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Full text of "Etudes sur les microzoaires, ou infusoires proprement dits : comprenant de nouvelles recherches sur leur organisation, leur classification et la description des espèces nouvelles ou peu connues"

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ÉTUDES 


SUR 


LES  MICROZOAIRES 

OU 


INFUSOIRES  PROPREMENT  DITS 


oiibeil.  — Tjp.  et  stér.  de  Chété  fils. 


ETUDES 


son 


ou 

INFUSOIRES  PROPREMENT  DITS 


COMPRENANT 

DE  NOUVELLES  RECHERCHES  SUR  LEUR  ORGANISATION,  LEUR  CLASSIFICATION 
ET  LA  DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES 


PAR 

E.  DE  FROMENTEL 

Docteur  en  médecine,  membre  fondateur  du  Comité  paléontologique, 
des  Sociétés  géologiques  de  France,  d’Émulation  du  Doubs,  Linnéenne  de  Normandie 
des  Sciences  historiques  de  l’Yonne,  etc.,  etc,  lauréat  des  Sociétés  savantes. 


PLANCHES  ET  NOTES  DESCRIPTIVES  DES  ESPÈCES 

PAR  Mmc  J.  JOBARD-MUTEAU 


PARIS 

G.  MASSON,  ÉDITEUR 

LIBRAIRE  DE  L’ACADÉMIE  DE  MÉDECINE 
17,  Place  de  l’École-de-Médecine 


1874 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2015 


https  ://archive.org/detai  Is/b21 729694 


Le  règne  animal,  qui  depuis  la  plus  haute  antiquité  attira  l’atten- 
tion des  naturalistes  et  donna  successivement  naissance  à des  travaux 
remarquables  sur  les  habitants  de  notre  monde  visible,  contient  toute 
une  classe  d’animaux  inconnus  jusqu’à  ces  derniers  temps,  invisibles 
à nos  yeux  et  que  le  progrès  des  sciences  a pu  seul  faire  sortir  des 
ténèbres  profondes  où  ils  étaient  plongés  depuis  la  naissance  du 
monde  : nous  voulons  parler  des  Infusoires  ou  Microzoaires. 

Ces  être  minuscules,  ces  petites  merveilles  de  la  création  n’ont  été 
révélés  à l’admiration  des  savants  qu’à  l’époque  où  la  découverte  des 
instruments  d’optique  grossissants  leur  a permis  d’étendre  le  champ 
de  leurs  investigations  et  pénétrer  dans  ce  domaine  des  infiniment 
petits,  féerie  animée,  miniature  admirable  de  notre  monde  et  dépas- 
sant en  surprises  et  en  étonnements  tout  ce  que  pourrait  concevoir 
l’imagination  la  plus  vive  et  la  plus  féconde. 

Aussi  est-ce  avec  un  entrain,  une  véritable  passion  scientifique 
que  les  premiers  micrographes  se  sont  précipités  à l’étude  de  ces 
petits  joyaux  de  la  nature,  et  il  faudrait  aujourd’hui  des  volumes  pour 


VI 


relater  toutes  les  recherches  patientes,  les  narrations  pleines  d’an- 
thousiasme,  qui  régnent  dans  les  nombreux  écrits  qui  depuis  Leeu- 
venhoek  jusqu’à  nos  jours  ont  paru  en  France,  en  Angleterre,  en 
Allemagne,  etc. 

La  connaissance  des  Microzoaires  a été  forcément  subordonnée 
aux  progrès  que  les  années  ont  fait  subir  aux  instruments  d’optique  : 
à mesure  que  le  microscope  se  perfectionnait,  l’horizon  des  décou- 
vertes s’élargissait  ; les  êtres  se  montraient  plus  distincts  et  les  erreurs 
des  premiers  Curieux  de  la  nature  se  trouvaient  peu  à peu  rectifiées, 
en  même  temps  que  des  formes  nouvelles,  d’admirables  créations 
venaient  s’offrir  aux  yeux  émerveillés  des  derniers  investigateurs. 

Ce  monde  des  infiniment  petits  de  la  terre  qui  ne  peut  être  com- 
paré, quant  à l’immensité  du  nombre,  qu’aux  mondes  infiniment 
grands  de  l’univers,  a encore  avec  ces  derniers  cette  remarquable 
analogie,  que  leurs  limites  réelles  sont  et  seront  toujours  un  mystère 
que  ne  pourront  appronfondir  les  patients  labeurs  ni  le  génie  des 
hommes.  La  science  progresse  incessamment,  chaque  jour  elle  fait 
un  pas  en  avant;  elle  invente  des  instruments  de  plus  en  plus  per- 
fectionnés qui  étendent  le  domaine  de  nos  connaissances:  mais  plus 
nous  avançons,  plus  l’horizon  recule.  Les  télescopes  vont  au  loin 
plonger  dans  le  ciel  pour  y chercher  la  forme  des  astres  et  découvrir 
les  lois  qui  les  régissent  ; le  microscope  s’approche  des  particules 
animées  et  en  étudie  les  organes  étranges  ; chaque  jour  nous  péné- 
trons de  plus  en  plus  dans  l’étude  des  grandes  et  des  petites  créations, 
mais,  à mesure  que  nous  étendons  le  champ  de  nos  investigations  et 
quand  nous  croyons  avoir  atteint  les  extrêmes  limites,  des  mondes 
nouveaux  apparaissent,  des  êtres  inconnus  surgissent  à nos  yeux  et 
jettent  à nos  moyens  bornés  le  défi  des  créations  illimitées. 


VII 


Oui  nous  dira  jamais  quels  sont  ces  points  lumineux  qui  trem- 
blent au  firmament,  qui  nous  en  chiffrera  le  nombre;  quel  instru- 
ment nous  fera  pénétror  dans  ces  mondes  immenses  que  nous 
voyons  semés  dans  l’univers  comme  une  poussière  de  diamants? 

(Jui  donc  aussi  pourra  nous  faire  connaître  ces  atomes  animés 
qui  fourmillent  sous  nos  yeux,  poussière  vivante  qui,  malgré  les 
efforts  de  l’optique,  reste  insaisissable,  dont  les  molécules  se  mêlent 
et  se  croisent  sous  nos  yeux  sans  que  nous  puissions  sonder  les 
mystères  de  leur  existence  ? — 11  est  un  terme  que  l’homme  par  sa 
nature  même  ne  saurait  franchir  : tout  est  limite  et  horizon  pour 
lui;  les  limites  et  les  horizons  n’existent  pas  dans  la  Création. 

Outre  l’attrait  que  présente  l’étude  des  Infusoires  en  nous  révé- 
lant des  organes  inconnus  chez  les  autres  animaux,  des  effets  de 
mécanique  que  la  science  ignore,  une  vie  et  une  reproduction  qui 
étonnent  l’observateur  par  la  rapidité  des  actes  qui  s’accomplissent 
sous  ses  yeux,  les  êtres  microscopiques  ont  encore  attiré  l’attention 
du  monde  savant  par  le  rôle  extraordinaire  qu’on  a cru  devoir,  dans 
ces  derniers  temps,  leur  faire  jouer  dans  les  phénomènes  de  la  fer- 
mentation et  de  la  décomposition  des  corps  et  plus  encore  peut-être 
par  les  discussions  orageuses  qui  ont  retenti  au  sein  de  nos  académies, 
au  sujet  de  leur  origine  première. 

Nous  avons  donc  pensé  que  le  moment  était  venu  de  publier  nos 
recherches  sur  la  nature  et  la  composition  organique  des  Infusoires, 
croyant  qu’il  était  de  notre  devoir  d’apporter  tous  les  matériaux  que 
nous  possédons  à la  fondation  de  la  Microzoologie,  édifice  scienti- 
fique resté  jusqu’alors  à peu  près  à l’état  débauche  et  auquel  nos 
successeurs  devront  un  jour  apporter  tous  les  perfectionnements  que 
l’avenir  leur  réserve. 


VIII 


Je  ne  saurais  Irop  ici  remercier  madame  J.  Jobard-Muteau,  de 
Gray,  qui  non-seulement  a bien  voulu  mettre  à la  confection  des 
planches  de  cet  ouvrage  son  rare  talent  de  peintre  et  de  dessinateur, 
mais  qui  a fourni  encore  à la  description  des  espèces  toutes  les  notes 
qu’elle  a recueillies  avec  une  patience  et  un  esprit  d’observation  re- 
marquable, pendant  les  longues  années  que  nous  avons  consacrées 
ensemble  à l’étude  des  Microzoaires. 


DE  FrOMENTEL. 


ETUDES 


SUR 


LES  MICROZO  AIRES 


OU 


INFUSOIRES  PROPREMENT  DITS 


PREMIÈRE  PARTIE 


1 

RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 

Le  volume  extrêmement  réduit  de  la  plupart  des  Infusoires,  la 
rapidité  souvent  vertigineuse  de  leurs  mouvements,  leur  changement 
brusque  de  forme,  les  modifications  qu’ils  subissent  au  moment  de 
leur  multiplication  et  la  diffluence  souvent  complète  de  leur  corps, 
alors  que  l’on  croit  pouvoir  les  saisir  et  les  examiner,  sont  autant  de  dif- 
ficultés qui  ont  rendu  leur  étude  extrêmement  pénible  et  engendré 
de  longs  débats  dans  la  science  au  sujet  de  la  structure  de  leurs  orga- 
nes et  des  fonctions  qu’ils  sont  appelés  à remplir. 

Les  premiers  observateurs,  mal  servis  pax  les  instruments  impar- 
faits qu’ils  possédaient  alors  et  ne  pouvant  étudier  que  les  objets  qu'ils 
leur  permettaient  de  voir,  ne  purent  se  rendre  compte  de  la  nature 

i 


2 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C RO  Z O A I RES. 


animale  ou  végétale  des  êtres  qu’ils  découvrirent,  et  bien  moins  en- 
core de  leur  organisation.  C’est  ainsi  que  Baker  (1743),  Trembley 
(1744),  Hill  (1752),  Joblot  (1754)  et  presque  en  même  temps  Rœsel, 
Ledermuller,  etc.,  tirent  connaître  successivement  différents  animaux 
microscopiques  qu'ils  rencontrèrent  dans  les  mares,  les  ruisseaux  ou 
les  infusions  artificielles,  mais  sans  les  distinguer  des  nombreux  êtres 
étrangers  qu'ils  confondirent  avec  eux.  Après  Wrisberg  (1764),  qui 
le  premier  donna  aux  animaux  microscopiques  le  nom  ü Infusoires, 
et  Linné,  qui  les  confondit  sous  le  nom  de  Chaos , Ellis  (1769)  et  Eis- 
chorn  (1776)  décrivirent  un  assez  grand  nombre  de  Microzoaires  et 
semblèrent  avoir  ouvert  à leurs  successeurs  la  voie  qui  devait  bientôt 
conduire  à des  études  plus  approfondies  sur  la  nature  des  Infusoires 
et  les  fonctions  de  leurs  organes.  En  effet,  les  travaux  de  Spallanzani 
et  de  Saussure  sont  déjà  caractérisés  par  des  données  physiologiques 
sur  la  manière  de  vivre  des  Infusoires  et  sur  leur  mode  de  multiplica- 
tion, et  Gleichen  (1778),  qui  parvint  à les  colorer  artificiellement  en 
leur  faisant  absorber  du  carmin,  démontra  les  facultés  nutritives  des 
Infusoires  et  traça  une  route  nouvelle  aux  savants  qui  dès  lors  es- 
sayèrent de  fonder  une  classification  de  ces  petits  êtres,  tels  que 
Muller,  Lamarck,  Bory-Saint-Vincent,  etc. 

Mais  cette  expérience  remarquable  devait  surtout  avoir  un  reten- 
tissement prodigieux  quand  Ehrenberg  publia  ses  recherches  sur  la 
structure  des  Systolides  et  des  Infusoires.  Mieux  servi  que  ses  prédé- 
cesseurs par  des  instruments  perfectionnés,  il  répéta  l’expérience  de 
Gleichen,  vit  les  bols  alimentaires  se  distribuer  dans  l’intérieur  des 
Infusoires  et  sur  ces  observations  posa  les  bases  de  sa  nouvelle  clas- 
sification : non-seulement  il  attribua  aux  Infusoires  des  estomacs  nom- 
breux, mais  il  leur  trouva  des  organes  sexuels,  visuels,  nerveux, 
musculaires,  et  enfin  une  organisation  qui  les  rapprochait  des  êtres 
supérieurs. 

Ces  travaux,  qui  étonnèrent  le  monde  savant  et  y soulevèrent  un 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


3 

enthousiasme  extraordinaire,  ne  tardèrent  pas  à provoquer  une  réac- 
tion à laquelle  du  reste  il  était  facile  de  s’attendre.  La  théorie  de  la 
polygastricité  et  les  éléments  organiques  décrits  par  M.  Ehrenberg 
furent  simultanément  attaqués  en  France  et  en  Allemagne  et  même 
par  les  élèves  du  savant  professeur  de  Berlin.  On  nia  les  estomacs, 
les  muscles,  les  organes  sexuels  et  nerveux,  etc.,  et  l’on  tomba  bientôt 
dans  un  excès  contraire  en  refusant  aux  Infusoires  toute  trace  d’orga- 
nisation. M.  Dujardin,  l’adversaire  français  le  plus  passionné  deM.  Eh- 
renberg, alla  encore  plus  loin  ; il  ne  voulut  pas  reconnaître  aux  micro- 
zoaires  une  enveloppe,  un  tégument  quelconque,  et  il  en  fit  une  masse 
gélatiniforme  susceptible  de  se  creuser  spontanément  des  vacuoles 
et  qu’il  nomma  sarcode. 

Il  serait  trop  long  aujourd’hui  de  faire  l’historique  de  ces  débats 
interminables  qui  surgirent  dans  la  science  au  sujet  de  l’existence 
admise  ou  rejetée  des  organes  des  Infusoires;  l’erreur  se  trouve  né- 
cessairement aux  deux  extrêmes  ; aussi,  entre  les  affirmations  ardues 
de  M.  Ehrenberg  et  les  dénégations  exagérées  de  M.  Dujardin,  il  existe 
un  ensemble  de  connaissances,  vrai  domaine  delaréalité,que  les  travaux 
des  micrographes  contemporains  ont  contribué  à mettre  en  évidence, 
et  auquel  nous  venons  aujourd’hui  apporter  le  tribut  de  nos  propres 
recherches. 

Bien  qu’il  existe  une  relation,  une  certaine  parenté  entre  les  dif- 
férents organes  que  nous  allons  étudier  chez  les  Infusoires;  bien  que 
certains  de  ces  organes  servent  à la  fois  à des  fonctions  multiples  soit 
de  relation,  soit  de  nutrition,  pour  plus  de  clarté  et  pour  rendre  cette 
étude  plus  facile,  nous  les  diviserons  en  organes  externes  et  organes 
internes . 


ETUDES  SUR  LES  M I CROZ 0 A 1 RES. 


4 


1.  ORGANES  EXTERNES  DES  INFUSOIRES. 

Nous  donnons  le  nom  d’organes  externes  à tous  ceux  qui  se  trou- 
vent placés  à la  surface  de  l’Infusoire  alors  même  que,  comme  les 
eirrhes  buccaux,  ils  servent  à une  fonction  interne.  Les  cirrhes  buc- 
caux sont  en  effet  plus  spécialement  destinés  à attirer  dans  la  bouche 
des  Infusoires  les  parties  nutritives,  les  molécules  qui  se  trouvent  dans 
le  liquide  qui  les  baigne,  mais  en  même  temps  ils  peuvent  servir 
d’organes  locomoteurs,  comme  on  le  remarque  chez  la  plus  grande 
partie  des  Infusoires  nageurs. 

Les  organes  externes  comprennent:  1°  l’enveloppe  proprement  dite 
des  Infusoires  et  2°  les  appendices  qui  y adhèrent. 

A.  Cuticule  et  Myose. 

Cuticule.  — Dans  l’état  actuel  de  la  science  on  peut  affirmer,  sans 
crainte  d’être  contredit,  que  les  Infusoires  proprement  dits  ont  tous 
une  enveloppe,  un  tégument  particulier  qui  recouvre  et  protège  les 
organes  internes. 

M.  Dujardin  lui-même,  après  avoir  nié  ce  tégument,  fut  enlin 
contraint  de  l’admettre,  et,  depuis,  les  travaux  de  MM.  Frey,  Leuckart, 
Carter,  Claparède,  etc.,  n’ont  plus  laissé  de  doute  à cet  égard.  M.  Colin 
lit  à ce  sujet  une  expérience  que  nous  avions  tentée  avec  succès  bien 
avant  lui,  et  qui  consiste  à traiter  certains  Infusoires  par  l’alcool.  Sous 
l'influence  de  cet  agent,  on  voit  bientôt  la  substance  interne  se  séparer 
du  tégument  et  n’avoir  plus  d’adhérence  avec  lui  que  par  l’œsophage. 
Nos  premières  expériences  ont  été  faites  sur  les  Kolpodes,  et  celles  de 
M.  Colin  sur  les  Paramécies.  MM.  Claparède  etLachmann  annoncent 
pouvoir  obtenir  le  même  résultat  avec  l’acide  chromique  étendu 
d’eau. 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


5 


Il  n’est  même  pas  nécessaire,  pour  s’assurer  de  l’existence  d’un 
tégument  chez  beaucoup  d’infusoires,  d’avoir  recours  aux  expériences 
que  nous  venons  d’indiquer;  un  grand  nombre  de  Microzoaires  pos- 
sèdent une  enveloppe  qui  résiste  à la  mort  et  à la  dessiccation  de  l’animal. 
La  partie  parenchymateuse  et  les  organes  internes  peuvent  même 
s’échapper  par  la  rupture  de  la  membrane  légumentaire,  sous  1 i n— 
tluence  d’une  pression,  par  exemple,  sans  que  dans  certains  cas  le 
tégument  disparaisse.  Il  est  vrai  que  chez  certains  Infusoires  l’enve- 
loppe, la  cuticule , comme  la  nomme  M.  Colin,  alors  même  qu’elle 
présente  l’aspect  d’une  carapace,  peut  diffluer  comme  le  reste  du 
corps  de  l’animal  et  se  résoudre  en  granulations  lines,  dites  élémen- 
taires: ce  cas  se  présente  chez  les  Stentors,  les  Stylonychies,  etc.;  mais 
chez  les  Vorticelles,  les  Epistylies,  certains  Kolpodes,  etc.,  la  cuticule 
acquiert  assez  de  consistance  pour  résister  à la  mort  de  l’animal  et 
pouvoir  être  conservée  à l’état  de  préparation  microscopique. 

Le  tégument  des  Infusoires  est  rarement  lisse,  le  plus  ordinaire- 
ment il  est  sillonné  de  stries  longitudinales  ou  obliques,  mais  rarement 
transversales  et  dont  nous  étudierons  bientôt  l’origine.  La  cuticule 
peut  être  constituée  par  une  pellicule  unie,  semblable  à un  vernis; 
mais  chez  certains  infusoires  on  constate  qu’elle  est  formée  de  plaques 
écailleuses  et  même  qu’elle  se  durcit  en  forme  de  carapace,  comme 
on  le  voit  chez  les  Kolpodes  et  les  Coleps. 

Il  ne  faut  pas  confondre  la  cuticule  avec  certains  organes  résis- 
tants que  l’on  remarque  chez  les  Vaginicoles,  les  Tintinnus , les  The- 
camonas , etc.  Ces  enveloppes  solides,  souvent  très-dures  et  qui  per- 
sistent après  la  disparition  de  l’animal,  doivent  être  considérées  comme 
un  produit  de  la  sécrétion  de  la  cuticule  et  offrent  une  certaine  ana- 
logie avec  les  coquilles  ou  les  fourreaux  des  annélides.  Il  serait  en 
effet  bien  difficile  d’expliquer  la  présence  de  ces  étuis  transparents, 
d’une  forme  élégante  et  de  nature  diverse,  si  on  ne  devait  pas  y voir 
un  produit  de  l’animal  lui-même,  et  par  conséquent  et  par  analogie 


ETUDES  SUR  LES  M I C ROZ 0 A I RE S . 


6 

avec  ce  que  nous  voyons  dans  les  séries  animales  plus  élevées,  le 
résultat  d’une  sécrétion  des  organes  extérieurs. 

La  cuticule  proprement  dite,  alors  qu’elle  n’est  pas  durcie  sous 
forme  de  cuirasse  ou  de  carapace,  comme  nous  l’avons  dit  plus  haut, 
est  aussi  élastique  que  le  parenchyme  du  corps  de  l’Infusoire  ; elle  se 
prête  à tous  les  mouvements,  à toutes  les  formes;  elle  s’allonge,  se 
rétrécit  suivant  les  besoins  de  l’animal  et  peut  même,  sous  l’influence 
d’un  travail  mystérieux,  se  séparer  en  partie  de  son  premier  individu 
pour  aller,  se  multipliant  à l'infini,  recouvrir  une  série  interminable 
d’êtres  semblables. 

Suivez  révolution  d’une  Vorticelle  au  moment  de  sa  multiplication  : 
celle-ci  en  un  temps  donné  se  divise  en  deux  Vorticelles,  et  la  cuticule 
de  la  première  se  trouve  recouvrir  les  deux  êtres  qui  viennent  de  se 
séparer.  L’une  d’elles,  munie  momentanément  de  cils  à la  base,  va  au 
loin  se  constituer  à l’état  parfait,  puis  se  fissiparise  et  donne  naissance 
à deux  autres  Vorticelles  semblables.  Pendant  ce  temps,  la  première 
restée  sur  le  pédoncule  est  de  nouveau  soumise  à la  fissiparité  et  a 
encore  détaché  une  moitié  d’elle-même.  La  première  a donc  donné 
naissance  à 4 Vorticelles;  celles-ci  en  peu  de  temps  en  engendrent  8, 
10,  32,  64,  etc.,  et  cependant  chacune  d’elles  est  recouverte  de  la  cu- 
ticule première,  de  même  qu’il  existe  pour  chacune  d’elles  une  partie 
du  parenchyme  renfermant  les  éléments  de  tous  les  organes  de  ces 
êtres  déjà  assez  compliqués. 

Les  Vorticelles  sont  portées  sur  un  pédoncule  qui  est  formé  d’un  tube 
rigide  ou  pouvant  se  contracter.  Ce  tube  arrondi  ou  légèrement  aplati 
a ses  parois  formées  par  la  continuation  de  la  cuticule  épaissie,  et  sa 
lumière  contient  souvent  un  élément  contracteur  que  nous  examine- 
rons bientôt.  Lorsqu’une  Vorticelle,  après  avoir  subi  la  fissiparité,  s’est 
divisée  en  deux  Vorticelles  semblables  et  attachées  au  même  point  du 
pédoncule,  l’une  d’elles  se  sépare  de  sa  congénère  et  nage  librement  au 
moyen  de  cils  qui  se  sont,  à cet  effet,  momentanément  développés  en 


r 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


couronne  à sa  base.  Bientôt  ses  mouvements,  d’une  rapidité  d’abord  ex- 
trême, se  ralentissent  ; puis  elle  se  fixe  enfin  sur  un  corps  étranger  par 
le  point  qui  fut  sa  dernière  attache  avec  laVorticelle  mère.  Sa  couronne 
de  cils  devenue  inutile  disparaît  bientôt  et  son  pédoncule  se  développe 
insensiblement.  Nous  avons  eu  plusieurs  fois  la  patience  de  suivre  ce 
développement  en  mesurant  par  minutes  la  longueur  que  prend  le  pé- 
doncule. Ce  développement,  qui  paraît  très-rapide  en  raison  du  grossis- 
sement'avec  lequel  on  l’observe,  suit  en  réalité  à peu  près  les  lois  qui  ré- 
gissent la  croissance  des  appendices  chez  les  animaux  supérieurs.  Le 
pédoncule  d’une  Vorticelle  s’allonge  deOmm,  029  en  5 minutes  vu  avec 
un  grossissement  de  400  diamètres  ; en  10  minutes  il  est  de  0mra,  035  ; 
en  15  minutes,  de  0mm,  042  ; en  20  minutes  de  0rara,  050;  en  25  mi- 
nutes, de0mm,  059,  etc.  On  voit  par  ces  chiffres  que  la  puissance  de  dé- 
veloppement diminue  à mesure  que  le  temps  augmente;  car,  si  la  pro- 
gression était  constamment  égale  par  minute,  le  pédoncule  qui  a en 
10  minutes  atteint  une  longueur  de  0mm,  035,  devrait  en  20  minutes 
être  de  0mm,  070,  tandis  qu’en  réalité  il  n’est  que  de  0mm,  050,  ce  qui 
établit  pour  la  seconde  période  de  10  minutes  une  différence  en  moins 
de  deux  centièmes  de  millimètres.  Or,  d’après  les  nombres  que  nous 
avons  indiqués  pour  un  développement  du  pédoncule  pendant  5.  10. 
15,  20,  etc.,  minutes,  on  constate  que  la  différence  en  moins,  par  série 
de  5 minutes,  est  en  réalité  de  un  millième  de  millimètre  ; de  sorte  que 
cette  croissance  atteindrait  en  une  heure  une  longueur  de  0ram,  140, 
si  elle  n’etait  arrêtée  par  un  maximum  de  développement. 

Celte  longueur  de  0mm,  140  en  une  heure  étant  la  progression 
réelle  du  pédoncule  pendant  ce  temps,  on  voit,  en  tenant  compte  des 
différences  en  moins  qui  se  produiraient  encore,  qu’en  24  heures 
la  croissance  serait  environ  de  2 millimètres.  Or  ce  développement 
en  longueur  est  généralement  celui  que  l’on  constate  dans  la  crois- 
sance des  poils  chez  les  êtres  supérieurs,  lorsqu’ils  ont  été  coupés  au 
ras  de  la  peau.  Avec  un  grossissement  de  400  diamètres  si  c’était 


s 


ÉTUDES  SUR  LES  MI  C ROZO A I RES  . 


possible,  on  verrait  donc  croître  les  poils  des  animaux  supérieurs  avec 
autant  de  rapidité  que  l’on  voit  se  développer  le  pédoncule  du  vorti- 
celle  ; ce  qui  prouve  que,  même  chez  les  infiniment  petits,  comme  chez 
les  êtres  les  plus  développés,  les  lois  de  la  nature  semblent  rester 
constantes. 

Myose.  — Lorsque  l’on  examine  avec  un  fort  grossissement  la  sur- 
face d'un  Stentor  (1),  le  Stentor  vert,  par  exemple,  on  reconnaît  que 
le  tégument  est  creusé  de  sillons  longitudinaux  très-étroits,  allant  du 
sommet  à la  hase  de  l’animal  et  séparés  par  des  bandes  relativement 
assez  larges  et  à peu  près  égales  dans  toute  leur  longueur.  Quand  le 
Stentor,  accidentellement  fixé  par  sa  hase,  s’est  développé  dans  toute 
son  étendue,  ces  bandes  apparaissent  plates  et  les  sillons  qui  les  sé- 
parent ressemblent  à des  lignes  très-fines.  Dans  cet  état  on  peut 
apercevoir,  en  attirant  le  foyer  du  microscope  un  peu  au-dessus  de 

la  surface,  le  milieu  des  bandes  garni  de  cils  fins,  assez  longs  et  ré- 

/ 

gulièrement  espacés  (2).  Chaque  cil  est  implanté  sur  une  molécule 
arrondie,  un  peu  brillante  et  qui  semble  placée  sous  la  cuticule.  Le 
reste  de  la  bande  est  rempli  de  granulations  extrêmement  fines, 
presque  opaques  et  qui  sont  reliées  entre  elles  par  des  fibres  infini- 
ment minces  et  hyalines.  Mais  si  le  Stentor  vient  à se  contracter  et  à 
prendre  une  forme  arrondie,  la  surface  tégumentaire  change  alors 
complètement  d’aspect.  Les  sillons  qui  séparent  les  bandes  se  creu- 
sent profondément  ou  du  moins  ont  cette  apparence,  car  cet  aspect 
n’est  que  le  résultat  de  la  forme  que  prennent  les  bandes  ciliées. 
Celles-ci,  de  plates  qu’elles  étaient,  s’épaississent  en  s’arrondis- 
sant (3)  ; les  cils  de  la  périphérie  se  rapprochent  ; la  surface  arrondie 
se  mamelonné  et  présente  à l’œil  une  succession  de  petits  monticules 

(1)  Voyez  pl.  I et  II. 

(2)  Pl . II,  fig.  2 et  5. 

(3)  Pl.  II,  fig.  1 et  4. 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


9 


séparés  par  des  lignes  transversales.  Les  granulations  sous-cutanées 
se  trouvent  serrées  les  unes  contre  les  autres  et  la  substance  fibreuse 
hyaline  qui  les  unit  n’est  plus  visible. 

Que  s’est-il  donc  passé  au  moment  de  la  contraction  du  Stentor 
qui  a diminué  sa  longueur  de  près  des  deux  tiers?  La  cuticule  est 
restée  inerte,  mais  a subi  l’influence  d’un  corps  éminemment  con- 
tractile, qui,  agissantà  lamanière  des  muscles  des  animaux  supérieurs, 
a déterminé,  en  se  contractant,  le  froncement  du  tégument.  Ce  n’est 
pas  celui-ci,  qui  n’est  en  réalité  qu'une  pellicule  extrêmement  mince, 
qui  cause  l’épaississement  des  bandes,  mais  bien  une  couche  infé- 
rieure à la  cuticule,  qui  naturellement  devient  plus  épaisse  en  dimi- 
nuant de  longueur,  et  joue  ici  exactement  le  rôle  des  muscles  des 
animaux  supérieurs.  C'est  à cet  organe  contractile  que  nous  avons 
donné  le  nom  de  myose , pour  rappeler  les  fonctions  qu’il  est  appelé 
à remplir. 

On  aurait  tort  de  croire  que  l’organe  contractile  que  nous  venons  de 
décrire  existe  seulement  chez  les  Stentors.  Nous  avons  pris  pour 
exemple  cet  infusoire  parce  que  c’est  un  des  plus  grands  qui  existe 
et,  par  conséquent,  celui  qui  offre  le  plus  de  facilité  à l’observation; 
mais  nous  avons  pu  nous  convaincre  que  chez  tous  les  Microzoaires 
qui  ont  la  faculté  de  se  contracter  et,  par  suite,  de  modifier  volontaire- 
ment la  forme  de  leur  corps,  cet  appareil  existe  exactement  comme 
nous  l’avons  décrit  pour  le  Stentor. 

Il  est  une  famille  d’animaux  microscopiques  bien  connue  des  mi- 
crographes et  qui  attire  forcément  leur  attention  par  leur  admirable 
organisation,  nous  voulons  parler  des  Systolides  ou  Rotateurs.  Ces 
petites  merveilles  de  la  création,  douées  déjà  d’organes  bien  supé- 
rieurs à ceux  des  Infusoires,  ont  aussi  des  appareils  contracteurs  bien 

i 

développés  et  d’un  examen  facile.  Chez  eux,  ces  petits  muscles  sont 
aussi  des  bandes  rubanées,  hyalines,  mais  bien  détachées  de  l’enve- 
loppe extérieure  et  dont  on  aperçoit  facilement  les  deux  points 

2 


10 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZ O A I R E S . 


d’adhérence.  Ces  muscles,  si  on  ose  leur  donner  ce  nom,  sont  con- 
stitués par  des  fibres  longitudinales  extrêmement  fines  et  transpa- 
rentes et  qui,  au  moment  de  la  contraction,  s’épaississent  et  devien- 
nent par  suite  plus  visibles.  On  aperçoit  aussi,  mais  moins 
abondamment,  des  granulations  punctiformes  disséminées  dans  ces 
fibres,  et  l’analogie  est  frappante  entre  ces  organes  contracteurs  et 
ceux  des  Infusoires.  Mais  chez  les  Systolides  il  existe  des  parties  résis- 
tantes auxquelles  ces  organes  peuvent  s’attacher  et,  par  conséquent, 
la  liberté  plus  grande  dont  ils  jouissent  dans  leurs  mouvements  les 
rend  plus  faciles  à l’observation.  Chez  les  Infusoires,  les  attaches  du 
tissu  contractile  ne  peuvent  avoir  lieu  que  sous  la  cuticule,  et  ces 
points  d’attache,  étant  forcément  très-rapprochés,  donnent,  au  mo- 
ment de  la  contraction,  cet  aspect  chagriné  que  nous  venons  de 
décrire  pour  les  Stentors  et  qui  est  exactement  le  même  chez  les 
espèces  que  renferme  la  famille  des  Lacrymariens.  Seulement  ici  les 
fibres  n’ont  plus  tout  à fait  la  direction  longitudinale  des  Stentors, 
elles  sont  obliques  et  contournent  en  spirale  le  corps  de  ces  Infusoires. 

Il  résulte  de  cette  disposition,  par  suite  de  la  transparence  de  ces 
Microzoaires,  un  aspect  tout  particulier  et  qui  a fait  croire  aux  micro- 
graphes qui  nous  ont  précédé,  que  le  tégument  était  réticulé. 

Chez  les  Vorticelles  qui,  elles  aussi,  peuvent  atteindre  une  taille 
relativement  assez  considérable,  la  mvose  est  tout  aussi  facile  à ob- 
server que  chez  les  Stentors  et  les  Lacrymariens  ; mais  ici  nous  avons 
à examiner  des  Infusoires  dont  le  corps  est  glabre  et  qui  ne  possè- 
dent plus  ces  bandes  séparées  par  des  sillons  qu’on  remarque  chez 
les  Infusoires  que  nous  avons  cités  plus  haut.  M.  Dujardin  a bien 
figuré  des  Vorticelles  avec  un  tégument  réticulé,  mais  nous  n’avons 
rien  pu  observer  de  semblable,  et  nous  avons  seulement  remarqué  chez 
celles-ci  comme  chez  les  Epistylis  des  stries  transversales  qui  devien- 
nent très-évidentes  au  moment  de  la  contraction  de  ces  animaux  (1). 


(1  ) PI.  VIII,  fig.  1,2,3. 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES.  11 

Nous  décrirons,  en  étudiant  spécialement  les  organes  qui  séparent 
cette  famille  des  autres,  ce  qui  occasionne  le  retrait  des  cirrhes  buc- 
caux et  du  sommet  des  Vorticelliens,  mais  ici  nous  ne  devons  nous 
occuper  que  de  l’appareil  contracteur  qui  détermine  dans  le  corps  de 
ces  Infusoires  et  dans  leur  pédoncule  les  changements  brusques  de 
forme  que  l'on  y constate. 

Au  moment  où  la  Vorticelle  se  contracte,  la  partie  inférieure  du 
corps  se  plisse,  le  pédoncule  se  contourne  en  spirale  en  se  raccourcis- 
sant (1),  ou  se  dispose  suivant  des  angles  plus  ou  moins  aigus  (2). 
L’organe  contracteur  des  Vorticelles,  qui  semble  n’être  que  l’épa- 
nouissement en  cône  renversé  de  la  myose  du  pédoncule,  ne  paraît 
avoir  que  trois  ou  quatre  points  d’attache  à la  cuticule  du  reste  fort 
résistante.  Ces  points  d'attache  sont  indiqués  par  les  trois  ou  quatre 
plis  qui  se  produisent  à la  base  de  la  Vorticelle  aü  moment  de  sa 
contraction.  Quelques  espèces  offrent  un  froncement  presque  général 
de  la  cuticule,  ce  qui  fait  supposer  que  dans  ce  cas  les  fibres  myosi- 
ques  se  prolongent  jusqu'au  sommet,  et  ont  des  points  d’attache  sur 
toute  la  hauteur.  Le  pédoncule  des  Vorticelles  n’est  en  réalité  que  la 
continuation  de  leur  tégument.  Il  se  présente  sous  forme  d’un  tube  à 
parois  assez  épaisses  et  renfermant  un  appareil  contracteur  analogue 
à celui  que  nous  avons  constaté  dans  les  bandes  myosiques  du  Stentor. 
Ici  encore  c’est  un  tissu  fibreux,  hyalin,  parsemé  de  granulations 
fines  et  opaques.  Cet  appareil  contracteur,  qui  dans  le  corps  de  la 
Vorticelle  agit  du  sommet  à la  base  suivant  l'axe  de  l’animal,  se  trouve 
dans  le  pédoncule  avoir  ses  points  d'attache  disposés  suivant  une  li- 
gne spirale.  Aussi,  au  moment  de  sa  contraction,  le  pédoncule  revient 
sur  lui-même  en  formant  un  enroulement  analogue  aux  élastiques 
métalliques.  Chez  quelques  espèces,  assez  rarement  du  reste,  les 
points  d’attache  existent  sur  des  endroits  symétriquement  et  alter- 

(1)  PI.  VII,  fig.  16.  — PI.  IV,  fig.  5.  — PI.  Il,  fig.  5,  etc. 

(2;  PI.  IV,  fig.  21. 


12 


ETUDES  SUR  LES  MICROZO AIRES . 


nativement  opposés  ; aussi,  dans  ce  cas  le  pédoncule  ne  se  contracte 
plus  en  spirale,  mais  il  se  plisse  en  zigzag-. 

Quelques  espèces  de  la  famille  des  Vorticelliens  possèdent  dans  le 
pédoncule  un  organe  myosique  qui  a bien,  comme  dans  les  cas  précé- 
dents, des  points  d’attache  disposés  en  spirale,  mais  au  moment  de  la 
contraction  la  myose  seule  se  contourne  en  spirale  et  le  tégument 
extérieur  du  pédoncule  se  raccourcit  sans  s’enrouler,  et  s’invagine 
segment  par  segment,  tout  en  conservant  une  direction  rectiligne  (1). 

Dans  d’autres  cas,  les  fibres  myosiques  paraissent  développées  seu- 
lement d’un  seul  côté  à la  base  de  l’animal  ; aussi  lorsque  celui-ci. 
sous  l'influence  d’une  excitation  extérieure,  vient  à se  contracter,  ni  le 
corps  ni  le  pédoncule  ne  se  raccourcissent,  mais  le  premier  s’infléchit 
brusquement  sur  le  second  et  y demeure  jusqu’au  moment  où  le  re- 
dressement s’opère  pour  lui  faire  reprendre  sa  position  normale  (2). 

Nous  n’avons  pas  voulu  séparer  l’étude  de  la  myose  de  celle  de  la 
cuticule,  parce  que  ces  deux  organes  sont  en  rapport  intime,  et  que 
la  seconde  se  trouve  constamment  sous  la  dépendance  de  la  première. 
Celle-ci,  ne  pouvant  avoir  de  point  d’attache  qu’avec  la  cuticule,  ne 
saurait  manifester  son  action  sans  elle  ; mais  la  myose  n’est  pas 
toujours  destinée  à opérer  des  contractions  qui  modifient  plus  ou 
moins  profondément  la  forme  du  corps,  elle  est  aussi  l’agent  qui 
préside  aux  mouvements  des  organes  externes  que  nous  allons  étu- 
dier. La  myose  se  trouve  alors  plus  ou  moins  développée  suivant  les 
organes  qu’elle  est  appelée  à mettre  en  mouvement  et  constitue  même, 
dans  certains  cas,  une  substance  qui  peut  résister  à la  diffluence  du 
Microzoaire.  C’est  ainsi  que  les  fibres  myosiques  disposées  en  cou- 
ronne au  sommet  de  Y Halteria  grandinella , et  qui  sont  destinées  à 
produire  les  mouvements  rapides  et  puissants  des  cirrhes  du  som- 
met, se  présentent  après  la  disparition  du  reste  de  l’animal,  sous 


(1)  Voy.  pl.  IV,  fig.  21 . 

(2)  PI.  VIII,  fig.  4, 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


13 


forme  d’une  couronne  transparente,  grenue  et  légèrement  jaunâtre, 
sur  laquelle  se  conservent  encore  longtemps  les  cirrhes  qui  en  dépen- 
dent (1).  Un  appareil  analogue,  n’offrant  pas  toujours,  il  est  vrai,  la 
même  résistance,  se  rencontre  chez  tous  les  infusoires  à tourbillons, 
mais  devient  de  plus  en  plus  difficile  à constater  à mesure  que  le 
Microzoaire  diminue  de  volume. 

L’organe  contracteur,  que  nous  venons  de  décrire  sous  le  nom  de 
myose,  avait  déjà  été  entrevu  par  plusieurs  micrographes.  M.  Ehren- 
berg pense  que  presque  tous  les  Infusoires  sont  munis  de  muscles, 
mais  il  ne  donne  aucune  description  de  cet  organe.  Czermack  décrit 
le  muscle  du  pédicelle  des  Vorticelles  et  de  la  base  du  calice,  mais  en 
commettant  une  erreur  grossière  sur  le  nombre  et  la  disposition  des 
faisceaux.  Leydig  (2)  représente  les  muscles  des  Infusoires  comme 
formés  d’une  succession  de  cônes  emboîtés  les  uns  dans  les  autres. 
Lieberkühn  (3)  a très-bien  étudié  le  jeu  des  muscles  des  Stentors, 
mais  n’a  pas  suffisamment  défini  leur  nature  ; enfin  MM.  Claparède 
et  Lachmann  (4)  ont  constaté  chez  un  Zoothamnium  marin  la  myose 
du  pédoncule  faisant  saillie  à sa  base  et  présentant  un  faisceau  de 
filn  ’es  nombreuses  et  contournées  en  spirale. 


B.  Organes  appendiculaires. 


Cils.  — La  surface  externe  des  Infusoires  est  ordinairement  cou- 
verte d’appendices  très-fins,  plus  ou  moins  longs  et  serrés.  Ces  ap- 
pendices, auxquels  on  a donné  le  nom  de  cils,  se  montrent  sur  la 
cuticule  en  lignes  droites,  longitudinales  ou  spirales,  mais  rarement 

(1)  PI.  XXII. 

(2)  Lehrbuch  des  Hist.,  p.  134  et  suiv. 

(3)  Muller’s  Arcliiv.  1837. 

(4)  Etude  sur  les  Inf.  et  les  Zhizopodes,  1838,  p.  92. 


14 


ETUDES  SUR  LES  M I CROZ O A I RE S . 


transversales.  Ces  petits  organes,  qui  ont  quelquefois  une  ténuité 
telle  qu'ils  échappent  à l’observation,  sont  destinés  le  plus  souvent  à 
faire  mouvoir  l’animal  dans  le  liquide  qu’il  habite.  Leurs  mouvements 
sont  individuels  et  successifs,  ce  qui  donne  à leur  ensemble  un  aspect 
ondulant  d’autant  plus  facile  à observer  que  l’infusoire  est  plus  rap- 
proché de  sa  fin. 

Les  cils  ne  sont  pas,  comme  on  pourrait  le  supposer,  un  produit  de 
la  cuticule,  ils  traversent  ce  mince  tégument,  et  leur  base  se  trouve 
placée  entre  celui-ci  et  la  couche  myosique  qui  provoque  et  régit 
leurs  mouvements  ondulatoires.  Aussi,  lorsque  la  myose  se  trouve 
très-développée  et  que  ses  fibres  se  montrent  sous  forme  de  bandes 
longitudinales  ou  obliques,  comme  on  le  remarque  chez  les  Stentors, 
les  Lacrymaires,  etc.,  les  cils  forment  des  séries  régulières  plus  ou 
moins  serrées  et  qui  suivent  exactement  le  sommet  des  faisceaux 
myosiques. 

Quelques  auteurs,  et  ceux  surtout  qui  ont  refusé  aux  Infusoires 
une  organisation  quelconque,  ont  assimilé  les  cils  de  la  cuticule 
aux  filaments  que  l’on  constate  aux  sommets  de  certaines  cellules 
chez  les  animaux  supérieurs  et  qui  sont  connues  sous  le  nom  de 
cellules  vibratiles.  Ces  cellules,  que  l’on  rencontre  dans  les  fosses 
nasales,  les  voies  aériennes,  le  vagin,  etc.,  se  présentent  sous  une 
forme  conique  dont  la  base  est  munie  de  filaments  très-déliés  et 
doués  d’un  mouvement  ondulant.  Mais  ces  organes  sont  constam- 
ment destinés  à la  même  fonction,  leur  mouvement  est  uniforme  et 
toujours  dirigé  dans  le  même  sens  ; il  est  instinctif,  pour  ainsi  dire, 
et  continue  jusqu’à  ce  que  les  agents  extérieurs  aient  détruit  les 
principes  de  la  cellule  elle-même.  Le  mouvement  des  cils  des  Mi- 
erozoaires  est  réfléchi ; il  est  sous  l’influence  de  la  volonté  de  l’animal 
qui  le  modifie  à chaque  instant,  soit  pour  se  porter  en  avant,  soit 
pour  nager  en  arrière,  soit  en  arrêtant  leur  vibration  lorsqu’il  veut 
rester  à l’état  de  repos. 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES.  15 

Cette  soumission  des  cils  à la  volonté  de  l’animal  se  fait  encore 
plus  sentir  chez  les  autres  organes  externes  des  Infusoires  que  nous 
allons  examiner,  et  leur  mouvement  réfléchi  semble  encore  plus 
prononcé,  en  raison  de  leur  plus  grande  dimension  et  des  fonctions 
qu’ils  remplissent. 

Les  Infusoires  les  plus  inférieurs,  je  pourrais  dire  les  plus  micro- 
scopiques, car  nous  considérons,  peut-être  à tort,  comme  inférieurs 
les  êtres  qui  par  leur  petite  taille  échappent  à notre  examen  et  ne 
nous  permettent  pas  de  sonder  les  mystères  de  leur  organisme,  ces 
Infusoires,  dis-je,  sont  encore  certainement  recouverts  d’un  duvet 
de  cils  que  le  microscope  ne  peut  nous  faire  découvrir  directement.  Et 
d’abord  on  constate  que  tous  les  Microzoaires  chez  lesquels  nous  ne 
pouvons  voir  les  cils,  tant  à cause  de  leur  ténuité  externe  que  par 
suite  des  mouvements  rapides  dont  ils  sont  doués,  sont  entourés 
d’une  auréole  brillante  pendant  leur  vie.  Or  cette  auréole,  après  la 
mort  de  l’Infusoire  et  sa  dessiccation,  disparaît,  et  à sa  place  on  aper- 
çoit une  bande  frangée  de  cils  plus  ou  moins  longs  et  généralement 
difficiles  à reconnaître.  Les  Microzoaires  les  plus  petits  que  nous  puis- 
sions examiner,  tels  que  les  Vibrions  et  les  Spirilles,  qui  pour  nous 
sont  de  vrais  Infusoires,  sont  d’une  dimension  tellement  réduite  que 
l’observation  directe,  même  avec  un  grossissement  de  700  diamètres, 
ne  peut  y faire  apercevoir  les  cils  qui  couvrent  leur  surface  ; mais 
s’ils  viennent  à se  dessécher  lentement  dans  un  liquide  chargé  de 
molécules  extrêmement  ténues,  on  remarque  autour  de  leur  corps  un 
espace  clair  que  ces  molécules  ne  peuvent  franchir  et  qui  a la  même 
épaisseur  dans  tout  le  pourtour  du  Microzoaire.  Cet  espace  clair  (1) 
est  dû  très-probablement  à la  présence  des  cils  qui  couvrent  le  corps 
de  ces  infusoires  et  tiennent  à distance  toutes  les  particules  que  le 
dessèchement  attire  constamment  vers  les  corps  plus  volumineux. 


(1)  PI.  XXVII,  fig.  5. 


16 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZ 0 AIRES  . 


.Quelques  micrographes,  Alleman  (1)  et  Schmit(2),  ont  cru  recon- 
naître, chez  certains  Infusoires,  le  Paramecium  aurelia,  Bursaria,ei 
le  Bursaria  leucas , des  bâtonnets  ou  tricocystes  analogues  à ceux  que 
l’on  rencontre  dans  la  peau  des  Turbellariées,  et  qui  joueraient  le 
rôle  des  cellules  urticantes  des  Polypes.  Ces  tricocystes  renfermeraient, 
enroulé  sur  lui-même,  un  long  filament  urticant  que  l’Infusoire 
pourrait  décocher  à volonté  et  qui  aurait  pour  effet  de  stupéfier  les 
animaux  voisins  qui  en  seraient  atteints.  Colin  n’admet  pas  ces 
observations  et  les  explique  par  un  effet  d’optique.  Claparède  et 
Lachmann  les  acceptent  non-seulement  pour  les  Infusoires  cités, 
mais  encore  pour  les  Loxophillums,  les  Amphileptus , les  ÏS’as- 
sules,  etc.  Nous  avons  bien,  quant  à nous,  constaté  qu’au  moment 
de  la  mort  de  certains  Infusoires  les  cils  semblaient  augmenter  de 
longueur,  mais,  malgré  des  observations  attentives,  nous  n’avons 
pu  découvrir  les  tricocystes  d'Allernan,  ni  les  effets  urticants  des 
soies  de  Lachmann. 

Cirrhes.  — Outre  les  cils  dont  ils  peuvent  être  recouverts,  les 
Microzoaires  à tourbillon  possèdent  des  appendices  plus  forts,  plus 
épais  et  plus  rigides,  auxquels  on  a donné  le  nom  de  cirrhes.  Ces 
organes  sont  placés  généralement  suivant  des  lignes  droites,  courbes 
ou  circulaires,  à la  surface  de  la  cuticule,  et  sont  désignés  sous  le  nom 
de  cirrhes  marginaux , dorsaux , ventraux  et  buccaux,  suivant  la  place 
qu’ils  occupent.  A l'exception  des  cirrhes  buccaux,  qui  ont  une  fonc- 
tion spéciale  à remplir,  les  autres  semblent  destinés  comme  les  cils 
à la  natation  des  microzoaires,  mais  paraissent  plus  spécialement  oc- 
casionner le  mouvement  brusque  que  l’on  remarque  chez  les 
Stylonycbies,  les  Oxytriques,  etc.,  pendant  que  les  cils  ont  une  action 
permanente  de  natation.  En  effet,  si  l’on  suit  attentivement  la  marche 

(1)  Quarterly  Journal  of  microscopical  sc . 

(•2)  Muller’s  Archiv.  1857. 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


17 


d’une  Stylonychie,  on  voit  que  dans  la  natation  en  avant  tous  les 
appendices  de  la  surface  exécutent  des  mouvements  d’ensemble  qui 
donnent  à la  marche  de  l’Infusoire  une  progression  constante  et  ré- 
gulière ; ruais,  aussitôt  que  l’animal  veut  éviter  un  obstacle,  ou  se  re- 
tirer d’un  certain  milieu,  ou  constate  une  action  plus  prépondérante 
des  cirrhes  de  la  surface.  Ces  organes  sont  du  reste  implantés  comme 
les  cils,  comme  ceux-ci  ils  subissent  l’action  de  la  myose,  mais  on 
remarque  qu’ils  sont  toujours  en  lignes  serrées  régulières,  et  Irès- 
inclinés  sur  la  cuticule. 

Les  cirrhes  buccaux  méritent  d’être  étudiés  avec  plus  de  soin  que 
les  précédents,  vu  les  fonctions  importantes  qu’ils  remplissent  et  les 
différentes  formes  qu’ils  affectent.  Les  Microzoaires  qui  composent 
notre  premier  ordre  se  distinguent  de  ceux  du  second  par  les  cirrhes 
buccaux  que  seuls  ils  possèdent,  et  qui  occasionnent  dans  le  liquide 
ambiant  un  tourbillon  remarquable,  qui  a pour  but  d’appeler  à la 
bouche  de  l’Infusoire  les  molécules  qui  doivent  lui  servir  de  nour- 
riture. La  disposition  de  ces  organes  est  par  suite  subordonnée  à la 
forme  de  la  bouche  et  à la  place  que  celle-ci  occupe  chez  les 
Infusoires.  Chez  les  Stentors,  les  Vorticelles,  les  Epistylis,  les  Vagini- 
coles,  etc.,  les  cirrhes  buccaux  sont  placés  au  sommet  de  l’animal  et 
affectent  la  forme  d'une  couronne  interrompue  dont  les  deux  extré- 
mités s’infléchissent  en  dedans  ; chez  d’autres  Infusoires,  la  couronne 
est  complète  et  peut  même  former  plusieurs  circuits,  comme  on  le 
remarque,  par  exemple,  chez  les  Tintinnus.  Lorsque  la  bouche  ne  se 
trouve  pas  placée  au  sommet  du  Microzoaire,  les  cirrhes  buccaux  se 
montrent  sous  forme  de  bandes  ou  d’écharpes,  partant  de  la  partie 
antérieure  du  corps  et  venant,  en  suivant  une  ligne  plus  ou  moins  obli- 
que, aboutir  à la  bouche.  Quelques  Infusoires,  les  Glaucomes  entre 
autres,  ont  les  cirrhes  buccaux  placés  sur  une  membrane,  sorte  de 
lèvre  vibrante  et  douée  d’un  mouvement  extrêmement  rapide. 

Les  cirrhes  buccaux  sont  généralement  assez  longs  et  droits,  mais 

3 


\ 


18 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZO A 1 R E S. 


chez  les  Stentors  on  remarque  qu’ils  sont  infléchis  à la  hase  et  re- 
courbés en  dedans  (1). 

Ces  organes,  doués  d’un  mouvement  très-rapide  et  d’une  puissance 
extraordinaire,  qui  étend  la  sphère  de  leur  action  à une  distance  con- 
sidérable, présentent  à l'observation  l’aspect  d’une  roue  dentée  et  qui 
tourne  rapidement.  Cet  aspect,  comme  l’a  très-bien  démontré  M.  Du- 
jardin, tient  à ce  que  les  cirrhes  s’infléchissent  régulièrement  l’un 
après  l’autre  et  se  relèvent  dans  le  même  ordre,  de  telle  façon  que, 
si  l’animal  vient  accidentellement  à les  faire  mouvoir  lentement,  ils 
prennent  la  forme  d’une  succession  de  dents  qui  semblent  se  pour- 
suivre selon  une  certaine  direction.  C’est  ainsi  que  les  épis  d’un 
champ,  inclinés  par  le  vent,  présentent  à l’œil  l’aspect  d’une  succes- 
sion de  vagues  qui  courent  sans  cesse  les  unes  après  les  autres  d’un 
bout  à l’autre  du  sillon. 

Ce  mouvement  rapide  des  cirrhes  buccaux  aide  puissamment  à la 
natation  chez  les  Infusoires  nageurs,  et  leur  action  est  toujours  double, 
c’est-à-dire  qu’ils  servent  simultanément  à la  progression  et  à la  nu- 
trition de  l’animal.  Aussi,  quand  les  Microzoaires  se  trouvent  placés  su- 
bitement dans  un  milieu  qui  ne  leur  convient  pas  ; quand  sous  l’action 
des  cirrhes  buccaux  ils  attirent  forcément  à la  bouche  des  particules  qui 
leur  déplaisent,  ils  sont  obligés  de  faire  cesser  leur  mouvement  de 
progression  en  avant,  et  alors,  comme  on  le  remarque  si  bien  chez 
les  Stentors,  ils  contractent  les  cirrhes  et  ne  laissent  plus  d’action 
qu’aux  cils  de  la  surface  dont  un  mouvement  contraire  ramène  rapi- 
dement l’animal  en  arrière. 

Cornicules.  — Il  existe  toute  une  famille  de  Microzoaires  qui  sont 
à la  fois  organisés  pour  la  natation  et  pour  la  marche.  Ces  Infusoires, 
outre  les  organes  que  nous  venons  de  signaler,  possèdent  encore  des 


(I)  V.  pl.  III,  flg.7. 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


19 


appendices  qui,  par  leur  forme  et  leurs  fonctions,  s’éloignent  complè- 
tement des  précédents.  Ces  appendices,  auxquels  Muller  a donné  le 
nom  de  cornicules  que  nous  leur  conservons,  sont  des  espèces  de 
pieds  en  forme  de  cornes  recourbées.  Leur  extrémité  est  fine,  mais 
ils  vont  rapidement  en  s’épaississant  et  sont  implantés  sur  un  bulbe 
rond  et  remarquable  par  son  éclat. 

Ces  cornicules  sont  spécialement  destinées  à la  marche  des  Infu- 
soires qui  les  possèdent  ; ils  ont  des  mouvements  lents  ou  rapides, 
mais  bien  distincts  de  ceux  des  cils  ou  des  cirrhes.  Ils  se  meuvent 
séparément  et  à mesure  que  l’animal  s’avance  et  marche  sur  un 
corps  quelconque  ; ils  font  enfin  complètement  office  de  pieds  et 
ont  dans  leur  mouvement  beaucoup  d’analogie  avec  les  pattes  de 
certains  insectes.  Cependant,  comme  les  Microzoaires  qui  possèdent 
les  cornicules  sont  en  même  temps  marcheurs  et  nageurs,  ces  organes 
ne  restent  pas  inactifs  pendant  la  natation,  et  par  leur  mouvement  de 
rame  ils  aident  dans  une  certaine  mesure  à la  progression  de  l’In- 
fusoire. 

Il  n’existe  pas  d’organe  chez  les  Microzoaires  qui,  plus  que  les 
cornicules,  rende  évidents  les  mouvements  volontaires  de  ces  animaux. 
Pour  le  micrographe  qui  s’est  plu  à suivre  attentivement  l’action  de 
ces  appendices,  la  manière  réfléchie  dont  chacun  d’eux  exécute  ses 
mouvements,  il  n’est  pas  douteux  que  la  volonté  et  la  réflexion  ne 
président  aux  fonctions  des  organes  qu'il  étudie.  Or  quelle  conclusion 
ne  doit-on  pas  en  tirer  ? La  volonté  demande  un  centre  pour  se 
manifester,  des  fibres  nerveuses  pour  se  transmettre,  des  organes 
musculaires  pour  produire  ces  mouvements  pleins  de  discernement. 
Alors  le  savant  micrographe  de  Berlin  est-il  donc  tant  dans  l’exagé- 
ration quand  il  donne  aux  Infusoires  une  organisation  aussi  complète 
que  celle  qu’il  leur  reconnaît  ? 


Styles. 


Quelques  Infusoires  possèdent  encore  d’autres  organes 


20 


ETUDES  SUR  UES  M I CBOZO A I RES. 


appendiculaires  qui  accompagnent  souvent  les  cornicules  et  que  l’on 
désigne  sous  le  nom  de  styles.  Ces  appendices,  remarquables  chez 
les  Stylonychies  et  auxquels  MM.  Claparède  et  Lachmann  ont  donné 
improprement  le  nom  de  pieds-rames,  n’ont  pas  encore  de  fonctions 
bien  définies.  Ce  sont  des  appendices  raides,  aplatis,  relativement 
très-épais  et  souvent  terminés  par  un  pinceau  de  poils  très-tins  et 
taillés  obliquement.  Ils  ont  des  mouvements  rares  et  saccadés  de 
droite  à gauche  ou  de  gauche  à droite,  mais  d’une  étendue  fort 
restreinte.  Ces  mouvements  peuvent  s’exécuter  alors  que  l'animal 
est  à l’état  de  repos,  sans  influencer  en  rien  sa  station.  Bien  que  l'on 
soit  obligé  d’avouer  que  ces  organes  n’ont  pas  encore  de  fonctions 
bien  apparentes,  on  peut  cependant  supposer  que  chez  certaines 
espèces  ils  sont  destinés  à faciliter  la  sortie  des  fèces  et  à les  détacher 
du  corps  de  l’infusoire.  Ils  auraient  alors  une  fonction  analogue  à 
celle  de  cette  longue  soie  que  Lachmann  a si  bien  étudiée  chez  les 
Vorticelles,  qui  se  trouve  placée  dans  le  vestibule  et  qui,  par  un 
mouvement  assez  semblable  à celui  des  styles  que  nous  venons  de 
décrire,  éloigne  de  la  bouche  des  Vorticelles  les  particules  qui  sor- 
tent  de  l’anus  situé  dans  le  voisinage. 

Soies,  filaments  traînants,  flagellum,  etc.  — On  remarque  encore, 
chez  certains  Infusoires  à tourbillons,  des  appendices  plus  longs  que 
ceux  que  nous  venons  de  décrire,  d’une  ténuité  extrême  et  ayant  une 
disposition  toute  particulière.  Ces  organes,  auxquels  on  a donné  le 
nom  de  soies,  sont  en  faisceau  isolé,  comme  on  le  remarque  chez  les 
Alyscum,  ou  disposés  en  couronne  autour  de  l’animal,  comme  cela 
existe  chez  les  Ilalteries.  Ils  sont  recourbés  en  arrière  ou  très— 
inclinés  sur  le  corps  de  l’animal  et  paraissent  immobiles  à côté  des 
cils  et  des  cirrhes  en  mouvement  : mais  tout  à coup  ils  se  relèvent 
brusquement,  fouettent  énergiquement  le  liquide  ambiant  et  font 
exécuter  au  Microzoaire  un  bond  relativement  prodigieux  et  qui  le 


lance  avec  la  rapidité  de  l’éclair  à une  distance  considérable  de  la 
place  qu  il  occupait  d’abord  ; les  Infusoires  qui  sont  doués  de  ces 
organes  sont  appelés  sauteurs. 

Il  existe  sur  de  rares  Microzoaires  des  filaments  qui  paraissent 
analogues  à ceux  que  nous  venons  d’indiquer,  quant  à la  longueur  e( 
la  ténuité,  et  qui  ne  sont  doués  d’aucun  mouvement  appréciable,  on  les 
appelle  filaments  traînants , et  on  ignore  encore  les  fonctions  qu’ils 
sont  appelés  à remplir. 

Dans  l’ordre  des  Infusoires  oscillants,  les  cirrhes  buccaux  sont 
remplacés  ordinairement  par  des  appendices  flagelliformes  qui  sont 
doués  d’un  mouvement  ondulant  et  qui  déterminent  dans  le  liquide 
un  remous  qui  attire  près  de  la  bouche  les  particules  dont  l’animal 
doit  se  nourrir.  Cet  organe,  nommé  flagellum , est  aussi  destiné  à la 
natation  du  Microzoaire,  c’est  même  souvent  son  seul  moyen  de  loco- 
motion, mais  il  imprime  au  corps  de  l'animal  un  dandinement  qui 
n’a  plus  de  rapport  avec  la  marche  rapide  et  directe  des  infusoires 
à tourbillon.  Les  Euglènes  n’ont  qu’un  seul  flagellum,  mais  chez 
d’autres  infusoires  on  en  voit  deux,  trois,  quatre,  etc.  Quelques 
micrographes  ont  pensé  que  ces  appendices  étaient  des  espèces  de 
trompes,  des  suçoirs  qui  servaient  spécialement  à la  nutrition.  Il 
li  en  est  rien,  et  nous  avons  pu,  dans  bien  des  cas,  reconnaître  que  la 
bouche  était  située  à la  base  du  flagellum.  Cet  organe  est  quelquefois 
très-allongé,  sa  base  est  peu  flexible,  et  ce  n’est  que  l’extrémité  amincit 
qui  s’agite  plus  ou  moins  vivement  dans  le  liquide  ; d'autres  fois  il  est 
mobile  et  doué  d’un  mouvement  ondulant  dans  toute  son  étendue  ; 
dans  ce  dernier  cas,  le  flagellum  a à peu  près  la  même  épaisseur  dans 
toute  sa  longueur. 

On  remarque  encore,  chez  quelques  Infusoires  du  même  ordre, 
des  appendices  dirigés  d’avant  en  arrière,  assez  épais  dans  toute  leur 
étendue  et  traînants,  mais  ces  filaments  ont  la  propriété  de  pouvoir 
se  fixer  parleur  extrémité  libre  et  même  quelquefois  de  se  contracter 


22 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZ  0 A I RE  S. 


brusquement,  à peu  près  comme  les  pédicelles  des  Vorticelles.  On 
donne  à ces  organes  le  nom  de  pédicules  traînants. 

Enfin  on  constate  encore  chez  certains  Infusoires,  au  moment  de 
leur  naissance,  des  cils  qui  se  développent  à la  hase  de  l’animal,  et 
qui,  pendant  un  certain  temps,  leur  permettent  de  nager  librement. 
Ces  cils  disparaissent  aussitôt  que  l’animal  s’est  fixé  et  qu’il  va  vivre 
de  sa  vie  définitive.  On  donne  à ces  organes  le  nom  de  cils  caducs. 


II.  ORGANES  INTERNES. 

Les  organes  internes  des  Infusoires  sont,  ceux  qui  président  aux 
phénomènes  de  la  nutrition,  de  la  circulation,  de  la  respiration  et  de 
la  reproduction.  L’étude  de  ces  différentes  fonctions  formera  la  pre- 
mière partie  des  organes  internes,  et  nous  comprendrons  dans  la 
seconde  tout  ce  qui  a rapport  au  parenchyme  proprement  dit,  ainsi 
qu’aux  organes  assez  peu  connus  que  l’on  y constate,  et  nous  termi- 
nerons par  l’examen  des  phénomènes  qui  accompagnent  et  suivent 
la  mort  des  Microzoaires. 


première  partie.  — A.  Srjstèrne  digestif. 

Les  organes  du  système  digestif  ont  été  la  source  de  longues  dis- 
cussions et  de  controverses  interminables.  Les  débats,  encore  aujour- 
d hui,  étant  loin  d’être  clos  sur  cette  question,  nous  avons  pensé  qu’il 
n’était  pas  inutile  de  jeter  un  coup  d’œil  rapide  sur  les  théories  qui 
ont  été  émises  par  les  différents  auteurs  qui  nous  ont  précédé. 

Comme  nous  l’avons  dit  plus  haut,  c’est  Gleichen  qui  le  premier 
parvint  à colorer  les  Infusoires  en  leur  faisant  avaler  du  carmin.  Cette 
expérience  fut  le  point  de  départ  des  recherches  de  M.  Ehrenberg, 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


23 


qui  non-seulement  admit  pour  les  Microzoaires  une  bouche  et  un 
anus,  mais  leur  attribua  un  appareil  intestinal  très-compliqué,  avec 
des  estomacs  multiples  qui  servirent  de  base  à sa  classification. 

Mais  la  théorie  de  la  polygastrie  fut  bientôt  vivement  attaquée 
en  France  par  M.  Dujardin,  qui  nia  tous  les  organes  digestifs  de 
M.  Ehrenberg,  et  par  MM.  Carus  (1  ) et  Focke  (2),  qui  signalèrent  les 
mouvements  particuliers  auxquels  les  aliments  sont  soumis  dans  le 
corps  des  Microzoaires. 

Plus  tard,  M.  Perly  (3)  (1852)  soutint  les  idées  de  M.  Dujardin  ; il 
refusa  aux  Infusoires  toute  espèce  d’organes,  et  même  ne  voulut  pas 
reconnaître  chez  un  grand  nombre  de  ceux-ci  l’existence  d’un  tégu- 
ment. Cependant,  dès  1839,  Meyen  (4)  avait  déjà  fait  connaître  la 
bouche  et  l’œsophage  des  Microzoaires,  il  avait  même  décrit  d’une 
façon  remarquable  la  manière  dont  le  bol  alimentaire  se  forme  à 
l’extrémité  de  l’œsophage,  pour  être  ensuite  poussé  dans  l’intérieur 
du  corps.  Mais  là  s’arrêta  son  appareil  digestif  ; il  nia  formellement 
les  estomacs  multiples  de  M.  Ehrenberg,  l’existence  d’un  intestin,  et 
supposa  le  bol  alimentaire  jeté  dans  la  cavité  qui  occupe  tout  l’inté- 
rieur de  l’animal. 

M.  de  Siebold  (5)  admet  bien  aussi  la  formation  du  bol  alimen- 
taire, comme  Meyen,  mais  il  pense  que  l’œsophage  cilié  s’enfonce 
dans  une  substance  molle  et  transparente  qui  compose  tout  l’Infu- 
soire, et  qu’il  n’est  en  communication  avec  aucune  cavité  digestive. 
C’est  aussi  l’opinion  qui,  en  second  lieu,  a été  émise  par  M.  Dujar- 
din (6)  dans  son  dernier  ouvrage,  et  qui  trouva  des  défenseurs 
parmi  les  auteurs  récents,  MM.  Leuckarf,  Pertyet  Stein. 

(1)  Zool.  1834. 

(2)  Isis.  1836. 

(3)  Zur  Kennt.  der  klein.  Lebensformen. 

(4)  Exnige  Bemerkungen  ïcbev  den  Verdaungs.  der  Infus. 

(5)  Vergleichen.de  Anatomie. 

(6)  Infusoires. 


24 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CR  0 Z 0 A I R E S. 


On  ne  peut  se  rendre  un  compte  exact  de  l’idée  qui  a donné 
naissance  à cette  dernière  théorie  de  la  nutrition  chez  les  Infusoires. 
Comment,  en  effet,  pouvoir  expliquer  de  quelle  façon  un  bol  alimen- 
taire, abandonné  à lui-même  dans  une  masse  sarcodique,  peut  s’y 
frayer  un  chemin  pour  aboutir  forcément  à un  point  donné?  M.  Dujar- 
din, et  ceux  qui  partagent  sa  manière  de  voir,  disent  bien  (pie  la 
force  qui  précipite  le  bol  dans  l’intérieur  du  sarcode  suffit  pour 
le  faire  progresser;  pendant  un  certain  temps,  au  besoin,  c’est  pos- 
sible, mais  de  cette  manière  lui  faire  parcourir  deux  fois  toute  la  lon- 
gueur du  corps,  comme  on  le  remarque  pour  les  Vorticelles,  des- 
cendre d’abord,  puis  remonter  pour  aller  toujours  sortir  par  un  point 
désigné,  c’est  ce  que  le  raisonnement  ne  saurait  admettre  en  aucune 
façon. 

L’existence  d’une  cavité  intérieure,  telle  que  Meyen  l'a  indi- 
quée, a trouvé  aussi  de  nombreux  partisans,  Colin  (1),  Schmidt  (2), 
Lieberkühn  et  plus  tard  Leydig  (3).  Les  auteurs  qui,  comme  Meyen, 
admettent  une  cavité  générale  dans  le  corps  de  l’Infusoire,  peuvent 
reconnaître  l existence  d’un  anus  où  aboutissent  les  bols  alimentaires 
après  une  station  plus  ou  moins  longue  dans  l’intérieur  de  la  cavité, 
et  sous  l’influence  d’une  contraction  des  parois;  Dujardin  aussi  était 
conséquent  avec  lui-même  en  niant  l'anus  et  en  considérant  comme 
une  ouverture  accidentelle  celle  qui  donnait  sortie  aux  fèces,  puisqu’il 
n’admet  aucune  cavité  intestinale.  Maison  est  on  ne  peut  plus  surpris 
de  voir  Claparède  et  Lachmann  (4)  attaquer  vivement  Dujardin,  lui 
reprocher  de  nier  l’existence  de  l’anus,  eux  qui  un  peu  plus  loin  ne 
reconnaissent  point  de  cavité  intestinale  et  qui  retombent  dans  les 
erreurs  qu’ils  relevaient  chez  l’auteur  que  nous  venons  de  citer. 


(1)  Bergman  und  Leuekart,  Vergl.  Anat. 

(2)  Zeitschrift  f.  wiss.  Znolog.  Beitrâge  zur  Entwicklung.  der  Inf. 

(3)  Traité  d‘ Histologie,  trad.  franç. 

(4j  Étude  sur  les  inf.  et  les  Rhizop. 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  UES  INFUSOIRES. 


25 

Pour  Claparède  el  Lachmann  le  corps  de  l’Infusoire  esl  rempli  d’un 
liquide  épais  auquel  ils  donnent  improprement  le  nom  de  chyme.  Dès 
lors  le  bol  formé  à l'extrémité  de  l’œsophage  est  précipité  dans  ce  li- 
quide el  y flotte  à son  gré.  Quelle  différence  y a-t-il  entre  le  chyme 
de  ces  auteurs  et  le  sarcode  de  Dujardin?  et  pourquoi  lui  reprochent- 
ils  de  ne  pas  admettre  d’anus  quand  eux-mêmes  ne  reconnaissent 
pas  l’existence  d’une  cavité  intestinale?  « 11  arrive  (1)  fréquemment, 
« disent-ils  (à  savoir  lorsque  le  chyme  est  très-concentré),  que  les  bols 
« alimentaires,  au  moment  où  ils  sont  expulsés  dans  la  cavité  digestive 
« (pour  Claparède  et  Lachmann,  nous  verrons  que  cette  cavité  n'existe 
« pas),  laissent  derrière  eux  un  sillon  plus  clair  dans  lequel  on  pourrait 
« être  tenté  de  voir  l' indication  d un  intestin.  Mais  c’est  là  tout  sim- 
« plement  le  sillage  du  bol  dans  la  substance  du  chyme.  La  voie 
« que  le  bol  se  creuse  dans  sa  progression  ne  se  referme  pas  immé- 
« diatement  derrière  lui  à cause  du  peu  de  fluidité  du  chyme;  elle 
« reste  au  contraire  quelques  instants  béante  et  remplie  d’eau,  puis 
«elle  disparaît,  pour  se  reformer  derrière  le  bol  suivant.  Ce  sillage 
« ne  se  montre  jamais  lorsque  le  chyme  contenu  dans  la  cavité  du 
« corps  n’atteint  qu'un  faible  degré  de  densité,  par  la  simple  raison 
« que  la  voie  se  referme  immédiatement  derrière  le  bol.  » 

Qu’entendent  ces  auteurs  par  une  cavité  remplie  d’un  liquide  épais? 
C’est  évidemment  pour  eux  l’espace  qui  est  limité  par  la  cuticule;  or, 
une  cavité  remplie  de  liquide  n’existe  plus  et  comment  expliquer 
dans  ce  liquide  cette  rotation  régulière  et  toujours  la  même  du  bol 
alimentaire  qui  doit  les  conduire  enfin  à cette  ouverture  bien  déter- 
minée et  qu’ils  reconnaissent  comme  faisant  fonction  d’anus?  Il  esl 
vrai  que  Gruithnisen,  et  après  lui  Carus  et  Focke  et  les  autres  micro- 
graphes ont  observé  un  mouvement  de  circulation  dans  l’intérieur  des 
Infusoires,  et  Claparède  etLacbmann  peuvent  supposer  que  ce  mou- 


(1)  Loc.  cit.,  p.  3o. 


4 


26 


ÉTUDES  SUR  LES  AI  I C ROZ  O A I RE  S. 


vement  peut  entraîner  les  bols  et  les  conduire  au  point  où  ils  doi- 
vent en  définitive  être  expulsés.  Mais  ce  mouvement  circulatoire,  sur 
lequel  nous  aurons  à revenir  plus  tard,  se  fait  remarquer  seulement 
dans  certains  points  au-dessous  de  l’enveloppe  du  Microzoaire;  jamais 
il  n’en  atteint  les  parties  centrales,  et  il  n’a  aucune  influence  sur  la 
progression  des  bols  dans  l’intérieur  de  l’Infusoire. 

En  réalité,  pour  tous  les  micrographes  qui  ont  eu  la  patience  de 
suivre  la  marche  du  bol  alimentaire,  à partir  du  moment  où  il  se  dé- 
tache de  l’œsophage,  il  est  certain  qu’il  suit  une  route  tracée  à l’a- 
vance, dont  il  ne  dévie  jamais,  et  qui  le  conduit  dans  un  temps  donné 
à l’ ouverture;  qui  doit,  à part  les  modifications  qu’il  a subies  pendant 
son  trajet,  le  faire  aboutir  à l’endroit  où  se  trouve  l’ouverture  par  la- 
quelle il  est  expulsé  du  corps. 

Il  nous  reste  maintenant  à étudier  séparément  les  diverses  parties 
dont  se  compose  le  système  digestif,  puis  à examiner  la  manière  dont 
s’opère  l'acte  de  la  digestion. 

1.  Bouche.  — Pour  se  rendre  un  compte  exact  de  la  manière  de 
vivre  des  Infusoires,  et  pouvoir  étudier  les  organes  qui  président  à 
leur  nutrition,  il  faut,  comme  nous  l’avons  fait  pour  les  organes  de  la 
locomotion,  prendre  pour  sujet  d’études  les  êtres  qui  présentent  le 
plus  de  facilité  à l’examen,  c’est-à-dire  dont  la  tailie  est  assez  déve- 
loppée pour  que  les  différentes  parties  organiques  que  nous  allons 
étudier  se  prêtent  à un  examen  relativement  facile.  C’est  encore  dans 
la  famille  des  Vorticelliens,  des  Paraméciens,  etc.,  que  nous  prendrons 
nos  exemples,  afin  de  pouvoir,  par  analogie,  adapter  le  résultat  de 
nos  observations  aux  êtres  qui , par  la  ténuité  extrême  de  leurs 
corps,  semblent  devoir  échapper  à l’examen  microscopique. 

La  bouche  est  loin  d’être  identique  chez  tous  les  Infusoires;  elle 
\arie  de  forme  et  de  situation,  suivant  les  familles,  les  genres  et 
même  quelquefois  les  espèces.  Aussi  notre  intention  n’est  pas  de 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


27 


donner  ici  la  description  de  toutes  les  variétés  qu’elle  présente,  réser- 
vant cette  étude  quand  nous  traiterons  des  organes  spéciaux  aux 
genres  et  aux  espèces;  nous  allons  seulement  indiquer  les  formes 
générales  qu’affecte  la  bouche  des  Infusoires,  suivant  les  deux  ordres 
que  nous  avons  établis. 

Bouche  des  Infusoires  à tourbillons.  — Tous  les  Microzoaires  qui  se 
trouvent  compris  dans  notre  premier  ordre  sont  pourvus  de  cirrbes 
buccaux  que  nous  avons  étudiés  plus  haut,  et  qui  ont  pour  mission 
d’attirer,  par  leur  vibration  et  le  courant  qu’ils  déterminent,  les  molé- 
cules suspendues  dans  le  liquide  ambiant,  et  qui  doivent  servir  à la 
nutrition  des  Infusoires.  Ces  cirrhes  buccaux  sont  toujours  disposés 
suivant  une  ligne  circulaire  ou  oblique,  dont  le  point  de  départ  est 
éloigné  de  la  bouche,  et  l’autre  extrémité  en  contact  direct  avec  celle- 
ci.  Le  mouvement  de  ces  cirrhes  se  fait  dans  le  même  sens  et  amène 
ainsi  à la  bouche  les  particules  nutritives  qu’ils  attirent.  Cet  appareil 
existe  chez  tous  les  Infusoires  connus  autrefois  sous  le  nom  de  Ciliés, 
il  manque  complètement  chez  les  Infusoires  oscillants  ou  flagellés. 

Chez  les  Vorticelles,  les  Stentors,  les  Vaginicoles,  les  Spirosto- 
mes,  etc.,  la  frange  ciliaire,  après  avoir  suivi  une  ligne  plus  ou  moins 
circulaire  ou  oblique,  se  contourne  en  arrivant  à la  fosse  buccale  et 
s’y  enfonce  en  suivant  une  direction  spirale  plus  ou  moins  prononcée 
suivant  les  espèces.  Il  en  résulte  une  forme  d’entonnoir  sur  la  paroi 
interne  duquel  circule  une  frange  spirale  qui  va  de  plus  en  plus  en 
rétrécissant  son  diamètre.  Les  Microzoaires  qui  présentent  cette  re- 
marquable disposition  de  la  cavité  buccale  possèdent  toujours  un 
œsophage  plus  ou  moins  spacieux  et  qui  fait  immédiatement  suite  à 
la  bouche. 

Les  Paraméciens,  les  Kéronieris,  etc.,  ont  aussi  une  bouche  située 
à l’extrémité  de  la  frange  ciliaire;  mais  celle-ci  ne  s’y  contourne  pas 
en  spirale  et  ne  fait  qu’entourer  plus  ou  moins  la  fosse  buccale,  dont 
l’ouverture  extérieure  est  généralement  oblique.  Cette  bouche  reste 


28 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZO  A I RE  S. 


béante  et  n’est  pas  susceptible  de  se  contracter  comme  la  bouche  spi- 
rale, qui  du  reste  ne  se  fait  voir  que  dans  les  espèces  qui  ont  la  pro- 
priété de  modifier  leurs  corps  en  se  contractant  brusquement. 

Une  famille  de  Microzoaires  présente  à l’ouverture  buccale  un  ap- 
pareil tout  particulier,  auquel  les  auteurs  ont  donné  le  nom  de  bouche 
en  nasse.  Chez  ces  Infusoires  les  parois  de  la  cavité  buccale  sont 
garnies  de  petits  bâtonnets  très-rapprochés,  offrant  l’aspect  d’un  cône 
tronqué  renversé,  et  susceptibles,  en  s’éloignant  les  uns  des  autres, 
d’augmenter  la  capacité  de  la  bouche  et  permettre  la  déglutition  de 
corps  relativement  très-volumineux.  Ces  bâtonnets,  qui  sont  unis 
par  une  membrane  éminemment  élastique,  sont  généralement  in- 
clinés sur  l'axe  du  corps  chez  la  plupart  des  Nassuliens,  excepté  chez 
les  Prorodons  où  ils  occupent,  suivant  l’axe  du  corps,  le  sommet  de 
celui-ci.  Quelques  auteurs  pensent  que  ces  bâtonnets  n’existent  pas, 
que  c’est  un  effet  d’optique  occasionné  par  le  plissement  de  la  paroi 
interne  de  la  cavité  buccale.  Nos  recherches  nous  ont  démontré  que 
cette  assertion  n’est  qu’une  supposition  erronée,  et  il  n’est  pas  difficile 
de  constater  la  présence  de  ces  organes  buccaux  après  la  disparition 
complète  du  reste  du  corps  de  l’animal. 

On  remarque  encore  chez  quelques  Microzoaires  une  bouche  assez 
restreinte,  oblique  sur  l’axe  de  l’animal,  et  qui  est  munie  de  rebords 
saillants  auxquels  on  a donné  le  nom  de  lèvres  vibratiles.  Ces  organes, 
qui  distinguent  le  genre  Glaucoma , sont  en  effet  doués  d’un  mou- 
vement excessivement  rapide  de  vibration  qui  donne  à la  bouche 
un  éclat  remarquable.  Le  genre  que  nous  venons  de  citer  est  le 
seul  qui  présente  un  appareil  buccal  de  cette  nature  parmi  les  In- 
fusoires à tourbillons.  Chez  certaines  espèces  les  deux  lèvres  sem- 
blent vibrer  à l’unisson;  chez  d’autres,  au  contraire,  une  seule 
paraît  entrer  en  vibration.  Celle-ci  semble  plus  longue  et  plus 
développée  que  sa  voisine;  elle  se  trouve  toujours  placée  au  côté 
gauche  de  l’animal,  et  est  douée  d’un  mouvement  très-vif  qui  lui 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


2!» 


donne  un  grand  éclat;  elle  paraît  frangée  sur  son  bord  interne  et  est 
munie  d’une  garniture  de  cils  très-fins,  serrés  et  courts. 

La  bouche  se  trouve  quelquefois  au  sommet  de  l'axe  de  1 Infusoire  ; 
chez  les  Halteries,  par  exemple,  elle  occupe  cette  place,  se  présente 
sous  une  forme  arrondie  et  est  entourée  complètement  d’une  couronne 
épaisse  de  cirrhes  buccaux.  Quelques  Infusoires  ont  une  bouche  large- 
ment ouverte,  garnie  de  cirrhes  épais  et  serrés  et  communiquant  di- 
rectement et  sans  œsophage  avec  la  cavité  intestinale;  ce  cas  se 
présente  chez  les  Kolpodes  et  chez  certains  Kérones.  D’autres  Micro- 
zoaires,  outre  les  Vorticelles,  ont  une  soie  très-longue,  à mouvement 
rare  et  ondulant,  placée  dans  le  voisinage  de  la  bouche  et  qui  joue  pro- 
bablementle  même  rôle  que  celle  qui  se  trouve  chez  les  Vorticelles.  On 
remarque  cette  disposition  dans  certaines  espèces  du  genre  Paramecia. 

Bouche  des  Infusoires  oscillants.  — Les  Microzoaires  qui  ne  pos- 
sèdent pas  de  cirrhes  buccaux  sont  munis  d’un  ou  de  plusieurs  lin- 
ge 1 1 u m s c| m i , par  leur  mouvement  ondulatoire,  attirent  à la  bouche  les 
particules  nécessaires  à leur  nutrition.  La  bouche,  chez  ces  Infusoires, 
dont  le  volume  est  généralement  très-réduit,  est  assez  difficile  à re- 
connaître et  demande,  pour  être  observée,  une  étude  patiente.  Elle  se 
trouve  presque  toujours  située  à la  hase  du  flagellum  antérieur  et  se 
montre  sous  forme  d’une  fente  légère  et  placée  obliquement.  Plus  les 
êtres  diminuent  en  volume  et  plus  leurs  organes  échappent  à notre 
observation,  aussi  est-ce  par  analogie  que  nous  nous  croyons  à même 
de  pouvoir  affirmer  que  tous  les  Infusoires  proprement  dits  ont  une 
bouche,  un  intestin  et  un  anus.  Plusieurs  micrographes,  et  nous- 
même,  avons  pu  constater  le  transport  des  matières  colorées  dans 
le  corps  des  Infusoires  les  plus  petits,  tels  que  les  Monades  et 
les  Vo/vox,  et  si  les  êtres  les  plus  petits  n’absorbent  pas  de  matières 
colorantes,  c’est  que  les  molécules  qui  composent  cette  matière  sont 
déjà  trop  volumineuses  pour  pouvoir  pénétrer  dans  les  ouvertures 
excessivement  réduites  de  ces  animalcules. 


30 


ÉTUDES  SUR  LES  MICROZOAIRES. 


Nous  reviendrons  sur  la  forme  et  la  position  de  la  bouche  chez  les 
Infusoires,  à mesure  que  nous  aurons  à faire  l’étude  de  cet  organe 
dans  les  familles  et  les  genres. 

Œsophage.  — On  remarque  chez  les  Infusoires  à tourbillons  un 
organe  qui  n’existe  pas  dans  les  Microzoaires  du  second  sous-ordre  ou 
du  moins  qu’on  ne  peut  y constater.  Cet  organe,  auquel  on  a donné  le 
nom  d’œsophage  que  nous  lui  conservons,  est  un  tube  plus  ou  moins 
allongé  et  rigide  qui  fait  suite  à la  bouche  et  se  trouve  continué  par  la 
fente  intestinale.  L'œsophage  a des  parois  résistantes,  contractiles,  qui 
le  laissent  toujours  béant.  11  est  généralement  muni  de  cils  rares 
qui  se  meuvent  séparément  et  par  saccades.  Les  Stentors  (1)  ont  or- 
dinairement l’œsophage  renflé  près  de  la  bouche  et  très-atténué  à la 
partie  inférieure.  Le  bol  alimentaire  qui  s’y  forme  est  aussi  assez  res- 
treint. — Chez  les  Vorticelles  (2),  l’œsophage  est  plus  allongé,  renflé 
au  centre  et  diminué  vers  la  partie  inférieure;  il  est  généralement 
contourné  en  S et  les  bols  qui  s’y  forment  sont  assez  volumineux.  Les 
Spirostomes  (3)  ont  l’œsophage  droit  et  subcylindrique  ; les  Nas- 
sules(4)  l’ont  contourné  en  C ; enfin  chez  les  Paramécies  (5),  les  Glau- 
comes (6),  et  la  plupart  des  Infusoires  qui  appartiennent  à cette  fa- 
mille, l’œsophage  est  court,  presque  droit  ou  peu  arqué. 

Les  Stylonychies, les  Kérones,  etc.,  et  tous  les  Microzoaires  mar- 
cheurs qui  possèdent  des  cornicules  paraissent  dépourvus  d’œsophage, 
ou  du  moins  celui-ci  est  tout  à fait  rudimentaire; la  bouche  largement 
ouverte  communique  dans  ce  cas  directement  avec  la  fente  intestinale 
qui  occupe  une  grande  partie  de  l’intérieur  du  Microzoaire. 

Quelques  Infusoires,  les  Stentors,  par  exemple,  ont  la  singulière 

(1)  PI.  I,  fig.  1,  3,  8 et  9.  — PI.  II,  fig.  I et  7. 

(2)  PI.  IV,  fig.  5,  IG,  17  et  18. 

(3)  PI.  XV,  fig.  1 d,  b. 

(1)  PI.  XV,  fig.  9 et  10. 

(3)  PL  XVI,  fig.  8. 

(G)  PL  XVI,  fig.  3 et  7. 


RECHERCIIES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


31 


faculté  de  pouvoir  faire  saillir  au  dehors  leur  œsophage  en  le  retour- 
nant, de  manière  à présenter  à l’extérieur  la  membrane  ciliée  qui 
se  trouve  à la  partie  interne  de  cet  organe.  Claparède  et  Lachmann, 
qui  ont  constaté  comme  nous  cet  accident,  pensent  qu’il  est  le  résultat 
d’un  cas  pathologique,  d’un  état  hydropique  de  l’animal.  Il  n’en  est 
rien,  car  les  Microzoaires  qui  possèdent  cette  singulière  faculté  ont 
en  même  temps  le  pouvoir  de  faire  rentrer  à volonté  l’œsophage  dans 
sa  situation  normale,  chose  qui  ne  serait  plus  facultative  si  le  renver- 
sement de  l’œsophage  était  le  résultat  d’un  état  hydropique  de  1 In- 
fusoire. 

2.  Intestin  et  anus.  — Ehrenberg  est  le  premier  qui  aitadmis  l’exis- 
tence d’un  intestin  chez  les  Infusoires,  et  il  se  le  représentait  comme 
une  succession  d’estomacs  reliés  entre  eux  par  des  tubes  très-déliés 
ou  bien  sous  forme  de  canaux  ramifiés.  Lieberkühn  [in  Claparède)  a 
vérifié  cette  dernière  disposition  chez  1 eTrachelius  ovum.  Claparède 
et  Lachmann,  malgré  leur  singulière  théorie  du  chyme,  ont  été  con- 
traints aussi  de  reconnaître  un  canal  alimentaire  chez  I q Loxodes  ros- 
trum  et  confirment  ainsi  les  dernières  observations  de  Gegenbaur  (1), 
sur  ce  sujet.  Pritchard  a figuré  le  Trachelius  ovum , non-seulement 
avec  un  intestin  ramifié,  mais  encore  avec  des  poches  stomacales 
très-développées. 

Aujourd’hui  que  les  adversaires  les  plus  résolus  d’un  système 
intestinal  chez  les  Microzoaires  sont  obligés,  tant  par  le  raisonnement 
que  par  suite  d’observations  directes,  de  reconnaître  qu’il  existe  un 
appareil  intestinal  possédant  une  membrane  propre  (2),  il  ne  nous 

(1)  Müller's  Arch.  1857. 

(2)  « Cette  disposition  de  l’appareil  digestif  chez  le  Trachelius  ovum  et  le  Loxodes 
« rostrum,  permet  de  supposer  que  chez  les  autres  Infusoires  aussi  la  cavité  digestive 
'(  est  limitée  par  une  paroi,  propre,  mais  que  cette  paroi  étant  exactement  appliquée 
« contre  le  parenchyme  du  corps,  n'a  pu  être  reconnue  jusqu’ici.»  (Claparède  et 
Lachmann,  loc.  cit .) 


ETUDES  S U II  LES  M I C ROZO  AIRES. 


32 

reste  plus  qu’à  examiner  la  nature  de  cet  organe  et  la  disposition  qu’il 
affecte  chez  les  différents  Microzoaires. 

Le  tube  intestinal  des  Infusoires  commence  soit  directement  à la 
bouche,  soit  à l’extrémité  inférieure  de  l’oesophage,  et  se  termine  à 
1 anus  après  avoir  suivi  dans  le  corps  de  l’animal  un  trajet  plus  ou 
moins  long  et  sinueux.  11  est  constitué  par  une  membrane  fine  très- 
transparente  et  émiiiemnient  élastique.  Celte  membrane  est  entière- 
ment enveloppée  par  cette  substance  molle,  transparente,  analogue  à 
de  l’eau  de  gomme  très-épaisse  et  à laquelle  Dujardin  adonné  le 
nom  de  sarcode.  Cette  substance,  qui  présente  chez  l’ Infusoire  le  tissu 
cellulaire  des  animaux  supérieurs,  est  la  gangue  dans  laquelle  sont 
renfermés  tous  les  organes  de  la  digestion,  de  la  circulation,  de  la 
reproduction,  etc.;  c’est  elle  qui  remplit  tous  les  espaces  compris  entre 
les  organes  internes,  et  c'est  sur  elle  que  s’applique  la  cuticule  dou- 
blée des  fibres  myosiques. 

Cette  substance  sareodique,  douée  d’une  élasticité  qui  n’a  d’ana- 
logue que  l’élasticité  des  gaz,  semble  être  constamment  sous  l’in- 
fluence d’une  certaine  pression  interne  contre  laquelle  elle  réagit  sans 
cesse.  C’est  cette  réaction  qui  ferme  la  vésicule  contractile  quand  elle 
doit  répandre  son  contenu  dans  les  vaisseaux  qui  en  dépendent;  c’est 
elle  qui  rend  au  corps  sa  forme  primitive  accidentellement  déformée 
par  une  contraction  des  libres  myosiques  ou  par  la  pression  des  corps 
étrangers;  c’est  elle  aussi  qui  ressert  sur  elle-même  la  membrane 
propre  de  l’intestin,  et  réduit  infiniment  son  volume  à l’état  de  vacuité. 
Cette  substance  sareodique  joue  le  rôle  d’un  ressort  tendu  dont  tous 
les  points  de  l’animal  subissent  l’incessante  pression. 

Suivons  maintenant  avec  une  attention  et  une  patience  soutenues 
la  manière  dont  les  aliments  pénètrent  dans  1 intestin  , et  dont  ils  en 
sortent  après  avoir  subi  l'influence  de  la  digestion. 

Les  Infusoires  à tourbillons  possèdent  tous  un  appareil  vibrât i le 
qui  détermine  dans  l’eau  un  courant  très-rapide  et  souvent  d’une 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


33 


grande  étendue,  et  qui  a pour  résultat  d’amener  à la  bouche  les 
particules  dont  l’Infusoire  doit  se  nourrir.  Les  Microzoaires  qui 
possèdent  un  œsophage  ont  la  bouche  constamment  béante,  et  le 
courant  occasionné  par  les  Cirrbes  buccaux  y entraîne  avec  une  cer- 
taine violence  les  particules  solides  tenues  en  suspension  dans  l’eau. 
Ces  particules  entrent  presque  toutes  jusqu’au  fond  de  l’œsophage, 
mais  de  là  une  certaine  quantité  et  surtout  les  plus  volumineuses, 
en  sont  rejetées  en  suivant  un  courant  opposé  au  premier  qui  les  a 
apportées.  Les  particules  qui  restent  au  fond  de  l’œsophage  s v accu- 
mulent, pressent  sur  la  membrane  accolée  de  l’intestin  vide,  y forment 
une  dépression  d’abord  hémisphérique,  qui  augmente  rapidement  en 
volume,  et  constitue  une  masse  de  plus  en  plus  arrondie.  Lorsque, 
sous  la  pression  du  courant  provoqué  par  les  Cirrhes  buccaux,  le 
bol  qui  s’est  formé  à la  base  de  l’œsophage  en  écartant  et  en  dila- 
tant les  parois  intestinales,  est  arrivé  à la  grosseur  voulue,  le  som- 
met du  tube  intestinal  se  resserre  brusquement  derrière  le  bol  et  le 
pousse  à une  distance  assez  éloignée  de  la  base  de  l’œsophage;  la 
membrane  pressée  par  le  parenchyme  élastique  revient  sur  elle- 
même,  et  paraît  fermer  de  nouveau  l’extrémité  de  l’œsophage  jusqu’au 
moment  où,  dilatée  par  la  pression  d’un  nouveau  bol,  le  même  jeu 
recommence.  Mais,  pendant  que  le  second  bol  se  forme  à la  base  de 
l’œsophage,  le  premier  ne  reste  pas  stationnaire,  et  sous  l’influence 
d’une  pression  péristaltique  il  s’engage  de  plus  en  plus  dans  le  tube 
intestinal  qui  s’ouvre  devant  lui  et  se  referme  par  derrière  avec  une 
élasticité  inexprimable.  Cette  remarquable  élasticité  de  la  membrane 
intestinale  et  de  la  masse  sarcodique  fait  que  le  bol  également  pressé 
de  toutes  parts  conserve  toujours  sa  forme  arrondie  pendant  tout  son 
trajet  à travers  l’intestin,  et  c’est  pendant  cette  migration  que,  su- 
bissant une  digestion  dont  nous  ne  pouvons  apprécier  le  travail,  il  di- 
minue de  plus  en  plus  en  volume,  et  que  les  substances  solides  qu’il 
renferme,  lorsqu’elles  ne  sont  pas  indigestes,  sont  modifiées  dans  leur 


5 


34 


ETUDES  SUR  LES  Al  1 C ROZO  A I RE  S. 


forme,  leur  grosseur  et  leur  coloration.  Le  bol  arrive  enfin  à l’anus  et 
s’arrête  là  souvent  un  certain  temps  avant  d’être  expulsé.  Il  n’est 
même  pas  très-rare  de  voir  en  cet  endroit  plusieurs  bols  réduits  à un 
petit  volume  par  l’acte  de  la  digestion  se  réunir  en  une  seule  masse 
avant  d’être  rejetés  au  dehors. 

Les  bols  mettent  souvent  un  temps  très-long  à parcourir  le  trajet 
de  1 intestin,  et  l’observateur  est  obligé  de  s’armer  d’une  patience  à 
toute  épreuve  pour  pouvoir  suivre  d’une  manière  exacte  leur  migra- 
tion à travers  le  corps  de  l’Infusoire.  Les  Vorticelles,  qu’il  est  facile  de 
transporter  d’un  milieu  dans  un  autre,  sont  un  excellent  sujet  d’étude 
pour  examiner  les  fonctions  digestives;  après  leur  avoir  fait  absorber 
quelques  bols  colorés  par  du  carmin,  on  les  transporte  dans  une  eau 
qui  n’est  plus  colorée,  et  l’on  peut  facilement  suivre  les  progrès  des 
bols  colorés  à travers  l’intestin.  Ces  Microzoaires  mettent  douze,  dix- 
huit  et  quelquefois  vingt-quatre  heuresà  opérer  le  travail  de  la  digestion 
et  à rejeter  au  dehors  les  parcelles  non  digérées.  Les  Stentors,  les  Pa- 
ramécies, et  en  général  tous  les  Infusoires  à œsophage  sont  à peu 
près  dans  le  même  cas,  et  la  différence  que  l’on  remarque  dans  la 
lenteur  ou  la  rapidité  de  la  digestion  de  ces  animaux  tient  la  plupart 
du  temps  au  milieu  dans  lequel  ils  se  trouvent  et  aux  conditions  de 
lumière  et  de  chaleur  qu’ils  subissent. 

Les  Infusoires  qui  ne  possèdent  pas  d’œsophages  ont  la  membrane 
intestinale  immédiatement  unie  aux  bords  de  la  bouche,  et  forme  à 
la  base  de  celle-ci  un  cul-de-sac  qui  s’entr’ouve  facilement  pour  rece- 
voir des  objets  volumineux  tels  que  des  navicules,  des  bacillaires,  etc. 
Cette  disposition  que  l'on  remarque  chez  les  Stylonychies,  les  Ivéro- 
nes,  etc.,  est  en  rapport  avec  la  voracité  de  ces  animaux,  que  l’on  voit 
souvent  remplis  de  navicules  (1).  Ici  l’intestin  parait  constitué  par  une 
fente  dont  les  parois  semblent  complètement  accolées  à l état  de  va- 
cuité, et  qui  occupe  une  grande  partie  du  corps  de  l’animal. 

(l)  PI.  XIII,  fig.  19. 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


35 


Plus  on  étudie  les  Microzoaires  dont  la  taille  diminue,  et  plus  les 
organes  de  la  digestion  échappent  à nos  recherches;  c’est  ainsi  qu’en 
arrivant  aux  Infusoires  oscillants,  on  peut  encore,  dans  les  grandes 
espèces  se  rendre  compte  de  l’appareil  digestif,  mais  bientôt  tous  les 
organes  échappent  à nos  regards,  nos  instruments  deviennent  impuis- 
sants, etc’està  peine  si  chez  les  petits  Infusoires  on  constate  dans  l’in- 
térieur du  corps  la  présence  du  carmin  qu’ils  ont  absorbé. 

Nous  avons  dit  plus  haut  que  la  membrane  de  l’intestin  comprimée 
par  la  masse  sarcodique  pouvait  se  trouver  réduite  au  point  d’échapper 
à l’examen  ; dans  d’autres  cas,  le  trajet  de  l’intestin  reste  visible  même 
pendant  sa  vacuité;  ce  fait  est  surtout  facile  à constater  chez  les  Infu- 
soires qui  renferment  un  pigment  coloré  (1)  qui,  par  sa  rareté  ou  son 
absence  au  voisinage  de  l’intestin,  laisse  apparaître  en  clair  le  trajet 
du  tube  intestinal. 

Cette  membrane  intestinale,  qui  généralement  est  très-resserrée, 
peut  dans  certains  cas  se  dilater  d’une  manière  disproportionnée,  et 
cela  sans  se  rompre.  Il  n’est  pas  rare  de  voir  des  Microzoaires  avaler 
des  brins  d’oscillaires  qui,  comme  un  ressort,  distendent  la  cavité  in- 
testinale, et  vont  jusqu’à  déformer  accidentellement  le  corps  de  l’Infu- 
soire lui-même. 

La  forme  générale  du  tube  intestinal  varie  chez  les  différents  Micro- 
zoaires; il  s’étend  quelquefois  directement  sous  l’aspect  d’une  large 
fente  de  la  bouche  à l’anus,  comme  chez  les  Stylonychies,  les  Kéro- 
nes,  etc.  Chez  les  Stentors,  il  descend  en  droite  ligne  de  l’œsophage 
à la  base  de  l’Infusoire  pour  remonter  du  côté  opposé  et  arriver  à l’a- 
nus situé  sur  le  disque  vibratile.  Il  suit  à peu  près  le  même  trajet  chez 
les  Vorticelles,  les  Epistylis,  les  Vaginicoles,  etc.,  seulement  il  se 
contourne  en  un  tour  de  spire  et  présente  à peu  près  la  forme  d'un  8 
ouvert  à son  sommet.  Dans  les  espèces  qui  composent  les  familles  des 
Paraméciens,  le  tube  intestinal  fait  tout  le  tour  de  l’animal  depuis  la 

(t)  PI.  XV,  6g.  C. 


36 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZO  A I RE  S. 


bouche  jusqu’à  l’anus  situé  souvent  sur  le  même  côté,  d'autres  fois  il 
se  replie  et  se  contourne  sur  lui-même  pour  aller  s’ouvrir  à la  partie 
inférieure  de  l’Infusoire.  La  cavité  intestinale  peut,  en  un  mot,  affecter 
les  formes  les  plus  variées,  mais  nous  n’avons  jamais  pu  retrouver  ces 
intestins  ramifiés  et  contenant  de  nombreuses  poches  stomacales  que 
mentionnent  Ehrenberg,  Gegenbaur,  Liberkühn  et  Pritchard,  chez  le 
Trachelius  ovum , et  que  semblent  admettre  Claparède  et  Lachmann, 
ces  deux  adversaires  de  l’existence  d’un  intestin. 

L’existence  d’un  anus  étant  la  conséquence  naturelle  de  la 
présence,  d’un  intestin,  cet  organe  a été  admis  par  presque  tous 
les  micrographes  qui,  depuis  Ehrenberg,  ont  étudié  les  fonctions 
digestives  des  Infusoires.  Dujardin  ne  reconnaissant  à ces  animalcules 
aucune  organisation  devait  naturellement  nier  l’existence  de  l’anus, 
et  considérer  comme  une  ouverture  accidentelle  celle  qui  donnait 
passage  au  résidu  de  la  digestion;  mais  ce  qui  surprend  davan- 
tage, c’est  de  voir  Claparède  et  Lachmann,  eux  qui  ne  reconnaissent 
pas  d’intestin  proprement  dit,  qui  maintiennent  que  les  « bols  sont 
« expulsés  dans  la  cavité  du  corps  par  une  contraction  du  pharynx  , et 
« qu'ils  se  trouvent  flotter  dans  un  liquide  épais»,  se  ranger  à l’avis 
d’Ehrenberg,  de  Frantzius,  de  Leuckart , de  Samuelson,  de  Car- 
ter, etc.,  et  attaquer  vivement  Dujardin,  parce  que  ce  dernier,  consé- 
quent avec  sa  manière  de  voir,  ne  veut  pas  reconnaître  l’anus.  C’est 
de  la  part  de  ces  auteurs  une  contradiction  dont  il  est  difficile  de  s'ex- 
pliquer le  motif. 

L’anus  occupe  différentes  places  chez  les  Infusoires.  Ceux  de  ces 
animaux  qui  possèdent  un  disque  vibratile  susceptible  de  rentrer  dans 
1 intérieur  du  corps,  par  suite  d'une  contraction  brusque,  tels  que  les 
Stentors,  les  Vorticelles,  les  Epistylis,  les  Vaginicoles,  etc.,  ont  l’anus 
placé  près  de  la  bouche  sur  le  disque  vibratile  lui-même;  la  plupart 
des  Microzoaires  marcheurs  possèdent  un  anus  placé  à la  partie  pos- 
térieure du  corps  et  largement  ouvert;  d’autres,  comme  une  partie 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


37 

des  espèces  qui  forment  le  groupe  des  Paraméciens,  l’ont  placé  sur 
un  des  côtés  du  corps. 

L’anus,  en  s’ouvrant  pour  laisser  passage  au  résidu  de  la  digestion, 
subit  quelquefois  des  contractions  successives,  et  qui  rappellent  les 
mouvements  occasionnés  chez  les  animaux  supérieurs  par  le  sphinc- 
ter qui  entoure  cet  organe. 


B.  Système  circulatoire  et  respiratoire . 

1.  Appareil  circulatoire.  — Tous  les  micrographes  qui  ont  pré- 
cédé Ehrenberg  et  le  savant  professeur  de  Berlin  lui-même  n’ont 
pas  reconnu  la  circulation  qui  existe  chez  les  Infusoires.  Ehrenberg 
considère  la  vésicule  contractile  et  ses  annexes  comme  un  organe 
sexuel  mâle;  cette  vésicule  est  pour  lui  un  organe  séminal,  et  ses 
contractions  sont  autant  d’éjaculations  de  semence.  Dujardin  qui  avec 
raison  rejette  la  théorie  d’Ehrenberg  ne  voit  dans  ces  vésicules  con- 
tractiles que  des  vacuoles  analogues  à celles  qui  se  forment  sponta- 
nément dans  le  sarcode  sous  l’empire  de  la  déglutition,  et  il  admet 
que  toutes  ces  vacuoles  peuvent  disparaître  dans  un  moment  donné 
sans  se  reproduire  à la  même  place,  ce  qui  est  complètement  erroné 
et  contraire  à l’observation  la  plus  élémentaire,  en  ce  qui  concerne 
la  vésicule  contractile. 

Aujourd’hui  tous  les  naturalistes  sont  d’accord  sur  la  stabilité  de 
la  vésicule  contractile,  mais  on  est  encore  loin  d’être  d’accord  sur  ses 
fonctions  et  sa  nature.  En  effet,  les  uns  ne  veulent  pas  reconnaître 
pour  cet  organe  et  les  vaisseaux  qui  en  dépendent  une  membrane 
propre  et  les  considèrent  comme  des  espaces  pulsatoires  qui  existent 
dans  le  parenchyme.  Cette  manière  de  voir  qu’à  priori  la  simple 
raison  ne  saurait  admettre  est  cependant  soutenue  par  des  savants 
d’une  grande  valeur,  parmi  lesquels  figurent  Stein,  Perty,  de  Siebold. 


38 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZO A I RES. 


Leuckart,  etc.,  et  l'on  se  demande  en  vain  comment  on  peut  con- 
cevoir un  vide,  dépourvu  de  membrane  propre  dans  un  milieu  quel- 
conque et  qui  posséderait  par  lui-même  la  propriété  de  se  contracter 
d’une  manière  rhyth inique  et  toujours  à la  même  place. 

L’opinion  contraire,  celle  que  nous  partageons  et  qui  consiste  à 
reconnaître  à la  vésicule  contractile  et  aux  canaux  qui  en  dépendent 
une  membrane  propre,  est  soutenue  par  des  micrographes  distingués, 
tels  que  Schmidt,  Lieberkühn,  Muller,  Carter,  Samuelson,  Lach- 
mann,  etc.  Il  est  vrai  que  cette  paroi  est  tellement  ténue  qu’elle 
échappe  aux  investigations  les  plus  minutieuses,  mais,  sans  avoir  à 
s’appuyer  sur  l’observation  un  peu  hasardée  de  Carter  qui  pré- 
tend avoir  constaté  une  fois  dans  une  vorticelle  en  décomposition 
la  séparation  complète  de  la  vésicule  contractile  des  autres  parties 
environnantes,  il  est  évident,  pour  tout  observateur  attentif,  que  le 
fonctionnement  de  cet  organe  et  sa  stabilité  dans  un  point  donné  du 
microzoaire  suffisent  pour  faire  admettre  une  paroi  limitant  cette  cavité 
qui,  sans  elle,  n’aurait  aucun  motif  de  se  montrer  toujours  la  même  et 
au  même  endroit.  Je  sais  bien  que  les  adversaires  de  cette  manière 
de  voir  font  surtout  valoir  ce  fait  que,  pendant  la  contraction  de  la  vési- 
cule, celle-ci  disparaît  complètement,  ce  qui  serait  impossible  ou  dif- 
ficile à expliquer  avec  l’existence  d’une  membrane  entourant  sa  ca- 
vité ; mais,  outre  que  dans  le  plus  grand  nombre  de  cas,  la  vésicule 
ne  disparaît  pas  entièrement,  que  le  plus  souvent  on  constate  à la 
place  qu’elle  occupait  un  point  plus  ou  moins  visible  suivant  les 
espèces  plus  ou  moins  développées  que  l’on  examine,  la  membrane 
est  comme  celle  de  la  cavité  digestive,  tellement  mince,  hyaline  et 
contractile,  qu’il  n’est  pas  étonnant  qu’au  moment  de  la  systole  elle 
disparaisse  au  regard  de  l’observateur.  La  membrane  propre  de  la  vé- 
sicule contractile  est  soumise  aux  mêmes  lois  que  celle  de  la  fente 
intestinale,  au  moment  de  la  contraction  elle  ne  se  fronce  pas  comme 
le  ferait  une  membrane  ordinaire  des  animaux  supérieurs,  son  élas- 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


39 

ticité  réside  en  elle-même,  elle  diminue  de  volume  sans  augmenter 
sensiblement  d'épaisseur  et,  sous  la  pression  constante  du  paren- 
chyme de  l’Infusoire,  elle  reste  invisible  dans  bien  des  cas,  jusqu’au 
moment  où  le  liquide  affluant  par  les  canaux  excite  de  nouveau  la 
diastole  et  ramène  la  vésicule  à cette  forme  arrondie  qu’on  lui 
connaît. 

Ces  tissus  transparents,  dans  lesquels  nous  ne  pouvons  recon- 
naître les  éléments  de  la  contraction  et  de  la  dilatation,  existent  dans 
la  plupart  des  animaux  inférieurs  de  notre  cinquième  embranche- 
ment. Les  Foraminifères  qui  eux  aussi  possèdent  une  vésicule  con- 
tractile ont  le  pouvoir  d’émettre  au  loin  des  filaments  souvent  très- 
ténus  et  qui  sont  surtout  constitués  par  la  paroi  blanche  transparente 
qui  enveloppe  l’animal  et  dans  laquelle  ne  pénètrent  jamais  les 
grains  colorés  du  parenchyme.  C’est  cette  paroi  hyaline  qui  possède 
à un  haut  degré  le  pouvoir  contracteur  que  l’on  remarque  chez  ces 
animaux.  Les  dernières  observations  qui  ont  été  faites  sur  la  partie 
vivante  des  éponges  et  les  cellules  flagellées  qu'on  y remarque  dé- 
montrent que  ces  êtres  possèdent  aussi  ce  même  tissu  transparent  et 
doué  d'un  pouvoir  contracteur  assez  puissant  pour  arriver  à l’oblité- 
ration momentanée  des  orifices  aquifères. 

Tous  les  Microzoaires  à tourbillon  possèdent  une  ou  plusieurs 
vésicules  contractiles,  les  Microzoaires  oscillants  ou  flagellés  en  pa- 
raissent aussi  pourvus,  quand  le  volume  de  leur  corps  permet  au  mi- 
croscope d’en  sonder  les  organes.  La  vésicule  est  très-visible  chez  les 
Euglènes,  les  Péridiniens,  les  Thécamonas,  etc.  Plusieurs  auteurs 
l’ont  constaté  comme  nous  chez  les  Monades  et  les  Volvox,  et  il  est 
très-probable  que  la  ténuité  extrême  des  autres  Infusoires  oscillants 
est  la  seule  cause  qui  nous  empêche  de  reconnaître  chez  eux  la  vési- 
cule contractile. 

Cet  organe  se  rencontre  souvent  unique,  comme  chez  les  Stentors, 
les  Verticelles,  les  Épistylis,  les  Spirostomes,  etc.,  et  il  y occupe  une 


40 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZ O A I RE S . 


position  déterminée  sur  laquelle  nous  reviendrons  en  décrivant 
ces  Microzoaires.  Chez  d’autres  Infusoires,  on  remarque  deux  vési- 
cules contractiles,  chez  le  Paramecium  Aurélia , par  exemple  ; d’autres 
en  ont  trois  et  souvent  même  un  grand  nombre,  comme  on  le  constate 
dans  l’ Amphileptus  meleagris,  VA.  lonyicollis. 

Quelques  auteurs  pensent  que  le  grand  nombre  de  vésicules  chez 
le  même  animal  est  dû  à un  état  variqueux  des  canaux  qui  en  dé- 
pendent. Carter,  entre  autres,  est  de  cet  avis;  il  remarque,  chez 
le  Chilodon  où  la  vésicule  contractile  est  unique  et  existe  norma- 
lement près  d’une  extrémité,  qu’il  se  forme  parfois  des  vésicules 
nombreuses  disséminées  irrégulièrement  dans  le  corps  de  l’animal, 
sans  qu’aucune  occupe  la  place  de  la  vésicule  normale.  Il  en 
conclut  que  la  vésicule  contractile  fait  dans  ce  cas  son  apparition  de 
temps  en  temps,  et  que  par  suite  d’une  certaine  irritabilité  ou  de 
quelque  autre  cause  elle  ne  reste  pas  dilatée  assez  longtemps  pour 
recevoir  le  contenu  des  canaux,  qui  alors  se  dilatent  eux  mêmes  et 
donnent  naissance  à ces  nombreuses  vésicules  accidentelles. 

C’est  à cette  dilatation  accidentelle  des  canaux  que  Pritchard 
rapporte  les  50  on  60  vésicules  régulièrement  disposées,  et  que  Ge- 
genbauer  a décrites  dans  le  Trachelius;  c’est  à cette  même  cause  qu’il 
attribue  les  12  ou  16  vésicules  décrites  par  Siebold  et  Pertv  dans 
l’Amphileptus.  Il  reconnaît  même  dans  le  canal  longitudinal  qui 
descend  de  la  base  au  sommet  du  Stentor  une  série  de  vésicules 
accidentelles,  provenant  de  la  même  cause,  mais  que  jamais  nous 
n avons  pu  constater.  On  remarque,  il  est  vrai,  chez  beaucoup  de 
Microzoaires  de  grande  taille  qu’à  la  suite  de  la  contraction  de  la  vé- 
sicule, il  se  forme  dans  les  canaux  des  renflements  très-visibles  et 
d’une  certaine  durée.  Mais  ces  renflements  ont  toujours  un  aspect 
allongé,  fusiforme  et  n’affectent  jamais  la  forme  arrondie  et  régulière 
de  la  vésicule  contractile  proprement  dite. 

11  n’est  pas  rare  de  rencontrer  chez  des  Microzoaires  qui  ne 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


41 


possèdent  en  réalité  qu’une  seule  vésicule  contractile,  une  seconde 
vésicule,  d’abord  plus  petite  que  la  première,  mais  qui  bientôt  acquiert 
à peu  près  la  même  taille.  Cette  seconde  vésicule  qui  se  montre  sur 
un  point  plus  ou  moins  éloigné  de  la  première  est  le  centre  nouveau 
d’une  circulation  qui  appartiendra  bientôt  à un  nouvel  être.  En  effet, 
aussitôt  que  cette  seconde  vésicule  se  montre,  apparaissent  tous  les 
symptômes  qui  indiquent  que  le  Microzoaire  va  subir  une  division 
par  fissiparité  : entre  les  deux  vésicules  contractiles  on  voit  se  former 
un  étranglement  qui  se  prononce  de  plus  en  plus;  la  frange  de 
Cirrhes  buccaux  se  montre  là  où  doit  se  creuser  la  bouche,  et  une 
séparation  lente  mais  constante  s’opère  dans  tout  le  reste  des  organes 
internes. 

Ehrenberg  a très-bien  compris  et  expliqué  la  formation  de  cette 
nouvelle  vésicule  contractile,  dans  un  animal  qui  normalement  n’en 
possède  qu’une  ; mais,  outre  qu’il  lui  attribue  des  fonctions  qu’elle 
n’a  pas,  il  suppose  que  cette  nouvelle  vésicule  est  le  résultat  de 
la  division  de  la  première.  C’est  une  erreur  que  propage  aussi 
Carter. 

La  vésicule  contractile  n’est  pas  soumise  par  elle-même  à une  di- 
vision naturelle  au  moment  de  la  fissiparité  ; Stein  et  Wiegmann 
soutiennent  avec  raison  cette  opinion.  On  ne  remarque  cette  division 
de  la  vésicule  que  chez  les  Infusoires  pressés  entre  deux  verres  et  qui 
sont  sur  le  point  d’être  détruits.  Et  encore,  cette  division  est-elle 
plutôt  apparente  que  réelle,  car,  en  observant  attentivement  ce  qui  se 
passe  en  ce  moment,  on  est  forcé  d’admettre  que  le  liquide  renfermé 
dans  la  vésicule  et  soumis  à une  pression  accidentelle,  s’échappe 
par  les  canaux,  les  gonfle  et  y détermine  une  dilatation  morbide 
très-développée.  En  somme,  la  vésicule  contractile  n’est  pas  soumise 
à la  fissiparité,  et  celle  qui  prend  naissance  au  moment  de  la  division 
du  Microzoaire  se  forme  loin  de  la  vésicule  première  et  proba- 
blement sur  le  trajet  d’un  des  principaux  canaux  de  la  circulation. 

G 


42 


ETUDES  SUR  LES  xMICROZOAIRES. 


Dans  l'état  actuel  de  la  science  microzoologique,  I existence  d’une 
membrane  propre  à la  vésicule  contractile  est  à peu  près  reconnue 
par  tous  les  auteurs.  Lachmann  cite  à l’appui  de  celte  opinion  une 
observation  que  chacun  peut  répéter  facilement,  non-seulement  chez 
le  Spirostomum  ambiguum , mais  chez  tous  les  Infusoires  dont  l’anus 
est  placé  près  de  la  vésicule  contractile.  11  a remarqué  avec  justesse 
que,  chez  ce  Microzooaire  qui  a la  vésicule  contractile  située  à l’extré- 
mité du  corps  et  près  de  l’anus,  les  bols  alimentaires  après  avoir  subi 
la  digestion  arrivent  se  mettre  en  contact  avec  la  vésicule,  la  contour- 
nent en  la  pressant  et  même  en  la  déprimant,  sans  jamais  cependant 
pénétrer  dans  son  intérieur. 

Quelques  auteurs,  M.  Carter  en  autres,  pensent  que  la  vésicule 
contractile  s’ouvre  dans  la  cavité  buccale  et  y déverse  son  contenu  ; 
Leydig  croit  avoir  vu  la  vésicule  en  communication  avec  l’exté- 
rieur dans  la  partie  qui  sépare  la  bouche  de  l'anus  chez  les  Vorti- 
cellines.  Ces  auteurs  ont  été  trompés  par  la  position  occupée  par  la 
vésicule  qui  en  effet  est  dans  ce  cas  très-rapprochée  de  la  bouche  et  de 
l'anus,  mais  ils  n’ont  pas  remarqué  qu’à  chaque  contraction,  la  vé- 
sicule déversait  son  contenu  dans  un  canal  qui  occupe  circulai- 
rement  le  sommet  de  l’animal  et  qui  est  très-voisin  des  organes  de 
la  digestion. 

Nous  ne  voulons  pas  suivre  Carter  dans  toutes  les  idées  qu’il 
professe  au  sujet  de  la  fonction  que  remplit  la  vésicule  ; pour  lui  c’est 
une  espèce  de  pompe  qui  soutire  les  liquides  contenus  dans  l’ In- 
fusoire et  qui  les  rejette  au  dehors:  ailleurs  il  en  fait  un  instrument 
qui  avec  la  même  fonction  est  chargé  de  faire  éclater  les  kystes  de 
certains  Microzoaires.  Ces  affirmations  qui  ne  peuvent  soutenir 
1 examen  le  plus  élémentaire,  ni  le  raisonnement  le  plus  simple,  ont 
été  victorieurement  combattues  par  Claparède  et  Lachmann. 

Quelques  auteurs,  micrographes  distingués,  ont  émis  une  opi- 
nion analogue  à celle  de  Carter  et  qui  consiste  à croire  que  la  vési- 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


43 


cule  contractile  s’ouvre  directement  à l’extérieur.  Schmidt  (1)  et 
Leuckart  (2)  pensent  qu’il  existe  un  canal  conduisant  le  contenu  de 
la  vésicule  au  dehors  de  l’animal.  Ni  Stein,  Claparède  et  Lach- 
mann,  ni  nous,  n’avons  rien  pu  constater  de  semblable,  ni  voir  le 
canal  dont  parlent  les  auteurs  que  nous  avons  cités.  Il  est  vrai  que 
chez  un  grand  nombre  d’infusoires  on  voit  (3),  dans  l’intérieur  de  la 
vésicule,  une  ou  plusieurs  petites  taches  claires  qui  ont  l’apparence 
d’ouvertures.  Ce  sont,  en  effet,  des  ouvertures,  mais  qui  ne  communi- 
quent pas  avec  l’extérieur  et  qui  représentent  les  extrémités  béantes 
des  canaux  dont  nous  parlerons  bientôt.  Claparède  et  Lachmann 
font  remarquer  avec  raison,  que  si  la  vésicule  contractile  déversait 
son  contenu  à l’extérieur,  elle  déterminerait  par  cette  raison  un  cou- 
rant dans  le  liquide  ambiant,  chose  qui  n’a  pas  lieu  ; mais  il  est  inutile 
de  chercher  des  raisons  pour  réfuter  la  manière  de  voir  des  auteurs 
qui  soutiennent  cette  opinion,  parce  que,  dans  la  plupart  des  Infu- 
soires de  grandes  dimensions,  on  voit  parfaitement  la  vésicule  qui, 
en  se  contractant,  refoule  le  liquide  qu’elle  contient  dans  les  vaisseaux 
qui  en  dépendent  et  qui  se  dilatent  sous  cette  pression. 

La  vésicule  contractile  est  pour  presque  tous  les  observateurs 
actuels  le  cœur,  le  centre  de  la  circulation  chez  les  Microzoaires.  Ses 
mouvements  de  systole  et  de  diastole  sont  rhythmiques,  et  chaque 
contraction  expulse  de  cette  vésicule  le  liquide  qu  elle  renferme  et 
qui  se  répand  dans  des  canaux  plus  ou  moins  ténus  qui  y aboutissent. 
Ces  canaux  sont  quelquefois  très-nombreux  et  ramifiés  et  se  répan- 
dent dans  tout  le  parenchyme  de  l’Infusoire.  Dans  d’autres  cas,  ils 
paraissent  plus  rares  et  parcourent  une  partie  de  la  périphérie.  Sans 
vouloir  entrer  dans  un  examen  détaillé  de  la  disposition  de  ces  canaux 
chez  les  Infusoires,  examen  qui  trouvera  plutôt  sa  place  dans  la  des- 

(1)  Floriep.  Notizen,  1846,  p,  6. 

(2)  Loc.cit.,  p.  115. 

(3)  PL  XVI,  fig.  5. 


U 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZO A 1 RES. 


cription  des  genres,  nous  pouvons  poser  comme  principe  général, 
que  les  canaux  les  plus  volumineux  el  par  conséquent  les  plus  vi- 
sibles sont  en  rapport  avec  l’activité  plus  grande  de  certains  organes, 
comme  si  cette  activité  exigeait  une  dépense  plus  considérable  de  suc 
nourricier.  Ainsi,  chez  les  Infusoires  qui  possèdent  comme  les  Vor- 
ticelles,  les  Stentors,  les  Vaginicoles,  etc.,  etc.,  un  disque  vibralil 
surmonté  de  Cirrhes  buccaux  doués  d’une  grande  vigueur,  il  existe, 
partant  de  la  vésicule  contractile,  un  canal  qui  contourne  ce  disque 
et  qui  paraît  plus  volumineux  que  ceux  du  reste  de  l’animal. 

Les  canaux  qui  charrient  le  liquide  nutritif  sont  à peu  près  de 
même  dimension,  sur  un  long  parcours;  au  moment  de  la  contrac- 
tion  de  la  vésicule,  ils  deviennent  bien  plus  apparents  en  raison  de 
leur  augmentation  de  volume.  Ils  sont  plus  ou  moins  nombreux  sui- 
vant les  espèces;  Lieberkühn  a vu  chez  X Ophryoylena  /lava,  jusqu'à 
trente  canaux  venant  s’ouvrir  dans  la  vésicule;  en  général,  le  nombre 
de  ces  canaux  est  beaucoup  plus  restreint,  et  souvent  on  n’en  constate 
que  quatre  ou  cinq  par  vésicule. 

Chez  les  Infusoires  qui  possèdent  plusieurs  centres  de  circulation, 
chaque  centre,  c’est-à-dire  chaque  vésicule,  possède  un  système  de 
canaux  qui  lui  appartient,  mais  jusqu'à  ce  jour  on  n’a  pas  pu  s’as- 
surer si  ces  canaux  avaient  une  communication  directe  entre  eux. 

Pour  bien  étudier  le  jeu  de  la  circulation  chez  les  Microzoaires,  il 
faut  prendre  pour  sujet  des  Infusoires  d’une  grande  dimension  et 
dont  le  corps  transparent  se  prête  à un  examen  facile,  tels  que  le  Pa- 
ramecium  Aurélia,  le  Panophrys  chrysalis,  etc.  (1).  Au  moment  où 
la  diastole  a atteint  son  maximum,  la  vésicule  se  présente  sous  forme 
d’un  globe  parfaitement  arrondi,  clair,  transparent  et  faisant  le  plus 
souvent  saillie  à la  surface  de  l’Infusoire.  La  vésicule  reste  ainsi 
gonflée  pendant  un  certain  temps  pour  permettre  à une  fonction  que 


(I)  1*1.  XVI,  fig.  5 el  8. 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES.  40 

nous  étudierons  plus  tard  de  se  remplir,  et  pendant  ce  temps  les 
canaux  qui  y correspondent  sont  réduits  à leur  plus  mince  volume  cl 
généralement  très-peu  visibles.  Mais  bientôt  on  aperçoit  ces  derniers 
qui  s’élargissent,  leurs  parois  se  séparent,  le  liquide  les  gonfle  et  la 
systole  de  la  vésicule  commence  d’abord  lentement,  puis  se  termine 
brusquement  et  avec  une  telle  énergie  que  la  vésicule  semble  avoir 
entièrement  disparu.  Cependant  tout  le  liquide  qu’elle  renfermait  a 
passé  dans  les  canaux  qui  prennent  un  instant  près  de  la  vésicule 
l’aspect  fusiforme,  mais  qui,  en  se  contractant,  font  circuler  au  loin 
le  liquide  qu’ils  viennent  de  recevoir  de  la  vésicule.  Pendant  ce  tra- 
vail et  alors  que  la  systole  n’est  pas  complète,  le  système  circulatoire 
affecte  la  forme  d’une  étoile  avec  un  noyau  arrondi,  mais  bientôt  le 
noyau,  c’est-à-dire  la  vésicule,  disparaît,  et  il  ne  reste  plus  à la  place 
qu’une  étoile  dont  les  rayons  dilatés  s’effacent  peu  à peu  à mesure 
que  les  parois  des  canaux  réagissant  sur  le  liquide  qu’ils  renferment 
la  répandent  dans  leurs  ramifications  périphériques. 

On  peut  donc  s'assurer  par  l’observation  directe  de  la  manière 
dont  le  liquide  contenu  dans  la  vésicule  est  poussé  dans  les  ca- 
naux qui  en  dépendent,  mais  il  est  beaucoup  plus  difficile  de  se 
rendre  compte  de  l’arrivée  du  liquide  nourricier  dans  la  vésicule. 
Lieberkühn  et  Carter  pensent  que  le  liquide  qui  remplit  les  vais- 
seaux revient  dans  la  vésicule  au  moment  de  la  diastole  ; mais  le 
premier  admet  que  ce  retour  n’est  effectué  que  pour  permettre  à la 
vésicule  de  le  reverser  ensuite  dans  ces  mêmes  canaux,  tandis 
que  Carter  croit  d’abord  que  c’est  pour  le  rejeter  à l’extérieur. 
Claparède  admet  le  jeu  de  circulation  indiqué  par  Lieberkühn  et 
ne  voit  dans  la  systole  et  la  diastole  de  la  vésicule  que  l’afflux  et  le 
reflux  du  liquide  nourricier  dans  les  vaisseaux  ; aussi,  il  compare  la 
circulation  des  Infusoires  à celle  des  Salpes,  circulation  qui  s’effectue 
par  un  mouvement  de  va-et-vient  continuel.  Lorsqu'un  Microzoaire 
possède  deux  ou  plusieurs  vésicules  contractiles,  dont  les  pulsations 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZO A 1 R E S. 


46 

alternent,  on  pourrait  jusqu’à  un  certain  point  admettre  que,  les  vais- 
seaux communiquant  entre  eux,  une  vésicule  en  se  contractant  envoie 
son  liquide  vers  un  autre  centre  pendant  la  diastole  de  celui-ci,  et 
que  celui-ci  à son  tour  se  contracte  et  fait  refluer  le  liquide  qu’il  a 
reçu  vers  la  vésicule  qui  le  lui  a d’abord  transmis.  Cette  circulation 
de  va-et-vient  s’expliquerait  ainsi  facilement,  et  Samuelson  pré- 
tend que  c’est  ainsi  que  la  chose  se  passe  dans  le  Glaucoma  scin- 
tillons. Cet  Infusoire,  d’après  cet  auteur,  n’a  qu’une  vésicule  contrac- 
tile, mais  au  moment  de  la  systole  le  liquide  chassé  de  la  vésicule 
vraie  irait  à travers  les  vaisseaux  gonfler  des  vésicules  formées  tempo- 
rairement qui,  à leur  tour,  en  se  contractant,  renverraient  le  liquide 
dans  la  vésicule  centrale.  Nos  observations  n’ont  en  rien  confirmé 
jusqu’à  présent  les  affirmations  de  Samuelson,  et,  bien  que  celte 
manière  de  voir  soit  théoriquement  rationnelle,  nous  sommes 
obligé  de  convenir  que,  chez  les  Infusoires  qui  ne  possèdent  qu’une 
seule  vésicule  contractile,  nous  ne  savons  encore  sous  quelle  inci- 
tation la  diastole  s’opère.  John  Müller  pense  qu’après  la  contrac- 
tion de  la  vésicule,  le  liquide  qui  a pénétré  dans  les  vaisseaux  est 
soumis  lui-même  à une  pression  des  parois  de  l’animal,  ou  mieux  à 
une  contraction  active  des  vaisseaux  eux-mêmes,  et  qui  ramène  le 
liquide  dans  la  vésicule.  Claparède  et  Lachmann  partagent  cette 
manière  de  voir,  qui  est  en  effet  la  seule  admissible,  mais  il  faut  bien 
cependant  reconnaître  que  l'observation  directe  n’a  rien  donné  de 
certain  à l’appui  de  cette  hypothèse -qui  a en  outre  linconvénient  de 
s’éloigner  de  tout  ce  qui  est  connu,  en  fait  de  circulation,  chez  les 
autres  animaux. 

Il  est  beaucoup  plus  rationnel  d’admettre  que  la  circulation  chez 
les  Infusoires  se  fait  à peu  près  dans  les  mêmes  conditions  que  chez 
les  autres  animaux.  En  effet,  les  micrographes  modernes  admettent 
que  la  vésicule  est  un  centre  de  circulation,  ils  reconnaissent  qu’à 
cette  vésicule  viennent  aboutir  des  canaux  plus  ou  moins  nombreux 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


47 

dans  l’intérieur  desquels  la  vésicule  verse  son  contenu.  Ces  canaux, 
comme  nous  l’avons  reconnu  dans  certaines  espèces  (1),  se  répan- 
dent dans  l’Infusoire  en  se  ramifiant  et  en  diminuant  sensiblement 
de  volume.  Si  une  circulation  complète  n’existait  pas,  on  serait  obligé 
d’admettre  que  le  liquide  chassé  de  la  vésicule  par  sa  contraction  et 
charrié  dans  les  canaux  irait  aboutir  à un  cul-de-sac  terminal  de 
chaque  vaisseau,  d’où  il  reviendrait  dans  la  vésicule  sous  l’influence 
d’une  pression  quelconque  : nous  avons  vu  que  celte  manière  de  voir 
est  celle  de  plusieurs  micrographies.  Mais  si  cette  demi-circulation 
avait  réellement  lieu,  le  liquide  nourricier  accumulé  dans  les  extrémités 
des  vaisseaux,  les  dilaterait  et  donnerait  naissance  à des  vésicules 
accidentelles,  comme  le  pense  Samuelson  ; or,  rien  de  semblable  11e 
peut  être  observé,  les  canaux  vésiculaires  gonflés  par  la  contraction 
de  la  vésicule  reviennent  bientôt  à leur  diamètre  premier  après  avoir 
fait  circuler  le  liquide  dans  leurs  extrémités,  sans  que  la  plus  minu- 
tieuse observation  puisse  démontrer  qu’ailleurs  on  aperçoive  un  ren- 
flement quelconque  sur  les  canaux.  U y a donc  lieu  de  croire  que  ces 
canaux  que  nous  voyons  se  dilater  au  moment  de  la  systole  et  qui 
remplissent  les  fonctions  des  artères  chez  les  animaux  supérieurs 
se  continuent  après  leurs  ramifications  avec  d’autres  canaux  faisant 
fonction  de  veine,  et  qui,  au  moment  de  la  diastole,  déversent  leur 
contenu  dans  la  vésicule.  11  est  très-probable  aussi  que  la  ténuité  de 
ces  vaisseaux,  et  leur  transparence  externe  nous  font  confondre  ces 
deux  systèmes  de  vaisseaux.  Ce  qui  du  reste  vient  à l’appui  de  ce  que 
je  viens  de  dire,  c’est  l’existence  du  canal  circulaire  que  nous  avons 
signalé  chez  les  Vorticellides  et  le  canal  descendant  et  ascendant  qu’on 
remarque  chez  les  Stentors. 

Appareil  respiratoire.  — Le  phénomène  de  la  respiration  con- 
sidéré aux  points  de  vue  chimiques  et  vitaux,  est  la  conséquence  forcée 

(1)  PI.  XVI,  fig.  O. 


48 


ÉTUDES  SUE  LES  M I CRO Z 0 A I R E S. 


de  1 acte  de  la  circulation,  quel  que  soit  du  reste  la  manière  dont  ces 
fonctions  s’accomplissent.  Ces  deux  actes  fonctionnels  chez  tous  les 
êtres,  animaux  ou  végétaux,  sont  en  connexité  parfaite,  et  l’on  ne 
peut  concevoir  une  circulation  d’un  liquide  nourricier  sans  respi- 
ration, de  même  que  l acté  de  la  respiration  implique  forcément  un 
travail  de  circulation. 

Cependant  quelques  auteurs,  tout  en  ne  reconnaissant  pas  le  phé- 
nomène de  la  circulation  chez  les  Infusoires,  ont  cru  devoir  admettre 
pour  eux  un  travail  de  respiration.  M.  Dujardin,  qui  nie  la  circulation 
d’un  liquide  nourricier  chez  les  Microzoaires,  dit  cependant  (1): 
« Quant  à la  respiration  elle  paraît  plus  réelle  chez  les  Infusoires, 
« soit  qu’on  admette,  d’après  Spallanzani,  que  les  vésicules  sont  des- 
« ti nées  à cette  fonction,  soit  qu’on  admette  d’après  l’analogie  de  beau- 
« coup  d’animaux  inférieurs,  que  le  mouvement  vibratile  des  cils  peut 
« n’y  être  pas  étranger,  en  même  temps  qu’il  sert  à la  locomotion  et 
« à la  production  du  tourbillon  qui  amène  les  aliments.  On  ne  peu/ 
« douter  que  ces  animalcules  n’aient  besoin  de  trouver  de  l’air  res- 
« pirable  dans  l’eau  ; les  expériences  faites  par  M.  Pelletier  sur  l’as- 
« phyxie  de  ces  animalcules  tendent  à le  prouver » 

Comment  un  naturaliste  aussi  distingué  que  M.  Dujardin  a-t-il 
pu  se  mettre  ainsi  en  contradiction  avec  lui-même  et  avec  tout  ce  qui 
est  connu  dans  la  science  au  sujet  de  ces  phénomènes,  lui  qui  non- 
seulement  ne  reconnaît  pas  de  circulation  chez  les  Infusoires,  mais 
qui  nie  les  organes  qui  président  à cette  fonction  ? La  respiration  pul- 
monaire, branchiale,  tubulaire,  membraneuse,  etc.,  ne  peut  exister, 
ou  du  moins  devient  inutile  sans  une  circulation  qui  mette  constam- 
ment et  successivement  les  différentes  parties  du  liquide  nourricier  en 
contact  avec  l’air  libre,  ou  dissous  dans  le  liquide  ambiant.  Or,  puis- 
qu’on ne  peut  douter,  comme  le  dit  M.  Dujardin,  que  ces  animalcules 


(I)  Loc.  cit .,  p.  409. 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


49 


n’aient  besoin  de  trouver  de  l’air  respirable  dans  l’eau,  il  faut  admettre 
que  cet  air  respirable  doit  avoir  un  but,  et  ce  but,  c’est  la  revivification 
du  liquide  nourricier  par  le  moyen  de  la  circulation  que  cet  auteur 
repousse  complètement. 

Pour  prouver  qu’une  circulation  est  impossible  chez  les  Micro- 
zoaires,  M.  Dujardin  s’appuie  sur  ce  fait  bien  connu  en  physique,  la 
difficulté,  l’impossibilité  même  où  se  trouve  un  liquide  de  traverser 
un  tube  capillaire  dont  la  lumière  est  extrêmement  réduite,  alors 
même  que  le  liquide  est  soumis  à une  certaine  pression.  Mais  dé- 
duire d’un  fait  physique  un  acte  vital,  comparer  un  tube  rigide  de 
verre  à un  canal  élastique  et  doué  des  propriétés  de  la  vie,  c’est  dé- 
passer les  bornes  d’un  raisonnement  rigoureux  et  pousser  un  peu  loin 
l’amour  de  l’induction. 

M.  Dujardin  a-t-il  donc  oublié  qu’il  existe  chez  les  animaux  su- 
périeurs des  vaisseaux  d’une  ténuité  telle,  qu’ils  ne  peuvent  admettre 
dans  leur  intérieur  les  corpuscules  sanguins,  et  qui  cependant  char- 
rient le  liquide  du  sang,  comme  on  le  remarque  dans'  la  cornée  de 
l’œil,  par  exemple?  Et  puis,  à quoi  bon  regarder  les  cils  comme  des 
organes  de  la  respiration  si  le  corps  des  Infusoires,  comme  le  dit  cel 
auteur,  est  susceptible  d’une  imbibition  qui  doit  faire  pénétrer  dans 
I animal  (1)  les  liquides  oxygénés  qui  l’environnent. 

Spallanzani  est  le  premier  qui  ait  émis  l’opinion  que  la  vésicule 
contractile  pourrait  bien  être  le  siège  de  la  respiration.  Mais  il  est  loin 
de  s’être  rendu  un  compte  exact  de  cette  fonction  chez  les  Micro- 
zoaires,  et  il  paraît  avoir  confondu  le  mécanisme  de  la  respiration 
avec  celui  delà  circulation.  Les  auteurs  qui  l’ont  suivi  n’ont  pas  pro- 
lité  de  cette  première  indication  fournie  par  Spallanzani,  et  on  ne 
trouve  rien  dans  leurs  travaux  qui  se  rapporte  à cette  fonction. 
M.  Dujardin,  après  avoir  supposé  que  les  microzoaires,  comme  certains 

(1)  Loc.  cit.,  p.  « Il  est  donc  bien  plus  conforme  aux  lois  de  la  physique  d’ad- 
mettre que  chez  ces  petits  animaux  les  liquides  pénètrent  simplement  par  imbibition.  » 


50 


ETUDES  SIR  EES  M I CRO ZOA I RES. 


animaux  d'un  ordre  plus  élevé,  pouvaient  respirer  au  moyen  des 
appendices  qui  couvrent  leur  surface,  est  porté  à reconnaître  les  vé- 
sicules comme  des  organes  respiratoires  : « Mais  que  l’on  considère, 
« dit-il,  leur  multiplication  dans  les  Infusoires  mourants  ou  dans  ces 
« animaux  simplement  comprimés  entre  deux  lames  de  verre  et 
« privés  des  moyens  de  renouveler  le  liquide  autour  d’eux  ; que  I on 
« se  rappelle  leurs  rapides  contractions  (des  vésicules)  et  même  leur 
« complète  disparition  qui  ont  frappé  tous  les  observateurs  ; que  l'on 
« songe  enfin  à la  manière  dont  ils  se  soudent  et  se  confondent  plu- 
« sieurs  ensemble,  et  l’on  ne  pourra  s’empêcher  de  reconnaître  des 
« vésicules  sans  téguments  ou  des  vacuoles  creusées  spontanément 
« près  de  la  surface  pour  recevoir,  à travers  les  pores  du  tégument,  le 
« liquide  servant  à la  respiration.  » 

La  respiration  par  imbibition  d’un  liquide  servant  à la  respi- 
ration est  une  opinion  qui  n'est  plus  soutenable.  Il  est  parfaitement 
établi  aujourd’hui,  qu’en  dehors  de  la  vésicule  contractile  que  nous 
avons  vu  être  le  centre,  le  cœur  d’une  circulation  bien  établie  et  re- 
connue par  tous  les  micrographes  contemporains,  les  autres  vési- 
cules qui  se  montrent  dans  le  corps  de  1 Infusoire  sont  toujours  le 
résultat  de  l’absorption  de  l’eau  et  des  matières  nutritives  qu  il  ren- 
ferme par  la  voie  digestive  que  nous  avons  étudiée  plus  haut.  Le 
corps  du  Microzoaire  n’absorbe  pas  le  liquide  qui  l’entoure,  rien  au 
moins  ne  peut  le  faire  supposer,  et  on  ne  voit  de  vacuoles  dans  leur 
intérieur  que  celles  qui  sont  le  résultat  de  la  déglutition  ou  le  principe 
de  la  circulation. 

Les  cils  et  autres  appendices  qui  couvrent  le  corps  d’un  grand 
nombre  de  Microzoaires  pourraient,  comme  l’a  supposé  M.  Dujardin, 
être  considérés  comme  le  siège  d’une  respiration  chez  ces  animaux. 
Ils  joueraient  dans  ce  cas  le  rôle  de  branchies  et  rappelleraient  la 
manière  dont  la  respiration  s’effectue  chez  quelques  crustacés.  En 
effet,  l’agitation  presque  permanente  des  cils  les  met  constamment 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


51 


en  conlacl  avec  un  milieu  nouveau  ; leur  ténuité  extrême,  leur  lon- 
gueur relativement  considérable,  et  leur  nombre  le  plus  souvent 
incalculable,  accusent  une  surface  immense  et  bien  propre  à satis- 
faire au  besoin  d’une  respiration  active.  Mais  rien  jusqu’à  présent  n’a 
pu  faire  reconnaître  dans  ces  appendices  les  éléments  des  organes  res- 
piratoires ; aucun  observateur  n’a  pu  reconnaître  une  circulation  dans 
ces  appendices  même  les  plus  développés,  comme  les  styles  des 
Stylonycbies  ; et  si  certains  Infusoires  sont  largement  couverts  de  ces 
appendices  filiformes,  comme  les  Stentors,  les  Paraméciens,  les  ivé- 
roniens,  les  Lacrymariens,  etc.,  il  en  est  d’autres,  comme  les  Vorti- 
celliens  proprement  dits  qui  ont  le  corps  complètement  glabre  et  qui 
ont  pour  tout  appendice  ciliaires  la  couronne  de  cirrhes  buccaux  qui  est 
spécialement  destinée  à l’absorption  des  aliments.  De  plus,  il  existe 
parmi  les  Mierozoaires  flagellés  ou  oscillants  un  grand  nombre  d’In- 
fusoires,  chez  lesquels  on  reconnaît  une  circulation  évidente  démon- 
trée par  le  jeu  de  la  vésicule  contractile  et  qui  cependant  ne  présentent 
plus  de  cils  à la  surface.  Les  Euglènes,  les  Monades  et  presque  tous 
les  Infusoires  du  second  ordre  possèdent  une  circulation  démontrée 
par  le  jeu  constant  de  la  vésicule  contractile,  et  cependant  ils  sont 
dépourvus  de  cils  à la  surface  du  corps  et  ne  possèdent  même  plus  de 
cirrhes  buccaux.  Le  ou  les  flagellum  qui  leur  servent  de  moyens  de 
locomotion  sont  généralement  très-ténus  et  ne  présentent  pas  une 
surface  qui  serait  capable  de  subvenir  au  besoin  d’une  respiration 
suffisante.  Les  Amibes,  ces  êtres  douteux  qui  établissent  la  transition 
entre  les  Mierozoaires  proprement  dits  et  les  Rhizopodes,  ont  aussi 
une  vésicule  contractile  très-développée,  et  cependant  on  ne  trouve 
plus  à leur  surface  ni  les  cils  des  Infusoires  à tourbillon  ni  les  fila- 
ments des  Infusoires  flagellés. 

11  est  donc  plus  rationnel  de  revenir  à l’opinion  de  Spallanzani 
et  de  considérer  la  vésicule  contractile  comme  l’organe  respiratoire 
en  même  temps  qu’elle  est  le  siège  actif  de  la  circulation. 


ETUDES  SUB  LES  Al  I CR  0 Z OA  I R ES. 


52 

La  respiration  et  la  circulation  sont  deux  fonctions  qui  sont, 
comme  nous  l’avons  déjà  dit,  intimement  liées  entre  elles  ; il  n’y  a 
donc  rien  d’irrationnel  à supposer,  que  le  même  organe  se  trouve 
dans  des  conditions  à pouvoir  subvenir  à leur  exercice.  Depuis  long- 
temps déjà,  nous  avions  remarqué  que  la  vésicule  contractile  était 
toujours  placée  près  de  la  périphérie  et  jamais  près  du  centre  de  ra- 
nimai. Quand  celui-ci  se  meut  en  tournant  sur  son  axe,  il  est  facile 
de  se  rendre  compte  de  la  situation  de  la  vésicule  et  on  la  voit  décrire 
une  ligne  circulaire  suivant  le  mouvement  de  rotation  de  l’Infusoire. 
Mais  la  vésicule  non-seulement  est  placée  sous  la  cuticule,  mais  là 
où  on  la  voit  se  dilater  et  se  contracter  successivement,  on  remarque 
que  la  cuticule  est  d’une  ténuité  extrême  et  d’une  transparence  re- 
marquable. En  outre,  chez  presque  tous  les  Infusoires  de  grande 
taille,  on  constate  qu’au  moment  de  la  dilatation  de  la  vésicule,  c’est- 
à-dire  pendant  tout  le  temps  qu’elle  est  remplie  parle  liquide  nour- 
ricier, la  paroi  antérieure,  celle  qui  est  en  contact  avec  le  liquide 
ambiant,  se  soulève,  se  gonfle,  et  forme  à la  surface  du  Microzoaire 
une  saillie  arrondie  et  semblable  à un  verre  de  montre. 

Cette  paroi  de  la  vésicule  qui  forme  ainsi  à l’extérieur  un  ma- 
melon arrondi  est  d’une  transparence  extrême,  qui  indique  assez 
combien  en  cet  endroit  la  membrane  est  amincie.  De  plus,  si  au  lieu 
de  regarder  la  vésicule  quand  elle  est  placée  sur  les  bords  de  1 animal 
où  elle  affecte  la  forme  que  nous  venons  d’indiquer,  on  l’étudie  quand 
elle  se  présente  en  face,  sur  le  milieu  de  l’Infusoire  on  remarque  qu’à 
la  place  qu’elle  occupe  on  ne  voit  plus  les  organes  myosiques  que 
nous  avons  décrits  plus  haut  chez  les  Microzoaires  qui  les  possèdent 
et  que  la  place  occupée  par  la  vésicule  contractile  est  dépourvue,  au 
moins  pendant  la  diastole,  des  stries  que  forment  les  bandes  de  la 
myose  sous  la  cuticule. 

Cette  situation  toute  superficielle  de  la  vésicule  , cette  saillie 
qu  elle  fait  à la  surface  de  l’Infusoire  pendant  qu  elle  renferme  le  li- 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


quide  qu’elle  doit  ensuite  chasser  dans  les  canaux,  enfin,  la  ténuité 
extrême  de  la  paroi  interne  sont  autant  de  motifs  qui  nous  forcent  à voir 
là  le  siège  de  l’acte  de  la  respiration  chez  les  Infusoires.  La  vésicule, 
après  avoir  chassé  dans  les  vaisseaux  le  liquide  qu’elle  renferme, 
reste  contractée  pendant  un  temps  plus  ou  moins  long;  pendant  ce 
temps  le  liquide  pénètre  dans  les  ramifications  des  vaisseaux,  va 
comme  chez  les  êtres  supérieurs  y entretenir  la  vie  en  se  modifiant 
lui-même,  puis  revient  dans  la  vésicule  qui  se  dilate  de  nouveau  pour 
le  recevoir.  Pendant  cette  dilatation  de  la  vésicule,  sa  paroi  externe  se 
soulève,  s’arrondit  en  s’amincissant  et  reste  ainsi  pendant  un  certain 
temps  en  contact  avec  le  liquide  ambiant.  C’est  pendant  ce  temps, 
quelquefois  assez  prolongé,  que  l’échange  se  fait  entre  les  matériaux 
respirables  de  l’eau  et  le  liquide  contenu  dans  la  vésicule,  comme  cela 
se  fait  dans  les  poumons  des  animaux  supérieurs,  et  que  le  liquide 
nourricier,  vicié  par  le  travail  de  la  nutrition,  reprend  sous  l’influence 
de  ce  contact  les  qualités  nutritives  qu’il  avait  perdues  pendant  la  cir- 
culation. 

Ainsi  la  paroi  de  la  vésicule  contractile  qui  pendant  la  systole  se 
comporte  comme  l’enveloppe  musculaire  du  cœur  des  animaux  supé- 
rieurs posséderait  pendant  la  diastole  les  propriétés  de  leurs  tissus 
pulmonaires. 

Cette  explication  de  l’acte  de  là  respiration  chez  les  Infusoires,  basée 
sur  l’examen  attentif  du  jeu  de  la  vésicule  contractile,  nous  semble  la 
seule  capable  de  satisfaire  l’esprit  sans  heurter  les  règles  de  la  phy- 
siologie. 

Tous  les  micrographes  ont  pu  constater  les  modifications  qui  sont 
apportées  dans  l’appareil  circulatoire  et  respiratoire,  lorsque  l’In- 
fusoire, pressé  entre  deux  lames  de  verre,  ne  peut  plus  circuler  et  qu’il 
est  proche  de  sa  fin.  Nous  avons  plus  haut  rapporté  à ce  sujet  la 
manière  de  voir  de  M.  Dujardin  qui,  considérant  la  vésicule  comme 
un  organe  respiratoire,  ou  plutôt  comme  le  réceptacle  de  l’eau  néces- 


o4 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZO  A 1 R E S. 


saire  à la  respiration  qui  pénètre  dans  l’intérieur  de  l’animal  par 
imbibition,  pense  que  le  besoin  de  respiration  devenant  de  plus  en 
plus  grand  par  l’immobilité  où  se  trouve  forcément  le  Microzoaire,  il 
se  forme  des  vésicules  accidentelles  destinées  à multiplier  les  surfaces 
respiratoires.  Cette  opinion  de  M.  Dujardin  est  la  conséquence  de  sa 
théorie  sur  la  nature  du  sarcode  qui  a la  propriété  de  se  creuser  spon- 
tanément en  vacuoles  qui  pour  cet  auteur  sont  des  cavités  sans  mem- 
brane propre.  Claparède  et  Lachmann  qui  ont  aussi  observé  cette 
apparence  de  multiplication  de  la  vésicule  contractile  peu  de  temps 
avant  la  mort  de  l’Infusoire,  et  qui  reconnaissent  à cette  vésicule  une 
membrane  spéciale,  expliquent  ce  phénomèneen  disant  qu’il  n’y  arien 
d’extraordinaire  à ce  qu'un  organe  aussi  contractile  et  éminemment 
élastique  puisse  se  diviser  par  un  resserrement  fortuit  de  sa  mem- 
brane dans  sa  partie  médiane  et  donner  ainsi  naissance  à deux  ou  plu- 
sieurs vésicules  dérivées.  En  réalité,  rien  de  semblable  n’a  lieu,  la 
vésicule  ne  se  subdivise  pas,  mais  quand  le  Microzoaire  se  trouve 
comprimé  entre  deux  lames  de  verre,  la  circulation  du  liquide  nour- 
ricier se  trouve  arrêtée  dans  les  vaisseaux  périphériques;  ce  liquide  ne 
peut  plus  les  traverser  librement,  et,  au  moment  d'une  des  dernières 
contractions  de  la  vésicule,  quelques  canaux  se  gonflent,  prennent 
une  forme  arrondie  et  paraissent  constituer  des  vésicules  acciden- 
telles à côté  de  la  vésicule  vraie.  Celle-ci  se  déforme  bientôt,  ses  con- 
tractions deviennent  de  plus  en  plus  rares,  et,  peu  avant  la  mort  de  l’In- 
fusoire, elle  ne  présente  plus  ainsi  que  les  vésicules  formées  par  les 
vaisseaux  dilatés  que  des  places  claires,  irrégulières,  accolées  les 
unes  aux  autres  et  qui  s’évanouissent  au  moment  de  la  diffluence  de 
l’animal. 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


O O 


C.  Reproduction. 

Presque  tous  les  microzoologistes  actuels  reconnaissent  aux 
Infusoires  le  pouvoir  de  se  reproduire  et  de  se  multiplier  suivant  trois 
modes  différents  : la  fissiparité,  la  gemmiparité  et  l’oviparité. 

La  fissiparité  est  la  propriété  qu'ont  les  Microzoaires  de  se  multi- 
plier au  moyen  d’une  divison  spontanée  d’un  seul  animal  qui  donne 
ainsi  naissance  à deux  êtres  semblables  : ce  mode  de  multiplication 
est  de  beaucoup  le  plus  fréquent  et  celui  qui  se  prête  à une  observa- 
tion relativement  facile. 

La  gemmiparité  ou  multiplication  des  Infusoires  par  bourgeonne- 
ment est  plus  rare;  très-fréquente  chez  les  Coralliaires  où  elle  joue 
un  rôle  très-important,  elle  se  montre  visiblement  chez  les  Infusoires, 
surtout  de  la  famille  des  Vorticellides  où  elle  a été  constatée  par  les 
auteurs  les  plus  anciens. 

L’oviparité,  comme  la  gemmiparité,  n’a  encore  été  réellement 
constatée  que  chez  un  petit  nombre  de  Microzoaires.  Mais  ce  mode 
de  reproduction,  qui  rappelle  celui  des  animaux  plus  élevés  dans 
l’échelle  animale,  est  venu  jeter  une  lumière  nouvelle  sur  la  généra- 
tion des  Infusoires,  et  doit  un  jour  porter  le  dernier  coup  aux  défen- 
seurs des  générations  spontanées  en  établissant  ce  fait,  jusqu’alors 
resté  à l’état  de  doute,  que  les  Infusoires  comme  les  autres  animaux 
possèdent  un  organe  ovarique , qu’ils  peuvent  provenir  d’un  œuf, 
dont  le  générateur  paraît  être  l’organe  appelé  nucléus  que  nous 
étudierons  bientôt. 

Fissiparité.  — Le  mode  de  reproduction  le  plus  ordinaire  et  le 
mieux  constaté  chez  les  Infusoires  est  la  fissiparité  ou  division 
spontanée.  Ce  mode  de  reproduction  est  sans  contredit  le  plus  ré- 
pandu dans  la  classe  des  Microzoaires,  et  il  a été  constaté  par 


ÉTUDES  SUR  LES  M IGROZO  Al  RES. 


56 

presque  fous  les  micrographes  dans  foules  les  familles  des  Infusoires 
à tourbillon  et  oscillants. 

Ce  phénomène  de  la  fissiparité  chez  les  Infusoires  n’est  pas, 
comme  le  pensent  certains  auteurs  (1),  un  fait  caractéristique  et  spécial 
à cette  classe  d’animaux,  on  le  retrouve  plus  fréquemment  encore  et 
dans  de  plus  grandes  proportions  chez  les  Foraminifères  et  surtout 
chez  les  Coralliaires,  où  il  joue  un  rôle  des  plus  importants.  Les 
végétaux  inférieurs  ont  aussi,  comme  les  Oscillaires,  ce  moyen  de  re- 
production, et  ce  n’est  pas,  comme  nous  le  verrous  plus  loin,  le  seul 
rapport  qui  existe  entre  ces  Microphytes  et  les  Infusoires. 

La  reproduction  des  Microzoaires  par  division  spontanée  se  fait 
suivant  trois  directions  distinctes  : la  direction  verticale,  la  direction 
oblique  et  la  direction  transversale.  La  division  par  fissiparité,  sui- 
vant une  direction  verticale,  c’est-à-dire  suivant  un  plan  qui  passe 
par  l’axe  du  corps,  est  le  mode  le  plus  rare  de  multiplication,  et  nous 
ne  l’avons  constaté  d’une  manière  sérieuse  que  dans  la  famille  des 
Vorticelliens. 

Cependant  certains  auteurs  (2)  ont  encore  observé  chez  les  in- 
dividus d’autres  familles  ce  mode  de  divisions,  chez  les  Kolpodes, 
les  Paraméciens,  etc.,  et  ils  admettent  même  que,  chez  les  Infusoires 
que  nous  venons  de  citer,  on  peut  constater  la  division  transversale 
et  la  division  longitudinale  chez  la  même  espèce.  Il  nous  a été  im- 
possible jusqu’à  présent  de  rien  observer  de  semblable  malgré  toute 
l’attention  que  nous  avons  pu  y mettre. 

Lorsqu’une  Vorticelle  veut  se  multiplier  par  fissiparité,  elle 
replie  ses  cirrhes  buccaux,  retire  en  dedans  son  disque  vibratile, 
prend  une  forme  sphérique  et  reste  en  cet  étal  dans  une  immo- 
bilité complète.  Le  sommet  de  la  Vorticelle  présente  un  petit  fron- 

(1)  Claparède  et  Lackmann,  loc.  cit.,  3e  mém.,  p.  243. 

(2)  Claparède  et  Lackman,  loc.  cit.,  p.  245,  et  M.  Colin,  Zeitschrift  fur  Win. 
Zool.,  111,  p.  270. 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


57 

cernent  qui  fait  saillie  à la  surface  supérieure  et  offre  à l’observa- 
teur une  légère  excavation  conique  (1).  C’est  l’endroit  par  où  le 
disque  vibratile  est  rentré  dans  la  cavité  de  la  Vorlicelle  et  c’est  là 
aussi  que  se  montrera  la  première  ligne  de  division.  Dans  l’état  où  se 
trouve  alors  la  Vorticelle,  il  est  parfois  impossible  de  voir  le  canal 
œsophagien  et  les  cirrhes  buccaux  qui  se  sont  retirés  en  dedans,  mais 
on  aperçoit  toujours  la  vésicule  contractile  qui  continue  ses  mouve- 
ments rhythmiques  de  systole  et  de  diastole. 

Bientôt  on  distingue  une  légère  dépression  qui  part  du  sommet  de 
la  Vorticelle  et  s’étend  jusqu’à  son  pédicule,  en  même  temps  qu’une 
seconde  vésicule  contractile  fait  son  apparition  à la  gauche  de  la  pre- 
mière. Depuis  ce  moment  les  deux  vésicules  se  contractent  incessam- 
ment, sans  qu’il  y ait  une  relation  quelconque  dans  leur  mouvement  ; 
et  la  dépression,  se  prononçant  de  plus  en  plus,  transforme  le  corps 
de  la  Vorlicelle  en  deux  lobes  arrondis,  mais  encore  réunis  dans  toute 
leur  longueur  (2).  Quelques  minutes  après,  la  partie  supérieure  de  la 
Vorticelle  se  sépare  et  on  remarque  au  sommet  de  chaque  lobe  séparé 
un  espace  arrondi  qui  doit  déjà  contenir  tous  les  éléments  de  la  nu- 
trition, bouche,  œsophage,  cirrhes  buccaux  (3),  etc.  En  effet,  peu  de 
temps  après,  les  deux  lobes  de  plus  en  plus  distincts,  mais  encore  très- 
unis  par  la  base  (4),  commencent  à émettre  en  dehors  le  bourrelet  vibra- 
tile qui  porte  les  cirrhes  buccaux  et  ceux-ci  entrent  lentement  en  vi- 
bration. Peu  à peu  la  division  devient  plus  complète  et  on  remarque 
bientôt  qu’une  des  Vorticelles,  qui  ne  tient  plus  à sa  voisine  que  par  un 
point  peu  étendu  de  sa  base,  s’étrangle  légèrement  à sa  partie  inférieure 
où  se  montre  un  sillon  dans  lequel  apparaîtront  des  cils  fins,  très— 


(1)  PI.  VII,  fig.  1. 

(2)  PI.  VII,  fig.  2. 

(3)  PI.  VII,  fig.  3. 

(4)  PI.  VII,  fig.  4.  C'est  à tort  qu’on  représente  dans  cette  figure  le  sommet  du 
pédicule  divisé  ; il  reste  toujours  simple. 


8 


ETUDES  SUR  LES  M I CR  OZO  A I RE  S. 


58 

déliés  et  doués  d’un  mouvement  assez  lent  (1).  On  constate  ces  cils 
quand  leur  mouvement  ondulatoire  les  décèle  à la  vue  de  l’observa- 
teur, mais  il  nous  a été  impossible  de  voir  comment  ils  prennent 
naissance. 

11  a fallu  environ  une  heure  pour  que  la  Vorticelle  ait  atteint  ce 
degré  de  division  : dans  cet  état,  une  des  Vorlicelles,  celle  qui  n’a  pas 
de  cils  en  couronne  à la  base,  celle  qui  doit  rester  sur  le  pédicule  et 
qu’on  peut  appeler  la  Vorticelle  mère,  a déjà  repris  l’exercice  de 
toutes  ses  fonctions,  pendant  que  sa  voisine  tient  presque  constam- 
ment son  sommet  contracté.  Cependant  celte  dernière  a acquis  tout 
son  développement,  la  couronne  de  cils  qui  s’est  développée  à sa 
partie  inférieure  possède  toute  son  énergie  vibratoire  (2)  et  tout  fait 
présumer  qu’elle  va  bientôt  se  détacher  de  sa  congénère  et  devenir 
libre.  En  effet,  après  quelques  secousses  qui  accusent  la  contraction 
des  libres  myosiques,  elle  rompt  son  attache  et  s’élance  dans  le  liquide 
ambiant  avec  une  rapidité  telle  qu’il  devient  extrêmement  difficile 
de  la  suivre.  Ses  mouvements  sont  d’abord  très-rapides  et  désordon- 
nés; elle  s’élance  en  avant,  tourbillonne  sur  elle-même,  change 
brusquement  de  direction,  mais  conserve  toujours  pendant  ces  ra- 
pides évolutions  sa  partie  postérieure  dirigée  en  avant.  Cependant 
après  un  certain  temps  de  cette  course  vertigineuse,  la  Vorticellide 
commence  à se  calmer,  ses  mouvements  deviennent  moins  rapides 
et  on  la  voit  enfin  s’arrêter,  tourner  quelquefois  encore  un  instant 
sur  elle-même,  puis  devenir  immobile.  Bientôt  les  cils  qu’elle 
portait  en  ceinture  à sa  base  disparaissent,  son  calice  muni  des 
cirrhes  buccaux  s'élargit  et  les  fonctions  de  nutrition  commencent  à 
s’établir.  La  Vorticellide  est  fixée  par  sa  base  (3)  et  son  pédicule 

(1)  PI.  VII,  flg.  5 et  6. 

(2 j PI.  VII,  flg.  7.  La  jeune  Vorticelle  ciliée  à la  base  ne  possède  pas  de  pédicule 
comme  le  montre  à tort  la  figure,  mais  reste  adhérente  à sa  congénère  comme  on  le 
voit  dans  les  figures  5 et  6,  jusqu’à  sa  complète  séparation. 

(3)  PI.  VII,  fig.  8 et  9. 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


39 

commence  à se  développer  comme  nous  l’avons  indiqué  pages  6 et 
suivantes. 

Nous  avons  pu  observer  dans  le  genre  Epistylis  un  mode  un  peu 
différent  de  division  longitudinale.  Les  choses  se  passent  d’abord 
comme  nous  venons  de  l’indiquer,  mais  la  séparation,  au  lieu  de  se 
faire  uniquement  à la  partie  supérieure  de  l’animal,  a lieu  en  même 
temps  à la  base  (1).  Il  en  résulte  que,  dans  un  moment  donné,  on  voit 
sur  la  même  lige  deux  individus  séparés  au  sommet  et  à la  base,  mais 
encore  unies  à leur  partie  moyenne.  Dans  ce  cas  le  dernier  point  d’at- 
tache correspond  au  niveau  du  nucléus,  et  l’on  voit  distinctements 
celui-ci  allongé  de  part  et  d’autre  et  formant  deux  corps  fusiformes, 
retenus  encore  par  leur  partie  externe  atténuée. 

Bien  qu’il  soit  encore  impossible  de  se  rendre  un  compte  exact  de 
ce  qui  se  passe  dans  l’intérieur  d’un  animal  qui  se  sépare  en  deux 
parties  égales  longitudinalement  sous  l’influence  de  la  fissiparité,  il 
est  cependant  permis  de  supposer,  dans  les  cas  que  nous  venons  d’étu- 
dier, que  le  disque  vibratil  est  le  premier  organe  qui  se  trouve  subir 
la  division  spontanée  ; puis  doivent  venir  les  organes  de  la  digestion, 
à moins  que,  comme  on  le  remarque  pour  la  vésicule  contractile,  ces 
organes  ne  se  forment  de  toute  pièce  à coté  de  ceux  qui  existent  déjà. 
Quant  au  nucléus  que  nous  aurons  à étudier  bientôt,  il  est  évident 
que  chez  les  Vorticellides  il  se  divise  en  deux  portions  à peu  près 
égales.  MM.  Claparède  et  Lachmann  pensent  peut-être  avec  raison 
qu’une  des  parties  de  la  Vorticelle  qui  subit  la  fissiparité  conserve  sa 
bouche  et  son  œsophage  primitifs  et  qu’une  partie  de  la  spire  buccale 
est  le  point  de  départ  de  la  formation  de  ces  organes  dans  l’autre  par- 
tie. Nous  verrons  plus  loin  que  cette  hypothèse  devient  une  vérité  pour 
les  deux  autres  modes  de  fissiparité. 

11  est  reconnu  que  si  la  reproduction  par  fissiparité  se  fait  au  moyen 


(1)  PI.  VIII,  fig.  8 et  9. 


« 


60 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R OZ O A 1 RE S . 


des  individus  qui,  détachés,  comme  nous  venons  de  le  dire,  de  leurs 
congénères,  vont  au  loin  donner  naissance  à une  colonie  nouvelle,  la 
multiplication  se  produit  de  la  même  façon,  mais  avec  des  individus 
qui  restent  attachés  avec  leur  autre  moitié  au  sommet  du  pédoncule. 
Chez  les  Vorticellides  qui  après  la  fissiparité  doivent  se  détacher  du 
tronc  commun,  l’individu  qui  reste  au  sommet  de  la  tige  conserve 
seul  et  en  entier  ses  rapports  avec  la  myose  du  pédicule  ; mais  quand 
les  deux  moitiés  doivent  y rester  adhérentes,  comme  chez  lesZoo- 
thamnium,  la  division  du  muscle  se  fait  d’une  manière  égale  et  chaque 
individu  conserve  ses  rapports  avec  les  fibres  myosiques  du  pédicule 
commun.  Non-seulement  dans  certains  cas  les  deux  Vorticellides  pro- 
venant de  la  division  fissipare  restent  adhérentes  au  pédicule,  mais 
chacune  d’elles  peut  sécréter  un  pédicule  nouveau  et  former  ainsi  un 
nouvel  embranchement  (1).  C’est  ainsi  que  se  forment  ces  colonies 
remarquables,  qui,  composées  d’un  grand  nombre  d’individus,  n’ont 
cependant  qu’un  pédicule  unique  pourpoint  de  départ. 

11  ne  faut  pas  croire  cependant  que  la  reproduction  a toujours 
lieu  par  des  individus  qui  se  détachent  du  pédicule  aussitôt  que  la 
fissiparité  les  a séparés  du  premier  parent.  On  remarque  souvent, 
dans  le  genre  Epistylis  surtout,  des  individus  qui,  après  avoir  vécu 
un  certain  temps  et  isolément  au  somme  t d’u ne  tige,  s’en  déta- 
chent volontairement  pour  aller  au  loin  donner  naissance  à une 
autre  colonie.  Dans  ce  cas,  l’individu  qui  doit  se  séparer  du  reste 
de  sa  colonie  change  de  forme,  sa  base  se  contracte,  il  se  ramasse 
en  houle,  ferme  son  péristome,  et  bientôt  s’entoure  d’une  cou- 
ronne de  cils  vibratils  à la  partie  inférieure  de  son  corps.  Lorsque 
cette  couronne  de  cils  a atteint  tout  son  développement,  la  Vorti- 
cellide  se  détache  de  son  pédicule,  nage  librement  pendant  un 
certain  temps,  puis  s’arrête  et  se  fixe  sur  un  corps  quelconque  pour 


(1)  PI.  VI,  fig.  I.  — PI.  IX,  fi  g.  a et  5.  — PI.  XI,  fig.  2. 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


61 


y donner  naissance  à une  nouvelle  colonie,  ou  subir  une  transforma- 
tion que  nous  étudierons  plus  loin  (1). 

La  fissiparité  suivant  un  plan  oblique  est  plus  fréquente  que  celle 
dont  nous  venons  de  parler  et  la  manière  dont  elle  s’opère  est  aussi, 
comme  pour  la  fissiparité  transversale,  plus  facile  à apprécier.  C’est 
encore  chez  les  Infusoires  de  grande  taille  qu’il  faut  en  étudier  le 
mécanisme.  Les  Stentors,  que  nous  avons  observés  pendant  qu’ils 
subissent  la  multiplication  par  fissiparité,  ne  nous  ont  jamais  présenté 
le  phénomène  de  la  fissiparité  longitudinale  que  quelques  auteurs 
semblent  admettre  ; nous  les  avons  constamment  vus  se  diviser  sui- 
vant une  ligne  oblique  qui  les  sépare  en  deux  parties  à peu  près 
égales  (2). 

Dès  1744,  Tremblay  avait  déjà  très-bien  étudié  et  décrit  la  manière 
dont  les  Stentors  se  divisent  suivant  une  ligne  oblique.  11  avait  remarqué 
que  la  crête  ciliée  que  l’on  constate  sur  le  côté  de  certains  Stentors 
n’existe  pas  sur  d’autres  individus  de  la  même  espèce.  lia  donc  vu  cette 
crête  partir  du  sommet  du  Stentor,  descendre  obliquement  jusque  vers 
la  partie  moyenne  de  l’animal,  et  là  sy  contourner  pour  donner  plus 
tard  naissance  à la  spire  buccale  du  Stentor  inférieur,  qui  doit  se 
détacher  de  son  congénère.  C’est  en  effet  ainsi  que  les  choses  se 
passent  : lorsqu’un  Stentor  doit  subir  la  division  par  fissiparité 
oblique,  on  aperçoit  une  ligne  dentelée  qui  part  de  la  spire  buccale 
de  l’individu,  obliquement  et  en  ondulant  légèrement  (3),  jusque  vers 
le  milieu  de  la  hauteur  de  l’animal  et  là  s’y  contourne  en  affectant 
déjà  la  forme  que  prend  cette  spire  en  arrivant  près  de  la  bouche. 
Bientôt  on  aperçoit  un  étranglement  qui,  dirigé  obliquement,  part  de 
l’extrémité  inférieure  de  cette  crête  et  atteint  la  partie  opposée  en  un 
point  un  peu  plus  élevé.  Cet  étranglement  va  toujours  en  augmentant 

(1)  PI.  VIII,  fig.  7,  8,  9,  10,  11,  12,  13,  14,  13,  10. 

(2)  PI.  I,  fig.  4 et  5. 

(3)  PI.  I,  fig.  4,  et  PI.  II,  fig.  14  et  16. 


62 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZ 0 A I RE S . 


et  bientôt  la  forme  du  nouveau  Stentor  avec  une  partie  de  son  appareil 
vibratil  se  révèle  à l’observateur.  Cependant  une  dilatation  du  vaisseau 
latéral  a donné  lieu  à une  nouvelle  vésicule  contractile  et,  à mesure 
que  la  fissiparité  augmente,  la  crête  ciliaire  qui  existait  au  sommet  du 
Stentor  disparaît.  La  vésicule  contractile  se  trouve  placée  dans  le 
Stentor  inférieur  comme  dans  le  Stentor  primitif  à la  partie  latérale  de 
l’œsophage;  la  crête  adventive  qui  s’est  formée  pour  donner  naissance 
à la  spire  buccale  du  second  Stentor  s’est  donc  développée  suivant  une 
ligne  déterminée  et  qui  se  trouve  dans  le  voisinage  d’un  des  vaisseaux 
latéraux.  Peu  à peu  les  organes  buccaux  du  Stentor  inférieur  se  déve- 
loppent, l’espace  se  restreint  entre  les  deux  individus  et,  après  un  temps 
souvent  assez  long,  les  deux  Stentors  se  séparent  complètement. 

Le  Stentor  supérieur  a conservé  le  disque  vibratil,  la  vésicule 
contractile,  labouche  et  l’œsophage  de  l’ancien  individu,  et  les  branches 
des  vaisseaux  latéraux  ont  dû  s’anastomoser  pour  former  le  circuit  de 
la  circulation.  Le  ruban  nucléaire  s’est  séparé  en  deux  parties  à peu 
près  égales  pour  fournir  le  nucléus  de  chaque  animal. 

Le  Stentor  inférieur  a dû  constituer  de  toute  pièce  son  disque 
vibratil,  sa  bouche  et  son  œsophage  qui  est  venu  rejoindre  l'ancienne 
fente  intestinale.  La  branche  descendante  de  celle-ci,  resserrée  pendant 
la  fissiparité,  s’est  abouchée  dans  le  Stentor  supérieur  avec  la  branche 
ascendante  pour  reconstituer  l’anse  intestinale  inférieure,  pendant  que 
le  second  Stentor,  unissant  son  œsophage  à la  branche  descendante 
de  l’ancien  Stentor,  conservait  toute  la  partie  inférieure  de  l’ancienne 
fente  et  ouvrait  son  anus  à l’extrémité  de  la  moitié  supérieure  de 
la  branche  ascendante  de  cet  organe.  Tel  est  le  mode  de  reproduc- 
tion fissipare  du  Stentor,  et  nous  sommes  étonné  que  Claparède  et 
Lachmann,  qui  citent  les  observations  de  Tremblay,  aient  pu  voir 
dans  cette  division  une  fissiparité  longitudinale,  qui  en  réalité 
n’existe  pas. 

La  division  par  fissiparité  oblique  se  fait  encore  d’une  manière  plus 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


03 


simple  chez  les  autres  Microzoaires;  en  général  on  aperçoit  un  rétré- 
cissement oblique  à la  partie  moyenne  de  l’animal  et  immédiatement 
au-dessous  de  cet  étranglement  un  bourrelet  qui  se  garnit  rapidement 
de  cils  ou  de  cirrhes,  suivant  les  espèces.  C’est  dans  la  partie  déclive 
de  ce  bourrelet  que  se  creuse  la  bouche  et  l’œsophage,  et  la  partie  la 
plus  élevée  de  la  ligue  oblique  devient  le  sommet  de  l’animal.  Là  où 
les  vésicules  contractiles  se  forment  en  même  temps  et  peu  à peu,  les 
deux  nouveaux  êtres  se  dessinent  plus  nettement  et  se  séparent  ensuite. 
Nous  avons  figuré,  planche  XIX,  fig.  7,  un  Amphileptus  au  moment 
où  la  fissiparité  oblique  se  manifeste  : déjà  les  deux  vésicules  contrac- 
tiles inférieures  sont  développées;  la  partie  inférieure  de  la  ligne 
oblique  de  division  deviendra  la  bouche  et  la  partie  supérieure  et  déjà 
saillante  constituera  le  sommet  cilié  du  nouvel  animal. 

La  division  fîssipare,  suivant  un  plan  transversal,  est  de  beaucoup 
la  plus  fréquente  ; elle  se  manifeste  dans  la  plupart  des  Microzoaires 
à tourbillon  et  surtout  dans  ceux  qui  composent  le  sous-ordre  des 
Microzoaires  Oscillants  ou  Flagellés.  Chez  les  Infusoires  ciliés  qui 
subissent  celte  division  on  remarque  un  étranglement  de  plus  en  plus 
prononcé  qui  se  fait  voir  dans  un  certain  point  de  l’animal  et  le  plus 
souvent  dans  sa  partie  moyenne.  A mesure  que  l’étranglement  se  res- 
serre, les  organes  nouveaux  des  systèmes  circulatoire  et  digestif  se  con- 
stituent de  toutes  pièces  et  entrent  en  fonctions  avant  la  complète  sépa- 
ration des  deux  nouveaux  individus. 

Chez  les  Spiroslomes  (1)  la  division  transversale  s’opère  dans  le 
milieu  de  l’animal  et  le  partage  en  deux  parties  à peu  près  égales.  La 
partie  supérieure  conserve  intacts  sa  bouche  et  l’œsophage  qui  dans 
la  partie  inférieure  sont  obligés  de  se  constituer  entièrement.  Mais  l’ani- 
mal inférieur  conserve  l’ancienne  vésicule  contractile  située  à la  base 
près  de  l’anus,  tandis  que  l’animal  supérieur  est  obligé  de  se  consti- 


(I)  PI.  XV,  fis.  2 a. 


64 


ÉTUDES  SUR  LES  M ICROZOAIRES. 


tuer  ces  deux  organes.  Le  nucléus,  dans  ce  cas,  est  partagé  en  deux 
portions  à peu  près  égales. 

Les  Glaucomes,  le  Glaucoma  scintillans,  par  exemple,  subissent 
une  séparation  à peu  près  identique  à celle  que  nous  venons  de  dé- 
crire (1).  La  seule  différence  consiste  en  ce  que  l’animal  supérieur 
conserve  sa  bouche  et  sa  vésicule,  que  l’animal  inférieur  est  obligé 
de  constituer  de  toutes  pièces. 

Il  en  est  encore  à peu  près  de  même  pour  le  Chilodon  cucullulus  (2), 
(pii  possède  deux  vésicules  contractiles.  Au-dessous  de  l'étranglement 
qui  se  produit  dans  la  partie  moyenne,  on  aperçoit  bientôt  la  bouche 
dentée  et  garnie  de  son  long  filament,  mais  l’individu  supérieur  a 
perdu  sa  vésicule  contractile  inférieure,  qui  est  restée  en  partage  à 
l’individu  inférieur,  et  celui-ci  est  obligé  de  constituer  une  vésicule  à 
son  sommet  pendant  que  1 individu  supérieur  rétablit  à sa  base  celle 
qui  lui  a été  enlevée. 

Certains  Oxytriques,  Y Oxytricha  (3 )rubra,  par  exemple,  se  divisent 
à peu  près  comme  les  Glaucomes  : l’individu  inférieur  étant  obligé  de 
créer  sa  bouche  et  sa  vésicule  contractile,  ne  conserve  de  l’animal 
primitif  que  sa  part  du  nucléus.  On  remarque  encore  cette  division 
simple  chez  les  Acomies,  les  Paramécies,  les  Coleps,  etc.  Les 
Infusoires  oscillants  et  surtout  ceux  qui  occupent  la  dernière  place 
dans  la  série  de  ces  animaux  présentent  une  fissiparité  transversale 
très-abondante  : on  la  constate  chez  les  Euglènes,  les  Volvox,  les 
Uvelles,  les  Spirilles,  les  Bactéries,  etc. 

Gemmiparité.  — La  reproduction  des  Microzoaires  par  gemmi- 
parité ou  bourgeonnement  est  loin  d’avoir  l’importance  qu’elle 
acquiert  dans  certaines  classes  d’animaux  inférieurs  tels  que  les 

(1)  PI.  XVI,  fig.  2. 

(2)  PI.  XVII,  fig.  9 a. 

(3)  PI.  XX,  fig.  1,1a. 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES.  G?) 

Coralliaires  et  les  Bryozoaires.  C’est  en  grande  partie  au  bourgeonne- 
ment que  sont  dues  ces  élégantes  colonies  habitées  par  les  êtres  que 
nous  venons  de  citer  et  dont  la  multiplication  constitue  ces  bans 
immenses  de  coraux  que  l’on  rencontre  dans  les  mers  chaudes  et  qui 
font  l’admiration  des  voyageurs. 

Le  bourgeonnement  est  au  contraire  très-rare  chez  les  Micro- 
zoaires,  bien  que  signalé  depuis  longtemps  par  les  naturalistes 
(Spallanzani,  1776).  Il  paraît  restreint  à la  grande  famille  des  Vorti- 
cellides;  on  l’a  constaté  chez  les  Vorticelles,  les  Carchesium,  les  Zoo- 
thamnium,  les  Epistylis,  les  Vaginicoles,  les  Cothurnies  et  les  Ophry- 
dies.  Claparède  et  Lachmann,  après  Ehrenberg,  pensent  avoir  aussi 
observé  une  espèce  de  bourgeonnement  chez  le  Stylonychia  mytilus. 
Stein  n’a  jamais  vu  la  gemmiparité  s’effectuer  chez  les  Operculaires. 

Lorsque  la  reproduction  par  bourgeonnement  doit  s’effectuer, 
on  remarque  en  un  point  de  la  surface  de  l’Infusoire  une  légère 
élévation,  ayant  comme  le  reste  de  l’animal  une  constitution  granu- 
leuse; peu  à peu  cette  élévation  prend  la  forme  d’un  bouton  saillant 
et  on  aperçoit  à sa  base  une  ligne  de  démarcation  de  plus  en  plus 
profonde  entre  le  bourgeon  et  le  premier  parent.  Pendant  ce  temps 
les  organes  internes  du  jeune  Infusoire  se  développent,  son  sommet 
se  creuse  et  s’entoure  de  cils;  on  aperçoit  une  petite  masse  sombre 
qui  devient  le  nucléus  et  en  même  temps  on  commence  à remarquer 
la  vésicule  contractile  qui  s’est  formée  probablement  aux  dépens 
d’un  des  vaisseaux  qui  était  en  contact  avec  le  point  de  bourgeonne- 
ment. Bientôt  le  bourgeon  affecte  une  forme  ovoïde,  ne  tient  plus  au 
premier  Infusoire  que  par  un  lien  très-étroit;  une  couronne  de  cils  se 
développe  à sa  base,  enfin  il  rompt  son  attache  et  s’élance  dans  le 
liquide  ambiant  avec  une  extrême  rapidité.  Pendant  la  reproduction 
par  fissiparité,  on  voit  le  nucléus  se  diviser  et  chaque  individu  après 
son  entier  accroissement  en  conserver  une  portion  ; rien  de  semblable 
n’a  lieu  pendant  la  gemmiparité;  le  bourgeon  est  une  simple  excrois- 

9 


ÉTUDES  SUR  LES  il  I CROZO  A I RES . 


66 

sance  11e  renfermant  aucun  des  organes  contenus  dans  le  premier 
Infusoire  et  obligé  de  se  les  créer  de  toutes  pièces.  Il  renferme  en 
lui,  à l’exception  peut-être  du  vaisseau  d’où  naît  la  vésicule  contrac- 
tile, les  germes  de  tous  les  organes  qu’il  doit  plus  tard  posséder. 

Les  gemmes  sont  toujours  plus  petits  que  le  parent  dont  ils 
sortent,  mais  ils  en  conservent  la  forme  générale,  et  ressemblent, 
après  leur  développement,  aux  animaux  résultant  de  la  fissiparité.  Ils 
se  comportent  comme  ces  derniers  et,  après  avoir  nagé  pendant 
un  certain  temps,  ils  se  fixent,  se  développent,  acquièrent  la  taille  du 
premier  parent  ou  s’enkystent  soit  pour  subir  dans  cet  état  une  division 
fissipare,  soit  pour  résister  aux  conditions  extérieures  qui  pourraient 
leur  être  nuisibles.  Stein,  qui  a bien  étudié  et  décrit  la  reproduction 
par  gemmiparité,  estime  qu’il  y a peu  de  différence  entre  celle-ci 
et  la  fissiparité;  il  regarde  la  gemmiparité  comme  une  fissiparité 
inégale  où  tout  est  à créer  et  il  considère  la  fissiparité  comme  le  dé- 
veloppement de  deux  gemmes  égaux  qui  se  partagent  le  premier 
animal  et  ses  organes  essentiels. 

Selon  ce  dernier  auteur  la  gemmiparité  se  fait  dans  le  Spirochona 
d’une  manière  un  peu  différente.  On  remarque  souvent  deux  gem- 
mes dont  l’un  est  plus  développé  que  l'autre  et  qui  sont  généralement 
plus  forts  que  ceux  des  Vorticelles.  A mesure  que  le  bourgeon  du 
Spirochona  se  développe,  il  se  forme  une  frange  ciliée  au  sommet  en 
même  temps  qu'on  voit  apparaître  le  nucléus.  Mais  il  ne  se  produit 
jamais  de  couronne  ciliée  à la  base,  et  le  bourgeon  reste  généralement 
fixé  par  un  pédicule  étroit  au  premier  parent  pendant  tout  le  temps  que 
la  frange  ciliée  antérieure  met  à se  transformer  en  cette  spire  élégante 
du  sommet  qui  caractérise  cet  Infusoire.  Ce  développement  complet 
du  bourgeon  n’est  pas  un  fait  rigoureux,  quelques  bourgeons  sem- 
blent frappés  d’une  espèce  de  somnolence,  s’enkystent  avant  leur 
entier  développement  et  se  transforment  en  êtres  acinétiformes. 
Cette  dernière  remarque  de  Stein  parait  un  peu  hardie  et  il  ne  serait 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES.  07 

pas  étonnant  que  cet  auteur  ait  pris  de  jeunes  acinètes  parasites 
pour  de  vrais  bourgeons  de  Spirochona.  11  fait  aussi  une  observation 
singulière  à propos  du  bourgeonnement  des  Lagenophrys,  il  suppose 
que  deux  ou  quatre  bourgeons  qu’il  constate  dans  la  gaine  commune 
de  cet  Infusoire  sont  d’abord  conçus  à l’intérieur  et  rejetés  ensuite 
au  dehors,  ce  qui  est  contraire  à l’observation  des  autres  micro- 
graphes. Le  bourgeonnement  chez  les  Lagenophrys  se  produit  dans 
sa  partie  la  plus  large,  qui  semble  se  segmenter  elle-même  et  les 
jeunes  sont  immédiatement  munis  de  nucléus  et  de  vésicules  con- 
tractiles. Ils  ne  ressemblent  pas  de  suite  au  premier  parent,  ils 
affectent  une  forme  ovoïde  et,  quand  le  moment  dé  la  séparation  est 
proche,  il  se  forme  une  couronne  ciliée  et  chaque  bourgeon  présente 
à son  sommet  conique  une  frange  de  cils  qui  indique  le  point  où  doit 
se  creuser  la  bouche. 

En  somme  le  bourgeonnement  diffère  de  la  fissiparité  en  ce 
que  dans  ce  dernier  phénomène  l’animal  se  divise  en  deux  portions 
à peu  près  égales  et  emportant  chacune  une  partie  des  organes 
internes  préexistants,  tandis  que  le  bourgeonnement  donne  naissance 
à de  nouveaux  êtres  qui  ne  prennent  au  premier  Infusoire  qu’une 
portion  de  son  parenchyme  granulé  et  constituent  eux-mêmes  tous 
les  organes  internes  de  la  digestion,  de  la  circulation,  etc.,  qu’ils 
doivent  posséder  à l’état  parfait. 

Le  bourgeonnement  se  fait  sur  toute  la  surface  de  l’Infusoire, 
on  le  constate  (1)  le  plus  ordinairement  dans  le  voisinage  de  la  base, 
cependant  on  le  remarque  aussi  sur  la  partie  moyenne  et  même 
à la  partie  supérieure  jusque  sur  le  disque  vibratil.  Claparède  et 
Lachmann  disent  avoir  constaté,  sur  un  bourgeon  déjà  avancé,  l’exis- 
tence d’un  second  plus  petit  situé  au  sommet  du  premier  et  lorsque 
celui-ci,  garni  à sa  base  de  sa  couronne  ciliaire,  s’est  détaché  du 


(1)  PI.  V,  fig.  1 et  fig.  U.  — I>1.  VI,  flg.  3,  9,  10,  II,  12,  13. 


68 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZ  O A 1 RE  S. 


premier  parent,  il  s’est  élancé  dans  le  liquide  emportant  son  jeune 
bourgeon  avec  lui.  Cette  observation  d’une  superfétation  de  bourgeon 
demande  à être  de  nouveau  constatée,  pour  prendre  rang  dans  la 
science  et  on  peut,  jusqu’à  nouvelle  constatation,  supposer  que  ces 
auteurs  ont  pris  un  parasite  quelconque  pour  un  vrai  bourgeon. 

Oviparité.  — Outre  les  deux  modes  de  reproduction  que  nous 
venons  d’examiner,  les  Infusoires  peuvent  encore  se  reproduire  et 
se  multiplier  par  des  germes  internes  comparables  aux  œufs  des 
animaux  supérieurs.  Ce  fait  reconnu  et  constaté  par  un  assez  grand 
nombre  de  Microzoologistes  est  cependant  contesté  par  des  auteurs 
d’une  grande  valeur  comme  Siebold,  Koliker,  etc.  C’est  surtout  sur 
le  Stentor  cœruleus  que  nous  avons  pu  confirmer  les  observations 
d’Eckard  et  de  Schmit  et  étudier  la  formation  des  germes  internes. 
Le  nucléus  chez  le  Stentor  cœruleus  se  présente  sous  forme  d’un 
chapelet  composé  de  corps  fusiformes  et  unis  par  leurs  parties  atté- 
nuées. Ce  chapelet  commence  dans  le  voisinage  de  l’œsophage  et 
descend  en  ondulant  jusqu’au  deux  tiers  inférieurs  de  l’animal.  Les 
derniers  grains,  ceux  qui  se  trouvent  à l’extrémité  inférieure  du 
chapelet  semblent  détachés  des  autres  ou  près  de  le  faire  (1),  et  il  pa- 
raît à peu  près  certain  que  les  grains  qui  se  détachent  ainsi  des  autres 
sont  le  point  de  départ  des  germes  internes  que  l’on  remarque  dans 
l’intérieur  du  Stentor.  Ces  germes  sont  d’abord  constitués  par  un  corps 
granuleux,  opaque  et  entouré  d’une  auréole  claire  limitée  par  une 
membrane  très-mince.  Cette  membrane  et  ce  corps  opaque  semblent 
séparés  par  un  liquide  clair  comme  de  l'eau  ; peu  à peu  le  corps 
opaque  s’éclaircit  et  commence  à se  mouvoir  en  tournant  sur  lui- 
même.  Ce  mouvement  est  très-probablement  dù  à la  présence  de  cils 
développés  à sa  surface;  puis  apparaît  la  vésicule  contractile  et  une 

(i)  PI.  I,  flg.  i,  2,  3. 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


(19 


espèce  de  frange  qui  doit  être  le  rudiment  des  organes  de  la  digestion. 

Là  se  sont  arrêtées  nos  observations  et  nous  n’avons  pas  été  assez 
heureux  pour  voir  l’éclosion  réelle  de  ces  œufs  ni  le  germe  mis  en 
liberté.  Le  Stentor  cœruleus  que  nous  avons  représenté  contient  trois 
germes,  deux  d’égale  grosseur  à la  partie  moyenne  de  l’animal  et  un 
autre  situé  dans  le  voisinage  de  l’œsophage.  Nous  avons  encore  con- 
staté la  présence  d’un  germe  dans  le  Stentor  digitatus . Cet  embryon  (1) 
relativement  gros  occupait  une  notable  partie  de  l’animal  et  formait 
vers  sa  partie  moyenne  une  saillie  très-prononcée  à sa  surface.  Ici 
encore,  comme  pour  les  autres  Stentors  où  nous  avons  rencontré  des 
embryons  à différents  états  de  développement,  nous  n’avons  jamais 
eu  l’occasion  de  voir  ces  germes  quitter  le  corps  de  l’animal  qui  les 
renferme.  Claparède  et  Lachmann  n’ont  pas  été  plus  heureux  que 
nous  dans  leurs  recherches,  cependant  ils  observèrent  à plusieurs 
reprises  de  petits  animaux  ciliés  qu’ils  ont  considérés  comme  de 
jeunes  Stentors  provenant  des  germes  et  qui  se  transformèrent  peu  à 
peu  en  Stentors  vrais  sans  subir  d’autres  transformations.  Mes 
propres  observations  et  celles  des  auteurs  que  nous  venons  de  citer 
confirment  les  recherches  qui  avaientété  faites  sur  le  Stentor  cœruleus 
par  Eckard  et  plus  tard  par  Sclimit.  Pritchard,  qui  semble  avoir  été 
plus  heureux  que  nous,  rapporte  qu’il  vit  les  germes  se  développer  et 
les  jeunes  embryons  briser  leur  enveloppe.  Mais  là  s’arrêtèrent 
ses  premières  observations.  Plus  tard,  il  vitencore  un  germe  s’échapper 
et  il  observa  que  sa  forme  primitive  arrondie  se  modifiait  bientôt  pour 
prendre  cet  aspect  tout  particulier  qu’affectent  les  Stentors  contractés. 
11  pense  que  l’apparition  de  la  vésicule  contractile  dans  l’embryon  est 
le  signe  certain  de  sa  maturité. 

Focke,  Cohn  et  Stein  ont  observé  le  développement  des  embryons 
chez  les  Paraméciens,  sans  enkystement  préalable.  Leurs  observations 


0)  PL  H,  Cg.  3,  4. 


70 


ÉTUDES  SUR  LES  MICROZOAI  RES. 


ont  eu  pour  objet  principalement  lesNassules  et  les  Paramécies.  I ls re- 
marquent qu’une  partie  du  nucléus  se  sépare  pour  former  un  corps 
vésiculaire  arrondi  où  l’on  voit  bientôt  apparaître  une  vésicule  con- 
tractile et  un  nucléus  .Focke  pense  que  lenucléolus  a trouvé  dans  le 
nucléus  un  gîte  et  une  nourriture  à l’instar  des  embryons  qui  se  déve- 
loppent dans  une  matrice,  mais  Stein  affirme  que  ce  corps  n’a  rien  de 
commun  avec  le  germe  et  qu’on  le  trouve  même  souvent  placé  à 
quelques  distances  du  nucléus.  Cohn  représente  le  nucléolus  comme 
existant  dans  une  cavité  spéciale,  qui,  se  prolongeant  en  oviducle,  abou- 
tirait à la  surface  et  se  terminerait  par  un  oritice  à deux  lèvres  par 
lequel  l’embryon  s’échapperait  de  l’animalcule  mère.  Suivant  Stein,  ce 
conduit  et  ses  orifices  n’existent  pas  et  l’ouverture  par  laquelle  s’é- 
chappe l’embryon  est  tout  accidentelle.  Au  reste,  c’est  aussi  l’avis  de 
Cohn  qui  reconnaît  que  le  point  de  sortie  de  l’embryon  varie,  bien 
qu’il  admette  que  c’est  principalement  sur  le  côté  gauche  de  l’animal 
qu’on  le  remarque.  Il  faut,  au  dire  de  cet  auteur,  environ  20  minutes 
pour  que  l’acte  de  la  parturition  s’accomplisse;  quand  l’embryon  veut 
s’échapper  de  son  enveloppe,  il  agite  fortement  les  cils  qui  couvrent 
sa  surface,  met  en  mouvement  le  liquide  qui  le  baigne  et  hâte  ainsi  sa 
sortie.  Mais  ce  mouvement  cesse  ensuite  et  le  jeune  Infusoire  s’attache 
au  père;  l’excavation  produite  dans  le  premier  parent  par  la  sortie  de 
l’embryon  se  referme  et  on  ne  constate  plus  à la  surface  qu’une  lé- 
gère dépression.  Après  sa  sortie  l’embryon  est  contracté,  granuleux 
et  incolore;  il  ne  contient  pas  de  matière  colorée  verdâtre  comme 
Focke  le  prétend  ; il  renferme  un  nucléus  et  une  ou  deux  vésicules 
contractiles.  Cohn  n’a  pas  observé  d’ouverture  buccale  chez  l’embryon, 
mais  Stein  le  représente  muni  d’une  fente  oblique  qui  peut  être  le  ru- 
diment de  la  bouche  du  Pararnecium  adulte.  Ce  qu'il  y a de  remar- 
quable dans  l’embryon  représenté  par  cet  auteur,  c’est  la  présence  de 
prolongement  acinétiforme  développé  aux  deux  extrémités  et  ser- 
vant à fixer  le  jeune  Infusoire  au  premier  parent.  Cependant  ce 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


71 


fait  ne  semble  pas  être  toujours  constatable  chez  tous  les  individus 
et  ces  prolongements  peuvent  disparaître  par  suite  d’une  résorption. 

Une  fois  détaché,  l’embryon  ressemblerait  plus  à une  Cyclidine 
d’Ehrenberg  ou  à un  Enchélien  de  Dujardin  qu’à  une  Paramécie. 
Cohn  remarque  son  affinité  avec  le  Cyclidium  margaritatum  ou  avec 
le  Pentotrichum  Enchelys  d’Ehrenberg,  et  avec  plusieurs  espèces 
d’Enchelys  de  Dujardin.  11  ajoute  avoir  vu  plusieurs  embryons  se 
développer  ensemble,  mais  successivement,  de  manière  qu’il  n’en 
reste  souvent  que  deux,  quand  les  autres  sont  déjà  sortis.  11  a vu  six  ou 
huit  germes  en  voie  de  formation  et  à peu  près  aussi  développés  les  uns 
que  les  autres  quoique  leur  naissance  ait  été  successive. 

Pendant  l’acte  de  la  génération  des  germes,  la  circulation  paren- 
chymateuse semble  s’arrêter  jusqu’à  la  sortie  des  embryons  et  ceux- 
ci  peuventse  développer  même  pendant  que  les  Microzoaires  subissent 
la  division  par  fissiparité. 

On  connaît  peu  l’histoire  du  jeune  embryon  après  sa  sortie,  mais 
tout  porte  à croire  qu’il  se  transforme  peu  à peu  en  un  Paramecium 
parfait  sans  subir  de  phases  intermédiaires. 

Cohn  a remarqué  encore  que,  dans  le  Nassvla  eleyans , le  nucléus 
elliptique  contenait  le  nueléolus  loge  dans  une  dépression  près  d’une 
des  extrémités  et  enveloppé  d’une  membrane  vésiculaire  comme  chez 
le  Paramecium  Bursaria.  Il  a vu  dans  quelques  espèces  un  espace 
elliptique  et  creux,  limité  par  une  membrane  et  affectant  la  forme 
d’une  coupe  en  se  rapprochant  de  la  surface  : de  son  centre  partait 
un  canal  pénétrant  à l’intérieur  et  contenant  deux  globules  seule- 
ment, plus  tard  ces  globules  s’échappaient,  paraissaient  sans  mouve- 
ment, et  incolores,  mais  granuleux  et  munis  d’une  vésicule  contractile 
et  d’un  nucléus.  — Gomme  dans  les  embryons  des  Paramecium , ils 
n’étaient  pas  garnis  de  cils,  mais  étaient  entourés  de  productions  ten- 
taculaires terminées  par  un  bouton. 

Les  observations,  que  nous  venons  d’analyser  sommairement,  ont 


Tl 


ETUDES  SUR  LES  M I C ROZ  0 A 1 RE  S. 


été  en  partie  confirmées  par  Claparède  et  Lachmann,  mais  nous  sommes 
obligé  de  convenir  que  le  résultat  de  nos  propres  recherches  est  loin 
de  donner  raison  à toutes  les  assertions  un  peu  hasardées  des  auteurs 
que  nous  venons  de  citer  et  qui  au  reste  se  contredisent  mutuellement. 
Il  est  a peu  près  certain  que  le  nucléus  joue  un  rôle  important  dans 
l’acte  de  l’embryogénie,  nous  sommes  même  très-porté  à considérer 
cet  organe  comme  le  point  de  départ  de  l’embryon  ; nous  avons  con- 
staté sa  présence  dans  différentes  espèces  (1),  nous  l’avons  vu  renfermé 
dans  une  vésicule  transparente,  muni  de  cils  très-visibles  et  doué 
d’un  mouvement  de  rotation  très-marqué.  Il  ne  nous  a pas  été  donné 
d’assister  à sa  sortie,  mais  il  nous  semble  singulier  qu’un  embryon 
cilié  à l’intérieur  d’un  Infusoire  en  sorte  à l’état  de  germe  glabre  et 
muni  de  tentacule  acinétiforme  que  certains  auteurs  leur  assignent. 
Il  est  beaucoup  plus  probable  que  ces  micrographes  ont  été  induits 
en  erreur  parla  présence  de  jeunes  Rhizopodes  qui,  comme  on  le  sait, 
s’attachent  fréquemment  aux  Infusoires  pour  arriver  à leur  entier  dé- 
veloppement. C’est  probablement  la  présence  fréquente  de  Rhizo- 
podes sur  des  Infusoires  vrais  qui  fut  le  point  de  départ  de  la  théorie 
de  Stein  sur  la  reproduction  des  Infusoires  par  phase  acinétiforme. 
Cette  singulière  théorie,  que  du  reste  son  auteur  paraît  avoir  à peu 
près  abandonnée,  a été  trop  victorieusement  combattue  par  Claparède 
et  Lachmann  pour  que  nousayons  encore  à y revenir. 

La  production  d’embryon  interne  paraît  avoir  été  assez  bien  con- 
statée chez  les  espèces  suivantes  : Stentor  cæruleus  (polymorphus), 
Stentor  digitatus.  — Epistylis  plicatilis , Vorticella  microstoma  et  V. 
nebulifera.  — Chilodon  cucullulus  et  Nassula  viridis.  — Paramecium 
au  relia,  P.  bursaria,P  .putrinum.  — Panophrys  chrysalis.  — U rostyla 
grandis.  — Stytonychia  mytilus.  — Bursaria  truncatella  et  le  Nassula 
e le  g ans. 


(|)  PI.  I,  fig.  I,  2,  3.  - PI.  Il,  flg.  3,  4.  - PL  XVI,  5,  etc. 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


73 


Enkystement  des  Infusoires. — On  donne  le  nom  d’enkystement  à 
la  propriété  qu’ont  certains  Infusoires  de  sécréter  une  enveloppe  plus 
ou  moins  épaisse  et  résistante,  fermée  de  toute  part  et  dans  laquelle 
ils  peuvent  séjourner  pendant  un  certain  laps  de  temps.  O.  F.  Muller 
et  plus  tard  Ehrenberg  avaient  déjà  remarqué  cet  état  particulier  de 
certains  Infusoires,  et  ils  attribuaient  ce  phénomène  aune  espèce  de 
mue  subie  par  l’animal.  Luigi  Guanzati,  dès  1790,  dans  un  Mémoire 
publié  à Milan,  décrivit  d’une  manière  assez  exacte  l’enkystement  d’un 
Infusoire  auquel  il  donne  le  nom  de  Proiëe  et  que  Claparède  soup- 
çonne être  l’ Amphileptus  moniliger.  Depuis  cet  état  particulier  que 
peuvent  affecter  certains  Infusoires  a été  constaté  par  un  grand  nombre 
de  micrographes. 

L’enkystement  paraît  se  produire  dans  le  but  soit  de  protéger  l’ani- 
mal contre  les  agents  extérieurs  de  destruction,  soit  de  favoriser  sa 
multiplication.  Dans  cet  état  l’Infusoire  peut  supporter  des  températu- 
res extrêmes  et  une  dessiccation  du  milieu  où  il  vit  qui  le  feraient  évi- 
demment périr  dans  les  conditions  ordinaires  de  sa  vie.  Lorsque 
l' Infusoire  veut  sécréter  un  kyste,  il  se  contracte,  replie  en  dedans  les 
organes  de  la  digestion  ; ferme  ses  orifices  extérieurs,  se  pelotonne  et 
se  met  à tourner  lentement  sur  lui-même.  — Les  cils  de  sa  surface 
disparaissent,  et  il  se  forme  autour  de  l’animal  une  excrétion  qui  prend 
la  forme  d’une  membrane  et  qui  l’enveloppe  de  toute  part.  Rarement 
le  kyste  se  produit  pendant  le  repos  de  l’animal,  c’est  presque  toujours 
pendant  son  mouvement  lent  de  rotation  qu’il  rejette  autour  de  lui 
celte  matière  albumineuse,  transparente,  qui  constitue  le  kyste. 

L’enveloppe  est  souvent  double,  la  partie  extérieure  est  granuleuse 

et  molle,  tandis  que  la  couche  interne  est  persistante,  élastique  et 

homogène.  La  couche  extérieure  semble  disparaître  à l’époque  où 

l’animal  quitte  son  état  quiescent  pour  renaître  à une  vie  active.  Ces 

deux  couches  ont  été  mentionnées  par  Auerbach  dans  Y Oxytrichct 

polhonella , par  Stein  dans  le  kyste  du  Chilodon  cucullus , du  Siylonij- 

10 


74 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZ 0 A I RE S . 


chia  pustullata  et  du  Nassula  elegans , et  par  Cienkowsky  dans  celui 
du  Nassula  viridis;  nous  les  avons  nous- meme  reconnues  dans  les 
kystes  d ’Epistylis  plicatilis , et  Stein  représente  plusieurs  membranes 
dans  ceux  du  Chilodon  cucullus , mais  il  reconnaît  qu’elles  n’acquiè- 
rent pas  de  solidité  et  qu’elles  restent  molles  et  gélatineuses.  Certains 
kystes  paraissent  ridés  à leurs  surfaces,  et  les  lignes  que  forment  ces 
rides  sont,  les  unes  longitudinales,  comme  Stein  l’a  reconnu  chez 
Y Epist y lis  plicatilis,  YE.  branchiophila , ou  transversales  et  annulaires 
comme  on  le  remarque  dans  le  kyste  de  YOpercularia  berberiformis. 
D’autres  kystes  sont  ponctués  à leur  surface,  comme  celui  du  Nassula 
ambigua , ou  présentent  des  espèces  d’étoiles,  comme  on  le  remarque 
dans  les  kystes  du  Stylonychia  pustullata. 

L’animal  renfermé  dans  un  kyste  peut  continuer  à se  mouvoir  et 
dans  ce  cas  conserver  les  cils  de  sa  surface,  comme  Stein  l’a  reconnu 
pour  l’Infusoire  que  nous  venons  de  citer;  mais  ces  mouvements  sont 
surtout  très-distincts  quand  l’animal  va  quitter  son  enveloppe.  L’Infu- 
soire qui  esta  l’état  de  repos  dans  son  kyste  parait  perdre  les  appendi- 
ces ciliaires  de  sa  surface  ; mais  il  n’en  est  généralement  rien,  et  l’état  de 
repos  où  il  se  trouve  fait  que  ces  organes  échappent  à l’observation. 
Stein  cite  un  Chilodon  cucullus  qui,  après  avoir  produit  plusieurs  em- 
bryons, déploya  de  nouveau  ses  appendices  ciliaires  et  commença  à 
se  mouvoir  dans  le  kyste  avec  ses  embryons.  On  sait  du  reste  que  l’In- 
fusoire, après  avoir  fait  éclater  son  kyste,  se  présente  au  dehors  com- 
plètement formé  et  muni  de  tous  ses  appendices. 

Pendant  son  séjour  dans  le  kyste  l’Infusoire  subit  fréquemment  la 
fissiparité,  on  peut  le  voir  se  diviser  en  deux  et  même  en  quatre  parties 
donnant  plus  tard  deux  ou  quatre  animaux  parfaits,  mais  on  doit  con- 
sidérer cette  multiplication  comme  indépendante  de  l’enkystement.  En 
effet,  il  est  probable  que  la  multiplication  des  Infusoires  n'a  lieu  qu’a- 
près  une  fécondation  encore  bien  obscure,  il  est  vrai,  et  le  plus  sou- 
vent celle  multiplication  a lieu  sur  l’animal  à 1 état  de  liberté.  Ce  qui 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  UES  INFUSOIRES. 


i .) 

se  passe  dans  le  kyste  aurait  eu  lieu  en  dehors  de  celui-ci,  et  11’esl 
que  la  conséquence  d’une  force  génératrice  indépendante  de  l’enkys- 
tement.  Celui-ci,  au  contraire,  a sa  raison  d’être  pour  la  conservation  de 
l’espèce.  Le  kyste  ne  se  produit  réellement  que  pour  protéger  les  ani- 
maux contre  les  agents  destructeurs  et  peut-être  pour  propager 
l’espèce  à de  grandes  distances.  Les  Infusoires  qui  vivent  et  se  multi- 
plient abondamment  dans  les  lieux  marécageux  seraient  tous  détruits 
par  la  sécheresse,  s’ils  ne  trouvaient  dans  l’enkystement  un  moyen  de 
s’en  garantir.  Ils  s’attachent  ainsi  à tous  les  corps  étrangers,  à tous  les 
brins  d’herbes,  et,  comme  le  dit  très-bien  Claparède,  ils  se  trouvent 
ainsi  emmagasinés  dans  nos  granges  avec  le  foin.  C’est  ce  qui  explique 
le  nombre  considérable  de  Ko/pocla  cucullus  que  l’on  obtient  avec  une 
infusion  de  foin. 

Ces  kystes  qui  sont  d'une  ténuité  extrême  se  détachent  souvent  des 
corps  sur  lesquels  ils  ont  été  déposés  et  sont  enlevés  par  le  vent  à des 
distances  parfois  considérables.  Stein  prétend  avoir  trouvé  des  kystes  de 
Rotateurs,  de  Tardigrades  et  de  Kolpodes,  au  milieu  de  l’Erzgebirge, 
dans  une  locatité  sans  eau,  à une  hauteur  de  2,000  pieds  au-dessus 
du  niveau  de  la  mer. 

Le  phénomène  de  l’enkystement  pourrait  encore,  d’après  Clapa- 
rède etLachmann,  avoir  pour  but  de  favoriser  la  nutrition  de  certains 
Infusoires.  En  effet  ces  auteurs  rapportent  qu’ils  ont  vu  un  Ampfiileptus 
absorber  un  Epis/y/is  entier,  puis  sécréter  un  kyste  au  sommet  du 
pédicule  de  ce  dernier,  qui  peu  à peu  résorbé  par  la  digestion  finissait 
par  disparaître.  L ’Amphileptus,  ainsi  repu  et  après  avoir  sommeillé  un 
certain  temps  dans  son  kyste,  reprenait  plus  tard  son  activité,  brisait 
son  kyste  et  nageait  librement  dans  le  liquide  ambiant  jusqu’au  mo- 
ment où  la  faim  l’excitait  à recommencer  son  singulier  repas. 

Bien  que  Claparède  et  Lachmann  soient  de  bons  observateurs, 
bien  que  leur  manière  de  voir  au  sujet  du  kyste  d ’Amphileptus  soit 
partagée  par  d’autres  micrographes,  tels  que  Engelmann,  Cien- 


76 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CR  0 ZO  A I RE  S. 


kowski,  etc.,  nos  propres  observations  n’ont  en  rien  confirmé  jusqu’à 
ce  jour  celles  des  auteurs  précédents,  et  nous  attendrons  pour  accepter 
ce  fait  étrange  que  de  nouvelles  expériences  viennent  en  assurer 
l’exactitude. 

Conjugaison  et  copulation.  — Plusieurs  micrographes  célèbres,  Kôl- 
liker,  Colin,  Stein,  Perty,  Claparède,  etc.,  ont  signalé,  chez  certains 
Infusoires,  un  phénomène  singulier  qui  consiste  en  la  fusion  de  deux 
ou  de  plusieurs  individus  en  un  seul.  Cette  réunion  de  plusieurs  ani- 
malcules a reçu  le  nom  de  conjugaison  ou  zygose  et  a surtout  été  ob- 
servée chez  les  Rhizopodes,  par  les  auteurs  que  nous  venons  de  citer. 
Cependant  Claparède  et  Laehmann  ont  constaté  l’existence  de  la  con- 
jugaison chez  les  Vorticel li<les  ; ils  ont  décrit  etfiguré  des  Vorticelles  s’u- 
nissant entre  elles,  puis  quittant  leur  pédicule  pour  aller  nager  libre- 
ment dans  le  liquide  ambiant.  Mais  ils  sont  obligés  de  reconnaître 
qu’ils  ignorent  la  cause  de  cette  union  des  Microzoaires  et  qu'il  ne 
leur  a jamais  été  donné  de  pouvoir  suivre  plus  loin  les  transformations 
possibles  de  ces  animalcules  conjugués.  Nous  pensons,  quant  à ce 
qui  concerne  du  moins  les  Infusoires  vrais,  que  cette  prétendue  fusion 
des  Vorticelles  n’est  que  le  résultat  d’un  accouplement,  phénomène 
que  nous  avons  eu  souvent  occasion  d’étudier  et  qui  a déjà  été  signalé 
avant  nous  dans  le  Mémoire  deM.  Balbiani  (1).  Cet  auteur  a observé 
la  copulation  chez  les  Paramécies,  il  les  a vus  accouplés  latéralement 
et  attachés  ensemble  par  les  extrémités  similaires.  Dans  cet  état  les 
deux  Microzoaires  continuent  à nager  et  à s’agiter  dans  le  liquide  en 
tournant  sur  leur  axe,  et,  pendant  celle  copulation  qui  dure,  suivant  cet 
auteur,  cinq  ou  six  jours  au  plus,  il  signale  la  transformation  qui  s’o- 
père dans  le  nucléus  et  le  nucléoIus(2).  Ce  dernier  se  développe,  grossit 
et  apparaît  sous  forme  de  capsule  ovale  et  dont  la  surface  est  sillonnée 
de  lignes  parallèles.  11  se  divise  ensuite  en  2 ou  4 parties  suivant  son 

(1)  Mémoire  à l’Acad.  des  sc.,  1858. 

(2)  Voyez  le  chapitre  suivant. 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


77 

grand  axe,  et  ces  parties  s’accroissent  indépendamment  I une  de  1 autre. 
Plus  tard  ces  capsules  paraissent  être  formées  d’une  membrane  ren- 
fermant des  bâtonnets  qui  s’étendent  d une  extrémité  à 1 autre  du  sac  et 
donnent  au  nucléolus  cet  aspect  strié  que  nous  avons  indiqué.  M.  Bal- 
biani  voit  ensuite  le  nucléus  changer  de  forme  : il  devient  obscur, 
il  s’étrangle  çà  et  là  et  se  scinde  en  plusieurs  segments  qui  renferment 
des  cellules  transparentes  avec  un  point  opaque  au  centre.  Dans  d’au- 
tres cas  le  nucléus  tout  entier  présente  cet  aspect  et  se  remplit  de  petits 
corps  arrondis  dont  on  ne  peut  contester  l’analogie  avec  les  ovules  des 
ovaires  des  animaux  supérieurs. 

Le  nucléus  et  le  nucléolus  subissent  la  même  transformation  dans 
les  deux  individus  accouplés,  et  M.  Balbiani  considère  le  premier 
comme  un  organe  femelle  et  le  second  comme  un  organe  séminal 
mâle.  Il  en  résulte  que  ces  Microzoaires  possèdent  les  attributs  des 
deux  sexes,  mais  qu’ils  ont  besoin  d’un  rapprochement  de  deux  indi- 
vidus pour  se  féconder  mutuellement,  à l’instar  de  plusieurs  autres 
animaux,  sans  pouvoir  arriver  seuls  à cette  fécondation.  L’échange  des 
corps  fécondants  se  ferait  par  l'intermédiaire  des  bouches  étroitement 
appliquées  et  par  lesquelles  passeraient  les  vésicules  séminales. 

Les  observations  de  M.  Balbiani  sont  généralement  exactes  en  ce 
qui  concerne  la  position  des  Microzoaires  accouplés.  En  effet,  on  re- 
marque que  cet  accouplement  se  fait  généralement  par  les  parties 
similaires  et  correspondantes  à celles  où  se  montre  la  bouche. 

Les  Paramécies  s’accouplent  en  se  rapprochant  du  côté  où  se 
trouve  la  bouche  (pl.  XVII,  lig.  10)  ; les  parties  supérieures  des  ani- 
malcules s’accolent  en  se  croisant,  ainsi  que  la  portion  médiane  et 
saillante  qui  se  trouve  placée  au-dessus  de  l’œsophage  et  qui  est  garnie 
de  la  frange  ciliaire.  Les  bouches  bien  que  très-rapprochées  ne  sont 
jamais  en  contact  immédiat,  et  jamais  nous  n’avons  vu  de  cellules 
séminales  ou  autres  les  traverser. 

Nous  avons  encore  figuré  la  copulation  du  Chilodon  cucullus 


78 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZO  A I RE  S. 


(pl.  XV,  fig.  9)  pour  faire  voir  la  manière  dont  ces  animaux  s’accou- 
plent ; ici  ce  sontencoreles  parties  similaires  qui  se  rapprochent,  les  deux 
bouches  tournées  en  cornets  présentent  face  à face  leur  orifice  dentelé, 
les  deux  bords  des  animaux  s’entre-croisent,  et  s’unissent  intimiment, 
mais  jamais  nous  n’avons  vu  le  cornet  dentaire  de  l’un  venir  s’appli- 
quer sur  celui  de  l’autre,  ni  aucun  échange  de  globules  internes  sc 
faire  par  leur  intermédiaire. 

Ce  mode  d’accouplement  des  Microzoaires  n’est  pas  le  seul  que 
nous  ayons  constaté,  nous  avons  vu  aussi  des  Kéroniens  (pl.  XIV, 
fig.  1 1)  s’unir  bout  à bout  ; de  telle  façon  que  le  tiers  supérieur  d’un  des 
animalcules  se  trouvait  appliqué  sur  le  tiers  inférieur  de  l’autre  et  in- 
timement uni  avec  lui.  Dans  cette  position  la  frange  buccale  de  rani- 
mai inférieur  remonte  jusqu’à  l’ouverture  de  l’œsophage  de  l’animal 
supérieur,  et  les  deux  extrémités  opposées,  c’est-à-dire  l’extrémité 
antérieure  du  Kéronien  supérieur  et  l’extrémité  postérieure  du 
Kéronien  inférieur  restent  libres  pendant  tout  le  temps  que  dure 
la  copulation.  Nous  avons  aussi  remarqué  une  fois  l’accouplement 
de  deux  Vorficelles  : chez  ces  animaux  l’union  se  fait  par  le  rappro- 
chement des  deux  sommets  et  le  contact  des  deux  disques  vi- 
brafils  ; il  est  possible  cependant  que  ce  que  les  micrographes  appel- 
lent la  conjugaison  des  Microzoaires  n’est  en  réalité  qu’un  accou- 
plement latéral.  Enfin  nous  avons  encore  remarqué  chez  les  Coleps  ( 1 ) 
un  mode  de  copulation  à peu  près  analogue  à celui  des  Vorticellides. 
Les  Coleps  accouplés  sont  intimement  unis  par  leur  extrémité  buccale, 
et  les  cils  qui  garnissent  ces  extrémités  sont  exactement  accolés  en- 
semble. Us  peuvent  rester  dans  cet  état  pendant  un  temps  relativement 
assez  long. 

En  résumé,  on  ne  peut  nier  l’acte  de  la  copulation  chez  les  Micro- 
zoaires, mais  on  est  bien  obligé  de  convenir  que  l’on  ignore  encore 


(I)  Pl.  XXII,  fig.  2 n a. 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


79 


comment  se  fait  la  fécondation  et  quels  sont  les  organes  au  moyen 
desquels  celle-ci  s’exécute. 


Seconde  partie 

Outre  les  organes  internes  que  nous  venons  d’examiner  et  qui 
président  aux  principaux  actes  de  la  vie  chez  les  Infusoires,  il  existe 
encore,  renfermés  dans  la  cuticule,  d’autres  organes,  peut-être  aussi 
importants,  mais  sur  la  nature  et  les  fonctions  desquels  on  est  loin 
d’être  encore  parfaitement  éclairé.  C’est  par  l’examen  de  ces  organes 
que  nous  terminerons  nos  recherches  anatomiques  sur  les  Infusoires. 

Nucléus  et  nucléolus.  — Dans  les  chapitres  précédents  nous  avons, 
à plusieurs  reprises,  parlé  du  nucléus  et  du  nucléolus,  quand  il  s’est 
agi  des  différents  modes  de  reproduction  des  Infusoires;  c’est  qu’en 
effet  les  corps  auxquels  on  a donné  ces  noms  sont  considérés  par 
presque  tous  les  Microzoologistes  comme  les  organes  qui  président 
aux  fonctions  de  la  génération.  Ehrenberg  avait  donné  à ces  corps 
le  nom  de  testicules,  bien  qu’ils  n’aient  aucune  analogie  avec  les 
organes  sexuels  des  animaux  supérieurs  et  qu’ils  se  rapprochent  da- 
vantage du  nucléus  des  plantes  cellulaires. 

Le  nucléus  n’est  pas  toujours  très-visible  chez  tous  les  Infusoi- 
res, la  nature  de  la  cuticule  et  les  corps  colorés  que  renferme  le 
parenchyme  souvent  en  masquent  la  vue;  mais  sous  l’influence  de  l’a- 
cide acétique,  presque  toujours  on  peut  le  reconnaître  et  en  déterminer 
la  forme  et  la  nature.  11  se  présente  sous  l’aspect  d’un  corps  bien 
limité,  granuleux,  opaque  et  plus  dense  que  le  reste  de  l’animal. 
Souvent  il  paraît  hyalin,  homogène  et  transparent  ; d’autres  fois  il  est 
coloré  en  jaune  ou  en  brun. 

Sa  forme  est  très-variable  suivant  les  genres  et  les  espèces.  Il  se 
présente  souvent  sous  forme  d’un  corps  arrondi,  globuleux  ou  obiong. 


80 


ÉTUDES  SUR  LES  MICROZOAIRES. 


Souvent  aussi  il  prend  un  aspect  réniforme  et  arqué,  et  se  montre  en- 
core sous  forme  de  rubans  ou  de  chapelets  (1).  Ces  bandes  rubanées 
sont  sinueuses  et  quelquefois  contournées  en  spirale;  les  chapelets 
aussi  se  montrent  sinueux  et  souvent  composés  de  deux  parties,  l’une 
contenant  des  grains  assez  volumineux  (nucléus),  et  l’autre  des  grains 
très-fins  (nucléolus  ?). 

La  position  qu’occupe  le  nucléus  varie  chez  les  animalcules  et 
souvent  même  chez  le  même  individu.  11  occupe  la  base  ou  le  sommet, 
ou  la  partie  moyenne.  Quelquefois,  chez  les  Stentors  par  exemple,  il 
s’étend  sur  toute  la  longueur  de  l’animal  en  suivant  une  direction 
sinueuse  (pl.  1,  fig.  1,  2,  3,  et  pl.  11,  fig.  1,  2).  — Chez  les  Amphi- 
leptes  le  chapelet  descend  d’abord  du  sommet  à la  base,  puis  remonte 
de  la  base  vers  la  partie  supérieure.  Il  en  est  de  même  pour  les  Spi- 
rostomes,  le  nucléus  en  chapelet  à gros  grains  descend  du  sommet 
de  1 animal  vers  sa  partie  inférieure  (pl.  XV,  fig.  2),  puis  se  transforme 
en  chapelet  à grains  réduits,  remonte  vers  le  sommet,  se  contourne 
sur  lui-même  et  redescend  en  suivant  une  ligne  tortueuse  vers  la 
base  de  l’anirnal. 

Quelques  auteurs  pensent  que  le  nucléus  peut  varier  de  position 
suivant  les  circonstances  dans  le  même  individu.  Pritchard  donne 
pour  cause  de  ce  changement  certains  mouvements  de  l’animal,  et 
surtout  le  retrait  du  disque  vibratile  chez  les  Epistiles  et  les  Opercu- 
laires.  Ce  changement  est  plus  apparent  que  réel,  car  au  moment  de 
la  contraction  et  du  retrait  de  la  couronne  ciliaire  toute  la  niasse  sarco- 
dique  subit  un  mouvement  de  haut  en  bas,  et  le  nucléus,  comme  les 
autres  corps  qui  se  trouvent  à l’intérieur  de  l’animalcule,  est  entraîné 
et  semble  déplacé  momentanément.  Mais  en  réalité  il  conserve  ses 
rapports  avec  les  autres  organes  et  reprend  sa  position  normale  aus- 

(1)  Pl.  I,  llg.  1,  2,  3.—  Pl.  Il,  lig.  1,  2,  15.  — Pl.  VIII,  fig.  17,  18,  19.—  Pl.  XVlIl, 
fig.  1,5.—  Pl.  XIX,  lig.  7.  — Pl.  XX,  fig.  5.  — Pl.  XV,  fig.  2.  — Pl.  XXII,  fig.  1,  25. 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


81 


sitôt  que  la  contraction  a cessé  d’agir  sur  la  masse  parenchymateuse 
de  l’Infusoire. 

Le  nucléus  est  d’une  texture  plus  solide  que  le  reste  de  l’animal 
et  résiste  souvent  à la  destruction  de  ce  dernier.  Il  doit  sa  résistance 
à la  membrane  assez  forte  qui  l’enveloppe.  Cette  enveloppe  peut  être 
immédiatement  appliquée  sur  le  nucléus  ou  en  être  séparée  par  une 
auréole  claire;  dans  ce  dernier  cas  elle  est  très-distincte  du  nucléus, 
résistante  et  souvent  plissée,  comme  on  le  remarque  chez  le  Nassula 
eleçfans.  Le  nucléus  peut  être  simple,  mais  assez  fréquemment  il  est 
double  ou  multiple,  et  subit  facilement  la  division  spontanée.  Stein 
représente  dans  le  Chilodon  cucullus  le  nucléus  entier,  dont  une 
portion  plus  claire  contient  le  nucléolus  solide. 

Ce  dernier  organe  qui  affecte  des  formes  différentes  n'est  pas  en- 
core parfaitement  connu  : pour  quelques  auteurs  il  se  trouve  placé 
dans  l’enveloppe  même  du  nucléus,  et  en  contact  avec  ce  dernier; 
pour  d’autres  il  en  est  séparé,  logé  dans  une  dépression  de  celui-ci  et 
même  placé  quelquefois  à une  assez  grande  distance  du  nucléus. 

On  attribue  à ces  deux  organes  un  rôle  important  dans  la  produc- 
tion des  germes  internes,  et,  comme  nous  l’avons  dit  plus  haut,  on 
considère  le  nucléus  comme  un  ovaire  et  le  nucléolus  comme  un 
organe  mâle  ; mais  nous  sommes  obligé  de  reconnaître  que  les  auteurs 
sont  loin  de  s’entendre  sur  la  nature,  la  position  et  les  fonctions  de 
ces  organes  ; que  les  théories  qui  ont  été  avancées  ne  sont  pas  éta- 
blies sur  des  observations  assez  exactes  et  concordantes,  et  qu’en 
toute  humilité,  nous  croyons  devoir  déclarer  que  ni  nos  patientes  re- 
cherches, ni  celles  des  auteurs  qui  nous  ont  précédé,  n’ont  encore 
éclairci  le  mystère  de  la  fécondation  des  Infusoires,  ni  le  rôle  positif 
que  jouent  dans  la  reproduction  le  nucléus  et  le  nucléolus. 

Parenchyme,  vésicules  et  granulations,  circulation  du  contenu,  etc. 
— Au-dessous  de  la  cuticule  revêtue  des  fibres  myosiques  il  existe 

une  substance  blanche  hyaline,  éminemment  élastique,  qui  enveloppe 

11 


82 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CR 0 Z 0 A I RES. 


de  toute  part  les  organes  internes  que  nous  venons  d’étudier.  Celle 
substance,  à laquelle  on  a donné  le  nom  de  sarcode  (Dujardin),  de  mu- 
cus abdominal  (Carter),  de  chyme  (Lachmann),  de  protoplasma  (Ge- 
genbaur)  et  de  parenchyme,  remplace  chez  les  Infusoires  les  tissus 
cellulaire  et  connectif  des  animaux  supérieurs  et  se  trouve  immédiate- 
ment appliquée  sur  tous  les  organes.  Ce  parenchyme  présente  deux 
parties  distinctes,  l’une  que  l’on  voit  circuler  autour  de  l’animal  en 
dedans  et  sous  la  cuticule,  et  l’autre  qui  occupe  le  centre  de  l’In- 
fusoire et  qui  semble  être  constamment  au  repos.  La  partie  qui  cir- 
cule sous  la  cuticule  renferme  un  nombre  assez  considérable  de  gra- 
nulations et  de  vésicules,  tandis  que  la  partie  centrale  en  contient  peu 
ou  point.  Plusieurs  auteurs  pensent  que  la  circulation  de  la  substance 
parenchymateuse  est  le  résultat  de  la  nutrition,  mais  ils  n’en  ont  jamais 
expliqué  le  mécanisme.  Pour  nous,  qui  regardons  ce  mouvement  de 
pérégrination  du  parenchyme  fluide  sous  la  cuticule,  comme  le  ré- 
sultat de  la  contraction  incessante  des  libres  myosiques,  nous  avons 
pu  constater  à plusieurs  reprises  que  ce  mouvement  circulatoire 
s’arrêtait  quand  le  mouvement  ciliaire  cessait,  ou  quand  l’Infusoire 
voulant  fuir  un  milieu  qui  ne  lui  convient  pas  est  obligé  momenta- 
nément de  faire  mouvoir  les  cils  de  la  surface  dans  un  sens  inaccou- 
tumé. La  circulation  du  parenchyme  ne  se  fait  pas  voir  non  plus  à la 
place  où  se  trouve  la  vésicule  contractile,  ni  à l’endroit  où  le  germe 
interne  bien  développé  fait  saillir  la  cuticule  avant  de  s’échapper  de 
l’Infusoire. 

Le  parenchyme  est  évidemment  le  résultat  delà  digestion  ; au  centre, 
comme  nous  l’avons  dit,  il  est  homogène  et  ne  renferme  que  des  gra- 
nulations peu  visibles,  à cause  surtout  de  leur  taille  infiniment  petite; 
mais,  à mesure  qu’on  se  rapproche  de  la  surface,  le  parenchyme  devient 
moins  compacte,  les  granulations  se  montrent  plus  visibles,  en  même 
temps  qu’on  voit  apparaître  des  vésicules  de  différente  nature.  Enfin, 
sous  la  cuticule  et  ses  fibres  musculaires,  le  parenchyme  plus  fluide 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  LES  INFUSOIRES. 


83 


et  rempli  d’un  nombre  considérable  de  granulations  et  de  vésicules, 
est  mis  en  mouvement,  et,  semblable  à un  chyme  plus  élaboré,  va  por- 
ter à tous  les  organes  de  la  périphérie  les  éléments  de  nutrition  néces- 
saires à leur  développement  et  à leur  entretien.  11  est  à remarquer 
que  toutes  les  fois  que  l’on  peut  suivre  les  ramifications  de  vaisseaux 
partant  de  la  vésicule  contractile,  c’est  toujours  sous  la  cuticule  et  par 
conséquent  en  contact  avec  le  parenchyme  fluide  qu’on  les  voit  dispo- 
sées. Il  est  assez  probable  que  c’est  là  que  le  liquide  nourricier  porte 
les  éléments  révivificateurs  pour  venir  de  nouveau  les  rechercher  dans 
la  vésicule  pendant  sa  dilatation. 

La  circulation  du  parenchyme  fluide  est  assez  comparable  au 
mouvement  rotatoire  que  l’on  observe  dans  certaines  plantes.  Elle  se 
fait  ordinairement  de  gauche  à droite,  ou  du  moins  elle  paraît  s’exé- 
cuter dans  ce  sens.  Car,  en  réalité,  soumise  comme  elle  est  à l’activité 
des  fibres  myosiques,  elle  suit  l’impulsion  que  celles-ci  lui  donnent, 
quelle  que  soit  du  reste  la  direction  qui  en  est  la  conséquence.  Cohn  croit 
avoir  vu  des  molécules  faire  le  circuit  en  une  minute  et  demie  ou  deux 
minutes  chez  le  Paramecium  Bursaria;  il  reconnaît  que  le  courant  est 
plus  faible  chez  les  Vorticelles,et  tombe  dans  une  erreur  grossière  en 
prétendant  que  ce  courant  charrie  les  bols  alimentaires,  et  les  porte  à 
l’anus. 

Lachmann  croit  avec  raison  que  le  courant  parenchymateux  est  cons- 
titué par  la  matière  élaborée  de  la  nourriture,  qu’il  sert  à la  nutrition  des 
tissus  et  compense  les  pertes  provenant  des  mouvements  de  l’animal; 
mais  il  n’indique  ni  la  cause  du  courant,  ni  les  modifications  succes- 
sives que  subit  le  parenchyme.  Quelques  auteurs,  sans  motifs  sérieux, 
ont  pensé  que  le  nucléus  était  la  cause  excitante  du  courant  ; d’autres 
croient  à la  présence  de  cils  vibratiles,  à la  partie  interne  de  la  cuticule  ; 
enfin  il  en  est  qui,  pour  expliquer  ce  mouvement  circulatoire,  font  in- 
tervenir l’activité  vitale,  l’influence  de  la  lumière,  de  la  chaleur,  des 
affinités  chimiques,  etc.  En  réalité,  la  circulation  du  parenchyme 


84 


ÉTUDES  S U IV  LES  M I C RO  ZO  A I 11  E S. 


fluide  est,  comme  nous  l’avons  dit,  intimement  liée  aux  mouvements 
ciliaires  des  appendices,  et  la  même  cause  qui  met  en  mouvement  les 
cils  fait  à l’intérieur  circuler  cette  couche  mince  et  granuleuse  qui 
sert  à la  nutrition  des  organes. 

Carter  distingue  les  granules  des  molécules,  en  ce  que  les  der- 
nières sont  incolores,  plus  petites  que  les  granules  et  paraissent  les 
premières  au  centre  du  sarcode;  les  granules  sont,  au  contraire,  pla- 
cées sous  la  cuticule;  elles  ressemblent  aux  bols  alimentaires;  elles 
sont  verdâtres  ou  grises,  rondes  ou  oblongues,  et  entourées  d’un  cercle 
noirâtre  occasionné  par  la  réfraction  de  son  contenu.  Elles  semblent 
croître  avec  l’Infusoire  et,  arrivées  à leur  entier  développement,  elles 
restent  stationnaires  jusqu’à  leur  disparition.  Pritchard  semble  avoir 
confondu  les  bols  alimentaires  avec  les  vésicules  parenchymateuses  ; 
il  prétend  les  avoir  vues  se  réunir  à la  base  d’une  Pleseonie  et  s’échap- 
per ensuite  avec  leur  enveloppe.  Perty  pense  avec  plus  de  raison  que 
ces  organes  sont  des  corpuscules  graisseux,  mais  il  a le  tort  d’en 
faire  aussi  des  ovules,  comme  le  croyait  d’abord  Ehrenberg.  Stein, 
qui  reconnaît  aussi  la  présence  des  corpuscules  gras,  rejette  l’idée 
de  Perty  et  d’Ehrenberg,  et  ne  voit  dans  ces  vésicules  qu’un  amas 
de  matière  nutritive  élaborée  et  devant  servir  à la  nutrition  et  au  dé- 
veloppement des  organes  externes. 

Carter  décrit  sous  le  nom  de  vésicules  sphériques  des  corps  qui. 
selon  lui,  abondent  dans  YOtostoma  et  plusieurs  espèces  d ' Allotreta 
d’Ehrenberg.  11  en  voit  qui,  plus  grosses  que  les  autres,  non-seule- 
ment contiennent  des  granules,  mais  qui  renferment  encore  des 
cellules  remplies  d’un  liquide  jaunâtre  ou  brun.  Il  dit  ignorer  les  fonc- 
tions de  ces  vésicules,  mais  il  les  compare  à celles  des  Rotifères  et 
pense  qu’elles  pourraient  bien  être  des  organes  de  sécrétion  biliaire. 
Pritchard,  qui  rejette  cette  dernière  supposition,  les  considère  comme 
des  bols  alimentaires  avec  lesquels  elles  n’ont  en  réalité  aucune 
analogie. 


En  résumé,  le  parenchyme  fluide  renferme  des  granulations  élé- 
mentaires très-fines  et  incolores,  des  corpuscules  plus  volumineux  et 
généralement  aussi  sans  couleurs  et  des  vésicules  de  taille  et  de  nuan- 
ces variables.  Ces  vésicules  sont  souvent  très-abondantes  et  semblent 
remplir  tous  le  Microzoaire  (pl.  XV,  lig.  8;  — pl.  XVI,  fig.  5;  — 
pl.  XX,  fig.  10  ; — pl.  XXI,  fig.  11).  Elles  peuvent  être  claires  et 
paraissent  renfermer  un  liquide  aqueux  ; d’autres  fois  le  liquide  paraît 
épais  et  huileux,  et  dans  ce  cas  elles  sont  cerclées  d’un  bord  noir  par 
suite  de  la  lumière  réfractée.  Le  plus  souvent  elles  renferment  de  la 
matière  colorante  qui  les  rend  brunes,  jaunes,  vertes,  etc.  — Une 
partie  de  ces  vésicules  peuvent  suivre  le  courant  parenchymateux, 
mais  souvent  elles  sont  immobiles  et  semblent  adhérentes  à la 
partie  interne  de  la  cuticule. 

Quelques  auteurs  soupçonnent  l’existence  de  spermatozoaires  chez 
les  Infusoires.  Nous  avons  déjà  vu  que  l’on  regardait  le  nucléolus 
comme  un  organe  mâle,  et  que  les  stries  de  la  surface  avaient  été 
prises  pour  des  espèces  de  Spermatozoïdes.  Carter  pense  que  le  cor- 
don qu’il  voit  entourant  l’ovule  est  un  organe  spermatique  qui  im- 
prègne le  nucléus;  Claparède  etLachmann  ont  vu  dans  certains  In- 
fusoires des  vésicules  claires  dans  lesquelles  s’agitaient  des  corps 
filiformes  allongés  et  assez  semblables  à des  vibrions.  Ils  se  demandent 
si  ces  corps  ne  sont  pas  des  animalcules  spermatiques.  J’ai  eu  moi- 
même  occasion  de  voir  une  de  ces  vésicules  habitées  par  des  corps 
d’apparence  vibrioniens  chez  un  Amphileptus,  mais  je  n’ai  pas  osé 
en  tirer  la  même  conclusion.  En  somme,  on  ne  sait  rien  de  positif  à 
cet  égard,  et  toutes  les  recherches  sont  encore  à faire. 

11  en  est  de  même  en  ce  qui  concerne  le  système  nerveux  des 
Infusoires  sur  lequel  on  n’a  aucune  donnée,  malgré  les  assertions 
d’Ehrenberg  et  la  description  qu’il  donne  d'un  ganglion  médullaire 
chez  ces  animaux  ; mais  on  ne  peut  nier  que  les  Microzoaires  ne 
soient  doués  d’organes  tactiles  plus  ou  moins  développés.  Le  sens  du 


8G 


ÉTUDES  SUR  LES  M 1 CR  OZ  0 A 1 RE  S. 


lact  paraît  surtout  résider  dans  les  longs  cils  qui  se  trouvent  placés  soit 
à la  partie  antérieure,  soit  à la  partie  postérieure  de  l’animal.  Quand 
une  Vorticelle  a déployé  son  disque  vibratile  et  que  les  cirrhes  buc- 
caux fonctionnent,  si  un  corps  étranger  vient  à toucher  brusquement 
son  sommet,  elle  se  contracte  de  suite  énergiquement  et  fuit  ainsi 
l’animal  ou  l’objet  qui  l’a  frappé.  Il  en  est  de  même  si  on  vient  à im- 
primer une  secousse  brusque  au  liquide  qui  les  baigne.  Claparède 
considère  les  longues  soies  du  Lambadium  et  les  cils  postérieurs 
des  Paramécies  comme  des  organes  de  tact,  et  pense  qu’il  en  est  de 
même  pour  cet  organe  solide,  transparent  en  forme  de  verre  de  mon- 
tre, qui  se  trouve  sur  le  coté  concave  de  la  fosse  buccale  des  Ophryo- 
glènes.  Mais  il  avoue  qu'il  ne  peut  savoir  si  cet  organe  préside  à la 
fonction  de  la  vue,  du  goût  ou  de  l’odorat.  — Certains  Infusoires  a 
tourbillon  et  oscillants  sont  munis  de  taches  pigmentaires  générale- 
ment rouges,  et  que  Ehrenberg  considère  comme  étant  des  yeux.  On 
pense  que  ces  taches  ne  sont  que  dés  gouttes  huileuses  colorées,  et 
rien  jusqu’à  présent  n’a  pu  faire  reconnaître  en  elles  des  organes  de 
la  vue. 

Les  auteurs  qui,  comme  Dujardin,  ne  voyaient  dans  les  Infusoires 
qu’une  masse  sarcodique  homogène,  capable  de  se  creuser  spontané- 
ment en  vacuoles  aqueuses,  considéraient  la  diffluence  de  ces  ani- 
maux comme  la  preuve  la  plus  certaine  de  la  simplicité  de  leur  orga- 
nisation. Ils  voyaient,  sous  certaines  influences,  les  Infusoires  se 
détruire  en  partie  ou  en  totalité,  et  se  résoudre  en  granulations  fines, 
sans  laisser  trace  d’organes  vasculaires  ou  digestifs.  Ils  constataient 
même  que  certains  Microzoaires,  mutilés  par  la  diffluence,  conti- 
nuaient à vivre  et  à se  mouvoir,  et  ils  pensaient  qu’un  Infusoire 
divisé  en  plusieurs  fragments  pouvait  constituer  autant  d’infusoires 
parfaits  qu’il  existait  de  sections  (1).  ils  concluaient  de  ces  observations 


(I)  Dujardin,  Hist.  nat.  des  Jnf.,  p.  31,  1841. 


RECHERCHES  ANATOMIQUES  SUR  UES  INFUSOIRES. 


87 


.i  la  simplicité  organique  des  Microzoaires,  et  à l’absence  complète  de 
lous  les  systèmes  fonctionnels  des  autres  animaux. 

Ces  assertions,  qui,  pour  la  plupart,  reposent  sur  des  faits  bien 
connus,  mais  mal  interprétés,  sont  entachées  d’erreurs  évidentes  en 
ce  qui  concerne  les  accidents  qui  peuvent  survenir  aux  Microzoaires 
au  moment  de  leur  destruction. 

Il  arrive  fréquemment  que  les  Infusoires  placés  entre  deux  lames 
de  verre  et  dans  une  quantité  d’eau  très-minime,  11e  peuvent  plus, 
après  un  certain  temps,  trouver  dans  le  liquide  qui  les  baigne  les 
éléments  nécessaires  à leur  existence.  C’est  en  vain  que,  pour  entre- 
tenir leur  vie,  on  renouvelle  l’eau  qui  s’évapore  incessamment  ; les 
sels  s’y  accumulent  de  plus  en  plus,  et  le  liquide  qui  en  est  surchargé 
ne  peut  plus  fournir  aux  Microzoaires  les  principes  vivifiants  qui  leur 
sont  nécessaires.  Dans  ces  conditions,  les  uns  sécrètent  un  kyste  qui 
les  met  à l’abri  des  influences  extérieures,  et  les  autres  se  détruisent 
en  partie  ou  en  totalité  par  diffluence.  Mais  il  est  parfaitement  établi, 
et  par  les  observations  les  plus  récentes,  que  les  Infusoires  mutilés  par 
une  diffluence  partielle  11e  peuvent  se  reconstituer  à l’état  d’animaux 
parfaits,  et  que  si,  pendant  un  certain  temps,  ils  continuent  à se  mou- 
voir à l’aide  de  leurs  cils,  cela  tient  probablement  à ce  que  chez  eux, 
comme  chez  la  plupart  des  êtres  inférieurs,  l’élément  nerveux  n’esl 
pas  concentré  en  un  seul  point,  mais  répandu  sur  toute  la  périphérie. 
On  peut  rencontrer  sous  le  microscope  des  Infusoires  incomplets  ou 
déformés,  mais  jamais  on  ne  les  voit  revenir  à l’état  parfait,  et  les 
fragments  d’infusoires,  qui  s’agitent  pendant  un  certain  temps  dans  le 
liquide,  finissent  invariablement  par  la  destruction  complète  ou  le 
repos  de  la  mort. 

La  diffluence,  cette  décomposition  rapide  des  Infusoires  qui  se 
résolvent  dans  l’eau  en  granulations  fines  et  en  vésicules  de  formes 
et  de  tailles  diverses,  n’est  pas  spéciale  à la  classe  des  Microzoaires, 
et  ne  prouve  nullement  que  ces  animalcules  11e  possèdent  pas  une 


88 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R OZ  0 À 1 RES. 


organisation  complexe.  Des  animaux,  dont  les  systèmes  digestifs,  vas- 
culaires, sont  parfaitement  constatés,  se  trouvent  dans  des  conditions 
semblables,  et  subissent  une  diffluence  complète,  non-seulement  de 
la  masse  protoplasmique,  mais  de  tous  les  organes  respiratoires,  diges- 
tifs, circulatoires,  etc.,  dont  on  ne  peut  nier  l’existence  chez  des  êtres 
aussi  développés.  Nous  avons  eu,  à plusieurs  reprises,  l’occasion  d’é- 
tudier la  diffluence  sur  un  certain  nombre  d’Acalèphes,  et  en  parti- 
culier sur  les  Rhizostomes  qui  se  trouvent  en  abondance  aux  Marti- 
gnes  : nul  ne  viendra  nier  l’organisation  très-complexe  de  ces 
animaux,  chez  lesquels  on  peut  étudier  facilement  tous  les  organes 
fonctionnels;  et  cependant  nous  les  avons  toujours  vus,  après  être 
retirés  de  l’eau,  se  résoudre  en  un  liquide  clair,  transparent,  légère- 
ment visqueux  et  renfermant  des  granulations  élémentaires  en  abon- 
dance, mais  ne  présentant  plus,  après  un  certain  temps,  aucune  trace 
des  organes  qui  entretenaient  la  vie  chez  ces  animaux.  Il  est  donc  peu 
rationnel  de  se  servir  de  la  diffluence,  phénomène  qui  est  du  au  peu 
de  cohésion  des  parties  constitutives  de  certains  animaux,  comme 
peuve  du  défaut  complet  d’organisation  et  de  la  simplicité  organique 
des  Infusoires. 


ConBBiL.  — Typ.  et  stér.  de  Crêté  fils. 


DEUXIÈME  PARTIE 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  MICROZOAIRES. 

Les  recherches  anatomiques  auxquelles  nous  nous  sommes  livré, 
dans  la  première  partie  de  cet  ouvrage,  sur  l’organisation  des  micro- 
zoaires,  doivent  non-seulement  nous  servir  à séparer  ces  animalcules 
des  êtres  microscopiques  avec  lesquels  les  auteurs  qui  nous  ont  pré- 
cédé les  ont  confondu,  mais  encore  à tracer  les  limites  de  la  classe 
à laquelle  ils  appartiennent,  et  la  séparer  des  classes  voisines  ou  éloi- 
gnées avec  lesquelles  la  plupart  des  micrographes  ont  cru  devoir  les 
réunir. 

Ce  résultat  ne  sera  pas  le  seul  auquel  notre  étude  anatomique 
devra  nous  conduire  : l'examen  des  organes  qui  président  aux  fonc- 
tions de  nutrition,  de  circulation  et  de  mouvement  nous  fournira  les 
bases  naturelles  sur  lesquelles  nous  établirons  la  classification  des 
microzoaires. 

Nous  commencerons  donc  par  étudier  les  affinités  et  les  différen- 
ces qui  existent  entre  ces  animalcules  et  les  autres  êtres  avec  les- 
quels ils  ont  pu  être  confondus,  nous  délimiterons  ainsi  la  classe  à la- 
quelle ils  appartiennent,  puis,  après  avoir  examiné  les  classifications 
qui  ont  été  proposées  jusqu’à  ce  jour,  nous  terminerons  la  deuxième 


90 


ÉTUDES  SUR  LES  MiCROZOAlRF.S. 


poulie  de  cet  ouvrage  par  l'étude  des  ordres,  sous-ordres  et  familles 
que  renferme  la  nouvelle  classification  que  nous  croyons  devoir  pro- 
poser. 


I. 


DÉLIMITATION  DE  LA  CLASSE  DES  MICROZOAIRES. 


Les  naturalistes  qui,  avant  nous,  se  sont  occupé  des  rnicrozoaires, 
non-seulement  n’ont  pas  délimité  d’une  manière  sérieuse  la  classe  à 
laquelle  ils  appartiennent,  mais  tous,  sans  exception,  les  ont  plus  ou 
moins  confondus  avec  des  êtres  qui  leur  sont  étrangers  et  qui  doivent 
être  répartis  les  uns  dans  des  classes  voisines  ou  éloignées,  les  autres 
dans  le  règne  végétal. 

Les  premiers  micrographes,  mal  servis  par  des  instruments  im- 
parfaits, ont  décrit  et  figuré  tous  les  êtres  qu’ils  trouvaient  sous  le 
champ  du  microscope  sans  trop  chercher  à se  rendre  compte  de 
leurs  affinités  et  de  leurs  différences.  Ils  les  décrivaient  comme  ils  les 
voyaient  en  leur  donnant  un  nom  plus  ou  moins  en  rapport  avec  leurs 
formes  extérieures  et  dont  quelques-uns  sont  restés  dans  la  science. 

Il  faut  arriver  jusqu'à  l’ouvrage  de  Otho-Frédéric  Muller  pour 
trouver  quelque  chose  de  systématique  dans  l’étude  des  Microzoaires 
et  par  conséquent  une  tendance  à la  séparation  de  ces  animalcules 
d’avec  les  autres  êtres  que  l'on  rencontre  dans  le  même  milieu  et  qui 
sont  le  plus  souvent  confondus  avec  eux.  Ce  fut  le  premier  essai  sé- 
rieux de  classification  et  Millier  déclara  lui-même  qu’il  faisait  rentrer 
dans  sa  classe  des  Infusoires  tous  les  animaux  aquatiques  qui  no  pou- 
vaient trouver  place  dans  les  classes  établies  par  Linné.  Aussi  ne 
faut-il  pas  s’étonner  de  trouver  parmi  les  Microzoaires  de  Muller  des 
Diatomées,  des  Helminthes,  des  Rotifères,  etc. 


DÉLIMITATION  ET  0 L A S S I F I C A T I 0 N DES  M 1 0 RO  ZO  A 1 R ES. 


91 


Presque  tous  les  auteurs  qui  ont  immédiatement  suivi  Millier 
n’ont  fait  que  copier  plus  ou  moins  servilement  sa  nomenclature. 
C’est  ainsi  que  Gmelin,  Lamarck  et  G.  Cuvier  lui-même  se  sont  servi 
du  travail  de  Muller  sans  y ajouter  aucune  nouvelle  découverte,  et  ont 
conservé  dans  la  classe  des  Microzoaires  tous  les  êtres  étrangers  que  cet 
auteur  y avait  introduits.  — Nitzsch,  Seweigger,  Goldfuss  et  plus  tard 
Bory  Saint-Vincent,  Baer  et  Leukart  suivirent  les  mêmes  errements. 
Ehrenberg  lui-même,  qui  le  premier  étudia  d'une  manière  plus  ap- 
profondie l’organisation  interne  des  Infusoires,  et  basa  sa  classifica- 
tion sur  les  organes  de  la  digestion  de  ces  animaux,  ne  fut  pas  plus 
heureux  que  ses  devanciers  et  il  garda  parmi  les  Microzoaires  des  Al- 
gues, des  Rotifères,  des  Rhizopodes,  etc. 

Depuis  l’apparition  de  l’ouvrage  du  savant  professeur  de  Berlin, 
les  études  microzoologiques  firent  de  grands  progrès  en  Angleterre,  en 
Allemagne  et  en  France  ; les  instruments  d’optique  furent  portés  à un 
point  de  perfection  remarquable  qui  permit  aux  naturalistes  d’arriver 
enfin  à se  rendre  compte  de  l’organisation  des  microzoaires,  organi- 
sation beaucoup  plus  compliquée  que  ne  le  supposaient  la  plupart  des 
premiers  micrographes.  Cependant,  malgré  les  recherches  minutieu- 
ses des  zoologistes  modernes,  malgré  les -distinctions  que  chacun  a 
cru  devoir  établir  entre  les  Infusoires  proprement  dits  et  les  autres 
êtres  microscopiques,  toutes  les  classifications  qui  depuis  ces  derniers 
temps  ont  éléproposées,  par  Perty,  Siebold,  Claparède,  Prichard,  etc., 
renferment  mêlés  aux  Infusoires  vrais  des  êtres  qui  appartiennent 
à des  classes  plus  ou  moins  éloignées.  On  y trouve  presque  partout  les 
Microzoaires  unis  aux  Rhizopodes,  aux  Systolides  et  même  à quel- 
ques végétaux  inférieurs.  Quelques  classifications  comme  celle  de  Cla- 
parède et  Lachman  pèchent  en  même  temps  par  la  séparation  qu’on 
a voulu  établir  entre  les  Infusoires  ciliés  et  les  Infusoires  flagellés, 
et  plusieurs  auteurs  ont  rejeté  de  cette  classe,  comme  appartenant  au 
règne  végétal,  les  Monades,  les  Volvox  et  les  Euglènes,  etc. 


92 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R OZO  A 1 RE  S. 


Lorsqu  e»  1861,  je  publiai  la  première  livraison  des  Coralliaires 
fossiles,  clans  la  Paléontologie  française,  je  crus  devoir  séparer  en  deux 
groupes  distincts  les  êtres  qui  étaient  jusqu’alors  compris  dans  le 
quatrième  et  dernier  embranchement  du  règne  animal.  Je  laissai  dans 
cet  embranchement  les  animaux  rayonnés  proprement  dits  : Echino- 
dermes  et  Zoophytes  qui  ont,  en  effet,  une  réelle  affinité  entre  eux,  et 
je  formai  un  cinquième  embranchement  pour  les  Infusoires,  les  Fo- 
raminifères  et  les  Eponges  auxquels  je  laissai  le  nom  d 'animaux  sar- 
codaires  qui  leur  avait  déjà  été  donné  par  MM.  Milne-Edwards  et 
J.  Haime. 

J’étais  loin,  à celte  époque,  d’avoir  sur  ces  animaux  les  connais- 
sances approfondies  que  m’ont  fournies  depuis  les  travaux  des  micro- 
graphes modernes  et  mes  propres  recherches,  mais  tout  ce  qui  a été 
découvert  depuis  sur  la  constitution  intime  des  Microzoaires  et  des  Fo- 
raminifères,  et  les  derniers  travaux  publiés  sur  l’anatomie  microsco- 
pique des  Eponges  ne  font  que  confirmer  la  valeur  de  la  séparation 
que  j’avais  établie,  en  faisant  ressortir  d’une  manière  positive  l'affi- 
nité qui  existe  entre  ces  trois  dernières  classes  du  règne  animal. 

Les  Microzoaires  et  les  llhizopodes  ou  Foraminifères,  se  distin- 
guent des  autres  classes  des  animaux  parla  présence  d’un  organe  qui 
leur  est  spécial  et  qui  est  le  centre  de  l’appareil  circulatoire.  Cet  or- 
gane que  nous  avons  décrit  sous  le  nom  de  vésicule  contractile , n’a  pas 
encore  été  démontré  chez  les  Eponges  : mais  depuis  que  l’on  sait 
que  la  masse  sarcodique  des  éponges  est  constituée  par  la  réunion  de 
molécules  monadiformes  munies  d’un  flagellum  ; que  cette  masse 
ainsi  constituée  rappelle  l’organisation  des  Volvociniens,  il  est  pro- 
bable qu’on  arrivera  un  jour  à trouver  que  l’Eponge  est  le  résultat  de 
l’agrégation  de  cellules  vivantes  ayant  une  organisation  analogue 
à celle  des  Monades  et  possédant  probablement,  comme  ces  dernières, 
une  vésicule  contractile. 

C’est  la  présence  de  ce  dernier  organe  spécial  aux  Microzoai- 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M1CROZOAIRES. 


P 3 

reset  aux  Rhizopodes  qui  les  a fait  réunir  dans  la  même  classe  par 
presque  tous  les  auteurs  qui  nous  ont  précédé  et  dernièrement  encore 
par  Claparède  et  Lachman,  malgré  les  différences  organiques  consi- 
dérables qui  les  séparent. 

Nous  avons  vu,  en  effet,  que  tous  les  Microzoaires  ou  Infusoires  pro- 
prement dits,  autant  du  moins  que  leur  taille  permet  de  le  constater, 
ont  un  orifice  buccal  auquel  est  adapté  un  appareil  (cirrhes  buccaux 
ou  flagellum)  qui  attire  de  loin  les  aliments  et  les  fait  pénétrer 
dans  la  bouche. 

LesRhizopodes,  au  dire  des  auteurs  qui  paraissent  les  avoir  conscien- 
cieusement étudiés  (Claparède  et  Lachman),  possèdent,  au  lieu  de  bou- 
che, des  prolongements  qu’ils  émettent  et  retirent  à volonté.  Ces  prolon- 
gements, quelquefois  très-tenus  et  terminés  par  un  renflement  ar- 
rondi, sortent  des  nombreuses  ouvertures  des  téguments  et  font  office 
de  suçoir.  C’est,  d’après  les  auteurs  que  nous  venons  de  citer,  au 
moyen  de  ces  suçoirs  que  les  Rhizopodes  arrêtent  leur  proie  et  s’en  as- 
similent la  substance.  L’appareil  digestif  des  Rhizopodes  doit  donc 
considérablement  différer  de  celui  des  Microzoaires,  car  chez  ces 
derniers  le  canal  intestinal  n’a  que  deux  ouvertures,  la  bouche  et  l’a- 
nus, tandis  que  d’après  ce  que  nous  venons  de  voir,  la  cavité  digestive 
des  Rhizopodes  doit  avoir  autant  d'ouvertures  qu’il  y a de  suçoirs. 

Bien  d’autres  caractères,  il  est  vrai  moins  importants,  séparent  en- 
core les  Microzoaires  des  Rhizopodes  : ces  derniers  sont  généralement 
fixés  au  sol,  ou,  quand  ils  sont  libres,  rampent  lentement  et  ne  sont  pas 
organisés  pour  la  natation,  qui  est  la  manifestation  vitale  la  plus  géné- 
rale des  Microzoaires.  Ces  derniers  sont  couverts  en  tout  ou  en  par- 
tie de  cils  ou  de  flagellum  vibratils  qui  servent  à la  fois  à la  nutrition 
et  à la  natation  : ces  organes  manquent  complètement  chez  les  Rhizo- 
podes. 

Il  faut  reconnaître  cependant  qu’il  existe  une  famille  qui  semble 
établir  un  lien,  une  parenté  entre  les  Microzoaires  et  les  Rhizopodes  ; 


94 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZ  O A I R E S. 


celte  famille  que  nous  décrirons  à la  fin  de  cet  ouvrage  sous  le  titre 
de  Groupe  de  transition , renferme  les  genres  Protée  et  Amibe. 

Ces  animaux  sont  munis  de  vésicules  contractiles,  rampent  à la 
surface  des  corps  étrangers  (Amibe)  (1)  ou  peuvent  nager  en  contrac- 
tant leur  corps  (Protée)  (2);  ils  ont  même  des  cils  plus  ou  moins  al- 
longés et  épais  (3),  mais  qui  ne  vibrent  pas,  et  ne  possèdent  ni  appa- 
reil buccal  ni  suçoirs.  Comme  les  Rhizopodes,  ils  peuvent  émettrede 
longs  prolongements  analogues  à ceux  des  Gromies,  des  Arcelles, 
mais  ces  prolongements  ne  semblent  pas  avoir  de  rapport  avec  les 
suçoirs  des  Rhizopodes.  Cependant  leur  manière  d’être,  les  change- 
ments qui  s’opèrent  dans  leur  forme  et  leurs  habitudes  extérieures,  les 
rapprochent  plus  de  ces  derniers  animaux  que  des  Microzoaires. 


La  plupart  des  auteurs  ont  placé  parmi  les  Infusoires  des  êtres  qui 
leur  ressemblent  beaucoup  et  par  le  nucléus  qu’ils  possèdent  et  par 
leur  tégument  complètement  cilié.  Ces  animalcules  connus  sous  le 
nom  d 'Opalines  habitent  en  parasites  le  corps  de  certains  animaux  et 
meurent  assez  rapidement  lorsqu’on  les  a retirés  du  milieu  où  ils  se 
trouvent  habituellement.  Les  cils  dont  ils  sont  garnis  forment  dans 
l’eau  un  tourbillon  énergique,  mais  jamais  on  n’est  arrivé  a leur  faire 
absorber,  comme  aux  Infusoires  vrais,  une  matière  colorante  quel- 
conque : aussi  pense-t-on  généralement  que  les  Opalines  sont  privés 
de  bouche. 

Nous  ne  les  avons  pas  compris  dans  notre  classe  des  Microzoaires, 
parce  que  tout  nous  porte  à croire  que  ces  animalcules  ne  sont  que 
des  larves  d’autres  animaux,  dont  on  n’a  pas  encore  pu  suivre  les 
métamorphoses. 

(1)  PI.  XXVIII  et  XXIX. 

(2)  PI.  XXVII,  fïg.  I. 

(3)  PI.  XXVIII. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M IC  RO  ZO  A I RE  S.  95 

La  couronne  ciliaire  dont  est  muni  le  sommet  de  certains  Infusoires 
elle  mouvement  rotatoire  dont  elle  est  douée  chez  les  Vorticelles,  par 
exemple,  a fait  supposera  un  grand  nombre  de  Microzoologistes  qu'il 
existait  une  certaine  parenté  entre  ces  Microzoaires  et  d’autres  ani- 
maux tels  que  les  Svslolides  et  certains  Turbellariés  : aussi  voit-on  les 
auteurs  qui  ont  suivi  Lamarck  associer,  comme  ce  dernier,  ces  ani- 
maux aux  Infusoires  vrais.  Mais  aujourd’hui  que  l’organisation  des 
Systolides,  des  Hydrozoaires  et  des  Turbellariés  est  assez  étudiée,  cha- 
cun de  ces  groupes  se  sépare  facilement  des  Microzoaires  ainsi  que 
les  Tardigrades  et  les  Ichtvdium  que  l'on  voyait  autrefois  figurer  avec 
les  Microzoaires  dans  les  ouvrages  des  anciens  auteurs. 

Il  est  plus  difficile  de  distinguer  les  Infusoires  à tourbillon  de  cer- 
tains embryons  de  Planaires  et  de  Spongilles;  Prilchard  pense  même 
que  certains  Infusoires,  classés  comme  Infusoires  vrais,  ne  sont  que 
des  larves  d’autres  animaux;  mais  il  ajoute  qu’il  n’y  a rien  de  positif 
à cet  égard  et  que  jusqu’à  plus  ample  constatation  il  faut  leur  conser- 
ver la  place  qu’ils  occupent. 

L’expérience  qui  fait  voir  que  les  Microzoaires  vrais  sont  munis 
d’une  bouche  et  d’un  appareil  intestinal,  les  substances  colorées  qu’il 
est  généralement  très-facile  de  leur  faire  absorber,  ne  laissent  aucun 
doute  sur  la  nature  vraie  ou  fausse  du  Microzoaire,  et  les  séparent  faci- 
lement des  embryons  ou  larves  ciliés,  qui  en  tant  qu’ils  restent  en  cet 
état,  ne  présentent  jamais  d’orifice  buccal  et  n’absorbent  pas  de  ma- 
tières colorantes. 

Pritchard,  dont  l’ouvrage  sur  les  Infusoires  est  un  recueil  de  pres- 
que tout  ce  qui  a été  publié  sur  celte  matière,  ne  voulant  pas  ou  ne  pou- 
vant pas  séparer  les  Microzoaires  des  êtres  qui  lui  paraissent  très-voi- 
sins, a commencé  son  travail  par  l’étude  de  ceux  que  presque  tous  les 
naturalistes  regardent  comme  appartenant  au  règne  végétal  : les  Des- 
midiées,  les  Pédiastrées  et  les  Diatomées.  — Puis  sous  le  nom  de  Phy- 
lozoa  il  a décrit  les  Microzoaires  oscillants  ou  flagellés,  qu’il  a séparé 


96 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZ 0 A I R E S . 


desMicrozoaires  à tourbillon  ou  ciliés,  par  une  série  deRhizopodes  qui 
dans  l’ordre  naturel  doivent  venir  à la  suite  des  Microzoaires  oscil- 
lants et  dans  une  classe  à part.  Enfin  il  a terminé  son  travail  par  l’étude 
des  Rotifères  et  des  Tardigrades  qui  n’ont  aucun  rapport  avec  les 
classes  précédentes. 

Cette  manière  de  présenter  une  longue  série  hétérogène  d’êtres 
microscopiques  tourne  la  difficulté  sans  la  résoudre  et  n’a  même  pas 
l’avantage  de  la  nouveauté.  Déjà  bien  avant  Pritchard  quelques  natura- 
listes pensaient  qu’il  était  très-difficile  de  séparer  les  végétaux  des  ani- 
maux, et  ne  pouvaient  établir  les  limites  où  commence  le  règne  végé- 
tal et  où  finit  la  vie  animale.  Longtemps  les  Desmidiées  et  les  Diatomées 
ont  été  ballottées  entre  les  deux  règnes,  admises  par  les  uns  comme  des 
végétaux,  réclamées  par  les  autres  comme  appartenant  à la  série 
animale.  Dans  ces  dernières  années  encore  deux  micrographes  dis- 
tingués (1)  ont  déclaré  ne  pouvoir  trancher  la  question,  bien  que  la 
présence  de  la  vésicule  contractile  constatée  par  eux  chez  les  Euglè- 
nes,  les  Monades  et  les  Volvox  fut  un  indice  de  la  nature  animale  de 
ces  derniers  êtres. 

La  place  des  Desmidiées  et  des  Diatomées  est  pour  beaucoup  de  na- 
turalistes loin  d’être  encore  décidée.  Ehrenberg  les  range  toujours 
dans  ses  Polygastrica  anentera  ; mais  une  partie  des  auteurs  qui 
l’ont  suivi,  reconnaissant  que  les  Desmidiées  doivent  rester  dans  le  rè- 
gne végétal,  admettent  l’animalité  des  Diatomées  et  les  placent  à la 
limite  extrême  du  règne  animal  : telle  fut  l’opinion  de  Muller,  de 
Nitzsch,  de  Rory  Saint-Vincent  et  plus  tard  celle  de  Focke,  de  Schlei- 
den  et  dans  ces  derniers  temps  de  Claparède  et  Lachmann  qui  pen- 
chaient d’abord  à accorder  à ces  organismes  une  nature  végétale,  mais 
qui  plus  loin  semblent,  au  contraire,  les  admetlre  comme  de  vrais 
animaux. 

Lorsque  l’on  examine  en  effet  la  manière  d’être  de  certaines  Dia- 

(1)  Claparède  et  Lachmann,  loc.  cit. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C RO ZO A I R E S. 


07 


tomées,  les  Navicules  et  les  Nitzschies,  par  exemple,  on  est  frappé  des 
mouvements  dont  ces  êtres  sont  doués  et  au  premier  abord  on  est 
tenté  d’y  voir  un  acte  vital,  un  acle  réfléchi.  Non-seulement  ces  orga- 
nismes se  meuvent  suivant  une  certaine  direction,  soit  en  avant,  soit  en 
arrière,  mais  ils  semblent  pouvoir  éviter  les  obstacles  qui  s’opposent 
à leur  marche,  et  souvent  on  les  voit  tourner  sur  eux-mêmes  et  même 
opérer  une  culbute  complète  qui  change  entièrement  leur  position 
première.  Ehrenberg  attribuait  ces  mouvements  à une  espèce  de  pied 
ou  à des  prolongements  comparables  à ceux  des  Arcelles,  mais  Valen- 
tin, de  Genève,  prétendit  avoir  observé  de  chaque  côté  du  teste  des  na- 
vicules une  rangée  de  cils  vibratils  susceptibles  de  se  mouvoir  dans  un 
sens  ou  dans  l’autre.  Focke  a annoncé  avoir  découvert  des  cils  vibratiles 
chez  \eClosterium  lunula;  Osborne  les  a décrits  depuis  avec  une  grande 
minutie  et  dit  avoir  en  outre  constaté  un  courant  qui  selon  cet  auteur 
pénètre  dans  l’intérieur  du  Closterium  par  une  ouverture  placée  à 
chaque  extrémité  de  celui-ci.  Claparède  et  Lachmann  confirment  les 
assertions  de  Focke  et  d’Osborne  ; mais,  tout  en  reconnaissant  que  les 
Closteries  peuvent  posséder  deux  ouvertures  terminales,  ils  n’ont  pas 
aperçu  le  courant  dont  parle  Osborne.  Ils  ont  observé  le  mouve- 
ment des  cils  chez  plusieures  Clausteries,  mais  l’ont  cherché  en  vain 
chez  le  Cosmarium  magaritiferum  où  Herbert-Thomas  croit  l’avoir 
aperçu. 

Nous  avons  nous-mêmes,  et  à plusieurs  reprises,  constaté  d’une  ma- 
nière certaine  la  présence  de  cils  vibratiles,  placés  en  rangées,  sur  les 
bords  d’un  Nitzschia  que  nous  croyons  être  le  N.  Sigmoïdea  et  nous 
avons  pu  en  étudier  les  mouvements  alternants. — Ce  qui  démontre  au 
reste  la  présence  de  cils  sur  les  bords  des  Navicules,  là  où  le  micros- 
cope ne  peut  les  décéler,  c’est  le  mouvement  de  va  et  vient  qu’exécu- 
tent des  corps  étrangers,  le  long  des  bords  de  ces  êtres  lorsqu’ils  sont 
arrêtés  par  un  obstacle  quelconque.  On  voit  dans  ce  cas  des  débris  de 
végétaux,  ou  même  des  grains  minéraux  aller  d’un  bout  à l’autre  de 

13 


98 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CR  OZO  AI  RES. 


la  Navicule  puis  après  un  moment  de  repos  revenir  en  arrière  et  par- 
courir en  sens  inverse  le  même  chemin. 

Nous  qui  n’attachons  aux  mouvements  des  êtres  que  nous  étu- 
dions qu’une  importance  secondaire,  alors  même  que  nous  croyons 
fermement  que  tous  les  corps  qui  jouissent  de  mouvements  sous  le 
champ  du  microscope  sont  plus  ou  moins  munis  d’organes  locomo- 
teurs, nous  ne  pensons  pas  que  ces  organes  soient  suffisants  pour  dé- 
terminer la  nature  végétale  ou  animale  des  êtres  qui  les  possèdent  et 
nous  considérons  la  vésicule  contractile  comme  le  caractère  sérieux  de 
l’animalité  des  Microscopiques  et  le  seul  qui  jusqu’à  ce  jour  peut  nous 
permettre  de  poser  une  délimitation  certaine  entre  les  êtres  animés  et 
les  végétaux. 


Quelques  auteurs,  Claparède  et  Lachinann  entre  autres,  pensent 
que  les  Microzoaires  ont  une  très-grande  affinilé  avec  les  Cœlentérés 
et  que  les  Microzoaires  ciliés  surtout  constituent  l’anneau  de  la  chaîne 
qui  relie  ces  animalcules  aux  Polypes.  Ce  rapprochement  est  cer- 
tainement le  résultat  de  l'idée  que  ces  savants  se  sont  faite  de  l’appa- 
reil digestif  des  Infusoires;  en  effet,  nous  avons  vu  dans  la  première 
partie  de  cet  ouvrage  qu’ils  considéraient  l’intérieur  des  Microzoaires 
comme  une  cavité  remplie  d’un  chyme  épais  dans  lequel  nageaient 
au  hasard  les  bols  alimentaires.  Or,  cette  idée  d’une  cavité  générale 
occupant  le  corps  de  Microzoaires,  devait  les  conduire  à rapprocher 
ces  êtres  des  Coralliaires,  des  Acalephes  et  des  Hydraires,  qui  compo- 
sent le  groupe  des  Cœlentérés. 

Les  Cœlentérés  possèdent  en  effet  une  cavité  centrale  spacieuse, 
qui  fait  fonction  d’estomac  et  d’intestin  et  qui  communique  avec  l’exté- 
rieur par  une  ouverture  unique,  qui  sert  à la  fois  de  bouche  et  d’anus. 

La  paroi  interne  de  celte  cavité  intestinale,  la  paroi  muqueuse, 
si  l’on  peut  lui  donner  ce  nom,  est  constituée  par  le  prolongement  de 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C R O Z O A 1 H E S. 


99 


la  tunique  externe  qui  se  replie  et  se  réfléchit  au  dedans  pour  tapisser 
celle  ouverture  centrale. 

Quelle  analogie  peut-il  y avoir  entre  cette  constitution  des  Cœlen- 
térés et  l’organisation  plus  compliquée  des  Microzoaires,  qui  possèdent 
une  bouche  et  un  anus  distincts,  et  un  canal  intestinal  dont  ils  sont  la 
terminaison  ? Cette  présence  d’une  bouche  et  d’un  anus  séparés  chez 
les  Microzoaires  n’a  pas  longtemps  arrêté  Claparède  et  Lachrnann  dans 
le  rapprochement  qu’ils  veulent  faire  de  ces  animaux  avec  les  Cœlen- 
térés, ils  ne  considèrent  pas  cet  état  organique  comme  une  différence 
essentielle,  car  on  leur  a montré  un  polype  de  la  Méditerranée  (ils  ne 
disent  pas  lequel)  pourvu  d’un  anus  et  d’une  bouche  distincte.  11  est 
(rès-probable  que  cet  anus  était  le  résultat  d’un  commencement  de 
fissiparité,  c’est-à-dire  l'apparition  de  la  bouche  d’un  nouvel  individu 
qui  allait  se  séparer,  fait  très-commun  chez  les  Coralliaires  et  qui  ne 
leur  enlève  en  rien  leur  vrai  caractère  de  Cœlentérés. 

Enfin  les  auteurs  que  nous  venons  de  citer,  voient  encore  un  rap- 
prochement à faire  entre  les  Microzoaires  et  les  Cœlentérés  dans  la  ma- 
nière dont  ces  êtres  se  reproduisent.  Les  Cœlentérés  possèdent  la 
propriété  de  se  reproduire  par  bourgeonnement  et  par  fissiparité,  et 
les  êtres  ainsi  produits  peuvent,  les  uns  se  séparer  du  premier  parent 
et  mener  une  vie  indépendante;  les  autres  au  contraire  rester  constam- 
ment unis  à l’organisme  qui  lésa  produits  et  constituer  ainsi  des  colonies 
massives  ou  ramifiées.  Celte  reproduction  se  montre,  en  effet,  à peu 
près  delà  même  manière  chez  les  Microzoaires,  les  Rizopodes  et  même 
les  Eponges,  mais,  outre  que  ce  caractère  n’a  rien  de  bien  essentiel,  il 
faut  encore  remarquer  que  chez  les  Cœlentérés  les  organes  sexuels  sont 
bien  développés,  qu’ils  existent  dans  l’épaisseur  qui  sépare  la  tunique 
externe  delaparoi  intestinale  et  que  leur  organisation  est  parfaitement 
établie,  tandis  que  rien  ne  prouve  encore  que  les  Microzoaires  soient 
doués  d’organes  sexuels  auxquels  seraient  dus  les  produits  de  leur 
multiplication. 


100 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C RO Z O A I RE S . 


Un  naturaliste  dont  le  nom  fait  autorité  dans  la  science,  Agassiz 
trouve  une  grande  affinité  entre  les  Microzoaires,  les  Turbellariés  et 
les  Planaires.  Il  prétend  même  que  les  Infusoires  ne  sont  que  des  em- 
bryons des  animaux  que  nous  venons  de  citer  et  qu’il  en  a vu  sortir  des 
œufs  de  Planaires.  Aussi  est-il  d’avis  que  l’on  doit  rayer  les  Infusoires 
de  la  série  animale  et  les  répartir  parmi  les  Bryozoaires,  les  Arthro- 
podes, les  Rayonnés  et  les  végétaux. 

Il  est  probable  qu’à  l’époque  où  Agassiz  émettait  une  opinion 
aussi  monstrueuse,  il  était  loin  de  connaître  l’organisation  assez  com- 
pliquée des  Microzoaires,  car  aujourd’hui  que  les  recherches  micros- 
copiques ont  fait  un  progrès  immense,  il  ne  peut  venir  à l’esprit  d’au- 
cun naturaliste  de  confondre  un  Infusoire  vrai  avec  un  Rayonné, 
un  Bryozoaireou  un  Helminthe. 

En  résumé,  les  Infusoires  proprement  dits,  les  Rbizopodes  ou  Fo- 
raminifères,  et  les  Spongiaires  forment  un  embranchement  naturel  qui 
doit  venir  immédiatement  après  celui  des  Rayonnés.  Les  Microzoaires 
trouvent  leur  place  en  tête  de  ce  cinquième  embranchement  et  viennent 
dans  la  série  animale  à la  suite  de  la  classe  des  Polypes. 

Ils  se  distinguent  de  tous  les  animaux  qui  les  précèdent  par  l’exis- 
tence d’un  organe  spécial  aux  êtres  qui  composent  le  cinquième  em- 
branchement. Cet  organe  que  l’on  nomme  vésicule  contractile  est  le 
centre  de  la  circulation  chez  les  Infusoires  et  préside  probablement 
aussi  aux  fonctions  respiratoires. 

C’est  encore  cette  vésicule  contractile,  dont  la  présence  ou  l'absence 
bien  constatée,  autant  que  le  permettent  les  instruments  d’optique  que 
nous  possédons,  devient  un  critérium  certain,  qui  doit  différencier  les 
Microzoaires  des  végétaux  inférieurs  avec  lesquels  ils  ont  été  et  sont 
encore  confondus  par  la  plupart  des  microzoologistes. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C R O Z O A I R E S. 


101 


II. 

CLASSIFICATION  DES  MICROZOAIRF.S. 

« L’histoire  des  Infusoires,  dit  M.  Dujardin  (I),  est  étroitement 
« liée  à l’histoire  du  microscope,  sans  lequel  les  yeux  de  l’homme 
« n’eussent  jamais  pu  en  avoir  une  notion  suffisante.  » 

C’est  une  vérité,  banale  aujourd’hui,  mais  que  l’on  ne  doit  cepen- 
dant pas  perdre  de  vue  quand  on  suit  les  progrès  que  la  microzoologie 
a faits  depuis  Leeuwenhoek  jusqu’à  nos  jours,  et  qui  rend  bien 
compte,  non-seulement  des  erreurs  qui  ont  été  commises  par  les  pre- 
miers micrographes,  mais  qui  explique  aussi  la  marche  ascendante 
qu’a  suivie  l’étude  des  Infusoires  et  les  modifications  qui  ont  été  suc- 
cessivement apportées  dans  les  classifications  proposées  depuis  Müller 
parles  différents  auteurs  qui  l'ont  suivi. 

Le  microscope,  malgré  les  perfectionnements  qu’il  a reçus  dans 
ces  derniers  temps,  est  loin  encore  de  satisfaire  aux  désirs  des  savants  : 
Si  nous  avons  pu  déjà  sonder  les  mystères  de  quelques-uns  de  ces 
organismes  qui  fourmillent  dans  nos  eaux  dormantes,  si  dans  quel- 
ques grandes  espèces,  nous  avons  pu  découvrir  les  organes  étranges 
et  compliqués  dont  se  composent  ces  petites  merveilles  animées, 
combien  n’en  restent-ils  pas  encore  qui,  par  leur  taille  exiguë,  échap- 
pent à notre  investigation  et  nous  laissent  dans  un  doute  pénible  au 
sujet  de  leur  nature  et  de  leur  composition  organique? 

La  science  microzoologique  est  donc  bien  certainement  encore  su- 
bordonnée aux  progrès  de  l’optique  et  nous  sommes  obligés  de  con- 
venir que  c’est  par  analogie,  par  des  rapprochements  plus  ou  moins 
fondés  que  nous  assimilons  aux  Infusoires  bien  étudiés,  ceux  qui  par 


(1)  Dict.  univ.  d'Hist.  nat.,  t.  VII,  lr0  partie,  p.  43. 


1112 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R 0 Z 0 A I R E S. 


l’exigu ité  de  leur  taille,  échappent  encore  aux  recherches  les  plus  at- 
tentives. Heureux  ceux  qui  viendront  après  nous,  si  les  progrès  de  la 
physique  les  mettent  en  possession  d’instruments  plus  parfaits  et  qui 
leur  permettront  ou  de  relever  les  erreurs  que  nous  pourrons  com- 
mettre ou  de  donner  une  sanction  définitive  à ce  que  nous  croyons 
aujourd’hui  être  une  vérité  dans  la  science. 

Otto-Freder  .Muller  est  bien  certainement  le  premier  micrographe 
qui  ait  essayé  de  poser  les  bases  d’une  classification  des  Infusoires. 
Mais  il  ne  possédait  pas  les  instruments  que  les  progrès  récents  de 
la  science  ont  perfectionnés  et  ne  put  observer  tous  les  organes  exter- 
nes ou  internes  des  animalcules  qu’il  a étudiés.  C’est  ainsi  qu’il  a dé- 
crit comme  complètement  nus,  comme  des  animaux  arrondis  ou  dé- 
primés, des  êtres  qui  sont  en  réalité  pourvus  de  cils  vibratiles  ou 
d’appendices  flagelli formes. 

Muller  divise  ses  Infusoires  en  deux  grouppes  : Le  premier  ren- 
ferme des  Microzoaires  qu’il  croit  dépourvus  d’organes  externes;  et  le 
second  comprend  tous  ceux  chez  lesquels  il  reconnaît  des  appendices 
quelconques. 

Voici  le  tableau  de  sa  division  méthodique,  telle  qu’il  la  pré- 
senta (1)  dans  son  ouvrage  sur  les  infusoires. 


T.  point  d’organes  externes. 
Animaux  épaissis. 

1.  Monas , punclilorme. 

2.  Proieus,  changeant. 

3.  Voivox,  sphérique. 

4.  Encltelys,  cylindrique. 

3.  Vibrio,  allongés. 


(1)  Animalcula  Infusoria,  fluv.  et  mart.,  etc.  Müller,  I78G. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C R O Z 0 A l RE  S. 


103 


Animaux  membraneux. 


6.  Cyclidium , ovale. 

7.  Paramecium,  oblong. 

8.  Kolpoda,  sinueux. 

9.  Gonium,  anguleux. 

10.  Bursuria , creux. 


II.  DES  ORGANES  EXTERNES. 
Sans  carapace. 


1.  Cercaria , animalcule  avec  une  queue. 


2.  Tric/toda,  — 

3.  Kerona,  — 

4.  Himanthopus,  — 

3 . Leucophra , — 

6.  Vorticella,  — 


couvert  de  franges  ciliaires, 
muni  de  cornicules. 
portant  des  cirrhes. 
couvert  entièrement  de  cils, 
des  cils  au  sommet  seulement. 
Une  carapace. 


7.  Brachionus , des  cils  au  sommet. 


Les  différents  genres  décrits  par  Muller,  sont  caractérisés  par  des 
phrases  très-courtes,  comme  c’était  la  mode  à cette  époque,  et  com- 
plètement insuffisantes  pour  bien  déterminer  les  caractères  certains 
des  êtres  qu’ils  renferment.  Aussi  ne  doit-on  pas  s’étonner  de  voir 
réunis  dans  ces  genres,  des  animaux  qui,  non-seulement  appartien- 
nent à d'autres  familles  d’infusoires,  mais  qui  doivent  même  être 
rangés  dans  d’autres  classes. 

Son  premier  genre  Monas , renferme  non-seulement  des  /I louas 
proprement  dits,  mais  on  y trouve  aussi  des  Bactéries  et  probablement 
des  sporules  de  Cryptogames. 

Le  genre  Proteus  est  mieux  défini;  il  ne  renferme  que  deux  es- 
pèces, le  Proteus  diffluens , dont  on  a fait  depuis  le  type  des  Am  ibis, 
et  le  Proteus  tenax,  que  nous  avons  eu  souvent  occasion  d’examiner. 
Ces  deux  espèces  appartiennent  bien  au  même  genre,  et,  dans  notre 
classification,  nous  les  plaçons  à la  fin  des  Infusoires  oscillants  ou  fla- 
gellés, sous  le  nom  de  Groupe  de  transition,  parce  que,  en  effet,  ils  sem- 
blent établir  le  passage  entre  les  Infusoires  et  les  Bhizopodes. 


104 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZO AIRE S . 


Le  troisième  genre,  Vo/vox,  outre  les  Volvociens  vrais  qu’il  ren- 
ferme, contient  des  Monadiens,  des  Thécamonadiens,  des  Uvelles  et 
des  Antophyses.  Les  figures,  3,  4,  5,  pi.  III,  qui  représentent  pour 
Müller  les  Volvox  granuleus,  globulus  et pilula,  semblent  se  rapporter 
à des  Infusoires  ciliés,  et  le  Volvox  gmndinella , fig.  G,  paraît  être  un 
Foraminifère.  Les  figures  17,  18,  19  représentent  des  Uvelles  et  les 
figures  22,  23  et  24  des  Antophyses. 

Le  quatrième  genre  est  formé  d’une  foule  d’espèces  différentes  : 
On  y retrouve  encore  des  Monadiens,  des  Thécamonadiens,  avec  des 
Euglénes;  puis  des  Infusoires  de  plus  grande  taille,  des  Encheliens, 
des  Leucophres,  des  Paramécies,1  etc.,  et  d’autres  formes  qu'il  est 
difficile  de  rattacher  à des  espèces  connues. 

Le  genre  Vibrio,  qui  se  trouve  le  cinquième  et  dernier  des  Infu- 
soires nus,  épaissis,  renferme  toutes  espèces  d’animaux  ayant  le  corps 
allongé.  La  planche  VI  montre  avec  de  vrais  Vibrions  (fig.  2,  3),  des 
Spirilles  (fig.  6,  8)  et  des  êtres  (fig.  10,  15)  que  nous  ne  savons  à 
quelles  espèces  rapporter.  La  planche  VII  renferme  des  Bacillaires,  des 
Navicules  et  des  Closteries,  et  les  planches  VIII,  IX  et  X des  Amphi- 
leptes,  des  Lacrymaires  et  des  Anguillules.  La  planche  X surtout  ren- 
ferme des  Lacrymaires  et  des  Amphileptes  parfaitement  reconnais- 
sables, mais  dont  Muller  n’a  pu  apercevoir  les  appendices  ciliaires. 

La  seconde  section,  comprenant  les  Infusoires  nus  et  membra- 
neux, renferme  pour  premier  genre,  le  genre  Cyclidium  dont  il  est 
difficile  d’apprécier  les  espèces.  On  croit  y reconnaître  des  Monadiens, 
peut-être  des  Acomies  de  Dujardin  et  probablement  des  Héléromites. 

Le  second  genre  Paramecium  renferme  le  P.  aurelia  si  fréquent 
dans  les  Infusoires  et  d’autres  animalcules,  que  l’on  peut  rapporter 
avec  doute  aux  genres  Panophrys,  Nassula  et  Glaucoma.  Dujardin 
croit  aussi  y reconnaître  des  Pleuronemes  et  des  Bursaires. 

Le  genre  Kolpoda  qui  vient  ensuite,  ne  contient  pas  l’espèce  type 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C ROZ  O A I II  E S. 


105 


des  Kolpodes,  mais  il  se  trouve  composé  d’êtres  très-différents,  appar- 
tenant aux  Amphileptes,  Trachelies,  Trichodes,  etc. 

Le  quatrième  genre  Gonium,  renferme  les  genres  G.  'pectorale  et 
pulvinatum  dont  les  affinités  avec  les  Infusoires  ne  sont  pas  parfaite- 
ment établies  et  les  autres  figures  de  la  pi.  XVI  peuvent  être  rappor- 
tées les  unes  à des  Uvelles,  les  autres  à des  débris  organiques. 

Le  dernier  genre  de  cette  section,  Bursaria , contient  un  vrai  Bur- 
saire  {B.  truncatella ),  fig.  1, 4,  mais  les  autres  figures  appartiennent 
à des  Péridiniens  (10,  11,  12)  et  à d’autres  espèces  qu’il  est  difficile  de 
rapporter  à des  genres  connus. 

Il  est  à remarquer  que  dans  cette  section  des  Infusoires  nus, 
Muller  a représenté,  pi.  XII,  fig.  20,  un  Infusoire  complètement  cilié 
auquel  il  a donné  le  doin  de  Paramecium  Chry salis  et  qui  est  le  seul 
de  ce  groupe  qu’il  figure  avec  des  cils  à la  surface  du  corps. 

Le  second  ordre  de  la  classification  de  Muller  est  formé  par  des 
animaux  ayant  des  appendices.  La  première  section  renferme  des  ani- 
malcules qui  n’ont  pas  de  carapace,  et  présente  dans  son  pre- 
mier genre  Cercaria , les  êtres  les  plus  disparates.  On  y reconnaît  des 
Helminthes,  des  Systolides,  des  Ichtydies,  un  Coleps,  des  Euglènes, 
des  Monadiens,  des  Péridiniens,  etc. 

Le  second  genre  Trichoda  est  certainement  le  plus  curieux  de  tout 
le  système  et  parle  nombre  des  espèces  qu’il  renferme  et  surtout  parla 
confusion  qui  règne  dans  ce  ramassis  d’animalcules  appartenant  à des 
genres,  des  familles  et  des  classes  les  plus  éloignés.  On  y reconnaît  d’a- 
bord (pi.  XIII)  des  Halteries,  des  Actinophrys,  des  Stentors  et  des  Fora- 
minifères;  puis  apparaissent  desKéroniens,  desLeucophryens,  des  Plcs- 
coniens,  etc.  Reviennent  ensuite  des  Lacrymariens  que  nous  avons  déjà 
vus  dans  le  premier  ordre  avec  des  Stylonychies,  des  Trachelius,  etc. 
Puis  apparaissent  des  Systolides  accompagnés  de  quelques  Vaginico- 
les,  et  le  genre  se  termine  par  une  série  de  Paramécides  marcheurs. 

14 


106 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZ  O A 1 R E S. 


Le  genre  Kèrona  qui  fait  suite  aux  Trichodés  de  Muller,  renferme  le 
restant  des  Infusoires  marcheurs,  ceux  surtout  qui  sont  munis  de  cor- 
nicules  et  qui  auraient  dû  rester  associés  à une  grande  partie  de  ceux 
que  Müller  avait  déjà  placés  dans  le  genre  précédent.  Le  genre  Kérona 
de  cet  auteur  est  certainement  le  mieux  caractérisé  et  le  seul  qui  ren- 
ferme des  animalcules  ayant  entre  eux  de  véritables  affinités. 

Le  genre  Uimanthopus  (1)  qui  vient  ensuite,  aurait  dû  être  réuni 
au  précédent,  car  il  ne  renferme  aussi  que  des  Stylonychies,  des 
Plœsconies,  des  Oxytriches,  etc. 

Le  cinquième  genre,  Leucophra  renferme  des  êtres  complètement 
ciliés,  dont  la  plupart  peuvent  être  rapportés  aux  Parameciens,  aux 
Bursariens,  etc.,  mais  on  y rencontre  aussi  un  grand  nombre  d’espè- 
ces qu’il  est  difficile  de  caractériser.  Enfin  le  sixième  et  dernier  genre 
de  cette  section,  le  genre  Vorticella  contient  avec  de  vraies  Vorticelles, 
des  Péridiniens,  desHaltériens,  des  Stentors,  des  Trichodines,  des  Va- 
ginicoles  et  un  nombre  considérable  de  Systolides. 

Le  genre  Brachionus  ne  renferme  que  des  Systolides. 

Si  nous  avons  insisté  sur  la  classification  de  Müller,  si  nous  avons 
donné  des  détails  sur  la  manière  dont  il  a cru  devoir  grouper  les  Infu- 
soires, c’est  que  cette  première  classification  a eu  pendant  longtemps 
une  influence  considérable  sur  les  travaux  des  auteurs  qui  l’ont  suivi. 
C’est  ainsi  que  Gmelin,  Lamarck,  Cuvier  et  plus  tard  Girod-Chan- 
trans,  Bosc  et  Schrank  se  servirent  du  travail  de  Müller,  y ajoutèrent 
quelques  espèces  nouvelles,  mais  ne  modifièrent  en  rien  la  classifica- 
tion première. 

Schweigger(1819-1820),  en  établissant  sa  classification  desZoophy- 
tes  qui  correspondent  aux  Polypes  et  aux  Infusoires  de  Lamarck,  les 
divisa  en  deux  ordres  : le  premier  contient  des  animaux  formés  d’une 

(1)  Ce  genre  n’est  pas  de  Müller,  il  a été  fondé  par  Fabricius,  qui  a continué 
l’œuvre  de  Müller,  interrompue  par  la  mort  de  ce  savant. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C R OZO A I R E S . 


107 


seule  substance,  et  le  second  ceux  formés  au  moins  de  deux 
comme  les  Polypes  à polypier.  Le  premier  ordre  est  divisé  en  six  sec- 
tions dont  quatre  renferment  les  Infusoires  de  Muller  et  les  deux  au- 
tres les  petits  polypes  mous  ou  hydraires.  La  première  de  ces  sections 
comprend  les  Infusoires  de  Muller  sans  organes  externes;  la  seconde, 
l’anguillule  du  vinaigre  et  les  cercaircs.  La  troisième  embrasse  les 
Infusoires  ciliés  et  la  quatrième  les  Rotifères  et  les  Brachions. 

On  voit  que  Schweigger  suivit  complètement  les  errements  de  Mill- 
ier et  n’avança  en  rien  l’histoire  des  Infusoires  qu’il  regardait  comme 
privés  d’organes  digestifs  et  se  nourrissant  seulement  par  l’absorption 
qui  s’opère  à leur  surface. 

Latreille,  dans  ses  Familles  naturelles  du  règne  animal , considère 
aussi  les  Infusoires  comme  des  corps  très-simples  et  privés  de  tube 
digestif  ; il  leur  donne  le  nom  d ' Agastriques. 

Bory  Saint-Vincent,  qui  essaya  aussi  une  classification  méthodique 
de  ses  Microscopiques , ne  semble  pas  avoir  mieux  vu  que  ses  prédéces- 
seurs et  suit  une  marche  aussi  peu  rationnelle.  Il  divise  les  Infusoires 
en  cinq  ordres  : 1°  les  Gymnodés  qui  correspondent  à peu  près  au 
premier  ordre  de  Muller  et  ne  renferment  que  des  Infusoire  nus;  — 
2°  Les  Trichodés  qui  contiennent  des  Infusoires  complètement  ciliés 
mais  sans  ouverture  buccale  ni  organisation  interne  ; --  3°  les  Sto?no- 
blépharès  qui  sont  constitués  parties  Microscopiques  ayant  une  bouche 
munie  de  cils  ou  de  cirrhes  vibratiles;  — enfin  4°  et  5°  les  Rotifères  et 
les  Crustodés  qui  ne  contiennent  quedes  Systolides,  excepté  toutefois  le 
dernier  ordre,  où  se  trouvent,  on  ne  sait  trop  pourquoi,  les  deux  genres 
Plœsconie  etCoccudine  de  Dujardin. 

Le  premier  ordre,  les  Gymnodés , est  divisé  en  huit  familles  : 1°  les 
Monadaires;  2°  les  Panclorinées;  3°  les  Volvociens.  Ces  trois  familles 
renferment  à peu  près  les  espèces  contenues  dans  les  genres  Monas  et 
Volvox  de  Muller;  — 4°  les  I olpodinêes  qui  contiennent  les  genres 
Colpoda,  Proteus  et  une  partie  du  genre  Vïbrio  de  l’auteur  précédent  ; 


108 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZO A I R E S. 


— o°  les  Bursariëesqm  correspondent  aux  Cyclidium,  Bursaria,Enchelis 
etParamecium  (Muller);  — G0 les  Vibrioniens , renfermant  les  Vibrions, 
les  Spirilles,  desEuglènes,  des  Lacrymaires,  etc.  ; — 7°  les  Cercariëes 
qui  comprennent  en  sus  des  Cercaires  de  Muller,  des  Euglènes,  Pro- 
tées,  Urocentres,  etc.  ; et  enfin  8°  les  Urodiées  qui  sont  composés  de  Sys- 
tolides  confondus  avec  des  Vorticelles  et  qu’il  fait  suivre  d’une  9me  fa- 
mille instituée  pour  un  seul  genreTribuline  (. Këronarostellum , Müller). 

Son  second  ordre,  les  Trichodës  se  compose  de  trois  familles  : l°Les 
Polytriques  qui  sont  des  animaux  qui  ont  des  poils  très-fins,  non  dis- 
tinctement vibratiles,  répandus  en  villosités  sur  toute  la  surface  du 
corps,  ou  en  cils  sur  l’intégrité  de  sa  circonférence  (sic).  Cette  section 
comprend  des  Leucophres,  des  Systolides,  des  Actinophrys,  desTri- 
chodines  et  des  Lacrymaires. 

2°  Les  Mystacinëes  caractérisés  par  des  cils  en  faisceaux  ou  en  série 
renferment  des  Trichodës  de  Müller,  des  Lacrymaires,  des  Oxytriques 
des  Trachelius,  des  Ophrydies  et  des  Vorticelliens.  On  y trouve  aussi 
les  Kérones  et  les  llimantopus  de  Müller,  des  Ivondylostomes  et  des 
Systolides. 

3°  Les  Urodées  sont  constitués  par  un  certain  nombre  deTricho- 
diens,  de  Kéroniens  et  de  Systolides. 

Les  Stomoblëpharës  renferment  deux  familles  : 1°  les  Urcëolariëes 
qui  correspondent  au  genre  Urcéolaire  de  Lamarck  et  aux  Urcéola- 
riens  de  Dujardin,  et  2°  les  Thikidées  qui  contiennent  avec  le  genre 
Vaginicola  quatre  genres  de  Systolides. 

On  voit  par  ce  résumé  rapide  du  système  de  Bory  Saint-Vincent 
que,  malgré  tous  les  efforts  qu’il  a faits  pour  modifier  la  classification  de 
Müller,  et  établir  des  coupes  nouvelles,  il  n’a  pu,  de  même  que  La- 
mark,  sortir  du  cercle  que  le  premier  naturaliste  avait  tracé,  et  loin 
d’enrichir  la  science  de  faits  nouveaux,  loin  de  débarrasser  la  micro- 
zoologie de  tous  les  êtres  qui  y étaient  malheureusement  associés,  il  n’a 
fait  que  jeter  un  peu  plus  de  confusion  dans  cette  science  qui  était  encore, 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C IX  O ZO  A I R ES. 


109 


il  est  vrai,  à l’état  d’ébauche.  Baer  de  Kœnigsberg,  puis  Leukart  et 
ieRchenbach  n’ont  plus  voulu  regarder  les  Infusoires  comme  desêtres 
particuliers  et  formant  une  classeà  part:  pour  ces  auteurs  les  Micro- 
zoaires  ne  sont  plus  que  des  prototypes  incomplets  d’autres  classes 
d’animaux  supérieurs  et  par  conséquent  doivent  être  rangés  avec 
eux.  Ils  en  arrivèrent  à supprimer  complètement  la  classe  des  Infu- 
soires. 

Tel  était  à peu  près  l'étal  de  la  science  en  microzoologie,  quand  pa- 
rut,en  1830,  les  travaux  d’Ehrenberg,  de  Berlin,  sur  l’organisation  des 
Infusoires.  Mieux  servi  que  ses  prédécesseurs  par  des  instruments 
perfectionnés  et  profitant  des  expériences  qui  avaient  été  faites  par 
Trembley  et  Gleichen,  Ehrenberg  découvrit  chez  les  Infusoires  des  or- 
ganes compliqués  qui  rapprochent  ces  animalcules  des  animaux  supé- 
rieurs. Il  annonça  que  les  Microzoaires  avaient  un  tube  intestinal  rami- 
fié et  muni  d’estomacs  nombreux,  avec  une  bouche  et  un  anus  distincts 
et  situés  dans  des  positions  variées.  Il  décrivit  les  organes  de  la  généra- 
tion et  donna  à la  vésicule  contractile  les  propriétés  d’un  organe  sexuel 
mâle.  11  reconnut  les  muscles  et  leur  attribua  tous  les  mouvements  des 
appendices  qui  sont  à la  surface  de  l’Infusoire  et  qui  occasionnent  ses 
mouvements  rapides  de  marche  ou  de  natation.  Enfin  il  admit  des 
organes  des  sens  et  regarda  comme  des  yeux  les  taches  pigmentaires 
qu’on  remarque  chez  certains  Microzoaires.  Mais  il  avoua  ne  pas 
avoir  reconnu  de  vaisseaux  ni  de  circulation  chez  ces  animaux. 

C’est  sur  ces  données  et  sur  la  découverte  de  l’appareil  nutritif  que 
Ehrenberg  posa  les  bases  de  sa  nouvelle  classification. 

Il  divise  ses  Infusoires  en  deux  classes  : la  première  renferme  les 
Infusoires  qu’il  nomme  Polijgastriques  et  la  seconde  comprend  les 
Rotatoires  ou  Systolides. 

Les  P oiy gastriques  correspondent  à peu  près  aux  Infusoires  pro- 
premenldits,  augmentés  d’un  certain  nombre  d’êtres  appartenant  les 
uns  aux  Rhizopodes,  les  autres  au  règne  végétal.  Ils  renferment  22  fa- 


110  ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZ  O A i RE  S. 

milles  et  sont  divisés  en  Anentera  ou  Infusoires  sans  tube  intestinal  et 
en  Enterodela  ou  Infusoires  munis  d’un  intestin. 

Les  Anentera  sont  subdivisés  en  Gymnica  ou  Infusoires  sans  pied, 
qui  comprennent  les  familles  Monadina,  Cryptomonadida,  Volvocina, 
Closlerina,  Astasiœa  et  Dinobryina. — Les  Pseudopoda  ont  des  pieds 
changeants  et  renferment  les  familles  Amœba,  Arcellina,  Bacillaria, 
Çyclidina  et  Peridinœa. 

Les  Infusoires  qui  ont  un  tube  intestinal  et  que  pour  cette  raison 
il  nomme  Enterodela,  sont  subdivisés  suivant  la  place  qu’occupent  la 
bouche  de  l’anus. 

1°  Les  Anopisthia  ont  un  intestin  recourbé  sur  lui-même  et  la  bou- 
che et  l’anus  se  trouvent  placés  au  sommet  de  l’animal  et  dans  la 
même  cavité  [vestibule,  Lachmann).  Ils  se  composent  de  deux  famil- 
les : les  V orlicellina  et  les  Ophrydina. 

2°  Les  Enantiotreta  ont  la  bouche  et  l’anus  directement  opposés  et 
situés  à l’extrémité  du  corps.  Les  uns  sont  sans  carapace  : Enchelia, 
et  les  autres  sont  cuirassés  : Colepina. 

3°  Les  Allotreta  ont  la  bouche  et  l’anus  placés  obliquement  par 
rapport  l’un  à l’autre  : Les  uns  sans  carapace  sont  les  Trachelina 
et  Ophryocercina  et  les  autres  avec  carapace  : Aspidiscina. 

4°  Enfin  les  Catotreta  renferment  des  familles  qui  ont  la  bouche 
et  l’anus  situés  sur  la  partie  ventrale,  ce  sont,  sans  carapace,  les  Col- 
podea,  les  Oxytrichina , et,  avec  carapace,  les  Euplota. 

La  seconde  classe,  comme  nous  l’avons  déjà  dit,  ne  renferme 
que  des  Systolides  qui  n’ont  aucun  rapport  avec  les  Infusoires. 

La  première  famille  des  Modadina  se  compose  des  genres  Monas, 
Uvella,  Polytoma,  Microglena,  Phacelomonas,  Glenomorum,  Doxo- 
coccus,  Chilomonas  et  Bodo.  11  faut  en  retrancher  ce  dernier  genre 
qui  n’appartient  pas  aux  Infusoires  et  peut-être  aussi  les  Doxoccocus 
qui  nous  paraissent  devoir  être  rangés  dans  le  règne  végétal. 

La  deuxième  famille,  les  Crytomonadina,  sont  des  Monadines  cui- 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C R O ZO  A I R E S. 


Ml 


cassées.  Elle  est  formée  des  genres  Cryptomonas,  Ophidomonas , Pro- 
rocentrum , Lagenella , Criptoglena  et  Trachelomonas. 

La  troisième  famille,  les  Volvocina,  se  compose  du  genre  Gyges , 
Pandorina , Gonium,  Syncrypta,  Synura,  Uroglena , Eudorina,  Cla- 
midomonas , Spœrosira  et  Volvox.  Une  partie  de  ces  genres  appartient 
à des  végétaux  ou  au  moins  à des  êtres  bien  douteux. 

La  quatrième  famille,  Vibrionia  est  mieux  constituée  et  comprend 
les  genres  Bacterium , Vibrio,  Spirochœta,  Spirillum  et  Spirodiscns , 
dont  le  dernier  seul  n’est  pas  bien  certain. 

La  cinquième  famille,  Closterina,  qui  ne  renferme  que  le  genre 
Glosterium  appartient  tout  entière  au  règne  végétal. 

La  sixième  famille,  Astasia,  est  presque  entièrement  composée  d’a- 
nimaux à forme  euglenique,  ce  sont  les  Astasia , les  Amblyophis , les 
Euglena,  les  Chlorogonium , les  Colacium  et  les  Distigma,  ce  dernier 
parait  formé  par  le  Proteus  tenax , de  Muller  et  appartient  à la  famille 
de  transition  des  Amœba. 

Les  Dinobryina  qui  forment  la  septième  famille,  ne  comprennent 
que  les  genres  Dinobryon  et  Epipyxis,  et  terminent  la  série  des  Gym- 
nica,  c’est-à-dire  animalcules  sans  pieds. 

La  seconde  section  des  Anenterna,  comprend  les  familles  qui  ont 
des  pieds  changeants  ou  Speudopodes. 

La  huitième  famille,  Amcebæa,  renferme  le  genre  Amœba  dont  nous 
avons  déjà  parlé,  et  les  genres  Diffugia , Arcella  et  Cyphidium  consti- 
tuent la  neuvième  famille  des  Arcellina  et  appartenant  tous  à la  classe 
desRhizopodes. 

La  dixième  famille  Bacilearia  renferme  36  genres  qui  appartien- 
nent presque  tous  aux  Desmidiacées  et  aux  Diatomées  à l’exception  des 
Acinetes  qui  sont  de  vrais  Rhizopodes. 

La  troisième  section  des  Epitricha  ou  Anenterea  ciliés,  ne  ren- 
ferme que  deux  familles,  les  Cyclidina  et  les  Peridinœa. 

Les  Cyclidina  constituent  la  onzième  famille,  qui  comprend  les 


112 


ÉTUDES  SUR  LÉS  M I CROZO  A I RE  S. 


genres  Cyclidium , Pantotrichum  et  Chœtomonas,  renferment  des  êtres 
sur  la  valeur  desquels  il  est  difficile  de  se  prononcer. 

La  douzième  et  dernière  famille  des  Anentera,  les  Peridinœa 
comprend  les  genres  Chœtotyphla , Chœtoylena , Perdinium  et  Gle- 
nodinium.  De  ces  quatre  genres  deux  appartiennent  évidemment 
aux  Peridiniens,  ce  sont  les  Perdinium  et  Glenodinium,  mais  le 
genre  Chœtoylena  doit  être  rapporté  au  genre  Thécamonas  et  le 
Chœtotypha  probablement  doit  rentrer  dans  les  Infusoires  ciliés  ou  à 
tourbillon. 

Si  l’on  retranche  des  familles  que  renferme  la  section  des  Anen- 
térés  celles  qui  se  composent  de  végétaux  ou  de  Rhizopodes,  il  reste 
un  ensemble  qui  présente  déjà  des  caractères  communs  et  dont  les 
genres  vont  plus  tard  se  retrouver  dans  les  classifications  qui  vien- 
dront ensuite  et  constitueront  à peu  près  les  mêmes  familles.  On  voit 
que  si  le  savant  professeur  de  Berlin  n’a  pas  su  distraire  des  Infusoi- 
res la  foule  de  végétaux  qui  les  encombre,  il  a déjà  cependant  éli- 
miné de  ces  genres  un  grand  nombre  d’autres  êtres  appartenant  la 
plupart  à la  classe  des  Helminthes  et  que  Muller  avait  assimilés  aux 
Microzoaires. 

La  section  des  Enterodela  est  subdivisée  suivant  la  place  qu’oc- 
cupent la  bouche  et  l’anus. 

Les  Anopisthia  ont  un  intestin  recourbé  et  la  bouche  et  l’anus  se 
trouvent  placés  au  sommet,  très-rapprocliés  et  souvent  dans  une  dé- 
pression commune. 

Les  Enantiotreta  ont  la  bouche  située  au  sommet  du  corps  et  l’a- 
nus dans  une  direction  diamétralement  opposée. 

Les  Allotreta  ont  les  deux  orifices  buccal  et  anal  placés  oblique- 
ment par  rapport  l’un  à l’autre,  et  les  Catotreta  les  ont  situés  du 
même  côté  sur  la  partie  ventrale. 

Les  Anopisthia  renferment  deux  familles  : les  Vorticellina  et  les 
Opiirydina. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I CROZ  O A I RE  S. 


113 


Los  Vorticellines  comprennent  les  Stentor , les  Trichodina , et  les 
Urocentrum  ou  Vorticellines  libres.  Les  autres  genres  embrassent  les 
Vorticellines  fixées,  ce  sont  les  Vorticella , Carchesium,  Epistylis , 
Opercularia  et  Zootliamnium. 

Les  Ophrydines  sont  des  Vorticellides  contenues  dans  une 
coque  : ce  sont  les  genres  Ophrydium , Tintinnus,  Vaginicola  et  Co- 
thurnia. 

Ces  deux  familles  sont  réellement  très-naturelles,  et  on  s’étonne 
que  les  auteurs  récents  aient  eu  l’idée  de  les  démembrer  comme  nous 
le  verrons  plus  loin. 

Les  Enantiotreta  renferment  aussi  deux  familles  : les  Enchèlia  et 
les  Co/epina.  La  famille  des  Enchèlia  comprend  les  genres  Enchelis , 
Disoma,  Actinophrys,  Trichodiscus , Podophrya , Trichoda , Lacryma- 
ria , Leuchoplirys , Holophi'ya  et  Prorodon. 

Les  Colepina  ne  possèdent  que  le  genre  Coteps. 

La  famille  des  Enchèlia  n’est  pas  heureusement  constituée  ; outre 
des  Infusoires  disparates  et  qui  appartiennent  à d’autres  familles,  elle 
renferme  les  Actinophrys  et  les  Trichodiscus  qui  sont  de  vrais  Rhizo- 
podes  et  doivent  rentrer  dans  cette  classe. 

Les  Allotreta  comprennent  les  trois  familles  des  Trachelina, 
Ophryocercina  et  Aspidiscina. 

Les  Trachelina  renferment  les  genres  Trachelius,  Loxodes,  Bursa- 
ria,  Spirostomum,  Phialina,  Glaucoma,  C hit o don  et  Nassula. 

Les  Ophryocercina  sont  représentés  par  le  genre  unique  Trache- 
locerca  qui  est  un  vrai  lacrymaire,  et  semble  étonné  de  se  trouver 
seul  dans  une  famille  qui  ne  porte  pas  son  nom. 

Les  Aspidiscina  ne  comprennent  aussi  que  le  seul  genre  Aspidis- 
cMAqui  devrait  plutôt  être  rangé  dans  la  famille  des  Infusoires  mar- 
cheurs. 

La  dernière  section  des  Catotreta  renferme  les  trois  familles  Cot- 
podea,  Oxytrichina  et  Euplota. 

15 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZO A I RE S . 


H4 

Les  Colpodea  se  composent  (les  genres  Colpoda,  Pammecium , 
Amphileptus,  Uroleptus  et  Ophryoglena. 

Les  Oxitrichina  sont  constitués  par  les  Oxytricha,  Ceratidium, 
Kerona,  Urostyla  et  Stylonychia. 

Les  Euplota  qui  sont  des  Oxytrichina  cuirassés  comprennent  les 
genres  Discocephalus,  Himantophorus,  Clamidodon  et  Euplotes. 

On  voit  par  l’examen  de  cette  classification  qu’Ehrenberg  a été 
guidé  par  deux  idées  prédominantes.  La  présence  ou  l’absence  d’une 
cuirasse  ou  d’un  tube  solide  est  pour  lui  un  caractère  de  famille 
constant,  en  même  temps  qu’il  élève  au  rang  de  caractère  de  sous- 
classe  la  position  occupée  par  la  bouche  et  l’anus. 

La  présence  d’une  cuirasse  ou  d’une  enveloppe  durcie  chez  les 
Infusoires  comme  chez  les  êtres  supérieurs  n’a  qu’une  valeur  tout  à 
fait  secondaire,  et  peut  au  plus  être  regardée  comme  un  caractère  géné- 
rique. Que  l’on  groupe  dans  la  même  famille  tous  les  genres  qui  pré- 
sentent ce  caractère  pour  en  former  une  sous-famille,  rien  ne  s’y 
oppose,  à la  condition  cependant  que  la  présence  de  ce  caractère  ne 
rompt  pas  les  affinités  qui  existent  entre  les  êtres  qui  en  sont  pourvus 
et  ceux  chez  qui  il  fait  défaut. 

La  place  occupée  par  les  deux  ouvertures  du  canal  nutritif  serait 
un  caractère  beaucoup  plus  sérieux  et  naturel,  si  ces  organes  avaient 
une  situation  toujours  constante  dans  les  êtres  d’une  même  série. 
Malheureusement  il  n’en  est  pas  ainsi  et,  si  la  bouche  se  montre  à peu 
près  invariablement  située  dans  la  même  position  pour  les  êtres  d’un 
même  genre,  il  n’en  est  pas  de  même  pour  l’anus.  Celui-ci  n’a  pas 
une  situation  aussi  fixe  ; il  semble  changer  de  place  suivant  les  modi- 
fications apportées  à la  forme  du  corps  ou  ses  annexes  et  enfin  ne  se 
montre  pas  constamment  à la  même  place  dans  les  êtres  qui  consti- 
tuent le  même  genre.  Outre  cette  absence  de  fixité  dans  la  situation 
de  l’anus,  il  faut  aussi  reconnaître  que  la  place  de  cet  organe  est 
encore  très-douteuse  pour  un  grand  nombre  d’espèces  et  que,  par 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I CROZO  A I RES.  US 

conséquent,  il  serait  très-dangereux  de  se  servir  de  ce  caractère,  non- 
seulement  pour  établir  des  familles,  mais  même  pour  grouper  des 
espèces  dans  le  même  genre. 

A peu  près  à la  même  époque  Dujardin  publiait  dans  les  suites 
à Buffon  une  Histoire  naturelle  des  Infusoires.  Le  savant  professeur 
de  Rennes,  qui  ne  reconnaissait  aucune  organisation  aux  Infusoires, 
devint  l’adversaire  le  plus  passionné  d’Ehrenberg  et  ne  voulut  admettre 
aucun  des  organes  compliqués  que  ce  dernier  venait  de  découvrir 
chez  les  Microzoaires;  aussi  basa-t-il  sa  nouvelle  classification  entiè- 
rement sur  la  forme  extérieure  de  ces  animalcules  et  les  appendices 
qui  s’y  trouvent. 

Il  divise  d’abord  les  Infusoires  en  deux  sections  : les  Infusoires 
symétriques  qui  sont  constitués  par  les  genres  Coleps , Chœtonotus, 
Planariola,  etc,,  et  les  Infusoires  asymétriques  qui  renferment  tous 
les  autres  Microzoaires. 

La  première  section  ne  comprend  en  réalité  que  le  seul  genre 
Coleps , car  les  genres  Chœtonotus , Planariola  et  Ichthydium  doivent 
être  rapportés  à la  classe  des  Rotateurs  ou  Systolides. 

La  seconde  section  des  Infusoires  asymétriques  est  divisée  par 
Dujardin  en  cinq  ordres  suivant  qu’ils  possèdent  des  organes  externes, 
ou  qu’ils  en  sont  privés. 

La  première  famille  des  Vihrioniens  renferme  des  animaux  sans 
organes  locomoteurs  visibles  : ce  sont  les  Bactéries,  les  Vibrions  et  les 
Spirilles.  — La  deuxième  famille,  les  Amibiens , comprend  des  êtres 
que  nous  décrirons  à la  suite  des  Infusoires,  comme  groupe  de  tran- 
sition. Les  troisième  et  quatrième  familles,  Rhizopodes  et  Actino- 
phryens , ne  contiennent  aucun  Infusoire,  et  se  trouvent  constituées  par 
des  Rhizopodes  ou  Foraminifères.  Ces  trois  dernières  familles  forment 
le  deuxième  ordre  et  les  Vibrioniens  le  premier. 

Le  troisième  ordre  qui  renferme  des  êtres  pourvus  d’un  ou  de 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C RO  Z 0 A 1 RE  S. 


llfi 

plusieurs  filaments  flagelliformes  servant  d’organes  locomoteurs, 
comprend  les  familles  : première,  des  Monadiens , animaux  nageurs 
ou  fixés,  sans  tégument;  deuxième,  des  Volvociens,  Infusoires  ayant 
un  tégument,  flottants  ou  fixés;  troisième,  des  Dinobriens,  animaux 
fixés  sur  une  tige  rameuse.  — Les  trois  familles  suivantes  ont  aussi 
un  tégument,  mais  les  Infusoires  ne  sont  plus  groupés,  ils  sont  isolés 
et  nageurs  : ce  sont  : 1°  les  Thècamonadicns  avec  un  tégument  non 
contractile;  2n  les  Eugleniens  avec  un  tégument  contractile,  et  3°  les 
Péridmiens  qui,  avec  un  tégument  non  contractile,  ont  un  sillon 
garni  de  cils  vibratiles. 

Le  quatrième  ordre  est  formé  par  des  êtres  nageurs,  ciliés  et  sans 
tégument  contractile  ; il  renferme  les  familles  suivantes  : première, 
les  E ne  hé  liens,  nus,  sans  bouche,  avec  des  cils  épars;  deuxième,  les 
Trichodiem , avec  une  bouche  et  des  cils  en  écharpes  ; troisième,  les 
Kéroniens,  qui  ont  des  cils,  des  styles  et  des  cornicules.  Ces  trois 
familles  n’ont  pas  de  cuirasse,  les  deux  suivantes  eu  sont  munies  ; ce 
sont  les  P/œsconiens,  avec  une  cuirasse  diffluente  comme  le  reste  du 
corps  et  les  Erviliens , qui  ont  une  cuirasse  persistante  et  un  pédicule 
court.  Ces  trois  dernières  familles  sont  bien  composées  et  se  retrou- 
vent dans  presque  toutes  les  autres  classifications. 

Enfin  le  cinquième  ordre  est  fourni  par  des  Infusoires  « pourvus 
« d’un  tégument  lâche,  réticulé,  contractile,  ou  chez  lesquels  la  dis— 
« position  sériale  régulière  des  cils  dénote  la  présence  d’un  tégu- 
« ment.  » 11  renferme  cinq  familles  : les  trois  premières  sont  formées 
d’êtres  toujours  libres,  ce  sont  les  Leucophryens  qui  n’ont  pas  de 
bouche;  les  Paraméciens  avec  une  bouche,  mais  sans  rangée  de  cils 
en  moustache;  et  les  Bursariens  avec  une  bouche  et  une  rangée  de 
cils  en  moustache.  Les  deux  dernières  familles  renferment  des  êtres 
fixés  temporairement  ou  par  leurs  organes  : les  premiers  sont  les 
Urcéolariens  et  les  seconds  les  Vorticelliens. 

On  voit  par  l’examen  de  la  classification  de  Dujardin  que  non- 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C ROZO  A I R ES.  117 

seulement  ce  savant  n’a  pas  su  séparer  les  Rhizopodes  des  Infusoires, 
mais  que,  dans  l’ignorance  où  il  était  des  organes  internes  de  la  plu- 
part d’entre  eux,  il  a réuni  dans  la  même  famille  les  êtres  les  plus 
éloignés.  C’est  ainsi  qu’il  réunit  les  Haltéries  aux  Oxytriques  et  aux 
Kérones  ; les  Opalines  aux  Leucophryens  ; les  Lacrymaires  aux 
Pleuronèmes, etc.,  et  que  les  Nassuliens  sont  éparpillés  dans  toutes 
les  familles  des  Infusoires  ciliés. 

Malgré  les  progrès  que  la  Microzoologie  faisait  chaque  jour  nous 
allons  constater  que  les  classifications  qui  ont  suivi  celle  de  Dujardin 
et  d’Ehrenberg  n’ont  pas  donné  de  résultats  beaucoup  plus  satisfai- 
sants. Cependant  le  professeur  Siebold,  qui,  comme  Dujardin,  rejette 
la  théorie  des  Polygastriques  d’Ehrenberg,  a su  éliminer  tous  les 
Rhizopodes  et  en  débarrasser  la  classe  des  Infusoires,  à l’exception 
pourtant  du  genre  Actinophrys , qu’il  a malheureusement  conservé. 
Siebold,  comme  Dujardin,  ne  reconnaissait  pas  une  organisation 
compliquée  aux  Infusoires  et  il  pensait  même  qu’une  grande  partie 
de  ces  êtres  était  dépourvue  de  bouche.  11  divisa  en  conséquence  ces 
Infusoires  anAstoma  ou  Infusoires  privés  de  bouche  et  en  Stomatoda 
ceux  qui  en  sont  pourvus. 

Les  Astoma  comprennent  trois  familles  : 

1.  Astasiæa  : Ambtiophis , Euglena , Chlorog onium. 

2.  Peridinæa  : Peridinium,  Glenodinium. 

3.  Opalinæa  : Opalina. 

Les  Stomatoda  renferment  sept  familles  : 

1 . Vorticellina  : Stentor,  Tricliodina , Vorticella , Epistylis  et 

Carc/iesium. 

2.  Ophrydina  : Vaginicola , Cotliurnia. 

3.  Enchelia:  Actinophys,  Leucophys , Prorodon. 

4.  Traciielina  : Glaucona , Spirostomum,  Trachelius,  Loxodes , 

Chilodon , Phiaüna , Bursaria  et  Nassula. 


118  ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZO  AI  RES. 

5.  Ivolpodea  : Kolpoda,  Paramecium , Amphileptus . 

6.  Oxytrichina  : Oxy tricha,  Stylonychia. 

7.  Euplota  : Euplotes,  Himantophorus,  Clamidodon. 

Siebold,  ainsi  que  nous  l’annoncions,  n'a  fait  faire  aucun  progrès 
à la  classification.  Une  grande  partie  de  ses  familles  sont  composées 
de  genres  hétérogènes  ; c’est  ainsi  qu’il  mêle  les  Glaucomes  avec  les 
Spirostomes,  qu’il  rapproche  les  Phialines  des  Bursaires  et  des  Nas- 
sules  et  qu’il  réunit  les  Amphileptes  aux  Paraméciens  etauxKolpo- 
des.  Cependant  il  faut  reconnaître  qu’il  a déjà  assez  bien  compris 
les  familles  Oxytriclia  et  Euplota  qui  renferment  des  êtres  ayant 
entre  eux  une  grande  affinité, excepté  le  genre  Clamidodon  qu’il  faut 
en  retirer,  pour  le  placer  dans  la  grande  famille  des  Nassuliens. 

En  1852,  Perty,  professeur  à Berne,  proposa  une  nouvelle 
classification  des  Infusoires,  qui  présente  des  aperçus  intéressants, 
mais  dont  les  applications  n’ont  pas  été  aussi  heureuses  qu’on  aurait 
pu  le  supposer.  Il  retrancha  d’abord  des  Infusoires  la  plus  grande 
partie  des  Rhizopodes,  mais  y laissa  encore  subsister  avec  ses  Ciliata , 
les  Acinètes,  les  Actinophrys,  etc.,  qui  appartiennent  à cette  classe 
étrangère  aux  Infusoires. 

Il  divise  ces  derniers  en  deux  sous-classes  : première,  les  Phyto- 
zoidia,  et  deuxième,  les  Ciliata.  — La  première  sous-classe  correspond 
à peu  près  aux  Anentera  d’Ehrenberg  et  au  premier  et  troisième 
ordre  de  Dujardin.  Malheureusement  Perty  a prodigieusement  étendu 
les  caractères  de  l’animalité,  il  les  trouve  jusque  chez  des  êtres  recon- 
nus pour  de  vrais  végétaux  et  il  place  à côté  des  Monades,  des  Eu- 
gènes,  etc.,  les  spores  des  algues  Zoosporées,  des  Vaucheries,  des 
OEdogonium,  etc. 

Sa  seconde  sous-classe  des  Ciliata  est  divisée  en  trois  groupes  : les 
Spastica , les  Monima  et  les  Metabolica. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C R OZ  O A I RE  S.  119 

Le  premier  renferme  des  animalcules  qui  peuvent  contracter 
leur  corps  et  leur  pédicule,  quand  il  existe,  et  donner  à leur 
corps  allongé  une  forme  globulaire,  et  à la  tige  un  aspect  spiral, 
ce  qui,  d’après  Perty,  les  rapproche  des  Bryozoaires  et  des  Ro- 
tifères. 

Ce  premier  groupe  comprend  quatre  familles:  les  Vaginifera , les 
Vorticellina , les  Ophrydina  et  les  Urceolaria  de  Dujardin,  dont  il 
retire  le  genre  Ophrydium  pour  y ajouter  les  Spiroslomes. 

Le  second  groupe  des  Monima  est  constitué  par  des  animaux  qui, 
bien  qu’ayant  un  corps  contractile,  ne  peuvent  changer  de  forme  ni 
exécuter  de  mouvements  brusques.  Ce  deuxième  groupe  renferme 
douze  familles  : les  Bursaria,  les  Paramecia , les  Holophrina , les 
Aphthonia , les  Decteria , les  Chinetochilina , les  Apionidina , les 
Tapinia , les  Trachelina,  les  Oxytrichina,  les  Coba/ina,  les  Euplotina 
et  les  Colepina. 

Le  troisième  groupe  des  Metabolica  est  constitué  par  des  êtres 
contractiles  et  dont  les  mouvements  font  changer  la  forme  du  corps. 
Ce  groupe  ne  renferme  que  la  famille  des  Ophryocercina. 

Cette  manière  de  diviser  les  Infusoires  a de  prime  abord  quelque 
chose  qui  semble  séduisant,  bien  que  les  caractères  sur  lesquels 
Perty  s’appuie  soient  tout  à fait  artificiels,  mais  cette  méthode  ne 
supporte  pas  un  examen  rigoureux , et  de  plus  a l’inconvénient 
de  rompre  les  affinités  qui  existent  entre  différents  genres.  Claparède 
et  Lachmann  qui  en  font  la  critique  ont,  avec  raison , remarqué 
que  le  premier  groupe,  qui  est  le  plus  naturel,  ne  devrait  pas  contenir 
les  Spirostomes  qui  n’ont  aucune  affinité  avec  les  Vorticellides  et 
doivent  en  être  complètement  éloignés,  mais  non  pas  être  réunis 
aux  Stentors , ainsi  que  le  font  les  auteurs  que  nous  venons  de 
citer. 

Le  groupe  des  Monima,  outre  qu  il  renferme  certaines  familles 
constituées  par  des  genres  douteux  et  qu’on  ne  peut  que  très-diffici— 


120 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CR  OZO  A I RE  S. 


lement  rapporter  à des  espèces  connues,  a encore  l'inconvénient  de 
posséder  des  Infusoires  éminemment  contractiles , qui  peuvent 
changer  de  forme  par  suite  de  leur  mouvement  et  qui  par  consé- 
quent ne  devraient  pas  se  rencontrer  dans  cette  catégorie.  La  famille 
des  Trachelina  en  est  un  exemple,  et  devrait  plutôt  être  rapportée  au 
dernier  groupe  des  Metabolica , qui  correspond  aux  Ophryscercina 
d’Ehrenberg  et  dont  le  caractère  principal  est  l’excessive  contractilité 
du  corps  qui  a pour  résultat  de  pouvoir  le  plier  en  tous  sens  et  même 
d’en  modifier  la  forme  générale. 

Cette  modification  apportée  à la  forme  générale  du  corps  est  un 
caractère  qui  ne  peut  être  négligé,  mais  qui  ne  doit  pas,  dans  une  clas- 
sification, occuper  la  place  importante  que  Perty  lui  donne. 

Quelques  années  après  l’apparition  de  l’ouvrage  de  Perty,  Clapa- 
rède et  Lachmann  publièrent  à Genève  (1858-1859)  un  travail  im- 
portant sur  les  Infusoires  et  les  Rlnzopodes,  dans  lequel  ils  proposent 
une  nouvelle  classification  que  nous  allons  examiner.  Ils  rejettent 
d’abord,  avec  raison,  de  la  classe  des  Infusoires,  les  Diatomées  et  les 
Desmidiées  qui  appartiennent  au  règne  végétal;  mais  ils  poussent  trop 
loin  l’analogie  en  associant  à cette  proscription  les  êtres  classés  dans 
le  genre  Vibrio,  SpiriUum , Monas,  Vo/vox,  Thècamonas , etc.,  etc., 
dont  les  affinités  avec  les  Infusoires  flagellés  ne  sont  pas  douteuses. 
Puis  ils  annoncent  qu’ils  séparent  aussi  des  Infusoires  tous  les  Rhizo- 
podes  dont  ils  veulent  avec  raison  faire  une  classe  à part.  Mais  au 
moment  même  où  ils  émettent  cette  affirmation,  ils  divisent  les 
Microzoaires  en  quatre  tribus  : les  Ciliata,  les  Suctoria , les  Cilio- 
flayellata , et  les  Flaye/lata.  Or,  par  une  contradiction  difficile  à 
expliquer,  la  seconde  tribu,  les  Suctoria,  est  complètement  et  exclu- 
sivement composée  de  Rhizopodes  appartenant  en  grande  partie  à la 
famille  des  Acinétiniens.  On  ne  peut  réellement  se  rendre  compte 
de  l’idée  qui  a présidé  à cette  réunion  des  Infusoires  et  des  Rizopo- 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M 1 CROZ  O A 1 R ES. 


121 


des  dans  une  même  classe,  à moins  que  les  auteurs  n’aient  ainsi 
voulu  justifier  le  litre  de  leur  ouvrage  (1).  11  eut  été,  dans  ce  cas, 
plus  conforme  aux  règles  de  l’histoire  naturelle  de  faire  successive- 
ment l’histoire  des  deux  classes  si  distinctes  de  ces  animacules, 
que  d’intercaler,  parmi  les  Microzoaires  proprement  dits,  une 
infime  section  de  la  grande  division  des  Rhizopodes  ou  Foramini- 
fères. 

Les  Ciliata  de  Claparède  et  Lachmann,  qui  correspondent  à peu 
près  aux  quatrième  et  cinquième  ordres  de  Dujardin,  sont  divisés 
en  dix  familles  : première,  Vorticeltina;  deuxième,  Urocentrina  ; 
troisième,  Oxytrichina;  quatrième,  Tintinnodea]  cinquième,  Bur- 
saria ; sixième,  Colpodea;  septième,  Dysterina;  huitième,  Trache- 
lina;  neuvième,  Colepina;  dixième,  Halterina. 

Les  Vorticellina  sont  divisées  en  onze  genres,  renfermés  dans 
trois  sous-familles.  La  première  sous-famille,  très-naturelle,  ren- 
ferme les  Vorticellines  qui  sont  supportées  par  un  pédoncule  ou  adhé- 
rentes par  la  base,  sans  être  renfermées  dans  un  étui  quelconque;  ce 
sont  les  genres  Vorticella,  Carchesium , Zoothamnium,  Epistylis , 
Scyphidia  et  Gerda. 

La  deuxième  sous-famille,  aussi  bien  comprise  que  la  première, 
est  composée  de  Vorticellines  renfermées  dans  une  coque  ou  étui 
membraneux;  elle  renferme  les  genres  Ophrydium , Cothurnia , 
Vaginicola  et  Lagenophrys. 

La  troisième  sous-famille  est  constituée  par  un  seul  genre,  Tri- 
chodina , qui  renferme  des  Vorticellines  libres. 

Si  les  sous-familles  que  nous  venons  de  citer  sont  constituées  sur 
des  bases  naturelles,  on  est  étonné  que  Claparède  et  Lachmann  aient 
retiré  de  la  deuxième  sous-famille  le  genre  Tintinnus  pour  en  faire 
le  type  de  la  famille  Tintinnodea , sous  prétexte  que  les  Tintinnus 

(1)  Études  sur  les  Infusoires  et  les  Rhizopodes. 

16 


122 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZ 0 A I R E S . 


sont  entièrement  ciliés,  tandis  que  les  Ophrydines  ont  le  corps  gla- 
bre. Or,  nous  ne  voyons  pas  pourquoi  ces  auteurs  attachent  tant  d’im- 
portance à la  présence  ou  à l’absence  des  cils  qui  couvrent  la  surface 
des  Infusoires,  alors  surtout  que  ces  cils  ne  jouent  ici  qu’un  rôle  tout  à 
fait  secondaire,  les  Tintinnus  comme  les  Ophrydines  étant  des  animal- 
cules souvent  adhérents  et  fixés.  Il  est  une  partie  de  l’organisation 
des  Vorticellines  qui  est  certainement  beaucoup  plus  importante,  et 
qui  est  commune  à tous  les  êtres  que  nous  réunirons  dans  les  Vor- 
ticelliens,  nous  voulons  parler  du  disque  vibratile,  qui  se  trouve  placé 
au  sommet  de  l’animal,  organe  qui  porte  à la  fois  la  bouche  et  l’anus 
et  qui,  sous  l’influence  d’une  contraction  énergique,  peut  entière- 
ment rentrer  dans  l’intérieur  de  l’animal,  dont  le  sommet  se  referme 
sur  lui  comme  les  bords  d’une  bourse.  — Nous  ferons  la  même 
réflexion  pour  le  genre  Freia  qui  doit  aussi  rentrer  dans  la  famille 
du  Vaginicoliens  (Ophrydina,  Clap.  et  Laclim.),  et  pour  le  genre,  moins 
bien  établi,  Spirochona,  qui  doit  trouver  sa  place  dans  la  famille  des 
Vorticelliens. 

Nous  venons  de  voir  que  la  troisième  sous-famille  ne  renferme 
que  le  genre  Trichodina  ; les  auteurs  que  nous  venons  de  citer  ont 
en  effet  retiré  de  cette  famille  les  Stentor  qui  sont  bien  des  Vorti- 
celliens libres,  pouvant  comme  les  Trichodines  se  fixer  par  la  base, 
et,  comme  elles,  essentiellement  nageurs.  Négligeant  le  caractère 
important  des  Vorticellides,  c’est-à-dire  la  présence  du  disque  vibra- 
tile que  nous  venons  d’indiquer  comme  caractéristique  de  ce  pre- 
mier sous-ordre  des  Infusoires,  Claparède  et  Lachmann  ont  cru 
devoir  rejeter  le  Stentor  jusque  dans  la  cinquième  famille  des  Bur- 
sariens  et  les  réunir  à des  genres  qui  n’ont  avec  eux  aucune  affi- 
nité : les  Leucophrys,  les  Chœtospires,  les  Plagiostomes,  les  Bursai- 
res,  etc.,  etc.  Ils  se  fondent,  pour  opérer  cette  réunion,  sur  ce  que 
la  spire  buccale  se  montre  chez  les  Stentors  dirigée  dans  un  autre 
sens  que  chez  les  Vorticelliens;  ils  négligent  donc,  comme  nous 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C R OZ  O A I U E S.  I 23 

l’avons  dit,  le  caractère  le  plus  important  pour  s’attacher  à un  acci- 
dent insignifiant,  car  cette  spire  buccale  très-développée  chez  les 
Stentors,  les  Leucophrys  et  les  Spirostomes,  devient  à peu  près  nulle 
chez  les  Lambadium,  les  Metopus,  les  Fronto?iia,  les  Ophryo- 
glena,  etc.,  qui  se  trouvent  on  ne  sait  pourquoi  accolés  aux  Stentors 
dans  la  même  famille. 

Us  ont  aussi  éloigné  de  la  troisième  famille  des  Trichodina  le  genre 
Urocentrum  pour  en  former  la  famille  Urocentrina.  Or,  le  genre 
Urocentriim  est  encore  assez  mal  connu,  mais  ce  que  l’on  en  sait 
suffit  pour  le  rapprocher  des  Vorticellides  libres,  car,  comme  celles- 
ci,  il  possède  un  disque  vibratile  susceptible  de  se  retirer  par  con- 
traction dans  l’intérieur  du  corps  de  l’animal.  — Comme  appen- 
dice aux  Vorticellines,  Claparède  et  Lachemann  indiquent  un  genre 
nouveau,  Trichodinopsis,  constitué  par  un  seul  animal,  qui  a assez 
d’affinités  avec  les  Trichodines,  et  qui  vit  en  parasite  dans  l’intestin 
du  Cyclostoma  elegans  ; nous  aurons  à revenir  plus  tard  sur  les  carac- 
tères que  peuvent  réunir  les  différents  genres  dont  nous  composerons 
notre  famille  des  Stenloriens. 

Nous  voyons  donc,  par  les  remarques  que  nous  venons  de  faire, 
que  les  Vorticellùia,  Urocentrina , Tintinnodea , et  quelques  autres 
genres  disséminés  dans  d’autres  familles  doivent  constituer  un  seul 
sous-ordre  auquel  nous  donnerons  le  nom  de  Vorticellides. 

La  famille  des  Oxytrichina  est  bien  constituée  et  très-naturelle  ; 
elle  renferme  tous  les  Ciliata,  qui  sont  organisés  à la  fois  pour  la 
marche  et  la  natation.  Les  sept  genres  Oxy tricha,  Stichochœla  Stylo- 
nychia,  Euplota , Schizopus,  Campylopus  et  Aspidisca  renferment 
des  Infusoires  qui  sont  munis  de  cirrhes,  de  cornicules  ou  de  styles, 
organes  spéciaux  à ces  animacules  et  qui  servent  plus  à la  marche 
qu’à  la  natation.  Le  premier  genre,  Oxytricha , devra  seul  être  scindé 
en  deux  genres,  car  il  renferme  à la  fois  des  espèces  qui  ont  pour 
organes  de  locomotion  des  pieds-cirrhes  seulement,  et  d’autres  qui 


124 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R OZ 0 A I RE S . 


outre  ces  appendices  possèdent  encore  des  cornicules  (1).  Ces  der- 
niers composeront  le  genre  Kerona  qui  a été  rejeté  du  système  par 
Claparède  et  Lachmann. 

La  cinquième  famille,  Bursarina,  et  la  sixième,  Colpodina,  sont 
bien  moins  heureusement  constituées.  Les  caractères  sur  lesquels 
elles  ont  été  établies  ne  sont  pas  assez  nets,  ni  suffisamment  distincts 
pour  autoriser  les  séparations  des  êtres  qu’elles  renferment  en  deux 
familles.  Au  reste  les  auteurs  qui  les  ont  créés  sont  obligés  eux- 
mêmes  de  reconnaître  qu’il  existe  un  lien,  une  grande  affinité  entre 
tous  ces  Infusoires. 

Les  Bursarina  renferment  treize  genres  : premier,  Chœtospira , 
qui  appartient  aux  Paramécides  contractiles;  deuxième,  Freia;  troi- 
sième, Stentor;  ces  deux  genres  doivent,  comme  nous  l’avons  vu,  être 
rapportés  à la  famille  des  Vorticellides  ; quatrième,  Leucophrys  ; 
cinquième,  Spirostomum  ; sixième,  Plagiostoma ; septième,  Kon- 
dylostoma;  huitième,  Balantidium;  neuvième,  Lambadium ; dixième, 
Metopus  ; onzième,  Fr  ont  onia;  douzième,  Bursaria;  et  treizième, 
Ophryoglena. 

Tous  les  genres  que  nous  venons  de  citer  devraient  avoir,  d’après 
les  auteurs  qui  les  ont  réunis,  pour  caractères  communs  une  bouche 
très-large  à œsophage  béant,  garnie  d’une  spire  buccale  lœotrope 
que  ne  possèdent  pas  les  Kolpodiens.  Malheureusement,  ce  caractère 
manque  dans  une  grande  partie  des  êtres  qui  composent  les  genres 
des  Bursariens  et  se  retrouve  au  contraire  chez  d’autres  qui  appar- 
tiennent à la  famille  des  Colpodiens.  Il  y a donc  ici  une  sélection  à 
opérer,  non  pas  pour  former  deux  familles,  mais  seulement  des  sous- 
familles  d’un  même  groupe. 

Les  Colpodina  renferment  les  genres  Paramecium , Colpoda , 
Cyclidium , Pleuronema  et  Glaucoma.  Ce  dernier  genre  n’a  aucun 


(1)  Voyez,  lr0  partie,  pages  18  et  suivantes. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M ICROZOA  I RES.  125 

rapport  avec  les  genres  qui  précèdent,  comme  nous  le  verrons  en 
étudiant  les  espèces  qu’il  renferme,  et  le  genre  Pleuronema  a plus 
d’affinité  avec  les  Bursariens  qu’avec  les  Colpodiens. 

La  septième  famille,  Dysterina,  est  très-naturelle  et  parfaitement 
établie  ; elle  renferme  les  genres  Iduna , Dysteria , Œyyra  et  Huxleya 
qui  ont  pour  caractère  commun  de  posséder  un  œsophage  cylindri- 
que, généralement  coudé,  formé  d’une  substance  résistante  et  pré- 
sentant au  sommet  un  bord  rentrant.  Toutes  ees  espèces  possèdent 
en  outre  un  pied  de  forme  particulière,  avec  lequel  ces  Infusoires 
peuvent  adhérer  aux  corps  étrangers  et  sur  lequel  ils  peuvent  pivoter 
dans  une  certaine  étendue.  — Nous  regrettons  seulement  que  Cla- 
parède et  Lachmann  aient  remplacé  le  nom  d ’Ervilia,  créé  par  Du- 
jardin, par  celui  de  Dysteria  proposé  par  Huxley  (1),  et  qui  est  d’une 
origine  postérieure;  les  lois  de  la  priorité  ne  permettent  pas  de  sem- 
blables substitutions. 

La  huitième  famille,  Trachelina,  eût  été  parfaitement  naturelle, 
si  Claparède  et  Lachmann,  s’inspirant  de  l’idée  qu’avait  eue  Perty, 
mais  qu’il  a si  mal  rendue,  de  réunir  tous  les  Infusoires  à corps 
contractile,  avaient  éloigné  de  ceux-ci  des  êtres  qui  leur  sont  com- 
plètement étrangers.  En  effet,  les  genres  Lacrymaria , Phialina , 7m- 
che/ophy/lum,  Amphileptus , etc.,  renfermant  des  êtres  qui  ont  la 
propriété,  en  se  contractant  ou  en  repliant  leur  corps,  de  lui  faire 
changer  momentanément  sa  forme,  sont  les  seuls  Infusoires  parmi 
les  Paramécides  qui  possèdent  cette  singulière  faculté;  il  faut  en- 
core ajouter  à ces  Trachéliens  de  Claparède  et  Lachmann  les  Spi— 
rostomes  que  nous  avons  vu  figurer  dans  une  autre  famille,  ainsi 
que  les  Kondylostomes  et  les  Chœtospires.  Ainsi  constituée,  la  famille 
des  Trachéliens  renfermerait  des  genres  très-voisins  par  cette  pro- 
priété commune  de  se  contracter,  mais  les  auteurs  que  nous  étudions 


(1)  On  dysteria:  a new  genus  of  Infusoria.  1857. 


126 


ÉTUDES  SUR  LES  MICROZOAIRES. 


ont  cru  devoir  y joindre  d’autres  Infusoires  tels  que  les  Enchehjs , 
et  les  Holophrija  qui  ont  beaucoup  plus  d’affinité  avec  les  Para- 
méciens  proprement  dits.  Outre  ces  genres,  les  Trachéliens  de 
Claparède  et  Lachmann  renferment  encore  des  animalcules  très— 
éloignés  des  vrais  Trachéliens  contractiles  et  qui  de  plus  ont  un  ca- 
ractère commun  qui  n’a  frappé  aucun  auteur,  et  qui  depuis  longtemps 
aurait  dù  les  faire  réunir  en  une  seule  famille:  nous  voulons  parler  de 
cet  organe  spécial  aux  Nassuliens,  qui  est  formé  d’un  tube  œsopha- 
gien constitué  par  une  série  de  baguettes  en  forme  de  nasse,  et  qui 
a la  propriété  de  se  dilater  pour  admettre  des  proies  relativement 
très-considérables.  En  étudiant  la  famille  que  nous  composerons 
avec  les  genres  dont  nous  parlons,  nous  ferons  ressortir  la  valeur  du 
caractère  tiré  de  la  bouche  et  de  l’œsophage  en  nasse  qui  se  rencontrent 
dans  les  genres  Prorodon,  Chilodon,  Clamidodon,  Encheliodon,  Nas- 
sida  et  Tricopus  qui  composeront  la  famille  des  Nassuliens,  et  que 
Claparède  et  Lachmann  ont  à tort  confondus  avec  les  Trachéliens. 

La  neuvième  famille,  Colepina,  est  formée  avec  le  genre  d eColeps, 
et  la  dixième,  Halterina,  avec  les  deux  genres  Halteria  et  Strombo- 
dium.  Nous  aurons  plus  tard  occasion,  dans  notre  nouvelle  classifica- 
tion, de  revenir  sur  la  valeur  de  ces  deux  familles  qui  terminent 
le  premier  ordre  des  Ciliata. 

Le  second  ordre  des  Suctoria  ou  Infusoires  suçeurs  appartient, 
comme  nous  l’avons  déjà  dit,  tout  entier  à la  classe  des  Rhizopodes 
et  ne  doit  en  aucune  façon  trouver  place  dans  l’histoire  des  Micro- 
zoaires  ou  Infusoires  proprement  dits. 

Le  troisième  ordre,  celui  des  Cilio-Flagellata  renferme  des  Infu- 
soires qui,  outre  le  flagellum,  possèdent  des  cils  dont  le  mouvement 
sert  à la  progression,  mais  qui  jamais  ne  déterminent  dans  le  liquide 
un  tourbillon  ayant  pour  résultat  d’attirer  à la  bouche  les  particules 
qui  sont  en  suspension  dans  l’eau.  Le  flagellum  seul  est  appelé  à 
remplir  ce  but» 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C R O ZO  A 1 R ES.  127 

Les  Cilio-Flagellata  ne  renferment  qu’une  seule  famille,  les 
Péridiniens,  qui  se  subdivisent  en  cinq  genres,  suivant  la  place 
qu’occupe  le  sillon  transversal  cilié,  ou  suivant  que  les  cils  existent 
sans  ce  sillon.  Ces  sont  les  suivants  : Ceratium,  Peridinium , Dino- 
physis,  Amphidinium  et  Prorocentrum.  Celte  division  est  assez  bien 
établie  pour  pouvoir  être  conservée  intégralement. 

Le  quatrième  ordre,  les  Flagellés,  est  indiqué  par  Claparède  et 
Lachmann  ; mais  à la  fin  du  premier  volume,  ainsi  que  dans  le  se- 
cond mémoire,  il  n’en  est  plus  question  que  dans  des  considérations 
générales,  et  leur  classification  manque  complètement. 

Deux  ou  trois  ans  après  la  publication  de  l’ouvrage  de  Claparède  et 
Lachmann,  parut  en  Angleterre  un  volume  assez  considérable  sur 
les  êtres  microscopiques,  par  Andrew  Pritchard,  Esq.  — Cet  ouvrage, 
qui  est  un  recueil  de  presque  tout  ce  qui  a été  publié,  avant  1861,  sur 
ce  sujet,  renferme  l’histoire  de  tous  les  microscopiques  depuis  les 
Algues  jusqu’aux  Rolifères  etauxTardigrades  inclusivement.  La  pre- 
mière partie  est  consacrée  à l’étude  générale  et  anatomique  de  ces 
êtres  et  la  seconde  renferme  leur  classification  et  leur  description. 

11  divise  les  microscopiques  en  cinq  groupes  : le  premier  ren- 
ferme les  êtres  qu’il  nomme  Phytozoa;  le  deuxième,  les  Protozoa  ; 
le  troisième,  les  Rotatoria  ; le  quatrième,  les  Tardigrada,  et  le  cin- 
quième, les  Racillaria.  Ce  dernier  groupe  qui  se  trouve  placé  dans 
la  première  partie,  plus  naturellement  en  première  ligne,  ne  ren- 
ferme que  des  végétaux  : les  Desmidiées,  les  Pédiaslrées  et  les  Dia- 
tomées. 

Le  groupe  des  Phytozoa  comprend  sept  familles  : première,  Mo- 
nadina;  deuxième,  Hydromorina;  troisième,  Cryptomonadina;  qua- 
trième, Vo/vocina  ; cinquième,  Vibriona  ; sixième,  Astasiœa  ou  Eu- 
ylenœa , et  septième  Dinobryina;  — Pritchard  suit  pour  ce  groupe 
presque  exactement  la  classification  proposée  par  Dujardin. 


128 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZ  O A 1 RE  S. 


Le  second  groupe,  les  Protozoa,  est  divisé  en  deux  sous-groupes  : 
le  premier  sous-groupe,  Riiizopoda,  renferme  les  familles  des  Amœbæa, 
Arcellina,  Actinophryina  et  Acinetina , qui  sont  presques  exclusive- 
ment formées  aux  dépens  des  Rihzopodes  et  n’ont  rien  à avoir  avec 
les  Infusoires  proprement  dits. 

Le  second  sous-groupe,  les  Ciliata,  est  subdivisé  en  deux  tribus: 
les  Astoma  qui  contiennent  les  Opalinœa,  les  Cyclidina  et  les  Peridi- 
?iœa,  et  les  Stomatoda  qui  renferment  tout  le  reste  des  Infusoires. 

Les  troisième  et  quatrième  groupe,  des  Rotatoria  et  des  Tardi- 
gradci  sont  constitués  par  des  animaux  qui  n’ont  aucun  rapport  avec 
les  Microzoaires  et  ne  doivent  par  conséquent  pas  nous  occuper  ici. 

Dans  le  cours  de  son  ouvrage,  Pritchard  revient  sur  la  classification 
qui  se  trouve  en  tête  de  son  volume,  et  la  tribu  des  Astoma  ne  ren- 
ferme plus  que  la  famille  des  Opalinæa,  pendant  qu’il  place  dans  les 
Stomatoda  les  Peridinœa  et  les  Cyclidina  avec  le  reste  des  In- 
fusoires. 

Nous  avons  déjà  dit  plus  haut  ce  que  nous  pensions  des  êtres  para- 
sites qui  sont  connus  sous  le  nom  d’Opalines,  et  nous  avons  donné  les 
raisons  qui  nous  ont  amené  à les  rejeter  de  la  classe  des  Infusoires. 
11  ne  reste  donc  plus  en  réalité  dans  le  second  groupe  des  Ciliata  que 
la  tribu  des  Stomatoda,  qui,  outre  les  Cyclidines  et  les  Péridiniens, 
comprend  les  familles  des  Vorticellina,  Ophrydina,  Vaginifera , En- 
chelia,  Colepina , Trachelina,  Oprhyocercina,  Aspidiscina,  Colpodea, 
Oxytrichina  et  Euplotina. 

Pritchard  se  sert  principalement  de  la  classification  d’Ehren- 
berg pour  établir  ses  genres,  cependant  il  emploie  aussi  le  système 
de  Dujardin,  comme  il  l’a  déjà  fait  pour  ses  Phytozoa. 

11  divise  ses  Péridiniens  suivant  qu’ils  présentent  une  enveloppe 
lisse  ou  garnie  de  pointes  et  d’après  la  présence  ou  l’absence  de 
tache  oculaire.  Il  admet  pour  cette  famille  les  genres  Chœtotyphla , 
Chœtoglena,  Peridinium  et  Glen  odinium.  — Ses  Cyclidines  qui  com- 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I CROZO A I RES. 


129 


prennent  les  genres  Cyciidium , Pantotrichum  et  Chætomonas  nous 
paraissent  devoir  rentrer  dans  la  famille  des  Enchéliens. 

La  famille  des  Vorticellines  est  divisée  en  deux  groupes  : le  pre- 
mier renferme  les  Vorticellines  libres  et  sans  pédicule;  ce  sont  les 
Stentor , Trichodina  et  Urocentrum.  — Le  second  groupe  est  formé 
par  des  Vorticellines  adhérentes  et  pédicellées  et  contient  les  genres 
Yorticella , Carchesium,  Epistytis,  Opercularia  et  Z oothamnium. 

On  voit  que  cette  famille  est  assez  naturelle,  mais  il  est  à re- 
gretter que  Pritchard  n’ait  pas  mis  dans  un  groupe  à part  les  Stento- 
riens  et  qu’il  ait  éloigné  des  Vorticellines  la  famille  suivante. 

Les  Ophrydina.  ou  Vaginifera  renferment  des  Infusoires  contenus 
dans  une  coque.  On  y trouve  les  genres  Ophrydium , Tintinnus , Va- 
ginicola  et  Cothurnia.  — C’est  avec  raison  que  Pritchard  n’a  pas 
tenu  compte  des  cils  qui  couvrent  le  tégument  des  Stentor  et  des  Tin- 
tinnus,  et  que,  se  basant  sur  des  caractères  plus  essentiels,  il  les  laisse 
dans  les  familles  que  nous  venons  de  citer  et  d’où  Claparède  et  Lach- 
mann  les  avaient  enlevés.  Pritchard  ajoute  à cette  dernière  famille 
le  genre  Lagenophrys  de  Stein  et  le  genre  Lagotia  de  Wright,  dont 
nous  aurons  plus  tard  à discuter  la  valeur. 

La  famille  Enchelia  est  des  plus  mal  composées  ; on  y reconnaît 
des  Rhizopodes,  Actinophrys,  Padophrya,  etc.,  des  Infusoires  dentés 
Prorodon , et  contractiles  Lacrymaria.  Les  seuls  genres  qu’on  peut  y 
laisser  sont  les  Enchelys,  Leucophrys  et  Holophrya. 

A la  suite  de  cette  famille  Pritchard  cite  un  grand  nombre  de  genres 
tirés  de  différents  auteurs  : Spatidium , Acomia , Gastrochœta , Alycum 
Uronema , de  Dujardin  ; Habrodon,  Acropisthium , Bæonidium , Opis- 
thiotriclia , Siagontherium , Megatricha , Ptyxidium , Colobidium  et 
Apionidiumde  Perty,  qui  sont  formés  pour  des  espèces  très-douteuses 
et  surtout  très-mal  figurées. 

La  famille  Colepina  ne  renferme,  à l’instar  de  tous  les  auteurs, 
que  le  genre  Coleps. 


130 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZO  A I RE  S. 


Les  Trachelina  comprennent  comme  les  Enchelina  des  Infusoires 
qui  n’ont  entre  eux  que  peu  ou  point  d’affinité.  On  y remarque  avec 
les  Trachelius , les  Loxodes,  les  Spirostomum  et  les  Phialina , les 
Bursaires,  les  Glaucomes,  les  Chilodons  et  les  Nassules,  qui  appartien- 
nent à des  familles  différentes.  Ce  groupement  d’êtres  aussi  éloignés 
entre  eux  provient  de  la  méthode  empruntée  à Ehrenberg,  et  d’après 
laquelle  on  classe  les  Microzoaires  suivant  la  position  de  la  bou- 
che et  de  l’anus,  alors  que  la  situation  de  ce  dernier  est  encore  dans 
bien  des  cas  très-problématique. 

Celte  famille  est,  comme  celle  des  Enchéliens,  suivie  d’une  liste 
assez  longue  de  genres  tirés  de  divers  auteurs  : les  Liosiphon  (Ehr.), 
Plagiostoma  (Duj.),  Ko ndylo s to rn a ( D u j . ) , Panophrys  (Duj .),  lilepha- 
risma  (Perty),  Acineria  (Duj.),  Pelicidci  (Duj.),  Lembadion  (Perty), 
Harmodirus  (Perty),  Cinetochylum  (Perty)  et  Cyclogramma  (Perty). 

La  famille  Ophryocercina  est  fondée,  on  ne  sait  trop  pourquoi, 
pour  le  seul  genre  Trachelocerca , qui  est  lui-même  établi  d’après 
les  espèces  Lacrymaria  olor  et  Viridis  (Dujardin),  Vibrio  sagitta 
(Muller)  et  un  Infusoire  très-douteux,  Trachelocerca  biceps. 

Les  Colpodiens  sont  formés  de  genres  aussi  malheureusement  réu- 
nis : ce  sont  les  Colpodes  et  les  Paramécies,  en  contact  avec  les  Amphi- 
leptes,  les  Uroleptes  et  les  Ophryoglènes.  Pritchard  y ajoute  ensuite  les 
Dileptus , Loxophyllum  et  Pleuroneraa  de  Dujardin  et  les  Otostoma  de 
Carter. 

La  famille  des  Oxytrichina  est  bien  composée  et  très-naturelle  ; 
elle  comprend  tous  les  Infusoires  marcheurs  : les  Oxytricha,  Kerona, 
Urostyla,  Stytonychia  et  Ceratidium.  Cette  famille  eut  été  plus  com- 
plète si  Pritchard  y eût  ajouté  les  genres  qui  composent  la  famille  des 
Euplotina.  Cette  dernière  renferme  le  genre  Clamidodon  qui  appartient 
aux  Paramécides  dentés,  et  Pritchard  ajoute  à ses  Oxytrichiens  les 
Halteria  qui  en  sont  très-éloignés  et  les  genres  Stichotricha  et  Mito- 
pliora  de  Perty,  qui  sont  extrêmement  douteux. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  Al  I C ROZ  O A I R E S.  131 

La  famille  des  Euplotina  de  Pritchard,  renferme  les  genres  Discoce- 
phalus,  Himanthophorus , Clamidodon  et  Euplotes.  Les  deux  pre- 
miers genres  et  le  quatrième  nous  semblent  devoir  faire  double  em- 
ploi avec  les  genres  Plœsconia,  ûiophrys  et  Coccudma,  de  Dujardin, 
que  Pritchard  cite  à la  suite  de  cette  dernière  famille  des  Ciliata.  — 
Quant  au  genre  Clamidodon , il  appartient,  comme  nous  le  verrons 
bientôt,  à une  tout  autre  famille. 

A la  suite  des  Ciliata , Pritchard  commence  la  description  des 
Rotatoria,  des  Brachionœa  et  des  Tardigrada , qui  n’ont  aucun  rapport 
avec  les  Infusoires  vrais  et  termine  son  ouvrage  par  l’étude  des  Ba- 
cillaria  qui  ne  renferment  que  des  végétaux. 

Pritchard,  comme  on  vient  de  le  voir,  a suivi  exactement  le  sys- 
tème d’Ehrenberg,  qu’il  a en  outre  surchargé  de  toutes  les  fa- 
milles, les  genres  et  les  espèces  des  auteurs  qui  l’ont  suivi,  et  a com- 
posé ainsi  un  assemblage  informe,  résultat  d’une  vaste  compilation, 
qui  n’a  rien  de  méthodique  ét  ne  peut  être  considéré  comme  un 
travail  sérieux  de  classification. 

L’ouvrage  de  Claparède  et  Lachmann  que  nous  avons  analysé 
avant  celui  de  Pritchard,  malgré  toutes  les  imperfections  qu’il  ren- 
ferme, est  évidemment  le  progrès  le  plus  grand  qui  ait  été  fait  en  mi- 
crozoologie dans  ces  dernières  années.  Claparède  et  Lachmann  com- 
mencent par  éliminer  de  la  classe  des  Infusoires  tout  ce  qui  a rapport 
aux  Systolides  ou  Rotateurs,  aux  Icththydies,  aux  Brachions  et  aux 
Tardigrades.  Ils  rejettent  également  les  êtres  qui  doivent  rentrer  dans 
le  règne  végétal,  les  Desmidiées,  les  Pédiastrées  et  les  Diatomées  ; 
mais  ils  vont  trop  loin  en  assimilant  aux  Algues  microscopiques  une 
grande  partie  des  Infusoires  flagellés  et  toute  la  famille  des  Vibrio- 
niens.  Le  reproche  le  plus  sérieux  qu’on  peut  adresser  au  travail  de 
ces  auteurs,  est  de  n’avoir  pas  séparé  complètement  les  Rhizopodes 
des  Infusoires  et  d’avoir  placé,  entre  les  Infusoires  ciliés  ou  à tour- 
billon, et  les  Infusoires  flagellés  ou  oscillants,  toute  une  section  de  la 


132 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZ  O A I RE  S. 


classe  des  Rhizopodes  à laquelle  ils  onl  donné  le  nom  d’ Infusoires 
suceurs.  Nous  avons  indiqué  plus  haut  les  différences  qui  existent 
entre  les  Rhizopodes  et  les  Infusoires  vrais,  nous  aurons  encore  pro- 
bablement à revenir  sur  ce  sujet,  et,  quant  aux  imperfections  que  nous 
avons  à signaler  dans  la  classification  de  ces  auteurs  et  dans  la  ma- 
nière dont  ils  ont  voulu  grouper  les  genres,  nous  les  relèverons  en 
donnant  les  raisons  que  nous  dirigerons  dans  l’établissement  de  notre 
nouvelle  classification. 


Toutes  les  classifications  qui,  depuis  Muller  jusqu’en  ces  derniers 
temps,  ont  été  proposées  pour  la  classe  des  Infusoires  proprement  dits 
sont  loin,  comme  nous  venons  de  le  voir,  de  répondre  aux  exigences 
d’une  méthode  naturelle  et  des  progrès  de  la  science  en  microzoo- 
logie. Tous  les  auteurs,  sans  exception,  qui  nous  ont  précédé,  n’ont 
pas  su  éliminer  complètement  de  la  classe  des  Microzoaires,  les  êtres 
qui  appartiennent  à des  classes  voisines  ou  éloignées,  et  souvent  onl 
rejeté  dans  le  règne  végétal  des  animaux  dont  les  affinités  avec  les 
Infusoires  ne  sauraient  plus  être  contestées. 

Nous  croyons  devoir  proposer  une  classification  nouvelle  des 
Microzoaires  ou  Infusoires  proprement  dits,  basée  sur  l’étude  anatomo- 
physiologique  des  organes  les  plus  importants,  et  qui,  tout  en  s’ap- 
puyant sur  les  caractères  les  plus  naturels  tirés  de  la  suprématie  des 
fonctions,  aura  encore  l’avantage  de  faciliter  les  recherches  et  le  clas- 
sement de  ces  petits  êtres  dont  la  distribution  en  familles  et  en  genres 
est  restée  jusqu’à  ce  jour  une  des  grandes  difficultés  de  cette  étude. 

Lorsqu’on  examine  la  manière  d’être  des  Infusoires,  on  est  tout 
d’abord  frappé  de  la  différence  qui  existe  entre  eux,  au  point  de  vue 
des  mouvements  qu’ils  exécutent.  Les  uns  nagent  avec  une  grande 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C R OZO  A I RE  S. 


133 


rapidité  quand  ils  sont  libres,  et,  s’ils  sont  fixés,  occasionnent  dans 
l’eau  un  mouvement  de  tourbillon  énergique,  qui  met  au  loin  en 
mouvement  les  particules  en  suspension  dans  le  liquide  ; les  autres 
nagent  plus  lentement,  ont  un  mouvement  de  rotation  sur  eux-mêmes 
quand  ils  sont  agrégés,  ou  de  dandinement  s’ils  sont  isolés,  mais 
ils  n’occasionnent  jamais  dans  le  liquide  ce  tourbillon  remarquable 
que  nous  avons  constaté  chez  les  premiers.  Cette  différence  dans  la 
manière  de  se  comporter  des  Infusoires  ne  correspond  pas  seulement 
à leur  mode  de  progression,  mais  elle  est  intimement  liée  à l’exécu- 
tion d’une  des  plus  importantes  fonctions,  nous  voulons  parler  de 
la  Nutrition. 

Nous  avons  dit,  plus  haut,  en  décrivant  les  différents  organes 
des  Infusoires  que  certains  appendices  qui  sont  des  organes  loco- 
moteurs, servent  en  même  temps  à la  nutrition  en  attirant  à la  bouche 
des  Microzoaires  les  particules  contenues  dans  le  liquide  ambiant. 
Chez  les  Infusoires  les  plus  développés,  les  appendices  sont  généra- 
lement représentés  par  des  cirrhes  (1)  qui  possèdent  une  grande 
puissance  de  vibrations  et  que  nous  avons  appelés  cirrhes  buccaux. 
Ces  cirrhes  placés  en  séries  droite,  oblique,  ou  courbe,  occasionnent 
dans  le  liquide,  par  leur  vibration,  un  mouvement  tourbillonnant 
qui  rappelle  celui  provoqué  par  les  cils  vibratiles  des  Systolides,  et 
amènent  à la  bouche  des  Infusoires  les  particules  nutritives  en  sus- 
pension dans  l’eau.  Chez  quelques  Microzoaires,  les  cirrhes  buccaux 
semblent  manquer  et  le  tourbillonnement  du  liquide  est  alors  occa- 
sionné, soit  par  la  vibration  d’une  lèvre  placée  à l’origine  de  la  bouche, 
comme  on  le  voit  chez  les  Glaucomes,  soit  par  les  cils  plus  déve- 
loppés qui  se  trouvent  dans  le  voisinage  de  la  bouche,  comme  on  le 
remarque  chez  les  Infusoires  dentés.  Cette  propriété  de  déterminer 
dans  le  liquide  un  tourbillon  énergique,  ayant  pour  but  d’attirer  les 
particules  nutritives  et  étant  le  premier  acte  de  la  nutrition,  est  com- 

(1)  Voyez  premier  fascicule,  p.  17. 


134 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZ  0 A I RE  S. 


mune  à un  très-grand  nombre  de  Microzoaires  que  nous  avons  réunis 
dans  notre  premier  ordre  sous  le  nom  de  Microzoa  vorticosa , ou  Mi- 
crozoaires à tourbillon. 

Les  auteurs  qui  nous  ont  précédé,  sans  s’appuyer  sur  la  manière 
dont  s’exécute  le  premier  acte  de  l’importante  fonction  de  la  nutri- 
tion, ont  aussi  séparé  ces  mêmes  Infusoires  des  autres,  parce  qu  ils 
étaient  plus  ou  moins  couverts  de  cils  vibratiles,  et  les  ont  groupés  sous 
le  nom  d’infusoires  ciliés,  Infusoria  ciliata , appellation  fausse  dans 
bien  des  cas,  puisque  certains  Infusoires  de  cet  ordre  n’ont,  comme  les 
Vorticelles  par  exemple,  aucun  cil  sur  leurs  téguments  et  possèdent 
seulement  des  cirrhes  buccaux.  La  présence  seule  des  cils  n’offrirait 
pas  un  caractère  sérieux,  si  elle  n’était  pas  liée  le  plus  ordinairement 
au  premier  acte  de  la  nutrition;  elle  deviendrait  même  dans  certains 
cas,  chez  les  Péridiniens,  par  exemple,  un  caractère  dangereux,  car 
chez  ces  animaux  on  constate  la  présence  de  cils  qui  servent  à la 
locomotion  et  qui  n’ont  aucun  rapport  avec  la  fonction  de  nu- 
trition. 

Le  reste  des  Infusoires  que  nous  plaçons  dans  notre  second  ordre, 
Microzoa  nutantia  ou  Infusoires  oscillants,  est  entièrement  privé  de 
cirrhes  buccaux  ou  de  cils  vibratiles  pouvant  les  remplacer.  Ils  peuvent 
bien  aussi,  dans  le  plus  grand  nombre  de  cas,  attirer  à leur  bouche 
les  particules  étrangères  en  suspension  dans  l’eau,  mais  cette  fonction 
s’exécute  au  moyen  d’une  longue  soie  que  nous  avons  décrite  sous  le 
nom  de  flagellum  (1)  et  dont  les  mouvements  lents  ou  rapides  déter- 
minent dans  le  liquideune  espècede  remous,  qui  suffit  pour  rapprocher 
de  l’orifice  buccal,  ordinairement  très-peu  développé,  les  particules 
nutritives  ou  le  liquide  qui  doit  servir  à la  nutrition,  mais  jamais  ils 
ne  peuvent  occasionner  dans  l’eau  qui  les  baigne  ces  mouvements 
tourbillonnants  énergiques  qui  distinguent  les  Infusoires  de  notre 
premier  ordre. 

(1)  Premier  fascicule,  p.  21. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C RO  ZO  A I RE  S . 


135 


Nous  divisons  donc  la  classe  des  Infusoires  proprement  dits  en 
deux  ordres  : 

1er.  Les  Infusoires  a tourbillon  (/) licrozoa  verticosa). 

2e.  Les  Infusoires  oscillants  ( Microzoa  nutantia). 

Le  premier  ordre  correspond  iî  peu  près  complètement  aux  Infu- 
soires ciliés , et  le  second  aux  Infusoires  cilio- flagellés  et  flagellés 
des  autres  auteurs. 


ORDRE  PREMIER 


MICROZOAIRES  A TOURBILLON  (. M1CROZOA  VORTICOSA). 


Les  Infusoires  qui  composent  notre  premier  ordre  sont,  comme 
nous  l’avons  dit  plus  haut,  munis  d’appareil  vibratile  déterminant 
dans  le  liquide  ambiant  un  tourbillon  plus  ou  moins  énergique,  et 
ayant  pour  résultat  de  faire  pénétrer  dans  la  bouche  des  Microzoaires, 
les  particules  en  suspension  dans  l’eau  et  qui  doivent  servir  à leur 
nutrition.  Cette  propriété  d’agiter  ainsi  le  liquide  n’est  pas  portée  au 
même  degré  d’énergie  chez  tous  les  Microzoaires  de  notre  premier  or- 
dre ; si,  chez  certains  Infusoires,  elle  est  douée  d’une  grande  puissance 
et  étend  au  loin  la  sphère  de  son  action,  chez  d’autres,  et  surtout  chez 
ceux  ou  les  cirrhes  buccaux  sont  remplacés  par  des  cils  vibratiles  plus 
développés  que  ceux  du  reste  de  la  surface,  son  action  est  moins 
étendue  et  en  rapport  avec  la  nature  de  l’orifice  buccal.  Claparède  et 
Lachmann  ont  divisé  les  Infusoires  ciliés  en  deux  groupes,  suivant 
qu’ils  possèdent  un  œsophage  cilié  et  non  dilatable,  ou  un  œsophage 
non  cilié  et  très— dilatable.  Ils  pensent  que  ces  derniers  saisissent  leur 
proie  à Laide  de  lèvres  et  d’un  appareil  dégluleur  particulier,  et  que 
par  conséquent  le  tourbillon  qui,  chez  les  premiers  est  nécessaire  à 
l'acte  de  sa  nutrition,  est  à peu  près  inutile  chez  les  seconds.  Nos  pro- 
pres observations,  concordant  avec  celles  de  Lieberkuhn,  nous  ont 
constamment  démontré  le  contraire,  et  nous  avons  toujours  vu,  chez 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M ICROZOAI  RES.  137 

les  Infusoires  à œsophage  cilié,  comme  chez  ceux  qui  ont  un  œso- 
phage nu,  le  mouvement  des  cils  ou  des  cirrhes  amener  à la  bouche 
les  corps  étrangers,  même  volumineux  qui  devaient  être  absorbés  par 
les  Microzoaires. 

Notre  premier  ordre  se  divise  en  deux  sous-ordres  qui  présentent 
des  caractères  bien  tranchés.  Une  partie  de  nos  Infusoires  à tourbillon 
possèdent  au  sommet  du  corps  un  organe  plane,  bombé  ou  concave, 
entouré  de  cirrhes  bien  développés  et  auquel  on  a donné  le  nom  de 
disque  vibratile.  La  forme  la  plus  ordinaire  de  ces  Microzoaires  est  al- 
longée et  campanulée  ; le  corps  est  atténué  à l’extrémité  inférieure  et 
évasé  au  sommet.  Lorsque  l’animal  est  entièrement  dilaté  et  qu’il 
veut  attirer  à lui  les  particules  nutritives,  il  présente  à son  sommet 
un  évasement  recouvert  par  une  membrane  sur  les  bords  de  laquelle 
se  trouvent  placées  les  rangées  de  cirrhes  qui  occasionnent  le  tourbillon 
dans  le  liquide.  Ces  rangées  de  cirrhes  aboutissent,  en  se  contournant, 
à l’orifice  buccal  qui  est  suivi  d’un  œsophage  plus  ou  moins  garni  de 
cils.  L’orifice  anal  peut  se  trouver  placé  comme  la  bouche  sur  le 
disque  vibratile,  mais,  dans  quelques  cas,  U s’ouvre  non  loin  sur  une 
des  parois  externes  de  l’animal. 

Mais  ce  qui  caractérise  plus  particulièrement  les  Infusoires  de 
notre  premier  sous-ordre,  c’est  le  pouvoir  qu’ils  ont  de  contracter 
leur  sommet  évasé,  comme  le  ferait  un  sphincter,  et  de  faire  rentrer 
dans  l’intérieur  du  corps  le  disque  vibratile  dont  nous  avons  parlé. 
Cette  particularité  a fait  rapprocher  ces  Infusoires  des  Systolides  qui 
ont  aussi  le  pouvoir  de  contracter  leur  sommet  vibratile  et  de  le  faire 
rentrer  dans  l’intérieur  de  l’animal,  mais  là  s’arrête  la  ressemblance, 
et,  comme  nous  l’avons  déjà  dit,  il  n’existe  aucun  rapport  anatomique 
entre  les  Infusoires  vrais  et  les  Rotateurs. 

Le  sommet  cilié,  le  disque  vibratile  dont  nous  venons  de  parler,  est 
loin  d’être  identique  chez  tous  les  Infusoires  de  notre  premier  sous- 
ordre,  il  diffère  même  d’une  manière  assez  notable  dans  les  différents 

<â 


138 


ÉTUDES  SUR  LES  MICROZOAIRES. 


genres,  et  nous  aurons  à signaler  ces  différences  quand  nous  donne- 
rons la  caractéristique  des  familles  et  des  genres  qui  composent  notre 
premier  groupe. 

Les  Microzoaires  à tourbillon  sont  donc  divi:  s en  deux  sous- 
ordres  : 


Microzoaires  à disque  vibratile  rétractile Vorticellidæ. 

Microzoaires  sans  disque  vibratile  rétractile. Paramecidæ. 


PREMIER  SOUS-ORDRE 

VORTICELLIDES  ( Vorticellidæ ) . 

Les  Vorticellides  qui  composent  notre  premier  sous-ordre,  se  pré- 
sentent sous  trois  états  distincts:  Les  Vorticelliens  sont  fixés  par  la  base 
ou  portés  sur  un  pédoncule  rigide  ou  contractile.  LesVaginieoliens  sont 
des  Vorticellides  qui  habitent  une  coque  qu’ils  se  sont  sécrétée,  et  les 
Stentoriens  sont  libres  et  nageurs  sans  coque  ni  pédoncules. 

Les  Vorticellides  se  trouvent  donc  ainsi  divisés  en  trois  familles: 

1.  Vorticellides  pédonculées  ou  fixées I.  Vorticellina. 

2.  Vorticellides  invaginées II.  Vaginicolina. 

3.  Vorticellides  libres III.  Stentorina. 

lre  FAMILLE  : VORTICELLIENS  ( Vorticellina ). 

Les  Infusoires  que  renferme  la  famille  des  Vorticelliens,  ont  tous 
une  forme  et  une  structure  à peu  près  semblables.  Le  corps  ressemble 
à une  urne  dont  le  sommet  évasé  a reçu  le  nom  de  Péristome.  Ce 
péristome  est  éminemment  contractile  et  peut,  en  se  resserrant,  fermer 
complètement  le  sommet  de  l’animal.  Lorsque  le  péristome  est  dilaté, 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C HO  Z O A I RES. 


139 


la  partie  supérieure  de  l’urne  est  fermée  par  un  organe  particulier 
qui  a la  forme  d’un  cône  renversé.  La  base  de  ce  cône  ferme  la  partie 
supérieure  de  l’urne  et  son  sommet  descend  dans  l’intérieur  du  corps. 
On  donne  à la  base  de  ce  cône  le  nom  de  disque  vibratile,  et  il  se 
trouve  séparé  du  péristome  par  un  sillon  assez  profond  où  se  trouve 
l’ouverture  qui  conduit  à la  bouche,  et  de  là  dans  l’œsophage.  Les 
cirrhes,  qui  déterminent  le  tourbillon  intense  que  l’on  remarque  pen- 
dant leur  vibration,  sont  placés  sur  le  disque  vibratile  : ils  commen- 
cent sur  le  côté  droit,  tournent  autour  et  derrière  le  disque,  et  viennent 
se  terminer  en  faisant  plusieurs  tours  de  spires  dans  l’ouverture  buc- 
cale. On  peut  même  considérer  les  cils  qui  se  trouvent  dans  l’œso- 
phage comme  les  derniers  cirrhes  de  la  spire  supérieure.  Cette 
rangée  spirale  de  cirrhes,  qui  est  implantée  sur  le  disque  vibratile, 
n’est  pas  la  seule  que  l’on  remarque  chez  les  Vorticelliens;  les  bords 
du  péristome  en  sont  aussi  munis  et  ont  des  mouvements  plus  rares 
et  plus  saccadés  que  ceux  qui  sont  sur  le  disque  vibratile.  Claparède  et 
Lachman  ne  veulent  pas  qu’il  existe  de  cirrhes  implantés  sur  le  péris- 
tome, ils  pensent  que  les  cils  qu’on  y aperçoit  sont  dus  à des  cirrhes 
du  second  tour  de  la  spire  buccale  qui  ont  quitté  le  bord  du  disque 
pour  descendre  sur  le  flanc  du  pédoncule  (sic).  Nos  observations 
nous  ont  toujours  prouvé  qu’outre  les  cirrhes  buccaux  il  s’en  trou- 
vait sur  les  bords  du  péristome  où  ils  se  montrent  surtout  visibles  sur 
les  côtés,  quand  on  examine  un  Vorticellien  de  profil. 

Par  suite  de  la  contraction  des  fibres  myosiques  qui  se  trouvent 
placées  verticalement  entre  le  péristome  et  le  disque  vibratile,  celui-ci 
peut  rentrer  complètement  dans  le  corps  de  l’animal  avec  les  cirrhes 
qui  le  surmontent,  pendant  que  la  contraction  des  fibres  circulaires 
resserre  le  péristome  en  le  fronçant,  et  ferme  entièrement  le  sommet 
de  l’Infusoire. 

L’anus,  chez  les  Vorticelliens,  se  trouve  placé  non  loin  de  l’ouver- 
ture buccale,  sur  le  disque  lui-même,  et  dans  le  vestibule  qui  s’étend 


140 


ÉTUDES  SUR  UES  M I CROZO  AIRES. 


jusqu’à  la  bouche,  on  remarque  une  soie  longue  et  presque  toujours 
immobile,  et  qui  paraît  ne  s’agiter  qu’au  moment  de  la  sortie  des  fèces. 

La  vésicule  contractile  se  montre  sur  la  paroi  du  Vorticellien  au- 
dessous  du  péristome  et  semble  placée  dans  la  région  qui  correspond 
à la  courbure  de  l’œsophage.  En  réalité,  elle  se  trouve  immédiate- 
ment sous  la  cuticule  qui  est  très-ami ncie  en  cette  place. 

Le  nucléus  est  généralement  bien  développé  et  de  forme  rubanée, 
mais  il  varie  suivant  les  genres  et  même  suivant  les  espèces. 

Tous  les  Vorticelliens  sont  fixés  : les  uns  comme  les  Vorticella , les 
Epistylis , les  Carchesium,  sont  portés  sur  des  pédoncules  rigides  ou 
contractiles,  simples  ou  rameux  et  dont  nous  avons  étudié  la  structure 
dans  la  première  partie  de  cet  ouvrage  (1).  Les  autres,  comme  les 
Gerda  et  les  Scyphydia  sont  adhérents  par  leur  base,  soit  immédiate- 
ment, soit  au  moyen  d’une  attache  très-courte. 

Nous  ne  reviendrons  pas  ici  sur  le  mode  de  multiplication  des 
Vorticelliens,  ni  sur  leur  vie  errante  quand  ils  sont  momentanément  à 
l’état  libre,  cette  question  ayant  déjà  été  traitée  dans  le  premier  fas- 
cicule auquel  nous  renvoyons  (2). 

La  famille  des  Vorticelliens , telle  que  nous  la  restreignons,  com- 
prend toutes  les  Vorticelles  de  Millier,  une  partie  de  la  famille  des  Vor- 
ticelliens de  Dujardin,  de  Claparède  et  Lachmann,  et  d’Ehrenberg,  et 
correspond  plus  exactement  aux  Vorticelliens  de  Siebold  et  de  Perty. 

Voici  les  caractères  principaux  qui  distinguent  les  genres  de  cette 
famille  : 


(1)  Premier  fascicule,  p.  6 et  11. 

(2)  Id.  kl.  p.  56  et  suivantes. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C RO  ZO  AI  RES. 


141 


/Simple 

(Contractile./  /Chaque  branche 

I i ayant  un  mus- 

..  i cle  spécial. .. . 

Ramifié./,  1 , 

Un  muscle  pour 

[ toutes  lesbran- 

I ches 

'Non  contractile 

Pas  d’attache 

Point  de  pédoncule.  jUne  attache  courte  ;j  simPle 

( spire  buccale i Multiple 


< 

z 

S 

ij 

H 

O 

I— H 

H 

ai 

O 


1.  VORTICELLA. 

2.  Carcdesium. 

3.  ZOOTÜAMNICM. 

4.  Epistylis. 

5.  Gerda. 

6.  SCYPIIYDIA. 

7.  Spirochona. 


Les  sept  genres  qui  appartiennent  aux  Vorticelliens,  composent 
une  famille  des  plus  naturelles  et  qui  est  acceptée  par  presque  tous  les 
Microzoologistes.  Nous  expliquerons  plus  loin  les  raisons  qui  nous 
ont  amené  à en  retrancher  les  Vaginicoliens  et  les  Stentoriens. 


1er  GENRE  : VORTICELLA 

(PL  IV,  fig.  5,  8,9,10,  11,  12, 13,  14,  23,  24.  — Pl.V,  fig.  1,  12.  —PI.  VI,  lig.  8,  12. 
— PL  VII,  fig.  1-17,  18-22.  — PL  IX,  fig.  7 et  9.) 

Le  genre  Vorticella  est  caractérisé  par  un  pédoncule  simple  et  émi- 
nemment contractile.  La  contraction  du  pédoncule  se  fait  ordinaire- 
ment en  spirale;  mais  dans  quelques  cas  il  se  contracte  en  zig  zag. 
Nous  ne  pensons  pas  que  cette  différence  dans  la  contraction  des  pé- 
doncules soit  suffisante  pour  l’établissement  d’un  genre  nouveau, 
quand  surtout  les  autres  caractères  plus  importants,  tirés  de  la  structure 
du  corps  lui-même,  restent  les  mêmes.  Toutes  les  espèces  rameuses 
qui  ont  été  placées  par  les  auteurs  dans  le  genre  Vorticella , doivent 
être  rapportées  soit  aux  Carchesium , soit  aux  Z oothamnium. 


142 


ÉTUDES  SUR  LES  M 1 C R 0 Z 0 A I RE  S. 


T GENRE  : CARCHESIUM 
(PI.  VI,  fig.  1.) 

Le  genre  Carchesium  est  formé  de  toutes  les  Vorticellines  qui  ont 
un  pédoncule  ramifié,  mais  dont  chaque  branche  est  munie  d’un  mus- 
cle particulier,  qui  permet  à chaque  individu  de  se  contracter  sans 
que  les  autres  participent  forcément  à ce  mouvement.  Souvent  un 
individu  en  se  contractant,  amène  la  contraction  de  ses  voisins,  mais 
ce  mouvement  est  le  résultat  de  la  frayeur  occasionnée  par  l’agitation 
du  liquide.  Cependant  les  premiers  individus,  ceux  dont  le  muscle 
provient  du  rameau  principal,  peuvent  en  se  contractant  amener  le 
retrait  de  la  colonie  tout  entière,  mais  ce  retrait  ne  s’effectue  qu’à 
la  base,  et  ne  communique  pas  son  action  aux  différentes  branches  de 
la  colonie.  L’espèce  type  du  genre  Carchesium  est  le  C.  polypinum, 
Ehrenberg. 

3e  GENRE  : ZOOTHAMNIUM 

Le  genre  Zoothamnium  se  distingue  du  précédent  par  la  nature 
du  pédoncule  rameux  dont  le  muscle  se  distribue  dans  tous  les  ra- 
meaux sans  discontinuité,  de  telle  façon  que  la  contraction  d’une  partie 
de  la  colonie  amène  la  contraction  de  tout  l’ensemble.  Les  individus 
qui  composent  une  même  famille  sont  donc,  au  point  de  vue  du  mou- 
vement, solidaires  les  uns  des  autres  et  participent  tous  plus  ou  moins 
à la  contraction  provoquée  par  l’un  d’eux.  — Ehrenberg,  et  plus  tard 
Dujardin,  font  remarquer  qu’il  n’est  pas  rare  de  trouver  chez  les  zoo- 
thamnium des  individus  plus  développés  que  les  autres,  et  conservant 
une  forme  arrondie.  Ces  auteurs  expliquent  ce  fait  par  le  résultat  de  la 
fissiparité  et  pensent  que  ces  individus  plus  gros  que  les  autres  sont 
seuls  appelés  à se  détacher  et  à aller  fonder  une  autre  colonie.  Les 
recherches,  qui  plus  tard  seront  dirigées  dans  ce  sens,  viendront  décider 
cette  question  encore  très-douteuse.  Les  principaux  Zoothamnium 


CLASSIFICATION  ET  DÉLIMITATION  DES  M I C RO  Z O A 1 RE  S. 


143 


sont  le  Z.  arbuscula,  Ehr.  — Z.  'parasita , Stein.  — Z.  alternais, 
Clap,  et  Lach.  ete. 

4°  GENRE  : ÉPISTYLIS 

(PI.  VI,  fig.4,5,6,  7.— PI.  VIII,  üg.  5-16  et  17-19.  — PL  IX,  fig.  3-6.  — PL  XI,  ûg.  1-5.) 

Le  genre  Epistylis  se  distingue  des  genres  précédents  par  un 
pédoncule  non  contractile.  Le  genre  Opercularia,  créé  parGoldfuss 
puis  remis  en  honneur  par  Ehrenberg,  a été  formé  aux  dépens  des 
Épistylis  pour  des  espèces  de  grande  taille  chez  lesquelles  Ehrenberg 
croyait  reconnaître,  comme  chez  les  Zoothamniun , deux  sortes  d’indi- 
vidus. Les  auteurs  qui  ont  suivi  Ehrenberg,  n’ont  pu,  comme 
nous,  découvrir  les  gros  individus  dont  parle  le  savant  de  Berlin,  à 
moins  qu’il  n’ait  pris  pour  tels  des  acinètes  que  l’on  rencontre  fré- 
quemment sur  les  tiges  d 'Epistylis.  Quant  à la  saillie  du  sommet  en 
forme  d’opercule,  elle  est  commune  à toutes  les  espèces  et  ne  peut 
être  un  caractère  générique. 

La  multiplication  chez  les  Epistylis  se  fait,  comme  chez  les  autres 
Vorticelliens,  par  fissiparité,  et  chaque  nouvel  individu  sécrète  son 
pédoncule.  Celui-ci  est  composé  d’une  enveloppe  corticale  et  d’une 
cavité  qui  est  probablement  remplie  d’une  matière  animale  hya- 
line. Le  pied  du  premier  pédoncule  est  toujours  étalé  à son  point 
d’attache  avec  les  corps  étrangers  et  les  rameaux  paraissent  séparés 
du  tronc  par  des  diaphragmes  qui  interrompent  la  communication  de 
la  cavité  entre  tous  les  rameaux. 

Lorsqu’un  Épistylis  se  contracte,  son  disque  rentre  dans  l’inté- 
rieur, son  péristorne  se  resserre,  et  la  base  de  l’individu  se  plisse 
en  descendant  un  peu  le  long  du  pédoncule  inflexible,  de  manière  à 
recouvrir  celui-ci  sur  une  petite  étendue,  en  l’invaginant.  — Il  n’est 
pas  rare  de  voir  sur  une  colonie  quelques  individus,  dont  la  base  est 
munie  d’une  couronne  de  cils  vibratiles  (1):  ceux-ci  vont  bientôt  se 

(1)  PI.  VIII,  fig.  7,  8,  9,  10,  11,  12,  13,  14,  15,  16. 


144 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C RO  Z 0 A I RE  S. 


détacher  de  leur  pédoncule,  s’élancer  en  liberté  dans  le  liquide  et 
plus  tard  se  fixer  sur  un  objet  quelconque  où  ils  deviendront  la 
souche  d’une  nouvelle  colonie. 

L’espèce  type  de  ce  genre  est  Y Epis ty  lis  plicatilis,  Ehren.  Infus., 
p.  281,  pi.  XXVIII,  fig.  1. 

5e  GENRE  : GERDA 
(Clap.  et  Lacli.  pl.  Il,  fig.  5-8,  p.  117.) 

Le  genre  Gerda  a été  créé  par  Claparède  et  Lachmann  pour  une 
espèce  cylindrique,  allongée,  ayant  du  reste  les  caractères  des  Vor- 
ticellides,  mais  ne  présentant  aucun  point  d’attache  à sa  hase,  bien 
qu’elle  ait  la  propriété  de  se  fixer  aux  corps  étrangers.  La  seule  es- 
pèce qu’ils  rapportent  à ce  genre  est  la  G.  glans,  et  ils  mettent  indû- 
ment dans  le  genre  Scyphydia  des  individus  qui  ont  pour  se  fixer  un 
bourrelet  ou  sphincter  à la  hase,  faisant  fonction  de  ventouse.  Nous 
pensons  que  les  Scyphydia  limacina,  et  physarum,  Lachmann,  pré- 
sentent plutôt  les  caractères  de  la  Gerda,  et  devront  être  retirés  du 
genre  Scyphydia,  Duj.,  qui  a été  mal  compris  par  Claparède  et 
Lachmann. 


6e  GENRE  : SCYPHYDIA 
(Pl.  IY,  fig.  1 et  pl.  VIII,  fig.  1-4.) 

Dujardin  en  créant  le  genre  Scyphydia,  avait  en  vue  des  Vorticel- 
lides  à corps  allongé  et  fortement  striés,  dont  la  hase  est  fixée  aux 
corps  étrangers  par  une  attache  arrondie  et  très-courtes  et  ne  pré- 
sentant pas  la  structure  du  pédoncule  des  Vorticelles  ou  des  Epis- 
tylis.  C’est  à tort  que  Claparède  et  Lachmann  ont  rejeté  les  espèces 
décrites  par  Dujardin,  comme  étant  de  jeunes  Vorticelles  ou  Epistylis, 
caries  espèces  de  Scyphydies  que  nous  connaissons  n’ont  aucun  rap- 
port avec  les  espèces  des  genres  précédents  et  appartiennent  bien  à 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I CROZO  A I R E S. 


urs 


un  genre  spécial.  — On  se  demande  aussi  pourquoi  Lachmann, 
n’admellant  pas  le  genre  de  Dujardin  tel  que  ce  dernier  le  décrit, 
s’en  empare  pour  y placer  d’autres  animaux  et  en  change  complè- 
tement la  caractéristique?  Nous  avons  vu  que  les  Scyphydies  de 
Lachmann  devaient  plutôt  rentrer  dans  le  genre  Gerda,  à moins 
qu’on  ne  veuille  pour  ces  deux  espèces  créer  un  genre  nouveau. 

Les  espèces  que  nous  décrirons  plus  loin  sous  le  nom  de  Scyphy- 
dies, et  qui  ont  été  parfaitement  observées,  ne  sont  pas  de  jeunes  Vor- 
ticelies  ou  autres,  dont  elles  diffèrent  par  le  tégument  et  le  point  d’at- 
tache, et  correspondent  probablement  aux  figures  dessinées  par 
Muller,  pi.  XL1V,  figures  10  et  1 1 , et  décrites  sous  les  noms  de  Vorti- 
cella  ringens  et  V.  inclinans. 

V GENRE  : SPIROCHONA 

Nous  ne  connaissons  le  genre  Spirochona , créé  par  Stein,  que  par 
la  description  et  la  figure  que  cet  auteur  en  donne.  Le  corps  est 
fusiforme,  et  attaché  par  un  pied  arrondi  et  très-court.  Le  disque  vi- 
bratile  est  plié  en  spire  faisant  au  moins  trois  tours  et  garni  de  cils 
vihratiles. 

C’est  avec  doute  que  nous  avons  placé  le  genre  Spirochona  dans 
les  Vorticellides,  les  recherches  futures  feront  connaître  s’il  est  bien 
réellement  à sa  place.  Pritchard  cite  les  deux  espèces  suivantes: 
S.  gemmipara  (pi.  XXX,  fig.  17,  20)  et  S.  Scheutenii  (pi.  XXX,  fig. 
27,  28). 


IIe  FAMILLE  : VAGINICOL1ENS  ( Vaginicolina ) 

La  famille  des  Vaginicoliens  est  formée  par  les  Vorticellides 
contenus  dans  une  coque  résistante,  et  qui  est  probablement  le 
résultat  de  leur  sécrétion.  Cette  enveloppe  qu’Ehrenberg  appelle  une 
cuirasse,  est  généralement  mince,  transparente,  et  protège  l’animal 

19 


Vaginicolina. 


146 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CR  O ZO  A I RE  S. 


dont  le  corps  est  ordinairement  fixé  par  sa  base  au  fond  de  celte  loge. 
L’ouverture  de  la  coque,  par  où  le  vorlicellide  peut  faire  sortir  l’ex- 
trémité antérieure  de  son  corps,  est  plus  étroite  que  le  reste  et  se 
prolonge  souvent  sous  forme  de  goulot.  Les  Ophrydies  n’ont  pas 
de  vraie  coque,  mais  l’extrémité  inférieure  de  leur  corps  se  perd 
dans  une  masse  gélatiniforme  commune  à toute  la  colonie. 

Les  Vaginicoliens  ont  le  corps  nu  ou  cilié  : les  premiers  ont  l’or- 
ganisation des  Vorticelliens,  et  le  disque  vibratile  est  à peu  près  iden- 
tique à celui  de  ces  derniers.  Les  Vaginicoliens  ciliés  ont  au  contraire 
le  disque  vibratile  infundibuliforme,  et  le  bord  interne  du  péristome 
semble  seul  garni  de  cirrhes,  ou  du  moins  on  ne  peut  pas  bien  aper- 
cevoir ceux  qui  conduisent  à la  bouche  ni  la  position  exacte  de  celle-ci. 
En  traitant  des  genres,  nous  verrons  quelles  sont  les  raisons  qui  ont 
amené  certains  auteurs  à rejeter  les  vaginicoles  ciliés  de  la  section  des 
Vorticellides. 

Notre  famille  des  Vaginicoliens  renferme  les  Ophrydiens  d’Ehren- 
berg, une  partie  des  Vorticelliens  de  Dujardin  et  de  Claparède,  et 
les  Ophrydinesde  Pritchard  augmentées  du  genre  Fmù(Clap.  etLach.). 

Le  tableau  suivant  donne  les  caractères  principaux  des  genres 
que  renferme  la  famille  des  Vaginicoliens. 


Pas  de  vraie  coque  ; une  masse  gélatineuse  com- 
mune à toute  la  colonie 

I Animal  librement  suspendu 
dans  sa  coque 

: Coque  fixée 
V parl’extré- 
Animal  attaché!  mité  pos- 
danssacoque. J térieure... 

I Coque  fixée 
' parlecôté. 

1 Animal  fixé  dans  sa  coque  par  un  pédoncule  con- 
contractile 



'Point  de  pédoncule  contractile 


/Corps nu....  • 


1.  Ophrydium. 

2.  Lagenopiirys. 

3. ^Cothurnia. 

4.  Vaginicola. 

5.  Tintinnus. 

6.  Freia. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C R OZO  A I R ES. 


147 


lur  GENRE  : OPHRYDIUM 

Le  genre  Ophrydium , que  tous  les  auteurs  ont  placé  dans  la  sec- 
tion des  vorticellines  cuirassées,  est  le  seul  de  la  famille  des  Vagini- 
coliens  qui  n’ait  réellement  pas  de  cuirasse,  c’est-à-dire  de  gaine 
protectrice.  Les  individus  sont  libres  dans  une  grande  étendue  et  ne 
peuvent,  en  se  contractant,  rentrer  et  se  cacher  dans  la  masse  commune; 
seule,  leur  partie  inférieure  s’enfonce  danscelte  substance  gélatineuse, 
et  semble  pénétrer  jusqu’au  centre.  Cette  partie  inférieure  parait  être 
un  pédoncule  non  contractile  qui  finit  par  se  confondre  avec  la  niasse 
commune  sécrétée  par  la  colonie. 

Le  seul  représentant  de  ce  genre  est  Y Ophrydium  versatile , 
dont  l’ensemble  atteint  quelquefois  une  grosseur  considérable  et  qui 
a été  bien  étudié  par  Ehrenberg,  Frantzius  et  Stein.  (voy.  les  figures 
données  par  ces  auteurs)  (1). 

2e  GENRE  : LAGENOPHRYS 

Créé  par  Stein,  le  genre  Lagenophrys  a été  établi  pour  des  Va- 
ginicoliens,  qui  ne  sont  point  fixés  au  fond  de  la  coque,  mais  qui 
sont  librement  suspendus  au  bord  de  l’ouverture  de  celle-ci.  Ce  ca- 
ractère les  distingue  des  autres  genres  de  cette  famille,  qui  tous  pré- 
sentent des  animalcules  adhérents  à la  partie  profonde  de  la  coque. 

L’espèce  type,  L.  Vaginicola , a été,  d’après  Stein,  décrite  et  figurée 
par Pritchard  (pi.  XXX,  fig.  29-36. 

3e  GENRE  : COTHURNIA 

(PI.  IX,  fig.  1 et  2.  — PI.  X,  fig.  12-17  et  20-26.  — PI.  XI,  fig.  7). 

(PI.  X.  fig.  1-11  et  27.) 

Le  genre  Cothurma  a été  établi  par  Ehrenberg  pour  des  Vaginico- 
(1)  Stein,  pl.  IV,  fig.  2.  — Pritchard,  pl.  XXIII,  fig.  5-6,  etc. 


148  ETUDES  SUR  LES  M I C RO  Z 0 A 1 RE  S. 

liens  dont  la  coque  est  adhérente  aux  corps  étrangers  par  un  pédi- 
cule plus  ou  moins  développé,  ce  qui,  pour  cet  auteur,  le  distingue 
du  genre  Vaginicola , dont  la  coque  est  sessile.  Les  auteurs  qui  1 ont 
suivi,  Dujardin,  Stein,  Eichwald,  Claparède,  etc.,  n admettent  pas 
cette  caractéristique,  parce  que,  prétendent-ils,  ils  ont  trouvé  des 
Vaginicola  à coque  pédiculée.  Or,  comme  i!  n’existe  aucune  dillé- 
rence  entre  les  animaux  qui  habitent  ces  coques,  et  que  c est  la 
nature  de  celle-ci  qui  est  prise  pour  caractère  générique,  nous  ne 
pouvons  admettre  une  Vaginicole  avec  une  coque  pédicellée,  de  même 
que  nous  ne  pouvons  comprendre  une  Cothurnie  avec  une  coque 
sessile. 

En  admettant  la  diagnose  de  Claparède  et  Lachmann,  nous  don- 
nerons le  nom  de  Vaginicola  à toutes  les  espèces  dont  la  coque  est 
adhérente  par  une  des  faces  latérales,  elles  autres  espèces  formeront 
le  genre  Cothurnia.  Mais  le  genre  Cothurnia , ainsi  constitué,  renfer- 
mera encore  des  cires  différents  entre  ' eux.  En  effet,  nous  voyons 
(pl.  IX,  fig.  1 etpl.  X,  fig.  12,  13,  17,  23,  24)  des  espèces  qui  sont 
renfermées  dans  des  coques  adhérentes  par  un  pédicule  bien  déve- 
loppé; d’autres  (pl.  IX,  fig.  2 etpl.  X,  fig.  20,  21),  dont  la  coque  est 
fixée  directement  aux  corps  étrangers  et  sans  pédicule  intermédiaire  ; 
et  enfin,  une  autre  espèce  dont  la  coque  est  sessile  (pl . X,  fig.  13, 
16),  mais  où  l’on  voit  l’animalcule  adhérent  au  fond  de  la  loge  au 
moyen  d’un  pédicule  court  et  strié.  Il  résulte  de  cet  examen,  que  l'on 
pourrait  avec  ces  différentes  espèces  former  trois  genres:  les  Vagi- 
nicoliens  avec  coque  pédiculée  constitueront  le  genre  Cothurnia ; 
ceux  avec  coque  sessile,  le  genre  Planicola  et  les  derniers  avec  pé- 
doncule interne,  le  genre  Stylocola.  — En  décrivant,  dans  la  troi- 
sième partie  de  cet  ouvrage,  les  espèces  qui  appartiennent  à ces 
genres,  nous  reviendrons  plus  au  long  sur  ces  considérations. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M 1 C R O Z O A 1 R E S. 


149 


4e  GENRE  : VAGINICOLA 
(PI.  X,  fig.  1,  11  et  27.) 

Le  genre  Vaginicola,  d’après  la  caractéristique  que  nous  venons 
de  donner  du  genre  précédent,  se  trouve  réduit  aux  espèces  dont  la 
coque  est  fixée  aux  corps  étrangers  par  un  des  colés.  La  coque  est 
alors  plate  du  côté  adhérent  et  bombée  à la  paroi  opposée  ; elle  se 
prolonge  en  un  col  plus  ou  moins  allongé  et  qui  se  redresse  en  s’é- 
loignant du  point  d’attacbe.  La  forme,  la  longueur  et  la  direction  du 
col  varie  chez  les  différentes  espèces.  Il  n’est  pas  rare  de  voir  la 
coque  des  Vaginicoles  entourée  des  débris  d’une  première  tunique 
qui  forme  des  lambeaux  autour  de  la  coque  définitive,  et  qui  souvent 
ont  une  couleur  jaune  assez  vive. 

5e  GENRE  : TINTINNUS 

Le  genre  Tintinnus  a été  consciencieusement  étudié  par  Clapa- 
rède et  Lachmann,  qui  ont  cru  devoir  le  retirer  de  la  famille  des 
Vaginicoliens,  où  les  autres  auteurs  l’avaient  placé,  pour  l’ériger  en 
famille  des  Tintinnodea.  Les  raisons,  sur  lesquelles  ces  savants 
s’appuient,  ne  nous  semblent  pas  suffisantes  pour  expliquer  ce  chan- 
gement qu’ils  opèrent  dans  les  familles  établies.  En  effet,  ils  consta- 
tent que  les  Vorticelliens  ont  le  corps  glabre,  tandis  que  les  Tin- 
tinnus ont  le  corps  cilié.  La  présence  de  cils  à la  surface  des 
téguments  n’est  pas  un  caractère  tellement  essentiel  et  important, 
qu’il  doive  primer  cet  état,  si  remarquable  des  Vorlicellides,  d’avoir 
une  surface  antérieure  ciliée  et  rétractile,  ce  qui  suppose  une  organi- 
sation déjà  très-compliquée  et  un  mécanisme  musculaire  qu’on  ne 
rencontre  que  chez  les  Vorticelliens.  Or,  les  Tintinnus  ont  aussi  un 
disque  vibratile  rétractile,  seulement  il  diffère  de  ceux  des  autres 
Vorticellides,  en  ce  que,  au  lieu  d’ètre  plat  ou  bombé,  il  est  concave 


150 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZ  O A 1 RE  S. 


et  se  rapproche  en  cela  de  celui  du  genre  suivant.  Claparède  et  * 
Lachmann  attachent  aussi  trop  d’importance  à la  direction  droite  ou 
gauche  de  la  spire  buccale;  cette  direction  n’a  pas  la  valeur  qu’ils 
veulent  lui  attribuer,  et  l’on  sait  que,  chez  des  êtres  plus  élevés  dans  le 
règne  animal,  on  trouve  chez  la  même  espèce  des  anomalies  encore 
plus  sensibles. 

Les  Tintinnus  sont  donc  bien  des  Vorticellides  qui  doivent  trouver 
leur  place  dans  la  famille  des  Vaginicoliens.  Ils  sont  fixés  à la  partie 
inférieure  de  la  coque  par  un  pédoncule  assez  développé  et  contrac- 
tile comme  celui  des  Vorticelles.  La  coque  n’est  pas  toujours  adhé- 
rente et  l’animal  l’emporte  dans  sa  course  rapide,  ce  qui  explique  la 
présence  des  cils  dont  le  corps  du  Tintinnus  est  couvert. 

L’espèce  type  est  le  Tintinnus  inquilinus,  Clap.  et  Lach.,  pl.  VIII, 
fig.  2. 

6e  GENRE  : FREIA 

Claparède  et  Lachmann  ont  établi  le  genre  Fréta  pour  deux  In- 
fusoires, habitant  une  coque  fixée  par  le  côté  comme  celle  des  Vagi- 
nicoles.  Le  corps  des  Fréta  est  entièrement  cilié  comme  celui  des 
Tintinnus , mais  il  est  directement  adhérent  au  fond  de  la  coque 
sans  intermédiaire  de  pédoncule.  La  partie  antérieure  de  l’animal, 
quand  il  s’épanouit,  présente  un  évasement  infundibuliforme  compris 
entre  deux  lobes  arrondis.  Le  calice  représente  à peu  près  un  cornet 
échancré  en  rond  d’un  côté.  Les  cirrhes  forment  une  spire  qui  fait  tout 
le  tour  du  cornet  et  qui  se  trouve  placée,  non  sur  le  péristome,  mais 
en  dedans  de  celui-ci.  Le  disque  vibratile  est,  comme  celui  des  Tin- 
tinnus, infundibuliforme,  mais  peut-être  un  peu  plus  profond.  Quand 
l’animal  se  contracte,  il  retire  en  dedans  son  disque,  son  péristome 
se  ressert  et  rentre  aussi  à l’intérieur  avec  le  disque,  et  la  Freia  affecte 
ainsi  une  forme  sphérique  bien  différente  de  la  forme  élégante 
qu  elle  prend  en  s’épanouissant. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M IC  R OZO  A I UE  S. 


151 


Malgré  les  caractères  essentiels  qui  font  de  la  Fréta  une  vraie 
Vorlicellide,  Claparède  et  Lachmann  l’ont  reléguée  dans  la  famille 
des  Bursariens,  ou  elle  n’a,  pour  toute  voisine  de  caractères,  que  le 
Stentor  aussi  dépaysé  qu’elle  en  pareille  compagnie.  En  étudiant  le 
genre  Stentor,  nous  aurons  occasion  de  revenir  sur  les  motifs  erronés 
qui  ont  conduit  les  savants  de  Genève  à commettre  une  semblable 
monstruosité. 

Muller  avait  déjà  figuré  une  Freia  sous  le  nom  de  Vorticella  am- 
pulla  (pi . XV,  fig.  4,  7).  Claparède  et  Lachmann  en  décrivent  une 
autre,  la  F.  aculeata,  qui  est  parfaitement  représentée,  pl.  X,  fig.  5-8. 

M.  Milne-Edwards  a décrit  sous  le  nom  de  Vorticellida , une  es- 
pèce contenue  dans  un  fourreau,  au  fond  duquel  elle  est  attachée  par 
un  pédoncule  contractile.  Ce  pédoncule  se  divise  en  plusieurs  ra- 
meaux qui  portent  des  animalcules  en  forme  de  cornet  et  qui,  en  se 
contractant,  peuvent  se  retirer  dans  la  coque.  — Le  genre  Vorticel- 
lida, ainsi  caractérisé,  doit  évidemment  rentrer  dans  la  famille  des 
Vaginicoliens. 

Ut  FAMILLE  : STENTORIENS  ( Stenlorina ) 

La  troisième  famille  des  Vorticellides  renferme  des  êtres  qui 
présentent  les  caractères  de  ces  dernières,  c’est-à-dire  qui  possèdent 
un  disque  vibratile  rétractile,  mais  qui  ne  sont  plus  fixés  comme  dans 
les  deux  familles  précédentes  et  mènent  une  vie  libre  et  errante. 
Müller,  comme  nous  l’avons  vu,  a placé  les  Stentoriens  dans  sa  fa- 
mille des  Vorlicelles,  à l'exception  pourtant  de  l’Urocentre,  dont  il  a 
fait  un  Cercaire.  Ehrenberg  réunit  les  Stentors,  les  Trichodines  et 
l’Urocentre  dans  sa  famille  des  Vorticellina,  affirmant  ainsi  les  rap- 
ports qui  existent  entre  tous  les  genres  de  cette  famille.  Dujardin,  ac- 
ceptant le  nom  d 'Urceolaria,  créé  par  Lamarck,  pour  les  Trichodina 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R 0 Z 0 A I RE  S . 


d’Ehrenberg’,  constitue  1ü  famille  des  Urcéolariens,  dans  laquelle  il 
place  les  Stentor , les  Trichodina  ( Urceolaria ) et  Y Urocentrum , mais 
il  a le  tort  d’y  ajouter  le  genre  Ophrydia , que  nous  avons  décrit  sous 
le  nom  (YOphrydium  et  qui  a beaucoup  plus  d’affinité  avec  les  Vagi- 
nico'iens.  — Pritchard  suit  exactement  la  classification  d’Ehrenberg, 
et  place  les  Stenloriens  en  tête  des  Vorticelles,  parmi  lesquelles  il  laisse 
subsister  le  genre  Opercularia.  Claparède  etLachmann,  malgré  l’o- 
pinion presque  générale  des  Microzoologistes  qui  ont  tous  reconnu 
les  rapports  intimes  qui  unissent  les  Stentors  aux  Vorlicelliens,  n’ad- 
mettent plus  dans  la  famille  Vorticellina  que  le  genre  Trichodina 
d’Ehrenberg.  Il  a fait  grâce  à ce  dernier  genre,  parce  que  le  corps  des 
Trichodines  est  glabre,  bien  qu’elles  portent  à leur  base  une  couronne 
ciliaire  abondante,  et  qui  leur  permet  de  marcher  avec  rapidité  sur 
les  objets  étrangers.  Claparède  et  Lachmann  attachent  à la  présence 
des  cils  qui  existent  ou  n’existent  pas  à la  surface  de  la  cuticule,  une 
valeur  qu’en  réalité  ils  n’ont  pas  ; l’habit  ciliaire  est  un  accident  plus 
ou  moins  fréquent  chez  les  Infusoires,  et  ils  ont  le  tort  de  lui  sa- 
crifier les  caractères,  bien  autrement  importants,  des  organes  qui  pré- 
sident aux  fonctions  de  nutrition. 

C’est  sous  l'influence  de  ces  considérations  erronées,  que  les 
auteurs  que  nous  venons  de  citer  ont  retranché  les  Tintinnus  de  la 
famille  des  Vaginicoliens,  et  qu’ils  ont  placé  les  Stentors  dans  leur 
famille  hybride  des  Bursariens. 

Voici  les  principaux  caractères  qui  distinguent  les  genres  de  la 
famille  des  Stentoriens. 


I Corps  entièrement  cilié 1.  Stentor. 

(Animal  organisé  pour  la  marche 2.  Trichodina. 

Corps  nu.  ] 

( Animal  simplement  nageur 3.  Urocentrum. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C ROZO A I RES. 


153 


1"  GENRE  : STENTOR 

(PI.  I,  flg.  1-10.  — PI.  U,  üg.  1-19.  — PI.  III,  Qg.  1-7.) 

Le  genre  Stentor  renferme  des  animaux  ciliés  sur  tout  le  corps,  émi- 
nemment contractiles  et  susceptibles  de  se  fixer  temporairement  par 
leur  partie  inférieure.  Leur  forme,  lorsqu’ils  sont  étendus,  est  celle 
d’un  cône  très  allongé,  terminé  inférieurement  par  une  partie  amincie 
et  présentant  au  sommet  une  surface  tronquée,  légèrement  bombée,  et 
où  l’on  retrouve  tous  les  organes  qui  distinguent  les  Vorticellides  : le 
péristome,  le  disque  vibratile  et  la  spire  buccale.  Comme  chez  toutes 
les  Vorticellides,  le  disque  vibratile  porte  l’ouverture  buccale  et  l’anus, 
et,  par  suite  d’une  contraction  des  fibres  myosiques  longitudinales, 
il  peut  se  retirer  en  dedans  pendant  que  le  péristome  se  referme  sur 
lui.  Dans  cet  état  la  forme  générale  se  trouve  modifiée,  et  le  Stentor 
affecte  une  forme  sub -globuleuse. 

Claparède  et  Lachmann  ont  attaché  trop  d’importance  à la  pré- 
sence des  cils  qui  couvrent  le  tégument  de  certaines  Vorticellides  ; 
nous  avons  déjà  vu  que,  retirant  les  Tintinnus  de  cette  section,  ils  ont 
érigé  ce  genre  en  famille,  se  basant  spécialement  sur  la  présence 
des  cils  qui  couvrent  la  surface.  Ils  ont  fait  plus  pour  les  Stentors  ; non- 
seulement  ils  les  ont  éloigné  des  Vorticellides,  mais,  sous  prétexte  que  la 
spire  tourne  à droite  plutôt  qu’à  gauche,  et  que  le  corps  est  entiè- 
rement cilié,  oubliant  les  caractères  les  plus  essentiels  de  ces  ani- 
malcules, ils  les  ont  placés  dans  la  famille  des  Bursariens,  une  de 
leurs  familles  la  plus  mal  établie. 

Il  est  une  loi  qui  n’est  pas  encore  assez  reconnue  et  appréciée 
par  les  naturalistes,  et  qui  chaque  jour  s’impose  de  plus  en  plus 
dans  la  science,  c’est  que  la  fonction  prime  l’organe.  Un  organe  qui 
n’a  plus  de  fonction  à remplir  s’atrophie  bientôt  et  finit  par  dispa- 
raître, tandis  que  là  où  une  fonction  est  devenue  nécessaire,  l’organe 

20 


154 


ÉTUDES  SUE  LES  M I CRO  Z 0 A I RE  S. 


se  constitue  pour  y subvenir.  Nous  avons  vu  l'application  de  cette  loi 
chez  les  Vorticelles,  dont  le  corps  est  glabre  tant  qu’elles  restent 
attachées  à leur  pédoncule,  mais  qui  s’entourent  d’une  couronne  de 
cirrhes  aussitôt  qu’elles  doivent  se  détacher  et  devenir  errantes.  Cette 
même  couronne  ciliaire,  qui  avait  pris  naissance  pour  subvenir  à cette 
fonction  accidentelle  de  natation,  s’annihile  et  disparaît  bientôt,  aussitôt 
que  la  vorticelle  s’est  fixée  d’une  manière  définitive.  Qu’y  a-t-il  donc 
d’étonnant  que  les  Vorticellides,  quidoivent  habituellement  mener  une 
vie  errante,  soient  munies  d’organes  de  natation?  Les  Tintinnus  et  plus 
encore  les  Stentors,  possèdent  à un  haut  degré  les  caractères  essen- 
tiels des  Vorticellides,  mais,  en  même  temps,  ils  sont  organisés  pour 
vivre  en  liberté  et  sont  spécialement  nageurs.  C’est  cette  dernière 
condition  d’existence  qui  explique  la  présence  des  cils  dont  est  re- 
vêtu leur  tégument.  Non-seulement  le  Stentor  nage  librement  quand 
il  est  épanoui  et  que  tous  ses  organes  externes,  cils  tégumentaires  et 
cirrhes  buccaux,  sont  en  action,  mais  s’il  vient  à rencontrer  un  milieu 
qui  lui  déplaît,  et  qu’il  soit  contraint  de  replier  ses  organes  de  diges- 
tion, il  peut  encore  nager  et  se  mouvoir  librement  dans  le  liquide  au 
moyen  des  cils  tégumentaires,  soit  pour  se  diriger  en  avant,  soit 
pour  nager  à reculons,  dîastrophiquement,  selon  l’expression  peu 
euphonique  de  Perty. 

Quelques  auteurs  pensent  que  les  Stentors  peuvent  sécréter  une 
gaîne,  une  coque  semblable  à celle  des  Vaginicoliens;  rien  dans  nos 
observations  ne  nous  a mis  à même  de  constater  ce  fait,  et  nous 
sommes  porté  à supposer  que  l’on  a pris  certains  Vaginicoliens  pour 
des  Stentors.  Ces  animalcules  sont  assez  abondants  dans  l’eau  des 
ruisseaux,  et  le  plus  commun  et  le  mieux  étudié  est  le  Stentor  poly- 
morplius. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I CR  O ZO  A I R E S. 


00 


2e  GENRE  : TRICHODINA. 

(PI.  XII,  fig.  10,  10%  10%  10%  10%) 

Le  genre  Trichodina  a été  créé,  par  Ehrenberg,  pour  des  Infu- 
soires qui  nagent  au  moyen  d’une  couronne  ciliaire  postérieure  per- 
sistante, et  leur  permet  aussi  de  marcher  avec  rapidité  sur  les  corps 
étrangers.  Ehrenberg  a malheureusement  réuni  aux  Trichodines  les 
Haltéries,  qui  en  sont  assez  éloignées. 

Dujardin,  rejetant  le  nom  de  Trichodina , parce  que  le  genre  est 
mal  constitué,  accepte  celui  d 'Urceolaria  inventé  par  Lamarck  et  en 
fait  un  genre  encore  moins  heureusement  composé. 

Les  Trichodines  ont  été  bien  étudiées  et  bien  décrites  par  Stein 
et  Busch,  et  elles  présentent  à leur  partie  antérieure  tous  les  carac- 
tères des  Vorticellides. 

L’espèce  type  est  le  Trichodina pediculus.  — T. pecliculus  et  stellina, 
Ehrenberg.  — Urceolaria  stellina,  Dujardin.  — Vorticella  stellina  et 
Cyclidium  pedicula , Muller. 

Claparède  et  Lachmann  décrivent  sous  le  nom  de  Trichodinopsis 
un  Infusoire  qui  a assez  d’analogie  avec  le  genre  précédent,  mais 
qui  en  diffère  par  son  sommet  conique  et  couvert  de  cils  abondants. 
Cet  animalcule  vit  en  parasite  et  en  grand  nombre  dahs  l’intestin  du 
Cyclostoma  elegans , sur  la  membrane  interne  duquel  il  court  avec  ra- 
pidité au  moyen  de  la  couronne  ciliaire  qui  est  disposée  à sa  base  au- 
tour de  l’organe  fixateur  analogue  à celui  des  Trichodina. 

Cet  Infusoire,  décrit  et  figuré  par  Claparède  et  Lachmann  (p.  132- 
138,  pi.  IV,  fig.  1-5)  sous  le  nom  de  Trichodinopsis  paradoxa,  mérite 
d’être  encore  mieux  étudié  pour  fixer  d’une  manière  sérieuse  la  place 
qu’il  doit  occuper. 


loG 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZO  AI  R E S. 


3e  GENEE  : UROCENTRUM 
(PI.  XXIV,  fig.  5.) 

Le  genre  Urocentrum  ne  renferme  encore  qu’une  seule  espèce 
qui  possède  probablement  les  caractères  des  Vortieellides,  car  presque 
tous  les  auteurs  ont  été  d’accord  pour  placer  l’Urocentre  dans  la  fa- 
mille des  Vorticelles  ou  des  Urcéolariens.  L’espèce  unique,  U.  turbo, 
est  doué  d’un  mouvement  si  rapide  de  natation,  qu’il  est  extrême- 
ment difficile  de  se  rendre  bien  compte  de  sa  constitution.  On  voit 
cependant  qu’il  se  contracte  énergiquement  comme  lesVorticelliens,  et 
il  est  probable  que  la  couronne  ciliaire  ou  la  spire  buccale  qui  se  voit 
au  sommet  de  cet  Infusoire,  se  trouve  aussi  sur  un  disque  vibratile 
rétractile,  près  duquel  se  trouve  probablement  l’ouverture  buccale. 


SECOND  SOUS-ORDRE 

PARAMÉCIDES  (Paramecidœ) 

Le  second  sous-ordre  des  Microzoaires  à tourbillon  renferme 
tous  les  Infusoires  qui  ne  possèdent  pas  au  sommet  évasé  de  leur 
corps  un  disque  vibratile  et  pouvant  rentrer  entièrement  dans  l’inté- 
rieur de  l’animal.  Les  Paramécides  occasionnent  aussi  dans  le  li- 
quide ambiant  un  tourbillon  énergique,  déterminé  par  des  cirrhes  ou 
des  cils  buccaux  plus  ou  moins  développés;  mais,  quelle  que  soit  la 
forme  ou  la  disposition  de  la  frange  buccale,  jamais  elle  ne  peut 
rentrer  dans  le  corps  de  l’animal,  comme  cela  se  montre  chez  les 
Vortieellides. 

11  ne  faut  pas  croire  cependant  que  les  Paramécides  ne  puissent 
jouir  d’une  certaine  contractilité.  Si,  dans  le  plus  grand  nombre  de 
cas,  le  corps  de  ces  Infusoires  est  rigide  ou,  tout  en  restant  élastique, 
n’est  doué  d’aucune  contractilité,  dans  d’autres,  au  contraire,  on 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C R O ZO  A I RE  S. 


voit  les  fibres  myosiques  très-développées  dans  le  tégument,  et  leur 
contraction  peut  être  assez  énergique  pour  modifier  momentanément 
la  forme  ordinaire  du  corps.  Les  Spirostomes,  les  Lacrymaires,  etc., 
ont  cette  puissance  de  contractilité  portée  à un  haut  degré  ; mais, 
quelle  que  soit  du  reste  la  forme  que  cette  contractilité  imprime  au 
corps  de  l’animal,  l’orifice  buccal  reste  toujours  à l’extérieur  ainsi 
que  les  organes  vibrati les  qui  peuvent  l’entourer. 

La  famille,  parmi  les  Paramécides,  qui  se  rapproche  le  plus  des 
Vorticellides,  est  celle  des  Halterina.  Les  espèces  qui  composent 
cette  famille  portent  toutes  au  sommet  d’un  corps  arrondi  et  glabre 
une  couronne  de  cirrhes  qui  entourent  l’orifice  buccal.  Mais  le 
disque  vibratile  n’existe  pas,  et,  si  dans  certains  cas  les  cirrhes  peu- 
vent se  grouper  en  faisceau  au  sommet,  jamais  on  ne  les  voit  dis- 
paraître dans  l’intérieur  de  l’animal.  Les  caractères  des  autres  fa- 
milles que  comprend  le  sous-ordre  des  Paramécides  sont  établis  sur 
les  organes  de  locomotion  pour  les  Kéroniens,  l’appareil  dentaire 
dégluteur  pour  les  Nassuliens,  la  présence  d’un  pied  spécial  chez  les 
Erviliens,  la  contractilité  très-développée  ou  nulle  des  téguments 
chez  les  Lacrymariens  et  les  Paraméciens,  et  enfin  la  présence  d’une 
carapace  persistante  et  tout  à fait  spéciale  à la  famille  des  Colipiniens. 


Tableau  des  familles  des  Paramécides. 


( 


Une  cuirasse  persistante. 


•S  j ronne  de 


g \ fusoires. . . 


c I cirrhes;  In- 


3 1 Pas  de  cou- 


û /Une  couronne  de  cirrhes  buccaux;  corps  glabre 


• nageurs  seu-/ 
lement.  . . j 


nageurs  et  marcheurs 


Point  de’ Point  de/ très- con- 
tents..] pied,  | traetile.  VIII.  Lacrymarina. 


Un  appareil  dentaire  déglu- 
teur  


/Un  pied  spécial... . VII.  Ervilina. 


animal-  jnon  con- 

cule....(  traetile.  IX.  Paramecina  . 


VI.  Nassulina. 


IV.  Halterina. 


X.  COLEPINA. 


V.  Keronina. 


158 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R 0 Z 0 A I RE  S. 


IVe  FAMILLE  : HALTÉRIENS  ( Halterina ). 

La  famille  des  Ilaltériens  a été  fondée  par  Claparède  et  Lachmann, 
qui  ont  parfaitement  compris  que  les  deux  genres  qui  les  composent 
ne  peuvent  trouver  place  dans  les  autres  familles  des  Paramécides. 
Le  type  de  cette  famille,  H.  grandinella , a été  placé  par  Ehrenberg 
dans  les  Trichodines,  et  par  Dujardin,  et  plus  tard  par  Pritchard,  dans 
la  famille  des  Kéroniens,  avec  lesquels  il  n’a  aucune  affinité. 

Les  ilaltériens  ont  le  corps  globuleux,  avec  une  couronne  de 
cirrbes  buccaux,  entourant  la  bouche  au  sommet,  mais  sans  disque 
vibratile.  Ils  ont  le  corps  glabre,  mais,  dans  un  des  deux  genres  de 
cette  famille,  ils  possèdent  une  série  de  soies,  longues  et  rigides  qui, 
en  fouettant  énergiquement  le  liquide,  leur  font  exécuter  des  bonds 
prodigieux  d’étendue  et  de  rapidité. 

Les  deux  genres  qui  composent  cette  famille  se  reconnaissent 
aux  caractères  suivants  : 


IDes  soies  servant  au  saut 1.  Halteria. 

Point  de  soies  saltatrices 2.  Strombidion. 


1er  GENRE  : HALTERIA 

(PI.  XII,  fig.  3.  — PI.  XII,  fig.  19,  20,  22,  24.  - PI.  XXIV,  flg.  1,  2,  3 et  4.) 

Le  genre  Halteria  a été  créé  par  Dujardin  pour  des  Infusoires 
globuleux  ou  turbinés,  munis,  outre  les  cirrhes  du  sommet,  d’une 
couronne  de  longs  cils  placés  à l’équateur  de  l’animal,  et  qui  par 
leur  brusque  mouvement  lui  permettent  de  se  déplacer  au  loin  en 
faisant  un  bond  rapide.  Nous  avons  observé  une  espèce  qui,  en  re- 
pliant ses  longs  cils  en  arrière,  pouvait  se  fixer  et  marcher  sur  les 
corps  étrangers. 

L’espèce  type  de  ce  genre  est  X Halteria  grandinella , Dujardin. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C ROZ  O A I R E S. 


m 


2e  GENRE  : STKOMBIDION 
(PI.  XXII,  fig.  23.  — PI.  XXIV,  fig.  7-8). 

Le  genre  Strombidion  ne  diffère  du  genre  précédent  que  par 
l’absence  des  soies  saltatrices.  Les  Strombidion  ont  le  corps  entiè- 
rement glabre,  et  portent  seulement  une  couronne  de  cirrhes  qui  en- 
toure la  bouche  placée  au  sommet.  La  diffluence  du  corps  est  souvent 
instantanée  chez  les  Strombidion  et  sans  causes  appréciables. 

L’espèce  type  de  ce  genre,  créé  par  Claparède  et  Lachmann,  est 
le  S.  sulcalum.  Clap.  et  Lach.,  toc.  cit .,  p.  371,  pl.  VIII,  fig.  6. 

Le  S.  Turbo  des  mêmes  auteurs,  nous  semble  très-douteux,  et 
pourrait  bien  être  le  corps  d’une  Vorticelle  détachée. 


Ve  FAMILLE  : KÉRONIENS  ( Keronina ) 

La  famille  des  Kéroniens  est  entièrement  formée  de  Paramécides 
spécialement  organisés  pour  la  marche  et  la  natation.  Les  espèces 
qui  composent  cette  famille  possèdent  des  organes  externes  que  nous 
avons  étudiés  plushautsous  les  noms  de  cirrhes,  corniculesetstyles  (1), 
et  qui  agissent  à peu  près  comme  les  pieds  des  animaux  supérieurs. 
Nous  gardons  à cette  famille  le  nom  de  Kéroniens  que  lui  a donné 
Dujardin,  en  souvenir  du  genre  Kerona  de  Müller,  que  cet  auteur  a 
bien  caractérisé  par  ses  appendices  corniculés. 

Claparède  et  Lachmann  ont  remplacé  le  nom  de  Kéroniens  par 
celui,  assez  peu  euphonique,  d’Oxytrichiens,  parce  qu’ils  ont  mal 
compris  et  rejeté  le  genre  Kerona.  Ils  divisent  leurs  Oxytrichiens  en 
deux  sections:  la  première  renferme  les  Kéroniens  qui  sont  munis  de 
cirrhesmarginaux,  et  la  seconde  ceux  qui  en  sont  dépourvus.  Ces  divi- 


(1)  Premier  fascicule,  p.  16  et  suivantes. 


160  ÉTUDES  SUR  LES  AI  IC  ROZ  O A I RE  S. 

sions  correspondent  à celles  établies  par  Dujardin  pour  les  Kéro- 
niens  sans  cuirasse  et  ceux  qui  en  sont  munis.  Nous  croyons 
aussi  que  ce  que  l’on  appelle  cuirasse  chez  les  Kéroniens,  n’est 
qu’une  apparence  due  aux  téguments  durcis,  puisque  ces  cuirasses 
peuvent  diffluer  ainsique  le  reste  de  l’animal,  mais  cet  état  donne  à 
l'Infusoire  un  aspect  tout  particulier  de  raideur  dont  on  doit  évidem- 
ment tenir  compte.  Notre  famille  des  Kéroniens  comprendra  les  Ké- 
roniens et  les  Plœsconiens  de  Dujardin,  les  Oxytrichiens  et  les  Eu- 
plotiniens  de  Pritchard. 

Voici  les  principaux  caractères  qui  distinguent  les  différents 
genres  que  renferme  la  famille  des  Kéroniens. 


Pas  de  cuirasse. 


< 

K 

5 

O 

ce 

U 

« 


Une  cuirasse. 


Partie  non  prolongée  en 

( forme  de  col 1.  Oxytricua. 

Des  cirrhes,  sans  J 

cornicules  ni  \ Partie  antérieure  prolongée 

styles / en  forme  de  col  hérissé 

\ desoies 2.  Stichochœta . 

1 Des  cirrhes  et  des  cornicules 3.  Kerona. 

Des  cirrhes,  des  cornicules  et  des  sLyles 4.  Stylonychia. 

/Pas  de  cornicule 3.  Campylopus. 

i Des  cornicules;  pas  de  styles.  6.  Pluesconia. 

Des  cirrhes  fron- 
taux  \ /Pas  de  styles 

Des  cornicules)  dorsaux--  7-  Euplotes. 
et  des  styles.  Des  styles 

\ dorsaux. . 8.  Scuizopus. 

^ Pas  de  cirrhes  frontaux 9.  Aspidisca. 


KÉRONIENS  SANS  CUIRASSE 

Ier  GE  NUE  : OXYTRICHA 
(PI.  XII,  fig.  1,  2,  7.  — PL  XIII,  flg.  I,  4,  5,  7,  12,  13.) 

Le  genre  Oxytricha  (Bory),  tel  que  nous  le  restreignons,  ne  ren- 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C R O ZO  A I II  ES. 


1G1 

ferme  que  des  Paramécides  marcheurs,  qui  ont  pour  organe  de 
locomotion  des  cirrhes  seulement.  Ges  cirrhes  qui,  suivant  la  position 
qu'ils  occupent,  sont  destinés,  soit  à la  natation,  soit  à la  nutrition, 
soit  enfin  à la  marche,  11e  peuvent  être  confondus  avec  les  cornicules. 
En  effet,  ces  derniers  sont  toujours  recourbés  en  forme  de  cornes,  et 
ont  pour  point  d’attache  un  tubercule  arrondi  et  d’un  éclat  remar- 
quable. Rien  de  semblable  n’existe  pour  les  cirrhes  qui  sont  im- 
plantés comme  les  cils  tégumentaires,  alors  même  qu’ils  font  fonction 
de  pieds.  Les  cirrhes,  dans  ce  genre,  sont  généralement  placés  en  sé- 
ries droites  ou  obliques,  et  ceux  qui  servent  à la  marche,  et  qui  sont 
situés  sous  la  partie  ventrale,  sont  généralement  les  plus  développés. 

Claparède  et  Lachmann  n’ont  pas  su  reconnaître  la  différence 
qui  existe  entre  les  Oxytriques  et  les  Kérones,  et  ils  les  ont  réunis 
dans  le  même  genre. 

L’espèce  la  mieux  caractérisée  qu’ils  représentent,  pi.  VI,  fig.  7, 
est  Y Oxy tricha  crassa. 


2e  GENRE  : STICHOCHOETA 

Ce  genre,  créé  par  Claparède  et  Lachmann,  ne  nous  est  connu 
que  par  la  description  de  la  figure  que  ces  auteurs  en  ont  donnée. 
C’est  un  Oxy  tricha,  dont  la  partie  antérieure  est  prolongée  en  forme 
de  long  col  hérissé  de  soies,  et  le  sommet  armé  d’un  cirrhe  long  et 
pointu. 

L’espèce  type  est  le  S.  Cumula  { Clap.  et  Lach .,/oc.  cit .,  p.  152, 
pl.  VI,  fig.  6). 

On  serait  tenté  de  faire  rentrer  dans  ce  genre,  s’il  doit  subsister, 
YOxytricha  relraclilis,  des  mêmes  auteurs,  qui  présente  les  carac- 
tères des  Stichochœta. 


21 


102 


£ T U D E S S U II  LES  J1 1 C II  O Z O A I II  E S . 


3e  GENRE  : KEHONA 

(PI.  XII,  fig.  5,  11.  — PI.  XIII,  lig.  3,  lo,  19,  21.  — PI.  XIV,  fig.  I,  7,  11.) 

Ce  genre  de  Millier  avait  été  primitivement  formé  pour  tous  les 
Paramécides  marcheurs  qui  possèdent  des  cornicules  et  des  styles. 
Ehrenberg  a dégagé  ces  derniers  sous  le  nom  de  Stylonychia,  de  telle 
sorte  qu’il  n’est  plus  resté  dans  le  genre  Ivérone  que  l’espèce  K.  po- 
hjporum.  Depuis,  nous  avons  pu  séparer  des  Oxytriques  plusieurs 
espèces  qui,  outre  les  cirrhes,  possèdent  des  cornicules  et  qui  ne 
doivent  pas  ctre  confondus  avec  eux,  comme  l’ont  fait  Claparède  et 
Lachmann. 

Les  Kérones  sont  des  Oxytriques  qui,  outre  les  cils  et  les  rangées 
de  cirrhes  qui  se  montrent  sur  le  tégument,  ont  encore  des  corni- 
cules facilement  reconnaissables  par  leur  forme  courbée  et  le  globule 
brillant  qui  se  trouve  à leur  base. 

4°  GENRE  : STYLONYCHIA 
(PI.  XIV,  Og.2,3,8,6,9,  10,  12). 

Sous  le  nom  de  Stylonychia,  Ehrenberg  a séparé  des  Kéroniens 
un  genre  dont  les  espèces,  outre  les  cirrhes  et  les  cornicules,  pos- 
sèdent encore  des  styles.  Ces  derniers  organes,  que  nous  avons  décrits 
eu  parlant  des  appendices  tégumentaires  des  Infusoires,  se  pré- 
sentent sous  trois  formes  distinctes.  Les  plus  communs,  ceux  qui  se 
rencontrent  le  plus  ordinairement  et  que  Claparède  nomme  des  pieds 
rames,  sont  épais,  rigides,  droits  et  terminés  par  une  surface  oblique 
et  souvent  poilue.  Claparède  et  Lachmann  pensent  que  ces  organes 
sont  formés  de  la  réunion  de  plusieurs  filaments  accolés,  et  qu’ils 
peuvent  se  subdiviser.  Nos  recherches  à cet  égard  nous  ont  constam- 
ment prouvé  le  contraire,  et  jamais  nous  n’avons  vu  les  styles  se  dé- 
composer en  un  pinceau  de  filaments.  Les  styles  peuvent  encore  se 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C R O Z OA  I R E S. 


163 


présenter  avec  une  forme  courbée,  et  le  sommet  effrangé  (pl.  XIV, 
lig.  3),  ou  bien  revêtir  l’aspect  des  cirrhes  et  dans  ces  cas  ressembler 
à un  stylet  effilé  (pl.  XIV,  fig.  4). 

Ils  se  distinguent  dans  ce  cas  des  cirrhes  véritables  par  leur 
mouvement  extrêmement  rare,  peu  étendu,  et  par  le  lieu  de  leur  im- 
plantation qui  n’est  jamais  marginale. 

L’espèce  type  de  ce  genre  est  le  S/ylonychia  Mytilus , figuré  par 
presque  tous  les  microzoologistes. 


KÉRONIENS  CUIRASSÉS 
oc  GENRE  : CAMPYLOPUS 

Créé  par  Claparède  et  Lachmann,  le  genre  Campylopus  ne  nous 
est  connu  que  par  la  description  et  la  figure  qu’ils  ont  données  d'une 
espèce.  D’après  ces  auteurs,  les  Campylopus  sont  des  Kéroniens 
cuirassés,  ayant  des  cirrhes  frontaux,  des  styles  frangés  à la  base, 
mais  point  de  cornicules. 

L’espèce  type  est  le  Campylopus  paradoxns  [ Clap.  et  Laeli.,  loc. 
ci/.,  p.  185,  pi.  VU,  fig.  8-9). 

0e  GENRE  : PLŒSCONIA 
(Pl.  XIII,  fig.  17,  18,  20.) 

Le  genre  Plœsconia,  créé  par  Dujardin,  renferme  des  Kéroniens 
cuirassés  qui  possèdent  des  cirrhes,  des  cornicules  et  des  styles.  Les 
espèces  qui  sont  pourvues  de  ces  derniers  organes  doivent  en  être 
retirées  pour  rentrer  dans  le  genre  Euplotes,  et  il  ne  doit  plus  rester 
dans  les  Plœsconia  que  les  espèces  figurées  par  cet  auteur,  pl.  X, 
fig.  5-6,  8-11,  qui  représentent  les  Plœsconia  crassa,  cithara , loncji- 
remis  et  balteata. 

Le  genre  Plœsconia,  ainsi  réduit,  ne  doit  plus  contenir  que  des 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CR  OZ  0 AI  RE  S. 


164 

Kéroniens  cuirassés,  ayant  des  cirrhes  frontaux  et  des  cornicules  à la 
partie  ventrale  (voyez  pl.  X1IÏ,  fig.  18-20,  ete.). 

7e  GENRE  : EUPLOTES 
(Pl.  XII,  fig.  4,  9,  12.) 

Le  genre  Euplotes  renferme  des  Kéroniens  cuirassés  qui  sont 
munis  de  cirrhes  frontaux,  de  cornicules  et  de  styles.  Ici,  comme  dans 
les  deux  genres  précédents,  les  cirrhes  frontaux  sont  le  commence- 
ment de  la  frange  buccale  qui,  partant  du  sommet  de  l’Infusoire, 
dans  le  sillon  qui  sépare  la  carapace  du  reste  du  corps,  descend  la- 
téralement pour  arriver  à la  bouche.  Ce  genre  se  distingue  îles  deux 
genres  que  nous  venons  de  décrire  par  des  styles  aigus  ou  frangés 
qui  se  trouvent  situés  à la  partie  postérieure  et  abdominale  de  l 'Eu- 
plotes. 

L’espèce  type  de  ce  genre  est  X Euplotes  patella,  Ehr.  (voy.Clap. 
et  Lach.,  pl.  VII,  fig.  1-2)  et  Ehrenberg  (p.  378,  pl.  XLII,  fig.  9). 

8°  GENRE  : SCHIZOPUS 

Le  genre  Schizopus,  tel  que  l’ont  défini  Claparède  et  Lachmann, 
ne  diffère  du  genre  précédent  que  par  la  position  des  styles  qui,  au 
lieu  d’être  implantés  sur  la  surface  ventrale,  sont  placés  sur  la  partie 
dorsale  dont  ils  semblent  sortir  par  une  échancrure  de  la  carapace. 

Comme  les  Euplotes , les  Schizopus  ont  des  cirrhes  frontaux  dé- 
pendant de  la  frange  buccale,  des  cornicules  et  des  styles  frangés. 

La  seule  espèce  connue  est  le  Schizopus  Norwegicus  (Clap.  et 
Lach.,  loc.  ci/.,  p.  182,  pl.  VII,  fig.  6-7)  qui  est  une  espèce  marine. 

9e  GENRE  : ASPIDISCA 
(Pl.  XII,  fig. 8.  — P!.  XIV,  fig.  13.) 

Le  genre  Aspidisca  a été  créé  par  Ehrenberg,  qui  en  avait  fait  sa 
famille  des  Aspidiscina,  et  la  définition  que  donne  cet  auteur  de  VA. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C R O ZO  A I HE  S. 


165 

lynceus  peut  servir  de  caractéristique  au  genre  actuel.  Dujardin 
paraît  ne  s’ètre  pas  rendu  compte  des  A&pidisca,  puisqu’il  a retiré  de  ce 
genre  les  espèces  qui  cependant  en  présentent  les  caractères,  pour  en 
former  un  genre  nouveau,  Coccudina.  Claparède  et  Lachmann  ont 
rendu  au  genre  Aspidisca  sa  véritable  valeur,  en  prenant  pour  type 
VA.  lynceus  d’Ehrenberg. 

Le  genre  Aspidisca  se  distingue  des  genres  précédents  par  l’ab- 
sence des  cirrhes  frontaux.  Sa  carapace  épaisse  déborde  le  reste  de 
l’animal  en  avant  et  en  arrière,  et  cache  la  frange  buccale.  Les  corni- 
cules  sont  placées  sur  la  partie  ventrale. 

L’espèce  type  est  Y A. lynceus,  Ehrenberg,  Inf.,  p.  344,  pl.  XXXIX, 
fig.  1. 

Pritchard  place  encore,  dans  sa  famille  des  Oxytrichina,  le  genre 
Urostyla  qui  différerait  des  genres,  que  nous  venons  de  citer,  par  la 
présence  de  cirrhes  et  de  styles,  sans  cornicules.  Son  espèce  type  est 
Y (Jrosty/a  grandis.  La  ligure  qu’il  en  donne,  pl.  XXV,  fig.  342,  ne  fait 
pasvoirde  véritables  styles,  et  cette  espèce  paraît  au  contraire  présenter 
tous  les  caractères  des  Oxy  tricha. 


VIe  FAMILLE  : NASSULIENS  (. Nassulina ) 

Les  genres  que  nous  réunissons  sous  le  nom  de  Nassuliens  con- 
stituent une  des  familles  les  plus  naturelles  des  Paramécides.  Ils  pré- 
sentent tous,  pour  caractère  commun  et  facile  à reconnaître,  un  ap- 
pareil dégluteur  en  forme  de  nasse,  et  constitué  par  des  baguettes 
réunies  verticalement  en  série.  Cet  organe,  qui  est  généralement  co- 
nique, se  trouve  placé  à l’orifice  buccal  et  est  susceptible  de  se  dilater 
considérablement  pour  admettre  des  objets  volumineux.  11  est  inutile, 
nous  croyons,  d’insister  sur  la  valeur  caractéristique  de  cet  organe 
qui,  comme  tous  ceux  qui  dépendent  du  système  nutritif,  a une 


•166 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZO A IRES  . 


importance  reconnue  par  tous  les  naturalistes,  et  on  est  étonné  que 
jusqu’à  présent  tous  les  auteurs  qui  nous  ont  précédé  n’aient  pas  été 
frappés  de  ce  caractère,  et  qu’ils  aient  disséminé  les  genres  dentés 
dans  différentes  familles,  avec  lesquelles  ils  n’ont  aucune  parenté. 

Ehrenberg  plaçait  les  Nassula , Chilodon  et  les  Prorodon  dans  ses 
Trachelina,  et  son  Clamidodon  dans  ses  Euplotina.  — Dujardin  place 
le  Clamidodon  dans  les  Plœsconiens,  et  laisse  les  autres  genres  dans 
les  Paraméciens.  Claparède  etLachmann  imitent  la  distribution  d’Eh- 
renberg, mais  ils  rejettent  le  genre  Clamidodon, ai  ajoutent  les  genres 
Trichopus  et  Enchelyodon , ce  dernier  pour  des  Infusoires  qui  présen- 
tent tous  les  caractères  des  Prorodon. 

Nous  réunissons  donc  dans  la  famille  des  Nassuliens  tous  les  Mi- 
crozoaires  qui  sont  munis  d’un  appareil  dégluteur  en  forme  de  nasse, 
quelle  que  soit  du  reste  la  forme  du  corps  de  l’Infusoire. 

Les  genres  qui  composent  la  famille  des  Nassuliens  se  recon- 
naissent aux  caractères  suivants  : 


< 


C/J 

< 


55 


/Point  de 
cuirasse. . . 


Une  soie  buccale 


/Bouche  apicale 


Pas  de  soie 
buccale  . . . . 


Pas  de  fais-  \ , fortement 

ceau  de.  Bouche  la-  déprimé. 
P0^ f térale;/ 

non  forte- 
ment dé- 
primé. . . 

Un  faisceau  de  poils  simulant  un  pied. 


d.  Tiucuodon 

2.  PllORODON. 

3.  CniLODON. 

4.  Nassula. 

5.  Trichopus 


Une  cuirasse 


6.  Clamidodon. 


1er  GENRE  : TRICHODON 
(PI.  XV,  fig.  9.  — PI.  XVII,  fig.  9.) 

Nous  avons  créé  le  genre  Trichodon  pour  deux  espèces  qui  pré- 
sentent les  caractères  des  Chilodon,  mais  qui  possèdent,  outre  l’appa- 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  AI  I C U O Z O A I UE  S. 


107 


reil  dégluteur,  une  longue  soie  implantée  au  bord  de  cet  appareil,  et 
qui  rappelle  la  soie  de  Lachmann  chez  les  Vorticelles.  Le  corps  des 
Trichodons  est  plus  ou  moins  garni  de  cils,  et  ceux-ci  sont  toujours 
plus  développés  au  sommet.  L’appareil  buccal  est  légèrement  incliné 
et  un  peu  opposé  à la  courbure  du  sommet.  11  existe  deux  vésicules 
contractiles,  l’une  placée  au  niveau  de  l’appareil  dégluteur  à droite 
et  l’autre  à gauche,  au  tiers  inférieur  du  corps. 

Ce  genre  ne  renferme  que  deux  espèces,  le  T.  ciliatus  (pl.  XVII, 
fig.  9)  et  le  T.  acwninatus  (pl.  XV,  tig.  9). 

2°  GE  NUE  : PROllODON 

Le  genre  Prorodon,  créé  par  Ehrenberg,  renferme  des  Nassulicns 
à corps  ovoïdes,  dont  la  bouche,  armée  de  l’appareil  dégluteur,  est 
située  au  sommet  de  l’Infusoire. 

Claparède  et  Lachmann,  qui  admettent  les  espèces  d’Ehrenberg, 
en  ont  séparé,  sous  le  nom  générique  de  Enchehjodon,  ceux  qui  ont 
le  sommet  un  peu  rétréci.  Nous  ne  pensons  pas  que  ce  caractère  soit 
suffisant  pour  établir  un  genre,  d’autant  plus  qu’une  des  deux  espèces 
citées  par  ces  auteurs,  YE.  farctus  (p.  316,  pl.  XVII,  fig.  3),  est  bien 
ovoïde  et  présente  tous  les  caractères  des  Prorodon.  Ceux-ci  n’ont  pas 
l’appareil  buccal  toujours  directement  au  pôle  antérieur  de  l’animal, 
il  est  quelquefois  légèrement  dévié  de  cette  ligne.  11  est  probable  que 
l’Infusoire  représenté  pl.  III,  fig.  9,  est  un  Prorodon , dont  l’appareil 
dégluteur  n’a  pas  été  suffisamment  examiné  ou  reproduit. 

L’espèce  type  est  le  P.  niveus , Ehrenberg,  loc.  cil.,  p.  315, 
pl.  XXXII,  fig.  10. 

3e  GENEE  : CI11LODON 
(PI.  XVI,  fig.  1.) 

Ce  genre  renferme  desNassuliens,  dont  le  corps  est  très-fortement 
déprimé.  L’appareil  dégluteur  se  trouve  dans  une  dépression  qui  existe 


168 


ETUDES  SUU  LES  J1 1 C II  0 Z 0 A I II  E S . 


sur  la  face  ventrale  entre  le  milieu  et  le  sommet  aplati.  Claparède  et 
Lachmann  pensent  que  la  face  ventrale  seule  est  munie  de  cils;  nous 
les  avons  constatés  sur  tout  le  tégument  où  il  sont  très-petits  et  très- 
minces,  ce  qui  peut  faire  croire  à leur  absence. 

Dujardin  a réparti  à tort  les  espèces  de  Chilodon  dans  deux  fa- 
milles, pensant  que  quelques  espèces  étaient  pourvues  de  cuirasse,  et  les 
aplacées  souslenom  de  Loxodes dans  sa  famille  des  Plœsconiens.  C’est 
une  erreur  qui  a été  relevée  par  Claparède,  qui  affirme  avec  raison 
que  les  Loxodes  de  Dujardin  ne  présentent  aucune  espèce  de  cuirasse. 
La  présence  d’une  cuirasse  ne  serait  pas  un  caractère  qui  devrait 
éloigner  ces  espèces  des  Nassuliens,  et,  si  elle  était  constatée,  elle 
les  rapprocherait  des  Clamidodons,  qui  terminent  cette  famille. 

Le  Chilodon  cucullulus , d’Ehrenberg  (pl.  XXXVI,  fig.  7),  pourrait 
bien  être  un  de  nos  Trichodons,  dont  la  soie  buccale  aurait  échappé  aux 
observations  de  cet  auteur. 


4e  GENRE  : NASSULA 
(Pl.  XVI,  fig.  3,  4.  - Pl.  XVI,  fig.  8.) 

Ce  genre,  qui  a été  fondé  par  Ehrenberg,  comprend  les  Nassuliens 
à corps  ovoïde,  ciliés  sur  tout  le  tégument,  et  montrant  des  traces  de 
contractilité.  L’appareil  dégluteur  est  situé  sur  le  côté  de  l’animal  à 
une  certaine  distance  de  son  sommet,  et  dépasse  en  général  la  surface 
tégumentaire. 

Les  Nassules  diffèrent  des  Chilodons  parleur  forme  arrondie  et  sub- 
cylindrique, et  des  Prorodons  par  la  position  de  la  bouche. 

L’espèce  type  de  ce  genre  est  le  N.  /lava,  Ehrenberg,  p.  338, 
pl.  XXXVI,  fig.  9. 


5e  GENRE  : TRICHOPUS 


Ce  genre  a été  établi,  par  Claparède  et  Lachmann,  pour  un  Infu- 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C RO  Z O A I RE  S. 


169 

soire  de  la  famille  des  Nassuliens  qui  a le  corps  comprimé  comme  les 
Erviliens,  et  portant  non  loin  de  l’extrémité  un  faisceau  de  poils  im- 
planté sur  le  côté  ventral  et  qui  rappelle  le  pied  spécial  de  ces  derniers. 

Nous  ne  connaissons  ce  genre  que  par  la  description  et  la  figure 
que  Claparède  et  Lachmann  ont  données  de  l’espèce  unique,  T. 
Dysteria  (p.  338,  pl.  XIV,  fig.  15). 

6°  GENRE  : CLAMIDODON 

Le  genre  Clamidodon  a été  créé  par  Ehrenberg,  pour  un  Nassu- 
lien,  à corps  ovale  et  aplati,  et  revêtu  d’une  cuirasse  qui  recouvre 
toute  la  partie  dorsale  de  l’animal.  L’appareil  dégluteur  se  trouve  à 
la  face  ventrale  ainsi  que  les  appendices  qui  lui  permettent  de  marcher 
à l’instar  des  Kéroniens. 

La  seule  espèce  connue  est  le  C.  Mnemosyne , Ehrenberg,  pl.  XLII, 
fig.  8. 

Le  genre  Cyclogramma  de  Perty  ne  nous  semble  pas  différer 
essentiellement  du  genre  Nassula , autant  qu’on  peut  s’en  rendre 
compte  par  les  dessins  de  cet  auteur. 

Quant  au  genre  Otostoma  de  Carter,  il  pourrait  peut-être,  s’il 
était  mieux  étudié,  prendre  place  dans  la  famille  des  Nassuliens,  et 
c’est  à ce  genre  qu’on  pourrait  rapporter  la  Nassula  à cornet  recourbé, 
que  nous  avons  figurée  pl.  XV,  fig.  10. 

V FAMILLE  : ERVILIENS  (. Ervilina ). 

La  famille  des  Erviliens  renferme  des  Infusoires  généralement 
cuirassés  et  munis  d’un  appendice  en  forme  de  pied,  au  moyen  du- 
quel ils  peuvent  adhérer  aux  corps  étrangers.  Les  Erviliens  possèdent 
une  frange  de  cirrhes  buccaux,  qui  se  révèle  surtout  au  sommet  de 

l’animal,  ce  qui  les  a fait  comparer  à tort  aux  Systolides.  Ils  ont  un 

22 


Ervilina. 


170 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M IC  RO  Z O A I R E S. 


œsophage  cylindro-conique,  quelquefois  coudé  et  portant  à sa  partie 
supérieure  un  bourrelet  provenant  de  la  membrane  interne  qui  se 
réfléchit  en  dedans.  LesErviliens  ont  une  ou  plusieurs  vésicules  con- 
tractiles. Ehrenberg  avait  déjà  étudié  une  espèce  de  cette  famille, 
à laquelle  il  donna  improprement  le  nom  d 'Euplotes  monostylus  ; Du- 
jardin créa  la  famille  des  Erviliens  où  il  ne  plaça  que  deux  genres, 
les  Ervilia  et  les  Trochilia,  et  Huxley  qui,  probablement  ne  con- 
naissait pas  les  travaux  de  Dujardin,  étudia  les  Erviliens  et  les  décrivit 
sous  le  nom  de  Dysteria. 

Claparède  et  Lachmann,  qui  ont  très-bien  compris  les  genres  de 
cette  famille,  ont  accepté  à tort  le  nom  que  Huxley  avait  donné  aux 
espèces  du  genre  Ervilia , et  ont  fondé  la  famille  des  Dystériens 
qu’ils  divisent  en  quatre  genres.  Le  respect  des  droits  de  la  priorité, 
que  Claparède  et  Lachmann  n’ont  pas  reconnu,  nous  engage  à re- 
jeter le  nom  de  Dystériens  pour  accepter  celui  plus  ancien  d’Erviliens 
qui  a été  d’abord  proposé  par  Dujardin. 

Voici  les  caractères  principaux  qui  distinguent  les  différents 
genres  d’Erviliens. 


IDeux  valves  libres, . 
Deux  valves  soudées, 


Pas  de  cuirasse 


(seulement  en  arrière 

en  arrière  et  sur  l’arête  dor- 
sale   

\en  arrière  et  sur  les  côtés.  . 


1.  Iduna. 

2.  Ervilia. 

3.  Ægyria. 

4.  Trochilia. 

5.  Huxleya. 


I"  GENRE  : IDUNA 

Le  genre  Iduna  a été  créé  par  Claparède  et  Lachmann  pour  des 
Erviliens  dont  les  valves  sont  libres,  parfaitement  distinctes  et  nul- 
lement soudées  sur  aucune  partie  de  leur  pourtour. 


ÉTUDES  SUR  LES  M I G ROZ  O AI  RE  S. . 


171 


La  seule  espèce  connue  est  17.  su/cala , Clap.  et  Lach.,  foc.  cit., 
p.  284,  pl.  XV,  fig.  1-3. 


2e  GENRE  : ERVILIA 

Animalcule  de  forme  ovale,  comprimé,  et  revêtu  d’une  cuirasse 
ouverte  latéralement  et  en  avant  (1).  Cette  caractéristique  du  genre 
Ervilia  correspond  bien  au  genre  Dysteria  de  Huxley,  accepté  par 
Claparède  et  Lachmann.  Les  Erviliens  de  Dujardin,  ou  Dysteria  des 
auteurs  ont,  en  effet,  pour  caractère  d’avoir  les  valves  soudées  seule- 
ment en  arrière,  tandis  que  les  Ægyries  les  ont  soudées  en  arrière, 
et  par  un  côté,  et  les  Trochilies  en  arrière  et  par  les  deux  côtés. 

La  seule  espèce  d’Ervilie  connue  de  Dujardin  est  celle  qui  porte 
le  nom  d ’E.  legumen  : Claparède  et  Lachmann  en  font  une  Ægyrie, 
et  nous  sommes  obligés  de  reconnaître  que  ni  la  figure  donnée  par 
Dujardin,  niles  figures  d’Ægyrie  dessinées  par  Claparède  et  Lachmann, 
ne  donnent  les  vrais  caractères  des  Ërvilies,  car  aucune  ne  montre 
d’une  manière  positive  les  valves  ouvertes  des  deux  côtés. 

3e  GENRE  : ÆGYRIA 

Etabli  par  Claparède  et  Lachmann,  le  genre  Ægyria  ne  doit  ren- 
fermer que  des  Erviliens  dont  les  valves  sontsoudées  en  arrière  et  par 
un  des  côtés,  l’autre  étant  libre,  ouvert  et  renfermant  la  frange  de 
cirrhes  buccaux. 

Ex.  : Ægyria  angustata,  Clap.  et  Lacli.,  p.  288,  pl.  XV,  fig.  20-21. 

4e  GENRE  : T ROC  H ILIA 

Le  genre  Trochilia  a été  créé  par  Dujardin,  pour  une  espèce 
marine,  ovale,  couverte  d’une  cuirasse  obliquement  sillonnée  et  con- 
tournée en  arrière.  Les  valves  sont  soudées  en  arrière  et  par  les  côtés. 


(1)  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  455. 


172 


DELIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C R OZO  A I RE  S. 


L’espèce  décrite  et  figurée  par  Dujardin  est  le  T.  sigmoïdes , loc. 
cït.,  p.  455,  pi.  X,  fig.  5. 


5e  GENRE  : HUXLEYA 

Le  genre  Huxleya  renferme  des  Erviliens  sans  cuirasse.  Ce  genre 
ne  nous  est  connu  que  par  la  définition  qu’en  ont  donné  leurs  au- 
teurs, Claparède  et  Lachmann,  et  ne  possède  encore  que  deux  espèces: 
H.  sulcata , p.  290,  pi.  XIV,  fig.  14  et  H.  crassa , p.  290,  pi.  XIV, 
fig.  11-13. 


8e  FAMILLE  : LA  CRYM  ARIENS  [Lacr y marina). 

Nous  avons  réuni  dans  la  famille  des  Lacrymariens  tous  les  Pa- 
ramécides  qui  sont  doués  d’une  contractilité  remarquable,  et  qui, 
par  suite  de  cette  propriété,  peuvent  changer  momentanément  la 
forme  de  leurs  corps.  Les  Lacrymariens  ont  un  tégument  couvert  de 
sillons  longitudinaux  ou  obliques,  correspondant  à des  fibres  myo- 
siques  aussi  développées  que  chez  les  Stentors,  et  couverts  comme  chez 
ces  derniers,  de  cils  vibratils.  La  disposition  oblique  ou  spirale  de  ces 
sillons  influe  sur  le  mode  de  natation  de  ces  Infusoires.  Les  Lacry- 
maires  et  les  Phialines  dont  les  rangées  ciliaires  sont  tournés  en  spi- 
rale, nagent  en  tournant  sur  leur  axe,  tandis  que  la  natation  se  fait 
sans  ce  mouvement  chez  les  Lacrymariens,  dont  les  sillons  sont  lon- 
gitudinaux. La  contractilité  du  tégument  est  telle,  que  la  forme  oblon- 
gue  du  corps  peut  devenir  globuleuse,  comme  on  le  remarque  chez 
les  Lacrymaires,  les  Spirostomes,  les  Kondylostomes,  etc.,  ou  per- 
mettre à l’Infusoire  de  plier  son  corps  en  tous  sens,  comme  on  le  voit 
chez  les  Amphileptes. 

Les  genres  que  nous  réunisssons  dans  cette  famille  ont  été  placés 


ÉTUDES  SUH  LES  M ICRÜZOA  1 1VES. 


473 


par  Ehrenberg,  les  uns  dans  les  Enchéliens  et  les  Trachéliens,  les 
autres  dans  les  Ophryocerques  et  les  Kolpodes.  Dujardin  avait  déjà 
mieux  compris  leurs  véritables  affinités  et  les  avait  en  grande  partie 
compris  dans  les  familles  des  Paraméciens  et  des  Bursariens,  à l’ex- 
ception du  genre  Dileptus  dont  il  a fait  un  Oxytrique.  Claparède  et 
Lachmann  ont  à peu  près  suivi  l’exemple  de  Dujardin,  en  plaçant 
dans  leur  famille  des  Bursariens,  les  Spiroslomes,  les  Chœtospires, 
et  les  Kondylostomes,  et  en  répartissant  les  autres  genres,  Lacry- 
maires,  Phialines,  Trachelophyllum,  et  Amphileptes,  dans  leur  fa- 
mille des  Trachéliens  où  ils  sont  pêle-rmêle  avec  les  Enchelys,  les 
Prorodons,  les  Nassules,  etc.,  qui  n’ont  aucun  rapport  avec  eux. 

Voici  le  tableau  de  la  répartition  de  nos  Lacrymariens  en  genres: 


Bouche 
apicia- 
le 


Corps  sub-cylindri- 
que  nageant  en 
tournant  sur  son 
axe 


/ Bouche  au  sommet 
de  l’appendice 
conique 

Bouche  à la  base  de 
f l’appendice  coni- 
V que 


Corps  aplati;  nage  sans  tourner  sur  son 
axe 


1.  Lacrymaria. 


2.  PlIIALINA. 


3.TRACnELOPHYLLUM 


/Point  de , 
coque . 


g 

2 

< 

s 

>- 

a 

U 

■< 

-1 


J3 


l ~o 


Bouche  ].= 
latéra-\(2 
' le.. 


/Frange  buccale  \ 
terminée  en< 
spire 


Point  de  prolonge- 
ment en  forme 
de  col 

Un  prolongement 
en  forme  de  col. 


Bouche  située  sur 
le  côté 


Frange  buccale 
non  terminée 

en  spire /Bouche  située  sui 

la  face  ventrale 


\Des  soies  bucales. 


i Un  large  limbe  autour  du  corps. 
Une  coque  semblable  à celle  des  vaginicoles 


4.  Sl'IROSTOMUM. 

5.  Ampuileptus. 

6.  Dileptus. 

7.  Kondylostoma. 

8.  Tricüoleptus. 

9.  Loxophyllum. 

10.  Chœtospira. 


174 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C ROZ  O A 1 R E S. 


l°r  GENRE  : LACRYMARIA 
(PI.  XV,  fig.  3,  4,  7). 

Le  genre  Lacrymaria  renferme  des  Infusoires  à corps  fusiforme, 
éminemment  contractiles,  et  pouvant  en  se  contractant  se  ramasser 
en  masse  sub-globuleuse,  dans  laquelle  on  ne  reconnaît  plus  le  long 
col  que  possèdent  ces  animaux  quand  ils  sont  étendus.  Ce  col  est  sur- 
monté d’un  appendice  conique,  placé  comme  le  bouchon  d’une  bou- 
teille et  percé  au  centre  d’un  tube  œsophagien.  Le  tégument  est 
doublé  de  bandes  myosiques,  tournées  en  spirale  et  couvert  partout 
de  cils vibratiles. 

L’espèce  type  est  le  Lacrymaria  o/or,  pi.  XV,  fig.  7. 

2e  GENRE:  PHIALINA 

Les  Phialines  ressemblent  beaucoup  aux  Lacrymaires;  elles  ont 
une  forme  analogue  et  un  long  col  surmonté  d’un  appendice  conique. 
Seulement  cet  appendice  n’est  pas  traversé  par  l’ouverture  buccale, 
comme  cela  existe  chez  les  Lacrymaires,  et  la  bouche  chez  les  Phia- 
lines se  trouve  placée  à la  base  même  de  l’appendice. 

On  ne  connaît  encore  réellement  qu’une  espèce,  la  Phialina  ver - 
micularis , Ehrenberg,  /oc.  cit.,  p.  334,  pl.  XXXVI,  fig.  3. 

3°  GENRE  : TRACHELOPHYLLUM 

Les  Trache/ophyüum , qui,  par  leur  forme  et  la  position  de  labou- 
che,  se  rapprochent  des  deux  genres  précédents,  s’en  distinguent  par 
leur  corps  aplati,  et  la  direction  des  séries  ciliaires,  qui  sont  longi- 
tudinales. Aussi  les  Trachelophylium  ne  tournent  pas  sur  leur  axe  en 
nageant,  mais  glissent  à la  façon  des  Dileptes. 

L’appendice  qui  est  au  sommet  du  col  est  formé  par  le  prolonge- 
ment de  la  membrane  œsophagienne,  qui  fait  saillie.  Les  cirrhes 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C RO ZO A 1 R E S. 


173 


buccaux  sont  aussi  moins  développés  que  dans  les  genres  pré- 
cédents. 

On  ne  connaît  encore  que  deux  espèces,  le  T.  apiculatum , Clap. 
et  Lach.,  p.  300,  pl.  XVI,  fîg.  I,  et  le  T.  pusillum , pl.  XVI,  fig.  2. 

4e  GENRE  : SPIROSTOMUM 
(Pl.  XV,  fig.  1,2). 

Ehrenberg  a établi  le  genre  Spirostomum  pour  des  Infusoires 
aplatis  ou  sub-cylindriques  et  ciliés  sur  tout  le  tégument.  Celui-ci 
est  couvert  de  stries  obliques,  très-développées,  correspondant  aux 
faisceaux  myosiques  qui  donnent  aux  Spirostomes  une  telle  contrac- 
tilité, qu’ils  peuvent  modifier  leur  forme  allongée  en  une  masse  glo- 
buleuse 

Les  Spirostomes  ont  tous  une  frange  de  cirrhes  buccaux  qui  part 
du  sommet  de  l’animal,  descend  sur  le  coté,  généralement  disposé 
en  bord  saillant,  et  arrive  à l’ouverture  buccale  en  formant  un  tour 
de  spire.  La  bouche  est  béante  et  continuée  par  un  œsophage  allongé 
(pl.  XV,  fig.  1).  Les  Spirostomes  sont  pourvus  d’un  nucléus  en  cha- 
pelet de  deux  grosseurs  différentes;  le  chapelet  descendant  a les  grains 
oblongs  et  gros,  et  le  chapelet  ascendant  (peut-être  le  nucleolus)  a les 
grains  petits  et  arrondis.  La  vésicule  contractile  n’est  pas  ronde,  mais 
elle  a une  forme  rectangulaire  en  rapport  avec  la  figure  que  présente 
la  partie  inférieure  de  l’animalcule  où  elle  se  trouve. 

L’espèce  type  est  le  Spirostomum  ambiguum , que  nous  décrirons 
plus  loin. 

5e  GENRE  : AMPHILEPTUS 
(PI.  XIX,  fig.  3,  7 et  41.  — Pl.  XX,  fig.  2,  6,  40). 

Les  Amphileptes  sont  peut-être,  avec  les  Dileptes  de  Dujardin,  les 
Paramécides  dont  les  caractères  essentiels  ont  été  les  moins  bien  étu- 


170 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C ROZ  O A I RES. 


diés.  Nous  comprenons  aujourd’hui,  sous  cette  dénomination,  les  In- 
fusoires fusiformes,  sub-cylindriques  ou  aplatis,  présentant  un 
prolongement  en  forme  de  col,  à la  base  duquel  se  trouve  la  bouche. 
La  frange  buccale  commence  à la  partie  supérieure  du  col,  et  descend 
jusqu’à  la  bouche  où  elle  forme  un  tour  de  spire.  La  bouche  se  pro- 
longe à l’intérieur  en  un  œsophage  béant,  assez  large,  mais  difficile  à 
reconnaître  (pl.  XX,  fig.  2).  Le  corps  des  Amphileptes  est  généra- 
lement rempli  de  globules  très-serrés,  au  milieu  desquels  on  re- 
connaît les  vésicules  contractiles  ordinairement  au  nombre  de  deux. 
La  partie  inférieure  est  prolongée  en  forme  de  queue,  et  ne  contient 
pas  de  vésicule  contractile,  comme  on  le  voit  chez  les  Spirostomes  ; 
cette  vésicule  est  toujours  placée  à une  certaine  distance  de  l’extrémité 
caudale. 

L’espèce  type  est  Y Amphileptus  cygnus  (pl.  XX,  fig.  2, 10). 

G®  GENRE  : DILEPTUS 


(Pl.  XIX,  fig.  1,  4 5.  — Pl.  XX,  I,  8). 

La  définition  que  Dujardin  (1)  donne  de  son  genre  Dileptus,  con- 
vient parfaitement  au  genre  Amphileptus  ; et  nous  avons  dù  nous  en 
référer  aux  figures'que  cet  auteur  a données  de  ces  Dileptes  pour  nous 
en  faire  une  idée  exacte.  Son  D.  anser  est  bien  un  Amphilepte,  avec 
son  col  allongé,  à la  base  duquel  se  trouve  la  bouche  faisant  une 
échancrure  ; mais  son  D.  folium  est  un  vrai  Dileptus. 

Le  genre  Dileptus , tel  que  nous  le  comprenons,  renferme  des 
Infusoires  contractiles,  à bouche  latérale,  ayant  une  frange  buccale 
partant  du  sommet,  aboutissant  à la  bouche  sans  tour  de  spire,  et 
celle-ci  n’est  pas  suivie  d’un  œsophage.  La  partie  amincie  de  la  por- 
tion supérieure  ne  se  différencie  pas  brusquement  du  corps  par  son 
étroitesse,  comme  chez  les  Amphileptes,  mais  elle  va  graduellement 


(1)  Loc.  cit.,  p.  404. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C R O ZO  A I R E S. 


177 


en  diminuant  de  diamètre.  Si  les  Dileptes  ne  se  distinguaient  pas  des 
Spirostomes  par  l’absence  de  spire  buccale  et  d'œsophage,  c’est  avec 
ces  derniers  qu’ils  auraient  le  plus  d'analogie. 

Le  genre  Uroleptus  (Ehrenberg)  doit  être  confondu  avec  le  genre 
Dileptus  tel  que  nous  le  définissons. 

Espèce  type,  D.  folium,  pl.  XIX,  fig.  10. 

7°  GENRE  : KONDYLOSTOMA 

Etabli  par  Bory,  pour  un  Trichode  de  Muller,  le  genre  Kondy- 
lostoma  est  très-voisin  des  Spirostomes  par  son  tégument  très-con- 
tractile, et  couvert  de  stries  en  hélice  et  ciliées.  — Il  se  distingue  de 
ces  derniers  par  sa  bouche  évasée,  sans  œsophage  visible,  et  garnie 
de  franges  buccales  qui  ne  se  terminent  pas  en  spire.  Les  vésicules 
contractiles  sont  nombreuses  et  placées  latéralement. 

L’espèce  type,  qui  habite  la  mer,  est  le  K.  païens , Dujardin,  loc. 
cil.,  p.  516,  pl.  XII,  fig.  2. 

he  GENRE  : TRICHOLEPTUS 

Nous  avons  créé  ce  genre  pour  un  Infusoire  d’eau  douce,  qui 
ressemble  beaucoup  aux  Kondylostoines  par  sa  forme  générale,  mais 
qui  en  diffère  par  une  bouche  moins  évasée,  disposée  en  fente  de- 
puis le  sommet,  et  munie  de  deux  soies  assez  longues,  l’une  à la 
base  et  l’autre  au  sommet  de  la  bouche.  Celle-ci  est  garnie  d'une 
frange  de  cirrhes  assez  développés.  Le  corps  est  complètement  cilié, 
et  terminé  en  pointe.  La  vésicule  contractile  se  trouve  placée  immé- 
diatement au-dessous  de  la  bouche.  La  fissiparité  a lieu  transversa- 
lement (pl.  XX,  fig.  7 a). 

La  seule  espèce  connue  est  le  T.  aculeatus  (pl.  XX,  fig.  7). 


23 


178 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZOAtRES. 


9°  GE  NUE  : LOXOPHYLLUM 
(PI.  XVIII,  fig.  10.) 

Dujardin  a établi  le  genre  Loxophyllum  pour  des  Infusoires 
présentant  les  caractères  généraux  de  nos  Lacrymariens,  assez  voisins 
de  certains  Dileptes,  mais  se  distinguant  de  tous  les  genres  précé- 
dents, par  un  limbe  transparent,  sorte  de  zone  brillante  qui  enve- 
loppe tout  le  reste  du  corps.  Le  tégument  est  strié  et  finement  cilié. 
Claparède  et  Lachmann  n’ont  aperçu  qu’une  vésicule  contractile,  il 
en  existe  en  réalité  deux,  une  à la  partie  moyenne  et  l’autre  non 
loin  de  la  base. 

Le  corps  des  Loxophyllum  est  très-souple  et  susceptible  de  se 
plier  en  tous  sens. 

L’espèce  type  est  le  L.  meleagris , Duj.,  p.  488,  pl.  XIV,  fig.  6.  — 
Kolpoda  meleagris,  Muller  et  Bory.  — Am philept us  meleagris,  Ehren- 
berg. 

10e  GENRE  : CHÆTOSPIIIA 
(Pl.  IX,  fig.  8.) 

Le  genre  Chœtospira,  établi  par  Lachmann  (1),  renferme  des  La- 
crymariens dont  la  partie  antérieure  du  corps  est  prolongée  en  forme 
de  col  contourné  en  spire,  et  portant  la  frange  buccale.  La  bouche, 
assez  largement  ouverte,  est  située  à la  base  de  ce  col,  et  le  reste  du 
corps,  couvert  de  stries  et  de  cils  très-fins,  a une  forme  globuleuse. 
Les  Chætospires  sont  éminemment  contractiles  et  peuvent  comme  les 
Lacrymaires  retirer  presque  complètement  leur  partie  antérieure, 
et  la  confondre  avec  le  reste  du  corps.  Ils  habitent  une  coque  ana- 
logue à celle  des  Vaginicoles,  et  Claparède  et  Lachmann  pensent 
qu’ils  peuvent  la  quitter  quelquefois. 


(1)  Müller’s  Arch.,  p.  362,  1866. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C ROZOA I RES.  179 

L’espèce  que  nous  avons  figurée  pi.  IX,  fig.  8,  nous  paraît  être 
identique  au  Chœtospira  mucicola , de  Lachmann. 

C’est  encore  à la  famille  des  Lacrymariens  qu’il  faut  rapporter  l’In- 
fusoire suivant,  dont  le  corps  peut  se  contracter  en  boule  et  qui  présente 
des  caractères  qui  n’ont  été  bien  vus,  ni  par  Dujardin  qui  l’a  décril, 
ni  par  les  auteurs  qui  l'ont  suivi. 

11e  GENRE  : PANOP11UYS 
(PI.  XVI,  fig.  5.) 

Le  genre  Panophrys  est  constitué,  d’après  Dujardin,  par  des 
Infusoires  ciliés  partout,  à corps  ovale,  déprimé,  contractile,  devenant 
ovoïde  et  même  globuleux  en  se  contractant,  et  à surface  marquée 
de  stries  droites  ou  obliques.  Mais  Dujardin  n’a  pas  bien  vu  la  bouche, 
qui  est  latérale,  arrondie  au  sommet  et  atténuée  à la  base,  et  bordée 
de  deux  lèvres,  celle  de  gauche  lisse  et  non  vibratile,  et  celle  de  droite 
munie  de  dentelure,  vibratile  et  garnie  de  longs  cils.  Cette  bouche  est 
terminée  par  un  œsophage  assez  court. 

La  seule  espèce  que  l’on  peut  avec  certitude  rapporter  à ce  genre 
est  le  P.  chrysalis  qui  vit  dans  la  mer  et  dans  l’eau  douce,  et  qui  pré- 
sente une  vésicule  contractile  d’où  s’échappent  de  nombreux  vaisseaux 
(voy.  pi.  XVI,  fig.  5). 

Nous  avons  représenté  (pi.  XX,  fig.  o),  un  Infusoire  dont  le  corps 
très-contractile  est  couvert  de  stries  longitudinales  très-ciliées.  Ce 
Microzoaire  par  son  extrême  contractilité  appartient  à la  famille  des 
Lacrymariens,  mais  nous  n’avons  pas  découvert  la  situation  de  la 
bouche  ni  de  l’anus.  Le  nucléus  est  rubané  et  onduleux;  la  vésicule 
contractile  occupe  le  tiers  inférieur  du  corps.  Vu  de  profil,  celui-ci 
est  aminci  au  sommet  comme  les  Enchelys,  mais  de  face  il  présente 
deux  appendices  en  forme  de  col. 

Cet  Infusoire  n’a  réellement  de  rapport  qu’avec  le  Spatidium  hya- 
linum , de  Dujardin,  qui  est  malheureusement  encore  trop  peu  connu. 


180 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C RO ZO A I R E S. 


IXe  FAMILLE  : PARAMÉCIENS  ( Paramecina ) 

La  famille  des  Paraméciens  renferme  tous  les  Paramécides  qui 
n’ont  pas  trouvé  place  dans  les  familles  précédentes,  c’est-à-dire 
chez  les  Paramécides  marcheurs,  dentés,  pédiculés  et  contractiles. 
Le  genre  Coleps  aurait  pu  facilement  rentrer  dans  notre  famille  des 
Paraméciens,  mais  sa  forme  symétrique  et  son  revêtement  particulier 
ont  engagé  tous  nos  devanciers  à constituer  pour  lui  la  famille  des 
Colépiniens. 

La  famille  des  Paraméciens  comprend  des  genres  nombreux, 
souvent  très-éloignés  les  uns  des  autres,  mais  se  reliant  entre  eux  par 
des  genres  intermédiaires  présentant  des  caractères  communs.  En 
examinant  les  caractères  tirés  des  organes  qui  président  à la  fonction 
de  nutrition,  on  distingue  entre  eux  des  différences  assez  sensibles 
pour  qu’on  puisse  grouper  les  genres  en  trois  sous-familles. 

La  première  comprendra  les  Paraméciens  qui  ont  un  œsophage  bien 
visible  et  bien  développé  ; ce  sont  les  Paraméciens  proprement  dits. 

La  deuxième  renfermera  les  Paraméciens  à œsophage  nul  ou  ru- 
dimentaire, mais  dont  la  bouche  reste  toujours  largement  ouverte,  et 
formera  la  sous-famille  des  Bursariens. 

Enfin  la  troisième  sous-famille  des  Enchéliens  sera  constituée 
par  des  Paraméciens  sans  œsophage  et  dont  la  bouche,  généralement 
petite  est  ordinairement  fermée. 

\re  SOUS-FAMILLE  : PARAMÉCIENS  ( Paramecina ) 

La  sous-famille  des  Paraméciens  proprement  dits  renferme  des 
microzooaires  dont  la  bouche,  toujours  béante,  est  continuée  par  un 
œsophage  long  et  rigide,  à la  hase  duquel  se  forment  les  bols  ali- 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C R OZ  O A I RES. 


181 


mentaires,  sous  l’influence  de  l’action  des  cirrhes  buccaux.  Les  genres 
qui  composent  cette  première  sous-famille  ont  été  dispersés  par  les 
autres  auteurs  dans  les  familles  des  Trachéliens,  des  Bursariens  et 
des  Colpodiens,  sans  avoir  égard  aux  différences  essentielles  qui  éloi- 
gnaient les  genres  de  ceux  avec  lesquels  ils  étaient  associés. 

Le  seul  genre  qui  n’est  peut-être  pas  ici  à sa  place  est  le  genre 
Trachelius,  mais  restreint,  comme  l'ont  fait  Claparède  et  Lachmann, 
et  débarrassé  des  espèces  que  nous  avons  comprises  dans  le  genre 
Dileptus , il  n’a  plus  d’analogie  sérieuse  qu’avec  les  genres  de  notre 
première  sous-famille. 


Tableau  «les  genres  «le  la  sous- famille  «les  Paraméclens. 


/Point  de  soie  buccale 

Une  spire  buccale ) 

\ Une  forte  soie  buccale 

Un  appendice  en  forme  de  col 

i D • . , /Des  vésicules  à nucléole  réfringent. . 

\ Point  despire  J 1 ° 

buccale  ...  1 Point  de  ) „ • , , ,A.  ITt.  , , , 

i < Point  de  vesi- ( Point  de  soie  buccale. 

L ' ‘ ‘ | cilles  à nu-< 

l cléole (Une  soie  buccale. . . . 


1.  LeüCOI'IIRYS. 

2.  Plagiotoma. 

3.  Trachelius. 

I.  Loxodes. 

5.  Paramecium. 
G.  Trichomecium. 


1er  GENRE  : LEUGOPHRYS 
(PL  XVI,  fig.  6,  6a.) 

Le  genre  Leucophrys,  créé  par  Ehrenberg  pour  des  êtres  assez 
hétérogènes,  doit,  comme  l’ont  pensé  Claparède  et  Lachmann,  être 
restreint  à la  seule  espèce  L.  patula.  C’est  un  Infusoire  globuleux, 
tronqué  obliquement  au  sommet  et  portant  une  rangée  de  cirrhes 
buccaux  qui  viennent  se  terminer  en  faisant  un  tour  de  spire  à 
l’entrée  de  la  bouche.  L’œsophage  est  long  et  arqué  et  continué  par 
un  intestin  qui  tourne  en  cercle  sur  lui-même  avant  d’arriver  à l’anus, 
qui  est  terminal  et  placé  en  contact  avec  la  vésicule  contractile. 

Espèce  type  : L.  patula , pl.  XVI,  fig.  0-6. 


182 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R 0 Z 0 A I RE  S. 


2e  GENRE  : PLAGIOTOMA 

Les  Plagiotomes  sont  des  animaux  parasites  pour  la  plupart  et  qui 
vivent  dans  les  intestins  de  vertébrés  ou  d invertébrés.  Le  corps  est 
globuleux  ou  allongé  et  la  frange  de  cirrhes  buccaux  se  termine  par 
un  tour  de  spire  à la  bouche.  Celle-ci  est  munie  d’une  soie  épaisse  et 
roide.  L’œsophage  est  bien  développé,  allongé  et  souvent  recourbé. 
La  vésicule  contractile  est  située  à la  base  du  corps. 

Espèce  type:  P.  cordiformis , Clap.  et  Lach.,  p.  236,  pl.  XI, 
fig.  8-9.  — Bursaria  cordiformis  Ehren.,  pl.  XXXV,  fig.  6. 

3e  GENRE  : TRACHELIUS 

Le  genre  Trachelius  débarrassé  de  toutes  les  espèces  que  nous  avons 
en  grande  partie  placées  dans  le  genre  Dileptus,  ne  renferme  plus  que 
le  T.  ovum , qu’à  notre  grand  regret  nous  n’avons  pas  eu  l’occasion 
d’étudier.  D’après  Claparède  et  Lachmann,  qui  ont  été  contraints  d’ac- 
cepter la  définition  d’Ehrenberg,  et  malgré  leur  peu  de  foi  dans  l’in- 
testin limité  des  Infusoires,  ils  décrivent  cette  espèce  comme  possé- 
dant un  intestin  ramifié.  Nous  n’avons  jamais  rien  vu  de  semblable 
dans  tous  les  Infusoires  que  nous  avons  étudiés  et  nous  attendrons  de 
nouvelles  recherches  pour  baser  notre  opinion  à cet  égard. 

Espèce  unique  : Trachelius  ovum , Ehrenberg,  p.  323,  pl.  XXXIII, 
fig.  13.  — Pritchard,  pl.  XXIV,  fig.  290. 

4e  GENRE  : LOXODES 

Le  genre  Loxodes,  fondé  par  Ehrenberg,  a été  restreint  par  Cla- 
parède et  Lachmann  à la  seule  espèce  L.  rostrum.  C’est  un  Infusoire 
à fente  buccale  très-allongée,  continuée  par  un  œsophage  étroit  et 
très-long,  et  qui  a pour  caractère  spécial  une  rangée  de  vésicules  claires 
contenant  chacune  un  corps  très-réfringent  ; le  rôle  et  la  nature  de  ces 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C KO  Z O A 1 HE  S. 


183 


vésicules  sont  restés  inconnus.  Claparède  et  Lachmann  semblent 
encore  admettre  pour  cette  espèce  un  intestin  ramifié. 

La  seule  espèce  est  le  Loxodes  rostrurn,  Ehrenberg,  pl.  XXXIV , 
fig.  1.  — Clap.  etLacli.,  p.  339,  pl.  XVII,  fig.  2. 

5e  GENRE  : PARAMECIUM 

Pl.  XVI,  fig.  7,  8.  — Pl.  XVII,  fig.  3,  10,  11.  — Pl.  XXI,  fig.  13,  27. 

Le  genre  Paramecium , que  Claparède  et  Lachmann  placent  à tort 
avec  les  Colpodes,  les  Glaucomes,  les  Pleuronèmes,  etc.,  renferme 
des  Infusoires  complètement  ciliés,  ayant  une  bouche  latérale  à la- 
quelle aboutit  une  frange  de  cils  très-développée  et  qui  est  continuée 
par  un  œsophage  long  et  subcylindrique.  Les  Paraméciens  ont  géné- 
ralement deux  vésicules  contractiles  situées  l’une  à la  partie  moyenne 
supérieure  et  l’autre  à la  partie  moyenne  inférieure,  dans  la  région 
dorsale. 

L’espèce  type  est  le  P.  Aurélia , Erhenb.,  pl.  VIII,  fig.  5-0 
(voy.  pl.  XVI,  fig.  8.) 


6°  GENRE  : TRICHOMECIUM 
(Pl.  XVII,  fig.  8.  — Pl.  XVIII,  fig.  5.) 

Nous  avons  créé  le  genre  Trichomecium  pour  deux  Infusoires  qui 
ont  à peu  près  la  forme  extérieure  des  Paraméciens,  mais  dont  l’extré- 
mité est  terminée  en  pointe.  La  bouche  est  aussi  placée  dans  un 
sillon  qui  est  muni  d’une  frange  ciliaire  très-développée  et  aboutissant, 
en  tournant  un  peu,  au  bord  de  la  bouche.  L’œsophage  est  large  et  assez 
court  ; une  soie  plus  ou  moins  longue  s’insère  soit  dans  le  sillon  buccal, 
soit  vers  la  bouche  elle-même  ; la  vésicule  contractile  est  unique  et 
située  dans  la  partie  inférieure  du  corps. 

Espèce  type:  Trichomecium  caudatum,  pl.  XV III,  fig.  5. 


184 


ETUDES  SUIV  LES  MIC  ROZO  A I RE  S. 


2e  SOUS-FAMILLE  : B U RS  ARIENS  (. Bursarina ) 

La  deuxième  sous-famille  des  Paraméciens,  les  Bursariens,  ren- 
ferme des  Microzoaires  qui  ont  une  bouche  largement  ouverte,  géné- 
ralement garnie  de  cirrhes  buccaux  bien  développés,  mais  qui  n’est 
pas  continuée  par  un  œsophage.  Celui-ci,  quand  il  existe,  est  tout  à fait 
rudimentaire  et  n’a  aucune  analogie  avec  l’œsophage  des  Paramé- 
ciens proprement  dits. 

Les  différents  genres  qui  composent  la  sous-famille  des  Bursa- 
riens  se  reconnaissent  aux  caractères  suivants  : 


f%  ! Une  crête  ciliée  dans  l’intérieur  de  la  bouche 

« V /Une  lèvre  inférieure  garnie  de  cils 

^ \-a  i Point  de 
£ 1.2  / crôteciliée  ' / Houppes  buccales  et  soie  caudale. . 

< < S ] dans  la  J p • . i 

| J-S  i bouche  ..  ' ]^vres  Ni  houppes  | Fosse  buccale  oblique. . 

ffl  / a f 

fol  lui  soie..  . I Fosse  buccale  droite. . . 

I Ph  V 

\Des  soies  buccales  bien  développées 


1.  Bursauia. 

2.  CüLPODA. 

3.  Lambadium. 

4.  Metopus. 

5.  Balantidium. 
G.  Pleukonema, 


1"  GENRE  : BURSAUIA 

Le  genre  Bursaria  (Ehr.)  renferme  des  Infusoires  caractérisés  par 
une  vaste  fosse  buccale  en  forme  d’entonnoir,  bordée  de  cils  sur  son 
pourtour  et  munie  à l’intérieur  d’une  arête  portant  des  cirrhes  déve- 
loppés. La  présence  de  cette  arête  ciliée  distingue  les  Bursaires  des 
Balantidies  qui  possèdent  aussi  une  vaste  fosse  buccale. 

L’espèce  type  est  le  B.  décora , Gap.  et  Lach.,  p.  252,  pl.  XIII, 

fig.  1. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C R O Z O A I R ES. 


185 


2e  GENRE  : COLPÜDA 
(PI.  XVII,  fig.  12.) 

Le  genre  Colpoda,  créé  par  Ehrenberg,  renferme  des  Microzoaires 
qui  ont,  à la  base  d’une  bouche  large,  une  lèvre  saillante  et  garnie 
d’un  faisceau  de  forts  cils.  Le  corps  est  comprimé  et  l’anus  est  situé 
sur  la  face  ventrale.  La  lèvre  ciliée  des  Colpodes  les  distingue  des 
autres  genres  de  cette  sous-famille. 

L’espèce  type  du  genre  Colpoda  est  le  C.  Cucullus,  Ehren., 
pi.  XXXIX,  fig.  5. 

3e  GENRE  : LAMBADIUM 

Le  genre  Lambadium,  établi  par  Perty,  renferme  des  Infusoires 
aplatis,  de  forme  ovale  lorsqu’ils  sont  vus  de  face,  et  possédant  une 
fosse  buccale  large  et  profonde.  Cette  fosse,  bordée  de  cirrhes  très- 
actifs,  porte  à son  sommet,  à droite  et  à gauche,  deux  houppes  ou 
faisceaux  de  cils,  et  la  partie  inférieure  du  corps,  qui  dans  la  pro- 
gression ordinaire  de  l’animal  est  dirigée  en  avant,  est  munie  de  deux 
soies  longues  qu’on  pense  être  des  organes  tactiles. 

L’espèce  type  est  le  L.  bullinum , Perty,  Zur.,  Kerintn.,  p.  141, 
pl.  V,  fig.  14.  — Clap.  et  Lach.,  p.  249,  pl.  XII,  fig.  5-6. 

4e  GENRE  : METOPUS 
(Pl.  XX,  fig.  5,  9.) 

Les  Metopas  ont  une  fosse  buccale  oblique  et  généralement  pla- 
cée au-dessous  d’une  courbure  de  la  partie  supérieure  de  l’animal. 
Cependant  cette  courbure  proéminente  ne  doit  pas  être  un  signe  carac- 
téristique, car  nous  connaissons  une  espèce  où  la  courbure  du  corps 
ne  se  montre  pas  au  sommet,  mais  seulement  à la  base  de  l’Infusoire 
(pl.  XVII,  fig.  7).  Là  se  trouve  placée  une  seconde  vésicule  contractile, 

24 


186 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R OZ 0 A 1 R E S. 


cette  espèce  en  possédant  déjà  une  autre  qui  est  située  au-dessus  de  la 
fente  buccale  oblique. 

Espèce  type  : Metopus  sigmoides,  Clap.  et  Lach.,  pl.  XII,  fig.  I 
(voy.  pl.  XX,  fig.  5-9). 


5°  GENRE  : BALANTIDIUM 

Le  genre  Balantidium , qui  a beaucoup  d’affinités  avec  le  genre 
Bursaria,  s’en  distingue  par  sa  bouche  largement  ouverte,  mais  ne 
renfermant  pas  d’arête  ciliée.  — La  seule  espèce  connue  est  en 
forme  de  bourse,  atténuée  au  sommet,  avec  un  tégument  couvert 
de  stries  ciliées  très-fines.  L’anus  est  situé  à la  partie  inférieure  de 
l’animal  ; on  constate  la  présence  de  deux  vésicules  contractiles. 

Ce  genre  ne  renferme  que  le  B.  Entozoon  qui  se  trouve  dans 
l’intestin  des  grenouilles,  Clap.  et  Lach.,  pl.  XIII,  fig.  2.  — Bur- 
saria Entozoon,  Ehr.,  pl.  XXXV,  fig:  3. 

6°  GENRE  : PLEURONEMA 
(Pl.  XXI,  fig.  10.  — Pl.  XXII,  fig.  13,  16.) 

Le  genre  PJeuronema , créé  par  Dujardin,  renferme  des  Infusoires 
dont  la  bouche  largement  ouverte  laisse  échapper  un  faisceau  de 
longues  soies,  dirigées  de  haut  en  bas.  — En  même  temps  d’autres 
longs  cils  placés  sur  la  face  ventrale  peuvent  se  relever  et  aller  à la 
rencontre  des  soies  buccales.  Les  PJeuronema  sont  des  Infusoires 
sauteurs,  et  c’est  à tort  que  Claparède  et  Lachmann  attribuent  ces  mou- 
vements brusques  aux  cils  antérieurs;  ils  sont  en  réalité  le  résultat  de 
l’action  rapide  des  soies  buccales.  Ces  mêmes  auteurs  ne  figurent 
dans  les  espèces  qu’ils  ont  dessinées  qu'une  seule  soie  buccale,  tandis 
que  réellement  le  faisceau  se  compose  généralement  de  trois  soies  bien 
distinctes. 

Espèce  type  : Pteuronema  c/iry salis , Perly,  pl.  XXII,  fig.  lfi. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C ROZOA I RE  S. 


187 


3e  SOUS-FAMILLE  : ENCHÉLIENS  ( Enchelina ) 


La  troisième  sous-famille  des  Enchéliens  ne  diffère  de  la  précé- 
dente qu’en  ce  que  les  Infusoires  qui  la  composent,  au  lieu  d’avoir 
une  bouche  grande  et  largement  ouverte,  l’ont  au  contraire  petite  et 
ordinairement  close.  Les  Glaucomes,  qui  possèdent  une  bouche  munie 
de  deux  lèvres  vibratiles,  pourront,  par  la  présence  de  ces  organes  qui 
leur  sont  spéciaux,  former  une  section  à part,  mais  le  nombre  des  fa- 
milles de  Microzoaires  est  déjà  assez  considérable  pour  que  nous  ne 
soyons  pas  porté  à l’augmenter  à propos  d’un  genre  seulement. 

Les  Enchéliens  sont  divisés  en  genres  d’après  les  caractères  sui- 
vants : 


< 

g 

W 

a 

O 

Z 

S 


Bouche  apicale. 


Bouche  latérale. 


allongé  au  sommet 

( Corps  arrondi  au  sommet 

,Des  lèvres  vibrantes 

avec  une  soie  caudale. . 

sans  soie  caudale 

Une  soie  caudale 

! Corps  con- 
vexe près  de 
la  bouche. . 

Pas  de  corps 
convexe 
près  de  la 
' bouche.... 


' Pas  de  lè- 
vres vi- 
brantes. 


Une  soie 
buccale, 


Pas  de  1 
soies 
bucca- 
les. 


1.  Encrelys. 

2.  IlOLÜPIIRYA. 

3.  Glaucoma. 

4.  Districua. 

5.  Cyclidium. 

6.  Urotricua. 

7.  Ophryoglena. 


8.  Frontonia. 


1er  GENRE  : ENCHELYS 
(PI.  XXI,  fig.  1,  8,  20,  28.) 

Le  genre  Enchelys  a été  fondé  par  Ehrenberg  pour  des  Microzoaires 
globuleux  dont  la  partie  antérieure,  allongée  et  amincie,  porte  la 


188 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R 0 Z 0 A I RE  S. 


bouche.  Le  corps  est  complètement  cilié,  contrairement  à ce  que  pen- 
sait Ehrenberg,  et  la  bouche  est  généralement  munie  de  cils  assez  dé- 
veloppés. Il  n’existe  ordinairement  qu’une  seule  vésicule  contractile, 
située  «à  la  base. 

Espèce  type  : Enchelys  farcimen , Ehrenberg,  p.  300,  pl.  XXXI, 
fïg.  2. 

2e  GENRE  : HOLOPHRYA 

(Pl.  XX,  fig.  1.  — Pl.  XXI,  fig.  2,  3,  11,  19.  - Pl.  XXII,  fïg.  18.) 

Les  Holophrya  ressemblent  beaucoup  aux  Enchelys  avec  lesquels 
on  serait  tenté  de  les  réunir,  car  ils  n’en  diffèrent  que  par  la  forme 
du  corps  qui  est  arrondi  au  sommet  où  se  trouve  la  bouche.  Cette 
différence  ne  suffit  pas  pour  établir  un  genre  particulier,  et  nous  ne 
conservons  le  genre  Holophrya  que  pour  ne  pas  détruire  inutilement 
les  genres  établis  par  Ehrenberg. 

Nous  avons  figuré  plusieurs  Holophrya , mais  l’espèce  type  est  le 
H.  ovum , Ehren.,  p.  314,  pl.  XXXII,  fig.  7. 

3e  GENRE  : GLAUCOMA 
(Pl.  XVI,  fig.  2.  — Pl.  XXI,  fig.  24,  29.)  ' 

Le  genre  Glaucoma  est  caractérisé  par  deux  lèvres  constamment 
vibrantes  qui  enveloppent  la  bouche.  Le  corps  est  subcylindrique, 
légèrement  comprimé  et  cilié  sur  toute  la  surface.  Il  n’existe  qu’une 
vésicule  contractile. 

L’espèce  type  est  le  G.  scintillans , Ehenberg,  p.  335,  pl.  XXXVI, 
fig.  5. 

4e  GENRE  : DISTRICHA 
(Pl.  XXI,  fig.  G,  18.) 

Nous  avons  créé  ce  genre  pour  des  Enchéliens  qui  ont  la  bouche 
située  latéralement  et  munie  à son  sommet  d’une  longue  soie.  Le 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C R O Z O A I R E S. 


180 


corps  est  ovoïde,  très-cilié  et  porte  à sa  base  une  autre  soie  bien  dis- 
tincte des  cils  de  la  surface  : la  vésicule  contractile  est  située  à la  partie 
inférieure  du  corps. 

Ce  genre  diffère  du  genre  suivant  par  la  soie  caudale  que  les  Cy- 
clidies  ne  possèdent  pas, 

Espèce  type  : D.  liirsuta , pl.  XXI,  fig.  18. 

5e  GENRE  : CYCLIDIUM 
(Pl.  III,  fig.  10.  — Pl.  XXII,  fig.  14,  13.) 

Les  Cijclidium  sont  des  Microzoaires  comprimés,  chez  lesquels 
une  ou  plusieurs  soies  sont  placées  à la  partie  supérieure  de  la  bou- 
che. Il  n’existe  pas  de  soie  caudale.  La  vésicule  contractile  est  située 
soit  au  sommet,  soit  à la  base  de  l’animal.  Les  sauls  brusques  que  l’on 
voit  faire  aux  Cyclidies  sont  occasionnés  par  les  soies  buccales  dont 
le  mouvement  rapide  projette  l’Infusoire  à une  assez  grande  dis- 
tance. 

L’espèce  la  plus  commune  est  le  G.  glaucoma , Erenberg,  p.  245, 
pl.  XXII,  fig.  1.  — Alyscum  saltans,  Dujardin,  pl.  VI,  fig.  3. 

6e  GENRE  : UROTRICHA 

Les  Urotricha  sont  des  Enchéliens  qui  sont  munis  d’une  soie  salfa- 
trice  à la  base,  mais  qui  manquent  d’une  soie  buccale.  C’est  ce  dernier 
caractère  qui  les  distingue  des  Districha , avec  lesquels  ils  ont  une  cer- 
taine ressemblance. 

Ce  genre  ne  contient  encore  qu’une  espèce  qui  ne  nous  est  connue 
que  par  la  description  et  la  figure  que  Claparède  et  Lachmann  en 
ont  données. 

Urotricha  farda , Clap.  etLach.,  p.  314,  pl.  XVI II,  fig.  9. 


19) 


ÉTUDES  SUE  LES  M I CR  OZO  A I EE  S. 


7°  GENRE  : OPHRYOGLENA 
(PI.  XXI,  fig.  3.) 

Le  genre  Ophryoglena , Ehrenberg,  renferme  des  Enchéliens,  qui 
ont  une  bouche  placée  sur  le  côté  de  la  partie  supérieure  du  corps  et 
dans  une  petite  fosse  en  forme  de  croissant  ; sur  le  bord  de  cette 
fosse  est  placé  un  organe  en  forme  de  verre  de  montre,  et  dont  on 
ignore  complètement  la  fonction.  Le  corps  est  globuleux  et  couvert 
de  stries  fines, ciliées  et  longitudinales. 

L’espèce  type  est  1YL  citreum , Clap.  et  Lacli.,  p.  238,  pl.  XIII, 
fig.  3,  4.  — Pl.  XVI,  fig.  5). 

8»  GENRE  : FRONTONJA 
(Pl.  XVII,  fig.  2.  — Pl.  XXI,  fig.  4,  12,  16,  17,  30.) 

Le  genre  Frontonia , créé  piir  Ehreiiberg,  renferme  tous  les  En- 
chéliens qui  ont  une  bouche  latérale  et  ne  présentent  aucun  des  carac- 
tères qui  distinguent  les  genres  précédents.  Le  corps  est  subglobuleux, 
souvent  atténué  au  sommet  et  généralement  arrondi  à la  base.  Les 
cils  tégumentaires  sont  bien  développés  et  surtout  près  de  l’orifice 
buccal. 

L'espèce  type  d’Ehrenberg  est  le  F.  Leucas,  Ehr. , p.  329, 
pl.  XXXlV,fig.  8. 


Xe  FAMILLE  : COLÉPINIENS  (Calepin a) 

La  famille  des  Colépiniens  ne  renferme  qu’un  seul  genre  que  nous 
aurions  pu  faire  rentrer  dans  la  famille  des  Paraméciens  ; mais  nous 
avons  suivi  l’exemple  de  nos  devanciers  en  conservant  cette  famille 
pour  des  Infusoires  qui  ont  une  forme  symétrique  et  dont  le  corps  est 
couvert  d’une  carapace  qui  leur  est  spéciale.  Dujardin,  qui  afondé  cette 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C R OZ  O A I R ES. 


19 


famille,  y a malheureusement  introduit  les  Chætonotus,  qui  ne  sont 
[tas  des  Infusoires  et  qui  appartiennent  à la  classe  des  Systolides. 

GENRE  UNIQUE  : COLEPS 
(PL  XXII,  üg.  25.) 

Les  Coleps  ont  le  corps  parfaitement  symétrique  et  couvert  d’une 
cuirasse  percée  régulièrement  de  jours  nombreux  par  où  sortent  les 
cils  tégumentaires.  Cette  cuirasse  peut  se  diviser  en  deux  parties 
égales  et  c’est  ce  qui  arrive  au  moment  de  la  multiplication  par  division 
transversale. 

La  bouche  est  située  au  sommet  et  garnie  de  cirrhes  bien  développés, 
et  il  existe  à la  base  une  garniture  de  cils  à peu  près  identiques;  on  ne 
remarque  qu’une  seule  vésicule  contractile. 

Espèce  type  : Coleps  hirtus , Ehrenberg,  p.  319,  pi.  XXXIII, 
fig.  1 . 


CClRBEIL.  — TYP.  ET  STÉR.  DE  CRÉTÉ  FILS. 


ORDRE  SECOND 


MICROZOA1RES  OSCILLANTS  (. MICROZOA  NUTANT1A). 


Les  Infusoires  que  renferme  notre  second  ordre  se  distinguent 
nettement  de  ceux  que  nous  venons  d’étudier.  Ils  ne  possèdent  plus, 
comme  ceux-ci,  un  appareil  vibratile  qui  met  au  loin  le  liquide  en 
mouvement  et  occasionne  un  tourbillon  énergique  attirant  à la  bouche 
les  particules  nutritives.  Le  corps  des  Microzoaires  oscillants  au  lieu 
d’être,  comme  celui  des  premiers,  couvert  d’un  duvet  de  cils  vibra- 
tiles,  est  généralement  glabre,  et  leur  organe  de  locomotion  se  réduit 
chez  le  plus  grand  nombre  à un  ou  plusieurs  filaments  que  nous 
avons  décrits  plus  haut  sous  le  nom  de  flagellum.  L’absence  de 
cirrhes  buccaux,  de  styles,  de  cornicules  et  le  plus  souvent  de  cils 
tégumentaires enlève  aux  Infusoires  osci//a?îts  la  faculté  de  se  mouvoir 
rapidement  comme  les  Infusoires  à tourbillon,  et  le  flagellum,  qui  est 
le  seul  organe  servant  à la  fois  à la  nutrition  et  à la  locomotion,  im- 
prime au  corps  des  Infusoires  un  mouvement  de  dandinement  remar- 
quable et  qui  a valu  aux  Microzoaires  de  ce  second  ordre  le  nom  que 
nous  lui  avons  donné. 

Parmi  les  Infusoires  oscillants,  il  en  est  qui  ne  possèdent  même 
plus  d’organes  locomoteurs  proprement  dits;  le  flagellum  fait  défaut 
et  la  progression  n’est  plus  que  le  résultat  d’une  contraction  ou  d’un 
dandinement  du  corps  de  l’animal  lui-même,  comme  on  le  remarque 
chez  les  Infusoires  qui  composent  la  section  des  Vibrionides. 


194 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R OZ  0 AI  RES. 


Nous  divisons  notre  second  ordre  en  deux  sous-ordres  qui 
présentent  des  caractères  bien  tranchés.  Le  premier  sous-ordre  com- 
prend tous  les  Infusoires  oscillants  qui  sont  munis  d’un  ou  de  plu- 
sieurs flagellum,  et  nous  laissons  dans  le  second  ceux  qui  en  sont 
totalement  dépourvus.  Cdiez  les  Infusoires  que  renferment  ces  deux- 
ordres,  on  rencontre  encore  quelquefois  des  cils  tégumentaires,  mais 
ceux-ci  ne  paraissent  être  que  de  simples  ornements  et  ne  servent 
que  rarement  à la  progression  des  animaux. 

Les  Microzoaires  oscillants  sont  donc  divisés  en  deux  sous- 
ordres  : 


Microzoaires  possédant  un  ou  plusieurs  flagellum Monadidæ. 

Microzoaires  dépourvus  de  flagellum Vibrionidæ. 


PREMIER  SOUS-ORDRE 

M0NAD1DES  (Monadidæ). 

Les  Microzoaires  qui  composent  notre  premier  sous-ordre  pré- 
sentent des  caractères  assez  tranchés  pour  pouvoir  être  divisés  en 
quatre  familles  distinctes  : 

Les  premiers  ont  une  carapace  solide,  formée  de  deux  pièces 
séparées  par  un  sillon  où  se  trouve  une  rangée  de  cils  ondulants  ; le 
flagellum  émerge  d’une  ouverture  latérale  de  la  carapace  : ce  sont  les 
Péridiniens. 

Les  seconds  sont  nus,  avec  un  flagellum  antérieur,  quelquefois 
munis  d’une  tache  oculaire,  et  couverts  d’un  tégument  contractile  qui, 
en  se  resserrant,  peut  changer  complètement  la  forme  du  corps  : 
ils  forment  la  famille  des  Eugléniens. 

Les  troisièmes  sont  nus,  possèdent  un  ou  plusieurs  flagellum, 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I CROZO  A I DES. 


195 


n’ont  pas  de  téguments  contractiles  et  restent  toujours  isolés:  ce  sont 
les  Monadiens. 

Enfin  la  famille  des  Volyociens  renferme  des  Microzoaires  fla- 
gellés, sans  téguments  contractiles,  comme  les  Monadiens,  mais  s’en 
distinguant  par  l’habitude  des  individus  qui  vivent  toujours  agglo- 
mérés en  masses  compactes  ou  rameuses. 


XVIIe  FAMILLE  : PÉRID1NIENS  ( Peridinina ). 

La  famille  des  Péridiniens  renferme  des  Infusoires  qui  sont 
munis  de  flagellum,  mais  qui  en  même  temps  possèdent  une  rangée 
de  cils  vibrati les  qui  aident  à la  natation.  Ces  cils  sont  ordinaire- 
ment situés  dans  un  sillon  oblique  ou  transversal  qui  occupe  des 
régions  différentes  suivant  les  genres.  Les  Péridiniens  sont  tous 
armés  d’une  carapace  solide  et  divisée  en  deux  portions  séparées  par 
un  sillon  où  se  trouvent  les  cils  vibratiles.  L’épaisseur  de  la  carapace 
a jusqu’à  présent  empêché  de  reconnaître  la  situation  de  la  vésicule 
contractile. 

Les  cinq  genres  que  renferme  cette  famille  se  reconnaissent  aux 
caractères  suivants  : 


Z 

s 

5 

oc 

H 

O, 


Un  sillon 
versai. 


trans- 


ites deux  moitiés 
de  la  carapace  à 
peu  près  égales. 


i Prolongement  en  forme 
de  cornes 

Point  de  prolongement. 


S Bords  de  l’échancrure 
relevés  en  lames. . . . 

Bords  de  l’échancrure 
non  relevé 


1.  Ceratium. 

2.  Peridinium. 


3.  Dinomysis. 


4.  Ampdidinium. 


Pas  de  sillon  transversal  ; cils  sur  le  bord  antérieur 5.  Prorocentrum. 


196 


ÉTUDES  SUR  LES  M 1 CR  0 ZO  AI  RE  S. 


1er  GENRE  : CERATIUM. 

Le  genre  Ceratium  renferme  des  Péridiniens  dont  la  carapace  est 
ornée  de  prolongements  en  forme  de  corne.  Plusieurs  micrographes 
pensent  que  cesMicrozoaires  ont  la  propriété  de  luire  pendant  la  nuit; 
mais  les  expériences  faites  par  Claparède  et  Lachmann  n’ont  pas  con- 
firmé cette  assertion.  Ces  espèces  se  trouvent  dans  la  mer  ou  dans 
l’eau  douce. 

Espèce  type:  C.  cornutum,  Clap.  etLachm.,p.  394,  pl.  XX.,  fig. 
1-2.  — Peridinium  cornutum,  Ehren.,  pl.  XXII,  tig.  17.  — Ceratium 
Hirundinella , Duj.,  pl.  V,  fig.  2. 

2e  GENRE  : PERIDINIUM. 

Pl.  XXIV,  fig.  1 1-12. 

Le  genre  Peridinium , établi  par  Ehrenberg,  renfermait  des  es- 
pèces à prolongements  cornus  qui  rentrent  dans  le  genre  précédent, 
et  des  espèces  sans  cornes  qui  doivent  rester  ici.  Ehrenberg  avait 
aussi  séparé,  sous  le  nom  générique  de  Glenodinium , les  espèces 
qui  présentent  une  tache  rouge  dite  oculaire.  Ce  caractère  est  trop 
fugace  et  trop  variable  pour  pouvoir  servir  à caractériser  un  genre,  et 
les  Glénodinies  rentrent  naturellement  dans  le  genre  Peridinium. 

Espèce  type:  P.  cinclum,  pl.  XXIV,  tig.  11-12. 

Glenodinium  cinclum,  Ehren.,  pl.  XXII,  fig.  22. 

3°  GENRE  : DYNOPHYSIS. 

Le  genre  Dijnophysis,  créé  par  Ehrenberg,  renferme  des  Péridi- 
niens dont  le  sillon  n’est  plus  situé  à égale  distance  du  sommet  et  de 
la  base,  mais  placé  à la  partie  inférieure,  de  telle  façon  que  la  carapace 
supérieure  contient  presque  tout  le  corps  et  que  la  portion  inférieure 
de  la  cuirasse  ressemble  à un  couvercle  bombé.  Les  bords  de  la  fente 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  MICROZOA1RES. 


107 


latérale  se  relèvent  perpendiculairement  à la  surface,  et  les  cils  se 
trouvent  placés  dans  le  sillon  qui  sépare  les  deux  portions  de  la  ca- 
rapace. 

Espèce  type:  û.  Norwegica,  Clap.  et  Lach.,  p.  409,  pl.  XX, 
fig.  20. 


4e  GENRE  : AMPHIDINIUM. 

La  seule  espèce  connue  du  genre  Amphidinium  ressemble  beau- 
coup aux  espèces  du  genre  précédent.  Comme  celle-ci,  elle  a les 
deux  portions  de  la  carapace  très-inégales,  et  la  portion  inférieure  est 
réduite  à une  plaque  presque  plate.  Le  corps  est  comprimé,  et  la  fente 
latérale,  située  sur  une  des  larges  faces,  a des  bords  qui  ne  se  relè- 
vent pas.  C’est  surtout  ce  caractère  qui  distingue  le  genre  Amphi- 
dinium dn  genre  précédent. 

L’espèce  unique  est  l’A.  operculatum , Clap.  et  Lachm.,  pl.  XX, 
fig.  9-10. 


5e  GENRE  : PROROCENTRUM . 

Le  genre  Prorocentrum  s éloigne  des  genres  précédents  par 
l’absence  du  sillon  ciliaire.  Les  cils  sont  situés  à la  base  d’une  dent 
qui  pour  Claparède  et  Lachmann  représente  les  rudiments  d’une 
des  deux  portions  de  la  carapace. 

La  seule  espèce  connue  est  le  P.  micans , Ehren.,  pl.  II,  lig.  23. 
— Clap.  et  Lach.,  pl.  XX,  fig.  6,  8.  Ces  auteurs  ne  représentent  pas 
les  cils  que  Claparède  et  Lachmann  annoncent  avoir  remarqués. 

11  est  bien  possible  que  ce  genre  ne  soit  pas  à sa  place  et  que, 
comme  le  croient  presque  tous  les  auteurs,  il  doive  faire  partie  des 
Thécamonadiens.  La  présence  des  cils,  s’ils  sont  bien  constatés, 
sera  le  caractère  sur  lequel  on  devra  s’appuyer  pour  le  laisser  dans  la 
famille  où  il  est  placé  actuellement. 


108 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CRO Z O A 1 RE S . 


XVIIIe  FAMILLE  : EUGLÉNIENS  (Euglenina). 

La  famille  des  Eugléniens  renferme  des  Microzoaires  nus,  mu- 
nis d’un  ou  de  plusieurs  flagellum  et  recouverts  d’un  tégument  strié 
et  contractile.  Quelques  espèces  possèdent  une  tache  rouge-foncé  que 
Ehrenberg  a prise  pour  un  organe  de  la  vue,  mais  que  les  auteurs 
modernes  regardent  comme  une  tache  huileuse  sans  aucune  impor- 
tance. 

Les  Eugléniens  se  distinguent  des  Péridiniens  par  l’absence  com- 
plète de  carapace,  et  ils  se  différencient  des  familles  suivantes  par  la 
contractilité  de  leurs  corps  qui  leur  permet  d’en  modifier  momenta- 
nément la  forme  ordinaire. 

Les  genres  qui  composent  la  famille  des  Eugléniens  se  recon- 
naissent aux  caractères  suivants  : 


/épais  et  rigide  à la  base 

/nu  et  transparent  sans  tache 

il  oculaire 

1 flagellum/  /petite:' 

mince  et  corps  ) nu’  0paque  avcc  Uü  pomtocu‘ 
1 mobile  I laire  rouge 

là  la  base;  j Ven  partie  cilié 

\ bouche  | 

\largement  ouverte  à la  base  du  flagellum. 

2 flagellum 

plusieurs  flagellum 


1.  Peranema. 

2.  Astasia. 

3.  Euglena. 

4.  Trichonema. 
3.  Stomonema. 

6.  Zygoselmis. 

7.  POLYSELMIS. 


1er  GENRE  : PERANEMA. 

PI.  XXIII,  fig.  41. 

Le  genre  Peranema , établi  par  Dujardin,  renferme  des  Micro- 
zoaires généralement  globuleux  <à  la  hase  et  amincis  au  sommet  où  se 
trouve  un  long  flagellum  rigide  et  épais  à la  base,  mobile  et  très-téun 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M1CROZOA1RES. 


199 


à son  extrémité.  La  bouche  est  très-petite  et  peu  visible.  Le  corps  se 
contracte  et  change  assez  souvent  de  forme. 

Le  flagellum  épais  et  rigide  à la  base  distingue  les  Péranèmes  des 
Astasiesavec  lesquelles  ils  ont  une  certaine  affinité. 

Peranema  globulosa , Dujardin,  Hist.  nat.  des  Infus.,  p.  335, 
pi.  111,  fig.  24,  1841. 

2°  GENRE  : ASTASIA. 

PI.  XXII,  fig.  11-12.  — PI.  XXIII,  fig.  34  et  30.  — PI.  XXIV,  fig.  19,  20,  21,  24.  — 

PI.  XXVII,  fig.  29. 

Le  genre  Astasia  a été  fondé  par  Ehrenberg  pour  des  Euglènes  sans 
points  oculaires,  avec  le  corps  terminé  en  pointe.  Les  Astasies  ont 
le  corps  transparent,  très-contractile,  comme  les  Euglènes,  dont  elles 
diffèrent  par  leur  coloration  et  l’absence  de  point  oculaire  rouge.  Leur 
flagellum  mobile  dès  la  base  les  distingue  des  Péranèmes.  La  bouche 
située  à la  base  du  flagellum  est  peu  visible,  et  la  vésicule  contractile 
occupe  ordinairement  la  partie  moyenne  ou  inférieure  du  corps. 

Astasia  contorta , Dujardin,  /oc.  cit.,  p.  35G,  pl.  V,  fig.  3,  1841. 

3e  GENRE  : EUGLENA. 

Pl.  XXII,  fig.  1,  2,  4,  S,  6,  7,  26. 

Institué  par  Ehrenberg  sur  la  Cercaria  viridis  de  Millier,  le  genre 
Euglène  renferme  des  Microzoaires  généralement  colorés  en  vert  foncé 
ou  en  brun,  et  présentant  vers  le  sommet  une  ou  plusieurs  taches 
rouges.  Le  tégument  est  strié  obliquement  et  très-contractile;  le  fla- 
gellum mince,  très-mobile  depuis  la  base,  est  implanté  au  sommet, 
près  de  la  bouche  qui  est  assez  visible.  La  vésicule  contractile,  bien 
développée,  est  généralement  placée  à la  partie  moyenne  de  l’animal. 

Euglena  viridis,  Ehrenberg,  m.rn.  de  Poghendorf,  p.  504. 

Cercaria  viridis,  Muller,  pl.  XIV,  fig.  6-13. 


-200 


ETUDES  SUB  LES  M I C ROZO A 1 BE S. 


Les  genres  Amblyopis  et  Distigma  ont  été  créés  par  Ehrenberg, 
sur  la  présence  de  deux  taches  oculaires  au  lieu  d’une  et  doivent 
probablement  faire  partie  des  Euglènes.  Ces  points  rouges  n’étant 
jamais  comme  nombre  un  caractère  constant  sur  lequel  on  puisse 
fonder  sérieusement  un  genre. 

4e  GENRE  : TIIICHONEMA. 

PI.  XXII,  fig.  8. 

Nous  avons  créé  le  genre  Trichonerna  pour  une  espèce  encore 
unique,  qui  a beaucoup  d’analogie  avec  les  Astasies,  mais  qui  s’en 
distingue  par  son  tégument  très-cilié  surtout  à la  base.  Le  corps 
non  contracté  est  oblong,  renflé  à la  partie  inférieure,  aminci  au 
sommet,  transparent  et  granuleux.  Le  flagellum  est  rigide  à la  partie 
inférieure  comme  chez  les  Péranèmes  et  très— flexible  au  sommet; 
l'ouverture  buccale  est  située  à sa  base-  et  oblongue.  La  vésicule 
contractile  existe  à la  partie  inférieure  du  corps.  Les  cils  tégumen- 
taires  sont  courts,  raides  et  ne  semblent  pas  vibratiles. 

Espèce  unique:  Trichonerna  hirsuta,  pi.  XXII,  fig.  8-8,  8 b. 

5e  GENRE  : STOMONEMA. 

PI.  XXIII,  fig.  1. 

Nous  avons  formé  le  genre  Stomonema  pour  un  Infusoire  voisin 
des  Astasies,  mais  qui  présente  à la  base  du  flagellum  une  bouche 
ovalaire  largement  ouverte.  Le  corps  est  suh-cylindrique,  arrondi  à 
la  partie  inférieure  et  un  peu  aminci  au  sommet.  Le  flagellum  est 
mince  et  très-mobile.  La  vésicule  contractile  se  trouve  placée  à 
la  base  de  l’Infusoire. 

Stomonema  ovalis,  pi.  XXIII,  fig.  I,  la. 

Nous  avons  encore  rencontré,  depuis  la  publication  des  planches 
de  cet  ouvrage,  une  autre  espèce  à bouche  très-large  ; ayant  le  corps 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I CB  O Z O A I RE  S. 


201 


plus  grand,  aminci  aux  deux  extrémités  et  légèrement  verdâtre.  Sa 
progression  se  fait  en  tournant  sur  son  axe.  On  peut  lui  donner  le 
nom  de  Stomonema  viridis. 

6e  GENRE  : ZYGOSELMIS. 

PI.  XXIII,  fig.  11,  el  pl.  XXIV,  fig.  9,  22,  23. 

Le  genre  Zygoselmis  a été  créé  par  Dujardin  pour  des  Eugléniens 
qui  possèdent  deux  flagellum  égaux  implantés  au  sommet  de  l’ani- 
mal. Le  corps  est  granuleux  et  sans  coloration.  Nous  croyons  devoir 
rapporter  à ce  genre  des  espèces  colorées  en  vert  et  possédant 
des  taches  rouges  oculaires.  11  faudra  sans  doute  y ajouter  aussi  le 
Diselmis  angusta  de  Dujardin  qui  me  paraît  avoir  tous  les  caractères 
de  ce  genre. 

Zygoselmis  nebulosa,  Dujardin,  loc.  cit ,,  p.  369,  pl.  111,  fig.  23, 
1841. 

« 

T GENRE  : POLYSELMIS. 

C’est  avec  doute  que  nous  laissons  dans  la  famille  des  Eugléniens 
le  genre  Polyselmis  qui  n’est  encore  connu  que  par  une  seule  espèce 
décrite  par  Dujardin.  Cet  auteur  ne  nous  indique  pas  si  son  espèce 
a le  caractère  distinctif  des  Eugléniens , c’est-à-dire  un  tégument 
contractile. 

Espèce  unique  : P.  viriclis.  « Plusieurs  filaments  partant  du  bord 
antérieur;  vert  avec  un  point  rouge.»  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  370, 
pl.  III,  fig.  27. 

XIXe  FAMILLE  : AlONADIENS  [Monadina). 

La  famille  des  Monadiens  se  compose  d’infusoires  libres,  nageurs 

et  flagellés.  Ils  se  distinguent  des  Eugléniens  et  des  Péridiniens,  en 

26 


202 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZ  O A 1 RE  S. 


ce  qu’ils  n’ont  point  de  doubles  carapaces,  ni  de  téguments  contrac- 
tiles. Ils  ne  peuvent  donc  changer  la  forme  générale  de  leur  corps,  quels 
que  soient  du  reste  leur  mouvement  et  leur  mode  de  progression. 

Chez  les  uns  le  tégument  est  très-dur,  cassant  et  résiste  à la 
destruction  de  l’animal  ; chez  d’autres,  au  contraire,  il  est  très-mince  et 
peut  diftluer  ainsi  que  le  reste  de  l’Infusoire.  La  bouche  est  généra- 
lement petite,  sauf  quelques  cas  assez  rares  où  on  la  voit  très-visi- 
blement. Il  en  est  de  même  de  la  vésicule  contractile  qu'on  peut 
reconnaître  dans  les  plus  petites  espèces  en  y mettant  une  attention 
soutenue. 

Bien  que  nous  n’attachions  pas  une  grande  importance  à l’état 
plus  ou  moins  résistant  des  téguments,  nous  diviserons  cependant 
la  famille  des  Monadiens  en  deux  sections  : la  première  comprendra 
les  Monadiens  à téguments  épais,  résistants  et  bien  visibles,  et  la 
seconde  ceux  qui  ont  un  tégument  mince  et  difficile  à distinguer  du 
reste  du  corps.  Cette  division  aura  au  moins  pour  résultat  de  faci- 
liter les  recherches. 


lre  SOUS-FAMILLE  : THÉCAMONADIENS. 

A.  Tégument  cassant  ou  fibreux  se  distinguant  nettement  du  reste  du  corps. 


Thecamonadina 

ayant 


un  seul 
filamenl. 


Corps 

globuleux. 


Corps 

déprimé. 


Tégument  dur  et  cas- 
sant  

i Tégument  membra- 
neux  

/ Prolongement  en 
1 forme  de  queue.. . 

i Point  de  prolonge - 
\ ment 


l' semblables  entre  eux 

dissemblables,  un  flagellum  et  un 
filament  traînant 

plusieurs  filaments 


1.  Trachelomonas. 

2.  Cryptomonas. 

3.  Pracus. 

4.  Crumenula. 

3.  Diselmis. 

6.  Plceotia. 

7.  OXYRRHIP. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I CROZOAI  RE  S. 


203 


2'  SOUS-FAMILLE  ; MONAD1ENS  PROPREMENT  DITS. 


B.  Tégument  mince  et  ne  se  distinguant  pas  du  reste  du  corps. 


!1et  arrondi 8.  Monas. 

Sommet  renversé  sur  le  côté.  9.  Pleuromonas. 

Sommet  tronqué  brusque- 
ment  10.  Cyatuomonas. 

Sommet  prolongé  antérieu- 
rement avec  le  flagellum 
à la  base 11.  Gdilomonas. 

^mobile  au  sommet  et  raide  à la  base. . . 12.  Cyclidium. 

un  seul  filament  avec  des  cils  vibratils 13.  Trichomonas. 


Monadina 

ayant 


(dont  un  latéral 14.  Ampiiimonas. 

dont  un  postérieur 13.  Cercomonas. 

égaux  terminant  les  angles  contournés 
de  l’extrémité  inférieure 10.  Trepomonas. 

dissemblables  ; un  flagellum  et  un  fila- 
ment traînant  rétracteur 17.  Heteromjta. 


quatre  filaments  : deux  flagellum  et  deux  filaments 
traînants  rétracteurs 18.  Diplomita. 

six  filaments  : quatre  en  avant  et  deux  en  arrière:  19.  Hexamita. 


1er  GENRE  : TItACHELOMONAS. 

PI.  XXIV,  fig.  13-18. 

Créé  par  Ehrenberg,  ce  genre  renferme  des  Infusoires  globuleux, 
uni-flagellés,  qui  se  sécrètent  un  tèt  dur  et  cassant  et  par  une 
petite  ouverture  duquel  sort  un  long  flagellum. 

Les  genres  Microglena  et  Chœtotyphla  du  même  auteur  ne  dif- 
fèrent du  premier  que  par  des  ornements  du  têt  et  doivent  se  fondre 
avec  lui.  11  en  est  de  même  du  genre  Chœtoylena  qui  ne  diffère  du 


204 


ÉTUDES  SUR  LES  MI  C R O Z OA  I RE  S. 


genre  Chœtotyphla  que  par  la  présence  d’un  point  rouge,  dit  ocu- 
laire et  qui  ii  est  pas  un  caractère  sérieux  ni  constant. 

Trachelomonas  volvocina , Ehrenberg,  m . m . de  Poggendorf. 
1832.  — Dujardin,  /oc.  cit.,  pl.  II,  fig.  11. 

2e  GENRE  : CRYPTOMONAS. 

Ehrenberg  a institué  ce  genre  pour  des  Infusoires  globuleux, 
entourés  d’un  tégument  épais  et  résistant  et  pourvus  d’un  long  fla- 
gellum.  Legenr e Cryptog/ena,  ne  différant  des  Cryptomonas  que  par 
la  présence  d’un  point  rouge  oculaire,  doit  lui  être  réuni.  11  faul 
aussi  placer  dans  le  même  genre  les  Lagenelles  de  Dujardin,  qui  en 
diffèrent  par  un  prolongement  de  l’enveloppe  en  manière  de  goulol 
au  point  d’insertion  du  flagellum. 

Cryptomonas  globulus , Dujardin,  /oc.  cit.,  pl.  VII,  fig.  2. 

3e  GENRE  : PHACUS. 

Créé  par  Nitzsch  pour  un  Infusoire  de  Millier  ( Cercaria  pieu- 
ronectcs ) le  genre  P/iacus  renferme  des  Microzoaires  à corps  aplati 
foliacé,  généralement  vert  et  muni  d’une  tache  rouge  oculaire  et 
d’un  filament  flagelliforme.  Son  tégument  est  résistant  et  se  pro- 
longe en  forme  de  queue.  Très-voisin  des  Euglènes,  les  Phacus 
s’en  distinguent  par  leur  tégument  rigide  et  leur  forme  aplatie. 

Phacus  longicauda,  Dujardin,  /oc.  cit.,  pl.  V,  fig.  6.  — Eug/ena 
longicauda , Ehrenberg,  1831-1838.  — Inf. , pl.  VII,  fig.  13. 

4e  GENRE  : CRUMENüLA. 

Dujardin  a formé  le  genre  Crumcnu/a  pour  des  Infusoires  à 
corps  ovale,  déprimé,  à tégument  résistant  et  obliquement  strié. 
Un  long  filament  sort  obliquement  d’une  entaille  du  tégument. 
Ce  genre  très-voisin  du  précédent  dont  il  ne  diffère  en  réalité  que 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C ROZ  O A I R E S. 


205 


par  la  forme  du  corps  devra  probablement  se  fondre  avec  lui  quand 
il  sera  mieux  éludié. 

Crumenula  texta , Dujardin,  loc.  cit.,  pi.  V,  fig.  8. 

5°  GENRE  : DISELMIS. 

PI.  XXIII,  fig.  2,  25,  40. 

Ce  genre  créé  par  Dujardin  contient  des  animalcules  à corps 
ovoïde  ou  sphérique,  revêtus  d’un  tégument  non  contractile  et  pour- 
vus de  deux  flagellum. 

Diselmis  viridis, Dujardin,  loc.  cit.,  p.  342,  pl.  III,  fig.  20,  21. 

6e  GENRE  ; PLQEOTIA. 

PI.  XXIII,  fig.  52-53. 

Dujardin  a fondé  ce  genre  pour  un  Infusoire  à corps  diaphane, 
ayant  plusieurs  côtes  ou  carènes,  longitudinales  ; le  corps  est  aplati 
d’un  côté  et  arrondi  de  l’autre.  Deux  filaments  : un  flagellum  et  un 
filament  traînant. 

L’Infusoire  décrit  par  Dujardin  est  probablement  le  môme  que 
celui  que  Müller  a figuré  pl.  XXVI,  fig.  20-31,  sous  le  nom  de 
Triclioda  prisma. 

Plœotia  vitrea,  Dujardin,  loc.  cit.,  pl.  V,  fig.  3. 

7e  GENRE  : OXYRRIIIS. 

Créé  par  Dujardin,  le  genre  Oxyrrhis  renferme  des  Microzoaires 
à corps  ovoïde,  oblong  et  prolongé  en  pointe,  à la  base  de  laquelle 
se  montrent  plusieurs  filaments  flagelliformes. 

Oxyrrhis  marina,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  347,  pl.  V,  fig.  4. 


206 


ÉTUDES  SUR  LES  MICROZOAIRES. 


8e  GENRE  : MONAS. 

PI.  XXIII,  3,  10,  12,  13,  17,  19,  21,  24,  28,  44,45,  48,  49,  51.  — PI.  XXIV,  fig.  10.  — 
PI.  XXVII,  fig.  4,  7,  13,  li,  17,  18,  20,  21. 

Corps  polymorphes,  arrondis,  ovoïdes  ou  allongés,  un  seul  fila- 
ment flagelliforme  qui  imprime  au  corps  un  mouvement  vacillant. 
Vésicule  contractile  généralement  visible  dans  les  grandes  espèces. 

Le  genre  Monas  créé  par  Müller  renferme  un  grand  nombre 
d’espèces  dont  la  taille  souvent  exiguë  ne  permet  pas  toujours  un 
examen  sérieux. 

Monas  Lens,  Dujardin,  /oc.  cit .,  pl.  III,  fig.  5,  et  pl.  IV,  fig.  7. 

9e  GENRE  : PLEUROMONAS. 

Nous  avons  créé  ce  genre  pour  une  espèce  pyriforme  dont  le 
sommet  se  réfléchit  sur  le  côté  ; un  flagelluin  court  sort  du  pli  formé 
parle  sommet.  On  aperçoit  généralement  deux  vésicules  contractiles. 

Pleuromonas  granulosa,  pl.  XXIII,  fig.  42,  43. 

10°  GENRE  : CYATIIOMONAS. 

Pl.  XXIV,  fig.  27,  28,  30,  31 . — Pl.  XXVII,  fig.  8,  27. 

Le  genre  Cyathomonas,  que  nous  avons  créé  pour  plusieurs  Mi- 
crozoaires  uni-flagellés,  comprend  des  animalcules  à corps  cylindri- 
ques ou  pyriformes,  brusquement  tronqués  au  sommet  qui  parait 
largement  évasé  et  donne  à ces  Infusoires  l’apparence  d’un  verre 
ou  d’un  calice.  Le  flagellum  semble  sortir  de  la  partie  supérieure 
évasée,  et  la  vésicule  contractile  est  très-visible  dans  la  plupart  des 
espèces.  La  multiplication  se  fait  par  division  longitudinale. 

Cyathomonas  turbo,  pl.  XXIV,  fig.  30. 

11e  GENRE  : CIIILOMONAS. 

Pl.  XXIII,  fig.  35. 

Le  genre  C/ii/omonas  a été  créé  par  Ehrenberg  pour  des  Infu- 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C R OZO  A I R E S. 


207 


soires  à corps  ovoïdes,  oblongs,  obliquement  échancrés  en  avant  et 
portant  le  flagellum  inséré  au  fond  de  l’échancrure. 

Chilomonas  gronulosa , Dujardin,  loc.  cit.,  p.  295,  pl.  III, 
fig.  15. 

12e  GENRE  : CYCLIDIUM. 

Müller  a créé  ce  genre  pour  des  Infusoires  arrondis,  très-voisins 
des  Monas  et  qui  n’en  diffèrent  que  par  leur  flagellum  agité  seule- 
ment au  sommet  et  raide  à la  base. 

Cyclidium  abscissum,  Dujardin,  loc.  cit .,  p.  286,  pl.  IV,  fig.  11. 

13°  GENRE  : TRICHOMONAS. 

PI.  XXIII,  fig.  9,  . 

Dujardin  a fondé  ce  genre  pour  des  Infusoires,  qui  ont  de  l’ana- 
logie avec  les  Monades,  mais  qui  en  diffèrent  par  un  groupe  de 
cils  situés  à la  base  du  flagellum.  Nous  rapportons  avec  doute  à 
ce  genre  un  microzoaire  ovoïde  tronqué  au  sommet  et  qui  porte 
une  couronne  de  cils  autour  du  flagellum. 

Trichomonas  vagincdis , Dujardin,  loc.  cit .,  p.  300,  pl.  IV,  fig.  13. 

14e  GENRE  : AMPHIMONAS. 

Le  genre  Amphimonas,  créé  par  Dujardin,  renferme  des  Mo- 
nadiens  qui  ont  deux  flagellum,  un  placé  au  sommet  et  l’autre  laté- 
ralement, naissant  sur  un  point  aminci  du  corps. 

Amphimonas  dispar,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  293,  pl.  III,  fig.  9. 

13e  GENRE  : CERCOMONAS. 

PI.  XXIV,  fig.  23. 

Le  genre  Cercomonas  renferme  des  Monadiens  de  forme  varia- 
ble, qui  ont  un  flagellum  antérieur  et  un  prolongement  filamenteux 
en  forme  de  queue. 


208 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZ  O A I RE  S. 


Cercomonas  longicauda,  Dujardin,  /oc.  ci/.,  p.  IV,  fig.  15. 

Les  Cercomonas  crassicauda,  p!.  IV,  fig.  18,  et  lacryma,  pl.  IV, 
fig.  17,  du  même  auteur,  ne  peuvent  pas  être  rapportés  à ce  genre, 
ils  manquent  d’appendice  postérieur. 

16e  GENRE  : TREPOMONAS. 

Pl.  XXVII,  fig.  16. 

Ce  genre,  tel  qu’il  est  décrit  par  Dujardin,  devrait  renfermer  un 
Infusoire  globuleux,  terminé  par  deux  pointes  contournées  et  mu- 
nies chacune  d’un  flagellum.  C’est  ainsi  que  cet  auteur  a figuré  son 
Trepomonas  agi  Us,  pl.  III,  fig.  14.  Mais  quoique  nous  ayons  suivi  la 
caractéristique  de  Dujardin  dans  notre  nomenclature,  nous  sommes 
obligé  de  convenir  que  nous  ne  l’avons  pas  trouvé  semblable  à la 
description  qu’il  en  donne.  Pour  nous  le  Trepomonas  agi/is  est 
globuleux  au  sommet  et  terminé  en  bas  par  deux  pointes  contour- 
nées ; mais  nous  n’y  avons  pas  vu  de  prolongement  flagelli forme, 
tandis  que  le  flagellum  existe  sur  le  sommet  arrondi.  Au  reste  Prit- 
chard  qui  donne  la  figure  de  Dujardin,  pl.  XVIII,  fig.  16,  représente, 
comme  nous,  le  même  Infusoire,  pl.  XVI 1 1 , fig.  27  et  conserve  le 
même  nom  pour  les  deux  figures. 

Trepomonas  agi/is , Dujardin,  /oc.  ci/.,  p.  294,  pl.  III,  fig.  14. — 
Pritchard,  pl.  XVIII,  fig.  16  et  27. 

17°  GENRE  : HETEROMITA. 

Pl.  XXIII,  fig.  4,  6,  8,  16. 

Dujardin  qui  attachait  beaucoup  de  valeur  à la  présence  ou  à 
l’absence  des  téguments,  a réparti  dans  différents  genres  les  espèces 
(pii  ont  tous  les  caractères  des  Hétéromites,  c’est-à-dire  qui  ont  un 
flagellum  en  avant  et  un  filament  traînant  rétracteur,  dirigé  un  ar- 
rière. Outre  le  genre  Hétéromite,  il  a créé  les  genres  Heteronema  et 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C H O Z OA  1 II  E S. 


209 


Anisonema  en  supposant  que  le  premier  genre  était  dépourvu  de  tégu- 
ment, que  le  second  avait  un  tégument  contractile  et  le  troisième  un 
tégument  résistant.  En  réalité,  ces  différences  n’existent  pas;  tous  ont 
un  tégument  non  contractile,  et  la  différence  dans  l'épaisseur  de  ce 
tissu  n’est  pas  un  caractère  suffisant  pour  établir  des  genres  distincts. 

Ileteromita  ouata , Dujardin,  /oc.  ci p.  298,  pl.  IV,  fi  g.  22. 

18e  GENRE  : DIPLOM1TA. 

Pl.  XXIII,  fig.  37. 

Nous  avons  créé  ce  genre  pour  un  Monadien  qui  se  rapproche 
des  Hétéromites,  mais  qui  en  diffère  parla  présence  de  deux  filaments 
traînants  réfracteurs,  d’inégale  longueur,  et  par  deux  flagellum  anté- 
rieurs. Le  corps  est  ovoïde,  plus  renflé  à la  base  qu’au  sommet.  La 
bouche  paraît  apiciale  et  les  flagellum  peu  écartés  sont  insérés  à 
droite  et  à gauche  de  la  bouche.  Les  filaments  traînants  rétracteurs 
sont  renflés  à leur  extrémité  et  semblent  se  continuer  là  où  ils  s'in- 
sèrent sur  le  côté  de  l’Infusoire. 

Diplomita  insignis , pl.  XX III,  fig.  37. 

19e  GENRE  : HEXAMITA. 

Dujardin  a fondé  ce  genre  pour  des  Infusoires  à corps  arrondi  en 
avant,  rétréci  et  échancré  en  arrière.  La  partie  antérieure  porte  deux 
ou. quatre  flagellum  et  les  demi-lobes  postérieurs  sont  prolongés  en 
filaments  flexueux. 

Uexamita  nodu/osa , Dujardin,  /oc.  cit.,  p.  290,  pl.  III,  fig.  10. 


27 


210 


ÉTUDES  S U K LES  M I U KO  ZO  AI  RES. . 


XXe  FAMILLE  : VOLVOCIENS  ( Votvocina ). 

Les  Infusoires  qui  composent  la  famille  des  Vohociens  ont  une 
grande  affinité  avec  ceux  que  renferme  la  famille  précédente.  Comme 
ceux-ci,  ils  affectent  généralement  une  forme  globuleuse  ou  oblongue; 
leur  bouche  est  rarement  visible,  et  on  constate  la  présence  d’une 
vésicule  contractile  tant  que  l’animalcule  reste  dans  des  conditions  de 
taille  qui  permettent  de  sonder  ses  organes  internes.  Le  flagellum  est 
encore  ici  le  seul  organe  de  natation,  en  même  temps  qu’il  sert  à la 
nutrition  en  attirant  à la  bouche  les  particules  en  suspension  dans  le 
liquide  ambiant.  Mais  les  Monadiens  sont  libres  et  toujours  isolés, 
tandis  que  les  Volvociens  sont  toujours  réunis  et  groupés  en  colonies 
plus  ou  moins  nombreuses.  Les  unes  sont  constituées  par  des  êtres 
qui,  comme  les  Dinobryons , habitent  des  étuis  de  substance  résistante 
et  cornée  dans  lesquels  ils  peuvent  se  retirer.  Les  autres  sont  formées 
par  des  animalcules  unis  plus  ou  moins  intimement  entre  eux  et 
constituant  des  masses  arrondies  qui  nagent  librement,  comme  les 
Uvelles. 

Souvent  ces  colonies  sont  placées  à la  périphérie  d’une  masse 
commune,  comme  on  le  remarque  chez  les  Volvox,  ou  plongées  en- 
tièrement dans  cette  substance,  ce  qui  a lieu  pour  les  Pandorines,  les 
Allodorines,  etc. 

Enfin  on  voit  chez  les  Anthophyses  ces  mêmes  colonies  fixées  aux 
extrémités  de  rameaux  déliés  et  constituant  un  arbre  qui  est  le  résultat 
de  la  sécrétion  de  ces  Infusoires. 

Voici  les  caractères  principaux  qui  distinguent  les  différents  genres 
de  la  famille  des  Volvociens: 


VOLVOCINA 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M ICROZO  A I RE  S.  211 

placés  immédiatement  les  uns  sur  les  autres.  1.  Dinobryon. 

Animaux  I supportés  par  des  tiges  distinctes ..  2.  Stylorryon. 

renfermés  dans 

des  étuis  ^groupés  en  masse  arrondie  au  sommet  d’une 

tige  unique. 3.  Pycnobryon. 


membraneux 


fixés  par  leur  base  sans  tige 4.  Epipyxis. 


par  leur 
partie 

jpoint  d’enveloppe/ inférieure 
commune;  ani-i  et 
maux  unis 


fixés  à l’extré- 
mité de  ra- 
meaux. . . . 


5.  Anthophysa. 


'libres  et  na- 
geurs  6.  U V ELLA. 


Point  d’étuis 

membraneux,  ^une  enve|oppe 

commune  ar- 
rondieetsimple, 


par  leur  côté 7.  Tetrabcena. 

unis  sans  pro- 
longements 
animaux  1 caudifor- 

placés  à J mes 8-  Volvox- 

Pé'iphé-j  réunis  par  des 
prolonge- 
ments cau- 

diformes...  9.  Synura. 


ne, 


j unis  par  leur 

animaux  | Par^ie  dé- 
placés au]  rieure 10-  I'andorina. 

centre  de  j disséminés 
la  masse,  I dans  la 

\ masse H.  Allodorina. 

enveloppe  double 12.  Diplodorina. 

enveloppe  quadrangulaire 13.  Gonium. 


1er  GENRE  : DINOBRYON. 

PI.  XXVI,  fig.  1. 

Le  genre  Dinobryon  a élé  fondé  par  Ehrenberg  pour  des  Mona- 
diens  renfermés  dans  des  étuis  membraneux,  résislants,  et  consti- 
tuant des  colonies  rameuses  en  forme  d’arbrisseau.  Les  Dinobryons 
sont  munis  d’un  long  flagellum  qui  s’agite  hors  de  l’étui  et  attire  à la 


212 


ÉTUDES  SUR  LES  MICROZOAIRES. 


bouche  les  particules  nutritives.  La  vésicule  contractile  est  placée  à la 
partie  moyenne  supérieure  de  l’Infusoire.  La  multiplication  se  fait 
par  gemme  et  les  nouveaux  étuis  se  trouvent  immédiatement  placés 
sur  les  anciens, 

Espèce  type:  Dinobryon  serlularia,  Ehrenberg,  in  fus.,  1838, 
pi.  VIII,  fig.  8. 

2e  GENRE  : STYLOBRYON. 

PI.  XXVI,  fig.  8a-8c,  et  pi.  IX,  fig.  12  et  14. 

Nous  avons  créé  ce  genre  pour  un  Infusoire  assez  répandu  et  qui 
diffère  des  Dinobryon  en  ce  que  chaque  étui  est  porté  sur  un  pédicule 
spécial,  ce  qui  donne  une  grande  légèreté  à la  colonie  qui  ne  présente 
plus  la  forme  masivre  des  Dinobryon. 

La  seule  espèce  connue  est  le  Stylobryon  insignis , pi.  XXVI. 

fig-  8- 

L’Infusoire  a une  forme  ovoïde  ; il  porte  à son  sommet  un  long 
llagellum;  sa  hase  adhère  au  fond  de  l’étui  par  un  support  (fig.  8 a‘c) 
contractile,  qui  comme  celui  des  Vorficelles  se  ressert  en  spirale  et  fait 
rentrer  tout  le  corps  de  l’Infusoire  dans  l’étui  membraneux.  La  vési- 
cule contractile  se  voit  à la  partie  moyenne  et  supérieure. 

3*  GENRE  : PYCNOBRYON. 

PI.  XXVI,  fig.  9,  et  pl.  IX,  fig.  10  et  11? 

Nous  avons  tonde  ce  genre  pour  des  Infusoires  très-petits,  sem- 
blables à ceux  des  genres  précédents,  mais  qui  s’en  distinguent  par 
le  groupement  des  individus.  Les  Dinobryons  et  les  Slylobryons  for- 
ment des  colonies  arborescentes,  rameuses,  tandis  que  les  Pycnobryons 
sont  tous  rassemblés  au  sommet  d’une  tige  unique  et  ont  sous  ce  point 
de  vue  quelque  analogie  avec  les  Anthophyses. 

La  seule  espèce  connue  est  le  Pycnobryon  socialis , pl.  XXVI, 
fig.  9, 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M l C UOZO  A I R ES, 


213 


4e  GENRE  : EP1PYXIS. 

PI.  IX,  fig.  13. 

C’est  avec  doute  que  nous  inscrivons  ici  le  genre  Epipyxis  qui  a 
été  établi  par  Ehrenberg.  D’après  cet  auteur,  le  genre  renfermerait  des 
Dinobryons  simples,  non  réunis  sur  des  tiges  rameuses  et  fixés 
par  un  prolongement  de  leur  base  sur  les  corps  étrangers.  Ehrenberg 
ne  donne  pas  d’autres  détails  sur  l’organisation  de  ces  petits  êtres 
auxquels  il  reconnaît  une  vésicule  contractile. 

C’est  probablement  à ce  genre  que  nous  devons  rapporter  les  espèces 
que  nous  avons  figurées  pl.  IX,  fig.  13,  et  peut-être  pl.  XI,  fig.  4, 
mais  nous  avouons  qu’il  nous  a été  impossible  de  déterminer  d’une 
manière  sérieuse  les  caractères  qui  pourraient,  avec  certitude,  leur 
constituer  une  place  définitive  dans  la  classification. 

5°  GENRE  : ANTHOPHYSA. 

Pl.  XXYI,  fig.  5. 

Créé  par  Bory,  le  genre  Anthophijsa  renferme  des  colonies  de 
Monadiens  fixées  à l’extrémité  de  longs  rameaux  déstructuré  fibreuse 
et  granulée  qui  sont  le  produit  de  la  sécrétion  des  animalcules.  Les 
colonies  accidentellement  détachées  des  rameaux  nagent  librement 
dans  le  liquide  et  offrent  beaucoup  d’analogie  avec  les  Uvelles. 

Espèce  unique  : Anthophijsa  Mulleri , Bory.  — Yolvoæ  vegetans, 
Müller,  pl.  III,  fig.  22-25. 

6e  GENRE  : UVELLA. 

Pl.  XXYI,  fig.  7. 

Le  genre  Uvella  a été  créé  par  Bory  ( Encgclop .,  1824)  pour  des 
Monadides  agrégées  que  Müller  plaçait  parmi  les  Volvox.  Les  Uvelles 
sont  des  Monadiens  uniflagellés,  réunis  en  masses  globuleuses  par  la 


214 


ÉTUDES  SUR  LES  MICR0Z0A1RES. 


base  et  nageant  librement  dans  le  liquide  ambiant.  Les  animalcules 
ne  sont  pas,  comme  les  Pandorines  et  les  Volvox,  réunis  par  une  masse 
commune  transparente. 

Uvella  virescens,  Bory,  Encycl. , 1824.—  Volvox  uva,  Muller, 
/oc.  cit.,  pl.  III,  fig.  17-21. 

7e  GENRE  : TETKABÆNA. 

Pl.  XXYI,  fig.  2. 

Nous  donnons  le  nom  de  Tetrabœna  «à  une  colonie  formée  de 
quatre  Monadiens  unis  par  les  cotés.  Ce  nom  de  Tetrabœna  avait  été 
déjà  proposé  par  Dujardin  comme  représentant  un  sous-genre  parmi 
les  Cryptomonas  et  nous  lui  dédions  la  seule  espèce  connue. 

Tetrabœna  Dujardini,  pl.  XXVI,  fig.  2.  — Cryptomon as  socia lis , 
Dujardin,  /oc.  cit.,  p.  333,  pl.  V,  fig.  1 . 

8e  GENRE  : VOLVOX. 

PI.  XXV,  fig.  1 et  2. 

Le  genre  Volvox  a été  créé  par  Muller  pour  des  Monadides  réunis 
en  colonies  à la  surface  d’une  masse  commune  transparente.  Les 
animalcules  sont  munis  d’un  ou  de  deux  llagellum  et  semblent  com- 
muniquer entre  eux  par  des  canaux  rayonnants.  Ils  possèdent  une 
vésicule  contractile.  On  voit  parmi  eux  d’autres  êtres  incolores  et  de 
formes  allongées,  et  souvent  là  surface  de  la  colonie  est  couverte  de 
petits  êtres  bactériformes  et  doués  d’un  mouvement  gyratoire  (pl.  XXV, 
fig.  1,  1e,  ld).  Il  se  développe  à l’intérieur  de  la  masse  transparente 
d’autres  colonies  de  formes  variables  et  qui  s’échappent  au  dehors  par 
suite  de  la  rupture  de  la  masse  commune. 

Volvox  g/obator , Millier,  /oc.  cit.,  pl.  III,  fig.  25,  et  pl.  IV,  fig.  30. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  MICIIOZOAIRES. 


9e  GENRE  : SYNUHA. 

Le  genre  Synura  a été  établi  par  Ehrenberg  pour  des  Volvociensqui 
possèdent  un  prolongement  caudiforme  au  moyen  duquel  se  trouvent 
unis,  au  centre  de  la  masse  commune,  tous  les  Infusoires  qui  consti- 
tuent la  colonie.  Le  genre  Uroglena du  même  auteur,  qui  ne  diffère  du 
précédent  qu’en  ce  que  les  individus  qui  composent  la  colonie  ont  une 
tache  oculaire  rouge,  doit  être  fondu  avec  lui,  et  il  en  est  de  même  du 
genre  Syncrypta  que  Dujardin  rapproche  à tort  des  Thécamonadiens. 

Synura  uvella,  Ehrenberg,  loc.  cit .,  pi.  111,  fig.  9. 

10°  GENRE  : PANDORINA. 

PI.  XXY,  fig.  3. 

Le  genre  Pandorina  a été  formé  par  Bory  ( Encycl. .)  avec  le 
Volvox  morum  de  Muller.  Dans  ce  genre  les  animalcules  ne  se  trou- 
vent plus  à la  surface  de  la  masse  transparente  commune,  mais  en 
occupent  le  centre  où  ils  forment  une  colonie  arrondie,  constituée  par 
des  individus  uniflagellés  et  réunis  immédiatement  par  la  hase. 

La  caractéristique  que  Dujardin  donne  de  ce  genre  est  complète- 
ment fausse,  et  les  colonies  séparées  qui  se  montrent  quelquefois 
dans  la  masse  commune  (Millier,  pl.  III,  fig.  16),  ne  sont  que  des 
embryons  détachés  de  la  colonie  mère. 

Les  genres  Gyyes  et  Eudorina  d’Ehrenberg  doivent  être  réunis 
au  genre  précédent. 

Pandorina  Morum,  Bory.,  Encycl .,  1824. — Volvox  morum , 
Müller,  loc.  cit.,  pl.  III,  fig.  14,  15,  16. 

\ Ie  GENRE  : ALLODORINA. 

Pl.  XXV,  fig.  7. 

Nous  avons  créé  le  genre  Allodorina  pour  des  Volvociens,  qui, 
comme  les  Pandorina,  sont  placés  au  centre  de  la  masse  commune, 


216 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R OZ  0 A 1 RE  S. 


mais  qui  s’y  montrent  épars  et  non  réunis  par  la  base.  Chaque  indi- 
vidu a deux  flagellum  et  une  vésicule  contractile. 

Allodorina  irregularis , pl.  XXV,  fi  g.  7. 

12e  GENRE  : DIPLODORINA. 

Pl.  XXV,  fig.  G. 

Ce  genre  nouveau  a été  créé  pour  des  animalcules  dont  l’organi- 
sation rappelle  celle  de  Pandorina , mais  qui  paraissent  entourés  par 
une  double  enveloppe  transparente.  Le  flagellum  dont  sont  munis 
les  animalcules  traverse  les  deux  couches  transparentes  et  s’agite  au 
dehors. 

Nous  avons  dédié  cette  espèce  unique  à l’éditeur  de  cet  ouvrage. 

Diplodorina  Massoni,  pl.  XXV,  tig.  6. 

13°  GENRE  : GQNIUM. 

Créé  par  Muller,  ce  genre  renferme  des  colonies  constituées  par 
des  animaux  ovoïdes  réunis  par  suite  de  la  division  spontanée,  au 
moyen  d’une  enveloppe  commune  en  forme  de  plaque  quadrangu- 
laire  qui  se  meut  lentement  dans  l’eau. 

Gonium  pectorale , Muller,  loc.  cit.,  pl.  XVI,  fig.  9-11. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I CROZOA  I RES. 


217 


SECOND  SOUS-ORDRE 


VIBRIONIDES  ( Vibrionidœ ). 


Les  Infusoires  compris  dans  notre  second  sous-ordre  des  Microzoaires 
oscillants  ne  possèdent  plus  les  organes  flagellants  qui  servent  à ceux 
que  nous  venons  de  décrire,  et  pour  la  nutrition  et  pour  la  progres- 
sion. Ceux-ci  sont  toujours  libres,  nageurs  ou  rampants  ; ils  ont  géné- 
ralement le  corps  nu,  et  si  chez  certains  d’entre  eux  on  remarque  des 
cils  à la  surface  du  tégument,  ils  ne  sont  plus  doués  de  mouvement 
vibratile  et  ne  servent  en  rien  à la  natation.  Les  Vibrionides  et  sur- 
tout les  Vibrioniens  sont  généralement  très-petits,  aussi  est-il  difficile 
de  distinguer  chez  eux  les  organes  que  nous  avons  décrits  chez  les 
autres  Infusoires  et  qui  président  aux  fonctions  de  la  nutrition  et  de  la 
circulation. 

Nous  avons  divisé  les  Vibrionides  en  deux  familles:  la  première 
renferme  des  Infusoires  dont  le  corps  pendant  la  progression  ne  subit 
aucun  changement  dans  sa  forme  première;  ce  sont  les  Vibroniens. 

La  seconde,  au  contraire,  est  constituée  par  des  êtres  singuliers 
qui  participent  à la  fois  aux  caractères  qui  distinguent  les  Infusoires 
et  les  Rhizopodes  et  dont  le  corps  subit  pendant  la  marche  des  modi- 
fications, souvent  assez  considérables,  pour  modifier  entièrement  la 
forme  primitive  du  corps.  Ce  sont  les  Amœbiens  que  nous  décrirons 
sous  le  nom  de  Groupe  de  transition, 


28 


218 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R OZ  0 A I RE  S. 


XXIe  FAMILLE  : YIBIUONIKNS  ( Vibrionina ). 


Les  Vihrionicns  sont  des  animaux  très-petits,  allongés  et  se  dé- 
plaçant dans  l'eau  au  moyen  de  mouvements  variés,  mais  qui  ne  mo- 
difient pas  la  forme  première  de  leur  corps.  Malgré  tout  le  soin  que 
nous  avons  mis  à les  étudier,  il  nous  a été  impossible  de  reconnaître 
chez  ces  infiniment  petits  êtres  ni  fente  buccale,  ni  vésicule  contrac- 
tile. Ce  n’est  pas  à dire  que  ces  organes  leur  manquent  complètement, 
mais  la  ténuité  extrême  de  leur  corps  empêchera  encore  bien  long- 
temps les  micrographes  de  pouvoir  se  rendre  compte  de  l organisa- 
t i o 11  interne  de  ces  animalcules.  Les  Vibrioniens  se  multiplient  par 
division  transversale,  mais  il  arrive  souvent  que  cette  division  reste 
incomplète,  ce  qui  donne  au  corps  une  forme  de  plus  en  plus  allon- 
gée et  articulée. 

Les  trois  genres  que  renferme  celte  famille  se  reconnaissent  aux- 
caractères  suivants: 


ViBRIONINA 

nageant  par  suite  d’un  mouvement 


'oscillant . . . 
ondulatoire 
.spiral 


1.  Bajterium. 

2.  Vibrio. 

3.  Spirillum. 


1"  GE  NUE  : BACTERIUM. 

PI.  XXVII,  fig.  3 et  9. 

Le  genre  Bacterium  a été  établi  par  Ehrenberg  pour  des  animaux 
très-petits,  filiformes  et  assez  courts.  Ils  sont  doués  <1  un  mouvement 
oscillant  déterminé  par  un  balancement  alternat  i t des  deux  extré- 
mités. 

Bacterium  ter mo,  Dujardin,  /oc.  c?/.,  p.  212,  pl.  1,  fig.  1. 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M l CHOZOA I 11  ES. 


219 


2e  GENRE  : VIBRIO. 

PI.  XXVII.  lig.  2,  3,  28. 

Créé  par  Millier  pour  une  foule  d’êtres  hétérogènes,  le  genre 
Vibrion  ne  renferme  plus  aujourd’hui  que  des  Infusoires  filiformes, 
allongés,  très-minces  et  se  mouvant  dans  l’eau  par  suile  d’un  mouve- 
ment ondulatoire  de  leur  corps,  comme  un  serpent.  La  multiplication 
se  fait  par  division  transversale  souvent  incomplète. 

Vibrio  rugula , Millier,  In  fus. , p.  44,  pl.  VI,  fig.  2. 

3°  GENRE  : SPIR1LLUM 

Pl.  XXVII,  fig.  25,  27. 

Ce  genre  a été  établi  par  Ehrenberg  pour  quelques  Vibrions  de 
Muller.  11  renferme  des  Infusoires  ti ès— déliés,  filiformes  et  contour- 
nés en  hélice.  En  nageant,  cet  Infusoire  décrit  dans  l’eau  une  ligne 
spirale.  Le  corps  quoique  contractile  n’est  généralement  pas  exten- 
sible et  il  se  divise  transversalement  comme  les  autres  Vibrioniens. 

Spirillum  volutans,  Ehrenberg,  Inf,  pl.  V,  fig.  13,  1 830— 38 . — — 
Vibrio  spiril/um,  Millier,  loc.  cit.,  p.  49,  pl.  VI,  fig.  9. 

Le  genre  Spirochœta  d’Ehrenberg  doit  être  rapporté  au  genre 
précédent,  et  son  Spirodicus  ne  nous  parait  pas  devoir  être  compris 
parmi  les  Infusoires. 

GROUPE  DE  TRANSITION 
XXIIe  FAMILLE  : AMOE BIENS  ( AMŒBÆA ). 

Les  êtres  que  renferme  cette  dernière  famille  se  distinguent  de 
ceux  qui  composent  la  famille  des  Vibrioniens  en  ce  qu’ils  ne  sont 
plus  libres  et  nageurs  comme  ces  derniers,  et  que  la  progression  ne 


220 


ÉTUDES  SUR  LES  M ICROZOAI  RES. 


se  fait  plus  par  suite  d’un  mouvement  oscillant  ou  ondulatoire  du  corps 
de  l’animal.  Les  Amœbiens  ont  les  mouvements  très-lents;  à 
l’exception  des  Protées,  ils  rampent  tous  à la  surface  des  corps 
étrangers  et  ont  la  propriété  de  modifier  quelquefois  d’une  manière 
complète  la  forme  de  leur  corps.  Ils  se  rapprochent  des  Infusoires 
proprement  dits,  en  ce  qu’ils  possèdent  comme  ces  derniers  une  vé- 
sicule contractile  et  par  conséquent  une  circulation  plus  ou  moins 
développée.  Le  tégument  extérieur  es^  visible,  généralement  assez 
épais  et  se  distingue  du  parenchyme  interne  granulé  par  une  ligne 
blanche  et  transparente  qui  enveloppe  le  corps  de  toutes  parts.  Jusqu’à 
présent  on  ne  connaît  pas  la  bouche  des  Amibes,  mais  tout  fait  sup- 
poser qu’elle  existe  à la  partie  ventrale,  car  c'est  toujours  par  celte 
partie  du  corps  que  I on  voit  pénétrer  les  matériaux  de  la  nutrition. 
Les  cils,  dont  le  tégument  peut  être  recouvert  en  partie,  n’ont 
aucune  action  propre  ; ils  ne  sont  pas  vibrali les  et  ne  servent  en  rien 
à la  progression.  Les  Amibes  peuvént  émettre  des  prolongements 
rayonnants  plus  ou  moins  allongés  et  qui  donnent  au  corps  une  forme 
étoilée.  Ces  prolongements  s’accusent  surtout  pendant  la  marche  de 
I Infusoire  et  n’ont  aucune  analogie  avec  les  suçoires  des  Acinètes  et 
des  autres  Rhizopodes.  Le  parenchyme  granuleux,  que  contient  l’en- 
veloppe commune,  se  prête  à toutes  les  positions  du  corps  et  s’allonge 
ou  se  rétrécit  dans  les  prolongements,  suivant  la  forme  qu’ils  pren- 
nent. La  vésicule  contractile  est  très-développée  et  jouit  d’une  grande 
activité.  Nous  n’avons  pu  découvrir  la  place  de  l’anus,  ni  la  forme 
de  l’intestin,  mais  il  est  présumable  (pie  ce  dernier  est  une  fente  uni- 
que comme  celle  des  Stylonychies  et  que  l’anus  se  trouve  placé  sur  la 
face  où  se  trouve  la  bouche. 

C’est  à tort  que  la  plupart  des  auteurs  ont  considéré  les  Amibes 
comme  des  êtres  sans  organisation,  vivant  par  une  sorte  d’imbibition 
de  toute  la  surface,  et  ne  présentant  aucun  organe  qui  puisse  les 
rapprocher  des  autres  animaux.  On  se  contente  la  plupart  du  temps 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C ROZ  O A 1 H ES. 


221 


d’annoncer  que  le  corps  des  Amibes  comme  celui  des  Rhizopodes  es! 
constitué  par  du  protoplasma,  que  c’est  une  masse  homogène  vivante 
sans  trace  d’organisation.  Hæekel  va  encore  plus  loin,  il  fait  de  l’A- 
mibe une  cellule  à noyau,  un  protiste  qui  n’est  que  le  résultat  d’une 
modification,  en  matière  vivante,  des  matières  inanimées  !... 

Combien  on  doit  regretter  que  des  travailleurs  sérieux,  des  savants 
distingués  se  laissent  entraîner  par  une  imagination  trop  ardente,  ou 
se  contentent  de  continuer  à propager  des  erreurs  grossières  sans  se 
donner  la  peine  de  vérifier  le  dire  de  leurs  devanciers! 

En  réalité  les  Amibes  sont  des  êtres  qui  ont  un  tégument  propre, 
visible,  renfermant  un  parenchyme  très-mobile  comme  celui  de  la 
plupart  des  Infusoires.  Les  organes  de  la  digesiion,  il  est  vrai,  ne 
sont  pas  constatés,  bien  que  ces  êtres  s’assimilent  les  substances  de 
corps  volumineux,  tels  que  des  Navicules,  des  Brachions,  etc.,  mais 
la  vésicule  contractile  large  et  très-active  qu’ils  possèdent  indique  un 
appareil  circulatoire  et  respiratoire  bien  développé.  La  cuticule, 
comme  celle  de  certains  Lacrymariens,  est  douée  d’une  grande  con- 
tractilité et  peut  s’allonger  dans  un  ou  plusieurs  points  de  manière  à 
donner  lieu  à des  prolongements  rayonnants.  Ce  pouvoir  de  s’éten- 
dre en  filament  et  de  donner  au  corps  une  forme  étoilée,  rapproche 
les  Amibes  des  Rhyzopodes  et  établit  un  lien  entre  ces  derniers  et 
les  Infusoires  proprement  dits. 

Voici  les  caractères  qui  distinguent  les  genres  dont  se  compose  la 
famille  des  Amœbiens. 


Amqebæa 

infusoires 


nageurs 


rampants; 


des  cils 

une  cuirasse 

ni  cils,  ni  cuirasse 


1.  Proîeus. 

2.  TRICIIAMOEflAi 

3.  TllECAMlEBA. 

4.  ÂMOEBA. 


222 


ETUDES  SU  K LES  AlICHOZOAI  II  ES. 


1er  GENRE  : PROTEUS. 

PI.  XXVII,  fig.  1 . 

Le  genre  Proteus  a été  créé  par  Muller  pour  deux  espèces,  le 
I\  difftuens  qui  esl  un  Amœba  et  le  P.  tenax  qui  est  le  type  du  genre. 
Le  Proteus  est  un  être  nageur  que  l'on  voit  se  balancer  lentement 
dans  Peau  en  affectant  successivement  des  formes  différentes,  mais  qui 
reviennent  toujours  les  mêmes;  le  corps  est  d’abord  aigu  par  le  bas 
et  arrondi  en  haut,  puis  il  se  forme  une  boule  à l’extrémité  aiguë  qui 
se  renfle  de  plus  en  plus  et  monte  vers  le  sommet.  Quand  le  renfle- 
ment est  arrivé  à la  partie  moyenne  de  l’animal,  la  partie  aiguë  se 
montre  de  nouveau  pour  s’allonger  complètement  pendant  que  la 
boule  atteint  le  sommet.  Le  même  jeu  recommence  ensuite  avec  peu 
ou  point  de  modification. 

Proteus  tenax , Millier,  Infus.,  p.  10,  pl.  II,  fig.  13-18.  — Ces 
figures  sont  très-exactes  et  la  description  très-fidèle. 


2“  GENRE  : TRICHAMOEBA. 

Pl.  XXVIII,  lig.  I et  4. 

Nous  avons  créé  ce  genre  pour  des  Amibes  peu  diffluentes,  mais 
avec  des  changements  assez  profonds  dans  la  forme  du  corps.  Le  té- 
gument est  orné  de  cils  raides  et  non  vibratiles. 

Nous  en  connaissons  deux  espèces: 

1°  Trichamœba  radia  ta,  pl.  XXVI  II,  fig.  1. 

2°  Trichamœba  hirta,  pl.  XXVI11,  fig.  4. 

3°  GENRE  : THECAMQEBA. 

Pl.  XXVIII,  fig.  3. 

Nous  avons  établi  ce  genre  pour  un  Amœba  remarquable  par  la 
cuirasse  ou  épaississement  dermique  qui  couvre  la  partie  dorsale  de 


DÉLIMITATION  ET  CLASSIFICATION  DES  M I C R OZO  A I RE  S. 


223 


l'animalcule.  Cette  cuirasse,  quia  une  forme  ovale,  est  divisée  en  qua- 
tre parties  longitudinales  par  des  lignes  visibles  et  selon  lesquelles  les 
segments  sont  mobiles.  11  arrive  souvent  que  les  parties  latérales  ex- 
ternes de  la  cuirasse  se  relèvent  et  s'abaissent  comme  des  volets.  La 
reptation  se  fait  toujours  dans  le  même  sens,  la  partie  la  plus  large 
en  avant.  La  vésicule  contractile  est  très-développée. 

Thecamoeba quadripartita,  pl.  XXVIII,  fig.  3. 

4e  GENRE:  AMOEBA. 

Pl.  XXV11I,  fig.  2.  — Pl.  XXIX,  fig.  1 h 1. 

Créé  par  Erhenberg,  le  genre  Amœba  renferme  tous  les  Amœ- 
biens  rampants  qui  ne  possèdent  ni  cils  ni  cuirasse.  C’est  chez  les  êtres 
qui  composent  ce  genre  que  l’on  remarque  les  modifications  les  plus 
profondes  dans  la  forme  du  corps  pendant  la  reptation.  La  cuticule  est 
toujours  visible  et  la  vésicule  contractile  bien  développée. 

Amœba  dif fia, ens,  Ehrenberg,  fa/us.,  1838,  pl.  VIII,  fig.  12.  — 
Proteus  dif fluens,  Muller,  pl.  Il,  fig.  1-12  (non  Proteus  tenax,  qui  ap- 
partient au  genre  Proteus). 


Outre  les  genres  que  nous  venons  de  décrire  et  qui  composent  la 
classe  des  Infusoires  proprement  dits,  on  trouve  dans  les  auteurs  des 
genres  établis  sur  des  observations  très-imparfaites  et  accompagnées 
de  figures  qui  n’inspirent  qu’une  confiance  très-limitée. 

Le  genre  Coenomorpha,  Perly,  n’a  aucun  rapport  avec  les  genres 
connus;  c’est  une  forme  médusaire  qu’il  rapproche  à tort  des  Urcéo- 
laires  de  Dujardin  (Pntchard,  pl.  XXVIII,  fig.  27-30). 

Le  genre  Lagotia , Wright,  s’il  était  mieux  connu,  devrait  être 
placé  à côté  des  Freia.  Il  est  formé  avec  des  Tubicolaires  dont  le 
sommet  est  divisé  en  deux  lames  étroites  entre  lesquelles  se  trou- 


224 


ÉTUDES  SUR  LES  MICROZOAIRES. 


vent  la  bouche  et  l’œsophage.  Voyez  Pritchard  , pl.  XXVIII, 
fig.  20-23  et  pl.  XXXI,  fig.  7-8. 

Le  genre  Acomia,  de  Dujardin,  est  un  Enchehs  de  même  que 
Y Acropisthium,  VOpistrio tricha,  le  Siagontherium,  le  Megatricha  et  le 
Ptyxidium  de  Perty.  Son  Bœoniclium  est  un  Holophrya  ainsi  que  pro- 
bablement son  Colobidium  et  son  Apionidium. 

On  trouve  encore  dans  les  auteurs  des  figures  mal  dessinées  sur 
des  observations  inexactes  et  qu’on  ne  sait  à quel  genre  rapporter. 


TROISIÈME  PARTIE 


DESCRIPTION  SOMMAIRE  DES  ESPÈCES  FIGURÉES  (I ) 


Ve  FAMILLE  : VORTICELL1ENS . 

1er  GENRE  : VORTICELLA. 

VORTICELLA  PROCUMBENS. 

PL  IY,  fig.  5.  — 400  diam. 

Animal  à tégument  d une  grande  transparence  avec  quelques 
granulations  intérieures  ; œsophage  profond  ; cils  de  la  couronne  fron- 
tale longs  et  d’une  grande  force  ; pédicule  long  et  se  contractant  à la 
base  en  anneaux  serrés.  Cette  Vorticelle  a toujours  une  pose  retom- 
bante et  ne  relève  le  corps  qu’au  moment  de  la  contraction  générale. 

VORTICELLA  PLICATA 

PI.  IV,  fig.  8.  — 400  diam. 

Corps  ovoïde  à tégument  granuleux,  très-fortement  strié.  A l’in- 
térieur on  remarque  quelques  globules  brillants;  le  pédicule  est  long 
et  fort  et  le  muscle  est  ponctué  de  petits  grains  verdâtres.  Cette  Vorli- 
celle  ne  s’épanouit  pas;  son  tourbillon  est  sans  force.  Le  mouvement 
particulier  de  cette  espèce  est  la  contraction  et  l’extension  continuelles 
de  son  pédicule. 

(I)  Toutes  les  espèces  qui  vont  être  décrites  ont  été  rencontrées  dans  l’eau  des 
ruisseaux  ou  dans  des  infusions  artificielles  d’eau  douce. 


20 


226 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R 0 Z 0 A I R E S. 


VORTICELLA  STRIATA 
PI.  IV,  fig.  9 et  10.  — 290  diam. 

Corps  ovoïde,  tégument  granuleux,  blanc  et  fortement  strié.  Quel- 
ques globules  intérieurs:  le  pédicule  se  contracte  en  spirale.  Le 
corps  peut  se  contracter,  sans  que  le  pédicule  subisse  la  même 
action.  Cette  Vorticelle  n’est  peut-être  qu’une  variété  de  la  précé- 
dente. 


VORTICELLA  MAMILLATA. 

PI.  IV,  fig.  11  et  12.  — 290  diam. 

Animal  à tégument  très-transparent,  légèrement  granuleux; 
quelques  globules  brillants  à l’intérieur. 

Ce  que  cette  Vorticelle  a de  très-remarquable,  ce  sont  trois  espèces 
de  mamelons  sur  lesquels  sont  implantés  les  cils  vibratiles.  La  forme 
du  corps  est  presque  sphérique;  les  trois  mamelons,  lorsqu'ils  s’épa- 
nouissent, ne  changent  pas  cette  forme  ainsi  que  le  fait  voir  la 
figure  1 1 . 

VORTICELLA  INFUSIONUM. 

PI.  IV,  fig.  13-14.  — 200  diam. 

Vorticella  hians,  Muller,  Anim.  inf.,  p,  321,  pl,  XLV,  fig.  7. 

Vorticella  hians,  Brugnières,  Encyclop.,  p.  73,  pl.  XXIV,  fig.  23-27,  1791. 

Vorticella  hamata, 

— convalloria,  Ehrenberg,  Inf.,  p/3I2,  1838. 

Vorticella  infusionnm,  Dujardin,  ffist.  nat.  des  inf.,  p.  338,  pl.  XVI,  fig.  3 et  9. 

Cette  orticelle,  ainsi  que  le  dit  Dujardin,  est  presque  globuleuse, 
fortement  striée  horizontalement;  son  tégument  est  blanc,  souple  et 
légèrement  granuleux.  Elle  varie  beaucoup  ses  formes,  ce  qui  pour- 
rait faire  croire  à différentes  espèces.  Son  pédicule  se  met  en  zigzag 
pendant  la  contraction. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


227 


Cette  espèce  est  très-abondante.  Müller  a nommé  Vorticella  hians 
une  Vorticelle  qui  nous  semble  la  même  que  celle  que  nous  décri- 
vons. 

VORTICELLA  DURIA. 

PI.  IV,  fig.  15.  — 250  diam. 

Animal  en  forme  de  clochette,  tégument  blanc,  très-transparent; 
corps  rempli  de  granules  et  de  globules  ; pédicule  court  et  fort  ; elle 
nage  très-vite.  Espèce  assez  rare. 

VORTICELLA  DILATATA. 

PI.  IV,  fig.  16.  — 100  diam. 

Corps  de  forme  très-évasée;  bouche  grande,  suivie  d’un  long 
œsophage  cilié  ; soie  de  Lachmann  très-visible.  La  base  est  tronquée 
à plat  ; le  pédicule  est  court  et  relativement  mince.  Le  tégument  de 
l’animal  est  blanc  et  légèrement  granuleux. 

Les  bols  alimentaires  ramassés  au  fond  du  corps  font  supposer 
un  intestin  très-court  et  fortement  contourné  sur  lui-même. 

VORTICELLA  MARGARATlFERA. 

Pl.  1 V,  fig.  22-23.  — 100  diam. 

Corps  sphéroïdal,  ayant  un  tégument  hyalin  légèrement  granu- 
leux ; globules  intérieurs  très-brillants.  Cercle  de  la  couronne  vibrati le 
relativement  petit;  bouche  grande,  suivie  d'un  profond  œsophage 
garni  de  cils;  nucléus  très-visible.  Cette  Vorticelle  se  ferme  sans  se 
contracter. 

Le  pédicule  est  fort,  court  et  muni  d’un  muscle  rétracteur  annelé. 
Lors  de  la  contraction  du  muscle  central,  il  se  raccourcit  en  em- 
boîtant ses  anneaux,  mais  ne  se  met  pas  en  spirale.  L’extrémité  du 
pédicule  a tout  à fait  l’aspect  d’une  ventouse. 


228 


ÉTUDES  SUR  LES  M 1 CROZO AI RE S . 


Cetle  Vorticelle  nage  très-lentement  et  se  ferme  aussi  bien  en 
nageant  qu’à  l’état  de  repos.  L’intestin  descend  très-bas  et  semble 
se  contourner  en  suivant  la  forme  arrondie  du  corps  de  l’animal. 

VORTICELLA  CONVALLARIA. 

PI.  Y,  fig.  1-3.  — 100  et  400  diara. 

Vorticella  nebulifera,  Miiller,  p.  315,  317,  pl.  XLV,  fig.  1,  1786. 

Vorticella  convallaria,  Sclirank,  III,  2,  p.  115. 

Vorticella  nebulifera , Bory,  1824. 

Vorticella  convallaria  (pars).  Ehrenberg,  Mém.  Berlin,  1829,  p.  17  ; 1830,  p.  66  ; 

1831,  p.  92. 

Vorticella  nebulifera.  Dujardin,  Ilist.  nat.  desinf.,  p.  157. 

Vorticella  convallaria.  Pritchard,  Hist.  of  inf.,  1861,  p.  587. 

Corps  conique,  campanule  et  blanc;  bord  frontal  élargi  et  retourné 
en  bourrelet  lors  de  l’épanouissement  complet.  Tégument  finement 
granuleux,  strié  en  travers;  bouche  grande  et  œsophage  profond; 
soie  de  Lachmann  longue  et  forte;  nombreux  globules  *à  l’intérieur; 
pédicule  fort,  transparent,  avec  un  muscle  rétracteur  contourné  en 
spirale  lors  de  la  contraction. 

Cette  Vorticelle  se  trouve  généralement  en  masses  nombreuses; 
on  la  voit  rarement  isolée.  Sa  vésicule  produit  assez  souvent  une  vous- 
sure extérieure.  Elle  se  trouve  à la  fois  dans  l’eau  de  rivière  et  dans  la 
mer. 


VORTICELLA  FLUVIALIS. 

Pi.  Y,  lig.  4. — 400  diam. 

Animal  de  forme  ovoïde  ; extrémité  supérieure  tronquée,  entourée 
de  cils  vibratiles.  Le  tégument  est  légèrement  granuleux.  La  cavité  bue 
cale  est  relativement  grande.  A la  base  du  corps,  à l’endroit  où  s’im- 
plante le  pédicule,  on  remarque  une  dépression  sensible.  Le  muscle 
fait  contracter  le  pédicule  eu  spirale. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


229 


VORTICELLA  LUNARIS. 

PI.  y,  fig.  5.  5%  5b.  — 250  diam. 


Vorticella  lunaris, 
Vorticella  campanula, 

Vorticella  lunaris, 
Vorticella  lunaris, 


Miiller,  Inf.,  pl.  XLIY,  fig.  15. 

Ehrenberg,  Ier  mémoire,  1830. 

Ehrenberg,  Inf.,  pl.  XXV,  fig.  4 et  pl.  XXVI,  fig.  Il, 
1838. 

Dujardin,  Hist.nat.  des  inf.,  p.  554,  pl.  XIV,  fig.  12,  1841  . 
Pritchard,  Hist.  nat.  of  inf.,  p.  588, 1861. 


Corps  campanule,  porté  sur  un  pédicule  simple,  gros  étayant  un 
muscle  rétracteur  très-granuleux. 

Cette  Vorticelle  est  bien  certainement  la  Vorticella  lunaris  de 
Dujardin,  qu’il  décrit  ainsi  : « Belle  Vorticelle  blanchâtre  en  forme 
de  cloche,  à fond  arrondi  et  à bords  évasés.  Les  cils  de  sa  couronne 
partent  de  l’intérieur  et  non  du  bord  même  ; ils  paraissent  formés 
d’une  double  rangée.  » Dans  celte  description,  Dujardin  omet  de 
parler  du  muscle  rétracteur  granuleux  du  pédicule,  quoiqu’il  le  repré- 
sente exactement  dans  sa  figure  12,  pl.  XIV.  Ce  pédicule  se  contracte 
en  spirale. 

Le  nucléus  de  cette  Vorticelle  est  très-visible.  Quand  l’animal  est 
épanoui,  on  voit  distinctement  le  disque  vibratile  soulevé  latéralement 
en  forme  d’opercule. 


VORTICELLA  ELONGATA. 

Pl.  V,  fig.  6-7,  — 600  diam. 

Animal  de  forme  cylindrique,  très-allongé,  étant  à peu  près  deux 
fois  plus  long  que  large.  Bord  supérieur  du  corps  peu  évasé  et  for- 
mant un  bourrelet  entourant  une  voussure  centrale  assez  saillante. 
Les  cils  sont  implantés  en  dedans  du  bourrelet  et  non  sur  son  bord. 
La  bouche  est  suivie  d’un  œsophage  assez  large;  le  tégument  est 
blanc,  strié  en  travers.  Les  globules  intérieurs  sont  nombreux, 
brillants,  quoique  incolores.  La  base  de  l’animal  se  termine  un  peu  en 


230 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZO A IRE  S T 


pointe,  près  de  l’attache  du  pédicule,  qui  est  fort,  très-transparent  et 
muni  d’un  muscle  qui  le  fait  se  contracter  en  spirale  (fig.  7)  et  dans 
d’autres  moments  se  plier  comme  un  ruban  (fig.  6). 


VORTICELLA  PATELLIINA. 


PI.  V,  fig.  8-9.  — 400  diam. 


Vorticella  patellina , 
Vorticella  lunaris  (pars). 
Vorticella  patellina , 
Vorticella  convallaria, 
Vorticella  patellina, 
Vorticella  patellina, 
Vorticella  campanula, 


I Millier,  An.  inf.  fluv.  et  mar.,  p.  312,  314,  316,  pl, 
j XXXV,  fig.  3;pl.  XLIV,  fig.  15. 

| Bory,  1823,  1824. 

Ehrenbei'g,  lnf.,  p.  312,  1838. 

Lamarck,  Hist.  nat.,  p.  58,  1836. 

Pritchard,  Hist.  nat.  of  inf.,  p.  587,  pl.  XXIX,  fig.  1, 
1861. 


Animal  à corps  campanulé,  porté  sur  un  pédicule  court,  très-large, 
avec  un  fort  muscle  rétracleur.  Tégument  lisse,  transparent  et  blan- 
châtre; longs  cils  entourant  la  couronne  frontale.  Très-large  vésicule 
contractile. 

Ehrenberg  dit  que  la  Vorticella  'patellina  a son  bord  très-saillant, 
souvent  recourbé  en  arrière.  C’est  ce  que  nous  avons  aussi  remarqué 
dans  l’animal  que  nous  décrivons,  et  nous  ajouterons  que  cette  Vor- 
ticelle  ainsi  épanouie  a son  bord  supérieur  presque  moitié  plus  large 
que  son  corps.  Quand  elle  est  contractée,  tous  ses  cils  rentrés,  elle 
prend  une  forme  conique,  et  le  bord  supérieur  forme  cinq  mame- 
lons. Le  pédicule  se  contracte  en  zigzag. 

Pour  nous,  cette  Vorticelle  diffère  de  la  Vorticella  convallaria  de 
Bory  par  la  longueur  de  ses  cils  frontaux  et  par  son  pédicule,  qui  est 
court,  large  et  fortement  musculeux. 


/ 


RIPTION  des  espèces  figurées. 


231 


VORTICELLA  NUTANS. 

PI.  y,  fig.  10  et  H.  — 400  diam. 

Vorticella  nutans , Müller,  lnf.  fluv.  et  mar.,  41,  p.  17,  1786. 

Vorticella  convallaria , Lamarck,  Hist.  nat.,  p.  58.  — Encyclop.,  pl.  XXIV,  fig.  20, 

1836. 

Vorticella  infusionum,  Dujardin,  ffist.  nat.  des  inf.,  p.  558,  pl.  XVI;  fig.  5 et  9, 

1841. 

Animal  de  forme  campanulée;  tégument  lisse,  souple  et  très-con- 
tractile; bouche  large  et  œsophage  profond.  Pédicule  assez  fort, 
très-transparent,  et  se  contractant  en  spirale. 

Cette  Vorticelle  est  une  des  espèces  les  moins  rares  : sa  grosseur 
est  peu  variable.  Tout  en  étant  Infusoire  d’eau  douce,  cet  animal  a 
beaucoup  d’analogie  avec  la  Vorticella  nebulifera  décrite  par  Muller, 
et  qu’il  sépare  pourtant  de  sa  Vorticella  nutans  parce  qu'il  l’a  trouvée 
dans  l’eau  de  mer.  Notre  Vorticella  nutans  nage  presque  toujours  en 
droite  ligne,  et  s’attache  de  temps  en  temps  fortement  par  son  extré- 
mité caudale  (fig.  11).  Quand  elle  est  contractée,  elle  affecte  la  forme 
d’une  boule. 

Ayant  mis  de  la  couleur  rouge  dans  l’eau  contenant  cette  Vorti- 
celle, nous  avons  vu  les  bols  se  former  promptement  et  rester  plus 
de  quinze  jours  dans  le  corps  de  l’animal  avant  d’ètre  rejetés  par  lui. 
Nous  avons  remarqué  aussi  qu’au  bout  de  trois  ou  quatre  jours  de 
séjour  dans  cette  eau  rougie,  le  tégument  de  la  Vorticelle  était  rosé, 
ce  qui  nous  porte  à croire  que  les  différentes  teintes  qu’on  remarque 
parmi  les  Vorticelles  sont  toutes  accidentelles  et  ne  proviennent  que 
de  la  couleur  de  l’eau  dans  laquelle  elles  se  propagent. 

Lorsqu’après  cette  coloration  artificielle  on  met  les  vorticelles 
dans  une  eau  limpide  et  claire,  on  remarque  qu’il  leur  faut  plus  de 
quinze  jours  avant  de  se  décolorer  complètement  ; nous  en  avons 
fait  l’expérience  à plusieures  reprises. 

La  Vorticella  nutans  se  reproduit  par  bourgeonnement. 


232 


ÉTUDES  SUR  LES  MICROZOAIRES. 


VORTICELLA  COXSTRICTA. 

PI.  Y,  fig.  12. — 400  diam. 

Corps  sphérique,  un  peu  aplati  et  terminé  dans  le  haut  par  deux 
mamelons  surmontés  de  longs  cils  vibratiles;  bouche  partant  du  mi- 
lieu de  ces  mamelons  et  suivie  d’un  court  œsophage.  Tégument  fine- 
ment granuleux;  pédicule  long,  ayant  à peu  près  deux  fois  la  hauteur 
de  l’animal  et  se  contractant  en  zigzag. 

Nous  avons  étudié  cette  Vorticelle  plusieurs  fois,  et  nous  ne  pou- 
vons la  comparer  à aucune  autre.  Quand  elle  se  contracte,  elle  ne  se 
plisse  pas,  et  rentre  seulement  ses  cils  frontaux  en  dedans. 


VORTICELLA  CAMPANULA. 
PI.  Y,  fig.  2.  — 300  diam. 

Yorticella  lunaris  ? 

Vorticella  lunaris, 

Carchesium  fasciculatum, 

Vorticella  campanula, 

Vorticella  convallana, 


Mliller,  p.  314,  pl.  XLIY,  fig.  13. 

Bory,  1824. 

Ehrenberg,  Mém.,  Berlin,  1830,  p.  62-68. 
Ehrenberg,  Inf.,  p.  311,  1839. 

Dujardin,  Hist.  nat.  des  inf.,  p.  357,  1841. 


Vorticelle  en  forme  de  clochette,  à bord  régulier  et  peu  saillant. 
Tégument  souple,  lisse,  blanchâtre.  Quelques  globules  à l’intérieur. 
Cils  de  la  couronne  longs  et  forts.  Pédicule  relativement  long  et  se 
contractant  en  spirale.  Reproduction  par  bourgeonnement. 


VORTICELLA  FASCICULATA. 

Pl.  YI,  fig.  3,  9,  10,  12,  13.  — 300  diam. 

Vorticella  fasciculata.  Muller,  Anim.  inf.  fl.  et  mar.,  p.  320,  pl.  XLV,  fig.  5-6, 
1773. 

Vorticella  fasciculata.  Dujardin,  Hist.  nat.  des  in f.,  p.  555,  1841. 

Muller  nous  désigne  sous  ce  nom  une  Vorticelle  verte  qui,  sauf 
la  couleur,  selon  nous,  purement  accidentelle,  se  rapporte  tellement 
à la  nôtre  que  nous  la  croyons  la  même. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


233 

Corps  ovoïde,  conique,  campanule  ; bouche  relativement  grande  ; 
cils  de  la  couronne  frontale  longs  et  forts.  Longue  soie  de  Lachmann 
partant  de  la  bouche  ; tégument  souple  et  blanc  ; quelques  globules  à 
l’intérieur. 

Pédicule  d’une  si  grande  finesse  qu’il  faut  être  parfaitement  au 
point  pour  l’apercevoir;  sa  longueur  est  extrême,  elle  se  contracte 
en  formant  une  spire.  Le  mouvement  de  contraction  et  d épanouis- 
sement est  presque  continuel. 

Cette  Vorlicelle  se  reproduit  par  bourgeonnement.  Souvent,  ce 
bourgeon  (fig.  13)  se  détache  de  la  Vorticelle  mère  avant  son  complet 
achèvement;  il  s’en  va  alors  en  tremblotant,  puis  après  s’élance  si  ra- 
pidement qu’il  ne  nous  a jamais  été  possible  de  le  suivre  et  de  nous 
rendre  compte  s’il  meurt  ou  s'il  s’attache  par  les  cils  de  sa  base, 
grandit  et  devient  Vorticelle,  ce  qui  arrive  quand  il  11e  quitte  la  Vor- 
ticelle mère  qu’après  son  entier  développement  comme  l’indique  la 
figure  3. 


VORTICELLA  MICROSCOPICA. 

PI.  VI,  fig.  8.  — 300  diam. 

Vorticella  picta  ? Ehrenberg,  1839,  p.  314. 

Cette  Vorticelle  microscopique,  ainsi  que  l’indique  son  nom,  est 
de  forme  campanulée  avec  un  léger  bourrelet  supportant  la  couronne 
de  cils  vibratiles.  On  remarque  une  soie  de  Lachmann  assez  longue; 
le  tégument  est  blanc  et  strié;  le  pédicule  est  long  et  se  tortille 
en  spirale.  Est-ce  la  Vorticella  picta  d’Ehrenberg?  Il  nomme  ainsi 
une  très-petite  Vorticelle  qu’il  a trouvée  en  1831  sur  la  Salvinia 
nutans  et  qu’il  distingue  de  sa  Vorticella  nebulifera  par  ses  dimensions 
beaucoup  plus  petites;  il  dit  son  pédoncule  finement  ponctué  de  rouge 
nous  avons  bien  remarqué  le  muscle  rétracteur,  mais  nous  11’avons 
pas  vu  les  ponctuations  rouges. 


30 


ÉTUDES  SUR  LES  MICROZOAIRES. 


234 

VORTICELLA  ALBA. 

PI.  VII,  fig.  I,  2,  3,  4,  5,  6,  7,  8,  9,  22.  —400  diam. 

Animal  de  forme  ovoïde,  tronqué  au  sommet  et  d’une  grande 
élégance.  La  bouche  est  large,  l’œsophage  profond  et  la  vésicule  con- 
tractile bien  développée.  Le  tégument  est  lisse,  hyalin  et  d’une 
grande  transparence.  Le  parenchyme  renferme  des  globules  brillants 
et  disséminés  dans  l’intérieur. 

Les  figures  1 à 9 représentent  la  manière  dont  cette  Vorticelle  se 
multiplie  par  fissiparité  verticale,  et  toutes  les  phases  de  dévelop- 
pement que  nous  avons  étudiées  plus  haut,  page  56  et  suivantes, 
1er  fascicule. 


VORTICELLA  APPUNCTATA. 

PI.  VII,  fig.  10,  H,  12.  — 400  diam. 

Entonnoir  Jublot,  Ab.  d'hist.  nat.,  p.  79,  pl.  X,  fig.  21,  tome  1er,  2e  partie, 
1754. 

Animal  en  forme  de  cloche  avec  une  élévation  à la  partie 
supérieure,  au-dessus  de  la  couronne  frontale,  et  qui  produit  l’effet 
d’un  opercule.  Cette  élévation  est  ciliée  comme  le  bord  de  la  cou- 
ronne. La  bouche  est  de  moyenne  grandeur,  l’anus  très-visible  ; 
le  tégument  eA  blanchâtre  et  finement  strié  en  travers.  On  remarque 
dansnos  figures  i 1 quelques  globules  provenant  de  bols  colorés. 
Le  pédicule  assez  fort,  très-transparent,  a un  muscle  constitué  par 
de  petites  perles  vertes  très-brillantes.  Ce  pédicule  se  contracte  en 
spirale  à l’extrémité  supérieure,  en  même  temps  que  la  base  du  corps 
de  la  Vorticelle  qui  revient  sur  lui-même  et  forme  un  bourrelet 
autour  du  pédicule  (fig.  11). 

Cette  Vorticelle  est  ordinairement  solitaire,  et  rare. 


description  d’es  espèces  figurées. 


235 


VORTICELLA  MULTANGULA. 

PI.  VII,  fig.  13-14.  — 500  diam. 

Animal  en  forme  de  cornet  très-allongé,  à hase  légèrement  ar- 
rondie. L’extrémité  supérieure  est  terminée  par  un  bombement  qu’en- 
toure le  bourrelet  supportant  les  cils  vibratiles  de  la  couronne  fron- 
tale. La  bouche  est  large,  l’œsophage  relativement  étroit  et  court; 
le  tégument  est  blanc  et  finement  strié.  Dans  nos  figures,  on  voit  dif- 
férents globules  à l’intérieur;  les  plus  foncés  sont  formés  par  des 
bols  alimentaires  colorés  artificiellement,  les  autres  sont  hyalins.  Le 
pédicule,  qui  est  d’une  extrême  longueur,  est  blanc,  fort  et  très-trans- 
parent. Le  muscle  intérieur  affecte  la  forme  zigzag,  même  quand 
il  n’est  pas  contracté  ; il  produit  l’effet  d’être  trop  long  pour  son  en- 
veloppe. Nous  avons  remarqué  cette  particularité  seulement  dans 
cette  Vorticelle  et  dans  la  V.  margaritata.  L’animal  que  nous  venons 
de  d’écrire  se  contracte  très-vivement  et  s’épanouit  très-lentement. 
Le  tourbillon  produit  par  les  cils  de  la  couronne  frontale  est  très- 
intense. 


VORTICELLA  MARGARITATA. 

PI.  VII,  fig.  15  et  16.  — 400  diam. 

Vorticella  monilata?  J.  C.  Tatem,  The  monthbj  microsc.  journal,  n°  XVI,  p.  194, 

pl.  XLVII,  fig.  4,  1870. 

Animal  en  forme  de  cloche  à base  très-arrondie.  Le  bourrelet 
entourant  l’extrémité  supérieure  est  très-fort;  les  cils  qui  y sont  im- 
plantés sont  toujours  couchés,  même  quand  ils  ne  font  pas  le  tour- 
billon ; la  bouche  est  profonde,  et,  au  contraire  des  autres  Vorticelles, 
tes  cils  qui  descendent  dans  l’œsophage  sont  plantés  droits.  Le  tégu- 
ment est  blanc  et  parsemé  de  perles  très-brillantes. 

Cette  Vorticelle  est  éminemment  contractile  et  se  met  en  houle 
parfaite  lors  de  la  contraction. 


236 


ÉTUDES  SUR  LES  M1CR0Z0AI  RES. 


Le  pédicule  est  muni  d’un  fort  muscle  faisant  toujours  le  zigzag, 
même  quand  le  pédicule  est  étendu  ; pendant  la  contraction,  il  se 
contourne  en  spirale  au  sommet,  comme  celui  de  la  Vorticella  mul- 
tangula , particularité  que  nous  avons  constatée  seulement  dans  ces 
deux  espèces. 

Nous  rapportons  avec  doute  cette  espèce  à une  Vorticelle  figurée 
et  nommée  Vorticella  monilata,  dans  le  M ont hly  journal  qui  la  décrit 
ainsi  : « Élégante,  attractive  et  espèce  rare,  surpasse  toutes  les  autres 
en  beauté.  C’est  une  variété  de  la  Vorticella  convallaria.  » 

Pour  nous,  celte  espèce  est  si  différente  des  autres  à cause  des 
perles  de  son  tégument  et  du  muscle  en  zigzag  de  son  pédicule 
que  nous  ne  comprenons  pas  qu’on  puisse  sérieusement  la  rapporter 
à une  espèce  connue,  et  surtout  à la  V.  convallaria. 

VORTICELLA  MICROSTOMA. 

Fl.  VU,  lig.  i8  et  19.  — 400  diam. 

Vorticella  microstoma,  Ehrenberg,  lnf.,  p.  311,  1838. 

Vorticella  monadina , Schrank,  III,  2,  p.  117. 

Animal  à forme  ovoïde,  légèrement  aminci  dans  le  bas,  tronqué 
dans  le  haut,  muni  d’une  couronne  de  cils  vibratiles  très-forts,  im- 
plantés un  peu  en  dedans  du  bourrelet.  La  partie  supérieure  est  comme 
fermée  par  une  voussure  dans  laquelle  l’anus  est  très-visible.  Bouche 
suivie  d’un  long  et  large  œsophage  se  terminant  en  bourse.  Globules 
blancs  et  globules  de  couleur  provenant  de  matières  colorées  artificiel- 
lement. Le  tégument  est  blanc,  souple  et  contractile.  Ehrenberg  décrit 
ainsi  la  Vorticella  microstoma  : « Corps  ovale,  bouts  amincis,  couleur 
blanc-grisâtre,  bord  frontal  étroit,  anneaux  sur  le  corps  contracté.  » 
Dans  notre  Vorticella  microstoma , nous  n’avons  pas  remarqué  les 
anneaux  pendant  la  contraction  du  corps,  si  ce  n’est  légèrement  à 
la  base. 


DESCRIPTION  DÈS  ESPÈCES  FIGURÉES. 


237 


VORTICELLA  NEBULIFERA. 

PI.  VII,  fig.  20.  — 400  diam. 

Vorticella  nebulifera,  Müller,  Inf.,  pl.  XLV,  fig.  1. 

Vorticella  nebulifera,  Ehrenberg,  Inf. , p.  310,  1838. 

Vorticella  nebulifera,  Dujardin,  Hist.  nat.clesinf.,  p.  337,  1841. 

Animal  en  forme  de  cornet,  un  peu  ventru,  légèrement  reserré 
dans  le  haut,  sous  le  bourrelet  supportant  les  cils  frontaux.  Bouche 
petite;  œsophage  très-peu  profond;  tégument  blanc,  légèrement  ponctué. 
Globules  blancs,  distincts  des  bols  de  matières  avalées.  Muller  nomme 
nebulifera  une  Vorticelle  à corps  ovoïde,  rétréci  à sa  base,  à bord 
saillant.  Ehrenberg  la  décrit:  «Corps  conique,  campanulé,  blanc, 
bord  frontal  élargi  et  saillant,  absence  d’anneaux  pendant  la  contrac- 
tion du  corps. 


VORTICELLA  CUCULLUS. 

Pl.  VII,  fig.  21.  — 400  diam. 

Animal  en  forme  de  cornet  allongé  et  très-élégant;  extrémité  su- 
périeure du  corps  terminée  par  une  voussure  qu’entoure  le  bourrelet 
supportant  les  cils  de  la  couronne  vibratile. 

Bouche  assez  grande,  suivie  d’un  œsophage  assez  allongé.  Environ 
à un  tiers  de  la  hauteur  de  l’animal,  on  remarque  comme  un  pli  épais, 
oblique  et  qui  paraît  indiquer  une  reproduction  transversale.  Le  pé- 
doncule est  mince  et  long;  il  se  contracte  en  spirale. 

VORTICELLA  APERTA. 

Pl.  IX,  fig.  7 et  9. 

Vorticella  lunaris?  Millier,  XXIX,  1. 

Vorticella  campanula  ? Pritchard,  fig.  1-2. 

Corps  arrondi  se  terminant  en  pointe,  partie  supérieure  tron- 
quée, munie  d’un  fort  bourrelet  supportant  les  cils  vibratiles,  qui  sont 


238 


ÉTUDES  SUR  LES  MICROZOAIRES, 


longs  et  déliés.  La  hase  du  corps  de  l’animal  fait  l’effet  d’être  dans 
une  enveloppe  très-transparente.  Le  tégument  est  blanc,  légèrement 
ponctué.  Le  pédicule  est  fort  et  relativement  court.  On  remarque,  à 
la  figure  9,  des  parasites  qui  s’y  sont  atlachés. 

VORTICELLA  COMMUNIS. 

PI.  XI,  fig.  6.  — 400  diam. 

Cette  jolie  petite  Vorticelle  blanche  est  très-commune,  et  pourtant 
nous  ne  pouvons  pas  trouver  dans  les  auteurs  une  synonymie  s’y 
adaptant  parfaitement.  Son  tégument  est  très-transparent;  sa  couronne 
de  cils  vibratiles  est  évasée  et  fait  presque  continuellement  le  tourbillon. 
Son  pédicule  est  fort  et  long  environ  de  quatre  fois  la  grandeur  du 
corps  de  l’animal.  Le  muscle  rétracteur  la  fait  se  contracter  en  spirale. 

2e  GENRE  : CARCHESIUM. 

CARCHESIUM  POLYPINUM. 

PI.  VI,  fig.  1.  — 100  diam  ; PI.  IV,  fig.  17,  18,  19,  20.  — 400  diam. 

Carchesium  polypinum,  Ehrenberg,  p.  314,  1838. 

Vorlicella  ramosissima,  Dujardin,  Hist.  nat.  des  inf.,  p.  551,  pl.  XIV,  fig.  Il, 

1841. 

Carchesium  polypinum,  Pritchard,  Hist.  nat.  of . inf.,  pl.  XXX,  fig.  9,  10,  1861. 

Carchesium  polypinum,  Claparède  et  Lachmann,  Étude  des  inf.  p.  8,  fig.  1, 1861. 

Animal  en  forme  de  clochette  ; bourrelet  frontal  peu  évasé,  sur- 
monté de  cils  vibratiles  d’une  grande  force  de  tourbillon.  La  bouche 
est  large  et  se  termine  par  un  œsophage  assez  profond  et  très-visible- 
ment garni  de  cils.  Le  tégument  est  blanc  et  d’une  grande  transpa- 
rence. Quelques  globules  jaunâtres  à l’intérieur.  Le  pédicule  est  très- 
branchu,  fort  et  comme  annelé  ; il  se  boursoufle  et  rentre  en  lui-même 
quand  le  muscle  se  contracte.  Rarement  il  se  resserre  en  spirale.  Les 
capitules  de  ce  Carchesium  peuvent  se  fermer  sans  qu’il  y ait  contrac- 
tion du  pédicule. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


239 


CARCHESIUM  SPECTAUILE. 

PL  IV,  fig.  24. 

Carchesium  speetabile,  Ehrenberg,  Inf.,  p.  278. 

Carchesium  speetabile,  Claparède  et  Lachmann,  Etude  sur  les  inf.,  p.  98,  pl.  III, 

fig.  1. 

Ce  Carchesium , que  nous  n’avons  étudié  qu’avec  un  faible  grossis- 
sement, nous  semble  bien  le  speetabile  d’Ehrenberg  et  celui  de 
MM.  Claparède  et  Lachmann.  « Sa  forme,  disent  ces  derniers,  est 
celle  d’un  dé  à coudre.  » La  partie  supérieure  de  l’animal  ne  forme 
pas  de  bourrelet,  elle  est  seulement  un  peu  évasée  et  supporte  les  cils 
vibratiles  de  la  couronne  frontale,  qui  sont  relativement  longs  et 
forts.  Le  tégument  est  lisse  et  légèrement  brunâtre. 

3e  GENRE  : ZOOTHAMN1UM. 

ZOOTHAMNIUM  PICTUM? 

Pl.  IY,  fig.  7.  — 400  diara. 

Vorticella  picta.  Ehrenberg,  Inf.,  pl.  IV,  p.  275. 

Tégument  lisse,  hyalin.  Cils  frontaux  longs  et  forts.  Deux  bornes 
vertes  dans  le  corps  de  l’animal.  Pédicule  très— grêle.  Nous  rapportons 
avec  doute  cette  espèce  à la  V.  picta,  Ehrenberg. 


4e  GENRE  : EPISTYLIS. 

EPISTYLIS  ISEBUL1FERA. 

Pl.  IY,  fig.  2,  3.  — 150  diam. 

Nous  n’avons  trouvé  la  description  de  cet  Epistylis  dans  aucun  des 
auteurs  que  nous  avons  parcourus.  Le  tégument  de  cet  animal  est 
brun  clair  et  lisse.  On  remarque  à l’intérieur  du  corps  quelques  glo- 
bules noirâtres.  Le  pédicule  est  court,  épais,  et  affecte  la  forme  d’une 


240 


ETUDES  SUR  LES  M I CR  O Z O A I RE  S. 


coupe  sur  laquelle  est  posé  le  corps  de  Y Epistylis.  L’extrémité  infé- 
rieure du  pédoncule  est  terminée  par  des  cils  avec  lesquels  elle  semble 
fixée  aux  corps  étrangers. 

EPÎSTYLIS  SPHEROÏDES. 

PI.  1Y,  fig.  4.  — 400  diam. 

Déformé  sphéroidale,  ainsi  que  l’indique  son  nom,  cet  animal  est 
supporté  par  un  pédicule  court.  La  partie  supérieure  du  corps  de 
l’Épistylis  est  terminée  par  une  voussure  élevée.  La  bouche  est  suivie 
d’un  long  œsophage  très-recourbé.  Les  cils  de  la  couronne  frontale, 
implantés  sur  le  bourrelet,  sont  longs  et  forts.  Espèce  assez  rare. 


EPISTYLIS  RLNGE1NS. 

PI.  IV,  fig.  6.  — 100  diam. 

Vorticella  ringens,  Chevalier,  An.  inf.,  p,  36,  pl.  Y,  Paris,  1839. 

Animal  en  forme  de  cornet  très— al  longé.  Tégument  légèrement 
brunâtre;  nombreuses  granulations  à l’intérieur.  Cils  de  la  couronne 
frontale  longs  et  assez  forts;  pédicule  court  et  grêle.  C’est  avec  doute 
que  nous  rapportons  cette  espèce  à la  F.  ringens  de  Chevalier  qui 
n’en  donne  aucune  description. 


EPISTYLIS  1 LAVICANS. 


Pl.  YI,  fig.  4,  5,  6,  7.  — 400  diam. 


Vorticella  acinosa,  ) 
Vorticella  cratœgana,] 
Myrtilina  cratægaria,  j 
Digitalina  anastatica,  j 
Vorticella  ringens  ? ] 

Epistylis  anastatica, 
Epistylis  flacicans, 
Epistylis  flacicans, 
Epistylis  jaunâtre, 


Müller,  Inf.,  pl.  XLIV,  fig.  10;  pl.  XLVI,  fig.  3. 


Bory,  Engel,  1814. 

Ehrenberg,  Inf.,  pl.  XXVII,  fig.  2,  1838. 
Ehrenberg,  Trait. prat.  du  microsc.,  p.  310,  1839. 
Ehrenberg,  Inf.,  p.  282,  pl.  XXVIII,  fig.  2. 
Dujardin,  Hist,  nat.  des  inf.,  p.  540,  1841. 


Animaux  à tégument  brun  clair.  Les  capitules  prennent  des  formes 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


241 


si  variées  qu’elles  seraient  difficiles  à décrire.  Pourtant,  nous  pouvons 
dire  que  la  figure  7 est  la  plus  fréquente  et  la  plus  gracieuse.  Le  bord 
est  évasé  et  légèrement  retourné  en  bourrelet;  les  cils  de  la  couronne 
frontale  font  le  tourbillon  avec  une  rapidité  vraiment  surprenante. 
La  bouche  est  grande,  est  suivie  d’un  œsophage  en  forme  de  cornet. 
La  base  du  corps  de  l’animal  est  de  la  grosseur  du  pédicule,  qui 
semble  être  attaché  au  corps  par  une  espèce  d’anneau.  Le  pédicule 
est  fortement  strié  en  long,  et  ces  stries  se  prolongent  un  peu  dans  la 
base  du  corps  de  l’Epistylis.  Pendant  que  les  cils  de  la  couronne  fron- 
tale font  le  tourbillon,  on  en  remarque  de  longs  et  forts  qui  restent 
immobiles,  et  ont  seulement  par  instants  des  mouvements  saccadés. 

Cette  Epistylis  est  une  des  plus  communes;  nous  l’avons  trouvée 
même  sous  la  glace.  A l’œil  nu,  elle  apparaît  comme  un  petit  paquet 
de  mousse  blanchâtre  de  la  grosseur  d’un  grain  de  chènevis.  Quand 
on  met  ce  petit  grain  sur  le  porte-objet,  on  voit  une  telle  quantité 
d’Epistylis  qu’on  se  trouve  forcé  de  le  diviser  afin  de  pouvoir  étudier 
sérieusement  les  individus. 

EPISTYLIS  PLICATILIS. 

Pi.  VIII,  fig.  5 à 16;  PI.  XI,  fig.  1,  5.  — 400diam. 

Müller,  Inf.,  pl.  XLV,  fig.  2,  3 ; pl.  XLV,  fig.  1-4, 1786. 

Epistyhs  plicatilis,  Ehrenberg,  Inf.,  pi.  XXVIII,  fig.  1,  1838. 

Epistylis  plicatilis , Dujardin,  Hist.  nat.  des  inf.,  p.  542,  pl.  XVI  bis,  fig.  4, 

1841. 

Epistylis  plicatilis,  Claparède  et  Lachmann,  Étude  des  inf.,  p.  95,  150,  238,  267, 

pl.  VI,  fig.  2,  1860-1861  ; pl.  VII,  fig.  1 à 22. 

Animal  en  forme  de  cornet  très-allongé  ; l’extrémité  supérieure 
se  termine  en  opercule.  La  bouche  est  suivie  d’un  œsophage  profond. 
Le  tégument  est  blanc  et  très-transparent. 

Ce  qui  caractérise  cette  Epistylis,  ce  sont  les  plis  égaux  et  arrondis 
en  bourrelet  qui  se  forment  à sa  base  pendant  la  contraction.  Les 

31 


Vorticella  py rana,  j 

Vorticella  annularis,  j 


242 


ÉTUDES  SUR  LES  MCR0Z0A1RES. 


ligures  5-10  de  la  planche  VIII  montrent  les  phases  que  traverse  le 
corps  de  l’Epistylis  quand  il  doit  quitter  son  pédicule  et  devenir  libre. 

EPISTYLIS  DIGITALIS? 

PI.  VIII,  fig.  17,  18,  19.  — 400  diara. 

Vorticella  digitalis  ? Miillcr,  p.  327,  pl.  XLVI,  fig.  6. 

Epistylis  digitalis  ? Ehrenberg,  ln f. , pl.  XXVIII,  fig.  4 ; pl.  IV,  fig.  7. 

Epistylis  digitalis  ? Dujardin,  Hist.  nat.  des  inf. , p.  544. 

Animal  à corps  campanule,  très-étroit  et  allongé,  presque  cylin- 
drique, porté  sur  un  pédicule  strié  finement  en  long  et  avec  des 
anneaux  assez  rapprochés  en  travers.  Tégument  blanc,  bouche  suivie 
d'un  long  œsophage.  Cils  frontaux  longs  et  forts  ; se  reproduit  par 
séparation  verticale  (fig.  18). 

EPISTYLIS  ARTICULATA. 

Pl.  IX,  fig.  3.  — 400  diam. 

Volvox  sphœrula  ? Müller,  p.  16,  pl.  III,  fig.  10. 

Epistylis  leucca?  Ehrenberg,  Inf.,  pl.  XXVIII,  fig.  3,  p.  283. 

Corps  très-allongé,  un  peu  renflé  dans  le  milieu;  extrémité  supé- 
rieure peu  évasée;  soie  de  Lachmann  très-visible;  bouche  suivie 
d’un  long  œsophage.  Le  tégument  est  blanc,  légèrement  ponctué. 
Pédicule  relativement  fort,  strié  en  long  et  articulé.  Le  tourbillon 
occasionné  par  les  cils  frontaux  est  très-fort. 

Peut-être  faudra-t-il  former  pour  cette  espèce  un  genre  nouveau. 

EPISTYLIS  ANASTICA. 

Pl.  IX,  fig.  5,  6,  6*.  — 400  diam. 

Vorticella  anastica,  ) Müller,  pl.  XLIV,  fig.  10;  pl.  XLVI,  fig.  5;  pl.  XXXVIII, 

Cratœgaria  ringens,  j fig.  18. 

Epistylis  anastica  ? Ehrenberg,  Inf.,  p.  315,  1838. 

Corps  grand;  bord  frontal  large,  saillant  en  forme  de  bec.  Bouche 
large,  suivie  d’un  œsophage  relativement  court.  Tégument  blanc,  fine 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGUREES. 


243 

ment  ponctué.  Pédicule  lisse,  hérissé  de  corps  étrangers  qui  ressem- 
blent à des  épines.  11  n’est  pas  rare  de  voir  des  Diathomés  et  des  Di- 
nobryons,  en  grand  nombre,  sur  le  pédicule  et  sur  le  corps  de 
cet  Epistylis. 

EPISTYLIS  GALEA. 

PI.  XI,  fig.  2.  — 400  dui m. 

Epistylis  galea  ? Ehrenberg,  Inf.,  p.  313,  1838. 

Animal  de  forme  conique;  corps  grand,  se  contractant  en  boule  ; 
bouche  saillante  en  forme  de  bec,  suivie  d’un  œsophage  étroit  et  se 
prolongeant  environ  jusqu’à  la  moitié  du  corps.  Pédicule  lisse,  fort  et 
articulé.  Le  tégument  du  capitule  est  blanc,  très-finement  ponctué. 
L’intérieur  est  rempli  de  petites  granulations  noires.  Au  tiers  postérieu 
du  corps  de  l’animal,  on  remarque  des  stries  longitudinales  qui  sont 
les  muscles  contracteurs  de  la  base. 

EPISTYLIS  1IOSPES. 

PI.  XI,  fig.  4,  4a,  4b,  4e.  — 400  diara. 

La  forme  du  corps  de  cet  animal  est  très-régulière,  allongée  et 
cylindrique;  l’extrémité  supérieure  forme  un  fort  opercule  ; la  bouche 
un  peu  étroite  est  suivie  d’un  profond  œsophage.  La  soie  de  Lachmann, 
sortant  de  la  bouche,  est  comme  repliée  entre  la  bouche  et  le  bourre- 
let supportant  les  cils  frontaux.  Le  tégument  est  lin,  blanc  et  entière- 
ment hérissé  de  petits  poils  se  terminant  par  une  très-petite  boule 
formant  tète,  et  qui  sont  probablement  des  Dinobryons  parasites.  Le 
pédicule  rond,  blanc,  est  moucheté  de  petits  points  relativement  en- 
core assez  gros.  Toutes  les  espèces  que  nous  avons  examinées  jusqu’à 
ce  jour  étaient  toutes  revêtues  de  ce  duvet  de  parasites,  et  bien  que 
l’on  ne  doive,  au  point  de  vue  de  l'espèce,  attacher  aucune  importance 
à ce  fait,  la  persistance  de  cet  état  nous  a engagé  à donner  à cet  Épi— 
stylis  le  nom  qu'il  porte. 


244 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R OZ  0 A I RE  S. 


6e  GENRE  : SCYPHYDIA. 

SCYPHYDIA  RUGOSA. 

PI.  IV,  fig.  I.  — 400  diam . 

Scyphydia  rugosa.  Dujardin,  Hist.  nal.  des  inf.,  p.  538,  pi.  XYI,  fig.  4,  1841. 

Vorticella  rinyens?  Müller,  An.  inf.,  pl.  XLIV,  fig.  10,  1786. 

Corps  cylindrique  tronqué  à la  partie  supérieure;  bouche  petite, 
suivie  d’un  étroit  œsophage.  Tégument  blanc  fortement  ponctué.  Pédi- 
cule très-court,  fort  et  marqué  de  stries  profondes.  C’est  bien  pour 
nous  la  Scyphydia  rugosa  de  Dujardin,  quoique  nous  n’ayons  pu 
remarquer  les  stries  obliques,  peu  nombreuses,  mais  profondes 
comme  des  rides  dont  il  parle  dans  sa  description. 

SCYPHYDIA  INCLINAIS. 

PI.  VIII,  fig.  1,  2,  3,  4.  — 400  diam. 

Vorticella  inclinons,  Müller,  An.  inf.,  pl.  XLIV,  fig.  11. 

Animal  de  forme  cylindrique,  légèrement  ventru.  La  partie  supé- 
rieure, qui  se  ferme  quand  la  Scyphydia  se  contracte,  est  comme  fes- 
tonnée, avec  des  stries  profondes,  courtes  et  longitudinales.  Le  tégu- 
ment est  blanc,  finement  strié  horizontalement.  L’attache  est  courte, 
charnue,  blanche,  très-transparente.  La  bouche  est  petite;  l’œsophage 
comprend  au  moins  les  deux  tiers  de  la  longueur  de  l’animal  ; il  est 
muni  de  cils  vibratiles  très-forts  et  toujours  en  mouvement. 

Quand  cette  Scyphydia  se  contracte,  elle  rentre  son  disque  vibratile, 
puis  l’extrémité  supérieure  se  ferme  et  on  remarque  des  plis  transver- 
saux à la  base,  trois  ordinairement.  Quand  elle  s’épanouit,  elle  le 
fait  très-lentement  et,  une  fois  les  cils  développés,  ils  produisent  un 
grand  tourbillon.  Le  mouvement  ciliaire  de  l’œsophage  est  constant, 
que  l’animal  soit  épanoui  ou  non. 

Nous  avons  remarqué  que  cette  Scyphydia  a deux  mouvements  de 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


245 


contraction  différents  : celui  décrit  plus  haut  qui  a lieu  quand  l’animal 
le  fait  de  sa  propre  volonté,  et  un  autre  (fig.  4),  qui  se  produit  quand 
on  donne  un  petit  coup  sec  sur  le  porte-objet.  Dans  ce  cas,  la  Scy- 
phydia  se  laisse  brusquement  tomber  de  côté,  en  se  fermant  ainsi  que 
le  fait  voir  la  figure  4.  On  remarque  également  dans  cette  même  figure 
que  l’animal  peut  rester  droit  sans  être  épanoui. 


I Ie  FAMILLE  : VAGINIOLIENS. 

3*  G EN  LF  : COTHURNIA. 

Le  genre  Cotburnia,  comme  nous  l’avons  indiqué  page  148,  peut 
se  diviser  en  trois  sous-genres,  reconnaissables  aux  caractères  sui- 
vants : 


Iun  pédicule  externe Cotdurnia. 

un  pédicule  interne Stylocola. 

point  de  pédicule  externe  ni  interne Planicola. 


1"  SOUS-GENRE  : COTHURNIA. 

COTI1URINIA  OVATA. 

PI.  IX,  fig.  I.  — 400  diam. 

Vaqinicola  ovata.  Dujardin,  List.  nat.  desinf.,  p.  563,  pl.  XVI  bis,  fig.  7. 

Fourreau  en  forme  de  verre  un  peu  ventru  et  légèrement  évasé 
dans  le  haut.  Le  corps  de  l’animal,  lorsqu’il  est  déployé,  produit 
l’effet  d’un  long  cornet;  contracté,  il  est  ovoïde.  Le  tégument  est  blanc 
et  d’une  extrême  contractilité  ; les  cils  de  la  couronne  frontale  sont 
longs  et  forts.  La  bouche  grande  est  suivie  d’un  œsophage  relativement 
court.  Cette  Cothurnie  est,  nous  croyons,  assez  commune,  car  il  nous 
a été  donné  de  la  voir  souvent.  Nous  ne  pouvons  la  rapporter  qu’à  la 
Vaginicola  ovata  du  Dujardin. 


246 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R 0 Z 0 A 1 R E S . 


C0TI1URNIA  PATULA. 
l'I.  X.  fig.  12  et  13.  — 400  ciiam. 

Animal  en  forme  de  cornet,  attaché  par  sa  base  dans  un  fourreau 
diaphane,  ayant  la  forme  d'un  verre  à pied,  légèrement  ventru,  et 
ayant  la  partie  supérieure  un  peu  évasée.  Celle  Cothurniea  la  bouche 
assez  large  et  l’œsophage  peu  profond.  Les  cils  de  la  couronne  frontale 
sont  longs  et  forts.  Lorsque  l’animal  est  contracté,  il  prend  une  forme 
ovoïde.  Souvent  deux  individus  habitent  le  même  fourreau  (fig.  12 
et  13). 

COTI1URMA  ELONGATA. 

PI.  X,  fig.  14.  — 400  diam. 

Animal  long  et  étroit,  attaché  par  la  base  dans  un  fourreau 
presque  aussi  haut  que  lui  lorsqu’il  est  épanoui.  La  bouche  est  petite, 
l’œsophage  un  peu  allongé  et  suivi  de  deux  vésicules  contractiles.  Les 
cils  frontaux  sont  longs  et  forts;  le  fourreau  est  d'un  aspect  rugueux 
et  de  couleur  jaune.  La  présence  de  deux  vésicules  contractiles  est  un 
fait  rare  et  spécial  à celle  espèce. 

COTI1URNIA  SPISSA. 

PI.  X,  fig.  17.  — 400  diam. 

Animal  en  forme  de  vase  à goulot  étroit,  dont  le  bord  supérieur 
est  garni  de  cils  vibratiles.  Epanoui,  il  ne  dépasse  jamais  le  bord  du 
fourreau,  qui  est  un  peu  plus  haut  que  large,  cylindrique  et  à base  ir- 
régulière. 

COTHURNIA  NODOSA? 

PI.  X,  fig.  23,  24.  — 400  diam. 

Cuthurma  nodosa  ? Lachmann,  Études  sur  les  tuf.  et  sur  les  Rh .,  1858-1859,  p.  123, 
pi.  III,  fig.  4,  5. 

Animal  en  forme  de  cône  renversé,  pouvanr  rentrer  les  cils  de  la 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


247 


couronne  frontale  sans  se  contracter.  Pédicule  trois  fois  plus  long  à 
l’extrémité  du  fourreau  qu’à  l’intérieur.  Tégument  blanc  finement 
ponctué.  Bouche  suivie  d’un  œsophage  garni  de  cils  courts,  mais  très- 
forts.  Le  fourreau  est  d’une  forme  irrégulière,  surtout  dans  le  bas, 
où  l’on  remarque  des  étranglements  latéraux. 

2*  SOUS-GENRE  : STVLOCOLA. 

STYLOCOLA  AM  PULL  A. 

PI.  X,  fig.  15  et  10.  — 400  diam. 

Le  genre  Stylocola  est  remarquable  en  ce  sens  que  le  pédicule 
interne  de  l’animal  est  formé  de  styles  courts  et  forts.  L’animal  que 
nous  avons  à décrire  est  de  forme  cylindrique,  plus  renflé  dans  la 
partie  inférieure  et  supérieure  que  dans  le  milieu  qui  est  un  peu 
comme  étranglé,  resserré;  la  partie  supérieure  de  ce  Stylocola  est 
arrondie  et  tronquée,  et,  quand  même  l’animal  est  épanoui,  il  ne  dé- 
passe jamais  le  bord  du  fourreau  quia  la  forme  d’une  fiole  à goulot 
plus  étroit  que  la  base. 

STYLOCOLA  STRIATA. 

PI.  X,  fig.  25  et  2G.  — 400  diam. 

Animal,  quand  il  est  épanoui,  long  deux  fois  comme  son  fourreau. 
Sa  forme  est  cylindrique,  légèrement  renflée  au  milieu.  Les  bords 
supérieurs  qui  supportent  les  cils  vibratiles  sont  retournés  fortement 
en  bourrelet.  La  bouche  est  grande;  l’œsophage  large  et  relativement 
assez  profond.  Le  tégument  est  blanc  avec  des  plis  très-forts  horizon- 
talement, et  qui  résultent  de  la  très-grande  contractilité  de  l’animal. 
La  base  est  large  et  formée  de  stries  longues  et  fortes,  qui  forment 
un  peu  l’éventail.  Le  fourreau  a la  forme  d’un  vase  un  peu  ventru, 
ayant  la  partie  supérieure  légèrement  évasée.  La  partie  inférieure 
du  fourreau,  celle  qui  correspond  au  pédicule  de  l’animal,  est  bombée 
et  arrondie. 


248 


ÉTUDES  SUR  LES  Ml  CR  0 Z 0 AI  RE  S. 


3e  SOUS -GENRE  : PLANICOLA. 

PLANICOLA  FOLLICULATA. 

PI.  III,  flg.  13  ; pi.  IX,  fig.  2.  — 400  iliam. 

Vorticella  folliculata,  Miiller,  p.  283, 1786. 

Cothurnia  imberbis,  Ehrenberg,  lnf.,  pl.  XXX,  fig.  7. 

Vaginicola  folliculata,  Dujardin,  Hist.  nat.  des  inf.,  p.  564,  1841. 

Vaginicola  valvata,  Pritchard,  Hist.  des  inf.,  p.  602,  pl.  XXVIII,  fig.  18  et  19, 

1861. 

Animal  en  forme  de  cornet  lorsqu’il  est  épanoui;  bouche  grande, 
suivie  d’un  œsophage  à fond  arrondi.  Tégument  blanc,  finement 
ponctué.  Cils  de  la  couronne  vibrât ile  longs  et  fins.  Tube  cylindrique, 
un  peu  ventru  à la  partie  inférieure  et  tronqué  à la  partie  supérieure. 
Deux  fentes  se  font  remarquer  un  peu  au-dessous  de  l’extrémité  supé- 
rieure. 


PLANICOLA  CRISTALLINA. 

Pl.  III,  fig.  12.  — 400  diam. 

Vaginicola  cristallina?  Ehrenberg,  p.  323,  1838. 

Vaginicola  cristal1, ma?  Dujardin,  Hist.  nat.  des  inf.,  p.  563,  pl.  XVI  bis,  fig.  6, 

1841. 

Cothurnia  cristallina?  Claparède  et  Lachmann,  p.  122,  pl.  I,  fig.  4,  1858-1859. 

Vaginicola cristallina?  Pritchard,  Hist.  of  the  inf.,  p.  602,  pl.  XXVII,  fig.  10-11, 

1861. 

Tube  cristallin  en  entonnoir,  environ  deux  fois  aussi  long  que 
large.  Animal  allongé  et  étroit,  en  forme  de  cornet.  Tégument  forte- 
ment granuleux;  cils  de  la  couronne  frontale  longs  et  forts.  Grande 
contractilité. 


PLANICOLA  INCLINATA. 

Pl.  VII,  fig.  17.  — 400  diam. 

Fourreau  cristallin  en  forme  de  fiole.  Animaux  grands,  formant  le 
cornet.  Bouche  suivie- d’un  œsophage  relativement  long  et  garni 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


240 


de  cils  vibratiles  très-visibles.  L’extrémité  supérieure  du  corps  de 
l’animal  est  urcéolée.  Le  tégument  est  blanc  et  granuleux.  Le  four- 
reau est  fortement  incliné  sur  le  corps  qui  lui  sert  de  point  d’appui. 

PLANICOLA  INGENITA. 

PI.  VIII,  fig.  20  ; pl.  XI,  fig.  7.  ~ 400  diam. 

Trichoda  ingenita,  Müller,  pl.  XXXI,  fig.  13-15,  1786. 

Tube  en  forme  de  fiole  ventrue.  Animal  à tégument  blanc,  légère- 
ment granuleux  et  très-contractile. 

PLANICOLA  ATTENUATA. 

Pl.  X,  fig.  20  et  21.  — 400  diam. 

Animal  petit,  de  forme  cylindrique  dans  le  bas  et  un  peu  évasée 
dans  le  haut;  attaché  par  sa  base  dans  un  fourreau  également  cylin- 
drique, tronqué  dans  la  partie  supérieure  et  fin  issant  en  pointe  arrondie 
dans  la  partie  inférieure.  Lorsque  cette  Planicole  est  contractée,  elle 
prend  tout  à fait  la  forme  d’une  urne. 

PLANICOLA  VESTITA. 

Pl.  X,  fig.  22.  — 400  diam. 

Animal  en  forme  de  cornet  allongé,  attaché  par  sa  base  dans  un 
fourneau  diaphane  représentant  un  joli  vase. 

La  partie  supérieure  du  fourreau  (les  deux  tiers  environ),  est 
blanche  ; le  dernier  tiers  est  brun  et  produit  à l’œil  l’effet  de  la  petite 
coque  dans  laquelle  repose  le  gland  du  chêne.  Celte  espèce  de  Plani- 
cole est  assez  rare. 


32 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZO  AI  RE  S. 


250 


4e  GENRE  : VAG1N1ÇOLA. 

VAGLMCOLA  TINCTA. 

PI.  x,  fig.  1-2.  — 400  diam. 

Vayinicola  tincta , Ehrenberg,  p.  323,  1838. 

Vagintcola  tincta , Dujardin,  p.  564,  1841. 

Vayinicola  tincta , Pritchard,  p.  602,  1861. 

Corps  tubiforme  allongé;  tégument  blanc,  lisse,  très-contractile. 
Bouche  grande,  œsophage  profond.  Fourreau  jaune  et  blanc  avec  un 
bord  qui  est  comme  déchiqueté. 

VAGLMCOLA  MOLLIS. 

PI.  X,  ûg.  3-4.  — 400  diam. 

Animal  d'une  grande  contractilité  ; tégument  finement  ponctué, 
jaunâtre,  mou.  Bouche  grande,  œsophage  muni  de  cils  très-forts; 
soie  de  Lachmann  très-visible.  Le  fourreau,  tout  en  ayant  la  forme 
d une  fiole  à goulot  tronqué,  est  irrégulier  d’un  côté  et  à la  base.  Ce 
n’est  que  très-rarement  que  l’animal  dépasse  l’extrémité  supérieure 
de  son  fourreau,  en  s’épanouissant;  contracté,  il  a la  forme  d’un  sac. 

VACINICOLA  DILATATA. 

PI.  X,  fig.  5.  — 400  diam. 

Animal  cylindrique,  épais,  plus  large  dans  la  partie  supérieure 
que  dans  le  reste  du  corps,  qui  finit  en  pointe  arrondie  à la  base. 
Tégument  blanc,  mou,  très-finement  granuleux.  Le  fourreau  a la 
forme  d’une  fiole  ventrue  à goulot  bien  régulier.  La  couleur  de  ce 
fourreau  est  jaune  pâle;  il  semble  avoir  un  bord  plat  qui  est  comme 
festonné. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES, 


251 


VAGINICOLA  AMPULLA. 

PI,  X,  fig.  6 7.  — 400  diam. 

Vaginicola  ampulla  ? Muller,  Inf.,  pl.  XIV,  fig.  4,  7. 

Folliculina  ampulla  ? Bory,  Encycl.,  1824. 

Vaginicola  ampulla,  Dujardin,  Hist.  nat.  des  inf.,  p.  563,  4861. 

Animal  d’une  grande  contractilité,  mou  et  rempli  de  molécules 
grisâtres  ; tégument  finement  ponctué.  Bouche  grande;  œsophage  pro- 
fond et  muni  de  forts  cils  vibratiles.  Les  cils  de  la  couronne  frontale 
sont  longs  et  ont  des  mouvements  très-brusques.  Le  fourneau  a la 
forme  d’une  fiole  ventrue,  lorsqu’il  est  vu  de  face  (fig.  6),  vu  de  profil 
(fig.  7)  il  laisse  voir  le  côté  plat  qui  distingue  les  fourreaux  des  Vagi- 
nicoles. 

VAGINICOLA  REGULARIS. 

Pl.  X,  fig.  8.  — 400  diamètre. 

Animal  à corps  ovoïde;  tégument  blanc  ; cils  de  la  couronne  fron- 
taleen  faisceaux;  œsophage  se  prolongeant  presque  jusqu’à  la  moitié 
du  corps.  Tube  de  forme  régulière,  ventru,  avec  un  col  s’évasant 
dans  la  partie  supérieure.  Les  bords  de  ce  tube  sont  jaunes,  le  milieu 
(sa  partie  ventrue)  est  blanc.  Nous  n’avons  jamais  vu  cette  Vaginiole 
épanouie. 

Lorsqu’on  met  du  carmin  dans  l’eau  qui  la  contient,  elle  l’attire 
avec  ses  cils,  l’avale,  mais  ne  change  pas  de  forme  et  ne  s’épanouit 
pas  pendant  ce  travail,  comme  le  font  toutes  les  autres  Vaginicoles. 
Le  tube  est  ponctué  très-finement  de  petits  points  noirâtres. 

VAGINICOLA  TRLNCATA. 

Pl.  X,  fig,  9.  — 400  diam. 

Animal  en  forme  de  cornet  très-allongé;  tégument  blanc,  hyalin, 
souple  et  très-contractile.  Bouche  grande;  œsophage  peu  profond. 


252 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R 0 Z 0 A I RE  S. 


Cils  de  la  couronne  frontale  longs  et  forts.  Tube  ovale,  arrondi 
dans  le  bas,  tronqué  dans  le  haut;  on  remarque  plusieurs  légers  plis 
Iransversaux.  Le  bord  est  plat  et  festonné  irrégulièrement  : la  couleur 
de  ce  tube  ou  fourreau  est  jaune. 

VAGINICOLA  STRIATA. 

Pl.X,  flg.  10- II.  — 400  diam. 

Corps  tubiforme  allongé,  légèrement  élargi  dans  la  partie  supé- 
rieure. Tégument  blanc,  mou,  finement  ponctué;  mouvements  brus- 
ques des  cils  de  la  couronne  frontale.  Lorsque  l’animal  est  contracté, 
il  a la  forme  ovoïde.  Le  fourreau  est  ovale,  arrondi,  avec  un  court  goulot 
presque  tronqué.  La  couleur  en  est  blanche  et  d’une  grande  transpa- 
rence ; le  bord  est  plat  et  festonné.  Depuis  la  partie  supérieure  du 
fourreau  jusqu’à  sa  base,  on  remarque  huit  rayures  transversales 
très-régulières. 

VAGINICOLA  GRAC1LIS. 

PI.  X,  flg.  18-19.  — 400  diam. 

Animal  en  forme  de  cornet;  tégument  blanc,  charnu.  Soie  de 
Lachmann  très-prononcée,  seulement  elle  fait  la  boucle  au  lieu  d’être 
flagelliforme.  Lorsque  cette  vagimiole  est  contractée,  elle  a la  forme 
d’une  urne.  Le  fourreau  est  blanc,  à partie  supérieure  tronquée  et  à 
base  arrondie.  Un  bord  plat  et  festonné  entoure  ce  tube. 

VAGINICOLA  DECUMBENS. 

PI.  X,  flg.  27.  — 400  diam. 

Vaginicola  decumbens,  Ehrenberg,  lnf.,  p.  323,  1838. 

Vaginicola  decumbens , Pritchard,  Hist.of  inf.,  p.602,  1861. 

« Carapace  brun-jaunâtre,  ovale,  déprimée,  couchée  ; corps  hya- 
lin.» C’est  ainsi  qu’Ehrenberg  décrit  sa  Vaginicola  decumbens,  qui, 
est  bien  celle  que  nous  avons  figurée. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


253 


IIIe  FAMILLE:  STENTORIENS. 


1"  GENRE:  STENTOR. 


STENTOR  POLYMORPHUS. 


PI.  I,  fig.  I , 2,  3.  — 400  diam.  ; pl.  I,  fig.  4-5.  — 100  diam. 


Green  tunel  like, 

The  tunnel  animal, 
Brachionus  stentorius , 
Vorticella  polymorpha , 

Tubaria  viridis  ? 

Stentorina  polymorpha , 
Tubaria  viridis, 

Stentor  polymorphus , 
Stentor  vert, 

Stentor  polymorphus, 
Stentor  polymorphus, 


Tremblay,  Poly.  phil.  tram.,  p.  109,  1746. 

Raker,  Micros.,  p.  310,  pl.  XIII,  fig.  19.  1752. 
l'allas,  Zooph.,  p.  95. 

Millier,  Inf.,  p.  260,  pl.  XXXVI,  fig.  l-!3. 

Copenhagen,  1773. 

Schrank,  Janua  ba'ia,  p.  102,  pl.  lit,  fig.  2. 

Nuremberg,  1803. 

Bory , Encycl.  math.,  1824. 

Thieneman,  1828. 

Ehrenberg,  Inf.,  pl.  XXIV,  fig.  1,  1838. 

Dujardin,  Hist.  nat.  des  Inf.,  p.  523,  pl.  XV,  fig.  2,  1841. 
Pritchard,  IJist.  of.  inf.,  p.  583,  pl.  XXIX,  fig.  7. 
Claparède  et  Lachmann,  p.  325  ; — 1852,  pl.  IX,  fig.  2 
h 9. 


La  forme  du  Stentor  polymorphus  est  des  plus  variables.  Celle 
qu’il  prend  le  plus  souvent  est  cylindro-conique. 

Lorsqu’il  se  fixe  par  son  extrémité  caudale,  et  qu’il  atteint  le 
maximum  de  sa  longueur  en  se  développant , le  tiers  inférieur  est 
aplati  et  peut  se  replier  sur  lui-même  comme  un  ruban  (fig.  2).  La 
partie  supérieure  de  l’animal  forme  un  peu  le  fer  à cheval,  elle 
porte  sur  le  bord  une  couronne  de  cils  longs,  serrés,  assez  épais,  qui 
commence  non  loin  de  la  bouche  et  se  termine  en  spirale  autour 
de  celle-ci,  creusée  en  entonnoir. 

L’anus  se  trouve  placé  près  du  centre  de  cette  couronne.  La  vési- 
cule contractile  se  montre  au-dessous  du  cercle  vibratile.  Le  tégument 
est  fin,  transparent,  d’un  brun-vert  foncé  et  strié  longitudinalement;  il 
est  recouvert  de  cils  vibratiles  égaux,  serrés  et  déliés.  Les  stries 
longitudinales  correspondent  à autant  de  fibres  musculaires  transpa- 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C RO ZO A I RE S . 


254 

rentes,  et  à peu  près  invisibles  quand  l’animal  prend  une  forme 
allongée,  mais  qui  se  montrent  distinctement  pendant  le  temps  que 
dure  la  contraction  du  corps  de  l’Infusoire.  Le  parenchyme  contient 
un  chapelet  de  corps  jaunâtres  ovoïdes,  descendant  du  sommet  et 
arrivant  presque  à la  base  de  l’animal,  en  suivant  une  ligne  hélieoïde. 
La  partie  inférieure  du  stentor,  la  base,  se  termine  par  des  cils. 
Cette  base  est  munie  d’une  ventouse. 

Lorsque  le  Stentor  va  se  reproduire,  on  voit  se  développer  une 
frange  de  cils  partant  un  peu  au-dessous  de  la  bouche  et  se  termi- 
nant aux  deux  tiers  de  la  longueur  de  l’animal.  Cette  frange  est  oblique 
sur  le  corps  du  Stentor  etc’estelle  qui  doit  former  plus  tard  l’extrémité 
supérieure  du  nouveau  stentor  et  donner  naissance  à sa  couronne 
ciliaire. 


STENTOR  ROSEES. 

PI.  I,  fig.  6,  7,  8,  9.  — 400  diam. 

Lorsque  ce  stentor  est  déployé,  il  a la  forme  d’une  massue.  Le 
tégument  est  fortement  musculeux,  granuleux  et  d’une  belle  couleur 
rose.  Les  cils  de  la  couronne  frontale  sont  très-longs. 

Ce  Stentor  nage  avec  une  rapidité  extrême,  se  contracte  et 
se  déploie  très-brusquement.  Il  tourne  souvent  sur  lui-même,  la 
queue  en  bas,  et  produit  dans  ce  mouvement  le  même  effet  que  les 
Tricodina  quand  elles  tournent  sur  elles-mêmes. 

Lorsque  le  Stentor  se  contracte,  il  met  ses  cils  en  faisceau,  mais  ne 
les  rentre  pas. 

STENTOR  ANCEPS. 

PI.  I,  fig.  10-11.  — 400  diam. 

Animal  cylindrique,  tégument  pointillé,  blanc  et  très-contractile. 
Bombement  conique  à l’extrémité  supérieure.  Couronne  de  cils 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


25o 


vibratiles  bien  développés  et  paraissant  entourer  ce  cône.  La  forme  de 
cet  animal  contracté  est  ovoïde,  presque  ronde. 

Ce  Stentor  nage  follement,  puis  il  roule  sur  lui-même,  comme 
s’il  était  emporté  par  un  mouvement  involontaire,  comme  par  un 
courantrapide.  Est-ce  bien  un  Stentor?  Est-ce  un  Vacjinicola  sorti  de 
son  tube?  La  base  est  un  peu  tronquée  et  comme  si  elle  avait  été 
attachée;  mais  rien  encore  jusqu’à  présent  ne  peut  nous  faire  prendre 
parti  pour  l’un  ou  l'autre  genre,  et  celte  espèce  demande  à être  encore 
mieux  étudiée. 

STENTOR  FUSCUS. 

PI.  II,  fig.  1-2.  — 400  diam. 

Animal  cylindro-conique  et  court;  couronne  de  cils  frontaux 
bien  développée;  bouche  et  œsophage  en  forme  d’entonnoir;  cordon 
intestiniforme  partant  de  la  bouche  et  allant,  en  se  contournant, 
presque  jusqu’à  la  base  du  corps  pour  remonter  vers  l’anus.  Ventouse 
très-visible  à la  base.  Tégument  légèrement  granuleux,  lisse  et  clair. 
La  vésicule  contractile  placée  au-dessous  du  disque  vibratile  s’ouvre 
et  se  ferme  avec  rapidité. 

Ce  Stentor  nage  très-souvent  à reculons,  les  cils  supérieurs  droits 
et  immobiles;  ceux  de  la  base  et  ceux  recouvrant  le  corps  de  l’animal 
impriment  seuls  le  mouvement  nécessaire  à la  marche. 

Le  Dr  Wright  cite  un  Stentor  qu’il  appelle  « le  stentor  châtaigne  » 
à cause  de  sa  couleur  brune,  et  qui  nous  paraît  être  le  même  que  le 
S.  fuscus. 

STENTOR  PEDICULA I US. 

PI.  II,  fig.  3.  — 400  diam. 

Animal  en  forme  de  trompette;  tégument  finement  granuleux  et 
brun  très-clair. 

L’extrémité  supérieure  de  ce  Stentor  est  comme  mamelonnée,  et 


2 50 


ETUDES  SUIl  LES  M I CROZ  O A I R E S. 


chacune  de  ces  petites  aspérités  est  surmontée  de  cils  vibratiles  longs 
et  forts. 

L’extrémité  caudale  est  terminée  par  six  appendices  en  forme  de 
V,  supportant  chacune  quatre  cils  longs  et  très-forts.  Lorsque  ce  sten- 
tor est  contracté,  il  a une  forme  ovoïde  très-allongée  (pl.  XI,  fig.  4). 

Ce  stentor  est  le  seul  qui  présente  des  appendices  ciliés  au  sommet 
et  à la  base. 


STENTOR  ELEGANS. 

Pl.  II,  fig.  5,  6,  7,  8,  9.  — 400  diam. 

Animal  en  forme  de  massue  quand  il  nage,  cylindrique  quand  il 
est  contracté;  le  tégument  est  blanc,  transparent  et  très-fortement 
musculeux.  Bouche  suivie  d’un  œsophage  profond  se  terminant 
un  peu  en  boule  et  muni  de  cils  vibratiles  très-visibles.  La  vésicule 
contractile  a des  mouvements  très-prononcés  et  laisse  une  dépression 
dans  le  tégument  après  sa  contraction;  au  moment  de  la  diastole  elle 
fait  une  forte  saillie  extérieure. 

STENTOR  DEFORMIS. 

Pl.  II,  fig.  10. 

La  forme  de  ce  Stentor  est  si  singulière  que  nous  ne  pouvons  la 
décrire.  11  faut  donc  se  rapporter  à la  figure  qui  le  représente. 

Le  tégument  est  d’un  brun-jaune  très-clair;  les  stries  formées  par 
les  muscles  sont  en  biais  sur  le  corps  de  l’animal.  La  bouche  est 
grande,  l’œsopbage  profond  et  terminé  en  pointe  ; les  cils  de  la  cou- 
ronne frontale  sont  longs  et  forts  : le  tourbillon  produit  par  eux  est 
extrêmement  étendu.  Ce  Stentor  n’est  peut-être  qu’un  jeune  qui  vient 
de  se  séparer  par  fissiparité  transversale. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


237 

STENTOR  NA  NUS. 

PI.  II,  fig.  \ 1-12-13.  -oOOdiam. 

Ce  Stentor  est  d’une  extrême  petitesse  ; son  tégument  est  granuleux 
et  de  couleur  bleuâtre;  les  muscles  longitudinaux  marquent  des  stries 
profondes.  Les  cils  de  la  couronne  frontale  sont  d’une  longueur 
remarquable  et  leur  force  est  très-grande.  Bouche  suivie  d’un  œso- 
phage relativement  profond.  Une  glandule  de  forme  ovoïde  se  remar- 
que dans  l’intérieur  du  corps. 

Ce  Stentor  a des  mouvements  vifs  et  brusques;  nous  ne  l’avons 
pas  vu  s’attacher.  Il  tourne  souvent  en  rond  en  nageant,  rétrécit 
son  cercle  peu  à peu  et  finit  par  tourner  sur  lui-même  comme  une 
Haltérie. 

Pendant  sa  contraction  les  cils  frontaux  ne  rentrent  pas  à l’inté- 
rieur, mais  ils  se  mettent  en  faisceau. 

STENTOR  FIMBRIATUS. 

PI.  II,  fig.  14-19.  — 400  et  500  diam. 

C’est  avec  doute  que  nous  fondons  cette  espèce,  car  nous  sa- 
vons que  la  frange  qui  se  montre  sur  le  bord  du  Stentor  indique  une 
fissiparité  plus  ou  moins  prochaine.  Mais  l’espèce  qui  nous  occupe 
s’est  toujours  présentée  à nous  sous  le  même  aspect,  et  nous  ne 
l’avons  pas  vu  se  diviser  par  fissiparité.  De  plus,  la  frange,  au  lieu 
d’être  lisse  comme  on  le  remarque  généralement,  est  ici  fortement 
dentée  ou  lobée,  et  on  remarque  souvent  trois  lobes  semblables  à la 
base  de  ce  Stentor  (fig.  15).  La  bouche  est  petite,  l’œsophage  assez 
profond  et  étranglé  en  trois  points  sub-égaux  (fig.  17).  Le  nucléus 
en  chapelet  est  bien  développé,  et  descend  jusqu’à  la  base  où  il 
s’arrête  près  d’une  vésicule  très-claire.  La  base  de  la  frange  latérale 
un  peu  recourbée  parait  se  terminer  près  d'une  vésicule  contractile, 
ce  qui  ferait  encore  supposer  un  indice  de  fissiparité.  Plus  tard  de 

33 


ÉTUDES  SUR  LES  M 1 CR  0 Z 0 A I RE  S. 


258 

nouvelles  recherches  établiront  si  celte  frange  est  accidentelle  ou  per- 
sistante. 

STENTOR  RŒSEL1I. 

PI.  III,  fig.  I.  — 400  diam. 

Stentor  Hœselu  ? Ehrenberg,  Inf.,  pl.  XXIV,  fig.  2. 

Sous  ce  nom,  M.  Ehrenberg  décrit  un  Stentor  de  même  forme 
que  le  Mülleri , mais  qui  en  diffère  seulement  par  le  cordon  intesti- 
niforme  qui  est  une  bandelette  sinueuse,  très-longue,  au  lieu  d’être 
en  chapelet.  Dans  le  Rœselii  comme  dans  le  Mülleri,  M.  Ehrenberg 
voit  une  crête  latérale  ; cette  crête  est  un  commencement  de  repro- 
duction ; elle  n’existe  pas  dans  la  figure  que  nous  donnons  de  cette 
espèce. 


STENTOR  ALBUS. 

PI.  II,  fig.  de  13  ;\  13  d.  — 400  diam. 

C’est  avec  doute  que  nous  mettons  cet  infusoire  dans  le  genre 
Stentor,  bien  que  la  cavité  buccale  en  possède  tous  les  caractères. 
11  prend  des  formes  très-différentes,  ainsi  que  le  font  voir  les  cinq 
figures  dessinées  toutes  d’après  le  même  animal.  Le  tégument  est 
blanc,  légèrement  laiteux,  finement  granulé,  très-contractile  et 
souple.  Les  cils  frontaux  sont  très-longs  et  produisent  un  très-fort 
tourbillon.  La  petite  vésicule,  hérissée  de  cils  que  l’on  remarque 
sur  l’un  des  côtés  de  ce  Stentor,  est  protractile  et  rétractile.  On  semble 
reconnaître  chez  cet  infusoire  un  commencement  de  fissiparité. 

2e  GENRE  : TItICHODINA. 

TRICHODINA  STELL1NA. 

PI.  XII,  fig.  10  à 10  d.  - 400  diam. 

Cyclulium  ped/eulus,  Millier,  p.  84,  pl.  XI,  fig.  13-17.  — 178G. 

Vorticella  stellina,  Müller,  p.  270,  pl.  XXXVIII,  fig.  1-2.  — 178G. 


DESCRIPTION  DES  ESPECES  FIGUREES. 


2.*)  9 


Tnchodina  pediculus,  Ehrenberg,  Inf.,  p.  308. 

Urceolaria  stellina,  Dujardin,  Hist . nat.  des  inf.,  p.  527,  pl.  XVI,  fig.  2.  — 

1841. 

Urceolaria  stellina,  Pritchard,  p.  59G,  pl.  X,  fig.  228  à 230. 

Corps  cylindrique,  très-court,  ayant  ses  deux  bases  tantôt  planes, 
tantôt  renflées  ou  creusées,  suivant  l’état  de  contraction  ou  de  di- 
latation de  l'Infusoire.  « Quand  la  Trichodina  est  contractée  »,  dit  Du- 
jardin, «elle  prend  la  forme  d’un  turban  ; le  bord  de  la  face  intérieure 
est  garni  d’une  couronne  de  cils  interrompue  à l’endroit  où  commence 
la  bouche.  » Cette  bouche,  suivie  d’un  assez  long  œsophage,  va  de 
la  couronne  frontale  à une  espèce  de  disque  armé  de  quatorze  cro- 
chets (fig.  10d).  Le  tégument  de  ranimai  est  blanc.  La  marche  et 
les  mouvements  de  natation  sont  d’une  vivacité  extraordinaire. 


3e  GENRE  : UROCENTRUM. 


UROCENTRUM  TURBO. 


Pl.  XXIV,  fig.  5 et  5 \ — 400  diarn. 


Cercaria  turbo, 
Urocentruni  turbo, 
Turbinella  moniligtru , 
Urocentrum  turbo, 
Urocenlrum  turbo, 
Urocentrum  turbo, 


Miiller,  pl.  XVIII,  fig.  13-16. 

Nitzsch,  Beytr , 1817,  p.  4. 

Bory,  Engel,  p.  760,  1821. 

Ehrenberg,  Inf.,  pl.  XXIV,  fig.  7. 

Dujardin,  Hist.  nat.  des  Inf.,  p.  532. 

Pritchard,  Syst.  Hist.  nat.  of  inf.,  p.  584,  pl.  X,  fig.  231- 
232,  1861. 


Ehrenberg  décrit  ainsi  cet  animal  : « Hyalin,  corps  ovale,  tri- 
latéral, queue  de  la  longueur  d’un  tiers  du  corps  ».  Pour  Müller, 
c’est  un  animal  «sphérique,  ovale,  hyalin,  comme  formé  par  deux 
petites  sphères  soudées,  dont  l’inférieure  est  un  peu  plus  petite  et 
terminée  par  un  piquant  ou  une  soie  raide,  moitié  plus  courte  que 
le  corps;  à l’extrémité  supérieure,  une  ligne  transverse  représente 
un  opercule.  A un  grossissement  plus  considérable,  et  non  sans 
peine,  on  distingue  trois  angles;  il  est  muni  d’un  globule  diaphane 


260 


ÉTUDES  SUR  LES  MI C U OZO AI RES. 


dans  chaque  sphère  et  d’un  autre  plus  petit  à la  base  du  corps,  ou 
même  quelquefois  de  plusieurs  globules.  Dans  la  ligne  transverse 
du  sommet,  j’ai  aperçu,  de  chaque  coté,  un  petit  point  très-noir, 
est- ce  un  œil  ? » (Muller,  /oc.  cit . , p.  223). 


IVe  FAMILLE  : HALTERINA. 

1"  GENRE  : HALTERINA. 

IIALTERIA  RIPARTITA. 

PI.  XXIV,  fig.  3,  3 a.  — 400  diam. 

La  forme  de  cet  Ha/teria  est  oblongue,  mais  au  tiers  inférieur, 
elle  subit  un  étranglement  qui  lui  donne  l’apparence  de  deux  petites 
sphères  superposées.  Les  cils  vibratiles,  entourant  la  partie  supé- 
rieure qui  est  tronquée,  sont  si  menus  qu’il  est  très-difficile  de 
les  apercevoir.  De  grandes  soies  partent  de  l’endroit  où  le  corps  est 
étranglé  : ce  sont  ces  soies  qui  servent  à la  marche  et  à la  natation 
saccadée  de  l’Infusoire. 

Le  tégument  de  l’animal  est  blanc,  laiteux,  légèrement  pointillé. 
Plusieurs  globules  très-brillants  se  remarquent  à l’intérieur.  Cette 
llaltérie  est  la  seule  qui  puisse  se  fixer  par  ses  soies  sallatrices. 

IIALTERIA  VORAX. 

PI.  XXI,  fig.  21.  — 400  diam. 

Trichodina  vorax  ? Ehrenberg,  p.  309,  1841. 

Ehrenberg  décrit  ainsi  sa  Trichodina  vorax  : « Corps  oblong,  cylin- 
drique, légèrement  conique  ; front  convexe  couronné  de  cils  ; dos 
lisse,  aminci  et  obtus.»  Outre  la  couronne  supérieure  de  cils,  nous 
en  avons  remarqué  une  seconde  placée  environ  à la  moitié  du  corps 
dont  elle  fait  le  tour.  Ces  cils  sont  très-courts*  Le  mouvement  de 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


261 


cetle  Haltérie  est  surtout  une  rotation  sur  elle- même,  tellement 
rapide,  qu’on  ne  peut  plus  distinguer  sa  forme. 

HALTERIA  MINIMA. 

PI.  XXII,  flg.  19.  — 400  diam. 

Cette  Haltérie  est  une  des  plus  petites  que  nous  ayons  étudiée.  Son 
tégument  est  blanc,  sa  forme,  celle  d’une  bourse.  Les  cils  entourant 
le  bord  supérieur  et  ceux  implantés  sur  son  contour,  sur  sa  partie 
ventrale,  sont  longs  et  forts.  Ses  mouvements  sont  tellement  brus- 
ques qu’il  est  presque  impossible  de  la  suivre. 

IIALTERIA  VIRIDIS. 

PI.  XXII,  flg.  20.  — 400  diam. 

Sa  forme  est  sphérique,  avec  la  partie  supérieure  tronquée  ; cetle 
Haltérie  est  verte,  et  munie  à sa  partie  moyenne  de  cils  très-forts, 
assez  longs  et  placés  en  couronne  ; mouvement  vif,  saccadé  et 
tourbillonnant. 

IIALTERIA  VERRUCOSA. 

PI.  XXII,  fig.  22-22  a.  — 150  diam. 

Trichodci  troclius  ? Millier,  Inf.,  p.  163,  pl.  XXIII,  fig.  89,  1786. 

Trichoda  bomba  ? Millier,  Inf.,  p.  166,  pl.  XXIII,  fig.  17-20,  1786. 

L’Haltérie  verruqueuse  est  verte;  son  corps  est  cylindrique  ; l’ex- 
trémité supérieure  est  tronquée,  l’extrémité  inférieure  se  termine 
en  pointe. 

A peu  près  à moitié  du  corps  et  seulement  d’un  côté,  on  remarque 
une  forte  dépression  qui  rend  l’haltérie  toute  bossue.  C’est  peut-être 
à cette  espèce  qu’il  faut  rapporter  les  Trichoda  troclius  et  bomba , 
de  Millier. 


262 


ETUDES  S UR  LES  M1CK0Z0AIKES 


IIALTERIA  VOLVOX. 

PI.  XXII,  fig.  24.  —400  diam. 

Trichoda  grandinella  ? Miiller,  Inf.  p.  160,  pi.  XXIII,  fig.  1 à 3.  — 1786. 

Trichodina  grandinella?  Ehrenberg,//?/.,  p.  2 67,  pl.  XXIV,  fig.  5. 

Halteria  voloox  ? Claparède  et  Lachmann,  Et.  sur  les  inf.,  p.  370,  pl.  XIV, 

fig.  10. 

Corps  ovoïde;  tégument  jaune  très-clair  et  peu  transparent.  Les 
cils  de  la  couronne  frontale  sont  très-longs,  ainsi  que  les  soies  ser- 
vant à la  locomotion.  Outre  les  deux  rangées  de  cils,  nous  en  avons 
remarqué  une  autre  à la  base.  Cette  particularité  ne  nous  empêche 
pas  de  croire  que  notre  Halteria  volvox  soit  bien  la  même  que  celle  de 
Claparède  et  Lachmann. 

IIALTERIA  GRANDINELLA. 

Pl.  XXIV,  fig.  1-1 a.  - 400  diam. 

Halteria  grandinella  ? Müller,  Inf.,  p.  160,  pl.  XXIII,  fig.  1 à 3,  1786. 

Trichodina  grandinella  ? Ehrenberg,  Inf.  p.  267,  pl.  XXIV,  fig.  5. 

Halteria  grandinella,  Dujardin,  Inf.,  p.  413,  pl.  XVI,  fig.  1. 

Trichodina  grandinella,  Claparède  et  Lachmann,  p.  369,  pl.  XI 11 , fig.  8-9. 

Dujardin  décrit  ainsi  Y Halteria  grandinella  : « Corps  presque 
globuleux  et  turbiné,  à peine  transparent,  paraissant,  vu  de  face, 
comme  un  disque  entouré  de  cils  épais,  obliques;  et  vu  de  côté, 
comme  un  ovoïde  court,  plus  étroit  en  arrière,  couronné  par  ces 
mêmes  cils,  et  entouré  de  cils  rayonnant  extrêmement,  puis  se  mou- 
vant par  sauts  brusques.  » 


HALTERIA  OVATA. 

Pl.  XXIV,  fig.  2 et  2a.  — 400  diam. 

Cet  Halteria  a les  cirrhes  de  la  couronne  ciliaire  aussi  forts  que 
ceux  de  la  grandinella , seulement  ils  ont  moins  de  tendance  à rester 
droits.  Les  soies  locomotrices  sont  longues  et  très-déliées.  Le  corps 


description  des  espèces  figurées. 


263 


de  l’animal  est  ovoïde,  un  peu  étranglé  avant  la  couronne  ciliaire.  La 
partie  supérieure,  un  peu  bombée,  subit  une  dépression  au  niveau  de 
la  bouche. 

iialteria  acuta. 

PI.  XXIV,  fïg.  3.  — 400  diam. 

Animal  globuleux  ; la  partie  supérieure  se  termine  en  pointe  ar- 
rondie. Le  tégument  est  blanc.  Les  cils  des  deux  couronnes  sont 
longs,  fins  et  bien  développés.  Mouvement  vif,  saccadé  et  tournoyant. 

IIALTERIA  LOBATA. 

PI.  XXIV,  flg.  4.  —400  diam. 

Comme  la  précédente , cette  Ilaltérie  est  globuleuse,  seulement,  sa 
partie  supérieure  est  terminée  par  trois  espèces  de  mamelons  au  mi 
lieu  desquels  se  trouve  la  bouche.  Le  tégument  de  l’animal  est  vert; 
ses  cils  sont  bien  développés  et  sa  natation  très- rapide. 

2°  GENRE  : STROMBIDION. 

STROMBIDION  SULCATUM. 

PI.  XXII,  fig.  23-23  a.  — 400  diam. 

Trichoda  diota,  Millier,  Inf. , p.  1G8,  pl.  XXIV,  fig.  3-4. 

Strombidion  sulcatum,  Claparède  et  Lachinann,  p.  371,  pl.  XIII,  fig.  6. 

Ce  Strombidion  est  globuleux;  la  partie  supérieure  tronquée  est 
terminée  par  un  bourrelet  supportant  les  cirrhes  de  la  couronne 
ciliaire;  au  milieu  de  ce  bourrelet  charnu  se  trouve  la  bouche.  Le 
tégument  de  l’animal  est  jaune  très-clair  et  légèrement  pointillé. 

STROMBIDION  GLOBOSUM. 

Pl.  XXIV,  fig.  6.  — 400  diam. 

Corps  sphérique;  couronne  de  cirrhes  très-rélrécie.  Tégument 
blanc,  finement  pointillé.  Vésicule  contractile  très-développée. 


264 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R OZ  0 A I R ES. 


STROMBIDION  CAUDATUM. 

PI.  XXIV,  flg.  7-8.  — 400  diam. 

Animal  de  forme  ovoïde,  à base  effilée  et  munie  d’une  soie  cau- 
dale; extrémité  supérieure  tronquée.  Tégument  blanc;  vésicule  con- 
tractile située  au  tiers  inférieur  de  l'Infusoire. 

V-  FAMILLE  : KÉBONŒNS. 

1er  GENRE  : ÛXYTRICHA. 

OXYTRICHA  LABIATA. 

I‘l.  XII,  fig.  1.  — 400  diam. 

Animal  de  forme  oblongue,  aplatie,  surtout  aux  deux  extrémités; 
bouche  en  forme  de  bec. 

Couleur  du  tégument  brun  clair.  La  forme  de  la  bouche  bilabiée 
rappelle  celle  des  Colpodes. 

OXYTRICHA  OVALIS. 

PI.  XII,  flg.  2.  — 400 diam. 

Cet  Oxytricha  est  de  forme  ovale,  plus  large  dans  le  haut  que 
dans  le  bas.  Bouche  énorme;  tégument  vert  clair;  des  cils  très  épais 
au  sommet  seulement,  ceux  du  reste  du  corps  sont  très-déliés. 

OXYTRICHA  BILOBATA. 

PI.  XII,  fig.  0.  — 400  diam. 

Cet  Infusoire  est  arrondi  au  sommet  et  tronqué  à la  base.  Celle-ci 
porte  latéralement  deux  petits  lobes  qui  supportent  des  cils  plus  longs 
que  ceux  de  la  surface.  La  bouche  est  très-large  et  occupe  presque 
toute  la  hauteur  de  l’animal.  On  remarque  parallèlement  à un  de  ses 
bords  une  ligne  de  cils  épais  mais  qui  se  distinguent  bien  des  cor- 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


2GÜ 

nicules.  La  vésicule  contractile  est  très-large  et  située  un  peu  au- 
dessus  de  la  partie  moyenne  de  l' Infusoire. 

Le  tégument  a une  couleur  blanc-jaunâtre  et  on  remarque  à 
l’intérieur  de  petits  globules  jaunes,  brillants  et  très-nombreux. 

OXYTRICHA  CRASSA. 

PI.  XII,  fig.  7-7  a.  — 400  diam. 

Oxytricha  crassa,  Claparède  etLachmann,  Inf.,  p.  147,  pl.  VI,  fig.  7. 

Cette  espèce  est  de  forme  allongée,  arrondie  des  deux  bouts  et 
un  peu  renflée  dans  le  milieu  du  corps.  La  bouche  tient  à peu  près 
la  moitié  de  la  longueur  de  l’animal.  La  partie  ventrale  est  nue  ; la 
tète,  le  dos  et  la  partie  inférieure  sont  munis  de  longs  cils;  cet 
Oxytricha  est  ovoïde. 


OXYTRICHA  CIMEX. 

Pl.  XIII,  fig.  1,  la,  lrt.  — 400  diam. 

Trichoda  cimex  ? Müller,  p.  231,  pl.  XXXII,  fig.  21-24. 

Millier  décrit  ainsi  sa  Trichoda  cimex : «Ovale,  luisante  sur  les 
bords,  garnie  de  poils  aux  deux  extrémités.  » — Nous  ajouterons  : bou- 
che grande,  tégument  blanc,  finement  ponctué;  cils  épais  au  som- 
met et  disséminés  sur  le  corps. 

OXYTRICHA  PURES. 

Pl.  XIII,  fig.  2.  —400  diam. 

Trichoda  pubes,  Müller,  Inf.,  p.  173,  pl.  XXIV,  fig.  16-18. 

Corps  ovoïde,  bouche  contournée  en  cor  de  chasse;  deux  longs 
filaments  tlagelliformes  en  sortent.  Le  tégument  est  vert.  A l’inté- 
rieur, 011  remarque  un  grand  nombre  de  globules  de  différentes 
grosseurs;  il  y en  a de  verts  et  de  jaunes.  A un  moment  donné,  l’a- 

3i 


266 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZO  A 1 RE  S. 


nimal  laissa  sortir,  au  niveau  de  l’ouverture  buccale,  dans  la  place  où 
se  trouve  l’anus,  les  corps  ingérés  (fig.  2);  le  tégument  se  creusa  lé- 
gèrement, puis  la  paroi  redevint  ce  qu  elle  était  avant  l’expulsion. 

OXYTRICHA  CAUDATA. 

PI.  XIII,  fig.  4.  — 400  diam. 

Oxytricha  caudata,  Ehrenberg,  Inf.,  p.  358. 

Oxytricha  caudata,  Dujardin,  Hist.  des  inf.,  p.  420,  pl,  XIII,  fig.  6. 

Oxytricha  caudata,  Claparède  et  Lachmann,  p.  I 46,  pl.  Y,  fig.  7. 

Corps  incolore,  allongé,  linéaire,  arrondi  en  avant,  prolongé  pos- 
térieurement en  manière  de  queue,  avec  des  cils  épais  dispersés  sur 
toute  la  surface  du  tégument. 

OXYTRICHA  VIRIDIS. 

Pl.  XIII,  fig.  5.  — 400  diam. 

Cet  Oxytricha  est  de  forme  ovoïde,  plus  large  dans  le  haut  qui  est 
arrondi  que  dans  la  partie  ventrale.  La  partie  inférieure  finit  en 
pointe  arrondie  ; la  bouche  petite  est  garnie  d’un  côté  de  cils  vibra- 
tils;  neuf  cils  épais  sont  implantés  sur  la  partie  frontale  de  l’ani- 
mal, le  reste  est  couvert  de  cils  très-fins,  presque  invisibles. 

OXYTRICHA  PLATYSTOMA. 

Pl.  XIII,  fig.  6-6  *.  — 400  diam. 

Oxytricha  platystoma?  Ehrenberg.  Inf.,  p.  358. 

Oxytricha  eurysloma  ? Ehrenberg,  loc.  cit, 

Oxytricha  polionella?  Dujardin,  Hist.  nat.  des  inf.,  p.  417,  pl.  XI,  fig.  10,  1841. 

Corps  blanc,  ovale,  allongé  ; ventre  garni  d’une  rangée  de  poils  ; 
bouche  ciliée  et  relativement  grande.  Tégument  irrégulièrement 
granuleux.  Cinq  cirrhes  bien  développés  à la  base. 


OXYTRICHA  HEFORMIS. 


PI.  XIII , fig.  8.  — 400  diam. 

Cet  Oxytricha  est-il  déformé  ou  est-il  en  voie  de  reproduction  ? 
nous  serions  tentés  de  croire  à cette  dernière  hypothèse,  parce 
que  les  deux  prolongements  en  forme  de  cornes  terminant  la  partie 
supérieure  de  l’animal  sont  munis  chacun  de  cils  vibratiles,  faisanl  le 
tourbillon  et  amenant  à l’intérieur  les  petites  granulations  de  couleur 
rouge  qui,  petit  à petit,  forment  des  bols;  pour  nous,  ces  deux  pro- 
longements sont  munis  de  bouches  : en  cet  état  de  division,  il  est 
difficile  de  préciser  si  cette  espèce  est  réelle  ou  si  elle  appartient  à 
un  autre  infusoire. 

OXYTRICHA  PRÆCEPS. 

PL  XIII,  fig.  9.  - 400  diam. 

Trichoda  prœceps  ? Millier,  p.  175,  pl.  XXIY,  fig.  23-25. 

Oxytricha  lepus  ? Ehrenberg,  p . 359. 

Oxytricha  lepus  1 Dujardin,  Hist.  nat.  des  Inf.,  p.  421. 

Ehrenberg  décrit  ainsi  son  Oxytricha  lepus  : « Corps  blanchâtre, 
elliptique,  glabre,  aplati;  front  cilié,  bout  postérieur  garni  de  soie.  » 
Est-ce  notre  Oxytricha?  nous  avons  dans  sa  description  une  différence 
à établir:  c’est  que  la  partie  ventrale  possède  une  rangée  de  soies,  et 
que  ce  n’est  pas  seulement  la  partie  postérieure  qui  en  est  garnie. 
Cette  espèce,  au  reste,  parait  bien  être  celle  que  Muller  a décrite  sous 
le  nom  de  Trichoda  prœceps. 

OXYTRICHA  PULLASTER. 

Pl.  XIII,  fig.  12,  12  R-l2  b.  — 250  diam. 

Kcrona  pullaster,  Millier,  p.  241,  pl.  XXXIII,  fig.  21-23. 

Oxytricha  pullaster,  Ehrenberg,  p.  359. 

Muller  décrit  ainsi  son  Kerona pullaster  : « Animal  presque  ovoïde  ; 
extrémitéantérieure  rétrécie,  recourbée,  armée  de  cornes;  extrémité 


208 


ÉTUDES  SUR  LES  M I G ROZ  O A I RE  S. 


postérieure  velue.  » Ehrenberg  dit  de  son  Oxytricha  : « Corps  blan- 
châtre, lancéolé,  bouts  obtus,  ventru  en  son  milieu,  tête  et  queue 
poilues.  » Dans  les  trois  figures  que  nous  donnons  de  l 'Oxytricha 
pullaster,  on  remarquera  que  la  figure  12  a le  dos  et  le  ventre  nus, 
les  deux  autres  figures  laissent  voir  des  poils  sur  les  deux  cotés,  nous 
pensons  qu'ils  11e  se  voient  que  quand  l’animal  est  tourné  de  certaine 
façon,  ce  qui  a pu  induire  en  erreur  Muller  et  Ehrenberg  qui  ne  si- 
gnalent des  poils  qu’à  la  tête  et  à la  queue.  Les  cornes  indiquées  par 
Müller  sont  simplement  des  cils  épais. 

OXYTRICHA  CYPRIS. 

PI.  XIII,  fig.  13.  — 400  diam. 

Kerona  cypris?  Millier,  p.  236,  pl.  XXXIII,  fig.  0-6. 

Himantopus  ludio  ? Müller,  p.  249,  pl.  XXXIV,  fig.  18. 

Kerona  cypris  ? Bruguière,  p.  53.  pl:  17,  fig.  9-10. 

Selon  Müller  et  Bruguière,  le  Kerona  cypris  serait  : « de  forme 
presque  ovale,  velue  en  avant  et  armée  de  cornes;  extrémité  posté- 
rieure velue,  échancrée  sur  un  des  côtés.  » 

Est-ce  bien  notre  Oxytricha?  Il  nous  semble  que  notre  animal, 
quoique  plein  de  vie,  doit  être  un  animal  déformé,  comme  bien  sou- 
vent il  nous  a été  donné  d’en  voir.  Malgré  cela,  comme  il  a quelques 
points  de  ressemblance  avec  la  Kerona  cypris  de  Müller,  nous  croyons 
devoir  le  rapporter  à ce  dernier. 

OXYTRICHA  ALBA. 

Pl.  XIII,  fig.  16.  — 400diam. 

Corps  ovale,  un  peu  allongé  dans  le  haut  en  forme  de  hec.  Tégu- 
ment blanc,  dos  glabre,  bouche  garnie  de  cils  vibratiles,  vésicule  con- 
tractile située  à la  partie  inférieure  de  l’Infusoire. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


209 


OXYTRICHA  MM  lî  Kl  ATA. 

PL  XVII,  fig.  13-13  \ —400  diam. 

Trichoda  fimbriata.  Millier,  p.  201,  pl.  XXVIII,  fig.  17. 

Trichoda  fimbriata.  Bruguière,  p.  43,  pl.  XV,  fig.  G. 

Cet  Oxytricha  est  décrit  ainsi  sous  la  dénomination  de  Trichoda 
fimbriata  par  Millier  et  Bruguière  : Tricode  ovoïde,  comprimée,  par- 
tie antérieure  velue,  postérieure  tronquée  obliquement,  dentelée. 

Le  tégument  est  blanc,  granuleux;  de  nombreuses  vacuoles  se 
font  remarquer  à l’intérieur.  Bouche  grande,  bordée  d’un  côté  de  cils 
vibratiles.  Près  de  cette  bouche  se  montre  une  espèce  d’appendice  qui 
supporte  un  faisceau  de  poils  dirigé  vers  elle!  La  vésicule  contractile 
placéeau  sommet  est  très-large  et  les  cils  de  la  surface  sont  très-longs 
et  ondulants. 

OXYTRICHA  MERULA. 

PI.  XX,  fig.  8.  — 400  diam. 

Animal  ayant  la  forme  d’une  merletle  de  blason.  Tégument  blanc, 
hérissé  de  poils  longs  et  fins.  Fente  buccale  grande  et  garnie  de  cils 
vibratiles  très-longs  et  toujours  en  mouvement.  Autant  que  nous  avons 
pu  le  voir,  cette  Oxytricha  est  presque  aplatie.  La  partie  antérieure  se 
tient  constamment  redressée.  On  remarque  deux  vésicules  contrac- 
tiles à la  base. 


3e  GENRE  : KERONA. 

IÎERONA  LACER  AT  A. 

Pl.  XII,  fig.  II.  — 400  diam. 

Animal  de  forme  presque  ovoïde,  tronqué,  comme  déchiré  dans 
la  partie  postérieure.  Tégument  blanc,  mouvements  brusques  et  ra- 
pides. Six  cornicules  à la  face  ventrale  : deux  rangées  de  cils  près  de 


270 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CR  OZO  A I R ES. 


la  bouche;  vésicule  contractile  située  à la  partie  moyenne;  un  cirrhe 
épais  à la  base. 

KERONA  DURIUS. 

IM.  XIII,  fig.  3.  — 400  diam. 

Keronamytilus  ? Millier,  Inf.,  pl.  XXXIII,  fig.  21-23. 

Kerona  mytilus  1 Brugnière,  p.  54,  pl.  XVIII,  fig.  H-14. 

Kerona  mytilus  ? Dujardin,  p.  425,  pl.  XIII,  fig.  2-3. 

Stylonychia  mytilus  ? Ehrenberg,  3°  mém.}  1833,  pl.  YI.  Inf.,  1838,  pl.  XLI, 

fig-  6- 

Notre  dessin  représente  certainement  un  animal  déformé,  comme 
on  le  remarque  souvent,  tout  en  restant  parfaitement  vivant.  Cette 
espèce  de  bras  ( b ) que  l’on  remarque  est  toujours  en  mouve- 
ment. Le  corps  de  l’animal  est  rempli  de  corpuscules  verdâtres  et  de 
matières  avalées. 

KERONA  ELONGATA. 

Pl.  XIII,  fig.  7.  — 400  diam. 

Corps  allongé,  un  peu  plus  large  à la  base  qu’au  sommet.  Bouche 
assez  grande,  bordée  de  cils  vibratiles  ; sur  le  bord  droit  de  cette  bouche 
on  voit  une  rangée  de  petits  cornicules.  Les  styles  de  la  base  et  du 
sommet  sont  forts  et  droits.  La  vésicule  contractile  occupe  la  partie 
moyenne  et  gauche  de  l’animal. 

KERONA  POLYPORUM. 

PI.  XIII,  fig.  10.  — 400  diam. 

Kerona  polyporum.  Ehrenberg,  Inf.,  pl.  XLI,  fig.  7. 

Petit,  ovoïde,  aplati,  marche  très-vite,  s’arrête,  et  fait  souvent  le 
mouvement  de  se  dresser  sur  ses  cornicules.  Vésicule  contractile  si- 
tuée à la  partie  moyenne  de  l’Infusoire. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


271 


IÎERONA  ROTUNDA. 

PI.  XIII,  fig.  11.  — 400diam. 

Corps  presque  rond,  échancré,  ou  plutôt  déprimé  du  côté  de  la 
bouche.  Tégument  légèrement  granuleux;  sept  forts  cirrhes  à la 
partie  inférieure.  Cinq  cornicules  à la  partie  ventrale  ; vésicule  con- 
tractile située  à la  partie  inférieure  du  corps. 

IÎERONA  APER. 

PI.  XIII,  fig.  15. 

Himantopus  larva  ? Millier,  p.  251,  pl.  XXXIV,  fig.  21. 

Corps  d’un  blanc  gris,  aplati,  oblong,  rétréci  et  faisant  le  crochet 
à la  base.  Cirrhes  en  écharpe;  mouvements  très-prompts  et  saccadés. 
Vésicule  contractile  située  à la  partie  moyenne  de  corps. 

Trois  cornicules  : deux  situées  sur  le  bord  ventral  et  le  troisième 
à la  partie  inférieure.  Cinq  cirrhes  assez  développés  sont  implantés 
au  sommet  à droite. 


KERONA  MULTIPES. 

Pl.  XIII,  fig.  19.  — 400  diam. 

Oxy tricha  multipes  ? Claparède  et  Lachmann,  pl.  V,  fig.  1. 

Corps  environ  deux  fois  et  demi  plus  long  que  large.  Tégument 
granuleux,  hérissé  de  cirrhes  et  de  petits  cornicules  sur  la  partie  ven- 
trale. Mouvements  brusques.  Vésicule  contractile  située  au-dessous  de 
la  bouche  à la  partie  moyenne. 

KERONA  UROSTYLA. 

Pl.  XIII,  fig.  21.  — 400  diam. 

Oxytricha  urostyla  ? Claparède  et  Lachmann,  pl.  V,  fig.  2. 

Corps  long,  arrondi  aux  deux  extrémités,  la  hase  un  peu  plus 
large  que  la  partie  supérieure.  Tégument  blanc,  très-transparent. 


272 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R 0 Z 0 A I R E S. 


Double  rang  de  cils  vibrai i les  autour  de  la  bouche.  OEsophage  garni 
de  cils.  De  nombreux  petits  cornicules  sur  la  partie  ventrale.  Vésicule 
contractile  placée  à gauche,  à la  base  de  la  bouche. 

KERONA  ROSTRATA. 

PI.  XIV,  fig.  1.  — 400  diam. 

Tnchoda  rostrata  ? Miiller,  p.  127,  pl.  XXXII,  fig.  7-9. 

Tnchoda  rostrata  ? Bruguière,  p.  50,  pl.  XVII,  fig.  1-3. 

Corps  arrondi  à la  base,  tronqué  au  sommet  et  divisé  verticale- 
ment par  une  longue  bouche,  étroite  et  fortement  ciliée.  La  partie 
latérale  gauche  du  corps  est  prolongée  en  pointe  munie  de  (rois  longs 
cirrhes  ; cinq  cornicules  à la  face  ventrale. 

Muller  décrit  ainsi  son  Trichoda  rostrata  : « comprimé,  variable, 
jaunâtre,  muni  de  poils  et  de  soies  pédiformes.  » 

KERONA  TRIANGULARIS. 

Pl.  XII,  fig.  5.  — 400  diam. 

Corps  en  forme  de  coin  aplati.  Bouche  longue,  étroite,  occupant 
la  partie  latérale  droite  et  munie  de  forts  cirrhes  buccaux.  Le  côté 
opposé  est  nu.  Sept  cornicules  à la  face  ventrale.  Vésicule  contractile 
forte,  située  sur  le  bord  opposé  à la  bouche  et  faisant  pendant  la  dias- 
tôle  saillie  sous  le  tégument.  Un  cirrhe  isolé  au  sommet. 

KERONA  HIS1RIO. 

Pl.  XIV,  fig.  7 et  11.  — 400  et  200  diam. 

Kerona  histrio,  Müller,  p.  55. 

Stylonychia  histrio,  Ehrenberg,  p.  362. 

Corps  ovoïde,  un  peu  renflé  à la  base  et  bien  cilié.  Bouche  assez 
grande.  Cirrhes  assez  épais  situés  au  sommet,  à la  base  et  sur  les  flancs 
de  l’Infusoire.  Une  dizaine  de  cornicules  disposées  dans  la  partie 
supérieure,  à droite  et  à gauche  de  la  bouche. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


273 


KERONA  SILURUS. 

PI.  XIV,  fig.  8.  — 400diam. 

Triehoda  silurus  ? Müller,  inf. , p.  88. 

Kerona  silurus?  Müller,  p.  244,  pl.  XXXIY,  fig.  9,  10. 

— Bcry,  1821. 

Stylonychia  silurus,  Erhenberg,  p.  362. 

Kerona  silurus,  Dujardin,  loc,  cit.,  p.  4 27,  pl.  XIII,  fig.  4. 

Cette  espèce  a été  généralement  bien  décrite  et  figurée  par  les  au- 
teurs, seulement  Ehrenberg  a eu  le  tort  de  prendre  pour  des  styles  les 
cirrhes  épaissis  qui  se  trouvent  à la  partie  inférieure  de  l’Infusoire. 

4e  GENRE  : STYLONYCHIA. 

STYLONYCHIA  CALVA. 

Pl.  XIV,  fig.  2.  — 400  diam. 

Corps  ovalaire,  garni  de  forts  cils  sur  tout  le  pourtour,  excepté  au 
sommet  qui  est  complètement  nu.  Bouche  petite  et  étroite.  Cinq  styles 
frangés  à la  base.  Trois  cornicules  seulement  à la  partie  ventrale. 

STYLONYCHIA  VIRGULA. 

Pl.  XIV,  fig.  3.  — 400  diam. 

Corps  environ  deux  fois  plus  long  que  large:  front  dilaté;  partie 
inférieure  tronquée  ; cinq  cornicules  près  de  la  bouche  et  deux  un  peu 
au-dessous;  deux  styles  très-forts,  frangés,  et  trois  plus  petits  ; tégu- 
ment légèrement  granuleux,  d’un  blanc  jaunâtre  ; cils  des  parties 
latérales  très-épais. 

STYLONYCHIA  APPENDICULATA. 

Pl.  XIV,  fig.  4.  — 400  diam. 

Stylonychia  appendiculata,  Ehrenberg,  p.  362. 

Corps  jaunâtre  ; extrémités  arrondies  ; milieu  légèrement  étranglé. 
La  face  ventrale  laisse  voir  H ou  12  cornicules,  quatre  styles  im- 

3'i 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZ 0 A I RE S . 


plantés  obliquement,  puis  trois  autres  à l’extrémité  inférieure.  Des 
cils  entourent  le  corps,  et  on  en  remarque  une  seconde  rangée  à l’ex- 
trémité supérieure.  Les  styles  de  cette  espèce  ont  une  grande  analogie 
avec  les  cirrhes  des  Iverones,  et  ne  s’en  distinguent  réellement  que  par 
leur  mouvement  spécial. 

STYLONYCHIA  SPHÆRICA. 

PI.  XIV,  fîg.  5.  — 400diam. 

Corps  arrondi  et  cilié.  Bouche  contournée  et  élargie  à la  base. 
Cils  très-épais  disposés  sur  les  bords,  pendant  qu’une  partie  du  som- 
met en  est  dépouillée.  Vésicule  contractile,  large  et  située  au  sommet 
où  elle  fait  saillie.  Deux  styles  frangés  et  un  peu  contournés,  placés 
au-dessous  de  la  bouche.  Cinq  cornicules  placés  latéralement  et  un 
seul  isolé,  situé  au-dessus  de  la  bouche. 

STYLONYCHIA  REGULARIS. 

PI.  XIV,  fig.  6.  — 400  diam. 

Corps  ovoïde,  légèrement  rétréci  dans  la  partie  supérieure.  Bouche 
partant  du  sommet  et  suivant  une  ligne  courbe  qui  la  ramène  au 
centre.  Cirrhes  buccaux  très-développés.  Quinze  cornicules  épars  dans 
la  partie  supérieure,  hui!  rangés  au-dessous  de  la  bouche.  Cinq  styles 
placés  parallèlement  et  décroissant  en  longueur.  La  vésicule  contrac- 
tile est  placée  près  de  la  base  de  la  bouche. 

STYLONYCHIA  PUSTULATA. 

PI.  XIV,  fig.  9.  — 400  diam. 

Kerona  pustulata,  Müller,  p.  246,  pl.  XXXI V,  fig.  24-25. 

Kerona  pustulata,  Ehrenberg,  Mêm.,  Berlin,  1830-1831. 

Stijlonyckia  pustulata,  Ehrenberg,  Inf.,  p.  361. 

Kercna  pustulata,  Dujardin,  Hist.  nat.  des  inf.,  p.  423,  pl.  VI,  fig.  10,  II,  14 

et  18  ; pl . XIII,  fig.  7. 

— Claparède  et  Lachmann,  pl.  VI,  fig.  2. 

Corps  oblong  et  arrondi  au  sommet  ; partie  inférieure  amincie  ; 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


275 


cornicules  disséminés  sur  la  surface  ventrale.  Cinq  styles  frangés; 
cirrhes  rangés  en  ligne  le  long  de  la  partie  ventrale,  et  s’arrêtant  près 
de  la  bouche.  Celle-ci  est  grande,  profonde,  garnie  de  cils  vi hrati les, 
et  porte  à sa  base  un  grand  filament  flagelliforme,  qui  n’a  été  signalé 
par  aucun  auteur. 


STYLONYCHIA  MYTILUS. 

Pi.  XIV,  fig.  10-10".  — 400  diam. 

Kerona  mytilus,  Müller,  p.  242,  pl  XXXIV,  fig.  t-i. 

Stylonychia  mytilus,  Ehrenberg,  p.  361. 

Kerona  mytilus,  Dujardin,  Hist.  nat.  des  in f.,  p.  425,  pl.  XIII,  fig.  2-3. 

Stylonychia  mytilus,  C|aparède  et  Lachmann,  pl.  VI,  fig.  1,  1*.  lb,  Ie. 

Cet  Infusoire  a été  souvent  représenté  et  décrit  parles  auteurs  qui 
nous  ont  précédé.  Seulement  ils  n’ont  pas  assez  fait  ressortir  les  diffé- 
rences qui  distinguent  les  appendices  cuticulaires.  La  bouche  est  très- 
dilatée  et  entourée  d’une  seule  rangée  de  cirrhes.  Une  autre  rangée 
part  du  sommet,  à la  base  du  corps  hyalin  qui  le  surmonte,  et  descend 
à la  partie  inférieure  qu’il  contourne,  pour  remonter  et  s’arrêter  près  de 
la  vésicule  contractile  située  près  de  la  base  de  la  bouche.  Treize  cor- 
nicules disséminés  sur  la  surface  ventrale.  Cinq  styles  frangés  à la 
base  et  trois  cirrhes  épais  et  aigus,  situés  plus  près  de  la  surface 
dorsale. 


STYLONYCHIA  MONOSTYLUS. 

Pl.  XIV,  fig.  12.  — 400  diam. 

Corps  presque  arrondi,  avec  un  lobe  capital  muni  d’un  cirrhe  raide, 
long,  aigu  et  doué  d’un  mouvement  rapide.  Bouche  située  à la  base  de 
ce  cirrhe.  Quatre  cirrhes  semblables,  mais  moins  développés,  situés  à 
la  base.  De  la  partie  moyenne  et  ventrale  part  un  seul  style  très-frangé 
et  recourbé  et  dont  l’implantation  a lieu  près  de  la  vésicule  contractile. 
L’absence  de  cornicule  dans  cette  espèce  pourra  la  séparer  des  autres 


27(j 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CRO  Z O A I RE  S. 


Stylonychia,  et  on  sera  peut-être  obligé  de  former  pour  cet  Infusoire 
un  nouveau  genre. 


KÉRONIENS  CUIRASSÉS. 

6e  GENRE:  PLOESCONIA. 

PLOESCONIA  CRASSA. 

PI.  XIII,  fig.  14.  — 400  diam. 

P/œsco:ria  crassa  ? Dujardin,  Hist.  nat.  des  inf.,  p.  438,  pl.  X,  lig.  o. 

Corps  ovale,  oblong,  épais,  légèrement  diaphane;  les  cotes  sont 
très-peu  marquées;  la  rangée  de  cils  vibratiles  est  peu  courbée  et  dé- 
passe à peine  la  moitié  de  la  longueur  du  corps.  Cinq  cirrhes  en  avant 
et  autant  à la  partie  inférieure. 

PLOESCONIA  OVAL1S. 

Pl.  XIII,  fig.  17.  — 400  diam. 

De  forme  ovale,  large  et  tronquée  à la  base,  cette  Rlœsconie  a quatre 
cotes  bien  nettement  marquées.  Rouche  bien  ciliée  ; nombreux  cro- 
chets ventraux.  Large  vésicule  contractile  située  à la  base  de  l’Infu- 
soire. 

PLOESCONIA  MAMILLATA. 

Pl.  XIII,  fig.  18-18' . - 400  diam. 

Cette  Plesconie  semble  toute  différente  quand  on  la  voit  tournée  en 
deux  sensopposés,  et,  si  on  ne  la  suivait  pas,  on  pourrait  supposer  qu’on 
examine  deux  animaux  de  même  genre,  mais  de  formes  différentes. 
En  effet,  d’un  côté,  on  remarque  au-dessus  des  crochets  servant  à la 
marche  trois  petits  appendices  ressemblant  à des  bouts  de  mamelles, 
appendices  qui  sont  très -remarquables,  mais  qu’on  ne  peut  apercevoir 
que  d’un  côté,  le  tégument  de  l’animal  n’étant  pas  assez  transparent 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


277 


pour  qu’on  puisse  les  voir  quand  on  n’examine  pas  la  Plesconie  du 
côté  où  ils  sont  implantés.  Les  cils  frontaux  produisent  un  fort  tour- 
billon. La  marche  est  assez  rapide;  les  côtes  sont  à peine  visibles. 

PLOESCONIA  PATEL  LA  ? 

PI.  XIII,  fig.  20-21.  — 400  diam. 

Trichocla  patella?  Miiller,  Verni. , p.  93. 

Kerona  patella  ? Miiller,  Inf.,  pl.  XXXIII,  fig.  14-18,  p.  238. 

Euplota patella  ? Ehrenberg,  1833,  lnf.,  pl.  XL1I,  fig.  IX,  p.  378. 

Plcesconia  patella  ? Dujardin,  Hist.  nat.  des  vif.,  p.  433,  pl.  VIII,  fig.  1-4. 

Corps  presque  plat,  d’un  ovale  assez  régulier,  aminci  et  transpa- 
rent près  des  bords.  Rangée  de  cils  vibratiles  entourant  la  fente  buc- 
cale, qui  tient  à peu  près  les  deux  tiers  de  la  longueur  du  corps.  On 
compte  cinq  côtes  très-marquées.  Le  corps  de  l’animal  est  d’une 
grande  transparence.  On  remarque  à l’intérieur  de  nombreux  glo- 
bules verts. 


7e  GENRE  : EUPLOTES. 

EUPLOTES  PATELLA  ? 

Pl.  XII,  fig.  4.  — 400  diam. 

Trichoda  patella  ? Miiller,  Verra.,  p.  95. 

Euplotes  patella,  Ehrenberg,  p.  365. 

— Claparède  et  Lachmann,  p.  170,  pl.  VII,  (ig.  1-2. 

Animal  de  forme  plutôt  longue  que  large,  mais  très-irrégulière. 
Quatre  côtes  marquées  dans  la  cuirasse.  On  voit  à l’intérieur  du 
corps  une  partie  charnue,  conique,  allongée,  remplie  de  globules 
verdâtres.  Les  mouvements  de  l’animal  sont  très-brusques.  Cinq 
cirrhes  épais  à la  base  et  plusieurs  cornicules  disséminés  à la  surface 
ventrale. 


278 


ÉTUDES  SUR  LES  M ICROZO  Al  R ES. 


EUPLOTES  CIIARON. 

PI.  XII,  fl  g.  9.  — 400  diam. 

Himantopus  ckaron  ? Müller,  p.  252,  pl.  XXXIV,  fig.  22. 

Trichoda  chnron , Müller,  p.  229,  pl.  XXXII,  flg.  12-20. 

Euplotes  charon,  Ehrenberg,  Mém.,  Berlin,  1830,  p.  43-82,  pl.  VI,  fig.  2. 

— Claparède  et  Lachmann,  p.  173,  pl.  VII,  fig.  10. 

Plœsconia  charon,  Dujardin,  Hist.  nat.  des  inf.,  p.  438,  pl.  X,  fig.  8-13. 

« Carapace  petite,  ovale,  elliptique  ; partie  antérieure  légèrement 
tronquée;  raies  dorsales  granuleuses.  » C'est  ainsi  que  M.  Ehrenberg 
décrit  son  Euplotes  charon.  Nous  ferons  seulement  remarquer  à l’in- 
térieur de  notre  Euplota  de  nombreux  globules  verts  très-brillants,  une 
bouche  sinueuse  et  trois  forts  cirrhes  disposés  à la  base.  Cinq  corni- 
cules  frontaux  et  cinq  à la  partie  inférieure  de  la  surface  ventrale. 

EUPLOTES  GRANDIS. 

Pl.  XII,  fig.  12.  — 400  diam. 

Cet  Euplotes  est  d'une  forme  parfaitement  régulière.  La  partie 
inférieure  est  plus  large  que  le  reste  du  corps,  et  se  termine  en  s’ar- 
rondissant. Le  sillon  qui  commence  à la  partie  supérieure  pour 
arriver  à la  bouche,  est  garni  de  cils  vibratiles  très-serrés.  On  re- 
marque onze  cornicules  : cinq  dans  la  partie  supérieure,  et  six 
environ  aux  deux  tiers  de  la  longueur  de  l’animal,  et  entourant  presque 
la  vésicule  contractile.  Quatre  longs  styles  aigus  sont  implantés  au  bord 
de  la  partie  inférieure.  Sept  sillons  très-fortement  granuleux  sont 
visibles  dans  toute  la  longueur.  Le  front  est  saillant  et  hyalin. 

9e  GENRE  : ASPIDISCA. 

ASPIDISCA  RADIA  TA. 

Pl.  XII,  fig.  8.  — 400  diam. 

Animal  de  forme  ovale,  tronquée  et  échancrée  dans  le  haut.  Dix 
cornicules  sont  implantés  irrégulièrement  sur  la  partie  supérieure  de 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


279 


la  face  ventrale  ; six  autres  sont  rangés  en  demi-cercle  non  loin  de  la 
partie  inférieure  On  compte  six  côtes  légèrement  accusées.  La  rangée 
des  cils  buccaux  est  très-régulière.  Quelques  globules  verts  se  font 
remarquer  dans  l’intérieur  de  cette  Infusoire. 

ASPIDISCA  PULVINATA. 

PI.  XIY,  fig.  13-14.  — 400  diam. 

Corps  ovale,  arrondi,  épais  d’à  peu  près  moitié  de  sa  largeur. 
Dix  cornicules.  Cils  buccaux  donnant  un  très-fort  tourbillon.  Cui- 
rasse divisée  par  quatre  sillons  bien  marqués;  bouche  latérale  bien 
visible. 

VIe  FAMILLE  : NASSUL1ENS. 

1er  GENRE  : TRICHODON. 

TRICHODON  ACUMINATUS. 

PI.  XY,  fig.  9-0".  — 400  diam. 

Chilodon  cucululus  ? Pritchard,  Inf.,  pl.  XXIV,  fig.  301-309,  18G1. 

Animal  en  forme  de  palme  finissant  légèrement  en  pointe.  Partie 
supérieure  aplatie.  Bouche  en  cornet,  de  laquelle  sort  une  longue  soie. 
Tégument  blanc,  granuleux,  très-transparent.  Vésicule  contractile 
située  au-dessous  de  l’appareil  dentaire. 

TRICHODOIN  CILIATUS. 

Pl.  XVII,  fig.  6-9*.  — 400  diam. 

Comme  le  précédent  Trichodon , celui-ci  a la  forme  d’une  palme, 
mais  bien  plus  arrondie  aux  deux  extrémités.  Le  tégument  est  fin, 
excessivement  transparent,  et  hérissé  de  cils  d’une  telle  ténuité,  qu’il 
est  très-difficile  de  les  apercevoir.  Le  cornet  buccal  est  protractile  et 


280 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZ  O A I R E S. 


rétractile  et  sa  projection  est  très-remarquable.  La  soie  qui  part  de  la 
bouche  est  toujours  en  mouvement.  Sur  la  partie  supérieure,  qui  est 
aplatie,  on  compte  trois  rangs  de  cils  très-régulièrement  implantés. 
Ce  Trichodon  nage  en  tournant  à plat,  et  un  peu  aussi  par  soubre- 
sauts, quelquefois  en  zigzags.  11  possède  deux  vésicules  contractiles. 
Les  globules  intérieurs  sont  tantôt  ovales,  tantôt  ronds,  et  composés  de 
petites  granulations  verdâtres.  Lafig.  9a  représente  la  reproduction  par 
fissiparité  déjà  très-avancée. 

2e  GENRE  : PRORODON. 

PRORODON  TERES  ? 

PI.  III,  fig.  9-9*.  — 400  diam. 

Prorodon  teres  ? Ehrenberg,  p.  333,  pl.  X,  fig.  108. 

Corps  ovale,  cylindrique,  blanc  grisâtre;  couronne  de  dents  cy- 
lindrique. 

Deux  vésicules  contractiles.  L’appareil  dentaire  n’est  pas  positive- 
ment au  sommet  de  l’Infusoire,  il  est  un  peu  incliné  sur  son  axe.  Le 
corps  est  complètement  couvert  de  cils  très-fins. 

3e  GENRE  : CHILODON. 

CIULODON  AUREUS. 

Pl.  XVI,  fig.  1-1\  — 400  diam. 

Chilodon  aureus?  Ehrenberg,  p.  343. 

Nassula  aurea , Ehrenberg,  Mém.,  Berlin,  1833,  pl.  II,  fig.  3. 

Ehrenberg  décrit  ainsi  son  Chilodon  aureus  : « Corps  ovale,  co- 
nique, renflé,  couleur  jaune  d’or,  bout  antérieur  courbé  en  forme  de 
bec  obtus,  bout  postérieur  aminci.  » Sauf  la  couleur  jaune  d’or,  ce 
Chilodon  est  bien  le  nôtre,  qui  estd’un  jaune  très-clair.  Son  tégument 
est  d’une  grande  souplesse  et  hérissé  de  cils  vi braf i les  d’une  si 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


281 


grande  ténuité  qu'il  faut  une  attention  très-soutenue  pour  les  aperce- 
voir. Vésicule  contractile  très-large  et  située  à la  partie  inférieure. 

4"  GENRE  : NASSULA. 

NASSULA  RUBENS. 

PI.  XY1,  fig.  3.  — 400  diam. 

Nassu/a  rubens  ? Claparède  et  Lachmann,  loc.  cù. 

Animal  cylindrique,  de  forme  ovale,  plus  large  dans  le  bas  que 
dans  le  haut.  Cornet  buccal  relativement  grand.  Deux  vésicules  con- 
tractiles. Tégument  d’un  joli  rose,  complètement  hérissé  de  cils  vibra- 
tilesd’une  grande  ténuité.  Globules  jaunes,  très-brillants,  à l’intérieur. 
MM.  Claparède  et  Lachmann  disent  que  la  couleur  du  Nassu/a  rubens 
est  d’un  rouge  brique  tirant  sur  le  rosé;  quelquefois  celte  couleur 
devient  si  pâle  que  l’animal  paraît  presque  incolore. 

NASSULA  AUREA. 

PI.  XYI,  fig.  4.  — 400  diam. 

Nassula  aurea,  Ehrenberg,  p.  346,  pl.  XXXVII,  fig,  3. 

— Dujardin,  fhst.  nat.  des  inf p.  497. 

— Pritchard,  p.  626. 

Celte  Nassule  est  d’une  forme  ovale  irrégulière.  La  vésicule  con- 
tractile est  placée  au  milieu  du  corps  de  l’animal. 

L’intérieur  du  corps  est  tellement  rempli  de  globules  jaunes  très- 
brillants  de  toutes  grosseurs,  que  ces  derniers  donnent  une  teinte 
dorée  à la  Nassule.  Le  tégument  est  souple  et  hérissé  de  cils  très-fins. 

NASSULA  VIRIDIS. 

Pl.  XV,  fig.  8-8a.  — 400  diam. 

Nassula  ornata,  Ehrenberg,  p . 343 . 

Nassula  viridis,  Dujardin,  p.  493,  pl.  XI,  fig.  48. 

— l’ritchard,  p.  626,  pl.  XXVIII,  fig-  65-74. 

Cylindrique,  de  forme  ovale  allongée,  cette  Nassula  est  d un  beau 

3 G 


2 '32 


ÉTUDES  SUR  LES  M l CR  0 Z 0 A I R E S . 


vert  foncé.  Celte  teinte  lui  est  donnée  par  les  globules  verts  dont  elle 
est  remplie.  Ses  bords  seuls,  de  quelque  côté  qu’elle  se  montre,  sont 
toujours  blancs  et  très-transparents;  les  cils  vibratiles  dont  elle  est 
hérissée  sont  courts,  mais  relativement  forts.  L’appareil  dentaire  a la 
forme  d’un  cornet  très-large  dans  le  haut;  il  résiste  à la  dessiccation. 
La  Nassula  viridis  nage  presque  toujours  en  tournant.  On  remarque 
deux  vésicules  d’une  grande  contractilité. 

NASSULA  DENTATA. 

PI  XV,  fig.  10-Î0a.  — 400  diam. 

Loxode  dentatus,  Dujardin,  Ilist.  nat.  des  Inf.,  p.  453;  pl.  XIV,  fig.  10%  10% 
10e. 

Si  le  genre  Otostoma  de  Carter  était  mieux  étudié,  très-probable- 
ment y aurions-nous  placé  cette  Nassule  à cornet  recourbé,  que  nous 
avons  représentée  parles  figures  10  et  10“;  mais  la  caractéristique  de 
ce  genre  étant  encore  douteuse,  nous  laissons  notre  Infusoire  dans  le 
genre  Nassula , dont  il  ne  diffère  que  par  le  cornet  buccal  qui  affecte 
un  peu  une  forme  courbée,  puis  par  une  rangée  de  cils  frontaux  plus 
visibles  que  ceux  qui  hérissent  le  reste  du  corps.  Ces  cils  déterminent 
dans  le  liquide  un  tourbillon  énergique  qui  amène  à la  bouche  les 
particules  nutritives. 

VIIIe  FAMILLE  : LACR  YM  ARIENS. 

1er  GENRE  : LACRYMARIA. 

LACR  Y MARIA  VERMICULARIS. 

Pl.  XV,  fig.  3-3\  — 400  diam. 

Trichoda  vermicularis,  Müller,  p.  198,  pl.  XXVIII,  fig.  1-4. 

Phialina  vermicularis , Ehrenberg,  p.  342,  pl.  X,  fig.  114. 

Lacrymaria  layenula,  Claparède  et  Lachmann,  p.  302,  pl.  X VIII , fig.  7. 

« Corps  blanc,  ovale,  cylindrique,  bout  antérieur  peu  à peu  aminci  ; , 
cou  très-court,  » C’est  ainsi  que  M.  Ehrenberg  décrit  sa  Phialina , 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


283 


qui  est  bien  notre  Lacrymaria.  Nous  ajouterons  seulement  qu’on  re- 
marque une  vésicule  contractile  tout  à fait  à l’extrémité  inférieure,  et 
que  le  tégument  rétractile  de  l’animal  est  hérissé  de  cils  d’une  grande 
ténuité.  La  bouche  est  entourée  d’une  auréole  ciliaire  mince  et  très- 
transparente. 

LACRYMARIA  PROTEUS. 

PI.  XV,  fig.  4-4a,  4b,  4e.  — 400  diam. 

Trichoda  proteus,  Müller,  Inf.,  p.  176,  pl.  XXV,  fig.  1-3. 

Lacrymaria  proteus , Ehrenberg,  Inf.,  p.  330,  pl.  IX,  fig.  105. 

— Dujardin,  Inf.,  p.  470. 

— Pritchard,  Inf.,  p.  610,  pl.  XXIV,  fig.  274-275. 

Lacrymaria  olor,  Claparède  el  Lachmann,  p.  298,  pl.  XVI,  fig.  5. 

« Ovale,  obtuse  en  arrière,  cou  allongé,  rétractile  ; extrémité  supé- 
rieure garnie  de  cils.  » Müller,  page  176.  La  cuticule  semble  striée 
dans  deux  directions  opposées  ; mais  cela  vient  de  ce  qu’étant  très- 
transparente,  elle  laisse  voir  les  stries  en  dessous  du  corps  aussi  bien 
qu’en  dessus,  et  c’est  ce  qui  produit  cet  effet  croisé.  Claparède  et 
Lachmann  réunissent  dans  la  même  espèce  le  Lacrymaria  olor  et  le 
Lacrymaria  proteus,  qui  nous  paraissent  devoir  être  séparées. 

LACRYMARIA  TEMJICULA. 

Pl.  XV,  fig.  41.  — 400  diam. 

Cette  Lacrymaire  est  la  plus  petite  qu’il  nous  ait  été  donné  d’étu- 
dier. Sa  forme  est  celle  d’une  fiole  à goulot  étroit,  surmonté  d’un  bou- 
chon allongé.  La  vésicule  contractile  est  située  à l’extrémité  posté- 
rieure. L’appendice  buccal  est  relativement  plus  allongé  que  chez  les 
autres  espèces. 


28  i 


ÉTUDES  [SUR  LES  M I CROZ 0 A 1 RE  S . 

LACRYMARIA  OLOR. 


Pi.  XV,  fig.  7.  — 400  diam. 


Trichoda  cersatilis, 
Trichoda  vnhte a ? 
Lacrymaria  oloi •, 
Trachelocerca  olor, 
Lacrymaria  olur, 


Müller,  lnf.,  p.  178,  pi.  XXV,  fig.  6-10. 

MOlter,  lnf.,  p.  199,  pl.  XXVIII,  fig.  5-10. 
Ehrenberg,  Mém.,  1830-1831. 

Ehrenberg,  lnf.,  1838,  pl.  XXXVIII,  fig.  7,  p.  342. 
Dujardin,  Ilist.  nat.  des  inf.,  p.  467. 

Claparède  et  Lachmann,  p.  298,  pl.  XVI,  fig.  5-8. 


« Corps  fusiforme,  prolongé  en  un  cou  très-long,  renflé  à l’extré- 
mité. » (Dujardin,  page  469.)  Cuticule  éminemment  rétractile,  ainsi 
que  l’indiquent  les  stries  profondes  que  l’on  remarque  sur  le  tégu- 
ment. Le  corps,  le  cou,  la  partie  supérieure,  tout  l’animal  enfin  est 
hérissé  de  cils  d’une  grande  ténuité.  La  vésicule  qui  est  placée  à 
l’extrémité  postérieure  de  ce  Lacrymaria , se  contracte  très-souvent. 

Les  mouvements  du  cou  sont  onduleux  et  gracieux  comme  ceux 
du  cygne.  Quand  cet  Infusoire  se  contracte,  le  cou  rentre  complète- 
ment dans  la  masse  du  corps,  qui  devient  globuleux.  Sous  l’influence 
de  cette  contraction  les  fibres  myosiques  s’épaississent,  deviennent 
très-prononcées  en  même  temps  que  les  sillons  de  la  cuticule  s’ac- 
centuent davantage. 


2e  GENRE  : SPIROSTOMUM. 

SPIROSTOMUM  AMBIGUUM. 

Pl.  XV,  fig.  1 à If.  --  100  diam. 

Trichoda  ambigüa , Müller,  Inf.,  p.  200,  pl.  XXVIII,  fig.  11-16. 

Spirostomum  ambiguum,  Ehrenberg,  Inf.,  p.  342,  pl.  X,  fig.  113. 

— Dujardin,  Inf.,  p.  514,  pl.  XII,  fig.  3 à 3d. 

— • Pritchard,  lnf.,  p.  623,  pl.  XXIX,  fig.  297-298. 

— Claparède  et  Lachmann,  Inf.,  p.  213. 

Tous  les  auteurs  cités  nous  disent  le  Spirostomum  ambiguum  de 
couleur  blanche  ; nous,  nous  l’avons  toujours  vu  d’un  brun  très-clair. 
Le  corps  est  filiforme,  cylindrique,  pliable  ; le  bout  postérieur  est 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  ElO  URÉES. 


285 

tronqué,  le  bout  antérieur  allongé  et  plus  étroit  que  le  reste  du  corps. 
La  vésicule  contractile  placée  tout  à fait  à la  partie  inférieure  en  occupe 
toute  la  largeur;  elle  n’est  pas  ronde,  mais  a une  forme  rectangulaire 
en  rapport  avec  la  figure  qui  représente  cette  partie  inférieure  du 
Spirostomum.  Tout  le  tégument  est  hérissé  de  cils  ; les  stries  obliques 
sont  très-développées  ; aussi  la  contractilité  de  l’animal  est-elle  très- 
grande. 

La  frange  des  cirrhes  buccaux  part  du  sommet  du  corps  et  finit 
environ  au  premier  tiers,  arrivant  à l’ouverture  buccale  en  formant 
un  tour  de  spire.  La  bouche  est  béante  et  suivie  d’un  œsophage  relati- 
vement court.  Les  Spirostomum  prennent  les  formes  les  plus  diffé- 
rentes depuis  la  forme  très-allongée  jusqu’à  celle  d’une  masse  globu- 
leuse. Le  nucléus  est  un  chapelet  contourné  et  à grains  petits. 

SPIROSTOMUM  VIRENS. 

PI.  XV,  fig.  2 à 2f.  — 100  diam. 

Spirostomum  virens  ? Ehrenberg,  p.  342. 

Jiursaria  spirigera,  Ehrenberg,  Mém.,  Berlin,  1833,  p.  234. 

Spirostomum  spirigera,  Ehrenberg,  Mcm.,  Berlin,  1833,  p.  232-313. 

Spirostomum  virens  ? Pritchard,  tnf.,  p.  623,  pl.XXIV,  fig.  296. 

Spirostomum  teres,  Claparède  et  Lachmann,  Inf.,  p.  233,  pl.  XI,  fig.  1-2. 

Corps  cylindrique,  un  peu  renflé  dans  le  milieu,  tronqué  à la  partie 
inférieure  et  presque  pointu  à la  partie  supérieure.  Le  sillon  renfer- 
mant les  cirrhes  buccaux  est  dirigé  comme  celui  du  Spirostomum 
ambiguum,  mais  il  s’arrête  un  peu  [il us  bas  que  la  moitié  de  la  lon- 
gueur du  corps,  où  est  située  la  bouche.  Comme  dans  le  précédent 
Spirostomum , le  corps  est  couvert  de  cils  très-déliés,  et  les  stries  sont 
profondes.  Dans  celui  que  nous  décrivons,  nous  avons  pu  voir  parfai- 
tement le  nucléus  en  chapelet  de  deux  grosseurs  différentes  ; le  cha- 
pelet descendant  a hjs  grains  oblongs  et  gros,  et  le  chapelet  ascendant 
les  a petits  et  arrondis. 


286 


ÉTUDES  SUR  LES  MCROZOAIRES. 


La  vésicule  contractile,  placée  à la  base  de  l’animal,  est  rectan- 
gulaire. 

Ce  Spirostomum  se  reproduit  par  séparation  transversale,  ainsi 
que  le  montre  la  fi  g.  2\  Le  tégument  est  d’un  brun  tirant  beaucoup 
sur  le  vert.  Le  corps  est  entièrement  couvert  de  cils  vibratiles.  Con- 
tracté, cet  Infusoire  revêt  la  forme  d’une  olive. 


5e  GENRE  : AMPHILEPTUS. 

AMPIIILEPTUS  ANSER. 

PI.  XVIII,  fig.  9,  9a.  — 400  diam. 

Vibrio  anse)',  Millier,  Inf.,  p.  73,  pl.  X,  fig.  7-11,  1786. 

Amphileptus  anser,  Ehrenberg,  p.  335,  pl.  XXXVII,  fig.  4,1838. 

Dilep/us  anse)',  Dujardin,  p.  407,  pl.  VII,  fig.  17,  1811. 

Amphileptus  anser,  Pritchard,  lnf.,  p.  636,  pl.  XXIV,  fig.  312-313. 

— Claparède  et  Lachmann,  Inf.,  p.  330,  1852-1859. 

Corps  fusiforme,  renflé,  brunâtre  ; cou  à peu  près  de  la  longueur 
du  corps.  Qmme  courte,  aiguë.  Le  mouvement  du  corps  est  lent, 
celui  du  cou  est  plus  vif,  souvent  en  spirale,  et  presque  continuel. 
Cils  vibratiles  très-fins,  hérissant  le  tégument,  qui  est  d’une  grande 
souplesse.  Bouche  située  à la  base  du  cou  et  garnie  de  cirrhes  buc- 
caux très-développés.  La  vésicule  contractile  est  située  à la  base  du 
corps  et  reste  toujours  arrondie. 

AMPIIILEPTUS  CYGNUS. 

Pl.  XX,  fig.  2 et  ûg.  10.  — 400  diam. 

Amphileptus  cygnus,  Claparède  et  Lachmann,  Inf.,  p.  350,  pl.  XVII,  fig.  1. 

C’est  la  plus  grande  espèce  des  Amphileptus  qu’il  nous  ait  été 
donné  d’étudier.  L’animal  a le  corps  cylindrique,  fusiforme,  diminuant 
rapidement  à la  partie  inférieure  qui  finit  en  longue  queue.  Le  cou 
est  à peu  près  de  la  longueur  du  corps;  il  est  muni  d’une  espèce  de 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


287 


crinière,  qui  se  hérisse  à sa  hase,  dans  une  excavation  où  se  trouve  la 
bouche,  et  où  elle  forme  un  tour  de  spire. 

Claparède  et  Lachmann  disent  que  « la  vésicule  est  grosse  et 
unique,  qu’elle  est  logée  à la  base  de  la  trompe,  tout  en  étant  opposée 
à la  bouche,  en  un  mot,  qu’elle  se  trouve  très-rapprochée  du  dos.  » 
Nous  avons  toujours  remarqué  que  la  vésicule  contractile  est  placée  à 
l’endroit  où  finit  le  corps  et  où  commence  l’appendice  caudale,  c’est- 
à-dire  à la  partie  inférieure  du  corps,  comme  on  le  remarque  dans 
l’espèce  précédente.  Le  corps  de  cet  Infusoire  est  complètement 
rempli  de  vésicules  claires  et  très-réfringentes. 

AMPHILEPTUS  V1RID1S. 

PI.  XIX,  fig.  3.  — 400  diam. 

Amphileptus  viridis  ? Ehrenberg,  p.  354. 

— Dujardin,  Jnf.,  p.  483. 

Corps  fusiforme,  renflé,  vert-brun,  finissant  en  pointe  arrondie  à 
l’extrémité  inférieure.  Cou  relativement  court  et  épais,  se  terminant 
un  peu  en  forme  de  bec.  Véritable  crinière  de  cils  allant  de  l’extrémité 
supérieure  à la  bouche.  Trois  vésicules  contractiles  également  dis- 
tantes. Tégument  fortement  granuleux,  hérissé  de  cils  d’une  grande 
force  et  couvert  destries  obliques. 

AMPHILEPTUS  MONILIGER. 

PI.  XIX,  fig.  7.  — 400  diam. 

Amphileptus  momliger,  Ehrenberg,  Inf , pl.  XXXVIII,  fig.  \. 

— Dujardin,  lnf.,  p.  486. 

— Claparède  et  Lachmann,  p.  332. 

— Prilchard,  p.  636. 

Le  corps  est  sub-cylindrique  et  fusiforme;  la  partie  inférieure  se 
rétrécit  brusquement  en  pointe.  La  partie  antérieure  se  prolonge  en 
forme  de  col  à la  base  duquel  s’ouvre  la  bouche,  qui  est  ronde,  et  au 
bord  de  laquelle  vient  aboutir  la  frange  de  cirrhes,  qui  commence  au 


288 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R 0 Z 0 A I RE  S. 


sommet  de  l’animal.  On  remarque  quatre  vésicules  contractiles  placés 
à peu  près  à égales  distances.  Lafig.  7,  pl.  XIX,  montre  un  A.  moni- 
liger  subissant  un  commencement  de  division  par  fissiparité  oblique. 

AMPHILEPTUS  ELEGANS. 

Pl.  XIX,  fig.  11.  — 200  diam. 

Cet  Amphilepte  est  plus  petit  que  ses  congénères  et  se  rapproche, 
par  la  forme,  de  VA.  amer . Il  est  d’une  grande  élégance  de  forme, 
très-limpide  et  doué  de  mouvements  gracieux.  Sa  partie  inférieure, 
terminée  en  pointe,  est  garnie  de  longs  cils  vibratiles;  la  partie  supé- 
rieure, prolongée  au  col  mince,  est  munie  depuis  le  sommet  d’une 
frange  de  cirrhes  qui  aboutissent  à la  bouche  située  à la  base  du  col. 
On  remarque,  rapprochée  de  la  partie  dorsale,  une  série  de  vésicules 
contractiles  également  distantes  et  au  nombre  de  huit  environ. 

AMPHILEPTUS  H1RSUTUS. 

Pl.  XIX,  fig.  12.  — 400  diam. 

Corps  sub-cylindrique  et  fusiforme.  Partie  inférieure  arrondie  et 
fortement  ciliée  ; partie  supérieure  terminée  par  un  col  court  et  mince 
à la  base  duquel  commence  la  bouche,  qui  se  prolonge  presque  jus- 
qu’à la  partie  moyenne  du  corps.  La  frange  buccale  est  très-developpée 
et  toute  la  partie  ventrale  est  hérissée  de  cils  très-forts.  Deux  vési- 
cules contractiles.  Corps  fortement  granulé. 

AMPHILEPTUS  LONGICOLLIS. 

Pl.  XX,  fig.  6.  — 400  diam. 

Cet  Amphilepte,  assez  voisin  de  VA.  cygnus,  s’en  distingue  par  sa 
partie  inférieure,  beaucoup  plus  effilée,  son  col  plus  long  et  plus 
mince,  et  enfin  par  la  place  qu’occupe  la  vésicule  contractile  qui  est 
placée  près  de  la  bouche  au  lieu  d’être  située  à la  base  du  corps, 
comme  on  le  remarque  chez  l’A.  cygnus. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


289 


Les  granulations  du  corps  sont  plus  petites  et  aussi  moins  serrées 
que  dans  cette  dernière  espèce. 

6e  GENRE  : D1LEPTUS. 

DILEPTUS  MELEAGRIS. 

PI.  XVIII,  fig.  I.  — 400  diara.  et  iMd.  100  diam. 

Ce  Dilepte  est  mince,  foliacé  et  très-transparent.  Il  est  complète- 
ment revêtu  de  cils  fins  et  courts  qui  sont  placés  sur  des  stries  myo- 
siques  qui  vont  obliquement  de  la  base  au  sommet.  Le  corps  est  très- 
contractile  et  change  très-facilement  de  forme.  Les  cils  du  sommet 
et  la  frange  buccale  ont  une  grande  activité.  La  vésicule  contractile 
située  à la  base  est  rapprochée  du  côté  dorsal.  Le  nucléus  se  montre 
sous  forme  de  grains  oblongs  disposés  en  chapelet,  qui  se  plisse 
diversement  suivant  la  forme  que  prend  le  corps  de  l’Infusoire. 
Nous  avons  donné  le  nom  de  Meleagris  à celle  espèce,  parce  que,  par 
sa  forme,  elle  est  très-voisine  du  Loxophyllum  meleagris , dont  elle 
diffère  par  les  caractères  génériques. 

DILEPTUS  CYLINDRICUS. 

PI.  XVIII,  iig.  2.  — 400  diam. 

Corps  sub-cylindrique  terminé  en  pointe  à la  base  et  arrondi  au 
sommet.  Stries  myosiques,  obliques  et  très-développées.  Tégument  en- 
tièrement cilié.  Frange  buccale  très-forte  et  aboutissant  à la  bouche 
qui  descend  presque  à la  partie  moyenne  de  l’infusoire.  Vésicule  con- 
tractile large  et  située  à la  base. 

DILEPTUS  STRIATUS. 

PI.  XVIII,  fig.  S et  pl.  XVIII,  fig.  4.  — 400  diam. 

Trichoda  striata , Muller,  Anim.  inf.,  p.183,  pl.  XXVI,  fig.  10. 

— Brugnière,  Encyclop..  p.  39,  pl.  13,  fig.  29-30. 

Celle  espèce  assez  commune  est  petite  et  amincie  au  sommet  et  à 

37 


290 


ÉTUDES  SUR  LES  AI  1 C RO  Z OA  I RE  S. 


la  base.  Le  tégument  est  jaune-clair  et  légèrement  rosé.  Les  stries  de 
la  cuticule  sont  obliques  et  bien  prononcées.  La  vésicule  contractile 
est  située  près  de  la  base. 

DILEPTUS  FASCIOLA. 

PI.  XVIII,  fig.  8.  — 400diam. 

Vibrio  anas  (pars),  Millier,  Anim.  inf.,  p.  72,  pl.  X,  fig.  3-5. 

Amphileptus  fasciola,  Ehrenberg,  Inf.,  p.  354,  pl.  X,  fig.  122. 

Ehrenberg  décrit  ainsi  cet  Infusoire:  « Corps  blanchâtre,  déprimé, 
linéaire,  lancéolé,  ventre  plat,  dos  bombé.  » 

Cette  espèce  est  surtout  remarquable  par  l’auréole  transparente  qui 
entoure  tout  le  parenchyme.  Celui-ci  est  très-granulé  et  contient  à sa 
base  la  vésicule  contractile.  Le  sommet  fortement  cilié  est  légèrement 
recourbé  latéralement. 

DILEPTUS  PISCIS. 

Pl.  XIX,  fig.  1.  — 400  diam. 

Trichoda  piscis,  Miiller,  Anim.  inf,,  p.  214,  pl.  XXXI,  fig.  1-4. 

Vroleptus  piscis,  Ehrenberg,  Inf.,  p.  355. 

Infusoire  mince,  foliacé,  à face  ventrale  aplatie  et  à dos  bombé. 
Le  corps  est  garni  de  nombreuxglobules  brillants.  Les  cils  du  sommet 
et  de  la  base  sont  très-développés,  et  ces  derniers,  en  se  réunissant  en 
faisceaux,  simulent  une  queue  qui  n’existe  pas.  La  vésicule  contrac- 
tile est  placée  à la  partie  inférieure  du  corps. 

DILEPTUS  GALLINA. 

Pi.  XIX,  fig.  2.  — 400  diam. 

Trichoda  gallina,  Miiller,  loc.cit.,  p.  209,  pl.  XXX,  fig.  4. 

Corps  fusiforme,  ramassé,  terminé  en  avant  par  un  col  court, 
aminci  et  légèrement  relevé.  Cils  antérieurs  très-développés.  Vésicule 
contractile  située  près  de  la  partie  inférieure. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


2(JI 


D1LEPTUS  ANAS. 

PL  XIX,  fig.  4.  — 400  diam. 

Trichoda  anas,  Müller,  loc.  cit.,  pl.  XXVII,  fig.  14-15,  p.  193. 

Tégument  blanc,  clair  au  sommet  et  sur  les  bords,  opaque  au 
eentre.  Corps  allongé  au  sommet  et  garni  d'une  frange  buccale  qui 
descend  jusqu’à  la  bouche  placée  au-dessous  du  tiers  supérieur.  Vé- 
sicule large  et  située  au  tiers  inférieur  du  corps. 

DILEPTUS  FOLHJM. 

Pl.  XIX,  fig.  8 et  10.  — 400  diam. 

Vibrio  fasciola  (pars),  Müller,  loc.  cit.,  p.  69,  pl.  IX,  fig.  18-20. 

Vibrio  fasciolai'is,  Brugnière,  Encyclop.,  p.  15,  pl.  4,  fig.  29-31. 

Dileptus  folium,  Dujardin,  Hist.  nut.  des  inf.,  p.  409,  pl.  XI,  fig.  G. 

Loxophyllum  fasciola,  Claparède  et  Lachmann,  Étude  sur  les  inf.,  p.  361 . 

Corps  allongé,  foliacé,  atténué  à la  base  et  complètement  cilié. 
Partie  antérieure  en  forme  de  col  long  et  mince.  Vésicule  contractile 
située  dans  la  partie  inférieure  du  corps.  La  bouche  est  placée  dans 
la  partie  supérieure  et  moyenne  du  col. 

DILEPTUS  TRUNCATUS 

Pl.  XIX,  fig.  9.  — 400  diam. 

Ce  Dileptea  le  corps  allongé  et  peu  large,  les  parties  inférieure  et 
supérieure  brusquement  tronquées.  Le  tégument  est  complètement 
cilié  et  les  cils  sont  disposés  suivant  des  stries  myosiques  très-déve- 
loppées  et  presque  verticales.  La  couleur  du  corps  est  brune  ; la  vési- 
cule contractile  qui  se  trouve  à la  partie  moyenne  de  l’Infusoire  est 
allongée. 

DILEPTUS  CALCEOLUS. 

Pl.  XX,  fig.  3.  — 400  diam. 

Corps  atténué  à la  base,  tronqué  au  sommet,  avec  une  échancrure 


292 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZ  O A 1 R E S. 


latérale,  garnie  de  cirrhes  assez  forts  et  qui  aboutissent  à la  bouche 
située  à la  base  de  l’échancrure.  Les  stries  du  tégument  sont  fines, 
serrées  et  parallèles  aux  cotes  du  corps.  La  vésicule  contractile  placée 
au-dessous  de  la  bouche  occupe  la  partie  moyenne  de  l’Infusoire. 

DILEPTUS  CORNIGER. 

PI.  XV,  fig.  6.  — 400  iliam. 

Ce  Dilepte  est  remarquable  par  la  présence  au  sommet  de  deux 
appendices  ayant  la  forme  de  tentacules.  La  bouche  est  située  dans  la 
partie  moyenne  de  l’Infusoire,  et  la  frange  qui  y aboutit  et  part  du  som- 
met est  constituée  par  des  cirrhes  très-développés.  La  vésicule  contrac- 
tile est  très-large  et  au  niveau  de  la  bouche.  Le  tégument  est  bleuâtre 
et  forme  autour  du  parenchyme  une  auréole  brillante.  Nous  n’avons 
rencontré  que  deux  fois  ce  Dilepte  pendant  nos  études. 

DILEPTUS  LACRIMULA. 

PI.  XV,  fig.  5. 

Ce  Dilepte  a la  forme  d’une  Lacrymaire  contractée.  Le  corps  com- 
plètement cilié  est  sub-globuleux,  aplati  du  côté  de  la  face  ventrale  et 
couvert  de  stries  fines  et  très-obliques.  La  partie  antérieure  est  pro- 
longée en  forme  de  col,  à la  base  duquel  se  trouve  la  bouche.  La  vési- 
cule contractile  est  immédiatement  située  sous  la  cuticule  à la  base. 

DILEPTUS  MUSCULUS. 

PI.  XVIII,  fig.  3. 

Trichoda  musculus,  Müller,  loc.  cit.,  pl.  XXX,  fig.  5-7,  p.  210. 

Urolcptus  musculus,  Ehrenberg,  /«/.,  p.  355. 

Corps  blanc,  cylindrique,  atténué  à la  base,  arrondi  au  sommet  et 
couvert  de  stries  fines  et  obliques.  Tégument  entièrement  cilié;  bouche 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


293 


située  au  tiers  supérieur  de  l’Infusoire.  La  progression  se  fait  suivant 
une  ligne  spirale. 

DILEPTUS  CAUDATUS. 

P1.XV1II,  fig.  7.  —400  diam. 

Encheli/s  caudata,  Millier,  loc.  cit.,  p.  34,  pl.  IY,  fig.  25-26. 

Uroleptus  filurn  ? Ehrenberg,  Inf.,  p.  356. 

Corps  fusiforme,  terminé  par  une  pointe  aiguë  et  arrondi  au  som- 
met. Stries  très-obliques  et  garnies  de  cils  tins  et  longs.  Louche  placée 
très-près  du  sommet  et  garnie  de  cirrhes  très-développés.  Le  nucléus 
est  allongé  et  la  vésicule  contractile  placée  près  de  l’extrémité  posté- 
rieure. 


DILEPTUS  UVULA. 

Pl.  XIX,  fig.  5.  —400  diam. 

Trichoda  uvula,  Millier,  loc.  cit.,  p.  184,  pl.  XXVI,  fig.  11-12. 

Corps  très-allongé,  terminé  en  pointe  un  peu  recourbée  à la  base. 
Sommet  arrondi,  garni  d’une  frange  buccale  très-forte  et  qui  aboutit 
à la  bouche  située  non  loin  de  la  partie  antérieure.  Vésicule  ronde  et 
placée  à la  partie  moyenne  de  l’Infusoire. 

DILEPTUS  CRINITUS. 

Pl.  XIX,  fig.  6.  — 400  diam. 

Trichoda  crinita,  Miiller,  loc.  cit.,  p.  195,  pl.  XXVIII,  fig.  21. 

Assez  voisin  du  précédent,  ce  Dilepte  s’en  distingue  par  sa  forme 
plus  épaisse,  ses  stries  plus  prononcées  et  plus  obliques  et  par  la  posi- 
tion de  la  vésicule  contractile  qui  se  trouve  placée  au  sommet,  près  de 
la  bouche.  Celle-ci  se  trouve  à peu  de  distance  de  la  partie  supérieure 
dans  une  petite  échancrure  garnie  de  cirrhes  bien  développés.  Le 
tégument  est  blanc  et  complètement  cilié. 


294 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZO  A [ R E S. 


8e  GENRE  : TRICHOLEPTUS. 

TRICHOLEPTUS  ACULEATUS. 

PI. XX,  fig.7. — 400  diam. 

Corps  fusiforme,  terminé  en  pointe  aiguë  à la  base  et  arrondi  au 
sommet.  Tégument  brun  clair,  légèrement  granuleux.  Bouche  située 
latéralement  à la  partie  supérieure  et  munie,  outre  les  cirrhes  buc- 
caux, de  deux  filaments  placés  l’un  au  sommet,  l’autre  à la  base  de  la 
bouche  et  toujours  agités.  Les  cils  de  la  surface  tégumentaire  ne 
semblent  pas  vibratiles.  La  vésicule  contractile  est  située  à la  partie 
inférieure  de  la  bouche. 

9e  GENRE  : LOXOPIIYLLUM. 

LOXOPIIYLLUM  MELEAGRIS. 

PI.  XVIII,  fig.  10.  — 400  diam. 

Kul/ioda  meleagris,  Muller,  loc.  cit.,  p.  93,  pl.  XIV,  fig.  1-6. 

Amphileptus  meleagris , Ehrenberg,  Inf.,  p.  354. 

Loxophyllum  meleagris,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  488,  pl.XIV,  fig.  6. 

— Pritchard,  Syl.  hist.  of  the  inf.,  p.  639. 

— Claparède  et  Lachmann,  Ëtud.  sur  les  Inf.,  p.  358,  pl.  X VI, 

fig.  9. 

Cet  Infusoire  a été  depuis  longtemps  bien  étudié  par  les  micro- 
graphes. C’était  un  Kolpode  pour  Millier  et  un  Amphilepte  pour  Ehren- 
berg. Dujardin  a créé  pour  lui  le  genre  Loxophyllum , qui  est  admis 
aujourd’hui  dans  la  science. 

10e  GENRE  : CHOETOSP1RA. 

CHOETOSPIRA  MUCICOLA. 

Pl.  IX,  fig.  8.  — 400  diam. 

Chœtospiru  mucicola,  Claparède  et  Lachmann,  loc.  cit.,  p.  216. 

Corps  complètement  cilié,  globuleux  à la  base,  prolongé  au  som- 
met en  forme  de  col  contourné  et  garni  d’une  forte  frange  de  cirrhes 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


295 


qui  aboutit  à la  bouche  située  à la  partie  moyenne  du  col,  près  de  la 
vésicule  contractile.  Trois  cils  plus  forts  et  raides  arment  la  partie 
antérieure.  Le  corps  est  très-contractile  et  peut  prendre  au  fond  de  la 
coque  une  forme  globuleuse  en  retirant  toute  la  partie  antérieure, 
comme  le  font  les  Lacrymaires. 

11e  GENRE  : PANOPHRYS. 

PANOPHRYS  CHRYSALIS. 

PI.  XVI,  fig.  5. 

Panophrys  chrysalis,  Dujardin,  loc.  cit ,,  p.  492,  pl.  XIV,  fig.  7. 

Corps  sub-cylindrique,  globuleux,  couvert  de  cils  fins  et  très- 
nombreux  ; bouche  élargie  au  sommet,  atténuée  à la  base  et  garnie 
d’une  lèvre  dentelée  et  vibrante.  OEsophage  assez  court.  Vésicule  con- 
tractile placée  à la  partie  moyenne  du  corps  et  communiquant  visible- 
ment avec  des  canaux  qui  se  répandent  à travers  le  corps  de  T Infu- 
soire. La  figure  représente  un  Panophrys  qui  renferme  un  embryon 
déjà  bien  développé  et  doué  de  mouvement. 

IXe  FAMILLE  : PARAMÉCIENS. 

1er  GENRE  : LEUCOPÜRYS. 

LEUCOPHRYS  PATULA. 

Pl.  XVI,  fig.  6.  — 400  diam. 

Trichoda  patula,  Müller,  loc,  cit.,  p.  181,  pl.  XXVI,  fig.  3-5. 

Leucophrys  patula , Ehrenberg,  Inf.,  p.  330. 

Spirostomum  virens,  — p.  332. 

Bursari a patula  et  spirigera,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  510-511. 

Leucophrys  patula,  Pritchard,  loc.  cit.,  p.  611,  pl.  XXIV,  fig.  276-277. 

— Claparède  et  Lachmann,  loc.  cit.,  p.  229,  pl.  XII, 

fig.  2. 

Corps  pyriforme,  entièrement  cilié  et  couvert  de  stries  verticales. 
Partie  antérieure  latéralement  tronquée,  cirrhes  buccaux  entourant  la 


296 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R 0 Z 0 A 1 R E S. 


partie  tronquée  et  venant  faire  un  tour  de  spire  à la  bouche.  Celle-ci 
est  suivie  d’un  œsophage  courbé  offrant  sa  convexité  en  haut  et  suivi 
d’un  intestin  qui  se  contourne  sur  lui-même  avant  d’arriver  à l’anus 
situé  à la  base,  près  de  la  vésicule  contractile.  Le  corps  est  rempli  de 
globules  verts,  qui  sont  moins  nombreux  aux  abords  delà  fente  intes- 
tinale et  laisse  bien  voir  son  parcours. 

5e  GENRE  : PARAMECIUM. 

PARAMECIUM  AURELIA. 

PI.  XVI,  fig.  8.  — 400  diam. 

Purartiecium  aurelia,  Müller,  loc.  cit.,  p.  8G,  pi.  XII,  fig.  1-14. 

— Ehrenberg,  Inf.,  p.  350,  pl.  X,  fig.  121. 

— Dujardin,  loc.  cit.,  p.  482,  pl.  VIII,  fig.  5-6. 

— Pritchard,  loc.  cit.,  p.  634,  pl.  XXV,  fig.  329-332. 

— Claparède  et  Lachmann,  loc.  cit p.  265,  pl.  XI,  fig.  8 à 14 

et  17. 

Cet  Infusoire,  bien  étudié  par  tous  les  microzoologistes,  est  très- 
commun  dans  les  ruisseaux  ou  les  infusions.  MM.  Claparède  et 
Lachmann  voient  dans  certaines  variétés  des  effets  pathologiques  que 
nous  n’avons  jamais  constatés  et  qui  doivent  être  plutôt  dus  à des 
espèces  voisines.  Le  jeu  des  vésicules  contractiles  a été  aussi  bien 
étudié  par  les  auteurs  et  depuis  longtemps  aurait  du  les  mettre  sur  la 
voie  de  la  circulation  chez  les  Infusoires. 

PARAMECIUM  OVATUM. 

Pl.  XVII,  fig.  3. 

Paramecium  ovatum,  Ehrenberg,  Inf.,  p.  352. 

Corps  ovoïde,  complètement  cilié;  bouche  large,  située  au  tiers 
supérieur  de  l’Infusoire  et  continuée  par  un  long  œsophage  qui 
descend  jusqu’à  la  partie  inférieure.  Une  seule  vésicule  contractile  à 
la  base. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGUREES. 


397 


PARAMECIUM  REGULARE. 

PI.  XVI,  iig.  7. 

Cette  espèce,  voisine  de  la  précédente,  en  diffère  par  une  forme 
plus  allongée.  La  bouche  est  placée  au  tiers  inférieur  de  l’Infusoire  et 
la  vésicule  contractile  se  trouve  à la  partie  supérieure,  au-dessus  de  la 
bouche  au  lieu  de  se  trouver  au-dessous. 

PARAMECIUM  FLAVUM. 

PI.  XVII, fig.  10.  — 100  diara. 

Corps  atténué  à la  base,  arrondi  au  sommet  et  tronqué  latérale- 
ment. Tégument  jaune  clair,  couvert  de  stries  obliques  et  garnies  de 
cils  vibrati les  fins  et  courts.  Bouche  placée  à la  base  d’une  échancrure 
latérale  et  située  au  tiers  inférieur  de  l’Infusoire.  Une  seule  vésicule 
contractile  visible  à la  partie  inférieure. 

PARAMECIUM  ROSEUM. 

PI.  XVII,  iig.  11. 

Cette  espèce,  très-voisine  de  la  précédente,  s’en  distingue  par  sa 
coloration  rose  et  ses  deux  vésicules  contractiles  : l’une  ronde  est  située 
au  bas  de  l’œsophage  ; l’autre  oblongue  occupe  la  base  de  l’Infusoire. 
L’espèce  que  nous  avons  figurée  subit  un  commencement  de  division 
longitudinale. 

PARAMECIUM  MILIUM. 

PI.  XXI,  lig.  1 3-1 3a.  — 100  diam.;  fig.  13b.  — 700  diam. 

Cyclidium  milium , Müller,  loc.  cit.,  p.  79,  pl.  XI,  fig.  2-3. 

Paramecium  milium , Ehrenberg,  Inf p.  353. 

Corps  cylindrique,  arrondi  à la  base  et  au  sommet  et  d’une  couleur 
verte  assez  prononcée.  La  bouche  est  située  dans  une  petite  échan- 
crure près  du  sommet,  et  suivie  d’un  œsophage  recourbé  en  bas.  La 

38 


ÉTUDES  S Ü 11  LES  M I CRO&OA  1 11 E S. 


398 

vésicule  contractile  est  située  à la  partie  inférieure.  Les  mouvements 
sont  vifs  et  rapides. 

PARAMECIUM  SUBOVATUM. 

PI.  XXI,  Cg.  27.  — 40Ü  diam. 

Voisine  des  Paramecium  ovatum  et  regulare , cette  espèce  en  dif- 
fère par  des  stries  plus  prononcées  et  surtout  par  la  présence  de  deux 
vésicules  contractiles,  l’une  placée  au-dessus  de  la  bouche  et  l’autre 
au-dessous  en  face  de  l’œsophage.  Le  Paramecium  subova tum  se  dis- 
tingue aussi  du  P.  aurelia  par  sa  forme  générale  et  l’absence  de  plis 
profonds  au-devant  de  la  bouche. 

PARAMECIUM  COLPOUA. 

IM.  XXI,  lig.  22. 

Kolpoda  ren,  Millier,  lue.  cil.,  p.  107,  pl.  XV,  lig.  20-22. 

Paramecium  kolpoda,  Ehrenberg,  Jnf'.,  p,  352. 

— Claparède  et  Lachmann,  lue.  cil.,  p.  207. 

Corps  ovoïde  complètement  cilié  et  strié.  Bouche  située  dans  une 
petite  dépression,  un  peu  au-dessous  du  sommet.  Forme  générale 
rappelant  un  peu  celle  des  Colp odes.  Une  seule  vésicule  contractile 
située  à la  base  du  corps  de  I Infusoire. 

IC  GENRE  : TBICHOMEC1UM. 

TRICIIOMECIUM  PALM  A. 

Pl.  XVII,  lig.  8. 

Corps  pvriforine,  présentant  les  caractères  des  Paramécies.  Som- 
met terminéen  pointe  recourbée  latéralement.  Bouche  située  à la  partie 
moyenne  du  corps  à la  base  de  la  frange  de  cirrhes  qui  part  du  som- 
met. Une  soie  épaisse  et  raide  sort  de  la  partie  inférieure  de  la  bouche. 
La  vésicule  contractile  est  située  à la  partie  inférieure  de  l'Infusoire. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  F [G  IR  K K S. 


399 


TRICIIOMECIUM  CAUDATUM. 

PI.  XVIII,  fig.  3. 

Infusoire  (run  beau  rose,  pyriforme  et  terminé  à la  base  par  un 
appendice  caudal  un  peu  recourbé.  Sommet  terminé  en  pointe  obtuse. 
Frange  de  cirrhes  commençant  au-dessous  du  sommet  et  se  terminant 
à la  bouche,  qui  est  située  au  tiers  inférieur  du  corps.  Tégument 
strié  et  cilié  partout.  Vésicule  contractile  large  et  placée  au-dessous  de 
la  bouche.  Une  longue  soie  ondulante  sort  d’une  éminence  placée  en 
face  de  la  frange  buccale  et  descend  jusqu’au-dessous  de  la  bouche. 


SOUS-FAMILLE  : DES  BURSARIENS. 

2e  GENRE  : COL  RODA. 

COLPODA  CUINAT  A. 

PI.  XVII,  fig.  12.  — 100  diam. 

Animalcule  arrondi  au  sommet  et  atténué  à la  base.  Tégument 
couvert  de  cils  fins  et  assez  longs.  Bouche  largement  ouverte  latérale- 
ment, garnie  d une  lèvre  inférieure  épaisse  et  munie  d’une  touffe 
de  longs  cils.  Vésicule  contractile  située  à la  partie  inférieure  du 
corps. 


COLPODA  REN. 

PI.  III,  fig.  14.  — 400  diam. 

Colpoda  parvifrons,  Claparède  et  Lachman,  loc.  cit.,  p.270,  pl.  XIV,  fig.  3. 
Colpoda  ren,  Ehrenberg,  /«/.,  p.  330. 

Corps  cylindrique  arrondi  à la  base  et  au  sommet.  Tégument  strié 
et  couvert  de  cils  tins,  courts  et  peu  visibles.  Bouche  située  latérale- 
ment dans  une  dépression  garnie  d’une  frange  buccale  assez  forte. 
Vésicule  contractile  placée  à la  partie  inférieure  de  l’Infusoire. 


400 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R OZ  O A i R E S. 


COLPODA  PARVA. 

PI.  XXI,  fig.  4.  — 400  diam. 

Corps  petit,  globuleux,  très-granulé  et  couvert  de  cils  fins  et  assez 
longs.  Bouche  située  dans  une  dépression  latérale  et  munie  d’une 
lèvre  inférieure  saillante.  Cils  du  sommet  très-développés.  Deux  vési- 
cules contractiles  placées  presque  horizontalement  à la  partie  infé- 
rieure de  l’Infusoire. 


4e  GENRE  : METOPUS. 

METOPUS  SIGMOÏDES. 

PI.  XX,  fig.  4 et  9.  — 400  diam. 

Tricoda  ? Müller,  loc.  cit.,  p.  150,  pl.  XXVII,  fig.  7-8. 

Metopus  sigmoïdes,  Claparède  et  Lachmann,  loc.  cit.,  p.  255,  pl.  XII,  fig.  1. 

Corps  cylindrique,  arrondi  à la  base  et  contourné  au  sommet.  Au- 
dessous  du  pli  formé  par  la  partie  supérieure  se  trouve  la  bouche,  où 
vient  aboutir  une  forte  frange  de  cirrhes  qui  part  du  sommet.  Vésicule 
contractile  très-développée  et  située  tout  à fait  à la  base.  Le  tégument 
est  strié  et  couvert  de  cils  fins  et  courts. 

METOPUS  1NFLATUS. 

PI.  XVII,  fig.  7.  — 400  diam. 

Nous  rapportons  avec  doute  au  genre  Metopus  l’Infusoire  que  nous 
avons  figuré  pl.  XVII,  fig.  7. 

Le  corps,  au  lieu  d’être  contourné  au  sommet,  l’est  à la  base,  et  la 
bouche  ne  se  trouve  plus  dans  le  pli  formé  par  la  portion  contournée, 
mais  elle  est  placée  près  du  sommet  où  elle  prend  naissance,  pour 
descendre  obliquement  jusqu’à  la  partie  moyenne  du  corps.  Il  existe 
deux  vésicules  contractiles,  l une  au  sommet  au-dessus  de  la  bouche 
et  l’autre  à la  base.  La  progression  a lieu  suivant  une  ligne  spirale. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


401 


6e  GENRE  : PLEURONEMA. 

PLEURONEMA  UIIRYSALIS. 

PI.  XXI,  fig.  10  et  pi.  XXII,  fig.  16.  — 400  diam. 

Paramecium  chrysalis,  Ehrenberg,  Inf.,  p.  351. 

Pleuronema  marina , Dujardin,  loc.  cit . , p.  47o,  pl.  XIV,  fig.  5. 

Pleuronema  chrysalis,  Claparède  et  Lachmann,  loc.  cil.,  p.  274,  pl.  XIV,  fig.  8. 

Corps  sub-globuleux,  aplaii  du  côté  de  la  bouche.  Tégument  fine- 
ment strié  et  couvert  de  cils  longs  et  fins.  Bouche  arrondie  donnant 
naissance  à trois  longues  soies  saltatrices  recourbées  en  bas.  Vésicule 
contractile  située  à côté  et  au  niveau  de  la  bouche. 

PLEURONEMA  CRASSA. 

Pl.  XXII,  fig.  13.  — 400  diam. 

Pleuronema  crassa,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  474,  pl.  XIV,  fig.  2. 

Corps  ovale,  allongé,  couvert  de  stries  fines  et  de  cils  longs  et 
très-fins.  De  la  bouche  ovale  et  située  latéralement  sort  un  faisceau  de 
longues  soies  saltatrices  dirigées  de  haut  en  bas.  Deux  vésicules  con- 
tractiles placées  latéralement  l'une  au-dessus  et  l'autre  au-dessous 
du  niveau  de  la  bouche.  Les  cils  de  la  base,  comme  dans  l’espèce  pré- 
cédente, sont  très-développés. 

PLEURONEMA  PARVA. 

Pl.  XXII,  fig.  10.  — 400  diam. 

Corps  petit,  globuleux,  couvert  de  stries  fortes  et  profondes.  La 
partie  buccale  est  aplatie  et  semble  lisse.  La  bouche  est  ronde  et  donne 
naissance  à un  faisceau  de  quatre  ou  cinq  soies  saltatrices  bien  déve- 
loppées et  dirigées  en  bas.  Deux  vésicules  contractiles,  une  au  sommet 
et  l’autre  à la  base. 


402 


ÉTUDES  SUR  LES  M 1 C R O Z O A I R F.  S. 


SOUS-FAMILLE  : DES  ENCHELIENS. 

1er  GENRE  : ENCHELYS. 

ENCHELYS  PUPA. 

PI.  XYI,  fig.  1 . — 400  diam. 

Enchelys  pupa,  Muller,  loc.  cït.,  p.  45,  pl.  Y,  fig.  25-26. 

— Ehrenberg,  Inf.,  p.  325. 

— Claparède  et  Lachmann,  loc.  cit.,  p . 311. 

Corps  en  forme  de  larme  ; partie  supérieure  rétrécie  et  transparente, 
partie  inférieure  renflée  et  renfermant  un  parenchyme  granuleux  el 
opaque.  Des  cils  sur  toute  la  surface. 

ENCHELYS  UTRICULUS. 

PI.  XXI,  fig.  20.  — 400  diam. 

Infusoire  en  forme  de  bourse.  Partie  supérieure  rétrécie  et  tron- 
quée ; partie  inférieure  renflée  et  arrondie.  Corps  cilié  partout;  deux 
globules  rougeâtres  à l’intérieur. 

ENCHELYS  OORRUGATA. 

PI.  XXI,  fig.  28.  — 400  diam. 

Enchelys  corrugata,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  390,  pl.  VII,  fig.  II. 

Corps  allongé,  mince  au  sommet,  renflé  à la  base.  La  bouche  est 
située  au  sommet  de  la  partie  supérieure,  qui  est  aplatie.  La  partie 
inférieure  est  très-granuleuse  et  contient  la  vésicule  contractile.  — 
Dujardin  a trouvé  cette  espèce  dans  l'eau  de  mer. 


DESCRIJ’T  ION  I*  E S ESl'ÈCES  FIGURÉES. 


403 


ENCHELYS  ROSTRATA. 

PI.  XXI,  (ig.  8.  — 400  diam. 

Cyclidium  rosirai um , Millier,  Anini.inf p.  82,  pl.  XI,  lig.  11-12. 

Enchelys  ovata,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  394,  pl.  VII,  fig.  12. 

Corps  ovoïde,  cilié  partout.  Partie  supérieure  un  peu  rétrécie, 
transparente  et  portant,  un  peu  au-dessous  du  bord,  une  saillie  arron- 
die. Mouvements  vifs  et  continus;  vésicule  contractile  bien  déve- 
loppée et  située  à la  base. 

2'  GENRE  : HOLOPHRYA. 

IIOLOPIIRYA  OVATA. 

Pl.  XX,  lig.  1.  — 400  diam. 

Corps  ovoïde  complètement  cilié  et  muni  de  stries  verticales. 
Bouche  située  tout  à fait  au  sommet  de  l’Infusoire.  Vésicule  contractile 
très-développée  et  placée  à la  base.  Les  granules  intérieures  ont  une 
teinte  grisâtre. 

IIOLOPIIRYA  GLOBOSA. 

Pl.  XXI,  fig.  2.  — 400  diam. 

Corps  globuleux,  gris  verdâtre  et  finement  cilié.  Bouche  placée 
au  sommet  dans  une  petite  dépression  latérale.  Tégument  épais  et 
transparent. 

IIOLOPIIRYA  VES1GULIFERA. 

Pl.  XXI,  lig.  3.  —400  diam. 

Leucophra  vesiculifera,  Müller,  loc.  cit.,  p.  448,  pl.  XXII,  fig.  2-3. 

Corps  elliptique,  cilié  sur  toute  la  surface  et  couvert  de  stries  fines 
et  verticales.  Le  parenchyme  est  rempli  de  globules  arrondis,  nom- 


404 


ÉTUDES  SUR  UES  i\l  ICROZO  AI  R ES. 


breux  el  transparents.  La  vésicule  contractile  est  située  à la  base  de 
l’Infusoire. 

IIOLOPHRYA  VIRESCENS. 

PI.  XXI,  fig.  7.  — 400  diam. 

Leucophra  virescens,  Müller,  loc.  cit.,  p.  142,  pl.  XXI,  fig.  0-8. 

Corps  ovoïde,  opaque,  d’un  vert  terne,  et  couvert  de  cils  longs  et 
très-lins.  Bouche  située  latéralement  au  sommet.  Vésicule  contractile 
placée  à la  base. 

IIOLOPHRYA  VIR1DIS. 

Pl.  XXI,  fig.  11.  — 400  diam. 

Leucophra  viridis,  Müller,  loc.  cit.,  p.  143,  pl.  XXI,  fig.  9-1  I . 

Holophrya  ovum,  Ehrenberg,  loc.  cit.,  p.  332. 

— Dujardin,  loc.  cit.,  p.  500. 

— Pritchard,  loc.  cit.,  pl.  XXIV,  fig.  287. 

— Claparède  et  Lachmann,  loc.  cit.,  p.  313,  pl.  XVII,  iig.  o. 

Corps  ovoïde,  finement  strié  et  couvert  de  cils  tins  et  serrés.  Tégu- 
ment épais  et  transparent  recouvrant  un  parenchyme  rempli  de  glo- 
bules d’un  beau  vert.  Vésicule  contractile  située  vers  la  partie  moyenne 
et  supérieure  de  l’Infusoire. 

IIOLOPHRYA  BURSATA. 

Pl.  XXI,  fig.  19.  — 400  diam. 

Leucophra  bursata  ? Müller,  loc.  cit.,  p.  143,  pl.  XXI,  iig.  12. 

Corps  elliptique  allongé,  verdâtre  et  cilié  partout.  La  bouche 
paraît  située  dans  une  petite  dépression  latérale  du  sommet.  Les  cils 
tégumentaires  sont  fins  et  longs.  La  vésicule  contractile,  bien  déve- 
loppée, est  placée  au  tiers  inférieur  du  corps  de  l’Infusoire.  Müller  a 
trouvé  cette  espèce  dans  la  mer. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


305 


HOLOPHRYA  DISCOLOR. 

PI.  XXI,  fig.  25.  — 400  diam. 

Holophrya  discolor,  Ehrenberg,  Jnf.,  p.  332. 

Corps  ovale,  blanc,  rétréci  à la  base  et  arrondi  au  sommet.  Cils 
antérieurs  très-développés  ; granulations  noirâtres  distribuéesà  la  base 
du  parenchyme.  Un  point  oculaire  près  du  sommet. 

HOLOPHRYA  ALBA. 

PI.  XXI,  (ig.  23.  — 400  diam. 

Corps  allongé  en  forme  de  massue,  très-transparent,  avec  quelques 
granulations  grisâtres  à l'intérieur.  Lavésiculecontraetile  semble  située 
à l'extrémité  inférieure  rétrécie. 

HOLOPHRYA  GLOBULIFERA. 

PI.  XXII,  fig.  17.  — 400  diam. 

Leucophra  globulifera,  Millier,  loc.  cit.,  p.  149,  pl.  XXII,  fig.  4. 

Holophrya  coleps,  Ehrenberg,  lnf.,  p.  332. 

Corps  ovale,  cylindrique,  très-transparent  et  rempli  de  globules 
d’un  jaune  vif.  Cils  légumentaires  longs  et  déliés.  La  bouche  semble 
placée  à l’extrémité  supérieure. 

HOLOPHRYA  L AG EX A. 

IM.  XXII,  fig.  18. 

Corps  ovale,  cylindrique,  arrondi  à la  base,  terminé  au  sommet 
par  un  goulot  court  et  étroit  où  se  trouve  la  bouche.  Le  tégument  est 
entièrement  cilié  et  couvert  de  stries  épaisses  et  transversales.  La 
vésicule  contractile  est  située  à la  base.  La  natation  se  fait  suivant  une 
ligne  spirale. 


39 


306 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZ  O A I R E S. 


IIOLOI'HRYA  G I BITURA. 

PI.  XVII,  fig.  1.  — 400  diam. 

Corps  allongé,  bossué,  aplati  à la  partie  ventrale  et  atténué  au 
sommet  où  se  trouve  la  bouche.  Le  parenchyme  est  rempli  de  glo- 
bules presque  égaux  et  très-réfringents.  La  vésicule  contractile  est 
située  à la  base,  et  la  natation  se  fait  suivant  une  ligne  spirale. 

3e  GENRE  : GLAUCOMA. 

GLAUCOMA  SCINTILLANS. 

PI.  XVI,  fig.  2 et  pl . XXI,  fig.  24.  — 400  diam. 

Glaucoma  scinttllans,  Ehrenberg,  Inf.;  p.  343,  pl.  XXXVI,  fig.  5. 

— Dujardin,  lue.  cil.,  p.  476,  pl.  VI,  fig.  13  pl.  VIII,  fig.  8 ; 

pl.  XIV,  fig.  4. 

— Pritchard,  loc.  cit.,  p.  624,  pl.  XXVIII,  fig.  4-7. 

— Claparède  et  Lachmann,  p.  277. 

Cet  Infusoire,  bien  connu  des  auteurs,  a le  corps  ovoïde,  trans- 
parent, bien  strié  verticalement  et  couvert  de  cils  tins  et  courts.  La 
bouche  est  munie  de  lèvres  vibrantes  qui  donnent  à cet  organe  un 
grand  éclat.  La  vésicule  contractile  est  située  près  de  la  bouche. 

GLAUCOMA  ELONGATA. 

Pl.  XXI,  fig.  29.  — 400  diam. 

Assez  voisine  de  la  précédente,  celte  espèce  s’en  distingue  par  sa 
forme  plus  allongée,  sa  bouche  placée  plus  [très  du  sommet  et  sa 
vésicule  contractile  située  à la  base. 

L GENRE  : DISTRICHA. 

DISTRICHA  STRIATA. 

Pl.  XXI,  fig.  29.  — 400  diam. 

Corps  ovoïde,  arrondi  à la  base  et  au  sommet  et  légèrement  courbé. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


307 

La  bouche,  placée  au  sommet,  descend  sur  la  paroi  latérale  et  porte  à 
la  base  une  soie  forte  et  courte.  La  base  du  corps  montre  plusieurs 
stries,  dont  une  est  fortement  ciliée  et  porte  en  outre  une  soie  ondu- 
lante et  courte.  La  vésicule  contractile  est  située  près  de  la  bouche,  et 
la  natation  se  fait  selon  une  ligne  spirale  très-allongée. 

DISTRICHA  HIRSUTA. 

PI.  XXI,  fig.  18.  — 400  diam. 

Corps  ovoïde,  rétréci  au  sommet,  hérissé  de  cils  non  vibratiles  à la 
base  et  très-agités  au  sommet.  Parenchyme  renfermant  des  granula- 
tions jaunâtres.  La  bouche  part  du  sommet  et  descend  obliquement, 
on  y remarque  une  soie  (pii  sort  de  la  partie  supérieure.  Une  autre 
soie  épaisse  et  ondulante  est  implantée  à la  base  où  se  trouve  la  vé- 
sicule contractile. 


3e  GENRE  : CYCLIDIUM. 

CYCLIDIUM  MGRICANS. 

PI.  III,  lig.  10.  — 400  diam. 

Cyclidium  nigricans,  Müller,  loc.  cit.,  p.  82,  pl.  XI,  fig.  9-40. 

Cyclidium  glaucoma,  Ehrenberg,  lof.,  p.  298. 

— Claparède  et  Lachmann,  loc.  cit.,  p.  272. 

Corps  ovale,  d’un  gris  verdâtre,  et  montrant  sur  les  bords  un  tégu- 
ment qui  ressemble  à une  ligne  noirâtre.  Nombreux  globules  à l’inté- 
rieur. Bouche  située  au  sommet  et  munie  d’une  touffe  de  soies  salla- 
Irices.  Un  peu  avant  la  dessiccation  complète  du  liquide,  cet  Infusoire 
se  met  en  boule  et  se  détruit  par  diffluence.  La  vésicule  contractile  est 
située  au  tiers  inférieur  du  corps. 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZO A I R E S. 


308 


CYCLIDIUM  SA  LT A>S. 

PI.  XXI,  fig.  9 et  14.  — 400  diam. 

Alyscum  saltans,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  391,  pl.  VI,  fig.  3. 

Corps  ovoïde,  transparent,  granuleux  et  couvert  de  cils  longs  et 
très-fins.  La  bouche  part  obliquement  du  sommet  et  porte  deux  ou  trois 
soies  saltatrices  bien  développées.  La  vésicule  contractile  se  trouve  à la 
partie  inférieure  de  l’Infusoire. 

CYCLIDIUM  ELONGATUM. 

PI.  XXII,  fig.  13  et  Tl.  — 400  diam. 

Corps  allongé,  arrondi  à la  base  et  au  sommet  et  hérissé  de  cils 
épais,  courts  et  placés  suivant  des  lignes  verticales.  Deux  longues  soies 
saltatrices  partent  du  sommet  où  se  trouve  la  bouche  et  descendent  à 
l’état  de  repos  jusqu’au-dessous  de  la  partie  moyenne  du  corps.  La 
vésicule  contractile  bien  développée  se  trouve  à la  base. 

CYCLIDIUM  VI H IDE. 

Pl.XXII,  fig.  14. 

Corps  ovoïde,  un  peu  rétréci  à la  base,  finement  granuleux  et  d'un 
beau  vert  foncé.  L'intérieur  est  rempli  de  globules  nombreux.  Deux 
soies  saltatrices  courtes  partent  de  la  bouche  située  sur  la  paroi  laté- 
rale. La  vésicule  contractile  est  immédiatement  placée  à la  base. 

7e  GENRE  : OPHRYOGLENA. 

OPHRYOGLENA  CITREUM. 

Pl.  XXI,  fig.  3.  — 400  diam. 

Ophryoglena  citreum,  Claparède  et  Lachmann,  loc.  cit.,  pl.  XIII,  fig.  3 4. 

Corps  ovoïde  un  peu  rétréci  au  sommet  et  couvert  de  stries  fines  et 
verticales.  Tégument  entièrement  cilié.  Parenchyme  renfermant  de 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES.  -iüH 

nombreux  globules  clairs  et  transparents.  Bouche  située  latéralement 
et  accompagnée  cl’un  organe  en  forme  de  verre  de  montre  dont  la 
fonction  est  reconnue.  Cette  espèce  est  bien  décrite  et  figurée  par  les 
auteurs  que  nous  avons  cités. 


8e  GENRE  : FRONTONIA. 

FRONTONIA  ALBA. 

PI.  XYII,  fig.  ± — 400  diam. 

Corps  ovoïde,  allongé,  granuleux  et  couvert  de  cils  épais  et  peu 
serrés.  La  bouche  est  une  fente  située  au  sommet  et  garnie  d une 
frange  de  eirrhes  buccaux.  La  vésicule  contractile  est  placée  au  tiers 
inférieur  de  b Infusoire. 


FRONTONIA  ROSTRATA. 

PI.  XVII,  fig.  4.  — 400  diam. 

Corps  en  forme  de  palme,  arrondi  à la  base  et  aminci  au  sommet, 
qui  est  légèrement  contourné.  La  bouche  est  située  latéralement  dans 
la' courbure  du  sommet.  Le  tégument  est  épais,  transparent  et  cou- 
vert de  cils  épais  et  courts.  Le  parenchyme  est  épais  et  renferme  des 
globules  verdâtres.  La  vésicule  contractile  est  large  et  placée  à la  base. 

FRONTONIA  ACUTA. 

PI.  XVII,  fig.  6.  — 400  diam. 

Très-voisine  de  la  précédente,  cette  espèce  en  diffère  par  son  som- 
met plus  aigu  et  non  recourbé.  La  bouche  est  plus  visible  et  placée  a 
la  base  de  la  pointe  du  sommet.  Le  corps  est  rempli  de  globules  gri- 
sâtres, nombreux  et  serrés.  Les  cils  sont  épais  et  courts,  excepté  ceux 
du  sommet  qui  sont  très-développés. 


ÉTUDES  SUR  UES  M I CROZO  A I RES. 


:{ i o 


FRONTON  IA  CURVA. 

PI.  XXI,  fig.  12. 

Corps  mince,  allongé,  terminé  par  une  pointe  à la  base  et  recourbé 
au  sommet.  Bouche  située  sur  le  bord  convexe  de  la  courbure.  Cils 
forts  et  bien  développés,  surtout  au  sommet  et  à la  base.  La  vésicule 
contractile  est  située  à la  partie  inférieure  de  l’Infusoire. 

FRONTONIA  OVALIS. 

PI.  XXI,  fig.  16.  — 400  diam. 

Corps  régulièrement  ovale,  couvert  de  cils  longs  et  tins  et  très- 
transparents.  Bouche  bien  visible,  latérale  et  munie  d’une  frange  buc- 
cale. Granulations  fines  et  nombreuses  à l intérieur.  Vésicule  contrac- 
tile sit  uée  au  tiers  inférieur  de  l’animal. 

FRONTONIA  PARVA. 

PI.  XXI,  fig.  17  et  30.  — 400  diam. 

Corps  ovoïde,  arrondi  à la  base  et  au  sommet,  granuleux,  transpa- 
rent, d'une  couleur  verte  ou  grise.  Bouche  latérale  partant  du  sommet. 
Cils  tégumentaires  très-longs  et  déliés.  Vésicule  contractile  située  à la 
base. 


FRONTONIA  PERNA. 

PI.  XXI,  fig.  25  et  26.  —400  diam. 

C’est  avec  doute  que  nous  rapportons  cette  espèce  au  genre  Fron- 
tonia.  Le  corps  est  pyramidal,  tronqué  à la  base,  atténué  au  sommet 
avec  une  dépression  latérale  très- prononcée,  garnie  de  cils  très-forts 
et  où  se  trouve  probablement  la  bouche.  Le  tégument  est  strié  trans- 
versalement et  entièrement  cilié.  Nous  n’avons  pu  remarquer  la  vési- 
cule contractile.  La  natation  a lieu  suivant  une  ligne  spirale  assez 


resserree. 


DESCRI  PTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


Mil 


Ze  FAMILLE  : COLÉ  PI  ENS. 

GENRE  UNIQUE  : COLEPS. 

COLEPS  HIRTHS. 

PI.  XXII,  lig.  25.  — 400  diam. 

Cercaria  hirta , Miiller,  loc.  cit.,  p.  128,  pl . XIX,  fig.  17-18. 

Coleps  hirtus,  Ehrenberg,  Inf.,  p.  333. 

— Dujardin,  loc.  cit.,  p.  366,  pl.  XYI,  fig.  10. 

— Pritchard,  loc.  cit.,  p.  616,  pl.  XXIY,  fig.  284-286. 

— Claparède  et  Lachmann,  loc.  cit.,  p.  366. 


Le  Coleps,  bien  étudié  par  les  auteurs  qui  nous  ont  précédé,  est  un 
animal  symétrique  renfermé  dans  une  enveloppe  dure,  cassante,  dis- 
posée en  treillis  dont  les  ouvertures  laissent  passer  des  cils  forts  et 
nombreux.  La  bouche  se  trouve  au  sommet,  qui,  comme  la  base,  est 
garnie  de  cils  très-développés.  La  vésicule  contractile  est  placée  au- 
dessous  de  la  bouche.  Le  nucléus  est  ovoïde  et  bien  visible,  surtout  au 
moment  de  l’accouplement  qui  se  fait  par  les  extrémités  buc- 
cales (fig.  25a). 

XL  FAMILLE  : PERI  DENI  ENS. 

2e  GENRE  : PERIDIN1UM. 

PERIDINIUM  CINCTUM. 

Pl.  XXIV,  fig.  11-12.  — 200  et  400  diam. 

Vorticella  cincta,  Miiller,  Anim.  inf.,  p.  256,  pl.  XXXV,  fig.  5-6. 

Glenodinium  cinctum , Ehrenberg,  loc.  cit.,  pl.  XXII,  fig.  22. 

Peridinium  cinctum,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  375. 

— Pritchard,  loc.  cit.,  p.  576. 

— Claparède  et  Lachmann,  loc.  cit.,  p.  404. 


Corps  ovalaire  divisé  par  un  sillon  d’où  sortent  des  cils  ondulants, 


312  ÉTUDES  SUR  LES  M I C RO  Z 0 A 1 R F.  S. 

visibles  seulement  sur  les  côtés.  Vésicule  contractile  située  au  niveau 
du  sillon.  Tache  oculaire  placée  latéralement  à la  base.  Le  flagellum 
antérieur  n’est  pas  indiqué  dans  ces  figures. 


XIIe  FAMILLE  : EUGLÉN1ENS. 

r GENRE  : PERANEMA. 

PERANEMA  GLOBULOSA. 

PI.  XXII J,  fig.  39.  — 400  diam. 

Peranema  globulosa,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  333,  pl.  III,  fig.  24. 

— P ri  tchard,  loc.  cit.,  p.  545,  pl.  XXIV,  fig.  13. 

Corps  allongé,  aplati  d’un  côté,  hyalin,  renfermant  des  globules 
jaunâtres  à l’intérieur.  Flagellum,  long,  épais  à la  base  et  diminuant 
rapidement  en  volume. 

PERANEMA  PROTRACTA. 

Pl.  XXIII,  fig.  41,  — 400  diam. 

Peranema  protracta,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  354. 

— Pritchard,  loc.  cit.,  p.  541. 

Corps  obloilg,  cylindrique,  tronqué  à la  base;  allongé  au  sommet. 
Le  flagellum  très-long  est  épais  et  raide  à la  base  et  se  termine 
en  filament  délié  et  souvent  roulé  en  spirale.  La  bouche  parait 
située  à la  base  du  flagellum. 

PERANEMA  DUBIA. 

Pl.  XXIII,  fig.  18.  — 400  diam. 

Corps  ovoïde,  arrondi  à la  base,  renfermant  de  nombreux 
globules  verts.  Le  flagellum  est  long,  un  peu  épais  et  raide  à la 
base,  mais,  dans  une  courte  étendue,  le  reste  est  Irès-mobile.  Cette 
espèce  établi  le  passage  entre  les  Péranèmes  et  les  Astasies. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES 


313 

21'  GEN  UE  : ASTASIA. 

ASTASIA  PUPILLA. 

Pi.  XXII,  fig.  12.  — 400  diam. 

Astasia  pupilla,  Ehrenberg,  Jnf.,  p.  230. 

Animal  de  formes  très-variables  dues  à la  contractilité  remar- 
quable de  son  tégument.  Un  remarque  à I intérieur  un  nucléus 
jaunâtre  qui  paraît  constant. 


A ST  AS  I A A < ; U»1  INA  TA . 
PI.  XXII,  fig.  H.— 400  diam. 


Celte  espèce  très-voisine  de  la  précédente  en  diffère  en  ce  que 
la  partie  intérieure  du  corps  se  déforme  seule  et  que  son  sommet 
leste  toujours  acuminé.  Les  granules  de  1 intérieur  semblent  aussi 
plus  volumineux. 


ASTASIA  PALMA. 

LM.  XXIII,  fig.  26.  — 400  diam. 

Corps  en  forme  de  palme,  coloré  en  vert.  Long  flagellum 
très-mobile.  Granulations  nombreuses  à la  base. 

ASTASIA  UTR1CULUS. 

PI.  XXIII,  fig.  29.  — 400  diam. 

Corps  en  forme  de  petite  outre,  arrondi  à la  base  et  au  som- 
met. Flagellum  placé  latéralement.  Couleur  blanche. 

ASTASIA  INFLATA. 

PI.  XXIII,  fig.  34. 

Astasia  inflata , Dujardin,  p.  337,  pl.  V,  fig.  2. 

Corps  très-contractile,  changeant  souvent  de  forme,  passant  de 

40 


ÉTUDES  SUR  LES  M 1 CR  OZO  A 1 RE  S. 


314 

l’état  globuleux  à la  forme  cylindrique.  Flagellum  long  el  fin.  Vési- 
cule contractile  très-développée. 

ASTASIA  CYLIJNDRICA. 

PI.  XXIII,  fig.  36. 

Corps  cylindrique,  allongé,  tronqué  à la  base  et  allongé  au  som- 
met. Long  flagellum  très-mobile  à son  extrémité;  bouche  située  à la 
base  du  flagellum.  La  vésicule  contractile  est  placée  au  sommet  au- 
dessous  de  la  bouche. 


ASTASIA  PYRIFORMIS. 

PI.  XXIV,  fig.  19.  — 400  diam. 

Corps  py  ri  forme,  échancré  à la  base.  Granulations  nombreuses  et 
grisâtres.  Vésicule  contractile  située  au-dessous  du  flagellum. 

ASTASIA  CUCURBITA. 

PI.  XXIV,  fig.  20.  — 400  diam. 

Corps  en  forme  de  gourde  très-renflée  à la  hase  et  atténuée  au 
sommet.  Des  granulations  rosées.  Flagellum  mince  et  peu  déve- 
loppé. 

ASTASIA  DEFORMIS. 

PI.  XXIV,  fig.  21. 

Corps  hyalin,  irrégulier  avec  des  expansions  au  sommet  et  à la 
base.  Une  vésicule  contractile  située  à la  base  éloigne  cette  astasie 
de  VA.  pyriformis. 


ASTASIA  TURBO. 

PI.  XXIV,  fig.  24.  — 400  diam. 

Corps  en  forme  de  toupie  avec  le  sommet  et  la  hase  effilés. 
Le  tégument  est  finement  granuleux  et  le  flagellum  fin  et  très-délié. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


3 1 r> 


ASTASIA  FLAVICANS. 

PI.  XXIY,  fig.  26.  — 400  diam. 

Astasia  flavtcans,  Ehrenberg,  loc.  cit.,  p.  230. 

— Dujardin,  loc.  cit.,  p.  357. 

Corps  cylindro-conique  avec  de  gros  globules  bruns  à l’intérieur 
d’un  parenchyme  très-transparent.  Flagellum  relativement  assez 
court. 

ASTASIA  FUSIFORMIS. 

PI.  XXIV,  fig.  34;  pl.  XXVII,  fig.  22.—  400  diam. 

Corps  fusiforme,  atténué  aux  deux  extrémités.  Trois  gros  glo- 
bules rosâtres  à l’intérieur,  accompagnés  de  deux  petites  taches 
brunes.  Vésicule  contractile  bien  développée  et  située  près  de  la  base. 

ASTASIA  CRASSA. 

Pl.  XXVII,  fig.  29.  — 400  diam. 

Corps  très-contractile,  globuleux,  changeant  souvent  de  formes, 
mais  laissant  toujours  à sa  base  sa  forme  allongée.  Flagellum  long  et 
très-délié;  bouche  située  à sa  base;  tégument  blanc  et  assez  granuleux. 

ASTASIA  PARVA. 

Pl.  XXIII,  fig.  7 . — 400  diam. 

Corps  cylindro-conique,  tronqué  à la  base,  allongé  au  sommet 
qui  est  muni  d’un  long  flagellum.  Quelques  globules  verts  à l’intérieur. 

ASTASIA  REGULARIS. 

Pl.  XXIII,  fig.  20.  — 400  diam. 

Corps  de  forme  régulièrement  ovale,  un  peu  aplatie  d’un  côté 
d’où  part  le  flagellum.  A la  base  de  celui-ci  on  aperçoit  la  fente 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZO  A 1 RE  S. 


316 

buccale  qui  est  bien  prononcée.  Granulations  vertes  et  jaunes 
nombreuses  à l'intérieur. 


3e  GENRE  : EUGLENA. 

EUGLENA  DISCOLOR. 

PI.  III,  fig.  11. 

Corps  allongé,  cylindrique.  Partie  supérieure  blanche  et  trans- 
parente, partie  inférieure  jaunâtre.  Flagellum  plus  coin!  que  dans 
les  autres  espèces.  En  se  contractant,  cette  Euglena  prend  une 
forme  conique;  ses  mouvements  sont  très-lents  et  on  n'\  remarque 
point  de  tache  oculaire. 


1 : UG  LENA  G EN  ICU  LATA . 

PI.  XXII,  fig.  1.  — -400  diam. 

Euglena  geniculata,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  362. 

— Pritchard,  loc.  cit.,  p 513. 

Corps  allongé,  cylindrique,  très-flexible,  mais  peu  contractile  et 
coloré  en  vert.  Partie  supérieure  blanche  et  transparente;  flagellum 
assez  court;  mouvements  lents;  vésicule  contractile  très-développée 
et  située  à la  partie  moyenne  du  corps.  Tache  oculaire  grosse  et 
placée  au  sommet. 


EUGLENA  PYRUM. 

PI.  XXII,  fig.  2. 

Euglena  pyrum,  Ehrenberg,  loc.  cit.,  p.  233. 

— Dujardin,  loc.  cit.,  p.  366. 

— Pritchard,  Inc.  cit.,  pi.  542,  pl.  XVIII,  fig.  41-42. 

Corps  pyriforme  et  fortement  coloré  en  vert.  Tégument  gra- 
nuleux et  très -contractile.  Extrémité  antérieure  blanche  et  transpa- 
rente. Flagellum  épais  et  peu  développé.  Vésicule  contractile  placée 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


317 

à la  partie  inférieure;  au-dessous  on  remarque  une  tache  oculaire 
rouge.  Mouvement  assez  vif. 

EUGLENA  LONGICAUDA. 

PI.  XXII,  fig.  .3.  — 400  diam. 

Euglena  longicauda , Ehrenberg,  loc.  cit.,  p.  233. 

Phacus  longicauda,  Dujardin,,  loc.  cit.,  pi.  V,  fig.  6. 

Euglena  longicauda,  Pritchard,  loc.  cit.,  pi.  XVIII,  fig.  44. 

Corps  aplati,  légèrement  déprimé  à la  partie  supérieure  arron- 
die et  terminé  à la  hase  par  une  longue  pointe.  Stries  myosiques 
verticales  très-développées.  Bouche  située  à la  base  d'un  liage  Hum 
très-long.  Tache  oculaire  près  de  la  bouche;  vésicule  contractile 
située  à la  partie  moyenne  du  corps.  Celui-ci  coloré  en  vert  clair  a 
des  mouvements  lents  pendant  lesquels  il  se  retourne  sur  lui-même 
en  se  repliant  comme  une  feuille. 

EUGLENA  DESES. 

PI.  XXII,  fig.  4. 

Euglena  deses,  Ehrenberg,  loc.  cit  , p.  231. 

Euchelis  deses,  Millier,  /»/.,  pl.  IV,  fig.  45. 

Euglena  deses,  Dujardin,  loc.  cit.,  p],  V,  fig.  19. 

— Prilchard.,  loc.  cit.,  p.  542. 

Corps  cylindro-conique,  un  peu  rétréci  au  sommet  qui  est  ar- 
rondi et  transparent  pendant  que  le  reste  du  corps  est  d’un  vert 
foncé.  Bouche  située  à la  base  d'un  flagellum  peu  développé.  Partie 
inférieure  terminée  en  pointe.  Vésicule  contractile  située  au  tiers 
supérieur;  au-dessus  on  remarque  une  tache  oculaire  très-grosse 
et  obloneue. 

O 

EUGLENA  UTRICULUS. 

Pl.  XXII,  fig.  5.  — 400 diam. 

Corps  en  forme  de  gourde,  ayant  la  partie  inférieure  verte  et 


318 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R 0 ZÜ  A I RE  S. 


la  partie  supérieure  amincie  et  transparente.  Tache  oculaire  double, 
très-petite  et  située  au  sommet;  tégument  granuleux,  flagellum  très— 
développé  et  flexueux. 


EÜGLE1NA  VIRIDIS. 

PI.  XXII,  fig.  G-7.  — 400diam. 

Cercaria  viridis,  Millier,  loc.  cit.,  p.  126,  pl.  XIX,  fig.  6-13. 

— Schrank,  p.  80. 

Euglena  vidiris , Ehrenberg,  Inf.,  p.  231. 

— Dujardin,  loc.  cit.,  pl.  Y,  fig.  9-10. 

— Pritchard,  loc.  cit,,  pl.  XVIII,  fig.  46. 

Animal  en  forme  de  fuseau  allongé  prenant  par  la  contraction 
une  forme  ovoïde.  Bouche  située  à la  base  d’un  flagellum  assez  long. 
Couleur  verte;  tache  oculaire  située  à la  partie  supérieure  au-dessus 
d’une  vésicule  contractile  très-développée. 

EUGLENA  ROSTRATA. 

Pl.  XXII,  fig.  21.  — 400  diam. 

Euglena  rostrata,  Ehrenberg,  Inf.,  p.  234. 

— Dujardin,  loc.  cit.,  p.  365. 

— Pritchard,  loc.  cit..,  p.  513. 

Corps  bursiforme  arrondi  à la  hase,  aminci  brusquement  au 
sommet,  où  se  trouve  une  dépression  à la  base  du  col.  Couleur 
verte;  granules  nombreux.  Tache  oculaire  située  au-dessous  de  la 
dépression  du  col. 


EUGLENA  ACUS. 

Pl.  XXII,  fig.  26.  — 400  diam. 

Vibrio  actes,  Müller,  Inf.,  p.  56,  pl.  VIII,  fig.  9-10. 

Lacrymatoria  acus,  Bory,  1824-1830. 

Euglena  acus,  Ehrenberg,  Inf.,  p.  234. 

— Dujardin,  loc.  cit.,  pl.  V,  fig.  18. 

— Pritchard,  loc.  cit.,  p.  543. 

Corps  en  forme  de  fuseau,  de  couleur  verte  avec  le  sommet 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


319 


hyalin.  Partie  inférieure  très-effilée.  Tache  oculaire  située  au  som- 
met. Mouvements  du  flagellum  en  zigzag.  Voisine  de  VE.  Viridis, 
cette  espèce  en  diffère  par  sa  tête  plus  allongée  et  le  mouvement 
de  son  flagellum. 


EUGLENA  PLEURONECTES. 

Fl.  XXII,  fig.  9.  — 4ÜÜ  diam. 

Cercaria  pleuronectes , Miiller,  loc.  cit.,  pl.  XIX,  fig.  19-21. 

Euglena  pleuronectes,  Ehrenberg,  loc.  cit.,  p.  232. 

— Dujardin,  loc.  cit.,  pl.  Y,  fig.  5. 

— Pritchard,  loc.  cit.,  p.  542. 

Corps  comprimé,  ovale,  orbiculaire,  foliacé  et  couvert  de  stries 
longitudinales.  Couleur  verte.  Tache  oculaire,  petite,  située  près  du 
sommet  au-dessous  de  la  vésicule  contractile.  Partie  supérieure  pré- 
sentant une  dépression  d’où  sort  un  flagellum  long  et  mince. 

4e  GEN  UE  : TRICHONEMA. 

TRICHONEMA  IURSÜÏA. 

Pl.  XXII,  fig.  ». 

Corps  bursiforme,  allongé,  devenant  arrondi  par  contraction  et 
couvert  de  cils  courts,  assez  épais  et  qui  ne  paraissent  pas  vibratils. 
Tégument  granuleux  et  hyalin;  flagellum  très -flexible  surtout  à la 
partie  supérieure.  Bouche  située  à la  hase  du  flagellum  et  se  mon- 
trant sous  forme  d’une  fente  oblique. 

5'  GENRE  : STOMONEMA. 

STOMONEMA  OVALIS. 

Pl.  XXIII,  fig.  I.  — 400  diam. 

Corps  ovale,  fusiforme,  aminci  au  sommet.  Flagellum  long  et 
délié  situé  au  sommet  d’une  bouche  ovale  largement  ouverte.  Corps 


320 


ETUDES  SUR  LES  MICR  OZ  O A 1 R E S. 


assez  granuleux  ; vésicule  contractile  petite  et  située  à la  base  de 
I animal.  La  progression  se  fait  suivant  une  ligne  spirale. 


6e  GENRE  : ZYGOSELMIS. 


ZYGOSELMIS  ANGUSTA. 

10.  XIII,  fig.  11  et  31.  — 400  diara. 

Diselmis  augusta,  Dujardin,  loc.  cit.,  pl.  III,  fig.  22. 

— Pritchard,  loc.  cit,,  p.3I2. 

Corps  oblong,  cylindrique,  devenant  sphérique  par  suite  de  la 
contraction.  Globules  pelils  et  nombreux  à l'intérieur  qui  est  coloré 
en  vert.  Deux  longs  tilaments  flagelliformes  divergents. 

ZYGOSELMIS  IN  E 15  GLOSA. 

PI.  XXIII,  fig.  23.  — 400  diam. 

Zygoselmis  nebulosa,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.369. 

— Pritchard,  loc.  cit.,  pl.  XXVI,  fig.  12ab. 

Corps  turbiné,  renflé  à sa  partie  supérieure  qui  esl  arrondie.  Base 
amincie  et  légèrement  contournée.  Bouche  située  au  sommet  à la 
base  des  deux  filaments  flagelliformes.  Nombreux  globules  grisâtres 
au  milieu  d’un  parenchyme  hyalin. 

ZYGOSELMIS  VIKIDIS. 

Pl.  XXIV,  fig.  9.  — 400  diam. 

Corps  turbiné,  arrondi  au  sommet,  se  termine  par  une  pointe 
eftilée  el  devenant  fusiforme  par  la  contraction.  Parenchyme  vert 
très-granuleux.  Vésicule  contractile  très-développée  située  au  tiers 
supérieur  au-dessous  de  la  bouche  qui  occupe  le  sommet  ; près  de 
celle-ci  se  remarque  une  tache  rouge  oculaire.  Deux  filaments 
très— fins  et  assez  courts. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


321 


ZYGOSELMIS  LEUCOA. 

PI.  XXIY,  fig.  22-23.  — 400  diam. 

Cette  espèce  voisine  de  la  précédente  s’en  distingue  par  son 
sommet  aminci,  l’absence  de  tache  oculaire  et  sa  vésicule  contrac- 
tile située  à la  base.  Mouvements  assez  lents. 

ZYGOSELMIS  ORIMCULARIS. 

P1.XX1Y,  fig.  32. 

i' 

Corps  globuleux,  hyalin,  rempli  de  globules  verts  de  différentes 
grosseurs.  Vésicule  contractile  bien  développée.  Deux  flagellums 
assez  écartés,  longs  et  très-déliés. 


7e  GENRE  : POLYSELMIS. 

POLYSELMIS  DISCOLOR. 

PI.  XXIV,  fig.  10. 

Corps  arrondi,  composé  de  deux  parties  : l’une  foncée  en  couleur 
occupe  la  base,  forme  deux  mamelons  en  haut  et  est  remplie  de 
forts  globules.  L’aulre  transparente,  située  au-dessus  des  deux  ma- 
melons, est  arrondie  au  sommet  qui  supporte  trois  flagellum  épais, 
assez  rigides  et  courts. 

C’est  avec  doute  que  nous  plaçons  cette  espèce  dans  le  genre  Poly- 
selmis,  et  peut-être  faudrait-il  créer  pour  elle  un  genre  nouveau  sous 
le  nom  de  Triselmis . 


•il 


322 


ÉTUDES  SUR  LES  MI C R 0 Z 0 A I R E S , 


XIIIe  FAMILLE  : MONADIENS. 

1er  GENRE  : TRACHELOMONAS. 

TRACIIELOMONAS  VOLVOCINA 
PI  XXIV,  fig.  18.  — 400  diam. 

Trac/ielomonas  volvocina , Ehrenberg,  Inf.,  p.  212. 

— Dujardin,  loc.  cit.,  p.  328. 

— Pritchard,  loc.  cit,,  pl.  XVIII,  fig.  9-10. 

Corps  globuleux,  brun  clair,  muni  d’un  long  flagellum,  à la  base 
duquel  se  trouve  une  tache  oculaire  rouge.  Ce  corps  qui  prend 
souvent  l’aspccl  pyriforme  esl  contenu  dans  une  carapace  ronde, 
cristalline  et  cassante  comme  du  verre  et  fortement  striée.  Une  petite 
ouverture  placée  dans  une  espèce  de  goulot  laisse  passer  le  flagellum 
de  l’infusoire,  dont  le  corps  se  meut  librement  dans  cette  enveloppe 
sans  le  remplir.  Sorti  de  son  test,  l’infusoire  a une  teinte  verte.  Cet 
animal  très-commun  et  très-abondant  dans  les  mares,  forme  à la 
surface  de  l’eau  une  couche  pulvérulente  à reflets  dorés  et  érisés. 

TRACHELOMONAS  AUREA . 

PI.  XXIV,  fig.  13,  14,  17. 

Ce  Trac/ielomonas  ne  diffère  du  précédent  que  par  son  enveloppe 
cassante,  qui  est  d’un  beau  jaune  d’or  avec  des  reflets  rosés.  Cette 
enveloppe  est  lisse  et  ne  présente  pas  les  stries  ou  rayures  concen- 
triques de  l’espèce  précédente.  Ici  le  goulot  n’existe  pas,  il  est  remplacé 
par  une  dépression  de  la  carapace,  à l’endroit  où  sort  le  flagellum. 


5e  GENRE  : DISELMIS. 


DISELMIS  TURBO. 

PI.  XXIII,  fig.  2.  — 400diam. 

Corps  très— petit,  blanc,  turbiné  et  portant  au  sommet  du  cône 
deux  filaments  longs  et  déliés.  Tégument  légèrement  granuleux. 

DISELMIS  GLOBULUS. 

Pt.  XXIII,  flg.  40.  — 400  diam. 

Corps  sphérique,  hyalin  et  granuleux.  La  vésicule  contractile  est 
située  près  de  la  base.  Les  filaments  partent  d’un  même  point  où  se 
trouve  la  bouche. 

6e  GENRE  : PLOEOTIA. 

PLOETIA  VITREA. 

PI.  XXIII,  flg.  52-53 

Plœotia  vitrea,  Dujardin,  toc.  cit.,  pl.  V,  fig.  3,  p.  346. 

— Pritchard,  loc.  c;V.,pl.  XXVI,  fig.  10,  p.  512. 

Corps  en  forme  de  nacelle,  hyalin  et  présentant  plusieurs  lignes 
longitudinales  et  parallèles.  Deux  vésicules  contractiles  situées  l’une 
au  sommet,  l’autre  à la  base.  Deux  tlagellum,  le  premier  placé  au 
sommet  et  dirigé  en  haut,  le  second  prenant  naissance  sur  la  partie 
latérale  plane,  au  tiers  supérieur,  et  descendant  en  ondulant  au-dessous 
de  la  partie  inférieure. 

8e  GENRE  : MONAS. 

MON  AS  LAMELLULA. 

Pl.  XXIII,  fig.  3-27.  — 400  diam. 

Monas  lamellula,  Müller,  /»/'.,  p.  7,  pl.  I,  fig.  17. 

Corps  petit,  comprimé  et  diaphane  ; filament  long  et  très-ondulant, 
et  donnant  a la  progression  une  marche  en  zigzag. 


324 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CR  OZ  0 A I RE  S. 


MON  AS  KOLPODA. 

PI.  XXIII,  fig.  5.  — 400  diam. 

Monas  kolpoda,  Ehrenberg,  Inf . , p.  199. 

Corps  bombé  d un  coté,  aplati  de  l’autre.  Partie  supérieure  amincie 
et  portant  un  long  filament  flagelliforme.  Mouvement  oscillant,  nom 
breux  globules  verts  dans  le  parenchyme. 

MONAS  GUTTIJLA. 

PI.  XXIII,  fig.  10.  — 400  diam. 

Monas  guttula,  Ehrenberg,  Inf.,  p.  198. 

Corps  sphérique,  hyalin,  présentant  un  point  jaune  à l’intérieur. 
Mouvement  lent  et  oscillant. 

MONAS  VIVIPARA. 

PI.  XXVI,  fig.  3.  — 400  diam. 

Corps  sphérique,  jaune  verdâtre,  présentant  au  sommet,  près  du 
tlagellum,  une  partie  ligative.  Mouvement  lent. 

MONAS  DESES. 

PI.  XXIII,  fig.  12,  14  et  28.  — 400  diam. 

Euchelys  deses  ? Muller,  Inf.,  pl.  IV,  (ig.  4-3. 

Bacterium  deses,  Ehrenberg,  Mém.,  1830,  p.  61  et  67. 

Monas  deses,  Ehrenberg,  Inf.,  p.  201. 

Corps  oblong,  arrondi  au  sommet  et  à la  base  et  d’une  belle  cou- 
leur verte.  Flagellum  long  et  ondulant,  situé  au  sommet,  près  de  la 
bouche  qui  est  bien  visible.  Une  vésicule  contractile  située  à la  partie 
moyenne  d’un  parenchyme  granuleux. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


325 


MONAS  OVALIS. 

PI.  XXIII,  fîg.  13. 

Monas  ovalis,  Ehrenberg,  Inf.,  p.  200. 

Cette  espèce  ne  diffère  de  la  précédente  que  par  sa  coloration,  qui 
est  blanche,  hyaline;  le  flagellum  parait  aussi  moins  développé. 

MONAS  GLOBOSA. 

PI.  XXIII,  fig.  15-17.  — 100  diam. 

Corps  sphérique,  blanc  avec  quelques  granulations  rouges.  Vésicule 
contractile  très-visible  dans  la  partie  moyenne.  Bouche  située  à la 
base  du  flagellum. 

MONAS  GIBBOSA. 

PI.  XXIII,  fig.  21.  — 400  diam. 

Monas  giObosa,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  284. 

Corps  sphéroïdal,  irrégulier,  et  portant  à la  surface  des  gibbosités. 
Tégument  strié  et  granuleux,  vésicule  contractile  située  latéralement; 
long  flagellum  ondulant. 


MONAS  CUNILLUS. 

PI.  XXIII,  fig.  24  et  19  — 400  diam. 

Corps  cylindrique,  allongé,  portant  comme  la  Kolpode  une  dépres- 
sion latérale  d’où  le  flagellum  semble  partir.  Vésicule  contractile  bien 
visible  dans  la  partie  inférieure.  Mouvement  tremblotant. 

MONAS  FLAVICANS. 

PI.  XXIII,  fig.  22.  — 400  diam. 

Monas  flavicans,  Ehrenberg,  Inf.,  p.  201. 

Corps  cylindrique,  ovale  et  d’une  couleur  jaune.  Le  sommet  d’où 


326 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C RO  Z O A I RE  S . 


part  le  flagelium  est  blanc.  Mouvement  glissant,  continuel.  Vésicule 
contractile  à la  base. 


MONAS  STELLATA. 

PI.  XXIII,  fig.  32,  33,  49.  — 400  diam. 

Corps  sphérique,  vert  et  granulé.  Bouche  apiciale  émettant  des 
rayons  étoilés.  Filament  long  et  fin,  et  toujours  en  mouvement. 

MONAS  FLUIDA. 

P'.  XXIII,  fig.  44,  45  ; pl.  XXVII,  fig.  8.  — 400  diam. 

Monas  fluida,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  285,  pl.  IV,  fig.  10. 

Corps  mou,  de  forme  variable,  irrégulièrement  ovoïde,  et  quelque- 
fois rétréci  à la  base.  Le  flagelium  est  fin  et  délié.  Souvent  on  re- 
marque une  tache  oculaire  noire  dans  le  parenchyme.  Vésicule  con- 
tractile bien  développée. 


MONAS  OVUM. 

Pl  XXIII,  fig.  48. 

Corps  ovoïde,  blanc  et  fortement  granulé.  Long  flagelium  toujours 
en  mouvement.  Bouche  située  à la  base  du  flagelium. 

MONAS  GLOBULUS. 

PI.  XXIII,  fig.  51. 

Monas  globulus,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  282,  pl.  IV,  fig.  8. 

Corps  globuleux,  aminci  au  sommet  qui  porte  le  flagelium.  Té- 
gument granulé.  Vésicule  contractile  située  au  sommet  et  très-visible. 
Dujardin  dit  avoir  rencontré  cette  espèce  dans  l’eau  de  mer. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


327 


MONAS  MICA. 

P).  XXVII,  (ig.  4 et  7.  — 100,  230  et  400  diam. 

Monas  mica,  Millier,  lnf .,  pl.  I,  fig.  14-13. 

— Ehrenberg,  lnf.,  p.  200. 

— Pritchard,  loc.  cit.,  p.  490. 

Corps  ovale,  irrégulier,  aminci  en  avant;  parenchyme  hlauc  et  ren- 
fermant de  fortes  granulations.  Mouvement  lent  el  oscillant.  Le  fia— 
gellum  n’est  pas  représenté  dans  les  figures. 

MCNAS  PUNCTUM. 

Pl.  XXVII,  fig.  17-18.  — 400  diam, 

Monas  punctum,  Müller,  lnf.,  p.  3,  pl.  I,  fig.  4. 

Punkt  thierchen,  Gleichen,  lnf.,  p.  128,  fig.  3e,  2. 

Monas  punctum , Ehrenberg,  lnf. , p.  200. 

Corps  très-petits,  paraissant  noirâtres,  el  un  peu  ovales.  Mouvemenl 
lent  et  oscillant  sur  place. 

MONAS  PULVISCULUS. 

Pl.  XXVII,  fig.  13.  — 400  diam. 

Monas  pulvisculus,  Müller,  lnf.,  p.7,  pl.  I,  fig.  5-6. 

Corps  plus  gros  el  plus  arrondi  que  les  précédents.  Couleur  grise; 
mouvement  tremblotant  continuel. 

MONAS  TERMO. 

PI.  XXVII,  fig.  14.  — 4 00  diam. 

Monas  iermo,  Müller,  lnf.,  p.  1,  pl.  I,  fig  1. 

— Ehrenberg,  lnf.,  p.  198. 

Corps  petits,  sphériques,  hyalins  et  doués  de  mouvements  très-vifs. 
Cet  infusoire  est  un  peu  plus  développé  que  les  précédents,  et  on  ne 
peut  voir  le  flagellum  dont  il  est  muni. 


328 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C ROZ  0 A I RE  S. 


MONAS  RUBRA. 

PI.  XXVII,  fig.  15.  — 400  diam. 

Corps  arrondi,  muni  d’un  flagellum  relativement  long  et  épais. 
Couleur  d’un  beau  rouge  vif;  mouvement  tremblotant  très-lent. 

MON  AS  NODOSA. 

PI.  XXVII,  fig.  19.  — 400  diam. 

d/onas  nodosa,  Dujardin,  loc.  cil.,  pl.  IV,  fig.  3,  p.  283. 

— Pritchard,  loc.  cit.,  p.  491. 

Corps  oblong,  rétréci  en  arrière,  tronqué  en  avant,  d’où  part  le 
flagellum. Bouche  située  à la  base  du  flagellum.  Parenchyme  transpa- 
rent. Dujardin  dit  avoir  rencontré  cette  espèce  dans  l’eau  de  mer. 

MONAS  VIR1DIS. 

P).  XXVII,  fig.  20.  — 400  diam. 

Menas  viridis , Dujardin,  loc.  cit .,  p.  286. 

Corps  sphérique,  dont  la  moitié  est  verte  et  l'autre  transparente. 
Flagellum  long  et  délié.  Ces  infusoires  vivent  en  compagnie. 

MON  AS  OCHRACEA. 

Pl.  XXVII,  fig.  21.  — 400  diam. 

Monas  ochracea,  Ehrenberg,  /»/.,  p.  199. 

Corps  globuleux,  en  partie  jaune,  avec  un  point  hyalin,  d’où  semble 
sortir  le  flagellum.  Cette  espèce  vit  en  société  et  est  assez  commune. 

MONAS  DEPRESSA. 

Pl.  XXV,  fig.  9.  — 200  et  400  diam. 

Corps  allongé,  arrondi  à la  base  et  au  sommet,  et  déprimé  latérale- 
ment sur  une  de  ses  faces.  Mouvement  brusque  et  suivant  une  ligne 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


329 


brisée  que  la  figure  représente.  Flagellum  assez  développé  et  habituel- 
lement dirigé  en  bas. 

iMONAS  SP1IÆRICA. 

PI.  XXIV,  fig.  33.  — 400  diam. 

Corps  irrégulièrement  sphérique,  avec  un  flagellum  mince  et  très- 
long.  Tégument  granulé  et  recouvrant  de  petits  globules  rouges.  Vési- 
cule contractile  très-développéeel  située  latéralement  sous  la  cuticule. 

MONAS  OVATA. 

PI.  XXIV,  fig.  10. 

Corps  ovale,  plus  large  à la  base  qu'au  sommet;  couleur  blanche 
avec  des  granulations  jaunâtres  à la  partie  inférieure.  Sommet  rétréci, 
hyalin,  et  donnant  naissance  à un  flagellum  long,  mince  et  ondulant. 

9e  GENRE  : PLEUROMONAS. 

PLEUROMONAS  GRANULOSA. 

PI.  XXIII,  fig.  42,  43.  — 400  diam. 

Corps  ovoïde,  arrondi  à la  base  et  aminci  au  sommet,  qui  se  replie 
brusquement  sur  un  des  côtés.  Le  flagellum  qui  se  trouve  à l’extré- 
mité  repliée  du  sommet,  descend  vers  la  base,  et  souvent  se  replie 
entre  le  sommet  et  le  corps  de  l’infusoire,  pour  se  porter  un  peu  en 
haut  latéralement.  Parenchyme  très-granuleux.  Deux  vésicules  con- 
tractiles très-développées  et  situées  dans  la  partie  inférieure. 

10e  GENRE  : CYATHOMONAS. 

CYATHOMONAS  V1R1DIS. 

PI.  XXIII,  fig.  23,47. —400  diam. 

Corps  subcylindrique,  arrondi  à la  base,  tronqué  au  sommet,  d’où 
part  un  long  flagellum.  Parenchyme  vert  et  granuleux. 


42 


330 


ÉTUDES  SIR  LES  M I C RO  Z O A I RE  S. 


CYATHOMONAS  ALBA. 

PI.  XXIII,  fig.  46.  — 400  diam. 

Cetle  espèce,  très-voisine  de  la  précédente  par  la  forme  du  corps, 
s’en  distingue  surtout  par  son  parenchyme  hyalin,  blanc  et  moins 
granuleux.  Elle  n’est  peut-être  qu’une  variété  non  colorée  des 
C.  viridis. 

CYATHOMONAS  LYCIINUS. 

PL  XXIIT,  fig.  38.  — 400  diara. 

Corps  présentant  l’aspect  d’une  demi-sphère,  dont  la  hase  et  la  pé- 
riphérie sont  vertes.  Le  sommet  tronqué  est  blanc,  et  donne  naissance 
à un  long  flagellum. 

CYATHOMONAS  TURB1NATA, 

PI.  XXIY,  fig.  28. 

Corps  allongé,  turbiné,  terminé  inférieurement  en  pointe  aiguë  et 
tronqué  au  sommet.  Parenchyme  blanc  renfermant  des  granulations 
grisâtres.  Flagellum  assez  court.  Fissiparité  verticale. 

CYATIIOMONAS  EMARGINATA. 

PI.  XXIY,  fig.  27.  — 400  diam. 

Corps  en  forme  de  cornet,  avec  le  bord  supérieur  échancré.  Paren- 
chyme jaune  clair  avec  des  granulations  rouges.  Vésicule  contrac- 
tile située  au  tiers  inférieur  et  bien  visible.  Flagellum  mince  et 
long. 

CYATIIOMONAS  TURBO. 

PI.  XXIV,  fig.  30.  — 400  diam. 

Corps  en  forme  de  toupie;  cuticule  granuleuse;  sommet  blanc; 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


331 


flagellum  très-long  et  ondulant;  vésicule  contractile  située  latérale- 
ment et  bien  visible. 


CYATHOMONAS  ELONGATA. 

PI.  XXIV,  fig.  31. 

Corps  allongé,  cylindrique,  un  peu  rétréci  près  du  sommet,  et  ter- 
miné en  pointe  à la  base.  Parenchyme  granuleux  et  jaune  clair,  avec 
quelques  points  rouges  à l’intérieur.  Flagellum  long  et  mince.  Vési- 
cule contractile  située  au  tiers  inférieur. 

CYATIIOMOINAS  SPISSA. 

PI.  XXVII,  fig.  24.  — 400  diam. 

Corps  subcylindrique,  renflé  au  milieu,  aminci  et  arrondi  à la  base, 
et  tronqué  au  sommet;  flagellum  court;  vésicule  contractile  bien  dé- 
veloppée, et  située  au  tiers  supérieur;  fissiparité  verticale. 


11e  GENRE  : CHILOMONAS. 

CHILOMONAS  DESTRUENS. 

PI.  XXIII,  fig.  30.  — 400  diam. 

Chilomonas  destruens,  Ehrenberg,  Inf.,  p.  207. 

Corps  subcylindrique  allongé,  arrondi  à la  base,  un  peu  rétréci  au 
sommet  qui  est  tronqué  avec  une  échancrure  latérale  d’où  part  le  fla- 
gellum. Cet  espèce  ne  diffère  du  Cyathomonas  que  par  l’implantation 
du  flagellum. 

CHILOMONAS  OBLIQUA. 

PI.  XXIII,  fig.  54  et  35.  — 400  diam. 

Chilomonas  obliqua , Dujardin,  loc.  cit.,  p.  295. 

Corps  allongé,  aplati,  arrondi  à la  base,  et  portant  au  sommet  une 
échancrure  profonde  qui  forme  deux  lèvres.  Le  flagellum  est  placé  la- 


332 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZO  A I R E S. 


téralement  sur  la  lèvre  inférieure.  La  figure  54  est  une  variété  qui 
possède  le  tlagellum  implanté  sur  la  lèvre  supérieure,  il  faudra 
peut-être  en  faire  une  espèce  distincte  sous  le  nom  de  C.  in  fiat  a,  le 
corps  présentant  plus  d’épaisseur  que  celui  de  l’espèce,  fig.  35. 


12°  GENRE  : CYCLOMONAS. 

C’est  par  erreur  que  dans  notre  classification  nous  avons  laissé  le 
nom  de  Cyclidium  au  douzième  genre  de  la  famille  des  Monadiens, 
le  nom  de  Cyclidium  ayant  déjà  été  donné  à des  espèces  que  nous 
avons  décrites  comme  appartenant  aux  Microzoaires  à tourbillon.  Le 
nom  de  Cyclomonas  doit  donc  remplacer  dans  la  famille  des  Mona- 
diens le  nom  de  Cyclidium,  qui  y est  resté  par  inadvertance. 

CYCLOMONAS  DISTORTA. 

PI.  XXVI,  fig.  4.  — 400  diam. 

Cyclidium  distortum,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  287,  pl.  IV,  fig.  12. 

Corps  ovale,  aplati,  noduleux  et  irrégulièrement  contourné,  avec 
un  bord  épaissi.  Parenchyme  blanc  et  granuleux.  Flagellum  assez 
développé;  la  natation  se  fait  suivant  une  ligne  spirale. 

CYCLOMONAS  VOLUBILIS. 

Pl.  XXVII,  fig.  23.  — 400  diam. 

Spiromonas  volubilis,  Prilchard,  loc.  cit.,  p.  502,  pl.  XVIII,  fig.  24. 

Corps  aplati,  foliacé,  subtriangulaire,  avec  une  vésicule  contractile 
centrale  très-développée.  Le  corps  se  contourne  comme  chez  l’espèce 
précédente,  et  sa  natation  se  fait  aussi  suivant  une  ligne  spirale  assez 
serrée;  le  tlagellum,  situé  à l’une  des  extrémités,  n’est  pas  représenté 
dans  la  figure. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


33 


13e  GENRE  : TRICHOMONAS. 

TRICHOMONAS  LOCELLUS. 

PI.  XXIII,  fig.  9.  — 400  diam. 

Corps  allongé,  arrondi  à la  base,  atténué  et  tronqué  au  sommet. 
Couronne  de  cils  disposée  sur  le  bord  de  la  partie  supérieure;  du 
centre  de  laquelle  part  un  flagellum  court  et  épais  à la  base.  Paren- 
chyme blanc  et  granuleux. 

TRICHOMONAS  HIRSUTA. 

P..  XXIV,  fig.  15.  — 400  diam. 

C’est  avec  doute  que  nous  plaçons  cet  infusoire  parmi  les  Tricho- 
monas. Le  corps  est  sphérique,  hérissé  de  cils  qui  ne  paraissent  pas 
vibratils;  mouvement  gyratoire  lent;  vésicule  contractile  latérale  et 
très-développée.  Parenchyme  granuleux. 

TRICHOMONAS  MINIMA. 

PI.  XXIII,  fig.  30. 

Cet  infusoire  présente  mieux  que  l’espèce  précédente  les  caractères 
du  Trichomonas,  il  est  turbiné,  et  sa  partie  supérieure  évasée  sup- 
porte une  couronne  de  cils.  Mais  nous  n’avons  pu  voir  le  flagellum, 
et  nous  croyons  que  cette  espèce  demande  à être  encore  mieux 
étudiée. 


15e  GENRE  : CERCOMONAS. 

CERCOMONAS  CYLINDRICA. 

PI.  XXIV,  fig.  23.  — 400  diam. 

Cercomonas  cylindrica,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  291,  pl.  IV,  fig.  19. 

Corps  fusiforme,  atténué  aux  deux  extrémités.  Parenchyme  blanc 


334 


ETUDES  SUR  LES  .M  I C R OZ  0 A I R E S. 


renfermant  de  nombreuses  granulations  jaunâtres.  Flagellum  ondu- 
lant au  sommet,  cils  longs  et  raides  à la  base. 

16e  GENRE  : TREPOMONAS. 

TREPOMONAS  AGILIS. 

PI.  XXVII,  fig.  16.  — 400  diam. 

Trepomonas  agilis,  Dujardin,  toc.  cit.,  p.  294,  pi.  III,  fig.  24. 

— Pritchard,  loc.cit.,  p.  499,  pl.  XVIII,  fig.  16,  27. 

Corps  aplati,  arrondi  au  sommet,  et  terminé  à la  base  par  deux 
lobes  contournés  en  sens  inverse.  Flagellum  placéau  sommet  arrondi; 
vésicule  contractile  occupant  la  partie  moyenne  du  corps;  la  natation 
a lieu  suivant  une  ligne  spirale  resserrée. 

17e  GENRE  : HETEROM1TA. 

IIETEROMITA  OVATA. 

PI.  XXIII,  fig.  4.  — 400  diam. 

Heteromita  ovula,  Dujardin,  foc.  cit.,  p.  298,  pl.  IV,  fig.  22. 

— Pritchard,  loc.cit.,  p.  300,  pl.  XXVI,  fig.  5. 

Corps  ovale,  un  peu  aplati,  arrondi  à la  base  et  atténué  au  sommet. 
De  celui-ci  partent  presque  du  même  point  le  flagellum  ondulant  et  le 
filament  rétracteur,  dont  la  longueur  dépasse  d’un  tiers  la  longueur  du 
corps.  Bouche  située  au  sommet. 

IIETEROMITA  MINIMA. 

Pl.  XXIII,  fig.  6.  — 400  diam. 

Corps  petit,  ovale,  bombé  d’un  côté  et  plat  de  l'autre.  Le  flagellum 
et  le  filament  rétracteur  partent  du  sommet.  Un  point  noir  très-visible 
dans  la  région  inférieure. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


33o 


HETEROMITA  GIBBOSA. 

PI.  XXIII,  fig.  8. 

Corps  ovale  vu  de  lace,  plan  d’un  côté,  et  formant  du  côté  opposé 
deux  gibbosités,  l’une  très-grosse  et  située  à la  partie  inférieure, 
l’autre  moins  développée  et  occupant  le  sommet.  Le  flagellum  et  le  fi- 
lament partent  du  même  point  au  sommet  de  la  bouche  qui  est  assez 
largement  ouverte.  De  nombreuses  granulations  dans  le  parenchyme. 
Dans  cette  espèce  comme  dans  les  précédentes  le  filament  traînant 
est  toujours  du  côté  plat  de  l’infusoire. 

HETEROMITA  CB  ASS  A . 

PI.  XXIII,  fig.  16.  — 400  diam. 

Corps  ovalaire,  arrondi  à la  base  et  atténué  au  sommet,  où  le  fia- 
gelluni  prend  naissance.  Le  filament  rélracteur  part  du  tiers  supé- 
rieur, remonte  en  faisant  la  crosse  pour  redescendre  ensuite.  Il  est 
très-épais,  mobile,  et  peut  se  diriger  en  haut  (fig.  16a).  Au-dessous  de 
son  insertion  se  montre  une  vésicule  contractile  très-dévetoppée. 
Parenchyme  blanc  renfermant  de  nombreux  globules  jaunâtres. 

HETEROMITA  OVUM. 

PI.  XXIV,  fig.  29.  — 400  diam. 

Voisine  de  la  précédente,  cette  espèce  en  diffère  par  sa  forme  plus 
arrondie  et  par  son  filament,  qui  n’est  pas  courbé  à son  point  d’in- 
sertion, et  plus  effilé.  Parenchyme  blanc  renfermant  des  granulations 
brunâtres. 

18e  GENRE  : DIPLOMITA. 

DIPLOMITA  INSIGNIS. 

PI.  XXIII,  fig.  37. 

Corps  ovalaire,  arrondi  à la  base  et  aminci  au  sommet.  Celui-ci 


336 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZO  Al  RES. 


porte  deux  flagellums  insérés  de  chaque  côté  de  la  fente  buccale.  Deux 
filaments  traînants,  partant  du  même  point,  très-  inégaux  et  terminés 
par  de  petits  rendements.  Parenchyme  blanc  renfermant  de  nombreux 
globules  verts  et  jaunes. 

XIV"  FAMILLE  : VOLYOCIENS.- 

Ier  GENRE  : D1NOBRYON. 

DINOBRYON  SERTULARIA. 

P).  XXVI,  fig.  4.  — 400  diam. 

Dinobryon  sertularia , Ehrenberg,  Inf.,  pi.  VIII,  fig.  i,  4838. 

— Dujardin,  /oc.  cit.,  p.  324. 

— Pritchard,  loc.  cit.,  p.  547,  pl.  XXII,  fig.  48,  49. 

Colonie  rameuse,  formée  d’étuis  ovales  superposés,  et  renfermant 
un  infusoire  ovulaire  blanc  et  jaune,  et  présentant  au  sommet  une 
fente  buccale  noirâtre,  au  sommet  de  laquelle  est  inséré  le  flagellum. 

2e  GENRE  : STYLOBRYON. 

STYLOBRYON  INSIGNIS. 

Pl.  IX.  fig.  42-14  et  pl.  XXVI,  lig.  8.  — 400  diam. 

Colonie  rameuse  portée*  sur  un  seul  pédicule,  d’où  partent  en  se 
ramifiant  les  autres  supports  des  infusoires.  Ceux-ci  sont  contenus 
dans  un  étui  corné,  aminci  à la  base  et  évasé  au  sommet.  Le  stylo— 
bryon  qui  l’habite  est  ovale,  granuleux,  avec  une  vésicule  contractile, 
située  à la  partie  moyenne.  Il  est  soutenu  et  attaché  au  fond  de  l’étui 
par  un  pédicule  qui  peut  se  contracter  comme  celui  du  Vorticelle. 
Sonsommet  porte  un  long  dagellum  qui,  au  moment  de  la  contraction, 
se  met  en  spirale.  Les  figures  8d  et  8e,  pl.  XXVI,  sont  supposées  vues 
avec  un  grossissement  de  2400  diamètres. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


337 


3e  GENRE  : PYCNOBRYON. 

PYCNOBRYOIN  SOCIALIS. 

PI.  IX,  fig.  10, 11,  el  pl.  XXYI,  fig.  9.  — 400  diam. 

Infusoires  présentant  l’organisation  des  Stylobryons,  niais  ne  cons- 
tituant pas  une  colonie  rameuse.  Les  individus  sont  tous  groupés  au 
sommet  d’un  pédicule  unique.  Dans  la  figure  9,  pl.  XXVI,  le  pédicule 
semble  chargé  de  parasites  qui  lui  donnent  un  aspect  granuleux.  C’est 
avec  doute  que  nous  avons  placé  dans  ce  genre  les  êtres  figurés 
pl.  IX,  tig.  10-11  qui  possèdent  des  filaments  doubles  et  raides,  et 
qui  peut-être  appartiennent  au  règne  végétal. 

4e  GENRE  : EPIPYXIS. 

EPIPYXIS  UTRICULUS. 

Pl.  IX,  fig.  13.  — 400  diam. 

Epipyxis  utriculus,  Ehrenberg,  Inf. , p.  236. 

L’Epipyxis  est  un  être  peu  connu,  qui  paraît  se  rapprocher  des 
genres  précédents,  et  qui  en  diffère  en  ce  que  l’étui  est  directement 
attaché  aux  corps  étrangers  par  sa  base  ou  un  pédicule  très-court. 
L’infusoire  semble  porter  au  sommet  des  cils  très-courts;  la  vésicule 
contractile  est  bien  visible,  et  le  parenchyme  renferme  des  granula- 
tions jaunâtres. 

b*  GENRE  : ANTHOPHYSA. 

ANTHOPHYSA  MULLERI. 

Pl.  gXXVI,  fig.  o.  — 400  diam. 

Volvox  végétons,  Millier,  Inf.,  p.  22,  pl.  III,  fig.  22,  23. 

Epistylis  végétons,  Ehrenberg,  Inf.,  pl.  XXVII,  fig.  5. 

Anthnphysa  Muller/,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  303,  pl.  III,  fig.  17,  18. 

Animaux  réunis  en  colonies  globuleuses,  situées  à l’extrémité  de 

43 


338 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C R OZ  0 A I RE  S. 


longs  supports  épais,  jaunes  brunâtres,  ramifiés,  et  qui  sont  le  ré- 
sultat d’une  sécrétion  des  colonies.  Infusoires  arrondis,  blancs,  granu- 
leux, et  munis  chacun  d’un  tlagellum.  Quelquefois  la  colonie  se  dé- 
tache de  son  support  et  nage  en  tournoyant  comme  les  Uvelles,  avec 
lesquelles  ils  ont  une  grande  analogie. 

6°  GENRE  : UVELLA. 

UVELLA  VIRESCENS. 

PI.  XX VI.  fig.  7.  — 400  diam. 

Yolvox  uva , Müller,  Inf.,  p.  20,  pl.  III,  fig.  17-^1. 

Uvellajnrescens,  Ehrenberg,  Inf.,  p.  202. 

— Dujardin,  loc.  cit.,  p.  301. 

— Pritchard,  loc.  cit.,  p.  493. 

Colonie  libre,  constituée  par  des  infusoires  pyriformes,  unis  entre 
eux  par  la  base  amincie.  Parenchyme  blanc  et  jaune,  renfermé  dans 
un  tégument  épais  et  hyalin.  Filament  simple,  long  et  très-ondulant. 

La  figure  7a  représente  un  individu  isolé,  et  vu  avec  un  grossisse- 
ment de  1 ,000  diamètres. 

UVELLA  FIMBRIATA. 

Pl.  XXVI,  fig.  6.  — 400  diam. 

Nous  ne  connaissons  cette  espèce  que  par  une  colonie  composée 
de  trois  individus  réunis  par  la  base  amincie.  Le  parenchyme  est 
d’un  beau  jaune  clair,  renfermé  dans  un  tégument  épais,  hyalin  et 
festonné.  Le  tlagellum  est  long,  ondulant,  et  placé  au  sommet 
arrondi  de  chaque  infusoire. 

UVELLA  DISJUNCTA 
Pl.  XXV,  fig  8. 

Colonie  formée  d individus  verdâtres,  fusiformes,  réunie  au  centre 
par  une  queue  effilée.  Partie  antérieure  tronquée,  et  portant  trois  fi- 


DESCRIPTION  1 > F. S ESPÈCES  FIGURÉES. 


339 

lamenls  flagelli  formes  assez  courts.  Vésicule  contractile  bien  visible, 
et  située  à la  partie  inférieure  du  corps. 

V GENRE  : TETRABOENA. 

TETRABOENA  DU JARDINI. 

PI.  XXVI,  fig.  2.  — 400  diam. 

Cryptomonas  socialis,  Dujardin,  loc.cù.,  p.  333,  pl.  V,  fig.  1. 

Colonie  composée  de  quatre  infusoires  pyriformes  el  adhérents  par 
les  côtés.  La  base  est  globuleuse,  et  le  sommet  terminé  en  pointe 
porte  un  long  flagellum  ondulant.  Le  parenchyme  est  vert  et  très- 
granuleux. 

8e  GENRE  : VOLVOX. 

VOLVOX  GLOBATOR. 

PI.  XXV,  fig.  1-2.  — 100  el  400  diam. 

Yolvox  globator,  Müller,  Inf.,  p.  18,  pl.  III,  fig.  12-13. 

— Linné,  Syt.  nat.,  1738  el  1766. 

— Pallas,  Elench.  Zooph.,  p.  417. 

— Schranck,  III,  2,  p.  33. 

Pandorma  Leuwenhœckie , Bory,  1824-1830. 

Volvox  globator , Ehrenberg,  Inf.,  1830-1834-1838,  pl.  IV,  fig.  1. 

— Dujardin,  loc.  cit. 

— PrilcharJ,  loc.  cil. 

Colonie  constituée  par  une  masse  hyaline,  sphérique,  portant  à sa 
surface  des  infusoires  généralement  verts  et  monadiformes.  Chaque 
animal  a un  point  oculaire  rouge,  un  flagellum,  et  est  uni  à ses  voi- 
sins par  des  canaux  qui  rayonnent  à la  surface  de  la  masse  com- 
mune. Çà  et  là  on  remarque  des  êtres  blancs,  pyriformes,  plus  déve- 
loppés que  les  autres  infusoires,  non  flagellés,  et  que  l’on  considère 
comme  des  êtres  fécondés.  Un  fait  digne  d’être  signalé,  c’est  que 
sur  les  colonies  où  se  montrent  ces  corps  pyriformes  on  rencontre  à 


340 


ÉTUDES  SUR  LES  M I CROZ  O AI  R ES. 


la  surface  de  la  masse  commune  d’autres  êtres  libres,  flagellés,  con- 
tournés, et  qui  fourmillent  autour  des  corps  blancs  pyriformes.  Ces 
êtres  sont-ils  des  parasites?  Ont-ils  un  rapport  plus  ou  moins  éloigné 
avec  les  corps  pyriformes?  Sont-ils  préposés  comme  des  zoospermes 
à l’acte  de  la  fécondation?  Toutes  ces  questions  restent  et  resteront 
peut-être  encore  longtemps  insolubles. 

La  masse  commune  renferme  en  son  intérieur  ordinairement  de 
petites  colonies  de  formes  et  de  compositions  différentes,  et  qui 
s’échappent  au  dehors  quand  la  colonie  mère  vient  à se  rompre 

(fig-  V)- 


10'  GENRE  : PANDORINA. 

PANDORINA  MORUM. 

PI.  XXY,  fig.  3.  — 100  et  400  diara. 

Volvox  mornm,  Müiler,  lnf.,  p.  20,  pl.  III,  fig.  14-16, 

Eudorina  elegans,  Ehrenberg,  lnf.,  p.  217. 

Pandorina  morum , Ehrenberg,  loc.  cit.,  pl.  II,  fig.  33. 

— Bcry,  1824. 

— Dujardin,  loc.  cit.,  p.  317. 

— Pritchard,  loc.  cit.,  p.  517,  pl.  XIX,  fig.  59-69. 

Colonie  libre,  constituée  par  des  infusoires  globuleux,  verts,  unis 
par  la  base  et  renfermés  dans  une  masse  commune  hyaline.  Chaque 
infusoire  est  muni  d’un  point  oculaire  rouge  et  d’un  flagellum  qui 
traverse  l’enveloppe  pour  aller  s’agiter  au  dehors.  La  masse  commune 
est  très-épaisse  et  mamelonnée  à la  surface. 

PANDORINA  ? SIMPLEX. 

Pl.  XXY,  fig.  4-5.  — 400  diam. 

Nous  ne  connaissons  cette  espèce  que  par  la  seule  colonie  que  nous 
avons  à étudier.  Elle  est  composée  de  quatre  individus  unis  par  les 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


341 


côtés,  et  renfermés  dans  une  masse  commune  peu  développée.  Ces 
êtres  sont  verts  et  ne  présentent  point  de  tache  rouge.  Natation  lente 
et  gyratoire. 


11e  GENRE  : ALLODOMNA. 

ALLODORINA  IRREGULARIS. 

PI.  XXV,  iig.  7.  — 400  diam. 

Infusoires  globuleux,  verts,  munis  chacun  de  deux  flagellums,  et 
disséminés  dans  une  masse  commune  hyaline  irrégulière.  Les  infu- 
soires paraissent  libres,  indépendants  et  très-granuleux.  Les  deux  fla- 
gellums sont  courts  et  ne  dépassent  pas  l’enveloppe  commune. 

12e  GENRE  : DIPLODORINA. 

DIPLODORINA  MASSONI. 

PI.  XXV,  fi g.  6.  — 400  diam. 

Colonie  globuleuse,  composée  d’infusoires  verts,  de  différentes 
tailles.  On  en  remarque  cinq  unis  intimement  par  leur  base  amincie, 
relativement  gros,  et  possédant  un  long  flagellum  qui  traverse  la  masse 
commune  pour  aller  s’agiter  au  dehors  en  se  bifurquant.  Ils  possèdent 
une  tache  oculaire  rouge.  Dans  le  centre,  ou  point  de  réunion  du 
gros,  on  en  remarque  sept  beaucoup  plus  petits,  unis  entre  eux,  et 
qui  semblent  en  voie  de  développement.  Le  signe  caractéristique  de 
ce  genre  est  la  double  enveloppe  qui  recouvre  les  infusoires,  tandis 
qu’elle  est  simple  dans  les  genres  précédents. 


342 


ETUDES  SUR  LES  M I CROZO A I RES. 


XVe  FAMILLE  : VI  BR IONIENS. 

1er  GENRE  : BACTERIUM. 

BACTERII1M  TERMO. 

IM.  XXVII,  fig.  3.  - 400  iliain. 

Monns  termo,  Müller,  Inf.,  pl.  I,  fig.  1. 

Vibrio  lineola  (pars),  Ehrenberg,  Inf.,  p.  221. 

Bacterium  termo,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  212,  pl.  I,  fig.  1-10. 

Vibrio  lineola,  Pritchard,  loc.  cit.,  p.  322,  pl.  XVIII,  fig.  60. 

Corps  filiformes,  cylindriques,  environ  deux  fois  aussi  longs  que 
larges,  et  doués  d’un  mouvement  oscillant  constant.  Ils  vivent  toujours 
réunis  en  grand  nombre. 

BACTERIUM  TRILOCULARE. 

Pl.  XXVII,  fig.  9 et  10.  — 300  et  400  diam. 

Bacterium  tnloculare,  Ehrenberg,  Inf.,  1826,  pl.  2,  fig.  6. 

— Dujardin,  loc.  cit.,  p.  216. 

— Pritchard,  loc.  cit.,  p.  332,  pl.  XVIII,  fig.  17. 

Corps  ovale,  subcylindrique,  court,  trois  ou  quatre  fois  plus  long 
que  large  avec  des  granulations  à l’intérieur  souvent  très-visibles. 
Parenchyme  blanc. 

BACTERIUM  ? PUNCTUM. 

Pl.  XXVII,  fig.  3.  — 400  diam. 

Monas  punctum,  Müller,  Inf.,  p.  3,  pl.  I,  fig.  4. 

Melanella  monadinu,  Bory,  1824-1830. 

Bacterium  punctum  ? Dujardin,  loc.  cit.,  p.  215,  pl.  I,  fig.  2. 

— Pritchard,  loc.  cit.,  p.  332. 

Animalcules  trop  petits  pour  pouvoir  être  étudies  sérieusement;  ils 
paraissent  allongés,  granuleux,  et  sont  doués  d’un  mouvement  oscil- 
lant. Quelques  auteurs  ont  cru  y voir  des  stries  transversales. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


343 


2e  GENRE  : VI BR  10. 

VIBRIO  RUGULA. 

PI.  XXVII,  fig.  2 et  3.  — lüO  et  4(>0  diam. 

Vibno  rugula,  Millier,  loc. cit .,  p.  44,  pl.  VI,  lig.  2. 

— Ehrenberg,  Inf.,  p.  222. 

— Schranck,  loc  cit.,  III,  2.  30,  33. 

Melnnella  flexuosa,  Borv,  1824-1830. 

Vibrio  rugula , Dujardin,  loc.  cit.,  p.  218,  pl.  I,  lig.  4. 

— Pritchard,  loc.  cit.,  p.  332,  pl.  XVIII,  fig,  (H. 

Corps  allongés,  cylindriques,  distinctement  articulés.  Mouvements 
assez  vifs,  flexueuxet  quelquefois  anguleux.  Parenchyme  blanc. 


VI BRIO  UNDULA. 

Pl.  VXVI1,  lig.  (5,11,  12.  — 100  et  400  diam. 

Vibrio  undula,  Müller,  Jnf. , p.  46,  pl.  VI,  lig.  4-6. 

Vibrio  lineola,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  217,  pl.  I,  fig.  3. 

Corps  diaphanes,  cylindriques,  amincis  aux  deux  extrémités,  et 
doués  d’un  mouvement  d’ondulation  pendant  la  natation.  Les  corps 
pendant  le  repos  conservent  une  forme  tlexueuse.  Parenchyme  gra- 
nuleux. 

VIBRIO  BIFORMATUS. 

Pl.  XXVII,  fig.  26.  — 400  diam. 

Corps  cylindrique,  allongé  et  très-transparent.  A l’état  de  repos  il 
est  parfaitement  droit,  mais  aussitôt  qu’il  se  meut  il  affecte  une  forme 
ondulée,  qu’il  conserve  encore  un  instant  quand  il  cesse  de  nager,  et 
bientôt  il  s’étend  et  revient  à la  forme  rectiligne. 


344 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C RO Z 0 A I RE S . 


VIBRIO  BACILLUS. 

P).  XXVII,  fig.  28.  — 400  diam. 

Vibrio  baci/lus,  Müller,  Inf.,  p.  45,  pl.  VI,  fig.  3. 

— Schranck,  loc.  cit.,  III,  2,  p.  II. 

— Bory,  1824-1830. 

— Dujardin,  loc.  cit.,  p.  220,  pl.  I,  fig.  G. 

— Ehrenberg,  Inf.,  p.  222. 

Corps  allongé,  cylindrique,  rectiligne  et  articulé.  La  natation  se 
fait  lentement,  et  le  corps  se  balance  en  formant  dans  les  points  arti- 
culés des  angles  plus  ou  moins  prononcés.  Parenchyme  hyalin; 
rayures  transversales  assez  nombreuses. 


3e  GENRE  : SP1RILLUM. 

SPIRILLÜM  UNDULA. 

Pl.  XXVII,  fig.  25.  — 400  diam. 

Vibrio  undula  (pars),  Müller,  loc.  cit.,  p.  47,  pl.  VI,  fig.  4-6. 

— Schranck,  loc.  cit.,  III,  2,  p.  53. 

Spirillum  undula,  Ehrenberg,  Inf.,  p.  223. 

— Dujardin,  loc.  cit.,  p.  223 , pl.  I,  fig.  8. 

Corps  allongé,  blanc,  contourné  une  ou  deux  fois  sur  lui- même. 
Mouvement  vif  et  spiral. 

SPIRILLUM  PLICATILE. 

Pl.  XXVII,  fig.  27.  — 400  diam. 

Vibrio  spirillum,  Müller,  Inf.,  p.  48,  pl.  VI,  lig.  0. 

Spirillum  plicatile,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  225,  pl.  I,  fig.  10. 

Corps  filiforme,  contourné  en  hélice,  et  plus  ou  moins  long  suivant 
la  rapidité  de  la  reproduction  par  fissiparité.  Mouvement  vif  et  héli- 
coïde.  Vivent  en  grand  nombre  dans  les  infusions  de  substances 
animales. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES, 


345 


GROUPE  DE  TRANSITION. 

XVIe  FAMILLE  : A M OE BIENS. 

1er  GENRE:  PROTEUS. 

PROTEUS  TENAX. 

PI.  XXVII,  fig.  1.  — 200  diam. 

Proteus  tenax , Müller,  Anim.  inf.,  p.  10,  pi.  II,  fig.  13-18. 

Corps  hyalin  et  granuleux,  changeant  continuellement  de  formes, 
mais  revenant  toujours  à l’une  des  formes  indiquées  par  les  figures, 
après  avoir  subi  environ  neuftransformations.  11  n’y  a pas  d’arrêt  complet 
entre  les  différentes  formes  que  prend  cet  infusoire,  elles  se  succèdent 
toutes  et  presque  toujours  dans  le  même  ordre. 

2e  GENRE  : TR1CHAMOEBA. 

TRICHAMOEBA  RADIATA. 

PI,  XXVIII,  iig.  I.  — 400  diam. 

Corps  polymorphe,  subglobuleux,  changeant  de  forme  pendant  la 
reptation;  parenchyme  granuleux,  couvert  d’une  cuticule  épaisse, 
hyaline,  et  portant  un  grand  nombre  de  cils  longs,  raides,  minces, 
répandus  sur  toute  la  surface.  Vésicule  contractile  relativement  petite. 

TRICHAMOEBA  HIRTA. 

PI.  XXVIII,  fig.  4.  — 400  diam. 

Corps  changeant,  généralement  allongé,  avec  un  lobe  termina!  ar  - 
rondi et  hérissé  de  cils  courts  et  raides.  Parenchyme  très-granuleux. 
Vésicule  contractile  très-large  et  très-active. 


44 


346 


ÉTUDES  SUR  LES  M I € R 0 Z 0 A l R ES . 


3e  GENRE  : THECAMOEBA. 

THECAMOEBA  QU  ADR  I PA  RT  IT  A. 

PI.  XXVI II,  fig.  3.  — 400  diam. 

Cuirasse  de  forme  ovale,  large  et  arrondie  au  sommet,  rétrécie  et 
presque  tronquée  à la  base.  Elle  est  divisée  en  quatre  parties  longi- 
tudinales, et  chaque  partie  semble  être  mobile  sur  sa  ligne  sépara- 
tive comme  sur  une  charnière.  Les  parties  latérales  se  relèvent  quel- 
quefois comme  des  volets.  La  reptation  se  fait  toujours  en  droite  ligne, 
la  partie  la  plus  large  en  avant.  Le  parenchyme  est  granuleux  en 
arrière  et  hyalin  en  avant.  La  vésicule  contractile  est  bien  développée 
et  située  dans  le  tiers  inférieur. 


4e  GENRE  : AMOEBA. 

AMOEBA  CRASSA. 

PI.  XXIX,  fig.  I.  — 400  diam. 

Amcrba  crassa,  Dujardin,  loc.  cit.,  p.  238. 

Corps  globuleux,  changeant  de  forme,  mais  n’envoyant  pas  d'ex- 
pansions allongées.  Parenchyme  hyalin,  renfermant  de  nombreux 
globules  blancs. 

AMOEBA  RAMOSA. 

PI.  XXVIII,  fig.  2. 

Amœba  ramosa , Dujardin,  loc.  cit.,  p.  230.  — 400  diam. 

Corps  épais,  charnu,  très-granuleux,  couvert  d'un  tégument  épais 
et  transparent,  qui  envoie  de  nombreuses  expansions  arrondies  au 
sommet.  Parenchyme  renfermant  un  grand  nombre  de  granulations 
et  de  globules  égaux. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES  FIGURÉES. 


347 


A MOK 15 A GUTTULA. 

PI.  XXIX,  fig.  2,  3,  B.  — 400  diam. 

Amœba  guttula,  Dujardin,  loc.  cit . , p.  28o. 

Corps  en  forme  de  massue,  arrondi  au  sommet  et  atténué  à la  base. 
Forme  peu  changeante;  parenchyme  renfermant  des  granulations 
très-fines.  Vésicule  contractile  située  à la  partie  moyenne  du  corps. 
La  reptation  se  fait  presque  en  ligne  droite,  la  partie  la  plus  large  di- 
rigée en  avant. 


AMOEBA  BRACHIATA. 

PL  XXIX,  fig.  4.  — 400  diam. 

Amœba  brachiata , Dujardin,  loc.  cit.,  p.  238,  pl.  IV,  fig.  4. 

Corps  très-transparent,  et  affectant  des  formes  très-variables,  mais 
émettant  toujours  des  prolongements  longs,  minces  et  aigus.  Le  pa- 
renchyme est  très-granuleux,  et  renferme  des  globules  d’un  beau 
vert.  La  cuticule  assez  épaisse  et  éminemment  contractile  forme  en 
grande  par  tie  les  expansions  aiguës.  La  vésicule  contractile  est  petite, 
mais  très-active. 


AMOEBA  LACERATA. 

Pl.  XXIX,  fig.  6.  — 400  diam. 

Amœba  lacerata  ? Dujardin,  loc.  cit.,  p.  2‘in. 

Corps  assez  épais,  envoyant  des  expansions  courtes  et  souvent 
aiguës,  ce  qui  donne  au  contour  de  cette  amibe  un  aspect  lacéré. 
Parenchyme  finement  granuleux;  vésicule  contractile  bien  déve- 
loppée, centrale  et  très-active. 


348 


ÉTUDES  SUR  LES  M I C RO Z O A I RE S . 


AMOEBA  VEKRUCOSA. 

PI.  XXIX,  fig.  7.  — 400  diam. 

Amœba  verrucosa,  Ehrenberg,  /»/.,  pi.  VIII,  fig.  II,  1838. 

— Dujardin,  /oc.  cit.,  p.  336. 

Corps  allongé,  arrondi  au  sommet  et  à la  base,  émettant  des  ex- 
pansions épaisses,  arrondies,  courtes,  et  qui  prennent  la  forme  de 
verrues.  Vésicule  contractile  située  dans  la  portion  antérieure  élargie. 
Parenchyme  finement  granuleux,  recouvert  par  une  cuticule  claire, 
peu  épaisse. 


FIN. 


CORBEIL.  — TVP.  ET  STÉR.  DE  CRÉTÉ  FILS. 


TABLE  DES  MATIERES 


PREMIÈRE  PARTIE 


Recherches  anatomiques  sur  les 


Infusoires 1 

Cuticule  et  myose 4 

Cils 13 

Cirrhes 16 

Cornicules 18 

Styles 19 

Soies,  filaments  traînants,  flagellum, 

etc 20 

Système  digestif 22 

Rouche 26 

Œsophage 30 


Intestin  et  anus 31 

Système  circueatoire  et  respiratoire...  37 

Appareil  circulatoire 37 

Appareil  respiratoire 47 

Reproduction 55 

Fissiparité 55 

Gemmiparité 64 

Oviparité 68 

Conjugaison  et  copulation 76 

Nucléus  et  nucleolus 79 

Parenchyme,  vésicules  et  granula- 
tions, circulation  du  contenu 81 


DEUXIÈME  PARTIE 


Délimitation  des  Microzoaires 89 

Classification  des  Microzoaires. ...  1 0 1 

Müller 102 

Sclnveiger 106 

t.atreille 107 

Bory-St-Vincent 107 

Ehrenberg 109 

Dujardin 115 

Siebold 118 

Perty 118 

Claparède  et  Lachmann 120 

Pritchard 127 

Nouvelle  classification  des  Micro-  132 

zoaires 132 

ORDRE  PREMIER  : AJ1CUOZOA  VORTI- 

COSA 136 

PREMIER  SOUS-ORDRE  : VORT1CEL- 
L1DÆ 138 


Ire  Famille  : Yorticellina 138 

1er  genre  : Vorticella 141 

2e  — Carchesium 142 

3e  — Zoothamnium 142 

4e  — Épistylis 143 

5e  — Gerda 144 

6e  — Scyphidia 144 

IIe  Famille:  Vaginicolina 145 

Ier  genre  : Ophrydium 147 

2e  — Lagenophrys 147 

3e  — Cothurnia 147 

4e  — Vaginicola 149 

5e  — Tintinnus 149 

6e  — Freia 150 

IIIe  Famille  : Stentorina 151 

1er  genre  : Stenlor 153 

2e  — Trichodina 155 

3e  — Urocentrum 156 


350 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


SECOND  SOUS -ORDRE  : FARAMECI- 

DÆ 

IVe  Famille  : Ilaltcrina 

1er  genre  : Halteria 

2e  — Strombidion 

Ve  Famille  : Keronina 


1er  genre  : 

: Oxytricha. . . 

2e  

Stichochœta. 

3 e — 

Kerona. . . . 

4e  — 

Stylonycliia. 

5e  — 

Campvlopus 

6e  — 

Plœsconia. . 

7e  — 

Euplotes. . . . 

8e  — 

Schizopus. . 

9e  — 

Aspidisca. . . 

VIe  Famille  : .\a§sulina 

1er  genre  : Trichodon 

2e  — Prorodon 

3e  — Chilodon 

4e  — Nassula 

oc  — Trieliopus 

6e  — Clamidodon 

VIF  Famille  : Ervilina 

1er  genre  : Iduna 

2K  — Ervilia 

3e  — OEgyra 

4e  — Trocliilia 

5e  — Huxleya 

VIIIe  Famille  : Eaerjmarina  . 

1er  genre  : Lacrymaria 

2e  — Phialina 

3e  — Trachelophyllum 
4e  — Spirostomum.. . . 
5e  — Ampliileplus. . . . 

6e  — Dileptus 

7e  — Kondylostoma.. . 
8e  — Tricholeptus. . . . 
9 e — Loxophyllum. . . 

10e  — Chœtospira 

11e  — Panophrys 

IX * Famille:  Paramecina... 

1er  genre  : Leucophrys 

2e  — Plagiotoma 

3e  — Trachelius 

4e  — Eoxodes 

5e  — Paramecium. . . . 
6e  — Trichomecium. . 
Sous-famille  des  Bursarina. . . . 
1er  genre  : Bursaria 


2e  genre  : Colpoda 185 

3e  — Lambadium 185 

4e  — Melopus 185 

5e  — Balantidium 186 

6e  — Pleuronema 186 

Sous- famille  des  Enchelina 187 

1er  genre  : Enchelys 187 

2e  — Holopbrya 188 

3e  — Glaucoma 1 88 

4e  — Districlia 188 

5e  — Cyclidium 189 

6e  — Urotricba 189 

7e  — Opbryoglena 190 

8e  — Frontonia 190 

Xe  Famille  : Colcpina 190 

Genre  unique  : Coleps 191 

ORDRE  SECOND  : MICROZOA  NUT  AN-  193 

TI  A 193 

PREMIER  SOUS-ORDRE  : MONANIDÆ.  194 

(1)  XIe  Famille  : Peridinina  195 

1er  genre  : Ceratium 196 

2e  — Peridinium 196 

3e'  — Dynophysis 196 

4e  — Ampbidiniuni 197 

5e  — Prorocentrum 197 

XIIe  Famille  : Eu^leniua 198 

1er  genre  : Peranema 198 

2e  — Aslasia 199 

3e  — Euglena 199 

4e  — Trichonema 200 

5e  — Stomonema 200 

Gc  — Zygoselmis 201 

7e  — Polyselmis 201 

XIIIe  Famille  : llonailina 201 

1er  genre  : Trachelomonas 203 

2e  — Cryptomonas 204 

3e  — Phacus 204 

4e  — Crumenula 204 

5e  — üiselmis 205 

6e  — Plœotia 205 

7e  — Oxyrrhis 205 

8e  — Monas 206 

9e  — Pleuromonas 206 

10e  — Cyathomonas 206 


(1)  C’est  par  erreur  que  les  familles  : Peridina,  Engleiuna , 
Monadina,  Volvocina,  Vibrionina  et  Xmaehoea.  sont  indiquées 
sous  les  n**’  XVII,  XVIII,  XIX,  XX,  XXI  et  XXII,  c’est  XI,  XII, 
XIII,  XIV,  XV,  XVI,  qu’il  faut  lire. 


1 56 

158 

158 

159 

159 

160 

161 

162 

162 

163 

163 

164 

164 

164 

165 

166 

167 

167 

168 

168 

169 

169 

170 

171 

171 

171 

172 

172 

174 

174 

174 

175 

175 

176 

177 

177 

178 

178 

179 

180 

181 

182 

182 

182 

183 

183 

184 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


351 


11e 

genre  : Chilomonas 

12e 

Cyclomonas  (1) 

. . . 207 

13e 

— Trichomonas 

. . . 207 

14e 

— Amphimonas 

15e 

— Cercomonas 

. . . 207 

16e 

— Trepomonas 

...  208 

17e 

— Heteromita 

. . . 208 

18“ 

Diplomita 

. . . 209 

19e 

— Hexamita 

...  209 

XIVe 

Famille  : Volvocina 

...  209 

| er 

genre  : Dinobryon 

...  211 

2e 

— Stylobryon 

...  212 

3e 

— Pycnobryon 

...  272 

4e 

Épipyxis 

...  213 

5e 

— Anthophysa 

...  213 

6e 

— Uvella 

...  213 

7e 

— Tetrabœna 

...  214 

8°  genre  : Volvox 214 

•9e  — Synura 215 

10e  — Pandorina 215 

11e  — Allodorina 215 

12e  — Diplodorina 216 

13e  — Gonium 216 

SECOND  SOUS-ORDRE  : VIBBIONIDÆ.  216 

XVe  Famille  : Viltrioitina 217 

1er  genre  : Baeterium 218 

2°  — Vibrio 218 

3e  — Spirillum 218 

Groupe  de  transition 21S 

XVIe  Famille  : Amœbœa 219 

1er  genre  : Proteus 221 

2U  — Trichamœba 222 

3e  — Thecamœba 222 

4e  — Amœba 222 


TROISIÈME  PARTIE 


Jre  Famille  : Vortieelliens 225 

1 er  genre  : Vorticella  procumbens. . . 225 

— — plicata 225 

— — striata 226 

— — mamillata.  . . . 226 

— — infusionum. . . 226 

— — dubia 227 

— — dilatala 227 

— — margaratifera.  227 

— — convallaria  . . 228 

— — fluvialis 228 

— — lunaris 229 

— — elongata 229 

— patellina 230 

— — nu  tans 231 

— — constricta. . . . 232 

— — campanula...  232 

— — fasciculala 232 

— — microscopica . 233 

— — alba 234 

— — appunctala. . . 234 

— — mullangula. . . 235 

— margaritata. . . 235 


(1)  C'est  par  suite  d’une  errreur  que  ce  12®  genre  est  dé- 
crit page  207  sous  le  nom  de  Cyclidium ; c’est  Cyclomonas 
qu’il  faut  lire,  le  nom  de  Cyclidium  appartenant  à un  autre 
genre. 


1er  genre  : Vorticella  microstoma  . . 

236 

— nebulifera  . . . 

237 

— — cucullus 

237 

— — aperta 

237 

— — communis.... 

. 238 

2e  genre  : Carchesium  polypinum.  . 

, 238 

— — spectabile. . . 

. 239 

3e  genre  : Zoothamnium  pictum . . . 

. 239 

4e genre:  Epistylis  nebulifera 

. 239 

— — spheroides. . 

. 240 

— — ringens 

. 240 

— flavicans. . . . 

. 240 

— — plicatilis 

. 241 

— — digitalis 

9 4.9 

— — articulata. . . 

242 

— — anastica 

<049 

— — galea 

. 243 

— — liospes 

. 243 

6e genre:  Scyphydia  rugosa 

— — inclinans. . . . 

. 244 

IIe  Famille  : Vagiuicolicus 

. 245 

3e  genre  : Cothurnia  ovala 

— — palula 

. 246 

— — elongata . . . . 

. 246 

spissa 

. 246 

— — nodosa? 

. 246 

Sous-genre:  Stylocola  ampulla. . . 

. 247 

352 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


Sous-genre 

: Stylocola  striata.... 

247 

1 cr  genre 

: Oxytrieha  cimex 

265 

Sous-genre 

Planicola  folliculata. . 

248 

— 

— 

pubes 

265 

— 

— 

crystallina. . . . 

218 

— 

— 

caudata 

266 

— 

— 

inclinata 

248 

— 

— 

viridis 

266 

— 

— 

ingenita 

249 

— 

— 

platystoma.  . . 

266 

— 

— 

attenuata 

249 

— 

— 

deformis 

267 

— 

— 

vestita 

249 

— 

— 

præceps 

267 

4e  genre  : Va 

ginicola  tincta . 

230 

— 

— 

pullaster 

267 

— 

— 

mollis 

230 

— 

cypris 

268 

— 

— 

dilatata 

230 

— 

— 

alba 

268 

— 

— 

ampulla 

231 

— 

— 

fimbriata 

269 

— 

— 

regularis 

251 

— 

— 

merula 

269 

— 

— 

truncata 

251 

5e  genre 

: Kerona 

lacerata 

269 

— 

— 

striata 

252 

— 

— 

dubia 

270 

— 

— 

gracilis 

252 

— 

— 

elongata 

270 

— 

— 

deeumbens.  . . 

252 

— 

— 

polyporum . . . 

270 

IIIe  Famille  : Stcntoriens 

253 

— 

— 

rotunda 

271 

1er  genre  : 

Senior  polymorpbus. . 

253 

— 

— 

aper 

271 

— 

— 

roseus 

254 

— 

— 

multipes 

271 

anceps 

234 

_ 



urostyla 

271 

— 

— 

fuscus 

235 

— 

— 

rostrala 

272 

— 

— 

pediculatus.. . 

256 

— 

— 

triangularis.  . 

272 

— 

— 

elegans 

256 

— 

— 

hislrio 

272 

— 

— 

deformis 

256 

— 

— 

silurus 

213 

— 

— 

nanus 

257 

4e  genre  : 

Stylonychia  calva 

273 

— 

— 

fimbriatus 

257 

— 

— 

virguîa 

273 

— 

— 

Rœselii 

258 

— 

— 

appendiculata. 

273 

— 

— 

albus 

258 

— 

— 

sphærica 

274 

2e  genre  : Trichodina  stellina 

258 

— 

— 

regularis 

274 

3e  genre  : Urocentrum  turbo 

259 

— 

— 

pustulala 

274 

IVe  Famille:  llaltériens 

260 

— 

— 

mytilus 

273 

Ier  genre 


Halterina  biparlita. 
vorax. 


— — nnmma 

— — viridis 

— — verrucosa. . . . 

— volvox 

— — grandinella. . . 

— ovata 

— — acula 

— — lobata 

2e  genre  : Strombidion  sulcatum. . . 

— — globosum .... 

— — caudalum. . . . 

u Famille  : Kéroniens 

Ie'  genre  : Oxytrieha  labiata 

— — ovalis 

— — bilobala 

— — crassa 


260 

260 

261 

261 

261 

262 

262 

262 

263 

263 

263 

263 

264 
26  i 
264 
264 

264 

265  ! 


— --  monoslylus. 

6e  genre  : Plœsconia  crassa 

— ovalis 

inamillala.. 
patella? 

T"  genre  : Euplotes  patella 

— — charon 

— — grandis 

0e  genre:  Aspidisca  radiata 

— pulvinata. . . . 

VF  Famille  : .Xassuliens 


273 
276 
276 

276 

277 

277 

278 
278 

278 

279 
279 

1er  genre  : Trichodon  acuminatus. . . 279 

— — ciliatns 279 

2e  genre  : Prorodon  teres 280 

3e  — Chilodon  aureus 280 

4e  — Nassula  rubens 281 

— — aurea 281 

— — viridis 281 


TABLE  DES  MATIERES. 


4e  genre  : Nassula  dentala 

VIIIe  Famille  : Lacrymariens 

Ier  genre  : Lacrymaria  vermicularis. 

— — proleus 

— — tenuicula.  . . . 

— — olor 

•2e genre  : Spiroslomum  ambiguum. 

— — virens 

5e genre:  Amphileptus  anser 

— — cygnus 

— — viridis 

— — moniliger. . . . 

— — elegans 

— hirsutus 

— — longicollis. . . . 

(Ie  genre  : Dileptus  meleagris. . . . 

— cylindricus . . . 

— — striatus 

— — fasciola 

— --  piscis 

— --  gallina 

— anas 

— folium 

— — Iruncalus.  . . . 

— — calceolus 

— — corniger 

— — lacrimula .... 

— — musculus.  . . . 

caudalus 

— — uvula 

— — crinitus 

8e  genre  : Tricholeptus  aculeatus.. 
9e  — Loxophyllum  meleagris. 

10e  — Chœtospira  mucicola.. 

11e  — Panophrys  clirysalis. . . 

IXe  Famille  : Paraméciens 

Ier  genre  : Leucophrys  patula 

3°  — Paramecium  aurelia... 

— ovatum 

— — regulare 

— — ilavum 

— — roseum 

— — milium 

— subovatum . . . 

— — colpoda 

8e  genre  : Trichomecium  palma. . . 

— — caudatum.... 

Sous-famille  des  Bursàriens 

2°  genre  : Colpoda  crinila 


353 


2e  genre  : Colpoda  ren 299 

— — parva 300 

4e  genre  : Metopus  sigmoides. . . . 300 

— — inflatus 300 

6e  genre  : Pleuroncma  chrysalis. . . 301 

crassa 301 

— — parva 301 

Sous- famille  des  Enchélieus 302 

1er  genre  : Enchelis  pupa 302 

— — utriculus 302 

— — corrugata ....  302 

— rostrata 303 

2e  genre  : Holoplirya  ovata 303 

— — globosa. .....  303 

— — vesiculifera . . 303 

virescens 304 

— viridis 304 

— — bursata 304 

— — discolor 303 

— — alba 303 

— — globulifera. . . 303 

— — lagena 303 

— 4-  gibbera 300 

3e  genre  : Glaucoma  scintillans. . . . 300 

— — èlongata 300 

4e  genre  : Districha  slriata 300 

— — hirsuta 307 

3e  genre  : Cyclidium  nigricans 307 

— — saltans 308 

_ — elongatum.  ..  308 

— — viridei 308 

7e  genre  : Ophryoglena  citreum. . . 308 

8e  genre  : Frontonia  alba 309 

— — rostrata 309 

_ — acuta 309 

_ — curva 310 

— — ovalis 310 

— — parva 310 

— — perna 310 

A'c  Famille:  Colépiens 311 

Genre  unique  : Coleps  liirtus 311 

XIe  Famille  : Péritliniens 311 

2e  genre  : Peridinium  cinctum. . . . 311 

XIIe  Famille  : Etiffléniens 312 

1er  genre  : Peranema  globulosa. . . 312 

— — protracta 312 

— — dubia 312 

2e  genre  : Astasia  pupilla 313 

— — acuminata. . . . 313 

43 


282 

282 

282 

283 

283 

283 

284 

284 

286 

280 

287 

287 

288 

288 

288 

289 

289 

289 

290 

290 

290 

291 

291 

291 

291 

292 

292 

292 

293 

293 

293 

294 

294 

294 

293 

295 

293 

290 

290 

297 

297 

297 

297 

298 

298 

298 

299 

299 

299 


3o4 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


2e  genre  : Astaria  palma 

313 

8e  genre  : Monas  ovum 

326 

utriculus 

313 

— 

— globulus. . . . 

326 

in  fl  ata 

313 

— 

mica 

327 

— — cylindrica. . . . 

314 

— 

— punctum .... 

327 

— — pyriformis. . . . 

314 

-- 

— pulvisculus. . 

327 

— cucurbita. . . . 

314 

— 

— termo 

327 

deformis 

314 

— 

— rubra 

328 

— turbo 

314 

— 

— nodosa 

328 

— llavicans 

31b 

— 

— viridis 

328 

— — fusiformis 

31b 

— 

— ocliracea .... 

328 

crassa 

31b 

— 

depressa 

328 

parva 

31b 

-- 

sphœrica 

329 

— regularis 

31b 

— 

— ovata 

329 

3e  genre  : Euglena  discolor 

31 0 

9e  genre  : Pleuromonas  granulosa. 

329 

— — geniculuta. . 

3 IG 

1 0°  — 

Cyalliomonas  viridis 

329 

pyrum. ...... 

31G 

— 

— alba 

330 

— — longicaudu... . 

317 

— 

— lychnus 

330 

— — deces 

317 

— 

— turbinata 

330 

utriculus. . . . . 

317 

— 

— emarginala. . . 

330 

viridis 

318 

— 

turbo 

330 

— rostrata 

318 

— 

— elongata 

331 

— acus 

318 

— 

— spissa 

331 

— — pleuronectes . 

319 

1 Ie  genre;  Chilomonas  destruens. 

331 

4e  genre  : Trichonema  hirsuta 

319 

— 

— obliqua 

331 

5e  genre  : Stomonema  ovalis 

319 

12e  — 

Cyclomonas  distorta 

332 

6e  — Zygoselmis  angusla 

320 

— 

— volubilis 

332 

— nebulosa 

320 

13e  - 

Trichomonas  locellus 

333 

— viridis 

320 

— 

— hirsuta 

333 

— leucoa 

321 

— 

— minima 

333 

— — orbicularis.  . . 

321 

15e  — 

Cercomonas  cylindrica... 

333 

7e  genre  : Polyselmis  discolor 

321 

16e  — 

Trepomonas  agilis 

334 

XIIIe  Famille  : Monadiens 

322 

17e  - 

Heteromila  ovata 

334 

1 er genre  : Trachelomonas  volvocina. 

322 

— 

— minima 

334 

— — aurea 

322 

— 

— gibbosa 

335 

5e  genre  : Diselmis  turbo 

323 

— 

— crassa 

335 

— — globulus 

323 

— ovum 

33b 

6e  genre  : Plœotia  vitrea 

323 

18e  - 

Diplomita  insignis 

3.5 

8e  — Monas  lamellula 

323 

XIVe  Famille  : Volvociens 

336 

— — kolpoda 

324 

1er  genre  : Dinobryon  sertularia.. 

336 

— guttula 

324 

9c  

Slylobryon  insignis. . . . 

336 

— — vivipara 

324 

3e  — 

Pycnobryon  socialis 

337 

— — deses 

324 

4e  — 

Epipyxis  utriculus 

337 

— — ovalis 

-323 

5e  — 

Ànthopbysa  Mulleri. . . . 

337 

— — globosa 

32b 

6e  — 

Uvella  virescens 

338 

— — gibbosa 

325 

— 

— fîmbriata 

338 

— — cunillus 

32b 

— 

— disjuncta 

.338 

— — flavicans 

325 

7e  - 

Telrabœna  Dujardini 

339 

— — stellata 

326 

8e  — 

Volvox  globator 

339 

— lluida 

326 

10e  — 

Pandorina  morum 

340 

TABLE  DES  MATIÈRES. 


:i55 


10°  genre  : Pandorina  simples .... 

IIe  — Allodorina  irregularis 

12e  — Diplodorina  Massoni 

-Y Ve  Famille  : Yibrioniens 

1er  genre  : Bacterium  termo 

— — triloculare. . . 

— — punctum 

2e  genre  : Vibrio  rugula 

— — undula 

— — biformatus. . . 

— — bacillus 

3e  — Spirillum  undula 


FIN  DE  LA 


3°  genre  : Spirillum  plicatile 344 

XVIe  Famille:  Amœliiens 345 

1er  genre  : Proteus  tenax 345 

2e  — Trichamœba  radiata 345 

— — liirla 345 

3e  — • Thecamœba  quadripartila.  346 

4«  — Amœba  crassa 346 

— — ramosa 346 

— — guttula 347 

— — brachiata.  . ..  347 

— — lacerata 347 

— verrucosa. . . . 348 


DES  MATIÈRES. 


340 

341 

341 

342 

342 

342 

342 

343 

343 

343 

344 

344 

TABLE 


EXPLICATION  DES  PLANCHES 


Toutes  les  espèces  que  nous  allons  désigner  sont  vues  avec  un  grossissement  de 
400  diamètres,  à moins  d’indications  spéciales. 


Planche  I. 

Fig.  1.  — Stentor  polymorphus.  — a,  vésicule  con- 
tractile; b,  anus;  c,  bouche;  d,  oesophage;  e, 
nucléus. 

Fig.  2.  — Le  même,  étendu  et  plié  dans  sa  partie 
inférieure. 

Fig.  3.  — Le  même  dans  son  extension  complète 
et  fixé  par  sa  base. 

Fig.  4 et  5.  — Le  même  vu  à 100  diamètres  et  en 
voie  de  fissiparité  transversale 

Fig.  0.  — Stentor  roseus.  — a,  nucléus. 

Fig.  7 et  8.  — Le  même  contracté. 

Fig.  9.  — Partie  supérieure  du  même  vue  à 000 
diamètres. 

Fig.  10.  — Stentor  anceps. 

Fig.  il,  — Le  même  contracté. 

Planche  II. 

Fig.  1.  — Stentor  fuscus.  — a,  vésicule  contractile  ; 
b,  bouche;  c,  œsophage;  d,  place  de  l’anus  qui, 
étant  contracté,  est  invisible  ; e,  navicules  ava- 
lées ; f,  nucléus. 

Fig.  2.  — Le  même  contracté. 

Fig.  3.  — Stentor  pediculatus . 

Fig.  4.  — Le  même  contracté. 

Fig.  6.  — Stentor  elegans.  — a,  vésicule  contractile; 
b,  bronches;  e,  œsophage;  d,  place  de  l’anus; 
e,  navicule  avaiée;  f,  nucléus. 

Fig.  7.  — Le  même  nageant. 

Fig.  8.  — Le  même  contracté. 

Fig.  9.  — Partie  supérieure  du  même,  vue  d’en 
haut  quand  il  est  complètement  contracté. 

Fig.  9.  — Le  même  vu  à 100  diamètres. 

Fig.  10.  — Stentor  deformis.  — vc , vésicules  con- 
tractiles. 

Fig.  11.  — Stentor  nanus.  — a,  ovaire. 


Fig.  1?.  — Le  même  nageant  en  arrière. 

Fig.  13.  — Le  même  contracté. 

Fig.  14.  — Stentor  fimbriatus  vu  à ICO  diamètres. 

Fig.  15.  — Base  du  même. 

Fig.  10.  — Papilles  de  la  frange  ciliée  du  même. 

Fig.  17.  — Partie  de  l’œsophage  du  même. 

Fig.  18.  — Portion  du  corps  intestiniforme,  échappé 
du  stentor  en  résolution  et  se  conservant  dans  le 
liquide  ambiant. 

Fig.  19.  — Partie  supérieure  du  même,  vue  à 
150  diamètres. 

Planche  III. 

Fig.  1.  — Stentor  rœselli.  — a,  couronne  frontale 
ciliée;  b , bouche;  c,  anus;  d,  œsophage;  e,  nu- 
cléus; f,  bols  formés  par  des  granulations  ava- 
lées. 

Fig.  2.  — Portion  de  la  surface  cuticulaire  d’un 
stentor  contracté. 

Fig.  3.  — La  même  dilatée. 

Fig.  4.  — Coupe  verticale  de  la  figure  2,  mon- 
trant la  cuticule  de  la  couche  mysiosique  sous- 
jacente,  avec  l’implantation  des  cils  de  la  surface. 

Fig.  5.  — Coupe  verticale  de  la  ligure  3. 

Fig.  G.  — Partie  supérieure  du  stentor,  vue  d’en 
haut,  a et  b,  granulations  entraînées  dans  la 
bouche  par  le  mouvement  des  cirrhes  de  la  cou- 
ronne ; c,  bouche  ; ce,  anus. 

Fig.  7 . — Quelques  cirrhes  de  la  couronne  frontale 
du  stentor  fortement  grossis. 

Fig.  8.  — Représente,  d’après  Lachmanu,  la  partie 
supérieure  et  ciliée  du  Carchesium  polypinum . 

Fig.  9.  — Prorodon  teres?  b,  bouche;  vc,  vésicules 
contractiles;  — 9 a,  le  même  plus  allongé  et  vu 
de  profil;  vc,  vésicules  contractiles.  — 9 b,  le 
même,  non  contracté  ; vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  U)  à 10  c.  — Cylidiurn  nigricans . 


EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


:J57 


Fig.  10  d.  — Le  même  vu  à 100  diamètres. 

Fig.  11,  il  a.  — Euglena  discolor . 

Fig.  12.  — Planicola  crystallina.  — b,  bouche; 
vc,  vésicules  contractiles;  a,  matières  avalées. 

Fig.  13.  — Planicola  folliculata.  — vc,  vésicules 
contractiles;  a,  cil  en  crochet. 

Fig.  14.  — Colpoda  ren.  — b,  bouche;  vc,  vésicule 
contractile. 

Planche  IV. 

Fig.  1.  — Scyphidia  rugosa.  — a,  bouche;  b,  œso- 
phage; vc,  vésicules  contractiles. 

Fig.  2.  — Êpislylis  nebulifera.  — a,  vésicule  con- 
tractile. 

Fig.  3.  — Le  même  contracté. 

Fig.  4.  — Epislylis  spheroides.  — a,  vésicule  con- 
tractile; b,  bouche. 

Fig.  5.  — Vorticella  pt'ocumbeus.  — a,  bouche  ; b, 
vésicule  contractile. 

Fig.  6.  — Epislylis  ringens. 

Fig.  7.  — Zoothamnium  pictum.  — a,  Petites 
boules  vertes  à l’intérieur. 

Fig.  8.  — Vorticella  plicata. 

Fig.  9,  10.  — Vorticella  striata,  290  diamètres. 

Fig.  11  et  12.  — Vorticella  mamillata.  — a,  vési, 
cule  contractile,  290  diamètres. 

Fig.  13.  — Vorticella  infusionum, 

Fig.  14.  — La  même  contractée,  vue  ù un  grossis- 
sement de  200  diamètres. 

Fig.  15.  — Vorticella  dubia,  250  diamètres. 

Fig.  IG.  — Vorticella  dilatata.  — b,  bouche. 

Fig.  17  et  18.  — Carchesium  polypinum.  — a 
anus;  b,  bouche;  c,  œsophage. 

Fig.  19.  — Pédicule  grossi  du  même. 

Fig.  20.  — Pédicule  du  même,  montrant  le  muscle 
intérieur  contracté  en  spirale. 

Fig.  21.  — Pédicule  du  même,  faisant  le  zigzag. 

Fig.  22-23.  — Vorticella  margaratifera  — a,  bou 
che;  b , œsophage. 

Fig.  24.  Zoathamnium  spectabile.  — a,  vésicule 
contractile. 

Planche  V. 

Fig.  1.  — Vorticella  convellaria. — 100  diamètres. 

Fig.  2. — Le  même;  a,  bouche;  b,  vésicule  con- 
tractile; c,  œsophage;  d,  longue  soie  de  Lach- 
mann. 

Fig.  3.  — Le  même. 

Fig.  4.  — Vorticella  fluvialis. — a,  bouche;  b,  œso- 
phage; e,  vésicule  contractile;  d,  pédicule  con- 
tracté en  spirale. 

Fig.  5,5  a.  — Vorticella  lunaris.  — 250  diamètres; 
a,  bouche;  b,  œsophage;  c,  vésicule  contractile; 
d,  nucléus;  e,  pédicule  contracté. 

Fig.  6.  — Vorticella  elongata.  — G00  diamètres  ; a, 
bouche  ; b,  œsophage. 

Fig.  7.  — Le  même  contracté. 

Fig.  8.  — Vorticella  patellma. 

Fig.  9.  — Le  même  contracté. 


Fig.  10.  — Vorticella  nutans.  — a,  bouche;  b,  œso- 
phage; c,  vésicule  contractile. 

Fig.  11.  — Le  même  ; v,  un  bourgeon. 

Fig.  12.  — Vorticella  constricta.  — a,  bouche;  b, 
vésicule  contractile. 

Planche  VI. 

Fig.  1.  — Carchesium  polypinum.  — a,  bouche  ; b, 
œsophage;  c,  vésicule  contractile. 

Fig.  2.  — Vorticella  campanula,  300  diamètres. 
— a bouche;  b,  bourgeon  avec  cils  à la  base. 

Fig.  3.  — Vorticella  fasciculata.  — a,  bouche;  b, 
œsophage. 

Fig.  9,  10,  11,  12.  — La  même  portant  un  bour- 
geon qui  se  détache  petit  à petit. 

Fig.  13.  — Bourgeon  du  même,  détaché. 

Fig.  4,  5,  G,  7.  — Epistylis  flavicans.  — a,  bou- 
che; b,  vésicule  contractile. 

Fig.  8.  — Vorticella  microscopica. 

Planche  VII. 

Fig.  1 à 9.  — Vorticella  alba.  — Ces  neuf  figures 
représentent  la  reproduction  par  fissiparité  verti- 
cale, la  lettre  a de  la  figure  5 fait  voir  les  cils  qui 
commencent  à pousser  à la  base  de  la  vorticelie 
qui  va  se  détacher  de  la  vorticelie  mère. 

Fig.  10.  — Vorticella  appunctata.  — a,  bouche; 
6,  vésicule  contractile;  c,  anus. 

Fig.  11.  — Le  même  contracté. 

Fig.  12.  — Pédicule  perlé  du  même,  supposé  vu 
à 1200  diamètres. 

Fig.  13.  — Vorticella  multangula.  — a,  bouche; 
b,  œsophage. 

Fig.  14.  — Pédicule  du  même,  considérablement 
grossi. 

Fig.  15.  — Vorticella  margaritata.  — b,  bouche. 

Fig.  16.  — Le  même  contracté. 

Fig.  17.  — Planicola  inclinata.  — b,  bouche;  vc, 
vésicule  contractile;  a,  œsophage. 

Fig.  18.  — Vorticella  microstoma.  — b,  bouche; 
a,  œsophage;  vc,  vésicule  contractile;  c,  granules 
avalés. 

Fig.  19.  — Le  même,  détaché  de  son  pédicule. 

Fig.  20.  — Vorticella  nebulifera. 

Fig.  21.  — Vorticella  cucullus.  — a,  œsophage;  b, 
bouche;  c,  granulations  avalées;  d,  commence- 
ment de  reproduction  transversale;  vc,  vésicule 
contractile. 

Fig.  22.  — Développement  du  pédicule  du  vor- 
ticella alba,  en  10,  15  et  20  minutes  (voir  page  G, 
du  1er  fascicule). 

Planche  VIII. 

Fig.  1 . — Scyphydia  inclinans.  — a,  bouche  ; 
œsophage;  c,  vésicule  contractile. 

Fig.  2.  — Le  même  contracté. 

Fig.  3.  — Le  même. 


358 


EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


Fig.  4.  — Le  même  contracté  et  avec  une  pose 
retombante. 

Fig.  5.  — Epistylis  plicatilis.  — a,  bouche;  b, 
œsophage;  c,  vésicule  contractile. 

Fig.  6 à 13,  montrent  les  dilTérentes  phases  que  le 
corps  subit  quand  il  va  quitter  son  pédicule. 

Fig.  14  et  15.  — Le  même  quand  il  est  libre. 

Fig.  IG.  — Le  même,  tournant  sur  elle-même. 

Fig.  17,  18  et  19.  — Reproduction  par  fissiparité  de 
VEpistylis  digitalis.  — a,  bouche;  b,  vésicule 
contractile;  c,  granulations  rouges  avalées. 

Fig.  20.  — Planicola  ingenita.  — a,  deux  bour- 
geons ciliés. 

Planche  IX. 

Fig.  i.  — Branche  végétale  supportant  le  Cothur- 
nia ouata.  Dans  ces  8 figures,  on  remarque  des 
fourreaux  qui  contiennent  tantôt  un  individu 
épanoui  ou  contracté;  tantôt  un  individu  avec  un 
bourgeon  à sa  base  ; tantôt  deux  individus  d’égale 
grosseur;  a,  longs  cils  frontaux  faisant  le  tour- 
billon; b,  bouche:  c,  œsophage;  cl,  bourgeon 
déjà  gros,  ayant  des  cils  à la  base. 

Fig.  2.  — Planicola  folliçulata.  — 6,  bouche  ; c. 

fentes  dans  le  fourreau  ; vc,  vésicule  contractile. 
Fig.  3.  — Epistylis  articulata.  — a , soie  de  Lacli- 
mann  ; b , bouche  ; vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  4.  — Partie  supérieure  de  VEpistylis  articu- 
lata, vue  d’en  haut.  — a,  anus;  b,  bouche. 

Fig.  5.  — Epistylis  anastico.  — a,  bouche;  b , 
œsophage;  vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  G.  — Le  même  contracté;  vc,  vésicule  con- 
tractile. 

Fig.  6 a.  — Le  même  contracté  d’une  différente 
manière. 

Fig.  7 et  9.  — Vorticella  aperla.  — b,  bouche;  a el 
vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  8.  — Chœlospira  mucicola,  — a,  bouche;  vc, 
vésicule  contractile. 

Fig.  10.  — Pycnobryon  socialis. 

Fig.  11.  — Pycnobryon  socialis. 

Fig.  12.  — Stylobryon  insignis. 

Fig.  13.  — Epipyxis  utricutus. 

Fig.  14.  — Stylobrion  insignis. 

Planche  X 

Fig.  1.  — Vaginicola  tincta.  — a,  bouche;  b, 
œsophage;  c,  vésicules  contractiles. 

Fig.  2.  — Le  même  contracté.  — a,  nucléus. 

Fig.  3 et  4.  — Vaginicola  mollis,  contractée  et  épa- 
nouie. 

Fig.  5.  — Vaginicola  dilatata.  — a,  bouche;  b, 
œsophage;  c,  vésicule  contractile;  d,  granula 
tions  rouges  avalées. 

Fig.  G.  — Vaginicola  ampulla. 

Fig.  7.  — Le  même  vu  de  profil. 

Fig.  8.  — Vaginicola  regularis. 

Fig.  9.  — Vaginicola  truncata. 

Fig.  10.  — Vaginicola  striata. 


Fig.  11.  — Le  même  contracté. 

Fig.  12.  — Cothurnia  patula. 

Fig.  13.  — Le  même  contracté. 

Fig.  14.  — Cothurnia  elongata. 

Fig.  15.  — Stylocola  ampu/a. 

Fig.  IC.  — Le  même  contracté. 

Fig.  17.  — Cothurnia  spissa. 

Fig.  18.  — Vaginicola  gracilis . 

Fig.  19.  — Le  même  contracté. 

Fig.  20.  — Planicola  attenuata. 

Fig.  21.  — Le  même  contracté. 

Fig.  22.  — Planicola  vestita.  — a,  soie  de  Lacb- 

maun;  b,  œsophage;  c,  vésicule  contractile;  d, 

bouche. 

Fig.  23.  — Cothurnia  nodosa. 

Fig.  24.  — Le  même  contracté. 

Fig.  25.  — Stylocola  striata. 

Fig.  2G.  — Le  même  contracté. 

Fig.  27.  — Vaginicola  decumbens. 

Planche  XI. 

Fig.  1 . — Epistylis  plicatilis.  — a,  bouche;  b,  anus  ; 
vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  1.  a.  — a,  anus  d’où  sortent  les  bols,  composés 
de  granulations  avalées.  Ces  bols  suivent  le  sens 
de  la  flèche  indicative;  vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  IG.  — a,  anus;  b,  bouche;  vc,  vésicule  con- 
tractile. 

Fig.  1 c à 1 f.  — Différentes  contractions  de  Y Epis- 
tylis plicatilis. 

Fig.  2.  — Epistylis  galea.  — a,  anus;  b,  bouche  ; 
d,  le  même  contracté. 

Fig.  3 à 3 b.  — Kystes  (VEpistylis  plicatilis . — a, 
bouche  ; vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  4.  — Epistylis  hospes.  — a,  bouche;  vc,  vési- 
cule contractile. 

Fig.  4 a à 4 c.  — Différentes  contractions  de  VEpis- 
tylis  hospes.  — vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  5.  — Epistylis  plicatilis,  détaché  de  son  pédi- 
cule. — a,  bouche;  vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  6.  — Vorticella  commuais.  — a,  bouche;  oc, 
vésicule  contractile. 

Fig.  7.  — Vaginicola  ingenita.  — b,  bourgeon  ; 
vc,  vésicule  contractile. 

Planche  XII. 

Fig.  1.  — Oxylricha  labiata.  — a,  bouche;  b,  na- 
vicules  avalées  ; vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  2.  — Oxytricha  ovalis.  — a,  bouebe  ; vc,  vé- 
sicule contractile. 

Fig.  3.  — Halteria  bipartita. 

Fig.  3 a.  — Le  même  fixé  par  ses  soies  saltatrices. 

Fig.  4.  — Euplotes  patelin.  — a,  bouche  ; vc,  vési- 
cule contractile. 

Fig.  5.  — Kerona  triangularis . — vc,  vésicule  con- 
tractile. 

Fig.  G.  — Oxytricha  bilobata.  — a,  bouche;  vc, 
vésicule  contractile. 

Fig.  7.  — Oxytricha  crassa  contracté. 


EXPLICATION  I 

Fig.  7 a.  — Le  même  étendu  ; a , bouche  ; b,  na- 
vicules  avalées  ; vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  8.  — Aspidisa  radiata.  — a,  bouche  ; vc,  vési- 
cule contractile. 

Fig.  9.  — Euplota  charon.  — a,  bouche  ; vc,  vési- 
cules contractiles. 

Fig.  10  et  10  b.  — Tricodina  stellina.  — Nageant. 

Fig.  10  a.  — Le  même  marchant  sur  une  hydre  ; 
a , bouche;  vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  10  c.  — Le  même  tournant  sur  lui-même;  a, 
bouche;  vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  10  d.  — Partie  du  même,  considérablement 
grossi.  Bouche  et  crochets  entourant  l’ouverture 
centrale  inférieure. 

Fig.  11.  — Kerona  lacerala.  — ci,  bouche;  vc,  vé- 
sicule contractile. 

Fig.  12.  — Euplotcs  grandis.  — a,  bouche;  vc,  vé- 
sicule contractile. 

Fig.  13.  - Stentor  albus.  — vc,  vésicule  contrac- 
tile. 

Fig.  13  a.  — a,  bouche;  b,  petite  vésicule  hérissée 
de  cils  courts  et  raides;  vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  13  b à 13  d.  — Différentes  formes  de  contrac- 
tions que  prend  le  Stentor  albus. 

Planche  XIII. 

Fig.  1 à t b.  — Oxgtricha  cimex,  — a,  bouche; 
vc,  vésicule. 

Fig.  2.  — Oxgtricha  pubes.  — a,  bouche;  b,  longs 
filaments  flagelliformes  ; c,  corps  ingérés  par 
l’animal,  et  rejetés  par  l’anus. 

Fig.  3.  — Kerona  mylitus.  — a,  bouche  ; b,  appen- 
dice en  forme  de  bras;  vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  4.  — Oxgtricha  caudata.  — a,  bouche;  vc, 
vésicule  contractile. 

Fig.  5.  — Oxgtricha  viridis.  — a,  bouche. 

Fig.  6 et  G a.  — Oxgtricha  platystoma.  — a,  bou- 
che; vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  7 . — Kerona  elongata.  — a,  bouche  ; vc,  vési- 
cule contractile. 

Fig.  8.  — Oxgtricha  deformis. 

Fig.  9.  — Oxgtricha  prœceps.  — vc,  vésicule  con- 
tractile. 

Fig.  10.  — Kerona  polyporum.  — vc,  vésicule  con- 
tractile. 

Fig.  11.  — Kerona  rotunda.  — vc,  vésicule  contrac- 
tile. 

Fig.  12  à 12  a.  — Oxgtricha  pullaster.  — vc,  vési- 
cule contractile. 

Fig.  13.  — Oxgtricha  cgpris.  — vc,  vésicule  con- 
tractile. 

Fig.  14.  — Plesconia  crassa. 

Fig.  15.  — Kerona  aper.  — a,  bouche. 

Fig.  IG.  — Oxytricha  leucoa.  — a,  bouche  ; vc,  vé" 
sicule  contractile. 

Fig.  17.  — Plcesconia  ovalis.  — vc,  vésicule  con- 
tractile. 

Fig.  18.  — Plcesconia  mamillula. 

Fig.  18  a,  le  même  marchant.  — a,  bouche. 

Fig.  19.  — Kerona  multipes,  — a,  bouche;  b,  bols 


ES  PLANCHES.  935 

formés  de  granulations  avalées;  vc,  vésicule 
contractile. 

Fig.  20.  — Plcesconia  patclla.  — a,  bouche. 

Fig.  20  a.  — Le  même  marchant.  — a,  bouche. 

Fig.  21.  — Kerona  urostyla.  — a,  bouche;  b,  navi- 
cules  avalées;  vc,  vésicule  contractile. 

Planche  XIV. 

Fig.  1.  — Kerona  rostrata;  vc,  vésicule  contrac- 
tile. 

Fig.  2.  — Stylonychiacalva.  — vc,  vésicule  contractile- 

Fig.  3.  — Stgnolgchia  virgula.  — a,  bouche  ; t>c, 
vrs’cule  contractile. 

Fig.  4.  — Stgtonychia  appencliculata. 

Fig.  5.  — Stgtonychia  sphœrica.  — a,  bouche  ; vc, 
vésicule  contractile. 

Fig.  6.  — Stynolychia  regularis.  — a,  bouche  ; vc, 
vésicule  contractile. 

Fig.  7 . — Kerona  histrio.  — a,  bouche. 

Fig.  8.  — Kerona  silurus.  — a,  bouche;  vc,  vési- 
cule contractile. 

Fig.  9.  — Stylongchia  pustullata.  — a,  bouche; 
vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  10.  — Stylongchia  mylitus.  — a,  bouche  ; dans 
laquelle  entrent  des  granulations  rouges  entraî- 
nées parles  cils  buccaux;  vc,  vésicule  contrac- 
tile. 

Fig.  10  a.  — Le  même  vu  de  profil. 

Fig.  11.  — Kerona  histrio.  — Sa  reproduction  par 
fissiparité  horizontale.  — a,  bouche  ; vc,  vésicule 
contractile. 

Fig.  12.  — Stgnolgchia  monostglus.  — a,  bouche 
b,  long  et  fort  style  frangé.  — vc,  vésicule  contrac- 
tile ; e,  4 cirrhes. 

Fig.  13. — Aspidisca  pulvinata. 

Fig.  14.  — Le  même,  marchant. 

Planche  XV. 

Fig.  1.  — Spirostomum  ambiguum.  — a,  bouche; 
vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  1 a à 1 c.  — Différentes  formes  de  contraction 
de  l’animal. 

Fig.  1.  — Partie  supérieure  du  même  considéra- 
blement grossie. 

Fig.  1 d.  — bouche  du  même;  a,  bouche;  b,  œso- 
phage. 

Fig.  1 f.  — Base  du  même;  vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  2.  — Spirostomum  virens.  — a,  bouche;  b, 
nucléus;  vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  2 a.  — Le  même  contracté. 

Fig.  2 6.  — Le  même  se  reproduisant  par  sépara- 
tion transversale;  a,  bouche;  vc,  vésicule  con- 
tractile. 

Fig.  2 c.—  Le  même  très-grossi  et  contracté;  a, 
bouche;  6,  nucléus;  vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  2 d.  — État  des  globules  ronds  après  la  des- 
truction par  dessiccation. 

Fig.  2 f.  — Glandules  du  chapelet  sortis  du  corps 
avant  sa  destruction  complète. 


360 


EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


Fig.  3.  — Lacrymaria  vermicularis.  — a,  bouclie  ; 
vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  3 o.  — Le  même. 

Fig.  4.  — Lacrymaria  proteus. 

Fig.  4 a,  4 6,  4 e.  — Le  même  ; fl,  bouche. 

Fig.  5.  — Dileptus  lacrimula.  — fl,  bouche;  vc,  vé- 
sicule contractile. 

Fig.  5 fl.  — Le  même,  vu  de  profil. 

Fig.  5 6.  — Partie  supérieure  du  même  trôs-grossi. 

Fig.  c.  — Dileptus  corniger.  — a,  bouche;  vc,  vési- 
cule contractile. 

Fig.  7.  — Lacrymaria  olor.  — a,  bouche;  vc,  vési- 
cule contractile. 

Fig.  8.  — Nassula  viridis.  — a,  cornet  buccal  ; vc, 
vésicule  contractile. 

Fig.  8 a.  — Le  même,  vu  de  profil  ; a,  cornet  buc- 
cal; vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  8 6.  — Cornet  buccal  considérablement  grossi. 

Fig.  9.  — Trichodon  acuminatus.  — a,  cornet  buc- 
cal avec  sa  grande  soie  ; vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  9 a.  — Reproduction  ou  copulation  ; a,  cornet 
buccal;  tic,  vésicule  contractile. 

Fig.  10.  — Nassula  dentata.  — a,  cornet  buccal; 
vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  10  «.  — Le  même. 

Planche  XVI. 

Fig.  l.  — Chilodon  aureus.  — a,  cornet  buccal, 
vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  1 a.  — Le  même,  vu  de  profil;  a,  cornet  buc- 
cal ; 6,  navicules  avalées  ; vc,  vésicule  contractile. 

p'ig,  2.  — Glaucoma  scintillans. 

Fig.  2 a.  — Le  même,  vu  de  profil;  a,  bouche;  tic, 
vésicule  contractile. 

Fjg.  2 6.  — Le  même  en  voie  de  reproduction  trans- 
versale; a,  a,  bouches;  b, b, b, b,  granulations  rou- 
ges avalées  ; vc,  vésicules  contractiles. 

Fig.  3.  — Nassula  rubens.  — a,  cornet  buccal;  vc, 
vésicules  contractiles. 

Fig.  4.  — Nassula  aurea.  — a,  cornet  buccal  ; vc, 
vésicule  contractile. 

Fig.  5.  — Panaphrys  chrysalis.  — fl,  bouche;  6,  glo- 
bule volumineux  entouré  d’un  courant  granu- 
leux; vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  6.  — Leucophrys  patula.  — a,  bouche  ; vc,  vé- 
sicules contractiles. 

Fig.  g a.  — Le  même  reproduit  d’après  un  dessin 
de  M.  Claparède. 

Fig.  7,  — Paramecium  regulare.  — a,  bouche;  6, 
bols  formés  par  des  granulations  rouges  avalées  ; 
tic,  vésicule  contractile. 

p’jg.  8.  _ Paramecium  aurelia.  — a,  bouche;  6, 
couleur  rouge  avalée;  tic,  vésicule  contractile. 

Planche  XVII. 

Fig.  1.  — Holophrya  gibbera,  — 6,  bouche;  tic,  vé- 
sicule contractile. 

Fig.  i.  — Le  même,  vu  de  profil. 


Fig.  2.  — Frontonia  alla.  — 6,  bouche;  vc,  vési- 
cule contractile. 

Fig.  2 a.  — Le  même,  de  profil. 

Fig.  3.  — Paramecium  ovatum.  — a,  œsophage; 
6,  bouche  ; c,  bols  formés  par  la  couleur  rouge 
avalée  ; tic,  vésicule  contractile. 

F'g.  4.  — Frontonia  rostrata,  — a,  petite  navicule 
avalée;  6,  bouche;  c,  petit  point  auculiforme;  — 
vésicule  contractile. 

Fig.  5.  — Dileptus  striatus.  — b,  bouche;  c,  vési- 
cule contractile. 

Fig.  6.  — Frontonia  acuta.  — 6,  bouche. 

Fig.  7.  — Metopus  inflatus.  — a,  couleur  rouge 
avalée;  6,  bouche;  rc,  vésicules  contractiles. 

Fig.  8.  — Trichomecium  palma.  — fl,  petite  cor- 
nicule  ; 6,  bouche;  e,  nucléus;  tic,  vésicule  con- 
tractile. 

Fig.  9.  — Trichodon  ciliatus.  — a,  longue  soie  sor- 
tant du  cornet  buccal  ; 6,  cornet  buccal  ; tic,  vési- 
cules contractiles. 

Fig.  9 fl.  — Le  même,  sa  reproduction  par  sépara- 
tion transversale;  a,  longue  soie;  6,  cornet  buc- 
cal; tic,  vésicules  contractiles. 

Fig.  10.  — Paramecium  flavum.  — a,  œsophage  ; 
b,  bouche;  c,  amas  de  couleur  avalée;  vc,  vési- 
cule contractile. 

Fig.  10  a.  — Reproduction  ou  copulation. 

Fig.  11.  — Paramecium  roseum.  — a,  œsophage; 
6,  bouche  ; c,  amas  de  couleur  rouge  avalée  ; vc, 
vésicules  contractiles. 

Fig.  12.  — Colpoda  crinata.  — a,  navicule  avalée; 
6,  bouche  ; tic,  vésicule  contractile. 

Fig.  13,  13  fl.  — Oxytricha  fimbriata.  — 6,  cornet 
buccal  dentelé;  tic,  vésicules  contractiles. 


Planche  XVIII. 

Fig.  1.  — Dileptus  meleagris.  — a,  bouche  ; tic,  vé- 
sicule contractile. 

Fig.  1 « à 1 d.  — Le  môme,  vu  à 100  diamètres; 
vc,  vésicules  contractiles. 

Fig.  2.  — Dileptus  cylindricus.  — 6,  bouche  ; vc, 
vésicule  contractile. 

Fig.  3,  — Dileptus  musculus.  — a,  vésicules  con- 
tractiles. 

Fig.  4.  — Dileptus  striatus.  — 6,  bouche;  a,  glo- 
bules roses;  vc,  vésicules  contractiles. 

Fig.  4 fl.  — Le  même,  vu  de  profil. 

Fig.  5.  — Trichomecium  caudatum.  — a,  bouche  ; 
6,  œsophage;  c,  longue  soie  ondulante;  vc,  vési- 
cule contractile. 

Fig.  7.  — Celte  figure  indiquée  sous  le  n°  7 dans  le 
texte  correspond  à la  figure  il  de  la  XVIIIe plan- 
che. 

Fig.  8.  — Dileptus  fasciola.  — 6,  bouche;  vc,  vési- 
cule contractile. 

Fig.  8 a.  — Le  même,  vu  de  profil. 

Fig.  9.  — Amphilcplus  anser.  — 6,  bouche  ; a,  bols 
formés  par  la  couleur  rouge  avalée  ; vc,  vésicule 
contractile. 


EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


3G1 


Fig.  9 a.  — Le  meme;  b,  bouche;  a,  couleur  ava- 
lée; vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  10.  — Loxophyllum  meleagris.  — vc,  vésicules 
contractiles. 

Fig.  11.  — Dileptus  caudatus.  — b,  bouche;  a,  nu- 
cléus; vc,  vésicule  contractile. 


Planche  XIX. 

Fig.  1.  — Dileptus  piscis.  — b,  bouche. 

Fig.  lu.  — Le  même;  b,  bouche;  vc , vésicule  con- 
tractile. 

Fig  2.  — Dileptus  gallina.  — vc,  vésicule  contrac- 
tile. 

Fig.  3.  — Amphileptus  viridis.  — b,  bouche  ; vc, 
vésicules  contractiles. 

Fig.  4.  — Dileptus  anas.  — a,  point  oculiforme  ; 
6,  bouche;  vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  5.  — Dileptus  uvula.  — b,  bouche;  vc,  vési- 
cule contractile. 

Fig.  6.  — Dileptus  crinitus.  — b,  bouche;  a,  glo- 
bules granuleux;  vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  7.  — Amphileptus  moniliger.  — a,  nucléus; 
b,  bouche;  vc,  vésicules  contractiles. 

Fig.  8 et  10.  — Dileptus  folium.  — b,  bouche;  vc, 
vésicule  contractile. 

F g.  9.  — Dileptus  iruncalus.  — b,  bouche;  vc,  vé- 
sicule contractile. 

Fig.  11.  — Amphileptus  eleqans.  — b,  bouche. 

Fig.  12.  — Amphileptus  hirsutus.  — 6,  bouche  ; vc, 
vésicules  contractiles. 

Fig.  13.  — Dileptus  piscis.  — b,  bouche;  vc,  vési- 
cule contractile. 

Planche  XX. 

Fig.  1.  — Holophrya  ovata.  — b,  bouche;  vc,  vési- 
cule contractile. 

F'ig.  2.  — Amphileptus  cygnus.  — a,  petites  vési- 
cules non  contractiles;  b,  bouche;  vc,  vésicule 
contractile. 

Fig.  3.  — Dileptus  calceolus.  — b,  bouche;  cv,  vé- 
sicule contractile. 

F'ig.  4.  — Metopsus  sygmoides.  — a,  nucléus;  6, 
bouche  ; vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  5 à 5 b.  — Spatidium  hyaliuum.  — a,  nucléus; 
vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  G.  — Amphileptus  longicollis.  — b,  bouche  ; 
vc,  vésicule  contractile. 

F'ig.  7.  — Tricholeptus  aculeatus.  — b,  bouche; 
vc,  vésicule  contractile. 

F'ig.  "la.  — Le  même  en  voie  de  reproduction  par 
séparation  transversale;  b, b,  bouches;  vc,  vési- 
cules contractiles. 

Fig.  8.  — Oxytricha  merula.  — b,  bouche;  vc,  vé- 
sicules contractiles. 

Fig.  9.  — Metopus  sygmoides.  — b,  bouche  ; vc, 
vésicule  contractile. 

Fig.  10.  — Amphileptus  cygnus.  — a,  petites  vési- 


cules non  contractiles;  b,  bouche;  vc,  vésicule 
contractile. 


Planche  XXI. 

Fig.  1 à 1 a.  — Enchelys  pupa. 

F'ig.  2.  — Holophrya  globosa. 

Fig.  3.  — Holophrya  vesiculifera.  — vc,  vésicule 
contractile. 

Fig.  4,  4 a.  — Colpoda  parva.  — b,  bouche;  vc,  vé- 
sicule contractile. 

Fig.  5.  — Ophryoglena  citreum.  — a,  point  auculi- 
forme;  b,  bouche. 

F’ig.  6 à 6 e.  — Districha  striata.  — b,  bouche;  vc, 
vésicule  contractile. 

Fig.  7.  — Holophrya  virescens.  — b,  bouche;  vc, 
vésicule  contractile. 

Fig.  8.  — Enchelys  rostrata.  — vc,  vésicule  con- 
tractile. 

Fig.  9 et  14.  — Cylidium  saltans.  — 6,  bouche;  vc, 
vésicule  contractile. 

Fig.  10.  — Pleuronema  chrysalis.  — b,  bouche  ; vc, 
vésicule  contractile. 

Fig.  10  a.  — Le  même,  vu  de  profil. 

Fig.  11.  — Holophrya  viridis.  — vc,  vésicule  con- 
tractile. 

F'ig.  12.  — Frontonia  curva.  — b,  bouche;  vc,  vési- 
cule contractile. 

F'ig.  13, 13  a.  — Paramecium  milium.  — b,  bouche  ; 
vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  14.  — Cylidium  saltans-,  vc,  vésicule  contrac- 
i tile. 

j Fig.  15  et  2G.  — Frontonia  perna. 

Fig.  16.  — Frontonia  ovalis.  — b,  bouche  ; vc,  vé- 
sicule contractile. 

Fig.  17  et  30.  — Frontonia  parva.  — b,  bouche; 
vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  18.  — Districha  hirsuta.  — b,  bouche;  vc,  vé- 
sicule contractile. 

Fig.  19.  — Holophrya  bursata.  — vc,  vésicule  con- 
tractile. 

Fig.  20.  — Enchelys  utriculus. 

F'ig.  21.  — Halteria  vorax. 

F'ig.  22.  — Paramecium  colpoda.  — a,  bols  formés 
par  de  la  couleur  avalée  ; b,  bouche  ; vc,  vésicule 
contractile. 

Fig.  23.  — Holophrya  alba. 

Fig.  24.  — Gtaucoma  scintillons.  — a,  bols  formés 
par  de  la  couleur  avalée;  b,  bouche  ; vc,  vésicule 
contractile. 

Fig.  25.  — Holophrya  discolor.  — a,  point  anuli- 
forme;  b,  nucléus. 

Fig.  26.  — Frontonia  perna. 

F'ig.  27.  — Paramecium  subovatum.  — a,  œso- 
phage ; b,  bouche;  vc,  vésicules  contractiles. 

F'ig.  28.  — Enchelys  corrugata.  — b,  bouche;  tic, 
vésicule  contractile. 

Fig.  29.  — Glaucoma  elongata.  — b,  bouche  ; vc, 
vésicule  contractile. 

Fig.  29  a.  — Bouche  du  même,  grossie. 

F’ig.  30.  — Frontonia  parva.  — b,  bouche  ; vc,  vé- 
. sicule  contractile. 

46 


362 


EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


Planche  XXII. 

Fig.  l,  1 a.  — Euglena  genicul ata.  — a,  tache  ocu- 
laire rouge;  b,  bouche;  vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  2.  — Euglena  pyrum.  — a,  tache  oculaire  ; vc, 
vésicule  contractile. 

Fig.  3.  — Euglena  longicauda.  — a,  tache  oculaire  ; 
vc,  vésicule  contractile. 

Fig-  4 — Euglena  deses.  — a,  tache  oculaire;  b, 
bouche;  vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  4 a.  — La  même  contractée. 

Fig.  5.  — Euglena  ulricu/us. 

Fig.  G,  7,  7 a.  — Euglena  viridis.  — a,  tache  ocu- 
laire; b,  bouche;  vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  8.  — Trichonema  hirsuta. 

Fig.  9.  — Euglena  pleuronectes.  — a,  tache  ocu- 
laire; b,  bouche;  vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  10  à 10  d.  — Pleuronema  parva.  — b,  bouche; 
vc,  vésicules  contractiles. 

Fig.  1 1 à lie.  — As  fada  acuminala. 

Fig.  12.  — a,  nucléus  coloré  en  jaune  foncé. 

Fig.  13.  — Pleuronema  crasse.  — a,  nucléus;  b, 
bouche;  vc,  vésicules  contractiles. 

Fig.  14.  — Cyclidium  viridis.  — b,  bouche;  vc, 
vésicule  contractile. 

Fig.  là  et  27.  — Cyclidium  elongalum.  — b,  bou- 
che; vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  10.  — Pleuronema  chrysalis.  — b,  bouche  ; vc, 
vésicule  contractile. 

Fig.  17.  — Holophrya  glohulifera . 

Fig.  ls.  — Holophrya  lagena. 

Fig-  19.  — Halteria  minima. 

Fig.  20.  — - Halleria  viridis. 

Fig.  21.  — Euglena  rostrata. 

Fig.  22,  22  a.  — Halteria  verrucasa.  — a,  vésicule 
contractile. 

Fig.  23-2-3  a.  — Slrombidion  sulcatum.  — b,  bou- 
che ; vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  24.  — Halteria  volvox.  — vc,  vésicules  con- 
tractiles. 

Fig.  25.  — Coleps  hirtus. 

Fig.  25  a.  — Accouplement  du  même.  — vc,  vési- 
cule contractile. 

Fig.  2G,  2G  b.  — ■ Euglena  acus.  — a,  tache  ocu- 
laire ; b,  bouche. 

Fig.  27.  — Cyclidium  elongatum.  — vc,  vésicule 
contractile. 


Planche  XXIII. 

Fig.  1.  — Stomonema  ovalis.  — b,  bouche;  vc, 
vésicule  contractile. 

Fig.  2.  — Diselmis  turbo. 

Fig.  3.  — Monas  lamellida. 

Fig.  4 a,  b,  c.  — Heteromitu  ovata.  — vc,  vési- 
cule contractile. 

Fig.  5 a,  b.  — Monas  colpoda.  — De  face  et  de 
profil. 

Fig.  G a,  b.  — Heteromita  minima, 

Fig.  7.  — Astasia  parva.  — De  face  et  de  proül. 


Fig.  8 a,  b.  — Heteromita  gibbosa.  — De  face  et 
de  profil. 

Fig.  9.  — Trichomonas  tocellus. 

Fig.  10.  — Monas  gutlula. 

Fig.  11  et  31.  — Zygoselmis  augusta. 

Fig.  12,  14  et  28.  — Monas  deses.  — vc,  vésicule 
contractile. 

Fig.  13.  — Monas  ovalis. 

Fig.  15  et  17.  — Marias  globulus.  — vc,  vésicule 
contractile. 

Fig.  IG.  — Heteromita  crassa. 

Fig.  18.  — Peranema  dubia.  — - a,  navicule  avalée. 
Fig.  19  et  24.  — Monas  cunitlus. 

Fig.  20.  — Astasia  regularis. — De  face  et  de  profil. 
Fig.  21.  — Monas  gibbosa. 

Fig.  22.  — Monas  ftavicans. 

Fig.  23  et  47.  — Cyathomonas  viridis. 

Fig.  24.  — Monas  cunitlus. 

Fig.  25.  — Zygoselmis  nebulosa.  — b,  bouche. 

Fig.  2G.  — Astasia  palma. 

Fig.  27.  — Monas  lamellula. 

Fig.  28.  — Monas  deses. 

Fig.  29.  — Astasia  utricu/us. 

Fig.  30.  — CUilomonas  destruens. 

Fig.  31.  — Zygoselmis  angusta. 

Fig.  32,  33  et  49.  — Monas  stellata. 

Fig.  34  ù 34  b.  — Astasia  inflata. 

Fig.  35  et  54.  — Chilomonas  obliqua. 

Fig.  30  à 36  c.  — Asfasfa  cylindrica.  — vc,  vésicule 
contractile. 

Fig.  37.  — Diplomita  insignis. 

Fig.  38.  — Cyathomonas  lychnus. 

Fig.  39.  — Peranema  globutosa. 

Fig.  40.  — Diselmis  globulus.  — vc,  vésicale  con- 
tractile. 

Fig.  41.  — Peranema  protracta.  — a,  flagellum 
grossi. 

Fig.  42,  43.  — P/euromanas  grnnulosa. 

Fig.  44.  — Monas  fluida. 

Fig.  45.  — Les  mêmes,  moins  gros. 

Fig.  4G.  — Cyathomonas  alba. 

Fig.  47.  — Cyathomonas  viridis. 

Fig.  4S.  — Monas  ovum. 

Fig.  49.  — Monas  stellata. 

Fig.  50.  — Trichomonas  minima. 

Fig.  5t.  — Monas  globulus. 

Fig.  52  et  53.  — Plœotia  vitrea.  — vc,  vésicule  con- 
tractile. 

Planche  XXIV. 

Fig.  1,1a.  — Halteria  grandinella.  — b,  bouche  ; 
vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  2,  2 a.  — Halteria  ovata.  — b,  bouche  ; ire,  vé- 
sicule contractile. 

Fig.  3.  — Halteria  acuta.  — vc,  vésicule  contrac- 
tile. 

Fig.  4.  — Halteria  lobata.  — a,  nucléus;  vc,  vési- 
cule contractile. 

Fig.  5.  — Urocentrum  turbo.  — vc,  vésicule  con- 
tractile. 


EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


30)3 


Fig.  5 n.  — Le  même,  vu  à 100  diamètres. 

Fig.  6.  — Strombiclion  g/obosum.  — a,  navicule; 
vc,  vésicules  coniractiles. 

Fig.  7 et  8.  — Strombiclion  caudotum.  — vc,  vési- 
cule contractile. 

Fig.  9.  — Zggoselmis  viridis.  — a,  tache  oculaire. 
— vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  10.  — Polyselmis  cliscolor.  — a,  tache  ocu- 
laire. 

Fig.  11.  — Peridinium  cinctum.  — a,  tache  ocu- 
laire. 

Fig.  12.  — Le  même,  vu  à 200  diamètres — a,  tache 
oculaire;  vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  13,  14.  — Trachelomonas  aurea.  — a,  tache 
oculaire. 

Fig.  15.  — Trichomonas  hirsuta.  — vc,  vésicule 

contractile. 

Fig.  16.  — Monas  ovalis. 

Fig.  17.  — Truchelomcnas  aurea,  vu  à 200  dia- 
mètres. 

Fig.  18.  — Trachelomonas  valvorina. 

Fig.  19.  — Astasia  pyriformis.  — vc,  vésicule  con- 
tractile. 

Fig.  20.  — Astasia  cucurbita. 

Fig.  21.  — Astasia  deformis.  — vc,  vésicule  con- 
tractile. 

Fig.  22  et  23.  — Zggoselmis  leucoa.  — vc,  vésicule 
contractile. 

Fig.  24.  — Astasia  turbo. 

Fig.  25.  — Cercomonas  cylindrica. 

Fig.  2G.  — Astasia  flavicans.  — a,  globules  bruns. 

Fig.  27.  — Cyathomanas  emarginata.  — vc,  vési- 
cule contractile. 

Fig.  28.  — Cyathamonas  turbinata. 

Fig.  29.  — Ilcteromila  ovum. 

Fig.  30.  — Cyathomonas  turbo.  — vc,  vésicule  con- 
tractile. 

Fig.  31.  — Cyathomonas  elongata. 

Fig.  32.  — Zggoselmis  orbiculairs. 

Fig.  33.  — Monas  sphœrica.  — vc,  vésicule  contrac- 
tile. ! 

Fig.  34.  — Astasia  fusiformis.  — vc,  vésicule  con- 
tractile. 

Planche  XXV. 

Fig.  1.  — Volvox  globator.  — a,  petits  infusoires 
verts  unis  entre  eux  par  de  petits  canaux,  for- 
mant un  réseau  qui  enveloppe  toute  la  masse 
sphérique  et  hyaline  du  volvox  ; b,  êtres  pyri- 
formes,  blancs,  sans  point  oculaire  et  sans  11a- 
gellum;  c,  jeune  volvox  contenu  dans  l’intérieur 
de  la  masse  hyaline. 

Fig.  1 a.  — Partie  du  même,  supposé  à un  gros- 
sissement considérable. 

Fig.  15.  — Parasites  du  volvox  globator. 

Fig.  1 c,  1 d.  — Parasites  du  même. 

Fig.  le.  — Partie  ne  jeune  volvox  contenue  dans 
le  volvox  globator. 

Fig.  2.  — Volvox  globator , vu  à 100  diamètres. 

Fig.  3.  — Pandorina  morum.  — a,  disque  formé 


I par  la  masse  hyaline  qui  renferme  la  colonie.; 

| b,  individu  de  la  colonie;  point  oculaire  et  fla- 
j gellum  dépassant  le  disque. 

Fig.  3 a.  — Le  même,  vu  à 100  diamètres. 

Fig.  4,  5.  — Pandorina  simplex. 

Fig.  G.  — Diplodorina  Massoni.  — a,  colonie  d’a- 
nimaux; b,  double  enveloppe  recouvrant  ces  in- 
fusoires. 

Fig.  7.  — Allodorina  irregularis.  — a,  enveloppe 
hyaline;  vc,  vésicule  contractile  se  remarquant 
au  centre  des  animaux. 

Fig.  8,  — Uvella  disjuncta.  — vc,  vésicule  contrac- 
tile. 

Planche  XXVI. 

Fig.  1.  — Dynobrion  sertularia. 

Fig.  2.  — Tetrabœna  Dujardini. — Vu  de  profil. 
Fig.  2 a.  — Les  mêmes,  vus  de  face. 

Fig.  3.  — Monas  vivipara. 

Fig.  4.  — Cyclomonas  distorta.  — Vu  de  face  et  de 
profil. 

Fig.  5.  — Anthophysa  Mulleri. 

Fig.  5 a.  — Individus  détachés  de  la  tige  et  na- 
geant librement. 

Fig.  G.  — Uvella  fimbriata. 

Fig.  7.  — Uvella  virescens. 

Fig.  7 a.  — 5 individus  du  même. 

Fig.  7 b.  — Individu  détaché  nageant  librement 
supposé  vu  à un  grossissement  de  1000  diamètres. 
Fig.  8.  — - Stylobryon  insignis. 

Fig.  8 a et  8 b.  — Le  même. 

Fig.  8 c.  — Le  même,  vu  à 400  diamètres. 

Fig.  8 e.  — Le  même,  contracté  et  supposé  vu  à 
2,400  diamètres;  vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  8 d.  — Le  même,  épanoui,  vu  â un  gros- 
sissement extrême. 

Planche  XXVII. 

Fig.  1 de  a à — Proteus  tenax. 

Fig.  2.  — Vibrio  rugula. 

Fig.  3.  — Bacterium  terrno  et  Vibria  rugula. 

Fig.  4.  — Monas  mica. 

Fig.  4 a.  — Les  mêmes,  vus  à 100  diamètres. 

Fig.  5.  — Bacterium.  punctum. 

Fig.  G.  — Vibrio  undula. 

Fig.  7.  — Monas  mica. 

Fig.  8.  — Monas  fluida. 

Fig.  9 et  10.  — Bacterium  triloculare. 

Fig.  Il,  12.  — Vibrio  undula. 

Fig.  13.  — Monas  pulvisculus. 

Fig.  14.  — Monas  terrno . 

Fig.  15.  — Monas  rubra. 

Fig.  16.  — Trepomonas  agilis. 

Fig.  17,  18.  — Monas  punctum. 

Fig.  19.  — Monas  nodosa. 

Fig.  20.  — Monas  viridis. 

Fig.  21.  — Monas  ochracea. 

Fig.  22.  — Astasia  fusiformis. 


364 


EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


Fig.  3.  — Cyclomonas  volubilis.  — vc,  vésicule 
contractile. 

Fig.  24.  — Cyalhomonas  spissa. 

Fig.  25.  — Spirillum  undula. 

Fig.  26.  — Vibrio  biformatus . 

Fig.  27.  — Spirillum  plicali/e. 

Fig.  23.  — Vibrio  bacillus. 

Fig.  29.  — Astasia  crassa. 

Planche  XXVIII. 

Fig.  1.  — Trichamœba  radiata.  — vc,  vésicule  con- 
tractile. 

Fig.  2.  — Amœba  r amusa 

Fig.  3.  — Thecamœba  quadripartita.  — vc,  vési- 
cule contractile. 

Fig.  4.  — Trichamœba  hirta.  — vc,  vésicule  con- 
tractile. 

Planche  XXIX 

Fig.  1.  — Amœba  crassa. 

Fig.  2,  3,  5.  — Amœba  guttula.  — vc,  vésicule 
contractile. 


Fig.  4 à 4 b.  — Amœba  brachiata.  — a,  globules 
verts  ; vc,  vésicule  contractile. 

Fig.  G.  — Amœba  lacerata.  — vc,  vésicule  con- 
tractile. 

Fig.  7.  — Amœba  verrucosa.  — a,  navicules  ; b,  gros 
globules  ; vc,  vésicule  contractile. 


Flanche  XXX 


Cette  planche  contient  des  sommets  de  vorti- 
cellides  détachés  de  leurs  pédicules  et  nageant  li- 
brement. Ces  capitules  appartiennent  au  genre  Vor- 
ticella,  Epistylis,  Carthesium  et  Zoothamnium  ; 
mais  ainsi  détachés  et  leurs  péristosmes  étant  fer- 
més, ces  corps  ne  présentent  plus  de  caractères 
génériques  certains.  Ils  ont  été  considérés  par  quel- 
ques auteurs  comme  des  êtres  complets,  et  Muller 
en  a décrit  un  certain  nombre  sous  le  nom  géné- 
rique de  Vorticella.  La  figure  28  représente  un 
jeune  Epistylis  qui  possède  encore  sa  couronne  de 
cils  advenlifs. 


FIN. 


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Paris 


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J.Jotard  del.  et  lith. 

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PL . XIX 


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PL. XX. 


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PL  . XXI 


J.  JoLard  del.  et  lith. 


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J.  Jobard  del.  et  lith. 


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PL . XXII . 


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