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Full text of "Pharmacopée générale a l'usage des pharmaciens et des médecines modernes ou dictionnair e des préparations pharmaceutico-médicales simples et composées les plus usitées de nos jours, suivant les nouvelle théories chimiques et médicales"

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4)1^  Ce  ' 


PHARMACOPÉE 

GÉNÉRALE. 


loa  .a  TOME  I. 


DE  L'IMPRIMERIE  DE  D.  COLAS. 


\ 


PHARMACOPEE 

GÉNÉRALE 
A  L'USAGE  DES  PHARMACIENS 

ET  DES  MÉDECINS  MODERNES , 

ou 

DICTIONNAIRE  des  Préparations  pharmaceutica- 
■  médicales  simples  et  composées  les  plus  usitées  de  nos  Jours, 
suivaiit  les  nouvelles  Théories  chimiques  et  médicales. 

Par  L.  V.  BRUGNATELLI, 

c. 

Médecin  dePavie ,  Professeur  de  Chimie  générale  en  l'Université  de  cette, 
ville  ,  de  l'Inslitut  national  d'Italie ,  de  la  Société  italienne ,  de  l'Aca- 
"démie  impériale  des  Sciences,  da  la  Société  d'Agriculture  du  Turin,  et 
de  la  plupart  des  Académies  et  Sociétés  savantes  de  l'Europe. 


Nisi  utile  est  quod facimus , 
Stulta  est  gloria. 

PH^DR.,lib. III,  fab.  XVIII. 


OUVRAGE  TRADUIT  DE  L'ITALIEN,  AVEC  DES  NOTES, 

Par  L.  a.  PLANCHE  , 

Pharmacien  ,  Men^re  de  l'ancien  Collège  et  de  la  Société  de  Pharmacie  de  Paris,  de 
la  Société  de  Médecine  ,  et  de  la  Société  médicale  d'Emulation  ,  associé  corres- 
pondant de  la  Société  de  Médecine  de  l'Eure  et  de  celle  de  Pharmacie  de  Lyon. 


TOME  PREMIE 


A  PARIS, 

CHEZ  D.  COLAS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE, 

Rue  du  Vieux- Colombier  ,  no  26  ,  Faubourg  St-Germain- 


181I. 


ROYAL  COLLEGE  OF  PHYSICIAI; 
LIBRARY 

CLASS 

ACCN. 

31 

SOURCE 

DATE 


1    A  MONSIEUR  \ 

LE  BARON  DE  CORVISART^ 

PREMIER  MÉDÊCïN 
DE  S.  M.  L'EMPEREUR  ET  ROl, 

OFFICIER  DE  LA  LÉGION  D^HONNEUR , 


PROFESSEUR  HONORAIRE    DE   LA  FACULTE  DE  MEDECINE 
DE  PARIS,    DU   COLLEGE  DE  FRANCE,  etC. 


01SSIËUR, 


La  Pharmacopée  dont  fai  Vhonneur  de 
vous  présenter  l'hommage  ne  poussait  paraître 
en  France  sous  de  meilleurs  auspices^  elle 

A 


ny  poumit  trouver  un  juge  plus  éclairi\ 
otre  sujfrage  ne  peut  qu  ajouter  beaucoui 
à  l'estime  et  à  lâ  considération  que  de  nom 
hreux  et  utiles  travaux  ont  depuis  long-ten,\ 
vailles  à  l'Auteur.  Puisse  cette  Traductioi 
n  être  pas  tout-à-fait  indigne  de  lui,  et  mérit\ 
ï accueil  que  vous  vous  empressez  d'accordl 
à  tout  ce  qui  porte  un  caractère  d'utilité'! 


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Votre  trh-hwnhle  et  ti\  ^'^^ 
obéissant  serviteur,    I  jjjj 

L..  À.  PLANChi 

\ 


AVERTISSEMENT 

DU  TRADUCTEUR. 


Xj  a  composition  d'une  Pharmacopée  exige 
une  réunion  de  connaissances  qu'il  est  diffi- 
cile de  rencontrer  dans  un  seul  homme.  Il 
faut  être  à  la  fois  Médecin  praticien  et  Chi- 
miste exercé  aux  manipulations  pharmaceu- 
tiques. L'auteur  de  l'ouvrage  dont  j'ai  entrepris 
la  traduction ,  m'a  paru  réunir  ces  qualités. 
Avantageusement  connu  depuis  long-tems, 
dans  l'Europe  savante ,  par  de  nombreuses  et 
utiles  productions^  il  s'est  acquis  de  nouveaux 
droits  à  l'estime  de  ses  compatriotes  en  pu- 
bliant sa  Pharmacopée  générale.  L'accueil 
I  que  cet  ouvrage  a  obtenu  des  Médecins  et  des 
Pharmaciens  du  royaume  d'Italie  ,  me  fait  es- 
pérer que  cette  traduction  ne  sera  pas  reçue 
moins  favorablement  des  Médecins  et  des 
Pharmaciens  français.  J'ai  été  secondé  dans 
cette  entreprise ,  à  laquelle  j'ai  consacré  le  peu 


AVERTISSEMENT 
de  loisirs  que  me  laissent  mes  occupations  , 
par  mon  ami  le  docteur  Fouquier,  Médecin 
de  la  Charité ,  qui  a  bien  voulu  ge  charger  de 
revoir  la  partie  médicale  de  l'ouvrage. 

M.  Brugnatelli  a  placé,  à  la  suite  de  quel- 
ques articles  seulement  de  la  matière  médi- 
calé  ,'  l'analyse  chimique  de  la  substance  qui 
s'y  trouve  indiquée.  J'ai  tâché  de  compléter 
ce  travail  de  l'auteur  ,  en  y  ajoutant  ce  qui  a 
été  fait  de  plus  important  et  de  plus  exact  sur 
cette  matière.  On  y  trouvera  l'analyse  de 
Tambre  gris  ,  de  l'aloës ,  de  l'asperge ,  de  l'asa- 
foetida,  de  la  digitale,  de  l'année,  de  la  noi;s 
vbmique ,  de  la  gomme  ammoniaque ,  de  la 
gomme  gutte  ,  de  la  gomme  arabique  ,  de 
i'ipécacuanha  ,  de  la  réglisse ,  du  tabac ,  de  la 
gratiole,  des  cantharides  ,   et  de  beaucoup 
d'autres  substancies  plus  récemment  examinées, 
ainsi  que  des  notes  plus  ou  moins  importantes 
sur  la  nature  et  les  propriétés  de  plusieurs 
médicamens  simples.  J'ai  remplacé  le  tableau 
comparatif  des  poids  anciens  et  des  nouveaux 
par  une  instruction  beaucoup  plus  complète 
de  M.  le  professeur  Ghaussier,  instruction 


i 


DU  TRADUCTEUR, 
qui  renferme  de  plus  toutes  les  abréviations 
latines,  etc.  que  les  Médecins  emploient  dans 
leurs  formules  ^  et  qu'il  est  très-important  aux 
Pharmaciens  de  connaître.  Je  me  suis  rare- 
pient  permis  des  remarques  sur  la  doctrine 
chimique  de  l'auteur  ;  j'en  ai  fait  de  plus  fré- 
quentes sur  les  procédés  opératoires  ,  parce 
qu'ils  sont  plus  particulièrement  du  ressort 
des  Pharmaciens.  J'en  ai  proposé  de  nouveaux j 
j'en  ai  modifié  d'autres  ,  soit  d'après  les  con- 
naissances acquises  depuis  la  publication  de  la 
Pharmacopée  générale,  soit  d'après  ma  propre 
pratique.  Uauteur  destinant  plus  particuliè- 
jnent  cet  ouvrage  à  ses  compatriotes ,  n'a  dû 
y  faire  mention  que  d'un  petit  nombre  des 
eaux  minérales  usitées  en  France;  j'y  ai  ajouté 
les  résultats  d'analyses  de  celles  qui  sont  le 
plus  souvent  employées  parmi  nous  dans  leur 
état  naturel ,  ainsi  que  les  formules  proposées 
ou  suivies  pour  leur  imitation.  Pour  faciliter 
aux  lecteurs  l'intelligence  de  certaines  déno- 
minations employées  dans  le  cours  de  l'ou- 
vrage ,  j'ai  placé  à  la  fin  de  celui-ci  les  synony- 
mies des  nomenclatures  de  Brugnatelli  et  des 


AVERTISSEMENT 

Chimistes  français ,  avec  les  notes  explicatives, 
telles  qu'elles  ont  été  traduites  et  publiées  par 
J^anMons. 

Le  peu  d'accord. qui  règne  quelquefois  dans 
la  synonymie  entre  la  phrase  italienne  et  les 
dénominations  française  ,  latine  et  anglaise  , 
doit  s'expliquer  par  le  soin  que  j'ai  pris  de 
conserver  fidèlement  la  nomenclature  propre 
à  l'auteur. 

J'ai  cru  convenable  de  rectifier  sur  la  gra- 
vure originale  la  forme  de  "  plusieurs  vais- 
seaux qu'on  exécute  beaucoup  mieux  en  France 
qu'en  Italie.  J'ai  substitué  à  l'alambic  italien  , 
d'une  forme  reconnue  vicieuse,  la  figure 
d'un  nouvel  alambic  dont  j'ai  pù  constater 
les  avantages.  J'ai  donné  la  description  et  la 
figure  d'un  serpentin  à  boule ,  d'un  condensa- 
teur à  cylindre  ;  celles  de  l'entonnoir  à  robinet, 
de  BouUay,  pour  la  préparation  de  l'éther 
phosphorique,  etc.  \  celles  d'un  nouveau  réser- 
voir à  gaz ,  d'un  appareil  de  compression  pour 
la  fabrication  des  eaux  acidulés  gazeuses  ;  celles 
d'un  appareil  pour  dégager  et  recueillir  l'acide 
carbonique  j  enfin ,  la  figure  de  deux  autre.'i 


DU  TRADUCTEUR, 
appareils  pour  la  préparation  des  éthers  et 
du  carbonate  d'ammoniaque. 

L'impression  de  l'ouvrage  était  presque  ter- 
minée, lorsque  je  me  suis  aperçu  que  les  articles 
Alcohol  avec  la  coloquinte ,  avec  l'ellébore^ 
la  mélisse,  le  quinquina ,  de  même  que  ceux 
Moxa,  Mucilage  y  Mucilage  de  gomme  ara- 
bique ,  de  Gomme  adragant,  de  Coings,  de 
Gomme  arabique  mercurielle  avaient  été  omis, 
ou  égarés.  Ces  articles  ont  été  reportés  à  la  suite 
des  Préparations  pharmaceutiques  du  deuxième 
volume  ,  sous  le  titre    Articles  omis  dans  la 
Traduction,  J'ai  réuni  ,  immmédiatement 
après  sous  le  titre    Appendice ,  une  série  de 
préparations  magistrales  et  officinales,  dont 
plusieurs  se  prescrivent  souvent,  mais  ne  sont 
pas  assez  généralement  connues  des  Médecins 
ou  des  Pharmaciens.  Pour  ne  pas  mériter  de 
la  part  des  premiers  le  reproche  de  m'immiscer 
dans  la  prescription  des  remèdes  ,  j'ai  tâché  , 
autant  qu'il  me  l'a  été  possible ,  de  m'adresser 
aux  auteurs  eux-mêmes  ,  ou  à  des  Médecins 
qui  prescrivent  souvent  ces  mêmes  remèdes. 
J'ai  ajouté  une  Table  de  solubilité  des  sels  , 


AVERT.  DU  TRADUCTEUR. 

traduite  des  Elémens  de.  chimie  de  Fautenr  if 
une  autre  Table  exprimant  les  degrés  aréomé- 
triques  etles  pesanteurs  spécifiques  de  différens 
mélanges  d'acide  sulfurique  et  d'eau,  par  M. 
Vauquelin,  etc.  Enfin,  je  me  suis  efforcé  de 
compenser  par  les  nombreuses  additions  faites 
à  l'ouvrage  du  célèbre  chimiste  de  Pavie,  ce 
que  le  lecteur  pourra  perdre  du  côté  du  style. 
Quel  que  soit  donc  le  sort  de  cette  Tr^duiè-^ 
tion,  elle  m'obtiendra,  j'espère,  cet  hono^ 
rable  témoignage  ^  que  rien  de  ce  qui  était  eiï 
mon  pouvoir  n'a  été  négligé  pour  en  assurer 
le  succès. 


^1" 


PRÉFACE. 

Les  rapides  progrès  quotit  faits  de  lids  j'ôùrs 
toutes  lés  sciénces  expérimentales'  et'  sur-tout 
hi  chimie  les  importantes  réformes  introduites 
tant  dans  son  langage  que  dans  la  pratique 
de  ses  opérations  ,  ont  donné  une  grande 
impulsion  au  perfectionnement  dè  l'art  phar- 
maceutique, art  précieux,  nécessaire  et  digne 
(f  pliis  d'un  titre  des  travaux  propres  à  en  éclai- 
rer toutes  les  parties  .  Nous  avons  vu  simplifier 
des  procédés  compliqués,  proscrire  diverses 
préparations  médicales  mal  entendues  j  inveh- 
ter  d'utiles  appareils ,  et  ititrocluire  en  riiéde- 
cine  de  nouveaux  médicamens'  précieux. 

Au  milieu  d'aussi  importantes  et  d'aussi 
nobles  acquisitions ,  il  fallait  une  Pharmacopée 
qui  renfermât  exactement  les  principales  amélio- 
rations qu'a  éprouvées  la  préparation  dés  médi- 
camens j  il  fallait  que  ces  améliorations  fussent, 
autant  que  possible ,  conformes  atix  doctrines 
chimiques  et  médicales  dominantes . 

C'est  ce  que  j'ai  eu  en  vue  d'exécuter ,  au 
moins  en  partie,  lorscp'en  1802  j'ai  pubhé  la 
Pharmacopée  à  l'usage  des  médecins  et  des 
pharmaciens  de  la  république  italienne. 

J'ai  dû  dans  cette  occasion  fronder  néces- 


ij  PRÉFACE. 

sairement  beaucoup  d'opinions,  d'habitudes 
encore  enracinées  parmi  nous ,  sur-tout  celles 
qui  avaient  rapport  au  langage  pharmaceuti- 
que vulgaire  cpie  Ton  se  proposait  de  purger. 
Ce  projet  que  j'avais  formé  éprouva  d'autant 
plus  de  difficultés  dans  son  exécution  que  quel- 
ques chimistes  et  des  médecins,  d'ailleurs  très- 
instruits,  regardaient  comme  une  chose  funeste 
à  la  vie  même  du  malade  toute  espèce  de  ré- 
forme dans  la  nomenclature  pharmaceutique. 

Cependant  toutes  ces  craintes  s'évanouis- 
sent quand  on  considère  que  l'ancienne  langue 
pharmaceutique ,  le  plus  souvent  inexacte  , 
erronée  ,  peut  donner  lieu ,  comme  en  effet  il 
n'est  arrivé  que  trop  souvent,  à  de  fausses  in- 
terprétations et  à  des  inconvéniens  beaucoup 
plus  graves  qu'on  ne  peut  en  redouter  de  sa 
nomenclature  moderne ,  à-la-fois  plus  signifi- 
cative et  plus  scientifique. 

En  conséquence ,  pénétré  des  grands  avan- 
tages qui  devaient  résulter ,  tant  pour  la  phar- 
macie que  pour  la  médecine,  d'un  changement 
total  dans  cette  partie  ,  j'ai  substitué ,  sans 
balancer ,  la  nomenclature  chimique  réformée 
à  l'ancienne  nomenclature  pharmaceutique.  En 
conséquence,  tout  l'ouvrage  a  été  écrit  en  lan- 
gage scientifique ,  entreprise  difficile  ,  tentée 
par  quelqu'autre  moderne,  mais,  à  ce  qu'il  pa- 


PRÉFACE.  îij 
raît,  avec  de  trop  faibles  moyens  pour  pouvoir 


reussn\ 


Je  suis  aujourd'hui  pleinement  convaincu 
par  l'expérience  de  plusieurs  années ,  que  les 
nouveaux  noms  que  j'ai  introduits  dans  la 
pharmacie,  comme  je  l'avais  déjà  fait  pour  la 
chimie ,  en  présentant  sans  équivoque  à  l'esprit 
les  composans  des  préparations  médicinales 
qu'ils  désignent,  ont  singulièrement  facilité  l'in- 
telligence de  ces  préparations  et  l'exercice  de 
l'art. 

C'est  à  cela  sur-tout  que  je  dois  attribuer 
l'accueil  favorable  et  inespéré  dont  le  pubiic 
a  bien  voulu  honorer  cet  ouvrage  ,  et  les  di- 
verses éditions  qui  en  ont  été  publiées. 

La  marche  méthodique  que  j'avais  déjà  in- 
troduite dans  la  Pharmacopée  dont  je  viens 
de  parler  ayant  paru  commode  ,  convenable 
sous  plusieurs  rapports ,  et  plus  propre  que 
toute  autre  à  présenter  avec  précision  les  prin- 
cipales connaissances  chimiques  et  médicinales 
relatives  aux  préparations  qu'elle  renferme,  je 
n'y  ai  rien  changé  dans  le  présent  ouvrage.' 

Mais  pour  rendre  cette  édition  d'une  utilité 
plus  grande  et  plus  générale ,  je  l'ai  augmentée 
des  meilleures  préparations  consignées  dans  les 
mteressans  ouvrages  de  pharmacie  publiés 
depuis  peu,  et  de  tous  les  composés  médici- 


iv  PRÉFACE. 

naux  plus  importans  encore  employés  parbeau- 
coup  de  praticiens  distingués,  ou  récemment 
introduits  en  médecine  dans  diverses  parties 
de  l'Europe.  Ainsi  augmentée  ,  je  l'ai  intitulée 
Pharmacopée  générale.  Je  dois  confesser  que 
j'ai  rencontré  de  grandes  et  quelquefois  d'in- 
surmontables difficultés  dans  la  détermination 
des  vertus  médicales  des  préparations  pharma- 
ceutiques 5  en  voulant  les  étayer  des  nouvelles 
théories  médicales  les  plus  accréditées  ,  et  qui 
en  même  tems  fussent  conformes  à  la  pratique. 

Il  y  a  des  substances  auxquelles  on  a  prêté 
trop  légèrement,  d'après  les  théories  que  l'on 
voulait  établir,  des  vertus  que  la  sévère  expé- 
rience a  démenties.  Il  y  a  des  médicamens  qui, 
administrés  intérieurement ,  exercent,  sans  al- 
tération de  leurs  caractères  physico-chimiques, 
une  action  évidente  sur  les  parois  de  l'estomac, 
lié  par  de  si  grands  rapports  avec  tous  les 
systèmes  de  l'animal  vivant ,  q[ui  produisent 
des  effets  évidens  proportionnés  à  leur  action , 
et  qui  ont  des  vertus  faciles  à  déterminer  : 
mais  la  plupart  des  remèdes  introduits  dans 
Festomac  sont  assujétis  à  des  changemens  par- 
ticuliers de  la  part  des  facultés  sensitives  et 
motrices ,  autant  que  des  forces  digestives  et 
assimilatrices  des  animaux  vivans ,  et  le  plus 
souvent  c'est  bien  moins  au  médicament  près- 


PRÉFACE.  V 

crit  que  l'on  doit  attribuer  la  propriété  en 
vertu  de  laquelle  il  agit  de  telle  ou  telle  ma- 
nière sur  l'économie  animale,  quau  composé 
qui  résulte  de  cette  altération.  La  cause  de 
ces  phénomènes  mériterait  d'être  examinée 
soigneusement  par  les  chimistes  et  par  les 
médecins. 

Le  soufre  insoluble  dans  les  humeurs  ani- 
males, poussé  avec  elles  hors  du  corps  vivant, 
est  porté  dans  la  circulation  d'une  manière 
inconnue ,  et  se  manifeste  par  une  odeur  sul- 
fureuse qui  s'exhale  de  la  peau ,  et  par  la  gué- 
rison  des  maladies  locales  externes.  L'odeur 
très-fétide  que  prend  en  pareil  cas  la  transpi- 
ration annonce  une  combinaison  du  soufre , 
puisque  cette  substance  est  par  elle-même  ino- 
dore. On  ne  peut  pas  croire  qu'elle  sorte  de  la 
peau  avec  le  gaz  flogogène  (hydrogène),  puis- 
que ce  gaz  n'a  pas  été  reconnu  jusqu'ici  faire 
partie  de  la  transpiration  gazeuse  des  animaux. 
S'il  est  combiné  à  l'acide  carbonique  ,  c'est  ce 
qui  n'a  pas  encore  été  déterminé.  Quoi  qu'il 
en  soit ,  ce  n'est  pas  au  soufre  lui-même  ,  mais 
à  sa  nouvelle  association ,  effet  admirable  de 
l'attraction  chimique  qui  s'exerce  dans  l'animal 
vivant,  qu'il  faut  rapporter  la  vertu  de  cette 
substance  employée  comme  médicament. 

Le  muriate  de  baiyte ,  qu'on  prescrit  aux 


vj  PRÉFACE. 

malades,  est  bientôt  décomposé  par  les  phos- 
phates alcalins  qu'on  trouve  dans  le  suc  gastri- 
que ,  comme  je  m'en  suis  assuré  par  l'expé- 
rience, et  il  se  forme  du  phosphate  de  baryte. 
C'est  donc  à  ce  sel  plutôt  qu'au  muriate  de 
baryte  qu'on  doit  attribuer  ses  vertus  si  van- 
tées ,  si  toutefois  le  phosphate  lui-même  n'est 
pas  encore  sujet  à  de  nouvelles  modifications. 

Le  fer  pris  intérieurement  est,  comme  le 
soufre,  transporté  dans  le  système  animal  sous 
forme  inconnue ,  et  assimilé  à  diverses  hu- 
meurs. C'est  à  tort  que  Wright,  cité  par  Per- 
cival,  a  nié  que  les  préparations  de  fer  usitées 
comme  médicamens  passent  dans  le  sang,  parce 
qu'avec  les  réactifs  chimiques  ordinaires  ,  il 
n'a  pu  découvrir  rien  de  ferrugineux  dans  le 
chyle  extrait  du  conduit  thorachique  des  chiens 
tout  récemment  tués  ,  et  nourris  trente-six 
heures  auparavant  de  pain  et  de  lait  mêlé  de 
fer.  L'affinité  chimique  qui  s'exerce  dans  l'ani- 
mal vivant ,  est  régie  par  des  lois  sublimes  et 
cachées  ,  différentes  de  celles  auxquelles  est 
soumise  la  matière  morte ,  et  que  le  chimiste 
le  plus  çclairé  ne  peut  observer  qu'avec  la  plus 
grande  admiration. 

Quelques  médicamens  donnent  de  l'éner- 
gie au  système  animal ,  le  fortifient ,  et  ont 
été  nommés  avec  raison  par  Brown,  excitans.; 


PRÉFACE.  vij 
d'autres  s'opposent  singulièrement  à  la  modi- 
fication morbifîque  produite  dans  l'excitement 
par  l'usage  inconsidéré  ou  immodéré  des  exci- 
tans,  comme  l'a  fait  remarquer  très-judicieu- 
sement le  célèbre  professeur  Rasori,  et  comme 
l'a  confirmé  depuis  5  par  plusieurs  observations 
pratiques  ,  le  savant  professeur  Borda. 

Cependant  j  quand  ces  médicamens  sont 
administrés  à  l'intérieur,  toutes  ces  admirables 
vertus  excitantes  ou  anti-excitantes  ne  se  mon- 
trent pas  dans  leur  association  réciproque 
aussi  disposées  à  se  neutraliser  qu  on  pourrait 
le  croire  d'après  cette  belle  théorie.  En  effet, 
quand  l'art  unit  deux  médicamens  ,  l'un  exci- 
tant ,  Fautre  anti  -  excitant  ,  en  cberchant  à 
varier  ,  autant  que  possible ,  leurs  proportions 
pour  que  l'un  ne  prévale  pas  sur  l'autre  , 
quoiqu'on  émousse  ou  cj:u  on  diminue  même 
la  vertu  médicale  primitive  ,  il  en  résulte  fré- 
quemment un  troisième  corps  d'une  activité 
particulière ,  souvent  assez  énergique  ,  mais 
qu'on  ne  pourrait  plus  rapporter  avec  certi- 
tude à  la  classe  des  remèdes  excitans  ou  à 
celle  des  anti-excitans.  C^est  ce  qu^on  observe 
dans  la  combinaison  faite  en  certaines  propor- 
tions 5  de  l'opium  avec  l'eau  de  laurier-cerise , 
del'  opium  avec  les  acides ,  de  l'eau  de  laurier- 
cerise  avec  l'ammoniaque ,  de  l'acide  prussique 


viij  PRÉFACE, 
avec  les  alcohols  aromatiques;  du  tartrite  an- 
timonié  de  potasse  (  tartre  émétique  )  avec 
l'alcohol  ou  avec  le  vin ,  des  aromatiques  et 
de  l'opium  avec  la  digitale  pourprée  ,  des  pré- 
parations antimoniales  avec  l'opium  ou  avec 
le  quinquina  ,  de  l'opium  avec  Fipécacuanlia , 
du  quinquina  avec  les  acides  ,  des  cantharides 
avec  le  camphre  ,  etc. 

D'autres  préparations  médiciiiales  se  pres- 
crivent également  avec  avantage  ;  seules,  contre 
certains  mouvemens  désordonnés  ou  convul- 
sifs  chez  des  sujets  qui  n'ont  besoin  ni  d'exci- 
tans  ,  ni  d'anti-excitans  :  tels  sont  le  thermo- 
xide(  oxide  )  de  zinc  sublimé  (fleurs  de  zinc, 
V.  s.  )  ,  l'ammoniure  de  cuivre ( cuivre  ammo- 
niacal, V.  s.  )..  On  ne  pourrait,  d'après  cela, 
appeler  ces  remèdes  excitans,  ni  anti-excitans. 
On  en  peut  dire  autant  de  ces  médicamens  qui 
guérissent  certains  vices  purement  locaux ,  et 
même  cutanés  ,  quoiqu'introduits  par  la  voie 
de  l'estomac  dans  la  masse  des  humeurs ,  ainsi 
que  d'un  grand  nombre  de  médicamens  éi^er- 
giques  appliqués  extérieurement.  Ne  voit-on 
pas  les  fâcheux  effets  du  mercure  prescrit  im- 
prudemment à  grande  dose,  dissipés  par  l'usage 
interne  du  soufre,  des  sulfures  alcalins  ou 
terreux ,  et  les  effets  bien  plus  terribles  encore 
de  l'émétique  antimonial,  détruits  avçc  les 


PRÉFACE.  îx 

décoctions  d'écorces  ligneuses  ?  Le  soufre , 
les  sulfures  alcalins  et  les  décoctions  n'agissent 
également  dans  ce  cas  ,  ni  comme  excitans , 
ni  comme  anti-excitans.  On  n'a  pu  voir  sans 
surprise,  de  nos  jours,  guérir  par  l'usage  de 
quelques  bains  d'eau  de  chaux  la  rhumatalgie 
et  la  goutte  ,  maladies  atroces  ,  souvent  ré- 
belles aux  remèdes  excitans  ou  anti-excitans 
les  plus  vantés.  Souvent  on  dissipe  la  colique 
venteuse  avec  quelques  gouttes  d'une  solution 
de  carbonate  d'ammoniaque  ;  on  guérit  la  gale 
et  autres  maladies  de  la  peau  avec  des  bois- 
sons d'eau  de  gaz  hydrogène  sulfuré ,  et  pour- 
tant la  vertu  de  pareils  remèdes  ne  pourrait 
être  considérée  dans  ces  cas  comme  excitante 
ou  anti-excitante,  quoiqu'elle  put  paraître  telle 
dans  d'autres  circonstances ,  et  ce  ne  serait  pas 
sans  difficulté  qu'on  leur  assignerait  une  vertu 
médicale  bien  certaine. 

Une  secte  de  médecins-chimistes  modernes 
admettait  deux  classes  de  maladies ,  les  unes, 
procédant  de  l'excès,  les  autres  du  dé  faut  d'oxi- 
gène  :  elle  opposait  à  ces  maladies  des  remèdes 
supposés  désoxigénans  ou  oxigénans.  Les  par- 
tisans de  cette  curieuse  théorie  ont  été  en  An- 
gleterre ,  Bedoes  ,  Irwin  ,  RoLLo  ,  Jameson  ^ 
HopE,  Clegïïorn,  Currie,  Trotter^  etc.  ;  en 
France,  Guyïon,  Fourcroy,  Alton,  Baumes.,, 


X  PRÉFACE. 

et  beaucoup  d'autres.  Ce  nest  pas  un  sys- 
tème ,  dit  Guyton  ,  c'est  révidence  des  faits 
qui  a  forcé  de  reconnaître  que  les  substances 
oxigéiiées  étaient  médicamenteuses  à  un  degré 
d'autant  plus  élevé  qu  elles  tenaient  plus  d'oxi- 
gene  ^  et  le  cédaient  plus  facilement  aux  ma- 
tières animales.  On  regardait  comme  remèdes 
oxigénans  les  thermoxides  (oxides)  de  mer- 
cure 5  d'antimoine  ,  de  fer,  le  muriate  de  po- 
tasse thermoxigéné{oià^é]iG)^\di  diète  végétale, 
et  sur-tout  les  acides.  On  supposait  que  ces  subs- 
tances ,  qu'on  prescrit  fréquemment  comme 
remèdes ,  étaient  décomposées  dans  l'animal 
vivant  ,  qu  elles  cédaient  leur  oxigène  ,  et 
qu'elles  n'excitaient  le  système  animal  qu'en 
conséquence  de  cette  altération.  Mais  à  peine 
cette  théorie  fut-elle  annoncée  ,  que  je  ne  pus 
m' empêcher,  pour  le  bien  de  l'humanité,  de 
la  combattre  dans  différens  écrits  ,  en  faisant 
remarquer  que  les  substances  riches  du  simple 
oxigène,  comme  sontles  acides,  qu'on  prescrit 
de  préférence  aux  autres  corps  oxigénans  dans 
les  maladies  asthéniques,  loin  d'ê  tre  excitantes, 
exercent  évidemment  une  action  opposée,  et 
cfue  les  acides  très-oxigénés ,  tels  que  l'acide 
nitrique  et  l'acide  muriatique  oxîgéné  (  ther- 
moxigénés)  sont  les  seuls  qui,  dans  quelques  cir- 
constances particulières ,  puissent  agir  comme 


PRÉFACE.  xj 

excitans.  En  effet ,  les  observateurs  éclairés 
ne  tardèrent  pas  à  se  convaincre  de  l'évidence 
des  faits  ,  de  l'effet  bien  différent  des  remèdes 
tJiermoxigénés  {oTLi^énés)  etoxigénans,  admi- 
nistrés dans  les  mêmes  circonstances. 

Le  doctem^  Scott ,  en  reconnaissant  l'acide 
nitrique  comme  un  des  plus  puissans  remèdes 
oxigénans ,  le  recommande  également  comme 
un  médicament  très-efficace  pour  combattre 
les  maladies  vénériennes  ,  et  la  vérole  elle- 
même.  Son  efficacité  dans  ces  maladies ,  pa- 
rait confirmée  par  quelques  observations  de 
Bedoes  ,  de  Rollo  et  de  Hemmerick.  Plusieurs 
médecins  anglais  pensaient ,  par  cette  raison , 
que  le  mercure  et  l'acide  nitrique  dissipaient 
les  maladies  vénériennes,  uniquement  en  four- 
nissant leur  oxigène.  Cette  opinion  a  été  em- 
brassée par  beaucoup  de  chimistes  et  de  mé- 
decins français.  Alyon  considéra  le  mercure 
dans  les  maladies  vénériennes  comme  inutile 
par  lui-même ,  puisque ,  selon  lui ,  tout  l'avan- 
tage qu'il  produisait ,  devait  être  attribué  à 
son  oxigène.  Le  célèbre  Baumes  classa  les 
maladies  vénériennes  parmi  les  maladies  dé- 
pendantes du  défaut  d'oxigène.  On  s'appliqua 
en  conséquence  à  la  recherche  des  oxigénans 
qui  étaient  réputés  succédanés  du  mercure 
dans  ce  genre  de  maladies.  ^ 


xij  PRÉFACE. 

Mais  le  résultat  des  observations  médicales 
faites  avec  soin  ,  tant  sur  l'acide  nitrique  que 
sur  les  autres  oxigénans  non  mercuriels  aussi 
vantés  ^  administrés  dans  la  syphilis ,  ne  tar- 
dèrent pas  à  prouver  l'inefficacité  de  ces  re- 
mèdes et  l'insuffisance  de  cette  théorie. 

Je  ne  m'arrêterai  pas  ici  k  démontrjer  com- 
bien il  est  dangereux  et  inconvenant  en  méde- 
cine, comme  en  chimie,  de  confondre  foxigène 
av4c  le  thermoxigène  :  l'oxigène  qui  se  ren- 
contre dans  la  plus  grande  partie  des  acides  , 
encore  facile  à  décomposer  dont  l'action  pri- 
mitive est  de  s'opposer  aux  effets  des  excitans, 
par  conséquent  de  contre-stimuler  ;  en  second 
lieu  de  débiliter  le  système  animal  en  augmen- 
tant quelques  sécrétions  j  le  thermoxigène  c\m. 
fait  la  base  de  fair  respirable  qui  se  trouve 
dans  l'acide  nitrique ,  dans  l'acide  muriatique 
thermoxigéné  (oxigéné),  etc.  et  dont  la  vertu 
médicale  est  excitante.  Il  me  suffît ,  quant  à 
présent,  de  faire  observer  que  de  toutes  les 
préparations  de  mercure  usitées  dans  la  syphilis 
récente,  Y  onguent  mercuriel  ^  prescrit  en  fric- 
tions, s'est  trouvé,  par  une  longue  et  sure  expé- 
rience ,  un  des  remèdes  les  plus  efficaces  pour 
combattre  radicalement  cette  maladie.  Main- 
tenant comment  voudra-t-on  jamais  supposer 
qu'une  telle  préparation  dans  laquelle  le  mer- 


PRÉFACE.  xiiî 

cure  se  trouve  très-divisé ,  mais  certainement 
sous  forme  de  métal  et  non  de  thermoxide 
(  oxide  )  comme  on  l'a  cru  dans  ces  derniers 
tems  ,  puisse  fournir  du  tliermoxigène  (  oxi- 
gène)  pour  e^cciter  le  système  animal  et  aveb 
cela  combattre  lés  maladies  vénériennes  ? 

Tout  ne  devait-il  pas  faire  soupçonner  au 
contraire  aux^a^teuirs' ou  séctateurs  de  cette 
théorie  y  que  lé  mercure  administré  en  fric- 
tions dans'  les  maladies  vénériennes  ,  exerçait 
plutôt  son  action  én  désoxidant  le  systèmé 
animal,  puisque  dans  son  état  d'extrême 
division  le  métal  liquide  se  trouve  dans  la 
meilleure  condition  pour  se  combiner  au  tlier- 
moxigène (oxigène  ). 

L'effet  cependant  lé  inieux  prouvé  du  lii'er- 
eme,  oii  des  préparafions  mercuriellés  pres- 
crites aux  malades,  est  de  diminùer  l'excitement 
s'il  est  ,  excessif  ,  aTï  lieu  de  l'augmenter.  C'est 
à  cela  sur-tout  que  nous  devons  attribuer  les 
effets  avantageux  obtenus  des  mercuriaux 
dans  riiépatite  aiguë  ^  dans  les  inflammations 
de  la  gorge ,  de  la  vessie ,  des  autres  viscères  , 
dans  le  stade  inflammatoire  de  la  petite  vérole, 
et  dans  la  diatkèse  sthéniqtie  de  beaucoup 
d'autres  affections  où  les  anti-excitans  et  les 
débihtans  sont  indiqués  et  avantageusement 
prescrits. 


xîv  PRÉFACE. 

On  devra  donc  préférer  le  mercure  à  tout 
autre  médicament  dans  la  syphilis  récente , 
non-seulement  parce  qu'il  diminue  cet  état 
inflammatoire  ou  sthénique ,  qui  le  plus  sou- 
vent se  manifeste  dans  le  système  lympha- 
tique et  membraneux  des  sujets  affectés  de 
maladies  vénériennes,  mais  parce  qu'il  rend 
presqu'inerte  le  virus  lui-même  en  s'y  associant 
d'une  manière  particulière,  ou  en  le  détermi- 
nant vers  certains  émonctoires  par  lesquels 
l'organisme  s'en  débarrasse. 

Si  le  mercure  à  l'état  salin  ou  d'hyperther- 
moxide  (  suroxidé  )  a  produit  des  résultats 
avantageux  dans  quelques  cas  de  maladies 
vénériennes  ,  il  est  très-présumable  qu'il  les 
doit  à  la  décomposition  qui  s'est  opérée  préa- 
lablement dans  le  système  animal,  de  la  pré- 
paration mercurielle ,  et  k  la  revivification  du 
métal ,  seul  état  dans  lequel  il  semble  propre 
à  combattre  ces  maladies  cruelles .  C'est  pour 
cela  qu'il  m'a  paru  avantageux  de  désigner  les 
vertus  médicinales  du  mercure  ou  des  prépa- 
rations mercurielles  par  les  mots  anti-sjphi- 
litique  ou  débilitante ,  plutôt  que  par  ceux 
^excitante  ou  de  tliermoxigénante  (  oxigé- 
nante)  comme  on  l'avait  fait  d'après  quelques 
théories  modernes  très-accréditées. 

De  tout  ceci  on  doit  cependant  conclure  que 


PRÉFACE.  XV 

par  rapport  à  la  vertu  médicinale  de  beaucoup 
de  préparations  pharmaceutiques ,  la  nature 
se  tient  encore  cachée  sous  un  voile  épais  ,  et 
qu'il  reste  beaucoup  de  lacunes  à  remplir  ^  ce 
qui  ne  pourra  s'obtenir  que  par  la  comparai- 
son de  beaucoup  de  faits  confirmés  par  l'ex- 
périence de  praticiens  habiles. 

J'ai  cru  convenable  de  conserver  dans  cette 
Pharmacopée  plusieurs  formes  différentes  d'un 
même  médicament  qui ,  quoique  tombées  en. 
désuétude,  sont  encore  en  grande  vénération. 
Il  serait  difficile  de  persuader  tout  d'un  coup 
que  beaucoup  d'onguens  ne  sont  autre  chose 
que  des  cérats,  que  Y  onguent  de  lanière  (v.  s.) , 
possède  la  même  vertu  médicale  que  le  diachy- 
lon  simple  (v.  s.),  que  nous  avons  nommé  cérat 
d'oxide  de  plomb  demi-vitreux-,  que  l'onguent 
nutritum  (v.  s.  )  est  identique  par  son  effi- 
cacité médicale  avecle cérat  de  Goulard  (v.  s.) 
que  j'appelle  cérat  d'acétate  de  plomb  ;  que  non- 
seulement  la  graisse  thermoxigénée  (oxigénée) 
pourrait  suppléer  aux  graisses  tant  vantées 
de  différens  animaux ,  etc.  qu'on  a  sans  incon- 
vénient bannies  des  Dispensaires,  mais  cju'elle 
pourrait  aussi  remplacer  beaucoup  de  cérats  et 
d'onguens. 

A  chaque  article  des  préparations  pharma- 
ceutico-médicales,  j'ai  cru  convenable  d'ajouter 


xvj  PRÉFACE. 

la  synonymie  latine  ,  anglaise  et  française  pour 
la  facilité  des  étrangers,  sans  oublier  rancienné 
nomenclature  ^t  en  conservant ,  comme  je 
l'ai  fait  ailleurs  ,  Fordré  alpliabétique. 

Je  ne  doute  pas  que  les  personnes  de  l'art 
qui  connaissent  les  difficultés  que  présente 
l'exécution  d'un  semblable  ouvrage ,  n  accor-î 
dent  leur  indulgence  à  celui-ci  ;  ellés  supplée- 
ront à  ce  qui  y  manque  par  l'étendue  de  leur 
savoir. 


TABLE  SOMMAIRE 

DES  ARTICLES 

CONTENUS  DANS  LE  PREMIER  VOLUME. 


EDICACE 

Avertissement  du  Traducteur. 

Préface.   j 

Végétaux  et  parties  des  Végétaux  que  Von 
cojisen^e  dans  la  Pharmacopée  pour  l'usage 
médicinal   ï 

Substances  animales  les  plus  usitées  en 

Médecine   49 

De  la  Pharmacie  pratique.     .....  54 

Thermomètres   65 

Poids   67 

Instructions  sur  les  Mesures  ojfficinales  ou 

pharmaceutiques   68 

Préparations  et  Compositions  pharmaceu- 
tiques. A  —L.  .   83 


PHARMACOPÉE 

GÉNÉRALE. 

VÉGÉTAUX 

ET  PARTIES  DES  VÉGÉTAUX, 

Que  Von  consente  dans  la  Pharmacie ,  pour  l'usage 

Médicinal. 

A. 

Absinthe  (grande),  Artemisia  ahsinthium.  Lin. 
Feuilles  et  sommités  ;  d'une  odeur  forte ,  d'une  saveur 
assez  amère. 

*  La  décoction  de  cette  plante ,  analysée  par  Kunsemul- 
1er ,  a  produit  de  la  résine  sèche ,  du  muriate  de  potasse , 
un  acide  végétal ,  dont  la  nature  n'est  pas  indiquée  ,  et  une 
combinaison  de  cet  acide  avec  la  potasse. 

Le  résidu  des  décoctions  incinéré  a  fourni  du  muriate 
de  potasse ,  du  sulfate  de  potasse ,  du  carbonate  de  chaux 
et  d'alumine  ,  du  sulfate  de  chaux  ,  de  la  silice  et  de 
l'oxide  de  fer. 

Il  faut  ajouter  à  ces  différens  produits  ,  de  l'extraif ,  une 


*  Les  Notes  ajoutées  par  le  Traducteur ,  commencent  par  un  *  et 
finissent  parla  lettre  initiale  de  son  nom  (P.  ) 

I.  I 


2  PHAUMACOPJÉE  GÉNÉRALE. 

huile  volatile ,  très-aromalique  que  cette  plante  récèle  en 
abondance.  (P.) 

Absinthe  pontique  ,  Artemisia  pontica.  Lin. 
Feuilles  et  sommités  ;  d'une  odeur  forte,  d'une  saveur 
amère. 

ACHE  DES  MARAIS ,  Apium  graveolens .  Lm. 
Racines,  semences,  feuilles. 

Les  racines  et  les  semences  contiennent  peu  d'huile 
volatile  très-aromatique. 

ADRAGAINTHE  (gomme),  Astrogalus  traga- 
cantha.  Lin.  Gomme  en  petits  morceaux  vermi- 
formes.  Insipide  ,  inodore  ,  blanche. 

*  La  gomme  adraganthe  contient  à-peu-près  les  mêmes 
principes  que  la  Gomme  arabique,  (^F~oyez  ce  mot.)  (P.) 

AGARIC  BLAWC  ,  Boletus  agaricum.  Alioni. 
Fungus  privé  de  son  écorce. 

*  Contient ,  d'après  Bouillon-Lagrange  ,  un  acide  libre , 
beaucoup  de  résine ,  de  la  matière  extractive ,  du  sulfate 
de  potasse  ,  du  sulfate  de  chaux  ,  du  muriate  de  potasse  , 
une  matière  animale,  du  phosphate  de  fer  et  de  chaux.  (P.) 

Agaric  de  chene,  Boletus  igniarius.  Lin.  Fun- 
gus préparé. 

*  Contient ,  selon  Bouillon-Lagrange  qui  a  fait  l'analyse 
comparée  de  cette  substance  avec  l'agaric  blanc,  i°  une 
matière  extractive  soluble  dans  l'eau  ,  du  sulfate  de  chaux 
et  du  muriate  de  potasse.  2°  La  matière  épuisée  par  l'eau 
et  incinérée  a  donné  des  phosphates  de  chaux  et  de  ma- 
gnésie, et  du  fer.  3°  L'alcohol  n'en  sépare  qu'une  très- 
petite  quantité  de  résine.  Les  alcalis  y  démontrent  la  pré- 
sence d'une  matière  animale,  mais  en  moins  grande  quantité 
que  dans  l'agaric  blanc.  (P.) 

AIGREMOINE  ,  Agrimonia  eupatoria.  Lijr. 
Feuilles  légèrement  styptiques. 


VÉGÉTAUX.  3 

AIL.  Allium  sativum.  Lin.  Les  bulbes ,  con- 
tiennent un  sucre  acre,  d'une  odeur  forte,  diffusible; 
perd  tous  ces  caractères  par  la  coction. 

*  Vingt  livres  d'ail  distillées  avec  s.  q.  d'eau  ,  ont  fourni 
4  gros  d'huile  volatile  citrine  ,  dont  les  premières  portions 
surnageaient  l'eau  ;  celles  qui  vinrent  ensuite  étaient  plus 
pesantes  que  ce  fluide.  L'odeur  de  cette  huile  est  très- 
pénétrante,  sa  saveur  âcre,  caustique  j  elle  agit  sur  l'épi- 
derme  à  la  manière  des  vésicans. 

Le  suc  de  l'ail ,  à  la  dose  de  2  onces  2  gros  38  grains , 
a  fourni  : 

onces,  gros,  grains. 


Extrait  mucilagineux   1^  12 

Matière  albumineuse  séchée.    ...  3  7 

Parenchyme  sec   48 

Eau  de  végétation   i      3  9 

Total   2      i  38 


Produit  des  cendres  de  l'ail. 
Deux  gros  28  grains  de  cendres  d'ail  contiennent  : 

grains. 

Potasse  et  carbonate  de  potasse   33 

Sulfate  de  potasse  mêlé  d'un  peu  de  muriate 

de  potasse   58 

Alumine   2 

Phosphate  de  chaux   i5^5 

Oxide  de  fer  

Magnésie   g 

Chaux  

Silice   g 

Analyse  de  l'ail,  par  Cadet.  Journalde  Phys.  (P.) 

ALCHIMILLE  ,  Alchemilla  vulgaris.  Lin. 
Feuilles. 

ALKEKENGE,  Phjsalis  alkeken^i.  Lin.  Baies 
et  feuilles. 


4  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

ALLIAIRE ,  Erjsimum  Alliaria.  Feuilles. 
ALOES ,  Aloë perjoliata.  Lin.  Suc  épaissi,  amer, 
aromatique,  jaune. 

*  Contient,  suivant  Trorasdorff, 

Extrait  savonneux  amer   0,-^5 

Résine,   o,a5 

Quelques  traces  d'acide  gallique. 
Selon  Bouill,on-Lagrange  et  Vogel , 

Principe  extractif   0,68 

Résine   0,6%  (P.) 

Aloes  bois.  Aloë  oj^cinarum.  Lin.  Bois. 
AMANDIER  AMER  et  DOUX,  Amjgdaluscom- 
munis.  Lin.  Semences  amères  et  douces. 

AMBRETTE,  Hibiscus  abelmoschus.  Lin.  Se- 
mences réniformes  ,  chagrinées ,  blanches  en  dedans, 
farineuses  ;  elles  répandent  une  odeur  d'ambre ,  soit 
qu'on  les  frotte  ou  qu'on  les  mâche. 

AMMI ,  Sison  ammi.  Lin.  Semences. 

ANETH  ,  Anethum  graveolens.  Lin.  Feuilles, 
semences  ;  d'une  saveur  chaude ,  piquante. 

*  Cette  semence  fournit  beaucoup  d'huile  volatile  presque 
incolore.  (P.) 

ANGÉLIQUE ,  Ajigelica  Archangelica.  Lin. 
Racines ,  feuilles  ,  semences.  Plante  aromatique. 

*La  racine  de  cette  plante,  quoique  très-odorante,  fournit 
très-peu  d'huile  volatile.  (P.) 

ANGUSTURE,  Brucea  anti-djsenterica.  Banks. 
Ecorce  amère ,  aromatique. 

*  Il  existe  dans  le  commerce  plusieurs  écorces  qu'on  vend 
sous  le  nom  d'Angusture.  J'ai  fait  connaître  ces  différentes 
variétés  dans  un  Mémoire  lu  k  la  Société  de  médecine  de 
Paris  en  juin  1807.  (roye^  Journal  de  médecine.)  (P.) 


VÉGÉTAUX.  5 

ANIS ,  Pimpinella  anisum.  Lin.  Semences. 

*  Aromatiques  ,  douces,  contiennent  beaucoup  d'huile 
volatile.  (P.) 

Anis  étoile,  Illicium  anisatum.  Lin.  Fruits. 

*  Contiennent  peu  d'hujle  volatile,  très-aromatique.  (P.) 

ARISTOLOCHE  LONGUE,  Aristolochia  cle- 
matitis.  Lin.  Les  racines  j  d'une  odeur  fragrante, 
d'une  saveur  amère. 

Aristoloche  ronde  ,  Aristolochia  rotunda.  Lin. 
Racines  ;  comme  les  précédentes. 

ARMOISE  ,  Artemisia  vulgaris.  Lin.  Feuilles. 

AR]\IQUE ,  Arnica  montana.  Lin.  Racines, 
herbe.  Amarescente ,  légèrement  acre  5  et  les  fleurs 
un  peu  aromatiques. 

-Les  fleurs  contiennent  un  acide  libre  analogue  à  l'acide 
gallique.  Bouillon-Lagrange.  (P.) 

ARTHANITA,  Cjclamen  arthanita.  Lm.  Ra- 
cines fraîches. 

ARUM,  Arum  maculatum.  Lm.  Racines  fraîches; 
imprégnées  alors  d'un  suc  acre:  quand  elles  sont 
sèches,  ce  suc  est  inerte. 

*  Contient  beaucoup  de  fécule  amylacée,  d'après  les  expé- 
riences de  M.  Pannentier.  (P.) 

ASA  FOETID A,  Ferula  Asa fœtida.  Lin  .  Gomme 
résine ,  avec  odeur  d'ail  très-forte. 

*  Analysée  par  Tromsdorfi",  quatre  onces  ont  produit  : 

onces,  gros,  grains. 

Huile  volatile  surnageant  Teau.  .  33 

Huile  pesante   20 

Résine  d'un  brun  clair   7  12 

Extrait  brun,  amer,  d'une  saveur 

nauséabonde  et  très-peu  alliacée,    a     4  (P.) 


6  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

ASA.'RVM.,  ^sariim  Europœum.  Lin.  Feuilles  et 
racines;  d'une  saveur  ainère,  acre,  nauséeuse. 

ASPERGE ,  Asparagus  off.  Les  jeunes  pousses, 
les  racines. 

*Les  principales  substances  fournies  par  le  suc  de  l'as-  ' 
perge ,  sont  i°  la  fécule  verte,  composée  elle-même  de 
trois  substances;  la  première,  insoluble  dans  l'alcohol  qui 
se  rapproche  beaucoup  des  matières  animales;  la  seconde, 
désignée  sous  le  nom  de  cire  végétale  ;  la  troisième ,  qui 
paraît  tenir  le  milieu  entre  les  huiles  volatiles  et  les  résines. 

Le  suc  filtré  contient  de  Talbumine ,  du  phosphate  de 
potasse ,  du  phosphate  de  chaux ,  ce  dernier  retenu  en 
dissolution  par  l'acide  acétique  libre  ,  de  l'acétate  de  po- 
tasse ,  une  matière  extractive  ,  un  sel  kipîe  à  base  de  chaux 
et  d'ammoniaque  ,  dont  la  nature  n'est  pas  connue ,  enfin 
un  principe  colorant.  (Robiquet  jeune.  ) 

Depuis  la  publication  de  cette  analyse,  MM.  Vauquelin 
et  Robiquet  ont  découvert  dans  les  asperges  une  matière 
sucrée  semblable  à  la  manne  ,  et  un  nouveau  principe  cris- 
tallisable  comme  les  sels,  qui  n'est  cependant  ni  acide, 
ni  sel  neutre  ,  et  dont  la  solution  dans  l'eau  n'est  affectée 
par  aucun  des  réactifs  qui  sont  ordinairement  employés 
pour  reconnaître  la  présence  et  la  nature  des  sels  dissous 
dans  ce  liquide.  (P.) 

ASPLÉNÏUM,  Asplenium  ceterach.  Lm.  Herbe. 

AUNEE ,  Inula  heleniwn.  Lin.  Racine  sèche, 
aromatique  ;  d'une  saveur  acre  ,  piquante. 

*  La  racine  d'année  contient  i°  une  huile  volatile  cris- 
tallisable  ;  2°  une  fécule  particulière  ;  3°  une  matière 
extractive  ;  4*^  de  l'acide  acétique  libre  ;  5**  une  résine  cris- 
tallisable;  6°  de  l'albumine;  -j"  de  la  matière  fibreuse.  La 
cendre  contient  du  carbonate  de  chaux ,  du  carbonate  de 
magnésie  ,  delà  silice  et  une  trace  de  fer. 

FuNKE,  Annales  de  Chimie,  tom.  76, p.  98.  (P.) 


VÉGÉTAXJX.  7 

AURONE,  Artemisia  ahrotanum.  Lin.  Feuilles; 
d'une  odeur  forte  et  d'une  saveur  amère.  Elles 
donnent  une  belle  couleur  verte  à  l'alcohol. 

AVOINE  ,  Avena  sativa.  Lin. 

*  Les  cendres  de  cette  semence  contiennent  du  phosphate 
de  chaux  et  de  la  silice.  Vauquelin.  (P.) 

AYA  PANA  ,  du  genre  Eupatoriiim.  Ventenat. 
Racine,  tige;  d'une  odeur  de  menthe. 

B. 

BACILE  ou  Christ  marine  ,  Christmum  mariti- 
mum.  Lin.  Herbe. 

BALSAMINE,  Momordica  halsamina.  Lin. 
Fruit. 

*  Beaucoup  d'albumine  végétale  d'après  les  expériences 
du  traducteur.  (P.) 

BARBE  DE  BOUC ,  Tragopogon  pratense.  Lin. 
Racines. 

BARDANE ,  Arctium  lappa.  Lin.  Semences 
légèrement  acres  ;  racines  d'une  saveur  douce ,  un 
peu  austère,  et  ensuite  amère. 

BASILIC ,  Ocjmum  hasilicum.  Lin.  Feuilles  , 
semences. 

*  Huile  volatile.  (P.) 

BAUME  DE  COPAHU,  Copaifera  off.  Lin. 
Résine  liquide ,  soluble  dans  l'alcohol  ;  la  solution 
a  une  odeur  fragrante.  Ce  n'est  point  un  baume, 
mais  une  combinaison  d'une  résine  avec  une  huile 
volatile  aromatique. 

Baume  de  la  Mecque  ,  Baume  oriental  ,  Amjris 


\ 


8 


PHARMACOPÉE  GÉNÉIIALE. 


opohalsamum.  Lin,  Résine  liquide,  d'une  odeur  mixte 
de  sauge  et  de  romarin. 

Baume  du  Pérou,  Myroxylon  peruiferum.  Lin. 
Baume  noir ,  d'une  odeur  agréable ,  d'une  saveur 
chaude  mordicante  ;  il  est  peu  soluble  dans  l'alcoliol. 

Baume  de  Tolu,  Toluifera  halsamum.  Lin. 
Baume  d'une  couleur  obscure  ,  d'une  odeur  agréable , 
fragrante,  ressemblant  quelquefois  à  celle  du  citron,- 
a  une  saveur  aromatique  douceâtre. 

BDELLIUM.  (La  plante  qui  le  produit  est  incon- 
nue. )  Gomme  résine  noirâtre ,  d'une  saveur  sem- 
blable à  celle  de  la  myrrhe. 

BECCABUNGA,  Keronica  Beccabunga.  Lin. 
Racine  herbacée  j  d'une  saveur  légèrement  amère. 

*  Les  feuilles  de  cette  plante  sont  employées  en  France 
de  préférence  à  la  racine  5  elles  contiennent ,  indépen- 
damment du  principe  acre  volatil,  de  l'albumine  végétale 
d'après  Fourcroy ,  et  beaucoup  de  sulfate  de  chaux  d'après 
les  expériences  du  traducteur.  (P.) 

BELLADONE,  Atropa  Belladona.  Lin.  Feuilles 
et  racines  ;  contiennent  beaucoup  de  principe  narco- 
tique. 

*  Le  principe  narcotique  des  feuilles  de  la  belladone  est 
soluble  dans  l'alcoliol,  d'après  les  .expériences  de  M.  Vau- 
quelin.  La  matière  insoluble  dans  l'alcoliol  est  composée, 
suivant  le  même  chimiste  ,  d'une  matière  animale  ,  de 
sulfate j  d'oxalate  acidulé,  et  de  nitrate  de  potasse.  Ce 
dernier  sel  est  enlevé  en  partie  par  l'alcohol  bouillant.  (P.) 

BENJOIN,  Styrax  Benzoin.  Lin.  Baume  ou  suc 
concret,  d'un  rouge  obscur,  d'une  odeur  très-agréable  j 
contient  beaucoup  d'acide  benzoïque ,  est  entière- 
ment soluble  dans  l'alcohol. 


VÉGÉTAUX.  9 

BENOITE ,  Geum  urhanum.  Lin.  Racine. 

*  Deux  onces  de  cette  racine  sèche,  analysées  par  Mé- 
landri  et  Moretti ,  ont  fourni  : 

onces,  grains. 

Résine  

Tannin   ii8 

Extractif  oxigénable   1 8 1 

Extrait  savonneux,  acide  gallique  ,  ^ 

muriate  de  potasse ,  rauriate  de  ma-  f 

gnésie  ,  nitrate  de  potasse,  malate/ 

acidulé  de  chaux  ' 

Extractif  nuiqueux   •  9^ 

Tissu  ligneux   i  i6 

Huile  volatile,  perte  et  eau.   76 

BERBERIS,  Berberisvulgaris.  Lin.  Fruits  rouges, 
contenant  un  suc  acidulé ,  principalement  composé 
d'acide  malique. 

BETOIINE  ,  Betonica  ojfficin.  Lin.  Feuilles. 

BISTORTE,  Poljgonum  Bistorta.  Lin.  Racine 5 
de  la  grosseur  du  petit  doigt ,  vermiculaire  ,  d'une 
couleur  brune  extérieurement  et  rouge  à  l'intérieur  , 
d'une  saveur  astringente  ;  précipite  en  noir  le  sulfate 
de  fer. 

BOIS  ROSE  DE  RHODES,  Genista  Canarien- 
sis.l^m.  Bois  un  peu  rouge,  qui,  chauffé,  répand  une 
odeur  de  rose. 

BOTRYS ,  Chenopodium  Botrys.  Lin.  Herbe. 

BOUILLON  BLANC,  Verhascum  Thapsus.  Lin. 
Herbe,  fleurs. 

BOURRACHE ,  Borrago  off.  Lin.  Herbe  et  fleurs. 

*  Cette  plante  contient  beaucoup  de  nitrate  de  potasse 
et  une  matière  végéto-anioiale. 


10  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

Steinacher  a  trouvé  du  sulfate  de  chaux  dans  l'eau  dis- 
tillée de  bourrache. 

BouUay  a  observé  que  cette  eau ,  récemment  distillée , 
rougissait  la  teinture  de  tournesol ,  et  qu'elle  finissait  par 
verdir  le  sirop  de  violettes  ;  il  attribue  ce  phénomène  à  la 
décomposition  de  l'acétate  d'ammoniaque ,  sel  dont  les  élé- 
mens  se  trouvent  dans  la  matière  végéto-animale.  (P.) 

BRANC-URSINE,  Accmthus  mollis.  Lm.  Feuilles. 
BRIONE,  Brionia  aïba.  Lin.  Racine  ,  suc  âcre  , 
fécule  insipide. 

BUIS ,  Buocus  semperi^irens.  Lin.  Bois. 

C. 

CACAO,  Theohroma  Cacao.  Lin.  Semences; 
huile  connue  sous  le  nom  de  beurre. 

CACHOU,  Mimosa  Catechu.  Lin.  Suc  condensé, 
noir,  astringent,  laissant  une  saveur  douce. 

*  Selon  l'analyse  de  Dawi,  200  grains  contiennent  109 
grains  de  tannin.  (P.) 

CAFE  ,  Cojfœa  arabica,  vel  occidentalis .  Lin. 
Semences  -,  contiennent  un  nouveau  principe  selon 
Chenevix ,  l'acide  acétique  de  Pajssé  ,  acide  gal- 
lique  de  Cadet. 

CALAGUALA.  (  La  plante  n'est  pas  encore  bien 
connue.  )  La  racine. 

*  Celte  racine ,  analysée  par  M.  Vauquelin ,  lui  a  fourni: 
1°  un  peu  de  sucre  j  2°  une  huile  rouge  très-âcre  et  peu 
volatile  ;  3°  ,une  grande  quantité  de  mucilage,  légèrement 
coloré ,  d'une  saveur  douce  et  muqueuse  5  4°  ^^^^  petite 
quantité  d'amidon.  Le  résidu  incinéré  a  produit  du  muriate 
de  potasse  et  du  carbonate  de  chaux. 


VEGETAUX.  II 

M.  Vauquelin  paraît  considérer  l'huile  acre  soluble  clans 
l'eau  à  l'aide  du  sucre  ou  du  mucilage  ,  comme  le  principe 
actif  de  cette  racine.  (P.) 

CALAMENT ,  Melissa  calamintha.  Lin.  Feuilles 
aromatiques. 

*  Cette  plante  fournit  peu  d'huile  volatile.  (P.) 

CALAMUS  AROMATICUS  ,  Acorus  Calamus. 
Lin.  Racines  noueuses 3  d'une  odeur  forte,  saveur 
aromatique,  amère. 

*  Contiennent  de  l'amidon.  (P.) 

CAMOMILLE  COMMUNE,  Matricaria  chamo- 
milla.  Lin.  Les  fleurs.  La  plante  fournit  une  huile 
Meue. 

Camomille  romaine  ,  Anthémis  nohilis.  Lin. 
Fleurs j  d'une  odeur  agréable  aromatique;  saveur 
amère ,  nauséeuse. 

*  Huile  volatile  peu  abondante.  (P.) 

A 

CAMPECHE,  Hœmatoocjlum  Campechianum, 
Lin.  Bois  rouge,  dur,  pesant. 

CAMPHRE ,  Laurus  camphora.  Lin.  Substance 
concrète ,  très-odorante ,  volatile. 

CANNELLE  BLANCHE ,  Canella  aïba.  Lin. 
Ecorce  aromatique  d'une  odeur  presque  semblable  à 
celle  du  girofle. 

Cannelle  de  Coromandel  ou  Petit.e  Cannelle, 
Laurus  cassia.  Lin.  Ecorce  aromatique. 

Cannelle  Giroflée,  Mjrtus  cariophjllata  t^iN. 
Ecorce  aromatique  d'une  odeur  semblable  à  celle  oC: 
girofle. 

Cannelle  royale  ,  Laurus  cinnamomum,  Lm 
Ecorce  aromatique  d'une  légère  couleur  jaune. 


12  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

CAPILLAIRE  ,  AdianUium  CapiUus  Veneris. 
Lin.  Herbe. 

CAPRIER,  Capparis  spinosa.  Lin,  Ecorce  de 
la  racine  ,  boutons  non  épanouis. 

CARDAMOME  (grand)  ,  Amomum  grana  para- 
disi.  Lin.  Semences  d'une  odeur  légèrement  aroma- 
tique j  d'une  saveur  acre. 

Cardamome  (vwiit:)^  Amomum  car d'amomum.  Lin. 
Semences  avec  la  capsule. 

CARLINE,  Carlina  acaulis.  Lin,  R.acine. 

CAROTTE,  Daucus  carota.  Lm,  Racines;  con- 
tiennent une  substance  sucrée  et  gorameuse  ;  semences 
aromatiques. 

*  La  carotte  contient  de  plus  une  matière  colorante  et 
une  assez  grande  quantité  de  fécule  amilacée.  (P.) 

CAROUBIER,  Ceratonia  siliqua.  Lin.  Fruit. 
CAPiTHAME,  Carthamus  tinctorius.  Lin.  Fleurs, 
semences. 

*  Les  fleurs  de  carthame  anal3'sées  par  M.  Dufour-Delpit 
lui  ont  fourni,  i"'  un  peu  d'eau  ;  3°  une  poussière  com- 
posée des  débris  de  la  plante  et  de  sable  5  S''  une  matière 
qui  paraît  mériter  le  nom  d'albumine  végétale ,  colorée 
d'un  jaune  vert;  4°  de  l'extrait  soluble  dans  feau,  composé 
d'une  matière  colorante  jaune  ,  de  sulfate  de  cliaux,  et  de 
sulfate  de  potasse 3  5*^  de  Fextractif  soluble  dans  lalcohol, 
mêlé  de  matière  colorante  jaune ,  de  muriate  et  d'acétate 
de  potasse;  ô*'  de  la  résine  ;  7''  de  la  cire  d'une  espèce 
particulière^  ;  8°  de  la  matière  colorante  rouge  ;  9°  du  corps 
ligneux;  10°  de  l'alumine,  de  la  magnésie,  de  l'oxide 
ro'jge  de  fer  et  du  sable.  (P.) 

CARVI,  Carum  carvi.  Lin.  Semences  aroma- 
tiques. 

*  Contiennent  beaucoup  d'huile  volatile.  (P.) 


VÉGÉTAUX.  l3 

CASCARILLE ,  Croton  cascarilla.  Lin.  Ecorce 
semblable  au  quinquina ^  amère,  aromatique ^  s'en- 
flamme sur  les  charbons  ardens ,  en  répandant  une 

odeur  de  musc. 

*Les  produits  de  8  onces  de  cette  écorce,  analysée  par 
TronisdorfiF,  sont  ; 

onces   gros  grains. 

Mucilage  et  principe  amer.  .  .  .    i  4 

Résine   i      i  4» 

Huile  volatile  '   i  8 

Matière  fibreuse  5  a 

Eau   48  (P.) 

CASSE,  Cassia  fistula.  Lin.  Le  fruit  ou  la  pulpe 
des  gousses,  doux,  un  peu  acre. 

*  La  pulpe  de  casse  est  composée ,  d'après  M.  Vauquelin  ; 
de  parenchyme ,  de  gluten ,  de  gélatine ,  de  gomme,  d'ex- 
trait, de  sucre  et  de  valves.  (P.) 

CASSIA  LIGNE  A.  Voyez  Cannelle  de  Coro- 

MANDEL. 

CATAIRE,  Nepeta  cataria.  Lin.  Herbe. 

CENTAUREE  (petite),  Gentiana  centaurium. 
Lin.  Herbe  fleurie  ;  très-amère. 

CERFEUIL,  Scandioc  cœrefolium.  Lin.  Feuilles. 

CERISIER,  Prunus  cerasus.  Lin.  Fruits ,  noyaux. 

CHAMEDRYS,  Teucrium  chamœdrj-s.ljiN.  Les 
feuilles. 

CHAMEPITYS ,  Teucrium  chamœpitjs.  Lin. 
Herbe. 

CHANVRE  ,  Cannabis  sativa.  Lin.  Herbe  ,  se- 


mences 


Huile  fixe  colorée ,  fécule  amilacée  j  principe  eni- 
vrant. (P.) 

CHARDON  BÉNI,  Centaurea  benedicta.  hm. 
Feuilles  j  d'une  saveur  amère  pénétrante. 


/ 


l4  PHA.RMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

*  Cette  plante  contient  beaucoup  de  nitrate  de  po- 
tasse. (P.) 

CHARDON-MARIE,  Carduus  marianus.  Lin. 
Feuilles  et  semences. 

CHAUSSE-TRAPE,  Calcitrapa  centaurea.  Lin. 
Racines. 

*  La  racine  de  chausse-trape  est  composée  d'une  ma- 
tière ligneuse ,  d'une  matière  gommeuse  ,  d'une  matière 
résiniforme ,  d'une  substance  animalisée ,  d'acétate  de  po- 
tasse, de  sulfate  de  potasse  et  de  sulfate  de  chaux  ,  de 
muriate  de  chaux  et  de  potasse ,  d'une  matière  colorante 
verte  ,  d'une  petite  quantité  d'acide  soupçonné  être  de 
l'acide  acétique  ,  d'un  peu  de  silice. 

Analyse  de  la  chausse-trape ,  par  M.  Figuier.  Bulletin 
de  Pharmacie.  (P.) 

CHELIDOINE,  Chelidoniummajus .  Racine , 
d'une  odeur  forte,  d'une  saveur  acre,  amère. 

CHENE,  Quercus  rohur.  Lin.  Feuilles,  écorce 
astringente. 

CHENOPODIUM,  Chenopodium  ambrosioïdes. 
Lin.  Herbed'une  légère  odeur  fragranle  3  d'une  saveur 
aromatique,  acre. 

CHICOREE,  Cichorium  intjhiis.  Lin.  Feuilles, 
racines  j  amères. 

*  Cette  plante ,  d'après  les  observations  du  traducteur  , 
contient  du  nitrate  de  potasse  ,  dont  la  quantité  varie  sui- 
vant la  nature  du  terrain  qui  a  servi  à  sa  culture.  II  a  vu, 
en  1807  ,  des  feuilles  de  chicorée  cultivée  aux  environs  de 
Paris ,  dont  l'extrait ,  traité  par  l'alcohol  bouillant ,  lui  a 
fourni  près  d'un  huitième  de  nitre  très-pur.  Le  résidu 
chauffé  dans  un  creuset  de  platine  a  laissé  une  cendre  très- 
riche  en  alcali,  contenant  du  sulfure  de  potasse  et  du  mu- 


VÉGÉTAUX.  l5 

riate  de  potasse  ;  en  versant  un  acide  sur  cette  matière ,  il 
s'en  dégage  une  odeur  de  poudrette  extrêmement  fétide, 
indépendamment  du  gaz  hydrogène  sulfuré.  (P.) 

CHIENDENT,  Triticum  repens.  Lin.  Racine. 

*  Cette  racine  contient  de  famidon  et  de  la  matière 
sucrée  ;  elle  mériterait  d'être  examinée  de  nouveau.  (P.  ) 

CIGUË,  Conium  maculatum.Jum.  Feuilles;  con- 
tiennent au  prlntems  un  principe  narcotique^et  acre. 

*  Il  serait  très-utile  de  fixer  l'époque  de  la  végétation  où 
celte  plante  doit  être  récoltée  pour  fusage  de  la  médecine. 
J'ai  remarqué  qu'au  printems  elle  contenait  peu  d'albumine 
végétale ,  tandis  que  celte  substance  y  est  très-abondante 
vers  la  fin  de  juin  ou  au  commencement  de  juillet,  sur- 
tout si  la  saison  a  été  sèche  et  chaude.  (P.) 

Ciguë  aquatique  ,  Phjllandrium  aquaticum.  Lin. 
Semences. 

CITRON,  Citrus  medica.  Lin.  Suc  acide  du  fruit 
et  écorce  ;  huile  aromatique;  feuilles  amères ,  aroma- 
tiques; fleurs  très-odorantes. 

CLÉMATITE,  Clematis  recta.  Lin.  Feuilles, 
fleurs. 

COCHLÉARIA,  Cochlearia  off.  Lin.  Feuilles 
fraîches;  d'une  odeur  particulière,  et  d'une  saveur 
acre. 

*  Cette  plante  contient  beaucoup  de  sulfate  de  chaux  qui 
se  précipite  pendant  l'évaporation  de  son  suc.  (P.) 

COIGNASSIER,  Pjrus  cjdonia.  Lin.  Fruit, 
semences. 

*  Le  suc  des  fruits  contient  de  Tacide  mahque ,  d'aprè* 
Scheele.  (P.) 

COLCHIQUE,  Colchicum  autumnale.  Bulbes 
fraîches;  acres  en  été,  inertes  en  automne. 


l6  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

*  MM.  Mélanclri  et  Morelti ,  qui  ont  analysé  la  colchi- 
que ,  ont  observé  qu'au  commencement  de  Thiver  le  prin- 
cipe sucré  est  changé  en  principe  âcre.  Le  résultat  de  leur 
analyse  offre  pour  principe  constituant  du  colchique ,  du 
tissu parenchymateux,  de  l'amidon,  de  l'extractif  muqueux, 
du  sucre  ,  du  gluten  ,  de  l'albumine  Végétale  ,  de  Textractif" 
amer  et  âcre  ,  de  l'extractif  oxigénable  ,  de  la  résine  ,  de 
l'acide  malique  ,  de  la  chaux,  de  l'acide  muriatique.  (P.  ) 

COLOQUINTHE,  Cucumis  colocjnthis.  Lin. 
Fruit,  blanc,  spongieux j  d'une  saveur  acre,  amère, 
nauséabonde. 

*  Beaucoup  de  résine ,  de  mucilage  et  d'albumine.  (P.) 

COLUMBO.  Selon  Wildenow,  la  plante  est  une 
espèce  de  Bryone.  Racines  aromatiques  dans  lesquelles 
on  distingue  trois  couches.  Elles  perdent  leur  arôme, 
si  on  ne  les  préserve  du  contact  de  l'air. 

*  Cette  racine ,  d'après  les  expériences  du  traducteur , 
contient  un  quart  de  son  poids  d'amidon.  (P.  ) 

CONCOMBRE  CULTIVÉ,  Cucumer  sativus. 
Lin.  Semences. 

Concombre  sauvage,  Momordica  elaterium.  Lin. 
Les  fruits  récens. 

*  Contient  une  quantité  considérable  de  matière  végéto- 
animale  ,  d'après  les  observations  du  traducteur.  (P.) 

CONSOUDE  (grande),  Sjmphitwn  off.  Lin. 

Racines. 

Consoude  royale,  Delphlniwn  consolida.  Lin. 
Fleurs. 

CONTRi^YERVA ,  Dorstenia  contrajerva.  Lin. 
Racines. 

CORIANDRE  ,  Coriandrum  sativum.  Lin.  Se- 
mences ,  spbériques  j  d'une  odeur  désagréable  étant 
fraîclies,  qui  devient  agréable  par  la  dessiccation. 


VÉGÉTAUX»  ^7 

COSTUS  AMER ,  arabique ,  doux.  Costus  arahi- 

cus.  Lin.  Racines. 

COTON,  Gossypium  Jierbacewn.  Lin,  Enveloppe 

lanugineuse  des  semences. 

COURGE,  Cucurbita  pepo.  Lin.  Semences  insi- 
pides. -      '  ] 

CRESSON,  Sisjmhrium  nasturtium  aquaticum. 
Lin.  L'herbe  fraîche  étant  frottée  entre  les  doigts  a 
ime  odeur  et  une  saveur  légèrement  acres,  elle  perd 
parla  dessiccation  et  par  l'ébuUition  tous  ces  carac- 
tères. '  ' 

*  L'extrait  de  cresson  n'est  peut-êtrè  pas  aussi  irierl^ 
qu'on  se  l'imagine  \  il  contient  un  sel  ammoniacal,  dont  la 
nature  mériterait  d'être  examinée.  ■ 

Le  célèbre  Proust  m'a  assuré  avoir  observé ,  dans  une 
des  provinces  de  l'Andalousie  ,  du  cresson  contenant  beau- 
coup de  nitrate  de  potasse  ,  quoique  le  sol  silicéo-calcaire 
du  ruisseau  où  croissait  cette  plante,  ainsi  que  les  environs 
à  plus  d'une  lieue  à  là  ronde,  ne  continssent  aucun  des 
éléraens  de  ce  sel.  (P.) 

CUBEBE  ,  Cuheha.  Lin.  Fruit.  ■ 
CULILAVAN,  Laurus  cuUlavvaji.t^N-^càvcè. 
CUMIN,   Cuminum  cjminum.  Lin.  Semences. 
Très -aromatique  ,  amère. 

*  Huile  volatile.  (P.)  '  r  ... 

CURCUMA,  Cu  rcuma  longa.  XiiN.  Les  racines 
légèrement  aromatiques ,  teignentlurine  deceux  qui 
en  font  usage ,  d'une  couleur  jaune  foncée. 

CUSCUTE,  Cw^cwto  europœa.  Lin.  Herbe. 

CYNOGLOSSE ,  Cynoglossum  off.  Racine. 

CYNOMOIR ,  Cjîiomorium  coccineùm.  Lin. 
Plante  entière  ,  d'une  couleur Touge. 


PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 


DATTIER  ,  Phœnix  dactjlifera.  Lin.  Frnk. 

DAUGUS  DE  CRÈTE,  Athamantha  cretensis. 
Lin.  Semences ,.  racines. 

DENTELAIRE,  Plumbago  europœa.  Lin.  Les 
feuilles  et  les  racines. 

DIGITALE  POURPRÉE  ,  Digitalis  purpwea. 
Lin.  Herbe. 

*  Quatre  onces *de  feuilles  sèches  de'digitale  pourprée, 
traitées  successivement  par  l'eau  et  par  Talcohol  ,  ont 
fourni  avec  le  premier  menstrue  i  onces  un  gros  d'extrait 
brun ,  lisse  ,  de  consistance  pilulaire  ,  avec  le  second 
^,8  grains  d'une  matière  verte  trës-foncée  ;  d'une  odeur 
vireuse  et  désagréable;  ayant  la  consistance  de  suif,  mais 
plus  tenace  ;  se  fondant  à  une  douce  chaleur  ;  ne  donnant  pas 
d'ammoniaque  à  la  distillation,  et  inattaquable  parles  acides. 

On  a  obtenu  du  résidu  insoluble  dans  Teau  et  dans 
l'alcohol  80  grains  de  cendres ,  qui,  lessivées  et  traitées 
par  les  moyens  convenables  ,  ont  produit  : 
1°.  Quelques  traces  d'alcali  carbonaté. 

2°.  Du  sulfate  de  potasse  5 

3°.  Du  sulfate  de  chaux  4 

4**.  Du  phosphate  de  chaux.   4 

5°.  Du  carbonate  de  chaux.  ........  35 

6°.  De  Toxide  de  fer  12 

"5°.  Du  sable  quartzeux   12 

ID-ESTOVCK^s ,  Bulletin  de  P/iar^n.  (P.) 

DOMPTE-VEPflN,  Jsckpias  vince  toxicum. 
Lin.  Racine. 


\ 


VÉGÉTAUX. 


^9 


E. 

ELEMI,  Ainjris  elemifera.  Lin.  Résine  jaune, 
verdâtre  ,  ajant  une  odeur  de  fenouil. 

ELLEBORE  BLANC,  Vèratrum  album.  Lin. 
Racine;  d'une  savciir  acre,  amère ,  nauséeuse. 

Ellébore  noir,  Hellehorus  niger.  Lin.  Racine 
brune  extérieurement,  jaune  ou  Llanche  intérieure- 
ment ;  d'une  isaveur  acre  ,  amère  ,  d'une  odeur  nau- 
séeuse. 

ENCENS  ou  OLIBAN,  Jiiniperus  fycia.  Lin. 
Gomme  résine  odorante  ,  lorsqu'elle  brûle. 

*  Composée  de  gomme  d'une  nature  particulière,  de 
résiné ,  laquelle  traitée  pfar  l'acide  nitrique  a  fourni  une 
matière  résiniforme ,  dont  les  propriétés  sont  exposées  dans 
le  Mémoire  de  M.  Braconuot ,  auteur  de  cette  analyse. 
Voyez  Annales  de  Chimie ,  tome  68  ,  page  69.  (P.) 

ERYNGIIIM,  Erjngium  maritimum.  Wild.  Ra- 
cines longues  ;  d'une  saveur  douceâtre  ,  légèrement 
aromatique. 

ERYSIMUM,  Erysimum  off.  Lin.  Herbe. 

*  Cette  plante  contient  du  soufre.  (P.) 

ESTRAGON,  J  rtemisia  dtacunculus.  Lin. 
Herbe. 

EUPATOIPvE  J^'ky^ŒmtB.  Eupatoriuin  can- 
fiahinum.  Lin.  Herbe  fleurie. 

*  Cette  plante  ,  du  nombre  de  celles  qu'a  examinées  chi- 
tniquement  M.  Braconnot ,  lui  a  paru  contenir  de  l'acide 
malique  et  de  l'acide  phosphorique  combinés  avec  de  la 
chaux;  plus  ^ beaucoup  de  nitrate  de  potasse.  (P.) 

EupAToiRE  DE  MÉsuÉ  ,  .^c/i/Z/ea  ageratwn.  Lin. 
Herbe ,  fleurs. 


aO  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

EUPHORBE  ,  Euphorbia  antiquorum.  Lin. 
Gomme  résine,  jaune,  d'une  saveur  brûlante. 

*  Cent  parties  de  cette  subs  lance  sont  composées,  d'après 


M.  BraconnOt, 

D'eau   5,0 

De  cire   19,0 

De  matière  ligneuse   i3,5 

De  malate  de  chaux   20, 5 

Malate  de  potasse   2, 

Résiné   87, 

Perte  ,  3,o  (P.) 


F. 

FENUGREC ,  Trigonellafœnum  grœcum.'Lm. 
Semences  rhomboïdales ,  d'une  odeur  forte ,  désa- 
gréable et  d'une  saveur  gommeuse. 

FEVE,  vicia faba.  Lin.  Semences. 

*  Les  fèves  contiennent  de  l'amidon  ,  une  matière  ani-; 
mâle,  des  phosphates  de  chaux,  de  fer,  de  potasse,  et  du 
sucre.  La  peau  contient  beaucoup  de  tannin.  Fourcroy 

etVAUQUELIN.  (p.) 

Feve  ïde  Saint-Ignace  ,  Jgnatia  amara.  Lin.  Se- 
mences dures  ,  de  saveur  brûlante. 

FIGUIER,  Ficus  carica.  Lin.  Fruits  secs  ,  im- 
prégnés de  substance  sucrée  gommeuse. 

FOUGERE.  Polypodium  filioc  mas^  Lin.  Racine, 
d'une  odeur  faible ,  d'une  saveur  d'abord  douce  , 
ensuite  un  peu  astringente  ,  amère. 

FRAGON  A  LANGUETTE  ,  Ruscus  hjpoglos- 
sum.  Lin.  Feuilles. 

FRAISIER,  Fragaria  vesca.  Lin.  Feuilles, 
fruits ,  racines. 

FRAMBOISIER  ^  iîw^'i/^  idœiis.  Lin.  Fruits. 


VÉGÉTAUX.  21 

FRÊNE,  Fraxinus  excelsior.  Lin.  Ecorce,  se- 
mences. 

FPiOMENT,  Triticum  hyhernum.  Lin.  Farine 
et  fécule  des  semences. 

*  Contient  du  gluten ,  de  l'albumine  ,  beaucoup  d'ami- 
don, une  matière  sucrée,  du  phosphate  de  chaux.  Four- 
cnoY ,  Alex. Brogniard  et  Vauquelin.  (P.) 

FUMETERRE ,  Fumaria  off.  Lin.  Herbe  dont  le 
suc  est  amer  et  inodore. 

*  Contient  beaucoup  d'albumine  et  une  combinaison  de 
chauxret  d'acide  végétal,  dont  la  nature  n'est  pas  encore 
Èonnue.  Ce  sel  est  très-abondant  dans  l'extrait  de  fume- 
terye,,  (P.) 

G. 

■GALANGA,  Kaempferia  galanga.  Lin.  Racines 
aromatiques,  d'une  saveur  amère  et  piquante. 

GALBANUM,  Bubon  galbanum.  Lin.  Gomme- 
résine  amcre  ,  d'une  odeur  désagréable ,  d'une  cou- 
leur jaune  obscur. 

GALLE,  Quercus  cerris.  Lin.  Galle  d'une  sa- 
veur âpre,  astringente. 

Davy  a  retiré  de  5oo  grains  de  bonne  galle  d'Alep.,, 
traitée  par  l'eau  ,  i85  de  matière  solide  ,  qui  analsysée  a 
produit.; 

grains. 

Tannin  13^^ 

Mucilage  et  matière  rendue  soluble  par 
l'évaporalion  

Acide  gallique,  et  peu  de  matière  extractive.  3i 
Résidu,  terre  calcaire  et  matière  saline.  .  12 

Galle  ou  Coque  nu  Levant  ,  Menispermum  co- 
culus.  LïN.  Fruit. 

GARANCE,/?Mè/«  tinctorujn.hm.  Racines  rouges, 


11  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

articulées,  d'une  odeur  faihle,  d'une  saveur  astrin- 
gente amère  -,  prise  intérieurement ,  elle  colore  en 
rouge  l'urine ,  le  lait  et  les  os  des  animaux  qui  en  font 
usage. 

GAYAC,  Guajacum  ojffic.  Lier.  Ecorcej  bois 
très-dur  ,  d'une  odeur  aromatique,  résine  brune  ex- 
térieurement, demi-transparente;  brisée  ,  elle  a  une 
couleur  verte  ,  elle  est  fusible  ,  entièrement  soluble 
dans  l'alcohol.  Ce  n'est  point  une  gomme  résine  ; 
elle  est  facilement  adultérée. 

GENET,  Spartium  scoparium.  IjIN.  Fleurs, 
cendres. 

GENIEVRE,  Juniperus  communis.  Lin.  Baies 
noirâtres ,  dures ,  d'une  forte  odeur  aromatique  qui 
n'est  pas  désagréable,  ^d'une  saveur  cliaude  piquante. 

*  Ces  baies  four^iissent  à  la  distillation  beaucoup  d'huile 
volatile.  (P.) 

(jENTIANE  ,  Oentiang,  lutea.  Ljn..  Racines  lon- 
gues très-amères. 

GEQFFREA,  Geojfraea  Jamaicensis  inermis. 
Lin.  Ecorce  d'une  odeur  désagréable,  d'une  saveur 
gommeuse,  douceâtre. 

GINGEMBRE ,  Amomum  zinziber.  Lin;.  Ra- 
cines tubéreuses  ;  écrasée ,  elle  est  aromatique. 

GINSENG ,  Panaoc  quinquefoUum.  Lin.  Rgcine 
d'une  couleur  blanche-jaunâtre,  d'un  tissu  comme  ino- 
dore, d'une  saveur  douce,  puis  amère,  aromatique. 

GIROFLIER,  Eugenia  cariophjllata,  Wild. 
Fleurs  en  boutons  secs ,  bruns  ;  principes  aromati- 
ques ,  pénétrans  ;  hui|e  également  aromatique. 

GOMME  AMMONIAQUE,  (provenant  d'unu 
plante  inconnue.  ) 


VÉGÉTAUX.  ^3 

Gomme  résine  ,  d'une  odeur  particulière ,  d'une 
saveur  nauséabonde  ,  amère. 

*  Selon  Braconnot ,  sur  loo  parties,  elle  est  composée 


comme  il  suit  : 

Gomme.   o,i84 

Résine   0,10 

Matière  glutiniforme   o,o44 

Eau.   Q,o6o 

Perte   0,01 

Matière  extractive   o,oo(P.) 


Gomme  animée,  Hymenœœ  courharil.  Lin.  Ré- 
sine d'une  odeur  agréable. 

Gomme  arabique  ,  Mimosa  nilotica.  Lin.  Gomme- 
insipide. 

*La  gomme  contient  1°  un  sel  calcaire ,  le  plus  souvent 
l'acétate  de  chaux 5  2°  quelquefois  du  malate  de  chaux, 
avec  excès  d'acide  j  3°  du  phosphate  de  chaux;  4°  enfin 
du  fer  probablement  uni  à  l'acide  phosphorique.  Yau- 
QUELiN ,  Analyse  des  gommes  arabique  et  adragante.  (P.) 

Gomme  commune  ,  Prunus  cerasits  domestlca. 
Lin.  Gomme  insipide. 

Gomme  élastique  ,  ou  Caout-Chouc  de  Madagas^- 
car,  Gommifera  Madagascarensis.  Jaquin. 

Gomme  Gutte  ,  Stalqgmîtis  camhogioidés.  Mur- 
RAY.  Gomme  résine  ,  jaune ,  inodore ,  légèrement 
sapide. 

*  Cette  substance  contient^  dégomme,  et  |  d'une  résine 
acidifere,  de  laquelle  M.  Braconnot  a  retiré  par  l'analyse, 
sur  100  parties  : 

Acide  muriatique  sec  22,5 

Charbon  35,o 

Oxigène ,  hydrogène  et  carbone  à  l'état 

aériforme   4a,o  (P.  ) 

Gomme  kino.  Gummi  rubrum  astringens  gant- 


24  PHARMACOPÉE  G-ÉNÉRALE. 

'hiênse.:  Fothergill.  On  en  distingue  trois'  espèces 
dans  le  commerce.  Celle  que  nous  avons  en  Italie  est 
en  massé  brune ,  de  diverse  grosseiir.  Elle  est  com- 
posée presqu'entièrement  de  tannin ,  selon  Vauquelin . 

•à'- 1.'-   ■  •  ■  ' 

G|lATIOLE,  Gratiola  off.  Lin.  Herbe  d'une 
saveur  amère.j  jiauséeuse. 

*  Cette  plante  contient,  en  principes  solubles  qui  se  trou- 
vent dans  son  auc  exprimé,  une  matière  gorameuse 
colorée  en  hrqn^  .2°  uae  matière  résineuse  particulière , 
.aj^'ant  i^ne  saveur  extrêmement  amère^  3°  unf>  petite  quan- 
tité de  matière  animale;  4°  muriate  de  soude  en  assez 
grande  quantité,  et  .un  sel,  à  base  de  potasse  soupçonné  être 
du  malate  de  potasse. 

Le  mara  de  la  gratiole  contient  de  l'oxalate  de  chaux,  du 
phosphate  de  chaux,  et  du  fer  probablement  uni  à  l'acide 
phosphorique.  j  • 

U  ne  j)aràît  pas  douteux  à  M.  Vauquelin,  l'auteur  de 
cetté  béllé' analyse  ,  que  le  pi'incipe  actif  et  purgatif  de  la 
gratiole ■  ne  ^oit  la  matière  soluble  dans  lalcohol,  qu'il  a 
appelé  résirioïde,  puisque  c'est  la  seule  qui  ,  dans  cette 
plante  ,  ait  de  la  saveur.  Sa  solubilité  dans  l'ean ,  qui  est 
encore  augmentée  par  la  gommë  ét-les  sels  qui  l'accompa- 
gnent ,  .explique  pourquoi  f  iufuâion  ,  et  à  plus  forte  raison 
la  décoction  de  la  planté -  soçit  - purgatives  et  même  drasti- 
ques. Anal^'se  de  la  graliQh,yj  p^r  M.,  y;4.UQ^>çijD2{,,  Bulleiiii 
de  Pharmacie.  (P.) 

■GRENADIER ,  Puifkà  granatum.  Lin.  Ecorce 
du  fruit. 

GROSEILLER,  Ribes  grossularia,  Lin.  Fruit. 

Groseiller  ROUGE ,  Ribcs^  riibrum.  ïuiN.  Fruits 
frais  acides  ;  ils  contiennent  de  l'acide  malique ,  de 
l'acide  citrique  combine  avec  la.  matière  sucrée. 

'  Les,  groseilles  conlieni;e,nt,  eu  oulre,^  une  matière 


VÉGÉTAUX.  3f5 
végéto-animale  que  M.  Thénard  regarde  comme  l'agent 
principal  de  la  fermentation.  (P.) 

GUIMAUVE,  Althœa  offic.  Lin.  Kacines.et 
feuilles ^  insipides,  muqueuses. 

"  *  La  racine  contient,  d'après  le  traducteur ,  une  matière 
végéto-animale.  (P.) 

; ,  GUY  DE  CHÊNE  ,  Viscum  album.  Lin. 

H. 

HIEBLE,  iS'^mèi^cw^e&if/w.y.  Lin.  Baies. 
HOUBLON,  Humidiis  lupulus.  Lin.  Bourgeons 
tendres  ,  fleurs. 

*  Le  houblon  est  composé,  i°  de  résine  dans  laquelle 
réside  Tamertume  de  la  plante;  2°  d'huile  volatile  à  laquelle 
on  attribue  la  cause  prochaine  de  l'odeur  de  la  plante  et  de 
la  teinture  alcoholique;  3°  d'un  extrait  mucilagineux,  nau- 
séabond que  l'alcohol  précipite  de  la  solution  aqueuse; 
4°  d'un  acide  libre  soupçonné  être  l'acide  gallique.  Desro- 
CHES  ,  Dîssertatio  medica  inauguralis  de  humuîi  lupidi 
viribus  medicis.. 

Cette  analyse  du  houblon,  la  seule  que  nous  connais- 
sions ,  nous  paraît  avoir  besoin  d'être  répétée.  Nous  avons 
observé  ,  dans  l'extrait  des  racines  et.  dans,  c€liii  des  isom- 
milés  ,  des  cristaux  de  nitrate  de  potasse  et  du  muriate  da 
potasse.  (P.)  r^ii^^.,  ,r.  ^i;.iwiuoj  ,  .  ; 

HOUX  (  petit)  ,  Rûscus  aculéaties:  ÎÀN.  Bacines." 

HYPOCISTE ,  Cj tiens  hjpocistis.  Lin.  Suc 
épaissi. 

HYSOPE,  Hj^ssopus  off.  Lin.  Feuilles. 

*  Contient  peu  d'huile  volatile.  (P.) 

■■.,1-  .  :  . 

IMPERATOIRE,  Iwperatoria  ostruthium.  Ra^ 
cine. 


26  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

*  Cette  racine  est  très-aromatique  et  fournit  une  bonna 
quantité  d'huile  volatile.  (P.) 

IPECACUANHA ,  Cephaelis  ipecacuanha.  Wil- 
DEN.  Racines ,  petites,  tortueuses  ;  d'une  saveur  acre  , 
nausééuse. 

*  La  racine  d'ipécacuanha ,  d'après  M.  Henry,  contient 
1°  un  acide  libre  xie  nature  végétale ,  décomposable  par 
l'action  du  calorique  ;  2°  différens  sels  à  base  de  chaux  et 
une  matière  ayant  quelques  caractères  du  caoutchouc. 
Annales  de  Chimie,  tome  67. 

D'après  M.  Massontour,  l'ipéca cuanha  contient  de  l'acide 
gallique ,  de  la  gomme  ou  mucilage,  de  l'exfractif,  de  la 
résine.  Bulletin  de  Pharmacie,  tom.  i  ,  pag.  i65.  (P.) 

IRIS  DE  FLORENCE ,  Iris  Florentina.  Lin.  Ra- 
cines  légèrement  amères ,  d'une  odeur  agréable  de 
violette. 

*  Cette  racine  contient  de  l'amidon  et  de  l'acide  galli- 
<[ue.  (P.) 

J. 

JACJLE  ou  PENSEE  SAUVAGE ,  Vîola  trlcolor.  Lin. 
Herbe. 

*  Cette  plante  et  son  extrait  contiennent  une  très-grande 
quantité  d'une  matière  gommeuse  très-analogue  à  la  gomme 
arabique ,  combinée  avec  l'albumine  végétale.  La  saveur 
de  cet  extrait  ressemble  à  celle  de  l'extrait  de  reglisse  j  il 
^st ductile,  élgstiqug,  CG,mi\ie  du caout-chouc.  (P.) 

JALAP,  Convolvulus  jalappa.  Lin.  Racine  sèche, 
d'une  saveur  brillante  3  la  résine  esjt  acre. 

*M.  Henry  ,  qui  a  analysé  plusieurs  jalaps  du  commerce, 
a  obtenu  les  résultats  suivans  : 

Jalap  léger ,  extrait  ,  résine  60 ,  résidu  270. 
>r.E       sain  ,    -r  iA    i4o  ,  — — ^-  4^,  210. 

  piqué,  125,  72,    200. 


VÉGÉTAU  X.  27 

Outre  l'extrait  gommeux  et  la  résine,  le  jalap  contient 
de  la  fécale  amylacée ,  laquelle ,  suivant  Tauteur,  devient  la 
proie  des  vers  :  ainsi  c'est  à  tort  qiVon  avait  cru  jusqu'ici 
que  la  partie  extractive  était  la  seule  dans  le  jalap  qui  fût 
susceptible  d'être  attaquée  par  ces  inseptes.  Cette  racine 
contient  encore  plusieurs  sels  alcalins  et  terreux.  (?•) 

JASMIN ,  Jasmînum  off.  Lin.  Fleurs  d'une  odeur 
agréable. 

JOUBARBE  (grande)  ,  Sempervivum  tectorum. 
Lin.  Plante  fraîche. 

Joubarbe  (petite),  Sedum  album.  Plante  fraîche. 

JUSQUIAME  ,  Hjosciamus  riiger.  Lin.  Herbe 
récente ,  imprégnée  d'un  principe  iiî^rcotique  com- 
biné à  une  substance  inconnue  ;  ne  constipe  pas 
comme  l'opium, 

L. 

LABDAjyUJVI ,  Cistus  creticus.  \m.  Résine  d'une 
odeur  agréable  ,  d'une  saveur  amère  ,  piquante. 

LAITUE  CULTIVEE,  Lactuca  sativa.  Lin. 
Herbe,  semence. 

Laitue  sauvage,  LactuçavirosQ.  Lysr.  Herbp. 

LAQUE,  Çroton  lacciferum.  Lin.  Résine  rouge, 
astringente. 

LARIX,  Voj.  Pin  SAUVAGE. 

.q-corcei 

;  LAURIER  CERISE ,  Prunus  lauro  -cerasus.  Lin. 
Feuilles.  Le  suc  contient  beaucoup  d'acide  prussiquc 
combiné  avec  le  principe  narcotiqi^e. 

LAVANDE  ,  Lavendula  spic.a.  Ljn.  Epis  fleuris. 

LENTISQUE ,  Pistacia  lenUsçus,  Lin.  Bois 
rouge  obscur ,  assez  dur. 


28  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

LICHEN  D'ISLANDE,  Lichen Islandœus.Lii^. 
Plante  entière. 

■'•■*  hes  premières  recherches  qui  ont  été  faites  sur  le 
ïicheii  crislande  ne  fournissent  que  peu  de  données  sur  la 
nature  de  ce  végétal.  Scopoli  et' Schoneider ,  médecins 
danois,  ont  déterminé  sa  manière  d'agir  comme  médica- 
ment. Les  chimistes  suédois  l'analysèrent,  il  y  a  environ 
cinquante  ans  ,  et  obtinrent  de  sa  décomposition  par  le  feu 
un  acide  empyreùmatique  qu'ils  comparèrent  avec  celui  du 
seigle  et  du  froment.  TromsdorfF  et  quelques  autres  chi- 
mistes allemands  ont  annoncé  qu'elle  contenait  beaucoup 
(le,  mucilage  ,  un  peu  de  résine  et  un  principe  amer. 
Bbulhy  ,  qui  s'occupe  en  ce  moment  d'une  nouvelle  analyse 
de  cette  substance,  m'a  communiqué  les  détails  suivans:  , 
«  J'ai  observé ,  dit-ïl ,  que  les  feuilles  de  lichen  ,  privées 
de  leur  enveloppe  corticale ,  ne  présentent  aucùne  trace 
de  fibres  végétales  ;  l'extérieur  seul  paraît  organisé  ;  la 
feuille  écorcée,  agitée  dans  des  acides  faibles  ,  prend  de  la 
transpareiîcé,  et  figure  assez  bien  une  membrane  animale; 
l'acide  nitrique  la  convertit  en  acide  oxalique  ;  l'eau  s'empare 
de  la  partie  gélatineuse  qui  est  de  nature  arny lacée.  »  (P.) 

LIERRE  EN  ARBRE,  Hederaheliài'.hjN.Fûiàles', 
gottime  résine  odorante  ,  jaune ,  rouge. 

Lierre  terrestre  ,  Glecomd  hederacea.  Lin. 
Feuilles. 

LIMON ,  Foj.  Citron. 

LIN,  Liniim  ûsitatissimum.  Lin.  Semences;  elles 
contiennent  environ  un  cinquième  de  mucilage  ,  et 
un  sixième  d'huile  douce  qu'on  obtient  par  expressiôn. 

LINAIRE,  Antirrhinum  linaria.  Herbe  d'une 
odeur  urineuse ,  d'une  saveur  amère. 

LIS  BLANC,  Lilium  candidum.  Lin.  Bulbes, 
fleurs. 


VÉGÉTAUX.  29 

LIVÈCHE,  Li^usticumlevLstlcum.  Lin.  Racines, 
semences. 

LUPIN,  Lupinus  albus.  Lin.  Semences. 
LYCOPODE,  Ljcopodium  cïavatum.  Lin.  Pous- 
sière séminale  jaune. 

*  La  poussière  jaune  du  lycopode  contient,  1°  de  la 
cire;  2°  du  sucre;  3°  une  matière  extractive;  l\  de  l'alu- 
mine ,  probablement  combinée  avec  l'acide  sulfurique  ; 
5°  du  fer;  plus,  les  élémens  ordinaires  des  matières  végé- 
tales :  le  carbone  ,  l'azote  ,  l'hydrogène  et  l'oxigène. 

Il  est  à  remarquer,  dit  M.  Cadet,  auteur  de  cette  ana- 
lyse, que  le  lycopode  ne  contient  ni  chaux,  ni  potasse  , 
et  que  la  torréfaction  y  donne  naissance  à  l'acide  galli- 
que.  (P.) 

M. 

MACIS ,  Mjristica  moschata.  Lin.  Enveloppe 
charnue  du  fruit,  rougeâtre,  onctueux,  aromatique. 

*  Contient  beaucoup  d'huile  volatile,  (P.) 

MAHOGON  ,  Swietenîa.  Wild.  Ecorce  :  sa  cou- 
leur est  brune  ;  raboteuse  ,  squammeuse  ,  •  elle  a  une 
saveur  astringente ,  plus  amère  que  le  quinquina  , 
une  odeur  faible,  aromatique. 

MANDRAGORE,  Atropa  mandragora.  Lin. 
Ecorce  des  racines,  d'une  couleur  de  fer,  d'une  saveur 
brûlante. 

MANNE  ,  Fraxinus  ornus.  Lin.  Suc  concret  ; 
do  ux  ,  nauséeux. 

MARJOLAINE,  Origajium  majorana.  Lin. 
Herbe  aromatique. 

*  Contient  beaucoup  d'huile  volatile.  (P.) 
MARRONIER,  Escidus  hjppocastanum.  Wild. 

Semences,  écorces  :  la  semence  amère  contient  de 
l'amidon  ;  l'écorce  est  amère  et  désagréable.  , 


3o  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

MARRUBE ,  Marruhium  v  u  Igare .  Li  n  .  Herbe  d' une 
odeur  qui  n'est  pas  désagréable,  d'une  saveur  amère. 

M  ARUM  ,  Teucrium  marum.  Lin.  Herbe.  Les 
feuilles  froissées  répandent  une  odeur  piquante  sem- 
blable à  celle  de  l'ammoniaque.  Elles  ont  une  saveur 
aromatique  amère. 

MASTIC ,  Pistacia  lentiscus.  Lin.  Résine  en 
petits  globules,  jaunes,  verdâtrès;  d'une  odeur 
agréable  ,  d'une  saveur  amère. 

*  Contient  de  l'acide  acétique  libre.  Bouillon  -  La- 
grange  et  VOGEL.  (P.) 

MATRICAIRE  ,  Matricaria  parthemum.  Lm. 
Herbe ,  fleurs. 

MAUVE  ,  Maha  rotundifolia.  Feuilles,  fleurs  et 
racines. 

Matjye  en  ARBRE ,  Alcea  rosea.  Lin.  Fleurs 
pourprées  noirâtres. 

MECHOACHAN,  Convolvulusmechoanna.  Lin. 
Racines  blanches,  farineuses  ,  d'une  saveur  âcre. 

MÉLILOT,  Trifolium  melilotus  off.  Lm.  Herbe, 
fleurs. 

MEUSSE,  Melissa  off.Jam.  Herbe  aromatique, 

MELON  ,  Cucumis  melo.  Lin.  Semences. 

MENTHE  COMMUNE  ,  Mentha  viridis.  Lin. 
Herbe  aromatique. 

Menthe  crépue  ,  Mentha  crispa.  Lin.  Herbe 
aromatique. 

Menthe  poivrée,  Mentha  piperitis.  Lin.  Herbe 
aromatique. 

*  Contient  beaucoup  d'huile  volatile.  (P.) 

.  MENYANTHE  ,  MenjantJie^s  trtfoUa.  Lin. 
Feuilles  excessivement  amères. 


VÉGÉTAUX.  3r 

MERCURIALE,  Mercwr/a/w «72/2 z/«.  Lin.  Herbe. 

MEUM,  Athamantha  meum.  Lin.  Herbe. 

IMÉZÉRÉON,  DaphneMezereum.  Wild.  Racine, 
écorce  :  elles  excitent ,  étant  mâchées ,  une  sensation 
insupportable  ,  d'ardeur  dans  la  bouche,  dans  la  poi- 
trine j  infusées  fraîches  dans  le  vinaigre  ,  elles  sont 
vésicantes. 

*Le  principe  vésicant  du  garou  est  soluble  dans  l'éther, 
d'après  M.  Lartique  de  Bordeaux.  (P.) 

MILLEFEUILLE  ,  Achillea  millefoUum.  Lin. 
Herbe,  fleurs.  D'une  odeur  aromatique;  légèrement 
astringentes  \  amères. 

MILLEPERTUIS  ,  Hjpericum  perforatum.  Lin. 
Herbe,  fleurs  :  ont  une  saveur  amère  et  une  odeur 
désagréable. 

MORELLE,  Solanum  nigrum.  Lin.  Herbe.'' 
MOURON  ROUGE,  Anagallis  arvensis.  Lin. 
Feuilles. 

MOUTARDE,  Sinapis  nigra.  Lin.  Semences 
noires  ;  elles  ont  une  saveur  acre  amère ,  acquérant 
par  la  pulvérisation  un  odeur  piquante. 

*  La  semence  de  moutarde  fournit  du  phosphore  h.  la 
distillation.  Margraaf.  (P.) 

MURIER ,  Morus  nigra.  Lin.  Fruits  frais  ,  con- 
tiennent du  lartrate  acidulé  de  potasse. 

MYROBOLAJNS.  Lin.  Fruits  de  diverses  plantes 
presqu'inusités  parmi  nous. 

MYRRHE,  (la  plante  est  encore  indéterminée) 
Gomme  résine,  amère,  aromatique,  d'une  od«ur  par- 
ticulière qui  n'est  pas  désagréable. 

Cette  substance  est  composée  pour  la  majeure  partie 
d'une  gomme  difierente  de  celle  que  Ton  connaît,  dont  les 
propriétés  sont  :  i°  de  prendre  de  la  cohésion  parla  cha- 


32  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

leur ,  lorsqu'on  rapproche  la  dissolution ,  ce  qui  la  rend 
en  partie  insoluble  dans  l'eau  ;  2"  de  produire  de  l'ammo- 
niaque k  la  distillation  ,  et  du  gaz  azote  par  l'acide  nitri- 
que, ce  qui  la  rapproche  des  matières  animales;  3°  de 
s'unir  aux  oxides  de  plomb  ,  de  mercure ,  d'étain  ,  en  dé- 
composant la  dissolution  de  ces  métaux. 

La  nlyrrhe  contient  en  outre  les  23  centièmes  de  sort 
poids  d'une  matière  résineuse ,  amère ,  très-fusible.  Bra-^ 
CONNOT.  (P.) 

MYRTE ,  Mjrtus  communis.  Lin.  Feuilles  , 
fleurs. 

MYRTILLE,  Vacciiiium  mjrtillus.  Lin.  Baies 
fraîches. 

N. 

NAPEL,  Aconitum  neomontanum.  Wild.  HerLc 
fraîche,  âcre,  vénéneuse. 

*  Les  aconits  ,  d'après  l'observation  de  M.  Vauquelin  , 
contiennent  de  l'acide  citrique  combiné  en  partie  avec  la 
potasse  et  en  partie  avec  la  chaux;  il  est  possible,  dit  le 
même  chimiste  ,  qu'il  y  ait  aussi  dans  les  aconits  une  petite 
quantité  d'acide  malique.  M.  Braconnot  et  M.  Steinacher 
ont  aussi  analysé  cette  plante.  (  P.  ) 

NARD  CELTIQUE,  Valeriana  celtica.  Lin. 
Herbe. 

NAVET,  Brassica  napus.  Lin.  Semences. 
NÉNUPHAR,  Njmphœa  alba.  Lin.  Fleurs, 
racines. 

NIELLE,  Nigella  sativa.  Lin.  Semences. 

Nielle  de  damas,  Nigella  damascena.  Lin.  Se- 
mences noires ,  répandant  l'odeur  de  violette  lors- 
qu'on les  frotte.. 

NOIRPRUN,  Rhamnus  catharÙQus .  Lin.  L»  suc 


VÉGÉT.VUX.  33 

des  baies  a  une  faible  odeur  désagréable  et  une  saveur 
amère  nauséeuse. 

NOIX  MUSCADE  j  Mjristica  moschata.  Lin. 

Huile  aromatique. 

Noix  vomique  ,  Strjchnos  nuac  vomica.  Lin.  Se- 
mences ,  rondes ,  recouvertes  d'une  enveloppe  cou- 
leur de  tabac. 

*  La  noix  vomique  est  composée  de  malate  acidulé  de 
chaux,  de  gomme  ,  de  matière  végéto-animale  ,  de  sucre  , 
de  matière  amère  dans  laquelle  paraît  résider  le  principe 
vénéneux;  de  matière  colorante  jaune ,  de  différens  sels 
terreux  et  alcalins  ;  de  poils  ligneux  et  de  cire  qui  paraissent 
préserver  le  périsperme  de  l'humidité.  Henry  Desportes ,  (P .) 

NOYER,  Juglans  regia.  Lin.  Noix  non  mûres, 
brou  ,  huile  exprimée  de  la  semence. 

O. 

OIGNON,  Allium  cœpa.  Lin.  Bulbes  analogues 
à  l'ail  pour  l'odeur  et  la  saveur. 

*  M.  Vauquelin ,  qui  a  examiné  chimiquement  cette 
plante ,  l'a  trouvée  composée  des  substances  suivantes  : 

1°  D'une  huile  blanche,  acre  ,  volatile  et  odorante  ;  2"  de 
soufre  combiné  à  l'huile  qui  lui  doit  son  odeur  fétide  ;  3°  d'une 
grande  quantité  de  sucre  incristallisable  ;  4°  de  beaucoup 
de  mucilage  analogue  à  la  gomme  arabique  ;  5°  dune  ma- 
tière végéto-animale  coagulable  par  la  chaleur  et  analogue 
au  gluten  5  6°  d'acide  phosphorique  ,  en  partie  libre ,  et  en 
partie  combiné  à  la  chaux,  et  d'acide  acétique;  d'une 
petite  quantité  de  citrate  calcaire  qu'on  n'avait  pas  encore 
rencontré  dans  les  végétaux;  8"  d'une  matière  parenchy- 
mateuse  très-tendre  ,  retenant  de  la  matière  végéto-ani- 
male. (P.) 

OLIVIER,  Olea  Europœa.^  Lin.  Huile  douce 
exprimée  du  brou, 

i.  3 


34  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

OjXONIS  ,  Ononis  spinoui.  Lin.  Racines. 

OPIUM,  Papaver  somniferum.  Lin .  Gomme  ré- 
sine, d'une  couleur  obscure,  amère,  acre,  d'une 
odeur  narcotique. 

*  Les  principaux  composans  de  l'opium,  d'après  M.jDe- 
rosne ,  sont  la  matière  extractive  ,  la  résine  ,  et  un  sel  parti- 
culier auquel  il  paraît  attribuer  la  propriété  de  l'opium.  (P.) 

OPOPANAX  ,  Pastinaca  opopanax.  Lin. 
Gomme  résine,  brune,  amère,  d'une  odeur  désa- 
gréable. 

ORANGE,  Cilrus  aurantium.  Lin.  Feuilles, 
fleurs,  écorce  du  fruit-  aromatique;  le  sue  du  fruit 
est  acide  et  les  semences  amères. 

*  Les  fleurs  d'oranges  contiennent ,  d'après  Boullay  ,  de 
l'huile  volatile  rougissant  la  teinture  de  tournesol ,  de  Tacé- 
tate  de  chaux ,  de  l'acide  acétique  en  excès  ,  de  l'albumine, 
un  principe  jaune  soluble  dans  l'alcohol  et  dans  l'eau ,  inso- 
luble dans  l'éther ,  et  une  matière  gommeuse.  Beaucoup 
d'huile  volatile  dans  les  écorces  et  les  pétales.  (P.) 

ORCANETTE,  Onosma  echioïdes.  Lin.  Ra- 
cines ,  chargées  de  matière  colorante  rouge ,  soluble 
même  dans  les  huiles. 

ORGE,  Hoideumdistickon^  Lm.  Semences,  con- 
tenfmt  une  substance  amylacée. 

*  La  farine  d'orge  est  composée  d'un  peu  d'huile  grasse" 
coagulable,  de  sucre,  d'amidon,  d'une  substance  animale 
en  partie  soluble  dans  l'eau ,  et  en  partie  de  flocons  gluti^ 
neux,  de  phosphate  de  chaux  et  de  magnésie  ,  de  silice  ,  dp 
fer  et  d'un  peu  d'acide  acétique.  Fourcroy  et  Vauque- 
lJ.  (P.) 

ORIGAN,  Origanum  vulgare.  Lin.  Herbe  aro- 
matique. 

*  Fournit  peu  d'huile  aromatique.  (P.) 


VÉGÉTAI/ X.  35 

OlxME,  Ulmiis  cajiipestris .  L'éçorçe  interne 
a  une  saveur  amère,  astringente. 

*X.a  sèvç.  de  Vo.m?e  est  composée  de  carbonate  de  chaux; 
de  matière  végétale  et  d'acétate  de  potasse.  Vauquelin  , 
Jnn.  c/iim.  tom.  XXVII,  pag.  Sa.  (P.) 

ORQBE,  Ervum  ervil.L.çis.  Lin.  Semences. 

OllPlN  ,  Sedum  telaphium,.  l^iN.  Herbe. 

ORTIE  BLANCHE,  Lamium  album.  Lin. 
Feuilles  et  fleurs. 

ORTIÏ^  ,  Urtiça  urens.  Lin.  Les  feuilles  fraîches 
enflamment  U  peau  de  ceux  qui  les  touchent. 

OSEILLE ,  Rumeac  acetosa.  Lin.  Feuilles  et 
raciîiés. 

OXALIDE  OSEILLE,  Oxalis  acetosella.  Lin. 
Feuilles  fraîches  -,  contiennent  de  l'oxalate  acidulé  de 
potasse. 

*  Plus  ,  de  l'oxalate  de  chaux.  (P.  ) 

P. 

PANAIS  ,  Pasttnaca  satiçà  ^  Lin.  Racines. 

PAQUERETTE,  BeUisperermis.  Lin.  Feuilles 
et  fleurs. 

PAREIRA  BRAVA,  Cissampelos  parelm.  'Lw, 
Racines  inodores ,  d'une  saveur  un  peu  amère  >  avec  la 
douceur  de  la  réglisse. 

PARIÉTAIRE ,  Parietaria  off.  Lin.  Herte  ino- 
dore, d'une  saveur  herbacée. 

*  Cette  plante  contient  beaucoup  de  nitrate  de  potasse 
et  d'une  matière  végéto-animale  qui  s'élève  dans  la  distilla- 
tion, et  qu'on  peut  considérer  comme  une  des  causes  de  la 
prompte  altération  de  son  eau  distillée.  (P.) 


36  PHARMACOPJÉE  GÉNÉRALE. 

PATIENCE,  Rumex  acuLus.  Lin.  Feuilles , 
racines. 

La  racine  contient  de  l'oxalate  de  chaux ,  selon 
Scheele  j  du  soufre ,  selon  Deyeux  j  de  ralbumine 
végétale ,  selon  Fourcroy. 

PAVOT  BLANC ,  Papaver  somniferum.  Liif. 
Fleurs  ,  capsules ,  herbe  fraîche. 

PECHER,  Amydalus  persica.  Lin.  Semences, 
feuilles ,  écorce  tendre. 

PECURIM,  Laurus  pecurim.  Lin.  Noix, 

PERSIL,  Jlpium  petroselinum ,  Lin.  Herbe  aro- 
matique ,  racines  douces  ,  semences  aromatiques. 

PETASITE  ,  Tussilago  petasites.  Lm.  Feuilles  , 
racines. 

PEUPLIER,  Populus  nigra.  Lin.  Bourgeons  ou 
yeux. 

PIMENT ,  Myrtus  pimenta.  Lin.  Fruit  ou  baies 
sèches,  ayant  l'odeur  aromatique  du  poivre  et  du 
gérofle  ;  d'une  saveur  piquante  aromatique. 

PIMPRENÈLLE  ,  Poterium  sanguisorha.  Lin. 
Herbe. 

PIN  CULTIVÉ,  Pinus  prcea.  Lin.  Semences, 
résine. 

PrN  SAUVAGE,  Pinus  syl\^estris.  Lin.  Sommités. 
Térébenthine  commune,  la  résine  liquide,  ou  le 
goudron. 

PISSENLIT  ,  Leontodon  taraocacum.  Lin. 
Herbe  j  toute  la  plante  contient  un  suc  laiteux,  amef , 
desséché,  elle  est  inerte. 

PISTACHIER,  Pistaciavera,  Lin.  Amandes. 

PIVOINE,  Pœonia  cff.  Lin.  Fleurs,  semences, 
racines. 


VÉGÉTAUX.  07 

PLAJXTAIN,  Plcmtago  major.  Lin.  Herbe,  se- 
mences. 

POIVRE  D'I^jy^^Capsicum  annuum.ljm. Fruit. 

Poivre  long,  Piper  longum.  Fruit  aromatique  , 
d'une  saveur  brûlante. 

Poivre  noir,  Piper  nigrum.  Lin.  Fruit,  comme 
ci-dessus. 

POLYGAIA  COMMUN,  Pofygala  vulgaris. 
Lin.  Racines. 

PoLYGALA  DE  ViRGiNiE ,  Pofygala  Seucga.  Lin. 
Racine  tortueuse,  noueuse,  jaune  grisâtre  à  l'extérieur, 
et  blanche  en  dedans.  La  partie  active  réside  dans 
l'écorce  de  la  racine  j  d'une  saveur  acre  piquante. 

POhYPODF,  Poljpodiumvulgare.LiiN.  Racines. 

TOMMIER  D'API ,  Pjrus  malus.  Lin.  Fruit 
récent. 

POTENTILLE,  Potentillareptans .  Lin.  Racines. 
POULIOT,  Mentha pulegium.  Lin.  Herbe. 
PRUNELLIER,  Prunella  vulgaris.  Lin.  Herbe 
fleurie. 

PRUNIER  CULTIVÉ  ou  DOMESTIQUE,  Pru- 
nus domestica.  Lin.  Fruits,  semences. 

Prunier  SAUVAGE  5  Prunus  spinosa.  Lin.  Fleurs, 
fruits.  Les  fruits  sont  astringens  3  ils  contiennent  de 
l'acide  malique. 

PSYLLIUM,  Plantago  psyllium.  Lin.  Semences. 

PULMONAIRE ,  Pulmonaria  off.  Lin.  Plante 
entière. 

PULSATILLE,  Anémone  puis atilla.  Lin.  Hejbe 
et  fleurs  5  ont  une  légère  odeur  ;  le  suc  est  tant  soit 
peu  acre. 

*En  préparant  de  l'extrait  de  pulsatille  en   i8o5,  je 


38  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

fus  pris  tout-à-coup  d'une  ophthalmie  qui  dura  quarante- 
huit  heures  ,  causée  par  la  vapeur  qui  s'élevait  du  sUc  de  la 
plante  au  commencement  de  son  évaporation.  J'ai  préparé 
plusieurs  fois,  depuis  cette  époque,  de  l'extrait  de  pulsa- 
tille  sans  éprouver  la  même  incommodité.  (P.) 
^  PYRETHRE,  Anthémis  pjrethrum.  Lin.  Piacine 
d'une  saveur  acre,  inodore  ,  dure ,  de  couleur  brune. 

QUASSIA,  O  uassia  amara.  Lin.  Bois  blanc, 
tendre  ,  amer  désagréable,  écorce  grise  ,  fîne,  amère. 

*  L'extrait  de  quassia  fait  avec  l'eau  dépose  une  matièie 
de  nature  animale  combinée  au  principe  amer.  (P.) 

QUINOÛINA  JAUJ>fE.  Écorce  d'une  couleur 
jaune ,  très-amère. 

Quinquina  officinal,   Cinchona  ojfjficin. 
Écorce. 

Il  y  en  a  dans  le  commerce  beaucoup  de  variétés  :  le 
plus  souvent  elle  est  mince,  roulée,  de  la  longueur  du 
doigt ,  raboteuse  ,  d'une  couleur  vert-brun ,  couverte  d'une 
espèce  de  lichen  5  l'intérieur  est  d'une  couleur  de  cannelle  > 
"il  a  une  odeur  aromatique  particulière  ,  une  saveur  ârtière, 
astringente,  qiii  n^'est  pas  désagréable. 

QuiNQUiNA  ftOUGi: . 

■^Cèùx  'qtii  '^ôudraient 'acquérir  ,  sûr  lés  divérsés  éspècês 
de  quinquina ,  des  notions  plus  étendués ,  peuvent  con- 
sulter le  bçau  travail  de  M.  Vauquelin,  tome  LX  des 
Annales  de  Chimie,  et  l'intéressant  Mémoire  de  M.  Lam- 
bert ,  inséré  dans  le  VIP  numéro  du  Bulletin  de  Phar- 
macie, deuxième  année.  (P.  ) 

RAIFORT  CULTIVÉ,  Raphanus  satfPû^:  'Lis. 
Racines.    '       • -'"'^l  ^'^  ^ 


VÉGÉTAUX.  39 

Raifort  sauvage.  Cochlearia  armoracea.  Lin. 
Racines  fraîches  ;  d'une  odeur  piquante  ,  acre  :  elles 
deviennent  insipides  par  la  dessiccation. 

*  La  racine  de  raifort  perd  ,  à  la  vérité ,  beaucoup  de 
son  odeur  en  se  desséchant,  mais  il  s'en  faut  qu'elle  soit 
insipide. 

Cette  racine  contient  du  soufre  observé  par  MM.  Deyeux 
et  Baumé  dans  l'esprit  ardent  de  cochlearia.  Je  l'ai  re- 
cueilli de  la  teinture  simple  de  raifort  avec  l'alcohol. 
Ernof,  chimiste  allemand ,  a  obtenu  par  la  distillation  de 
cette  racine  fraîche  une  huile  pesante  et  une  liquide  chargé 
du  principe  acre  du  raifort.  H  a  observé  au  bout  de  quel- 
que tems  dans  ce  produit,  un  sel*volatil  à  Taide  de  la 
chaleur,  qu'il  croit  être  de  l'acide  benzoïque. 

.  Quant  à  moi,  j'ai  observé  au  mois  de  septembre  dernier, 
dans  le  dernier  produit  de  la  distillation  de  l'esprit  de 
eochléaria  (pesant  i5  degrés),  fait  au  commencement  de 
juillet  précédent ,  une  cristallisation  que  je  pris  d'abord 
pour  de  ITiuile  volatile.  Je  séparai  cette  matière  par  le 
filtre ,  et  parvins  à  lui  enlever  toute  son  odeur  par  des 
lotions  réitérées  ,  d^ abord  avec  l'alcohol ,  puis  avec  l'eau 
dans  laquelle  cette  substance  saline  ne  se  dissolvait  qu'en 
très-petite  quantité.  J'en  fis  chauffer  une  partie  dans  ua 
creuset  de  platine ,  et  j  y  reconnus  tous  les  caractères  du 
sulfate  de  chaux.  Ce  sel  s'est-il  élevé  sur  la  fin  de  la  dis- 
tillation? Ce  fait  n'est  point  impossible.  Mais  il  semble  tout 
aussi  probable  qu  il  se  soit  formé  dans  la  liqueur  qui  pré- 
cipitait en  brun  par  le  sous-acétate  de  plomb,  et  en  blanc 
par  l'oxalate  d'ammoniaque ,  preuve  de  l'existence  du  sou- 
fre ,  mais  du  soufre  combiné  à  la  chaux  à  l'état  d'un  sulfure 
hydrogéné.  Or,  le  passage  d'un  sulfure  à  l'état  de  sulfate 
est  un  phénomène  assez  connu  pour  éclairer  sur  l'origine 
du  sulfate  de  chaux  observé  dans  l'alcohol  faible  de 
raifort.  (P.) 

RAPONTIC,  Rheum  rhaponticum.  Liu.  Racines 


4o  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

plus  petites  etplus  rouges  que  celles  de  rhubarbe,  mais 
cependant  de  la  même  odeur ,  de  la  même  saveur. 

*  On  cultive  en  France  du  rapontic  dont  les  racines  sont 
aussi  grosses  que  celles  de  la  rhubarbe  de  Chine.  L'odeur 
est  sensiblement  plus  faible ,  la  saveur  plus  styptique  que 
celle  de  la  rhubarbe.  Cette  racine  coupée  transversalement 
offre  des  rayons  divergens  du  centre  à  la  circonférence , 
ce  qu'on  n'observe  pas  dans  la  rhubarbe  exotique.  (P.) 

RAISIN  D'OURS ,  Arhutus  uva  urSL.  Lin.  Feuil- 
les d'un  vert  pâle  ,  d'une  saveur  astringente  ,  amère. 

*  Les  feuilles  àiuva  ursi  sont  composées  de  tannin  ,  de 
muqueux  ,  d'extractif  amer  ,  d'acide  gallique  ,  -  de  résine, 
de  chaux,  d'extractif  oxigénable ,  de  tissu  ligneux.  (  Me- 

LANDRI  et  MOHELLI.  (P.) 

REGLISSE,  Gljcjrrhisa  glabra.  Lin.  Racine 
fibreuse ,  jaune  ,  douce  ,  suc  épaissi ,  doux. 

*  La  racine  de  réglisse  contient,  i°  de  la  fécule  amy- 
lacée, 2°  une  matière  sucrée  qui  n'a  rien  d'analogue  au 
sucre;  3°  une  substance  cristalline  nouvelle  qui  mérite  une 
grande  attention  ;  4''  une  huile  résineuse  qui  cause  l'âcreté 
des  décoctions  de  réglisse  ;  5**  de  l'acide  phosphorique  et 
de  l'acide  malique  combinée  à  la  chaux  et  à  la  magnésie , 
et  dissous  probablement  dans  un  excès  d'acide  malique  j 
6°  le  squelette  végétal  ou  ligneux.  Analyse  de  la  réglisse , 
par  RoBiQUETyet/«e.  (P.) 

RHUBARBE  ,  Rheum  palmatum.  Lin.  Racines 
pulpeuses,  compactes,  pesantes,  jaunes  extérieure- 
ment, d'un  rouge  jaspé  à  l'intérieur,  d'une  saveur 
amère  particulière  ,  d'une  odeur  aromatique  nau- 
séeuse ,  colore  promptement  la  salive  et  même  l'urine, 

*  Cette  racine  contient  de  l'oxalate  de  chaux  d'après 
Scheele.  * 

La  rhubarbe  déjà  analysée  par  plusieurs  pharmaciens 
aurait  besoin  d'être  examinée  de  nouveau.  (P.) 


VÉGÉTAUX.  4^ 

RHUS ,  Rhiis  radicans.  Lin.  Feuilles. 

RICIN,  Ricmus  communis.  Lin.  Feuilles,  se- 
mences, huile  j  l'huile  est  douce  et  inodore. 

*L'huiIe  de  ricin  est  soluble  dans  l'alcohoL  Ce  caractère 
a  été  indiqué  par  Rose  et  Planche  pour  reconnaître  sa 
sophistication  par  les  huiles  fixes.  (P.) 

RIZ,  Orjza  sativa.  Lin.  Semence  dépouillée 
de  son  écorce  ,  farineuse  ,  donne  de  l'amidon. 

ROMARIN,  Rosmarinus  off.  Herbe  et  fleurs  avec 
les  calices  aromatiques. 

RONGE,  Ruhus  fructicosus.  Lin.  Fruits. 

ROQUETTE  CULTIVÉE ,  Brassica  eruca.  Lin. 
Herbe  et  semences. 

ROSIER  A  CENT  FEUILLES ,  Rosa  centifolia. 
Lin.  Boutons  odorans. 

Rosier  cultive,  Rosa  gallica.  Lin.  Fleurs. 

Rosier  sauvage  ,  Rosa  canina.  Lin.  Fruits ,  la 
pulpe  contient  de  l'acide  citrique  libre. 

RUE  ,  Ruta  graçeolens.  Lin.  Herbe  aromatique 
d'une  odeur  désagréable,  et  d'une  saveur  pénétrante. 

*  Fournit  beaucoup  d'huile  volatile  très-aromatique.  (P.) 

S. 

SABINE,  Juniperus  sahina.\jm.  Les  feuilles  ; 
d'une  odeur  forte  et  d'une  saveur  particulière. 

*  Cette  plante  fournit  beaucoup  d'huile  volatile.  (P.  ) 
SAFRAN,  Crocus  sativus.  Lin.  Sommités  des 

pistils  secs  j  d'une  couleur  orangée ,  d'une  odeur  agréa- 
ble ,  aromatique. 

*  Proust  a  obtenu  de  l'huile  volatile  en  distillant  plu- 
sieurs fois  les  pistils  du  safran  avec  de  l'eau.  (P.  ) 

SAGAPENUM.  La  plante  qui  le  fournit  n'est  pas 


4^  PHARMACOPÉE  GÉ-îfÉRALE. 

encore  connue  ;  gomme  résine  en  masses  aggluti- 
ttées,  jaune  extérieurement,  plus  pâle  à  l'intérieur, 
d'une  saveur  nauséeuse  ,  amère  ,  d'une  odeur  désa- 
gréable d'ail. 

SAGOU,  Cycas'circinalis.  Lin.  Hoelle  riche  en 
matière  nutritive. 

SALICAIRE  ,  hithriim  salicaria.  Lin.  Herbe. 

SALSEPAREILLE,  Smilaoc  salsaparilla.  Lin. 
Racines  longues  de  la  grosseur  d'une  plume,  d'une 
couleur  brune  avec  écorce  farineuse  ;  le  centre  de  la 
racine  est  un  filët  ligneux. 

Salsepareille  épineuse  ,  Smilaoc  aspera.  Lin. 
Racines  longues,  de  la  grosseur  d'une  plume,  avec  des 
nœuds  noirâtres  de  distance  en  distance. 

SANDARAQUE,  Juniperus  communis .  Lin.  R.é- 
sine  jaunâtre  sous  la  forme  de  gouttes;  friable. 

SANG  -  DRAGON  ,  Pterocarpus  draco.  Lin. 
Résine. 

SANICLE  ,  S'anicula  europcea.  -Lin.  Herbe. 
SANTAL  CITRIN,  Santal  BLANC  Lin.  Bois  aro- 
matique. 

SANTAL  ROUGE ,  Pterocarpus  santalinus.  Lin. 
Bois  rouge  ,  presqu'inusité. 

S  ANT  O  LIN  E ,  'Santo  iina  eharnœcjp  a  ris  s  .  '  Li  n  . 
Herbe. 

SAPIN  PESSE ,  Pinus  ahies.  Lin.  Résine ,  poix. 

SAPONAIRE,  Saponaria  ojf.  Lin.  Herbe. 

SARCOCOLLE,Pe/ze«  sarcocolIa.  luiN.  Gomme 
résine  en  petits  grains,  partie  rouges , rpartie  jaunes  , 
assez  fragiles ,  inodores ,  d'une  saveur  amère  et  douce. 

SARIETTE,  Satureja  hortensis.  <hw.  Herbe. 

SASSAFRAS  ,  Laiirus  s'assafras.  Lin. -Bois  d'un 


VÉGÉTAUX.  4^ 

rou^e  de  châtaigne  j  étant  frotté ,  il  répand  une  odeur 
de  fenouil. 

SAUGE  ,  Sabia  offic.  Lin.  Herbe  aromatique. 
Sauge  DESPAG^E,  Salvia  angustifolia.ïjm.  Herbe 
aromatique 

SAULE  BLAJNFC ,  Salioc  alba.  Lin.  Ecorce. 
SCABIEUSE,  Scabiosa  arvensis.  Lin.  Herbe. 
SCAMMONÉE,  Convolvulus  scammonia.  Lin. 
Gomme  résine  de  couleur  verdâtre  ,  d'une  odeur 
nauséeuse,  une  saveur  acre ,  et  forme  avec  l'eau  un 
fluide  vert  laiteux. 

*La  scammonée  d'Alep  est  composée  sur  roo  parties  : 

De  résine   60 

De  gomme   3  ^ 

.  -  Extrait   2t 

Débris  de  végétaux ,  matières  terreuses ,  etc.  .  35 
Bouillon-Lagrange  et  Vogel.  (P.) 

SCHENAJNTHE  ,  Andwpogon  schœnanthus. 
Lin.  Herbe  aromatique. 

SCILLE,  Scilla  maritima.  Lin.  Bulbes  récentes , 
contiennent  un  suc  visqueux ,  amer ,  nauséeux ,  acre , 
capable  d'enflammer  la  peau. 

*  M.  Vogel  s'occupe  dans  ce  moment  de  l'examen  de 
cette  substance.  (P.) 

SCOLOPENDRE  ,  Asplenium  scolopendrium. 
Lin.  Feuilles. 

SCOPvDïUM ,  Teucrium  scordium.  Lin.  Herbe,, 
a  line  odeur  désagréable,  une  saveur  amère. 

SCORSONERE  ,  Scorsonera  hispanica  vel  Ku- 
milis.  Lin.  Racines. 

SCROPHULAIRE  ,  Scrophularia  nodosa.  Lin. 
Racine,  herbe. 


44  PHAllMACOPIÎE  GÉNÉRALE. 

SEIGLE,  Secale  céréale.  Lin.  Semences. 

SENE  D'ALEXANDRIE ,  Cassia  senna.  Lin. 
Feuilles. 

SÉNÉ  d'italie,  (variété  du  précédent.  )  Feuilles. 

SERPENTAIRE  DE  VIRGINIE,  Aristolochia 
serpentaria.  Lin.  Racines  d'une  odeur  aromatique, 
presque  semblable  à  celle  de  la  valériane ,  d'une  saveur 
camphrée. 

SERPOLET ,  Thymus  serpillum.  Lin.  Herbe. 

SEVADILLE  ,  eratrum  sabadilla.  Lin.  Se- 
mences noires  ,  fruits  ;  les  fruits  sont  tricapsulaires , 
d'une  couleur  jaune  sale  ;  la  poudre  des  semences  est 
errhine  et  caustique. 

SIMAROUBA,  Quassia  simarouha.  Lin.  Ecorce 
amère,  désagréable. 

SORBIER  ,  Sorhus  dômes tica.  Lin.  Fruit. 

SOUCHET  COMESTIBLE  ,  Cjperus  esculen- 
'  tm.  Lin.  Tubercules  de  la  racine. 

*  Contient  beaucoup  d'huile  fixe  et  de  fécule  amylacée , 
d'après  M.  Biroly .  Voyez  Bulletin  de  Pharmacie ,  deuxième 
année,  pag.  4i8.  (P.) 

SoucHET  LONQ,,  Cjperus  lougiis .  Lin.  Tubercules 
de  la  racine. 

SOUCI,  Calendula  offic.  Lin.  Fleurs  d'une  sa- 
veur amère. 

SPICANARD  ITALIEN ,  Lavendulœ  spicœ  va- 
rie tas.  Lin.  Racines  aromatiques. 

SPIGELE  DU  MARYLAND  ,  Spigelia  Mary  lan- 
dica.  Lin.  Racines. 

SQUINE,  Smilax  china.  Lin.  Racines,  contien- 
nent un  arôme  tirant  sur  celui  du  girofle. 

STAPHIS  AIGRE,  Delphinium  staphisagria.'Lm. 


VÉGÉTAUX.  4^ 

Semences  d'une  odeur  désagréable  ,  d'une  saveur 
amère,  nauséeuse. 

STOECHAS  ARABIQUE  ,  Lwendula  stœchas. 
Lin.  Fleurs. 

STORAX  CALAMITHE,  Stjracc  offic.  Lm. 
Baume  amygdaloïde  ,  d'une  odeur  moins  agréable 
que  celle  du  benjoin. 

Storax  liquide  ,  Liquidambar  styraci-jLua.  Lin. 
Baume  ou  résine ,  liquide  comme  le  miel ,  d'une 
odeur  particulière ,  nauséeuse  -,  précipité  de  sa  solu- 
tion dans  l'alcoliol ,  il  prend  une  odeur  agréable. 

StRAMOINE ,  Batura  stramonium.  Lin.  Herbe 
d'une  odeur  désagréable  ,  d'une  saveur  nauséabonde. 

*  L'extrait  de  stramoine  préparé  à  la  manière  de  Stoork 

m  a -offert ,  après  plusieurs  mois ,  des  cristaux  de  nitrate  de 

potasse.  (P.) 
♦ 

Stramoine  métel  ,  Z?«^wra  mefe//a.  Lin.  Comme 
ci-dessus. 

*  Le  stramoine  est  une  plante  narcotique  qui  ne  doit 
être  employée  qu'à  l'extérieur.  (P.) 

SUCRE ,  Saccharum  off.  Lin.  P1u5  ou  moins  pu- 
rifié ,  doux. 

SUMACH,7ÎA«^  coriaria.  Lin.  Semences,  feuilles. 

SUREAU,  Sambucus  nigra.  Lin.  Fleurs  odo- 
rantes, baies  noires,  retiennent  de  l'acide  malique  , 
ont  une  saveur  douceâtre. 

T. 

Tk^kC,  Nicotiana  tabacum.  Lin.  Feuilles  sè- 
ches ,  d'une  couleur  jaune ,  d'une  odeur  narcotique, 
d'une  saveur  acre. 


4^'  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

*  Les  principes  constituans  du  tabac  dans  l'état  frais , 
sont  :  1°  beaucoup  d'albumine  de  nature  animale;  2°  du 
malate  de  chaux  avec  excès  d'acide  j  3^  de  l'acide  acéti- 
que ;  4°  du  nitrate  de  potâsse  et  du  muriate  de  la  même 
base  ;  5°  une  matière  rouge  spli^bl^e  dans  l'alcohol  et  da^s 
l'eau,  qui  n'est  pas  encore  bien  connue;  6°  du  muriate 
d'ammoniaque;  7°  enfin  un  principe  acre,  volatil,  sans 
couleur,  soluble  dans  l'eau  et  dans  l'alcohol,  différent  des 
autres  produits  des  végétaux  connus.  Vauquelin,  analyse 
du  tabac.  Bulklin  de  Pharmacie.  (P.) 

TACAMAHACA,  Fagara  octandra.  Lin.  Résine 
jaune ,  orangée ,  demi-transparente ,  d'une  s,a\'eur 
aromatique  un  peu  amère  ,  d'uije  odevir  agréable. 

TAMARIN  ,  Tamarindus  îndica.  Lin.  Siliques 
cllarnues.  Il  contient  de  l'acide  citrique,  de  l'acide 
malique ,  de  l'acide  tartarique  libre ,  et  du  tartra,te 
acidulé  de  potass,e.  ♦ 

*  Il  faut  ajouter  à  ces  produits  du  tamarin,  la  gomme, 
le  sucre ,  la  gélatine ,  et  la  matière  féculente ,  substances 
obtenues  du  tamarin  par  M.  Vauquelin.  (P.) 

TAMARISC  ,  Tamarioc  gallica.  Lii?. 

*  Le  tamarisc  contient  différens  sels  dont  la  nature 
varie  suivant  celle  du  sol ,  de  son  exposition ,  de  son  voi- 
sinage ou  de  son  éloignement  de  la  mer.  Celui  qui  croît 
sur  ses  bords  ou  dans  les  plaines  environnantes  con- 
tient du  sulfate  de  soude ,  du  sulfate  de  magnésiè ,  etc. 
Chaptal.  Celui  qui  croît, sur  les  montagnes  ,  ou  dans  des 
lieux  éloignés  d'environ  dix  lieues  de  la  mer ,  contient  du 
sulfate  de  potasse  et  quelques  sels  terreux.  Julia.  (P.) 

TANAISIE,  Tanacetum  vulgare.  Lin.  Herbe, 
fleurs. 

TÉRÉBINTHE ,  Pistacia  terebintus.  Lin.  Bois , 
résine. 


VÉGÉTAUX,  4? 

THALICTRON,  T/ialictrum  JLavwn,  Lin.  Racine. 

TMÉ  ,  Thea  hohea.  Lin-.  Feuilles. 
•THLASPI,  Thlaspi  arvense.  Lin.  Semences. 

TH^YM,  Thjmiis  vulgafis.  Lin.  Herbe  fleurie. 

TILLEUL,  Tilïa  europœa.  Lin.  Fleurs. 

TORMENTILLE,  Tormentilla  erecta.  Lm.  Ra- 
cines. Elles  ont  une  saveur  astringente ,  aromaliq;ue. 

TOURNESOL ,  Croton  tinctorium.  Fécule  ren- 
due bleue  par  l'art. 

TOXICODEOT)RON,  Rhus  toxiçodendron.  'LxT^' 
Feuilles.  Elles  contiennent  q,uelq.u-efois  un  suc  si  acrq 
qu'il  enflamme  et  spacèle  la  partie  qu'il  touche. 

TURBYTH. ,  Con^ohulus  turpethum.  Lin.  Ecorce 
des  racines,  striées,  roulées,  d'une  couleur  jaune 
obscur,  d'une  saveur  acre  brûlante. 

TUSSILAGE,  Tussilago farfara.  Lin.  Feuilles, 
fleurs.  Les  feuilles  ont  le  plus  souvent  une  saveur 
herbacée. 

*  Les  feuilles  et  les  fleurs  de  cette  plante  con1,iennent 
beaucoup  de  sulfate  de  chaux ,  et  de  muriate  de  la  même 
base.  BouL£A¥  et  Planche.  Cette  analyse  n'a  pas  été  pu- 
bliée. (P.)  '  ''^î'^'^''-  ' 

VALERIANE,  Valerianaoff.  Racines.  Ce  sont 
des  fibres  blanches  qui  partent  d'un  seul  tronc  :.  quel- 
quefois elles  ont  une  couleur  brune  pâle,  d'une  ôdèur 
forte,  à-la-fois  aromatique  et  fétide  ,  d'une  savew 
légèrement  acre  et  amère.  '  '^^  '  " 

*  Cette  plante,  récemment  analysée  par  le  célèbre  Troms- 
dorff,  est  composée  de  fécule,  dun  principe  particulier 
soluble  dans  l'eau ,  insoluble  dans  1  ether  et  dans  l'alcohol 
qui  est  précipité  par  la  dissolution  m^talligue  ,  mai^  point 


48  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

par  la  gélatine  ,  un  extrait  gommeux ,  une  résine  noire  qui 
constitue  le  seiziènie  de  la  racine  desséchée,  une  huile  vo- 
latile ,  et  du  corps  ligneux. 

J'ai  répété  cette  année  sur  la  valériane  fraîche  l'analyse 
de  Tromsdorff ,  et  j'ai  obtenu ,  outre  les  produits  qu'il 
indique  ,  de  l'albumine  végétale  et  une  assez  grande  quan- 
tité de  nitrate  de  potasse.  (P.) 

VANILLE,  Epidendrum  vanilla.  Lin.  Siliqiie. 

VÉRONIQUE,  Veronica  off.  Ljn.  Herbe. 

VERVEINE,  rerWio^' Lin.  Herbe. 

Verveine  a  trois  feuilles,  T^erbena  triphylla. 
Feuilles  j  communiquent  à  l'eau  bouillante  une  odeur 
agréable  de  citron. 

VIGNE,  Vitis  Dinifera.  Lin.  Fruit. 

VIOLETTE,  Viola  odorata.  Lin.  Herbe,  fleurs 
odorantes  ,  bleues. 

W. 

WINTER,  écorce ,  cannelle  blanche  j  Winteriana 
cannella.  Lin,  Ecorce  en  larges  morceaux,  rougeâtres, 
d'une  saveur  plus  chaude  et  plus  brûlante  que  la 
cannelle  et  approchant  de  celle  du  girofle  :  son  odeur 
ressemble  à  celle  de  la  cascarille. 

Z. 

ZEDOAIRE ,  Kaempheriarotunda.  Lin.  Racines  j 
d'un  gris  cendré,  d'un  brun  rouge  intérieurement  , 
d'une  odeur  fragrante ,  d'une  saveur  amère ,  aroma- 
ticpe,  narcotique. 


SUBSTANCES  ANIMALES 


LES  PLUS  USITÉES  EN  MÉDECINE. 


A.MBRE  GRIS ,  Ambra  grisea.  Substances  pto- 
yenant  àvi  Phjseter  macrocephalus.  Lin. 

*  L'ambre  gris  a  faille  sujet  des  recherches  de  Geoffroy,' 
de  Neumann ,  de  Rouelle ,  de  Bergmann  ,  de  Bouillon- 
Lagrange. 

Il  est  composé ,  d'après  oe  dernier  chimiste  qui  l'a  exa- 
miné avec  beaucoup  de  soin. 

D'adipocire  33,7. 

De  résine  ».  3o,8. 

D'acide  benzoïque.  .............    11, i. 

De  charbon   5,4» 

Bucholz  considère  l'ambre  gris  comme  une  substance 
qui  n'a  point  d'analogue,  tenant  le  milieu  entre  la  cire  et  la 
résine ,  ayant  peu  d'affinité  pour  les  alcalis  ,  se  dissolvant 
dans  l'alcohol  en  plus  grande  quantité  que  la  cire.  (P.) 

BLANC  DE  BALEINE  ou  SPERMACETI , 
setermacrocephalus .  Lin.  Substance  adipocireuse. 

*  Quelque  récente  que  soit  cette  substance,  sa  saveur 
est  toujours  désagréable  et  comme  rance.  Peut-être  ne 
devrait-on  l'employer  qu'à  l'extérieur  comme  cosméti- 
que. (P.) 

CANTH  ARIDES,  Me/o  evesicato  rius  .Lin. Insecte 
coléoptère  vert ,  assez  acre  ;  irrite  la  peau  et  y  fait 
lever  des  phlyctènes. 

z.  4 


5o  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

*Thouvenel ,  à  qui  on  doit  la  première  analyse  raisonnée 
des  cantharides  ,  fait  résider  le  principe  vésicant  de  ces 
insectes  dans  une  matière  verte  de  nature  huileuse. 

Beaupoil  l'attribue  à  deux  autres  substances  qu'il  dis- 
lingue sous  les  noms  de  matière  jaune  et  de  matière  noire , 
substances  également  solubles  dans  l'eau ,  mais  qu'on  peut 
séparer  l'une  de  l'autre  par  l'alcohol. 

M.  Robiquet  ,  pharmacien  de  Paris ,  a  fait  voir ,  dans 
l'analyse  très-complète  qu'il  a  communiquée  à  la  Société 
médicale  d'émulation,  qu'aucun  de  ces  trois  corps  n'est 
vésicant  par  lui-même ,  que  cette  propriété  accidentelle  est 
due  à  leur  combinaison  avec  une  substance  particulière , 
blanche ,  cristalline ,  soluble  dans  Talcohol  à  chaud ,  et  se 
déposant  par  le  refroidissement ,  se  dissolvant  dans  les 
huiles  ,  insoluble  dans  l'eau.  M.  Robiquet  a  aussi  trouvé 
dans  les  cantharides,  outre  ce  principe  et  plusieurs  autres 
déjà  connus ,  de  l'acide  acétique  libre ,  du  phosphate  de 
magnésie  retenu  en  dissolution  4ans  Tinfusion  par  l'acide 
acétique ,  une  huile  jaune  rougeâtre ,  qui  se  distingue  de 
l'huile  verte  par  son  insolubilité  dans  Talcohol ,  et  enfin  de 
l'acide  urique.  (P.) 

CASTOREUM,  Ca^for/^'er.  Lin.  Matière  conte- 
nue dans  les  follicules  inguinales.  Desséchée,  elle  a 
une  couleur  brune,  une  odeur  désagréable,  narco- 
tique. 

*  Cette  substance  ,  d'après  Bouillon-Lagrange ,  est  com- 
posée d'une  résine ,  d'une  matière  adipocireuse  ,  d'huile' 
volatile ,  de  matière  extractive. 

M.  Laugier  y  a  récemment  découvert  de  l'acide  ben- 
zoïque.  (P.) 

ClBli' ,  ^pis  mellijlca.  Lm.  Cire  vierge,  jaune, 
et  cire  blanche. 

CIVETTE,  Vi{>erra  zibetha.  Lin.  Subtance  oléa- 
gineuse, d'une  odeur  agréable  ambrosiaque,  qui  se 


SUBSTANCES  ANIMALES. 

trouve  dans  une  petite  poche ,  situé  entre  l'anus  et 
les  parties  génitales  de  l'animal. 

COCHENILLE ,  Coccus  cacticoccinelliferi.  Lm. 
L'insecte  entier  sec.  Hémiptère,  riche  en  matière 
colorante  rouge. 

COLLE  DE  POISSON  ou  ICHTHYOCOLLE  , 
Accipenser  huso.  Lin,  Blanche  ,  demi-opaque, 
inodore,  composée  de  membranes. 

CORAIL,  Isis  nobilis.  Lin.  Zoophyte.  Entre  dans 
la  poudre  dentifrice. 

*  Composé  de  carbonate  de  chaux  ,  d'un  peu  de  fèr  et 
de  gélatine.  Voyez  Fourcroy  ,  Système  des  Connaissances 
chimiques.  (P.) 

CORALLINE,  Corallina  off.  Lin.  Zoophyte 
presqu'inusité. 

CORNE  DE  CERF,  Cervus  elaphus.  Lm.  Four- 
nit de  la  gélatine ,  du  phosphate  de  chaux ,  de  l'huile 
empyreumatique ,  de  l'ammoniaque ,  etc. 

CURCULION,  Cufculio  odontalgicus .  (Gerbi) 
L'insecte  entier^  acre. 

ÉPONGE,  Spongiaoff.  Lin. 

*  Fournit  à  la  distillation  les  produits  des  substances 
animales ,  du  carbonate  d'ammoniaque ,  une  huile  épaisse 
etfétidej  elle  laisse  pour  résidu  un  charbon  assez  dense, 
d'où  l'on  tire  du  muriate  de  soude  et  du  phosphate  de 
chaux.       Système  des  Connaiss.  chimiques,  Fourcroy. 

L'éponge  contient  probablement  aussi  des  sulfates,  car 
j'ai  plusieurs  fois  remarqué  que  le  charbon  récemment 
préparé  répandait  une  odeur  d'hydrogène  sulfure,  lors- 
qu'on l'humectait  avec  l'eau.  (P.) 


I 


Sa  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

FIEL  DE  BOEUF,  Bos  Taurus.  Lut. 

*La  bile  de  boeuf,  d'après  les  expériences  de  M.  Thé- 


nard,  contient,  sur  loo  parties  : 

Eau   "joo 

Substance  liuileuse.  ...........  4^ 

Substance  sucrée  particulière.  ...... 

Substance  animale  ou  albumineuse.  ...  4 

Soude.   4 

Mutiate  de  soude.   3,2 

Sulfate  de  soude   0,8 

Phosphate  de  soude.  ..........  2 

Phosphate  de  chaux   1,2 

Oxide  de  fer   o,5  (P.) 


FOURMI ,  Formica  rufa.  Lin.  Insecte  entier. 

*Les  fourmis  contiennent  un  acide  particulier  nommé 
acide  formique ,  et  une  huile  concrescible  qui  fait  pres- 
qu'un  dixième  de  leurs  poids,  etc.  Fourcroy.  (P.) 

GRAISSE  DE  PORC ,  Sus  scrofa.  Lin. 

HUITRE,  Ostreaedidis.  Lin.  Ecailles  calcinées. 

IVOIRE,  ou  DÉFENSE  DE  L'ÉLÉPHANT, 
Elephas  maximus.  Raclures ,  presqu'inusitées. 

*  L'ivoire  fournil  par  la  décoction  vune  gelée  très-blan-  £ 
che  et  très-agréable.  (P.) 

MÉLOÉ  DE  MAI,  Meloe  majalis  Li^.  Insecte 
entier. 

MERE  DES  PERLES  ,  Mjtilus  mangaritiferus .  '^ 
Lin.  Coquilles  ,  prescju'inusitées.  ^ 

MIEL ,  substance  liquide  sucrée ,  déposée  par  les  j 
abeilles  dans  leurs  avéoles. 

MUSC,  Moschus  moschifems.  Substance  conte- j • 
nue  dans  une  espèce  de  bourse  située  près  du  nom-  \ 
bril  du  quadrupède. 


.  SVBSTANCES  ANIMALES.  53 

OEUFS  DE  POULE ,  Phasianus  gallus.  Ljn. 
La  coquille ,  le  blanc  et  le  jaune. 

*  La  coquille  contient  beaucoup  de  carbonate  ,  peu  de 
phosphate  de  chaux,  et  de  la  gélatine.  Vauqtjelin.  (P.) 

PIERRE  D'ÉCREVISSES ,  Cancer  astacus.  Lin. 
Concrétion  terréo-saline. 

*  Les  pierres  d'écrevisses  contiennent ,  d'après  les  ana- 
lyses connues  ,  du  carbonate  de  chaux  et  de  la  gélatine. 

J'y  ai  trouvé  du  phosphate  de  chaux ,  quelques  traces 
de  phosphate  de  magnésie ,  et  accidentellement  du  phos- 
phate ;  de  fer  ,  auquel  les  pierres  d'écrevisses  doî^'ent  la 
couleur  bleue  qu'on  y  remarque  quelquefois.  (P.) 

SANGSUES,  Hirudo  medicinalis .  Ver  aqua- 
tique. 

SUIF  DE  MOUTON,  Ovis  aries.  Lin, 
VIPERE,  Coluber  berus.  Lin."  La  graisse  et  lû 
bouillon ,  aujourd'hui  très-peu  usités. 


54 


DE  LA 

PHARMACIE  PRATIQUE. 

La  Pharmacie  pratique  a  pour  objet  de  préparer , 
de  purifier,  de  composer  et  d'analyser  les  substances 
destinées  au  traitement  des  maladies. 

C'est  pourquoi  le  Pharmacien  doit  sur-tout  con- 
naître les  opérations  et  les  instrumens  dont  il  peut 
avoir  besoin  le  plus  souvent  dans  Fexercice  de 
son  art. 

OPÉRATIONS 
ET  INSTRUMENS  PHARMACEUTIQUES. 

1°.  Kvaporation.  C'est  la  volatilisation  d'un  liquide 
sous  forme  de  vapeur ,  à  l'aide  du  calorique.  Le  but 
de  l'opérateur  est  de  séparer  les  substances  liquides 
des  substances  fixes.  On  fait  évaporer  les  solutions 
salines,  gommeuses  ,  extractives  dans  l'eau;  les  rési- 
neuses ou  fixes  dans  l'alcohol ,  etc. 

L'air  atmosphérique  n'y  contribue  le  plus  souvent 
qu'en  y  mettant  obstacle  par  son  poids.  L'évapo- 
ration  s'exécute  moins  promptement  en  plaine  que 
sur  une  haute  montagne.  Cependant  l'agitation  et 
l'état  de  siccité  de  l'air  suppléent  quelquefois  à  l'éva- 
poration  par  la  chaleur. 

L'opération  s'exécute  dans  des  vases  particuliers  , 
dans  de  larges  récipicns  nommés  évaporatoires , 
fi^.  5.  Ces  vases  peuvent  être  de  poxcelaine,  de  verre, 


DE  LA  PHARMACIE  PRATIQUE.  55 

de  terre  cuite  ;  de  cuivre ,  de  laiton  ,  d'argent ,  quand 
on  évapore  des  substances  qui  n'ont  point  d'action 
sur  ces  métaux.  La  température  à  laquelle  on  doit 
exposer  les  substances  à  évaporer  doit  être  réglée  par 
l'opérateur ,  et  varier  selon  Içs  substances  qu'on  doit 
soumettre  à  l'évaporation. 

2°.  Vaporisation.  Lorsqu^on  chauffe  un  liquide 
jusqu'à  l'ébuUition  ,  il  se  vaporise ,  c'est-à-dire ,  il  se 
change  en  un  fluide  gazéiforme.  Ainsi  l'alcohol  se 
vaporise  à  5^  degrés ,  l'éther  à  32 ,  le  mercure  à  264» 
suivant  Dalton  à  279  degrés  au-dessus  de  o  du  ther- 
momètre de  Réaumur.  La  vaporabilité  est  donc 
relative  aux  dlfférens  liquides  j  elle  est  sujette  à  quel- 
ques variations ,  selon  l'état  de  pression  atmosphé- 
rique. 

3".  Distillation.  Si  on  fait  évaporer  des  liquides 
dans  des  vaisseaux  clos  ,  et  qu'on  oblige  la  liqueur 
qui  évapore  à  se  condenser  goutte  à  goutte  dans  ua 
récipient,  on  nomme  cette  oi^éTatïon distillation. 

Si  ce  qui  distille  existait  déjà  tout  formé  dans  le 
corps  qui  est  mis  à  distiller,  la  distillation  est  simple  : 
si  ce  produit  est  de  nouvelle  formation ,  s'il  est  le 
résultat  d'une  décomposition  totale  du  corps  mis  eu 
opération  ,  alors  la  distillation  est  composée. 

Dans  la  distillation  simple ,  quand  on  a  en  vue  de 
séparer  seulement  les  substances  liquides  des  subs- 
' tances  solides  ,  ouïes  liquides  plus  volatils  de  ceux 
qui  le  sont  moins ,  on  fait  usage  des  cornues ,  les- 
quelles peuvent  être  de  verre ,  de  grès  ,  de  terre  cuite 
vernissée ,  et  même  de  fer ,  selon  la  nature  des  subs- 
tances qu'on  doit  distiller,  et  le  degri  de  feu  auquel 
on  doit  les  exposer. 


56  PHARMACOPÉE  GÉNÉBALE. 

Les  cornues  peuvent  être  simples,  Jîg.  r,  tubulées , 
Jlg.  2  ,  divisées  en  deux  parties  5.  Mais  quand 
on  doit  faire  les  distillations  simples ,  en  grand ,  on 
emploie  l'alambic  ,  planche  II ,  fig.  4.. 

Pour  les  distillations  composées  où  il  se  développe 
en  même  tems  plusieurs  espèces  de  gaz ,  qui  peuvent 
se  condenser  ,  on  a  recours  à  l'appareil  de  Voulf , 
fig.  g.  A  la  cornue  tubulée,  on  adapte  le,  ballon  A 
à  deux  cols.  Dans  le  col  B  le  bout  d'un  tube  recourbé 
ce  ,  lequel  va  se  terraiiner  dans  la  bouteille  à  deux 
cols  B.  Un  autre  tube  recourbé  fait  communiquer 
cette  bouteille  avec  la  suivante  C.  On  adapte  aux 
deux  bouteilles  les  tubes  capillaires  DT) ,  DD ,  com- 
muniquant avec  l'atmosphère,  lesquels  vont  même 
toucher  les  liqtiides  contenus  dans  les  bouteilles.  S'il 
se  fait  du  vide  dans  l'appareil  ,  l'air  extérieur  entre 
par  les  tubes  capillaires  et  le  remplit.  Comme,  le  but 
du  pharmacien  dans  ses  distillations  est  de  recueillir 
les  gaz  condensables  dans  les  bouteilles  BC,  on  verse 
clans  celles-ci  les  liquides  convenables  pour  cet  objét.' 
Pour  condenser  le  gaz  ammoniac,  les  gaz  acides,  etc. 
on  j  met  de  l'eau  distillée, 

4**.*  Sublimation.  Cette  opération  est  une  évapo- 
ration ,  je  dirais  presque  des  substances  concrètes  ,^ 
lesquelles  combinées  au  calorique  s'atténuent  en 
particules  très-subtilès  ,  et  se  volatilisent.  Ainsi  on, 
sublime  le  muriate  d'ammoniac  ,  le  soufre  ,  l'acide 
benz'oïqiie  ,  etc. 

On  emploie  à  cet  effet  des  cucurbltes,  y?^.  16^ 
des  phioles  1 7  j  ou  des  vaisseaux  analogues  plus 
ou  moins  grands  ,  selon  la  (juantité  des  s  id)s tances, 
^u'on  doit  sublimer, 


DE  LA  PHARMACIE  PRATIQUE.  ^7 

,5».  Fusion.  C'est  ropération  à  l'aide  de  laquelle  011 
fait  passer  les  corps  solidbs  à  l'état  liquide  par  le 
moyen  de  la  chaleur. 

On  se  sert,  pour  cette  opération,  des  creusets, 
Jîg.  10,  et  des  fourneaux , y?^.  7  et  8. 

*  On  fait  usage  aujourd'hui  dans  beaucoup  de  phar- 
macies de  creusets  de  platine ,  principalement  pour  fondre 
le  nitrate  d'argent ,  afin  d'éviter  le  déchet  considérable  qui 
a  lieu  avec  les  creusets  ordinaires  ,  d'ailleurs  très-fragiles. 
Nous  croyons  toutefois  devoir  prévenir  ceux  qui  voudront 
se  servir  de  semblables  creusets ,  d'éviter  d'y  chauffer  le 
plomb  qui  s'allie  facilement  au  platine  et  détruit  en  un  mo- 
ment le  vaisseau.  L'action  réciproque  de  ces  métaux  est 
connue  sans  doute  des  chimistes  habitués  aux  expériences 
métallurgiques  ;  nous  ne  la  rappelons  ici  que  pour  éviter 
^  nos  confrères  la  perte  d'un  creuset ,  ainsi  que  cela  est 
arrivé  à  notre  collègue  Cadet ,  et  à  nous-mêmes ,  il  y  a 
très-peu  de  tems- (P.) 

6**.  Exsiccation  est  la  dissipation  de  l'humidité 
sensible  d'une  substance  quelconque,  au  point  de  la 
rendre  sèche  V  sans  cependant  la  décopposer.  i^*ar 
exemple,  on  peut  sécher  un  sel  cristallisé,  sans  pour 
pelaf.  le  priver  de  l'eau  de  cristallisation,  opération 
qvie,.  nous  avons  distinguée  par  le  nom  de  déaqui^- 
cation  des  sels.  Irnf» 

.'  7"*.  Combustion  est  l'opération  pài-' laquelle  on 
brûle  les  corps  combustibles  oxigènes  ou  thet- 
moxigènes,  et  on  les  convertit  en  acide  ou  en  ther- 
moxide.  rr'-*;/ 

'  8/'.  Ethérification  est  l'opération  j)ar  laquelle  ou 
fait  passer  l'alcohol  combiné  avec  un  acide  à  l'état 
d'éthcr, 


58  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

9°.  Nitrification  est  le  procédé  par  lequel  on 
fait  agir  les  unes  sur  les  autres  certaines  substances 
propres  à  former  le  nitre. 

10°.  Thermoxidation  esi  l'opération  par  laquelle 
les  combustibles  tliermoxigènes  [  ôocîf^énables)  se 
thermoxident  {s' occident)  et  passent  à  l'état  de  corps 
trûlés  ou  de  tlierriioxides(  ^^W/^fe^-). 

11°.  Déthermoocidation  est  l'opération  inverse  de 
la  précédente.  On  prive  les  thermoxides  (oxîdes)  du 
tliermoxigène  (de  Voocigèjie),  et  on  les  fait  repasser 
a  leur  état  primitif  comme  il  arrive  souvent  avec  les 
thermoxides  (pxides)  métalliques  traités  avec  d'autres 
combustibles  tliermoxigènes  (oxlgénables)  ,  dont 
l'affinité  pour  le  thermoxigène(/'oa7/^è/ze  )  prévaut , 
pu  avec  les  combustibles  oxigènes  {oocigénés)  en 
en  décomposant  le  thermoxigcne ,  etc. 

13°.  Oxigénation  est  l'opération  par  laquelle  on 
oxigène  les  combustibles  oxigènes  ,  et  on  les  fait 
passer  à  l'état  d'oxide  ou  d'acides  parfaits  ;  ainsi  on 
oxigène  le  soufre ,  le  phosphore ,  le  carbone  pour 
les  changer  en  acides. 

i3°.  Désoœigénation  est  le  procédé  par  lequel  on 
enlève l'oxi gène  aux  oxides  ou  aux  acides,  et  on  repro- 
duit leur  base  par  le  moyen  des  combustibles  oxi- 
gènes ,  dont  l'affinité  pour  l'oxîgène  soit  plus  grande. 
Ainsi  on  désoxigène  l'acide  sulfurique ,  l'acide  phos- 
phorique ,  etc.  avec  le  charbon. 

i4°.  Solution.  C'est  la  dilution  ou  l'écartement 
des  parties  intégrantes  d'un  corps  solide  par  le 
moyen  d'un  liquide ,  sans  aucune  altération  sensible 
de  la  part  du  dissolvant ,  ni  du  corps  à  dissoudre , 
comme  dans  la  solution  des  sels  dans  l'eau. 


DE  LA  PHARMACIE  PRATIQTJE. 

i5°,  Dissolution.  Opération  analogue  à  la  précé- 
dente mais  ici  le  corps  qui  se  dissout  ou  le  dissol- 
vant,  ou  tous  les  deux,  sont  sensiblement  altérés, 
comme  on  l'observe  dans  la  dissolution  des  métaux 
dans  les  acides. 

16°.  Macération.  Lorsqu'on  vent  ramollir  des 
substances  végétales  solides ,  ou  dissoudre  des  subs- 
tances difficilement  solubles  dans  quelque  menstrue , 
on  les  met  dans  un  liquide  et  on  les  y  laisse  pendant 
un  tems  plus  ou  moins  long. 

17°.  Digestion.  Opération  analogue  à  la  précé- 
dente j  mais  ici  la  macération  se  fait  dans  des  vais- 
seaux clos ,  et  on  chauffe  le  liquide  plus  ou  moins 
pendant  tout  le  tems  de  l'opération.  Souvent  on 
fait  digérer  les  substances  en  plaçant  le  matras  qui 
les  contient  dans  l'eau  plus  ou  moins  chaude  d'un 
autre  récipient  ddj  on  dit  alors  que  la  digestion  se 
fait  au  baiu-marie.  On  ajoute  de  l'eau  par  le  tube  B 
à  mesure  que  celle  du  récipient  s'évapore.  Par  l'ou- 
verture aa  ,  on  fait  sortir  le  col  du  matras  ou  des 
cucurbites  qui  contiennent  les  substances  qu'on  veut 
faire  digérer. 

18°.  C/ar//fca^/o 72  est  le  procédé  qu'on  emploie 
pour  rendre  clairs  quelques  liquides  troublés  et  vis- 
queux :  on  se  sert  du  blanc  d'œuf  battu  avec  l'eau , 
et  ajouté  ,  lorsqu'ils  sont  bouillans  ,  aux  liquides 
qu'on  a  eu  en  vue  de  clarifier.  Dans  cette  opération 
l'albumine,  en  se  concrétant,  s'unit  à  la  matière 
coagulable  de  la  liquem' ,  laquelle  se  rapproche 
ordinairement  de  Talbumine  elle-même  ,  et  se  porte 
à  la  surface  en  forme  d'écume  que  Von  enlève  avec 
récumoire. 


(6o         ,    PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

19°.  Infusion.  On  nomme  ainsi  l'opération  dans 
•  laquelle  quelques  substances  végétales  odorantes  et 
^aromatiques  sont  mises  dans  l'eau  bouillante  pour 
lui  communiquer  leur  odeur  ou  leur  arôme.  L'eau 
ainsi  pourvue  de  quelques  principes  végétaux  se 
-nomme  infusum  :  on  infuse  des  fleurs,  des  feuilles , 
des  écorces  tendres  aromatiques  ,  des  poudres  ,  des 
semences ,  etc. 

j.';'20<».  Décoction.  Lorsqu'on  veut  extraire  des  subs- 
tances végétales  beaucoup  de  principes  qui  y 
adhèrent  plus  ou  moins  fortement ,  on  les  fait  bouil- 
lir dans  l'eau  pendant  un  certain  tems,  et  l'eau  ainsi 
chargée  de  ces  principes  se  nomme  decoctilm. 

21**.  hévigation.  Quand  on  veut  obtenir  les  pou- 
dres de  certains  corps  triturés  ou  broyés  d'une  finesse 
homogène  sans  recourir  à  la  ïamisation ,  on  agite 
ces  poudres  dans  l'eau  pure  ou  dans  une  autre  li- 
queur convenable  ,  avec  laquelle  elles  n'aient  pas 
d'affinité.  On  laisse  ensuite  reposer  quelque  tems  le 
liquide  ,  et  on  le  décante  encore  trouble  :  les  par- 
ties grossières  se  déposant  les  premières ,  demeurent 
au  fond  du  vase.  On  laisse  encore  le  liquide  en 
repos  jusqu'à  ce  qu'il  ait  formé  un  second  dépôt  j 
on  répète  ainsi  l'opération  plusieurs  fois,  jusqu'à  ce 
qu'enfin  ce  liquide  reste  tout-à-fait  clair.  De  cette 
manière  on  a  différens  dépôts  d'une  finesse  homogène. 

/.r.3Q°.  Rectification  se  dit  quand,  dans  une  dis- 
tillation ,  nous  nous  proposons  de  séparer  une  partie 
plus  volatile  d'un  liquide  ou  de  substances  étran- 
gères. Ainsi  on  rectifie  l'esprit-de-vin  ,  l'éther,  etc. 

23°.  hixiviation  est  l'opération  par  laquelle  on  ex- 
trait des  cendres  végétales  les  sels  solubles  dans  l'eau. 


DE  LA  PHARMACIE  PRATIQUP.  6l 

24°.  Concentration.  C'est  l'opération  par  laquelle 
t)n  sépare  l'eau  ou  autres  substances  hétérogènes" 
d'un  acide  qu'elles  délaient.    Quand  la  matière  à 
concentrer  est  plus  pesante  que  l'eau,  on  a  recours 
à  la  distillation  ou  à  l'évaporation. 

L'extraction  est  l'opération  qu'on  emploie 
pour  extraire  d'une  autre  une  substance  quelconque. 

26°.  Là  cristallisation  s'opère  lorsque  les  parties 
intégrantes  d'un  corps  simple  ou  composé  séparées 
d'un  fluide  quelconque  se  réunissent  ensemble  en 
vertu  de  l'affinité  d'agrégation  ,  et  forment  un  tout 
homogène  nécessairement  solide  qui  présente  des 
angles  et  des  facettes  ,  et  que  l'on  nomme  cristal. 

27°.  Salification.  Opération  par  laquelle  les 
substances  salifiantes  ,  ou  les  acides  ,  passent  à  l'état 
de  sels  moyens  par  leur  combinaison  avec  les  subs- 
tances salifiables  ,  c'est-à-dire  ,  avec  les  terres ,  avec 
les  alcalis  ou  avec  les  thermoxides  métalliques. 

28°.  Déaquification.  Elle  se  pratique  pour  sépa- 
rer des  sels  et  autres  substances  analogues,  l'eau 
qu'ils  contiennent.  L'art  exécute  cette  opération  sàw 
moyen  de  la  chaleur.  Elle  se  fait  quelquefois  spon- 
tanément par  l'action  de  l'air  atmosphérique.  On 
nomme  ces  sels  déaquifiés . 

29°.  La  Jîltration  estime  opération  très-usitée  en 
chimie  pour  séparer  les  molécules  concrètes  suspen- 
dues dans  un  fluide  :  c'est  proprement  l'action  de 
tamiser  les  liquides.  On  emploie  des  filtres  de  pa- 
pier, de  toile,  de  laine,  et  d'une  autre  nature, 
fis-  \9' 

3q**.  Décantation.  Dans  quelques  eas  on  supplée 
à  la  fdtration  par  la  décantation  ,  laquelle  consiste 


62  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

à  séparer  un  liquide  des  molécules  d'une  substance 
concrète  déposée  au  fond  d'un  vase.  On  laisse  en 
repos  le  liquide ,  afin  que  les  parties  concrètes  qui 
le  troublaient  puissent  se  déposer ,  puis  on  le  sépare 
ou  en  inclinant  doucement  le  vase ,  ou  en  le  suçant 
avec  un  siphon ,  ^g-.  i5. 

OPÉRATIONS  MÉCANIQUES. 

Trituration  j  porphjrisation  et  pulvérisa^ 
tion.  Ce  sont  trois  opérations  mécaniques  qui  attei- 
gnent le  même  but  ;  elles  ont  pour  objet  de  diviser 
les  corps  solides  en  molécules  très-fines.  La  tritura- 
tion doit  être  faite  avec  exactitude  dans  des  mortiers, 
Jig,  20,  21  ,  22  ,  ou  sur  le  porphyre  ,Jig.  23.  Sou- 
vent l'efficacité  des  médicamens  en  bol,  en  poudre 
ou  en  pilules  ,  dépend  de  l'exacte  trituration  des 
substances  qui  les  composent.  La  trituration  équivaut 
en  quelque  sorte  à  la  solution  j  mais  les  poudres 
doivent  être  d'une  ténuité  uniforme  ,  et  pour  cet 
objet  on  a  recours  à  la  tamisation. 

32".  La  tamisation  consiste  à  séparer  les  pou- 
dres les  plus  subtiles  des  plus  grossières  pour  avoir 
leurs  molécules  d'une  finesse  presqu' uniforme  ;  à  cette 
fm  on  emploie  les  tamis ,  qu'on  doit  avoir  de  finesse 
différente  ,  ouverts  ou  fermés  ,  Jig.  26. 

33°.  Expression.  C'est  l'opération  par  laquelle 
on  obtient  les  humeurs  ou  les  sucs  des  plantes  suc- 
culentes ,  les  acides  de  quelques  fruits ,  les  huiles 
de  différentes  semences ,  etc.  Ordinairement  on  em- 
ploie à  cet  usage  les  presses  de  bois  et  de. métal. 

On  se  sert  aussi  pour  la  même  opération  de  dif- 
férens  tissus ,  commo  la  toile  ,  le  coutil ,  la  laine  , 


DE  LA  PHARMACIE  PRATIQUE.  63 

le  crin ,  etc.  suivant  la  nature  du  corps  qu'on  doit 
exprimer  et  son  degré  de  compressibilité. 

AVERTISSEMENT. 

Outre  les  instruraens  servant  aux  opérations  phar- 
maceutiques qui  viennent  d'être  indiqués',  un  phar- 
macien doit  être  pourvu  de  diverses  bouteilles  et 
flacons  de  cristal  avec  leur  bouchon  usé  àl'émeri, 
pour  contenir  différentes  préparations.  Il  doit  avoir 
des  matras  ,  Jig.  18,  des  phioles ,  17,  des  cap- 
sules de  porcelaine  ,  de  cuivre  ,  de  terre  cuite ,  etc. 
des  bouteilles  à  deux  cols  ,  comme  celles  de  la  fig. 
i5  ,  des  tubes  ,  des  baguettes  de  verre  ,  des  enton- 
noirs de  verre,  des  ballons  simples  ,fig.  12 ,  tubulés, 
fig.  i3  ,  et  à  deux  cols  comme  celui  A ,  fig.  9. 

N.  B.  "Les  figures  auxquelles  on  a  renvoyé  dans  le  cours  du  para- 
graphe ^'on  vient  de  lire  ,  se  trouvent  dans  la  première  planche  lorsqu'il 
Vlj  a  pas  d'indication  de  planche. 

DES  LUTS. 

Les  luts  sont  essentiels  dans  im  laboratoire  ou 
l'on  exécute  les  opérations  pharmaceutico-médicales. 
Ceux  dont  on  fait  principalement  usage,  sont  i"*  le 
lut  d'argile    2°  le  lut  fort,  S*"  le  lut  gras. 

Le  lut  d'argile  s'emploie  pour  enduire  les  vases  de 
verre  qui  doivent  être  exposés  à  une  température 
très-élevée.  On  le  compose  avec  parties  égales  de 
sable  et  d'argile  détrempée  d'eau  ,  ou  bien  de  sang 
de  bœuf.  On  en  fait  une  pâtcj  on  ajoute  ensuite  un 
peu  de  poil  de  bœuf  (bourre),  et  on  mêle  le  tou; 


64  PIIATIMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

exactement.  Quelques-uns  y  ajoutent  des  scories  de 
fer  réduites  en  poudre. 

Le  sable  sert  ici  à  empêcher  le  trop  grand  retrait 
auquel  l'argile  est  sujète  en  se  desséchant.  Les 
jeunes  poils  servent  à  lier  ensemble  les  parties  du 
lut ,  de  manière  qu'il  s'adapte  mieux  aux  différentes 
ligures  des  vaisseaux  sans  y  laisser  de  gerçures.  Les 
scories  de  fer  ont  l'avantage  de  rendre  le  lut  très- 
perméable  au  calorique. 

Trois  parties  d'argile,  une  de  plombagine,  avec  un 
peu  de  bourre,  hachées  et  malaxées  ensemble,  forment 
un  lut  excellent  pour  luter  les  cornues ,  et  assez 
I  réfractaire. 

Lut  fort.  Il  est  composé  de  chaux  vive  et  de  blanc 
d'œuf ,  on  l'applique  encore  mou  aux  jointures  des 
vaisseaux  :  en  peu  de  tems  il  se  sèche  et  durcit. 

Lut  gras.  On  le  compose  avec  l'argile  pure  ,  ré- . 
duite  en  poudre  fine  ,  battue  avec  l'huile  de  lin  , 
rendue  siccative  en  la  faisant  bouillir  sur  l'oxide  de 
plomb  demi-vitreux.  Ce  lut  se  manie  avec  facilité; 
il  résiste  aux  vapeurs  des  acides ,  de  l'ammoniaque  , 
de  l'alcohol ,  de  l'éther  ,  et  à  la  plus  grande  partie 
des  liquides  volatils  et  spiritueux. 

*  Quelquefois  ,  au  lieu  des  luts  qui  viennent  d'être  men-^ 
tionnés ,  nous  nous  servons  de  bandes  de  papier  enduits  de 
colle  de  farine  de  seigle  ,  de  froment ,  ou  bien  de  la  cire , 
vierge  ramollie  avec  la  térébenthine  ou  de  la  colle  d'amidon 
incoi'porée  avec  la  poudre  de  graine  de  lin. 

Ce  dernier  lut  peut  suppléer  dans  le  plus  grand  nombre 
des  cas  au  lut  gras.  Nous  l'employons  journellement  dans 
la  préparation  dé  l'éther,  de  l'ammoniaque,  de  l'acide 
rauriatiqu*  oxigéné,  etc.  (P.) 


DE  LA  PHARMACIE  PRATIQUE. 


65 


1 


THERMOMÈTRES. 

Il  existe  plusieurs  Thermomètres  inventés  en  diffé* 
rens  tems.  Celui  qui  est  le  plus  communément  en 
usa  se ,  et  dont  nous  nous  sommes  servis  dans  cet 
ouvrage,  est  selon  Réaumur.  Son  échelle  est  di- 
visée  en  80  parties ,  depuis  le  point  de  la  congéla- 
tion de  l'eau ,  marqué  o ,  jusqu'à  celui  de  l'eau 
bouillante,  marqué  80. 

Le  Thermomètre  de  Fahrenheit  usité  en  Angleterre 
et  ailleurs,  a  son  échelle  depuis  la  glace  artificielle 
jusqu'au  degré  de  l'eau  bouillante  ,  divisée  en  180  de- 
grés.. Le  point  de  la  congélation  est  marqué  62  ,  et 
celui  de  l'eau  bouillante  212. 

Le  Thermomètre  centigrade  proposé  en  France, 
fixe  le  o  au  point  de  la  congélation ,  et  divise  l'échelle 
entre  ce  point  et  celui  de  l'eau  bouillante  en  100 
degrés. 

TABLEAU  DE  COMPARAISON 

Entre  les  degrés  extrêmes  des  Thermomètres  mentionnés  , 
les  plus  usités  présentement. 


"  '■  

THERMOMÈTRE 
de  Réaumur. 

THERMOMÈTRE 
de  Fahrenheit. 

THERMOMÈTRE 
Centigrade. 

Congélation.  . 

Ebullition  de 
l'eau.  .  .  .  . 

0 

80  degrés. 

32  degrés. 
212  degrés. 

0 

100  degrés. 

I'  5 


66  . PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

Un  degré  du  Thermomètre  de  Fahrenheit ,  vaut 
8  dix-huiiièmes  d'un  degré  du  Thermomètre  de 
Réaumur. 

Un  degré  du  Thermomètre  centigrade,  vaut  8. 
dixièmes  de  Piéaumur. 

Un  degré  du  Thermomètre  de  Fahrenheit,  vaut 
10  dix-huitièmes  du  Thermomètre  centigrade. 


1 


MESURES   OFFICINALES.     •  67 


POIDS. 

Les  poids  dont  nous  nous  sommes  servis  dans  cet 
Ouvrage,  sont  ceux  usités  dans  tout  le  royaume 
d'Italie. 

Le  grain  correspond  à  un  grain  de  froment. 

Le  scrupule  comprend  vingt-quatre  grains. 

La  drachme  est  formée  de  trois  scrupules ,  ou  de 
soixante-douze  grains, 

Uonce  contient  huit  drachmes  ,  ou  cinq  cent  soi- 
xante-seize grains. 

\^di  livre  médicale  contient  douze  onces,  ou  quatre- 
vingt-seize  drachmes,  deux  cent  quatre-vingt-huit  scru- 
pules, six  mille  neuf  cent  douze  grains. 

*  Nous  avons  cru  devoir  substituer  à  la  Table  comparée 
des  mesures  anciennes  avec  les  nouvelles,  donnée  par 
M.  Brugnatelli ,  l'Instruction  suivante  ,  beaucoup  plus 
complète ,  et  dont  l'avantage  est  d'embrasser  tout  ce  qu'il 
importe  aux  Pharmaciens  de  connaître  sur  les  diverses 
abréviations  usitées  dans  les  formules.  Nous  eussions  dé- 
siré en  faire  l'appUcation  dans  le  cours  de  l'ouvrage ,  mais 
l'impression  en  était  déjà  trop  avancée  à  lépoque  où 
M.  Chaussier  a  bien  voulu  nous  donner  communication 
de  son  travail.  (P.) 


68 


PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 


INSTRUCTION 

SUR  LÊS  MESURES  OFFICINALES 

ou  PHARMACEUTIQUES, 

dlgée  par  M.  CHAUSSIER^  Professeur  de  la  Faculté 
de  Médecine  de  Paris  ,  Commissaire-Président  des  Jurys 
de  Médecine ,  Médecin  en  chef  de  l'hospice  de  la  Mater- 
nité,  et  de  P Ecole  Polytechnique,  etc. 

La  connaissance  des  nouveaux  poids  devient  au- 
jourd'hui indispensable  aux  Pharmaciens ,  parce  que 
dans  le  nouveau  Codex  medicamentarius ^  qui  paraî- 
tra dans  le  cours  de  l'année  prochaine,  toutes  les 
doses  des  substances  médicamenteuses  sont  exprimées 
en  poids  nouveaux,  et  qu'alors  leur  usage  sera  obli- 
gatoire dans  toutes  les  Pharmacies  de  l'Empire. 

Quoique  les  mesures  soient  pour  les  besoins  de  la 
société  d'un  usage  important  et  journalier  ,  cepen- 
dant leur  système  ne  reposait  sur  aucun  principe 
constant  j  leur  type  primitif  était  ou  inconnu  ou 
entièrement  arbitraire ,  et  on  ne  pouvait  les  vérifier 
que  sur  des  étalons  ou  modèles  plus  ou  moins  exacts 
que  l'on  conservait  dans  quelques  endroits  ,  et  qui 
souvent  encore  étaient  altérés  par  la  vétusté  ou  des 
prétentions  particulières  ;  enfin  la  série  ou  progres- 
sion des  divisions  et  sous-divisions  de  ces  mesures 
ne  suivait  pas  une  marche  régulière  et  uniforme  :  par 
exemple,  la  livre  était  généralement  divisée  en  deux 
marcs ,  le  marc  en  huit  onces ,  l'once  en  huit  gros , 


MESURES   OFFICINALES.  GQ 

le  gros  en  trois  scrupules ,  et  le  scrupule  en  vingt- 
quatre  grains.  Toujours  aussi  les  noms  ne  présen- 
taient ni  sens  ,  ni  rapport  entr'eux  ,  et  souvent  les 
dénominations  d'une  même  mesure  exprimaient  dans 
des  lieux  voisins ,  et  quelquefois  dans  le  même  local , 
des  quantités  très-différentes  :  de  là  des  difficultés, 
des  inconvéniens  nombreux,  que  la  routine,  la  lon- 
gue habitude  et  l'irréflexion  pouvaient  seules  rendre 
tolérables. 

Le  système  adopté  aujourd'hui  par  le  Gouverne- 
ment français,  et  que  sans  doute  toutes  les  nations 
policées  s'approprieront  successivement ,  est  fondé 
sur  une  base  unique  ,  naturelle  ,  invariable ,  déter- 
minée par  les  expériences  les  plus  rigoureuses  j  il 
enibrasse  également  les  mesures  de  contenance  on 
de  capacité ,  les  mesures  linéaires  ou  de  longueur , 
celles  de  superficie  ou  carrées ,  celles  de  solidité  ou 
cubiques ,  celles  de  pesanteur  ou  des  poids  ;  il  s'étend, 
même  aux  valeurs  monétaires ,  et  aux  instruraens 
destinés  à  mesurer  les  degrés  de  chaleur ,  la  densité 
des  fluides. 

Chacun  de  ces  genres  de  mesures  est  distingué 
par  une  dénomination  particulière  qui  exprime  l'unité 
primitive  ou  fondamentale  ,  et  cette  dénomination 
radicale  est  conservée  dans  toute  la  série  des  divisions 
et  sous-divisions  du  même  genre  j  seulement ,  pour 
exprimer  les  divisions  supérieures  à  l'unité  ,  on  y 
ajoute  les  prénoms  fZecrt,,  hecto  y  kilo  ^  mjria.y  qui 
sont  dérivés  du  grec  et  signifient  dix  y  cent,  mille  y 
dix  mille  ;  et  les  fractions  ou  divisions  inférieures  à 
l'unité  sont  distinguées  par  les  prénoms  déciy  centi y^ 
milliy  qui  sont  dérivés  du  latin ,  et  signifient  dixième , 


70  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

centième )  millième  :  tel  esl  le  plan  général  des  dlf- 
férens  genres  de  mesures  nouvelles. 

Mais  ces  difFéreiis  genres  de  mesures  ne  sont  pas 
également  applicables  à  la  pharmacie  j  ainsi ,  comme 
les  liquides  que  l'on  emploie  dans  les  compositions 
pharmaceutiques  ,  tels  que  l'eau  ,  le  vin  ,  l'alcohol , 
les  huiles  ,  les  acides  ,  n'ont  pas  la  même  densité , 
on  aurait  sous  le  même  volume  des  quantités  pondé- 
rales très-différentes ,  si  on  faisait  usage  des  mesures 
de  capacité;  on  ne  doit  donc  pas  imiter  quelques 
écrivains  modernes  qui ,  dans  les  formules  et  com- 
positions pharmaceutiques  qu'ils  ont  publiées ,  ont 
employé  les  expressions  de  litre ,  décilitre^  et  autres 
mesures  de  capacité.  Toutes  les  doses  des  substances 
médicamenteuses  doivent  absolument  être  détermi- 
nées par  le  poids  -,  il  importe  que  le  pharmacien  en 
contracte  l'habitude  ;  sans  cette  attention  ,  on  s'ex- 
pose à  des  erreurs  très-graves  ;  ainsi  le  seul  genre  de 
mesure  qui  convienne  à  la  pharmacie  est  celui  de 
pesanteur  ou  des  poids  ,  et  il  est  extrêmement  simple 
et  facile  de  s'en  former  une  idée  exacte ,  d'en  faire 
l'application  à  toutes  les  formules  ,  d'en  connaître 
les  rapports  avec  les  poids  anciens. 

L'unité  fondamentale  des  poids  nouveaux  est  dési- 
gnée sous  le  nom  de  gramme  ;  elle  est  déterminée 
par  un  centimètre  cube  d'eau  pure  pesée  dans  le 
vide,  à  la  température  de  la  glace  fondante,  et  elle 
correspond  à  1 8  grains  et  quelques  fractions  des  poids 
anciens. 

Comme  dans  le  système  général  des  mesures  nou- 
velles, toutes  les  divisions  se  fout  par  dix,  cent, 
mille  3  dix  mille  ,  on  désigne  les  divisions  ascen- 


MESUBÊS  OFFICINALES.  7I 

daiites  par  les  noms  de  décagrarjune  ou  dix  grammes , 
hectogramme  ou  cent  erammes  ,  kilogramme  ou 
mille  grammes ,  myriagramme  ou  dix  mille  gram- 
mes :  les  divisions  descendantes  ou  inférieures  au 
gramme  sont  distinguées  par  les  noms  de  déci- 
gramme  y  centigramme  ,  milligramme  ^  qui  signi- 
fient dixième  3  centième  et  millième  du  gramme. 
Ainsi  toutes  les  divisions  se  font  dans  une  progression 
décimale  et  régulière ,  et  toutes  les  dénominations 
dérivent  du  même  radical. 

Mais  quoique  cette  méthode  soit  très-claire  et  très-* 
simple ,  comme  plusieurs  de  ces  dénominations  se- 
condaires sont  entièrement  inutiles  pour  les  besoins 
réels  et  journaliers  de  la  médecine  et  de  la  phar- 
macie ,  on  peut  comprendre  toutes  les  mesures  pon- 
dérales nécessaires  sous  deux  seules  expressions  j 
l'une  est  celle  du  grajnme  >  et  l'autre  celle  du  cen-' 
tigramme. 

Le  mot  gramme  ,  que  dans  les  formules  pharma- 
ceutiques on  peut  écrire  en  abrégé  G"^^ ,  doit  servir 
à  exprimer  le  poids  de  18  grains  anciens,  et  on  en 
désignera  les  multiples  par  les  nombres  i ,  2  ,  3,  4, 
10,  100,  etc.j  ainsi,  au  lieu  de  dire  ou  d'écrire  un 
décagramme,  im  hectogramme  ^  un  kilo gramjne  , 
on  dira  et  on  écrira  dix  grammes  ,  cent  grammes , 
mille  grammes. 

L'expression  centigramme  ^  que  l'on  doit  préférer 
a  celle  de  milligramme  et  décigramme  ^  parce  que 
l'une  désigne  des  quantités  trop  petites ,  et  l'autre  des 
quantités  trop  grandes  pour  les  divisions  pharma- 
ceutiques ,  servira  à  désigner  les  doses  qui  sont  au- 
dessous  du  gramme  ou  de  i8  grains  anciens  j  on 


7^  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

pourra  dans  les  prescriptions  l'abréger  par  Ok^ ,  et 
on  en  indiquera  les  multiples  par  les  nombres  1,2, 
5  ,  4- j  10,  100,  etc.;  ainsi,  au  lieu  de  dire  ou 
d'écrire  un  décigramme  ^  cinq  décigrammes ,  on 
dira  et  on  écrira  dix  centigrammes  ,  cinquante  cen- 
tigrammes. 

En  réduisant  ainsi  pour  la  pratique  médicale  et 
pharmaceutique  toutes  les  mesures  pondérales  à  deux 
seules  expressions  ,  on  évite  l'embarras  ,  la  confusion 
qui  peut  résulter  de  la  multiplicité  des  noms,  on 
simplifie  la  méthode  ,  on  en  facilite  l'usage  ,  on  n'a 
pas  à  craindre  l'erreur  qui  pourrait  se  glisser  dans 
tine  formule  par  la  similitude  des  mots  décigramme 
ou  décagramme  qui  seraient,  écrits  d'une  manière 
peu  distincte  j  enfin  on  aperçoit  d'un  coup-d'œil  la 
proportion  respective  des  différentes  substances  qui 
entrent  dans  une  composition  pharmaceutique. 

Quelques  écrivains  qui  ont  admis  dans  leurs  ou- 
vrages les  nouveaux  poids ,  ont  pensé  que ,  pour  en 
faciliter  l'application  ,  il  fallait  entièrement  négliger 
les  fractions  et  exprimer  les  doses  en  nombres  ronds 
et  toujours  égaux,-  ainsi,  suivant  eux,  62  grammes 
correspondent  à  une  once  des  anciens  poids ,  64  à 
2  onces,  128  à  quatre  onces,  etc.  Mais  cette  pro-- 
gression  toujours  égale  est  très-défectueuse  ,  et  en  la 
suivant  comme  ils  l'indiquent ,  on  s'éloigne  de  plus 
en  plus  du  rapport  réel  des  nouveaux  poids  avec  les 
anciens.  Sans  doute  on  peut,  et  on  doit  même  né- 
gliger la  fractionM'une  unité  j  mais ,  lorsqu'il  y  en  a 
plusieixrs  successives  ,  leur  rapprochement  fournit 
\me  nouvelle  unité  qu'il  importe  de  compter  pour 
parvenir  à  un  résultat  exact.. 


BIESURES  OFFICINALES.  'JO 

On  évitera  toute  erreur  à  cet  égard  ,  en  se  servant 
des  tables  ci-après  ,  qui  offrent  la  correspondance 
des  poids  nouveaux  avec  les  anciens  ;  savoir  : 

1°.  Celle  des  centigrammes  ayec  les  grains  et  lô'^' 
de  grain  ; 

2°.  Celle  du  gramme  et  de  ses  multiples  avec  les 
livres  ,  onces  ,  gros  et  grains  ; 

3°.  La  correspondance  des  grains  et  i6^^  de  grain 
avec  les  centigrammes  et  leurs  centièmes  j 

4°.  Celle  des  livres  ,  onces  ,  gros  et  scrupules , 
avec  les  grammes  et  centièmes  de  gramme. 

Quelques  exemples  sont  placés  à  la  suite  de  ces 
tables  pour  en  faire  comprendre  l'usage. 

Ces  Tables ,  ainsi  que  leur  explication ,  ont  été 
rédigées  par  M.  Gattey  ,  membre  du  Bureau  consul- 
tatif des  Poids  et  Mesures. 


74 


PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE, 


CORRESPONDANCE  DES  POIDS  NOUVEAUX 
AVEC  LES  ANCIENS. 

TABLE  F^ 


POIDS  NOUVEAUX. 


Centi- 
grammes. 

I 

3 

4 
5 

6 

7 
8 

9 

lO 
20 

3o 

40 

5o 
60 
70 
80 
90 


ou  I  décigramme . 


POIDS  ANCIENS. 


en  Grains. 


en  l6e» 


3 

6 

9 

12 

« 

i5 

I. 

I 

5 

I 

8. 

I 

II 

z 

14 

3 

12 

5 

10 

7 

8î 

9 

6^ 

II 

5 

i3 

3 

i5 

I 

16 

i5 

MESURES  OFFICIN-ALES. 


■75 


TABLE  IP. 


POIDS  NOUVEAUX. 


Grammes. 
I 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 
10 

20 

3o 

40 

5o 

60 

70 

80 

90 


ou  I  décasramme . 


100   I  ou  I  hectogramme 
200 
3oo 
400 
5oo 
600 
700 
800 
900 
1000 
2000 
3ooo 
4000 
5ooo 
6000 
7000 
8000 
"9000 

JOOOO 


ou  I  kilogramme . 


ou  I  myriagramme 


POIDS  ANCIENS. 


IV. 

71 

n 
n 
n 
n 
n 

îi 
n 
n 
'  » 
rt 
71 
n 
» 
?» 
n 

71 

n 
'  ?i 
n 
n 
I 
I 
I 
I 
I 
2 

4 

6 
8 
10 
12 

14 
16 

18 

20 


Onc.     Gros.  Grains. 


n 


I 
I 
I 
2 
2 
2 
3 
6 

al 
o 

3 
6 
10 
i3 
o 
I 
2 
2 
3 

4 

4 

5 

6 
6 


n 

r 

n 

I 

I 

I 

I 

2 

2 

2 

5 

7 
2 

5 

7 
2 

4 

7 
2 

4 
6 

o 

2 

4 

7 
I 

3 

5 

2 

o 

5 

3 

o 

6 

3 

I 

7 


19 

38 

56 
3 

22 

41 
59 

7 

25 

44 

17 
61 

33 

5 

5o 
22 
66 
38 
II 
21 

32 

43 
54 
64 
3 

14 
24 

35 

Ts 
P. 

00 

65 
28 
64 


76 


l^HARMACOPÉJ!  GÉNÉRALE. 


CORRESPONDANCE  DES  POIDS  ANCIENS 
AVEC  LES  NOUVEAUX. 


TABLE  Iir. 


POIDS  ANCIENS. 


l6e. 

de  Grain. 

I 
2 

3 

4 

5 

6 


9 

lo 

II 

12 
l3 

i5 


Grains. 

I 
2 

3 

4 

5 

6 

7 
8 

9 

10 
20 
21 
22 
23 


OU  un  quart  de  grain . 


ou  demi-grain. 


ou  3  quarts  de  grain. 


POIDS  NOUVEAUX. 


Centigrammes  et  Centièmes . 

,,.33 
«.66 
i.oo 
1.33 
1.66 
1.99 
2.32 
2.66 

3S 

3.65 
3.98 
4.32 
4-65 

4.98 


5.3i 
10.62 
15.93 

21.25 

26.56 
3i.& 

37 
42.49 

47.80 

53.11 

106.23 

III. 54 

II6.85 

122.16 


MESURES  OFFICINALES 
TABLE  IV. 


77 


POIDS  ANCIENS. 


Scrupule. 

I 

Gros.  I 

3 

4 

5 

6 
7 

Onces.  I 


2 

3 

4 
5 
6 

7 
8 

9 

10 

II 

12 

i3 

M 
i5 

Livres,  i 

2 

3 

4 
5 

6 

7 
8 

9 

10 
20 


OU  une  demi-once . 


ov  un  quart  de  Im-e. 


ou  une  demi-liçre. 


ou  3  quarts  de  livre. 


POIDS  NOUVEAUX. 


Grammes  et  Centièmes, 
1.27 
2.55 
3.82 

7-65 
11.47 
i5.3o 
19.13 

22.^5 

26.77 
3o.5g 
61.19 
gi.jS 

122.38 

152.97 

183.56 

214.16 

244.75 

275.35 

3o5.94 

336.54 

367.13 

397.72 

428.32 

458.91 

489.51 

979.01 
1468.52 
1958.02 
2447.53 
2937.04 
3426.54 
3916.05 
4405.55 
4895.06 
9790.12 


78  PHARMAC0P15E  GÉNÉRALE. 

Les  tables  ci -dessus  sont  d'un  usage  très -facile  , 
comme  on  en  pourra  juger  par  les  exemples  suivans  : 

Premier  Exemple. 

On  demande  à  quelle  quantité  ,  en  poids  anciens  , 
correspondent  67  centigrammes. 

Cherchez ,  dans  la  Table  F° ,  Grains.  iCes, 

Pour  60  centigrammes ,  ci  11  5 

Pour  7 ,  ci.   I  5 

Faites  l'addition,  vous  aurez  pour  la  somme,  ci.  .    12  10 
C'est-à-dire  12  grains  et  10  seiziènies. 

Deuxième  Exemple. 

Soit  à  déterminer ,  en  poids  anciens  ,  la  valeur  de 
349  grammes. 

Prenez,  dans  la  Table  II*,  Onces.  Gros.  Grains. 

Pour  200  grammes  ,  ci   6     4  21 

Pour  40  grammes  ,  ci  1      2  33 

Pour  9  grammes  ,  ci.  ....  .  2  25 

L'addition  faite,  vous  aurez  pour  la  somme,  ci.  817 

Troisième  Exemple. 

On  demande  quelle  est ,  en  poids  nouveaux  ,  l'ex- 
pression de  2  grains  et  3  quarts. 

Prenez  ,  dans  la  Table  IH®,  Centigr.  Centièm. 

Pour  2  grains  ,  ci   10  62 

Pour  f  ou  12  seizièmes  de  grain,  ci.       3  98 

L'addition  faite ,  vous  aurez  l'expression  de- 

inandée  ,  ci   14  60 

C'est-à-dire  14  centigrammes  él  60  cenlicmos ,  ou  6  dixièmes 


MESURES   OFFICINALES.  79 

de  centigramme,  fraction  qu'on  peut  négliger j  cependant, 
comme  cette  fraction  est  de  plus  de  la  moitié  d'un  centi- 
gramme, il  sera  mieux  d'augmenter  d'une  unité  le  nombre 
des  centigrammes,  et  alors  l'expression  demandée  sera  i5 
centigrammes. 

Quatrième  Exemple. 

On  demande  l'expression  ,  en  poids  nouveaux  , 
de  3  onces  2  gros. 

Prenez,  dans  la  Table  IV,  Granim.  Cenliém. 

Pour  3  onces  ,  ci   .      91  78 

Pour  2  gros,  ci.  .  .  .    7      65  ■ 

L'addition  donnera,  pour  la  somme  cherchée.      99  48 

C'est-à-dire  99  grammes  et  48  centièmes  ,  fraction  qui ,  étant 
moindre  que  la  moitié  d'un  centième  de  gramme,  peut  être 
négligée  sans  inconvénient  ,  attendu  son  extrême  exiguïté 
relativement  à  la  quantité  principale  99  grammes. 


Outre  les  poids  olEcinaux  dont  la  valeur  et  le  mode 
de  numération  doivent  devenir  familiers  aux  Phar- 
maciens ,  il  est  des  expressions  particulières  et  po- 
pulaires que  les  Médecins  emploient  quelquefois  dans 
leurs  prescriptions  cliniques  ,  pour  indiquer  ,  à  ceux 
qui  soignent  les  malades  ,  la  quantité  des  doses  d'un 
remède  à  préparer  ou  à  administrer  3  telles  sont  : 

1°.  La  brassée  :  fasciculus  ou  fasc  ,  c'est-à-dire 
la  quantité  de  plantes  fraîches  ou  sèches  que  l'on 
peut  contenir  avec  le  bras  plié  ,  quantité  que  l'on 
évalue  à  12  poignées  ; 


8o  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

2°.  La  poignée  :  manipulus  ,  ou  simplement  M , 
ce  que  la  main  peut  contenir ,  ce  qui  équivaut  à  4 
pincées  -, 

5°.  La  pincée  :  pugilliis  ou  pug.  j  ce  que  l'on  peut 
saisir  avec  le  pouce  et  les  deux  doigts  suivans  ; 

4°-  La  TASSE  ou  verrée  :  cyathus  ou  cjath.  , 
quantité  que  l'on  évalue  à-peu-près  à  122  grammes 
ou  4  onces  d'un  liquide  aqueux  ; 

S\  La  CUILLERÉE  ordinaire  :  cochleare  ou  cochl.  , 
que  l'on  éyalue  à  1 5  grammes  ou  4  gros  d'un  fluide 
aqueux  j 

6^  La  DEMI-CUILLERÉE  OU  semi-cochleare  ,  que 
l'on  évalue  à  7  grammes  ou  2  gros  anciens  ; 

7°.  Enfin  LA  GOUTTE  :  gutta  ou  gutt.  ,  qui  équi- 
vaut à-peu-près  à  6  centigrammes  ou  i  grain  ancien. 

Souvent  aussi  les  fruits  et  quelques  autres  subs- 
tances se  désignent  par  nombre  ,  ou  n°  i  ,  2  ,  etc. 

On  voit ,  d'après  ce  simple  exposé  ,  combien  tou- 
tes ces  désignations  sont  vagues  ,  indéterminées  ; 
ainsi  ,  à  l'exception  de  la  goutte  ,  qui  est  une  indi- 
cation simple  et  commode  pour  déterminer  une  pe- 
tite quantité  d'un  liquide  actif ,  les  autres  doivent 
être  rejetées  de  la  Pharmacie  et  ne  peuvent  être 
conservées  qu'auprès  des  malades  ,  pour  indiquer 
à  ceux  qui  les  soignent  la  dose  approximative  d'un 
remède  à  administrer. 

Enfin  ,  quoiqu'il  soit  très-avaiilageux  ,  dans  une 
formule  médicale  ,  d'inscrire  en  toutes  lettres  les  noms 
et  les  doses  des  substances  médicamenteuses  ,  il 
est  cependant  quelques  abréviations  autorisées  par 


MESURES   OFFICINALES.  8l 

l'usage  ,  sur-tout  dans  les  prescriptions  latines  ,  et 
que  le  Pharmacien  doit  connaître  ;  ainsi  : 

R.  au  commencement  d'une  formule  signifie 
recipe  ,  prenez ,  ou 

Fl.        Flores  3  les  fleurs. 

Hb.       Herha  ,  l'herbe  ,  la  plante. 

Rad.       Radix  ,  la  racine. 

M.  f.  Misceatur  et  fiât ,  que  l'on  mêle  et  que 
l'on  fasse. 

B.  A.     Balneum  arenœ  ,  bain  de  sable. 

B.  M.     Balneum  Marice  ,  bain-marie. 

B.  V.     Balneum  vaporis  ,  bain  de  vapeurs. 

Coq.       Coquatur  ,  que  l'on  fasse  cuire. 

Inf.        Infundatur  ,  que  l'on  fasse  infuser. 

Colat.     Colaturœ  ,  la  colature. 

Add.      Addatur 3  que  l'on  ajoute. 

P.  Partes  œquales  ,  parties  égales. 

D.  et  S.  à  la  fm  d'une  formule ,  detur  et  signetur^ 
on  donnera  et  on  étiquetera  ,  ou  sim- 
plement T.  on  transcrira. 

S.  A.      Secundùm  artem  ou  ex  arte  3  selon  l'art. 

L.  A.     ^^é"^  artis  3  selon  les  lois  de  l'art. 

Q.  S.      Quantum  satis  3  quantité  suffisante. 

Q.  iE.    Quantitas  œqualis  ,  quantité  égale. 

Q.  V.     Çwanfwmo'o/ei',  autant  que  vous  voudrez. 

Q.  pl.     Quantum  placet 3  autant  qu'il  plaît. 

Ces  deux  dernières  expressions  ne  s'emploient  que 
dans  la  formule  de  quelques  préparations  officinales 
dont  le  Pharmacien  peut  ,  à  sa  volonté  et  suivant  le 
débit ,  préparer  une  quantité  plus  ou  moins  grande. 

On  trouve  encore  dans  les  formulaires  pharma- 
ceutiques plusieurs  autres  abréviations  qu'il  serait 
I.  6 


82  PHARMACOPÉE  GÉNÉRALE. 

superflu  de  rapporter,  soit  parce  qu'elles  ne  sont  plus 
usitées  ,  soit  parce  qu'elles  sont  faciles  à  comprendre; 
il  est  cependant  une  expression  généralement  adop- 
tée dans  les  prescriptions  ,  qui  mérite  une  attention 
particulière  ,  c'est  le  mot  cma  que  souvent  on  écrit 
par  abréviation  â  ou  da.  Cette  expression  ,  que  l'on 
trouve  dans  Hippocrate  ,  Dioscoride  ,  et  tous  les 
pharmacograplies ,  «st  une  préposition  grecque  qui 
, signifie  strictement  derechef,  et  en  dessus;  elle 
sert  dans  les  formules  à  exprimer  la  répétition  qui 
doit  se  faire  de  la  dose  indiquée  ,  en  remontant  suc- 
cessivement d'un  des  ingrédiens  à  l'autre  ;  ainsi ,  en 
supposant ,  qu'il  y  ait  dans  une  formule  quatre  ingré- 
diens qui  doivent  être  à  la  même  dose  ,  on  inscrit 
successivement  sur  autant  de  lignes  ces  quatre  subs- 
tances ,  puis  on  place  à  la  quatrième  ligne  l'expres- 
sion d'à  pour  indiquer  que  l'on  doit  prendre  telle 
dose  de  la  quatrième  snbstance  ,  et  même  dose  ,  en 
remontant  successivement  jusqu'à  la  première.  Quel- 
ques écrivains  modernes  qui  n'ont  point  saisi  le  vé- 
ritable sens  du  mot  ana  ,  et  la  manière  de  le  placer 
dans  une  formule  ,  veulent ,  lorsq^u'il  j  a  dans  une 
formule  plusieurs  substances  à  quantité  égale  ,  qu'on 
les  réunisse  par  une  accolade  au  milieu  de  laquelle 
on  place  le  mot  da  ;  mais  en  renfermant  ainsi  par 
une  accolade  les  ingrédiens  dont  la  dose  doit  être  la 
même  ,  au  lieu  de  l'expression  da  ,  il  sera  plus  con- 
venable d'écrire  le  mot  de  chaque  ,  et  en  latin  , 
sîngulorum  ou  sing.  ,  ainsi  qu'on  a  soin  4e  le  faire 
dans  les  programmes  des  jurys  médicaux. 


I 


PRÉPARATIONS 

ET 

COMPOSITIONS  PHARMACEUTIQUES. 


A. 

ACÉTATE  D'AMMONIAQUE. 

EsPBJT  DE  MiNDERERUs.  Vieux  style% 
j4.cetas  ammoniacaîis .  Latin. 
Ossiacetato  d'ammoniaca.  Italien. 
Acétate  of  aramonia.  Anglais. 

Mode  dé  préparation.  On  verse  dans  line  quantité 
donnée  d'acide  acétique  distillé ,  une  solution  de  car- 
bonate alcalinule  d'ammoniaque  jusqu'à  saturation  : 
il  vaut  mieux  que  l'acide  acétique  y  soit  un  peu  en 
excès ,  attendu  que  la  saturation  se  fait  avec  quel- 
que lenteur.  On  conserve  cette  solution  saline  dans 
un  flacon  bien  bouché.  Deux  jours  après -on  examine 
si  le  sel  est  saturé ,  pour  le  corriger  s'il  en  est  besoin. 

Caractère,  D'une  odeur  «t  d'une  saveur  légères^ 
entièrement  volatil  au  feu  y  décomposable  par  les 
acides. 

Mode  de  prescription.  Combiné  à  l'eau  simple  , 
à  la  décoction  d'orge,  ou  à  celle  de  bardane,  uni 
à  d'autres  boisson^. 


84  ACE 

Vertus.  Stimulant  diapliorétiqiie  ,  quand  on  le 
mêle  à  des  boissons  chaudes  ;  diurétique  ,  si  on  le 
prend  à  froid  j  anti  -  excitant  j  rafraîchissant  j  débi- 
litant. 

Usage  interne.  Maladies  fébriles  ;  rhumatismes  j 
affections  catarrhales  et  pituiteuses  ,  par  diathèse 
sthénique  j  hydropisie  ;  ictère  j  dans  la  vue  de  pro- 
voquer l'éruption  de  quelques  exanthèmes  j  apople- 
xie et  paralysie  des  vieillards. 

Usage  externe.  Dans  les  tumeurs  froides  ,  en- 
kistées. 

Dose.  Depuis  demi- once  jusqu'à  deux  onces,  en 
24  heures  ,  dans  un  véhicule  convenable. 

Observations .  Cette  préparation  doit  être  souvent 
renouvelée.  On  ne  peut  déterminer  les  proportions  1 
respectives  d'acide  acétique  et  d'ammoniaque  néces- 
saires à  la  préparation  de  ce  sel ,  le  degré  de  con- 
centration de  ces  deux  substances  variant  constam- 
ment. 

Quelques  médecins  unissent  l'acétate  d'ammonia-  I 
que  à  une  égale  quantité  d'infusion  de  sureau  sucrée  ï 
ou  miellée,  et  ils  en  forment  une  potion  très-usitée 'I 
connue  depuis  long-tems  sous  le  nom  de  Haustus  \^ 
salinus. 

*  L'esprit  de  Mindererus  a  fait ,  depuis  quelques  années , 
l'objet  des  recherches  de  plusieurs  pharmaciens,  entrau--i 
ires  de  MM.  Steinacher,  Lartigues ,  Destouches,  etc.  Ils? 
ont  remarqué,  1°  que  ce  médicament  était  tantôt  avec: 
excès  d'acide  ,  tantôt  avec  excès  d'ammoniaque  ;  1°  que  lav 
différence  de  densité  du  vinaigre  distillé  rendant  toujours -l 
variable  celle  de  la  liqueur  saline ,  ou  ne  pouvait  compter 


ACE  85 

sur  les  effets  des  différens  acétates  d'ammoniaque  donnés  à 
la  même  dose.  Ils  ont  en  conséquence  proposé  des  pro- 
cédés plus  ou  moins  avantageux;  celui  de  M.  Lartigues 
consiste  à  saturer  à  froid  du  carbonate  d'ammoniaque  avec 
de  l'acide  acétique  porté  à  deux  degrés  ,  soit  par  la  congé- 
lation ,  soit  par  l'addition  du  vinaigre  radical  :  il  obtient 
ainsi  un  acétate  ammoniacal  limpide,  transparent  ,  ayant  un 
goût  salé,  et  une  odeur  légèrement  acéteuse ,  ' quoique 
parfaitement  neutre.  , 

Suivant  M.  Destouches  on. dissout  trois  onces  d'acétate 
de  potasse  dans  une  once  et  demie  d'eau  froide  ;  d'autre 
part  on  fait  dissoudre  aussi  à  froid  deux  onces  de  sulfate 
d'ammoniaque  cristallisé  dans  quatre  onces  d'eau  ;  on  mêle 
les  dissolutions ,  il  se  forme  un  précipité  qui  est  du  sulfate 
de  potasse  ;  on  laisse  refroidir ,  on  filtre ,  on  lave  le  préci- 
pité avec  deux  onces  d'eau  froide  pour  enlever  l'acétate 
d'ammoniaque ,  on  filtre  de  nouveau ,  et  on  obtient  des 
deux  liqueurs  réunies  environ  huit  onces  d'acétate  d'am- 
moniaque saturé,  donnant  dix  degrés  à  l'aréomètre. 

L'esprit  de  Mindererus ,  ainsi  préparé,  contient  toujours 
une  petite  quantité  de  sulfate  de  potasse ,  mais  trop  peu 
considérable  pour  être  notée.  L'auteur  assure  qu'il  peut 
se  conserver  sans  altération.  Quant  à  moi,  je  prépare  de^ 
puis  long-tems  dans  ma  pharmacie ,  ainsi  que  M,  Boullay  ^ 
l'acétate  d'ammoniaque  par  un  procédé  analogue  à  celui 
de  M.  Lartigues ,  à  la  seule  différence  que  je  sature  à 
chaud.  Mais  j'avouerai  que ,  quel  que  soit  le  moyen  auquel 
on  recoure ,  l'acétate  d'ammoniaque  ne  peut  rester  long- 
tems  neutre.  Au  bout  d'un  mois  ou  deux,  suivant  la  tem- 
pérature et  l'état  de  vacuité  des  flacons  ,  la  liqueur  verdit  le 
sirop  de  violettes. 

Ce  médicament  doit  être  souvent  renouvelé ,  comme 
le  remarque  M.  Brugnatelli;  le  seul  moyen,  à  mon  avis', 
de  retarder  son  altération ,  est  de  le  conserver  à  la  cave 
dans  de  petits  flacons  pleins  et  bien  bouchés.  (P.  ) 


86  ACE 

ACÉTATE  DE  BARYTE. 
^cetas  baritœ.  Lat. 
Ossiacetato  di  barite.  Jtal. 
Acétate  ofbarita.  ^/7^/. 

Mode  de  préparât.  Faites  dissoudre  demi-once  de 
baryte  dans  huit  onces  d'acide  acétique  distillé  :  con^ 
servez-le  dans  un  flacon  bien  bouché. 

Caractère.  Limpide  ,  transpafentj  décomposable 
par  l'acide  sulfurique  ,  et,  par  tous  les  sulfates  et  car- 
bonates alcalins  :  il  est  susceptible  de  cristalliser  en 
aiguilles  à  l'aide  de  l'évaporation. 

Propriété.  Pour  découvrir  principalement  l'acide 
sulfurique  libre  ,  et  celui  qui  est  combiné  à  d'autres 
substances  salilîables. 

Usage.  Comme  réactif  dans  les  analyses  chi- 
miques- 

Manière  d'en  faire  usage.  On  verse  quelques 
gouttes  d'acétate  de  baryte  liquide  ,  dans  le  fluide 
suspecté  de  contenir  de  l'acide  sulfurique  libre  ou 
combiné  :  s'il  se  forme  un  précipité  blanc  insoluble, 
on  a  une  forte  présomption  qu'il  y  existe  de  l'acide 
sulfurique  libre  ou  en  état  de  combinaison. 

Observations.  La  formation  d'un  sel  insoluble  par 
le  moyen  de  l'acétate  de  baryte  ,  n'est  cependant 
pas  un  indice  certain  de  l'acide  sulfurique  ,  quand 
d'autres  preuves  ne  viennent  point  à  l'appui  pour 
le  confirmer  j  car  l'acide  oxalique  se  comporte  avec 
l'acétate  de  baryte,  ou  avec  d'autres  sels  barytiques , 
à  peu  près  comme  l'acide  sulfurique.  P'ojez  Acide 

OXALIQUE, 


ACE 


87 


ACÉTATE  DE  MERCURE. 
Acetas.  hydrargiij.  Lat. 
Ossiacetato  di  mercurio.  ItaL 
Acétate  of  quicksilwer.  AngL 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Mercure  pur.  '  l  i>e  chaque  demi-livre. 

Acide  nitrique  laihle.  .  \ 

Acétate  de  potasse.    .  •    trois  onces. 

Eau  distillée  chaude.  .  .    deux  livres  et  demie. 

«  Faites  dissoudre  d'abord  le  mercure  dans  l'acide 
»  nitrique  à  une  douce  clialeur  ,  mêlez  la  liqueur 
»  avant  que  les  cristaux  ne  se  forment  par  le  refroi- 
»  dissement  à  la  solution  d'acétate  de  potasse.  Lavez 
;)  le" précipité  avec  l'eau  distillée  froide  ,  versez  des- 
»  sus  quatre  livres  d'eau  distillée  ,  et  faites  bouillir  un 
»  peu.  Retirez  le  matras  du  feu  ,  laissez  en  repos 
»  dix  minutes  ;  décantez  la  liqueur  claire  ,  et  faites 

cristalliser  l'acétate  de  mercure  par  un  refroidisse- 
»  ment  gradué.  »  (Dus.) 

On  peut  aussi  obtenir  l'acétate  -mercuriel  en,  fai- 
sant bouillir  l'acide  acétique  sur  l'oxide  de  mercure 
précipité  par  la  potasse  de  la  dissolution  mercuriel  le 
nitrique  faite  à  froid. 

Observations.  Nous  avons  rapporté  cette  prépa- 
ration ,  mise  en  vogue  il  y  a  long-tems  par  quel- 
ques médecins ,  et  qui  constitue  la  partie  active  des 
fameuses  pilules  &e  Kejser  ^  sur  la  supposition  qu'elle 
était  5  comme  on  l'a  cru  généralement ,  une  prépara- 
lion  mercurielle  douce  prise  intérieurement.  Mais 
quand  on  réfléchit  que  le  mercure  précipité  de  l'acide 
nitrique  peut  se  trouver  dans  difïérens  degrés  d'oxi- 


/ 


88  ACE 

dation  ,  selon  que  l'acide  nitrique  se  trouve  plus  ou 
moins  concentré  ,  et  plus  ou  moins  chauffe  sur  le 
mercure  ,  on  conçoit  que  son  activité  sera  plus  ou 
moins  grande  et  douteuse  ,  comme  l'est  en  général 
celle  de  tous  les  sels  mercuriels  ,  qui  contiennent  le 
mercure  au  minimum  ,  ou  au  maximum  d'oxidation. 
Dans  quelques  cas  on  aura  donc  un  acétate  analogue 
au  mercure  doux  ;  dans  d'autres  ,  on  pourra  le 
comparer  au  sublimé  corrosif.  En  effet ,  l'expé- 
rience ayant  prouvé  que  l'acétate  de  mercure  a  une 
action  tantôt  douce  ,  tantôt  violente  ,  les  praticiens 
prudens  l'avaient  presque  abandonné. 

ACÉTATE  DE  PLOMB  CONDENSÉ. 
Voyez  Acétate  de  plomb  liquide. 

ACÉTATE  DE  PLOMB  CRISTALLISÉ. 
Sucre  de  Saturne,  v.  s. 
j4.cetas  plumbi  cristaîlisatum.  Lat. 
Ossiacetato  di  piombo  cristallizato.  liai. 
Cristals  of  acétate  of  lead,  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  évaporer  doucement 
l'acétate  de  plomb  liquide  ,  puis  mettez  à  cristalliser 
dans  un  lieu  frais. 

Caractère.  En  cristaux  blancs  ,  brillans  ,  infor- 
mes ,  ou  parallélipipèdes,  d'une  saveur  douceâtre  mé- 
tallique. Il  est  décomposé  par  les  acides  sulfurique  , 
phosphorique  ,  carbonique  ,  muriatique  ,  citrique  , 
oxalique  j  par  la  chaux  ,  par  les  alcalis  ,  par  le  feu. 

Mode  de  prescript.  Dissous  dans  l'eau. 

Vertus  et  usage  de  l'acétate  de  plomb  liquide. 

Son  action  vénéneuse^  On  sait  depuis  long-tems 


A  C  ]&  89 

que  le  plomb  et  ses  préparations  prises  intérieure- 
ment agissent  comme  poison.  Les  marchands  de  vins 
font  un  fréquent  usage  dé  l'acétate  de  plomb  pour 
corriger  quelques  mauvaises  qualités  des  vins  ,  et  les 
rendre  plus  agréables  au  goût  ;  mais  les  effets  qui 
en  dérivent  sont  souvent  funestes.  Les  symptômes  les 
plus  ordinaires  de  cet  empoisonnement,  sont  une 
saveur  douceâtre  ,  des  nausées  ,  le  vomissement  ,  la 
cardialgie  ,  la  colique  dite  saturnine  ,  la  paralysie , 
avec  d'autres  symptômes  nerveux  plus  ou  moins 
graves. 

Antidotes.  L'opium  ,  les  opiacés  prescrits  avec 
ménagement  :  ensuite  l'huile  de  ricin  et  les  lave- 
mens  huileux.  Les  sulfates  alcalins  ,  produisant  un 
précipité  blanc  dans  les  liquides  qui  contiennent  le 
sel  de  Saturne  ,  seraient  très-utiles  pour  en  recon- 
naître la  présence.  Ou  bien  on  y  verse  la  moitié  de 
son  volume  d'eau  de  gaz  hydrogène  sulfuré  ;  s'il  y  a 
du  plomb  ,  le  liquide  prendra  une  couleur  brune 
foncée.  Les  sulfures  alcalins  y  forment  des  précipi- 
tés noirâtres.  La  liqueur  d'essai  destinée  à  cet  objet 
se  prépare  avec  deux  onces  de  sulfure  d'arsenic  (  dit 
orpiment  y)  et  une  once  et  demie  de  chaux  vive.  On 
fait  bouillir  ces  deux  substances  dans  une  livre  d'eau 
pure  pendant  huit  minutes.  On  filtre  la  liqueur  ,  et 
on  la  conserve  pour  l'usage  dans  un  flacon  bien  bou- 
ché. Cette  liqueur  contient  un  sulfure  de  chaux  , 
et  précipite  le  plomb  sous  la  couleur  noire.  Hah~ 
nemann  a  proposé  un  réactif  analogue  ,  que  l'on 
compose  en  mettant  dans  une  fiole  seize  g  ains 
de  sulfure  de  chaux  préparé  au  feu  ,  et  vingt  grains 
de  tartrite  acidulé  de  potasse  (crème  de  tartre,  v.s.  ). 


go  ACE 

On  remplit  d'eau  la  fiole  ,  on  fait  chaufïer  ,  on  agite 
de  tems  en  t'ems  pendant  l'espace  d'environ  dix 
minutes.  On  décante  ensijjte ,  et  l'on  conserve  la 
liqueur  pour  l'usage.  Le  plomb  se  découTre  par 
ce  réactif  de  la  même  manière  que  par  le  sulfure 
précédent. 

ACÉTATE  DE  PLOMB  LIQUIDE. 
ViNAiGUE  DE  Saturne,  v.  s. 
u4cetas  plumbi  liquidum.  Lat. 
Ossiacetato  di  piombo  liquide.  liai. 
Liquid  acétate  of  lead.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  bouillir  dans  un  vaisseau 
de  verre  ,  dix  livres  d'acide  acétique  distillé ,  sur  une 
livre  d'oxide  blanc  de  plomb  ,  jusqu'à  ce  que  l'acide 
acétique  en  soit  saturé.  Décantez  ,  et  ajoutez  de  nou- 
vel acide  acétique  pour  qu'il  se  sature  de  plomb.  Fil- 
trez ,  et  conservez  dans  une  bouteille  de  verre  bien 
bouchée. 

Caractère.  Transparent ,  limpide  ;  odeur  légère 
d'acide  acétique  ;  saveur  douceâtre  ,  métallique  ;  dé- 
co mposable  par  l'acide  sulfurique  et  par  les  sulfates^ 
insensible  aux  teintures  bleues  végétales  (i). 

Blode  de  prescript.  Seul ,  ou  mêlé  à  un  véhicule 
convenable. 

Vertus.  Anti-excitant ,  débilitant ,  astringent,  ré- 
percussif. 

Usage  externe.  Maladies  cutanées  ;  brûlure  ;  in- 
flammation des  yeux  et  d'autres  parties  ,  le  cancer 
des  lèvres  ;  les  ulcères  -,  les  fistules  ;  la  teigne. 


(i)  L'acétate  de  plomb  verdit  le  sirop  de  violette.  (P.  ) 


ACE  91 

Xjsage  interne.  Dans  les  cas  désespérés  d'hémor- 
ragie ,  de  fleurs  blanches  ,  de  diarrhées  ,  de  douleurs 
sthéniques;  avec  un  peu  d'opium  ,  afin  de  prévenir 
la  grande  action  de  ce  médicament  sur  l'estomac  et 
sur  les  intestins. 

Dose  interne.  Depuis  six  grains  jusqu'à  un  scru- 
pule dans  un  véhicule  convenable. 

Obseri^ations.  Si  l'on  fait  évaporer  l'acétate  de 
plomb  jusqu'à  la  consistance  de  miel  ,  on  obtient 
l'acétate  de  plomb  condensé  ,  autrefois  connu  sous 
le  nom  de  vinaigre  de  Saturne  (i). 

On  croit  qu'en  ajoutant  un  peu  d'alcohol  à  l'acé- 
tate de  plomb ,  on  obtient  des  cristaux  plus  beaux  et 
pliis  brillans.  (Duncan  ,  Disp.  d'Edimbourg.  )  On 
ajoute  à  l'eau  mère  de  l'acide  acétique ,  et  elle  fournit 
ensuite  de  nouveaux  cristaux.  Ce  sel  se  trouve  abon- 
damment dans  le  commerce  ,  et  se  fabrique  en  grand 
avec  plus  d'économie;  aussi  les  pharmaciens  en  pré- 
parent-ils rarement. 

ACÉTATE  DE  PLOMB  LIQUIDE  avec  L'ALCOHOL, 
Eau  tégéto-minéraxe  de  Goulabd.  v.  s. 
A.cetas  plumbi  licjuidum  cum  alcohole.  Lat. 
Ossiacetato  di  piombo  liquide  con  alcoole.  Ital.  ' 
Liquid  acétate  of  lead  witli  alcohol.  ^ngl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  demi-once  d'acétate  de 
plomb  condensé  ,  faites  dissoudre  dans  deux  livres 
d'eau  distillée  j  filtrez  la  solution  et  ajoutez  une  once 
d'alcohol  ;  agitez  et  conservez  la  liqueur  dans  un 
vase  de  verre  clos. 


(i)  n  y  a  dans  le  texte  ,  extrait  de  Saturne,  ce  gui  est  une  erreur  ;  car 
3  sait  (jne  l'extrait  de  Saturne  se  fait  avec  le  vinaigre  ordinaire.  (P.) 


92  AGE 

Caractère.  Limpide  ;  transparent  ;  avec  une  lé- 
gère odeur  alcoliolique. 

Mode  de  prescrlpt.  Seul ,  en  forme  de  fomentation 
cliaudcu,  de  collyre  ,  d'injection  ,  ou  de  cataplasme 
fait  avec  la  mie  de  pain. 

/^"er^w^.  Rafraîchissant,  desséchant,  astringent, 
sédatif. 

Usage  externe.  Les  tumeurs  inflammatoires  ;  les 
hémorrhoïdes  aveugles  et  douloureuses  j  les  plaies  ; 
les  luxations  ,  les  hernies  étranglées  j  les  meurtrissu- 
res ou  contusions  ;  les  brûlures  ;  sous  forme  ^injec- 
tion ,  dans  les  ulcères  fistuleux  ;  entre  le  gland  et  le 
prépuce  ,  dans  le  prurit  et  l'exulcération  de  cette 
partie  ;  dans  le  prurit  et  l'exulcération  du  vagin  et  de 
l'anus. 

Observations.  Quand  on  fait  usage  d'eau  de  puits 
dans  la  solution  d'acétate  de  plomb  condensé  ,  la 
solution  devient  souvent  laiteuse  à  cause  du  sulfate 
de  chaux  que  contient  ordinairement  l'eau  de  puits  , 
à  l'action  duquel  l'acétate  de  plomb  est  très-sensible  , 
ce  qui  donne  un  précipité  de  sulfate  de  plomb.  On 
devra  donc  préférer  l'eau  distillée  dans  cette  prépa- 
ration. 

ACÉTATE  DE  POTASSE. 
Terre  eoliée  de  tartre,  v.  s. 
Acetas  potassœ.  Lat. 
Ossiacetato  di  potassa.  Ital. 
Acétate  of  potass.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Saturez  une  solution  de  po- 
tasse (i)  avec  l'acide  acétique  distillé.  Faites  cvano- 


(i)  Il  est  préférable  d'einployer  la  potasse  carbonatisée.  (P.  ) 


AGE  93 

rer  là  liqueur  pour  amener  le  sel  à  l'état  concret. 
Conservez-le  clans  un  bocal  de  verre  bien  bouché. 

Caractère.  Concret  ;  blanc  ;  d'une  saveur  pi- 
quante ,  se  présentant  sous  forme  de  squammes  ; 
déliquescent  à  l'air  •  soluble  dans  l'eau  avec  abais- 
sement de  température  ,  et  dans  l'alcohol  ;  dé- 
composable  par  l'acide  sulfurique  ,  par  l'acide  mu- 
riatique  ,  par  l'acide  nitrique  ,  par  l'acide  oxalique 
et  tartareux  ;  par  le  feu. 

Mode  de  prescript.  Dissous  dans  l'eau  ,  et  dans 
des  compositions  aqueuses. 

Vertus.  Anti-excitant ,  diurétique  ,  débilitant. 

Usage  interne.  L'hydropisie  j  la  mélancolie  ;  la 
manie  j  les  affections  pituiteuses  et  rhumatismales  ^ 
l'ictère  ^  les  hémorrhoïdes  ;  les  maladies  asthéniques. 

A  l'extérieur.  Les  tumeurs  blanches  ;  les  tumeurs 
des  testicules. 

Dose  (^intérieurement).  Depuis  deux  scrupules 
jusqu'à  trois  drachmes  en  24  heures. 

Observations.  Dans  la  préparation  de  ce  sel  pour 
l'usage  médical  ,  je  trouve  inutile  de  le  tourmenter 
pour  l'avoir  cristallisé  et  très-blanc.  La  couleur  brune 
qu'il  a  quelquefois  ,  dépend  de  l'acide  acétique  co- 
loré et  non  distillé  employé  à  la  préparation.  Lors- 
que la  solution  de  ce  sel  est  déjà  concentrée  ,  on 
devrait  terminer  l'évaporation  dans  une  étuve  ,  afin 
de  ne  pas  décomposer  une  portion  d'acide  acétique 
qui  se  carbonise  facilement  ,  et  noircit  ce  sel. 

*  La  coloration  de  l'acétate  de  potasse  n'est  pas  toujours 
due  au  vinaigre  non  distillé  ;  il  est  extrêmement  rare ,  au 
moins  dans  les  pharmacies  civiles  françaises,  qu'on  se 


94  AGE 

serve  d'un  semblable  vinaigre  pour  faire  la  terre  foliée  de 
tartre.  Son  emploi  n'est  guère  admis  que  dans  les  hôpi- 
taux militaires,  où  il  est  peu  important  que  ce  médicament 
soit  plus  ou  moins  coloré ,  et  oii  on  l'administre  le  plus 
souvent  dans  l'état  liquide ,  suivant  la  méthode  de  Boer- 
haave.  Le  véritable  principe  de  cette  coloration  avait  déjà 
été  entrevu  dans  le  vinaigre  distillé  par  M.  Steinacher  , 
mais  il  était  réservé  à  MM.  Bernouilly  de  Bàle,  et  Fremy, 
pharmacien  à  Versailles,  de  répandre  le  plus  grand  jour 
sur  cette  matière  ,  dans  deux  excellens  Mémoires  couronnés 
par  la  société  d€  pharmacie  de  Paris.  Ils  rapportent  à  deux 
causes  principales  la  couleur  qu'acquiert  l'acétate  de  po- 
tasse vers  la  fin  de  son  évaporation.  La  première  est  due , 
suivant  M.  Bernouilly  ,  à  une  portion  de  matière  végéto- 
•animale ,  provenant  du  ferment  qîii  a  servi  à  la  formation 
du  vinaigre  ,  matière  qui  s'élève  avec  l'acide  acétique  pen^ 
dant  la  distillation.  M.  Fremy  l'attribue  à  de  l'huile  empy- 
reumatique  que  contient  toujours  le  vinaigre  distillé  lors- 
que l'opération  a  été  poussée  trop  loin. 

Ce  dernier  a  communiqué  tout  récemment  à  la  société 
de  pharmacie  de  Paris  de  nouvelles  observations  sur  l'acé- 
tate de  potasse  ,  d'après  lesquelles  il  résulterait  que  la 
matière  colorante  qui  se  précipite  en  partie  au  moment  de 
la  saturation ,  n'est  pas  de  la  même  natui-e  que  le  ferment , 
ainsi  que  le  .pense  M.  Bernouilly  de  Bâle  ;  il  a  reconnu  à 
cette  matière  les  caractères  suivans  :  elle  est  grise  ,  sans 
saveur ,  elle  brunit  à  l'air ,  est  en  partie  soluble  dans  l'eau 
et  dans  le  vinaigre  distillé  ;  elle  noircit  lorsqu'on  la  fait 
bouillir  dans  une  dissolution  de  potasse  ,  et  ne  dégage  point 
d'ammoniaque  étant  calcinée  avec  cet  alcali. 

M.  Fremy ,  après  avoir  déterminé  les  propriétés  du  prin- 
cipe colorant  et  la  manière  dont  il  se  comporte  avec  le 
vinaigre  distillé,  assure  que  la  filtration  sur  le  charbon  qu  il 
avait  proposée  d'abord  ,  ainsi  que  M.  Bernouilly  ,  n'est  nul- 
lement nécessaire  eai  prenant  les  précautions  suivantes  : 


AGI  95 

on  fait  dissoudre  de  la  potasse  blanche  du  commerce  dans 
suffisante  quantité  d'eau,  et  on  filtre  :  on  salure  avec  le 
vinaigre  distillé  bien  clair,  et  on  met  à  évaporer.  Lorsque 
la  liqueur  est  prête  à  bouillir,  on  y  ajoute  du  vinaigre 
distillé,  de  manière  à  ce  que  l'excès  soit  sensible  à  la 
langue;  on  maintient  l'excès  d'acide  en  ajoutant  de  tems 
à  autre  du  vinaigre  distillé  (  et  non  du  vinaigre  radical  ), 
Lorsque  l'évaporation  est  arrivée  au  point  d'obtenir  la 
fusion  aqueuse ,  on  plonge  dans  la  liqueur  une  spatule 
d'argent  pour  retirer  à  chaque  fois  des  portions  de  terre 
foliée  qu'on  projette  sur  les  bords  de  la  bassine.  Après 
avoir  ainsi  desséché  la  terre  foliée  ,  on  la  dissout  dans  une 
très-petite  quantité  d'eau  ;  on  filtre  pour  séparer  quelques 
portions  de  la  matière  colorante  ,  provenant  du  vinaigre 
distillé  ajouté  pendant  l'évaporation.  On  dessèche  de  nou- 
veau, et  on  obtient  ainsi  de  la  terre  foliée  de  la  plus  grande 
pureté.  Je  tiens  de  M.  Durozier,  qui  prépare  beaucoup 
d'acétate  de  potasse,  qu'un  des  moyens  de  priver  en  grande 
partie  le  vinaigre  distillé  de  la  matière  colorante ,  est  de 
distiller  le  vinaigre  ordinaire  sur  le  charbon  :  ce  procédé 
m'a  réussi.  (P.) 

ACroE  ACÉTIQUE  AROMATIQUE. 

VjNAl^^iRE  DES  QUATRE  VOLEURS.  V.  S. 

jicidum  aceticum.  Lat. 
Ossiacetico  aromatico.  Ital. 
Aromatic  acetic.  AngL 

Mode  de  préparât.  Prenez  les  plantes  récentes 

D'absinthe  J 

De  menthe  crépue.  ( 

De  rue.  /        chaque  une  once  et  demie. 

De  romarin.   .  .  .  J 

Des  fleurs  sèches  de  lavande.  .  .  .  deux  onces. 


96  AGI 

De  la  racine  de  calamiis 
aromalicus  | 

De  lecorce  de  cannelle.  \  De  chaque  deux  drachmes. 
De  la  noix  muscade.  .  1 
Du  gérofle  J 

Faites  macérer  toutes  ces  substances ,  bien  divisées 
et  mêlées  avec  dix  livres  de  vinaigre  blanc  ,  dans  une 
cucurbite  de  verre  pendant  douze  jours ,  puis  ex- 
primez et  filtrez. 

Quelques-uns  ajoutent  aux  drogues  indiquées  une 
demi-once  d'alcoliol  camphré ,  et  quelques  gousses 
d'ail  ;  mais  on  peut  retrancher  ces  deux  substances. 

On  conserve  le  vinaigre  aromatique  dans  un  flacon 
de  verre  bien  bouché. 

Caractère.  Odeur  d'acide  acétique,  fortement  aro- 
matique ;  saveur  chaude,  amère,  aromatique;  cou- 
leur verdâtre. 

Mode  de  prescript.  Seul  ou  combiné  à  d'autres 
mixtures. 

Vertus.  Excitant ,  difFusif ,  anthelmintique. 

Usage.  Dans  la  faiblesse ,  la  langueur,  contre  les 
flatuosités  ,  les  ascarides. 

Dose.  Depuis  une  cuillerée  à  café  jusqu'à  six  en 
vingt-quatre  heures. 

Observations .  On  a  cru  que  cette  préparation 
était  douée  d'une  vertu  anti-pestilentielle  ,  et  en 
conséquence  on  recommandait  d'imprégner  de  ses 
vapeurs  les  vêtemens  et  l'air  des  chambres ,  de  la 
flairer  et  d'en  prendre  de  tems  en  tems  intérieure- 
ment comme  préservatif  de  la  peste  :  mais  le  tems  a 
prouvé  que  ce  médicament  ne  diffère  pas  des  autres 


AGI  97 

liqueurs  aromatiques  douées  d'une  vertu  excitante  j 
elle  ne  possède  aucune  vertu  anti-scorbutique ,  ou 
anti-pestilentielle  spécifique. 

ACIDE  ACÉTIQUE  CAMPHRÉ. 
Acidum  aceticum  camphoralum.  Lat. 
Ossiacetico  canforato.  ItaL 
Camphorated  acetic;  Angl. 

Mode  de  préparât.  A  six  onces  d'acide  acétique, 
ajoutez  demi-once  de  camphre  ramolli  avec  un  peu 
d'alcohol;  agitez  pour  aider  la  solution.  Conservez 
dans  im  flacon  de  cristal  bien  bouché. 

Caractère.  Odeur  très-forte  ,  pénétrante ,  cam- 
phrée; saveur  piquante ,  acide,  amère;  assez  volatil. 
Mode  de  prescript.  On  le  donne  à  flairer. 
ertu.  Stimidant ,  excitant. 

Usage.  Dans  l'abattement  d'esprit,  dans  les  éva- 
nouissemens. 

ACIDE  ACÉTIQUE  CONCENTRÉ. 

Vinaigre  radical,  v.  s.  , 
Acidum  aceticum  concentratum.  Lat. 
Ossiacetico  concentrato.  Ital. 
Strong  acetic.  Angl. 

Mode  deprèparat.  On  distille  de  l'acétate  de  cuivre 
dans  une  cornue  de  verre  au  bain  de  sable  (i),  et  on 
continue  la  distillation  ,  tant  qu'il  passe  de  l'acide. 
On  rectifie  tout  l'acide  acétique  obtenu  dans  le  ré- 
cipient par  une  nouvelle  distillation  ,  et  on  le  coii- 
seiTe  dans  un  flacon  de  cristal  bien  bouché. 


(i)  On  opfcre  plus  exactement  la  distillation  de  l'acétate  de  cuivre  dans 
une  cornue  de  grts  lutée.  (P.) 


98         .  AGI 

Autre  procédé.  Faites  un  mélange  d'une  livre 
(  douze  onces  )  de  sulfate  de  sel  desséché  ,  avec  dix 
onces  d'acétate  de  plomb  ,  et  distillez  à  une  douce 
chaleur  dans  une  cornue  jusqu'à  ce  que  les  vapeurs 
acides  cessent  de  se  manifester.  {^Pharmacopée  d'E- 
dimbourg. ) 

Autre  procédé.  Prenez  une  partie  d'acétate  de 
soude  bien  sec  que  vous  mêlerez  avec  trois  parties  de 
sulfate  acide  de  potasse  ,  et  distillez  dans  une  cor- 
nue à  une  douce  chaleur. 

Autre  procédé.  Décomposez  l'acétate  de  baryte 
par  l'acide  sulfurique  ,  et  ensuite  distillez  l'acide 
acétique  libre. 

Caractère.  Odeur  très-forte  d'acide  acétique  ; 
limpide  ,  transparent ,  incolore  ;  d'une  saveur  acide  , 
piquante  ,  chaude  ,  volatil. 

Mode  de  prescript.  Délayé  avec  l'eau  ou  avec  des 
mélanges  aqueux.  Mêlez  avec  la  sulfate  de  potasse 
en  petits  cristaux  ,  pour  respirer, 

J^ertu.  De  l'acide  acétique  au  plus  haut  degré. 

Usage  externe.  Dans  l'abattement  j  dans  les  dé- 
faillances j  dans  la  syncope  j  dans  l'ivresse  j  dans  la 
mélancolie.  On  l'emploie  aussi  en  fomentation  dans 
les  contusions  ,  dans  la  gangrène  ,  dans  les  fractures  , 
dans  la  carie  des  os. 

Usage  interne.  Comme  l'acide  acétique  impur. 
ployez  Acide  acétique  impur. 

Dose.  Depuis  un  scrupule  jusqu'à  un  gros  dans  trois 
onces  d'eau  simple,  ou  autre  d'une  odeur  agréable. 

Observations.  L'acide  acétique  qu'on  obtient  de 
l'acétate  de  cuivre ,  ou  des  autres  sels  précités  ,  ne 


AGI  99 

diffère  de  l'acide  acétique  distillé  (vinaigre  distillé)  , 
que  par  une  plus  grande  concentration. 

ACIDE  ACÉTIQUE  DISTILLÉ  FAIBLE. 
Vinaigre  distillé,  v.  s. 
Acidum  aceticLim  distillatum  dilutum.  Lat. 
Ossiacetico  distilla to  diluto.  Ital. 
Distilled  dilut  acetic.  Angl. 

Mode  de  pj^éparat.  Prenez  de  l'acide  acétique  im- 
pur ,  ou  commun  (vinaigre)  -,  distillez- en  les  deux 
tiers  dans  une  cornue  ou  dans  im  alambic  d'étain  ,  et 
conservez-le  dans  une  bouteille  de  verre. 

Caractère.  Il  est  sans  couleur  ,  transparent  , 
d'une  saveur  d'acide  acétique  moins  forte  que  le  vi- 
naigre ordinaire  ,  d'une  odeur  agréable  ,  entièrement 
volatil  ,  inaltérable  par  la  solution  des  sels  barjti- 
ques  ,  et  par  l'hydrosulfure  de  potasse  ;  sa  pesanteur 
spécifique  est  à  celle  de  l'eau  distillée  comme  1004 
à  1000. 

Mode  de  prescript.  Vertu.  Usage.  Dose.  Conime 
l'acide  acétique  impur. 

Observations.  On  devra  toujours  préférer  l'acide 
acétique  distillé  au  vinaigre  commun  pour  les  usages 
de  la  médecine.  Il  en  est  de  même  pour  la  prépara- 
tion des  acétates  ,  et  quand  il  doit  servir  de  dissolvant 
'ou  de  réactif  chimique. 

ACIDE  ACÉTIQUE  IMPUR. 
Vinaigre  commun,  v.  s. 
Acidum  aceticum  impurum.  Lat. 
Ossiacetico  impuro.  Ital. 
Impure  acetic.  Angl. 

Mode  deprêparat.  On  l'obtient  par  la  fermentation 


100  AGI 

des  liqueurs  vineuses  de  la  manière  indiquée  dans 
le  tome  IV  de  mes  ELêmens  de  Chimie  ,  i8o3. 
Pour  avoir  le  vinaigre  commun  un  peu  concentré  , 
on  l'expose  à  trois  ou  quatre  degrés  au-dessous  de 
zéro  du  thermomètre  11.  ;  on  sépare  les  glaçons  qui 
se  sont  formés  par  le  moyen  d'un  tamis  de  crin  :  ré- 
duit à  un  tiers  ,  ou  à  la  moitié  de  son  poids  ,  on  le 
conserve  dans  des  bouteilles  bien  bouchées. 

Caractère.  Odeur  forte  d'acide  acétique  -,  saveur 
acide  piquante  ,  agréable.  Outre  l'acide  acétique  ,  le 
vinaigre  commun  contient  une  matière  colorante  ,  du 
tartrite  acidulé  de  potasse  ,  de  l'acide  citrique  ,  de 
l'acide  malique  ,  de  l'alcohol  uni  à  un  arôme  parti- 
culier ,  de  la  matière  extractive ,  de  l'eau  ,  etc. 

Mode  de  prescript.  Seul  ,  ou  combiné  à  différens 
mélanges  ,  à  l'eau  sucrée  ou  miellée  ;  extérieure- 
ment «n  forme  de  fomentation  ,  d'injection  ,  de 
vapeur  ,  de  bain. 

Vertus.  Anti-excitant ,  débilitant ,  rafraîchissant, 
engourdissant  (  Darw^in  )  j  utile  pour  dissiper  les 
mauvais  effets  produits  par  l'opium  ou  par  les  subs- 
tances 'analogues  ;  désaltérant ,  anthelminthique. 

ZJsage  interne.  Dans  les  fièvres  et  les  maladies 
sthéniques  ,  vermineuses  ,  dans  les  affections  prove- 
nant de  l'empoisonnement  par  l'opium  ,  ou  d'autres 
substances  dites  narcotiques  ;  dans  la  soif  produite 
par  les  chaleurs  de  l'été  (  employé  avec  beaucoup  de 
circonspection  ). 

A  l'extérieur.  Pour  flairer  dans  les  cas  de  faibles- 
ses ,  d'assoupissement  profond  ,  de  syncope.  En  for- 
me de  fomçntvtùon  dans  quelques  météorismes  sihé- 


AGI  101 

niques  ;  sur  les  tumeurs  j  dans  les  contusions  ;  sur 
le  front  et  sur  les  tempes  ;  dans  la  frénésie  (  Robert 
Thomas  )  ;  étendu  d'eau  en  forme  d'injection  dans 
le  vagin  contre  les  flueurs-blanches  ,  dans  la  ménor- 
rhagie  ;  en  clystère  ,  dans  l'hémorrhagie  de  l'intestin 
rectum  ;  dans  les  maladies  stliéniques  sous  forme  de 
vapeurs  ,  pour  être  inspiré.  Voyez  l'appareil /*/.  T^, 
fig.  1 1 .  Dans  la  péripneumonie,  dans  la  toux  catar- 
rhale  ,  dans  l'angine ,  dans  la  manie  ,  etc. 

Dose  {intérieurement).  Depuis  une  once  jusqu'à 
six  ,  dans  quatre  fois  son  poids  d'eau  sucrée  ou  miel- 
lée en  douze  lieurcs. 

Sophistication  de  r acide  acétique.  i°.  Par  \ acide 
sulfurique  ;  on  la  reconnaît  par  l'acétate  de  Larjte. 
2*^  Par  \ acide  '^nuriatique  ;  il  se  manifeste  par  la 
dissolution  de  nitrate  d'argent.  3**  Par  les  autres 
acides  ;  on  les  reconnaît  aux  différens  sels  qu'ils  for- 
ment avec  la  potasse. 

Obserçations.  Pour  concentrer  le  vinaigre  com- 
mun ,  on  ne  doit  pas  l'exposer  à  un  froid  très-in- 
tense ,  parce  que  l'acide  acétique  même  se  congè- 
lerait ,  et  ce  serait  en  pure  perte. 

Si  l'on  veut  cependant  l'acide  acétique  au  plus  haut 
degré  de  concentration  ,  il  faut  recourir  à  d'autres 
procédés  particuliers.  Vojez  Acide  acétique  con- 
centré. 

L'acide  acétique  peut  se  charger  de  diverses  subs- 
tances médicamenteuses  acres,  comme  de  la  scilte , 
du  colchique  ,  dans  la  proportion  d'une  once  pour 
chaque  livre  de  vinaigre  ;  on  fait  macérer  pendant 
dix  ou  quinze  jours  ,  et  puis  on  fdtre.  Le  miel  se 


lOQs  AGI 

dissout  également  dans  le  vinaigre  à  la  dose  d'une 
once  pour  chaque  livre.  De  cette  manière  l'acide  acé- 
tique acquiert  les  vertus  reconnues  à  ces  substances  , 
et  prend  les  noms  de  vinaigre  miellé  vinaigre  col- 
chique ,  vinaigre  scillitique. 

Entr'autres  usages  communs  de  Facide  acétique  , 
il  sert  de  boisson  ,  étendu  d'eau  ,  simple  ,  sucrée 
ou  miellée  j  et  telle  est  la  confiance  qu'a  inspirée  ce 
singulier  produit  de  la  fermentation ,  que  son  usage 
domestique  est  devenu  presque  universel.  Déjà  les 
Romains  l'employaient  généralement  dans  leurs  ar- 
mées ,  et  de  nos  jours  encore  ce  malheureux  abus 
s'entretient  parmi  les  troupes  en  tems  de  guerre.  Il 
faut  convenir  toutefois  que  s'il  est  utile  dans  quelques 
circonstances  ,  il  entraîne  dans  beaucoup  d'autres 
de  graves  inconvéniens.  Les  boissons  acéteuses  sont 
avantageuses  dans  les  grandes  chaleurs  de  l'été  , 
parce  qu'agissant  à  la  fois  comme  rafraîchissantes  et 
désaltérantes  ,  elles  soulagent  et  raniment,-  la  chaleur 
excessive  qui  règne  dans  cette  saison  ,  étant  le  plus 
grand  des  débilitans.  Hors  de  cette  circonstance  l'usage 
de  l'acide  acétique  en  boisson  énerve  les  sujets  sains , 
les  amaigrit  ,  affaiblit  sur-tout  leur  système  gastri- 
que ,  les  dispose  à  des  diarrhées  opiniâtres  ,  aux  co- 
liques ,  à  la  dyssenterie  et  à  des  fièvres  asthéniques 
très-rebelles.  Il  suit  de  là  que  l'usage  fréquent  de 
vinaigre  comme  boisson  ,  est  absolument  préjudi- 
ciable à  la  santé  ,  et  produit  sourdement  les  effets 
d'un  poison.  Son  action  malfaisante  est  encore  plus 
sensible  dans  les  armées  et  chez  les  individus  faibles 
et  malades.  Lorsque  j'étais  médecin  du  grand  hôpi- 
tal de  l'armée  française  ,  à  Pavie ,  en  i  Soo  ,  après  la 


AGI  ig3 

fameuse  liataille  de  Marengo  ,  et  obligé  de  visiter 
cliaque  jour  beaucoup  de  salles  de  fébricitans  ,  afFec- 
tés  ,  pour  la  plupart,  de  fièvres  nerveuses  ,  intermit- 
tentes ,  asthéniques  ,  etc.  je  me  suis  aperçu  que  la 
tisane  commune  composée  d'eau  acidulée  avec  le 
vinaigre  ordinaire  produisait  les  plus  fâcheux  effets  , 
sur-tout  chez  ceux  qui  en  buvaient  abondammei^t. 
L'activité  même  des  médicamens  ,  sur-tout  des  pré- 
parations de  quinquina  ,  des  mixtures  opiacées  ,  ou 
aromatiques  ,  était  singulièrement  diminuée  ou  dé- 
truite par  cette  seule  boisson.  J'ai  promptement 
remédié  à  cet  inconvénient ,  en  y  substituant  une 
boisson  peu  coûteuse,  beaucoup  plus  agréable,  exci- 
tante ,  aromatique  ,  et  plus  convenable  à  la  nature 
des  "maladies  régnantes. 

Le  vinaigre  était  destiné  à  un  autre  usage  impor- 
tant en  médecine ,  c'est-à-dire ,  à  désinfecter  l'air  des 
chambres  des  malades  et  des  hôpitaux  mêmes  ;  il  est 
certain  qu'en  beaucoup  de  circonstances  on  a  obtenu 
de  cette  pratique  des  effets  avantageux,  chez  les  mala- 
des affectés  de  maladies  sthéniques  ,  principalement 
de  maladies  de  poitrine  ,  soit  en  leur  en  faisant  ins- 
pirer la  vapeur  ,  soit  en  mêlant  à  l'air  atmosphérique 
quelques  gaz  azotiques  produits  par  la  combustion  du 
vinaigre  ordinaire  sur  des  briques  rougies  au  feu.  Mais, 
comme  le  remarque  sagement  Van-Mons  ,  on  n'agit 
pas  par  cette  méthode  sur  les  miasmes  qui  ne  peuvent 
être  aucunement  détruits  par  le  vinaigre  ,  mais  bien 
sur  les  malades.  Voilà  pourquoi  une  pratique  évidem- 
ment vicieuse  s'est  aussi  long-tems  soutenue.  On  doit 
né^cessairement  reçourir  aux  acides  oxigénés  pour 


io4  AGI 

détruire  avec  sûreté  les  miasmes  des  chambres  habitées 
par  les  malades.   Voyez  Acide  nitrique  et  Acide 

MURïATIQUE  OXIGENÉ.j 

ACIDE  BENZOIQUE. 
Fleurs  de  benjoin,  v.  s. 
.Acidum  hcnzoicum.  Lat. 
Ossi  benzoico.  liai. 
Acid  benzoic.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Mettez  quatre  onces  de  ben- 
join dans  line  terrine  de  terre  à  fond  plat  ;  couvrez- 
le  avec  un  cône  de  carton  (i).  Placez  le  vaisseau  sur 
ime  couche  mince  de  sable  ,  et  chauffez.  Quand  vous 
apercevrez  qu'il  y  a  une  certaine  quantité  d'acide 
benzoïque  de  sublimé ,  enlevez  le  cône  et  substi- 
tuez-en un  autre.  Vous  ramasserez  cet  acide  en 
aiguilles  très-blanches  avec  la  barbe  d'une  plume. 
Répétez  l'opération  pour  obtenir  la  quantité  que  vous 
désirez.  L'acide  benzoïque  qui  s'élève  sur  la  fin  de 
l'opération  ,  ou  au  commencement ,  par  un  feu  trop 
fort ,  se  colore  par  un  peu  d'huile  empyreumatique , 
qui  se  forme  en  même  tems.  L'acide  benzoïque  ainsi 
coloré  doit  être  séparé  de  celui  qui  est  blanc. 

Caractère.  En  aiguilles  brillantes  j  d'une  odeur 
suave  quand  il  est  froid  ;  très-piquant  lorsqu'il  est 
échauffé,  irritant  fortement  la  gorge j  d'une  saveur 
piquante  ,  acre  ,  acide  ;  rougissant  la  teinture  de 
tournesol  ;  soluble  dans  l'alcohol ,  etc. 

Mode  de  prescript.  Avec  l'eau  sucrée ,  ou  avec 


(i)  Depuis  loiig-teius  on  a  subslltué  au  cône  de  carton  une  terrine 
renversée  ,  percée  d'un  petit  trou  qu'on  débouche  à  Tolonté.  (  P-  ) 


AGI  io5 

d'autres  mélanges  convenables,  irant  fluides  que 
concrets. 

Vertu  et  usage  ? 

Observations.  Quoique  l'acide  Lenzoïque  ait  été 
recommandé  par  divers  auteurs  ,  dans  différentes 
maladies ,  sur-tout  dans  quelques  maladies  du  pou- 
mon,  il  est  aujourd'hui  peu  usité  parmi  nous.  Le 
principal  motif  qui  a  empêché  de  prescrire  l'acide 
benzoïque  sublimé  ,  c'est  la  facilité  avec  laquelle  il 
se  combine  avec  l'huile  volatile  pendant  la  subli- 
mation ,  ce  qui  le  rend  plus  ou  moins  acre , 
irritant  et  désagréable.  On  pourrait  cependant 
remédier  facilement  à  cet  inconvénient  en  préparant 
l'acide  benzoïque  suivant  la  méthode  de  Scheele , 
c'est-à-dire,  en  décomposant  le  benzoatê  de  chaux 
par  l'acide  muriatique.  (  Voyez  mes,  Elémens  de 
Chimie  3  lome.  i  ,  Acide  benzoïque.  )  L'acide 

benzoïque  obtenu  par  ce  dernier  procédé ,  est  toujours 
identique  et  d'une  force  égale. 

*Le  procédé  suivant,  indiqué  par  Green,  nous  a  paru  préfé- 
rable à  celui  de  Scheele.  Onti'aite,  par  suffisante  quantité 
d'eau  bouillante,  i6  parties  de  benjoin,  et  trois  parties  de 
carbonate  alcalinule  de  soude.  Après  quelques  minutes  de 
repos  on  décante  :  on  fait  bouiUir  le  marc  avec  ime  nou- 
velle solution  alcaline  :  on  filtre  chaud  :  on  réunit  les  deux 
liqueurs  qu  on  fait  évaporer  en  consistance  de  sirop  clair; 
alors  on  y  verse  de  l'acide  sulfurique  tant  qu'il  se  sépare 
de  l'acide  benzoïque.  On  filtre  pour  séparer  l'acide  qu'on 
lave  avec  un  peu  d'eau  froide.  La  hqueur  filtrée  mise  à 
évaporer  fournit  du  sulfate  de  soude,  qu'on  peut  uliUser 
en  le  faisant  bouillir  légèrement  avec  le  charbon  pour  le 
priver  d'odeur.  (P.) 


io6  AGI 

ACIDE  BORACIQUE. 
Sel  Sédatif,  v.  s. 
j4.cidum  boracicum.  Lat. 
Ossiboracico.  Ital. 
Acid  boracic.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  dissoudre  le  borate  alca- 
linule  de  soude  (vulgairement  connu  sous  le  nom  de 
borax  )  ,  dans  l'eau  distillée  bouillante  j  filtrez  la 
solution  encore  chaude  ,  puis  versez-y  de  l'acide  sul- 
furique  à  diverses  reprises,  jusqu'à  ce  que  la  soude  en 
soit  saturée  (i).  Le  mélange  en  se  refroidissant  laisse 
précipiter  de  petites  lames  cristallines  brillantes  , 
blanches  ,  lesquelles  ne  sont  autre  chose  que  l'acide 
boracique  pur.  Lavez  l'acide  boracique  avec  l'eau  pure 
et  froide ,  faites-la  sécher  sur  le  papier  non  collé  ,  et 
gardez-la  dans  des  vases  de  verre. 

Caractère.  Inodore^  saveur  acidulé j  peu  soluble 
dans  l'eau;  soluble  dans  l'alcohol,  à  la  flamme  duquel 
il  communique  une  belle  couleur  verte  ;  vitrifiable. 

Mode  de  prescript.  Mêlé  au  sucre,  à  quelques 
poudres  aromatiques  ,  et  à  d'autres  médicamens. 

Vertu.  Anti-excitant. 

Usage.  Affections  spasmodiques  ,  hystériques  , 
hypocondriaques  ;  l'épilepsie. 

Dose.  Depuis  six  grains  jusqu'à  trente. 

Observations.  L'acide  boracique  a  été  autrefois 
en  si  grande  réputation  comme  calmant ,  ou  comme 
sédatif ,  qu'on  l'a  distingué  par  le  nom  de  sel  séda- 


fi)  Il  est  boû  d'ajouter  \in  léger  excès  d'acide  sulfuri^ue  ,  pour  obte- 
nir de  beaux  cristaux.  (  P.  ) 


AGI  107 

tif.  La  pratique  n'a  cependant  pas  confirmé  sa  vertu, 
et  il  est  généralement  peu  usité 

*  J'ai  préparé  plusieurs  fois  l'acide  boracique  par  la 
méthode  suivante ,  que  quelques  pharmaciens  préfèrent. 

On  met  dans  une  terrine  de  grès  Sa  parties  de  borax 
réduit  en  poudre  fine,  on  l'arrose  avec  10  parties  d'acide 
sulfurique  concentré  ,  on  agite  les  deux  substances  avec 
un  tube  de  verre  ;  on  les  laisse  agir  à  froid  pendant  douze 
heures ,  puis  on  ajoute  3oo  parties  d'eau  chaude.  On  obtient 
par  le  refroidissement ,  et  dès  la  première  cristallisation  , 
la  presque  totalité  de  l'acide  boracique.  (P.) 

ACIDE  CARBONIQUE. 

Voyez  Eau  acidulé  d'acide  carbonique. 

ACIDE  CITRIQUE. 
-Acide  de  Citron,  v.  s. 
Suc  DE  Citron. 
Acîdum  citricum.  Lat. 
Ossicitrico.  Ital. 
Acid  citric.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Exprimez  le  suc  de  cin- 
quante limons ,  faites-le  passer  à  travers  un  linge  , 
ajoutez-y  trois  onces  d'alcohol ,  mettez  le  mélange 
dans  un  vaisseau  de  verre,  et  filtrez-le  deux  jours 
après  pour  séparer  tout  le  muqueux  qui  se  sera  pré- 
cipité. Faites  évaporer  doucement  le  mélange  pour 
séparer  l'alcohol ,  et  gardez  l'acide  citrique  dans  des 
bouteilles  de  verre  bien  bouchées. 

Caractère.  Saveur  acide,  agréable,  piquante; 
couleur  jaune  ;  transparent. 

Mode  de  prescript.  Etendu  avec  l'eau  simple  , 
aromatique ,  miellée  ou  sucrée  en  forme  de  limonade. 


io8  AGI 

V ertus.  Anti-excitant,  rafraîchissant,  désaltérant, 
débilitant,  anti-vénérien  (Rollo). 

Usage  interne.  Fièvres  sthéniques,  inflammatoires,- 
soif  sthénique  j  affections  scorbutiques,  dans  lesquelles 
îl  agit  d'une  manière  inconnue  j  dans  les  accidens 
causés  par  l'opium  ,  la  douce  amère ,  et  d'autres 
substances  végétales  analogues  ,  contenant  le  prin- 
cipe narcotique  ;  dans  les  vices  de  la  bile  3  uni  au 
café  dans  les  fièvres  intermittentes  des  enfans. 

Usage  externe.  Pour  déterger  les  ulcères  baveux, 
sur-tout  les  ulcères  scorbutiques  des  gencives  j  pour 
effacer  quelques  taches  de  la  peau,  les  verrues,  etc. 

Dose.  En  forme  de  limonade  depuis  une  livre 
jusqu'à  quatre  en  24  heures. 

Préparations .  Sirop  acide  citrique  (de limons), 
citrate  de  potasse. 

Observations .  Rollo  cite  trois  observations  (Traité 
du  diabète  sucré),  dans  lesquelles  il  suppose  que 
l'acide  citrique  donné  à  la  dose  de  trois  ou  quatre 
cuillerées  jusqu'à  huit  par  jour  ,  avec  trois  ou  quatre 
fois  son  poids  d'eau,  a  guéri  des  maladies  véné- 
riennes. Dans  les  trois  cas  rapportés  par  l'auteur  , 
il  y  avait  exulcérations  du  pénis  ,  et  dans  deux  cas 
aussi  des  bubons ,  les  exulcérations  étaient  lavées 
avec  l'acétate  de  plomb  ;  et  les  bubons  pansés  ex- 
térieurement par  ce  moyen  seul.  Comment  donc  le 
savant  médecin  anglàis  a.-t-il  pu  conclure  de  cette 
seule  observation  que  l'acide  citrique  possédait  une 
vertu  anti-vénérienne  ?  Il  trouvera  difficilement  des 
médecins  praticiens  de  son  avis.  Tout  le  monde  sait 
que  le  suc  de  citron  à  peine  exprimé  du  fruit  est 


ACt  109 

propre  à  tous  les  usages  auxquels  on  destine  cet 
acide  j  mais  quand  on  doit  le  conserver  quelque  tems, 
la  méthode  que  nous  avons  indiquée  nous  paraît  con- 
venable ;  il  peut  alors  être  facilement  transporté  en 
voyage ,  sans  qu'il  s'altère ,  et  sur-tout  dans  les  voya- 
ges maritimes.  Dans  ce  dernier  cas  il  faudra  le  lais- 
ser combiné  avec  l'alcoliol  qu'on  emploie  pour 
séparer  le  mucilage ,  parce  qu'il  rend  l'acide  citrique 
employé  en  forme  de  limonade  plus  propre  à  l'usage 
qu'on  en  fait ,  sur-tout  si  l'alcohol  est  aromatisé  avec 
le  girofle  ,  la  vanille  ou  d'autres  substances  analogues 
propres  à  flatter  le  palais.  Dans  cette  combinaison 
on  peut  le  faire  servir  à  la  préparation  des  punchs , 
des  limonades  ,  qu'il  rend  très-agréables. 

ACIDE  MURIATIQUE. 
-Acide  Marin,  v.  s. 
Acidum  muliaticum.  Lat. 
Ossimuriatico.  Ital. 
Acid  muriatic.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Mettez  dans  une  grande  cor- 
nue tubulée ,  Pl.  l'-e ,  fig.  g ,  une  livre  de  muriate 
de  soude  pulvérisé  ;  adaptez  à  la  cornue  un  ballon 
et  l'appareil  de  Woulf ,  dans  les  flacons  duquel  ap- 
pareil il  y  ait  de  l'eau  distillée  j  lutez  exactement 
les  jointures j  versez  par  la  tubulure  de  la  cornue 
six  onces  d'acide  sulfurique  du  commerce ,  étendu 
d'une  quantité  égale  d'eau  pure.  Fermez  la  tubulure 
et  laissez  agir  le  mélange  à  froid  pendant  quelques 
heures.  Appliquez  le  feu  par  degrés  et  procédez  avec 
précaution  à  la  distillation. 

Caractère.  Limpide  ,  transparent ,  très-acide  , 
corrosif;  pesanteur  spécifique  1170^  il  répand  des 


no  AGI 

vapeurs  Lîanclies  à  l'air  humide  ;  très-odorant,  suf- 
focant ;  fond  la  glace  j  ne  se  trouble  pas  par  la  so- 
lution des  sels  barytiques  ;  s'il  contient  du  fer,  il  est 
coloré  en  jaune  j  s'il  contient  de  l'acide  sulfurique, 
on  le  découvre  avec  le  muriate  '  de  baryte  :  il  est 
gazéifiable  et  combustible  oxigénable. 

Mode  de  prescript.  Etendu  d'eau  ,  combiné  avec 
le  vin  ou  avec  le  miel. 

Vertus.  Anti-excitant ,  détersif ,  débilitant,  en- 
gourdissant (  Darwin). 

Usage  interne.  Maladies  stliéniques  ;  combiné 
avec  le  vin  ,  dans  les  hernies. 

Usage  eocterne.  Ulcères  scorbutiques  ,  aphthes. 

Dose  (^intérieurement^  Depuis  un  scrupule  jus- 
qu'à un  gros  dans  huit  onces  de  liquide  approprié , 
dont  on  prescrit  une  demi-once  jusqu'à  deux  onces  , 
deux  fois  le  jour. 

Poison.  Pris  intérieurement ,  quand  il  est  con- 
centré, il  enflamme  et  corrode  la  bouche,  le  palais, 
l'œsophage  ,  l'estomac  ,  les  intestins  ,  produit  de  la 
toux  ,  du  resserrement  à  la  gorge  ,  des  mouvemens 
épileptiques  ,  souvent  la  gangrène  et  la  mort. 

Antidote.  La  magnésie  délayée  dans  l'eau  alca- 
linule  de  potasse  ,  la  lessive  des  cendres  ,  ou  d'amples 
boissons  d'eau  alcalinule  de  soude. 

Comme  parfum.  Les  vapeurs  de  l'acide  muria- 
tique  répandus  dans  l'air  sont  propres  à  détruire  les 
miasmes  provenant  de  la  décomposition  putride  des 
substances  animales ,  dont  l'ammoniaque  paraît  for- 
mer un  des  principes  constituans,  A  cet  effet,  prenez 
'  quatre  onces  de  muriate  de  soude  pulvérisé  ,  mettez 


AGI  III 

ce  sel  dans  im  vase  de  terre,  versez  dessus  trois 
onces  d'acide  sulfurique  ,  chauffez  le  vaisseau  placé 
au  milieu  de  la  chambre  fermée  et  inhabitée.  On 
peut  augmenter  la  dose  mentionnée ,  ou  bien  multi- 
plier les  appareils  selon  la  grandeur  des  lieux  sur 
lesquels  on  veut  faire  agir  les  vapeurs  de  l'acide 
muriatique. 

Si  l'on  voulait  détruire  les  miasmes  contagieux 
pestilentiels  ,  etc.  il  faudrait  avoir  recours  à  Ycicide 
muriatique  oocigéné,  mais  sur-tout  à  V acide  nitrique. 
L'acide  muriatique  est  inutile  pour  cet  objet,  comme 
le  sont  tous  les  acides  qui  sont  peu  oxigénés. 

Préparations.  Acide  juuriatique  oxigéné,  le  mu- 
riate  de  mercure,  d'antimoine ,  etc. 

Observations.  Dans  le  procédé  indiqué  pour 
obtenir  l'acide  murjatique ,  il  reste  dans  la  cornue 
du  sulfate  acide  de  soude  ,  que  vous  ferez  dissoudre 
dans  l'eau  :  vous  y  ajouterez  du  carbonate  de  chaux 
pour  saturer  l'excès  d'acide  sulfurique  -,  filtrez  la  so- 
lution ,  faites  évaporer  et  cristalliser  :  le  sulfate  de 
chaux  restera  sur  le  filtre  ,  et  le  sulfate  de  soude  se 
trouvera  parfaitement  neutre. 

ACIDE  MURIATIQUE  OXIGÉNÉ. 
AciiJE  Marin  déphlogistiqué.  v.  s. 
A.cidum  muriaticum  oxigenatum.  Lat. 
Ossimuriatico  termossigenato.  Itaî. 
Oxygenated  acid  muriatic.  Angl. 

Mode  de  préparation.  Mettez  dans  un  matras , 
Pl.  27,  une  once  d'oxide  noir  de  manganèse 

pur  réduit  en  poudre,  versez  dessus  trois  onces  d'acide 
muriatique  concentré ,  adaptez  au  matras  un  tube 


111  ACÏ 

recoLirhé  qui  ira  plonger  dans  quatre  onces  d'eau 
distillée  froide  contenue  dans  la  bouteille  b  , 
haute  et  étroite  ,  de  la  capacité  de  huit  onces  d'eau. 
Laissez  agir  à  froid  l'acide  muriatique  pendant  une 
demi-heure ,  puis  échauffez  doucement  le  niatras 
avec  quelques  charbons  allumés.  Le  gaz  muriatique 
qui  se  développe  se  combine  graduellement  avec  l'eau 
et  l'en  sature.  Ou  bien,  vous  suivrez  le  procédé 
indiqué  plus  bas. 

Caractère.  Odeur  forte  ,  pénétrante ,  suffocante , 
qui  agit  fortement  sur  la  gorge  j  saveur  âpre  j- cou- 
leur jaune.  Cet  acide  détruit  la  plus  grande  partie 
des  couleurs  végétales  :  il  détruit  la  saveur  èt  l'odeur 
des  chairs  fétides  j  se  congèle  et  cristallise  en  petites 
lames  à  la  température  de  zéro  du  thermomètre  de 
Réaumur  j  se  décompose  avec  les  combustibles  oxi- 
génahles  ,  par  exemple ,  avec  le  phosphore  ,  avec 
les  sulfures  et  avec  les  carbures  ;  oxide  les  métaux, 
même  l'or  ,  et  le  dissout  ;  détruit  différentes 
odeurs  ;  condense  les  huiles  ,  commence  leur  céri- 
Jication  ;  change  l'acide  urique  en  acide  oxalique  -, 
oxide  le  carbone  à  une  température  quelconque  de 
l'atmosphère  j  se  dégage  de  l'eau  en  forme  de  gaz 
avec  chaleur;  se  décompose  à  la  lumière  ,  etc. 

Mode  de  prescript.  Etendu  d'eau  distillée  ou  com- 
biné avec  des  mélanges  convenables  ,  on  l'unit  aux 
graisses  et  à  l'huile  pouf  les  oxigéner  ,  et  on  les  em- 
ploie ainsi. 

Vertus.  Oxigénant,  excitant,  tonique  ,  destruc- 
teur de  difïérens  miasmes,  et  du  principe  narcotique 
4e  l'opium,  de  la  ciguë,  etc. 


AGI  ii3 

Usage  interne.  Faiblesse  du  syslcme  nerveux  ; 
maladies  vénériennes  (  !  !  )  j  empoisonnement  par  la 
ciguë  et  l'opium  j  dans  la  fièvre  scarlatine  (Braith- 
waite);  dans  la  gale ,  coinbiné  avec  l'huile  (Deiman). 

Usage  externe.  Pour  détruire  l'odeur  fétide  des 
ulcères  ^  du  cancer ,  de  la  gangrène. 

Dose.  Pour  les  adultes,  depuis  demi-drachme 
jusqu'à  deux  en  24  heures  ,  étendu  dans  huit  onces 
d'eau  distillée. 

Manière  commode  de  se  procurer  le  gaz  acide 
muriatique  oxigéné  pour  désinfecter.  Mêlez  une 
once  d'oxide  noir  de  manganèse  avec  quatre  onces 
de  muriate  de  soude  pulvérisé  3  mettez  le  mélange 
dans  un  vase  de  terre,  et  versez  dessus  deux  onces 
d'acide  sulfurique  du  commerce  j  laissez  agir  le  mé- 
lange d'abord  à  froid ,  puis  à  une  chaleur  modérée  : 
le  gaz  acide  muriatique  oxigéné  se  développe  sucr- 
cessivement,  et  se  répand  avec  rapidité  dans  l'at- 
mosphère de  la  chambre ,  dont  les  portes  et  les  fe- 
nêtres doivent  être  fermées. 

C'est  sur-tout  à  l'illustre  Morveau  que  l'on  doit 
les  observations  faites  sur  le  gaz  acide  muriatique 
oxigéné  employé  conime  désinfectant.  Nul  doute 
qu'il  n'agisse  promptemcnt  sur  les  miasmes  morbi- 
fiques  si  pernicieux  et  si  fréquens  dans  les  salles  où 
l'on  rassemble  beaucoup  de  malades  affectés  de  fiè- 
vres contagieuses.  Mais  l'expérience  a  prouvé  que 
les  vapeurs  de  l'acide  nitrique  devaient  être  préférées 
à  celles  de  l'acide  muriatique  oxigéné  (  vojez  Acide 
nitrique)  ,  au  moins  pour  l'usage  indiqué.  Les  va- 
peurs et  le  gaz  acide  muriatique  oxigéné  agissent 
bien  sur  lefi  odeurs  et  sur  les  miasmes  autant  que 
I.  8 


1 1 4  AGI 

les  vapeurs  d'acide  nitrique  j  mais  ils  incommodent 
les  personnes  saines  et  les  malades  rassemblés  dans 
ces  lieux  où  l'on  en  use  d'autant  plus  que  l'en- 
droit est  plus  vaste  et  l'action  des  vapeurs  plus 
long-tems  continuée.  Son  action  s'exerce  prin- 
cipalement sur  la  membrane  pituitaire  et  sur  la 
gorge  j  il  produit  des  coryzas  opiniâtres  et  très-, 
incommodes ,  des  toux  violentes ,  accompagnées 
de  vomissemens ,  et  des  angines  très-rebelles  ,  sur-r 
tout  dans  la  saison  froide.  Je  parle  ainsi  d'après  ma 
propre  expérience  :  beaucoup  d'autres  ont  confirmé 
en  Italie  l'action  nuisible  des  vapeurs  et  du  gaz 
acide  muriatique  répandus  dans  les  chambres  ,  non- 
seulement  sur  les  personnes  déjà  malades  ,  mais 
encore  sur  celles  qui  sont  en  santé.  Le  professeur 
Volta  ayant  respiré  du  gaz  acide  muriatique  oxigéné 
répandu  dans  mon  laboratoire  dans  le  cours  de  l'hiver 
de  1806,  fut  pris  tout-à-coup  d'un  coryza  très -vio- 
lent qui  dura  trois  ou  quatre  jours  ,  et  se  renouvella 
une  autre  fois  par  la  même  cause,  MM.  Jurine  et 
Berger  de  Genève  (  Observations  sur  la  Jièi^re  des 
prisons,  et  sur  les  fumigations  du  gaz  nitrique^  etc.) 
ont  fait  la  même  observation.  On  peut  donc  retenir 
que  les  vapeurs  de  gaz  acide  muriatique  oxigéné  sont 
propres  à  désinfecter  les  chambres  tQttt-à,-fait  inha- 
J)itées  ;  mais  que  ,  dans  les  circonstances  opposées  , 
les  vapeurs  d'acide  nitrique  leur  sont  préférables 
sous  tous  les  rapports. 

Préparations .  Ether  muriatique  ,  gaz  acide  mu* 
riatique  oxigéné,  muriate  du  mercure  suroxidé  ,  etc. 

Observations.  La  plupart  des  médecins  modernes, 
en  confondant  mal-à-propos  ,  ainsi  que  beaucoup 


AGI  ti5 

dé  cliiinistés  ,  l'oxigène  avec  le  thermoxigènè  ^  et  en 
les  regardant  toujours  comme  dans  le  même  état^  et 
comme  identiques  dans  leurs  combinaisons,  ont  ran- 
gé tous  les  acides  parmi  les  excitahs  oocigéhans ; 
mais  ils  se  sont  grandement  trompés.  L'observation 
attentive  m'a  prouvé  depuis  long-tems  que  dans 
le  plus  grand  nombre  des  acides ,  le  simple  oxigène 
existe  tout-à-fait  dépouillé  de  thermique  (calorique), 
auquel  il  est  chimiquement  combiné  avec  la  base 
indécomposé  de  l'air  pur  j  que  dans  un  tel  état 
l'oxigène  se  comporte  en  médecine  d'une  manière 
tout-à-fait  différente  et  souvent  opposée  à  celle  qu'il 
manifeste  dans  les  corps  ,  dans  lesquels  il  se  trouve 
saturé  de  calorique  ,  ou  en  état  de  thermvocigène. 
Et  en  effet,  les  acides  dans  lesquels  est  le  simple 
oxigène,  administrés  intérieurement^  mêlés  avec  l'eau, 
affaiblissent  le  système  animal  ,  au  lieu  de  le  soute- 
nir ou  d'accroître  ses  forces,  et  c'est  à  tort  que  les  mé-- 
decins,  pour  avoir  mal  conçu  cette  opinion,  insistent 
obstinément  sur  l'usage  des  acides  ou  des  alimens 
végétaux  acides  dans  les  maladies  asthéniqués  ,  sur- 
tout dans  les  fièvres  nerveuses  ,  en  supposant ,  avec 
Une  secte  de  médecins  chimistes  modernes ,  que  les 
acides  sont  excitans  ,  échauffans,  etc.  tandis  qu'ils 
ànti- excitent,  débilitent  et  rafraîchissent  évidem- 
ment. L'usage  fréquent  qu'on  a  fait  et  qu'on  fait 
toujours  en  quelques  lieux,  de  la  diète  et  de  la 
joaédecine,  des  acides,  et  des  alimens  végétaux-aci- 
dulés ,  tantôt  en  leur  attribuant  une  vertti  anti- 
isep tique  ,  tantôt  en  les  considérant  comme  oxigé- 
tians ,  ou  en  d'autres  termes ,  selon  cette  doctrine , 
excitans  ,  a  produit  plus  de  mal,  je  crois,  que  la 


ii6  AGI 

poudre  à  canon  ,  sur-tout  dans  les  grands  hôpitaux 
militaires  de  terre  et  de  mer,  et  dans  les  armées 
mêmes ,  aussi  bien  que  dans  les  flottes  ,  où  la  base 
principale  des  boissons  ordinaires  est  un  acide ,  sur- 
tout l'acide  acétique  ,  et  où  par  malheur  les  espèces 
de  maladies  dominantes  et  les  plus  communes  sont 
asthéniques  contagieuses.  (  V oyez  Acide  acétique  ). 

Les  seules  acides  riches  en  thermoxigène  sont 
capables  de  produire  quelques-uns  des  elFets  salu- 
taires de  la  base  de  l'air  pur  dans  l'organisme  ani- 
mal et  de  répondre  à  l'attente  du  médecin,  qui  espé- 
rerait en  vain  le  même  succès  des  autres  acides.  Sont 
thermoxigénés ,  \ acide  muriatiqite  oxigéné ,  et 
l'acide  nitrique  ,  dont  le  gaz  oxide  de  septon  (oxide 
gazeux  d'azote  des  Français  )  se  combine  évidemment 
avec  la  base  indécomposée  de  l'air  pur  ,  qui  alors  se 
change  en  acide  nitrique  (^ossiseptonico). 

Ces  acides  ont  en  effet  des  propriétés  bien  diffé- 
rentes de  celles  qui  se  manifestent  généralement  dans 
l'action  des  autres  espèces  d'acides  :  eux  seuls  pour- 
raient devenir  de  véritables  excitans,  si,  par  l'état  de 
leur  composition  singulière  ,  ils  ne  présentaient  cha- 
cun des  effets  qui  leur  sont  propres.  L'acide  muria- 
tique  thermoxigéné  (  oxigéné  ) ,  après  avoir  perdu  le 
thermoxigène  qui  excite,  n'agit  plus  que  par  le  résidu 
acide  muriatique ,  dont  l'action  est  opposée  ;  de  là 
des  effets  variables  ,  mixtes ,  qui  proviennent  les 
tins  du  thermoxigène  ,  les  autres  de  l'acide  muria- 
tique simple.  L'action  médicamenteuse  de  l'acide 
nitrique  est  aussi  particulière  à  cet  acide.  (  Vojez 
'Acide  nitrique.  )  Malgré  cela ,  le  thermoxigène  ne 
manque  pas  de  produire  ses  effets  dans  les  acides 


AGI  117 

tliermoxigénés.  Les  singuliers  effets  que  RoUo  , 
Cruikshank  ,  Wittman  ,  Irwin  ,  Crawfort,  Guy  ton  , 
Fourcroy  ,  Alyon  ,  Humboldt  et  tant  d'autres  chi- 
mistes avaient  observés  dans  l'action  de  l'acide  muria- 
tique  oxigéné  et  de  l'acide  nitrique  sur  les  substances 
animales  et  végétales ,  ils  aurai^t  en  vain  cherché 
à  les  obtenir ,  par  exemple ,  de  l'acide  sulfurique  ou 
de  l'acide  muriatique  simple,  etc.  ou  bien  des  acides 
végétaux,  qui  sont  également  si  faciles  à  se  décom- 
poser ,  et  aussi  prompts  à  abandonner  leur  oxigène. 

ACIDÈ  NITRIQUE. 
Acide  de  Nitre.  v.  s- 
Acidum  nitricum.  Lat. 
Ossi  septonico.  Ital. 
Acid  septonic,  Angl. 

Mode  de  préparation.  Mettez  dans  une  grande 
cornue  de  verre  tubulée  ,  Pl.  ,  fig.  g  ,  une  livre 
de  nitrate  de  potasse  ou  nitre  pur  pulvérisé  j  dis- 
posez la  cornue  dans  un  bain  de  sable ,  et  adap- 
tez-y le  ballon  à  deux  cols  avec,  deux  bouteilles  de 
Voulf ,  contenant  de  l'eau  distillée  ,  versez  par  la 
tubulure  de  la  cornue  six  onces  d'acide  sulfurique 
étendu  de  trois  onces  d'eau ,  et  fermez  exactement 
la  tubulure.  Laissez  agir  l'acide  sulfurique  pendant 
quelque  heures  à  froid  j  ensuite  échauffez  le  four- 
neau graduellement,  et  distillez. 

Dans  le  cas  où  l'acide  nitrique  obtenu  par  ce  pro- 
cédé se  trouverait  altéré  par  l'acide  sulfurique ,  on 
le  reconnaîtrait  en  y  ajoutant  la  solution  d'un  sel 
bary tique.  (  V ojez  Muriate  et  Acétate  de  baryte.) 
S'il  contient  de  l'acide  muriatique ,  la  solution  de 


ii8  AGI 

nitralé  d'argent  vous  l'indiquera  en  y  formant  du 
muriate  d'argent  ,  sel  blanc  insoluble.  Pour  purifier 
l'acide  nitrique  mêlé  d'acide  muriatique ,  vous  y  ajou- 
terez de  la  solution  de  nitrate  d'argent,  jusqu'à  ce  qu'il 
s'y  forme  un  précipité  ,  et  vous  distillerez  :  si  c'est 
l'acide  sulfurique,  vous  distillerez  de  nouveau  l'acide 
nitrique  sur  un  peu  de  nitre  (nitrate  de  potasse)  pul- 
vérisé. Au  moyen  de  cette  distillation ,  l'acide  riitri- 
que  se  débarrasse  même  de  l'oxide  gazeux  d'azote 
(ossido  di  septono),  qui  lui  donne  le  caractère  dç 
l'acide  nitreux. 

Caractère.  Limpide ,  transparent  ;  odeur  forte  , 
pénétrante ,  acre  ,  désagréable  j  saveur  très-aigre , 
caustique  ,  acide  ;  colore  les  ongles  et  la  peau  en 
jaune  3  répand  des  vapeurs  rouges  ,  constitue  l'acide 
nitreux  j  se  décompose  avec  les  combustibles  oxigé- 
nables  en  élevant  beaucoup  la  température  et  en 
dégageant  du  gaz  oxide  d'azote  (oxide  de  septon)^ 
il  oxide  beaucoup  de  métaux,  le  carbone,  quelques 
huiles  ,  la  graisse  ,  etc.  n'est  troublé  (  lorsqu'il  est 
pur)  ,  ni  par  les  sels  barytiques,  ni  par  le  nitrate 
d'argent.  Pesanteur  spécifique ,  i55o. 

Mode  de  prescript.  Etendu  avec  l'eau  simple  ou 
sucrée,  ou  bien  avec  les  eaux  aromatiques. 

Vertu.  Excitant,  condensant  le  corps  muqueux, 
l'albumine j  astringent,  thermoxigénant  (oxigénant). 

Usage  interne.  Dans  les  hémorrliagies  utérines 
puerpérales  ,  dans  le  scorbut  (  Rollo  et  Bedoes  )  ; 
dans  l'hémorrhagie  pulmonaire,  de  même  que  dans 
l'hépatide  chronique  (Raggi)j  dans  la  dyssenterie , 
dans  les  fièvres  nerveuses  pétéchiales  dans  le  typhus, 
dans  la  vérole  (Stotl)  ;  dans  le  tétanos. 


AGI  119 

Usage  externe.  On  l'emploie  avec  précaution 
contre  les  excroissances  cornées  et  jusqu'à  ce  qu'elles 
soient  détruites. 

Dose  {intérieurement).  Depuis  demi- drachme 
jusqu'à  deux  drachmes  dans  dix  onces  jusqu'à  une 
livre  et  demie  d'eau  (  18  onces),  simple  ou  sucrée  ou 
aromatique ,  à  prendre  en  plusieurs  doses  dans  les 
24  heures. 

Poison.  Pris  intérieurement  quand  il  est  concentré, 
l'acide  nitrique  produit  une  chaleur  brûlante  dans 
la  bouche  ,  dans  l'œsophage  et  dans  l'estomac  ,  avec 
nausées  et  vomissemens  ,  douleurs  à  l'abdomen  ,  et 
météorisme  de  cette  cavité ,  accompagnée  de  sen- 
timent de  froid  dans  la  surface  du  corps  et  des 
membres,  etc.  (Tartra). 

.Antidote.  La  solution  de  potasse  étendue  ou  de 
savon  ;  la  magnésie  pure  délayée  dans  l'eau  et  mêlée 
à  l'alcohol ,  avec  d'amples  boissons  d'eau  sucrée. 
Lorsqu'ensuite  on  n'a  plus  rien  à  craindre  de  la 
présence  de  l'acide  nitrique  dans  l'estomac  ,  on  a 
recours  avec  beaucoup  d'avantage  aux  potions  hui'- 
leuses  ,  au  lait,  aux  mucilages  ,  aux  émulsions. 

Comme  désinfectant.  Carmichael-Smith  a  obser- 
vé que  les  fumigations  d'acide  nitrique  sont  d'une 
elTicacité  surprenante  pour  détruire  les  odeurs  et  les 
miasmes  des  hôpitaux,  des  prisons  et  des  cachots,, 
provenant  de  fièvres  nerveuses  contagieuses  ,  et  les 
détruisent  promptement.  Cette  observation  ayant  été 
vérifiée  par  plusieurs  savans  médecins  anglais ,  le 
parlement  d'Angleterre  a  accordé  à  l'auteur  cinq 
mille  livres  sterling  de  récompense.  Cette  pratique 


120  AGI 

se  confirme  dans  diverses  parties  de  l'Europe  5  ainsi 
qu'il  résulte  des  Observations  sur  la.  fièvre  des  pri- 
sons ,  et  sur  les  fumigations  de  gaz  nitrique  ^  par 
le  célèbre  D.  Odier  de  Genève. 

L'avantage  qu'ont  ces  fumigations,  répandues  dans 
l'air  ,  sur  tous  les  autres  moyens  essayés  jusqu'ici , 
c'est  qu'elles  en  détruisent  promptement  les  miasmes, 
arrêtent  de  suite  la  contagion  ,  et  qu'elles  peuvent 
être  inspirées  par  le  malade  et  la  personne  en  santé 
sans  qu'ils  en  soient  nullement  incommodés.  Voici 
le  procédé  : 

«  Mettez  une  demi-once  d'acide  sulfurique  con- 
j)  centré  dans  un  vase  de  verre ,  ou  dans  un  creuset 
»  un  peu  profond  j  échauffez -le  dans  un  bain  de 
j)  sable  ,  et  jettez-y  de  tems  en  tems  un  peu  de 
»  nitrate  de  potasse  (  nitre  )  en  poudre  ,  en  tenant 
»  les  fenêtres  et  les  portes  fermées.  Les  va,ses  doi- 
»  vent  être  placés  à  la  distance  d'environ  vingt  pieds 
»  l'un  de  l'autre  plus  ou  moins ,  selon  la  hauteur  de 
M  la  salle  et  la  force  de  la  contagion.  Si  le  nitre  est 
»  un  peu  humide  ,  la  décomposition  est  encore  plus 
»  prompte.  » 

Après  que  les  vapeurs  d'acide  nitrique  ont  agi 
pendant  quelque  tems  sur  l'air  qu'on  se  propose  de 
désinfecter,  on  y  fait  succéder  la  ventilation.  Ce- 
pendant il  est  bon  de  savoir  que  n'ayant  pu  quelque- 
fois mettre  cette  précaution  en  pratique ,  il  n'en  ré- 
sulta jamais  de  conséquences  funestes  ni  aux  personnes 
qui  se  trouvaient  dans  la  salle ,  ni  aux  malades  eux- 
mêmes,  qui  avaient  inspiré  ces  vapeurs  répandues 
dans  l'air  ,  à  la  différence  du  gaz  acide  rauriatique 
oxigcné  prescrit  dans  les  mêmes  vues. 


AGI  121 

L'acide  nitrique  sera  donc  très-utile  lorsqu'il  s'agira 
de  désinfecter  ,  et  on  devra  le  préférer  à  l'acide  mu- 
riatique  oxigéné ,  non-seulement  à  cause  de  son  effi- 
cacité comme  désinfectant,  mais  bi^en  aussi  parce 
que,  loin  d'être  nuisible  ,  il  ne  peut  qu'être  salutaire 
aux  malades ,  à  ceux  même  affectés  de  fièvres  con- 
tagieuses. 

Au  demeurant ,  le  docteur  Carradori  pense  que 
les  vapeurs  d'acide  nitrique  et  des  autres  acides  ré- 
putés désinfectans ,  peuvent  bien  exercer  leur  action 
sur  les  effluves  générateurs  de  la  contagion ,  et 
non  sur  la  matière  de  la  contagion.  Il  se  fonde  à  cet 
égard  sur  une  observation  qui  lui  est  propre  ,  de 
laquelle  il  résulte  que  les  acides  désinfectans  dont 
on  vient  de  parler  ,  n'ont  pu  réussir  à  détruire  la 
contagion  d'une  étable  et  de  linges  infectés  à  la  suite 
d'une  épizootie  régnant  sur  des  bœufs.  Mais  les 
observations  recueillies  sur  la  très-grande  efficacité 
des  vapeurs  d'acide  nitrique  pour  désinfecter  l'air 
chargé  de  miasmes  contagieux  humains ,  son  t  aujour- 
d'hui assez  nombreuses  pour  ne  devoir  jamais  en 
négliger  l'usage  dans  les  circonstances  requises  ,  bien 
que  dans  quelques  cas  ce  moyen  n'ait  pas  entière- 
ment répondu  à  l'attente  des  médecins.  Je  ne  ré- 
pugne pas  à  croire  que  les  vapeurs  d'acide  nitrique 
et  le  gaz  acide  muriatique  oxigéné  sont  moins  propres 
à  détruire  les  miasmes  provenans  des  maladies 
contagieuses  des  quadrupèdes  ou  d'autres  espèces 
d'animaux ,  que  les  émanations  contagieuses  ani- 
males qui  sont  de  nature  tout-à-fait  différente. 

Préparations.  Ether  nitrique ,  alcohol  éthéré  d'à- 
cide  nitrique,  graisse  oxigcnéc ,  les  nitrates  ,  etc. 


122  AGI 

Observations.  Quoique  l'acide  nitrique  soit,  parmi 
les  acides  employés  en  médecine  ,  un  des  plus  riches 
d'oxigène  ,  son  action  est  cependant  particulière  à 
son  état  de  composition,  et  quand  cet  acide  se  décom- 
pose ,  que  le  tliermoxigène  déploie  ses  caractères , 
alors  l'oxide  gazeux  d'azote,  base  de  l'acide  nitrique, 
se  trouve  libre  en  agissant  sur  le  système  animal 
d'une  manière  encore  inconnue.  Les  médecins  doivent 
donc  considérer  dans  les  acides  oxigénés  diverses  subs- 
tances actives  qui ,  combinées  ensemble  ,  ont  une 
action  particulière  ,  et  qui ,  lorsqu'elles  viennent  à  se 
séparer  de  quelque  manière  que  ce  soit,  ont  alors  une 
force  relative  à  chacune  d'elles,  différente  de  celle  du 
composé  d'où  elles  dérivent ,  et  souvent  opposée. 
L'acide  nitrique  agit  sur  la  substance  sucrée  j  sur 
l'acide  urique,  qu'il  change  en  acide  oxalique  ;  sur 
le  corps  muqueux  et  sur  l'albumine ,  qu'il  coagule 
et  dénature  ensuite  ;  sur  la  fibrine  ,  qu'il  décom- 
pose ,  et  sur  beaucoup  de  bases  animales ,  qui  éprou- 
vent ,  par  le  contact  de  cet  acide  ,  des  change- 
mens  sensibles. 

On  n'a  pas  encore  déterminé  avec  assez  de  préci- 
sion les  singulières  modifications  chimiques  aux- 
quelles les  différentes  bases  animales  sont  sujettes  dans 
l'état  de  vie  par  l'usage  plus  ou  moins  prolongé  de 
Yacide  nitrique  ou  de  Yacide  muriatique  oxigéné. 

ACIDE  NITRIQUE  ÉTENDU  ou  AFFAIBLI. 
Eau  Forte,  v.  s. 

Ce  n'est  autre  chose  que  l'acide  nitrique  concen- 
tré étendu  de  deux  parties  d'eau.  V ojez  Acide  ni- 
trique. 


AGI 


123 


ACIDE  NITRO-MimiATIQUE. 
Eau  Régale,  v.  s. 
Acidum  nitro-muriaticum.  Lat. 
Ossisepto-muriatico.  Ital. 
Acid  nitro-muriatic.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  un  mélange  peu  à  peu 
de  parties  égales  d'acide  muriatique  et  d'acide  nitri- 
que bien  concentrés  dans  un  flacon  de  verre ,  que 
vous  ne  devez  remplir  qu'aux  deux  tiers. 

Les  proportions  des  deux  acides  doivent  varier 
suivant  les  diverses  substances  sur  lesquelles  on  doit 
les  faire  agir. 

Caractère.  Odeur  forte  ,  pénétrante  ,  insuppor- 
table ;  répand  des  vapeurs  blanches  ,  jaunâtres  ,  sur- 
tout .à  l'air  humide  7  a  une  couleur  jaune-rougeâtre 
plus  ou  moins  foncée. 

Usage.  Est  destiné  principalement  à  des  disso- 
lutions métalliques;  mais  sous  ce  rapport  il  est  sou- 
vent remplacé  par  Vacide  muriatique  oxigéné. 

Il  n'a  d'autre  usage  en  pharmacie  que  d'aider  ,  par 
son  action  sur  le  sulfure  d'antimoine ,  à  déterminer  les 
proportions  du  soufre  et  du  métal, 

ACIDE  OXALIQUE. 
Acide  Sacchamn.  v.  s. 
Acidum  oxalicum.  Lat. 
Ossi  saccarico.  Ital. 
'       Acid  saccharic.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Sur  deux  onces  d'amidon 
'pur  mis  dans  une  cornue  de  verre  ,  versez  six  onces 
d'acide  nitrique  concentré.  Laissez  agir  à  froid  le 
mélange  pendant  vingt- quatre  heures;  puis  chauf- 


1^4  AGI 

fez  doucement  la  cornue  placée  sur  un  barn  de  sable  ; 
jusqu'à  ce  qu'il  y  reste  une  substance  dense  ;  retirez 
la  cornue  et  laissez  la  refroidir  dans  un  lieu  frais  : 
il  s'y  formera  beaucoup  de  cristaux  d'acide  oxalique 
que  vous  recueillerez  ,  et  ferez  sécher  à  l'air  sur  du 
papier  Joseph;  gardez  ces  cristaux  dans  une  bou- 
teille de  verre. 

Caractère.  Cristaux  prismatiques  quadrilatères  , 
ou  en  petites  aiguilles  très-fines  irrégulières  j  saveur 
fortement  acide ,  non  désagréable  ;  rougit  la  teinture 
de  mauve  -,  soluble  dans  quatre  parties  d'eau  froide 
avec  une  espèce  de  cr/,  et  dans  deux  d'eau  bouil- 
lante. 

Mode  de  prescript.  On  l'emploie  dissous  dans 
l'eau  jusqu'à  agréable  acidité  ;  on  y  ajoute  assez  de 
sucre  ou  un  sirop  pour  en  faire  une  boisson  agréable , 
que  l'on  prescrit  à  la  même  dose  que  la  limonade. 

Quand  vous  voudrez  vous  servir  d'acide  oxalique 
comme  réactif  pour  découvrir  la  chaux ,  versez  quel- 
ques gouttes  de  sa  solution  dans  le  liquide  qui  peut 
contenir  de  la  chaux  pure  ,  ou  combinée  avec  un 
acide  ;  dans  le  cas  où  cette  terre  s'y  rencontrerait ,  il 
se  formera  aussitôt  un  précipité  blanc  pulvérulent 
d'oxalate  de  chaux  ,  qui  est  un  sel  insoluble. 

Vertu  et  usage.  De  l'acide  citrique.  Voyez  Acide 

CITRIQUE. 

Observations.  Quoique  l'acide  oxalique  soit  un 
réactif  commode  et  quelquefois  nécessaire  pour  dé- 
terminer la  présence  et  la  quantité  de  chaux ,  même 
dans  ses  combinaisons  avec  les  acides,  j'ai  démontré 
ailleurs  ,  qu'il  n'est  point  un  moyeu  aussi  sûr  et 


AGI  Ï25 

aussi  fidèle  que  l'a  cru  le  célèbre  Bergmann ,  et  que 
l'ont  cru  après  lui  tous  les  chimistes  modernes.  J'ai 
observé  en  1798  que  l'acide  oxalique  ne  manifestait 
pas  la  chaux  dans  les  phosphate,  nitrate,  muriate, 
tartrite  ou  sulfate  de  chaux ,  lorsqu'il  y  avait  dans 
ces  sels  un  léger  excès  d'acide.  De  même  l'acide 
oxalique  ne  précipite  pas  les  muriate  ou  nitrate  de 
baryte  oxidules  combinés  à  une  portion  de  chaux. 
Aussi  l'existence  de  la  terre  calcaire  n'est-elle  pas 
découverte  par  l'acide  oxalique  dans  une  solution  de 
muriate  de  baryte  saturée  contenant  un  sixième  d'eau 
de  chaux ,  et  s'il  se  fait  un  précipité  dans  la  solu- 
tion ,  c'est  de  Voxalate  de  baryte.  V oyez  Muriate 

DE  BARYTE. 

Non-seulement  l'acide  oxalique  est  un  réactif  in- 
fidèle pour  découvrir  la  chaux  dans  les  sçls  calcaires 
'  ou  barytiques  mentionnés  j  mais  il  l'est  encore  pour 
les  sels  magnésiens  parfaitement  neutres  ,  avec  les- 
quels la  chaux  est  souvent  combinée. 

Si  ,  à  huit  parties  d'une  solution  de  sulfate  de 
magnésie  bien  neutre  .  on  ajoute  une  partie 
d'eau  de  chaux  préparée  avec  soin  et  bien  saturée , 
le  mélange  est  très-limpide  ;  mais  il  est  insensible 
à  la  présence  de  l'acide  oxalique ,  dans  quelque  pro- 
portion qu'on  l'y  ajoute.  Le  même  phénomène  arrive 
précisément  avec  un  mélange  d'acétate  de  magnésie 
bien  neutre  ,  et  l'eau  de  chaux  dans  les  mêmes  pro- 
portions. Si  l'on  ajoute  une  partie  de  bonne  eau  de 
chaux  à  deux  parties  d'une  solution  bien  saturée  dç 
nitrate  de  magnésie ,  si  on  les  mêle  ensemble  ,  l'acide 
oxalique  n'indique  en  aucune  manière  la  chaux  qui 
y  existe ,  et  ou  la  découvre  par  tout  autre  moyen. 


126  AGI 

J'ai  voulu  rapporter  toutes  ces  expériences  pour  que 
les  chimistes  dans  leurs  analyses  fussent  en  garde 
contre  les  effets  de  l'acide  oxalique ,  qui  selon  toute 
apparence  ,  parce  qu'on  fa  cru  le  plus  fidèle  réactif 
pour  découvrir  la  chaux  dans  toutes  ses  combinai- 
sons, a  sans  doute  donné  lieu  à  beaucoup  de  disputes 
surl'existence  ou  la  non-existence  de  cette  terre  alcaline 
dans  différentes  substances  minérales,  sur-tout  dans  les 
pierres ,  et  à  beaucoup  d'erreurs  dans  les  analyses 
chimiques.  Bergmann  lui-même  ayant  dissous  une 
portion  de  calcul  de  la  vessie  urinaire  dans  l'acide 
nitrique j  et  essayé  la  solution  avec  l'acide  oxalique , 
n'aperçut  aucun  précipité.  Hinc^  àïl-il,  facile  posset 
quisquam  colligere  calculos  carere  terra  calcarea^ 
(juam  alias  aciclum  sacchari  confcstim  prodere 
solet.  Cependant  il  est  parvenu  par  d'autres  moyens 
à  reconnaître  la  présence  de  la  chaux  dans  le  même 
calcul.  (Opusc.  phjs.  et  chim.  j  tom.  IV,  p.  338.) 

On  devra  donc  considérer  l'acide  oxalique  comme 
un  moyen  infidèle  pour  découvrir  la  chaux  dans 
toutes  ses  combinaisons.  D'après  les  faits  que  j'ai 
rapportés  et  que  tout  le  monde  peut  aisément  vérifier, 
les  expériences  que  M.  Darracq  a  réunies  en  faveur 
de  cet  acide ,  sont  insuffisantes  ,  et  les  observations 
qu'il  a  faites  pour  conserver  à  l'acide  oxalique  le 
rang  que  jusqu'ici  lui  avaient  accordé  les  chimistes 
parmi  les  réactifs  ,  ne  sont  absolument  d'aucune  va- 
leur. 

L'acide  oxalique  dissous  dans  suffisante  quantité 
d'eau  est  d'une  acidité  très-agréable  j  il  peut  alors  ser- 
vir en  médecine  ,  à  la  plupart  des  usages  auxquels  on 
desline  l'acide  citrique.  Vojez  Acide  citrique. 


AGI  127 

*  Je  pense  qu'il  serait  prudent,  si  l'on  se  déterminait  à 
employer  l'acide  oxalique  en  médecine,  de  le  faire  dissou- 
dre dans  l'eau  distillée ,  et  cristalliser  de  nouveau  ;  j'ai  re- 
marqué plusieurs  fois  que  l'acide  oxalique  de  la  première 
cristallisation,  quoique  bien  lavé  et  bien  égoutté,  dégageait 
au  bout  de  quelque  tems  du  gaz  nitreux  ,  ce  qui  n'a  pas 
lieu  lorsque  cet  acide  a  été  cristallisé  dans  l'eau  distillée.  (P.) 

ACIDE  PHOSPHGRIQUE. 
Acide  du  phosphore,  v.  s. 
Acidum  phosphoricum.  Lat. 
Ossifosforico.  Ital. 
Acid  pliospboric.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Mettez  du  phosphore  dans 
du  gaz  oxigène  contenu  dans  une  eloche  de  verre 
placée  sur  le  mercure  j  allumez  le  phosphore  par  le 
moyen  d'un  fd-de-fer  rouge  de  feu  et  courbé.  Faites 
dissoudre  dans  de  l'eau  distillée  l'acide  phosphorique 
qui  se  sera  formé ,  et  conservez  le  liquide  dans  un 
flacon  convenable  (  Lavoisier  ). 

Autre  procédé.  Sur  une  partie  de  phosphore 
réduit  en  petites  lames  et  mis  dans  une  cornue 
de  verre  ,  versez  cinquante  parties  d'acide  nitrique 
concentré  ;  échauffez  la  cornue  et  distillez  douce- 
xnent  l'acide  nitrique.  Ce  qui  reste  est  l'acide  phos- 
phorique très-pur. 

Caractère.  Transparent ,  inodore  ;  d'une  saveur 
^cide  très-forte  ;  fixe  au  feu  ;  susceptible  de  se  cris- 
lalliser  et  de  se  vitrifier  par  l'évaporation  et  par  la 
fusion ,  lorsqu'il  est  à  l'état  concret  déliquescent,  etc. 

Mode  de  prescript.  Dissous  dans  l'eau  distillée , 
miellée  ou  sucrée. 

V ertus.  Anti-excitant ,  débilitant ,  rafraîchissant , 


128  AGI 

résolutif  j  il  fournit  un  principe  immédiat  aux  solides 
animaux. 

Usage  interne.  Fièvres  sthéniques  ,  affections 
cancéreuses  de  l'utérus  (  Hacke  )  ;  carie  syphilitique 
(  Hartenkeil  ). 

Usage  extérieur.  Tumeurs  blanches  ,  exostoses. 

Dose.  Depuis  vingt  grains  jusqu'à  vingt-quatre. 

ACIDE  PRUSSIQUE. 
Acidum  Prussicum,  Lat. 
Ossiprussico.  Ital. 
Acid  prussic.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Prenez  deux  onces  de  bleu 
de  Prusse  pulvérisé  ,  une  once  d'oxide  rouge  de 
mercure  par  l'acide  nitrique  (précipité  rOuge,  v.  s.  ) 
et  six  onces  d'eau.  Mettez  le  mélange  dans  une  cu- 
curbite  de  verre  ,  faites  bouillir  pendant  quelques 
minutes  en  agitant  continuellement ,  jusqu'à  ce  qu'il 
prenne  une  couleur  de  vert -pomme.  Filtrez  le 
tout ,  lessivez  le  résidu  avec  deux  autres  onces  d'eau 
bouillante.  Ajoutez  à  la  liqueur  filtrée  deux  onces  de 
limaille  de  fer  non  rouillée  et  trois  drachmes  d'acide 
sulfurique  concentrée  j  agitez  le  mélange  pendant 
quelques  minutes  ;  il  prend  alors  une  couleur  noir 
en  désoxidant  le  mercure  j  il  se  développe  une  odeur 
analogue  à  celle  des  fleurs  de  pêchers  ,  particulière 
h,  l'acide  prussique.  Décantez  et  mettez  le  tout  à 
distiller  dans  une  cornue  à  un  féu  doux.  Lorsqu'on 
a  obtenu  la  cinquième  partie  du  liquide  contenu 
dans  la  cornue,  on  suspend  l'opération.  On  garde 
le  produit  dans  un  flacon  de  verre  bien  bouché  et  à 
l'abri  de  la  lumière. 


AGI  129 

Caractère.  Odeur  forte  de  fleurs  de  pêchers  ou 
d'amandes  amères;  saveur  douceâtre,  acre,  brûlante, 
ne  rougissant  pas  la  teinture  de  tournesol ,  il  s'unit 
dilEcilement  aux  alcalis  et  aux  terres  ,  mais  il  décom- 
pose les  sulfures  alcalins  et  la  solution  de  savon  ; 
il  forme  du  bleu  de  Prusse  avec  les  sels  suroxidés 
de  fer.  Il  se  décompose  au  feu  et  à  la  lumière  vive. 

Mode  de  prescript.  Etendu  dans  l'eau  simple  ou 
dans  une  eau  aromatique  ,  ou  dans  les  compositions 
aqueuses  anti-excitantes. 

f^ertus.  Anti-excitant  difFusible  (  assoupissant  )  ; 
se  rapprochant ,  pour  la  vertu ,  de  l'eau  de  laurier- 
cerise  j  anthelmintique. 

Usage.  Maladies  sthéniques  (  Voyez  Eau  de  lau-- 

RTER-CERISE  )  ^  IcS  VCrS. 

Dose.  Depuis  quatre  jusqu'à  six  gouttes  :  on  peut 
^augmenter  la  dose  dans  quelques  circonstances. 

Observations.  Le  professeur  Borda  a  été  le  pre- 
mier qui  ait  employé  en  médecine  l'acide  prussique 
et  en  ait  déterminé  l'action.  On  est  porté  à  croire  que 
a  partie  active  de  l'eau  de  laurier-cerise  ,  de  fleurs 
de  pêchers  ,  d'amandes  amères ,  etc.  dépend  prin- 
cipalement de  la  présence  de  cet  acide.  Vojez  Eau 

DE  laurier-cerise,  EaU  d'am ANDES  AMERES. 

On  s'oppose  aux  mauvais  efî'ets  de  l'acide  prus- 
sique par  l'ammoniaque. 

ACIDE  SUCCINIQUE. 

Sel  VOLATIL  de  succin.  v.  s. 
Acidum  succinicum .  Lat. 
Ossisuccinico.  Ital. 
Acid  succinic.  Angl, 

Mode  de  préparât.  Distillez  du  succin  concas- 


i3o  AGI 

se ,  comme  il  sera  dit  en  parlant  de  Yépjrèle  de 
siiccin.  Vous  séparerez  l'acide  siiccinique  concret 
de  riitiile  avec  une  spatule  de  verre  ,  et  le  ferez 
sécher  sur  mi  papier  non  collé.  Vous  pourrez  le 
rectifier  en  le  sublimant  de  nouveau  dans  un  vase 
convenable  après  l'avoir  mêlé  au  sable ,  ou  bien  par 
des  solutions  et  cristallisations  successives. 

Caractère.  Plus  ou  moins  coloré  ,  selon  qu'il 
est  plus  ou  moins  purifié  ;  odeur  d'huile  de  succin  • 
d'une  saveur  acre  acide  ;  soluble  dans  l'eau  et  dans 
l'alcohol. 

Obserç^atiojis.  L'acide  succinique  concret,  autre- 
fois connu  sous  le  nom  de  sel  de  succin ,  doit  toutes 
ses  vertus  à  l'huile  avec  laquelle  il  est  combiné,  et  dont 
on  le  débarrasse  difficilement  par  les  rectifications. 
Il  résulte  de  là  que  tant  dans  les  préparations  phar- 
maceutiques ,  dans  lesquelles  on  fesait  entrer  l'acide 
succinique ,  que  dans  les  usages  de  la  médecine  aux- 
quels on  le  destinait ,  il  est  préférable  de  prescrire 
immédiatement  Vhuile  de  succin  rectifiée  et  mêlée 
à  des  potions  convenables. 

Kojez  Huile  de  succin  ,  Carbonate  d'ammoniaque 

HUILEUX  DE  SUCCIN. 

ACIDE  SULFUREUX. 

Esprit  de  soufre  par  ia  cloche,  v.  s, 
Acidum  suljurosum.  Lat. 
Ossisolforoso.  Ital. 
Acid  sulphureous.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Mercure  une  partie. 

Acide  sulfurique  deux  parties. 


ACI  r3i 

Mettez  ces  matières  dans  un  mati  as  àlong  col  auquel 
est  adapté  un  tube  courbé  qui  plonge  au  fond  de  l'eau 
contenue  dans  un  flacon  de  Voulf  :  l'acide  sulfurique 
qui  se  dégage  en  même  tems  que  l'acide  sulfureux, 
est  arrêté  et  dissous  dans  l'eau  de  ce  premier  flacon  -, 
de  celai-ci  part  un  second  tube  destiné  à  conduire 
le  gaz  acide  sulfurique  dans  une  ou  plusieurs  autres 
bouteilles  remplies  d'eau ,  suivant  la  quantité  d'acide 
sulfureux  qu'on  se-propose  d'obtenir.  Ge  procédé 
est  assez  avantageux  lorsqu'on  peut  utiliser  le  sulfate 
acide  de  mercure  qui  reste  dans  la  cornue. 
oyez  Sublimé  corrosif  et  Mercure  doux. 
Dans  le  cas  contraire ,  comme  l'ont  très-bien  fait 
remarquer  MM.  Fourcroy  et  Vauquelin  :  «  Le  prix 
»  du  mercure  et  le  travail  qu'il  exige  pour  être  ra- 
»  mené  à  l'état  métallique  ,  ne  permettraient  pas  de 
»  l'employer  dans  les  arts  et  dans  la  pharmacie  pour 
»  la  préparation  de  l'acide  sulfureux  j  mais ,  comme 
»  il  n'est  pas  nécessairé  que  cet  acide  soit  aussi  pur 
»  que  pour  les  expériences  exactes  de  cliimie  ,  on 
»  peut  substituer  à  ce  métal  des  substances  végé- 
;>  taies ,  telles  que  des  pailles  hachées ,  de  la  sciure 
»  de  bois,  du  charbon ,  du  sucre,  etc.  Les  matières 
»  animales  doivent  être  rejettées  de  la  préparation 
»  de  l'acide  sulfureux  destiné  à  la  médecine,  car  elles 
»  lui  communiquent  une  odeur  désagréable.  » 

Parmi  les  substances  végétales  que  nous  venons 
de  citer,  le  charbon  nous  parait  mériter  la  préfé- 
rence j  nous  l'avons  souvent  employé  pour  préparer 
en  grand  l'acide  sulfiu-eux.  Les  proportions  qui  nous 
ont  paru  les  plus  convenables  sont  : 

Charbon  une  partie. 

Acide  sulfurique  six  parties. 


i32  AGI 

On  procède  du  reste  comme  avec  le  mercure  ,  il 
faut  seulement  augmenter  les  dimensions  de  l'appa- 
reil et  substituer  des  tonneaux  aux  flacons  de  Voulf 
lorsqu'on  opère  en  grand. 

Caractère.  Liquide,  transparent,  incolore  j  odeur 
vive ,  pénétrante ,  analogue  au  soufre  en  combustion  ; 
saveur  vive,  chaude,  piquante  et  désagréable,  laissant 
ime  impression  de  soufre  qui  excite  long-tems  le  cra- 
chement j  il  provoque  fortement  la  toux.  11  ne  rougit 
pas  le  sirop  de  violette ,  mais  il  fait  repasser  au  bleu 
celui  qui  a  été  rougi  par  les  acides.  (  Voyez  mes 
Observations  sur  l'acide  sulfureux.  Annales  de  Chi- 
mie ^  tom.  60,  pag.  253.) 

Vertus  et  usage.  Il  agit  comme  irritant  violent 
sur  les  bronches  ;  il  rétablit  le  mouvement  de  la  res- 
piration chez  les  animaux  asphyxiés  par  le  gaz  acide 
carbonique,  en  les  exposant  à  sa  vapeur.  (Bucquet.) 

Pour  purifier  l'air,  pour  exciter  le  sens  de  l'odorat. 

(  SCHWILGUÉ.  ) 

*  Ohseivations.  Quoique  l'acide  sulfureux  soit  aujourd'hui 
fort  peu  usité  en  médecine,  et  que  par  cette  raison  sans 
doute  l'auteur  de  cet  ouvrage  n'ait  pas  cru  devoir  lui  con- 
sacrer un  article  particulier ,  le  traducteur  s'est  déterminé 
à  décrire  le  procédé  ,  parce  que  cet  acide  liquide  est  au- 
jourd'hui assez  employé  dans  les  arts  ,  et  que  souvent  les 
pharmaciens  sont  à  même  d'en  fournir  aux  artistes. 

Cet  acide  est  du  nombre  des  niédicamens  qui  à  cause 
de  leur  prompte  altérabilité  doivent  être  souvent  renou- 
velés. Les  flacons  destinés  à  le  contenir  doivent  être  tenus 
le  plus  pleins  possible  et  à  l'abri  de  la  chaleur.  On  con- 
fond quelquefois  dans  les  prescriptions  médicales  cet 
acide  pur  avec  l'esprit  de  soufre  par  la  cloche  ;  médicament 


AGI  i33 

peu  usité,  composé  d'acide  sulfurique  et  sulfureux  dans 
des  proportions  très-variées.  (P.  ) 

ACIDE  SULFUREUX  ÉTHÉRÉ. 
Huile  douce  de  vin.  v.  s. 
Acidum  sulfurosum  œthereum.  Lat. 
Ossisolforoso  ethereo.  Ital. 
Ethereal  acid  sulphureous.  Angl. 

Mode  de  préparât.  On  chauffe  promptement 
dans  un  bain  de  sable  et  avec  un  feu  soutenu  un 
mélange  de  parties  égales  d'acide  sulfurique  et  d'al- 
coliol ,  jusqu'à  ce  qu'il  se  manifeste  des  vapeurs  blan- 
ches. 11  se  forme  une  liqueur  huileuse  jaune , 
connue  sous  le  nom  huile  de  vin.  Adaptez  alors  un 
nouveau  récipient ,  en  continuant  la  distillation  ,  et 
vous  obtiendrez  une  grande  quantité  de  cette  subs- 
tance. 

Caractère.  D'une  couleur  jaune  plus  ou  moins 
foncée  ,  transparente  ;  d'une  consistance  un  peu  hui- 
leuse j  d'une  odeur  très-forte  d'acide  sulfureux  éthé- 
ré  ;  décomposable  par  la  potasse ,  par  la  soude ,  par 
la  chaux  ,  par  la  magnésie  ,  par  la  baryte  ,  par  la 
strontiane ,  etc. ,  qui  s'unissent  à  l'acide  sulfureux  , 
et  en  séparent  l'éther  qui  n'est  qu'une  substance  hui- 
leuse bitumineuse. 

Usage.  Peut  servir  à  la  préparation  de  l'éther 
sulfurique  ,  en  le  distillant  avec  les  substances  alca- 
lines ou  les  terres  mentionnées.  Toutefois  ses  vertus 
médicinales  ne  sont  pas  encore  bien  déterminées. 

Observatioîis.  Les  chimistes  ont  avancé  diffé- 
rentes opinions  sur  la  nature  de  la  substance  dite 
huile  douce  de  vin.  Selon  Fourcroy,  c'est  de  l'éther 


i34  AGI 

chargé  de  carbone  {Système  de  Connais,  tom.  7.  ) 
Canefri  croyait  avoir  tro,iivé  qu'elle  était  composée 
d'étlier  et  d'acide  sulftirique  (  Bibl.  physique  d'Eu- 
rope ,  tom.  9.  )  Cependant  elle  n.e  contient  réelle- 
ment pas  d'acide  sulfurique  ,  mais  Lien  de  l'acide 
sulfureux  ,  comme  je  l'ai  démontré  ailleurs  (  Ann. 
di  Ch.  ,  tom.  22  ,  i8o5.  )  Pour  cela,  il  faut  chauffer 
suffisamment  le  mélange  d'alcohol  et  d'acide  sulfu- 
rique pour  former  en  même  tems  de  l'acide  sulfureux 
et  de  l'éther  par  la  réaction  réciproque  des  deux 
liquides,  sans  quoi  on  n'obtient  pas  ^ huile  douce 
de  vin.  Dans  cette  opération  le  carbone  de  l'alcohol 
désoxigène  l'acide  sulfurique ,  et  le  change  en  acide 
sulfureux  dans  l'instant  même  que  l'alcohol  s'éthc- 
rise.  La  couleur  plus  ou  moins  foncée  de  ce  composé 
provient  de  la  combinaison  d'une  petite  quantité 
d'une  substance  huileuse,  examinée  avep  soin  par"* 
MM.  Henri  et  Vallée  (  Observations  sur  l'Ether  et 
examen  de  l'huile  connue  sous  le  nom  d'huile 
éthérée 3  d'huile  douce  de  vin.  i8o5.) 

De  même  dans  le  procédé  de  la  décomposition  de 
l'huile  douce  de  vin  par  la  potasse ,  indiqué  par  le 
collège  des  médecins  de  Londres  (  The  Edimh.  new  \ 
Dispensatorj  pag.  5 16,  1804)5  on  obtient  l'éther  i 
à  une  légère  chaleur  ,  et  il  reste  dans  la  cornue  une  ! 
huile  particulière  nageant  sur  une  liqueur  aqueuse. 
Cette  huile  ne  contient  pas  un  atome  d'acide  sulfu-  ) 
reux  ,  ni  d'éther ,  et  ceux-là  ont  mal  observé  sa  cou- 
leur,, qui  l'ont  voulu  confondre  avec  l'huile  douce 
de  vin. 

Les  observations  faites  avec  soin  par  MM.  Henry 
et  Vallée  ont  cependant  confirmé  notre  opinion  , 


A  C  I  i35 

que  les  principaux  composaus  deV huile  douce  devin, 
sont  ledier  et  l'acide  sulfureux.  Ils  l'ont  décomposée 
avec  la  potasse  et  ont  obtenu  les  cinq  sixièmes  d'éther 
très -pur  marquant  55  degrés  à  l'aréomètre.  Il  resta 
dans  la  cornue  un  sulfite  de  potasse  ,  et  de  l'huile 
saponifiée  par  l'alcali  caustique  qui  se  trouvait  en 
excès.  Ils  saturèrent  l'alcali  avec  l'acide  sulfurique 
étendu  d'eau  ,  et  virent  après  surnager  une  Imile  de 
couleur  dorée  ,  onctueuse  au  toucher  ,  d'une  saveur 
d'abord  douce  ,  mais  qui  ensuite  finissait  par  être 
âcre  ;  d'une  odeur  bitumineuse  comme  succinée  ,  peu 
volatile  dans  cet  état ,  immiscible  à  l'eau  ,  soluble 
dans  l'alcohol  et  dans  l'éther  ,  décomposable  par 
l'acide  nitrique  concentré  ,  susceptible  de  se  combi- 
ner de  nouveau  avec  les  alcalis  caustiques. 

*  La  dénomination  d'acide  sulfureux  étliéré  ,  employée 
par  M.  Brugnatelli  pour  désigner  le  composé  appelé  très- 
improprement  jusqu'ici  huile  douce  de  vin ,  ne  nous  paraît 
pas  suffisamment  exacte  ;  elle  semblerait  faire  croire  que 
l'acide  sulfureux  est  le  principe  prédominant  de  ce  produit , 
tandis  que  f  éther  y  entre  pour  les  cinq  sixièmes  ,  d'après  les 
observations  de  MM.  Henry  et  Vallée ,  adoptées  par  l'au- 
teur lui-même.  Cette  dénomination  d'ailleurs  exclut  toute 
idée  d'un  troisième  corps  qui  me  paraît  jouer  ici  un  rôle 
principal-  Je  veux  parler  de  l'huile  bitumineuse  sans  la- 
quelle ce  qu'on  nomme  huile  douce  de  vin  n'existerait  pas. 
En  effet ,  on  ne  parvient  pas  à  former  de  l'huile  douce  de 
vin  en  combinant  directement  du  gaz  acide  sulfureux  avec 
de  l'éther.  On  n'obtient  ainsi  que  de  l'éther  sulfureux  , 
dont  l'odeur  et  la  couleur  diflerent  totalement  de  celles  de 
l'huile  douce. 

J'ai  préparé  ,  ainsi  que  MM.  Henry  et  Vallée  ,  une  très- 
grande  quantité  d'éther  sulfurique  ,  et  j'ai  observé  la  ma- 


i36  AGI 

jeure  partie  des  faits  consignés  dans  la  notice  qu'ils  ont 
^lubliée  sur  l'huile  douce;  mais  je  ne  puis  être  de  leur  avis 
sur  la  qualité  de  1  ether  obtenu  en  traitant  par  la  potasse 
cette  combinaison  triple  d'étlier ,  d'acide  suU'ureux  et 
d'huile. 

Je  sais  qu'on  peut,  à  l'aide  d'une  rectification  soignée  , 
amener  ce  liquide  au  même  degré  de  légèreté  spécifique 
que  l'éther  le  plus  pur  j  mais,  soit  qu'on  l'abandonne  dans 
un  vaisseau  ouvert ,  soit  qu'on  le  laisse  évaporer  dans  la 
main ,  ou  qu'on  le  mêle  avec  beaucoup  d'eau  ,  on  y  recon- 
naît toujours  l'odeur  très-prononcée  d'huile  bitumineuse 
que  cet  étlier  retient  en  état  de  combinaison  intime.  Plu- 
sieurs expériences  m'ont  prouvé  que  des  rectifications  réi- 
térées avec  l'eau ,  avec  les  alcalis  ou  avec  les  terres  ne 
peuvent  détruire  cette  combinaison  (i).  Cet  éther  pos- 
sède probablement  des  propriétés  différentes  de  celles  de 
rétherpur  ;  plus  éthéré  que  la  liqueur  anodine  d'Hofl'mann, 
il  contient  aussi  plus  d'huile  douce  que  ce  dernier  médica- 
ment. D'après  toutes  ces  considérations,  je  proposerai  de 
désigner  la  liqueur  connue  anciennement  sous  la  dénomi- 
nation à'huile  douce  de  vin  ,  non  rectifiée  ,  par  celle  ^éther 
oléo -sulfureux  ,  et  la  même  substance  privée  d'acide  sulfu" 
reux  par  le  nom  dïéther  huileux.  (P.) 

AÇIDE  SULFURIQUE  ALCOHOLISÉ. 
Elixir  acide  de  Haller.  V.  s. 
Eau  de  Rabel. 
A-cidum  salfuricwn.  Lat. 
Ossisolfoi'ico  alcoolizzato.  liai. 
Acid  sulfuric  with  alcohol.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Versez  à  trois  reprises  deux 
onces  d'alcohol  sur  deux  onces  d'acide  sulfuriquc 
distillé  ,  contenu  dans  une  fiole  de  verre.  A  chaque 


r-'    ■  —  —  ~ 

Vojez  Annales  dç  Chimie  ,  année  i8o5. 


AGI       '  i37 

afFuslon  ,  agitez  et  laissez  refroidir  le  mélange  avant 
d'ajouter  une  nouvelle  dose  d'alcohol.  Gardez -le 
dans  un  flacon  de  verre  bien  bouché. 

Caractère.  Limpide  comme  l'eau  ;  odeur  agréable, 
légèrement  vineuse  ;  saveur  chaude ,  acide  ,  piquante , 
légèrement  sulfureuse. 

Mode  de  prescript.  Etendu  avec  l'eau  simple  ou 
sucrée  ,  ou  bien  mêlé  aux  compositions  aqueuses. 

Vertu.  Rafraîchissant ,  débilitant ,  astringent. 

Usage  interne.  Hémorrhagie  j  flux  immodéré  des 
règles  j  la  goutte  sthénique  3  spasme  j  délire  sthé- 
nique. 

Externe.  Contusions  -,  la  gale. 
Dose.  Depuis  un  demi-scrupule  jusqu'à  une  demi- 
draclmie  dans  six  ou  huit  onces  d'eau  ,  ou  de  potion 
\  aqueuse. 

Observations.  Cette  préparation  ,  connue  autre- 
fois sous  le  nom  à'Elixir  acide  de  Haller  ,  se  trouve 
difficilement  bien  faite  dans  les  pharmacies  où  l'on 
ne  fait  pas  usage  d'acide  sulfurique  purifié  :  mais 
quand  bien  même  elle  serait  exécutée  avec  exacti- 
tude ,  elle  est  bien  éloignée  d'avoir  la  vertu  que  l'on 
voulait  attribuer  aux  éliocirs  ,  sur-tout  la  vertu  ex- 
V  citante.  Déjà  différens  médecins  praticiens  avaient 
'/  observé  dans  cet  élixir  une  vertu  contraire  à  celle 
qu'on  lui  supposait.  A  dire  vrai ,  ses  vertus  sont  cel- 
les de  l'acide  sulfurique  un  peu  mitigé  par  l'alcohol. 
/Voj5-/<?r  prescrit  d'y  ajouter  de  Yalcohol éthéré  d'acide 
nitrique  ,  et  s'applaudit  beaucoup  de  cette  addition  , 
parce  que  le  mélange  devient  nécessairement  plus 
excitant ,  grâce  à  Y  acide  nitrique  et  à  Yéther,  Voyez 


i38  AGI 

Acide  iwmiiATiQûE  oxigéné  et  Acide  nitrique.  Ce- 
pendant ,  en  réfléchissant  que  l'acide  suHurique  libre 
qui  se  rencontre  dans  notre  préparation  ,  agit  dans 
un  sens  tout-à-fait  contraire  à  celui  de  l'alcohol  éthcré 
d'acide  nitrique  ,  de  manière  qu'il  émousse  grande- 
ment sa  vertu  médicale  ,  nous  conseillons  aux  méde- 
cins ,  au  lieu  de  prescrire  l'acide  suif uri  que  alcoho- 
lisé  ,  lorsqu'il  s'agit  d'exciter  ,  de  recourir  immédiate- 
ment à  l'alcohol  éthéré  d'acide  nitrique  ,  préparation 
déjà  connue  et  recommandée  sous  le  nom  d'esprit 
de  nître  dulcijié  ,  et  de  garder  pour  d'autres  cas 
l'acide  suif  uri  que  alcoholisé. 

Avec  un  mélange  fait  peu-à-peu  d'une  partie  d'a- 
cide sulfurique  et  trois  parties  d'alcohol ,  on  obtient 
de  l'acide  sulfurique  alcoholisé  ,  anciennement 
connu  sous  le  nom  d'eau  de  Rabel y  aujourd'hui 
peu  usité. 

ACIDE  SULFURIQUE  AVEC  L'ALCOHOL  AROINIA- 
TIQUE. 

Elixir  acide  aromatique.  V.  s. 
jlcidwn  sulfuricum  cum  alcohole  aromatico.  Lat. 
Ossisolforico  con  alcoole  aromatizato.  Ital. 
Acid  sulpliuric  with  aromatic  alcoliol  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  digérer  pendant  deux 
jours  à  une  chaleur  de  35  à  40  degrés  -j-  o  un  mé- 
lange de  vingt- quatre  onces  d'alcohol  et  de  trois 
onces  d'acide  sulfurique.  Ajoutez  ensuite  de  cannelle , 
degérofle,  de  gingembre,  de  chaque  trois  drachmes, 
de  feuilles  de  menthe  poivrée  et  de  menthe  frisée  , 
de  chaque  une  demi-once.  Laissez  digérer  à  froid 
pendant  six  autres  jours  ;  exprimez  à  travers  un  linge, 


AGI  i39 

puis  filtrez  au  papier  non  colle  ,  et  gardez  dans  des 
vases  de  cristal  bien  bouchés. 

Caractère.  Saveur  acidulé ,  alcoliolique ,  aroma- 
tique ;  odeur  agréable  ;  de  couleur  jaune-obscure. 

Mode  de  prescript.  Associé  à  des  potions  exci- 
i  tantes. 

Vertu.  Excitant ,  astringent. 

Usage.  Les  héraorrliagies  astliéniques ,  les  fièvres 
asthéniques. 

Dose.  De  demi-scrupule  à  deux  drachmes. 

Observations.  L'acide  sulfurique  se  trouvant 
encore  libre  dans  cette  préparation  ,  diminue  beau- 
coup la  vertu  excitante  des  substances  aromatiques. 
Dans  .les  cas  où  l'excitation  est  indiquée  ,  les  pra- 
\  ticiens  préfèrent  les.  alcohols  éthérés  ou  aromatiques 
sans  mélange  d'acide  sulfurique. 

ACIDE  SULFUKIQUE  ÉTENDU. 
Esprit  de  vitriol,  v.  s. 
j4.cidum  sulfuricum  diîutwn.  Lat. 
Ossisolforico  diluto.  Ital. 
Dilut  acid  sulphuric.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  acide  sulfurique  pur 
et  concentré  une  partie,  mêlez  peu-à-peu  avec 
trois  parties  d'eau  pure  contenue  dans  un  matras.  Le 
mélange  étant  refroidi ,  versez-le  dans  un  flacon  de 
cristal  bouché  à  l'émeri  ,  et  gardez  à  l'abri  de  la 
poussière. 

Caractère.  Limpide  ,  transparent ,  inodore  ,  plus 
fluide  que  l'acide  sulfurique  pur  j  d'une  saveur  forte- 


i4o  AGI 

ment  acide  ;  rougissant  les  teintures  bleues  des  vio- 
lettes ,  de  la  mauve  ,  du  tournesol ,  etc. 

Mode  de  prescript.  Voyez  Acide  sdlfurique  pur. 

Vertus  et  usage.  Idem. 

Dose.  Proportionnée  à  la  quantité  d'acide  sulfuri- 
que  qu'il  contient. 

*  Obseri^ations.  Quelques  pharmacopées  désignenî  l'a- 
cide sulfurique  étendu  sous  la  triple  dénomination  d'esprit 
de  vitriol ,  d'esprit  de  soufre  par  la  cloche  ,  ou  simplement 
d'esprit  de  soufre,  ce  qui  peut  donner  lieu  à  des  erreurs 
graves.  En  efl'et ,  ce  qu'on  doit  entendre  par  esprit  de  soufre, 
esprit  de  soufre  par  la  cloche  n'est  autre  chose  que  de  l'acide 
sulfureux  dont  le  mode  d'action  est  nécessairement  difîé- 
rent  de  l'acide  sulfurique.  C'est  encore  ici  qu'il  faut  lecon- 
naître  la  nécessité  d'une  nomenclature  méthodique.  Voyez 
Acide  sulfureux.  (P.  ) 

ACIDE  SULFURIQUE  PUR. 

Huile  de  vitriol  distillée,  v.  s. 
yicidum  sulfuricum  purum.  Lat. 
Ossisolforico  puro.  Itaî. 
Pure  acid  sulfuric.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Mettez  une  livre  d'acide  sul- 
furique du  commerce  dans  une  cornue  de  verre  : 
placez  la  cornue  sur  un  bain  de  sable  ,  et  distillez. 
Séparez  la  partie  aqueuse  qui  distille,  avant  que  l'acide 
sulfurique  entre  en  ébullition,  et  recevez  ensuite 
l'acide  sulfurique  qui  sera  pur  et  concentré. 

Caractère.  Limpide  ,  transparent  ,  inodore  ,  sans 
couleur,  dense;  d'un  poids  spécifique  double  de  l'eau 
distillée  ;  d'une  saveur  acide  très-forte  ,  caustique  ; 
rougissant  vivement  les  teintures  végétales  de  tour- 


AGI  i4i 

Tiesol ,  ^alcea  purpurea  ;  décomposable  par  divers 
icombusdbles  ,  sur-tout  par  le  carbone  rouge  ;  se  con- 
gèle à  quelques  degrés  au-dessous  de  zéro  j  condense 
l  eau  et  élève  la  température ,  se  vaporise  à  120  degrés 
au-dessus  de  zéro  ^  est  hygrométrique  à  l'air.  Con- 
Itient  environ  0,71  de  soufre  ,  et  0,29  d'oxigène. 

Mode  de  prescript.  Etendu  dans  suffisante  quan- 
Itité  d'eau  simple  ,  miellée  ,  ou  sucrée  jusqu'à  agréa- 
I  ble  acidité  ;  on  en  forme  une  boisson  acidulé  autre- 
Jfois  connue  sous  le  nom  de  Limonade  minérale. 

Vertu.  Rafraîcbissant ,  débilitant  ,  coagulant  l'al- 
bumine ,  astringent. 

.   Usage.  Les  fièvres  et  hémorrbagies  sthéniques  ; 
rl  nausées  causées  par  la  saburre  ;  soif  stliénique  ;  la 
petite  .vérole. 

^  Dose.  Depuis  un  scrupule  jusqii'à  une  drachme 
I  dans  huit  onces  d'eau. 

Caractère  vénéneux.  Si  par  hasard  on  avale  de 
l'acide  sulfurique  concentré  ,  il  agit  comme  poison 
I  désorganisant  ;  il  enflamme  les  parties  qu'il  touche  , 
!  les  corrode  et  les  fait  passer  à  la  gangrène. 

Lj    Antidote.  Les  solutions  alcalines  ,  la  lessive  des 
f  cendres  ,  l'eau  de  savon  ,  la  magnésie  ,  et  ensuite 
l'huile  de  ricin, 

.  Préparations.  L'éther ,  et  la  liqueur  éthérée  d'acide 
sulfurique  ;  le  savon  acide  d'acide  sulfurique.  11  sert 
à  beaucoup  d'autres  préparations  pharmaceutiqiies. 


i/p  A  C  î 

ACIDE  TARTARIQUE. 
Sel  acide  du  tahthe.  v.  s. 
JLcidum  iarlavicum.  Lat. 
Ossitartarico.  Ital. 
Acide  tartaveous.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  dissoudre  du  tartrate 
acidulé  de  potasse  dans  l'eau  bouillante  ;  ajoutez  à  la 
solution  de  la  chaux  pure  bien  sèche  et  pulvérisée , 
laquelle  s'unit  à  l'acide  tartareux,  et  continuez  à 
ajouter  de  la  chaux  jusqu'à  ce  que  le  mélange  qu'on 
agite  avec  une  spatule  de  verre  ou  de  bois  soit  alca- 
lin. On  recueille  le  sel  de  nouvelle  formation  ou 
le  tartrate  de  chaux,  et  on  lave  avec  l'eau  froide. 
La  liqueur  cpii  passe  tient  en  solution  de  la  potasse , 
qu'on  peut  recueillir  par  l'évaporation  ;  si  au  lieu  de 
chaux ,  vous  faites  usage  du  carbonate  de  chaux ,  vous 
retrouverez  dans  la  liqueur  filtrée  du  tartrate  de  po- 
tasse ,  et  vous  obtiendrez  moins  d'acide  tartarique. 
Versez  sur  le  tartrate  de  chaux  de  l'acide  sulfurique 
étendu  dans  huit  fois  son  poids  d'eau.  Laissez  di- 
gérer le  mélange  pendant  environ  douze  heures  , 
en  l'agitant  de  tems  en  tems  avec  la  spatule.  L'acide 
sulfurique  décompose  le  sel  terreux  ,  s'unit  à  la  chaux 
avec  laquelle  il  forme  le  sulfate  de  chaux  qui  se  pré- 
cipite ,  et  laisse  libre  l'acide  tartarique  qui  se  trouve 
en  solution  dans  le  liquide  surnageant.  Si  par  hasard 
il  contenait  quelques  portions  d'acide  sulfurique ,  vous 
le  reconnaîtriez  avec  l'acétate  de  plomb  ,  qui  forme 
avec  cet  acide  un  sel  insoluble  dans  l'acide  acétique, 
tandis  qu'il  est  très-soluble  lorsqu'il  est  formé  avec 
l'acide  tartarique  pur.  Vous  débarrasserez  l'acide  tar- 
tarique de  l'acide  sulfurique  avec  de  nouveau  tartrate 


AGI  143 

de  chaux.  L'acide  tartarique  liquide  étant  pur ,  vous 
le  ferez  évaporer  jusqu'à  la  consistance  de  sirop; 
vous  le  porterez  à  cristalliser  dans  un  lieu  frais.  Les 
cristaux  d'acide  tartarique  se  conservent  dans  un 
local  de  verre  bien  bouché. 

Caractère.  Cristallisation  variée  ;  d'une  saveur 
acide ,  acerbe  j  soluble  dans  l'eau  :  cette  solution 
versée  dans  celle  de  tartrate  de  potasse  ,  ou  de  po- 
tasse simple ,  régénère  le  tartrate  acidulé  de  potasse. 
L'acide  tartarique  se  décompose  au  feu  :  quand  il  est 
sec  ,  il  est  inaltérable  à  l'air. 

Mode  de  presciHpt.  Dissous  dans  l'eau  simple, 
sucrée  ou  miellée. 

Vertus  ,  usage.  Comme  l'acide  oxalique. 

ACIER  PULVÉRISÉ. 

Chalybs  pulueiisatum.  Lat. 
Acciajo  polverizato.  Ital. 
Steel  pulverized.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  de  la  limaille  d'acier 
récente  ;  réduisez-la  en  pDudre  fine  dans  un  mortier 
de  fer  avec  un  pilon  de  même  métal  ;  passez  la  pou- 
dre à  travers  un  tamis  de  soie  fin  •  gardez  cette 
poudre  dans  un  vase  de  verre,  à  l'abri  de  l'humi- 
dité. 

Caractère.  Poudre  très- fine ,  de  couleur  noire 
légèrement  stjptique ,  attirable  par  l'aimant. 

Mode  de  prescript.  Avec  quelques  aromates  et 
autres  substances  concrètes  pulvérisées;  par  exemple, 
avec  la  cannelle  ,  avec  les  Semences  d'anis ,  avec  le 
sucre ,  avec  la  magnésie  ,  avec  le  quinquina  ,  etc. 
Rarement  ou  le  donne  en  pilules  avec  les  extraits. 


i44  AGI 

Vertus.  Tonique  ;  excitant  permanent  ;  anthel- 
mintiqiie  j  forme  un  principe  immédiat  de  diverses 
humeurs  animales ,  sur-tout  du  sang  et  du  lait. 

Usage.  Les  maladies  de  faiblesse,  sur-tout  dans 
l'atonie  des  solides  ,  la  chlorose ,  le  rachitis  ,  les  vers, 
l'ictère ,  les  Jinoc  ,  la  dyspepsie  ;  au  commencement 
de  quelques  hydropisies  (Sydenham)^  dans  les  ma- 
ladies chroniques. 

Dose.  Pour  les  adultes  ,  de  vingt  grains  à  demi- 
drachme;  chez  les  enfans,  depuis  six  grains  jusqu'à 
vingt-quatre.  La  dose  variera  suivant  l'âge,  la  cons- 
titution ,  la  diathèse  morbifique ,  et  la  nature  des 
maladies.  On  la  prescrit  sans  inconvénient  jusqu'à 
line  demi-once  dans  le  cas  de  ténia. 

Préparations.  Vin  ferré;  malate  de  fer;  eau  de 
carbonate  acidulé  de  fer  ;  sulfate  de  fer  artificiel  ; 
tartrate  de  potasse  et  de  fer ,  etc. 

Observations .  Le  fer  préparé  suivant  la  manière 
indiquée ,  se  trouve  très-divisé  :  c'est  à  cette  grande 
division  qu'on  doit  uniquement  attribuer  sa  couleur 
noire ,  puisqu'il  n'augmente  pas  de  poids  pendant 
l'opération ,  et  qu'aucun  autre  caractère  n'indique 
qu'il  soit  combiné  avec  l'oxigène  ,  ainsi  qu'on  l'a  cru 
dans  ces  derniers  lems. 

Quant  à  la  vertu  du  fer  administré  intérieurement , 
on  doit  l'attribuer  à  l'état  de  combinaison  particu- 
lière ,  qu'il  éprouve  dans  l'estomac  avant  de  produire 
quelqu'elFet.  Jusqu'ici  nous  ignorons  cependant 
quelle  est  cette  combinaison  qui  rend  le  fer  propre 
à  être  H'ansporté  dans  le  système  animal  et  à  deve- 
nir l'une  de  ses  parties  constituantes. 


A  L  B  t4^ 

On  remarque  communément  que  les  excrémens 
des  personnes  qui  font  usage  de  ces  préparations  ont 
une  couleur  noire.  Les  chimistes  n'ont  pas  encore 
déterminé  dans  quel  état  se  trouve  alors  le  fer  -,  tout 
cependant  nous  porte  à  soupçonner  que  c'est  du  fer 
hydrogéné. 

AIR  DÉPHLOGISTIQUÉ.  v.  s. 
Voyez  Gaz  oxigène. 

AIE.  FIXE. 

Voyez  Gaz  acide  carbonique. 

AIR  PHLOGISTIQUÉ.  v.  s. 
Voyez  Gaz  azote. 

ALBUMINE  ALUMINEUSE. 
Collyre  alumineux.  v.  s. 
Albumen  aluminosUm.  Lat. 
^        Albume  allurainoso.  Ital. 

Albumen  with  alum.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Sulfate  acide  d'alumine  (alun),  une  drachme. 

Blanc  d'œuf  frais.  ....      n°  i . 

Eau  de  fleurs  de  sureau.    .    .  )  -p.  , 

)  De  chaque  une  once . 

de  rose.      .    .    .    .    . j 

Caractère.  Dense  comme  un  Uniment ,  odorant. 

Mode  de  prescript.  On  étend  ce  Uniment  sur  les 
parties  affectées. 

Vertu.  Stimulant  et  discussif. 

fJsage  externe.  Dans  quelques  ophthalmies  hu- 
mides. Si  on  y  ajoute  une  demi-once  d'alcohol  ,  il 
devient  utile  dans  les  excoriations  qui  résultent  d'un 
long  séjour  au  Ut.  ; 

I.  lO' 


i46  ALC 

ALCALI  FIXE  MINÉRAL. 

Voyez  Carbonate  acalinule  de  soude. 

ALCALI  PHLOGISTIQUÉ. 

Voyez  Prussiate  de  potasse. 

ALCALI  VOLATIL  CAUSTIQUE. 
Voyez  Ammoniaque  liquide. 

ALCOHOL. 

Esprit  de  vin.  v.  s. 
Alcohol.  Lat. 
Alcoole.  Ital. 
Alcohol.  Angî. 

Mode  de  préparât.  On  met  d^is  un  alamLic 
de  l'eau- de-vie,  et  on  distille  jusqu'à  ce  que  le 
liquide  indique  trente  degrés  à  l'aréomètre.  Quand 
on  le  veut  plus  concentré  ,  on 'recommence  la  distil- 
lation ,  en  j  ajoutant  d'abord  de  la  potasse  sèche 
pulvérisée  ,  ou  bien  du  muriate  de  chaux  sec. 

Caractère.  Est  très-limpide  ;  a  une  odeur  parti- 
culière aromatique  ,  pénétrante  ,  agréable  ,  difTusi- 
ble  j  une  saveur  cuisante ,  chaude  j  est  très-volatil.  Il 
brûle  avec  une  flamme  bleue  ,  sans  laisser  de  résidu. 
Sa  pesanteur  spécifique  est  à  celle  de  l'eau  distillée 
comme  855  à  looo.  11  conserve  son  état  liquide  à  un 
froid  naturel  quelconque.  Il  s'unit  à  l'eau  en  toute 
proportion.  Il  dissout  les  résines  ,  les  baumes  ,  leâ 
huiles  aromatiques  ,  l'arôme  ,  quelques  sulDStances 
colorantes ,  le  résino-gommeux ,  le  résino-extractif ,  le 
résino-amer  ,  les  principes  acre  ,  narcotique  ,  amer  -, 
le  tannin  ,  l'extractif ,  le  camphre,  les  alcalis  purs  , 
le  phosphore  ,  tous  les  acides  ,  excepté  l'acide  nitri- 
que ,  l'acide  muria  tique  oxigéné  ,  et  l'acide  sulfuri- 


ALC  i47 

que  qiii  le  décomposent.  Il  dissout  aussi  l'acide 
phosphorique  et  les  acides  métalliques  ;  les  nitrates 
de  cobalt ,  de  cuivre  ,  de  zinc  ,  d'argent ,  d'alumine  , 
de  magnésie ,  de  soude  ,  d'ammoniaque  ;  les  muriates 
de  magnésie ,  de  fer  ,  de  cuivte  ,  de  chaux  ,  de  mer- 
cure suroxidé  ,  d'ammoniaque  ,  de  potasse  ;  les  acé- 
tates de  soude  ,  de  cuivre  ;  l'acidulé  de  potasse  ,  le 
tartrite  de  potasse  ;  les  àrseniates  de  potasse  et  de 
soude  j  les  alcohols  éthérés  ,  et  Féther. 

Mode  de  prescript.  Seul  ou  étendu  d'eau  simple  , 
sucrée ,  miellée  ,  aromatique  ;  et  mêlé  à  d'autres  mé- 
dicamens  dans  la  vue  d'augmenter  leur  vertu  exci- 
tante ,  ou  de  mitiger  la  vertu  contraire. 

srtus.  Excitant^  difFusible,  discussif ,  carminatif. 

i      Usuge  externe.  Paralysie  ,  gangrène  ,  tumeurs  j 
\  faiblesse  indirecte  des  membres j  les  brûlures  j  les 
contusions  ;  la  carie  des  os.  Uni  à  un  qtiart  d'acide 
acétique  avec  six  parties  d'eau  ,  il  s'emploie  dans  les 
hémorrhagies  passives  du  nez. 

Intérieurement,  Avec  l'eau  simple  sucrée  ou  aro- 
matique pour  boisson  excitante  ,  dans  les  fièvres  ner- 
veuses ;  peut  être  substitué  à  beaucoup  d'autres  breu- 
vages. 

Dose.  Pour  boissoii  ,  une  partie  d'alcbbol  avec 
huit  ou  dix  parties  d'eau  ,  depuis  six  otices  jusqu'à 
■  dix-buit ,  dans  l'es  vingt-qùatfe  hernies. 

:  Observations.  L'usage  interne  de  l'alcohol  doit 
être  limité  seulement  aux  cas  mentionnés  ,  et  il  faut 
qu'il  soit  étendu  d'eau.  Ceux-là  sont  dans  l'erreur 
«^ui ,  dans  la  vue  d'excitei'  ou  d'animer  le  système  , 
emploient  Falcohol'  pui^.  Ils  abtienuent  l'effet  qu'ils 


i4B  ALG 

désirent ,  mais  il  est  momentané  ,  et  cet  abus  en- 
traîne des  suites  fâcheuses.  Il  .coagule  les  fluides, 
albumineux  ,  et  cm;?e  les  solides  ;  il  irrite  fortement 
l'extrémité  des  nerfs  et  les  paralyse  ensuite.  De  là  le 
désir  d'ajouter  encore  à  l'usage  de  cette  liqueur  ,  par 
de  plus  fortes  doses  ,  pour  réveiller  l'excitement  qu'il 
produit  d'abord.  De  là  des  abus  toujours  plus  fré- 
quens  et  funestes.  Ceux  qui  s'y  livrent  sont  su- 
jets à  beaucoup  d'affections  nerveuses  et  musculai- 
res ,  à  des  affections  du  foie  ,  à  des  tremblemens  ; 
la  paralysie  et  l'apoplexie  terminent  ordinairement 
leurs  jours  dans  la  fleur  de  l'âge. 

« 

Préparations.  L'alcohol  sert  à  faire  les  alcohols 
éthérés  ,  les  étliers  ,  les  solutions  de  diverses  subs- 
tances végétales  et  animales  ,  nommées  autrefois  tein- 
tures spiri tueuses  ,  élixirs  ,  etc.  à  dissoudre  quelques 
sels  ,  etc.  etc. 

*  Les  pharmaciens  distillent  de  préférence  à  Teau-de-vie , 
et  avec  beaucoup  d'avantage  ,  l'alcohol  à  33  degrés ,  connu 
dans  le  commerce  sous  le  nom  d'esprit  3/6  ,  et  ils  obtien- 
nent ,  dès  la  première  rectification  ,  de  l'alcohol  à  37.36  , 
sans  avoir  l'ecours  à  aucun  intermède.  Il  est  rare  qu'on 
ait  besoin  d'esprit  de  vin  plus  rectifié  pour  les  opérations 
usuelles  de  la  pharmacie.  Lorsqu'on  veut  de- l'alcohol  le 
plus  déphlegmé  ,  tel  qu'il  doit  être  pour  les  expériences 
délicates  de  la  chimie  ,  il  faut  lui  présenter  un  corps  qui 
ait  beaucoup  d'affinité  pour  feau ,  et  point  d'action  sur 
l'alcohol.  Aussi  ne  pensons-nous  pas  qu'il  soit  indifférent 
d'employer  le  muriate  de  chaux  ou  la  potasse,  deux  subs- 
tances à  la  vérité  très-avides  d'eau  ,  mais  dont  l'action  sur 
l'esprit-de-vin  est  évidemment  distincte.  En  effet ,  le  mu- 
riate de  chaux  chauffe  ;avec  de  l'esprit-de-vin  à  36.  degrés 


1 


ALC  i49 

s'y  dissout ,  sans  que  la  liqueur  se  colore  ;  l'alcohol  qu'on 
en  obtient  parla  distillation,  est  plus  volatil,  son  odeur 
•  plus  suave,  plus  pénétrante;  sa  saveur  est  plus  forte.  On 
peut,  en  l'étendant  d'eau,  en  faire  d'excellente  liqueur  de 
.table ,  et  l'employer  à  tous  les  usages  auxquels  on  destine 
ce  liquide ,  parce  qu'il-  n'a  subi  aucune  altération  dans  ses 
principes.  La  potasse,  au  contraire,  exerce  sur  les  prin- 
j  cipes  de  l'alcohol  une  action  manifestement  chimique, 
caractérisée  par  les  phénomènes  suivans  :  coloration  du 
liquide  en  rouge;  odeur  éthérée  ,  analogue  à  celle  de 
l'éther  nitrique.  Cet  alcohol  potassé,  distillé  avec  le  plus 
grand  soin ,  participe  de  cette  odeur  éthérée  ;  sa  saveur 
n'est  plus  la  même  que  celle  de  ralcohol ,  elle  se  développe 
d'une  manière  très-désagréable  lorsqu'on  l'étend  avec  l'eau 
pure.  Enfin  ,,  l'alcohol  qu'on  a  rectifié  sur  de  la  potasse  se 
colore  promptement ,  se  charbonne  avec  l'acide  sulfurique 
concentré-,  ce  qui  n'arrive  que  fort  lentement  à  l'esprit-de- 
vin  pur  ou  rectifié  sur  le  muriate  de  chaux  :  celui-ci 
mérite  donc  la  préférence.  (P.) 

ALCOHOL  ALOÉTIQUE. 
Teinture  d'aloes.  v.  s. 
Alcohol  aloeticum.  Lat. 
Alcoole  aloetico.  Ital. 
Aloetic  alcohol.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez 

Aloës  succotrin  pulvérisé.  .    .    une  once. 

Alcohol  étendu.  seize  onces. 

Tenez  le  mélange  en  digestion  à  une  chaleur 
douce  pendant  huit  jours ,  en  agitant  de  tems  en 
temsj  ensuite  filtrez. 

N.  B.  Dans  quelques  pharmacopées  modernes, 
comme  dans  celles  (i'Edimbohrg  et  de  Dublin,  on 
ajoute  à  cette  préparation  de  l'extrait  de  réglisse  à 


i5o  ALC 

la  dose  de  trois  onces ,  vraisemblablement  dans  l'in- 
tention de  mitiger  la  saveur  amère  de  l'aloës.  Dans 
ce  cas  on  doit  ajouter  à  l'alcohol  une  cinquième 
partie  d'eau. 

Caractère.  .  D\me  couleur  orangée ,  qui  devient 
jaunât  re  ,  sans  que  l'alcohol  se  décompose,  lorsqu'on 
l'étend  d'eau  j  rougit  par  les  alcalis  et  avec  les  terres 
solubles  ;  d'une  saveur  aromatique ,  amère. 

3Iode  de  pfescript.  Mêlé  à  d'autres  préparations. 

Vertus,  A  petite  dose ,  excitant  3  à  grande  dose , 
irritant ,  purgatif. 

Usage,  Dans  la  constipation  ,  dans  quelques  diarr 
rhées. 

Dose.  Depuis  un  demi -scrupule  jusqu'à  deux 
drachmes. 

Observations.  On  prépare  de-  la  même  manière 
l'alcohol  avec  le  cachou ,  et  l'alcohol  avec  la  gomme- 
kino. 

ALCOHOL  AMMONIACAL. 
jllcohoL  ammoniatum.  Lat. 
Alcoole  ammoniato.  Ital. 
Ammoniated  alcohol.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Chaux  pure  seize  onces. 

Muriate  d'ammoijiaque.   .     .    huit  onces. 
Pulvérisez  séparément  ,  mettez  les  poudres  dans 
une  cornue  de  verre ,  puis  ajoutez  : 

Alcoliol  trente-deux  onces , 

et  distillez  à  siccitc. 


ALC  i5r 

Autre  procédé.  Prenez  : 

Alcohol  deux  parties. 

Ammoniaque  liquide.     .  .  .    une  partie. 
Mêlez  ensemble  (  suivant  le  Collég.  des  méd.  de 
Berlin  ). 

Caractère.  Odeur  pénétrante  d'ammoniaque  al- 
coholique;  aromatique,  très-limpide. 

Mode  de  prescript.  Seul  ou  étendu  d'eau  simple 
ou  de  rose  ;  on  l'applique  extérieurement  après  en 
avoir  imbibé  des  linges.  On  l'ajoute  encore  à  d'au- 
tres boissons  excitantes ,  stimulantes  ,  acres  ,  et  on 
l'emploie  comme  l'ammoniaque. 

Vertus.  Excitant,  irritant. 

Usage  externe.  Tumeurs  glanduleuses ,  les  in- 
flammations externes  asthéniques. 

ALCOHOL  AMMONIACAL  AVEC  LE  GAYAC. 
Teinture  de  gayac  volatile,  v.  s. 
Alcohol  ammoniatiim  cum  guajaco.  Lat. 
Alcoole  ammoniato  con  guajaco  Ital. 
Ammoniated  alcohol  with  guajac.  AngL 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Gomme  résine  de  gayac.  .    .    deux  onces. 
Alcohol  ammoniacal.     .    .    .    dix  onces. 
Mettez  ce  mélange  dans  un  matras  de  verre  clos  , 
et  tenez-le  en  digestion  pendant  six  jours  -,  filtrez  : 
gardez  la  liqueur  dans  un  vaisseau  bien  bouché. 

Caractère.  Odeur  pénétrante  j  de  couleur  jaunc- 
rouge  :  il  teint  en  jaune  le  papier  qui  prend  ensuite 
une  couleur  bleue ,  si  on  l'expose  à  la  vapeur  du  gaz 
niireux. 

Mode  de  prescript.  Avec  l'eau  distillée ,  et  avec 


i52  ALC 

les  eaux  odorantes,  aromatiques  ,  par  exemple,  de 
fleurs  de  sureau,  de  camomille  3  avec  les  eaux  de 
cannelle,  de  rose,  etc. 

Vertus.  Stimulant,  excitant,  résolutif,  agissant 
principalement  sur  le  système  lymphatique. 

Usage.  Dans  la  goutte,  le  rhumatism.e  chronique. 

Dose.  Depuis  un  scrupule  jusqu'à  deux  drachmes. 

ALCOHOL  ANISÉ. 
Esprit  d  anis.  v.  s. 
^Icohol  anisatwn, 
Alcoole  anisato.  Ital. 
Aniseed  alcohol.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Sur  huit  onces  de  semences 
d'anis  ,  versez  huit  livres  d'alcohol  étendu ,  et  pro- 
cédez à  la  distillation  jusqu'à  ce  que  vous  ayez  obte- 
nu les  trois  quarts  de  la  liqueur. 

Caractère.  Limpide,  transparent;  d'une  saveur 
chaude  aromatique  ;  d'une  odeur  agréable  anisée. 

Mode  de  prescrijxt.  Seid  ou  mêlé  à  d^autres  com- 
positions excitantes. 

Vertus.  Excitant ,  difïiisible. 

Usage.  Dans  les  faiblesses  d'estomac  et  des  intes- 
tins ,  dans  les  flatuosités  dues  à  la  même  cause , 
et  en  général  dans  les  affections  asthéniques. 

Dose.  Depuis  un  scrupule  jusqu'à  deux  onces  ,  en 
deux  ou  trois  fois  dans  les  24  heures  (i). 

(i)  On  peut  rendre  cet  alcohol  d'anis  plus  agréable  ,  sans  nuire  à 
ses  propriétés  ,  en  ajoutant  à  la  quantité  d'anis  verd  prescrite  ,  ua 
huitième  en  poids  d'anis  étoile,  Jllicium  anisatum.  (P.) 


ALC  i53 

Observations.  Vous  obtiendrez  de  la  même  mu- 
înière  et  avec  la  même  proportion  d'alcohol  étendu  , 
les  alcohols  aromatiques  suivans  : 

NOMS  DES  ALCOHOLS. 

Semence  de carvi.    .  .  -    h']     Alcoliol  de  carvi. 
Sommités  fleuries  de  roma-  | 
j-in  Ibi  |ij  >   Alcohol  de  romarin. 

Poids  de  marc.  ) 
Herbeetfleursdethym.  fei  ^ij  )    ^^^^^^^  ^^^^^ 
Idem.  3 

Herbe  et  fleurs 'de  menthe  |  Alcohol  avec  la  menthe 

poivrée  Ibi  $ij  > 

^  , ,  ^  l  poivrée. 

Idem.  j 

ALCOHOL  AVEC  ACIDES  ACÉTIQUE  ET  SULFU- 
.  RIQUE. 

Aqua  tebeniana.  V.  s. 

Alcohol  cum  acido  acetico  et  acido  siilfurico.  Lat. 
Alcoole  con  ossiacetico  et  ossisolforico.  Ital. 
Alcohol  with  acid  acetic  and  acîd  sulphuric.  AngL 

Mode  de  préparât.  Mêlez  ensemble  deux  livres 
^d'acide  acétique  distillé  et  autant  d'alcobol^  ajoutez 
huit  onces  de  sucre ,  et  cinq  onces  d'acide  sulfurique  j 
agitez. 

Mode  de  prescript.  Seul  ou  mêlé  avec  les  eaux 
.aromatiques,  ou  avec  la  décoction  de  quinquina. 

Vertus.  Discussif ,  astringent ,  coagulant  l'albu- 
;^mine. 

Usage  externe.  Dans  les  hémorragies  j  dans  les 
fplaies  ,  dans  la  vue  de  modérer  la  suppuration  j  dans 
les  tumeurs  lymphatiques. 


i54  ALC 

Observations.  Les  parties  actives  de  cette  pré- 
paration nous  paraissent  consister  principalement 
dans  l'alcohol  et  dans  l'acide  sulfarique.  11  en  résulte 
un  tout  qui  n'est  pas  excitant  comme  l'alcohol ,  ni 
débilitant  comme  l'acide  sulfurique.  Le  sucre  et  l'a- 
cide acétique  servent  à  tempérer  leur  action  trop 
vive. 

*  Il  se  forme  dans  ce  mélange  une  quantité  notable 
d'éther  acétique.  (P.) 

ALCOHOL  AVEC  ALOES  ET  RHUBARBE. 
Elixir  sacré,  v.  s. 
ui-lcohol  aloe-r/iabarbaratum.  Làt. 
Alcoole  alloe-rabaibarato.  Ital. 
Aloe  rhubarbarated  alcohol.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Rhubarbe  coupée  menue.  .     .    dix  drachmes. 

Aloës  succotrin,  en  poudre.,    six  drachmes. 

Alcohçl.  deux  livres. 

Faites  macérer  pendant  six  jours  ,  et  filtrez. 

Caractère.  Couleur  jaune-rouge,  obscur;  saveur 
amère. 

Mode  de  prescript.  Mêlé  avec  d'autres  prépa- 
rations ,  avec  le  vin. 

Vertus.  Principalement  celles  de  l'aloës  et  de  la 
rhubarbe  ,  c'est-à-dire,  purgative  ,  an thelnxin tique. 

Usage.  Dans  la  constipation ,  les  diarrhées ,  les 
vers. 

Dose.  Depuis  un  demi -scrupule  jusqu'à  une 
drachme. 


ALG  i55 

ALCOHOL  AVEC  BENJOIN. 
Teinture  de  benjoin,  v.  s. 
Alcohol  benzoatum.  Lat. 
Alcoole  benzoato.  JtaL 
Benzoated  alcohol.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Benjoin  pulvérisé.  .  .    >    .    trois  onces. 
Alcohol  étendu.    .    .    .    .    dêvùze  onces. 

Laissez  le  mélange  à  xine  douce  chaleur  pendant 
deux  jours,  puis  filtrez  la  liqueur  et  gardez-la  dans 
un  vaisseau  de  verre  bien  bouché. 

Caractère.  De  couleur  rouge;  d'une  odeur  de 
vanille  ;  d'une  saveur  chaiide  aromatique  de  vanille. 

Usage.  Sert  à  préparer  le  cosmétique  connu  sous 
le  nom  de  lait  virginal^  à  obtenir  la  résine  du  èe/z- 
yo/^  ,- l'acide  benzoïque ,  mais  sur-  tQut  la  conaposi- 
tion  suivante ,  encore  en  vogue  auprès  de  quelques 
praticiens. 

■  :  ALCOHOL  AVEC  BENJOIN  COMPOSÉ. 

'  ■     Baume  du  commandeur,  v.  s. 

Alcohol  benzoatum  compositum.  Lat. 
Alcoole  benzoato  eonîgôsto.  Ital.: 
Çompound  benzoated  alcohol.  ,< 

Blode  de  préparât.  Faites  digérer  pendant  trois 
jours  consécutifs ,  k  m\Q  chaleur  qui  n'excède  pas 
:3o  degrés  de  Réanmur ,  un  mélange  de  : 

Benjoin..   .    trais  parties. 

Starax  calamité..   .    .    .    .    deux  parties. 

Baume  du  Pérou  une  partie, 

Aloës  succotrin,  myrrhe  et 

o^^^^ïi  a'a  demi-partie. 

Alcohol   trente-six  parties. 


i56  ALC 

Tenez  la  liqueur  sur  son  marc  pendant  six  autres 
jours;  filtrez  et  gardez-la  dans  une  bouteille  bien 
bouchée. 

(^Pharmacopée  manuelle  ,  an  IX.) 

Mode  de  prescrîpt.  Avec  des  compasitions  exci- 
tantes. 

Vertu.  Excitant. 

AfFections  sthéniques. 

ALCOHOL  AVEC  CANTHARIDES. 

Teinture  de  cantharides.  v.  s. 
u4lcohol  cantharidatum .  Lat. 
Alcoole  cantaridato.  liai. 
Cantharidated  alcohol.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Cantharides  pulvérisées..    .    .    une  once, 

Alcohol  étendu  deux  livres. 

Faites  digérer  pendant  quatre  jours  à  une  très- 
douce  chaleur;  filtrez  et  gardez  dans  un  flacon  de 
verre. 

Caractère.  Couleur  jsfttne  verdâtre;  odeur  et 
saveur  d'alcohol  (i)  ;  transparent  ,  indécomposable 
par  l'eau. 

Mode  de  prescript.  Extérieurement ,  seul  ou  com- 
biné à  quelques  compositions;  intérieurement,  mêlé 
aux  linimens  camphrés. 

Vertus.  Excitant,  irritant,  rubéfiant,  stimulant, 
résolutif,  anti-odohtalgique. 


(i)  La  teinture  de  cantharides  a  l'odeur  bien  caractérisée  de  cet 
insecle.  (P.) 


ALC  i57 

Usage  extérieur.  Tumeurs  froides  ;  la  sciadque  ; 
quelques  paralysies;  les  douleurs  de  dents  par  carie. 
i    Intérieurement.  Dans  Thydropisie ,  l'asthme ,  Tliy- 
dropliobie,  etc. 

Dosé.  Depuis  trois  gouttes  jusqu'à  dix  ,  deux  fois 
le  jour. 

Obsers^ations .  Quand  on  veut  avoir^  l'alcohol 
de  cantharides  agréablement  coloré  en  rouge,  on 
I ajoute  une  demi-drachme  de  cochenille  à  cette  prépa- 
I ration  ,  jusqu'à  ce  qu'elle  soit  assez  colorée ,  puis  on 
filtre. 

j    ALCOHOL  AVEC  L'ABSINTHE. 
I  j      Teinture  d'absinthe,  v.  s. 
1        jilcohol  cum  ahsinthio.  Lat. 

Alcoole  assenzato.  Ital. 
\       Alcohol  with  worm-wood.  Angl, 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
i\     Fleurs  sèches  d'absinthe.,.  .    quatre  onces. 

Alcohol  étendu  deux  livres. 

,  ;  Laissez  macérer  pendant  deux  jours  ,  exprimez  le 
liquide  sur  deux  autres  onces  d'herbe  d'absinthe , 
I  et  répétez  la  macération.  Exprimez  de  nouveau  le 
liquide  à  travers  un  linge  ,  et  filtrez. 

Caractère.  Odeur  d'alcohol  et  d'absinthe;  saveur 
amère  alcoholique. 

Mode  de  prescript.  Uni  à  d'autres  préparations. 
Vertu.  Excitant. 

Usage.  Dans  les  fièvres  intermittentes  ,  dans  les 
feiblesses  d'estomac,  etc. 

X>i  .... 

Doïe.  Depuis  un  scrupule  jusqu'à  deux  drachmes. 


î58  ALC 

ALCOHOL  AVEC  L'ALOES  ET  LA  MYRRHE. 

Elixir  de  propriété.  V.  s. 
Alcohol  aloe-myrrhatum.  Lat« 
Alcoole  alloe-mirrato.  Ital. 
Aloe  myrrhated  alcohol.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Myrrhe  pulvérisée.    .    .    deux  onces. 
Aloës  succotrin.    .    .    .    une  once  et  demie. 

Alcoiiol  deux  livres 

Vous  ferez  digérer  la  mjrrhe  dans  l'alcohol  pen- 
dant quatre  jours,  ensuite  vous  ajouterez  l'aïoës 
pulvérisé  ,  et  vous  laisserez  le  mélange  en  repos 
pendant  deux  jours  :  fdtrez. 

Caractère.  De  couleur  jaune-rouge  ,  transparent, 


amer,  etc. 


Mode  de  prescript.  Mêlé  à  des  véhicules  con- 
venables. 

T^ertus.  Excitant,  stomachique,  résolutif. 

Usage.  Cachexie  ;  les  ohstructiôTis  utérines  ;  la 
chlorose  j  l'hydropisiej  l'ictère. 

Dose.  Depuis  un  scrupule  jusqu'à  une  drachme, 
deux  ou  trois  fois  par  jour.  : 

Observations.  Dans  la  préparation  de  ce  médi-^ 
cament ,  nommé  autrefois  Elixir  de  propriété  ,  on! 
a  toujours  ajouté  le  safran  ;  mais  nous  avons  ohser-  | 
vé  qu'une  semblable  addition  est  tout-à-fait  superflue.  ' 
La  vertu  de  cet  alcohol  réside  dans  l'aloës  et  dans 
la  mjrrl>e  :  ïa  présence  du  safran  n'y  ajoute  rien , 
si  toutefois  elle  ne  contrarie  pas  la  vertu  des  autres 
ingrédiens.  Ôh  peut  obtenir  extemporanément  cette 
préparation  en  unissant  ensemble  Valcohol  mjrrhé 
et  Ycdcohol  aloétiqué. 


ALC 

:  ALCOHOL  AVEC  LA  CANNELLE. 
Teinture  de  cannelle,  v.  s. 
Alcohol  cum  cinnamomo.  Lat. 
Alcoole  cinamomizzato.  Itâl. 
Alcohol  with  cinnamom.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Ecorce  de  cannelle  concassée 

très-menu.   .    ,    .    .    .    trois  onces. 

Alcohol  étendu  deuxliv.  etdem. 

Faites  macérer  pendant  huit  jours  et  filtrez  ensuite. 

Caractère.  D'une  couleur  jaune,  d'une  odeiir 
d'alcohol  mêlée  de  cannelle;  d'une  saveur  chaude 
aromatique. 

Mode  de  prescript.  Mêlé  aux  décoctions ,  aux 
infusions ,  ou  à  des  eaux  aromatiques. 

V^ertus.  Excitant,  échauffant,  coiTohorant. 

Usage  interne.  Dans  les  hémorrhagies  utérines 
asthéniques,  dans  les  vices  de  digestion. 

Dose.  Depuis  un  scrupule  jusqu'à  une  drachme. 

ALCOHOL  AVEC  LA  DIGITALE  POURPRÉE. 

Teinture  de  digitale  pourprée,  v.  s. 
Alcohol  cum  digilali  purpurea.  Lat. 
Alcoole  con  digitale  purpurea.  Itat. 
Alcohol  with  foxglove.  Angl. 

Mode  de  prépar.  Prenez  de  feuilles  sèches  de  di- 
gitale pourprée  pulvérisée  ,  quatre  drachmes  ;  met- 
tez-les dans  un  matras  -,  versez  dessus  quatre  onces 
d'alcohol  faihle  ;  décantez  la  liqueur  après  vingt- 
<|uatre  heures  j  et  gardez-la  dans  un  flacon  de  cris- 
tal bien  bouché. 


ï59 


i6o  A  L  G 

Caractère.  Transparent  j  odeur  et  saveur  d'al- 
coliol. 

Mode  de  prescript.  Avec  l'eau  ou  avec  de  légères 
infusions  aromatiques. 

Vertus,  Excitant ,  diurétique  ,  résolutif. 

Usage.  Dans  les  diverses  espèces  d'hydropisies 
sthéniques  ,  dans  l'ascite  ,  dans  l'anasarque  ,  dans 
l'hydrocéphale,  dans  les  scrofules  ,  dans  l'asthme, 
dans  la  manie  et  dans  l'hémoptysie. 

Dose.  Depuis  dix  gouttes  jusqu'à  vingt ,  en  aug- 
mentant la  dose  avec  précaution. 

*La  macération  pendant  vingt-quatre  heures  ne  nous  pa- 
raît pas  suffisante  pour  extraire  de  la  digitale  tout  ce  qui 
est  soluble  dans  l'alcohol.  Nous  nous  sommes  convaincus 
que  le  concours  du  calorique,  appliqué  modérément,  favo- 
risait évidemment  Taction  du  menstrue ,  et  qu'on  pouvait 
alors  compter  davantage  sur  l'efficacité  du  remède.  En 
conséquence,  et  sur  l'invitation  de  M.  le  docteur  Andry, 
médecin  de  l'ancienne  faculté  de  Paris ,  nous  avons  pré- 
paré la  teinture  de  digitale  pourprée  de  la  manière  sui- 
vante : 

^  Feuilles  de  digitale  pourprée,  séchées 

à  rétuve  et  pulvérisées  §ij 

Alcoliol  à  20  degrés  §xij 

Faites  digérer  pendant  quatre  jours  dans  une  étuve  à 
une  température  qui  n'excède  pas  26  à  3o  degrés  de 
Réaumur.  Passez  à  travers  un  linge  neuf,  exprimez  for- 
tement ,  versez  sur  le  marc  huit  onces  de  nouvel  alcohol, 
faites  digérer  comme  ci-dessus;  passez ,  exprimez,  mêlez» 
les  deux  colalures;  filtrez  au  papier  Joseph  et  distillez  au 
bain-marie,  pour  qu'il  reste  douze  onces  de  teinture,  qu'on 
administre  à  la  dose  de  trois  à  six  gouttes  dans  une  tasse 
de  véhicule  approprié.  (P.) 


ALC 


x6i 


ALCQHOL  AVEC  L'ASA  F'ŒTIDA: 
Teinture  d'asa  fœtida.  v.  s. 
Alcohol  asa-fœtidatum.  I-at. 
Alcoole  asfetidato.  Ital. 
Asa  foetitated  alcohol.  An.^L 

Mode  de  préparât.  Preiitîz  : 

Asa  fœtida  concassé,.     .    ,    quatre  onces. 
Alcohol  étendu  deux  livres. 

Macérez  à  une  douce  chaleur  pendant  quatre  jours , 
et  ensuite  filtrez. 

Caractère.  Odeur  alcohoHqiie  d'asa  fœtida ,  non 
désag-réable  (i). 

Mode  de  prescript.  Avec  l'émulsion  de  semence 
de  citron,  ou  avec  d'autres  préparations  excitantes. 

Pertus.  Excitant,  nervin ,  anthelmintique. 

Usage.  Affection  hystérique  j  fièvre  nerveuse  j  les 
vers  j  les  coliques  venteuses  j  l'asthénie  du  système 
nerveux;  Xa.  tympanite  des  hydropiques. 

Dose.  Un  demi-scrupule  jusqu'à  une  drachme. 

ALCOHOL  AVEC  LE  BAUME  DU  PÉROU. 
Teinture  de  baume  du  Pér^u.  v.  s. 
Alcohol  cum  balsamo  Feruviaiio .  Lat. 
Alcoole  con  balsamo  Peruviano.  ItaL 
Alcohol  with  balsain  of  Peru.  Angl, 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Baume  du  Pérou  une  once. 

Alcohol  douze  onces. 


(i)  La  teinture  d'asa  fœtida  a  toute  l'odeur  fétide  de  cette  gomme 
résine  ;  il  se  peut  que  son  odeur  ne  di'^plaise  pas  aux  liabitans  de  l'Italie  , 
toais ,  si  l'on  en  ejtcepte  qutlquès  fetames  hjitériques  ,  elle  déplaît  assez 
généralement  aux  Frao jais.  (PJ 


102  À  LC 

Exposez  le  mélange  à  une  douce  chaleur ,  et  filtrez 
la  liqueur  quatre  jours  a  près. 

Mode  de  presci^ipt.  Un;  aux  émulsions,  ou  aux 
compositions  aqueuses - 

J^ertus.  Excitant  j  aistringent. 

Usage  interne.  Dan;  5  les  asthénies  j  sur  la  fm  des 
gonorrhées. 

Usage  externe.  Dians  les  ùlcères  fétides,-  dans 
ïa  gangrène. 

Dose  intérieurement.  Depuis  un  demi-scrupule 
jusqu'à  une  drachme. 

ALCOHOL  AVEC  LE,  CACHOU. 
Teinture  de  cachou,  v.  s. 

Voyez  Alcohol  aloétique.  Mode  de  préparât. 

Caractère.  Couleur  rouge  brune  ;  saveur  astrin- 
gente très-prononcée  ;  miscible  à  l'eau ,  sans  décom- 
position. * 

Mode  de  prencript.  Mêlé  à  des  vélijicules  conve- 
nables. 

Vertus.  Astringent;  tonique. 
Dose.  Indéterminée. 

ALCOHOL  CAMPHRÉ. 

Esprit  de  vin  camphré,  v.  s. 
udlcohol  camphoratum.  Lat. 
Alcoole  canforato.  liai. 
Caraphorated  alcohoL  Angl, 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Camphre  grossièrement  pulvérisé,    une  once. 

Alcohol.  six  onces. 

Faites  dissoudre. 


ALG  i63 

Caractère.  Limpide;  odeur  alcolioliqiie  cam- 
phrée ;  décomposable  en  grande  partie  par  l'eau  ou 
parles  liquides  aqueux  (i). 

Mode  de  prescript.  Seul,  ou  ajouté  à  d'autres 
préparations. 

Vertus.  Excitant,  difFusible;  celle  du  camphre. 

Usage  interne.  Affection  astliénique  nerveuse. 

Externe.  Paralysie ,  les  douleurs,  les  rhumatismes, 
les  engelures,  les  tumeurs  froides,  la  gangrène. 

Dose  à  l'intérieur.  Depuis  un  demi-scrupule  jus- 
qu'à une  drachme. 

ALCOHOL  AVEC  LE  CASTOREUM. 
Teinture  de  castor,  v.  s. 
Alcohol  castoriatum.  Lat. 
"Alcoole  castoriato.  Ital. 
Alcohol  witlî  castor.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Castoreum  pulvérisé  une  once. 

Alcohol.  .  douze  onces. 

Tenez  le  mélange  à  une  douce  chaleur  pendant 
six  jours,  et  ensuite  filtrez  la  liqueur. 

Caractère.  Couleur  jaune-rouge  foncée  ;  odeur 
mixte  d'alcohol  et  de  castoreum  ,  qui  devient  très- 
forte  quand  on  l'étend  dans  l'eau  ou  quelque  mé- 
lange aqueux  ;  se  trouble  dans  ces  circonstances  par 
la  séparation  de  la  résine  ;  transparent. 


(0  On  remarquera  que  cet  alcohol  camphré  doit  être  beaucoup  plus 
énergique  que  celui  de  la  plupart  des  Pharmacopées  et  sur-tout  du 
Codex  de  Paris,  dans  lequel  il  n'entre  qu'un  treate-deuxième  do 
camphre.  (P.) 


i64  A  L  C 

Mode  de  presci^ipt.  Mêlé  aux  eaux  aromatiques , 
aux  préparations  éthérées  opiacées  ,  etc. 

Vertus.  Excitant,  antispasmodique  ,  nervin. 

Usage.  Dans  l'asthénie ,  les  affections  hystériques , 
le  vomissement ,  la  colique  asthénique. 

Dose.  Depuis  demi-scrupule  jusqu'à  deux  scru- 
pules et  plus  ,  selon  les  circonstances  et  la  diathèse. 

ALCOHOL  ÉTENDU. 
Eau-de-vie-  V.  s. 
Alcohol  dilutum.  Lat. 
Alcoole  diluto.  Ital. 
Diluted  alcohol.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  un  mélange  de  parties 
égales  d'alcohol  et  d'eau ,  agitez  et  conservez  pour 
l'usage. 

L'alcohol  étendu  possède  les  caractères  de  l'alco- 
hol,  mais  à  un  degré  moindre.  Il  est  très-limpide  ;  sa 
pesanteur  spécifique  est  de  gSS  ,  l'eau  étant  looo.  11 
sert  à  faire  beaucoup  de  préparations  pharmaceuti- 
ques ,  sur-lout  celles  connues  autrefois  sous  le  nom 
de  Teintures ,  que  nous  avons  conservées  parmi  les 
préparations  alcoholiques  végétales  ,  dans  lesquelles 
sont  associées  diverses  substances. 


ALC 


i65 


ALCOHOLS  ÉTHÉRÉS. 

ALCOHOL  ÉTHÉRÉ  D'ACIDE  NITRIQUE. 
Esprit  de  nitre  dulcifié.  v.  s. 
Alcohol  ethereum  acîdi  nitrici.  Lat. 
Alcoole  etereo  d'ossiseptonico.  Ital. 
Alcoliol  ethereal  of  acid  nitric.  Angl. 

Mode  depréparat.  On  mêle  ,  à  plusieurs  reprises, 
deux  onces  d'acide  nitrique  avec  six  onces  d'alca- 
hol  on  verse  le  mélange  dans  une  cornue  ,  et  on 
distille  doucement  jusqu'à  ce  qu'il  soit  passé  les 
trois-  quarts  du  liquide. 

Caractère.  Limpide  comme  Teau  distillée  ;  d'une 
odeur  agréable  ,  légèrement  étliéréec  d'acide  nitri- 
que 'y  volatil  ;  inflammable  -,  soluble  dans  l'eau. 

^  Mode  de  prescript.  Seul,  ou  dissous  dans  l'eau, 
et  dans  les  potions  aqueuses  froides  ou  tièdes. 

V ertu.  La  même  de  l'éther  ,  mais  à  un  degré 
moindre. 

Usage.  Comme  l'éther. 

Dose.  Depuis  un  scrupule  jusqu'à  deux  drachmes 
dans  une  potion  convenable  ,  depuis  six  jusqu'à  douze 
gouttes  dans  une  cuillerée  d'eau,  ou  avec  un  peu 
de  sucre. 

Observations.  Cette  préparation  n'est  autre  chose 
qu'une  combinaison  d'éther  nitrique  avec  l'alcohol  ^ 


i66       '  ALC 

on  pourrait  encore  la  faire  extemporanément  en  mê- 
lant ensemble  une  partie  d'éther  nitrique  et  deux 
d'alcohol. 

ALCOHOL  ÉTHÉRÉ  D'ACIDE  SULFURIQUE. 
Liqueur  anod.  min.  d'hoff.  v.  s. 
^Alcohol  ethereum  aci'di  sidfwici.  Lat. 
Alcoole  etereo  d'ossisolf'oiico.  Ital. 
Alcohol  ethereal  of  acid  sulfuric.  Angl. 

Mode  de  préparât.  A  quatre  livres  d'alcohol  mis 
dans  une  cornue,  ajoutez,  à  plusieurs  reprises,  une 
livre  d'acide  sulfurique  concentré.  Agitez  et  laissez 
la  cornue  dans  un  lieu  frais  pendant  six  jours  ; 
procédez  ensuite  à  la  distillation  au  bain  de  sable  en 
élevant  doucement  la  température  du  bain  ,  jusqu'à 
l'ébullition  de  la  masse  liquide.  Vous  obtiendrez 
trente-six  onces  d'alcohol  éthéré. 

Vous  pourrez  continuer  l'opération  jusqu'à  ce  qu'il 
paraisse  des  vapeurs  blanches  j  ajoutez  au  résidu 
dix-huit  autres  onces  d'alcohol  -,  vous  obtiendrez ,  en 
procédant  comme  ci-dessus  ,  une  nouvelle  quantité 
d'alcohol  éthéré  que  vous  pourrez  mêler  avec  le  pre- 
mier. (  Piderit.  Phorm.  Herbîpolit.  ) 

Toute  la  liqueur  éthérée  ainsi  obtenue  ,  vous  la 
rectifierez  sur  de  la  potasse  ou  sur  la  magnésie  pure. 

N.  B.  On  obtient  extemporanément  l'alcohol  éthé- 
ré d'acide  sulfurique  par  le  procédé  suivant.  Il  pos- 
sède les  mêmes  vertus  médicales  que  le  précédent  ; 
et  en  cela  nous  sommes  d'accord  avec  le  collège  des 
médecins  de  Londres  ,  d'Edimbourg  et  de  Dublhi. 

Procédé.   A  deux  parties  d'alcohol  ajoutez  une 


ALG  167 

parùe  d'éther  sulfurique  ;  agitez  le  mélange ,  et  gar- 
dez-le dans  un  flacon  de  crista.l  bouché  à  l'éméril. 

Caractère.  Transparent  comme  l'éther  sulfurique; 
d'une  odeur  étliérée  fragrante  ,  aromatique  ;  n'alté- 
rant pas  les  couleurs  bleues  végétales  -,  soluble  dans 
l'eau  ;  dissolvant  des  huiles  aromatiques  ,  des  rési- 
nes ,  etc.  ;  volatil  ;  inflammable. 

Mode  de  prescript.  Seul,  ou  dissous  dans  des  po- 
tions aqueuses  froides  ou  tièdes.  En  vapeur  ^  on  le 
met  dans  Xinspiratoire  A,  fig.  g.  Seul  ou  dissous 
dans  l'eau  chaude,  et  on  le  fait  inspirer  par  le  tube  B. 

/^-erfi/i-.  Excitant,  difFusible;  inférieur  de  quelques 
degrés  à  l'éther  -,  antispasmodique  ;  provoquant  fa- 
cilement la  sécrétion  de  l'urine  ou  de  la  transpira- 
tion ;  suivant  qu'il  est  combiné  aux  opiacés  ,  ou  aux 
Uqueurs  tièdes. 

Usage.  Dans  les  affections  hystériques  ;  dans  le 
typhus  ;  dans  la  cardialgie  ;  l'hypocondrie ,  etc.  En 
vapeur  ,  dans  les  affections  de  poitrine  asthéniques. 

ojez  Ether. 

Dose.  Depuis  un  demi  -  scrupule  jusqu'à  deux 
drachmes  ,  seul  ou  dans  un  véhicule  convenable. 

*  Nous  ne  contesterons  pas  l'identité  médicale  de  la 
liqueur  d'Hoffmann  faite  par  le  premier  procédé  ou  extem- 
poranément  par  le  simple  mélange  d'alcohol  et  d'éther 
parce  que  nous  ne  sommes  pas  compétens  pour  discuter 
sur  une  semblable  matière;  mais  ce  que  nous  pouvons 
affirmer ,  c'est  que  cette  préparation  faite  des  deux  ma- 
nières diffère  évidemment  quant  à  sa  composition.  Voyez  à 
ce  sujet  nos  remarques  sur  .l'ACiDE  sulpureux  éthéré  (Huilj- 

DOUCE  DE  vin).  (P.) 


i68  ALC 

ALCOHOL  AVEC  GAYAC. 
Teinture  de  gayac.  v.  s. 
Alcohol  cum  guajaco.  Lat. 
Alcoole  guayachino.  Ital. 
Alcohol  with  gaj'ac.  AngL 

Mode  de  préparât.  Prenez  de  la  résine  verte  de 
gayac  ;  faites  dissoudre  dans  suffisante  quantité  d'al- 
cohol  ;  filtrez  la  solution  ,  et  gardez-la  dans  un  flacon 
de  verre  bien  bouché. 

Caractère.  D'une  couleur  jaune  rouge  ;  odeur 
d'alcohol.  Un  papier  trempé  dans  cet  alcohol  devient 
bleu  foncé  ,  si  on  le  met  en  contact  avec  les  vapeurs 
rutilantes  de  l'acide  nitreux. 

Mode  de  prescript.  Mêlé  à  d'autres  compositions. 

Vertus.  Excitant  le  système  lymphatique  5  sudori- 
fique  efficace. 

Usage.  Dans  les  rhumatismes  chroniques  ;  dans 
les  affections  arthritiques  ,  asthéniques  j  dans  la 
goutte. 

Dose.  Depuis  un  demi-scrupule  jusqu'à  deux  dans 
les  vingt-quatre  heures. 

*  Plusieurs  substances ,  telles  que  la  gomme  arabique  ; 
la  gélaline ,  l'albumine ,  ont  la  propriété  de  colorer  la  ré- 
sine de  gayac  en  bleu,  plus  ou  moins  foncé.  (Voyez  Bul- 
letin de  Pharmacie,  page  2243  première  année.  ) 

La  cause  de  ce  phénomène  est  encore  inconnue.  L'auteur 
d'unMémoire  estimé  sur  l'analyse  de  la  résine  de  gayac,  inséré 
dans  les  Annales  de  Chimie ,  alti  ibue  celle  coloration  à  l'oxi- 
gène.  On  pourrait  admet  Ire  cette  explicalion,  si  le  phénomène 
dont  il  s'agit  avait  lieu  exclusivement  avec  le  gaz  acide 
nitreux,  mais  on  l'observe  également  avec  d'autres  corps 


ALG  ï6g 

ans  lesquels  on  ne  peut  supposer  l'oxigëne  assez  libre 
our  agir  aussi  promptement.  C'est  ainsi  que  j'ai  observé, 
■)Our  la  première  fois ,  en  1 808 ,  que  le  raifort  sauvage 
lavait  la  propriété  de  faire  passer  au  bleu  la  teinture  alco- 
jholique  de  résine  de  gayac.  Assurément  on  n'attribuera 
bas  à  l'oxigène  contenu  dans  le  raifort  la  cause  d'un  sem- 
blable phénomène.  Quel  que  soit ,  au  reste ,  le  principe  qui 
le  produise ,  ce  principe  est  extrêmement  fugace  dans  la 
(plante  en  question.  En  effet ,  la  liqueur  ainsi  colorée  re- 

trend  en  très-peu  de  tems  sa  couleur  verte  primitive ,  étant 
xposée  à  l'air ,  de  manière  que  le  prétendu  agent  de  la 
Icoloration  devient  ici  celui  de  la  décoloration.  (P.) 

'    ALCOHOL  AVEC  LA  GENTIANE  COMPOSÉ. 

Teinture  de  gentiane,  v.  s. 

.Alcohol  cum  gentiana  compositum.  Lat. 

Alcoole  genzianizzato  composto.  liai. 
i      Alcoliol  with  gentian  compound.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Racine  de  gentiane.  ....  deux  onces. 
Ecorces  d'oranges  sèches  pulvérisées,   une  once. 

Cannelle  demi-once. 

Cochenille  deux  drachmes. 

Mettez  ces  substances  réduites  en  poudre  dans 
eux  livres  et  demie  d'alcohol  étendu  -,  laissez  macé- 
er  pendant  quatre  jours  consécutifs  en  agitant  de 
ems  en  tems  ;  fdtrez  à  travers  le  papier  non  collé. 

Caractère.  De  couleur  rouge  de  cochenille;  amère 
(aromatique. 

Mode  de  prescript.  Mêlé  à  d'autres  composés. 
V ertu.  Excitant. 

Usage.  Dans  les  maladies  asthéniques  ,  sur-tout 


i'jo  ALC 

dans  les  faiblesses  d'estomac  et  des  intPstins,  dans 
les  fièvres  intermittentes  asthéniques. 

Dose.  Depuis  un  scrupule  jusqu'à  deux  drachmes. 

ALCOHOL  AVEC  LA  GOMME  KINO. 
Teinture  de  gomme  kino.  v.  s. 

F" ojez_,  pour  sa  préparation  ^  l'ALCOHOt  aloé- 

TIQUE. 

Caractère.  Couleur  rouge,  d'un  brun -foncé; 
saveur  forte  ,  astringente  ;  précipitant  la  colle  et 
les  sels  ferrugineux  ^  indécomposable  par  l'eau. 

Mode  de  prescript.  Mêlé  avec  l'eau  sucrée  ou 
avec  d'autres  mixtures  aqueuses. 

V ertiis.  Astringent ,  tonique ,  anti-septique. 

Usage.  Dans  la  blennorrhée ,  la  diarrhée  ;  dans  les 
liémorrhagies. 

Dose.  Depuis  deux  gros  jusqu'à  demi-once,  dans 
deux  onces  de  véhicule. 


ALCOHOLS  ET  S.UBSTAN.CES  VÉGÉTALES , 

ou  COMBINAISONS  ALCOHOLIQUES  VÉGÉTALES 

Principalement  connues  sous  le  nom  de  Teintures, 

d'Elixirs ,  etc. 

OBSERVATIONS. 

Lorsqu'on  fait  agir  l'alcohol  sur  des  substances 
végétales  ,  on  en  extrait  divers  principes  plus  ou 
moins  actifs  et  médicamenteux.  Par  la  macération  a 
froid  dans  ce  menstrue ,  on  peut  extraire  les  subs- 
tances résineuses,  le  principe  amer,  les  substances 


ALG  171 

alorantes  ,  la  matière  sucrée ,  l'arôme  ,  l'huile  vo- 
itile  aromatique,  le  résino - extractif ,  quelques  es- 
èces  de  sels ,  le  principe  narcotique  ,  le  principe 
cre  ,  le  camphre  ,  le  tannin  ,  l'acide  gallique  ,  les 
aumes  ,  quelques  couleurs  ,  les  alcalis  purs  ,  etc. 
i  on  le  fait  simplement  distiller  sur  des  substances 
égétales  pourvues  de  ces  matériaux ,  alors  les  seules 
(arties  volatiles  s'élèvent  avec  lui ,  d'où  il  suit  que  les 
llcohols  distillés  avec  les  substances  végétales  ne 
jontiennent  que  l'huile  volatile  ,  ou  l'arôme  des  vé- 
gétaux sur  lesquels  il  distille.  Lors  donc  qu'on  se 
[ropose  d'extraire  des  végétaux  tous  les  principes 
Ictifs ,  que  ceux-ci  ne  résident  spécialement  ni  dans 
eur  arôme ,  ni  dans  leur  huile  volatile  ,  il  convient 
jle  macérer  les  substances  végétales  dans  l'alcohol 
^tendu ,  contenu  dans  des  vaisseaux  assez  grands  ,  et 
'  une  chaleur  de  26  à  3o  degrés  au-dessus  de  zéro  du 
jhermomètre  de  Pvéaumur.  11  est  quelquefois  néces- 
laire  de  chauffer  assez  le  mélange  pour  porter  l'al- 
cohol à  l'ébullition.  Dans  ce  cas ,  sans  se  servir  des 
Inciens  vaisseaux  circulatoires,  il  suffit  de  mettre  la 
|natièrc  dans  un  matras  de  verre  couvert  d'un  drap 
imbibé  d'eau  froide,  ou  bien  de  plonger  le  matras 
Bans  un  bain  d'eau  ou  même  de  sable,  et  de  le 
thaufTer  graduellement.  L'alcohol  qui  s'élève  en  va- 
heur  se  condense  en  se  refroidissant ,  et  tombe  de 
louveau  au  fond  du  matras. 

Les  substances  végétales  sur  lesquelles  on  veut 
faire  agir  l'alcohol  doivent  être  plus  ou  moins  sèches; 
autrement  toute  autre  substance,  quoiqu'insoluble 
dans  l'alcohol ,  s'y  trouverait  mêlée  à  la  faveur  de 
l'eau  de  végétation.  H  faut  aussi  les  couper  très- 
menues  ou  les  pulvériser. 


17^  ALC 

On  demande  s'il  est  possible  d'unir  à  des  potions» 
aqueuses  les  combinaisons  alcoholiques  des  subs- 
tances végétales.  Si  l'alcohol  lient  en  solution  des 
résines  seules  ,  si  la  solution  en  est  saturée ,  alors 
on  voit  souvent  celle-ci  se  décomposer  par  l'eau  , 
mais  la  décomposition  ne  se  fait  qu'en  partie.  Quand 
les  solutions  alcoholiques  sont  avec  excès  de  dissol- 
vant ,  elles  ne  sont  décomposées  ni  par  l'eau  ,  ni  par 
les  mélanges  aqueux,  et  elles  s'y  dissolvent.  Par  là  , 
on  conçoit  comment  les  solutions  alcoholiques  sa- 
turées de  substances  végétales  ne  se  décomposent 
par  l'eau  qu'en  partie  ,  et  que  c'est  une  erreur  de 
croire  que  ces  solutions ,  même  simplement  rési- 
neuses 3  combinées  à  l'eau  ou  à  des  compositions 
aqueuses,  deviennent  tout-à-fait  inertes,  et  qu'il  n'y 
reste  que  l'alcohol.  Quand  on  décompose  par  l'eau  { 
une  solution  de  camphre  ou  de  résine  dans  l'alcohol , 
on  la  voit  se  troubler  par  un  précipité  j  mais  il  n'y 
a  qu'une  portion  de  la  substance  végétale  combinée 
à  l'alcohol  qui  s'en  soit  séparée  j  quand  l'alcohol  se 
trouve  en  excès ,  en  perdant  une  portion  de  la  subs- 
tance à  laquelle  il  était  combiné,  il  conserve  le  reste 
avec  beaucoup  de  ténacité. 

11  est  des  substances  solubles  dans  l'alcohol  qui 
le  sont  également  dans  l'eau ,  comme  certains  prin- 
cipes végétaux  composés  ,  tels,  par  exemple,  que  le 
résino-amer,  le  résino-colorant ,  le  résino-sucré , 
le  résino  -  aromatique  ,  le  résino-extractif ,  etc.  Le 
chimiste  devrait  préciser  lesquelles  de  ces  substances 
sont  dissoutes  dans  l'alcohol,  ce  qui  toutefois  n'est 
pas  toujours  facile;  mais  le  médecin  devrait,  autant 
qu'il  est  possible  ,  déterminer  dans  lequel  de  ces 
principes  réside  la  vertu  naédicameutciise  des  sul)s- 


ALC  173 

tances  qu'il  emploie.  Un  plicnomène  singulier  et 
constant  qu'offrent  les  substances  indiquées,  égale- 
ment solubles  dans  l'alcoliol  et  dans  l'eau ,  c'est  que 
quand  elles  se  trouvent  dissoutes  dans  l'alcohol ,  elles 
s'en  séparent  en  certaine  proportion  lorsqu'on  y 
ajoute  de  l'eau ,  et  sont  ensuite  redissoutes  par  une 
nouvelle  quantité  de  ce  liquide  -,  ce  qui  me  paraît 
indiquer  l'état  de  composition  de  ces  corps ,  c'est- 
à-dire  d'un  principe  très-soluble  dans  l'alcohol ,  et 
d'un  autre  soluble  dans  l'eau  alcoliolique.  Lorsqu'on 
ajoute  de  l'eau  à  leur  solution  alcoholique  ce  qu'il 
en  faut  pour  les  séparer  de  l'alcohol ,  l'eau  a  exercé 
son  affinité  sur  l'alcohol  sans  toucher  sensiblement 
la  substance  qui  se  sépare  et  trouble  le  mélange 
son  action  finie  sur  l'alcohol  ,  elle  l'exerce  sur  la 
substance  qu'elle  dissout  à  mesure  qu'on  en  ajoute 
une  quantité  suffisante.  Ces  phénomènes  sont  cons- 
tans  dans  les  solutions  alcoholiques  végétales.  Les 
alcohols  qui  tiennent  en  solution  un  poids  donné 
d'une  substance  très-active  ou  vénéneuse  doivent 
être  gardés  dans  des  vaisseaux  bien  clos  ;  autrement , 
par  l'évaporation  de  l'alcohol  ,  la  proportion  des 
substances  actives  ou  vénéneuses  se  trouverait  de 
beaucoup  augmentée. 

Voulant  me  conformer  à  la  nouvelle  nomencla- 
ture chimique ,  et  faire  en  sorte  que  les  noms  indi- 
quassent les  composans  des  préparations,  je  ne 
pouvais  conserver  la  dénomination  de  teintures  pour 
exprimer  les  substances  dissoutes  dans  l'alcohol.  Les 
célèbres  néologistes  français  avaient  déjà  imaginé 
d'employer  le  mot  alcohol ,  et  de  dire,  par  exemple, 
alcoholde  mjrrhe,  alçohol  de  succin,  etc.,  au  lieu 


174  ALC 

de  teinture  de  myrrhe  y  teinture  de  succin  ,  etc. 
Cette  espèce  de  dénomination  ne  nous  semble  pas 
aussi  exacte  qu'il  le  faudrait,  puisqu'elle  tend  à  faire 
croire  que  ce  n'est  pas  la  myrrhe,  le  succin,  ou  une 
partie  de  leurs  substances ,  qui  étaient  combinées  à 
ï'alcohol  dans  les  exemples  cités  ,  mais  que  la  myrrhe 
et  le  succin  auraient  donné  de  Ï'alcohol  j  de  même 
que  par  les  dénominations  (Yalcohol  de  lait ^  alco- 
hol  de  hiere  j  alcohol  de  carottes ,  alco/iol  de 
miel  y  on  entend  Ï'alcohol  obtenu  de  la  fermentation 
du  lait,  de  la  bière,  des  carottes,  du  miel,  et  non 
la  solution  de  ces  substances  dans  Ï'alcohol.  Quant 
à  moi ,  l'expression  qui  me  paraît  la  plus  exacte  et  la 
plus  conforme  à  l'intention  des  chimistes  modernes , 
c'est  d'omettre  l'article  en  disant  alcohol  myrrhe  , 
alcohol  succiné,  etc. 

On  trouvera  dans  la  suite  la  manière  de  préparer 
les  différentes  espèces  de  combinaisons  alcoholiques 
usitées  en  médecine ,  ou  servant  de  réactifs  aux  phar- 
maciens. ' 

ALCOHOL  AVEC  LA  MYRRHE. 
Teinture  de  myrrhe,  v.  s. 
Alcohol  cum  myrrha.  Lat. 
Alco  oie  miirato.  Ital. 
Alcohol  vvith  myrrh.  Angl.  • 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Myrrhe  pulvérisée   trois  onces. 

Alcohol  étendu.  .     .     .    .     .  deux  livres. 

Faites  macérer  pendant  six  jours  ,  puis  fdtrez. 

Caractère.  Odeur  et  saveur  de  myrrhe  mêlée 
d'alcohol. 


ALC  175 

Modedeprescript.  Seul  extérieurement,  ou  com- 
biné à  d'autres  liquides  intérieurement. 

Vertu.  Excitant. 

Usage  interne.  Dans  les  maladies  de  faiblesse  , 
dans  les  flueurs  blanches',  dans  les  hémorrliagies. 

Usage  externe.  Dans  la  carie  des  os. 

Dose.  Un  demi-scrupule  jusqu'à  une  drachme. 

ALCOHOL  AVEC  OPIUM. 
Teinture  d'opium,  v.  s- 
A^lcohol  opiatum.  Lat, 
Alcoole  opiato.  Ital. 
Alcohpl  with  opium,  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  ; 

Opium  pur  pulvérisé.     .    .     .    une  once. 

Alcoliol  étendu  une  livre. 

Faites  digérer  pendant  huit  jours  dans  un  vase  de 
verre  clos ,  puis  filtrez  à  travers  le  papier  non  collé 
et  gardez  (selon  Edimb.  et  Dublin). 

Caractère.  De  couleur  rouge  obscure,  d'une  odeur 
d'opium  mêlée  d'alcohol. 

Mode  de  prescript.  Seul  ou  combiné  à  des  eaux 
aromatiques  ,  à  l'éther ,  à  des  potions  excitantes 
données  intérieurement ,  avec  des  émulsions  ;  on 
l'emploie  aussi  extérieurement  en  frictions. 

Vertu.  Excitant. 

Dose.  Depuis  dix  grains  jusqu'à  un  scrupule. 

N.  B.  Une  drachme  de  cette  préparation  contient 
un  grain  et  demi  d'opium ,  ainsi  qu'il  conste  de  son 
évaporation. 


176  ALG 

ALCOHOL  PHOSPHORE. 
Alcohol  phosphomtum.  Lat. 
Alcoole  fosfurato.  Ital. 
Phosphoretted  alcohol.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Mettez  dans  une  once  d'alco- 
hol ,  contenue  dans  un  mortier  de  verre ,  huit  grains 
de  phosphore  pur,  coupé  menu;  pistez  le  phosphore 
avec  un  pilon  jusqu'à  ce  que  l'alcohol  ait  perdu  son 
odeur  agréable  :  une  portion  demeure  indissoute.  Pie- 
nouvelez  l'opération,  agitez  bien  jusqu'à  ce  que  tout 
le  phosphore  soit  dissous ,  et  gardez  dans  un  flacon 
de  verre  exactement  bouché. 

Caractère.  Odeur  de  phosphore  ,  transparent 
comme  l'alcohol  ;  en  en  versant  quelques  gouttes 
sur  de  l'eau  contenue  dans  un  flacon,  à  la  température 
de  vingt-quatre  degrés  au-dessus  de  zéro  du  thermo- 
mètre de  Réaumur ,  il  brille  dans  l'obscurité  chaque 
fois  que  l'on  agite  l'eau,  pourvu  qu'il  y  ait  de  l'air 
dans  le  flacon  ,  et  il  répand  une  odeur  fétide  d'ail. 

Mode  de  prescript.  Seul,  ou  avec  la  mie  de  pain, 
ou  avec  des  boissons  émulsives  ,  raucilagineuses. 

Vertus.  Excitant  (  brûlant  ) ,  désoxigénant. 

Usage.  Dans  les  cas  oii  le  phosphore  est  indiqué. 
Vojez  Phosphore. 

Dose.  Depuis  six  gouttes  jusqu'à  dix. 

Observations.  On  procède  de  la  même  manière  l 
pour  avoir  l'éther  phosphore  ,  dont  la  vertu  ne  difièrc  ! 
pas  de  celle  de  l'alcohol  phosphore. 

On  doit  prescrii'e  cette  préparation  avec  précau- 
tion ,  à  cause  de  la  facilité  avec  laquelle  le  phosphore , 
séparé  de  l'alcohol ,  s'allume  même  dans  les  gaz  azo- 


ALG  177 

tiques,  mêlés  seulement  à  un  peu  d'air  atmosphérique , 
comme  cela  peut  arriver  dans  l'estomac,  et  ^voir  des 
suites  dangereuses. 

ALCOHOL  POLYAROMATIQUE. 

Eau  vulnéraire  spiritueuse.  v.  s* 
Alcohol  polyaromaticum.  Lat. 
Alcoole  poliaromatico.  Ital. 
.  Alcohol  polyaromatic.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Fleurs  de  lavande.     r  . 
Sommités  fraîches  d'absinthe. 


Sauge. 


Marjolaine. 
Romarin. 
Hyssope. 


Couples  menus  , 

^  •  )  de  chaque,  une 

Rnue  I  ^  ' 

I  once. 

Mélisse.  . 
Thym. 
Basilic. 
Origan. 
Hypericum. 
Alcohol  étendu.     ....    quatre  livres. 

Eau  simple  une  livre. 

Laissez  en  digestion  pendant  vingt-quatre  heures, 
€t  ensuite  distillez  au  bain-marie  jusqu'à  ce  q^e  vous 
ayez  obtenu  trois  livres  de  liqueur  alcoh clique. 

Caractère.  Transparent;  odeur  alcoholiqUe,  aro- 
matique 3  saveur  chaude,  amère,  aromatique. 

Mode  de  prescript.  Seul  ,  ou  mêlé  à  d'autres 
substances  :  par  exemple,  aux  décoctions  de  quin- 
quina, de  quassia,  de  trifolium  fibrinum. 
I.  12 


Ï78  ALC 

V ertus.  Excitant ,  difFusible ,  carminatif ,  sudori- 
fique,  nervin. 

Usage  externe.  Les  contusions ,  les  tumeurs  froi- 
des, les  douleurs  aux  articulations,  la  céphalalgie. 

Usage  interne.  Les  indigestions,  les  flatuosités 
provenant  de  faiblesse,  la  paralysie,  l'atonie,  etc. 

Dose  intérieurement.  Un  demi-scrupule  jusqu'à 
une  drachme  et  plus,  dans  un  véhicule  convenable. 

Observations.  Le  chevalier  Fioravanti ,  chirurgien 
italien ,  mit  en  vogue ,  au  commencement  du  XVI« 
siècle  ,  un  alcohol  polyaromatique ,  qu'il  nomma 
baume  ,  et  qui  est  encore  employé  par  plusieurs 
médecins  sous  le  nom  de  haume  de  Fioravanti  cor- 
rigé. En  voici  la  composition  : 

Gérofle.  . 

Muscade. 

Cannelle. 

Gingembre.  . 

Storax  liquide.  .    '.    .    .    deux  parties. 

Myrrhe,  et  baies  de  laurier,    trois  parties. 

Térébenthine. .  .    '.    .    .    huit  parties. 

Eau-de-vie  et  eau.  .  .  .  vingt-cinq  parties. 
Distillez  à  une  chaleur  modérée  pour  retirer  un 
quart  du  liquide  employé,. 

ALCOHOL  AVEC  LA  RÉSINE  D'INDIGO. 
Alcohol  cum  résina  indica.  Lat. 
Alcoole  con  résina  d'indigo,  liai. 
Alcohol  wijh  resin  of  indigo.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Résine  de  Vindigofera ,  .    une  drachme. 
Alcohol.  ...    •    .    •    quantité  suffisante. 


De  chaque  une  partie. 


A  L  G  17g 

Faites  dissoudre ,  filtrez  et  gardez  dans  un  vaisseau 
de  verre  bien  bouché. 

Caixictère.  D'un  beau  jaune-rouge  foncé  j  teignant 
la  peau  ou  les  ongles  d'une  couleur  jaune  foncée  , 
qui  s'efface  difficilement  j  d'une  saveur  très-amère. 

Mode  de  prescript.  Avec  des  mixtures  aroma- 
tiques, avec  les  alcohols  étliérés. 

Observations.  J'ai  obtenu  la  résine  de  l'indigofère 
en  1797  ,  en  distillant  quatre  parties  d'acide  nitrique 
sur  une  partie  d'indigo.  La  substance  rouge  ,  qui 
après  l'opération  reste  insoluble  dans  l'eau ,  et  qui 
constitue  environ  la  moitié  en  poids  de  l'indigo  em- 
ployé, est  la  résine  de  l'indigojère.  Elle  est  très- 
tenace  ,  d'une  saveur  aussi  amère  que  celle  de  l'aloës , 
entièrement  soluble  dans  l'alcoliol.  Les  propriétés 
médicales  de  cette  nouvelle  composition  ne  sont  pas 
encore  bien  connues. 

ALCOHOL  AVEC  RHUBARBE.  . 
Teinture  de  rhubarbe,  v.  5. 
Alcohol  cum  rheo.  Lat. 
Alcoole  rabarbarato.  liai. 
Alcohol  with  rhubarbe.  AngL 

Mode  de  préparât.  Prenez  :  Rhubarbe  choisie, 
coupée  menue ,  une  once.  Versez  dessus  une  livre 
d'alcohol  ;  après  un  jour  de  macération ,  filtrez  et 
gardez  la  solution  dans  un  vase  de  verre. 

Caractère.  D'une  couleur  jaune  orangée;  d'une 
odeur  d'alcohol  et  de  rhubarbe  amère. 

Manière  de  l'employer.  On  l'unit  à  suflisante 
quantité  d'ipau  distillée  jusqu'à  ce  que  le  précipité  qui 


i8o  ALC 

se  forme  soit  redissous  :  alors  l'eau  prend  une  cou- 
leur jaune. 

Propriété.  Réactif  pour  découvrir  les  alcalis  avec 
lesquels  il  passe  au  rouge. 

Modedeprescript.  En  médecine,  associé  à  d'autres 
mixtes. 

Vertus.  Excitant,  purgatif. 

Usage.  L'indigestion ,  la  faiblesse  des  intestins  , 
les  coliques,  la  diarrhée,  quelques  espèces  d'obs- 
tructions. 

Observations.  L'alcohol  de  rhubarbe  ,  connu, 
dans  les  anciennes  Pharmacopées,  sous  la  dénomi- 
nation de  teinture  de  rhubarbe  spiritueuse  j  est 
souvent  aromatisé  avec  différentes  drogues  ,  comme 
avec  les  semences  de  petit  cardamome ,  le  gin- 
gembre ,  le  safran ,  les  semences  d'anis ,  etc.  Nous 
croyons  toutes  ces  additions  inutiles  :  c'est  au  méde- 
cin expérimenté  à  déterminer  le  cas  où  elles  peuvent 
être  convenables. 

ALCOHOL  AVEC  SUCCIN. 
Teinture  de  suc  cm.  v.  s. 
jilcohol  succinatum.  Lat. 
Alcoole  succinato.  Ital. 
Alcoliol  with  amber.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Succin  pur  réduit  en  poudre.    .    une  once. 

Alcohol   .    une  livre. 

Mettez  ces  deux  substances  dans  un  matras,  chauf- 
fez doucement  pendant  huit  jours ,  et  filtrez  ensuite. 

Caractère.  Odeur  fragrante  ;  saveur  agréable  , 
chaude;  couleur  jaune,  Yersé  dans  un  peu  d'eau- 


ALC  i8i 

il  la  rend  laiteuse  ;  mais  si  on  en  ajoute  quelques 
gouttes  à  une  grande  quantité  d'eau ,  il  ne  se  forme 
aucun  précipité. 

Mode  de  prescript.  Combiné  à  d'autres  compo- 
sés ,  au  vin  d'Espagne  ou  au  bon  vin  d'Italie  ,  à  l'eau 
sucrée. 

f^ertu.  Excitant. 

Usage.  L'asthénie,  les  suppressions  de  menstrues, 
les  vers,  les  flueurs  blanches  ;  quelques  espèces  d'é- 
pilepsie. 

Dose.  Un  demi-scrupule  jusqu'à  une  drachme. 

ALCOHOL  AVEC  LA  VALERIANE. 
Teinture  de  valériane,  v.  s. 
Alcohol  cum  valeriana.  Lat. 
Alcoole  con  valeriana.  liai. 
Alcohol  with  valerian.  Angî, 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Valériane  sauvage  bien  pul- 
vérisée quatre  onces. 

Alcohol  deux  livres. 

Après  24  heures  de  digestion  ,  filtrez  le  liquide 
et  gardez-le  dans  un  vaisseau  convenable. 

Caractère.  Il  a  une  couleur  foncée  de  valé- 
riane ,  et  l'odeur  de  cette  plante. 

Mode  de  prescript.  Seul ,  ou  combiné  à  d'autres 
mixtes. 

Vertu.  Excitant. 

Usage.  Les  affections  nerveuses ,  l'épilepsie,  les 
vers. 

Dose.  Un  demi-scrupule  jusqu'à  une  drachme. 


1^2  AMI 

ALCOHOL  DE  VIN. 
Voyez  Alcohol. 

ALUN  BRULE, 
Alun  calciné,  v.  s. 

Voyez  Sulfate  d'alumine  et  de  potasse  brûlé. 
ALUN  DE  ROME. 

V oyez  Sulfate  d'alumine  et  de  potasse. 

AiMIDON. 

Amylum.  Lat. 
Amido.  Ital. 
Starch.  AngL 

L'amidon  est  une  matière  sèche  ,  le  plus  souvent 
blanche  ,  qu'on  extrait  du  parenchyme  des  végétaux 
à  l'aide  de  l'eau  froide  ,  et  qu'on  nomme  aussi  fécule 
amy  lacée .  Les  amidons  les  plus  usités  en  médecine 
sont  ceux  de  froment,  de  riz,  de  pommes-de-terre, 
de  salep  ,  de  sagou. 

Mode  de  préparât.  Pour  obtenir  en  général  les 
amidons  médicinaux  et  économiques  ,  on  réduit  en 
pulpe  les  végétaux  qui  les  fournissent,  soit  en  les 
pistant  dans  un  mortier ,  soit  en  les  broyant  sous  la 
roue  d'un  moulin.  On  met  la  pulpe  sur  un  tamis  de 
crin ,  on  verse  dessus  de  l'eau  froide  en  délayant  la 
pulpe  avec  la  main.  L'eau  qui  passe  est  laiteuse  , 
et  dépose  ensuite  l'amidon.  Quand  l'eau  s'est  éclair- 
cie ,  on  la  décante  et  On  fait  sécher  l'amidon  en  le 
divisant  en  plusieurs  petits  morceaux  ,  posés  sur  le 
papier  non  collé. 

Caractère.  Blanc,  inodore  ,  insipide  ,  fragile  , 
faisant  un  bruit  particulier  quand  on  le  compriine  ; 
doux  au  toucher  ,  léger  j  il  s'attache  à  îâ  peau  ,  de- 


A  MM  1^3 

vient  un  peu  pâteux  dans  la  bouche.  Observé  avec 
le  microscope  ,  il  offre  des  globules  transparens  , 
brillans,  argentés;  insoluble  dans  l'eau  froide  et  dans 
l'alcohol  ;  il  se  colore  au  feu  et  ensuite  se  décom- 
pose. Distillé  avec  l'acide  nitrique ,  il  se  convertit 
presqu'entièrement  en  acide  oxalique.  L'eau  bouil- 
lante le  dissout  entièrement  -,  il  offre  un  mucilage 
amylacé  (^hjdrate  amylacé ,  Brugn.  )  qui  se  présente 
sous  forme  de  gelée ,  laquelle  se  décompose  par  l'in- 
fusion de  galle  (Thompson  ).  Quand  il  est  desséché , 
il  a  l'apparence  d'une  gomme. 

Mode  de  prescript.  Sous  forme  de  gelée  cuite 
à  prendre  comme  aliment  ;  il  se  prescrit  aussi  en 
cljstère  ,  étant  délayé  dans  l'eau. 

V ertus.  Eminemment  nutritif;  aliment  savoureux 
et  léger. 

Usage.  Chez  les  enfans ,  pour  être  substitué  quel- 
quefois à  l'allaitement  ;  chez  les  convalescens  ,  chez 
les  sujets  faibles  et  émaciés;  les  accouchées;  dans 
la  passion  iliaque  ;  en  clystère  dans  les  diarrhées 
opiniâtres  ;  à  titre  d'aliment. 

AMMONIAQUE  LIQUIDE. 

Esprit  de  sel  ammoniaque  caustique,  v.  s. 
Alicali  volatil  fluor. 
Ammonia  liquida.  Lat. 
Animoniaca  liquida,  liai. 
Liquid  ammonia.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Prenez  une  livre  de  chaux 
vive  éteinte  avec  suffisante  quantité  d'eau ,  pour  en 
faire  une  pâte  liquide.  On  introduit  cette  pâte  dans 
une  cucurbite  de  grès  ou  de  verre  ,  et  on  ajoute  une 


i84  A  M  M 

livre  de  muriate  d'ammoniaque  pulvérisé  y  on  mêle 
exactement ,  et  on  couvre  la  cucurbite  d'un  chapi- 
teau auquel  on  adapte  un  tube  suffisamment  long 
pour  qu'il  puisse  plonger  au  fond  du  récipient  j  on 
marque  sur  le  récipient  la  hauteur  à  laquelle  peuvent 
s'élever  quarante-huit  onces  d'eau.  Lorsque  ce  vais- 
seau est  adapté  au  chapiteau,  on  lute  les  jointures 
avec  la  pâte  de  farine ,  et  on  procède  à  la  distilla- 
tion suivant  la  méthode  ordinaire.  On  continue  la 
distillation  jusqu'à  ce  que  le  liquide  ait  atteint  le 
point  indiqué.  On  obtient  sans  aucune  perte  de  ma- 
tière ,  ni  aucun  danger  pour  les  vaisseaux  ,  quarante- 
huit  onces  d'ammoniaque  liquide  très-saturée.  (  Gof- 
tling  Taschenbuch  ,  ec .  i8o3.  ) 

Caractère.  Odeur  très- forte  ^  saveur  acre,  pi- 
quante ,  caustique  ;  non  effervescent  avec  les  acides  ^ 
ne  troublant  pas  l'eau  de  chaux ,  verdissant  l'alco- 
hol  purpurin  d'alcea  j  transparent ,  limpide  comme 
l'eau  distillée ,  etc. 

Mode  de  prescript.  Etendu  d'eau  avec  les  com- 
posés aqueux.  Eoctérieurement.  Seul ,  uni  à  l'huile. 
(  Voyez  Huile  ammoniacale  )  ,  ou  mêlé  à  d'autres 
substances  capables  de  modérer  sa  grande  volatilité. 

/^emw.  Excitant,  stimulant 3  diffusihle  momen- 
tané ;  anti-acide  ;  sudorifique  j  nervin  ;  employé  eoc- 
térieurement comme  excitant  ,  rubéfiant ,  épispas- 
tique  ,  dicussif. 

Usasse  interne.  Ataxie  j  asthénie  des  systèmes  ner- 
veux et  artériel.3  k  paralysie.^  la  syncope  ;  l'asphyxie» 
l'empoisonnement  par  le$  champignons  et  par  le  ve- 
ni»;  de  la  vipère^j  .conu-e.  la^  goutte  j  . la  .  petite  véro^Q 


ÀMM  i85 

répercutée  par  faiblesse  ;  le  typhus  ;  l'hypocondrie 
(R.  Thomas) ^  la  goutte  vague;  les  maladies  véné- 
riennes, conjointement  avec  les  raercuriaux  ,  qui  n« 
produiraient  pas  seuls  l'elFet  désiré  -,  la  colique  et  le 
météorisme  produit  par  les  gaz  intestinaux ,  sur-tout 
par  le  gaz  acide  carbonique. 

Usage  externe.  Tumeurs  laiteuses;  douleurs  rhu- 
matismales ,  la  sciatique;  l'amaurose  (Tilenius);  les 
hémorragies  accidentelles  ou  naturelles.  On  le  fait 
flairer  aux  noyés.  Dans  les  faiblesses ,  dans  l'apo- 
plexie séreuse;  dans  la  somnolence . 

Dose.  Depuis  six  gouttes  jusqu'à  un  scrupule , 
dans  quatre  ou  cinq  onces  d'eau. 

Caractère  vénéneux.  Pris  intérieurement  en  cer- 
taine dose ,  il  irrite  ,  il  enflamme ,  et  fait  passer  à 
la  gangrène  les  parties  qu'il  touche. 

Antidote.  L'eau  acidulée  par  l'acide  tartareux  -  ou 
l'acide  acétique ,  sucrée  ou  miellée  ;  l'usage  copieux 
de  limonade  chargée  d'acide  citrique. 

*  A  l'époque  où  le  procédé  de  Goetling  fut  publié  dans 
le  Journal  de  Chimie  de  Van-Mons  ,  nous  nous  empres- 
sâmes de  le  répéter  ,  et  nous  reconnûmes  que  si  l'appareil 
et  la  conduite  de  l'opération  ofifraient  quelques  avantages 
sous  le  rapport  de  la  simplicité  ,  le  produit  était  inférieur 
à  celui  qu'on  obtient  avec  l'appareil  de  Voulf ,  en  em- 
ployant partie  égale  en  poids  de  muriate  d'ammoniaque  et 
d'eau  distillée.  Ce  dernier  appareil  est  d'ailleurs  devenu 
d'un  usage  si  familier  à  la  presque-universalité  des  phar- 
niaciens ,  que  cette  seule  considération  ne  saurait  entrer 
en  ligne  de  compte.  Le  maximum  de  légèreté  de  l'ammo- 
niaque'de  Goettling,  est  de  17  à  18  degrés  à  l'aréomètre 
de  Beaumé  pour  l'alcohol.  Celui  de  Voulf  est  de  93  à  24 


i86  A  M  M 

au  même  instrument ,  encore  le  peu  d'ammoniaque  colorée 
reçue  dans  le  flacon  intermédiaire  de  l'appareil  marque-t-il 
de  25  à  26  degrés.  Il  est  vrai  qu'à  moins  de  placer  les 
flacons  dans  une  température  très-basse ,  on  conserve  dif- 
ficilement l'ammoniaque  à  cet  état  de  concentration,  à 
raison  de  sa  disposition  à  prendre  l'état  gazeux  ;  mais  on 
peut  le  ramener  au  terme  de  21  degrés  par  l'addition  d'une 
quantité  d'eau  suffisante ,  alors  il  est  plus  permanent ,  et  sa 
conservation  devient  plus  facile.  (P.) 

AMMONIAQUE  SUCCINÉE. 
Eau  de  Luce.  v.  s. 
j4.mmonia  succinata.  Lat. 
Ammoniaca  succinata.  Ital. 
Succinated  ammonia.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Ammoniaque  liquide.     .    .    six  onces. 
Huile  de  succin  (épyrèle)  rec- 
tifiée trente-un  grains. 

.  Agitez  le  mélange  en  y  ajoutant  quelques  grains 
de  mastic  pulvérisé ,  et  gardez-le  dans  un  flacon  bien 
bouché. 

Autre  procédé.  Prenez  ; 

Alcoliol   .    une  once. 

Ammoniaque  liquide.  .  .    .    quatre  onces. 
Huile  de  succin  rectifiée..    .    un  scrupule. 

Savon  dix  grains. 

Faites  digérer  le  savon  et  l'huile  de  succin  dans 
l'alcohol  jusqu'à  ce  qu'ils  soient  dissous ,  puis  ajoutez 
l'ammoniaque,  et  mêlez  le  tout  par  l'agitation.  (Lond.) 
Gardez  dans  un  flacon  bouché. 

Caractère.  Odeur  forte  très-pénétrante  ,  le  plus 
souvent  laiteuse  ;  saveur  acre  ,  caustique. 


A  M  M  187 

.  Mode  de  prescription.  — f^ertus.  Très-analogues 
à  l'ammoniaque  pure. 

Usage.  Ceux  de  l'ammoniaque  dans  la  morsure 
de  la  vipère. 

Autre  procédé.  Prenez  : 

>    Huile  de  succin  rectifiée.    .    .    trois  onces, 
incorporez  avec  potasse  caustique 

dissoute  dans  l'alcohol    .    .    .    deux  onces. 

Ajoutez  encore  alcoliol  trois  onces. 

On  fait  digérer  au  bain  de  sable  j  on  filtre  à  travers 
le  papier  non  collé ,  et  on  mêle  pour  l'usage  une 
partie  de  ce  liquide  avec , 

Liqueur  d'ammoniaque  caustique,    une  livre, 
ét" oh  agite.  {^Pharm,  manuel.^ 

Autre  procédé.  Prenez  : 

Huile  de  succin  rectifiée  .    .    deux  scrup. 

Alcohol  deux  onces. 

Savon  de  soude  pur   .    .    .    quatre  grains. 
Incorporez  en  agitant  dans  une  fiole  de  verre  bou- 
chée; filtrez  au  papier  sans  colle ,  et  ajoutez  , 

Ammoniaque  caustique  liquide,    huit  onces. 
Agitez  et  conservez  dans  un  flacon  de  cristal  bien 
bouché. 

Au  lieu  de  savon  ,  quelques-uns  se  servent  de  mas- 
tic en  poudre,  à  la  dose  double  du  savon,  dans  la 
vue  de  rendre  plus  permanentes  la  densité  et  la  cou- 
leur laiteuse. 

Caractère.  Laiteux;  d'une  odeur  très-pénétrante 
d^îiînmoniaque  èt  d'huile  de  succin  ;  âcre. 

Mode  de  pre script.  On  en  imbibe  un  papier  ou 


i88  A  M  M 

une  flanelle ,  on  les  applique  sur  la  partie  affectée , 
et  on  les  maintient  avec  une  bande. 

V ertus.  Irritant ,  stimulant ,  rubéfiant. 

Usage  externe.  Les  affections  rhumatismales,  et 
les  paralysies  astliéniques;  on  le  donne  à  flairer  avec 
précaution  dans  la  syncope. 

*  M.  Brugnatelli ,  dans  un  article  particulier  de  cet  ou- 
vrage ,  indique  deux  autres  procédés  pour  faire  l'eau  de 
Luce,  qu'il  désigne  ainsi  :  Epyrile  de  succin  ammoniacale  y 
EAU  DE  Luge.  Nous  avons  cru  devoir  rapporter  ces  deux 
procédés  à  la  suite  du  présent  article ,  en  conservant  toute- 
fois dans  toute  son  intégrité  ce  qu'a  dit  l'auteur  dans 
l'exposition  des  caractères  ,  du  mode  de  prescription ,  etc. 
attribué  à  chacun  d'eux.  Cette  transposition  nous  a  paru 
nécessaire  pour  éviter  aux  lecteurs  des  recherches  fati- 
gantes et  inutiles.  (P.) 

AMMONIURE  DE  CUIVEJE  COMPOSÉ. 
Cuivre  ammoniacal,  v.  s. 
jimmoniaretum  cupri  compositum.  Lat. 
Ammoniuro  di  rame  composte.  ItaL 
Ammoniaret  of  copper  compound.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Sulfate  de  cuivre  pur  ....  deux  onces  j 
faites -le  dissoudre  dans  suffisante  quantité  d'eau 
bouillante.  La  solution  étant  refroidie ,  ajoutez  ce  qu'il 
faut  d'ammoniaque  liquide  pour  dissoudre  l'oxide  de 
cuivre  ,  qui  se  précipite  avec  les  premières  doses 
d'ammoniaque.  Evaporez  lentement  aux  trois  quarts  ; 
retirez  le  vaisseau  et  laissez  refroidir.  L'ammoniure 
liquide  se  coagule  en  une  masse  solide ,  cristalline. 
Vous  la  garderez  dans  un  flacon  de  cristal  bien 
bouché. 


AMM  îSg 

Caractère.  De  couleur  bleue  foncée.  (Si  elle  était 
verte,  elle  serait  décomposée.  ) 

Mode  de prescript.  En  poudre,  avec  le  sucre  -,  en 
forme  de  pilules  ,  avec  la  mie  de  pain. 

Vertus  et  usage,  Qotame  la  précédente. 

Dose.  Depuis  un  grain  jusqu'à  quatre,  en  quatre 
fols  dans  l'espace  de  vingt-quatre  heures. 

Observation.  L'ammoniure  obtenu  de  la  manière 
indiquée  doit  être  considéré  comme  un  mélange 
d'ammoniure  de  cuivre  et  de  sulfate  d'ammoniaque 

AMMONIURE  DE  CUIVRE  LIQUIDE. 
Eau  céleste,  v.' s."  ' 

CuiVRATE  d'ammoniaque. 

jimmoniaretum  cupri,  Lat. 
Ammoniuro  di  rame  liquido.  Itaî. 
Ammoniaret  of  copper  liquid.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  , 

Oxide  de  cuivre  pur  une  once. 

Versez  dessus  ce  qu'il  faut  d'ammoniaque  liquide 
pour  le  dissoudre  complètement.  Gardez-le  dans  un 
flacon  de  cristal  bien  bouché. 

Caractère.  Couleur  bleue  foncée,  élégante;  trans- 
parent; odeur  forte  d'ammoniaque. 

Mode  de  prescript.  Avec  les  eaux  aromatiques , 
avec  l'eau  simple. 

Vertus.  Variable  selon  les  doses  ;  le  plus  soiivent 
anti-excitant,  irritant,  émétique ,  drastique;  à  pe^ 
tite  dose  ,  excitant  ,  anti-spasmodique  ,  apéritif , 
échauffant ,  diurétique. 

Usage.  Diverses  espèces  d'hydropisies  ;  dans  l'é- 
pilepsie,  les  affections  spasmodiques. 


igo  ANT-.ARS 

Dose.  Depuis  un  grain  jusqu'à  quatre,  en  vingt- 
quatre  heures. 

AMMONIURE  DE  MERCURE. 
Ammoniaretum  hjdrargyri.  Lat. 
Ammoniuro  di  meicurio.  Ital. 
Ammoniaret  of  quick  silwer.  AngL 

Mode  de  préparât.  Prenez  de  l'oxide  blanc  (i) 
de  mercure  obtenu  du  sulfate  acide  de  mercure  par 
l'ammoniaque  j  ajoutez  suffisante  quantité  d'ammo- 
niaque pour  le  dissoudre. 

Caractère.  Limpide  ,  transparent  comme  l'eau 
distillée  ;  d'une  odeur  d'ammoniaque.  Une  goutte 
versée  sur  une  lame  de  cuivre  décapée  y  forme  , 
après  quelques  instans ,  une  tache  de  mercure , 
tandis  que  l'ammoniaque  forme  un  ammoniure  de 
cuivre.  ;  i  i  j 

Mode  de  prescript.  Seul ,  ou  combiné  à  l'huile 
d'olive  en  forme  de  Uniment. 

Usage  externe.  Dans  les  exostoses ,  dans  les  to^ 
phus  vénériens ,  dans  la  sciatique  séreuse. 

Préparation.  Huile  ammoniaco-mercurielle. 

ANTIMOINE  DIAPHORÉTIQUE. 

F^oyez  OxiDE  d'antimoine  avec  la  potasse. 

ANTIMOINE  PRÉPARÉ. 
Yoyez  SuxEURE  d'antimoine. 

ARSENIC  BLANC. 

Voyez  OxiDE  d'arsenic. 


(i)  Nous  pensons  gue  le  précipité  qui  se  forme  par  raiumoniaque 
n''est  point  un  simple  oxide  de  mercure,  mais  bien  du  sulfate  mercu- 
rio-ammoniacal  très-peu  soluble. 


BEU 


B. 

BAUME  D'ARCÉUS. 

yoyez  Onguent  d'Elemî. 
BAUME  DU  COMMANDEUR. 
yoyez  Alcohol  de  benjoin. 

BAUME  DE  FIORAVANTI. 

Voyez  Alcohol  polyaromatique. 

BAUME  DE  SOUFRE. 

Voyez  Huile  suleurée. 

BEURRE  D'ANTIMOINE. 
Voyez  MuRiATE  d'antimoine. 

BEURRE  DE  CACAO. 
Buiyrwn  cacao.  Lat. 
Burro  di  cacao.  Ital. 
Buter  of  cacao.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  une  quantité  donnée 
de  noix  ou  fruit  du  theohroma  cacao ,  mondées  de 
leur  écorce  ,  et  concassées  dans  un  mortier  chaud. 
Mettez  la  masse  dans  une  toile  de  crin  et  l'exposez 
à  la  vapeur  de  l'eau  bouillante  jusqu'à  ce  que  la 
poudre  en  soit  bien  pénétrée  ;  alors  soumettez  cette 
masse  à  l'action  de  la  presse  suffisamment  échauffée , 
et  exprimez  l'huile,  laquelle,  en  se  refroidissant  ,- 
deviendra  concrète  comme  du  beurre. 

On  peut  obtenir  le  beurre  à  l'aide  d'une  légère 
torréfaction  des  noix  mondées  de  leur  écorce  ,  pis- 
tées dans  un  mortier  chaud,  puis  exprimées  à  la 
presse  préalablement  échauffée. 


192  BEU 

Si  on  fait  bouillir  dans  l'eau  les  noix  de  cacao 
dépouillées  de  leur  écorce  ,  le  beurre  vient  se  ras- 
sembler à  la  surface  j  on  fdtre,  on  le  recueille.  Cette 
méthode  est  quelquefois  commode. 

Caractère.  D'une  consistance  butyreusej  d'une 
saveur  agréable;  d'une  couleur  blanche  :  d'une  odeur 
suave  3  en  grande  partie  soluble  dans  l'éther. 

Mode  de  prescript.  Seul  ou  mêlé  au  sucre  dans 
les  infusions  chaudes ,  ou  un  peu  ramolli  à  la  chaleur 
pour  l'employer  extérieurement. 

Vertus.  Invisquant,  émulsif,  nourrissant. 

Usage  interne.  Toux  gutturale  ;  certaines  espèces 
de  coliques,  la  néphrétique  calculeuse  ,  la  strangarie 
par  exulcération  vésicale  ;  la  djssenterie. 

Usage  externe.  Contre  les  gerçures  des  papilles 
mammaires  et  de  la  bouche  j  contre  les  excoriations 
de  la  peau  des  nouveaux  nés;  contre  l'exulcération  des 
hémorrhoïdes  ,  ou  les  hémôrrhoïdes  aveugles  ,  dou- 
loureuses 'j  contre  le  prurit  de  l'anus,  et  autres  affec- 
tions semblables. 

Préparation.  Souvent  on  substitue  ce  beurre 
à  la  graisse  dans  la  formation  des  onguens  mercu- 
riels,  parce  qu'il  n'est  pas  aussi  sujet  à  rancir. 

*  Nous  ferons  remarquer  qu  il  n'est  pas  indilférent  d'ob- 
tenir le  beuire  de  cacao  par  tel  ou  tel  procédé.  L'ex- 
pression entre  deux  plaques  chaudes  des  fruits  mondés, 
légèrement  torréfiés  et  broyés  à  la  manière  du  chocolat, 
nous  paraît  être  la  méthode  à  laquelle  on  doit  donnei^  la 
préférence ,  pour  celui  qu'on  destine  à  l'usage  interne. 
Par  ce  moyen,  on  obtient  la  plus  grande  partie  de  cette 
huile  concrète  pourvue  de  l'arôme  du  cacao,  et  susceptible 


B  O  R  193 

<rune  assez  longue  conservation.  Ce  qui  reste  d'huile  après 
•cette  première  expression,  étant  interposé  dans  une  masse 
considérable  de  parenchyme  ét  de  mucilage ,  devient  plus 
difficile  à  extraire,  ou  bien  il  faut  soumettre  la  pâte  à  une 
température  plus  élevée  que  la  première  fois  ,  et  s'exposer 
ainsi  à  altérer  la  qualité  de  l'huile  ;  c'^st  alors  que  la  dé- 
coction du  résidu  peut  être  admise.  Il  faut  réserver  l'huile 
de  cacao  qui  en  provient  pour  les  usages  externes ,  tels 
que  les  suppositoires,  les  linimens  ,  etc. ,  et  ne  l'employer 
cependant  que  nouvellement  préparée.  Leheurre  de  cacao 
•par  expression  étant  bien  purifié  est  d'un  blanc  jaunâtre; 
son  odeur  légèrement  aromatique  est  très-agréable  ;  avec 
un  peu  d'habitude  on  le  distingue  aisément  de  celui  fait 
par  décoction  ,  qui  est  d'un  blanc  grisâtre  ,  beaucoup  moins 
odorant,  et  plus  disposé  que  le  premier  à  la  rancidité. 

Pour  purifier  le  beurre  de  cacao  ,  on  le  fait  liquéfier  à 
une  douce  chaleur ,  on  le  verse  liquide  sur  un  entonnoir 
de  verre  garni  d'un  filtre  de  papier  non  collé  et  placé  sur 
un  vase  de  faïence  ou  de  verre.  On  met  le  tout  dans  une 
ëtuve  ,  dont  la  température  ne  doit  pas  excéder  35  degrés. 
Avec  cet  appareil  très-simple  on  peut  purifier  à-la-fois  une 
grande  quantité  de  beurre.  (P.) 

BORATE  ALCALINULE  DE  SOUDE. 

J3oRAX.    V.  S. 

Borax  alcalinitlum  sodœ.  Lat. 
Ossiborato  alcalinulo  di  soda.  ItaL 
Alcalinbus  borate  of  soda.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Le  borax  du  commerce  se  timive 
souvent  en  grosses  masses  impures  nommées  Tinkal. 
On  dissout  ce  sel  dans  l'eau  ,  on  filtre  la  solution  et 
on  fait  cristalliser. 

Caractère.  Cristaux  prismatiques  ,  hexagories  ,  de 

i3 


\9.\  BOR 

couleur  blanche,  composes  de  trente -neuf  parties 
d'acide  boracique  ,  de  dix-sept  de  soude  et  de  qua- 
rante-quatre d'eau  ;  d'une  saveur  alcalinule  styptique  , 
verdissant  la  teinture  de  mauve  (alcea  porporina)  , 
soluble  dans  dix-huit  parties  d'eau  à  dix  degrés  ,  légè- 
rement efilorescent  à  l'air  chaud  et  sec.  Ce  sel  se  gon- 
fle à  une  forte  chaleur  et  perd  son  eau  de  cristallisa- 
tion ,  puis  se  fond  en  un  verre  qui  devient  transpa- 
rent en  se  refroidissant  ;  ce  verre  est  encore  soluble 
dans  l'eau. 

Falsification  âe  ce  sel.  Le  borate  alcalinule  de 
soude  peut  être  falsifié  avec  l'alun  et  avec  le  mu- 
riate  de  soude  fondus  ensemble.  Pour  s'assurer  de  la 
fraude  on  en  dissout  une  portion  dans  l'eau  ,  on 
sature  l'alcali  avec  l'acide  nitrique  ;  on  découvrira 
ensuite  le  sulfate  d'alumine  par  le  nitrate  de  baryte  , 
et  le  muriate  de  soude  pçir  le  nitrate  d'argent. 

Blode  de  prescript.  Dissous  dans  l'eau  ,  ou  en 
poudre  mêlé  au  sucre. 

Vertus.  Débilitant ,  diurétique  emménagogue  , 
dissolvant  les  aphthes. 

Usage.  Dans  les  croûtes  aphtheuses  de  la  bouche , 
et  de  la  gorge  chez  les  enfans.  (^Bissetessaj on  med. 
constitution  of  Great  Britain.  ) 

Dose.  Depuis  une  demi-drachme  dissous  dans  l'eau 
comme  diurétique. 

BORAX. 

Foycz  Borate  alcaunule  de  soude. 


B  O  U  195 

BOUGIES  D'ACÉTATE  DE  PLOMB. 
Bougies  saturnines,  v.  s. 
Candelulœ  acetatis  plumhi.  Lat. 
Candelette  d'ossiacetato  di  piombo.  Ital, 
Small  candie  of  acétate  of  lead.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Vous  ferez  liquéfier  : 

Cire  jaune  deux  livres. 

Acétate  de  plomb  condensé  .    .    une  once. 
Vous  tremperez  dans  le  mélange  liquide  des  bandes 
de  toile ,  ou  des  faisceaux  de  fils  de  coton ,  et  vous 
en  ferez  des  bougies  du  volume  que  vous  désirerez  , 
en  les  roulant  sur  un  plan  de  pierre. 

Mode  de  prescript.  Seules  ou  enduites  de  diverses 
substances  médicamenteuses. 

Usage.  Pour  dilater  l'urèthre  ;  pour  rappeler  la 
gonorrhée  j  pour  détruire  ou  guérir  les  ulcères  de 
l'urètlire ,  ou.  voisins  de  la  vessie  urinaire^  pour  com- 
primer et  détruire  les  caroncules  de  l'urètlire  ,  dans 
les  fistules  de  la  vessie  et  de  l'urèthre  même  ;  pour 
guérir  la  blennorrhagie  (Swediaur.  ) 

Observations.  Quand  on  veut  avoir  ces  bougies 
plus  molles  ,  on  fond  ; 

Cire  jaune  une  livre. 

Dans  huile  d'olive  deux  onces. 

Du  reste,  ôn  procède  comme  il  a  été  dit  ci-dessus, 
et  on  les  nomme  alors  bougies  huileuses. 


BOUGIES  SATURNINES. 

Foyez  Bougies  d'acétate  de  plomb, 


igG  BOU 

BOUILLON  D'OS. 
Jus  ossium.  La  t. 
Brodo  délie  ossa.  JlaL 
Broth  of  bone.  Angl. 

3Iode  de  prépciî^at.  Prenez  trois  livres  d'os  de 
bœufs  dépouillés  des  cartilages  et  des  tendons  ,  et 
même  bouillis  précédemment  dans  l'eau  avec  la  vian- 
de (  Cadet-de-Vaux),  faites  les  piler  dans  un  mortier. 
Quand  ils  seront  réduits  en  une  sorte  de  pâte  , 
vous  les  mettrez  dans  une  marmite  avec  trente  livres 
d'eau.  Couvrez  bien  la  marmite  ,  et  faites  bouillir 
Teau  sur  les  os  pendant  six  beures.  Passez  le  bouillon 
par  le  tamis.  En  faisant  évaporer  ce  bouillon  ,  on 
obtient  la  gélatine  des  os. 

Caractère.  Un  peu  trouble  ;  d'une  couleur  grise 
obscure  j  d'une  odeur  non  désagréable  ;  insipide  ; 
décomposable  par  le  tannin. 

Mode  de  prescript.  On  y  ajoute  suffisamment  de 
gel  pour  lui  donner  une  saveur  agréable. 

Vertu.  Légèrement  nourrissant. 

Usage.  Du  bouillon  ordinaire. 

Observations.  Pour  faciliter  la  pulvérisation  des 
os  ,  au  lieu  de  machines  compliquées  comme  peut 
l'être  celle  employée  par  Cadet-de-Vaux  ,  au  lieu  de 
les  piler  dans  un  mortier  ,  comme  l'ont  pratiqué  Ri- 
chard et  Jean  ,  ^/z/z.  de  Chimie ,  pag.  146,  1804, 
et  plus  exactement  encore  notre  professeur  Marabelli  ; 
nous  conseillons  de  les  faire  triturer  sous  la  roue  d'un 
moulin  après  les  avoir  concassés  par  un  moyen  quel- 
conque. De  cette  manière  on  se  procure  avec  facilité 
«t  économie  la  pâte  des  os  propre  à  être  cuite  dans 


B  O  U  197 

l'eau.  Quant  ail  caractère  naurrissant  cTu  bouillon , 
et  de  la  gélatine  qui  en  résulte  ,  je  dois  dire  ,  d'après 
des  observations  faites  sur  son  usage  chez  difTérens 
sujets  ,  et  sur  moi-même  ,  qu'il  est  de  beaucoup  in- 
férieur à  celui  du  bouillon  de  viande  et  des  os 
frais  des  animaux  convenablement  rapprochés.  Le 
bouillori  et  la  gélatine  des  os  anciens  et  déjà  cuits, 
nous  paraît  être  au  bouillon  de  viande  ,  sous  le  rap- 
port de  la  qualité  nutritive  ,  ce  qu'est  le  pain  de  fa- 
rine de  froment  au  pain  de  son  mêlé  avec  la  recou- 
pette.  On  trouve  dans  le  bouillon  de  viande  et  des 
os  cruds  frais  ,  une  certaine  quantité  d'un  mélange 
particulier  d'acide  phosphorique  libre,  de  phosphates 
alcalins  ,  de  graisse  ,  d'une  matière  inconnue  qui  dé=» 
colore  quelques  teintures  végétales  ,  tellés  ,  par  exem- 
ple ,  que  celle  du  croton  tinctorium  ,  d'une  matière 
odorante  ,  agréable  ,  fugace  j  substances  qui  man- 
quent toutes  au  bouillon  d'os  ,  et  du  mélange  des- 
quelles résulte  un  aliment  excellent  assez  agréable  e« 
irès-nourrissant.  Nous  devons  par  cette  raison  nous 
garder  de  le  proposer  trap  précipitamment  pour  l'u- 
sage de  la  classe  indigente  et  des  hôpitaux  ,  où  il  me 
paraît  qu'on  doit  plutôt  recommander  à-  la  vigilance 
et  à  la  générosité  des  administrateurs  de  faciliter  de 
plus  en  plu-s  les  moyens  d'améliorer  leurs  alimens  et 
de  les  rendre  plus  nourrissans  qu'ils  ne  le  sont  ordi- 
nairement. On  devrait  cependant  réserver  l'usage  du 
bouillon  d'os  pour  les  seuls  cas  où  la  viande  et  les  os 
frais  viendraient  à  manquer  -,  autrement  ce  serait  uue 
eraauté  d'enlever  aux  indïgens  mal  nourris  ,  un  aîi- 
,  ment  bienfaisant  très-peu  coûteux  ,  mais  qui  souvent 
est  l'unique  ressource  dont  ils  puissent  faire  usage  , 


198  B  0  U 

dans  leur  état  de  misère  j  de  langueur  ,  d'inanition 
et  d'infirmité. 

BOUILLON  SEC. 

Tablettes  DE  BOUILLON.  .  :r- 

Jusculum  siccum.  Lat. 
Brodo  secco.  Jtal. 
Dry  brolh.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Pieds  de  veau  deux  livres. 

Chair  de  mouton  cinq  livres. 

Chair  de  porc  ou  de  corbeau. .    une  livre. 

Faites  cuire  toutes  ces  viandes  à  un  feu  doux  dans 
sulfisante  quantité  d'eau  j  ajoutez-y  autant  de  sel  qu'il 
en  faut.  Enlevez  l'écume  ;  ajoutez  deux  carottes ,  deux 
tiges  de  céleri ,  une  ciboule  ,  hachées  menues  ;  et  sur 
la  fin  vous  suspendrez  dans  le  vaisseau  un  nouet  ren- 
fermant du  gérofle  ou  autre  substance  aromatique 
analogue.  On  retire  les  viandes,  on  les  presse  pour 
en  séparer  l'extrait ,  et  on  fait  bouillir  de  nouveau 
tous  les  sucs  obtenus.  On  les  réunit  au  bouillon  rap- 
proché et  on  laisse  refroidir.  On  enlève  la  graisse 
qui  s'est  figée  j  on  fait  évaporer  le  bouillon  au  bain- 
marie  jusqu'à  la  consistance  de  miel  ,  on  l'étend  sur 
une  pierre  polie  ,  et  quand  il  est  froid ,  on  le  coupe 
en  tablettes  que  l'on  fait  sécher  à  l'étuve.  On  les  con- 
serve dans  des  vaisseaux  de  verre  bien  clos  (i). 

Caractère.  D'une  couleur  obscure  ,  d'une  saveur 
et  d'une  odeur  agréables. 

(i)  Le  bouillon  rapproché  en  consistance  de  miel  ,  n'est  pas  assez 
solide  étant  refroidi ,  pour  en  former  des  tablettes.  Lorscju'il  est  arrivé 
à  ce  point  de  concentration ,  il  vaut  mieux  le  couler  dans  des  moules 
de  fer-blanc  polis  et  huilés  et  achever  la  dessiccation  à  Tétuve  (P.  ^ 


Manière  de  remployer.  On  détrempe  et  oh  dis- 
sout dans  une  tasse  d'eau  chaude  une  denii-ohcè  dè 
bouillon  sec. 

Vertu.  Nourrissant. 

Usage.  Dans  tous  les  cas  où  le  Bouillon  est  em* 
•ployé. 


a 

CAMPHRE  PURIFIÉ. 

Magistère  de  camphre,  v.  s. 
Camphora  purificata.  Lat. 
Canfora  purificato.  Ital. 
Purified  camphor.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Prenez  une  solution  saturée  de 
camphre  dans  Valcohol  ;  versez  dans  la  solution  de  l'eau 
pure  jusqu'à  ce  qu'il  ne  s'y  forme  plus  de  précipité  ; 
recueillez  le  camphre  précipité  sur  un  filtre  ;  lais- 
sez-le sécher  sur  le  papier  non  collé  ,  et  gardez-le 
dans  un  bocal  de  verre  bien  botiché. 

Caractère.  Blanc  ,  granuleux  ;  odeur  forte  de 
camphre;  onctueux  au  toucher;  d'une  saveur  chaude; 
acre  ,  amère  ,  aromatique  ,  qui  laisse  un  senti- 
ment de  froid  sur  la  langue  ,  comme  l'éther  -,  volatil 
à  l'air  ;  très-mobile  sur  l'eau  ;  inflammable  ;  con- 
vertible en  acide  camphorique  lorsqu'on  le  distille 
avec  l'acide  nitrique  -,  fusible  dans  ce  même  acide  , 
qu'il  surnage  comme  une  huile  ;  soluble  dans  l'ai- 


2oa  C  A  M 

coîiol  (  Voyez  Alcohol  camphrt  )  ,  dans  Feaa 
{^Vojez  Eau  camphrée  )  ,  dans  diverses  huiles  vola- 
tils aromatiques  ,  et  dans  l'éther. 

Mode  de  prescf'îpt.  En  poudre  avec  la  gomme  ara- 
bique ,  avec  le  sucre  j  en  solution  dans  l'eau  ,  dans 
râicoîlbl  simple  ,  dans  Falcohol  éthéré  d'acide  sulfu- 
rique  ,  ou  d'acide  nitrique  ,  ou  dans  l'éther  même  ; 
combiné  aux  extraits  végétaux  ,  en  forme  de  pilu- 
les ;  ou  uni  au  savon  ammoniacal ,  à  t'huile 
d'amandes  ou  d'olives  ,  au?:  graisses  ,  ou  bien  encore 
placé  dans  un  sachet  de  piqué  ou  de  toile ,  etc.  quand 
on  doit  l'employer  extérieurement. 
Vertus.  Excitant ,  stimulant ,  nervin. 
Usage  interne.  Dans  les  fièvres  nerveuses  ,  sur- 
tout lorsqu'il  y  a  frisson  ,  délire  ,  somnolence ,  ou 
prostation  de  forces  (  Borda);  l'angine  gangreneuse^ 
la  mélancholie  asthénique;  le  tétanos,  l'asthme,  et 
les  inflammations  asthéniques  ,  la  manie  ,  les  vers 
intestinaux  par  faiblesse  des  intestins;  l'hypocondrie 
(  R.  Thomas  )- 

Usage  externe.  La  gangrène ,  les  douleurs  rhu- 
matismales ,  l'angine  ,  les  ophthalmies  asthéniques  , 
la  sciatique  nerveuse,  les  tumeurs  froides  ,  l'irrita- 
tion de  la  vessie  ,  l'ischurie  ,  les  fortes  érections 
accompagnées  de  pollutions  (  Chrestien). 

Dose.  Depuis  deuxgrains  jusqu'à  demi-once  (quand 
les  circonstances  le  requièrent)  dans  les  vingt-quatre 
heures. 

Préparations.  Eau  camphrée;  alçohol  camphré  ; 
huile  aiTimoniacale  camphrée. 


C  A  îl  20  Î 

CARBONATE  ALCALINULE  AMMONIAQUE. 
Esprit  de  sel  ammoniaque,  v.  s. 
Carbonas  aîcalinulum  ammoniœ.  Lat. 
Ossicarbonato  alcalinulo  d'aramoniaca.  Itaî. 
Alcalinous  carbonate  of  ammonia.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Muriate  d'ammoniaque  pulvérisé  ,    une  livre. 
Carbonate  alcalinule  de 

potasse  en  poudre.    .    une  livre  et  demie. 
Faites  promptement  le  mélange  et  mettez -le  dans 
une  cornue  de  verre  j  ajoutez  : 

Eau  commune  une  livre. 

Placez  la  cornue  sur  un  bain  de  sable  dans  un  four- 
neau ,  ajoutez-y  l'appareil  de  Woulf,  et  procédez  à 
la  distillation.  Ce  qiie  vous  recueillerez  dans  le  ré- 
cipient ou  dans  l'appareil  sera  du  carbonate  alcali- 
nule d'ammoniaque.  Vous  le  garderez  dans  des  flacons 
de  cristal  bien  boucliés. 

Caractère;  mode  de  prescription;  'vertu;  usage; 
dose.  Voyez  ceux  de  I'Ammoniaque  liquide. 

*  Les  produits  de  l'opération  qu'on  vient  de  décrire 
sont ,  du  carbonate  d'ammoniaque  avec  excès  de  base  , 
partie  à  l'état  concret ,  mais  toujours  humide,  et  fiartie 
sous  forme  liquide.  On  fait  aussi  usage  en  médecine  du 
carbonate  d'ammoniaque  sous  forme  sèche ,  dont  l'auteur 
n'a  pas  fait  mention.  Ce  sel  est  connu  sous  les  noms  de 
sel  volatil  d'Angleterre ,  alcali  volatil  concret,  etc.  On  le 
prépare  en  chauffant  dans  une  cornue  de  grès  lutée  ,  placée 
dans  un  fourneau  de  réverbère,  un  mélange  d'une  partie 
de  muriate  d'ammoniaque  bien  sec ,  et  d'une  partie  et  demie 
de  carbonate  de  chaux  desséché;  on  ddapte  à  la  cornue  un 
ou  plusieurs  récipirns  et  l'appareil  de  Woulf.  On  chauffe 


202  CAR 

par  degrés  jusqu'à  faire  rougir  le  fond  de  la  cornue ,  et  on 
l'entretient  en  cet  état  jusqu'à  ce  que  le  premier  récipient 
en  se  refroidissant  indique  qu'il  ny  a  plus  de  dégagement. 
L'appareil  dont  nous  nous  seiTons  pour  cette  opération, 
est  tout-à-la-fois  commode  et  économique.  Il  est  représenté 
PL  IF. 

CARBONATE  ALCALINULE  DE  MAGNÉSIE. 
Magnésie,  v.  s. 
Carbonas  magnesîœ.  Lat. 
Ossicarbonato  di  magnesia,  Itaî. 
Carbonate  of  magnesia.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Sulfate  de  magnésie.  .    .    .    deux  onces, 
que  vous  ferez  disssoudre  dans  : 

Eau  commune  dix  onces. 

Carbonate  de  potasse  ou  potasse 

du  commerce  deux  onces. 

qùe  vous  ferez  dissoudre  dans: 

Eau  commune  quatre  onces. 

Ajoutez  à  la  première  solution  trois  livres  d'eau 
bouillante ,  et  versez-y  ensuite  la  solution  alcaline. 
Il  résulte  de  ce  mélange  un  copieux  précipité  :  une 
portion  d'acide  carbonique  se  dégage  avec  efferves- 
cence i  on  agite  le  mélange^  on  recueille  le  préci- 
pité terfeux  sur  le  filtre ,  on  le  lave  bien  ,  on  le 
sèche  et  on  le  conserve  pour  l'usage.  Cent  parties 
de  sulfate  de  magnésie  pur  donnent  environ  40  par- 
ties de  magnésie  carbonatée  (  carbonate  terrule  de 
Brug. ) 

Caractère.  En  poudre  blanche  fme ,  insipide  \ 
efï'ervescent  avec  les  acides.  Ce  sel  régénère  avec 
l'acide  sulfurique  le  sulfate  de  magnésie. 


CAR       .  5o3 

Mode  de  prescript.  Seul ,  ou  combiné  aux  pou- 
dres aromatiques. 

Vertus.  Absorbant  ;  anti-acide  ou  salifiant,  et  par- 
là  purgatif. 

Dose.  Depuis  un  demi- scrupule  jusq^u'à  demi* 
once. 

Sophistication  de  la  magnésie.  La  magnésie  peut 
être  sophistiquée  1°  par  le  sulfate  de  chaux,  ou  gypse, 
que  vous  reconnaîtrez  à  ses  molécules  brillantes ,  à 
son  insolubilité  dans  les  acides  ;  2°  par  le  carbonate 
de  chaux  ,  lequel  forme  avec  l'acide  sulfurique  un 
sel  très-peu  soluble ,  tandis  qu'il  en  résulte  un  extrê- 
mement soluble  avec  la  magnésie. 

Observations.  La  magnésie  obtenue  par  le  pro- 
cédé qu'on  vient  de  rapporter ,  est  à  l'état  de  car- 
ionate  terrule  de  magnésie .  Si  on  voulait  l'avoir 
parfaitement  saturée  d'acide  carbonique ,  il  faudrait 
jetter  la  magnésie  dans  l'eau  acidulée  par  l'acide 
carbonique ,  et  faire  évaporer  lentement.  Le  sel  qui 
en  résulte  pourrait  être  aussi  obtenu  cristallisé.  Pour 
séparer  ensuite  entièrement  l'acide  carbonique  de  la 
magnésie ,  il  convient  de  la  calciner.  Voyez  Magné- 
sie CALCINÉE. 

CARBONATE  ALCALINULE  DE  POTASSE. 
Sel  de  tartre,  v.  s. 
Alcali  fixe, 

Carbonas  alcaUnuhis  potassœ.  Lat. 
Ossicarbonato  alcalinulo  cU  potassa.  Ital. 
Alcalinous  carbonate  of  potass.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  du  tartre  blanc  o« 
rouge,  faites-le  calciner  exactement  j  lessivez  le  résidu, 


2o4  CAR 

iiltrez ,  évaporez  la  solution  jusqu'à  siccité.  Mettez 
le  sel  dans  un  bocal  de  verre  bien  bouché. 

-  Caractère.  Blanc  ,  concret  •  d'une  saveur  acre 
alcaline  j  déliquescent  à  l'air-  effervescent  avec  les 
Acides. 

Mode  de  prescript.  Seul ,  dissous  dans  l'eau  ou 
combiné  à  d'autres  substances. 

V ertiis.  Anti-acide  ,  irritant ,  débilitant. 

Usage.  Dans  les  saburres  acides  de  l'estomac,* 
dans  l'empoisonnement  par  les  acides  j  dans  quel- 
ques espèces  de  calculs  vésicaux  ,  dans  le  rachitis. 

Dose.  Depuis  un  demi-scrupule  jusqu'à  trois  scru- 
pules ,  dissous  dans  un  véhicule  aqueux.  Extérieu- 
rement. Demi-once  dans  une  livre  d'eau. 

Préparation.  Citrate  de  potasse  ;  eau  de  carbo»- 
nate  alcalinule  de  potasse  j  sulfure  de  potasse ,  etc. 

Obseri-'ations.  Si  le  carbonate  alcalinule  de  po- 
tasse obtenu  par  la  combustion  du  tartre  se  trouvait 
noirci  par  du  charbon  ,  il  faudrait  l'exposer  de  nou- 
veau au  feu  ,  et  l'y  laisser  jusqu'à  ce  que  le  carbone 
fut  dissipé.  Si  ensuite  on  veut  saturer  la  potasse 
d'acide  carbonique ,  il  est  nécessaire  d'introduire  cet 
acide  dans  la  solution  de  potasse ,  ou  d'exposer  la 
solution  alcaline  au  contact  du  même  acide  carbo- 
nique. Le  carbonate  de  potasse  est  susceptible  de 
se  cristalliser  ,  et  n'est  plus  déliquescent  à  l'air.  Avec 
la  solution  de  potasse  du  commerce  on  fait  l'eau  pour 
les  engelures.  On  en  dissout  une  once  dans  une 
livre  d'eau  de  roses ,  et  on  en  couvre  les  parties 
affectées. 


CAR 


CARBONATE  ALCALINULE  DE  SOUDE. 
Alcali  minéral  fixe  :  soude,  v.  s. 
Carbonas  alcalinuîus  sodce.  Lat. 
Ossicarbonato  alcalinulo  di  soda.  Jfal. 
Alcalinous  carbonate  of  soda.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  de  la  soude  da  com- 
merce autant  que  vous  voudrez. 

Eau  pure  quantité  suffisante. 

Faites  bouillir  quelque  tems  ,  et  fdtrez  ensuite. 
Faites  évaporer  la  solution  jusqu'à  pellicule  ;  séparez 
avec  un  tamis  de  crin  les  petits  cubes  de  muriate 
de  soude ,  si  toutefois  il  s'en  formait ,  et  laissez  cris- 
talliser le  carbonate  alcaliîiule  {i) . 

'Caractère.  Cristallisé  en  lames  rhomboïdales  ou 
en  octaèdres  irréguliers  j  saveur  acre,  piquante,  alca- 
line ;  effervescent  avec  les  acides  j  efîlorescent  à  l'air 
un  peu  sec;  fusible  dans  son  eau  de  cristallisation 
à  une  légère  chaleur ,  et  ensuite  à  un  feu  plus  fort 
il  subit  la  fusion  ignée  -,  vitiifiable  avec  la  silice,  dé- 
composant les  sels  terreux  et  métalliques ,  etc. 

Mode  de  prescript.  Dissous  dans  l'eau  ou  com- 
biné à  quelques  mixtes  convenables. 

Vertus.  Anti-acide ,  irritant ,  salifiable. 

Usage.  Dans  les  vices  de  l'estomac  résultant  de 


(i)  Si  l'on  fait  bouillir  la  soude  du  commerce  ,  on  obtient  une  plus 
grande  quantité  de  sel  j  mais  cette  manière  d'opérer  a  l'inconvénient  de 
dissoudre  ,  indépendamment  du  carbonate  de  soude  ,  beaucoup  de  sulfate 
«t  de  muriate  de  soude,  du  sulfure  et  du  sulfite  de  soude  ,  et  du  charbon, 
toutes  substances  contenues  dans  la  soude  du  commerce  ,  et  qui  altèrent 
la  pureté  du  sel  qu'on  se  propose  d'obtenir.  Il  vaut  dono  ujieu.x  lessiver 
lasoudo  il  froid.  (PO 


2o6  e  A  T 

saburres  acides,  dans  l'empoisonnement  parles  acides, 
par  les  sels  terreux  ou  métalliques. 

Dose.  Depuis  dix  grains  jusqu'à  une  drachme. 

Préparations.  Phosphate  alcalinule  de  soude, 
savon  de  soude ,  sulfure  de  soude ,  tartrite  de  potasse 
et  de  soude. 

CATAPLASME. 
Cataplasma.  Lat. 
Cataplasma.  Ital. 
Cataplasin.  Angl. 

Sous  la  dénomination  de  cataplasme  on  entend 
un  médicament  externe  de  consistance  pulpeuse  , 
préparé  avec  des  substances  végétales,  par  exemple  , 
des  racines  ,  des  feuilles,  des  semences  ,  des  fleurs  , 
des  fruits  ramollis  par  l'eau ,  le  vin  ,  le  vinaigre  ,  le 
lait  ou  l'huile ,  selon  les  circonstances.  Nous  don- 
nerons quelques  exemples. 

CATAPLASME  AROMATIQUE. 

Cataplasma  aromaticum.  Lat. 
Cataplasma  aromatico.  Ital. 
Aromatic  cataplasm.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Herbe  de  mélisse.    ...    six  onces. 

Fleurs  de  camomille.  .  .     .    trois  onces. 

Baies  de  genièvre. .     .     .     .    quatre  onces. 
Piéduisez  le  tout  en  poudre  et  cuisez  dans  suffisante 
quantité  d'eau  ou  de  vin  jusqu'à  consistance  molle. 
Mode  dé  prescript.  Seul,  étendu  sur  du  linge. 
Vertu.  Excitant. 

Usage.  Sur  les  tumeurs  scrofuleuses ,  etc. 
CATAPLASME  ÉMOLLIENT. 

Voyez  CATAri-ASME  DE  GUIMAUVE  COMPOSÉ. 


C  A  T  207 

CATAPLASME  DE  GUIMAUVE  COMPOSÉ. 
Cataplasme  émollient.  v.  s. 
Cataplasina  aîtheœ  composUum.  Lat. 
Cataplasma,  d'altea  composto.  Itaî. 
Compound  cataplasm  of  marsh-mallow.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  un  mélange  de  parties 
égales  de  racines  de  guimauve  ,  de  feuilles  de  mauve 
et  de  semences  de  lin  pulvérisé  \  faites  cuire  avec 
suffisante  quantité  d'eau  jusqu'à  consistance  molle. 

Mode  de  prescript.  Seul  et  tiède. 

/^erft/^.  Débilitant,  émollient  j  provoquant  la  sup- 
puration. 

Usage.  Sur  les  tumeurs  douloureuses  ,  inflam- 
matoires, dures  ,  et  sur  celles  qui  tendent  à  la  sup- 
puration. 

CATAPLASME  DE  MOUTARDE. 
Sinapisme,  v.  s. 
Cataplasma  sinapeos.  Lat. 
Cataplasma  di  senape.  liai. 
Mustard  cataplasm.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  semences  de  mou- 
tarde en  poudre  et  mie  de  pain  ,    .    parties  égales. 

Ajoutez-y  du  vinaigre  ordinaire  autant  qu'il  en 
faut  pour  réduire  la  masse  en  consistance  molle.  Au 
lieu  de  mie  de  pain ,  on  peut  faire  usage  de  levure 
de  froment,  et  de  farine  de  seigle. 

Mode  de  prescript.  Stul ,  à  la  température  ordi-j 
naire  ou  tiède  :  on  l'étend  sur  un  linge  ou  sur  une 
peau,  et  on  l'applique  à  la  plante  des  pieds. 

V ertus.  Stimulant,  excitant  le  système  vasculairç,, , 
élevant  le  pouls. 

Usage  externç,  Dans  les  fièvres  nerveuses,  dans 


î3to8  C  E  R 

le  typhus,  dans  la  paralysie,  dans  l'apoplexie  séreuse, 
dans  l'abaissement  du  pouls. 

CATAPLASME  DE  PAIN  ET  DE  LAIT. 
Cataplasma  micœ  panis  cum  lacté.  Lat. 
Calaplasma  di  latte  e  pane.  Ital. 
Calaplasm  of  courab  with  milk.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Mie  de  pain  dix  onces. 

Lait  de  vache.  quinze  onces. 

Eau,  quantité  nécessaire  pour  bien  détremper 
la  mie  de  pain.  Chauffez  en  remuant  avec  une  spatule 
de  bois ,  et  vous  arriverez  à  consistance  molle. 

Mode  de  prescript.  Seul ,  ou  avec  une  drachme  de 
safran ,  bien  mêlé  ensemble  ,  et  étendu  sur  de  la 
toile. 

Vertus.  Emollient,  débilitant,  calmant,  provo- 
quant la  suppuration. 

Usage.  Dans  les  tumeurs  douloureuses,  enflam- 
mées, qui  tendent  à  la  suppuration. 

CÉRAT. 

Ceratum.  Lat. 
Ceratto.  Ital. 
Cerat.  AngL 

Le  cérat  est  un  médicament  externe  consistant , 
dont  la  base  est  la  cire  combinée  j)Our  le  plus  sou- 
vent à  des  poudres  de  diverses  natures.  Les  combi- 
naisons des  huiles  fixes  avec  les  oxides  métalliques  , 
regardées  par  quelques  savans  chimistes  modernes 
comme  des  saisons  métalliques  ,  nous  les  avons  con- 
servées parmi  les  cérats,  d'après  cette  réflexion,  que 
l'huile  fixe ,  en  se  combinant  aux  oxides  métalliques , 


C  E  R  209 

sur-tout  à  l'aide  du  feu  ,  change  de  nature.  Dans 
cette  opération  ,  l'oxide  métallique  se  désoxide  eu 
partie  ou  même  entièrement ,  comme  on  l'observe 
souvent  dans  la  préparation  de  ces  composés  avec 
les  oxides  de  plomb  ou  de  cuivre.  L'huile,  en  s'oxi- 
dant ,  se  cérifie  d'autant  plus  facilement  que  sa  com- 
binaison avec  l'oxigène  est  plus  grande  et  plus  intime. 
Le  résultat  de  la  combinaison  d'une  huile  fixe  avec 
un  oxide  n'est  donc  pas  un  savon,  quoique  considéré 
comme  tel  par  les  chimistes  français ,  mais  un  cérat. 
En  efï'et,  les  corps  qui  résultent  de  la  combinaison 
des  huiles  avec  les  oxides ,  quoiqu  ayant  quelquefois 
une  consistance  analogue  au  savon  ,  n'ont  aucun 
des  caractères  qui  distinguent  ce  composé.  Dans  le 
savon ,  l'huile  et  la  substance  salifiante  n'ont  point 
changé  de  nature,  et  l'art  peut  les  séparer  l'une  de 
l'autre  encore  pourvues  de  leur  propriété  caractéris- 
tique primitive ,  tandis  que  dans  le  composé  qui 
résulte  de  la  combinaison  d'une  huile  avec  un  oxide 
métallique  ,  l'un  et  l'autre  ont  changé  de  nature  : 
l'oxide  métallique ,  comme  on  l'a  dit ,  se  réduit  à 
son  minimum  d'oxidation  •  il  est  voisin  de  la  réduc- 
tion ,  et  l'huile  se  cérifie. 

*  L'auteur  est  ici  dans  l'erreur ,  car  les  alcalis  en  se 
combinant  avec  les  huiles  passent  en  partie  à  l'état  de  car- 
bonate ;  les  huiles  acquièrent  beaucoup  de  consistance , 
et  deviennent  plus  solubles  dans  l'alcohol.  Il  paraît  que 
dans  l'acte  de  la  saponification  ,  les  alcalis  enlèvent  à 
l'huile ,  du  carbone ,  un  peu  d'oxigène  qui ,  réuni  à  l'oxi- 
gène atmosphérique ,  forme  l'acide  carbonique.  J'ai  eu  l'oc- 
casion d'observer  ce  phénomène  eu  saponifiant  de  lliuile 
de  ricin  avec  de  la  soude  caustique  purifiée  par  l'alcohol  j 
-  vingt-quatre  heures  après  U  trituraUon  à  froid ,  ce  savon , 


210 


CER 


qui  était  recouvert  d'une  petite  cloche  de  verre ,  avait  acquis 
une  grande  solidité  ;  on  y  apercevait ,  sans  le  secours  de 
la  loupe ,  de  petits  cristaux  que  j'ai  reconnus  pour  du  car- 
bonate de  soude.  (P.) 

CÉRAT  D'ACÉTATE  DE  PLOMB. 
Cérat  de  goulard.  v.  s. 
Ceratum  acetatis  plumbi.  Lat. 
Cerotto  di  ossiacetato  di  piomb.  liai. 
Cerate  of  acétate  of  lead.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  fondre  ensemble  quatre 
onces  de  cire  jaune ,  et  neuf  onces  d'huile,  et  quand 
le  mélange  en  se  refroidissant  commence  à  s'épaissir, 
ajoutez-y  d'acétate  de  plomb  liquide  deux  onces 
€t  demie  ,  et  agitez  jusqu'à  ce  qu'il  5oit  iroid. 

Caractère.  Consistant,  jaune. 

Vertus.  Légèrement  stimulant,  excitant ,  cicatri- 
sant. 

Usage.  Les  excoriations,  les  brûlures,  les  ul- 
cères, etc. 

CÉRAT  DE  BLANC  DE  Bx^LEINE. 

LiNIMEKT  RAFRAÎCHISSANT.  V.  S. 

Ceratwn  spennaceti.  L^t. 
Cerotto  di  spermaceti.  ItaL 
Cerate  of  spermaceti.  Angl. 

Mode  de  préparât.  ^Prenez  : 

Cire  blanche ,  .    .    .    .  deux  onces. 

Blanc  de  baleine ,      .    .  trois  onces. 
Huiles  d'amandes  douces 

et  d'olives  ,  de  chaque ,  huit  onces. 

Eau  distillée,  ....  une  once  et  demie. 


CER  211 

Faites  cliauffér  et  liquéfier  ces  substances,  puis  laissez 
refroidir  dans  un  vase  de  porcelaine ,  en  agitant  con- 
tinuellement avec  une  spatule  ou  avec  un  pilon  de 
verre,  jusqu'à  ce  que  vous  en  ayez  obtenii  une  masse 
consistante. 

Caractère.  Très-blanc  ,  onctueux  au  toucher , 
presque  inodore. 

Mode  de  prescript.  On  le  ramollit  un  peu  à  une 
légère  cbaleur  en  hiver,  et  on  l' étend  ^ur  mi  linge., 

Usage  externe.  Dans  les  affections  sthéniques  de 
la  peau,  dans  les  cas  , de  petites  *tumeurs ,  d'écor- 
chures ,  etc.      "  * 

Observations.  Cette  préparation  est  analogue  à 
celle  décrite  dans  les  plus  récentes  Pliarmacopées  de 
Londres  et  de  Dublin ,  sous  le  nom  d'onguent  de 
blanc  de  baleine,  ou  d. alignent  de  cire  ;  elle  est 
désignée  dans  d'autres  Pharmacopées ,  et  dans  l'an- 
cienne de  Londres ,  sous  celui  de  Uniment  blanc. 

GERAT  DE  CANTÎÎARIDES. 
Gérât  yésigatoiii'e.  v.  s. 
Ceratum  cantharîdis .  Lat. 
Gerotto  di  çantarelle.  Ital. 
Gerate  of  spanish  Aies.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  fondre  un  mélange  de 
six  onces  de  cire  jaune  avec  deux  onces  d'huile  d'olive 
et  autant  de  térébenthine  j  quand  il  commence  à  se 
refroidir,  ajoutez-y  trois  Onces  de  cantliarides  en 
poudre. 

Mode  de  prescript.  On  l'étend  sur  un  linge  ou 


HI2  CER 

sur  une  peau ,  et  on  l'applique  sur  diverses  parties 
du  corps  après  l'avoir  saupoudré  de  nouvelle  poudre 
de  cantharides. 

Vertus.  Rubéfiant,  vésicatoire. 

Dose.  Depuis  demi-drachme  jusqu'à  une  once. 

Observations.  Ce  cérat  doit  être  récemment  pré- 
paré quand  on  veut  qu'il  soit  actif.  C'est  au  médecin 
^u'il  appartient  de  déterminer  les  cas  dans  lesquels 
on  doit  ajouter  le  camphre,  conseillé  par  quelques 
auteurs ,  dans  la  vue  de  prévenir  les  affections  de  la 
vessie  urinaire ,  qui  résultent  quelquefois  de  l'action 
des  cantharides. 

CÉRAT  GOMMÉ. 

Emplâtre  diachylon  gommé,  v.  s. 
Ceratum  gummosum.  Lat.  ^ 
Cerotto  gommoso.  Ital, 
Gum  cerate.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Cérat  d'oxide  de  plomb.   .    ,    cinq  livres. 

Cire  jaune  ,   .    .    huit  onces. 

Faites  fondre  le  tout  à  une  douce  chaleur  dans 
un  vaisseau  convenable ,  puis  vous  ajouterez  quatre 
onces  de  gomme  ammoniaque  et  de  galbanum  dis- 
sous dans  le  vinaigre  ;  cinq  onces  de  tliérébentine. 
Mêlez  le  tout  exactement  et  laissez  refroidir. 

Mode  de  prescript.  On  l'étend  sur  un  linge  et 
on  l'applique  sur  les  parties  affectées. 

Vertu.  Stimulant. 

Usage.  Sur  les  tumeurs  qui  tendent  à  la  suppu- 


CER  2i3 

ration ,  dans  la  vue  de  la  provoquer  ;  pour  ramollir 
et  dissoudre  les  duretés  qui  succèdent  aux  abcès. 

CÉRAT  MERCURIEL. 
Ceratum  hydrargyri.  Lat. 
Cerotto  mercuriale.  Ital. 
Cerat  of  quik  silwer.  Angl^ 

Mode  de  préparât.  Prenez  une  demi-once  d'oxide- 
rouge  de  mercure  par  l'acide  nitrique  (  précipité 
rouge  ^  V.  s.):  pulvérisez  subtilement  dans  un  mor- 
tier de  verre.  Jetez  la  poudre  dans  un  mélange 
liquéfié  dans  un  vase  de  terre ,  de  cire  blanche ,  une 
once  et  demie,  et  d'huile  d'olive,  quatre  onces. 
Agitez  le  tout  avec  une  spatule  de  verre  j  versez  la 
masse  fondue  dans  de  petites  capsules  de  papier ,  et 
laissez  refroidir. 

Caractère.  Couleur  légèrement  rose^  inodore  j 
facilement  fusible. 

Mode  de  prescript.  On  l'étend  sur  un  linge  ,  et 
on  l'applique  sur  les  parties  malades. 

Vertus.  Anti-vénérien,  détersif. 

Usage  externe.  Les  ulcères  vénériens ,  l'es  mala- 
dies cutanées. 

Observations.  La  base  de  cette  préparation  ,  ou 
la  partie  active,  est  la  préparation  mercurielle.  Dans 
la  Pharmacopée  d'Edimbourg  on  ajoute  Thuile  d'o- 
live sulfurée  (  baufne  de  soufre  ).  Reuss  j  mêle  le. 
muriate  oxidule  de  mercure  et  l'acétate  de  plomb. 
Ces  additions  sont  étrangères  au  cérat  mercuriel 
dont  nous  venons  de  parler.  On  peut  les  faire  extem- 
porancraent  quand  le  médecin  le  croit  convenable. 


2i4  CER 

CÉRAT  D'OXIDE  DE  PLOMB  DEMI-VITREUX. 

Emplâtre  diachylon  simple,  v.  s. 
Ceratum  oxidi  plumbi  semi-vitrei .  Lat, 
Cerotto  di  termossido  di  piombo  semi-vitreo,  Ital, 
Plaster  of  the  semi-vitrifed  moxide  of  lead.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Oxide  de  ploml)  demi-vitreux , 

ou  litliarge  cinq  livres. 

Versez  dessus  huile  d'olives.    .    dix  livres. 

Eau  suffisante  quantité. 

Faites  bouillir  le  mélange  en  l'agitant  continuel- 
lement et  en  y  ajoutant  de  nouvelle  eau  bouillante 
à  mesure  qu'elle  se  dissipe  par  l'évaporation.  Quand 
le  mélange  a  ^acquis  une  certaine  consistance ,  on  le 
retire  du  feu  et  on  le  garde.  L'addition  de  l'eau 
est  nécessaire  pour  empêcher  que  l'huile  ne  brûle. 
Caractère.  Consistant ,  rougeâtre  (i). 
tJsage.  Les  luxations  ,  les  exulcérations,  les  brû- 
lures ;  pour  sécher  les  cicatrices. 

CÉRAT  P.ÉSINEUX. 
Emplâtre  adhésif,  v.  s. 
Ceratum  resinosum.  Lat. 
Cerotto  resinoso.  Jtai. 
Résinons  cerate.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
,Cérat  d'oxide  de  plomb  demi- 
vitreux  (litharge).  .  .     .    quatre  onces. 

Résine  blanche  •    une  demi-once. 

Faites  fondre  le  cératùun  feu  doux,  puis  ajoutez  la 
résine  réduite  en  poudre  très-fine,  et  faites  un  cérat. 


(r)  Ce  diachylon  a  une  couleur  Wanc-jaucêlre.  (P.  ) 


CIIA  2i5 

Ce  cérat  n'irrite  pas  la  peau  et  sert  principale- 
ment à  réunir  les  lèvres  des  plaies  et  de  là  à  dimi- 
nuer l'étendue  des  ulcères. 

CÉRAT  DE  SAVON. 
Emplâtre  de  savon,  v.  s. 
Ceratum  saponis.  Lat. 
Cerotto  di  sapone.  Jtal. 
Soap  cerate.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Gérai  d'oxide  de  plo.mb  demi- 
vitreux  (litliarge)  six  onces. 

Savon  de  soude.     .    .     .    .    une  once. 
Faites  fondre  doucement  le  cérat,  et  a  joutez-y 
le  savon  râpé  très-menu  -,  agitez  le  tout  pour  avoir 
une  masse  homogène ,  et  retirez  du  feu. 

CÉRAT  DE  SAVON  CAMPHRÉ. 
Ceratum  saponis  camphoratum.  Lat. 
Ceratto  di  sapone  canforato.  liai. 
Camphorated  soap  cerate.  Angl. 

A  une  livre  de  cérat  de  savon  ramolli  par  la 
chaleur,  ajoutez  une  drachme  de  camphre  dissous 
dans  l'huile  d'olive  ;  agitez  la  masse  avec  une  spatule 
pour  y  incorporer  la  matière  ajoutée,  et  laissez  la 
refroidir. 

N.  B.  Les  deuxcérats  de  savon  qui  viennent  d'être 
décrits,  sont  rarement  usités. 

CHARBON  DE  BOIS  PURIFIÉ. 
Carbo  ligni  purificatus.  Lat. 
Carbone  di  legna  purificato.  liai. 
Purified  calcoal  ot'wood.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Pulvérisez  une  quantité  don- 


2i6  CHA 

née  de  charbon  de  bois  bien  sec  ,  passez  par  le 
tamis,  faites  rougir  dans  un  matras,  retirez-en  la 
poudre  et  gardez-la  dans  un  vaisseau  de  verre  fermé , 
ou  bien  servez-vous  de  charbon  de  pain ,  pulvérisé. 

Caractère.  De  couleur  noire;  insipide;  inodore, 
fixe  au  feu,  insoluble,  léger,  oxidable,  oxigénable 
et  hydrogénable  (  Voyez  Mémoire  de  Vins  Ht.  nat. 
d'ital.  j  tome  I ,  i^  partie.  )  ;  électromoteur. 

Mode  de  prescrîpt.  En  poudre ,  seul  ou  avec  le 
sucre.  On  jette  encore  le  charbon  de  pain  dans  l'eau 
pour  être  prise  en  boisson. 

Vertus.  Désoxidant  et  hydrogénant,  désaltérant. 

Usage  interne  en  poudre.  Pulmonie  sthénique? 
eau  charhonée ,  dans  les  fièvres  ardentes  ,  dans  la 
chaleur  des  éphémères  et  des  fièvres  sthéniques. 

Usage  externe.  Les  inflammations  locales  par 
causes  externes  ;  la  gangrène  ;  les  ulcères  fétides  , 
cancéreux;  la  carie  des  dents. 

Dose  en  poudre.  Depuis  dix  grains  jusqu'à  quinze 
pour  chaque  dose ,  deux  à  quatre  fois  le  jour. 

Observations.  Il  y  a  quelques  années  qu'on  mit 
en  vogue  la  division  des  médicamens  en  oocigénans 
et  désoocigénans  ;  on  recommandait  le  charbon , 
comme  si  ,  mis  en  contact  avec  les  parois  de  l'esto- 
mac ou  des  intestins ,  il  pouvait  enlever  l'oxigène 
aux  substances  oxigénées  du  système.  Cette  opinion 
était  d'autant  plus  mal  fondée  que  la  chimie  nous 
apprend  que  le  charbon  ne  désoxigènc  les  corps 
oxigénés  ,  comme  sont  les  acides ,  qu'à  une  chaleur 
capable  de  le  rougii:.  Les  e;ipérienccs  récentes  que 


C  H  A  217 

nous  avons  faites ,  nous  ont  convaincus  que  le  char- 
bon est  susceptible  de  s'oxider  même  à  une  basse 
température,  et  qu'il  s'hydrogène  avec  facilité.  La 
faculté  qu'il  a  d'enlever  la  mauvaise  odeur  aux  chairs 
et  aux  humeurs  fétides  dépend  vraisemblablement 
de  cette  double  propriété. 

On  se  sert  du  charbon  pour  enlever  au  vinaigre 
l'odeur  et  la  couleur  qui  l'accompagnent ,  pour  dé- 
colorer les  acétates  ,  le  carbonate  d'ammoniaque  , 
l'acide  succinique  ,  difFérens  sels  ;  il  détruit  l'odeur 
fétide  de  diverses  liqueurs  et  de  l'alcohol  ;  il  pré- 
vient la  corruption  de  l'eau  dans  les  voyages  mari- 
times j  il  absorbe  l'humidité  des  chairs  et  en  prévient 
la  putréfaction  -,  il  dépure  le  suc  de  betterave  et  le 
dispose  ainsi  à  fournir  son  sucre.  On  l'emploie  dans 
les  mêmes  vues  avec  le  miel;  il  décolore  le  résidu 
de  l'éther;  il  diminue  l'odeur  de  la  valériane  ,  du 
galbanum  ,  du  baume  du  Pérou ,  du  musc  ,  décolore 
la  teinture  de  tournesol  ,  purifie  le  tartre  brut,  etc. 

LOWITZ  et  SCHAUB. 

CHAUX. 
Calx.  Lat. 
Calce.  Ital. 
Lime.  Angl. 

Mode  de  préparât.  0\\  chauffe  fortement  du  car- 
bonate de  chaux,  jusqu'à  ce  que  l'acide  carbonique 
soit  dissipé  ;  ce  qui  reste  est  de  la  chaux  pure  :  on 
la  trouve  facilement  dans  le  commerce. 

Caractère.  Blanche ,  acre  ,  caustique. 

Vertus.  Corrosive,  dépilatoire ,  anti-acide ,  désin- 
fectante. 


2i8  CIR 

Usage.  Est  inusitée  en  médecine. 

Préparation.  Elle  sert  à  faire  l'eau  de  chaux  ,  à 
décomposer  le  muriate  d'ammoniaque  pour  obtenir 
l'ammoniaque ,  à  décomposer  le  cinabre  pour  eu 
séparer  le  mercure ,  à  faire  le  sulfure  de  chaux  ,  la 
potasse  caustique  ,  le  lut  fort ,  etc. 

Observations.  Depuis  long-tems  on  emploie  avec, 
avantage  la  chaux  pour  désinfecter  les  murs  des 
chambres  où  sont  rassemblés  beaucoup  de  malades. 
Son  action  principale  paraît  résider  non-seulement 
dans  sa  grande  attraction  pour  l'acide  carbonique, 
mais  encore  dans  celle  qu'elle  a  pour  quelques  siJds- 
tances  animales ,  auxquelles  la  chaux  s'associe ,  de 
même  qu'au  soufre,  au  phosphore,  bases  qui  se 
rencontrent  facilement  dans  les  émanations  fétides. 
Selon  ^  berne  thj-,  il  s'exhale  continuellement  du  coi'ps 
humain  de  l'acide  carbonique  et  du  gaz  nitreux. 
Or ,  quand  d'autres  substances  sont  associées  au  gaz 
acide  carbonique  avec  lequel  elles  forment  ce  qu'oui 
nomme  miasme  elles  sont  séparées  et  rendues  inertes 
par  le  moyen  de  la  chaux  j  de  là  on  conçoit  comment 
celle-ci  peut  désinfecter  les  chambres  des  malades 
et  être  encore  utile  pour  sanifier  l'air  qu'on  y  respire. 

CINABRE. 

ployez  Sulfure  de  mercure  rouge. 

CIRE  BLANCHE. 
-     tJcra  alba.  Lat. 
Cera  bianca.  Ital. 
White.wax.  Angl. 

Mode  de  préparât.  L'art  de  jjlanchir  la  ciré  jaune 
et  odorante  qu'on  extrait  des  alvéoles  des  iJaeilles , 


CIT  219 

sé  réduit  à  la  faire  fondre ,  à  la  tirer  en  rubans  très- 
minces  ,  et  à  l'exposer  long-tems  à  l'action  de  l'air , 
de  l'eau,  et  des  rayons  solaires.  Ce  blancliiment  peut 
être  rendu  facile  au  moyen  des  aspersions  avec  l'acide 
muriatique  oxigéné,  ou  en  exposant  les  rubans  de 
cire  jaune  à  l'action  du  même  acide  en  état  de  gaz. 

C^rac^ère.  Solide,  onctueuse,  blanche,  inodore, 
insipide,  fragile,  d'un  tissu  doux,  un  peu  ductile,  la 
moins  fusible  de  toutes  les  substances  grasses. 

Usage.  On  l'emploie  rarement  comme  remède 
interne.  Sous  ce  rapport,  les  autres  substances  hui- 
leuses et  grasses  doivent  lui  être  préférées  par  leur 
facilité  à  se  fondre.  Son  usage  principal  se  rapporte 
à  la  préparation  des  cérats. 

Observations.  La  cire  verte  qu'on  trouve  commu- 
nément chez  les  pharmaciens ,  et  qu'ils  emploient 
quelquefois  comme  base  de  quelques  emplâtres ,  se 
prépare  en  fesant  fondre  ensemble  , 

Piésine  six  parties. 

Cire  jaune  douze  parties. 

En  y  ajoutant  térébenthine.     .    quatre  parties. 
Dans  laquelle  on  a  délayé,  à 
.  une  légère  chaleur,  de  ver- 
det  (^acétaté  de  cuivre)  en 

poudre  fine  une  partie. 

CIRE  VERTE. 

F*ojcz  Cire  blanche. 

CITRATE  DE  POTASSE. 

Citras  potassœ.  Lat. 
Ossicitrato  di  potassa.  Ital. 
Citrate  of  potass.  Angl.  ^ 

Mode  de  préparât.  Dans  une  solution  de  carbo- 


220  CIT 

nate  alcalinule  de  potasse ,  versez  du  suc  récent  de 
citron  ou  de  limon ,  en  quantité  suffisante  pour  satu- 
rer parfaitement  la  potasse.  L'effervescence  étant 
cessée ,  la  solution  est  légèrement  trouble  à  raison 
d'une  portion  de  mucilage  qui  se  sépare,  par  le  repos, 
de  l'acide  citrique  ;  filtrez  et  conservez  la  solution 
dans  un  flacon  de  verre  bien  bouché. 

Caractère.  D'une  saveur  douceâtre  ,  agréable  j 
difficilement  cristallisable  -,  déliquescent  -,  décompo- 
sable  par  la  chaux  et  par  la  baryte. 

Mode  de  prescript.  Combiné-avec  les  deux  tiers  de 
son  poids  d'eau.  Quand  on  veut  l'employer  comme 
anti-émétique  ,  on  le  prend  durant  l'efFervescence 
même  ,  pour  profiter  de  l'acide  carbonique  ,  qui  se 
développe  successivement  de  la  manière  suivante. 

Prenez  carbonate  alcalinule  de  potasse  ,  vingt-cinq 
grains  ,  faites-les  dissoudre  dans  une  once  d'eau  ren- 
fermée dans  une  bouteille  que  vous  marquerez  n*'  i^*". 
Prenez  environ  demi-once  de  suc  de  limon  récent  , 
ou  d'acide  citrique  -,  étendez  le  suc  d'une  égale  quan- 
tité d'eau ,  et  mettez-le  dans  une  bouteille  marquée 
n"  2.  Versez  dans  un  gobelet  la  liqueur  n°  2  sur 
eelle  n"  i**" ,  et  faites  boire  le  mélange  en  une  seule 
dose  au  moment  de  l'elFervescence. 

Cette  prescription  était  connue  autrefois  sous  le 
nom  ^Anti-émétique  de  Rivière. 

Vertus.  Anti-émétique,  débilitant. 

Usage.  Les  vomissemens  chroniques  ;  les  fièvres 
intermittentes  ;  l'asthénie. 

Observations.  La  dose  indiquée  pour  un  adulte 


C  O  N  221 

doit  être  diminuée  pour  un  enfant  de  cinq  à  six  ans. 
On  peut  aussi  ajouter  un  peu  de  sucre  pour  rendre  la 
potion  plus  agréable. 

CONSERVE. 
.Conserva.  Lat. 
Conserva.  Ital. 
Conserve.  Angl. 

On  nomme  conserve  une  composition  faite  d'une 
stibstance  végétale  fraîche  pistée  ou  très-divisée  et  de 
sucre,  mêlés  exactement  pour  en  former  une  masse 
homogène. 

Le  but  principal  qu'on  se  propose  dans  la  prépa- 
ration des  conserves  ,  est  de  ret^ir  pendant  quel- 
que tems  dans  les  végétaux  certains  principes  fuga- 
ces ,  qui  se  dissiperaient  facilement  en  se  desséchant , 
et  d'empêcher  leur  dégénération  spontanée,  au  moyen 
du  sucre  finement  pulvérisé.  Cependant  les  fleurs  les 
plus  délicates  d'une  odeur  agréable  ne  sont  point 
propres  à  faire  les  conserves  ,  mais  on  emploie  les 
roses ,  les  écorces  d'oranges ,  celles  de  limons ,  d'ab- 
sinthe ,  l'arum  et  autres  semblables.  Les  conserves 
Servent  principalement  à  former  les  bols  ,  les  pilu- 
les ,  etc. ,  en  les  combinant  aux  autres  médicamens  en 
poudre  et  d'une  grande  efficacité. 

CONSERVE  D'ABSINTHE. 

V oyez  CONSFRVE  DE  ROSES. 

CONSERVE  j^'ARUM. 
V oyez  CoN.sKRVE  de  roses. 

CONSERVE  DE  PRUNES  SAUVAGES. 
Voyez  Conserve  de  roses. 


222  CRE  — CUI 

CONSERVE  DE  ROSES  ROUGES.  :  • 

Conseiva  rasce  rubrœ.  Lat. 
Conserva  di  rosa  rossa.  Ital. 
Conserve  of  red  rose-buds,  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  des  boulons  de  roses 
rouges  avant  d'êtres  épanouis  ,  séparez-en  les  calices , 
Pilez-les  dans  un  mortier  de  marbre  avec  un  pilon  de 
bois ,  jusqu'à  ce  qu'ils  soient  réduits  en  une  masse 
niOlle.  Ajoutez  deux  fois  leur  poids  de  sucre  fm  en 
poudre  subtile  ,  agitez  et  mêlez  pour  eu  former  un 
tout  homogène.  Quelques-uns  y  ajoutent  trois  fois 
leur  poids  de  sucre. 

N.  B.  On  obtient  de  la  même  manière  les  cojir- 
seryes  d'absintlie  ,  d'arum  ,  et  de  j)runes  sauvage?.^ 

Caractère.  Douce  ,  avec  odeur  de  rose  ,  dense,.  , 

Mode  de  prescript.  Seule  délayée  dans  l'eau  ,  ou 
mêlée  à  d'autres  médicamens. 

V ertu .  Légèrement  astringente . 
Usage.  La  dyssenterie  ,  les  hémorrliagics  pas- 
sives. 

Dose.  Depuis  deux  di^achmes  jusqu'à  demi-once. 

CRÈME  DE  TARTRE. 

Voyez  Tartrate  acidulé  de  potasse.  a 

CUIVRE  AMMONIACAL. 

Voyez  Ammoniure  dj;  cïïiyre  composé. 


DEC 


223 


D. 

DÉCOCTION. 
Decoctum.  Lat. 
Decolto.  Ital. 
Décoction.  Angl. 

La  décoction  (jii'oii- obtient  à  l'aide  d'une  ébulli- 
tion  plus  ou  moins,  prolongée  de  l'eau  sur  les  subs- 
tances organiques  dans  la  vue  d'en  extraire  différens 
principes  difficilement  sol ubles  ,  s'exécute  dans  des 
vaisseaux  suffisamment  grands  et  tëls  qu'ils  ne  piiis- 
sént  être  attaqués  en .  aucune  manière  par  les  subs- 
tances en  décoction.  Eji  général  j  on  doit  avoir  l'at- 
tention de  couper  ou  de  pister  les  substances  qui 
servesnt  à  faire  les  décoctions  j  les  substances  ten- 
dres doivent  bouillir  moins  que  celles  qui  sont  dures  ^ 
et  quelquefois  on  doit  faire  précéder  l'infusion  ,  sur- 
tout en  traitant  des  substances  qui  contiennent  un 
arôme.  Quand  une  décoction  doit  être  composée  de 
substances  très-fixes.,  et  dé  quelqu' autre  moins  fixe  et 
en  même  tems  volatile,  on  doit  les  ajoutera  la  décoc- 
tion à  des  intervalles  différens  ,  en  réservant  pour  les 
dernières  les  substances  plus  solubles  et  volatiles. 

DÉCOCTION  DE  BARDANE. 
Voyez  Décoctioïï  jiv.  quinquina. 

DÉCOCTION  DE  QUINQUINA: 
Decoctum  cinchonce  officin.  Lat. 
Decotto  di  china,  liai. 
Décoction  of  cinohona  bark.  *AngI. 
Mode  de  préparât.  Prenez  une  once  de  quinquina 
concassé  ,  faites  bouillir  dans  deux  livres  d'eau  jus- 
qu'à réduction  d'un  quart  ;  décantez  la  décoction  et 
conservez-la  pour  l'usage. 


224  DEC 

Caractères.  De  couleur  jaunâtre;  ayant  l'odeur  du 
quinquina  ;  d'une  saveur  amère  ,  etc.  * 

Mode  de  prescript.  Seule  ou  combinée  à  d'autres 
médicamens. 

Vertus.  Celles  du  quinquina  ,  c'est-à-dire ,  exci- 
tante ,  stomachique  ,  fébrifuge. 

Usage.  Dans  les  fièvres  nerveuses  ,  asthéniques  , 
et  dans  tous  les  cas  où  le  quinquina  est  indiqué. 

Dose.  Depuis  six  onces  jusqu'à  une  livre  ,  en 
vingt-quatre  heures. 

Observations .  On  prétend  ,  et  avec  quelque  rai- 
son ,  que  par •  l'ébuUition  dans  l'eau,  le  quinquina 
perd  une  portion  de  son  principe  actif  volatil  , 
comme  on  peut  en  juger  par  l'odeur  des  vapeurs 
aqueuses  qui  s'élèvent  alors.  C'est  pourquoi  quelques 
praticiens  conseillent  de  verser  seulement  les  deux 
tiers  de  la  dose  indiquée  d'eau  chaude  sur  le  quin- 
quina mis  dans  un  vaisseau  convenable  ,  fermé  exac- 
tement et  gardé  ainsi  dans  u^n  lieu  frais  pendant 
vingt-quatre  heures  :  on  passe  la  liqueur  et  on  l'em- 
ploie. Par  l'ébuUition  cependant  le  principe  amer 
assez  actif ,  est  mieux  développé, 

•  Les  décoctions  de  bardane  y  de  bois  de  gaj  ac ,  etc. 
se  préparent  de  la  même  manière  que  les  décoctions 
de  quinquina.  Quand  ce  sont  des  végétaux  un  peu 
aromatiques  et  très-actifs ,  alors  on  diminue  la  dose 
des  drogues  en  conservant  la  même  quantité  d'eau  , 
et  on  fait  moins  bauillir.  Ainsi ,  par  exemple  ,  en 
voulant  faire  la  décoltion  d'uva  ursi ,  il  suffit  de 
deux  drachmes  de  cette  substance  pour  une  livre  d'eau , 
et  l'on  fait  bouillir  pendant  peu  de  tems  :  la  même 
chose  a  lieu  pour  l'écorce  4e  chêne  ,  etc. 


DEC  225 

Nous  donnerons  quelques  exemples  d'autres  dé- 
coctions. 

DÉCOCTION  DE  DAPHNÉ  MÉZÉRÉON. 
•  Decoctwn  daphnc  mezereon.  Lat. 
Decotto  di  dafne  mezereon.  Ital. 
Décoction  of  mezereon.  Angï. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Ecorce  de  mézéréon.  .    ,  demi-once» 

Eau  commune  •    quatre  livres. 

Faites  bouillir  doucement  jusqu'à  réduction  de  trois 
livres  3  ajoutez-y  demiK)nce  de  racine  de  réglisse  cou- 
pée ,  faites  bouillir  quelque  tems  et  passez  ensuite. 

-  Caractères.  Jaunâtre ,  un  peu  douce ,  trouble  d'a- 
bord., et  s'éclaircissant  ensuite. 

Mode  de  prescript.  Seule  ou  associée  à  d'autres 
mixtes. 

Vertus.  Excitante  ,  diaphorétique» 

Usage.  Dans  les  affections  rhumatismales  ,  dans 
les  douleurs  vénériennes. 

Dose.  Depuis  quatre  onces  jusqu'à  huit,  deux  ou 
quatre  fois  le  jour» 

DÉCOCTION  DE  GAYAC  COMPOSÉE. 
Decoctiim  guajaci  compositum.  Lat. 
Decotto  di  guajaco  composto.  Ilaî. 
Compound  décoction  of  guajâcum.  Angt. 

Mode  de  préparât.  Préneè;  : 

Râpure  de  bois  de  gajac.    ■.    ttois  onces. 
Racines  de  sassafras. 


îS.       .     i  ) 

\  De  chaque  une  once. 
<.   •     k     4  \ 


de  réglisse. 

Pvaisin  sec  coupé   deux  onces. 

Eau..    .......  dix  livres. 

t.  i5 


226  DEC 

Faites  bouillir  dans  l'eau  le  gayac  et  les  raisins  à  une 
chaleur  modérée ,  jusqu'à  réduction  de  moitié  du 
liquide  ;  sur  la  fm  ajoutez  le  sassafras  et  la  réglisse. 
Coulez  la  liqueur  sur  une  étamine  sans  exprimer. 

Caractères.  Jaune  rougeâtre,  douceâtre,  trouble 
pendant  quelque  lenfs. 

Mode  de  prescript.  Seule  et  chaude. 

Vertus.  Excitante  ,  sudorifique. 

Usage.  Dans  les  affections  rhumatismales  ;  dans 
les  douleurs  vénériennes ,  en  y  joignant  l'usage  des 
mercuriaux. 

DÉCOCTION  D'ORGE. 
Decoctum  hordei.  Lat. 
Decotto  d'orzo.  Ital. 
Décoction  of  barley.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  :  ^ 
Orge  contus  bien  mondé.  .  .    .  deux  ôiicés. 

Eau  de  fontaine   cinq  livres. 

Faites  bouillir  jusqu'à  ce  que  l'eau  soit  réduite  à 
moitié ,  et  passez. 

Caractères.  De  couleur  paille  3  odeur  et  saveur 
légère  ,  particulières. 

Mode  de  prescript.  Pour  boisson  ordinaire ,  seule 
ou  avec  un  peu  de  nitre  ou  d'im  sel  analogue  qu'on 
y  fait  dissoudre. 

Vertus.  Désaltérante ,  délayante  ,  légèrement  nu- 
tritive 5  avec  le  nitre ,  anti-excitante  ,  rafraîchissante , 
diurétique.  .... 

Usage.  Dans  les  fièvres  ardentes  ,  sthéniques. 


Obsèrmtiôns.  Dans  îa  dernière  pharmaicopée 
d'Edimboug ,  publiée  par  le  docteur  Duncan  fils ,  on 
prescrit  de  faire  bouillir  d'abord  l'orge  dans  un  peu 
d'eau  ,  dans  la  vue  d'entraîner  la  matière  colorante  ; 
mais  cette  matière  étant  en  petite  quantité  et  associée 
en  même  tems  à  d'autres  substances  solubles  dans 
l'eau  ,  nous  ne  pouvons  souscrire  à  cette  pratique  , 
autrement  la  décoction  d'orge  diffère  très-peu  de  l'eau 
simple» 

Pour  rendre  cette  décoction  agréable,  on  y  ajoute^ 
dans  la  pharmacopée  mentionnée  ,  des  figues  sèches ^ 
des  raisins  secs  -,  de  la  racine  de  réglisse  ,  et  on  fait 
bouillir  le  tout  avec  l'orge.  La  décoction  d'orge  ainsi 
préparée,  est  sauvent  utile.  Si  l'on  ne  pouvait  se  pro- 
curer promptement  les  substances  indiquées  ,  on 
pourrait  y  suppléer  par  l'addition  du  sirdp  commun 
ou  d'un  sirop  acidulé. 

DÉCOCTION  DE  POLYGALA  DE  VIRGINIE. 
Decociunt  polygalœ  Senegaé.  Lat.  '' 
Decotto  di  polygala  Senega.  ItaL 
Décoction  of  Seneca.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Polygala  Senega.  .  ^     .    .     .     tinè  Oncë. 

Eau   .    .    .    deux  livrés. 

faites  bouillir  jusqu'à  réduction  dil  tiers  et  passez. 

Caractères.  Jaimâtre  ,  d'une  légère  odeur,  d'une 
saveur  un  peu  piquante. 

Mode  de  prescript.  Seule  ou  associée  à  d'autres 
substances. 

V ertus.  Celles  de  la  racine  de  Sénéga. 


228  '  EAU 

Usage.  L'hydropisie  ,  les  affections  arthritiques , 
rhumatismales. 

Dose.  Deux  onces  ,  trois  ou  quatre  fois  le  jour. 

• 

DÉCOCTION  DE  SALSEPAREILLE. 
Decoctwn  salsaparillœ.  Lat. 
Decolto  di  salsaparilla.  Ital, 
Décoction  of  salsaparilla.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Prenez  de  racines  de  salsepa- 
reille six  onces  que  vous  ferez  macérer  dans  l'eau 
tiède  ;  coupez  et  jettez-les  ensuite  dans  seize  livres 
d'eau  pure  j  faites  bouillir  jusqu'à  réduction  de  moitié , 
et  passez  en  exprimant. 

Caractères.  Couleur  rougeâtre  j  presqu'inodore , 
peu  savoureuse. 

Mode  de  prescript.  Seule  ou  associée  à  d'autres 
boissons  chaudes. 

Vertus.  Excitante,  diaphorétique. 

Usage.  Affections  rhumatismales  et  vénériennes. 


EAU 


E. 

EAU  D'AMANDES  AMÈRES. 
Voyez  Eaux  aromatiques. 

EAUX  AROMATIQUES. 

Observations.  Les  eaux  aromatiques  s'obtiennent 
le  plus  souvent  par  la  distillation  de  l'eau  sur  les 
plantes  ou  sur  les  substances  végétales  aromatiques. 
On  peut  obtenir  extemporanément  plusieurs  d'en- 
tr'elles  en  versant  dans  l'eau  médiocrement  chaude 
quelques  gouttes  d'huile  volatile  de  la  plante  dont 
on  désire  avoir  l'eau  aromatique ,  et  en  agitant  l'eau 
dans  une  bouteille  de  verre ,  Ja  quantité  d'huile  vo- 
latile qui  se  dissout  suffit  pour  cet  objet,  et  on  obtient 
par  ce  procédé  une  eau  aromatique  également  bonne 
comme  par  la  distillation  des  eaux  sur  la  plante. 
Mais  quelquefois  Tarôme  très-fugace  est  combiné  à 
d'autres  principes  végétaux  dénature,  je  dirais  pres- 
que gazeuse,  par  exemple,  à  l'acidepru^sique,  comme 
dans  l'eau  d'amande  amère  ,  des  feuilles  de  pê- 
chers, etc.  Alors  il  est  nécessaire  de  distiller  l'eau 
sur  la  sid3Stance  végétale  même  qui  contient  l'arôme 
dans  la  combinaison  indiquée. 

L'odeur  ,  la  saveur  et  les  qualités  des  eaux  aro- 
matiques dépendent  principalement  de  l'arôme  ^ 
puisque  l'arôme  est  la  partie  la  plus  soluble  dans 
l'eau.  L'existence  de  l'arôme ,  comme  principe  par- 


23o  EAU 

ticulier  des  plantes ,  a  été  contestée  par  un  savant 
cliiraiste  ,  M.  Foureroy.  Il  regarde  tout  ce  qui  a 
été  dit  relativement  à  ce  principe,  et  toutes  les  expé- 
riences qu'on  a  présentées  sur  son  extraction,  comme 
autant  d'opinions  et  d'hypothèses  insoutenables.  Il 
croit  que  l'nrôrae  est  la  même  substance  d'un  ou  de 
plusieurs  principes  immédiats  quelconques  des  plan- 
tes qui ,  portés  par  l'air  sur  les  nerfs  olfactifs  ,  y  font 
naître  par  leur  action  la  sensation  de  l'odeur,  comme 
le  font  beaucoup  de  corps  même  inodores  et  atté^ 
ïiués  dans  l'ail'  ,  au  iiioyen  xduquel  deyiennent 
odorans.  Nous  serions  :  assez;  disposés  à  souscrire  à 
cette  idée  ingénieuse  ,j  m^is  icp^iwe  parpii  les  subs- 
tances immédiates  des  végétaux  nous  -en  tfouvons 
quelques-unes  qui  donnent  par  leur  solution ,  ou  par 
leur  atténuation  dans  l'air ,  luie  odeur  semblable  à  celle 
quji  est  connue  so,us .  Jie  nom  d'aromatique  ;  comme 
beaucoup  de  substances  aroniatiques ,  sans  perdre 
sensiblement  de  leur  poids  ,  aucun  principe  con- 
nu ,  perdent  toute  leur  odeur  aromatique  comm^ 
ily  a  des  substances  dont  l'odeur  aromatique  est  trèsr 
pénétrante  et  fugace  ,  ainsi  qu'on  le  remarque  dang 
les  tuj),éreuses  ,  dans  les  plantes  liliacées  ,  que  cette 
odeur  n'.entraîne  avec  elle  aucune  perte  de  subsr 
jance  végétale  immédiate  et  connue  ,  et  qu'on  peut 
la  communiquer  à  d*autres  substances;  enfin  comme 
cet  arônie  très-fugace  se  reproduit  dans  certaines 
plantes  ,  en  ditFérens  tems  ide  la  journée  ,  en  diverses 
parties  4^  4^^;  plante ,  et-c.  nous  ne  croirons  pas  sa 
pon-existence  suffisamment  démontrée  jusqu'à  ce  que 
^e  nouveaux  faits  le  prouvent  jusqu'à  l'évidence. 
Quand  l'^çide  prussique  prédomine  «ur  l'arôme , 


EAU  23i 

il  se  manifeste  avec  son  odeur  et,  avec  autres 
caractères  j  la  partie  active  de  l'arôme  se  trouve  alors 
entièrement  effacée  par  celle  de  l'acide  prussique.  Les 
principes  acre,  amer,  etc.  modifient  aussi  d'une 
manière  particulière  la  forme  de  l'arôme ,  et  de  là 
vient  que  cet  être,  quoique  toujours  identique  ,  peut 
acquérir  des  modifications  et  manifester  des  carac- 
tères différens  ,  selon  les  diverses  combinaisons. 

EAU  D'AMANDÈS  AMÈRES. 
Aqua  amygdalar.  umar.  Lat. 
Acqua  di  mandorle  amare.  liai. 
Bitter  almonds  water.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  :  amandes  amères 
ou  amandes  de  pêches  concassées  ,  quatre  livres. 
Versez  dessus  trois  bouteilles  d'eau  (  six  livres  poids 
de  marc  )  ;  distillez  dans  un  alambic  de  cuivre  éta- 
mé,  jusqu'à  ce  que  vous  ayez  obtenu  deux  bouteilles. 

Caractères.  Odeur  forte  de  fleurs  de  pêcher  légè-.^ 
rement  aromatique,  un  peu  laiteuse j  d'une  saveiw 
acre  firomatique ,  amère. 

Mode  de  prescript.  Etendue  d'eau  simple  ,  ou 
associé^  à  des  boissons  aqueuses. 

Vertus.  Anti-excitante  du  système  nerveux  j  débi- 
litante ,  selon  quelques  médecins  modernes  -,  exci- 
tante (  )  (  Darvin  ). 

Usage.  Les  affections  sthéniques  ^  les  fièvres  in- 
termittentes, sihéniques  (Borda). 

Dose.  Depuis  une  demi-drachme  jusqu'à  deux 
drachmes ,  quatre  ou  six  fois  le  jour ,  dans  suffisante 
quantité  d'eau  simple. 


232  EAU 

Ob sensations.  Il  paraît  que  la  vertu  médicale  de 
cette  eau  dépend  de  la  présence  de  l'acide  prussique , 
observé  par  Bohra  et  Sclirader.  Pour  le  reconnaître, 
nous  versons  de  la  potasse  caustique  liquide  dans 
l'eau  laiteuse  d'amande  ;  on  ajoute  le  mélange  à  une 
solution  de  sulfate  de  fer  suroxidé.  Il  se'forme  im- 
médiatement un  précipité  verdâtre  ;  on  ajoute  un 
peu  d'acide  muriatique.  L'oxide  de  fer  se  dissout 
entièrement ,  et  le  prussiate  de  fer  demeure  intact , 
d'une  belle  couleur  bleue. qui  se  précipite  ensuite, 

EAU  DE  BAIES  DE  GENIÈVRE, 
udqua  baccar.  juniperi.  Lat. 
Acqua  di  bacche  di  ginepro.  Ital. 
Juniper  berries  water.  An'gll  ' 

Mode  de  préparât.  Sur  une  livre  de  baies  de 
genièvre  saines  ,  mûres  ,  fraîches  et  contuses ,  versez 
douze  livres  d'eau  pure ,  et  retirez-en  quatre  livres 
par  la  distillation. 

Caractères.  Limpide  -,  odeur  de  genièvre  ;  saveur 
aromatique ,  douce. 

Mode  de  prescript.  Seule  ou  ajoutée  à  des  mixtes 
excitans  ,  aqueux,  vineux  ou  alcoholiques. 

Vertus.  Excitante,  légèrement  dilFusive  ,  diuré- 
tique ,  carminative. 

Usage.  Hydropisie  astliéniqaej  asthme  et  catarrhe 
çisthénique. 

Dose.  Depuis  demi^once  jusqu'à  quatre  oncçs. 

EAU  CAMPHREE. 

Aqua  camphorata.  Lat. 
Acqua  canforata.  Itat. 
Camphorated  water.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  im  scrupule  de  cam-» 


EAU  233 

plire  obtenu  de  la  décomposition  de  l'alcohol  cam- 
phré par  le  moyen  de  l'eau  ;  mettez  le  camphre 
dans  une  bouteille  de  verre  contenant  deux  livres 
(24  onces)  d'eau  purej  agitez  très -exactement ,  et 
la  solution  sera  parfaite  ;  filtrez ,  et  conservez  dans 
un  flacon  de  verre  bien  bouché. 

Caractères.  Limpide  comme  l'eau  distillée  j  odeur 
de  camphre  ;  saveur  amère ,  piquante ,  qui  laisse  un 
sentiment  de  froid  dans  la  bouche,  comme  le  cam- 
phre lui-même. 

Mode  de  prescript.  Seule  ou  avec  les  eaux  aro- 
matiques sucrées  ,  avec  les  mixtes  aqueux  ou  alco- 
boliqup.s. 

Pour  l'émployer  extérieurement  on  en  imbibe  des 
linges  qu'on  applique  et  qu'on  renouvelle  de  tems 
en  tems. 

Vertu.  Excitant  le  système  nerveux. 

Usage  externe.  Les  ulcères  baveux;  la  carie 
des  os  ;  les  tumeurs  inflammatoires ,  les  inflamma- 
tions des  yeux  ,  les  inflammations  cutanées  ;  les  co- 
liques. 

Dose.  Seule ,  depuis  six  onces  jusqu'à  24  en  douze 
heures.  On  peut  augmenter  cette  dose  si  les  circons- 
tances l'exigent. 

Observations.  Dans  cette  préparation  que  j'ai  in- 
troduite dans  la  pratique  médicale  ,  une  once  d'eau 
distillée  contient  un  grain  de  camphre.  M.  le  pro- 
fesseur Salvigny  et  M.  Pierre  Bonfico  ont  observé 
que  l'eau  chaude  ne  s'en  chargeait  pas  davantage. 
Le  camphre  est  cependant  aussi  parfaitement  dissous 
qu'il  le  pourrait  être  par  le  meilleur  alcohol. 


234  EAU 

Les  premières  doses  d'eau  qu'on  ajoute  à  l'alcoliol 
camphré  le  rendent  laiteux,  et  le  camphre  parait 
sous  forme  cqncrète  ;  mais  la  nouvelle  eau  qu'on  y 
ajoute  redissout  parfaitement  cette  substance. 

Une  solution  saturée  de  camphre  dans  l'alcohol 
peut  être  rendue  soluble  dans  une  moindre  quantité 
d'eau ,  moyennant  un  excès  d'alcohol  ;  alors  sous 
le  même  poids  d'eau  on  peut  avoir  la  même  quan- 
tité de  camphre  ;  mais  la  proportion  de  l'alcohol  ne 
serait  pas  la  même  que  celle  indiquée  dans  notre 
préparation. 

L'eau  acidulé  d'acide  carbonique  dissout  bien  le 
camphre ,  une  livre  d'eau  acidulé  en  dissout  environ 
ime  drachme.  Cette  eau  acidulé  camphrée  est  très- 
utile  dans  beaucoup  de  cas.  On  pourrait  la  nommer 
acide  carbonique  liquide  camphré. 

EAU  DE  CAMOMILLE. 

Voyez  Eau  de  menthe  poivrée. 

EAU  DE  CANNELLE. 
jiqua  cinnamomî.  Lat. 
Acqua  di  cinamorao.  Ital. 
Cinnamom  water.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Sur  trois  onces  de  bonne 
écorce  de  cannelle  concassée,  versez  six  livres. d'eau 
et  distillez  dans  une  cornue  ou  dans  un  alambic  , 
vous  obtiendrez  trois  livres  et  demie  d'eau  de  can- 
nelle ,  que  vous  conserverez  dans  des  bouteilles  bien 
bouchées. 

Caractères.  Limpide,  ou  blanchie  par  l'huile ^ 
d'une  odeur  et  d'une  saveur  de  cannelle. 


1EAU  m 

Mode  de  prescript.  Etendue  d'eau  simple ,  "  ou 
çombinée  à  des  médicameus  excitAUS,  corroijorans. 

EAU  DE  CERISES  NOIRES. 
u4.qu.cf.  cei'osor.  nig.  Lat. 
Acqua  di  ciriegie  nere.  Jtal, 
Cherry  water^ .  ,-4^ë^^ 

Mode  de  préparât.  Concassez  ensemble  une  pardo 
de  cerises  noires  avec  leurs  nojaux,  et  versez  dessus 
un  poids  égal  d'eaii  bouillante.  Laissez  entrer  les 
matières  en  fermentation,  puis  ajoutez-y  dix  parties 
d'eau  fi'oide  ,  et  dis.tillez  pour  en  retirer  six  parties. 

Caractères.  Limpide  ,  transparente,  légèrement 
aromatique. 

Mode  de  prescript.  Seule  ou  mêlée  aux  potions. 
Vertus.  Légèrement  and-excitante narcotique. 
Usage.  Quelques  maladies  stliéniques. 
Dose.  Dep,uis  une  drachme  jusqu'à  une  once. 

EAU  DE  FENOUIL. 
Aqua  fœniculi.  Lat. 
Acqfca  di  finocchio.  Ital. 
Fennel  water.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  une  once  de  semence 
de  fenouil  mûf e  et  récente  j  distillez  avec  une  lirvre 
d'eau  pure ,  vous  en  redrerez  buit  onces  d'eau  aro- 
matique ,  de  laquelle  vous  séparerez  l'huile  volatile. 

Caractères.  Odeur  aromatique ,  saveur  douceâtre. 

Mode  de  prescript.  Seule  ou  mêlée  à  d'auties 
podons. 

Vertus.  Légèrement  excitante ,  carminative  ,  ré^ 
solutive. 


236  EAU 

Usage.  Asthénie ,  hydropisie ,  colique  des  enfans. 
Dose.  Depuis  une  onee  jusqu'à  trois  et  plus,  en 
douze  heures. 

Observations.  On  doit  renouveler  cette  eau  de 
tems  en  tems.  Dans  une  température  voisine  de  zéro 
du  thermomètre  de  Réaumur ,  l'huile  aromatique  se 
cristallise,  et  l'eau  devient  insipide. 

EAU  DE  FLEURS  DE  CITRON, 
Voyez  Eau  de  menthe  poivrée. 

EAU  DE  FLEURS  D'ORANGER. 
Eau  de  fleuhs  d'orange,  v.  s. 
udqua  Jlorum  aurantii.  Lat. 
Acqua  di  fiori  d'arancio.  Ital. 
Orange  flowers  water.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Fleurs  d'oranger,  odorantes  et 

•'  '  ■  fraîches  trois  livres. 

Eau  commune,  légèrement  sa- 
lée avec  du  sel  commun.  .    quinze  livres. 
Mettez  le  tout  dans  un  alamlDic ,  et  distillet-en  huit 
livres ,  que  vous  garderez  dans  un  vase  de  verre  bien 
bouché. 

Caractères.  Transparente ,  d'une  odeur  suave  de 
fleurs  d'orange  ,  d'une  saveur  légèrement  aromatique. 

Mode  de  prescript.  Seule,  pu  mêlée  à  d'autres 
mixtes  excitans. 

Vertus.  Excitante,  anti-spasmodique. 

Usage.  Asthénie j  elle  sert  aussi  à  communiquer 
aux  boissons  une  odeur  agréable.  On  prépare  de  la 
même  manière  Veau  aromatique  de  rose,  avec  des 


EAU  tL^rJ 

pétales  de  roses  rouges  (i) ,  mais  sans  sel  :  cette  eau 
sert  à  dissoudre  les  substances  propres  à  faire  les 
collyres ,  et  aux  autres  usages  de  l'eau  aromatic[ue  de 
fleurs  d'oranges. 
Dose.  Depuis  deux  onces  jusqu'à  six  onces. 

EAU  DE  FLEURS  DE  SUREAU. 
Voyez  Eau  de  menthe  poivrée. 

EAU  DE  LAURIER-CERISE. 
Aqua  lauro-ceTasi .  Lat. 
Acqua  di  lauro  ceraso.  Ital. 
Laurel-cherry  water.  AngL 

Mode  de  préparât.  Prenez  une  livre  de  feuilles 
vertes  de  laurier  cerise  (^prunus  lauro-cerasus)  au 
commencement  de  l'été  ,  tems  où  les  feuilles  sont 
plus  succulentes  ,  et  où  le  suc  est  plus  actif ^ 
après  les  avoir  coupées  menues ,  mettez-les  dans  une 
cornue  de  verre  avec  six  onces  d'eau  ;  faites  digérer 
à  une  douce  chaleur  comme  serait  celle  du  bain- 
marie  {^foulana)  ^  et  retirez-en,  par  la  distillation , 
trois  onces.  Conservez  la  liqueur  distillée  dans  un 
flacon  de  verre  bien  bouché. 

Caractères.  Récemment  distillée,  elle  estlaiteuse^ 
à  cause  de  l'huile  qu'elle  contient  combinée  avec 
l'acide  prussique.  Elle  s'éclaircit  dans  la  suite.  Elle  a 
une  odeur  de  fleurs  de  pêchers ,  une  saveur  amère , 
aromatique. 

Mode  deprescrîpt.  intérieurement.  Etendue  d'eau 
distillée j  par  exemple,  quatre  ou  six  gouttes  dans 
deux  onces  d'eau.  On  l'emploie  aussi  extérieurement. 


(i)  En  France ,  on  ne  distille  (jue  les  fleurs  du  rosier  cultivé  ,  rosa 
ceriiifolia,Lnx.  (P.) 


EAU 

et  on  l'appliqite  én  en  imprégnant  àttj^airàvant  des 
linges  ou  des  étoupes. 

Vertus.  Elle  diminue  l'excitation ,  comme  ami- 
excitante  (contre-stimulante,  Borda);  excitante  (!) 
(Darvin),  sédative  (Cullen),  narcotique  (Swediaur), 
vénéneuse. 

Usage  interne.  Dans  les  maladies  sthéniques ,  la 
péripneumonie ,  la  céphalalgie,  l'hépatite,  le  spléen, 
le  délire ,  les  rhumatismes  sthéniques ,  l'angine  ,  la 
toux  tuberculeuse ,  le  catarrhe  ,  la  toux  chronique , 
le  cancer,  le  squirrhe  (Swediaur). 

Dose.  Depuis  quatre  jusqu'à  six  gouttes  dans  une 
petite  quantité  d'eau  commune. 

Caractère  vénéneux.  L'eau  de  laurier-cerise,  ou 
le  suc  exprimé  au  commencement  de  l'été  ,  agit 
comme  un  des  plus  puissans  poisons  végétaux  lors- 
qu'il est  avalé  en  certaine  dose.  Les  convulsions  , 
l'écume  à  la  bouche  ,  les  yeux  étincelans ,  le  délire 
sont  les  symptômes  dont  sont  promptement  pris  les 
empoisonnés ,  et  ils  meurent  de  suite.  L'ammoniaque 
est  le  plus  utile  contre-poison  du  laurier-cerise  , 
comme  le  sont  les  autres  alcalis.  L'acétate  et  le  ma- 
late  de  fer  agissent  chimiquement,  en  attirant  sa  base 
principale  ou  l'acide  prussique.  L'alcohol  est  de  quel- 
qu'avantage  par  une  vertu  opposée.  On  éprouve  les 
plus  grandes  difficultés  pour  découvrir  chez  les  em- 
poisonnés la  présence  de  ce  poison  dans  l'estomac; 
la  chimie  seule  peut  fournir  quelques  lumières  en 
découvrant  l'acide  prussique  parmi  les  matériaux  qui 
y  existent  :  les  parois  de  l'estomac  ne  se  trouvent 
altérées  en  aucune  manière. 

*  La  qualité  vénéneuse  de  l'eau  distillée  dô  lautier-cérise 


EAIT  239 

paraît  résider  essentleUement  dans  l'îiuilé  volatile ,  toute- 
fois cette  eau  distillée  n'agit  pas  avec  la  même  énergie  sur 
tous  les  sujets-.  Suivant  Duhamel  quarante  gouttes  auraient 
suffi  pour  donner  la  mort  à  un  chien.  Je  puis  citer  Texem- 
ple  encore  récent  d'un  de  mes  élèves  qui  en  avala  une 
cuilleréô  à  bouche ,  sans  avoir  ressenti  d'autre  incommo- 
dité qu'une  légère  chaleur  dans  l'œsophage.  L'extrait  de 
la  même  plante ,  donné  à  la  dose  d'une  demi-once  à  un 
chien  de  moyenne  taille  ,  ne  produisit  aucun  symptôme 
fâcheux ,  au  moins  en  apparence  pendant  quatre  jours  que 
je  gardai  cet  animal;  il  but  et  mangea  comme  à  son 
ordinaire.  Ces  expériences  auraient  besoin  d'être  répétées 
avec  beaucoup  de  soin  par  un  médecin  instruit;  elles  pour- 
raient jeter  quelque  jour  sur  l'action  encore  inconnue  de 
çe  p'oison  végétal,  et  sur  les  moyens  de  constater  les 
empoisonnemens  qui  résultent  de  son  ingestion  dans 
Testomac.  (P.) 

EAU  DE  MÉLISSE. 

J^oyez  Eau  de  menthe  poivrée. 

EAU  DE  ]\IENTHE  CRÉPUE. 
^oyez  Eau  de  menthe  poivrée. 

EAU  DE  MENTHE  POIVRÉE. 
Aqua  menthœ  pipeintîdls .  Lat. 
Acqua  di  menta  piperitide.  Ital. 
Pippermint  vvater.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  :  Plante  fleurie  de 
menthè  poivrée  ,  une  livre.  Versez  dessus  six  livres 
d'eau,  et  distillez  dans  un  alambic  :  retirez-en  le 
tiers  du  liquide ,  etfgardez-le  dans  une  bouteille  bien 
bouchée  et  dans  un  lieu  frais. 

Caractères.  Limpide ,  ou  blanchie  par  l'huile  aro- 
niatiqué;  odeur  et  saveur  de  menthe  poivrée. 


24o  EAU 

Mode  de  prescript.  Seule  ,  ou  mêlée  à  d'autres 
boissons. 

K ertus.  Légèrement  excitante ,  difFusive ,  aroma- 
tique. 

Usage.  Dans  les  maladies  de  l'estomac  ,  sur-tout 
dans  le  vomissement  nerveux;  dans  les  fièvres  ner- 
veuses, dans  l'asthénie. 

^  Dose.  Seule ,  depuis  une  drachme  jusqu'à  trois  ; 
mêlée  à  d'autres  potions,  depuis  demi-once  jusqu'à 
trois  onces  en  douze  heures. 

Préparations.  Eau  de  menthe  porvREE  alcoho- 

LIQDE. 

Observations.  Le  procédé  indiqué  pour  obtenir 
l'eau  aromatique  de  menthe  poivrée ,  est  le  même 
qu'on  doit  employer  pour  avoir  les  eauoc  aroma- 
tiques de  mélisse,  de  menthe  crépue ,  de  rue  ,  de 
Jieurs  de  citron  ,  de  rose,  de  camomille  y  de JLeurs 
de  sureau ,  etc. 

EAU  DE  MENTHE  POIVRÉE  ALCOHOLIQUE. 

Eaxj  de  menthe  poivrée  SPIRITUEUSE,  V.  s. 
j4.qua  menthœ  piperitœ  cum  alcohole.  Lat. 
Acqua  di  menta  piperitide  alcoolica.  ItaL 
Pippermint  water  with  alcohol.  AngL 

Mode  de  préparât.  Prenez: 

Eau  de  menthe  poivrée  récente,    une  livre. 

Alcohol   .    une  once< 

Gardez  dans  mie  bouteille  bien  bouchée. 
Caractères.  Limpide;  d'une  odeur  de  menthe  ; 
d'une  saveur  mixte  de  menthe  poivrée  et  d'alcohol. 
Mode  de  prescript.  Comme  la  précédente. 


EAU  241 

Vertus.  Excitante ,  difFusible ,  à  un  plus  haut  degré 
que  la  précédente  ;  aromatique. 

Usage.  Comme  la  précédente. 

Dose,  Seule ,  depuis  demi-drachme  jusqu'à  une 
drachme  ;  mêlée  à  diverses  potions  ,'  depuis  deux 
drachmes  jusqu'à  une  once  et  demie. 

Observations.  On  peut  ajouter  l'alcohol  à  l'eau 
avant  de  la  passer  à  la  distillation.  On  rend  alcoho- 
liques  de  la  même  nianière  les  autres  eaux  aroma- 
tiques distillées  ou  extemporanées ,  lesquelles  peuvent 
se  conserver  plus  long-tems  que  les  précédentes. 

EAU  DE  ROSES. 

Voyez  Eau  de  menthe  poivrée. 

EAU  DE  RUE. 

Voyez  Eau  de  fleurs  d'oranger. 

EAU  THÉRIACALE. 

Aqua  theriacalis.  Lat. 
Acqua  teriacale.  Ital. 
Treacle  water.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Délayez  une  once  de  théria- 
que  dans  quatre  livres  d'eau ,  et  distillez  à  une  douce 
chaleur  pour  obtenir  trois  livres  d'eau. 

Quelques-uns,  au  lieu  d'aeu  simple;,  emploient 
le  suc  de  verjus  que  nous  trouvons  inutile. 

Caractères.  Transparente  ,  avec  odeur  de  thé- 
riaque. 

Mode  de  prescript.  Seide ,  ou  combinée  à  d'autres 
composés 

Vertu.  Anthelmintique. 

Usage.  Dans  quelques  affections  vermineiises  de5 
cnfans. 

I.  16 


EAU 

EAU  CÉLESTE. 

T^oyez  Ammoniurb  db  cuivre. 

EAU  DE  CHAUX. 
Aqua  calcis.  Lat. 
Acqua  di  calce.  Ital. 
Lime  water.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Versez  sur  deux  livres  de 
cliaux  ce  qu'il  faut  d'eau  de  fontaine  pour  qu'elle  se 
délite  :  ajoutez-y  ensuite  de  nouvelle  eau,  et  rendez- 
la  laiteuse  par  l'agitation.  Laissez-la  éclaircir  par  le 
repos,  puis  décantez  l'eau  de  cliaux,  ou  filtrez-la, 
s'il  est  nécessaire,  à  travers  le  papier  non  collé. 

Caractères.  Limpide  ,  transparente  comme  l'eau 
distillée  :  saveur  acre  ,  un  peu  chaude ,  lixivielle , 
inodore  ;  d'un  poids  spécifique  peu  supérieur  à  celui  de 
l'eau  commune.  Elle  verdit  promptement  la  teinture 
de  Yalcea  purpurea  ,  et  le  sirop  de  violettCw  En  con- 
tact avec  l'air  atmosphérique,  elle  absorbe  l'acide 
carbonique ,  et  forme  une  pellicule  de  carbonate  de 
chaux  qui  ensuite  se  précipite  ;  en  continuant  ainsi , 
l'eau  se  dépouille  tout-à-fait  de  chaux  j  elle  absorbe 
le  gaz  hydrogène  sulfuré,  se  combine  au  soufre  par 
l'ébullition ,  ne  s'altère  ni  par  les  combustibles  oxi- 
génés,  ni  par  les  métaux. 

Mode  de  prescript.  Seule,  ou  étendue  d'une  quan- 
tité d'eau  de  fontaine,  au  choix  du  médecin.  On  y 
peut  associer  encore  des  eaux  aromatiques,  le  lait, 
ou  son  sérum. 

Vertus.  Anti- acide 3  absorbant  de  l'acide  sul- 
furiquè,  de  l'acide  carbonique,  ou  d'autres  acides 
existant  dans  l'estomac j  désinfectant. 


4 


EAU  243 

Usage  interne.  Les  convulsions,  les  spasmes,  la 
cardialgie,  la  diarrhée ,  le  hoquet,  les  rots ,  le  vomis- 
sement des  enfans  résultant  de  l'acide  prédominant 
de  l'estomac  ;  les  affections  calculeuses ,  et  de  la  vessie 
urinaircj  les  maladies  goutteuses  et  rhumatismales. 

(  HUXHAM  ,  AlSTON  ,   BOERHAAVE  ,  CtC.  ) 

Usage  externe.  Les  excoriations,  les  ulcères  sor- 
dides scorbutiques  ,  atoniques  ;  Laitue  avec  le  blanc 
d'œuf  ou  avec  l'huile ,  excellente  dans  les  brûlures  ; 
en  forme  d'injection  ,  dans  les  fistules  et  dans  les 
ulcères  de  la  vessie  ;  en  forme  de  fomentation  et 
de  hain  chaud ,  dans  les  rhumatalgies  obstinées , 
et  la  goutte. 

N.  B.  M.  le  docteur  Giuli,  dans  son  beau  Mémoire 
sur  l'usage  de  l'eau  de  chaux  dans  la  rhumatalgie  et 
la  goutte ,  prescrit  le  bain  fait  avec  l'eau  commune , 
dans  laquelle  on  jette  de  bonne  chaux  vive  récem- 
ment calcinée  ,  à  la  dose  de  dix-huit  onces  pour 
chaque  hrenta ,  ou  trois  seaux  de  notre  pays.  Le 
bain  doit  être  bien  chaud,  et  on  peut  élever  la  tem- 
pérature tandis  que  les  malades  y  sont  plongés.  La 
chaux,  ainsi  que  le  fait  très-bien  remarquer  le  pro- 
fesseur Morelli  de  Pise ,  peut  être  mise  dans  un  sa- 
chet, et  celui-ci  contenu  dans  un  panier  plongé  dans 
l'eau,  et  cela  afin  d'empêcher  qu'il  ne  se  trouve  sus- 
pendues dans  le  bain  des  molécules  de  chaux  vive  qui 
pourraient  quelquefois  picoler  et  irriter  le  tissu  délicat 
de  la  peau  des  malades.  La  durée  de  chaque  bain  est 
de  trente  ou  quarante  minutes;  lorsque  les  malades 
sont  bien  essuyés ,  on  les  fait  passer  dans  un  lit  bien 
chaud.  Pour  prévenir  chez  quelques  sujets  cette 


244  EAU 

espèce  de  défaillance,  de  prostration  de  forces  qui 
survient  à  la  première  application  d'un  bain  chaud , 
il  conseille  l'usage  modéré  d'un  peu  d'alkermès  ou 
de  rosolio  ,  ou  quelque  peu  d'un  aliment  nourrissant 
et  léger.  L'auteur,  après  huit  bains  administrés  de 
cette  manière ,  a  obtenu  la  guérison  de  rhumatalgies 
désespérées,  mais  le  plus  souvent  trois  ou  quatre 
bains  suffisent. 

Dose.  Depuis  six  onces  jusqu'à  deux  livres  par 
jour  en  plusieurs  reprises  ;  seule  ou  étendue  d'eau 
commune  (Voyez  Mode  de  prescript.  ),  ou  tempérée 
par  le  lait. 

Préparations  açec  l'eau  de  chaux.  Eauphagédé- 
nique  ;  eau  de  carbonate  acidulé  de  chaux  ;  eau  de 
chaux  hjdrosulfurée  ;  solution  de  sulfure  de  chaux. 

Observations.  L'eau  de  chaux  dans  laquelle  on 
a  délayé  d'autre  chaux  vive  ,  se  nomme  lait  de 
chaux.  Celui-ci  est  reconnu  efficace  pour  détruire 
les  iniasmes  des  fièvres  typhoïdes ,  nerveuses ,  dites 
malignes  et  contagieuses ,  miasmes  fixés  aux  murs 
des  salles  qu'il  suffit  de  nétoyer  et  de  blanchir  ensuite 
avec  le  même  lait.  Cette  pratique  ne  doit  pas  être 
négligée. dans  de  semblables  circonstances,  et  il  est 
utile  de  la  renouveler  plusieurs  fois  l'année  dans 
les  hôpitaux. 

*  Les  anciens  pharmacologistes  distinguaient  deux  espè- 
ces d'eau  de  chaux,  sous  les  dénominations  d'eau  de 
chaux  première,  eau  de  chaux  seconde.  Ils  avaient  ob- 
servé ,  sans  en  rechercher  la  cause,  que  l'eau  de  chaux  pre- 
mière élait  plus  active  que  celle  qu'on  obtient  en  versant  de 
nouvelle  eau  sur  le  marc  de  la  première  opération.  Il  est 


EAU  245 

bien  reconnu  aujourd'hui  que  cette  distinction  qu'on  a  re- 
gardée, dans  ces  derniers  tems  ,  comme  chimérique,  était 
fondée.  En  effet ,  il  résulte  des  observations  de  M.  Des- 
croisilles  de  Rouen ,  que  la  chaux  vive  contient  de  6  à  7  pour 
2  00  de  potasse  provenant  du  combustible  qui  a  servi  à  la  cal- 
cination.  Cet  alcali,  beaucoup  plus  soluble  que  la  chaux,- 
se  trouve  en  assez  grande  quantité  dans  l'eau  de  chaux  pre- 
mière pour  augmenter  son  énergie  ;  on  pourrait  nommer 
celle-ci  eau  de  chaux  potassée ,  et  la  seconde  eau  de  chaux- 
Pour  conserver  l'eau  de  chaux  en  bon  état  et  toujours 
bien  saturée,  on  met  dans  une  bouteille  de  la  chaux 
éteinte ,  on  la  remplit  avec  de  Teau  pure.  Toutes  les  fois 
qu^on  a  besoin  d'eau  de  chaux  on  décante  la  liqueur ,  on  la 
filtre,  et  on  la  remplace  par  une  nouvelle  quantité  d'eau.  (P.) 

EAU-DE-VIE. 

Voyez  Alcohol  étendu. 

EAU  DISTILLÉE. 
Aqua  distillata.  Lat. 
Acqua  distillata.  Ital. 
Distillated  water.  Angl, 

Mode  de  préparât.  Mettez  une  quantité  arbitraire 
d'eau  commune  dans  un  alambic  de  cuivre  étamé  (i), 
et  distillez.  Piejetez  les  premières  portions ,  et  con- 
tinuez la  distillation  jusqu'à  ce  que  vous  ayez  obtenu 
les  deux  tiers  environ  de  l'eau.  Gardez  le  produit  dans 
des  vaisseaux  de  verre  bouchés. 

L'eau  de  pluie  recueillie  dans  des  lieux  éloignés 


(i)  L'alambic  figuré  dans  l'ouvrage  italien  ,  est  d'une  forme  inusitée 
depuis  long-tems  dans  les  laboratoires.  Nous  l'avons  remplacé  par  un 
autre  dont  l'expérience  nous  a  fait  connaître  les  aTantaffes.  Vovta 


246  EAU 

des  habitations ,  et  après  quelques  jours  de  pluie , 
supplée  à  l'eau  distillée. 

Caractères.  Très-limpide,  inodore,  insipide j  ne 
troublant  pas  l'eau  de  cliaux ,  ni  les  dissolutions  d'ar- 
gent ou  de  mercure  par  Facide  nitrique  faites  à 
froid  j  est  presque  non-conducteur  du  fluide  élec- 
trique ,  et  sous  ce  rapport  elle  est  à  l'eau  commime , 
à  peu  près  comme  i  est  à  i8. 

Mode  de  prescript.  Seule  ,  ou  comme  véhicule 
de  beaucoup  de  substances  actives ,  médicamenteuses, 
solubles  dans  l'eau  j  envapeur^  seule,  ou  bien  impré- 
gnée de  substances  volatiles  actives  ,  telles  que  l'al- 
cohol ,  l'éther,  l'arôme  ou  les  huiles  aromatiques. 
Quand  on  doit  respirer  la  vapeur,  on  met  l'eau 
distillée  seule  ou  avec  les  substances  indiquées  dans 
le  récipient  A  de  la  Pl.  ,  fig.  1 1  ,  et  on  fait 
inspirer  par  le  moyen  du  tube  B. 

Pour  l'usage  médicinal  interne  on  préfère  souvent 
l'eau  de  fontaine  à  l'eau  distillée ,  comme  étant  plus 
agréable  au  palais  en  raison  de  l'air  atmosphérique 
qu'elle  contient.  Cette  pratique  est  ordinaire  dans  l'u- 
sage interne  de  l'eau  simple,  et  sur-tout  dans  ses  usages 
externes  ,  comme  en  fomentation ,  en  bain  chaud  ou 
froid.  Outre  le  bain  etla  fomentation,  on  prescrit  l'eau 
froide  en  affusion  {ajfiisia)  ,  c'est-à-dire,  en  jettant 
des  seaux  d'eau  froide  sur  les  malades.  On  supplée 
à  l'afllision  par  des  éponges  imbibées  d'eau  froide  , 
ensuite  on  essuie  bien  le  malade,  et  on  répète  l'opé- 
ration deux  ou  trois  fois  par  jour  s'il  est  nécessaire. 
Grégory  ajoute  le  vinaigre  à  l'eau  froide  employée 
en  bain. 


EAU  247 

Vertus.  Son  action  varie  selon  la  quantité  et  sur- 
tout selon  la  température  ;  froide  ^  à  6°  -f-  o ,  elle  est 
rafraîcliissante ,  désaltérante ,  dissolvante  ;  et  eocté- 
rieurement ,  d'abord  stimulante  ,  engourdissante  ; 
tiède  y  à  5o°  au-dessus  deodu  thermomètre  deRéau- 
/mur  ,  elle  relâche  la  fibre ,  excite  des  nausées  ,  et 
provoque  le  vomissement  ;  sédative  ;  chaude ,  à 
40°;  sudorifiquej  excitante  (Darwin). 

Usage  interne.  Froide  y  depuis  5  jusqu'à  10°  -[~ 
contre  la  soif  et  dans  l'ardeur  fébrile  des  fièvres  in- 
termittentes et  sthéniquesj  tiède  ^  contre  la  pesan- 
teur et  les  douleurs  de  l'estomac  ,  résultant  de  l'acri- 
monie des  sucs  qui  sont  contenus  dans  ce  viscère  , 
ou  d'une  surabondance  d'alimens  ou  de  matières 
indigestes ,  ou  de  l'action  de  quelques  poisons  ava- 
lés j  dans  la  disposition  au  vomissement ,  sur-tout 
dans  la  vue  de  l'exciter. 

Chaude.  A  environ  40°  +  o  dans  le  refroidisse- 
ment, dans  les  affections  provenant  de  la  suppres- 
sion de  la  transpiration ,  etc. 

Sous  forme  de  vapeur.  Inspirée  suivant  la  mé- 
thode indiquée ,  dans  les  inflammations  légères  du 
poumon  et  de  la  gorge. 

Usage  externe.  Froide  en  forme  de  bain.  Dans 
quelques  fièvres  asthéniques  ,  dans  la  chaleur  des 
fièvres  iniermittentes  (Giannini)  ;  dans  quelques  ma- 
ladies produites  par  le  relâchement  et  la  faiblesse 
(Duncan);  contre  les  palpitations  du  cœur;  pour 
calmer  Ip  délire ,  les  angoisses  et  les  douleurs  dans 
les  fièvres  nerveuses  (Odier). 


248  EAU 

Observations.  L'eau  distillée  est  le  dissolvant  né- 
cessaire de  beaucoup  de  médicamens ,  sur-tout  des 
substances  salines ,  des  sulfures  ,  des  savons ,  des 
gommes,  du  sucre  et  de  beaucoup  d'autres  sulDStances 
des  trois  règnes  de  la  nature. 


EAUX  GAZEUSES,  MINÉRALES, 

ET  ARTIFICIELLES.  ' 

*  Ce  chapitre  ne  renferme,  dans  le  texte,  qu'un  petit 
nombre  d'eaux  minérales  artificielles  usitées  en  France. 
Le  Traducteur  a  cru  faire  une  chose  utile  aux  médecins, 
aux  pharmaciens,  en  y  ajoutant  les  résultats  d'analyses  des 
eaux  naturelles  les  plus  employées  en  France ,  et  les  for- 
mules proposées  ou  suivies  pour  leur  imitation.  (P.) 

EAU  ACIDULE  DECIDE  CARBONIQUE. 
Eau  ACIDULE,  V.  s. 

Aqua  acidulata  cwn  acido  carbanica.  Lat. 

Acqua  ossidula  d'ossicarbonico.  7/a/. 

Water  impregnated  with  acid  cai-bonic.  Angî, 

Mode  de  préparât. On  dispose  un  appareil  composé 
de  trois  bouteilles  à  deux  cols,  Pl.  V^^,fig.  i5  a  b  c, 
et  d'un  cylindre  e  fermé  avec  un  bouchon  de  liège 
percé  de  deux  trous.  On  fait  communiquer  ensemble 
tous  ces  vaisseaux  avec  les  tubes  ddd;  on  remplit  le 
cylindre  e  à  moitié  d'une  solution  dépotasse,  et  on  met 
dans  les  bouteilles  b  c  les  deux  tiers  d'eau  pure.  Dans 
la  bouteille  a  on  met  du  marbre  calcaim  pulvérisé 
ou  du  carbonate  de  chaux,  et  par  l'ouverture  f,  de 
l'ocide  sulfnri(juc ,  afïiiiibli,  avec  six  fois  au  moins  sou 


EAU  349 

poids  d'eau,  et  l'on  ferme  exactement  l'ouverture. 
Le  gaz  acide  carbonique  qui  se  dégage  en  abondance 
passepar  les  tubes  ddd,  traverse  en  bouillonnant  les 
liquides  du  cylindre  e  e ,  des  bouteilles  b  c  ,  et  sature 
en  peu  de  tems  d'acide  carbonique  les  eaux  de  ceâ 
deux  bouteilles  qui  deviennent  sensiblement  acidulés. 

Pour  ne  pas  perdre  l'acide  carbonique  qui  pour- 
rait sortir  par  la  bouteille  C ,  on  peut  adapter  au  col 
H  une  vessie  vide  qui  se  remplit ,  dans  le  cours  de 
l'opération,  en  tout  ou  en  partie,  de  gaz  acide  carbo- 
nique qu'on  fait  de  nouveau  passer  dans  l'eau  de  la 
bouteille  C  b  en  la  comprimant.  JXous  croyons  que 
la  solution  de  potasse  dans  le  cylindre  est  nécessaire 
pour  absorber  la  petite  portion  d'ajcjde  sulfurique , 
qui,  pendant  l'efFervescence  ,  est  constamment  eu- 
traînée  par  l'acide  carbonique  gazeux  dans  les  bou- 
teilles qui  composent  l'appareil.  Cette  précaution  est 
nécessaire  pour  les  eaux  acidulés  qui  doivent  servir 
de  boisson.  M.  Paul  lui-même  a  reconnu  ces  incon- 
véniens  dans  sa  grande  fabrique  d'eaux  minérales 
acidulés ,  et  il  y  remédie  en  dégageant  l'acide  car- 
bonique du  carbonate  de  chaux  par  le  feu;  mais  on 
peut  y  suppléer  avantageusement  par  les  moyens 
que  nous  indiquons. 

Si  ensuite  on  veut  préparer  en  grand  les  eaux 
chargées  de  gaz  acide  carbonique ,  destinées  sur-tout 
à  l'usage  externe,  on  se  sert  du  petit  tonneau  ,  Pl. 
fig.  24,  dans  lequel  plonge  le  tube  adapté  à  la  bouteille 
d'où  se  dégage  l'acide  carbonique.  Ce  petit  tonneau 
peut  contenir  deux  ou  trois  seaux  d'eau  j  on  le  rem^ 
plit  aùx  deux  tiers  seulement;  aussitôt  que  la  plus 
grande  partie  de  l'air  atmosphérique  est  évacuée , 


^5o  EAU 

on  adapte  à  l'ouverture  du  tonneau  la  vessie  vide 
d'air ,  et  quand  elle  se  gonfle  on  rexprime  en  obli- 
geant ainsi  le  gaz  acide  carbonique  à  se  combiner 
à  l'eau  avec  une  sorte  de  pression.  On  doit  faire  en 
sorte  d'opérer  à  une  température  peu  supérieure  à 
zéro ,  en  tenant  le  tonneau  entouré  d'eau  refroidie, 
avec  la  neige  ;  alors  l'absorption  du  gaz  a  lieu  avec 
une  grande  facilité. 

Caractères.  Très-limpide^  saveuragréableacidule, 
piquante  j  inodore,  rougissant  la  teinture  du  croton 
ti'nctorium  j  précipitant  l'eau  de  chaux;  elle  dissout 
le  carbonate  de  chaux,  etc.  Elle  contient  environ 
quatre  fois  son  volume  de  gaz  acide  carbonique  (i). 

Mode  de  prescript.  Seule  ou  étendue  d'eau  pure , 
ou  avec  une  eau  légèrement  aromatique. 

V^ertus.  A  une  dose  modérée,  rafraîchissante ,  dé- 
saltérante, anti-calculeuse  ;  à  haute  dose,  exhilarante, 
diurétique. 

Usage  externe.  En  lotion  :  les  ulcères,  le  cancer  ^ 
les  écrouelles ,  les  fistules ,  le  prurit  du  vagin ,  du 
iscrotum  ,  de  l'anus.  En  forme  de  bains  ,  dans  les 
affections  herpétiques;  àecollyrey  dans  l'ophthalmie. 


(i)  Cette  dernière  assertion  nous  paraît  erronée,  car  nous  nous  sommes 
assurés ,  par  plusieurs  expériences  ,  c[u'on  ne  pouvait  charger  l'eau  que 
d'une  fois  son  volume  d'acide  carbonique  avec  l'appareil  que  l'auteur 
décrit.  C'est  ce  qui  nous  a  engagés  à  communiquer  k  la  Société  de  Médc- 
tiioe  de  Paris  la  description  de  l'appareil  de  compression  dont  nous 
nous  servons  pour  préparer  les  eaux  gazeuses,  e|  avec  lequel  on  peut 
cfiFectivement  charger  l'eau  de  cinq  fois  sou  volume  d'acide  carbonique. 
Voyez  à  la  Pl.  III  ,_/ig.  I'*  i  la  description  de  cet  appareil ,  et  celle  de 
l'appareil  rectifié  pour  dégager  l'acide  carbonique.  La  même  planche  re- 
présente la  figure  d'un  réservoir  pour  les  gaz  ,  lequel  complète  lesyslèmc 
de  vaisseaux  nécessaires  pour  préparer  les  eaux  gazeuses.  (P.) 


EAU  25i 

Usage  interne.  Les  douleurs  de  l'estomac  j  les 
nausées  (Dobson);  le  vomissement,  la  diarrhée, 
les  sueurs  nocturnes  ,  l'inappétence  ;  dans  quelques 
cas  de  dyspnée ,  coliques  ,  vents  ,  calculs  j  quelques 
maladies  de  la  peauj  la  toux  catarrhale,  pituiteuse, 
la  djsurie  ,  le  tabès. 

Dose.  Depuis  six  onces  jusqu'à  huit  livres ,  xj:;n 
douze  heures. 

Observations.  Cette  eau  acidulé  d'acide  carbo^ 
nique  peut  servir  à  la  préparation  de  diverses  eaux 
minérales ,  devenues  justement  célèbres  en  médecine. 
Les  proportions  de  l'acide  carbonique  et  des  autres 
substances  salines  qui  composent  les  eaux  minérales 
les  plus  renommées  une  fois  connues ,  nous  pouvons 
les  recomposer  et  les  douer  de  la  même  force. 

EAU  ALCALINE  VÉGÉTALE. 

K oyez  Eau  de  carbonate  acidulé  de  potasse. 

EAU  ALCALINE  MINÉRALE. 
Voyez  Eau  de  Carlsbad. 

EAU  D'AIX-LA-CHAPELLE. 

Le  gaz  qui  se  dégage  spontanément  du  fond  de  la 
source  est  de  l'azote  sulfuré,  mêlé  d'un  peu  d'acide 
carbonique. 

Trente-trois  pouces  cubes  de  cette  eau  donnent 
huit  pouces  de  gaz  par  la  distillation.  Ce  gaz  est 
formé  de  : 

Gaz  sulfuré  6  pouces  45 

Acide  carbonique  .  .  .  .  i  o/|. 
Air  atmosphérique .    .    .    .    o  48 


EAU 

Les  substances  fixes  contenues  dans  huit  livres  de 


la  même  eau  sont  : 

Sulfate  de  soude   6i, 

Muriate  de  soude   44 ?  4^5 

Carbonate  de  soude  ....  io8,  365 

Substance  résino-sulfureuse .    .  ooo,  760 

Silice   002,  661 

Argile  2,  5oo 

Carbonate  de  chaux  ....  009,  620 

Carbonate  de  magnésie  .    .    .  001,  000 


Total.  23o,  49^ 


Cette  analyse,  donnée  par  MM.  Gimbernat  et 
Lansberg ,  nous  paraît  avoir  été  faite  avec  beaucoup 
d'exactitude. 

La  formule  usitée  à  l'établisement  de  Tivoli  pour 
la  composition  artificielle ,  diffère  de  la  précédente 
par  l'absence  du  sulfate  de  soude  ,  des  carbonates 
de  chaux ,  de  magnésie ,  etc. ,  et  sur-tout  par  celle 
du  gaz  azote  sulfuré  remplacé  par  le  gaz  hydrogène 
sulfuré. 

Le  docteur  Swédiaur  compose  les  eaux  d'Aix-la- 
Chapelle  ,  qu'il  assimile  aux  eaux  de  Barèges  ,  avec 
les  carbonates  de  chaux  et  de  soude,  le  muriate 
de  soude,  dissous  dans  l'eau  pure,  qu'on  sature  en 
suite  d'un  mélange  d'acide  carbonique  et  d'hydrogène 
sulfuré. 

EAU  DE  BAGNÈRES-DE-LUCHON. 

Cent-quarante-huit  livres  huit  onces  d'eau  de  la 
Grotte  ,  analysées  par  Bayen ,  ont  produit  par  l'éva- 


EAU  253 

poration  un  résidu  de  cinq  gros,  dix -sept  grains  , 
formé  de  :  .  . 

gros  grains 

Muriate  de  soude    .    .    .    .    i  29 

Sulfate  de  soude  i  67 

Carbonate  de  soude  considéré 

sous  forme  sèche  ....  60 
Matière  insoluble  .  .  .  .  i  i5 
tJne  petite  quantité  de  matière  grasse  qui  s'est 

détruite  par  la  calcination. 

Cette  eau  est  minéralisée  par  le  gaz  hydrogène 
sulfuré ,  ainsi  qu'il  résulte  des  dernières  expériences 
de  M.  Save,  pharmacien. 

Les  composans  de  cette  eau  minérale  artificielle  , 
d'après  la  formule  adoptée  par  MM.  Triayre  et  Ju- 


nne,  sont 


Eau.  ...... 

Muriate  de  soude.  . 
Carbonate  de  soude.  . 
Gaz  hydrogène  sulfuré. 

EAU  DE  BALARUC. 


20  onces. 

{  grain. 

3  grains, 
un  tiers  du  vol. 


Six  litres  d'eau  de  BalaruG  contiennent 


Acide  carbonique  . 

Muriate  de  soude  . 
Muriate  de  magnésie  . 
Muriate  de  chaux  .  . 
Carbonate  de  chaux  . 
Carbonate  de  magnésie 
Sulfate  de  chaux 


56  pouces  cubes- 

grains. 

45,  o5 
8,  25 
5,  45  • 

7 

0,  55 
4,  20 


Fer,  quantité  impondérable  (M.  Figuier.) 


254  EAU 

L'eau  artificielle  se  prépare  à  Tivoli  avec  : 

Eau  pure  20  onces. 

Acide  carbonique  deux  fois  le  volume. 
Muriate  de  soude   ...    .     120  grains. 
Muriale  de  chaux   ....      18  grains. 
Carbonate  de  magnésie     .    .        i  grain. 
Muriate  de  magnésie  ...      56  grains. 

EAU  DE  BARÈGES. 

Cette  eau ,  d'après  les  renseignemens  communiqués 
à  M.  Alibert  par  M.  Borgella,  contient  : 
Sulfate  de  soude. 
Carbonate  de  soude. 
Muriate  de  soude. 
Substance  grasse  à  l'état  savonneux. 
Gaz  hydrogène  sulfuré  ,  une  grande  quantité. 

L'eau  artificielle  se  prépare,  à  Tivoli,  d'après  la 
formule  suivante.  Prenez  : 

Eau  pure  20  onces. 

Hydrogène  sulfuré ,  un  tiers  du  volume. 
Carbonate  de  soude  .    .    .    .    16  grains. 
Muriate  de  soude  ^  grain. 

FORMULE  PROPOSÉE  PAR  MM.  PLANCHE  ET 

BOULLAY. 

Pour  préparer  des  bains  d'eaux  artificielles  de  Barèges , 
prenez  : 

Sulfure  hydrogéné  de  soude  concentré 

à  20  deg.  du  pèse-acide  de  Baumé.    10  onces. 
Solution  saline  gélatineuse.      ...      4  onces. 
Mêlez  et  ajoutez  à  feau  d'un  bain  au  moment  d'en 
faire  usage. 


EAU  255 

Composition  de  la  solution  saline  gélatineuse. 

Eau  distillée  .......      i  livre. 

Carbonate  de  soude  i  once. 

Gélatine  animale  i  once. 

Sulfate  de  soude  ......      4  gi'os. 

Muriate  de  soude.  4  gros. 

Pétrole  purifié   20  grains. 

Dissolvez  et  filtrez. 

EAU  DE  BOURBONNE-LES-BAINS., 

Elle  contient  par  livre  : 

Muriate  de  cliaux   87,  6 

Muriate  de  soude    .....  5o,    80  • 

Carbonate  de  chaux  '  i ,  o 

Sulfate  de  chaux   8,  88 


Substance  extractive  mêlée  d'un 

peu  de  sulfate  de  chaux .    .    .    o,  5o 
{Analyse  des  eaux  de  Bourhonne ,  par  MM.  Bozc 
et  Bezu;  janvier  1809.  ) 

MM.  Triayre  et  Jurine  composent  les  eaux  arti- 
ficielles avec  : 

Muriate  de  soude. 
Sulfate  de  magnésie. 
Acide  carbonique. 
Muriate  de  soude. 

EAU  DE  BUSSANG. 

Elles  contiennent ,  suivant  Monnet  : 
Gaz  acide  carbonique. 
Carbonate  de  fer. 
Carbonate  de  soude. 


256  EAU 

Toutes  ces  substances,  à  l'exception  du  muriate 
de  soude  qui  n'existe  qu'en  très -petite  quantité 
dans  ces  eaux  ,  se  trouvent  dans  l'eau  artificielle  de 
MM.  Triayre  et  Jurine,  composée  ainsi  qu'il  suit  : 

Eau.    .    ...    .    .    .  20  onces. 

Acide  carbonique.    ...  3  fois  le  volume. 

Carbonate  de  soude  ."    .    .  6  grains. 

Carbonate  de  fer  .    .    .    .  j  de  graln^ 

EAU  DE  CARBONATE  ACIDULE  DE  CHAUX. 
jiç/ua  carhonatis  aciduU  ccUcis.  Lat. 
Acqua  d'ossicarbonato  ossidulo  di  calce.  liai. 
Water  impregnated  with  acidulous  carbonated 
lime  (i).  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  une  bouteille  d'eau  de 
cbaux ,  deux  bouteilles  d'eau  pure  j  mettez  le  mélange 
dans  le  récipient  bc,  Pl.  fig-  i5,  destiné  à 
recevoir  le  gaz  acide  carbonique  qui  se  dégage  de 
la  bouteille  A  j  saturez  l'eau  avec  le  gaz  acide ,  jus- 
qu'à ce  que  de  laiteuse  elle  redevienne  limpide  et 
transparente  ;  gardez-la  dans  une  bouteille  bouchée. 

Caractères.  Très-limpide,  inodore  j  saveur  légè- 
rement acidulé,  douceâtre. 

Mode  de  prescript.  Seule  ou  étendue  avec  un  tiers 
de  son  poids  d'eau  pure,  avec  le  lait,  avec  le  petit- 
lait  j  quelquefois  on  y  ajoute  des  eaux  aromatiques 
pour  la  rendre  plus  agréable  au  palais. 


(i)  Quelques  chimistes  modernes  anglais  ,  pour  indiquer  l'excès  do 
composant  d'un  sel ,  font  usage  de  super  ;  ainsi  ,  au  lieu  de  aeiduhiis 
turhonatedlime ,  ils  àivulçuX  supercarbona/ed  lime. 


EAU  2^7 

Vertus.  Anti-calculeuse ,  rafraîchissante. 

Usage.  Iscluirie  ,  dysurîe  provenant  de  calculs 
ou  de  gravelle. 

Dose.  Depuis  une  livre  jusqu'à  six  en  douze  heures. 

EAU  DE  CARBONATE  ACIDULE  DE  FER. 
Eau  martiale,  v.  s. 
j4qua  carhonatis  aciduU  ferri .  Lat. 
Acqua  di  ossicaibonato  ossidulo  di  ferro.  Ital. 
Water   iinpregnated  with  acidulous  carbonated 
iron.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Sur  une  once  de  limaille 
d'acier,  mise  dans  une  bouteille  de  verre,  versez  une 
livre  d'eau  acidulé  d'acide  carbonique  bien  saturée  ; 
fermez  la  bouteille  ,  mettez-la  dans  un  endroit  frais 
où  vous  la  laisserez  24  heures.  L'eau  limpide  qui 
surnage  est  une  solution  d'oxide  de  fer  dans  l'eau 
acidulé  d'acide  carbonique. 

Caractères.  Limpide  j  saveur  acidulé,  astringente, 
métallique. 

,  Mode  de  prescript.  Seule  ou  détrempjée  avec  un 
tiers  de  son  poids  d'eau  pure. 

V erlus.  Désaltérante  ,  résolutive ,  excitant  le  sys- 
tème artériel. 

Usage.  Maladies  cutanées  ,  paralysie  ,  asthénie 
musculaire  et.  îierveuse  ,  hydropisie  ,  dyspepsie  , 
hystérie  ,  rhumatisme  asthénique  ,  goutte  ,  hémor- 
rhagies,  aménorrhée,  flueurs  blanches,  chlorose, 
blennorrhée ,  diarrhée  chronique ,  faiblesse  des  vis- 
'  ccres  abdominaux. 

i  ^7 


258  EAU 

Dose.  Depuis  demi-livre  jusqu'à  six  livres,  dans 
douze  heures. 

Observations.  L'eau  de  carbonate  acidulé  de  fer 
doit  être  préparée  peu  de  tems  avant  d'en  faire  usage, 
parce  qu'en  perdant  l'acide  carbonique ,  elle  aban- 
donne le  fer.  On  peut  la  conserver  en  bon  état  pen- 
dant quelques  jours  de  suite  dans  des  bouteilles  bien 
bouchées,  mises  dans  un  lieu  frais.  Pour  s'assurer 
que  l'eau  est  en  bon  état,  on  l'essaie  avecleprussiate 
de  potasse ,  avec  lequel  elle  forme  soudain  du  bleu 
de  Prusse. 

EAU  DE  CARBONATE  ACIDULE  DE  POTASSE. 
Eau  de  Falconnee..  v.  s. 
j4.qua  carhonatis  aciduli  potassce.  Lat. 
Acqua  d'ossicarbonato  ossidulo  di  potassa,  liai. 
Water  with  acidulous  carbonate  of  potass.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  dissoudre  dans  une 
livre  d'eau  pure  une  drachme  de  carbonate  de  po- 
tasse. Saturez  cette  eau  d'acide  carbonique  par  le 
procédé  indiqué  à  la  page  248 ,  jusqu'à  ce  que  l'eau 
rougisse  la  teinture  de  tournesol. 

Mode  de  prescript.  Seule ,  ou  détrempée  avec 
une  nouvelle  quantité  d'eau  distillée.  .  ^ 
Vertus.  Anti-calculeuse  ,  désaltérante.^ 
Usage.  Dans  la  gravelle. 

Dose.  Depuis  une  livre  jusqu'à  six  livres  distri- 
buées convenablement  dans  les  24  heures. 

EAU  DE  CARLSBAD. 

Cent  pouces  cubes  d'eau  de  Carlsbad,  (source  dite 
du  Spriidel) ,  contiennent,  d'après  Klaproth  : 


EAU 


2^9 


grains. 
39,000 
70,600 
54,625 
12,000 

2,5oo 

0,125 

32  pouces  cubes. 


Carbonate  de  soude  sec. 
Sulfate  de  soude  sec. 
Muriate  de  soude.  . 
Carbonate  de  chaux.  . 

Silice  

Oxide  de  fer.  . 
Gaz  acide  carbonique. 

L'eau  de  carlsbad  artificielle  ,  décrite  dans  la 
Pharmacopée  de  Swediaur  ,  se  compose  avec  : 
Eau  pure.  .....     12  livres. 

Carbonate  de  soude.    .      i  once  et  demie. 
Acide  carbonique ,  quantité  suffisante  pour  don- 
ner à  l'eau  une  légère  acidité. 

On  débite  à  l'établissement  de  Tivoli  une  eau  qui 
a  beaucoup  de  rapport  avec  la  précédente ,  et  que 
MM.  Triayre  et  Jurine  nomment  Eau  alcaline  mi- 
nérale, simple  y  double  y  triple. 

L'eau  alcaline  simple  se  compose  ainsi  : 


Eau.  ..... 

Acide  carbonique. 
Carbonate  de  soude. 
Eau  alcaline  double  : 
Acide  carbonique. 
Carbonate  de  soud'é.  . 

Eau  alcaline  triple  : 
Acide  carbonique. 
Carbonate  de  soude. 

EAU  DE  CAUTERETS. 

Quoique  cette  eau  soit  très-usitée  en  médecine ,  on 
n'en  connaît  point  d'analyse  exacte;  on  sait  seule- 
ment qu'elle  contient  du  gaz  hydrogène  sulfuré  et  un 


20  onces. 

4  fois  le  volume. 

72  grains. 

4  fois  le  volume. 
144  grains. 

5  fois  le  volume. 
216  grains. 


26o  EAU 

peu  de  sulfate  de  soude.  MM.  Triayre  et  Jurine  la 
préparent  de  la  manière  suivante  : 


Eau  pure.  . 
Hydrogène  sulfuré. 
Carbonate  de  soude. 
Muriate  de  soude. 

EAU  D'ENGHIEN. 


20  onces 

un  tiers  du  volume. 
2  grains. 
I  grain. 


Chaque  pinte  d'eau  contient,  d'après  Fourcroy 
Gaz  hydrogène  sulfuré.     i4  pouces  cubes. 

Soufre  

Sulfate  de  magnésie 
Muriate  de  magnésie 


Muriate  de  soude. 
Sulfate  de  chaux.  . 
Carbonate  de  chaux. 
Acide  carbonique. 


I  grain  deux  tiers. 
5  grains. 

3  grains, 
demi-grain, 
y  grains. 

4  grains  et  demi. 
4  grains. 


L'eau  d'Enghien  artificielle  se  prépare  à  Tivoli 
avec  : 

Eau  pure.  .    .    .    .    .    20  onces. 

Hydrogène  sulfuré.  .    .      un  quart  duvolum. 
Muriate  de  soude. 
Carbonate  de  magnésie.  . 


Sulfate  de  magnésie. 


un  tiers  de  grain, 
demi-grain. 
2  grains. 


EAU.  DE  FORGES. 
On  n'a  point  d'analyse  exacte  de  ces  eaux  ;  on 
sait  seulement  qu'elles  sont  minéralisées  par  le  fer 
tenu  en  dissolution  par  l'acide  carbonique. 
L'eau  artificielle  se  prépare  à  Tivoli  avec  : 
Eau  pure.  .....    20  onces. 

Acide  carbonique.    .    .      5  fols  le  volume. 
Carbonate  de  fer.    ,    ,  demi-grain. 


EAU 


EAU  DE  GURGITELLI. 

M.  le  docteur  Atumonelli  fait  préparer  celte  eau 
artificielle  d'après  la  formule  suivante  : 

Eau  pure  20  onces. 

Acide  carbonique.    .    .    5  fois  le  volume. 
Carbonate  de  soude  .     .  5o  grains. 
Muri-ate  de  soude.  .  .    .10  grains. 
Carbonate  de  magnésie  .    2  grains. 

EAU  HYDRO-SULFURÉE. 

Eau  hépatique  ou  sulfureuse,  v.  s. 

^qua  gaz-hydro-sulphurata.  Lat. 
-  Acqua  gaz-flogo-solforata.  Ital. 

Gaz  hydro-sulphurated  Water.  Angh 

Mode  de  préparât.  On  dégage  le  gaz  hydrogène 
sulfuré  d'un  mélange  de  sulfure  de  potasse  ou  de 
cliaux  avec  l'acide  muriatique  faible  ;  on  fait  arriver 
le  gaz  dans  l'eau  contenue  dans  une  bouteille  à  deux 
tuljulures,  comme  dans  la  fi^.  6;  on  garde  l'eau  dans 
une  bouteille  de  verre  bien  bouchée  dans  un  lieu 
frais. 

Caractères.  Limpide  ou  légèrement  opaque , 
douce  ,  d'une  odeur  d'œuf  pourri. 

Mode  de  prescript.  En  boisson,  seule  ,  ou  éten- 
due d'eau.  Se  prescrit  aussi  en.  forme  de  lotion , 
^injections  de  bain^  de  cljstère. 

yertus.  Désoxigénante ,  décomposant  le  gaz  oxi- 
gène  ;  correctivc  des  vices  de  la  peau ,  sur-tout  de 
la  gale  ;  propre  à  se  combiner  aux  oxides  métalliques 
avalés  ,  sur-tout  s'ils  se  trouvent  à  l'état  salin. 

Vsage  interne.  Phthisic  catarrhalc  ,  la  gale ,  la 


262  EAU 

répercussion  de  quelques  maladies  de  la  peau  ;  les 
affections  résultantes  de  l'empoisonnement  par  l'ar- 
senic ,  et  des  sels  mercuriels. 

Usage  externe.  Gale,  dartres,  lèpre,  paralysie. 

Dose  intérieurement.  Depuis  quatre  onces  jus- 
qu'à six. 

Préparations .  On  en  prépare  des  eaux  minérales 
artificielles  mêlées  de  gaz  hydrogène  sulfuré  et  de 
gaz  acide  carbonique  ;  on  imite  les  eaux  d'ALano , 
de  Valdiéri ,  de  Val-Immàgna,  de  Trescore,  etc. 

EAU  MARTIALE. 

Voyez  Eau  de  carbonate  acidulé  de  fer. 

EAU  DE  LA  MER  ARTIFICIELLE. 
Aqua  maris  arte  Jacta.  Lat. 
Acqua  marina  artefatta.  Ital. 
Sea  water  artificial.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Eau  de   fontaine  loo  livres. 

Muriate  de  soude  20  onces. 

Muriate  de  magnésie.     ...      4  onces. 

Sulfates  de  soude  et  de  magnésie  , 

de  chaque  12  drachmes. 

Faites  dissoudre  le  tout  et  filtrez. 

Caractères.  Transparente,  limpide,  salée,  amère. 

Mode  de  prescript.  En  boisson  ,  seule  ou  éten- 
due d'eau  simple.  En  forme  de  bain  ou  de  fomen- 
tation froide ,  ou  chaude  à  3o°  -{-  o  ,  en  y  plongeant 
les  malades  ou  en  les  en  arrosant  au  moyen  d'une 
éponge. 

Vertus.  Excitant  particulièrement  le  système  glan- 


EAU  363 

dulaire  et  lymphatique  ,  employée  eactéiieurement', 
purgative ,  anti-excitante  ,  prise  intérieurement. 

Usage  externe.  Sous  forme  de  bain  froid  ou  de 
fomentation  avec  une  éponge  ,  ou  de  douclies  ;  dans 
les  maladies  chroniques  ,  sur-tout  du  système  lym- 
phatique et  glandulaire  ;  dans  les  scrofules  ,  dans 
la  feiblesse  du  système  artériel ,  dans  le  rachitis 
(Buchan);  dans  le  tabès  glandulaire  et  dans  la  danse 
de  S.  With  (Russel);  dans  la  faiblesse  résultant 
d'évacuations  excessives  j  dans  les  affections  paraly- 
tiques. Jettée  froide  et  à  plein  seaux  sur  les  malades, 
on  l'a  trouvée  avantageftse  dans  les  fièvres  nerveuses 
contagieuses  (  Currie). 

Vright,  Brandreth  et  Gérard,  médecins  anglais, 
en  ont  observé  les  meilleurs  effets  dans  les  fièvres 
mentionnées ,  quand  la  prostration  des  forces  n'était 
pas  extrême,  et  Currie  donne  l'histoire  détaillée  de 
malades  traités  de  cette  manière ,  qui  n'usèrent 
presque  d'aucun  autre  remède. 

N.  B.  Selon  Buchan  elle  s'est  trouvée  le  plus  sou- 
vent inconvenante  dans  les-  maladies  de  la  peau. 

Dose  intérieurement.  Depuis  quatre  onces  jus- 
qu'à douze  en  24  heures. 

Observations.  L'usage  de  l'eau  de  mer  artificielle 
pourra,  dans  quelques  cas,  suppléer  utilement  à  l'eau 
de  mer  naturelle.  On  doit  convenir  toutefois  que 
l'eau  de  la  mer  présente  des  proportions  de  sels 
relatives  aux  diverses  latitudes  sous  lesquelles  on  vit. 
«  Elle  contient,  suivant  Buchan ,  moins  de  sels  près 
des  pôles  que  près  de  l'équateur.  Dans  la  mer  Bal- 
tique à  peine  s'en  trouve-t-il  un  quart  d'once  par 


264  E  A  U 

livre  ;  sur  les  côtes  de  la  Grande-Bretagne ,  il  y  en  a 
presqii'une  once;  deux  dans  la  mer  Méditerranée, 
et  environ  trois  dans  lanier  Atlantique  sous  la  ligne.  » 
Suivant  le  docteur  Odier  on  peut  douter  de  ces  pro- 
portions. «  En  comparant ,  dit-il ,  le  poids  spécifique 
de  l'eau  de  la  mer  à  différentes  latitudes  avec  celle 
de  la  Tamise  supposée  égale  à  669 ,  M.  Campbell 
l'a  trouvée  à  19»  de  latitude,  676;  à  11°,  761;  à 
9°,  780;  à  6°,  779,"  et  à  3°  ,  777.  ;)  De  ce  qui  pré- 
cède il  résulte,  cependant  que  la  proportion  des  sels 
dans  l'eau  de  la  mer  varie  à  différentes  latitudes  ,  de  là 
les  grandes  différences  qu  on  observe  dans  les  ana- 
lyses qui  en  ont  été  faites. 

EAU  MERCURIELLE  SALINE. 

J^OyèZ  SôLUTION  DE  NITRATE  DE  MERCURE. 

EAU  MERCURIELLE  SIMPLE. 
jiqua  mercurialis  simplex.  Lat. 
Acqua  mercuriale  semplice.  Ital. 
Simple  quick  silver  water.  Angl. 

Mode  dé  préparât.  Mettez  dans  un  matras  deux 
livres  de  mercure  pur  avec  quatre  livres  d'eau.  Faites 
bmiillir  pendant  deux  heures,  décantez  l'eau,  et 
gardez-la  pour  l'usage. 

Caractères.  Limpide,  inodore  ;  légère  saveur  mé- 
tallique. 

Mode  de  prescript.  Seule,  ou  sucrée. 
Vertu.  Antlielmintique. 

Usage  interne.  Contre  les  ascarides,  les  lombrics 
des  enfans. , 

Dose.  Depuis  demi-once  jusqu'à  trois  onces ,  cbez 
les  enfans  depuis  un  an  jusqu'à  six. 


EAU  265 

Observations.  Quelques  médecins  n'attribuent 
aucune  vertu  anthelminlique  à  cette  eau  mercurielle , 
sur  la  réflexion  que  le  mercure  n'est  pas  soluble  dans 
l'eau  :  mais  des  observations  de  Priestley  et  des  nôtres 
{^Ann.  di  Ch.,  t.  XXII,  pag.  297.),  il  résulte  que 
le  mercure  altère  sensiblement  Feau  dans  laquelle  il 
a  été  long-tems  agité  ou  bouilli,  et  qu'il  s'altère  lui- 
même  en  se  changeant  en  une  poudre  noire ,  qui  se 
suspend  facilement  dans  l'eau  même-  De  là  on  con- 
çoit comment  l'eau  ,  en  bouillant  sur  le  mercure , 
devient  plus  ou  moins  active, 

EAU  DU  MONT-D  ÔR. 

Vingt-six  litres  d'eau ,  suivant  la  dernière  analyse 
faite  par  M.  Bertrand ,  contiennent  : 

grains. 

i3o 


Acide  carbonique.  . 
Carbonate  de  soude  . 
Sulfate  de  soude  . 
Muriate  de  soude.  . 
Alumine  .... 
Carbonate  de  chaux. 
Oxide  de  fer.  .  .  . 
Carbonate  de  magnésie. 

L'eau  artificielle ,  d'après  la  formule  usitée  à  Ti- 
voli ,  se  prépare  avec  : 

  20  onces. 

Acide  carbonique  5  fois  le  voL 

Carbonate  de  soude  ....  48  grains. 

Muriate  de  soude   24  grains. 


189 

57 
14s 

62 

1 16 

1 1 

58 


Sulfate  de  fer 


gram. 


266  EAU^ 

EAU  OXIGÉNÉE. 
Aqua  oxigenata.  Lat. 
Acqua  termossigenata.  Ital. 
Oxigenated  water.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Avec  une  macliine  de  com- 
pression on  sature ,  autant  qu'il  est  possible ,  l'eau 
commune  de  gaz  oxigène. 

Caractères.  Très-limpide  j  sans  odeur  ni  saveur 
sensible  ;  moussant  par  l'agitation. 

Mode  de  prescript.  Seule  ou  étendue  d'eau  pure. 

1^ ertu.  Légèrement  excitante. 

Usage.  Dans  les  asthénies  ,  dans  l'inappétence , 
dans  les  suppressions  des  menstrues  ,  dans  les  hjdro- 
pisies  asthéniques  ,  dans  les  spasmes  de  l'estomac ,  et 
dans  les  paroxysmes  hystériques. 

Dose.  Depuis  une  bouteille  jusqu'à  deux  en  vingt- 
quatre  heures.  On  ne  connaît  pas  encore  la  machine 
de  compression ,  employée  par  M.  Paul ,  dans  ses 
fabriques  d'eaux  artificielles  établies  en  Suisse  et  en 
France.  L'eau  oxigénée  qu'il  prépare ,  et  que  j'ai 
goûtée  dans  sa  fabrique  de  Paris  ,  contient  environ  la 
moitié  de  son  volume  de  gaz  oxigène.  Je  l'ai  indiquée 
dans  l'espérance  que  quelqu'un  pourra  réussir  à  l'ob- 
tenir par  des  moyens  analogues  (i). 

EAU  DE  PISCIARELLI  A  NAPLES. 
Le  docteur  Atumonelli  fait  préparer  cette  eau  mi- 
nérale avec  : 


(i)  Le  yœu  de  l'Auteur  se  trouve  rempli  au  moyeu  de  l'appareil 
de  compression  figuré  PL  III.  (P.) 


EAU 


267 


Eau  pure.  .    .    .    .    .  20  onces. 

Sulfate  d'alumine..    .    .  10  grains. 

Sulfate  de  fer   21  grains. 

Sulfate  de  chaux.  .    .    .  14  grains. 

Acide  sulfurique.  •    .    .  10  grains. 

Gaz  acide  carbonique.,  .  5 foislevol. del'eâu. 

EAU  DE  PLOMBIÈRES. 

Chaque  pinte  d'eau ,  d'après  l'analyse  de  M.  Vau- 
quelin  ,  contient  : 


Carbonate  de  soude. 
Sulfate  de  soude.  . 
Muriate  de  soude.  . 

Silice  

Carbonate  de  chaux. 
Matière  animale. 


2  grains  et  demi. 
2  grains  et  demi. 
I  grain  un  quart. 
I  grain  un  tiers. 
I  demi-grain. 
I  grain  un  douzièm. 


Les  mêmes  doses  sont  employées  par  MM.  Triayre 
et  Jurine  dans  la  préparation  de  l'eau  artificielle  , 
abstraction  faite  de  la.  silice  ,  du  carbonate  de  chaux 
et  de  la  matière  animale. 

EAU  DE  PYRMONT. 

Cette  eau ,  d'après  la  dernière  analyse  de  Wes- 
trumb  ,  contient,  sur  100  livres  ; 

grains. 
I  22 
134. 
28g 

io5  et  demi. 
348  trois  quarts. 
339 

9 

i5oo 


Muriate  de  soude  cristallisé. 
Muriate  de  magnésie. 
Sulfate  de  soude  cristallisé.  . 
Sulfate  de  magnésie  cristallisé. 
Carbonate  de  fer  .     .  . 
Carbonate  de  chaux:    .    .  . 
Carbonate  de  magnésie.  . 
Principe  résineux.  .     .     .  . 
Acide  carbonique.  .    ,    .  , 


268-  EAU 

L'eau  artificielle  se  .prépare  à  Tivoli  d'après  h 
formule  suivante  : 


il 


Eau  pure  .     .     .  •  ,  , 
Muriate  de  soude  . 
Carbonate  de  magnésie 
Sulfate  de  magnésie. 
Carbonate  de  fer 

EAU  DE  SEDLITZ. 


20  onces. 

2  grains. 
12  grains. 

8  grains. 

I  grain. 


Douze  onces  de  ces  eaux  prises  à  la  source  con- 
tiennent ,  suivant  Hoffmann  ,  deux  gros  et  quelques 
grains  de  sel  amer  à  base  terreuse  ,  composé  de  sul- 
fate et  de  muriate  de  magnésie  ,  desquels  il  n'a  pas 
déterminé  la  proportion  respective. 

M.  Duclianoy  assure  qu'il  est  parvenu  à  imiter 
parfaitement  les  eaux  de  Sedlitz  au  moyen  de  la 
formule  suivante  : 

Sulfate  de  magnésie. 


.  288  grains. 
36  grains. 

Eau  pure  24  onces. 


Muriate  de  magnésie 


MM.  Triayre  et  Jurine  ajoutent  à  ces  substances 
trois  fois  le  volume  de  l'eau  d'acide  carbonique. 

EAU  DE  SELTZ. 

Suivant  Bergmaiin  ,  quatre-vingt-quatre  onces  de 
cette  eau  minérale  contiennent  • 
Carbonate  de  cliaux. 
Carbonate  de  magnésie. 
Carbonate  de'  soiide.  . 
Muriate  de  soude.  .    .  . 
Acide  carbonique.  . 


17  grains. 
29  grains  et  demi. 
24  giains 
109  grains  et  demi. 
Go  pouces  cubes. 


EAU  26g 

Eau  de  Seltz  forte.  Une  bouteille  (de  20  onces), 
préparée  par  MM.  Triayre  et  Jurine ,  contient  : 
Gaz  acide  carbonique.    ...    5  fois  son  vol. 
Carbonate  de  chaux.      ...    4  grains. 

Magnésie.   .2  grains. 

Carbonate  de  soude.  ...  4  grains. 
Muriate  de  soude  22  grains. 

Eau  de  Seltz  douce.  Une  bouteille  contient  : 
Acide  carbonique,  quatre  fois  son  volume,  et 
les  quatre  sels  indiqués  dans  les  mêmes  pro- 
portions. 

EAU  DE  SPA. 

Cent  livres  d'eau  de  Spa ,  d'après  Bergmann ,  con- 
tiennent : 

grains. 

Carbonate  de  soude  cristallisé.  164 -p- 

Muriate  de  soude  18  — 

1 1 

Carbonate  de  fer.  .  .  .  ,  5g  ^ 
Carbonate  de  chaux.  .  .  • .  .  i5/\.~ 
Carbonate  de  mas^nésie.    .    .  363 

Cent  pouces  cubes  de  la  même  eau  contiennent 
quarante-cinq  pouces  cubes  d'acide  carbonique. 

Une  bouteille  (de  20  onces)  de  l'eau  artificielle  de 
MM.  Triayre  et  Jurine  contient  :  ,.: 

Acide  carbonique.  5  fois  son  vol. 

Carbonate  de  chaiix.  ..  .  ,  2  grains. 
Magnésie.     .     ....    .    .  ^  g^^ing' 

Carbonate  de  soude.     .     .    .  2  grains. 

Muriate  de  soude..  .    .    .    .  i  tiers  de  grain 

Carbonate  de  fer.  .....  :2  tiers  de  grain. 


270  EAU 

Eau  de  Spa  forte  ,  composée  comme  la  précé- 
dente 5  contient  le  double  de  fer. 

On  prépare  à  rétablissement  de  Tivoli  une  eau 
qui  a  beaucoup  de  rapport  avec  Veau  de  Spa  forte. 
MM.  Triayre  et  J urine  la  nomment  Eau  alcaline 
gazeuse.  Chaque  bouteille  contient  : 

Acide  carbonique.  .   .       6  fois  son  vol. 
Carbonate  de  potasse.  .    i44  grains. 

EAU  SULFUREUSE  DE  NAPLES. 

M.  Atumonelli  fait  préparer  cette  eau  artificielle 
avec  : 

Eau.    .    .    .    .    .20  onces. 

Acide  carbonique.    .    5  fois  le  volume. 
Hydrogène  sulfuré.  .    i  quart  du  vol.  de  l'eau. 

EAU  DE  VALS. 

Chaque  pinte  contient ,  d'après  M.  Mitouart  : 

Oxide  de  fer.  . .    .    .    .  i  grain  et  demi. 

Alumine   i  grain  un  seizième. 

Sulfate  de  fer  mêlé  de  sulfate 

d'alumine   21  grains. 

L'eau  de  Vals  artificielle  se  prépare  à  Tivoli 
d'après  la  formule  suivante  : 

Eau  pure.      .    .     .     .  20  onces. 
Acide  carbonique.    .    .    5  fois  le  volume. 
Muriate  de  soude.     .    .  12  grains. 
Sulfate  d'alimiine.     .     .  huitième  de  grain. 
Carbonate  de  fer.  •  .    .  trois  quarts  de  graia. 
Sulfate  de  soude.    .    .  demi-grain. 


EAU 


271 


EAU  DE  VICHY. 

Il  résulte  de  la  dernière  analyse  faite  par  M.  d« 
Laforêt  qu'eWes  contiennent  : 

Du  muriate  de  soude. 
Du  sulfate  de  soude. 
Du  carbonate  de  soude. 
Du  fer. 
Du  bitume. 

Du  carbonate  de  cbaux. 
Du  gaz  acide  carbonique. 

L'eau  artificielle  se  prépare  à  Tivoli  d'après  la  for- 
mule suivante  : 


Eau  

Acide  carbonique. 
Carbonate  de  soude. 
Sulfate  de  soude.  . 

Muriate  de  soude. 

Carbonate  de  magnésie 

Carbonate  de  fer. 


20  onces. 

2  fois  le  volume. 
32  grains. 
16  grains. 

4  grains, 
demi-grain, 
un  quart  de  grain. 


Ces  eaux  ne  peuvent  se  conserver  long-tems  au 
contact  de  l'air  atmosphérique ,  et  sur-tout  dans  une 
température  chaude  sans  s'affaiblir  :  pour  les  conser- 
ver en  bon  état  ,  on  doit  tenir  les  bouteilles  de 
verre  bien  bouchées ,  couvertes  d'eau ,  et  dans  un 
lieu  frais  j  on  doit  toujours  user  de  cette  précaution 
quand  on  transporte  en  voyage  les  eaux  minérales 
gazeuses. 


I 


EAU 


PROPORTIONS  ET  COMPOSANS 

DES  DIVERSES  EAUX  MINÉRALES  D'ITALIE. 

EAU  MINÉRALE  DE  TRESCORE, 
{^Dans  le  Bergamasque.  ) 

Chaque  livre  d'eau  contient  : 

Gaz  hydrogène  sulfuré,  i  ^pouc.  cub.  de  Paris. 
■ —  acide  carbonique.      ^  pouc.  cub.  de  Paris. 
Carbonate  de  chaux.     4  grains. 
Muriate  de^oude.    .  i^  grains. 

EAU  MINÉRALE  -DE  SAINT-PELLEGRINO , 
(^Ddns  le  Bergamasque 

Chaque  livre  contient  : 

Gaz  acide  carbonique,  .  .  2.  pouces. 

Carbonate  de  chaux.    .  .  ^  de  grain. 

Sulfate  de  soude.    .     .  .  |^  de  grain. 

EAU  MINÉRALE  DE  VAL-TMJMAGNA , 
(  Dans  le  Bergamasque.  ) 

Gaz  hydrogène  sulfuré. 
Acide  carbonique. 
Carbonate  de  chaux. 
Sulfate  de  soude. 

Les  proportions  des  composans  de  cette  eau 
minérale  ,  n'ont  pas  encore  été  déterminées. 


EAU  273 

EAU  D'ABANO  D'UNE  MOYENNE  CHALEUR. 
(  Dans  le  pcijs  de  Padoue.) 

Chaque  livre  d'eau  coudent  ; 

Pouces  cubes 

Gaz  sulfureux  particulier   ^  i 

Chaux.  


  M 

  z. 

.....  84 

Muriate  de  soude                           .  18  |- 

.....  2i| 


Argile.     .  . 
Sulfate  de  chaux. 


a4< 


—  de  chaux  •    .  . 

—  d'alumine  

(  Salvator  Mandruzzato.  ) 

SOURCE  CHAUDE  PURGATIVE, 

(  Près  de  Valdieri  dans  le  Piémont.  ) 

Chaque  livre  contiént  : 

gTaÎDS. 

Sulfate  de  soude.  0,6 
Muriate  de  soude.      ....     .  0,4 

Muriate  de  chaux  00, 3 

'(  GlOBERT.  ) 

EAU  DE  VALDIERI, 
{Dans  le  Piémont.^ 

Chaque  livre  contient  : 


Gaz  acide  carbonique  sulfuré 
Gaz  hydrogène  sulfuré. 
Sulfate  de  soude  . 
Muriate  de  soude. 
Muriate  de  chaux. 
Matière  bitumineuse. 


I. 


Pouces  cubes. 
0,84,8000 

0,77,3335 

3,23,283 

1,19,6804 

o,5o,5535 
o,i3,oooo 

(GlODERT.  ) 

18 


274  EAU 

EAU  MINÉRALE  DE  LA  MEULE , 
{Près  de  Broni.) 

Chaque  livre  contient  : 

Gaz  acide  carbonique  libre,    4  pouces  et  demi. 

Carbonate  de  cbaux,      .    .    5  grains. 

Fer  oxidé.     .    ....    i  grain  et  demi. 

(Br.) 

EAU  DE  SAINt-VÏNCENT, 
{Dans  le  Piémont.) 

Chaque  livre  contient  : 

grains. 

Gaz  acide  carbonique.     .  i5       27  :  32 

Sulfate  de  soude  desséché.  26  -{-  1 1  ^  36 

Natron.    8  -f    7  :  56 

Muriate  de  soude.      .    .  5  -\-    i  :  2. 

Chaux   8-f-i-i2 

Argile   o  -{-  79  •  84 

Fer.   .......  o-}~i"7 

(GlOANETTI.) 

EAU  MINÉRALE  DE  SAINT-GENÈSE, 
{Dans  le  Piémont.  ) 

Quatre  livres  d'eau  contiennent  : 

Pouces  cubes. 

Gaz  hydrogène  sulfuré.  .    .    .  14 

—  acide  carbonique   5 

Air  atmosphérique.      .     .     .     .  i  7 

Carbonate  de  soude   44 1^ 

Muriaté  de  soude   65-^ 

Carbonate  de  chalix   i  ^ 

Sulfate  de  soude   i 

S.  I  •  «5  I 

uice   171 


EAU  275 

EAU  MINÉRALE  DE  LA  VICTOIRE, 
(^Dans  le  Piémont.  ) 

-  Chaque  livre  contient  : 

grains. 

Gaz  acide  carbonique.     .  11  -f-  ig  :  64 

Sulfate  de  magnésie.  .    .  4  +  ^2-4^ 

Muriate  de  soude.       .    .  2  -f-  7:15 

Cliaux.    ...     ...  II  _j-    2  :  5 

Sélénite  légèrement  mar- 
tiale. .......  6         2  :  5 

Fer.       ......  o  +     I  :  3 

(GlOANETTI.) 

EAU  MINÉRALE  DE  LA  MARGUERITE  , 

{Dans  le  Piémont.  ) 
Chaque  livre  contient  : 

grains. 

Acide  carbonique  libre      10  -f-      i  : 
Sulfate  de  magnésie.     .      4  -f    62  :  170 
Muriate  de  soude.  .     .      i  -f-  164  :  i-yo 
Chaux.     .....      7  4_    22  -  j^c^ 

Sélénite.       .     .     .  "  .      6  -f    58  :  170 

Argile ,  le  fer  déduit.    .      o  -f    ^2  \  ir^o 
  o  +      I  :  4 

EAU  MINÉRALE  DE  SÀLERNE ,     ^  ^'^^^^^T'-  ) 

{Dans  le  pajs  de  Naples) 
Trente-deux  onces  d'eau  minérale  contiennent  : 

Carbonate  de  fer  

Sulfate  de  magnésie.  i5 


Sulfate  de  chaux   5 

Carbonate  de  chaux.    .    .  5 
Gaz  acide  carbonique  pour  le  rendre  acidulé 
(^ojez  Comi.  Prof.  )  (Fkkreti.) 


276 


EAU 


Eaux  minérales  et  thermales  de  Lucques. 
i\  EAU  MINÉRALE  DE  LA  VILLE. 


Chaque  livre  contient  : 

gtains. 

Acide  carbonique  libre ,    ....  2,964 

Sulfate  de  cliaux.    .    .    .    ,    .    .  9,160 

—  de  magnésie.     ......  i,85o 

—  d'alumine  potassée.     .    .     ,    .  0,110 

Muriate  de  soude                           .  1,480 

■r- de  magnésie.   0,180 

Carbonate  de  chaux.    .....  0,540 

Silice  et  matière  extr^ctive.   .    .    .  1,340 

Alumine   0,670 

Fer   0,920 


(MOSCHENI.) 

2°.  EAU  MINÉRALE  DE  BERNABO. 


Chaque  livre  contieilt  : 

grains. 

Acide  carbonique  libre.  .    .    .    ,  3,248 

Sulfate  de  chaux   10,060 

»—  de  magnésie.    ......  2,65o 

> —  d'alumine  potassée   0,680 

Muriate  de  soude.      .     .     »    .     .  4»4io 

—  de  magnésie                           .  0,600 

Carbonate  de  chaux   ^Al^ 

—  de  magnésie.   o,5go 

Silice   0,820 

Alumine   9»559 

Fer  ,    .  o,65o 


EAU  277 

3\  EAU  DU  BAIN  ROUGE. 
Chaque  livre  contient  : 

grains. 

Acide  carbonique  libre.   ....  2,667 

Sulfate  de  cliaux.    .    .     .    .    ..    •  13,890 

—  de  magnésie   45^7^ 

—  d'alumine  potassée   o,36o 

Muriate  de  soude.      .    .    .     .    .  AA^^ 

—  de  magnésie.     ......  0,290 

Carbonate  de  chaux   0,1 5o 

—  de  magnésie.     ......  0,290 

-  Silice  et  matière  extractive.   ,    /    ,  0,460 

Alumine   o,3io 

Fer.   0,730 


(MOSCHENI.) 

4°.  EAU  MINÉRALE  DELLA  TRASTULLINA. 
Chaque  livre  contient  : 

grains. 

Acide  carbonique  libre.    .    .    .    .  2,624 


Sulfate  de  chaux.    ...     .    .     .  7,920 

—  de  magnésie.     ......  3,58o 

—  d'alumine  potassée.  ....  0,670 
Muriate  de- soude.   2,25g 

—  de  magnésie.     ...    .     .    .  o,36o 

Carbonate  de  chaux.   .    .    .    .    .  o,5oo 

—  de  magnésie.     .    .    .    .    .    .  0,100 

Silice                                        ,  0,480 

Alumine.     .    .    .    ..    ...    .    .  0,260 

Fer.  •.    .    .    ,             .    .    .    .  0,610 

(M) 


278  EAU 

5°.  EAU  MINÉRALE  DELLA  DISPERATTA. 
Chaque  livre  contient  : 

grains. 

Acide  carbonique  libre   2,454 

Sulfate  de  chaux.  .      .    .    .     ,     .  io,g4o 

—  de  magnésie,   5,47^ 

—  d'alumine  potassée   0,670 

Muriate  de  soude.  .  .    .    .     .     .     ,  1,880 

• — de,  magnésie.    ....    .    .     .     .  0,790 

Carbonate  de  chaux   o,44o 

—  de  magnésie.     ...     ...  0,410 

Silice  et  matière  extractive.   .,    .    .  o,83o 

Alumine,   0,570 

Fer.  .     .    ......    .    .    .    .    .  o,g4o 

(MOSCHENI.) 

6°.  EAU  MINÉRALE  DELLA  CORONALE. 
Chaque  livre  contient  : 

grains. 

Acide  carbonique  libre.    .    .    .    .  2,79g 

Sulfate  de  chaux.    ...     .    .     .  10,340 

—  de  magnésie.     .    .    .    .    .    .  2,820 

—  d'alumine  potassée   0,640 

Muriate  de  soude.     .  .    .    .    .    .  2,870 

—  de  magnésie.   o,45o 

Carbonate  de  chaux.    .....  0,220 

—  de  magnésie.   0,590 

Silice  et  matière  extractive.    ...    .  0,4^0 

Alumine.     .    .    .    .....    ,    .  0,210 

.Fer   o,65o 


EAU  279 
9".  EAU  MINÉRALE  DELLA  MARIA. 
Chaque  livre  contient  : 

grains. 

Acide  carbonique  libre  2  5896 

Sulfate  de  chaux  6^970 

—  de  magnésie  6,240 

—  d'alumine  potassée  0,800 

Muriate  de  soude  2,3io 

—  de  magnésie  0,670 

Carbonate  de  chaux  1,210 

—  de  magnésie  0,780 

Silice  et  matière  extractive.    .     .    .  0,900 

Alumine  0,940 

Fer   0,840 

(M) 

8°.  EAU  MINÉRALE  DELLA  DOCCIONE. 
Chaque  livre  contient  : 

grains. 

Acide  carbonique  libre   2,896 

Stilfate  de  chaux.    .......  i4,o3o 

—  de  magnésie   3j65o 

—  d'alumine  potassée   o,33o 

Muriate  de  soude.    .......  3,390 

—  de  ma-gnésie  '  1,210 

Carbonate  de  chaux   .  0,620 

—  de  magnésie.   0,470 

.  Silice  et  matière  extractive.  .  .  .  0,170 

Alumine   o,5oo 

Fer   o,65o 

(M) 


28o  EAU 

9°.  EAU  MINÉRALE  DEL  FONTINO. 
Chaque  livre  contient  : 

.grainî. 

Acide  carbonique  libre   2,609 

Sulfate  de  cliaux   11,060 

—  de  magnésie   ^^g-jo 

—  d'alumine  potassée   0,400 

Muriate  de  soude   i,73o 

• —  de  magnésie   o,56o 

Carbonate  de  cliaux.  ......  0,460 

—  de  magnésie   o,3go 

Silice  et  matière  extractive.   .  .  .  0,460 

Alumine.  ...........  0,370 

Fer.                                         .  0,920 


(MOSCHENI.) 

10^  EAU  MINÉRALE  DE  S.  GIOVANNI. 


Chaque  livre  contient  : 

grains. 

Acide  carbonique  libre   ^ÊÊl^ 

Sulfate  de  chaux.    ...   .   ,  •  .  tT^V^ 

—  de  magnésie.  5,690 

—  d'alumine  potassée   0,490 

Muriate  de  soude.  .......  3,080 

—  de  magnésie.  ........  o,56o 

Carbonate  de  chaux   0,220 

—  de  magnésie   0,120 

Silice.  .   0,290 

Alumine  •.  .   .  0,210 

Fer   0,290 

(M) 


EAU 


281 


Eauoc  minérales  de  Pise. 

1°.  EAU'  MINÉRALE  DITE  DU  PETIT  PUITS. 
Cent  livres  contiennent  : 

y  grains. 

Acide  carbonique  libre   187 

Sulfate  de  soude.   .......  2o5 

Muriate  de  soude   265 

—  de  magnésie   iqq 

Sulfate  de  cliaux   969 

—  de  magnésie   325 

Argile.   46 

Silice  ,  12 

(  Giorgio  Sauli.  ) 
a^  EAU  ACIDULE  D'ASCIANO. 
Cent  livres  contiennent  : 

grains. 

Acide  carbonique  libre.    ....  3-74. 

Sulfate  de  soude                           .  312 

Muriate  de  soude   338 

—  de  magnésie   jr^rj 

Sulfate  de  chaux   65^ 

— '  de  magnésie.  ,  ^'jS 

Carbonate  de  chaux   _2g^ 

-—  de  magnésie   j^^^ 

Ai-gile   .    !         38  ' 

Silice  

(  Giorgio  Sauli .  ) 
Le  sol  d'Italie  est  très-fécond  en  sources  miné- 
rales ,  et  les  nombreuses  eaux  minérales  de  diverses 


282  EAU 

espèces  sont,  dans  ce  royaume,  d'un  usage  médi- 
cinal très-important 5  mais  la  plus  grande  partie  ont 
absolument  besoin  d'être  analysées  de  nouveau  par 
d'habiles  chimistes  modernes. 

EAU  FORTE. 

Voyez  Acide  nitrique  faible. 

EAU  DE  LUGE. 

Voyez  Ammoniaque  succinée. 

EAU  PHAGEDENIQUE. 

jiqua  phagedenica.  Lat. 
Acqua  fagedenica.  Jtal. 
Phagedenic  water.  AngL 

Mode  de  préparât.  Faites  dissoudre  un  scrupule 
de  muriate  de  mercure  suroxidé  dans  suffisante  quan- 
tité d'eau ,  et  mêlez  la  solution  avec  seize  onces  d'eau 
de  chaux  :  gardez  dans  un  vaisseau  de  verre  bien 
bouché. 

Caractères. jy\me  couleur  orangée;  trouble  quand 
on  l'agite^  limpide,  avec  sédiment  orangé,  lorsqu'elle 
a  reposé  :  il  y  a  du  muriate  de  chaux  dans  la  solution.  " 

Mode  de  prescript.  Seule ,  ou  étendue  d'eau ,  en 
lotion  ou  injection  ,  etc. 

V ertiLS.  Stimulante  ,  détersive ,  anti-vénérienne , 
légèrement  corrosive. 

Usage  externe.  Les  ulcères  vénériens  de  la  peau, 
du  vagin;  les  fistules  vénériennes,  phimosis,  et 
paraphimosis. 

Observations.  On  doit  considérer  deux  substances 
actives  dafts  ce  médicament  :  l'une  est  le  muriate  de 


^  E  L  E  283 

chaux,  l'autre  l'oxide  mercuriel  qui  se  sépare.  Si  la 
proportion  du  muriate  de  mercure  corrosif  était  plus 
forte  que  celle  indiquée ,  l'action  corrosive  serait 
augmentée.  C'est  au  médecin  ou  au  chirurgien  à 
déterminer  les  circonstances  dans  lesquelles  on  doit 
augmenter  la  dose  de  sel  mercuriel . 

EAU  RÉGALE. 

Voyez  Acide  nitro -mûri ati que. 

EAU  TÉDÉNIENE. 

Voyez  Alcohol  avec  acides  acétique  et  sulfurique. 

EAU  VÉGÉTO-MINÉRALE  DE  GOULARD. 
Voyez  Acétate  de  plomb  liquide  anzq  alcohol. 

EAU  VULNÉRAIRE. 

V oyez  Alcohol  polyaromatique. 

ÉLECTUAIRE- 
Elecluarium.  Lat. 
Eleltuario.  Ital. 
Electuary.  Angl. 

On  a  pour  objet  dans  la  préparation  d'un  élec- 
tuaire  de  mêler  divers  médicamens  en  poudre  aux 
sirops  ou  au  miel  ,  afin  de  former  du  tout  une  masse 
de  moyenne  consistance  qui  ne  soit  pas  désagréable 
au  palais.  En  général ,  il  entre  dans  les  électuaires  , 
des  extraits  ,  des  gommes  résines  ,  des  pulpes  ou  les 
sucs  épaissis  des  fruits  ,  des  poudres  aromatiques... 
Les  sels  alcalins  ,  terreux  ou  métalliques  ,  ne  doivent 
pas  être  prescrits  sous  cette  forme  :  il  en  est  de  mê- 
me des  médicamens  acres  ,  fétides  ,  amers  ,  ou  très- 
désagréables  par  leur  odeur  ou  par  leur  saveur.  Ou 
ajoute  ordinairement  aux  poudres  végétales  légères  , 


284  ELE 

pour  en  former  un  électuaire  j  trois  fois  leur  poids 
de  miel  ou  de  sirop  épais. 

ÉLECTUAIRE  AROMATIQUE. 
JElectuarium  aromaticum. .  Lat. 
Elettuario  aromatico.  Ital. 
Aromatic  electuary.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  ; 
Conserve  d'écorce  d'orange.    .    3  onces. 
Cannelle  ^ 

Tvr  •  j        1    '  •  '      /  De  chaque  demi-once. 

IN oix muscade  pulvérisée,  j  ^ 

Safran.  1 

•  1  1  >  De  chaque  2  drachmes. 

Ijrmgemhre  en  poudre.   .  j  ^ 

Sucre  fin  i  once. 

Sirop  d'écorce  d'orange.    .    .    q.  s. 

Pour  former  du  tout  un  électuaire  en  l'agitant  bien 

ensemble. 

Caractères.  Odeur  aromatique  j  saveur  piquante, 
chaude  ,  douce. 

Mode  de  prescript.  Seul  sous  forme  de  bol ,  ou 
délayé  dans  l'eau  ou  dans  le  vin  blanc. 

Vertus.  Excitant ,  stomachique. 

Usages.  Les  affections  asthéniques,  l'indigestion 
par  faiblesse  d'estomac  ,  la  diarrhée ,  la  dyssenterie. 

Dose.  Depuis  six  grains  jusqu'à  un  scrupule ,  deux 
fois  le  jour. 

ÉLECTUAIRE  DIACATHOLICON. 

Voyez  Electuaire  de  rhubarbe  composé. 

ÉLECTUAIRE  DIASCORDIUM. 
Voyez  Electuaire  opiat. 


E  LE 


285 


ÊLECTUAIRE  OPIAT. 
Elactuariurn  opîatum.  Lat. 
Elettuario  opiato.  Itaî. 
Opiate  electuary.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Ecorce  de  cannelle.  •    •  )       ,        ,  . 

_  .       ,  >  De  chaque  demi-once. 

Poivre  long.    .    .    .    .  ) 

Caclioii  quatre  onces. 

Herbe  de  scordium.  .    .  "J 

Racine  de  tormentille.    .   >  De  chaque  deux  onces. 

Gentiane  3 

A  toutes  ces  substances  bien  pulvérisées  et  exacte- 
ment mêlées,  ajoutez  : 

Opium  (bien  délayé  dans  le  vin),  cinq  drachmes. 

Miel  pur  deux  livres  et  demie. 

Vin  d'Espagne  quantité  suffisante. 

Pour  amener  l'électuaire  à  la  consistance  requise. 

Chaque  drachme  contient  environ  un  grain  d'o- 
pium. 

Caractères.  Odorant ,  d'une  saveur  forte  ,  parti- 
culière. 

Mode  de  prescript.  Seul  sons  forme  de  bol  ou  de 
pilule  ;  délayé  dans  l'eau  simple  ou  dans  les  eaux 
aromatiques  ,  dans  le  vin. 

Vertus.  Excitant ,  narcotique. 

Usages.  Danis  les  affections  nerveuses  ,  dans  les 
doLilcLirs  du  ventre  ,  dans  les  veilles  ,  dans  la  dys- 
senterie  ,  dans  les  affections  asthéniques. 

Observations.  C'est  encore  un  électuaire  opiat 
que  celui  connu  depuis  long-tems  sous  le  nom  d'e/ec- 


286     ^  ELE 

tiiarium  requies.  On  le  compose  de  la  manière  sui- 
vante.  On  mêle  une  partie  d'opium  réduite  en 
poudre  fine  avec  liuit  onces   de  semences  d'anis 
et  d'écaillés  d'huîtres  pulvérisées.  On  incorpore  ce: 
mélange  avec  cinquante  parties  de  miel  blanc  ,  et  om 
ajouî.e  suffisante  quantité  d'eau  de  camomille  romaine; 
pour  en  faire,  à  l'aide  de  la  fusion  à  une  douce  cha-- 
leur,  un  électuaire  de  moyenne  consistance. 

ÉLECTUAIRE  REQUIES. 
Voyez  Electuaire  opiat. 

ÉLECTUAIRE  DE  RHUBARBE  COMPOSE. 

Electuarium  rhei  compositum.  Lat.  »  : 

Elettuario  di  rabarbaro  composte.  Ital. 
Compound  electuarj'^  pf  rhubarb,  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Rhubarbe  \ 

Jalap  (-n  i 

_  u     •  >  Ue  chaque  une  once. 

Semences  a  anis.  ...  1 

Fenouil  en  poudre  .  .    .  J 

Feuilles  de  séné  pulvérisées.  .    .  deux  onces.  | 

Incorporez  les  poudres  avec  : 

Pulpe  de  canne.  •  •    •    •  7      ,  , 

^     .  >  De  chaque  deux  onces, 

lamarin  j 

Sirop  de  polypode.     .    .     .  trente-six  onces. 

Faites  évaporer  le  tout  lentement  en  consistance 

d'électuaire. 

Caractères.  Odeur  aromatique;  saveur  piquante  , 
aromatique. 

Mode  de  prescript.  Seul  sous  forme  de  bol  ,  ett 
délayé  dans  l'eau  simple  ,  ou  dans  le  bouillon  ,  ouj 


ELE  287 

dans  le  petit  lait ,  ou  dans  d'autres  liquides  ,  admi- 
nistré en  lavement. 

Vertu.  Purgatif. 

Mode  de  prescript.  I^e  plus  souvent  sous  forme 
de  cljstère. 

Usages.  L'indigestion',  la  constipation. 

Dose.  Depuis  im  demi  -  scrupule  jusqu'à  une 
drachme. 

ÉLECTUAIRE  THÉRIAQUE. 
Electuarium  theriaca.  Lat. 
Elettuario  triaca.  ItaL 
Treacle  electuary.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Racines  de  gingembre. 

—  d'iris  de  Florence.  . 

—  de  spica-nard.  . 

—  de  nard  celtique.  .     .  /      ^^^^^^  '^'^ dragmes, 

—  de  roseau  aromatique . 

—  de  gentiane. 

—  de  valériane  sauvage.  .     une  once. 

—  de  scille  sèche.  .    .    .     trois  onces. 
Feuilles  de  dictame  de  Crète,    six  drachmes. 

—  de  calament. 


—  de  marrube. 

—  de  scordium. 
Semence  d'anis. 

—  de  fenouil.  . 

—  de  petit  cardamome.     .    §1^  drachmes. 


De  chaque  trois  onces. 
I  De  chaque  une  once 


I 


\ 


288 


ELE 


Poivre  long.  , 
Suc  de  réglisse.  . 
Cannelle..  . 
Bitume  de  Judée. 
Opium.  .  . 
Storax  en  lames. 
Sagapenum. 
Galbanum.  . 
Castoreum. . 


De  chaque  deux  onces. 


De  chaque  trois  drachmes 
une  drachme  et  demie. 


Le  tout  étant  subtilement  pulvérisé  ,  ajoutez  de  la 
manière  suivante  assez  de  miel  pur  pour  que  chaque 
livre  de  celui-ci  contienne  deux  onces  et  demie  de 
la  poudre  mentionnée.  On  met  dans  un  vase  de  cui- 
vre étamé  six  onces  de  térébenthine  de  Chypre  , 
et  on  fait  liquéfier  à  une  douce  chaleur  ;  on  ajoute 
peu-à-peu  le  miel  dépuré  que  l'on  conserve  tiède  et 
une  petite  portion  des  poudres  ;  on  agite  avec  un 
bistortier  de  bois  pour  que  le  mélange  soit  parfait  ; 
ensuite  on  chauffe  doucement  et  on  continue  à  ajou- 
ter les  poudres  et  le  miel  jusqu'à  ce  que  les  doses  ci- 
dessus  soient  employées.  En^in  ,  on  ajoute  la  mixture 
suivante  tiède  ,  faite  deux  jours  auparavant  dans  un 
vase  de  porcelaine  poiir  lui  donner  là  couleur  noire. 

Gomme  arabique.. .  , 

Sulfate  de  fer  verd,  dissous 
dans  l'eau.    .  . 


Roses  rouges. 


>•  De  chaque  une  once  et  demie. 


Galles  du  levant  bien  pul- 
vérisées.  .    .    '.     . . 
Vin  d'Espagne.     .     .     .     .    .    .    six  onces. 

Agitez  l'électuaire  pendant  six  jours  environ  ,  et  met- 


ELE 

lez-le  dans  un  vase  de  terre  vernissé  rempli  aux  deux 
tiers  et  bien  bouché  avecle  liège  recouvert  d'un  vernis. 

Si  1  electuaire  devient  trop  épais  ,  vous  y  ajoutez 
de  nouveau  miel  et  du  vin  d'Espagne. 

Caractères.  De  couleur  noire  ;  d'une  saveur  d'abord 
douce, puis  amère,  aromatique  j  odeur  aromatique  , 
forte  ,  un  peu  rebutante. 

Mode  de  prescrîpt.  Seul  ou  délayé  dans  l'eau  , 
dans  le  bouillon  ,  dans  les  décoctions  ,  ou  dans  le 
vin.  Extérieuremeîit ,  chez  les  enfans  on  l'applique 
aux  tempes  ,  à  l'estomac  ,  au  ventre. 

ertus.  Excitante ,  stomachique  ,  calmante  ,  astrin- 
gente ,  anthelmintique. 

Usage  interne.  Les  indigestions  ,  les  nausées  ,  les 
flatuosités  ,  les^  douleurs  d'estomac  ,  du  ventre  ,  la 
diarrhée  (  Prolatta  ,  )  la  dyssenterie ,  l'asthme  ,  les 
palpitations  asthéniques  du  cœur. 

Usage  externe.  Chez  les  enfans  dans  les  cas  men- 
tionnés ,  dans  les  affections  verraineuses  ,  etc. 

Dose.  Intérieurement  ,  depuis  une  demi-drachme 
jusqu'à  deux  ,  une  ou  deux  fois  le  jour. 

Observations.  Quelque  bizarre  et  compliqué  que 
paraisse  la  thériaque  ,  on  doit ,  avec  Bordeu  ,  con- 
venir «  qu'elle  est  ,  pour  ainsi  dire  ,  conforme  au 
,  »  cœur  ,  conforme  à  l'instinct  et  conforme  au  goût 
»  de  tous  les  hommes.  «  La  composition  que  nous 
avons  rapportée  n'est  pas  précisément  la  même  que 
celle  de  toutes  les  pharmacopées  :  cependant  toutes  , 
et  même  celle-ci ,  s'accordent  sur  les  drogues  les  plus 
importantes.  On  doit  toutefois  se  pénétrer  que  la 
partie  active  de  l'opium  est  sensiblement  diminuée 


290  E  M  P 

dans  cette  préparation.  On  pourrait  assurer  que  de 
la  réunion  de  toutes  ces  drogues  ,  il  résulte  un  ex- 
citant particulier  ou  sui  generis. 

ÉLIXIR. 

J^oyez  Alcohol  et  Substances  végétales. 

ÉLIXIR  ACIDE  DE  HALLER. 

Voyez  Acide  suleurique  alcoholisé. 

ÉLIXIR  AROMATIQUE. 

Voyez  Acide  sulfurique  avec  l'algohol  aromatique. 

ELIXIR  DE  PROPRIÉTÉ. 

Voyez  Alcohol  avec  l'aloes  et  la  myrrhe. 

ÉLIXIR  SACRÉ. 

Voyez  Alcohol  avec  aloes  et  rhubarbe. 

EMPLATRE. 

Emplastrum.  Lat.  ' 
Erapiastro.  Ital.  , 
Plaster.  Angl. 

On  nomme  emplâtres  les  préparations  médicinales 
qui  se  composent  d'huile  ou  de  substance  huileuse , 
telles  que  le  beurre  ,  la  moelle ,  les  graisses ,  etc. 
ou  de  mucilage,  ou  de  cire,  ou  de  térébenthine ,  etc. 
et  d'autres  corps  le  plus  souvent  secs.  L'art  amène 
ces  compositions  à  une  certaine  consistance  ,  de  façon 
qu'étant  froides,  elles  ne  s'attachent  pas  aux  doigts; 
mais  qu'échauffées  de  nouveau  et  appliquées  à  la 
peau ,  elles  j  adhèrent  plus  ou  moins  fortement. 
Bisaucoup  d'emplâtres  appartiennent  évidemment  aux 
cérats,  soit  parce  que  leur  base  est  un  cérat  ou  une 
cire  que  l'art  y  a  introduite ,  soit  parce  que  l'huile 
combinée  aux  oxides  métalliques  ,  s'oxide  au  point  i 
d'acquérir  par  l'opération  les  caractères  de  la  cire,  de 


E  M  P 

tiiani ère  qu'il  serait  difficile  de  la  distinguer  de  celle- 
ci.  Vojez'  CÉRATS.  Afin  d'' être  plus  clairs;  et  plus  pré-, 
eis ,  nous  rie  conserverons'  donc  parmi  les  crnplâtre^» 
que  les  préparations  médicinales  à  l'usage  externe  , 
composées  de  substances  glutineuses,  résineuses  , 
grasses,  non  cérifiéés,  qiuine  s'attachent  pas  aux  doigts 
quand  elles  sont  froides  et  sèches ,  mais  qui  adhèrent 
plus  ou  moins  à  la  peau  quand  elles  sont  échauffées 
ou  humectées  ,  et  nous  rapporterons  aux  cérats  toutes, 
les  préparations  dans  W .  conipositiou  desquelles  il 
entre  de  la  cire  ,  ou  un  cérat  ou  une  huile  cérifiée 
dans  l'acte;  de  l'opération,  et  auxquelles  plusieurs 
pharmacopées  modernes  ont  encore  conservé  le  nom 
^emplâtre. 

EMPLATRE  ADHÉSIF. 
Voyez  Cérat  résineux  . 

EMPLATRE  D'ICHTHYOCOLLE. 
Tafi'ETas  d'Angleterre,  v.  s. 
Emplastrum  ichthyocoUa.  Lat. 
Empiastro  d'ittiocolla.  Ital. 
Plaster  of  isinglass.  Angî.  . 

Mode  de' préparât.  Prenez- d'iclithytJcëfe '  ■  ou 
colle  de  poisson,  réduite  en  petits  morcéauxv  une 
derni-once  :  versez  dessus  eau  bouillante,  une  Kvre. 
Faites  digérer  à  une  chaleur  douce  pendant  douze 
heures,  ensuite  augmenter  la  chaleiu' jusqu'à  ce  que 
la  colle  soit  dissoute  ^  passez  à  travers  un  linpe. 
Vous  étendrez  cette  solution  avec  un  pinceau  sur 
du  taffetas  noir  bien  tendit.  La  première  couche 
étant  sèche ,  vous  en  étendrez  une  seconde ,  puis  une 
troisième.  Quand  la  surface  est  bien  séchée  ,  passez 


EMP 

dessus  un  petit  pinceau  trempé  dans  \alcohol  cwec 
le  baume  du  Pérou,  ou  dans  celui  de  benjoin ,  et 
quand  la  surface  est  sèche,  coupez  le  taffetas  en 
morceaux  de  difFérenles  grandeurs. 
Vertu.  Agglutinant. 

Usage.  On  l'emploie  communément  et  avec  beau- 
coup d'avantage  dans  les  blessures  légères  et  les  exco- 
riations supefficielles  ,  dans  la  vue  principale  de  les 
défendre  du  contact  de  l'air ,  et  d'en  réunir  les  chairs 
et  la  peau.  On  l'humecte  auparavant  avec  l'eau  ou 
avec  la  salive ,  on  l'applique  et  il  adhère  très-forte- 
ment à  la  peau,  mais  il  n'adhère  pas  aux  ulcères 
humides. 

EMPLATRE  DE  GOMME  AMMONIAQUE  AVEC 
LE  MERCURE. 
Emplastrum  gummi  ammonîaci  cum  hydrargyro .  Lat. 
Empiastro  di  gomma  amraoniaca  con  mercurio.  Ital. 
Plaster  of  gum  ammoniac  with  quick  silver.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Gomme  ammoniaque. .    .    une  livre. 
Mercure  pur.   .     .    .    .    trois  onces. 

Huile  sulfurée  unedrach.  ou  s.  q. 

Agitez  le  mercure  avec  l'huile  sulfurée  (  dans  un 
mortier  de  marbre  ou  de  verre  )  ,  jusqu'à  ce  que 
les  globules  métalliques  soient' disparus  ;  alors  ajou- 
tez-y par  degrés  la  gomme  ammoniaque  fondue  , 
mêlez  ensemble  et  faites-en  un  emplâtre. 
Caractères.  Dense,  de  couleur  grise. 
Vertus.  Anti-excitant,  résolutif. 
Usage.  Les  obstructions  des  viscères  du  bas- 
ventre,  les  tumeurs  sthéniques. 


EMU  293 

EMPLATRE  DE  LADANUM  COMPOSÉ. 
Emplasti'um  ladani  compositum.  Lat. 
Empiastro  di  ladano  composto.  Jtaî. 
Compound  ladanum  plaster.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Ladanum  trois  onces. 

Encens   .    ime  once. 

Cannelle  pulvérisée.       7  ,    ,  ,  . 

•     /   j  •    >  de  chaque  une  demi-once, 

rluile  exprimée  de  macis.  j 

Huile  aromatique  de  menthe.  .  une  drachme. 
A  l'encens  fondu  ajoutez  d'abord  le  ladanum  amolli 
au  feu,  puis  l'huile  de  macis;  ensuite  mêlez  la  poudre 
de  cannelle  et  l'huile  aromatique  de  menthe,  et  faites- 
en  un  emplâtre  que  vous  garderez  dans  des  vaisseaux 
clos. 

Caractères.  Dense;  odeur  aromatique. 

Mode  de  prescript.  On  l'étend  sur  un  linge  ou 
sur  de  la  peau,  et  on  l'applique. 

Usage  externe.  Dans  la  faiblesse  d'estomac  et  des 
intestins, 

ÉMULSION  D'AMANDES  DOUCES. 
Emulsio  amigdaîarum.  Lat. 
Emulsione  di  raandorle.  liai. 
Almand  emulsion.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Pilez  dans  un  mortier  de 
marbre,  amandes  douces  mondées,  une  once;  versez 
successivement  dessus  dix  onces  d'eau  pure.  Passez 
à  travers  une  étamine  en  exprimant  le  résidu. 

Caractères.  Laiteuse  ;  saveur  agréable  douce. 

Mode  de  prescript.  Seule ,  ou  avec  quelque  sirop, 
ou  avec  le  sucre. 


294  E  M  U 

Vertus.  Emiilsive,  rafraîchissante,  adoucissante, 
nutritive,  calmante 

Usage.  Chaleur  fébrile  ,  l'ischurie  ,  la  tolii ,  la 
rougeole  ,  sur-tout  chez  les  enfans. 

Dose.  Depuis  trois  onces  jusqu'à  une  livre  et  plus  , 
en  24  heures. 

Obserçations.  Quand  on  ajoute  à  cette  émulsion 
des  médicamens  très-actifs  ,  alors  l'activité  de  la  subs- 
tance ajoutée  prévaut,  comme  il  arrive  quand  on  y 
imit  le  musc,  le  camphre,  l'opium,  etc.  Dans  ce 
cas,  l'émulsion  prend  le  nom  à! émulsion  musquée, 
camphrée  y  opiacée  3  etc. 

ÉMULSION  AMÈRE. 

r 

Koyez  Emulsion  de  semences  de  citron. 

ÉMULSION  CAMPHRÉE. 
Emidsio  camphorata.  Lat. 
Emulsione  canforala.  liai. 
Camphorated  emulsion.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  de  camphre  ,  demi- 
drachme  ,  vous  l'agiterez  dans  un  mortier  de  verre 
avec  un  peu  d'alcohol  pour  le  réduire  en  bouillie  j 
ajoutez-y  du  mucilage  de  gomme  arabique  ,  deux 
drachmes ,  sucre  fin  ,  demi-once ,  et  peu  à  peu  eau 
bouillante  ,  une  bouteille  ;  agitez  et  passez. 

Caractères.  Laiteuse  ,  douce ,  piquante  j  odeur 
de  camphre. 

Vertu  et  usage.  Du  camphre. 

Dose.  Une  cuillerée  à  bouche  toutes  les  4  heures. 


EMU  295 

ÉMULSION  DE  GOMME  ARABIQUE. 
Emulsio  arabica.  Lat. 
Emulsione  di  gomma  arabica.  ItaL 
Arabie  emulsion.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Mucilage  de  gomme  arabique,    demi -once. 
Huile    d'amandes    douces  ou 

d'olives.  .......    une  once. 

Sucre   trois  draclim. 

Mêlez  bien  dans  un  mortier  de  verre  ou  de  mar- 
bre; ajoutez  y  en  mêlant  dix  onces  d'eau  commune, 
ou  d'émulsion  d'amandes. 

Caractères.  Laiteuse  j  saveur  do  ace  ,  agréable  5 
consistance  du  lait. 

Mode  de  prescript.  Seule  ou  avec  quelque  sirop 
agréable. 

Vertus.    Invisquante,  calmante,  désaltérante. 
Usage.  La  diarrhée  ,  la  dyssenterie  ,  la  rougeole  , 
la  petite-vérole,  la  strangurie  résultant  sur-tout  de 
J'usage  des  cantharides  ou  de  remèdes  irritans. 

Observations.  Le  mucilage  de  gomme  arabique 
est  utile  pour  rendre  miscibles  à  l'eau  des  substances 
qui  autrement  ne  s'y  combineraient  pas  ,  et  on  en 
fait  différentes  émulsions  ;  ainsi ,  par  exemple ,  on  a 
l'émulsion  de  jalap  ,  en  mettant  la  gomme  arabique 
avec  le  jalap ,  et  en  délayant  le  mélange  avec  l'eau. 

ÉMULSION  DE  SEMENCES  DE  CITRON. 
Emulsio  semin.  citri.  Lat. 
Emulsione  di  semi  di  cedro.  ItaL 
Seeds  of  lemons  emulsion.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  :  semences  de  citron, 


•29(^  E  P  G 

demi-once j  pistez  fortement  dans  un  mortier-  ajou- 
lez-y  à  plusieurs  reprises  six  onces  d'eau  simple, 
ou  d'eau  de  matricaire,  ou  bien  d'émulsion  d'amandes 
douces;  passez  et  administrez. 

Caractères.  Laiteuse,  amère;  odeur  de  semences 
de  citron . 

Mode  de  prescrîpt.  Seule  ou  mêlée  à  quelques 
eaux  aromatiques. 

ertus.  Excitante ,  calmante  ,  anthelmintique. 
Usage.  L'hystérie  ,  les  convulsions  ,  les  nausées , 
le  vomissement ,  les  vers. 

ÉPONGE  BRULEE. 
Spongia  usta.  Lat. 
Spugna  arsa.  Itaf.. 
Burnt  sponge.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Coupez  en  petits  morceaux 
l'éponge  marine  ,  mondez-la  des  substances  étran- 
gères, et  vous  l'exposerez  au  feu  dans  un  vase  de 
fer,  clos,  jusqu'à  ce  qu'elle  soit  cliarbonnée  et  friable  5 
vous  la  réduirez  en  poudre  subtile. 

Caractères.  Noire,  charbonneuse,  un  peu  sapide; 
composée  de  carbone,  de  muriate  de  soude  et  de 
phosphate  de  chaux. 

Mode  de  prescrîpt.  Seule,  en  poudre  avec  le 
sucre ,  avec  la  magnésie  ,  avec  le  nitre ,  avec  la 
gomme  arabique  ,  avec  quelque  arôme  agréable. 
D'autres  l'unissent  à  quelque  purgatif,  par  exemple  , 
deux  parties  d' éponge  brûlée  et  une  partie  de  rhu- 
barbe. 

P^ertu.  Il  agit  sur  le  système  lymphatique  et  glan- 


E  P  O  297 

dulaire  en  dissolvant  les  obstructions  des  glandes j 
en  excitant  ? 

Usage.  Dans  le  bronchocèle  ;  dans  l'obstruction 
des  glandes  mésentériques  j  dans  les  scrofules  des 
enfans. 

Dose.  Depuis  quinze  jusqu'à  trente  grains  ,  deux 
fois  par  jour  pour  les  adultes  ;  depuis  cinq  jusqu'à 
dix  grains  pour  les  enfans. 

Observations.  L'éponge  marine  appartient  à  la 
classe  des  zoophytes  qui  se  trouyent  attachés  à  des 
troncs  solides  dai^is  la  Méditerranée  et  dans  la  mer 
Rouge.  Uépo7ige  simple  bien  mondée  des  substan- 
ces étrangères  est  employée  utilement  en  chirurgie , 
pour  laver  différentes  parties  lésées  ,  et  les  plaies 
même  après  les  différentes  opérations  de  chirurgie; 
•pour  en  faire  des  fomentations  chaudes  ou  froides  ; 
pour  arrêter  des  hémorrhagies  en  les  appliquant  im- 
bibées d'eau  froide  ou  de  vinaigre  ;  pour  recevoir  les 
urines  dans  la  paralysie  du  sphincter  de  l'urine,  et 
les  excrémens  dans  les  paralysies  du  sphincter  de 
l'anus. 

ÉPONGE  CIRÉE. 
Spongia  cerata.  Lat. 
Spugna  cerata.  Ital. 
Cerated  sponge.  Angl. 

Mode  de  préparât.  On  plonge  dans  de  la  cire 
jaune  fondue  de  petits  morceaux  d'éponge  carrés , 
quand  ils  sont  suffisamment  imprégnés  de  cire ,  on 
les  exprime  entre  deux  plaques  d'étain  chaudes ,  à 
r.aide  d'une  presse  ,  et  on  les  y  laisse  refroidir. 


298  ESP 

Mode  de  prescript.  On  divise  en  petits  morceaux 
de  différentes  grandeurs  ;  on  en  fait  aussi  d'arrondis. 

Usage.  Pour  dilater  l'orifice  de  la  fistule ,  des 
ulcères  ,  et  aussi  pour  arrêter  les  hémorrhagies. 

ÉPYRÈLE. 

F  oyez  Huile  pyrogénée. 

ÊPYRÈLE  DE  CORNE  DE  CERF  RECTIFIÉ. 

Voyez  Huile  pyko gênée  de  corne  de  cerf  rectifiée. 

ÉPYRÈLE  DE  SUCCIN  AMMONIACAL. 

Voyez  Huile  pyrogénée  de  succin  ammoniacale. 

ÉPYRÈLE  DE  SUCCIN  RECTIFIÉ. 

Voyez  Huile  pyrogénée  de  succin  rectifiée. 

ÉPYRÈLE  DE  TÉRÉBENTHINE. 

Voyez  Huile  volatile  de  térébenthine. 

ESPRIT  DE  CORNE  DE  CERF. 

Voyez  Carbonate  alcalinule  d'ammoniaque. 

ESPRIT  DE  MINDERERUS. 

Voyez  Acétate  d'ammoniaque. 

ESPRIT  DE  NITRE. 
Voyez  Acide  nitrique. 

ESPRIT  DE  NITRE  DOUX. 

Voyez  Alcohol  éthéré  d'acide  nitrique. 

ESPRIT  DE  SEL  AMMONIAC. 

Voyez  Carbonate  alcalinule  d'ammoniaque. 

ESPRIT  DE  SEL  AMMONIAC  CAUSTIQUE. 
Voyez  Ammoniaque  caustique. 

ESPRIT  DE  VIN. 
Voyez  AxcoHOL.. 


E  T  H  299 

ESPRIT  DE  VITRIOL  DOUX. 

Voyez  Alcohol  éthkré  d'acide  sulfurique. 

ESSENCE  DE  BERGAlMOTE. 
Voyez  Huile  de  citrons. 

ESSENCE  DE  GAYAC  VOLATILE. 

Voyez  Alcohol  ammoniacal  avec  gayac. 

ÉTHER. 
Ether.  Lat. 
Elher.  Ital. 
Elher.  Angl. 

Une  des  plus  singulières  et  des  plus  utiles  prépa- 
parations  pharmaceutiques  est  l'étliérification  de 
l'alcohol  opérée  ou  avec  l'acide  sulfurique,  ou  avec 
l'acide  nitrique,  ou  avec  l'acide  muriatique  oxigéné. 
Les  éthers  qui»en  résultent  ne  doivent  pas  être  regar- 
dés comme  parfaitement  identiques  ,  quoiqu'ils  le 
soient  peut-être  pour  l'efficacité  médicale. 

Les  chimistes  modernes  ont  beaucoup  écrit  sur  la 
théorie  de  l'étliérification  alcoholique ,  et  la  science 
a  acquis  à  cet  égard  quelques  lumières  utiles.  Ce- 
pendant la  dissidence  qui  règne  encore  parmi  eux 
atteste  suffisamment  la  difficulté  que  présente  à  l'ob- 
servateur l'ensemble  des  phénomènes  de  l'éthérifi- 
cation.  Macquer  regardait  l'éther  comme  de  l'alcohol 
privé  d'eau;  mais  les  chimistes  ont  observé  que  la 
dêacquification  de  l'alcohol  opérée  à  l'aide  de  la 
potasse  pure ,  sèche  ,  très-avide  d'eau  ,  ne  fournit 
jamais  un  atome  d'éther. 

Van-Mons  etChaptal  voulaient  que  ce  fût  une  com- 
binaison d'alcohol  avec  Yoccigène.  Ils  ont  observé 
que  l'alcohol  traité  au  feu  avec  le  nitrate  d'argent , 


3oo  ET  H 

de  mercure  ,  de  plomb  ou  avec  les  muriates  suroxî- 
génés  métalliques  ,  se  convertissait  en  éther  •  mais  il 
est  facile  d'objecter  que  les  acides  dans  les  sels  men- 
tionnés étant  mis  en  liberté  lorsqu'ils  sont  échauffés, 
ont  opéré ,  au  moyen  d'une  température  élevée  , 
l'étliérification  de  l'alcohol ,  comme  ils  le  font  quand 
ils  sont  libres  (i).  En  tout  cas,  c'est  évidemment 
l'oxigène  (thermoxigène)  qui  produit  dans  l'alcohol 
le  plus  grand  changement  propre  à  l'éthérifier ,  et  si 
l'oxigène  suffisait  ,  comme  le  soutiennent  les  chi- 
mistes français  ,  pour  produire  le  même  effet ,  beau- 
coup d'autres  acides  facilement  décomposables  à  la 
chaleur  convertiraient  l'alcohol  en  éther;  mais  les 
tentatives  qu'ont  faites  à  ce  sujet  Iqs  chimistes  ,  ont 
été  inutiles.  Fourcroy  et  Vauquelin  ont  examiné 
avec  beaucoup  de  sagacité  les  progrès  de  l'éthérifi- 
cation  de  l'alcohol  par  le  moyen  de  l'acide  sulfurique. 


(i)  L'auteur  d'un  opuscule  intitulé  ,  Expériences  sur  l'Ether  sulfurique 
pour  déterminer  la  théorie  de  Vé thé rifi cation  de  l'alcohol  de  çin,  (Lodi, 
l8o5),  prétend  c[u'il  a  fabriqué  de  l'étlier^  ou  plutôt  un  nouvel  éther , 
en  faisant  rencontrer  immédiatement  dans  le  même  récipient  le  gaz  oxi- 
g^ne  ,  qu'il  a  dégagé  du  nitre  ,  avec  la  vapeur  de  l'alcohol....  Mais  le 
pharmacien  ne  s'est  pas  aperçu  que  la  portion  d'éther  qui  se  forme 
aussi  dans  ce  cas,  provient  de  la  vapeur  d'acide  nitrique  qui  accompagne 
constamment ,  et  en  ejuantilé  assez  notable,  le  gaz  oxigfene  non  lavé  ,  tiré 
du  nitre  par  l'action  du  feu  ;  que  de  cette  vapeur  dérivent  les  phénomènes 
de  l'éthérification  qui  se  manifestent  dans  ime  telle  circonstance  ;  et  que 
la  liqueur  éthérée  qui  se  produit  n'est  pas  un  éther  nouveau  ,  mais  de 

l'éther  nitrique  ,  etc  L'auteur,  dans  un  libelle  qu'il  rient  de  publier, 

combat  avec  assurance  l'existence  de  la  vapeur  mentionnée  dans  le  gaz 
oxigëne  non  lavé  ,  obtenu  par  le  moyen  indiqué  ,  vapeur  connue  de  tous 
les  chimistes  ,  et  il  soutient  encore  que  le  gaz  oxigëne  extrait  de  l'oxide 
noir  de  manganèse  ,  ou  de  l'oxide  rouge  de  mercure  ,  forme  son  éther, 
lorsqu'il  est  en  contact  avec  la  vapeur  alcoholique  ,  etc.  Mais  de  sem- 
blables visioas  ,  des  observations  puériles  ,  mal  conçues ,  sont  avec  rai- 
son négligées  par  les  chimistes.  Ç^Note  de  V^ulaur.  } 


ETH  3or 

(  Système  des  connaissances  ,  tome  VIII  )  •  mais 
l'ingéiiieiise  théorie  qu'ils  en  ont  donnée  ne  rend  pas 
suffisamment  raison  des  phénomènes  qui  l'accom- 
pagnent, elle  ne  se  rapporte  en  aucune  manière  à 
l'éthérification  de  l'alcohol  opérée  par  l'acide  nitrique 
ou  par  l'acide  muria tique  oxigéné.  Je  rapporte  ici  la 
théorie  de  l'éthérification  que  j'ai  donnée  dans  mes 
Elémens  de  chimie ,  publiés  en  i8o3. 

En  examinant  attentivement  les  circonstances  qui 
accompagnent  l'éthérification  de  l'alcohol  par  le 
moyen  des  acides ,  il  semble  qu'on  peut  établir  que 
tout  le  mécanisme  de  ce  procédé  consiste  dans  la 
décarbonisation  de  l'alcohol ,  et  en  même  tems  dans 
son  oxigénation  (  thermoxigénation).  La  décarboni- 
sation de  l'alcohol  est  évidente  (i)  dans  la  formation 
de  l'éther  sulfurique  ,  c'est  pourquoi  beaucoup  de 
carbone  reste  dans  la  cornue,  et  une  portion  se  con- 
vertit aussi  en  acide  carbonique.  Il  n'y  a  pas  de  doute 
que  l'alcohol  se  décarbonise  dans  l'opération  de  l'é- 
ther nitrique.  C'est  le  pur  carbone  de  l'alcohol  qui 
décompose  le  gaz  oxigène  (thermoxigène)  de  l'acide 
nitreux ,  seule  cause  de  la  grande  chaleur  qui  s'excite 
aussi  par  un  simple  mélange  d'alcohol  et  d'acide 
nitreux ,  capable  non-seulement  de  mettre  en  ébuUi- 
tion  la  masse ,  mais  de  la  changer  toute  en  un  fluide 
gazéiforme  ,  et  de  là  à  donner  naissance  à  une  explo- 
sion épouvantable  si  le  mélange  se  trouve  par  hasard 
renfermé  dans  les  vaisseaux  :  en  outre  il  se  dégage 


(i)  La  décarbouisation  de  l'alcohol  n'est  point  une  condilion  essen- 
tielle de  l'éthérification;  car  on  peut  obtenir  beaucoup  d'excellens  éthers 
sans  (jue  le  mélange  d'esprit-de-vin  et  d'acide  se  colore  sensiblement.  (T.) 


3o2  E  T  H 

beaucoup  d'acide  carbonique  dans  ce  procédé  ,  et 
il  se  l'orme  aussi  fréquemment  une  substance  luii- 
leuse  mêlée  de  carbone.  Dans  l'étlier  par  l'acide  mu- 
riatique  oxigéné  il  n'y  a  pas  formation  évidente  d'acide 
carbonique  j  mais  le  carbone  qui  se  sépare  de  l'alco- 
hol  demeure  tout  en  solution,  et  comme  l'attraction 
du  carbone  vers  l'oxigène  est  ici  arrêtée  par  celles 
de  l'acide  rauriatique  vers  le  gaz  oxigcne  (  thermo- 
xigène  )  ,  on  conçoit  comment  ce  composé  binaire 
n'est  pas  décomposé  par  la  combinaison  de  l'acide 
rauriatique  oxigéné  avec  l'alcoliol,  et  de  là  pourquoi 
il  ne  se  dégage  pas  de  calorique  de  celui-ci.  La  cha- 
leur qui  se  manifeste  dans  le  mélange  observé  la  pre- 
mière fois  par  Sclieele  provient  uniquement  de  la 
condensation  du  gaz.  La  nécessité  du  tbermoxigène 
dans  l'étbérification  de  l'alcoliol  est  prouvée  par  celle 
de  se  servir  d'acides  oxigénés  ,  comme  sont  l'acide 
nitrique  et  l'acide  rauriatique  oxigéné  j  et  puisq-ue 
l'oxigène  disparaît  dans  le  procédé  de  l'étliérification 
alcoholique ,  sans  qu'il  y  ait  production  de  gaz  oxi^ 
gène ,  il  est  nécessaire  de  conclure  que  l'oxigène  fait 
partie  de  l'étlier.  On  pourrait  opposer  à  cette  théo- 
rie la  facile  formation  d'un  éther  parfait  avec  un 
mélange  d'acide  sulfurique  et  d'alcohol  ;  mais ,  si  on 
réfléchit  qu'une  portion  d'/Cau  est  décomposée  par 
l'attraction  réciproque  des  matériaux  qui  composent 
ce  mélange  ,  sur-tout  de  l'alcoliol  décarbonisé  par 
l'oxigène  ,  il  sera  facile  de  comprendre  que  la  marche 
de  l'étliérification  de  l'alcoliol  avec  l'acide  sulfurique 
ne  s'éloigne  de  celle  qui  a  lieu  avec  les  autres  acides 
que  par  de  légères  difiérences. 

L'alcoliol  donc  ,  dans  l'éthérification  ,  se  décnr- 


E  T  H  3o3 

Lonise  et  s'oxigène  ;  mais  chaque  étiier  se  dis- 
tingue par  quelques  caractères  physiques  et  même 
chimiques. 

Lether  sulfurique  est  très-limpide  et  incolore, 
et  il  a  une  odeur  particulière,  difîérente ,  et  moins 
agréable  que  celle  des  autres  éthers  ;  il  est  spécifi- 
quement le  plus  léger  ;  il  contient  un  peu  d'acide 
sulfurique  en  état  de  combinaison  (Scheele),  L'éther 
d'acide  nitrique  est  un  peu  jaune ,  d'une  odeur  diffé- 
rente de  l'éther  sulfurique  ,  et  d'une  saveur  moins 
agréable  ,  un  peu  plus  pesant  ;  il  contient  plus  de 
carbone  que  l'éther  sulfurique ,  et  brûle  aussi  avec 
une  flamme  plus  vive  ,  accompagnée  d'une  fumée 
épaisse ,  en  laissant  un  résidu  charbonneux  plus  con- 
sidérable que  l'éther  sulfurique  ;  il  contient  en  outre 
UH  peu  d'acide  nitrique  combiné.  L'éther  d'acide 
muriatique  a  une  odeur  qui  se  rapproche  de  celle 
des  pommes  ,  une  saveur  styptique  qui  ne  se  ren- 
contre pas  dans  les  autres  éthers  (i)  j  il  est  plus  pe- 
sant ,  contient  moins  de  carbone  ,  et  diffère  en  cela 
des  deux  éthers  mentionnés;  on  le  voit  quelque- 
fois se  convertir  tout  entier  en  une  substance  dense , 
huileuse.  Il  contient  même  un  peu  d'acide  muria- 
tique à  l'état  de  combinaison  intime. 

*  Quelqu'ingénieuse  que  soit  la  théorie  de  M,.  Brugna-- 
telU  sur  l'élhérification  ,  il  n'est  plus  possible  de  l'admettre 
aujourd'hui,  que  les  expériences  de  MM.  Boullay  et  Thé- 
nard  ont  répandu  le  plus  grand  jour  sur  cette  matière.  Dans 

(i)  Lorsque  l'éther  muriatique  est  convenablament  préparé,  sa  saveur, 
au  lieu  d'être  styptique  ,  est  douce  et  connue  sucrée.  P'ojuz  Etheiv 
Muriatique.  (P.) 


3o4  E  T  H 

différens  Mémoires  qu'il  a  lus  àllnslilut,  M.  Boullay  a 
prouvé  queTéthersulfuriqueet  l'étlier  phosphorique  étaient 
indécomposables  par  l'ammoniaque  et  la  potasse ,  tandis 
,que  réther  muriatique ,  Tétlier  acétique  ,  et  probablement 
l'éther  nitrique ,  étaient  décomposés  par  ces  deux  alcalis. 
On  peut,  d'après  cela,  ranger  les  élliers  en  deux  classes  : 
savoir ,  les  éthers  simples ,  tels  que  l'éther  suUurique 
et  réther  phosphorique  ,  qui  n'admettent  point  d'acide 
dans  leur  composition  ,  et  les  éthers  composés  qui,  comme 
l'éther  muriatique  et  l'éther  acétique ,  sont  de  véritables 
combinaisons  d'acide  et  d'alcohol  ,  combinaisons  que 
M.  Boullay  compare  aux  sels  neutres.  Ces  éthers  bien 
rectifiés  ne  laissent  apercevoir  aucune  trace  d'acide  libre , 
mais  on  parvient  à  les  décomposer,  soit  en  les  instillant  par 
portions  dans  une  solution  chaude  de  potasse ,  au  moyen 
de  l'appareil  particulier  à  l'auteur,  figuré  Planche  V; 
on  isole  ainsi  une  portion  d'acide  j  soit  en  chauffant 
les  éthers  muriatique  et  acétique  avec  l'acide  sulfuri- 
que  qui  en  dégage  l'acide  à  l'état  de  gaz ,  etc.  Voyez  les 
Mémoires  sur  l'éther ,  par  M.  Boullay,  Annales  de  Chimie , 
tom.  LXIII,  page  90.  (P.) 

ÉTHER  ACÉTIQUE. 
Ether  aceticum.  Lat. 
Ethere  d'ossiacetico.  Ital. 
Acetic  ether.  Angl, 

Mode  de  préparât.  Versez  parties  égales  d'acide 
acétique  concentré  et  d'alcohol  dans  une  cornue  de 
verre  ,  que  vous  placerez  sur  un  bain  de  sable  ; 
adaptez  à  la  cornue  un  récipient  que  vous  tiendrez 
couvert  avec  des  linges  trempés  dans  l'eau  froide. 
Distillez  avec  un  feu  doux  et  gradué.  Vous  garderez 
la  liqueur  obtenue  dans  un  flacon  de  verre  bien 
bouché. 


E  T  H  3o5 

Caractères.  Odeur  agrédble  d'acide  acétique , 
volatil  j  inflammable  j  saveur  piquante,  très-cliaude  ; 
transparent  j  rougissant  la  teinture  bleue  végétale  par 
l'acide  acétique  libre,  dont  on  le  débarrasse  difli- 
cilement ,  même  en  le  rectifiant  sur  la  potasse  (i)  j 
soluble  dans  l'eau. 

■Mode  de  prescript.  Avec  le  sucre ,  ou  avec  des 
mixtures  appropriées. 

Vertu.  Excitant. 

Usage.  Les  fièvres  nerveuses  j  la  dyssenterie  ;  la 
variole  j  la  toux  convulsivcj  les  douleurs. 

Dose.  Depuis  un  scrupule  jusqu'à  deux  drachmes, 
en  plusieurs  fois. 

Cette  préparation  ,  conservée  par  quelques  cbi-^ 
mistes  comme  un  véritable  étlier ,  n'est  autre  cbose 
qu'un  mélange  d'alcohol  et  d'acide  acétique.  Jô 
suis  toujours  d'avis ,  comme  je  m'en  suis  expliqué 
dans  mes  Elémens  de  Chimie  3  tom.  4>  (  i8o3), 
que  sans  l'intervention  de  l'acide  sulfurique ,  ou  de 
l'acide  nitrique  ,  ou  de  l'acide  muriatique  oxigéné , 
l'alcohol  ne  peut  jamais  se  convertir  en  véritable 
éther.  Voyez  Ether. 

*  Nous  n'avons  pas  cru  devoir  nous  ranger  à  l'avis  de 
M>  BrugnateUi  ,  •  parce  que  nous  sommes  convaincus  avec 
la  presqu'unitersalité  des  chimistes ,  que  la  distillation  d'un 
mélange  d'acide  acétique  et  d'esprit-de-vin  donne  pour 


(i)  On  prévient  cette  altératioij  dé  l'éther  acétique  en  le  rectifiant 
d'abord  sur  du  carbonate  de  potasse  ,  puis  sur  le  muriate  de  chaux  des- 
séché à  la  dose  de  deux  onces  pour  chaque  livre  d'éther.  Voyez  l'obser- 
Tfation  que  j'ai  publiée  à  ce  sujet,  page  627  du  Bulletin  de  Pharmacie  y 
première  année.  (P.) 

I.  30 


3o6  E  T  H 

produit  un  étlier  particulier  miscible  à  l'eau  dans  des  pro- 
portions déterminables ,  ce  qui  suffirait  déjà  pour  le  dis- 
tinguer de  l'alcohol  ,  ou  du  simple  mélange  d  acide  et 
d'alcohol.  Une  autre  propriélé  bien  caractéristique  que  je 
crois  avoir  reconnu  le  premier ,  est  sa  combinaison  avec 
les  huiles  fixes  ,  dans  des  proportions  relatives  à  chaque 
espèce  d'huile.  Voy.  leBulktin  de  Pharm.,Tj^age  3o2.  (P.) 

ÉTHER  MURIATIQUE. 
Ether  muriaticum.  Lat. 
Etere  d'ossimuriatico.  Ital. 
Acid  muriatique  ether.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Mettez  de  Falcohol  dans  un 
flacon  j  faites  arriver  dans  ce  liquide  du  gaz  acide 
muriatique  oxigéné ,  que  vous  dégagerez  par  le  pro- 
cédé connu  (V' oj.  Gaz  acide  muriatique  oxigéwe.  ), 
jusqu'à  ce  que  l'alcohol  soit  converti  en  ether ,  que 
vous  reconnaîtrez  à  ses  caractères.  Vous  pourrez 
distiller  de  nouveau  à  une  douce  chaleur ,  afin  de 
rendre  plus  intime  l'union  de  l'alcohol  avec  le  gaz 
muriatique  oxigéné. 

Van-Mons  sature  l'alcohol  de  gaz  muriatique 
simple ,  et  il  distille  ce  mélange  sur  l'oxide  de  man- 
ganèse finement  pulvérisé. 

Autre  procédé.  Mettez  : 

Muriate  oxigéné  de  potasse.  .    .    six  onces, 
dans  un  vaisseau  de  verre  avec  • 

Alcohol  trois  onces. 

versez  dessus , 

Acide  sulfurique  trois  onces. 

Cet  acide  décompose  le  sel ,  s'unit  à  la  potasse. 

L'acide  muriatique  oxigéné  ,  à  mesure  qu'il  se 
combine  à  l'alcohol ,  l'éthérise.  Le  mélange  fini , 


E  T  H  3o7 

fermez  le  vase ,  et  tenez4e  en  repos  pendant  quelque 
tems  j  décantez  ensuite  toute  la  partie  fluide ,  met- 
tez-la dans  une  cornue  de  verre ,  et  faites  distiller  à 
une  douce  chaleur.  La  liqueur  qui  passe  est  de  l'é- 
ther  muriatique. 

Caractères.  Odeur  fragrante  ,  se  rapprochant  de 
celle  des  pommes  ;  couleur  paille ,  transparente  ;  vo- 
latil ;  inflammable  j  surnageant  l'eau  ;  le  plus  pe- 
sant de  tous  les  éthers  -,  ne  rougit  pas  la  teinture 
bleue  des  végétaux  ;  se  convertit  quelquefois  tout  en 
une  substance  grasse. 

Mode  de  prescript.  Avec  le  sucre ,  mêlé  à  l'eau 
simple  ou  à  des  eaux  aromatiques ,  à  des  composés 
excitans. 

Vertu.  Excitant.  > 

-  Usage.  Asthénie  ;  mouvement  désordonné  du 
système  nerveux,  etc. 

Dose.  Depuis  un  demi -scrupule  jusqu'à  deux 
drachmes  en  plusieurs  fois. 

*  Il  est  évident  que  dans  les  procédés  qu'on  vient  de 
décrire  ,  on  a  eu  pour  but  de  combiner  l'acide  muriatique 
oxigéné  avec  Talcohol  ,  parce  que  jusqu'ici  on  s'est  per- 
suadé qu'on  ne  pouvait  faire  d'éther  avec  l'acide  muria- 
tique ordinaire. 

Cependant  M.  Boullay ,  de  qui  nous  empruntons  le  pro- 
cédé suivant ,  a  fait  voir  que  loin  de  hâter  l'éthérification 
l'acide  oxigéné  était  plutôt  propre  à  la  retarder.  Son  pro- 
cédé consiste  à  recevoir  dans  âS  parties  en  poids  d'alcohol 
très-rectifié ,  le  gaz  dégagé  par  4^  parties  d'acide  sulfu- 
rique  concentré  ;  de  64  parties  de  sel  marin  purifié  et 
desséché. 


3o8  E  T  H 

Il  introduit  cet  alcohol  muriatique  dans  une  cornue,  et 
procède  à  la  distillation  par  une  température  qui  ne  doit  pas 
excéder  3o  degrés  ,  chaleur  suffisante  pour  faire  bouillir 
la  liqueur ,  et  en  dégager  en  abondance  un  gaz  qui  vient 
se  condenser  dans  un  ballon  entouré  de  glace  ,  après  avoir 
traversé  une  dissolution  de  sel  marin.  Il  obtient  ainsi  en 
éther  le  cinquième  environ  de  l'alcoliol  employé. 

Les  principales  propriétés  de  1  etlier  muriatique ,  ainsi 
préparé ,  sont  ,1''  d'être  naturellement  à  l'état  de  gaz  ,  mais 
de  se  liquéfier  à  +  10  deg.  de  l'échelle  de  Réaumur  en  un 
fluide  plus  volatil  que  l'éther  sulfurique  ,  quoique  spécifi- 
quement plus  lourd  que  l'alcohol  ;  2°  d'avoir  une  odeur 
extrêmement  suave,  et  une  saveur  sucrée  très-agréable; 
3^  d'être  peu  soluble  dans  l'eau  ,  de  s'unir  à  l'alcohol  en 
toute  proportion  5  4°  d'être ,  ainsi  que  les  éthers  nitrique 
et  acétique  ,  une  combinaison  neutre  d'acide  et  d'alcohol , 
décomposable  à  l'aide  du  tems  ou  de  la  chaleur  par  les 
alcalis  purs  et  plusieurs  acides  ;  5°  de  brûler  au  contact  de 
l'air  ,  en  répandant  des  vapeurs  abondantes  de  gaz 
acide  muriatique ,  avec  flamme  du  plus  beau  verd  d'émé- 
raude,  etc.  (P.) 

ÉTHER  NITRIQUE. 
Ether  nitricum.  Lat. 
Et'ere  d'ossiseptonico.  Ital. 
Acid  nitric  ether.  Angl. 

Sur  une  once  de  sucre  finement  pulvérisé ,  mis 
dans  une  cornue  tubulée ,  on  verse  trois  onces  d'al- 
cohol très-pur.  On  adapte  à  la  cornue  un  grand 
ballon  tubulé  qu'on  couvre  de  linges  trempés  dans 
l'eau  froide.  On  lute  les  jointures  avec  de  simple 
papier ,  et  on  y  ajuste  un  tube  de  plume  (i).  On 


(i)  Le  tube  de  sxireté  de  Wetter  est  préférable. 


E  T  H  3o9 

verse  ensuite  à  plusieurs  reprises  par  la  tubulure  de 
la  cornue ,  trois  onces  d'acide  nitreux  bien  concentré 
et  fumant.  On  ferme  exactement  la  tubulure.  Il  se 
fait  aussitôt  une  espèce  d'effervescence  ,  la  masse 
s'échauffe ,  le  sucre  se  fond ,  le  mélange  bout  ;  l'al- 
coliol  s'éthérise  et  passe  du  col  de  la  cornue  dans  le 
ballon.  Quand  on  voit  s'élever  dans  la  cornue  des 
vapeurs  rouges,  on  change  le  récipient. 

Caractères.  Odeur  suave  d'éther  ,  différente  de 
celle  de  l'éther  par  l'acide  sulfurique  ;  couleur  légè- 
rement orangée ,  plus  ou  moins  foncée  ,  selon  qu'il 
se  trouve  plus  ou  moins  de  carbone  combiné  avec 
l'éther.  Du  carbone  dépend  non- seulement  la  cou- 
leur, mais  encore  la  densité  plus  grande,  la  moindre 
volatilité  de  cet  éther  comparées  à  celles  de  l'éther 
sulfurique.  Inflammable.  Après  la  combustion  ,  il 
laisse  un  petit  résidu  charbonneux  ;  il  surnage  l'eau. 
Saveur  chaude,  aromatique,  amère. 

Mode  de  prescript.  Avec  le  sucre,  avec  les  eaux 
aromatiques,  ou  avec  des  mixtures  excitantes  con- 
venables. 

Vertu.  Excitant. 

Usages.  Les  fièvres  nerveuses ,  la  somnolence , 
l'apoplexie. 

Dose.  Depuis  un  demi  -  scrupule  jusqu'à  deux 
drachmes,  en  différentes  fois. 

Observations.  Dans  le  procédé  que  nous  avons 
indiqué  pour  obtenir  l'éther  nitrique ,  on  a  l'exem- 
ple d'une  distillation  sans  application  de  chaleur 
externe.  Du  sucre  restant  dans  la  cornue ,  on  peut 
obtenir  facilement  de  l'acide  oxalique ,  en  le  traitant 


3io  ETH 

à  la  distillation  ordinaire  avec  de  nouvel  acide  ni- 
trique. 

*L'éthernitrique  ,  nous  ne  craignons  pas  de  l'avouer ,  est 
un  médicament  dangereux,  par  la  facilité  avec  laquelle  il  se 
décompose,  quelque  précaution  qu'on  apporte  dans  la  ma- 
nière de  l'administrer.  Obligé  cependant  par  état  d'en  avoir 
pour  satisfaire  aux  prescriptions  des  médecins  ,  nous  nous 
sommes  appliqués  à  l'obtenir  le  plus  pur  possible.  Voici 
entr'autres  procédés  celui  qui  nous  a  paru  le  meilleur. 

If,  De  nitrate  de  potasse  28  onces. 

D'oxide  noir  de  manganèse.  .  .  .  i4  onces. 

0n  réduit  ces  deux  substances  en  poudre  5  on  en  fait  un 
mélange  exact  qu'on  introduit  dans  une  cornue  tabulée, 
à  laquelle  on  adapte  une  alonge  et  un  ballon  tubulé ,  com- 
muniquant à  l'aide  d'un  tube  avec  l'appareil  de  Voulf.  On 
met  dans  le  premier  flacon ,  de  l'alcohol  destiné  à  absorber 
l'éther  qui  passe  à  l'état  de  gaz  ;  les  deux  autres  flacons 
contiennent  de  l'eau  distillée.  L'appareil  ainsi  disposé  et 
bien  luté  ,  on  verse  par  la  tubulure  de  la  cornue  le  mélange 
suivant ,  qu'on  aura  laissé  refroidir. 

D'alcehol  à  36  degrés  80  onces. 

D'acide  sulfurique  à  66  degrés.  .  .  .  i3  onces. 

On  laisse  le  tout  en  repos  pendant  douze  ou  quinze 
heures  5  on  applique  le  feu  par  degrés  ;  la  distillation  s'éta- 
blit: on  la  continue  Jusqu'à  siccité  ,  en  ayant  le  soin  de  ra- 
fraîchir l'appareil.  Le  produit  obtenu  pèse  environ  60  onces, 
on  le  met  dans  une  cornue  avec  une  once  et  demie  de  ma- 
gnésie calcinée;  on  procède  à  une  nouvelle  distillation  par 
un  feu  tres-ménagé  ,  pour  retirer  la  moitié  de  liqueur. 
Cette  première  moitié  est  distillée  de  nouveau  avec  demi- 
once  de  magnésie  calcinée.  On  reçoit  ce  produit  dans  un 
petit  ballon  jaugé  d'avance  ,  et  on  arrête  Topération  lors- 
que le  niveau  de  liqueur  est  arrivé  à  la  marque  qui  indique 
8  onces  d'eau.  L'éther  que  j'obtiens  par  ce  procédé  est  aussi 


ET  H  3ii 

bon  que  peut  l'être  le  meilleur  éther  nitrique;  il  est  pres- 
que incolore ,  surnage  l'eau  ,  et  répand  une  odeur  très- 
agréable.  Je  le  conserve  dans  des  petits  flacons  en  cristal 
depuis  un  gros  jusqu'à  une  once  de  capacité ,  afin  d'éviter 
le  plus  possible  l'introduction  de  l'air,  qui  tend  continuel- 
lement à  décomposer  cet  éther  dans  des  flacons  souvent 
débouchés.  (P.) 

ÉTHER  SULFURIQUE. 
Ether  siilfuricum.  Lat.  ^ 
Etere  d'ossisolforico.  Ital. 
Acid  sulfuric  ether.  Aiigl. 

Mode  de  préparât.  Versez  peu-à-peu , 

Acide  sulfurique  une  livre. 

Sur  alcohol  une  livre. 

Contenu  dans  une  cornue  placée  sur  un  bain  de 
sable.  Adaptez  le  récipient  à  la  cornue ,  et  laissez  en 
repos  pendant  vingt-quatre  heures  (i);  échauffez  en- 
suite la  cornue  par  degrés.  Vous  obtiendrez  d'abord 
un  alcohol  d'une  odeur  agréable^  ensuite  vous  aurez 
l'éther  sulfurique  ^  que  vous  reconnaîtrez  à  quelques 
stries  qui  se  forment  dans  le  col  de  la  cornue.  Sur  la 
fm ,  il  s'élève  des  vapeurs  blanches  ,  et  alors  on  doit 
changer  de  récipient,  et  modérer  le  feu.  Ces  vapeurs 
indiquent  la  formation  de  l'acide  sulfureux ,  qui  en 
s'associant  à  l'éther  donne  naissance  à  ui^e  espèce 
d'huile  légère  ,  jaune ,  connue  sous  le  nom  à' huile 
douce  de  vin.  On  suspend  la  distillation. 

Quelques-uns  conseillent  de  traiter  le  résidu  de 
l'éther  sulfurique  avec  de  nouvel  alcohol,  et  de 


(i)  Ce  repos  de  vingt-q;uatre  heures  n'offre  aucun  avantage  réel:  le 
produit  n'en  est  ni  meilleur  ,  ni  plus  abondant  j  et  il  eutraîjie  une  plus 
grande  consoœmatiou  de  combustible.  (P.) 


3i2  ETH 

distiller  dans  la  vue  d'obtenir  d'autre  éther.  Ce 
n'est  plus  alors  un  véritable  éther  (i),  mais  uu 
alcohol  éthéré.  De  même ,  dans  la  formation  de  l'c- 
ther  sulfurique ,  la  première  liqueur  qui  s'élève  par 
l'action  réciproque  de  cet  acide  avecl'alcohol  échauffé 
dans  une  cornue ,  n'est  pas  de  l'éther ,  mais  de  l'ai- 
cohol  très-déflegmé ,  mêlé  à  de  l'alcohol  déflegmé  et 
décarbonisé.  Tous  ces  états  de  l'alcohol  n'ont  pas  été 
examinés  jusqu'ici  avec  assez  de  soin. 

Pour  rectifier  l'éther,  et  le  priver  de  l'acide  sulfu- 
rique ou  de  l'acide  sulfureux  qu'il  pourrait  contenir , 
on  le  met  dans  une  petite  cornue  avec  un  peu  de 
potasse  ,  ou  de  soude ,  ou  de  magnésie  ;  on  agite 
le  mélange ,  on  adapte  à  la  cornue  le  récipient  B, 
fi^.  3o,  et  on  procède  à  la  distillation  au  bain  de 
cendre  ou  même  d'eau  ,  tenu  à  uhe  température 
d'environ  53  ou  34  deg.  •  l'éther  se  recueille  dans  la 
bouteille  G  (2).  11  reste  dans  la  cornue  un  résidu 
liquide  qui  est  un  mélange  d'éther,  d'eau  ,  d'une 
matière  huileuse  jaune  ,  particulière.  Le  sel  formé 
par  la  substance  salifiable  employée  est  le  plus  sou- 
vent un  mélange  de  sulfite  et  de  sulfate  avec  excès 

(1)  On  obtient  un  véritable  éther  en  ayant  le  soin  d'ajouter  de  nouvel 
alcohol,  lorsqu'un  tiers  environ  del'éther  est  passé  dans  le  récipient,  c'est- 
à-dire,  avant  la  formation  de  l'huile  douce  et  de  l'acide  sulfureux.  (P.) 

(2)  De  toutes  les  substances  qu'on  a  proposé  pour  rectifier  l'éther  sul- 
fui-ique ,  la  magnésie  est  celle  qui  m'a  paru  préférable.  Au  lieu  <Je  dis- 
tiller l'éther  sur  cette  base  salifiable  ,  je  laisse  agir  pendant  vingt-quatre 
heures  les  deux  substances.  Je  décante  à  l'aide  d'un  siphon  ,  ou  mieux 
encore  d'un  robinet  placé  à  l'extrémité  inférieure  d'un  flacon,  à  un  pouce 
environ  au-dessus  du  fond.  L'appareil  étant  monté  ,  on  engage  le  bec  du 
robinet  dans  la  tubulure  de  la  cornue ,  et  on  procède  à  la  rectification. 
Cet  éther  est  infiniment  plus  suave  que  par  la  méthode  indiquée.  La 
plaiicheY  représente  l'appareil  que  j'emploie  pour  lu  distillation  del'éther, 
OU  pour  sa  rectification..  (P.) 


ETH  3i3 

d'alcali ,  ou  de  la  terre  employée  et  de  la  substance 
liiiileuse.  Toute  cette  substance  est  en  plus  ou  moins 
grande  quantité  ,  selon  que  l'éther  était  plus  ou 
moins  chargé  à! huile  douce  de  vin,  et  selon  qu'on" 
a  employé  des  alcalis  plus  ou  moins  caustiques, 

Vojez  Acide  sulfureux  éthéré. 

Cr/rac^ère^. Odeur  forte,  aromatique,  pénétrante; 
saveur  chaude;  inflammable;  limpide,  très-transpa- 
rent; incolore;  léger;  très-volatil;  surnage  l'eau , 
et  ne  rougit  pas  les  teintures  bleues  végétales  ;  ne 
trouble  pas  les  solutions  bary tiques. 

Mode  de  prescript.  Seul  ou  combiné  au  sucre , 
au  vin  ,  au  jaune  d'œufs ,  aux  sirops ,  au  miel ,  à 
l'ammoniaque.  Dans  le  traitement  du  ténia  ,  on  l'u- 
nit aux  décoctions  de  fougère  mâle  ,  ou  à  d'autres 
compositions. 

/^er^tf^. Excitant;  dilFusible;  antispasmodique;  an- 
tlielmintique ,  sur-tout  dans  le  ténia  (Rosen  ,  Bour- 
bier ,  Alibert  )  ;  carminatif  ;  appliqué  extérieure- 
ment ,  et  en  couvrant  avec  la  main  le  lieu  o^ù  on 
l'applique ,  il  devient  stimulant ,  rubéfiant. 

Usage  interne.  Les  fièvres  nerveuses  ,  les  maux 
d'estomac  ,  l'hystérisme  ,  les  convulsions  astliéni- 
ques  ,  l'ictère  ,  les  calculs  biliaires  ;  (avec  les  jaunes 
d'œufs  )  les  coliques  venteuses ,  le  hoquet ,  la  toux 
convulsive,  la  syncope,  la  léthargie,  la  céphalalgie, 
la  migraine  habituelle;  pour  les  affections  de  l'es- 
tomach  ,  l'empoisonnement  par  l'es  champignons 
(  combiné  avec  l'ammoniaque  )  ;  la  phthisie  catar- 
rhale  (  Bourbier).  On  le  fait  inspirer  avec  succès  en 
forme  de  vapeur  dans  certaines  maladies  des  poumons. 


/ 


3i4  ETH 

Dans  ce  cas ,  on  verse  l'éther  dans  le  récipient  de  la 
fig.  9,  où  il  y  a  de  l'eau  échaufFée  à  34°  -fo  j  l'éther 
y  surnage  et  se  vaporise.  On  le  fait  inspirer  par  le 
malade  au  moyen  du  tube  b.  L'inspiration  de  l'éther 
fait  éprouver  au  malade  une  sensation  agréable  de 
froid  dans  la  poitrine ,  une  diminution  de  la  dys- 
pnée et  de  la  toux,  et  après  dix  minutes  ou  un  quart 
d'heure  une  expectoration  plus  facile  (i).  Richard 
Pearson  de  Birmingham ,  qui  a  fait  beaucoup  d'ob- 
servations sur  l'action  de  l'éthei^.  inspiré  dans  la 
•phthisis Jlorida  ,  dite  communément  consomption 
scrofuleuse  3  ajoute  une  demi-drachme  ou  un  scru- 
pule de  feuilles  de  ciguë  pulvérisées  à  chaque  once 
d'éther,  et  trouve  que  ce  mélange  agit  comme  to- 
pique avec  le  plus  grand  succès.  L'inspiration  s'en 
doit  faire  trois  ou  quatre  fois  le  jour,  pendant  un 
mois  ou  six  semaines. 

Usage  externe .  Appliqué  aux  tempes,  dans  les 
douleurs  de  têtes  chroniques  ,  spasmodiques ,  rhu- 
matismales ;  en  couvrant  avec  la  main  pendant  deux 
ou  trois  minutes  le  petit  linge  imbibé  d'éther  (  Vard)  : 
appliqué  à  la  mâchoire  dans  les  douleurs  de  dents  et 


(i)  Quelques  personnes  à  qui  l'éther  en  vapeur  avait  été  prescrit ,  ont 
trouvé  trës-commode  l'appareil  représenté  Pl.  l'c  ijîg-  4-  Cet  appareil 
se  compose  d'un  vase  de  cristal  dont  l'ouverture  est  fermée  par  un  robi- 
net de  mê^e  matière  usé  à  l'émeri,  à  la  partie  supérieure  duquel  se 
visse  un  tul^e  courbé,  pourvu  d'une  embouchure  en  ivoire.  On  peut,  à 
l'aide  de  cet  "appareil  fort  simple,  graduer  à  volonté  l'inspiration  de  l'éther, 
et  ménager  be'^ucoup  de  ce  fluide  qui  se  volatise  en  pure  perte  dans 
l'appareil  déjà  décrit ,  soit  au  moment  de  l'affusion  de  l'eau  chaude ,  soit 
dans  les  intervalles  de  l'inspiration.  La  chaleur  de  la  main  suffit,  dans  le 
plus  grand  nombre  des  cas  ,  pour  réduire  beaucoup  d'éther  en  vapeurs  , 
sur-tout  s'il  est  convenablement  rectifié.  (P.) 


ETH  3i5 

d'oreilles  :  dans  les  hernies  étranglées  ,  en  en  appli- 
quant au  scrotum  une  draclime  chaque  fois  (  Hugues, 
Méd.  comm.  de  Duncan). 

Cet  effet  avantageux ,  l'éther  le  reproduit  par  l'in- 
tensité du  froid  qui  naît  de  sa  prompte  évaporation , 
par  laquelle  diminue  de  volume  la  partie  où  il  est 
appliqué. 

Dose.  Depuis  quatre  jusqu'à  six  gouttes,  seul, 
avec  le  sucre;  depuis  un  demi-scrupule  jusqu'à  deux 
drachmes  avec  d'autres  mixtures ,  à  prendre  en  plu- 
sieurs fois. 

Observations.  L'action  de  l'éther  sulfvirique  et  des 
autres  éthers  administrés  intérieurement  est  rapide, 
et  je  dirais  presque  momentanée.  C'est  pourquoi  il 
est  quelquefois  utile  de  combiner  l'éther  à  des  subs- 
tances excitantes ,  mais  d'une  action  plus  lente  et 
permanente  :  alors  l'activité  excitante  commence 
subitement  par  l'éther,  et  se  continue  ensuite  par 
l'autre  médicament  avec  lequel  l'éther  est  combiné. 
Dans  le  traitement  du  ténia ,  Bourdier  prescrit  une 
drachme  d'éther  pour  un  verre  d'une  forte  décoction 
de  fougère  mâle  ;  une  heure  après  il  fait  boire  deux 
onces  d'huile  de  ricin  uni  à  un  sirop  quelconque  : 
ordinairement  on  répète  la  dose  le  lendemain ,  et 
quelquefois  encore  le  troisième  jour;  mais  comniu- 
nément ,  suivant  l'auteur ,  le  ver  est  évacué  après  la 
première  dose.  Ce  remède  a  été  rarement  employé 
chez  nous  dans  le  cas  de  ténia ,  mais  il  est  à  désirer 
que  sa  vertu  anthelmintique  soit  généralement  con- 
firmée. 

■*  L'éther  sulfurique  le  plus  pur  devient  acide  après  un 


3i6  ETH 

certain  tems ,  quand  le  vaisseau  qui  le  contient  n'est  pas 
entièrement  plein  ,  qu'il  est  souvent  débouché  et  exposé  au 
contact  de  l'air  et  de  la  lumière  dans  une  température  un 
peu  élevée.  De  là  la  nécessité  pour  les  pharmaciens  de  con- 
server à  la  cave  ,  dans  des  flacons  remplis  autant  que  pos- 
sible ,  leur  provision  d'élher ,  et  de  n'en  avoir  qu'une  petite 
quantité  pour  le  service  journalier  de  leurs  officines.  L'élher, 
une  fois  arrivé  à  cet  état  acidulé  dû  à  la  production  spon- 
tanée du  vinaigre  ,  a  perdu  une  partie  de  sa  volatilité  et 
de  son  odeur  suave.  Son  affinité  pour  l'eau  n'est  plus  la 
même  ;  et  ce  qui  prouve  jusqu'à  l'évidence  qu'il  a  subi  une 
altération  dans  ses  principes  ,  c'est  que  son  action  sur  les 
huiles  fixes  est  alors  limitée ,  tandis  qu'auparavant  il  s'y 
unissait  dans  toutes  proportions.  Je,  considère  l'éther  sul- 
furique  tel  qu'on  l'obtient  à  la  température  sous  laquelle 
nous  vivons  ,  comme  un  composé  d'éther  très-volatil ,  dont 
la  plus  grande  partie  ne  peut  se  liquéfier  qu'à  une  tempé- 
rature assez  basse ,  et  d'un  autre  éther  moins  Volatil  que 
le  premier,  qui  lui  sert  en  quelque  soxte  d'excipient.  (P.) 

ÉTHIOPS  D'ANTIMOINE. 

Voyez  Sulfure  d'antimoine  et  de  mercure. 

ÉTHIOPS  MARTIAL. 
ALthiops  martialis.  Lat. 
Eliope  martiale.  Ital. 
Ethiops  martialis.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  la  quantité  que  vous 
voudrez  d'oxide  rouge  de  fer ,  faites-en  une  espèce  de 
pâte  avec  l'huile  d'olives  :  mettez  le  mélange  dans  un 
creuset ,  vous  l'exposerez  à  l'action  du  feu  pendant 
deux  heures ,  et  vous  le  laisserez  refroidir  lentement. 
Pulvérisez  et  gardez-le. 

Autre  procédé.  Prenez  des  cylindres  de  fer  bien 


ETH  3i7 

rouge  ,  jetez-les  successivement  dans  une  poêle  d'eau 
purcj  recueillez  les  squammes  de  fer  qui  se  déposent 
au  fond  du  vaisseau ,  et  quand  elles  seront  sèches , 
enlevez  les  squammes  hors  du  vaisseau  à  l'aide  de 
l'aimant  ;  faites  porphjriser  ,  et  conservez  la  poudre 
noire.  Les  cylindres  de  fer  servent  un  grand  nombre 
de  fois  à  la  même  opération.  Ce  procédé  est  prompt 
et  économique. 

Autre  procédé.  On  met  un  oxide  de  fer  quel- 
conque ,  réduit  en  poudre  subtile  ,  dans  un  vase  de 
terre  étroit  et  profond ,  et  on  brûle  dessus  de  l'alcohol 
pur  jusqu'à  ce  qu'il  soit  converti  en  éthiops.  On  fait 
bouillir  un  moment  la  masse  dans  l'eau,  on  décante 
l'eaii ,  et  on  fait  sécher  l'éthiops  à  une  chaleur  modé- 
rée (Van-Mons,  Pharm.  manuel.  ). 

Autre  procédé.  Décomposez  le  sulfate  de  fer  avec 
une  solution  de  carbonate  de  soude;  recueillez  et 
lavez  le  précipité  de  manière  que  les  eaux  de  lavage 
ne  décomposent  pas  le  muriate  de  baryte,  et  n'al- 
tèrent pas  l'alcohol  gallique.  Faites  sécher  à  une 
douce  chaleur.  A  chaque  once  de  ce  précipité  , 
ajoutez  une  drachme  de  vinaigre  distillé;  mettez  le 
mélange  dans  une  cornue  de  grès  ou  de  fer,  vous 
l'exposerez  à  une  forte  chaleur  dans  un  fourneau  de 
réverbère.  Pour  huit  onces  de  matières  on  soutient  le 
feu  pendant  deux  heures.  La  matière  noire  assez 
volumineuse,  qui  reste  dans  la  cornue,  est  l'éthiops 
(  Trusson  et  Bouillon-Lagrange  ). 

Caractères.  Couleur  noire  foncée  ;  insipide ,  ino- 
dore ,  attirable  par  l'aimant ,  difficilement  soluble 
par  les  acides  ;  il  décompose  l'eau  avec  une  très- 


3i8  ETH 

grande  diiïiculté,  même  à  l'aide  de  l'acide  sulfurique; 
inaltérable  dans  l'air  atmosphérique  sec  :  chauffé 
dans  des  vaisseaux  clos,  ne  donne  pas  de  gaz  oxigène. 

Mode  de  prescript.  En  poudre  avec  les  substances 
aromatiques,  quelquefois  avec  les  extraits  et  les  sirops. 

Vertu  4^  usage  de  l'acier.  Voyez  Acier.  Les 
médecins  praticiens  sont  généralement  d'accord  que 
Yéthiops  martial  tient  le  premier  rang  parmi  les 
ptéparations  médicinales  ferrugineuses. 

Dose.  Depuis  un  demi-scrupule  jusqu'à  un  scru- 
pule et  demi,  une  ou  deux  fois  le  jour. 

Observations.  L'éthiops  martial  est  une  des  pré- 
parations de  fer  pour  laquelle  on  a  proposé  une  infi- 
nité de  procédés  qui  pussent  remplacer  celui  de 
Lémery  (i);  mais  personne  que  je  sache  ne  s'est 
occupé  à  déterminer  dans  quel  état  se  trouve  le  fer 
dans  ce  médicament.  Tous  sont  d'accord  que  l'éthiops 
de  fer  se  trouve  oxidé  ,  tandis  que  la  plupart  des  pro- 
cédés que  l'on  propose  sont  des  plus  énergiques  pour 
désoxider.  En  effet ,  comment  peut-on  supposer  que 
le  fer  ne  se  désoxide  pas  étant  traité  au  feu  avec  les 
huiles  ,  selon  Jacquin  et  beaucoup  d'autres ,  ou  avec 
la  graisse ,  suivant  Majault  et  Save  ,  ou  avec  l'ammo- 
niaque ,  suivant  les  observations  des  académiciens  de 
Dijon',  et  de  Van-Mons ,  ou  par  la  combustion  de 
l'alcohol ,  ou  avec  celle  de  l'acide  acétique  selon 
Trusson  et  Bouillon-Lagrange?  Les  observations  que 

(l)  Aucun  des  procédés  qu'on  a  proposés  ne  fournit  l'éthiopi  mar- 
tial aussi  beau  (jue  celui  de  Lémery,  C'est  avec  raison  que  là  plupart  des 
anciens  pharmaciens  continuent  à  le  préparer  par  la  méthode  de  ce 
pharmacologue.  (P.) 


EXT  3,9 

j'ai  faites  dernièrement  sur  cette  préparation  obtenue 
même  par  l'eau  simple ,  comme  l'ont  fait  Lémery  et 
Lavoisier ,  et  comme  on  le  prescrit  dans  beaucoup 
de  Pharmacopées  ,  me  portent  à  la  regarder ,  non  pas 
comme  un  oxide  de  fer,  mais  comme  un  fer  hjdro" 
géné.  Les  caractères  qui  le  distinguent  sont  différens 
de  ceux  des  oxides  de  fer.  J'espère  que  la  nature  de 
cette  préparation  étant  plus  exactement  connue,  on  lui 
assignera  comme  auparavant  la  place  qui  lui  con- 
vient. Voilà  pourquoi  je  ne  l'ai  pas  rangée  parmi  les 
oxides,  et  j'ai  entièrement  conservé  son  ancienne 
dénomination  d'éthiops  martial. 

Le  feu  volcanique  paraît  former,  d'une  manière 
particulière ,  1^  fer  hydrogéné  ,  et  le  présente  sous 
forme  de  petités  lames  très-noires ,  brillantes,  lisses 
comme  l'acier.  Cet  éthiops  martial  natif  est  connu 
des  minéralogistes  sous  le  nom  de  fer  spéculaire ,  et 
par  Haùy ,  sous  celui  de  fer  pyrocète. 

ÉTHIOPS  MINÉRAL. 

ployez  Sulfure  de  mercure  noir. 

EXTRAIT. 

ExtracLum.  Lat. 
Estratto.  Ital. 
Extrait.  AngL 

Les  extraits  pharmaceutiques  qu'on  obtient  par 
l'évaporation  des  décoctions  ,  de  l'eau  ou  d'autres 
menstrues  qui  ont  séjourné  quelque  tems  sur  les  végé- 
taux, sont  proprement  des  solutions  de  substances 
végétales  condensées.  On  obtient  souvent  de  cette 
manière  les  parties  les  plus  actives  des  végétaux  sous 
un  petit  volume ,  dégagées  de  la  substance  ligneuse  et 


3:^0  ,  EXT 

inerte,  ce  qui  est  assez  avantageux.  La  partie  active 
dans  ce  cas  réside  cependant  dans  les  sidjstances  fniaa 
etsolubles  dans  l'eau j  si  la  partie  active  était  volatile 
et  insoluble  dans  ce  menstrue ,  elle  serait  beaucoup 
diminuée  ou  même  détruite  dans  l'extrait.  Par  cette 
raison  nous  croyons  inutiles  les  extraits  de  Jîeurs  de 
camomille  ,  de  sureau  y  et  d'autres  fleurs  ou  feuilles 
aromatiques  rendues  inertes  par  l'action  du  calorique, 
ou  au  moins  privées  de  leur  arôme  qui  en  constitue  la 
partie  la  plus  active.  Si  aux  substances  solubles  dans 
l'eau  on  voulait  réunir  celles  qui  sont  solubles  dans 
l'alcohol,  alors  il  faudrait  ajouter  à  l'eau  ce  dernier 
menstrue ,  et  le  faire  agir  sur  les  substances  végétales 
dans  les  vaisseaux  clos  à  la  température  de  l'atmos*- 
pbère.  C'est  pour  cela  que  dans  quelques  cas  on  se 
sert  aussi  du  vin.  On  prépare  encore  les  extraits  par 
l'évaporation  du  suc  des  plantes  vertes  provenant  de 
l'incision  faite  à  la  plante  :  alors  on  a  les  substances 
fixes  qui  se  trouvent  naturellement  dissoutes  dans  le 
suc  végétal  même ,  comme  dans  la  sève  de  la  vigne , 
dans  celle  du  charme,  des  tithymales,  du  pavot 
blanc ,  du  mimosa  nilotica ,  du  bouleau  j  de  l'érable  , 
du  seringa,  de  l'eupliorbium,  etc.,  il  est  enfm  d'autres 
extraits  qu'on  obtient  des  sucs  exprimés. 

L'expression  s'exécute  sur  la  plante  verte  et  pleine 
de  sucs,  ou  sur  les  plantes  sèches.  Quand  elle 
a  lieu  sur  la  plante  verte ,  quelquefois  la  pression 
suffit  pour  séparer  toutes  les  substances  liquides  et 
molles  ;  quant  aux  plantes  sèches  ,  il  est  nécessaire 
d'y  ajouter  de  l'eau ,  de  les  tenir  dans  ce  liquide 
poUr  qu'elles  se  ramollissent  j  et  on  obtient  ensuite 
par  la  pression  les  parties  de  la  plante  qui  ont  été 


EXT  3^1 

dissoutes  par  ce  meiistrae.  Les  extraits  oîjtqnus  par 
l'une  ou  l'autre  méthode  seront  donc  de  nature  bien 
différente.  On  n'obtiendra  des  végétaux  secs  traités 
par  l'eau  que  les  substances  qui  y  soient  soUdoles  , 
tandis  que  leurs  sucs  naturels  fourniront  des  subs- 
tances de  toute  autre  nature. 

Cette  circonstance  doit  être  prise  en  grande  consi- 
dération ,  puisqu'elle  fait  supposer  raisonnablement 
que  dans  les  végétaux  verds  il  y  a  des  dissolvans 
dont  la  nature  n'est  encore  ni  bien  connue  ,  ni 
bien  étudiée  des  chimistes.  Dans  les  végétaux  secs, 
divers  acides,  quelques  sels  qui  se  rencontrent  dans 
les  végétaux  verds  disparaissent ,  et  souvent  le  moyen 
indiqué  est  insuffisant ,  ou  parce  que  l'eau  de  végé- 
tation de  la  plante  est  en  petite  quantité  relativement 
aux  substances  qu'elle  doit  dissoudre ,  ou  parce  que 
les  parties  solubles  dans  l'eau  sont  déjà  trop  durcies, 
et  exigent  une  plus  grande  dose  de  menstrue ,  et  le 
secours  de  la  chaleur  pour  se  communiquer  à  l'eau 
de  végétation. 

Les  substances  solubles  dans  l'eau,  ou  dissoutes 
dans  l'humeur  aqueuse  des  plantes ,  étant  de  diffé- 
rentes espèces ,  et  en  proportions  différentes  ,  l'extrait 
qu'on  en  obtient  varie  prodigieusement.  On  peut 
dire  que  chaque  espèce  de  végétal  a  le  sien.  L'extrait 
pharmaceutique,  outre  la  substance  particulière  con- 
nue des  chimistes  modernes  sous  le  nom  à^eoctr actif  , 
peut  contenir  l'acide  acétique ,  l'acide  citrique  ,  l'acide 
malique,  l'acide  gallique,  l'acide  prussique,  dif- 
férens  sels  alcalins  ou  terreux  ,  le  tannin  ,  l'arôme  , 
le  principe  amer,  acre  ou  narcotique,  le  mucilage, 

I.  21 


322  EXT 

ime  matière  sucrée  ou  colorante,  et  la  fécule.  Le 
nombre  de  ces  substances  est  cependant  relatif  aux 
extraits,  et  leurs  proportions  sont  aussi  très-variables, 
sur-tout  par  rapport  aux  substances  volatiles  qui  se 
dissipent  par  une  chaleur  plus  ou  moins  long-tems 
prolongée. 

On  doit  encore  observer  que  les  diverses  substances 
végétales  qui  se  trouvent  dissoutes  dans  leur  humeur 
aqueuse  y  subissent  des  changemens  sensibles  par 
l'action  de  l'air  ,  de  la  lumière  ,  du  calorique  (ther- 
mique )  ,  et  qu'il  s'y  forme ,  par  le  progrès  du  tems  , 
des  composés  qui  n'y  existaient  pas  auparavant.  Pour 
faire  les  extraits  des  plantes  vertes ,  on  cueille  celles-ci 
quand  elles  sont  en  pleine  végétation  :  on  sépare  les 
parties  qu'on  destine  à  faire  l'extrait ,  on  les  pile  bien 
dans  un  mortier  de  marbre ,  ou  seules ,  ou  avec 
un  peu  d'eau,  s'il  est  nécessaire j  on  les  enferme 
dans  un  sac  de  toile,  et  on  les  soumet  à  la  presse. 
Toute  la  substance  liquide  et  molle  se  sépare.  Si 
dans  cette  opération  on  emploie  une  trop  grande 
quantité  d'eau ,  l'évaporatlon  à  laquelle  on  doit  néces- 
sairement l'exposer  devient  trop  longue ,  et  les  alté- 
rations provenant  de  l'action  de  la  chaleur  sont 
encore  plus  sensibles. 

Dans  quelques  Pharmacopées  on  prescrit  de  con- 
server pendant  quelques  jours  les  décoctions  qu'on 
veut  évaporer  pour  en  faire  des  extraits ,  afin  de  laisser 
déposer  un  sédiment  qui  se  forme  pendant  ce  tems, 
et  dont  on  doit  débarrasser  les  décoctions  par  la 
décantation  :  mais  nous  préférons  évaporer  la  décoc- 
tion dès  qu  elle  est  faite ,  ou  le  suc  des  végétaux 


EXT  323 

récemment  exprime  ,  pour  ne  pas  donner  lieu  à  ces 
précipités  qui  résultent  des  modifications  produites 
par  l'action  de  l'air  sur  les  principes  existans  dans  la 
décoction  même,  qu'on  doit  ckercher  autant  qu'il 
est  possible  à  ne  pas  altérer. 

Le  calorique  (thermique)  donne  lieu,  comme  on 
l'a  dit,  à  des  cliangemens  sensibles  dans  les  parties 
végétales  dissoutes  dans  l'eau  j  ces  cliangemens  sont 
<i'autant  plus  grands,  que  son  action  est  plus  long- 
tems  continuée  j  d'après  cela  ,  l'évaporation  des  sucs 
végétaux  ou  des  décoctions  doit  s'exécuter  dans  des 
vaisseaux  convenables  et  suffisamment  grands,  afin 
qu'elle  soit  terminée  dans  le  moindre  espace  de  tems 
possible,  et  il  faut  que  les  liquides  ne  soient  en 
aucune  manière  altérés  par  ces  vaisseaux.  Quand  l'ex- 
trait est  réduit  à  une  certaine  consistance ,  il  se 
"forme  un  dépôt  au  fond  du  vase ,  ainsi  qu'une  pelli- 
cule à  la  surface  du  liquide  en  évapora tion,  substances 
qu'il  ne  faut  pas  rejeter,  parce  qu'elles  forment  une 
partie  essentielle  de  Y  extrait,  (i) 

Si  l'extrait  est  destiné  à  faire  des  pilules ,  il  faut 


(i)  Les  précipités  formés  pendant  l'évaporaliion  des  sucs  des  plantes  , 
des  infusions  ou  des  décoctions ,  ne  sont  pas  toujours  le  résultat  de 
l'action  de  l'air  et  de  la  chaleur.  On  a  peut-être  trop  généralisé  leur 
nature.  Ainsi  le  suc  ou  la  décoction  de  fumeterre  forment  un  dépôt 
considérable  ,  soit  qu'on  les  évapore  à  l'air  libre  ou  dans  des  vaisseaux 
clos  ;  ce  dépôt  est  composé ,  pour  la  plus  grande  partie,  d'un  sel  à  base  do 
cliaux ,  dont  la  nature  n'a  pas  encore  été  déterminée.  Le  suc  bien  cla- 
rifiée de  la  ciguë  dépose  par  l'évaporation  beaucoup  d'albumine  vcgé-^ 
taie  trbs-pure.  La  plupart  des  crucifères  ,  les  feuilles  du  tussihtge  ,  cto. 
fournissent  en  abondance  du  sulfate  de  chaux  coloré  par  de  la  matière 
«xtractive  ,  etc. ,  etc.  (  P.  ) 


324  EXT 

ramener  à  une  consistance  molle  :  si  l'on  veut  le 
convertir  en  poudre,  il  doit  être  solide.  On  doit 
ménager  la  chaleur  dans  l'évaporation  des  extraits , 
pour  éviter  qu'ils  ne  se  brûlent  comme  cela  arrive 
souvent.  Pour  prévenir  cet  inconvénient,  il  faut  éva- 
porer doucement  au  bain  de  sable  ,  et  ensuite  achever 
l'évaporation  au  bain  marie,  ou  dans  une  étuve. 
Tout  extrait  qui  aurait  une  forte  odeur  de  brûlé,  et 
qui  par  cette  raison  serait  noirci ,  doit  être  rejeté. 

Quelques  extraits  attirent  l'humidité  de  l'atmos- 
phère qui  les  altère  facilement  :  pour  remédier  à  cet 
inconvénient,  il  faut  couvrir  l'extrait  avec  la  poudre 
de  la  plante  même  ,  et  le  défendre  ainsi  du  contact 
immédiat  de  l'air  atmosphérique. 

*  Les  plantes  sèches  ayant  en  général  une  trës-grande 
dispositition  à  s'emparer  de  l'humidité  atmosphérique ,  le 
conseil  que  donne  ici  l'auteur  ne  peut  être  apphcable  que 
dans  un  petit  nombre  de  cas.  L'extrait  d'une  plante  qui 
contiendrait  à-la-fois ,  par  exemple,  du  mucilage,  de  la 
matière  végéto-animale ,  un  sel  déliquescent,  etc.,  (subs- 
tances qui  s'y  rencontrent  fréquemment  ) ,  ne  tarderait  pas 
à  s'altérer ,  si  pour  le  préserver  de  l'humidité ,  on  le  recou- 
vrait avec  la  poudre  de  ce  mêpie  végétal.  Il  vaut  mieux  se 
servir  en  pareil  cas  du  lycopodium ,  conseillé  par  quelques 
pharmacopées  allemandes.  Cette  poudre  qui  a  peu  d'affi- 
nité pour  l'eau  ,  se  détache  facilement  de  la  surface  de 
l'extrait,  auquel  elle  ne  peut  communiquer  d'ailleurs  au- 
cune qualité  nuisible  ,  étant  par  elle-même  à-peu-près 
inerte.  (P.) 


EXT  325 

EXTRAIT  D'ABSINTHE. 
Extractum  absinthii.  Lat. 
Estratto  d'assenzo.  ItaL 
Rxtrait  of  worm  wood.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Sur  une  livre  de  feuille  d'absiii- 
tlie  sèche  versez  six  livres  d'eau  froide,  faites  chauffer 
l'eau  jusqu'à  l'ébuUition,  et  maintenez-la  ainsi  pendant 
deux  heures  j  passez  à  travers  un  tamis  ,  et  exprimez 
le  résidu  après  l'avoir  humecté  d'une  nouvelle  quan- 
tité d'eau  ;  réunissez  les  deux  liqueurs ,  et  faites  éva- 
porer en  consistance  d'extrait. 

Caractères.  Odeur  d'absinthe ,  saveur  amère ,  dé- 
sagréable. 

Mode  de  prescript.  Seul,  dissous  dans  l'eau  de 
camomille  ,  ou  combiné  à  d'autres  mixtes. 

V ertus  et  usages  de  l'absinthe. 

Dose.  Depuis  une  drachme  jusqu'à  deux. 

Observations.  On  prépare  de  la  même  manière  les 
extraits  de  toute  la  plante  de  chicorée  (cichoriiim  intj- 
bus  )  ;  de  l'écorce  des  branches  de  saule  (salîa:  alba  )  j 
de  l'écorce  des  branches  de  chêne  {quercus  robur); 
de  la  racine  de  gentiane  (geiitiana  lutea);  de  la 
racine  de  pissenlit  {leontodon  taraocacum)-,  des  tiges 
de  douce-amère  {^solanum  dulcamara) -,  de  l'herbe 
de  saponaire  (^saponaria  ojffic.  ). 

EXTRAIT  D'ACONIT  NAPEL. 
Extractum  aconiti  napelli.  Lat. 
Estratto  d'aconito  napello.  Ital. 
Extrait  ot"  wolfsbane.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  une  quantité  arbitraire 
de  feuilles  récentes  d'aconit  napel  j  humectez  les 


326  EXT 

feuilles  avec  un  peu  d'eau  pure  :  pilez-les  dans  un 
mortier  de  marbre  avec  un  pilon  de  bois  :  mettez  le 
tout  dans  un  sac  de  toile  ,  et  retirez-en  le  suc  à  l'aide 
d'une  presse  :  mettez  le  suc  à  évaporer  au  bain-marie 
jusqu'en  consistance  requise. 

Caractères.  Noirâtre,  âpre,  acidulé  j  laissant  dans 
la  bouche  un  sentiment  d'amertume. 

Mode  de  prescript.  Dissous  dans  un  menstrue 
convenable ,  ou  combiné  à  d'autres  substances  eu 
forme  de  pilules ,  ou  mêlé  au  sucre  en  poudre. 

Vertu  et  usage  de  l'aconit  napel. 

Dose.  Depuis  un  quart  de  grain  jusqu'à  un  grain 
ou  deux ,  quatre  fois  le  jour. 

Observations.  On  prépare  de  la  même  manière 
les  extraits  de  l'herbe  de  belladone  (  atropa  hella- 
dojia)  ;  de  ciguë  Çconium  maculatum)  ;  du  fruit  de 
la  pomme  de  merveille  (  momordica  elaterium)  ;  de 
l'herbe  de  laitue  (^lactucanjirosa);  du  cresson  d'eau 
(^nasturtium  aquat.  )  j  de  pulsatille  (^pulsatilla  ni- 
gricans);  de  jusquiame  noire  {Jijosciamus  nig. 

EXTRAIT  D'ALOES. 
Extracium  aloes.  Lat. 
Estratto  d'aloe.  Ital. 
Extrait  of  aloes.  Angl. 

A  une  partie  d'aloës  on  ajoute  deux  parties  d'eau, 
et  on  tient  le  tout  à  une  douce  chaleur  :  on  décante 
la  partie  dissoute ,  et  on  répète  la  même  opération 
jusqu'à  ce  que  tout  l'aloës  soit  dissous  ;  on  évapore 
ensuite  les  différens  liquides  jusqu'en  consistance 
pilulaire. 


EXT  327 

Cet  extrait  n'est ,  à  proprement  parler ,  qtie  l'aloës 
dépuré. 

EXTRAIT  DE  BELLADONE. 

Voyez  pour  sa  préparation  Extrait  d'aconit. 

EXTRAIT  DE  CRESSON. 

Voyez  pour  sa  préparai.  Extrait  de  belladone. 

EXTRAIT  DE  CHICORÉE. 

Voyez  Extrait  d'absinthe. 

EXTRAIT  DE  CIGUË. 

Voyez  Extrait  d'aconit  napel. 

EXTRAIT  DE  DOUCE  AMÈRE. 
Voyez  Extrait  d'absinthe. 

EXTRAIT  D'ÉCORCE  DE  CHÊNE. 
Voyez  Extrait  d'absinthe. 

EXTRAIT  DE  GENTIANE. 

Voyez  Extrait  d'absinthe. 

EXTRAIT  DE  JUSQUIAME. 
V oyez  Extrait  d'aconit. 

EXTRAIT  DE  LAITUE  SAUVAGE. 
Voyez  Extrait  d'aconit. 

EXTRAIT  D'OPIUM. 
Extractum  opii.  Lat. 
Estratto  d'opio.  Jial. 
Extrait  of  opium.  AngL 

Mode  de  préparât.  Prenez  opium  pur,  deux  onces  r 
coupez  très-menu ,  et  versez  dessus  ,  eau  bouillante , 
une  livre;  faites  dissoudre  l'opium  dans  l'eau,-  passez 
chaud  à  travers  une  étamine  ;  ajoutez  une  livre  d'eait 
distillée  froide.  Exposez  cette  liqueur  pendant  deux 
jours  à  l'air  5  filtrez  de  nouveau  pour  enfin  l'évaporer 


328  EXT 

à  un  feu  doux,  et  ensuite  au  bain-marie  jusqu'en 
consistance  d'extrait  (^Dublin). 

Caractère.  Consistant,  d'une  couleur  obscure  j 
saveur  et  odeur  de  l'opium. 

Mode  de  prescript.  Vertu ^  usage  et  dose.  Ceux 
de  l'opium. 

Observations .  T>dii\s  le  procédé  publié  par  M.  Le- 
roux (^Annales  de  Chimie j  tom.  XLVl) ,  pour  avoir 
l'extrait  gommcux  d'opium,  on  dépure  la  solution 
aqueuse  d'opium  avec  le  blanc  d'œuf  ;  on  traite  par 
l'alcohol  l'extrait  mou  obtenu  par  une  douce  évapo- 
ra tion  pour  lui  enlever  toute  la  résine.  Mais  nous 
sommes  bien  éloignés  de  recommander  ce  procédé. 
Ignorant  encore  en  quoi  consiste  la  partie  active  de 
ce  médicament ,  nous  croyons  convenable  de  ne  pas 
le  dépouiller  de  ses  principes  constituans  ,  soit  avec 
l'albumine,  soit  avec  l'alcohol. 

EXTRAIT  DE  QUINQUINA. 

Extractum  cinclionœ .  Lat. 
Estratto  di  china.  Ital. 
Extrait  of  cinchona.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  bouillir  douze  livres 
d'eau  pure  sur  une  livre  de  bon  quinquina  pulvérisé 
pendant  l'espace  d'une  heure  et  demie.  Coulez  encore 
chaud  ,  et  faites  évaporer  en  consistance  d'extrait 
mou  ou  solide  à  volonté. 

On  peut  répéter  l'opération  sur  l'écorce  restante 
avec  une  nouvelle  quantité  d'eau. 

Caractères.  Rougeâtre  ,  amer  3  légère  odeur  de 
quinquina. 

Mode  de  prescript.  Seul ,  dissous  dans  un  véhi- 


\ 


EXT  3^9 

cille  convenable ,  ou  combiné  à  d'autres  substances 
en  poudre  ,  en  pilules  ou  en  électuaire. 

Vertus  et  usages  du  quinquina. 

Dose.  Depuis  un  demi-scrupule  jusqu'à  deux  drach- 
mes ,  en  plusieurs  fois. 

Observations.  Quand  on  veut  extraire  du  quin- 
quina la  partie  résineuse,  on  fait  agir  l'alcoliol. ojez 
Extrait  résineux  de  quinquina. 

EXTRAIT  RÉSINEUX  DE  QUINQUINA. 
Extractum  jxsinosum  cînchonœ.  Lat. 
Estratto  resinoso  di  china.  Ital. 
Résinons  extrait  of  cinchona.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Versez  sur  une  livre  de  quin- 
quina pulvérisé  ,  mis  dans  un  matras  ,  quatre  livres 
d'alcohol  ,  et  laissez  macérer  pendant  six  jours  ; 
décantez  la  liqueur  et  versez  de  nouvel  alcohol 
sur  le  résidu  en  répétant  la  macération.  R^ecueillez 
les  liquides  spiritueux  chargés  de  la  substance  ex- 
traite du  quinquina.  Faites  distiller  dans  une  cornue 
de  verre  garnie  d'un  récipient  ,  pour  recevoir  d'une 
part  l'alcohol  et  de  l'autre  l'extrait  résineux  de 
moyenne  consistance.  Vous  terminerez  l'évaporation 
au  bain-marie  (i). 

Caractères.  Rouge  \  saveur  chaude  ,  aromatique, 
amère. 

Mode  de  prescript.  Mêlé  à  d'autres  médicaraens 
en  pilules  ,  en  électuaire  ,  etc. 


(i)  n  est  mieux  de  procéder  de  suite  k  la  distillation  des  liqueurs 
réunies  et  filtrées  dans  un  alambic  d'étain,  à  la  chaleur  du  baia- 
marie.  (P.  ^ 


33o  EXT 

Dose.  Depuis  six  grains  jusqu'à  un  scrupule. 

Observations.  Quelques-uns  mêlent  cet  extrait , 
encore  mou  ,  à  l'extrait  mou  obtenu  avec  l'eau  ,  et 
font  évaporer  ce  mélange.  On  a  de  cette  manière  un 
extrait  pourvu  de  tous  les  principes  actifs  du  quin- 
quina. 

EXTRAIT  DE  SATURNE. 

Voyez  Acétate  de  plomb  condensé. 

EXTRAIT  DE  SAULE. 

V ojez  pour  sa  préparation  Extrait  d'absinthe. 

EXTRAIT  DE  SCILLE. 
Extractum  scillœ.  Lat. 
Estratto  di  squilla.  Ital. 
Extrait  of  squiils.  AngL 

Mode  de  préparât.  Vous  pisterez  dans  un  mortier 
de  marbre  des  squammes  fraîches  de  scille  j  détrem- 
pez la  matière  dans  suffisante  quantité  d'eau  ;  mettez 
le  tout  dans  un  sac  de  toile  et  ensuite  à  la  presse. 
Faites  bouillir  le  résidu  avec  une  nouvelle  quantité 
d'eau  ,  jusqu'à  ce  que  celle-ci  soit  légèrement  amère  ; 
réunissez  la  décoction  avec  la  liqueur  de  première 
expression  ,  et  évaporez  en  consistance  d'extrait. 

Caractères.  De  couleur  rougeâtre  ;  âpre  ;  saveur 
amère,  désagréable. 

Mode  de  prescrip.  Dissous  dans  l'eau  ou  mêlé  à 
d'autres  médicamens  sous  forme  de  pilules  ,  d'élec- 
tuaire  ,  etc. 

Vertus  et  usages  de  la  scille. 

Dose.  Depuis  six  grains  jusqu'à  un  scrupule  ,  en 
plusieurs  fois. 


FLE  — FO  r 


F. 

FLEURS  D'ANTIMOINE. 

Voyez  OxiDE  d'antimoine  sublimé; 

FLEURS  DE  BENJOIN. 

Voyez  Acide  benzoïque. 

FLEURS  DE  SEL  AMMONUC. 

/^ojez  MuRiATE  d'ammoniaque  PURiriÉ. 

FLEURS  DE  SEL  AMMONIAC  MARTIALES. 
Voyez  MuRiATE  d'ammoniaque  et  de  ter. 

FLEURS  DE  SOUFRE. 
-    Voyez  Souere  sublimé. 

FLEURS  DE  ZINC. 

Voyez  OxiDE  de  zinc  sublimé. 

FOIE  DE  SOUFRE  ALCALIN.  '  • 

Voyez  Sulfure  de  potasse, 

FOIE  DE  SOUFRE  VOLATIL. 
Voyez  SuLïURE  d'ammoniaque. 


332 


GAZ 


G. 

GAZ  ACIDE  CARBONIQUE. 
Air  fixe.  v.  s. 

Gaz  acidum  carhonicum,  Lat. 
Gaz  ossicarbonico.  Ital. 
Acid  carbonic  gas.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Mettez  dans  le  flacon  A  de  la 
fi^.  28,  du  marbre  calcaire  pulvérisé  (  carbonate  de 
chaux  )  ,  et  délayé  avec  un  peu  d'eau  ,  qui  occupe 
environ  la  moitié  du  flacon  j  versez  dessus  de  l'acide 
sulfurique  étendu  avec  quatre  parties  d'eau  ;  fermez 
exactement  avec  un  bouchon  traversé  par  un  tube 
recourbé  j  laissez  sortir  les  premières  portions  de 
gaz  ,  et  recevez  celui  qui  se  dégage  ensuite  dans  la 
bouteille  h.  Fermez  les  bouteilles  pleines  de  ce  gaz 
avec  un  bouchon  de  verre  ou  de  liège  ,  et  tenez-les 
dans  un  lieu  frais  avec  le  col  renversé  en  bas. 

Caractères.  Odeur  pénétrante;  transparent  comme 
l'air  atmosphérique  ;  spécifiquement  plus  pesant  que 
les  autres  gaz  ;  condensable  et  soluble  dans  l'eau  ; 
azotique  ou  irrespirable  ;  impropre  à  la  combustion  j 
rougit  la  teinture  de  croton  tinctorium  ;  précipite 
l'eau  de  chaux  ;  composé  de  28  de  carbone  et  de  72 
d'oxigène  (  Lavoisier  ). 

Mode  de  prescript.  On  le  mêle  à  deux  ,  quatre  et 
six  parties  d'air  atmosphérique  ,  et  on  le  fait  inspirer 
au  moyen  de  l'inspira loire  fig\  14. 


GAZ  333 

Vertus.  Anti-excitant ,  débilitant. 

Usage.  Très-utile  inspiré  dans  la  plitliisie  tuber- 
culeuse mêlé  à  l'air  atmosphérique  dans  la  proportion 
de  1  o  à  90  (  Beddoes  )  1  dans  la  toux  trachéale  j 
(  Marc  )  ;  dans  la  toux  sèche  chronique. 

Préparations .  Eaux  acidulés  d'acide  carbonique  j 
eau  de  carbonate  acidulé  de  chaux  ,  ou  de  potasse  , 
ou  de  fer. 

Observations.  Il  résulte  des  observations  répétées 
par  plusieurs  savans  praticiens  anglais  ,  allemands  et 
italiens  que  l'inspiration  de  ce  gaz  est  réellement  utile 
dans  quelques  maladies  du  poumon  ;  mais  on  est  sur- 
pris que  quelques  -  uns  l'aient  replacé  parmi  les  mé- 
dicamens  désoxigénans  ,  quand  il  est  inspiré.  L'acide 
carbonique  qui  constitue  ce  gaz  est  le  carbone  par- 
faitement saturé  d'oxigène  j  comment  avec  quelques 
notions  élémentaires  de  chimie  pourra-t-on  jamais 
supposer  que  le  gaz  acide  carbonique  soit  désoxigé- 
nant ,  si  l'affinité  de  sa  base  pour  l'oxigène  est  déjà 
satisfaite  ? 

GAZ  AZOTE. 

Air  phlogistiqué.  v.  s. 
Gaz  azoticum.  Lat. 
Gaz  septono.  Ital. 
Septonic  gaz.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Mettez  une  once  de  fibrine  de 
sang  lavée  et  fraîche  dans  un  matras  j  versez  dessus 
deux  onces  d'acide  nitrique  faible  j  adaptez  au  matras 
un  tube  recourbé  ^  échaufFez-le  et  recevez  le  gaz  dans 
le  vaisseau  pneumatique  de  la  fig.  28, 


334  GAZ 

Caractères.  Transparent  ;  odorant  ;  insipide  ;  ir- 
respirable j  impropre  à  la  combustion  •  insoluble 
dans  l'eau. 

Mode  de  prescript.  Mêlé  à  l'air  atmosphérique  dans 
la  proportion  d'un  à  deux. 

Vertu. 

Usage.  Dans  différentes  espèces  de  pulraonie. 

Observations.  Des  médecins  ,  qui  ont  fait  des  ob- 
servations pratiques  sur  la  respiration  des  divers  gaz 
dans  différentes  maladies  de  poitrine  ,  sur-tout  des 
médecins  anglais,  attribuent  au  gaz  azote  (septon)  , 
au  gaz  acide  carbonique  ,  au  gaz  hydrogène  simple 
ou  carburé  ou  sulfuré  ,  à-peu-près  les  mêmes  effets , 
quoiqu'ils  soient  essentiellement  différens.  Leur  prin- 
cipale vertu ,  selon  eux  ,  consiste  dans  la  propriété 
de  désoxigéner  le  système  animal  ;  mais  cette  pro- 
priété a  été  attribuée  à  ces  gaz  assez  gratuitement  à 
dire  vrai  ,  puisqu'on  n'en  a  pu  alléguer  la  moindre 
preuve.  Il  est  plus  vraisemblable  que  l'action  des 
gaz  irrespirables  ,  dont  je  viens  de  parler  ,  mêlés  à 
l'air  atmosphérique  ,  est  purement  mécanique  ,  d'au- 
tant plus  que  ceux-ci ,  en  diminuant  la  proportion  de 
l'air  pur  ,  qui  s'introduit  ordinairement  dans  les  pou- 
mons par  l'inspiration  ,  diminuent  en  même  tems  le 
degré  de  stimulus  naturel  qui  agit  sur  cet  organe  j 
peut-être  même  diminuent -ils  la  sécrétion  du  gaz 
acide  carbonique  qui  ordinairement  a  lieu  par  la  res- 
piration du  seul  air  atmosphérique. 


GAZ  335 

GAZ  HYDROGÊNE. 

Gaz  irïTIAMM AELE.  V.  s. 
Oaz  hydrogènes.  Lat. 
Gaz  flogogene.  Ital. 
Hydrogen  gas.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Sur  une  partie  de  limaille  de 
fer  ou  de  zinc  contenu  dans  la  bouteille  A.  de  la 
fig.  28  ,  garnie  d'un  tube  recourbé  ,  versez  une  demi- 
partie  d'acide  sulfurique  ,  étendu  de  quatre  fois  son 
poids  d'eau  commune.  Recevez  le  gaz  qui  s'en  dé- 
gage dans  la  bouteille  B  pleine  d'eau  et  placée  sur 
la  table  de  la  cuve  G  ,  remplie  d'eau  pure. 

Caracrére^. Transparent;  d'une  odeur  particulière, 
désagréable  ;  d'un  poids  environ  douze  fois  moindre 
que  celui  de  l'air  atmosphérique  ;  inflammable,  etc. 

Mode  de  prescript.  Mêlé  à  l'air  atmosphérique  en 
diverses  proportions  ,  on  remplit  la  vessie  B  de  la 
Jig.  14  ,  et  on  inspire  par  le  bec  ou  embouchure  A 
qui  doit  clore  la  bouche.  On  établit  la  communica- 
tion avec  la  vessie  au  moyen  de  la  vis  G  qu'on  ouvre 
et  ferme  à  volonté  (i). 

f^ertus. 

Usag.  Beddoës  l'a  trouvé  avantageux  dans  l'asthme. 

Observations.  Les  observations  faites  sur  l'inspi- 
ration de  ce  gaz  dans  les  maladies  du  poumon ,  sont 
encore  si  peu  nombreuses  ,  qu'elles  ne  peuvent  nous 
autoriser  à  en  fixer  les  vertus  particulières.  Nous  ne 


(i)  On  peut  se  servit  avec  avantage ,  pour  remplir  la  vessie ,  de  notre 
appareil  pour  l'acide  carboniq[ue.  Vojcz  APPAREIL»  pour  l'AGIDE 
CAUBQNIQUE,  P/.  m.  (P.) 


336  GAZ 

pouvons,  convenir  qu'il  soit  désoxlgénant ,  parce  que 
l'hydrogène  ne  désoxigcne  pas  les  corps  ,  et  il  n'est 
pas  croyable  qu'il  les  déthermoocigène  à  la  tempé- 
rature d'environ  trente  degrés ,  se  trouvant  déjà 
(l'hydrogène  )  sous  forme  de  gaz. 

GAZ  HYDROGÈNE  CARBURÉ. 
Gaz  hydrogènes  carburatum.  Lat. 
Gaz  flogocarburato.  Ital. 
Carburetted  hydrogen  gas.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Mettez  de  l'alcohol  dans  la 
cornue  A  de  la  fig.  2g.  Adaptez  la  cornue  au  tube 
de  grès  dd y  à  l'extrémité  duquel  soit  ajusté  un  tidje 
recourbé  qu'on  fait  plonger  dans  un  appareil  pneu- 
matique à  l'eau.  On  fait  rougir  au  milieu  des  char- 
bons le  tube  dd ,  et  on  chauffe  l'alcohol  de  la  cor- 
nue A  ;  lorsque  l'alcohol  bout ,  lés  vapeurs  en  tra- 
versant le  tube  rouge  se  décomposent ,  et  dégagent 
copieusement  du  gaz  hydrogène  carbure. 

Caractères.  Transparent ,  fétide  ;  inflammable  avec 
mie  flamme  bleue ,  en  formant  de  l'eau  et  du  gaz  acide 
carbonique  ;  plus  pesant  que  le-  gaz  hydrogène  pur. 

Mode  de  prescript.  Mêlé  avec  l'air  atmosphérique 
on  le  fait  inspirer  avec  la  machine  de  la  fig.  i/^. 

Dose.  D'une  partie  de  ce  gaz  avec  vingt  parties 
d'air  atmosphérique. 

Observations.  Cette  espèce  de  gaz  est  beaucoup 
plus  dangereuse  à  respirer  que  le  gaz  hydrogène  pur. 
Quelques  souris  placées  par  moi  dans  une  cloche 
pleine  de  ce  gaz  ,  tombèrent  mortes  presque  à  l'ins- 
tant. Une  action  aussi  prompte  ne  s'observe  pas  sur 


r 


GAZ  337 

les  mêmes  animaux  avec  le  seul  gaz  hydrogène.  Quoi- 
<ju'il  ait  été  employé  dans  ces  derniers  tems  comme 
remède  par  quelques  am^^teurs  de  la  médecine  pneu- 
matique ,  on  doit  convenir  qu'il  n'a  pas  produit  les 
heureux  effets  qu'on  s'en  promettait.  «Le  gaz  hydro- 
gène carburé  ,  qui  se  dégage  de  la  combustion  des 
charbons  ,  agit  souvent  comme  un  poison  chez  les 
personnes  exposées  à  son  action  ,  sur-tout  dans  les 
chambres  closes. 

GAZ  HYDROGÈNE  SULFURÉ. 
Gaz  hépatique,  v.  s. 
Gaz  hydrogènes  sulphuratum.  Lat, 
Gaz  flogogene  solfurato.  Ital. 
Sulphuretted  hydrogen  gas.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Vous  mettrez  du  sulfure  de  po- 
tasse sec  et  réduit  en  petits  morceaux  dans  un  matras 
de  verre.  Versez  dessus  de  l'acide  muriatique  affai- 
bli avec  deux  parties  d'eau.  Adaptez-y  un  tube  re- 
courbé ,  et  recevez  le  gaz  dans  la  cloche  placée  sur 
la  tablette  d'un  appareil  pneumato-chimique  à  l'eau  , 
Jig.  28. 

Caractères.  Transparent  ;  odeur  d'œuf  pourri  ; 
condensable  ,  et  soluble  dans  l'eau  ,  etc. 
Préparations.  Eau  de  gaz  hydrogène  sulfuré. 

Observations.  On  ne  connaît  pas  encore  bien  sa 
manière  d'agir  lorsqu'il  est  inspiré  dans  les  maladies 
du  poumon  ;  les  observations  qui  ont  été  faites  sur 
ce  Iluide  élastique,  ne  nous  présentent  pas  des 
conclusions  satisfaisantes.  Ce  gaz  est  cependant  ac- 
tif ,  et  offre  un  remède  très-utile  étant  dissous  dans 
l'eau,  y oyez  Eau  de  gaz  hydrogène  sulfuré. 


338  GAZ 

.  GAZ  INFLAMMABLE. 

Voyez  Gaz  hydiiogéni:. 

GAZ  OXIDE  D'AZOTE. 
Gas  oxidum  azoticum.  Lat. 
Gaz  termossido  di  septono.  Ital. 
Oxyd  azolic  gas.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Mettez  dans  im  matras  de 
verre  ,  comme  celui  de  la  fig.  18,  six  onces  de  ni- 
trate d'ammoniaque  cristallisé  et  pulvérisé.  Adaptez 
au  matras  un  tube  de  verre  pour  le  faire  entrer  dans 
u^e  vessie,  ou  passer  dans  un,  appareil  pneumato- 
cliimique  ,  et  recueillez  le  gaz  qui  s'en  dégagera. 
EchaulFez  le  fond  du  matras  à  la  flamme  d'une  lampe 
à  l'alcohol  ,  jusqu'à  ce  que  le  sel  soit  parfaitement 
liquide  et  bouillant.  Adaptez,  si  vous  voulez,  au  tube 
une  vessie  vide  d'air  ;  élevez  la  température  en  échauf- 
fant le  matras  avec  quelques  charbons  allumés  ,  au 
lieu  de  la  lampe  ;  le  gaz  sortira  immédiatement ,  et 
continuera  jusqu'à  ce  que  tout  le  sel  soit  décomposé. 
Quand  on  aperçoit  des  vapeurs  blanches  ou  rouges  , 
on  ferme  la  vessie  et  on  la  retire  du  matras.  Vous 
obtiendrez  des  doses  indiquées  au  moins  deux  pieds 
cubes  de  gaz. 

Caractères.  Transparent  comme  l'air  atmosphéri- 
que j  d'une  saveur  sucrée  agréable  quand  il  est  ins- 
piré ;  provoque  la  combustion  du  soufre  ,  du  phos- 
phore ,  des  charbons  allumés  ;  condensable  par  l'eau  ; 
ne  rougit  pas  les  teintures  bleues  végétales  ;  ne  dimi- 
nué pas  étant  mêlé  au  gaz  oocide  de  septon  3  ou 
au  gaz  oxigènC;  forme  un  gaz  fulminant,  mêlé  au  gaz 
hydrogène. 


Gaz  339 

Mode  de  prescript.  On  le  fait  inspirer  en  adaptant 
une  vessie  pleine  au  tube  inspiratoire  de  la  fig.  14  , 
en  fermant  et  en  ouvrant  à  volonté  le  robinet  C. 

Vertus.  Excitant  ,  exhilarant  \  il  produit  un  délire 
passager  et  agréable,  (Beddoes,  sur  l'usage  de  l'oxide 
d'azote)  ,  av-ec  une  grande  propension  au  mouvement 
musculaire. 

Usage.  Dans  la  paralysie. 

Dose,  Six  bouteilles  dans  l'espace  de  six  minutes^ 

Observations.  Toutes  les  reclierclies  tendant  à 
déterminer  la  nature  de  ce  nouveau  gaz  démontrent 
bien  qu'il  n'est  pas  un  oocide  de  septon  (oxide  d'azoté 
de  France),  mais  un  thermoocide  de  septon  (  gaz  oxide 
d'azote  des  Français).  En  effet ,  il  y  a  une  grande 
différence  entre  les  propriétés  du  gaz  oxide  de  septori 
(  gaz  oxide  d'azote  des  Français)  et  le  gaz  thermoxidê 
dont  nous  parlons.  Dans  ce  dernier  gaz  tous  les  com- 
bustibles oxigénables  ,  comme  le  soufre  ,  le  phos- 
phore ,  le  carbone  ,  brûlent  avec  développement 
d'une  grande  quantité  de  calorique  ,  ce  qu'on  ne  peut 
obtenir  avec  le  gaz  oocide  d'azote  ,  et  essayé  avec  le 
gaz  hydrogène,  il  donne,  par  sa  combustion  rapide, 
de  l'eau.  On  ne  peut  douter  à  présent  qu'il  contienne 
la  base  de  l'air  pur  ijidécomposée  ,  le  thermoxigène  , 
c'est-à-dire  ,  l'oxigène  saturé  de  calorique.  On  est 
cependant  forcé  de  désigner  ce  nouveau  gaz  par  la 
dénomination  de  gaz  thermoocide  d'azote  ,  pour  le 
distinguer  du  simple  gaz  oocide  d'azote  ,  lequel 
nous  offre  une  propriété  tout-à-fait  différente  ,  et  au- 
cune expérience  n'indique  encore  que  l'oxigène  dans 
le  gaz  oocide  d'azote,  soit  saturé  de  calorique,  comme 


34o  GAZ 

il  existe  dans  la  base  de  l'air  pur  ,  et  dans  le  nou- 
veau gaz  respirable  dont  nous  parlons.  Les  dénomi- 
nations données  par  les  chimistes  modernes  aux  deux 
espèces  de  gaz  mentionnés  ,  si  difTérens  dans  leur 
nature  comme  dans  leurs  effets  ,  sont  précisément 
synonymes  ;  l'un  se  nomme  gaz  oxide  d'azote  ,  ou 
gaz  nitreuoc  (v.  s.  )  ,  oocide  gazeux  d'azote.  JXous 
croyons  convenable  la  dénomination  que  nous  avons 
assignée  au  nouveau  gaz  ,  non-seulement  pour  le  dis- 
tinguer de  tout  autre  ,  mais  encore  pour  indiquer 
avec  précision  sa  nature. 

GAZ  OXIGÈNE. 

Air  déphlogistiqué.  v.  s. 
Gaz  oxîgenium.  La  t. 
Gaz  termossigene.  Ital. 
Oxigene  gas.  Angl. 

Mode  de  yorey^amf.' Remplissez  jusqu'à  moitié  de 
sa  capacité  un  matras  de  verre  luté  de  nitre  pur  , 
(nitrate  de  potasse)  pulvérisé  et  bien  sec.  Adaptez 
au  col  du  matras  un  tube  recourbé  que  vous  ferez 
passer  sous  une  cloche  ou  une  bouteille  pleine  d'eau 
pure  ,  plongée  dans  l'appareil  pneumatique  à  l'eau. 
Environnez  le  matras  de  charbons  ardens  3  entretenez 
le  feu  jusqu'à  ce  que  le  fond  du  vaisseau  soit  rouge  -, 
laissez  passer  les  premières  portions  d'air  contenues 
dans  le  matras ,  ensuite  recueillez  le  gaz  dans  la  clo- 
che ,  et  conservez  -  le  dans  des  flacons  bouchés  à 
l'émeri. 

Carac^ère^. Transparent  ;  rare ^  élastique;  insolu- 
ble dans  l'eau  ;  propre  à  la  combustion  et  à  la  respi- 
ration ^  décomposable  à  diverses  températures  par 


O  A  Z  341 

les  combustibles  oxigéiiables  avec  dégagement  de 
calorique  ,  etc.  Le  phosphore  ne  brille  pas  dans  ce 
gaz  pur  ,  ce  qui  sert  quelquefois  de  critérium  pour 
savoir  s'il  est  mêlé  au  gaz  nitreux. 

Mode  de prescript.  Seul ,  ou  combiné  à  l'air  atmos- 
phérique y  on  le  fait  inspirer  avec  l'inspiratoire  ordi- 
naire y?^.  i4  ,  comme  on  l'a  dit  pour  les  autres  gaz. 

Vertus.  Excitant ,  échauflfant  par  sa  décomposi- 
tion j  stimulant  ;  oxigénant. 

Usage.  Les  maladies  chroniques  ,  asthéniques  ; 
quelques  espèces  de  phthisies  (  Beddoes  )  ;  dans  les 
affections  des  poumons  (  Ferro  )  ,  sur-tout  asthéni- 
ques (  ScHERER  )  j  les  toux  fréqucutes  et  rebelles 
(  BuRDiN  )  y  dans  l'asthme  ,  dans  la  chlorose  qui  a 
résisté  aux  préparations  de  fer  (Beddoes)  ;  dans  le  scor- 
but 5  dans  la  toux  sèche  ,  chronique  y  dans  l'hypo- 
condrie j  dans  le  vomissement  opiniâtre;  dans  l'iner- 
tie des  vaisseaux  pulmonaires. 

Dose.  Depuis  six  pouces  jusqu'à  trente  en  plusieurs 
fois  ,  dans  l'espace  de  vingt-quatre  heures.  On  com- 
mence avec  un  dixième  ou  bien  un  sixième  de  gaz 
oxigène  et  le  reste  d'haïr  commun. 

Observations.  Dans  la  prépiiration  de  ce  gaz  on 
peut  employer  ,  au  lieu  de  nitre  ,  l'oxide  noir  de 
manganèse.  On  mouille  avec  de  l'eau  ,  et  on  expose 
pendant  quelque  tems  à  Tair  dans,  un  lieu  sombre  le 
manganèse  désoxidé ,  résidu  de  l'opération  ;  il  devient 
de  nouveau  propre  à  donner  du  gaz  oxigène  en  , se 
saturant  de  celui  de  l'air  atmosphérique.  L'oxide 
rouge  de  mercure  sert  aussi  au  même  objet.  Seulement 
on  doit  avoir  soin  de  purifier  le  gaz  oxigène  obtenu; 


342  GEL 

des  oxides  métalliques  ,  4u  gaz  acide  carbonique  ,  en 
l'agitant  avant  d'en  faire  usage  dans  de  l'eau  de  chaux. 
Le  gaz  oxigène  obtenu  du  nitre  sans  avoir  traversé 
l'eau  ,  est  constamment  imprégné  de  vapeur  d'acide 
nitrique  ;  mais  il  suiïit  de  l'agiter  avec  l'eau  simple 
pour  le  purifier.  La  matière  qui  reste  dans  le  matras 
après  avoir  fourni  le  gaz  du  nitre  ,  est  une  substance 
particulière  composée  de  potasse  et  de  gaz  oœide  de 
septon  ,  qu'on  dégage  facilement  par  l'acide  sulfuri- 
que  et  même  par  l'acide  acétique. 

GAZ  SEPTON. 
■     oyez  Gaz  azote. 

GAZ  THERMOXIDE  DE  SEPTON. 
ojez  Gaz  oxide  d'azote. 

GAZ  THERMOXIGÈNE. 
T'oyez  Gaz  oxigène. 

GELÉE  DE  CORNE  DE  CERF, 
Gelât ina  cornu  ce/vi.  Lat- 
Gelatina  di  corno  cli  cervo.  liai. 
Gelatin  of  hart's  horn.  Aiigl. 

Mode  de  préparât.  Faites  bouillir  une  livre  de 
rapure  de  corne  de  cerf  dans  douze  livres  d'eau  , 
jusqu'à  ce  qu'en  en  refroidissant  une  petite  portion,  la 
liqueur  se  condense  en  gelée  j  coulez  la  décoction  • 
ajoutez  une  livre  de  sucre  fin  pulvérisé  agitez  et 
laissez  refroidir  (i). 

Caractères.  Molle,  tremblante,  douce,. agréable j 


(i)  Pour  obtenir  celte  gelée  parf.ilteraent  trnnspai-eiite ,  il  faut  y  ajou- 
ter quelques  graijis  de  taririle  acidulé  de  potasse,  ou  un  peu  de  suc  de 
citron  ;  on  l'aromatise,  ensuite  ,  suivant  la  prescription.  (P.) 


GEL  343 

soUible  dans  l'eau ,  de  laquelle  elle  est  précipitée  par 
l'alcoliol,  mais  sur- tout  par  le  tannin  ,  avec  lequel 
elle  forme  un  d^pôt  dense  ,  opaque  ,  jaunâtre  ,  qui 
desséché  a  l'aspect  résineux.  On  la  précipite  encore 
par  le  carbonate  de  potasse.  Elle  est  soluble  par  les 
alcalis  purs  et  par  les  solutions  acides.  Cette  gelée 
étant  desséchée  est  dure  ,  élastique  ,  demi-opaque  , 
d'une  cassure  brillante  et  conchoïde  comme  lé  verre  , 
inaltérable  à  l'air  sec. 

Mode  de  prescript.  Seule  ,  ou  délayée  dans  de  bon 
vin  (i)  ,  dans  les  eaux  aromatiques  de  fleurs  d'orange  , 
de  cannelle ,  de  menthe  poivrée ,  de  citron  ,  ou  dans 
le  bouillon. 

ertiis.  Excitante  -,  nourrissante  ^  adoucissante  j 
tonique. 

Usage.  Le.  tabès  j  le  diabètes  ;  la  vomique  -,  les 
ulcères  ;  les  fractures  ;  les  fièvres  intermittentes  as- 
théniques,  sur-tout  quand  elles  proviennent  de  l'usage 
de  mauvais  alimens. 

Dose.  Depuis  une  demi -once  jusqu'à  une  once> 
plusieurs  fois  le  jour. 

GÉLATINE  DE  COLLE. 
Gelatina  glutinis.  Lat. 
,  Gelatina  di  glutiae.  Ital. 
Gelaten  of  glue.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  dissoudre  dans  suffi- 
sante quantité  d'eau  chaude  de  la  colle-forte  de  mé- 


(i)  Il  faut  en  excepter  le  vin  de  Bordeaux ,  qui  précipite  abondam- 
ment la  gélatine.  (P.;) 


344  GEL 

nuisicr  (^colla  caravella  )  ,  avec  une  quatrième  par- 
tie de  sucre.  La  solution  étant  bien  concentrée  ,  lais- 
sez-la refroidir  dans  une  assiette  de  faïence  où  elle  se 
coagulera  en  gelée  dense. 

Caroc^ère^.  Consistante  comme  la  gélatine,  douce, 
d'une  odeur  agréable  ,  tenace  entre  les  doigts  y  solu- 
ble  dans  l'eau.  Cette  solution  présente  ,  avec  les  réac- 
tifs chimiques  ,  les  mêmes  phénomènes  que  la  gelée 
de  corne  de  cerf. 

Mode  de  prescript.  Seule  ou  dissoute  dans  l'eau 
simple  ou  de  citron. 

Vertus.  Nourrissante  ,  invisquante  ,  excitante. 

Usage.  La  maigreur ,  la  toux  ,  le  marasme,-  dans 
quelques  fièvres  périodiques  dues  au  défaut  de  nour- 
riture ,  ou  à  des  alimens  de  mauvaise  nature  ;  dans 
les  constitutions  nerveuses  et4rritables  (  Alibert). 

Dose.  Depuis  une  once  jusqu'à  quatre  y  en  ving,t- 
quatre  heures. 

Observations .  Séguin  a  annoncé  en  l'an  XI  à  l'inS'- 
titut  de  France  que  cette  gélatine  est  un  fébrifuge 
énergique  ,  supérieur  au  quinquina  dans  les  fièvres 
intermittentes.  Il  prescrit  une  once  de  colle  solide 
dissoute  dans  huit  onces  d'eau  à  l'apparition  du 
premier  paroxysme.  On  fait  la  même  chose  dans  le 
second  j  mais  jamais  l'auteur  n'emploie  la  troisième 
once. 

M.  Gautier ,  médecin  délégué  deW  Agogna  , 
M.  le  docteur  Zalati ,  de  Corfou  ,  et  autres  ,  ont  aussi 
publié  des  observations  intéressantes  sur  l'usage  avan- 
tageux de  la  gélatine  dans  les  fièvres  périodiques.  Ce- 
pendant les  expériences  faites  avec  ce  remède  par  im 


/ 


GRA  345 

grand  nombre  de  médecins  d'Italie  ,  celles  que  j'ai 
faites  moi-même  à  Pavie  ,  où  les  fièvres  périodiques 
sont  très-fréquentes  ,  n'ont  jamais  été  aussi  heureuses. 
La  colle  a  été  avantageuse  seulement  cliez  quelques 
sujets  mal  nourris  ou  chez  quelques  vieillards.  Chez 
le  plus  grand  nombre  il  faut  recourir  à  d'autres  re- 
mèdes pour  obtenir  la  guérison.  Vojez  Usage.  On 
doit  aussi  dans  les  fièvres  périodiques  et  intermitten- 
tes avoir  grand  égard  à  la  diathèse  ,  et  ne  pas  accor- 
der trop  de  confiance  à  ce  qu'on  nomme  fébrifuges. 
Dans  la  diathèse  sthénique  nous  voyons  disparaître 
les  fièvres  intermittentes  ,  avec  la  saignée  ,  par  l'usage 
des  eaux  salines  purgatives  ou  émé tiques  ,  continuées 
pendant  quelque  tems  ,  comme  dans  une  diathèse 
opposée  sont  fébrifuges  les  amers  ,  les  aromatiques  , 
les  spiritueux ,  le  vin ,  le  quinquina ,  les  nourrissans. 

GRAISSE  OXIGÉNÉE. 
Pommade  oxigénée.  v.  s. 
u4deps  oxigenaius.  Lat. 
Grasera  termossigenata.  liai. 
Oxidezea  suet.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  fondre  seize  onces  de 
graisse  de  porc  dans  une  capsule  de  terre  vernissée  ; 
lorsqu'elle  est  fondue  ,  versez  dessus  peu-à-peu  deux 
onces  d'acide  nitrique ,  en  agitant  avec  une  spatule  de 
verre  ,  et  faites  bouillir  doucement.  Enlevez  ensuite 
le  vaisseau  du  feu  et  laissez  refroidir.  Retirez  la  graisse, 
lavez-la  bien  dans  l'eau  ,  et  gardez-la  pour  l'usage. 

Caractères.  Insipide  ;  d'une  odeur  désagréable  , 
analogue  à  celle  de  la  graisse  rance  ;  insoluble  dans 
1  eau^  d'une  couleur  jauncj  d'une  consistance  moyenne 


V 


346  G  R  A 

entre  le  suif  et'  la  cire  3  ne  rougit  pas  les  couleurs 
Lieues  végétales  ,  n'a  aucun  caractère  acide. 

Mode  de  prescript.  On  oint  les  parties  affectées 
en  ramollissant  légèrement  la  graisse  à  la  chaleur. 

Vertus.  Anti-vénérienne,  anti-psorique ,  anti- 
Berpétique, 

Usage.  Dans  les  exulcérations  vénériennes  légères  ; 
dans  la  gale  ;  excellente  dans  les  exulcérations  her- 
pétiques 3  dans  les  brûlures  -,  dans  les  légères  inflam- 
mations cutanées  prurigineuses. 

Observations.  La  graisse  oxigénée  peut  sup- 
pléer à  toutes  les  espèces  de  graisse  et  d'huile  rendues 
consistantes  avec  le  tems  par  leur  combinaison  avec 
l'oxigène ,  nommées  huiles  balsamiques ,  ou  bien 
©xigénées  par  l'art  au  moyen  d'oxides  métalliques, 
connus  sous  différens  noms.  Il  est  inutile  que  je 
iiï''arrête  ici  à  démontrer  que  la  graisse  traitée  avec 
Facide  nitrique  ,  n'est  point  oxigénée  ,  comme  le 
croient  cependant  les- chimistes  français.  Je  renvoie 
le  lecteur  à  la  deuxième  édition  de  mes  Elémens  de 
chimie  ,  publiée  à  Pavie  ,  où  se  trouve  développée 
la  théorie  de  l'oxigène  ,  et  même  à  divers  articles  de 
cette  Pharmacopée.  V^ojez  Acide  nitrique  ,  etc. 


/ 


HUI 


347 


H. 

HUILES  AROMATIQUES. 
Olea  aromatica.  Lat. 
Olii  aromatici.  Ital. 
Aroraatic  oils.  Angl. 

Mode  de  préparât.  La  plus  grande  partie  des  huiles 
aromatiques  s'obtiennentpar  le  moyen  delà  distillation 
des  substances  aromatiques  mises  avec  dè  l'eau  dans  un 
alambic  d'étain  ou  de  cuivre  étamé  garni  d'un  bon  ré- 
frigérant. L'huile  aromatique  volatile  se  manifeste  sur 
la  surface  de  l'eau.  Toutes  les  substances  aromatiques 
ne  .fournissent  pas  la  même  quantité  d'huile;  il  J  ^ 
des  substances  très-odorantes  ,  comme  la  rose  ,  les 
jasmins;  les  violettes,  etc.,  qui  donnent  très-peu 
d'huile. 

Il  est  bon  que  les  substances  végétales  qui  don- 
nent de  l'huile  volatile  aromatique  soient  médiocre- 
ment sèches,  parce  que  sous  le  même  poids  elles 
contiennent  beaucoup  plus  d'huile.  La  dessiccation, 
doit  se  faire  sans  feu  ,  autrement  l'huile  est  sensible- 
ment altérée.  Il  y  a  cependant  des  substances  aroma- 
tiques qui  donnent  leur  huile  quand  elles  sont  ver- 
tes ,  comme  les  écorces  de  citron  et  de  limon  ,  et  on 
peut  la  retirer  de  celles-ci  par  l'expression,  sans  autre 
moyen.  V ojez  Huile  de  citron. 

La  quantité  d'eau  qu'on  doit  ajouter  aux  substan- 
ces ,  qui  par  la  distiUation  doivent  fournir  leur  huile  , 
varie  prodigieusement.  Celles  qui  présentent  un  grand 


34B  H  U  î 

volume  ,  comme  les  herbes  aromatiques  de  menthe 
poivrée,  de  mélisse,  de  thym  ,  de  lavande,  etc.,  etc. 
requièrent  plus  d'eau  que  les  semences  de  fenouil , 
d'anis,  etc.  L'office  principal  de  l'eau  est  d'empêcher 
que  les  substances  aromatiques  ne  se  brûlent. 

Les  substances  d'une  texture  dure  doivent  être 
divisées  très-menu,  et  aussi  macérées  plus  ou  moins 
long-tems  ,  avant  d'être  soumises  à  la  distillation. 
Les  bois  se  coupent  en  petits  morceaux  ,  les  semences 
se  concassent ,  les  écorces  se  hachent  ou  se  pulvé- 
risent. 

Toutes  les  huiles  aromatiques  ne  jouissent  pas  du 
même  degré  de  volatilité  ;  en  conséquence ,  les  alam- 
bics dans  lesquels  on  les  distille  ,  doivent  varier 
dans  la  hauteur  des  réfrigérans  et  dans  la  longueur  du 
col.  Les  huiles  de  menthe  poivrée  ,  de  thym  ,  de 
mélisse,  de  camomille,  etc.  sont  très-volatiles  ;  celles 
de  fenouil ,  de  cumin  ,  etc.  le  sont  peu.  Celles-ci 
demandent  un  alambic  bas  à  col  court  afin  d'abréger 
la  route  de  la  distillation  ,  et  les  premières  en  exi- 
gent de  plus  élevés  et  à  col  long.  Les  alambics  qui 
ont  servi  à  la  distillation  d'une  espèce  d'huile  volatile 
aromatique  ,  doivent  être  bien  nétoyés  si  l'on  veut 
distiller  une  autre  espèce  d'huile  odorante  dans  le 
même  appareil.  Lorsque  l'eau  ne  suffit  pas  pour 
nétoyer  les  alambics  ,  on  a  recours  à  l'alcohol. 

11  y  a  des  fleurs  très-odorantes  ^  c'est-à-dire  ,  char- 
î^ées  de  beaucoup  d'arôme  ,  mais  avec  peu  ou  point 
d'huile.  On  peut  alors  avec  elles  aromatiser  quelques 
huiles  fixes ,  douces  ,  inodores  ,  et  les  rendre  ainsi 
suaves  et  délicieuses.  Les  chimistes  recommandent 
pour  cet  effet ,  de  prendre  du  coton  imbibé  de  bonne 


HUI  349 

huile  de  béen  ,  de  le  mettre  dans  une  cucurbiie 
par  couches  avec  des  fleurs  odorantes  j  par  exem- 
ple ,  avec  les  jacinthes  ,  avec  les  violettes  ,  avec  les 
lis  ,  avec  les  narcisses ,  etc.  ,  et  de  placer  le  vase  bien 
clos  au  soleil.  Vingt-quatre  heures  après  on  enlève 
le  coton ,  on  exprime  et  on  obtient  l'huile  fixe  assez 
bien  aromatisée. 

Les  huiles  volatiles  aromati(jues  un  peu  anciennes 
principalement  sont  sujettes  à  deux  inconvéniens. 
Premièrement  ,  elles  deviennent  d'abord  épaisses  , 
et  en  second  lieu  ,  elles  perdent  leur  odeur.  La  con- 
densation des  huiles  provient  du  commencement  de 
résinification  par  leur  combinaison  avec  l'oxigène , 
et  elles  deviennent  inodores  en  se  désaromatisant. 
Pour  remédier  à  la  condensation  des  huiles  ,  les  chi- 
mistes conseillent  de  recourir  à  une  nouvelle  distilla- 
lion  ,  en  versant  d'abord  sur  les  huiles  une  quantité  ^ 
d'eau  avec  trois  fois  leur  poids  de  sel  commun  (  mu- 
riate  de  soude).  Par  ce  procédé  on  ne  fluidifie  pas 
les  huiles  condensées  ;  mais  on  sépare  seulement  la 
portion  d'huile  qui  n'est  pas  oxigénée.  De  là  vient 
qu'on  obtient  plus  ou  moins  d'huile  fluide  ,  d'une 
huile  épaissie  ,  selon  que  celle-ci  est  plus  ou  moins 
résinifiée.  Quant  aux  huiles  qui  ont  perdu  leur  odeur , 
quelques  personnes  sont  dans  l'usage  d'y  ajouter  des 
huiles  récentes  et  bien  odorantes  de  la  même  espèce, 
mais  par  ce  procédé  il  en  résulte  une  huile  faible- 
ment aromatisée  ,  d'une  activité  et  d'une  valeur  plus 
ou  moins  inférieure  à  l'huile  aromatique  récente  ,  se- 
lon qu'elle  contient  plus  ou  moins  d'huile  ancienne. 

Quelques  parfumeurs  et  droguistes  recherchent 
avidement  des  huiles  volatiles  axomatiques  vieillies 


35o 


HlJI 


et  désaroraatisées  ,  c'est-à-dire  ,  entièrement  privées 
d'odeur  ,  qu'ils  peuvent  avoir  à  vil  prix  ;  ils  s'en  ser- 
vent après  pour  les  combiner  à  d'autres  espèces  d'hui- 
les aromatiques  récentes  ,  et  d'un  prix  plus  élevé. 
C'est  une  véritable  sophistication  qu'on  ne  peut  que 
diflTicilement  découvrir.  La  connaissance  des  huiles 
aromatiques  parfaites  ,  exige  une  certaine  pratique 
et  la  comparaison  avec  les  bonnes  huiles  ;  mais  ce 
n'est  pas  assez  de  s'en  rapporter  à  l'odeur  et  à  la 
saveur.  Quelques-uns  sont  dans  l'usage  de  verser 
une  goutte  d'huile  sur  un  petit  morceau  de  sucre  ,  et 
puis  de  le  dissoudre  dans  une  quantité  donnée  d'eau- 
ils  jugent ,  par  la  force  de  la  saveur ,  de  la  bonté  de 
l'huile. 

Les  huiles  volatiles  aromatiques  se  sophistiquent 
encore  avec  l'essence  (épyrèle)  de  térébenthine,  avec 
les  huiles  fixes ,  ou  avec  l'alcohol.  On  reconnaît  l'huile 
de  térébenthine  en  frottant  l'huile  falsifiée  sur  la  pau- 
Ine  de  la  main  ,  par  ce  moyen  l'odeur  de  l'essence  dé 
térébenthine  ne  tarde  pas  à  se  manifester.  L'huile 
fixe  se  découvre  en  oignant  une  carte  avec  l'huile  sus- 
pecte ,  et  la  séchant  ensuite  à  la  chaleur  ;  s'il  y  a  de 
l'huile  fixe  ,  la  carte  reste  tachée  ;  si  enfin  une  huile 
contient  de  l'alcohol  ,  elle  est  décomposée  par  l'eau 
et  rendue  laiteuse. 

Caractères.  Odeur  aromatique  ,•  différente  dans 
les  diverses  espèces  d'huiles  ,  le  plus  souvent  agréa- 
ble j  saveur  piquante  ,  acre  ,  chaude  ,  aromatique  j 
consistance  liquide  dans  les  huiles  de  citron  ,  de 
bergamote  ,  d'orange  ,  de  limon  ,  de  lavande  ;  gre*- 
nue  à  une  basse  température,  et  même  cristallisée 
dans  l'huile  d'anis  5  peu  liquide  dans  les  huiles  de 


II  Uï  35i 

mendie  (i) ,  tle  cannelle  ,  de  camomille ,  etc.  La  cou- 
leur varie  un  peu.  Celle  de  l'iiuile  de  camomille 
est  Lieue  (2)  ,  les  autres!  huiles  aromatiques  les  plus 
employées  ont  une  couleur  jaune  rouge  plus  ou  moins 
foncée.  La  pesanteur  spécifique  est  ordinairement 
inférieure  à  celle  de  l'eau  distillée  j  il  y  a  cependant 
des  huiles  volatiles  aromatiques  spécifiquement  plus 
pesantes  j  les  huiles  de  gérofle ,  de  cannelle,  etc.  ont 
ce  dernier  caractère. 

Mode  de  prescript.  Les  huiles  volatiles  aromati- 
ques étant  très-piquantes  ,  acres  ,  irritantes  ,  ne  se 
donnent  jamais  seules  intérieurement.  On  a  vu  quel- 
ques huiles  à  la  dose  d'une  goutte  mise  sur  la  lan- 
gue ,  produire  une  escarre  gangreneuse  ;  mais  on  les 
mêle  avec  le  sucre  ,  les  mucilages  (  hydrates  gom- 
meux  ),  dans  la  proportion  d'un  huitième ,  et  alors 
on  les  donne  intérieurement  seules  ou  dissoutes  dans 
l'eau  simple.  C'est  une  des  meilleures  méthodes  d'ad- 
ministrer les  huiles  aromatiques.  Si  ensuite  on  fait 
dissoudre  les  huiles  aromatiques  dans  l'alcohol ,  et  si 
on  mêle  l'alcohol  oleo-aromatisé  avec  l'eau  sucrée  et 
qu'on  filtre,  on  obtient  ces  agréables  rosogUo,  qu'on 


(1)  L'huile  de  menthe  est  très-fluide  lorsqu'elle  est  récemment  distil- 
lée. Elle  n'acquiert  de  la  consistance  qu'après  trois  ou  quatre  ans  ,  en- 
core ce  changement  n'a-t-il  lieu  que  dans  les  flacons  qu'on- débouche 
souvent.  (P.) 

(2)  La  couleur  bleue  dans  l'huile  de  camomille  n'est  pas  constante  , 
on  l'obtient  le  plus  souvent  verte.  Celle  qui  nous  vient  de  Hollande  ,  pat 
la  voie  du  commerce  ,  est  toujours  bleue ,  mais  il  est  probable  que  cette 
couleur  est  factice  ,  car  l'huile  de  camomille  pure  ,  accidentellement 
bleue  ,  perd  cette  couleur  par  son  exposition  à  la  lumière,  au  bout  d'un 
ou  deux  ans  ,  tandis  que  l'autre  la  conserve  pendant  quinze  ans  et  plus, 
ainsi  que  je  m'en  suis  assuré.  (  P.  ) 


« 


352  H  U  I 

peut  varier  prodigieusement ,  que  l'on  prescrit  seuls 
ou  étendus  d'eau.  Les  huiles  volatiles  aromatiques 
étant  un  peu  solubles  dans  l'eau  ,  l'aromatisent.  On 
obtient  encore  ainsi  extemporanément  d'excellentes 
eaux  aromatiques  (  V oyez  Eaux  aromatiques  ),  On 
devrait  préférer  cette  pratique  à  la  distillation  qu'on 
emploie  communément  dans  nos  pharmacies  pour 
préparer  les  eaux  aromatiques  ,  quand  on  pourrait 
se  procurer  des  huiles  volatiles  aromatiques  récentes 
et  de  bonnes  qualités.  Si  l'on  veut  ensuite  se  servir 
extérieurement  des  huiles  aromatiques ,  alors  on  les 
emploie  seules  ou  bien  combinées  aux  graisses  ,  avec 
lesquelles  on  en  fait  des  espèces  d'onguents. 

-  Vertus.  Excitantes  ,  diffusives  ,  nervines  ,  échauf- 
fantes j  augmentant  les  sécrétions j  irritantes^  très- 
approchantes  du  camphre  pour  la  vertu. 

Usage  interne.  Les  fièvres  asthéniques,  les  co- 
liques venteuses  ,  les  faiblesses  d'estomac  j  défail- 
lance asthénique, 

ZJsage  externe.  La  paralysie,  les  tumeurs  froides, 
la  carie  des  dents  et  des  os ,  les  douleurs  d'estomac 
et  des  intestins. 

Dose  intérieurement.  Avec  le  sucre  ou  avec  le 
mucilage  de  gomme  {hjdrate  gommeux)  depuis  deux 
gouttes  jusqu'à  dix;  en  forme  à^eau  aromatique  y 
depuis  demi-once  jusqu'à  quatre  onces  ;  en  forme 
de  rosoglio ,  depuis  une  once  jusqu'à  deux  en  plu- 
sieurs fois. 

Observations.  Les  anciens  ont  trouvé  dans  les 
huiles  volatiles  difïérentes  vertus  suivant  les  svàis- 


IT  î  353 

tances  desquelles  on  les  obtenait.  Selon  eux  ,  celles 
tirées  des  semences  aromatiques  étaient  échauffantes} 
celles  du  romarin  et  de  la  sauge,  nervines ;  celle  de 
la  menthe ,  stomachique  ;  celle  de  genièvre  ,  diw 
rétique  ;  celle  de  Sabine,  emménagogue  ;  mais  elles 
sont  réellement  toutes  excitantes,  et  si  quelques-unes 
présentent  une  action  particulière,  cela  doit  être 
attribué  à  leur  combinaison  avec  quelques  substances 


étrangères. 


HUILE  VOLATILE  D'ANIS. 
Voyez  Huile  de  fenouil. 

HUILE  DE  BAIES  DE  GENIÈVRE. 

Voyez  Huile  de  fenouil. 

HUILE  DE  CARVI. 

.  Voyez  Huile  de  fenouil. 

HUILE  DE  CITRON. 

Essence  de  bergamote,  v.  s» 

Oleum  citri.  Lat. 

Olio  di  cedro.  ïtal. 

Oil  of  orange-peel.  Angl. 


Mode  de  préparât.  Cette  huile  aromatique,  très» 
employée  dans  le  commerce ,  est  préparée,  dans  les 
différentes  parties  de  l'Italie  méridionale  ,  par  les  jar-r 
diniers.  Ils  coupent  avec  un  canif  très-fin  les  écoi  ces 
des  bergamotes  cueillies  en  septembre  ,  en  tranches 
minces  qu'ils  réunissent  dans  des  corbeilles.  Dans 
le  même  jour  ils  expriment  ces  écorces  une  à  une, 
et  reçoivent  l'huile  sur  une  éponge.  Quand  celle-ci 
en  est  bien  imbibée,  ils  expriment  l'huile  dans  lin 
bassin.  Ils  décantent  après  quelques  jours  la  partie 

I.  25 


354  H  U  I 

la  plus  liquide  et  la  plus  pure  du  sédiment,  duquel 
on  pourrait  obtenir  de  l'huile  par  la  distillation 
au  bain-marie. 

Caractères.  Récemment  extraite  des  citrons  verts , 
elle  a  une  couleur  verdâtre,  qui  ensuite  devient  oran- 
gée; en  vieillissant  elle  devient  blanchâtre.  Dans 
une  température  très^froide  elle  cristallise  :  elle  a  une 
odeur  forte  et  agréable  ;  mise  dans  la  bouche  ,  elle 
semble  d'abord  insipide  ,  mais  bientôt  elle  développe 
une  saveur  amère  assez  forte.  Elle  est  soluble  dans 
l'alcohol  ,  inflammable,  etc. 

Mode  de  prescript.  Quelques  gouttes  dans  l'eau 
chaude  ou  dans  d^autres  boissons ,  pouT  en  user  inté- 
rieurement j  irritante,  employée  extérieurement. ' 

Usage  interne.  Les  maladies  asthéaiîques  ,  les 
vers. 

Usage  externe.  Les  blessures  (  Cai.abb.6  .)  ,  le  ra- 
chitis. 

Observations.  Pour  se  procurer  les  huiles  d'o- 
ranges  et  de  limons  j  on  procède  de  la  même  ma- 
nière que  pour  l'huile  de  citrons.  Leurs  vertus  sont 
.peu  différentes. 

*  L'huile  de  citron  qu'on  trouve,  dans  le  commerce  nous 
vient  de  l'Italie  et  de  la  Provence.  Cette  huile  est  de  deux 
qualités.  L'une,  faite  par  expression,  est  très-odorante, 
d'une  couleur  jaune  ;  elle  dépose  après  un  certain  tems 
Une  matière  blanche  très-divisée  ,  qui  a  beaucoup  d'ana- 
logie avec  l'albumine  végétale.  Cette  huile  s'épaissit  asseî: 
promptement,  et  contracte  une  odeur  désagréable  ;  elle 
graisse  alors  les  étoffes  de  soie  sur  lesquelles  on  l'applique. 
A  la  manière  des  huiles  fiixes  ,  elle  n'est  plus  que  partielle^ 


ment  soluble  dans  l'alcoUpl.  La  seconde  espace  d'huile  de 
citron  e5t  faite  par  distillation  5  elle  est  plus  fluide  que  la 
précédente;  son  odeur  est  un  peu  moins  agréable;  elle  se 
conserve  plus  long-tems ,  et  est  beaucoup  plug  soluble  dans 
l'esprit-de-vin.  (P.) 

HUILE  DE  FENOUIL. 

Oleuni  fœniculi.  Lat. 
Olio  di  finocchio.  Ital, 
.  Fennel  oil.  JlngL 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Semences  fraiclies  de  fenouil  ,    .    six  livres. 
Eau ,  vingt  livres» 

Faites  macérer  les  semences  pendant  quatre  jours, 
et  distillez  ensuite  à  un  grgnd  feu. 

Caractères:  Dense;  d'une  couleur  un  peu  jaunâ- 
tre-, d'une  odeur  de  fenouil  ;  cristallisable  à  quelques 
degrés  au-dessous  de  wo. 

Observations.  On  peut  obtenir  de  la  même  ma- 
nière les  huiles  volatiles  des  autres  semences  aroma- 
tiqués  5  par  exemple  ,  des  semences  d'anis,  de  carvi, 
de  baies  de  genièvre ,  etc. 

HUILE  Dj:  LAVANDE. 

Voyez  Huile  de  menthe. 

HUILE  DE  LIMONS. 
Voyez  Huile  de  citron. 

HUILE  M  MENTHE  POIVRÉE. 
Oleum  menthœ  piperitidis.  Lat*^ 
Olio  di  menta  piperitide.  JtàL 
Oil  of  pepper-mint.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Prenez  ce  que  vous  voudrez 


356  H  U  I 

de  menthe  poivrée  fleurie  et  cueillie  dans  un  tems 
Sec^  hachei  la  plante  et  mettez-la  dans  un  alambic  j 
versez  dessus  assez  d'eau  commune  pour  qu'elle  sur- 
nage de  quelques  doigts,  et  laissez  en  macération  pen- 
dant une  nuitj  puis  distillez  en  élevant  brusquement 
la  température.  Vous  recevrez  l'eau  qui  distille  dans 
un  récipient  plongé  dans  un  seau  d'eau  bien  froide  j 
vous  séparerez  avec  soin  l'huile  de  menthe  qui  sur- 
nagera l'eau,  et  vous  la  garderez  dans  des  flacons  bien 
bouchés. 

Caractères.  Un  peu  colorée  ;  d'une  saveur  piquante, 
brûlante ,  qui  laisse  un  sentiment  de  froid  j  d'une 
odeur  forte  aromatique  de  menthe  poivrée. 

Vertus.  Excitante  ,  difFusible  ;  augmentant  les 
sécrétions.  (Darw^in.) 

Observations .  On  obtient  de  la  même  manière 
beaucoup  d'autres  huiles  ,  comme  celles  des  autres 
espèces  de  menthe  y  de  lavande  ^  de  romarin ,  de 
sauge,  de  rwe,  de  tanaisie ,  etc. 

HUILE  VOLATILE  DE  NOIX  MUSCADE. 

Olcwn  volatile  myristicœ  moschatœ.  Lat. 
Olio  volatile  di  noce  moscata.  Ital. 
Volatil  oil  of  nutmeg.  AngL 

Mode  de  préparât.  Prenez  des  noîç  muscades 
concassées  ce  que  vous  voudrez  ,  ajoutez-y  un  peu 
d'eau  pour  les  couvtir ,  et  distillez  dans  une  cornue  3 
l'huile  se  trouvera  surnager  l'eau. 

Caractères.  D'i\ne  couleur  jaunâtre,  d'une  odeur 


H  U  I  357 

pénétrante  ,  d'une  saveur  piquante  aromatique  j  spé- 
cifiquement plus  légère  que  l'eau. 

Mode  de  prescript.  Avec  le  sucre  ,  mêlée  à  d'au- 
tres espèces  d'huiles  aromatiques  ou  fixes. 

^erfwi".  Stimulante  ,  excitante,  diffusible  ,  carmi- 
nativcj  augmentant  les  sécrétions.  (Darwin.  ) 

Usage  interne.  La  diarrhée ,  les  vents  ,  les  in- 
digestions ,  le  hoquet ,  quelques  espèces  de  coli- 
ques venteuses. 

Usage  externe.  La  faiblesse  d'estomac  ou  des 
intestins ,  les  vices  de  digestion ,  les  nausées ,  le 
vomissement,  la  diarrhée  (sur-tout  chez  les  enfans). 

Dose.  Depuis  deux  gouttes  jusqu'à  dix  ,  mêlée  à 
une  drachme  jusqu'à  une  demi'Once  de  sucre,  pour 
être  divisée  en  plusieurs  prises. 

HUILE  EXPRIMÉE  DE  NOIX  MUSCADE. 
Oleum  prcssuin  myristicœ  moschatœ.  Lat. 
Olio  espresso  di  noce  moscata.  Ital. 
Expressed  oil  of  nutmeg.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  une  certaine  quantité  de 
noix  muscades  non  piquées  j  pilez-les  dans  un  mortier 
de  marbre  ,  un  peu  chaud^  faites-en  une  pâte;  met- 
tez-la dans  un  sac  de  crin ,  que  vous  exposerez  un 
peu  à  la  vapeur  de  l'eau  bouillante.  Placez  le  sac 
entre  deux  plaques  métalliques  bien  nettes  et  chau- 
des ,  et  exprimez-en  l'huilé  au  moyen  de  la  presse. 
Vous  recueillerez  l'huile  dans  un  vase  de  verre  bou- 
ché. Faites-la  chauffer  au  feu ,  et  quand  elle  est  bien 
liquide  et  limpide,  décantez-la  dans  un  moule  de 
papier,  et  laissez-la  refroidir;  puis  gardez-la  dans 
un  vase  fermé.  La  meilleure  huile  exprimée  de  noîs. 


358  H  U  I 

muscade  du  comberce ,  yient  des  Inde^  oneiitâles 
dans  des  vases  de  terre. 

Caractères.  Odeur  aromatique  Flagrante,  saveur 
chaude  aromatique ,  couleur  obscure.  Onctuéj.ise  au 
toucher  (i).  ... 

V ertu  et  usagé.  Comme  la  précédente. 

HUILE  D'ORANGE. 

oyez  Huile  de  citron. 

HUILE  DE  ROMARIN. 

F  oyez  Huile  de  menthe. 

HUILE  DE  RUE. 

J^oyez  Huile  de  menthe. 

HUILE  DE  SAUGE. 

Voyez  Huile  de  menthe. 

HUILE  DE  TANAISIE. 

Voyez  Huile  de  menthe. 

HUILE  VOLATILE  DE  TÉRÉBENTHINE  RECTI- 
FIÉE. 

Essence  de  térébenthine.  V.  s. 
Oleurh  ierehinthinœ  rectijicàt.  Lat. 
Epireleo  di  trementina  rettificato.  Itaî. 
Rectifiecl  oil  of  turpentine.  Avgl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Huile  de  térébenthine  du  com- 
merce quatre  livres. 

Eau  de  |)luie  huit  livres. 

(i)  L'huile  de  muscade  est  composée  d'une  huile  fliiide  volktile  com- 
binée avec  une  huile  fixe  solide  ,  aussi  est-elle  en  partie  soluble  dans 
l'alcohol.  On  man(juc  encore  d'un  réactif  certaLi  pour  reconnaitrc  sa 
jophisticatio.n.  (P-^ 


H  U  I  359 

Distille?  doucement  dans  un  alambic  de  cuivre 
étamé  ou  dans  une  cornue  de  verre ,  séparez  l'huile 
volatile  de  l'eau  et  gardez-la  dans  un  vase  de  v«rre 
ou  de  terre  vernissé  fermé. 

Caractères.  D'une  légère  odeur  de  térébentliine  , 
plutôt  agréable  ;  d'une  saveur  pungitive  chaude,  aro- 
matique j  limpide  ,  transparente  comme  l'eau  distil- 
lée j  d'une  couleur  légère  de  paille;  inflammable  , 
volatile  :  elle  est  décomposée  par  l'acide  nitrique 
qu'elle  décompose  à  son  tour  avec  une  très -vive  effer- 
vescence ,  en  laissant  un  résidu  qui  a  l'odeur  du 
musc;  soluble  dans  l'alcohol ,  etc. 

Mode  de  prescrîpt.  Seule,  légèrement  chauffée; 
dissoute  dans  l'alcohol;  combinée  au  jaune  d'œuf , 
au  miel ,  et  mêlée  avec  l'eau  aromatique  de  cannelle. 

Vertus.  Excitante  ,  stimulante. 

Usage  interne.  Dans  quelques  cas  d'hémorragies 
(  Ad  air)  ,  de  maigreur  ,  de  rhumatisme  chronique. 

Usa^e  eoctern,e.  Dans  les  piqûres  des  membranes 
et  des  tendons  non  enflammés ,  ou  dont  l'inflamma- 
tion est  terminée  ;  dans  les  ulcères  vermineux  ;  dans 
les  tumeurs  froides. 

Dose.  Depuis  quatre  gouttes  jusqu'à  dix,  une  ou 
deux  fois  dans  douze  heures. 

*  L'auteur  asshnilanl  cette  huile  volatile  à  celles  qui  sont 
formées  par  le  feu ,  telles  que  celles  de  succin ,  de  corne 
de  cerf,  la  nomme  épyrèle  de  térébenthine,  dénominalion 
qui  nous  paraît  impropre,  puisqu'il  suffit  d'une  chaleur  de 
8odegrés,et  de  l'intermède  de  l'eau, pour  dégager  cettehuile 
de  la  térébenthine  et  autres  matières  analogues,  telles  que  les 
baumes  de  Copahu,  de  Canada,  etc.  Ployez  au  mol  Eptréli;;, 


36o  H  U I 

la  dénomination  adoptée  par  M.  Chaussier ,  laquelle  nous 
paraît  aussi  exacte  et  plus  significative.  (P.) 


HUILES  FIXES  DOUCES, 

SIMPLES  OU  COMBINÉES. 

HUILE  D'AMANDES. 

Oleum  amygdalarum.  Lat, 
Olio  di  mandorle.  ItaL 
Almond  oil.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Prenez  une  quantité  donnée 
d'amandes  récentes  douces  ou  amères  ;  frottez-les  dans 
un  linge  pour  leur  enlever  la  poussière  qui  est  adhé- 
rente à  récorccj  pilez-les  dans  un  mortier  de  marbre 
avec  un  pilon  de  bois  ,  jusqu'à  ce  que  l'huile  paraisse 
en  exprimant  la  masse  entre  les  doigts  ;  faites-en  une 
pâte  et  soumettcz-la  à  froid  dans  un  sac  de  crin  à 
l'action  de  la  presse.  Filtrez  à  travers  le  papier 
Joseph  toute  l'huile  qui  passe ,  et  gardez-la  en  un 
lieu  frais  dans  un  vaisseau  de  porcelaine  ou  de  verre 
bien  bouché, 

N.  B.  Cette  huile  ne  pouvant  se  conserver  long- 
tems ,  on  n'en  prépare  qu'une  petite  quantité  à  la 
fois. 

Caractères.  Couleur  cîtrine  ;  légère  odeur  non 
désagréable  ,  insipide ,  ou  un  peu  douceâtre  ;  plus 
légère  que  l'eau  ,  etc. 

Mode  de  prescript.  Seule ,  ou  combinée  au  mu- 


H  U  I  36i 

cilage  {hydrate  )  de  gomme  arabique  dans  les  émul- 
sions  ou  dans  les  mixtes  quelconques. 

Vertus.  Invisquante,  émolliente  ,  calmante  (  Dar- 
win )  j  relâchante  ,  sédative. 

Usage  interne.  Les  douleurs  utérines,  la  colique 
spasmodique,  la  toux  sèche,  l'irritation  de  la  tra- 
chée-artère et  des  poumons ,  la  maigreur  du  corps , 
l'ardeur  d'urine  -,  dans  quelques  empoisonnemens  , 
dans  riiydropisie.  _ 

Usage  eocterp.e  en  friction.  J^dins,  la  rigidité  des 
ligamens,  dans  les  taches  de  la  cornée  ;  en  injec- 
tion dans  l'oreille,  dans  la  vue  de  ramollir  le  céru- 
men :  on  l'ajoute  souvent  aux  clystères  émolliens.. 

Dose  intérieurement.  Depuis  une  demi-once  jus- 
qu'à deux  ;  chez  les  enfans ,  depuis  une  cuillerée  à 
café  jusqu'à  deux  à  la  fois.  '  ^ 

Observations.  On  obtient  de  la  même  manière 
les  huiles  fixes  de  lin(i),  de  noixetdebéen.  C'est  une 
précaution  inutile  de  jeter  les  semences  dans  l'eau 
chaude  avant  d'en  exprimer  l'huile  :  on  les  dispose 
ainsi  à  rancir  plus  facilement. 


(i)  Il  existe  à  l'égard  de  l'huile  de  lin  ,  dans  presque  toutes. les  phar- 
macopées modernes  ,  une  erreur  qu'il  est  important  de  détruire.  On  y 
conseille  de  piler  les  semences  et  de  les  soumettre  à  la  presse  pour  en 
obtenir  l'huile.  Ce  procédé  est  inexécutable.  La  grande  quantité  de 
mucilage  que  contiennent  les  semences  ,  s'oppose  k  l'extraction  ;  il  faut 
pécessairement  avoir  recours  k  une  légère  torréfaction  pour  dessécher  ce 
piucilrtge  ,  et  permettre  à  l'huile  de  céder  aux  efforts  de  la  presse.  (P.) 


362  H  U  I 

.r^UILE  AMMONIACALE. 

LiNIBIENT  VOLATIL.   V.  S. 

Oîeum  ammoniatiim.  Lat. 
Olio  ammohiacato.  Ital. 
Ammoniated  oil.  Angl. 

'  Mode  de  préparât.  Versez  sur  îinë  (Dlicè  dTiuile 
d'olives  ou  d'amandes  ce  qu'il  faut  d'ammoniaque 
liquide,  environ  trois  onces  (i),  pour  convertir  Thuile 
en  une  substance  dense  homogène  ,  en  agitant  avec 
un  pilon  de  verre  dans  un  mortier  de  même  matière  , 
ou  en  agitant  bien  les  deux  substances  dans  une  bou- 
teille j  on  bouche  le  vaisseau. 

Caractères.  Dense,  blanche,  opaque,  d'une 
odeur  forte  d'ammoniaque. 

^  Mode  de  prescript.  On  en  oint  les  parties  affec- 
tées,  on  les  frotte,  on  y  applique  un  papier. 
V ertus.  Irritant ,  rubéfiant. 

Usage  externe.  Les  douleurs  rhumatismales ,  l'an- 
gine rhumatismale ,  la  paralysie  ,  la  névralgie  scia- 
tique,  les  tumeurs  laiteuses  ,  les  timieurs  froides  des 
testicules  ,  les  bubons  ,  l'odontalgie  rhumatismale: 

Observations.  Dans  la  préparation  de  cette  subs- 
tance, on  ne  peut  à  la  rigueur  préciser  la  quantité  d'am- 
moniaque nécessaire  pour  convertir  l'huile  d'olives 
eu  d'amandes  douces  en  ime  masse  dense,  attendu 
la  difficulté  de  trouver  un  ammoniaque  liquide  qui  ; 
sous  le  même  poids ,  contienne  la  même  quantité; 
réelle  d'ammoniaque  (2). 

(1)  Nous  croyons  que  M.  Brugnatelli  a  eu  rintention  de  prescrire  trois 
gros  d'ammoniaque  au  lieu  de  trois  onces.  (P.) 

(2)  On  peut  aisément  se  procurer  de  l'ammoniaque  au  même  degré, 
en  se  servant  de  l'aréomïîtrc  pour  Talcohol.  Le  terme  le  plus  ordinaire 
de  l'ammoniaque  est  de  ao  à  ai  degrés  à  cet  instrumeat.(P.} 


itUÏ  363 

Quand  on  ajoute  quelques  grains  de  camphre  à 
cette  huile  ammoniacale ,  oîi  a  l'huile  ammoniacale 
camphrée.  ... 

HUILE  AMMONIACALE  CAlVt^PHB^ÎÉ!. 
/^qyes  Huile  AMMONIACALE.    ,      i;^  j. 

HUILE  AVEC  L'AMMONIURE  DE  MERCURE. 

Oleum  qxm  ammoniuï'ètà  hfdmrgyn.  Là^t. 
.  Olio  cou  ammoniur.o  di  mercurio.  Mal. 
Oil  with  ammooiaret  of  qtiick.silwér.  Angî. 

^^(yâe  'd'è  pi^èpWàL  '^ur  neuf  di*àçhmes  d'huile  ^ 
d'olives,  versez  une  demi-once  à'âïftTnorïiutë  dé  rner- 
c^z/re:f  'agitéz  biiîn,  dans  1111  mortier  dô  verre  avec  iin 
pilon  de  verre ,  et  renfermez  le  mélange  dans  .une  • 
bouteille.         ■  ,  ■  n  , 

-Caractères.  Dense,  blanche,  d'une  odeur  ammo- 
niacale j  saveur  métallique  j  elle  t-ache  de  mer c lire 
la  surface  poïie  d'une  lame  de  cuivre. 

Woclè  âe  prkscript.  t)n  en  oiiit ,  on  en  frotte  les ^ 
parties  affectées.    "   '  ■ 

ertus.  Anti-vénérienne ,  stimulante. 

Usage  externe.  Les  exosto.^ès  ,  Ves  tumeuïâ ,  les 
caries  ,  les  bubons  vénériens  ,  la  sciâtlqûe  ,  les  tu- 
meurs froides ,  l'hémiplégie. 

"  ^'Ôbse'ri^qtibn^s .'  '  liVmmo'nitire  dè  ïnêrc urè  contient 
totijoù'rs  ,  ^ous  ïe  iWèto  poids  ,  a  peu  près  la  même 
quantité  de  inercm'é  ;  il  est  bon  de  déterininer  dans 
cette  nouvelle  préparation  mercurielle  ,  que  j'âi 
proposée  aux  médecins,  la  quantité  d'^mmo/z/wre 
qu'on  doit  eli'iployer ,  afiii  d'avoir 'un  remède  toujours 
doué  de  la  même  force,    •  '  i 


364  HUI 

■HUILE  DE  BEEN. 
,  :    /^oye^  Huile  d'amandes. 

HUILE  CAMPHRÉE. 

Oîeum  camphoratum.  Lat, 
Olio  canforalo.  Ital. 
Camphorated  oil.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Huile  d'olives,    .    Jra  ib  .    .    quatre  oAces- 
Camphré  raclé.  .     *  .    .    .    une  once. 

Mêlez  dans  un  mortiet  de  verre  de  manière  que 
le  camphre  s'incorpore.    ,.|^,,,!,  ^fj.j  .  l 

Caractères.  Odeur  de  camphre  j  liquide  ,  dense 
opaque,  homogène. 

Mode  de  prescript.  Seule ,  ou  mêlée  à  d'autres 
linimens. 

Vertus.  Stimulante,  excitante,  discussive. 

Usage.  Les  douleurs  de  membres ,  et  principa- 
lement sur  les  tumeurs  glandulaires. 

HUILE  D 'ŒUFS. 
Oleum  oi^orum.  Lat. 
Olio  d'uova.  Ital. 
Yolk  oil.  Angl. 

.Mode  de  préparât.  Prenez  ce  que  vous  voudrez 
de  jaunes  d'œufs  durcis  par  la  chaleur  j  faites  chauf-, 
fer  au  feu  dans  un  vase  métallique  jusqu'à  ce  qu'ils 
soient  devenu^  rouges ,  et  qu'en  les  exprimant  avec 
le  doigt  ils  donnent  de  l'huile  -,  alors  procédez  comme 
avec  les  amandes ,  et  vous  obtiendrez  l'huile  par  la 
pression. 


H  U I  365 

Caractères.  Douce ,  agréable  ,  légèrement  odo- 
rante. 

Vertus  et  usage  des  huiles  douces  exprimées. 

HUILE  DOUCE  DE  VIN. 

Voyez  Acide  sulfureux  éthéré. 

HUILE  DE  LIN. 

ployez  Huile  d'amandes  dotices. 

HUILE  DE  IJN  AVEC  L'EAU  DE  CHAUX. 
Oleum  Uni  cum  aqua  calcis.  Lat. 
Olio  di  lino  con  acqua  di  calce.  liai. 
Linseed  oil  with  water  lime.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  huile  de  lin  et  eau 
de  chaux  récente,  de  chaque  parties  égales. 
Agitez  bien  dans  une  fiole. 

Caractères.  Laiteuse,  opaque;  espèce  de  savon  : 
l'huile  se  sépare  un  peu  par  le  repos. 

Mode  de  prescript.  On  agite  et  on  en  baigne 
les  parties  affectées. 

Usage  externe.  Très-utile  dans  les  brûlures. 

HUILE  DE  NOIX. 

Voyez  Huile  d'amandes. 

HUILE  D'OLIVES. 
Oleum  olwarum.  Lat. 
Olio  di  olivo.  Itaî. 
Oil  of  olives.  Angl. 

Mode  de  préparât.  On  broyé  les  fruits  mûrs  de 
l'olivier  sous  une  meule  qui  tourne  verticalement  sur 
un  plan  horizontal  j  la  masse  qu'on  en  obtient ,  sou-r 
mise  à  la  presse  ,  donne  l'huile  d'olives. 


q 


366  H  U  ,1 

Caractères.  D'une  couleur  çitriije  ;  inodorç,  jn- 
sipide;  spécifiquement  plus  légère  que  l'eau,  ellç;^ç 
congèle  à  ,q.uelq,ues  degrés  au-dessous  de  ^ér^  tl^er- 
momèlre'de  Réaumur. 

Mode  de  prescript.  Seule,  combinée  à  d'autres 
mixtes ,  aux  émulsions  ,  etc. 

Vertus.  Invisquante  ,  calmante  ,  répluU^ 

Usage  interné.  Les  constipations  ,  les  douleurs 
rhumatismales  ,  les  vers ,  le  tétanôs  ,  le  trismus  , 
l'inflammation  des  reins  ;  dans  quelques  emppison- 
nemens.  , 

Usage  eoc ferrie.  Pans  lç,Cas  de  morsure  des  scor- 
pions ,  de  piq(ire  des  frelons ,  des  guêpes ,  du  mous- 
tique d'Amérique ,  des  sçingsues  vénéneuses  -,  contre 
les  brûlures,  les  douleurs  rhumatismales;  on  rajoute 
aux  clystères  émoUiens  et  piirgatifs;  injectée  ti,éd^.^ 
dans  les  resserremens  de  l'urètre  et  dans  la  forte 
ischurie.  (Ghigini.  ) 

Dose.  Depuis  depii-once  jusqu'à  deux  et  Quatre 
onces  pour  purgatii. 

Observations.  L'huile  d'olivè  a  été  aussi  i-ecom* 
mandée  dans  la  peste.  Baldwin,  consul  général  de 
S.  M.  Britannique  en  Egypte ,  l'a  trouvée  tT^s- 
utile  dans  cette  maladie  ,  et  l^es  observations  faites 
par  un  frère  récollet  de  Pavie  ,  qui  était  toujours 
dans  un  hôpital  de  pestiférés  en  Egypte,  prouvèrent 
ses  bev;reux  effets  eji  pare^i^lsycas.  .Q,welq^ies  personnes 
.assurent  peut-être , î^,Vie.c^^rDp, de  bonne  i"oi ,  que  l'I^uile 
d'olive  a  contre  la  peste  une  VîCrJiu  Spécifique ,  comme 
le  quinquina  .çpntre  le^  lf\èv>res  perniçiQiLses.  Qn  dit 


HUI  367' 

que  l'huile  est,  parmi  les  susbtances  qu'on  trouve  dans 
les  lazarets  ,  celle  qui  ne  reçoit  ni  ne  communique  la 
matière  de  la  peste.  Les  corps  mêmes  qui  se  chargent 
facilement  du  principe  contagieux,  comme  la  laine  ^ 
le  cuir  ,  les  peaux ,  ne  s'infectent  plus  s'ils  sont  im- 
prégnés d'huile  d'olive.  Baldwin  observe  encore  que 
les  porteurs  d'huiles  ne  sont  jamais  infectés  de  la 
contagion  ,  attendu  que  leurs  vetemens  et  leur  peau 
sont  constamment  imprégnés  d'huile. 

iftjILE  DE  RICIN. 
Oleum  ricini.  Lat. 
Olio  di  ricino.  Ital. 
Castor  oil.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Comme  l'huile  d'amandes  , 
en  ayant  seulement  l'attention  d'enlever  auparavant 
l'écorce  externe. 

Caractères.  D'une  couleur  blanche  ;  un  peu  plus 
dense  que  l'huile  d'olive ,  à  1 5°  -|-  o  j  inodore  ,  douce,  / 
transparente ,  et  plus  miscible  à  l'eau  que  l'huile 
d'olives  (i).  * 

Mode  de  prescript.  Seule  ,  ou  avec  le  mucilage 
de  gomme  arabique ,  et  puis  mêlée  à  la  décoction  de 
guimauve  ou  à  la  décoction  d'orge,  etc.  Par  exemple: 

Huile  de  ricin  trois  onces. 

Mucilage  de  gomme  arabique,    une  once. 

Mêlez  en  y  ajoutant  dix-huit  onçes  de  décoction, 
de  guimauve.  (Franck,  ) 


(i)  Un  des  caractères  les  plus  tranchés  de  l'huile  de  ricin  et  qui  lui  est 
particulier,  est  la  solubilité  dans  l'alcohol  en  taute  proportion.  J'aiiodi- 
que  ce  moyen  pour  reconnaître  la  sophistication  de  ce  médicament,  Voy. 
le  Bulletin  de  Pharmaoie  ,  1"  année. 


368  H  U I 

Vertus,  Purgatif  doux,  anthelminlhiqiffi^»! 

Usage.  Dans  les  constipations  ;  contre  les  veM 
(Odier);  le  ténia  (Mazzi)^  les  coliques,  sur-tout 
contre  celles  qui  proviennent  de  quelque  sel  à  base  ' 
de  plomb  j  dans  la  népliritique  ^  contre  les  douleurs 
causées  par  des  ascarides.  (  Cirtt_lo.  ) 

Dose.  Depuis  deux  drachmes  jusqu'à  trois  onces, 
ou  bien  une  cuillerée  à  bouche  ,  toutes  les  heures 
jusqu'à  ce  qu'elle  produise  une  évacuation. 

HUILE  SULFURÉE. 
Baume  de  soufhe.  v.  s. 
Oleum  sulfaratum.  Lat. 
Olio  solfurato.  Ital. 
Sulphurelted  oil.  AngL 

Mode  de  préparât.  Prenez  ; 

Huile  d'olive  ,  quatre  onces. 

Soufre  sublinié  ,    .     .     .     .  demi-once. 
Chauffez  l'huile  dans  un  vaisseau  de  fer  (i),  et 
ajoutez-y  ensuite  peu  à  peu  le  soufre. 

Caractères.  D'une  couleur  jaune,  légèrement  odo- 
rante, dense.  Le  soufre  s'en  sépare  avec  le  tems, 
et  quelquefois  il  cristallise. 

Vertus.  Un  peu  acre  ,  irritante. 

Usage.  Elle  était  autrefois  recommandée  dans 
quelques  maladies  de  poitrine^  mais  il  reste  à  savoir 
si  c'est  aVec  raison  qu'elle  est  à  présent  tombée  en 
désuétude. 

Observations .  Si  à  dix  onces  d'huile  sulfurée  ,  on 

.  .  '  -  '   ,  

(i)  Un  vaisseau  de  verre  me  par^t  plus  convenable.  (P.) 


HUI  369 

ajoute  cjiiatre  scrupules  de  camphre  divisé,  on  obtient 
V huile  de  soufre  camphrée^  déjà  connue  sous  le 
nom  de  baume  de  soufre ,  également  peu  usité 
aujourd'hui. 

HUILE  SULFURÉE  CAMPHRÉE. 
IToyez  Huile  sulfurée. 

HUILE  PYROGÉNÉE  (i). 
Huile  EMPYREUMATiQUE.  (v.  s.) 
Oleum  pyrogenatum.  Lat; 
Ecpireleo.  Ital. 
Pyrôgén  oil.  Angî. 

Sous  le  nom  à! huile  pyrogéné  (  épyrèle  )  ,  nous 
avons  compris ,  selon  notre  réforme  de  nomencla- 
ture chimique,  les  substances  huileuses  qui  se  forment 
dans  les  corps  par  le  moyen  du  feu.  Ainsi,  par  exem- 
ple ,  l'huile  pyrogénée  (épyrèle  )  de  succjn  a  été  jus- 
qu'ici connue  sous  le  nom  ^huile  de  succin  ;  mais 
le  succin  ne  contient  réellement  aucune  huile  j  c'est 
une  huile  de  nouvelle  composition  qui  se  forme 
par  le  moyen  du  feu  pendant  la  distillation.  Ainsi  , 
le  bois  ,  la  corne  de  cerf,  diverses  substances  vé- 
gétales et  animales  ,  sans  contenir  aucune  huile ,  en 
produisent  lorsqu'elles  sont  soumises  à  la  distillation 
par  Uile  forte  chaleur.  Ces  huiles  sont  donc  pjro- 
gênées  (  epyrelei  )  ,  c'est-à-dire  ,  formées   par  le 
moyen  du  feu  dans  les  substances  qui  les  fournissent. 


(i)  Le  TraduQteur  a  substitué  au  mot  épjrèle  adopté  par  l'Autëur,  cèlui 
d'huile  pyrogénée ,  proposé  par  M.  CHaussier  ,  comme  plus  conforme  au 
génie  de  notre  langue  et  au  système  de  nomenclature  adoptée  par  lé» 
ehimistes  français.  (P.) 

I.  24 


370  H  U  ï 

La  dénomination  de  pjrogénée  (  épyrèlfe  )  indique 
donc  le  moyen  avec  lequel  on  obtient  xîes  iiuîles. 

tolLE  mOGÉNÉE^  DË  CORNE  Dfe  tt^  REC- 
TIFIÉE. 
Huile  animale  de  Dippel.  v.  s. 
Oleum  pyrogenetum  cornu  cervi  reciificatum,  Lat. 
Ecpireleo  di  corno  di  cervo  rettificato.  liai. 
Rectified  pyrogen  cil  of  liarts-horn.  AngL 

Mode  de  -préparent.  Prenez  de  l^hnilè  ol)tenue 
par  la  distillation  de  la  liqûenr  yolatile  de  corne  de 
cerf,  deux  livres^  ajoutez-y  quatre  livres  d'eaw  ,  et 
distillez-en  une  livre  à  un  feu  doux. 

Caractères.  'Limpide,  tenue ,  Sans  côSuliëur,  'onc- 
tueuse au  toucher;  d'une  odeur  pénétrante,-  d'une 
saveur  amère ,  non  désagréable;  inflamtna'M'e ,  «te. 

Mode  de  prescript.  Avec  l'eati  bu  lie^  ihï^es 
aqueux  ,  avec  les  liqueurs  Vineuses,  avec  lé^^iellës 
on  l'agite  chaque  fois  '<jti'on  doit  en  prendre  ;  aVec 
le  sucre  ,  etc. 

ertiis.  Excit'àiitè  ,  'îà^^?)uj)issante. 

Usage.  Les  conVtilsions  àsïthéniqués  ,  l'epîlepsie 
chronique  ;  les  fièvres  intermittentes. 

'Observations.  Cette  huile  était  connue  sous  le  nom 
è^huile  animale  de  Dippel.  Lorsque ,  par  des  distil- 
lations répétées ,  on  l'a  obtenue  très-limpide ,  on  la 
conserve  dans  des  flacons  bien  bouchés  et  recouverts 
de  papier  noir ,  elle  est  sujette  à  se  colorer  et  à  déve- 
nir fétide  par  son  exposition  à  la  lumière  ou  a 
l'air.  Il  est  bien  difficile  de  la  priver  entièrement 
d'ammoniaque. 

*  L'huile  de  corne  de  cerf  la  mieux  rectifiée,  peut  être 


HTJÏ  371 

considérée  comme  un  véritable  savon  à  base  d'ammo- 
niac[ue ,  soluble  dans  l'eau  ,  clans  la  proportion  d'environ 
dix  gouttes  sur  une  once.  (P.) 

HUILE  PYROGÉNÉE  DE  SUCCIN  AMMONIACALE. 
Voyez  Ammoniaque  succinée. 

HUILE  PYROGÉNÉE  DE  SUCCIN  RECTIFIÉE. 
Huile  de  buccin  rectifiée,  v.  s. 
Olcum  pyrogenatum  succini  rectijicatum.  Lat." 
Ecpireleo  di  succino  reltificato.  Ital. 
Rectified  pyrogenaLed  oil  of  amber.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Remplissez  une  cornue  à  moi^ 
ti-é  d'un  mélange  fait  atec  parties  égales  en  poids  de 
succin pur  concassé  et  de  sable;  adaptez-y  un  ample 
récipient  et  distillez  au  bain'  de  sable.  Séparez  dô 
Tacide  succinique  l'huile  que  vous  obtiendrez  dans 
cette  opération,  et  rectifiez  cette  liuile  en  la  distillant 
de  nouveau  au  bain  de  cendré.  ij" 

Caractères.  Couleur  jaune  ou  orangée;  odeur 
d'huile  pyrogénée  (  épyrèle  )  ;  consistance  huileuse  , 
légère  ,  d'une  pesanteur  spécifique  inférieure  à  celle 
de  l'eau. 

Mode  de  prescript.  -Gomihinée  à  divers  mixtes  , 
à  l'ammoniaque. 

Vertus.  Chaude  ,  stimulante  ,  résolutive,  mer\dne. 

Usage  interne.  La  goutte  ,les  affections  nerveuses, 
hystériques  ;  la  toux  convulsive. 

Usage  externe.  Les  tumeurs  froides ,  la  paraly-* 
sie  ,  l'apoplexie  ,  l'épilepsie. 

Dose  {intérieurement).  Depuis  une  goutte  jus- 
V  qu'à  trente,  dans  un  véhicnle  con^venable. 


INF 


I. 

INFUSION. 
Jn/iisum.  Lat. 
Infuso.  Ital. 
Infusion.  Angî. 

Observations.  Les  substances  végétales  contenant 
des  principes  qui  se  communiquent  facilement  à  l'eau 
bouillante ,  servent  à  faire  les  infusions.  Ainsi  les 
fleurs  de  camomille ,  de  sureau ,  d'arnica ,  etc.  je- 
tées dans  l'eau  bouillante  ,  lui  communiquent  immé- 
diatement leur  arôme.  On  les  passe  et  on  les  admi- 
nistre ainsi  chaudes.  Les  infusions  ,  pour  la  plupart, 
ne  se  conservent  que  peu  de  tems;  c'est  pourquoi 
on  doit  les  préparer  extemporanément  au  besoin. 

La  quantité  des  substances  végétales  destinées  à 
faire  les  infusions  est  souvent  arbitraire  -,  mais  lors- 
qu'on a  affaire  à  des  substances  très-actives  ,  il  est 
prudent  d'en  préciser  les  proportions. 

Si  les  substances  qu'on  veut  infuser  sont  d'une 
texture  dure ,  comme  les  semences  aromatiques ,  les 
baies  sèches,  etc.  on  doit,  avant  de  les  soumettre  à 
l'action  de  l'eau  chaude ,  les  concasser  ou  les  pul- 
vériser, selon  le  besoin. 

INFUSION  D'AYA-PANA. 
Infusum  aya-panœ.  Lat. 
Infuso  di  aia-pana.  Ital. 
Infusion  of  aya-pana.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Versez  deux  livres  d'eau  bouil- 


INF  373 

lante  sur  six  feuilles  d'aya-pana,  décaniez  la  liqueur, 
et  faites  la  prendre. 

Caractères.  Transparente ,  d'une  odeur  agréable. 

Mode  de  prescript.  Seule,  ou  mêlée  à  d'autres 
niédicamens  liquides. 

Usage.  Dans  les  affections  scorbutiques  légères. 
(Alibert). 

INFUSION  DE  CACHOU. 

Infusum  mimosce  catechu.  Lat. 
Infuso  di  cato.  Ital. 
Infusion  of  catechu.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Extrait  de  cachou,    deux  drachmes  et  demie. 
"  Cannelle ,    .    .    .  demi-drachme. 

Eau  bouillante  ,   .    six  onces. 
Ajoutez  sirop  simple  ,  une  once ,  et  décantez  après 
quelques  minutes. 

Caractères.  D'une  couleur  obscure ,  d'une  odeur 
aromatique ,  d'une  saveur  âpre  astringente  ,  aroma- 
tique ,  douceâtre. 

N.  B.  Le  cachou  est  presque  tout  pur  tannin, 
c'est  pour  cela  que  les  médecins  ont  jugé  convenable 
d'y  ajouter  la  cannelle  et  le  sucre  pour  le  rendre 
agréable  au  palais  j  il  s'altère  facilement. 

Mode  de  prescript.  Seule ,  ou  associée  à  d'autres 
compositions. 

Vertus.  Très-astringente,  excitante. 

Usage.  Dans  les  diarrhées  asthéniques  j  dans  les 
flux  de  ventre  résultant  de  la  faiblesse  des  intestins. 


374  riNTP 

INFUSIÔN  DE  DIGITALE  POURPBÉE. 
J/ifusiim  digitalis  pw^ureœ.  Lyt. 
IiiL'uso  di  digitale  porporina.  liai. 
Inliision  of  foxglove.  Atigl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Feuilles  sèches  de  digitale  pour- 
prée ,  une  drachme. 

Eau  bouillante,  huit  onces. 

Alcohol  avec  la  cannelle  ,    .    une  once. 
Macérez  pendant  quatre  heures  ,  et  passez  ensuite 

(WlTHERING  ). 

Caractères.  D'une  odeur  et  d'uiie  saveur  aroma- 
tique j  légèrement  colorée. 

Mode  de  prescript.  Seule  ,  Ou  combinée  à  d'autres 
mixtes  aqueux. 

Vertus.  Anti-excitante,  débilitante,  diurétique. 

Usage.  Les  hydropisies  stJiéniques  {?) 

Dose.  Depuis  demi-once  jusqu'à  ime  once,  une 
ou  deux  fois  le  jour, 

INFUSION  DE  QUINQUINA. 
Injlisum  çinchonœ  officin.  Lat. 
Infuso  di  china.  Ital. 
Infusion  of  oinchona  barls.  Angl, 

Mode  de  préparât.  -  Prenez 
Ecorce  de  quinquina  pulvérisée,    une  once. 
Versez  dessus  ,  eau  bouillante ,    une  livre.  ' 
Couvrez  et  laissez'  en  repos  pendant  six  lieureS , 
décantez  la  liqueur  que  Vôiis  garderez  J)Our  l'usage. 
Autre  procédé  (Pharmacop.  de  Dubl.),  Prenez? 
Ecorce  de  quinquina  pulvérisée  ,   une  once. 
Mucilage  (  hydrate  )  de  gomme 
arabique  j    ,  .      •    \    .    •    •  deuxohces. 


INF  375 

Triturez  l'écorce  avec  le  mucilage  et  ajoutez-y  l'eau 
pendant  la  trituration.  Faites  macérer  pendant  vingt- 
quatre  heures  ,  et  décantez  la  liqueur  pure  pour 
l'usage.  On  la  prépare  extemporanément  toutes  les 
fois  qu'on  doit  y  avoir  recours. 

Caractères.  Odeur  de  quinquina ,  saveur  amère , 
astringente  ;  couleur  jaune ,  analogue  à  celle  de  la 
décoction  de  quinquina;  sujette  à  s'altérer  par  le 
contact  de  l'air. 

Mode  de  prescript.  Seule  ,  ou  combinée  avec 
l'eau  acidulé  d'acide  carbonique ,  si  elle  produisait 
le  vomissement  ;  aux  opiatiques ,  si  elle  purgeait  f 
aux  aromatiques ,  si  elle  causait  de  l'oppression. 

Vertus  du  quinquina. 

Usage.  Dans  les  cas  où  le  quinquina  est  indiqué, 
sur-tout  chez  les  sujets  dont  l'estomac  ne  peut  sup- 
porter le  quinquina  en  poudre. 

INFUSION  DE  RHUBARBE, 
Injusum  rhei  palmati.  Lat, 
Inf'uso  di  rabarbaro.  Ital. 
Infusion  of  rhubarb.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
RhuJjarbe  choisie  pulvérisée  ,  trois  onces. 
Versez  sur  la  poudre  eaubouil- 

laute,  deux  liv.  et  demie.  1 

Tenez  le  mélange  dans  un  vase  de  terre  pendant 
douze  heures,  et  passez. 

Caractères.  D'une  couleur  jaune-foncée  ;  d'un« 
saveur  amère  j  rougissant  avec  les  alcalis  et  avec  les 
terres  solubles. 


376  I N  F 

Mode  de  prescript.  Mêlée  aux  solutions  salines 
purgatives,  et  aux  mixtes  aqueux, 

ertus  de  la  rhubarbe. 

Usage.  Dans  les  constipations,  dans  la  dyssen- 
terie  par  diathèse  astliénique. 

Dose.  Depuis  demi-once  jusqu'à  deux. 

INFUSION  DE  ROSES. 
Infusum  rosœ  gallicœ.  Lat. 
InCuso  di  rose.  Ital. 
Infusion  of  roses.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Mettez  dans  un  vaisseau  con- 
venable, pétales  sèches  de  roses  rouges,  une  once. 
Eau  bouillante  ,  .    .    .    .     .    .  cinq  livres. 

Laissez  infuser  pendant  quatre  heures ,  versez-y 
une  drachme  d'acide  sulfuriquej  agitez,  puis  ajou- 
tez deux  onces  de  sucre  blanc. 

Caractères.  Légèrement  acidulé  ;  d'une  belle  cou- 
leur rouge  j  d'une  odeur  agréable  :  cette  infusion  se 
conserve  loncf-tems  sans  altération. 

o 

Mode  de  prescript.  On  la  prescrit  rarement  seule  : 
elle  est  destinée  le  plus  souvent  à  communiquer  une 
couleur  rouge  agréable  et  une  saveur  acidulé  aux 
boissons  aqueuses  ,  ou  à  servir  elle-même  de  véhi- 
cule à  des  médicamens  appropriés.  On  l'ajoute 
utilement  aux  gargarismes  et  aux  composés  astrin- 
^ensj  mais  il  ne  convient  pas  de  l'ajouter  aux  pré- 
parations de  quinquina  excitantes  ou  corroborantes^ 
atteTidu ,  que  l'acide  sulfurique  émousse  singulière- 
inent  leur  vertu, 

Vertus.  Légèrement  astringente;  désaltérante,  ra- 


INF  377 

fraîchissante  :  long-tems  continuée ,  elle  est  débili- 
tante. 

Usage.  Les  affections  sthéniques ,  sur-tout  dans 
les  flux. 

INFUSION  DE  SÉNÉ. 
Infusum  sennœ.  Lat. 
Infuso  di  senna.  ItaL 
Infusion  of  senna.  Angl.   

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Séné ,    .    .    .    .    /    .    .    six  drachmes. 

Gingembre  en  poudre  ,  .    .  demi-drachme. 

Eau  bouillante ,     ....    dix  onces. 
Laissez  en  macération  pendant  une  heure'  dans 
un  vase  couvert,  et  passez.  r;'  '  . 

N .  B.  Le  gingembre  qu'on  ajoute  sert  à  corriger 
les  qualités  du  séné  et  à  le  rendre  plus  agréable  au 
palais  et  à  l'estomac. 

Caractères.  D'une  saveur  et  d'une  odeur  légère- 
ment aromatique. 

Mode  de  prescript.  Seule,  réc'emment  préparée 
ou  combinée  à  d'autres  mixtures. 

Vertu.  Purgative. 

Usage.  Dans  la  constipaticMi-  " 

Dose.  Depuis  line  once  jusqu'à  'deux. 

Observations.  Le  docteur  Duncan  remarque  ju- 
dicieusement dans  sa  Pharmacopée  que  l'on  pourrait 
employer  plus  convenablement  une  drachme  et  de- 
mie de  séné ,  ou  deux  drachmes,  au  lieu,  de  la  quan- 
tité prescrite. 


378 


RER— LIQ 


K. 

KERMÈS  MINÉRAL. 

Voyez  OxiDE  d'antimoine  hydro-sulfuré  eouge. 


L. 

LAIT  D'AMANDES. 

Voyez  Emulsion  d'amandes. 

LAIT  VIRGINAL. 

V oyez  AxcoHOL  avec  le  benjoin. 

LAUDANUM  LIQUIDE. 
Voyez  Alcohol  avec  opium.  . 

LESSIVE  CAUSTIQUE. 

Voyez  Potasse  liquide. 

LIMAILLE  DE  FER  NON  ROUILLÉE. 
Voyez  Acier  pulvérisé. 

LIMONADE  MINÉRALE. 
Voyez  Acide  sulfUrique  pur. 

LINIMENT  RAFRAICHISSANT. 

Voyez  Cérat  de  blanc  de  baleine. 

LINIMENT  VOLATIL. 

Voyez  Huile  ammoniacale. 

LIQUEUR  ANODINE  MINÉRALE  D'HOFFMAN. 
Voyez  Alcohol  éthéré  par  l'acide  suxburique. 


LIQ  379 

LIQUEUR  ANODINE  NITREUSE. 

J^oyez  Alcohol  éthéré  par  l'acide  nitrique. 

LIQUEUR  FUMANTE  DE  BOYLE. 
Ployez  Sulfure  d'ammoniaque. 

LIQUEUR  PROBATOIRE. 

Ployez  Sulfure  de  chaux  arseniqué. 

LIQUEUR  DE  TERRE  FOLIÉE  DE  TARTRE. 
Voyez  AcÉTAïE  de  potasse. 


FIN  DU  TOME  PREMIER. 


% 
i 


^  T 


.l'i  .  . 


:.T  sa  aàijc-  ^ 


I 

I 


PHARMACOPÉE 

GÉNÉRALE. 


TOME  II. 


DE  L'IMPRIMERIE  DE  D.  COLAS. 


PHARMACOPÉE 

GÉNÉRALE 
A  L'USAGE  DES  PHARMACIENS 

ET  DES  MÉDECINS  MODERNES , 

ou 

DICTIONNAIRE  des  Préparations  pharmaceutico- 
médicales  simples  et  composées  les  plus  usitées  de  nos  jours, 
suivant  les  nouvelles  Théories  chimiques  et  médicales. 

Par  L.  V.  BRUGNATELLI, 

M(5decin  de  Pavie ,  Professeur  de  Chimie  générale  en  l'Université  de  cette 
ville  ,  de  l'Institut  national  d'Italie  ,  de  la  Société  italienne  ,  de  l'Aca- 
démie impériale  des  Sciences  ,  de  la  Société  d'Agriculture  de  Turin, et 
deia  plupart  des  Académies  et  Sociétés  savantes  de  l'Europe. 


Nisi  utile  est  quod^acimus f 
Stulta  est  gloria. 

PHiEDR. ,  lib.III ,  fab.  xvriT. 
OUVRAGE  TRADUIT  DE  L'ITALIEN,  AVEC  DES  NOTES, 

Par  L.  a.  PLANCHE, 

Pharmacien ,  Membre  de  l'ancien  Collège  et  de  la  Société  de  Pharmncîe  de  t'arîs,  de 
la  Société  de  Médecine  ,  et  de  la  Société  médicale  d'Emidation  ;  associé  coires- 
pondant  de  la  Société  de  Médecine  de  l'Eure  et  de  celle  de  Pharmacie  de  Lyon, 

TOME  SECOND, 


A  PARIS, 

CHEZ  D.  COLAS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE, 

Rue  du  Vieux- Colombier  ,  n"  26  ,  Faubourg  St-Geriuaia, 


181I, 


TABLE  SOMMAIRE 

DES  ARTICLES 

CONTENUS  DANS  LE  DEUXIÈME  VOLUME. 


Préparations  et  Compositions  pharma- 


ceutiq 


ues. 


I 


Articles  omis  dans  la  Traduction  198 

Appendice.    •    .    .    •    •    •  ^^7 

Table,  posologique.     .    .    •  ^    •    •    •  .261 
Sjnonjmie  des  nomenclatures  modernes.    .  275 
Tableau  de  la  force  des  acides  indiquée  par 
-la  pesanteur  spécifique  à  V aréomètre  de 
Baumé.     .  .    .         .     .    -    •  291 

Tableau  des  sels  qui  ne  pewent  se  trouver 
ensemble.   '  .    .  ^   .  29^ 

Exemples  de  décompositions  réciproques  dans 
les  sels  alcalins  et  terreux  295 

Table  exprimant  les  quantités  d'acide  sul- 
furique  à  66°  contenus  dans  des  mélajiges 
d'eau ,  et  de  cet  acide  à  divers  degrés  à 
l'aréomètre  j  avec  la  pesanteur  spécifique 
de  ces  mêmes  mélanges  ,  par  M.  Vauquelin .  Soi 

Table  de  solubilité  des  graisses  dans  l'alcohol 
et  Véther  suif urique ,  par  P.  F.  G.  Boullaj.  3o2 

Table  de  solubilité  des  huiles  fixes  fluides 
dans  l'alcohol  rectifié  à  40°  de  l'aréomètre 
de  Baumé ,  par  L.  A.  Planche  3o5 


Table  de  solubilité  des  huiles fixes fluides  dans 
l'éther  acétique ,  par  fj,  A.  Planche.     .     .  3o4 

Tableau  des  substances  métalliques  et  princi- 
paux caractères  desmétaux  les  plus  connus.  3o5 

Tableau  des  températures  auxquelles  se  mani- 
festent les  plus  importans  phénomènes  chi- 
miques ^  suivant  le  thermomètre  deRéaumur, 
le  centigrade  et  celui  de  Wegwood.     .    .  309 

Table  de  la  quantité  approximative  d'eau 
nécessaire  à  la  solution  de  quelques  sels 
terreux  et  alcalins   .  .521 

Description  d'un  nouvel  alambic  ,  d'un  ser- 
pentin à  boule ,  d'un  condensateur  à  cj- 
lindre y  etc  325 

Description  et  usage  de  l'appareil  de  com- 
pression pour  la  préparation,  des  eaux  miné- 
.  raies  acidulés.     .    .    \    .    .    .    .    •    .  329 

Jlppareil  pour  dégager  l'acide  carbonique.  .  332 

Description  et  usage  d'un  réservoir  à  gaz  appli- 
cable à  la  préparation  des  eaux  minérales. 

Descriptioîi  d'un  appareil  pour  le  carbonate 
d'ammoniaque  33^ 

Description  d'un  appareil  pour  l'éther  sulfu- 
rique.   .    .     .     ,     .     .     .     •    .    .    .     •  SSq 

Description  d'un  entonnoir  à  double  robinet 
de  M.  Boullaj ,  employé  à  la  préparation 
de  l'éther  phosphorique  ,  à  celle  de  l'éther 
sulfurique^  etc  34o 


PHARMACOPÉE 

GÉNÉRALE. 


m: 

MAGISTÈRE  DE  BISMUTH. 

Voyez  OxiDE  BLANC  DE  MSMT7TH. 

MAGISTÈRE  DE  CAMPHRE. 
T^oyez  Camphre  purifié. 

MAGISTÈRE  DE  SOUFRE. 
"  Voyez  Soufre  précipité. 

MAGNÉSIE. 

Voyez  Carbonaîe  de  magnésie. 

MAGNÉSIE  CALCINÉE. 
Magnesia  usta.  Lat. 
Magnesia  calcinata.  Ital. 
Calcined  magnesia.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  du  carbonate  de  ma^ 
gnésie  obtenu  de  la  décomposition  du  sulfate  de 
magnésie;  faites-le  calciner  dans  un  creuset,  à  une 
chaleur  rouge  pendant  l'espace  d'une  heure  (i)  ;  lais- 
sez refroidir  et  gardez  dans  des  bocaux  exactement 
bouchés. 


(i)  Ce  tems  est  insuffisant  pour  priver  entièrement  la  magnésie 
d'acide  carbonique  3  il  faut  au  moitjs  trojis  heures  d'ua  feu  bien 
soutenu.  (P.) 

II.  I 


2  M  A  L 

Caractères.  Blanche,  légère  ,  insipide,  insolu])le 
dans  l'eau  •  privée  d'eau  et  d'acide  carbonique  j  ver- 
dissant légèrement  quelques  teintures  bleues  végé- 
tales j  phosphorescente  lorsqu'on  l'a  mise  dans  une 
capsule  de  fer  chaude  et  non  rouge.  La  magnésie 
perd  les  de  son  poids  par  la  calcinaiion ,  suivant 
Black. 

Mode  de  prescript.  En  poudre  ;  seule  ,  ou  mêlée 
à  quelques  aromatiques  agréables  avec  un  oleo-sac- 
charum,  ou  bien  à  des  substances  amères.  Quand  il 
y  a  faiblesse,  on  boit,  par- dessus,  de  l'eau  de 
menthe  poivrée. 

Vertus.  Anti-acide ,  absorbant  l'acide  du  suc  gas- 
trique et  l'acide  carbonique  gazeux ,  et  ensuite  jDur- 
gative. 

Usage.  L'acidité  de  l'estomac;  la  cardialgie;  les 
tranchées  et  les  convulsions  causées  par  des  saburres 
acides  ;  dans  les  coliques  qui  reconnaissent  pour 
cause  une  surabondance  d'acide  carbonique. 

Dose.  Depuis  douze  grains  jusqu'à  demi-once. 

Administration  de  la  magnésie  Yoj.  Carbonate 

DE  MAGNÉSIE. 

MALATE  DE  FER. 

Teinture  de  mars  pommée,  v.  s. 
Mçilas  ferr  '\.  Lat. 
Ossipomiato  di  fçrro.  liai. 
Pomiate  of  iron.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Sur  une  once  de  limaille  do 
fer  puf  versez  trois  onces  de  suc  de  coings  acerbes  ; 
faites  digérer  pendant  quelques  jours  ,  et  décantez 
la  liqueur.  Ajoutez  de  nouveau  suc  à  la  limaille  ,  et 


MER  ^ 

répétez  cette  opération  jusqu'à  ce  que  le  fer  soit 
dissous. Réunissez  les  liqueurs,  filtrez  et  évaporez  en 
moyenne  consistance;  ajoutez  environ  une  sixième 
partie  d'alcohol ,  et  gardez  la  préparation  dans  un 
flacon  bouché. 

Caractères.  Couleur  noirâtre  ;  saveur  douce  styp- 
tique  ;  odeur  de  pomme  ;  il  ne  forme  pas  de  bleu  de 
Prusse  avec  le  prussiate  de  potasse ,  mais  il  donne 
im  précipité  blanc  céleste  clair  qui  devient  bleu  avec 
l'acide  muriatique. 

Mode  de  prescript.  Mêlé  à  l'eau  ou  à  d'autres 
mixtes  liquides. 

Kertus.  Excitant ,  tonique. 

Usage.  Faiblesse  d'estomac  ;  l'hydropisie  astlié- 
îiique  j  la  chlorose  asthénique  ;  la  diarrhée  asthé- 
«ique;  l'hypocondrie;  les  vers;  la  cachexie. 

Dose.  Depuis  un  demi  -  scrupule  jusqu'à  deux 
drachmes  dans  vingt-quatre  heures. 

MERCURE  ACÉTATE, 
Voyez  Acétate  de  mercure. 

MERCURE  CORROSIF. 

Voyez  MURIATE  DE  MERCURE  SUROXIDÉ. 

MERCURE  DOUX. 

Voyez  MURIATE  de  mercure  doux,   MURIATE  OXIDULîS 
DE  MERCURE. 

MERCURE  GOMMEUX  DE  PLENCK. 

V oyez  Mucilage  de  .gomme  arabique  mercuriel. 

MERCURE  PRÉCIPITÉ  BLANC. 

Voyez  MURIATE  de  mercure  PRÉaPITÉ, 


4  MER 

MERCURE  PRÉCIPITÉ  ROUGE. 

Voyez  OxiDE  DE  MERCURE  ROUGE  PAR  l'ACIDE  NITRIQUË. 

MERCURE  PURIFIÉ. 

Hydrargyrum  purijîcaium.  Lat. 
Mercurio  depurato.  liai. 
Purified  quick  silver.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  mercure  du  commerce 
ce  que  vous  voudrez j  distillez  dans  une  cornue  de 
grès  au  feu  de  réverbère ,  et  recevez  le  mercure  dans 
un  récipient  plein  d'eau.  La  distillation  achevée,  dé- 
cantez l'eau ,  séchez  le  mercure ,  et  gardez-le  dans 
un  flacon  de  cristal  bien  bouché. 

Caractères.  Métal  liquide  d'un  brillant  argentin  i 
entièrement  volatil  et  bouillant  au  feu  ;  divisible  en 
globules  très-déliés  ;  solidifiable  à  trente-deux  degr.  ; 
cristallisable  ;  demi-ductile  j  phosphorescent  dans  les 
tubes  barométriques  j  ne  mouille  pas  les  mains  ;  se 
combine  facilement  au  thermoxigène ,  dont  il  peut 
se  charger  en  diverses  proportions  ;  il  décompose 
l'acide  nitrique  à  froid  en  s'oxidant  (  thermoxi- 
dant ),  etc. 

Usage.  Le  mercure  distillé  non  -  seulement  sert 
aux  expériences  ,  mais  encore  à  toutes  les  préparations 
mercurielles. 

Observations.  La  méthode  de  purifier  le  mercure 
èn  le  faisant  passer  par  une  peau  de  chamois  n'est 
pas  aussi  convenable  que  la  distillation.  Le  mercure 
qu'on  obtient  par  la  décomposition  sulfure  rouge 
de  mercure  3  ou  cinabre,  est  aussi  très -bon  pour 
les  préparations  mercurielles. 


MIE  5 

MERCURE  SOLUBLE. 

Voyez  OxiDE  gris  de  mercure. 

MERCURE  SUBLIMÉ  CORROSIF. 

Voyez  MURIATE  DE  MERCURE  SUROXIDÉ. 

MIEL  ACÉTATE. 
Voyez  OxiMEi. 

MIEL  AVEC  L'ACÉTATE  DE  CUIVRE. 
Onguent  jegyptiac.  v.  s.. 
Mel  cum  acetato  cupri.  Lat. 
Miele  con  ossiacetato  di  rame.  Itah 
Honey  with  acétate  of  copper.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Acétate  de  cuivre  pulvérisé.    .    une  once  (i). 

Vinaigre  pur  six  onces. 

MieL    \  seize  onces. 

Faites  chauffer ,  et  évaporer  le  tout  en  moyenne  con-^ 
sistance. 

Caractères.  Couleur  rouge-brune  j  saveur  dou- 
ceâtre, et  ensuite  métallique  j  d'une  odeur  forte  d'a- 
cide acétique  concentré. 

Usage  externe.  Pour  déterger  les  ulcères  et  dé- 
truire les  cliairs  fongueuses. 

Observations.  Cette  préparation  est  aujourd'hui 
réservée  à  la  médecine  vétérinaire.  La  couleur  rouge, 
sous  laquelle  elle  se  manifeste ,  provient  de  l'oxidç 
de  cuivre  mis  en  liberté  dans  l'opération.  Je  sais  que 
quelques  pharmaciens  profitant  de  ces  caractères  fa- 
briquent cette  préparation  avec  l'oxidebrun  de  cuivre 
obtenu  de  la  décomposition  de  l'acétate  de  cuivre  , 


(i)  On  emploie  le  plus  ordinairement  dans  cette  composition  Toside 
vert  de  cuivre  (  yert-de-gris.)  (P.) 


G  MIE 

avec  le  vinaigre  ordlnàire  et  le  mièl.  Il  est  certain 
cependant  que  dans  ses  effets ,  la  préparation  faite 
de  cette  manière ,  ne  rèssenlMe  pas  à  celle  obtenue 
avec  l'acétate  de  cuivre,  sans  doute  pàrcè  qiiè  l'acide 
acétique  qui  se  sépare  du  sel  est  beaucoup  plus  con- 
centré que  celui  qu'on  y  ajoute. 

MIEL  DÉSPUMÉ. 

Mel  despwnatum.  Lat. 
Miele  schiumato  Ital. 
Clarified  honey.  Ahgï. 

Mode  de  préparât.  Chauffez  iin  mèiarïge  d'une 
livre  et  demie  de  mièl  avéC  uiie  li^ré  d'éati , 
jusqu'à  l^resque  -  ébuUitioii  ;  ajoutez  du  blanc  d'œuf 
battu.  Qiiànd  la  matiète  est  coagiilée,  ébiiiiièz  ou 
passez  à  travers  un  drap  de'  laine ,  et  rapprochez  avec 
précaution  jusqu'à  la  consistance  d'un  sirop  un  peu 
liquide.  Une  plus  grande  concentration  au  feû  pour- 
rait être  îiiiisible. 

Autre  procédé.  Prenez  miel  eçumé  avec  le  blanc 
d'œuf  et  encore  liquide  ,  cliauffez-le  doucement  ; 
jetez  dedans  de  la  poudre  de  coquille  d'huître,  avec 
un  tiers  de  son  poids  dé  poudre  de  charbon,  tant 
qu'il  y  aura  efTerves'cence  ;  retirez  eiisuitè  le  vase  du 
feu ,  enlevez  l'écume ,  passez  le  miel ,  et  evaporez-le 
en  coiisistahce  'dè  sirop. 

Caractères.  De  moyenne  consistance  ^  doux  , 
agréable  5  l'odeur  varie  suivant  la  qualité  de  l'huile 
aromatique  que  les  abeilles  recueillent  sur  les  fleurs. 
Il  existe  en  Asie  et  dans  la  Crimée  des  miels  em- 
poisonnés ,  recueillis  par  les  abeilles  sur  des  plantes 
vénéneuses. 


MIE  *j 

Mode  de  prescript.  Seul  oit  dissons  dans  l'eau 
simple  ,  ou  dans  des  composés  aqueux.  Mêlé  avec 
la  farine  ,  on  en  fait  des  emplâtres  pour  l'usage 
externe. 

Vertus.  Détersif ,  stimulant  ,  purgatif ,  nour- 
rissant. 

Usage  externe.  Les  apbihes  j  les  ulcérations  ^  les 
furoncles  j  les  tumeurs  ;  l'angine  (  en  forme  de  gar- 
garisme) :  on  l'ajoute  aussi  aux  lavemens  purgatifs. 

Dose.  Depuis  une  oncè  jusqu'à  trois  (dans  les 
cl  j  stères), 

Observations.  Dans  les  procédés  indiqués ,  on 
a  en  vue  de  dépurer  le  miel  non-seulement  de  la 
substance  muqueuse ,  albumineuse  ,  qu'il  Contient  ^ 
et -de  la  cire  qui,  par  la  forte  pression  qu'on  fait 
éprouver  aux  alvéoles ,  se  mêle  avec  le  miel  ,  mais 
encore  d'un  acide  libre  qui  ordinairement  se  trouve 
en  combinaison  avec  le  sucre  et  avec  le  mucilage 
(  hydrate-gommeux  ).  Le  miel  ainsi  dépuré  se  ràp- 
proclie,  par  ses  caractères ,  du  sirop  de  sucre.  On 
pourrait  prescrire  quelquefois  ce  sirop  dans  lés  cas 
où  le  miel  a  été  recommandé  et  reconnu  de  quelque 
avantage  j  comme  dans  la  constipation  à  titre  de 
purgatif,  dans  l'asthme,  et  dans  les  affections  asth- 
matiques ,  et  contre  les  vers.  Oii  a  vu  souvent  le  miel 
non  dépuré  employé  intérieurement  produire  la  car- 
dialgie  et  des  tranchées.  On  peut  siibstituer  le  miel 
despumé  au  sirop  simple. 


8 


MIE 


MIELS  MÉDICINAUX. 

D'après  ce  qu'on  a  vu ,  le  sucre  étant  le  principal 
élément  du  miel ,  on  préfère ,  dans  quelques  cas , 
rendre  médicamenteux  les  sirops  plutôt  que  le  mîel. 
Cependant  quelques  miels  médicinaux  sont  assez  en 
usage,  et  souvent  prescrits  par  les  praticiens.  Le 
miel  despumé  est  celui  qu'on  devra  employer  comme 
înédicameni.  Voyez  Mi]^  despumé. 

MIEL  ROSAT.  * 
Mel  rosatam.  Lat, 
Miele  rosato.  Ital. 
Honey  of  rose.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Pétales  de  roses  rouges  séchées 

(  rosa  gallica  )  une  livre. 

Eau  bouillante  quatre  liv. 

Laissez  les  roses  en  macération  pendant  six  heures , 
passez  et  ensuite  ajoutez  : 

Miel  pur  cinq  livres. 

Faites  bouillir  jusqu'à  la  consistance  de  sirop. 

Caractères.  Saveur  douce  ,  miellée  ;  odeur  de 
roses. 

Mode  de  prescript.  Seul  ou  dissous  dans  l'eau 
simple  ou  aromatique  j  dans  quelques  cas  on  l'ajoute 
h:  l'acide  sulfurique  ou  à  l'acide  murialique  étendu. 
On  le  prescrit  sous  forme  de  gargarisme^  on  l'era-î 
ploie  rarement  en  cly stère. 

Vertus.  Détersif,  astringent. 

Usa^e  eocterne.  Pour  déterger  les  aphtlies ,  les 


MIX  g 

ulcérations ,  sur-iout  celles  des  gencives  et  du  palais  ; 
pour  injecter  l'intérieur  des  fistules  j  pour  gargariser 
dans  quelques  angines. 

MINIUM. 

ployez  OxiDE  rouge  de  plomb. 

MIXTURES. 

La  dénomination  de  mixture ou  mélange ,  in- 
dique assez  la  complication  des  substances  médica- 
menteuses, et  les  mélanges  qu'on  pourrait  désigner 
ainsi  sont  extrêmement  nombreux  ;  mais  nous  rap- 
porterons seulement  le  petit  nombre  de  ceux  qui  sont 
encore  indiqués  dans  les  pharmacopées  les  plus  mo- 
dernes, sous  ce  titre.  On  peut  en  compter  principale- 
ment trois  ,  la  mixture  camphrée ,  la  mixture  mus- 
quée ^  et  la  mixture  frigorifique  idLÏlç.  avec  la  solution 
simultanée  de  quelques  sels. 

MIXTURE  CAMPHRÉE. 
Mixtura  camphoraia.  Lat. 
Mistura  canforata.  Itaî. 
Campliorated  mixture.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Prenez  ; 

Camphre  une  drachme. 

Agitez  avec  un  peu  d'alcoliol  dans  un  mortier  de 
verre  pour  le  ramollir  et  le  rendre  plus  soluble  \ 
ajoutez  ensuite  : 

Sucre  fin  une  demi-once. 

en  continuant  d'agiter  ,  et  enfin  ajoutez  graduelle- 
ment :  Eau  quatre  livres. 

Cette  mixture  se  fait  extemporanémeni. 


îo  M IX 

Caractères.  Un  peu  laiteuse;  d'iihé  odëùr  ^ôrte  dé 
Camphre  ;  d'une  saveur  doucé  ^  puis  amère ,  piquaiite 
comme  celle  du  camphre. 

Mode  de  prescript.  Seule  ou  combinée  à  d'autres 
préparations  excitantes. 

y ertu  et  usage.  Gomme  ceux  de  l'eau  camphrée. 
Voyez  Eau  camphrée. 

Dose.  Une  cuillerée  à  bouche  toutes  les  trois  ou 
«juatre  heures ,  dans  le  typhus, 

mXTURË  FRIGORIFIQUE. 
Mixtura  Jrigorijîca.  Lat. 
Mistiira  frigorifica.  Ital. 
Freezing  mixture.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Muriate  d'ammoniaque    .    .    .    une  once. 
Mêlez  avec  nitrate  de  potasse.     .     .    deux  onces. 
Jetez  le  mélange  pulvérisé  dans  deux  livres  d'eau 
de  puits  acidulée  avec  l'acide  acétique ,  et  agitez. 

Mode  de  prescript.  Se  prescrit  extérieurement, 
et  s'emploie  tandis  que  les  sels  se  dissolvent  et  que 
la  solution  est  très-fioide;  on  l'applique  avec  une 
éponge  ou  avec  un  drap  trempé  dedans.  On  l'étend 
avec  d'autres  eaux  à  zéro  température  ^  ou  même 
à  quelques  degrés  au-dessous  ,  au  choix  du 
médecin  ,  quand  on  la  fait  prendre  sous  forme  de 
cljstère. 

Vertus.  Débilitante,  réfrigérante  ,  détersive. 

Usage.  Les  palpitations  du  cœurj  la  frénésie;  la 
manie  ;  les  coups ,  les  contusions  à  la  tête  ;  les  her- 
nies étranglées;  la  tjmpanite  sthénique ;  les  tumeurs 


MUR  ir 

inflammatoires,  et  leà  côntiisitiils  déstestîcùles  ;  la  cé- 
phalalgie ;  riiydrocèle  ;  les  phimosis  et  paraphimosis  ; 
\ëè  tumeurs  des  mattielles  produites  par  le  lait;  les 
tumeurs  glanduleuses  j  les  tumeurs  hémorrhoïdales  j 
les  entorses  j  les  contusions  5  les  vers  ;  la  teigne. 

MIXTURE  MUSQtÊE. 
Mixiùj;a  e  moscho.  Lat. 
Mistura  moscata.  Itaî. 
Musk  mixtiure.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Musc  deiix  scrupules. 

Potidrfe  de  somme  arabique.  7 -k    ^  1  t 

^         >  De  chaq.  une  cirach. 
Sucre  fin  3 

Agitez  dans  un  mortier  de  verre  le  musc  avec  la 

poudre  ,  puis  ajoutez  : 

Eau  de  roses  six  onces. 

Caractères.  Uii  peu  laiteuse;  d'une  odeur  agréable 
de  musc  et  de  roses;  d'une  saveur  douce,  piquante. 

Mode  de  prescript.  Seule  ou  mêlée  à  d'autres 
boissons. 

Vertus.  Excitant^,  èt  auttés  vèrilts  du  musc. 

Usage.  Dans  les  maladies  àsthéniques  ;  dans  les 
fièvres  typhoïdes. 

Dose.  Depuis  une  once  jusqu'à  une  once  et 
demie. 

MURIATE  D'AMMONIAQUE  PURIFIÉ. 
Sel  ammoniac,  v.  s. 
Marias  ammoniœ  purificatum.  Lat. 
Ossiniurialo  d'amnioniaca  depurato.  Ital. 
Purified  muriale  of  ammonia.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  dissoudre  du  muriate 


12  MUR 

d'ammoniaque  du  commerce  dans  suffisante  quan- 
tité d'eau  ;  filtrez  la  solution ,  évaporez  et  faites  cris- 
talliser :  conservez  le  sel  concret  ou  cristallisé  dans 
des  vases  clos  (i). 

On  peut  avoir  le  muriate  d'ammoniaque  pur  par 
la  simple  sublimation  de  ce  sel  du  commerce. 

Caractères.  Blanc,  sale,  acre,  piquant  j  cristal- 
lisable  en  aiguilles  prismatiques  très-fmes ,  élastiques, 
compressibles  j  volatil  au  feuj  soluble  dans  trois 
fois  son  poids  d'eau  froide  et  dans  son  poids  égal 
d'eau  bouillante  j  décomposable ,  sur-tout  à  chaud , 
avec  la  potasse  ,  avec  la  soude  ,  et  avec  les  terres 
solubles. 

Mode  de  prescript.  Dissous  dans  l*eau  ,  ou  dans 
les  mélanges  aqueux,-  co/zcre^j pulvérisé,  mêlé  à  quel- 
ques poudres  aromatiques  et  au  quinquina  ;  en  cas 
de  vers ,  on  l'unit  à  la  rhubarbe  ,  à  l'aloës ,  etc, 
(Block)' 

Vertus.  Anti-excitant ,  résolutif ,  débilitant  le 
système  lymphatique ,  anthelminthique. 

-  Usage  interne.  Dans  les  fièvres  intermittentes 
avec  diathèse  sthénique  ;  dans  les  maladies  catar- 
rhales  sthéniques  ;  dans  les  diarrhées  ;  dans  les  obs- 
tructions utérines  ;  dans  les  chloroses  et  dans  les 


(l)  La  plus  grande  partie  du  muriate  d'ammoniaque  du  commerce  est 
aujourd'hui  préparé  en  France;  il  est  toujours  avec  excès  d'acide,  suivant 
la  remarque  de  M.  Dizé,  ou  bien  il  contient  du  sulfate  d'ammoniaqu» 
non  décomposé.  En  conséquence ,  ce  chimiste  propose  de  saturer  l'ex- 
cbs  d'acide  par  l'ammoniaque,  et  de  décomposer  le  sulfate  ammoniacal 
par  le  muriate  de  chaui.  (P.  } 


MUR  i3 

ménorrîiagies  sthéniques  ;  contre  les  vers  intestinaux. 
(Block). 

Usase  externe.  Dissous  dans  l'eau ,  en  forme  de 
gargarisme  y  de  mélange  frigorifique  a^ec  le  nitre; 
de  clystère.  Vojez  Mixture  frigorifique. 

Dose  (  intérieurement).  Depuis  dix  grains  jusqu'à 
un  scrupule  ;  à  plus  haute  dose  il  devient  irritant , 
émélique  ou  purgatif. 

Préparations.  Muriate  d'ammoniaque  et  de  fer  ; 
mixture  frigorifique  ,  etc. 

MURIATE  D'AMMONIAQUE  ET  DE  FER. 
Fleurs  de  sel  ammoniac  martiales,,  v.  s. 
Murias  ammoniœ  et  ferri.  Lat. 
Ossimuriato  d'ammoniaca  e  di  ferro.  Ital. 
Muriate  of  ammonia  and  iron.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Dans  une  cucurbite  garnie 
de  son  chapiteau  (i),  comme  celle  de  la  fig.  i6  , 
mettez  une  livre  de  muriate  d'ammoniaque  mêlée 
à  deux  onces  de  limaille  de  fer;  chauffez  la  cucur- 
bite au  bain  de  sable  ,  et  vous  obtiendrez  un  sel 
sublimé  ,  qui  n'est  autre  chose  que  du  muriate  d'am- 
moniaque mêlé  de  muriate  de  fer. 

Autre  procédé  par  la  voie  humide.  Faites  dis- 
soudre : 

Muriate  d'ammoniaque  ,    deux  onces. 

Eau  distillée  ,    .    .    .    suffisante  quantité. 

Ajoutez  muriate  de  fer,    une  once. 


(i)  Les  vaisseaux  les  plus  commodes  pour  cette  sublimation,  et  en 
même  tems  les  plus  économiques  ,  sont  les  phiolps  à  médocines.  (P.^ 


ï4  MUR 

Mêlez  bien  ,  faites  évaporer  dans  un  vase  de  terre 
ou  de  verre  jusqu'à  sicciié. 

Caractères.  D'une  couleur  jaune-foncée;  d'une 
saveur  salée  ,  astringejite;  légèrement  déliquescent; 
solid)le  daus  l'eau:  la  solution  donne  une  belle  cou- 
leur bleue  avec  le  prussigte  de  potasse  ,  d'autant 
qu'il  y  a  deux  sels ,  le  muriate  d'ammoniaque  et  le 
muriate  de  fer. 

lyiode  de  prescript.  Combiné  au  quinquina  et  à 
d'autres  substances  concrètes  ,  excitantes  ,  ou  à  quel- 
ques sirops ,  ou  même  dissous  dans  l'eau. 

Vertus,  Légèrement  excitant;  anthelmintbique , 
résolutif. 

Usage.  Les  obstructions  du  bas-ventre  ;  les  fièvres 
intermittentes  opiniâtres  ;  la  cachexie  ;  l'ictère  asthé- 
nique  ;  la  chlorose  asthénique;  les  lombrics. 

Dose.  Depuis  dix  jusqu'à  quinze  grains. 

MURIATE  D'ANTIMOINE. 
Beurre  d'aktimoine.  v.  s. 
Murias  antimonii.  Lat. 
Ossimuriato  d'antiraonio.  Itcd. 
Muriate  of  antimony.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  :  Verre  d'antimoine 
brillant  et  demi-opaque,  une  livre  ;  pulvérisez  subti- 
lement ;  versez  dessus  :  Acide  muriatique  concentré , 
dix  onces. 

Agitez  ce  mélange  ,  échauffez-le  tant  qu'il  se  dé- 
veloppera du  gaz  hydrogène  sulfuré.  Laissez  éclaircir 
la  liqueur  ,  décantez  et  gardez-la  dans  un  flacon  de 
verre  bien  clos. 


MUR  i5 

Autre  procédé  (ancien).  Mêlez  promptement  : 
Antimoine  en  poudre.   .    .    .    une  livre. 
Mercure  corrosif  (  muriate  de 
%         mercure  siu-.oxidé  ).    .    .    .    deux  livres. 

Mettez  le  mélange  dans  une  cornue  et  distillez  à 
uiï  feu  doux.  On  obtient  environ  seize  onces  de  mu- 
riate d'antimoine  sous  forme  d'une  liqueur  épaisse 
qui  se  condense  comme  une  graisse  dans  le  récipient, 
€t  en  partie  aussi  dans  le  col  de  la  cornue ,  raison 
pour  laquelle  les  anciens  le  nommèrent  beurre  d'an- 
timoine. Le  résidu  contient  du  mercure  coulant  ej; 
de  la  poudre  d'antimoine. 

Au  lieu  d'antimoine  on  peut  employer  le  sulfure 
du  même  métal.  Une  partie  de  sulfure  d'antimoine 
et  deux  parties  de  mercure  corrosif,  distillées  ensem- 
ble-, donnent  le  muriate  d'antimoine  ^  et  le  résidu 
contient  une  combinaison  de  soufre  avec  le  mercure^ 
laquelle  étant  distillée  à  un  feu  violent ,  forme  une 
croûte  de  sulfure  de  mercure  rouge  ,  anciennement 
nommé  cinnabre  d antimoine. 

Dans  quelques  pharmacopées  ,  on  conseille  d'em- 
ployer pour  cette  préparation  de  Xoocide  d' antimoine, 
sous  les  noms  de  safran  des  métaux  y  ou  d'antimoine 
calciné  ,  de  distiller  dans  une  cornue  un  mélange  de 
deux  parties  de  cet  oxide  antimonial ,  et  de  six  par- 
ties de  muriate  de  soude  avec  trois  parties  d'acide  sul- 
fiirique  concentré. 

Une  chose  très-remarquable  est  la  différence  qui  se 
trouve  dans  quelques  dispensaires  à  l'égard  de  l'acide 
sulfurique  qu'il  faut  ajouter  à  ce  inélange.  Quelques- 
uns  le  conseillent  concentré  d'autres  ,  étendu  avec 
une  égale  quantité  d'e^Li  çt  jj.Uis.  L'expérience  seule 


i6  MUR 

pouvait  décider  cette  question.  Quand  l'acide  siilfu- 
rique  est  faible ,  il  ne  décompose  pas  tout  le  muriute 
de  soude  avec  les  doses  indiquées ,  et  la  quantité  de 
.muriate  d'antimoine  qu'on  obtient  est  très-peu  con- 
sidérable ;  on  devra  donc  préférer  l'acide  sulsurique 
concentré  pour  opérer  avec  économie  et  sûreté. 

C«rac^ère^. Blanc-jaunâtre  j  dense  j  décomposable 
en  grande  partie  par  l'eau  ,  avec  laquelle  il  donne 
un  précipité  blanc  abondant,  qui  quelquefois  cris- 
tallise, se  colore  par  la  lumière,  attire  l'humidité 
de  l'air. 

Mode  de  prescript.  Seul. 

ertus.  Caustique  ,  corrosif. 

Usage  externe.  Pour  arrêter  la  carie;  pour  dé- 
truire les  callosités  des  ulcères;  contre  le  staphylôme, 
appliqué  avec  précaution ,  et  en  lavant  ensuite  l'œil 
avec  le  lait  tiédi  ;  sur  les  ulcères  baveux,  fongueux. 

Préparations.  Oocide  (  hypertbermoxide)  blanc 
d'antimoine  par  l'acide  muriatique. 

Caractère  'vénéneux.  Il  convertit  promptement 
les  parties  qu'il  touche  en  une  eschare. 

Antidotes.  La  solution  de  carbonate  de  soude  et 
de  potasse;  celle  de  savon  ;  la  magnésie,  et  ensuite 
les  substances  huileuses  et  les  mucilages  (  hydrate 
gommeux  ). 

Observations.  La  plupart  des  chimistes  modernes 
croient  que  cette  préparation  d'antimoine  est  un 
muriate  oxigéné  d'antimoine;  mais  il  résulte  évidem- 
ment de  nos  observations  que  c'est  un  simple  mu- 
riate d'antimoine  suroxidé,  c'est-à-dire,  contenant 


MUR  17 

un  oxide  d'antimoine  à  un  haut  degré  d'oxidation. 
Quand  on  prépare  le  muriate  d'antimoine  avec  le  mu- 
riate  de  mercure  suroxidé ,  et  le  sulfure  d'aniinioine, 
l'oxigène  (  thermoxigène  )  de  l'oxide  de  mercure  se 
porte  sur  l'oxide  d'antimoine,  et  le  fait  passer  de  son 
minimum  au  plus  haut  degré  d'oxidation,  ce  qui  le  rend 
apte  à  se  combiner  à  l'acide  muriatique  simple, 

MURIATE  DE  BARYTE. 
Murias  baryti.  Lat. 
Ossimuriato  di  barite.  Itaî. 
Muriate  of  baryta.  AngL 

Mode  de  préparât.  Prenez  une  livre  de  sulfate  de 
baryte  calciné  et  pulvérisé,  faites-en  un  mélange  avec 
deux  onces  de  poudre  de  charbon  ;  mettez-le  dans  un 
creuset  et  chauffez-le  fortement  pendant  six  heures. 
Pietirez  la  masse,  triturez,  et  mettez -la  dans  un 
vase  de  porcelaine.  Versez  dessus  trois  livres  d'eau 
chaude  ,  et  agitez  avec  un  tube  de  v«rre  ;  décantez  , 
puis  versez  sur  le  résidu  de  nouvelle  eau  bouillante 
que  vous  réunirez  à  la  première.  Versez  goutte  à 
goutte  dans  les  deux  liqueurs  réunies  et  chaudes, 
de  l'acide  muriatique,  jusqu'à  ce  que  le  sulfure  soit 
entièrement  décomposé  -,  filtrez  et  faites  évaporer  et 
cristalliser  la  solution. 

Autre  procédé.  Faites  bouillir  cinq  livres  d'eai^ 
pure  sur  seize  onces  de  sulfate  de  baryte  réduit  en 
poudre  subtile  avec  trente-deux  onces  de  carbonate 
de  potasse  j  mettez  ces  substances  dans  un  vaisseau 
d'étain  en  agitant  continuellement  pendant  une  heure, 
ei  en  renouvellant  l'eau  à  mesure  qu'elle  s'évapore^ 


i8  ,  MUR 

décantez  la  liqueur  qui  contient  le  sulfate  de  potasse; 
lavez  le  résidu,  qui  est  du  carbonate  de  baryte. 

Dissolvez  le  carbonate  de  baryte  ci-dessus  dans 
l'acide  muriatique  jusqu'à  saturation  ,  faites  évaporer 
et  cristalliser.  (Klaproth.) 

Autre  procédé.  Goettling  observe  que  la  décom- 
position du  sulfate  de  baryte  par  le  charbon ,  exige 
nne  chaleur  forte  et  long-tems  continuée  sans  le 
décomposer  complètement.  11  croit  avoir  amélioré 
le  procédé  par  la  méthode  suivante  :  Mêlez  ensemble 
quatre  parties  de  sulfate  de  baryte  natif ,  finement 
pulvérisé,  une  partie  de  muriate  de  soude,  et  une 
demi-partie  de  poudre  de  charbon.  Tassez  le  mélange 
en  le  comprimant  dans  un  creuset ,  et  exposez-le 
pendant  une  heure  et  demie  dans  un  bon  fourneau  à 
vent  à  un  feu  d'incandescence,  Après  le  refroidisse- 
ment on  réduit  la  masse  en  poudre  grossière ,  et  on 
fait  bouillir  un  moment  dans  seize  parties  d'eau  :  on 
fdtre  la  lessive.  Dans  cette  lessive  de  sulfure  de  ba- 
ryte qui  retient  en  même-tems  en  solution  du  muriate 
de  soude,  on  ajoute  à  plusieurs  reprises  de  l'acide 
muriatique  jusqu'à  ce  qu'il  ne  se  dégage  plus  de 
gaz  hydrogène  sulfuré.  On  filtre  la  liqueur,  on  éva- 
pore à  légère  pellicule.  On  filtre  de  nouveau  la  les- 
sive ,  et  on  fait  cristalliser.  Le  muriate  de  soude  , 
qui  est  beaucoup  plus  soluble  dans  l'eau  que  le  mu- 
riate de  baryte,  et  qui  n'est  pas  plus  soluble  à  chaud 
qu'à  froid,  ne  se  dépose  point  par  le  refroidissement, 
et  le  inuriate  de  baryte  cristallise  seul. 

Autre  procédé.  On  mêle  parties  égales  de  muriate 
de  chaux  et  de  sulfate  de  baryte  en  poudre  fine  ,  et 


MUR  19 

on  jette  le  mélange  par  cuillerée  dans  un  creuset 
rouge.  Quand  le  tout  est  complètement  fondu  ,  on  le 
verse  sur  une  pierre  polie  et  chaude.  La  matière 
fondue  étant  refroidie,  a  une  couleur  de  blanc-gris, 
elle  est  dure,  sonore,  et  déliquescente  :  on  la  fait 
bouillir  dans  six  fois  -son  poids  d'eau  distillée  j  on 
fait  évaporer  à  légère  pellicule ,  et  par  le  refroidis- 
sement le  muriate  de  baryte  se  cristallise  ;  on  peut 
le  purifier  par  une  seconde  solution  ou  cristallisation. 
(  Bouillon-Lagrange.)  (l). 

Caraêtères.  Sel  blanc  en  petits  cristaux  octogo- 
nes ,  rarement  réguliers  (2)  ;  d'une  saveur  amère  , 
salée  ,  âpre  ,  piquante ,  solul^le  dans  six  parties  d'eau 
à  10''  -\-  o;  inaltérable  à  l'air;  devenant  jaune  à  la 
lumière  solaire.  Sous  forme  concrète  cristallisée ,  il 
contient  vingt  parties  d*acide  muriaiique  ^  soixante- 
quatre  de  baryte ,  et  seize  d'eau.  11  est  décomposé 
par  l'acide  sulfurique  et  par  les  sulfates  solubles, 
par  l'acide  nitrique  ,  par  les  carbonates ,  borates  et 
j)liospliates  alcalins.  11  est  à  peine  soluble  dans  l'al- 
cohol,  à  la  flamme  duquel  il  communique  mie  cou- 
leur jaune. 

Mode  de  prescript.  Une  partie  de  s^l  dissous 
dans  trente-deux  parties  d'eau  distillée. 

Vertus.  Anti-excitant,  débilitant,  résolutif,  an- 
th^lmintliique. 


(1)  Ce  procédé  est  le  plus  simple  ,  le  plus  cconomique  ,  et  fburnit  de 
trbs-beau  mnrlate  de  baryte.  (P.) 

(2)  On  peut  avoir  le  muriate  de  baryte  en  cristaux  très-réguliers ,  en 
abandonnant  à  l'évaporation  spontanée  une  solution  un  peu  éteiidun 
de  ce  sel.  Je  m'en  suis  procuré ,  par  ee  moyen,  en  belles  lanis*  de  ^uinao 
lignes  de  diamîstre  (  P.  ) 


ao  MUR 

Usage  interne.  Dans  les  maladies  scrofuleuses 
(Crawford,  Claiik)^  contre  les  obstructions,  dans  les 
cas  desquirrlies,  de  cancers,  dans  les  exanthèmes  chro- 
niques (  Althof  )  y  dans  l'asthme  pituiteux  ,  dans 
l'hydropisie  (Hufeland,  BRERA)j  dans  les  alFections 
vermineuses  (  B arnigau,  Klotiis  )  j  contre  la  toux  pul- 
monaire. 

Usage  eoc terne.  Les  maladies  cutanées ,  les  ul- 
.cères  fongueux,  les  taches  de  la  cornée. 

Dose.  La  solution  aqueuse  depuis  six  grains  jus- 
qu'à un  demi-scrupule  en  24  heures. 

Observations.  Quelques  praticiens  redoutant  la 
propriété  vénéneuse  de  ce  sel ,  voudraient  qu'on  lui 
préférât  le  muriate  de  chaux.  Hufeland  observe  que 
le  muriate  de  baryte ,  donné  à  grandes  doses  ,  pro- 
duit des  nausées ,  le  vomissement ,  la  diarrhée ,  les  1 
vertiges  et  la  mort.  Cependant ,  quand  on  le  prescrit 
dans  les  doses  mentionnées ,  et  qu'on  en  continue 
long-tems  l'usage  ,  il  n'en  résulte  pas  des  consé- 
quences fâcheuses.  Il  est  bon  toutefois  de  savoir  | 
qu'il  se  décompose  en  entier  dans  l'estomac  par  les 
phosphates  alcalins  du  suc  gastrique ,  et  par  l'acide 
phosphorique  libre,  et  se  change  en  phosphate  de 
baryte.  On  doit  donc  attribuer  à  ce  dernier  sel  les 
vertus  que  l'on  vante  dans  le  muriate  de  baryte. 

Le  muriate  de  baryte  se  décompose,  non-seule- 
ment par  l'acide  sulfurique  et  par  les  sels  mentionnés, 
mais  encore  par  l'acide  oxalique  ,  lequel  y  forme 
mi  sel  insoluble  même  (lans  l'acide  muriatique.  Si 
l'on  verse  un  sixième  d'eau  de  chaux  dans  une  solu- 
tion saturée  de  ce  sel ,  l'acide  oxalique  n'y  forme  point 


MUR  21 

de  précipité  :  si  la  solution  est  très-étendue  d'eau  dis- 
tillée ,  il  s'y  forme  un  précipité  d'oxalate  de  baryte , 
au  lieu  d'oxalate  de  chaux ,  par  la  raison  que  l'oxa- 
l^te  de  chaux  est  très-soluLle  dans  l'acide  muriatique 
qui  reste  libre  dans  le  sel  barytique ,  à  mesure  que 
la  ^M-yte  se  sépare.  L'acide  muriatique  sera  donc 
le  critérium  que  je  proposerai  aux  chimistes  pour 
distinguer  Toxalate  de  chaux  de  l'oxalate  de  baryte. 
Si  M.  Darracq  eût  connu  ce  phénomène ,  il  se  serait 
gardé  de  m'accuser  d'avoir  mal  observé  les  faits 
que  j'ai  décrits  dans  mes  observations  sur  l'acide 
oxalique  considéré  comme  réactif  chimique ,  publiées 
dans  le  tome  XV  de  mes  Annales  de  chimie.  Voyez 
Acide  oxalique. 

MURIATE  DE  CHAUX. 
Sel  mamn  calcaire,  v.  s. 
Muriàs  calcis.  Lat. 
Ossimuriato  di  calce.  ItaL 
Muriate  of  lime.  AngL 

Mode  de  préparât.  Sur  une  quantité  arbitraire 
d'acide  muriatique  ,  jetez  suffisamment  de  chaux  en 
poudre  pour  le  saturer  parfaitement  (i).  Faites  dis- 
soudre le  sel ,  filtrez  la  solution ,  faites  évaporer  et 
cristalliser  :  vous  le  conserverez  dans  un  bocal  de 
verre  bien  bouché. 

Caractères.  Saveur  piquante ,  acre,  araère;  déli- 
quescent à  l'air  :  quand  il  est  cristallisé  et  réduit  en 
poudre  sèche ,  il  produit  un  froid  assez  considérable , 


(i)  Il  faut  préférer  la  craie  à  la  chaux ,  clans  la  préparation  de  ce 
3Cl.  (P.) 


22  MUR 

étant  mêlé  à  la  nèige  récemment  tombée,  pom  con- 
geler le  mercure. 

Il  se  décompose  par  l'acide  siilfuriqite ,  par  l'acide 
pliosphorique ,  par  les  sulfates  et  phosphates  alcalins. 

^  Mode  de  prescript.  Seul ,  dissous  dans  l'eau  dis- 
tillée; attendu  sa  facilité  à  se  décomposer,  on  doit  le 
prescrire  avec  précaution  mêlé  à  d'autres  substances 
salines. 

V ertus.  Anti-excitant ,  débilitant ,  rafraîchissant , 
résolutif,  anthelminthique. 

Usage  interne.  Les  maladies  glandulaires ,  scro- 
fuleuses  j  les  obstructions  sténiques  du  bas-ventre  , 
sur-tout  du  mésentère  ;  les  tumeurs  laiteuses ,  l'h/- 
dropisie,  l'asthme  humide  ,  les  paralysies,  les  vers. 

Usage  externe.  Pour  faire  des  fomentations  froi- 
des f  dans  quelques  clystères. 

Dose.  Depuis  six  grains  jusqu'à  un  scrupule  pour 
les  enfans;  depuis  dix  grains  jusqu'à  une  drachme 
dans  suffisante  quantité  d'eau  pour  les  adultes. 

Préparation.  Solution  frigorifique  faite  avec  la 
neige  et  ce  sel. 

Observations.  On  peut  obtenir  abondamment  le 
muriate  de  chaux  en  recueillant  le  résidu,  qu'ori, 
trouve  dans  la  cornue,  après  la  décomposition  du 
muriate  d'ammoniaque  par  la  chaux.  On  réduit  ce 
résidu  en  poudre  ;  on  le  jette  dans  une  suffisante  quan- 
tité d'eau,  et  on  le  fait  bouillir.  La  portion  de  muriate 
d'ammoniaque  qui  n'a  pas  été  décomposée  se  décom- 
pose alors ,  €t  le  dégagement  de  l'ammoniaque  est  in- 
diqué par  l'odorat  :  on  y  jette  pour  plus  grande  sûreté 


M  U  R  23 

nne  portion  de  chaux  vive  pulvérisée ,  en  agitant  le 
mélange  avec  une  spatule  de  Lois.  On  filtre  la  solu- 
tion ,  on  évapore  ,  et  on  fait  cristalliser. 

On  doit  se  souvenir  ,  quand  on  emploie  ce  sel  en 
médecine  intérieurement ,  que  l'acide  pliospliorique 
et  même  les  phosphates  alcalins  du  suc  gastrique 
décomposent  le  muriate  de  chaux,  et  qu'il  se  forme 
du  phosphate  de  chaux. 

MURIATE  DE  CHAUX  avec  OXIDE  DE  MERCURE. 

Voyez  Eau  phagiSidénique. 

MURIATE  DE  MERCURE  PRÉCIPITÉ. 
Précipité  blanc,  v.  s. 
Murias  hydrargyri  prœcipitatum.  Lat, 
Ossimurialo  di  mercurio  precipilato.  ItaL 
.Precipitated  muriate  of  quick  silwer.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Versez  dans  une  solution  de 
nitrate  de  mercure  faite  lentement  à  froid  et  étendue 
d'eau,  une  solution  saturée  de  muriate  de  soude  oit 
d'ammoniaque  (i)  ,  tant  qu'il  se  forme  un  précipité. 
Recueillez  et  lavez-le  plusieurs  fois  avec  l'eau  dis- 
tillée ,  et  gardez-le  dans  un  vaisseau  de  verre. 

Caractère.  Sel  blanc,  opaque,  pulvérulent j  de 
saveur  un  peu  acre ,  légèrement  métallique  ;  peu 
soluble  dans  l'eau;  inaltérable  à  l'air;  se  brunit  un 
peu  quand  on  le  jette  dans  l'eau  de  chaux ,  mais  il 
ne  devient  noir  que  par  les  progrès  du  tems. 


(i)  Il  n'est  pas  iodifiFérent  de  se  servir  de  l"un  ou  l'autre  de  ces  sels  ; 
.nvec  le  muriate  de  soude  on  a  le  muriate  simple  ;  avec  le  muriate  d'am- 
HioniaqTjç  un  sel  triple  (  muriate  mercurio-ammoniacal).  (P.  ) 


24  MUR 

Mode  de  prescript.  Combiné  aux  graisses  en  forme 
d'onguent ,  ou  en  poudre  avec  le  sucre. 

Vertus.  Absorbant  (Darwin)  -  anti -vénérien , 
détersif,  anti-psorique ,  irritant;  action  spécifique. 

Usage  externe.  Les  maladies  vénériennes,  par 
exemple,  les  ulcères,  les  varices,  les  tumeurs,  les 
loplius  ;  la  gale ,  et  autres  maladies  de  la  peau  :  on 
l'emploie  aussi  avec  avantage  dans  la  gale  invétérée  ; 
en  poudre.,  contre  les  taches  de  la  cornée. 

A  l'intérieur.  Les  maladies  vénériennes.  Les  mé- 
decins d'Italie  en  font  rarement  usage. 

Dose.  Depuis  un  grain  jusqu'à  deux,  avec  dix 
grains  de  sucre,  une  ou  deux  fois  le  jour. 

Sophistication.  Le  muriaîte  de  mercure  précipité 
peut  être  falsifié  avec  l'oxide  blanc  de  plomb  :  on  le 
reconnaît  en  traitant  le  sel  au  feu  avec  la  poix.  Le 
globule  de  plomb  qui  reste  indique  la  présence  de 
ce  métal.  On  le  falsifie  encore  avec  l'arsenic,  qui  se 
manifeste  par  l'odeur  d'ail,  si  on  vient  à  le  jeter  sur  les 
charbons  ardens. 

Action  vénéneuse.  Pris  intérieurement,  il  agit 
comme  poison. 

Antidotes.  La  solution  de  carbonates  alcalins , 
ou  la  lessive  des  cendres;  l'eau  de  savon. 

Préparations.  Le  muriate  oxidule  de  mercure 
(  mercure  doux  )  ,  et  le  muriate  suroxidé  de  mercure 
(mercure  corrosif). 

Observations.  Les  chimistes  modernes  regardent 
ce  sel  comme  identique  avec  le  muriate  de  mercure 


MUR  25 

oxidule  (thermoxidule)  ,  vulgairement  appelé  mer- 
cure doux  ;  mais  ils  sont  difFérens. 

En  indiquant  une  manière  d' obtenir  ce  sel  sans  su- 
blimé corrosif  (Annales  de  Chimie,  t.  XVIII,  1 798), 
j'ai  fait  voir  que  c'était  un  muriate  de  mercure  avec 
un  excès  notable  d'oxide  (thermoxide)  mercuriel ,  et 
qu'il  différait  aussi  du  muriate  de  mercure  précipité 
(précipité  blanc,  v.  s.  ).  Dans  ces  deux  muriates,  le 
mercure  se  trouve  au  minimum  d'oxidation  (ther- 
moxidation)  :  la  différence  ne  consiste  pas  autant 
dans  les  caractères  physiques  et  chimiques  ,  qui 
cependant  est  sensible ,  que  dans  la  proportion  des 
composans.  Dans  le  muriate  oxidule  de  mercure 
(  mercure  doux  ,  v.  s.  ) ,  il  y  a  86  parties  d'oxide 
(thermoxide)  de  mercure,  et  14  d'acide  muriatique 
(suivant  Chenevix,  on  y  trouve  88,5  d'oxide,  et 
I  11,5  d'acide  muriatique)^  dans  le  muriate  de  mer- 
cure précipité  on  trouve  70,5  d'oxide  de  mercure, 
et  29,5  d'acide  mUriatique.  La  différence  de  ces 
deux  sels  est  confirmée  par  une  analyse  publiée 
en  i8o5  par  deux  jeunes  chimistes,  MM.  Melandri 
et  Moretti  ;  elle  se  manifeste  môme  encore  dans  leur 
usage  médical. 

Le  muriate  de  mercure  par  précipitation  exposé 
à  la  sublimation,  perd  1 5,5  d'acide  muriatique  simple, 
qui  se  développe  sous  forme  de  gaz ,  et  qu'on  recueille , 
soit  dans  l'eau  distillée,  soit  dans  une  solution  de 
potasse.  Le  muriate  de  mercure  précipité ,  et  ensuite 
sublimé ,  offre  tous  les  caractères  du  muriate  oxidule 
(thermoxidule)  Je  mercure ,  avec  lequel  il  est  par- 
faitement identique ,  comme  Goetling  et  autres  chi- 
mistes l'avaient  observé. 


26  M  U  R 

MURIATE  DE  MERCURE  SUROXIDÉ. 
Mercure  sublimé  corrosif,  v.  s. 
Marias  liydrargyri  hyperoxidalum.  Lat. 
Ossirauriato  cli  mercurio  ipertermossidato.  liai. 
HjpeiGxidated  muriate  of  quick  silwer.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  parties  égales  de  ni- 
trate de  mercure  sec ,  de  muriate  de  soude  et  de 
sulfate  de  fer  desséché. 

Mettez  le  mélange  de  ces  sels  dans  im  matras, 
dont  vous  remplirez  un  tiers  de  la  capacité  ^  placez  le 
matras  dans  un  bain  de  sable  ,  et  échauffez-le  graduel- 
lement jusqu'à  ce  que  le  fond  soit  un  peu  rouge. 
L'acide  sulfurique  qui  se  sépare  du  sulfate  de  fer,  se 
combine  à  la  soude  du  muriate  de  soude.  L'acide 
muriatique  libre  s'unit  à  l'oxide  mercuriel ,  et  forme 
avec  lui  le  muriate  de  mercure  suroxidé ,  ou  le  mer- 
cure corrosif  (v.  s.  )  qui  se  sublime  dans  la  partie 
supérieure  du  matras. 

Caractère.  Cristallisé  en  petites  aiguilles  prisma- 
tiques serrées  les  unes  contre  les  autres  ;  de  couleur 
blanche  ^  d'une  saveur  extrêmement  caustique  ;  puis- 
samment vénéneux  :  volatil  à  la  chaleur;  inaltérable 
à  l'air;  soluble  dans  19  parties  d'eau;  décomposable 
par  les  alcalis  et  par  les  terres.  Vojez  Eau  phagédé- 

KIQUE. 

Mode  de  prescript.  Dissous  dans  l'eau  distillée  ;  il 
n'est  pas  prudent  de  prescrire  le  mercure  corrosif  en 
pilules,  en  électuaire,  ou  sous  autre  forme  solide. 
On  l'emploie  combiné  aux  graisses  sous  forme  d'on- 
guent. 

Vertus.  Anti-vénérien;  absorbant ^  corrosif^  dé^ 
sorganisant. 


MUR  27 

Usagé  à  l'intérieur.  Les  maladies  vénériennes  j 
les  vers. 

Usage  externe.  (Solution  aqueuse) ,  pour  déterger 
les  ulcères  vénériens,  pour  détruire  les  excroissances 
vénériennes  j  il  est  très-utile  dans  la  gale  vénérienne  , 
dans  les  ophthalmies  vénériennes,  et  même  dans 
les  oplithalmies  rebelles  provenant  d'une  autre  cause  ^ 
contre  les  taches  et  les  excroissances  de  la  cornée  ; 
contre  la  chaleur  et  le  prurit  des  paupières  ;  sur 
les  tubercules  fongueux  (Plenck)^  (en  forme  d'in- 
jection) pour  dissiper  les  blennorrhées  obstinées  , 
ou  déterger  les  anciens  ulcères  du  vagin. 

Dose  (  intérieurement  ) .  Depuis  un  quart  de  grain 
jusqu'à  deux  grains,  dans  une  livre  d'eau  distillée  en 
vingt-quatre  heures.  Depuis  quatre  grains  jusqu'à  six, 
dissous  dans  deux  livres  d'alcohol  pur,  dont  on  pres- 
crit ensuite  deux  cuillerées  chaque  jour  dans  un  vase 
de  verre. 

.  (^Extérieurement) .  Depuis  un  grain  jusqu'à  deux 
dans  quatre  onces  d'eau  distillée.  « 

(En  forme  onguent  composé  d'une  drachme  de 
mercure  corrosif,  et  une  once  de  graisse  de  porc). 
On  en  fait  des  frictions  à  la  plante  des  pieds  dans  la 
vérole ,  suivfknt  la  méthode  de  Cirillo ,  avec  demi- 
drachme  jusqu'à  deux  drachmes  pour  chaque  dose. 

Action  "vénéneuse.  Pris  intérieurement  à  petite 
dose ,  par  exemple ,  à  celle  d'un  grain  dans  quelques 
onces  d'eau  distillée  ,  il  produit  une  salivation  in- 
domptable ,  les  nausées ,  le  vomissement,  la  diarrhée , 
le  tabès  j  à  plus  grande  dose,  il  produit  l'inflam- 
mation ,  la  gangrène ,  et  désorganise  promptement. 


28  MUR 

Antidotes .  La  solution  des  carbonates  alcalins  Je 
soude  ou  de  potasse j  la  lessive  des  cendres;  la  solu- 
tion de  savon  ;  les  sulfures  alcalins  liquides  ;  le  sulfure 
hydrogéné  dépotasse  {potassa gaz Jiogo-solforata); 
Teau  de  chaux,  l'eau  hydrosulfurée  naturelle  ou  fac- 
tice ,  bue  abondamment ,  et  long-tems  continuée^ 

Les  empoisonnemens  les  plus  fréquens  sont  occa-  - 
sionnés  par  le  mercure  corrosif  ou  l'arsenic.  Voyez 
Arsenic. 

Les  préceptes  qu'on  doit  observer  dans  ces  tristes 
événemens ,  fruits  du  délire  ou  du  désespoir ,  servent 
de  guide  pour  les  empoisonnemens  qui  ont  lieu  par 
d'autres  substances  minérales.  Les  personnes  qu'on 
est  dans  l'habitude  d'appeler  en  justice  pour  décider 
si  le  soupçon  d'empoisonnement  est  ou  non  fondé , 
sont  k;s  chimistes.  Ce  sont  eux  que  l'on  charge  de 
l'examen  exact  et  sévère  des  matières  empoisonnées. 

Quand  le  sujet  empoisonné  a  été  victime  du  poison , 
on  doit  recueillir  les  matières  contenues  dans  l'es- 
tomac ,  qu'on  sépare  avec  soin  du  reste  du  cadavre. 
On  verse  dessus  de  l'eau  chaude  pour  détremper  et 
dissoudre  ce  qui  est  soluble ,  et  on  fdtre  sur  le  papier 
non  collé.  Le  liquide  fdtré  est  mis  à  évaporer  lente- 
ment dans  une  capsule  de  verre  jusqu'à  un  peu  plus 
de  la  moitié  du  tout. 

Dans  une  portion  de  cette  solution  : 

A.  Versez  un  peu  d'eau  de  chaux  ,  et  vous  obtien- 
drez ,  s'il  y  a  du  mercure  corrosif ,  un  précipité 
orangé  d'oxide  de  mercure  :  la  même  chose  arrivera 
par  le  moyen  d'une  solution  étendue  des  carbonates 
alcalinules  de  potasse  ou  de  soude. 


'  MUR  29 

B.  Faites  évaporer  la  solution  restante  pour  avoir , 
sous  forme  concrète ,  le  muriate  de  mercure  suroxidéj 
réduisez-le  en  poudre.  Celle-ci  sera  sublimée  dans  un 
tube  de  verre,  et  se  présentera  avec  les  caractères 
connus  de  ee  sel  mercuriel. 

Préparations.  Muriate  oociclule  de  mercure.  Eau 
phagédénique  j  ou  muriate  de  chaux  avec  L'oocide 
de  mercure. 

Observations.  Le  mercure  corrosif  n'étant  que  du 
muriate  de  mercure  suroxidé ,  on  peut  l'obtenir  aussi 
en  combinant  un  oxide  mercuriel  (  hyperthermoxide  ) 
à  l'acide  muriaticfue.  Lesoxides  rouge,  jaune,  blanc  , 
de  mercure ,  unis  à  l'acide  muriatique  simple ,  forment 
le  muriate  de  mercure  suroxidé ,  qu'on  peut  sublimer 
pour  l'avoir  identique.  Ainsi ,  en  décomposant  le 
nitrate  de  mercure  avec  l'acide  muriatique  oxigéné , 
on  évapore  le  mélange  ,  l'acide  nitrique  se  dissipe  en 
vapeur  :  on  ajoute  de  nouvel  acide  muriatique  oxi- 
géné ,  afm  qu'il  soit  en  excès ,  puis  on  fait  sublimer 
et  cristalliser.  On  peut  également  préparer  le  mer- 
cure corrosif  en  faisant  agir  l'acide  muriatique  oxi- 
géné (thermoxigéné  )  sur  le  muriate  oxidule  de  mer- 
cure (^mercure  doux^,  ou  sur  le  muriate  de  mercure 
précipité. 

Le  mercure  corrosif  du  commerce  est ,  souvent 
sophistiquée  par  l'arsenic.  On  reconnaît  certaine- 
ment cette  adultération  à  l'odeur  d'ail ,  qu'il  exhale 
jeté  sur  les  charbons  ardens  ,  et  aux  autres  caractères 
de  l'oxide  d'arsenic  (  /^oj-ez  Oxide  d'arsenic  ).  Toute- 
fois il  convient  de  préférer  le  mercure  corrosif  j, 
fait  particulièrement  dans  les  laboratoires  des  phar- 
maciens. 


3o  MUR 

MURIATE  DE  POTASSE  SUROXIGÉNÉ. 
Marias  polassœ  hyperoxigenalum.  Lat. 
Ossimuriato  di  potassa  termossigenato.  Ital. 
Hyperoxigenated  muriate  of  potass.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Dégagez  le  gaz  murialique 
oxigéiié  (  thermoxigéné  )  par  une  des  méthodes  rap- 
portées à  l'article  Acide  muriatique  oxigéné.  Faites- 
le  passer  par  le  moyen  d'un  tube  recourbé  dans  un 
récipient  voisin  comme  dans  la  /ig.  6  ,  contenant 
une  solution  saturée  de  potasse  pure  dans  l'eau  dis- 
tillée ,  jusqu'à  ce  qu'elle  ne  verdisse  plus  la  teinture 
d'alcea  purpurea  ,  et  qu'elle  soit  parfaitement  sa- 
turée. Faites  évaporer  la  solution  lentement,  et  cris- 
talliser. L'eau  qui  reste  après  la  cristallisation  con- 
tient du  muriate  de  potasse  simple. 

Caractères.  Cristallisé  en  parallélipipèdes  ou  en 
cristaux  rhomboïdaux  hexaèdres  ,  brillans  3  d'une  sa- 
veur piquante  ,  fraîche  3  soluble  dans  l'eau  j  fulmine 
À'iolemment  par  la  percussion  sur  l'enclume  avec  le 
phosphore  et  avec  d'autres  combustibles  oxigénables 
(^ossigeni)  ;  donne  du  gaz  oxigène  (thermoxigéné)  , 
exposé  au  feu  dans  des  vaisseaux  clos  ;  se  sublime  à  un 
feu  violent  ;  répand  de  la  lumière  étant  frotté  dans 
l'obscurité  ;  inaltérable  à  L'air  j  décomposable  par 
l'acide  sulfurique. 

Mode  de  prescript.  En  poudre  ,  ou  dissous  dans 
l'eau. 

Vertus.  Anti-excitant ,  débilitant  ,  diurétique. 
Dose.   Depuis  un  demi  -  scrupule  jusqu'à  une 
drachme. 

Usage.  Les  fièvres  sthéniques. 


MUR  3r 

Préparations.  Gaz  oxigèiic  (  gaz  thermoxigène  ). 

Observations .  Quoique  ce  sel  renferme  parmi  ses 
composans  l'oxigène  (  thermoxigène  )  base  concrète 
de  l'air  pur  ,  que  quelques  praticiens  modernes  fon- 
dés sur  cette  propriété  lui  aient  accordé  la  plus 
grande  confiance ,  persuadés  qu'ils  étaient  de  sa  vertu 
excitante ,  et  oxigénante  (  termossidante  )  employé 
intérieurement ,  cependant  ils  n'en  obtenaient  pas  en 
médecine  les  effets  qu^ils  s'en  promettaient  ,  et  que 
quelques  médecins  français  ont  préconisés.  On  en 
peut  dire  autant  de  sa  vertu  ami  -  vénérienne  qu'on 
a  tant  vantée  ;  toutes  les  fois  que  j'ai  employé  ce  sel 
dans  la  vérole  confirmée  ,  j'ai  toujours  été  obligé  de 
recourir  à  d'autres  médicamens  plus  certains  et  auîL 
mercurianx  eux-mêmes,  pour  procurer  du  soulage- 
ment et  obtenir  la  guérisou. 

Le  muriate  de  potasse  suroxigéné  ne  se  décompose 
pas  dans  l'estomac  de  manière  à  développer  le  gaz 
pxigène  (thermoxigène),  et  on  ne  peut  expliquer  ainsi 
les  vertus  médicales  connues  de  cette  base.  Il  agit 
comme  débilitant  ,  en  provoquant  quelques  sécré- 
tions ,  sur-tout  celle  de  l'urine ,  ainsi  que  je  l'ai  éprouvé 
sur  moi-même. 

MURIATE  OXIDULE  DÈ  MERCURE. 
Mercure  doux.  v.  s.  - 
Marias  oxydulum  hydrargyri.  Lat. 
Ossimuriato  terraossidulo  di  mercurio.  Itaî. 
Oxydulous  muriate  of"  quick  silwer.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Mettez  dans  un  mattas  du 
muriate  de  mercure  précipité  (  précipité  blanc  ,  v.  s.  ) 
plongez  la  fiole  dans  un  bain  de  sable  ,  et  sublimez. 


32  MUR 

Autre  procédé  économique.  Prenez  parties  égales 
de  nitrate  de  mercure  cristallisé  et  de  mercure  cou- 
lant pur  ,  ajoutez-y  du  muriate  de  soude  pulvérisé  , 
la  moitié  en  poids  du  mélange  précédent  j  agitez  bien 
le  tout  dans  un  mortier  de  verre  jusqu'à  ce  qu'il  en 
résulte  une  masse  homogène  ,  dense  ,  d'une  couleur 
noirâtre  ,  et  qu'on  n'y  aperçoive  plus  de  globules 
mercuriels.  Introduisez  le  tout  dans  un  vase  sublima- 
toire  ,  et  procédez  comme  dessus. 

On  peut  appliquer  le  même  procédé  à  tous  les  au- 
tres sels  mercuriels  ,  et  même  au  muriate  de  mercure 
précipité  ,  qui ,  si  on  le  triture  avec  le  mercure  cou- 
lant ,  et  qu'on  soumette  la  masse  à  la  sublimation  , 
donne  avec  économie  de  très-bon  muriate  oxidulé  de 
mercure. 

Autre  procédé  (^ancien).  Triturez  un  mélange  de 
quatre  onces  de  mercure  corrosif  (  muriate  de  mer- 
cure suroxidé  )  avec  trois  onces  de  mercure  coulant 
pur  versez  sur  le  mélange  contenu  dans  un  mortier 
de  verre ,  un  peu  d'eau  distillée  ;  continuez  d'agiter 
avec  un  pilon  jusqu'à  ce  qu'il  ne  paraisse  plus  de 
globules  de  mercure.  La  masse  prend  une  couleur 
noirâtre  mettez-la  alors  à  sublimer ,  au  bain  de  sable, 
dans  des  fioles  de  verre  à  moitié  pleines.  La  masse 
étant  sublimée  et  cristallisée  ,  on  peut ,  après  l'avoir 
réduite  en  poudre,  la  laver  avec  l'eau  bouillante. 

Autre  procédé.  Prenez  du  sulfate  de  mercure  ob- 
tenu avec  six  onces  et  demie  de  mercure  pur  ,  et 
quatre  onces  d'acide  sulfurique  distillé  dans  une  cor- 
nue ,  jusqu'à  ce  que  le  mercure  soit  converti  en  une 
masse  saline  blanche  çt  sèche.  Triturez  le  sulfate  de 


MUR  33 

mercure  ainsi  obtenu  avec  trois  onces  et  demie 
de  mercure  pur  ,  jusqu'à  disparition  des  globules. 
Alors  ajoutez  muriate  de  soude  cinq  onces  et  demie f 
triturez  en  agitant  exactement ,  et  ensuite  sublimez. 
SMe  premier  sel  contenait  du  mercure  ,  triturez  de 
nouveau  et  sublimez.   Lavez  ce  sel  et  gardez-le  , 
c'est  un  muriate  oxidule  de  mercure.  Vous  en  ob- 
tiendrez avec  les  proportions  indiquées  environ  six: 
onces.  (Ce  procédé  publié  depuis  long-tems  par 
Hermbstaedt ,  recommandé  par  Moench  ,  inséré  dans 
la  Pharmacopée  d'Edimbourg  en  18045  est  répute 
l'un  des  meilleurs  pour  préparer  ce  sel  mercuriel.  ) 

Caractères.  Blanc  ,  inodore  ,*  d'une  saveur  ter- 
reuse 5  flexible  dans  sa  cassure  ,  cristallisé  en  prismes 
serrés  j  se  noircit  en  entier  avec  l'eau  de  chaux ,  avec 
les -alcalis  purs  et  exposé  à  la  lumière.  Sa  poudre  est 
jaunâtre.  Il  ne  peut  admettre  de  nouveau  mercure  ; 
est  très-peu  soluble  dans  l'eau  et  dans  Falcoholi  est 
convertible  en  sublimé  corrosif ,  avec  l'acide  muria- 
tique  oxigéné.  Suivant  Chenevix  il  contient  : 

Mercure  -^9    )  Oxide  mercure.  .  88  5 

Oxigènc  (Ihermoxigène)  9  5  j  Acidemuriatique.  11  5 

Total.  ...  100 


Mode deprescript.  Seul  eîi  poudre;  avec  le  sucre , 
avec  le  miel ,  avec  les  extraits  en  forme  de  pilules  , 
avec  l'opium  ;  avec  les  substances  purgatives  ,  par 
exemple  ,  avec  le  jalap ,  avec  la  rhubarbe  ,  etc. 

K ertus.  Anti-vénérien  ;  purgatif  ;  diurétique^  ab- 
sorbant ;  anthelmiuthique  ;  débilitant. 

II.  5 


34  MUR 

Usage  interne.  Les  maladies  vénériennes  j  les 
obstructions  sthéniques  ,  sur-tout  du  foie  ;  les  scro- 
fules les  vers  ;  l'hydropisie  ;  l'ictère  ;  les  fièvres 
intermittentes  dans  les  maladies  vénériennes  j  les 
douleurs  rhumatismales  chroniques  ;  dans  les  dyssen- 
teries  sthéniques  ,  avec  trois  fois  son  poids  d'ipéca- 
cuana. 

Usage  externe.  Les  ulcères  vénériens;  insiifflé 
dans  l'œil,  contre  les  taches  de  la  cornée;  un  grain 
mêlé  au  sucre  et  pris  par  les  narines  ,  a  produit  de 
très-bons  effets  dans  l'amaurose  (Edimbourg).  Com- 
biné àla  graisse  en  forme  de  Uniment,  sur  les  tophus. 

Dose  (intérieurement).  Depuis  un  grain  jusqu'à 
quatre  ,  dans  douze  heures  ;  mêlé  à  des  substances 
purgatives,  depuis  quatre  grains  jusqu'à  douze. 

Observations .  Le  muriate  de  mercure  oocidule  , 
ainsi  que  l'exprime  sa  dénomination  ,  contient  l'oxide 
(thermoxide)  de  mercure  en  excès  ,  et  celui-ci  se 
trouve  au  minimum  d'oxidation.  L'ancien  procédé 
pour  l'obtenir  avec  le  sublimé  corrosif,  obligeant  de 
manier  un  poison  aussi  énergique  ,  n'est  pas  toujours 
exempt  d'inconvéniens  ;  c'est  pourquoi  je  conseille 
de  s'en  tenir  aux  autres  procédés  indiqués  ,  qui  pré- 
sentent à-la-fois  sûreté  et  économie» 

On  conseillait  dans  quelques  Pharmacopées  de  su- 
blimer de  nouveau  le  muriate  oxidule  de  mercure  j 
mais  cette  pratique  ,  qu'on  croyait  propre  à  adoucir 
le  sel  mercuriel ,  a  été  reconnue  généralement  inu- 
tile ,  et  même  dangereuse.  En  effet ,  en  réitérant  les 
sublimations  on  met  à  nud  une  portion  d'oxide  de 
mercure  ,  dont  une  partie  en  se  suroxidant  donne 


M  IJ  R  35 

naissance  à  de  nouveau  mercure  corrosif,  et  la  pré* 
paration  s'altère. 

Les  oxides  mercuriels  peuvent  encore  fournir  dit 
mercure  doux  ,  étant  traités  avec  l'acide  muriatique. 
Quand  ils  sont  au  minimum  d'oxidatioil ,  il  s'uffitd'y 
luiir  une  cinquième  partie  d'acide  muriatique  à  1200 
de  pesanteur  spécifique  ,  l'eau  étant  à  1000  ,  et  de 
Sublimer.  Si  les  oxides  de  mercure  étaient  très-oxidés , 
tels  que  l'oxide  rouge  ,  Toxide  jaune  de  mercure  ,  on 
les  ferait  passer  au  minimum  d'oxidation  en  y  ajou- 
tant de  nouveau  mercure  ,  et  en  les  agitant  dans  un 
mortier  jusqu'à  ce  qu'ils  soient  convertis  en  oxide  gris. 

Le  muriate  oxidule  de  mercure  est  une  des  prépa- 
rations mercurielles  les  plus  douces  et  les  plus  usitées 
en  médecine*  On  peut  insister  pendant  long-tems  sur 
son  usage  sans  avoir  à  redouter  le  ptyalisme  ,  sur-tout 
quand  le  malade  n'est  pas  Constipé  ,  et  quand  la  dose 
de  la  préparation  est  petite  j  par  exemple  ,  d'un  graiii 
ou  deux  chaque  jour.  S'il  se  manifestait  une  salivation 
préjudiciable  ,  comme  il  arrive  quelquefois  chez  cer- 
tains sujets  ,  il  suffirait  de  suspendre  le  médicanient 
et  de  recourir  à  un  léger  purgatif  pour  la  dissiper. 

Quelquefois  une  dose  même  plus  forte  que  celle 
indiquée  ,  et  continuée  long-tems  ,  ne  produit  point 
le  ptjalisme  ,  sur-tout  si  la  préparation  mercurielle 
agit  sur  les  intestins  et  provoque  les  selles.  Quand 
l'intention  du  médecin  est  Contraire  ,  on  combine 
l'opium  au  muriate  oxidule  de  mercure  ,  et  le  ptya- 
lisme  le  plus  souvent  disparaît^ 

*  Sans  avoir  connaissance  du  procédé  d'Hermbstaedt  j  j'ai 
proposé  dans  le  66*  volume  des  Annales  de  Chimie  un 
procédé  qui  a  beaucoup  d'analogie  avec  celui  de  ce  chi- 


36  MUR 

mis  te  ,  au  moins  quant  aux  matières  à  employer.  J'ai, 
remarqué  que  l'extinction  du  mercure  par  la  simple  tritu- 
ration de  ce  métal  avec  le  sulfate  acide  desséché  ,  est  extrê- 
mement longue  et  laborieuse,  et  que  lors  même  qu on 
n'aperçoit  plus  de  globules  mercuriels ,  si  l'on  mêle  cette 
poudre  avec  le  muriate  de  soude  pour  en  opérer  la  subli- 
mation ,  le  muriate  doux  qui  en  provient  n'est  pas  parfai- 
tement blanc ,  il  se  forme  une  assez  -grande  quantité  de 
sublimé  corrosif ,  et  une  portion  assez  considérable  de 
mercure  repasse  à  l'état  métallique.  La  méthode  que  j'ai 
proposée  ,  et  que.  plusieurs  pharmaciens  ont  suivie  depuis 
avec  succès  ,  abrège  beaucoup  l'opération ,  et  donne  un 
produit  toujours  constant  ;  elle  consiste  à  triturer  ensem- 
ble dans  une  capsule  de  porcelaine  ou  de  grès  : 

Sulfate  acide  de  mercure  desséché.  .  .  18  parties. 

Mercure  11  parties. 

J'ajoute  peu-à-peu  d'eau  froide  6  parties. 

Les  premières  portions  d'eau  font  prendre  au  sulfate 
une  couleur  jaune  qui  disparaît  bientôt  par  l'agitation  ;  il 
se  développe  de  la  chaleur.  La  matière  prend  alors  une 
couleur  grise  très-foncée.  Après  quelques  minutes  de  tri- 
tiiration ,  j'ajoute  une  quantité  suffisante  d'eau  pour  donner 
au  tout  la  consistance  d'une  bouillie  épaisse;  je  continue 
à  triturer  jusqu'à  ce  que  le  mélange  soit  devenu  d'un  blanc 
terne ,  et  que  le  mercure  ait  totalement  disparu  ;  ce  qui 
dure  de  cinq  à  six  heures  quand  la  masse  est  considérable. 
Je  dessèche  cette  matière  à  l'étuve  à  une  température  de 
3o  à  35  degrés  ;  alors  je  la  mêle  sur  un  porphyre  avec  un 
poids  égal  de  muriate  de  soude  purifié  et  desséché ,  et  je 
procède  à  la  sublimation.  J'obtiens  de  quatre  livres  d'un 
pareil  mélange  ,  3o  onces  de  muriate  doux  très-blanc. 

On  a  proposé  tout  récemment  dans  la  Bibliothèque  Bri- 
iannique  de  recevoir  la  vapeur  du  mercure  doux  dans  un 
vase  contenant  de  feau  froide.  L'auteur  de  ce  procédé 
assure  qu'on  l'obtient  ainsi  très-divisé.  (P.) 


MUR 


37 


MURIATE  DE  SOUDE. 
Sel  commun,  v.  s. 
Marias  sodœ  purum.  Lat. 
Ossimuriato  di  soda  puro.  Itaî. 
Muriate  of  soda.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  dissoudre  une  quantité 
arbitraire  de  sel  commun  de  gabelle  dans  Teau  dft 
fontaine  ;  ajoutez  à  la  solution  du  carbonate  alcali- 
nule  de  soude  liquide  ,  jusqu'à  ce  que  la  liqueur  cesse 
de  se  troubler  ;  filtrez  la  solution  et  gardez-la  pour 
l'usage.  Quand  on  veut  le  sel  pur  concret ,  on  fait 
évaporer  et  cristalliser. 

Caractères.  Concret  ,  en  petits  cubes  -,  saveur 
agréable  ;  un  peu  hygrométrique  à  l'air;  se  dessèche 
sur  les  charbons  ardens  en  décrépitant  légèrement  > 
puis  il  se  fond  ;  il  se  dissout  dans  environ  trois  par- 
ties d'eau  avec  abaissement  de  température  ;  est  dé- 
composé par  l'acide  sulfurique  ,  par  l'acide  phospbo- 
rique  ,  etc. 

Mode  de  prescript.  Dissous  dans  l'eau  ,  ou  même 
seulement  en  poudre  fine  avec  la  mie  de  pain  pour 
prendre  intérieurement.  Pour  l'usage  externe  ,  en 
solution  ;  on  en  prépare  des  bains  ,  des  lotions ,  etc«.- 

Vertus.  En  petite  dose  ,  augmentant  les  sécré- 
tions ;  excitant  le  système  lymphatique  et  glandulaire. 
A  grande  dose  ,  anti-excitant,  anthelminthique  ,  sti- 
mulant ,  purgatif. 

Usage  interne.  Dispepsie;  l'indigestion  provenant 
de  l'abus  de  la  crème  de  lait  ou  du  beurre  et  des  subs- 
tances grasses  ;  les  affections  asthéniques  du  système 


38  MUS 

lymphatique  et  glandulaire  ;  les  vers  (  Héberdjîn 
ïlusH  ).  En  forme  de  clystère  dans  les  constipations. 

Usage  externe.  Dans  les  maladies  du  système 
lymphatique  et  glandulaire.  Vojez  Eau  marini;  ar- 
tificielle. 

MUSC  ARTIFICIEL. 

Moschus  artificialîs .  Lat»  ^ 
Mosco  aitefatio.  Ital. 
Artificial  musk.  JtngL 

Observations.  Le  musc  artificiel  s  ohû&nl  en  ver- 
sant à  plusieurs  reprises  quatre  parties  d'acide  nitreux 
sur  une  partie  d'huile  (épyrèle)  de  succin.  L'acide 
nitreux  se  décompose  rapidement ,  l'huile  s'oxide  et 
se  convertit  en  une  substance  résineuse  avec  forte 
odeur  de  musc.  Cette  préparation  a  été  recomman- 
dée en  Allemagne  comme  succédanée  du  véritable 
musc  ,  mais  son  efficacité  s'est  trouvée  de  beaucoup 
inférieure.  Qn  recommande  aujourd'hui  avec  plus  de 
raison  la  vanille  comme  un  excitant  très-analogue  au 
ynusc  ,  dont  nos  médecins  et  moi-même  avons  obtenu 
de  très-bons  effets  dans  les  cas  où  le  musc  a  été  re^ 
çonnu  très-efficace. 


NIT 


39 


N. 

r 

NITRATE  D'AMMONIAQUE. 

NiTRE  AMMONIACAL.  V.  S. 

Nitras  ammoniœ.  Lat. 
Ossiseptonato  d' ammoniaca.  Itat. 
Nitrate  of  ammonia.  AngL 

Mode  de  préparât.  Versez  peu-à-peu  Tacide  nitri- 
que dans  la  solution  de  carbonate  alcalinule  d'am- 
moniaque ,  jusqu'à  ce  que  celle-ci  soit  parfaitement 
saturée  ;  évaporez  la  solution  à  une  douce  chaleur  -, 
quand  elle  est  bien  concentrée ,  faites-la  cristalliser 
dans  un  lieu  frais. 

Caractères.  Cristaux  prismatiques  ,  hexaèdres  as- 
sez longs ,  fibreux ,  légèrement  flexibles  j  saveur  acre  , 
amère  ,  froide  3  se  fond  et  s'enflamme  à  une  chaleur 
forte. 

Usage.  Ce  sel  n'est  point  usité  en  médecine  , 
mais  il  est  destiné  à  préparer  un  gaz  qu'on  fait  respi- 
rer. Voyez  Gaz  oxide  d'Azote  (  Gaz  thermoxide  de 
septon). 

NITRATE  D'ARGENT  FONDU. 
Pierre  infernale,  v.  s. 
Nitras  argenii  Jiisum.  Lat. 
Ossiseptonato  d'  argento  fuso.  Ital. 
Fused  nitrate  of  silwer.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  fondre  doucement  dans 
un  creuset  le  nitrate  d'argent  cristallisé  ou  concret  ^ 


4o  NIT 

quand  il  est  fondu  comme  une  cire  liquide  ,  versez- 
le  dans  une  lîngolière  de  fer,  et  laissez-le  refroidir; 
retirez  les  cylindres  solides  que  vous  en  aurez  obte- 
nus ,  et  conservez-les  dans  une  bouteille  de  cristal 
bien  bouchée. 

Caractères.  De  couleur  grise  ,  ou  noirâtre  exté- 
rieurement j  à  aiguilles  rayonnées ,  concentriques  dans 
sa  cassure  j  dur  ,  légèrement  sonore  j  peu  fragile  , 
non  déliquescent  à  l'air  ;  fulminant  par  la  percus- 
sion sur  l'enclume  avec  le  phosphore  ;  décomposable 
par  les  alcalis  ,  par  l'acide  sulfurique  ,  l'acide  tarta- 
rique  ,  l'acide  muriatique  ,  l'acide  phosphorique  , 
l'acide  citrique  ,  et  par  les  sulfates  ,  les  muriates  , 
les  tartrates ,  etc. 

Mode  de  prescript.  Seul ,  plongé  ou  dissous  dans 
l'eau  distillée. 

Vertus.  Irritant ,  désorganisant. 

Usage  externe.  Dissous  dans  un  peu  d'eau  pour 
détruire  les  chairs  fongueuses  des  plaies  et  des  ulcèresj 
pour  détruire  les  poisons  animaux  appliqués  aux  par- 
ties animales  ;  en  injection  dans  les  fistules ,  sur-tout 
dans  la  fistule  lacrymale  3  pour  dissiper  les  taches 
que  l'enfant  apporte  en  naissant  (  Wasserbery  ). 

(Poison).  Désorganise  toutes  les  parties  animales 
humides  qu'il  rencontre  ;  avalé  ,  c'est  un  des  plus 
redoutables  poisons. 

(Secours).  S'il  est  récemment  avalé  ,  on  se  sert 
utilement  d'une  forte  infusion  d'ipécacuana  j  ensuite 
une  solution  de  sel  commun  ,  ou  l'eau  acidulé  d'acide 
muriatique  sucrée  ,  le  décompose  promptement  j  la 


1 


NIT  4i 

lessive  des  cendres ,  l'eau  de  savon  et  la  limonade  , 
sont  encore  des  boissons  utiles. 

Observations.  On  doit  éviter  soigneusement  que 
le  nitrate  d'argent  ne  soit  mêlé  avec  le  nitrate  de  cui- 
vre ,  comme  cela  arrive  en  se  servant  d'argent  allié 
de  cuivre  ,  dont  la  présence  dans  cette  préparation 
donne  lieu  à  divers  inconvéniens. 

Le  nitrate  d'argent  fondu  contenant  du  nitrate  de 
cuivre  ,  a  une  couleur  verte  plus  ou  moins  intense  ; 
il  est  déliquescent  à  l'air  et  très-fragile  ;  il  teint  en 
bleu  l'ammoniaque  ,  et  appliqué  sur  les  ulcères  ,  il 
produit  de  fâcheux  effets.  Pour  débarrasser  don^  le 
nitrate  d'argent  du  nitrate  de  cuivre  qui  se  rencontre 
dans  la  solution  d'argent ,  on  doit  évaporer  cette  so- 
lution jusqu'à  ce  qu'elle  donne  des  cristaux  salins  , 
lesquels  sont  évidemment  de  deux  qualités  ;  les  uns 
blancs  brillans  ,  les  autres  bleus.  On  met  le  mélange 
de  ces  deux  sels  sur  plusieurs  doubles  de  papier  non 
collé ,  et  on  les  laisse  exposés  dans  une  atmosphère 
de  préférence  humide.  Les  cristaux  bleus  de  nitrate 
de  cuivre  tombent  bientôt  en  déliquescence,  et  à  me- 
sure qu'ils  deviennent  liquides  ,  on  absorbe  la  solu- 
tion par  le  papier  ,  de  façon  que  les  seuls  cristaux 
d'argent  devant  servir  à  la  préparation  dont  nous 
parlons  ,  demeurent  intacts.  Avec  cette  précaution 
on  peut  faire  du  nitrate  d'argent  fondu  de  la  meilleure 
qualité,  sans  avoir  recours  à  l'argent  de  coupelle  (i). 

NITRE  AMMONIACAL. 

Voyez  Nitrate  d'ammoniaqux. 


(i)  L'expérience  journalière  prouve  qu'il  y  a  une  véritable  économie 
à  employer  directement  l'argent  de  coupelle.  (P.) 


42  N  I  T 

NITRATE  DE  MERCURE. 

Nitras  hydrargyri.  Lat. 
Ossiseptonato  di  mercurio.  liai. 
Nitrate  of  quick  silwer.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Sur  deux  onces  de  mercure 
pur  ,  versez  six  onces  d'acide  nitrique.  Il  se  fait  à 
froid  une  dissolution  très-rapide  accompagnée  d'une 
décomposition  de  l'acide.  L'oxigène  (  thermoxigène  ) 
s'unit  au  mercure  ,  et  l'oxide  (  thermoxide  )  ,  et 
l'oxide  d'azote  (  oxide  de  septon  )  se  gazéfie.  L'oxide 
(  tliermoxide  )  mejcuriel  se  combine  à  la  portion 
d'acide  nitrique  encore  indécomposée  ,  et  forme  le 
nitrate  de  mercure  ,  qui  se  cristallise.  Faites  dis- 
soudre le  sel  dans  l'eau  distillée. 

Caractères.  La  solution  est  transparente  ,  sans 
couleur  ;  caustique  -,  assez  pesante  ;  tache  la  peau 
d'une  couleur  brune-rousse  ,  qui  ne  disparaît  que  par 
la  chute  de  l'épiderme  ;  décomposable  par  l'acide 
muriatique  ,  par  l'acide  sulfurique  ,  par  l'acide  phos- 
phorique  ,  par  l'acide  oxalique  ,  par  l'acide  prussi- 
que ,  etc.  ,  et  par  les  sels  qui  résultent  de  ces  difFé- 
Tens  acides  avec  les  bases  alcalines. 

Usage.  Comme  réactif  chimique ,  pour  découvrir 
l'acide  muriatique  et  l'acide  sulfurique  libre  ,  ou  en 
état  de  combinaison  ,  et  pour  faire  principalement 
les  préparations  pharmaceutiques  siiivantes. 

Préparations.  Solution  de  nitrate  de  mercure  ; 
ooclde  rouge  de  mercure  par  l'acide  nitrique  ;  mu- 
rlate  de  mercure  ;  ooclde  gris  de  mercure  /  pru€- 
slate  et  oxalate  de  mercure. 


NIT  43 

NITRATE  DE  POTASSE  PURIFIÉ  ou  NITRE  PUR. 

JVitras  potassce  purîjicatum.  Lat. 
Ossiseptonato  di  potassa  purificato.  Ital. 
Purified  nitrate  of  potass.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  dissoudre  une  quantité 
donnée  de  nitre  du  commerce  dans  suffisante  quan- 
tité d'eau  chaude  j  fdtrez  la  solution  -,  faites  évaporer, 
et  puis  cristalliser  dans  un  lieu  frais.  Séparez  l'eau  sa- 
line résidu  de  toute  la  masse  du  nitre  cristallisé ,  que 
vous  ferez  sécher  et  garderez  pour  l'usage  médical. 
On  peut  obtenir  une  nouvelle  quantité  de  nitre  ,  mais 
moins  pur  que  le  précédent ,  en  soumettant  à  l'éva- 
poration  la  liqueur  saline  qui  n'a  pas  cristallisé.  On 
reconnaît  s'il  contient  du  muriate  de  soude  en  es- 
sayant la  solution  avec  celle  d'argent  ou  de  mercure 
dan* l'acide  nitrique  ,  par  le  précipité  qui  s'y  forme. 
S'il  existe  des  nitrates  terreux ,  ceux-ci  se  manifestent 
en  y  instillant  de  la  solution  de  potasse  simple  ,  au 
moyen  de  laquelle  les  terres  so  séparent. 

Caractères.  Cristaux  prismatiques  ,  transparens 
quand  ils  sont  récens  ;  saveur  fraîche  ,  amère  ;  inal- 
térable à  l'air  •  soluble  dans  six  fois  son  poids  d'eau 
avec  abaissement  de  température  j  détone  légèrement 
sur  les  charbons  ardens  ;  fulmine  avec  le  phosphore 
percuté  sur  l'enclume  (i)  ;  se  décompose  par  l'acide 
sulfurique  ,  par  l'acide  murîatique  ,  par  l'acide  phos- 
phorique  ,  par  la  baryte  ,  la  strontiane  ,  par  l'argile. 

Mode  de  prescript.  On  le  prescrit  rarement  seul 


(i)  Pour  observer  ce  phénomène ,  il  est  nécessaire  que  le  nitre  soit 
tïh-put  et  bien  séché.  (  Noie  de  r Auteur.  ) 


44  ^  OLE 

en  poudre  ou  mêle  à  d'autres  médicamcns^  on  l'admi- 
nistre dissous  dans  l'eau  simple,  dans  les  décoctions, 
dans  les  mixtures  ,  ou  dans  l'émulsion  d'amande. 

Vertus.  Anti- excitant  ;  débilitant;  rafraîchissant; 
diurétique. 

Usage  interne.  Les  fièvres  ardentes  ,  sthéniques. 

NITRIFICATION. 

Voyez  Nitrate  de  potasse. 


o. 

OLEO-SACCHARUM  DE  MENTHE  POIVRÉE. 
Oleo-saccharum  menthœ  piperitidis .  Lat. 
Eleo  ZLiccaro  di  menta  piperitide.  Itat.  • 
Oil  of  peppermint  wlth  sugar.  Angt. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Huile  volatile  de  menthe  poivrée  huit  gouttes. 
Sucre  fm  bien  sec  ....      une  once. 
Mêlez  et  triturez  dans  un  mortier  et  avec  uii  piloi» 
de  verre. 

Caractères.  Blanc  ;  légère  saveur  de  menthe  ;  aro- 
matique, fraîche  ;  odeur  très-forte  de  menthe. 

Mode  de  prescript.  En  poudre ,  ou  en  solution 
dans  un  menstrue  convenable. 

Vertu.  Excitant. 
Usage.  Maladies  asthéniques. 
Observations.  Toutes  les  autres  espèces  à'oleo- 
saccharum  se  font  à-peu-près  de  la  môuae  manière 


ONG  45 

que  celui-ci;  mais  la  dose  de  riiuile  essentielle  doit 
varier  selon  que  cette  huile  est  plus  ou  moins  acre 
et  piquante. 

Les  oléo - saccharum  de  limon,  de  cédrat,  de 
bergamote  ,  se  font  ordinairement  en  frottant  les 
écorces  de  ces  fruits  avec  du  sucre  en  poudre  fine  ; 
on  garde  la  portion  qui  est  imprégnée  d'huile.  Tous 
les  oleo-saccharum  doivent  être  préparés  extempo- 
ranément. 

ONGUENT  D'ACÉTATE  DE  PLOMB. 
Onguent  nuteitum.  v.  s. 
llnguentum  acetatis  plumbi.  Lat. 
Unguento  d'ossiacetato  di  piombo.  Ital. 
Ointment  of  acétate  of  lead.  Angî. 

'  Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Huile  d'olive  deux  livres. 

Cire  blanche  trois  onces. 

Faites  fondre  doucement  le  mélange  dans  un  vase 
de  cuivre  étamé ,  puis  retirez-le  du  feu ,  et  lorsqu'il 
commence  à  se  prendre ,  ajoutez-y  peu-à-peu  : 

Acétate  de  plomb  ....    six  onces, 
en  agitant  continuellement. 

N.  B.  Cette  espèce  d'onguent  devrait  être  placé 
parmi  les  cérats.  Il  pourrait  être  remplacé  par  le 
cérat  d'acétate  de  plomb.  On  l'emploie  dans  les 
mêmes  cas. 


ONGUENT  iEGYPTIAC. 

oyez  Miel  avec  acétate  de  cuivee. 


46  ONG 

ONGUENT  D'ALTH^A  COMPOSÉ. 
Uvguentum  altliœa  composiluni.  Lat. 
Ungaento  d'altea  coinposto.  liai. 
Compound  ointment  of  marsh-mallow.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Graine  de  lin  ,    ....  7  ^  , 

T.    .      T        .  >  De  chaque  une  livre. 

Racine  de  guimauve  ,    .    .  3 

Faites -en  un  mucilage  au  moyen  d'une  suffisante 

quantité  d'eau  j  mettez-le  dans 

Graisse  purifiée  et  liquéfiée    .    .    six  livres. 
Agitez  et  faites  évaporer.  Ajoutez  : 

Poix  huit  onces. 

Térébenthine  de  Venise    .  . 

^.     .  }\JQ  chaque  une  uvre. 

Cire  jaune  3 

Faites  bien  fondre  le  toiitj  mêlez  avec  une  spatule 

de  bois,  et  passez. 

ONGUENT  AROMATIQUE. 
•    Onguent  nervin.  v.  s. 

Unguentum  aromatîcum.  Lat. 

Unguento  aromatico.  liai. 

Aromalic  ointment.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  sommités  sèches  de 

R.oraarin    ....  1 

Sauge  .....    l       ,  .  , 

^  /  JUe  chaque  une  poignée  * 

JUavande  ....  1 
Rue.    .....  ' 

Baies  de  lauriers  récentes  et 

concassées  trois  onces^ 

Graisse  de  porc  liquide    .    .    une  livre. 
Graisse  de  mouton  ....    quatre  onces. 
Tenez  le  mélange  dans  un  bain  d'eau  chaude  pen- 


ONG  47 

dant  quatre  jours ,  ensuite  soumettez-le  à  la  presse 
chauffée  ^  ajoutez  à  la  masse  fortement  exprimée  : 
Huile  de  baies  de  laurier  obtenue 

par  expression  huit  onces. 

Vertus.  Excitant,  corroborant. 

Usage  eocterne.  Dans  l'impotence  par  faiblesse  j 
contre  la  paralysie ,  la  rigidité.  Dans  quelques  ma- 
ladies abdominales  (en  onctions  sur  le  bas-ventre  et 
la  région  lombaire). 

Cet  onguent  peut  remplacer  celui  de  laurier. 

ONGUENT  BASILICUM. 

V oyez  Onguent  de  térébenthine  et  de  poix. 

ONGUENT  DE  BLANC  DE  BALEINE. 
V ojez  Cérat  de  blanc  de  baleine. 

"ONGUENT  CITRIN. 

Voyez  Onguent  de  nitrate  de  mercure» 

ONGUENT  DE  CIRE. 

Voyez  Cérat  de  blanc  de  baleine. 

ONGUENT  DIGESTIF. 

Voyez  Onguent  de  térébenthine. 

ONGUENT  D'ÉLÉMI  et  DE  TÉRÉBENTHINE. 
Baume  d'arc œus.  v.  s. 
Unguenium  demi  et  terebenthînœ .  Lat. 
Unguento  di  elemie  trementina.  Ital. 
Oinlraent  of  elemi  and  turpentine.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Gomme-résine  élémi.  .    .  7  ^  , 

rr  '  '1  j  AT    •  >  De  chaque  SIX  onces. 

ierehenth.  de  Venise  pure,  j  ^ 

Suif  récent  dix  onces. 

Faites  fondre  ce  mélange  à  une  chaleur  douce ,  en 


48  ONG 

remuant  avec  une  spatule  de  boisj  passez  à  travers 
un  linge ,  et  laissez  refroidir. 

Caractères.  De  consistance  molle  j  odeur  de  téré- 
benthine. 

V ertu.  Légèrement  stimulant. 

Usage.  Pour  exciter  la  suppuration  des  plaies  et 
des  ulcères. 

Observations.  Quelquefois  on  délaye  une  once 
de  cet  onguent  dans  huit  onces  d'alcohol ,  au  moyen 
d'un  jaune  d'œuf,  et  on  s'en  sert  avantageusement 
pour  injecter  dans  des  fistules  ou  des  ulcères  si- 
nueux. 

L'onguent  d'élémi  et  de  térébentine  supplée  très- 
bien  à  la  préparation  connue  anciennement  sous  le 
nom  d^onguent  de  storaoc. 

ONGUENTS  MÉDICINAUX. 
Unguenta  medicata.  Lat. 
Unguenti  medicad.  Ital. 
Medicated  ointment.  AngL 

On  nomme  ainsi  les  combinaisons  de  substances 
médicinales  actives  avec  les  graisses ,  les  huiles ,  ou 
autres  matières  analogues ,  réduites  à  la  consistance 
de  beurre.  On  ne  connaît  pas  encore  l'action  chimico- 
médicale  qu'exercent  les  onguents  appliquées  exté- 
rieurement sur  les  diverses  parties  du  corps  dont 
l'organisation  est  intacte  j  on  connaît  encore  moins 
l'action  qu'ils  exercent  dans  les  cas  où  l'organisation, 
est  altérée  j  sur  les  ulcères,  les  plaies,  etc. 

Quelquefois  le  seul  onctueux  de  la  graisse  que 
contiennent  toujours  les  onguents  est  utile  en  s'op- 


ONG  4g 

posant  au  contact  de  l'air  atmosphérique  et  à  une 
évacuation  locale  de  la  part  des  vaisseaux  exhalans. 
Les  substances  ajoutées  à  la  graisse  n'ont  dans  ces 
cas  d'autre  avantage  que  d'entretenir  sur  la  partie 
afi'ectée,  je  dirais  presque  mécaniquement,  l'onctuo- 
sité dont  l'action  est  pareillement  mécanique.  Outre 
cette  action  ,  les  onguents  en  exercent  quelquefois 
une  chimique  due  à  l'oxigène  avec  lequel  se  com- 
binent les  graisses  ,  soit  pour  avoir  été  long-tems 
exposées  au  contact  de  l'air,  soit  pour  avoir  été  long- 
tems  agitées  ou  mêlées  avec  des  oxides  métalliques  , 
faciles  à  désoxider ,  ou  enfin  pour  avoir  été  oxigénées 
directement  et  par  les  procédés  de  l'art.  Si  l'on  veut 
bien  déterminer  les  avantages  de  la  graisse  oxigénée  , 
on  verra  qu'elle  pourrait  très-bien  remplacer  beau- 
coup d'onguents  préparés  avec  les  oxides  métalliques  j 
ainsi  que  les  graisses  jadis  si  vantées  ,  de  cheval ,  de 
mulet,  de  poule,  de  canard,  d'ours,  de  marmotte  , 
de  blaireau ,  de  vipère  ;  la  graisse  humaine  ;  les  huiles 
conservées  cent  ans  ,  etc.  dont  la  différence  consiste 
Uniquement  dans  le  degré  d'oxidation ,  caractère  que 
le  médecin  et  le  pharmacien  sont  aujourd'hui  les 
maitres  d'imprimer  en  quelques  minut  es  à  une  graisse 
récente  quelconque  ,  de  manière  à  imiter  les  plus 
grandes  opérations  de  la  nature.  Vojez  Graisse 
OXIGÉNÉE.  Ceux-là  se  tromperaient  fort  qui  emploi- 
raient  des  graisses  oxigénées  ,  c'est-à-dire  ,  molles  , 
rances,  acides  ;  les  mauvais  effets  qui  résulteraient  de 
leur  application  les  convaincraient  de  la  différence 
qu'il  y  a  entre  la  graisse  oxigénée  et  la  graisse  ther- 
moxigénée. 

II.  4 


5o 


ONG 


ONGUENT  MERCURIEL. 
Unguentum  hjdrargyri.  Lat. 
Unguento  mercuriale.  Ital. 
Ointment  of  quick  silwer.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Graisse  de  porc    -     .    7  „    .     ,  , 
T.;r  >  Parties  égales. 

Mercure  3  ^ 

Triturez  dans  un  mortier  de  marbre  avec  un  pilon 
de  bois  jusqu'à  parfaite  extinction  des  plus  petits 
globules  mercuriels. 

Caractères.  De  couleur  cendrée.  Etendu  sur  une 
carte  et  observé  au  microscope,  il  ne  laisse  plus 
apercevoir  le  moindre  globule. 

Mode  de  prescript.  En  frictions  sur  diverses  parties 
du  corps. 

Vertus.  Anti-vénérien  3  il  agit  sur  le  système  glan- 
duleuxj  débilitant. 

Usages.  Contre  les  maladies  vénériennes ,  sur-tout 
la  maladie  constitutionnelle^  contre  les  topbus  et  autres 
tumeurs  vénériennes  j  contre  l'hépatit^  sthénique  ; 
contre  les  pustules  et  les  bubons  enflammés  j  contre 
la  difficulté  d'uriner  (en  onctions  sur  le  périnée),  etc. 

Dose.  Depuis  un  scrupule  jusqu'à  un  gros  par 
jour. 

Observations.  Les  proportions  du  mercure  et  de 
l'axonge  sont  très-différentes  dans  les  diverses  phar- 
macopées ,  c'est  aux  médecins  à  augmenter  ou  à 
diminuer  la  dose  du  mercure  selon  l'exigence  des 
cas.  Quelques-uns  font  entrer  la  térébenthine  dans 
cet  onguent  j  mais  ellô  a  l'inconvénient  d'enflammer 
facilement  et  d'ulcérer  la  peau  soumise  aux  frictions. 


O  N  5î 

Dans  cette  préparation  le  mercure  n'est  pas  oxidé , 
comme  se  Fiiïiàglrierit  la  plupart  des  chimistes  et 
des  médecins  j  il  y  conserve  son  état  métallique;  il 
s'y  trouvé  extrêmement  divisé ,  et  dans  une  combi- 
naison particulière  avec  la  graisse.  Voyez  Acide 

NITRIQUE. 

On  a  conseillé  de  faire  l'onguent  mercuriel  aivec 
Toxide  gris  de  mercure.  Voici  les  proportions  mar- 
quées dans  la  nouvelle  Pharmacopée  d'Edimbourg  , 
(  i8o4)»  Prenez  : 

Oxide  gris  de  mercure  .    .    /    une  partie. 

Axonge   trois  parties* 

Mêlez  exactement. 

L'efficacité  de  cette  espèce  d'onguent  mercuriel 
n'esl  pas  suffisamment  établie^  ,  comme  l'a  fort  bien 
remarqué  le  docteur  Duncan  fils.  Je  pense  que  sa 
manière  d'agir  doit  être  difFérenie  dé  celle  de  l'on- 
guent mercufiel  ordinaire ,  où  lé  métal  n'étant  que 
divisé ,  mais  sans  altéf âtiori ,  exerce  une  action  très- 
prompte. 

Si  vous  ajoutez  demi-once  de  camphre  à  deux 
onces  d'onguent  mercuriel ,  vous  aurez  Yonguent 
mercuriel  camphré. 

La  Pharmacopée  russe  prescrit  un  tiers  de  suif 
sur  la  quantité  d'axonge'  qui  entre  dans  Fonguent 
mercuriel.  Cette  addition  nous  paraît  utilé,  pour  lui 
donner  en  été  plus  dé  consistance. 

*  L'opinion  de  l'auteur  sur  l'état  du  mercure  dans 
l'onguent  mercuriel  est  contorme  à  celle  qu'ont  émise 
MM.  Vogel  et  BouUay ,  chacun  dans  un  Mémoire  parti- 
culier qu'ils  ôrit  Communiqué  à  la  Société  de  pharmacie 
de  Paris.  M.  Warhen  de  Berhn  ayant  élevé  publiquement 


52  ONG 

des  cloutes  à  ce  sujet,  la  Société  nomma  des  commissaires 
qui  se  prononcèrent  pour  l'affirmative.  Il  résulte  en  outre 
de  leur  rapport ,  qu'on  peut  accélérer  beaucoup  Textinc- 
tion  du  mercure  sans  avoir  recours  à  des  substances  qui 
cèdent  de  l'oxigène  au  métal.  L'une  des  méthodes  pro- 
posées dans  cette  vue  est  de  M.  Dufilho ,  pharmacien  de 
Paris  :  elle  consiste  à  agiter  du  mercure  avec  de  Teau  dans 
une  fiole  à  médecine  ,  dont  le  fond  soit  convexe  et  un  peu 
pointu.  Par  ce  moyen,  on  réduit  dans  l'espace  de  quatre 
minutes  le  mercure  en  globules  très-petits.  On  décante 
l'eau ,  et  on  triture  le  mercure  avec  son  poids  de  graisse. 
Vingt  minutes  suffisent,  d'après  l'auteur,  pour  opérer  l'ex- 
tinction complète. 

L'autre  méthode  qu'on  doit  à  M.  l'Abbé-Dumesnil  est 
encore  plus  expéditive  que  la  précédente  ;  elle  se  réduit  à 
triturer  dans  un  mortier  de  mai'bre  quatre  onces  de  graisse 
de  porc  récente ,  avec  seize  onces  de  mercure  coulant ,  et 
une  once  d'huile  d'amandes  douces.  Après  quinze  minutes 
de  trituration  ,  on  ajoute  douze  onces  de  nouvelle  graisse 
qu'on  mêle  exactement  avec  le  reste  de  l'onguent.  Nous 
pensons  qu'il  peut  être  avantageux  de  combiner  ces  deux 
excellens  procédés.  (P.) 

ONGUENT  DE  LA  MÈRE. 

Voyez  Onguent  d'oxide  de  plomb  demi-vitreux. 

ONGUENT  DE  NITRATE  DE  MERCURE. 
Onguent  citrin.  v.  s. 
Ungueiitum  nitratis  hydrargyri.  Lat. 
Unguento  d'ossiseptonato  di  mercurio.  Ital. 
Ointment  of  nitrate  of  quick  silwer.  Angl. 
Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Mercure  une  once. 

Acide  nitrique  deux  onces. 

Faites  dissoudre  le  mercure  au  bain  de  sable  ,  et 
pendant  que  la  dissolution  est  encore  bien  chaude  , 
ajoutez-y  : 


ONG  53 

Suif  préalablement  fonda.    .    douze  onces. 

Remuez  quelque  peu  avec  un  tube  de  verre ,  versez 
ensuite  la  dissolution  dans  un  mortier  de  verre  et 
remuez  encore. 

L'onguent  de  nitrate  de  mercure  doux  de  la  Phar- 
macopée d'Edimbourg  est  préparé  de  cette  manière , 
mais  avec  trois  livres  de  graisse ,  au  lieu  d'une^ 

Caractères.  Belle  couleur  jaune  ;  odeur  de  graisse 
oxigénée;  saveur  nulle,  puis  métallique,  âpre  ;  fu 
sible  par  un  feu  doux  ;  décomposable  par  une  cha- 
leur forte. 

Mode  de  prescript.  Après  l'avoir  ramolli  au  feu  ^ 
on  en  fait  des  onctions  avec  le  bout  du  doigt ,  ou 
avec  un  petit  pinceau  de  poil  de  chameau. 

Vertus.  Stimulant,  anti-vénérien,  oxidant. 

Usage  externe.  Contre  l'ophthalmie  psorique  et 
vénérienne  ;  contre  les  ulcères  baveux ,  dartreux  j 
contre  la  teigne,  et  les  autres  maladies  cutanées. 

La  graisse  est,  dans  cette  préparation ,  à  l'état  de 
graisse  oxigénée  et  en  a  tous  les  caractères  ;  et  comme 
la  graisse  se  cérifie  en  s'oxigénant ,  il  n'est  pas  éton- 
nant qu'elle  prenne  quelquefois  dans  cette  prépara- 
tion la  dureté  et  le  cassant  de  la  cire ,  et  qu'elle  se 
trouve  par  conséquent  changée  en  véritable  cire. 

Cet  onguent  pourrait  encore  se  faire  en  ajoutant 
la  dissolution  chaude  de  nitrate  de  mercure  à  la 
pommade  oxigénée  dans  les  proportions  indiquées  : 
c'est  le  moyen  de  se  procurer  l'onguent  citrin  ex- 
temporanément. 

ONGUENT  NUTRITUM. 
V ojez  Onguent  ïj'acétate  de  plomb. 


54  ONG 

ONGUENT  D'OXIDE  BLANC  DE  MERCURE  par 

L'ACipE  SULFURÏQUE. 
Unguent.  oxidi  albi  merc.  acido  sulfurico  confecii.  Lat, 
Unguento  d'ipertermossido  bianco  di  mercurio  per 

Tossisolforico.  Jlal. 
Ointment  of  white  oxyde  of  quick  silwer  by  acid 

sulphuric.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Oxide  blanc  de  mercure  par 

l'acide  sulfariqiie    .    ,    .    une  once. 
Axonge  .    .    .    .    .    .    .    quatre  onces. 

Remuez  dans  un  mortier  de  verre,  avec  un  pilon  dp 
verre ,  pour  faire  un  onguent. 

Caractères.  Consistance  moyenne;  blanc. 
Mode  de  presçript.  En  onctipttS. 
Vertu.  Anti-vénérien. 
Cas.  Tumeurs,  exostoses  vénériennes. 
Dose.  Depuis  un  denai-scrupule  jusqu'à  un  gros 
par  jour. 

ONGUENT  D'OXIDE  BLANC  DE  PLOMB. 
Onguent  blanc. 

Unguentum  oxydî  plumbi  albi.  Lat. 
Unguenlo  di  termossrdo  bianco.  Ital. 
Ointment  of  white  oxyde  of  lead.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  :„ 

Oxide  blanc  de  plomb  en  poudre 

(  ou  de  céruse  )  .    .    .    .    huit  onces, 

Axonge   .......    une  livre. 

Mêlez  avec  une  spatule  de  bois ,  et  laissez  refroi» 
dir.  Vous  aurez  ainsi  Vonguent  de  céruse  simple. 
Ajoutez-y  : 

Camphre  trituré  avec  quelques  gouttes  d'huile 
d'amandes  douces    ,    .    ,    ,    six  gro§. 


ONG  55 

Ce  sera  Yonguênt  blanc  camphre. 

Mode  de  prescript.  Etendu  sur  un  linge ,  et  ap- 
pliqué sur  les  parties  malades. 

Vertus.  Quelque  peu  stimulant,  oxidant. 

Usages.  Contre  les  brûlures  ,  les  excoriations 
produites  par  l'application  des  rubéfians  ,  ou  par 
toute  autre  cause  ;  contre  les  inflammations  légères , 
les  éruptions  cutanées,  prurigineuses j  contre  les  ex- 
ulcérations provenant  du  décubitus. 

L'onguent  d'oxide  blanc  de  plomb  peut  remplacer, 
comme  l'a  fort  bien  remarqué  l'auteur  de  YAppa- 
ratus  medicaminum  ,  les  autres  onguents  d'oxide 
de  plomb ,  tels  que  ceux  de  minium ,  de  litliarge 
et  de  nutritum. 

La  graisse  acquiert ,  dans  cet  onguent ,  un  certain 
degré  d'oxidation,  par  l'influence  de  l'oxide  métallique 
qui  se  désoxide.  Je  déduis  de  ce  seul  fait  la  vertu  sti- 
mulante et  oxigénante  qu'il  manifeste. 

ONGUENT  D'OXIDE  DEMI-VITREUX  DE  PLOMB. 
Onguent  i)E  la  mère.  v.  s. 
Unguentum  oxydi  plumbî  semi-vkrei.  Lat. 
Unguento  di  termossido  di  piombo  semi-vitreo.  Itaî, 
Ointment  of  semi-vitrified  oxyde  of  lead.  Angl, 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Axongé  

Beurre  frais  

Cire  jaune  

Suif  

Oxide  demi-vitreux  de 
plomb  porphyrisé.  . 

Huile  d'olive  '  quinze  onces. 

F aites  liquéfier  les  graisses  bien  purifiées  (  la  cire 


De  chaque  une  demi-livre. 


56  ONG 

exceptée  )  dans  un  vase  de  cuivre ,  et  diauffez-Ies 
jusqu'à  ce  qu'elles  commencent  à  fumer.  Ajoutez  alors 
l'oxide  de  plomb ,  en  remuant  continuellement  le 
mélange  avec  une  spatule  de  bois  pour  empêclier 
l'oxide  de  se  précipiter.  Quand  celui-ci  est  bien  in- 
corporé ,  il  perd  sa  couleur  rouge  pour  en  prendre 
une  brune  qui  tire  sur  le  noir.  On  prend  alors  un 
peu  de  l'onguent  sur  une  carte  et  on  examine  s'il 
acquiert ,  en  se  refroidissant ,  une  consistance  suf- 
fisante. Dans  ce  cas,  on  le  retire  du  feu,  on  le  laisse 
refroidir  à  demi,  et  on  y  ajoute  la  cire  en  morceaux 
pendant  qu'on  remue  avec  la  spatule.  Quand  la  cire 
est  fondue  et  incorporée ,  on  coule  l'onguent  dans 
de  petites  capsules  de  papier ,  pour  faire  des  tablettes, 
ou  bien  on  le  coule  dans  des  vases  hémisphériques , 
pour  l'avoir  en  masse. 

Caractères.  Couleur  brune-obscure,  quand  l'on- 
guent est  récent j  ferme,  insipide  5  odeur  de  cire. 
Avec  le  tems  la  cérification  des  substances  grasses 
devient  plus  parfaite  et  uniforme  :  la  portion  qui  se 
trouve  en  contact  avec  l'air  atmosphérique  devient 
sur-tout  plus  dure ,  perd  sa  couleur  brune ,  devient 
jaune-blanche,  et  l'odeur  de  cire  se  rend  plus  ma- 
nifeste. 

Mode  de  prescript.  On  l'étend ,  au  moyen  de 
la  chaleur ,  sur  une  peau ,  et  on  l'applique  sur  les 
parties  malades. 

Usages.  Dans  les  cas  de  luxations ,  de  tumeurs , 
de  brûlures  j  pour  sécher  les  plaies. 

Observations.  C'est  pour  condescendre  aux  vœux 
de  plusieurs  chirurgiens  et  du  peuple ,  qui  font  un 
très-fréqaent  usage  de  cette  préparation,  que  je  l'ai 
admise  dans  cette  Pharmacopée  :  ce  n'est  pas  à  la 


ONG  57 

rigueur  un  onguent ,  mais  un  cérat ,  non-seulement 
parce  que  la  cire  est  un  de  ses  ingrédiens ,  mais  parce 
que  les  graisses  elles-mêmes  se  cérifient  aussi  en  dé- 
soxidant  le  métal.  La  cérification  devient  encore  plu» 
parfaite  avec  le  tems.  Cet  onguent  pourrait  être  sup- 
pléé par  le  cérat  d'oxide  demi -vitreux  de  plomb, 
dont  l'action  est  la  même. 

ONGUENT  D'OXIDE  DE  ZINC. 
Unguentum  è  zinco.  Lat. 
Unguento  di  termossido  di  zinco.  ItaL 
Ointraent  of  zinc.  AngL 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Axonge  ou  beurre  de  cacao.  .    .    une  once. 

Oxide  blanc  de  zinc  suroxidé.    .    deux  gros. 
Faites  fondre  et  mêlez. 

Mode  de  prescript.  En  onctions  sur  les  parties 
malades ,  étendu  avec  un  pinceau ,  après  avoir  été 
légèrement  liquéfié. 

Usages.  Contre  la  lippitude ,  Vopbtlialmie  pso- 
rique  et  autres  maladies  des  yeux  ,  sur -tout  dans 
celles  qui  procèdent  d'inflammations  asthéniques  -y. 
contre  les  ulcères  dartreux  (  Cullen  )  ;  contre  les 
hémorrlioïdes ,  les  gerçures  des  mamelons. 

ONGUENT  D'OXIDE  DE  ZINC  NON  PURIFIÉ. 
Onguent  de  tuthie.  v.  s. 
Unguçntum  oxydi  zinci  impuri.  Lat. 
Unguento  di  termossidi  zinco  impuro.  Ital. 
Ointment  of  impure  oxyde  of  zinc.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Axonge  cinq  onces. 

Oxide  non  purifié  de  zinc , 
préparé  (  tuthie).    .    .    une  onee. 


58  ONG 

Faites  fondre ,  agitez  pour  mêler  exactement;  laites 
■im  onguent. 

ONGUENT  PÔPtJLEÙM. 
TJnguenium  populewn.  Lat. 
Unguetito  populéo.  J/a/. 
Ointuient  of  poplar-tree.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Bourgeons  secs  de  peuplier.  .    huit  onces. 
Pilez  bien  menu  dans  ùn  mortier  de  marbre  ; 
Ajoutez-y  : 

Graisse  fondue  dans  une  bassine 
de  cuivre  étamée.  .  .    .    .    deux  livres. 
Tenez  le  mélange  liquéfié  au  baiti-marie  pendant 
trois  heures  ;  décantez  et  gardez  dans  un  lieu  frais. 

Corac^ère^.  Çoiisis tance  ^'onguent;  verdâtre  , 
odorant. 

Mode  de  prescript.  Comme  les  autres  onguents» 
J^ertu.  Excitant. . 

Observations.  Aux  bourgeons  verds  de  peuplier, 
employés  jadis  dans  la  préparation  de  cet  onguent, 
Dmnénil  et  Morelot  ont  substitué  les  bourgeons  secs 
parce  qu'ils  ont  un  arôme  plus  agréable  et  plus  déve- 
loppé que  les  bourgeons  verds.  Outre  cette  substance, 
quelques  Pharmacopées  font  entrer  dans  cet  onguent 
d'autres  plantes  qu'on  a  trouvées  inutiles. 

*  Nous  sommes  loin  de  contester  la  vertu  excitante  attri- 
buée par  l'éLuteur  à  l'onguent'  de  peupliers ,  fait  avec  les 
bourgeons  etl'axonge,  et  que  par  cette  raison  nous  pro- 
poserons xle  nommer  onguent  de  peupliers  simple;  mais 
Tonguent  populeum,  fait  d'après  Ta  formule  du  Codex 
de  Paris ,,  jouissait  de^puis  long-tems  d'une  réputation 


ONG  5^ 

méritée ,  comme  calmant  et  comme  adoucissant ,  nous 
pensons  qu'on  ne  pourrait  supprimer  la  majeure  partie 
des  substances  qui  le  composent ,  sans  changer  totalement 
ses  propriétés.  En  admettant  donc  qu'il  y  ait  dans  cet  on- 
guent des  plantes  qui,  telles  que  les  sommités  de  ronces 
et  de  bardane ,  ne  fournissent  à  la  graisse  que  peu  ou 
point  de  principes  médicamenteux,  on  devrait  ,  suivant 
nous,  y  conserverie  saîanum  nigrum ,  la  mandragore,  la 
jusquiame ,  la  belladone ,  etc.  ,  dont  les  propriétés  sont 
généralement  constatées  ;  on  nommerait  alors  cette  com- 
position onguent  de  peupliers  composé.  (P.) 

ONGUjENT  ROSAT.  • 

Unguentwn  fvsqfum.  Lat.  

IJnguento  rbsato.  JlaL  .  . 
Ointment  of  roses.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Axonge.  purifiée.    ....    deux  livres. 

Suif   trois  onces. 

Faites  les  fondre  ensemble  à  une  douce  chaleur,^ 
lorsque  la  graisse  sera  fondue,  ajoutez-y  : 

Pétales  de  roses  rouges  pilées.    deux  onces. 

Orcanette  pilée  demi-once. 

Passez  la  graisse  en  fusion ,  décantez-la  dans  une 
bassine,  et  laissez  refroidir  lentement,  en  remuant 
avec  une  spatule. 

Autre  procédé.  Faites  fondre  ensemble  l  axonge 
et  le  suif  bien  purifiés  ;  versez  le  mélange  fondu 
dans  l'eau  de  rose;  agitez  èt  laissez  refroidir;  dé- 
cantez l'eau  surabondante,  faites  sécher  l'onguent  et 
gardez-le  au  frais  dans  un  vase  de  terre.  On  peut  y 
ajouter  encore  un  gros  d'huile  de  bois  de  Rhodes 
par  livre.  (  Sv^ediauk.  ) 


6o  ONG 

Cet  onguent  sert  principalement  de  base  à  plu- 
sieurs autres ,  sur-tout  pour  leur  donner  une  odeur 
suave  et  leur  communiquer  la  couleur  agréable  dont 
il  peut  être  pourvu. 

ONGUENT  DE  STAPHISAIGRE. 

Unguentum  slaphisagnœ.  Lat. 
Unguento  di  stafisagria.  Ital. 
Ointment  of  stavernere.  Angh 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Semence  de  staphisaigre 

(  delph.  staph.  ).    .    .    .    deux  gros. 

Axonge  V 

g^^j£  ?  De  cliaq[ue  trois  gros. 

Faites  fondre  et  mêlez. 

Mode  de  prescript.  On  l'applique  étendu  sur  un 
morceau  de  peau  ,  ou  bien  on  en  fait  des  onctions 

Usages.  Contre  la  gale  et  autres  maladies  cutanées  ; 
contre  le  phthiriasis  ou  la  maladie  pédiculaire.  On 
l'applique  toutes  les  nuits. 

ONGUENT  DE  STORAX. 

Voyez  Onguent  d  elemi  et  de  térébenthine. 

ONGUENT  DE  SOUFRE. 
Unguentum  ad  scabiem.  V.  s. 
Unguentum  è  sulphure.  Lat. 
Unguento  solforato.  Itaî. 
Ointment  of  sulphur.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Prenez  i 

Soufre  sublimé.    ...»    deux  onces. 

Axonge  fraîche  quatre  onces. 

Remuez  le  mélange  dans  un  mortier  de  marbre 


ONG  6i 

avec  un  pilon  jusqu'à  ce  qu'il  en  résulte  une  subs- 
tance homogène.  L'addition  de  deux  gros  de  muriate 
d'ammoniaque  en  poudre  fine  et  bien  incorporé  avec 
cet  onguent,  a  paru  assez  avantageuse.  (Tissot.  ) 

Pour  lui  donner  une  odeur  agréable  on  ajoute  un 
demi-gros  d'huile  aromatique  de  bergamote  ou  de 
lavande  par  livre  (  Edimb.  ). 

Caractères.  Compact ,  jaunâtre  (s'il  ne  contient 
pas  de  sel  ni  d'arôme)  ,  insipide. 

Mode  de  prescript.  En  onctions  et  en  frictions 
sur  les  parties  tous  les  soirs  avant  de  se  mettre  au 
lit. 

F'ertu.  Anti-psorîque. 

Usage.  Contre  les  exulcérations  psoriques. 

Dose.  Quand  la  gale  est  universelle ,  on  emploie 
trois  onces  d'onguent  par  onction ,  pour  la  quatrième 
partie  du  corps  chaque  fois. 

Divers  onguens  pour  la  gale  ont  été  prescrits  et 
recommandés  dans  les  Pharmacopées.  Le  mercure 
entre  dans  certaines  formules  à  l'état  de  métal  ou 
d'oxide ,  et  dans  d'autres  à  l'état  salin.  Souvent  on 
y  ajoute  du  sulfate  de  cuivre  ou  de  zinc;  mais  la 
préparation  que  j'ai  décrite  est  assez  énergique  et 
appropriée  à  son  objet.  L'addition  du  mercure  ou 
de  tout  autre  métal  ne  se  fera  que  de  l'aveu  du  mé- 
decin et  avec  précaution. 


62  ONG 

ONGUENT  DÉ  SOUFRE  COMPOSÉ. 
Onguent  d'arthanita.  v.  s. 
Uiiguentum  è  sulphure  compositum.  Lat, 
Unguento  soUorato  composto.  i^a/. 
Compound  ointmeht  of  sulphur.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  ; 

Axoiîge.  une  livre. 

Extrait  de  fiel  de  taureau.    .    deux  onces. 
Soufre  sublimé  Y 

Aloës  hépatique.     .     .>  De  chaque  demi-once. 
Coloquinte    .    .    .    .  ) 

Huile  d'absintlie  trois  gros. 

Faites  fondre  la  graisse  à  un  feu  doux ,  unissez  le 
tout,  et  faites-en  un  onguent  (i). 

Mode  de  prescript.  On  l'étend  sur  une  peau,  et 
on  rapplique  sur  la  région  de  l'estomac  et  le  reste 
de  l'abdomen. 

Vertu  anthelminthiquë ,  pàrticùlièré. 

Usage.  Dans  les.  affections  vermineuses  des  en- 
fans. 


(l)  u4utre  procédé.  Faites  coaguler ,  au  moyen-  d'une  chaleur  donce  , 
line  partie  de  suc  de  concombre  sauvage  ou  d'artlianita  et  .de  palme. 
Séparez  la  fécule;  laissez  égoutter  et  mêlez  àVec  nioitié  d'huile  d'olive 
et  un  quart  de  beurre,  en  laissant  le  mélange  sur  le  feu,  jusqu'à 
ce  que  l'humidité  en  soit  tout-à-fait  dissipée.  Pilez-le  ensuite  et  faites-y 
fondre  un  dixième  de  cire  ,  et  un  quatre-vingt-cinquième  d'extrait  de 
bile  et  de  résine  précipitée  du  galbanum  ;  lorsque  là  masse  commence  k 
se  prendre  ,  incorporez-y  un  cinquantième  de  scammonée  ,  d'aloes  ,  de 
coloquinte,  d'écorce  de  mézi-réum  et  un  centième  d'euphorbe,  de  myrrhe, 
de  poivre  long  ,  de  gingembre  ,  le  tout  eu  poudre  fine  ,  mêlé  et  imprégné 
d'un  peu  d'huile.  Manuel  Phar m.  ÇNote  de  l'.Auteur,  ) 


ONG  6^ 

ONGUENT  DE  TÉRÉBENTHINE. 
Onguent  digestif,  v.  s. 
Unguenlum  terebinthinatum.  Lat. 
Unguento  tremenlinato.  ItaL 
Ointment  of  turpentine.  Angl 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Cire  blanche  demi-livre. 

Térébenthine  de  Venise,  .  7^  , 

\  De  chaque  une  livre. 
Jtiuile  Q  olives,     .    .    .  j 

Faites  fondre  et  remuez  la  masse  jusqu'à  ce  qu'elle 
se  refroidisse. 

On  peut ,  au  lieu  d'huile ,  se  servir  de  graisse  pu- 
rifiée j  l'onguent  en  est  plus  blanc  et  plus  ferme. 

Caractères.  Consistance  moyenne  j  odeur  et  sa- 
veur de  térébenthine;  gras  au  toucher. 

Mode  de  prescript.  On  l' étend  sur  de  la  peau, 
du  linge  ou  de  la  filasse. 

f^ertu.  Légèrement  stimulant. 

Usage  externe.  Contre  les  indurations,  et  pour 
exciter  un  peu  la  suppuration. 

Observations.  Cette  préparation,  destinée  prin- 
cipalement à  stimuler  et  à  irriter ,  est  susceptible  de 
diverses  additions,  au  gré  du  médecin.  Quelques- 
uns  y  ajoutent  de  l'oliban  ou  de  la  myrrhe,, ou  des 
préparations  de  cuivre  ,  selon  les  circonstances  j 
d'autres  suppriment  la  térébenthine  même.  Par 
exemple ,  prenez  : 


Cire  jaune.  .  .  . 
Piésine  de  pin.  . 
Axonge  préparée. 
Huile  d'olives.  . 


I  De  chaq 
De  chaque 


ue  une  once. 


demi-livre. 


64  OXA 

Faites  fondre  à  une  légère  chaleur;  mêlez  et  faite* 
un  onguent. 

ONGUENT  DE  TÉRÉBENTH.  ET  DE  POIX  NOIRE. 
Onguent  basilicum.  v.  s. 
Unguentum  ierebinihinatum  piceum.  Lat. 
Unguento  trementinato  pecioso.  Ital. 
Ointment  of  turpentine  with  pitch.  AngL 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Poix  noire  demi-livre. 

Huile.     .....    une  livre  et  demie. 

Faites  fondre  à  un  feu  doux ,  passez  et  faites  dis- 
soudre , 

Résine  de  pin.  ,    . ,. 

rr^  n       i  •     j  ir    •  >  JJe  Chaque  demi-livre* 

lerebentnme de  Venise.  .  j 

Autre  procédé.  Prenez  : 

Résine  ^ 

Poix.      ..  .  •  a  .  .1    _  , 

^.     .  >  JJe  chaque  demi-uvre. 

Cire  jaune  i  ^ 

Térébenthine   .    .    .    .  j 

Huile  d'olive  deux  livres. 

Faites  fondre  par  une  chaleur  douce  et  coulez. 
N.  B.  On  y  ajoute  aussi  de  l'oliban  ,  au  gré  du 
médecin. 

Cet  onguent  sert  à  peu  près  aux  mêmes  usages  que 
le  précédent. 

ONGUENT  DE  TUTHIE. 

Voyez  Onguent  d'oxide  non  purimé  de  zinc. 

OXALATE  DE  MERCURE. 
Oxalas  mercurii.  Lat. 
Ossisaccharato  di  mercurio.  Itaî. 
Oxalas  of  quick  silwer.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Dans  une  solution  de  nitrate 


O  X  A  65 

de  mercure  faite  à  froid ,  éteiidae  d'eau  distillée ,  ver- 
sez une  solution  saturée  d'acide  oxalique  jusqu'à  ce 
qu'il  se  forme  un  précipité  granuleux.  Après  avoir 
lavé  ce  précipité  à  l'eau  distillée ,  faites-le  sécher  à 
l'ombre,  et  gardez-le  dans  un  flacon  de  cristal. 

Caractères .  Très-blanc  5  insipide  -  insoluble  dans 
l'eau;  noircissant  par  l'eau  de  chaux,  un  peu  ful- 
minant,  ..quand  il  est  frappé  sur  l'enclume. 

Mode  de  prescript.  Comme  le  muriate  oxidule  de 
mercure. 

Vertu.  Anti-vénérien, 

Usage.  Dans  les  maladies  vénériennes. 

OXALATE  AClDliLE  i)E  POTASSE. 
-Sel  d'oseille,  v.  s. 
Oxalas  acidulwn  potassœ.  Lat. 
Ossisaccarato  ossidulo  di  potassa.  ItaL 
Acidulous  oxalate  of  potass.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  les  feuilles  vertes  dé 
la  petite  oseille  (  rwnex  àcetosella  ^  L.  );  pHez-les 
dans  un  mortier  de  marbre  avec  un  pilon  de  bois  ; 
exprimez-en  le  suc  au  moyen  d'une  presse  ,  et  faites 
le  chauffer  au  bain-marie  j  ajoutez-y  du  blanc  d'œuf 
battu  :  Ce  suc  étant  clarifié  ,  évaporez-le  au  même 
bain  jusqu'au  dernier  degré  de  concentration;  laissez 
cristalliser  dans  un  lieu  frais;  répétez  l'évaporation 
avec  les  sucs  restant  après  chaque  cristallisation  • 
faites  dissoudre  dans  l'eau  le  sel  que  vous  aurez 
obtenu;  filtrez,  évaporez  et  faites  cristalliser  de  nou- 
veau jusqu'à  ce  qu'enfin  le  sel  soit  blanc. 

Caractères.  Cristaux  blancs,  petits,  irrégullers  , 
II.  5 


66  OXA 

fragiles;  èàtéûr à'èide  ,  acetbe  ;  Vougissaiit  forte- 
ment la  teinture  de  violette  et  d'alcea  (alce^u  vul^ 
'^ùris  ) y  sokible  dans  leàm  ,  décomposable  au  feu , 
inaltérable  à  l'air. 

Môâè'deprescri'pt.  'Sètiï ,  ou  avec  les  oleo-sac- 
charum;  dissoLis  dans  l'eau  pure  ou  sucrée,  de  ma- 
nière à  lui  donner  une  agréable  acidité. 

Vertus,  llafraîchissant,  débilitant,  désaltérant, 
diurétique. 

Usages.  Dans  les  fièvres  sthéniques,  les  obstntc- 
tions  légères ,  sthéniques  j  pour  désaltérer  dans  les 
chaleurs  de  l'été. 

Dose.  Depuis  un  gros  jusqu'à  six  en  24  heures. 

Observations.  Pour  avoir  l'oxalate  acidulé  de  po- 
tasse extemporané  ,  il  suffit  de  verser  un  peu  de  solu- 
tion de  potasse  dans  l'acide  oxalique  :  on  ramasse  les 
cristaux  peu  soluliles  qui  se  formant  et  qui  cansti- 
tuent.le  sel  indiqué. 

*Â  rexemple  de  Bayeu,  j'ai  tenté  en  i8o5,  époque  où 
l'oseille 'était  très-abondante  aux  environs  de  Paris  ,  d'en 
extraire  du  sel  d'oseille.  Le  peu  de  succès  de  cette  opé- 
ration, la  mauvaise  qualité  du  produit,  me  l'ont  bientôt 
fait  abandonner.  Plus  de  la  moitié  de  la  masse  saline  que 
j'ai  obtenue  ,  était  composée  d'oxalate  de  chaux  ,  tenu  en 
dissolution  dans  le  suc  d'oseille  à  l'état  d'oxalate  acidulé. 
Il  ést'bon  de  remarquer  que  la  plupart  des  terrains  de  Pai^is 
et  des  environs  ,  où  on  cultive  l'oseille  ,  sont  cojnposés  en 
grande  partie  de  terreau,  dans  lequel  abondent  les  sels 
calcaires,  tels  que  le  malate ,  l'acétate  et  le  sulfate  de 
chaux,  etc.  (P.) 


O  X  I  67 

OXIDE  D'ANTIMOINE  pau  L'ACIDE  MURIATIQUE. 

Poudre  d'algaroth.  v.  s. 
Oxydum  stibii  acido  muriaticq  confectum.  Lat. 
Ipertermossido  d'aiitimonio  per  rossimuriatico.  Ital. 
Oxyà  of  antimony  by  acid  muriatic.  Aiigl. 

Mode  de  préparât.  Versez  dans  la  solution  de 
muriate  d'antimoine  une  quantité  d'eau  suffisante 
pour  précipiter  l'oxjde.  Après  l'avoir  lavé  et  fait  sé- 
cher, gardez-le  dans  un  vase  fermé. 

Caractères.  Blanc ,  un  peu  sapide  ,  etc. 

Usage.  Il  sert  à  faire  le  tartrite  dépotasse  et  d'an- 
timoine. 

OXIDE  DANTIMOINE  avec  LE  PHOSPHATE  DE 
CHAUX. 
Poudre  antimoniale.  v.  s. 
Oxydum  antimonii  cum  phosphate  calcîs.  Lat. 
Termossido  d'antimonio  con  ossifosfato  dicalce.  Itaî» 
Oxyde  of  antimony  with  phosphate  of  lime.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  parties  égales  de  sul- 
fure d'antimoine  en  poudre  grossière  et  de  rapure 
de  corne  de  cerf,  jetez  le  mélange  dans  un  vase 
de  fer  chauffé  au  rouge  ,  et  remuez  continuellement 
jusqu'à  ce  que  la  matière  qui  brûle  ait  pris  une 
couleur  grise  ,  alors  retirez-la  du  feu;  pulvérisez-la, 
mettez -la  dans  un  creuset  luté,  auquel  vous  adap- 
terez un  autre  creuset  renversé,  percé  à  son  fond 
d'un  petit  trou  ;  faites  chaufï'er  graduellement  au 
point  de  rougir  l'appareil  ;  maintenez-le  dans  cet 
iétat  pendant  deux  heures;  enfin,  réduisez  le  produit 
en  poudre  fine.  (Pearson  ,  de  Londres.  ) 

Caractères.  Cette  poudre,  insoluble  dans  l'eau  , 
est  grise  ,  insipide,  et  craque  sous  la  dent.  L'acide 


68  OXI 

muriatiquc  concentré  dissout  un  peu  de  Toxide  qui 
se  précipite  ensuite  dans  l'eau. 

Mode  de  prescript.  Avec  du  sucre  en  poudre , 
ou  uni  à  quelqu'extrait  sous  forme  de  bol. 

Vertus.  Anti-excitante,  préférable  à  diverses  autres 
préparations  antimoniales  ;  à  certaine  dose ,  émétique, 
purgative. 

Usage.  Dans  les  maladies  fébriles  stliéniques  ,  sur- 
tout dans  les  maladies  de  poitrine  ,  après  la  saignée  j 
dans  les  maladies  rhumatismales. 

Dose.  De  trois  à  huit  grains ,  toutes  les  trois  ou 
quatre  heures. 

Observations.  Cette  préparation  indiquée  par 
Pearson^,  et  rapportée  par  le  docteur  Duncan  dans 
le  nouveau  dispensaire  d'Edimbourg,  est  regardée 
par  divers  médecins  anglais  comme  identique  avec 
la  fameuse  poudre  de  James.  D'après  l'analyse  de 
Pearson  ,  elle  se  compose  de  quarante-trois  parties 
de  phosphate  de  chaux  et  de  cinquante-sept  d'oxide 
d'antimoine.  Mais  l'auteur  du  Towsend's  guide  to 
healthy  p.  1 1,  prétend  que  la  poudre  de  James  con- 
tient un  grain  de  tartre  émétique  (tartrite  d'anti- 
moine et  dépotasse)  sur  dix-neuf.  Le  docteur  Odier 
convient ,  de  fait ,  que  la  poudre  de  James  est  plus 
active  que  la  poudre  antimoniale ,  connue  aussi 
sous  ce  nom  dans  la  Pharmacopée  de  Londres. 
Chenevix  a  proposé  de  faire  ,  par  la  voie  humide  , 
une  préparation  analogue  ;  mais  le  produit  n'en  est 
pas  entièrement  identique  avec  celui  de  la  prépara- 
tion ci-dessus  décrite, 

On  a  supposé  que  le  phosphate  de  chaux  se  dé- 


O  X I  69 

composait  suivant  le  procédé  indiqué ,  que  l'acide 
phosphorique  se  portait  sur  le  métal  pour  former  un 
phosphate  d'antimoine.  Cette  opinion  n'est  étayée 
d'aucune  expérience. 

,  J'ai  observé  que ,  dans  l'opération  dont  il  est  ici 
question  ,  non-seulement  le  phosphate  de  chaux  se 
décompose ,  mais  encore  l'acide  phosphorique  se  dé- 
soxigène  et  se  change  en  phosphore ,  qui  se  reconnaît 
à  l'odeur  d'ail ,  à  la  flamme  et  aux  vapeurs  blanches 
que  la  substance  exhale  ,  jusqu'à  ce  qu'elle  soit  chan- 
gée en  une  poudre  grise  ,  et  qu'elle  soit  refroidie. 
L'antimoine  se  désulfure  et  se  suro acide .  Aussi  ai-je 
reconnu  que  cette  poudre  consistait  principalement 
en  chaux  et  en  oxide  d'antimoine ,  avec  un  petit  ré- 
sidu, de  phosphate  de  chaux  indécomposé. 

OXIDE  D'ANTIMOINE  avec  LA  POTASSE. 
Antimoine  diaphorétique.  v.  s. 
Oxydum  stibii  cum  potassâ.  Lat. 
Iperterraossido  d'antimonio  con  potassa.  ItaL 
Oxyd  of  antimony  with  potass.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Antimoine  et  nitrate  de  potasse  pulvérisés  et  mêlés 
ensemble,  de  chaque  deux  onces. 

Jetez  le  mélange  par  portions  dans  un  creuset; 
chauffé  au  rouge ,  et  remuez-le  avec  une  spatule  de 
fer  jusqu'à  ce  que  la  décomposition  du  sel  soit 
achevée.  Pulvérisez  le  produit,  et  gardez-le  renfermé 
dans  un  vase  de  verre. 

Caractères.  Couleurblanchâtrcj  saveur  de  potasse. 

Mode  de  prescript.  Cet  oxide  se  prescrit  sans 
autre  préparation ,  ou  débarrassé  de  la  potasse  par  le 


70  OXI 

lavage,  de  la  même  manière  que  le  sulfure  d'antî- 
moine  rouge. 

V ertus ,  usage  et  dose.  Comme  cette  dernière 
substance. 

Observations.  Tous  les  oxides  d'antimoine  se  rap- 
prochent dans  leurs  vertus  médicales  ;  mais  leur 
éméticilé  augmente  évidemment  en  proportion  de 
l'oxidation.  De  tous  les  oxides  d'antimoine  ,  les  plus 
émétiques  sont  ceux  qui  se  trouvent  suroxidés,  comme 
celui  dont  il  est  question ,  comme  celui  que  l'on  ob- 
tient par  la  décomposition  du  muriate  d'antimoine , 
comme  celui  enfin  qui  se  trouve  dans  le  verre  d'an^ 
timoine  que  l'on  obtient  par  la  sublimation ,  etc. 

'  OXIDE  D'ANTIMOINE  SUBLIMÉ. 
Fleurs  d'antimoine,  v.  s. 
Oxyclum  stibii  suhlimatum.  Lat. 
Ipertermossido  d'antimonio  sublimato.  Ital. 
Oxyd  of  antimony  sublimated.  Angl. 

Procédé.  Mettez  de  l'antimoine  sur  un  plat  de 
terre  non-vernissé  placé  sur  un  fourneau;  adaptez-y 
un  creuset  renversé ,  soutenu  par  un  trépied , 
de  manière  que  l'air  y  ait  un  libre  dccès  et  que 
la  matière  qui  se  sublime  puisse  être  admise  dans  le 
creuset.  Donnez  un  coup  de  feu,  et  le  métal  s'oxide. 
Il  se  sublime  en  partie  dans  le  creuset,  en  partie  à 
la  surface  du  métal  fondu.  Ramassez  le  produit  de  la 
sublimation,  et  gardez-le. 

Caractères.  Blanc  brillant,  pulvérulent;  en  paftie 
cristallisé  en  aiguilles  brillantes,  blanches,  demi- 
transpat-clites;  un  peu  sapide;  ùn  peu  soluble  dans 
l'eau,  vitrifiable,  etc. 

Observations.  Cet  oiiidé  se  rapproche  assez  de 


OXÏ  71 

Voxide  d'antimoine  par  l'acide  muriatique.  Com- 
biné avec  cet  acide  concentré  ,  il  forme  îe  muriate 
d'antimoine. 

OXIDE  D'ANTIMOINE  SULFURÉ  ORANGÉ. 
Soufre  doré  d'antimoine,  v.  s. 
Oxydum  stibii  sulphuratum  citreum.  Lat. 
Terraossido  d'antimonio  solforato  ranciato.  Ital. 
Orange  sulpliureted  oxid  of  antimony.  Angl, 

Mode  de  préparât.  Prenez  la  solution  qui  reste 
après  la  formation  de  Yoxide  d' antimoine  sulfure 
(kermès,  v.  s.  )  j  lorsqu'elle  est  froide,  décantez,  puis 
décomposez-la  avec  de  l'acide  sulfurique  faible ,  qui 
précipitera  Xoxide  d' antimoine  sulfuré  orangé. 
Lavez j  faites  sécher,  et  gardez  pour  l'usage. 

Caractères.  Inodore  ,  insipide  ,  orangé  ,  soluble 
dans  les  sulfures  alcalins. 

Mode  de  prescription ,  'vertu y  usage.  Comme 
Yoxide  d'antimoine  sulfuré  rouge. 

Observations.  Cette  préparation  ne  semble  dijBTérer 
de  la  suivante  que  par  une  moindre  proportion  de 
soufre ,  de  manière  qu'on  peut  la  regarder  comme  un 
sulfure  oxidule  d' antimoine ,  c'est-à-dire  avec  excès 
d'oxide. 

OXIDE  D'ANTIMOINE  SULFURÉ  ROUGE. 
Kermès  minéral,  v.  s. 
Oxydum  stibii  sulphuratum  ruhrum.  Lat. 
Termossido  d'antimonio  sqlforato  rosso.  Ital. 
Red  sulphureted  oxide  of  antimony.  Angl. 

Mode  de  prépar.  Réduisez  séparément  en  poudre  : 
Sulfure  d'antimoine,    .    seize  parties. 
Carbonate  alcalinule  de 

potasse,    ....    vingt-quatre  parties. 


72  0  XI 

Mêlez  les  deux  poudres  avec  trois  parties  de  soufre 
sublimé.  Faites  fondre  complètement  le  mélange 
dans  un  creuset ^  laissez  refroidir.  PtUvérisez  la  masse ^ 
et  faites-la  bouillir  pendant  demi-heure  dans  vingt- 
huit  parties  d'eau.  Filtrez  le  liquide  bouillant,  de 
manière  qu'il  tombe  dans  une  terrine  contenant  cent 
cinquante-six  parties  d'eau  j  laissez-le  exposé  à  l'ac- 
tion de  l'air  dans  un  vase  plat,  où  il  présente  beau- 
coup de  surface ,  pendant  deux  ou  trois  jours ,  et 
jusqu'à. ce  qu'on  aperçoive  à  sa  superficie  des  molé- 
cules de  couleur  rouge.  Décantez  ensuite  le  liquide  j 
lavez  à  grande  eau  la  madère  qui  s'est  déposée,  et 
placez-la  sur  un  filtre  (Goetling).  Par  ce  procédé  on 
obtient  de  douze  à  quatorze  parties  de  kermès. 

Autre  procédé .  Jetez  dans  une  solution  de  potasse 
caustique  autant  de  sulfure  d'antimoine  qu'elle  peut 
en  recevoir.  Filtrez  la  lessive  bouillante  à  travers  un 
papier  double.  Laissezrefroidir  pendant  douzeheures. 
Décantez  le  liquide.  Placez  le  précipité  sur  un  fdtre  ; 
lavez-le  ,  et  faites-le  sécher  à  une  chaleur  douce. 

Autre  procédé,  Fmtes  dissoudre  dans  deux  parties 
de  lessive  caustique  bouillante  une  partie  de  sulfure 
d'antimoiue,  fdtrcz  la  solution  qui  aura  une  couleur 
jaunâtre  et  restera  limpide,  même  en  se  refroidissant; 
versez-y  dix  fois  son  volume  d'eau  acidulée  par  l'acide 
carbonique,  il  se  formera  un. précipité  trQs-copieux. 
Filtrez  à  travers  le  papier  ;  lavez  le  précipité ,  et 
faites-le  sécher,  vous  aurez  un  excellent  kermès. 
Traitez  la  liqueur  filtrée  suivant  le  procédé  précédent 
(  d'après,  les  observaiions  de  MM.  San-Giorgio  et 
Silvestri ,  que  l'acide  carbonique  est  iiq  .précipitant 
du  kermès^..:  .... 


O  X  I  73 

Autre  procédé.  Prenez  une  livre  d'antimoine  en- 
poudre  j  jetez  dans  dix  livres  d'eau  boLiillante  ,  qui 
tiennent  en  solution  deux  livres  de  carbonate  alcalin 
de  potasse.  Faites  bouillir  le  mélange  pendant  quel- 
ques minutes,  en  le  remuant  avec  une  spatule  de 
bois.  Filtrez  la  liqueur.  En  se  refroidissant,  elle  dé- 
posera une  poudre  rouge,  c'est-à-dire  Yoxide  dan- 
tùnoine  sulfuré  rouge  ;\2iYpz-\e  bien ,  faites-le  sécher, 
et  gardez  pour  l'usage.  En  répétant  l'opération  avec 
de  nouvel  alcali ,  on  obtient  encore  de  Yoacide  d'an- 
timoine sulfuré  rouge. 

Caractères.  Inodore ,  insipide  ,  ronge  ,  ou  rouge- 
brun  j  il  se  décompose  sur  les  charbons  en  exhalant 
des  vapeurs  sulfureuses.  Il  est  décomposé  par  l'acide 
muriatiqne ,  et  donne  alors  du  gaz  hydrogène  sulfuré. 
Exposé  au  feu  dans  un  creuset ,  il  se  fond  et  se  vitri- 
fie. Jeté  dans  le  gaz  muriatique  oxigéné ,  il  s'en- 
flamme. 

Mode  de  prescript.  Avec  la  magnésie,  ou  avec 
quelques  aromates  en  poudre  ;  quelquefois  on  l'unit 
aux  mercuriaux,  ou  aux  sels  purgatifs. 

Vertus.  A  petite  dose,  anti-excitant,  débilitant, 
agissant  sur  le  système  lymphatique;  en  plus  grande 
dose  ,  nauséeux ,  émétique  ou  purgatif.  ^ 

Usages.  Contre  les  maladies  stliéniques,  les  inflam- 
mations légères  des  poumons ,  l'asthme ,  le  catarrhe 
chronique  ,  le  catarrhe  suffocant,  la  goutte,  les  mala- 
dies scrofuleuses  ,  les  exanthèmes ,  les  tumeurs 
glanduleuses. 

Dose.  D'un  grain  à  quatre  (  chez  les  adultes  )  , 
deux  ou  trois  fois  par  jour. 


74  oxr 

Observations.  Stiivantles observations deMM.  Ber- 
tîioUet  et  Thénard,  l'hydrogène  se  combine  dans 
cette  préparation  avec  l'oxide  d'antimoine  sulfuré , 
de  sorte  qu'il  paraît  en  résulter  nn  oxide  d'antimoine 
liydrosulfuré  rouge.  D'après  les  travaux  de  ce  dernier 
chimiste,  les  principes  constituans  de  ce  médica- 
ment y  sont  dans  les  proportions  suivantes  ; 
Hydrogène  sulfuré.    .    .    .  20,298 

Soufre  4,1 56 

Oxide  brun  d'antimoine.  .  72,-760 
Eau  et  perte.   .....  100,000 

Total.    .    .  iQ'7,214 

*  L'opinion  de  M.  Thénard  sur  la  cause  de  la  coloration 
du  kermès ,  et  son  analyse  dont  on  vient  d'exposer  les 
résultats ,  se  trouvent  infirmés  par  un  travail  postérieur  de 
M.  Cluzel  jeune  sur  le  même  sujet.  D'après  ee  dernier ,  le 
kermès  ne  doit  pas  sa  couleur  à  un  oxide  marron  ,  mais 
bien  à  la  combinaison  de  l'hydrogène  sulfuré  avec  l'oxide 
blanc  d'antimoine.  Le  kermès  est  d'autant  plus  riche  en 
couleur,  que  la  proportion  de  l'hydrogène  sulfuré  y  est 
plus  considérable.  Il  faut  pour  obtenir  de  beau  kermès , 
léger ,  d'un  brun  pourpre ,  brillant  et  velouté ,  et  pour  l'ob- 
tenir toujours  constant ,  employer  , 

Sulfure  d'antimoine  pulvérisé.  .      i  partie. 

Carbonate  alçalinule  de  sou4e.  .    22  part,  et  demie. 

Eau  bouillie  ,  .  .  .  260  parties. 

On  fait  bouillir  environ  trois  quarts  d'heure  dans  une 
chaudière  de  fer.  On  filtre ,  on  reçoit  la  liqueur  dans  des 
terrines  échauffées  par  l'eau  bouillante  ,  ou  simplement  par 
la  vapeur  en  ébullition  ;  on  couvre  les  terrines  ;  on  laisse 
reposer  pendant  vingt-quatre  heures.  On  filtre,  on  lave  le 
kermès  avec  de  l'eau  préalablement  filtrée ,  bouillie  et  re- 


OXI  75 

froidie  à  l'abri  du  contact  de  l'air  ;  on  sèche  k  l'étuve 
échauffée  à  25  degrés  ,  et  on  conserve  dans  des  vases 
bien  bouchés.  J'ai  répété  ce  procédé  avec  beaucoup  de 
succès.  (P.) 

OXIDE  D'ARSENIC. 
Oxydwn  arsenici.  Lat. 
Termo^sido  d'arsenico.  Ital. 
Oxyd  of  arsenic.  AngL 

Mode  de  préparât.  On  obtient  l'oxide  blanc  d'ar- 
senic, en  grand,  dans  la  Saxe  ef  la  Bohême,  des 
mines  de  cobalt,  dans  lesquelles  il  se  trouve  en 
quantité  notable.  Il  se  ramasse  par  la  sublimation 
dans  les  conduits  de  bois  longs,  horizontaux,  tor- 
tueux ,  qui  recouvrent  les  fourneaux  où  se  torréfient 
les  mines  arsenicales  de  cobalt.  Cet  oxide ,  mêli  d'un 
peu  de  potasse,  est  soumis  à  une  seconde  sublima- 
tion par  un  feu  violent,  au  moyen  duquel  il  se  prend 
en  une  masse  dure,  vitreuse  ,  qui,  exposée  à  l'air, 
devient  opaque  par  degrés.  C'est  en  cet  état  qu'il  se 
trouve  dans  le  commerce. 

Caractères.  Blanc ,  inodore  ;  de  saveur  acre,  caus- 
tique ,  compacte  ;  de  cassure  vitreuse.  Jeté  sur  les 
charbons  ardens ,  il  se  sublime  entièrement ,  en  exha- 
lant des  vapeurs  blanches  qui  ont  une  forte  odeur 
d'ail.  Ces  vapeurs  blanchissent  promptement  une 
lame  de  cuivre  qu'on  y  expose.  Sublimé  dans  des 
vaisseaux  clos ,  il  prend  un  aspect  vitreux  qu'il  perd 
à  l'air  j  il  rougit  quelques  teintures  bleues  végétales  , 
mais  il  verdit  le  sirop  de  violette.  Il  est  soluble  dans 
80  parties  d'eau  à  10  degrés  +  o,  dans  76  parties 
d'eâii  bouillante,  et  dans  80  parties  d'alcohol  pur 
bouillant.  Par  une  lente  évaporaiion  de  sa  solution 


76  OXI 

aqueuse ,  il  cristallise  en  tétraèdres  réguliers.  Cette 
solution  donne  un  précipité  verdâtrc  avec  la  solution 
de  sulfate  de  fer,  jaune  avec  celle  des  sulfures  et  l'eau 
hydro-sulfurée ,  blanc  avec  l'eau  de  chaux.  Tous  ces 
précipités  se  subliment  au  feu ,  en  exhalant  dans  des 
vaisseaux  ouverts  des  vapeurs  d'une  odeur  d'ail.  Traité 
par  l'acide  muriatique  oxigéné ,  ou  par  l'acide  nitri- 
que, il  se  convertit  en  acide  arsenique.  Il  s'unit  aux 
alcalis  fixes  avec  lesquels  il  forme  des  composés 
parfaits ,  décomposables  par  les  acides  et  vitrifiables. 
Il  se  désoxide  lorsqu'on  le  traite  par  le  feu  avec  les 
substances  huileuses ,  ou  avec  le  flux  noir.  En  se 
revivifiant,  il  se  sublime  sçus  forme  de  lames  bril- 
lantes. Nous  ne  trouvons  pas  de  raisons  suffisantes 
pour  mettre  l'oxide  d'arsenic  parmi  les  acides ,  comme 
l'a  fait  Fourcroy. 

Mode  de  prescript.  Pour  l'usage  interne,  il  se 
prend  en  solution  dans  l'eau  distillée ,  à  la  dose  de 
quatre  grains  pour  trente-deux  onces  d'eau.  En  subs- 
tance ,  il  se  prescrit  avec  le  soufre  sul^limé.  Pour 
l'usage  externe  ,  on  le  dissout  dans  l'eau ,  ou  bien  on 
l'unit  aux  onguens  ou  aux  cérats. 

Vertus.  D'abord  excitant ,  puis  irritant ,  corrosif, 
désorganisant,  vénéneux. 

Usage  interne.  Dans  le  traitement  du  cancer  (Le- 
FEBUR  )  j  employé  contre  les  fièvres  intermittentes  par 
divers  empiriques. 

Usage  externe.  Contre  les  ulcères  cancéreux  (Le- 
febur)  ;  dans  le  cas  de  glandes  écrouelleuses  suppu- 
rées.  Hahnemann  l'employait  en  pareil  cas  sous  forme 
d'onguent,  ainsi  composé  : 


OXI  57 

Oxîde  d'arsenic. 

de  soufre. 
Vinaigre  distillé. 
Onguent  d'oxide  blanc  \  De  chaque  une  once, 
deplomi)  ) 

Dose  à  r intérieur.  Une  cuillerée  de  la  solution 
aqueuse,  avec  autant  de  lait  et  un  peu  de  sirop  de 
pavot ,  à  prendre  le  matin.  On  augmente  par  degrés 
jusqu'à  la  dose  de  six  cuillerées  par  jour.  (  Lefebur). 

A  Veoctérieur.  Quatre  grains  d'oxidg  d'arsenic,  dix 
grains  d'opium,  un  grOs  de  cérat  simple ,  incorporés 
et  étendus  sur  un  linge.  (  Justamond  ). 

Action  "vénéneuse.  La  facilité  avec  laquelle  l'oxide 
d'arsenic  se  dissout  dans  l'eau,,  le  bouillon,  le  vin, 
l'alcohol,  et  sa  ressemblance  avec  le  sucre,  auquel  il  se 
mêlé ,  ont  donné  lieu  à  d'assez  fréauens  empoison- 
nemens.  Cette  espèce  d'empoisonnement  a  pour 
symptômes  une  saveur  âpre ,  métallique,  la  séche- 
resse de  la  bouclie  et  du  gosier^,  un  serrement  de 
l'œsophage  de  la  poitrine  ,  de  l'estomac  avec  douleur 
aiguë,  une  sputation  fréquente  ,  une  soif  ardente , 
des  nausées ,  des  voiiiissemens ,  des  hoquets  conti- 
nuels, le  tremblement  des  mains,  la  prostration  des 
forces,  de  la  dyspnée,  des  palpitations.  L'inflamma-r 
tion  de  l'estomac  et  dés  intestins  augmente  j  il  sur- 
vient des  coliques  très-vives  et  des  convulsions;  le 
tremblement  s'étend  à  toutes  les  parties  du  corps.  Il 
s'y  joint  du  délire;  engourdissement  des  mains  et 
des  pieds ,  le  priapisme,  la  jaunisse.  Le  pouls  devient 
petit,  inégal,  quelquefois  lent;  il  se  manifeste  des 
sueurs  froides  ;  le  sang  sort  avec  les  uriijes  ;  la  gan^- 
grène  s'empare  de  l'estomac  et  des  intestins ,  quelque- 


De  chaque  un  gros. 


78  O  X  I 

fols  aussi  des  parties  de  la  génération  ;  les  clieveux 
tombent  j  et  bieiitôt  la  mort  termine  cette  scène. 

L'oxide  d'arsenic  agit  comme  poison ,  mêm«  appli- 
qué k  l'extérieur.  J'ai  vu  ,  chez  quelques  amateurs 
d'histoire  naturelle  qui  employaient  fréquemment  de 
l'oxide  d'arsenic  dans  la  préparation  des  oiseaux ,  les 
înaiiîs  et  la  face  se  remplir  de  pustules  nombreuses 
qui  s'ulcéraient.  Plenck  cite ,  en  parlant  de  ce  poison, 
plusieurs  exemples  d'accidens  funestes  dus  à  son 
application  externe. 

jântidotes  internes.  Solution  de  sulfure  de  po- 
tasse à  la  dose  d'un  gros  pour  une  pinte  d'eau  (Navier)  . 
Les  eaux  lijdrosulf urées  (Renauli  ).  Solution  de 
potasse  hydrosulfurée  dans  douie  parties  d'eau.  Solu- 
tim  de  savon  (Navier,  Hahneman),  une  once  de 
savon  sur  six  onces  d'eau.  Solution  de  sulfure  de 
potasse  et  de  fer,  formée  de  potasse ,  de  soufre  et  de 
fer  en  quantités  égales  (Navier). 

D'après  les  expériences  de  M.  Renault ,  les  sul- 
fures alcalins  liquides  proposés  par  Navier,  employés 
et  recommandés  par  d'autres  médecins  dans  l'empoi- 
sonnement liquide  par  l'arsenic ,  sembleraient  inu- 
tiles ;  car  M.  Renault  ayant  décomposé  une  solution 
aqueuse  d'arsenic  par  une  solution  de  sulfure  de 
potasse  et  de  chaux,  le  précipité  jaune  qu'il  obtint 
fut  mortel,  en  quarante-huit  heures,  à  plusieurs 
chiens  auxquels  il  en  fit  prendre  quelques  grains 
Seulement.  Mais  ces  expériences  ne  nous  semblent 
pas  encore  assez  concluantes ,  parce  qu'il  est  vraisem- 
iDlable  qu'une  portion  d'arsenic  précipité  ne  s'était 
pas  encore  uni  au  soufre  et  au  gaz  hydrogène  sulfuré 
deia  dissolution.  Ge  médecin  aurait,  à  coup  sûr, 


O  X I  7^ 

obtenu  un  résultat  différent  s'il  avait  employé  mie 
plus  grande  quantité  de  solution  de  sulfure.  En  effet, 
il  propose  lui-même ,  comme  le  plus  sûr  antidote 
contre  cette  espèce  d'empoisonnement ,  le  gaz  hydro- 
gène sulfuré ,  lequel  ne  manque  pas  de  se  trouver 
dans  la  solution  aqueuse  de  sulfure  de  potasse  et  de 
cliaux.  Il  ne  s'agit  que  d'augmenter  la  dose  de  cette 
solution  pour  obtenir  l'effet  désiré. 

Dans  les  cas  d'empoisonnement  récent  d'arsenic 
sous  forme  concrète ,  il  est  nécessaire  d'administrer 
promptement  un  émétique  ,  et  particulièrement  une 
forte  infusion  d'ipécacuana.  On  fera  prendre  ensuite 
en.  abondance  l'émulsion  d'amandes  douces  ou  des 
boissons  gommeuses ,  auxquelles  on  joindra  la  solu- 
tion de  potasse  hydrosuif  urée. 

.Antidote  externe.  Contre  les  pustules  causées  par 
l'arsenic,  je  me  suis  bien  trouvé  du  lait  mêlé  avec  l'eau, 
hydrosulfurée,  ou  unie  à  la  potasse  hydrosuif  urée. 

Ohsermtions.  Quoique  l'oxide  d'arsenic  ait  été 
employé  par  plusieurs  médecins  distingués  contre 
le  cancer  et  les  fièvres  intermittentes ,  et  avec  quel- 
qu'avantage,  autant  qu'on  peut,  du  moins,  en  juger 
par  les  observations  qu'ils  ont  publiées,  il  résulte 
pourtant  de  l'ensemble  de  ces  observations,  que 
celte  substance  a  fait  incomparablement  plus  de 
mal  que  de  bien.  Elle  eut  de  mauvais  effets  dans 
le  cancer,  à  Londres  même  où  elle  fut  sur-tout 
préconisée.  On  la  triturait  avec  un  jaune  d'œuf  pour 
l'appliquer  sur  l'endroit  affecté.  «  J'ai  guéri  sans 
n  retour ,  dit  Manro ,  quelques  tumeurs  qu'on  soup- 

connaît  être  scrofuleuses  ou  stéatomateuses  mais 
«  les  tumeurs  véritablement  cancéreuses  se  repro- 
>♦  duisaient  comme  celles  qui  avaient  été  enlevée-s 


8o  OXÏ 

»  parle  fer;  la  poudre  (arsenicale)  causait  plus  de 
»  douleur  que  l'instrument  tranchant,  et  son  action 
»  se  prolongeait  souvent  pendant  plusieurs  jours. 
M  Elle  irritait  vivement  quelques  ulcères  gangreneux, 
j)  et  en  accélérait  beaucoup  les  progrès.  D'après  ce 
»  que  j'ai  vu  et  entendu  dire  relativement  aux  effets 
»  de  l'arsenic ,  je  crois  que  nous  n'avons  pas  de  motif 
»  d'insister  sur  l'usage  d'un  remède  aussi  dangereux.  » 

Les  tentatives  faites  en  Italie  pour  guérir  les  fièvres 
intermittentes  par  l'arsenic,  n'ont  pas  eu  des  résultats 
moins  funestes.  Quelques-uns  des  malades  soumis  à 
cette  expérience,  périrent  dès  les  premières  doses  de 
l'arsenic  :  d'autres  guérirent  de  la  fièvre;  mais  au 
bout  de  quelque  tems  ,  ils  éprouvèrent  les  symptômes 
de  l'empoisonnement  par  l'oxide  d'arsenic.  Ils  tom- 
bèrent dans  un  état  de  consomption ,  et  moururent 
tous  malheureusement  en  peu  de  mois.  D'après  cela 
les  médecins  devraient  s'accorder  à  rayer  cet  oxide 
du  catalogue  des  médicamens  ,  et  les  comités  de 
médecine  devraient  défendre  aux  pharmaciens  d'en 
fournir. 

Quand  on  doit  entreprendre  l'examen  de  corps 
dont  la  mort  est  soupçonnée  dépendre  d'empoison- 
nement par  l'oxide  d'arsenic  ou  autres  préparations 
arsenicales ,  il  faut  user  des  précautions  indiquées 
pour  l'empoisonnement  par  le  muriate  de  mercure 
suroxidé  {Vojez  ce  mot).  On  recueillera  soigneu- 
sement ,  jusqu'aux  eaux  de  lavage  ,  des  matières  con- 
tenues dans  l'estomac.  Si  c'est  de  l'arsenic  concret , 
il  se  trouvera  déposé  au  fond  des  vases  ,  et  s'y  pré- 
sentera sous  forme  d'une  poudre  blanche ,  qui  offrira 
les  caractères  de  cet  oxide  concret.  (  Vojez-ç,ï\.  les 
caractères).  On  en  essayera  la  solution  avec  celle 


OXI  8r 

des  siilfares  qui  formeront  des  précipités  jaunes^ 
orangés. 

Dans  le  cas  où  l'on  ne  trouverait  pas  d'oxide  d'ar- 
senic concret  dans  l^estomac  du  cadavre ,  et  où  Ton 
ne  pourrait  soumettre  à  l'examen  que  les  eaux  de 
lavage  des  matières  qui  y  seraient  contenues ,  il  faudra 
prendre  les  plus  grandes  précautions.  L'erreur  peut 
avoir  en  pareil  cas  de  funestes  conséquences.  L'exa- 
men est  alors  embarrassant ,  dillicile  et  long.  La 
solution  des  sulfures  donne  des  précipités  jaunes  par 
l'acide  pliospliorique  du  suc  gastrique  ,  et  par  l'acide 
acétique  qui  s'y  trouve  fréquemment.  11  n'y  a  d'autre 
parti  à  prendre  que  d'évaporer  à  siccité  le  produit 
filtré  des  lotions.  La  matière  concrète  sera  mêlée 
avec  cinq  fois  son  poids  de  flux  noir,  ou  à  deux 
parties  de  carbonate  alcalinule  concret  de  potasse 
(sel  de  tartre  du  commerce)  avec  une  partie  dé 
poudre  de  charbon.  On  aura  un  tube  de  verre  fin,  et 
de  la  longueur  de  huit  à  neuf  pouces,  d'environ  deux 
lignes  de  diamètre ,  fermé  à  une  extrémité  :  on  le 
lutera  de  ce  côté  avec  le  lut  d'argile ,  dans  la  lon- 
gueur d'un  pouce.  Le  lut  étant  sec,  on  introduira  la 
poudre  dans  le  tube ,  de  manière  à  ce  qu'elle  en 
occupe  la  partie  inférieure ,  et  que  le  reste  soit  propre. 
On  fermera  légèrement  l'ouverture  du  tube  avec  un 
peu  de  papier,  et  l'on  chauffera  dans  un  foiirneau  la 
partie  lutée  seulement ,  en  évitant  sur-tout  de  respi- 
rer la  vapeur.  Si  la  matière  soumise  à  l'examen  con- 
tient de  l'arsenic  ,  il  se  sublimera  dans  la  partie 
supérieure  du  tube  ^  sous  forme  d'une  croûte  mince 
brillante.  Cette  substance  réduite  en  poudre,  et  jetée 
sur  un  fer  rouge ,  s'exhalera  en  vapeurs  blanches , 
II.  6 


82  OXI 

d'odeur  alliacée ,  lesquelles  blanchiront  une  lame  de 
cuivre  exposée  à  leur  action ,  etc. 

OXIDE  BLANC  DE  BISMUTH. 
Magistère  de  bismuth,  v.  s. 
Oxydum  wismuti  album.  Lat. 
Termossido  bianco  di  bismuto.  ItaL 
White  oxyd  of  bismuth.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  une  dissolution  saturée 
de  bismuth  dans  l'acide  nitrique.  Ajoutez  deux  livres 
d'eau  par  once  de  bismuth.  Recueillez  le  précipitq 
abondant,  et  après  avoir  décanté  le  liquide,  lavez  ce 
précipité  avec  au  moins  deux  fois  autant  d'eau.  Fil- 
trez ,  et  faites  sécher  à  l'ombre  l'oxide  qu'il  faut  garder 
dans  des  bocaux  revêtus  de  papier  noir. 

Caractères.  Très-blanc ,  formé  quelquefois  de 
petites  lames  brillantes  comme  la  perle. 

Mode  de  prescript.  En  poudre;  mêlé  tantôt  avec 
quelques  aromates  ou  avec  la  valériane ,  et  tantôt 
avec  la  magnésie. 

Vertu.  Anti-spasmodique. 

Usage,  Contre  les  affections  spasmodiques  ,  le5 
douleurs  d'estomac ,  les  palpitations  du  cœur  (Odièr), 
la  cardialgie. 

Dose.  Depuis  demi-grain  jusqu'à  dix  grains  deux 
fois  par  jour. 

Poison.  Il  agit  comme  tel  à  certaine  dose  ,  et  pro- 
duit beaucoup  d'anxiété. 

Antidote.  Une  forte  infusion  d'ipécacuana  pour 
déterminer  le  vomissement  ;  ensuite  le  lait ,  les  émul- 
sions ,  les  huiles. 


0  X  ï  83 

Ohseivations.  Cet  oxlde  lexerce  à-peu-pvès  l'aciion 
de  l'oxide  de  zinc  dans  les  affections  spasmodiques  j 
mais  il  irrite  et  occasionne  le  vomissement.  Il  ne 
faut  donc  pas  le  prescrire  sans  précaution  aux  per- 
sonnes délicates.  Chez  les  sujets  de  ce  genre ,  il  sera 
prudent  de  l'unir  à  la  magnésie  ,  pour  empêcher 
(ju'en  se  combinant  avec  l'acijde  libre  qui  se  rencontre 
si  souvent  dans  les  sucs  gastriques  ,  il  n'acquière 
une  vertu  émétique.  11  faut  observer  en  oiitre  que 
cette  préparation  n'est  pas  un  simple  oxide  de  bis- 
muth, mais  qu'elle  contient  un  peu  d'acide  nitrique, 
et  forme  ainsi  un  sel  métallique  oxidule. 

OXIDE  BLANC  DE  MERCURE  PAR  L'ACIDE  SUL- 
-  FURIQUE. 

Oxydum  album  mercurii acido  sulfurico  confectum.  Lat. 
Ipertermossido  bianco  dj.  mercurio  per  l'ossisolfo- 
rico.  Itaî. 

Whiteoxydof  quicksilwerbyacid  sulphuric.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Versez  peu-à-j)eu,  dans  une 
solution  de  sulfate  acidulé  de  mercure  étendue  , 
autant  d'ammoniaque  qu'il  en  faut  pour  saturer  l'acide 
sulfurique,  et  précipiter  l'oxide  de  mercure  qui  se 
déposera  au  fond  du  vase.  Décantez  le  liquide  j  lavez 
le  précipité ,  faites-le  sécher ,  et  gardez  pour  l'usage. 

Caractères.  Blanc  j  de  saveur  légèreïnent  métal- 
lique. Cet  oxide  noircit  à  la  lumière  j  il  se  revivifie 
cbauffé  dans  des  vaisseaux  clos  ;  il  conserve  enç.orq 
de  l'acide  sulfurique  au  minimum. 

Usage.  Il  sert  à  faire  l'ammoniure  de  mercure  et 
l'onguent  d'oxide  blanc  de  niercure. 


84 


OXI 


OXIDE  GRIS  DE  MERCURE. 
Précipité  gris.  v.  s. 
Oxydum  hydrai-gyri  cinereum.  Lat. 
Termossido  cinereo  di  inercurio.  Ital. 
Asli-coloured  oxyd  of  quick  silwer.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  à  froid  une  dissolu- 
tion de  mercure  pur  dans  l'acide  nitrique  étendu. 
Ajoutez-y  une  égale  quantité  d'eau  distillée  j  décom- 
posez ensuite  la  dissolution  par  le  carbonate  alcalin 
d'ammoniaque  j  lavez  le  précipité ,  et  faites-le  sécher. 

Caractères.  Insipide;  de  couleur  cendrée,  plus 
ou  moins  foncée. 

Mode  de  prescript.  En  poudre ,  en  pilules. 

Vertu.  Anti-vénérien. 
.  Usage.  Maladies  vénériennes. 

Dose.  Depuis  un  grain  jusqu'à  six. 

Observations .  Cet  oxide,  recommandé  par  Saim- 
ders  et  par  Home ,  ne  diffère  pas  de  l'oxide  gris  pro- 
posé par  Halmeman  ,  sous  le  titre  imposant  de 
Soluble. 

Le  mercure,  dans  cette  préparation,  peut  être 
considéré  comme  au  premier  degré  de  son  oxidation. 
Moscati  a  obtenu  un  oxide  gris-noir  de  mercure ,  en 
faisant  chaufferie  muriate  de  mercure  avec  de  lapotasse 
caustique.  J'ai  obtenu  un  oxide  analogue  du  muriate 
simple ,  et  du  nitrate  concret  de  mercure ,  bouillis 
semblablement  dans  la  solution  de  potasse  caustique. 
Tous  ces  oxides  sont  identiques  ;  ils  sont  au  même 
degré  d' oxidation ,  ainsi  que  le  prouvent  leur  poids  , 
leur  couleur ,  la  quantité  de  gaz  oxigène  qu'il  s'en 
dégage  par  la  chaleur,  etc. 


I 


OXI 


85 


OXIDE  BLANC  DE  PLOMB. 
Céhuse.  V.  s. 

Oxydum  phimbi  album.  Lat. 
Termossido  bianco  di  piombo.  Ital. 
White  oxyd  of  lead.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  des  lames  de  plomb 
minces  et  tournées  en  spirales  j  suspendez-en  un 
certain  nombre  sur  un  vase  contenant  de  bon  acide 
acétique  commun  ,  que  vous  chauiFerez  doucement 
pour  le  vaporiser  j  peu-à-peu  les  lames  se  couvrent 
d'une  croûte  blanche  qu'on  enlève  de  lems  en  tems^ 
On  poursuit  ainsi  l'opération  jusqu'à  ce  que  toutes 
les  lames  soient  entièrement  oxidées.  Cette  prépara- 
tion, faite  en  grand  par  des  fabricans  particuliers, 
fournit  au  commerce  d'assez  bons  produits. 

Caractères.  Cet  oxide  est  blanc  comme  la  nefofe  ; 
de  saveur  douceâtre  ;  d'un  tissu  écailleux ,  fragile , 
assez  pesant  ,  et  fait  effervescence  avec  les  acides. 
Il  contient  de  l'acide  carbonique  et  doit  être  en  con- 
séquence regardé  à  la  rigueur  comme  un  carbonate 
oxidule  de  plomb. 

Falsification.  Cette  substance  peut  être  falsifiée 
par  les  terres ,  mais  principalement  par  la  chaux 
carbonatée  ,  par  l'alumine  ,  rarement  par  le  carbo- 
nate de  baryte.  Oh  reconnaîtra  facilement  les  subs- 
tances terreuses  en  traitant  dans  un  creuset  l'oxide 
de  plomb  avec  de  l'huile  ,  ou  bien  on  fera  dissoudre 
une  portion  de  l'oxide  dans  l'acide  acétique.  On 
découvrira  la  chaux  par  l'acide  oxalique,  et  l'alumine 
par  les  sels  qu'elle  formera  avec  l'acide  sulfurique. 
Ce  dernier  acide  n'est  pas  moins  favorable  pour  dé- 
couvrir les  autres  terres. 


86  O  X I 

Vertus.  Légèrement  stimulant  ,  cicatrisant. 

Usage  externe.  Il  est  employé  pour  cicatriser 
les  ulcérations  superficielles  de  la  peau  chez  les 
adultes  j  on  le  prescrira  avec  précaution  aux  enfans. 
On  l'emploie  en  pharmacie  dans  la  composition  des 
emplâtres  et  des  onguens  :  il  sert  à  foire  l'acétate  de 
plomb  liquide,  condensé  ,  ou  cristallisé.  Assez  rare- 
ment on  emploie  celte  substance  en  chirurgie  souS 
forme  de  poudre. 

OXIDE  ROUGE  DE  MEUCURE  PAR  LA  CHALEUR. 
Précipité  per  se.  v.  s.  ^ 
Oxydwn  rubrum  hydrargyri  per  ignem.  Lat. 
Ipertermossido  rosso  di  mercurio  col  calore.  liai. 
Red  oxid  of  quick  silwer  by  beat.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Mettez  du  mercure  distillé 
dans  un  matras  à  fond  large  et  plat,  et  jusqu'à  la 
liauteur  de  quatre  lignes.  Etrécissez  le  col  du  réci- 
pient à  la  lampe  de  l'émallleur.  Placez  le  matras  sur 
un  bain  de  sable ,  et  enfoncez-l'y  jusqu'à  la  hauteur 
du  mercure.  Faites  entrer  ce  métal  en  ébullition , 
que  vous  entretiendrez  pendant  quelques  jours  de 
suite.  Le  mercure  qui  se  vaporise  retombe  en  goutte- 
lettes. Vous  verrez  ensuite  se  former  des  tnoléculcs 
rouges  qui  iront  toujours  en  augmentant.  Continuez 
l'opération  jusqu'à  ce  que  le  métal  soit  tout  entier 
converti  en  oxide. 

Caractères.  Couleur  rouge-brillante  ;  texture  cris- 
talline j  saveur  acre.  Chauffé  dans  des  vaisseaux  clos , 
il  donne  le  gaz  oxigène  le  plus  piu' ,  et  sé  convertit 
en  niercurc.  Il  est  encore  désoxidé  par  la  lumière 
solaire,  par  l'hydrogène  naissant,  etc. 


OXI  87 

Mode  de  prescript.  En  poudre ,  ou  uni  au  beurre , 
aux  graisses. 

Vertus.  Escharo tique ,  irritant,  anti-vénérien. 

Usage  externe.  Il  sert  à  déterger  les  ulcères  véné- 
riens ,  sordides ,  baveux ,  etc.  j  à  provoquer  la  sup- 
puration. 

OXIDE   ROUGE  DE  MERCURE  PAR  L'ACIDE 
NITRIQUE. 
Précipité  rouge,  v.  s. 

Oxydum  ruhrum  hydrargyri  per  acidum  nkricum.  Lat. 
Ipertermossidb  rosso  di  mercurio  per  l'ossisejîto- 
nico.  liai. 

Red  oxyd  of  quick  silwer  by  acid  nitric.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Mettez  dans  un  creuset  du 
nitrate  de  mercure  en  poudre;  cliaufFez-le  en  remuant 
avec  une  spatule  de  verre ,  jusqu'à  ce  qu'en  en  prenant 
avec  une  cuiller  de  verre ,  on  le  voie  se  colorer  d'un 
beau  rouge  à  mesure  qu'il  se  refroidit.  Retirez-le  alors 
du  feu,  et  gardez-le  pour  l'usage. 

Caractères.  Rouge-brillant;  acre;  décomposable 
au  feu  dans  des  vaisseaux  clos. 

ertus.  Corrosif,  anti-vénérien. 

Usage  externe.  En  poudre ,  comme  Voxide  rouge 
de  mercure  par  le  feu.  On  l'emploie  pour  dissiper 
les  taches  de  la  cornée,  réprimer  les  chairs  fon- 
gueuses, oindre,  sous  forme  d'onguent,  les  paupières 
affectées  d'cxulcérations  vénériennes.  Spécifique  dans 
l'ophthalmie  asthénique ,  accompagnée  d'une  sécré- 
tion de  matière  puriforme  de  la  part  des  glandes 
des  paupières. 


88  OXI 

Observations.  Cette  préparation  est  un  suroxide 
de  mercure  au  minimum  de  l'acide,  c'est  pourquoi 
il  est  plus  irritant  qvie  le  précipité  per  se  ;  et  le  gaz 
oxigène  qu'il  fournit,  lorsqu'on  le  traite  dans  des 
vaisseaux  clos,  contient  des  vapeurs  d'acide  nitrique, 
dont  il  se  défait  aisément  en  traversant  l'eau.  11  est 
souvent  sophistiqué ,  tantôt  par  le  minium ,  tantôt 
par  l'oxide  rouge  de  fer.  Vous  reconnaîtrez  facilement 
ces  falsifications  en  exposant  le  mélange  au  feu ,  et 
en  le  chauffant  fortement  dans  une  cuiller  de  fer.  Les 
substances  étrangères  resteront  au  fond,  tandis  que 
l'oxide  de  mercure  se  dissipera.  S'il  est  sophistiqué 
par  le  cinabre,  on  le  reconnaîtra  par  la  sid^limation. 

OXIDE  DEMI-VITREUX  DE  PLOMB. 

LiTHARGE.    V.  S. 

Oxydum  plumhi  semt-vitreum .  Lat. 
Termossido  di  p^ombo  semi-vitreo.  Ital. 
Semi-vitrified  oxyd  of  lead.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  fondre  l'oxide  gris  de 
plomb  dans  un  creuset,  jusqu'à  ce  qu'il  ait  une  con- 
sistance huileuse  ;  laissez  refroidir  et  ensuite  pulvé- 
risez. La  plus  grande  partie  de  la  litharge  qu*on  trouve 
dans  le  commerce  provient  du  raffinage  de  l'or  ou 
d,e  l'argent. 

Caractères.  De  couleur  jaune-rougeâtre ,  pâle,' 
cet  oxide  s'appelle  vulgairement  dans  le  commerce 
litharge  d'or  ou  d'argent ,  selon  qu'il  est  plus  ou 
moins  coloré. 

Usage.  Comme  l'oxide  blanc  de  plomb. 


O  XI 


89 


OXIDE  ROUGE  DE  PLOMB. 
Minium,  v.  s. 

Oxyduni  plumbi  ruhrum.  Lat. 
Terniossido  rosso  di  piombo.  Itaî. 
Read  oxyd  of  lead.  Ângl. 

Mode  de  préparât.  On  fait  fondre  une  certaine 
quantité  de  plomb  sur  le  sol  d'un  four  à  réverbère, 
construit  de  manière  à  réfléchir  la  flamme  sur  la 
surface  du  métal  ,  agité  continuellement  par  des 
ringards  de  fer,  jusqu'à  ce  qu'il  soit  parfaitement 
oxidé.  On  retire  du  feu  cet  oxide  ,  on  le  broie  et  on 
l'expose  de  nouveau  au  four,  en  le  retournant  de 
tems  en  lems  jusqu'à  ce  qu'il  ait  acquis  la  couleur 
rouge. 

Caractères.  Cet  oxide  est  d'un  rouge  de  feu ,  tirant 
sur  le  jaune;  pesant;  formé  de  petites  paillettes.  Il 
contient,  selon  M.  Vauquelin  ,  o,og  d'oxigène;  il 
convertit  l'acide  muriatique  simple  en  acide  muria- 
tique  oxigéné  ;  il  est  très-voisin  de  l'état  de  suroxida- 
tion, 

Falsification.  On  peut  trouver  cette  substance 
quelquefois  falsifiée  par  l'oxide  de  fer  au  maximum, 
par  le  bol  rouge ,  ou  par  la  poudre  de  brique.  Ces 
mélanges  sont  faciles  à  reconnaître  pour  un  œil 
.exercé,  plus  encore  en  revivifiant  l'oxide  de  plomb 
aveq  les  substances  huileuses.  Pour  y  découvrir  le 
fer,  on  fait  dissoudre  dans  l'acide  muriatique  une 
portion  de  l'oxide  suspect,  et  on  précipite  le  bleu 
de  Prusse  par  le  prussiate  de  chaux. 

Usage.  Analogue  à  celui  de  l'oxide  blanc  de 
plomb. 


90 


OXI 


OXIDE  DE  ZINC  IMPUR  PRÉPARÉ. 

Oxydum  zînci  impurum  prœparaium.  Lat. 
Termossido  di  zinco  impuro  preparato.  Ital. 
Prepared  impure  oxyd  of  zinc.  Angl. 

On  réduit  en  poudre  la  pierre  dite  calaminatre 
calcinée  ,  et  on  en  sépare  la  poudre  impalpable  : 
cet  oxide  s'unit ,  en  cet  état ,  à  d'autres  substances , 
pour  l'usage  externe. 

OXIDE  DE  ZINC  SUBLIMÉ. 
Fleurs  de  zinc.  v.  s. 
Hyperoxydum  zînci.  Lat. 
Ipertermossido  di  zinco.  JtaL 
Hyperoxyd  of  zinc.  Aiigl. 

Mode  de  préparât.  Adapter  un  grand  creuset  à  un 
fourneau ,  de  manière  qu'il  y  soit  un  peu  incliné. 
Quand  le  fond  du  creuset  sera  rouge ,  vous  y  introdui- 
rez une  demi-once  de  zinc  qui  se  fondra  bientôt, 
s'enflammera  et  se  sublimera  en  suroxide  blanc ,  odo- 
rant,  sous  forme  de  vapeur  acre.  A  mesure  que  cet 
oxide  se  formera  j  vous  le  ramasserez  sur  les  parois 
du  creuset  avec  une  cuiller  de  fer.  Répétez  l'opéra- 
tion avec  de  houVeau  zinc,  tant  qu'il  vous  plaira^ 
l^vez  l'oxide,  faites-le  sécher  et  gardez-le  pour 
l'usage.  , 

Caractères.  Blanc,  léger,  insi{iid'c ,  inodore  j 
fusible  en  Vêrt-jatmé  à  un  grand  féu;  insoluble  dans 
l'eau.  ' 

Mode  de  préscript.  En  poudre  avec  le  sucre  ou 
lâ  magnésie  ,  OU  mêlé  à  d'autres  médicamens  ,  tels  , 
par  exemple  ,  que  l'ammoniure  de  cuivre  ,  lîi  vtvlé- 


OXY  91 

riane  ,  le  quinquina  ,  les  aromates  en  poudre;  com- 
biné avec  la  graisse,  agité  et  suspendu  dans  l'eau. 

Vertus.  Excitant ,  anti-spasmodique. 

Usage  interne.  Contre  l'épilepsie  ,  sur-tout  des 
enfans  ,  les  affections  spasmodiques  ,  les  convul- 
sions. 

Usage  externe.  Contre  l'oplithalmie  ,  suspendu 
dans  l'eau;  contre  les  ulcères ,  en  poudre. 

Dose.  Depuis  un  grain  jusqu'à  vingt,  en  vingt- 
quatre  heures. 

OXIGÉNATION. 

Voyez  tome  P*" ,  page  58. 

-OXYMEL. 

Oxymel.  Lat. 

Miele  ossiacetato.  Ital. 

Acetated  honey.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Miel  purifié.  deux  livres. 

Acide  acétique  distillé.    .    .    une  livre. 

Faites  bouillir  à  un  feu  doux  dans  un  vase  de 
verre  ou  dé  terre  vernissé  ,  en  enlevant  l'écume  à 
mesure  qu'elle  se  forme,  et  jusqu'à  ce  que  la  matièré 
ait  pris  de  la  consistance. 

Si  vous  traitez  le  miel  avec  le  viuâigre  scillitiquè 
bu  colchique  ,  au  lieu  dè  l'acide  acétique  siniple , 
vous  aurez  Xoocjmel  scillitique  ou  colchique. 

Caractères.  La  densité  du  sirop  ;  odeur  piquante  ; 
saveur  acidulé,  douceâtre. 

Mode  de  prescript.  On  unit  l'oxymel  aux  Gompo- 


92  PET 

skions  aqueuses ,  aux  décoctions ,  aux  infusions  èt 
souvent  aux  gargarismes. 

V ertus.  Anti-excitant  ,  détersif,  résolutif. 

Usages  Dans  les  maladies  sthéniques  de  poitrine  , 
sur-tout  dans  les  catarrhes  ;  contre  la  toux  pituiteusc  , 
les  maux  de  gorge  ;  dans  la  péripneumonie ,  la  pleu- 
résie. 

Dose.  Depuis  un  gros  jusqu'à  deux  onces  ,  en 
vingt-quatre  heures. 

*  L'oxyrael  fait  avec  le  vinaigre  distillé  est  une  prépa- 
ration nouvelle  en  médecine.  On  devra ,  par  cette  raison , 
la  désigner  par  une  épithète  particulière ,  pour  la  distin- 
guer de  l'oxymel  fait  avec  le  vinaigre  ordinaire,  si  différent 
du  premier  par  la  nature  de  ses  principes  constituans.  (P.) 


P. 

PETIT  LAIT  AVEC  L'ALUN. 
Sérum  Icuctis  cum  alumine.  Lat. 
Siero  di  latte  con  allume.  Ital. 
Whey  of  milk  with  alum.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  une  livre  de  lait  de 
vache,  faites  le  bouillir,  et  pendant  qu'il  bout  jetez- 
y  un  gros  de  sulfate  acidulé  d'alumine  j  aussitôt  que 
Ja  substance  caséeuse  sera  coagulée,  fdtrez. 

Caractères.  Saveur  douce,  aigrelette,  légèrement 
astringent. 

Mode  de prescript.  Seul,  ou  avec  des  composés. 
Vertu  et  usage.  Ceux  du  sulfate  d'alumine. 
Dose.  D'une  once  à  trois,  trois  ou  quatre  fois 
par  jour. 


PET 


93 


PETIT  LAIT  VINEUX. 

Senini  tactis  vinosum.  Lat. 
Siero  di  latte  vinoso.  Ital. 
Whey  of  niilk  with  wine.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Lait  de  vache  une  livre. 

Eau  deux  onces. 

Faites  les  bouillir;  ajoutez,  pendant  ce  tems, 
quatre  onces  de  bon  vin  blanc  du  pays  :  dès  que 
la  partie  caséeuse  sera  coagulée,  filtrez. 

Caractères.  Saveur  douce ,  un  peu  vineuse  j  légère 
odeur  de  vin. 

Mode  de  prescript.  Seul. 

Vertus.  Légèrement  excitant ,  nourrissant. 

Usage.  Pour  boisson  ordinaire  dans  les  fièvres 
nerveuses  ,  épidémiques. 

Dose.  D'une  demi-livre  à  deux  livres  ,  en  vingt- 
quatre  heures,  à  prendre  par  demi-tasse  à  la  fois. 

PETIT  LAIT  EN  POUDRE  (i). 

PÉTROLE. 

Petroleum.  Lat. 
Petrolio.  Ital. 
Rock  oil.  Angl. 

Le  pétrole  n'a  besoin  d'aucune  préparation  pour 
être  aussi  pur  que  celui  que  les  naturalistes  appel- 
lent naphte.  La  nature  en  fournit  abondamment  en 


(i)  On  vend  en  France  ,  sous  ce  nom  ,  une  poudre  composée  de  deuJc 
drachmes  de  sucre  de  lait,  d'une  once  de  sucre  ,  et  d'une  demi-drachme 
de  gomme  arabique.  Une  dose  de  cette  poudre  ,  dit  M.  Alibcrt ,  dissoute 
dans  un  litre  d'eau  chaude  ,  supplée  très-bien  au  petit  lait.  Elle  est.  Com- 
mode pour  les  voyageurs.  {Note  de  l'Auteur.  ) 


94  E  T 

plusieurs  endroits  de  l'Italie.  Le  grand  puits  de  Pé- 
trole, que  l'on  trouve  près  de  Miano  dans  le  Pla- 
centin  ,  et  qu'Amoretti ,  Volta  et  Brugnatelli  ont 
examiné  en  i8o3  ,  fournit  environ  soixante  pesi  ou 
rubi  de  pétrole  par  jour ,  et  en  donnerait  davantage 
si  on  voulait.  Amoretti  et  Cossali,  qui  se  sont  par- 
ticulièrement occupés  à  déterminer  la  quantité  du 
pétrole  le  plus  limpide  qui  existe  dans  ce  puits ,  en 
trouvèrent  126  pieds  qui  reposent  sur  7  pieds  et 
demi  d'un  sédiment  cendré  mêlé  d'eau.  Le  diamètre 
du  puits  fut  évalué  à  trois  pieds  et  un  tiers. 

Caractères.  Le  pétrole  est  limpide ,  transparent, 
de  couleur  tirant  sur  celle  de  la  topaze.  Sa  pesanteur 
spécifique  est  à  celle  de  l'eau  comme  83  est  à  100, 
et  à  celle  de  l'huile  d'olive  dans  le  rapport  de  91  à 
100  :  il  est  parfaitement  volatil,  dissout  l'ambre, 
le  soufre ,  les  résines,  la  gomme  copal.  Il  brûle  avec 
une  flamme  vive  en  répandant  beaucoup  de  fumée; 
il  se  combine  avec  les  alcalis  caustiques  j  il  est  in- 
soluble dans  l'eau  et  dans  l'alcohol ,  et  même  dans 
l'éther  j  il  est  brûlé  par  l'acide  nitreux  avec  à-peu- 
près  les  mêmes  phénomènes  que  l'huile  pyrogénée 
(l'épyrèle  )  de  térébenthine. 

Mode  de  prescript.  Avec  l'éther  ,  avec  l'eau  ,  à 
l'intérieur.  Dans  l'usage  externe,  on  l'étend  avec  un 
pinceau ,  ou  l'on  en  frotte  les  parties  malades ,  après 
l'avoir  mêlé  avec  le  fiel  de  bœuf,  pour  diminuer  sa 
grande  volatilité.  (Mellin). 

V^ertus.  Excitant,  anthelminthique. 

Usage  interne.  Contre  le  ténia ( Rosekstein  ,  Has- 
iSELQUisT  )  ;  l'épilepsie  vermineuse. 


PHO  t)5 

Usage  externe.  Diius  les  cas  de  douleurs  rhu^ 
matismales ,  de  paralysies ,  d'entorse$ ,  d  echymoses, 
de  certaines  tumeurs  ;  contre  certaines  coliques  et 
les  maladies  vermiweuses  des  eufans  ;  pour  préve- 
nir les  engelures. 

Dose  (interne).  De  dix  à  vingt-quatve  gou.ttes, 
deux  ou  l>rois  fois  par  jour. 

PHOSPHORE. 
Phosphorus.  Lat. 
Fosforo.  Ital. 
Phosphorus.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  brûler  les  os  les  plus 
durs  des  quadrupèdes  au  milieu  des  charbons,  jus- 
qu'à ce  qu'ils  ne  donnent  plus  de  vapeurs ,  et  après 
les  avoir  pulvérisés  ,  passez-les  au  tamis  de  crin  : 
lavez  cette  poudre ,  et  mettez-la  dans  un  grand  vase 
de  terre.  Versez  dessus  uu  mélange  de  quatre  parties 
d'eau  et  d'une  partie  d'acide  sulfurique ,  lequel  soit 
en  poids  double  de  la  poudre  j  remuez  bien  avec  une 
spatule  de  bois  la  masse  qui  s'échauffe  fortement.  Au 
bout  de  deux  jours,  ajoutez  de  Peau,  et  faites  un  peu 
bouillir  le  toutj  lavez-le  à  l'eau  bouillante  jusqu'à  C? 
que  Peau  ne  prenne  plus  aucune  acidité,  et  filtrez. 
Faites  évaporer  toute  Peau  fdtrée  (qui  a  une  saveur 
fortement  acide.)  jusqu'à  ce  qu'elle  soit  réduite  à  moi- 
tié j  alors  ajoiltez-y  de  l'acide  sulfurique  qui  précipite- 
ra la  chaux  sous  forme  de  sulfate  de  chaux  (i).  Après 


(l)  La  splutioQ  acide  contient  une  certaine  cjuanlité  de  phosphate  acide 
de  cbaux  ,  dont  on  la  débarrasse  difficilement  par  l'acide  sulfuritjue.  On 
réussit  toutefois  à  en  séparer  la  plus  grande  partie  ,  par  iq  yioyen  d.e 
ramnioniacj[ue.  {Note de  l'auteur.  ) 


96  PIIO 

cette  précipitation,  continuez  l'évaporatiert  dans  un 
vaisseau  de  cuivre,  jusqu'à  consistance  de  miel.  Lâ 
substance  déposée  dans  un  creuset  sera  poussée  à  un 
feu  violent,  pour  être  convertie  en  verre,  qui  est 
de  l'acide  phosphorique  (i)  j  ce  verre  étant  refroidi , 
trituréz4e  avec  un  quart  de  son  poids  de  charbon 
en  poudre,  et  mettez  le  mélange  dans  une  cornue  de 
grès  dont  le  bec  plonge  dans  l'eau  d'un  ballon  ou  de 
tout  autre  récipient ,  moins  volumineux  :  la  cornue 
aura  le  col  fort  gros  et  sera  bien  inclinée.  L'eau  du 
récipient  doit  être  chaude  :  lorsque  la  cornue  est 
rouge,  il  en  sort  d'abord  beaucoup  de  gaz  acide  car- 
bonique et  de  gaz  hydrogène  carboné,  phosphoré, 
qui  rend  l'eau  du  récipient  laiteuse.  Il  se  dévelopjDe 
ensuite  beaucoup  de  gaz  hydrogène  phosphoré  qui 
s'enflamme  et  détone  au  contact  de  l'air  atmosphé- 
rique. Le  phosphore  passe  dans  l'eau  du  récipient 
où  il  se  trouve  à  la  fin  de  l'opération,  sous  forme 
liquide  et  semblable  à  une  huile  pesante(2).  Lorsqu'il 


(1)  Cette  matière  vitriforme  est  du  phosphate  acide  de  chaux.  (P.) 

(2)  M.  Boudet ,  l'ua  des  pharmaciens  de  Paris  (£ui  a  préparé  le  plus 
de  phosphore  ,  a  modifié  et  régularisé  le  procédé  ,  de  manière  à  obtenir 
ce  corps  combustible  très-pur  et  en  grande  c[uantité.  Voici  les  détails 
qu'il  a  bien  voulu  me  commuuiejuer  à  ce  sujet  :  j 

On  prend  des  os  de  moutons  calcinés  complè- 
tement et  bien  friables  cinquante  livres. 

Acide  sulfuric[ue  à  60  degrés  trente  livres. 

Réduisez  les  os  en  poudre  très-fine  ,  formez-en ,  avec  sufiSsante  quan- 
tité d'eau  ,  une  pâte  ferme  que  l'on  délayefa  ensuite  avec  l'acide  sulfu- 
rique.  Laissez  ce  mélange  sept  à  huit  jours  ,  au  bout  desquels  on  ajoute 
de  l'eau  pour  réduire  la  masse  en  bouillie ,  on  la  laisse  en  cet  état  pen-, 
dant  quarante-huit  heures  ,  ayant  soin  de  remuer  de  tems  en  tems.  Enfin 
on  lessive  de  manière  à  enlever  tout  ce  qu'il  y  a  de  soluble  ,  on  exprime 
fortement  le  magma  égoutté,  et  on  ne  l'abandonne  que  quand  il  a  perdu 
toute  saveur  acide.  Toutes  les  lessives  réunies  sont  évaporées  jusqu'à 


■* 

P  H  O  .M 

a  été  concrète  j)ar  le  refroidissement  de  rédiï^, '6'n  le 
recueille  ,  on  le  fait  liquéfier  par  portions  dans  l'eau 
bouillante, '  6t  on  le  verse  dans  des  entonnoirs  diô 
verre  dontil  va  occuper  le  col  :'  on  plonge  l'enton^' 
noir  dans  l'eau  froide  j  on  fait  sortir  le  cylindre  de 
phosphorè:  et  on  ;  le  met  dans  un  vase  plein  d'eau. 
Quand  il  est  impur ,  on  le  fait  bouillir  dans  l'alcoliol 
cil  dans  l'acide  nluriatique  oxigéné  liquide,  avant 
de  le  façonner  en  cylindre. 

Caractères,  i)e  la  Consistance  de  la  cire  -,  de  cou- 
leur rougeâtre  lorsqu'il  est  fraîchement  préparé  ou 
entamé  ;  demi-transparent  j  brillant  dans  sa  coupe  -, 
de  saveur  âpre  -,  d'odeur  désagréable  qui  ressemble  à 
celle  de  l'ail  ;  cristallisable,  en  séjournant  dans  l'eau. 
Il  blanchit  à  sa  surface  ,  et -si  on  l'y  expose  quelqùe 
tems  à  l'action  de  la  lumière ,  il  prend  une  couleur 
orangée  ;  à  5.2°-f"0  therm.  de  R. ,  il  se  fond.  Il  décom- 
pose l'oxigène  tant  gazeux  que  concret  ,  et  dégage 
beaucoup  de  calorique  en  passant  à  l'état  d'acide-phos- 
phoreux ou  phosphorique. 

consistance  de  sirop  très-clair.  Ea  cet  état,  on  laisse  déposer  i^ans  des 
terrines.  On  décante  pour  évaporer  de  nouveau  en  consistance  de  sirop 
épais  ,  on  laisse  déposer  encore  une  fois  ,  ayant  soin  de  laver  chaque  fois 
ce  dépôt  avec  suffisante  quantité  d'eau  froide ,  et  d'exprimer  fortement  le 
marc.  La  liqueur  bien  dépouillée  de  matière  insoluble  ,  est  rtiise  à  éva- 
porer dans  une  bassine  de  cuivre  bien  forte  ou  dans  une  chaudière  de 
fonte  ,  pour  être  réduite  à  la  consistance  de  miel  liquide.  On  y  incor- 
pore la  poudre  de  charbon  ,  remuant  et  chauffiint  fortement.  On  main- 
tient ce  mélange  sur  un  feu  capable  de  rougir  le  fond  du  vase  évapora- 
toire  ,  jusqu'k  ce  qu'il  soit  réduit  en  poudre  très-sèche.  On  introduit  de 
suite  cette  poudre  dans  une  cornue  lutéé  ,  d'une  moyenne  capacité,  oa 
chauffe  graduellement  et  tant  que  le  mélange  fournit  du  phospJiore. 

îl  est  bien  essentiel ,  ajoute  M.  Boudet ,  de  ne  pas  mettre  d'acide  sul- 
furique  en  excès" ^  lors  de  la  décomposition  des  os  ,  autrement  le  phos- 
phore obtenu  contiendrait  du  soufre.  (P.) 


i 


98  PHO 

Mode  de  prescript.  Intérieurement,  avec  l'extrait 
de  quinquina  ,  avec  l'émulsion  oléogommeuse  ;  avec 
la  mie  de  pain  ou  quelque  sirop  ;  dissous  dans  l'aU 
coliol  ou  dans  letlier.  Extérieurement ,  avec  le  suc 
gastrique  ;  avec  le  sirop  simple  ,  l'éther  ,  l'huile  d'a- 
mandes douces,  répyrèlede  térébenthine,  l'huile  de 
gérofle. 

y ertus.  Excitant  ,  diffusible  ;  nervin  ;  désoxi- 
génant. 

Usage  interne.  Hémiplégie  ,  épilepsie  ,  convul- 
sions asthéniques  ,  manie  asthénique. 

Usage  externe.  Hémiplégie  ,  paralysie  ,  mélan- 
colie ?  apoplexie  ? 

Dose.  D'un  quart  de  grain  à  deux ,  en  vingt-quatre 
heures. 

Préparations.  Alcohol  et  éther  phosphores  ,  acide 
phosphorique  ,  huiles  phospliorées  ,  etc. 

Obseri^ations.  Les  médecins  doivent  apporter  les 
plus  grandes  précautions  dans  l'administration  du 
phosphore  en  substance  ,  à  l'intérieur.  On  l'a  vu  sou- 
vent agir  comme  un  poison  terrible.  De  toutes^  ses 
préparations  ,  les  plus  recommandables  ,  à  l'inté- 
rieur, sont  l'alcohol  et  l'éther  phosphorés  (/^"q^ea 
Alcohol  phosphore  ).  Ces  menstrues  ne  peuvent  tenir 
en  dissolution  qu'une  bien  petite  quantité  de  phos- 
phore ;  néanmoins  s'y  trouvant  extrêmement  étendu 
il  exerce  une  action  prompte  et  énergique. 

*  Je  crois  devoir  répéter  ici  à  l'égard  de  l'éther  plios- 
phoré  ce  que  j'en  ai  dit  dans  un  Mémoire  lu  à  la  Société 
de  médecine  de  Paris  en  i8o3  ;  savoir,  que  toutes  les  fois 
qu'on  administre  cet  éther  dans  des  potions  aqueuses  l'éther 
s'unit  à  Teau  ,  et  le  phosphore  se  sépare  en  molécules  assez 
volumineuses  qui  viennent  se  rassembler  à  la  surface  du 


P  I  L  99 

mélange,  inconvénient  d'autant  plus  grave  que  les  malades 
sont  exposés  à  prendre  dans  une  seule  cuillerée  de  la  po- 
tion ce  qu'ils  ne  devraient  prendre  qu'en  huit  ou  dix 
cuillerées.  Lorsqu'on  réfléchit  d'une  autre  part  à  l'extrême 
combustibilité  du  phosphore ,  on  ne  peut  disconvenir  que 
ce  médicament  exige  pour  son  administration  toute  la  cir- 
conspection et  la  prudence  dn  médecin.  Le  moyen  d'éviter 
cette  décomposition  instantanée  de  l'éther  phosphore ,  est 
de  le  mêler  dans  un  flacon  rempli  presqu'entiérement  d'un 
sirop  quelconque,  tel  que  ceux  de  cannelle,  de  fleurs 
d'orange  ,  ou  autres  appropriés.  (P.) 

PIERRE  CAUSTIQUE. 

oyez  Potasse  caustique. 

PIERRE  INFERNALE. 

Voyez  Nitrate  d'argent  fondu» 

PILULES. 
Pilulœ.  Lat. 
Pillole.  Ital. 
Pills.  Angl. 

Divers  médicamens  ,  dont  la  saveur  et  l'odeur  sont 
tellement  désagréables  qu'on  ne  peut  facilement  les 
prendre  parla  bouche,  sont  mêlés  à  d'autres  substances 
consistantes  plus  agréables  ,  avec  lesquelles  elles  se 
réduisent  en  pilules.  En  effet,  c'est  souvent  sous  cette 
forme  qu'on  prescrit  le  camphre,  l'asa-fétida  ,  la 
scammonée  ,  l'aloës  ,  l'opium  ,  diverses  résines  ,  le 
savon ,  la  rhubarbe  ,  le  quinquina  même  ,  ses  prépa- 
rations ,  etc.  En  général ,  les  médicamens  pris  en  pi- 
lules ont  une  action  plus  lente  que  sous  toute  autre 
forme.  Le  médecin  doit  tenir  compte  de  cette  cir- 
constance ,  d'autant  qu'elle  est  avantageuse  dans  cer- 
tains cas.  Il  doit  aussi  considérer  s'il  convient  de 
prescrire  en  pilulçs.  certaines  substances  dont  il  vou- 


xoo  PIL 

drait  diriger  l'action  vers  l'estomac  et  non  sur  les  in- 
testins ,  parce  que  ce  mode  de  préparation  tromperait 
son  espoir  ,  non  sans  danger  pour  le  malade.  On  ne 
doitpas  administrer  des  pilules  préparées  depuis  long- 
tems  et  endurcies  ,  à  moins  qu'elles  ne  soient  com- 
posées de  substances  faciles  à  ramollir ,  à  dissoudre , 
ou  qu'elles  soient  préalablement  ramollies  ;  on  ne 
doit  administrer  sous  cette  forme  aucune  espèce  de 
sels  ,  et  sur-tout  de  sels  métalliques  ;  et  Tusage  de 
quelques  médecins  qui  prescrivent  en  pilules  cer- 
taines préparations  de  mercure  et  d'autres  métaux  ne 
nous  parait  pas  recommandable. 

Pour  donner  aux  poudres  la  forme  pilulaire  ,  on 
emploie  ordinairement  les  sirops  ,  le  miel ,  les  sucs 
végétaux  épaissis  ,  les  extraits  ,  les  mucilages  ,  les 
robs ,  etc. 

Le  médecin  doit  prendre  garde  que  les  pilules  ne 
soient  trop  volumineuses  ,  et  préciser  exactement  les 
doses  ,  afin  que  la  quantité  de  principes  actifs  qui 
entrent  dans  chaque  pilule  soit  bien  déterminée  (i). 

PILULES  ALOÉTIQUES. 
Pilulœ  aloes.  Lat. 
Pillole  aloetiche.  Ital. 
Aloetic  pills.  Angl. 

Prenez  : 

Aloës  succotrin  en  poudre.  .  ime  once. 

Extrait  de  gentiane.  .    .  .  demi-once. 

Gingembre  en  poudre.  .  .  deux  drachmes. 

(i)  Oa  troure  un  grand  nombre  de  pilules  dans  les  Pharmaco- 
pées ;  chacune  a  les  siennes  :  celles  que  j'ai  cru  devoir  rapporter  sont 
tirées  des  Pharmacopées  modernes  les  plus  accréditées ,  principale- 
ment de  celles  d'Edimbourg  et  de  Londres.  {Noie  de  l'auteur.) 


PIL  loi 

Mêlez  exactement  et  formez  une  masse  avec  l'iiy- 
drate  de  savon  {gelatina  saponis). 

Le  poids  des  pilules  sera  déterminé  par  le  praticien. 

*  J'ai  inutilement  cherché  dans  plusieurs  Pharmacopées 
anciennes  la  préparation  qu'indique  M.  Brugnatelli  par 
les  mots  gelatina  saponis,  qu'il  donne  comme  synonyme 
d'hydrate  de  savon.  Si  l'on  prend  rigoureusement  cette 
dernière  dénomination  dans  le  sens  que  lui  a  assigné  l'au- 
teur ,  ce  serait  une  solution  de  gomme  très-rapprochée  ,  à 
laquelle  on  aurait  ajouté  du  savon  ;  ou  bien  n  est-ce 
peut-être  qu'une  solution  de  savon  dans  Teau,  amenée  par 
î'évaporation  en  consistance  de  mucilage  j  cette  dernière 
opinion  est  la  plus  probable.  (P.  ) 

PILULES  D'ALOES  COMPOSÉES. 
Pilulœ  aloes  compositœ.  Lat. 
Pillole  d'aloe  composte.  Ital. 
Compound  pills  of  aloe.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  t 

Aloës  succotrin  pulvérisé.    .    une  once. 
Extrait  de  gentiane.   .    .    .  demi-once. 
Huile  de  semence  de  carvi..    deux  scrupules.. 
Sirop  de  gingembre.  .    .    .  quantité  suffisante ► 
Si  la  masse  était  trop  molle ,  il  faudrait  y  ajouter 
une  poudre  aromatique  au  choix  du  médecin.  Ces 
pilules  ont  été  employées  ,  suivant  la  remarque  de 
Duncan  ,  comme  un  laxatif  chaud  et  aromatique  , 
convenable  aux  personnes  sédentaires.  Pour  déter- 
miner une  purgation  complète  ,  la  dose  doit  être 
d'un  scrupule  à  une  demi-drachme. 

L'addition  de  substances  aromatiques  aux  purgatifs 
a  été  reconnue  utile  dans  la  pratique  ,  non-seulement 
pour  en  corriger  la  saveur  ,  mais  encore  pour  rendre 
l'estomac  plus  capable  de  les  supporter. 


102  .  PIL 

PILULES  D'ALOES  AVEC  L'ASA-FETIDA. 

Piluîœ  aloes  cum  asâ fœtidâ.  Lat. 
Pillole  aloetiche  con  asafetida.  Ital. 
Pills  of  aloes  with  asa-foetida.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Aloës  succotrin.    .    .  .1 

Asa-fétida  ?  Parties  égales. 

Savon.    .     .    .     .     .  .\3 

Mêlez  et  faites  une  masse  pilulaire  avec  l'hydrate 
(  le  mucilage)  de  gomme  arabique. 

Ces  pilules  ,  à  la  dose  de  dix  grains  ,  deux  fois  par 
jour  ,  produisent  des  effets  salutaires  dans  le  cas  de 
dyspepsie  accompagnée  de  flatulence  et  de  consti- 
pation. 

PILULES  ALOÉTIQUES  AVEC  LA  COLOQUINTE, 
Pilulœ  aloes  cum  colocynthide .  Lat. 
-Pillole  aloetiche  con  colocintide.  Ital. 
Pills  of  aloes  with  colocynth.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Aloës  succotrin.    .    .    •  )  t.   i  i 

\  De  chaque  huit  parties. 


Scammonée. 
Coloquinte.  .  . 
Huile  de  gérofle. 
Sulfate  de  potasse. 


quatre  parties. 

1^  De  chaque  une  partie. 

Pulvérisez  l'aloës  et  la  scammonée  avec  le  selj  ajou- 
tez la  coloquinte.  Pilez  de  manière  à  obtenir  une 
poudre  fine.  Versez-y  l'huile^  faites  une  masse  con- 
venable au  moyen  du  mucilage  (hydrate)  de  gom- 
me arabique. 

On  a  dans  ces  pilules  ,  ainsi  que  le  remarque  le 
docteur  Dimcan  ,  un  purgatif  utile  et  actif ,  et  si  les 
pilules  simplement  aloétiques  meinquaicnt  leur  objet , 
celles-ci  le  rempliraient  immanquablement.  Lciu'  ac- 


PIL  'io3 

tivité  ne  peut  guère  être  attribuée  au  sel  qui  y  entre. 
Souvent  elles  provoquent,  à  la  dose  de  cinq  à  dix 
grains  ,  une  selle  copieuse  ,  dans  les  cas  de 'Consti- 
pation opiniâtre.  Mais  on  peut  les  employer  à  plus 
forte  dose  ,  quoiqu'on  les  prescrive  rarement  à  des- 
sein de  produire  une  véritable  purgation.  Demi-gros 
de  la  masse  contient  environ  cinq  grains  de  colo-^ 
quinte  ,  dix  grains  d'aloës  et  autant  de  scammonée. 

PILULES  D'ALOES  AVEC  LA  MYRRHE. 
Pilldce  aloes  cum  myrrlia.  Lat. 
Pillole  aloetiche  con  mirra.  Ital. 
Pills  of  aloe  with  myrrli.  Angl. 

Mode  de  préptirat.  Prenez  : 

Aloës  succotrin.    .    .    .    deux  onces. 

Sirop  de  safran.  .  .  .  quantité  suffisante. 
Pulvérisez  séparément  l'aloës  et  la  myrrhe,  puis  mê- 
lez ensemble  tous  les  ingrédiens  pour  en  faire  une 
masse.  De  demi -gros  à  deux  scrupules  ,  ces  pilules 
purgent  très-bien  ,  et  par  conséquent  peuvent  être 
employées  commedébilitantes  à  petite  dose(DuNCAN). 

PILULES  D'ANTIMOINE  COMPOSÉES. 
Pilules  DE  plumer,  v.  s. 
Pilulœ  stibîi  compositœ.  .  Lat. 
Pillole  d'antimonio  composte,,  ItaL 
Compound  antimonial  pills.  v^rt^/. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Sulfure  d'antimoine  (lavé).  )  •  j  .\  ':,.>  i.J 

M„  -^^^^  1^  _  1      ,    >  De  chaque  trois  dfach. 

uriate  de  mercure  doux,  y  ^ 

Extrait  de  gentiane.    .    .  ) 

Savon  dur  JDe  chaque  une  drachm. 


Myrrhe  i  -r.  , 

r  >  De  chaque  une  once»» 

oairan   \  ^ 


io4  P I L 

1  /Triturez  le  mercure  avec  le  sulfure ,  ajoutez  ensuite 
rextrait  et  formei^  duitout  unp  masse  avec  le  savou 
mmolli.iLa  dose  varie  selon  les  circonstances. 

PILULES  D'A'SA-FETIDA  COMPOSÉES. 
Pdulœ  asœjœddœ  compositœ.  Lat. 
Pillole  d'asafetida  composte. //a/. 
Compound  pllls  of  asa-fetida.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Asa-fétida^  t/,  A.  i  0>V'.'  k  .'..vO. 
Galbanum.  .    .     .     .     .  S  De  chaquehuit parties. 

Myrrhe  ) 

Epyrèle  de  succin  rectifié 

(  huile  d'ambre  ).    ,         une,  partie. 
Mêlez  et  faites  d'abord,  une  masse  avec  le  sirop  sim- 
pie,  et  ensuite  des^pjlul.es.  

'  PILULES  DE  CimOGLOSSE;     •    •  ' 
. à ni/îToyes  Pilules' d'opium.  • 


'M 


'PILULES  DE  GALBANUM  COMPOSEES, 

"^^^'l^  ^  ^'Pdùlœ  '  galbani  compositœ,  Lat.  . 

•  ÎTilioTe  di  calbànb  composte,  ito/i'^"^ ; 
riJy  J Compound  pills*  6F  galbanum,  ^./^«^/."''■^■'^  ' 

i''  -Mode  dë  préparât.  Prenez 

Opopanax.  .    .     ,>  .-à  .p.z\-h\i  i 

t  '   ■      v-"  ^  De  chaque  une  once. 

Myrrhe.  .    .    .i.-.".    V?.n4,u'lu . 
Sagapenum.AV  ,     .  . 

Asa-fétida-.^V.^"'^  ,    .     ,     .   '  une  demi-once. 
Sirop  de  safran.-. .  .     .     .  ..  •,\Cfi^antité  suffisante. 

Mêlez  pour  fairé  des  pilules,  iihi.  ' 
"Ces  pilules  pàWcnt  pxiur;  ^anti-hystériques  et  em- 
ménagogues  ,  et,  ^emplissent  assez  bien  les  indica- 
tions, On  en  prescrit  demi-scrupule  j,'  lan  scrupule 


PIL  io5 

eu  davantage  ,  tous  les  soirs  et  même  plus  fréquem- 
ment. 

PILULES  MERCURIELLES. 

Pihdœ  hydrargyri.  La  t. 
Pillole  mercuriali.  Jtal. 
Mercuiial  pills.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Mercure  purifié.  .     .     •  ?  -n.  , 

r>,  \  >  •L'e  chaque  une  once. 

Conserve  de  rose.  ...  3 

Amidon.  deux  onces. 

Triturez  le  mercure  avec  la  conserve  dans  un  mortier 

de  verre  ou  de  marbre  ,  jusqu'à  ce  que  les  globules 

soient  tout-à-fait  disparus.  Ajoutez,  selon  l'occurence, 

un  peu  de  mucilage  de  gomme  arabique  j  unissez-y 

l'amidon  ,  et  agitez  le  tout  avec  de  l'eau  pour  en  faire 

une  masse  que  vous  diviserez  aussitôt  en  quatre  cent 

.  quatre-vingt  pilules  égales .  Elles  contiennent  un  grain 

-de  mercure  par  quatre  grains. 

Autre  procédé.  (Lond.  )  Mode  de  préparât. 
Prenez  : 

Mercure  purifié  deux  drachmes. 

Conserve  de  rose.  ...  .  trois  drachmes. 
Piéglisse  en  poudre  fme.  .  .  une  drachme. 
Agitez  le  mercure  avec  la  conserve,  jusqu'à  la  dis~ 
parition  totale  des  globules.  Ajoutez  ensuite  la  pou- 
dre de  réglisse ,  et  mêlez.  La  dose  doit  être  réglée 
par  le  médecin  suivant  les  circonstances.  Trois  grains 
de  ces  pilules  contiennent  un  grain  de  mercure. 

N.  B.  Cette  préparation  peut  suppléer  à  beaucoup 
d'autres.  Le  mercure  y  est  très-divisé  ,  mais  il  y  con- 
.jçerve  son  état  métallique  ,  comme  dans  I'Onguent 
MERcymEL  (  V ojQz  ce  njot  )  ;  d'après  cela  ,  la  forme 


io6  P I  L 

que  la  pratique  a  démontrée  la  plus  favorable  à  la 
guérison  de  diverses  affections  vénériennes.  On  avait 
proposé  ,  en  place  de  la  conserve  de  rose  ,  le  savon 
la  résine  de  gayac  ,  le  miel ,  l'extrait  de  réglisse  et 
la  manne  j  mais,  comme  l'observe  Duncan,  quelques- 
unes  de  ces  sid^stances  ont  été  reconnues  peu  con- 
venables et ,  avec  la  conserve  de  rose  ,  l'extinction 
et  la  division  du  métal  s'opèrent  parfaitement. 

PILULES  MERCURIELLES  GOMMEUSES. 
Pilules  mercurielles  de  Plenk.  v.  s. 
Pihdœ  hjdrargyrî  gumniosi.  Lat. 
Pillole  gommose  mercuriali.  Ital. 
Gum  mercurial  pills.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Mercure  purifié  une  drachme. 

Hydrate  (  mucilage  )  de  gomme 

arabique.  six  drachmes. 

Agitez  dans  un  mortier  jusqu'à  extinction  parfaite  i 
du  mercure  j  puis  ajoutez  : 

Extrait  de  ciguë.  .    .    .    .    .    une  drachme. 

Faites  des  pilules  de  deux  grains  chacune. 
Bose.  De  quatre  à  six  pilules  ,  en  vingt-quatre; 
heures. 

PILULES  MERCURIELLES  DE  PLENK. 
Voyez  Pilules  mercurielles  gommeuses. 

PILULES  D'OPIUM. 
Piliilœ  opii.  Lat. 
Pillole  d'opio.  Ital. 
Pills  of  opium.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Opium  pur  pulvérisé..  .  .  deux  drachmes.. 
Extrait  de  réglisse..    .        .    une  once. 


PIL  107 

Mclezjiisqu'à  ce  qu'ils  soient  parfaitement  unis  ;  cinq 
grains  de  ces  pilules  contiennent  un  grain  d'opium. 

Les  mêmes  (Edimb.)  connues  sous  le  nom  dé 
Pilules  Thébaïques. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Opium..  une  partie. 

Extrait  de  réglisse  sept  parties; 

Poivre  de  la  Jamaïque.  .  .  .  deux  parties. 
Faites  ramollir  l'opium  et  l'extrait  séparément  avec 
de  l'alcoliol  étendu  ;  ensuite  mêlez-les  ,  puis  ajoutez 
le  poivre  réduit  en  poudre  ,  et  enfin  amalgamez  bien 
le  tout.  Faites  des  pilules  de  cinq  grains.  Deux  pilules 
contiennent  un  grain  d'opium. 

Ces  pilules  pourront  être  substituées  à  celles  de 
cjhoglosse  et  de  storaoc. 

PILULES  DE  PLUMER. 

Voyez  Pilules  d'antimoine  coiviposées. 

PILULES  DE  RHUBARBE  COMPOSÉES. 
Pilulœ  rhei  compositœ.  Lat. 
Pillole  di  rabarbaro  composte.  Itaî. 
Compound  pills  of  rhubarb.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Rbubarbe  mie  once. 

Aloës  succotrin  six  drachmes. 

Myrrhe   demi-once. 

Huile  aromatique  de  menthe 

^  poivrée  demi-drachme. 

Faites-en  une  masse  avec  suffisante  quantité  de 
sirop  d'écorce  d'orange. 

Ces  pilules  sont  réputées  propres  à  réchauffer  et  à 
corroborer  modérément  l'estomac  ,  en  provoquant 


io8  POI 

doucement  des  déjections  alvines.  On  peut  en  faire 
prendre  un  scrupule ,  deux  fois  par  jour. 

PILULES  SCILLITIQUES. 
Pilulœ  scillœ.  La  t. 
Pillole  squillitiche.  liai. 
Squill  pills.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  ; 
Scille  récemment  dessé- 
chée et  en  poudre.  .    .     une  drachme. 
Gingembre  en  poudre. 


Savon  

Gomme  ammoniaque 
Sirop  de  gingembre. 


I  De  chaque  trois  drach. 

deux  drachmes, 
quantité  suffisante. 
Mêlez  pour  faire  une  masse  avec  l'hydrate  de  savon 
(Dubl.) 

Les  mêmes  (Edimb.) 

Mode  de  préparât:  Prenez  : 

Racine  sèche  de  scille  en 

poudre  fine  un  scrupule. 

Gomme  ammoniaque.     .  \ 

Semence  de  petit  carda-  (  , 

n  >  De  chaque  une  drach- 

mome  en  poudre.    •    •  I 

Extrait  de  réglisse.     .     .  j 

Mêlez  et  faites  une  masse  pilulaire  avec  le  sirop  sim- 
ple. Voilà  des  formes  commodes  et  faciles  pour  admi- 
nistrer la  scille  ,  tant  pour  provoquer  l'expectoration , 
que  dans  toute  autre  vue.  Comme  ces  préparations  doi- 
vent leur  activité  principale  à  la  scille  ,  les  autres  in- 
grédiens  peuvent  varier  dans  les  préparations  extern- 
poranées.  (Duncan). 

POIDS. 

Voyez  tome  P'" ;  page 


POT 

PORPHYRISATION. 

Voyez  toraeP'",  page  62. 

POTASSE  DU  COMMERCE. 

Voyez  Carbonate  alcalinule  de  POTASSE. 

POTASSE  FONDUE. 
Pierre  caustique,  v.  s. 
Potassa  fusa.  Lat. 
Potassa  fusa.  Ital. 
Melted  potass.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Carbonate  alcalinule  de  potasse 

sec  une  livre. 

Chaux  vive   trois  livres. 

Jetez  le  tout  dans  : 

Eau  seize  livres. 

Faites  bouillir  le  mélange  pendant  un  quart  d'heure , 
jfiltrez  et  évaporez  lentement  jusqu'à  siccité.  Faites 
fondre  la  potasse  caustique  dans  un  creuset  ;  versez 
la  matière  en  fusion  sur  une  pierre  lisse  ,  enduite  , 
auparavant ,  d'un  peu  d'huile  (i).  Lorsque  la  potasse 
est  concrétée  ,  cassez-la  en  petits  morceaux  et  gardez- 
la  dans  des  vases  de  verre  bien  fermés. 

Caractères.  Concrète  ,  caustique  ,  soluble  dans 
l'eau  :  cette  solution  ne  trouble  pas  l'eau  de  chaux. 

Mode  de  prescript.  Seule  ,  en  poudre.  On  la  met 
dans  un  trou  pratiqué  exprès  à  un  emplâtre ,  et  on  la 


(i)  On  rend  l'usage  de  la  potasse  causticjue  ou  pîerre  à  cautbre  plus 
facile  en  la  coulant  chaude  dans  une  lingotière  où  elle  prend  la  forme  de 
petits  cylindres.  Quelques  pharmaciens  ont  aussi  imaginé  de  la  couler 
par  gouttes  sur  une  pierre  légèrement  huilée.  (  P.  ) 


109 


iio  POT 

recouvre  d'un  autre  emplâtre ,  afin  qu'elle  n'attire  pas 
l'humidité  de  l'air.  On  l'y  laisse  depuis  un  quart 
d'heure  jusqu'à  une  heure ,  selon  qu'il  est  nécessaire. 
«On  la  prescrit  aussi  en  solution  dans  une  plus  ou 
moins  grande  quantité  d'eau  ;  on  y  trempe  des  linges 
qu'on  applique  sur  les  parties.  On  la  dissout  dans 
l'eau  distillée  pour  l'employer  comme  collyre  ,  ou  la 
faire  prendre  intérieurement. 

Vertus.  Caustique  ,  corrosive  ,  escharotique. 

Usage  externe.  Pour  ouvrir  les  abcès  ,  les  bu- 
bons j  pour  détruire  les  fongosités  et  les  callosités 
des  ulcères  j  pour  fondre  quelques  tumeurs  ,  en  y 
appliquant  des  linges  imbibés  de  sa  solution  étendue. 
On  l'emploie  contre  la  teigne  ,  contre  les  morsures 
de  certains  animaux  venimeux.  Un  grain  de  potasse 
dans  une  once  d'eau  distillée  ,  forme  un  collyre  pro- 
pre à  détruire  les  taches  et  les  petits  ulcères  de  la 
cornée  (  Gimbernat  )  ;  elle  sert  contre  les  engorge- 
ment laiteux  ,  en  solution  dans  l'eau  des  bains  contre 
les  tétanos.  On  injecte  cette  solution  fort  étendue 
dans  l'urètre  en  certains  cas  de  gonorrhée. 

A  r intérieur.  On  l'administre  contre  quelques  es- 
pèces de  calculs. 

Dose  interne.  D'un  grain  à  quatre  dans  six  à  dix 
onces  d'eau. 

Poison.  Pris  à  l'intérieur  sans  précaution ,  il  oc- 
casionne des  nausées  ,  des  vomissemens ,  la  diarrhée  , 
l'inflammation. 

Antidote.  L'eau  acidulée  avec  l'acide  tartareux  , 
boissons  copieuses  ;  d'abord  limonades  ,  puis  émul- 
sions  huileuses  et  huiles. 


POT  III 

Ohserçations.  On  préfère  aujourd'hui,  dans  plu- 
sieurs des  cas  mentionnés ,  le  nitrale  d'argent  fondu 
(Pierre  infernale  ,  v.  st.  )  à  la  potasse  fondue. 

POTASSE  LIQUIDE. 

Ce  n'est  autre  chose  que  la  solution  aqueuse  de  la 
potasse  pure  concrète  :  la  potasse  liquide  caustique 
se  conserve  dans  des  vases  bien  fermés. 

POTIONS. 
Potio.  Lat. 
Bevanda.  Ital. 
Potion.  Angl, 

Observations.  On  trouve  dans  beaucoup  de  Phar- 
macopées diverses  espèces  de  potions  distinguées  par 
les  vertus  médicales  dont  on  les  croit  pourvues.  De 
là  les  dénominations  ^antiseptique  ,  à'anti-hjstéri- 
que  y  à^émétique  ,  excitante  ^  ^ anti-émé tique  ^ 
de  purgative  ,  de  narcotique  ,  adoucissante  don- 
nées à  certaines  potions.  Il  me  paraît  inutile  et  même 
dangereux  d'introduire  en  thérapeutique  des  formules 
qui,  suivant  les  bons  principes  de  matière  médicale ^ 
sont  susceptibles  de  modifications  avantageuses. 

Toutes  les  substances  qui  peuvent  être  administrées 
à  l'intérieur  sous  forme  liquide ,  sont  autant  de 
potions  ,  et  comme  la  dose  et  la  combinaison  de 
diverses  substances  changent  ordinairement  la  vertu 
médicale  des  préparations ,  le  catalogue  des  potions 
serait  infini.  C'est  pourquoi  je  trouve  inutile  de 
m'arrêter  à  cet  article. 

POTION  ANTI-SEPTIQUE. 

F oyez  Acide  sulfurique  ,  acide  nitrique  ,  acidb 

OXALIQUE, 


112 


POU 


POTION  ÉMÉTIQUE. 

Voyez  Tartrite  d'antimoine  et  de  potasse. 

POTION  EXCITANTE  ALGOHOLIQUE. 

Voyez  Alcohol. 

POTION  NARCOTIQUE. 

Voyez  Vin  d'opium. 

POTION  PURGATIVE. 

Voyez  Sulfate  de  magnésie  ,  tartrite  de  potasse  ,  tar- 
trite ACIDULE  DE  POTASSE  ,  PHOSPHATE  DE  SOUDE ,  etC. 

POUDRES. 
Pulveres.  Lat. 
Polveri.  Ital. 
Powders.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Toutes  les  substances  médi- 
camenteuses susceptibles  de  dessiccation  peuvent  être 
pulvérisées  ;  mais  toutes  celles  qui  se  réduisent  en  pou- 
dre ne  doivent  pas  être  prescrites  sous  cette  forme.  Les 
corps  pulvérisés  offrent  la  plus  grande  surface  à  l'air 
atmosphérique  j  c'est  pourquoi  plusieurs  perdent  dans 
cet  état  leur  partie  active,  comme  il  arrive  aux  subs- 
tances aromatiques,  ou  pourvues  de  principes  volatils, 
elles  deviennent  bientôt  inertes.  Quelques  corps  dé- 
veloppent à  l'état  pulvérulent  une  odeur  et  une  saveur 
si  désagréables  ,  qu'on  ne  peut  pas  les  prescrire  sous 
cette  forme.  Les  médicamens  qui  exercent  beaucoup 
d'action  à  petite  dose  ,  ne  se  prescrivent  jamais  en 
poudre  ,  à  moins  que  ce  ne  soit  avec  des  corps  iner- 
tes ,  tels  que  le  sucre  ,  la  poudre  de  gomme  arabique  , 
et  quelques  autres  poudres  végétales  analogues. 


POU 


ii3 


POUDRE  D'ALGAROTII. 

Voyez  OxiDE  d'antimoine  par  t'ACIDE  MURIATIQUE. 

POUDRE  AROMATIQUE. 
Pidvis  aromaticus.  Lat. 
Polvere  aromatica.  Itaî. 
Aromatic  powder.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Ecorce  de  cannelle.    .    .    deux  onces. 

Semence  de  petit  cardamo-  \ 

me  concassée.  .     .     •  !  T^  i 
^.         1  >  De  chaque  line  Once. 

Gmgemhre  l  ^ 

Poivre  long  j 

Après  que  ces  substances  auront  été  réduites 'en 
poudre  séparément,  vous  les  mêlerez  et  vous  garderez 
le  mélange  dans  un  flacon  de  cristal  bien  fermé. 

Caractères.  Odeur  et  saveur  fortement  aroma- 
tiques. 

Mode  de  prescript.  Avec  le  sucre  ,  ou  délayée 
dans  l'eau  ,  le  vin ,  les  boissons  aqueuses  ou  alco- 
holiques. 

Vertus.  Excitant ,  tonique. 

Usage  interne.  Dans  les  maladies  asthéniques  ; 
aux  sujets  faibles  et  phlegmatiques. 

Usage  externe.  Contre  les  flatulences  ,  les  débi- 
lités stomacales  et  intestinales  ,  sur  -  tout  chea  les 
enfans. 

Dose  (  à  l'intérieur.  )  De  dix  grains  à  un  scru- 
pule. 


II. 


8 


ii4  POU 

POUDRE  DENTIFRICE  DE  QUINQUINA,  ARO- 
MATISÉE COMPOSÉE. 
Pul^is  dentif ricins ,  Lat. 
Polvere  di  china  aromatiî-zata.  liai. 
Powder  to  rub  the  teeth.  AngL 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Ecorce  de  quinquina,.    .  trois  draclimes. 

Corail  rouge.    ....  unedrach.  etdemie. 

Ecorce  de  cannelle.    .    .  demi-drachme. 

Myrrhe  •  ?ta    i        j    •  j  , 

m      •        -111  >JJe  chaque  demi-drach, 

lartrite acidulé  de  potasse.  3 

Chacune  de  ces  substances  étant  pulvérisée  bien 

fine  et  séparément,  vous  les  mêlez-  ensemble  pour 

les  garder. 

Caractères.  Couleur  rougeâtre  ;  odeur  aromati- 
que agréable  ;  saveur  piquante  ,  amère  ,  aromatique. 

Mode  de  prescript.  On  prend  cette  poudre  avec 
un  linge  imbibé  d'eau  de  rose  ,  et  on  en  frotte  les 
dents  j  on  se  rince  ensuite  la  bouche  avec  de  l'eau 
simple  ,  puis  avec  de  l'eau  de  rose. 

POUDRE  DE  DOWER. 

Fojez  Poudre  d'ipécacuanha  et  d'opium. 

POUDRE  D'IPÉCACUANHA  ET  D'OPIUM. 
Poudre  DE  dower.  v.  s. 
Puhis  ipecacuanhce  et  opii.  Lat. 
Polvere  d'ipécacuanha  ed  opio.  Ital. 
Powder  of  ipecacuanha  and  opium.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Ipecacuanha  en  poudre.  .  7       1  "  1  , 

Jr  .                    ^  >  De  chaque  une  drach.. 

Opium  pur  5 

Sulfate  de  potasse..    .    .    une  once. 


POU  ii5 

Triturez  exactement  dans  un  mortier  de  marbre  et 
réduisez  en  poudre  fine  ,  que  vous  garderez  dans  un 
vase  de  faïence  ou  de  verre  Lien  fermé. 

Caractères.  Odeur  forte  particulière^  couleur  jau- 
nâtre ;  saveur  désagréable  ,  amère. 

Mode  de  prescript.  Seule  ou  avec  du  sucre  ,  dé- 
layée dans  une  cuillerée  d'eau  pure  ,  de  bouillon  , 
d'eau  de  menthe ,  de  rose  ou  de  camomille.  On  ne 
boira  pas  beaucoup  après  avoir  pris  cette  poudre  , 
afin  d'éviter  le  vomissement  gui  l'empêcherait  de  pro- 
duire ses  effets. 

Vertus.  Sudorifique  ,  calmante  ,  particulière. 
Usages.  Excellente  dans  les  affections  rhumatis- 
1^  maies  accompagnées  de  spasme  ;  contre  la  toux  con- 
vulsive  ,  l'asthme  produit  par  le  rhumatisme  (  em- 
ployée conjointement  avec  les  épispasiiques)  ;  contre 
Thydropisie. 

Dose.  De  cinq  à  vingt  grains  ,  selon  l'âge  et  les 
forces  du  malade.  . 

Observations.  L'activité  de  cette  poudre  ,  confir- 
mée par  une  longue  expérience  ,  par  les  praticiens 
les  plus  exercés  ,  doit  se  rapporter  au  mélange  de 
l'opium  et  de  l'ipécacuanha.  Ces  deux  substances  , 
de  vertus  opposées  ,  semblent  former  par  leur  union 
un  composé  particulier.  Le  sel  qu'on  y  ajoute  sert  à 
rendre  la  trituration  de  l'opium  plus  exacte.  Au  lieu 
de  sulfate  de  potasse  ,  j'ai  souvent  employé  le  nitre 
et  le  sucre.  On  peut  faire  encore  une  poudre  pareille 
avec  deux  parties  d'ipécacuanha  et  une  d'opium  ,  et 
vice  versa  ,  au  gré  du  médecin  ,  et  selon  qu'il  veut 
rendre  dominante  la  vertu  de  l'une  ou  de  l'autre  subs- 
tance, com^îe  il  arrive  SQuyont, 


ii6  PRÛ 

POUDRE  D'OPIUM  OU  OPIATE. 
Puli^is  opiatus.  Lat. 
Polvere  opiata.  Ital. 
Opiate  podwer.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Opium  pur  en  poudre,     .    une  drachme. 

Corne  de  cerf  brûlée.  .    .    neuf  drachmes r 
Pulvérisez  exactement. 

Mode  de  prescript.  Délayée  dans  une  cuillerée 
d'eau  ,  de  l)Ouillon  ,  ou  d'eau  aromatique. 

V ertus  et  usage.  Ceux  de  l'opium. 

Dose.  De  cinq  grains  à  quinze  ,  plus  ou  moins 
selon  les  circonstances.  Dix  grains  de  la  poudre  en- 
tière contiennent  un  grain  d'opium. 

POUDRE  DE  QUINQUINA  AROMATISÉE  COM- 
POSÉE. 
Voyez  Poudre  dentrifice. 

PRÉCIPITÉ  BLANC. 

Voyez  MURIATE  DE  MERCURE  PAR  PRÉCIPITATION. 

PRÉCIPITÉ  PER  SE. 

Voyez  OxiDE  rouge  de  thercure  par  le  feu. 

PRÉCIPITÉ  ROUGE. 

Voyez  OxiDE  rouge  de  mercure  par  x'acide  nitrique. 

PRUSSIATE  DE  POTASSE. 
Alcali  phlogistiqué.  v.  s. 
Prussias  potassœ.  Lat. 
Ossiprussiato  di  potassa.  Ital. 
Prussiate  of  potass.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Mêlez  ensemble  trois  onces 
de  bleu  de  Prusse  réduit  en  petit  morceaux  ,  et  une 


PRU  117 

once  de  carbonate  alcalin  de  potasse  sec.  Mettez  le 
mélange  dans  un  vase  de  terre  vernissé.  Versez  dessus 
une  livre  et  demie  d'eau  distillée  ,  et  faites  bouillir 
Jusqu'à  ce  que  le  bleu  de  Prusse  ait  acquis  la  couleur 
du  sang  de  bœuf  cuit.  Décantez  le  liquide  et  fdtrez. 

Caractères.  Jaunâtre  ;  légère  odeur  de  fleurs  de 
pêcher  j  saveur  un  peu  amère  ;  n'altérant  pas  les  cou- 
leurs bleues  végétales. 

Usages.  Réactif  chimique ,  propre  à  découvrir  la 
présence  du  fer  combiné  à  quelqu'acide.  11  forme 
alors  un  prussiate  de  fer  insoluble  ,  de  couleur  bleue 
foncée.  Il  ne  sert  qu'à  la  préparation  des  prussiates 
métalliques. 

Observations.  Comme  le  prussiate  de  potasse  ob- 
tenu par  la  méthode  indiquée  dépose  naturellement 
du  bleu  ,  et  en  donne  encore  plus  par  le  simple  mé- 
lange d'un  acide  ,  il  en  résulte  qu'il  fait  souvent 
soupçonner  la  présence  du  fer  où  il  n'y  en  a  point. 
Pour  dépouiller  le  prussiate  de  potasse  liquide  du 
fer  qu'il  contient  ,  versez-y  un  peu  d'acide  sulfuri- 
que  j  agitez  le  mélange  ,  jusqu'à  ce  qu'il  soit  devenu 
,  tout  bleu  j  jetez-y  ensuite  du  carbonate  de  chaux  qui 
se  combine  avec  l'acide  sulfurique  et  se  sépare  con- 
jointement avec  le  bleu  qui  s'était  formé.  Filtrez  la 
solution  et  vous  obtiendrez  un  prussiate  de  potasse 
liquide  couleur  de  paille  ,  lequel  ne  bleuira  plus  par 
les  acides  simples  et  formera  un  réactif  plus  sûr  pour 
découvrir  le  fer  dans  toutes  ses  combinaisons.  En 
faisant  bouillir  de  l'eau  de  chaux  sur  du  bleu  de 
Prusse  ,  on  peut  obtenir  du  prussiate  de  chaux  j^. 
qui  sert  au  même  usage  que  le  prussiate  dépotasse. 


ii8  PÛL 

*  Le  dernier  réactif  est  beaucoup  plus  Mh\e  que  le 
précédent  ,  lorsqu'il  s'agit  de  constater  l'existence  du  fer 
dans  un  liquide  quelconque.  (P.) 

PRUSSIATE  DE  CHAUX, 
Koyez  ci-dessus. 

PULPES. 
Pulpœ.  Lat. 
Polpe.  Ital. 
Pvdps.  Angl. 

Mode  de  préparât.  On  emploie  en  médecine  les 
pulpes  de  difFérens  fruits ,  telles  que  la  pulpe  de  casse, 
celle  de  tamarin  ,  etc.  On  ramollit  avec  un  peu  d'eau 
celles  qui  sont  dures.  Quant  aux  pulpes  molles  ,  on 
les  passe  ,  encore  récentes  ,  à  travers  un  tamis  d© 
crin  3  on  les  fait  évaporer  dans  un  vase  de  terre  jus- 
qu'à la  consistance  de  miel ,  en  prenant  garde  qu'elles 
ne  brûlent  (i). 

PULVÉRISATION. 

Voyez  tome  P"",  page  62. 


(i)  La  plupart  des  pulpes  qu'on  prépare  en  pharmacie  sont  acides  ; 
leur  évaporation  doit  être  terminée  dans  dçs  vaisseaux  d'argent ,  à  la 
chaleur  du  bain-marie  •  (  P-  ) 


RÉ  s 


R. 

JIECTIFICATION. 

Voyez  tome  V  ,  page  60. 

RÉSINE  DE  BENJOm. 
Résina  bcnzoin.  Lat. 
Résina  benzoïoa.  Ital. 
Resin  of  benzoin.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Versez  dans  une  demi-lîvre 
d'aicoliol  de  benjoin  autant  d'eau  qu'il  en  faut  pour 
séparer  toute  la  résine.  Recueillez-la  sur  du  papier  à 
filtrer  et  faites-la  sécher. 

Caractères.  Odeur  agréable  ,  très-analogue  à  celle 
de  la  vanille  j  saveur  piquante  ,  douceâtre  ;  cette  ré- 
sine est  fragile  ;  soluble  dans  l'alcohol  j  elle  s'en- 
flamme en  répandant  des  vapeurs  d'acide  benzoïque 
qui  excitent  la  toux.  Elle  brunit  en  se  séchant. 

Vertus  et  usages.  Analogues  à  ceux  de  l'acide 
benzoïque. 

Observations.  La  résine  de  benjoin  est  rare- 
ment employée  en  médecine.  On  en  fait  tout  au 
plus  quelques  onguens  excitans  ,  et  elle  sert  de 
parfum.  Elle  fournit  un  cosmétique  aux  dames  qui 
l'emploient  délayée  ou  suspendue  dans  l'eau  qu'elle 
rend  laiteuse.  En  cet  état ,  elle  porte  le  nom  de  lait 
virginal.,  et  sert  à  dissiper  quelques  taches  à  la  peau. 
Dans  ce  cas  ,  on  décompose  l'alcohol  de  benjoin  par 


120  RE  s 

l'eau  de  rose  au  lieu  de  l'eau  simple  ,  et  on  emploie 
le  mélange  encore  laiteux. 

RÉSINE  DE  JALAP. 
Résina  jalapi.  Lat. 
Résina  di  gialappa.  Itaî. 
Resin  of  jalap.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  une  dissolution  saturée 
de  jalap  dans  l'alcohol ,  faite  par  la  digestion  de  l'al- 
cohol  ,  sur  la  racine  pulvérisée  ;  filtrez  l'alcohol 
chargé  de  résine ,  et  faites  évaporer  le  liquide  jusqu'à 
moitié  dans  un  vase  de  verre  fermé,  tel  qu'une  cornue 
-'.QUime  cucurbite,  avec  un  chapiteau  à  bec.  Ajoutez 
au  liquide  restant  suffisante  quantité  d'eau  pour  pré- 
cipiter la  résine. 

Caractères.  Fragile  quand  elle  est  sèche  j  amère, 
soluble  dans  l'alcohol. 

-  Mode  de  prescript.  Unie  aux  extraits  amers  ou 
aromatiques,  sous  forme  de  pilules,  suspendue  dans 
l'émulsion  oléo-gommeuse  j  triturée  avec  les  amandes, 
le  sucre,  la  gomme  arabique,  et  mêlée  ensuite  avec 
un  sirop  pour  être  prise  en  potion. 

Vertus.  Excitante  ,  purgative ,  anthelminthique. 

TJsoge.  Dans  les  hydropisies  asthéniquesj  contre 
les  obstructions. 

'  Dose.  De  six  grains  à  huit  pour  les  adultes;  de 
deux  grains  à  cinq  pour  lesenfans  de  quatre  à  dix  ans. 

Ohserçations .  Les  résines  de  scammonée  et  de 
gaj-ac  et  beaucoup  d'autres  encore  se  préparent  et 
s'obtiennent  de  la  même  manière  que  celle  de  jalap. 


ROB  — SAV  121 


RÉSINE  DE  QUINQUINA. 
..    Voyez  Extrait  résineux  de  quinquina. 

Hoh.  Lat. 
Rob.  Ital. 
Rob.  Angl. 

■  Soiis  le  nom  de  robs,  les  anciens  médecins  et 
pharmaciens  entendaient  les  sucs  végétaux  épaissis , 
soit  par  eux-mêmes  ,  soit  par  le  miel  ou  le  sucre. 
On  a  nommé  en  grec  cette  préparation  apochjlisma ; 
en  latin  succago ,  robur,  roliob,  rob,  et  en  français 
conserçe ,  rob.  Nous  les  placerons  sous  le  titre  de 
Sucs  VÉGÉTAUX,  Vojez  ces  mots. 

ROB  DE  SUREAU. 
-  Voyez  Suc  de  sureau. 


S. 

SALIFICATION. 

Voyez  tome  F"",  page  6i. 

SAVON  ACIDE. 

V oyez  Savon  d'acide  sulfurique. 

SATON  D'ACIDE  SULFURIQUE. 
-Savon  acide,  v.  s. 
Sapo  acicli  sulphurici.  Lat. 
Sapone  d'ossisolforico.  Ital. 
Soap  of  acid  sulphuric.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  huit  onces  d'huile  de 
lin  que  vous  mettrez  dans  un  vase  de  verre ,  refroidi 


122  SAV 

par  un  mélange  de  glace  pilée  et  de  sel;  verse2-y 
peu-à-peii  huit  onces  d'acide  sulfurique  pur  ,  en 
mêlant  continuellement  jusqu'à  ce  qu'il  se  forme  un 
tout  homogène  de  certaine  consistance.  Lavez  ce 
produit  avec  de  l'eau  chaude,  afin  de  lui  enlever 
l'excès  d'acide ,  et  gardez-le  dans  des  vases  de  verre. 

Caractères.  Ce  sel  a  la  compacité  de  la  térében- 
thine; il  est  blanchâtre ,  de  saveur  acide,  d'une  odeur 
légère  ;  il  est  un  peu  solubl^  dans  t'esprlt^de-vin ,  et 
rend  l'eau  laiteuse. 

Mode  de  prescript.  Seul ,  ou  avec  la  mie  de  pain. 

Vertus.  Anti-excitant,  résolutif,  débilitant. 

Usage.  Contre  l'ictère  sthéïiique  et  quelques  es- 
pèces d'hydropisies.  (Carminati.  ) 

SAVON  MÉDICINAL. 

Voyez  Savon  de  soude. 

SAVON  DE  SOUDE. 
Savon  médicinal,  v.  s. 
Sapo  sodœ.  Lat. 
Sapone  di  soda.  liai. 
Soap  of  soda.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Soude  du  commerce  purifiée  7  ti    •  .1 

.  ^  \  l^arties  égales. 

Chaux  vive  j 

Eau  quantité  suffisante. 

Faites  bouillir  dans  un  vase  de  fer  jusqu'à  ce  que 
toute  la  soude  soit  dissoute.  Filtrez  avec  le  papier  ; 
concentrez  la  solution  au  feu,  et  laissez-la  refroidir; 
prenez  ensuite  une  partie  de  cette  lessive  froide ,  et 
4eux  parties  de  la  meilleure  huile  d'olive;  mêlez  en- 


semLlc  dans  im  vase  de  faïence  Ou  de  verre  ;  remuez 
bien  avec  une  spatule  de  verre  ,  et  gardez  le  produit 
en  repos  pendant  deux  ou  trois  semaines,  pour  qu'il 
prenne  la  consistance  nécessaire.  (ï) 

Autre  procédé.  Triturez  à  froid  dans  uii  mortier 
de  verre  une  partie  de  lessive  de  potasse  caustique , 
d'un  poids  spécifique ,  double  de  celui  de  l'eau ,  avec 
deux  parties  d'huile  d'amande  douce  ;  faites  sécher 
le  produit  à  un  feu  lent. 

On  peut  encore  purifier  le  savon  commun  de  la 
manière  suivante  .  Prenez  une  livre  de  savon  d'Ali- 
cante  coupé  en  petits  morceaux  j  mettez-le  dans  un 
vase  de  terre  vernissé  ;  versez  dessus  trois  bocaux 
d'alcohol;  mettez  le  tout  au  bain-marie,  et  chauf- 
fez jusqu'à  ébuUition,  de  manière  que  le  savon  soit 
dissous  3  couvrez  le  vase ,  et  laissez-le  dans  un  lieu 
chaud,  jusqu'à  ce  que  le  liquide  se  soit  éclairci.  S'il 
se  manifeste  quelques  gouttes  d'huile  à  la  surface, 
ayez  soin  de  les  enlever.  Décantez  la  partie  limpide 
du  liquide  pour  la  séparer  du  dépôt  j  distillez  au 
bain-marie ,  et  faites  sécher  le  résidu  à  l'air. 

Caractères.  Blanc ,  opaque  ,  dur ,  inodore ,  insi- 
pide j  soluble  dans  l'eau  et  dans  l'alcohol  j  non  déli- 
quescent à  l'air  3  décomposable  par  les  acides ,  par 
les  sels  terreux  et  métalliques. 

Mode  de  prescript.  Combiné  avec  les  extraits 


(i)  Quand  la  lessive  de  soude  est  sufiBsamment  concentrée  ,  il  sufEt 
ordinaîremejit  de  cinq  à  six  jours  pour  faire  acquérir  au  mélange  une 
consistance  telle  qu'on  puisse  le  couler  dans  des  capsules  de  papier. 
Cela  dépend  au  surplus  de  la  température  à  laquelle  le  mélange  savon- 
peux  se  trouve  exposé.  ^  P.) 


124  SEL 

végétaux  sous  forme  de  pilules.  Dissous  dans  l'eau  j 
étendu  dans  le  lait ,  ou  tout  autre  menstrue  analogue , 
on  le  prescrit  sous  forme  d'emplâtre ,  de  fomentation , 
de  bain ,  de  clystère. 

V ertus.  Stimulant  le  système  lymphatique;  réso- 
lutif, antacide ,  débilitant. 

Usage  interne.  Obstructions  des  viscères  du  bas- 
ventre  ,  ictère ,  vices  de  la  bile ,  arthritis ,  rachitis  , 
acidités  ;  en  solution  dans  l'eau,  contre  les  empoison- 
nemens  produits  par  les  sels  métalliques  ;  contre 
quelques  espèces  de  calculs. 

Usage  externe.  Le  savon  qu'on  doit  employer  à 
l'extérieiir  n'a  pas  besoin  de  la  purification  dont  il 
vient  d'être  parlé.  Le  bon  savon  d'Alicante ,  qui  est 
blanc,  dur,  inodore,  est  très-bon  pour  cet  usage.  Il 
s'applique  sous  forme  d'emplâtre  sur  les  tumeurs 
glanduleuses  ,  sur  les  engorgemens  scrofuleux  des 
mamelles;  pour  mûrir  quelques  abcès. 

Dose  à  l'intérieur.  De  dix  grains  à  deux  drachmes. 
Dans  le  cas  d'empoisonnement ,  on  augmente  la  dose> 
suivant  l'exigence  des  cas. 

SEL  ACIDE  DE  TARTRE. 

oyez  Acide  tartareux. 

SEL  ADMIRABLE  DE  GLAUBER. 
Voyez  SuLi'ATE  de  soude. 

SEL  ALCALI  MARIN. 
Voyez  Soude. 


SEL  AMER. 

Voyez  Sulfate  de  magnésie. 


SEL  125 

SEL  AMMONIAC. 

Voyez  MuRiATE  d'ammoniaque  PURirii. 

SEL  DE  BARYTE. 

Voyez  MURIATE   DE  BARYTE. 

SEL  CATHARTIQUE. 

Voyez  Sulfate  de  magnésie. 

SEL  COMMUN. 

Voyez  Muriate  de  soude. 

SEL  D'EPSOM. 

Voyez  Sulfate  be  magnésie. 

SEL  DE  GLAUBER. 
Voyez  Sulfate  de  soude. 

SEL  MARIN  CALCAIRE. 
-    Voyez  Muriate  de  chaux. 

SEL  DE  MARS. 

Voyez  Sulfate  de  fer. 

SEL  DE  NITRE. 

Voyez  Nitrate  de  potasse. 

SEL  D'OSEILLE. 

Voyez  OxALATE  ACIDULE  DE  BOXASSE. 

SEL  DE  SATURNE. 

Voyez  Acétate  de  plomb. 

SEL  DE  SOUDE- 
Voyez  Soude. 

SEL  DE  SUCCIN. 

Voyez  Acide  succinique. 

SEL  DE  TARTRE. 

Voyea  AciPi;  tartajveux. 


126 


SIR 


SINAPISME. 

Voyez  Cataplasme  de  moutarde. 

SIROP. 

Sjrupus.  Lat. 
Sciroppo.  Ital. 
Syrup.  Angl. 

Le  sirop  n'est  que  la  solution  aqueuse  de  sucre 
clarifiée  par  le  blanc  d'œuf ,  et  évaporée  jusqu'à  la 
consistance  de  miel  :  voilà  le  sirop  simple,  dont  un 
apotliicaire  doit  être  abondamment  pourvu.  Il  s'ajoute 
aux  potions  pour  les  rendre  moins  désagréables  au 
goût,  ou  pour  les  édulcorer.  Souvent  on  emploie  les 
décoctions  ,  les  eaux  distillées ,  ou  les  infusions  de 
plantes  aromatiques ,  le§  sucs  d'herbes  ou  de  fruits 
pour  les  unir  au  sucre  j  on  les  fait  bouillir  jusqu'à  ce 
qu'ils  forment  des  sirops  qui  reçoivent  différens  noms 
selon  les  substances  qui  y  sont  combinées.  C'est 
ainsi  que  se  font  les  sirops  de  fleurs  d'orange,  de 
nénuphar,  de  cannelle,  d'absinthe ,  de  camomille,  de 
chicorée ,  d'hjsope ,  etc.  Mais  la  meilleure  manière 
de  faire  les  sirops  est  d'ajouter  ali  sirop  simple  les 
sucs  épaissis ,  les  extraits,  les  huiles  ,  ou  les  alcohols 
aromatiques  des  substances  végétales  dont  on  désire 
faire  le  sirop.  La  combinaison  doit  se  faire  à  chaud 
quand  les  substances  ne  sont  pas  volatiles ,  et  à  froid 
quand  elles  le  sont.  C'est  ainsi ,  par  exemple  ,  que  se 
feront  les  sirops  suivans. 

*  Les  deux  modes  généraux  de  préparation  des  sirops 
que  Tauteur  établit  dans  farticle  qui  précède,  nous  paraissent 
susceptibles  de  plusieurs  observatioiis.  D'abord  il  fait  bouillir 
indistinctement  les  sucs,  les  .déc.o.Ptions ,  les  eau,\.  distillées  ; 


SIR  127 

les  infusions ,  etc. ,  de  plantes  aromatiques  ou  inodores , 
manière  d'opérer  qui  n'est  sans  doute  pas  sans  quelqu'in- 
convénient  pour  le  plus  grand  nombre  ;  car  il  serait  difficile 
d'admettre  que  les  sirops  de  cannelle ,  de  fleurs  d'orange 
qu'il  cite,  par  exemple  ,  et  dans  lesquels  on  se  propose  de 
conserver  le  principe  aromatique  ,  ne  perdent  pas  une 
partie  de  leur  propriété  pendant  l'ébullition.  Le  sirop  d'ab- 
sinthe ,  ceux  d'hysope  et  de  camomille  ,  et  beaucoup 
d'autres ,  dans  lesquels  on  veut  conserver  à-la-fois  les  prin- 
cipes extractifs  et  aromatiques  ,  doivent  être  faits  par  dis- 
tillation. Dans  quelques  cas  la  durée  de  l'ébullition  doit  être 
aussi  subordonnée  à  l'état  de  concentration  sous  lequel  on 
veut  obtenir  la  substance ,  dont  le  sucre  n'est  que  le  con- 
diment. Le  sirop  du  noirprun ,  le  sirop  de  salsepareille ,  le 
miel  de  mercuriale,  etc.  exigent  une  longue  ébullition,  parce 
que  l'expérience  a  appris  que  la  manière  d'agir  de  ces 
sirops  est  en  raison  directe  du  rapprochement  des  subs^ 
tances  qui  les  composent.  Le  second  mode,  que  M.  Bru- 
gnatelli  regarde  avec  raison  comme  le  meilleur,  nou? 
fournira  également  matière  à  quelques  remarques  qui  ren- 
trent naturellement  dans  la  précédente.  Il  ne  suffit  pas 
d'ajouter  à  du  sirop  simple  les  extraits ,  les  huiles  ,  les 
alcohols  aromatiques ,  etc. ,  il  faut  que  iesixop  de  sucre  soit 
a^sez  rapproché  pour  que  les  substances  qu'on  y  ajoute, 
sur-tout  si  elles  sont  volatiles,  ne  restent  que  le  moins  de 
tems  possible  exposées  au  contact  de  la  chaleur ,  et  que  la 
combinaison  soit  assez  exacte  pour  que  le  principe  médi- 
camenteux s'y  trouve  uniformément  répandu.  Nous  ferons 
connaître  ,  à  mesure  que  l'occasion  s'en  présentera ,  les 
remarques  dont  çhaque«iropnous  paraîtra suscepti|?le.  (P.) 


128 


SIR 


SIROP  D'ACIDE  ACÉTIQUE. 
Sirop  de  vinaigre,  v.  s. 
Syrupus  acidi  acetici.  Lat. 
Sciroppo  d'ossiacetico.  Ital. 
Syrup  of  acid  acetic.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Acide  acétique.    .    .    deux  livrés  et  demie. 

Sucre.  trois  livres  et  demie.  ' 

Faites  cuire  jusqu'à  la  consistance  de  sirop. 
Ce  sirop  sera  fort  économique  si ,  au  lieu  de 
vinaigre  distillé ,  on  emploie  le  vinaigre  commun. 

*  La  proportion  de  l'acide  acétique  relativement  à  celle 
du  sucre,  est,  selon  moi,  trop  considérable,  en  ce  qu'il 
faut  une  longue  évaparalion  pour  amener  le  mélange  à  la 
consistance  sirupeuse.  Il  en  résulte  un  double  inconvé- 
nient,  celui  de  volatiliser  en  même  teras  que  l'eau,  une 
certaine  quantité  d'acide ,  et  de  communiquer  au  sirop  un 
goût  de  cuit  qui  le  rend  désagréable.  L'auteur  paraît  avoir 
eu  l'intention  d'augmenter  l'acidité  du  sirop  ;  dans  ce  cas  , 
je  crois  qu'il  eût  été  préférable  de  concentrer  l'acide  acé- 
tique par  le  froid,  et  de  l'ajouter  dans  la  proportion  d'une 
partie  en  poids  sur  deux  parties  de  sucre  clarifié  et  cuit 
a  la.  plume.  (Le  sucre  cuit  à  ce  point ,  fait  élever  le  mer- 
cure dans  le  thermomètre  à  89  degrés  de  l'échelle  de 
Réaumur.  ) 

Le  sirop  fait  avec  le  vinaigre  blanc  de  bonne  qualité  est 
infiniment  plus  agréable ,  et  peut  être  plus  efficace  que 
celui  fait  avec  le  vinaigre  distillé.  On  peut  assurer  même 
que  ce  sont  deux  médicamens  ditféi"ens. 

Les  sirops  des  fruits  acides ,  tels  que  ceux  de  limons 
d'oranges ,  de  framboises  ,  de  bigarades  ,  le  sirop  de  cerises 
noires ,  se  préparent  également  avec  deux  parties  de 
sucre  fiin  clarifié  et  cuit  à  la  plume  ,  et  une  partie  du  suc 


SIR  129 

de  ces  fruits.  On  est  dans  l'habitude  de  conserver  aux  sirops 
de  quelques  fruits  acides,  comme  ceux  d'oranges,  de  limon, 
l'arôme  qui  réside  dans  leurs  écorces.  Il  suffit  pour  cela  de 
verser  le  sirop  bouillant  sur  les  zestes  de  ces  fruits  coupés 
menus  et  mis  sur  le  blancliet ,  au  travers  duquel  on  passe 
le  sirop  pour  achever  sa  clarification.  (P.  ) 

SIROP  D'ACIDE  CITRIQUE. 
Sirop  de  limon,  v.  s. 
Sjrupus  acidi  cîtrici.  Lat. 
Sciroppo  d'ossicitrico.  Jtaî. 
Syrup  of  acid  citric.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Suc  de  limon   une  livre. 

î^irop  commun  deux  livres. 

Mêlez  et  faites  évaporer  quelque  peu.  (i) 

SIROP  DE  CAMOMILLE. 
Voyez  Smop. 

*  Ce  sirop  est  du  nombre  de  ceux  qui  doivent  être  faits 
par  distillation.  On  prend  une  partie  d'eau  distillée  de  ca- 
momille dans  laquelle  on  fait  fondre ,  au  bain-marie ,  deux 
parties  de  sucre  blanc.  On  fait  un  sirop  ,  dans  les  mêmes 
proportions,  avec  la  décoction  restée  dans  l'alambic,  et  l'on 
réunit  ce  sirop  au  premier.  (P.) 

SIROP  CAMPHRÉ. 

Sjrupus  camphorœ.  Lat. 
Sciroppo  canforato.  liaL 
Syruç  of  camphor.  Angl. 

Mode  de  préparât.  A  une  livre  de  sirop  simple 
froid,  joignez  un  scrupule  de  camphre  ramolli  par 


(i)  F'ojez^  à  ce  sujet,  nos  observations  sur  les  sirops  acides  ,  pag.  126. 
II.  9 


i3o  SIK 

l'alcoliol,  ou  une  once  d'alcoliol  camphré,  vous  aurez 
le  sirop  de  camphre. 

De  cette  manière  on  peut  obtenir  extemporanément 
beaucoup  de  sirops,  d'une  force  constante  et  précise, 
en  déterminant  la  dose  de  la  substance  active.  Dans 
la  préparation  des  sirops  acides  faits  de  sucs  de  fruits 
récens ,  il  faut  unir  iminédiatement  ces  sùcs  à  l'eau 
sucrée,  et  évaporer  jusqu'à  consistance  sirupeuse  (i), 
ou  bien  garder  le  suc  mêlé  à  l'alcohol  pour  le  convertir 
au  besoin  en  sirop.  On  peut  garder  ainsi  les  sucs  de 
limon,  de  cédrat,  d'orange,  etc.  Lorsqu'ensuite  ils 
sont  fort  aqueux,  on  les  fait  bouillir  avec  suffisante 
quantité  de  sucre  fin,  pour  les  convertir  en  sirops. 

S'il  y  avait  de  l'alcohol ,.  il  se  dissiperait  ,  et  il  res- 
terait le  sucre  avec  le  suc  pur  sous  forme  de  sirop. 
De  cette  manière  ,  on  obtient  promptement  les  sirops 
des  sucs  acides  de  groseille ,  de  verjus,  de  framboises , 
de  merises,  etc.  H  y  a  pourtant  des  cas  où  les  subs- 
tances s'ajoutent  au  sucre  pour  lé  convertir  en  sirop. 
(  Smoï>s  côlOres ,  etc.  ) 

Les  sirops  se  font  dans  des  vases  de  cuivre  bien 
étamés  ;  cette  précaution  est  sur-tout  nécessaire  pour 
les  sirops  faits  avec  les  sucs  acides. 

SIROP  DE  CANNELLE. 
V^oyez  Sirop. 

*  Ce  sirop  se  prépare  avec  l'eau  distillée  de  cannelle 
simple ,  à  la  dose  d'une  partie  sur  deux  parties  de  sucre 
qu'on  fait  fondre  au  baia-marie.  On  suit  le  même  procédé 
pour  le  sirop  de  fleurs  d'orange.  (P.) 


(i)  F'ojcz  nos  observations  sur  les  sirops  acides  ,  pages  126  et  sui- 
vante. (P.  ) 


SIR  i3i 

SIROP  DE  CERISES  NOIRES. 
Voyez,  pour  sa  préparation,  la  note  sur  les  sirops 
acides. 

SIROP  DE  CHICORÉE. 
Voyez  Sirop. 

*  On  le  fait  avec  une  partie  de  suc  exprimé  et  dépuré 
de  chicorée  récente  ,  et  deux  parties  de  sucre.  Ou  emploie 
rarement  ce  sirop  simple.  (P.) 

SIROP  D'ÉCORCE  DE  CÉDRAT. 
Voyez  Sirop  d'écorce  d'orange.. 

SIROP  D'ÉCORCE  DE  LIMON. 
Voyez  Sirop  d'écorce  d'orange. 

"sirop  DÉCORCE  D'ORANGE. 

Sirop  de  cédrat  ou  de  limon,  v.  s.  \ 
Syrujxus  corticis  aumntii.  Lat. 
Sciroppo  di  corteccia  di  aiancio.  liaL 
Syrup  of  orange  peel.  Angl. 

Mode  de  préparât.  On  obtient  ce  sirop  en  ajou- 
tant un  gros  d'huile  volatile  d'écorce  d'orange  (  de 
cédrat  ou  de  limon  )  à  une  livre  de  sirop  simple 
froid. 

*  Il  n'y  a  pas  de  doute  que  ce  procédé  ne  soit  très-bon 
et  ne  (burnisse  un  sirop  trbs-aromatique;  mais  on  ne  peut 
véritablement  l'employer  qu'extemporaiiément ,  parce  que 
L'huile  s'en  sépare  au  bout  de  très-peu  de  tems. 

Je  suis  parvenu  à  préparer  un  sirop  d'écorce  d'orange 
très-clair,  très-agréable  et  très-aromatique,  en  dissolvant 
dans  suffisante  quantité  d'alcohol  la  quantité  d'huile  d  écorce 
d'orange,  et  l'étendant  tl'une  livre  d'eau  distillée.  Je  filtre 
après  douze  iieures  de  repos ,  et  j'ajoute  cette  eau  àronia- 


i32  SIR 

alcoholique ,  et  deux  livres  de  sucre  clarifié  et  cuit  à  la 
plume  que  l'on  verse  bouillant  sur  des  zestes  d'oranges.  (P.) 

SIROP  DE  FRAMBOISES. 

Voyez ,  pour  sa  préparation ,  l'article  Sirop  d'a- 
cide ACÉTIQUE. 

SIROP  DE  GINGEMBRE. 

Syrupus  amomi  zingibeiis.  Lat. 
Sciroppo  d'amomo  zenzero.  Ital, 
Sj'^rup  of  ginger.  AngL 

Mode  de  préparât.  Prenez  j 

Gingembre  concassé.    .    .    deux  onces. 

Faites-le  macérer  durant  un  jour  dans  deux  livres 
et  demie  d'eau  de  fontaine,  et  filtrez.  Unissez  au 
liquide  filtré  quatre  livres  de  sucre  ^  faites  bouillir 
jusqu'à  consistance  sirupeuse. 

SIROP  DE  GROSEILLE. 

Voyez  ,  pour  sa  préparation ,  la  note  sur  le  Sirop 
d'acide  acétique. 

SIROP  DE  GUIMAUVE. 
Syrupus  althceœ.  Lat. 
Sciroppo  d'altea.  Ital. 
Syrup  of  mersbmallow.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Racine  fraîche  de  Xalthœa  ojffic.    une  livre. 
Eau  commune.      .     .  "    .    .     .    dix  livres.  •  ' 
Faites  bouillir  jusqu'à  réduction  de  moitié  du 
liquide  (i);  passez  à  travers  un  linge  en  exprimant 
fortement  j  laissez  en  repos  le  liquide  fdtré  jusqu'à  ce 


(i)  Cette  décocliou  aussi  longue  ne  peut  fournir  qu'un  liquide  tr^s- 
épais ,  nauséeux ,  difficile  à  clarifier.  La  formule  du  sirop  de  guimauve  du 
Codex  de  Paris ,  ngus  paraît  préférable  sous  tous  les  rapports.  (  P.  ) 


SIR  i33 

que  les  fèces  soient  déposées  j  ajoutez  le  sucre  au 
liquide  clarifié,  et  faites  bouillir  jusqu'à  la  confection 
du  sirop. 

SIROP  DE  QUINQUINA. 
Sjrupus  cinchonœ.  Lat. 
Sciroppo  di  cliina.  Ital. 
Syriip  of  cinchona  bark.  Angl. 

Mode  de  préparât.  On  l'obtient  en  ajoutant  à  une 
livre  de  sirop  simple  chaud  une  demi-once  d'extrait 
mou  de  quinquina.  Ce  sirop  possède  les  vertus  du 
quinquina. 

SIROP  DE  NÉNUPHAR. 
oyez  Sirop. 

Il  se  fait  par  l'infusion  des  fleurs. 

-SIROP  D^OPIUM. 
Sjrupus  opii.  Lat. 
Sciroppo  di  opio.  Ital. 
Syrup  of  opium.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Extrait  d'opium.     .     .    soixante  grains. 
Eau  bouillante.  .     .    .    une  livre  et  demie. 
Faites  macérer  et  dissoudre  exactement  l'opium  5. 
ajoutez  alors  deux  livres  de  sucre,  et  faites  cuire 
jusqu'à  consistance  convenable. 

Une  once  de  sirop  contient  ordinairement  deux 
grains  d'opium.  Quelques  médecins  le  regardent 
comme  un  excellent  substitut  du  sirop  diacode  ou 
de  pavots  blancs  qui  n'a  qu'une  activité  incertaine  , 
tandis  que  le  sirop  d'opium  en  a  une  constante  et 
uniforme. 

Dose.  De  deux  gros  à  une  once. 


i34  SÎR 

SIROP  DE  PAVOT  BLAINC. 

SillOP  DIACODE.   V.  S. 

Syrupus  papaperis  alhi.  Lat. 
Sciroppo  di  papaveri  bianchî.  liai. 
Syrup  of  white  poppy.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  une  livre  de  capsules 
du  papaver  somniferum  ^  cueillies  avant  leur  matu- 
rité, desséchées  et  pilées  sans  leur  semence^  versez 
dessus  quinze  livres  d'eau  bouillante ,  et  laissez  macé- 
rer pendant  dix  heures  ;  faites  bouillir  ensuite  Jusqu'à 
réduction  des  deux  tiers  ;  passez  en  exprimant  for- 
tement. Ajoutez  alors  au  liquide  trois  livres  de  Sucre, 
et  faites  cuire  jusqu'à  consistance  sirupeuse.  Ce  sirop 
est  légèrement  narcotique. 

Dose.  Chez  les  enfansj  depuis  un  gros  jusqu'à 
trois  ;  chez  les  adultes  ,  de  demi-once  à  deux  onces. 

SIROP  DE  ROSE  ROUGE. 
Syrupus  rosce  rubrœ  Lat* 
Sciroppo  di  rose  rosse.  Jtal. 
Syrnp  of  red  roses,  -^ngi. 

Mode  de  préparât.  Prenez  .r 

Pétales  de  roses  rouges.desséchées  ,  Sept  onces. 

Faites-les  macéi  er  pendant  douze  heures  dans  cinq 
livres  d'eau  bouillante j  chauffez^  ensuite  jusqu'à  un 
léger  bouillonnement;,  passez  le  liquide  à  travers  un 
linge;  ajoutez-j  cinq  livres  de  sucré ,  6t  âmenez-le 
par  rébullilion  à  la  consisîanee  de  sirop. 

On  l'unit  aux  potions  astringentes,  et  il  ajoute 
bien  peu  à  leurs  vertus.  Sa  couleur  rouge  le  rend 
recommandable  dans  certains  eas. 

Dose.  De  deux  gros  à  une  once  et  demie. 

*  Les  roses  rouges<  sont  pourvues  tVu'n  pi  incipe  odorant 


SIR  i35 

volatil  et  d'une  matière  colorante  qu'on  a  l'intention  de 
conserver  à  ce  sirop.  Nous  pensons  que  la  longue  ébulli- 
tion 'qu'il  faudrait  lui  faire  subir,  d'après  la  recette  de  l'au- 
teur, détruirait  en  partie  ces  deux  principes.  En  consé- 
quence, nous  proposons  de  faire  ce  sirop  en  faisant  fondre 
Il  la  chaleur  du  bain-marie  ,  deux  parties  de  très-beau  sucre 
sur  une  partie  d'une  infusion  de  roses  très-chargée  ,  passée 
à  travers  un  drap  de  laine  et  sans  expression.  Le  sirop  de 
roses  pâles  ,  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  le  précédent , 
se  prépare  avantageusement  avec  le  suc  exprimé  de  roses 
récentes  et  le  sucre.  Ce  procédé  est  de  feu  de  Machy.  (P.) 

SIROP  DE  SCILLE  (i). 

Synipus  scillœ  maritimœ.  Lat. 
Sciroppo  di.  squilla  marina.  Ital. 
Syrup  of  quills.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Vinaigre  scillitique.    .    deux  livres. 

Sucre  trois  livres  et  demie. 

Faites  bouillir  à  un  feu  doux ,  de  manière  à  oble-^ 
nir  un  sirop. 

Dose.  D'une  cuillerée  à  deux. 

SIROP  DE  VERJUS. 

Voyez  Sirop  de  camphre. 

SIROP  DE  VIOLETTES. 
Syrupus  violarum.  Lat. 
Sciroppo  di  viole.  Ital. 
Syrup  of  violets.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Pétales  de  violettes  fraîches. 
Versez  dessus  eau  bouillante. 


ime  livre, 
quatre  livres. 


(ij  11  serait  plus  exact  de  le  nommer  sirop  de  scille  acéteux,  pour  le 
distinguer  du  sirop  de  scille  simple  fiiit  avec  l'iufusioa  des  s^uaounes 
sèches  et  le  sucre.  (P.  ^ 


i36  SOL 

Au  bout  de  vingt-quatre  heures  passez;  cliaufTez 
encore  l'infusion ,  et  versez-la  sur  une  demi-livre 
d'autres  pétales  de  violettes,  après  douze  heures  d'in- 
fusion nouvelle,  passez  à  travers  un  linge;  ajoutez 
alors  au  liquide  suffisante  quantité  de  sucre. 

Observations.  Ce  sirop  est  rougi  parles  acides  ,  et 
verdi  parles  alcalis.  On  l'ajoute  quelquefois  exprès 
aux  potions  acides  pour  leur  donner  une  agréable 
couleur  rouge. 

SOLUTION. 

Voyez  tome  P'',  page  58. 

SOLUTION  DE  NITRATE  DE  MERCURE. 
.Eau  mercujrielle  saline. 
Solutio  nitratis  mercurii.  Lat. 
Soluzione  d'ossiseptouato  di  raercurio.  Ital. 
Solution  of  nitrate  of  quick  silw^er.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  dissoudre  à  froid  le 
mercure  pur  dans  l'acide  nitrique;  laissez  cristalliser 
la  dissolution.  Faites  dissoudre  une  once  du  sel  cris- 
tallisé dans  trois  livres  d'eau  distillée  3  filtrez  et  gardez 
dans  des  vases  convenables. 

Caractères.  Limpide  ,  ino(^,ore  ;  saveur  saline  , 
métallique  ;  indécomposable  pai^  l'eau  distillée. 

Mode  de  prescript.  Seule ,  ou  étendue  d'eau  dis- 
tillée. 

V^ertus.  Détersive ,  anti-vénérienne. 

Usage  externe.  Ulcères ,  fistules  syphilitiques. 

Observations.  Les  pharmaciens  et  les  médecins 
doivent  bien  distinguer  la  solution  mercurielle  saline 
de  Y  eau  inercurielle  siinple ,  parce  que  la  première 


sou  i37 

est  absolument  vénéneuse,  et  réservée  aux  usages 
externes,  tandis  que  la  dernière  est  innocente. 

SOUDE. 
Soda.  Lat. 
Soda.  Ital. 
Soda.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez ,  de  soude  d'Alicante , 
ce  que  vous  voudrez  j  faites-la  dissoudre  dans  l'eau 
froide  j  filtrez  et  évaporez  à  siccité,  vous  aurez  le 
carbonate  alcalin  de  soude.  Pour  obtenir  la  soude 
pure ,  unissez  à  une  partie  de  ce  carbonate  deux  par- 
ties de  chaux  vive  ;  faites  bouillir  avec  suffisante 
quantité  d'eau;  filtrez  et  évaporez.  Faites  dissoudre 
ensuite  la  soude  dans  l'alcoliol ,  évaporez  la  solution. 
Faites  fondre  la  soude,  et  laissez-la  refroidir  sur  une 
assiette  ou  sur  une  table  de  marbre;  cassez-la  en 
petits  morceaux  que  vous  enfermerez  bien  dans  un 
vase  de  verre  :  vous  aurez  alors  la  soude  caustique. 

Caractères.  Blanche  ;  saveur  acre  ,  caustique  , 
alcaline,  La  soude  est  peu  fusible  au  feu ,  et  n'est  pas 
déliquescente,  (i) 

Vertus,  usage,  etc.  Ceux  de  la  Potasse  purk 
(  Voyez  ce  mot.  ) 

SOUFRE  DORÉ  D'ANTIMOINE. 

Voyez  Oxyde  d'antimoine  sulfuré  orangé. 


(i)  Il  existe  évidemment  ici  une  faute  typograpliique  ,  car  il  est  bien 
connu  depuis  long-tems  que  la  soude  caustique  absorbe  Tiiumidiié  de 
l'air.  (P.) 


i38 


SOU 


SOUFRE  PRÉCIPITÉ. 
Magistère  de  soufre,  v.  s. 
Sulphiir  prcecipitatum.  Lat. 
Solfo  precipitato.  Ital. 
Precipitate  sulphur.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  une  Solution  de  sul- 
fure de  potasse  dans  l'eau  j  ajoutez-y  de  l'acide  acé- 
tique ,  jusqu'à  ce  qu'il  se  forme  im  précipité  que  vous 
laverez  et  ferez  séclier. 

.  Caractères.  Poudre  très-fine,  d'un  jaune  tendre; 
du  restes ,  il  ne  diffère  pas  du  soufre  sublimé. 

Mode  de  prescription  ,  ^vertus  ,  usage ,  dose. 
Ceux  dit  SOUFRE  SUBLIMÉ.  V^oj^z  CCS  mots. 

SOUFRE  SUBLIMÉ. 

Fleurs  de  soufre,  v.  s. 
Sulphur  sublimatum.  Lat. 
Solfo  sublimato.  ItaL 
Sublimed  sulphur.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  un  mélange  de  soufre 
du  commerce  pulvérisé  et  de  sable  lavé  sec,  mettez-le 
dans  une  cucurbite  de  verre  plongée  dans  un  bain  de 
sable  et  garnie  d'un  chapiteau  de  verre  j  chaufï'ez  le 
bain  jusqu'à  ce  que  le  soufre  se  sublime.  L'opéraiioA 
étant  finie  ,  recueillez  ,  avec  la  barbe  d'une  plume  , 
le  soufre  sublimé  :  lavez-le  ,  et  faites-le  sécher  pour 
l'usage.  Celui  qui  se  rencontre  dans  le  voisinage  de 
quelques  volcans  est  souvent  très-pur,  transparent , 
cristallisé,  jaune,  brillant,  (i) 


(i)  Il  y  a  loDg-tems  qu'on  n'est  plus  dans  l'usage  de  sublimer  le  soiifro 
dans  les  laboratoires  de  pli^irmacie  ,  parce  que  le  couioierce  nous  fournil 


sou  i39 

Caractères.  Eil  poudre  très -fine,  de  couleur 
Jaune,  tendre,  insipide,  inodore;  insoluble  dans 
l'eau,  fusible  au  feu;  brûlant  avec  une  flamme  bleue  ; 
oxigénable. 

Mode  de  prescript.  Mêlé  avec  le  sucre  ,  le  miel , 
les  graisses,  les  extraits,  les  mucilages,  les  sirops, 
les  poudres  ,  et  autres  substances. 

Vertus.  Soufrant;  légèrement  purgatif,  agissant 
sur  les  systèmes  lymphatique  et  dermoïde. 

Usage  interne.  Aftections  liémorrhoïdales  ;  atro- 
phie ;  vices  cutanés  ;  catarrhes  chroniques  ;  vers  , 
goutte.  (Barthès.) 

Usage  externe.  Exulcérations  psoriques  ,  ou 
totit  autre  vice  analogue  de  la  peau. 

Dose.  A  l'intérieur ,  le  soufre  s'administre  de  six 
grains  à  un  gros. 

Observations.  Quoique  le  soufre  pris  à  l'intérieur 
ait  une  action  manifeste,  elle  est  lente,  et  peut-être 
ne  s'exerce-t-elle  que  quand  le  soufre  éntre  dans 
quelque  combinaison.  L'odeur  fétide  qu'il  donïie  à 
la  transpiration  de  ceux  qui  en  font  usage,  semblerait 
prouver  qu'il  s'associe  aux  gaz  qui  s'exhalent  de  la 
peau,  comme  il  se  combine  aux  gaz  intestinaux;  car 
il  est  inodore  par  lui-même.  Les  sulfures  doivent  cire 


:dii  soufre  sublimé  en  abondance  ;  mais  on  né  doit  einployér  en  pharma- 
cie les  fleurs  du  soufre  du  commerce  ,  qu'après  leur  avoir  fait  subir  une 
préparation,  laquelle  consiste  à  agiter  d'abord  la  poudre  dans  l'eau 
froide,  à  la  manière  des  terres  bolaires,  afin  de  laisser  précipiter  le  sable 
et  autres  matières  étrangères  qui  s'y  rencontrent  communément  ;  ensuite 
à  laver  dans  l'eau  chaude  la  poudre  fine  décantée  ,  jus(ju'h  ce  qu'elle  ne 
précipite  plus  la  solution  de  muriute  de  baryte.  (P.  ) 


/ 


i4o  S  T  O 

préférés  au  soufre  dans  les  cas  où  il  faut  une  action 
prompte. 

STORAX  PURIFIÉ. 
Styrax  purijicata.  Lat. 
Storace  depui-ato.  Ital. 
Purified  storax.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  le  storax  du  commerce; 
faites-le  dissoudre  dans  suffisante  quantité  d'alcoliol; 
filtrez  avec  le  papier,  puis  évaporez  la  solution  jus- 
qu'à consistance  convenable. 

C'est  ainsi  qu'on  obtient  le  storax,  considéré  comme 
un  baume  composé  d'une  résine  particulière  et  d'acide 
benzoïque. 

Caractères .  Odeur  fragrante;  saveur  aromatique. 
Le  storax  est  soluble  dans  l'alcohol  ;  il  se  déconïpose 
sur  le  feu ,  en  répandant  une  vapeur  très-odorante , 
suave,  chargée  d'acide  benzoïque  (i). 

Mode  de  prescript.  Il  se  donne  à  l'intérieur  sous 
forme  de  pilules.  Pour  l'usage  externe,  on  l'unit  aux 
onguens ,  aux  cérats ,  aux  emplâtres ,  ou  bien  on  en 
fait  des  fumigations. 

Vertu.  Excitant. 

Usage  interne.  Dans  les  maladies  asthéniques  ; 
dans  la  pulmonie  ulcérée  ;  dans  l'asthme. 


(i)  L'Auteur  paraît  avoir  confondu  dans  cet  article  le  storax  dit  cala- 
mite  ,  substance  résino-balsamique  ,  solide  ,  qui  découle  par  incision  du 
■  Uquidainbar  oriental,  et  que  l'on  regarde  aujourd'hui  comme  trës-précieuse 
par  son  extrême  rareté,  joiHte  à  la  difficulté  de  se  la  procurer  pure  ;  et 
le  stjrarr  liquide ,  matière  beaucoup  plus  commune  ,  d'une  odeur  diffé- 
rente ,  et  sur  l'origine  de  laquelle  les  naturalistes  sont  encore  partagés 
d'opinion.  Cette  dernière  substance  n'est  gu^re  employée  que  dans  la 
préparation  des  onguens. 


suc  i4i 

Usage  externe.  On  Fassocie  aux  cérats  pour  con- 
solider les  plaies.  On  en  dirige  la  vapeur  sur  les 
tumeurs  froides.  Ses  exhalaisons  corrigent  assez  bien 
la  mauvaise  odeur  de  l'air  atmospliérique. 

SUBLIMATION. 

Voyez  tome  P""  j  page  56. 

SUBLIMÉ  CORROSIF. 

Voyez  MURIATE  SUROXIDÉ  DE  MERCTJtE. 

SUCRE  DE  SATURNE. 

Voyez  Acétate  de  plomb  cmsTALLièÉ. 


SUCS  VÉGÉTAUX  EXPRIMÉS, 

DÉPURÉS  ,  CONDENSÉS. 

Les  plantes  récentes ,  vertes ,  succulentes ,  aussi 
bien  que  les  plantes  sèches ,  préalablement  macérées 
dans  l'eau ,  peuvent  fournir  des  sucs  par  expression , 
soit  au  moyen  d'un  linge  seulement ,  soit  avec  le 
secours  de  la  presse.  Ces  sucs  sont  rarement  purs  : 
ils  sont,  au  contraire,  presque  toujours  colorés, 
troubles ,  mêlés  de  substance  féculente  ou  parenchj- 
mateuse.  On  les  soumet  à  diverses  préparations  pour 
les  dépurer.  Par  le  repos ,  les  sucs  acides  des  fruits 
déposent  leur  mucilage  qui  s'en  sépare  naturellement  j 
mais  le  plus  souvent  il  est  besoin  d'y  ajouter  un  peu 
d'alcohol  pour  aider  à  la  séparation  du  mucilage  , 
autant  que  pour  empêcher  leur  décomposition  spon- 
tanée,  sur -tout  s'ils  doivent  être  gardés  quelque 
lems.  Voyez  Acide  citrique.  Les  sucs  visqueux. 


SUC 

tels  que  ceux  de  cliicorée,  bourrache,  de  fume- 
terre  ,  etc.  peuvent  Se  clarifier  par  le  blanc  d'œuf  et 
par  l'ébullition.  Le  blanc  d'œuf  coagule  et  enveloppe 
l'albumine  végétale ,  les  matières  féculentes  et  pa- 
renchy  mate  uses.  La  fdtration  suffit  quand  le  suc  est 
bien  fluide ,  et  qu'il  ne  contient  pas  de  principes 
volatils,  quand  il  n'est  pas  susceptible  d'une  altéra- 
lion  facile,  et  qu'il  n'est  qu'embarrassé  de  molécules 
solides  étrangères.  Les  sucs  pourvus  de  principes 
volatils  que  l'on  veut  en  séparer  (i)  ,  sont  chauffés 
au  bain-marie  ,  dans  des  vases  de  verre  à  col  étroit , 
comme  les  sucs  de  cochlearia ,  de  cresson ,  de  bec- 
cabunga.  Les  sucs  végétaux  perdent  par  la  dépura- 
tion ,  non-seulement  leur  couleur  veite  ,  mais  encore 
les  principes  odorans  qu'ils  pouvaient  avoir.  Les  sucs 
des  plantes  aromatiques  se  trouvent  dépouillés  de 
leur  arôme  quand  ils  sont  dépurés  (2).  Ainsi  les  sucs 
de  lis ,  de  roses  ,  de  violettes  ,  de  jacinthes  deviennent 
par  cette  préparation  tout-à-fait  inodores  et  inertes. 
U  y  a  des  végétaux  qui  conservent  long-tems  leur 

(l)  11  est  évident  ^ue  le  xaoX.  séparer  a  été  mis  ici  ppr  erreur  pour  lu 
'caot,  conserçer.  (P.) 

'  (2)  L'opinion  de  l'Auteur  ,  sur  la  perte  du  principe  odorant  des  plantes 
âans  l'acte  de  la  dépuration,  nous  parait  un  peu  rigoureusement  exprimée. 
La  pratitjue  jourualitue  nous  fournit  l'exemple  de  plusieurs  sucs  aroma- 
ticpaes ,  qui  n'ont  que  peu  ou  point  perdu  de  leur  arôme,  lorsqu'on  a 
pris  les  précautions  convenables  pour  leur  dépuration.  Par  exemple  ,  Jo 
suc  de  cerfeuil  filtré  froid  ,  a  bien  l'odeur  du  cerfeuil;  il  la  conserve 
encore  étant  dépuré  par  la  chaleur,  si,  ainsi  qu'on  le  pratique  dans 
toutes  les  olïicines  ,  on  plpnge  dans  l'eau  froide  le  matras  qui  la  contient , 
immédiatement  aprîjs  que  la  luatit're  albumineuse  colorante  est  coagulée. 
On  en  peut  dire  autant  des  sucs  de  roses  ,  de  violeltes.  Au  reste,  on  n'A< 
recours  k  ce  moyen  qu'autant  que  le  médecin  l'indique.  La  dépura- 
tion èi  froid  pour  les  sucs  extemporanés  est  le  plus  souvent  préfé- 
rable. (P.  3 


suc  143 

partie  active  ,  par  exemple,  le  principe  de  l'âcreté, 
comme  on  l'observe  dans  les  sucs  de  la  racine  d'armn , 
de  brjone,  et  d'autres  plantes. 

Pour  conserver  les  sucs  végétaux,  il  est  nécessaire 
de  les  enfermer  dans  de  petites  bouteilles  à  col  étroit, 
€t  de  les  garder  dans  l'endroit  le  plus  fiais  de  la 
cave.  Il  en  est  qu'on  peut  préserver  du  contact  de 
l'air ,  en  en  recouvrant  la  surface  d'une  couche 
d'huile  ;  mais  ils  ne  peuvent  être  conservés  long- 
tems  en  cet  état,  parce  que  l'huile.,  en  rancissant, 
peut  leur  communiquer  une  mauvaise  odeur, 

11  est  des  sucs  que  l'on  fait  condenser  ou  concentrer 
par  la  chaleur  jusqu'à  ce  qu'ils  aient  acquis  une  con- 
sistance suffisante.  On  soumet  à  cette  opération  les 
sucs  qui  ne  contiennent  pas  de  substances  volatiles 
actives  :  elle  les  rend  propres  à  être  administrés  sous 
forme  d'électuaires ,  de  bols,  et  même  de  pilules.  Ils 
ne  diiïêrent  point  alors  des  Extraits  (  f^oj.  ce  mot), 
Les  pharmaciens  suivent  divers  procédés  dans  la 
condensation  des  sucs  végétaux.  Celui-ci  veut  qu'on 
les  dépure  comme  il  est  dit  plus  haut ,  celui-là  les  fait 
un  peu  fermenter  :  mais  la  plupart  conviennent  que 
la  meilleure  méthode  est  de  les  soumettre  à  une  cha- 
leur douce  aussitôt  après  leur  expression.  Il  ne  faut 
pas  oublier  que  les  principes  fixes  actifs  étant  souvent 
concentrés  dans  les  sucs  épaissis,  ils  doivent  être 
prescrits  avec  précaution ,  sur-tout  ceux  de  ciguë,  de 
belladone,  de  jusquiame  noire,  de  laitue  vireuse,  etc. 
On  ajoute  du  miel  ou  du  sucre  à  quelques  sucs  tirés 
des  végétaux  frais  ,  par  exemple  ,  des  baies  ,  des 
fruits ,  et  on  leur  donne  par  ce  moyen  une  consistance 


i44  SUC 

déterminée.  C'est-là  ce  (jue  les  anciens  connaissaient 
sous  le  nom  de  roh. 

SUC  ÉPAISSI  DE  SUREAU. 

ROB  DE  SUREAU.   V.  S. 

SuGcus  spissatus  sambucL  Lat. 
Sugo  inspessato  di  sambuco.  Ital. 
Inspissated  juice  of  the  elder-berry.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Exprimez  le  suc  des  baies 
mûres  de  sureau j  faites-le  évaporera  une  douce  cha- 
leur jusqu'à  consistance  de  miel.  Le  plus  souvent  on 
y  ajoute  une  once  et  demie  de  sucre  par  livre  avant" 
de  l'évaporer. 

Caractères.  Couleur  somlDre  j  saveur  douceâtre. 

Mode  de  prescript.  Mêlé  à  diverses  potions  j  dis- 
sous dans  l'infusion  de  sureau.  Il  sert  au  surplus  à 
faire  des  électuaires  et  des  masses  pilulaires. 

Vertus.  Débilitant,  rafraîchissant,  provoquant  la 
sécrétion  de  l'urine  et  la  transpiration.' 

Usage  interne.  Fièvre  rhumatismale,  goutte,  hy- 
dropisie. 

Usage  externe.  Sous  forme  d'emplâtre  sur  les 
tiuneurs  inflammatoires. 

Dose.  D'un  gros  à  trois  onces  (i). 

*  J'ai  fait  l'année  dernière  sur  les  baies  de  sureau  une 
observation  qui  trouve  naturellement  sa  place  ici.  Ma  pro- 
vision de  rob  de  sureau  se  trouvant  épuisée ,  et  n  ayant  pu 
m'en  procurer  chez  plusieurs  de  mes  confrères ,  j'en  pré- 
parai avec  une  forte  infusion  de  baies  sèches.  Celte  infu- 
sion, passée  à  travers  une  étoffe  de  laine,  était  du  plus  beau 
rouge 3  mise  à  évaporer,  elle  répandait  une  très-forle  odeur 


SUL  145 

de  valériane  que  l'extrait  conserve  encore.  La  similitude 
d'odeur  était  tellement  frappante  ,  qu'un  pharmacien,  en 
entrant  dans  mon  laboratoire  ,  demanda  si  l'on  ne  pulvé- 
risait pas  de  cette  racine.  Il  serait  peut-être  intéressant  que 
les  médecins  comparassent  les  effets  de  cet  extrait  à 
celui  qu'on  prépare  avec  le  suc  des  baies  récentes.  J'ai 
déjà  eu  occasion  de  l'employer  sur  moi-même  dans  une 
affection  rhumatismale ,  et  j'ai  observé  qu'il  excitait  plus 
fortement  la  transpiration.  (P.) 

SULFATE  ACIDE  D'ALUMNE  ET  DE  POTASSE. 
Alun  de  Rome.  v.  s. 

Sulfas  oxydulum  aluminis  et  potassce.  Lat. 
Ossisolfato  ossidulo  d'allumina  e  di  potassa.  Ital. 
Oxydulous  sulphate  of  alumin  and  potashes.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  alun  du  commerce  (  qui 
se  tire  abondamment  de  la  terre  argileuse  ) ,  faites 
dissoudre  dans  suffisante  quantité  d'eau.  Filtrez  la 
solution  et  faites  cristalliser  (i). 

Caractères.  Cristaux  octaèdres  Lien  marqués  et 
réguliers  j  saveur  âpre  ,  douceâtre,  styptique.  Ce  sel 
rougit  la  teinture  de  l'alcée  purpurine.  Il  se  fond,  au 
feu  et  perd  alors  son  eau  de  cristallisation  en  se 
gonflant,  presqu'inaltérable  à  l'air,  il  est  soluble  dans 
vingt  parties  d'eau,  à  la  température  de  l'atmos- 
phère ,  décomposable  par  les  alcalis,  par  la  chaux  , 
la  baryte,  la  strontiane  ,  la  magnésie j  par  les  mu- 
riates ,  les  carbonates  et  les  nitrates  d'ammoniaque  , 
de  chaux,  etc.  Suivant  M.  Vauquclin  ,  ce  sel  con- 


(i)  La  plus  grande  partie  de  l'alun  du  commerce  ,  en  France  ,  se  fa.- 
hricjue  aujourd'hui  de  toutes  piîices.  (P.) 


II. 


10 


46  SUL 

tient  /|9 parties  de  sulfate  d'alumine,  7  de  sulfate  de 
potasse  et  44  d'eau. 

Mode  de  prescript.  Seul,  en  poudre ,  ou  dissous 
dans  l'eau  pure  ,  dans  la  limonade  ou  dans  le  petit- 
lait,     ojez  Petit-Lait  alumineux. 

Vertus.  Astringent ,  purgatif. 

Usage  interne.  Hémorrliagies  et  flux;  colique  de 
plomb;  catarrhe  chronique  utérin. 

Usage  interne.  En  solution  dans  l'eau  de  rose  ou 
de  sureau  pour  collyre.  On  le  fait  entrer  dans  les 
collutoires  pour  réprimer  la  salivation  produite  par 
le  mercure  :  on  radmiiiistre  en  gargarisme.  Deux 
gros  de  ce  sel  dans  seize  onces  d'eau  donnent  Veau 
de  rose  alumineuse ,  si  renommée  pour  arrêter  les 
hémorrliagies.  Il  est  utile  sous  forme  sèche.  Voyez 
Sulfate  d'alumine  et  de  Potasse  calciné . 

Dose  à  l'intérieur.  De  deux  grains  à  vingt-quatre , 
deux  ou  trois  fois  par  jour  ( selon  les  cas )  dissous 
dans  suffisante  quantité  d'eau. 

Préparations.  Sulfate  d'alumine  et  potasse  brû- 
lé :  petit-lait  alumineux;  alumine  ;  hïanc  d'œuf 
alumineux. 

SULFATE  D'ALUMINE  ET  DE  POt ASSE  CALCINÉ. 

Sulfas  aluminis  et  potassœ  exsiccc^tum.  Lat. 
Ossisolfato  d'allumina  e  di  potassa  c\eacquificato.  liai. 
Dried  sulfate  of  alumina  and  polashçs.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Mettez  le  sulfate  acide  d'alu- 
mine et  de  potasse  dans  un  grand  creust?t ,  et  chauf- 
fez-le au  point  qu'il  ait  perdu  toute  son  e&u  de  cris- 
tallisation. La  masse  légère  et  poreuse  sera  mise 


SUL  i47 

fil  poudre ,  que  vous  garderez  dans  des  vases  de  verre 
Lien  fermés. 

Caractères.  Blanc  ,  inodore  ;  saveur  astringente; 
caustique;  humecté  d'eau,  il  augmente  considérable- 
ment de  température  et  prend  les  caractères  de  l'alun 
cristallisé. 

Mode  de  prescript.  Seul,  récemment  pulvérisé. 

Vertus.  Celles  de  l'alun;  légèrement  escharotique. 

Usage  externe.  Pour  déterger  les  ulcères  baveux 
et  détruire  les  excroissances  fongueuses  des  ulcères 
et  des  gencives. 

Usage  interne.  Coliques. 

Dose.  De  six  grains  à  douze  ,  en  vingt-quatre 
lieiwes  ,  dissous  dans  un  menstrue  convenable. 

SULFATE  DE  CUIVRE. 
Vitriol  bleu.  v.  s. 
Sulphas  CLipri.  Lat. 
Ossisolfato  di  rame.  Ital. 
Sulphate  of  copper.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  la  quantité  que  vous 
voudrez  de  sulfate  de  cuivre  du  commerce  ,  faites- 
le  dissoudre  dans  de  l'eau  bouillante  ;  filtrez  la  so- 
lution et  faites  cristalliser  ;  ou  bien  ; 

Sur  une  once  de  limaille  de  cuivre,  mise  dans 
une  cucurbite  ,  versez  quatre  onces  d'acide  sulfuri- 
que  étendu;  chauffez  la  cucurbite  dans  un  bain  de 
sable  jusqu'à  siccité;  versez  suffisante  quantité  d'eau 
chaude  sur  la  masse  refroidie;  lorsque  la  solution 
sera  complète ,  filtrez-la  et  faites  cristalliser- 


i4B  STJL 

Caractères.  Couleur  Llcue  ;  saveur  âpre,  styp- 
tique,  amère  ,  métallique^  cristaux  rhomboïdaux, 
dont  la  forme  primitive  est  un  parallélipipède  obli- 
quangle ,  et  qui  s'effleurissent  un  peu  à  l'air  ,  sont 
solubles  dans  quatre  parties  d'eau  à  lo  degrés  de 
température  et  insolubles  dans  l'alcohol.  Ce  sel 
perd  au  feu  son  eau  de  cristallisation  ,  puis  l'acide 
sulfurique  :  sa  solution  est  décomposée  par  les  alca- 
lis, par  les  terres  solubles,  par  divers  métaux,  etc. 

Mode  de  prescript.  Pour  l'usage  externe,  en  so- 
lution j  pour  l'usage  interne  ,  on  l'unit  aux  extraits , 
au  baume  du  Pérou,  etc.  sous  forme  pilulaire. 

V^ertus.  Variable,  selon  les  doses ^  anti-excitant, 
débilitant,  à  petite  dose^  irritant,  corrosif,  vénéneux, 
à  plus  forte  dose  que  celle  prescrite  ci-dessous. 

Usage  interne.  Dans  la  plitliisie  pulmonaire  com- 
mençante, contre  les  affections  épilep tiques  ,  les 
fièvres  intermittentes. 

Nota.  On  y  substitue  aujourd'hui  avantageuse- 
ment Vammoniure  de  cuivre. 

Usage  externe.  Employé  comme  escliarotique 
doux  ,  pour  détruire  les  callosités  et  les  fongosités 
des  ulcères  ,  et  de  plus  comme  styptique.  Sous  forme 
d'injection,  dans  la  blennorrliée.  Deux  grains  de  sul- 
fate de  cuivre  dans  quatre  onces  d'eau  camphrée , 
forment  un  excellent  collyre  pour  l'ophtlialmie  hu- 
mide des  enfans.  (Ware.) 

Dose.  D'un  quart  de  grain  à  deux  grains  par 
jour. 

Poison.   Quand  ce  sel,  pris  à  l'intérieur,  agit 


s  U  L  i  49 

comme  poison  ,  il  produit  de  la  Gonstriclion  avec 
sécheresse  à  la  gorge  ,  cardialgie  ,  vomissement , 
inflammation  et  gangrène  de  l'estomac  et  des  intes- 
tins. 

Antidotes.  Solution  des  carbonates  de  potasse 
ou  de  soude ,  et  ensuite  l'huile  de  ricin  ou  l'ipéca- 
cuanlia. 

SULFATE  DE  FER. 

VlTRIOL  VERT  OU  DE  FER.    V.  S. 

Sulphas  forri.  Lat. 
Ossisolfato  di  ferro.  Ital. 
Sulphate  of  iron.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Sur  une  livre  de  limaille  de 
fer  choisie  versez  de  l'acide  sulfurique,  étendu  avec 
trois  fois  son  poids  d'eau  ,  en  suffisante  quantité 
pOur  dissoudre  le  métal ,  ajoutez  de  l'eau  à  la  solu- 
tion ,  fdtrez  ,  évaporez  et  faites  cristalliser. 

Caractères.  Cristaux  rhomboïdaux ,  de  couleur 
verte ,  transparente  j  saveur  acre ,  un  peu  amère  , 
stjptique.  Exposé  à  l'air  ,  ce  sel  s'eflleurit  à  sa  sur- 
face; il  se  fond  au  feu  ;  chauffé  fortement  dans  des 
vaisseaux  clos,  il  donne  de  l'acide  sulfuriquej  il  se 
dissout  dans  l'eau.  Cette  solution  noircit  par  X acide 
gallique  y  et  bleuit  par  le  prussiate  de  potasse  ou 
de  chaux. 

Mode  de  prescript.  Dissous  dans  l'eau,  dans  le 
vin  ,  ou  uni  au  sucre  (i) 


(i)  M.  le  docteur  Marc  a  employé  depuis  quelque  tems  le  sulfale  de 
fer  avec  succës ,  dans  les  fièvres  intermitentes.  Voyez  le  Journal  ds 
Médecine,  octobre  lUlo,  ( P.  ) 


i5o  SUL 

Vertus.  Stimulant,  astringent,  anthelminthique. 

Usage  interne.  Dyssenterie  ,  liémorrliagies ,  go- 
norrhée  vraie  ,  chlorose ,  vers. 

Usage  externe.  Pour  arrêter  les  hémorrhagies  : 
ôn  en  saupoudre  quelques  ulcères  et  on  le  fait  entrer 
dans  des  collyres. 

Dose.  D'un  quart  de  grain  à  dix  grains  dans  trois 
onces  et  jusqu'à  une  livre  de  menstrue  ;  une  plus 
forte  dose  occasionne  des  coliques ,  des  nausées  , 
des  vomissemens. 

Poison.  Quand  il  agit  comme  tel,  il  cause  des 
vomissemens,  la  cardialgie,  des  coliques  ,  l'inflam- 
mation de  l'estomac. 

Antidote.  Solution  de  carbonates  alcalins  de 
potasse  ou  de  soude  j  lessive  des  cendres  j  prussiate 
de  potasse  et  de  cliaux,  et  ensuite  un  purgatif  doux. 

Observations.  Le  sulfate  de  fer,  destiné  à  l'usage 
médicinal ,  doit  être  le  produit  de  l'art  ;  celui  qui 
se  trouve  dans  le  commerce  est  mêlé  à  des  sels 
étrangers,  sur-tout  au  sulfate  de  cuivre.  On  recon- 
naît facilement  la  présence  de  ce  dernier  sel  en  trem- 
pant dans  la  solution  de  ce  sulfate  de  fer  une  lame 
de  fer  polie ,  qui  ne  tardera  pas  à  se  couvrir  d'une 
couche  de  cuivre  à  l'état  métallique. 

SULFATE  OXIDULE  DE  MERCURE. 

TURBITH  MINÉRAL.    V.  S. 

Sulphas  oxydulum  hydrargyri.  Lat. 
Ossisolfato  termossidnlo  di  mercurio.  Ital. 
Oxydulous  sulphate  of  quick  silwer.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  du  sulfate  acidide  de 


SUL  i5i 

mercure,  faites-le  sécher  et  siiroxider  en  le  tenant 
au  feu  pendant  quelque  tems  dans  un  matras.  Quand 
il  est  refroidi ,  jetez  dessus  beaucoup  d'eau  chaude  : 
il  se  formera  un  précipité  abondant  que  vous  recueil- 
lerez et  laverez  bien  et  que  vous  ferez  sécher  à 
l'ombre. 

Caractères.  De  couleur  jaune-foncée,  de  saveur 
métallique  ,  fort  âcre  ;  ce  sel  contient  encore  de 
l'acide  sulfurique. 

Observations.  Cette  préparation  mercurielle  > 
d'une  force  variable ,  recommandée  par  James  dans 
l'hydrophobie  ,  et  par  d'autres  dans  les  maladies  vé- 
nériennes ,  est  tombée  en  désuétude.  Ce  sel  pourra 
servir  à  préparer  le  mercure  corrosif,  le  muriate 
oxidule  de  mercure  ,  etc. 

*  Quand  le  sulfate  acide  de  mercure  a  été  suffisamment 
chauffé  ,  il  reste  sec  et  pulvérulent ,  et  passe  facilement 
au  jaune  avec  l'eau  froide  ;  c'est  ainsi  que  je  l'emploie 
pour  la  préparation  du  mercure  doux. 

Le  sulfate  jaune,  dont  il  est  ici  question,  est  considéré 
par  M.  Thénard  comme  un  sulfate  de  mercure  neutre.  Ce 
sel  est  désoxidé  par  la  lumièref. 

Le  sulfate  jaune  de  mercure  est  très-peu  propre  à  former 
du  sublimé  corrosif,  ainsi  que  je  m'en  suis  assuré.  (P.) 

SULFATE  DE  MAGNÉSIE. 

Sel  amer,  sel  cathart.  amer.  v.  s.  ' 
Sulphas  magnesiœ.  Lat. 
Ossisolfato  di  magnesia.  Ital. 
Sulphate  of  magnesia.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  le  sulfate  de  magné- 
sie du  commerce ,  qui  se  trouve  abondamment  dans 


i52  SUL 

la  nature;  dissolvez  dans  suffisante  quantité  d'eau 
distillée  ,  et  faites  cristalliser. 

Caractères.  Cristaux  prismatiques  quadrangu- 
laires ,  longs  ,  transparens ,  unis  ensemble  par  leur 
base  ;  de  saveur  fraîche ,  amère ,  nauséuse  ;  perdant 
au  feu  leur  eau  de  cristallisation  et  s'y  fondant  ;  inal- 
térables à  l'air  3  solubles  dans  une  quantité  d'eau  de 
même  poids  à  io°  -|-  o.  Celte  solution  est  décompo- 
sable  par  les  alcalis  et  par  quelques  terres. 

Mode  de  prescript.  En  solution  dans  l'eau  pure , 
ou  légèrement  aromatisée. 

ertiis.  A  petite  dose  ,  anti-excitant;  à  plus  forte 
dose     diurétique  ou  purgatif  doux,  débilitant. 

Usage.  Contre  la  constipation  ,  les  coliques  sa- 
burrales ,  ou  enfin  dans  les  cas  où  la  purgation  est 
indiquée  :  on  l'administre  aussi  pour  détourner  le 
sang  des  mamelles  ;  dans  les  affections  stliéniques. 

Dose.   De  demi-once  à  une  once. 

Préparation.  Le  carbonate  terreux  de  magnésie. 

Observations.  Quelquefois  le  sulfate  de  magnésie 
tiré  des  eaux  minérales  naturelles  est  mêlé  à  d'autres 
sels,  tels  que  le  sulfate  de  soude,  les  muriates  de 
magnésie  et  de  cliaux.  Le  sulfate  de  soude  se  re- 
connaît aux  cristaux  difFérens  de  ceux  du  sulfate  de 
magnésie  ( /^ojez  Sulfate  de  Soude).  Ou  bien  on 
précipite  toute  la  magnésie  par  l'ammoniaque  pure  , 
on  évapore  à  siccité  le  liquide  préalablement  filtré  ; 
on  expose  la  masse  saline  au  feu  ;  le  sulfate  d'am- 
moniaque se  sublime  ,  le  sulfate  de  soude  reste. 

Quand  le  sulfate  de  magnésie  est  mêlé  de  muriates 
terreux ,  la  masse  attire  fortement  l'humidité  de  \ix\x 


SUL  i53 

et  précipite  la  solution  d'argent  ,  après  que  le  sel 
a  été  décomposé  par  l'acétate  ou  le  nitrate  de  baryte. 

SULFATE  DE  MERCURE. 
Vitriol  de  mercure,  v.  s. 
Sulp/ias  mercurii.  Lat. 
Ossiiolfato  di  mercurio.  Ital. 
Sulphate  of  quick  silwer.  Angl. 

3fode  de  préparât.  Prenez  trois  onces  de  mer- 
cure que  vous  mettrez  dans  une  cornue  j  versez-y 
quatre  onces  et  demie  d'acide  sulfurique  j  placez  la 
cornue  sur  un  bain  de  sable  j  chauffez  jusqu'à  ce  que 
l'acide  sulfurique  donne  de  l'acide  sulfureux.  Lorsque 
le  mercure  est  changé  en  une  masse  blanche  ,  saline, 
encore  humide  d'acide  sulfurique,  retirez  la  cornue 
du  feu  ,  recueillez  la  masse  saline  qui  s'est  formée 
et  gardez-la  dans  un  vase  de  verre. 

Caractères.  Masse  de  substance  blanche,  grenue, 
caustique  ,  corrosive  ,  acide  j  soluble  en  partie  dans 
l'eau  froide. 

Usage.  Ce  sel  sert  à  diverses  préparations  phar- 
maceutiques ,  sur-tout  à  faire  les  oxides  blanc  et 
jaune  de  mercure  par  l'acide  sulfurique  ,  le  muriate 
oxidule  de  mercure  ,  etc. 

SULFATE  DE  POTASSE. 
Tartre  vitriolé,  v.  s. 
Sulphas  potassce.  Lat. 
Ossisolfato  di  potassa.  Ital. 
Sulphate  of  potashes.  Angl. 

■  Mode  de  préparât.  Saturez  l'acide  sulfurique  par  la 
potasse  ;  filtrez  la  solution  et  faites  cristalliser.  On 


i54  s  U  L 

obtient  encore  ce  sel  en  décomposant  le  nitrate  de 
potasse  par  l'acide  sulfurique,  quand  on  fabrique 
l'AciDE  NITRIQUE.  {J^ojez  cc  mot.  )  Le  résidu  est  le 
sulfate  de  potasse  acidulé,  ou  avec  excès  d'acide. 
On  sature  l'acide  libre  avec  la  potasse  ;  on  dissout, 
on  filtre  ,  et  on  fait  cristalliser. 

Caractères.  Ce  sel  est  acre,  un  peu  amer;  il 
cristallise  en  prismes  à  six  pans,  est  soluble  dans 
seize  parties  d'eau;  décrépite  sur  le  feu  en  perdant 
son  eau  de  cristallisation  :  il  se  décompose  avec  le 
carbone  rouge  et  se  cliange  en  sulfure  de  potasse. 

Mode  de  prescript.  Il  s'adimriistre  seul ,  en  pou- 
dre ou  en  solution  aqueuse  ,  ou  bien  il  entre  dans 
des  boissons  aqueuses. 

ertus.  Anti-excitant,  diurétique,  à  petite  dose; 
irritant,  purgatif,  à  plus  forte  dose. 

Usage.  Ce  sel  se  prescrit  rarement  pour  purger, 
mais  souvent  pour  exciter  les  urines ,  sur-tout  pour 
diminuer  l'afflux  du  lait  aux  mamelles  cbez  les  femmes 
nouvellement  accouchées  qui  n'allaitent  pas. 

Dose.  Comme  purgatif ,  de  deux  gros  à  demi- 
once  ;  comme  anti  -  excitant  diurétique  ,  de  vingt 
grains  à  quarante-huit ,  deux  fois  par  jour. 

SULFATE  DE  SOUDE. 

Sel  admirable  de  glauber.  v.  s. 
Sulphas  sodœ.  Lat. 
Ossisolfato  di  soda.  Ital. 
Sulpliale  of  soda.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  le  résidu  de  la  décom- 
position du  muriate  de  soude  par  I'Acide  sulfurique 


SIJL  i55 

dans  la  préparation  de  1' Acide  muriatique.  (  V ojez 
ces  mots.  )  Saturez  l'acide  sulfurique ,  s'il  y  est  en 
excès ,  au  moyen  de  la  cliaux  ;  filtrez  la  solution  et 
faites  cristalliser. 

Caractères.  Saveur  amère  ,  salée  ,  fraîche  ,  désa- 
gréable ;  cristaux  prismatiques  allongés  ou  irréguliers, 
transparens  comme  de  la  glace  3  facilement  solubles 
dans  l'eau ,  et  perdant  au  feu  leur  eau  de  cristalli- 
sation ,  etc. 

Mode  de  prescript.  Il  s'administre  seul  dissous 
dans  l'eau ,  ou  bien  on  l'unit  à  l'aloës  et  à  la  rhu- 
barbe. 

Kertus.  Diurétique,  purgatif,  anti-excitant,  dé- 
bilitant. 

Usage.  Dans  la  constipation  et  les  affections  sthé- 
niques. 

Dose.  Ce  sel  contenant  une  quantité  notable  d'eau 
de  cristallisation  ,  peut  être  prescrit  à  plus  forte  dose 
que  le  sulfate  de  potasse.  Il  s'administre  comme  pur- 
gatif depuis  demi-once  jusqu'à  une  once. 

Observations .  Ce  purgatif  détermine  des  selles 
fort  aqueuses  ,  tandis  que  l'aloës  et  la  rhubarbe  éva- 
cuent bien  les  matières  féculentes.  D'après  cela,  G* 
Fothergill  recommande  (i)  d'unir  le  sulfate  de  soude 
à  l'aloës  et  à  la  rhubarbe,  pour  avoir  ainsi  un  pur- 
gatif beaucoup  plus  efficace  que  les  mêmes  substances 
administrées  séparément. 


(l)  Some  ohterçations  tipon  the  comlination  ofmcdic'me. 


i56 


SUL 


SULFATE  DE  ZINC. 

Vitriol  blanc  ou  de  zinc.  v.  s. 
Sulphas  zinci.  Lat, 
Ossisolfato  di  zinco.  liai. 
Sulphate  of  zinc,  Angl. 

Mode  de  préparât.  Sur  une  once  de  zinc  en  mor- 
ceaux ,  versez  quantité  égale  d'acide  sulftirique  étendu 
avec  trois  onces  d'eau.  Après  le  dégagement  du  gaz 
hydrogène,  qui  fait  effervescence,  ajoutez  six  onces 
d'eau  et  filtrez  la  solution  j  faites  alors  évaporer 
doucement  et  cristalliser. 

Caractères.  En  prismes  tétraèdres^  de  saveur 
acre ,  métallique ,  stjptique  :  ce  sel  perd  au  feu  et 
à  l'air  son  eau  de  cristallisation. 

Mode  de  prescript.  En  solution  dans  l'eau  simple 
ou  dans  l'eau  de  sureau ,  de  rose  ,  etc. 

Vertus.  Emétique  ,  irritant ,  astringent. 

Usage  interne.  Recommandé  par  Boerliaave  et 
Frank  comme  vomitif  dans  le  cas  d'empoisonnement, 
il  semble  cependant  qu'il  faudrait  en  borner  l'emploi 
à  l'empoisonnement  par  les  substances  végétales ,  et 
qu'une  forte  infusion  d'ipécacuanba  est  plus  recom- 
mandable  contre  les  poisons  minéraux. 

Usage  externe.  L'ophthalmie. 

Dose  ('à  l'intérieur).  D'un  grain  à  trois  dans 
quatre  onces  d'eau  ;  de  trois  grains  à  six  dans  six 
onces  d'eau  de  sureau  ou  de  rose ,  sous  forme  de 
collyre  dans  les  maladies  des  yeux. 

Observations.  Le  sulfate  de  zinc  qui  se  trouve 
dans  le  commerce  étant  toujours  mêlé  avec  des  mé- 


SUL  i57 

taux  étrangers ,  ne  doit  pas  être  employé  en  méde- 
cine sans  avoir  été  exactement  dépuré. 

SULFURE  D'AMMONIAQUE. 
Liqueur  tumante  de  Botle.  v.  -s. 
Sulphurehim  ammoniœ.  Lat. 
Solf'uro  d' ammonia.  Ital. 
Sulphuret  of  ammonia.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Mêlez  ensemble  quatre  parties 
de  chaux  vive ,  deux  de  muriate  d'ammoniaque ,  et 
demi-partie  de  soufre  j  mettez  le  mélange  dans  une 
cornue  de  verre  garnie  de  son  récipient ,  et  distillez 
à  un  feu  gradué. 

Caractères.  Liquide j  d'un  jaune  rouge,  d'une 
odeur  très-forte  d'ammoniaque  hydro-sulfurée  j  dé- 
composable  à  l'air  ,  où  il  exhale  des  vapeurs  blan- 
ches j  décomposable  par  les  acides  qui  en  précipitent 
le  soufre.  Ce  sulfure  décompose  le  nitrate  de  mer- 
cure ,  et  en  précipite  l'oxide  de  mercure  hydro-sul- 
furé. 

Mode  de  prescript.  Etendu  dans  l'eau  distillée. 

Vertus.  Anti-excitant,  débilitant. 

Usage.  Affections  sthéniques,  diabètes.  (Rollo.) 

Dose.  De  quatre  à  huit  gouttes  dans  deux  à  quatre 
onces  d'eau,  trois  à  quatre  fois  par  jour. 

Observations.  Quelques  personnes  préfèrent  l'am- 
.moniaque  hydro-sulfurée  au  sulfure  d'ammoniaque. 
Pour  obtenir  la  première  ,  mettez  dans  le  matras  A, 
fig.  6 ,  du  sulfure  de  fer  ou  de  potasse  en  petits  mor- 
ceaux ;  décomposez  le  sulfure  par  l'acide  muriatique 


i58  SUL 

faible,  et  faites  passer  le  gaz  hydrogène  sulfuré  dans 
l'ammoniaque  liquide  que  contient  le  inatras,  jus- 
qu'à ce  que  cet  alcali  en  soit  saturé. 

SULFURE  D'ANTIMOINE. 
Antimoine  préparé,  v.  s. 
Sulphuretum  stibii.  Lat. 
SoUlu'o  d'  antimonio.  Ital. 
Sulphuret  of  antimony.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Porphyrisez  exactement  le 
Sulfure  d'antimoine  natif  purifié  ;  agitez  la  poudre 
dans  une  grande  quantité  d'eau,  jusqu'à  ce  qu'elle 
soit  trouble  ;  décantez  et  versez-la  dans  un  autre 
yase  de  verre  ou  de  faïence  ,  et  laissez  toute  la 
poudre  se  déposer  par  le  repos  ;  décantez  l'eau  et 
recueillez  le  sulfure  déposé,  que  vous  sécherez  et 
garderez  pour  l'usage. 

Caractères.  Poudre  très-fme  de  couleur  sombre. 

Mode  de  prescription  ,  ^vertus  ,  usage.  Ceux  de 
l'oxide  d'antimoine  sulfuré  rouge. 

Dose.  De  six  grains  à  quinze,  deux  fois  par  jour. 

Préparations.  Oxide  gris  d'antimoine ,  et  oxide 
vitreux ,  opaque  et  transparent  d'antimoine  ;  le  sul- 
fure d'antimoine  ,  les  oxides  d'antimoine ,  sulfurés 
rouge  et  orangé. 

Observations.  Les  oxides  d'aniimoine  varient  dans 
leur  force  médicinale  ,  selon  leur  degré  d'oxidation 
autant  que  selon  les  proportions  du  soufre.  Plus  ils 
sont  oxidés,  ou  moins  ils  contiennent  de  soufre  , 


STJL  i59 

plus  ils  ont  de  vertu  anti-excitante  ,  émétique ,  etc. 
Dans  le  sulfure  d'antimoine  natifs  ce  métal  paraît 
n'être  qu'au  minimum  d'oxidation. 

On  croyait  autrefois  que  cette  préparation  possér 
dait  entr'autres  vertus  singulières  celle  de  purifier  le 
sano-;  mais  le  tems  l'a  mise  à  sa  place,  et  rarement 
aujourd'hui  l'emploie-t-on  préférablement  aux  autres 
sulfures  d'antimoine. 

SULFURE  D'ANTIMOINE  ET  DE  MERCURE. 
Ethiops  d'antimoine.  V.  s. 
Sulphwetwn  stibii  et  mercurii.  Lat. 
Solfuro  d' aiitimonio  e  di  mercurio.  JfaL 
Sulphuret  of  antimony  and  quick  silwer.  AngL 

Mode  de  préparât.  Faites  fondre  dans  un  creu- 
set six  onces  de  sulfure  d'antimoine,  ajoutez-y  un 
peu  de  graisse  ,  et  trois  onces  de  mercure  chaulFé  ; 
agitez  le  mélange  et  versez-le  dans  un  mortier  de 
fer  chaud,  pulvérisez  dans  un  mortier  de  marbre (i). 

Ou  bien  prenez  quatre  onces  de  sulfure  d'anti- 
moine bien  pulvérisé ,  et  deux  onces  de  mercure  vif  j 
triturez  dans  un  mortier  de  verre  jusqu'à  disparition 
des  globules  de  mercure  ;  gardez  la  poudre  dans  un 
vase  de  verre  bien  fermé. 

Caractères.  Couleur  noirâtre  un  peu  brillante  , 
qui  salit  les  doigts. 

Mode  de  prescript.  Seul  avec  le  sucre,  la  magné- 
sie ,  ou  la  poudre  de  gomme  arabique. 


(i)  En  ajoutant  'au  mélange  demi-once  de  soufre  lavé  ,  on  accélère 
beaucoup  l'extinction  du  mercure  qui  sans  cette  addition  est  trfes- 
longue.  (P.  ) 


I 


i6o  SUL 

Vertus.  Anti-excitant,  résolutif^  agissant  parti- 
culièrement sur  le  système  lymphatique. 

Usage.  Maladies  des  glandes,  écrouelles;  mala- 
dies de  la  peau,  gale  ,  etc.  j  maladies  vénériennes. 

SULFURE  DE  CHAUX  ET  D'ARSENIC. 
Liqueur  probatoire,  v.  s. 
Sulphuretum  calcis  el  arsenici.  Lat. 
Solfuro  di  calce  arsèniato.  ItaL. 
Sulphuret  pf  lime  and  arsenic.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Mêlez  ensemble  demi-once 
de  sulfure  d'arsenic  jaune  (orpiment,  v.  st.  )  ,  et  une 
once  de  chaux  vive  récente;  jetez  le  mélange  dans 
une  fiole  de  verre ,  contenant  six  onces  d'eau  distil- 
lée ;  faites  bouillir  jusqu'à  ce  que  le  sulfure  d'arsenic  : 
soit  dissous  -,  filtrez  le  liquide  avec  le  papier. 

Caractères.  Limpide  comme  l'eau  distillée;  odeur 
de  gaz  hydrogène-sulfuré.  Cette  solution  précipite  en 
noir  les  oxides  de  plomb  de  leurs  dissolutions. 

Usage.  (  Réactif  chimique.  )  Ce  sulfure  sert  à  dé- 
couvrir le  plomb  dans  le  vin  et  autres  liquides. 

Manière  d' employer  ce  réactif.  Quand  un  vin 
est  suspect  de  sophistication  par  le  plomb,  onl'étend 
avec  un  peu  d'eau  distillée ,  et  on  y  verse  quelques . 
gouttes  de  ce  sulfure  liquide.  Si  le  sédiment  qui  se 
forme  est  d'un  brun  noir ,  c'est  un  indice  de  la  pré- 
sence du  plomb;  ce  sédiment  serait  d'un  jaune  rouge 
plus  ou  moins  foncé,  dans  le  cas  où  le  vin  ne  con- 
tiendrait pas  de  plomb.  Le  gaz  hydrogène  sulfuré 
sert  au  même  usage. 


SUL 


i6i 


SULFURE  DE  CHAUX  LIQUIDE. 
Sulphuretum  calcis  Uquidwn.  Lat. 
Solfuro  di  calce  liquide.  Ital. 
Liquid  sulphuret  of  lime.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Sur  deux  gros  de  soufre  pul- 
vérisé ,  versez  quatre  onces  d'eau  de  chaux  récente  ; 
faites  bouillir  pendant  quelques  minutes ,  filtrez  et 
gardez  dans  des  flacons,  fermés. 

Caractères.  Couleur  orangée  ;  odeur  fétide  de  gaz 
hydrogène  sulfuré.  Ce  sulfure  se  décompose  à  l'air 
peu  à  peu. 

Mode  de  prescript.  Seul,  ou  dans  des  boissons 
aqueuses. 

V-ertiis.  Gaz  hjdrogénant,  soufrant,  anti-exci- 
tant. 

Usage.  Contre  l'excessive  salivation  produite  par 
l'abus  du  mercure  (  Hanheman  et  Paping)^  dans 
les  affections  de  la  tête  qui  résultent  de  la  même 
cause  ;  dans  divers  empoison"nemens  produits  par  les 
sels  métalliques ,  par  des  préparations  de  mercure , 
d'antimoine,  d'argent,  d'arsenic,  etc. 

*  Ce  procédé ,  déjà  indiqué  par  Baumé  dans  sa  chimie 
expérimentale  ,  ne  produit  qu'un  sulfure  très-peu  chargé  , 
comme  il  est  aisé  de  le  concevoir  d'après  la  petite  quan- 
tité de  chaux  que  peuvent  tenir  en  solution  quatre  onces 
d'eau.  Voici  celui  que  je  suis  ,  depuis  long-tems ,  dans  ma 
pharmacie  :  je.  prends  deux  parties  de  chaux  vive  pulvé- 
risée ,  une  partie  de  soufre  sublimé  5  je  mets  ces  deux 
substances  exactement  mêlées  dans  un  matras.  J'ajoute 
peu-à-peu  quinze  parties  d'eau  très-chaude;  je  fais  bouillir 
ce  mélange  pendant  un  quart  d'heure  3  je  couvre  l'ouver- 
II.  n 


i62  SUL 

ture  du  matras  avec  un  parchemin  mouillé  ;  Je  laisse  re- 
froidir et  déposer  la  liqueur  5  lorsqu'elle  est  éclaircie,  je  la 
décante  dans  des  flacons  que  j'ai  le  soin  de  tenir  pleins.  Ce 
sulfure  est  très-chargé  de  soufre  ;  sa  couleur  est  d'un  rouge 
verdâtre.  Boullay  a  consigné  dans  le  Bulletin  de  Phar- 
macie ,  page  396 ,  un  procédé  qui  dijHere  un  peu  du  pré- 
cédent, et  qui  fournit  également  un  très-bon  sulfure.  Il 
stratifié  dans  une  terrine  de  grès  une  partie  de  soufre  avec 
une  partie  et  demie  de  chaux  vive;  il  arrose  avec  un  peu 
d'eau  pour  faciliter  l'eixtinction  de  la  chaux  ,  et  ajoute 
24  parties  d'eau  bouillante.  (P.) 

SULFURE  D'ÉTAIN. 

Sulphuretum  stanni.  Lat. 
Solfuro  di  stagno.  Ital. 
Sulphuret  of  tin.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  trois  onces  d'étain  de 
Malaca  ,  limé  et  tamisé;  ajoutez-y  une  once  de  sou- 
fre sublimé  ;  placez  le  mélange  dans  un  creuset  de 
Hesse  sur  les  cliarbons  ardens  ,  cliaulFez  le.  mélange 
jusqu'à  ce  qu'il  se  manifeste  une  flamme  très-vive  j 
retirez-le  du  feu;  fermez  le  vase  avec  un  couvercle 
de  terre  et  laissez  refroidir  le  produit  de  l'opération  ; 
porphyrisez  ce  sulfure;  passez-le  à  travers  un  tamis 
de  soie,  et  gardez  la  poudre  dans  un  vase  de  verre. 

Caractères.  Noir  ,  inodore  ,  brillant ,  insipide. 

Mode  de  prescript.  Seul;  avec  le  sucre,  la  magné- 
sie; avec  la  poudre  de  semence  d'anis. 

Vertus.  Anthelmintbique  ;  spécifique  contre  le 
ténia. 

Usage.  Contre  les  vers,  le  ténia. 

Dose.  De  demi-gros  à  un  gros,  deux  à  quatre 


SUL  i63 

fois  par  jour.  Une  once  et  demie  produit  ordinai- 
rement l'effet  désiré  sur  le  ténia. 

Observations.  De  tous  les  remèdes  usités  contre 
ce  genre  de  ver ,  le  sidfure  d'étain  est  sans  contredit 
un  des  plus  efficaces.  De  trois  sujets  cliez  lesquels 
je  l'ai  employé,  deux  furent  radicalement  guéris  j  le 
malade  qui  n'en  retira  pas  le  même  avantage,  n'en 
fut  nullement  incommodé  ,  quoique  l'usage  en  ait 
été  long-tems  continué,  et  que  la  dose  en  eût  été 
considérablement  augmenté.  Quand  ce  remède  a  été 
porté  à  la  plus  forte  dose  indiquée ,  il  est  nécessaire 
d'administrer  un  purgatif  légèrement  drastique  pour 
compléter  la  cure  et  évacuer  le  ver. 

SULFURE  NOIR  DE  MERCURE.  ' 
Ethiops  minéral.  V.  s. 
Sulphuretum  kydrargyri  nigrum.  Lat. 
Solfuro  di  mercurio  nero.  ïtal. 
Black  sulphuret  of  quick  silver.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Triturez  ensemble  dans  un 
mortier  de  verre  deux  gros  de  mercure  avec  quatre 
gros  de  soufre  sublimé  ,  jusqu'à  disparition  des  glo- 
bules, métalliques  ;  ou  bien  : 

Faites  fondre ,  dans  un  creuset ,  quatre  gros  de 
soufre  sublimé  j  éteignez-y  un  gros  de  mercure  j  tri- 
turez la  masse  dans  un  mortier  de  marbre  ou  de 
verre  (i). 

(r)  Destouclies  a  proposé  de  préparer  l'éthiops  minéral  par  un  procédé 
plus  expéditif.  Il  prend  parties  égales  de  mercure  et  de  soufre  sublimé  ; 
l  triture  ces  deux  substances  sur  un  porphyre  ,  jusqu'à  ce  que  le  mélangé 
ait  acquis  une  couleur  grise  ;  alors  il  ajoute  un  dixième  de  la  masse  de 
sulfure  de  potasse  dissous  dans  son  poids  d'eau  ;  il  agite  pendant  quelque 
tems  ;  et  lorsque  le  tout:  a  acquis  une  belle  couleur  noire  ,  il  laye  cette 
maliïîre  dans  deux  parties  d'eau  et  met  sécher  la  poudre,  (P.  ) 


1 64  s  U  L 

Caractères.  Poudre  noire ,  insipide  ,  inodore  , 
très-pesante,  qui  s'enflamme  sur  les  charbons  ardens. 

Mode  de  prescript.  En  poudre  avec  du  sucre  ou 
quelques  substances  aromatiques  j  combiné  avec  la 
graisse  en  forme  d'onguent.  On  jette  cette  poudre 
sur  des  charbons  ardens ,  et  on  dirige  sur  les  parties 
affectées  la  vapeur  qui  s'en  exhala:. 

Vertus.  Anti-vénérien,  sïdfurisant^  anthelmin- 
thique. 

Usage  interne.  Maladie  vénérienne  j  les  vers  ,  les 
maladies  civtanées. 

Usage  externe^  En  forme  d'onguent  contre  la 
gale. 

Dose  (  à  r intérieur).  De  deux  grains  à  six ,  deux 
fois  par  jour. 

SULFURE  ROUGE  DE  MERCURE. 
Cinabre,  v.  s. 

Sulphuretum  hydrargyri  ruhrum.  Lat. 
Solfuro  di  mercurio  rosso.  Ital. 
Red  sulphuretted  quic-k  silver.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  du  sulfure  noîr  de 
mercure ,  obtenu  par  la  fusion  d'une  partie  de  soufre 
et  de  sept  parties  de  mercure  purifié  j  triturez  bien 
le  mélange  encore  chaud  dans  un  mortier  de  marbre 
et  mettez  ce  sulfure  noir  dans  une  fiole  ;  chauffez- 
le  par  degrés  et  poussez-le  à  un  feu  violent.  Le  sul- 
fure sublimé,  brillant,  cristallin  sera  pulvérisé,  et 
gardé  pour  l'usage. 

Caractères.  Fragile,  brillant;  d'un  rouge  élégant 
lorsqu'il  est  en  poudre;  inodore,  insipide  :  il  s'en- 


s  U  L  i65 

flamme  sur  les  charbons  ardens ,  se  décompose  par 
les  alcalis  ,  par  la  chaux  et  quelques  métaux.  Au  feu , 
il  se  sublime  entièrement  sans  résidu  ;  il  se  compose 
d'environ  huit  parties  de  mercure  à  l'état  métallique, 
et  d'une  partie  de  soufre. 

Mode  de  prescript.  et  vertus.  Comme  le  sulfure 
noir. 

Préparations.  On  obtient  le  mercure  très-pur  en 
décomposant  ce  sulfure  par  la  chaux  ou  le  fer  ,  au  . 
moyen  du  feu  auquel  on  expose  le  mélange  dans 
une  cornue. 

Ohservations.  Dans  cette  préparation ,  le  mer- 
cure semble  porté  à  un  haut  degré  d'oxidation  ,  tan- 
dis que  dans  le  sulfure  de  mercure  noir  ,  le  métal 
se  trouve  très-divisé  sans  être  oxidé.  Le  minium  ou 
le  sang-dragon  sont  les  substances  avec  lesquelles  on 
sophistique  ordinairement  ce  sulfure.  Le  miniiÂin  se 
reconnaît  par  le  moyen  de  l'acide  acétique  qui  prend 
une  saveur  douceâtre  et  forme ,  avec  lui ,  un  sel  par- 
ticulier. Le  sang-dragon  se  manifeste  par  une  odeur 
agréable  ,  lorsqu'on  jette  sur  les  charbons  ardeus  le 
cinabre  qui  en  contient.  On  le  découvre  encore  par 
l'alcohol.  Si  eniin  ce  sulfure  de  mercure  se  trouvait 
combiné  avec  le  sulfure  rouge  d'arsenic  ,  on  s'en 
apercevrait  à  l'odeur  d'ail  que  répandent  les  vapeurs 
de  ce  dernier  en  jetant  le  mélange  sur  les  charbons 
ardens. 


i66 


SUL 


SULFURE  DE  POTASSE. 
Foie  de  soufre  alcalin,  v.  s. 
Sulphuretum  potassœ.  Lat. 
Solfuro  di  potassa.  Jta/. 
Sulphuret  of  potashes.  ^ngL 

Mode  de  préparât.  Prenez  parties  égales  de  sou- 
fre et  de  carbonate  alcalin  de  potasse  ,  ou  de  potasse 
pure;  cliaufFez-les  dans  ml  creuset  jusqu'à  ce  que  le 
mélange  soit  fondu  ;  versez  sur  une  table  de  marbre 
la  matière  en  fusion  ,  couvrez-la  d'un  couvercle  de 
terre ,  et  laissez-la  refroidir  ;  cassez-la  en  petits  mor- 
ceaux que  vous  garderez  dans  un  vase  de  verre  exac- 
tement fernié. 

On  obtient  le  sulfure  de  soude  (i)  par  le  même 
procédé. 

Caractères.  De  couleur  brune  ,  rouge,  bigarrée  j 
masse  dure,  fragile,  presqu'inodore ,  amère.  Dans 
un  air  humide,  ou  en  se  dissolvant  dans  l'eau,  ce 
sulfure  exhale  une  odeur  fétide  d'œufs  pourris  en 
dégageant  du  gaz  hydrogène  sulfuré.  La  solution  de 
sulfure  de  potasse  est  toujours  hydrosulfurée ,  de 
couleur  jaune  obscure,  décomposable  par  tous  les 
acides  qui  en  séparent  du  soufre  et  du  gaz  hydrogène 
sulfuré. 

Mode  de  prescript.  En  poudre,  avec  du  sucre  ou 
de  la  gomme  arabique ,  dissous  dans  l'eau ,  ou  dans 
des  composés  aqueux. 


(i)  La  soude  ayant  beaucoup  moins  d'affinité  pour  le  soufre  que  la 
potasse  ,  doit  être  employée  à  l'état  caustique  pour  la  composition  du 
sulfure  de  soude.  Autrement  il  serait  difficile  de  compter  sur  les  effets 
de  ce  médicament.  (P-) 


T  A  M  Î67 

Vertus.  Soufrant  ,  liydrogénant ,  antacide ,  an- 
thelminthique. 

Usage  interne.  Dans  les  empoisonnemens  par  les 
sels  métalliques,  sur-tout  les  sels  de  mercure,  d'ar- 
senic ,  d'antimoine  :  contre  les  fâcheux  effets  du  mer- 
cure immodérément  administré  en  frictions;  contre 
les  vers;  dans  la  gale ,  les  dartres,  la  lèpre. 

Usage  externe.  Dissous  dans  l'eau  sous  forme  de 
bain;  une  once  par  chaque  bain  dans  la  gale,  et 
autres  maladies  cutanées. 

Dose  i^à  l'intérieur^.  De  douze  grains  à  trente-six, 
plusieurs  fois  dans  les  vingt-quatre  heures. 

Observations.  Les  vertus  médicinales  assignées 
ci-dessus  aux  sulfures  de  potasse  et  de  soude ,  sont 
celles  qu'ils  manifestent  évidemment  lorsqu'on  les 
administre  à  l'intérieur.  Ils  modifient  sur-tout  la 
nature  de  certains  corps  qui  produisent  de  mauvais 
effets  dans  l'économie  animale,  et  les  rendent  inertes. 
Leur  action  paraît  être  tout-à-fait  chimique. 


T. 

TABLETTE  DE  BOUILLON. 

V oyez  Bouillon  sec. 

TAFFETAS  D'ANGLETERRE. 
V oyez  Emplâtre  d'ichthyocolle. 

TAMISATION. 

F oyez  tome      ,  page  62. 


i68 


TAN 


TANNIN. 

Coriarius.  Lat. 
Concino.  Ital. 
Tannin.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  écorce  dechênebacliée 
menu  et  pulvérisée  ;  versez  dessus  de  l'eau  froide ,  et 
laissez  macérer  pendant  huit  heures,  en  agitant  de 
tems  en  tems.  Décantez  ensuite  le  liquide  et  liltrez-le  : 
ou  bien,  faites  une  décoction  saturée  de  noix  de 
galle  j  décomposez-la  par  le  carbonate  de  potasse  en 
poudre.  Il  se  formera  une  grande  quantité  de  flocons, 
d'un  gris  verdâtre ,  que  vous  séparerez ,  et  que  vous 
ferez  sécher  à  l'air,  ou  dans  une  étuve.  En  séchant, 
cette  substance  brunit  et  devient  brillante  :  c'est  le 
tannin  (  Proust.  ) 

Caractères.  D'un  rouge  sombre  ;  d'une  odeur 
forte  particulière ^  d'une  saveur  âpre,  astringente; 
matière  fragile,  de  cassure  vitreuse;  soluble  dans 
l'alcohol  et  dans  l'eau. 

Mode  de  prescript.  En  poudre ,  en  solution  dans 
l'eau. 

Vertus  médicinales  7 

Propriété.  Le  tannin  est  un  excellent  réactif  pour 
découvrir  la  présence  de  l'albumine  ou  de  la  gélatine 
dissoutes  dans  les  humeurs  animales  ,  ou  qui  se 
trouvent  ailleurs.  Il  forme  avec  ces  deux  substances 
des  coagulum  insolubles ,  plus  ou  moins  denses ,  et 
d'un  jaune  roussâtre. 

Observations.  Outre  l'écorce  de  chêne  et  la  noix 
de  galle,  beaucoup  d'autres  substances  végétales  four- 


TAR  169 

nissent  du  tannin.  Ce  sont  particulièrement  celles 
auxquelles  on  a  reconnu  la  propriété  de  tanner  les 
cuirs  ,  et  qui  sont  acerbes  et  astringentes.  Le  tannin 
liquide  ne  peut  être  gardé  long-tems  sans  altération. 
C'est  pourquoi  il  convient  d'en  faire  évaporer  lente- 
ment la  solution  pour  l'obtenir  concret ,  ou  bien 
d'employer  la  seconde  méthode  ci-dessus  décrite. 
L'illustre  Fourcroy  fait  observer  qu'il  y  a  lieu  de 
croire  que  ce  principe  végétal  est  la  source  générale 
de  la  propriété  astringente  et  de  la  vertu  du  quin- 
quina, que  les  médecins  ont  nommée  anti-septique , 
et  par  laquelle  il  guérit  les  fièvres  intermittentes.  II 
serait  à  désirer  que  l'on  s'appliquât  à  rechercher  dans 
quelle  partie  du  quinquina  réside  son  principe  actif. 
En  attendant,  il  est  certain  que  cette  substance  et 
les  autres  écorces  qui  guérissent  les  fièvres  intermit- 
tentes renferment  très-peu  de  tannin.  Aucune  infusion 
amère ,  telle  que  celles  de  quassle  ,  de  gentiane ,  de 
houblon ,  de  camomille  romaine ,  ne  précipite  la 
gélatine,  comme  l'observe  judicieusement  Davy.  Le 
cachou ,  qui  est  formé  presqu'entièrement  de  tannin , 
n'arrête  pas  les  fièvres  d'accès.  Le  tannin  même ,  ob- 
tenu de  la  manière  indiquée ,  n'a  pas  produit  d'effet 
sensible  chez  les  différens  sujets  auxquels  je  l'ai  admi- 
nistré à  forte  dose  dans  les  fièvres  intermittentes  ^ 
quoique  j'aie  insisté  long-tems  sur  son  usage. 

TARTRE  ÉMÉTIQUE. 

V oyez  Tartrite  d'antimoine  et  de  potasse. 


170 


TAR 


TARTRITE  ACIDULE  DE  POTASSE. 
Crème  de  tartre,  v.  s. 
Tartris  acîdulus  potassœ.  Lat. 
Ossitartrato  ossidulo  di  potassa.  Jtal. 
Acidulous  tartrite  of  potashes.  Angl.  ^ 

Mode  de  préparât.  Faites  bouillir  le  tartre  blanc 
ou  rouge  dans  l'eau  j  filtrez  la  solution  pour  débar- 
rasser le  sel  de  diverses  substances  grossières  et  étran- 
gères qui  peuvent  y  être  mêlées  ;  faites  dissoudre  de 
nouveau  le  sel  dans  l'eau  que  vous  ferez  bouillir  / 
ajoutez  d'abord  du  blanc  d'œuf  que  vous  battrez 
dans  cette  solution ,  puis  quelques  coquilles  d'œuf 
pulvérisées  j  enlevez  toute  l'écume  roussâtre  qui  s'élè- 
vera à  la  surface  du  liquide ,  et  jusqu'à  ce  que  la  solu- 
tion soit  tout-à-fait  décolorée.  Faites  évaporer  et 
cristalliser ,  vous  obtiendrez  le  tartrite  acidulé  de 
potasse  pur,  connu  dans  le  commerce  sous  le  nom 
de  crème  de  tartre. 

Caractères.  Ce  sel  est  d'un  blanc  opaque ,  d'une 
cristallisation  irrégulière  serrée ,  d'une  saveur  acide 
douceâtre  -,  peu  soluble  dans  l'eau  froide ,  soluble 
dans  vingt-huit  parties  d'eau  bouillante.  Il  rougit  les 
teintures  bleues  végétales  de  Valcea  et  du  tournesol  ; 
il  est  inaltérable  à  l'air ,  décomposable  par  les  acides 
sulfurique  et  nitrique,  et  sur-tout  par  le  feu.  Il  donne 
dans  ce  cas  pour  résidu  la  potasse  qui  y  est  contenue 
dans  la  proportion  de  quatre-vingt-trois  parties, 
suivant  Bergman. 

Mode  de  prescrip.  En  poudre,  seul,  ou  combiné 
avec  le  sucre ,  ou  un  quart  de  borate  de  soude ,  et 
dissous  dans  sulFisante  quantité  d'eau. 


TAR  171 

Vertus.  RafFraîchissant ,  débilitant,  désaltérant, 
purgatif j  à  petite  dose,  et  dissous  dans  l'eau,  ce  sel 
est  un  diurétique  efficace. 

Usage  interne.  Maladies  sthéniques  ,  sur-tout  les 
fièvres;  dans  l'hjdropisie,  l'ictère;  contre  les  hémor- 
rlîoïdes,  la  constipation. 

Usage  externe.  En  poudre ,  sur  les  taches  de  la 
cornée ,  les  aphthes  de  la  Louche  ;  sous  forme  de 
collutorium ,  mêlé  avec  le  miel ,  contre  les  aphthes 
sordides. 

Dose.  De  demi-gros  à  une  once. 

Préparations.  ïartrite  de  potasse;  tartrite  de  po- 
tasse et  d'antimoine;  carbonate  alcalin  dépotasse,  etc. 

Observations.  Le  peu  de  solubilité  de  ce  sel  dans 
l'eau,  sa  saveur  acide-douce,  désagréable,  l'ont  décré- 
dité ,  et  rarement  est-il  usité  parmi  nous  comme  pur- 
gatif. L'addition  du  borax,  proposée  par  quelques  chi- 
mistes pour  rendre  ce  sel  soluble  ,  ne  nous  semble  ni 
convenable  ni  commode.  En  saturant  l'acide  tartareux 
libre  par  l'excès  de  soude  du  borax,  on  obtient  trois 
sels  différens  ;  savoir  :  le  tartrite  de  potasse ,  le  tartrite 
de  soude  et  le  borate  de  soude ,  desquels  le  médecin 
ne  peut  pas  exactement  déterminer  les  vertus.  D'un 
autre  côté  ,  l'acide  boracique  (i)  seul  ne  réussit  pas 
à  rendre  soluble  dans  l'eau  le  tartrite  acidulé  de  po- 
tasse. Le  tartrite  de  potasse  simple ,  administré  comme 
purgatif,  se  comporte  d'une  manière  plus  sûre  et  plus 
régulière  que  le  tartrite  acidide  de  potasse  uni  au 

(l)  Il  y  a  plus  de  quinze  ans  que  l'acide  boracique  est  employé  avec 
.VJccës  et  de  préférence  au  borax  pour  augmenter  la  solubilité  de  la 
crème  de  tartre.  Il  est  étonnant  que  l'Auteur  paraisse  mettre  en  doute 
cette  propriété.  (P.  ) 


172  TAR 

borax  ou  à  l'acide  boracique  ,  et  vulgairement  nommé 
crème  de  tartre  soluble. 

TARTRITE  D'ANTIMOINE  ET  DE  POTASSE. 

Tatre  ÉMÉTIQUE.  V.  s. 
Tartrls  antiinonii  et  potassœ.  Lat. 
Ossitaitvato  d'antimonio  e  di  potassa.  Itaî. 
Tartrite  of  aatimony  and  potashes.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  deux  ouces  et  demie 
dHoxide  blanc  d'antimoine  par  l'acide  muriatique  , 
et  cinq  onces  de  tartrite  acidulé  de  potasse  [crème 
de  tartre)  ;  jetez  le  mélange  dans  douze  livres  d'eau 
pure  ,  et  faites  bouillir  dans  un  vase  de  porcelaine  ou 
d'argent ,  en  remuant  de  tems  en  tems  avec  une  spa- 
tule de  verre.  Lorsqu'en  refroidissant,  la  solution  ne 
laisse  plus  rien  précipiter,  on  la  retire  du  feu  et  on 
la  fdtre.  On  fait  évaporer  pisqu'à  pellicule  que  l'on 
enlève  j  il  se  forme  par  le  refroidissement  des  cristaux 
de  tartrite  d'antimoine  et  de  potasse.  Si  le  sel  n'est 
pas  blanc ,  on  le  fait  dissoudre  de  nouveau  dans  l'eau 
distillée,  et  l'on  répète  la  cris.tallisation. 

Caractères.  Le  produit  de  cette  préparation  peut 
être  considéré  comme  un  sel  double ,  c'est-à-dire  un 
composé  de  tartrite  de  potasse  et  de  tartrite  d'anti- 
moine, ou  comme  un  sel  triple  à  deux  bases.  Ce  sel 
est  blanc,  inodore,  cristallisé  en  octaèdres  alongés,. 
ou  en  quelqu'une  des  variétés  de  cette  farme.  Il  a 
une  saveur  âpre,  acidulé,  métallique  j  il  perd  son 
eau  de  cristallisation  à  l'air  chaud  et  sec,  et  s'effleurit, 
il  se  décompose  au  fen  en  donnant  les  produits  de 
l'acide  tartareux.  Le  résidu  qu'il  laisse  dans  ce  cas 
est  de  la  potasse  avec  l'oxide  d'antimoine  j  il  est 


T^R  173 

soluble  dans  quatre-vingts  parties  d'eau  à  1 3" ,  et 
beaucoup  plus  dans  l'eau  bouillante.  Il  est  décom- 
posé par  les  alcalis,  par  les  terres  solubles,  les  sul- 
fures alcalins ,  les  alcalis  liydro-sulfurés ,  par  divers 
acides.  On  a  observé  que  divers  sucs  végétaux ,  les 
décoctions  des  écorces  et  des  racines,  sur-tout  des 
écorces  de  quinquina ,  de  chêne ,  de  noix  de  galle , 
de  gomme  kino ,  décomposent  la  solution  de  ce  sel 
triple ,  €n  formant  un  précipité  particulier  par  lequel 
l'activité  du  tartrite  est  entièrement  détruite. 

Mode  de  prescript.  Réduit  en  poudre  dans  un 
mortier  de  verre ,  on  peut  le  mêler  à  quelques  sels  , 
tels  que  le  tartrite  de  potasse  ou  autres ,  dans  la  vue 
de  débiliter  et  de  purger  ;  on  l'administre  dissous 
dans  l'eau  distillée  pure,  sucrée,  miellée,  ou  étendue 
dans  d'autres  composés  liquides. 

Vertus.  A  petite  dose ,  anti-excitant ,  absorbant  ; 
à  plus  forte  dose  ,  émétique. 

Usage  interne.  Dans  le  cas  de  saburrç  stomachale 
et  d'empoisonnement  par  quelques  substances  végé- 
tales comme  vomitif  j  dans  le  catarrhe  suffocant^,  dans 
la  manie,  l'hypocondrie,  la  mélancolie,  la  dyssen- 
terie,  les  fièvres  intermittentes  j  contre  les  obstruc- 
tions. 

Usage exteîYie.  Ulcères  baveux,  fongueux;  fongus 
vénériens  ,  teigne;  employé  quelquefois  enlavemens. 

Poison.  Quand  ce  sel  est  pris  inconsidérément,  il 
produit  des  vomissemens  continuels ,  des  coliques , 
de  l'inflammation,  la  gangrène  ,  et  la  mort. 

Antidote.  Décoction  de  quinquina  et  d'autres 


I 


174  ALC 

de  teinture  de  myrrhe  ,  teinture  de  succin  ,  etc. 
Cette  espèce  de  dénomination  ne  nous  semble  pas 
aussi  exacte  qu'il  le  faudrait ,  puisqu'elle  tend  à  faire 
croire  que  ce  n'est  pas  la  myrrhe,  le  succin,  ou  une 
partie  de  leurs  substances ,  qui  étaient  combinées  à 
l'alcohol  dans  les  exemples  cités  ,  mais  que  la  myrrhe 
et  le  succin  auraient  donné  de  l'alcohol  ;  de  même 
que  par  les  dénominations  à'alcohol  de  lait ,  alco- 
hol  de  bière ,  alcohol  de  carottes  3  alcohol  de 
miel,  on  entend  l'alcohol  obtenu  de  la  fermentation 
du  lait,  de  la  bière,  des  carottes,  du  miel,  et  non 
la  solution  de  ces  substances  dans  l'alcohol.  Quant 
à  moi ,  l'expression  qui  me  paraît  la  plus  exacte  et  la 
plus  conforme  à  l'intention  des  chimistes  modernes , 
c'est  d'omettre  l'article  en  disant  alcohol  myrrhé  , 
alcohol  succiné,  etc. 

On  trouvera  dans  la  suite  la  manière  de  préparer 
les  différentes  espèces  de  combinaisons  alcoholiques 
usitées  en  médecine ,  ou  servant  de  réactifs  aux  phar- 
maciens. ' 

ALCOHOL  AVEC  LA  MYRRHE. 
Teinture  de  myrrhe,  v.  s. 
jLlcohol  cum  myrrha.  Lat. 
Alcoole  mirrato.  Ital. 
Alcohol  vvith  myrrh.  Angl.  • 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Myrrhe  pulvérisée  trois  onces. 

Alcohol  étendu  deux  livres. 

Faites  macérer  pendant  six  jours  ,  puis  filtrez. 

Caractère.  Odeur  et  saveur  de  myirhe  mêlée 
d'alcohol. 


ALC  175 

Mode  de prescript.  Seul  extérieurement ,  ou  com- 
biné à  d'autres  liquides  intérieurement. 

Vertu.  Excitant.  . 

Usage  mterne.  Dans  les  maladies  de  faiblesse  , 
dans  les  flueurs  blanches',  dans  les  hémorrliagies. 

Usage  externe.  Dans  la  carie  des  os. 

Dose.  Un  demi-scrupule  jusqu'à  une  drachme. 

ALCOHOL  AVEC  OPIUM. 
Teinture  d'opium,  v.  s. 
Alcohol  opiatuni.  Lat, 
Alcoole  opiato.  Ital. 
Alcohol  with  opium.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Opium  pur  pulvérisé.     .    .     .    une  once, 

Alcohol  étendu  une  livre. 

Faites  digérer  pendant  huit  jours  dans  un  vase  de 
verre  clos ,  puis  filtrez  à  travers  le  papier  non  collé 
et  gardez  (selon  Edimb.  et  Dublin). 

Caractère.  De  couleur  rouge  obscure,  d'une  odeur 
d'opium  mêlée  d'alcohol. 

Mode  de  prescript.  Seul  on  combiné  à  des  eaux 
aromatiques  ,  à  l'éther ,  à  des  potions  excitantes 
données  intérieurement ,  avec  des  émulsions  ;  on 
l'emploie  aussi  extérieurement  en  frictions. 

Vertu.  Excitant. 

Dose.  Depuis  dix  grains  jusqu'à  un  scrupule. 

N.  B.  Une  drachme  de  cette  préparation  contient 
im  grain  et  demi  d'opium ,  ainsi  qu'il  conste  de  son 
évaporation. 


176  TAR 

Dose.  De  dix  grains  à  trente,  sous  quel(ju'une  des 
formes  indiquées ,  deux  fois  par  jour. 

TARTRITE  DE  POTASSE. 
Tartre  soluble.  v.  s. 
Tarlris  potassœ.  Lat. 
Ossitartrato  di  potassa,  liai. 
Tartrite  of  potashes.  Angl. 

Mode  de  préparât.  A  une  livre  de  carbonate  al- 
calin de  potasse,  dissous  dans  douze  livres  d'eau 
bouillante  ,  ajoutez  autant  de  tartrite  acidulé  de 
potasse  qu'il  en  faut  pour  que  l'excès  d'acide  de  ce 
dernier  sel  soit  saturé j  filtrez  la  solution,  évaporez, 
et  faites  cristalliser  dans  un  vase  de  terre  vernissé. 

Caractères.  Cristallisation  presque  toujours  irré- 
gulière, quelquefois  des  cristaux  carrés  longs.  Ce 
sel,  de  saveur  amère,  attire  un  peu  l'humidité  de 
l'air ^  il  est  soluble  dans  l'eau,  et  décomposable  sur 
les  charbons  ardens. 

Mode  de  prescript.  Dissous  dans  l'eau  simple  ou 
sucrée . 

V^ertus.  Diurétique,  purgatif,  débilitant. 

Usage.  Hydropisie,  hypocondrie,  constipation, 
^  maladies  sthéniques. 

Dose.  De  demi-gros  à  un  gros  comme  diurétique; 
une  once  comme  purgatif. 

Observations.  Il  ne  faut  ajouter  à  la  solution  de 
ce  sel  aucun  acide  végétal ,  pas  même  l'acide  citrique 
recommandé  par  quelques-uns  ,  parce  qu'il  se  forme 
aussitôt  après  un  sel  insoluble  analoguô  au  tartrite 
acidulé  de  potasse. 


TEI  jrjr^ 

TEINTURES. 

F oyez  Combinaisons  alcoholiques  végétales. 

TEINTURE  0'ABSINTHE. 

oyez  AxconoL  dabsinise. 

TEINTURE  D'ALCÉE. 

Tinctura  alceœ,Jîore  purpureo.  Lat. 
Tintura  d'alcea  porporina.  Ital. 
Tincture  of  purple  alcea.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  un  gros  de  pétales  secs 
de  fleurs  de  l'alcea  pourprée  ;  coupez-en  la  partie  U 
plus  colorée  que  vous  mettrez  dans  un  vase  de  verre  • 
versez  dessus  deux  onces  d'alcohol ,  et  tenez  le  vase 
fermé  dans  une  douce  chaleur,  ou  exposez-le  au 
soleil  pendant  deux  jours ,  en  agitant  de  tems  en 
tems;  filtrez  le  liquide  à  travers  le  papier,  et  gardez 
dans  un  vaisseau  clos. 

Caractères.  Odeur  et  Saveur  d'alcohol;  couleur 
purpurine  transparente. 

Manière  d'employer  cette  teinture.  On  1  étend  , 
à  l'occasion ,  d'assez  d'eau  distillée  pour  faire  dispa- 
raître entièrement  la  couleur  de  l'alcohol.  C'est  dans 
cet  état  qu'elle  remplit  son  tisagé. 

Usage.  Réactif  très-Convenable  pour  découvrir 
les  acides  et  les  alcalis;  il  rougit  vivement  avec  les 
premiers,  et  verdit  avec  les  derniers. 

TEINTURE  D'ALOES. 

V oyez  Alcohol  aloétique. 

TEINTURE  D'ALOES  ET  DE  RHUBARBE. 
Voyez  Alcohoi,  avec  aloes  et  rhubaube. 

II.  j3 


178  TEI 

TEIiNTURE  D'ANIS. 
Fojez  Alcokol  anisé. 

TEINTURE  D'ASA-FÉTIDA. 
oyez  Alcohol  d'asa-fétida. 

TEINTURE  DE  BAUME  DU  PÉROU, 
Voyez  Alcohol  de  baume  du  Pérou. 

TEINTURE  DE  BENJOIN. 
Voyez  Alcohol  de  benjoin. 

TEINTURE  DE  CALAMUS  AROMATICUS. 
Voyez  Alcohol  de  calamus  aromaticus. 

TEINTURE  DE  CANTHARIDES. 
Voyez  Alcohol  de  cantharides. 

TEINTURE  DE  CARVI. 
V oyez  Alcohol  anisé. 

TEINTURE  DE  CASTOREUM. 

Voyez  Alcohol  de  castoreum. 

TEINTURE  DE  CANNELLE. 

Voyez  Alcohol  de  cannelle. 

TEINTURE  DE  COLOQUINTE. 

V oyez  Alcohol  de  coloquinte. 

TEINTURE  DE  DIGITALE  POURPRÉE. 

V oyez  Alcohol  de  digitale  pourprée, 

TEINTURE  D'ELLÉBORE. 

Voyez  Alcohol  ellébore. 

TEINTURE  DE  GAYAC. 
V oyez  Alcohol  de  gayac. 


TE  I 

TEINTURE  VOLATILE  DE  GAYAC. 

Voyez  Alcohol  ammoniacae  avec  le  gayag. 

TEINTURE  DE  GENTIANE. 
Voyez  Alcohol  de  gentiane»  . 

TEINTURE  DE  GOMME  KINO. 

Voyez  Alcohol  de  gomme  king» 

TEINTURE  DE  QUINQUINA. 

Voyez  Alcohol  de  quinquina." 

TEINTURE  DE  MARS  ÉTHÉREË. 
Voyez  Ethee.  sulfûrique  ferré. 

TEINTURE  DE  MARS  POMMÉE. 
Voyez  Malate  de  fer. 

TEINTURE  DE  MARS  TARTARISÉË. 

Voyez  Tartrate  de  fer  et  de  potasse. 

TEINTURE  DE  MENTHE  POIVREE. 
Voyez  Alcohol  anisé. 

TEINTURE  DE  MYRRHE. 
Voyez  Alcohol  de  MYRRHEi 

TEINTURE  NERVINE. 

Voyez  Ether  sûlfurique  ferre. 

TEINTURE  DÉ  iPHOSPHORE. 

Voyez  Alcohol  phosphore. 

TEINTURE  DE  RÉSINE  D'INDIGO. 
Voyez  Alcohol  de  résine  d'indigo. 

TEINTURE  DE  RHUBARBE. 

Voyez  Alcohol  de  rhubarbe. 

TEINTURE  DE  RHUBARBE  SPIRITUEUSE. 
Voyez  Alcohol  de  rhubarbe. 


i8o  TER 


TEINTURE  DE  ROMARIN. 

Voyez  Alcohol  anisé. 

TEINTURE  DE  SUCCIN. 
Voyez  Alcohol  succiné. 

TEINTURE  THÉBAÏQUE  OU  D'OPIUM. 
Voyez  Alcohol  d'opium. 

TEINTURE  DE  THYM. 
Voyez  Alcohol  anisé. 

TEINTURE  DE  VALÉRIANE. 

Voyez  Alcohol  de  valériane. 

TÉRÉBENTHINE  CUITE. 
Terehenthina  coda.  Lat. 
Trementina  cotta.  Ital. 
Boiled  tui-penthine.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  distiller  doucement 
deux  livres  de  térébenthine  de  Venise  claire  avec 
t[uatre  livres  d'eau  ;  ce  qui  reste  dans  la  cornue  est  la 
térébentliine  cuite. 

Caractères.  Compacte,  visqueuse,  odoriférante j 
de  couleur  sombre  j  soluble  dans  l'alcohol,  inflam- 
mable, etc. 

Mode  de  prescript.  Avec  le  jaune  d'œuf,  le  miel, 
le  mucilage  de  gomme  arabique  j  sous  forme  de  bol 
pour  l'usage  interne  j  incorporée  avec  les  emplâtres 
ou  les  onguens  pour  l'usage  externe. 

Vertus.  Excitante  ,  irritante  :  elle  provoque  la 
sécrétion  des  urines  auxquelles  elle  donne  l'odeur  de 
violette. 


TRO  i8i 

Usage  interné.  Paralysies,  affections  rhumatis- 
males ,  calculeuses  ;  flueurs  blanches  ;  rarement  em- 
ployée de  nos  jours. 

Usage  externe.  Les  tumeurs  froides,  les  paralysies, 
les  blessures  des  tendons  et  des  membranes. 

Dose  à  l'intérieur.  De  i5  grains  à  un  gros  et 
demi. 

Observations.  Il  y  a  dans  le  commerce  diverses 
térébenthines  distinguées  par  différens  noms^  mais 
la  plus  commune  et  la  plus  voisine  de  nous  est  la 
térébenthine  de  Venise. 

THÉRIAQUE. 

F oyez  Electuaire  thériaque. 

THERMOMÈTRE. 

/%es  tome  P»-,  page  65. 

THERMOXIDATION. 
F oyez  tome  P"" ,  page  58. 

TRITURATION. 

Foyez  tome  1",  page  63. 

TROCHISQUES. 
Trochisci.  Lat. 
Trocisci.  Ital. 
Troches.  Angl. 

On  appelle  trochisques  certaines  poudres  me'clicà- 
mentenses  associées  à  quelque  sid>stance  liquide,  et 
le  plus  souvent  visqueuse,  afm  de  les  incorporer 
ensemble,  et  d'en  faire  une  pâte  solide  doM  on 
forme  des  rotules.  De  là  les  noms  de  trochisques  et 


i82  TRO 

de  pastilles  donnés  à  celte  forme  de  médicament  par 
les  Grecs  et  les  Latins.  L'objet  de  cette  préparation 
est  de  ne  permettre  qu'une  dissolution  plus  lente  de 
certains  médicamens  dans  la  bouche ,  et,  de  ne  les 
laisser  passer  à  l'estomac  que  mêlés  avec  la  salive. 
Pour  les  rendre  moins  désagréables  au  palais ,  on  y 
ajoute  du  sucre ,  quelqu'aromate  ,  ou  autre  substance 
analogue.  Voici  le  mode  de  préparation  des  tro- 
chisques  les  plus  usités  et  les  plus  utiles, 

TROCHISQUES  D'AMIDON. 
Trochisci  amyli.  Lat. 
Trocisco  d'  amido.  liai. 
Troclies  of  starches.  Arigl, 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Amidon  une  once. 

Extrait  de  réglisse,  (i).     .    une  demi-once. 

Sucre  fm  une  livre  : 

Mêlez  le  tout  bien  pulvérisé  avec  le  mucilage 
de  gomme  adragant,  et  faites-en  des  trochisques. 

Caractères.  De  couleur  un  peu  sombre  j  de  saveur 
douce  ,  agréable^  cette  substance  s'attache  aux  dents. 

Usage.  Dans  la  toux ,  contre  le  chatouillement  qui 
la  provoque. 

Observations.  Dans  l'ancienne  Pharmacopée 
d'Edimbourg,  entr'autres,  on  ajoute  aux  trochisques 
d'amidon  l'acide  benzoïque ,  l'eau  de  rose  ou  de 
jfleurs  de  cédrat.  Les  eaux  odoriférantes  sont  parti- 


(i)  L'extrait  de  réglisse  doit  être  desséché  à  l'éluve  ou  divisé  avec  ^e 
jnucilage.  (P.) 


TRO  i83 

culièrement  propres  à  rendre  ces  trocliisqucs  agréa- 
bles :  ces  additions  pourront  être  faites  au  gré  du 
médecin. 

TROCHISQUES  D'AMIDON  ET  DE  GOMME. 
Trochisci  amyli  cum  guinmi.  Lat. 
Trocisci  di  amido-gommosi.  JtaL 
Starch  troches  with  gum.  ^ngl. 


^  De  chaque  deux  onc. 


Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Amidon.    .    .  . 
Gomme  arabique. 

Sucre  fin   .    une  livre. 

Formez  du  tout  pulvérisé  une  masse  homogène 
avec  l'eau  de  rose  et  de  fleurs  d'orange,  puis  des 
trochisques. 

Caractères.  Blancs  ,  odorans  ,  doux ,  agréables 
au  goût. 

Usage.  Contre  toute  irritation  de  la  gorge 3  dans 
la  suffocation ,  la  toux. 

TROCHISQUES  DE  GUIMAUVE  ET  DE  GOMME 
ARABIQUE. 
Tmchici  althœœ  et  gummi  arabici.  Lat. 
Trocisci  d'altea  e  di  gomma  arabica.  Itak 
Mars-mallow  troches  with  gum.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Faites  infuser  quatre  onces 
de  racine  de  guimauve  dans  huit  livres  d'eau  bouil- 
lante ,  que  vous  garderez  pendant  douze  heures  ; 
passez  et  ajoutez  à  la  colature  bouillante  : 

Gomme  arabique   .     .     .  ,  , 

^  ^  >  De  chaque  deux  hvr. 

Sucre  blanc  j  ^ 

Passez  ensuite  à  une  légère  chaleur  en  remuant 


i84  TRO 

avec  une  spatule  d'argent  jusqu'à  ce  que  la  masse 
soit  amenée  à  la  consistance  de  miel.  Retirez -la 
du  feu  et  agitcz-la  vitement  afin  qu'elle  prenne  de  la 
consistance  et  blanchisse  j  ajoutez  douze  blancs  d'œuf 
battus  et  en  écume  avec  deux  onces  d'eau  de  fleurs 
d'orange  j  mêlez  la  masse  en  l'exposant  quelque  tems 
à  un  feu  doux^  versez-la  dans  des  capsules  de  papier, 
et  faites-la  sécher  dans  un  lieu  chaud  ,  puis  coupez- 
la  en  tablettes  rondes  ou  carrées,  comme  vous  vou- 
drez . 

Caractères.  Pastilles  blanches  j  d'odeur  agréable, 
de  saveur  douce,  gommeuse. 

Usages.  Dans  l'enrouement;  contre  la  toux  sèche; 
dans  le  catarrhe. 

TROCHISQUES  D'IPÉCACUANHA. 
Trochisci  ipecacuanha. 
Trocisci  d'ipecacuanha.  Ital. 
Troches  of  ipecacuan.  Angh 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Racines  d'ipecacuanha.  .    une  drachme. 

Sucre  blanc  une  once  et  demie. 

Réduisez  en  poudre  fine  dans  un  mortier  de  verre, 
ajoutez-y  : 

Mucilage  de  gomme  arabique  (ouadragant),  quan- 
tité suffisante  pour  faire  une  pâte  ,  que  vous  divi- 
serez eu  94  trochisques. 

Caractères.  Rlanchâtres  ,  douceâtres  ,  puis  un 
peu  amers, 

Usage.  Contre  la  toux  sthénique  ,  l'irritation  gut- 
turale, le  vomissement  convulsif  qui  accompagne  la 
toux  ;  contre  quelques  hémorrhagies. 


TRO  i85 

Dose.  De  deux  à  six  ,  pkisieiirs  fois  par  jour  : 
cette  dose  peut  être  augmentée^  dans  certaines  cir- 
constances. 

TROCHISQUES  DE  MAGNÉSIE. 
Trochîsci  magnesiœ.  Lat. 
Trocisci  di  magnesia.  Itaî. 
Troches  of  magnesia.  Angî, 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Magnésie  calcinée.    .    trois  onces. 
Sucre  blanc.    .    .    .    une  once  et  demie. 

Gingembre  un  scrupule. 

Pulvérisez  ensemble  et  mêlez  avec  un  mucilage  de 
gomme  arabique  en  suffisante  quantité  pour  faire  des 
trochisques. 

Caractères.  Blancs ,  d'odeur  aromatique  ,  de  sa- 
veur douce  aromatique. 

Usage.  Contre  les  acides  de  l'estomac  et  dans 
les  maladies  qui  en  proviennent. 

Observations.  Cette  espèce  de  trochisque ,  con- 
servé dans  diverses  Pharmacopées  accréditées  ,  telles 
que  celles  d'Edimbourg ^  de  Londres,  etc.  ne  me 
paraît  pas  recommandable  ,  parce  que  dans  les  cas 
de  dyspepsie  ou  d'acidité  de  l'estomac ,  la  magné- 
sie doit  être  présentée  à  cet  organe  dans  son  état 
de  simplicité ,  afin  qu'elle  absorbe  promptement 
l'acide  libre.  Au  surplus ,  je  ne  puis  approuver 
l'usage  de  quelques  Pharmacopées  qui  prescrivent  des 
trochisques  de  sels  alcalins  ou  terreux j  j'approuve 
encore  moins  les  trochisques  de  sels  métalliques , 
d'antimoine,  de  mercure,  etc.  parce  que  ces  subs- 


i86  T  R  O 

tances  exigent  un  véhicule  pour  être  administrées 
sous  la  forme  la  plus  avantageuse. 

TROCHISQUES  DE  RÉGLISSE  ET  DE  GOMME. 
Trochisci  glycyrrhizœ  cum  gummi.  Lat. 
Trocisci  di  ligorizia  e  gomma.  liai. 
Troches  of  liquorice  with  gum.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  :  ^ 
Extrait  de  réglisse  pur.     .     .    huit  onces. 

Sucre  fm   .    une  livre. 

Poudre  de  gomme  arabique  ou 

adragant  trois  onces. 

Mettez  le  tout  pulvérisé  dans  l'eau  de  fleurs  d'o- 
range, chaude  ,  pour  pn  faire  une  pâte  et  la  réduire 
en  trochisques. 

Caractères.  Quelque  peu  colorés  ;  d'une  odeur' 
agréable  j  de  saveur  douce  ,  gommeuse. 

Usage.  Dans  les  irritations  de  la  gorge  ,  dans  la 
toux  ,  l'enrouement. 

TROCHISQUES  DE  RÉGLISSE   ET  D'OPIUM 
COMPOSÉ. 

Trochisci  glycyrrhizœ  cum  opîo  compositi,  Lat. 
Trocisci  di  ligorizia  ed  opio  compositi.  liai. 
Compound  liquoric  troches  with  opium.  Angl. 

-  Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Opium  pur  une  drachme. 

Alcohol  avec  le  baume  du  Pérou,    deux  drachm. 

Sirop  commun  quatre  onces. 

Extra it  de  réglisse  ramol- 
li dans  l'eau  chaude.  . ,^  ,       ,  ,  . 

\De  chaque  deux  onces  et  demie. 

Gomme    arabique  en 
poudre  


TUR  — VER  jSj 

Triturez  bien  l'opium  avec  l'alcoliol ,  puis  ajoutez 
par  degrés  le  sirop  et  l'extrait  j  saupoudrez  ensuite 
le  mélange  de  poudre  de  gomme  arabique  •  faites 
enfin  doucement  sécher  la  masse  pour  la  réduire  en 
trocliisques  de  dix  grains  chacun  :  sept  trochisques 
et  demi  contiennent  environ  un  grain  d'opium  (i). 

Caractères.  De  couleur  sombre  ;  quelque  peu 
odorans  ;  de  saveur  douceâtre  ,  un  peu  amêre. 

Usages.  Dans  la  toux  convulsive  ;  dans  l'irritation 
de  l'arrière-bouche  et  du  gosier  ,  occasionnée  par  des 
vapeurs  ou  par  des  humeurs  irritantes. 

Dose.  De  six  à  douze  par  jour.  Cette  dose  sera 
augmentée  suivant  les  circonstances. 

TURBITH  MINÉRAL. 

Voye2  Sulfate  acide  de  mercure. 


V. 

VAPORISATION. 

Voyez  tome  F*",  page  55. 

VERRE  D'ANTIMOINE. 
T^itrum  antimonii. 
Vetro  d' antimonio.  Jtal. 
Glas  of  antimony.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  autant  qu'il  vou3 
plaira  d'oxide  gris  d'antimoine  j  remplissez-en  jus- 


(i)  Ces  trochisques  devront  être  conservés  dans  u»  lieu  sec,  attendu 
«ju'ils  attirent  facilement  l'iiumidité  de  l'air.  (P.  ) 


i88  VIN 

qu'aux  deux  tiers  un  creuset  que  vous  couvrirez  et 
que  vous  ferez  chauffer  sur  les  charbons  jusqu'à  ce 
que  l'oxide  soit  fondu.  Vous  reconnaîtrez  que  la  fu- 
sion est  complète  et  que  la  matière  est  propre  à  être 
vitrifiée  en  en  prenant  un  peu  avec  une  baguette  de 
verre  et  en  le  laissant  refroidir.  Versez  alors  le  tout 
sur  une  plaque  de  cuivre  bien  polie  et  bien  chaude. 

Caractères.  De  couleur  rouge,  tirant  sur  celle 
de  l'hyacinthe;  verre  transparent,  fragile,  brillant 
à  sa  surface  et  dans  sa  cassure  \  soluble  dans  l'acide 
muriatique  concentré,  avec  lequel  il  dégage  du  gaz 
hydrogène  sulfuré. 

Usage,  Ce  verre  sert  à  faire  le  muriate  d'antimoine. 


VINS  MÉDICINAUX. 
Vina  medicata.  Lat. 
Vini  medicati.  Ital. 
Medicated  wines.  Angl^ 


Mode  de  préparât.  Pour  obtenir  les  vins  médici- 
naux ,  on  prescrivait  de  mettre  dans  le  vin  rouge 
ou  blanc  des  végétaux  d'une  vertu  médicinale  connue , 
afin  de  la  communiquer  au  liquide.  Cette  opération 
se  faisait  dans  le  tems  de  la  fermentation  du  vin  ,  ou 
par  le  moyen  de  la  macération  ou  de  la  digestion. 
En  suivant  ce  procédé  ,  les  vins  éprouvent  des  chan- 
gemens  inévitables  ,  par  les  décompositions  récipro- 
ques et  les  combinaisons  nouvelles  qui  résultent  d'une 
chaleur  long-tems  continuée.  D'après  cela  M.  Par- 
mentier  voudrait  qu'on  fît  les  vins  médicinaux  en 
ajoutant  à  de  bon  vin  une  quantité  déterminée  des 
préparations  alcoholiques  jadis  connues  sous  le  nom 


de  teintures ,  et       l'ancienne  méiliode  fût  abolie. 
Ainsi  l'on  ferait  le  vin  de  quinquina  en  ajoutant 
trois  onces  d'alcohol  de  quinquina  à  trois  livres  de 
vin  généreux  blanc  ou  rouge  ;  on  préparerait  le  vin 
de  rhubarbe  en  ajoutant  deux  onces  d'alcohol  de 
rhubarbe  à  une  livre  de  vin.  De  cette  manière  on 
pourrait  faire  extemporanément  beaucoup  de  vins 
médicinaux  d'une  force  constante  et  uniforme.  Il  faut 
observer,  cependant ,  qu'on  n'a  pas  toujours  besoin  ' 
dans  la  pratique  ,  de  vins  aussi  excitans  ,  aussi  dif- 
jLisibles  et  aussi  irriians  que  ceux  qid  résultent  de 
1  addition  de  solutions  alcoholiques  et  de  principes 
en  grande  partie  résineux.  En  conséquence ,  je  trouve 
beaucoup  plus 

avantageux  d'ajouter  au  vin  ,  en  place 
des  teintures  proposées  par  le  chimiste  français  ,  les 
extraits  aqueux  ,  ou  les  sucs  condensés  des^  plantes 
elles-mêmes  dont  on  veut  obtenir  les  vertus.  Il  est 
lacile  de  délayer  et  de  dissoudre  ces  extraits  dans  le 
vin  rouge  ou  blanc  que  l'on  rend  ainsi  médicamen- 
teux. Un  peut  aussi  faire  de  cette  manière  des  vins 
médicinaux  avec  des  substances  plus  ou  moins  salu- 
bles  dans  ce  liquide ,  telles  que  l'aloës  ,  le  camphre , 
1  opium  ,  etc.  On  peut  ainsi  obtenir  extemporané- 
ment   et  au  gré  des  praticiens  ,  des  vins  médicinaux 
dune  force  constante  et  uniforme,  sans  les  rendre 
trop  excitans  ,  et  sans  qu'ils  soient  non  plus  altérés 
par  la  chaleur  d'une  digestion  ou  d'une  macération 
plus  ou  moins  longue. 

Les  vi^ns  médicinaux  étaient  autrefois  décorés  des 
titres  spécieux  de  cordial,  de  stomachigue  ,  ^anti- 
scorhutique  de  stimulant,  fébrifuge ,  etc.  Mais 
les  vertus  des  médicamens  étant  vaziables  selon  leur 


190  VIN 

dose  ;  selon  la  constitution  du  sujet ,  la  nature  de  sa 
maladie,  la  diathèse  morbifique  ,  etc.  ces  dénomi- 
nations passent  aujourd'hui  pour  superflues,  d'autant 
plus  que  le  vin  pur  est  par  lui-même  cordial  ,  stoma- 
chique ,  anti-scorbutique  ,  qu'il  mérite  le  titre  d'exci- 
tant, et  convient  dans  les  maladies  asthéniques. 

Il  ne  faut  pourtant  pas  abolir  entièrement  certains 
vins  médicinaux  préparés  par  l'ancienne  méthode  , 
dont  une  longue  et  sure  expérience  a  confirmé  l'effi- 
cacité. Nous  rappellerons  ici  le  mode  de  préparation 
de  quelques  vins  des  plus  accrédités  et  des  plus  avan- 
tageux. 

VIN  D'ABSINTHE. 

Vinum  ahsiiitliii  vulgaris.  Lat. 

Vino  assenzato.  Ital. 

Wine  of  conimon  wroi'mwood.  Angl. 

Mode  de  préparât:  Prenez  : 

Extrait  d'absinthe.  .    .    deux  gros. 
Délajez-le  dans  deux  livres  de  vin  blanc  généreux. 

Mode  de  prescript.  Il  se  prescrit  à  la  dose  d'une 
once  à  trois  ,  une  ou  deux  fois  par  jour. 

*  On  obtient  yn  vin  d'absiiithe  très- chargé  du  principe 
amer  et  aromatique  par  le  procédé  suivant ,  que  je  dois  à 
M.  Boudet  mon  confrère. 

Sommités  d'absinthe  sèches  et  contuses.  ^  ij. 

Vin  blanc  de  Chabhs,  première  quahté.  ib  ij. 
Triturez  à  froid  l'absinthe  avec  le  vin  dans  un  mortier 
de  marbre  pendant  l'espace  de  huit  à  dix  minutes,  et  filtrez. 
Ce  procédé  n'est  pas  plus  long  que  le  précédent,  et  fournit 
un  médicament  susceptible  d'une  phis  longue  conser- 
vation. (P.) 


V I N  191 

VIN  D'ALOES. 

Vinuin  alocs.  Lat. 
Vino  aloelico.  Ital. 
Win  of  aloes.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Aloës  succotrin..     .    .    huit  onces. 

Cannelle  deux  onces. 

Vin  blanc  d'Espagne.  .    huit  livres. 
Alcohol  deux  livres  et  demie. 

Pulvérisez  séparément  l'aloës  et  la  cannelle  ,  puis 
mêlez-les  ,  et  ajoutez  le  vin  et  l'alcohol.  Faites  di- 
gérer pendant  quarante  jours,  en  agitant  de  tems  en 
tems  ;  ensuite  fdtrez  et  gardez  pour  l'usage. 

Dose.  D'une  once  à  deux. 

VIN  ANTIMONIÉ. 

Voyez  Vin  de  tartrïte  d'antimoine  et  de  potasse. 

VIN  AROMO-ALOÉTIQUE. 

TiNCTURA  SACRA,  Edilllb.  Iiafi  fi.r 

Vinum  aromo-aloeticum.  Lat. 
Vino  aromo-aloetico.  liai. 
Aroni-aloetic  wine.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  :  i38<.o 
Aloës  succotrin.   .     .     .    une  once. 
Semence  de  cardamome  1 

mineur  /De  chaque  une  drachm. 

Gingembre  ) 

Vin  blanc  d'Espagne. .     .     deux  livres. 
Faites  digérer  pendant  sept  jours  ,  en  agitant  de 
tems  en  tems  ,  et  ensuite  filtrez. 

L'un  ou  l'autre  de  ces  vins  aloétiques  convient 


19^  ^VÎN 

dans  les  cas  de  maladies  astliéiiiqités  où  il  est  besoin 
de  purger.  Le  vin  et  les  sid^stances  aromatiques  dont 
se  compose  cette  préparation  ,  ne  la  rendent  pas  seu- 
lement moins  désagréable  au  goût  ;  ils  préviennent 
le  trop  grand  affaiblissement  que  l'aloës  administré 
sans  eux ,  occasionnerait. 

Dose.  D'une  once  à  deux,  pour  purger. 

VIN  AROMO-FERRÉ. 
Vin  martial  ou  criAiysÉ. 
T^ihum  aromo-f erratum.  Lat. 
Vino  aromo-ferrato.  Ital. 
Aroni-iranated  wine.  Angî. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Limaille  de  fer  pure  et  ré- 
cente quatre  onces. 

Cannelle  concassée.    .     .   une  once. 
Vin  blanc  généreux.   .     .    quatre  livres. 
Faites  digérer  le  mélange  pendant  quatre  jours  dans 
tin  matras  de  verre  clos  ,  en  agitant  de  tems  en  tems. 
Laissez-le  clarifier  ;  décantez  ensuite  le  vin  et  gar- 
dez-le. 

Caractères.  Odeur  de  vin  aromatique  ;  couleur 
obscure  ,*  saveur  styptique  ,  métallique  ,  aromatique. 

Mode  de  prescript.  Seul ,  ou  combiné  avec  d'au- 
tres préparations  excitantes  ,  sur-tout  avec  la  décoc- 
tion de  quinquina. 

Vertus.  Excitant  permanent  ,  particulier. 

Usages.  Asthénie  f  pâleur  asthéniquej  chlorose 
asthénique. 

Dose.  Depuis  une  cuillerée  jusqu'à  deux ,  deux  ou 
trois  fois  par  jour. 


VIN  193 

Observations.  Le  collège  des  médecins  de  Lon- 
dres prescrit  quatre  onces  de  limaille  de  fer  ,  sur 
quatre  pintes  anglaises  de  vin  d'Espagne  ,  et  veut  cj ue 
le  mélange  soit  digéré  pendant  un  mois.  Les  méde- 
cins de  Dublin  recommandent  le  vin  du  Rhin,  Une 
aussi  longue  digestion  que  celle-là  ,  donne  lieu 
à  une  altération  considérable  du  vin.  Cette  diversité 
tde  vins  occasionne  une  difîerence  dans  la  dissolution 
métallique  ,  moindre  dans  le  vin  d'Espagne  que  dans 
le  vin  du  Rhin.  Mais  une  proportion  donnée  de  tar- 
trite  de  fer  et  de  potasse  (nommé  improprement  fer 
tartarisé  ,  ou  teinture  de  mars)  ,  ajoutée  au  vin  sim- 
ple ,  comme  le  suggère  Duncan,  ou  bien  au  vin 
de  gentiane  composé  ,  suivant  Marabelli  ^  fournit 
un  médicament  d'une  force  constante  et  qui  peut 
«être  préparé  extemporanément. 

VIN  AROMO-OPIATÉ. 
Teinture  thébaïque.  v.  s. 
J^inum  opii  aromaticum.  Lat. 
Vino  aromo-oppiato.  Itaî. 
Aromatic  wine  of  opium.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Sur  un  gros  de  girofle  ,  autant 
■de  cannelle  pulvérisés ,  et  deux  onces  d'opium ,  versez 
une  livre  du  meilleur  vin  blanc.  Faites  macérer  à  froid 
ces  substances  pendant  deux  jours.  Passez  et  filtrez 
le  liquide  à  travers  le  papier  ,  gardez-le  dans  un  vase 
de  verre. 

Autre  procédé.  Prenez  : 

Extrait  d'opium  en  poudre.     deux  onces. 
Eau  de  cannelle.    ...     dix  onces. 

Alcohol  deux  onces, 

Vinblancpremière  qualité.     quatre  onces, 
n  i3 


194  V  I  N 

Tenez  le  mélange  en  digestion  pendant  six  jours , 
en  agitant  de  tems  en  tems  ;  ensuite  passez. 

N.  B.  Un  gros  de  ce  vin  contient  environ  huit 
grains  d'opium. 

Caractères.  Odeur  forte  ,  aromatique  ;  saveur 
chaude  aromatique  ;  liquide  transparent. 

Mode  de  prescript.  On  l'unit  aux  émulsions  ,  aux 
eaux  aromatiques  ,  aux  alcohols  éthérés  ,  à  l'ammo- 
niaque. 

Vertus  et  usage.  Ceux  de  l'opium. 

Dose.  De  demi-scrupule  à  un  scrupule  ,  chez  les 
adultes.  De  deux  gouttes  à  quatre  ,  chez  les  enfans. 

VIN  CHALYBÉ. 

Voyez  Vin  aromo-ferré. 

VIN  ÉMÉTIQUE. 

Voyez  Vin  de  tartrite  d'antimoine  et  de  potasse. 

VIN  DE  GENTIANE  COMPOSÉ. 
Vin  amer.  v.  s. 

Vinum  gentianœ  compositum .  Lat. 
Vino  di  genziana  composto.  Ital. 
Compound  wine  of  gentian.  Angl. 


Mode  de  préparât.  Prenez 
Racine  de  gentiane. 


Ecorcedc  quinquina. 
Ecorce  d'orange  sèche. 
Cannelle. 
Alcohol  étendu. 
Vin  blanc  d'Espagne  (  ou 

vin  généreux  du  pays  ) . .     deux  liv.  et  demie. 


demi-once, 
une  once, 
deux  gros, 
un  gros, 
quatre  onces. 


V I N  ,95 

Versez  d'abord  l'alcohol  su;r  la  racine  et  sur  les  écor- 
ces  pulvérisées.  Au  bout  de  vingt^quatre  heures  ajou- 
tez le  vin  j  laissez  macérer  pendant  sept  jours  ,  et 
ensuite  filtrez. 

Mode  de  prescript.  Ce  vin  se  prescrit  de  demi- 
once  à  trois. 

u4utre  procédé.  Prenez  : 

Racine  de  eentiane.  .     -  1  ^  , 

^  ,  >  De  chaque  une  once: 

xLcorce  d orange  récente.,  j 

Roseau  aromatique.    .     .     deux  gros. 
Concassez  et  faites  macérer  le  tout  à  froid  dans  deux 
livres  de  vin  généreux  ,  ensuite  passez  et  filtrez, 
(  Marabei.t.t  ). 

Mode  de  prescript.  On  prescrit  ce  vin  d'une  once 
à  quatre. 

yiN  DIPÉCACUANHA. 
y^inum  ipecacuanhœ.  Lat. 
Vino  con  ipecacuanha.  Ital. 
Wine  of  ipecacuanha.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Ipécacuanha  en  poudre.  .     une  once.' 

Vin  blanc  généreux.  .    .     deux  liv.  et  démîe. 

Faites  digérer  pendant  dix  jours  et  ensuite  filtrez. 

Caractères.  Ce  vin  possède  toutes  les  vertus  de 
l'ipécacuanba.  Il  est  très-utile  dans  les  diarrhées  opi- 
'  niâtres  et  dans  les  dyssenteries donhé  avec  l'ipéca- 
■cuanha  en  substance. 

Mode  de  prescript.  On  le  prescrit  de  demi-once  à 
^une  once  ,  selon  la  diathcse  morbifique. 
II. 


igS  VIN  ' 

VIN  DE  QUINQUINA. 
p^inum  cinchonœ.  Lat. 
Vino  chinato.  Itaî. 
Wine  of  cinchona.  Angh 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Quinquina  choisi,  pilé  gros- 
sièrement deux  onces. 

Vin  rouge  de  Bourgogne  , 
(  ou  du  meilleur  de  nos 
vins  de  collines  ).    .    .   deux  livres. 
Mettez  le  mélange  dans  un  vase  ;  tenez-le  dans  l'eau 
tiède  .pendant  vingt-quatre  heures.  Filtrez  ensuite  en 
exprimant  le  résidu ,  et  gardez  pour  l'usage. 

iV.  B.  Au  lieu  de  quinquina  en  poudre  ,  on  peut 
employer  l'extrait  de  quinquina ,  de  demi-gros  à  un 
gros  par  livre  de  vin  ,  selon  l'exigence  des  cas.  En 
suivant  ce  dernier  procédé  ,  il  ne  faut  pas  cliaulFer 
le  vin  ,  et  la  préparation  se  fait  extemporanément  (i). 

Caractères.  Ce  vin  possède  les  vertus  du  quin- 
quina ,  et  se  prescrit  d'une  once  à  dix. 

yiN  DE  TARTRITE.d'ANTIMOINE  et  de  POTASSE. 

■|VlN  ÉMÉTIQUE  ,  ■  VIN.  ANTIM^NIÉ.  V.  S. 

\J^iniim  eum  tartrité  aiitimonii  et  potassœ.  Lat. 
Vino  çon  ossitartrato  d'antiraonio  e  di  potassa.  Ital. 
iWine  witli  tarlrite  of  antimony  and  potashes.  Angl. 

IS'lode  de  préparât.  Prenez  deux  scrupules  de  tar- 


'  (i)  On  peut  faire  d'excellent  vin  de  quinquina ,  sans  avoir  recours 
à  la  chaleur.  Il  sufEt  de  laisser  inacérer  cette  substance  pendant 
quarante-huit  heures ,  à  une  température  atmosphérique  de  lo  à  ra 
iegrés.  (P.) 


VIT  ,97 

trite  d'antimoine  et  de  potasse  ;  faites-les  dissoudre 
dans  trois  onces  d'eatî  distillée  bouillante.  Ajoutez 
neuf  onces  de  vin  muscat ,  ou  de  vin  blanc  généreux 
du  pays.  Agitez  et  fdtrez  avec  le  papier. 

Chaque  once  de  vin  contient  quatre  grains  de  tar- 
trite  d'antimoine  et  de  potasse,  (tartre  émét.  v.  st.). 

Caractères.  Ce  vin  ne  diffère  pas  physiquement 
du  vin  pur. 

Mode  de  prescript.  Seul  ou  combiné  avec  d'au- 
tres mixtures  aqueuses. 

Vertus.  Nauséeux  ,  débilitant  ,  émétique  \  spé- 
cifique. 

Usage.  Maladies  astbéniques  ,  sur-tout  rhumatis- 
males ;  maladies  de  la  peau  ,  etc. 

Dose.  De  six  gouttes  à  un  scrupule  chez  les  en- 
fans  ;  d'un  gros  à  demi-once  chez  les  adultes. 

VITRIOL  BLEU. 

Voyez  Sulfate  de  cuivre. 

VITRIOL  DE  FER. 

Voyez  Sulfate  de  fer. 

VITRIOL  DE  MERCURE. 

Voyez  Sulfate  de  mercure. 

VITRIOL  DE  ZINC. 

Voyez  Sulfate  de  zinc. 


ARTICLES  OMIS 


DANS  LA  TRADUCTION, 

Qu'il faut  reporter  à  la  place  qui  leur  appartient 
suivant  l'ordre  alphabétique. 


ALCOHOL  AVEC  COLOQUINTE. 
Alcohol  cum  colocynthide.  Lat. 
Alcoole  con  colocintide.  Ital. 
Alcohol  with  bitter  apple.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Coloquinte   demi-once. 

Alcoliol  anisé  six  onces. 

Laissez  infuser  vingt-quatre  heures  ,  puis  filtrez. 

Caractères.  Limpide,  odeur  aromatique;  saveur 
âcre ,  piquante ,  amère. 

Mode  de  prescript.  Etendu  d'eau  ou  associé  aux 
potions. 

Vertu.  Excitant. 

Usage.  Les  afî'ections  asthéniques  ,  la  paraplégie  j 
l'hypocondrie.  (Odier.  ) 

Dose.  De  demi-scrupule  à  deux  scrupules  deux 
fois  le  jour. 


ARTICLES  OMIS. 


199 


ALCOHOL  AVEC  ELLÉBORE  NOIR. 
Alcohol  cum  heïlehoro  nigro.  Lat. 
Alcoole  elleborato.  Ital.  ^ 
Alcohol  witli  black  hellébore.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Racine  d'ellébore  noir.    .    .    deux  onces. 

Cochenille  un  scrupule.' 

Alcohol.  douze  onces. 

Faites  macérer  pendant  six  jours ,  et  filtrez. 

Caractères.  Couleur  rouge ,  odeur  principale^ 
ment  d'alcoliol^  saveur  amère. 

Mode  de  prescript.  Avec  l'eau  chaude  ou  avec 
d'autres  véhicules  convenables. 
T^ertu.  Excitant,  rVervin. 
Usages.  Obstructions  utérines  ,  chlorose. 

Dose.  Depuis  demi-drachme  jusqu'à  deux ,  deux 
fois  le  jour. 

ALCOHOL  AVEC  MELISSE  COMPOSÉ. 
Alcohol  CU771  melissa  compositum.  Lat. 
Alcoole  con  melissa  compositum.  Ital. 
Alcohol  with  balm  compound.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Sommités  récentes  de  mélisse,    deux  livres. 

Ecorces  fraîches  de  citron.    .    quatre  onces. 

Noix  muscade  deux  onces. 

Coriandre  huit  onces. 

Cannelle  et  girofle,  de  chaque,  demi-once. 
Mêlez  et  mettez  en  digestion  pendant  trois  jours 

avec  alcohol  cent  vingt  onces. 


20Ô  ARTICLES  OMIS. 

Distillez  ensuite  au  bain-marie  y  vous  obtiendrez 
une  quantité  de  liquide  égale  en  poids  à  celui  de 
l'alcoliol  employé  ;  vous  soumettrez  ce  produit  à  une 
nouvelle  distillation  pour  le  rectifier. 

Caractères.  Limpide j  odeur  agréable,  aromati- 
que j  saveur  piquante  ,  cliaude  ,  aromatique. 

Mode  dadminist.  Avec  le  sucre  ou  avec  les  mix- 
tures excitantes. 

Vertus,  Excitant,  diffusible. 

Usage.  Dans  les  maladies  astliéniques,  dans  l'abat- 
tement résultant  d'une  affection  morale. 

Dose.  Depuis  six  gouttes  jusqu'à  une  drachme. 

ALCOHOL  AVEC  LE  QUINQUINA. 
uilcohol  cum  cinchona.  Lat. 
Alcoole  chinato.  liai. 
Alcoliol  witli  peruvian  bark.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Ecorce  dequinquinapulvérisée.    trois  onces, 

Alcobol  étendu   douze  onces. 

Exposez  le  mélange  pendant  six  jours  au  soleil , 
ou  à  une  douce  chaleur,  puis  décantez  la  liqueur  et 
filtrez. 

A  la  dose  de  quinquina  indiquée ,  on  peut  ajouter 
même  avantageusement  trois  drachmes  d'écorce  d'o- 
ranges sèches  ,  comme  beaucoup  de  praticiens  le 
conseillent  depuis  long-tems. 

Caractères .  Couleur  jaune  foncée  tirant  au  rouge  j 
saveur  alcoholique  amère  ,  de  quinquina. 

Blode  de  prescript.  Seul  ou  mêlé  à  l'alcohol  de 
gentiane  ,  ou  à  des  mixtures  aqueuses  et  excitantes. 


AÎITICLES  OMIS.  201 

Vertus.  Principalement  celle  du  quinquina  ,  c'est- 
à-dire  ,  excitant. 

Usages.  Dans  les  fièvres  intermittentes ,  nerveuses 
et  les  maladies  de  faiblesse. 

Dose.  Depuis  un  demi-scrupule  jusqu'à  deux 
drachmes. 

MOXA. 
Moxa.  Lat. 
Moxa.  ItaL 
Moxa.  Angl. 

On  nomme  ainsi  mie  matière  combustible  qu'on 
applique  au  lieu  du  fer  rouge  et  qu'on  brûle  sur  quel- 
que partie  du  corps  pour  y  déterminer  une  escarrbe. 
A  cet  effet  on  prend  du  coton,  on  le  plonge  dans 
une  solution  saturée  de  nitrate  de  potasse;  on  le 
laisse  sécher  à  l'air ,  et  on  en  fait  des  cylindres  d'un 
pouce  de  diamètre  et  de  quatre  pouces  de  longueur. 
Pour  en  faire  usage,  on  les  enferme  dans  des  tubes 
de  papier  fort ,  on  les  allume  et  on  les  applique  sur 
la  partie  qu'on  veut  brûler.  Ils  sont  tenus  et  dirigés 
par  les  doigts  (i).  La  cautérisation  étant  opérée,  on 
oint  la  plaie  avec  quelqu'onguent. 

Quelques  chirurgiens  trempent  ces  cylindres  de 
coton  ou  d'étoupe  dans  l'alcohol ,  au  lieu  de  la  solu- 
tion de  nitre;  mais  la  combustion  se  propage  alors 
rapidement  par  tout  le  cylindre.  Il  faut,  en  pareil 
cas ,  se  servir  de  pinces  pour  le  diriger. 


(i)  Le  procédé  n'est  pas  le  même  en  France  ,  le  coton  est  ordinaire- 
ment enfermé  dans  de  la  toile.  On  fixe  le  cylindre  sur  la  partie  et  on  l'y 
laisse  brûler  en  entier.  (P.) 


202 


ARTICLES  OMIS. 


MUCILAGE. 

Mucilogo.  Lat.  1 
Idrato  gommoso  ovvero  idrogommoso.  Ital. 
Mucilage.  AngL  . 

Les  chimistes  ont  jusqu'à  présent  nommé  mucilage 
le  produit  de  la  combinaison  de  l'eau  avec  les  gommes, 
combinaison  qui  donne  à  celles-ci  la  densité  et  les 
apparences  du  mucus  animal.  La  dénomination  de 
mucilage  dérive  du  latin  mucilago  ^  synonyme  de 
muccigo  et  de  mucus  :  elle  n'exprime  donc  qu'un 
caractère  physique ,  d'une  humeur  qui  peut  se  rap- 
porter à  des  substances  de  diverse  nature,^  même 
animales.  En  effet,  on  dit  souvent  mucus  nasalj,  in- 
testinal y  humeur  muqueuse  ^  quoique  ces  liquides 
ne  contiennent  cependant  pas  un  atome  de  gomme. 
Pour  mieux  préciser  la  nature  du  mucilage  ^végétal 
et  le  présenter  à  l'esprit  sous  une  dénomination  con- 
venable, j'ai  cru  devoir  l'appeler  hydrate  gommeux. 
L'hydrate  gommeux  sera  donc  la  gomme  combinée 
avec  l'eau ,  de  manière  à  prendre  une  consistance 
muqueuse ,  visqueuse ,  peu  coulante ,  collante ,  demi- 
opaque,  inodore,  insipide,  etc.  Lorsque  la  quantité 
d'eau  sera  suffisante  pour  faire  perdre  à  l'hydrate  gom- 
meux ces  caractères  ,  on  l'appellera  solution  de 
gomme. 

*  On  ne  peut  disconvenir  que  les  motifs  allégués  par 
l'auteur,  pour  justifier  l'emploi  du  mot  hydrate,  ne  soient 
très-ingénieux.  Cependant  nous  avons  cru  devoir  conser- 
ver la  dénomination  ancienne  de  mucilage ,  parce  que 
d'abord  elle  est  très-usitée,  même  parmi  les  modernes, 
ensuite  parce  qu'elle  rend  peut-être  aussi  exactement  que 


ARTICLES   OMIS.  2o3 

la  dénomination  nouvelle ,  le  composé  qu'elle  désigne.  Le 
mot  hydrate  a  été  employé  pour  la  première  fois  par 
M.  Proust  ,  pour  exprimer  une  combinaison  d'oxide  de 
cuivi'e  et  d'une  quantité  fixe  d'eau  concrète ,  à  laquelle  ce 
chimiste  attribue  la  couleur  du  composé  qu'il  nomme 
hydrate  de  cuivre.  On  voit  que  la  même  application  ne  peut 
être  rigoureusement  admise  pour  le  mucilage,  dans  lequel 
Feau  n'est  certainement  ni  à  l'état  concret,  ni  la  cause 
principale  de  la  coloration,  puisqu'ilen  est  d'incolores, 
ou  bien  il  faudrait  appliquer  la  dénomination  d'hydrate  à 
toutes  les  substances  végétales  susceptibles  d'acquérir  la 
consistance  de  mucilage  par  l'addition  d'une  certaine  quan- 
tité d'eau  chaude  ,  quoique  ces  substances  ne  contiej.inent 
pas  de  gomme.  Ainsi  il  faudrait  dire  hydrate  amylacé  pour 
désigner  l'espèce  de  gelée  qui  résulte  d'une  solution  dans 
Feau  bouillante  très-rapprochée  d'amidon,  de  fécule  d<3 
pom"me-de-terre ,  de  jalap,  etc.  (P.) 

MUCILAGE  DE  GOMME  ADRAGANT. 
Miicilago  gummi  iragacanthœ .  Lat. 
Idrato  di  gomma  adragante.  Ital. 
Mucilage  of  gum-dragant.  ^ngl. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Gomme  adragant  en  poudre .    deux  drachmes . 
Eau  bouillante.     .     .     .     .    quantité  suffis. 

Versez  l'eau  peu  à  peu  pour  que  le  mucilage  (hy- 
drate) puisse  d'abord  se  ramollir  en  se  pénétrant 
d'eau  successivement. 

Caractères.  Dense,  visqueux,  collant,  difficile- 
ment soluble  dans  l'eau,  inodore,  insipide. 

Mode  de  prescript.  Seul ,  ou  bien  associé  à  des 
poudres  pour  former  des  bols. 

Vertus  et  usages  du  mucilage  de  gomme  ara- 
bique. 


204  ARTICLES  OMIS. 

Observations.  On  procède  à-peu  près  de  la  mêmç 
manière  pour  obtenir  le  mucilage  de  quelques  racines 
et  de  diverses  semences.  Par  exemple ,  pour  se  pro- 
curer le  mucilage  de  guimauve,  on  prend  quatre 
onces  de  la  racine  de  cette  plante  coupée  en  petits 
morceaux  ;  on  fait  bouillir  dans  deux  livres  d'eau 
jusqu'à  réduction  de  huit  onces  ,  et  on  passe. 

Le  mucilage  de  semence  de  coing  s'obtient  en  fai- 
sant évaporer  aux  deux  tiers  et  au  bain-marie  huit 
onces  d'eau  simple  ou  de  rose  ,  dans  laquelle  on  aura 
mis  une  once  de  ces  semences  écrasées.  Le  liquide 
en  refroidissant  présente  le  mucilage. 

MUCILAGE  DE  GOMME  ARABIQUE. 
Mucilago  gummi  arabici.  Lat. 
Idrato  di  gomma  arabica.  ItaL 
Mucilage  of  gum  arabic.  Angl. 

Mode  de  préparai.  Prenez  autant  que  vous  vou- 
drez de  gomme  arabique  ,  versez  dessus  autant  d'eau 
chaude  qall  en  faut  pour  la  convertir  en  mucilage. 

Caractères.  Dense  ,  gluant  ,  insipide  y  demi- 
transparent. 

Mode  de  prescript.  Avec  des  mixtures,  des  sirops^ 

ou  en  solution  dans  l'eau. 

Vertus.  Invisquant,  adoucissant  ,  stupéfiant 
(  Darwin.  ) 

Ûsages.  Dans  les  cas  d'excoriations  ,  de  brûlures  , 
d' exulcération  des  paupières  ou  des  mamélons. 

Préparations.  Emulsion  oleo-gommeuse ,  etc. 


ARTICLES  OMIS.  2o5 

mCILAGE  DE  GOMME  ARABIQUE  MERCURIIX,' 

Mercure  gommeux  de  Plenck.  (v.  s.) 
Mucilago  gummi  arabici  mercurîalis.  Lat.' 
Idrato  di  gomma  arabica  mercuriata.  ItaL.  • 
Mercurial  mucilage  of  gum-arabic.  Angl.  \ 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Mercure  distillé.  .    ,    .    .    une  draclime; 
Gomme  arabique.    .    .    .    deux  drachmes.' 
Ajoutez-y ,  eau  commune.  .    deux  cuillerées. 
Agitez  le  mélange  dans  un  mortier  de  verre  ,  et 
avec  un  pilon  de  verre ,  jusqu'à  ce  que  les  globules 
soient  disparus. 

Caractères.  Couleur  cendrée ,  certaine  consistance 
gluante. 

Mode  de  prescript.  En  boisson,  dissous  dans 
des  eaux  aromatiques  ,  dans  des  décoctions  ,  dans  du 
lait.  En  pilules  y  on  l'administre  combiné  avec  des 
sirops  ,  des  extraits  ,  de  la  mie  de  pain  •  on  l'unit 
aussi  aux  onguens  pour  l'usage  externe  j  ou  bien  enfin 
t)n  le  prescrit  sous  formes  de  gargarisme  ,  de  Uni- 
ment ,  de  fomentation  ,  etc. 

Vertus.  Anti -vénérien  ,  anthelmintliique  ,  débi- 
litant. 

Usage  interne.  Maladie  vénérienne  j  vers  asca- 
rides lombricoïdes  ;  dyssenterie  sthénique  ^  quelques 
affections  inflammatoires. 

Usage  externe.  Ophthalmie  vénérienne  ,  angine 
•Syphilitique,  fistules  vénériennes  et  catarrhe  urétliral. 

Dose.  A  l'intérieur ,  pour  boisson  ,  au  composé 
qui  résulte  du  mode  de  préparation  indiqué  ci-dessus , 
on  ajoute  ,  par  exemple  ,  huit  onces  d'eau  de  fume- 
terre  et  une  demi-once  de  sirop.  On  fuit  prendre  une 


Û06  AU TI CLES  OMI^-. 

à  deux  culllerces  de  cette  boisson  matift  et  soir.  Pour 
administrer  ce  mucilage  en  pilule  ,  on  j  ajoute  ,  par 
exemple  ^  -une  drachme  d'extrait  de  ciguë  et  suffi- 
sante quantité  de  poudre  de  réglisse.  On  fait  avec  le 
mélange  des  pilules  de  deux  grains  ,  et  on  en  fait 
prendre  de  quatre  à  six  matin  .et  soir. 

PHOSPHATE  DE  -SOUDE. 
Fhosphas  sodœ.  Lat.- 
Ossisolfato  di  sod?.  Ital. 
Phosphate  of  soda.  Angl. 

Mode  de  préparât.  Saturez  avec  du  carbonate  de  soude  le 
phosphate  acide  de  chaux  obtenu  de  la  décomposition  des  os 
par  l'acide  sulf'urique.  EiUrez  la  solution  ,  de  laquelle  vous  sé- 
•parerez  le  phosphate  de  chaux  j  faites  évaporer  et  cristalliser. 

Autre  pi'océdé.  M.  Eunke  de  Linz  a  proposé  la  méthode 
suivante,  qu'il  cçoit  économique  et  expéditive.  Elle  consiste  à 
fiatui'er  la  partie  terreuse  en  excès  dans  les  os  calcinés  par 
l'acide  sullurique  affaibli ,  puis  à  dissoudre  dans  l'acide  nitri- 
que le  phosphate  de  chaux  restant.  Il  ajoute  à  cette  solution 
une  égale  quantilé  de  sulfate  de  soude  ,  et  retrouve  l'acide 
nitrique  parla  distillation.  On  sépare  le  phosphate  de  soude 
•du  sulfate, de  chaux  insoluble ,  en  le  faisant  dissoudre  dans 
l'eaù  et  cristalliser. 

Caractères.  D'une  cristallisation  prismatique,  rhomboï- 
âale  ,  variable  j  d'une  saveur  salée  ,  non  désagréable ,  analo- 
gue à  celle  du  muriate  de  soude  j  efïlorescent ,  fusible  et  vitri- 
rfîable  au  feu  )  sôluble  dans  quatre  parties  d'eau  à  lo -j- o  ,  et 
dans  moins  de  deux  parties  d'eau  bouillante. 

Mode  de  prescript.  Dissous  dans  l'eau ,  dans  le  bouillon 
non  salé  ,  ou  dans  le  thé. 

Vertus.  Légèrement  purgatif,  débilitant. 

Xfsage.  Dans  la  constipation,  dans  la  colique      miserere.  ' 

Dose.  Depuis  deux  drachmes  jusqu'à  une  once  et  demie.  î 

Obseri^ations .  Cesel  purgatif  a  été  mis  en  vogue  par  Pearson, 
et  par  d'autres  médecins  anglais,  comme  étant  préférable  aux 
sels  purgatifs  chez  les  personnes  délicates,  qui  répugnent  aux 
autres  sels  dont  la  saveur  est  désagréable. 


APPENDICE. 


ACÉTATE  DE  PLOMB  LIQUIDE. 

Extrait  de  saturne.  (Procédé  perfectionné.) 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Oxide  de  plomb  demi-vitreux 

réduit  en  poudre  fine ^  .    .  deuxlivres. 
Vinaigre  blanc  de  la  meilleure 

qualité.     .     .     .     .     .     .  liuitliv.huitonc. 

Faites  bouillir  le  mélange  dans  une  chaudière  dè 
plomb ,  jusqu'à  ce  qu'il  ait  acquis  la  consistance  de 
miel  "cuit.  Ajoutez  alors, 

Eau  commune.      ....    neuf  livres. 

Agitez  de  nouveau  ,  continuez  l'ébuUition  pendant 
demi-heure ,  filtrez  et  faites  rapprocher  la  liqueur  à 
.27°  de  l'aréomètre  de  Baume  pour  les  sels. 
L  Caractères.  Couleur  vert-olive  j  pesanteur  spéci- 
fique 32  =  45-  Se  trouble  par  l'eau  distillée  et  dépose 
du  tartrate  de  plomb. 

J'ai  indiqué  ,  dans  le  Bulletin  de  Pharmacie  ,  dé,- 
cembre  1810 ,  les  avantages  de  ce  procédé,  lequel  se 
rapproche  pour  la  théorie  de  celui  qu'a  proposé 
M.  MoUier,  pharmacien  à  Fontainebleau. 

Dose  ,  vertus  ,  usage.  Ceux  de  I'Acétate  de  plomb 

LIQUIDE. 

BORATE  DE  MERCURE. 

Mode  de  préparât.  Comme  on  ne  peut  obtenir 
•ce  sel  que  par  une  double  décomposition  ,  on  «fait 


208  APPENDICE. 

d'abord  une  dissolution  de  mercure  dans  l'acide  ni- 
trique d'autre  part  on  fait  fondre  du  borate  de 
soude  dans  de  l'eau  distillée  que  l'on  fait  légèrement 
bouillir.  Lorsque  ces  deux  préparations  sont  faites  , 
on  verse  peu-à-peu  le  soUitum  de  borate  de  soude 
dans  la  liqueur  mercurielle  ,  et  il  se  forme  aussitôt 
un  précipité  que  l'on  recueille  en  passant  la  liqueur 
sur  un  fdtre  ;  on  le  lave  plusieurs  fois  à  l'eau  froide 
pour  enlever  toutes  les  parties  salines, •'et  après  l'ayoir 
desséché  on  le  porpliyrise  et  on  le  conserve  pour 
l'usage  dans  un  flacon  bien  bouché. 

N.  B.  Au  lieu  d'une  dissolution  nitrique  de  mer- 
cure ,  on  peut  également  employer  le  muriate  de 
mercure  suroxidé  j  on  aura  les  mêmes  résultats. 

Caractères.  Ce  sel  ou  oxide  boraté  de  mer- 
cure ,  qui  a  été  préparé  dans  les  laboratoires  de 
l'académie  de  Dijon,  et  employé,  en  1772,  par 
M.  Chaussier  ,  est  d'une  belle  couleur  jaune  qui 
brunit  à  la  longue  sur-tout  par  le  contact  de  la 
lumière  ,  et  il  est  très-peu  soluble  dans  l'eau  même 
bouillante. 

Mode  de  prescript.  On  le  prescrit  à  la  dose  d'un 
ou  deux  grains  pour  faire  des  frictions  dans  l'intérieur 
des  joues  et  sur  les  gencives  ,  suivant  la  méthode  de 
Clare  ;  ou  bien  on  l'incorporera  avec  une  graisse  ou 
une  substance  mucilagineuse  pour  faire  des  frictions 
sur  la  peau  3  enfin  on  en  forme  des  pilules  avec  un  mu-  | 
cilage  j  quelquefois  on  l'associe  à  des  préparations  j 
antimoniales ,  la  résine  de  gayac  et  quelques  extraits  i 
amers.  * 

Vertus.  Ce  sel  a  les  propriétés  des  préparations  ! 


APPENDICE. 

mercurielles  et  convient  ainsi  dans  le  traitement  des 
maladies  vénériennes.  Il  a  été  employé  plusieurs 
fois  avec  succès  par  M.  Chaussier  (  Journal  de  phy- 
sique )  i  soit  à  l'extérieur  en  frictions  ,  soit  intérieu- 
rement sous  forme  de  pilules. 

Dose.  Dans  ce  dernier  cas  la  dose  doit  être  d'un 
ou  deux  grains  au  plus  ,  en  augmentant  progressive* 
ment  suivant  l'effet  et  la  sensibilité  des  malades. 

EAU  ÉTHÉRÉE  CAMPHRÉE. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Camphre  purifié.    .  demi-once. 

Ether  sulfurique  très- 

rectifié.     ...    une  once  et  demie. 

Eau  distillée,  .  .  vingt-huit  onces. 
On  met  dans  un  flacon  de  cristal  le  camphre  et 
l'éther  sulfuricjue ,  on  agite  pour  aider  la  solution  ; 
d'autre  part ,  on  pèse  vingt-huit  onces  d'eau  distillée 
dans  un  bocal  à  goulot  renversé ,  d'une  pinte  de 
capacité,  tubulé  à  sa  base,  et  muni  d'un  robinet  dé 
cristal  (ou,  à  son  défaut,  d'un  tube).  On  y  verse 
l'éther  camphré  j  on  ferme  de  suite  le  bocal  avec  un 
bouchon  de  liège  traversé  par  un  tube  de  verre  d'une 
demi-ligne  de  diamètre ,  de  façon  qu'il  n'excède  pas 
la  surface  plongeante  du  bouchon.  La  partie  supé*- 
rieure  du  tube  s'élève  à  environ  trois  centimètres  au- 
dessus  du  goulot.  On  ferme  très-exactement  cette 
extrémité  par  un  petit  cylindre  de  liège  qu'on  re- 
couvre de  lut  grasj  on  lute  avec  le  plus  grand  soin 
le  goulot  du  bocal  et  son  bouchon  j  on  agite  la  liqueur 
Lrois  ou  quatre  fois  dans  l'espace  de  deux  heures,  et 
l'eau  éthérée  camphrée  est  préparée. 

n.  14. 


210  APPENDICE. 

Lorsqu'on  a  besoin  de  cette  composition ,  on  dé- 
bouche légèrement  le  tube;  on  ouvre  le  robinet,  et 
on  reçoit  la  liqueur  dans  un  flacon.  Ce  petit  appareil 
fort  simple  est  représenté  p/.  i""^,  y?^.  52. 

Caractères.  Limpide  comme  l'eau  distillée,  d'une 
odeur  et  d'une  saveur  mixte  de  camphre  et  d'éther; 
elle  se  mêle  aux  sirops,  aux  eaux  distillées,  sans  les 
troubler.  Chaque  once  d'eau  éthérée  camphrée  con- 
tient environ  huit  grains  de  camphre ,  et  dix-huit  à 
vingt  grains  d'éther.  Pour  conserver  à  cette  eau  toute 
sa  force ,  il  est  bon  qu'elle  soit  surnagée  d'un  peu 
d'éther  camphré  dans  le  flacon  oii  elle  se  prépare. 

Mode  de  prescript.  Par  cuillerée ,  pure  ou  seule- 
ment mélangée  avec  un  peu  de  sucre  ou  d'un  sirop 
quelconque. 

V^ertus.  Calmante,  anti-spasmodique. 

Usages.  Dans  les  affections  adjnamiques  com- 
pliquées d'ataxie  ou  symptôme  nerveux;  dans  l'é- 
clampsie  ou  les  convulsions  accidentelles  qui  sur- 
viennent quelquefois  pendant  ou  peu  après  l'accou- 
chement. (M.  Chaussier.  ) 

Observations.  Cette  préparation  que  j'ai  proposée 
dans  le  Bulletin  de  Pharmacie ,  comme  le  moyen  le 
plus  convenable  d'unir  le  camphre  et  l'éther  dans  les 
potions  aqueuses ,  a  été  soumise  aux  expériences  de 
M.  Chaussier  qui  a  bien  voulu  déterminer  ses  pro- 
priétés et  son  usage. 


APPENDICE. 


3lH 


ÉLECTUAIRE  ANTHELMINTHIQUE, 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Poudre  de  semen- contra 

choisi  deux  drachmes. 

Racine  de  jalap.  .   .    .    une  drachme. 
Mercure  doux  bien  lavé.,    de  six  à  douze  grains. 
Eau  de  cannelle.  .    .    .  demi-drachme. 
Sirop  de  fleurs  de  pêcher 

ou  de  roses  solutif.    .    suffisante  quantité. 
Pour  donner  au  mélange  la  consistance  d'élec- 
tuaire. 

Caractères.  Consistance  molle  ,  couleur  brune  , 
odeur  aromatique. 

Dose.  Pour  les  enfans  de  deux  à  quatre  ans  ,  le 
douzième  de  la  masse  ;  pour  ceux  de  cinq  à  huit  ans  , 
le  huitième  de  la  masse  ;  pour  les  adultes ,  le  quart  et 
même  au-delà  ,  selon  les  circonstances. 

Mode  d' administrât.  On  prend  uiie  dose  de  cet 
^lectuaire  le  matin  à  jeun  ,  enveloppé  dans  un  peu 
de  pain  azyme  ,  ou  roulé  dans  la  poudre  de  réglisse  ; 
on  boit  par-dessus  une  tasse  d'infusion  amère. 

Usage.  Contre  les  ascarides  ,  les  lombiics  ,  le 
ténia.  (  Vo&ler  ,  Pharmaca  selecta.  ) 

ÉLECTUAIRE  HYDRAGOGUE. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Scammonée  d'Alep  choi-  -j 

sic  \De  chaq.  deuxdrachm. 

Racine  de  Jalap.    .    .  .) 

De  squammes  de  scille.    .  une  drach.  et  demie. 

De  résine  de  jalap.     .    ,  demi-drachme. 


212  APPENDICE, 

Pulvérisez  chaque  substance  ;  faites-en  un  mélange 
exact  que  vous  incorporerez  avec  sirop  de  nerprun , 
quantité  suffisante. 

Caractères.  Couleur  grise-rougeâtre;  odeur  légè- 
rement nauséeuse;  consistance  molle. 

Mode  d'administration.  En  bols. 

Dose.  De  douze  à  vingt-quatre  grains. 

T^ertus.  Drastique  ,  diurétique. 

Cas  particuliers.  Hydroçisies  asthéniques.  (M. 

FOUQUIER.  ) 

ÉLIXIR  ANTI-SCROFULEUX. 

(Peyrilhe,  Essais  sur  les  vertus  des  alcalis  i^olaù'ls.) 

Mode  de  préparât.  Prenez  ; 
Carbonate  alcalinule  de  po-  \ 
tasse  (  alkali  fixe  végétal  ! 

V  /De  chaq.  i  drach.  et  demie. 

concret)  l 

Racine  de  gentiane.    .    .  ) 
Alcoliol  à  vingt  degrés  (  eau- 
de-vie  commune).  .    .     trente  onces. 
Faites  infuser  pendant  vingt-quatre  heures  avant 
d'en  commencer  l'usage  ,  et  laissez  la  liqueur  sur  la 
racine  où  elle  ne  peut  que  se  fortifier  à  mesure  qu  elle 
y  séjourne. 

Caractères.  Couleur  jaune  rougeâtre  ,  saveur 
amère. 

Dose.  Une  cuillerée  à  bouche. 
Mode  d' administrât.  On  donne  cette  teinture  à 
la  dose  indiquée  ,  un  peu  avant  chaque  repas. 
Propriétés.  Selon  Peyrilhe,  cet  élixir  fond  etdonne 


APPENDICE.  2l3 

du  ressort ,  il  affaisse  le  ventre  ordinairement  dur  et 
volumineux  ,  facilite  la  digestion  et  la  nutrition,  et 
rétablit  toutes  les  fonctions. 

Usage.  Dans  les  affections  scrofuleuses. 

Observations.  Quelques  médecins  augmentent  les 
quantités  de  l'alcali  et  de  la  gentiane  ,  et  donnent 
à  cette  teinture  le  nom  ^Eliocir  amer  anti-scrofu-- 
leux  ,  ou  simplement  dHélixir  amer.  Voici  les  doses 
les  plus  ordinaires. 

Prenez  : 

Racines  de  gentiane.   .    .    .    cinq  drachmes. 
Carbonate  alcalinule  de  po- 
tasse  six  drachmes. 

Alcohol  à  vingt-un  degrés.    .    deux  livres. 

ÉLIXIR  AMER. 

Voyez  Elixir  anti-scrofuleux. 

ÉLIXIR  AMER  ANTI-SCROFULEUX. 

Voyez  Elixir  anti-scrofuleux. 

ÉLIXIR  PARÉGORIQUE  D'EDIMBOURG. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Acide  benzoïque.    .    .    .  demi-once. 

Opium.    .    .    .    .    .    .    deux  drachmes. 

Esprit  volatil  aromatique,    une  livre. 
Faites  digérer  pendant  cinq  jours ,  et  filtrez  à  une 
température  basse. 

Caractères.  Couleur  d'abord  jaune,  qui  devient 
ensuite  plus  foncée ,  et  passe  au  rouge  après  quelque 
tems  d'exposition  à  la  lumière^  odeur  mixte  de  ben- 
join et  d'ammoniaque. 


2l4  APPENDICE. 

Dose  et  mode  d' administrât.  Pour  Ip,s  adultes  ,- 
de  quarante  à  soixante  gouttes  dans  une  tasse  d'infu- 
sion béchique. 

sr^wj.  Expectorant,  anti-spasmodique. 

Usage.  Le  catarrhe  asthénique,  la  toux  convulsire, 
la  difficulté  de  respirer  étrangère  à  toute  disposition 
inflammatoire. 

ÉLIXIR  PARÉGORIQUE  DE  LONDRES. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Extrait  sec  d'opium.    •  I  -,  , 
1   .j   ,         ..  >  De  chaque  tiue  drachme,; 

Acide  benzoïque.    .    .  J 

Camphre  purifié.    ,    .    deux  scrupules. 
Huile  volatile  aroma- 
tique d^anis.      .    .    une  drachme. 
Alcohol  à  36  degrés,    vingt-quatre  onces. 
Faites  digérer  pendant  trois  jours  et  filtrez. 

Caractères.  Couleur  jaune-rougeâtre^  odeur  d'a- 
liis  ,  assez  agréable  ;  saveur  piquante. 

Dose.  De  vingt-cinq  à  trente  gouttes. 

Mode  d  administration.  On  le  prescrit  aux  doses 
indiquées  dans  une  tasse  d'infusion  de  verveine 
triphjl, ,  ou  toute  autre  boisson  appropriée. 

Vertus.  Excitant,  expectorant,  anti-spasmodique. 

Usages.  La  toux  spasmodique ,  le  catarrhe  chro- 
nique ;  les  affections  de  poitrine  asthéniques^  l'asthme. 

Observations.  J'ai  cru  devoir  donner  ici  les  deux 
formules  d'élixir  parégorique  pour  éviter  toute  espèce 
d'erreur  de  la  part  des  pharmaciens  comme  de  celle 
des  malades.  Ce  médicament  est  regardé  à  Lou- 


APPENDICE^  2y5 

(1res  ainsi  qu'à  Edimbourg  comme  une  sorte  de 
panacée  j  il  n'est  aucun  individu  un  peu  aisé  qui  n'eu 
soit  pourvu  pour  y  avoir  recours  à  la  moindre  indis- 
position. Cependant  qu'un  Anglais  ou  qu'un  Ecossais 
arrivant  à  Paris  demande  simplement  Yéliacir  paré- 
gorique ^  le  pharmacien  sera  toujours  incertain  d'avoir 
satisfait  à  la  prescription  ,  s'il  n'a  pris  auprès  du 
malade  des  renseignemens  capables  de  fixer  son 
choix.  La  différence  d'odeur  des  élixirs  de  Londres 
et  d'Edimbourg  est  un  moyen  qui  ne  saurait  être 
équivoque  pour  les  personnes  habituées  à  faire  usage 
de  ce  remède  :  nous  engageons  donc  nos  confrères 
d'y  avoir  recours  en  pareil  cas. 

EMPLATRE  PERPÉTUEL  DE  JANIN , 

,  Connu  aussi  sous  le  nom  de  vésicatoire  anglais» 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Cantharides  en  poudre.     .     .    une  once. 

Euphorbe  demi-once. 

Mastic.    .  , 
Térébenthine 
On  mêle  exactement  les  poudres  avec  la  térében- 
thine ,  et  l'on  fait  du  tout  un  magdaléon. 

Caractères.  Couleur  verdàtre  lorsqu'il  est  récent, 
iDrunit  et  prend  une  couleur  noire  après  quelque  tems 
d'exposition  à  l'air  j  consistance  plus  molle  que  celle 
de  l'emplâtre  vésicatoire  du  Codex. 

f^ertus .  Viuhéîicinl ^  excitant,  vésicant. 

Usage  externe.  Dans  les  affections  rhumatismales, 
les  douleurs  vagues. 

Mode  d' administration.  On  étend  cet  emplâtre 


De  chaque  trois  onc. 


2l6  APPENDICE. 

sur  de  la  peau  ou  du  taffetas  sans  le  saupoudrer,-  on 
l'applique  sur  les  parties  douloureuses  ,  et  on  l'y 
maintient  pendant  huit  à  dix  jaurs  plus  ou  moins. 
11  procure  lentement  et  pendant  long-teras  un  écou- 
lement de  sérosité. 

ESPRIT  SULFURIQUE  ÉTHÉRÉ  MARTIAL, 
T^ojez  Teinture  éthérée  de  bestuchef. 

ÉTHER  ACÉTIQUE  CANTHARIDÉ, 

ou  Teinture  éthérée  be  cantharidfs. 

Mode  de  préparât.  Prenez  ; 
Ether  acétique  bien  rectifié.  .    deux  onces. 
Cantharides  choisies  en  pou- 
dre  une  drachme. 

Faites  macérer  dans  un  flacon  bouché  à  l'émeri 
ant  quarante-huit  heures  ;  filtrez  promptement 
et  à  une  température  très-basse  pour  éviter  l'évapora- 
tion ,  et  conservez  pour  l'usage. 

Dose.  Deux  gros  en  frictions  matin  et  soir  ,  faites 
jusqu'à  siccité  sur  la  peau. 

Vertus.  Excitation  forte  du  système  cutané  \ 
action  rubéfiante  très-prompte. 

Usages.  Dans  l'apoplexie  et  dans  tous  les  cas 
où  l'on  veut  opérer  une  révulsion  plus  prompte 
que  par  les  sinapismes  et  les  vésicatoires.  Dans 
les  rhumatismes  chroniques  et  sans  inflammation  ; 
on  fait  alors  les  frictions  sur  le  lieu  même  de 
la  douleur.  Dans  les  cas  de  paralysie  ,  dans  les  en- 
gorgemens  lents  du  tissu  cellulaire.  (M.  J.  Double.  ) 


APPENDICE. 


21J 


ÉTHER  BALSAMIQUE  DE  TOLU , 
ou  Teinture  éthérée  de  baume  de  tolu. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Ether  siilfurique  très-rectifié.    deux  onces. 
Baume  de  Tolu  choisi.  .    .    trois  drachmes. 
On  réduit  le  baume  de  Tolu  en  poudre  grossière  , 
on  la  met  dans  un  flacon  de  cristal  bouché  à  l'émeri , 
on  verse  dessus  l'éther  sulfurique  et  on  agite  le  mé- 
|.ange.  La  dissolution  s'opère  à  froid. 

Caractères.  Couleur  jaune  ,  odeur  éthérée  balsa- 
mique. 

Mode  d' administrât.  On  prescrit  l'éther  balsami- 
que sous  forme  de  vapeur  au  moyen  de  l'inspiratoire. 

(Pi.r,j!g.4.) 

Usages.  Dans  les  catarrhes  laryngés  ou  pulmo- 
naires prolongés ,  avec  irritation ,  annoncés  tantôt  par 
l'extinction  de  la  voix  ,  tantôt  par  une  voix  rauque 
ou  altérée  d'une  manière  quelconque.  M.  le  docteur 
Moreau  de  la  Sarthe  emploie  le  même  médicament 
dans  les  cas  d'irritation  nerveuse  du  poumon ,  de  suf- 
focation ou  d'oppression  ,  au  printems  ,  et  à  la  suite 
d'affections  morales  pénibles  ,  etc.  L'éther  balsami- 
que en  vapeur  est  principalement  indiqué  dans  les 
circonstances  où  la  sensibilité  de  l'estomac  n'en  sup- 
porte pas  bien  l'action ,  et  lorsque  l'afTection  des  voies 
aériennes  est  primitive  et  isolée  de  toute  autre  affec- 
tion. (M.  More  AU.  ) 

ÉTHER  PHOSPHORIQUE. 

Boullay,  auteur  de  cette  préparation ,  tentée  avant 
lui  sans  succès  par  plusieurs  chimistes ,  y  procède  de 


2l8  APPENDICE. 

la  manière  suivante.:  on  dispose  un  appareil  de  dis- 
tillation semblable  à  celui  qui  sert  ordinairement 
pour  l'éther  sulfuriquej  on  verse  dans  la  cornue  un 
kilogramme  d'acide  pliosphorique  pur  et  concentré 
eu  consistance  de  sirop  -  on  place  ensuite  sur  la  tubu- 
lure de  cette  cornue  l'entonnoir  à  robinet  ,  pl. 
Jig.  2  ,  qu'on  fait  plonger  dans  l'acide  jusqu'à  un 
demi-pouce  du  fond  ;  on  échauffe  graduellement 
l'acide  phosphorique,  et  sitôt  qu'il  est  prêt  à  entrer 
en  ébuUition,  on  fait  arriver  goutte  à  goutte  un  kilo- 
gramme d'alcohol  à  40  degrés ,  qu'on  a  préalablement 
versé  dans  la  partie  moyenne  de  l'entonnoir. 

Le  mélange  s'opère  avec  elFort  et  bouillonnement, 
et  la  distillation  a  lieu  sur-le-champ. 

Aussitôt  qu'il  est  passé  dans  le  récipient  l'équiva- 
lent du  tiers  de  l'alcohol  employé,  on  doit  séparer  ce 
premier  produit  très-faiblement  élhéré  ,  qui  n'est  que 
de  l'alcohol  presque  pur,  échappé  à  l'action  de  l'acide 
phosphorique  et  volatilisé  pendant  que  le  mélange 
s'est  opéré.  Ensuite  on  continue  lentement  la  distil- 
lation ,  et  on  a  pour  second  produit  une  liqueur 
éthérée  très-agréable ,  qui  n'a  besoin  que  d'être  rec- 
tifiée une  ou  deux  fois  siir  du  muriate  de  chaux  des- 
séché, pour  être  un  éther  parfait,  analogue  à  l'éther 
sulfurique ,  auquel  seul  il  peut  être  comparé. 

En  poussant  plus  loin  l'opération ,  on  obtient  de 
l'eau  saturée  d'éther,  une  huile  citrine  semblable  à 
celle  qu'on  a  nommée  huile  douce  de  vin ,  et  pour 
résidu  un  mélange  de  charbon ,  d'acide  phosphorique , 
et  d'un  peu  de  silice  enlevé  à  la  cornue. 

L'acide  phosphorique  du  résidu  peut  servir  plu- 
sieurs fois  au  même  usage ,  et  même  à  d'autres  ope- 


APPENDICE*  2ig 

rations  après  avoir  été  purifié  eh  le  chaufFant  dans  un. 
matras  avec  un  peu  d'acide  nitrique  ,  jusqu'à  ce  qu'il 
soit  parfaitement  décoloré  et  sans  odeur. 

Caractères.  Incolore  ,  odeur  agréable  d'éther 
sulfurique  très-pur  j  brûle  sans  laisser  de  résidu  acide. 

Mode  d'administration.  Cette  préparation  est 
encore  trop  nouvelle  pour  que  les  médecins  aient  pu 
déterminer  ses  propriétés.  Nous  l'avons  rapportée 
pour  faciliter  aux  pharmaciens  les  moyens  de  la  pré- 
parer, et  aux  médecins  celui  d'en  constater  l'efficacité. 

ÉTHER  SULFURIQUE  FERRÉ. 
ojez  Teinture  éthéree  de  Bestuchef. 

INFUSUM  AQUEUX  D'OPIUM. 
De  M.  le  Professeur  Ghaussier. 

Mode  de  -préparât.  Prenez  : 

Opium  choisi.  .    .    .    .     .    une  once. 

Eau  distillée  huit  onces. 

Alcohol  à  trente-six  degrés.  .  demi-once. 
On  divise  l'opium  en  petits  morceaux  ;  on  le  met- 
dans  un  flacon  avec  l'eau  distillée ,  et  on  laisse  infu- 
ser à  la  température  de  l'atmosphère  et  à  l'abri  de 
la  lumière  ,  en  ayant  soin  d'agiter  le  flacon  de  tems 
en  tems  j  après  deux  ou  trois  jours  d'infusion  ,  sui- 
vant la  température  de  la  saison  ,  on  filtre  et  on  eu 
remplit  exactement  de  petits  flacons  qui  doivent  être 
bien  bouchés. 

^'Si  la  préparation  doit  être  conservée  plus  d'un 
mois ,  il  est  nécessaire ,  pour  prévenir  son  altération , 
d'y  ajouter  la  quantité  d' alcohol  prescrite. 


230  APPENDICE.' 

Mode  de  prescript.  Cet  infasum  se  prescrit  par 
gouttes  depuis  seize  jusqu'à  trente-six,  et  même  au- 
delà  ,  dans  une  cuillerée  de  sirop  simple  ;  on  le  fait; 
entrer  à  la  même  dose  dans  les  potions ,  en  y  asso- 
ciant, suivant  le  besoin  et  l'objet  qu'on  se  propose,-, 
des  sirops ,  des  eaux  distillées  simples  ou  aromati- 
ques j  on  le  prescrit  à  la  même  dose  dans  des  lave- 
mens  mucilagineux  ;  on  le  fait  entrer  à  plus  grande 
dose  dans  les  fomentations  ,  les  collyres  ,  les  bains  , 
ou  autres  préparations  destinées  pour  l'usage  exté- 
rieur. D'autres  fois  on  l'emploie  pur  et  en  frictions 
enfin  ,  on  peut  l'associer  à  des  cérats  ,  oa  l'unir  avec 
le  sucre  pour  en  faire  im  sirop. 

ertus  j  usages.  L'infusum  aqueux  a  toutes 
les  propriétés  calmantes  de  la  partie  extractive  de 
l'opium  ,  et  comme  il  n'est  point  associé  à  des  subs- 
tances acres ,  aromatiques  ,  astringentes  ,  il  convient 
toutes  les  fois  qu'il  s'agit  de  modérer  l'action  ner- 
veuse ,  de  calmer  les  douleurs  ,  de  suspendre  ,  d'ar- 
rêter les  effets  d'une  irritation. locale  j  ainsi  M.  Chaus- 
sier  l'emploie  souvent  et  avec  le  plus  grand  succès 
contre  ces  petites  toux  d'irritation  qui  sont  fréquem- 
ment les  indices  et  les  précurseurs  des  crachemens 
de  sang  ,  des  affections  des  poumons  ;  et  en  calmant 
la  toux  par  l'usage  régulier  et  continu  de  cette  pré- 
paration ,  il  a  souvent  eu  l'avantage  de  prévenir  ou 
d'arrêter  les  progrès  d'une  plithisie  commençante.  Il 
l'emploie  aussi  dans  des  collyres  pour  quelques  in- 
flammations et  irritations  des  yeux  ;  son  usage  lui  a 
paru  extrêmement  avantageux  dans  les  douleurs  ,  les 
engorgemens  des  mamelles  sur-tout  lorsqu'elles  sont 
la  suite  d'im  coup  porté  sur  ces  organes.  Dans  ces  cas, 


APPENDICE.  22! 

qui  sont  très-fréqiiens  le  meilleur  résolutif  est  d'ap- 
pliquer sur  la  partie  ,  et  aussitôt  après  le  coup ,  une 
compresse  de  linge  fin  trempée  dans  un  léger  dé- 
coctum  de  graine  de  lin  auquel  on  ajoute  une  quan- 
tité plus  ou  moins  grande  d'infusum  aqueux  d'opium  : 
ce  mode  àe  préparation  convient  également  pour  le 
pansement  des  cancers  des  mamelles  ,  pour  des  in- 
jections dans  les  cas  de  cancers  ou  d'irritation  à 
l'utérus. 

LIQUEUR  POUR  INJECTION 

Contre  la  Gonorrhée 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
-  Sulfate  de  zinc.  .    *    .    ,    vingt  grains. 

Eau  distillée   trois  onces. 

Ensuite  , 

Acétate  de  plomb.   .    .    .    vingt  grains. 

Eau  distillée  trois  onces. 

Mêlez  les  deux  solutions;  laissez  déposer  la  liqueur 
et  filtrez. 

Caractères.  Limpide  comme  l'eau  distillée ,  sa- 
veur âpre  métallique. 

Mode  d' administrât.  On  se  sert  de  cette  liqueur 
en  injection  matin  et  soir  j  pendant  son  usage  le  ma- 
lade prend  dans  la  journée  quatre  ou  cinq  verres  d'eau 
édulcorée  avec  le  sirop  de  gomme  ou  toute  autre 
boisson  mucilagineuse.  On  seconde  l'effet  de  l'injec- 
tion par  l'usage  des  pilules  suivantes ,  dont  le  malade 
prend  deux  par  jours. 


222  appendice; 
Prenez  : 

Muriate  de  mercure  doux.  .    trente  grains. 

Rhubarbe  soixante  grains. 

Conserve  de  roses.  .    ,    .    suffisante  quant. 
Pour  former  dix  pilules. 

Vertu.  Astringente. 

f/i-^^ei-.ICatarrhesuréthral  ou  vaginal  chroniques, 
et  quelquefois  même  aigus  ,  mais  commençans. 

Observations.  J'ai  exécuté  nombre  de  fois  cette 
formule  ,  signé  du  docteur  Jacob  Cow^per  ,  pour  des 
prisonniers  anglais  résidant  à  Paris  sur  parole.  J'ai 
appris  de  l'un  d'eux  qu'il  ne  marchait  jamais  sans 
cette  liqueur  ,  avec  laquelle ,  disait-il ,  il  faisait  dis- 
paraître une  gonorrhée  en  quatre  ou  cinq  jours. 

On  emploie  quelquefois  le  mélange  d'acétate  de 
plomb  et  de  sulfate  de  zinc  ,  mais  avec  le  dépôt  qu'on 
a  soin  d'agiter  et  de  mêler  au  reste  de  la  liqueur; 
dans  ce  cas  on  a  un  mélange  d'acétate  de  zinc  et  de 
sulfate  de  plomb  ,  l'un  et  l'autre  formés  par  affinité 
double.  Le  chirurgien  anglais  prescrivant  de  séparer 
ce  dépôt  ,  j'ai  été  curieux  de  connaître  dans  quel 
état  se  trouvait  la  liqueur  limpide.  J'y  ai  donc  versé 
une  solution  d'acétate  de  plomb  qui  ne  l'a  point  trou- 
blée dans  une  autre  portion  de  la  même  liqueur ,  du 
sulfate  de  zinc  j  dans  une  autre ,  du  muriate  de  ba- 
ryte. Point  de  précipité  dans  ces  deux  cas  ,  donc  la 
liqueur  pour  injection  ,  employée  par  les  Anglais  , 
€St  à  l'état  d'acétate  de  zinc. 


APPENDICE.  !123 

MASSE  ODONTALGIQUE  DE  VOGLER. 
Modécle  préparât.  Prenez  : 

Mastic   )       chaque  deux  drach. 

Sandaraqiie  j  .'.*.}.• 

Sang-dragon  choisi.    .    .  demi-drachme. 

Opium  brut  six  grains. 

Mêlez  toutes  ces  substances  réduites  en  poudre 
séparément  avec  : 

Huile  essentielle  de  romarin,    gouttes  n**  viij. 
Ajoutez  peu-à-peu,  en  pistant  dans  un  mortier  de 
marbre  : 

Alcohol  de  cochlearia ,  quantité  suffisante  pour 
qu'il  en  résulte  une  masse  de  consistance  emplastique. 

Oarcictères.  En  masse  demi-ductile ,  de  couleur 
purpurine ,  avec  odeur  aromatique. 

Mode  d' administration.  On  prend  de  cette  com- 
position la  grosseur  d'une  petite  fève  :  on  l'applique 
sur  la  gencive  ;  la  douleur  se  dissipe  ordinairement 
en  très-peu  de  tems. 

Indications .  Dans  l'odontalgie  inflammatoire  ar- 
thritique ,  mais  principalement  dans  l'odontalgie  rhu- 
matismale. 

MIXTURE  ANTI-SYPHILITIQUE 

Du  Docteur  Cirillo. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Eau  pure.    .    .    deux  onces. 
Miel  égypliac.    .    deux  drachmes  et  demie. 
Mêlez  dans  un  mortier  de  verre  et  gardez  dans 
une  bouteille. 


APPENDICE. 

Caractères.  Liquide  ,  trouble  j  de  couleur  rouge- 
brun  j  odeur  légère  de  caramel. 

Mode  d' administration.  On  applique  deux  fois 
par  jour  sur  les  ulcères  syphilitiques  une  compresse 
imbibée  de  cette  mixture.  S'il  existe  en  même  tems 
des  phimosis ,  on  en  injecte  de  même  deux  fois  par 
jour  entre  le  gland  et  le  prépuce. 

V ertils.  Excitant ,  léger. 

Usages.  Contre  les  ulcères  syphilitiques. 

Observations .  Cirillo  substitue  cette  préparation 
kVeau  p hagédéj2i(jue ^wi\\^a.iTem.enl  employée  dans 
le  cas  indiqué. 

MURIATE  TRIPLE  D'OR  ET  DE  SOUDE. 

Mode  de  préparât.  Dans  une  dissolution  nitro- 
muriatique  d'or,  on  jette  du  muriate  de  soude  des- 
séché quantité  égale  en  poids  à  celle  de  l'or  dis- 
sous. On  fait  chaufferie  mélange  pour  aider  la  solu- 
tion du  muriate  alcalin  ,  et  on  procède  ensuite  à 
l'évaporation  à  un  feu  doux  jusqu'à  siccité.  On  pul- 
vérise le  sel ,  encore  chaud  ,  dans  un  mortier  de  verre, 
et  on.  le  conserve  dans  un  flacon  bien  bouché. 

Dose.  A  l'intérieur  d'un  quinzième  à  un  douzième 
chaque  jour  du  mélange  ci-dessous. 

Mode  d'administ.  Un  grain  de  ce  sel  mêlé  à  deux 
grains  d'une  poudre  composée  d'amidon  ,  de  char- 
bon et  de  lacque  des  peintres ,  en  tablettes. 

T^ertus.  Anti-syphilitique  ,  résolutif. 

Usages.  Contre  la  maladie  vénérienne,  le  goi- 
tre, certaines  dyspnées,  la  pulmonie  tuberculeuse 
commençante. 


APPENDICE.'  225 

OPIAT  CONTRE  LA  GONORRHÉE. 


Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Baume  de  Copaliu.    .    .    .  demi-once. 

Gomme  arabique  en  poudre,  uneonceetdemie. 

Sucre  blanc  en  poudre.  .    .    six  onces. 

Eau  de  menthe  suffisante  quant. 

On  fait  un  mucilage  avec  la  gomme  arabique  et 
l'eau  de  menthe  ;  on  y  incorpore  ,  à  l'aide  du  pilon  , 
le  baume  de  Copahu  ;  on  linmecte  un  peu  ce  mélange 
avec  la  même  eau  ,  puis  on  ajoute  peu-à-peu  le  sucre 
en  poudre  ,  et  assez  d'eau  de  menthe  pour  donner 
au  tout  la,  consistance  d'une  marmelade. 

Caractères.  Couleur  blanche  ,  aspect  un  peu  gre- 
nu ,  odeur  de  menthe  ,  saveur  légèrement  aromatique 
assez  agréable. 

Dose.  Une  cuillerée  à  bouche,  une  et  deux  fois  par 
jour. 

Mode  d' administrât.  Seul  ou  étendu  dans  une 
tasse  d'eau  édulcorée  avec  le  sirop  de  capillaire  , 
dans  une  infusion  amère ,  ou  tout  autre  véhicule  ap- 
proprié. 

Vertus.  Excitant  spécifique  de  l'urèthre  ,  diu- 
rétique ,  laxatif. 

Usage.  Contre  l'écoulement  chronique  ,  et  contre 
l'inflammation  sthénique  commençante  de  l'urèthre. 

Observations.  M.  le  docteur  Larrey  ,  chirurgien 
en  chef  de  la  garde  impériale  ,  prescrit  souvent  cet 
opiat  j  il  y  fait  ajouter  parfois  quelques  grains  de 
laque  ,  pour  donner  au  mélange  un  aspect  plus 
agréable. 

II.  i5 


2  9,6  APPENDICE; 

OR  DIVISÉ. 

Bîode  de  préparât.  Prenez  : 

Or  fin  en  feuilles.    ....    une  partie." 
Mercure  revivifié  du  cinnabre,  .    six  parties. 

On  triture  c€S  deux  métaux  dans  un  itiortier  de 
verre  ou  de  porcelaine  ,  pendant  le  tems  nécessaire 
pour  opérer  l'amalgamation.  On  eïi  sépare  ensuite 
le  mercure  par  l'action  du  caîlorique ,  ou  par  l'acide 
nitrique  pur  on  lave ,  on  séché  et  on  pulvérise  dans 
un  mortier  noii- métallique.  (Procédé  indiqué  par 
M.  Figuièr.  )  On  peut  ol)temr  Tor  très-divisé'ën  tri- 
turant 'les  feuilles  d'dr  dans  un  mortier  de  verre  avec 
de  beau  miel  blanc  ,  ou  de  la  gomme  arabique.  Oii 
verse  de  l'eau  chaude  dans  le  mortier  pour  dissoudre 
Yexcipienty  eiVon  obtient  l'or  en  pOudre  sur  le  filtre. 

Les  doreurs  sur  porcelaine  obtiennent  à  -  la  -  fois 
une  grande  quantité  d'or  métallique  très -divisé  ,  en 
versant  dans  une  dissolution  d'or  par  l'acide  nitro- 
muriatique  ,  une  solution  de  sulfate  de  fer  au  mini- 
mum. Le  précipité  jaune  qui  se  forme  ,  bien  lavé , 
donne  l'or  en  poudre  . très-pur. 

Caractères.  En  poudre  fine  de  couleur  jaime. 

Doses..  D'un  demi-grain  à  cinq  .grains  par  jour. 

Môde  d'ùdminist.  'En  frictions  sur  là  langue  et 

les  gencives. 

Vcrtiis .  A'îiti-véneneh  \  ^fetid^nt ,  '  fecif  a  rit. 

TJsa-^es;  'Contre  'syphilis  ,  lies  écrouelles  ,  I« 
goitre.  (M.  Chrétien.  )    ..>  .  ,  .  ^-..vj-- 

OXÎDE  D'OR  PRECIPITE  PAR  L'ÉT'Afi^: 

Mode  de  préparât.  Prenez  une  partie 'd'or  put 
réduit  eii  grenailles  ou  en  lames  minces  j  m-ettez-la 
dans  un  matras  à  col  long  et  étroit  ;  versez  par  dessus 
huit  ou  dix  parties  d'acide  nitro-murialique  fait  avec 


APPENDICE.  11^ 

parties  égales  d'acide  nitrique  et  d'acide  muriati- 
qiie  (i);  le  mélange  de  ces  deux  acides  s'opère  dans 
le  matras  qui  contient  Ym  :  ce  matras  est  posé  sur 
un  bain  de  sable.  Lorsque  reffervescence  qui  résulte 
du  mélange  des  deux  acides  est  passée ,  on  chauffe  le 
bain  de  sable  jusqu'à  faire  bouillir  légèrement  la 
liqueur^  et  pour  empêcherila  volatilisation  de  l'acide, 
on  ajuste  au  col  du  matras  un  vaisseau  de  rencontre. 
La  dissolution  terminée ,  on  s'assure  si  elle  est  neutre 
ou  avec  excès  d'acide  en  y  ajoutant  un  peu  d'or,  dont 
le  poids  est  connu  :  si  l'acide  agit,  on  augmente  son 
action  par  la  chaleur  j  dans  le  cas  contraire  on  décante 
la  dissolution  neutre,  on  la  fait  évaporer  dans  une 
capsule  de  verre,  jusqu'à  la  consistance  de  sirop  clair; 
on  étend  cette  dissolution  de  vingt  fois  son  poids 
d'eau  distillée;  on  filtre  dans  un  vase  de  verre ,  et  on 
jette  dans  la  liqueur  deirétain  pur  réduit  en  lames, 
jusqu'à  ce  que  ce  métal  cesse  d'opérer  la  précipitation 
de  l'oxide  d'or  ;  on  enlève  alors  l'étain  qui.n'a  pas  été 
dissous;  on  jette  sur  un  filtre  la  liqueur  contenant  ce 
précipité;  on  lave  celui-ci, arvec  l'eau  distillée  jusqu'à 
.  ce  qu'elle  passe  sans  saveur;  on  fait  sécher  à  l'ombre 
ce  précipité,  on  le  pulvérise ,  .on  le  passe  à  travers 
un  tamis  de  soie  à  mailles  serrrées  ,  et  on  le  conserve 
dans  un  flacon  de  cristal. 

Autre  procédé.  On  précipite  l'or  de  la  dissolution 
nitro-muriatique  au  moyen  du  muriate  d'étain.  Ce 
dernier  sel  s'obtient  par  la  dissolution  de  l'étain 
laminé  dans  l'acide  muriatique  amené  au  point  de 

(l)  L'acide  nitro-muriatique  que  M.  Vauquelin  préfère  pour  la  dis- 
solution de  l'or,  se  compose  d'une  partie  d'acide  nitrique  à  Sa  degrés,  et 
trois  parties  d'acide  muriatique  à  ao  degrés  ;  on  chauffe  l'acide  lùtrp- 
muriatique  avec  l'or ,  jusqu'à  ce  qu'il  cesse  d'agir  sur  ce  métal. 


228  APPENDICE, 
cristallisation.  On  prend  deux  parties  de  ce  muriate 
cristallisé  sur  une  partie  d'or  dissous ,  on  fait  fondre 
le  sel  dans  l'eau  aiguisée  d'un  peu  d'acide  muriatique. 

Dans  la  totalité  de  la  solution  du  muriate  d'or,  on 
jette  une  partie  de  celle  de  muriate  d'étain  ;  on  agite 
le  mélange ,  et  on  le  laisse  reposer  pendant  quelque 
tems.  Pour  s'assurer  que  tout  l'or  a  été  précipité,  on 
verse  sur  une  petite  quantité  de  la  liqueur  surna- 
geante ,  un  peu  de  solution  de  muriate  d'étain  j  s'il 
se  forme  un  nouveau  précipité,  on  en  ajoute  à  la  tota- 
lité j  en  tâtonnant  ainsi  à  plusieurs  reprises  ,  on  par- 
vient à  précipiter  tout  l'or,  sans  qu'il  y  ait  excès  d'étain, 
chose  très-essentielle  pour  que  le  pourpre  soit  pur. 

Caractère.  Couleur  pourpre. 

Dose.  Environ  deux  grains. 

Mode  d'administ.  En  frictions. 

Vertus.  Anti-syphilitique,  excitant  des  ganglions 
lymphatiques. 

Vsage.  Maladie  syphilitique,  squirrhes. 

OXIDE  D'OR  PRÉCIPITÉ  PAR  LA  POTASSE. 

Mode  de  préparât.  On  verse  dans  une  dissolution, 
de  muriate  d'or  évaporée  et  étendue  d'eau  pure ,  une 
solution  de  sous -carbonate  dépotasse.  Il  se  forme 
\m  précipité  de  couleur  jaunâtre  brune  ,  qui  devient 
d'un  beau  pourpre.  Il  faut  éviter  de  mettre  un  excès  | 
d'alcali  ,  lequel  dissoudrait  une  portion  d'oxide  d'or. 

Lorsque  le  précipité  est  formé  ,  on  filtre  la  liqueur, 
on  y  ajoute  un  peu  d'acide  nitrique.  S'il  se  forme  un 
nouveau  précipité  ,  on  le  laisse  se  déposer  ,  on  le 
jette  sur  le  même  filtre  ,  on  essaye  la  liqueur  avec  le 
sous-carbonate  de  potasse.  Dans  le  cas  où  il  se  pro- 
duirait un  troisième  précipité  ,  on  le  sépare  de  la  li- 
queur comme  le  précédent.  Enfm  ,  on  doit  répéter 


APPENDICE.  259 

alternativement,  et  toujours  avec  beaucoup  d'atten- 
tion ,  l'afïusion  de  l'acide  ou  de  l'alcali  ,  lorsque  ni 
l'un  ni  l'autre  n'opère  de  précipitation.  On  lave 
l'oxide  d'or  qui  est  sur  le  fdtre  avec  l'eau  distillée  , 
on  le  fait  sécher  ,  on  le  pulvérise  ,  et  on  le  conserve 
à  l'abri  de  l'air  et  de  la  lumière  comme  l'oxide  pré- 
cipité par  l'étain  (i). 

Ct/racrère^.  Couleur  pourpre  ,  spécifiquement  plus 
léger  que  l'oxide  d'or  précipité  par  l'étain. 

Dose.  D'un  demi-grain  à  un  grain  et  plus ,  en 
frictions. 

Mode  d' administ.  En  frictions  sur  les  gencives  et 
la  langLiCj  en  pilules,  uni  à  l'extrait  de  ciguë  et  à 
celui  de  jusquiame  blanche. 

^er^i^j".  Résolutif ,  excitant. 

Usages.  Squirrlies  à  la  matrice. 

PATE  POUR  LES  ENGELURES. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Amandes  araères  dépouillées  \ 
de  leurs  enveloppes  et  sé-  I 

,  ,  >  De  chaque  huit  once». 

chees.  ......( 

Miel  blanc.    .     .     .    .     .  ) 

Alun  calciné.     .    .    .    .  ^ 

Ohban.      ......    >  De  chaque  trois  drach. 

Benjoin   .  ) 

Farine  de  moutarde.    .    .    .  une  once. 

Camphre  divisé  par  l'alcohol.  cinq  drachm. 

Jaunes  d'œufs  cuits  à  l'eau.    .  n°  V. 

Huile  volatile  de  bergamote,  ime  drachme. 


(i)  Toutes  ces  préparations  d'or  recoramandces  par, M.  Clirctlen  ,  mé- 
decin de  Montpellier  ,  ont  été  décrites  par  M.  Figuier.  Bulletin  de 
Pliannacic.  (P.) 


23â  AppEi^Dicir. 

On  pile  les  amandes  dans  im  mortier  de  martre 
jusqu'à  ce  qu'elles  soient  réduites  en  pâte.  On  broyé 
celle-ci  sur  une  pierre  à  là  manière  du  chocolat  pour 
achever  de  la  bien  diviser.  Alors  on  remet  cette  pâte 
dans  le  mortier;  on  y  incorpore  peu-à-peu,  à  l'aide 
du  pilon ,  les  jaunes  d'œufs  »  le  miel ,  et  enfin  les 
autres  substances  réduites  en  poudre  impalpable  et 
bien  mêlées.  Quand  la  masse  est  homogène,  on 
l'aromatise  avec  l'essence  de  bergamote  ,  et  on  la 
conserve  dans  un  vase  de  faïence. 

Caractères.  Consistance  molle;  odeur  de  camphre 
et  de  bergamote. 

Mode  cV administration.  On  prend  de  cette  pâte 
la  grosseur  d'une  noix,  on  y  ajoute  un  peu  d'eau 
pour  la  ramollir.  On  s'en  frotte  les  mains  et  les  pieds 
matin  et  soir;  on  les  lave  ensuite  avec  de  l'eau  un  peu 
moins  que  tiède  ,  et  on  les  essuie  avec  un  linge  bien 
sec. 

Usages.  Les  engelures ,  lorsque  la  démangeai- 
son commence  à  se  manifester. 

Observations.  Cette  recette  est  h-pen-près  la  même 
que  celle  recommandée  par  M.  le  docteur  Swediaur  ; 
elle  n'en  diffère  que  par  quelques  légères  augmenta- 
tions dans  les  doses  des  ingrédiens,  et  par  l'addition 
du  benjoin  et  de  Thuile  volatile  qui  n'existent  pas 
dans  la  formule  de  ce  médecin. 

PILULES  D'ACONIT  MERCURIELLES. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Extrait  d'aconit  napel.     .    .    un  scrupule. 

Muriate  de  mercure  suroxidé 

(sublimé  corrosif).     .    .    deux  grains. 
Broyez  pendant  long-iems  dans  un  mortier  d'agatUe 


APPENDICE.  23l 


OU  de  verre  pour  en  opérer  un  méla.nge  très-exact ,  et 
'divisez  en  vingt  pilides  égales. 

Dose.  Une  pilule  matin  et  soir  :  tows  les  dix  jaurs 
X)n  augmente  d'une  pilule. 

Vei:tu.  Excitant  coipame  spécifique  du  système 
lymphatique. 

Usages^.  Dansi  tous  les  ças  de  maladies  cliro- 
niques  de  ce  système,  et  spécialement  contre  les 
dartres  i]^vétérées,  compliquées  sur-tout  d'aflPection 
psorique  et  vénérienne^  contre  les  maladies  véné- 
riennes anciennes  ;  contre  les  engo.rgemens  du  système 
lymphatique,  les  scrofules,  etc.  (M.  J.  Double). 

PILULES  DE  JAMES. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
"Poudre  de  Jai^es,  (i).  •     •  ) 

Masse  de  nilules  aromati-  |  , 

•  ,  ,       /•  \        >  De  chaque  uue  once, 

ques  de  Lonares  (2).   .  / 

Masse  de  Ruftis  (5).   .    .  ) 
Pilez  ces  trois  substances  dans  un  mortier  dp  mar- 
bre avec  sulTisante  quantité  de  sirop  de  gçntiane  , 
pour  une  masse  qu'on  divisera  e,n  pilides  de  4  grains. 

(r)  La  composition  de  la  poudre  de  James  se  trouve  pa^e  6g  du  seçond 
'volume  ,  sous  le  titre  d^oxiHe  d'aniirnoitie  avec  le'phosphàte  de  àhàùx. 

(2)  Les  pilules  aromatiques  de  Londres  se  préparent  arec  : 

Aloës  une  once  et  demie. 

Vïomme  de  gayac  une  pnce., 

Poudre  aromatique.  .    .    .    .    .  > 

Baume  du  Pérou  J      «^l^^i^e  demi-once. 

Sirop  d'écorce  d'orange.     .    .    .    quantité  suffisante. 
La  poudre  aromatique  est  préparée  avec  cannelle,  deux  onces  ;  semen- 
ces de  cardamome  dépouillées  de  leur  enveloppe  ,  gingembre  ,  poivre 
long  ,  de  chaque  une  ouce  ;  mêlés.  (  P.  ) 

(3)  La  masse  de  pilules  dcRufus  ne  diffère  de  celle  du  Codex  de  P-aris^ 
que  par  une  dose  double  de  sa&anu 


232  APPENDICE. 

Caractères.  Couleur  jaune  ,  odeur  de  safran  , 
saveur  ti  ès-amère. 

Dose.  Depuis  quatre  grains  jusqu'à  douze.. 

Mode  d' administrât.  On  prend  une  de  ces  pilules 
un  quart-d'heure  après  le  déjeûner  ,  et  une  autre 
après  le  diner  ,  et  quelquefois  une  troisième  le  soir 
avant  de  se  mettre  au  lit ,  selon  l'indication. 

J^ertus.  Stomachiques,  toniques. 

ZJsages.  Dans  les  digestions  lentes  ,  difficiles  j 
dans  l'atonie  de  l'appareil  digestif. 

Observations.  Ces  pilules  sont  en  grande  vogue 
en  Angleterre  ,  en  Suède  ,  en  Russie  j  elles  ont  la 
réputation  de  rétablir  proraptement  les  forces  épui- 
sées ,  de  donner  de  l'embonpoint. 

PILULES  MAJEURES  D'HOFFMANN. 
V ojez  Pilules  spécifiques  de  Genève. 

PILULES  SPÉCIFIQUES  DE  GENÈVE. 

Mode  de  préparât.  Prenez  ; 

Muiiate  d'ammoniaque,  une  dracli.  et  demie. 
Muriale  de  mercure  sur- 

oxidé  demi-drachme. 

Triturez  dans  un  mortier  de  verre  et  faites  dis- 
soudre dans  : 

Eau  distillée.     .     .    .    .    .  demi-once. 

Ajoutez  mie  de  pain  quantité  suffisante,  pour  ab- 
sorber tout  le  liquide  et  former  une  masse  qu'on  di- 
visera en  288  pilules  égales. 

Caractères.  Couleur  blanche  j  consistance  ferme; 
saveur  d'abord  douce,  puis  salée  et  légèrement  mé- 
tallique. 


APPENDICE.  233 

Dose.  Depuis  une  pilule  jusqu'à  deux  par  jour. 

Mode  d' administration.  On  prend  pendant  les 
trois  ou  quatre  premiers  jours  une  de  ces  pikdes  le  ma- 
tin à  jeun ,  en  buvant  par  dessus ,  soit  une  tasse  d'eau 
d'orge  édulcorée  avec  le  sucre  ou  le  sirop  simple, 
soit  une  décoction  de  salsepareille  j  on  porte  la  dose 
à  deux  pilules. 

Vertu.  Anti-syphilitique. 

Usage.  Les  maladies  vénériennes. 

Observations .  Plusieurs  médecins  genevois  exer- 
çant à  Paris,  prescrivent  quelquefois  ces  pilules  sous 
la  simple  dénomination  de  pilules  spécifiques.  On 
prescrit  également,  sous  le  nom  de  pilules  majeures 
d'Hoffmann,  un  médicament  composé  avec  : 

.  Muriate  de  mercure  suroxidé.  demi-scrupule  , 
dissous  dans  une  petite  quantité  d'eau. 

On  ajoute  mie  de  pain.    .    .    dix  scrupules. 

On  mêle  exactement  dans  un  mortier  de  verre  ,  et 
on  divise  la  masse  en  loo  pilules  ,  qu'on  roule  dans 
la  poudre  de  Ijcopodium. 

Ces  pilules  ne  diffèrent  des  précédentes  que  par 
l'absence  du  muriate  d'ammoniaque ,  car  le  sel  mer- 
curiel  y  entre  dans  les  mêmes  proportions  à  près. 

r  PILULES  TONIQUES  DE  MOSCOW. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Extrait  de  racine  de  Co-  \ 
lumbo  I 

de  racine  de  gentiane.    .  >  De  chaque ,  z  drachm. 
de  bois  de  quassia.   .     .  l 
de  fiel  de  bœuf.  .    .    .  ) 
Poudre  de  gentiane.    .    .     suffisante  quantité. 


p34  APPENDICE), 

Pour  former  une  masse  qu'on  divisera  en  pilules 
de  quatre  grains. 

Caractères.  Masse  brune  ,  odeur  un  peu  aroma- 
tique ,  saveur  extrêmement  amère. 

Mode  d' administrât.  On'  prend  une  ou  deux  de 
ces  pilules  tous  les  jours  immédiatement  après  le 
dîner  ,  buvant  par-dessus  une  tasse  d'infusion  froide 
de  bois  de  quassia. 

Vertus.  Toniqiie$  ,  stomachiques. 

Usages.  Dans  l'atonie  des  organes  digestifs  ,  dans 
l'embarras  des  viscères  abdominaux. 

Obseryqtiçjis.  Ces  pilules  sont  très -usitées  en 
Russie  ,  su^-tQut  à  Moscow  et  à  S\-Pétersbourg  , 
parmi  les  personnes  aisées  ,  livrées  à  la  bonne  chère  : 
la  formule  m'en  a  été  donnée  par  M.  le  conseiller  de 
cour  Huln,  médecin  de  S.  Ex,  le  prince  Repnin. 

POMMADE  ANTI-PSORIQUE. 

Mode  de  préparât.  Prenez  :  ^ 

Axonge  quatre  onces. 

Cire  vieree  deux  onces.  , 

Oxide  rouge  dé  mercure.  .  .  demi-once. 
On  échauffe  avec  l'eau  bouillante  un  mortier  de 
marbre  et  son  pilon.  On  y  verse ,  après  l'avoir  essuyé, 
l'axonge  et  la  cire  liquéfiées  ensemble.  On  agite  le 
mélange  jusqu'à  ce  qu'il  soit  entièrement  refroidi  : 
alors  on  y  incorpore  l'oxide  rouge  de  mercure  ré- 
•duit  en  poudre  fine.  On  aromatise  cette  pommade  à 
volonté. 

Caractères  Consistance  d'onguent,  couleur  j-Qugc- 


ATPENDICEi  :ï35 

clair.  Odeur  variable  selon  l'espèce  d'aromate  em- 
ployé. 

Dose  ,  mode  administrât.  O'O.  divise  cette  pom- 
made eïi  dix  doses  égales  pour  dix  frictions  à  em- 
ployer le  soir  en  se  , couchant.,  Les  frictions  doivent 
être  faites  devant  le  feu:.  (M.  J.  Double.  ) 

POMMADE  ANTI-SYPHILITIQUE 
Du  Docteur  Cisips)  C^)* 
Proposée  pour  remplacer  i  onguent  mercurîel. 

■   Mode  de  préparât.  ^vtntTj  : 

Muriate  de  mercure  suroxidé.    une  drachme. 
Axonge  de  porc  récente.  .     .    une  once. 
Triturez  pendant  douze  heures  dans  un  mortier  de 
verre. 

Caractères.  Consistance  et  couleur  de  l'axônge. 

Dose.  D'un  à  deux  gros  par  jour  pour  les  deux 
pieds. 

Mode  d' administrât.  Après  quelques  bains  tièdes 
oh  frictionne  la  plante  des  pieds  ,  au  moyen  d'un 
gaiit  de  peau  préalablement  imprégné  de  pommade 
'simple.  Tous  les  trois  jours  on  suspend  l'applica- 
tion du  remède  et  on  prend  un  nouveau  bain.  Les 
frictions  doivent  être  faites  le  soir  de  préférence. 

/^er^zz.  Anti-syphilitique. 

Usages.  Dans  la  maladie  vénérienn^^on-dégéné- 


(i)  La  pommade  de  Clrillo  se  trouve  simplement  indiquée  à  la  page 
27  du  .second  volume  à  l'article  Muriate  de  mercure  suroxidé ,  mais  sans 
détails  «ur  soû  mode  d'administration.  (  Pj. 


236  APPENDICE'; 

rée  ,  et  dans  les  cas  d'engorgemens  de  même  nature 
au  foie  ,  à  la  rate  et  au  mésentère. 

Observations.  En  ajoutant  aux  dosés  ci-dessus  une 
once  et  demie  d'axonge  et  dix  grains  d'extrait  d'opium, 
on  aura  la  pommade  du  même  auteur  contre  la  go- 
norrhée  rebelle  ;  cette  pommade  s'administre  en  fric- 
tions légères  sur  le  périnée ,  elle  ne  dispense  pas  de 
la  première  qu'on  ne  doit  employer  qu'à  la  plante  des 
pieds.  Cirillo  a  fini  par  ajouter  à  cette  préparation, 
une  certaine  quantité  de  muriate  d'ammoniaque. 

POMMADE  CONTRE  LA  GONORRHÉE,  DU  MÊME. 
Voyez  Pommade  ânti-syphilitique. 

POMMADE  STIBIÉE. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Tartra te  de  potasse  antimonié.  .    cinq  parties. 

Axonge  seize  parties. 

Réduisez  ce  sel  en  poudre  fine  mêlez  exactement 
avec  l'axonge  dans  un  mortier  de  verre. 

'  Caractères.  Couleur  et  consistance  de  l'axonge. 

Mode  d' administrât.  On  emploie  cette  pommade 
en  frictions  sur  l'épigastre  à  la  dose  d'un  demi-gros 
pour  chaque  friction. 

Vertus.  Produisant  ,  après  deux  ou  trois  jours  , 
sur  la  partie  frottée  ,  des  pustules  semblables  à  celles 
de  la  variole. 

Usages  f0Êor\\xe.  la  coqueluche  et  le  catarrhe  chro- 
nique essentiel.  (M.  le  docteur.  Autenrieth.) 

Observations.  L'application  inconsidérée  de  celte 
pommade  a  quelquefois  déterminé  des  eschares. 


APPENDrCË.' 

POUDRE  DENTIFRICE 

Du  Docteur  HufeiiAnd. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Quinquina  rouge  choisi  et 

pulvérisé.  ...    .    .     une  once  et  demie. 

Bois  de  santal  rouge  ,  id.  .  demi-once. 
Huile  volatile  aromatique  ) 

de  girofle  >  De  chaque  12  gouttes.  • 

de  bergamote.     .     .     .  j 
Mêlez  exactement. 

Caractères.  Couleur  rouge  ,  odeur  aromatique 
agréable. 

Mode  d' administrât.  On  emploie  cette  poudre  de 
la  même  manière  que  les  autres  poudres  dentifrices , 
c'est-à-dire,  qu'on  en  frotte  légèiement  les  dents 
malpropres  au  moyen  d'une  éponge  fine. 

Propi^iétés .  Elle  nétoie  parfaitement ,  raffermit  les 
gencives  ,  et  donne  à  l'haleine  une  odeur  agréable. 

PRUSSIATE  DE  MERCURE. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Oxide  rou^e  de  mercure 

par  l'acide  nitrique.     .    douze  gros. 
Prussiate  de  fer  (bleu  de 

Prusse).  .    .    .    .    .    huit  onces. 

Eau  distillée.    .    .    .    .    vingt-sept  onces. 

Après  avoir  pulvérisé,  ou,  mieux  encore,  porphy- 
risé  séparément  l'oxide  de  mercure  et  le  prussiate  de 
fer ,  on  les  met  dans  une  capsule  de  verre  ou  de  por- 
celaine avec  neuf  onces  d'eau  ,  et  on  fait  bouillir  le 
mélange  pendant  demi-heure  en  l'emuant  continuel- 


!?38  APPENDICE. 

lement  et  Jusqu'à  ce  qu'il  ait  acquis  une  couleur  jaune 
tirant  au  vert  ;  alors  on  décante  ,  on  filtre ,  on  verse 
sur  le  résidu  dix-liuit  onces  d''eau  Loulllanle  ,  et  on 
fait  bouillir  de  nouveau  pendant  demi-heure  ;  après 
avoir  filtré ,  on  réunit  les  colatures  ,  on  fait  évaporer 
jusqu'à  pellicule  ,  et  on  obtient  par  le  repos  et  le 
refroidissement  le  prusslale  de  mercure  cristallisé. 

Caractère.  Ce  sel  forme  de  longs  prismes  tétraè- 
dres et  ne  change  point  la  couleur  du  papier  de  tour- 
nesol ;  il  a  une  saveur  acre  <  caustique  ,  mais  beau- 
coup moins  que  le  muriate  de  mercure  suroxidé. 

Prescrtptî&n.  On  le  prescrit  en  solution  dans  l'eau 
à  la  dose  de  dix  à  vingt  grains  par  livre  d'eau  ,  ou 
bien,  après  l'avoir  Téduit  en  poudre  ,  on  l'incor- 
<pore  avec  une  substance  mucilagineuse  amylacée 
pour  former  des  pilules  qui  ne  doivent  contenir  cha- 
cune qu'un  tiers ,  ou  au  plus  un  demi-grain  du  sel^ 
quelquefois  on  le  mélange  avec  des  pommades  ,  ^.des 
oiiguens  pour  être  emjjloyé  en  frictions  ou  servir 
au  pansement  des  ulcères  ,  etc. 

V^ertus.  Ce  sel  a  les  propriétés  des  préparations 
mercurielles  ,  ainsi  il  convient  dans  "les  maladies  vé- 
nériennes ,  dans  les  affections  chroniques  de  la  peau. 

Usages.  M.  Chaussier ,  qui  en  a  introduit  l'usage 
dans  la  pratique  de  la  médecine ,  l'a  souvent  employé 
avec  succès daiis  le  !traiten;ient  des  inaladies  vénérien- 
nes. H  est  moins  acre,  moins  irritant  que  le  muriate 
de  mercure  suroxidé  ;  il  est  moins  répugnant  aux 
malades  ,  ne  produit,  pas  sur  l'estomac  et  le  système 
nerveux ,  ces  irritations  profondes  et  persistantes  que 
l'on  voit  quelquefois  pendant  l'usage  du  muriate  de 
mercure  suroxidé.  Lorsque  la  dose  du  priissiate  de 


a1>pendice;  5  3^ 

mercure  est  portée  un  peu  trop  loin  ,  les  malades 
éprouvent  seulement  un  vomissement  ,  mais  sans  -fa- 
tigue ,  sans  douleur,  sans  abattement.  Plusieurs  fois 
^lême  ce  sel  a  réussi  dans  les  àfFéctions  qui  avaient 
résisté  à  l'usage  du  muriate  de  mercux'e  suroxidé 
car  ,  dans  le  traitement  des  maladies  ,  les  organes 
deviennent  quelqtiefois  insensibles  à  l'effet  d'un  re- 
mède qui  a  été  continué  quelque  tems  ,  et  pour  ache- 
ver la  guérison  ,  il  faut  ou  en  suspendre  l'usage  ,  ou 
avoir  recours  à  quelque  préparation  analogue. 

Dose.  Le  sdlutum  aqueux  de  prussiate  de  mercure 
se  donne  à  la  dose  d'une  ou  deux  cuillerées  ,  soir  et 
matin  ,  dans  une  tasse  d'un  léger  infusum  de  sapo- 
naire ,  de  bouraclie  ,■  de  fleurs  de  tilleul  oii  de  qael- 
qu'aiitre  plante  convenable  à  l'état  du  malade  ;  et 
comme  il  se  décompose  moins  facilement  que  le 
muriate  de  mercure  suroxidé  ,  on  peut  aussi  en  mettre 
une  ou  deux  cuillèrées  dans  la  tisane  qui  sert  de  bois- 
son habituelle  au  malade.  Les  pilules  de  prussiate  de 
mercure  doivent  égalëment  être  données  soir  et  ma- 
tin,  en  les  rapprochant  ou  augmentant  peu -à -peu 
suivant  le  besoin ,  l'efïèt  et  la  sensibilité  des  malades. 
(  M.  Ghaussier.  ) 

'j,  SOLUTION  ANTI-VÉNÉRIENNE. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Muriate  de  merctiresurOxidéO  , 

T»r    •  .     j>  •  >Dechaq.quatre2:rains. 

Muriate  d  ammoniaque,     .j         -i      -   b  ^ 

r  -Eau  distillée.     .    .     .     .  deux  onces. 

;  Laudanum  liquide.     .     .  demi-drachme.  ' 

,  Huile  volatile  de  cannelle,  une  goutte. 

.'.Vf .  Mêlez. 


APPENDICE. 

Dose.  Trente  à  quarante  gouttes  matin  et  soir. 

Mode  d'administration.  Etendue  dans  une  eau 
de  gomme  ou  le  lait  récent. 

ertus.  Anti-vénérienne,  excitante  du  système 
lymphatique. 

Cas  particuliers.  Maladies  syphilitiques  sous 
toutes  les  formes. 

Observations  Le  mercure  peut  être  administré  de 
cette  manière  aux  estomacs  les  plus  faibles,  aux  per- 
sonnes les  plus  délicates.  (Weikakd.) 

SOLUTION  MINÉRALE  DE  FOWLER. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Ârsenici  albi  (oxidum> 
alLi  arsenici,  v.  s.)  in\ 
pulverem  subtilissi- 
mum  triti. 
Carhonat.  alcalin.  po-\ 

tassœ  purificat.  . 
A quœ  distilla tœ.    .    .    l  viij 
Immittantur  in  ampullam,  qud  in  balneo  arenœ 
positd ,  aqua  lente  ebulliat,  donec  oœidum  arsenici 
perfecte  solutum  fuerit.  Deinde  solutioni  frigidce 
adde  alcoholis  lavendulœ  compositi  unciam  dimi- 
diam ,  et  aquœ  distillatœ  uncias  octo ,  plus  vel 
minus ,  adeo  ut  solutio  librœ  unius  pondus  adœ  - 
quet. 

Caractères.  Limpide  comme  l'eau  distillée  j  odeur 
de  lavande^  saveur  légèrement  aromatique  j  verdit  le 
sirop  de  violette;  décomposable  par  l'eau  de  chaux, 
le  sulfure  hydrogéné  de  potasse,  le  muriate  de  baryte. 


a"a  gr.  LXIV. 


APPENDICE.  241, 

Ge  dernier  sel  j  forme  un  précipité  très-pesant ,  so- 
luble  en  totalité  dans  l'acide  nitrique. 

Dvse.  Variable  selon  l'âge  des  malades. 

Pour  les  sujets  de  deux  à  quatre  ans ,  on  en  donne 
deux,  trois,  jusqu'à  cinq  gouttes. 

De  cinq  à  sept  ans.    .    .    cinq  à  sept  gouttes. 

De  huit  à  douze  ans.  .     /    sept  à  dix  gouttes. 

De  treize  à  dix-huit  ans.  .    dix  à  douze  gouttes. 

Dedix-huitansetau-dessus.    douze  gouttes. 

Mode  d'administration.  On  donne  douze  gouttes 
de  la  solution  minérale  étendues  dans  lîne  demi- 
lasse  d'eau  pour  une  dose,  que  l'on  administre  le 
matin  à  six  heures  ;  on  prend  une  autre  dose  sem- 
blable à  deux  heures  de  l'après-midi  ;  de  sorte  que  la 
dose  entière  se  compose  de  trente-six  gouttes  de  la  so- 
lution ,  en  vingt-quatre  heures ,  prises  par  fraction  de 
douze  à  la  fois  à  des  intervalles  réguliers  de  huit 
heures  chaque ,  sans  avoir  égard  aux  heures  des 
paroxysmes  :  on  peut  aussi  n'en  donner  que  deux 
doses  par  jour.  Le  docteur  Fov^ler  donne  sa  solution 
pendant  cinq  jours  consécutifs  j  puis,  lorsque  l'accès 
a  manqué,  il  suspend  son  usage  pendant  deux  ou 
trois  jours  ,  et  recommence  à  en  donner  pendant 
trois  autres  jours  ,  pour  prévenir  la  rechute.  Lorsque 
la  fièvre  ne  se  guérissait  pas  par  ce  moyen ,  elle  ne 
manquait  jamais  de  céder  au  même  remède  combiné 
au  quinquina. 

Indications.  Les  fièvres  intermittentes ,  les  mi- 
graines périodiques. 

(  Extrait  des  expériences  faites  sur  différens  fébri- 
jfuges  dans  les  hôpitaux  de  Gand.  Voyez  Bibliothèque 
médicale ,  tome  XXV  ,  page  i23.  ) 

II.  16 


APPENDICE. 

Observations.  La  plus  petite  erreur  dans  l'admi- 
nistration de  ce  remède  pouvant  avoir  des  suites 
funestes  ,  nous  avons  suivi  textuellement  à  cet  égard 
l'extrait  de  la  Bibliothèque  médicale.  Nous  avons  cru 
devoir  aussi  conserver  l'a  formule  latine,  pour  que  là 
connaissance  en  devînt  moins  populaire,  €t  dans  la 
crainte  que  quelqu'empirique  entre  les  mains  duquel 
le  présent  ouvrage  pourrait  tomber,  n'en  fît  un  mau- 
vais usage.  (P) 

SIROP  ANTI-SCORBUTIQUE 
De  M .  le  Docteur  Portal. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Racine  de  gentiane.    .  demi-once. 

 de  garance.     .    .    deux  gros. 

Quinquina  deux  gros. 

Racine  de  raifort  sau- 
vage demi- once. 

Cresson  de  fontaine.  7  „ 

^  .  >  De  chaque  suflisante  quantité. 

Cocnlearia.  ,     .     .  )  ^  ^ 

Muriate  de  mercure  su- 
roxidé  (sublimé  corro- 
sif) deux  grains. 

On  fait  bouillir  les  racines  avec  le  quinquina  dans 
deux  livres  d'eau  réduites  à  une  j  on  passe  la  décoc- 
tion j  on  ajoute  une  livre  et  demie  de  sucre  j  on  cla- 
rifie avec  deux  blancs  d'œufs  ;  on  fait  cuire  ce  mé- 
lange en  consistance  de  sirop  j  on  le  passe; 

D'autre  part,  on  pile,  dans  un  mortier,  les 
feuilles  de  cresson ,  de  coclilearia  ,  et  la  racine  de  rai- 
fort; on  exprime  pour  avoir  six  onces  de  suc  que  l'on 
filtre  à  froid  ;  on  ajoute  onze  onces  de  sucre  réduit  en 


APPENDICE. 

poudre  grossière;  on  cliaufFe  au  bain-marie  jusqu'à 
ce  que  le  sucre  soit  dissous;  on  passe  et  on  ajoute 
ce  sirop  au  premier.  Enfin  on  fait  dissoudre  le  su-- 
blimé  dans  l'alcohol,  et  on  le  mêle  exactement  au 
sirop. 

Caractères.  Couleur  fauve  un  peu  louche;  saveur 
amère  légèrement  âcre. 

Mode  de  prescript.  Pur  ,  ou  mêlé  à  une  lasse 
d'infusion  amère. 

Vertus.  Anti-scrofuleux ,  anti-vénérien;  excitant 
spécifique. 

Usage.  Dans  les  maladies  scrofuleuses  ,  le  ra-^ 
chitis  ,  et  la  maladie  vénérienne  dégénérée. 

Dose.  Une  cuillerée  à  bouche  et  plus;  pur,  ou 
dans  un  véhicule  approprié. 

Observations.  Pour  avoir  ce  sirop  constamment 
efficace,  je  pense  qu'il  faudrait  ne  le  préparer  que 
dans  les  mois  de  juillet  et  d'août,  tems  où  les  plantes 
crucifères  sont  pourvues  d'une  plus  grande  quantité 
de  principes  huileux  volatils.  Cette  remarque  me 
parait  d'autant  plus  essentielle ,  que  le  sirop  fait  au 
mois  de  novembre  est  très-peu  odorant,  et  beaucoup 
moins  sàpide  que  celui  qui  a  été  préparé  en  été. 

SIROP  ANTI-SYPHILITIQUE. 

Mode  de  préparât;  Prenez;  : 

Salsepareille  fendue  et  coupée,  deux  livres. 

Suc  de  bourrache   demi-livre. 

Pétales  de  roses  rouges  sèches,  demi-once. 

Feuilles  de  séné  mondées.  .     .  deux  onces. 

Semences  d'anis   deuxdrachm. 

Sucre  et  miel ,  de  chaque.  .    .  quatre  livres. 


244  APPENDICE. 

On  fait  macérer  pendant  douze  heures  la  salsepa- 
reille dans  dix  livres  d'eau  j  on  fait  bouillir  ensuite 
pendant  deux  heures  :  on  passe  la  décoction.  On 
fait  bouillir  le  marc  une  seconde  et  une  troisième 
fois  avec  une  quantité  d'eau  égale  à  la  première. 
On  passe  ,  on  réunit  les  colatures  ,  et  on  les  laisse 
déposer. 

On  met  d'une  autre  part  dans  un  bain-marie  d'é- 
tain  les  autres  substances  ,  à  l'exception  du  sucre 
et  du  miel  ;  on  verse  dessus  une  livre  et  demie  d'eau 
bouillante  et  le  suc  de  bourrache  dépuré  à  chaud.  On 
couvre  le  vase  et  on  maintient  l'infusion  chaude 
pendant  douze  heures.  On  passe  avec  expression; 
on  laisse  déposer  la  liqueur ,  et  pendant  ce  tems  on 
fait  évaporer  la  décoction  de  salsepareille  jusqu'à  ré- 
duction de  six  livresj  on  y  ajoute  l'infusion  ci-des- 
sus ,  le  miel  et  le  sucre  on  clarifie  le  tout  avec  les 
blancs  d'œufs  ;  on  passe  le  sirop  bouillant ,  avant 
qu'il  ne  soit  tout-à-fait  cuit,  à  travers  un  blanchet , 
puis  on  le  rapproche  en  consistance  de  sirop  très- 
épais  ï  on  le  laisse  refroidir  et  l'on  prend  : 
Sirop  de  salsepareille  composé 

ci-dessus.    ....    deux  livres  et  demie. 
Muriate  d'ammoniaque.    .  J  \ 
—  de  mercure  suroxidé.    .  yÏ^^  chaque  dix  grains.  ' 
Extrait  d'opium.  .     .    .     )  ■ 
Liqueur  anod.  d^ofFmann.  quantité  suffisante. 
On  dissout  l'extrait  d'opium  dans  une  petite  quan- 
tité d'eau;  on  mêle  cette  solution  au  sirop.  \ 

On  triture  d'une  autre  part ,  dans  un  mortier  de 
verre ,  le  muriate  d'ammoniaque  et  le  sublimé  cor-  ' 
rosif  avec  suffisante  quantité  de  liqueur  d'Hoflinann 


APPENDICE. 

pour  opérer  la  solution  des  deux  sels.  On  ajoute 
alors  peu-à-peii,  et  en  continuant  de  triturer,  la  tota- 
lité du  sirop  ,  et  on  met  le  tout  dans  des  bouteilles 
qu'on  bouche  bien. 

Caractères.  Couleur  brune,  odeur  légèrement 
étliérée,  saveur  extracto-sucrée. 

Dose.  Depuis  une  cuillerée  à  bouche  jusqu'à  deux. 

Mode  d' administration.  On  donne  une  cuillerée 
à  bouche  de  ce  sirop  le  matin  à  jeun  et  une  autre 
le  soir  avant  de  se  coucher ,  en  observant  le  même 
régime,  qu'avec  le  sirop  de  Cuisinier ,  fort  analogue 
à  celui-ci.  . 

.  Vertus.  Anti-syphilitique.. 

Observations .  M.  le  docteur  Larrey ,  chirurgien 
en  chef  de  la  garde  impériale  ,  administre  souvent 
ce  sirop  avec  succès  dans  toutes  les  affections  syphi-. 
litiques.  Il  convient  sur-tout  dans  le  cas  où  l'ancien- 
neté de  la  maladie  donne  lieu  à  des  douleurs,  ostéo- 
copes. 

SIROP  BALSAMIQUE  DE  TOLU. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Alcohol  à  tren,te-six  degrés  saturé  de  baume  de 
Tolu.    .    .    deux  onces  deux  drachmes. 
Mettez  la  liqueur  dans  un  matras ,  et  ajoutez  peu 
à  peu  et  en  agitant  : 

Eau  pure  à  dix  degrés.  .  .    .    seize  onces. 
Laissez  reposer  vingt-quatre  heures  et  filtrez. 
Faites  cuire  à  la  grande  plume  avec  la  plus  petite 
quantité  d'eau  possible  : 

Sucre  blanc  le  plus  beau,    trente-deux  onces. 


246  APPENDICE. 

Ajoutez  l'eau  balsamique j  agitez  le  mélange  un 
instant  pour  volatiliser  l'alcohol ,  et  laissez  refroidir 
le  sirop  dans  un  vase  couvert. 

Caractères.  Couleur  et  transparence  de  sirop  de 
sucre ,  odeur  et  saveur  balsamique  très-agréable,  mis- 
cible aux  eaux  distillées  avec  lesquelles  il  conserve 
sa  limpidité. 

Dose.  Une  cuillerée  à  bouche  et  plus ,  plusieurs 
fois  le  jour. 

Mode  d' administration.  On  donne  ce  sirop  seul 
ou  étendu  dans  une  tasse  d'infusion  béchique. 

f^ertus.  Excitant,  expectorant,  diurétique. 

Usages.  Dans  les  catarrhes  chroniques ,  l'asthme , 
l'hydropisie. 

Oh  s  er  stations.  Le  sirop  balsamique  de  Tolu  , 
quoique  d'un  usage  très-ancien  en  médecine,  offre 
des  différences  notables  dans  sa  couleur,  sa  saveur,  sa 
transparence ,  et  l'état  de  combinaison  de  la  subs- 
tance balsamique  relativement  au  sucre,  suivant  les 
diverses  Pharmacopées.  J'ai  répété  les  principaux 
procédés  qu'on  a  recommandés  comme  les  meilleurs, 
et  c'est  après  en  avoir  comparé  les  résultats ,  et  pro- 
cédé à  de  nouveaux  essais  dont  on  peut  voir  les  détails 
dans  le  Bulletin  de  Pharmacie ,  i"  année,  que  je 
me  suis  arrêté  au  procédé  qui  vient  d'être  décrit,  et 
que  plusieurs  pharmaciens  de  Paris,  distingués  par 
leur  exactitude ,  on.t  adopté. 


APPENDICE; 

SmOP  CONTRE  LA  COQUELUCHE. 

Mode  de  pj^épamt.  Prenez  : 
Poudre  corticale  d'ipéca- 

cuanha;  .  •.         .    .    neuf  draclimes. 
De  quinquina  calissaya.  .    six  onces. 
Opium  brut  choisi.   .    .    nne  draclime. 
Faites  macérer  ces  substances  dans  deux  litres 
d'eau  pendant  l'espace  de  vingt-quatre  heures  ;  dé- 
cantez, et  ajoutez  sïvccessivement  une  nouvelle  quan- 
tité d'eau  ,  jusqu'à  ce  que  le  résidu  soit  sans  saveur. 
Réunissez  les  liqueurs  ,  filtrez-les  et  ajoutez-y  : 

Sirop  de  sucre  neuf  livres. 

Faites  évaporer  lentement  en  consistance  de  sirop. 
Oaracthres.  Couleur  jaune  ,  saveur  légèrement 
amère. 

Dose.  Une  cuillerée  à  café  matin  et  soir  pour  . les 
enfans  au-dessous  de  deux  ans  ,  et  une  cuillerée  à 
bouche  au-dessus  de  cet  âge. 

Usage.  Ce  sirop  ,  dont  la  composition  appartient 
à  M.  BouUay,  pharmacien,  a  été  indiqué  par  M.  le 
docteur  Alibert ,  dans  la  première  édition  de  ses 
Eléijiens  de  thérapeutique ,  comme  très-convenable 
dans  la  coqueluche. 

,  SIROP  DE  M.  LE  DOCTEUR  DESESSARTZ  , 
Contre  la  toux  des  Enjans. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Ipécacuanha  concassé.  .    .    .    une  once. 

Séné  mondé  trois  onces. 

Faites  macérer  pendant  deux  heures  dans  vingt- 


APPENDICE. 

quatre  onces  de  vin  blanc;  décantez,  filtrez  la  liqueur 
et  çonservez-la  séparément.  Ajoutez  au  résidu  : 

Sulfate  de  magnésie.  ,    .    .    trois  onces. 

Sommités  de  serpolet.     ,    .    une  once. 

_Fleurs  de  coquelicot.      .    .  demi-once. 

Eau  bouillante.    .    .    .    ,    six  livres. 
Laissez  infuser  pendant  quatre  Heures  ;  décantez  , 
filtrez  la  liqueur ,  à  laquelle  vous  ajouterez  : 

Eau  de  fleur  d'orange.    .    vingt-quatre  onces. 

Sucre  blanc  concassé.     .    quinze  livres. 
Et  le  vin  blanc  de  la  macération.  Mêlez  et  faites 
fondre  à  froid. 

Caractères.  Couleur  jaune  rougeâtre  ;  odeur  de 
fleur  d'orange;  saveur  de  fleur  d'orange  un  peu  nau- 
séeuse. 

J^ertus.  Expectorant,  vomitif,  purgatif. 

Usage.  Dans  la  coqueluche  ^  lé  çroup ,  les  catarrhes 
chroniques. 

Dose.  Comme  vomitif,  uni  au  tartrite  de  potasse 
antinijOnié  (i);  comme  purgatif  ^  seul ,  par  cuillerée  à 
café  de  quart  d'heure  en  quart  d'heure ,  chez  les  enfans 
au-dessous  d'un  an  jusqu'à  ce  qu'on  ait  obtenu  l'efTet 
désiré  ;  comnae  expectorant ,  même  dose  de  deiix; 

heures  en  deux  heures. 

Ces  doses  doivent  varier  en  proportion  de  Page  et 
autres  circonstances. 


fi)  On  prépare  à  cet  effet  une  solution  de  tartrite  de  potasse  antiiAO"! 
nié  avec  un  grain  de  ce  sel  dans  c[uatre  onces  d'eau  distillée. 


appendice: 


SIROP  DE  GOMME  KINO. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Gomme  Kiiio  pulvérisée.    .    .    690  grains.  ' 

Eau  pure   •    sept  livres. 

Sucre  blanc  très-pur  deLixlivtes. 

On  triture  pendant  un  quart-d'heure  ,  dans  un 
mortier  de  marbre  ,  la  poudre  de  gomme  Rino  avec 
quatre  livres  d'eau  bouillante  qu'on  ajoute  presque 
tout. à  la  fois.  On  laisse  refroidir  la  liqueur  et  on  fiU 
tre  j  on  met  cette  liqueur  à  part.  On  verse  ensuite 
les  trois  livres  d'eau  restant  échaiilFée  à  soixante  de- 
grés ,  et  on  réunit  cette  solution  à  la  première.  D'au- 
tre part  on  clarifie  et  l'on  fait  cuire  en  consistance 
d'électuaire  deux  livres  de  sucre  blanc  concassé  ; 
alors  on  ajoute  la  solution  de  gomme .  Kino  ,  et  l'on 
évapore  jusqu'en  consistance. sirupeuse.  Ces  quantités 
doivent  fournir  deux  livres  quatorze  onces  de  sirop  , 
de  manière  que  chaque  once  représente  quinze  grains 
de  gomme  Kino.  ViqÀ 
.  Caractères.  Couleur  rouge -brun  ,  saveur  astrin- 
gente très-prononcée. 

Dose.  Depuis  une  cuillerée  à  bouche  ,  jusqu'à 
^  Jrois  ou  quatre  par  jour. 

Mode  d' administrât.  On  prescrit  ce  sirop  purv 
Où  mêlé  avec  l'eau  de  riz  ,  la  décoction  blanche ,  une 
infusion  amère  ou  toute  autre  boisson  appropriée. 

y ertus.  Astringent ,  tonique ,  stomachique. 

Usages.  Dans  les  catarrhes  chroniques  de  l'urèthre, 
de  la  matrice  •  dans  tous  les  cas  d'hémorrhagie  pas- 
sive. 

Obsermtions.  La  formule  qu'on  vient  de  lire  est  la 


APPENDICE; 

même  que  celle  que  J'ai  communiquée.il  3^  a  plusieurs 
années  à  la  Société  de  médecine  dé  Paris.  Depuis  j'ai 
eu  la  satisfaction  d'apprendre  de  plusieurs  praticiens 
qui.  ont  prescrit  ce  sirop  ,  que  la  gomme  Kino  leur 
avait  infiniment  mieux  .réussi,  sous  cette  forme  que 
soius  toute  autr& ,  particulièrement  chez  les  sujets 
d'une  constitution  faiJile  ,  irritable  ,  qui  ne  suppor- 
tent que  difficilement  la  gomme  Kino  en  substance  , 
à  cause  de  l'espèce  d'agacement  qu'elle  produit  quel- 
quefois sur  la  membrane  muqueuse  de  l'estomac. 

■"^."^  SIROP  BE JVIENUN'n^^^  COI^IPOSÉ. 


Mode-  de  prépàrat.  Prenez  : 
î.      Feuilles  et   sammités  dé  mé- 

iiiaïixh.eÇMenia7Jthestri/'oliat.) 
Il      Laitue.  .....  V 

L       LaitronÀ -jjjijt:  ..     .     •  ,  '  '      '  -     .  , 

.        ,  '  /  De  cna,<jue.  parties  égales. 

Gliicoree.    .     iji;ji.p  1 
èii  : ,.  -^resson.  c,Ji*j«ît/wcri'J  aojuJ  ou pj- 

Après  avoir  nettoyé  les  plantes  qui  doivent  être 
fraicbes  et  cueillies  dans' leur  vigueur ,  on  pile  sépa- 
rément la  méniantlie  pour  en.  exprimer  le  suc  que 
i'ôn  mçt  ^  part.  a  . 

On  pile  ensuite  et  ensemble  les  autres  plantes  dont 
Qn.expi'imè  également  le  suc ..  ^  :\  -  . ^  > 
oriAlprs  on  prend  deux  .parties: 'dtt  -sùc- exprimé  dé 
méniaiitlie,  et  une  partie  du  suc  exprimé  des  autres 
plantesj' on  mêle  ces  sucs ,  et  après  quelques  heures 
dç  repos  pour  laisser  précipiter  les  parties  féculentes  , 
on  tiré  la  liqueur  aij  clt^ir,  ou  la  filtre,  on  la  met 
dans  un  ballon  avec  suffisante  quantité  de  sucre  con-i  _ 
çâssé  (à-péu-près  le  double  du  poids  des  sucs) ,  et  à 


APPENDICE.  25 I 

la  chaleur  du  bain-marie ,  on  forme ,  selon  l'art , 
un  sirop  auquel  PU  ajoute  quelquefois  ,  suivant  la 
prescription  du  jnédecin,  deux  ou  trois  gros  d'esprit 
de  cpclilearia  et  .de  cannelle  par  livre  , 
^  Ce  sirop  est  brunâtre ,  d'une  saveur  amère. 

On  le  prescrit  par  cuillerée'  ordinaire  à  prendre  le 
matin  ,  soit  pur,  soit  dans  une  tasse  de  quelque  infu- 
sion appropriée  à  l'objet  qu'on  se  propose. 

Il  parait  avoir,  une. action  spéciale  sur:  le  système^ 
lymphatique,  sur  la  sécrétion  des  follicules  muqueux. 

M.  Piguet ,  médecin  d'Issoûdun  ,  qui  en  a  donné 
la  formule  à  M.  le  professeur  Chaussier ,  l'emploie 
souvent  avec  avantage  dans  les  cas  d'embarras  mu- 
^ueux  de  l'estomac  et  de  l'intestin ,  dans  les  engor- 
gemçns  des  ganglions  lymphatiques,  etc.,  Cojumc  il 
èst  beaucoup  moins  stimulant  et  écliaufFant  que  le 
jSirop  de  raifort  composé  (  ou  anti-scorbutique  )  ,  il 
convient  sur-tout  aux  enfans  et  aux  personnes  très^ 
sensibles  qui  éprouvent  de  la  chaleur  de  l'agitation 
par  l'usage  du  sirop  de  raifort  composé^'"^ 

La  dose  doit  varier  suivant  l'âgé  et  l'etàt  àe  sensi- 
bilité des  malades ,  mais  en  général  il  convient  d'en 
continuer  l'usage  pendant  quelque  tems. 

.    SIROP  DE  SULFURE  DE  POTASSE. 

3 . ,  Mode  dé  préparât.  "  Prenez  : 

•    Sulfure  de  potasse.   .    .    .    deux  drachmes. 
.  Faites  fondre  dans, 

Eau  distillée  dé  fenouil.    .    huit  onces. 
Après  avoir  filtré  le  solutum ,  faites-y  fondre  à  la 
çlialeur  du  bain-marie  : 

Sucre  blanc  concassé.    .    .    quinze  onces. 


1 


iSai  APPENDICE. 

Caractères.  Ce  sirop  qu'il  faut  conserver  dans  de 
petits  flacons  toujours  remplis  ,  a  une  belle  couleur 
jaune  et  l'odeur  d'hydrogène  sulfuré. 

Mode  cle  prescript.  On  le  prescrit  par  cuillerées 
à  café  plus  ou  moins  rapprochées  /  suivant  le  besoin  , 
ou  bien  on  le  fait  entrer  dans  des  potions  composées 
de  quelque  eau  distillée  aromatique  auxquelles  on 
peut  ajouter  là  scille  en  poudre  ou  le  sirop  scilliti- 
que  j  mais  il  faut  avoir  l'attention  de  ne  point  faire 
entrer  dans' ces  sortes  de  potions  des  sels  métalliques , 
tels  que  le  tartrate  antimonié  de  potasse  ,  ni  des  pré- 
jparations  acides  ,  telles  que  l'oxymel  scillitique. 

Vertus.  Ce  sirop ,  et  encore  mieux  le  sulfure  de 
potasse  ou  de  sonde  en  poudre ,  excite  singulière- 
ment l'action  des  follicules  rauqueux  et  rend  leur 
sécrétion  plus  abondante  ,  plus  fluide  ;  souvent  il 
détermine  des  vomissemens  peu  fatigans  ,  d'autres 
fois  des  sécrétions  alvines  qui  sont  remarquables  par 
une  odeur  particulière  et  une  grande  quantité  de  ma- 
tières muqueuses  ;  il  parait  avoir  une  action  spéciale 
sur  les  follicules  muqueux  de  la  gorge,  des  poumons, 
et  dispose  à  la  transpiration. 

Usage.  Il  est  spécialement  employé  dans  les  affec- 
tions muqueuses  et  Catarrhales  des  poumons  qui  sont 
si  fréquentes  chez  les  vieillards  ,  et  convient  sur-tout 
aux  enfans  ,  dans  cette  espèce  de  catarrhe  aigu  que 
l'on  désigne  communément  sous  le  nom  de  croup. 

Dose.  La  dose  doit  varier  suivant  l'âge  et  l'effet  -, 
en  général ,  aux  enfans  on  le  donne  par  cuillerées  à 
café  ,  mais  aux  vieillards  la  dose  doit  être  portée  à 
une  ou  deux  cuillerées  ordinaires.  (M.  Chaussier.  ) 


APPENDICE* 


smOP  DE  VANILLE. 

(  EPIDENDRUM  VANILLA .  ) 

I, 

Mode  de  préparât.  Prenez  ; 

Vanille  choisie.    .    .    .    .    deux  oncès. 

Sucre  blanc.    .....    dix-sept  onces.  / 

Eau  de  rivière.  .  .     .    .    .    dix  onces. 

Alcohol  à  2  1  degrés.  .  .  .  six  drachmes. 
On  coupe  la  vanille  en  petits  morceaux  ,  on  la  tri-* 
ture  dans  un  mortier  de  marbre  ,  ou  mieux  encore 
on  la  met  sur  un  porphyre  ;  on  la  broie  avec  une 
molette  ,  en  y  ajoutant  peu-k-peu  et  alternativement 
un  peu  de  sucre  et  l'alcohol  prescrit  pour  en  former 
une  sorte  de  pâte  molle  et  homogène. 

Curactères.  Ce  sirop  est  diaphane  ,  d'une  cou- 
leur rougeâtre  claire  ;  d'une  odeur  ,  d'une  saveur 
extrêmement  agréable. 

Mode  de prescript.  Onle prescrit  comme  les  sirops 
de  cannelle  ,  d'œillets  ,  pour  entrer  dans  les  potions. 

J^ertus.  11  a  la  propriété  d'exciter  l'action  de  l'es- 
tomac et  de  tout  le  système  nerveux  j  ainsi  on  peut 
le  considérer  comme  stomachique  et  cordial ,  et  on 
peut  l'employer  non  -  seulement  dans  les  prescrip^ 
lions  médicinales  ,  mais  encore  il  peut  |  devenir 
un  objet  d'utilité  et  d'agrément  dans  diverses  prépa- 
rations alimentaires  ;  il  s'associe  très-bien  au  lait , 
au  café ,  au  chocolat ,  et  leur  donne  une  sa\^eur  très- 
agréable. 

La  vanille  étant  divisée  avec  le  sucre  ,  on  la  met 
dans  un  ballon  de  verre  avec  le  restant  du  sucre  et 
de  l'eau  prescrite  j  on  y  ajoute  un  blanc  d'œ,uf  pui? 


q54  AÎ>ip'ENDlCE. 

après  avoir  bouclié  le  ballon  avec  un  pârchemm 
percé  d'un  petit  trou,  on  le  place  dans  un  bain-marie, 
dont  on  entretient  la  chaleur  pendant  dix-huit  à  vingt 
heures  ,  avec  l'attention  d'agiter  le  ballon  de  tems 
en  tems  ;  lorsque  le  sucre  est  complètement  fondu 
et. la  liqueur  homogène  ,  on  la.  laisse  reposer  pen- 
dant vingt-quatre  heures.,  on. coule  le  sirop  à  tra- 
vers une  étamine  ,  et  on  le  conserve  dans  un  flacon 
bien  bouché.  (  M.  Chaussier.  ) 

TEINTURE  ALGOHOLIQUE  DE  QUINQUINA 

MARTIALE. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Teinture  de  quinquina  off.  .    .    six  onces. 
Malate  de  fer  rapproché  en  con- 
sistance de  miel.  .    .    ...  demi-once. 

Mêlez  dans  un  flacon  -,  laissez  déposer  pendant 
do viie  heures  ,  et  décantez. 

Caractères.  Couleur  verdâtre  foncée^  saveur  de 
quinquina,  légèrement  ferrugineuse  ;  se  trouble  avec 
l'eau  distillée . 

Dose.  Une  cuillerée  à  café  matin  et;  soir.  Cette 
dose  peut  être  portée  graduellement  dans  certains  cas, 
jusqu'à  une  cuillerée  à  bouche  ,  et  être  également 
répétée  deux  fois  le  jour. 

Mode  d'administration.  Dans  Une  tasse  d'infusion 
de  quinquina  ou  d'armoise ,  etc.  suivant  l'indication. 

Propriétés.  Stomachique,  emménagogue. 

Indications.  Dans  le  cas  d'atonie ,  soit  générale , 
soit  locale. 


APPENDICE.  ^55 

Ohser^^ations.  Tous  les  sels  à  base  de  fer  soait 
décomposés  plus  ou  moins  promptément,  par  Tinfu- 
sion,  la  décoction ,  la  teinture  âlcoliolique  dé  quin- 
quina ,  et  même  par  le  quinquina  en  substance.  Le 
sulfate  et  le  muridte  "de  fer^  les  <ieux  sels  qu'on 
emploie  le  plus  souvent  en  médecine ,  sont  ceux  qui 
se  décomposent  avec  le  plus  de  facilité.  Ils  ont  de 
plus  l'inconvénient  de  détruire  en  grande  partie  la 
saveur  du  quinquina  ,  et  de  communiquer  à  la  tein- 
ture une  saveur  styptique  que  beaucoup  de  malades 
ne  peuvent  supporter.  Ges  considérations  ont  engagé 
M.  le  docteur  Emmonot  à  tenter  le  malate  de  fer , 
après  avoir  essayé  infructueusement  les  deux  premiers 
sels. 

Le  malate  de  fer  que  j'emploie  pour  cette  teinture 
se  prépare  de  la  mani'ère  suivante  : 

Prenez  :  Limaille  de  fer  bien  pure,    trois  onces. 

Mettez  dans  un  matras  ,  et  versez  dessus  : 

Suc  dépuré  de  coings.  .     .     .    vingt  onces. 

Agitez  bien  ces  deux  substances  j  faites  digérer 
pendant  quarante-huit  heures  au  bain  de  sable  échaufïe 
à  vingt-cinq  ou  trente  degrés  ,  ou  pendant  huit  à  dix 
jours  à  la  température  moyenne  de  l'atmosphère,  en 
ayant  le  soin  d'agiter  le  mélange  plusieurs  fois  par 
jour;  décantez  la  liqueur,  filtrez  et  faites  rapprocher 
.en  consistance  de  miel  très-épais.  Ces  doses  pro- 
duisent ordinairement  deux  onces  d'extrait. 

Caractères,  Couleur  noire  verdâtre,  déliquescent 
à  l'air j  odeur  de  mélasse;  saveur  d'abord  sucrée, 
puis  ferrugineuse,  mais  moins  désagréable  que  celle 
des  autres  sels  martiaux.  - 


APPENDICE. 


TEINTURE  ÉTHÉRÉE  DE  BAUME  DE  TOLU. 
..,  i^oj-ez  Ether  balsamique  de  Tolu. 

ii;,-.TEINTURE  ÉTHÉRÉE  DE  BESTUCHEF  (i). 

ÉTHER  SULFURIQUE  FERRÉ. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 

Limaille  de  fer  une  partie. 

Acide  muriatique  à  20  deg.    quatre  parties. 

Acide  nitrique  à  28  degrés,  une  partie. 
On  met  dans  un  matras  la  limaille  de  fer  ,  on  verse 
par-dessus  l'acide  nitrique  ,  et  on  laisse  agir  ces  deux 
substances  pendant  quelques  minutes  ,•  aussitôt  que 
l'effervescence  se  ralentit,  on  j  ajoute  peu-à-peu 
l'acide  muriatique  ;  la  dissolution  étant  terminée  et 
refroidie  ,  on  1  étend  de  deux  parties  d'eau  distillée 
et  on  filtre.  On  met  à  évaporer  la  liqueur  fdtrée  jus- 
qu'à siccité  dans  un  capsule  de  porcelaine.  On  ex- 
pose pendant  plusieurs  jours  à  la  cave  la  capsule  et 
son  contenu,  couverte  d'une  gaze^  quand  la  matière, 
qu'il  faut  remuer  les  premiers  jours  avec  un  tube  de 
verre ,  cesse  d'attirer  l'humidité ,  ce  qu'on  reconnaît 
quand  le  niveau  de  la  liqueur  ne  s'élève  plus  ,  on 
décante  le  muriate  de  fer  liquide  ,  on  le  fdtre ,  on  le 
met  dans  un  flacon  de  cristal  avec  son  poids  d'éther 


(l)  Cet  article  est  illisible  dans  rexemplaire  italien  que  je  possède,  les 
caractères  en  étant  presqu'entiérement  effacés  •  je  me  suis  en  conséquence 
déterminé  h  composer  celui-ci  ,  pour  lequel  j'ai  profité  en  quelques 
points  de  l'excellente  dissertatioa  publiée  sur  la  teinture  de  Bestuchef, 
par  M.  de  Sçrtiae.  (P.) 


APPENDICE.  2^7 

sulfariqueblen  rectifié  ;  on  mêle  bien  les  deux  liqueurs 
par  l'agitation  et  on  les  laisse  reposer.  Quelques 
heures  après  ,  l'éther  s'éclaircit  et  ^e  trouve  coloré 
d'une  belle  teinte  jaune.  C'est  la  teinture  éthérée  de 
Bestuchef ,  connue  aussi  sous  les  noms  à' esprit  sul- 
J'urique  éthéré  martial;  teinture  nervine ;  teinture 
d'or  ne rç' 1720 -tojiique  àe  hâmotte  f  ou  gouttes  d'or 
du  général  liamotte ,  etc. 

Caractères.  Couleur  jaune  d'or ,  odeur  d'éther 
sulfurique ,  saveur  ferrugineuse. 

Dose.  De  quatre  à  six  gouttes  et  plus. 

Mode  d' administrât.  On  prescrit  cette  teinture 
versée  sur  un  morceau  de  sucre  ,  ou  associée  aux 
teintures  d'angustura  ,  de  cannelle  ,  d'opium  ,  au 
camphre  ,  aux  huiles  volatiles  éthérees. 

Vertus.  Tonique ,  stimulante  ,  sédative. 

Usage.  Les  affections  nerveuses  ,  rhumatismales  , 
l'hypocondrie  ,  l'épilepsie  ,  etc. 

TEINTURE  ÉTHÉRÉE  DE  DIGITALE, 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
^.    Feuilles  sèches  de  digitale 

pourprée  deux  drachmes. 

Ether  sulfurique  très-rectifié.  deux  onces. 
On  met  dans  un  flacon  bouché  à  l'émeri  les  feuilles 
de  digitale  ;  on  verse  par-dessus  l'éther  sulfurique  et 
on  agite.  Au  bout  de  cinq  ou  six  heures  l'éther  se 
trouve  suffisamment  chargé  des  principes  de  cette 
plante. 

H.  17 


258  APPENDICE". 

Caractères.  Belle  couleur  verte  foncée  ,  odeur 
éthérée ,  saveur  légèrement  amère. 

Dose.  A  l'intérieur ,  de  dix  goutteâ  à  vingt-cinq. 
Kn  vapeurs  ,  dose  indéterniinée. 

Mode  d administrât.  A  V intérieur  ^  en  potion  ou 
dans  tout  autre  véhicule  approprié.  A  i  extérieur  ^ 
en  vapeurs  qu'on  dirige  sur  les  poumons  au  moyen 
de  l'inspira toire.  Pl.  h"" ,  Jig.  4. 

yertuS.  Diurétique,  expectorant,  sédatif. 

Usages.  Dans  l'hydropisie  ,  dans  le  catar^e  chro- 
nique ,  la  pulmohie  tuberculeuse  commençante. 

Observations.  On  prépare  de  la  même  manière , 
et  aux  mêmes  doses  ,  la  teinture  éthérée  de  ciguë  , 
connue  aussi  sous  le  nom  d  éther  cicuté. 

TEINTURE  ÉTHÉRÉE  DE  CANTHARIDES. 

1 

r 

Voyez  Ether  acétique  cantha-Ridé. 

TEINTURE  ÉTHÉRÉE  DE  VALÉRIANE. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Racine  sèche  de  valériane.  .    .    trois  onces." 

Coupez  en  morceaux  très-menus  ,  mettez  dans  un 
malras  et  versez  dess-us  :  • 

Liqueur  anod.  d'Hoffmann  .    .    une  livre. 

Bouchez  le  matras  avec  une  fiole  pour  servir  de 
vaisseau  de  rencontre.  Lutez  avec  le  papier  collé  ; 
faites  digérer  à  une  très-douce  chaleur  pendant  six 
jours  j  laissez  refroidir  et  filtrez  à  une  température 
basse  ,  pour  éviter  1  evaporation. 


APPENDICE. 

Caractères.  Couleur  jaune  ,  odeur  mixte  d'éther 
et  de  valériane  ;  saveur  éthérée  un  peu  amère  ,  pi- 
quante. 

,   Dose.  Quinze  à  vingt  gouttes. 

Mode  d' administrât.  Dans  une  tasse  d'infusion 
de  mélisse. 

Usages.  Les  affections  nerveuses  ,  les  mouvemens 
eonvulsifs  ,  l'hystérie. 

TEINTURE  NERVINE. 
Voyez  Teinture  éthérée  de  Bestuchef. 

TEINTURE  NERVINO-TONIQUE  DE  LAMOTHE. 
V^Gjez  Teinture  éthérée  de  Bestuchef. 

TEINTURE  OU  ESSENCE  SCILLITIQUE  DE  KEUP. 

Mode  de  préparât.  Prenez  : 
Carbonate  alcalinule  de  po- 
tasse demi-once. 

Vinaigre  scillitique  préparé 
par  infusion  avec  le  vinai- 
gre distillé  douze  onces. 

Mêlez  ces  substances  dans  un  matras  et  évaporez 
à  une  douce  chaleur  jusqu'à  consistance  de  miel  ; 
ajoutez  : 

Alcohol  à  trente-six  degrés.  .    six  onces. 
Faites  digérer  pendant  quelques  jours  ,  puis  dé- 
cantez la  liqueur  claire  et  conservez-la  dans  un  flacon 
bouché. 


aGo  APPENDICE. 

Caractères.  Couleur  rougeâtre  ,  odeur  alcolioll- 
(jue  un  peu  acéteuse  ,  saveur  salée  amère. 

Dose.  Depuis  quarante  jusqu'à  soixante  gouttes. 

Mode  d' administrât.  On  donne  cette  teinture  à  la 
dose 'indiquée ,  dans  une  cuillerée  d'eau  ou  de  tout 
autre  véhicule  approprié. 

Vertus.  Résolutive  ,  diurétique  ,  tonique. 

Usages.  Dans  l'asthme  ,  dans  Thydropisic. 


TABLE  POSOLOGIQUE  (i). 


ACÉTATE  D AMMONIAQUE,  de  demi-once  à  quatre 
onces,  en  vingt-quatre  heures. 

A.  DE  PLOMB ,  de  six  grains  à  un  scrupule. 

A.  DEPOTASSE,  de  deux  scrupules  à  deux  drachmes,^ 
en  vingt-quatre  heures. 

ACIDE  ACÉTIQUE  AROMATIQUE  ,  une  cuillerée  à 
café  à  six  ,  en  vingt-quatre  heures. 

A.  ACÉTIQUE  CAMPHRÉ,  demi-scrupule  à  une  demi- 
drachme  dans  une  potion. 

A.  ACÉTIQUE  CONCENTRÉ,  un  scrupule  à  une 
drachme  ,  étendu. 

A.  ACÉTIQUE  IMPUR  (commun),  une  once  à  six; 
dans  des  véhicules  aqueux. 

A.  BORACIQUE,  six  grains  à  trente. 

A.  MURIATIQUE,  de  dou2:e  grains  à  soixante-douze  ; 
dans  huit  onces  de  liquide ,  dont  on  prescrit  de 
demi-once  à  deux  onces  ,  deux  fois  par  jour. 

A.  MURIATIQUE  OXIGÉNÉ  ,  de  demi-drachme  à 
deux  drachmes  ,  dans  huit  onces  d'eau  distillée  ,  en 
plusieurs  fois. 

A.  NITRIQUE  ,  de  demi- drachme  à  deux  drachmes 
étendu  dans  l'eau. 

A.  PHOSPHORIQUE  ,  de  vingt  grains  à  vingt-quatre. 
A.  PRUSSIQUE,  de  quatre  gouttes  à  six,  étendu  d'eau. 


(i)  Cette  Table  siippléara  les  doses  qui  ne  se  trouvent  pas.  indi- 
quées daus  l'ouvrage. 


262  TABLE  POSOLOGIQUE. 

ACIDE  SULFURIQUE  PUR,  de  douze  grains  à  soixante- 
douze. 

ACIDE  SULFURIQUE  ALCOHOLISÉ,  de  douze  graine 
à  trente-six. 

A.  SULFURIQUE  AVEC  ALCOHOL  AROMATISÉ, 
de  douze  grains  à  deux  drachmes. 

ACIER  PULVÉRISÉ ,  de  vingt  grains  à  trente-six  chez  les 
adultes  ,  de  six  grains  à  vingt-quatre  chez  les  enfans. 

ALCOHOL  D'ABSINTHE,  d'un  scrupule  à  deux  drachmes. 

A.  AVEC  ACIDE  ACÉTIQUE,  de  douse  gouttes  à 
deux  drachmes. 

A.  D'AMMONIAQUE  AVEC  GAYAC  ,  de  vingt-quatre 
grains  à  cent  quarante-quatre. 

A.  ANISE,  de  douze  grains  à  deux  onces,  dans  un 
véhicule. 

A.  D'ASA-FETIDA  ,   de  douze   grains  a  soixante- 
douze. 

A.  AVEC  BENJOIN  COMPOSÉ,  de  douze  grains  à 
cent  quarante-quatre. 

A.  AVEC  BAUME  DU  PÉROU,  de  douze  grains  à 
soixante-douze. 

A.  D'ALOÈS  AVEC  RHUBARBE  ,  de  douze  grains  à 
soixante  douze. 

A.  AVEC  CANNELLE  ,  de  vingt-quatre  grains  à  soi- 
xante-douze. 

A.  CAMPHRE,  de  vingt-quatre  grains  à  cent  quarante- 
quatre. 

A.  AVEC  CANTHARIDES,  de  trois  gouttes  à  dix. 

A.  AVEC  CASTOREUM,  de  douze  grains  à  quarante- 
huit. 


TABLE  POSOLQGIQUE.  263 

ALCOHOL  AVEC  COLOQUINTE,  de  douze  grains  à 
vingt-quatre. 

A.  AVEC  DIGITALE  POURPRÉE  ,  de  dix  gouttes  à 
vingt. 

N.  B.  La  vertu  excitante  que  l'alcohol  communique  à 
celte  préparation,  est  passagère.  La  vertu  anti-excitante  de 
la  digitale  prend  bientôt  le  dessus.  Si  l'alcohol  était  ici  à 
plus  forte  dose ,  la  vertu  primitive  de  la  digitale  serait  en- 
tièrement éteinte. 

ALCOHOL  ELLÉBORE  ,    de  demi  -  drachme  à  deux 
drachmes. 

A.  AVEC  ÉTHER  NITRIQUE,  de  quatre  gouttes  à  six, 
seul  avec  du  sucre  ;  de  douze  gouttes  à  deux  drach- 
mes ,  en  potion. 

A.- AVEC  ÉTHER  SULFURIQUE,  de  douze  gouttes  à 
deux  drachmes. 

A.  AVEC  GENTIANE  COMPOSÉ,  de  vingt-quatre 
gouttes  à  deux  drachmes. 

A.  AVEC  GAYAC  ,  de  douze  grains  à  quarante- 
huit. 

A.  AVEC  MYRRHE,  de  douze  gouttes  à  une  drachme. 

A.  AVEC  OPIUM  ,  de  dix  gouttes  à  vingt-quatre. 

A.  AVEC  PHOSPHORE,  de  six  gouttes  à  dix. 

A.  POL  Y-AROMATIQUE,  de  douze  gouttes  à  soixante- 
douze. 

A.  avec'  quinquina  ,  de  douze  grains  à  deux 
drachmes. 

A.  AVEC  RHUBARBE ,  d'un  scrupule  à  trois  drachmes. 

A.  AVEC  SUCCIN,  de  douze  gouttes  à  une  drachme. 

A.  AVEC  VALÉRIANE,  de  douze  gouttes  à  deux 
drachmes. 


^64  TABLE  POSOLOGIQUE. 

AMMONIAQUE  LIQUIDE,  de  six  gouttes  à  vingt-quatre. 
A.  SUCCINEE,  de  SIX  gouttes  à  vingt-quatre. 

AMMONIURE  DE  CUIVRE  LIQUIDE  ,  d'un  grain  à 
quatre. 

A.  DE  CUIVRE  COMPOSÉ,  d\in  grain  à  quatre. 

BORATE  ALCALINULE  DE  SOUDE,  de  trente-six 
grains  à  quarante-huit. 

CAMPHRE  PURIFIÉ  ,  de  deux  grains  à  demi-once  dans 
quelques  circonstances  rares. 

CARBONATE  ALCALINULE  DEPOTASSE,  de  douze 
grains  à  soixante-douze. 

CARBONATE  ALCALINULE  DE  SOUDE  ,  de  dix  grains 
à  soixante-douze. 

C.  ALCALINULE  DE  MAGNÉSIE  ,  de  douze  grains 
à  demi-once. 

CHARBON  DE  BOIS  PURIFIÉ,  de  dix  grains  à  quinze; 
deux  à  quatre  fois  par  jour. 

CONSERVE  DE  ROSE  ROUGE,  de  deux  drachmes  à 
demi-once. 

DÉCOCTION  DE  DAPHNÉ  MEZEREUM  ,  de  quatre 
onces  à  huit ,  deux  à  quatre  fois  par  Jour. 

D.  DE  GAYAC  COMPOSÉ,  de  six  onces  à  deux  livres 
par  jour. 

D.  DE  POLYGALA  SÉNÉGA,  de  deux  onces  à  huit 
par  jour. 

D.  DE  QUINQUINA ,  de  six  onces  à  une  livre. 

D.  DE  SALSEPAREILLE,  de  deux  onces  à  une  line 
par  jour. 

EAU  ACIDULE  CARBONIQUE  ,  d'une  demi-livre  à  huit 
livres. 


TABLE  POSOLOGIQUE.  265^ 

EAU  D'AMANDES  AMÈRES  ,  d'une  clemi-drachme  à 

deux  drachmes. 
E.  DE  BAIES  DE  GENIÈVRE ,  d  une  demi-once  à 

quatre  onces. 
E..DE  CANNELLE,  d'une  drachme  à  deux  onces. 
E.  DE  CARBONATE  ACIDULE  DE  CHAUX  ,  d'une 

livre  à  six. 

E.  DE  CARBONATE  ACIDULE  DE  FER  ,  d'une 

demi-livre  à  six  livres. 
E.  DE  CARBONATE  ACIDULE  DE  POTASSE, 

d'une  livre  à  six. 

E.  DE  CERISES  NOIRES  ,  d'une  drachme  à  une  once. 

E.  DE  CHAUX ,  de  six  onces  à  deux  livres  par  jour. 

E.  DE  FENOUIL,  d'une  once  à  trois. 

E.  DE  FLEURS  D'ORANGE,  de  deux  onces  à  six. 

E.  HYDROSULFURÉE ,  de  quatre  onces  à  six. 

E.  DE  LAURIER  CERISE,  de  quatre  à  six  gouttes 
dans  une  petite  quantité  d'eau. 

E.  DE  MER  ARTIFICIELLE,  de  quatre  onces  à  une 
livre. 

E.  MERCURIELLE,  de  demi-once  4  tfôis  onces,  chez 
,     les  enfans. 

E.  DE  MENTHE  POIVRÉE,  d'une  drachme  à  trois. 

.E.  DE  MF,NTHE  POIVRÉE  ALCOHOLIQUE,  d'une 
demi-drachme  à  une  drachme. 

E.  OXIGÉNÉE,  d'une  bouteille  à  deux.  / 

E.  THERIACALE ,  d'une  demi-once  à  une  once  et 
plus. 

ËLECTUAIRE  AROMATIQUE,  de  six  grains  à  vingt- 
quatre. 


266  TABLE  POSOLOGIQUE. 

ÉLECTUAIRE  OPIAT  ,  d'un  scrupule  à  trois  drachmes. 

É.  DE  RHUBARBE  COMPOSÉ ,  de  douze  grains  h 
soixante-douze. 

É.  THÉRIAQUE,  d'une  demi-drachme  à  deux  drach- 
mes, une  ou  deux  fois  par  jour. 

EMULSION  D'AMANDES,  de  trois  onces  à  une  livre. 

É.  CAMPHRÉE,  d'une  cuillerée  à  bouche  à  quatre  ,  en 
douze  heures. 

É.  DE  GOMME  ARABIQUE  ,  d'une  once  à  dix. 

É.  DE  SEMENCE  DE  CITRON ,  de  deux  onces  à 
huit. 

ÉPONGE  BRÛLÉE,  de  quinze  grains  à  trente ,  deux 
fois  par  jour  chez  les  adultes  j  de  cinq  à  dix  grains 
chez  les  enfans. 

ÉTHER  MURIATIQUE  ,  de  douze  grains  à  deux 
drachmes. 

É.  NITRIQUE,  même  dose. 
É.  SULFURIQUE,  même  dose. 

ÉTHIOPS  MARTIAL  ,  de  douze  grains  à  soixante-douze. 
EXTRAIT  D'ABSINTHE ,  d'une  drachme  à  deux. 

E.  D'ACONIT  NAPEL ,  d'un  quart  de  grain  à  quatre 
grains. 

E.  D'OPIUM ,  d'un  demi-grain  à  quatre  grains  ;  la  dose 
s'en  augmente  en  certains  cas ,  comme  celle  de  l'opium 
même. 

E.  DE  QUINQUINA ,  de  douze  grains  à  deux  drachmes. 

E.  DE  QUINQUINA  RÉSINEUX,  de  six  grains  à 
vingt-quatre. 

E.  DE  SCILLE  ,  de  six  grains  à  vingt-quatre. 


TABLE  POSOLOGIQUE.  ^Gj 

GAZ  OXIGÈNE/  on  en  inspire  de  six  pouces  à  trente , 
plusieurs  fois  en  vingt-quatre  heures, 

G.  OXIDE  D'AZOTE ,  on  en  inspire  six  flacons  en  six 
minutes. 

GELÉE  DE  CORNE  DE  CERF,  d'une  demi-once  à  une 
once. 

GÉLATINE  DE  COLLE,  d'une  once  à  quatre,  en  vingt- 
quatre  heures. 

HUILES  AROMATIQUES,  de  deux  gouttes  à  dix. 

HUILE  D'AMANDES,  d'une  demi-once  à  deux  onces, 
chez  les  enfans  ,  d'une  cuillerée  à  café  à  deux  chaque 
fois. 

H.  D'OLIVE ,  d'une  demi-once  à  deux  onces ,  jusqu'à 
"quatre ,  pour  purger. 

H.  PYROGÉNÉE  DE  CORNE  DE  CERF  RECTIFIÉE, 
de  deux  grains  à  quinze. 

H.  PYROGÉNÉE  DE  SUCCIN  RECTIFIÉE,  d'une 
goutte  à  trente. 

HUILE  VOLATILE  DE  TÉRÉBENTHINE  RECTIFIÉE, 
de  quatre  gouttes  à  vingt ,  en  douze  heures. 

H.  DE  RICIN ,  de  deux  gros  à  trois  onces ,  ou  une 
cuillerée  à  bouche  toutes  les  heures  jusqu'à  ce  qu'il  y 
ait  une  selle. 

INFUSION  DE  SÉNÉ ,  d'une  once  à  deux. 

MAGNÉSIE  CALCINÉE,  de  douze  grains  à  demi- 
once. 

MALATE  DE  FER ,  de  douze  grains  à  une  drachme  en 
vingt-qu,atre  heures. 

MIEL  DESPUMÉ ,  de  deux  drachmes  à  une  once ,  et  en 
lavemens  jusqu'à  trois  onces. 


268  TABLE  POSOLOGIQUE.' 

MIXTURE  CAMPHRÉE ,  une  cuillerée  à  bouche  toutes 
les  trois  ou  quatre  heures. 

M.  MUSQUEE ,  d'une  once  à  une  once  et  demie. 

MUCILAGE  DE  GOMME  ARABIQUE  MERCURIEL , 
d'une  cuillerée  à  deux ,  matin  et  soir. 

MURIATE  D'AMMONIAQUE  PURIFIÉ ,  de  dix  grains 
à  vingt-quatre. 

M.  D'AMMONIAQUE  ET  DE  FER,  de  dix  grains  à 
quinze.  . 

M.  DE  BARYTE  ,  de  six  grains  à  douze  ,  en  solution 
aqueuse. 

M.  DE  CHAUX,  de  six  grains  à  vingt-quatre,  chez  les 
enfans ,  et  de  dix  grains  à  soixante-douze  chez  les 
adultes. 

M.  DE  FER,  de  douze  grains  à  deux  drachmes  en  vingt- 
quatre  heures.  \ 

M.  DE  MERCURE  SUROXIDÉ ,  d'un  quart  de  grain 
à  deux  grains  dans  une  livre  d'eau ,  en  plusieurs 
fois ,  à  l'intérieur  ;  d'un  grain  à  deux  dans  quatre 
onces  d'eau  distillée,  à  l'extérieur. 

MURIATE  OXIDULE  DE  MERCURE  ,  d'un  grain  à 
quatre;  avec  des  substances  purgatives,  de  quatre 
grains  à  douze. 

M.  DE  POTASSE  SUROXIGÉNÉ ,  de  douze  grains  à 
une  drachme,  en  solution. 

■  M.  DE  SOUDE ,  de  deux  gros  à  deux  onces  ;  en  lave- 
mens  ,  de  trois  drachmes  à  une  demi-once. 

NITRATE  DE  POTASSE  PURIFIÉ ,  de  six  grains  à  une 
demi-once. 

OLEO-SACCHARUM  DE  MENTHE  POIVRÉE,  d'une 
demi-once  à  une  once. 


TABLE  POSOLOGIQUE.  26g 

ONGUENT  MERCURIEL ,  de  vingt-quatre  grains  à  soi- 
xante-douze. 

O.  D'OXIDE  BLANC  DE  MERCURE  PAR  L'ACIDE 
SULFURIQUE  ,  de  douze  grajns  à  soixante-douze. 

G.  SOUFRE ,  trois  onces  par  onction  pour  la  quatrième 
partie  du  corps. 

OXALATE  DE  MERCURE,  d'un  grain  à  quatre. 

O.  ACIDULE  DE  POTASSE,  d'une  drachme  à  six  en 
vingt-quatre  heures. 

OXIDE  D'ANTIMOINE  AVEC  POTASSE,  d'un  grain 
à  quatre ,  "deux  à  trois  fois  par  joiir. 

O.  D'ANTIMOINE  AVEC  PHOSPHATE  DE  CHAUX , 
de  trois  grains  à  huit ,  toutes  les  trois  ou  quatre  heures. 

O.  D'ANTIMOINE  SULFURÉ  ORANGÉ,  d'un  grain 
à  quatre ,  deux  ou  trois  fois  par  jour. 

O.  D'ANTIMOINE  SULFURÉ  ROUGE,  comme  ci- 
dessus. 

O.  BLANC  DE  BISMUTH,  d'un  demi-grain  à  dix 
grains  deux  fois  par  jour. 

O.  GRIS  DE  MERCURE ,  d'un  grain  à  sept. 

O.  DE  ZINC,  d'un  grain  à  vingt  ,  en  vingt-quatre 
heures. 

OXIMEL ,  d'une  drachme  à  deux  onces  dans  un  véhicule 
approprié. 

PETIT  LAIT  ALUMINÉ,  d'une  once  à  une  livre  par 
jour. 

PÉTROLE ,  de  dix  gouttes  à  vingt-quatre  en  vingt-quatre 
heures. 

PHOSPHATE  DE  SOUDE;  de  deux  drachmes  à  une  once 
et  demie. 


270  TABLE  POSO] 

PHOSPHORE  ,  d  un  quart  di 
vingt-quatre  heures. 

PILULES  D'OPIUM  ,  de  cinq 

P.  GOMMEUSES  MERCUI 
douze. 

POTASSE  FONDUE,  dun  gri 

POUDRE  AROMATIQUE,  de 

P.  D'IPECACUANHA  ET  ] 
vingt. 

P.  OPIATE,  de  cinq  grain 

RESINE  DE  JALAP,  de  sis 
adultes  ;  de  deux  grains  à 

SAVON  DE  SOUDE  ,  de  dix  g 

S.  D'ACIDE  SUtFURiQUI 
soixante-douze,  deux  fois 

SIROP  DE  PAVOTS  BLANC 
onces  chez  les  adultes  ;  d 
les  enfans. 

S.  DE  ROSES  ROUGES , 
once  et  demie. 

SOUDE  PURE,  d'un  grain 
onces  d'eau.   lOffo  •/'■n'' 

SOUFRE,  de  six  grains  à  une  d 


TABLE  POSOLOGIQUK. 
S.  D'ANTIMOINE,  de  six  grains  à  quinze  ,  de 
par  jour. 

S.  D'ANTIMOINE  ET  DE  MERCURE  ,  de  deux 
à  dix. 

S.  DE  CHAUX  LIQUIDE  ,  d'une  drachme  à  un( 
once,  deux  lois  par  jour. 

S.  D'ETAIN  ,  d'une  demi-drachme  à  une  dra 
deux  à  quatre  ibis  par  jour. 

S.  DE  MERCURE  NOIR,  de  deux  grains  à  six 
fois  par  jour. 

S.  DE  MKRCURE  ROUGE,  de  deux  grains 
deux  fois  par  jour. 

S.  DE  POTASSE  ,  de  douze  grains  à  trenle-si; 
sieurs  fois  dans  les  vingt-quatre  heures. 

TARTRATE  D'ANTIMOINE  ET  DE  POTASSE 
grain  à  deux  ,  en  sohition. 

T.  DE  FER  ET  DE  POTASSE,  de  dix  g 
trente. 

T.  ACIDULE  DE  POTASSE  ,  d  une  demi-dra 
une  ouce. 

T.  DE  POTASSE,  d'une  demi-drachme  à  une  dr 
comme  purgatif ,  jusqu'à  une  once. 

TROCHISQUES  D  IPÉCACUANHA ,  de  deux  à  s 


1î'j2  TABLE  POSOLOGIQUE. 

yiN  AVEC  IPÉGACUANHA ,  d'une  demi-once  à  une 
once. 

V.  AVEC  QUINQUINA ,  d  une  once  à  dix. 

y.  AVEC  TARTRATE  D'ANTIMOINE  ET  DE 
POTASSE ,  de  six  gouttes  à  un  scrupule  pour  les 
enfans  ;  d'une  drachme  à  une  demi-once  pour  les 
adultes. 


273 

SYNONYMIE 

DES  NOMENCLATURES  CHIMIQUES 

MODERNES. 
CORPS  INDÉCOMPOSÉS  (i). 


NOMENCLATURE 

DE  BrUGNATELLI. 


Lumière  

Calorique  

Oxigène  (2)  

Radical  inflanrmable  ou 
plUogogène  (3). 


NOMENCLATURE 

IRANÇAISE. 

Lumière. 
Calorique. 

Oxigène,  base  de  l'air  pur. 
Hydrogène. 


(i)  Ce  sont  les  corps  qui  ne  sont  point  soumis  à  l'analyse  chimique. 

(3)  Un  des  composans  de  la  base  de  l'air  pur.  Origène  vient  du  grec 
'o^ic  et  ■}iyo/xii  .J'engendre  acide.  Ce  principe  uni  chimiquement  au  calo- 
rique ,  constitue  la  base  concrète  de  l'air  pur,  ou  le  lliermoxigène. 

(3)  La  base  du  gaz  itijlammallc  est  simple  :  i5  parties  de  cette  base, 
unies  à  85  parties  de  thermoxigî-ne  ,  forment  loo  parties  d'eau.  Les 
chimistes  français  Ini  donnent  le  nom  à' Itj  di ogène  à  cause  qu'elle  entre 
dans  la  composition  de  l'eau.  Cependant ,  plusieurs  chimistes  ont  jugé 
ce  nom  impropre  ,  parce  que  l'hjdrog'eue  se  trouve  en  beaucoup  plus 
petite  proportion  dans  ce  liquide  que  le  thermoxigbne  ;  d'ailleurs  ,  il 
entre  comme  principale  partie  constituante  dans  la  formation  des  huiles  , 
de  l'ammoniaque  .  de  l'alcohol  ,  etc. ,  et  de  plusieurs  substances  végé- 
tales dont  il  pourrait  bien  plutôt  être  dit  le  générateur  que  de  l'eau.  Nous 
avons  appelé  ce  principe  radical  inflummahle  ou  phlogogène  ,  du  grec 
ip'Ko^  ^'^  •^'iiofjLiii  .j'^"§.cndre  Jlainme  ,  comme  constituant  la  base  du  gar 
inflammable  ,  le  seul  gaz  qui  s'enflamme  et  qui  communique  à  la  plu- 
part des  corps  dont  il  forme  la  principale  partie  constituante  ,  le  carac- 
tère de  l'inflammabilité. 


II.  18 


274  SYNONYMIE  DES  NOMENCLATURES 


RADICAUX. 

NOMENCLATURE 
DE  Erugnatelli. 

NOMENCLATURE 

FRANÇAISE. 

Radicaux  oxiables  (4). 

Soufre  ,    radical  oxisulfu- 
rique. 

Radical  oxîmuriatique.    .  . 

Radical  oxiboracique.    .  . 

Arsenic,  radical  oxiarseni- 
que. 

Tungstèue,  radical  oxitungs- 
tique. 

Molibdène ,  radical  oximo- 
libdique. 

Chrome  ,   radical  oxichro- 
mique. 

Cobalt ,  radical  oxicobalti- 
que. 

Carbone ,  radical  oxicarbo- 
nique. 

Benzoë ,  radical  oxibenzoï- 
que. 

Camphre ,  radical  oxicam- 
pliorique. 

Radicaux  acidijîables. 

Soufre  ,  radical  de  l'acide 
sulfurique. 

Radical  de  l'acide  murialiq''. 

Radical  de  l'acide  boracique. 

Arsenic  ,  radical  de  l'acide 
arsenique. 

Tunstène ,  radical  de  l'acide 
tuns  tique. 

Molibdène,  radical  de  l'acide 
molibdique. 

Chrome  ,  radical  de  l'acide 
chromique. 

Cobalt ,  radical  de  l'acide 
cobaltique. 

Carbone  ,  radical  de  l'acide 
carbonique. 

Benzoë  ,  radical  de  l'acide 
benzoïque. 

Camphre  ,  radical  de  l'acide 
camphorique. 

(4)  Oxiàhle  devra  être  regardé  comme  synonyme  è! acidifiaile  ;  nous 
avons  jugé  à  propos  de  conserver  le  nom  moderne  oxys  ,  qui  vient  du 
grec  o|t)f  et  de  rejeter  celui  à'acicfe ,  que  les  anciens  ont  pris  du  latin 
acldum ,  afin  d'éviter  les  obscurités  qu'auraient  pu  faire  naître  ces  deux 
dénominations  synonymes  ,  puisées  dans  deux  différentes  langues.  Le 
mot  oxique  remplacera  donc  celui  dî'acicie  ,  et  au  lieu  de  dire  acide  siilfu- 
rique  ,  acide  rnnriafiquô  ,  etc.  on  dira  ,  oxisiilfurique ,  oxirnuriatlqiie ,  etc. 

CHIMIQUES    MODERNES.  ' 


RADICAUX. 

f             -  Il  _  __i .  

NOMENCLATURE. 

DE  BrXJGNATELLI. 

« 

NOMENCLATURE 

■FHANÇAISE. 

Radicaux  oxîables. 

Succiii  ,   radical  oxisucci- 
nique. 

Radical  oxiacétique.  .  .  . 
Ridical  oxiélotartareux  (5). 

Radical  oxiélomuqueux.  .  . 

Radical  oxiéloligneux.  . 

Sucre  ,  radical  oxisaccha- 
rique. 

RarliPal  nvi Pif vi fin p 

Radical  oxipomique.    .  .  . 
Radical  oxigallique.  .... 
Radical  oxitartareux.   .  .  . 
Radical  oxisubéreux.    .  .  . 

i 

Radicaux  acidijiahles. 

Succin  ,  radical  de  l'acide 
succinique. 

Radical  de  Tacide  acétique.  | 

Radical  de  l'aCide  pyro-lar-  i 
tareux.  I 

Radical  de  l'acide  pyro-mu- 
queux. 

Radical  de  l'acide  pyro-li- 
gneux. 

Sucre  ,  radical  de  l'acide 
oxalique. 

xv.aaicd.1  uc  L-aciQe  citiique. 

Radical  de  Tacide  malique. 

Radical  de  l'acide  gallique. 

Radical  de  l'acide  tartareux. 

Radical  de  l'acide  subéreux. 

(5)  Cet  oxique  et  les  deux  suivans  ont  été  nommés  par  les  chimistes 
français  pyro-acides,  etc.  du  mot  grec  -pyr,  qui  signifie J'en,  voulant  par- 
Ik  faire  connaître  qu'ils  sont  formés  par  l'action  du  feu.  (Voyez  ^unali 
di  chimica  ,  tome  8.  )  Mais  comme  le  mot  pjr  ne  rappelle  à  l'esprit ,  ni 
une  de  leurs  principales  propriétés  ,  ni  un  de  leurs  principaux  compo- 
sans  ,  ce  qui  devrait  être  d'après  des  règles  de  la  nomenclature ,  nous 
croyons  ces  termes  très-impropres,  et  nous  avons  nommé  cet  oxique  , 
de  même  que  les  deux  suivans  ,  oxiéleux  ,  ne  les  considérant  que  comme 
1  des  oxiques  particuliers  tenant  de  l'huile  en  cornbinaison. 

276 


SYNONYMIE   DES  NOMENCLATURES 


RADICAUX. 


NOMENCLATURE 
DE  Brugnatelli. 


Radicaux  oxiables, 

Septone  (6) ,  radical  oxisep- 
tonique. 

Phosphore ,  radical  oxiphos- 
phorique. 

Radical  oxilactique  

Sucre  de  laii ,  radical  oxi- 
saccholactique. 

Radical  oxiurique.   .  .  .  . 

Radical  oxisébacique.  .  .  . 

Radical  oxifonnique.   .  .  . 

Radical  oxiborabique.  .  ,  . 

Elech'ic  ,  radical  oxiélec- 
trique. 

Radical  oxiprussique.  .  .  . 

BASE  DE 
Thermoxigène  (7).  .  .  .  . 


NOMENCLATURE 

ÏKAKÇAISE. 


Radicaux  acidijiables . 

Azote  ,  radical  de  l'acide 
nitrique. 

Phosphore,  radical del'acide 
phosphorique. 

Radical  de  l'acide  lactique. 

Sucre  de  lait  ,  radical  de 
l'acide  saccholactique. 

Radical  de  l'acide  lithiqiie 
ou  urique. 

Radical  de  l'acide  sébacique. 

Radical  de  l'acide  formique. 

Radical  de  l'acide  bombique . 

Fluide  électrique,  radical  de 
l'acide  électrique. 

Radical  de  l'acide  prussique . 
L'AIR  PUR. 
Oxigène. 


(6)  Septone ,  provenant  du  grec  avtrVoi  (jul  signifie  putride.  Ce  tenue 
remplace  celui  à^azote  des  chimistes  modernes  ,  qui  a  été  généralement 
jugé  impropre  dans  le  langage  philosophique  de  la  chimie.  Le  nouveau 
terme  septone ,  proposé  en  premier  lieu  par  Salstonstal  ,  nous  a  paru 
préférable  ,  comme  rappelant  k  l'idée  une  grande  opération  (  la  putré- 
faction )  sur  laquelle  la  substance  qu'il  désigne  ,  exerce  la  plus  grande 
influence  ,  puisqu'elle  constitue  la  base  de  presque  toutes  les  substances 
putrescibles  ,  et  des  principaux  produits  de  la  putréfaction. 

(7)  C'est  la  base  concrète  de  l'air  pur  composé  d'oxigfcne  et  de  calo- 
rique chimiquement  unis. 


\ 


CHIMIQUES    MODERNES.  277 


SUBSTANCES  SALIFIANTES. 

NOMENCLATURE 

DE  BrUGNATELLI. 

NOMENCLATURE. 

FRANÇAISE. 

Oxiques  minéraux  (8). 

Oximuriatique  thermoxigé- 
né  (9). 

Oxiques  végétaux. 

Acides  f7iinéraux. 

Acide  sulfureux. 
Acide  sulfurique. 
Acide  muriatique. 

Acide  muriatique  oxigéné. 

Acide  boracique. 

Acide  fluorique. 

Acide  arsenique.  1 

Acide  tunstique. 

Acide  molibdique. 

Acide  chromique. 

Acide  cobaltique. 

Acides  végétaux. 

Acide  carbonique. 
Acide  benzoïque. 
Acide  camplioreux. 

(8)  Voyez  la  note  4. 

(9)  Il  est  démontré  ,  par  une  suite  de  faits  qui  se  multiplient  chaque 
jour  ,  que  le  thermoxigène ,  base  concrète  indécomposée  de  l'air  pur,  se 
comporte  avec  les  corps  d'une  manière  particulière  ,  et  forme  avec  eux 
des  produits  singuliers  et  tout-h-fait  diflférens  de  leurs  combinaisons 
avec  Voxigène.  (Voyez  ^nn.  di  chim.  tomo  l5.  )  L'oximurialique  dis- 
tillé sur  le  thermoxide  de  manganèse  ,  etc.  ,  se  sursature  de  thermoxi- 
g'-'ne  et  non  d'oxigène. 

SYNONYMIE  DES  NOMENCLATUPES 


SUBSTANCES  SALIFIANTES. 


NOMENCLATURE 

DE  EaUGNATELLI. 


Oxiques  végétaux. 

Oxicamphorique.  (lo).  . 

Oxisuccinique  

Oxiacéteux  

Oxiacétique  

Oxiélotartareux  (ii).  .  . 

Oxiélomuqueux  

Oxiéloligneiix  

Oxisaccharique  (12).  .  . 

Oxicitrique  

Oxipomique  (i3)  

Oxigallique  

Oxitartareux  

Oxisubérique  (i4)-    •  •  • 


NOMENCLATURE 

FRANÇAISE. 


Acides  végétaux. 

Acide  camphorique. 
Acide  succinique. 
Acide  acéteux. 
Acide  acétique. 
Acide  pyro-tartareux. 
Acide  pyro-imiqueux. 
Acide  pyro-ligneux. 
Acide  oxalique. 
Acide  citrique. 
Acide  malique. 
Acide  gallique. 
Acide  tartareux. 
Acide  subérique. 


(10}  Les  chimistes  n'ont  connu  jusqu'ici  que  Voxicamphoreux.  (Voyez 
^nn.  di  ohim.  tom.  l5  ,  pag.  225  ,  I798,  ),  . 

(11)  Voyez  la  note  5. 

(12)  Nous  avons  ,  d'accord  avec  les  règles  de  notre  nomenclature  , 
appelé  cet  oxique  oxisaccharique ,  du  mot  sucre  qui  en  forme  le  radical. 
Nous  ignorons  sur  quoi  les  chimistes  néologues  se  sont  fondés  pour  in- 
troduire la  dénomination  à''acide  oxalique ,  qui  signifie  autant  ijuacide 
suroxigéné ,  et  qui  n'exprime  point  que  le  sucre  en  forme  le  radical. 

(13)  Nous  avons  fait  dériver  ce  nom  de  pomme  synonyme  de  malum , 
alin  d'éviter  l'inconvénient  des  dénominations  demalico  ouTnelico,  dont, 
en  italien ,  les  sels  devraient  s'appeler  malali  (  malades  )  ou  mulaii 
(  miellés  )  ,  comme  en  effet  ils  ont  été  appelés  par  les  chimistes  néolo- 
gues français. 

(14)  Cet  oxique  ,  que  j'ai  découvert  dans  le  liî?ge  ,  contenant  un  excës 
de  base  ,  sa  terminaison  doit  êti-e  en  eux. 


MODERNES. 


SUBSTANCES  SALIFIANTES. 

NOMENCLATUllL 

XN      IVi  r>  il  Lj  I-i  A  1  U  iv 

TiT  TÎBTrflNATEI/LI. 

rRANÇAÏSE. 

KjXlQUCS  CinifiluUX. 

Acides  animcLUx, 

\ 

Acide  nitrique. 

Acide  nitreux,  •  • 

Oxiphosphoreux.  .  *  .  .  . 

Acide  phosphoreux.  ' 

Acide  phosphorique. 

Acide  lactique. 

Acide  saccholactique. 

/VLIUC  ocUd.t.iquc. 

Acide  formique. 

Acide  bombique.  " 

Acide  lithiqûe"  oli  urique. 

Acide  électrique'. 

(15)  Le  septone  (  azote  des  Français)  ,  constituant  la  base  oxiable  de 
l'acide  nitrique  des  chimistes  modernes  ,  cet  oxicjue  doit ,  conformément 
aux  règles  de  la  nomenclature  ,  échanger  son  nem  contre  celui  dérivé 
de  sa  base  connue.  En  conséquence  ,  nous  l'avons  nommé  oxheptonicjue. 

(16)  L'oxiseplonique  ,  tenant  en  solution  du  gaz  oxiseptoneux  ,  forme 
l'oxiseptoneux  (  acide  nitreux.  ) 

(17)  Des  expériences  chimiques  que  j'ai  entreprises  ensuite'  des  belles 
découvertes  de  Volta  sur  Véleclric,  me  portent  à  regarder  ce  fluidt; 
comme  un  oxide  puissant  et  doué  de  propriétés  singulières. 


280  SYNONYMIE  DES  NOMENCLATURES 


PotassR.  -  .  . 

Potasse. 

Soude. 

Ammoni 

TER 

RES. 

SUBSTANCES  SALIFIABLES. 


NOMENCLATURE 

DE  BRTTGNATEiLI. 


NOMENCLATURE 

FRANÇAISE. 


ALCALIS. 


Terres  so lubies  (18). 

Chaux.  . 
Magnésie. 
Baryte.  . 
Strontiane, 


Terres  alcalines. 

Chaux. 
Magnésie. 
Baryte. 
Strontiane. 


Terres  insolubles. 


Silice. 
Alumine. 
Glucine. 
Circone. 


Silice. 
Alumine. 
Glucine. 
Zircone. 


(18)  Nous  n'avons  pas  trouvé  à  propos  de  ranger  les  quatre  terres 
suivantes  parmi  les  terres  alcalines  ou  les  alcalis  ,  parce  qu'elles  n'ont 
avec  ces  corps  d'autres  rapports  que  ceux  qu'ont  avec  eux  la  plupart  des 
thermoxides  métalliques.  On  ne  s'avisera  cependant  pas  de  compter 
ceux-ci  au  nombie  des  alcalis. 


MODERNES. 


SELS  (19). 


NOMENCLATURE 

DE  BrUGNATELLI. 


Oxisulfites  (^o). 
Oxisiilfates.  .  . 
Oximuriates.  . 


Gximuriates  tliermoxigénés. 


Oxiborates.  .  . 
Oxifluaies.    -  . 
Oxiarseniates.  . 
Oxitunstates.  . 
Oximolibdates. 
Oxi  chromâtes. 
Oxicobaltates.  . 
Oxicarbonates. 
Oxibenzoates.  . 
Oxicaraphorites. 
Oxicamplîorates . 
Oxisuccinates. 
Oxiacétites.  .  . 
Oxiacétates.  .  . 
Oxiélotartrites. 
Oxiélomucites. 


NOMENCLATURE 

FRANÇAISE. 


Sulfites. 

Sulfates.- 

Muriates. 

Muriates  oxigénés  et  suroxi- 
génés. 

Borates. 

Fluates. 

Arseniates. 

Tunstates. 

Molibdates. 

Chromâtes. 

Cobaltates. 

Carbonates. 

Benzoates. 

Camphorites. 

Camphorates. 

Succiuates.  . 

Acétites.  . 

Acétates. 

Pyro-tartrites. 

Pyro-mucites. 


(19)  Nous  appelons  sel  la  combiiiuison  d'un  acide  quelconque  avec 
une  base  salifiable  alcaline  ,  terreuse  ou  inétallique. 

(20)  Exprime  la  combinaison  de  l'oxisulfureux  avec  les  différentes 
substances  salilîables.  Disons  la  même  chose  de  toutes  les  autres  déno- 
minations génériques  des  sels  présentés  dans  cette  colonne. 


282  SYNONYMIE  DES  NOMENCLATURES 


SELS. 

NOMENCLATURE 
DE  Bhugnatelli. 

NOMENCLATURE 

FRANÇAISE. 

Oxigallates.  

Oxitartiites. 

Pyro-lignites. 

Oxalates. 

Citrates. 

Malates. 

Gallates. 

Tartrites. 

Subérates. 

Nitrites  (21). 

Nitrates. 

Phosphites. 

Phosphates. 

Lactates. 

Saccholates. 

Sébates. 

Formiates. 

Bombiates-.  • 

Lithiates  oii  urates. 

Electrates. 

Prussiates. 

(21)  L'expérience  nous  ayant  appris  que  Toxique  dit  seploneux  est 
un  mélange  d'oxiseptonique  et  de  gaz  oxiseptoneux ,  lequel  oxique  se 
décompose  en  laissant  échapper  ce  gaz  lorsqu'on  le  combine  avec  les 
substances  salifiables,  nous  n'avons  pu  admettre  les  oxiseptonites  (nitrites 
(les  Erançais  )  ,  et  en  eËFet ,  leur  existence  n'a  jamais  été  démontrée. 

CHIMIQUES    MODERNES.  /  283 


DIVERSES  ESPÈCES  DE.GAZ. 

NOMENCLATURE 

DE  BrUGNATELLI. 

NOMENCLATURE 

FRANÇAISE. 

Gaz  azotes  (22). 

Gaz  oxide  de  septone.  .  .  . 
Gaz  septone  phosplioré.  -  . 

Gaz  azotes  oxiques. 

Gaz  oximuriatique  tlierrao- 
xigéné. 

Gaz  irrespirables. 
Gaz  azote. 

Oxide  gazeux  d'azote. 
Gaz  azote  phosphore. 

Gaz  irrespirables  acides. 

Gaz  acide  sulfureux. 
Gaz  acide  suliunque. 
Gaz  acide  muriatique. 

Gaz  muriatique  oxigéné. 

Gaz  acide  fluorique. 
Gaz  acide  carbonique. 

Gaz  azotes  phlo  go  gènes. 

Gaz  phlogogène  carboné.  . 

Gaz  phlogogène  oxicaibo- 
né  (24). 

Gaz  acide  acéteux. 

Gaz  irrespirables  hydrogènes. 

Gaz  hydrogène. 

Gaz  hydrogène  carboné. 

Gaz  hydrogène  mêlé  de  gaz 
acide  carbonique. 

1      (22)  Tous  les  gaz  irrespirables  sont  azotes.  Ce  qui,  en  généralisant 
1  cette  dénomination,  la  rend  encore  plus  inconvenante  pour  désigner  la 
1  partie  irrespirable  de  l'air  atmosphérique.  Ces  différens  motifs  nous  ont 
engagés  à  l'échanger  contre  celle      gaz  septone,  (Voyez  la  note  6.  ) 

(23)  Voyez  la  note  6. 

(24)  La  dénomination  cpie  nous  avons  dônnée  à  ce  gaz  ,  ne  pouvait 
mieux  exprimer  une  solution  de  gaz  oxicarhonie/iie  ou  de  carhone  oarigéné 
dans  le  gaz  phlogogëne  ,  sans  le  secours  d'autres  mots. 

5.84  SYNONYMIE   DES  NOMENCLATURES 


DIVERSES  ESPECES  DE  GAZ. 


NOMENCLATURE 
DE  Brugnatelli. 


Gaz  azotes  phlogogènes. 

Gaz  phlogogëne  septoné. 

Gaz  phlogogëne  phosphore 

Gaz  plilogogëne  sulfuré.  . 

Gaz  phlogogène  métaUure 
(a5). 

Gaz  ammoniacal  


NOMENCLATURE 

FHANÇAISE. 


Gaz  irrespirables  hydrogènes . 

Gaz  hydrogène  mêlé  de  gaz 
azote. 

Gaz  hydrogène  phosphoré. 
Gaz  hydrogène  sulfuré. 

Gaz  hydrogène  métallique. 
Gaz  ammoniacal. 


Gaz  respirables. 


Gaz  thermoxigène  (26). 
Air  atmosphérique.  .  . 


Gaz  oxigène. 

Air  atmosphérique. 


(25)  Ce  nom  désigne  une  solution  métallique  dans  le  gaz  phlogogène 
Ainsi  ,  une  semblable  solution  de  fer  ou  de  zvic  devrait  se  dire  gaz  phlo 
gogènejerrure  ou  zincure.  La  dénomination  de  gaz  hidrure  Je  Jer  ou  de 
zinc  signifierait  un  gaz  aqueux  avec  fer  ou  zinc  ,  et  non  le  gaz  phlogo- 
gène qu'elle  doit  signifier. 

(26)  C'est  le  thermoxigène  fondu  dans  le  calorique  rajoTinant. 


CHIMIQUES    MODERNES.  285 


MÉTAUX. 

NOMENCLATURE 

DE  BrUGNATELLI. 

NOMENCLATURE 

FRANÇAISE. 

MÉTAUX 
et  leurs  thermoxides  (27). 

Or  et  tliermoxide  d'or.  .  .  . 

Platine   et  thermoxide  de 
platine. 

Argent  et  thermoxide  d'ar- 
gent. 

Mercure  et  thermoxide  de 
mercure. 

Cuivre  et   thermoxide  de 
cuivre. 

Plomb   et   thermoxide  de 
plomb. 

Elain  et  thermoxide  d'étain. 

Fer  et  thermoxide  de  fer.  . 

Zinc  et  thermoxide,  de  zinc. 

Antimoine  et  thermoxide 
d'antimoine. 

Bismuth  et  thermoxide  de 
1  bismuth. 

Cobalt  et  thermoxide  de  co- 
balt. 

Nickel  et  thermoxide  de 
nickel. 

MÉTAUX 
et  leurs  oxides. 

Or  et  oxide  d'or. 

Platine  et  oxide  de  platine. 

Argent  et  oxide  d'argent. 

Mercure  et  oxide  de  mer- 
cure. 

Cuivre  et  oxide  de  cuivre. 

Plomb  et  oxide  de  plomb. 

Étain  et  oxide  d'étain. 

Fer  et  oxide  de  fer. 

Zinc  et  oxide  de  zinc. 

Antimoine  et  oxide  d'anti- 
moine. 

Bismuth  et  oxide  de  bis- 
muth. 

Cobalt  et  oxide  de  cobalt. 
Nickel  et  oxide  de  nickel. 

1       (27)  Il  est  démontré  que  les  métaux  se  combinent  ,  en  brûlant ,  à  la 
1   base  concrète  indécomposée  de  l'air  pur  ,  c'est-h-dire  ,  au  tJiermoxigène  ; 

I  ce  sont  donc  des  combustibles  t/iermox!gèncs  ,  et  les  résultats  de  leur 

II  combustion  des  thermoxides , 

286  SYNONYMIE  DES  NOMENCLATURES 


MÉTAUX. 

NOMENCLATURE 

NOMENCLATURE 

DE  BrUGNATELLI. 

FRA\ÇAISE. 

M  T?  T  A  TT  X 

M  F  T  A  TT 

Manganèse  et  thermoxide  de 

Manganèse  etoxide  de  man- 

manganèse. 

ganèse. 

Tunstène  et  thermoxide  de 

Tunstène  et  oxide  de  tuns- 

lunstène. 

tène. 

Molibdène  et  thei'moxide  de 

Molibdène  et  oxide  de  mo- 

molibdène. 

hbdene. 

y  Arsenic  et  thermoxide  d'ar- 
senic. 

Arsenic  et  oxide  d'arsenic. 

Titane  et  thermoxide  de  ti- 
tane. 

Titane  et  oxide  de  titane. 

Urane  et  thermoxide  d'urane. 

Urane  et  oxide  d'urane. 

Tellure  et  thermoxide  de  tel- 
lure. 

Tellure  et  oxide  de  tellure. 

Chrome  et  thermoxide  de 
chrome. 

■ 

Chrome  et  oxide  de  chrome. 

î 


DÉNOMINATIONS  DJVF.RSKS. 


2« 


NOMENCLATURE 

DE  BilUGNATELLI. 


O.xigéner.  .  . 
Déthermoxider. 
Désoxigéner.  . 
Gazifier.  .  .  . 
Ethérifier.  .  . 
Nitrifier.   .  .  . 


]N"  O:\iENC  NATURE 

FRANÇAISE. 

O.xigéner. 

Désoxigéner. 

Désoxigéner. 

Gazifier. 

Ethérifier. 

Nitrifier. 


288  SYNONYMIE  DFS  NOMENCLATURES 


SUBSTANCES  DIVERSES  COMPOSÉES. 


NOMENCLATURE 

DE  BruGNATELLI. 


Eau  ou  thermoxide  de  phlo- 
gogène  (28). 

Eau  gaz-phlogosulfurée(29) . 

Eau  gaz-phlogophosphorée. 
(3o). 

Carbone  

Carbures.   

Sulfures.  .  

Sulfures  gaz-plilogosulfurés. 
Phospliures  


NOMENCLATURE 

•  .FRANÇAISE. 


Eau  ou  oxide  n  hydrogène. 

Eau  hydrosulfurée. 

Eau  hydrajDhosphorée. 

Oxide  de  carbone. 

Carbures. 

Sulfures. 

Sulfures  hydrosulfurés. 
Phosphui'es. 


(28)  Il  est  prouvé  q^ue  le  phlogogène  se  combine  à  la  base  indécom- 
posée de  l'air  pur'^  c'est-à-dire,  au  tliermoxigène  et  non  à  l'oxigène  , 
pour  former  l'eau. 

(29)  Le  gaz  inflammable  ou  phlogogbne  étant  le  seul  parmi  les  gaz 
permanens  qui  tienne  en  dissolution  du  soufre  ,  et  qui  ensuite  se  com- 
bine avec  l'eau ,  on  avait  cru  pouvoir  rendre  la  combinaison  du  gaz 
plilogog^ne  sulfuré  avec  ce  liquide,  en  disant  eau  gazosulfurée  ;  mais 
comme  cette  dénsmination  ne  désignait  pas  assez  l'espèce  de  gaz  sulfuré 
uni  à  l'eau  ,  nous  avons  été  obligés  ,  pour  la  rendre  plus  claire  ,  de 
l'alonger  un  peu  ,  et  de  dire  eau-gaz-phlogesulfurée.  La  dénomination 
employée  dernièrement  par  les  chimistes  français  pour  exprimer  ce 
même  composé  ,  savoir  àieau  hydro-suif  urée ,  est  impropre  sous  tous  les 
rapports.  Ydro  ,  de  xiS'a^  grec  ,  signifiant  eau;  ce  qui  équivaut  à  eau  eau 
sulfurée,  dénomination  qui  est  bien  loin  d'indiquer  le  corps  auquel  le 
soufre  est  uni  ,  et  l'état  gazeux  dans  lequel  le  phlogogène  se  trouve  dans 
cette  combinaisoH.  Il  est  bien  vrai  que  le  gaz  phlogogène  sulfuré  uni  ci 
l'eau  s'y  trouve  très- fortement  condensé  ;  mais  cette  condensation  pro- 
vient de  la  force  d'affinité  de  composition  mutuelle  qui  subsiste  entre  le 
gaz  et  l'eau. 

(30)  Les  raisons  exposées  dans  la  note  29  relative  au  gaz  phlogogène 
sulfuré  ,  nous  ont  engagés  à  appliquer  la  même  dénomination  à  l'eau 
unie  avec  le  gaz  phlogogène  pliosphoré. 


CHIMIQUES  MODERNES. 


=89 


SUBSTANCES  DIVERSES  COMPOSEES. 


NOMENCLATURE 
DE  Brugnatelli. 


Ammonini'es  métalliques.  . 

Ammoniure  d'or  

Ammoiiiure  de  cuivre.  .  .  . 
Ammoniure  d'argent.  .  .  . 
Oxide  de  phosphore  ou  phos- 
phore rouge. 

Huile  fixe  

Epyrèle  fixe  (3i).  .  .  .  .  . 

Epyrèle  volatil  

Huile  aromatique  (Sa).    .  . 

Alcohol  

Alcohol  camphré  

Alcohol  oxicamphoré  (3.3).  . 


NOMENCLATURE 

ÏRANÇATSE. 


Oxides  métalliques  ammo- 
niacaux. 

Oxicle  d'or  ammoniacal. 

Oxide  de  cuivre  ammoniacal . 

Oxide  d'argent  ammoniacal. 

Oxide  de  phosphore  ou  phos- 
phore rouge. 

Huile  fixe. 

Huile  empyreumatique. 
Huile  empyreumatique. 
Huile  volatile. 
Alçjoho.l. 

Alçohol  camphré. 
Alcohol  camphorîque. 


(3i)  Epjrèle  provient  du  grec  ix.ttvfiKif.iot  <jui  signifie  huile  par  le Jeu. 
Ne  trouvant  aucun  terme  qui  pût  indiquer  un  des  composans  ,  ou  une 
des  propriétés  exclusives  de  ces  huiles  ,  nous  avons  fait  en  sorte  de  ren- 
dre ,  par  notre  dénomination  ,  la  manière  dont  elles  sont  obtenues.  Le 
nom  i'empjreume  ,  donné  à  cette  espècp  d"h.uile  par  les  anciens  ,  a  . été 
conservé  ,  avec  le  même  but,  par  les  modernes  ;  mais  empjreumG  signifie 
petit  Jeu,  embrasement ,  étincelle,  etc.  ,  du  grec  iy.vîifiufAct,;  tandis  que 
ces  huiles  n'emb'asent  ni  ne  sont  embrasées  ,  mais  seulement  s'obtien- 
nent par  le  feu  ,  et  sont  tantôt  volatiles  et  tantôt  fixes.  C'est  pourquoi 
nous  les  appelons  épjyrèles  volatiles  ou  épjrrètes  fixes. 

(82)  Nous  désignons  par  cette  dénomination  l'uriion  de  l'arôme  avec 
l'huile  ,  soit  que  celle-ci  soit  fixe  ou  volatile.  Le  nom  dChiiile  volatile 
donnée  à  ces  combinaisons  par  les  chimistes  français ,  ne  dénotait  pas 
une  qualité  exclusive  ,  la  volatilité  appartenant  également  au  plus  grand 
nombre  des  épyrHes. 

(33)  On  comprendra  aisément  par  la  réforme  que  nous  avons  faite 
au  mot  ojricjae  ,  la  nature  des  combinaisons  des  divers  acides  avec 


II. 


agO       SYNONYMIP  DES  NOMENCLATURES,  etC. 


SUBSTANCES  DIVERSES  COMPOSÉES. 


NOMENCLATURE 
DE  Brugnatejlli. 


Extractif.  

Etlier  oxiacétique  (34).  .  . 
Sels  oxidules  (35).  .  .  .  . 
Oxlsulfate  oxidule  d'alumine. 

Sels  sursaturés  de  base  (36). 

Mucilage  

Tannin.   .  , 

Arôme  

Résine  

Gomme  

Fécule  

Muqueux  

Albumine  

Baume  , 


NOMENCLATURE 

FRANÇAISE. 


Extractif. 
Ether  acétique. 
Sels  acides. 

Sulfate  acide  d'alumine. 

Sels  sursaturés  de  base. 

Mucilage. 

Tannin. 

Arôme. 

Résine. 

Gomme. 

Fécule. 

Muqueux. 

Albumine. 

Baume. 


Talcoliol  ;  le  mot  oxi  précédant  constamment  leurs  noms  ,  rappelle  à 
l'esprit  que  la  base  désignée  s'y  trouve  dans  un  état  d'oxigénalion  par- 
faite. On  dira  donc  fl/co/joZ  oxisulfurique ,  alcohol  oxinj.uriatique ,  alcohol 
oxicamphorique ,  etc. 

(84)  Les  motifs  allégués  dans  la  note  33  justifient  cette  dénomination. 

(35)  Ce  sont  les  sels  dont  la  substance  salifiante  se  trouve  en  excès. 
De  ce  nombre  sont  la  crème  de  tartre  (  tartrite  acidulé  de  potasse 
des  Français  )  ,  le  sel  d'oseOle  (  oxalate  acidulé  de  potasse)  ,  etc.  Nous 
les  avons  nommés  oxilartrite  oxidule  de  potasse  ,  oxiscfccharate  oxidule 
de  potasse  ,  etc. 

(36)  Ce  sont  des  sels  avec  excës  de  base  ou  substance  salifiable.  Nous 
avons  indiqué  leur  état  de  composition  ,  comme  pour  les  oxidules  ,  par 
les  épithfetes  terrule ,  alcalinule ,  thermoxidule.  En  conséquence  ,  le 
borax  s'appellera  oxiborate  alcalihule  de  soude  ;  la  baryte  calcinée  , 
oxicarbonate  terrule  de  baryte  ;  le  magistère  de  bismutli ,  oxiseptonate 
thermoxidule  de  bismuth  ,  etc.  etc. 


agi 

TABLEAU  DE  LA  FORCE  DES  ACIDES 

Indiquée  par  la  pesanteur  spécifique  à  l'aréomètre 
de  JBauméj  cojiformément  aux  observations  de 
M.  Bingley. 


La  température  étant  à  environ  1 2*^  au-dessus 
de  o,  l'aréomètre  gradué  de  o  à  5o ,  et  looo  pris 
pour  terme  de  la  pesanteur  spécifique  de  l'eau. 

Pesanteur  spécifique. 

Degrés  k  l'aréonifelre. 

1435  .... 

....  45 

1416  .... 

.      ...  43 

....  42 

1          i383  .... 

.      ...  41 

....  40 

i358  .... 

....  59 

....  38 

.    ...  37 

i335  .    .    .  . 

....  36 

....  35 

....  34 

....  32 

.    .    .    .  5i 

.    .    .    .  3o 

....  39 

....  28 

....  26 

....  18 

TABLEAU  DES  SELS 
Qui  ne  peuvent  se  trouver  ensemble  *. 


I.  LES  SULFATES  ALCALINS 
FIXES  


2.  SULFATE  DE  CHAUX.  .  . 


3.  SULFATE  D'ALUMINE.  .  . 


4.  SULFATE  DE  MAGNÉSIE. 


5.  SULFATE  DE  FER. 


6.  MURIATE  DE  BARYTE.  . 

7.  MURIATE  DE  CHAUX.  .  . 

8.  MURIATE  DE  MAGNÉSIE. 

9.  NITRATE  DE  CHAUX. 


(  Avec  le  nitrate  de  chaux  et  de 
magnésie. 

  le  muriate  de  chaux  et  de 

magnésie. 

Avec  les  alcalis. 

 le  carbonate  de  magnésie. 

 le  muriate,    le  nitrate  et 

l'acétate  de  baryte. 

Avec  les  alcalis. 

—  les  nitrate,  muriate  et  acé- 
tate de  baryte. 

—  les  nitrate  ,  muriate  et  carbo- 
nate de  chaux. 

—  le  carbonate  de  magnésie. 

■  Avec  les  alcalis. 

—  les    muriate  ,  nitrate 
baryte ,  etc. 

— —  les  nitrate  et  muriate 
chaux. 

'Avec  les  alcalis. 

—  le  nitrate  et    muriate  de 
baryte. 

. — le  carbonate  terreux. 

C  Avec  les  sulfates. 

/   les  carbonates  alcalins  et 

\  terreux. 
V  — —  les  sulfates  alcalins. 

Avec  les  sulfates,  excepté  celui  de 
chaux. 

— • —  les  carbonates  alcalins. 
 le  carbonate  de  magnésie. 


de 
de 


Avec  les  carbonates  et  sulfates 
^  alcalins. 

Avec  les  carbonates  alcalins. 

 les  carbonates  de  magnésie 

^t  d'alumine. 
— —  les  sulfates,  celui  de  chaux 
excepté. 


Kirwan  ,  Essay  on  the  Analjsis  ofiminersal  waters. 


1 


DECOMPOSITIONS  RECIPROQUES. 

EXEMPLES 

DE  DÉCOMPOSITIONS  RÉCIPROQUES 

DANS  LES  SELS  ALCALINS  ET  TERREUX*. 


Sulfate  de  potasse. 

Sulfate        f  Acide sulfurique.  Potasse. 
de  soude.     \  Soude.  Acide  nitrique. 

Nitrate  de  soude. 


Sulfate 
de  potasse. 


{ 


} 


Nitrate 
de  potasse. 


Sulfate  de  baryte. 

Acide  sulfuricfue.  Baryte. 
Potasse.  Acide  nilrîqiie. 

Nitrate  de  potasse. 


} 


Nitrate 
de  baryte. 


Sulfate 
de  strontiane . 


Sulfate  de  baryte. 
^  Acide  sulfuritjue.  Baryte 


Carbonate 


Stronliane.  Acide  carbonise.  ^  de  baryte. 

Carbonate  de  strontiane. 


Sulfate  de  soude. 

Sulfate       f  Acide  sulfurique.  Soude. 
cC ammoniaque .\  ^rnonidiiiwe.  Acide  nitrîcjue. 

Nitrate  ^ammoniaque. 


Sulfate 
de  baryte. 


} 


Nitrate 
de  soude. 


Sulfate  de  potasse. 

Acide  sulfuri^ue.  Potasse.  ") 
Baryte.  Acide  carbonique.  J 

Carbonate  de  baryte. 


Carbonate 
de  potasse. 


Cadet  ,  Dictionnaire  de  Chimie. 


HWiHiiiiilViJtl 


296 


EXEMPLES 


Sulfate  de  chaux^ 

Sulfate        (  Acide  sulfurique.    Chaux.  1  Nitrate 

de  magnésie.  \  Magnésie.  Acide  nitriijue.     J  de  chaux. 

Nitrate  de  magnésie. 


Sulfate  de  magnésie. 

lesulfuriqué.  Magnésie 
nine.  Acide  nit 

Nitrate  dalumine. 


Sulfate        Ç  Acide sulfuriqué.    Magnésie.  T  Sulfate 

d'alumine.     \  Alumine.  Acide  nitrique,     j  de  magnésie. 


Nitrate  de  magnésie. 

Nitrate        f  Acide  nitrique.      Magnésie.  V  Sulfate 

d! ammoniaque .\  Ammoniaque.  ^  Acide  sulfurique.  )  de  magnésie. 

Sulfate  d'ammoniaque. 


Phosphate  de  soude. 

Phosphate     (  Acide  phosphoriq.  Soude.  "l  Sulfate 

de  potasse.   \  Potasse.  Acide  sulfurlque.  J    de  soude. 

Sulfate  de  potasse. 


Phosphate  d'ammoniaque. 

Phosphate     j  Acide phosphoriq.  Ammoniaque.      "I  Sulfate 
de  soude.      \  Soude.  Acide  sulfurique.  Jif'(3W/720/2/a^. 

Sulfate  de  soude. 


Phosphate  de  magnésie. 

Phosphate      f  Acidephosphoriq.  Magnésie.  )  Sulfate 

d' ammoniaque. \  Ammoniaque.       Acide  sulfuiiqiie.  f  de  magne'siff. 

Sulfate  d'ammoniaque. 


Phosphate  de  soude. 

Phosphate     f  Acidephosphoriq.  Soude.  1  Nitrate 

de  potasse.    \  Potasse.  Acide  nitrique.     /    de  soude. 

Nitrate  de  potasse. 


DE  Dl^COMPOSlTIONS  RÉCIPROQUES.  297 


Phosphate  de  chaux. 

Phosphate     f  Acidephosphoricj.  Chaux.  |  Nitrate 

de.soude.      1  Soude.  Acide  nitriijue.     J    de  chaiiûr. 


Nitrate  de  soude. 


Phosphate  de  potasse. 

Phosphate     f  Acide phosplioritj.  Potasse.  1  Carbonate 

d' ammoniaque.  \  Ammoniaq^ue.       Acide  carbonique.  J  .c?^  potasse. 
Carbonate  d'ammoniaque. 


Arseniate  de  soude. 

Arseniate      (  Acide  arsenique.    Soude.  '  Sulfate 

de  potasse.    \  Potasse.  Acide  sulfurique.  J    de  soude. 

Sulfate  de  potasse. 


Arseniate  d'ammoniaque. 
Arseniate .     f  Acide  arsenique.    Ammoniaque.      "|  Sulfate 
de  soude.      \  Soude.  Acide  suUaiicjue.  j  d'ammojiiaq. 

Sulfate  de  soude. 


Arseniate  de  magnésie. 

Arseniate      f  Acide  arsenique.     Magnésie.  1  Sulfate 

d'ammo7iiaque.\  Ammoniaque.       Kciàe  s\x\î\mqaQ.  ^ de  magnésie. 

Sulfate  d'ammoniaque. 


Arseniate  de  soude. 

Arseniate      (  Acide  arsenique.    Soude,  •  ■\  Sulfate 

de  baryte.     \  Baryte.  Acide  sulfurique.  j    de  soude. 

Sulfate  de  baryte. 


Arseniate  de  potasse. 

Arseniate.     f  Acide  arsenique.    Potasse.  1  Nitrate 

d'alumine.     \  Alumine.  Acide  nitrique.     J  de  potasse. 


Nitrate  d'alumine. 


EXEMPLES 


ArseniaLe  de  potasse. 

Arseniate      C  Acide  arsenique.    Potasse.  Sulfate 
de  chaux.     \  Chaux.  Acide  sulfurique.  j  de  potasse. 

Sulfate  de  chaux. 


Acétate 
de  potasse^ 


A 


Acétate  de  soude. 

Acide  acétique.      Soude.  "l  Sulfate 

Potasse.  Acide  sulfurique.  J 

Sulfate  de  potasse. 


de  soude. 


Acétate 
de  soude. 


{ 


Acétate  d ammoniaque. 

Acide  acéticjue.  Ammoniaque. 
Soude.  Acide  sulfurique 

Sulfate  de  soude. 


.  }d', 


Sulfate 
ammoniaq. 


Acétate  de  magnésie. 


Acétate 


Magnésie. 
Acide  sulfi 

Sulfate  d' ammoniaque. 


Sulfate 


r  Acide  acétique.      Magnésie.  "l 
d' ammoniaque.  \  Ammoniaque.       Kc\àQ  s\i\ïm\qvi&.  ] de  magnésie . 


Acétate 
de  chaux. 


Acétate 
de  Ijaryte. 


Acétate 
de  strontiane 


{ 


Acétate  de  potasse. 

Acide  acétique.     Potasse.  Sulfate 
Chaux.  Acide  sulfuriqu».  J  de  potasse. 

Sulfate  de  chaux. 


Acétate  de  soude. 


Sulfate 


{Acide  acétique.      Soude.  "i 
Baryte.  Acide  sulfurique.  J    de  SOUde- 

Sulfate  de  baryte. 


Acétate  d'ammoniaque. 


Sulfate 


f  Acide  acétique.     Ammoniaque.  "J 
.  \  Strontiane.  Acide  sulfurique.  ^ d' ammoniaq . 


Strontiane. 

Sulfate  de  stmntianc. 


DE  DÉCOMPOSITIONS    RÉCIPROQUES.  299 


Oxalate  de  soude. 

Oxalate       f  Acide  oxali(jue.     Soude.  "i  Nitrate 

dépotasse.    |  Potasse.  Acide  nitrique.     J    de  soude. 

Nitrate  de  potasse. 


Oxalate  d'ammoniaque. 

Oxalate       (  Acide  oxalique.     Ammoniaque.      1  Nitrate 
de  soude.     \  Soude.  Acide  nitrique.  ]d'ammoniaq. 

Nitrate  de  soude. 


Oxalate  de  chaux. 

Oxalate       f  Acide  oxalique.     Chaux.  1  Nitrate 

d' ammoniaque \  Ammoniaque.        Acide  nitrique.     J    de  chaux. 
Nitrate  d'ammoniaque. 


Oxalate  de  chaux. 

Oxalate       (  Acide  oxalique.      Chaux.  1  Nitrate 

de  magnésie.  \  Magnésie.  Acide  nitrique.     J    de  chaux. 

Nitrate  de  magnésie. 


Oxalate  de  baryte. 

Oxalate       f  Acide  oxalique.      Baryte.  "»  Nitrate 

d'alumine.     \  Alumine.  Acide  nitrique.  J 


de  baryte. 


Nitrate  d'alumine. 


Muriate  d'ammoniaque. 

Murîate       f  Acide  muriatique.    Ammoniaque.      "1  Sulfate 
de  soude.      \  Soude.  Acide  sulfurique.  Jt/'û;/72/7îO/îia^. 

Sulfate  de  soude. 


Muriate  de  potasse. 

Muriate       f  Acide  muriatique.  Potasse.  l  Sulfate 

de  baryte.     \  Baryte.  Acide  sulfurlque.  J  de  potasse. 

Sulfate  de  baryte. 


3oi 


TABLE 

Exprimant  les  quantités  d'kcwE  sulfurique  à  66", 
contenues  dans  des  mélanges  d'eau  ,  et  de  cet 
acide  à  divers  degrés  à  l'aréomètre ,  avec  la 
pesanteur  spécifique  de  ces  mêmes  mélanges. 

Par  m.  VAUQUELIN. 


Noia.  La  pesanteur  spécifiée  de  l'acide  sulfurique  à  66°  est  de  1,842. 


QUANTITÉ 
d'acide  à  66° 
employée  pour 
chaque  mélange. 

QUANTITÉ 
d'eau  employée 

pour 
chaque  mélange. 

0  "O  P 

JJ  £  (7  K  lii  S 

indiqués 
à  l'aréomètre 
pour  le  mélange 
d'eau  et  d'acide. 

PESANTEUR 
spécifique  des 
mélanges  à  12° 
au-dessus  de  0 
du  thermomètre 
de  Réaumur. 

84,22 

15,78 

60° 

1,725 

74,32 

25,68 

55 

1,618 

66,45 

33,55 

5o 

1,524 

58,02 

41,98 

45 

1,466 

5o,4i 

40 

1,375 

43,21 

56,79 

35 

1,3x5 

36,52 

63,48 

3o 

1,260 

3o,I2 

69,88 

25 

I;210 

24,01 

7^,99 

20 

1,162 

i7'39 

82,61 

i5 

i,ii4 

11,73 

88,27 

10 

1,076 

6,600 

98,400 

5 

1,023 

302 


TABLE  DE  SOLUBILITÉ 


DES  GRAISSES 


Par  l'alcohol  et  l'éther  sulfurique. 


Par  p.  F.  e.  BOULLAY. 


LIQ  UIDES 
DISSOLVANS. 


QUANTITÉ. 


1°.  Alcohol froid  /-ïo^  gram. 
à  40  degrés  .  l'at- 
mosphère éfanl  à<^ 
8  degrés. 


2.° .  Alcohol  à  40  ' 
degrés  bouillant. 


100 


100 


100 


100 


100 


3°.  Ether  sulfii-l 
riqne  froid  ,  à  65  /  i  OO 
degrés. 


100 


SUBSTANCES 

DISSOUTES. 


Graisse  de  porc. 
Suif  de  mouton. 
Blanc  de  baleine. 

Graissé  dé  porc. 
Suif  de  moutoai. 
Blanc  de  baleine. 

Grais&e  de  porc. 
Suif  de  mouton. 
Blancde  baleine. 


QUANTITÉ. 


0,69 

■ 

10,  o 
ao,  o 


3o3 


TABLE  DE  SOLUBILITÉ 

DES  HUILES  FIXES  FLUIDES 

Dans  VAlcohol  rectifié  à  4o  degrés  de  l'aréomètre 
de  Baumé  ,  le  thermomètre  de  Réaumur  étant 
à  10  degrés  -\-o. 


Par  li.  A.  PLANCHE. 

Nota.  Il  a  été  employé  k  chaque  expérience  mille  gouttes  d'alcohol,  cor- 
respondantes à  environ  cinq  cents  grains  poids  de  marc. 


NOMS  DES  HUILES. 

QUANTITÉS  DISSOUTES. 

Toutes  proportions. 

 de  pavot  conservée  un  an. 

8  gouttes. 

6  gouttes. 

6  gouttes. 

 de  pavot  nouvelle..     .  . 

4  gouttes. 

4  gouttes. 

3  gouttes. 

 d'amandes  douces. 

3  gouttes. 

 d'amandes  amères.  .    .  . 

3  gouttes. 

 de  noisettes.     .    .  •. 

3  gouttes. 

3o4 


TABLE  DE  SOLUBILITÉ 

DES  HUILES  FIXES  FLUIDES 

Dans  l'éther  acétique  non  acide  j  le  thermomètre 
de  Réaumur  indiquant  de  g  à  lo  degrés  -f-  o. 

Par  L.  a.  PLANCHE. 


NOMS 

DES  HUILES. 

QUANTITÉ 
•■d'huiles. 

QtTANTITÉ  D'ÉTHER 
acétique  employée 
pour  leur  solution.. 

/  r.  1  

Huile  de  ricin. 

8  part,  et  au-delà. 

I  partie. 

—  de  noix. 

I  partie. 

2  parties. 

—  de  lin. 

1  partie. 

1  parties. 

—  de  faîne. 

I  partie. 
I  partie. 

2  parties  j. 

—  de  pavot. 

3  parties. 

—  d'amand.  douces. 

I  partie. 

4  parties. 

—  d'olives. 

I  partie. 

5  parties. 

—  de  noisettes. 

I  partie. 

parties. 

TABLEAU  DES  SUBSTANCES  MÉTALLIQUES 

ET  PRINCIPAUX  CARACTÈRES  PHYSIQUES  DES  MÉTAUX  LES  PLUS  CONNUS. 
(Le  nombre  le  plus  bas  annonce  le  plus  de  ductilité.) 


NOMS  DES  METAUX. 


Or. 


SŒTAUX  OXIDABLES 
Par  le  concours  simul 
tanéde  l'air  et  du  feu. 


JIÉTAUX  NON  OXIDABLESV 
Par  Je  concours  simul-l  ArGENT. 
fané  de  Vair  et  du/eu.  ^  PlAtINE.  . 

Mercure. 
Cuivre. 
Fer.  .  . 
Et  AIN.  . 

PxOMB.  . 
NlKEL.  . 

Zinc. .  . 
Bismuth 
Antimoine 
Tellure 
Cobalt. 
Manganèse 
Arsenic. 
Tunstène 
Molybdène 
Chrome.  . 

colombium 
Urane.  . 
Titane. 
Tantale 
Silène.  . 
Palladium 
Cérés. 
Iris  .  . 

OSMIN. 

Rode. 


m£taux  encore  peu 

CONNUS. 


COULEUR. 


Jaune. 
Blanc. 
Blanc. 


Blanc.  , 

Rouge.  . 
Gris  bleuâtre 

Blanc.  . 
Blanc  bleu 

Blanc.  . 

Blanc.  . 
Blanc. 

Gris.  .  . 

Blanc.  . 

Blanc.  . 

Blanc.  . 

Blanc.  . 

Gris.  .  . 

Gris.  .  . 

Blanc.  . 


Gris.  . 
Rouge. 


DURETE. 


6  ï 
8 

7 


7  ï 
9 

6 

8  \ 


6  i 


6 

9 
5 

10 


6 
9 


PESANTEUR 

SPÉCIFIQUE. 


29,300 
23,000 

io,5io 

i3,568 

8,870 

7,788 

7.299 
1 1,352 

9,000 

7'i90 
9,822 

9,860 

6,ii5 

8,i5o 

7,000 

8,3io 

17,600 

7,5oo 


6,44o 
4,180 


DUCTILITÉ. 


I 

2 

3 
6 

4 

5 

7 
2 

8 
12 

4 


20 
1 1 

17 
19 

16 
18 


TÉNACITÉ. 


5 
3 

4 

2 
I 

6 
7 

10 


II. 


20 

1 

\ 


TABLEAU 


Ves  températures  auxquelles  se  manifestent  les  plus  importuns  phénomènes  chi- 
miques^ suivant  le  Thermomètre  de  Réaumur^  le  Centigrade,  et  celui  de 
TVedgwood.  \ 


SUBSTANCES. 

THERMOMÈTRES. 

■R  "p  ATnVTTfR 

CENTIGRADE. 

Ebullition  .de  dive 

rs  liquides. 

29 

36 

48 

60 

(D  al  ton.) 

64 

80  (Black.) 

80 

100 

88 

IIO 

[Dalton.) 

93 

116  (Dimcan.  ) 

96 

120 

(  Idem .  ) 

290 

{Pelletier.) 

2.00 

294 

240 

3io 

(D  al  ton.) 

279 

55o 

(Idem.) 

Températures  auxquelles  se  fondent  dii^ej'S  corps  concrets 

non  métalUq 

ues^ 

L'adipocire  des  muscles.  . 

• 

20 

28 

3o 

37 

3o 

37 

(  Pelletier.  ) 

36 

45 

(  Bostock.  ) 

37  i 

89 

III 

(  Hosse.  ) 

Adipocire  des  calculs  biliaires 

90 

116 

(Fourcroy .  ) 

Suite  du  Tableau  des  Températures  auxquelles  se  manifestent  les  plus  importans 

Phénomènes  chimiques. 


SUBSTANCES. 


Températures  auxquelles  sefondent  divers  métaux  (i). 

Mercure  •  • 

Alliage  de  trois  parties  d'étain  et  deux  de  plomb,  ou  bien 
de  deux  parties  d'étain  et  d'un»  de  bismuth.  . 

Étain.  

Alliage  d'un  partie  d'étain  et  de  quatre  de  plomb.  . 

Bismuth.  

Plomb  

Zinc  

Antimoine  ...»  

Laiton  ,   .     .     .  . 

Cuivre  

Argent  

Or.    .     .   .     .  . 

Cobah.   .  . 

Nickel  

Fer  

Manganèse.  ^  

Platine   


(i)  On  a  observé  une  grande  diversité  dans  les  températures 
auxcpielles  les  auteurs  rapportent  la  fusion  des  métaux.  On  ne 
trouve  pas  deux  observateurs  livrés  aux  mêmes  recherches  ,  qui 
soient  parfaitement  d'accord  sur  les  résultats  ,  ce  qui  prouve  com- 
bien il  est  malaisé  de  déterminer  précisément  les  degrés  de  tempé- 
ratures élevées  et  d'avoir  des  pyromètres  également  sensibles  et 
comparables. 


THERMOMÈTRES. 


REAUMUR. 


3i — o 


i34-|-o 

183 

190 

197 

258 

297 

345 
1678 
2024 
2082 
23 13 
7975 
9i3i 
9602 
9708 
10289 


CENTIGRADE. 


168 

ï2.'^{Chrichton.) 
238 

248  (Irwine.) 
325  ÇEnehton.) 
371 
482 
2100 
253o 
2602 
2780 
9860 
11414 
12001 
i2i36 
12857 


WEDGWOOD. 


21 
27 
28 
32 

i3o 
i5o 
i58 
160 
172 


II. 


à 


Suite  du  Tableau  de  Températures  auxquelles  se  manifestent  les  plus  importans 

Phénomènes  chimiques. 


SUBSTANCES. 

THERMOMÈTRES. 

■  RÉAUMUR. 

CENTIGRADE. 

WEDGWOOD. 

Températures  auxquelles  dit^ers  liquides  se  congèlent. 

04  0 

68 

'  Fourcroy 

t:^  .  1 

43 

oa 

39 

4 

(  Après  quelques  jours  de  température 

constante  k  4° — 0,  ther- 

1 

momètre  Réaumur ,  il  reste  gelé  à  5°- 

-0  et  dégèle  seulement 

en  plusieurs  jours. 

Deux  parties  d'alcohol  et  une  parti 

19 

24 

^7 

1 

Huile  essentielle  de  térébenthine. 

1 

Q 

2 

2,J 

I 

5 

2 

2,î 

Abaisseniens  de  température  qui  ré 

mitent  du  mélange 

de  dwers  sels  avec  la  neige  ,  suivant  Lowitz. 

A  une  température  de  1° — o  ,  le  mélange  de  six  onces 

de  potasse  cristallisée  avec  autant 

de  neige  \i  6  \ — 0  , 

34 

1 

La  lessive  de  potasse  caustique  très-concentrée,  mais 

27 

1 

La  soude  caustique  cristallisée  a  d( 

21 

5 

1 

2.Z 

i 

A  une  température  de  2°  j-j-o,  les 

sels  suivans  à  l'état 

j 

concret,  secs,  mêlés  avec  la  neige 

i 

22 

22 

24 

26^ 

Muriate  de  chaux  cristallisé  et  sec 

38 

A  une  température  de  i3° — o,le 

muriate  de  chaux  a 

40 

i 

De  la  quantité  approximative  d'eau  nécessaire  à  la  solution  de  quelques  sels  terreux 

et  alcalins  ^  à  l'usage  des  Chimistes. 


NOMS 

DES  SELS. 


Sulfate  de  chaux  

Sulfate  de  magnésie  

Sulfate  d'alumine  et  de  potasse,  (alun). 
Sulfate  de  potasse  


Sulfate  de  soude.  


Sulfate  d'ammoniaque. 
Nitrate  de  baryte.  . 
Nitrate  de  strontiane. 
Nitrate  de  chaux.  . 
Nitrate  de  potasse.  . 
Nitrate  de  soude. 


Nitrate  d'ammoniaque. 

Carbonate  de  magnésie  saturé. 
Carbonate  de  potasse  neutre. 
Carbonate  de  soude.  . 
Carbonate  d'ammoniaque. 
Phosphate  de  soude.  . 
Phosphate  d'ammoniaque. 

Muriate  de  baryte  

Muriate  de  magnésie.  . 
Muriate  de  potasse. 

Muriate  de  soude  

Muriate  d'ammoniaque. 
Muriate  de  pota.sse  oxigéné.  . 

Borate  alcalinule  de  soude.  . 


Tartrate  de  potasse.     .  . 
Tartrate  acidulé  de  potasse. 
Oxalate  acidulé  de  potasse. 
Acétate  de  potasse. 


QUANTITE 

DE  SELS. 


partie, 
partie, 
partie, 
partie. 

partie. 

partie, 
partie, 
partie. 
4  parties, 
partie, 
partie, 
partie, 
parties, 
partie, 
partie, 
partie, 
partie, 
partie, 
partie, 
partie, 
partie, 
partie, 
partie, 
partie, 
partie. 

I  partie. 

I  partie. 

I  partie. 

I  partie. 

470  parties. 


QUANTITÉ 
d'eau  puhe. 


5oo  parties. 

1  partie. 
16  parties. 
16  parties. 

1  I  partie  et  ^. 
\      I  partie. 

2  parties. 
2  parties. 

5  parties. 

1  partie. 

2  parties  et  ^ 

3  parties. 

3  parties. 

1  partie. 
58  parties. 

4  parties. 

2  parties. 

2  parties. 
4  parties. 
4  parties. 

6  parties. 
I  partie. 

3  parties, 
3  parties. 
3  parties  et  j 

20  parties. 
j  12  parties. 
6  parties. 
I  partie. 
28  parties. 
6  parties. 
I  once. 


TEMPERATURE 

DE  li'EAU 

selon  le  tliennoinfetre 
de  RÉAUMUR. 


sa» 


il. 


a  10 
à  10 
à  10 
à  10 
à  20 
à  80 
à  10 
à  10 
à  10 
à  10 
à  10 
à  10 
à  10 
à  3o 
à  10 
à  10 
à  10 
à  10 
à  10 
à  10 
à  10 
à  1  o 
à  10 
à  10 
à  10 
à  10 
à  10 
à  80 
à  10 
à  80 
à  80 
à  10 

12 


degrés, 
degrés, 
degrés, 
degrés, 
degrés, 
degrés, 
degrés, 
degrés, 
degrés, 
degrés, 
degrés, 
degrés, 
degrés, 
degrés. 

degrés. 

degrés. 

degrés. 

degrés. 

degrés. 

degrés. 

degrés. 

degrés. 

degrés. 

degrés, 

degrés. 

degrés. 

degrés. 

degrés. 

degrés. 

degrés. 

degrés. 

degrés. 


DESCRIPTION 

D'un  nouvel  Alambic,  d'un  Serpentin  à  boule, 
d'un  Condensateur  à  cylindre,  etc. 


PLANCHE  IP. 
Alamhic, 

Les  différentes  pièces  qui  composent  un  alambic  ordi- 
naire ,  sont  si  généralement  connues ,  que  nous  n'avons 
pas  cru  devoir  donner  la  figure  séparée  et  la  coupe  de 
chacune  d'elles.  Il  sera  très-aisé  aux  pharmaciens  exer- 
çans ,  auxquels  le  nouvel  alambic  est  plus  particulièrement 
destiné ,  d'en  concevoir  les  détails  par  l'ensemble  de  l'appa- 
reil tout  monté.  On  a  seulement  ponctué  les  pièces  qui  ne 
sont  point  en  vue.  L'échelle  métrique  placée  au  bas  de  la 
planche  indique  les  dimensions  des  principales. 

Explication  de  la  figure  i""^. 

A.  Cucurbite  en  cuivre  étamé.  Sa  profondeur  et  son 
diamètre  sont  désignés  par  la  ligne  ponctuée  BBBB.  Cette 
ièce  est  représentée  de  face ,  placée  dans  un  fourneau 
[construit  en  brique. 

ce.  Bain-marie  en  étain  dans  sa  cucurbite.  Son  dia- 
ètre  est  le  même  dans  toute  la  hauteur  ;  sa  profondeur 
est  d'un  septième  moindre  que  celle  de  la  cucurbite. 

H.  Chapiteau  en  élain  placé  pour  distiller  au  bain-marie. 
[Sa  forme  diffère  principalement  de  ceux  des  alambics  ordi- 
aires ,  en  ce  qu'il  n'existe  pas  de  gouttière  à  l'intérieur , 
et  par  la  direction  horizontale  de  son  col.  On  peut  se  le 
eprésenler  assez  exactement  comme  une  section  de  cylin- 
|dre ,  dont  le  dôme  K  n'est  qu'une  continuité. 

O.  Tubulure  destinée  à  recohober  la  liqueur,  ou  à  rem- 
|plir  l'alambic  sans  avoir  besoin  de  déluter. 

n  21^ 


326 

RZ.  Tuyau  horizontal  soucié  au  chapiteau  ,  dont  il  n'est 
que  le  prolongement  :  ce  tuyau  est  coudé  en  Z  5  il  entre  à 
froltenient  dans  la  pièce  intermédiaire  E,  qu'on  ôte lorsque 
l'on  distille  à  feu  nu.  [Voyez,  les  fig.  2  et  3.  ) 

La  vapeur  qui  s'élève  du  liquidé  en  distillation  est  con- 
duite par  ce  large  tuyau  dans  la  boule  du  serpentin ,  où 
elle  se  condense. 

Explication  de  la  figure  4.  Sei'pentin  à  boule. 

Il  se  compose  d'une  espèce  de  matras  en  étain  P ,  dont  le 
bec  reçoit  celui  du  chapiteau  de  l'alambic. 

La  base  de  cette  boule  un  peu  aplatie  se  termine  par  un 
long  tuyau  d'étain  X,  formant  plusieurs  circonvolutions 
jusqu'en  Y ,  où  il  finit  par  un  tuyau  plus  étroit  qu'on  engage 
dans  le  col  du  récipient.  Tout  cet  appareil  est  supporté 
par  trois  tiges  en  étain  QQQ,  fixées  dans  un  seau  de 
cuiyre. 

F.  Seau  de  cuivre  étamé  servant  à  contenir  l'eau  pour 
rafraîchir  le  serpentin. 

G  G.  Tuyau  de  cuivre  se  prolongeant  jusqu'à  5  milli- 
mètres du  fond  du  seau.  C'est  par  ce  tuyau ,  dans  lequel 
on  met  un  entonnoir ,  qu'on  fait  arriver  l'eau  froide  ,  quand 
celle  du  réfrigérant  commence  à  s'échauffer.  L'eau  chaude 
qu'elle  déplace  s'écoule  par  le  trop-plein  M. 

N.  Robinet  pour  évacuer  l'eau  du  réfrigérant,  quand  on 
a  cessé  de  distiller. 

Explication  de  la  figure  5.  Condensateur  à  cylindre. 

F  F  F.  Tuyau  cylindrique  en  étain,  assez  large  pour 
pouvoir  y  introduire  la  main. 

Son  orifice  supérieur  H  s'ajuste  avec  le  chapiteau  de 
l'alambic  K ,  de  la  même  manière  que  le  serpentin  à  boule. 

L'orifice  inférieur  reçoit  un  bec  mobile  courbé  à  angle 
droit,  pour  être  introduit  dans  le  col  d'un  récipient.  Ce 
cylindre  est  soutenu  dans  une  position  inclinée  au  moyen 
du  support  D. 


327 

La  ligne  ponctuée  indique  le  décroissement  depuis  la 
courbure  O  jusqu'en  I.  Pendant  la  distillation  cette  pièce 
est  entourée  de  toute  part  d'eau  froide ,  dont  on  remplit  le 
seau  de  cuivre  PPP. 

MM.  Tuyau  de  cuivre  servant  à  conduire  l'eau  froide 
à  l'extrémité  du  vase. 

N.  Trop-plein  pour  évacuer  l'eau  déplacée  par  l'eau 
froide. 

Le  condensateur  à  cylindre  m'a  paru  très-commode  pour 
la  distillation  des  plantes  dites  anti-scorbutiques,  pour 
celle  du  baume  de  Fioravanti  ,  et  de  plusieurs  autres 
liqueurs  qui  laissent  dans  les  serpentins  ordinaires  une 
odeur  désagréable,  qu'il  est  très-difficile  de  détruire  même 
avec  l'eau  en  vapeurs.  La  facilité  d'introduire  la  main  dans 
le  cylindre  permet  de  le  nétoyer  comme  tout  autre  vaisseau. 

Il  faut  avoir  recours  à  un  ouvrier  intelligent  pour  la 
construction  de  ces  sortes  d'appareils.  Nous  ne  saurions 
l  trop  recommander  en  cette  qualité  le  sieur  Trouvé ,  potief 
d'étain  à  Paris. 

ÉLÉVATION  DU  FOURNEAU  D'ALAMBIC. 
Explication  de  la  figure  6. 

a.  Porte  de  cendrier  pourvue  d'un  régulateur. 

b.  Distance  du  foyer  au  cendrier. 

<  c.  Porte  circulaire  du  foyer ,  scellée  dans  la  maçonnerie  j 
et  garnie  en  forte  tôle  d. 

e.  Diamètre  supérieur  du  foyer  indiqué  par  la  ligne 
ponctuée.  La  disposition  de  ce  fourneau  est  telle,  que  le 
fond  de  la  chaudière  reçoit  la  flamme ,  mais  il  n'y  a  d'abord 
que  son  fond,  la  construction  intérieure  du  fourneau  iso- 
lant ce  fond  qui  pose  circulairement  sur  la  bâtisse  en  bri- 
que ou  sur  un  cercle  de  fer  plat  scellé  à  fleur.  La  flamme, 
après  avoir  léché  le  fond  du  vaisseau ,  se  dirige  par  upe 
ouverture  latérale  et  verticale  pour  aller  embrasser  tout  le 
pourtour ,  et  y  établir  un  courant  égal  de  calorique. 


328 


Une  languette  qui  fait  dans  toute  sa  hauteur  point  d'ap- 
pui ,  sépare  l'issue  à  gauche  destinée  à  conduire  la  flamme  ^ 
et  r  issue  à  droite  destinée  à  conduire  la  fumée.  Et  vic& 
vei-sâ  suivant  l'emplacement  du  fourneau  et  la  directioa 
qu'on  peut  donner  à  la  cheminée. 

COUPE  DU  FOURNEAU  D'ALAMBIC. 
Explication  de  la  figure 
a.  Ouverture  du  cendrier. 

bb.  Grille  de  fer  séparant  le  cendrier  du  foyer,  et  sur 
laquelle  on  place  le  combustible. 

ce.  Rigole  conduisant  la  flamme  du  foyer  dans  le  labo- 
ratoire. 

f.  Languette  en  brique  interceptant  par  son  côté  gauche 
la  communication  de  la  flamme  du  foyer  vers  la  cheminée  , 
et  déterminant  la  circulation  de  gauche  à  droite  de  d  en  e 
'  et  par  son  côté  droit  le  passage  de  la  fumée  du  laboratoire 
dans  la- cheminée  g. 

hh.  Cercle  de  fer  plat  sur  lequel  pose  le  fond  de  la  cu- 
curbite. 

oo.  Autre  cercle  en  fer  carré  de  niveau  avec  le  dessus 
du  fourneau ,  sur  lequel  vient  s'ajuster  le  rebord  de  la 
cucurbite.  - 

pp.  Ceinture  en  fer  plat  destinée  à  empêcher  l'écartement 
des  briques  ,  et  à  maintenir  les  carreaux  qui  couvrent  la 
surface  du  fourneau. 

•  iiii.  Massif  en  briques  lié  par  de  la  terre  à  four. 

Les  pliarmaciens  qui  voudraient  avoir  plus  de  détails 
sur  la  construction  de  ce  fourneau  vraiment  économique , 
et  dont  l'invention  est  attribuée  k  M.  Bouriat ,  pharma- 
cien de  Paris ,  peuvent  consulter  le  1 2*  volume  du  Cours 
complet  d'Agriculture ,  page  565.  Le  sieur  Heuzez  ,  ouvrier 
très-iïitelligent ,  choisi  par  M.  Bouriat ,  en  a  construit  de 
semblables  pour  plusieurs  usines  ;  il  fait  exécuter  des  mo-, 
dèles  en  plâtre  ,  au  moyen  desquels  l'ouvrier  le  moins 
habile  pout  être  très-aisément  dirigé. 


DESCRIPTION  ET  USAGE 


DE  L'APPAREIL  DE  COMPRESSION 
Pour  la  préparation  des  Eaux  minérales  acidulés. 


PLANCHE  IIP. 

Fig.  i""®.  A  est  un  vase  cylindrique  en  cuivre  poli  ^ 
très-fort ,  étamé  intérieurement  en  étain  fin  ,  et  portant 
à  sa  base  un  robinet  simple  à  vis  B  ,Jig.  2.  Ce  cylindre  est 
fixé  sur  un  socle  de  bois  de  quatre  centimètres  d'épaisseur, 
au  moyen  des  quatre  pattes  à  vis  X ,  X ,  X ,  X. 

On  a  soudé  dans  l'intérieur  de  ce  vase ,  à  un  centimètre 
environ  au-dessus  du  robinet  ,  une  espèce  de  diaphragme 
ou  double  fond  G  ,  Jïg.  3.  également  étamé  et  percé  de 
plusieurs  petits  trous  très -rapprochés  à  la  manière  d'un, 
crible.  Un  autre  trou  plus  large  D,  pratiqué  au  centre  de 
ce  double  fond  ,  donne  passage  à  un  canal  de  verre  ,  d'ar- 
gent ,  ou  d'étain  fin  E  ,^g.  4  >  ouvert  par  les  deux  bouts 
et  traversant  le  vase  perpendiculairement  jusqu'à  une  ligne 
du  premier  fond.  A  l'une  des  extrémités  de  ce  canal ,  on  a 
fixé  un  robinet  qui  s'ajuste  à  vis  d'une  part  en  F  à  la  par- 
tie supérieure  et  centrale  du  cylindre  ,  de  l'autre  part  en 
G  avec  la  pompe  foulante  H ,  I  à  double  soupape  ,  de  ma- 
nière à  établir  la  communication  de  la  pompe  avec  le  reste 
de  l'appareil. 

Sur  la  voûte  du  cylindre  ,  à  trois  centimètres  du  robinet 
F ,  G,  on  a  vissé  un  ajustage  à  robinet  K,  dont  l'usage  sera 
bientôt  indiqué. 

Lorsqu'on  veut  charger  l'eau  d'acide  carbonique  ,  il  faut 


33o 


avant  tout  évacuer  l'air  atmosphérique  du  cylindre.  On 
remplit  ,  en  conséquence  ,  ce  vaisseau  avec  de  l'eau 
pure  ,  et  l'on  y  visse  le  robinet  F  ,  G  ,  pour  faciliter  le 
jeu  de  la  pompe  et  la  condensation  du  gaz  ,  et  afin  de  per- 
mettre à  l'opérateur  de  brasser  l'eau  à  mesure  qu'elle  se 
sature  ,  on  fait  écouler  un  huitième  environ  de  ce  liquide  j 
mais  comme  l'écoulement  ne  peut  avoir  lieu  sans  une  pres- 
sion quelconque,  on  remplace  ici  l'air  extérieur  par  du  gaz 
acide  carbonique.  On  pourrait  se  contenter  de  visser  au 
robinet  F,  G,  la  pompe  foulante  H  ,  et  au  tuyau  latéral  de 
celte  pompe  où  se  trouvé  la  soupape  I ,  une  vessie  remplie 
de  gaz  qu'on  obligerait  à  traverser  l'eau  en  faisant  agir  le 
piston  ;  mais  on  conçoit  que  par  cette  manœuvre ,  la  plus 
grande  partie  du  gaz  se  trouverait  entraînée  avec  l'eau  en 
pure  perte.  C'est  ce  qui  m'a  déterminé  à  faire  ajouter  le 
robinet  K ,  auquel  j'adapte  uile  vessie  pleine  d'acide  car- 
bonique. Il  ne  s'agit  plus,  pour  faire  écouler  l'eau  ^- que 
d'ouvrir  les  deux  robinets  du  cylindre  K  et  B  ,  et  celui  de 
la  vessie.  Dès  qa'on  a  retiré  la  quantité  d'eau  nécessaire  , 
on  ferme  les  robinets  et  on  ôte  la  vessie  ;  alors  on  visse  au 
robinet  F ,  G ,  la  pompe  U  ,  et  au  tuyau  latéral  de  cette 
pompe  en  I  ,  une  vessie  contenant  de  l'dcidé  carbonique  , 
de  laquelle  on  aura  préalablement  recoiiriu  la  capacité. 

Le  robinet  F ,  G  ,  et  cèlui  de  la  vessie  étant  ouverts , 
on  élève  le  piston  :  ce  premier  mouvement  détermine 
l'ouverture  de  dehors  en  dedans  de  la  valvule  I,  et  le  pas- 
sage du  gaz  de  la  vessie  dans  le  corps  de  pompe  ,  d'où  il 
est  ensuite  refoulé  dans  le  canal  E  ,  par  l'abaissement  du 
piston. 

Arrivé  à  l'extrémité  inférieure  de  ce  canal  ,  l'acide  car- 
bonique qui  ,  à  raison  de  sa  légèreté  spécifique  ,  tend  à 
gagner  la  surface  de  l'eau  ,  y  est  doublement  sollicité  par 
la  forte  compression  qu'il  éprouve  ;  mais  étant  obligé  de 
se  tamiser  en  quelque  sorte  à  travers  les  trous  du  diaphragj- 


33i 


me  C  ,  il  présente  ainsi  à  l'eau  un  grand  nômbre  dé  sur- 
faces et  s'y  dissout  d'autant  plus  facilement. 

La  première  vessie  étant  vidée  ,  on  la  remplace  ,  après 
un  peu  d'intervalle  ,  par  une  seconde  ,  une  troisième ,  et 
ainsi  successivement,  jusqu'à  ce  qu'on  ait  chargé  l'eau 
de  la  quantité  de  gaz  nécessaire  pour  telle  ou  telle  autre 
espèce  d'eau  minérale. 

L'expérience  a  appris  que  la  condensation  de  l'acide  car- 
bonique dans  l'eau  est  d'autant  plus  rapide  ,  qUe  la  tempé- 
rature du  liquide  et  celle  de  l'air  ambiant  sont  moins  éle- 
vées. On  doit  donc  ,  autant  qu'on  le  peut  ,  opérer  dans 
un  lieu  frais  j  et  suspehdre  de  tems  en  tems  le  jeu  de  la 
pompe  ,  attendu  que  la  chaleur  produite  par  le  frottement 
du  piston  ,  augmente  sensiblement  l'expansion  du  gaz  et 
ralentit  l'opération. 

On  profite  de  ces  intervalles  pour  brasser  l'eau  au 
moyen  de  deux  anses  O  ,  O ,  et  lui  faire  absorber  l'acide 
carbonique  qui  a  échappé  à  la  condensption. 

Il  me  reste  à  faire  connaître  la  manière  d'introduire  l'eau 
acidulé  dans  les  bouteilles  où  elle  doit  acquérir  ,  par  l'ad- 
dition des  substances  salines,  etc*  ,  le  caractère  d'eau 
minérale. 

On  se  sert  pour  cet  effet  d'un  robinet  recourbé  à  angle 
droit. 

Ce  robinet  peut  être  d'une  seule  pièce  ,  celui  que  j'ai 
fait  établir  poux  mon  appareil  est  de  deux  pièces  (Voyez 
les  Jîg.  2  et  5  )  ,  il  se  monte  à  baïonnette  ,  ce  qui  donne 
la  facilité  de  déplacer  la  machine  à  volonté.  Le  tube  de  ce 
robinet  ,  depuis  sa  courbure  L  jusqu'à  six  centimètres  de 
son  embouchure ,  est  inséré  dans  un  double  canal  de  forme 
conique  ,  crénelé  à  sa  base.  Dans  chacun  des  angles  ren- 
trans  des  crénelures  ,  on  a  ménagé  une  petite  ouverture 
qui  correspond  avec  la  soupape  M  placée  à  la  partie  supé- 
rieure. On  fixe  au  bas  de  ce  robinet  un  bouchon  percé 


332 

dans  le  sens  de  sa  longueur  et  terminé  un  peu  en  cône  7 
afin  qu  il  puisse  s'ajuster  à  des  goulots  de  bouteilles  de  dif- 
férens  diamètres.  On  a  l'avantage  ,  avec  ce  robinet  ,  de 
pouvoir  introduire  l'eau  minérale  dans  les  bouteilles  sans 
qu'il  y  ait  déperdition  sensible  de  gaz.  A  mesure  que  le 
liquide  gazeux  y  arrive  ,  l'air  commun  en  est  chassé  avec 
force  par  la  soupape  M.  Il  faut  boucher  immédiatement 
les  bouteilles  avec  du  liège  bien  choisi  ,  les  Sceller  ,  les 
sceller  de  suite  ,  et  les  tenir  couchées  dans  un  lieu  frais 
mais  non  humide. 

Appareil  pour  dégager  V Acide  carho  ni  ue. 

On  trouve  à  la  page  SSa  du  premier  volume  de  cette 
Pharmacopée ,  le  procédé  pour  obtenir  l'acide  carbonique , 
et  l'indication  des  substances  à  employer  pour  la  produc- 
tion de  ce  gaz  ,  qui  sont  le  marbre  blanc  et  l'acide  stil- 
furique. 

Les  modifications  que  je  vais  proposer  ;  fondées  sur 
l'expérience  journalière,  tendent  à  régulariser  cette  opé- 
ration ,  à  en  rendre  le  manuel  plus  facile  ,  à  accélérer  le 
dégagement  du  gaz. 

A  l'appareil  ordinaire  pour  l'acide  carbonique,  j'ai  ajouté 
une  espèce  de  moussoir  ou  d'agitateur  en  bois,  que  je  fais 
plonger  dans  le  flacon  de  dégagement  à  trois  tubulures  A. 

Figure  ^.  On  rend  l'instrument  mobile  ,  au  moyen 
d'une  cheviUette  qui  traverse  son  manche  B  ,  voyez  la 
figure  7  ,  et  repose  sur  le  bord  de  la  tubulure.  Celle-ci 
doit  être  assez  large  pour  qu'on  puisse  mouvoir  l'agitateur 
en  tout  sens.  On  empêche  que  le  gaz  ne  s'échappe  par 
cette  ouverture ,  en  enveloppant  avec  une  vessie  C ,  ouverte 
par  les  deux  bouts ,  et  le  col  du  flacon ,  et  une  portion  du 
manche  de  l'agitateur.  Il  est  inutile  d'ajouter  que  les  deux 
ouvertures  de  la  vessie  deivcnt  s'y  appliquer  très-exac- 
tement. 


333 

J'étends  l'acide  sulfurique  de  douze  parties  d'eau ,  au 
lieu  de  quatre  parties  indiquées ,  page  332  du  premier 
volume ,  parce  que  j'ai  remarqué  que  ,  non-seulement  le 
sulfate  de  chaux  de  nouvelle  formation  se  solidifie  et  se 
précipite  moins  promptement  de  cette  manière ,  mais  en- 
core que  le  gaz  ayant  à  traverser  une  colonne  de  liquide 
plus  léger ,  s'en  dégageait  aussi  avec  plus  de  facilité. 

Je  n'ajoute  au  marbre  blanc  ,  qui  doit  être  grossièrement 
pulvérisé ,  que  la  quantité  d'eau  nécessaire  pour  le  délayer. 
Enfin ,  je  fixe  solidement  à  la  tubulure  du  second  flacon 
lin  tube  de  verre  D,  dont  l'extrémité  inférieure  plonge 
d'environ  deux  centimètres  dans  ce  vase.  La  portion 
excédente  depuis  la  surface  du  bouchon  E  jusqu'en  F ,  est 
revêtue  d'un  fourreau  de  cuivre  terminé  en  pas  de  vis  , 
sur  lequel  vient  s'ajuster  le  robinet  de  la  vessie  G,  qu'il 
faut  fermei;  dès  que  la  vessie  est  pleine  de  gaz ,  pour  la 
remplacer  promptement  par  une  autre  vessie. 

Les  avantages  que  procure  l'emploi  de  l'agitateur  sont 
tels ,  qu'on  peut  obtenir  en  deux  heures  plus  de  cent  litres 
de  gaz  acide  carbonique  ,  qu'on  n'obtiendrait  pas  en  vingt- 
quatre  heures  parles  moyens  ordinaires.  On  a  de  plus  la 
certitude  de  dégager  jusqu'à  la  dernière  bulle. 

DESCRIPTION  ET  USAGÉ 

D'un  RéseiToir  à  Gaz  applicable  à  la  prépara' 
tion  des  Eaucc  minérales. 

Figure  8.  A.  Flacon  de  Voulf  à  deux  tubulures  ver- 
ticales . 

G.  Entonnoir  qu'on  peut  ouvrir  et  fermer  à  volonté, 
au  moyen  de  la  tige  de  verre  H ,  à  laquelle  est  solidement 
fixé  un  bouchon  de  liège.  Celui-ci  doit  avoir  été  plongé 
dans  la  cire  fondue  et  recouvert  de  filasse  bien  lissée  dans 


^34 

tolite  sa  circonférence,  de  manière  à  boucher  trës-heraié- 
tiqnement  la  douille  de  l'entonnoir. 

K.  Tube  droit  ,  pourvu  d'un  robinet  I  ,  terminé  en  pas 
de  vis.  Ce  tube  est  de  verre  dans  toute  sa  longueur  j  l'ex- 
trémité plongeant  dans  le  flacon  est  seule  à  découvert; 
tout  le  reste  ,  depuis  le  sommet  du  bouchon ,  jusqu'à  l'en- 
droit où  se  termine  le  pas  de  vis,  est  inséré  dans  un  second 
tube  de  cuivre  jaune ,  pour  donner  aiï  premier  plus  de 
solidité. 

L.  Tubulure  latérale  :  elle  est  fermée  par  un  bouchon 
de  liège ,  et  celui-ci  traversé  par  un  tube  de  six  lignes  de 
diamètre  ,  coiirbé  en  quart  de  cercle  X. 

MM.  Echelle  graduée  indiquant  le  volume  de  1  eau  ou 
celui  du  gaz  contenu  dans  le  réservoir.  Cette  échelle 
peut  être  faite  sur  papier  fort ,  bien  encollé ,  et  recou- 
vert de  deux  couches  de  bon  vernis  à  l'esprit  àe  vin. 
.  PZ.  Tube  de  gomme  élastique  qu'on  fait  communiquer 
par  le  bout  P ,  avec  l'appareil ,  d'où  se  dégage  le  gaz  ,  ou 
avec  une  vessie  qu'on  voudrait  vider  dans  le  réservoir ,  et 
de  l'autre  avec  l'ouverture  X  de  ce  dernier. 

Pour  faire  passer  un  gaz  quelconque  dans  le  réservoir 
on  bouche  l'ouverture  X ,  on  ouvre  en  même  tems  l'en- 
tonnoir par  lequel  on  introduit  l'eau ,  et  le  robinet  I  pour 
donner  issue  à  l'air  commun.  Lorsque  le  léservoir  est 
plein  d'eau,  on  ferme  le  robinet  et  l'entonnoir ,  en  ayant 
l'attention  de  laisser  le  bouchon  recouvert  de  quelques 
lignes  d'eau  pour  éviter  que  la  filasse  j  en  se  desséchant , 
ne  livre  passage  à  l'air  extérieur.  On  s'assure  que  le  ro- 
binet et  les  autres  ouvertures  de  l'appareil  ne  perdent  pas 
en  débouchant  le  tube  X.  Si  le  tout  est  bien  luté ,  l'eau 
restera  stationnaire  dans  le  tube  ;  dans  le  cas  contraire  elle 
s'écoulera  ;  il  faudra  alors  visiter  soigneusement  le  robinet 
et  les  luis  pour  y  remédier.  Ces  précautions  prises  ,  on 
introduis  dans  le  tube  X,  jusqu'en  R  ,  l'extrémité  Z  du 


I 


m 

tube  de  gomme  élastique  :  on  peitt  aiiïiî  faire  passer  diree-J 
tement  le  gaz  de  l'appareil  de  dégagement  dans  le  réser- 
voir i  ou  y  vider  celui  qu'on  aurait  recueilli  dans  lés  ves- 
sies pour  le  conserver  ;  on  reçoit  l'eau  déplacée  par  le 
gaz  dans  un  vaisseau  placé  sOus  le  tube  X  ,  qu'il  faût 
reboucher  très-exactemement  après  l'opération. 

Vettt-on  mainteriant  remplir  une  vessië  avec  le  gaz  du 
réservoir,  on  la  visse  au  robinet  1^  ôil  verse  pair  rertlonnoit 
une  certaine  quantité  d'eau  qui,  par  sa  pesanteur  spé- 
cifique ,  oblige  le  gaz  à  sortir  par  ce  robinet.  En  un 
mot ,  la  manœuvre  est  la  même'  que  pour  l'opération  pré- 
paratoire que  nous  venons  de  décrire. 

N.  B.  Cet  appareil  a  été  calqué  sur  celui  qu'a  proposé 
Pepys  jeune  (i);  il  offre  aux  pharmaciens  qui  s'occupent 
de  la  préparation  des  eaux  minérales  un  avantage  réel  sur 
celui  du  célèbre  physicien  anglais  :  c'est  qu'ils  peuvent 
l'établir  eux-mêmes  ,  et  que  toutes  les  pièces  qui  en  font 
partie  peuvent  être  utilement  employées  à  d'autres  opéra- 
tions. Le  réservoir  de  Pepys  ,  destiné  à  des  expériences  de 
recherches  sur  la  combustion  des  métaux  ,  sur  la  défla- 
gration des  gaz  ,  etc. ,  est  surmonté  d'une  cuvette  circulaire 
isolée  du  réservoir,  mais  communiquant  avec  celui-ci  au 
moyen  d'un  tuyau  à  robinet.  Nous  avons  supprimé  cette 
pièce  qui  n'est  nullement  nécessaire  dans  l'opération  pré- 
sente ,  et  nous  l'avons  remplacée  par  l'entonnoir  à  tige.  Le 
tubê-registre  qui  ,  dans  l'appareil  anglais  ,  sert  à  indiquer 
le  niveau  de  l'eau  ,  est  remplacé  dans  notre  appareil  par 
une  échelle  graduée  ,  suffisamment  exacte ,  et  qu'on  pour- 
rait à  la  rigueur  supprimer  tout-à-fait ,  la  capacité  des 
vessies  étant  bien  connue. 

Enfin ,  au  moyen  de  l'entonnoir  déjà  mentionné ,  que 

nous  avons  substitué  à  la  cuvette ,  nous  n'avons  conservé 


(i)  Tilloch's  philosophical  Magazinç,  Juillet  l8oa. 


336 


qu'un  seul  robinet  au  lieu  de  trois.  On  peut  se  procurer 
toutes  les  pièces  de  cet  appareil  à  un  prix  assez  modique; 
il  serait  facile  d'en  établir  de  plus  économique  encore  en 
substituant  aux  vaisseaux  de  verre ,  très- utiles  dans  des 
opérations  en  petit,  de  vastes  jarres  de  grès ,  cylindriques, 
pourvues  d'un  couvercle  à  recouvrement ,  bien  mastiqué. 
Dans  ce  dernier  cas,  le  tube-registre  de  l'appareil  de  Pepys 
trouverait  son  utile  application. 


DESCRIPTION 

D'un  Appareil  pour  le  Carbonate  d' Ammoniaque. 


PLANCHE  IV. 

Fig.  i*"'.  A.  Cornue  de  grès  lutée,  placée  dans  un  four- 
neau à  réverbère. 

B.  Bouteille  en  grès,  dont  le  fond  est  percé  d'un  trou 
circulaire ,  dans  lequel  s'insère  le  col  de  la  cornue. 

G  est  une  cuine  à  eau  forte  également  percée  pour  re- 
cevoir le  col  coupé  de  la  bouteille  B. 

D.  Tubulure  fermée  par  un  bouchon  de  liège ,  auquel 
on  a  pratiqué  deux  ouvertures ,  l'une  pour  recevoir  la  petite 
broche  de  bois  E ,  l'autre  qui  donne  passage  au  tube  re- 
courbé F ,  plongeant  dans  le  flacon  de  Woulf  G  rempli 
à  moitié  d'eau  distillée.  De  ce  flacon  part  un  tube  de  sûreté 
de  Welter  H  ,  dont  la  plus  longue  branche  va  se  rendre 
dans  la  bouteille  I ,  contenant  de  Teau ,  ainsi  que  l'éprou- 
vette  K ,  qu'il  faut  laisser  déboucher. 

La  petite  broche  E  ,  placée  à  la  tubulure  du  dernier 
récipient ,  sert  à  prévenir  la  rupture  des  vaisseaux  ,  dans 
le  cas  où  le  tube  communiquant  avec  le  premier  flacon 
viendrait  à  s'engorger  par  l'accumulation  du  sel. 

LL.  Supports  en  bois  à  crémaillère  avec  vis  de  pression 
pour  donner  plus  de  stabilité  aux  récipiens  B,G. 

M.  Entonnoir  de  fer  blanc,  auquel  est  ajusté  un  tuyau 
de  cuir  divisé  en  deux  branches.  Ce  tuyau,  alimenté  d'eau 
pendant  tout  le  cours  de  l'opération  par  le  robinet  Q,  sert 


338 

à  rafraîchir  les  récipiens  enveloppés  de  linges.  L'eau  qui 
s'en  ^coule  est  re^ue-  dans  la  cuvette  R,  et  évacuée  à  me- 
sure par  le  bec  de  celle  cuvette^       •».  -».  V.; 

Au  moyen  de  cette  disposition ,  l'opération  marche  sans 
exiger  de  la  part  de  l'opérateur  ujxe.  grjande  attention.  Le 
carbonate  d'ammoniaque  s'obtient  en  couches  plus  épaisses, 
et  on  le  détache  plus  aisément  que  dans  des  vaisseaux  de 
verre  qu'il  est  très-difficile  dé  faire  servir  deux  fois  à  cause 
de  leur  fragilité. 


DESCRIPTION 

D'un  Appareil  pour  l'Ether  suljarique  y  etQ. 


PLANCHE  V^ 

Figure  i".  A.  Fourneau  évaporatoire. 

B.  Capsule  en  forte  tôle ,  servant  de  bain  de  sable. 

C.  Cercle  de  tôle,  à  la  base  duquel  est  une  rainure  qui 
permet  de  l'ajuster  à  la  capsule  B.  Ce  cercle  est  écliaiîcré 
en  D  pour  donner  passage  au  col  de  la  cornue. 

E,  Cornue  de  verre  contenant  le  mélange  d'alcphol  et 
d'acide  sulfurique  ;  elle  est  plongée  dans  le  sable  chaud , 
et  en  est  recouverte  jusqu'en  F. 

G.  Allonge  courbée ,  plongeant  par  son  bec  H  dans  le 
flacon  de  Voulf  I ,  I. 

K.  Robinet  en  cristal  ou  en  étain  ajusté  en  flacon  1,1; 
ce  robinet  sert  à  séparer  les  produits  de  l'opération  à 
mesure  qu'ils  se  forment. 

X.  Tube  capillaire  qu'on  ouvre  pour  accélérer  l'écou- 
lement de  la  liqueur  par  le  robinet  K. 

MN.  Flacons  contenant  de  ra,lcoholj  Iç  dernier  ne  doit 
pas  être  luté. 

PP.  Tube  de  sûreté  de  Welter. 

Q.  Robinet  fournissant  de  l'eau  froide  pour  conden- 
ser l'éther  du  premier  flacon.  Ce  robinet  est  alimenté  par 
un  réservoir.  Je  l'ai  fait  figurer  tel  qu'il  existe  dans  mpa 
laboratoire  ;  mais  on  peut  y  suppléer  par  tout  autre  moyen. 

R.  Support  en  bois  pour  exhausser  la  bouteille  I,  I,  et 
permettre  d'introduire  le  robinet  K  dans  le  col  d'un  flacon. 

SS.  Cuvette  en  cuir  vernissé,  en  bois  ou  toute  autre 
matière  ,  par  le  bec  de  laquelle  s'écoule  l'eau  fournie  par  le 
robinet  Q. 


34o 

Description  d'un  Entonnoir  à  double  robinet  de 
M.  Boullaj^  employé  à  la  préparation  de  l'Ether 
phosphorique^  et  à  celle  de  VEthersulfurique^  etc. 

C'est  à  l'aide  de  cet  ingénieux  appareil  que  M.  Boullay 
est  parvenu  à  faire  son  éther  phosphorique. 

L'auteur  a  fait  établir  de  ses  entonnoirs  en  cristal  , 
d'autres  en  cristal  avec  robinet  en  platine ,  d'autres  en  fer 
avec  garnitures  en  cuivre  jaune  ;  nous  ne  décrirons  que  ce 
dernier  entonnoir,  parce  qu'il  est  probable  que  c'est  celui 
que  les  pharmaciens  adopteront  le  plus  universellement. 

Cet  appareil  représenté  Jig.  2  ,  se  compose  d'une  allonge 
ordinaire  P ,  Q ,  garnie  d'un  couvercle  de  cuivre  H ,  I  ^ 
qui  y  est  mastiqué. 

AB.  Entonnoir  en  cuivre  garni  de  son  robinet  D,  et  fixé 
sur  le  couvercle  H ,  I. 

E.  Petit  tube  de  cuivre  implanté  sur  le  couvercle  H,  I, 
pour  remplacer  la  tubulure;  ce  tube  est  percé  latéralement 
à  sa  partie  supérieure  et  est  coiffé  d'une  virole  également 
percée  de  manière  à  établir  ou  à  intercepter  la  communi- 
cation de  l'air  extérieur  avec  l'intérieur  de  l'appareil. 

F.  Robinet  de  cuivre  dans  la  garniture  inférieure  K,  L , 
de  l'allonge  P,  Q. 

M.  Couvercle  ;  H ,  I ,  vu  par  dessus. 

N.  Garniture;  K,  L,  vue  par-dessus. 

O.  Bouchon  de  plomb  devant  entrer  dans  la  tubulure 
d'un  vaisseau  distillatoire  ;  il  enveloppe  un  morceau  de 
liège  percé  au  centre  pour  laisser  passer  la  tige  inférieure, 
et  destiné  à  servir  d'isoloir. 

CG.  Tube  d'une  longueur  indéterminée,  dans  lequel 
s'engage  la  base  de  l'appareil. 


TABLE  DES  MATIERES 

PAR  ORDRE  ALPHABÉTIQUE. 

(Les  chiffres  romains  renvoient  au  volume  et  les  chiffres 

arabes  à  la  page.  ) 


A. 


âT'Tr    /l'a  vn  rTf^m  a  nn  P  T 

a.  J.         U.  J.IlllIiAJJLlXQ.U  tip  ^  Jt* 

83 

Acide  oxalique ,  I.    .    .  . 

123 

UC  UdiyiC  f  x<        •        •  • 

86 

du  phosphore  ,  I.  . 

127 

CL6  mercure  ^  !.•  •     •  • 

07 

phosphorique  ,  I.  .     .  ibid. 

plomb  condensé  ^  1. 

90 

TiniçKifiiip  T 

128 

—  cristallise,  I.    .  . 

00 

ddC^Udllll  ,  X.        •        «  . 

—  litjuide  ,  I.    .     .  . 

90 

succinique  ,  I.  . 

139 

—  li(juide  avec  l'alco* 

sulfureux  ,  I.  . 

i3o 

hol  ,  I  

01 

—  éthéré ,  I.     .    .  . 

i33 

de  potasse  ,  I.  . 

9a 

sulfuriquealcoholisé,!. 

i36 

acétique  aromatique ,  I. 

95 

—  avec  l'alcohol  aro- 

— camphré  ,  I.    .  . 

97 

matique  ,  I.  . 

i38 

—  concentré,  I.  . 

ibid. 

—  étendu ,  I.  . 

139 

—  distillé  faible  ,  I.  . 

99 

—  pur , I  

140 

—  impur  ,  I.  . 

ibid. 

tartarique    I.  . 

14a 

benzoïque  ,  I.  • 

104 

Acier  pulvérisé  ,  I  

143 

boracique  ,  I.  . 

106 

Air  déphlogistiqué  ,1.     .  . 

340 

carbonique  ,  I.  .  . 

337 

fixe  ,  I  

33a 

citrique ,  I.  .     .  « 

107 

hépatique ,  I.    .  . 

337 

du  citron  ,1. 

ibid. 

phlogistiqué ,  I.    .  . 

333 

109 

Albumine  alumineuse  ,  I. 

145 

—  déphlogîstiqué,  I. 

iir 

Alcali  fixe  minéral ,  I.    .  . 

2o5 

muriatique  ,  I.  . 

109 

phlogistiqué ,  I.  . 

116 

—  oxigéné ,  I.  . 

iir 

volatil  caustique  ,  I.  , 

i83 

du  nitre  ,  I  

117 

146 

nitrique  ,  I.    .    .  . 

ibid. 

Alcohol  avec  l'absinthe ,  I.  . 

157 

—  étendu  ,  I.  . 

122. 

avec  acides  acétique  et 

nitro-muriatiqae ,  I. 

Ii3 

fulfilriqtie  ,  I.  . 

iâ3 

II. 

22 

TABLE  BES 

Alcohol  avec  aloës  et  myrrhe , 

I  i58 

avec   aloës    et  rhu- 


barbe ,1.  ...  154 
aloétijue  ,1.  .  .  .149 
ammoniacEil  ,1.    .    .  i5o 

—  avec  le  gayac  ,  I.  .  i5i 

anisé  ,  I  i52 

avec  l'asa-fœlida ,  I.  .  161 
avec  le  baume  du  Pé- 
rou ,  I  ibid. 

avec  benjoin ,  I.    .    .  i55 

—  composé  ,1.  .  .  i'bid, 
a vecle cachou ,  I.  .  .162 
avec  la  cannelle ,  I.  .  159 
camphré ,  I.  .  .  .  i6a 
avec  cantharides ,  I.  .  i56 
avec  le  castoreum  ,  I.  i63 
avec  la  colotjuinte,  II.  198 
avec  la  digitale  pour- 


prée, 1   159 

avec  gayac  ,  I.  .    .    .  168 

avec  ellébore  noir,  II.  199 

étendu  ,  1   164 

Alcohols  éthérés. 

Alcohol  éthéré  d'acide  nitri- 
que, I  i65 

—  d'acide  sulfuriq^ue  , 

ï  166 

Alcohol  avec  la  gentiane  com- 
posé ,  1  169 

avec  la  gomme  kino,  I.  170 
avec  la  mélisse  com- 
posé ,11  199 

avec  la  myrrhe  ,  I.  .  174 
avec  l'opium  ,  I.  .  .175 
phosphore,  I.  .  .  .  176 
'  polyaromatique ,  I.  .  177 
avec  le  quinquina ,  II.  aoo 
avec  la  résine  d'iudigo, 

I.  173 

-^avec  rhubarbe  ,  I.  .  -179 


MATIÈRES. 

Alcohol  et  substances  végé- 
tales ,  ou  combinaisons  al- 
coholiques  végétales ,\.  ijo 

Alcohol  avec  succin  ,  I.   .     .  180 
avec  la  valériane ,  I.  .  ibid. 


de  vin ,  1  146 

Alun  brûlé,  II  1^6 

calciné  ,11  ibid. 

de  R  orne  ,  II.  .    .    .  ibid. 

Amidon,  1  183 

Ammoniaque  liquide ,  I.  .    .  i83 

succinée  ,1.    .    .  .186 
Ammoniure  de  cuivre  com- 
posé ,  1  188 


de  cuivre  liquide ,  I.  .  189 
de  mercure  ,  I.  .    .  .190 

Antimoine  diaphorétique ,  II.  69 
préparé ,  II.     .    .    .  i58 

Arsenic  blanc ,  II  73 

B. 

Baume  d'arceus  ,  II.  .  .  .  47 
du  commandeur  ,  I.  .  i55 
de  Fioravanti ,  I.  .  .  178 
de  soufre  ,  I.   .    .    .  368 

Beurre  d'antimoine ,  II.  .  .  14 
de  cacao  ,1.     ...  191 

Borate  alcalinule  de  soude ,  I.  193 

Borax  ,  I   .  ibid. 

Bougies  d'acétate  de  plomb  ,  I.  19» 
satm'uines  ,  I.  .    .    .  ibid. 

Bouillon  d'os ,  1  196 

sec,  I.  198 

c. 

Camphre  purifié ,  I.  .  .  .199 
Carbonate  alcalinule  d'ammo- 

,  niaque  ,  I.    .     .     .  2or 
Carbonate  alcalinule  de  ma- 
gnésie ,1.     ...  202 
—  dépotasse,!.  .    .  2o3 


TABLE  DES 

Carbonate  alcaKnule  desoude, 

1  2o5 

Catàplasmè ,  1  206 

émoUient ,  I.  .  .  .  207 
de  guimauve  ,  I.  .  .  iiid. 
de  moutarde  ,1.  .  .  ibid. 
de  paia  et  de  lait ,  I.  .  208 

Cérat ,  I   ibid. 

Cérat  d'acétate  de  plomb ,  I.  .  210 
de  blanc  de  baleine ,  I.  ibid. 
âe  cantharides  ,  I.  -  .211 

gommé  ,  1  212 

de  Goulard,  I.  .  .  .211 
inercuriel ,  I.  .  .  .  2i3 
d'oxide  de  plomb  demi- 
vitreux  ,  I.  .  .  .  214. 
résineux  ,1.  ,  .  .  ibid. 
de  savon ,  I.  .  .  .  2i5 
de  savon  camphré  ,  I.  ibid. 
vésicatoire ,  I.  .    .  .214 

Céruse,  II  85 

Charbon  de  bois  purifié  ,  I.    .  2i5 

Chaux  ,1.  217 

Cinnabre  ,  Il  164 

Cire  blanche ,  1  218 

verte ,  I.  .    .    .    .  .219 

Citrate  de  potasse  ,  I.  •  .  .  ibid. 
Collyre  alumineux  ,  I.    ,    .  145 

Conserve  ,  1  221 

Conserve  d'absinthe ,  I.    .    .  222 

d'arum  ,  I  ibid. 

de  prunes  sauvages,  I.  ihid. 
de  roses  rouges  ,  I.    .  222 
Crème  de  tartre  ,  IL     .    .    .  170 
Cuivre  ammoniacal  ,1.    .  .188 

D. 

Décoction ,  1  228 

Décoction  de  bardane  ,  I.  .  ibid. 
dedaphnémézéréon,!.  225 
de  gayac  composée  ,  I.  225 
d'orge  ,  1  226 


MATIÈRES. 

Décoction  depolygala  de  Vir- 
ginie ,  1  227 

de  quinquina  ,  I.  .  .  228 
de  salsepareille  ,  I.    .  228 

E. 

Eau  acidulé  ,  1  248 

d'amandes  amères ,  I.  .  23r 
de  baies  de  genièvre,  I.  282 
camphrée  ,  I.  .  .  .  ibid. 
de  camomille  ,  1.  .  .  289 
de  cannelle ,  I.  .    ,    .  284 

céleste  ,  1  189 

d*  cerises  noires  ,  1.  .  235 
de  chaux ,  I.  .  .  .  24a 
distillée ,  I.  .  .  «  .  245 
de  fenouil ,  I.  .  <  .  235 
de  fleurs  de  citron  ,  I.  240 
'■ —  d'orange  ,1.  .  .286 
forte ,  I.  .  .  .  ,  .123 
de  fleurs  de  sureau.,  I.  287 
hépatique ,  I.  .  .  ,  26r 
de  laurier-cérise  ,  I.   .  287 

de  Luce ,  I  io5 

piartiale ,  I  ^57 

de  mélisse  ,  I.  .    .    .  240 

—  spiritueuse,  II..  .  igg 
de  menthe  crépue,  I.  240 

—  poivrée  ,  I.  .    .     .  289 

—  poivrée  alcoholique, 

I   .  240 

phagédénique ,  I.  .    .  28a 

régale  ,  I  laS 

végéto-minérale  de  Gou- 
lard ,  1  283 

de  vie  ,  1  16^ 

vulnéraire  spiritueuse , 

^  177 

Eaux  aromatiques  ,  I.   .  229 

Eau  de  roses ,  1  23jr 

de  rue  ,  1  240 


344  TABLE  DES 

Eau  técléniène ,  I.   .   .    .    .  i53 
tliériacale ,  I.    .    .    •  241 

Baux  gazeuses  minérales  ar- 
tificielles,  etc. 

Eau  acidulé  d'acide  carboni- 


que  ,1.    .  . 

240 

alcaline  minérale  ,  I.  . 

269 

  Vegclaic  ^  X.  . 

de  Salaruc  ^  !•  • 

de  Barèges  ,  I.  • 

2j4 

de  Bourbonne-les- 

2J0 

ïbid. 

de  carbonate  acidulé  de 

chaux,  I.      .    .  . 

256 

. —  acidulé  de  fer  ,  I.  . 

257 

—  acidulé  dépotasse,!. 

258 

de  Carlsbad ,  I.     .  . 

259 

de  Cauterets  ,  I.  . 

ibid. 

d'Enghien  ,  I.  . 

260 

de  Forges  ,  I.   .  . 

ibid. 

de  Gurgitelli  ,  I.  . 

261 

Lydrosulfurée  ,  I.  . 

ibid. 

de  la  mer  artificielle  ,  I.  262 

mercurielle  saline  ,  I.  264 

—  simple  ,  I.  . 

ibid. 

du  Mont-d'or  ,  I.   .  . 

265 

•oxigénée  ,  I.     .     .  . 

266 

•de  Pisciarelli  à  Naples , 

I  

ibid. 

■de  Plombières  ,  I.  . 

267 

.de  .Pyrmont ,  I.  . 

ibid. 

de  Sedlitz  ,  I.  . 

268 

de  Seltz  ,1.     .    .  . 

ibid. 

.de  Seltz  forte ,  I.  • 

269 

de  Spa  ,  I  

ibid. 

sulfureuse  de  Naples ,  I 

270 

de  Vais  ,1.     .    .  . 

ibid. 

de  Vichy  ,1.    .    .  . 

271 

MATIÈRES. 

Eaux  minérales  d'Italie ,\.  Z'jz 


273 

de  Sainl-Genëse  ,  I.  . 

274 

de  la  Marguerite  ,  I.  . 

27J 

de  la  Meule  ,1.     .  . 

274 

de  S .-Pellegrino ,  I . . 

272 

de  Salerne  ,  I.  . 

275 

source  purgative  près 

Valdieri ,  I.  . 

272 

de  Trescore ,  I.    .  . 

27a 

de  Valdieri ,  I.  . 

273 

de  Val-Immagna ,  I.  . 

272 

de  la  Victoire  ,  I.  . 

275 

de  Saint-Vincent ,  I.  . 

274 

Eaux  minérales  et  thermales 

de  Lucques  ,1. 

276 

Eau  du  bain  rouge  ,  I.    .  . 

277 

de  Bernabo  ,  I.  . 

276 

délia  Coronalc  ,  I.  . 

278 

dalla  Disperatta  ,  I.  . 

ibid. 

délia  Doccione  ,  I. 

279 

del  Fontino  ,  I.     .  . 

280 

de  S. -Giovanni ,  I. 

ibid. 

délia  Maria  ,1. 

279 

délia  Trastulliua  ,  I,  . 

277 

de  la  Ville,!.  .    .  . 

276 

Eaux  minérales  de  Pise. 

Eau  acidulé  d'Asciano  ,  I. 

281 

dite  du  petit  puits,  !.  . 

ibid. 

283 

aromatique ,  !.     .  . 

284 

diacatholicon.  P^.  Elec- 

tuaire  de  rhubarbe 

composé. 

Electuaire  dlascordium.  Vojez 

Electuaire  opiat. 

285 

requles.      ij-es:  Elec- 

tuaire opiat. 

TÂBLE  DES 

Electuaîre  derhub.  compos.,1.  286 
tliériaque  ,  I.    .    .    •  287 

Elixir.  Voyez  Alcohol  et  subs- 
tances végétales, 
acide  aromatique  ,  I.  i38 

—  de  Haller  ,  I.  .  .  i36 
de  propriété  ,  I.  .  .  i58 
sacré ,  1  164 

Emplâtre  ,  1  290 

adhésif,  1  214 

diacliylon  gommé ,  I.  212 

—  simple  ,1.  .  .  .214 
d'ichthyocolle  ,  I-  .  .  291 
de  gomme  ammoniaque 

avec  le  mercure  ,  I.  293 
deladanumcomposé,!.  298 
de  savon ,  I.     .    .     .  2i5 
Emulsion  d'amandes  douces,!.  298 
amère.  V.  Emulsion  de 
semences  de  citron. 
-   camphrée  ,  I.    .    .    .  294 
de  gomme  arabique ,  I.  295 
desemences  de  citron,!,  ih. 

Eponge  brûlée ,  1  296 

cirée  ,  1  297 

Epyrble.  Voyez  Huile  pyro- 
génée. 
de  corne  de  cerf  recti- 
fiée. Voy.  Huile  py- 
rogénée  dé  corne  de 
cerf  rectifiée, 
de  succin  ammoniacale. 
Voy.  Ammoniaque 
succinée. 
de  térébenthine. ^oj^ejT 
Huile  volatile  de  té- 
rébenthine. 

Esprit  d'anis ,  !  iSz. 

de  corne  de  cerf.  Voy. 
Carbonate  alcalinule 
d'ammoniaque, 
de  Mindererus  ,  I.    .  83 
de  nitre  dulciûé  ,1.  i65. 


MATIÈRES. 

Esprit  de  sel  ammoniac  ,  I.  .  20£ 

—  ammoniac  causti- 
que ,  I  i83 

de  soufre  par  la  cloche, 

I  i3o 

de  vin  ,  I.   .    ...  146 

—  camphré  ,1.  .  .162 
de  vitriol  ,1.    .    •    .  i39 

Essence  de  Bergamote  ,  I.    .  355 
de  gayac  volatile  ,  I.  .  i5l 


Ether  ,  1   299 

acétique  ,1.     ...  804 

muriatique ,  !..    .    .  3o6: 

nitrique  ,  1   3o8 

sulfurique ,  1.   .    .     .  3ir 

Ethiops  d'antimoine  ,  !!.  .    .  l59 

martial ,  !.  •    .    .    .  3i6 

minéral ,  II   i63-- 

Extrait,  !.    .   819 

d'absinthe  ,  L  .  .  .  325- 
d'aconitnapel,  I.  .     .  ilnd. 

d'aloës  ,  I.    .     .     .     .  32G 


de   belladone.  Voyez 

pour  sa  préparatioa 

Extrait  d'aconit, 
de  chicorée.  V.  Extrait 

d'absinthe. 
.  de  ciguë.  V oy.  Extrait  > 

d'absinthe, 
de  cresson.  Voy.  pour 

sa  préparât.  Extrait 

de  belladone, 
de  douce  amère,  I.  .  .  32S 
d'écorce  de  chêne.  V. 

Extrait  d'absintlie. 
de  gentiane.  V.  Extrait 

d'absinthe, 
de  jusquiame.  Voyez 

Extrait  d'aconit, 
de  laitue  sauvage,  ^oy. 

Extrait  d'aconit, 
d'opium,.!.  .    .    .    .  3z<y 


346  TABLE  DES 


Entrait  de  pissenlit ,  I.  .    .  . 

3^5 

de  quinquina ,  I.  . 

328 

.  — :  résineux,  !.. 

3^9 

de  saponaire  ,  I.  . 

325 

de  Saturne  ,.  I.  . 

90 

de  saule,  P^'oy.  pour  sa 

préparation  Extrait 

.d'a^bsintbe. 

d  e  s  cille  ,  I  

33o 

F. 

rieurs  d'antimoine  ,11. 

70 

de  benjoin  ,  I-  . 

104 

de  sovifre  ,  11.  . 

i38 

de  sej  ammoniac  niar- 

tiales  ,11.  ... 

i3 

90 

Foie  die  soufre  alcalin  ,  II. 

166 

—  volatil ,  II.  . 

157 

Formule  proposée  par  MM.  Plan- 
che et  Boullay  pour  pré- 
parer .  les  bains,  d'eaux 
artificielles  de  Barbges  , 


I.  254 

G. 

Gaz  acide  carbonique  ,  I.     .  332 

azote  ,1.  333 

hépatique,  li    .    .    .  337 


hydrogène  carburé ,  I.  336 


—  sulfuré  ,  li   .    .  .  337 

hydrogène  ,  I.  .    .  .  335 

inflammable  ,  1^    .  .  ihid. 

oxide  d'azote  ,  I.   .  .  338 

oxîgène ,  Il  .    .    .  .  340 

septon ,  I.  .  .  i  .  333 
thermoxidedeseptonvi  ï7). 

Gaz  thermoxigène  ,  I.  .  .  .  340 
Gelée  de  corne  de  cerf,  I.'  342 

Gélatine  de' colle  ,  I.    .    .  .  343 

Graisse  oxigénée ,  1;    .    •  • 


MATIÈRES. 

H. 

Huile  animale  de  Dippel  ,  I.  37» 
Huiles  aromatiques  ,1,    .    .  347 
Huile  d'anis.  Voyez  Huile  de 
fenouil. 

de  baies  de  geniferre. 
Voyez  Huile  de  fe- 
nouil.' 

de  catvi;  Voyez  Huile 
de  fenouil. 

de  citron ,  I.    .    .    .  355 

de  fenouil ,  I.    .    .    .  355 

de  lavande.  ^07.  Huile 
de  menthe  poivrée . 

de  limons.'  Voy,  Huile 
de  citron. 

de  menthe  poivrée ,  I.  355 

volatile  de  noix  mus- 
cade ,  1  356 

exprimée  de  noix  mus- 
cade ,  1  357 

d'orange.  Voyez  Huile 
de  citron. 

de  romarin.  Voy.  Huile 
de  menthe. 

de  ru* .  Voyez  Huile  de 
menthe. 

de  sauge.  Voyez  Huile 
dé  menthe. 

de  tapaisie.  Voy.  Huile 
de  menthe. 

volatile  de  térébenthine 
rectifiée  ,  I.  .    .    .  ibid. 

Huiles  Jixes  douces, ,  simples 
ou  combinées . 

Huile  d'amandes  ,1.    .    .    .  36o 

ammoniacale,!.    .    .  362 
ammoniacale  camphrée, 
I.-  .    .     .    ...     .  ihid. 

avec  l'amraoniure  de 
mercure  ,  I.  .    •    .  ihid. 


TABLE    DES  MATIÈRES. 
Huile  de  beon.  Vojez  Huile 


347 


d'aman  des. 

camphrée  ,  I.  . 

.  364 

d'œufs ,  I.  • 

.  ïbid. 

douce  de  vin  ,  I.  . 

.  i33 

de  lin.  Voyez  Huile 

d'amandes. 

de  lin  avec  l'eau 

de 

chaux  ,  r.  . 

.  365 

de  noix.  Vojez  Huile 

d'amandes. 

,  365 

,  367 

de  romarin ,  I. 

.  356 

de  rue ,  I.    •    .  . 

.  ïbid. 

de  sauge  ,1.     .  . 

.  ibid. 

de  tanaisie  ,  I.  . 

.  355 

.  368 

sulfurée  camphrée. 

V. 

Huile  sulfurée, 
pyrogénée  ,  I.  .     .     .  ibid. 
pyrogénée  de  corne  de 

cerf  rectifiée  ,  I.    .  370 

—  de  succin  ammonia- 
cale ,  1  371 

—  dé  succin  rectifiée,!,  ibid. 
.  de  succin  rectifiée  ,  I.  ibid. 
.  de  vitriol  distillée-,  I.  140 

I. 

Infusion  ,1..  372 

d'aya  pana  ,  I.  . 
.  de  cachou  ,  I.  . 
de  digitale  pourprée;  I.  374 
.  ibid. 
.  375 
376 


.  ibid. 
.  373 


de  quinquina ,  I 
de  rhubarbe  ,  I. 
de  roses  ,  I.  . 
de  séné  ,  1  377 

R. 

Kermbs  minéral  ,11.    .    .    .  71 

L. 

Lait  virginal  ^  I.    .    .    .    .  l55 


Laudanum  liquide  ,  T.  .  .  .175 
Lessive  caustique  ,  \l.  .  .  .  109 
Limaille  de  fer  non  rouillée',  I.  143 
Limonade  minérale  ,1.  .  .140 
Liniment  rafraîchissant ,  I.    .  3io 

volatil ,  1  362 

Liqueur  anodine  min.  d'Hoff- 
mann ,  1  166 

anodine  nitreuse  ,  I.  .  l65 
fumante  de  Boyle  ,  I.  167 
probatoire,  II.  .  .  .160 
de  terre  foliée  de  tkr- 
tre ,  I.  .  ...  93 
Litharge,  II  88 


M. 

Magistère  de  bismuth,  II 

de  camphre  ,  I 

de  soufre  ,  II. 
Magnésie  ,  I.  .  . 
Magnésie  calcinée  ,  II 
Malate  de  fer  ,  II.  . 
Mercure  acétate  ,  I. 

corrosif,  II. 

doux  ,  II.  . 

gomme  ux  de  Plenck 
V oj'es:  l'Appendice 

précipité  blanc  ,  II. 

précipité  rouge  ,  II. 

purifié  ,  II.  . 

soluble  ,11.    .  . 
Miel  acétaté.  Voj-.  Oximel. 

avec  l'acétate  de  cui- 
vre, II.   .    .  , 

despumé  ,  II.  . 

Miels  médicinaux. 

Miel  rosat  ,11  

Minium  ,11.  ..... 

Mixtures  ,11  

Mixture  camphrée  ,  II.  , 
frigorifique ,  II.  i 
musquée ,  U.   .  . 


82 
199 
i38 
202 
I 
2 
87 
26 
3 


23 

87 
4 
84 


5 
6 


8 

89. 
9 

ibid* 
10 
H 


348  TABLE  DES 


Moxa ,  II.  20I 

Mucilage  ,  II.  aoa 

de  gomme  adrngantjl.  2o3 
de  gomme  arabic[ue  , 
II  ao4 


de    gomme  arabique 

mercuiiel,  II.    .    .  ao5 
Muriate  d'ammoniaque  et  de 

fer,  II.  .  ,  .  .  i3 
—  purifié ,  II.  .  .  .  II 
d'autimoine ,  II.  .  .  14 
de  baryte  ,  II.  .  .  .  17 
de  chaux  ,  II.  ...  21 
de  chaux  arec  oxide  de 

mercure.  f^oyez'Eau 

phagédénique. 
de  mercure  précipité  , 


Il   23 

de  mercure  sur-oxidé  , 

II.  ......  26 

dépotasse  suroxigéné  , 

II   3o 

oxidule  de  mercure,  n.  3i 

de  soud« ,  II.    .    .    .  37 

Maso  artificiel ,  II   38 


N. 

Nitrate  d'amrûoiiiaque  ,  II.  .  3g 
d'argent  fondu  ,  II.  .  îhùi. 
ammoniacal  ,  II.  .  .  ihid. 
de  mercure  ,11.  .  .  42 
de  potasse  purifié  ,  II.  43 

Nitrification.     qy.  Opérations 

pharmaceutiques,  I.  58 

o. 

Oleo-saccharum  de  menthe 

poivrée ,  II.  .  .  .  44 
de  limon  ,11.  .  .  .  45 
de  cédrat ,  II.  .  .  .  ihid. 
de  bergamote  ,  II.    .  ibid. 


MATIÈRES. 

Onguent  d'acétate  de  plomb  < 

Il   45 

d'althasa  composé  ,  II.  46 

d'arthanita ,  II.  .  ,    .  62 

aromatique  ,11.    .    .  46 

basilicum ,  II.  .    ^    .  64 

de  blanc  de  baleine  ,  I.  210 

citrin ,  II.    .    .    ^    .  5z 

de  cire  ,  1   210 

digestif,  n   63 

d'élémi  et  de  térében- 

•  thine  ,11   47 

Onguents niédicinauxjïl.  48 

Onguent  mercuriel ,  II.    .    .  5o 

de  la  mhre  ,11.    .    .  55 


nervin,  II   46 

de  nitrate  de  mercure , 

II   52 

aegyptiac  ,  II.   .    .    .  5 

nutritum ,  II.    .    .    .  45 


d'oxide  blanc  de  mer- 
cure par  l'acide  sul- 
furique ,  II.  .    .    .  64 

- —  blanc  de  plomb ,  II.  ibid. 

—  de  plomb  demi-ri- 
treux  ,11  55 

—  de  zinc  ,  II.  .    ^    .  5^ 

—  de  zinc  non  purifié , 

II  ilid. 


populeum  ,  II.  ...  58 

rosat  ,11   59 

de  staphisaigre  ,  II.    .  60 

de  storax  ,  II.    ...  47 

de  soufre ,  II.   .    .    .  60 

de  soufre  composé  ,  II.  62 

de  térébenthine  ,  II.    .  63 

—  et  de  poix  noire,  II.  64 

de  tuthie  ,  II,  .    ,    .  57 

Oxalate  de  mercure  ,  II.  .    .  64 

acidulé  de  potasse  ,  II.  65 

Oxide  d'antimoine  par  l'acide 

niuriatique ,  II.  .    .  67 


TABLE  DES 


Oxide  d'antimoine  avec  le  phos- 


phate  de  chaux  ,  II. 

67 

—  avec  la  potasse  ,  II. 

69 

—  sublimé  ,  II.    .  . 

70 

—  sulfuré  orangé  ,  II. 

71 

—  sulfuré  rouge,  II. 

71 

d'arsenio ,  II.    .  . 

75 

blanc  de  bismuth ,  II.  . 

82 

—  de  mercure  par  l'a- 

cide sulfurique  ,  II. 

83 

gris  de  mercure,  II.  . 

84 

blanc  de  plomb  ,  II.  . 

85 

rouge  de  mercure  par 

la  chaleur  ,  II.  . 

86 

rouge  de  mercure  par 

l'acide  nitrique ,  II.  . 

87 

demi-vitreux  de  plomb , 

II.  .  .   

88 

rouge  de  plomb  ,  II.  . 

89 

de  zinc  impur  préparé , 

rr 

90 

de  zinc  sublimé  ,  II.  . 

ibid. 

Oxigénation.  Voy.  tom.  ler ,  p 

.  58 

191 

P. 

Petit-lait  avec  l'alun  ,  II.  .    .  92 

vineux  ,11  98 

en  poudre ,  II.  .    .     .  ibid. 

Pétrole  ,11  ibid. 

Phosphate  de  soude  ,11.    .    .  206 
Phosphore ,  II.   .    .    .    .    .  96 

Pierre  caustique  ,  TI.  .    .    .  I09 

infernale  ,11.    .    .    .  89 

Pilules  ,11  99 

Pilules  aloétiques  ,  II.  .  .  .  100 
d'aloës  composées  ,  II.  loi 
d'aloës  avec  l'asa-fœ- 

tida  ,11  loa 

aloétiques  avec  la  colo- 
quinte ,  II.  .    .    .  ibid. 
d'aloës  avec  la  myr- 
rhe,  II  io3 


MATIÈRES. 

Pilules  d'antim.  composées, II.  Io3 

d'asa -fœtida  compo- 
sées ,  II.   .    .    .    .  104 

de  cynoglosse.  Voyez 
Pilules  d'opium. 

de  galbanum  compo- 
sées ,11  104 

mercurielles ,  II.    .    .  io5 

—  de  Londres  ,  II.     .  ibid. 

—  gommeuses  ,  II.    .  106 

—  dePlenck,II.  .  .ibid. 
d'opium  ,11.     .     .     .  ïbid. 
thébaïques  d'Edim- 
bourg ,11  107 

de  Plumer,  IL    .    .  lo3 
de  rhubarbe  compo- 
sées ,  II'   .    •    .     •  107 
sciUitiques  ,11.      .  .108 

—  d'Edimbourg  ,  IL  .  ibid. 
Poids.  Voyez  tome  i^r  ,  page  67 
Pommade  oxigénée  ,  IL  .  .  345 
Porphyrisation.  V.  t.  i^r,  pag.  67 
Potasse  du  commerce.  Voyez 

Carbonate  alcalinule 
de  potasse, 
fondue  ,11.     ...  109 

liquide  ,11  irr 

Potion  ,  IL  .     .    .     .    .    .  ibid^ 

anti-septique.  /^.Acide 
sulfurique.  Acide  ni- 
trique ,  Acide  oxali- 
que. 

émé tique.  Voyez  Tar- 
tritre  d'antimoine  et 
de  potasse. 

excitante  alcoholique. 
Voyez  Alcohol. 

narcotique.  VoyezVva. 
d'opium. 

purgative.  V.  Sulfate 
de  magnésie  ,Tartrite 
de  potasse  ,  Tartrite 
acidulé  depotasse,etc. 


350  TABLE  DES 

Poudres  ,11.  

Poudre  d'Algaroth ,  II.    .    .  67 
aromatique ,  II.    .    .  ii3 
dentirùce  de  (juinquina 
aromatisée  compo- 
sée ,11  11^ 

cle  Dower  ,  II,  .    ,    .  ihid. 
d'ipécacuanlia  et  d'o- 
pium ,11.     .    .    .  ilid. 
d'opium  ou. opiate,  II.  116 
Précipité  blanc ,  II.    ...  28 

gris  ,.  II.  84 

per  se  ,  II.   ....  86 

.  rouge  ,  IL    .    .  -  -^j 

Prussia te  de  potasse  ,  II.  .  .116 
de  chaux  ,  H-  •    .    .  117 

Pulpes  ,  II,  118 

Pulvérisation,  if^".  tom,  i=s  p-  6a 

IIJOU 

R. 

B'eclifîcation.  P^-oy.  tom.  i",  p,  60 
Résine  de  benjoin  ,  II;    ,  .119 
■  de  jalap  ,  H.    .    .     .  120 

de  quinquina;':  T^ojez 
E»tr.  résine  dé  quin- 
quina ,1.     .    ,     .  329 
Rob ,  II.  .    ....     .    .  121 

B-ob  de  sureau;  ï^oycz  Suc' de 
sureau. 

S. 

Salification.  V.  tom.  i«r  ,  page  6r 
Savon  acide  ,  II.  '  ;'  :.'  '.    .  121 
d''.acide  sulfu'rique ,  lï.  ihid, 
médicinal,  II;  .    .    .  122 
'  dre  soude  ,  II.    .    .  .ihid. 
Sel  acide  de  tartre-.  Acide 
tartareux'. 
admirable  de  glaiîber. 
V^.  Sulfate  de  soude. 
Sel  alcali  marin.  T^.  Soude. 


MATIÈRES. 

Sel  amer.  Voyez  Sulfate  de- 
magnésie, 
ammoniac. /^o/e^Mu- 
riate  d'ammoniaque 
purifié, 
de  baryte.  V.  Muriate 

de  baryte, 
cathartique.  V.  Sulfate 

de  magnésie, 
commun.  V.  Muriate 

de  soude, 
d'epsom.  Vay.  Sulfate 

de  magnésie, 
de  glauber.  V.  Sulfate 

de  soude, 
marin  calcaire. Mu- 
riate de  chaux, 
de  mars.  Voy.  Sulfate 

de  fer. 
de  nitre.  Voy.  Nitrate 

de  potasse. 
d?6seille.  Voyez  Oxa- 
late  acidulé  de  po- 
.  tasse., 
de  Saturne.  ^.Acétate 
de  plomb. 
.1    .  sédatif,  I.    ....  io5 
'       .  de  soude.  Soude. 
.  de  succin.  Voy.  Acide 

.succiuique. 
.  de  tartre.  Voyez  Acide 

.  tartareux. 
.  volatil  de  succin  ,  I.  .  IS9. 
Sinapisme.  Voy.  Cataplasme 

■  d&  moutarde. 
Sirop  ,  II.  126- 

Sirop  d'acide  acétique  ,  II.  .  128 

—  citrique  ,11.     .  .129 

de  camomille  ,  II.  ,  .  ihid. 

camphré  ,  II.  .     .  .  ihid. 

de  cannelle  ,  II.    .  .  i3o 

de  cerises ,  II.   .    .  .  i3r 

db  chicorée  ,  H.    .  .  ihid. 


TABLÉ  DES 

Sirop  d'écoroe  de  cédrat ,  II.  i3x 
—  de  limon  ,  H.  .    .  ihid. 
— r  d'ûrange.,  II.    .    .  ibid. 
de  framboises.  F',  pour 
sa  préparation  l'ar- 
ticle Sirop  d'acide 
acétique, 
de  gingembre  ,  II.    .  l3a 
de  groseille.  J^.  Sirop 

d'acide  acélicjue. 
dé  guimauve  ,  II.  .    .  ilid, 
de  quinquina  ,  II.  .    .  i33 
de  nénuphar  ,  II.      .  ibid. 

d'opium  ,  II  ibid. 

de  pavot  blanc  ,  II.    •  i34 
diacode ,  II'.    .    .    .  ibid. 
dé  roses  rouges  ,  II.  .  ibid. 
dé  scille  ,111    .    .    .  i35 
de  verjus.  V.  Sirop  de 
campHre. 
'  '-  -  '  de  violettes  ,11,    .    .  ihid. 
Soïàtion.  P^oy.  tome  1^',  page  68 
Solutiondenitratedemerc.,n.  i36 

Soude  ,  If.  i37- 

Soufré  doré'  d'antimoine  ,  II'.  71 
précipite ,  II.  .  .  .  l38 
sublimé^  II.    .     .    .  ibid. 

Slorax  pùrilîé  ,11  140 

Sublimation. tom.,i*y ,  page  56. 
Sublimé  corrosif,  II.   .     .    .  26 
Sucre  de  Saturne.  V.  Acétate 
de  plomb  cristallisé. 
Sucs  végétaux  exprimés  ,  dé- 
purés, condensés, II.  ihid. 
Suc  épaissi  de  sureau  ,  II.    .  144 
Sulfate  acide  d'alumine  et  de 

potasse ,  II.  .    .    .  145 
d'alumine  et  dépotasse 

calciné ,  II.    .    .    .  146 
de  mercure. 

de  cuivre  ,  II.   .    .    .  147 

de  fer  ,11  14g 

de  magnésie  ,  II.   .    .  i5i 


/ 

/ 

/ 

MATIÈRES. 

Sulftite  de  mercure,  IL  .  .  i53 
de  potasse,  II.  .  .  .  ibid. 
de  soude  ,  II.  .  .  •  1^4 
de, zinc,  II.  .    .    .    •  i56 

Sulfure  d'ammoniaque  ,  IL-  .  l57 
d'antimoine,  II.     .    .  l58 
dlantimolne  et  de  mer- 
cure ,11  i59 

de  chaux  etd'arsenic,II.  160 
de  chaux  liquide,  II.  .  161 
d'étain,II.  .  .  •  .16a 
noir  de  mercure  ,  II.  .  i63 
rouge  de  mercure  ,  II.  164 
de  potasse ,  II.  .    •    •  166 

T. 

Tablettes.de  bouillon-,  Il  •  .  198' 
Taffetas  d'Angleterre ,  I.  .  .  29° 
Tamisation.  JP^.  tome  I et,  page  62 

Tannin  ,  II.  l63 

Tartre  émélique ,  Ili    .    .    .  17^ 
faritrite  aoidule  de  potasse,  II.  170 
d'ant.  etide  potasse ,  II.  17a 
de  fer  etde-potasse,  II.  174 


de  potasse ,  II,  .    .    .  176 

Teintures;,,  li  170 

Teinture. d'absinthe  ,  I.    .    .  i57 

d'alcée  ,11  177 

d'aloës  ,  1  149 

. et.de  rhubarbe-,  I.  .  164 
d'asa-fœtida  ,1.  .  .  i6r 
de  baume  du  Pérou,  I.  ibid. 
de  benjoin  ,  I.  .  .  .  l55 
de  cachou  ,  I.  .  .  •  163 
de  cantharides  ,  I.  .     .  i56 

de  carvi  ,  I  i5a 

de  castoreum  ,  I.  .  .  i63 
de  cannelle ,  I.  .  .  .  169 
de  coloquinte,  II.  .    .  158 


de  digitale  pourprée,  I.  iSg 
d'ellébore ,  II.  .    .    .  itjg 


3f)2  TABLE  DES 

Teinture  de  gayac  ,  I.  .   .  .168 
.  volatile  de  gayac ,  I.  .  i5i 
de  gentiaoe  ,1,     .    .  169 
.  de  gomme  kino ,  I.  .  »  170 
de  c£uinc[uina  ,  II.  ,    .  200 
de  mars  pommée,  II.  a 
de  menthe  poivrée  ,  I.  i52 
de  myrrhe  ,  I.  .    .    .  174 
nervine.  V^oy.  l'Appendice, 
d'opium ,  I.  .    .    .    .  175 
de  phosphore  ,  I.  .  .176 
de  résine  d'indigo  ,  I.  .  178 
de  rhubarbe,  I.    .     .  179 
.  —  spiritueuse,  I.  .    .  ïbid. 
de  romarin  ,  I.  .    .    .  iSz 
de  succin ,  I.    .    .    .  180 
thébaïque  ,  I.    .    .  .175 
de  valériane  ,  I.    .    .  i8r 
Térébenthine  cuite  ,11.    .    .  180 
Thermomëtre.  V.  t.  ler,  page  65 
Thermoxidation.  V.  t.  I^r,  p.  58 
Trituration.^,  tom.  i^r,  page  62 

Trochisques  ,  II  i8r 

Trochisques  d'amidon  ,11.    .  180 
d'amidon  et  de  gomme, 

II  i83 

.  de  guimauve  et  de  gom- 
.me  arabique,  II.    .  ïbîd. 
d'ipécacuahhà  ,  II.  .    .  184 
dç  magnésie  ,  IL  1>.  .3  .  i85 
dç  réglisse  et  dè  gom- 
me, II.    .    .    .    .  i85 


MATIÈRES. 

Trochisques  de  réglisse  et  d'o- 
pium composés,  II.  .  ï86^ 
Turbith  minéral ,  n.    .    .    .  i53 

V. 

Vaporisation,  ^.  tom.  le',  pag.  58 
Verre  d'antimoine  ,  II.  .  .  .  1 87 
Vins  médicinaux ,  II.  .    .    .  188 

Vin  d'absinthe  ,11  190 

d'aloës  ,11  191 

antimonié ,  II.  .  .  .  196 
aroino-aioétique  ,  II.  .  191 
aromo-ferré  ,11.  .  .19a 
aromo-opiaté ,  lî.  .    .  198 

chalybé  ,11  192 

émétique ,  II.    .    .    .  196 

de  gentiane  composé , 
II.  .    .     .    .    .    .  194 

d'ipécacuanha  ,11.  ,  .195 
dé  quinquina  ,  II.  .    .  196- 
de  tartrite  d'antimoine 
et  de  potasse  ,  II.  .  ibid^ 
Vinaigre  commun ,  I.  .   .    .  99; 

distillé  ,  I  ilid. 

radical ,  1  97 

'  de  Saturne  ,  I.  .    .    .  88 
des  quatre  voleurs  ,  I. 
Vitriol  bleu ,  II.  .  '.    .    .  .147 
de  mercure  ,  II.  .  .    .  i53- 

vert,  II  149 

de  zinc  ,11  i56„ 


V 


TABLE  DES  MATIÈRES 


BLE  DES  MATIÈR 

CONTENUES  DANS  L'APPENDICE. 


Acétate  de  plomb  liquide,  (procédé  perfectionné.)  P^z^e  207 

Borate  de  mercure.     .    .     .   ibid. 

Eau  éthérée  camphrée   209 

jEIectnaire  anthelmintique.   2.11 

Electuaire  hydragogue.     ...»   ibid, 

Elixir  anti-scrofuleux   212 

 amer  ■   2i3 

 amer  anti-scrofuleux.    Voyez   Elixir  anti-scro- 
fuleux. 

——parégorique  d'Edimbourg   2l3 

— —  parégorique  de  Londres.   214 

Emplâtre  perpétuel  de  Janin                                      .  2l5 

Esprit  sulfurique  éihéré  martial.  Voyez  Teinture  éthérée 
de  Bestuchef. 

.Ether  acétique  canlharidé   216 

 balsamique  de  Tolu   217 

  phosphorique   ibid. 

 sulfurique  ferré.    Voyez,  Teinture    éthérée  de 

Bestuchef. 

Infusum  aqueux  d'opivim  de  M.  Chaussier   219 

Liqueur  pour  injection  contre  la  Gonorrhée.     .    .     .  221 

Masse  odontalgique  de  Vogler   223 

Mixture  anti-syphilitique  de  Cirillo   ibid. 

Muriate  triple  d'or  et  de  soude.   224 

Opiat  contre  la  gonorrhée   225 

Or  divisé   226 

Oxide  d'or  précipité  par  l'élain   ibid. 

•  ■  — —  précipité  par  la  potasse.  ......  228 

Pùle  pour  les  engelures   229 


354  TA.BLE  DE  l' APPENDICE. 

Pilules  d'aconit  mercuriclles  .'    .    .  23o 

— — ;  de  James   23  r 

 majeures  d'Hoffman   282 

 spécifiques  de  Genève   ibid. 

 totiique  de  Moscow   2,33 

Pommade  anti-psorique   284 

 anti-syphilitique  de  Cirillo   235 

 contre  la  gonorrhëe  ,  du  même.  Voyez  Pom- 
made anti-syphilitique. 

 stibiée.   236 

Poudre  dentifrice  d'Hufeland   287 

Prussiate  de  mercure   ibid. 

Solution  anti-vénérienne   289 

 minérale  de  Fowler   240 

Sirop  anti-scorbutique  de  M.  le  docteur  Portai.  .    .    .  242 

  anli-syphilitique   248 

— • —  balsamique  de  Tolu.  (Nouveau  procédé-.).  246 

 contre  la  coqueluche   247 

— —  contre  la  toux  ,  de  M,  le  docteur  Desessartz.  .     .  ibid. 

 '  de  gomme  kiuo   249 

 de  ménianthe  composé   25o 

 de  sulfure  de  potasse   261 

  de  vanille   253 

Teinture  alcoholique  de  quinquina  martiale.    .    .    .  264 
 éthérée  de  baume  de  Tolu.  Voyez  Ether  bal- 
samique de  Tolu- 

 éthérée  de  Bestuchef.   256 

 éthérée  de  digitale  pourprée   267 

—  éthérée  de  cantharides.  Voyez  Ether  acétique 

cautharidé. 

■  éthérée  de  valériane   258 

 nervine.  Voyez  Teinture  éthérée  de  Bestuchef. 

 nervino-tonique  de  Lamothe.  VoyezTe'mlure 

éthérée  de  Bestuchef. 

■  ■  Teinture  ou  essence  scillitique  de  Keup.    .  259 


INDEX. 


AcETA.S  ammoniacale  ,  I.  . 

83 

Adeps 

oxygenatus ,  T.  .  .  , 

345 

86 

299 

hydrargyrl  ,1.  ... 

87 

muriaticum ,  I.  .  .  . 

3oÔ 

plumbi  cristallisatum  , 

3o8 

88 

sulphuricum  ,  I. .   .  . 

3ii 

—  liquidum  ,  I.  .   •  • 

90 

^thiops  martialis  >  I.  ... 

3i6 

.  ■- — .liquiduin  cum  alco- 

Albumen  aluminosum,  I.  . 

145 

91 

146 

potassas ,  I.  .  :x'!.iJi^  . 

92 

aloe-myrrhatum ,  I.  . 

i58 

Acidum   aceticum  aromati- 

aloe-rhabarbaratum,  I. 

164 

95 

149 

. — camphoratum  ,1.  . 

97 

ammoniatum  ,1.    .  . 

i5o 

. —  concentra tum  ,  I.  . 

97 

—  cum  guayaco  ,  I.  . 

i5r 

. —  distillât,  dilut.,  I.  . 

99 

l52 

—  impurum  ,  I.  .  .  . 

ibid. 

asafcstidatum ,  I.    .  . 

161 

benzoïcum  ,1.  ... 

104 

benzoatum  ,1.  ... 

i55 

106 

—  compositum  ,  I.  .  . 

ibid. 

carbonicum ,  I.  .   .  • 

337 

camphoratum ,  I.  .  . 

163 

107 

cantharidatum ,  I.  .  . 

l56 

muriaticum ,  I.   .   .  . 

109 

castoriatum ,  I.  .   .  , 

l63 

— oxYgenatura  ,1..  . 

III 

cum.  acido  acetico  et 

117 

sulphurico  ,  I. .   .  . 

i53 

nitïo-miiriaticum,!.  . 

123 

cum  absinlhio  ,  I.  .  . 

i57 

123 

cumbalsam.  peruv.,II. 

161 

pbosphoricum ,  I.  .  . 

127 

cumcincbonâ,  I.  .  . 

200 

128 

cum  cinnamomo,  I.  . 

159 

succinicum,  I.  .  . 

129 

cum  colocynthide  ,  II. 

198 

.  sulphuricum  cum  alco- 

cum  digitalipurpur.,  I. 

159 

i36 

cumhelleboro  nigro,  I.  igg 

cum  alcohole  aroma 

cum  gentiana  comp. ,  I 

160 

i38 

cum  guayaco  ,1.    .  . 

168 

: —  dUutum  ,1.    .  . 

140 

cummelissacomposit. 

ibid. 

U  

199 

sulphurosum,  I.    .  . 

i3o 

cum  myrrhâ ,  I.  .   .  . 

174 

— aetiiereum  ,  I. .  • 

i33 

cum  résina  indica ,  I. . 

178 

142 

179 

INDEX. 


356 

Alcohol  cum  valerlana  ,1.  .180 

dilutum  ,  1  164 

gsthereum  acidi  nitrici, 

I  i65 

ae  thereum  acidi  sulphu- 

rici,  1  166 

pliosphoratum  ,  I.  .  .  176 
polyaromaticum  ,  I.  .  177 
succinatum ,  I.  ,   .  .  180 

Ammonia  lic£uida,  I  i83 

succinata,  1  186 

Ammoniaretumliydrargyri,!.  190 
cupri  liguid.,  I.  .  .  .  189 
— composit.  ,  I.  .   .  .  188 

Amylum  ,  I  i8a 

Aç[ua  amygdalarum  amar.,  I.  aSi 
baccarum  juuiperi ,  I.  aSa 

calcis  .  1  24a 

campliorata ,  I.  .  .  .  283 
cerasor.  uigror. ,  I. .  .  235 
cinnamomi  ,1.  .  .  .  284 
cumacidocarbonico,!.  248 
carbonatisacidulis  cal- 
cis,  I  256 

 ferri,  1  267 

 potassce,!. .  .  .  268 

disfillata,  1  245 

florum  aurantior.,  I.  .  286 

foEDiculi,  1  285 

tydrosulpburata  ,  I. .  .  261 
lauro-cerasi ,  I.  .  .  .  287 
marina  arte  facta  ,  I.  .  262 
menthce  piperitidis  ,  I.  289 
cum  alcobole  ,1.  .  .  240 
oxygenata  ,1.  ...  266 
phagedoBiiica ,  I  .  .  .  28a 
theriacalis  ,  1  241 


Ac[uae  minérales  ,  I.  .  ...  248 

B0RA.X  alcalinulumsodae,  I. .  198 

Butyrum  cacao  ,  1   191 

Calx,  1   217 

Camphora  ,  1   199 

Candelulas  acetatis  plumbi,  I.  195 

Carbo  ligai  puriiicatus ,  I. .  .  2i5 


Carbonas  alcanul.  ammonîap , 


1  20t 

—  potassae  ,  1  2o3 

—  sodae,  1  2o5 

magaesiae  ,  1  202 

Cataplasma  allhaîae  composit.  , 

1  207 

aromaticum  2c6 

cum  laete  j  1  208 

micae  panis  ,1.  ...  207 
sinapeos  ,1,    ....  ibiJ. 

Cera  alba  ,  1  218 

Ceratum  ,  1  208 

acetatis  plumbi.  .  .  .,210 
cantbaridis  ,1.  .  .  .  21  r 
gvunmosum,!.  .  .  .  212 
hydrargyri  ,1.    ...  2i3 


oxydi  plumbi  semivi- 


trei ,  1  214 

resinosum  ,1.    ...  214 

saponis,  1  2i5 

—  camphorat.,  I.  .   .  2i5 
spermaceti  ,1.    ...  210 
Chalybs  pulverisatum ,  I.  .  148 

Citras  potassae  ,  1  219 

Coriarius  ,11  168 

Conserva  ,  1  221 

absiathii ,  1  222 

ari ,  I  ibidf. 

pvunisilvat  ibicf. 

rosae  rubrœ  ,  I.  .  .  .ibid. 

DECOCTUM  ,  1  223 

cinchonse  ,  I  ibid. 

daphnemezcreon  ,1...  225 
guayaci  composit.  .   .  ibicf. 

hordei.  226 

polygalae  senegae.  .  .  227 
sals.iparillae ,  I.    .   .   .  228 

EiECTUARIUM,  1  283 

aromaticum  ,  I.  .   .   .  284 

rhei  corapositum ,  I.  .  286 

opiatum  ,  1   285 

theriaca  ,  1   2B7 

Eroplaslrum  ,  I.  ......  290 


IND 

Eœplaslniiû  gummx  amtnonia- 

ci,  cuni  hydrarg.,  I.  292 
ichthyocoUae  ,  I. .  .  .  291 
ladani  compositum  ,  I.  2.g3 

Emulsio  amygdalarum ,  I. .  .  ihid. 
camphorata,  I.  .  .  -294 
cum  gum.  arabico  ,  I.  295 


seminum  citri ,  I. .  .  .ibid. 

ïîxtractum  ,  I  •  Sig 

absinthii ,  I.  . .  .  .  325 
aconid  napelll ,  I.  .   .  ibid. 

aloes ,  1  3^6 

cichorii  ^  I.  .  .  ;  .  .  3^5 

cinchonae ,  1  828 

dulcamarae  ,  1  325 

gentianae  ,  I  ibid. 

opii ,  I  i  .  827 

quercûs,  1  3^5 

resinosumcinclionaB,!.  829 
salicis ,  I. .   .  .   .  .   •  3^5 

saponarise  ,  I.  •   .   i   .  ibid, 

scillae  ,  1  33o 

taraxaci ,  1  325 

I    Gaz  acidum  carboaicum  ,  I. .  882 

hydrogen.,1  835 

hydrogen.carburalum, 

I.  ........  836 

• —  sulpliuratum  ,  I.  .  887 
oxîdum  azoticum ,  I.  ■  338 

oxygen.  ,  1  840 

nitrosum  ,  1  333 

Gelatina  cornu  cervi ,  1»   .   .  842 

glutinis  ,  1  848 

Htdrargyrum  purificatum , 

II   4 

Infusum,  I   .  37a 

ayae  panae,  I  ibid. 

cafhenu  ,  1  878 


cinchonae  oÊcin.  ,  I.  .  874 
digitalis  purpureae. .  .  ibid. 
rhei palmati,  t.  .  .  .  875 
rosae  galllcae ,  I-  .  .  .  876 

sennae,  1  ^ji 

Jus  osïmm;  I  igô 

II. 


EXi  ôb'J 

Ju^culum  sîccum  ,  I- .  .  .  .  198  , 

MAGNESIAUSta  ,  II   I 

Malas  ferri  ,11   2 

Mel  despumatura ,  II.  .  ' .  .  6 

acetatum  ,11   91 

cum  acetato  cupri ,  II.  5 

rosatum  ,11   8 

MIxtura  camphorata  ,  II.  .   .  9 

emoschoj  II. .   *  .  .  II 

frigorifica  ,11   lo 

Moschus  artificialis,  IL .  .  .  38 

Moxa  ,  il.   2or 

Mucilage  ,11   20a 

gummi  arabici ,  II. .   .  204 

merciirlalis  ,  II. .    .  .  2o5 

—  tragacanthse  ,  II. .   .  2o3 
Murias  ammonias  purificat.  ,11.  1 10 

—  et  ferri,  II.  ...  i3 
antiraonii.  II. .   >   .   .  14 

barytae  ,11   17 

calcis  ,11   as 

hydrargyri  oxidulum  , 

11   3r 

—  prsBcipitat.  ,11.  .   .  23 

—  hyperoxydat. ,  II. .  26 
polassje  oxygénât. ,  II.  3o 
sodse  purum  ,  II. .   .   .  87 

NiTRAS  ammoniœ  ,  II.  .   .   .  89 


argenti  fusum  ,  II.  .  .  ibid, 
hydrargyri ,  H.  .  .  *  4a 
potassae  purificatum  , 


II  43 

OleA  aromatica  ,  1  847 

Oleo-saccharum  menthœ  pi- 

ritidis  ,11  44 

Oleum  ammonlatum  ,  I.  .  .  86a 
amygdalarum,  I.  .  .  860 
camplioratum ,  I.  »   .  864 

citri ,  1  853 

cum  ammoniareto  hy- 
drarg. ,  1  862 

fœniculi  ,  1  355 

lavandulse  ,  I  ibid» 


Uni  cum  aqua  calcis,  I.  365 
35 


I 


Oleum  mentliaB  pîperltlills ,  I, 

355 

Pilulse,  II..  .  ;  

99 
100 

365 

364 

compositae  ,  II.  .  .  . 

lor 

pressum  macis,  I.  .  . 

357 

cumasafœtida ,  II.  .  . 

102 

pyrogenatum ,  I.  .  . 

369 

cum  colocynthide,  II. 

ibid. 

—  cornu  cervi  rectifie, 

cum  myrrha,  II. .   .  . 

Io3 

370 

galbanicomposit.,  II. . 

104 

—  snccini  ammonia- 

hydrargyri, II.  .  .  . 

io5 

cale  ,  I  

371 

—  gummossB,  II. .  .  . 

106 

■ — ^succinirectifîcat.,  I. 

ihid. 

ilid. 

terebcntliinœ  reclific. , 

rhei  compositae  ,  II.  . 

107 

I  

358 

ic8 

367 

stibii  compositae ,  II.  . 

io3 

rorismariai ,  I.  .  .  . 

356 

icg 

îbid. 

Potio  ,11.  .  

iir 

ibid. 

Prussias  potassae  ,11  

116 

sulphuratum,  I. .   .  . 

368 

Pulpae  ,11  

ii3 

355 

lia 

"volatile  myristicœ  mos- 

Pulvis  aromaticus ,  II.  .   .  . 

Ii3 

336 

dentifricius ,  II.  .   .  . 

114 

OxalaS  acidulum  potassas  ,  II. 

65 

ipecacnanhas  etopii,II. 

114 

64 

116 

Oiydumantimonii  cum  phos- 

119 

phate  calcis ,  II.  .  . 

67 

120 

75 

ihid. 

hjdrarg.  album,  acido 

Sapo  acidi  sulphurici ,  II. .  . 

121 

sulphurico  confec, 

I2Z 

II  

83 

Sérum  lactis  cum  alumine^  II. 

92 

—  cinereum  ,  II. .  .  . 

84 

—  vinosum  ,  II. .   .  . 

93 

—  rubrumper  acidum 

i37 

87 

Solutio  nitratis  mercuriî ,  H. . 

i36 

— rubrumperigoemill.  86 

296 

plumbi  album  ,  II.  .  . 

85 

297 

—  rubrum  ,11. 

89 

140 

—  semivitreum ,  II.  . 

88 

141 

ïtibii  cum  potassa,  II. . 

69 

Succus  spissatus  sàmbuci,  IL 

144 

—  sublima  tum,  II..  . 

70 

Sulphas  acidulum  alum.  etpo- 

wismuti  ,11  

8a 

145 

90 

idem  exsiccatum,  II.  146 

zinci  impurum  praepa- 

acidulum  hydrargyri  , 

90 

II  

i53 

93 

147 

20Ô 

I4SI 

IND 

SulpHasmagnesîse  ^  II.  •  •  •  i5r 

jnercurii,  II  l53 

potassœ  ,11  

sodœ  ,11  i54 

ziaci  ,11  l56 

Sulpliur  prœcipitatum  ,  II. .  .  i38 
sublimaluin  ,  II..   .  .ibid. 

S&lphuretum  amniomue",  IL.  i^j 
stitii,  II-.  .  l58 

—  et  mercurli  ,  II. .  .  i5g 
calcis  et  arsenici ,  H. .  i6o 

—  liquiduni  ,11.  .  .  l6r 
hy diargyri  nigrumj  II.  l63 

—  rubrum  ,  II.  •  .  .164 

potassœ  ,11  166 

stanni  ,11  162 

Syrupus  ,11  126 

acidi  acetici  ^  II. .  .   .  128 

althœae  ,11  iSa 

amomi  zingiberi,  II. . .  iSa 
camphorae  ,  II.   .  :  .  129 

cinchonse  ,  II  i33 

opii  ,11  ibid. 

papaveris  albi  ,  II.  .  .184 
rosae  rubrœ  ,  II.  .  .  .ibid. 
scillae  maritimœ  ,  II.  .  i35 
violarum ,  II,  .   ,   .   .  i35 

TARTRAS  acidulus  potassœ  , 

11:  170 

ferri  et  potassas  ,  II.    .  174 
potassœ  ,11.    ....  176 
antimoniietpotassœ,  II.  173 
Terebenthina  cocta  ,  II, .  .  .  180 
Tinctura  alceœ,  flore  purpu- 

teo  ,11  177 

Trochisci  ,11  181 

althœœ  et  gummi  ara- 

bici,  II  i83 

amyli  ^  II  i8a 

—  cum  gummi ,  II.  .  i83 


EX. 

Trochîscî  glycyrrtizae  cum 


184 

cura  gummi ,  II, ,  .  . 

I(5S 

1  nm  |3  Cl  3^  Il 

103 

îpccacUQ.nli£B ,  II«  «  , 

Ungttenta medicata  ,  II..  . 

48 

Unguentum  arcm^ticum  ,  II. 

acetatîs  plumbi  ,11.  . 

45 

althœœ  composit ,  IL. 

46 

elemi  et  terebentliiaœ, 

II.  

47 

e  sulpliure  ,  II.   .   .  . 

60 

e  sulphuve  composit., 

62 

57 

liydrargyri  ^IL  •  >  • 

5o 

jiitratis  hydr.  ,11.   .  . 

52 

oxidi  albi  hydrargyri , 

acido  sulphur.  coa- 

feot.  ,11  

5.4 

oxydi  plumbi  albi ,  IL  ibid. 

—  plumbi  semivitrei , 

55 

populeum  ,11.    .   .  . 

58 

59 

térebintliinatum  ,11.  . 

63 

188 

190 

191 

aromo-aloeticum ,  II. . 

ihid. 

aromo-ferratum  ,  IL. 

zçiz 

cinclionœ  ,11  

196 

cum  tartrite  antimonii 
et  potassœ  ,  IL.   .  .iiid. 
Vinumgentianœ  compositum, 

Il  194 

ipecacuanliœ  ^  H    .  .  195 
opii  aromaticum  ,  IL  .  198 
Vitrum  antimonii,  IL  .  .  .  187 


FIN. 


ERHATA  DU  PREMIER  VOLUME^ 


"Page   lo,  ligne  17,  au  Heu  âela  lettre  (P.)  qui  termine  la  note  sur  le 

cachou  ,  lisez  :  note  de  l'Auteur. 

— —    8r  ,   l5  ,  colaturse  , /ije^  /  colatura* 

 88,  9,  épyrile ,  lisez:  épyrèle. 

— ^ —    ga  ,  3r  ,  potasse  carbonatlsée  ,  lisez  :  potasse  cartonatée. 

 l3l ,  7    gaz  acide  sulfurique  ,  lisez  :  gaz  acide  snlfureux. 

■  190,  La  note  placée  au  bas  de  cette  page  est  du  Traducteur. 

■        i02,  7,  carbonate  alcalinule  de  magnésie, .•  carbonate 

terrule  de  magnésie. 
— —  aog ,  •       La  note  placée  au  bas  de  cette  page  se  rapporte  à 

la  dernière  phrase  de  l'article  Céiat. 
>  270 ,  29  ,  sulfate  de  soude,  demi-grain  ,  lisez  :  sulfate  de  fer, 

demi-grain. 

—  3o8 ,  32  ,  Wetter  ,  lisez  :  Welter. 

^ —  3S9  ,  — ^  3i ,  épyrèle  ,  lisez  :  huile  pyrogénée. 


ERRATA  DU  SECOND  VOLUME, 

Tage    3o  ,  ligne  21 ,  thermoxigfene ,  lisez  :  gaz  thermoxigène» 

,   Sg,  5,  sommités  , ;  feuilles. 

_  iSa  ,  29,  cette  décoction  ,  lisez  :  la  décoction. 

_i —  1^4,  20,  teinture  de  Mars,  ces  trois  mots  doivent  êtr* 

supprimés. 

.  ao3,  17,  jal;ip  ,  lisez  :  salep. 


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