
nombres d'heures d’insolation thĂ©oriques, pour la latitude 
de 46°, au-dessus de l'horizon mathématique; j'ai em- 
prunté ces nombres au tableau de la p. #11 du travail 
de M. Billwiller. La 2"° colonne contient le rapport du 
nombre des heures de non-insolation au nombre total 
d'heures d’insolation possible. Si l’on appelle £ le nom- 
bre d'heures d’insolation thĂ©orique, & le nombre d'heures 
d'insolation réel, ce rapport est représenté par la fraction 


F0 . , 
. La 3% colonne contient les valeurs de la nébu- 


XXXVI COMPARAISON DE LA DURÉE DE NON-INSOLATION A LA 
NÉBULOSITÉ MOYENNE. GENEVE 1897. 


Durée théorique Rapport Nébulosité 


d’insolation t—i moyenne DiffĂ©rence 
t LE 
h 

DĂ©cembre 1896 270 0,92 0,93 — 0,01 
Janvier 1897... 282 0,94 0,90 + 0,04 
Bevrier: 291 0.76 0,76 0,0) 
ATOS 371 0,6% 0.72 — 0,08 
ANTIIRASPANEE 408 0,72 0,82 — 0,10 
À 4 STORE PERS K6S 0,56 0,69 — 0,04 
AGARA ee 471 0,48 0,52 — 0,0% 
net. 00 475 0,48 0,55 — 0,07 
HEURE 437 0,54 0,62 — 0,08 
Septembre..... 379 0,65 0,69 — (0,04 
Ociohrent.<.. - 338 0,67 0,68 — 0,01 
No.embre..... 26/4 0,84 0,86 — 0,02 
HNBR en. 2. 843 0,87 0.87 0,00 
Printemps..... 124% 0,64 0,71 — 0,07 
D LU PRES 1383 0,50 0,57 ==200:07 
Automne...... 997 0,71 0,74 — 0,03 
Ann eat kk67 0,65 (h72 — 0,07 


602 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 


losité moyenne telles que les fournit le tableau XXXII, 
et la 4° colonne donne la différence entre les valeurs 
des deux précédentes. 

La relation trouvée par M. Billwiller se trouve abso- 
lument justifiée à GenÚve pour les mois d'hiver. Elle ne 
se justifie plus autant pour les autres mois et saisons de 
l'annĂ©e 1897. L'Ă©cart est partout de mĂȘme signe, 
la nébulosité étant plus forte que la valeur du rapport 
Ă©tabli comme ci-dessus. Cela tient-il Ă  ce que l’annĂ©e 
1897 à présenté une nébulosité moyenne exceptionnelle- 
ment forte Ă  GenĂšve ? ou bien cela vient-il du fait que 
la nébulosité se calcule à GenÚve sur 6 observations 
trihoraires diurnes (de 7 h. du matin Ă  10 h. du soir): 
au lieu de se calculer sur 3 observations comme aux 
stations de Zurich, BĂąle, Lugano, Davos et da SĂ€ntis 
qui ont servi de base au travail de M. Billwiller ? C'est 
ce qu'une étude ultérieure de cette relation pour les 
annĂ©es suivantes permettra d’élucider. 

Dans le courant de l’annĂ©e 1896, M. Marc Micheli a 
installé sur le mur méridional de la terrasse du Chùteau 
du Crest, à Jussy, un enregistreur d’insolation tout sem- 
blable Ă  celui de l'Observatoire. Il nous communique 
chaque mois le relevé du nombre d'heures d'insolation à 
Jussy. En voici le tableau complet pour 1897 : 


b. h. 
DĂ©cembre 1896 28.7 Juin 1897 264.4 
Janvier 1897 26.7 Juillet » 248.4 
Février » 82.1 Août » 208.5 
Mars » 136.6 Septembre » 135.7 
Avril 5 110.1 Octobre » 119.3 
Mai » 202.0 Novembre » 59.5 
Hiver , 137:5 Eté » +: 72129 
Printemps  » 448.7 Automne » 314.5 


Année 1622.0 


POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 603 


Si l’on compare ces chiffres à ceux de Genùve du 
tableau XXXIV, on trouve que la durĂ©e d’insolation Ă  
Jussy est supérieure à celle de l'Observatoire. Il y a un 
excĂ©dant de 74 heures pour l’annĂ©e entiĂšre et l’insola- 
tion est plus forte, Ă  Jussy, dans tous les mois, sauf dans 
ceux d'avril et de mai. Cela ne doit pas Ă©tonner du reste, 
le chùteau du Crest étant situé un peu plus haut que 
GenĂšve et distant, en ligne droite, de 9 kilomĂštres de 
l'Observatoire, an NE,., et de 5 kilomĂštres du lac. 


QUATRE-VINGT-UNIÈME SESSION 


SOCIETE HELVETIQUE DES SCIENCES NATURBLLES 


BERNE 


du 31 juillet au 3 août 1898. 


(Suite et fin). 


GĂ©ographie physique. 


Président : M. le prof. Dr E. Bruecxwer, de Berne. 
SecrĂ©taire : M. G. Srreux, de la RĂŒtti, Berne. 


Ed. BrĂŒckner. Sur les limites d’altitudes dans les Alpes suisses. — R. Bill- 
willer. Apparition simultanĂ©e du fƓbn des deux cĂŽtĂ©s des Alpes. — 
H. Wild. DĂ©termination de l’inclinaison magnĂ©tique. — Hergesell. Aerosta- 
tion scientifique. — Riggenbach. Photographies de nuages. — Maurer. 
Observation Ă  distance de la neige recouvrant le Titlis — BrĂŒckner. 
PĂ©riodes d’oscillation du climat. — G. Streun. La mer de brouillards en 
Suisse. 


M. le prof. D' BRuEcxNER (Berne). — Sur les limites 
d'altitude dans les Alpes suisses, conférence à la 2° as- 
semblée générale. 

H.-B. de Saussure a été le premier qui ait fixé son 
attention sur la hauteur-limite de certains phénomé- 


! Pour la premiÚre partie de ce compte rendu, mathématiques, 
astronomie et physique, chimie et pharmacie, voir Archives, 1898, 
t. VI, p. 359; pour la seconde partie, géologie et géographie, 
zoologie et botanique, p. 480. 


SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE DES SCIENCES NATURELLES. 605 
nes dans les Alpes. D’autres savants Pont suivi dans 
cette voie et ont cherché à déterminer les hauteurs des 
neiges Ă©ternelles, les hauteurs-limites des forĂȘts et des 
arbres isolés. Tous les essais de ces savants étaient basés 
sur l'observation directe des phénoménessurles différents 
versants. Maiscette méthode à le grave inconvénient de 
reposer sur un nombre trop restreint de données, un 
seul observateur ne pouvant réunir suffisamment de 
matériaux. Nous possédons heureusement en Suisse une 
source trĂšs complĂšte de documents exacts dans les 
cartes du Bureau topographique fédéral. Deux des 
Ă©lĂšves de M. BrĂŒckner viennent de terminer des tra- 
vaux sur ces matĂ©riaux dans l’Institut gĂ©ographique de 
l'Université de Berne : M. le D' Iegerlehner, de Berne, 
a déterminé la hauteur des neiges éternelles dans les 
différentes régions des Alpes suisses; M. Imhof, de Schiers 
(Grisons), a dĂ©terminĂ© les limites des forĂȘts. 

On désigne par limite des neiges éternelles dans la 
conception de Ed. Richter, la surface horizontale pour 
laquelle la neige tombée pendant une année arrive 
exactement Ă  fondre. Dansles dĂ©pressions, oĂč le vent ac- 
cumule la neige, celle-ci peut subsister au dessous du 
niveau de cette surface. D'autre part on trouve, au-des- 
sus de cette limite, des parois de rochers Ă  forte pente 
oĂč la neige n’a pu subsister. Il en rĂ©sulte ce qu’on ap- 
pelle les limites locales des neiges Ă©ternelles. 

La hauteur de la limite se détermine soit par la mé- 
thode de Kurowski, soit par la mĂ©thode de l’extension 
géographique des glaciers. Les deux méthodes condui- 
sent d’ailleurs Ă  des rĂ©sultats identiques. 

Les différences dans l'altitude de la limite des neiges 
éternelles sont grandes, comme l'avait déjà signalé 


606 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


Richter. Cette limite s’élĂšve Ă  mesure qu'on pĂ©nĂȘtra 
plus avant dans la montagne. Mais elle s'Ă©lĂšve aussi avec 
la masse de la montagne. Exemples : GlĂ€rnisch 2500”, 
Urirotstock 2560", Titlis 2610", Groupe du Finsteraar- 
horn 2950, Alpes pennines 3100; dela Dent de Mor- 
cles au Wildstrubel 2740, région du Trift 2750, Oberalp- 
stock 2600, TĂŒdi 2710, Sardona 2630 ; groupe du 
Gothard 2700, Bernina 2900, Disgrazia 2750. 

Il en est de mĂȘme de la limite des forĂȘts d’aprĂšs les 
Ă©tudes faites par M.Imhof. Elle varie beaucoup de lieu en 
lieu. Exemples : SÀntis et GlÀrnisch 1500, Pilate 1600, 
Engadine 2100 et plus, vallĂ©e de Saas 2300. L’impor- 
tance des masses soulevées joue là aussi un grand rÎle, 
mais tandis que c’est la hauteur des sommets qui influe 
sur la limite des neiges Ă©ternelles, c’est la hauteur du 
fond des vallĂ©es qui influe sur la limite des forĂȘts. On 
peut dire en résumé que, dans les Alpes, cette limite 
s'élÚve avec l'élévation du fond des vallées. Exemples : 
Haute-Engadine 2160, Vallée du Bernina 2200, Bru- 
sio 2100, Disgrazia 1900; puis Basse-Engadine 2060, 
Scarlthal 2200, MĂŒnsterthal 2130; puis Haut-Valais 
2000, vallée de Saint-Nicolas 2250, vallée de Saas 
2300. Au groupe du TĂŽdi, la limite s'Ă©lĂšve seulement 
Ă  1620 m. sur le versant nord et monte Ă  1950m. sur le 
versant sud. 

Il est Ă©vident que ces variations dans la hauteur des 
neiges Ă©ternelles et des forĂȘts proviennent des condi- 
tions climatologiques. Lorsqu'un massif de montagnes 
s'élÚve, cela influe sur la température parce que les 
surfaces isothermes de la saison chaude s’élĂ©vent propor- 
tionnellement; l’étude des observations mĂ©tĂ©orologiques 
la prouvĂ©. L’élĂ©vation de ces surfaces doit agir par 


DES SCIENCES NATURELLES. 607 


contre coup sur la hauteur des neiges Ă©ternelles et des 
forĂȘts. Mais ce n’est pas une rĂšgle gĂ©nĂ©rale, car Ă  cĂŽtĂ© 
de la tempĂ©rature, d’autres facteurs agissent Ă©galement, 
spécialement la quantité des précipitations atmosphéri- 
ques qui influe sur la hauteur-limite de la neige. 
On peut dire que l'altitude des limites de hauteur dans 
les Alpes représente fidÚlement la diversité des condi- 
tions climatologiques de nos montagnes. 


M. R. Bizcwizcer, Directeur du bureau météo- 
rologique central. — Sur le phĂ©nomĂšne de l'apparition 
simultanée du fÊhn des deux cÎtés des Alpes. 

Ce phénomÚne est, en apparence, en contradiction 
avec la thĂ©orie du fƓhn telle qu’elle est gĂ©nĂ©ralement 
admise actuellement par les météorologistes et qui a 
fait antérieurement le sujet de communications à Ha 
Société helvétique. M. Billwiller rappelle que les an- 
ciennes théories ont été sapées par les travaux de MM. 
Hanon et Wild, lesquels ont démontré que les propriétés 
particuliĂšres de sĂ©cheresse et de chaleur du fƓéhn ne se 
produisent qu’en pays de montagne. Dans les vallĂ©es 
des Alpes c’est la descente de l'air qui augmente sa 
pression et l’échauffe tout en le rendant relativement 
plus sec. La descente de l'air est motivée, dans la plu- 
part descas, par une diminution dela pression sur l’un des 
versants, par le fait de aspiration déterminée par le 
passage de minima barométriques à une distance plus ou 
moins considĂ©rable. L’air s'Ă©coule alors des rĂ©gions Ă  
haute pression vers celles Ă  basse pression, par-dessus 
les sommets des montagnes et en suivant la pente. La 
théorie, bien établie maintenant, des cyclones et des 


608 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


anticyclones a amené à conclure à la relation entre le 
fƓhn et une dĂ©pression baromĂ©trique. 

Une chute d'air, soit un mouvement dans une direc- 
tion plus ou moins verticale, se produit cependant aussi, 
sans qu'il soit besoin de linterposition d’une chaüne de 
montagnes. La descente de l’air est mĂȘme la rĂšgle dans 
les anticyclones, quand on constate, en hiver, du fƓhn 
au-dessus des couches d’air trùs froides remplissant à 
l’état stagnant, les dĂ©pressions terrestres cachĂ©es sous 
la mer de brouillards. 

Il y a aussi des cas oĂč, avec une hausse de la pres- 
sion sur les deux versants des Alpes, c’est-à-dire sous 
l'influence d’un apport d’air de haut en bas, favorisĂ© par 
la nature du sol, le fĂŠhn se manifeste en mĂȘme temps 
dansles vallées septentrionales et méridionalesdes Alpes. 
M. Billwiller illustre ce phénomÚne par un exemple 
tiré des observations faites le 14 avril 1898 dans des 
stations des vallées des deux cÎtés des Alpes. Partout se 
manifeste l’élĂ©vation de tempĂ©rature et la diminution de 
l'humiditĂ© relative qui sont caractĂ©ristiques du fƓhn et 
qui correspondent ici, sur les deux versants Ă  un Ă©cou- 
lement de l’air d’amont en aval. En mĂȘme temps le 
baromÚtre montait des deux cÎtés des Alpes, de la 
mĂȘme quantitĂ©, 5 mm. environ, du 13 au 14 avril. 

Dans la discussion qui Ă  suivi cette communication 
M. Wild s’est dĂ©clarĂ© d'accord avec l’explication four- 
nie par M. Billwiller, mais il est d'avis que le terme de 
fƓhn doit ĂȘtre rĂ©servĂ© au vent qui franchit une chaine 
de montagnes en présentant les caractÚres spéciaux 
sus-mentionnĂ©s. MM. Billwiller et BrĂŒckner estiment 
au contraire qu’il n'existe pas de diffĂ©rence essentielle 
entre les deux catégories de phénomÚnes qui ont fait 


de 


DES SCIENCES NATURELLES. 609 


l’objet de cette communication. La diffĂ©rence rĂ©side 
seulement dans l’intensitĂ© et dans la valeur de la compo- 
sante verticale du mouvement de l'air. Dansles deux cas 
la chaleur et la sĂ©cheresse proviennent de la mĂȘme 
cause. Il existe aussi des formes de transition entre les 
deux phénomÚnes, de sorte qu'il serait difficile de limi- 
ter la notion du fƓhn comme M. Wild. 


M. le D' H. Wisp (Zurich). — DĂ©termination de l’in- 
clinaison magnétique absolue et de ses variations. 

M. Wild rend compte d’une recherche qu'il a faite 
concernant l'exactitude des différents instruments 
moyennant lesquels on détermine aussi bien la valeur 
absolue de l’inclinaison magnĂ©tique que ses variations 
et les efforts qu'on a faits dans les derniers temps pour 
rendre cette exactitude plus grande et comparable Ă  
celle des autres éléments magnétiques : la déclinaison 
et l'intensité horizontale. 

Il dĂ©montre d’aprĂšs les observations faites Ă  diffĂ©- 
rents observatoires magnétiques et surtout celui de Pa- 
wlowsk que pour les meilleures boussoles d’inelinaison 
avec des aiguilles ni l’exactitude de l’inclinaison absolue 
ni celle pour les valeurs relatives d’une Ă©poque Ă  l’autre 
ne surpasse + 1”, pendant que les dĂ©terminations avec 
l’inclinateur à induction de W. Weber, en suivant la 
mĂ©thode d’observation indiquĂ©e par l’auteur en 1881, 
peuvent atteindre une exactitude de + 3”,5. 

Il en conclut que la complĂšte exclusion des inclina- 
teurs Ă  aiguilles et leur remplacement par des inclina- 
teurs à induction dans les observatoires magnétiques 
devrait s'effectuer aussitĂŽt que possible. 

A cette occasion un nouvel inelinateur Ă  induction 


ee; 


CN PAR PTS 
LA! 
* LEE 


610 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


construit dans l'atelier de M. le professeur Edelmann 
Ă  Munich (aussi prĂ©sent Ă  la sĂ©ance) d’aprĂšs des idĂ©es 
communes de lui et de l’orateur est mis sous les yeux 
de la section. Il est destinĂ© Ă  observer d’aprĂšs la 
méthode Nulle en employant au lieu des bobines circu- 
laires de Weber un inducteur d’aprùs le systùme des 
électro-dynamos ; selon les essais préliminaires on peut 
espĂ©rer d'atteindre lĂ  une exactitude de + 1”. 

Parmi les instruments de variation, soit directement 
de l’inclinaison soit seulement de l'intensitĂ© verticale, 
dont la combinaison avec l'observation des variations de 
l'intensitĂ© horizontale fournit Ă©galement celles de l’in- 
clinaison, M. Wild a trouvé que pour le moment ce 
n’est que la balance de Lloyd avec compensation pour 
la température qui donne des indications satisfaisantes 
et il présente à la section, grùce à la complaisance de 
M. Edelmann un exemplaire d’un tel instrument cons- 
truit dans son atelier à Munich. Parmi les essais qu’on a 
faits pour remplacer la balance de Lloyd par un instru- 
ment encore plus sensible, il cite l’inclinateur de varia- 
tion avec induction dans le fer par Lloyd et Lamont, 
lequel d’aprĂšs les recherches faites Ă  diffĂ©rents obser- 
vatoires doit ĂȘtre rejetĂ© comme donnant des indications 
fausses, et l’inclinateur de variation Weber-Kupffer 
avec induction dans un cylindre en cuivre qui tourne 
autour d’un axe horizontal avec une vitesse constante, 
lequel promet beaucoup si l’on parvient à rendre ce 
mouvement assez régulier. Les auteurs espÚrent que 
le nouvel inclinateur à induction, présenté à la section, 
pourra avec quelques modifications aussi servir comme 
un excellent instrument de variation. 


M. le prof. HERGESELL, directeur de l’Institut mĂ©tĂ©o- 


++ 


DES SCIENCES NATURELLES. 611 


rologique d’Alsace-Lorraine à Strasbourg, parle de 
l’aĂ©rostation scientifique. 

Il expose les résultats des derniÚres expéditions 
aérostatiques internationales, en particulier ceux qui 
concernent les variations diurnes de la température. 
DĂ©jĂ  Ă  des hauteurs de 700 m. l’oscillation de la tem- 
pérature pendant le jour se réduit à 3 ou 4° tandis que 
l’oscillation nocturne disparaĂźt complĂ©tement. 

M. Hergesell s'Ă©tend surtout sur les travaux 
de la Commission aéronautique internationale réunie à 
Strasbourg en mars et sur l’ascension internationale 
qui à eu lieu en suite de ses décisions le 8 juin suivant. 
Le ballon enregistreur de Strasbourg s’est Ă©levĂ© ce jour- 
lĂ  Ă  l'altitude de 10,000 m., Ă  laquelle, il a inscrit une 
tempĂ©rature de — 49° C. 

L'auteur Ă©met le vƓu que la Suisse entre dans ce 
nouveau champ d'Ă©tudes. 


M. le prof. RiGceNBacH, de Bùle, démontre une série 
de photographies de nuages qui permettent de suivre 
trÚs nettement le développement des Cumulo-nimbus, 
des Mammato-Cumulus et autres types de nuages. 


M. BRuECkNER, lit Ă  la Section une note qui lui est 
adressée par M. le D° Maurer, de Zurich, sur la mesure 
à distance de la quantité de neige qui recouvre le 
sommet du Tiilis. 

La station météorologique centrale suisse, prÚs de 
Zurich, d’oĂč M. Maurer opĂšre ses recherches, se 
prĂȘte trĂšs bien Ă  ce genre d’observations Ă  cause de son 
altitude (493 m.) et de la magnifique vue qu’elle 
possĂšde sur toute la chaĂźne s’étendant du GlĂ€rnisch au 


612 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


Titlis. De cette station il scrute le paysage alpestre avec 
une trùs bonne lunette de Merz de 2 ‘/, pouces avec 
deux oculaires de Ramsden (grossissement 30 et 60 
fois) et un excellent micromĂȘtre bifilaire. Un degrĂ© du 
tambour de ce micromùtre (‘/,,, de tour) correspond 
presque exactement pour la distance du Titlis, Ă  une 
longueur de 1 m. 

Le printemps de 1897 à été particuliÚrement intéres- 
sant à cause de la quantité tout à fait exceptionnelle de 
neige accumulĂ©e sur les sommitĂ©s Ă  la suite de l’étĂ© trĂšs 
humide de 1896 et des mois trĂšs neigeux d'avril et mai 
suivants. Le nivean maximum de la neige au Titlis fut 
trÚs exactement noté les 29 et 30 mai, en le repérant 
Ă  un rocher toujours nettement visible. La marche de 
l’ablation du nĂ©vĂ© du sommet fut suivie rĂ©guliĂšrement 
pendant tout le cours de l’étĂ© et de l'automne, ce der- 
nier, on s’en souvient, exceptionnellement sec. Du 30 
mai au commencement de décembre le sommet neigeux 
du Titlis s’est abaissĂ© de 7 m., ce qui Ă©quivaut Ă  une 
hauteur de neige fraiche 3 Ă  4 fois plus forte. 

Ces résultats concordent assez bien avec les données 
auxquelles sont arrivés Schlagintweit, Heim, Kerner de 
Marilaun et d’autres sur les quantitĂ©s de neige qui 
tombent annuellement sur les sommités. 


M. le prof. D' BruEcKNER. — Sur la pĂ©riode de 
35 ans des oscillations du climat. 

L'association des vignerons allemands a publié des 
tableaux détaillés sur la qualité des vins pour l'intervalle 
entre les années 1820 et 1895 ; il en résulte que la 
bonté du vin est fidÚlement représentée par les varia- 
tions du climat. Dans les périodes sÚches et chaudes 


DES SCIENCES NATURELLES. 613 


correspondant aux environs des années 1830 et 1860, 
la qualité du vin a été, en moyenne, pour tous les vi- 
gnobles allemands, trĂšs supĂ©rieure Ă  ce qu’elle a Ă©tĂ© 
durant les périodes des environs de 1850 et de 1880. 
Depuis cette derniÚre date, la qualité moyenne du vin 
s’est sensiblement relevĂ©e. Pour toutes les rĂ©gions vi- 
nicoles les courbes des deux phénomÚnes marchent 
parallùlement et c’est une confirmation remarquable 
des oscillations du climat. 


M. G. STREUN, de Berne, traite de la mer de brouil- 
lards en Suisse. Il montre sur la carte de la plaine 
Suisse et par des relevés journaliers les variations 
d’étendue du brouillard pendant la pĂ©riode trĂšs bru- 
meuse de l’automne 1897. Sa limite supĂ©rieure a Ă©tĂ© 
en moyenne de 900 m., son Ă©paisseur d'environ 400 m. 
M. Sireun a aussi étudié les causes qui agissent sur la 
mer de brouillards, les circonstances topographiques, 
les vents, la température, etc. 


Anthropologie. 


Président : M. le Prof. KozLmawx, de Bùle. 
Secrétaire : M. le D' R.-0. Buri, de Berne. 


Martin. Proposition de fonder une Commission anthropologique suisse. — V. 
Gross. Sur le cimetiĂšre helvĂšte de Vevey. CrĂąne trouvĂ© Ă  Bienne. — 
Eug. Pitard. Sur une série de crùnes dolichocéphales de la vallée dn RhÎne. 
Sur 51 crñnes de criminels français. — Nzesch. Fouilles au Kesslerloch 
prĂšs de Thayngen. — SchĂŒrch. Formes de crĂąnes dans la Suisse moyenne. 


M. le D° MARTIN propose de fonder une commission 
anthropologique permanente. AprĂšs discussion, il est 
dĂ©cidĂ© qu’il y aura Ă  l'avenir dans les sessions annuelles 

ARCHIVES, t. VI. — DĂ©cembre 1898. 42 


G1# SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


une sechion d'anthropologie qui examinera les meilleu- 
res méthodes d'étude. 


M. le D' V. Gross, fait une communication sur les 
sĂ©pultures de l’époque de La TĂšne, dĂ©couvertes Ă  Vevey, 
l'hiver dernier, Ă  l’occasion des travaux opĂ©rĂ©s au- 
dessus de la ville pour la construction d’un boulevard. 
La Direction des Travaux ne fut avisée de la décoaverte 
que lorsque quatre ou cmq tombes avaient été fouillées 
par les ouvriers et leur contenu (bracelets de verre et 
autres objets) dispersé ou brisé. 

M. Alb. Naef, inspecteur cantonal des fouilles, appelé 
sur place, constata la prĂ©sence d’un antique cimetiĂšre 
et, aprÚs entente avec les autorités, il fut décidé que 
des fouilles systématiques seraient entreprises. 

M. Naef, secondĂ© par M. l’architecte Barvat, explora 
dĂšs ce moment, les unes aprĂšs les autres, toutes les 
tombes situées dans le champ des travaux du nouveau 
boulevard. Des photographies furent prises sur place et 
un journal des fouilles, relata, jour par Jour, tout ce 
qui était intéressant à constater. 

Ces tombes gisaient dans un lit de gravier de 4%,45 
à 1",51 d'épaisseur et étaient toutes orientées du 
N.N.E. au S.S.E., la tĂȘte Ă©tait toujours (sauf dans un 
seul cas) placée au N. 

Une constatation intéressante, faite par M. Naef, a 
été celle de l'existence de cercueils de bois, qui se 
trahissent par une poussiĂšre noirĂštre entourant la 
tombe. Parmi la trentaine de squelettes découverts, six 
appartenaient Ă  des hommes, sept Ă  des femmes et 
jeunes filles, et six Ă  de petits enfants. Quant aux ob- 
jets trouvés prÚs des ossements en voici la liste : seize 


DES SCIENCES NATURELLES. 615 


fibules de bronze, treize fibules de fer du type de La 
TĂȘne, trois bagues d’or, d’électrum et de bronze, une 
chainette de bronze trÚs complÚte qui était placée autour 
de lataille, deux épées en fer, à lame trÚs bien conser- 
vée, et dans la paume de la main d'une femme une 
monnaie messaliotie portant d'un cÎté l'effigie de Diane 
et de l’autre une rouelle avec les lettres M A. 

A en juger d'aprés les trouvailles faites dans le voi- 
sinage du champ de fouilles, cecimetiĂšre gallo-helvĂȘte, 
comme l’a dĂ©signĂ© M. Naef, s’étendait sur une surface 
assez considĂ©rable. On peut espĂ©rer qu’un jour ou 
l’autre, les fouilles y seront reprises et Ă©tendues au 
cimetiĂšre entier. 


M. le D' Gross présente ensuite à la Société un crùne 
humain (de femme probablement) découvert tout der- 
niérement à Bienne dans un terrain tourbeux, sous une 
couche de gravier sablonneux de 1,80 d'Ă©paisseur. 
Dans le voisinage immédiat du crùne se trouvaient des 
ossements humains. 

D’aprĂšs la couleur foncĂ©e du crĂąne et la profondeur 
Ă  laquelle il a Ă©tĂ© trouvĂ©, d’aprĂšs les ossements d’a- 
nimaux qui y Ă©taient joints, d’aprĂšs aussi l’analogie 
frappante qu'il prĂ©sente avec les cĂ©lĂšbres crĂ nes d’Au- 
vernier, on doit admettre qu'il date de l’époque du 
bronze probablement. 


M.E. Pirarp (GenÚve) présente deux communications : 
1° Sur une série de crùnes dolichocéphales prove- 
nant de la vallée du RhÎne, dans laquelle il montre les 
caractÚres afférents à ces crùnes qui sont sous dolicho- 
céphales et mésaticéphales; par leur indice orbitaire 


616 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


mésosÚmes et par leur indice nasal mesorrhiniens. Il 
indique combien la Vallée du RhÎne (Valais) a subi 
de modifications sous le rapport des populations qui 
l’habitent. 


2° M. Pirarp a Ă©tudiĂ© Ă  Paris, au laboratoire d’an- 
thropologie de l’École des Hautes Ă©tudes, et grĂące Ă  
l’obligeance de son maĂźtre M. Manouvrier, une sĂ©rie 
de 51 crùnes de criminels français. 

Ces crĂ nes, classĂ©s d’aprĂšs leur indice cĂ©phalique, 
prouvent qu’il existe, contrairement à l’opinion admise, 
autant de criminels dolichocéphales que de criminels 
brachycéphales. 

Il a montré les caractÚres les plus intéressants relevés 
au cours de son travail et les a comparĂ©s Ă  ceux d’autres 
séries précédemment étudiées en France. 

Pour montrer le peu de valeur qu’il y a lieu d’attri- 
buer aux prétendus caractÚres différentiels découverts 
dans les crùnes des criminels, M. Pitard a comparé la 
sĂ©rie indiquĂ©e ci-dessus, Ă  plusieurs sĂ©ries de mĂȘme 
nombre, de crĂ nes provenant des Catacombes de Paris. 
Il a démontré que des différences analogues existent, 
d’une sĂ©rie Ă  l’autre, lorsque celles-ci sont composĂ©es 
de crĂ nes quelconques. 

Les principaux résultats de cette étude ont été publiés 
dans le Bulletin de la SociĂ©tĂ© d’ Anthropologie de Paris, 
Fasc. 3, 14898. 


M. le D' Nuescu, de Schaffhouse, fait une communi- 
cation sommaire relative aux fouilles et aux trouvailles 
qui ont été faites au Kesslerloch prÚs de Thayngen et, à 
sa requĂȘte, la section d'anthropologie Ă©met le vƓu que 


pe” 


DES SCIENCES NATURELLES. 617 
la Société helvétique des sciences naturelles fasse des 
démarches pour obtenir des recherches complÚtes et 
systématiques dans cette intéressante localité. 


M. le D' Otto ScaĂŒrca, de Langnau, fait une commu- 
nication relative Ă  la forme du crĂąne chez les popula- 
ions du plateau suisse. 

Ses recherches ont porté sur le Musée anatomique 
de Berne et sur les ossuaires de Hassle, Buochs, Stans, 
Altdorf et Schatidorf, représentant en tout 455 crùnes ; 
elles ont montré une prédominance trÚs forte du type 
brachycéphale qui forme le 86,6 °/, des individus étu- 
diĂ©s, tandis que le type mĂ©socĂ©phale n’en forme que le 
11,8 */, et le type dolichocéphale le 1,6 °/,. 

Les proportions varient suivant les ossuaires de 70 Ă  
94 °/, pour les brachycéphales, de 8 à 26 °/, pour les 
mésocéphales et de 0 à 4 */, pour les dolichocéphales. 

En ce qui concerne l'indice de la face le type lepto- 
prosophe forme le 88,5 */, (82 à 98 ‘/,), le type 
chamÊprosope le 11,5 °/, (2 à 18 °/,) du total. 

La population du plateau suisse est donc en grande 
partie brachycéphale et leptoprosope. 

L'auteur a ensuite cherché à établir les corrélations 
qui existent entre les diverses parties de la face en se 
basant sur le travail de M. le prof. Kollman intitulé 
« ZweiSchÀdel aus den Pfahlbauten und die Bedeutung 
desjenigen von Auvernier fĂŒr die Rassenanatomie . » Pour 
les crùnes de Berne et de Hassle il a comparé seulement 
la forme de la face et celle du palais et a trouvé à Berne 
61 individus leptoprosopes et stenostaphilines, 8 indi- 
vidus chamĂŠprosopes et eurystaphilines, et Ă  Hassle 

7 individus leptoprosopes et stenostaphilines et 6 indi- 


618 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


vidus chamÊprosopes et eurystaphilines. Ce qui repré- 
sente une proportion de 87.3 °/, à Berne, de 82.7 ‘}, 
Ă  Hassle d'individus chez lesquels les caractĂšres du 
palais sont corrĂ©latifs de ceux de la face. À Buochs sur 
106 cràues 42, soit le 39,6 ‘/,, sont à la fois leptopro- 
sopes, stenostaphilines, hypsiconques et leptorhines ; Ă  
Stans sur 76 crùnes, 30 présentent {ous ces mÚmes ca- 
ractĂšres tandis que 4 est Ă  la fois chamĂŠprosope, 
eurystaphiline, chamĂŠconque, et platyrbine. A Altdorf, 
sur 80 crànes, 22 ont tous les caractÚres corrélatifs de 
la leptoprosopie et 3 tous ceux de la chamĂŠprosopie. A 
Schattdorf, sur 64 individus, nous en avons 24 Ă  la fois 
leptoprosopes, stenostaphilines, hypsiconches et lepto- 
rhines et 3 Ă  la fois chamĂŠprosopes, eurystaphilines, 
chamĂŠconques et leptorhines. 

Ces quelques mesures confirment ainsi nettement la 
loi de la corrélation si vaillamment défendue par M. le 
prof. Kollmann. Elles montrent d’autre part l’unitĂ© de 
race des populations de la Suisse centrale. 


Anatomie et Physiologie. 


Présidents : MM. les prof. KeonecKEeR et STRASSER, de Berne. 
Secrétaires : MM. les D' K.-W. ZimmErMANN et Asker, de Berne. 


Prof. Kollmann. Irfluence de l’hĂ©rĂ©ditĂ© sur la formation des races humaines. 
Embryons de singes. — P. Burckhardt. Struciure anatomique du cerveau 
chez les SĂ©laciens. — KE, Buznion. La fo'mation des os chez les batraciens 
urodĂšles. -- Auz. Eternod. Premiers stades de la circulation sanguine dans 
l'Ɠuf et l'embryon humain. — K.-W. Zimmermann. DĂ©monstrations ana- 
tomiques. — Asher. Bases anatomiques et physiologiques de l'acuitĂ© visuelle. 
— R. Wood. Mouvements de l'intestin chez les Tanches. — R. Wybauw. 
Relations du nerf vague avec le cƓur. — D' H. Ito. Le dĂ©veloppement de 
chaleur par suite de l'excitation du cerveau. — Me Pel. Betschasnoff 


DES SCIENCES NATURELLES. 619 
Relations entre la frĂ©quence du ponls et le contenu du cƓur. — MiiÂź Julia 
Divine. Respiration du cƓur chez la grenouille. — Mil¼ N. Lomakina. 
Anastomoses nerveuses sur le cƓur du chien et du cheval. — Mile [,, Schi- 


lina, Comparaisons entre le Kymographe de Ludwig et le Tonographe de 
HĂŒrthle. — D’ LĂŒscher, Effets de l'isolement du cerveau, du cervelet et 


de la mƓélle allongĂ©e. 


M. le prof. KoLLMaANN, de BĂąle, traite des rapports 
de l'hérédité avec la formation des races humaines. 

Des milliers de crÀnes préhistoriques et modernes 
furent mesurĂ©s et comparĂ©s entre eux et l’on reconnut 
l'existence de deux types, dolichocéphale et brachycé- 
phale qui se sont constamment transmis par hérédité. 

L'on distingue d’autre part dans la race blanche 
d’aprùs la couleur des yeux, des cheveux et de la peau 
la variété blonde et la variété brune ; or on sait main- 
tenant que, dĂ©jĂ  avant l’apparition des Romains et des 
Germains, ces deux variétés étaient réparties comme 
elles le sont aujourd’hui, le type blond prĂ©dominant 
dans le Nord, le type brun dans le Sud, Ces deux varié- 
tés sont donc persistantes et leurs caractÚres respectifs 
se sont incontestablement transmis par hérédité. 

Il esi prouvé que les représentants de la race blanche 
qui ont émigré dans d'autres climats n'ont nullement 
été modifiées méme aprÚs plusieurs siÚcles, mais ont 
conservé tous les caractÚres essentiels de leur va- 
riĂ©tĂ©. Et, comme le climat, l’alimentation est inca- 
pable de transformer une race ou une variété; elle peut 
agir seulemeat sur les caracteres individuels, son action 
Ă©tant par suite essentiellemeat passagĂšre. Il est donc 
impossible de “onsidĂ©rer les races bumaines comme 
soumises « une transformation lente mais continue. 

Si ces observations ae s'Ă©tendent que sur quelques 
siĂšcles, nous avons une autre preuve de la persistance 


“i 
D 
‘ t 


FU 


620 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


des races et variétés humaines dans les nombreuses 
Ɠuvres d'art de la civilisation Ă©gyptienne, qui remonte 
à plusieurs milliers d'années et sur lesquelles sont pour- 
tant figurĂ©s d’une façon parfaitement distincte des reprĂ©- 
sentants des SĂ©mites, des Ariens et des NĂšgres, absolu- 
ment semblables Ă  ceux qui vivent actuellement en 
Egypte. Or les débuts de la civilisation égyptienne doi- 
vent remonter Ă  peu prĂšs d'aprĂ©s Virchow, jusqu’au 
temps de la pĂ©riode nĂ©olithique de l’Europe centrale et 
occidentale. 

L'on peut donc admettre que les races humaines de 
la période néolithique étaient identiques à celles de 
l’époque actuelle non seulement par le squelette, mais 
aussi par le dĂ©veloppement des chairs. Si l’on a appris 
Ă  connaĂźtre par un grand nombre de mesures l’épaisseur 
moyenne des chairs sur les diverses parties de la face 
chez les races contemporaines, l’on pourra reconsti- 
tuer une tĂȘte d’aprĂšs n'importe quel crĂąne prĂ©histori- 
que. C’est dans cette idĂ©e que M. Kollmann et 
M. W. Buchly ont, d’aprĂšs les donnĂ©es fournies par 
28 cadavres d’ñges et de sexes diffĂ©rents, recouvert un 
crĂąne de femme de la pĂ©riode nĂ©olithique, d’une cou- 
che de terre exactement Ă©gale sur chaque point, Ă  
l'Ă©paisseur normale des chairs. La tĂȘte ainsi reconsti- 
tuée appartient à une femme néolithique découverte à 
Auvernier et est caractérisée par sa forme générale 
brachycéphale et chamÊprosope, son front plat, ses 
pommettes saillantes, son nez un peu relevé et ses 
lĂšvres Ă©paisses. Ce mĂȘme type Ă©tait dĂ©jĂ  reprĂ©sentĂ© 
parmi les Troglodytes de Schweizersbild et existe encore 
actuellement à cÎté du type leptoprosope. 

Une publication complĂšte sur le sujet a paru dans 
les Archiv fĂŒr Anthropologie, Brunswick, 1898, 4°. 


DES SCIENCES NATURELLES. 621 


M. KoLLMANN expose ensuite plusieurs planches 
montrant les diverses phases du développement de 
Cercopithecus cynomolgus et de Semnopithecus pres- 
bytes. L’embryon de la seconde espĂšce Ă©tudiĂ©e ici a 
Ă©tĂ© rapportĂ© de Ceylan et remis Ă  l’auteur par MM. Paul 
et Fritz Sarasin. Son développement correspond à celui 
d’un embryon humain de 5 semaines d’aprùs l’aspect 
des yeux, des arcs branchiaux et des extrémités ; on 
pourrait Ă  premiĂšre vue le confondre avec un embryon 
humain mais un examen approfondi montre des diffé- 
rences bien marquées : ainsi il a un cordon ombilical 
nettement plus gros et sa vésicule ombilicale est vaste 
et distendue ; en outre le corps est tordu sur son axe 
longitudinal de façon à faire dévier son extrémité posté- 
rieure fortement à gauche. La région caudale de la co- 
lonne vertébrale est déjà bien développée et dévie 
Ă©galement Ă  gauche. 

L'auteur Ă  observĂ© d’autre part chez 3 embryons de 
Makakes long de 15 Ă  20 mm. une rĂ©duction de l’ex- 
trémité de la région caudale analogue à ce que lon 
constate pour l’Homme, les MammifĂšres en gĂ©nĂ©ral et 
les Oiseaux. 


M. le prof. R. BurcxHarpT, de BĂąle, fait une com- 
munication sur la forme extérieure du cerveau des 
SĂ©laciens. 

Dans cette Ă©tude, qui fait suite Ă  celle dont il a rendu 
compte à la session d’Engelberg en 41897, l’auteur à 
pris pour base le cerveau de Scymnus dont il a étudié 
aussi bien la forme que le développement et est arrivé 
aux Conclusions suivantes : 

La structure de la moelle Ă©piniĂšre se suit Ă  travers 


629 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


toute la moelle allongée et le cervelet et la continuité 
des diffĂ©rentes zones ne subit d’altĂ©ration importante 
que dans la rĂ©gion de l'organe auditif oĂč la zone dorso- 
latĂ©rale se plisse en forme d’S et dans le cervelet qui 
se diffĂ©rencie dans les mĂȘmes proportions que ses or- 
ganes des sens périphériques. La structure du cerveau 
antérieur peut également se ramener à celle de la 
moelle Ă©piniĂšre, quoique le dĂ©veloppement de l’Ɠil et 
de l'organe olfactif amĂšne ici des modifications plus 
inportantes que celles subies par les centres des or- 
ganes des sens moins différenciés. Nous arrivons ainsi 
Ă  une conception du cerveau tout Ă  fait semblable Ă  
celle que l’on avait au commencement de ce siùcle 
avant que l’on eĂ»t atiribaĂ© faussement une valeur mor- 
phologique aux vésicules cérébrales et aux métamÚres 
du cerveau. L'auteur se refuse absolument Ă  attribuer 
Ă  la segmentation du feuillet germinatif moyen une va- 
leur décisive pour la genÚse du cerveau et affirme au 
contraire que ce sont le feuillet germinatif externe et 
ses dérivés qui ont une importance insuffisamment 
connue pour le problÚme de la céphalogénÚse des 
vertébrés. 

L'auieur accompagne son exposition de la démons- 
tration de nombreuses figures représentant le cerveau 
de 42 genres différents de Sélaciens. 


M. E. BĂŒGx'on, de Lausanoe, parle de la formation des 
os chez les Batraciens urodĂšles. 

Les animaux qui oo ‘ai l’objet de ceite Ă©tude sont 
le Triton, la Salamandre, l’Axolotl et le ProtĂ©e. L’au- 
teur s’est servi de coupes sĂ©riĂ©es, colorĂ©es au carmin 
boracique et au vert d’iode. 


DES SCIENCES NATURELLES. 623 


. L'os se montre en premier lieu sur les bords de la 
bouche, au niveau des dents, en continuité avec le socle 
ou base de celles-ci. 

Le tissu osseux dentaire, si bien étudié par Hertwig, 
peut ĂȘtre observĂ© chez des larves de Triton de 16 mm. 
Il se forme dans l’épaisseur du chorion de la muqueuse 
buccale, Ă  une Ă©poque oĂč le reste du squelette est 
encore entiĂšrement cartilagineux. 

L'ossification des membres, de la colonne vertébrale, 
du chondrocrÀne et des arcs branchiaux commence 
quelques jours plus tard. 

D'abord exclusivement pĂ©richondrale, l’ossification 
est précédée dans le fémur, le tibia, etc., par lappa- 
rition au sein du cartilage de capsules relativement 
énormes qui sont groupées sans ordre (à l'opposé du 
cartilage sérié) et occupent la partie moyenne de la 
diaphyse. 

Ces grandes capsules se voient trĂšs bien chez les lar- 
ves de Triton de 16 Ă  18 mm. et chez les Salamandres 
de 20 Ă  30. La cellule qu’elles renferment est ramassĂ©e 
autour du noyau, le reste occupé par un liquide clair. 
Plus tard (chez les Salamandres de 45 mm.) le proto- 
plasma de ces capsules forme ao réticule filamenteux 
contenant dans ses mailles des gouttelettes hyalines. 

L’os se dĂ©pose Ă  la surface du cartilage dans la par- 
tie moyenne de la diaphyse et forme dĂ©s l’abord an man- 
chon continu. If est le produit d’osiĂ©oblasies trĂšs aplatis 
qui se trouvent à la face profonde du périchondre et que 
lon distingue facilement grĂ ce Ă  la teinte rose pĂąle et 
aux belles dimensions de leur novaa. 

Plus Ă©pais au milieu, aminci en revanche vers les 
deux extrémités, le manchon osseux offre à cette épo- 


Tv L ÂŁ 14 AAA 


624 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


que la forme d’un clepsidre ou sablier. Les capsules 
cartilagineuses restant parfaitement intactes, il n’y à à 
l’intĂ©rieur de la diaphyse ni lacunes mĂ©dullaires, ni 
moelle, ni vaisseaux. Il n’y a pas non plus d’épiphyses 
osseuses et il ne s’en formera pas dans la suite ; les 
deux bouts cartilagineux restent Ă  peu prĂšs ce qu'ils sont 
au début. 


M. A.-C.-F. ETERNOD, prof. à GenÚve, décrit les 
premiers stades de la circulation sanguine dans l'Ɠuf 
el l'embryon humains (avec démonstrations de croquis, + 
de modĂšles et de reconstructions graphiques et plas- 
tiques.) 

Cette dĂ©monstration se rapporte Ă  un Ɠuf humain 
mesurant, y compris les villositĂ©s, 107,0, — 8,9 
et6",0, avec villositĂ©s de 0,3,—0,5 Ă  0,8 d'Ă©paisseur 
et 1,2 — 1,7 à 2°°,0 de longueur, avec embryon 177,3 
de long et large de 0"",23 dans la région céphalique 
et de OMŸ,18 dans la région caudale. 

Cet embryon présente un blastopore, une ligne pri- 
mitive, un mésoderme non clivé, et un pédicule abdo- 
minal (Bauchstiel de His). Il a un cƓur double, 2 aortes, 
avec arcs branchiaux, aortes qui deviennent plus loin 
artĂšres chorio-placentaires ; un tronc veineux chorio- 
placentaire unique, produit de la coalescence des deux 
veines de retour qui longent la marge du champ em- 
bryonnaire pour aller au cƓur. 

Il présente, en outre, un vaisseau veineux curieux 
et encore bien mystérieux, logé dans la partie caudale 
de la vĂ©sicule vitelline, que nous proposons d’appeler 
Anse veineuse vilelline. 

Les données énumérées ci-dessus ayant trait à la 


DES SCIENCES NATURELLES. 625 


circulation Ă©taient inconnues jusqu’à ce Jour pour l’em- 
bryon humain, mais ont des correspondants Ă©vidents 
dans la série animale. 

Elles ont donc une grande importance pour la phy- 
logĂ©nĂšse de l’espĂšce humaine. 


M. ZimMERMANN, de Berne, fait la démonstration de 
cavilés céphaliques rudimentaires chez un embryon 
humain de 3,5 mm. de longueur. Ces cavités se trouvent 
de chaque cÎté (3 plus grandes à droite, 6 plus petites 
et de dimensions inégales à gauche). Tandis que leur 
nombre n’est pas le mĂȘme Ă  droite et Ă  gauche, l’espace 
qu’elles occupent est Ă©gal de part et d'autre. Il n’est 
donc pas possible d'admettre que chacun de ces rudi- 
ments correspond à une cavité céphalique déterminée 
des SĂ©laciens et il est probable que c’est l’ensemble de 
ces rudiments placĂ©s du mĂȘme cĂŽtĂ© qui reprĂ©sente une 
seule cavité des Sélaciens. 

M. Zimmermann montre ensuite un fort ganglion 
existant sur le nerf facial de la souris Ă  l'endroit ou se 
détachent le muscle stapedius et la chorde tympanique. 
L’échantillon dĂ©montrĂ© appartient Ă  un embryon Ă  peu 
prÚs complÚtement développé. 

L'auteur a constatĂ© la mĂȘme disposition chez un 
embryon de bƓuf avec cette diffĂ©rence que le ganglion 
se trouve ici dans le voisinage immédiat de la naissance 
de la chorde tympanique et se prolonge mĂȘme dans 
cette derniÚre, en sorte qu'il faut le considérer comme 
faisant plutĂŽt partie de celle-ci. 


M. le D’ Asxer, de Berne, fait une communication sur 
les bases anatomiques et physiologiques de l'acuilé vi- 
suelle. 


626 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 

Depuis que lon sait que Ă  3 millions de papilles vi- 
suelles, ne correspondent que 4 million de fibrilles 
optiques, il semble difficile de considérer la papille 
comme l'unité optique, et ces doutes sont encore con- 
firmés par les nouvelles observations faites sur les rela- 
tions anatomiques qui existent entre les papilles, les 
chaines ganglionaires bipolaires et le réseau fibrilaire du 
perf optique dans la rétine. L'auteur à constaté par ses 
expériences que les images produites sur la rétine sont 
toujours plus grandes que le diamùtre d’une papille 
Ă  cause de laberration due Ă  la convergence non 
stigmatique des rayons lumineux. L’impression produite 
par de trĂšs petits objets, dĂ©pend d’une part de la 
quantitĂ© de lumiĂšre qu’ils envoient, de l’autre de l’état 
de la rĂ©tine ; l’on sait que deux petits objets produisent 
la mĂȘme impression extensive et intensive, si le produit 
de la surface lumineuse multipliée par l'intensité de la 
lumiĂšre est le mĂȘme pour tous les deux. De deux 
objets trùs petits, c’est le plus lumineux qui paraütra le 
plus grand et si l’on admet qne c’est à ce dernier que 
correspondra l’image rĂ©tinienne la plus grande il s'ensuit 
que la projectiÎn lumineuse de cet objet sur la rétine 
sera notablement plus grande que l’image rĂ©tinienne 
schématique et, en tenant compte des conditions spé- 
ciales de l'expĂ©rience, elle devra ĂȘtre plus grande aussi 
que le diamùtre d’une papille visuelle. Mais c’est la 
surface de perception et non la surface lumineuse qui 
détermine leffet produit par les objets et cette surface 
de perception dépend de la sensibilité aux contrastes 
qui dĂ©pend Ă  son tour de l’état de l’organe de la vue. 
Ainsi les bases physiologiques de l’acuitĂ© visuelle sont 
beaucoup trop compliquĂ©es pour ĂȘtre exposĂ©es d’une 
façon complÚte par des calculs schématiques. 


DES SCIENCES NATURELLES. 627 


M. le D' H.-C. Woo, de Philadelphie, Ă  Berne, rend 
compte d’une sĂ©rie d'observations qu'il a faites sur les 
Mouvements de l’Intestin chez les Tanches. 

La paroi de l’intesiin chez les tanches renferme d’une 
part des muscles lisses de l’autre des maseles striĂ©s ; 
il est par suite susceptible de deux sortes de mouve- 
ments : des mouvements rapides et des mouvements 
lents. Du reste mĂȘme la contraction brusque des mus- 
cles striés de lintestin est moins rapide que celle des 
muscles thoraciques, dont la coniraction se fait en 0,1 
Ă  0,2 seconde. 

Les muscles striés de lintestin différent trÚs sensi- 
blement de ceux des membres quant à leur excitabilité; 
ainsi si on fait agir sur eax va seul courant d’induction, 
ils ne réagissent que lorsque le courant est trÚs puis- 
sant ; il y a par contre déjà réaction avec des courants 
faibles, si l’on fait agir plusieurs courants successive- 
ment à petits intervalles. La réaction commence à se 
produire à des intervalles de 0,2” et atteint son maximum 
à des intervalles de 0,05”. La contraction produite par 
l’action prolongĂ©e des courants d’induction peut durer 
de 5 à 10 secondes ; elle cesse au delà de cette durée 
mĂȘme si l’on continue Ă  faire agir les courants. Ainsi la 
musCulature striée de l'intestin des tanches contient des 
organes réflÚxes analogues à ceux qui ont été constatés 
par BarbĂ©ra dans l’estomac des grenouilles. Si lon in- 
tercale un fragment de l'intestin dans le circuit d’un 
courant continu, il se manifeste une contraction persis- 
tante qui ne cesse qu'avec l’ouverture du circuit. 

L’intestin, isolĂ© et Ă©tirĂ©, se contracte de lui-mĂȘme de 
façon à former 6 segments ; d’autre part les muscles 
lisses de l’estomac font souvent, lorsque lanimal est 
encore frais, des mouvements spontanés et lents. 


628 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


L'auteur a découvert outre les couches de muscles 
lisses décrites par René du Bois-Reymond et Oppel des 
faisceaux de fibres lisses rĂ©parties d’une façon trĂšs cu- 
rieuse autour des muscles striés subséreux. 


M. le D' Wygauw, de Bruxelles, Ă  Berne, fait une 
communication sur les relations entre le nerf vague et 
les mouvements du cƓur. Pour Ă©tudier ces relations, il 
a fait une série d'expériences sur des tortues, ces ani- 
maux ayant Ă©tĂ© choisis plutĂŽt que d’autres Ă  cause de la 
simplicité relative que présentent chez eux les anasto- 
moses du nerf vague dans le cƓur. 

Ayant introduit par l’aorte la canule de perfusion de 
Kronecker dans le ventricule, il fit passer dans ce der- 
nier un courant d’eau salĂ©e au 0,6 °/, jusqu’à ce que 
celle-ci ressortit à peine rougie par une faible quantité 
de sang. 

AprĂšs un lavage ainsi poursuivi pendant plusieurs 
heures, le ventricule subit encore de faibles pulsations, 
se succédant souvent dans un rythme différent de celui 
des battements de l’oreillette. Si maintenant, le cƓur 
étant dans cet état, on tétanise le nerf vague (en gé- 
nĂ©ral le droit), qui agit sar le cƓur normal, le ventricule 
continue ses pulsations sans modification sensible ou 
avec un léger ralentissement, tandis que les oreillettes 
cessent tout mouvement. 

Ainsi le ventricule, rempli d’eau salĂ©e au lieu de 
sang, devient insensible à l’action du nerf vague ; mais 
il suffit souvent d'interrompre pendant quelques mi- 
nutes l'introduction de l’eau salĂ©e, pour que le ventri- 
cule, qui se remplit alors du sang provenant des oreil- 


DES SCIENCES NATURELLES. 629 


lettes, reprenne sa sensibilité. Une expérience analogue 
faite sur un lapin a donné des résultats semblables. 

Il résulte de ce qui précÚde que le ventricule, sous 
l'influence de solutions anormales, subit des pulsations 
tout à fait indépendantes du systÚme nerveux normal 
et provenant de l'excitation des réseaux nerveux inter- 
musculaires. Si l’on fait cesser aussi cette derniĂ©re ac- 
tion soit en expulsant par lavage la solution nutritive, 
soit en tĂ©tanisant le cƓur, soit en provoquant un fort 
refroidissement, les battements du cƓur ne sont plus 
du tout coordonnés et les réseaux musculaires ne su- 
bissent plus que des mouvements fibrillaires. 


M. le D' H. Iro, du Japon, Ă  Berne, fait une com- 
munication sur la production de chaleur par l'excitation 
du cerveau. 

Il a constaté que la région du corps la plus chaude 
chez le lapin est le duodenum, dont la température 
s'élÚve parfois jusqu'à 0,7° au-dessus de celle du 
rectum, tandis que d’autre fois la diffĂ©rence entre ces 
2 points devient insignifiante. La tempĂ©rature de l’es- 
tomac est en général supérieure à celle du rectum, 
celle du foie lui est sensiblement Ă©gale et celle du cƓur 
lui est un peu inférieure. La température de la peau est 
plus Ă©levĂ©e que celle de l'intestin grĂȘle et en gĂ©nĂ©ral 
aussi que celle du rectum. 

Ayant d'autre part pratiqué une piqûre dans le corps 
striĂ© d’aprĂšs la mĂ©thode d’Aronsohn-Sachs, il a remar- 
qué des élévations de temperature dans 26 cas sur 37. 
Les mesures de tempĂ©rature ont montrĂ© que ce n’est 
pas dans les muscles, mais dans les glandes digestives 
que l'élévation se fait en premier lieu. 

ARCHIVES, t. VI — DĂ©cembre 1898. 43 


IV: 0, 
LE 
‘ 
10 408 ‘ ’ 
. Pr 


630 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


Cette Ă©lĂ©vation ne peut pas ĂȘtre attribuĂ©e Ă  une dou- 
leur, l’animal restant absolument tranquille et n’éprou- 
vant aucun sursaut au moment de la piqûre. 

En Ă©cartant le cerveau au moyen d’une injection de 
paraffine, l’auteur a constatĂ© une Ă©lĂ©vation de 0,5° dans 
la température du rectum, sans qu'il se manifeste de 
crampes trĂšs sensibles ; mais il fait remarquer que les 
animaux soumis Ă  la mĂȘme opĂ©ration aprĂšs une injec- 
tion de curare ne subirent aucune élévation de tempé- 
rature. 


M"° Pélagie Berscaasnorr, de St-Pétersbourg, à 
Berne, s’est occupĂ©e des relations entre la frĂ©quence du 
pouls et le contenu du cƓur chez la grenouille. 

Se basant sur les travaux de Kronecker, Stirling et 
Rossbach, elle a fait circuler dans des cƓurs de gre- 
nouilles un courant de sang de veau mélangé avec une 
quantitĂ© variable d’une solution de sel marin, et elle a 
cherché à établir dans quelle mesure le pouls est in- 
fluencĂ© par la proportion plus ou moins forte d’eau 
salĂ©e et par l’adjonction Ă  la solution d’autres sels en 
faible quantité. 

Elle à constaté ainsi que ce sont les solutions trÚs 
Ă©tendues, par exemple 4 partie de sang pour 6 Ă  8 
parties d’eau salĂ©e au 0,6 ‘/,, qui donnent les pulsa- 
tions les moins frĂ©quentes, le cƓur pouvant mĂȘme dans 
certains cas ne subir aucun mouvement pendant une 
longue durée, sans toutefois perdre son excitabilité. 
Celle-ci ne se perd que sous l’influence de basses tem- 
pĂ©ratures. L’eau salĂ©e physiologique au 0,6 °/, pure 
provoque immédiatement des pulsations fréquentes et 
il en est de mĂȘme des solutions riches en sang; mais 


DES SCIENCES NATURELLES, 631 


tandis que l’eau salĂ©e ne peut donner que de faibles 
battements, le sang ou une solution riche en sang en 
donnent de fortes. 

Si l’on additionne Ă  l’eau salĂ©e mĂ©langĂ©e au sang de 
faibles quantitĂ©s de chlorure de calcium, l’on constate 
un renforcement de l’action excitatrice. 

Une solution peu concentrĂ©e (0,1 ‘},) de soude 
semble n’avoir qu'une faible action excitatrice. 

Enfin l’auteur Ă  remarquĂ© que, dans quelques cas 
isolés, des solutions riches en sang ont donné des pulsa- 
tions moins fréquentes que des solutions plus étendues ; 
mais l’eau salĂ©e a toujours montrĂ© son pouvoir exci- 
tateur. 


M'° Julia Divine, de Moscou, à Berne, a étudié la 
respiration du cƓur chez les crapauds, et est arrivĂ©e 
aux résultats suivants : 

Contrairement à certaines objections exprimées, il se 
confirme que le sang dépourvu d'oxygÚne, ou saturé 
d'hydrogùne ou de protoxyde de carbone a sur le cƓur 
une action nutritive tout aussi forte que du sang artériel 
(sang de veau Ă©tendu d’une solution de sel marin au 
0,6 ‘/,) et entretient des pulsations d’égale amplitude. 
Du sang saturé d'acide carbonique diminue au contraire 
rapidement l'Ă©nergie du cƓur et pour combattre cet 
effet il faut rĂ©introduire dans le cƓur du sang pur 
d'acide carbonique avec ou sans protoxyde de carbone. 


M'°e Nadine LomaxinA, de Moscou, à Berne, a fait une 
série de recherches sur les anastomoses nerveuses dans 
le cƓur des chiens et des chevaux. 

Les tissus nerveux maicroscopiques trĂšs riches qui 


632 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


sont en relation avec le cƓur chez les chiens et les 
chevaux se répartissent en trois ramifications : la pre- 
miÚre se trouve du cÎté antérieur, prÚs de la branche 
descendante de l'artÚre cardiaque ; la seconde, du cÎté 
postérieur, prÚs de la branche descendante de l'artÚre 
cardiaque circonflexale, et la troisiĂšme, prĂšs de la 
branche auriculo-ventriculaire gauche. C’est sur le ven- 
tricule gauche que les fibres nerveuses se ramifient le 
plus. Presque tous les nerfs se terminent sous le pé- 
ricarde Ă  la limite entre le premier et le deuxiĂšme 
tiers, comme Vignal l’a dĂ©jĂ  constatĂ© chez l’homme. 

Pour se rendre compte de l’importance physiolo- 
gique de ces nerfs, l’auteur Ă  opĂ©rĂ© tout d’abord sur un 
lapin et a trouvĂ© que, si l’on lie un des rameaux prin- 
cipaux de la branche postérieure, le ventricule se met 
à battre dans un rhythme différent de celui de l'oreillette, 
comme Kronecker l'avait déjà observé chez le chien. 
Si chez le chien on lie un des rameaux postérieurs, le 
pouls devient intermittent. Si l’on excite le nerf vague, 
les battements de l’oreillette droite seuls sont modĂ©rĂ©s 
et le ventricule droit se contracte par suite avant 
l'oreillette correspondante. 

L'auteur a lié à plusieurs reprises tous les nerfs visi- 
bles dans le sillon de l’oreillette sans obtenir d’effet ; 
elle en conclut que ces nerfs doivent pouvoir ĂȘtre 
relayés par des tissus nerveux microscopiques et cachés 
en profondeur. 


M'° Ludmilla Sci, de Krasnojarsk, à Berne, à 
fait un travail comparatif entre le Kymographe de 
Ludwig et le Tonographe de HĂŒrthle. 

Depuis que Vierordt a en 4855 déclaré le Kymogra- 


DES SCIENCES NATURELLES. 633 


phe de Ludwig inutilisable, il s’est fait plus de dĂ©cou- 
vertes à l’aide de cet instrument qu'avec aucun autre 
appareil de physiologie. L'auteur a cru utile de com- 
parer le dit kymographe avec le nouveau Tonographe 
de HĂŒrthle, en relevant les donnĂ©es que fournissent ces 
deux instruments pour des pulsations connues lentes ou 
rapides. Il résulte de ce travail que le Tonographe 
peut dans certains cas enregistrer une valeur inexacte 
pour la pression moyenne du sang et fausse d’autre part 
la forme des pulsations ; par contre il donne en géné- 
ral exactement le nombre des battements. Le Kymo- 
graphe dessine des ondulations qui oscillent symétrique- 
ment au-dessus et au-dessous de la pression exacte du 
sang. Il n’y a que les pulsations particuliùrement fortes 
qui occasionnent des mouvements vibratoires prolon- 
gés. Tandis que de faibles ébranlements provenant de 
l'extérieur dérangent le Tonographe, le Kymographe 
n'en est pas influencé. 

A cÎté de ces deux appareils, le Sphygmographe est 
particuliÚrement bien fait pour les relevés des batte- 
ments du pouls. 


M. le D' Luscer, de Berne, fait une communication 
sur lisolement sans Ă©panchement de sang du cerveau, 
du cervelet et de la moelle allongée. 

Tandis que Marckwald a étudié surtout l'innervation 
des organes respiratoires, au moyen des mouvements 
respiratoires, l’auteur s’est occupĂ© spĂ©cialement des 
mouvements du cƓur en se basant sur la courbe des 
pressions du sang données par le Kymographe. 

En ce qui concerne la respiration les observations de 
Marckwald ont été absolument confirmées ; l'isolement 


Me. 
Va ONE 
Ă  


634 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


de la moelle allongĂ©e entraine immĂ©diatement et d’une 
façon persistante l’arrĂȘt des mouvements respiratoires 
et l’auteur n’a pu dĂ©couvrir aucun centre nerveux 
agissant sur la respiration dans la moelle Ă©piniĂšre 
mĂȘme quand celle-ci Ă©tait en Ă©tat de rĂ©agir Ă  divers 
modes d’excitation. Si au contraire l’on isole le cer- 
veau et le cervelet en conservant la moelle allongée, 
la respiration reste normale, mais dans cet Ă©tat la sec- 
tion des nerfs vagues produit tout de suite une respira- 
tion spasmodique; tandis que si le cervelet est con- 
servé avec la moelle allongée, les spasmes ne se pro- 
duisent pas aprĂšs la section des nerfs vagues. 

La pression du sang est resté relativement élevé 
dans un grand nombre d'expériences, aprÚs que la 
moelle épiniÚre était seule conservée et sans qu'on 
pût attribuer ce nombre à une excitation de la moelle. 

L’asphyxie agit trùs rapidement sur les centres vas- 
culaires spinaux, contrairement aux données générale- 
ment admises. Elle occasionne des pulsations vagiennes 
mĂȘme quand les deux nerfs vagues sont coupĂ©s. L’acti- 
vitĂ© du cƓur n’a pas Ă©tĂ© notablement modifiĂ©e par 
l'isolement total. L’excitation des nerfs splanchniques 
produit une élévation importante de la pression du sang 
tandis que la section d’un de ces nerfs n’amùne pas d’a- 
baissement de cette pression. 

En liant l'aorte vers la crosse l’on fait monter la 
pression du sang notablement au-dessus de la normale 
et si, aprĂšs avoir dĂ©liĂ© l’aorte on la lie de nouveau la 
pression remonte Ă  la mĂȘme hauteur. 

Un symptÎme trÚs caractéristique de l'isolement 
complet des centres nerveux consiste dans l’excitabilitĂ© 
exagérée de la région anale. 


Re. 


DES SCIENCES NATURELLES. 635 


MĂ©decine. 


Président: M. le Dr Dor, professeur à Lyon. 
Secrétaire: M. le D' Woruser, de Berne. 


De CĂ©renville. ProcĂ©dĂ© du frĂŽlement — Kottmann. PĂ©ri et paratyphlite. — 
His. Rîle de l'acide urique dans l'organisme. — Hanau. Influence de la 
thyroĂŻde sur la guĂ©rison des fractures. Le mal perforant du pied. — MĂŒller. 
Photographies de RƓntgen. — Schenkel. MĂȘme sujet. 


Le D' DE CÉRENVILLE, de Lausanne, parle du pro- 
cédé du frÎlement appliqué à la détermination topogra- 


- phique des organes et spécialement des organes thora- 


ciques. Ce procédé, qui est employé par les tonneliers, 
consiste à promener le doigt préalablement mouillé sur 
la rĂ©gion en expĂ©rience, en l’appuyant trĂšs lĂ©gĂšre- 
ment. On recueille ainsi une sensation trÚs différente 
suivant la densité du plan sous-jacent qui permet de 
délimiter avec une trÚs grande précision les limites des 
organes pleins, plus exactement qu’au moyen de la 
percussion. 


D° Korrmanx (Soleure) : AbcÚs par congestion impor- 
lants au point de vue pratique dans la paratyphlite. 

La paratyphlite est une variété de la pérityphlite. 
Elle à comme elle, pour point de départ une appen- 
dicite dans le plus grand nombre des cas, plus rarement 
une typhlite. On ne peut la diagnostiquer, que lors- 
qu'elle devient purulente. Primitivement le pus se col- 
lecte dans la fosse iliaque droite, entre la face posté- 
rieure du péritoine pariétal et la face antérieure de 


636 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


l’aponĂ©vrose iliaque, dans un espace bien dĂ©limitĂ©, qui 
contient de la graisse sous-séreuse avec des vaisseaux, 
des nerfs, des ganglions et l’uretùre. Tantît c’est indi- 
rectement par les Iymphatiques du mesocĂŽlon que le 
processus inflammatoire arrive dans cet espace. TantĂŽt la 
propagation est directe, quand le pus de la typhlite est 
situĂ© entre le cƓcum et le tissus cellulaire sous-sĂ©reux 
en dehors de la cavité péritonéale. 

Tant que l’abcùs paratyphlitique siùge dans la fosse 
iliaque droite, on ne peut le distinguer d’une pĂ©rity- 
phlite ; le symptĂŽme d’Oppolzer (sensation d’éponge) 
est trompeur, puisqu'il peut ĂȘtre produit dans la pĂ©rity- 
phlite par l’accollement d’anses intestinales remplies 
d’air et de liquide. 

La paratyphlite ne prend d'importance pratique que 
par la migration du pus, qui suit le fascia iliaca. Dans 
les formes trĂšs aiguĂ«s, l’abcĂšs arrive Ă  la peau qu'il rou- 
git et s’ouvre au-dessus du ligament de Poupart, une 
participation de la peau à l’inflammation doit toujours 
faire admettre une paratyphlite. Les abcĂšs plus chro- 
niques pénÚtrent dans le ligament large droit ou dans 
la paroi postérieure du rectum. Ce dernier cas est le 
plus fréquent (8 observations personnelles). 

La marche et le traitement de ces abcÚs périrectaux 
présentent des particularités intéressantes. AprÚs les 
symptÎmes du début qui sont ceux de la pérityphlite, 
il se fait une rémission vers le 8° jour dans les symp- 
tÎmes alarmants, qui coïncide en général avec une éva- 
cuation de gaz et de matiÚres fécales. Mais au lieu 


d’une convalescence franche, on voit le pouls augmenter 


de fréquence, la température est subfébrile ; le malade 
se plaint d’une sensation de plĂ©nitude dans le ventre 


DES SCIENCES NATURELLES. 637 


avec pression vers le bas. Il y a des nausées, un senti- 
ment de grande faiblesse; l'urine contient beaucoup 
d’indican. NĂ©anmoins l’examen physique dĂ©montre 
l'absence de toute douleur Ă  la pression du ventre, la 
matité primitive de la forme iliaque diminue et disparait. 

L'’abcĂšs rĂ©tro-rectal peut s'ouvrir spontanĂ©ment ; 
mais il est prĂ©fĂ©rable de ne pas attendre l’ouverture 
spontanée et de livrer passage au pus par une incision 
rectale au bistouri, aprÚs avoir immobilisé la muqueuse 
au-dessus de la tumeur. 

On fixe un drain dans l’incision par une suture. Les 
accidents ont cessé immédiatement et tous les malades 
ont guĂ©ri rapidement, quoique l’état de plusieurs 
d’entre eux parĂŒĂ»t sĂ©rieux avant l’opĂ©ration. 

Fait curieux, M. Kottmann n’a jamais observĂ© de 
récidive de pérityphlite, nécessitant une résection de 
l’appendice, chez ces malades. 


D' W. His, jun. — Sur le rîle de l’acide urique 
dans l'organisme. 

L'auteur fait un exposé critique des diverses opinions 
actuelles sur la nature de la goutte, et fait ressortir que 
les recherches des dix derniÚres années ont eu pour ré- 
sultat de renverser les théories régnantes plutÎt que de 
donner une bonne explication de cette maladie. L'auteur 
insiste en particulier sur le fait que le rĂŽle de lPacide 
urique dans le corps nous est peu connu et expose Ă  
ce sujet des travaux qui ont été faits sous sa direction à 
Leipzig dans la clinique du prof. Curschmann. D’aprùs 
les recherches de Freudweiler, de ZĂŒrich, lurate de 
soude, injecté en solution sous la peau du lapin et de 
l’homme, n’agit pas seulement comme corps Ă©tranger, 


pe M2 


638 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


mais Comme un vrai poison, comme l’ont montrĂ© les ex- 
périences de contrÎle faites avec le carbonate de chaux ; 
en effet ces deux sels déterminent une nécrose des 
tissus avec une infiltration inflammatoire de voisinage 
et cellules géantes. Néanmoins la réaction des tissus 
est beaucoup plus forte et plus durable avec l’urate 
de soude, qu'avec le carbonate de chaux. La phagocy- 
tose joue le rĂŽle le plus important dans l'Ă©limination de 
l’urate de soude, comme l’ont montrĂ© pour les tophus 
de l’homme les recherches de Riehl. . 

Les recherches de Nager Ă  Berne qui ne sont pas 
encore terminées, paraissent indiquer que ce sel subit 
dans l’économie une transformation chimique ; on ne 
sait pas encore si la phagocytose joue aussi un rĂŽle dans 
la dissolution des dĂ©pĂŽts articulaires d’urate de soude. 
En tout cas ce processus paraĂźt nous donner la clef du 
fait curieux qu’on n’a jamais vu augmenter l’excrĂ©tion de 
l'acide urique par l'urine, par l’administration des alca- 
lins et d’autres substances lithontriptiques (pipĂ©ra- 
zine), etc. 

Enfin le D' His rapporte, d’aprùs de nombreuses 
recherches faites en commun avec les D Freudweiler, 
Respilger et Cohnheim, que l’accùs de goutte aigu est 
toujours précédé par une diminution de la quantité 
d'acide urique excrétée en 24 heures, qui peut tomber 
Ă  quelques centigrammes, et que cette diminution est 
suivie d’une augmentation considĂ©rable. Ce fait pourrait 
s'expliquer ainsi : les dépÎts uriques dans les articula- 
tions se font dĂ©jĂ  de 1 Ă  3 jours avant l’attaque, ils 
proviennent du sang et diminuent d'autant la quan- 
titĂ© excrĂ©tĂ©e par l’urine ; au contraire l’inflammation 
articulaire pendant l’attaque remettrait en circulation 


Lis se 


dé, 2 


DES SCIENCES NATURELLES. 639 


une certaine quantité des dépÎts uriques et aug- 
menterait l’excrĂ©tion urinaire. Enfin M. His indique 
que plusieurs manifestations de la goutte deviendront 
plus comprĂ©hensibles, si l’on admet que l’acide urique 
des goutteux est un produit anormal difficile à brûler, 
et difficile à excréter du sang, comme les recherches 
de Schmiedeberg et Nauning l’ontdĂ©montrĂ© pour le sucre 
du sang des diabétiques. 


D° Hawau (St-Gall). I. L’Influence de la thyroïde sur 
la guérison des fractures. 

Le D' Hanau rappelle une communication faite en 
son nom et au nom de son Ă©lĂšve Maurice Steinlin, il 
y a deux ans, sur des lapins rendus cachectiques par 
l’extirpation de la glande thyroĂŻde et qui avaient prĂ©- 
senté un retard dans la consolidation des fractures. Il à 
engagé à ce moment les chirurgiens à essayer le traite- 
ment des fractures par les tablettes de corps thyroĂŻde. Il 
n’a reçu à ce sujet qu'une communication du D° Kappeler 
de Constance, qui avait obtenu par le traitement de bons 
résultats dans une pseudarthrose. Le D° Hanau apprit 
il y a quelques jours seulement que le D' Gauthier a pu- 
blié dans le Lyon médical de 1897 deux cas de pseud- 
arthroses traitées avec succÚs par la glande thyroïde 
et qu’en Angleterre on a employĂ© le mĂȘme traitement 
avec succĂ©s d’aprĂšs ses indications. 


Il. Sur le syndrĂŽme de Morvan et le mal perforant 
du pied. 

Le D° Hanau prĂ©sente un moignon de pied d’un 
homme de 57 ans, qui à été amputé par le procédé de 
Pirogoff Ă  l'hĂŽpital de St-Gall par le D' Feurer. Ce pied 


640 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


qui Ă©tait atteint d’un vice de conformation (dĂ©viation 
latĂ©rale de l’avant-pied), avait Ă©tĂ© dĂ©jĂ  opĂ©rĂ© par un 
médecin et présentait un mal perforant plantaire typique 
causé par un spina bifida latent de la région lombo- 
sacrĂ©e, comme le dĂ©montra d’ailleurs un examen ap- 
profondi du malade. 

Le D' Hanau ajoute quelques considérations sur les 
rapports entre le mal perforant et la maladie de Morvan, 
qu'il ne considÚre pas comme une maladie spéciale, 
mais comme un symptÎme observé dans une série de 
maladies nerveuses qui dĂ©terminent l’anesthĂ©sie plan- 
taire (syringomyélie, Spina bifida, léprÎmes des nerfs 
pĂ©riphĂ©riques, nĂ©vrites, etc.), l’anesthĂ©sie plantaire 
favorisant le développement de processus infectieux 
traumatiques dans Le pied. 

Le mal perforant du pied est dĂ» trĂšs probablement Ă  
la blessure traumatique de la plante du pied par les 
clous du soulier, qui traversent la semelle. 


M. MuELLER (Berne). DĂ©monstration de quelques pho- 
tographies de Rontgen montrant le bassin de femmes 
au terme de la grossesse. Les Ă©preuves ne sont pas trĂšs 
rĂ©ussies, comme d’ailleurs toutes celles qui ont Ă©tĂ© faites 
jusqu’à prĂ©sent sur le bassin dans un Ă©tat avancĂ© de la 
grossesse, Par contre, un cliché montrant un bassin 
aprÚs une symphyséotomie est bien réussi. 


M. SCHENKEL (Berne) montre Ă©galement une collec- 
tion de photographies de RƓntgen. 


DES SCIENCES NATURELLES. 641 


Art vétérinaire 


Président : M. le directeur BEerpez, de Berne. 
Secrétaire: M. le Dr A. WicaEezmi, de Berne. 


D' A. Wilhelmi. Arthrites chez des veaux. Dégénérescences blanches du rein 
8 

du veau. — Guillebeau. Hypotrichon des pores. Tumeurs utĂ©rines de la 

vache, anomalies sexuelles. — Rubeli. Position du rein gauche. — Noyer. 


Castration aseptique des Ă©talons. 


M. le D' A. WicHELMI communique le résultat de ses 
recherches bactériologiques sur des abcÚs du mufle et des 
arthrites observées chez des veaux. Il démontre que les 
phénomÚnes arthritiques observés ne sont pas dus à 
une infiltration directe de la bactérie mais de la toxine 
qu'elle sécrÚte. 


M. WicneLmi parle encore des dégénérescences blan- 
ches du rein du veau (weisse Flecknieren) et montre 
que cette affection n’est pas en rĂ©alitĂ© une nĂ©phrite 
mais plutÎt une anomalie de développement qui dispa- 
raĂźt dans la suite. 


M. le prof. GuizLeBEAU parle de l’Hypotrichon des 
pores, affection caractérisée par la présence de nom- 
breux kistes superficiels sur le dos, les oreilles et les 
cuisses des animaux. Ces kistes oĂč l’on a voulu voir la 
présence de parasites bactériens, paraissent plutÎt dus 
à une altération des follicules pileux et des glandes 
peaussiĂšres. 


M. GuILLeBEAU parle encore de tumeurs ulérines de 
la vache et d'anomalies sexuelles. 


642 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


M. le prof. RuBeLr explique les causes du change- 
ment dans la position du rein gauche pendant le déve- 
loppement fƓtal des ruminants. 


M. le prof. Noyer analyse un procĂ©dĂ© qu’il emploie 
pour la castration aseptique des étalons, procédé au 
moyen duquel il obtient une prompte guérison. 


Agriculture et Sylviculture 


PrĂ©sident: M. J. Cozz, inspecteur des forĂȘts Ă  Berne. 


Moser. Alimentation du bĂ©tail. — Anderegg. Classification du bĂ©tail suisse. — 
Lederrey. Stations d'essais agricoles. — Keller. Les galles. — Coaz. Ravages 
par les avalanches. — Liechti. Engrais. 


M. Moser, directeur de l’école d'agriculture de la 
RĂŒtti, expose des expĂ©riences rĂ©centes faites sur l’ali- 
mentation du bétail. 


M. le prof. ANDEREGG, de Berne, attire l’attention de 
la section sur le peu de précision de la classification de 
notre bétail en race tachelée, race brune et race de 
montagne, sur la difficultĂ© qu’on rencontre souvent Ă  
dĂ©finir certains types et lutilitĂ© qu’aurait une Ă©tude 
complĂšte morphologique, physiologique et historique 
du sujet. Il pense que la Société helvétique des Sciences 
naturelles serait bien qualifiée pour provoquer les études 
préparatoires auxquelles devrait succéder un congrÚs 
d’éleveurs de toutes les parties de la Suisse et une 
exposition générale de tous les types de bétail de mon- 


“ii 


DES SCIENCES NATURELLES. 643 


tagne. On arriverait ainsi peu Ă  peu Ă  une classification 
réellement scientifique de notre bétail. 


M. Lenerrey, de Berne, inspecteur des stations d’es- 
sais agricoles suisses parle de l’organisation de ces 
établissements et décrit en particulier la station fon- 
dĂ©e par l’autoritĂ© fĂ©dĂ©rale en mars 1897 au Liebfeld. 


M. le prof. KELLER, de Zurich, Ă©tudie l’influence fĂ - 
cheuse des galles sur certains végétaux et montre en 
particulier le mal que font les galles des Cynipides 
dans les forĂȘts. Il Ă©tudie entre autres les galles de Pe- 
diaspis aceris qui se développent sur les érables, non 
seulement sur les feuilles mais aussi sur les fleurs oĂč 
elles occasionnent une atrophie partielle des ovaires et 
des Ă©tamines. 


M. Coaz, inspecteur en chef des forĂȘts fĂ©dĂ©rales, 
parle des ravages occasionnés par les avalanches, des 
moyens d'y remédier, et des dépenses considérables 
faites dans notre pays pour cela. 


M. le D° LrecaTi, directeur de la Station d’essais 
bernoise, analyse les méthodes expérimentales em- 
ployées pour apprécier les quantités d'engrais réclamées 
pour chaque sol. 


BULLETIN SCIENTIFIQUE 


CHIMIE 
Revue des travaur faits en Suisse. 


W. FEUERSTEIN et ST. v. KOSTANECKI. SYNTHÈSE DE LA FLAVONE 
(Berichle XXXI p. 1757, Berne). 


MM. EmLewicz et von Kosranecki (Archives 1. VI p.90) ont 
obtenu précédemment des flavones en traitant par la potasse 
alcoolique les dérivés acétylés des dibromures des cétones 
non saturées et ortho-hydroxvylées dans le résidu cétonique. Ils 
avaient Jusqu'ici préparé des dérivés de la flavone mais ils se 
sont proposés d'obtenir de cette maniÚre au moyen du dibro- 
mure de 2’ acĂ©toxybenzalacĂ©tophĂšnone la flavone, elle-mĂȘme, 
En faisant réagir la potasse alcoolique sur ce composé on 
pouvait supposer qu'il se formerait la benzalcumaranone 
qui est déjà connue : 


O0 () 
Fe : 
AS TRE SR RUE C. HS 
C— CH.CSH5 ou la flavone (CH. 
CO CO 


En rĂ©alitĂ© c’est celle derniĂšre qui prend naissance. Elle 
cristallise dans la ligroïne en aiguilles, fusibles à 97°; elle 
est insoluble dans l’eau, facilement soluble dans tous les 
véhicules organiques ; l'acide sulfurique concentré la dissout 
en jaune avec une faible fluorescences bleue. D’aprùs les 
observations faites par l'un des auteurs sur la décomposition 
des dérivés de la flavone sous l'influence de la potasse en 
fusion, décomposition qui se passe de telle maniÚre que le 
noyau pyronique est scindĂ© avec addition d’une molĂ©cule 
d’eau Ă  la place oĂč est fixĂ© l’atome d'oxygĂšne liĂ© Ă  la maniĂšre 
d’un Ă©ther, on devait s’attendre Ă  retrouver dans les produits 
de dĂ©composition de la flavone elle-mĂȘme de l'o-benzoylacĂ©- 
tophénol, puis de l'o-oxyacétophénone et de l'acide benzoï- 
que ainsi que de l’acide salicylique et de l’acĂ©tophĂ©none 
provenant d'une décomposition ultérieure des premiers pro- 
duits. Les auteurs ont constaté dans les produits de la décom- 
position alcaline la présence de ces quatre derniers composés, 
ce qui prouve que l’o-benzoylacĂ©tophĂ©nol dont ils provien- 
nent s’y trouvait aussi. L'action d’une solution d’alcoolate 
de sodium sur la flavone a donné lieu à une scission nette en 
o-oxyacétophénone et acide benzoïque, scission qui était 
aussi prévue par les expériences antérieures. FR 


COMPTE RENDU DES SÉANCES 
DE LA 


SOCIÉTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES 


SĂ©ance du 18 juin 1898. 


C. Dusserre. Les sols arables de la commune de l'Isle. — Aug. Forel. La 
parabiose chez les fourmis. — J. Dufour. Les glandes perlĂ©es de la vigne. 
— Guillemin. Le serutateur Ă©lectrique. — E. Wilezek. Sur le citron. 


M. C. Dusserre a fait une Ă©tude des sols arables de la com- 
mune de l'Isle. L'analyse calcimétrique a porté sur une 
cinquantaine d'Ă©chantillons. 

La partie plate situĂ©e Ă  l’est-sud-est du village est formĂ©e 
par des terres fortes provenant de l’argile dĂ©posĂ©e par les 
glaciers ; elles sont, Ă  de rares exceptions prĂšs, complĂštement 
dĂ©pourvues de calcaire, de mĂȘme que le sous-sol. La propor- 
tion de chaux totale, 2,6-2,9 ‘/.., sous forme d’autres combi- 
naisons, est à peine suffisante pour nourrir les végétaux. 
L'application des amendements calcaires: chaux, marnes 
doit y donner de bons résultats. Ces sols étant trÚs pauvres 
en acide phosphorique, l'emploi des scories Thomas est 
indiqué. Ces terres sont relativement riches en potasse, 
14-17 gr. °/003 la plus grande partie est Ă  l’état insoluble et 
constitue ainsi une réserve; l'emploi des engrais potassiques 
v serait peu avantageux. La proportion d’argile ne dĂ©passe 
guÚre 10 °/. grùce à l'absence du calcaire celle-ci déploie 
ses effets au maximum. 

La portion du territoire situĂ©e Ă  l’ouest et au nord est 
formée de terrains jurassiques mélangés à du glaciaire. Les 
terres y sont plus lĂ©gĂšres, plus chaudes dans les parties oĂč 


ARCHIVES, t. VI. — DĂ©cembre 1898. 44 


ĂŻ 6 4) mĂš 


646 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 


l'élément calcaire joue son rÎle. Sa proportion varie de 
0 à 40 °/.. L’urgonien affleure sur une bande d’une certaine 
longueur allant du sud-est au nord-est; grĂące Ă  sa difficile 
dĂ©composition, 1l ne s’est formĂ© Ă  sa surface qu’une mince 
couche de terre vĂ©gĂ©tale, recouverte d’un maigre gazon. 

La partie ouest est formĂ©e par de l’erratique jurassien : 
graviers galets, sables, mélangés aux apports glaciaires, la 
décomposition de ces divers éléments a donné un sol mitigé, 
plutÎt sec et généralement pourvu de calcaire. 

Le territoire plat entourant la Venoge est constitué en 
grande partie par les alluvions du ruisseau de Cherjaulaz. 
Ces alluvions d’origine Jurassique ont donnĂ© des terres tantĂŽt 
graveleuses, tantĂŽt limoneuses, mais relativement riches en 
calcaire, 24-40 °/,,. Elles sont plus riches en acide phos- 
phorique, plus pauvres en potasse que le sol de la partie Est. 


M. le D: Aug. ForeL. La parabiose chez les fourmis. 

Il s’agit du fait suivant observĂ© pour la premiĂšre fois par 
moi-mĂȘme dans les forĂȘts de Colombie, au printemps 1896, 
dans le vovage que j'y fis avec M. le prof. Bugnion. J'ob- 
servai souvent deux espĂšces de fourmis de genres et mĂȘme 
de sous-familles différentes, un Dolichoderus et un Cremasto- 
gaster, tous d’un noir luisant, le premier beaucoup plus 
grand et plus large que le second et de forme trÚs diffé- 
rente, courant en files communes et en paix parfaite. 
Les files étaient trÚs longues et serrées., de sorte que les 
fourmis se rencontraient Ă  chaque instant. Les deux espĂšces 
allaient fourrager sur les arbustes, les Cremastogaster recher- 
chaient surtout des pucerons ou des coccidées, les Dolicho- 
derus des sucs de plantes. Aussi, vers leurs extrémités, les 
files se divisaient-elles, chaque espĂšce allant Ă  son but 
spĂ©cial. Je finis par dĂ©couvrir sur le tronc d’un Mangier un 
gros nid de termites qui avait été conquis par les deux espÚ- 
ces de fourmis en question, et leur servait d'habitation com- 
mune d’une façon inconnue jusqu’à aujourd’hui. Le nid Ă©tait 
habitĂ© tel que les termites l’avaient fait, sans aucune adjonc- 
tion. Nulle part il n’y avait mĂ©lange des deux espĂšces de 
fourmis. Quelques coins du nid étaient encore habités par les 


Re 


2/5. 


SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 647 


termites. Mais les cases et galeries étaient occupées, soit par 
des Cremastogaster, soit par des Dolichoderus, chacun avec 
leurs femelles, mĂąles et nymphes. Chaque espĂšce avait donc 
son ménage à part, au contraire de ce qui se passe dans nos 
fourmiliĂšres mixtes des Polyergus et Formica; mais toutes 
les cases et galeries occupĂ©es par l’une des deux espĂšces 
avait accĂšs dans celles occupĂ©es par l’autre espĂšce; les 
appartements de chacune s’entrelaçaient avec ceux de l’autre. 
Donc le cas est tout autre que celui de nos nids doubles ou 
composĂ©s d'Europe, oĂč deux ou plusieurs espĂšces ennemies 
entrecroisent bien leurs galeries en partie, mais sans les faire 
communiquer. Î s’agit ici d’une association pacifique pour le 
logement et les files qui vont fourrager, mais sans mélange 
ni mĂ©nage commun, c’est-Ă -dire d’une vie indĂ©pendante Ă  
cĂŽtĂ© l’une de l’autre. De lĂ  le nom de parabiose que j'ai eru 
pouvoir appliquer à ce genre d’association. Quoique trùs 
frĂ©quente, la parabiose de ces deux espĂšces n’est pas cons- 
tante; j'ai aussi trouvé des nids de chaque espÚce isolée. 


M. Jean Durour fait part de ses observations sur les glandes 
perlées de la vigne. Ces productions ont la forme de poils 
arrondis, ressemblant à des gouttes de rosée; on les trouve 
principalement sur les jeunes pousses, au printemps, soit 
sous les feuilles soit sur les nƓuds. Elles sont du reste peu 
visibles et manquent fréquemment chez la vigne normale. 
Mais dans certaines circonstances on les voit se développer 
en plus grand nombre, ainsi dans les vignes cultivées en 
serre. Îl en est de mĂȘme lorsqu'on place une cloche de verre 
sur un cep en y faisant pénétrer un ou deux rameaux de 
vigne; ceux-ci se développant dans une atmosphÚre humide 
se couvrent bientÎt de glandes perlées. 

M. Dufour décrit la constitution anatomique de ces 
glandes et énumÚre les diverses théories émises sur leur 
rĂŽle physiologique. Il suppose qu’elles servent peut-ĂȘtre 
d'organe de sĂ©crĂ©tion, car l'huile qu’elles contiennent aug- 
mernte peu à peu à mesure que la glande s’accroit et reste 
dans les cellules centrales jusqu’à ce qu’elle se dessùche. 


ra 
648 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. VOA 
; M, le colonel GuiLLeMmin présente à la Société le scrutaleur 
Ă©lectrique de Guillemin et Cauderay. 
M. Waicczecxk entretient l'assemblée du développement 
anormal d'un fruit de citron. 


SĂ©ance du Ô juillet. 


A. Borgeaud. Sur une larve de nĂ©matode de l'intestin du bƓuf. — H. Schardt. 
L'origine des sources vauclusiennes du Mont de Chamblon. — J. Amann. 
Sur le dosage de l’acide urique. — Le mĂȘme. Un nouvel azotomĂštre., — 
Le mĂȘme. La nouvelle jumelle marine de Zeiss Ă  oculaire-revolver. — 
S. Aubert et F.-A. Forel. Essais de coloration des eaux de l’entonnoir du 
PrĂ©-de-BiĂšre. — F.-A. Forel. Sur les sables des lacs. — H. MƓhlenbruck. 
HĂ©toscope pour machines. — Lugeon. Carte gĂ©ologique des Beauges. 


M. A. BorGEaUD présente une note sur un parasite peu 
connu de l'intestin du bƓuf. L'intestin grĂȘle de quelques bƓufs 
de race charolaise paraissait recouvert d’un trùs grand nom- 
bre de nodules d’une grosseur variant entre celle d’un grain 
de blĂ© et celle d’un noyau de cerise. Ces nodules sont tous 
placés sur le parcours des vaisseaux sanguins des parois in- 
testinales. Ils sont bien délimités mais ont conservé des 
adhérences avec les tissus avoisinants. [ls possÚdent une cap- 
sule résistante et un contenu qui le plus souvent a subi la 
dégénérescence caseuse, beaucoup sont calcifiés, A cause de 
la grande analogie de ces nodules avec des tubercules, nous 
y avons recherché le bacille de Koch. Nos recherches ont été 
vaines, Mais par contre nous avons trouvé un nématode 
aux Ă©tats larvaire et embryonnaire, dont nous avons pu isoler 
une quinzaine d'exemplaires. 

L'embryon a 105 y de long., le corps blanc, cylindrique 
filiforme, la tĂȘle est petite, obtuse, la bouche ronde. Ilse ren- 
contre dans les plus petits nodules. Nous n’en avons vu que 
deux exemplaires. 

La larve est plus grande et se rencontre fréquemment, 
elle mesure 3"*, Son corps est blanc, cylindrique, raide. TĂȘte 
globuleuse droite et tronquée, bouche orbiculaire cupulifor- 
me, bulbe Ɠsophagien bien dĂ©veloppĂ©, extrĂ©mitĂ© caudale en 


SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 649 


pointe terminĂ©e par un bouton. L’anus est entourĂ© d’un 
bourrelet et il n°y a pas de traces d'organes gĂ©nitaux. Jusqu’ici 
ce parasite n’a Ă©tĂ© dĂ©crit qu'une fois par Drechsler, directeur 
des abattoirs de Munich, et étudié par Saake et Bollinger. 

Il n’a pas encore Ă©tĂ© dĂ©crit en France et pourtant sur dix 
bƓufs charolais examinĂ©s quatre portaient des lĂ©sions dues Ă  
ce parasite, alors que sur 300 bƓufs d’origine suisse exami- 
nĂ©s Ă  la mĂȘme Ă©poque nous n'avons rien trouvĂ©. 

La dĂ©termination exacte de ce parasite n’est pas facile car 
nous n'avons pas dĂ©couvert d’individu adulte, La forme de 
la bouche nous fait présumer que nous avons affaire à un 
sclérostome se rapprochant beaucoup du sclerostomum hy- 
postomum qui se rencontre chez le mouton et la chĂšvre. 

L'invasion de ce parasite doit se faire par les vaisseaux 
sanguins, Mais nous pensons qu'il ne peut occasionner des 
troubles graves, tous les bƓufs sur lesquels nous Pavons ren- 
contrĂ© Ă©taient gras et n’offraient pas de symptĂŽmes morbides,. 


M. H. ScHarpr expose à la Société les résultats de ses essais 
de coloration, tendant à expliquer l’origine des sources du 
Mont de Chamblon. f explique quelles sont les raisons qui 
l'ont amené à considérer ces sources comme ne provenant 
pas directement de la montagne oĂč elles Ă©mergent. Leur 
débit, la surface du bassin, la structure géologique du terrain 
s'opposent à cette conclusion et, déjà en 1887, M. Schardt 
exprimait la supposition que leur origine Ă©tait Ă  rechercher 
dans l’infiltration d'eaux du Jura passant sous la colline de 
Champvent. Pour arriver à une démonstration positive, 
M. Schardt a introduit dans lentonnoir de Baulmes le lundi 
premier mai Ă  41 heures du matin deux kilogrammes de 
fluorescéine, Or, le mercredi 3 mai, à la premiÚre heure, on 
apercevait la fluorescence verte aux fontaines de Mathod 
alimentĂ©es par la source de la grange DĂ©coppet. De mĂȘme 
les sources du Moulinet offrirent vers 5 heures déjà une 
superbe fluorescence verte. Plusieurs personnes purent 
remarquer l’aprùs-midi une faible fluorescence verte aux 
sources du Moulin Cosseau. La durée du trajet souterrain de 
l’eau du marais de Baulmes jusqu’au Mont de Chamblon 
n’est donc pas infĂ©rieure Ă  40 heures. 


650 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 


Afin de connaßtre les conditions détaillées de l'apparition 
de la couleur et son intensité pour chaque source, il fut fait 
un essai identique le vendredi 20 juin, Ă  1 heure du soir. Le 
dimanche Ă  7 heures, soit 42 heures aprĂšs, la fluorescence 
apparut Ă  la source de la grange DĂ©coppet et aux fontaines 
de Mathod. Deux heures plus tard les sources du Moulinet 
en prĂ©sentĂšrent les premiĂšres traces, ce n’est qu’à > heures 
du soir que la premiĂšre trace fut visible aux sources du 
moulin Cosseau et des Huttins. La source de la Blancherie 
seule n’a offert aucune trace de fluorescence ni le jour 
mĂȘme, nile lendemain. Des Ă©chantillons ont Ă©tĂ© recueillis 
pendant les constatations afin de faire reconnaitre la pro- 
portion de la matiĂšre colorante par la comparaison avec 
des solutions titrées. M. H. Schardt décrit l'appareil trÚs 
simple qui lui permet de reconnaßtre la présence de fluores- 
cĂ©ine jusqu’à la dilution de un dix-millardiĂšme, soit un 
gramme dans 10 000 mùtres cubes d’eau. 


M. Jules AManN décrit une nouvelle méthode, à la fois ex- 
péditive et exacte, de dosage de l'acide urique, comme suil : 

PrĂ©cipiter l'acide urique au moyen d’une solution titrĂ©e de 
sulfate de cuivre ammoniacale, et doser l’excĂ©s de cuivre par 
l'iode qu’il met en libertĂ© d'aprĂ©s l'Ă©quation. 


ACu SO, + KJ — 2K, SO, + Cu, J, + J.. 


L’urine doit ĂȘtre dĂ©barrassĂ©e auparavant des phosphates 
prĂ©cipitables par les alcalis au moyen de 10 °/, d’une solu- 
tion saturée de carbonate de sodium. 

AprĂšs prĂ©cipitation de l’urate de cuivre (urate cuivreux 
C, H, N, O, Cu), on décante ou filtre 10cc. du liquide, ajou- 
te 2cc. H,S0, concentré, puis, aprÚs refroidissement, 5cc. 
d'une solution au 20°;, de KJ; aprÚs dix minutes, on ajoute 
un peu de solution d'empois d’amidon comme indicateur, 
puis un excÚs de solution décinormale de thiosulfate et titre 
enfin cet excÚs de thiosulfate par la solution décinormale 
d’iode, La solution de sulfate de cuivre ammoniacale est 
titrĂ©e de la mĂȘme maniĂšre une fois pour toutes. 

On déduit la quantité d'acide urique de celle du cuivre 


SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 651 


employé pour le précipiter, sachant que 1 gramme urate de 
cuivre correspond Ă  0,726 grammes acide urique. 

Le dosage de solutions titrĂ©es d’acide urique pur, par cette 
méthode, a donné des résultats exacts à un centiÚme prÚs 
de la quantitĂ© d’acide urique employĂ©e. 1l dure 30 minutes. 


M. Amann dĂ©crit ensuit un nouvel azotomĂšlre qu’il a imagi- 
né et qui peut du reste servir non seulement au dosage de 
l’urĂ©e, mais aussi de l’acide carbonique et d’autres gaz. 

Cet appareil se compose en substance de deux burettes de 
Schellbach de 50cc., graduĂ©es au ‘/,, de centimĂštre cube, 
communiquant par le bas entre elles et Ă  un troisiĂšme tube 
de mĂȘme hauteur mais de diamĂštre un peu plus grand. Le 
tout forme ainsi un systĂšme de trois tubes communiquants. 
Les deux burettes doivent ĂȘtre de diamĂštre exactement Ă©gal, 
de sorte que leurs divisions sont rigoureusement Ă©gales. 

L'une des burettes est fermée à son orifice supérieur par 
un bouchon Ă  tabulure simple qui communique, au moyen 
d’un tube muni d'un robinet Ă  3 voies, au rĂ©frigĂ©rant composĂ© 
d’un serpentin de verre immergĂ© dans de l’eau. 

L'autre extrémité du serpentin est en communication 
avec le flacon oĂč se fait la rĂ©action. Ce flacon peut ĂȘtre im- 
mergé dans le vase qui contient le serpentin. 

Pour le dosage de l’urĂ©e, la manƓuvre est la suivante : 

1° Ouvrir le robinet à 3 voies (communication des buret- 
tes avec l'air extérieur). 

2 Ă©tablir le niveau de l'eau Ă  0 dans les deux burettes en 
élevant ou abaissant le tube non gradué ; 

3° mesurer, au moyen d’une pipette, 2cc. de l’urine et l’in- 
troduire dans un petit tube spécial; 

4° placer le petit tube avec l’urine de maniùre à ce qu'il 
flotte sur le réactif (hypobromite de soude et soude causti- 
que) contenu dans le flacon à réaction. 

5° boucher hermétiquement le flacon à réaction ; 

6° fermer le robinet à 3 voies de maniÚre à établir la 
communication entre le flacon à réaction et la burette ; 

7° abaisser le tube non gradué pour produire la raréfac- 
tion de l’air dans la burette; 


vas O0 ete tie OURS La AS opt ie ar ne Pt Ă  Ed 
. il NN ” Y à ï à 270 


ce 


652 SÉANCES DE LA SOCIÉTE VAUDOISE. 


8° mĂ©langer l’urine au rĂ©actif en inclinant et agitant dou- 
cement le flacon Ă  rĂ©action, puis placer celui-ci dans l’eau, Ă  
l’intĂ©rieur de la spirale du serpentin; 

9° aprÚs quelques minutes, rétablir l'équilibre de niveau 
dans les deux burettes ou moyen du tube non gradué; 

10° faire la lecture du volume de gaz dégagé; 

Au lieu de réduire ce volume de gaz à la pression et à la 
température normales et de faire les corrections relatives à 
la tension de la vapeur d’eau, on rĂ©pĂ©tera immĂ©diatement 
l'opĂ©ration avec 2cc. d’une solution au 1°/, d'urĂ©e chimique- 
ment pure, 

Cet appareil prĂ©sente l'avantage d’une mesure trĂšs exacte 
du volume de gaz dégagé et permet, grùce à la graduation 
identique des deux burettes, légalisation rigoureuse des pres- 
sions intérieures et extérieures. 


M. Amanx présente enfi et démontre la nouvelle Jumelle 
marine de Zeiss Ă  oculaire-revolver permettant d'obtenir, Ă  
volonté, un grossissement de 5 ou 10 diamÚtres et un champ 
visuel de 6°,5 ou 3°,4, soit, à un kilomÚtre de distance, 143 
ou 60 mÚtres. L'effet stéréoscopique est, suivant le grossis- 
sement employé, de 40 ou 20 fois celui de la vision binoculai- 
re simple. Grùce à l'ouverture relativement considérable de 
l'objectif (25 mm.), la clarté du champ est trÚs considérable, 
permettant d'opĂ©rer mĂȘme de nuit. 


MM. S. AugerT et F.-A. Forez ont répété le 29 mai 1898 
l'essai de coloration des eaux de l’entonnoir du PrĂ©-de-BiĂšre 
entre le Brassus et le Marchairuz, 8 kilog. de solution de 
fluorescence au 25 °/, ont Ă©tĂ© versĂ©s dans l’eau. MalgrĂ© une 
surveillance attentive et longtemps prolongée des fontaines 
et sources du versant sud oriental de la Vallée de Joux, en 
particulier de la fontaine de l'Orient de l'Orbe qui dans l’ex- 
périence du 5 novembre 1897 avail, dit-on, montré des in- 
dices de couleur verte, aucune trace de fluorescence n’a Ă©tĂ© 
signalĂ©e jusqu’à ce jour. Le rĂ©sultat de l’expĂ©rience est nul. 


M.F.-A. Forez présente quelques séries d'échantillons de 


SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 653 


sa collection de sables. I s'attache en particulier à démon- 
trer deux faits : 

1° Tandis que les sables de la grÚve sont souvent fort diffé- 
rents d’un lac Ă  l’autre, les sables du mĂȘme lac ont une 
composition trĂšs semblable; les variations locales dans le mĂ©ĂȘ- 
me lac sont faibles en comparaison des différences considéra- 
bles que présentent les sables de deux bassins lacustres dis- 
tincts. La composition des sables d’un lac correspond à la 
nature minéralogique du bassin d'alimentation. 

2° Les sables dragués sur la beine du Léman (beine, ter- 
rasse littérale immergée)sont arrondis et roulés, leurs grains 
se rapprochent plus à la forme sphéroïdale que ceux de la 
grÚve. En plusieurs localités, sables de la beine de Morges, 
de Préverenges, de la beine du lac de Neuchùtel devant 
Estavaver, etc., les grains de sable sont encroĂ»tĂ©s d’un revĂ©- 
tement calcaire, et prĂ©sentent souvent lestraces d’une agglu- 
tination, commencement de ce qui doit amener Ă  la forma- 
tion d’un grùs ou d’une mollasse. 


M. H. MogaLenBruck présente un sthétoscope pour machine 
composĂ© d’une tige d'aluminium de 12" de diamĂštre et de 
400%" de longueur, il est terminĂ© Ă  ses extrĂ©mitĂ©s d’un cĂŽlĂ© 
par un pavillon de 40°" de diamÚtre, repoussé dans le métal 
et de l’autre par une petite sphùre de 14", cette derniùre 
est destinĂ©e Ă  ĂȘtre mise en contact avec l’objet Ă  ausculter. 
Les résultats obtenus avec cet appareil ont dépassé toute 
attente car l’on distingue nettement les irrĂ©gularitĂ©s de mar- 
che dans des soupapes de machines ou dans les roulements 
de piÚces mécaniques. 

M. le professeur Greiner pour lequel le premier exemplaire 
a été fait, lui a donné le nom de baguette auscultatrice. 


M. Maurice Luceow. Carte gĂ©ologique d’ Albertville. — L'atlas 
géologique de la France au 1 : 80000 avance à grands pas 
depuis une dizaine d’annĂ©es. Les Alpes, en particulier, seront 
trÚs probablement achevées en 1900, formant un ensemble 
de toute beautĂ© dont lutilitĂ© n’échappera Ă  personne. Une 
nouvelle feuille vient de paraütre, celle d’Albertville (feuille 


654 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 


n° 169 bis). Sept collaborateurs ont travaillé de 1889 à 1896 
sur celte feuille, dont la plus grande partie a été levée par 
les géologues suisses. Les collaborateurs sont: MM. Marcel 
Bertrand, Kilian, Haug, Offret, Paquier, Ritter et Lugeon. 

On distingue aisément cinq grandes régions naturelles. 

M. Lugeon a levé toute la région des Bauges et le massif 
de la Tournette et en collaboration avec M. Haug, le massif 
de Sulens, cĂ©lĂšbre par des dislocations d’une extrĂȘme puis- 
sance, soit en tout environ 600 kilomÚtres carrés. 

Le massif du Mont-Blanc et son extrémité sud a été dessi- 
né avec un grand soin et un trÚs grand mérite par M. Ritter, 
privat-docent Ă  l’UniversitĂ© de GenĂšve. Le mĂ©moire explicatif 
de cette grande Ă©tendue a fait connaĂźtre les grands plis cou- 
chés dont elle est formée; les amorces de ces plis forment 
une série de bandes parallÚles descendant au sud-ouest vers 
la Maurienne. A l’est, la bande houillùre du Briançonnais et 
le massif mĂ©tamorphique de l’Aiguille du Midi ont Ă©tĂ© levĂ©s 
par MM. Marcel Bertrand et Kilian. On doit Ă  M. Offret tout 
l'angle cristallin formé par l'IsÚre. 

M. Lugeon indique en outre quels sont les divers plis qui 
forment les Bauges. plis remarquables par leur simplicité et 
leur obliquité vis à vis de la direction générale de la chaßne. 
[ rappelle en outre les idĂ©es qu’il a Ă©mises relativement Ă  
l’histoire des cours d’eau dans cette rĂ©gion des Alpes. 


COMPTE RENDU DES SÉANCES 


DE LA 


SOCIETÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE 


SĂ©ance du 3 novembre 1898. 


AmĂ© Pictet. Sur la rĂ©duction de la nicotyrine. — J.-L. Prevost. Contribu- 
tion Ă  l'Ă©tude des trĂ©mulations fibrillaires du cƓur Ă©lectrisĂ©. — A. Rovida. 
Sur les résultats de MM. A. Le Royer et P. van Berchem et ceux de M. O. 
Murani avec les cohĂ©reurs. —F. Reverdin. Emploi du carbure de calcium 
dans l'analyse chimique. 


M. Amé Picrer présente une communication sur la réduc- 
tion de la nicotyrine,comme contribution Ă  ses recherches 
sur la synthĂšse de la nicotine t. 


Le prof. D' PREevosT fait une communication intitulée 
Contribution Ă  l'Ă©tude des trĂ©mulations fibrillaires du cƓur 
Ă©lectrisĂ© qu’il rĂ©sume dans les conclusions suivantes : 

1° En confirmation de ce qui est déjà connu, j'ai observé 
que le phénomÚne des trémulations fibrillaires que produit 
l’électrisation du cƓur, manque chez les animaux Ă  sang 
froid et est variable selon les espĂšces chez les animaux Ă  
sang chaud. 

2 Chez le chien les trémulations sont on le sait habituel- 
lement suivies de paralysie dĂ©finitive du cƓur. J’ai constatĂ© 
des exceptions soit chez de jeunes chiens, soit chez des 
chiens adultes Ă  la suite de l'injection de bromhydrate de 
conicine et surtout en mélangeant celte substance au sang 


‘ Le mĂ©moire de M. Pictet paraĂźtra dans un des prochains 
numéros des Archives 


PE RICA per DE 
‘ L 


FRANS NE PU 7 IQ Pr M 


CET LS 


656 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE 


que l’on injectait dans des cƓurs isolĂ©s et maintenus en 
contraction par la circulation artificielle, 

3° Il est impossible de produire des trémulations fibril- 
laires durables chez le rat blanc, quel que soit son Ăąge : Le 
cƓur reprend son rythme aussitĂŽt que l’on cesse l’électri- 
sation. 

4° Chez le cochon d'Inde adulte, mùle ou femelle, qui a 
atteint le poids de 800 Ă  1000 grammes, le cƓur se met en trĂ©- 
mulations et est paralysĂ© par l’électrisation Ă  moins que l’on 
entretienne la vie par la respiration artificielle et le massage 
da cƓur. Dans ce cas, au bout d’un temps plus ou moins 
long, quelquefois de 10 à 15 minutes, le cƓur reprend 
habituellement, mais pas toujours ses contractions rythmi- 
ques. 

Chez le cochon d'Inde du poids inférieur à 400 ou 500 
grammes, qui est cependant adulte, puisque plusieurs fe- 
melles expĂ©rimentĂ©es portaient, l’électrisalion du cƓur ne 
provoque qu'une crise momentanée de trémulations, le 
cƓur se rĂ©tablit dans la premiĂšre minute qui suit l’électri- 
sation. 

5° Chez le lapin, le chat, le pigeon, les résultals ont varié. 

6° Le rĂ©tablissement du cƓur qui trĂ©mule se fait brusque- 
ment. Il est prĂ©cĂ©dĂ© d’un temps d'arrĂȘt diastolique compa- 
rable Ă  celui que produit l’électrisation du nerf vague. Au 
bout de environ une seconde d’arrĂȘt le rythme se rĂ©tablit 
d’abord lent et irrĂ©gulier, puis normal aprĂšs quelques se- 
condes, 

1° Le cƓur Ă©lectrisĂ© une premiĂšre fois subit une accoutu- 
mance bien caractéristique surtout chez le cochon d'Inde et 
des Ă©lectrisations successives provoquent des phases de 
trémulations de moins en moins durables. 

_ Cette accoutumance n’est que momentanĂ©e car en laissant 
reposer l’animal, on voit rĂ©apparaĂźtre la possibilitĂ© de pro- 
voquer une phase prolongée de trémulations. 

8° La production de trĂ©mulations sur des cƓurs enlevĂ©s 
du corps et privés de circulation paraßt difficile à interpréter 
par la théorie de la contraction des vaisseaux coronaires 


proposĂ©e par Kronecker, d'autant plus queces cƓurs peuvent 


: 


nn pi tn LS di À TR 


+ 
ns. 


ne) 
PET NE IT TR FPE 7 NRC 


»4 


| 


ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 657 


souvent reprendre leur rythme et leurs fonctions physiolo- 
giques aprĂšs avoir trĂ©mulĂ©, quand on les soumet Ă  l’irriga- 
tion sanguine. 


Le secrĂ©taire donne communication d’une note de M. le 
prof. Rovipa, Ă  Urbino, sur les rĂ©sultats de MM. À. Le Royer 
et P.van Berchem et ceux de M. O. Murani avec les cohé- 
reurs. MM. Le Royer et van Berchem ont exécuté les pre- 
miers des expériences avec des cohéreurs sur les radia- 
tions données par un oscillateur particulier du genre de 
celui de Hertz, dans le but de constater la longueur d'onde 
de l’oscillateur. Ils ont trouvĂ© l'existence de nƓuds et de 
ventres sur le parcours d’une onde rĂ©flĂ©chie sur sa propre 
direction par un Ă©cran normal Ă  la propagation. La lon- 
gueur d'onde mise ainsi en Ă©vidence serait celle de loscil- 
lateur tandis que les cohĂ©reurs seraient dĂ©pourvus d’une 
période propre. M. Murani a fait des expériences analo- 
gues, mais ses résultals ne concordent pas avec ceux des 
premiers auteurs, car sauf Ă  la paroi oĂč il trouve un nƓud, 


il ne trouve ni nƓud, ni ventre ailleurs. Pour cet auteur 


l’absence des nƓuds et des ventres est explicable aussi bien 
dans l'hypothĂšse d’une vibration composĂ©e que dans l'hypo- 
thùse d’une vibration trùs amortie. Ces conclusions 
porleraient un coup de grùce aux résultats expérimentaux 
de MM. Le Royer et van Berchem. M. Rovida Ă©met l’idĂ©e que la 
différence de ces résultats pourrait s'expliquer par la consi- 
déralion suivante : 

Dans ses premiÚres expériences et avant d'avoir adopté 
son écran parabolique, Hertz employait indifféremment des 
résonateurs rectilignes et circulaires. Les premiers étaient 
capables de rĂ©vĂ©ler seulement l'onde Ă©lectrique, Îles 
seconds selon leur orientation par rapport Ă  loscillateur 
pouvaient révéler tantÎt loscillation électrique, tantÎt 
la magnétique, tantÎt enfin toutes les deux ensemble, Dans 
ce dernier cas, Hertz lui-mĂȘme a constatĂ© un nƓud Ă©lec- 
trique sur la paroi réfléchissante et un ventre magnétique 
un peu au delĂ  de cette paroi. Dans les autres positions du 
rĂ©sonateur entre l’écran et l’oscillateur, il y avait une com- 


658 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE 


pensation entre l'intensité des deux espÚces de vibrations, 
et l’étincelle du rĂ©sonateur circulaire conservait toujours le 
mĂȘme Ă©clat, Sans rien modifier dans les conditions de l’ex- 
citateur, Hertz révéla également deux séries distinctes de 
nƓuds et de ventres Ă  l’aide de rĂ©sonateurs reclilignes ou 
circulaires convenablement disposés dans certains azimuths. 
Or si l’oscillateur de MM. Le Royer et van Berchem et celui 
de M. Murani donnaient dans leurs expériences les deux 
séries de vibrations comme dans les expériences de Hertz, 
les rĂ©sultats de M. Murani s’expliqueraient en admettant 
que le cohéreur révÚle les deux espÚces de vibrations en 
mĂȘme temps, et ceux de Le Rover et van Berchem en 
admettant que le cohéreur révÚle seulement une espÚce de 
vibration, magnétique, ou électrique. 

Or l’oscillateur de MM. Le Royer et van Berchem doit don- 
ner les deux espĂšces d’onde et d’aprĂšs les expĂ©riences de 
l’auteur, celui de Righi employĂ© par Murani semble les don- 
ner Ă©galement. En effet, M. Rovida a construit pour- 
l'Ă©tude de l’oscillateur Righi des petits rĂ©sonateurs cons- 
tituĂ©s par un dĂ©pĂŽt d'argent poli Ă  l’intĂ©rieur d’anneaux de 
verre de 2 cm. de diamÚtre et de 2 mm. d'épaisseur, dépÎt 
sur lequel la distance explosive Ă©tait produite par une fine 
rayure. Ces résonateurs fonctionnaient trÚs bien en position 
électrique, magnétique et double avec une glace para- 
bolique et aussi sans cette glace. Toutefois l’auteur ne peut 
encore attribuer à ses résultats une grande rigueur scien- 
tifique, car il y a de grandes difficultés à trouver une par- 
faite résonance des nouveaux résonateurs avec l'ancien 
oscillateur de M. Righi. M. Rovida se réserve de publier les 
résultats rigoureux de ses travaux. 

Si les deux ondes sont en effet produites par les oscilla- 
teurs, il s'agirait de rechercher pourquoi le cohéreur de 
MM. Le Royer et van Berchem ne révÚle qu'une onde et 
celui de M. Murani les révÚle toutes les deux. M. Rovida 
admet que l'énergie du courant engendré dans le champ 
double, c'est-à-dire champ électrique el champ magné- 
tique croisés, est égale à la somme des énergies des deux 
courants, engendrés par chacun des champs et que les 


M. 2 


ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 659 


deux courants sont capables Ă©galement d'agir sur un galva- 
nomÚtre d'AmpÚre, Comme le cohéreur ou résonateur de 
M. Murani est trĂšs semblable Ă  un oscillateur hertzien, on 
pourrait en conclure pour expliquer les résultats de ses 
expériences que : deux champs croisés produits par un 
oscillateur hertzien engendrent deux courants qui s’addi- 
tionnent dans un résonateur semblable à un oscillateur 
hertzien. Quelle est la cause qui empĂȘche le cohĂ©reur de 
MM. Le Royer et van Berchem d’engendrer le courant dĂ» Ă  
l’un des champs? Ce n’est pas l’isolant, puisque les deux 
espÚces de cohéreurs ne renferment que de la limaille con- 
ductrice. Il reste la présence des deux petits aimants dont 
leur cohéreur est formé. 

De là, deux explications : 1° ou bien les aimants donnent 
aux particules de limaille une orientation préliminaire, et 
le courant naüt à la suite d’une certaine orientation des parti- 
cules, orientation qui serait empĂȘchĂ©e par celle donnĂ©e par 
les aimants; cette explication n’est pas trùs vraisemblable, 
parce que les particules de limaille devraient fonctionner 
comme résonateurs et il est évident que leur période est 
beaucoup plus petite que les pĂ©riodes de l’oscillateur qui 
les met en mouvement ; 2 ou bien le courant dans le 
galvanomĂštre est la somme d’un courant d’induction magnĂ©- 
tique qui naĂźt Ă©galement dans les aimants de Le Royer et 
van Berchem et dans les fils de cuivre du cohéreur de 
Murani, courant auquel s'ajoute le courant de décharge 
de la limaille chargée par le champ électrique. Les attrac- 
tions et répulsions de ces charges produisent la nouvelle 
disposition de la limaille et font naßtre le courant de dé- 
charge pour autant qu'il dépend du champ électrique. 
Or dans le cohéreur de MM. Le Royer et van Berchem, la 
limaille peut, grùce aux aimants qui renforcent et accélÚ- 
rent l'effet magnĂ©tique se placer dans la position qu’elle 
prend quand le courant passe, avant que les particules de 
fer, peu conductrices, aient le temps de se charger stati- 
quement. Il est Ă©vident qu'aprĂšs la nouvelle distribution de 
la limaille, l'effet du champ Ă©lectrique doit donner un cou- 


PP CON RE LOPE  SS 


Pt 5 ni 


- 


Le 5 Ă  
pars 


Ă  
x 


TETE 


ES HN 


660 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. 


rant beaucoup plus faible et qui ne changera pas sensible- 
ment les nƓuds et les ventres de l’effet magnĂ©tique . 

M. Rovida croit que l'emploi d’aimants au lieu de fils 
doués de self-induction peut introduire des perturbations 
dans les expériences de MM. Le Royer et van Berchem, 
aussi bien que l'emploi de fils de cuivre, tout à fait dépour- 
vus d’un coefficient de self-induction, peut empĂȘcher lun des 
effets composants du phénomÚne-Murani. Unfort coefficient 


de self-induction, sans les effets de susceptibilité magnétique, 


doit ĂȘtre la cause la plus simple du phĂ©nomĂšne Le Rover et 
van Berchem. Il n’est pas possible d'attribuer seulement un 
rîle perturbateur à l’aimantation, sans que toute distinction 
vienne à manquer entre les sus-dits phénomÚnes et celui de 
M. Murani. 


M. FrĂ©dĂ©ric Reverpi signale l'emploi que l’on peut faire 
dans certains cas du carbure de calcium dans lPanalyse chi- 
mique pour dĂ©celer l’eau et peut-ĂȘtre mĂȘme la dĂ©terminer 
quantitativement. Avant eu à rechercher l’eau dans un 
Ă©chantillon d’eugĂ©nol, 1] a ajoutĂ© Ă  ce liquide introduit dans 
un tube Ă  rĂ©action quelques morceaux de carbure, il s’est 
dĂ©gagĂ© immĂ©diatement de l’acĂ©tylĂšne, le liquide s’est troublĂ© 
puis le dépÎt de chaux hvdratée est devenu si épais que lon 
pouvait au bout de quelque temps retourner le tube sans 
que le liquide s'échappe. En faisant cette opération avec des 
quantités pesées et en prenant comme témoin un eugénol 
complĂštement privĂ© d’eau on a constatĂ© qu'il fallait ajouter 
2 Ă  21/, °/, d’eau pour dĂ©terminer le mĂȘme phĂ©nomĂšne. Il 
y aura lieu d'examiner si cette mĂ©thode peut ĂȘtre gĂ©nĂ©ra- 
lisée. 


OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES 
FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE 


NOVEMBRE 1898 


pluie depuis minuit jusqu’à 7 h. du soir. 

forte bise à 10 h. du matin ; rosée le soir. 

trÚs forte rosée et brouillard bas le matin; trÚs forte rosée le soir. 

trÚs forte rosée le matin. 

brouillard jusqu’à 10 h. du matin et depuis 9 h. du soir; pluie à 4 h. 30 m, 
et Ă  8 h. du soir. 

forte bise Ă  1 h. du soir. 

brouillard depuis 7 h. du soir. 

brouillard jusqu'à 10 h. du matin. et depuis 9 h. du ‘oir. 

brouillard pendant tout le jour. 

brouillard pendant tout le jour. 

brouillard jusqu’à 10 h. du matin et depuis 9 h. du soir; forte rosĂ©e Ă  7 h. du 
soir ; trÚs forte rosée à 10 h. du soir. 

brouillard jusqu’à { h du soir. 

pluie pendant la nuit jusqu’à 10 h. du mat n; brouillard depuis 7 h. du soir. 

brouillard Ă  7 h. du matin. 

brouillard Ă  7 h. du matin. 

brouillard jusqu’à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir. 

légÚre pluie à 5 h. du matin; pluie depuis 7 h. 30 m. à 9 h. du matin; brouil- 
lard Ă  7 h. du matin et depuis 9 h. du soir; forte bise Ă  4 h. et Ă  7 h. du 
soir. 

brouillard à 7 h. du matin ; forte rosée le soir. 

brouillard jusqu’à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir; couronne lunaire à 
6 h. 30 m. du soir. 

brouillard le matin jusqu’à 1 h. du soir et depuis 7 h. du soir. 

pluie pendant tout le jour ; brouillard enveloppant Ă  7 h. du matin. 


, pluie pendant tout le jour ; brouillard Ă  10 h. du matin. 


brouillard jusqu’à 10 h, du matin et à 7 h. du soir ; pluie depuis 9 h. du soir; 
neige sur les Pitons, le Mîle, le Jura et les Voirons jusqu’à 1100 m. 

brouillard Ă  7 h. du matin; pluie Ă  10 h. du matin, Ă  7 h. et Ă  9 h. du soir. 

nouvelle neige sur le Salùve; pluie depuis minuit jusqu’à 3 h. du matin et 
depuis 9 h. du soir; fort vent Ă  1 h. du soir. 

pluie pendant la nuit, Ă  10 h. du matin, Ă  4 h. et Ă  Th. du soir; trĂšs fort 
vent Ă  1 h. du soir; fort vent Ă  4h. du soir. 

pluie depuis 9 h. du soir. 

pluie depuis minuit jusqu’à { h. du soir et depuis 7 h. du soir; à 7 h.58 m. 
du matin, giboulée de grésil. 


ARCHIVES, t. VE — DĂ©cembre 1898. 45 


662 


Valeurs extrĂȘmes de la pression atmosphĂ©rique observĂ©es au barographe. 


MAXIMUM. MINIMUM. 

FR CRUE 2. dl 728,70 Le” à &h. matin... 722,35 
3Ă  Athmatints ces 731,57 2 Ă  3h. matin 0 729,00 
RL NS on us a © 726,45 B à Ah. soir... 0 724,49 
9'AMOMRSman nr. 732.47 D'À ‘5h: soir... RS 731,20 
IAE LT ER NPEMPr 729,40 12 Ă  105h.-s0xr2,72. 0002 726,20 
AD PE mines et. -teuret 734,16 15 Ă  2h. matin......... 733,00 
LS A US. soir en he 729,90 417:Ă  ; &h: soir. RES 727,35 
20 2 10 h mater EU 732,62 20'Ă  - 4h roatin CES 731,30 
CALAEMMOTaSsess do bpoo oc 718,75 Da 11 h:5co0ir- RER 723,80 
BETA minuit ses seu 709,00 95 Ă  6 h: soir: 4/00 704,38 
DA AD He Soir-s nt. . 716,06 30.4 minuit 7 PS 719,80 
99:Ă  Ah: Soir une 719,67 
DA AB ESEIPN RUSStSe 728,34 


Résullats des observations pluviométriques faites dans le canton de GenÚve 


COMPRSIERRS| ATHENAZ SATIGNY 


Pellegrin | J.-J. Decor | P. Pelletier 
| 


CÉLIGNY | COLOGNY JUSSY 


Ă  holi SERVAT. 
Obserr, MM Ch. Pesson | R. Gaulier | M. Micheli OBSBRYAT 


Il 
DOM SRIARTTEUE ——— RDS De M 
| | | | 
| | | | 

| mm | mm mm mm |! mm ni mm 


Total. | 142.4 | 416.0 | 107.5 | 134.0 | 116.5 122.5*, 138.5 


Î Il 


DurĂ©e totale de l’insolation Ă  Jussy : 32h 55 m. 


* Les 83mm,0 d'eau tombée à Athenaz pendant le mois d'octobre précédent ont 


été recueillis du 19 au 31. 


4 


S9ELE GET 87e 060 LF% 96 + 688 196 + GVL + 680 — 96164 val 
| | | | | 

GE6 80 + | £'8 |" lo EL |mssl''l""" | 06 1008 17 —|91%8 OT + 1660 —|60% + | YE'86L O8'6EL | 76 — |LL'ECL | 0€ | 

0'L6H1S0 +! L'8 |" |00 J 88 |FIMS S)|6F%%%| 016 |OFS | € + | 168 DE - 0'E + 1696 dE 08 + LY GEL 112 696 — S86'9FL | 66 | 
COST GT + | S'OFG'O 801€ QUEUE L'y | 006 069 | %01— | %%2 | O'OFHI0S + 106% +1 269 + | SL'SFL | O9'EFL | SCTE— 90 SEL | 8 
00%) "| "190 100718 GE | + MSSIFFIS'ZT | O6 |OFL |66 —|968 | 66 +196 Æ (WE'E 1] 659 + | 00 OL OV LOL | 86 ET— 66 GEL | LG 
6 LE 0'G 16 S'OITY |0OSO!FO |F'MSSI9 |'Z | 06 1082 | 86 + |SGL8 | S'ETH I LT ++ 1196 +1 609 ne LL'G0L 00902 | TT'81— 97801 | 98 
L'EET| L'Ă© EF" 00766 JUAS 82 | 066 | 006 | F0 | 8%6 | S'L + S'% Le 896 YL'G — | GC'60! SE TOL | GET — | UP LOL | GG 
O' LEFT L'G if YIYIVY OO PILT owelf 170 | 0Z6 1008 | 84 +176 | 0'6 +1 L'€ + 1667 +1 61S + | 00604 ZL'90Z | YA'8T— 08'L0L 56 
O0 L671 9" +! TT: OOTIGT 4841689 | 0001 096 | 961+ | 16 | F9 + L'E + IGU'Y +1 61% + | GL'8TL O0'OPL | LT — | OEYTL 66 
0667196 + | J'Y" O0 TI TO | eue) Lr|9'GT | O00F 096 | EE | 826 | S9 HI TE + ME'T +) cu |'ONESLIES'8TL | LF9 — | Le 08L | 88 
0667166 + | 0H)" OOTIGTE 7 ‘AS "" | 086 098 | L6 + | 156 | SG +86 + 1860 | 98€ —+- |OG'TEL | O8'ESL | 661 “+ 07854) 16 
106€ MR L'ON 66 OT ‘al "|" | 066 | 068 | S6 + | 8€6 | 88 —+|8'0 de 810 d. L6'E + | CO'GEL | OC'TEL | SYY + Li 16e 06 
Cent 66 + | Serre |6YOGY | 'ANN| |" | O6 OZ | SE — VIS | 96 +1 L'0 + 1087 | GL'S + |OTSEL | OT'OEL | 7L'% + OF: EAN 
Gen [86 + | S'Ă©r| "OT TET |F ‘AN |" | 08 |0EL | St — | L6L | 98 +|69 H FFE | 762 + 10666198 862 | 296 ++ |86'8L 87! 
6 UY1| 86 + | Vel NOOTISS |T ‘ANG 180 | 066 | 08 | £5 + 688 | 06 + L'E + |gL8 +) 669 + |O0'TEZ GE Ze KG de L8'86L | LI 
FaUT 66 + | 961" |ODFITT | owumol"|""" | 016 1088 | SE + | 18 | 68 +68 + t28 +1 099 + |OT'HEZ OT TEL | 9 Æ 69'6L 97 
L'eYV0'E + | 86H": 1007 10'S deal "|""" | 0%6 1068 | Y% + | 688 | 68 +| 99 + 1266 +] 0S'Z + G6'66L | 00'6EL | SG L + GS EL) GT 
86%H10'€ + | O'ET "00166 |T  ‘Nl'°|°"" | 0007 082 | LL fl LG | SE G'L + |9%y +) 066 + |'HS'SEZ| 79 OL | 29 + GEL | YF 
O'CYT| "| ""‘|"*" NOOTIGT eu189|0F|6'6 || 0001 068 | YH7- | 986 | T'Y 89 + 1667 + ET 6 + | OS'OEZ | 08 982: LOG + | IE SSL | SH 
GAYS + | O'ETE'O 86/0 | 6° our F |GO | 096 O8 | EL + | #16 | L'6 +109 Æ loke | 202 Æ | ONGEL 08082 SET + LL LEL | GT 
OCT Le + | 0'E119'C || S ti 9'0 auf | {tt | 086 | 064 | 99 + | %06 | F9 + ILE + 1U'L H | GFTEL 08662 | GE ++ OFOfL' FF 
S'LYT| GG O'ET|" CO. 6Y |} "al" |" | 06 068 | 89 + | 906 | ‘6 +1 L'9 + 1608 L GO'8 + || GE'TEZ | H0'0EL | EL'Y ‘p 66'0£L 07 
062196 + | SEr|"" OO'TIE'T eue)" "|""" | 096 | 088 | LL + | GY6 | 00H SL + 828 +| 08 de LY'GEL | OC EL | GC | IL'TEL | 6 
O'6YY | L'G ie TEL" NOOFISE | owtwol "|" | 068 008 | Or + | LU8 | VOIES + |erE +088 + | ON TEL) 06 66 | 97 —+ HE'OEL | 8 
CALAIEE C'EST || 280 |8'@ FMNNI "|" | 066 !OSZ | 57 — 668 | S'TIH+I8'L + |9'E f 906 + | GT'OEL! 69'88L | 77€ + 19662 L 
Dear" | °° ET 00'Y. 1S'GE | SINN] "|" | OL6 | OËL | 66 + 688 | O'ErH+I8'8 + 117% +) OS'OI-H- | 69 662 EL'98L | 850 — 86 GEL | 9 
OST 6 + | 0'ET|'* O0'T | 10'0 eut) |GY | 0001 048 | SIT | 16 | er] 9% + 1066 | 978 de CY'OGL| 6% Y6L 890 — 8Y'SGL Q 
O'OSTF|'6'7 GEILL'Y ||68 090 owpuo| "|" | OL6 | 09 | GF + | 68 | 6'9r+| 99 T C6'E | 6ÂŁ'O1-+ | 08'86L | 9L'GEL | 060 90 LL | 4 
LIST GT | 667108 160190 | own "|" | 0007! 066 | Le + | 88 || F'LTH-| LT +- 1680 | w92 + | LS TEL |00' 684 | T4 pet € 
IG EST | F'G J'ET6 6 |SSOIS8 | ANN| ‘| "" | 096 | 089 | 86 — | 908 | ETF +] NC de 9S'Y G9'S + | OYYEL | 00'66L | 96€ + GI'OEL a 
L'OUF|EE OST NOOTIEE | PMNN)ET|697) 0007 098 | GĂ© | 666 | 78106 + (81€ +] 69'07-+ |OL'8GL IE CSL | CGT — T9WEL | F | 
0 Ăč + un Loir nr RTL (0 ĂŒ “ ÂźLUTFHEU LLLTTTEULTI LAON LUE Lei 
" "a[PUHIOU ; à . = |'u#6 ‘ujou |, 9IBULOU | om 4 “13010q | "180184 eULIOU 3 à 
PAIE 5 2848 ue | E quog (une Lun | one sp” || “urxen D “sap pauosuo | pa10Sq0 ma von Kow| à 
£= 11894 k a |SSl2s =nuop | 5 | na qaeog | ‘A0N qq | UN | ne | “ururgg [2€ MA) manen| à 
E css 3 Ÿ ae 1 : || a TT © | TT | 
= fpuogynp “duop{* 5 7 FE TUO À |lorion no om 2MAILTI 1A HONRANYES 9p "AOL ‘r) aanyeagdute Ï BROHOIQ E 


SGRT AHANAON — “HAUNAD 


664 


MOYENNES DU MOIS DE NOVEMBRE 1898 


BaromĂštre, 


1h. m. #h.m. Th. m. 10 h. m. 1h.s, 4 h.s. Th.s. 10 h.s, 
mm 


nm mm rm mm mm mm mm 
{re décade 72877 72873 728,86 729,23 728,48 728,41 729,00 729,46 
2* » 730,55 730,65 730,79 73147 730,33 72998 73043 7306 
3 » 715,48 715,49 715,74 71611 71545 71493 715,09 745,30 


Mois 724,93 72496 72513 725,51 72475 72444 724,8 795,1k 


Température. 


Re 
© 


0 0 0 0 

9,33 L 1172 + 1076 + 908 L 87 
749 + 877 + 833 L 663 + 646 
186 + 681 + 612 + 339 L 47 


7,29 + 9140 + 8,40 + 7,01 F-6/46 


Le déc. + 808 E 7,68 + 7 
% » + 636 673 6 
OR MOT IE 

6 


Mois + 6,35 + 6,29 + 6,0 


0 


© 
De 


1 
, 


ps 


a 
Fes 


Fraction de saturation en milliĂšmes. 


{re décade 915 92% 932 875 781 819 902 894 
Sous. » 918 918 911 833 819 839 913 928 
3 500 95 906 917 906 839 863 896 943 


Mois 916 916 920 833 813 840 900 912 


Insolation. Chemin Eau de 


Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni- 
min. max. du RhĂŽne. moyenne. enheures. p.le vent. de neige. mĂštre 
h. kil. p. h. 


0 0 0 mm cm 
tedĂ©c. + 6,56 ,—+ 1257 + 13,33 0,85 16,2 3,760 18,2 150.56 
BE 6415 + 9,75 +1266 0,90 6,7 4,16 112 143,30 
APS LE dE ET 7 CUITE 0 6,0 4,61 104,6 137,19 


Mois + ,97 + 1008 +1218 0.90 28,9 L17 1310 143 68 


Dans ce mois l’air a Ă©tĂ© calme 57,8 fois sur 400. 

Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 4,52 à 4,00. 

La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 57°,4E. et 
son intensité est égale à 19,73 sur 400. 


Ă  


Le 1°, 


665 


OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES 
FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD 


LE MOIS DE NOVEMBRE 1898. 


brouillard Ă  7 h. du matin et depuis 4h. du soir; neige Ă  10 h. du matin et 
Ă  { b. du soir ; hauteur de la neige : 20cm,0. 


, brouillard Ă  7 h. du matin et depuis 7 h. dusoir. 


brouillard Ă  1 h. du soir; neige depuis #4 h. du soir; hauteur de la neige : 
10cm ,0. 

brouillard le matin jusqu’à 1 h. du soir. 

brouillard depuis 10 h. du matin. 

brouillard pendant tout le jour. 

brouillard Ă  7 h. du matin et Ă  40 h. du soir. 

brouillard Ă  1 h., Ă  4 h. et Ă  10 h. du soir; fort vent Ă  10 h. du soir, 

brouillard pendant tout le jour; fort vent Ă  7 h. et Ă  10 h. du matin, 

brouillard jusqu’à 10 h. du matin. 

neige jusqu’à 10 h. du matin; brouillar { depuis 1 h. du soir. 

brouillard pendant tout le jour ; fort vent Ă  10 h. du soir. 

fort vent Ă  7 h. du soir. 

neige Ă  [0 h. du matin et Ă  1 h. du soir ; hauteur de la neige : 8,0; brouil- 
lard depuis 4 h. du soir. 

neige Ă  7 h. du matin et Ă  7 h du soir ; hauteur de la neige : 15:%,0; brouil- 
lard depuis 10 h. du matin. Ă  4 h. du soir et depuis 10 h. du soir. 

brouillard jusqu’à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir ; neige à { h. et à 
4 h. du soir; fort vent depuis 4 h. du soir. 

brouillard jusqu’à 10 h. du matin et à 7 h. du soir; neige de { h. à 4 h. 
du soir et depuis 10 h. du soir; hauteur : 16°",0; trÚs fort vent pendant 
tout le jour. 

brouillard depuis 1 h. du soir; fort vent jusqn'Ă  {0 h. du matin et depuis 10 h. 
du soir. 


28, brouillard depuis 4 h. du soir ; fort vent depuis 4 h. du soir. 


fort vent jusqu'Ă  7 h. du soir ; brouillard Ă  7 h. du matin; neige depuis 10 h, 
du matin; hauteur de la neige : 30cm,0. 

neise Ă  7 h. du matin et Ă  4 h. du soir ; brouillard Ă  10 h. du matin, Ă  { h. 
du soir et depuis 7 h. du soir ; forte bise Ă  4 h. du soir. 


MAXIMUM MINIMUM. 


Be Aera MANN Soin. ee FeMSSa An; 
3 Ă  41h matin.......... 368.50 Ă  4h. soir: SERRES 
PR MNEt ea este Ă  2 UE Ă  565,40 Sa 7h; matins + 


9 Ă  & h! matin... ..... 369.70 9 Ă  5h. soir... ELU 


SOIT EE 


Ă  OUR ont. 06810 0 19 Re CE 
bi : AA LAN SOIT: ur eue 270,40 15 Ă  4h. matin.......... 


17 à minuit .......... .
... 367,40 {7-48 h sain te 
F2 SO a Lleh matin. 569,50 20 Ă  4h. Morse 3x 
D O2: soir... .... 549,90 gaĂ alh. | 

Er Jp A AIN soir 22.2. .... 539,40 9h A .3-h: 6010 2 
| 4 98°à 10 h.:s0iP.L ET ANNEES 
90à “L'h-matin 


667 


&90 

OT |} ‘AN 
C0T | 6 ‘MS 
LLO | 6 ‘MS 
660 | *AUA 
080 | 8 ‘AS 
00 | 6 ‘MS 
007 1,6 ‘MS 
OOE TT. ‘MS 
860 | F ‘MS 
8£0 | F ‘MS 
LEONE" MS 
CRUNAF TT EMNXS 
O0'T | F ‘MS 
OUT 7 ‘MS 
€00 | "AN 
000 T ‘AN 
ce 0 “IBA 
00F| Fr ‘MS 
LLO | F ‘AS 
LVO | F ‘MS 
OO | HE MS 
€S'0 | F ‘MS 
OOT | F ‘xs 
86 0 | PAENS 
eLO|}Y “aN 
£80 | F ‘MS 
OFO | F ‘MS 
610 | F ‘MS 
0ÂŁ'0 | UN 
OOY |} "AaN 

| 

22 |‘rueuruop 
£E Ju9 À 


CA en 
| 

: Eos COS IRGETS DEUCSS 
; 0°SE 00€. RÉ NE ES Ur 
PTS SE Fes Sat COR PL Se 
Ne nn PO CAEN SIG RCE 
PR D NO En MUI0 A DDIUREs 
CEST ON 110) A OC CE © 
. Et COCO SMS 89 — 700 — 
Aa (MSN NT an A ETATS 
REME 08 NET RNCS CDN 
TN PR PEER EXD M PO en ES) Em 
; dan PCI ETS er FUO Cart 
EE Bit L'entl UUS den 
. | .
.... 
... | £¼% En | 0'L = 140 ss 
He MATE Sol CT ES ACTE © 
FRE EE | 80 n° | S7 Le LLY dE 

j De) TOILE | 16 
be | ET SR et Te 
PRE Pr RO APE AMD CE 
Rs et NET NO en O0 IE 
10 IRORCES este T0 — | S% — I + 
$ RE HUE t—- EDEN IOTeNTE 
| sat se . | 0'0 | (OA un ae a 

. INT et 20 | L'E + £'1 =— O1I'£ 
Een ENTER ES CURE 
e CE EN EU TN LL) L'O + | Fo ! —, eL'£ + 
0‘0£ 001 FO +, T6 — | 00€ + 
ne ete e oatelste 6'T + ÂŁÂŁ ne OC'E + 
FE Ă©s ON OC PERTE 
Ă© We Er ST — | 9% — | OLO + 
0°GE 008 66 + | LE — | F9 + 

WU, uu TA la SES (1 
“somoup | +852 "a#iau “njosqe | “uosge |, IFUOu 
Re) Re une | anti | cdi arog 


mm 
“2819U n0 9] 


8681 AUANHAON — 


7) 24ne49du , 


8g'E — 


So ES 
GÂŁG 

00'8 
07 L 
GE 9 
09% 
109 
81'G 
LL'Y 
Eye 
OL'G 
€9'9 


CRC 
euy 


*SAIN9 4% 
sap 
auuafon 


0Y'6SC 
16766 
86 GG 
OS 
ARE 


| OL'OSS 


06 67S 
0ÂŁ'46c 
06 19€ 
00‘69S 
05'69€ 
0£'69€ 
09'Z9G 
07296 
06696 
OÂŁ'OLS 
0%'O0ZS 
uY7'89€ 
OF 89C 
0G'89€ 
08 89€ 
02'69€ 
0£'69€ 
80'89€ 
06'29S 
0% ÂŁ9G 
00'89€ 
0S'89€ 
CG 89€ 
0S 696 


“Ut } Lui 


oudesSodeq|aoyder$o1eq 


OFYSS 
Or ESG 
92466 
OS'2YG 

(QULES 
€O'9YG 
OE'87C 
069% 
67 966 
0€ 69€ 
06 896 
08 Z9G 
6S'G0G 
09 96 
07 29 
08'696 
06'896 
G8"GOs 
06996 
6L'L9C 
61890 
06'896 
80'89€ 
06" 296 
00 696 
099€ 
ROIS 
4 L'L9G 
08 696 
LE 196 


ATEN 


160 + 


GT Te | 
YL'EY — 

LE ET — 

CAL 3 om 

766 — 

68 € 
ST'ÂŁ 
859 
ÂŁc 9 
99'€ 
GT'€ 
079 
9G'L 
8c'L 
06 7 
0L'% 
7 
GL'G 
1c'9 
F9'G 
c8'7 
C6'6 
CS'T 
CE 
ÂŁ0'G 
196 
Here 


uiijiun 


| 


“ajeuiou 


ne 9AJ98{0 |NE 9AI9S(O| AN9JNEU EI 


“NULIXE A 


“NUTUIN 


2948 J1894 
—_—_— © 


ÉREIOU 


"OMVNAAT-LNIVS 


669$ SICK 


| SF 96 || OS 
| 9ÂŁ'YCG || 66 
€O'GGS || 56 
Y6 OCS || LG 
GE'GYS || 9& 
C8 876 | CC 
GIOY | VC 
G6 GG | 66 
Ye 8CS | GG 
Y% 06 | TG 
81696 | 06 
LS'896 || 6T 
70 99€ | 81 
LS'E9G | LT 
66 89€ | 91 
9O'ULS || ST 
€8'69$ | 7} 
08996 | ÂŁI 
GÂŁ'L9S | GI 
67 89€ | FI 
06 89€ | OI 
1ÂŁ'69$ | 6 
LY80 | 8 
GL'19€ | L 
ÂŁ6 96 | 9 
68796 || & 
6996 | % 
6F 89€ | £ 
SCC | & 
ÂŁ6 T9 | TI 
“iuij{iuu 
pue te .S 
S. e 
ee 
a 


t-| . RP a { etat Ă©me Ă  L'OONIET Cire pts. ris, Ta 22: 


668 


MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — NOVEMBRE 1898. 


| 
BaromĂštre. , | 


{h.m. 4h. m. Th.m. 10 h. m. 4h.s. &h.s. Th.s. 10 h.s. 
mm mm mm mm mm mm 


mm nm Ăš 
Are décade... 566,65 566,47 566,49 566,77 566,60 566,62 566,95 567,20 
2e  » ... 568,22 567,95 567,93 568,13 567,95 567,89 568,05 508,17 


3 » ... 904,34 594,22 594,19 594,48 593,87 593,86 993,82 553,62 d 
= ETS , Ă  
Mois 2 2t 563,07 502,88 562,97 563,14 562,80 562,79 562,94 563,00 | 
Température. j 
Th. m. 10 h. m. 4h.s. #h.s. Th.s. 40 h.s. 
0 0 0 0 0 Lu 
Are dĂ©cade...— 1,61 — 1,07 — 0,58 — 0,75 — 1,02 — 41,38 
De » ...— 3,66 — 3,48 — 2,77 — 2,91 — 33% = 
Bon it 1697 2 6,00 = 8171 26 SE 
Mois — 3,85 — 3,52 — 3,02 — 3,49 — 3,52 —="37 
Min. observé. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la. | 
ou de neige. neige tombée. |: 
o o mm cm 4 
re dĂ©cade... — 9,74 + 0,61 0,66 65,0 30,9 
DORE 7 = 5 07 — 0,81 0,30 0,0 0,0 | 
et ne 700 er 0,83 100,9 69,0 | 
FT Be 0:97 0,66 165,9 99,0 


Dans ce mois, l’air a Ă©tĂ© calme 0,0 fois sur 400. 
x Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 0,22 à 4,00. 
La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 45° W., et 
son intensité est égale à 74,4 sur 100. 


BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE 


D + ne UE ne Re nn on re SE SL 


| 



 Archives des Sciences phys. et nat. Tome M DĂ©cembre 1898 


RSS mescl L 
- z 2 CLR a 72 CLLL LOL) ie 


A Le ET 
(Hd 


+ — + 
L I 
Moteur Air! Eau 


a 
Bb = 


2. 


72 CL LL PV LIT 


KR 


L 


Super sure DD 


BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE 
ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES 
TABLE DES MATIÈRES 
CONTENUES DANS LE TOME SIXIÈME 
(de PÉRIODE) 
1898. — N°° 7 à 12. 


Sur les matiĂšres colorantes Ă  base de fer des ter- Ne 
rains de sĂ©diment et sur l’origine probable des 
roches rouges, par W. Spring ........... D 

L’automobilisme et la force motrice, le moteur 
air-eau, par Raoul Pictet (suite)........... 16 

Pr eue avee pAV nu en AL. se. 999 


Les variations périodiques des glaciers. 3°° rap- 
port, 1897, rédigé au nom de la Commission 
internationale des glaciers, par E. Richter. 22 
Recherches sur le versant sud-est du massif du 


Mont-Blanc, par Francis Pearce ........... 96 
mile) un st. D Nr 134 
L'LETNISU A) ARE REP ere 257 
OUR On) RTL A me 320 
Thermo-électricité du bismuth cristallisé, par 

HSBC EETOP LT PA INR dense 105 
Idem (suite et fin, avec planche I[)........... 229 
La résonance multiple des oscillations électriques, 

LOUE LUI ARE DO CT DR OS 121 
Appareil pour la détermination du point de fusion, 

DA CIN ON ONenUNEn 2 de ist see 129 


Dosages de tanin dans des Ă©corces de chĂȘne du 
canton de GenĂšve, par William Borel et H.-W. 
RONA en Se al elafee Ă  Ares opel 160 

ARCHIVES, t. VI — DĂ©cembre 1898. 46 


670 TABLE DES MATIÈRES. 


Sur la mesure des températures au moyen du 
couple thermoëélectrique fer-constantan, par 
Ed. van Aube Es RE are ee 

Sur le phénomÚne de succion des rayons cathodi- 
ques par un pÎle magnétique, par Kr.. Birkeland 
(avec/planche DĂ©s SR Nes 

Les progrÚs de la géologie en Suisse pendant 
Panne 1697par HNSChara le EEE eee 

Idem (suite et fin) :#. 45 AE MERE RSS 

Notice sur un transformateur de M. Klingelfuss 


Ă  Bale, par Henri Verllont."2. RER 
Quatre-vingt-uniÚme session de la Société helvéti- 
que des Sciences naturelles, réunie à Berne, du 
S1juilet aus 400 1808 CUP PRES 


MathĂ©matiques, Astronomie et Physique. — F. Dussaud. 
PrĂ©sentation de son microphonographe, — G.-F. Geiser. SystĂšmes 
triples orthogonaux. — Ch. Moser. Sur une fonction qui intervient 
dans la thĂ©orie de l’assurance contre la maladie. — L. Crelier. Loi 
de périodicité du développement des racines carrées en fraction 
continue. — G, KĂŒnzler. Sur les lignes doubles des surfaces dĂ©ve- 
loppables. — Ch. Dufour. L’éclipse de lune du 3 juillet 1898. 
— J. Pidoux. Coloration des Alpes et rĂ©fraction. — H. Dufour. 
DĂ©perdition de l'Ă©lectricitĂ©. — P. Dubois. Sur le moyen de mu- 
surer la durĂ©e de la pĂ©riode d’état variable d’un courant. — D. Klei- 
mer. Sur les condensateurs et la durée nécessaire à leur charge. 
— Le mĂȘme Induction magnĂ©tique dans le fer traversĂ© par un 
courant. — H. Wild. ModĂšle perfectionnĂ© de son polaristrobomĂštre. 
— L. de la Rive. Propagation d'un allongement croissant d'une 
maniĂšre continue dans un fil Ă©lastique. — Jeanneret. ProblĂšmes d’élec- 
tricitĂ©. — Ed. Hagenbach-Bischoff. Bruits causĂ©s dans le tĂ©lĂ©phone 
par la marche des tramways Ă©lectriques. — R. Weber. Nouvel hygro- 
mùtre. — Ris. Les travaux de M. Guillaume sur les aciers au nickel. 
— Ed. Sarasin. Les seiches du Lac des IV Cantons ...,.......... 


Chimie. — E. Bamberger. Hydrolyse des composĂ©s azoĂŻques. Mer- 
cure-mĂ©thyle. Alphylhydroxylamines. — C. Schall. Dithiodisulfures. 
DĂ©composition Ă©lectrolytique de l'aide o-nitrobenzoĂŻque. — A. Wer- 
ner. ComposĂ©s nitro-azo-azoxiques et hydrazoĂŻques. — H. Rupe. 
Acide cinéologique. Condensation des haldéhydes nitrobenzoïques 


Pages 


169 


205 


276 


340 


313 


399 


361 


AÈ 


TABLE DES MATIÈRES. 671 


Pages 
avec la gallacĂ©tophĂ©none. — A. Granger. Phosphures mĂ©talliques. : 
— A. Pictet. RĂ©duction de la nicotyrine. — Æ. Noelting. Benzenyl- 
diphénylamidines diaminées. Pararhodamines. Colorants dérivés de 
l'acide 2.8 naphtylamine-sulfoniquer. — DĂ©rivĂ©s 1. 2. 6 du benzĂšne. 

— F. Fichter. 4cides crotoniques. — $S. von Kostanecki, DĂ©rivĂ©s 
don HAyOnE Er cer close eee ne etre Ta ee 384 


Pharmacie. — E. Schaer. Hydrate de chloral. — C. Hartwich. 
Poisons indiens. Fausse salsepareille. — Schaerges. DĂ©rivĂ©s du 
gaïacol. — C. Nienhaus. Fabrication de la cellulose. — Schumacher. 
Kopp. Analyses d'huiles. — H. Kunz-Krause. Tannoïdes — 
A. Tschirch. AloĂŻne. Oliban. Gomme laque. Xanthorhamnine Chro- 


mathophores du cafĂ©. — Aweng-Barr. Principes actifs de diverses 
drogues. — A. Conrady. DĂ©coctions et infusions. — Issleib. CĂ©arine. 
— B, Studer. Expertise des champignons..........,........... 404 


GĂ©ologie et GĂ©ographie. — Tobler. Sur la stratigraphie des 
klippes du canton d'Unterwalden. — F. MĂŒhlberg. Sur les recouvre- 
ments de la chaĂźne du LĂ€gern et la formation des klippes. — Mayer- 
Eymar. Bases de la terminologie stratigraphique internationale, — 
Gremaud. Perforations de galets par actions mécaniques, par érosion 
et par des animaux. — Otto Hug. La faune ammonitifùre du Lias 
supĂ©rieur des Pueys et de Teysachaux (MolĂ©son). — Max MĂŒhlberg. 
Le Dogger du Jura septentrional. — Baumhauer. Concurrence de 
différentes lois de macles et phénomÚnes accessoires de la structure 
des cristaux. — Field. Bibliographie internationale. — Richter, 
Traces d'anciens glaciers dans l’intĂ©rieur des Alpes. — H. Schardt. La 
récurrente des glaciers jurassiens aprÚs le retrait du glacier du RhÎne. 
— J. Frueb. Structure Ă©cailleuse de la neige. Galets sculptĂ©s. — 


Pnethy= RelleBdu GOthard LP ER. dense eee env ce 480 
Zoologie. — Standfuss. Études de zoologie expĂ©rimentale en corrĂ©la- 
tion avec la thĂ©orie de l’évolution. — Blanc. FĂ©condation de l’Ɠuf de 


la truite. — Fischer-Sigwart. Mammifùres et oiseaux rares de Suisse. 
— Hagmann. VariabilitĂ© dans la longueur des dents de quelques 
carnivores. — Carl. Sur le genre Collembola en Suisse. — BĂŒhler- 
Lindemeyer. Epoque du passage des oiseaux migrateurs Ă  BĂąle en 
1895-98. — Keller. Recherches sur le Pediaspis aceris. — Urech. 
VariĂ©tĂ©s aberrantes des Vanessa. — Lang. Helix nemoralis et Helix 
hortensis. — Emery. Sur un Oligochùte noir de l'Alaska. — Meyer- 
Eimar. Fossile nouveau de l'Éocùne d'Égypte. — Fatio. Sur la 
reprĂ©sentatior. des Faunes locales dans les musĂ©es. — Yung. Intestin 
, des poissons. Plankton du LĂ©man. SpĂ©cimen de l’Eupomotis gibbosa 
pĂȘchĂ© dans le port de GenĂšve. — Musy. Quelques animaux disparus 
dans le canton de Fribourg. — Haviland-Field. Le Concilium biblio- 
PTADIHOUME EM es ere Pa eat c none en elere tata ele De Ale 495 


672 TABLE DES MATIÈRES. 


Botanique. — Westermaier. Sur les ouvertures stomatiques. — 


Ed. Fischer. PrĂ©sentation d’un premier cahier de la Flore cryptoga- 
mique suisse, Expériences d'infection par des Urédinées alpines de 
M. Jacky. Expériences de culture du Protomyce macrosporus de 
M" Popta. — A. Maurizio. Diffusion et germination des SaprolĂ©- 
gniĂ©es. DĂ©veloppement d'algues sur des plantes de serre. — Jean 
Dufour. Trois maladies de la vigne. — C. SchrĂŒter. Sur la varia- 
bilitĂ© dans le genre Pinus. — M. Rickli. DĂ©couverte de la Tulipa 
Celsiana prùs de Brigue. Le genre Dorycnium. — R. Chodat. Sym- 
biose bactĂ©rienne et mycĂ©lienne. — Chodat. Recherches de M. Bar- 
the et de Mie von Schirnhofer. — M. Micheli. Greffage du Clianthus 
Dampieri. Photographies de plantes rares. Exploration botanique au 
Mexique. — Paul Jaccard. Gentianes du groupe de G. acaulis. — 
Dutoit. Ronces intéressantes des environs de Berne.............. 


GĂ©ographie physique. — Ed. BrĂŒckner. Sur les limites d'alti- 


tudes dans les Alpes suisses, — R. Billwiller. Apparition simultanĂ©e 
du fƓhn des deux cĂŽtĂ©s des Alpes. — H. Wild. DĂ©termination de 


l’inclinaison magnĂ©tique. — Hergesell. Aerostation scientifique. — 
Riggenbach. Photographies de nuages. — Maurer. Observation à dis- 
tance de la neige recouvrant le Titlis. — BrĂŒckner. PĂ©riodes d’oscilla- 
tion du climat. — G. Streun. La mer de brouillards en Suisse . . ... 


Anthropologie. — Martin. Proposition de fonder une Commission 


anthropologique suisse. — V, Gross, Sur le cimetiùre helvùte de 
Vevey. CrĂąne trouvĂ© Ă  Bienne. — Eug. Pitard. Sur une sĂ©rie de 
crĂąnes d’olichocĂ©phales de la vallĂ©e du RhĂŽne. Sur 51 crĂąnes de cri- 
minels français. — Nuesch. Fouilles au Kesslerloch prùs de Thayngen. 
— SchĂŒrch. Formes de crĂąnes dans la Suisse moyenne...... re 


Anatomie et physiologie, — Prof. Kollmann. Influence de 


l'hérédité sur la formation des races humaines. Embryons de singes. 
— R. Burckhardt. Structure anatomique du cerveau chez les SĂ©la- 
ciens. — E. Bugnion. La formation des os chez les batraciens uro- 
dùles. — Aug. Eternod. Premiers stades de la circulation sanguine 
dans l’Ɠuf et l'embryon humain. — K.-W. Zimmermann. DĂ©mons- 
trations anatomiques. — Asher. Bases anatomiques et physiologiques 
de l’acuitĂ© visuelle. — R. Wood. Mouvements de l'intestin chez les 
Tanches. — R. Wybauw. Relations du nerf vague avec le cƓur. — 
D' H. Ito. Le développement de chaleur par suite de l'excitation du 
cerveau. — M"° Pel. Betschasnoff. Relations entre la frĂ©quence du 
pouls et le contenu du cƓur. — M'° Julia Divine. Respiration du cƓur 
chez la grenouille. — Mie N. Lomakina. Anastomoses nerveuses 
sur le cƓur du chien et du cheval. — M'i° L. Schilina. Comparaisons 
entre le Kymographe de Ludwig et le Tonographe de HĂŒrthle, — 
D' LĂŒscher. Effets de l'isolement du cerveau, du cervelet et de la 
moelle allongée................ LR ROE or des s' 6/40 DIRE 


Pages 


516 


604 


613 


AE ET 


ailes CRE 


TABLE DES MATIÈRES. 673 

Pages 
MĂ©decine. — De CĂ©renville. ProcĂ©dĂ© du frĂŽlement, — Kottmann. 
PĂ©ri et paratyphlite. — His. RĂŽle de l’a-ide urique dans l’organis- 
me, — Hanau. Influence de la thyroĂŻde sur la guĂ©rison des fractures. 
Le mal perforant du pied. — MĂŒller. Photographies de RƓntgen. 

En AUCH KL MEME SDIOR eme cerner eu do mean lee die 635 


Art vĂ©tĂ©rinaire. — D' A. Wilhelm. Arthrites des veaux, DĂ©gĂ©nĂ©- 
rescences blanches du rein du veau. — Guillebeau. Hypotrichon des 
porcs. l'umeurs utĂ©rines de la vache, anomalies sexuelles. — Rubeli, 
Position du rein gauche. — Noyer. Castration aseptique des Ă©talons. 641 


Agriculture et Sylviculture. — Moser. Alimentation du bĂ©tail. 


— Anderegg. Classification du bĂ©tail suisse. — Lederrey. Stations 
d'essais agricoles. — Keller. Les galles. — Coaz. Ravages par les 
avalanches, — Liccbti. pars PRE PPS Ces eos se 642 


PhĂ©nomĂšnes intĂ©ressants constatĂ©s pendant l’éclipse 

de lune du 3 juillet 1898, par Ch. Dufour. ... 437 
Méthode pour déterminer la puissance dans un 

appareil parcouru par des courants sinusoĂŻdaux 

de fréquence élevée, par C.-E. Guye. ....... 446 
Description d’un phĂ©nomĂšne imitant les taches 

solaires, par Th. Lullin (avec planches ITet IV). 451 
RĂ©sumĂ© mĂ©tĂ©orologique de l’annĂ©e 1897, pour 

GenĂšve et le Grand Saint-Bernard, par R. Gau- 

ee ee nd 49 
LETTONIE OL fi 
Sur les écrans électromagnétiques, par C. Cour 549 


RRREETIN SCIENTIFIQUE 


PHYSIQUE 

R. Blondlot. Sur la mesure directe d’une quantitĂ© d’é- 

lectricité en unités électromagnétiques, application 

Ă  la construction d’un compteur absolu d'Ă©lectricitĂ©. 530 
Emil Seiler. Influence de la température et de la pres- 

sion atmosphérique sur le rayonnement calorique 

des fils métalliques chauffés............... RAR ME EL | 
Ulrich Seiler. Sur la charge oscillatoire des condensa- 

teurs et son application à la détermination du self 

potentiel de systĂšmes conducteurs quelconques .... 532 


Ăč 

À 

Ă  f 
Ë 
Je 
+ ; 


674 TABLE DES MATIÈRES. 
GÉOLOGIE 


Ernest van den Broeck.Exposé préliminaire de l'étude 
du grisou dans ses rapports avec les phénomÚnes 
de la météorologie endogÚne et au point de vue de 
sa prévision par l'observation des microséismes.... 


ZOOLOGIE 
Arnold Lang. Traité d'anatomie comparée et de z00- 


CHIMIE 
A. Wroblewski. De la nature chimique de la diastase 
et de la prĂ©sence de l’araban dans les prĂ©parations 
de la-diastase NT SAN ESS ERREURS 
T. Emilewicz et St. v. Kostanecki. SynthĂšse de la 3- 
OXVHAVONÉ, = mature Sins de et ce TRE 
St. v. Kostanecki. Sur l’a naphtoflavone............. 
W. Feuerstein et St. v. Kostanecki. SynthÚse de déri- 
Veste A VONELS 2 57 CLASS CARPE ER 
W. Klobski et St. v. Kostanecki. Sur les oxybenzalbro- 
minidanonesr 3221 State RUN ER EEE 
Richard Lorenz. Décomposition des solutions salées. . 
A. Wroblewski. Nouvel appareil d'extraction pour 
Hide. Pr ANR RS Er, CRC D RER 
R. Nietzki et R. Bernard. Sur le cédrirÚte........... 
St. v. Kostanecki et D. Maron. Sur la 2-oxydibenzala- 
Gbtone. ENS. SE M2 LE RAT IRIMRAERESS 


R. Nietzki el À. Raillard. Sur les composĂ©s azammo- 
ACT CE A 
O. Hinsberg et A. Simcoff. SynthÚse des dérivés du 
LARDUNQR.. 2. Se ie CA re De Mare Ă  M TERRES 
J. Tambor et F. Wildi. Sur les dérivés de la benzala- 
cĂ©tophĂ©none renfermant de l’azote.............. 
Franz Feist. Strophantines et strophantidines........ 
E. Schulze. Des transformations des substances albumi- 
noides dans les plantes... .,... 1:53, 008 
W. Feuerstein et St. v. Kostanecki. SynthĂšse de la 
FLO LEE Ă  CO PTE RE EC RE Se 


TABLE DES MATIÈRES. 675 


Compte rendu des séances de la Société vaudoise 
des sciences naturelles, Ă  Lausanne. 
Pages 
SĂ©ance du 6 avril 1898. — F.-A. Forel. Le raz de MarĂ©e de Grand- 
son. — F. Roux. PrĂ©sentation de photographies. — P. Mercanton. 
Phosphorescence des neiges et des giaciers. — Kunz-Krause. For- 


mation de la Carbylamine dans certains alcaloïdes — Herzen. Fonc- 
tion trypsinogùne de la rate. — S. Bieler. Inclusions d’oranges... 175 


SĂ©ance du 20 avril. — P. Jaccard. Analyse de travaux rĂ©cents sur la 
palĂ©ontologie vĂ©gĂ©tale. — H. Blanc. Les migrations du Plankton 
du LĂ©man. — H. Dufour. Observations d’hĂ©liotropisme ......... 181 


SĂ©ance du 4 mai. — Renevier. MusĂ©e palĂ©ontologique. — Renevier. 
Nouvelles acquisitions du MusĂ©e. — Renevier. Excursions gĂ©olo- 
giques en Russie. — M. Lugeon. Relief gĂ©ologique des Beauges. 

— F.-A. Forel. Origine des sources du Brassus. — Forel. Les 
fendues de la glace du lac de Jeux. — Forel. Les flaques d’eau 
libre dans la glace des lacs gelĂ©s. — Pelet. La combustion dans 
les fourneaux Ă  pĂ©trole et la viciation de l’air. Morton. PrĂ©sen- 
DHHENRIP LOUE Me ee: co mere ec delle ele 183 


SĂ©ance du 18 mai — A. Schenk. EthnogĂ©nie des populalions 
belvĂ©tiques. — H. Dufour. Observations d’HĂ©liotropisme. — 
S. Bieler. Un pied-Ă©talon de 1657. — La conformation du pied 
AuICHOVAlES Re Ce reronoveuodbtsc dec haine 423 


SĂ©ance du 1° juin. — H. Brunner. L'action des persnlfates. — 
EH. Brunner. Nouvelles réactions des alcaloïdes .......,......... 426 


SĂ©ance du 18 juin. — C. Dusserre. Les sols arables de la commune 
de l'Isle. — Aug. Forel. La parabiose chez les fourmis. — J. Du- 
four. Les glandes perlĂ©es de la vigne. — Guillemin. Le scrutateur 
Ă©lectrique. — E. Wilezek. Sur le citron .................... 645 


SĂ©ance du 6 juillet. — Sur une larve de nĂ©matode de l'intestin du 
bƓuf. — H. Schardt. L’origine des sources vauclusiennes du Mont 
de Chamblon. — J. Amann. Sur le dosage de l'acide urique. — 
Le mĂȘme. Un nouvel azotomĂ©tre. — Le mĂȘme. La nouvelle jumelle 
marine de Zeiss à oculaire-revolver. — S. Aubert et F.-A. Forel. 
Essais de coloration des eaux de l’entonnoir du PrĂ©-de-BiĂšre. — 
F.-A. Forel. Sur les sables des lacs, — H. MƓbhlenbruck. HĂ©tos- 
toscope pour machines. — Lugeun. Carte gĂ©ologique des Beauges. 648 


Compte rendu des séances de la Société de physique 
et d'histoire naturelle de GenĂšve. 


SĂ©ance du 31 mars 1898. — L. Duparc. Constitution du Mont-Blanc. 


R. de Saussure. Cinématique des fluides.,...................., 296 
SĂ©ance du 21 avril. — J. Pidoux. Occultation d’AntarĂšs par la 

Lune. — C. de Candolle. Un mĂ©moire posthume d’Alphonse de 

Candole 7 TE PeEEn Er een ce CIE res -torecre 296 
SĂ©ance du 5 mai. — R. Gautier. PremiĂšre comĂšte pĂ©riodique de 


DEPOT een mesirie era ie eye dfeinis tele 2Vne less slt Ă  sister tale Ă  300 


676. - TABLE DES MATIÈRES. 


Pages 
SĂ©ance du 2 juin. — M. Bedot. Recherches sur la population du 
Valais. —- Preudhomme de Borre. La variation sexuelle chez les 
Atthropodes pan Pl. deNPeyenimNOIe.. ee. 302 


SĂ©ance du 7 juillet. — Penard. Iris observĂ© sur le lac. — A. Brun. 
Rupture d’une poche d'eau du glacier.................,....... 534 


SĂ©ance du 1 septembre. — KE. Ritier et A. Delebecque. Lacs des 
PyrĂ©nĂ©es. — A. Brun. PĂ©ridotite normale au Cervin. — W. Mar- 
cet. Transparence de l’air au point de vue de la photographie. — 
PensreCalcainesnumiiOnmest ere Eee Cr re rc cree 534 


SĂ©ance du 6 octobre. — W. Marcet et Floris. Sur la calorimĂ©trie 
humaine. — J. Pidoux. Petite planùte, 1898, DQ.............. 538 


SĂ©ance du 3 novembre. — AmĂ© Pictet. Sur la rĂ©duction de la nicoty- 
rine. — J.-L. Prevost. Contribution Ă  l'Ă©tude des trĂ©mulations 
fibrillaires du cƓur Ă©lectrisĂ©. — A. Rovida. Sur les rĂ©sultats de 
MM. A. Le Royer et P. van Berchem et ceux de M. O. Murani 
avec les cohĂ©reurs. — F, Reverdin. Emploi du carbure de calcium 


dans L'analyse ChimIqUe Le Coere cereecir-eL-e EL er ICE 655 


Compte rendu des séances de la Société de chimie 
de GenĂšve. 


SĂ©ance du 9 juin 1898. C. GrĂŠbe. Jaune de benzoĂŻde. — F. Ull- 


mann et M. Waitz. DimĂ©thylacridine. — F. Ullmann. Points de 

fusion et d’ébullition des chlorhydrates des amines aromatiques pri- 

maires. —— W. Habel et P. Dutoit. Dosage de l'acide nitrique 

6 RO AE MO PE ET OI CE 10 a ane bn nnle 0 IAE Sc 191 
SĂ©ance du 14 juillet. — C. GrĂŠbe et F. HĂŽnigsberger. Oxydation de 

la chrysoquinone. — F. Kehrmann. Relations entre la couleur et 

la constitution des composĂ©s de l’azoninm........,............. 193 


OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES 
faites Ă  GenĂšve et au Grand Saint-Bernard. 
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de 


NASA en RS ed 2 97 
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de 
inilet 1898-15-22: D ET TE Ue Se 197 
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois d’aoĂ»t 
SALE NES MR ir ee L'ART PTE 305 
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de 
septembre 1898 ........ PME ciné MS : 429 
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois d'oc- 
tobre 1898...... AT AR ee à sus e Pre s. «+ 009 


OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de 
novembre 1898............ RARE EDR RE 


ÂŁpnr Lai tte 


TABLE DES AUTEURS 


POUR 


LES 


ARCHEVEN Des NCIENCEN PHYIQUEN er NATURELLEN 


SUPPLÉMENT 


A LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE 


ANNÉE 1898, Tomes V et 


A 


Amann, J. Nouveau microscope, 
V, 1486. — Mesure de longueur 
d'onde des rayons, X, V, 191.) 
— ThĂ©orie dynamique des) 
Ă©changes organiques, V, 363. 
— Observations urologiques, 
V,572. — Dosage de l'acide uri- 
que, VI, 650. — Azotomùtre.| 
VI, 651. | 

Anderegg. BĂ©tail suisse, VI, 642. 

Andrade, J. Leçons de mécanique 
physique, V, 166. 

Asher. Acuité visuelle, VI, 625. 

Aston, E. Voir Dutoit. 

Aubel, Edm. van. Influence du 
magnétisme sur la polarisation 
des diélectriques et l'indice de 
rĂ©fraction, V, 142. — Mesure! 
des températures au moyen du! 
couple thermo-Ă©lectrique fer-| 
constantan, VI, 169. 

Aubert, S. et F.-A. Forel. Colo- 
ration des eaux du Pré de BiÚre, 
VI, 652. 

Aweng-Barr. Principes actifs de 
diverses drogues, VI, 414. 


B 
Bach, A. RĂ©duction, Ă©lectrolyse et 


VI (QuatriÚme période) 


V, 287. — L'Ă©volution biochi- 
mique du carbone, V, 401, 520. 

Baenziger, E. Voir Gnehm. 

Baillard, A. Voir Nietzki. 

Ball. L'origine du massif de ser- 
pentine entre Davos et Klosters, 
VI. 287, 290. 

Baltzer. Structure du GlÀrnisch, 
VI, 283. — Les lacs de mon- 
tagne, VI, 345. 

Bamberger, Eug. Action des 
alphylhydrazines sur la B-naph- 
toquinone, V, 283. — Hydro- 
lyse des composés azoïques. 
Mercure-méthyle.  Alphylhy- 
droxylamines, VI, 384. 

Bamberger E. et Ed. Renaud. 
Les hydroxylamines substi- 
tuées, V, 475. 

Bamberger, E.et Tschirner. Oxy- 
dation de l’aniline, VI, 294. 
Barber, H. Anomalie du foie chez 

un homme adulte, V, 370. 

Barth, F. Voir Chodat. 

Battelli, Dr. Le nerf spinal et le 
nerf moteur de l’estomac, V, 382. 

Battelh, A.Travaux du laboratoire 
de physique de l’UniversitĂ© de 
Pise, V, 599. 

Baumberger. Voir Schardt. 

Baumhauer.Conception génitique 


photolyse de l'acide carbonique, 


des macles et présence de plu- 
46% 


SX 


678 TABLE DES AUTEURS 


sieurs lois de macle sur un mé- 
me cristal, VI, 488. 

Bedot, M. Moulage du crĂąne de 
Pithecanthropus crectus, V, 
377. — Recherches sur la po- 
pulation du Valais, VI, 302 

Benoit, Louis. Propriété particu-| 
liĂšre du trapĂšze, V, 1992. 

Bernard, R. Voir /Vietzhki. 

Berthoud, A. Action de l’isocya- 
rate de phényle sur les thia- 
mides, V, 478. 

Bertrand et Golliez. L'Ăąge tria- 
sique des calcaires des Alpes 
bernoises, VI, 281. 

Betschasnoff, Mme. Relations entre 
la fréquence du pouls et le con- 
tenu du cƓur, VI, 630. 

Bianchi. Voir Noelting. 

Bicknell, C. Les roches gravées 
du Val Fontanalba, V, 481. 

Bieler, S. Ossements d'animaux 
dans les palafittes, V, 368. — 
Distension du premier estomac 
des pigeons boulants. — In- 
clusions d’oranges, VI, 181. — 
Un pied Ă©talon de 1657, VI. 
425. — La conformation du 
pied du cheval, VI, 495. 

Billeter, O. Quelques analyses de 
vins de NeuchĂątel, V, 482. 

Bilhoiller, R. Le fƓhn, VI, 607. 
— Analyse de divers travaux, 
NS 19: 

Birkeland, Kr. PhénomÚne de 
succion des rayons cathodiques 
par un pÎle magnétique, VI, 
205. 

Blanc, Henri. Cours Ă©lementaire 
d'histoire naturelle, V, 88. — 
Le Plankton nocturne du LĂ©- 
man, VI, 182. — FĂ©condation 
de lƓuf de la truite, VI, 497. 

Blonay, H.-W. de. Voir Borel. 

Blondlot, R. Sur la mesure di- 
recte d'une quantitĂ© d’électri- 
cité en unités électromagnéti- 


ques ; application Ă  la construc- 
tion d'un compteur absolu 
d'électricité, VI, 530. 


lines sur Alpe Puntaiglas (Gri- 
sons) VI, 289. 

Bonna, A. Carbure double de cal- 
cium et de magnésium, V, 575. 

Borel, G. Pseudo-hystérotrauma- 
lismes oculaires chez les hom- 
nes assurés, V, 479. 

Borel, W. et H. W. de Blonay. 
Dosage de tannin dans les Ă©corces 
de chĂȘne, VI, 160. 

Borgeaud, À. Parasite de l'intestin 
du bƓuf, VI. 648. 

Briquet. Organisation et mode de 
dissémination du fruit chez 
Bupleurum. Lophocarp, V, 9%. 

BrƓck, Ernest van den. ExposĂ© 
préliminaire de l'étude du gri- 
sou dans ses rapports avec les 
phénomÚnes de la météorologie 
endogĂšne et au point de vue 
de sa prĂ©vision par l’observa- 
tion des microséismes, VI, 294. 

Brown, T. Vitalité des graines 
refroidies, V, 104. 

BrĂŒckner, E. Limites d’altitudes, 
VI, 60% — Oscillations du 
climat, VI, 612. 

Brun, A. [Cristallisation de 
pñtes siliceuses à 75 ‘ de 
silice et polybasiques, V, 384. 
— Rupture d'une poche d’eau 
de glacier, VI, 534. — PĂ©rido- 
tite normale au Cervin, VI. 
538. 

Brunner, H. L'action des persul- 
fates, VI, 426. — Nouvelles 
réactions desalcaloïdes, VI. 428. 

Brunner, H. et H. Lenis. DĂ©ri- 
vés de la théobromine et action 
du chloroforme sur la phényl- 
hydrazine, V, 284. 

Bugnion, E. LĂ©pidoptĂšres exo- 
tiques, V, 189. — Nouvelle 
théorie du sommeil, V, 568. 
— Les os chez les Batraciens 
urodĂšles, VI, 622. 

Buhler-Lindemeyer, Th. Passage 
des oiseaux migrateurs Ă  BĂąle, 
VI, 504. 

BĂŒhrer, C. Le tremblement de 
terre du 2 février, V. 570. 


Bodmer Beder. Roches cristal-!BĂŒhrer,C.et H. Dufour. Observa- 


. L 
PE CUT T NI ATT TR TER T 


P. »"n 
ne. né 


RFI 


Wen 
ah 


p ai TU" 


UN 


F> 
3 
cn 
& 


POUR L'ANNÉE 1898. 


tions actinométriques, V, 374.! 
Burckhardt, F. Le cerveau des 
SĂ©laciens, VI, 621. 


C 


Cailler, C. Analyse de divers 
travaux, V, 166. 

Candolle, Alph. de. Ce qui se passe! 
sur la limite géographique d'une, 
espÚce végétale et en quoi con-| 
siste cette limite, VI, 299. 

Candolle, Cas. de. Analyse del 
divers travaux, V, 101; VI, 299. 

Carl. Collembolidés de la Suisse, 
VI, 502. 

Cedercreutz. Ed. Voir Lunge. 

Cérenville, de. Procédé du frÎle 
ment. VI, 635. 

Chair, E. Explorations de grottes! 
V, 385. | 

Chodat, R. Algues littorales du. 
lac de Genùve, V, 96. — Sym- 
biose bactérienne et mycé-| 
lienne, VI, 525. — Analyse de! 
divers travaux, V, 378. 

Chodat, F. Barth et von Schirn- 
hofer. Champignons dans les! 
racines des orchidées, VE, 526. 

Couz. Avalanches, VI, 645. 

Commission géologique Suisse. 
Les mouvements de terrain en 
Suisse, 340. 

CongrĂšs gĂ©ologique Ă  ZĂŒrich. 
Comptes rendus, VI, 277. 

Conrady, A. DĂ©coctions et infu-| 
sions, VI, 415. 

Cornaz, Ed. Une angine diphté- 
ritique, V, 477. — Trois faits 
de tératologie végétale, V, 480. 
— Les roches gravĂ©es du Val 
Fontalba, V, 481. 

Creher, L. Périodicité du déve- 
loppement des racines carrées! 
en fraction continue, VI, 366. 

Crépieux, P. Voir Pictet. 


D 


679 

Delessert, EugĂšne. Le haricot 
sauteur, V, 183. 

Delessert-de-Mollins. Observation 
d’un bolide, V, 192. 

Divine, Mlle. Respiration du cƓur 
de la grenouille, VI, 631. 

Drechsel. E. Un Ă©ther silicique 
extrail des plumes, V, 56%. 

Dubois, P. Durées relatives de la 
période d'état variable de fer- 
meture dans diverses conditions 
de résistance, de self-induction 
et de capacité, VI, 374. 

Dufour, Ch. Particularité de l'é- 
eclipse de lune du 3 juillet, 1898, 
VI, 371, 437. 

Dufour, Henri. CaractÚres météo- 
rologiques particuliers du mois 
d'octobre 1897, V, 189. — DĂ©- 
perdition de lélectricité, V, 
h84, VI, 374. — Observations 
d'héliotropisme, VI, 182, 424. 
— Voir BĂŒhrer. 

Dufour, H. et C. Dutoit. Expé- 
riences de Marconi, V, 571. 
Dufour, Jean. Maladies de la vi- 
one, VI, 521. — Glandes per- 

lées de la vigne, VI, 647. 

Dumont. EugÚne. Les propriétés 
magnétiques des aciers au nic- 
kel, V, 331, 426. — Analyse 
de divers travaux, V, 281. 

Duparc, L. Constitution du Mont- 
Blanc, VI, 296. 

Duparce, L.et L. Mrazec. Phéno- 
mÚnes d'injection et de mé- 
tamorphisme exercés par la pro- 
togine et les roches granitiques 
en général, V, 450. 

Duparc, L. et F. Pearce. DĂ©ter- 
mination des Feldspaths, VI. 
288. — Les porphyres quart- 
zifĂšres du versant sud du Mont 
Blanc, VI, 288. 

Duparc, L. et Et. Ritter. Le mi- 
nerai de fer d'Ain-Oudrer (Al- 
gérie), V, 145. 


Décombe, L. La résonance mul-|Du Pasquier, Léon. Voir Forel. 
tiple des oscillations électriques! Dussaud, #. Présentation de son 


VI, 121. 


microphonographe, VI, 362. 


Delebecque, A. Les lacs français,|Dusserre, C. Sols arables de 


V, 84. — Voir Ritter. 


l'Isle, VI, 645. 


650 


Dutoit, C. Photographies du Cro- 
ton  Colliguaya, NV, 189. — 
Ronces des environs de Berne, 
VI, 529. — Voir Dufour. 

Dutoit, P. Voir Guye; voir Habel. 

Dutoit, Paul et L.Friderich. Cal- 
cul indirect de la pression criti- 
que, V, 574. 

Dutoit P., E. Aston et L. Fride- 
rich. Conductibilité des électro- 
lytes dans les dissolvants orga- 
niques, V, 287. 


E 


Emery, C. Un oligochĂšte noir des 
glaciers de l'Alaska, VI, 506. 

Emilewiez, T. et St. v. Kosta- 
necki. SynthĂšse de la 3-oxy-fla- 
vone, VI, 90. 

Escombe, F. Vitalité des graines] 
refroidies, V, 101. | 

Eternod. Circulation sanguine! 
dans l'Ɠuf et l'embryon bhu- 
main, VI, 624. 


F 


Farner. Voir Fschirch. 

Fassbender, F. Voir Werner. 

Fatio, V. RĂ©presentation des 
Faunes locales dans les musées, 
VI, 507. 

Favre, L. Explosion d’une chau- 
diĂšre Ă  vapeur, V, 479. 

Feist, F. Condensations cycliques 
dans la position para, V, 565. 
— Strophantines et Strophan- 
tidines, VI, 532. 

Feuerstein, W. et St. v. Kosta- 
necki. SynthÚse de dérivés dela 
flavone, VI, 93. — Synthùse 
de la flavone, VI, 644. 

Fichter, Fr..et Eug. Gully. L’acide 
Ôe-heptĂ©nique, V, 566. 

Fichter, F. et A. Krafft. Uonsti- 
tution des deux acides croto- 
niques, VI, 402. 

Fichter, Fr.et Werner Langguth. 
Acide a oxy-a-méthyladipique 
et acide à e hépténique, V, 566. 

Field. Bibliographie internatio- 
nale, VI, 489. — Le Concilium| 


TABLE 


bibliographicum VI, 515. 


DES AUTEURS 


Filipkowski. Voir NƓlting. 

Fischer, Ed. Flore cryptogamique 
suisse, VI, 516. 

Fischer-Sigwart. MammifĂšres et 
oiseaux rares de Suisse, VI, 499. 

Floris, R.-B. Voir Marcet. 

Forel, Aug. Parabiose chez les 
fourmis, VI, 646. 

Forel, F.-A. Le phénomÚne er- 
ratique en Finlande, V, 103. — 
Terrains olaciaires de la Fin- 
lande méridionale et centrale, 
V, 491. — Observations de 
mirages, V, 364. — Couche 
huileuse Ă  la surface des fleu- 
ves, V, 372. — Le raz de ma- 
rĂ©e de Grandson, VI, 1475. — 
Origine des eaux du Brassus, 
VI, 186. — Les fendues de la 
glace du lac de Joux, VI, 187. 
— Les flaques d’eau libre dans 
la glace des lacs gelés, VE, 187. 
— Sables du lac, VI, 652. — 
Analyse de divers travaux, V, 
8%, 470. — Voir Aubert. 

Forel, F.-A. et Du Pasquier. Le 
phénomÚne glaciaire, ses causes 
et ses périodicités, VI, 345. 

Friderich, L. Voir Dutoit. 

FrĂŒh, J. Sur la nature et la struc- 
ture du sol, VI, 277. — Erup- 
tion de tourhiùres, VI, 3441. — 
Les tremblements de terre en 
1895 et 1896, VI, 346, — 
Structure  Ă©cailleuse de la 
neige, VI, 49%4.— Galets sculp- 
tés, VI, 494. 

Fuhrmann, O. PhénomÚnes de la 
régénération chez les inverté- 


brés, V, 478. 
G 


Galli-Valerio. Notes helmintho- 
logiques, V, 572. 

Gaudry, A. Essai de paléontolo- 
gie philosophique, V, 28%. 

Gautier, Raoul. PremiĂšre comĂšte 
périodique de Tempel, VI, 300. 
— RĂ©sumĂ© mĂ©tĂ©orologique de 
l’annĂ©e 1897 pour GenĂšve et le 
Grand Saint Bernard VI, 459, 


POUR L'ANNÉE 


D67, — Analyse de divers tra- 
Nan, 270: 

Geiser, C.-F. se triples 
orthogonaux, VI, 363. 

Girardot, L.-A . 
Jurassique inférieur 
lédonien, VI, 351. 

Gnehm, R. et R. BĂ©nziger. 
charge de la soie au point de 
vue chimique, V, 476. 
La 2-5-dichlorbenzaldéhyde, V,| 
d63. 

Goldflus, M. Particularités 
l’ovule des ComposĂ©es, V, 390. 

Golliez. Voir Bertrand. 


du 


Gosse, H. Alluvions post-glaciaires| 


Ă  GenĂšve, VI, 357. 
Grébe, €. Nouveau carbure d'hy- 
drogĂšne, 102" Produits! 


de condensation des oxycétones. 


Fe Ă©tages du 
Jura! 


La 


de! 


1898. 681 


Gutton, GC. Ecrans électromagné- 
tiques, VI, 549. 

Guye C.-E. Méthode pour déter- 

| miner la puissance dans un ap- 
pareil parcouru par des courants 

sinusoïdaux de fréquence élevée 

NT AG 0— DE de divers 
travaux, V, 170. 

GrĂŒye, Ph. -A.et P. Dutoit. Effets 
thermiques dus au mélange des 
liquides, V, 91. 


H 


et P. Dutoit. Dosage 
de l'acide nitrique dans les ni- 
trates, VI, 193. 
Hagenbach-Bischoff, Ed. Pertur- 
bations produites dans les appa- 
| reils téléphoniques par le passage 
des trans Ă©lectriques, VI, 384. 


 Habel W. 


avec l’aniline, V, 291, — Jaune Hagmann, G. VariabilitĂ© dans la 


de benzoĂŻne, VL, 191. 


GrĂŠbe, C. et A. HĂŒnigsberger. 
Constitution du chrysĂšne, V, 
»81 ; VI, 193. 


Granger, À. Phosphures et arsĂ©- 
niures métalliques, VI, 591. 
Grassi. MĂ©tamorphoses de l’an- 

guille, V, 479 
Gremaud, 
lets par actions mécaniques, 


pasér osion, etpar des animaux, | 


VI, 481. 

Gross, V. CimetiĂšre helvĂšte de 
Vevey, VI, 614. 

Groth, P. Relations cristallogra- 
phiques et chimiques des miné- 
raux, V, 180. 

GrĂŒbenmann. Vie de Gustave 
Adolphe Kenngott, VI, 276. 
Guggenheimer, Sieg. Contribu- 
tions espérimentÀles à létude 
des rayons RĂŒntgen, V, 222. 

Guillaume, Ch.-Ed. Le nickel et 
ses alliages, V, 255, 305. 

Guillebeau.  Hypotrychon des 
porcs. Tumeurs de la vache, 
VI, 641. 

Guillemin. Scrutateur Ă©lectrique, 
VL 648. 

Gully, Eug. Voir Fichter. 


| 


A. Perforations de ga-| 


longueur des dents de quelques 
| carnivores, VI, 500. 

Halbey. Voir Tschirch. 

Haller, R. el St. v. Kostanecki. 
Sur la 3-4 dioxycinnamylidĂšne- 
cumaranone, V, 86. 

| Hanau. Influence de la thyroĂŻde. 
Le mal perforant du pied, VI, 
12( 


Hann, Julius. Manuel de climato- 
logie, V, 79: 

| Harbeck, E. Voir Lunge. 

Hartiwich, CG.  Poisons indiens. 
Fausse salsepareille, VI, 406. 

Haug.Klippes et régions exotiques 
VI, 280. 

Heim, À. Histoire gĂ©ologique des 
environs de Zurich, VI, 288.— 
DĂ©bit d’eau des puits, VE, 343. 

Hergesell. AĂ©rostation scienti- 
fique, VI, 610. 

Herzen. Fonction trypsinogĂšne 
de la rate, VI, 180. 

Hiepe, H. Voir Tschirch. 

Hinsberg, O. L'acide benzĂšne- 
sulfinique comme réactif, V, 
283. 

Hinsberg, O. et A. Simcoff. Syn- 
thÚse de dérivés du naphtindol, 
VI, 418. 

Hirase, S. Voir Jkeno. 


ic de LIT M NE NU CE 6 
RTS > tĂ©s 2 ÉÈT LÉ LR ns DAT 
= NA ps a 5 A ; Ă  <# A de vs 
d 244 d'â€˜Ă©r. 
: ES 
682 TABLE DES AUTEURS 


Hirsch, A. Le tremblement de 
terre du 22 février, V, 483. 
His. Rîle de l’acide urique, VI, 

637. 

HĂŒnigsberger, F. Voir GrĂŠbe. 

Horace. Vitalité des graines re- 
froidies, V, 101. 

Howard, L.-0. Le Liparis dispar, 
V, 383. 

Hug, 0. Faune ammonitifĂšre du 
Lias supérieur des Pueys et de 
Teysachaux (Moléson), VI, 486. 

Hurmuzescu. Modifications mé- 
caniques, physiques et chimi- 
ques qu'éprouvent les différents 
corps par l’aimentation, V, 27. 


I 


Ikeno, H. et S. Hirase. Le Gingko 
et le Cyclos revoluta, V, 477. 

Essleib. La céarine, VI, 416. 

Ito. Chaleur produite par lexci- 
tation du cerveau, VI, 629. 


J 


Jaccard, Paul. Voyage dans le 


Turkestan, V, 189, — Fixation 
de l'azote gazeux, V, 189.—Pa- 
léontologie végetale, VI, 181. 

Jaccard, Paul et Th. Rittener. 
Gentianes, VI, 528. 


dinées alpines, VI, 517. 


Jeanneret. Evolution des courants! Koby. Les polypiers crétaciques, 


directsetinverses dans le champ 
voltaĂŻque, VI, 381. 
Jenny. Vallée de la Birse, VI, 343. 


K 
Kacer. Voir Reverdin. 


Kammermann, A. Notice nécrolo- 


gique sur —, V, 104. 
Kehrmann. F. Migration des dou- 


bles liaisons quinoniques dans 
les corps du type azonium ; V,. 
982. — Couleur des composĂ©s 
du type de l'azonium, VI, 194.; 


Kehrmann, F. et 0. KrĂŒger. Oxi- 
mation des paraquinones, V, 
9 


Kehrmann, F. et E. Ruttimann. 


Combinaisons de l'acide arsé-|! 


| bobines d’induction faites de 


Klobski, W. et St. v. Kostanecki. 
Jacky, E. Infection par des Uré-| 


:Kollmann. Races 


 Kostanecki, St. ». L': naphtofla- 


|Kotimann. Peri- et paratyphlite, 


nique avec l'acide tungstique, 
'AULIE 

Kehrmann, F., F. Zimmerli et 
M. Matis. Amino-naphtophé- 
nazines, V, 290. 

Keller, C. Eléments africains par- 
mi les animaux domestiques de 
l'Europe, V, 54. — Le Pedia- 
spis aceris, VI, 505. 

Keller, C.-C. Dosage de la ca- 
fĂ©ine dans le thĂ©, V, 562. — 
Les glucosides des feuilles de 
la digitale et leur analyse 
quantitative, V, 563. 

Keller. Galles, VI, 643. 

Kenngott, G.-A. Notice nécrolo- 
gique sur —, VI, 276. 

Kippenberger, C. Recherche ana- 
lytique de l’antipyrine, V, 362. 

Kissling, E. Gisements oĂč ont Ă©tĂ© 
trouvés des restes de marmottes 
au Bantiger et au Steinibach, 
VI, 358. 

Kleiner, A. Le temps nécessaire 

à la charge apériodique de con- 

densateurs en paraffine, VI 

377. — Charge oscillante de 

|. condensateurs, au moyen de 


différentes matiÚres, VI, 378. 


Les oxybenzalbromindanones, 
VI T2 


VI, 356. 
Kokhan, voir Ullmann. 
humaines et 
hérédité, VI, 649, 


vone, VI, 92. — Nouveaux 
essais synthétiques dans le 
groupe de la flavone, VI, 403. 
— Voir Feuerstein. — Voir 
Haller. — Voir Klobski. 

Kostanecki, St. v. et L. Laczkow- 
sky.Monoxybenzalindanediones 
V, 475. 

Kostanecki, St. v.et D. Maron. La 
2-oxydibenzalacétone, VI, 174. 


VI, 635. 
Krafft, A. Voir Fichter. 


% 
a, 
; 
ss 


POUR L'ANNÉE 1898. 683 


Kruger, O0. Voir Kehrmann. 

Kuntz. Voir NƓlting. 

KĂŒnzler, G. Les lignes doubles 
des surfaces développables, VE, 
370. 

Kunze-Krause, H. L'analyse capil- 
laire, V, 486. — Formation de 
la carbylamine dans certains 
alcaloïdes, VI, 178. — Les 
tannoĂŻdes, VI, #10. 


L 


Laczkowsky, L. Noir Kostanecki. 

Lang, Arnold. Traité d'anatomie 
comparĂ©e, VI, 421.— Helix ne- 
moralis et Helix hortensis, VI, 
506. 

Lederrey. Station d'essais agri- 
coles, VI, 643. 

Lenis, H. Voir Brunner. 

Leontieff, J. Voir Rupe. 

Le Royer, Al. Grottes et gouffres 
naturels, V, 386. 

Liechti. Engrais, VI, 645. 

Lomakina, Mie. Anastomoses 
nerveuses sur le cƓur du chien 
et du cheval, VI, 631. 

Lorenz, Richard. DĂ©composition 
des solutions salées, VI, 96. 

Loriol, P. de. Etude paléontolo- 
logique sur le terrain oxfordien 
supérieur et moyen du Jura 
bernois, VI, 353. 

Luethy. Relief du Gothard, VI, 
49%. 

Lugeon, M. Relief géologique des 
Bauges, VI, 185. — Klippes et 


régions exotiques, VI, 289. = 


Les vallées transversales des 
Alpes, VI, 342. — L'ancien 
cours du Rhîne, VI, 344. — 
Carte gĂ©ologique d’Albertville, 
VI, 653. 

Lullin, Th. Description d'un phé- 
nomĂšne imitant les taches so- 
laires, VI, 4d1. 

Lunge, G. Analyse du carbonate 
de sodium, V, 561. 

Lunge, G. et Cedercreutz. Ana- 
lyse du carbure de calcium, de 
l'acétylÚne et sa purification, 
V, 567. 


Lunge, G. et E. Harbeck. Ana- 
lyse des bicarbonates, V. D6%. 

Lunge, G. et Ed. Marmier. Sen- 
sibilité des indicateurs, V, 362. 
— Fabrication du chlore par 
le procédé de Mond au moyen 
du nickel, V, 561. 

Lunge, G. et ©. Millberg. Action 
des alcalis caustiques et des 
carbonates alcalins sur la silice 
de diverses provenances, V, 
362, 563. 

LĂŒscher. Isolement du cerveau, 
du cervelet et de la moëlle 
allongée, VI, 633. 


M 


Mallet, E. Voir Ullmanr. 

Marcet, W. Transparence de l'air 
au point de vue de la photogra- 
phie. VI, 538. 

Marcet, W. et R.-B. Floris. La 
calorimétrie humaine, VL 538. 

Marchal, Paul. Cecidomyia des- 
tructor, V, 376. 

Marconi. Télégraphe sans fil, V, 
383. 

Marmier. Ed. Noir Lunge. 

Maron, D. Voir Kostanecki. 

Matis, M. Voir Kehrmann. 

Maurer. Couche de neige au 
Titlis, VE, 611. 

Maurizio, A. Diffusion et germi- 
nation des saprolégniées, VI, 
518. — DĂ©veloppement d’al- 


| vues Ă©piphyles sur Îles plantes. 


de serre, VI, 520. 

Mayer-Eymar. Bases de la tr- 
minologie stratigraphique 1n- 

| ternationale, VI, 484. — Fos- 

| sile nouveau de lEocĂšne 

d'Egypte, VI, 597. 

(Mazé. Absorption de l'azote par 

| les racines des légumineuses, 
V, 378. 

Melander, G. Condensation de la 
vapeur d’eau dans l'atmosphùre, 
Vite 

Mercanton, P. Le grain du gla- 
cier, V, 369. — Formation des 
cristaux de givre, V, 365. — 


"4. ) 
"3 > 0 

DES Je gr, e Eds 
ĂŻ D is M EAST +: 

Le e. o 


684 TABLE DES AUTEURS 


Phosphorescence des neiges et Musy, M. MammifĂšres disparus 

des glaciers, VI, 177. de Fribourg, VI, 513. 
Merlis, M. Composition des grai- N 

ues et des germes étiolés du lu- 

pinus augustifolius, V, 562. — Niehaus, C. Fabrication de la 

Voir Schultze. cellulose en Suisse. VI, 408. 
Meunier, Stanislas. Charriage des Nietzki, R. et A. Baillard. Com- 
j masses caillouteuses ou boueu- posés azammoniums, VI, 293. 
” ses sous l’action de l’eau, VI, Nietzki, R. et R. Bernard. Le 


Ăč 341. — PhĂ©nomĂšne de capture  cĂ©drirĂšte, VI, 172. = 
4 applicable aux glaciers, VI, 343. NƓlting, E. et Bianchi. Matiùres 124 
pe Micheli. Mare. Greffage du Clian- colorantes azoïques dérivées de = 
k tus Dampieri, VI, 527. — | l'acide 2-8 naphtylaminesulfo- ot 
#E Photographies de plantes rares.) nique, VI. 399. - 
‘£ VI, 598. — Explorations bota- NƓlhng, E, et Filipkowski. Quel- LE 
De niques au Mexique, VI, 528. ques dérivés 1-2-6 du benzÚne, + 
D. Milch. Le Verrucano, VI 348. : VI, 400. 2,80 

ve Millberg, C. Voir Lunge. Nelting, E. et Kuntz. Une nou- <% 

: MƓhlenbrĂŒck, H. SthĂ©toscope, velle classe de matiĂšres colo- 4 
, NL rantes, les benzényl-di-phényl- A 

MeÊsch. Les mofettes de Schuls,. amidines diaminées, VI, 395. ee: 
3 VI. 343, — Facies Ă©chinoder- NĂŠlting, E. et Paira. Les isomĂš- e 
4 mique rouge du Lias dans les res des rhodamines, les para- , 
4 Grisons, VI, 351. rhodamines, VI. 397. 


Monnier. D. Recherche des colo- Noyer. Castration, VI, 642. 
rants artificiels dans les vins, Nuesch. Le Schweizersbild, VE, 


V, 282. 358. — Le Kesslerloch, VE, 616. 2 
Montessus de Ballore, F. de. Les 0 nr 
Etats-Unis sismiques, V, 201. 

à Morris, D.-K. Propriétés magné Observatoire de GenÚve. Observa- E 
Dr tiques et résistance électrique tions météorologiques, V, 105,  % 
D. du fer comme fonctions de! 193, 297, 393, 489, 585 ; VI, Éé: 

tempéralure, V, 281. | 97, 197, 305, 429, 541, 661. * 
Morton, W. Tortues d'Algérie et|Oppliger. Spongiaires du Malm % 

de Madagascar, VI. 190. |: des environs de Baden, VI, 354. > 
Moser, Ch. Fonction intervenant, P 


dans la théorie de l'assurance). 

contre la maladie, VI, 364.  |Paira. Voir NƓlting. 
Moser. Alimentation du bétail, | P arona. Ammonites liasiques de 
VI, 642 | la Lombardie, VI, 353. 

: , Pearce, F. Recherches sur le ver- 


Mrazec, L. Voir Duparc. F . 

MĂŒhlberg, F. Recouvrements de! bu re ri 
la chaine du LĂ€gern et forma-| "Voir Dupare Mars - : 
tion des Klippes. VI, 482. | pejet, L. Combustion et analyse 

MĂŒhlberg, Max. Stratigraphie du! ges gaz des fumĂ©es dans les ca- 
Jurassique moyen dans la JorifĂšres Ă  feu continu, V, 368. 
Suisse septentrionale, VE, 487.|  __ La combustion dansles four- 

MĂŒller. Photographies RĂŠntgen,!  neaux Ă  pĂ©trole et la viciation 
VI, 640. de l’air, VI, 190. 

Murani, Oreste. La lumiÚre et les|Penard. Iris observé sur le lae, 


rayons RĂŽntgen, V, 83. | VI, 534. 


POUR L'ANNÉE 1898. 685 
Perrot, Louis. Thermo-Ă©lectricitĂ©! ceuses, V, 363. — MusĂ©e Pa- 
du bismuth cristallisĂ©, VI, 105, ! lĂ©ontologique, VI, 183. — 
229. — Analyse de divers tra-| Excursion gĂ©ologiqueen Russie, 
vaux, V, 81. | VI 184. 
Peyerimhof, P. de. La variation | Reverdin, F. Le carbure de cal- 
sexuelle chez les Arthropodes,! cium pour déceler l'eau, VE, 
VI, 303. 660. — Analyse de divers 


Pictet, Amé. Nouvelle synthÚse! travaux, V, 85, 86, 283, 474; 
de l’4 2’-phĂ©nylpicoline, V, 89./ VI, 90, 92, 93, 94, 174, 293, 
— Analyse de divers travaux,| 418, 419. 

V. 89, 282, 286, 580; VI, 199. | Reverdin, F. et Kacer. Migration 

Pictet Amé et P. Crépieux . Ré-| de l'atome diode, V, 92, 129. 
duction de la nicotyrine, V,| Richter, Ed. Etudes lacustres, V, 
580; VI, 393. | 470. — Les variations pĂ©riodi- 

Pictet, AmĂ© et G. Sussdorff. Quel- ee des glaciers, VI, 22. — 
ques dérivés de l'acide micotique! Traces d'anciens glaciers dans 


V, 443. l'intérieur des Alpes, VI, 489. 
Pictet, Arnold. DĂ©veloppement! Rickli. Tulipa Celsiana prĂšs c'e 
aĂ©rien des ailes de LĂ©pidoptĂšres. Brigue, VI, 523. — Le genre 
RhopalocĂšres, V, 378. — MĂ©- Doryenium, VI, 524. 
tamorphoses des chrysalides de! Riggenbach. Photographies des 
RhopalocĂšres, V, 577. | nuages, VI, 6114. 


Piclet, Raoul. L’ automobilisme| Ril liet, A. Analyse de divers tra- 
et la force motrice : le moteur! vaux, V, 383. 
air-eau, V, 390, K4A, 590, VI Rittener, Th. Voir, Jaccard. 


16, 555. Ritter. Et. Tectonique des plis 
Pidoux, J. Occultation d’Antarùs. de la bordure SW. et NW. 
par la lune, VI, 296. — Al- du Mont-Blanc, VI, 278. — 


penglĂŒhn et rĂ©fraction, VI, Voir Duparc. 

372. — Petite planùte, VI, 539.) Ritter, E. et À. Delebecque.Lacsdes 
Piperoff. Le Calanda, VI, 283, Pyrénées, VI, 53. 

351. — Tomas de la vallĂ©e du Ris, C. etC, Simon. Acide p-dini- 

Rhin, VI, 340. — Analyse des! trodibenzyldisulfonique V, 85, 


eaux de PfÀffers, VI, 343. | 474. 
Pitard, E. Crùnes dolichocé-| Rive, L. de la. Propagation d'un 
phales, XI, 6145. — Crñnes| allongement graduel dans un fil 


de criminels français, VI, 616. élastique, VI, 389. 
Plantamour, Ph. Notice nécrolo-| |Rollier. Synchronisme des facies 


gique sur, V, 293. | et Ă©tages du Malm du Jura et 
Polacco. Voir Tschirch. . son application à l’orographie, 
Popta. C. Infection par des Pro-| VI, 352. — Assises de la 


tomyus macrosporus, VI, 517.) molasse Ɠningienne de Trame- 
Preudhomme de Borre. Analyse lan, VI 357. 

de divers travaux, V, 377, 383; Rothpletz. Structure du GlÀrnisch, 

VL 303. VI, 283. 
Prevost, J.-L. TrĂ©mulations fibril | | Roux, F. Photographies d’argy- 

laires du cƓur Ă©lectrisĂ©, ĆžL, | ronĂštes, VI, 177. 

655. | Rovida. Cohéreurs, VI, 657. 

R (RĂŒbeli. Le rein dans les fƓtus 
| des ruminants, VI, 642. 

Renaud, Ed. Voir Bamberger. | Rupe, H. L’acide cinĂ©olique, VE 
Renevier, E. Incrustations sili-! 388. 


686 


Rupe, H. et J. Leontjeff. Conden-| 
salion des aldébydes nitroben 
zoïques avec la gallacétophé-! 
none, VI, 390. | 

RĂŒst, C. Analyse de l’eau de la 
source « Marzis» à Plongeon! 
prĂšs GenĂšve, V, 162, 580. 

Rutimeyer, L. Recueil de petits 
Ă©crits, V, 180. 

RĂŒttimann, E. Voir Kehrmann. 


S 


Sarasin, C. MĂ©moire sur les gen- 
res Hoplites, Sonneratia, Desmo- 
ceras et Puzosia, V, 383; VI, 
396.—Alluvions post-glaciaires 
des environs de GenĂšve, VI, 
397. — Analyse de divers tra- 
vaux, V, 180, 284; VI, 294, 421. | 

Sarasin, Ed. Seiches du lac des. 
IV-cantons, V, 389; VI, 382. 
— Analyse de divers travaux, | 
V, 102. | 

Saussure, R. de. Cinématique] 
des fluides, V, 497; VI, 296. | 

Schaer, E. Les ferments oxy-| 
dants VI, 404. — Hydrate de! 
chloral, VI, 405. 

Schaerges. Le gaïacol et ses déri- 
vés, VI, 408. | 

Schaich. MĂ©moire stratigraphique 
ea région du Randen, VI, 

D2. 

Schall, C. Formation Ă©lectrolyti- 
que des dithiodisulfures, VI, 
387. 

Schardt, H. Origine des lacs du 
pied du Jura suisse, V,68; VI, 
344. — Origine des grands 
lacs du Jura V, 182. — Un 
nouveau fossile du flysch, V, 
373. — Quelques accidents tec- 
toniques du Jura, V, 481. — 

Stratigraphie du calcaire du 
Mont Arvel, V, 484. — Syn- 
clinal entre Miex et Tanay, V, 
488. — Les progrĂšs de la gĂ©o- 
logie en Suisse pendant l'année! 
1897, VI, 276, 340. — La tec-| 
tonique et l'hypothĂšse du char- 
riage des Préalpes et des Klip- 
pes. VI, 281. — Eboulement 


TABLE DES 


AUTEURS 


interglaciaire aux environs de 
Vugelles (Jura vaudois), VI, 
357, — Recurrence des gla- 
ciers jarassiens aprĂšs le retrait 
du glacier du RhĂŽne, VI, 492. 
— Origine des sources du Mt 
de Chamblon, VI, 649. 


Schardt, H. et Baumberger. Le 


Valangien inférieur, VE, 355. 

Schenk, A. Les populations lacus- 
tres au point de vue anthropo- 
logique, V, 366. — Ossements 
humains des sépultures néoli- 
tiques de Chamblandes, du ChĂ - 
telard et Montagny sur Lutry, 
V, 536. — EthnogĂ©nie des po- 
pulations helvétiques, VI, 423. 

Schilina, Mile. Kymographe et 
tonographe, VE, 632. 

Schirnhofer von. Voir Chodat. 

Schmidt. Nouvelle carte géolo- 
gique de la Suisse, VI, 277. — 
L'Alta Brianza, VI, 287. 

SchƓntjes, H. Piromùtre portatif 
basé sur l'emploi d'un millivolt- 
mĂštre Westen et d'un couple, 
ther  oélectrique platine-platine 
rhodié 10, V, 136. 

SchrÎter, C. La variabilité dans 
le genre Pinus, VI, 523. 

Schulze, E. MatiÚre azotée ex- 
traite de germes du ricin, V, 
&74. — DĂ©composition des 
substances albuminoĂŻdes et pro- 
duction de l'asparagine et de 
la glutamine pendant la germi- 
nation, V, 565. — Transforma- 
tion des substances albuminoĂŻ- 
des dans les plantes, VI, 533. 

Schulze et M. Merlis. LĂ©cithine 
extraite de quelques graines et 
de tourteaux oléagineux, V, 
D6). 

Schulze et E. Winterstein. Un 
produit de décomposition de 
l'arginine, V, 476. 

Schumacher-Kopp. La réaction 
du furfurol dans les analyses 
d'huiles, VI, 409. 

SchĂŒrch, O. CrĂąnes de la Suisse 
moyenne, VI, 617. 

Seiler, Emil. Influence de la tein- 


[+ _ 
687 
Faune du Gault du Piz 
Dartgas, VI, 355. — Fossiles 
Jurassiques dans les marnes si- 


dérolitiques du Jura bùlois et 
soleurois, VI, 356. Stratigra- 


POUR L'ANNÉE 1898. 
pĂ©rature et de la pression at-! — 
mosphérique sur le rayonne-! 
ment calorifique des fils métal-| 
liques chauffés, VI. 531. 
Seiler, Ulrich Sur lacharge oseil-| 
latoire des condensateurs et son| 


application à la détermination 


conducteurs, VI, 532. 
Simcoff, À. Voir Hinsberg. 
Simon, C. Voir Ris. 


€ Vaux, NV 680179, 478, 479, 
| 180, 361; VE, 531. 

À Spring. W. Du rĂŽle des composĂ©s 
ferriques et des matiĂšres humi- 
ques dans le phénomÚne de la 


Soret, C. Analyse de divers tra-|Tschirch, A. et Farner. 


phie des Klippes du canton 
d'Unterwalden, VI, 480. 


du self-potentiel de systÚmes|Tripet, F. Tératologie végétale, 


V, 481. 
Tschirch, A. Chromatophores du 
café, VI, 414. 


La 
gomme laque, VI, 411. 
Tschirch, A. et Halbey. Oliban, 
VI, 441. 


ITschirch, A. et H, Hiepe. L'aloi- 


ne du Cap, VI 410. 


|Tschirch. A.et Polacco. Xantho- 


coloration des eaux et sur l’éli- ‘ 
Ăč mination de ces substances sous! _ rhamnine, VI, 413. 
> l'influence de la lumiĂšre solaire! Zschirner, F. Voir Bamberger. 
Me V, 5. — Matiùres colorantes à| Turrettini, Th. Hauteurs diurnes 
4 base de fer des terrains de sé-| du lac Léman, en 1897, V, 217. 
Dre diments et origine probable des|Tutton, A.-E. Etude cristallo- 
7 roches rouges, VE, 5. graphique sur les séléniates 
Standfuss. Zoologie expérimen-| simples de potassium, rubidium 
: tale en corrélation avec la théo-| et cesium, V, 81. 
rie de l’évolution, VI, 495. U 
: Steinmann. Les schistes grisons, ue 
É VI, 284, 316, 349, 355. Ulimann, F. Purification de l'a- 
q Steinmann, E. Analyse de divers! cĂ©tylĂšne, V, 582. — Points de 
11 travaux, V, 560. fusion et d’ébullition des chlor- 
42 Stichtenoth, Albert. L'orbite de| hydrates des amines aromati- 
: la comĂšte de 1822, V, 79. ques primaires, VE, 192. 
2 Straneo. P. Sur la conductibilité| Ulmann, F. et D. Kohan. Naph- 


thermique de la glace, V, 361. 
Streun. La mer de brouillard en 
Suisse. VI, 613. 
Studer, B. Expertise des cham- 
pignons, VI, #17. 
Stutz. Subdivision du malm, VI, 
391. 
Sussdorff, G. Voir Pictet. 
Swerinzew. Les lacs de montagne, 
VL 344. 
J Ă  


Tambor, J. et F. Wildi. Dérivés 
de la benzalacétophénone VI, 
419. 

Tobler. Jurassique des Hautes- 
Alpes calcaires bordant le flanc 


tocarbazol, V, 286. 

Ullmann, F.etE. Mallet. MĂ©thyl- 
fluorénone, V, 90. 

Ullmann, F. et M. Waitz. Dimé- 
thylacridine, VI, 191. 

Urech, F. Variétés aberrantes de 
Vanessa, VI, 505. 


V 


Vandevyver, L.-N. Appareil pour 
la détermination du point de 
fnsion, VI, 129. DEYE 

Varigny de. Télégonie, V, 487. 

Veillon, Henri. Expériences avec 
les cohĂ©reurs, V, 416. — Un 
transformateur de M. Klingel- 
fass Ă  BĂąle, VI, 313. 


N. du massif de l’Aar, VI, 350.! Voigt, W. PropriĂ©tĂ©s physiques 


688 TABLE DES AUTEURS POUR L'ANNÉE 1898. 


fondamentales des cristaux, V, 
173. 
W 


Wautz, M. Voir Ullmann. 

Walter, J. Nouvel appareil d’ab- 
sorption pour gaz, V, 362. 

Weber, H.-F. Considérations sur 
l'influence de la forme des for- 
ces Ă©lectromotrices ou des in- 
tensités alternatives dans la 
détermination des capacités et 
des coeïficients d’induction à 
lPaide des courants alternatifs, 
V, 170. 

Weber, R. HygromĂštre Ă  absorp- 
tion VI, 382. 

Werner, Alf. Constitution des 
combinaisons inorganiques, V, 
563. — Grandeur molĂ©culaire 
de quelques sels inorganiques, 
V, 564. — Sels cobaltiques tri 
et diaminĂ©s, V, 566. — Sur les 
composés nitro-aZ0-aZ0xIques 
et hydrazoĂŻques, VI, 388. 

Werner, A. et F. Fassbender. 
Constitution des combinaisons 
inorganiques. RĂ©action d’An- 
derson, V, 566. 

Werner, Alf. et Georg Richter. 
Combinaisons ammoniacales du 
sulfocyanure de chrome et de 
leurs stéréoisomÚres, V, 567. 

Werner Langquth. Voir Fichter. 

Westermaier. Stomates des feuil- 
les, VI, 516. 

Westmann, J. Le magnétisme du 
fer oligiste, V, 179. 


Fe | es, . 


fchg LATE Es 
Se 27 NES ASTON PTE TS SRE 


"Ă  ea Le 


Ă ! 
Wilezeck, E. Toxicité des graines 
d'Euphorbe, V, 571. ; 
Wild, H. Nouvelle forme de po- 
laristrobomùtre, VI, 379. —In- 
clinaison magnétique, VE, 609 
Waldi, F. Voir Tambor. ME. 
Wilhelmi. PhénomÚnes arthri- 
tiques chez le veau, VI, 641. 
Winterstein, E. Combinaison 
phosphorée quidonne naissance 
à l’imosite, V, 567. Noir 
Schulze. F4 
Wolfer, A. Taches solaires dans 
les années 1887, 1889, V, 76. a 
Wood. Mouvements de lintestin 
chez les Tanches, VI, 627. A 
Wroblewski A. L’amidon solu 
ble, V, 566. — Nature chi- 
mique de la diastase et pré 
sence de l’arabane dans les prĂ©s 
parations de la diastase, VE, 
90. — Nouvel appareil d’extrac- 
tion pour liquides, VI, 96. D 
Wybauw. Relations du nerf vague 5 
avec le cƓur, VI, 628. 


Y 


* 
Ur 


A 
:*e 


Yung, E. Intestin des poissons, 
VI, 509. — Le Plankton du 
LĂ©man, VI, 511. — La perche 
soleil, VI, 545. 28e 


Z “ 

Zimmerli, F. Voir Kehrmann. k : 
Zimmermann. DĂ©monstration ana- 
tomique, VI, 625. + 


ES 
PS AS ETES 


3e: 


AUS UT Der A D. 
\ À $ 
» Le » - 
w É Ă© FR } 4 _ j 
—— Y x bS \ ‘ + fe 
x : | + } ‘ 
5 Là Le « »; u A 
ÂŁ - : x | | 
? «4% \ +  s + - -