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I
4)1^ Ce '
PHARMACOPÉE
GÉNÉRALE.
loa .a TOME I.
DE L'IMPRIMERIE DE D. COLAS.
\
PHARMACOPEE
GÉNÉRALE
A L'USAGE DES PHARMACIENS
ET DES MÉDECINS MODERNES ,
ou
DICTIONNAIRE des Préparations pharmaceutica-
■ médicales simples et composées les plus usitées de nos Jours,
suivaiit les nouvelles Théories chimiques et médicales.
Par L. V. BRUGNATELLI,
c.
Médecin dePavie , Professeur de Chimie générale en l'Université de cette,
ville , de l'Inslitut national d'Italie , de la Société italienne , de l'Aca-
"démie impériale des Sciences, da la Société d'Agriculture du Turin, et
de la plupart des Académies et Sociétés savantes de l'Europe.
Nisi utile est quod facimus ,
Stulta est gloria.
PH^DR.,lib. III, fab. XVIII.
OUVRAGE TRADUIT DE L'ITALIEN, AVEC DES NOTES,
Par L. a. PLANCHE ,
Pharmacien , Men^re de l'ancien Collège et de la Société de Pharmacie de Paris, de
la Société de Médecine , et de la Société médicale d'Emulation , associé corres-
pondant de la Société de Médecine de l'Eure et de celle de Pharmacie de Lyon.
TOME PREMIE
A PARIS,
CHEZ D. COLAS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE,
Rue du Vieux- Colombier , no 26 , Faubourg St-Germain-
181I.
ROYAL COLLEGE OF PHYSICIAI;
LIBRARY
CLASS
ACCN.
31
SOURCE
DATE
1 A MONSIEUR \
LE BARON DE CORVISART^
PREMIER MÉDÊCïN
DE S. M. L'EMPEREUR ET ROl,
OFFICIER DE LA LÉGION D^HONNEUR ,
PROFESSEUR HONORAIRE DE LA FACULTE DE MEDECINE
DE PARIS, DU COLLEGE DE FRANCE, etC.
01SSIËUR,
La Pharmacopée dont fai Vhonneur de
vous présenter l'hommage ne poussait paraître
en France sous de meilleurs auspices^ elle
A
ny poumit trouver un juge plus éclairi\
otre sujfrage ne peut qu ajouter beaucoui
à l'estime et à lâ considération que de nom
hreux et utiles travaux ont depuis long-ten,\
vailles à l'Auteur. Puisse cette Traductioi
n être pas tout-à-fait indigne de lui, et mérit\
ï accueil que vous vous empressez d'accordl
à tout ce qui porte un caractère d'utilité'!
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À'
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Votre trh-hwnhle et ti\ ^'^^
obéissant serviteur, I jjjj
L.. À. PLANChi
\
AVERTISSEMENT
DU TRADUCTEUR.
Xj a composition d'une Pharmacopée exige
une réunion de connaissances qu'il est diffi-
cile de rencontrer dans un seul homme. Il
faut être à la fois Médecin praticien et Chi-
miste exercé aux manipulations pharmaceu-
tiques. L'auteur de l'ouvrage dont j'ai entrepris
la traduction , m'a paru réunir ces qualités.
Avantageusement connu depuis long-tems,
dans l'Europe savante , par de nombreuses et
utiles productions^ il s'est acquis de nouveaux
droits à l'estime de ses compatriotes en pu-
bliant sa Pharmacopée générale. L'accueil
I que cet ouvrage a obtenu des Médecins et des
Pharmaciens du royaume d'Italie , me fait es-
pérer que cette traduction ne sera pas reçue
moins favorablement des Médecins et des
Pharmaciens français. J'ai été secondé dans
cette entreprise , à laquelle j'ai consacré le peu
AVERTISSEMENT
de loisirs que me laissent mes occupations ,
par mon ami le docteur Fouquier, Médecin
de la Charité , qui a bien voulu ge charger de
revoir la partie médicale de l'ouvrage.
M. Brugnatelli a placé, à la suite de quel-
ques articles seulement de la matière médi-
calé ,' l'analyse chimique de la substance qui
s'y trouve indiquée. J'ai tâché de compléter
ce travail de l'auteur , en y ajoutant ce qui a
été fait de plus important et de plus exact sur
cette matière. On y trouvera l'analyse de
Tambre gris , de l'aloës , de l'asperge , de l'asa-
foetida, de la digitale, de l'année, de la noi;s
vbmique , de la gomme ammoniaque , de la
gomme gutte , de la gomme arabique , de
i'ipécacuanha , de la réglisse , du tabac , de la
gratiole, des cantharides , et de beaucoup
d'autres substancies plus récemment examinées,
ainsi que des notes plus ou moins importantes
sur la nature et les propriétés de plusieurs
médicamens simples. J'ai remplacé le tableau
comparatif des poids anciens et des nouveaux
par une instruction beaucoup plus complète
de M. le professeur Ghaussier, instruction
i
DU TRADUCTEUR,
qui renferme de plus toutes les abréviations
latines, etc. que les Médecins emploient dans
leurs formules ^ et qu'il est très-important aux
Pharmaciens de connaître. Je me suis rare-
pient permis des remarques sur la doctrine
chimique de l'auteur ; j'en ai fait de plus fré-
quentes sur les procédés opératoires , parce
qu'ils sont plus particulièrement du ressort
des Pharmaciens. J'en ai proposé de nouveaux j
j'en ai modifié d'autres , soit d'après les con-
naissances acquises depuis la publication de la
Pharmacopée générale, soit d'après ma propre
pratique. Uauteur destinant plus particuliè-
jnent cet ouvrage à ses compatriotes , n'a dû
y faire mention que d'un petit nombre des
eaux minérales usitées en France; j'y ai ajouté
les résultats d'analyses de celles qui sont le
plus souvent employées parmi nous dans leur
état naturel , ainsi que les formules proposées
ou suivies pour leur imitation. Pour faciliter
aux lecteurs l'intelligence de certaines déno-
minations employées dans le cours de l'ou-
vrage , j'ai placé à la fin de celui-ci les synony-
mies des nomenclatures de Brugnatelli et des
AVERTISSEMENT
Chimistes français , avec les notes explicatives,
telles qu'elles ont été traduites et publiées par
J^anMons.
Le peu d'accord. qui règne quelquefois dans
la synonymie entre la phrase italienne et les
dénominations française , latine et anglaise ,
doit s'expliquer par le soin que j'ai pris de
conserver fidèlement la nomenclature propre
à l'auteur.
J'ai cru convenable de rectifier sur la gra-
vure originale la forme de " plusieurs vais-
seaux qu'on exécute beaucoup mieux en France
qu'en Italie. J'ai substitué à l'alambic italien ,
d'une forme reconnue vicieuse, la figure
d'un nouvel alambic dont j'ai pù constater
les avantages. J'ai donné la description et la
figure d'un serpentin à boule , d'un condensa-
teur à cylindre ; celles de l'entonnoir à robinet,
de BouUay, pour la préparation de l'éther
phosphorique, etc. \ celles d'un nouveau réser-
voir à gaz , d'un appareil de compression pour
la fabrication des eaux acidulés gazeuses ; celles
d'un appareil pour dégager et recueillir l'acide
carbonique j enfin , la figure de deux autre.'i
DU TRADUCTEUR,
appareils pour la préparation des éthers et
du carbonate d'ammoniaque.
L'impression de l'ouvrage était presque ter-
minée, lorsque je me suis aperçu que les articles
Alcohol avec la coloquinte , avec l'ellébore^
la mélisse, le quinquina , de même que ceux
Moxa, Mucilage y Mucilage de gomme ara-
bique , de Gomme adragant, de Coings, de
Gomme arabique mercurielle avaient été omis,
ou égarés. Ces articles ont été reportés à la suite
des Préparations pharmaceutiques du deuxième
volume , sous le titre Articles omis dans la
Traduction, J'ai réuni , immmédiatement
après sous le titre Appendice , une série de
préparations magistrales et officinales, dont
plusieurs se prescrivent souvent, mais ne sont
pas assez généralement connues des Médecins
ou des Pharmaciens. Pour ne pas mériter de
la part des premiers le reproche de m'immiscer
dans la prescription des remèdes , j'ai tâché ,
autant qu'il me l'a été possible , de m'adresser
aux auteurs eux-mêmes , ou à des Médecins
qui prescrivent souvent ces mêmes remèdes.
J'ai ajouté une Table de solubilité des sels ,
AVERT. DU TRADUCTEUR.
traduite des Elémens de. chimie de Fautenr if
une autre Table exprimant les degrés aréomé-
triques etles pesanteurs spécifiques de différens
mélanges d'acide sulfurique et d'eau, par M.
Vauquelin, etc. Enfin, je me suis efforcé de
compenser par les nombreuses additions faites
à l'ouvrage du célèbre chimiste de Pavie, ce
que le lecteur pourra perdre du côté du style.
Quel que soit donc le sort de cette Tr^duiè-^
tion, elle m'obtiendra, j'espère, cet hono^
rable témoignage ^ que rien de ce qui était eiï
mon pouvoir n'a été négligé pour en assurer
le succès.
^1"
PRÉFACE.
Les rapides progrès quotit faits de lids j'ôùrs
toutes lés sciénces expérimentales' et' sur-tout
hi chimie les importantes réformes introduites
tant dans son langage que dans la pratique
de ses opérations , ont donné une grande
impulsion au perfectionnement dè l'art phar-
maceutique, art précieux, nécessaire et digne
(f pliis d'un titre des travaux propres à en éclai-
rer toutes les parties . Nous avons vu simplifier
des procédés compliqués, proscrire diverses
préparations médicales mal entendues j inveh-
ter d'utiles appareils , et ititrocluire en riiéde-
cine de nouveaux médicamens' précieux.
Au milieu d'aussi importantes et d'aussi
nobles acquisitions , il fallait une Pharmacopée
qui renfermât exactement les principales amélio-
rations qu'a éprouvées la préparation dés médi-
camens j il fallait que ces améliorations fussent,
autant que possible , conformes atix doctrines
chimiques et médicales dominantes .
C'est ce que j'ai eu en vue d'exécuter , au
moins en partie, lorscp'en 1802 j'ai pubhé la
Pharmacopée à l'usage des médecins et des
pharmaciens de la république italienne.
J'ai dû dans cette occasion fronder néces-
ij PRÉFACE.
sairement beaucoup d'opinions, d'habitudes
encore enracinées parmi nous , sur-tout celles
qui avaient rapport au langage pharmaceuti-
que vulgaire cpie Ton se proposait de purger.
Ce projet que j'avais formé éprouva d'autant
plus de difficultés dans son exécution que quel-
ques chimistes et des médecins, d'ailleurs très-
instruits, regardaient comme une chose funeste
à la vie même du malade toute espèce de ré-
forme dans la nomenclature pharmaceutique.
Cependant toutes ces craintes s'évanouis-
sent quand on considère que l'ancienne langue
pharmaceutique , le plus souvent inexacte ,
erronée , peut donner lieu , comme en effet il
n'est arrivé que trop souvent, à de fausses in-
terprétations et à des inconvéniens beaucoup
plus graves qu'on ne peut en redouter de sa
nomenclature moderne , à-la-fois plus signifi-
cative et plus scientifique.
En conséquence , pénétré des grands avan-
tages qui devaient résulter , tant pour la phar-
macie que pour la médecine, d'un changement
total dans cette partie , j'ai substitué , sans
balancer , la nomenclature chimique réformée
à l'ancienne nomenclature pharmaceutique. En
conséquence, tout l'ouvrage a été écrit en lan-
gage scientifique , entreprise difficile , tentée
par quelqu'autre moderne, mais, à ce qu'il pa-
PRÉFACE. îij
raît, avec de trop faibles moyens pour pouvoir
reussn\
Je suis aujourd'hui pleinement convaincu
par l'expérience de plusieurs années , que les
nouveaux noms que j'ai introduits dans la
pharmacie, comme je l'avais déjà fait pour la
chimie , en présentant sans équivoque à l'esprit
les composans des préparations médicinales
qu'ils désignent, ont singulièrement facilité l'in-
telligence de ces préparations et l'exercice de
l'art.
C'est à cela sur-tout que je dois attribuer
l'accueil favorable et inespéré dont le pubiic
a bien voulu honorer cet ouvrage , et les di-
verses éditions qui en ont été publiées.
La marche méthodique que j'avais déjà in-
troduite dans la Pharmacopée dont je viens
de parler ayant paru commode , convenable
sous plusieurs rapports , et plus propre que
toute autre à présenter avec précision les prin-
cipales connaissances chimiques et médicinales
relatives aux préparations qu'elle renferme, je
n'y ai rien changé dans le présent ouvrage.'
Mais pour rendre cette édition d'une utilité
plus grande et plus générale , je l'ai augmentée
des meilleures préparations consignées dans les
mteressans ouvrages de pharmacie publiés
depuis peu, et de tous les composés médici-
iv PRÉFACE.
naux plus importans encore employés parbeau-
coup de praticiens distingués, ou récemment
introduits en médecine dans diverses parties
de l'Europe. Ainsi augmentée , je l'ai intitulée
Pharmacopée générale. Je dois confesser que
j'ai rencontré de grandes et quelquefois d'in-
surmontables difficultés dans la détermination
des vertus médicales des préparations pharma-
ceutiques 5 en voulant les étayer des nouvelles
théories médicales les plus accréditées , et qui
en même tems fussent conformes à la pratique.
Il y a des substances auxquelles on a prêté
trop légèrement, d'après les théories que l'on
voulait établir, des vertus que la sévère expé-
rience a démenties. Il y a des médicamens qui,
administrés intérieurement , exercent, sans al-
tération de leurs caractères physico-chimiques,
une action évidente sur les parois de l'estomac,
lié par de si grands rapports avec tous les
systèmes de l'animal vivant , q[ui produisent
des effets évidens proportionnés à leur action ,
et qui ont des vertus faciles à déterminer :
mais la plupart des remèdes introduits dans
Festomac sont assujétis à des changemens par-
ticuliers de la part des facultés sensitives et
motrices , autant que des forces digestives et
assimilatrices des animaux vivans , et le plus
souvent c'est bien moins au médicament près-
PRÉFACE. V
crit que l'on doit attribuer la propriété en
vertu de laquelle il agit de telle ou telle ma-
nière sur l'économie animale, quau composé
qui résulte de cette altération. La cause de
ces phénomènes mériterait d'être examinée
soigneusement par les chimistes et par les
médecins.
Le soufre insoluble dans les humeurs ani-
males, poussé avec elles hors du corps vivant,
est porté dans la circulation d'une manière
inconnue , et se manifeste par une odeur sul-
fureuse qui s'exhale de la peau , et par la gué-
rison des maladies locales externes. L'odeur
très-fétide que prend en pareil cas la transpi-
ration annonce une combinaison du soufre ,
puisque cette substance est par elle-même ino-
dore. On ne peut pas croire qu'elle sorte de la
peau avec le gaz flogogène (hydrogène), puis-
que ce gaz n'a pas été reconnu jusqu'ici faire
partie de la transpiration gazeuse des animaux.
S'il est combiné à l'acide carbonique , c'est ce
qui n'a pas encore été déterminé. Quoi qu'il
en soit , ce n'est pas au soufre lui-même , mais
à sa nouvelle association , effet admirable de
l'attraction chimique qui s'exerce dans l'animal
vivant, qu'il faut rapporter la vertu de cette
substance employée comme médicament.
Le muriate de baiyte , qu'on prescrit aux
vj PRÉFACE.
malades, est bientôt décomposé par les phos-
phates alcalins qu'on trouve dans le suc gastri-
que , comme je m'en suis assuré par l'expé-
rience, et il se forme du phosphate de baryte.
C'est donc à ce sel plutôt qu'au muriate de
baryte qu'on doit attribuer ses vertus si van-
tées , si toutefois le phosphate lui-même n'est
pas encore sujet à de nouvelles modifications.
Le fer pris intérieurement est, comme le
soufre, transporté dans le système animal sous
forme inconnue , et assimilé à diverses hu-
meurs. C'est à tort que Wright, cité par Per-
cival, a nié que les préparations de fer usitées
comme médicamens passent dans le sang, parce
qu'avec les réactifs chimiques ordinaires , il
n'a pu découvrir rien de ferrugineux dans le
chyle extrait du conduit thorachique des chiens
tout récemment tués , et nourris trente-six
heures auparavant de pain et de lait mêlé de
fer. L'affinité chimique qui s'exerce dans l'ani-
mal vivant , est régie par des lois sublimes et
cachées , différentes de celles auxquelles est
soumise la matière morte , et que le chimiste
le plus çclairé ne peut observer qu'avec la plus
grande admiration.
Quelques médicamens donnent de l'éner-
gie au système animal , le fortifient , et ont
été nommés avec raison par Brown, excitans.;
PRÉFACE. vij
d'autres s'opposent singulièrement à la modi-
fication morbifîque produite dans l'excitement
par l'usage inconsidéré ou immodéré des exci-
tans, comme l'a fait remarquer très-judicieu-
sement le célèbre professeur Rasori, et comme
l'a confirmé depuis 5 par plusieurs observations
pratiques , le savant professeur Borda.
Cependant j quand ces médicamens sont
administrés à l'intérieur, toutes ces admirables
vertus excitantes ou anti-excitantes ne se mon-
trent pas dans leur association réciproque
aussi disposées à se neutraliser qu on pourrait
le croire d'après cette belle théorie. En effet,
quand l'art unit deux médicamens , l'un exci-
tant , Fautre anti - excitant , en cberchant à
varier , autant que possible , leurs proportions
pour que l'un ne prévale pas sur l'autre ,
quoiqu'on émousse ou cj:u on diminue même
la vertu médicale primitive , il en résulte fré-
quemment un troisième corps d'une activité
particulière , souvent assez énergique , mais
qu'on ne pourrait plus rapporter avec certi-
tude à la classe des remèdes excitans ou à
celle des anti-excitans. C^est ce qu^on observe
dans la combinaison faite en certaines propor-
tions 5 de l'opium avec l'eau de laurier-cerise ,
del' opium avec les acides , de l'eau de laurier-
cerise avec l'ammoniaque , de l'acide prussique
viij PRÉFACE,
avec les alcohols aromatiques; du tartrite an-
timonié de potasse ( tartre émétique ) avec
l'alcohol ou avec le vin , des aromatiques et
de l'opium avec la digitale pourprée , des pré-
parations antimoniales avec l'opium ou avec
le quinquina , de l'opium avec Fipécacuanlia ,
du quinquina avec les acides , des cantharides
avec le camphre , etc.
D'autres préparations médiciiiales se pres-
crivent également avec avantage ; seules, contre
certains mouvemens désordonnés ou convul-
sifs chez des sujets qui n'ont besoin ni d'exci-
tans , ni d'anti-excitans : tels sont le thermo-
xide( oxide ) de zinc sublimé (fleurs de zinc,
V. s. ) , l'ammoniure de cuivre ( cuivre ammo-
niacal, V. s. ).. On ne pourrait, d'après cela,
appeler ces remèdes excitans, ni anti-excitans.
On en peut dire autant de ces médicamens qui
guérissent certains vices purement locaux , et
même cutanés , quoiqu'introduits par la voie
de l'estomac dans la masse des humeurs , ainsi
que d'un grand nombre de médicamens éi^er-
giques appliqués extérieurement. Ne voit-on
pas les fâcheux effets du mercure prescrit im-
prudemment à grande dose, dissipés par l'usage
interne du soufre, des sulfures alcalins ou
terreux , et les effets bien plus terribles encore
de l'émétique antimonial, détruits avçc les
PRÉFACE. îx
décoctions d'écorces ligneuses ? Le soufre ,
les sulfures alcalins et les décoctions n'agissent
également dans ce cas , ni comme excitans ,
ni comme anti-excitans. On n'a pu voir sans
surprise, de nos jours, guérir par l'usage de
quelques bains d'eau de chaux la rhumatalgie
et la goutte , maladies atroces , souvent ré-
belles aux remèdes excitans ou anti-excitans
les plus vantés. Souvent on dissipe la colique
venteuse avec quelques gouttes d'une solution
de carbonate d'ammoniaque ; on guérit la gale
et autres maladies de la peau avec des bois-
sons d'eau de gaz hydrogène sulfuré , et pour-
tant la vertu de pareils remèdes ne pourrait
être considérée dans ces cas comme excitante
ou anti-excitante, quoiqu'elle put paraître telle
dans d'autres circonstances , et ce ne serait pas
sans difficulté qu'on leur assignerait une vertu
médicale bien certaine.
Une secte de médecins-chimistes modernes
admettait deux classes de maladies , les unes,
procédant de l'excès, les autres du dé faut d'oxi-
gène : elle opposait à ces maladies des remèdes
supposés désoxigénans ou oxigénans. Les par-
tisans de cette curieuse théorie ont été en An-
gleterre , Bedoes , Irwin , RoLLo , Jameson ^
HopE, Clegïïorn, Currie, Trotter^ etc. ; en
France, Guyïon, Fourcroy, Alton, Baumes.,,
X PRÉFACE.
et beaucoup d'autres. Ce nest pas un sys-
tème , dit Guyton , c'est révidence des faits
qui a forcé de reconnaître que les substances
oxigéiiées étaient médicamenteuses à un degré
d'autant plus élevé qu elles tenaient plus d'oxi-
gene ^ et le cédaient plus facilement aux ma-
tières animales. On regardait comme remèdes
oxigénans les thermoxides (oxides) de mer-
cure 5 d'antimoine , de fer, le muriate de po-
tasse thermoxigéné{oià^é]iG)^\di diète végétale,
et sur-tout les acides. On supposait que ces subs-
tances , qu'on prescrit fréquemment comme
remèdes , étaient décomposées dans l'animal
vivant , qu elles cédaient leur oxigène , et
qu'elles n'excitaient le système animal qu'en
conséquence de cette altération. Mais à peine
cette théorie fut-elle annoncée , que je ne pus
m' empêcher, pour le bien de l'humanité, de
la combattre dans différens écrits , en faisant
remarquer que les substances riches du simple
oxigène, comme sontles acides, qu'on prescrit
de préférence aux autres corps oxigénans dans
les maladies asthéniques, loin d'ê tre excitantes,
exercent évidemment une action opposée, et
cfue les acides très-oxigénés , tels que l'acide
nitrique et l'acide muriatique oxîgéné ( ther-
moxigénés) sont les seuls qui, dans quelques cir-
constances particulières , puissent agir comme
PRÉFACE. xj
excitans. En effet , les observateurs éclairés
ne tardèrent pas à se convaincre de l'évidence
des faits , de l'effet bien différent des remèdes
tJiermoxigénés {oTLi^énés) etoxigénans, admi-
nistrés dans les mêmes circonstances.
Le doctem^ Scott , en reconnaissant l'acide
nitrique comme un des plus puissans remèdes
oxigénans , le recommande également comme
un médicament très-efficace pour combattre
les maladies vénériennes , et la vérole elle-
même. Son efficacité dans ces maladies , pa-
rait confirmée par quelques observations de
Bedoes , de Rollo et de Hemmerick. Plusieurs
médecins anglais pensaient , par cette raison ,
que le mercure et l'acide nitrique dissipaient
les maladies vénériennes, uniquement en four-
nissant leur oxigène. Cette opinion a été em-
brassée par beaucoup de chimistes et de mé-
decins français. Alyon considéra le mercure
dans les maladies vénériennes comme inutile
par lui-même , puisque , selon lui , tout l'avan-
tage qu'il produisait , devait être attribué à
son oxigène. Le célèbre Baumes classa les
maladies vénériennes parmi les maladies dé-
pendantes du défaut d'oxigène. On s'appliqua
en conséquence à la recherche des oxigénans
qui étaient réputés succédanés du mercure
dans ce genre de maladies. ^
xij PRÉFACE.
Mais le résultat des observations médicales
faites avec soin , tant sur l'acide nitrique que
sur les autres oxigénans non mercuriels aussi
vantés ^ administrés dans la syphilis , ne tar-
dèrent pas à prouver l'inefficacité de ces re-
mèdes et l'insuffisance de cette théorie.
Je ne m'arrêterai pas ici k démontrjer com-
bien il est dangereux et inconvenant en méde-
cine, comme en chimie, de confondre foxigène
av4c le thermoxigène : l'oxigène qui se ren-
contre dans la plus grande partie des acides ,
encore facile à décomposer dont l'action pri-
mitive est de s'opposer aux effets des excitans,
par conséquent de contre-stimuler ; en second
lieu de débiliter le système animal en augmen-
tant quelques sécrétions j le thermoxigène c\m.
fait la base de fair respirable qui se trouve
dans l'acide nitrique , dans l'acide muriatique
thermoxigéné (oxigéné), etc. et dont la vertu
médicale est excitante. Il me suffît , quant à
présent, de faire observer que de toutes les
préparations de mercure usitées dans la syphilis
récente, Y onguent mercuriel ^ prescrit en fric-
tions, s'est trouvé, par une longue et sure expé-
rience , un des remèdes les plus efficaces pour
combattre radicalement cette maladie. Main-
tenant comment voudra-t-on jamais supposer
qu'une telle préparation dans laquelle le mer-
PRÉFACE. xiiî
cure se trouve très-divisé , mais certainement
sous forme de métal et non de thermoxide
( oxide ) comme on l'a cru dans ces derniers
tems , puisse fournir du tliermoxigène ( oxi-
gène) pour e^cciter le système animal et aveb
cela combattre lés maladies vénériennes ?
Tout ne devait-il pas faire soupçonner au
contraire aux^a^teuirs' ou séctateurs de cette
théorie y que lé mercure administré en fric-
tions dans' les maladies vénériennes , exerçait
plutôt son action én désoxidant le systèmé
animal, puisque dans son état d'extrême
division le métal liquide se trouve dans la
meilleure condition pour se combiner au tlier-
moxigène (oxigène ).
L'effet cependant lé inieux prouvé du lii'er-
eme, oii des préparafions mercuriellés pres-
crites aux malades, est de diminùer l'excitement
s'il est , excessif , aTï lieu de l'augmenter. C'est
à cela sur-tout que nous devons attribuer les
effets avantageux obtenus des mercuriaux
dans riiépatite aiguë ^ dans les inflammations
de la gorge , de la vessie , des autres viscères ,
dans le stade inflammatoire de la petite vérole,
et dans la diatkèse sthéniqtie de beaucoup
d'autres affections où les anti-excitans et les
débihtans sont indiqués et avantageusement
prescrits.
xîv PRÉFACE.
On devra donc préférer le mercure à tout
autre médicament dans la syphilis récente ,
non-seulement parce qu'il diminue cet état
inflammatoire ou sthénique , qui le plus sou-
vent se manifeste dans le système lympha-
tique et membraneux des sujets affectés de
maladies vénériennes, mais parce qu'il rend
presqu'inerte le virus lui-même en s'y associant
d'une manière particulière, ou en le détermi-
nant vers certains émonctoires par lesquels
l'organisme s'en débarrasse.
Si le mercure à l'état salin ou d'hyperther-
moxide ( suroxidé ) a produit des résultats
avantageux dans quelques cas de maladies
vénériennes , il est très-présumable qu'il les
doit à la décomposition qui s'est opérée préa-
lablement dans le système animal, de la pré-
paration mercurielle , et k la revivification du
métal , seul état dans lequel il semble propre
à combattre ces maladies cruelles . C'est pour
cela qu'il m'a paru avantageux de désigner les
vertus médicinales du mercure ou des prépa-
rations mercurielles par les mots anti-sjphi-
litique ou débilitante , plutôt que par ceux
^excitante ou de tliermoxigénante ( oxigé-
nante) comme on l'avait fait d'après quelques
théories modernes très-accréditées.
De tout ceci on doit cependant conclure que
PRÉFACE. XV
par rapport à la vertu médicinale de beaucoup
de préparations pharmaceutiques , la nature
se tient encore cachée sous un voile épais , et
qu'il reste beaucoup de lacunes à remplir ^ ce
qui ne pourra s'obtenir que par la comparai-
son de beaucoup de faits confirmés par l'ex-
périence de praticiens habiles.
J'ai cru convenable de conserver dans cette
Pharmacopée plusieurs formes différentes d'un
même médicament qui , quoique tombées en.
désuétude, sont encore en grande vénération.
Il serait difficile de persuader tout d'un coup
que beaucoup d'onguens ne sont autre chose
que des cérats, que Y onguent de lanière (v. s.) ,
possède la même vertu médicale que le diachy-
lon simple (v. s.), que nous avons nommé cérat
d'oxide de plomb demi-vitreux-, que l'onguent
nutritum (v. s. ) est identique par son effi-
cacité médicale avecle cérat de Goulard (v. s.)
que j'appelle cérat d'acétate de plomb ; que non-
seulement la graisse thermoxigénée (oxigénée)
pourrait suppléer aux graisses tant vantées
de différens animaux , etc. qu'on a sans incon-
vénient bannies des Dispensaires, mais cju'elle
pourrait aussi remplacer beaucoup de cérats et
d'onguens.
A chaque article des préparations pharma-
ceutico-médicales, j'ai cru convenable d'ajouter
xvj PRÉFACE.
la synonymie latine , anglaise et française pour
la facilité des étrangers, sans oublier rancienné
nomenclature ^t en conservant , comme je
l'ai fait ailleurs , Fordré alpliabétique.
Je ne doute pas que les personnes de l'art
qui connaissent les difficultés que présente
l'exécution d'un semblable ouvrage , n accor-î
dent leur indulgence à celui-ci ; ellés supplée-
ront à ce qui y manque par l'étendue de leur
savoir.
TABLE SOMMAIRE
DES ARTICLES
CONTENUS DANS LE PREMIER VOLUME.
EDICACE
Avertissement du Traducteur.
Préface. j
Végétaux et parties des Végétaux que Von
cojisen^e dans la Pharmacopée pour l'usage
médicinal ï
Substances animales les plus usitées en
Médecine 49
De la Pharmacie pratique. ..... 54
Thermomètres 65
Poids 67
Instructions sur les Mesures ojfficinales ou
pharmaceutiques 68
Préparations et Compositions pharmaceu-
tiques. A —L. . 83
PHARMACOPÉE
GÉNÉRALE.
VÉGÉTAUX
ET PARTIES DES VÉGÉTAUX,
Que Von consente dans la Pharmacie , pour l'usage
Médicinal.
A.
Absinthe (grande), Artemisia ahsinthium. Lin.
Feuilles et sommités ; d'une odeur forte , d'une saveur
assez amère.
* La décoction de cette plante , analysée par Kunsemul-
1er , a produit de la résine sèche , du muriate de potasse ,
un acide végétal , dont la nature n'est pas indiquée , et une
combinaison de cet acide avec la potasse.
Le résidu des décoctions incinéré a fourni du muriate
de potasse , du sulfate de potasse , du carbonate de chaux
et d'alumine , du sulfate de chaux , de la silice et de
l'oxide de fer.
Il faut ajouter à ces différens produits , de l'extraif , une
* Les Notes ajoutées par le Traducteur , commencent par un * et
finissent parla lettre initiale de son nom (P. )
I. I
2 PHAUMACOPJÉE GÉNÉRALE.
huile volatile , très-aromalique que cette plante récèle en
abondance. (P.)
Absinthe pontique , Artemisia pontica. Lin.
Feuilles et sommités ; d'une odeur forte, d'une saveur
amère.
ACHE DES MARAIS , Apium graveolens . Lm.
Racines, semences, feuilles.
Les racines et les semences contiennent peu d'huile
volatile très-aromatique.
ADRAGAINTHE (gomme), Astrogalus traga-
cantha. Lin. Gomme en petits morceaux vermi-
formes. Insipide , inodore , blanche.
* La gomme adraganthe contient à-peu-près les mêmes
principes que la Gomme arabique, (^F~oyez ce mot.) (P.)
AGARIC BLAWC , Boletus agaricum. Alioni.
Fungus privé de son écorce.
* Contient , d'après Bouillon-Lagrange , un acide libre ,
beaucoup de résine , de la matière extractive , du sulfate
de potasse , du sulfate de chaux , du muriate de potasse ,
une matière animale, du phosphate de fer et de chaux. (P.)
Agaric de chene, Boletus igniarius. Lin. Fun-
gus préparé.
* Contient , selon Bouillon-Lagrange qui a fait l'analyse
comparée de cette substance avec l'agaric blanc, i° une
matière extractive soluble dans l'eau , du sulfate de chaux
et du muriate de potasse. 2° La matière épuisée par l'eau
et incinérée a donné des phosphates de chaux et de ma-
gnésie, et du fer. 3° L'alcohol n'en sépare qu'une très-
petite quantité de résine. Les alcalis y démontrent la pré-
sence d'une matière animale, mais en moins grande quantité
que dans l'agaric blanc. (P.)
AIGREMOINE , Agrimonia eupatoria. Lijr.
Feuilles légèrement styptiques.
VÉGÉTAUX. 3
AIL. Allium sativum. Lin. Les bulbes , con-
tiennent un sucre acre, d'une odeur forte, diffusible;
perd tous ces caractères par la coction.
* Vingt livres d'ail distillées avec s. q. d'eau , ont fourni
4 gros d'huile volatile citrine , dont les premières portions
surnageaient l'eau ; celles qui vinrent ensuite étaient plus
pesantes que ce fluide. L'odeur de cette huile est très-
pénétrante, sa saveur âcre, caustique j elle agit sur l'épi-
derme à la manière des vésicans.
Le suc de l'ail , à la dose de 2 onces 2 gros 38 grains ,
a fourni :
onces, gros, grains.
Extrait mucilagineux 1^ 12
Matière albumineuse séchée. ... 3 7
Parenchyme sec 48
Eau de végétation i 3 9
Total 2 i 38
Produit des cendres de l'ail.
Deux gros 28 grains de cendres d'ail contiennent :
grains.
Potasse et carbonate de potasse 33
Sulfate de potasse mêlé d'un peu de muriate
de potasse 58
Alumine 2
Phosphate de chaux i5^5
Oxide de fer
Magnésie g
Chaux
Silice g
Analyse de l'ail, par Cadet. Journalde Phys. (P.)
ALCHIMILLE , Alchemilla vulgaris. Lin.
Feuilles.
ALKEKENGE, Phjsalis alkeken^i. Lin. Baies
et feuilles.
4 PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
ALLIAIRE , Erjsimum Alliaria. Feuilles.
ALOES , Aloë perjoliata. Lin. Suc épaissi, amer,
aromatique, jaune.
* Contient, suivant Trorasdorff,
Extrait savonneux amer 0,-^5
Résine, o,a5
Quelques traces d'acide gallique.
Selon Bouill,on-Lagrange et Vogel ,
Principe extractif 0,68
Résine 0,6% (P.)
Aloes bois. Aloë oj^cinarum. Lin. Bois.
AMANDIER AMER et DOUX, Amjgdaluscom-
munis. Lin. Semences amères et douces.
AMBRETTE, Hibiscus abelmoschus. Lin. Se-
mences réniformes , chagrinées , blanches en dedans,
farineuses ; elles répandent une odeur d'ambre , soit
qu'on les frotte ou qu'on les mâche.
AMMI , Sison ammi. Lin. Semences.
ANETH , Anethum graveolens. Lin. Feuilles,
semences ; d'une saveur chaude , piquante.
* Cette semence fournit beaucoup d'huile volatile presque
incolore. (P.)
ANGÉLIQUE , Ajigelica Archangelica. Lin.
Racines , feuilles , semences. Plante aromatique.
*La racine de cette plante, quoique très-odorante, fournit
très-peu d'huile volatile. (P.)
ANGUSTURE, Brucea anti-djsenterica. Banks.
Ecorce amère , aromatique.
* Il existe dans le commerce plusieurs écorces qu'on vend
sous le nom d'Angusture. J'ai fait connaître ces différentes
variétés dans un Mémoire lu k la Société de médecine de
Paris en juin 1807. (roye^ Journal de médecine.) (P.)
VÉGÉTAUX. 5
ANIS , Pimpinella anisum. Lin. Semences.
* Aromatiques , douces, contiennent beaucoup d'huile
volatile. (P.)
Anis étoile, Illicium anisatum. Lin. Fruits.
* Contiennent peu d'hujle volatile, très-aromatique. (P.)
ARISTOLOCHE LONGUE, Aristolochia cle-
matitis. Lin. Les racines j d'une odeur fragrante,
d'une saveur amère.
Aristoloche ronde , Aristolochia rotunda. Lin.
Racines ; comme les précédentes.
ARMOISE , Artemisia vulgaris. Lin. Feuilles.
AR]\IQUE , Arnica montana. Lin. Racines,
herbe. Amarescente , légèrement acre 5 et les fleurs
un peu aromatiques.
-Les fleurs contiennent un acide libre analogue à l'acide
gallique. Bouillon-Lagrange. (P.)
ARTHANITA, Cjclamen arthanita. Lm. Ra-
cines fraîches.
ARUM, Arum maculatum. Lm. Racines fraîches;
imprégnées alors d'un suc acre: quand elles sont
sèches, ce suc est inerte.
* Contient beaucoup de fécule amylacée, d'après les expé-
riences de M. Pannentier. (P.)
ASA FOETID A, Ferula Asa fœtida. Lin . Gomme
résine , avec odeur d'ail très-forte.
* Analysée par Tromsdorfi", quatre onces ont produit :
onces, gros, grains.
Huile volatile surnageant Teau. . 33
Huile pesante 20
Résine d'un brun clair 7 12
Extrait brun, amer, d'une saveur
nauséabonde et très-peu alliacée, a 4 (P.)
6 PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
ASA.'RVM., ^sariim Europœum. Lin. Feuilles et
racines; d'une saveur ainère, acre, nauséeuse.
ASPERGE , Asparagus off. Les jeunes pousses,
les racines.
*Les principales substances fournies par le suc de l'as- '
perge , sont i° la fécule verte, composée elle-même de
trois substances; la première, insoluble dans l'alcohol qui
se rapproche beaucoup des matières animales; la seconde,
désignée sous le nom de cire végétale ; la troisième , qui
paraît tenir le milieu entre les huiles volatiles et les résines.
Le suc filtré contient de Talbumine , du phosphate de
potasse , du phosphate de chaux , ce dernier retenu en
dissolution par l'acide acétique libre , de l'acétate de po-
tasse , une matière extractive , un sel kipîe à base de chaux
et d'ammoniaque , dont la nature n'est pas connue , enfin
un principe colorant. (Robiquet jeune. )
Depuis la publication de cette analyse, MM. Vauquelin
et Robiquet ont découvert dans les asperges une matière
sucrée semblable à la manne , et un nouveau principe cris-
tallisable comme les sels, qui n'est cependant ni acide,
ni sel neutre , et dont la solution dans l'eau n'est affectée
par aucun des réactifs qui sont ordinairement employés
pour reconnaître la présence et la nature des sels dissous
dans ce liquide. (P.)
ASPLÉNÏUM, Asplenium ceterach. Lm. Herbe.
AUNEE , Inula heleniwn. Lin. Racine sèche,
aromatique ; d'une saveur acre , piquante.
* La racine d'année contient i° une huile volatile cris-
tallisable ; 2° une fécule particulière ; 3° une matière
extractive ; 4*^ de l'acide acétique libre ; 5** une résine cris-
tallisable; 6° de l'albumine; -j" de la matière fibreuse. La
cendre contient du carbonate de chaux , du carbonate de
magnésie , delà silice et une trace de fer.
FuNKE, Annales de Chimie, tom. 76, p. 98. (P.)
VÉGÉTAXJX. 7
AURONE, Artemisia ahrotanum. Lin. Feuilles;
d'une odeur forte et d'une saveur amère. Elles
donnent une belle couleur verte à l'alcohol.
AVOINE , Avena sativa. Lin.
* Les cendres de cette semence contiennent du phosphate
de chaux et de la silice. Vauquelin. (P.)
AYA PANA , du genre Eupatoriiim. Ventenat.
Racine, tige; d'une odeur de menthe.
B.
BACILE ou Christ marine , Christmum mariti-
mum. Lin. Herbe.
BALSAMINE, Momordica halsamina. Lin.
Fruit.
* Beaucoup d'albumine végétale d'après les expériences
du traducteur. (P.)
BARBE DE BOUC , Tragopogon pratense. Lin.
Racines.
BARDANE , Arctium lappa. Lin. Semences
légèrement acres ; racines d'une saveur douce , un
peu austère, et ensuite amère.
BASILIC , Ocjmum hasilicum. Lin. Feuilles ,
semences.
* Huile volatile. (P.)
BAUME DE COPAHU, Copaifera off. Lin.
Résine liquide , soluble dans l'alcohol ; la solution
a une odeur fragrante. Ce n'est point un baume,
mais une combinaison d'une résine avec une huile
volatile aromatique.
Baume de la Mecque , Baume oriental , Amjris
\
8
PHARMACOPÉE GÉNÉIIALE.
opohalsamum. Lin, Résine liquide, d'une odeur mixte
de sauge et de romarin.
Baume du Pérou, Myroxylon peruiferum. Lin.
Baume noir , d'une odeur agréable , d'une saveur
chaude mordicante ; il est peu soluble dans l'alcoliol.
Baume de Tolu, Toluifera halsamum. Lin.
Baume d'une couleur obscure , d'une odeur agréable ,
fragrante, ressemblant quelquefois à celle du citron,-
a une saveur aromatique douceâtre.
BDELLIUM. (La plante qui le produit est incon-
nue. ) Gomme résine noirâtre , d'une saveur sem-
blable à celle de la myrrhe.
BECCABUNGA, Keronica Beccabunga. Lin.
Racine herbacée j d'une saveur légèrement amère.
* Les feuilles de cette plante sont employées en France
de préférence à la racine 5 elles contiennent , indépen-
damment du principe acre volatil, de l'albumine végétale
d'après Fourcroy , et beaucoup de sulfate de chaux d'après
les expériences du traducteur. (P.)
BELLADONE, Atropa Belladona. Lin. Feuilles
et racines ; contiennent beaucoup de principe narco-
tique.
* Le principe narcotique des feuilles de la belladone est
soluble dans l'alcoliol, d'après les .expériences de M. Vau-
quelin. La matière insoluble dans l'alcoliol est composée,
suivant le même chimiste , d'une matière animale , de
sulfate j d'oxalate acidulé, et de nitrate de potasse. Ce
dernier sel est enlevé en partie par l'alcohol bouillant. (P.)
BENJOIN, Styrax Benzoin. Lin. Baume ou suc
concret, d'un rouge obscur, d'une odeur très-agréable j
contient beaucoup d'acide benzoïque , est entière-
ment soluble dans l'alcohol.
VÉGÉTAUX. 9
BENOITE , Geum urhanum. Lin. Racine.
* Deux onces de cette racine sèche, analysées par Mé-
landri et Moretti , ont fourni :
onces, grains.
Résine
Tannin ii8
Extractif oxigénable 1 8 1
Extrait savonneux, acide gallique , ^
muriate de potasse , rauriate de ma- f
gnésie , nitrate de potasse, malate/
acidulé de chaux '
Extractif nuiqueux • 9^
Tissu ligneux i i6
Huile volatile, perte et eau. 76
BERBERIS, Berberisvulgaris. Lin. Fruits rouges,
contenant un suc acidulé , principalement composé
d'acide malique.
BETOIINE , Betonica ojfficin. Lin. Feuilles.
BISTORTE, Poljgonum Bistorta. Lin. Racine 5
de la grosseur du petit doigt , vermiculaire , d'une
couleur brune extérieurement et rouge à l'intérieur ,
d'une saveur astringente ; précipite en noir le sulfate
de fer.
BOIS ROSE DE RHODES, Genista Canarien-
sis.l^m. Bois un peu rouge, qui, chauffé, répand une
odeur de rose.
BOTRYS , Chenopodium Botrys. Lin. Herbe.
BOUILLON BLANC, Verhascum Thapsus. Lin.
Herbe, fleurs.
BOURRACHE , Borrago off. Lin. Herbe et fleurs.
* Cette plante contient beaucoup de nitrate de potasse
et une matière végéto-anioiale.
10 PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
Steinacher a trouvé du sulfate de chaux dans l'eau dis-
tillée de bourrache.
BouUay a observé que cette eau , récemment distillée ,
rougissait la teinture de tournesol , et qu'elle finissait par
verdir le sirop de violettes ; il attribue ce phénomène à la
décomposition de l'acétate d'ammoniaque , sel dont les élé-
mens se trouvent dans la matière végéto-animale. (P.)
BRANC-URSINE, Accmthus mollis. Lm. Feuilles.
BRIONE, Brionia aïba. Lin. Racine , suc âcre ,
fécule insipide.
BUIS , Buocus semperi^irens. Lin. Bois.
C.
CACAO, Theohroma Cacao. Lin. Semences;
huile connue sous le nom de beurre.
CACHOU, Mimosa Catechu. Lin. Suc condensé,
noir, astringent, laissant une saveur douce.
* Selon l'analyse de Dawi, 200 grains contiennent 109
grains de tannin. (P.)
CAFE , Cojfœa arabica, vel occidentalis . Lin.
Semences -, contiennent un nouveau principe selon
Chenevix , l'acide acétique de Pajssé , acide gal-
lique de Cadet.
CALAGUALA. ( La plante n'est pas encore bien
connue. ) La racine.
* Celte racine , analysée par M. Vauquelin , lui a fourni:
1° un peu de sucre j 2° une huile rouge très-âcre et peu
volatile ; 3° ,une grande quantité de mucilage, légèrement
coloré , d'une saveur douce et muqueuse 5 4° ^^^^ petite
quantité d'amidon. Le résidu incinéré a produit du muriate
de potasse et du carbonate de chaux.
VEGETAUX. II
M. Vauquelin paraît considérer l'huile acre soluble clans
l'eau à l'aide du sucre ou du mucilage , comme le principe
actif de cette racine. (P.)
CALAMENT , Melissa calamintha. Lin. Feuilles
aromatiques.
* Cette plante fournit peu d'huile volatile. (P.)
CALAMUS AROMATICUS , Acorus Calamus.
Lin. Racines noueuses 3 d'une odeur forte, saveur
aromatique, amère.
* Contiennent de l'amidon. (P.)
CAMOMILLE COMMUNE, Matricaria chamo-
milla. Lin. Les fleurs. La plante fournit une huile
Meue.
Camomille romaine , Anthémis nohilis. Lin.
Fleurs j d'une odeur agréable aromatique; saveur
amère , nauséeuse.
* Huile volatile peu abondante. (P.)
A
CAMPECHE, Hœmatoocjlum Campechianum,
Lin. Bois rouge, dur, pesant.
CAMPHRE , Laurus camphora. Lin. Substance
concrète , très-odorante , volatile.
CANNELLE BLANCHE , Canella aïba. Lin.
Ecorce aromatique d'une odeur presque semblable à
celle du girofle.
Cannelle de Coromandel ou Petit.e Cannelle,
Laurus cassia. Lin. Ecorce aromatique.
Cannelle Giroflée, Mjrtus cariophjllata t^iN.
Ecorce aromatique d'une odeur semblable à celle oC:
girofle.
Cannelle royale , Laurus cinnamomum, Lm
Ecorce aromatique d'une légère couleur jaune.
12 PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
CAPILLAIRE , AdianUium CapiUus Veneris.
Lin. Herbe.
CAPRIER, Capparis spinosa. Lin, Ecorce de
la racine , boutons non épanouis.
CARDAMOME (grand) , Amomum grana para-
disi. Lin. Semences d'une odeur légèrement aroma-
tique j d'une saveur acre.
Cardamome (vwiit:)^ Amomum car d'amomum. Lin.
Semences avec la capsule.
CARLINE, Carlina acaulis. Lin, R.acine.
CAROTTE, Daucus carota. Lm, Racines; con-
tiennent une substance sucrée et gorameuse ; semences
aromatiques.
* La carotte contient de plus une matière colorante et
une assez grande quantité de fécule amilacée. (P.)
CAROUBIER, Ceratonia siliqua. Lin. Fruit.
CAPiTHAME, Carthamus tinctorius. Lin. Fleurs,
semences.
* Les fleurs de carthame anal3'sées par M. Dufour-Delpit
lui ont fourni, i"' un peu d'eau ; 3° une poussière com-
posée des débris de la plante et de sable 5 S'' une matière
qui paraît mériter le nom d'albumine végétale , colorée
d'un jaune vert; 4° de l'extrait soluble dans feau, composé
d'une matière colorante jaune , de sulfate de cliaux, et de
sulfate de potasse 3 5*^ de Fextractif soluble dans lalcohol,
mêlé de matière colorante jaune , de muriate et d'acétate
de potasse; ô*' de la résine ; 7'' de la cire d'une espèce
particulière^ ; 8° de la matière colorante rouge ; 9° du corps
ligneux; 10° de l'alumine, de la magnésie, de l'oxide
ro'jge de fer et du sable. (P.)
CARVI, Carum carvi. Lin. Semences aroma-
tiques.
* Contiennent beaucoup d'huile volatile. (P.)
VÉGÉTAUX. l3
CASCARILLE , Croton cascarilla. Lin. Ecorce
semblable au quinquina ^ amère, aromatique ^ s'en-
flamme sur les charbons ardens , en répandant une
odeur de musc.
*Les produits de 8 onces de cette écorce, analysée par
TronisdorfiF, sont ;
onces gros grains.
Mucilage et principe amer. . . . i 4
Résine i i 4»
Huile volatile ' i 8
Matière fibreuse 5 a
Eau 48 (P.)
CASSE, Cassia fistula. Lin. Le fruit ou la pulpe
des gousses, doux, un peu acre.
* La pulpe de casse est composée , d'après M. Vauquelin ;
de parenchyme , de gluten , de gélatine , de gomme, d'ex-
trait, de sucre et de valves. (P.)
CASSIA LIGNE A. Voyez Cannelle de Coro-
MANDEL.
CATAIRE, Nepeta cataria. Lin. Herbe.
CENTAUREE (petite), Gentiana centaurium.
Lin. Herbe fleurie ; très-amère.
CERFEUIL, Scandioc cœrefolium. Lin. Feuilles.
CERISIER, Prunus cerasus. Lin. Fruits , noyaux.
CHAMEDRYS, Teucrium chamœdrj-s.ljiN. Les
feuilles.
CHAMEPITYS , Teucrium chamœpitjs. Lin.
Herbe.
CHANVRE , Cannabis sativa. Lin. Herbe , se-
mences
Huile fixe colorée , fécule amilacée j principe eni-
vrant. (P.)
CHARDON BÉNI, Centaurea benedicta. hm.
Feuilles j d'une saveur amère pénétrante.
/
l4 PHA.RMACOPÉE GÉNÉRALE.
* Cette plante contient beaucoup de nitrate de po-
tasse. (P.)
CHARDON-MARIE, Carduus marianus. Lin.
Feuilles et semences.
CHAUSSE-TRAPE, Calcitrapa centaurea. Lin.
Racines.
* La racine de chausse-trape est composée d'une ma-
tière ligneuse , d'une matière gommeuse , d'une matière
résiniforme , d'une substance animalisée , d'acétate de po-
tasse, de sulfate de potasse et de sulfate de chaux , de
muriate de chaux et de potasse , d'une matière colorante
verte , d'une petite quantité d'acide soupçonné être de
l'acide acétique , d'un peu de silice.
Analyse de la chausse-trape , par M. Figuier. Bulletin
de Pharmacie. (P.)
CHELIDOINE, Chelidoniummajus . Racine ,
d'une odeur forte, d'une saveur acre, amère.
CHENE, Quercus rohur. Lin. Feuilles, écorce
astringente.
CHENOPODIUM, Chenopodium ambrosioïdes.
Lin. Herbed'une légère odeur fragranle 3 d'une saveur
aromatique, acre.
CHICOREE, Cichorium intjhiis. Lin. Feuilles,
racines j amères.
* Cette plante , d'après les observations du traducteur ,
contient du nitrate de potasse , dont la quantité varie sui-
vant la nature du terrain qui a servi à sa culture. II a vu,
en 1807 , des feuilles de chicorée cultivée aux environs de
Paris , dont l'extrait , traité par l'alcohol bouillant , lui a
fourni près d'un huitième de nitre très-pur. Le résidu
chauffé dans un creuset de platine a laissé une cendre très-
riche en alcali, contenant du sulfure de potasse et du mu-
VÉGÉTAUX. l5
riate de potasse ; en versant un acide sur cette matière , il
s'en dégage une odeur de poudrette extrêmement fétide,
indépendamment du gaz hydrogène sulfuré. (P.)
CHIENDENT, Triticum repens. Lin. Racine.
* Cette racine contient de famidon et de la matière
sucrée ; elle mériterait d'être examinée de nouveau. (P. )
CIGUË, Conium maculatum.Jum. Feuilles; con-
tiennent au prlntems un principe narcotique^et acre.
* Il serait très-utile de fixer l'époque de la végétation où
celte plante doit être récoltée pour fusage de la médecine.
J'ai remarqué qu'au printems elle contenait peu d'albumine
végétale , tandis que celte substance y est très-abondante
vers la fin de juin ou au commencement de juillet, sur-
tout si la saison a été sèche et chaude. (P.)
Ciguë aquatique , Phjllandrium aquaticum. Lin.
Semences.
CITRON, Citrus medica. Lin. Suc acide du fruit
et écorce ; huile aromatique; feuilles amères , aroma-
tiques; fleurs très-odorantes.
CLÉMATITE, Clematis recta. Lin. Feuilles,
fleurs.
COCHLÉARIA, Cochlearia off. Lin. Feuilles
fraîches; d'une odeur particulière, et d'une saveur
acre.
* Cette plante contient beaucoup de sulfate de chaux qui
se précipite pendant l'évaporation de son suc. (P.)
COIGNASSIER, Pjrus cjdonia. Lin. Fruit,
semences.
* Le suc des fruits contient de Tacide mahque , d'aprè*
Scheele. (P.)
COLCHIQUE, Colchicum autumnale. Bulbes
fraîches; acres en été, inertes en automne.
l6 PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
* MM. Mélanclri et Morelti , qui ont analysé la colchi-
que , ont observé qu'au commencement de Thiver le prin-
cipe sucré est changé en principe âcre. Le résultat de leur
analyse offre pour principe constituant du colchique , du
tissu parenchymateux, de l'amidon, de l'extractif muqueux,
du sucre , du gluten , de l'albumine Végétale , de Textractif"
amer et âcre , de l'extractif oxigénable , de la résine , de
l'acide malique , de la chaux, de l'acide muriatique. (P. )
COLOQUINTHE, Cucumis colocjnthis. Lin.
Fruit, blanc, spongieux j d'une saveur acre, amère,
nauséabonde.
* Beaucoup de résine , de mucilage et d'albumine. (P.)
COLUMBO. Selon Wildenow, la plante est une
espèce de Bryone. Racines aromatiques dans lesquelles
on distingue trois couches. Elles perdent leur arôme,
si on ne les préserve du contact de l'air.
* Cette racine , d'après les expériences du traducteur ,
contient un quart de son poids d'amidon. (P. )
CONCOMBRE CULTIVÉ, Cucumer sativus.
Lin. Semences.
Concombre sauvage, Momordica elaterium. Lin.
Les fruits récens.
* Contient une quantité considérable de matière végéto-
animale , d'après les observations du traducteur. (P.)
CONSOUDE (grande), Sjmphitwn off. Lin.
Racines.
Consoude royale, Delphlniwn consolida. Lin.
Fleurs.
CONTRi^YERVA , Dorstenia contrajerva. Lin.
Racines.
CORIANDRE , Coriandrum sativum. Lin. Se-
mences , spbériques j d'une odeur désagréable étant
fraîclies, qui devient agréable par la dessiccation.
VÉGÉTAUX» ^7
COSTUS AMER , arabique , doux. Costus arahi-
cus. Lin. Racines.
COTON, Gossypium Jierbacewn. Lin, Enveloppe
lanugineuse des semences.
COURGE, Cucurbita pepo. Lin. Semences insi-
pides. - ' ]
CRESSON, Sisjmhrium nasturtium aquaticum.
Lin. L'herbe fraîche étant frottée entre les doigts a
ime odeur et une saveur légèrement acres, elle perd
parla dessiccation et par l'ébuUition tous ces carac-
tères. ' '
* L'extrait de cresson n'est peut-êtrè pas aussi irierl^
qu'on se l'imagine \ il contient un sel ammoniacal, dont la
nature mériterait d'être examinée. ■
Le célèbre Proust m'a assuré avoir observé , dans une
des provinces de l'Andalousie , du cresson contenant beau-
coup de nitrate de potasse , quoique le sol silicéo-calcaire
du ruisseau où croissait cette plante, ainsi que les environs
à plus d'une lieue à là ronde, ne continssent aucun des
éléraens de ce sel. (P.)
CUBEBE , Cuheha. Lin. Fruit. ■
CULILAVAN, Laurus cuUlavvaji.t^N-^càvcè.
CUMIN, Cuminum cjminum. Lin. Semences.
Très -aromatique , amère.
* Huile volatile. (P.) ' r ...
CURCUMA, Cu rcuma longa. XiiN. Les racines
légèrement aromatiques , teignentlurine deceux qui
en font usage , d'une couleur jaune foncée.
CUSCUTE, Cw^cwto europœa. Lin. Herbe.
CYNOGLOSSE , Cynoglossum off. Racine.
CYNOMOIR , Cjîiomorium coccineùm. Lin.
Plante entière , d'une couleur Touge.
PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
DATTIER , Phœnix dactjlifera. Lin. Frnk.
DAUGUS DE CRÈTE, Athamantha cretensis.
Lin. Semences ,. racines.
DENTELAIRE, Plumbago europœa. Lin. Les
feuilles et les racines.
DIGITALE POURPRÉE , Digitalis purpwea.
Lin. Herbe.
* Quatre onces *de feuilles sèches de'digitale pourprée,
traitées successivement par l'eau et par Talcohol , ont
fourni avec le premier menstrue i onces un gros d'extrait
brun , lisse , de consistance pilulaire , avec le second
^,8 grains d'une matière verte trës-foncée ; d'une odeur
vireuse et désagréable; ayant la consistance de suif, mais
plus tenace ; se fondant à une douce chaleur ; ne donnant pas
d'ammoniaque à la distillation, et inattaquable parles acides.
On a obtenu du résidu insoluble dans Teau et dans
l'alcohol 80 grains de cendres , qui, lessivées et traitées
par les moyens convenables , ont produit :
1°. Quelques traces d'alcali carbonaté.
2°. Du sulfate de potasse 5
3°. Du sulfate de chaux 4
4**. Du phosphate de chaux. 4
5°. Du carbonate de chaux. ........ 35
6°. De Toxide de fer 12
"5°. Du sable quartzeux 12
ID-ESTOVCK^s , Bulletin de P/iar^n. (P.)
DOMPTE-VEPflN, Jsckpias vince toxicum.
Lin. Racine.
\
VÉGÉTAUX.
^9
E.
ELEMI, Ainjris elemifera. Lin. Résine jaune,
verdâtre , ajant une odeur de fenouil.
ELLEBORE BLANC, Vèratrum album. Lin.
Racine; d'une savciir acre, amère , nauséeuse.
Ellébore noir, Hellehorus niger. Lin. Racine
brune extérieurement, jaune ou Llanche intérieure-
ment ; d'une isaveur acre , amère , d'une odeur nau-
séeuse.
ENCENS ou OLIBAN, Jiiniperus fycia. Lin.
Gomme résine odorante , lorsqu'elle brûle.
* Composée de gomme d'une nature particulière, de
résiné , laquelle traitée pfar l'acide nitrique a fourni une
matière résiniforme , dont les propriétés sont exposées dans
le Mémoire de M. Braconuot , auteur de cette analyse.
Voyez Annales de Chimie , tome 68 , page 69. (P.)
ERYNGIIIM, Erjngium maritimum. Wild. Ra-
cines longues ; d'une saveur douceâtre , légèrement
aromatique.
ERYSIMUM, Erysimum off. Lin. Herbe.
* Cette plante contient du soufre. (P.)
ESTRAGON, J rtemisia dtacunculus. Lin.
Herbe.
EUPATOIPvE J^'ky^ŒmtB. Eupatoriuin can-
fiahinum. Lin. Herbe fleurie.
* Cette plante , du nombre de celles qu'a examinées chi-
tniquement M. Braconnot , lui a paru contenir de l'acide
malique et de l'acide phosphorique combinés avec de la
chaux; plus ^ beaucoup de nitrate de potasse. (P.)
EupAToiRE DE MÉsuÉ , .^c/i/Z/ea ageratwn. Lin.
Herbe , fleurs.
aO PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
EUPHORBE , Euphorbia antiquorum. Lin.
Gomme résine, jaune, d'une saveur brûlante.
* Cent parties de cette subs lance sont composées, d'après
M. BraconnOt,
D'eau 5,0
De cire 19,0
De matière ligneuse i3,5
De malate de chaux 20, 5
Malate de potasse 2,
Résiné 87,
Perte , 3,o (P.)
F.
FENUGREC , Trigonellafœnum grœcum.'Lm.
Semences rhomboïdales , d'une odeur forte , désa-
gréable et d'une saveur gommeuse.
FEVE, vicia faba. Lin. Semences.
* Les fèves contiennent de l'amidon , une matière ani-;
mâle, des phosphates de chaux, de fer, de potasse, et du
sucre. La peau contient beaucoup de tannin. Fourcroy
etVAUQUELIN. (p.)
Feve ïde Saint-Ignace , Jgnatia amara. Lin. Se-
mences dures , de saveur brûlante.
FIGUIER, Ficus carica. Lin. Fruits secs , im-
prégnés de substance sucrée gommeuse.
FOUGERE. Polypodium filioc mas^ Lin. Racine,
d'une odeur faible , d'une saveur d'abord douce ,
ensuite un peu astringente , amère.
FRAGON A LANGUETTE , Ruscus hjpoglos-
sum. Lin. Feuilles.
FRAISIER, Fragaria vesca. Lin. Feuilles,
fruits , racines.
FRAMBOISIER ^ iîw^'i/^ idœiis. Lin. Fruits.
VÉGÉTAUX. 21
FRÊNE, Fraxinus excelsior. Lin. Ecorce, se-
mences.
FPiOMENT, Triticum hyhernum. Lin. Farine
et fécule des semences.
* Contient du gluten , de l'albumine , beaucoup d'ami-
don, une matière sucrée, du phosphate de chaux. Four-
cnoY , Alex. Brogniard et Vauquelin. (P.)
FUMETERRE , Fumaria off. Lin. Herbe dont le
suc est amer et inodore.
* Contient beaucoup d'albumine et une combinaison de
chauxret d'acide végétal, dont la nature n'est pas encore
Èonnue. Ce sel est très-abondant dans l'extrait de fume-
terye,, (P.)
G.
■GALANGA, Kaempferia galanga. Lin. Racines
aromatiques, d'une saveur amère et piquante.
GALBANUM, Bubon galbanum. Lin. Gomme-
résine amcre , d'une odeur désagréable , d'une cou-
leur jaune obscur.
GALLE, Quercus cerris. Lin. Galle d'une sa-
veur âpre, astringente.
Davy a retiré de 5oo grains de bonne galle d'Alep.,,
traitée par l'eau , i85 de matière solide , qui analsysée a
produit.;
grains.
Tannin 13^^
Mucilage et matière rendue soluble par
l'évaporalion
Acide gallique, et peu de matière extractive. 3i
Résidu, terre calcaire et matière saline. . 12
Galle ou Coque nu Levant , Menispermum co-
culus. LïN. Fruit.
GARANCE,/?Mè/« tinctorujn.hm. Racines rouges,
11 PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
articulées, d'une odeur faihle, d'une saveur astrin-
gente amère -, prise intérieurement , elle colore en
rouge l'urine , le lait et les os des animaux qui en font
usage.
GAYAC, Guajacum ojffic. Lier. Ecorcej bois
très-dur , d'une odeur aromatique, résine brune ex-
térieurement, demi-transparente; brisée , elle a une
couleur verte , elle est fusible , entièrement soluble
dans l'alcohol. Ce n'est point une gomme résine ;
elle est facilement adultérée.
GENET, Spartium scoparium. IjIN. Fleurs,
cendres.
GENIEVRE, Juniperus communis. Lin. Baies
noirâtres , dures , d'une forte odeur aromatique qui
n'est pas désagréable, ^d'une saveur cliaude piquante.
* Ces baies four^iissent à la distillation beaucoup d'huile
volatile. (P.)
(jENTIANE , Oentiang, lutea. Ljn.. Racines lon-
gues très-amères.
GEQFFREA, Geojfraea Jamaicensis inermis.
Lin. Ecorce d'une odeur désagréable, d'une saveur
gommeuse, douceâtre.
GINGEMBRE , Amomum zinziber. Lin;. Ra-
cines tubéreuses ; écrasée , elle est aromatique.
GINSENG , Panaoc quinquefoUum. Lin. Rgcine
d'une couleur blanche-jaunâtre, d'un tissu comme ino-
dore, d'une saveur douce, puis amère, aromatique.
GIROFLIER, Eugenia cariophjllata, Wild.
Fleurs en boutons secs , bruns ; principes aromati-
ques , pénétrans ; hui|e également aromatique.
GOMME AMMONIAQUE, (provenant d'unu
plante inconnue. )
VÉGÉTAUX. ^3
Gomme résine , d'une odeur particulière , d'une
saveur nauséabonde , amère.
* Selon Braconnot , sur loo parties, elle est composée
comme il suit :
Gomme. o,i84
Résine 0,10
Matière glutiniforme o,o44
Eau. Q,o6o
Perte 0,01
Matière extractive o,oo(P.)
Gomme animée, Hymenœœ courharil. Lin. Ré-
sine d'une odeur agréable.
Gomme arabique , Mimosa nilotica. Lin. Gomme-
insipide.
*La gomme contient 1° un sel calcaire , le plus souvent
l'acétate de chaux 5 2° quelquefois du malate de chaux,
avec excès d'acide j 3° du phosphate de chaux; 4° enfin
du fer probablement uni à l'acide phosphorique. Yau-
QUELiN , Analyse des gommes arabique et adragante. (P.)
Gomme commune , Prunus cerasits domestlca.
Lin. Gomme insipide.
Gomme élastique , ou Caout-Chouc de Madagas^-
car, Gommifera Madagascarensis. Jaquin.
Gomme Gutte , Stalqgmîtis camhogioidés. Mur-
RAY. Gomme résine , jaune , inodore , légèrement
sapide.
* Cette substance contient^ dégomme, et | d'une résine
acidifere, de laquelle M. Braconnot a retiré par l'analyse,
sur 100 parties :
Acide muriatique sec 22,5
Charbon 35,o
Oxigène , hydrogène et carbone à l'état
aériforme 4a,o (P. )
Gomme kino. Gummi rubrum astringens gant-
24 PHARMACOPÉE G-ÉNÉRALE.
'hiênse.: Fothergill. On en distingue trois' espèces
dans le commerce. Celle que nous avons en Italie est
en massé brune , de diverse grosseiir. Elle est com-
posée presqu'entièrement de tannin , selon Vauquelin .
•à'- 1.'- ■ • ■ '
G|lATIOLE, Gratiola off. Lin. Herbe d'une
saveur amère.j jiauséeuse.
* Cette plante contient, en principes solubles qui se trou-
vent dans son auc exprimé, une matière gorameuse
colorée en hrqn^ .2° uae matière résineuse particulière ,
.aj^'ant i^ne saveur extrêmement amère^ 3° unf> petite quan-
tité de matière animale; 4° muriate de soude en assez
grande quantité, et .un sel, à base de potasse soupçonné être
du malate de potasse.
Le mara de la gratiole contient de l'oxalate de chaux, du
phosphate de chaux, et du fer probablement uni à l'acide
phosphorique. j •
U ne j)aràît pas douteux à M. Vauquelin, l'auteur de
cetté béllé' analyse , que le pi'incipe actif et purgatif de la
gratiole ■ ne ^oit la matière soluble dans lalcohol, qu'il a
appelé résirioïde, puisque c'est la seule qui , dans cette
plante , ait de la saveur. Sa solubilité dans l'ean , qui est
encore augmentée par la gommë ét-les sels qui l'accompa-
gnent , .explique pourquoi f iufuâion , et à plus forte raison
la décoction de la planté - soçit - purgatives et même drasti-
ques. Anal^'se de la graliQh,yj p^r M., y;4.UQ^>çijD2{,, Bulleiiii
de Pharmacie. (P.)
■GRENADIER , Puifkà granatum. Lin. Ecorce
du fruit.
GROSEILLER, Ribes grossularia, Lin. Fruit.
Groseiller ROUGE , Ribcs^ riibrum. ïuiN. Fruits
frais acides ; ils contiennent de l'acide malique , de
l'acide citrique combine avec la. matière sucrée.
' Les, groseilles conlieni;e,nt, eu oulre,^ une matière
VÉGÉTAUX. 3f5
végéto-animale que M. Thénard regarde comme l'agent
principal de la fermentation. (P.)
GUIMAUVE, Althœa offic. Lin. Kacines.et
feuilles ^ insipides, muqueuses.
" * La racine contient, d'après le traducteur , une matière
végéto-animale. (P.)
; , GUY DE CHÊNE , Viscum album. Lin.
H.
HIEBLE, iS'^mèi^cw^e&if/w.y. Lin. Baies.
HOUBLON, Humidiis lupulus. Lin. Bourgeons
tendres , fleurs.
* Le houblon est composé, i° de résine dans laquelle
réside Tamertume de la plante; 2° d'huile volatile à laquelle
on attribue la cause prochaine de l'odeur de la plante et de
la teinture alcoholique; 3° d'un extrait mucilagineux, nau-
séabond que l'alcohol précipite de la solution aqueuse;
4° d'un acide libre soupçonné être l'acide gallique. Desro-
CHES , Dîssertatio medica inauguralis de humuîi lupidi
viribus medicis..
Cette analyse du houblon, la seule que nous connais-
sions , nous paraît avoir besoin d'être répétée. Nous avons
observé , dans l'extrait des racines et. dans, c€liii des isom-
milés , des cristaux de nitrate de potasse et du muriate da
potasse. (P.) r^ii^^., ,r. ^i;.iwiuoj , . ;
HOUX ( petit) , Rûscus aculéaties: ÎÀN. Bacines."
HYPOCISTE , Cj tiens hjpocistis. Lin. Suc
épaissi.
HYSOPE, Hj^ssopus off. Lin. Feuilles.
* Contient peu d'huile volatile. (P.)
■■.,1- . : .
IMPERATOIRE, Iwperatoria ostruthium. Ra^
cine.
26 PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
* Cette racine est très-aromatique et fournit une bonna
quantité d'huile volatile. (P.)
IPECACUANHA , Cephaelis ipecacuanha. Wil-
DEN. Racines , petites, tortueuses ; d'une saveur acre ,
nausééuse.
* La racine d'ipécacuanha , d'après M. Henry, contient
1° un acide libre xie nature végétale , décomposable par
l'action du calorique ; 2° différens sels à base de chaux et
une matière ayant quelques caractères du caoutchouc.
Annales de Chimie, tome 67.
D'après M. Massontour, l'ipéca cuanha contient de l'acide
gallique , de la gomme ou mucilage, de l'exfractif, de la
résine. Bulletin de Pharmacie, tom. i , pag. i65. (P.)
IRIS DE FLORENCE , Iris Florentina. Lin. Ra-
cines légèrement amères , d'une odeur agréable de
violette.
* Cette racine contient de l'amidon et de l'acide galli-
<[ue. (P.)
J.
JACJLE ou PENSEE SAUVAGE , Vîola trlcolor. Lin.
Herbe.
* Cette plante et son extrait contiennent une très-grande
quantité d'une matière gommeuse très-analogue à la gomme
arabique , combinée avec l'albumine végétale. La saveur
de cet extrait ressemble à celle de l'extrait de reglisse j il
^st ductile, élgstiqug, CG,mi\ie du caout-chouc. (P.)
JALAP, Convolvulus jalappa. Lin. Racine sèche,
d'une saveur brillante 3 la résine esjt acre.
*M. Henry , qui a analysé plusieurs jalaps du commerce,
a obtenu les résultats suivans :
Jalap léger , extrait , résine 60 , résidu 270.
>r.E sain , -r iA i4o , — — ^- 4^, 210.
piqué, 125, 72, 200.
VÉGÉTAU X. 27
Outre l'extrait gommeux et la résine, le jalap contient
de la fécale amylacée , laquelle , suivant Tauteur, devient la
proie des vers : ainsi c'est à tort qiVon avait cru jusqu'ici
que la partie extractive était la seule dans le jalap qui fût
susceptible d'être attaquée par ces inseptes. Cette racine
contient encore plusieurs sels alcalins et terreux. (?•)
JASMIN , Jasmînum off. Lin. Fleurs d'une odeur
agréable.
JOUBARBE (grande) , Sempervivum tectorum.
Lin. Plante fraîche.
Joubarbe (petite), Sedum album. Plante fraîche.
JUSQUIAME , Hjosciamus riiger. Lin. Herbe
récente , imprégnée d'un principe iiî^rcotique com-
biné à une substance inconnue ; ne constipe pas
comme l'opium,
L.
LABDAjyUJVI , Cistus creticus. \m. Résine d'une
odeur agréable , d'une saveur amère , piquante.
LAITUE CULTIVEE, Lactuca sativa. Lin.
Herbe, semence.
Laitue sauvage, LactuçavirosQ. Lysr. Herbp.
LAQUE, Çroton lacciferum. Lin. Résine rouge,
astringente.
LARIX, Voj. Pin SAUVAGE.
.q-corcei
; LAURIER CERISE , Prunus lauro -cerasus. Lin.
Feuilles. Le suc contient beaucoup d'acide prussiquc
combiné avec le principe narcotiqi^e.
LAVANDE , Lavendula spic.a. Ljn. Epis fleuris.
LENTISQUE , Pistacia lenUsçus, Lin. Bois
rouge obscur , assez dur.
28 PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
LICHEN D'ISLANDE, Lichen Islandœus.Lii^.
Plante entière.
■'•■* hes premières recherches qui ont été faites sur le
ïicheii crislande ne fournissent que peu de données sur la
nature de ce végétal. Scopoli et' Schoneider , médecins
danois, ont déterminé sa manière d'agir comme médica-
ment. Les chimistes suédois l'analysèrent, il y a environ
cinquante ans , et obtinrent de sa décomposition par le feu
un acide empyreùmatique qu'ils comparèrent avec celui du
seigle et du froment. TromsdorfF et quelques autres chi-
mistes allemands ont annoncé qu'elle contenait beaucoup
(le, mucilage , un peu de résine et un principe amer.
Bbulhy , qui s'occupe en ce moment d'une nouvelle analyse
de cette substance, m'a communiqué les détails suivans: ,
« J'ai observé , dit-ïl , que les feuilles de lichen , privées
de leur enveloppe corticale , ne présentent aucùne trace
de fibres végétales ; l'extérieur seul paraît organisé ; la
feuille écorcée, agitée dans des acides faibles , prend de la
transpareiîcé, et figure assez bien une membrane animale;
l'acide nitrique la convertit en acide oxalique ; l'eau s'empare
de la partie gélatineuse qui est de nature arny lacée. » (P.)
LIERRE EN ARBRE, Hederaheliài'.hjN.Fûiàles',
gottime résine odorante , jaune , rouge.
Lierre terrestre , Glecomd hederacea. Lin.
Feuilles.
LIMON , Foj. Citron.
LIN, Liniim ûsitatissimum. Lin. Semences; elles
contiennent environ un cinquième de mucilage , et
un sixième d'huile douce qu'on obtient par expressiôn.
LINAIRE, Antirrhinum linaria. Herbe d'une
odeur urineuse , d'une saveur amère.
LIS BLANC, Lilium candidum. Lin. Bulbes,
fleurs.
VÉGÉTAUX. 29
LIVÈCHE, Li^usticumlevLstlcum. Lin. Racines,
semences.
LUPIN, Lupinus albus. Lin. Semences.
LYCOPODE, Ljcopodium cïavatum. Lin. Pous-
sière séminale jaune.
* La poussière jaune du lycopode contient, 1° de la
cire; 2° du sucre; 3° une matière extractive; l\ de l'alu-
mine , probablement combinée avec l'acide sulfurique ;
5° du fer; plus, les élémens ordinaires des matières végé-
tales : le carbone , l'azote , l'hydrogène et l'oxigène.
Il est à remarquer, dit M. Cadet, auteur de cette ana-
lyse, que le lycopode ne contient ni chaux, ni potasse ,
et que la torréfaction y donne naissance à l'acide galli-
que. (P.)
M.
MACIS , Mjristica moschata. Lin. Enveloppe
charnue du fruit, rougeâtre, onctueux, aromatique.
* Contient beaucoup d'huile volatile, (P.)
MAHOGON , Swietenîa. Wild. Ecorce : sa cou-
leur est brune ; raboteuse , squammeuse , • elle a une
saveur astringente , plus amère que le quinquina ,
une odeur faible, aromatique.
MANDRAGORE, Atropa mandragora. Lin.
Ecorce des racines, d'une couleur de fer, d'une saveur
brûlante.
MANNE , Fraxinus ornus. Lin. Suc concret ;
do ux , nauséeux.
MARJOLAINE, Origajium majorana. Lin.
Herbe aromatique.
* Contient beaucoup d'huile volatile. (P.)
MARRONIER, Escidus hjppocastanum. Wild.
Semences, écorces : la semence amère contient de
l'amidon ; l'écorce est amère et désagréable. ,
3o PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
MARRUBE , Marruhium v u Igare . Li n . Herbe d' une
odeur qui n'est pas désagréable, d'une saveur amère.
M ARUM , Teucrium marum. Lin. Herbe. Les
feuilles froissées répandent une odeur piquante sem-
blable à celle de l'ammoniaque. Elles ont une saveur
aromatique amère.
MASTIC , Pistacia lentiscus. Lin. Résine en
petits globules, jaunes, verdâtrès; d'une odeur
agréable , d'une saveur amère.
* Contient de l'acide acétique libre. Bouillon - La-
grange et VOGEL. (P.)
MATRICAIRE , Matricaria parthemum. Lm.
Herbe , fleurs.
MAUVE , Maha rotundifolia. Feuilles, fleurs et
racines.
Matjye en ARBRE , Alcea rosea. Lin. Fleurs
pourprées noirâtres.
MECHOACHAN, Convolvulusmechoanna. Lin.
Racines blanches, farineuses , d'une saveur âcre.
MÉLILOT, Trifolium melilotus off. Lm. Herbe,
fleurs.
MEUSSE, Melissa off.Jam. Herbe aromatique,
MELON , Cucumis melo. Lin. Semences.
MENTHE COMMUNE , Mentha viridis. Lin.
Herbe aromatique.
Menthe crépue , Mentha crispa. Lin. Herbe
aromatique.
Menthe poivrée, Mentha piperitis. Lin. Herbe
aromatique.
* Contient beaucoup d'huile volatile. (P.)
. MENYANTHE , MenjantJie^s trtfoUa. Lin.
Feuilles excessivement amères.
VÉGÉTAUX. 3r
MERCURIALE, Mercwr/a/w «72/2 z/«. Lin. Herbe.
MEUM, Athamantha meum. Lin. Herbe.
IMÉZÉRÉON, DaphneMezereum. Wild. Racine,
écorce : elles excitent , étant mâchées , une sensation
insupportable , d'ardeur dans la bouche, dans la poi-
trine j infusées fraîches dans le vinaigre , elles sont
vésicantes.
*Le principe vésicant du garou est soluble dans l'éther,
d'après M. Lartique de Bordeaux. (P.)
MILLEFEUILLE , Achillea millefoUum. Lin.
Herbe, fleurs. D'une odeur aromatique; légèrement
astringentes \ amères.
MILLEPERTUIS , Hjpericum perforatum. Lin.
Herbe, fleurs : ont une saveur amère et une odeur
désagréable.
MORELLE, Solanum nigrum. Lin. Herbe.''
MOURON ROUGE, Anagallis arvensis. Lin.
Feuilles.
MOUTARDE, Sinapis nigra. Lin. Semences
noires ; elles ont une saveur acre amère , acquérant
par la pulvérisation un odeur piquante.
* La semence de moutarde fournit du phosphore h. la
distillation. Margraaf. (P.)
MURIER , Morus nigra. Lin. Fruits frais , con-
tiennent du lartrate acidulé de potasse.
MYROBOLAJNS. Lin. Fruits de diverses plantes
presqu'inusités parmi nous.
MYRRHE, (la plante est encore indéterminée)
Gomme résine, amère, aromatique, d'une od«ur par-
ticulière qui n'est pas désagréable.
Cette substance est composée pour la majeure partie
d'une gomme difierente de celle que Ton connaît, dont les
propriétés sont : i° de prendre de la cohésion parla cha-
32 PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
leur , lorsqu'on rapproche la dissolution , ce qui la rend
en partie insoluble dans l'eau ; 2" de produire de l'ammo-
niaque k la distillation , et du gaz azote par l'acide nitri-
que, ce qui la rapproche des matières animales; 3° de
s'unir aux oxides de plomb , de mercure , d'étain , en dé-
composant la dissolution de ces métaux.
La nlyrrhe contient en outre les 23 centièmes de sort
poids d'une matière résineuse , amère , très-fusible. Bra-^
CONNOT. (P.)
MYRTE , Mjrtus communis. Lin. Feuilles ,
fleurs.
MYRTILLE, Vacciiiium mjrtillus. Lin. Baies
fraîches.
N.
NAPEL, Aconitum neomontanum. Wild. HerLc
fraîche, âcre, vénéneuse.
* Les aconits , d'après l'observation de M. Vauquelin ,
contiennent de l'acide citrique combiné en partie avec la
potasse et en partie avec la chaux; il est possible, dit le
même chimiste , qu'il y ait aussi dans les aconits une petite
quantité d'acide malique. M. Braconnot et M. Steinacher
ont aussi analysé cette plante. ( P. )
NARD CELTIQUE, Valeriana celtica. Lin.
Herbe.
NAVET, Brassica napus. Lin. Semences.
NÉNUPHAR, Njmphœa alba. Lin. Fleurs,
racines.
NIELLE, Nigella sativa. Lin. Semences.
Nielle de damas, Nigella damascena. Lin. Se-
mences noires , répandant l'odeur de violette lors-
qu'on les frotte..
NOIRPRUN, Rhamnus catharÙQus . Lin. L» suc
VÉGÉT.VUX. 33
des baies a une faible odeur désagréable et une saveur
amère nauséeuse.
NOIX MUSCADE j Mjristica moschata. Lin.
Huile aromatique.
Noix vomique , Strjchnos nuac vomica. Lin. Se-
mences , rondes , recouvertes d'une enveloppe cou-
leur de tabac.
* La noix vomique est composée de malate acidulé de
chaux, de gomme , de matière végéto-animale , de sucre ,
de matière amère dans laquelle paraît résider le principe
vénéneux; de matière colorante jaune , de différens sels
terreux et alcalins ; de poils ligneux et de cire qui paraissent
préserver le périsperme de l'humidité. Henry Desportes , (P .)
NOYER, Juglans regia. Lin. Noix non mûres,
brou , huile exprimée de la semence.
O.
OIGNON, Allium cœpa. Lin. Bulbes analogues
à l'ail pour l'odeur et la saveur.
* M. Vauquelin , qui a examiné chimiquement cette
plante , l'a trouvée composée des substances suivantes :
1° D'une huile blanche, acre , volatile et odorante ; 2" de
soufre combiné à l'huile qui lui doit son odeur fétide ; 3° d'une
grande quantité de sucre incristallisable ; 4° de beaucoup
de mucilage analogue à la gomme arabique ; 5° dune ma-
tière végéto-animale coagulable par la chaleur et analogue
au gluten 5 6° d'acide phosphorique , en partie libre , et en
partie combiné à la chaux, et d'acide acétique; d'une
petite quantité de citrate calcaire qu'on n'avait pas encore
rencontré dans les végétaux; 8" d'une matière parenchy-
mateuse très-tendre , retenant de la matière végéto-ani-
male. (P.)
OLIVIER, Olea Europœa.^ Lin. Huile douce
exprimée du brou,
i. 3
34 PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
OjXONIS , Ononis spinoui. Lin. Racines.
OPIUM, Papaver somniferum. Lin . Gomme ré-
sine, d'une couleur obscure, amère, acre, d'une
odeur narcotique.
* Les principaux composans de l'opium, d'après M.jDe-
rosne , sont la matière extractive , la résine , et un sel parti-
culier auquel il paraît attribuer la propriété de l'opium. (P.)
OPOPANAX , Pastinaca opopanax. Lin.
Gomme résine, brune, amère, d'une odeur désa-
gréable.
ORANGE, Cilrus aurantium. Lin. Feuilles,
fleurs, écorce du fruit- aromatique; le sue du fruit
est acide et les semences amères.
* Les fleurs d'oranges contiennent , d'après Boullay , de
l'huile volatile rougissant la teinture de tournesol , de Tacé-
tate de chaux , de l'acide acétique en excès , de l'albumine,
un principe jaune soluble dans l'alcohol et dans l'eau , inso-
luble dans l'éther , et une matière gommeuse. Beaucoup
d'huile volatile dans les écorces et les pétales. (P.)
ORCANETTE, Onosma echioïdes. Lin. Ra-
cines , chargées de matière colorante rouge , soluble
même dans les huiles.
ORGE, Hoideumdistickon^ Lm. Semences, con-
tenfmt une substance amylacée.
* La farine d'orge est composée d'un peu d'huile grasse"
coagulable, de sucre, d'amidon, d'une substance animale
en partie soluble dans l'eau , et en partie de flocons gluti^
neux, de phosphate de chaux et de magnésie , de silice , dp
fer et d'un peu d'acide acétique. Fourcroy et Vauque-
lJ. (P.)
ORIGAN, Origanum vulgare. Lin. Herbe aro-
matique.
* Fournit peu d'huile aromatique. (P.)
VÉGÉTAI/ X. 35
OlxME, Ulmiis cajiipestris . L'éçorçe interne
a une saveur amère, astringente.
*X.a sèvç. de Vo.m?e est composée de carbonate de chaux;
de matière végétale et d'acétate de potasse. Vauquelin ,
Jnn. c/iim. tom. XXVII, pag. Sa. (P.)
ORQBE, Ervum ervil.L.çis. Lin. Semences.
OllPlN , Sedum telaphium,. l^iN. Herbe.
ORTIE BLANCHE, Lamium album. Lin.
Feuilles et fleurs.
ORTIÏ^ , Urtiça urens. Lin. Les feuilles fraîches
enflamment U peau de ceux qui les touchent.
OSEILLE , Rumeac acetosa. Lin. Feuilles et
raciîiés.
OXALIDE OSEILLE, Oxalis acetosella. Lin.
Feuilles fraîches -, contiennent de l'oxalate acidulé de
potasse.
* Plus , de l'oxalate de chaux. (P. )
P.
PANAIS , Pasttnaca satiçà ^ Lin. Racines.
PAQUERETTE, BeUisperermis. Lin. Feuilles
et fleurs.
PAREIRA BRAVA, Cissampelos parelm. 'Lw,
Racines inodores , d'une saveur un peu amère > avec la
douceur de la réglisse.
PARIÉTAIRE , Parietaria off. Lin. Herte ino-
dore, d'une saveur herbacée.
* Cette plante contient beaucoup de nitrate de potasse
et d'une matière végéto-animale qui s'élève dans la distilla-
tion, et qu'on peut considérer comme une des causes de la
prompte altération de son eau distillée. (P.)
36 PHARMACOPJÉE GÉNÉRALE.
PATIENCE, Rumex acuLus. Lin. Feuilles ,
racines.
La racine contient de l'oxalate de chaux , selon
Scheele j du soufre , selon Deyeux j de ralbumine
végétale , selon Fourcroy.
PAVOT BLANC , Papaver somniferum. Liif.
Fleurs , capsules , herbe fraîche.
PECHER, Amydalus persica. Lin. Semences,
feuilles , écorce tendre.
PECURIM, Laurus pecurim. Lin. Noix,
PERSIL, Jlpium petroselinum , Lin. Herbe aro-
matique , racines douces , semences aromatiques.
PETASITE , Tussilago petasites. Lm. Feuilles ,
racines.
PEUPLIER, Populus nigra. Lin. Bourgeons ou
yeux.
PIMENT , Myrtus pimenta. Lin. Fruit ou baies
sèches, ayant l'odeur aromatique du poivre et du
gérofle ; d'une saveur piquante aromatique.
PIMPRENÈLLE , Poterium sanguisorha. Lin.
Herbe.
PIN CULTIVÉ, Pinus prcea. Lin. Semences,
résine.
PrN SAUVAGE, Pinus syl\^estris. Lin. Sommités.
Térébenthine commune, la résine liquide, ou le
goudron.
PISSENLIT , Leontodon taraocacum. Lin.
Herbe j toute la plante contient un suc laiteux, amef ,
desséché, elle est inerte.
PISTACHIER, Pistaciavera, Lin. Amandes.
PIVOINE, Pœonia cff. Lin. Fleurs, semences,
racines.
VÉGÉTAUX. 07
PLAJXTAIN, Plcmtago major. Lin. Herbe, se-
mences.
POIVRE D'I^jy^^Capsicum annuum.ljm. Fruit.
Poivre long, Piper longum. Fruit aromatique ,
d'une saveur brûlante.
Poivre noir, Piper nigrum. Lin. Fruit, comme
ci-dessus.
POLYGAIA COMMUN, Pofygala vulgaris.
Lin. Racines.
PoLYGALA DE ViRGiNiE , Pofygala Seucga. Lin.
Racine tortueuse, noueuse, jaune grisâtre à l'extérieur,
et blanche en dedans. La partie active réside dans
l'écorce de la racine j d'une saveur acre piquante.
POhYPODF, Poljpodiumvulgare.LiiN. Racines.
TOMMIER D'API , Pjrus malus. Lin. Fruit
récent.
POTENTILLE, Potentillareptans . Lin. Racines.
POULIOT, Mentha pulegium. Lin. Herbe.
PRUNELLIER, Prunella vulgaris. Lin. Herbe
fleurie.
PRUNIER CULTIVÉ ou DOMESTIQUE, Pru-
nus domestica. Lin. Fruits, semences.
Prunier SAUVAGE 5 Prunus spinosa. Lin. Fleurs,
fruits. Les fruits sont astringens 3 ils contiennent de
l'acide malique.
PSYLLIUM, Plantago psyllium. Lin. Semences.
PULMONAIRE , Pulmonaria off. Lin. Plante
entière.
PULSATILLE, Anémone puis atilla. Lin. Hejbe
et fleurs 5 ont une légère odeur ; le suc est tant soit
peu acre.
*En préparant de l'extrait de pulsatille en i8o5, je
38 PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
fus pris tout-à-coup d'une ophthalmie qui dura quarante-
huit heures , causée par la vapeur qui s'élevait du sUc de la
plante au commencement de son évaporation. J'ai préparé
plusieurs fois, depuis cette époque, de l'extrait de pulsa-
tille sans éprouver la même incommodité. (P.)
^ PYRETHRE, Anthémis pjrethrum. Lin. Piacine
d'une saveur acre, inodore , dure , de couleur brune.
QUASSIA, O uassia amara. Lin. Bois blanc,
tendre , amer désagréable, écorce grise , fîne, amère.
* L'extrait de quassia fait avec l'eau dépose une matièie
de nature animale combinée au principe amer. (P.)
QUINOÛINA JAUJ>fE. Écorce d'une couleur
jaune , très-amère.
Quinquina officinal, Cinchona ojfjficin.
Écorce.
Il y en a dans le commerce beaucoup de variétés : le
plus souvent elle est mince, roulée, de la longueur du
doigt , raboteuse , d'une couleur vert-brun , couverte d'une
espèce de lichen 5 l'intérieur est d'une couleur de cannelle >
"il a une odeur aromatique particulière , une saveur ârtière,
astringente, qiii n^'est pas désagréable.
QuiNQUiNA ftOUGi: .
■^Cèùx 'qtii '^ôudraient 'acquérir , sûr lés divérsés éspècês
de quinquina , des notions plus étendués , peuvent con-
sulter le bçau travail de M. Vauquelin, tome LX des
Annales de Chimie, et l'intéressant Mémoire de M. Lam-
bert , inséré dans le VIP numéro du Bulletin de Phar-
macie, deuxième année. (P. )
RAIFORT CULTIVÉ, Raphanus satfPû^: 'Lis.
Racines. ' • -'"'^l ^'^ ^
VÉGÉTAUX. 39
Raifort sauvage. Cochlearia armoracea. Lin.
Racines fraîches ; d'une odeur piquante , acre : elles
deviennent insipides par la dessiccation.
* La racine de raifort perd , à la vérité , beaucoup de
son odeur en se desséchant, mais il s'en faut qu'elle soit
insipide.
Cette racine contient du soufre observé par MM. Deyeux
et Baumé dans l'esprit ardent de cochlearia. Je l'ai re-
cueilli de la teinture simple de raifort avec l'alcohol.
Ernof, chimiste allemand , a obtenu par la distillation de
cette racine fraîche une huile pesante et une liquide chargé
du principe acre du raifort. H a observé au bout de quel-
que tems dans ce produit, un sel*volatil à Taide de la
chaleur, qu'il croit être de l'acide benzoïque.
. Quant à moi, j'ai observé au mois de septembre dernier,
dans le dernier produit de la distillation de l'esprit de
eochléaria (pesant i5 degrés), fait au commencement de
juillet précédent , une cristallisation que je pris d'abord
pour de ITiuile volatile. Je séparai cette matière par le
filtre , et parvins à lui enlever toute son odeur par des
lotions réitérées , d^ abord avec l'alcohol , puis avec l'eau
dans laquelle cette substance saline ne se dissolvait qu'en
très-petite quantité. J'en fis chauffer une partie dans ua
creuset de platine , et j y reconnus tous les caractères du
sulfate de chaux. Ce sel s'est-il élevé sur la fin de la dis-
tillation? Ce fait n'est point impossible. Mais il semble tout
aussi probable qu il se soit formé dans la liqueur qui pré-
cipitait en brun par le sous-acétate de plomb, et en blanc
par l'oxalate d'ammoniaque , preuve de l'existence du sou-
fre , mais du soufre combiné à la chaux à l'état d'un sulfure
hydrogéné. Or, le passage d'un sulfure à l'état de sulfate
est un phénomène assez connu pour éclairer sur l'origine
du sulfate de chaux observé dans l'alcohol faible de
raifort. (P.)
RAPONTIC, Rheum rhaponticum. Liu. Racines
4o PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
plus petites etplus rouges que celles de rhubarbe, mais
cependant de la même odeur , de la même saveur.
* On cultive en France du rapontic dont les racines sont
aussi grosses que celles de la rhubarbe de Chine. L'odeur
est sensiblement plus faible , la saveur plus styptique que
celle de la rhubarbe. Cette racine coupée transversalement
offre des rayons divergens du centre à la circonférence ,
ce qu'on n'observe pas dans la rhubarbe exotique. (P.)
RAISIN D'OURS , Arhutus uva urSL. Lin. Feuil-
les d'un vert pâle , d'une saveur astringente , amère.
* Les feuilles àiuva ursi sont composées de tannin , de
muqueux , d'extractif amer , d'acide gallique , - de résine,
de chaux, d'extractif oxigénable , de tissu ligneux. ( Me-
LANDRI et MOHELLI. (P.)
REGLISSE, Gljcjrrhisa glabra. Lin. Racine
fibreuse , jaune , douce , suc épaissi , doux.
* La racine de réglisse contient, i° de la fécule amy-
lacée, 2° une matière sucrée qui n'a rien d'analogue au
sucre; 3° une substance cristalline nouvelle qui mérite une
grande attention ; 4'' une huile résineuse qui cause l'âcreté
des décoctions de réglisse ; 5** de l'acide phosphorique et
de l'acide malique combinée à la chaux et à la magnésie ,
et dissous probablement dans un excès d'acide malique j
6° le squelette végétal ou ligneux. Analyse de la réglisse ,
par RoBiQUETyet/«e. (P.)
RHUBARBE , Rheum palmatum. Lin. Racines
pulpeuses, compactes, pesantes, jaunes extérieure-
ment, d'un rouge jaspé à l'intérieur, d'une saveur
amère particulière , d'une odeur aromatique nau-
séeuse , colore promptement la salive et même l'urine,
* Cette racine contient de l'oxalate de chaux d'après
Scheele. *
La rhubarbe déjà analysée par plusieurs pharmaciens
aurait besoin d'être examinée de nouveau. (P.)
VÉGÉTAUX. 4^
RHUS , Rhiis radicans. Lin. Feuilles.
RICIN, Ricmus communis. Lin. Feuilles, se-
mences, huile j l'huile est douce et inodore.
*L'huiIe de ricin est soluble dans l'alcohoL Ce caractère
a été indiqué par Rose et Planche pour reconnaître sa
sophistication par les huiles fixes. (P.)
RIZ, Orjza sativa. Lin. Semence dépouillée
de son écorce , farineuse , donne de l'amidon.
ROMARIN, Rosmarinus off. Herbe et fleurs avec
les calices aromatiques.
RONGE, Ruhus fructicosus. Lin. Fruits.
ROQUETTE CULTIVÉE , Brassica eruca. Lin.
Herbe et semences.
ROSIER A CENT FEUILLES , Rosa centifolia.
Lin. Boutons odorans.
Rosier cultive, Rosa gallica. Lin. Fleurs.
Rosier sauvage , Rosa canina. Lin. Fruits , la
pulpe contient de l'acide citrique libre.
RUE , Ruta graçeolens. Lin. Herbe aromatique
d'une odeur désagréable, et d'une saveur pénétrante.
* Fournit beaucoup d'huile volatile très-aromatique. (P.)
S.
SABINE, Juniperus sahina.\jm. Les feuilles ;
d'une odeur forte et d'une saveur particulière.
* Cette plante fournit beaucoup d'huile volatile. (P. )
SAFRAN, Crocus sativus. Lin. Sommités des
pistils secs j d'une couleur orangée , d'une odeur agréa-
ble , aromatique.
* Proust a obtenu de l'huile volatile en distillant plu-
sieurs fois les pistils du safran avec de l'eau. (P. )
SAGAPENUM. La plante qui le fournit n'est pas
4^ PHARMACOPÉE GÉ-îfÉRALE.
encore connue ; gomme résine en masses aggluti-
ttées, jaune extérieurement, plus pâle à l'intérieur,
d'une saveur nauséeuse , amère , d'une odeur désa-
gréable d'ail.
SAGOU, Cycas'circinalis. Lin. Hoelle riche en
matière nutritive.
SALICAIRE , hithriim salicaria. Lin. Herbe.
SALSEPAREILLE, Smilaoc salsaparilla. Lin.
Racines longues de la grosseur d'une plume, d'une
couleur brune avec écorce farineuse ; le centre de la
racine est un filët ligneux.
Salsepareille épineuse , Smilaoc aspera. Lin.
Racines longues, de la grosseur d'une plume, avec des
nœuds noirâtres de distance en distance.
SANDARAQUE, Juniperus communis . Lin. R.é-
sine jaunâtre sous la forme de gouttes; friable.
SANG - DRAGON , Pterocarpus draco. Lin.
Résine.
SANICLE , S'anicula europcea. -Lin. Herbe.
SANTAL CITRIN, Santal BLANC Lin. Bois aro-
matique.
SANTAL ROUGE , Pterocarpus santalinus. Lin.
Bois rouge , presqu'inusité.
S ANT O LIN E , 'Santo iina eharnœcjp a ris s . ' Li n .
Herbe.
SAPIN PESSE , Pinus ahies. Lin. Résine , poix.
SAPONAIRE, Saponaria ojf. Lin. Herbe.
SARCOCOLLE,Pe/ze« sarcocolIa. luiN. Gomme
résine en petits grains, partie rouges , rpartie jaunes ,
assez fragiles , inodores , d'une saveur amère et douce.
SARIETTE, Satureja hortensis. <hw. Herbe.
SASSAFRAS , Laiirus s'assafras. Lin. -Bois d'un
VÉGÉTAUX. 4^
rou^e de châtaigne j étant frotté , il répand une odeur
de fenouil.
SAUGE , Sabia offic. Lin. Herbe aromatique.
Sauge DESPAG^E, Salvia angustifolia.ïjm. Herbe
aromatique
SAULE BLAJNFC , Salioc alba. Lin. Ecorce.
SCABIEUSE, Scabiosa arvensis. Lin. Herbe.
SCAMMONÉE, Convolvulus scammonia. Lin.
Gomme résine de couleur verdâtre , d'une odeur
nauséeuse, une saveur acre , et forme avec l'eau un
fluide vert laiteux.
*La scammonée d'Alep est composée sur roo parties :
De résine 60
De gomme 3 ^
. - Extrait 2t
Débris de végétaux , matières terreuses , etc. . 35
Bouillon-Lagrange et Vogel. (P.)
SCHENAJNTHE , Andwpogon schœnanthus.
Lin. Herbe aromatique.
SCILLE, Scilla maritima. Lin. Bulbes récentes ,
contiennent un suc visqueux , amer , nauséeux , acre ,
capable d'enflammer la peau.
* M. Vogel s'occupe dans ce moment de l'examen de
cette substance. (P.)
SCOLOPENDRE , Asplenium scolopendrium.
Lin. Feuilles.
SCOPvDïUM , Teucrium scordium. Lin. Herbe,,
a line odeur désagréable, une saveur amère.
SCORSONERE , Scorsonera hispanica vel Ku-
milis. Lin. Racines.
SCROPHULAIRE , Scrophularia nodosa. Lin.
Racine, herbe.
44 PHAllMACOPIÎE GÉNÉRALE.
SEIGLE, Secale céréale. Lin. Semences.
SENE D'ALEXANDRIE , Cassia senna. Lin.
Feuilles.
SÉNÉ d'italie, (variété du précédent. ) Feuilles.
SERPENTAIRE DE VIRGINIE, Aristolochia
serpentaria. Lin. Racines d'une odeur aromatique,
presque semblable à celle de la valériane , d'une saveur
camphrée.
SERPOLET , Thymus serpillum. Lin. Herbe.
SEVADILLE , eratrum sabadilla. Lin. Se-
mences noires , fruits ; les fruits sont tricapsulaires ,
d'une couleur jaune sale ; la poudre des semences est
errhine et caustique.
SIMAROUBA, Quassia simarouha. Lin. Ecorce
amère, désagréable.
SORBIER , Sorhus dômes tica. Lin. Fruit.
SOUCHET COMESTIBLE , Cjperus esculen-
' tm. Lin. Tubercules de la racine.
* Contient beaucoup d'huile fixe et de fécule amylacée ,
d'après M. Biroly . Voyez Bulletin de Pharmacie , deuxième
année, pag. 4i8. (P.)
SoucHET LONQ,, Cjperus lougiis . Lin. Tubercules
de la racine.
SOUCI, Calendula offic. Lin. Fleurs d'une sa-
veur amère.
SPICANARD ITALIEN , Lavendulœ spicœ va-
rie tas. Lin. Racines aromatiques.
SPIGELE DU MARYLAND , Spigelia Mary lan-
dica. Lin. Racines.
SQUINE, Smilax china. Lin. Racines, contien-
nent un arôme tirant sur celui du girofle.
STAPHIS AIGRE, Delphinium staphisagria.'Lm.
VÉGÉTAUX. 4^
Semences d'une odeur désagréable , d'une saveur
amère, nauséeuse.
STOECHAS ARABIQUE , Lwendula stœchas.
Lin. Fleurs.
STORAX CALAMITHE, Stjracc offic. Lm.
Baume amygdaloïde , d'une odeur moins agréable
que celle du benjoin.
Storax liquide , Liquidambar styraci-jLua. Lin.
Baume ou résine , liquide comme le miel , d'une
odeur particulière , nauséeuse -, précipité de sa solu-
tion dans l'alcoliol , il prend une odeur agréable.
StRAMOINE , Batura stramonium. Lin. Herbe
d'une odeur désagréable , d'une saveur nauséabonde.
* L'extrait de stramoine préparé à la manière de Stoork
m a -offert , après plusieurs mois , des cristaux de nitrate de
potasse. (P.)
♦
Stramoine métel , Z?«^wra mefe//a. Lin. Comme
ci-dessus.
* Le stramoine est une plante narcotique qui ne doit
être employée qu'à l'extérieur. (P.)
SUCRE , Saccharum off. Lin. P1u5 ou moins pu-
rifié , doux.
SUMACH,7ÎA«^ coriaria. Lin. Semences, feuilles.
SUREAU, Sambucus nigra. Lin. Fleurs odo-
rantes, baies noires, retiennent de l'acide malique ,
ont une saveur douceâtre.
T.
Tk^kC, Nicotiana tabacum. Lin. Feuilles sè-
ches , d'une couleur jaune , d'une odeur narcotique,
d'une saveur acre.
4^' PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
* Les principes constituans du tabac dans l'état frais ,
sont : 1° beaucoup d'albumine de nature animale; 2° du
malate de chaux avec excès d'acide j 3^ de l'acide acéti-
que ; 4° du nitrate de potâsse et du muriate de la même
base ; 5° une matière rouge spli^bl^e dans l'alcohol et da^s
l'eau, qui n'est pas encore bien connue; 6° du muriate
d'ammoniaque; 7° enfin un principe acre, volatil, sans
couleur, soluble dans l'eau et dans l'alcohol, différent des
autres produits des végétaux connus. Vauquelin, analyse
du tabac. Bulklin de Pharmacie. (P.)
TACAMAHACA, Fagara octandra. Lin. Résine
jaune , orangée , demi-transparente , d'une s,a\'eur
aromatique un peu amère , d'uije odevir agréable.
TAMARIN , Tamarindus îndica. Lin. Siliques
cllarnues. Il contient de l'acide citrique, de l'acide
malique , de l'acide tartarique libre , et du tartra,te
acidulé de potass,e. ♦
* Il faut ajouter à ces produits du tamarin, la gomme,
le sucre , la gélatine , et la matière féculente , substances
obtenues du tamarin par M. Vauquelin. (P.)
TAMARISC , Tamarioc gallica. Lii?.
* Le tamarisc contient différens sels dont la nature
varie suivant celle du sol , de son exposition , de son voi-
sinage ou de son éloignement de la mer. Celui qui croît
sur ses bords ou dans les plaines environnantes con-
tient du sulfate de soude , du sulfate de magnésiè , etc.
Chaptal. Celui qui croît, sur les montagnes , ou dans des
lieux éloignés d'environ dix lieues de la mer , contient du
sulfate de potasse et quelques sels terreux. Julia. (P.)
TANAISIE, Tanacetum vulgare. Lin. Herbe,
fleurs.
TÉRÉBINTHE , Pistacia terebintus. Lin. Bois ,
résine.
VÉGÉTAUX, 4?
THALICTRON, T/ialictrum JLavwn, Lin. Racine.
TMÉ , Thea hohea. Lin-. Feuilles.
•THLASPI, Thlaspi arvense. Lin. Semences.
TH^YM, Thjmiis vulgafis. Lin. Herbe fleurie.
TILLEUL, Tilïa europœa. Lin. Fleurs.
TORMENTILLE, Tormentilla erecta. Lm. Ra-
cines. Elles ont une saveur astringente , aromaliq;ue.
TOURNESOL , Croton tinctorium. Fécule ren-
due bleue par l'art.
TOXICODEOT)RON, Rhus toxiçodendron. 'LxT^'
Feuilles. Elles contiennent q,uelq.u-efois un suc si acrq
qu'il enflamme et spacèle la partie qu'il touche.
TURBYTH. , Con^ohulus turpethum. Lin. Ecorce
des racines, striées, roulées, d'une couleur jaune
obscur, d'une saveur acre brûlante.
TUSSILAGE, Tussilago farfara. Lin. Feuilles,
fleurs. Les feuilles ont le plus souvent une saveur
herbacée.
* Les feuilles et les fleurs de cette plante con1,iennent
beaucoup de sulfate de chaux , et de muriate de la même
base. BouL£A¥ et Planche. Cette analyse n'a pas été pu-
bliée. (P.) ' ''^î'^'^''- '
VALERIANE, Valerianaoff. Racines. Ce sont
des fibres blanches qui partent d'un seul tronc :. quel-
quefois elles ont une couleur brune pâle, d'une ôdèur
forte, à-la-fois aromatique et fétide , d'une savew
légèrement acre et amère. ' '^^ ' "
* Cette plante, récemment analysée par le célèbre Troms-
dorff, est composée de fécule, dun principe particulier
soluble dans l'eau , insoluble dans 1 ether et dans l'alcohol
qui est précipité par la dissolution m^talligue , mai^ point
48 PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
par la gélatine , un extrait gommeux , une résine noire qui
constitue le seiziènie de la racine desséchée, une huile vo-
latile , et du corps ligneux.
J'ai répété cette année sur la valériane fraîche l'analyse
de Tromsdorff , et j'ai obtenu , outre les produits qu'il
indique , de l'albumine végétale et une assez grande quan-
tité de nitrate de potasse. (P.)
VANILLE, Epidendrum vanilla. Lin. Siliqiie.
VÉRONIQUE, Veronica off. Ljn. Herbe.
VERVEINE, rerWio^' Lin. Herbe.
Verveine a trois feuilles, T^erbena triphylla.
Feuilles j communiquent à l'eau bouillante une odeur
agréable de citron.
VIGNE, Vitis Dinifera. Lin. Fruit.
VIOLETTE, Viola odorata. Lin. Herbe, fleurs
odorantes , bleues.
W.
WINTER, écorce , cannelle blanche j Winteriana
cannella. Lin, Ecorce en larges morceaux, rougeâtres,
d'une saveur plus chaude et plus brûlante que la
cannelle et approchant de celle du girofle : son odeur
ressemble à celle de la cascarille.
Z.
ZEDOAIRE , Kaempheriarotunda. Lin. Racines j
d'un gris cendré, d'un brun rouge intérieurement ,
d'une odeur fragrante , d'une saveur amère , aroma-
ticpe, narcotique.
SUBSTANCES ANIMALES
LES PLUS USITÉES EN MÉDECINE.
A.MBRE GRIS , Ambra grisea. Substances pto-
yenant àvi Phjseter macrocephalus. Lin.
* L'ambre gris a faille sujet des recherches de Geoffroy,'
de Neumann , de Rouelle , de Bergmann , de Bouillon-
Lagrange.
Il est composé , d'après oe dernier chimiste qui l'a exa-
miné avec beaucoup de soin.
D'adipocire 33,7.
De résine ». 3o,8.
D'acide benzoïque. ............. 11, i.
De charbon 5,4»
Bucholz considère l'ambre gris comme une substance
qui n'a point d'analogue, tenant le milieu entre la cire et la
résine , ayant peu d'affinité pour les alcalis , se dissolvant
dans l'alcohol en plus grande quantité que la cire. (P.)
BLANC DE BALEINE ou SPERMACETI ,
setermacrocephalus . Lin. Substance adipocireuse.
* Quelque récente que soit cette substance, sa saveur
est toujours désagréable et comme rance. Peut-être ne
devrait-on l'employer qu'à l'extérieur comme cosméti-
que. (P.)
CANTH ARIDES, Me/o evesicato rius .Lin. Insecte
coléoptère vert , assez acre ; irrite la peau et y fait
lever des phlyctènes.
z. 4
5o PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
*Thouvenel , à qui on doit la première analyse raisonnée
des cantharides , fait résider le principe vésicant de ces
insectes dans une matière verte de nature huileuse.
Beaupoil l'attribue à deux autres substances qu'il dis-
lingue sous les noms de matière jaune et de matière noire ,
substances également solubles dans l'eau , mais qu'on peut
séparer l'une de l'autre par l'alcohol.
M. Robiquet , pharmacien de Paris , a fait voir , dans
l'analyse très-complète qu'il a communiquée à la Société
médicale d'émulation, qu'aucun de ces trois corps n'est
vésicant par lui-même , que cette propriété accidentelle est
due à leur combinaison avec une substance particulière ,
blanche , cristalline , soluble dans Talcohol à chaud , et se
déposant par le refroidissement , se dissolvant dans les
huiles , insoluble dans l'eau. M. Robiquet a aussi trouvé
dans les cantharides, outre ce principe et plusieurs autres
déjà connus , de l'acide acétique libre , du phosphate de
magnésie retenu en dissolution 4ans Tinfusion par l'acide
acétique , une huile jaune rougeâtre , qui se distingue de
l'huile verte par son insolubilité dans Talcohol , et enfin de
l'acide urique. (P.)
CASTOREUM, Ca^for/^'er. Lin. Matière conte-
nue dans les follicules inguinales. Desséchée, elle a
une couleur brune, une odeur désagréable, narco-
tique.
* Cette substance , d'après Bouillon-Lagrange , est com-
posée d'une résine , d'une matière adipocireuse , d'huile'
volatile , de matière extractive.
M. Laugier y a récemment découvert de l'acide ben-
zoïque. (P.)
ClBli' , ^pis mellijlca. Lm. Cire vierge, jaune,
et cire blanche.
CIVETTE, Vi{>erra zibetha. Lin. Subtance oléa-
gineuse, d'une odeur agréable ambrosiaque, qui se
SUBSTANCES ANIMALES.
trouve dans une petite poche , situé entre l'anus et
les parties génitales de l'animal.
COCHENILLE , Coccus cacticoccinelliferi. Lm.
L'insecte entier sec. Hémiptère, riche en matière
colorante rouge.
COLLE DE POISSON ou ICHTHYOCOLLE ,
Accipenser huso. Lin, Blanche , demi-opaque,
inodore, composée de membranes.
CORAIL, Isis nobilis. Lin. Zoophyte. Entre dans
la poudre dentifrice.
* Composé de carbonate de chaux , d'un peu de fèr et
de gélatine. Voyez Fourcroy , Système des Connaissances
chimiques. (P.)
CORALLINE, Corallina off. Lin. Zoophyte
presqu'inusité.
CORNE DE CERF, Cervus elaphus. Lm. Four-
nit de la gélatine , du phosphate de chaux , de l'huile
empyreumatique , de l'ammoniaque , etc.
CURCULION, Cufculio odontalgicus . (Gerbi)
L'insecte entier^ acre.
ÉPONGE, Spongiaoff. Lin.
* Fournit à la distillation les produits des substances
animales , du carbonate d'ammoniaque , une huile épaisse
etfétidej elle laisse pour résidu un charbon assez dense,
d'où l'on tire du muriate de soude et du phosphate de
chaux. Système des Connaiss. chimiques, Fourcroy.
L'éponge contient probablement aussi des sulfates, car
j'ai plusieurs fois remarqué que le charbon récemment
préparé répandait une odeur d'hydrogène sulfure, lors-
qu'on l'humectait avec l'eau. (P.)
I
Sa PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
FIEL DE BOEUF, Bos Taurus. Lut.
*La bile de boeuf, d'après les expériences de M. Thé-
nard, contient, sur loo parties :
Eau "joo
Substance liuileuse. ........... 4^
Substance sucrée particulière. ......
Substance animale ou albumineuse. ... 4
Soude. 4
Mutiate de soude. 3,2
Sulfate de soude 0,8
Phosphate de soude. .......... 2
Phosphate de chaux 1,2
Oxide de fer o,5 (P.)
FOURMI , Formica rufa. Lin. Insecte entier.
*Les fourmis contiennent un acide particulier nommé
acide formique , et une huile concrescible qui fait pres-
qu'un dixième de leurs poids, etc. Fourcroy. (P.)
GRAISSE DE PORC , Sus scrofa. Lin.
HUITRE, Ostreaedidis. Lin. Ecailles calcinées.
IVOIRE, ou DÉFENSE DE L'ÉLÉPHANT,
Elephas maximus. Raclures , presqu'inusitées.
* L'ivoire fournil par la décoction vune gelée très-blan- £
che et très-agréable. (P.)
MÉLOÉ DE MAI, Meloe majalis Li^. Insecte
entier.
MERE DES PERLES , Mjtilus mangaritiferus . '^
Lin. Coquilles , prescju'inusitées. ^
MIEL , substance liquide sucrée , déposée par les j
abeilles dans leurs avéoles.
MUSC, Moschus moschifems. Substance conte- j •
nue dans une espèce de bourse située près du nom- \
bril du quadrupède.
. SVBSTANCES ANIMALES. 53
OEUFS DE POULE , Phasianus gallus. Ljn.
La coquille , le blanc et le jaune.
* La coquille contient beaucoup de carbonate , peu de
phosphate de chaux, et de la gélatine. Vauqtjelin. (P.)
PIERRE D'ÉCREVISSES , Cancer astacus. Lin.
Concrétion terréo-saline.
* Les pierres d'écrevisses contiennent , d'après les ana-
lyses connues , du carbonate de chaux et de la gélatine.
J'y ai trouvé du phosphate de chaux , quelques traces
de phosphate de magnésie , et accidentellement du phos-
phate ; de fer , auquel les pierres d'écrevisses doî^'ent la
couleur bleue qu'on y remarque quelquefois. (P.)
SANGSUES, Hirudo medicinalis . Ver aqua-
tique.
SUIF DE MOUTON, Ovis aries. Lin,
VIPERE, Coluber berus. Lin." La graisse et lû
bouillon , aujourd'hui très-peu usités.
54
DE LA
PHARMACIE PRATIQUE.
La Pharmacie pratique a pour objet de préparer ,
de purifier, de composer et d'analyser les substances
destinées au traitement des maladies.
C'est pourquoi le Pharmacien doit sur-tout con-
naître les opérations et les instrumens dont il peut
avoir besoin le plus souvent dans Fexercice de
son art.
OPÉRATIONS
ET INSTRUMENS PHARMACEUTIQUES.
1°. Kvaporation. C'est la volatilisation d'un liquide
sous forme de vapeur , à l'aide du calorique. Le but
de l'opérateur est de séparer les substances liquides
des substances fixes. On fait évaporer les solutions
salines, gommeuses , extractives dans l'eau; les rési-
neuses ou fixes dans l'alcohol , etc.
L'air atmosphérique n'y contribue le plus souvent
qu'en y mettant obstacle par son poids. L'évapo-
ration s'exécute moins promptement en plaine que
sur une haute montagne. Cependant l'agitation et
l'état de siccité de l'air suppléent quelquefois à l'éva-
poration par la chaleur.
L'opération s'exécute dans des vases particuliers ,
dans de larges récipicns nommés évaporatoires ,
fi^. 5. Ces vases peuvent être de poxcelaine, de verre,
DE LA PHARMACIE PRATIQUE. 55
de terre cuite ; de cuivre , de laiton , d'argent , quand
on évapore des substances qui n'ont point d'action
sur ces métaux. La température à laquelle on doit
exposer les substances à évaporer doit être réglée par
l'opérateur , et varier selon Içs substances qu'on doit
soumettre à l'évaporation.
2°. Vaporisation. Lorsqu^on chauffe un liquide
jusqu'à l'ébuUition , il se vaporise , c'est-à-dire , il se
change en un fluide gazéiforme. Ainsi l'alcohol se
vaporise à 5^ degrés , l'éther à 32 , le mercure à 264»
suivant Dalton à 279 degrés au-dessus de o du ther-
momètre de Réaumur. La vaporabilité est donc
relative aux dlfférens liquides j elle est sujette à quel-
ques variations , selon l'état de pression atmosphé-
rique.
3". Distillation. Si on fait évaporer des liquides
dans des vaisseaux clos , et qu'on oblige la liqueur
qui évapore à se condenser goutte à goutte dans ua
récipient, on nomme cette oi^éTatïon distillation.
Si ce qui distille existait déjà tout formé dans le
corps qui est mis à distiller, la distillation est simple :
si ce produit est de nouvelle formation , s'il est le
résultat d'une décomposition totale du corps mis eu
opération , alors la distillation est composée.
Dans la distillation simple , quand on a en vue de
séparer seulement les substances liquides des subs-
' tances solides , ouïes liquides plus volatils de ceux
qui le sont moins , on fait usage des cornues , les-
quelles peuvent être de verre , de grès , de terre cuite
vernissée , et même de fer , selon la nature des subs-
tances qu'on doit distiller, et le degri de feu auquel
on doit les exposer.
56 PHARMACOPÉE GÉNÉBALE.
Les cornues peuvent être simples, Jîg. r, tubulées ,
Jlg. 2 , divisées en deux parties 5. Mais quand
on doit faire les distillations simples , en grand , on
emploie l'alambic , planche II , fig. 4..
Pour les distillations composées où il se développe
en même tems plusieurs espèces de gaz , qui peuvent
se condenser , on a recours à l'appareil de Voulf ,
fig. g. A la cornue tubulée, on adapte le, ballon A
à deux cols. Dans le col B le bout d'un tube recourbé
ce , lequel va se terraiiner dans la bouteille à deux
cols B. Un autre tube recourbé fait communiquer
cette bouteille avec la suivante C. On adapte aux
deux bouteilles les tubes capillaires DT) , DD , com-
muniquant avec l'atmosphère, lesquels vont même
toucher les liqtiides contenus dans les bouteilles. S'il
se fait du vide dans l'appareil , l'air extérieur entre
par les tubes capillaires et le remplit. Comme, le but
du pharmacien dans ses distillations est de recueillir
les gaz condensables dans les bouteilles BC, on verse
clans celles-ci les liquides convenables pour cet objét.'
Pour condenser le gaz ammoniac, les gaz acides, etc.
on j met de l'eau distillée,
4**.* Sublimation. Cette opération est une évapo-
ration , je dirais presque des substances concrètes ,^
lesquelles combinées au calorique s'atténuent en
particules très-subtilès , et se volatilisent. Ainsi on,
sublime le muriate d'ammoniac , le soufre , l'acide
benz'oïqiie , etc.
On emploie à cet effet des cucurbltes, y?^. 16^
des phioles 1 7 j ou des vaisseaux analogues plus
ou moins grands , selon la (juantité des s id)s tances,
^u'on doit sublimer,
DE LA PHARMACIE PRATIQUE. ^7
,5». Fusion. C'est ropération à l'aide de laquelle 011
fait passer les corps solidbs à l'état liquide par le
moyen de la chaleur.
On se sert, pour cette opération, des creusets,
Jîg. 10, et des fourneaux , y?^. 7 et 8.
* On fait usage aujourd'hui dans beaucoup de phar-
macies de creusets de platine , principalement pour fondre
le nitrate d'argent , afin d'éviter le déchet considérable qui
a lieu avec les creusets ordinaires , d'ailleurs très-fragiles.
Nous croyons toutefois devoir prévenir ceux qui voudront
se servir de semblables creusets , d'éviter d'y chauffer le
plomb qui s'allie facilement au platine et détruit en un mo-
ment le vaisseau. L'action réciproque de ces métaux est
connue sans doute des chimistes habitués aux expériences
métallurgiques ; nous ne la rappelons ici que pour éviter
^ nos confrères la perte d'un creuset , ainsi que cela est
arrivé à notre collègue Cadet , et à nous-mêmes , il y a
très-peu de tems- (P.)
6**. Exsiccation est la dissipation de l'humidité
sensible d'une substance quelconque, au point de la
rendre sèche V sans cependant la décopposer. i^*ar
exemple, on peut sécher un sel cristallisé, sans pour
pelaf. le priver de l'eau de cristallisation, opération
qvie,. nous avons distinguée par le nom de déaqui^-
cation des sels. Irnf»
.' 7"*. Combustion est l'opération pài-' laquelle on
brûle les corps combustibles oxigènes ou thet-
moxigènes, et on les convertit en acide ou en ther-
moxide. rr'-*;/
' 8/'. Ethérification est l'opération j)ar laquelle ou
fait passer l'alcohol combiné avec un acide à l'état
d'éthcr,
58 PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
9°. Nitrification est le procédé par lequel on
fait agir les unes sur les autres certaines substances
propres à former le nitre.
10°. Thermoxidation esi l'opération par laquelle
les combustibles tliermoxigènes [ ôocîf^énables) se
thermoxident {s' occident) et passent à l'état de corps
trûlés ou de tlierriioxides( ^^W/^fe^-).
11°. Déthermoocidation est l'opération inverse de
la précédente. On prive les thermoxides (oxîdes) du
tliermoxigène (de Voocigèjie), et on les fait repasser
a leur état primitif comme il arrive souvent avec les
thermoxides (pxides) métalliques traités avec d'autres
combustibles tliermoxigènes (oxlgénables) , dont
l'affinité pour le thermoxigène(/'oa7/^è/ze ) prévaut ,
pu avec les combustibles oxigènes {oocigénés) en
en décomposant le thermoxigcne , etc.
13°. Oxigénation est l'opération par laquelle on
oxigène les combustibles oxigènes , et on les fait
passer à l'état d'oxide ou d'acides parfaits ; ainsi on
oxigène le soufre , le phosphore , le carbone pour
les changer en acides.
i3°. Désoœigénation est le procédé par lequel on
enlève l'oxi gène aux oxides ou aux acides, et on repro-
duit leur base par le moyen des combustibles oxi-
gènes , dont l'affinité pour l'oxîgène soit plus grande.
Ainsi on désoxigène l'acide sulfurique , l'acide phos-
phorique , etc. avec le charbon.
i4°. Solution. C'est la dilution ou l'écartement
des parties intégrantes d'un corps solide par le
moyen d'un liquide , sans aucune altération sensible
de la part du dissolvant , ni du corps à dissoudre ,
comme dans la solution des sels dans l'eau.
DE LA PHARMACIE PRATIQTJE.
i5°, Dissolution. Opération analogue à la précé-
dente mais ici le corps qui se dissout ou le dissol-
vant, ou tous les deux, sont sensiblement altérés,
comme on l'observe dans la dissolution des métaux
dans les acides.
16°. Macération. Lorsqu'on vent ramollir des
substances végétales solides , ou dissoudre des subs-
tances difficilement solubles dans quelque menstrue ,
on les met dans un liquide et on les y laisse pendant
un tems plus ou moins long.
17°. Digestion. Opération analogue à la précé-
dente j mais ici la macération se fait dans des vais-
seaux clos , et on chauffe le liquide plus ou moins
pendant tout le tems de l'opération. Souvent on
fait digérer les substances en plaçant le matras qui
les contient dans l'eau plus ou moins chaude d'un
autre récipient ddj on dit alors que la digestion se
fait au baiu-marie. On ajoute de l'eau par le tube B
à mesure que celle du récipient s'évapore. Par l'ou-
verture aa , on fait sortir le col du matras ou des
cucurbites qui contiennent les substances qu'on veut
faire digérer.
18°. C/ar//fca^/o 72 est le procédé qu'on emploie
pour rendre clairs quelques liquides troublés et vis-
queux : on se sert du blanc d'œuf battu avec l'eau ,
et ajouté , lorsqu'ils sont bouillans , aux liquides
qu'on a eu en vue de clarifier. Dans cette opération
l'albumine, en se concrétant, s'unit à la matière
coagulable de la liquem' , laquelle se rapproche
ordinairement de Talbumine elle-même , et se porte
à la surface en forme d'écume que Von enlève avec
récumoire.
(6o , PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
19°. Infusion. On nomme ainsi l'opération dans
• laquelle quelques substances végétales odorantes et
^aromatiques sont mises dans l'eau bouillante pour
lui communiquer leur odeur ou leur arôme. L'eau
ainsi pourvue de quelques principes végétaux se
-nomme infusum : on infuse des fleurs, des feuilles ,
des écorces tendres aromatiques , des poudres , des
semences , etc.
j.';'20<». Décoction. Lorsqu'on veut extraire des subs-
tances végétales beaucoup de principes qui y
adhèrent plus ou moins fortement , on les fait bouil-
lir dans l'eau pendant un certain tems, et l'eau ainsi
chargée de ces principes se nomme decoctilm.
21**. hévigation. Quand on veut obtenir les pou-
dres de certains corps triturés ou broyés d'une finesse
homogène sans recourir à la ïamisation , on agite
ces poudres dans l'eau pure ou dans une autre li-
queur convenable , avec laquelle elles n'aient pas
d'affinité. On laisse ensuite reposer quelque tems le
liquide , et on le décante encore trouble : les par-
ties grossières se déposant les premières , demeurent
au fond du vase. On laisse encore le liquide en
repos jusqu'à ce qu'il ait formé un second dépôt j
on répète ainsi l'opération plusieurs fois, jusqu'à ce
qu'enfin ce liquide reste tout-à-fait clair. De cette
manière on a différens dépôts d'une finesse homogène.
/.r.3Q°. Rectification se dit quand, dans une dis-
tillation , nous nous proposons de séparer une partie
plus volatile d'un liquide ou de substances étran-
gères. Ainsi on rectifie l'esprit-de-vin , l'éther, etc.
23°. hixiviation est l'opération par laquelle on ex-
trait des cendres végétales les sels solubles dans l'eau.
DE LA PHARMACIE PRATIQUP. 6l
24°. Concentration. C'est l'opération par laquelle
t)n sépare l'eau ou autres substances hétérogènes"
d'un acide qu'elles délaient. Quand la matière à
concentrer est plus pesante que l'eau, on a recours
à la distillation ou à l'évaporation.
L'extraction est l'opération qu'on emploie
pour extraire d'une autre une substance quelconque.
26°. Là cristallisation s'opère lorsque les parties
intégrantes d'un corps simple ou composé séparées
d'un fluide quelconque se réunissent ensemble en
vertu de l'affinité d'agrégation , et forment un tout
homogène nécessairement solide qui présente des
angles et des facettes , et que l'on nomme cristal.
27°. Salification. Opération par laquelle les
substances salifiantes , ou les acides , passent à l'état
de sels moyens par leur combinaison avec les subs-
tances salifiables , c'est-à-dire , avec les terres , avec
les alcalis ou avec les thermoxides métalliques.
28°. Déaquification. Elle se pratique pour sépa-
rer des sels et autres substances analogues, l'eau
qu'ils contiennent. L'art exécute cette opération sàw
moyen de la chaleur. Elle se fait quelquefois spon-
tanément par l'action de l'air atmosphérique. On
nomme ces sels déaquifiés .
29°. La Jîltration estime opération très-usitée en
chimie pour séparer les molécules concrètes suspen-
dues dans un fluide : c'est proprement l'action de
tamiser les liquides. On emploie des filtres de pa-
pier, de toile, de laine, et d'une autre nature,
fis- \9'
3q**. Décantation. Dans quelques eas on supplée
à la fdtration par la décantation , laquelle consiste
62 PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
à séparer un liquide des molécules d'une substance
concrète déposée au fond d'un vase. On laisse en
repos le liquide , afin que les parties concrètes qui
le troublaient puissent se déposer , puis on le sépare
ou en inclinant doucement le vase , ou en le suçant
avec un siphon , ^g-. i5.
OPÉRATIONS MÉCANIQUES.
Trituration j porphjrisation et pulvérisa^
tion. Ce sont trois opérations mécaniques qui attei-
gnent le même but ; elles ont pour objet de diviser
les corps solides en molécules très-fines. La tritura-
tion doit être faite avec exactitude dans des mortiers,
Jig, 20, 21 , 22 , ou sur le porphyre ,Jig. 23. Sou-
vent l'efficacité des médicamens en bol, en poudre
ou en pilules , dépend de l'exacte trituration des
substances qui les composent. La trituration équivaut
en quelque sorte à la solution j mais les poudres
doivent être d'une ténuité uniforme , et pour cet
objet on a recours à la tamisation.
32". La tamisation consiste à séparer les pou-
dres les plus subtiles des plus grossières pour avoir
leurs molécules d'une finesse presqu' uniforme ; à cette
fm on emploie les tamis , qu'on doit avoir de finesse
différente , ouverts ou fermés , Jig. 26.
33°. Expression. C'est l'opération par laquelle
on obtient les humeurs ou les sucs des plantes suc-
culentes , les acides de quelques fruits , les huiles
de différentes semences , etc. Ordinairement on em-
ploie à cet usage les presses de bois et de. métal.
On se sert aussi pour la même opération de dif-
férens tissus , commo la toile , le coutil , la laine ,
DE LA PHARMACIE PRATIQUE. 63
le crin , etc. suivant la nature du corps qu'on doit
exprimer et son degré de compressibilité.
AVERTISSEMENT.
Outre les instruraens servant aux opérations phar-
maceutiques qui viennent d'être indiqués', un phar-
macien doit être pourvu de diverses bouteilles et
flacons de cristal avec leur bouchon usé àl'émeri,
pour contenir différentes préparations. Il doit avoir
des matras , Jig. 18, des phioles , 17, des cap-
sules de porcelaine , de cuivre , de terre cuite , etc.
des bouteilles à deux cols , comme celles de la fig.
i5 , des tubes , des baguettes de verre , des enton-
noirs de verre, des ballons simples ,fig. 12 , tubulés,
fig. i3 , et à deux cols comme celui A , fig. 9.
N. B. "Les figures auxquelles on a renvoyé dans le cours du para-
graphe ^'on vient de lire , se trouvent dans la première planche lorsqu'il
Vlj a pas d'indication de planche.
DES LUTS.
Les luts sont essentiels dans im laboratoire ou
l'on exécute les opérations pharmaceutico-médicales.
Ceux dont on fait principalement usage, sont i"* le
lut d'argile 2° le lut fort, S*" le lut gras.
Le lut d'argile s'emploie pour enduire les vases de
verre qui doivent être exposés à une température
très-élevée. On le compose avec parties égales de
sable et d'argile détrempée d'eau , ou bien de sang
de bœuf. On en fait une pâtcj on ajoute ensuite un
peu de poil de bœuf (bourre), et on mêle le tou;
64 PIIATIMACOPÉE GÉNÉRALE.
exactement. Quelques-uns y ajoutent des scories de
fer réduites en poudre.
Le sable sert ici à empêcher le trop grand retrait
auquel l'argile est sujète en se desséchant. Les
jeunes poils servent à lier ensemble les parties du
lut , de manière qu'il s'adapte mieux aux différentes
ligures des vaisseaux sans y laisser de gerçures. Les
scories de fer ont l'avantage de rendre le lut très-
perméable au calorique.
Trois parties d'argile, une de plombagine, avec un
peu de bourre, hachées et malaxées ensemble, forment
un lut excellent pour luter les cornues , et assez
I réfractaire.
Lut fort. Il est composé de chaux vive et de blanc
d'œuf , on l'applique encore mou aux jointures des
vaisseaux : en peu de tems il se sèche et durcit.
Lut gras. On le compose avec l'argile pure , ré- .
duite en poudre fine , battue avec l'huile de lin ,
rendue siccative en la faisant bouillir sur l'oxide de
plomb demi-vitreux. Ce lut se manie avec facilité;
il résiste aux vapeurs des acides , de l'ammoniaque ,
de l'alcohol , de l'éther , et à la plus grande partie
des liquides volatils et spiritueux.
* Quelquefois , au lieu des luts qui viennent d'être men-^
tionnés , nous nous servons de bandes de papier enduits de
colle de farine de seigle , de froment , ou bien de la cire ,
vierge ramollie avec la térébenthine ou de la colle d'amidon
incoi'porée avec la poudre de graine de lin.
Ce dernier lut peut suppléer dans le plus grand nombre
des cas au lut gras. Nous l'employons journellement dans
la préparation dé l'éther, de l'ammoniaque, de l'acide
rauriatiqu* oxigéné, etc. (P.)
DE LA PHARMACIE PRATIQUE.
65
1
THERMOMÈTRES.
Il existe plusieurs Thermomètres inventés en diffé*
rens tems. Celui qui est le plus communément en
usa se , et dont nous nous sommes servis dans cet
ouvrage, est selon Réaumur. Son échelle est di-
visée en 80 parties , depuis le point de la congéla-
tion de l'eau , marqué o , jusqu'à celui de l'eau
bouillante, marqué 80.
Le Thermomètre de Fahrenheit usité en Angleterre
et ailleurs, a son échelle depuis la glace artificielle
jusqu'au degré de l'eau bouillante , divisée en 180 de-
grés.. Le point de la congélation est marqué 62 , et
celui de l'eau bouillante 212.
Le Thermomètre centigrade proposé en France,
fixe le o au point de la congélation , et divise l'échelle
entre ce point et celui de l'eau bouillante en 100
degrés.
TABLEAU DE COMPARAISON
Entre les degrés extrêmes des Thermomètres mentionnés ,
les plus usités présentement.
" '■
THERMOMÈTRE
de Réaumur.
THERMOMÈTRE
de Fahrenheit.
THERMOMÈTRE
Centigrade.
Congélation. .
Ebullition de
l'eau. . . . .
0
80 degrés.
32 degrés.
212 degrés.
0
100 degrés.
I' 5
66 . PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
Un degré du Thermomètre de Fahrenheit , vaut
8 dix-huiiièmes d'un degré du Thermomètre de
Réaumur.
Un degré du Thermomètre centigrade, vaut 8.
dixièmes de Piéaumur.
Un degré du Thermomètre de Fahrenheit, vaut
10 dix-huitièmes du Thermomètre centigrade.
1
MESURES OFFICINALES. • 67
POIDS.
Les poids dont nous nous sommes servis dans cet
Ouvrage, sont ceux usités dans tout le royaume
d'Italie.
Le grain correspond à un grain de froment.
Le scrupule comprend vingt-quatre grains.
La drachme est formée de trois scrupules , ou de
soixante-douze grains,
Uonce contient huit drachmes , ou cinq cent soi-
xante-seize grains.
\^di livre médicale contient douze onces, ou quatre-
vingt-seize drachmes, deux cent quatre-vingt-huit scru-
pules, six mille neuf cent douze grains.
* Nous avons cru devoir substituer à la Table comparée
des mesures anciennes avec les nouvelles, donnée par
M. Brugnatelli , l'Instruction suivante , beaucoup plus
complète , et dont l'avantage est d'embrasser tout ce qu'il
importe aux Pharmaciens de connaître sur les diverses
abréviations usitées dans les formules. Nous eussions dé-
siré en faire l'appUcation dans le cours de l'ouvrage , mais
l'impression en était déjà trop avancée à lépoque où
M. Chaussier a bien voulu nous donner communication
de son travail. (P.)
68
PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
INSTRUCTION
SUR LÊS MESURES OFFICINALES
ou PHARMACEUTIQUES,
dlgée par M. CHAUSSIER^ Professeur de la Faculté
de Médecine de Paris , Commissaire-Président des Jurys
de Médecine , Médecin en chef de l'hospice de la Mater-
nité, et de P Ecole Polytechnique, etc.
La connaissance des nouveaux poids devient au-
jourd'hui indispensable aux Pharmaciens , parce que
dans le nouveau Codex medicamentarius ^ qui paraî-
tra dans le cours de l'année prochaine, toutes les
doses des substances médicamenteuses sont exprimées
en poids nouveaux, et qu'alors leur usage sera obli-
gatoire dans toutes les Pharmacies de l'Empire.
Quoique les mesures soient pour les besoins de la
société d'un usage important et journalier , cepen-
dant leur système ne reposait sur aucun principe
constant j leur type primitif était ou inconnu ou
entièrement arbitraire , et on ne pouvait les vérifier
que sur des étalons ou modèles plus ou moins exacts
que l'on conservait dans quelques endroits , et qui
souvent encore étaient altérés par la vétusté ou des
prétentions particulières ; enfin la série ou progres-
sion des divisions et sous-divisions de ces mesures
ne suivait pas une marche régulière et uniforme : par
exemple, la livre était généralement divisée en deux
marcs , le marc en huit onces , l'once en huit gros ,
MESURES OFFICINALES. GQ
le gros en trois scrupules , et le scrupule en vingt-
quatre grains. Toujours aussi les noms ne présen-
taient ni sens , ni rapport entr'eux , et souvent les
dénominations d'une même mesure exprimaient dans
des lieux voisins , et quelquefois dans le même local ,
des quantités très-différentes : de là des difficultés,
des inconvéniens nombreux, que la routine, la lon-
gue habitude et l'irréflexion pouvaient seules rendre
tolérables.
Le système adopté aujourd'hui par le Gouverne-
ment français, et que sans doute toutes les nations
policées s'approprieront successivement , est fondé
sur une base unique , naturelle , invariable , déter-
minée par les expériences les plus rigoureuses j il
enibrasse également les mesures de contenance on
de capacité , les mesures linéaires ou de longueur ,
celles de superficie ou carrées , celles de solidité ou
cubiques , celles de pesanteur ou des poids ; il s'étend,
même aux valeurs monétaires , et aux instruraens
destinés à mesurer les degrés de chaleur , la densité
des fluides.
Chacun de ces genres de mesures est distingué
par une dénomination particulière qui exprime l'unité
primitive ou fondamentale , et cette dénomination
radicale est conservée dans toute la série des divisions
et sous-divisions du même genre j seulement , pour
exprimer les divisions supérieures à l'unité , on y
ajoute les prénoms fZecrt,, hecto y kilo ^ mjria.y qui
sont dérivés du grec et signifient dix y cent, mille y
dix mille ; et les fractions ou divisions inférieures à
l'unité sont distinguées par les prénoms déciy centi y^
milliy qui sont dérivés du latin , et signifient dixième ,
70 PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
centième ) millième : tel esl le plan général des dlf-
férens genres de mesures nouvelles.
Mais ces difFéreiis genres de mesures ne sont pas
également applicables à la pharmacie j ainsi , comme
les liquides que l'on emploie dans les compositions
pharmaceutiques , tels que l'eau , le vin , l'alcohol ,
les huiles , les acides , n'ont pas la même densité ,
on aurait sous le même volume des quantités pondé-
rales très-différentes , si on faisait usage des mesures
de capacité; on ne doit donc pas imiter quelques
écrivains modernes qui , dans les formules et com-
positions pharmaceutiques qu'ils ont publiées , ont
employé les expressions de litre , décilitre^ et autres
mesures de capacité. Toutes les doses des substances
médicamenteuses doivent absolument être détermi-
nées par le poids -, il importe que le pharmacien en
contracte l'habitude ; sans cette attention , on s'ex-
pose à des erreurs très-graves ; ainsi le seul genre de
mesure qui convienne à la pharmacie est celui de
pesanteur ou des poids , et il est extrêmement simple
et facile de s'en former une idée exacte , d'en faire
l'application à toutes les formules , d'en connaître
les rapports avec les poids anciens.
L'unité fondamentale des poids nouveaux est dési-
gnée sous le nom de gramme ; elle est déterminée
par un centimètre cube d'eau pure pesée dans le
vide, à la température de la glace fondante, et elle
correspond à 1 8 grains et quelques fractions des poids
anciens.
Comme dans le système général des mesures nou-
velles, toutes les divisions se fout par dix, cent,
mille 3 dix mille , on désigne les divisions ascen-
MESUBÊS OFFICINALES. 7I
daiites par les noms de décagrarjune ou dix grammes ,
hectogramme ou cent erammes , kilogramme ou
mille grammes , myriagramme ou dix mille gram-
mes : les divisions descendantes ou inférieures au
gramme sont distinguées par les noms de déci-
gramme y centigramme , milligramme ^ qui signi-
fient dixième 3 centième et millième du gramme.
Ainsi toutes les divisions se font dans une progression
décimale et régulière , et toutes les dénominations
dérivent du même radical.
Mais quoique cette méthode soit très-claire et très-*
simple , comme plusieurs de ces dénominations se-
condaires sont entièrement inutiles pour les besoins
réels et journaliers de la médecine et de la phar-
macie , on peut comprendre toutes les mesures pon-
dérales nécessaires sous deux seules expressions j
l'une est celle du grajnme > et l'autre celle du cen-'
tigramme.
Le mot gramme , que dans les formules pharma-
ceutiques on peut écrire en abrégé G"^^ , doit servir
à exprimer le poids de 18 grains anciens, et on en
désignera les multiples par les nombres i , 2 , 3, 4,
10, 100, etc.j ainsi, au lieu de dire ou d'écrire un
décagramme, im hectogramme ^ un kilo gramjne ,
on dira et on écrira dix grammes , cent grammes ,
mille grammes.
L'expression centigramme ^ que l'on doit préférer
a celle de milligramme et décigramme ^ parce que
l'une désigne des quantités trop petites , et l'autre des
quantités trop grandes pour les divisions pharma-
ceutiques , servira à désigner les doses qui sont au-
dessous du gramme ou de i8 grains anciens j on
7^ PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
pourra dans les prescriptions l'abréger par Ok^ , et
on en indiquera les multiples par les nombres 1,2,
5 , 4- j 10, 100, etc.; ainsi, au lieu de dire ou
d'écrire un décigramme ^ cinq décigrammes , on
dira et on écrira dix centigrammes , cinquante cen-
tigrammes.
En réduisant ainsi pour la pratique médicale et
pharmaceutique toutes les mesures pondérales à deux
seules expressions , on évite l'embarras , la confusion
qui peut résulter de la multiplicité des noms, on
simplifie la méthode , on en facilite l'usage , on n'a
pas à craindre l'erreur qui pourrait se glisser dans
tine formule par la similitude des mots décigramme
ou décagramme qui seraient, écrits d'une manière
peu distincte j enfin on aperçoit d'un coup-d'œil la
proportion respective des différentes substances qui
entrent dans une composition pharmaceutique.
Quelques écrivains qui ont admis dans leurs ou-
vrages les nouveaux poids , ont pensé que , pour en
faciliter l'application , il fallait entièrement négliger
les fractions et exprimer les doses en nombres ronds
et toujours égaux,- ainsi, suivant eux, 62 grammes
correspondent à une once des anciens poids , 64 à
2 onces, 128 à quatre onces, etc. Mais cette pro--
gression toujours égale est très-défectueuse , et en la
suivant comme ils l'indiquent , on s'éloigne de plus
en plus du rapport réel des nouveaux poids avec les
anciens. Sans doute on peut, et on doit même né-
gliger la fractionM'une unité j mais , lorsqu'il y en a
plusieixrs successives , leur rapprochement fournit
\me nouvelle unité qu'il importe de compter pour
parvenir à un résultat exact..
BIESURES OFFICINALES. 'JO
On évitera toute erreur à cet égard , en se servant
des tables ci-après , qui offrent la correspondance
des poids nouveaux avec les anciens ; savoir :
1°. Celle des centigrammes ayec les grains et lô'^'
de grain ;
2°. Celle du gramme et de ses multiples avec les
livres , onces , gros et grains ;
3°. La correspondance des grains et i6^^ de grain
avec les centigrammes et leurs centièmes j
4°. Celle des livres , onces , gros et scrupules ,
avec les grammes et centièmes de gramme.
Quelques exemples sont placés à la suite de ces
tables pour en faire comprendre l'usage.
Ces Tables , ainsi que leur explication , ont été
rédigées par M. Gattey , membre du Bureau consul-
tatif des Poids et Mesures.
74
PHARMACOPÉE GÉNÉRALE,
CORRESPONDANCE DES POIDS NOUVEAUX
AVEC LES ANCIENS.
TABLE F^
POIDS NOUVEAUX.
Centi-
grammes.
I
3
4
5
6
7
8
9
lO
20
3o
40
5o
60
70
80
90
ou I décigramme .
POIDS ANCIENS.
en Grains.
en l6e»
3
6
9
12
«
i5
I.
I
5
I
8.
I
II
z
14
3
12
5
10
7
8î
9
6^
II
5
i3
3
i5
I
16
i5
MESURES OFFICIN-ALES.
■75
TABLE IP.
POIDS NOUVEAUX.
Grammes.
I
3
4
5
6
7
8
9
10
20
3o
40
5o
60
70
80
90
ou I décasramme .
100 I ou I hectogramme
200
3oo
400
5oo
600
700
800
900
1000
2000
3ooo
4000
5ooo
6000
7000
8000
"9000
JOOOO
ou I kilogramme .
ou I myriagramme
POIDS ANCIENS.
IV.
71
n
n
n
n
n
îi
n
n
' »
rt
71
n
»
?»
n
71
n
' ?i
n
n
I
I
I
I
I
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
Onc. Gros. Grains.
n
I
I
I
2
2
2
3
6
al
o
3
6
10
i3
o
I
2
2
3
4
4
5
6
6
n
r
n
I
I
I
I
2
2
2
5
7
2
5
7
2
4
7
2
4
6
o
2
4
7
I
3
5
2
o
5
3
o
6
3
I
7
19
38
56
3
22
41
59
7
25
44
17
61
33
5
5o
22
66
38
II
21
32
43
54
64
3
14
24
35
Ts
P.
00
65
28
64
76
l^HARMACOPÉJ! GÉNÉRALE.
CORRESPONDANCE DES POIDS ANCIENS
AVEC LES NOUVEAUX.
TABLE Iir.
POIDS ANCIENS.
l6e.
de Grain.
I
2
3
4
5
6
9
lo
II
12
l3
i5
Grains.
I
2
3
4
5
6
7
8
9
10
20
21
22
23
OU un quart de grain .
ou demi-grain.
ou 3 quarts de grain.
POIDS NOUVEAUX.
Centigrammes et Centièmes .
,,.33
«.66
i.oo
1.33
1.66
1.99
2.32
2.66
3S
3.65
3.98
4.32
4-65
4.98
5.3i
10.62
15.93
21.25
26.56
3i.&
37
42.49
47.80
53.11
106.23
III. 54
II6.85
122.16
MESURES OFFICINALES
TABLE IV.
77
POIDS ANCIENS.
Scrupule.
I
Gros. I
3
4
5
6
7
Onces. I
2
3
4
5
6
7
8
9
10
II
12
i3
M
i5
Livres, i
2
3
4
5
6
7
8
9
10
20
OU une demi-once .
ov un quart de Im-e.
ou une demi-liçre.
ou 3 quarts de livre.
POIDS NOUVEAUX.
Grammes et Centièmes,
1.27
2.55
3.82
7-65
11.47
i5.3o
19.13
22.^5
26.77
3o.5g
61.19
gi.jS
122.38
152.97
183.56
214.16
244.75
275.35
3o5.94
336.54
367.13
397.72
428.32
458.91
489.51
979.01
1468.52
1958.02
2447.53
2937.04
3426.54
3916.05
4405.55
4895.06
9790.12
78 PHARMAC0P15E GÉNÉRALE.
Les tables ci -dessus sont d'un usage très -facile ,
comme on en pourra juger par les exemples suivans :
Premier Exemple.
On demande à quelle quantité , en poids anciens ,
correspondent 67 centigrammes.
Cherchez , dans la Table F° , Grains. iCes,
Pour 60 centigrammes , ci 11 5
Pour 7 , ci. I 5
Faites l'addition, vous aurez pour la somme, ci. . 12 10
C'est-à-dire 12 grains et 10 seiziènies.
Deuxième Exemple.
Soit à déterminer , en poids anciens , la valeur de
349 grammes.
Prenez, dans la Table II*, Onces. Gros. Grains.
Pour 200 grammes , ci 6 4 21
Pour 40 grammes , ci 1 2 33
Pour 9 grammes , ci. .... . 2 25
L'addition faite, vous aurez pour la somme, ci. 817
Troisième Exemple.
On demande quelle est , en poids nouveaux , l'ex-
pression de 2 grains et 3 quarts.
Prenez , dans la Table IH®, Centigr. Centièm.
Pour 2 grains , ci 10 62
Pour f ou 12 seizièmes de grain, ci. 3 98
L'addition faite , vous aurez l'expression de-
inandée , ci 14 60
C'est-à-dire 14 centigrammes él 60 cenlicmos , ou 6 dixièmes
MESURES OFFICINALES. 79
de centigramme, fraction qu'on peut négliger j cependant,
comme cette fraction est de plus de la moitié d'un centi-
gramme, il sera mieux d'augmenter d'une unité le nombre
des centigrammes, et alors l'expression demandée sera i5
centigrammes.
Quatrième Exemple.
On demande l'expression , en poids nouveaux ,
de 3 onces 2 gros.
Prenez, dans la Table IV, Granim. Cenliém.
Pour 3 onces , ci . 91 78
Pour 2 gros, ci. . . . 7 65 ■
L'addition donnera, pour la somme cherchée. 99 48
C'est-à-dire 99 grammes et 48 centièmes , fraction qui , étant
moindre que la moitié d'un centième de gramme, peut être
négligée sans inconvénient , attendu son extrême exiguïté
relativement à la quantité principale 99 grammes.
Outre les poids olEcinaux dont la valeur et le mode
de numération doivent devenir familiers aux Phar-
maciens , il est des expressions particulières et po-
pulaires que les Médecins emploient quelquefois dans
leurs prescriptions cliniques , pour indiquer , à ceux
qui soignent les malades , la quantité des doses d'un
remède à préparer ou à administrer 3 telles sont :
1°. La brassée : fasciculus ou fasc , c'est-à-dire
la quantité de plantes fraîches ou sèches que l'on
peut contenir avec le bras plié , quantité que l'on
évalue à 12 poignées ;
8o PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
2°. La poignée : manipulus , ou simplement M ,
ce que la main peut contenir , ce qui équivaut à 4
pincées -,
5°. La pincée : pugilliis ou pug. j ce que l'on peut
saisir avec le pouce et les deux doigts suivans ;
4°- La TASSE ou verrée : cyathus ou cjath. ,
quantité que l'on évalue à-peu-près à 122 grammes
ou 4 onces d'un liquide aqueux ;
S\ La CUILLERÉE ordinaire : cochleare ou cochl. ,
que l'on éyalue à 1 5 grammes ou 4 gros d'un fluide
aqueux j
6^ La DEMI-CUILLERÉE OU semi-cochleare , que
l'on évalue à 7 grammes ou 2 gros anciens ;
7°. Enfin LA GOUTTE : gutta ou gutt. , qui équi-
vaut à-peu-près à 6 centigrammes ou i grain ancien.
Souvent aussi les fruits et quelques autres subs-
tances se désignent par nombre , ou n° i , 2 , etc.
On voit , d'après ce simple exposé , combien tou-
tes ces désignations sont vagues , indéterminées ;
ainsi , à l'exception de la goutte , qui est une indi-
cation simple et commode pour déterminer une pe-
tite quantité d'un liquide actif , les autres doivent
être rejetées de la Pharmacie et ne peuvent être
conservées qu'auprès des malades , pour indiquer
à ceux qui les soignent la dose approximative d'un
remède à administrer.
Enfin , quoiqu'il soit très-avaiilageux , dans une
formule médicale , d'inscrire en toutes lettres les noms
et les doses des substances médicamenteuses , il
est cependant quelques abréviations autorisées par
MESURES OFFICINALES. 8l
l'usage , sur-tout dans les prescriptions latines , et
que le Pharmacien doit connaître ; ainsi :
R. au commencement d'une formule signifie
recipe , prenez , ou
Fl. Flores 3 les fleurs.
Hb. Herha , l'herbe , la plante.
Rad. Radix , la racine.
M. f. Misceatur et fiât , que l'on mêle et que
l'on fasse.
B. A. Balneum arenœ , bain de sable.
B. M. Balneum Marice , bain-marie.
B. V. Balneum vaporis , bain de vapeurs.
Coq. Coquatur , que l'on fasse cuire.
Inf. Infundatur , que l'on fasse infuser.
Colat. Colaturœ , la colature.
Add. Addatur 3 que l'on ajoute.
P. Partes œquales , parties égales.
D. et S. à la fm d'une formule , detur et signetur^
on donnera et on étiquetera , ou sim-
plement T. on transcrira.
S. A. Secundùm artem ou ex arte 3 selon l'art.
L. A. ^^é"^ artis 3 selon les lois de l'art.
Q. S. Quantum satis 3 quantité suffisante.
Q. iE. Quantitas œqualis , quantité égale.
Q. V. Çwanfwmo'o/ei', autant que vous voudrez.
Q. pl. Quantum placet 3 autant qu'il plaît.
Ces deux dernières expressions ne s'emploient que
dans la formule de quelques préparations officinales
dont le Pharmacien peut , à sa volonté et suivant le
débit , préparer une quantité plus ou moins grande.
On trouve encore dans les formulaires pharma-
ceutiques plusieurs autres abréviations qu'il serait
I. 6
82 PHARMACOPÉE GÉNÉRALE.
superflu de rapporter, soit parce qu'elles ne sont plus
usitées , soit parce qu'elles sont faciles à comprendre;
il est cependant une expression généralement adop-
tée dans les prescriptions , qui mérite une attention
particulière , c'est le mot cma que souvent on écrit
par abréviation â ou da. Cette expression , que l'on
trouve dans Hippocrate , Dioscoride , et tous les
pharmacograplies , «st une préposition grecque qui
, signifie strictement derechef, et en dessus; elle
sert dans les formules à exprimer la répétition qui
doit se faire de la dose indiquée , en remontant suc-
cessivement d'un des ingrédiens à l'autre ; ainsi , en
supposant , qu'il y ait dans une formule quatre ingré-
diens qui doivent être à la même dose , on inscrit
successivement sur autant de lignes ces quatre subs-
tances , puis on place à la quatrième ligne l'expres-
sion d'à pour indiquer que l'on doit prendre telle
dose de la quatrième snbstance , et même dose , en
remontant successivement jusqu'à la première. Quel-
ques écrivains modernes qui n'ont point saisi le vé-
ritable sens du mot ana , et la manière de le placer
dans une formule , veulent , lorsq^u'il j a dans une
formule plusieurs substances à quantité égale , qu'on
les réunisse par une accolade au milieu de laquelle
on place le mot da ; mais en renfermant ainsi par
une accolade les ingrédiens dont la dose doit être la
même , au lieu de l'expression da , il sera plus con-
venable d'écrire le mot de chaque , et en latin ,
sîngulorum ou sing. , ainsi qu'on a soin 4e le faire
dans les programmes des jurys médicaux.
I
PRÉPARATIONS
ET
COMPOSITIONS PHARMACEUTIQUES.
A.
ACÉTATE D'AMMONIAQUE.
EsPBJT DE MiNDERERUs. Vieux style%
j4.cetas ammoniacaîis . Latin.
Ossiacetato d'ammoniaca. Italien.
Acétate of aramonia. Anglais.
Mode dé préparation. On verse dans line quantité
donnée d'acide acétique distillé , une solution de car-
bonate alcalinule d'ammoniaque jusqu'à saturation :
il vaut mieux que l'acide acétique y soit un peu en
excès , attendu que la saturation se fait avec quel-
que lenteur. On conserve cette solution saline dans
un flacon bien bouché. Deux jours après -on examine
si le sel est saturé , pour le corriger s'il en est besoin.
Caractère, D'une odeur «t d'une saveur légères^
entièrement volatil au feu y décomposable par les
acides.
Mode de prescription. Combiné à l'eau simple ,
à la décoction d'orge, ou à celle de bardane, uni
à d'autres boisson^.
84 ACE
Vertus. Stimulant diapliorétiqiie , quand on le
mêle à des boissons chaudes ; diurétique , si on le
prend à froid j anti - excitant j rafraîchissant j débi-
litant.
Usage interne. Maladies fébriles ; rhumatismes j
affections catarrhales et pituiteuses , par diathèse
sthénique j hydropisie ; ictère j dans la vue de pro-
voquer l'éruption de quelques exanthèmes j apople-
xie et paralysie des vieillards.
Usage externe. Dans les tumeurs froides , en-
kistées.
Dose. Depuis demi- once jusqu'à deux onces, en
24 heures , dans un véhicule convenable.
Observations . Cette préparation doit être souvent
renouvelée. On ne peut déterminer les proportions 1
respectives d'acide acétique et d'ammoniaque néces-
saires à la préparation de ce sel , le degré de con-
centration de ces deux substances variant constam-
ment.
Quelques médecins unissent l'acétate d'ammonia- I
que à une égale quantité d'infusion de sureau sucrée ï
ou miellée, et ils en forment une potion très-usitée 'I
connue depuis long-tems sous le nom de Haustus \^
salinus.
* L'esprit de Mindererus a fait , depuis quelques années ,
l'objet des recherches de plusieurs pharmaciens, entrau--i
ires de MM. Steinacher, Lartigues , Destouches, etc. Ils?
ont remarqué, 1° que ce médicament était tantôt avec:
excès d'acide , tantôt avec excès d'ammoniaque ; 1° que lav
différence de densité du vinaigre distillé rendant toujours -l
variable celle de la liqueur saline , ou ne pouvait compter
ACE 85
sur les effets des différens acétates d'ammoniaque donnés à
la même dose. Ils ont en conséquence proposé des pro-
cédés plus ou moins avantageux; celui de M. Lartigues
consiste à saturer à froid du carbonate d'ammoniaque avec
de l'acide acétique porté à deux degrés , soit par la congé-
lation , soit par l'addition du vinaigre radical : il obtient
ainsi un acétate ammoniacal limpide, transparent , ayant un
goût salé, et une odeur légèrement acéteuse , ' quoique
parfaitement neutre. ,
Suivant M. Destouches on. dissout trois onces d'acétate
de potasse dans une once et demie d'eau froide ; d'autre
part on fait dissoudre aussi à froid deux onces de sulfate
d'ammoniaque cristallisé dans quatre onces d'eau ; on mêle
les dissolutions , il se forme un précipité qui est du sulfate
de potasse ; on laisse refroidir , on filtre , on lave le préci-
pité avec deux onces d'eau froide pour enlever l'acétate
d'ammoniaque , on filtre de nouveau , et on obtient des
deux liqueurs réunies environ huit onces d'acétate d'am-
moniaque saturé, donnant dix degrés à l'aréomètre.
L'esprit de Mindererus , ainsi préparé, contient toujours
une petite quantité de sulfate de potasse , mais trop peu
considérable pour être notée. L'auteur assure qu'il peut
se conserver sans altération. Quant à moi, je prépare de^
puis long-tems dans ma pharmacie , ainsi que M, Boullay ^
l'acétate d'ammoniaque par un procédé analogue à celui
de M. Lartigues , à la seule différence que je sature à
chaud. Mais j'avouerai que , quel que soit le moyen auquel
on recoure , l'acétate d'ammoniaque ne peut rester long-
tems neutre. Au bout d'un mois ou deux, suivant la tem-
pérature et l'état de vacuité des flacons , la liqueur verdit le
sirop de violettes.
Ce médicament doit être souvent renouvelé , comme
le remarque M. Brugnatelli; le seul moyen, à mon avis',
de retarder son altération , est de le conserver à la cave
dans de petits flacons pleins et bien bouchés. (P. )
86 ACE
ACÉTATE DE BARYTE.
^cetas baritœ. Lat.
Ossiacetato di barite. Jtal.
Acétate ofbarita. ^/7^/.
Mode de préparât. Faites dissoudre demi-once de
baryte dans huit onces d'acide acétique distillé : con^
servez-le dans un flacon bien bouché.
Caractère. Limpide , transpafentj décomposable
par l'acide sulfurique , et, par tous les sulfates et car-
bonates alcalins : il est susceptible de cristalliser en
aiguilles à l'aide de l'évaporation.
Propriété. Pour découvrir principalement l'acide
sulfurique libre , et celui qui est combiné à d'autres
substances salilîables.
Usage. Comme réactif dans les analyses chi-
miques-
Manière d'en faire usage. On verse quelques
gouttes d'acétate de baryte liquide , dans le fluide
suspecté de contenir de l'acide sulfurique libre ou
combiné : s'il se forme un précipité blanc insoluble,
on a une forte présomption qu'il y existe de l'acide
sulfurique libre ou en état de combinaison.
Observations. La formation d'un sel insoluble par
le moyen de l'acétate de baryte , n'est cependant
pas un indice certain de l'acide sulfurique , quand
d'autres preuves ne viennent point à l'appui pour
le confirmer j car l'acide oxalique se comporte avec
l'acétate de baryte, ou avec d'autres sels barytiques ,
à peu près comme l'acide sulfurique. P'ojez Acide
OXALIQUE,
ACE
87
ACÉTATE DE MERCURE.
Acetas. hydrargiij. Lat.
Ossiacetato di mercurio. ItaL
Acétate of quicksilwer. AngL
Mode de préparât. Prenez :
Mercure pur. ' l i>e chaque demi-livre.
Acide nitrique laihle. . \
Acétate de potasse. . • trois onces.
Eau distillée chaude. . . deux livres et demie.
« Faites dissoudre d'abord le mercure dans l'acide
» nitrique à une douce clialeur , mêlez la liqueur
» avant que les cristaux ne se forment par le refroi-
» dissement à la solution d'acétate de potasse. Lavez
;) le" précipité avec l'eau distillée froide , versez des-
» sus quatre livres d'eau distillée , et faites bouillir un
» peu. Retirez le matras du feu , laissez en repos
» dix minutes ; décantez la liqueur claire , et faites
cristalliser l'acétate de mercure par un refroidisse-
» ment gradué. » (Dus.)
On peut aussi obtenir l'acétate -mercuriel en, fai-
sant bouillir l'acide acétique sur l'oxide de mercure
précipité par la potasse de la dissolution mercuriel le
nitrique faite à froid.
Observations. Nous avons rapporté cette prépa-
ration , mise en vogue il y a long-tems par quel-
ques médecins , et qui constitue la partie active des
fameuses pilules &e Kejser ^ sur la supposition qu'elle
était 5 comme on l'a cru généralement , une prépara-
lion mercurielle douce prise intérieurement. Mais
quand on réfléchit que le mercure précipité de l'acide
nitrique peut se trouver dans difïérens degrés d'oxi-
/
88 ACE
dation , selon que l'acide nitrique se trouve plus ou
moins concentré , et plus ou moins chauffe sur le
mercure , on conçoit que son activité sera plus ou
moins grande et douteuse , comme l'est en général
celle de tous les sels mercuriels , qui contiennent le
mercure au minimum , ou au maximum d'oxidation.
Dans quelques cas on aura donc un acétate analogue
au mercure doux ; dans d'autres , on pourra le
comparer au sublimé corrosif. En effet , l'expé-
rience ayant prouvé que l'acétate de mercure a une
action tantôt douce , tantôt violente , les praticiens
prudens l'avaient presque abandonné.
ACÉTATE DE PLOMB CONDENSÉ.
Voyez Acétate de plomb liquide.
ACÉTATE DE PLOMB CRISTALLISÉ.
Sucre de Saturne, v. s.
j4.cetas plumbi cristaîlisatum. Lat.
Ossiacetato di piombo cristallizato. liai.
Cristals of acétate of lead, Angl.
Mode de préparât. Faites évaporer doucement
l'acétate de plomb liquide , puis mettez à cristalliser
dans un lieu frais.
Caractère. En cristaux blancs , brillans , infor-
mes , ou parallélipipèdes, d'une saveur douceâtre mé-
tallique. Il est décomposé par les acides sulfurique ,
phosphorique , carbonique , muriatique , citrique ,
oxalique j par la chaux , par les alcalis , par le feu.
Mode de prescript. Dissous dans l'eau.
Vertus et usage de l'acétate de plomb liquide.
Son action vénéneuse^ On sait depuis long-tems
A C ]& 89
que le plomb et ses préparations prises intérieure-
ment agissent comme poison. Les marchands de vins
font un fréquent usage dé l'acétate de plomb pour
corriger quelques mauvaises qualités des vins , et les
rendre plus agréables au goût ; mais les effets qui
en dérivent sont souvent funestes. Les symptômes les
plus ordinaires de cet empoisonnement, sont une
saveur douceâtre , des nausées , le vomissement , la
cardialgie , la colique dite saturnine , la paralysie ,
avec d'autres symptômes nerveux plus ou moins
graves.
Antidotes. L'opium , les opiacés prescrits avec
ménagement : ensuite l'huile de ricin et les lave-
mens huileux. Les sulfates alcalins , produisant un
précipité blanc dans les liquides qui contiennent le
sel de Saturne , seraient très-utiles pour en recon-
naître la présence. Ou bien on y verse la moitié de
son volume d'eau de gaz hydrogène sulfuré ; s'il y a
du plomb , le liquide prendra une couleur brune
foncée. Les sulfures alcalins y forment des précipi-
tés noirâtres. La liqueur d'essai destinée à cet objet
se prépare avec deux onces de sulfure d'arsenic ( dit
orpiment y) et une once et demie de chaux vive. On
fait bouillir ces deux substances dans une livre d'eau
pure pendant huit minutes. On filtre la liqueur , et
on la conserve pour l'usage dans un flacon bien bou-
ché. Cette liqueur contient un sulfure de chaux ,
et précipite le plomb sous la couleur noire. Hah~
nemann a proposé un réactif analogue , que l'on
compose en mettant dans une fiole seize g ains
de sulfure de chaux préparé au feu , et vingt grains
de tartrite acidulé de potasse (crème de tartre, v.s. ).
go ACE
On remplit d'eau la fiole , on fait chaufïer , on agite
de tems en t'ems pendant l'espace d'environ dix
minutes. On décante ensijjte , et l'on conserve la
liqueur pour l'usage. Le plomb se découTre par
ce réactif de la même manière que par le sulfure
précédent.
ACÉTATE DE PLOMB LIQUIDE.
ViNAiGUE DE Saturne, v. s.
u4cetas plumbi liquidum. Lat.
Ossiacetato di piombo liquide. liai.
Liquid acétate of lead. Angl.
Mode de préparât. Faites bouillir dans un vaisseau
de verre , dix livres d'acide acétique distillé , sur une
livre d'oxide blanc de plomb , jusqu'à ce que l'acide
acétique en soit saturé. Décantez , et ajoutez de nou-
vel acide acétique pour qu'il se sature de plomb. Fil-
trez , et conservez dans une bouteille de verre bien
bouchée.
Caractère. Transparent , limpide ; odeur légère
d'acide acétique ; saveur douceâtre , métallique ; dé-
co mposable par l'acide sulfurique et par les sulfates^
insensible aux teintures bleues végétales (i).
Blode de prescript. Seul , ou mêlé à un véhicule
convenable.
Vertus. Anti-excitant , débilitant , astringent, ré-
percussif.
Usage externe. Maladies cutanées ; brûlure ; in-
flammation des yeux et d'autres parties , le cancer
des lèvres ; les ulcères -, les fistules ; la teigne.
(i) L'acétate de plomb verdit le sirop de violette. (P. )
ACE 91
Xjsage interne. Dans les cas désespérés d'hémor-
ragie , de fleurs blanches , de diarrhées , de douleurs
sthéniques; avec un peu d'opium , afin de prévenir
la grande action de ce médicament sur l'estomac et
sur les intestins.
Dose interne. Depuis six grains jusqu'à un scru-
pule dans un véhicule convenable.
Obseri^ations. Si l'on fait évaporer l'acétate de
plomb jusqu'à la consistance de miel , on obtient
l'acétate de plomb condensé , autrefois connu sous
le nom de vinaigre de Saturne (i).
On croit qu'en ajoutant un peu d'alcohol à l'acé-
tate de plomb , on obtient des cristaux plus beaux et
pliis brillans. (Duncan , Disp. d'Edimbourg. ) On
ajoute à l'eau mère de l'acide acétique , et elle fournit
ensuite de nouveaux cristaux. Ce sel se trouve abon-
damment dans le commerce , et se fabrique en grand
avec plus d'économie; aussi les pharmaciens en pré-
parent-ils rarement.
ACÉTATE DE PLOMB LIQUIDE avec L'ALCOHOL,
Eau tégéto-minéraxe de Goulabd. v. s.
A.cetas plumbi licjuidum cum alcohole. Lat.
Ossiacetato di piombo liquide con alcoole. Ital. '
Liquid acétate of lead witli alcohol. ^ngl.
Mode de préparât. Prenez demi-once d'acétate de
plomb condensé , faites dissoudre dans deux livres
d'eau distillée j filtrez la solution et ajoutez une once
d'alcohol ; agitez et conservez la liqueur dans un
vase de verre clos.
(i) n y a dans le texte , extrait de Saturne, ce gui est une erreur ; car
3 sait (jne l'extrait de Saturne se fait avec le vinaigre ordinaire. (P.)
92 AGE
Caractère. Limpide ; transparent ; avec une lé-
gère odeur alcoliolique.
Mode de prescrlpt. Seul , en forme de fomentation
cliaudcu, de collyre , d'injection , ou de cataplasme
fait avec la mie de pain.
/^"er^w^. Rafraîchissant, desséchant, astringent,
sédatif.
Usage externe. Les tumeurs inflammatoires ; les
hémorrhoïdes aveugles et douloureuses j les plaies ;
les luxations , les hernies étranglées j les meurtrissu-
res ou contusions ; les brûlures ; sous forme ^injec-
tion , dans les ulcères fistuleux ; entre le gland et le
prépuce , dans le prurit et l'exulcération de cette
partie ; dans le prurit et l'exulcération du vagin et de
l'anus.
Observations. Quand on fait usage d'eau de puits
dans la solution d'acétate de plomb condensé , la
solution devient souvent laiteuse à cause du sulfate
de chaux que contient ordinairement l'eau de puits ,
à l'action duquel l'acétate de plomb est très-sensible ,
ce qui donne un précipité de sulfate de plomb. On
devra donc préférer l'eau distillée dans cette prépa-
ration.
ACÉTATE DE POTASSE.
Terre eoliée de tartre, v. s.
Acetas potassœ. Lat.
Ossiacetato di potassa. Ital.
Acétate of potass. Angl.
Mode de préparât. Saturez une solution de po-
tasse (i) avec l'acide acétique distillé. Faites cvano-
(i) Il est préférable d'einployer la potasse carbonatisée. (P. )
AGE 93
rer là liqueur pour amener le sel à l'état concret.
Conservez-le clans un bocal de verre bien bouché.
Caractère. Concret ; blanc ; d'une saveur pi-
quante , se présentant sous forme de squammes ;
déliquescent à l'air • soluble dans l'eau avec abais-
sement de température , et dans l'alcohol ; dé-
composable par l'acide sulfurique , par l'acide mu-
riatique , par l'acide nitrique , par l'acide oxalique
et tartareux ; par le feu.
Mode de prescript. Dissous dans l'eau , et dans
des compositions aqueuses.
Vertus. Anti-excitant , diurétique , débilitant.
Usage interne. L'hydropisie j la mélancolie ; la
manie j les affections pituiteuses et rhumatismales ^
l'ictère ^ les hémorrhoïdes ; les maladies asthéniques.
A l'extérieur. Les tumeurs blanches ; les tumeurs
des testicules.
Dose (^intérieurement). Depuis deux scrupules
jusqu'à trois drachmes en 24 heures.
Observations. Dans la préparation de ce sel pour
l'usage médical , je trouve inutile de le tourmenter
pour l'avoir cristallisé et très-blanc. La couleur brune
qu'il a quelquefois , dépend de l'acide acétique co-
loré et non distillé employé à la préparation. Lors-
que la solution de ce sel est déjà concentrée , on
devrait terminer l'évaporation dans une étuve , afin
de ne pas décomposer une portion d'acide acétique
qui se carbonise facilement , et noircit ce sel.
* La coloration de l'acétate de potasse n'est pas toujours
due au vinaigre non distillé ; il est extrêmement rare , au
moins dans les pharmacies civiles françaises, qu'on se
94 AGE
serve d'un semblable vinaigre pour faire la terre foliée de
tartre. Son emploi n'est guère admis que dans les hôpi-
taux militaires, où il est peu important que ce médicament
soit plus ou moins coloré , et oii on l'administre le plus
souvent dans l'état liquide , suivant la méthode de Boer-
haave. Le véritable principe de cette coloration avait déjà
été entrevu dans le vinaigre distillé par M. Steinacher ,
mais il était réservé à MM. Bernouilly de Bàle, et Fremy,
pharmacien à Versailles, de répandre le plus grand jour
sur cette matière , dans deux excellens Mémoires couronnés
par la société d€ pharmacie de Paris. Ils rapportent à deux
causes principales la couleur qu'acquiert l'acétate de po-
tasse vers la fin de son évaporation. La première est due ,
suivant M. Bernouilly , à une portion de matière végéto-
•animale , provenant du ferment qîii a servi à la formation
du vinaigre , matière qui s'élève avec l'acide acétique pen^
dant la distillation. M. Fremy l'attribue à de l'huile empy-
reumatique que contient toujours le vinaigre distillé lors-
que l'opération a été poussée trop loin.
Ce dernier a communiqué tout récemment à la société
de pharmacie de Paris de nouvelles observations sur l'acé-
tate de potasse , d'après lesquelles il résulterait que la
matière colorante qui se précipite en partie au moment de
la saturation , n'est pas de la même natui-e que le ferment ,
ainsi que le .pense M. Bernouilly de Bâle ; il a reconnu à
cette matière les caractères suivans : elle est grise , sans
saveur , elle brunit à l'air , est en partie soluble dans l'eau
et dans le vinaigre distillé ; elle noircit lorsqu'on la fait
bouillir dans une dissolution de potasse , et ne dégage point
d'ammoniaque étant calcinée avec cet alcali.
M. Fremy , après avoir déterminé les propriétés du prin-
cipe colorant et la manière dont il se comporte avec le
vinaigre distillé, assure que la filtration sur le charbon qu il
avait proposée d'abord , ainsi que M. Bernouilly , n'est nul-
lement nécessaire eai prenant les précautions suivantes :
AGI 95
on fait dissoudre de la potasse blanche du commerce dans
suffisante quantité d'eau, et on filtre : on salure avec le
vinaigre distillé bien clair, et on met à évaporer. Lorsque
la liqueur est prête à bouillir, on y ajoute du vinaigre
distillé, de manière à ce que l'excès soit sensible à la
langue; on maintient l'excès d'acide en ajoutant de tems
à autre du vinaigre distillé ( et non du vinaigre radical ),
Lorsque l'évaporation est arrivée au point d'obtenir la
fusion aqueuse , on plonge dans la liqueur une spatule
d'argent pour retirer à chaque fois des portions de terre
foliée qu'on projette sur les bords de la bassine. Après
avoir ainsi desséché la terre foliée , on la dissout dans une
très-petite quantité d'eau ; on filtre pour séparer quelques
portions de la matière colorante , provenant du vinaigre
distillé ajouté pendant l'évaporation. On dessèche de nou-
veau, et on obtient ainsi de la terre foliée de la plus grande
pureté. Je tiens de M. Durozier, qui prépare beaucoup
d'acétate de potasse, qu'un des moyens de priver en grande
partie le vinaigre distillé de la matière colorante , est de
distiller le vinaigre ordinaire sur le charbon : ce procédé
m'a réussi. (P.)
ACroE ACÉTIQUE AROMATIQUE.
VjNAl^^iRE DES QUATRE VOLEURS. V. S.
jicidum aceticum. Lat.
Ossiacetico aromatico. Ital.
Aromatic acetic. AngL
Mode de préparât. Prenez les plantes récentes
D'absinthe J
De menthe crépue. (
De rue. / chaque une once et demie.
De romarin. . . . J
Des fleurs sèches de lavande. . . . deux onces.
96 AGI
De la racine de calamiis
aromalicus |
De lecorce de cannelle. \ De chaque deux drachmes.
De la noix muscade. . 1
Du gérofle J
Faites macérer toutes ces substances , bien divisées
et mêlées avec dix livres de vinaigre blanc , dans une
cucurbite de verre pendant douze jours , puis ex-
primez et filtrez.
Quelques-uns ajoutent aux drogues indiquées une
demi-once d'alcoliol camphré , et quelques gousses
d'ail ; mais on peut retrancher ces deux substances.
On conserve le vinaigre aromatique dans un flacon
de verre bien bouché.
Caractère. Odeur d'acide acétique, fortement aro-
matique ; saveur chaude, amère, aromatique; cou-
leur verdâtre.
Mode de prescript. Seul ou combiné à d'autres
mixtures.
Vertus. Excitant , difFusif , anthelmintique.
Usage. Dans la faiblesse , la langueur, contre les
flatuosités , les ascarides.
Dose. Depuis une cuillerée à café jusqu'à six en
vingt-quatre heures.
Observations . On a cru que cette préparation
était douée d'une vertu anti-pestilentielle , et en
conséquence on recommandait d'imprégner de ses
vapeurs les vêtemens et l'air des chambres , de la
flairer et d'en prendre de tems en tems intérieure-
ment comme préservatif de la peste : mais le tems a
prouvé que ce médicament ne diffère pas des autres
AGI 97
liqueurs aromatiques douées d'une vertu excitante j
elle ne possède aucune vertu anti-scorbutique , ou
anti-pestilentielle spécifique.
ACIDE ACÉTIQUE CAMPHRÉ.
Acidum aceticum camphoralum. Lat.
Ossiacetico canforato. ItaL
Camphorated acetic; Angl.
Mode de préparât. A six onces d'acide acétique,
ajoutez demi-once de camphre ramolli avec un peu
d'alcohol; agitez pour aider la solution. Conservez
dans im flacon de cristal bien bouché.
Caractère. Odeur très-forte , pénétrante , cam-
phrée; saveur piquante , acide, amère; assez volatil.
Mode de prescript. On le donne à flairer.
ertu. Stimidant , excitant.
Usage. Dans l'abattement d'esprit, dans les éva-
nouissemens.
ACIDE ACÉTIQUE CONCENTRÉ.
Vinaigre radical, v. s. ,
Acidum aceticum concentratum. Lat.
Ossiacetico concentrato. Ital.
Strong acetic. Angl.
Mode deprèparat. On distille de l'acétate de cuivre
dans une cornue de verre au bain de sable (i), et on
continue la distillation , tant qu'il passe de l'acide.
On rectifie tout l'acide acétique obtenu dans le ré-
cipient par une nouvelle distillation , et on le coii-
seiTe dans un flacon de cristal bien bouché.
(i) On opfcre plus exactement la distillation de l'acétate de cuivre dans
une cornue de grts lutée. (P.)
98 . AGI
Autre procédé. Faites un mélange d'une livre
( douze onces ) de sulfate de sel desséché , avec dix
onces d'acétate de plomb , et distillez à une douce
chaleur dans une cornue jusqu'à ce que les vapeurs
acides cessent de se manifester. {^Pharmacopée d'E-
dimbourg. )
Autre procédé. Prenez une partie d'acétate de
soude bien sec que vous mêlerez avec trois parties de
sulfate acide de potasse , et distillez dans une cor-
nue à une douce chaleur.
Autre procédé. Décomposez l'acétate de baryte
par l'acide sulfurique , et ensuite distillez l'acide
acétique libre.
Caractère. Odeur très-forte d'acide acétique ;
limpide , transparent , incolore ; d'une saveur acide ,
piquante , chaude , volatil.
Mode de prescript. Délayé avec l'eau ou avec des
mélanges aqueux. Mêlez avec la sulfate de potasse
en petits cristaux , pour respirer,
J^ertu. De l'acide acétique au plus haut degré.
Usage externe. Dans l'abattement j dans les dé-
faillances j dans la syncope j dans l'ivresse j dans la
mélancolie. On l'emploie aussi en fomentation dans
les contusions , dans la gangrène , dans les fractures ,
dans la carie des os.
Usage interne. Comme l'acide acétique impur.
ployez Acide acétique impur.
Dose. Depuis un scrupule jusqu'à un gros dans trois
onces d'eau simple, ou autre d'une odeur agréable.
Observations. L'acide acétique qu'on obtient de
l'acétate de cuivre , ou des autres sels précités , ne
AGI 99
diffère de l'acide acétique distillé (vinaigre distillé) ,
que par une plus grande concentration.
ACIDE ACÉTIQUE DISTILLÉ FAIBLE.
Vinaigre distillé, v. s.
Acidum aceticLim distillatum dilutum. Lat.
Ossiacetico distilla to diluto. Ital.
Distilled dilut acetic. Angl.
Mode de pj^éparat. Prenez de l'acide acétique im-
pur , ou commun (vinaigre) -, distillez- en les deux
tiers dans une cornue ou dans im alambic d'étain , et
conservez-le dans une bouteille de verre.
Caractère. Il est sans couleur , transparent ,
d'une saveur d'acide acétique moins forte que le vi-
naigre ordinaire , d'une odeur agréable , entièrement
volatil , inaltérable par la solution des sels barjti-
ques , et par l'hydrosulfure de potasse ; sa pesanteur
spécifique est à celle de l'eau distillée comme 1004
à 1000.
Mode de prescript. Vertu. Usage. Dose. Conime
l'acide acétique impur.
Observations. On devra toujours préférer l'acide
acétique distillé au vinaigre commun pour les usages
de la médecine. Il en est de même pour la prépara-
tion des acétates , et quand il doit servir de dissolvant
'ou de réactif chimique.
ACIDE ACÉTIQUE IMPUR.
Vinaigre commun, v. s.
Acidum aceticum impurum. Lat.
Ossiacetico impuro. Ital.
Impure acetic. Angl.
Mode deprêparat. On l'obtient par la fermentation
100 AGI
des liqueurs vineuses de la manière indiquée dans
le tome IV de mes ELêmens de Chimie , i8o3.
Pour avoir le vinaigre commun un peu concentré ,
on l'expose à trois ou quatre degrés au-dessous de
zéro du thermomètre 11. ; on sépare les glaçons qui
se sont formés par le moyen d'un tamis de crin : ré-
duit à un tiers , ou à la moitié de son poids , on le
conserve dans des bouteilles bien bouchées.
Caractère. Odeur forte d'acide acétique -, saveur
acide piquante , agréable. Outre l'acide acétique , le
vinaigre commun contient une matière colorante , du
tartrite acidulé de potasse , de l'acide citrique , de
l'acide malique , de l'alcohol uni à un arôme parti-
culier , de la matière extractive , de l'eau , etc.
Mode de prescript. Seul , ou combiné à différens
mélanges , à l'eau sucrée ou miellée ; extérieure-
ment «n forme de fomentation , d'injection , de
vapeur , de bain.
Vertus. Anti-excitant , débilitant , rafraîchissant,
engourdissant ( Darw^in ) j utile pour dissiper les
mauvais effets produits par l'opium ou par les subs-
tances 'analogues ; désaltérant , anthelminthique.
ZJsage interne. Dans les fièvres et les maladies
sthéniques , vermineuses , dans les affections prove-
nant de l'empoisonnement par l'opium , ou d'autres
substances dites narcotiques ; dans la soif produite
par les chaleurs de l'été ( employé avec beaucoup de
circonspection ).
A l'extérieur. Pour flairer dans les cas de faibles-
ses , d'assoupissement profond , de syncope. En for-
me de fomçntvtùon dans quelques météorismes sihé-
AGI 101
niques ; sur les tumeurs j dans les contusions ; sur
le front et sur les tempes ; dans la frénésie ( Robert
Thomas ) ; étendu d'eau en forme d'injection dans
le vagin contre les flueurs-blanches , dans la ménor-
rhagie ; en clystère , dans l'hémorrhagie de l'intestin
rectum ; dans les maladies stliéniques sous forme de
vapeurs , pour être inspiré. Voyez l'appareil /*/. T^,
fig. 1 1 . Dans la péripneumonie, dans la toux catar-
rhale , dans l'angine , dans la manie , etc.
Dose {intérieurement). Depuis une once jusqu'à
six , dans quatre fois son poids d'eau sucrée ou miel-
lée en douze lieurcs.
Sophistication de r acide acétique. i°. Par \ acide
sulfurique ; on la reconnaît par l'acétate de Larjte.
2*^ Par \ acide '^nuriatique ; il se manifeste par la
dissolution de nitrate d'argent. 3** Par les autres
acides ; on les reconnaît aux différens sels qu'ils for-
ment avec la potasse.
Obserçations. Pour concentrer le vinaigre com-
mun , on ne doit pas l'exposer à un froid très-in-
tense , parce que l'acide acétique même se congè-
lerait , et ce serait en pure perte.
Si l'on veut cependant l'acide acétique au plus haut
degré de concentration , il faut recourir à d'autres
procédés particuliers. Vojez Acide acétique con-
centré.
L'acide acétique peut se charger de diverses subs-
tances médicamenteuses acres, comme de la scilte ,
du colchique , dans la proportion d'une once pour
chaque livre de vinaigre ; on fait macérer pendant
dix ou quinze jours , et puis on fdtre. Le miel se
lOQs AGI
dissout également dans le vinaigre à la dose d'une
once pour chaque livre. De cette manière l'acide acé-
tique acquiert les vertus reconnues à ces substances ,
et prend les noms de vinaigre miellé vinaigre col-
chique , vinaigre scillitique.
Entr'autres usages communs de Facide acétique ,
il sert de boisson , étendu d'eau , simple , sucrée
ou miellée j et telle est la confiance qu'a inspirée ce
singulier produit de la fermentation , que son usage
domestique est devenu presque universel. Déjà les
Romains l'employaient généralement dans leurs ar-
mées , et de nos jours encore ce malheureux abus
s'entretient parmi les troupes en tems de guerre. Il
faut convenir toutefois que s'il est utile dans quelques
circonstances , il entraîne dans beaucoup d'autres
de graves inconvéniens. Les boissons acéteuses sont
avantageuses dans les grandes chaleurs de l'été ,
parce qu'agissant à la fois comme rafraîchissantes et
désaltérantes , elles soulagent et raniment,- la chaleur
excessive qui règne dans cette saison , étant le plus
grand des débilitans. Hors de cette circonstance l'usage
de l'acide acétique en boisson énerve les sujets sains ,
les amaigrit , affaiblit sur-tout leur système gastri-
que , les dispose à des diarrhées opiniâtres , aux co-
liques , à la dyssenterie et à des fièvres asthéniques
très-rebelles. Il suit de là que l'usage fréquent de
vinaigre comme boisson , est absolument préjudi-
ciable à la santé , et produit sourdement les effets
d'un poison. Son action malfaisante est encore plus
sensible dans les armées et chez les individus faibles
et malades. Lorsque j'étais médecin du grand hôpi-
tal de l'armée française , à Pavie , en i Soo , après la
AGI ig3
fameuse liataille de Marengo , et obligé de visiter
cliaque jour beaucoup de salles de fébricitans , afFec-
tés , pour la plupart, de fièvres nerveuses , intermit-
tentes , asthéniques , etc. je me suis aperçu que la
tisane commune composée d'eau acidulée avec le
vinaigre ordinaire produisait les plus fâcheux effets ,
sur-tout chez ceux qui en buvaient abondammei^t.
L'activité même des médicamens , sur-tout des pré-
parations de quinquina , des mixtures opiacées , ou
aromatiques , était singulièrement diminuée ou dé-
truite par cette seule boisson. J'ai promptement
remédié à cet inconvénient , en y substituant une
boisson peu coûteuse, beaucoup plus agréable, exci-
tante , aromatique , et plus convenable à la nature
des "maladies régnantes.
Le vinaigre était destiné à un autre usage impor-
tant en médecine , c'est-à-dire , à désinfecter l'air des
chambres des malades et des hôpitaux mêmes ; il est
certain qu'en beaucoup de circonstances on a obtenu
de cette pratique des effets avantageux, chez les mala-
des affectés de maladies sthéniques , principalement
de maladies de poitrine , soit en leur en faisant ins-
pirer la vapeur , soit en mêlant à l'air atmosphérique
quelques gaz azotiques produits par la combustion du
vinaigre ordinaire sur des briques rougies au feu. Mais,
comme le remarque sagement Van-Mons , on n'agit
pas par cette méthode sur les miasmes qui ne peuvent
être aucunement détruits par le vinaigre , mais bien
sur les malades. Voilà pourquoi une pratique évidem-
ment vicieuse s'est aussi long-tems soutenue. On doit
né^cessairement reçourir aux acides oxigénés pour
io4 AGI
détruire avec sûreté les miasmes des chambres habitées
par les malades. Voyez Acide nitrique et Acide
MURïATIQUE OXIGENÉ.j
ACIDE BENZOIQUE.
Fleurs de benjoin, v. s.
.Acidum hcnzoicum. Lat.
Ossi benzoico. liai.
Acid benzoic. Angl.
Mode de préparât. Mettez quatre onces de ben-
join dans line terrine de terre à fond plat ; couvrez-
le avec un cône de carton (i). Placez le vaisseau sur
ime couche mince de sable , et chauffez. Quand vous
apercevrez qu'il y a une certaine quantité d'acide
benzoïque de sublimé , enlevez le cône et substi-
tuez-en un autre. Vous ramasserez cet acide en
aiguilles très-blanches avec la barbe d'une plume.
Répétez l'opération pour obtenir la quantité que vous
désirez. L'acide benzoïque qui s'élève sur la fin de
l'opération , ou au commencement , par un feu trop
fort , se colore par un peu d'huile empyreumatique ,
qui se forme en même tems. L'acide benzoïque ainsi
coloré doit être séparé de celui qui est blanc.
Caractère. En aiguilles brillantes j d'une odeur
suave quand il est froid ; très-piquant lorsqu'il est
échauffé, irritant fortement la gorge j d'une saveur
piquante , acre , acide ; rougissant la teinture de
tournesol ; soluble dans l'alcohol , etc.
Mode de prescript. Avec l'eau sucrée , ou avec
(i) Depuis loiig-teius on a subslltué au cône de carton une terrine
renversée , percée d'un petit trou qu'on débouche à Tolonté. ( P- )
AGI io5
d'autres mélanges convenables, irant fluides que
concrets.
Vertu et usage ?
Observations. Quoique l'acide Lenzoïque ait été
recommandé par divers auteurs , dans différentes
maladies , sur-tout dans quelques maladies du pou-
mon, il est aujourd'hui peu usité parmi nous. Le
principal motif qui a empêché de prescrire l'acide
benzoïque sublimé , c'est la facilité avec laquelle il
se combine avec l'huile volatile pendant la subli-
mation , ce qui le rend plus ou moins acre ,
irritant et désagréable. On pourrait cependant
remédier facilement à cet inconvénient en préparant
l'acide benzoïque suivant la méthode de Scheele ,
c'est-à-dire, en décomposant le benzoatê de chaux
par l'acide muriatique. ( Voyez mes, Elémens de
Chimie 3 lome. i , Acide benzoïque. ) L'acide
benzoïque obtenu par ce dernier procédé , est toujours
identique et d'une force égale.
*Le procédé suivant, indiqué par Green, nous a paru préfé-
rable à celui de Scheele. Onti'aite, par suffisante quantité
d'eau bouillante, i6 parties de benjoin, et trois parties de
carbonate alcalinule de soude. Après quelques minutes de
repos on décante : on fait bouiUir le marc avec ime nou-
velle solution alcaline : on filtre chaud : on réunit les deux
liqueurs qu on fait évaporer en consistance de sirop clair;
alors on y verse de l'acide sulfurique tant qu'il se sépare
de l'acide benzoïque. On filtre pour séparer l'acide qu'on
lave avec un peu d'eau froide. La hqueur filtrée mise à
évaporer fournit du sulfate de soude, qu'on peut uliUser
en le faisant bouillir légèrement avec le charbon pour le
priver d'odeur. (P.)
io6 AGI
ACIDE BORACIQUE.
Sel Sédatif, v. s.
j4.cidum boracicum. Lat.
Ossiboracico. Ital.
Acid boracic. Angl.
Mode de préparât. Faites dissoudre le borate alca-
linule de soude (vulgairement connu sous le nom de
borax ) , dans l'eau distillée bouillante j filtrez la
solution encore chaude , puis versez-y de l'acide sul-
furique à diverses reprises, jusqu'à ce que la soude en
soit saturée (i). Le mélange en se refroidissant laisse
précipiter de petites lames cristallines brillantes ,
blanches , lesquelles ne sont autre chose que l'acide
boracique pur. Lavez l'acide boracique avec l'eau pure
et froide , faites-la sécher sur le papier non collé , et
gardez-la dans des vases de verre.
Caractère. Inodore^ saveur acidulé j peu soluble
dans l'eau; soluble dans l'alcohol, à la flamme duquel
il communique une belle couleur verte ; vitrifiable.
Mode de prescript. Mêlé au sucre, à quelques
poudres aromatiques , et à d'autres médicamens.
Vertu. Anti-excitant.
Usage. Affections spasmodiques , hystériques ,
hypocondriaques ; l'épilepsie.
Dose. Depuis six grains jusqu'à trente.
Observations. L'acide boracique a été autrefois
en si grande réputation comme calmant , ou comme
sédatif , qu'on l'a distingué par le nom de sel séda-
fi) Il est boû d'ajouter \in léger excès d'acide sulfuri^ue , pour obte-
nir de beaux cristaux. ( P. )
AGI 107
tif. La pratique n'a cependant pas confirmé sa vertu,
et il est généralement peu usité
* J'ai préparé plusieurs fois l'acide boracique par la
méthode suivante , que quelques pharmaciens préfèrent.
On met dans une terrine de grès Sa parties de borax
réduit en poudre fine, on l'arrose avec 10 parties d'acide
sulfurique concentré , on agite les deux substances avec
un tube de verre ; on les laisse agir à froid pendant douze
heures , puis on ajoute 3oo parties d'eau chaude. On obtient
par le refroidissement , et dès la première cristallisation ,
la presque totalité de l'acide boracique. (P.)
ACIDE CARBONIQUE.
Voyez Eau acidulé d'acide carbonique.
ACIDE CITRIQUE.
-Acide de Citron, v. s.
Suc DE Citron.
Acîdum citricum. Lat.
Ossicitrico. Ital.
Acid citric. Angl.
Mode de préparât. Exprimez le suc de cin-
quante limons , faites-le passer à travers un linge ,
ajoutez-y trois onces d'alcohol , mettez le mélange
dans un vaisseau de verre, et filtrez-le deux jours
après pour séparer tout le muqueux qui se sera pré-
cipité. Faites évaporer doucement le mélange pour
séparer l'alcohol , et gardez l'acide citrique dans des
bouteilles de verre bien bouchées.
Caractère. Saveur acide, agréable, piquante;
couleur jaune ; transparent.
Mode de prescript. Etendu avec l'eau simple ,
aromatique , miellée ou sucrée en forme de limonade.
io8 AGI
V ertus. Anti-excitant, rafraîchissant, désaltérant,
débilitant, anti-vénérien (Rollo).
Usage interne. Fièvres sthéniques, inflammatoires,-
soif sthénique j affections scorbutiques, dans lesquelles
îl agit d'une manière inconnue j dans les accidens
causés par l'opium , la douce amère , et d'autres
substances végétales analogues , contenant le prin-
cipe narcotique ; dans les vices de la bile 3 uni au
café dans les fièvres intermittentes des enfans.
Usage externe. Pour déterger les ulcères baveux,
sur-tout les ulcères scorbutiques des gencives j pour
effacer quelques taches de la peau, les verrues, etc.
Dose. En forme de limonade depuis une livre
jusqu'à quatre en 24 heures.
Préparations . Sirop acide citrique (de limons),
citrate de potasse.
Observations . Rollo cite trois observations (Traité
du diabète sucré), dans lesquelles il suppose que
l'acide citrique donné à la dose de trois ou quatre
cuillerées jusqu'à huit par jour , avec trois ou quatre
fois son poids d'eau, a guéri des maladies véné-
riennes. Dans les trois cas rapportés par l'auteur ,
il y avait exulcérations du pénis , et dans deux cas
aussi des bubons , les exulcérations étaient lavées
avec l'acétate de plomb ; et les bubons pansés ex-
térieurement par ce moyen seul. Comment donc le
savant médecin anglàis a.-t-il pu conclure de cette
seule observation que l'acide citrique possédait une
vertu anti-vénérienne ? Il trouvera difficilement des
médecins praticiens de son avis. Tout le monde sait
que le suc de citron à peine exprimé du fruit est
ACt 109
propre à tous les usages auxquels on destine cet
acide j mais quand on doit le conserver quelque tems,
la méthode que nous avons indiquée nous paraît con-
venable ; il peut alors être facilement transporté en
voyage , sans qu'il s'altère , et sur-tout dans les voya-
ges maritimes. Dans ce dernier cas il faudra le lais-
ser combiné avec l'alcoliol qu'on emploie pour
séparer le mucilage , parce qu'il rend l'acide citrique
employé en forme de limonade plus propre à l'usage
qu'on en fait , sur-tout si l'alcohol est aromatisé avec
le girofle , la vanille ou d'autres substances analogues
propres à flatter le palais. Dans cette combinaison
on peut le faire servir à la préparation des punchs ,
des limonades , qu'il rend très-agréables.
ACIDE MURIATIQUE.
-Acide Marin, v. s.
Acidum muliaticum. Lat.
Ossimuriatico. Ital.
Acid muriatic. Angl.
Mode de préparât. Mettez dans une grande cor-
nue tubulée , Pl. l'-e , fig. g , une livre de muriate
de soude pulvérisé ; adaptez à la cornue un ballon
et l'appareil de Woulf , dans les flacons duquel ap-
pareil il y ait de l'eau distillée j lutez exactement
les jointures j versez par la tubulure de la cornue
six onces d'acide sulfurique du commerce , étendu
d'une quantité égale d'eau pure. Fermez la tubulure
et laissez agir le mélange à froid pendant quelques
heures. Appliquez le feu par degrés et procédez avec
précaution à la distillation.
Caractère. Limpide , transparent , très-acide ,
corrosif; pesanteur spécifique 1170^ il répand des
no AGI
vapeurs Lîanclies à l'air humide ; très-odorant, suf-
focant ; fond la glace j ne se trouble pas par la so-
lution des sels barytiques ; s'il contient du fer, il est
coloré en jaune j s'il contient de l'acide sulfurique,
on le découvre avec le muriate ' de baryte : il est
gazéifiable et combustible oxigénable.
Mode de prescript. Etendu d'eau , combiné avec
le vin ou avec le miel.
Vertus. Anti-excitant , détersif , débilitant, en-
gourdissant ( Darwin).
Usage interne. Maladies stliéniques ; combiné
avec le vin , dans les hernies.
Usage eocterne. Ulcères scorbutiques , aphthes.
Dose (^intérieurement^ Depuis un scrupule jus-
qu'à un gros dans huit onces de liquide approprié ,
dont on prescrit une demi-once jusqu'à deux onces ,
deux fois le jour.
Poison. Pris intérieurement , quand il est con-
centré, il enflamme et corrode la bouche, le palais,
l'œsophage , l'estomac , les intestins , produit de la
toux , du resserrement à la gorge , des mouvemens
épileptiques , souvent la gangrène et la mort.
Antidote. La magnésie délayée dans l'eau alca-
linule de potasse , la lessive des cendres , ou d'amples
boissons d'eau alcalinule de soude.
Comme parfum. Les vapeurs de l'acide muria-
tique répandus dans l'air sont propres à détruire les
miasmes provenant de la décomposition putride des
substances animales , dont l'ammoniaque paraît for-
mer un des principes constituans, A cet effet, prenez
' quatre onces de muriate de soude pulvérisé , mettez
AGI III
ce sel dans im vase de terre, versez dessus trois
onces d'acide sulfurique , chauffez le vaisseau placé
au milieu de la chambre fermée et inhabitée. On
peut augmenter la dose mentionnée , ou bien multi-
plier les appareils selon la grandeur des lieux sur
lesquels on veut faire agir les vapeurs de l'acide
muriatique.
Si l'on voulait détruire les miasmes contagieux
pestilentiels , etc. il faudrait avoir recours à Ycicide
muriatique oocigéné, mais sur-tout à V acide nitrique.
L'acide muriatique est inutile pour cet objet, comme
le sont tous les acides qui sont peu oxigénés.
Préparations. Acide juuriatique oxigéné, le mu-
riate de mercure, d'antimoine , etc.
Observations. Dans le procédé indiqué pour
obtenir l'acide murjatique , il reste dans la cornue
du sulfate acide de soude , que vous ferez dissoudre
dans l'eau : vous y ajouterez du carbonate de chaux
pour saturer l'excès d'acide sulfurique -, filtrez la so-
lution , faites évaporer et cristalliser : le sulfate de
chaux restera sur le filtre , et le sulfate de soude se
trouvera parfaitement neutre.
ACIDE MURIATIQUE OXIGÉNÉ.
AciiJE Marin déphlogistiqué. v. s.
A.cidum muriaticum oxigenatum. Lat.
Ossimuriatico termossigenato. Itaî.
Oxygenated acid muriatic. Angl.
Mode de préparation. Mettez dans un matras ,
Pl. 27, une once d'oxide noir de manganèse
pur réduit en poudre, versez dessus trois onces d'acide
muriatique concentré , adaptez au matras un tube
111 ACÏ
recoLirhé qui ira plonger dans quatre onces d'eau
distillée froide contenue dans la bouteille b ,
haute et étroite , de la capacité de huit onces d'eau.
Laissez agir à froid l'acide muriatique pendant une
demi-heure , puis échauffez doucement le niatras
avec quelques charbons allumés. Le gaz muriatique
qui se développe se combine graduellement avec l'eau
et l'en sature. Ou bien, vous suivrez le procédé
indiqué plus bas.
Caractère. Odeur forte , pénétrante , suffocante ,
qui agit fortement sur la gorge j saveur âpre j- cou-
leur jaune. Cet acide détruit la plus grande partie
des couleurs végétales : il détruit la saveur èt l'odeur
des chairs fétides j se congèle et cristallise en petites
lames à la température de zéro du thermomètre de
Réaumur j se décompose avec les combustibles oxi-
génahles , par exemple , avec le phosphore , avec
les sulfures et avec les carbures ; oxide les métaux,
même l'or , et le dissout ; détruit différentes
odeurs ; condense les huiles , commence leur céri-
Jication ; change l'acide urique en acide oxalique -,
oxide le carbone à une température quelconque de
l'atmosphère j se dégage de l'eau en forme de gaz
avec chaleur; se décompose à la lumière , etc.
Mode de prescript. Etendu d'eau distillée ou com-
biné avec des mélanges convenables , on l'unit aux
graisses et à l'huile pouf les oxigéner , et on les em-
ploie ainsi.
Vertus. Oxigénant, excitant, tonique , destruc-
teur de difïérens miasmes, et du principe narcotique
4e l'opium, de la ciguë, etc.
AGI ii3
Usage interne. Faiblesse du syslcme nerveux ;
maladies vénériennes ( ! ! ) j empoisonnement par la
ciguë et l'opium j dans la fièvre scarlatine (Braith-
waite); dans la gale , coinbiné avec l'huile (Deiman).
Usage externe. Pour détruire l'odeur fétide des
ulcères ^ du cancer , de la gangrène.
Dose. Pour les adultes, depuis demi-drachme
jusqu'à deux en 24 heures , étendu dans huit onces
d'eau distillée.
Manière commode de se procurer le gaz acide
muriatique oxigéné pour désinfecter. Mêlez une
once d'oxide noir de manganèse avec quatre onces
de muriate de soude pulvérisé 3 mettez le mélange
dans un vase de terre, et versez dessus deux onces
d'acide sulfurique du commerce j laissez agir le mé-
lange d'abord à froid , puis à une chaleur modérée :
le gaz acide muriatique oxigéné se développe sucr-
cessivement, et se répand avec rapidité dans l'at-
mosphère de la chambre , dont les portes et les fe-
nêtres doivent être fermées.
C'est sur-tout à l'illustre Morveau que l'on doit
les observations faites sur le gaz acide muriatique
oxigéné employé conime désinfectant. Nul doute
qu'il n'agisse promptemcnt sur les miasmes morbi-
fiques si pernicieux et si fréquens dans les salles où
l'on rassemble beaucoup de malades affectés de fiè-
vres contagieuses. Mais l'expérience a prouvé que
les vapeurs de l'acide nitrique devaient être préférées
à celles de l'acide muriatique oxigéné ( vojez Acide
nitrique) , au moins pour l'usage indiqué. Les va-
peurs et le gaz acide muriatique oxigéné agissent
bien sur lefi odeurs et sur les miasmes autant que
I. 8
1 1 4 AGI
les vapeurs d'acide nitrique j mais ils incommodent
les personnes saines et les malades rassemblés dans
ces lieux où l'on en use d'autant plus que l'en-
droit est plus vaste et l'action des vapeurs plus
long-tems continuée. Son action s'exerce prin-
cipalement sur la membrane pituitaire et sur la
gorge j il produit des coryzas opiniâtres et très-,
incommodes , des toux violentes , accompagnées
de vomissemens , et des angines très-rebelles , sur-r
tout dans la saison froide. Je parle ainsi d'après ma
propre expérience : beaucoup d'autres ont confirmé
en Italie l'action nuisible des vapeurs et du gaz
acide muriatique répandus dans les chambres , non-
seulement sur les personnes déjà malades , mais
encore sur celles qui sont en santé. Le professeur
Volta ayant respiré du gaz acide muriatique oxigéné
répandu dans mon laboratoire dans le cours de l'hiver
de 1806, fut pris tout-à-coup d'un coryza très -vio-
lent qui dura trois ou quatre jours , et se renouvella
une autre fois par la même cause, MM. Jurine et
Berger de Genève ( Observations sur la Jièi^re des
prisons, et sur les fumigations du gaz nitrique^ etc.)
ont fait la même observation. On peut donc retenir
que les vapeurs de gaz acide muriatique oxigéné sont
propres à désinfecter les chambres tQttt-à,-fait inha-
J)itées ; mais que , dans les circonstances opposées ,
les vapeurs d'acide nitrique leur sont préférables
sous tous les rapports.
Préparations . Ether muriatique , gaz acide mu*
riatique oxigéné, muriate du mercure suroxidé , etc.
Observations. La plupart des médecins modernes,
en confondant mal-à-propos , ainsi que beaucoup
AGI ti5
dé cliiinistés , l'oxigène avec le thermoxigènè ^ et en
les regardant toujours comme dans le même état^ et
comme identiques dans leurs combinaisons, ont ran-
gé tous les acides parmi les excitahs oocigéhans ;
mais ils se sont grandement trompés. L'observation
attentive m'a prouvé depuis long-tems que dans
le plus grand nombre des acides , le simple oxigène
existe tout-à-fait dépouillé de thermique (calorique),
auquel il est chimiquement combiné avec la base
indécomposé de l'air pur j que dans un tel état
l'oxigène se comporte en médecine d'une manière
tout-à-fait différente et souvent opposée à celle qu'il
manifeste dans les corps , dans lesquels il se trouve
saturé de calorique , ou en état de thermvocigène.
Et en effet, les acides dans lesquels est le simple
oxigène, administrés intérieurement^ mêlés avec l'eau,
affaiblissent le système animal , au lieu de le soute-
nir ou d'accroître ses forces, et c'est à tort que les mé--
decins, pour avoir mal conçu cette opinion, insistent
obstinément sur l'usage des acides ou des alimens
végétaux acides dans les maladies asthéniqués , sur-
tout dans les fièvres nerveuses , en supposant , avec
Une secte de médecins chimistes modernes , que les
acides sont excitans , échauffans, etc. tandis qu'ils
ànti- excitent, débilitent et rafraîchissent évidem-
ment. L'usage fréquent qu'on a fait et qu'on fait
toujours en quelques lieux, de la diète et de la
joaédecine, des acides, et des alimens végétaux-aci-
dulés , tantôt en leur attribuant une vertti anti-
isep tique , tantôt en les considérant comme oxigé-
tians , ou en d'autres termes , selon cette doctrine ,
excitans , a produit plus de mal, je crois, que la
ii6 AGI
poudre à canon , sur-tout dans les grands hôpitaux
militaires de terre et de mer, et dans les armées
mêmes , aussi bien que dans les flottes , où la base
principale des boissons ordinaires est un acide , sur-
tout l'acide acétique , et où par malheur les espèces
de maladies dominantes et les plus communes sont
asthéniques contagieuses. ( V oyez Acide acétique ).
Les seules acides riches en thermoxigène sont
capables de produire quelques-uns des elFets salu-
taires de la base de l'air pur dans l'organisme ani-
mal et de répondre à l'attente du médecin, qui espé-
rerait en vain le même succès des autres acides. Sont
thermoxigénés , \ acide muriatiqite oxigéné , et
l'acide nitrique , dont le gaz oxide de septon (oxide
gazeux d'azote des Français ) se combine évidemment
avec la base indécomposée de l'air pur , qui alors se
change en acide nitrique (^ossiseptonico).
Ces acides ont en effet des propriétés bien diffé-
rentes de celles qui se manifestent généralement dans
l'action des autres espèces d'acides : eux seuls pour-
raient devenir de véritables excitans, si, par l'état de
leur composition singulière , ils ne présentaient cha-
cun des effets qui leur sont propres. L'acide muria-
tique thermoxigéné ( oxigéné ) , après avoir perdu le
thermoxigène qui excite, n'agit plus que par le résidu
acide muriatique , dont l'action est opposée ; de là
des effets variables , mixtes , qui proviennent les
tins du thermoxigène , les autres de l'acide muria-
tique simple. L'action médicamenteuse de l'acide
nitrique est aussi particulière à cet acide. ( Vojez
'Acide nitrique. ) Malgré cela , le thermoxigène ne
manque pas de produire ses effets dans les acides
AGI 117
tliermoxigénés. Les singuliers effets que RoUo ,
Cruikshank , Wittman , Irwin , Crawfort, Guy ton ,
Fourcroy , Alyon , Humboldt et tant d'autres chi-
mistes avaient observés dans l'action de l'acide muria-
tique oxigéné et de l'acide nitrique sur les substances
animales et végétales , ils aurai^t en vain cherché
à les obtenir , par exemple , de l'acide sulfurique ou
de l'acide muriatique simple, etc. ou bien des acides
végétaux, qui sont également si faciles à se décom-
poser , et aussi prompts à abandonner leur oxigène.
ACIDÈ NITRIQUE.
Acide de Nitre. v. s-
Acidum nitricum. Lat.
Ossi septonico. Ital.
Acid septonic, Angl.
Mode de préparation. Mettez dans une grande
cornue de verre tubulée , Pl. , fig. g , une livre
de nitrate de potasse ou nitre pur pulvérisé j dis-
posez la cornue dans un bain de sable , et adap-
tez-y le ballon à deux cols avec, deux bouteilles de
Voulf , contenant de l'eau distillée , versez par la
tubulure de la cornue six onces d'acide sulfurique
étendu de trois onces d'eau , et fermez exactement
la tubulure. Laissez agir l'acide sulfurique pendant
quelque heures à froid j ensuite échauffez le four-
neau graduellement, et distillez.
Dans le cas où l'acide nitrique obtenu par ce pro-
cédé se trouverait altéré par l'acide sulfurique , on
le reconnaîtrait en y ajoutant la solution d'un sel
bary tique. ( V ojez Muriate et Acétate de baryte.)
S'il contient de l'acide muriatique , la solution de
ii8 AGI
nitralé d'argent vous l'indiquera en y formant du
muriate d'argent , sel blanc insoluble. Pour purifier
l'acide nitrique mêlé d'acide muriatique , vous y ajou-
terez de la solution de nitrate d'argent, jusqu'à ce qu'il
s'y forme un précipité , et vous distillerez : si c'est
l'acide sulfurique, vous distillerez de nouveau l'acide
nitrique sur un peu de nitre (nitrate de potasse) pul-
vérisé. Au moyen de cette distillation , l'acide riitri-
que se débarrasse même de l'oxide gazeux d'azote
(ossido di septono), qui lui donne le caractère dç
l'acide nitreux.
Caractère. Limpide , transparent ; odeur forte ,
pénétrante , acre , désagréable j saveur très-aigre ,
caustique , acide ; colore les ongles et la peau en
jaune 3 répand des vapeurs rouges , constitue l'acide
nitreux j se décompose avec les combustibles oxigé-
nables en élevant beaucoup la température et en
dégageant du gaz oxide d'azote (oxide de septon)^
il oxide beaucoup de métaux, le carbone, quelques
huiles , la graisse , etc. n'est troublé ( lorsqu'il est
pur) , ni par les sels barytiques, ni par le nitrate
d'argent. Pesanteur spécifique , i55o.
Mode de prescript. Etendu avec l'eau simple ou
sucrée, ou bien avec les eaux aromatiques.
Vertu. Excitant, condensant le corps muqueux,
l'albumine j astringent, thermoxigénant (oxigénant).
Usage interne. Dans les hémorrliagies utérines
puerpérales , dans le scorbut ( Rollo et Bedoes ) ;
dans l'hémorrhagie pulmonaire, de même que dans
l'hépatide chronique (Raggi)j dans la dyssenterie ,
dans les fièvres nerveuses pétéchiales dans le typhus,
dans la vérole (Stotl) ; dans le tétanos.
AGI 119
Usage externe. On l'emploie avec précaution
contre les excroissances cornées et jusqu'à ce qu'elles
soient détruites.
Dose {intérieurement). Depuis demi- drachme
jusqu'à deux drachmes dans dix onces jusqu'à une
livre et demie d'eau ( 18 onces), simple ou sucrée ou
aromatique , à prendre en plusieurs doses dans les
24 heures.
Poison. Pris intérieurement quand il est concentré,
l'acide nitrique produit une chaleur brûlante dans
la bouche , dans l'œsophage et dans l'estomac , avec
nausées et vomissemens , douleurs à l'abdomen , et
météorisme de cette cavité , accompagnée de sen-
timent de froid dans la surface du corps et des
membres, etc. (Tartra).
.Antidote. La solution de potasse étendue ou de
savon ; la magnésie pure délayée dans l'eau et mêlée
à l'alcohol , avec d'amples boissons d'eau sucrée.
Lorsqu'ensuite on n'a plus rien à craindre de la
présence de l'acide nitrique dans l'estomac , on a
recours avec beaucoup d'avantage aux potions hui'-
leuses , au lait, aux mucilages , aux émulsions.
Comme désinfectant. Carmichael-Smith a obser-
vé que les fumigations d'acide nitrique sont d'une
elTicacité surprenante pour détruire les odeurs et les
miasmes des hôpitaux, des prisons et des cachots,,
provenant de fièvres nerveuses contagieuses , et les
détruisent promptement. Cette observation ayant été
vérifiée par plusieurs savans médecins anglais , le
parlement d'Angleterre a accordé à l'auteur cinq
mille livres sterling de récompense. Cette pratique
120 AGI
se confirme dans diverses parties de l'Europe 5 ainsi
qu'il résulte des Observations sur la. fièvre des pri-
sons , et sur les fumigations de gaz nitrique ^ par
le célèbre D. Odier de Genève.
L'avantage qu'ont ces fumigations, répandues dans
l'air , sur tous les autres moyens essayés jusqu'ici ,
c'est qu'elles en détruisent promptement les miasmes,
arrêtent de suite la contagion , et qu'elles peuvent
être inspirées par le malade et la personne en santé
sans qu'ils en soient nullement incommodés. Voici
le procédé :
« Mettez une demi-once d'acide sulfurique con-
j) centré dans un vase de verre , ou dans un creuset
» un peu profond j échauffez -le dans un bain de
j) sable , et jettez-y de tems en tems un peu de
» nitrate de potasse ( nitre ) en poudre , en tenant
» les fenêtres et les portes fermées. Les va,ses doi-
» vent être placés à la distance d'environ vingt pieds
» l'un de l'autre plus ou moins , selon la hauteur de
M la salle et la force de la contagion. Si le nitre est
» un peu humide , la décomposition est encore plus
» prompte. »
Après que les vapeurs d'acide nitrique ont agi
pendant quelque tems sur l'air qu'on se propose de
désinfecter, on y fait succéder la ventilation. Ce-
pendant il est bon de savoir que n'ayant pu quelque-
fois mettre cette précaution en pratique , il n'en ré-
sulta jamais de conséquences funestes ni aux personnes
qui se trouvaient dans la salle , ni aux malades eux-
mêmes, qui avaient inspiré ces vapeurs répandues
dans l'air , à la différence du gaz acide rauriatique
oxigcné prescrit dans les mêmes vues.
AGI 121
L'acide nitrique sera donc très-utile lorsqu'il s'agira
de désinfecter , et on devra le préférer à l'acide mu-
riatique oxigéné , non-seulement à cause de son effi-
cacité comme désinfectant, mais bi^en aussi parce
que, loin d'être nuisible , il ne peut qu'être salutaire
aux malades , à ceux même affectés de fièvres con-
tagieuses.
Au demeurant , le docteur Carradori pense que
les vapeurs d'acide nitrique et des autres acides ré-
putés désinfectans , peuvent bien exercer leur action
sur les effluves générateurs de la contagion , et
non sur la matière de la contagion. Il se fonde à cet
égard sur une observation qui lui est propre , de
laquelle il résulte que les acides désinfectans dont
on vient de parler , n'ont pu réussir à détruire la
contagion d'une étable et de linges infectés à la suite
d'une épizootie régnant sur des bœufs. Mais les
observations recueillies sur la très-grande efficacité
des vapeurs d'acide nitrique pour désinfecter l'air
chargé de miasmes contagieux humains , son t aujour-
d'hui assez nombreuses pour ne devoir jamais en
négliger l'usage dans les circonstances requises , bien
que dans quelques cas ce moyen n'ait pas entière-
ment répondu à l'attente des médecins. Je ne ré-
pugne pas à croire que les vapeurs d'acide nitrique
et le gaz acide muriatique oxigéné sont moins propres
à détruire les miasmes provenans des maladies
contagieuses des quadrupèdes ou d'autres espèces
d'animaux , que les émanations contagieuses ani-
males qui sont de nature tout-à-fait différente.
Préparations. Ether nitrique , alcohol éthéré d'à-
cide nitrique, graisse oxigcnéc , les nitrates , etc.
122 AGI
Observations. Quoique l'acide nitrique soit, parmi
les acides employés en médecine , un des plus riches
d'oxigène , son action est cependant particulière à
son état de composition, et quand cet acide se décom-
pose , que le tliermoxigène déploie ses caractères ,
alors l'oxide gazeux d'azote, base de l'acide nitrique,
se trouve libre en agissant sur le système animal
d'une manière encore inconnue. Les médecins doivent
donc considérer dans les acides oxigénés diverses subs-
tances actives qui , combinées ensemble , ont une
action particulière , et qui , lorsqu'elles viennent à se
séparer de quelque manière que ce soit, ont alors une
force relative à chacune d'elles, différente de celle du
composé d'où elles dérivent , et souvent opposée.
L'acide nitrique agit sur la substance sucrée j sur
l'acide urique, qu'il change en acide oxalique ; sur
le corps muqueux et sur l'albumine , qu'il coagule
et dénature ensuite ; sur la fibrine , qu'il décom-
pose , et sur beaucoup de bases animales , qui éprou-
vent , par le contact de cet acide , des change-
mens sensibles.
On n'a pas encore déterminé avec assez de préci-
sion les singulières modifications chimiques aux-
quelles les différentes bases animales sont sujettes dans
l'état de vie par l'usage plus ou moins prolongé de
Yacide nitrique ou de Yacide muriatique oxigéné.
ACIDE NITRIQUE ÉTENDU ou AFFAIBLI.
Eau Forte, v. s.
Ce n'est autre chose que l'acide nitrique concen-
tré étendu de deux parties d'eau. V ojez Acide ni-
trique.
AGI
123
ACIDE NITRO-MimiATIQUE.
Eau Régale, v. s.
Acidum nitro-muriaticum. Lat.
Ossisepto-muriatico. Ital.
Acid nitro-muriatic. Angl.
Mode de préparât. Faites un mélange peu à peu
de parties égales d'acide muriatique et d'acide nitri-
que bien concentrés dans un flacon de verre , que
vous ne devez remplir qu'aux deux tiers.
Les proportions des deux acides doivent varier
suivant les diverses substances sur lesquelles on doit
les faire agir.
Caractère. Odeur forte , pénétrante , insuppor-
table ; répand des vapeurs blanches , jaunâtres , sur-
tout .à l'air humide 7 a une couleur jaune-rougeâtre
plus ou moins foncée.
Usage. Est destiné principalement à des disso-
lutions métalliques; mais sous ce rapport il est sou-
vent remplacé par Vacide muriatique oxigéné.
Il n'a d'autre usage en pharmacie que d'aider , par
son action sur le sulfure d'antimoine , à déterminer les
proportions du soufre et du métal,
ACIDE OXALIQUE.
Acide Sacchamn. v. s.
Acidum oxalicum. Lat.
Ossi saccarico. Ital.
' Acid saccharic. Angl.
Mode de préparât. Sur deux onces d'amidon
'pur mis dans une cornue de verre , versez six onces
d'acide nitrique concentré. Laissez agir à froid le
mélange pendant vingt- quatre heures; puis chauf-
1^4 AGI
fez doucement la cornue placée sur un barn de sable ;
jusqu'à ce qu'il y reste une substance dense ; retirez
la cornue et laissez la refroidir dans un lieu frais :
il s'y formera beaucoup de cristaux d'acide oxalique
que vous recueillerez , et ferez sécher à l'air sur du
papier Joseph; gardez ces cristaux dans une bou-
teille de verre.
Caractère. Cristaux prismatiques quadrilatères ,
ou en petites aiguilles très-fines irrégulières j saveur
fortement acide , non désagréable ; rougit la teinture
de mauve -, soluble dans quatre parties d'eau froide
avec une espèce de cr/, et dans deux d'eau bouil-
lante.
Mode de prescript. On l'emploie dissous dans
l'eau jusqu'à agréable acidité ; on y ajoute assez de
sucre ou un sirop pour en faire une boisson agréable ,
que l'on prescrit à la même dose que la limonade.
Quand vous voudrez vous servir d'acide oxalique
comme réactif pour découvrir la chaux , versez quel-
ques gouttes de sa solution dans le liquide qui peut
contenir de la chaux pure , ou combinée avec un
acide ; dans le cas où cette terre s'y rencontrerait , il
se formera aussitôt un précipité blanc pulvérulent
d'oxalate de chaux , qui est un sel insoluble.
Vertu et usage. De l'acide citrique. Voyez Acide
CITRIQUE.
Observations. Quoique l'acide oxalique soit un
réactif commode et quelquefois nécessaire pour dé-
terminer la présence et la quantité de chaux , même
dans ses combinaisons avec les acides, j'ai démontré
ailleurs , qu'il n'est point un moyeu aussi sûr et
AGI Ï25
aussi fidèle que l'a cru le célèbre Bergmann , et que
l'ont cru après lui tous les chimistes modernes. J'ai
observé en 1798 que l'acide oxalique ne manifestait
pas la chaux dans les phosphate, nitrate, muriate,
tartrite ou sulfate de chaux , lorsqu'il y avait dans
ces sels un léger excès d'acide. De même l'acide
oxalique ne précipite pas les muriate ou nitrate de
baryte oxidules combinés à une portion de chaux.
Aussi l'existence de la terre calcaire n'est-elle pas
découverte par l'acide oxalique dans une solution de
muriate de baryte saturée contenant un sixième d'eau
de chaux , et s'il se fait un précipité dans la solu-
tion , c'est de Voxalate de baryte. V oyez Muriate
DE BARYTE.
Non-seulement l'acide oxalique est un réactif in-
fidèle pour découvrir la chaux dans les sçls calcaires
' ou barytiques mentionnés j mais il l'est encore pour
les sels magnésiens parfaitement neutres , avec les-
quels la chaux est souvent combinée.
Si , à huit parties d'une solution de sulfate de
magnésie bien neutre . on ajoute une partie
d'eau de chaux préparée avec soin et bien saturée ,
le mélange est très-limpide ; mais il est insensible
à la présence de l'acide oxalique , dans quelque pro-
portion qu'on l'y ajoute. Le même phénomène arrive
précisément avec un mélange d'acétate de magnésie
bien neutre , et l'eau de chaux dans les mêmes pro-
portions. Si l'on ajoute une partie de bonne eau de
chaux à deux parties d'une solution bien saturée dç
nitrate de magnésie , si on les mêle ensemble , l'acide
oxalique n'indique en aucune manière la chaux qui
y existe , et ou la découvre par tout autre moyen.
126 AGI
J'ai voulu rapporter toutes ces expériences pour que
les chimistes dans leurs analyses fussent en garde
contre les effets de l'acide oxalique , qui selon toute
apparence , parce qu'on fa cru le plus fidèle réactif
pour découvrir la chaux dans toutes ses combinai-
sons, a sans doute donné lieu à beaucoup de disputes
surl'existence ou la non-existence de cette terre alcaline
dans différentes substances minérales, sur-tout dans les
pierres , et à beaucoup d'erreurs dans les analyses
chimiques. Bergmann lui-même ayant dissous une
portion de calcul de la vessie urinaire dans l'acide
nitrique j et essayé la solution avec l'acide oxalique ,
n'aperçut aucun précipité. Hinc^ àïl-il, facile posset
quisquam colligere calculos carere terra calcarea^
(juam alias aciclum sacchari confcstim prodere
solet. Cependant il est parvenu par d'autres moyens
à reconnaître la présence de la chaux dans le même
calcul. (Opusc. phjs. et chim. j tom. IV, p. 338.)
On devra donc considérer l'acide oxalique comme
un moyen infidèle pour découvrir la chaux dans
toutes ses combinaisons. D'après les faits que j'ai
rapportés et que tout le monde peut aisément vérifier,
les expériences que M. Darracq a réunies en faveur
de cet acide , sont insuffisantes , et les observations
qu'il a faites pour conserver à l'acide oxalique le
rang que jusqu'ici lui avaient accordé les chimistes
parmi les réactifs , ne sont absolument d'aucune va-
leur.
L'acide oxalique dissous dans suffisante quantité
d'eau est d'une acidité très-agréable j il peut alors ser-
vir en médecine , à la plupart des usages auxquels on
desline l'acide citrique. Vojez Acide citrique.
AGI 127
* Je pense qu'il serait prudent, si l'on se déterminait à
employer l'acide oxalique en médecine, de le faire dissou-
dre dans l'eau distillée , et cristalliser de nouveau ; j'ai re-
marqué plusieurs fois que l'acide oxalique de la première
cristallisation, quoique bien lavé et bien égoutté, dégageait
au bout de quelque tems du gaz nitreux , ce qui n'a pas
lieu lorsque cet acide a été cristallisé dans l'eau distillée. (P.)
ACIDE PHOSPHGRIQUE.
Acide du phosphore, v. s.
Acidum phosphoricum. Lat.
Ossifosforico. Ital.
Acid pliospboric. Angî.
Mode de préparât. Mettez du phosphore dans
du gaz oxigène contenu dans une eloche de verre
placée sur le mercure j allumez le phosphore par le
moyen d'un fd-de-fer rouge de feu et courbé. Faites
dissoudre dans de l'eau distillée l'acide phosphorique
qui se sera formé , et conservez le liquide dans un
flacon convenable ( Lavoisier ).
Autre procédé. Sur une partie de phosphore
réduit en petites lames et mis dans une cornue
de verre , versez cinquante parties d'acide nitrique
concentré ; échauffez la cornue et distillez douce-
xnent l'acide nitrique. Ce qui reste est l'acide phos-
phorique très-pur.
Caractère. Transparent , inodore ; d'une saveur
^cide très-forte ; fixe au feu ; susceptible de se cris-
lalliser et de se vitrifier par l'évaporation et par la
fusion , lorsqu'il est à l'état concret déliquescent, etc.
Mode de prescript. Dissous dans l'eau distillée ,
miellée ou sucrée.
V ertus. Anti-excitant , débilitant , rafraîchissant ,
128 AGI
résolutif j il fournit un principe immédiat aux solides
animaux.
Usage interne. Fièvres sthéniques , affections
cancéreuses de l'utérus ( Hacke ) ; carie syphilitique
( Hartenkeil ).
Usage extérieur. Tumeurs blanches , exostoses.
Dose. Depuis vingt grains jusqu'à vingt-quatre.
ACIDE PRUSSIQUE.
Acidum Prussicum, Lat.
Ossiprussico. Ital.
Acid prussic. Angî.
Mode de préparât. Prenez deux onces de bleu
de Prusse pulvérisé , une once d'oxide rouge de
mercure par l'acide nitrique (précipité rOuge, v. s. )
et six onces d'eau. Mettez le mélange dans une cu-
curbite de verre , faites bouillir pendant quelques
minutes en agitant continuellement , jusqu'à ce qu'il
prenne une couleur de vert -pomme. Filtrez le
tout , lessivez le résidu avec deux autres onces d'eau
bouillante. Ajoutez à la liqueur filtrée deux onces de
limaille de fer non rouillée et trois drachmes d'acide
sulfurique concentrée j agitez le mélange pendant
quelques minutes ; il prend alors une couleur noir
en désoxidant le mercure j il se développe une odeur
analogue à celle des fleurs de pêchers , particulière
h, l'acide prussique. Décantez et mettez le tout à
distiller dans une cornue à un féu doux. Lorsqu'on
a obtenu la cinquième partie du liquide contenu
dans la cornue, on suspend l'opération. On garde
le produit dans un flacon de verre bien bouché et à
l'abri de la lumière.
AGI 129
Caractère. Odeur forte de fleurs de pêchers ou
d'amandes amères; saveur douceâtre, acre, brûlante,
ne rougissant pas la teinture de tournesol , il s'unit
dilEcilement aux alcalis et aux terres , mais il décom-
pose les sulfures alcalins et la solution de savon ;
il forme du bleu de Prusse avec les sels suroxidés
de fer. Il se décompose au feu et à la lumière vive.
Mode de prescript. Etendu dans l'eau simple ou
dans une eau aromatique , ou dans les compositions
aqueuses anti-excitantes.
f^ertus. Anti-excitant difFusible ( assoupissant ) ;
se rapprochant , pour la vertu , de l'eau de laurier-
cerise j anthelmintique.
Usage. Maladies sthéniques ( Voyez Eau de lau--
RTER-CERISE ) ^ IcS VCrS.
Dose. Depuis quatre jusqu'à six gouttes : on peut
^augmenter la dose dans quelques circonstances.
Observations. Le professeur Borda a été le pre-
mier qui ait employé en médecine l'acide prussique
et en ait déterminé l'action. On est porté à croire que
a partie active de l'eau de laurier-cerise , de fleurs
de pêchers , d'amandes amères , etc. dépend prin-
cipalement de la présence de cet acide. Vojez Eau
DE laurier-cerise, EaU d'am ANDES AMERES.
On s'oppose aux mauvais efî'ets de l'acide prus-
sique par l'ammoniaque.
ACIDE SUCCINIQUE.
Sel VOLATIL de succin. v. s.
Acidum succinicum . Lat.
Ossisuccinico. Ital.
Acid succinic. Angl,
Mode de préparât. Distillez du succin concas-
i3o AGI
se , comme il sera dit en parlant de Yépjrèle de
siiccin. Vous séparerez l'acide siiccinique concret
de riitiile avec une spatule de verre , et le ferez
sécher sur mi papier non collé. Vous pourrez le
rectifier en le sublimant de nouveau dans un vase
convenable après l'avoir mêlé au sable , ou bien par
des solutions et cristallisations successives.
Caractère. Plus ou moins coloré , selon qu'il
est plus ou moins purifié ; odeur d'huile de succin •
d'une saveur acre acide ; soluble dans l'eau et dans
l'alcohol.
Obserç^atiojis. L'acide succinique concret, autre-
fois connu sous le nom de sel de succin , doit toutes
ses vertus à l'huile avec laquelle il est combiné, et dont
on le débarrasse difficilement par les rectifications.
Il résulte de là que tant dans les préparations phar-
maceutiques , dans lesquelles on fesait entrer l'acide
succinique , que dans les usages de la médecine aux-
quels on le destinait , il est préférable de prescrire
immédiatement Vhuile de succin rectifiée et mêlée
à des potions convenables.
Kojez Huile de succin , Carbonate d'ammoniaque
HUILEUX DE SUCCIN.
ACIDE SULFUREUX.
Esprit de soufre par ia cloche, v. s,
Acidum suljurosum. Lat.
Ossisolforoso. Ital.
Acid sulphureous. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Mercure une partie.
Acide sulfurique deux parties.
ACI r3i
Mettez ces matières dans un mati as àlong col auquel
est adapté un tube courbé qui plonge au fond de l'eau
contenue dans un flacon de Voulf : l'acide sulfurique
qui se dégage en même tems que l'acide sulfureux,
est arrêté et dissous dans l'eau de ce premier flacon -,
de celai-ci part un second tube destiné à conduire
le gaz acide sulfurique dans une ou plusieurs autres
bouteilles remplies d'eau , suivant la quantité d'acide
sulfureux qu'on se-propose d'obtenir. Ge procédé
est assez avantageux lorsqu'on peut utiliser le sulfate
acide de mercure qui reste dans la cornue.
oyez Sublimé corrosif et Mercure doux.
Dans le cas contraire , comme l'ont très-bien fait
remarquer MM. Fourcroy et Vauquelin : « Le prix
» du mercure et le travail qu'il exige pour être ra-
» mené à l'état métallique , ne permettraient pas de
» l'employer dans les arts et dans la pharmacie pour
» la préparation de l'acide sulfureux j mais , comme
» il n'est pas nécessairé que cet acide soit aussi pur
» que pour les expériences exactes de cliimie , on
» peut substituer à ce métal des substances végé-
;> taies , telles que des pailles hachées , de la sciure
» de bois, du charbon , du sucre, etc. Les matières
» animales doivent être rejettées de la préparation
» de l'acide sulfureux destiné à la médecine, car elles
» lui communiquent une odeur désagréable. »
Parmi les substances végétales que nous venons
de citer, le charbon nous parait mériter la préfé-
rence j nous l'avons souvent employé pour préparer
en grand l'acide sulfiu-eux. Les proportions qui nous
ont paru les plus convenables sont :
Charbon une partie.
Acide sulfurique six parties.
i32 AGI
On procède du reste comme avec le mercure , il
faut seulement augmenter les dimensions de l'appa-
reil et substituer des tonneaux aux flacons de Voulf
lorsqu'on opère en grand.
Caractère. Liquide, transparent, incolore j odeur
vive , pénétrante , analogue au soufre en combustion ;
saveur vive, chaude, piquante et désagréable, laissant
ime impression de soufre qui excite long-tems le cra-
chement j il provoque fortement la toux. 11 ne rougit
pas le sirop de violette , mais il fait repasser au bleu
celui qui a été rougi par les acides. ( Voyez mes
Observations sur l'acide sulfureux. Annales de Chi-
mie ^ tom. 60, pag. 253.)
Vertus et usage. Il agit comme irritant violent
sur les bronches ; il rétablit le mouvement de la res-
piration chez les animaux asphyxiés par le gaz acide
carbonique, en les exposant à sa vapeur. (Bucquet.)
Pour purifier l'air, pour exciter le sens de l'odorat.
( SCHWILGUÉ. )
* Ohseivations. Quoique l'acide sulfureux soit aujourd'hui
fort peu usité en médecine, et que par cette raison sans
doute l'auteur de cet ouvrage n'ait pas cru devoir lui con-
sacrer un article particulier , le traducteur s'est déterminé
à décrire le procédé , parce que cet acide liquide est au-
jourd'hui assez employé dans les arts , et que souvent les
pharmaciens sont à même d'en fournir aux artistes.
Cet acide est du nombre des niédicamens qui à cause
de leur prompte altérabilité doivent être souvent renou-
velés. Les flacons destinés à le contenir doivent être tenus
le plus pleins possible et à l'abri de la chaleur. On con-
fond quelquefois dans les prescriptions médicales cet
acide pur avec l'esprit de soufre par la cloche ; médicament
AGI i33
peu usité, composé d'acide sulfurique et sulfureux dans
des proportions très-variées. (P. )
ACIDE SULFUREUX ÉTHÉRÉ.
Huile douce de vin. v. s.
Acidum sulfurosum œthereum. Lat.
Ossisolforoso ethereo. Ital.
Ethereal acid sulphureous. Angl.
Mode de préparât. On chauffe promptement
dans un bain de sable et avec un feu soutenu un
mélange de parties égales d'acide sulfurique et d'al-
coliol , jusqu'à ce qu'il se manifeste des vapeurs blan-
ches. 11 se forme une liqueur huileuse jaune ,
connue sous le nom huile de vin. Adaptez alors un
nouveau récipient , en continuant la distillation , et
vous obtiendrez une grande quantité de cette subs-
tance.
Caractère. D'une couleur jaune plus ou moins
foncée , transparente ; d'une consistance un peu hui-
leuse j d'une odeur très-forte d'acide sulfureux éthé-
ré ; décomposable par la potasse , par la soude , par
la chaux , par la magnésie , par la baryte , par la
strontiane , etc. , qui s'unissent à l'acide sulfureux ,
et en séparent l'éther qui n'est qu'une substance hui-
leuse bitumineuse.
Usage. Peut servir à la préparation de l'éther
sulfurique , en le distillant avec les substances alca-
lines ou les terres mentionnées. Toutefois ses vertus
médicinales ne sont pas encore bien déterminées.
Observatioîis. Les chimistes ont avancé diffé-
rentes opinions sur la nature de la substance dite
huile douce de vin. Selon Fourcroy, c'est de l'éther
i34 AGI
chargé de carbone {Système de Connais, tom. 7. )
Canefri croyait avoir tro,iivé qu'elle était composée
d'étlier et d'acide sulftirique ( Bibl. physique d'Eu-
rope , tom. 9. ) Cependant elle n.e contient réelle-
ment pas d'acide sulfurique , mais Lien de l'acide
sulfureux , comme je l'ai démontré ailleurs ( Ann.
di Ch. , tom. 22 , i8o5. ) Pour cela, il faut chauffer
suffisamment le mélange d'alcohol et d'acide sulfu-
rique pour former en même tems de l'acide sulfureux
et de l'éther par la réaction réciproque des deux
liquides, sans quoi on n'obtient pas ^ huile douce
de vin. Dans cette opération le carbone de l'alcohol
désoxigène l'acide sulfurique , et le change en acide
sulfureux dans l'instant même que l'alcohol s'éthc-
rise. La couleur plus ou moins foncée de ce composé
provient de la combinaison d'une petite quantité
d'une substance huileuse, examinée avep soin par"*
MM. Henri et Vallée ( Observations sur l'Ether et
examen de l'huile connue sous le nom d'huile
éthérée 3 d'huile douce de vin. i8o5.)
De même dans le procédé de la décomposition de
l'huile douce de vin par la potasse , indiqué par le
collège des médecins de Londres ( The Edimh. new \
Dispensatorj pag. 5 16, 1804)5 on obtient l'éther i
à une légère chaleur , et il reste dans la cornue une !
huile particulière nageant sur une liqueur aqueuse.
Cette huile ne contient pas un atome d'acide sulfu- )
reux , ni d'éther , et ceux-là ont mal observé sa cou-
leur,, qui l'ont voulu confondre avec l'huile douce
de vin.
Les observations faites avec soin par MM. Henry
et Vallée ont cependant confirmé notre opinion ,
A C I i35
que les principaux composaus deV huile douce devin,
sont ledier et l'acide sulfureux. Ils l'ont décomposée
avec la potasse et ont obtenu les cinq sixièmes d'éther
très -pur marquant 55 degrés à l'aréomètre. Il resta
dans la cornue un sulfite de potasse , et de l'huile
saponifiée par l'alcali caustique qui se trouvait en
excès. Ils saturèrent l'alcali avec l'acide sulfurique
étendu d'eau , et virent après surnager une Imile de
couleur dorée , onctueuse au toucher , d'une saveur
d'abord douce , mais qui ensuite finissait par être
âcre ; d'une odeur bitumineuse comme succinée , peu
volatile dans cet état , immiscible à l'eau , soluble
dans l'alcohol et dans l'éther , décomposable par
l'acide nitrique concentré , susceptible de se combi-
ner de nouveau avec les alcalis caustiques.
* La dénomination d'acide sulfureux étliéré , employée
par M. Brugnatelli pour désigner le composé appelé très-
improprement jusqu'ici huile douce de vin , ne nous paraît
pas suffisamment exacte ; elle semblerait faire croire que
l'acide sulfureux est le principe prédominant de ce produit ,
tandis que f éther y entre pour les cinq sixièmes , d'après les
observations de MM. Henry et Vallée , adoptées par l'au-
teur lui-même. Cette dénomination d'ailleurs exclut toute
idée d'un troisième corps qui me paraît jouer ici un rôle
principal- Je veux parler de l'huile bitumineuse sans la-
quelle ce qu'on nomme huile douce de vin n'existerait pas.
En effet , on ne parvient pas à former de l'huile douce de
vin en combinant directement du gaz acide sulfureux avec
de l'éther. On n'obtient ainsi que de l'éther sulfureux ,
dont l'odeur et la couleur diflerent totalement de celles de
l'huile douce.
J'ai préparé , ainsi que MM. Henry et Vallée , une très-
grande quantité d'éther sulfurique , et j'ai observé la ma-
i36 AGI
jeure partie des faits consignés dans la notice qu'ils ont
^lubliée sur l'huile douce; mais je ne puis être de leur avis
sur la qualité de 1 ether obtenu en traitant par la potasse
cette combinaison triple d'étlier , d'acide suU'ureux et
d'huile.
Je sais qu'on peut, à l'aide d'une rectification soignée ,
amener ce liquide au même degré de légèreté spécifique
que l'éther le plus pur j mais, soit qu'on l'abandonne dans
un vaisseau ouvert , soit qu'on le laisse évaporer dans la
main , ou qu'on le mêle avec beaucoup d'eau , on y recon-
naît toujours l'odeur très-prononcée d'huile bitumineuse
que cet étlier retient en état de combinaison intime. Plu-
sieurs expériences m'ont prouvé que des rectifications réi-
térées avec l'eau , avec les alcalis ou avec les terres ne
peuvent détruire cette combinaison (i). Cet éther pos-
sède probablement des propriétés différentes de celles de
rétherpur ; plus éthéré que la liqueur anodine d'Hofl'mann,
il contient aussi plus d'huile douce que ce dernier médica-
ment. D'après toutes ces considérations, je proposerai de
désigner la liqueur connue anciennement sous la dénomi-
nation à'huile douce de vin , non rectifiée , par celle ^éther
oléo -sulfureux , et la même substance privée d'acide sulfu"
reux par le nom dïéther huileux. (P.)
AÇIDE SULFURIQUE ALCOHOLISÉ.
Elixir acide de Haller. V. s.
Eau de Rabel.
A-cidum salfuricwn. Lat.
Ossisolfoi'ico alcoolizzato. liai.
Acid sulfuric with alcohol. Angl.
Mode de préparât. Versez à trois reprises deux
onces d'alcohol sur deux onces d'acide sulfuriquc
distillé , contenu dans une fiole de verre. A chaque
r-' ■ — — ~
Vojez Annales dç Chimie , année i8o5.
AGI ' i37
afFuslon , agitez et laissez refroidir le mélange avant
d'ajouter une nouvelle dose d'alcohol. Gardez -le
dans un flacon de verre bien bouché.
Caractère. Limpide comme l'eau ; odeur agréable,
légèrement vineuse ; saveur chaude , acide , piquante ,
légèrement sulfureuse.
Mode de prescript. Etendu avec l'eau simple ou
sucrée , ou bien mêlé aux compositions aqueuses.
Vertu. Rafraîchissant , débilitant , astringent.
Usage interne. Hémorrhagie j flux immodéré des
règles j la goutte sthénique 3 spasme j délire sthé-
nique.
Externe. Contusions -, la gale.
Dose. Depuis un demi-scrupule jusqu'à une demi-
draclmie dans six ou huit onces d'eau , ou de potion
\ aqueuse.
Observations. Cette préparation , connue autre-
fois sous le nom à'Elixir acide de Haller , se trouve
difficilement bien faite dans les pharmacies où l'on
ne fait pas usage d'acide sulfurique purifié : mais
quand bien même elle serait exécutée avec exacti-
tude , elle est bien éloignée d'avoir la vertu que l'on
voulait attribuer aux éliocirs , sur-tout la vertu ex-
V citante. Déjà différens médecins praticiens avaient
'/ observé dans cet élixir une vertu contraire à celle
qu'on lui supposait. A dire vrai , ses vertus sont cel-
les de l'acide sulfurique un peu mitigé par l'alcohol.
/Voj5-/<?r prescrit d'y ajouter de Yalcohol éthéré d'acide
nitrique , et s'applaudit beaucoup de cette addition ,
parce que le mélange devient nécessairement plus
excitant , grâce à Y acide nitrique et à Yéther, Voyez
i38 AGI
Acide iwmiiATiQûE oxigéné et Acide nitrique. Ce-
pendant , en réfléchissant que l'acide suHurique libre
qui se rencontre dans notre préparation , agit dans
un sens tout-à-fait contraire à celui de l'alcohol éthcré
d'acide nitrique , de manière qu'il émousse grande-
ment sa vertu médicale , nous conseillons aux méde-
cins , au lieu de prescrire l'acide suif uri que alcoho-
lisé , lorsqu'il s'agit d'exciter , de recourir immédiate-
ment à l'alcohol éthéré d'acide nitrique , préparation
déjà connue et recommandée sous le nom d'esprit
de nître dulcijié , et de garder pour d'autres cas
l'acide suif uri que alcoholisé.
Avec un mélange fait peu-à-peu d'une partie d'a-
cide sulfurique et trois parties d'alcohol , on obtient
de l'acide sulfurique alcoholisé , anciennement
connu sous le nom d'eau de Rabel y aujourd'hui
peu usité.
ACIDE SULFURIQUE AVEC L'ALCOHOL AROINIA-
TIQUE.
Elixir acide aromatique. V. s.
jlcidwn sulfuricum cum alcohole aromatico. Lat.
Ossisolforico con alcoole aromatizato. Ital.
Acid sulpliuric with aromatic alcoliol Angl.
Mode de préparât. Faites digérer pendant deux
jours à une chaleur de 35 à 40 degrés -j- o un mé-
lange de vingt- quatre onces d'alcohol et de trois
onces d'acide sulfurique. Ajoutez ensuite de cannelle ,
degérofle, de gingembre, de chaque trois drachmes,
de feuilles de menthe poivrée et de menthe frisée ,
de chaque une demi-once. Laissez digérer à froid
pendant six autres jours ; exprimez à travers un linge,
AGI i39
puis filtrez au papier non colle , et gardez dans des
vases de cristal bien bouchés.
Caractère. Saveur acidulé , alcoliolique , aroma-
tique ; odeur agréable ; de couleur jaune-obscure.
Mode de prescript. Associé à des potions exci-
i tantes.
Vertu. Excitant , astringent.
Usage. Les héraorrliagies astliéniques , les fièvres
asthéniques.
Dose. De demi-scrupule à deux drachmes.
Observations. L'acide sulfurique se trouvant
encore libre dans cette préparation , diminue beau-
coup la vertu excitante des substances aromatiques.
Dans .les cas où l'excitation est indiquée , les pra-
\ ticiens préfèrent les. alcohols éthérés ou aromatiques
sans mélange d'acide sulfurique.
ACIDE SULFUKIQUE ÉTENDU.
Esprit de vitriol, v. s.
j4.cidum sulfuricum diîutwn. Lat.
Ossisolforico diluto. Ital.
Dilut acid sulphuric. Angl.
Mode de préparât. Prenez acide sulfurique pur
et concentré une partie, mêlez peu-à-peu avec
trois parties d'eau pure contenue dans un matras. Le
mélange étant refroidi , versez-le dans un flacon de
cristal bouché à l'émeri , et gardez à l'abri de la
poussière.
Caractère. Limpide , transparent , inodore , plus
fluide que l'acide sulfurique pur j d'une saveur forte-
i4o AGI
ment acide ; rougissant les teintures bleues des vio-
lettes , de la mauve , du tournesol , etc.
Mode de prescript. Voyez Acide sdlfurique pur.
Vertus et usage. Idem.
Dose. Proportionnée à la quantité d'acide sulfuri-
que qu'il contient.
* Obseri^ations. Quelques pharmacopées désignenî l'a-
cide sulfurique étendu sous la triple dénomination d'esprit
de vitriol , d'esprit de soufre par la cloche , ou simplement
d'esprit de soufre, ce qui peut donner lieu à des erreurs
graves. En efl'et , ce qu'on doit entendre par esprit de soufre,
esprit de soufre par la cloche n'est autre chose que de l'acide
sulfureux dont le mode d'action est nécessairement difîé-
rent de l'acide sulfurique. C'est encore ici qu'il faut lecon-
naître la nécessité d'une nomenclature méthodique. Voyez
Acide sulfureux. (P. )
ACIDE SULFURIQUE PUR.
Huile de vitriol distillée, v. s.
yicidum sulfuricum purum. Lat.
Ossisolforico puro. Itaî.
Pure acid sulfuric. Angl.
Mode de préparât. Mettez une livre d'acide sul-
furique du commerce dans une cornue de verre :
placez la cornue sur un bain de sable , et distillez.
Séparez la partie aqueuse qui distille, avant que l'acide
sulfurique entre en ébullition, et recevez ensuite
l'acide sulfurique qui sera pur et concentré.
Caractère. Limpide , transparent , inodore , sans
couleur, dense; d'un poids spécifique double de l'eau
distillée ; d'une saveur acide très-forte , caustique ;
rougissant vivement les teintures végétales de tour-
AGI i4i
Tiesol , ^alcea purpurea ; décomposable par divers
icombusdbles , sur-tout par le carbone rouge ; se con-
gèle à quelques degrés au-dessous de zéro j condense
l eau et élève la température , se vaporise à 120 degrés
au-dessus de zéro ^ est hygrométrique à l'air. Con-
Itient environ 0,71 de soufre , et 0,29 d'oxigène.
Mode de prescript. Etendu dans suffisante quan-
Itité d'eau simple , miellée , ou sucrée jusqu'à agréa-
I ble acidité ; on en forme une boisson acidulé autre-
Jfois connue sous le nom de Limonade minérale.
Vertu. Rafraîcbissant , débilitant , coagulant l'al-
bumine , astringent.
. Usage. Les fièvres et hémorrbagies sthéniques ;
rl nausées causées par la saburre ; soif stliénique ; la
petite .vérole.
^ Dose. Depuis un scrupule jusqii'à une drachme
I dans huit onces d'eau.
Caractère vénéneux. Si par hasard on avale de
l'acide sulfurique concentré , il agit comme poison
I désorganisant ; il enflamme les parties qu'il touche ,
! les corrode et les fait passer à la gangrène.
Lj Antidote. Les solutions alcalines , la lessive des
f cendres , l'eau de savon , la magnésie , et ensuite
l'huile de ricin,
. Préparations. L'éther , et la liqueur éthérée d'acide
sulfurique ; le savon acide d'acide sulfurique. 11 sert
à beaucoup d'autres préparations pharmaceutiqiies.
i/p A C î
ACIDE TARTARIQUE.
Sel acide du tahthe. v. s.
JLcidum iarlavicum. Lat.
Ossitartarico. Ital.
Acide tartaveous. Angl.
Mode de préparât. Faites dissoudre du tartrate
acidulé de potasse dans l'eau bouillante ; ajoutez à la
solution de la chaux pure bien sèche et pulvérisée ,
laquelle s'unit à l'acide tartareux, et continuez à
ajouter de la chaux jusqu'à ce que le mélange qu'on
agite avec une spatule de verre ou de bois soit alca-
lin. On recueille le sel de nouvelle formation ou
le tartrate de chaux, et on lave avec l'eau froide.
La liqueur cpii passe tient en solution de la potasse ,
qu'on peut recueillir par l'évaporation ; si au lieu de
chaux , vous faites usage du carbonate de chaux , vous
retrouverez dans la liqueur filtrée du tartrate de po-
tasse , et vous obtiendrez moins d'acide tartarique.
Versez sur le tartrate de chaux de l'acide sulfurique
étendu dans huit fois son poids d'eau. Laissez di-
gérer le mélange pendant environ douze heures ,
en l'agitant de tems en tems avec la spatule. L'acide
sulfurique décompose le sel terreux , s'unit à la chaux
avec laquelle il forme le sulfate de chaux qui se pré-
cipite , et laisse libre l'acide tartarique qui se trouve
en solution dans le liquide surnageant. Si par hasard
il contenait quelques portions d'acide sulfurique , vous
le reconnaîtriez avec l'acétate de plomb , qui forme
avec cet acide un sel insoluble dans l'acide acétique,
tandis qu'il est très-soluble lorsqu'il est formé avec
l'acide tartarique pur. Vous débarrasserez l'acide tar-
tarique de l'acide sulfurique avec de nouveau tartrate
AGI 143
de chaux. L'acide tartarique liquide étant pur , vous
le ferez évaporer jusqu'à la consistance de sirop;
vous le porterez à cristalliser dans un lieu frais. Les
cristaux d'acide tartarique se conservent dans un
local de verre bien bouché.
Caractère. Cristallisation variée ; d'une saveur
acide , acerbe j soluble dans l'eau : cette solution
versée dans celle de tartrate de potasse , ou de po-
tasse simple , régénère le tartrate acidulé de potasse.
L'acide tartarique se décompose au feu : quand il est
sec , il est inaltérable à l'air.
Mode de presciHpt. Dissous dans l'eau simple,
sucrée ou miellée.
Vertus , usage. Comme l'acide oxalique.
ACIER PULVÉRISÉ.
Chalybs pulueiisatum. Lat.
Acciajo polverizato. Ital.
Steel pulverized. Angl.
Mode de préparât. Prenez de la limaille d'acier
récente ; réduisez-la en pDudre fine dans un mortier
de fer avec un pilon de même métal ; passez la pou-
dre à travers un tamis de soie fin • gardez cette
poudre dans un vase de verre, à l'abri de l'humi-
dité.
Caractère. Poudre très- fine , de couleur noire
légèrement stjptique , attirable par l'aimant.
Mode de prescript. Avec quelques aromates et
autres substances concrètes pulvérisées; par exemple,
avec la cannelle , avec les Semences d'anis , avec le
sucre , avec la magnésie , avec le quinquina , etc.
Rarement ou le donne en pilules avec les extraits.
i44 AGI
Vertus. Tonique ; excitant permanent ; anthel-
mintiqiie j forme un principe immédiat de diverses
humeurs animales , sur-tout du sang et du lait.
Usage. Les maladies de faiblesse, sur-tout dans
l'atonie des solides , la chlorose , le rachitis , les vers,
l'ictère , les Jinoc , la dyspepsie ; au commencement
de quelques hydropisies (Sydenham)^ dans les ma-
ladies chroniques.
Dose. Pour les adultes , de vingt grains à demi-
drachme; chez les enfans, depuis six grains jusqu'à
vingt-quatre. La dose variera suivant l'âge, la cons-
titution , la diathèse morbifique , et la nature des
maladies. On la prescrit sans inconvénient jusqu'à
line demi-once dans le cas de ténia.
Préparations. Vin ferré; malate de fer; eau de
carbonate acidulé de fer ; sulfate de fer artificiel ;
tartrate de potasse et de fer , etc.
Observations . Le fer préparé suivant la manière
indiquée , se trouve très-divisé : c'est à cette grande
division qu'on doit uniquement attribuer sa couleur
noire , puisqu'il n'augmente pas de poids pendant
l'opération , et qu'aucun autre caractère n'indique
qu'il soit combiné avec l'oxigène , ainsi qu'on l'a cru
dans ces derniers lems.
Quant à la vertu du fer administré intérieurement ,
on doit l'attribuer à l'état de combinaison particu-
lière , qu'il éprouve dans l'estomac avant de produire
quelqu'elFet. Jusqu'ici nous ignorons cependant
quelle est cette combinaison qui rend le fer propre
à être H'ansporté dans le système animal et à deve-
nir l'une de ses parties constituantes.
A L B t4^
On remarque communément que les excrémens
des personnes qui font usage de ces préparations ont
une couleur noire. Les chimistes n'ont pas encore
déterminé dans quel état se trouve alors le fer -, tout
cependant nous porte à soupçonner que c'est du fer
hydrogéné.
AIR DÉPHLOGISTIQUÉ. v. s.
Voyez Gaz oxigène.
AIE. FIXE.
Voyez Gaz acide carbonique.
AIR PHLOGISTIQUÉ. v. s.
Voyez Gaz azote.
ALBUMINE ALUMINEUSE.
Collyre alumineux. v. s.
Albumen aluminosUm. Lat.
^ Albume allurainoso. Ital.
Albumen with alum. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Sulfate acide d'alumine (alun), une drachme.
Blanc d'œuf frais. .... n° i .
Eau de fleurs de sureau. . . ) -p. ,
) De chaque une once .
de rose. . . . . . j
Caractère. Dense comme un Uniment , odorant.
Mode de prescript. On étend ce Uniment sur les
parties affectées.
Vertu. Stimulant et discussif.
fJsage externe. Dans quelques ophthalmies hu-
mides. Si on y ajoute une demi-once d'alcohol , il
devient utile dans les excoriations qui résultent d'un
long séjour au Ut. ;
I. lO'
i46 ALC
ALCALI FIXE MINÉRAL.
Voyez Carbonate acalinule de soude.
ALCALI PHLOGISTIQUÉ.
Voyez Prussiate de potasse.
ALCALI VOLATIL CAUSTIQUE.
Voyez Ammoniaque liquide.
ALCOHOL.
Esprit de vin. v. s.
Alcohol. Lat.
Alcoole. Ital.
Alcohol. Angî.
Mode de préparât. On met d^is un alamLic
de l'eau- de-vie, et on distille jusqu'à ce que le
liquide indique trente degrés à l'aréomètre. Quand
on le veut plus concentré , on 'recommence la distil-
lation , en j ajoutant d'abord de la potasse sèche
pulvérisée , ou bien du muriate de chaux sec.
Caractère. Est très-limpide ; a une odeur parti-
culière aromatique , pénétrante , agréable , difTusi-
ble j une saveur cuisante , chaude j est très-volatil. Il
brûle avec une flamme bleue , sans laisser de résidu.
Sa pesanteur spécifique est à celle de l'eau distillée
comme 855 à looo. 11 conserve son état liquide à un
froid naturel quelconque. Il s'unit à l'eau en toute
proportion. Il dissout les résines , les baumes , leâ
huiles aromatiques , l'arôme , quelques sulDStances
colorantes , le résino-gommeux , le résino-extractif , le
résino-amer , les principes acre , narcotique , amer -,
le tannin , l'extractif , le camphre, les alcalis purs ,
le phosphore , tous les acides , excepté l'acide nitri-
que , l'acide muria tique oxigéné , et l'acide sulfuri-
ALC i47
que qiii le décomposent. Il dissout aussi l'acide
phosphorique et les acides métalliques ; les nitrates
de cobalt , de cuivre , de zinc , d'argent , d'alumine ,
de magnésie , de soude , d'ammoniaque ; les muriates
de magnésie , de fer , de cuivte , de chaux , de mer-
cure suroxidé , d'ammoniaque , de potasse ; les acé-
tates de soude , de cuivre ; l'acidulé de potasse , le
tartrite de potasse ; les àrseniates de potasse et de
soude j les alcohols éthérés , et Féther.
Mode de prescript. Seul ou étendu d'eau simple ,
sucrée , miellée , aromatique ; et mêlé à d'autres mé-
dicamens dans la vue d'augmenter leur vertu exci-
tante , ou de mitiger la vertu contraire.
srtus. Excitant^ difFusible, discussif , carminatif.
i Usuge externe. Paralysie , gangrène , tumeurs j
\ faiblesse indirecte des membres j les brûlures j les
contusions ; la carie des os. Uni à un qtiart d'acide
acétique avec six parties d'eau , il s'emploie dans les
hémorrhagies passives du nez.
Intérieurement, Avec l'eau simple sucrée ou aro-
matique pour boisson excitante , dans les fièvres ner-
veuses ; peut être substitué à beaucoup d'autres breu-
vages.
Dose. Pour boissoii , une partie d'alcbbol avec
huit ou dix parties d'eau , depuis six otices jusqu'à
■ dix-buit , dans l'es vingt-qùatfe hernies.
: Observations. L'usage interne de l'alcohol doit
être limité seulement aux cas mentionnés , et il faut
qu'il soit étendu d'eau. Ceux-là sont dans l'erreur
«^ui , dans la vue d'excitei' ou d'animer le système ,
emploient Falcohol' pui^. Ils abtienuent l'effet qu'ils
i4B ALG
désirent , mais il est momentané , et cet abus en-
traîne des suites fâcheuses. Il .coagule les fluides,
albumineux , et cm;?e les solides ; il irrite fortement
l'extrémité des nerfs et les paralyse ensuite. De là le
désir d'ajouter encore à l'usage de cette liqueur , par
de plus fortes doses , pour réveiller l'excitement qu'il
produit d'abord. De là des abus toujours plus fré-
quens et funestes. Ceux qui s'y livrent sont su-
jets à beaucoup d'affections nerveuses et musculai-
res , à des affections du foie , à des tremblemens ;
la paralysie et l'apoplexie terminent ordinairement
leurs jours dans la fleur de l'âge.
«
Préparations. L'alcohol sert à faire les alcohols
éthérés , les étliers , les solutions de diverses subs-
tances végétales et animales , nommées autrefois tein-
tures spiri tueuses , élixirs , etc. à dissoudre quelques
sels , etc. etc.
* Les pharmaciens distillent de préférence à Teau-de-vie ,
et avec beaucoup d'avantage , l'alcohol à 33 degrés , connu
dans le commerce sous le nom d'esprit 3/6 , et ils obtien-
nent , dès la première rectification , de l'alcohol à 37.36 ,
sans avoir l'ecours à aucun intermède. Il est rare qu'on
ait besoin d'esprit de vin plus rectifié pour les opérations
usuelles de la pharmacie. Lorsqu'on veut de- l'alcohol le
plus déphlegmé , tel qu'il doit être pour les expériences
délicates de la chimie , il faut lui présenter un corps qui
ait beaucoup d'affinité pour feau , et point d'action sur
l'alcohol. Aussi ne pensons-nous pas qu'il soit indifférent
d'employer le muriate de chaux ou la potasse, deux subs-
tances à la vérité très-avides d'eau , mais dont l'action sur
l'esprit-de-vin est évidemment distincte. En effet , le mu-
riate de chaux chauffe ;avec de l'esprit-de-vin à 36. degrés
1
ALC i49
s'y dissout , sans que la liqueur se colore ; l'alcohol qu'on
en obtient parla distillation, est plus volatil, son odeur
• plus suave, plus pénétrante; sa saveur est plus forte. On
peut, en l'étendant d'eau, en faire d'excellente liqueur de
.table , et l'employer à tous les usages auxquels on destine
ce liquide , parce qu'il- n'a subi aucune altération dans ses
principes. La potasse, au contraire, exerce sur les prin-
j cipes de l'alcohol une action manifestement chimique,
caractérisée par les phénomènes suivans : coloration du
liquide en rouge; odeur éthérée , analogue à celle de
l'éther nitrique. Cet alcohol potassé, distillé avec le plus
grand soin , participe de cette odeur éthérée ; sa saveur
n'est plus la même que celle de ralcohol , elle se développe
d'une manière très-désagréable lorsqu'on l'étend avec l'eau
pure. Enfin ,, l'alcohol qu'on a rectifié sur de la potasse se
colore promptement , se charbonne avec l'acide sulfurique
concentré-, ce qui n'arrive que fort lentement à l'esprit-de-
vin pur ou rectifié sur le muriate de chaux : celui-ci
mérite donc la préférence. (P.)
ALCOHOL ALOÉTIQUE.
Teinture d'aloes. v. s.
Alcohol aloeticum. Lat.
Alcoole aloetico. Ital.
Aloetic alcohol. Angl.
Mode de préparât. Prenez
Aloës succotrin pulvérisé. . . une once.
Alcohol étendu. seize onces.
Tenez le mélange en digestion à une chaleur
douce pendant huit jours , en agitant de tems en
temsj ensuite filtrez.
N. B. Dans quelques pharmacopées modernes,
comme dans celles (i'Edimbohrg et de Dublin, on
ajoute à cette préparation de l'extrait de réglisse à
i5o ALC
la dose de trois onces , vraisemblablement dans l'in-
tention de mitiger la saveur amère de l'aloës. Dans
ce cas on doit ajouter à l'alcohol une cinquième
partie d'eau.
Caractère. . D\me couleur orangée , qui devient
jaunât re , sans que l'alcohol se décompose, lorsqu'on
l'étend d'eau j rougit par les alcalis et avec les terres
solubles ; d'une saveur aromatique , amère.
3Iode de pfescript. Mêlé à d'autres préparations.
Vertus, A petite dose , excitant 3 à grande dose ,
irritant , purgatif.
Usage, Dans la constipation , dans quelques diarr
rhées.
Dose. Depuis un demi -scrupule jusqu'à deux
drachmes.
Observations. On prépare de- la même manière
l'alcohol avec le cachou , et l'alcohol avec la gomme-
kino.
ALCOHOL AMMONIACAL.
jllcohoL ammoniatum. Lat.
Alcoole ammoniato. Ital.
Ammoniated alcohol. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Chaux pure seize onces.
Muriate d'ammoijiaque. . . huit onces.
Pulvérisez séparément , mettez les poudres dans
une cornue de verre , puis ajoutez :
Alcoliol trente-deux onces ,
et distillez à siccitc.
ALC i5r
Autre procédé. Prenez :
Alcohol deux parties.
Ammoniaque liquide. . . . une partie.
Mêlez ensemble ( suivant le Collég. des méd. de
Berlin ).
Caractère. Odeur pénétrante d'ammoniaque al-
coholique; aromatique, très-limpide.
Mode de prescript. Seul ou étendu d'eau simple
ou de rose ; on l'applique extérieurement après en
avoir imbibé des linges. On l'ajoute encore à d'au-
tres boissons excitantes , stimulantes , acres , et on
l'emploie comme l'ammoniaque.
Vertus. Excitant, irritant.
Usage externe. Tumeurs glanduleuses , les in-
flammations externes asthéniques.
ALCOHOL AMMONIACAL AVEC LE GAYAC.
Teinture de gayac volatile, v. s.
Alcohol ammoniatiim cum guajaco. Lat.
Alcoole ammoniato con guajaco Ital.
Ammoniated alcohol with guajac. AngL
Mode de préparât. Prenez :
Gomme résine de gayac. . . deux onces.
Alcohol ammoniacal. . . . dix onces.
Mettez ce mélange dans un matras de verre clos ,
et tenez-le en digestion pendant six jours -, filtrez :
gardez la liqueur dans un vaisseau bien bouché.
Caractère. Odeur pénétrante j de couleur jaunc-
rouge : il teint en jaune le papier qui prend ensuite
une couleur bleue , si on l'expose à la vapeur du gaz
niireux.
Mode de prescript. Avec l'eau distillée , et avec
i52 ALC
les eaux odorantes, aromatiques , par exemple, de
fleurs de sureau, de camomille 3 avec les eaux de
cannelle, de rose, etc.
Vertus. Stimulant, excitant, résolutif, agissant
principalement sur le système lymphatique.
Usage. Dans la goutte, le rhumatism.e chronique.
Dose. Depuis un scrupule jusqu'à deux drachmes.
ALCOHOL ANISÉ.
Esprit d anis. v. s.
^Icohol anisatwn,
Alcoole anisato. Ital.
Aniseed alcohol. Angl.
Mode de préparât. Sur huit onces de semences
d'anis , versez huit livres d'alcohol étendu , et pro-
cédez à la distillation jusqu'à ce que vous ayez obte-
nu les trois quarts de la liqueur.
Caractère. Limpide, transparent; d'une saveur
chaude aromatique ; d'une odeur agréable anisée.
Mode de prescrijxt. Seid ou mêlé à d^autres com-
positions excitantes.
Vertus. Excitant , difïiisible.
Usage. Dans les faiblesses d'estomac et des intes-
tins , dans les flatuosités dues à la même cause ,
et en général dans les affections asthéniques.
Dose. Depuis un scrupule jusqu'à deux onces , en
deux ou trois fois dans les 24 heures (i).
(i) On peut rendre cet alcohol d'anis plus agréable , sans nuire à
ses propriétés , en ajoutant à la quantité d'anis verd prescrite , ua
huitième en poids d'anis étoile, Jllicium anisatum. (P.)
ALC i53
Observations. Vous obtiendrez de la même mu-
înière et avec la même proportion d'alcohol étendu ,
les alcohols aromatiques suivans :
NOMS DES ALCOHOLS.
Semence de carvi. . . - h'] Alcoliol de carvi.
Sommités fleuries de roma- |
j-in Ibi |ij > Alcohol de romarin.
Poids de marc. )
Herbeetfleursdethym. fei ^ij ) ^^^^^^^ ^^^^^
Idem. 3
Herbe et fleurs 'de menthe | Alcohol avec la menthe
poivrée Ibi $ij >
^ , , ^ l poivrée.
Idem. j
ALCOHOL AVEC ACIDES ACÉTIQUE ET SULFU-
. RIQUE.
Aqua tebeniana. V. s.
Alcohol cum acido acetico et acido siilfurico. Lat.
Alcoole con ossiacetico et ossisolforico. Ital.
Alcohol with acid acetic and acîd sulphuric. AngL
Mode de préparât. Mêlez ensemble deux livres
^d'acide acétique distillé et autant d'alcobol^ ajoutez
huit onces de sucre , et cinq onces d'acide sulfurique j
agitez.
Mode de prescript. Seul ou mêlé avec les eaux
.aromatiques, ou avec la décoction de quinquina.
Vertus. Discussif , astringent , coagulant l'albu-
;^mine.
Usage externe. Dans les hémorragies j dans les
fplaies , dans la vue de modérer la suppuration j dans
les tumeurs lymphatiques.
i54 ALC
Observations. Les parties actives de cette pré-
paration nous paraissent consister principalement
dans l'alcohol et dans l'acide sulfarique. 11 en résulte
un tout qui n'est pas excitant comme l'alcohol , ni
débilitant comme l'acide sulfurique. Le sucre et l'a-
cide acétique servent à tempérer leur action trop
vive.
* Il se forme dans ce mélange une quantité notable
d'éther acétique. (P.)
ALCOHOL AVEC ALOES ET RHUBARBE.
Elixir sacré, v. s.
ui-lcohol aloe-r/iabarbaratum. Làt.
Alcoole alloe-rabaibarato. Ital.
Aloe rhubarbarated alcohol. Angî.
Mode de préparât. Prenez :
Rhubarbe coupée menue. . . dix drachmes.
Aloës succotrin, en poudre., six drachmes.
Alcohçl. deux livres.
Faites macérer pendant six jours , et filtrez.
Caractère. Couleur jaune-rouge, obscur; saveur
amère.
Mode de prescript. Mêlé avec d'autres prépa-
rations , avec le vin.
Vertus. Principalement celles de l'aloës et de la
rhubarbe , c'est-à-dire, purgative , an thelnxin tique.
Usage. Dans la constipation , les diarrhées , les
vers.
Dose. Depuis un demi -scrupule jusqu'à une
drachme.
ALG i55
ALCOHOL AVEC BENJOIN.
Teinture de benjoin, v. s.
Alcohol benzoatum. Lat.
Alcoole benzoato. JtaL
Benzoated alcohol. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Benjoin pulvérisé. . . > . trois onces.
Alcohol étendu. . . . . dêvùze onces.
Laissez le mélange à xine douce chaleur pendant
deux jours, puis filtrez la liqueur et gardez-la dans
un vaisseau de verre bien bouché.
Caractère. De couleur rouge; d'une odeur de
vanille ; d'une saveur chaiide aromatique de vanille.
Usage. Sert à préparer le cosmétique connu sous
le nom de lait virginal^ à obtenir la résine du èe/z-
yo/^ ,- l'acide benzoïque , mais sur- tQut la conaposi-
tion suivante , encore en vogue auprès de quelques
praticiens.
■ : ALCOHOL AVEC BENJOIN COMPOSÉ.
' ■ Baume du commandeur, v. s.
Alcohol benzoatum compositum. Lat.
Alcoole benzoato eonîgôsto. Ital.:
Çompound benzoated alcohol. ,<
Blode de préparât. Faites digérer pendant trois
jours consécutifs , k m\Q chaleur qui n'excède pas
:3o degrés de Réanmur , un mélange de :
Benjoin.. . trais parties.
Starax calamité.. . . . . deux parties.
Baume du Pérou une partie,
Aloës succotrin, myrrhe et
o^^^^ïi a'a demi-partie.
Alcohol trente-six parties.
i56 ALC
Tenez la liqueur sur son marc pendant six autres
jours; filtrez et gardez-la dans une bouteille bien
bouchée.
(^Pharmacopée manuelle , an IX.)
Mode de prescrîpt. Avec des compasitions exci-
tantes.
Vertu. Excitant.
AfFections sthéniques.
ALCOHOL AVEC CANTHARIDES.
Teinture de cantharides. v. s.
u4lcohol cantharidatum . Lat.
Alcoole cantaridato. liai.
Cantharidated alcohol. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Cantharides pulvérisées.. . . une once,
Alcohol étendu deux livres.
Faites digérer pendant quatre jours à une très-
douce chaleur; filtrez et gardez dans un flacon de
verre.
Caractère. Couleur jsfttne verdâtre; odeur et
saveur d'alcohol (i) ; transparent , indécomposable
par l'eau.
Mode de prescript. Extérieurement , seul ou com-
biné à quelques compositions; intérieurement, mêlé
aux linimens camphrés.
Vertus. Excitant, irritant, rubéfiant, stimulant,
résolutif, anti-odohtalgique.
(i) La teinture de cantharides a l'odeur bien caractérisée de cet
insecle. (P.)
ALC i57
Usage extérieur. Tumeurs froides ; la sciadque ;
quelques paralysies; les douleurs de dents par carie.
i Intérieurement. Dans Thydropisie , l'asthme , Tliy-
dropliobie, etc.
Dosé. Depuis trois gouttes jusqu'à dix , deux fois
le jour.
Obsers^ations . Quand on veut avoir^ l'alcohol
de cantharides agréablement coloré en rouge, on
I ajoute une demi-drachme de cochenille à cette prépa-
I ration , jusqu'à ce qu'elle soit assez colorée , puis on
filtre.
j ALCOHOL AVEC L'ABSINTHE.
I j Teinture d'absinthe, v. s.
1 jilcohol cum ahsinthio. Lat.
Alcoole assenzato. Ital.
\ Alcohol with worm-wood. Angl,
Mode de préparât. Prenez :
i\ Fleurs sèches d'absinthe.,. . quatre onces.
Alcohol étendu deux livres.
, ; Laissez macérer pendant deux jours , exprimez le
liquide sur deux autres onces d'herbe d'absinthe ,
I et répétez la macération. Exprimez de nouveau le
liquide à travers un linge , et filtrez.
Caractère. Odeur d'alcohol et d'absinthe; saveur
amère alcoholique.
Mode de prescript. Uni à d'autres préparations.
Vertu. Excitant.
Usage. Dans les fièvres intermittentes , dans les
feiblesses d'estomac, etc.
X>i ....
Doïe. Depuis un scrupule jusqu'à deux drachmes.
î58 ALC
ALCOHOL AVEC L'ALOES ET LA MYRRHE.
Elixir de propriété. V. s.
Alcohol aloe-myrrhatum. Lat«
Alcoole alloe-mirrato. Ital.
Aloe myrrhated alcohol. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Myrrhe pulvérisée. . . deux onces.
Aloës succotrin. . . . une once et demie.
Alcoiiol deux livres
Vous ferez digérer la mjrrhe dans l'alcohol pen-
dant quatre jours, ensuite vous ajouterez l'aïoës
pulvérisé , et vous laisserez le mélange en repos
pendant deux jours : fdtrez.
Caractère. De couleur jaune-rouge , transparent,
amer, etc.
Mode de prescript. Mêlé à des véhicules con-
venables.
T^ertus. Excitant, stomachique, résolutif.
Usage. Cachexie ; les ohstructiôTis utérines ; la
chlorose j l'hydropisiej l'ictère.
Dose. Depuis un scrupule jusqu'à une drachme,
deux ou trois fois par jour. :
Observations. Dans la préparation de ce médi-^
cament , nommé autrefois Elixir de propriété , on!
a toujours ajouté le safran ; mais nous avons ohser- |
vé qu'une semblable addition est tout-à-fait superflue. '
La vertu de cet alcohol réside dans l'aloës et dans
la mjrrl>e : ïa présence du safran n'y ajoute rien ,
si toutefois elle ne contrarie pas la vertu des autres
ingrédiens. Ôh peut obtenir extemporanément cette
préparation en unissant ensemble Valcohol mjrrhé
et Ycdcohol aloétiqué.
ALC
: ALCOHOL AVEC LA CANNELLE.
Teinture de cannelle, v. s.
Alcohol cum cinnamomo. Lat.
Alcoole cinamomizzato. Itâl.
Alcohol with cinnamom. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Ecorce de cannelle concassée
très-menu. . , . . . trois onces.
Alcohol étendu deuxliv. etdem.
Faites macérer pendant huit jours et filtrez ensuite.
Caractère. D'une couleur jaune, d'une odeiir
d'alcohol mêlée de cannelle; d'une saveur chaude
aromatique.
Mode de prescript. Mêlé aux décoctions , aux
infusions , ou à des eaux aromatiques.
V^ertus. Excitant, échauffant, coiTohorant.
Usage interne. Dans les hémorrhagies utérines
asthéniques, dans les vices de digestion.
Dose. Depuis un scrupule jusqu'à une drachme.
ALCOHOL AVEC LA DIGITALE POURPRÉE.
Teinture de digitale pourprée, v. s.
Alcohol cum digilali purpurea. Lat.
Alcoole con digitale purpurea. Itat.
Alcohol with foxglove. Angl.
Mode de prépar. Prenez de feuilles sèches de di-
gitale pourprée pulvérisée , quatre drachmes ; met-
tez-les dans un matras -, versez dessus quatre onces
d'alcohol faihle ; décantez la liqueur après vingt-
<|uatre heures j et gardez-la dans un flacon de cris-
tal bien bouché.
ï59
i6o A L G
Caractère. Transparent j odeur et saveur d'al-
coliol.
Mode de prescript. Avec l'eau ou avec de légères
infusions aromatiques.
Vertus, Excitant , diurétique , résolutif.
Usage. Dans les diverses espèces d'hydropisies
sthéniques , dans l'ascite , dans l'anasarque , dans
l'hydrocéphale, dans les scrofules , dans l'asthme,
dans la manie et dans l'hémoptysie.
Dose. Depuis dix gouttes jusqu'à vingt , en aug-
mentant la dose avec précaution.
*La macération pendant vingt-quatre heures ne nous pa-
raît pas suffisante pour extraire de la digitale tout ce qui
est soluble dans l'alcohol. Nous nous sommes convaincus
que le concours du calorique, appliqué modérément, favo-
risait évidemment Taction du menstrue , et qu'on pouvait
alors compter davantage sur l'efficacité du remède. En
conséquence, et sur l'invitation de M. le docteur Andry,
médecin de l'ancienne faculté de Paris , nous avons pré-
paré la teinture de digitale pourprée de la manière sui-
vante :
^ Feuilles de digitale pourprée, séchées
à rétuve et pulvérisées §ij
Alcoliol à 20 degrés §xij
Faites digérer pendant quatre jours dans une étuve à
une température qui n'excède pas 26 à 3o degrés de
Réaumur. Passez à travers un linge neuf, exprimez for-
tement , versez sur le marc huit onces de nouvel alcohol,
faites digérer comme ci-dessus; passez , exprimez, mêlez»
les deux colalures; filtrez au papier Joseph et distillez au
bain-marie, pour qu'il reste douze onces de teinture, qu'on
administre à la dose de trois à six gouttes dans une tasse
de véhicule approprié. (P.)
ALC
x6i
ALCQHOL AVEC L'ASA F'ŒTIDA:
Teinture d'asa fœtida. v. s.
Alcohol asa-fœtidatum. I-at.
Alcoole asfetidato. Ital.
Asa foetitated alcohol. An.^L
Mode de préparât. Preiitîz :
Asa fœtida concassé,. . , quatre onces.
Alcohol étendu deux livres.
Macérez à une douce chaleur pendant quatre jours ,
et ensuite filtrez.
Caractère. Odeur alcohoHqiie d'asa fœtida , non
désag-réable (i).
Mode de prescript. Avec l'émulsion de semence
de citron, ou avec d'autres préparations excitantes.
Pertus. Excitant, nervin , anthelmintique.
Usage. Affection hystérique j fièvre nerveuse j les
vers j les coliques venteuses j l'asthénie du système
nerveux; Xa. tympanite des hydropiques.
Dose. Un demi-scrupule jusqu'à une drachme.
ALCOHOL AVEC LE BAUME DU PÉROU.
Teinture de baume du Pér^u. v. s.
Alcohol cum balsamo Feruviaiio . Lat.
Alcoole con balsamo Peruviano. ItaL
Alcohol with balsain of Peru. Angl,
Mode de préparât. Prenez :
Baume du Pérou une once.
Alcohol douze onces.
(i) La teinture d'asa fœtida a toute l'odeur fétide de cette gomme
résine ; il se peut que son odeur ne di'^plaise pas aux liabitans de l'Italie ,
toais , si l'on en ejtcepte qutlquès fetames hjitériques , elle déplaît assez
généralement aux Frao jais. (PJ
102 À LC
Exposez le mélange à une douce chaleur , et filtrez
la liqueur quatre jours a près.
Mode de presci^ipt. Un; aux émulsions, ou aux
compositions aqueuses -
J^ertus. Excitant j aistringent.
Usage interne. Dan; 5 les asthénies j sur la fm des
gonorrhées.
Usage externe. Dians les ùlcères fétides,- dans
ïa gangrène.
Dose intérieurement. Depuis un demi-scrupule
jusqu'à une drachme.
ALCOHOL AVEC LE, CACHOU.
Teinture de cachou, v. s.
Voyez Alcohol aloétique. Mode de préparât.
Caractère. Couleur rouge brune ; saveur astrin-
gente très-prononcée ; miscible à l'eau , sans décom-
position. *
Mode de prencript. Mêlé à des vélijicules conve-
nables.
Vertus. Astringent; tonique.
Dose. Indéterminée.
ALCOHOL CAMPHRÉ.
Esprit de vin camphré, v. s.
udlcohol camphoratum. Lat.
Alcoole canforato. liai.
Caraphorated alcohoL Angl,
Mode de préparât. Prenez :
Camphre grossièrement pulvérisé, une once.
Alcohol. six onces.
Faites dissoudre.
ALG i63
Caractère. Limpide; odeur alcolioliqiie cam-
phrée ; décomposable en grande partie par l'eau ou
parles liquides aqueux (i).
Mode de prescript. Seul, ou ajouté à d'autres
préparations.
Vertus. Excitant, difFusible; celle du camphre.
Usage interne. Affection astliénique nerveuse.
Externe. Paralysie , les douleurs, les rhumatismes,
les engelures, les tumeurs froides, la gangrène.
Dose à l'intérieur. Depuis un demi-scrupule jus-
qu'à une drachme.
ALCOHOL AVEC LE CASTOREUM.
Teinture de castor, v. s.
Alcohol castoriatum. Lat.
"Alcoole castoriato. Ital.
Alcohol witlî castor. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Castoreum pulvérisé une once.
Alcohol. . douze onces.
Tenez le mélange à une douce chaleur pendant
six jours, et ensuite filtrez la liqueur.
Caractère. Couleur jaune-rouge foncée ; odeur
mixte d'alcohol et de castoreum , qui devient très-
forte quand on l'étend dans l'eau ou quelque mé-
lange aqueux ; se trouble dans ces circonstances par
la séparation de la résine ; transparent.
(0 On remarquera que cet alcohol camphré doit être beaucoup plus
énergique que celui de la plupart des Pharmacopées et sur-tout du
Codex de Paris, dans lequel il n'entre qu'un treate-deuxième do
camphre. (P.)
i64 A L C
Mode de presci^ipt. Mêlé aux eaux aromatiques ,
aux préparations éthérées opiacées , etc.
Vertus. Excitant, antispasmodique , nervin.
Usage. Dans l'asthénie , les affections hystériques ,
le vomissement , la colique asthénique.
Dose. Depuis demi-scrupule jusqu'à deux scru-
pules et plus , selon les circonstances et la diathèse.
ALCOHOL ÉTENDU.
Eau-de-vie- V. s.
Alcohol dilutum. Lat.
Alcoole diluto. Ital.
Diluted alcohol. Angl.
Mode de préparât. Faites un mélange de parties
égales d'alcohol et d'eau , agitez et conservez pour
l'usage.
L'alcohol étendu possède les caractères de l'alco-
hol, mais à un degré moindre. Il est très-limpide ; sa
pesanteur spécifique est de gSS , l'eau étant looo. 11
sert à faire beaucoup de préparations pharmaceuti-
ques , sur-lout celles connues autrefois sous le nom
de Teintures , que nous avons conservées parmi les
préparations alcoholiques végétales , dans lesquelles
sont associées diverses substances.
ALC
i65
ALCOHOLS ÉTHÉRÉS.
ALCOHOL ÉTHÉRÉ D'ACIDE NITRIQUE.
Esprit de nitre dulcifié. v. s.
Alcohol ethereum acîdi nitrici. Lat.
Alcoole etereo d'ossiseptonico. Ital.
Alcoliol ethereal of acid nitric. Angl.
Mode depréparat. On mêle , à plusieurs reprises,
deux onces d'acide nitrique avec six onces d'alca-
hol on verse le mélange dans une cornue , et on
distille doucement jusqu'à ce qu'il soit passé les
trois- quarts du liquide.
Caractère. Limpide comme Teau distillée ; d'une
odeur agréable , légèrement étliéréec d'acide nitri-
que 'y volatil ; inflammable -, soluble dans l'eau.
^ Mode de prescript. Seul, ou dissous dans l'eau,
et dans les potions aqueuses froides ou tièdes.
V ertu. La même de l'éther , mais à un degré
moindre.
Usage. Comme l'éther.
Dose. Depuis un scrupule jusqu'à deux drachmes
dans une potion convenable , depuis six jusqu'à douze
gouttes dans une cuillerée d'eau, ou avec un peu
de sucre.
Observations. Cette préparation n'est autre chose
qu'une combinaison d'éther nitrique avec l'alcohol ^
i66 ' ALC
on pourrait encore la faire extemporanément en mê-
lant ensemble une partie d'éther nitrique et deux
d'alcohol.
ALCOHOL ÉTHÉRÉ D'ACIDE SULFURIQUE.
Liqueur anod. min. d'hoff. v. s.
^Alcohol ethereum aci'di sidfwici. Lat.
Alcoole etereo d'ossisolf'oiico. Ital.
Alcohol ethereal of acid sulfuric. Angl.
Mode de préparât. A quatre livres d'alcohol mis
dans une cornue, ajoutez, à plusieurs reprises, une
livre d'acide sulfurique concentré. Agitez et laissez
la cornue dans un lieu frais pendant six jours ;
procédez ensuite à la distillation au bain de sable en
élevant doucement la température du bain , jusqu'à
l'ébullition de la masse liquide. Vous obtiendrez
trente-six onces d'alcohol éthéré.
Vous pourrez continuer l'opération jusqu'à ce qu'il
paraisse des vapeurs blanches j ajoutez au résidu
dix-huit autres onces d'alcohol -, vous obtiendrez , en
procédant comme ci-dessus , une nouvelle quantité
d'alcohol éthéré que vous pourrez mêler avec le pre-
mier. ( Piderit. Phorm. Herbîpolit. )
Toute la liqueur éthérée ainsi obtenue , vous la
rectifierez sur de la potasse ou sur la magnésie pure.
N. B. On obtient extemporanément l'alcohol éthé-
ré d'acide sulfurique par le procédé suivant. Il pos-
sède les mêmes vertus médicales que le précédent ;
et en cela nous sommes d'accord avec le collège des
médecins de Londres , d'Edimbourg et de Dublhi.
Procédé. A deux parties d'alcohol ajoutez une
ALG 167
parùe d'éther sulfurique ; agitez le mélange , et gar-
dez-le dans un flacon de crista.l bouché à l'éméril.
Caractère. Transparent comme l'éther sulfurique;
d'une odeur étliérée fragrante , aromatique ; n'alté-
rant pas les couleurs bleues végétales -, soluble dans
l'eau ; dissolvant des huiles aromatiques , des rési-
nes , etc. ; volatil ; inflammable.
Mode de prescript. Seul, ou dissous dans des po-
tions aqueuses froides ou tièdes. En vapeur ^ on le
met dans Xinspiratoire A, fig. g. Seul ou dissous
dans l'eau chaude, et on le fait inspirer par le tube B.
/^-erfi/i-. Excitant, difFusible; inférieur de quelques
degrés à l'éther -, antispasmodique ; provoquant fa-
cilement la sécrétion de l'urine ou de la transpira-
tion ; suivant qu'il est combiné aux opiacés , ou aux
Uqueurs tièdes.
Usage. Dans les affections hystériques ; dans le
typhus ; dans la cardialgie ; l'hypocondrie , etc. En
vapeur , dans les affections de poitrine asthéniques.
ojez Ether.
Dose. Depuis un demi - scrupule jusqu'à deux
drachmes , seul ou dans un véhicule convenable.
* Nous ne contesterons pas l'identité médicale de la
liqueur d'Hoffmann faite par le premier procédé ou extem-
poranément par le simple mélange d'alcohol et d'éther
parce que nous ne sommes pas compétens pour discuter
sur une semblable matière; mais ce que nous pouvons
affirmer , c'est que cette préparation faite des deux ma-
nières diffère évidemment quant à sa composition. Voyez à
ce sujet nos remarques sur .l'ACiDE sulpureux éthéré (Huilj-
DOUCE DE vin). (P.)
i68 ALC
ALCOHOL AVEC GAYAC.
Teinture de gayac. v. s.
Alcohol cum guajaco. Lat.
Alcoole guayachino. Ital.
Alcohol with gaj'ac. AngL
Mode de préparât. Prenez de la résine verte de
gayac ; faites dissoudre dans suffisante quantité d'al-
cohol ; filtrez la solution , et gardez-la dans un flacon
de verre bien bouché.
Caractère. D'une couleur jaune rouge ; odeur
d'alcohol. Un papier trempé dans cet alcohol devient
bleu foncé , si on le met en contact avec les vapeurs
rutilantes de l'acide nitreux.
Mode de prescript. Mêlé à d'autres compositions.
Vertus. Excitant le système lymphatique 5 sudori-
fique efficace.
Usage. Dans les rhumatismes chroniques ; dans
les affections arthritiques , asthéniques j dans la
goutte.
Dose. Depuis un demi-scrupule jusqu'à deux dans
les vingt-quatre heures.
* Plusieurs substances , telles que la gomme arabique ;
la gélaline , l'albumine , ont la propriété de colorer la ré-
sine de gayac en bleu, plus ou moins foncé. (Voyez Bul-
letin de Pharmacie, page 2243 première année. )
La cause de ce phénomène est encore inconnue. L'auteur
d'unMémoire estimé sur l'analyse de la résine de gayac, inséré
dans les Annales de Chimie , alti ibue celle coloration à l'oxi-
gène. On pourrait admet Ire cette explicalion, si le phénomène
dont il s'agit avait lieu exclusivement avec le gaz acide
nitreux, mais on l'observe également avec d'autres corps
ALG ï6g
ans lesquels on ne peut supposer l'oxigëne assez libre
our agir aussi promptement. C'est ainsi que j'ai observé,
■)Our la première fois , en 1 808 , que le raifort sauvage
lavait la propriété de faire passer au bleu la teinture alco-
jholique de résine de gayac. Assurément on n'attribuera
bas à l'oxigène contenu dans le raifort la cause d'un sem-
blable phénomène. Quel que soit , au reste , le principe qui
le produise , ce principe est extrêmement fugace dans la
(plante en question. En effet , la liqueur ainsi colorée re-
trend en très-peu de tems sa couleur verte primitive , étant
xposée à l'air , de manière que le prétendu agent de la
Icoloration devient ici celui de la décoloration. (P.)
' ALCOHOL AVEC LA GENTIANE COMPOSÉ.
Teinture de gentiane, v. s.
.Alcohol cum gentiana compositum. Lat.
Alcoole genzianizzato composto. liai.
i Alcoliol with gentian compound. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Racine de gentiane. .... deux onces.
Ecorces d'oranges sèches pulvérisées, une once.
Cannelle demi-once.
Cochenille deux drachmes.
Mettez ces substances réduites en poudre dans
eux livres et demie d'alcohol étendu -, laissez macé-
er pendant quatre jours consécutifs en agitant de
ems en tems ; fdtrez à travers le papier non collé.
Caractère. De couleur rouge de cochenille; amère
(aromatique.
Mode de prescript. Mêlé à d'autres composés.
V ertu. Excitant.
Usage. Dans les maladies asthéniques , sur-tout
i'jo ALC
dans les faiblesses d'estomac et des intPstins, dans
les fièvres intermittentes asthéniques.
Dose. Depuis un scrupule jusqu'à deux drachmes.
ALCOHOL AVEC LA GOMME KINO.
Teinture de gomme kino. v. s.
F" ojez_, pour sa préparation ^ l'ALCOHOt aloé-
TIQUE.
Caractère. Couleur rouge, d'un brun -foncé;
saveur forte , astringente ; précipitant la colle et
les sels ferrugineux ^ indécomposable par l'eau.
Mode de prescript. Mêlé avec l'eau sucrée ou
avec d'autres mixtures aqueuses.
V ertiis. Astringent , tonique , anti-septique.
Usage. Dans la blennorrhée , la diarrhée ; dans les
liémorrhagies.
Dose. Depuis deux gros jusqu'à demi-once, dans
deux onces de véhicule.
ALCOHOLS ET S.UBSTAN.CES VÉGÉTALES ,
ou COMBINAISONS ALCOHOLIQUES VÉGÉTALES
Principalement connues sous le nom de Teintures,
d'Elixirs , etc.
OBSERVATIONS.
Lorsqu'on fait agir l'alcohol sur des substances
végétales , on en extrait divers principes plus ou
moins actifs et médicamenteux. Par la macération a
froid dans ce menstrue , on peut extraire les subs-
tances résineuses, le principe amer, les substances
ALG 171
alorantes , la matière sucrée , l'arôme , l'huile vo-
itile aromatique, le résino - extractif , quelques es-
èces de sels , le principe narcotique , le principe
cre , le camphre , le tannin , l'acide gallique , les
aumes , quelques couleurs , les alcalis purs , etc.
i on le fait simplement distiller sur des substances
égétales pourvues de ces matériaux , alors les seules
(arties volatiles s'élèvent avec lui , d'où il suit que les
llcohols distillés avec les substances végétales ne
jontiennent que l'huile volatile , ou l'arôme des vé-
gétaux sur lesquels il distille. Lors donc qu'on se
[ropose d'extraire des végétaux tous les principes
Ictifs , que ceux-ci ne résident spécialement ni dans
eur arôme , ni dans leur huile volatile , il convient
jle macérer les substances végétales dans l'alcohol
^tendu , contenu dans des vaisseaux assez grands , et
' une chaleur de 26 à 3o degrés au-dessus de zéro du
jhermomètre de Pvéaumur. 11 est quelquefois néces-
laire de chauffer assez le mélange pour porter l'al-
cohol à l'ébullition. Dans ce cas , sans se servir des
Inciens vaisseaux circulatoires, il suffit de mettre la
|natièrc dans un matras de verre couvert d'un drap
imbibé d'eau froide, ou bien de plonger le matras
Bans un bain d'eau ou même de sable, et de le
thaufTer graduellement. L'alcohol qui s'élève en va-
heur se condense en se refroidissant , et tombe de
louveau au fond du matras.
Les substances végétales sur lesquelles on veut
faire agir l'alcohol doivent être plus ou moins sèches;
autrement toute autre substance, quoiqu'insoluble
dans l'alcohol , s'y trouverait mêlée à la faveur de
l'eau de végétation. H faut aussi les couper très-
menues ou les pulvériser.
17^ ALC
On demande s'il est possible d'unir à des potions»
aqueuses les combinaisons alcoholiques des subs-
tances végétales. Si l'alcohol lient en solution des
résines seules , si la solution en est saturée , alors
on voit souvent celle-ci se décomposer par l'eau ,
mais la décomposition ne se fait qu'en partie. Quand
les solutions alcoholiques sont avec excès de dissol-
vant , elles ne sont décomposées ni par l'eau , ni par
les mélanges aqueux, et elles s'y dissolvent. Par là ,
on conçoit comment les solutions alcoholiques sa-
turées de substances végétales ne se décomposent
par l'eau qu'en partie , et que c'est une erreur de
croire que ces solutions , même simplement rési-
neuses 3 combinées à l'eau ou à des compositions
aqueuses, deviennent tout-à-fait inertes, et qu'il n'y
reste que l'alcohol. Quand on décompose par l'eau {
une solution de camphre ou de résine dans l'alcohol ,
on la voit se troubler par un précipité j mais il n'y
a qu'une portion de la substance végétale combinée
à l'alcohol qui s'en soit séparée j quand l'alcohol se
trouve en excès , en perdant une portion de la subs-
tance à laquelle il était combiné, il conserve le reste
avec beaucoup de ténacité.
11 est des substances solubles dans l'alcohol qui
le sont également dans l'eau , comme certains prin-
cipes végétaux composés , tels, par exemple, que le
résino-amer, le résino-colorant , le résino-sucré ,
le résino - aromatique , le résino-extractif , etc. Le
chimiste devrait préciser lesquelles de ces substances
sont dissoutes dans l'alcohol, ce qui toutefois n'est
pas toujours facile; mais le médecin devrait, autant
qu'il est possible , déterminer dans lequel de ces
principes réside la vertu naédicameutciise des sul)s-
ALC 173
tances qu'il emploie. Un plicnomène singulier et
constant qu'offrent les substances indiquées, égale-
ment solubles dans l'alcoliol et dans l'eau , c'est que
quand elles se trouvent dissoutes dans l'alcohol , elles
s'en séparent en certaine proportion lorsqu'on y
ajoute de l'eau , et sont ensuite redissoutes par une
nouvelle quantité de ce liquide -, ce qui me paraît
indiquer l'état de composition de ces corps , c'est-
à-dire d'un principe très-soluble dans l'alcohol , et
d'un autre soluble dans l'eau alcoliolique. Lorsqu'on
ajoute de l'eau à leur solution alcoholique ce qu'il
en faut pour les séparer de l'alcohol , l'eau a exercé
son affinité sur l'alcohol sans toucher sensiblement
la substance qui se sépare et trouble le mélange
son action finie sur l'alcohol , elle l'exerce sur la
substance qu'elle dissout à mesure qu'on en ajoute
une quantité suffisante. Ces phénomènes sont cons-
tans dans les solutions alcoholiques végétales. Les
alcohols qui tiennent en solution un poids donné
d'une substance très-active ou vénéneuse doivent
être gardés dans des vaisseaux bien clos ; autrement ,
par l'évaporation de l'alcohol , la proportion des
substances actives ou vénéneuses se trouverait de
beaucoup augmentée.
Voulant me conformer à la nouvelle nomencla-
ture chimique , et faire en sorte que les noms indi-
quassent les composans des préparations, je ne
pouvais conserver la dénomination de teintures pour
exprimer les substances dissoutes dans l'alcohol. Les
célèbres néologistes français avaient déjà imaginé
d'employer le mot alcohol , et de dire, par exemple,
alcoholde mjrrhe, alçohol de succin, etc., au lieu
174 ALC
de teinture de myrrhe y teinture de succin , etc.
Cette espèce de dénomination ne nous semble pas
aussi exacte qu'il le faudrait, puisqu'elle tend à faire
croire que ce n'est pas la myrrhe, le succin, ou une
partie de leurs substances , qui étaient combinées à
ï'alcohol dans les exemples cités , mais que la myrrhe
et le succin auraient donné de Ï'alcohol j de même
que par les dénominations (Yalcohol de lait ^ alco-
hol de hiere j alcohol de carottes , alco/iol de
miel y on entend Ï'alcohol obtenu de la fermentation
du lait, de la bière, des carottes, du miel, et non
la solution de ces substances dans Ï'alcohol. Quant
à moi , l'expression qui me paraît la plus exacte et la
plus conforme à l'intention des chimistes modernes ,
c'est d'omettre l'article en disant alcohol myrrhe ,
alcohol succiné, etc.
On trouvera dans la suite la manière de préparer
les différentes espèces de combinaisons alcoholiques
usitées en médecine , ou servant de réactifs aux phar-
maciens. '
ALCOHOL AVEC LA MYRRHE.
Teinture de myrrhe, v. s.
Alcohol cum myrrha. Lat.
Alco oie miirato. Ital.
Alcohol vvith myrrh. Angl. •
Mode de préparât. Prenez :
Myrrhe pulvérisée trois onces.
Alcohol étendu. . . . . . deux livres.
Faites macérer pendant six jours , puis fdtrez.
Caractère. Odeur et saveur de myrrhe mêlée
d'alcohol.
ALC 175
Modedeprescript. Seul extérieurement, ou com-
biné à d'autres liquides intérieurement.
Vertu. Excitant.
Usage interne. Dans les maladies de faiblesse ,
dans les flueurs blanches', dans les hémorrliagies.
Usage externe. Dans la carie des os.
Dose. Un demi-scrupule jusqu'à une drachme.
ALCOHOL AVEC OPIUM.
Teinture d'opium, v. s-
A^lcohol opiatum. Lat,
Alcoole opiato. Ital.
Alcohpl with opium, Angl.
Mode de préparât. Prenez ;
Opium pur pulvérisé. . . . une once.
Alcoliol étendu une livre.
Faites digérer pendant huit jours dans un vase de
verre clos , puis filtrez à travers le papier non collé
et gardez (selon Edimb. et Dublin).
Caractère. De couleur rouge obscure, d'une odeur
d'opium mêlée d'alcohol.
Mode de prescript. Seul ou combiné à des eaux
aromatiques , à l'éther , à des potions excitantes
données intérieurement , avec des émulsions ; on
l'emploie aussi extérieurement en frictions.
Vertu. Excitant.
Dose. Depuis dix grains jusqu'à un scrupule.
N. B. Une drachme de cette préparation contient
un grain et demi d'opium , ainsi qu'il conste de son
évaporation.
176 ALG
ALCOHOL PHOSPHORE.
Alcohol phosphomtum. Lat.
Alcoole fosfurato. Ital.
Phosphoretted alcohol. Angl.
Mode de préparât. Mettez dans une once d'alco-
hol , contenue dans un mortier de verre , huit grains
de phosphore pur, coupé menu; pistez le phosphore
avec un pilon jusqu'à ce que l'alcohol ait perdu son
odeur agréable : une portion demeure indissoute. Pie-
nouvelez l'opération, agitez bien jusqu'à ce que tout
le phosphore soit dissous , et gardez dans un flacon
de verre exactement bouché.
Caractère. Odeur de phosphore , transparent
comme l'alcohol ; en en versant quelques gouttes
sur de l'eau contenue dans un flacon, à la température
de vingt-quatre degrés au-dessus de zéro du thermo-
mètre de Réaumur , il brille dans l'obscurité chaque
fois que l'on agite l'eau, pourvu qu'il y ait de l'air
dans le flacon , et il répand une odeur fétide d'ail.
Mode de prescript. Seul, ou avec la mie de pain,
ou avec des boissons émulsives , raucilagineuses.
Vertus. Excitant ( brûlant ) , désoxigénant.
Usage. Dans les cas oii le phosphore est indiqué.
Vojez Phosphore.
Dose. Depuis six gouttes jusqu'à dix.
Observations. On procède de la même manière l
pour avoir l'éther phosphore , dont la vertu ne difièrc !
pas de celle de l'alcohol phosphore.
On doit prescrii'e cette préparation avec précau-
tion , à cause de la facilité avec laquelle le phosphore ,
séparé de l'alcohol , s'allume même dans les gaz azo-
ALG 177
tiques, mêlés seulement à un peu d'air atmosphérique ,
comme cela peut arriver dans l'estomac, et ^voir des
suites dangereuses.
ALCOHOL POLYAROMATIQUE.
Eau vulnéraire spiritueuse. v. s*
Alcohol polyaromaticum. Lat.
Alcoole poliaromatico. Ital.
. Alcohol polyaromatic. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Fleurs de lavande. r .
Sommités fraîches d'absinthe.
Sauge.
Marjolaine.
Romarin.
Hyssope.
Couples menus ,
^ • ) de chaque, une
Rnue I ^ '
I once.
Mélisse. .
Thym.
Basilic.
Origan.
Hypericum.
Alcohol étendu. .... quatre livres.
Eau simple une livre.
Laissez en digestion pendant vingt-quatre heures,
€t ensuite distillez au bain-marie jusqu'à ce q^e vous
ayez obtenu trois livres de liqueur alcoh clique.
Caractère. Transparent; odeur alcoholiqUe, aro-
matique 3 saveur chaude, amère, aromatique.
Mode de prescript. Seul , ou mêlé à d'autres
substances : par exemple, aux décoctions de quin-
quina, de quassia, de trifolium fibrinum.
I. 12
Ï78 ALC
V ertus. Excitant , difFusible , carminatif , sudori-
fique, nervin.
Usage externe. Les contusions , les tumeurs froi-
des, les douleurs aux articulations, la céphalalgie.
Usage interne. Les indigestions, les flatuosités
provenant de faiblesse, la paralysie, l'atonie, etc.
Dose intérieurement. Un demi-scrupule jusqu'à
une drachme et plus, dans un véhicule convenable.
Observations. Le chevalier Fioravanti , chirurgien
italien , mit en vogue , au commencement du XVI«
siècle , un alcohol polyaromatique , qu'il nomma
baume , et qui est encore employé par plusieurs
médecins sous le nom de haume de Fioravanti cor-
rigé. En voici la composition :
Gérofle. .
Muscade.
Cannelle.
Gingembre. .
Storax liquide. . '. . . deux parties.
Myrrhe, et baies de laurier, trois parties.
Térébenthine. . . '. . . huit parties.
Eau-de-vie et eau. . . . vingt-cinq parties.
Distillez à une chaleur modérée pour retirer un
quart du liquide employé,.
ALCOHOL AVEC LA RÉSINE D'INDIGO.
Alcohol cum résina indica. Lat.
Alcoole con résina d'indigo, liai.
Alcohol wijh resin of indigo. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Résine de Vindigofera , . une drachme.
Alcohol. ... • . • quantité suffisante.
De chaque une partie.
A L G 17g
Faites dissoudre , filtrez et gardez dans un vaisseau
de verre bien bouché.
Caixictère. D'un beau jaune-rouge foncé j teignant
la peau ou les ongles d'une couleur jaune foncée ,
qui s'efface difficilement j d'une saveur très-amère.
Mode de prescript. Avec des mixtures aroma-
tiques, avec les alcohols étliérés.
Observations. J'ai obtenu la résine de l'indigofère
en 1797 , en distillant quatre parties d'acide nitrique
sur une partie d'indigo. La substance rouge , qui
après l'opération reste insoluble dans l'eau , et qui
constitue environ la moitié en poids de l'indigo em-
ployé, est la résine de l'indigojère. Elle est très-
tenace , d'une saveur aussi amère que celle de l'aloës ,
entièrement soluble dans l'alcoliol. Les propriétés
médicales de cette nouvelle composition ne sont pas
encore bien connues.
ALCOHOL AVEC RHUBARBE. .
Teinture de rhubarbe, v. 5.
Alcohol cum rheo. Lat.
Alcoole rabarbarato. liai.
Alcohol with rhubarbe. AngL
Mode de préparât. Prenez : Rhubarbe choisie,
coupée menue , une once. Versez dessus une livre
d'alcohol ; après un jour de macération , filtrez et
gardez la solution dans un vase de verre.
Caractère. D'une couleur jaune orangée; d'une
odeur d'alcohol et de rhubarbe amère.
Manière de l'employer. On l'unit à suflisante
quantité d'ipau distillée jusqu'à ce que le précipité qui
i8o ALC
se forme soit redissous : alors l'eau prend une cou-
leur jaune.
Propriété. Réactif pour découvrir les alcalis avec
lesquels il passe au rouge.
Modedeprescript. En médecine, associé à d'autres
mixtes.
Vertus. Excitant, purgatif.
Usage. L'indigestion , la faiblesse des intestins ,
les coliques, la diarrhée, quelques espèces d'obs-
tructions.
Observations. L'alcohol de rhubarbe , connu,
dans les anciennes Pharmacopées, sous la dénomi-
nation de teinture de rhubarbe spiritueuse j est
souvent aromatisé avec différentes drogues , comme
avec les semences de petit cardamome , le gin-
gembre , le safran , les semences d'anis , etc. Nous
croyons toutes ces additions inutiles : c'est au méde-
cin expérimenté à déterminer le cas où elles peuvent
être convenables.
ALCOHOL AVEC SUCCIN.
Teinture de suc cm. v. s.
jilcohol succinatum. Lat.
Alcoole succinato. Ital.
Alcoliol with amber. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Succin pur réduit en poudre. . une once.
Alcohol . une livre.
Mettez ces deux substances dans un matras, chauf-
fez doucement pendant huit jours , et filtrez ensuite.
Caractère. Odeur fragrante ; saveur agréable ,
chaude; couleur jaune, Yersé dans un peu d'eau-
ALC i8i
il la rend laiteuse ; mais si on en ajoute quelques
gouttes à une grande quantité d'eau , il ne se forme
aucun précipité.
Mode de prescript. Combiné à d'autres compo-
sés , au vin d'Espagne ou au bon vin d'Italie , à l'eau
sucrée.
f^ertu. Excitant.
Usage. L'asthénie, les suppressions de menstrues,
les vers, les flueurs blanches ; quelques espèces d'é-
pilepsie.
Dose. Un demi-scrupule jusqu'à une drachme.
ALCOHOL AVEC LA VALERIANE.
Teinture de valériane, v. s.
Alcohol cum valeriana. Lat.
Alcoole con valeriana. liai.
Alcohol with valerian. Angî,
Mode de préparât. Prenez :
Valériane sauvage bien pul-
vérisée quatre onces.
Alcohol deux livres.
Après 24 heures de digestion , filtrez le liquide
et gardez-le dans un vaisseau convenable.
Caractère. Il a une couleur foncée de valé-
riane , et l'odeur de cette plante.
Mode de prescript. Seul , ou combiné à d'autres
mixtes.
Vertu. Excitant.
Usage. Les affections nerveuses , l'épilepsie, les
vers.
Dose. Un demi-scrupule jusqu'à une drachme.
1^2 AMI
ALCOHOL DE VIN.
Voyez Alcohol.
ALUN BRULE,
Alun calciné, v. s.
Voyez Sulfate d'alumine et de potasse brûlé.
ALUN DE ROME.
V oyez Sulfate d'alumine et de potasse.
AiMIDON.
Amylum. Lat.
Amido. Ital.
Starch. AngL
L'amidon est une matière sèche , le plus souvent
blanche , qu'on extrait du parenchyme des végétaux
à l'aide de l'eau froide , et qu'on nomme aussi fécule
amy lacée . Les amidons les plus usités en médecine
sont ceux de froment, de riz, de pommes-de-terre,
de salep , de sagou.
Mode de préparât. Pour obtenir en général les
amidons médicinaux et économiques , on réduit en
pulpe les végétaux qui les fournissent, soit en les
pistant dans un mortier , soit en les broyant sous la
roue d'un moulin. On met la pulpe sur un tamis de
crin , on verse dessus de l'eau froide en délayant la
pulpe avec la main. L'eau qui passe est laiteuse ,
et dépose ensuite l'amidon. Quand l'eau s'est éclair-
cie , on la décante et On fait sécher l'amidon en le
divisant en plusieurs petits morceaux , posés sur le
papier non collé.
Caractère. Blanc, inodore , insipide , fragile ,
faisant un bruit particulier quand on le compriine ;
doux au toucher , léger j il s'attache à îâ peau , de-
A MM 1^3
vient un peu pâteux dans la bouche. Observé avec
le microscope , il offre des globules transparens ,
brillans, argentés; insoluble dans l'eau froide et dans
l'alcohol ; il se colore au feu et ensuite se décom-
pose. Distillé avec l'acide nitrique , il se convertit
presqu'entièrement en acide oxalique. L'eau bouil-
lante le dissout entièrement -, il offre un mucilage
amylacé (^hjdrate amylacé , Brugn. ) qui se présente
sous forme de gelée , laquelle se décompose par l'in-
fusion de galle (Thompson ). Quand il est desséché ,
il a l'apparence d'une gomme.
Mode de prescript. Sous forme de gelée cuite
à prendre comme aliment ; il se prescrit aussi en
cljstère , étant délayé dans l'eau.
V ertus. Eminemment nutritif; aliment savoureux
et léger.
Usage. Chez les enfans , pour être substitué quel-
quefois à l'allaitement ; chez les convalescens , chez
les sujets faibles et émaciés; les accouchées; dans
la passion iliaque ; en clystère dans les diarrhées
opiniâtres ; à titre d'aliment.
AMMONIAQUE LIQUIDE.
Esprit de sel ammoniaque caustique, v. s.
Alicali volatil fluor.
Ammonia liquida. Lat.
Animoniaca liquida, liai.
Liquid ammonia. Angî.
Mode de préparât. Prenez une livre de chaux
vive éteinte avec suffisante quantité d'eau , pour en
faire une pâte liquide. On introduit cette pâte dans
une cucurbite de grès ou de verre , et on ajoute une
i84 A M M
livre de muriate d'ammoniaque pulvérisé y on mêle
exactement , et on couvre la cucurbite d'un chapi-
teau auquel on adapte un tube suffisamment long
pour qu'il puisse plonger au fond du récipient j on
marque sur le récipient la hauteur à laquelle peuvent
s'élever quarante-huit onces d'eau. Lorsque ce vais-
seau est adapté au chapiteau, on lute les jointures
avec la pâte de farine , et on procède à la distilla-
tion suivant la méthode ordinaire. On continue la
distillation jusqu'à ce que le liquide ait atteint le
point indiqué. On obtient sans aucune perte de ma-
tière , ni aucun danger pour les vaisseaux , quarante-
huit onces d'ammoniaque liquide très-saturée. ( Gof-
tling Taschenbuch , ec . i8o3. )
Caractère. Odeur très- forte ^ saveur acre, pi-
quante , caustique ; non effervescent avec les acides ^
ne troublant pas l'eau de chaux , verdissant l'alco-
hol purpurin d'alcea j transparent , limpide comme
l'eau distillée , etc.
Mode de prescript. Etendu d'eau avec les com-
posés aqueux. Eoctérieurement. Seul , uni à l'huile.
( Voyez Huile ammoniacale ) , ou mêlé à d'autres
substances capables de modérer sa grande volatilité.
/^emw. Excitant, stimulant 3 diffusihle momen-
tané ; anti-acide ; sudorifique j nervin ; employé eoc-
térieurement comme excitant , rubéfiant , épispas-
tique , dicussif.
Usasse interne. Ataxie j asthénie des systèmes ner-
veux et artériel.3 k paralysie.^ la syncope ; l'asphyxie»
l'empoisonnement par le$ champignons et par le ve-
ni»; de la vipère^j .conu-e. la^ goutte j . la . petite véro^Q
ÀMM i85
répercutée par faiblesse ; le typhus ; l'hypocondrie
(R. Thomas) ^ la goutte vague; les maladies véné-
riennes, conjointement avec les raercuriaux , qui n«
produiraient pas seuls l'elFet désiré -, la colique et le
météorisme produit par les gaz intestinaux , sur-tout
par le gaz acide carbonique.
Usage externe. Tumeurs laiteuses; douleurs rhu-
matismales , la sciatique; l'amaurose (Tilenius); les
hémorragies accidentelles ou naturelles. On le fait
flairer aux noyés. Dans les faiblesses , dans l'apo-
plexie séreuse; dans la somnolence .
Dose. Depuis six gouttes jusqu'à un scrupule ,
dans quatre ou cinq onces d'eau.
Caractère vénéneux. Pris intérieurement en cer-
taine dose , il irrite , il enflamme , et fait passer à
la gangrène les parties qu'il touche.
Antidote. L'eau acidulée par l'acide tartareux - ou
l'acide acétique , sucrée ou miellée ; l'usage copieux
de limonade chargée d'acide citrique.
* A l'époque où le procédé de Goetling fut publié dans
le Journal de Chimie de Van-Mons , nous nous empres-
sâmes de le répéter , et nous reconnûmes que si l'appareil
et la conduite de l'opération ofifraient quelques avantages
sous le rapport de la simplicité , le produit était inférieur
à celui qu'on obtient avec l'appareil de Voulf , en em-
ployant partie égale en poids de muriate d'ammoniaque et
d'eau distillée. Ce dernier appareil est d'ailleurs devenu
d'un usage si familier à la presque-universalité des phar-
niaciens , que cette seule considération ne saurait entrer
en ligne de compte. Le maximum de légèreté de l'ammo-
niaque'de Goettling, est de 17 à 18 degrés à l'aréomètre
de Beaumé pour l'alcohol. Celui de Voulf est de 93 à 24
i86 A M M
au même instrument , encore le peu d'ammoniaque colorée
reçue dans le flacon intermédiaire de l'appareil marque-t-il
de 25 à 26 degrés. Il est vrai qu'à moins de placer les
flacons dans une température très-basse , on conserve dif-
ficilement l'ammoniaque à cet état de concentration, à
raison de sa disposition à prendre l'état gazeux ; mais on
peut le ramener au terme de 21 degrés par l'addition d'une
quantité d'eau suffisante , alors il est plus permanent , et sa
conservation devient plus facile. (P.)
AMMONIAQUE SUCCINÉE.
Eau de Luce. v. s.
j4.mmonia succinata. Lat.
Ammoniaca succinata. Ital.
Succinated ammonia. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Ammoniaque liquide. . . six onces.
Huile de succin (épyrèle) rec-
tifiée trente-un grains.
. Agitez le mélange en y ajoutant quelques grains
de mastic pulvérisé , et gardez-le dans un flacon bien
bouché.
Autre procédé. Prenez ;
Alcoliol . une once.
Ammoniaque liquide. . . . quatre onces.
Huile de succin rectifiée.. . un scrupule.
Savon dix grains.
Faites digérer le savon et l'huile de succin dans
l'alcohol jusqu'à ce qu'ils soient dissous , puis ajoutez
l'ammoniaque, et mêlez le tout par l'agitation. (Lond.)
Gardez dans un flacon bouché.
Caractère. Odeur forte très-pénétrante , le plus
souvent laiteuse ; saveur acre , caustique.
A M M 187
. Mode de prescription. — f^ertus. Très-analogues
à l'ammoniaque pure.
Usage. Ceux de l'ammoniaque dans la morsure
de la vipère.
Autre procédé. Prenez :
> Huile de succin rectifiée. . . trois onces,
incorporez avec potasse caustique
dissoute dans l'alcohol . . . deux onces.
Ajoutez encore alcoliol trois onces.
On fait digérer au bain de sable j on filtre à travers
le papier non collé , et on mêle pour l'usage une
partie de ce liquide avec ,
Liqueur d'ammoniaque caustique, une livre,
ét" oh agite. {^Pharm, manuel.^
Autre procédé. Prenez :
Huile de succin rectifiée . . deux scrup.
Alcohol deux onces.
Savon de soude pur . . . quatre grains.
Incorporez en agitant dans une fiole de verre bou-
chée; filtrez au papier sans colle , et ajoutez ,
Ammoniaque caustique liquide, huit onces.
Agitez et conservez dans un flacon de cristal bien
bouché.
Au lieu de savon , quelques-uns se servent de mas-
tic en poudre, à la dose double du savon, dans la
vue de rendre plus permanentes la densité et la cou-
leur laiteuse.
Caractère. Laiteux; d'une odeur très-pénétrante
d^îiînmoniaque èt d'huile de succin ; âcre.
Mode de pre script. On en imbibe un papier ou
i88 A M M
une flanelle , on les applique sur la partie affectée ,
et on les maintient avec une bande.
V ertus. Irritant , stimulant , rubéfiant.
Usage externe. Les affections rhumatismales, et
les paralysies astliéniques; on le donne à flairer avec
précaution dans la syncope.
* M. Brugnatelli , dans un article particulier de cet ou-
vrage , indique deux autres procédés pour faire l'eau de
Luce, qu'il désigne ainsi : Epyrile de succin ammoniacale y
EAU DE Luge. Nous avons cru devoir rapporter ces deux
procédés à la suite du présent article , en conservant toute-
fois dans toute son intégrité ce qu'a dit l'auteur dans
l'exposition des caractères , du mode de prescription , etc.
attribué à chacun d'eux. Cette transposition nous a paru
nécessaire pour éviter aux lecteurs des recherches fati-
gantes et inutiles. (P.)
AMMONIURE DE CUIVEJE COMPOSÉ.
Cuivre ammoniacal, v. s.
jimmoniaretum cupri compositum. Lat.
Ammoniuro di rame composte. ItaL
Ammoniaret of copper compound. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Sulfate de cuivre pur .... deux onces j
faites -le dissoudre dans suffisante quantité d'eau
bouillante. La solution étant refroidie , ajoutez ce qu'il
faut d'ammoniaque liquide pour dissoudre l'oxide de
cuivre , qui se précipite avec les premières doses
d'ammoniaque. Evaporez lentement aux trois quarts ;
retirez le vaisseau et laissez refroidir. L'ammoniure
liquide se coagule en une masse solide , cristalline.
Vous la garderez dans un flacon de cristal bien
bouché.
AMM îSg
Caractère. De couleur bleue foncée. (Si elle était
verte, elle serait décomposée. )
Mode de prescript. En poudre, avec le sucre -, en
forme de pilules , avec la mie de pain.
Vertus et usage, Qotame la précédente.
Dose. Depuis un grain jusqu'à quatre, en quatre
fols dans l'espace de vingt-quatre heures.
Observation. L'ammoniure obtenu de la manière
indiquée doit être considéré comme un mélange
d'ammoniure de cuivre et de sulfate d'ammoniaque
AMMONIURE DE CUIVRE LIQUIDE.
Eau céleste, v.' s." '
CuiVRATE d'ammoniaque.
jimmoniaretum cupri, Lat.
Ammoniuro di rame liquido. Itaî.
Ammoniaret of copper liquid. Angl.
Mode de préparât. Prenez ,
Oxide de cuivre pur une once.
Versez dessus ce qu'il faut d'ammoniaque liquide
pour le dissoudre complètement. Gardez-le dans un
flacon de cristal bien bouché.
Caractère. Couleur bleue foncée, élégante; trans-
parent; odeur forte d'ammoniaque.
Mode de prescript. Avec les eaux aromatiques ,
avec l'eau simple.
Vertus. Variable selon les doses ; le plus soiivent
anti-excitant, irritant, émétique , drastique; à pe^
tite dose , excitant , anti-spasmodique , apéritif ,
échauffant , diurétique.
Usage. Diverses espèces d'hydropisies ; dans l'é-
pilepsie, les affections spasmodiques.
igo ANT-.ARS
Dose. Depuis un grain jusqu'à quatre, en vingt-
quatre heures.
AMMONIURE DE MERCURE.
Ammoniaretum hjdrargyri. Lat.
Ammoniuro di meicurio. Ital.
Ammoniaret of quick silwer. AngL
Mode de préparât. Prenez de l'oxide blanc (i)
de mercure obtenu du sulfate acide de mercure par
l'ammoniaque j ajoutez suffisante quantité d'ammo-
niaque pour le dissoudre.
Caractère. Limpide , transparent comme l'eau
distillée ; d'une odeur d'ammoniaque. Une goutte
versée sur une lame de cuivre décapée y forme ,
après quelques instans , une tache de mercure ,
tandis que l'ammoniaque forme un ammoniure de
cuivre. ; i i j
Mode de prescript. Seul , ou combiné à l'huile
d'olive en forme de Uniment.
Usage externe. Dans les exostoses , dans les to^
phus vénériens , dans la sciatique séreuse.
Préparation. Huile ammoniaco-mercurielle.
ANTIMOINE DIAPHORÉTIQUE.
F^oyez OxiDE d'antimoine avec la potasse.
ANTIMOINE PRÉPARÉ.
Yoyez SuxEURE d'antimoine.
ARSENIC BLANC.
Voyez OxiDE d'arsenic.
(i) Nous pensons gue le précipité qui se forme par raiumoniaque
n''est point un simple oxide de mercure, mais bien du sulfate mercu-
rio-ammoniacal très-peu soluble.
BEU
B.
BAUME D'ARCÉUS.
yoyez Onguent d'Elemî.
BAUME DU COMMANDEUR.
yoyez Alcohol de benjoin.
BAUME DE FIORAVANTI.
Voyez Alcohol polyaromatique.
BAUME DE SOUFRE.
Voyez Huile suleurée.
BEURRE D'ANTIMOINE.
Voyez MuRiATE d'antimoine.
BEURRE DE CACAO.
Buiyrwn cacao. Lat.
Burro di cacao. Ital.
Buter of cacao. Angl.
Mode de préparât. Prenez une quantité donnée
de noix ou fruit du theohroma cacao , mondées de
leur écorce , et concassées dans un mortier chaud.
Mettez la masse dans une toile de crin et l'exposez
à la vapeur de l'eau bouillante jusqu'à ce que la
poudre en soit bien pénétrée ; alors soumettez cette
masse à l'action de la presse suffisamment échauffée ,
et exprimez l'huile, laquelle, en se refroidissant ,-
deviendra concrète comme du beurre.
On peut obtenir le beurre à l'aide d'une légère
torréfaction des noix mondées de leur écorce , pis-
tées dans un mortier chaud, puis exprimées à la
presse préalablement échauffée.
192 BEU
Si on fait bouillir dans l'eau les noix de cacao
dépouillées de leur écorce , le beurre vient se ras-
sembler à la surface j on fdtre, on le recueille. Cette
méthode est quelquefois commode.
Caractère. D'une consistance butyreusej d'une
saveur agréable; d'une couleur blanche : d'une odeur
suave 3 en grande partie soluble dans l'éther.
Mode de prescript. Seul ou mêlé au sucre dans
les infusions chaudes , ou un peu ramolli à la chaleur
pour l'employer extérieurement.
Vertus. Invisquant, émulsif, nourrissant.
Usage interne. Toux gutturale ; certaines espèces
de coliques, la néphrétique calculeuse , la strangarie
par exulcération vésicale ; la djssenterie.
Usage externe. Contre les gerçures des papilles
mammaires et de la bouche j contre les excoriations
de la peau des nouveaux nés; contre l'exulcération des
hémorrhoïdes , ou les hémôrrhoïdes aveugles , dou-
loureuses 'j contre le prurit de l'anus, et autres affec-
tions semblables.
Préparation. Souvent on substitue ce beurre
à la graisse dans la formation des onguens mercu-
riels, parce qu'il n'est pas aussi sujet à rancir.
* Nous ferons remarquer qu il n'est pas indilférent d'ob-
tenir le beuire de cacao par tel ou tel procédé. L'ex-
pression entre deux plaques chaudes des fruits mondés,
légèrement torréfiés et broyés à la manière du chocolat,
nous paraît être la méthode à laquelle on doit donnei^ la
préférence , pour celui qu'on destine à l'usage interne.
Par ce moyen, on obtient la plus grande partie de cette
huile concrète pourvue de l'arôme du cacao, et susceptible
B O R 193
<rune assez longue conservation. Ce qui reste d'huile après
•cette première expression, étant interposé dans une masse
considérable de parenchyme ét de mucilage , devient plus
difficile à extraire, ou bien il faut soumettre la pâte à une
température plus élevée que la première fois , et s'exposer
ainsi à altérer la qualité de l'huile ; c'^st alors que la dé-
coction du résidu peut être admise. Il faut réserver l'huile
de cacao qui en provient pour les usages externes , tels
que les suppositoires, les linimens , etc. , et ne l'employer
cependant que nouvellement préparée. Leheurre de cacao
•par expression étant bien purifié est d'un blanc jaunâtre;
son odeur légèrement aromatique est très-agréable ; avec
un peu d'habitude on le distingue aisément de celui fait
par décoction , qui est d'un blanc grisâtre , beaucoup moins
odorant, et plus disposé que le premier à la rancidité.
Pour purifier le beurre de cacao , on le fait liquéfier à
une douce chaleur , on le verse liquide sur un entonnoir
de verre garni d'un filtre de papier non collé et placé sur
un vase de faïence ou de verre. On met le tout dans une
ëtuve , dont la température ne doit pas excéder 35 degrés.
Avec cet appareil très-simple on peut purifier à-la-fois une
grande quantité de beurre. (P.)
BORATE ALCALINULE DE SOUDE.
J3oRAX. V. S.
Borax alcalinitlum sodœ. Lat.
Ossiborato alcalinulo di soda. ItaL
Alcalinbus borate of soda. Angl.
Mode de préparât. Le borax du commerce se timive
souvent en grosses masses impures nommées Tinkal.
On dissout ce sel dans l'eau , on filtre la solution et
on fait cristalliser.
Caractère. Cristaux prismatiques , hexagories , de
i3
\9.\ BOR
couleur blanche, composes de trente -neuf parties
d'acide boracique , de dix-sept de soude et de qua-
rante-quatre d'eau ; d'une saveur alcalinule styptique ,
verdissant la teinture de mauve (alcea porporina) ,
soluble dans dix-huit parties d'eau à dix degrés , légè-
rement efilorescent à l'air chaud et sec. Ce sel se gon-
fle à une forte chaleur et perd son eau de cristallisa-
tion , puis se fond en un verre qui devient transpa-
rent en se refroidissant ; ce verre est encore soluble
dans l'eau.
Falsification âe ce sel. Le borate alcalinule de
soude peut être falsifié avec l'alun et avec le mu-
riate de soude fondus ensemble. Pour s'assurer de la
fraude on en dissout une portion dans l'eau , on
sature l'alcali avec l'acide nitrique ; on découvrira
ensuite le sulfate d'alumine par le nitrate de baryte ,
et le muriate de soude pçir le nitrate d'argent.
Blode de prescript. Dissous dans l'eau , ou en
poudre mêlé au sucre.
Vertus. Débilitant , diurétique emménagogue ,
dissolvant les aphthes.
Usage. Dans les croûtes aphtheuses de la bouche ,
et de la gorge chez les enfans. (^Bissetessaj on med.
constitution of Great Britain. )
Dose. Depuis une demi-drachme dissous dans l'eau
comme diurétique.
BORAX.
Foycz Borate alcaunule de soude.
B O U 195
BOUGIES D'ACÉTATE DE PLOMB.
Bougies saturnines, v. s.
Candelulœ acetatis plumhi. Lat.
Candelette d'ossiacetato di piombo. Ital,
Small candie of acétate of lead. Angl.
Mode de préparât. Vous ferez liquéfier :
Cire jaune deux livres.
Acétate de plomb condensé . . une once.
Vous tremperez dans le mélange liquide des bandes
de toile , ou des faisceaux de fils de coton , et vous
en ferez des bougies du volume que vous désirerez ,
en les roulant sur un plan de pierre.
Mode de prescript. Seules ou enduites de diverses
substances médicamenteuses.
Usage. Pour dilater l'urèthre ; pour rappeler la
gonorrhée j pour détruire ou guérir les ulcères de
l'urètlire , ou. voisins de la vessie urinaire^ pour com-
primer et détruire les caroncules de l'urètlire , dans
les fistules de la vessie et de l'urèthre même ; pour
guérir la blennorrhagie (Swediaur. )
Observations. Quand on veut avoir ces bougies
plus molles , on fond ;
Cire jaune une livre.
Dans huile d'olive deux onces.
Du reste, ôn procède comme il a été dit ci-dessus,
et on les nomme alors bougies huileuses.
BOUGIES SATURNINES.
Foyez Bougies d'acétate de plomb,
igG BOU
BOUILLON D'OS.
Jus ossium. La t.
Brodo délie ossa. JlaL
Broth of bone. Angl.
3Iode de prépciî^at. Prenez trois livres d'os de
bœufs dépouillés des cartilages et des tendons , et
même bouillis précédemment dans l'eau avec la vian-
de ( Cadet-de-Vaux), faites les piler dans un mortier.
Quand ils seront réduits en une sorte de pâte ,
vous les mettrez dans une marmite avec trente livres
d'eau. Couvrez bien la marmite , et faites bouillir
Teau sur les os pendant six beures. Passez le bouillon
par le tamis. En faisant évaporer ce bouillon , on
obtient la gélatine des os.
Caractère. Un peu trouble ; d'une couleur grise
obscure j d'une odeur non désagréable ; insipide ;
décomposable par le tannin.
Mode de prescript. On y ajoute suffisamment de
gel pour lui donner une saveur agréable.
Vertu. Légèrement nourrissant.
Usage. Du bouillon ordinaire.
Observations. Pour faciliter la pulvérisation des
os , au lieu de machines compliquées comme peut
l'être celle employée par Cadet-de-Vaux , au lieu de
les piler dans un mortier , comme l'ont pratiqué Ri-
chard et Jean , ^/z/z. de Chimie , pag. 146, 1804,
et plus exactement encore notre professeur Marabelli ;
nous conseillons de les faire triturer sous la roue d'un
moulin après les avoir concassés par un moyen quel-
conque. De cette manière on se procure avec facilité
«t économie la pâte des os propre à être cuite dans
B O U 197
l'eau. Quant ail caractère naurrissant cTu bouillon ,
et de la gélatine qui en résulte , je dois dire , d'après
des observations faites sur son usage chez difTérens
sujets , et sur moi-même , qu'il est de beaucoup in-
férieur à celui du bouillon de viande et des os
frais des animaux convenablement rapprochés. Le
bouillori et la gélatine des os anciens et déjà cuits,
nous paraît être au bouillon de viande , sous le rap-
port de la qualité nutritive , ce qu'est le pain de fa-
rine de froment au pain de son mêlé avec la recou-
pette. On trouve dans le bouillon de viande et des
os cruds frais , une certaine quantité d'un mélange
particulier d'acide phosphorique libre, de phosphates
alcalins , de graisse , d'une matière inconnue qui dé=»
colore quelques teintures végétales , tellés , par exem-
ple , que celle du croton tinctorium , d'une matière
odorante , agréable , fugace j substances qui man-
quent toutes au bouillon d'os , et du mélange des-
quelles résulte un aliment excellent assez agréable e«
irès-nourrissant. Nous devons par cette raison nous
garder de le proposer trap précipitamment pour l'u-
sage de la classe indigente et des hôpitaux , où il me
paraît qu'on doit plutôt recommander à- la vigilance
et à la générosité des administrateurs de faciliter de
plus en plu-s les moyens d'améliorer leurs alimens et
de les rendre plus nourrissans qu'ils ne le sont ordi-
nairement. On devrait cependant réserver l'usage du
bouillon d'os pour les seuls cas où la viande et les os
frais viendraient à manquer -, autrement ce serait uue
eraauté d'enlever aux indïgens mal nourris , un aîi-
, ment bienfaisant très-peu coûteux , mais qui souvent
est l'unique ressource dont ils puissent faire usage ,
198 B 0 U
dans leur état de misère j de langueur , d'inanition
et d'infirmité.
BOUILLON SEC.
Tablettes DE BOUILLON. . :r-
Jusculum siccum. Lat.
Brodo secco. Jtal.
Dry brolh. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Pieds de veau deux livres.
Chair de mouton cinq livres.
Chair de porc ou de corbeau. . une livre.
Faites cuire toutes ces viandes à un feu doux dans
sulfisante quantité d'eau j ajoutez-y autant de sel qu'il
en faut. Enlevez l'écume ; ajoutez deux carottes , deux
tiges de céleri , une ciboule , hachées menues ; et sur
la fin vous suspendrez dans le vaisseau un nouet ren-
fermant du gérofle ou autre substance aromatique
analogue. On retire les viandes, on les presse pour
en séparer l'extrait , et on fait bouillir de nouveau
tous les sucs obtenus. On les réunit au bouillon rap-
proché et on laisse refroidir. On enlève la graisse
qui s'est figée j on fait évaporer le bouillon au bain-
marie jusqu'à la consistance de miel , on l'étend sur
une pierre polie , et quand il est froid , on le coupe
en tablettes que l'on fait sécher à l'étuve. On les con-
serve dans des vaisseaux de verre bien clos (i).
Caractère. D'une couleur obscure , d'une saveur
et d'une odeur agréables.
(i) Le bouillon rapproché en consistance de miel , n'est pas assez
solide étant refroidi , pour en former des tablettes. Lorscju'il est arrivé
à ce point de concentration , il vaut mieux le couler dans des moules
de fer-blanc polis et huilés et achever la dessiccation à Tétuve (P. ^
Manière de remployer. On détrempe et oh dis-
sout dans une tasse d'eau chaude une denii-ohcè dè
bouillon sec.
Vertu. Nourrissant.
Usage. Dans tous les cas où le Bouillon est em*
•ployé.
a
CAMPHRE PURIFIÉ.
Magistère de camphre, v. s.
Camphora purificata. Lat.
Canfora purificato. Ital.
Purified camphor. Angî.
Mode de préparât. Prenez une solution saturée de
camphre dans Valcohol ; versez dans la solution de l'eau
pure jusqu'à ce qu'il ne s'y forme plus de précipité ;
recueillez le camphre précipité sur un filtre ; lais-
sez-le sécher sur le papier non collé , et gardez-le
dans un bocal de verre bien botiché.
Caractère. Blanc , granuleux ; odeur forte de
camphre; onctueux au toucher; d'une saveur chaude;
acre , amère , aromatique , qui laisse un senti-
ment de froid sur la langue , comme l'éther -, volatil
à l'air ; très-mobile sur l'eau ; inflammable ; con-
vertible en acide camphorique lorsqu'on le distille
avec l'acide nitrique -, fusible dans ce même acide ,
qu'il surnage comme une huile ; soluble dans l'ai-
2oa C A M
coîiol ( Voyez Alcohol camphrt ) , dans Feaa
{^Vojez Eau camphrée ) , dans diverses huiles vola-
tils aromatiques , et dans l'éther.
Mode de prescf'îpt. En poudre avec la gomme ara-
bique , avec le sucre j en solution dans l'eau , dans
râicoîlbl simple , dans Falcohol éthéré d'acide sulfu-
rique , ou d'acide nitrique , ou dans l'éther même ;
combiné aux extraits végétaux , en forme de pilu-
les ; ou uni au savon ammoniacal , à t'huile
d'amandes ou d'olives , au?: graisses , ou bien encore
placé dans un sachet de piqué ou de toile , etc. quand
on doit l'employer extérieurement.
Vertus. Excitant , stimulant , nervin.
Usage interne. Dans les fièvres nerveuses , sur-
tout lorsqu'il y a frisson , délire , somnolence , ou
prostation de forces ( Borda); l'angine gangreneuse^
la mélancholie asthénique; le tétanos, l'asthme, et
les inflammations asthéniques , la manie , les vers
intestinaux par faiblesse des intestins; l'hypocondrie
( R. Thomas )-
Usage externe. La gangrène , les douleurs rhu-
matismales , l'angine , les ophthalmies asthéniques ,
la sciatique nerveuse, les tumeurs froides , l'irrita-
tion de la vessie , l'ischurie , les fortes érections
accompagnées de pollutions ( Chrestien).
Dose. Depuis deuxgrains jusqu'à demi-once (quand
les circonstances le requièrent) dans les vingt-quatre
heures.
Préparations. Eau camphrée; alçohol camphré ;
huile aiTimoniacale camphrée.
C A îl 20 Î
CARBONATE ALCALINULE AMMONIAQUE.
Esprit de sel ammoniaque, v. s.
Carbonas aîcalinulum ammoniœ. Lat.
Ossicarbonato alcalinulo d'aramoniaca. Itaî.
Alcalinous carbonate of ammonia. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Muriate d'ammoniaque pulvérisé , une livre.
Carbonate alcalinule de
potasse en poudre. . une livre et demie.
Faites promptement le mélange et mettez -le dans
une cornue de verre j ajoutez :
Eau commune une livre.
Placez la cornue sur un bain de sable dans un four-
neau , ajoutez-y l'appareil de Woulf, et procédez à
la distillation. Ce qiie vous recueillerez dans le ré-
cipient ou dans l'appareil sera du carbonate alcali-
nule d'ammoniaque. Vous le garderez dans des flacons
de cristal bien boucliés.
Caractère; mode de prescription; 'vertu; usage;
dose. Voyez ceux de I'Ammoniaque liquide.
* Les produits de l'opération qu'on vient de décrire
sont , du carbonate d'ammoniaque avec excès de base ,
partie à l'état concret , mais toujours humide, et fiartie
sous forme liquide. On fait aussi usage en médecine du
carbonate d'ammoniaque sous forme sèche , dont l'auteur
n'a pas fait mention. Ce sel est connu sous les noms de
sel volatil d'Angleterre , alcali volatil concret, etc. On le
prépare en chauffant dans une cornue de grès lutée , placée
dans un fourneau de réverbère, un mélange d'une partie
de muriate d'ammoniaque bien sec , et d'une partie et demie
de carbonate de chaux desséché; on ddapte à la cornue un
ou plusieurs récipirns et l'appareil de Woulf. On chauffe
202 CAR
par degrés jusqu'à faire rougir le fond de la cornue , et on
l'entretient en cet état jusqu'à ce que le premier récipient
en se refroidissant indique qu'il ny a plus de dégagement.
L'appareil dont nous nous seiTons pour cette opération,
est tout-à-la-fois commode et économique. Il est représenté
PL IF.
CARBONATE ALCALINULE DE MAGNÉSIE.
Magnésie, v. s.
Carbonas magnesîœ. Lat.
Ossicarbonato di magnesia, Itaî.
Carbonate of magnesia. Angî.
Mode de préparât. Prenez :
Sulfate de magnésie. . . . deux onces,
que vous ferez disssoudre dans :
Eau commune dix onces.
Carbonate de potasse ou potasse
du commerce deux onces.
qùe vous ferez dissoudre dans:
Eau commune quatre onces.
Ajoutez à la première solution trois livres d'eau
bouillante , et versez-y ensuite la solution alcaline.
Il résulte de ce mélange un copieux précipité : une
portion d'acide carbonique se dégage avec efferves-
cence i on agite le mélange^ on recueille le préci-
pité terfeux sur le filtre , on le lave bien , on le
sèche et on le conserve pour l'usage. Cent parties
de sulfate de magnésie pur donnent environ 40 par-
ties de magnésie carbonatée ( carbonate terrule de
Brug. )
Caractère. En poudre blanche fme , insipide \
efï'ervescent avec les acides. Ce sel régénère avec
l'acide sulfurique le sulfate de magnésie.
CAR . 5o3
Mode de prescript. Seul , ou combiné aux pou-
dres aromatiques.
Vertus. Absorbant ; anti-acide ou salifiant, et par-
là purgatif.
Dose. Depuis un demi- scrupule jusq^u'à demi*
once.
Sophistication de la magnésie. La magnésie peut
être sophistiquée 1° par le sulfate de chaux, ou gypse,
que vous reconnaîtrez à ses molécules brillantes , à
son insolubilité dans les acides ; 2° par le carbonate
de chaux , lequel forme avec l'acide sulfurique un
sel très-peu soluble , tandis qu'il en résulte un extrê-
mement soluble avec la magnésie.
Observations. La magnésie obtenue par le pro-
cédé qu'on vient de rapporter , est à l'état de car-
ionate terrule de magnésie . Si on voulait l'avoir
parfaitement saturée d'acide carbonique , il faudrait
jetter la magnésie dans l'eau acidulée par l'acide
carbonique , et faire évaporer lentement. Le sel qui
en résulte pourrait être aussi obtenu cristallisé. Pour
séparer ensuite entièrement l'acide carbonique de la
magnésie , il convient de la calciner. Voyez Magné-
sie CALCINÉE.
CARBONATE ALCALINULE DE POTASSE.
Sel de tartre, v. s.
Alcali fixe,
Carbonas alcaUnuhis potassœ. Lat.
Ossicarbonato alcalinulo cU potassa. Ital.
Alcalinous carbonate of potass. Angl.
Mode de préparât. Prenez du tartre blanc o«
rouge, faites-le calciner exactement j lessivez le résidu,
2o4 CAR
iiltrez , évaporez la solution jusqu'à siccité. Mettez
le sel dans un bocal de verre bien bouché.
- Caractère. Blanc , concret • d'une saveur acre
alcaline j déliquescent à l'air- effervescent avec les
Acides.
Mode de prescript. Seul , dissous dans l'eau ou
combiné à d'autres substances.
V ertiis. Anti-acide , irritant , débilitant.
Usage. Dans les saburres acides de l'estomac,*
dans l'empoisonnement par les acides j dans quel-
ques espèces de calculs vésicaux , dans le rachitis.
Dose. Depuis un demi-scrupule jusqu'à trois scru-
pules , dissous dans un véhicule aqueux. Extérieu-
rement. Demi-once dans une livre d'eau.
Préparation. Citrate de potasse ; eau de carbo»-
nate alcalinule de potasse j sulfure de potasse , etc.
Obseri-'ations. Si le carbonate alcalinule de po-
tasse obtenu par la combustion du tartre se trouvait
noirci par du charbon , il faudrait l'exposer de nou-
veau au feu , et l'y laisser jusqu'à ce que le carbone
fut dissipé. Si ensuite on veut saturer la potasse
d'acide carbonique , il est nécessaire d'introduire cet
acide dans la solution de potasse , ou d'exposer la
solution alcaline au contact du même acide carbo-
nique. Le carbonate de potasse est susceptible de
se cristalliser , et n'est plus déliquescent à l'air. Avec
la solution de potasse du commerce on fait l'eau pour
les engelures. On en dissout une once dans une
livre d'eau de roses , et on en couvre les parties
affectées.
CAR
CARBONATE ALCALINULE DE SOUDE.
Alcali minéral fixe : soude, v. s.
Carbonas alcalinuîus sodce. Lat.
Ossicarbonato alcalinulo di soda. Jfal.
Alcalinous carbonate of soda. Angl.
Mode de préparât. Prenez de la soude da com-
merce autant que vous voudrez.
Eau pure quantité suffisante.
Faites bouillir quelque tems , et fdtrez ensuite.
Faites évaporer la solution jusqu'à pellicule ; séparez
avec un tamis de crin les petits cubes de muriate
de soude , si toutefois il s'en formait , et laissez cris-
talliser le carbonate alcaliîiule {i) .
'Caractère. Cristallisé en lames rhomboïdales ou
en octaèdres irréguliers j saveur acre, piquante, alca-
line ; effervescent avec les acides j efîlorescent à l'air
un peu sec; fusible dans son eau de cristallisation
à une légère chaleur , et ensuite à un feu plus fort
il subit la fusion ignée -, vitiifiable avec la silice, dé-
composant les sels terreux et métalliques , etc.
Mode de prescript. Dissous dans l'eau ou com-
biné à quelques mixtes convenables.
Vertus. Anti-acide , irritant , salifiable.
Usage. Dans les vices de l'estomac résultant de
(i) Si l'on fait bouillir la soude du commerce , on obtient une plus
grande quantité de sel j mais cette manière d'opérer a l'inconvénient de
dissoudre , indépendamment du carbonate de soude , beaucoup de sulfate
«t de muriate de soude, du sulfure et du sulfite de soude , et du charbon,
toutes substances contenues dans la soude du commerce , et qui altèrent
la pureté du sel qu'on se propose d'obtenir. Il vaut dono ujieu.x lessiver
lasoudo il froid. (PO
2o6 e A T
saburres acides, dans l'empoisonnement parles acides,
par les sels terreux ou métalliques.
Dose. Depuis dix grains jusqu'à une drachme.
Préparations. Phosphate alcalinule de soude,
savon de soude , sulfure de soude , tartrite de potasse
et de soude.
CATAPLASME.
Cataplasma. Lat.
Cataplasma. Ital.
Cataplasin. Angl.
Sous la dénomination de cataplasme on entend
un médicament externe de consistance pulpeuse ,
préparé avec des substances végétales, par exemple ,
des racines , des feuilles, des semences , des fleurs ,
des fruits ramollis par l'eau , le vin , le vinaigre , le
lait ou l'huile , selon les circonstances. Nous don-
nerons quelques exemples.
CATAPLASME AROMATIQUE.
Cataplasma aromaticum. Lat.
Cataplasma aromatico. Ital.
Aromatic cataplasm. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Herbe de mélisse. ... six onces.
Fleurs de camomille. . . . trois onces.
Baies de genièvre. . . . . quatre onces.
Piéduisez le tout en poudre et cuisez dans suffisante
quantité d'eau ou de vin jusqu'à consistance molle.
Mode dé prescript. Seul, étendu sur du linge.
Vertu. Excitant.
Usage. Sur les tumeurs scrofuleuses , etc.
CATAPLASME ÉMOLLIENT.
Voyez CATAri-ASME DE GUIMAUVE COMPOSÉ.
C A T 207
CATAPLASME DE GUIMAUVE COMPOSÉ.
Cataplasme émollient. v. s.
Cataplasina aîtheœ composUum. Lat.
Cataplasma, d'altea composto. Itaî.
Compound cataplasm of marsh-mallow. Angl.
Mode de préparât. Faites un mélange de parties
égales de racines de guimauve , de feuilles de mauve
et de semences de lin pulvérisé \ faites cuire avec
suffisante quantité d'eau jusqu'à consistance molle.
Mode de prescript. Seul et tiède.
/^erft/^. Débilitant, émollient j provoquant la sup-
puration.
Usage. Sur les tumeurs douloureuses , inflam-
matoires, dures , et sur celles qui tendent à la sup-
puration.
CATAPLASME DE MOUTARDE.
Sinapisme, v. s.
Cataplasma sinapeos. Lat.
Cataplasma di senape. liai.
Mustard cataplasm. Angl.
Mode de préparât. Prenez semences de mou-
tarde en poudre et mie de pain , . parties égales.
Ajoutez-y du vinaigre ordinaire autant qu'il en
faut pour réduire la masse en consistance molle. Au
lieu de mie de pain , on peut faire usage de levure
de froment, et de farine de seigle.
Mode de prescript. Stul , à la température ordi-j
naire ou tiède : on l'étend sur un linge ou sur une
peau, et on l'applique à la plante des pieds.
V ertus. Stimulant, excitant le système vasculairç,, ,
élevant le pouls.
Usage externç, Dans les fièvres nerveuses, dans
î3to8 C E R
le typhus, dans la paralysie, dans l'apoplexie séreuse,
dans l'abaissement du pouls.
CATAPLASME DE PAIN ET DE LAIT.
Cataplasma micœ panis cum lacté. Lat.
Calaplasma di latte e pane. Ital.
Calaplasm of courab with milk. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Mie de pain dix onces.
Lait de vache. quinze onces.
Eau, quantité nécessaire pour bien détremper
la mie de pain. Chauffez en remuant avec une spatule
de bois , et vous arriverez à consistance molle.
Mode de prescript. Seul , ou avec une drachme de
safran , bien mêlé ensemble , et étendu sur de la
toile.
Vertus. Emollient, débilitant, calmant, provo-
quant la suppuration.
Usage. Dans les tumeurs douloureuses, enflam-
mées, qui tendent à la suppuration.
CÉRAT.
Ceratum. Lat.
Ceratto. Ital.
Cerat. AngL
Le cérat est un médicament externe consistant ,
dont la base est la cire combinée j)Our le plus sou-
vent à des poudres de diverses natures. Les combi-
naisons des huiles fixes avec les oxides métalliques ,
regardées par quelques savans chimistes modernes
comme des saisons métalliques , nous les avons con-
servées parmi les cérats, d'après cette réflexion, que
l'huile fixe , en se combinant aux oxides métalliques ,
C E R 209
sur-tout à l'aide du feu , change de nature. Dans
cette opération , l'oxide métallique se désoxide eu
partie ou même entièrement , comme on l'observe
souvent dans la préparation de ces composés avec
les oxides de plomb ou de cuivre. L'huile, en s'oxi-
dant , se cérifie d'autant plus facilement que sa com-
binaison avec l'oxigène est plus grande et plus intime.
Le résultat de la combinaison d'une huile fixe avec
un oxide n'est donc pas un savon, quoique considéré
comme tel par les chimistes français , mais un cérat.
En efï'et, les corps qui résultent de la combinaison
des huiles avec les oxides , quoiqu ayant quelquefois
une consistance analogue au savon , n'ont aucun
des caractères qui distinguent ce composé. Dans le
savon , l'huile et la substance salifiante n'ont point
changé de nature, et l'art peut les séparer l'une de
l'autre encore pourvues de leur propriété caractéris-
tique primitive , tandis que dans le composé qui
résulte de la combinaison d'une huile avec un oxide
métallique , l'un et l'autre ont changé de nature :
l'oxide métallique , comme on l'a dit , se réduit à
son minimum d'oxidation • il est voisin de la réduc-
tion , et l'huile se cérifie.
* L'auteur est ici dans l'erreur , car les alcalis en se
combinant avec les huiles passent en partie à l'état de car-
bonate ; les huiles acquièrent beaucoup de consistance ,
et deviennent plus solubles dans l'alcohol. Il paraît que
dans l'acte de la saponification , les alcalis enlèvent à
l'huile , du carbone , un peu d'oxigène qui , réuni à l'oxi-
gène atmosphérique , forme l'acide carbonique. J'ai eu l'oc-
casion d'observer ce phénomène eu saponifiant de lliuile
de ricin avec de la soude caustique purifiée par l'alcohol j
- vingt-quatre heures après U trituraUon à froid , ce savon ,
210
CER
qui était recouvert d'une petite cloche de verre , avait acquis
une grande solidité ; on y apercevait , sans le secours de
la loupe , de petits cristaux que j'ai reconnus pour du car-
bonate de soude. (P.)
CÉRAT D'ACÉTATE DE PLOMB.
Cérat de goulard. v. s.
Ceratum acetatis plumbi. Lat.
Cerotto di ossiacetato di piomb. liai.
Cerate of acétate of lead. Angl.
Mode de préparât. Faites fondre ensemble quatre
onces de cire jaune , et neuf onces d'huile, et quand
le mélange en se refroidissant commence à s'épaissir,
ajoutez-y d'acétate de plomb liquide deux onces
€t demie , et agitez jusqu'à ce qu'il 5oit iroid.
Caractère. Consistant, jaune.
Vertus. Légèrement stimulant, excitant , cicatri-
sant.
Usage. Les excoriations, les brûlures, les ul-
cères, etc.
CÉRAT DE BLANC DE Bx^LEINE.
LiNIMEKT RAFRAÎCHISSANT. V. S.
Ceratwn spennaceti. L^t.
Cerotto di spermaceti. ItaL
Cerate of spermaceti. Angl.
Mode de préparât. ^Prenez :
Cire blanche , . . . . deux onces.
Blanc de baleine , . . trois onces.
Huiles d'amandes douces
et d'olives , de chaque , huit onces.
Eau distillée, .... une once et demie.
CER 211
Faites cliauffér et liquéfier ces substances, puis laissez
refroidir dans un vase de porcelaine , en agitant con-
tinuellement avec une spatule ou avec un pilon de
verre, jusqu'à ce que vous en ayez obtenii une masse
consistante.
Caractère. Très-blanc , onctueux au toucher ,
presque inodore.
Mode de prescript. On le ramollit un peu à une
légère cbaleur en hiver, et on l' étend ^ur mi linge.,
Usage externe. Dans les affections sthéniques de
la peau, dans les cas , de petites *tumeurs , d'écor-
chures , etc. " *
Observations. Cette préparation est analogue à
celle décrite dans les plus récentes Pliarmacopées de
Londres et de Dublin , sous le nom d'onguent de
blanc de baleine, ou d. alignent de cire ; elle est
désignée dans d'autres Pharmacopées , et dans l'an-
cienne de Londres , sous celui de Uniment blanc.
GERAT DE CANTÎÎARIDES.
Gérât yésigatoiii'e. v. s.
Ceratum cantharîdis . Lat.
Gerotto di çantarelle. Ital.
Gerate of spanish Aies. Angl.
Mode de préparât. Faites fondre un mélange de
six onces de cire jaune avec deux onces d'huile d'olive
et autant de térébenthine j quand il commence à se
refroidir, ajoutez-y trois Onces de cantliarides en
poudre.
Mode de prescript. On l'étend sur un linge ou
HI2 CER
sur une peau , et on l'applique sur diverses parties
du corps après l'avoir saupoudré de nouvelle poudre
de cantharides.
Vertus. Rubéfiant, vésicatoire.
Dose. Depuis demi-drachme jusqu'à une once.
Observations. Ce cérat doit être récemment pré-
paré quand on veut qu'il soit actif. C'est au médecin
^u'il appartient de déterminer les cas dans lesquels
on doit ajouter le camphre, conseillé par quelques
auteurs , dans la vue de prévenir les affections de la
vessie urinaire , qui résultent quelquefois de l'action
des cantharides.
CÉRAT GOMMÉ.
Emplâtre diachylon gommé, v. s.
Ceratum gummosum. Lat. ^
Cerotto gommoso. Ital,
Gum cerate. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Cérat d'oxide de plomb. . , cinq livres.
Cire jaune , . . huit onces.
Faites fondre le tout à une douce chaleur dans
un vaisseau convenable , puis vous ajouterez quatre
onces de gomme ammoniaque et de galbanum dis-
sous dans le vinaigre ; cinq onces de tliérébentine.
Mêlez le tout exactement et laissez refroidir.
Mode de prescript. On l'étend sur un linge et
on l'applique sur les parties affectées.
Vertu. Stimulant.
Usage. Sur les tumeurs qui tendent à la suppu-
CER 2i3
ration , dans la vue de la provoquer ; pour ramollir
et dissoudre les duretés qui succèdent aux abcès.
CÉRAT MERCURIEL.
Ceratum hydrargyri. Lat.
Cerotto mercuriale. Ital.
Cerat of quik silwer. Angl^
Mode de préparât. Prenez une demi-once d'oxide-
rouge de mercure par l'acide nitrique ( précipité
rouge ^ V. s.): pulvérisez subtilement dans un mor-
tier de verre. Jetez la poudre dans un mélange
liquéfié dans un vase de terre , de cire blanche , une
once et demie, et d'huile d'olive, quatre onces.
Agitez le tout avec une spatule de verre j versez la
masse fondue dans de petites capsules de papier , et
laissez refroidir.
Caractère. Couleur légèrement rose^ inodore j
facilement fusible.
Mode de prescript. On l'étend sur un linge , et
on l'applique sur les parties malades.
Vertus. Anti-vénérien, détersif.
Usage externe. Les ulcères vénériens , l'es mala-
dies cutanées.
Observations. La base de cette préparation , ou
la partie active, est la préparation mercurielle. Dans
la Pharmacopée d'Edimbourg on ajoute Thuile d'o-
live sulfurée ( baufne de soufre ). Reuss j mêle le.
muriate oxidule de mercure et l'acétate de plomb.
Ces additions sont étrangères au cérat mercuriel
dont nous venons de parler. On peut les faire extem-
porancraent quand le médecin le croit convenable.
2i4 CER
CÉRAT D'OXIDE DE PLOMB DEMI-VITREUX.
Emplâtre diachylon simple, v. s.
Ceratum oxidi plumbi semi-vitrei . Lat,
Cerotto di termossido di piombo semi-vitreo, Ital,
Plaster of the semi-vitrifed moxide of lead. Angî.
Mode de préparât. Prenez :
Oxide de ploml) demi-vitreux ,
ou litliarge cinq livres.
Versez dessus huile d'olives. . dix livres.
Eau suffisante quantité.
Faites bouillir le mélange en l'agitant continuel-
lement et en y ajoutant de nouvelle eau bouillante
à mesure qu'elle se dissipe par l'évaporation. Quand
le mélange a ^acquis une certaine consistance , on le
retire du feu et on le garde. L'addition de l'eau
est nécessaire pour empêcher que l'huile ne brûle.
Caractère. Consistant , rougeâtre (i).
tJsage. Les luxations , les exulcérations, les brû-
lures ; pour sécher les cicatrices.
CÉRAT P.ÉSINEUX.
Emplâtre adhésif, v. s.
Ceratum resinosum. Lat.
Cerotto resinoso. Jtai.
Résinons cerate. Angî.
Mode de préparât. Prenez :
,Cérat d'oxide de plomb demi-
vitreux (litharge). . . . quatre onces.
Résine blanche • une demi-once.
Faites fondre le cératùun feu doux, puis ajoutez la
résine réduite en poudre très-fine, et faites un cérat.
(r) Ce diachylon a une couleur Wanc-jaucêlre. (P. )
CIIA 2i5
Ce cérat n'irrite pas la peau et sert principale-
ment à réunir les lèvres des plaies et de là à dimi-
nuer l'étendue des ulcères.
CÉRAT DE SAVON.
Emplâtre de savon, v. s.
Ceratum saponis. Lat.
Cerotto di sapone. Jtal.
Soap cerate. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Gérai d'oxide de plo.mb demi-
vitreux (litliarge) six onces.
Savon de soude. . . . . une once.
Faites fondre doucement le cérat, et a joutez-y
le savon râpé très-menu -, agitez le tout pour avoir
une masse homogène , et retirez du feu.
CÉRAT DE SAVON CAMPHRÉ.
Ceratum saponis camphoratum. Lat.
Ceratto di sapone canforato. liai.
Camphorated soap cerate. Angl.
A une livre de cérat de savon ramolli par la
chaleur, ajoutez une drachme de camphre dissous
dans l'huile d'olive ; agitez la masse avec une spatule
pour y incorporer la matière ajoutée, et laissez la
refroidir.
N. B. Les deuxcérats de savon qui viennent d'être
décrits, sont rarement usités.
CHARBON DE BOIS PURIFIÉ.
Carbo ligni purificatus. Lat.
Carbone di legna purificato. liai.
Purified calcoal ot'wood. Angl.
Mode de préparât. Pulvérisez une quantité don-
2i6 CHA
née de charbon de bois bien sec , passez par le
tamis, faites rougir dans un matras, retirez-en la
poudre et gardez-la dans un vaisseau de verre fermé ,
ou bien servez-vous de charbon de pain , pulvérisé.
Caractère. De couleur noire; insipide; inodore,
fixe au feu, insoluble, léger, oxidable, oxigénable
et hydrogénable ( Voyez Mémoire de Vins Ht. nat.
d'ital. j tome I , i^ partie. ) ; électromoteur.
Mode de prescrîpt. En poudre , seul ou avec le
sucre. On jette encore le charbon de pain dans l'eau
pour être prise en boisson.
Vertus. Désoxidant et hydrogénant, désaltérant.
Usage interne en poudre. Pulmonie sthénique?
eau charhonée , dans les fièvres ardentes , dans la
chaleur des éphémères et des fièvres sthéniques.
Usage externe. Les inflammations locales par
causes externes ; la gangrène ; les ulcères fétides ,
cancéreux; la carie des dents.
Dose en poudre. Depuis dix grains jusqu'à quinze
pour chaque dose , deux à quatre fois le jour.
Observations. Il y a quelques années qu'on mit
en vogue la division des médicamens en oocigénans
et désoocigénans ; on recommandait le charbon ,
comme si , mis en contact avec les parois de l'esto-
mac ou des intestins , il pouvait enlever l'oxigène
aux substances oxigénées du système. Cette opinion
était d'autant plus mal fondée que la chimie nous
apprend que le charbon ne désoxigènc les corps
oxigénés , comme sont les acides , qu'à une chaleur
capable de le rougii:. Les e;ipérienccs récentes que
C H A 217
nous avons faites , nous ont convaincus que le char-
bon est susceptible de s'oxider même à une basse
température, et qu'il s'hydrogène avec facilité. La
faculté qu'il a d'enlever la mauvaise odeur aux chairs
et aux humeurs fétides dépend vraisemblablement
de cette double propriété.
On se sert du charbon pour enlever au vinaigre
l'odeur et la couleur qui l'accompagnent , pour dé-
colorer les acétates , le carbonate d'ammoniaque ,
l'acide succinique , difFérens sels ; il détruit l'odeur
fétide de diverses liqueurs et de l'alcohol ; il pré-
vient la corruption de l'eau dans les voyages mari-
times j il absorbe l'humidité des chairs et en prévient
la putréfaction -, il dépure le suc de betterave et le
dispose ainsi à fournir son sucre. On l'emploie dans
les mêmes vues avec le miel; il décolore le résidu
de l'éther; il diminue l'odeur de la valériane , du
galbanum , du baume du Pérou , du musc , décolore
la teinture de tournesol , purifie le tartre brut, etc.
LOWITZ et SCHAUB.
CHAUX.
Calx. Lat.
Calce. Ital.
Lime. Angl.
Mode de préparât. 0\\ chauffe fortement du car-
bonate de chaux, jusqu'à ce que l'acide carbonique
soit dissipé ; ce qui reste est de la chaux pure : on
la trouve facilement dans le commerce.
Caractère. Blanche , acre , caustique.
Vertus. Corrosive, dépilatoire , anti-acide , désin-
fectante.
2i8 CIR
Usage. Est inusitée en médecine.
Préparation. Elle sert à faire l'eau de chaux , à
décomposer le muriate d'ammoniaque pour obtenir
l'ammoniaque , à décomposer le cinabre pour eu
séparer le mercure , à faire le sulfure de chaux , la
potasse caustique , le lut fort , etc.
Observations. Depuis long-tems on emploie avec,
avantage la chaux pour désinfecter les murs des
chambres où sont rassemblés beaucoup de malades.
Son action principale paraît résider non-seulement
dans sa grande attraction pour l'acide carbonique,
mais encore dans celle qu'elle a pour quelques siJds-
tances animales , auxquelles la chaux s'associe , de
même qu'au soufre, au phosphore, bases qui se
rencontrent facilement dans les émanations fétides.
Selon ^ berne thj-, il s'exhale continuellement du coi'ps
humain de l'acide carbonique et du gaz nitreux.
Or , quand d'autres substances sont associées au gaz
acide carbonique avec lequel elles forment ce qu'oui
nomme miasme elles sont séparées et rendues inertes
par le moyen de la chaux j de là on conçoit comment
celle-ci peut désinfecter les chambres des malades
et être encore utile pour sanifier l'air qu'on y respire.
CINABRE.
ployez Sulfure de mercure rouge.
CIRE BLANCHE.
- tJcra alba. Lat.
Cera bianca. Ital.
White.wax. Angl.
Mode de préparât. L'art de jjlanchir la ciré jaune
et odorante qu'on extrait des alvéoles des iJaeilles ,
CIT 219
sé réduit à la faire fondre , à la tirer en rubans très-
minces , et à l'exposer long-tems à l'action de l'air ,
de l'eau, et des rayons solaires. Ce blancliiment peut
être rendu facile au moyen des aspersions avec l'acide
muriatique oxigéné, ou en exposant les rubans de
cire jaune à l'action du même acide en état de gaz.
C^rac^ère. Solide, onctueuse, blanche, inodore,
insipide, fragile, d'un tissu doux, un peu ductile, la
moins fusible de toutes les substances grasses.
Usage. On l'emploie rarement comme remède
interne. Sous ce rapport, les autres substances hui-
leuses et grasses doivent lui être préférées par leur
facilité à se fondre. Son usage principal se rapporte
à la préparation des cérats.
Observations. La cire verte qu'on trouve commu-
nément chez les pharmaciens , et qu'ils emploient
quelquefois comme base de quelques emplâtres , se
prépare en fesant fondre ensemble ,
Piésine six parties.
Cire jaune douze parties.
En y ajoutant térébenthine. . quatre parties.
Dans laquelle on a délayé, à
. une légère chaleur, de ver-
det (^acétaté de cuivre) en
poudre fine une partie.
CIRE VERTE.
F*ojcz Cire blanche.
CITRATE DE POTASSE.
Citras potassœ. Lat.
Ossicitrato di potassa. Ital.
Citrate of potass. Angl. ^
Mode de préparât. Dans une solution de carbo-
220 CIT
nate alcalinule de potasse , versez du suc récent de
citron ou de limon , en quantité suffisante pour satu-
rer parfaitement la potasse. L'effervescence étant
cessée , la solution est légèrement trouble à raison
d'une portion de mucilage qui se sépare, par le repos,
de l'acide citrique ; filtrez et conservez la solution
dans un flacon de verre bien bouché.
Caractère. D'une saveur douceâtre , agréable j
difficilement cristallisable -, déliquescent -, décompo-
sable par la chaux et par la baryte.
Mode de prescript. Combiné-avec les deux tiers de
son poids d'eau. Quand on veut l'employer comme
anti-émétique , on le prend durant l'efFervescence
même , pour profiter de l'acide carbonique , qui se
développe successivement de la manière suivante.
Prenez carbonate alcalinule de potasse , vingt-cinq
grains , faites-les dissoudre dans une once d'eau ren-
fermée dans une bouteille que vous marquerez n*' i^*".
Prenez environ demi-once de suc de limon récent ,
ou d'acide citrique -, étendez le suc d'une égale quan-
tité d'eau , et mettez-le dans une bouteille marquée
n" 2. Versez dans un gobelet la liqueur n° 2 sur
eelle n" i**" , et faites boire le mélange en une seule
dose au moment de l'elFervescence.
Cette prescription était connue autrefois sous le
nom ^Anti-émétique de Rivière.
Vertus. Anti-émétique, débilitant.
Usage. Les vomissemens chroniques ; les fièvres
intermittentes ; l'asthénie.
Observations. La dose indiquée pour un adulte
C O N 221
doit être diminuée pour un enfant de cinq à six ans.
On peut aussi ajouter un peu de sucre pour rendre la
potion plus agréable.
CONSERVE.
.Conserva. Lat.
Conserva. Ital.
Conserve. Angl.
On nomme conserve une composition faite d'une
stibstance végétale fraîche pistée ou très-divisée et de
sucre, mêlés exactement pour en former une masse
homogène.
Le but principal qu'on se propose dans la prépa-
ration des conserves , est de ret^ir pendant quel-
que tems dans les végétaux certains principes fuga-
ces , qui se dissiperaient facilement en se desséchant ,
et d'empêcher leur dégénération spontanée, au moyen
du sucre finement pulvérisé. Cependant les fleurs les
plus délicates d'une odeur agréable ne sont point
propres à faire les conserves , mais on emploie les
roses , les écorces d'oranges , celles de limons , d'ab-
sinthe , l'arum et autres semblables. Les conserves
Servent principalement à former les bols , les pilu-
les , etc. , en les combinant aux autres médicamens en
poudre et d'une grande efficacité.
CONSERVE D'ABSINTHE.
V oyez CONSFRVE DE ROSES.
CONSERVE j^'ARUM.
V oyez CoN.sKRVE de roses.
CONSERVE DE PRUNES SAUVAGES.
Voyez Conserve de roses.
222 CRE — CUI
CONSERVE DE ROSES ROUGES. : •
Conseiva rasce rubrœ. Lat.
Conserva di rosa rossa. Ital.
Conserve of red rose-buds, Angl.
Mode de préparât. Prenez des boulons de roses
rouges avant d'êtres épanouis , séparez-en les calices ,
Pilez-les dans un mortier de marbre avec un pilon de
bois , jusqu'à ce qu'ils soient réduits en une masse
niOlle. Ajoutez deux fois leur poids de sucre fm en
poudre subtile , agitez et mêlez pour eu former un
tout homogène. Quelques-uns y ajoutent trois fois
leur poids de sucre.
N. B. On obtient de la même manière les cojir-
seryes d'absintlie , d'arum , et de j)runes sauvage?.^
Caractère. Douce , avec odeur de rose , dense,. ,
Mode de prescript. Seule délayée dans l'eau , ou
mêlée à d'autres médicamens.
V ertu . Légèrement astringente .
Usage. La dyssenterie , les hémorrliagics pas-
sives.
Dose. Depuis deux di^achmes jusqu'à demi-once.
CRÈME DE TARTRE.
Voyez Tartrate acidulé de potasse. a
CUIVRE AMMONIACAL.
Voyez Ammoniure dj; cïïiyre composé.
DEC
223
D.
DÉCOCTION.
Decoctum. Lat.
Decolto. Ital.
Décoction. Angl.
La décoction (jii'oii- obtient à l'aide d'une ébulli-
tion plus ou moins, prolongée de l'eau sur les subs-
tances organiques dans la vue d'en extraire différens
principes difficilement sol ubles , s'exécute dans des
vaisseaux suffisamment grands et tëls qu'ils ne piiis-
sént être attaqués en . aucune manière par les subs-
tances en décoction. Eji général j on doit avoir l'at-
tention de couper ou de pister les substances qui
servesnt à faire les décoctions j les substances ten-
dres doivent bouillir moins que celles qui sont dures ^
et quelquefois on doit faire précéder l'infusion , sur-
tout en traitant des substances qui contiennent un
arôme. Quand une décoction doit être composée de
substances très-fixes., et dé quelqu' autre moins fixe et
en même tems volatile, on doit les ajoutera la décoc-
tion à des intervalles différens , en réservant pour les
dernières les substances plus solubles et volatiles.
DÉCOCTION DE BARDANE.
Voyez Décoctioïï jiv. quinquina.
DÉCOCTION DE QUINQUINA:
Decoctum cinchonce officin. Lat.
Decotto di china, liai.
Décoction of cinohona bark. *AngI.
Mode de préparât. Prenez une once de quinquina
concassé , faites bouillir dans deux livres d'eau jus-
qu'à réduction d'un quart ; décantez la décoction et
conservez-la pour l'usage.
224 DEC
Caractères. De couleur jaunâtre; ayant l'odeur du
quinquina ; d'une saveur amère , etc. *
Mode de prescript. Seule ou combinée à d'autres
médicamens.
Vertus. Celles du quinquina , c'est-à-dire , exci-
tante , stomachique , fébrifuge.
Usage. Dans les fièvres nerveuses , asthéniques ,
et dans tous les cas où le quinquina est indiqué.
Dose. Depuis six onces jusqu'à une livre , en
vingt-quatre heures.
Observations . On prétend , et avec quelque rai-
son , que par • l'ébuUition dans l'eau, le quinquina
perd une portion de son principe actif volatil ,
comme on peut en juger par l'odeur des vapeurs
aqueuses qui s'élèvent alors. C'est pourquoi quelques
praticiens conseillent de verser seulement les deux
tiers de la dose indiquée d'eau chaude sur le quin-
quina mis dans un vaisseau convenable , fermé exac-
tement et gardé ainsi dans u^n lieu frais pendant
vingt-quatre heures : on passe la liqueur et on l'em-
ploie. Par l'ébuUition cependant le principe amer
assez actif , est mieux développé,
• Les décoctions de bardane y de bois de gaj ac , etc.
se préparent de la même manière que les décoctions
de quinquina. Quand ce sont des végétaux un peu
aromatiques et très-actifs , alors on diminue la dose
des drogues en conservant la même quantité d'eau ,
et on fait moins bauillir. Ainsi , par exemple , en
voulant faire la décoltion d'uva ursi , il suffit de
deux drachmes de cette substance pour une livre d'eau ,
et l'on fait bouillir pendant peu de tems : la même
chose a lieu pour l'écorce 4e chêne , etc.
DEC 225
Nous donnerons quelques exemples d'autres dé-
coctions.
DÉCOCTION DE DAPHNÉ MÉZÉRÉON.
• Decoctwn daphnc mezereon. Lat.
Decotto di dafne mezereon. Ital.
Décoction of mezereon. Angï.
Mode de préparât. Prenez :
Ecorce de mézéréon. . , demi-once»
Eau commune • quatre livres.
Faites bouillir doucement jusqu'à réduction de trois
livres 3 ajoutez-y demiK)nce de racine de réglisse cou-
pée , faites bouillir quelque tems et passez ensuite.
- Caractères. Jaunâtre , un peu douce , trouble d'a-
bord., et s'éclaircissant ensuite.
Mode de prescript. Seule ou associée à d'autres
mixtes.
Vertus. Excitante , diaphorétique»
Usage. Dans les affections rhumatismales , dans
les douleurs vénériennes.
Dose. Depuis quatre onces jusqu'à huit, deux ou
quatre fois le jour»
DÉCOCTION DE GAYAC COMPOSÉE.
Decoctiim guajaci compositum. Lat.
Decotto di guajaco composto. Ilaî.
Compound décoction of guajâcum. Angt.
Mode de préparât. Préneè; :
Râpure de bois de gajac. ■. ttois onces.
Racines de sassafras.
îS. . i )
\ De chaque une once.
<. • k 4 \
de réglisse.
Pvaisin sec coupé deux onces.
Eau.. ....... dix livres.
t. i5
226 DEC
Faites bouillir dans l'eau le gayac et les raisins à une
chaleur modérée , jusqu'à réduction de moitié du
liquide ; sur la fm ajoutez le sassafras et la réglisse.
Coulez la liqueur sur une étamine sans exprimer.
Caractères. Jaune rougeâtre, douceâtre, trouble
pendant quelque lenfs.
Mode de prescript. Seule et chaude.
Vertus. Excitante , sudorifique.
Usage. Dans les affections rhumatismales ; dans
les douleurs vénériennes , en y joignant l'usage des
mercuriaux.
DÉCOCTION D'ORGE.
Decoctum hordei. Lat.
Decotto d'orzo. Ital.
Décoction of barley. Angl.
Mode de préparât. Prenez : ^
Orge contus bien mondé. . . . deux ôiicés.
Eau de fontaine cinq livres.
Faites bouillir jusqu'à ce que l'eau soit réduite à
moitié , et passez.
Caractères. De couleur paille 3 odeur et saveur
légère , particulières.
Mode de prescript. Pour boisson ordinaire , seule
ou avec un peu de nitre ou d'im sel analogue qu'on
y fait dissoudre.
Vertus. Désaltérante , délayante , légèrement nu-
tritive 5 avec le nitre , anti-excitante , rafraîchissante ,
diurétique. ....
Usage. Dans les fièvres ardentes , sthéniques.
Obsèrmtiôns. Dans îa dernière pharmaicopée
d'Edimboug , publiée par le docteur Duncan fils , on
prescrit de faire bouillir d'abord l'orge dans un peu
d'eau , dans la vue d'entraîner la matière colorante ;
mais cette matière étant en petite quantité et associée
en même tems à d'autres substances solubles dans
l'eau , nous ne pouvons souscrire à cette pratique ,
autrement la décoction d'orge diffère très-peu de l'eau
simple»
Pour rendre cette décoction agréable, on y ajoute^
dans la pharmacopée mentionnée , des figues sèches ^
des raisins secs -, de la racine de réglisse , et on fait
bouillir le tout avec l'orge. La décoction d'orge ainsi
préparée, est sauvent utile. Si l'on ne pouvait se pro-
curer promptement les substances indiquées , on
pourrait y suppléer par l'addition du sirdp commun
ou d'un sirop acidulé.
DÉCOCTION DE POLYGALA DE VIRGINIE.
Decociunt polygalœ Senegaé. Lat. ''
Decotto di polygala Senega. ItaL
Décoction of Seneca. Angî.
Mode de préparât. Prenez :
Polygala Senega. . ^ . . . tinè Oncë.
Eau . . . deux livrés.
faites bouillir jusqu'à réduction dil tiers et passez.
Caractères. Jaimâtre , d'une légère odeur, d'une
saveur un peu piquante.
Mode de prescript. Seule ou associée à d'autres
substances.
V ertus. Celles de la racine de Sénéga.
228 ' EAU
Usage. L'hydropisie , les affections arthritiques ,
rhumatismales.
Dose. Deux onces , trois ou quatre fois le jour.
•
DÉCOCTION DE SALSEPAREILLE.
Decoctwn salsaparillœ. Lat.
Decolto di salsaparilla. Ital,
Décoction of salsaparilla. Angî.
Mode de préparât. Prenez de racines de salsepa-
reille six onces que vous ferez macérer dans l'eau
tiède ; coupez et jettez-les ensuite dans seize livres
d'eau pure j faites bouillir jusqu'à réduction de moitié ,
et passez en exprimant.
Caractères. Couleur rougeâtre j presqu'inodore ,
peu savoureuse.
Mode de prescript. Seule ou associée à d'autres
boissons chaudes.
Vertus. Excitante, diaphorétique.
Usage. Affections rhumatismales et vénériennes.
EAU
E.
EAU D'AMANDES AMÈRES.
Voyez Eaux aromatiques.
EAUX AROMATIQUES.
Observations. Les eaux aromatiques s'obtiennent
le plus souvent par la distillation de l'eau sur les
plantes ou sur les substances végétales aromatiques.
On peut obtenir extemporanément plusieurs d'en-
tr'elles en versant dans l'eau médiocrement chaude
quelques gouttes d'huile volatile de la plante dont
on désire avoir l'eau aromatique , et en agitant l'eau
dans une bouteille de verre , Ja quantité d'huile vo-
latile qui se dissout suffit pour cet objet, et on obtient
par ce procédé une eau aromatique également bonne
comme par la distillation des eaux sur la plante.
Mais quelquefois Tarôme très-fugace est combiné à
d'autres principes végétaux dénature, je dirais pres-
que gazeuse, par exemple, à l'acidepru^sique, comme
dans l'eau d'amande amère , des feuilles de pê-
chers, etc. Alors il est nécessaire de distiller l'eau
sur la sid3Stance végétale même qui contient l'arôme
dans la combinaison indiquée.
L'odeur , la saveur et les qualités des eaux aro-
matiques dépendent principalement de l'arôme ^
puisque l'arôme est la partie la plus soluble dans
l'eau. L'existence de l'arôme , comme principe par-
23o EAU
ticulier des plantes , a été contestée par un savant
cliiraiste , M. Foureroy. Il regarde tout ce qui a
été dit relativement à ce principe, et toutes les expé-
riences qu'on a présentées sur son extraction, comme
autant d'opinions et d'hypothèses insoutenables. Il
croit que l'nrôrae est la même substance d'un ou de
plusieurs principes immédiats quelconques des plan-
tes qui , portés par l'air sur les nerfs olfactifs , y font
naître par leur action la sensation de l'odeur, comme
le font beaucoup de corps même inodores et atté^
ïiués dans l'ail' , au iiioyen xduquel deyiennent
odorans. Nous serions : assez; disposés à souscrire à
cette idée ingénieuse ,j m^is icp^iwe parpii les subs-
tances immédiates des végétaux nous -en tfouvons
quelques-unes qui donnent par leur solution , ou par
leur atténuation dans l'air , luie odeur semblable à celle
quji est connue so,us . Jie nom d'aromatique ; comme
beaucoup de substances aroniatiques , sans perdre
sensiblement de leur poids , aucun principe con-
nu , perdent toute leur odeur aromatique comm^
ily a des substances dont l'odeur aromatique est trèsr
pénétrante et fugace , ainsi qu'on le remarque dang
les tuj),éreuses , dans les plantes liliacées , que cette
odeur n'.entraîne avec elle aucune perte de subsr
jance végétale immédiate et connue , et qu'on peut
la communiquer à d*autres substances; enfin comme
cet arônie très-fugace se reproduit dans certaines
plantes , en ditFérens tems ide la journée , en diverses
parties 4^ 4^^; plante , et-c. nous ne croirons pas sa
pon-existence suffisamment démontrée jusqu'à ce que
^e nouveaux faits le prouvent jusqu'à l'évidence.
Quand l'^çide prussique prédomine «ur l'arôme ,
EAU 23i
il se manifeste avec son odeur et, avec autres
caractères j la partie active de l'arôme se trouve alors
entièrement effacée par celle de l'acide prussique. Les
principes acre, amer, etc. modifient aussi d'une
manière particulière la forme de l'arôme , et de là
vient que cet être, quoique toujours identique , peut
acquérir des modifications et manifester des carac-
tères différens , selon les diverses combinaisons.
EAU D'AMANDÈS AMÈRES.
Aqua amygdalar. umar. Lat.
Acqua di mandorle amare. liai.
Bitter almonds water. Angl.
Mode de préparât. Prenez : amandes amères
ou amandes de pêches concassées , quatre livres.
Versez dessus trois bouteilles d'eau ( six livres poids
de marc ) ; distillez dans un alambic de cuivre éta-
mé, jusqu'à ce que vous ayez obtenu deux bouteilles.
Caractères. Odeur forte de fleurs de pêcher légè-.^
rement aromatique, un peu laiteuse j d'une saveiw
acre firomatique , amère.
Mode de prescript. Etendue d'eau simple , ou
associé^ à des boissons aqueuses.
Vertus. Anti-excitante du système nerveux j débi-
litante , selon quelques médecins modernes -, exci-
tante ( ) ( Darvin ).
Usage. Les affections sthéniques ^ les fièvres in-
termittentes, sihéniques (Borda).
Dose. Depuis une demi-drachme jusqu'à deux
drachmes , quatre ou six fois le jour , dans suffisante
quantité d'eau simple.
232 EAU
Ob sensations. Il paraît que la vertu médicale de
cette eau dépend de la présence de l'acide prussique ,
observé par Bohra et Sclirader. Pour le reconnaître,
nous versons de la potasse caustique liquide dans
l'eau laiteuse d'amande ; on ajoute le mélange à une
solution de sulfate de fer suroxidé. Il se'forme im-
médiatement un précipité verdâtre ; on ajoute un
peu d'acide muriatique. L'oxide de fer se dissout
entièrement , et le prussiate de fer demeure intact ,
d'une belle couleur bleue. qui se précipite ensuite,
EAU DE BAIES DE GENIÈVRE,
udqua baccar. juniperi. Lat.
Acqua di bacche di ginepro. Ital.
Juniper berries water. An'gll '
Mode de préparât. Sur une livre de baies de
genièvre saines , mûres , fraîches et contuses , versez
douze livres d'eau pure , et retirez-en quatre livres
par la distillation.
Caractères. Limpide -, odeur de genièvre ; saveur
aromatique , douce.
Mode de prescript. Seule ou ajoutée à des mixtes
excitans , aqueux, vineux ou alcoholiques.
Vertus. Excitante, légèrement dilFusive , diuré-
tique , carminative.
Usage. Hydropisie astliéniqaej asthme et catarrhe
çisthénique.
Dose. Depuis demi^once jusqu'à quatre oncçs.
EAU CAMPHREE.
Aqua camphorata. Lat.
Acqua canforata. Itat.
Camphorated water. Angl.
Mode de préparât. Prenez im scrupule de cam-»
EAU 233
plire obtenu de la décomposition de l'alcohol cam-
phré par le moyen de l'eau ; mettez le camphre
dans une bouteille de verre contenant deux livres
(24 onces) d'eau purej agitez très -exactement , et
la solution sera parfaite ; filtrez , et conservez dans
un flacon de verre bien bouché.
Caractères. Limpide comme l'eau distillée j odeur
de camphre ; saveur amère , piquante , qui laisse un
sentiment de froid dans la bouche, comme le cam-
phre lui-même.
Mode de prescript. Seule ou avec les eaux aro-
matiques sucrées , avec les mixtes aqueux ou alco-
boliqup.s.
Pour l'émployer extérieurement on en imbibe des
linges qu'on applique et qu'on renouvelle de tems
en tems.
Vertu. Excitant le système nerveux.
Usage externe. Les ulcères baveux; la carie
des os ; les tumeurs inflammatoires , les inflamma-
tions des yeux , les inflammations cutanées ; les co-
liques.
Dose. Seule , depuis six onces jusqu'à 24 en douze
heures. On peut augmenter cette dose si les circons-
tances l'exigent.
Observations. Dans cette préparation que j'ai in-
troduite dans la pratique médicale , une once d'eau
distillée contient un grain de camphre. M. le pro-
fesseur Salvigny et M. Pierre Bonfico ont observé
que l'eau chaude ne s'en chargeait pas davantage.
Le camphre est cependant aussi parfaitement dissous
qu'il le pourrait être par le meilleur alcohol.
234 EAU
Les premières doses d'eau qu'on ajoute à l'alcoliol
camphré le rendent laiteux, et le camphre parait
sous forme cqncrète ; mais la nouvelle eau qu'on y
ajoute redissout parfaitement cette substance.
Une solution saturée de camphre dans l'alcohol
peut être rendue soluble dans une moindre quantité
d'eau , moyennant un excès d'alcohol ; alors sous
le même poids d'eau on peut avoir la même quan-
tité de camphre ; mais la proportion de l'alcohol ne
serait pas la même que celle indiquée dans notre
préparation.
L'eau acidulé d'acide carbonique dissout bien le
camphre , une livre d'eau acidulé en dissout environ
ime drachme. Cette eau acidulé camphrée est très-
utile dans beaucoup de cas. On pourrait la nommer
acide carbonique liquide camphré.
EAU DE CAMOMILLE.
Voyez Eau de menthe poivrée.
EAU DE CANNELLE.
jiqua cinnamomî. Lat.
Acqua di cinamorao. Ital.
Cinnamom water. Angl.
Mode de préparât. Sur trois onces de bonne
écorce de cannelle concassée, versez six livres. d'eau
et distillez dans une cornue ou dans un alambic ,
vous obtiendrez trois livres et demie d'eau de can-
nelle , que vous conserverez dans des bouteilles bien
bouchées.
Caractères. Limpide, ou blanchie par l'huile ^
d'une odeur et d'une saveur de cannelle.
1EAU m
Mode de prescript. Etendue d'eau simple , " ou
çombinée à des médicameus excitAUS, corroijorans.
EAU DE CERISES NOIRES.
u4.qu.cf. cei'osor. nig. Lat.
Acqua di ciriegie nere. Jtal,
Cherry water^ . ,-4^ë^^
Mode de préparât. Concassez ensemble une pardo
de cerises noires avec leurs nojaux, et versez dessus
un poids égal d'eaii bouillante. Laissez entrer les
matières en fermentation, puis ajoutez-y dix parties
d'eau fi'oide , et dis.tillez pour en retirer six parties.
Caractères. Limpide , transparente, légèrement
aromatique.
Mode de prescript. Seule ou mêlée aux potions.
Vertus. Légèrement and-excitante narcotique.
Usage. Quelques maladies stliéniques.
Dose. Dep,uis une drachme jusqu'à une once.
EAU DE FENOUIL.
Aqua fœniculi. Lat.
Acqfca di finocchio. Ital.
Fennel water. Angl.
Mode de préparât. Prenez une once de semence
de fenouil mûf e et récente j distillez avec une lirvre
d'eau pure , vous en redrerez buit onces d'eau aro-
matique , de laquelle vous séparerez l'huile volatile.
Caractères. Odeur aromatique , saveur douceâtre.
Mode de prescript. Seule ou mêlée à d'auties
podons.
Vertus. Légèrement excitante , carminative , ré^
solutive.
236 EAU
Usage. Asthénie , hydropisie , colique des enfans.
Dose. Depuis une onee jusqu'à trois et plus, en
douze heures.
Observations. On doit renouveler cette eau de
tems en tems. Dans une température voisine de zéro
du thermomètre de Réaumur , l'huile aromatique se
cristallise, et l'eau devient insipide.
EAU DE FLEURS DE CITRON,
Voyez Eau de menthe poivrée.
EAU DE FLEURS D'ORANGER.
Eau de fleuhs d'orange, v. s.
udqua Jlorum aurantii. Lat.
Acqua di fiori d'arancio. Ital.
Orange flowers water. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Fleurs d'oranger, odorantes et
•' ' ■ fraîches trois livres.
Eau commune, légèrement sa-
lée avec du sel commun. . quinze livres.
Mettez le tout dans un alamlDic , et distillet-en huit
livres , que vous garderez dans un vase de verre bien
bouché.
Caractères. Transparente , d'une odeur suave de
fleurs d'orange , d'une saveur légèrement aromatique.
Mode de prescript. Seule, pu mêlée à d'autres
mixtes excitans.
Vertus. Excitante, anti-spasmodique.
Usage. Asthénie j elle sert aussi à communiquer
aux boissons une odeur agréable. On prépare de la
même manière Veau aromatique de rose, avec des
EAU tL^rJ
pétales de roses rouges (i) , mais sans sel : cette eau
sert à dissoudre les substances propres à faire les
collyres , et aux autres usages de l'eau aromatic[ue de
fleurs d'oranges.
Dose. Depuis deux onces jusqu'à six onces.
EAU DE FLEURS DE SUREAU.
Voyez Eau de menthe poivrée.
EAU DE LAURIER-CERISE.
Aqua lauro-ceTasi . Lat.
Acqua di lauro ceraso. Ital.
Laurel-cherry water. AngL
Mode de préparât. Prenez une livre de feuilles
vertes de laurier cerise (^prunus lauro-cerasus) au
commencement de l'été , tems où les feuilles sont
plus succulentes , et où le suc est plus actif ^
après les avoir coupées menues , mettez-les dans une
cornue de verre avec six onces d'eau ; faites digérer
à une douce chaleur comme serait celle du bain-
marie {^foulana) ^ et retirez-en, par la distillation ,
trois onces. Conservez la liqueur distillée dans un
flacon de verre bien bouché.
Caractères. Récemment distillée, elle estlaiteuse^
à cause de l'huile qu'elle contient combinée avec
l'acide prussique. Elle s'éclaircit dans la suite. Elle a
une odeur de fleurs de pêchers , une saveur amère ,
aromatique.
Mode deprescrîpt. intérieurement. Etendue d'eau
distillée j par exemple, quatre ou six gouttes dans
deux onces d'eau. On l'emploie aussi extérieurement.
(i) En France , on ne distille (jue les fleurs du rosier cultivé , rosa
ceriiifolia,Lnx. (P.)
EAU
et on l'appliqite én en imprégnant àttj^airàvant des
linges ou des étoupes.
Vertus. Elle diminue l'excitation , comme ami-
excitante (contre-stimulante, Borda); excitante (!)
(Darvin), sédative (Cullen), narcotique (Swediaur),
vénéneuse.
Usage interne. Dans les maladies sthéniques , la
péripneumonie , la céphalalgie, l'hépatite, le spléen,
le délire , les rhumatismes sthéniques , l'angine , la
toux tuberculeuse , le catarrhe , la toux chronique ,
le cancer, le squirrhe (Swediaur).
Dose. Depuis quatre jusqu'à six gouttes dans une
petite quantité d'eau commune.
Caractère vénéneux. L'eau de laurier-cerise, ou
le suc exprimé au commencement de l'été , agit
comme un des plus puissans poisons végétaux lors-
qu'il est avalé en certaine dose. Les convulsions ,
l'écume à la bouche , les yeux étincelans , le délire
sont les symptômes dont sont promptement pris les
empoisonnés , et ils meurent de suite. L'ammoniaque
est le plus utile contre-poison du laurier-cerise ,
comme le sont les autres alcalis. L'acétate et le ma-
late de fer agissent chimiquement, en attirant sa base
principale ou l'acide prussique. L'alcohol est de quel-
qu'avantage par une vertu opposée. On éprouve les
plus grandes difficultés pour découvrir chez les em-
poisonnés la présence de ce poison dans l'estomac;
la chimie seule peut fournir quelques lumières en
découvrant l'acide prussique parmi les matériaux qui
y existent : les parois de l'estomac ne se trouvent
altérées en aucune manière.
* La qualité vénéneuse de l'eau distillée dô lautier-cérise
EAIT 239
paraît résider essentleUement dans l'îiuilé volatile , toute-
fois cette eau distillée n'agit pas avec la même énergie sur
tous les sujets-. Suivant Duhamel quarante gouttes auraient
suffi pour donner la mort à un chien. Je puis citer Texem-
ple encore récent d'un de mes élèves qui en avala une
cuilleréô à bouche , sans avoir ressenti d'autre incommo-
dité qu'une légère chaleur dans l'œsophage. L'extrait de
la même plante , donné à la dose d'une demi-once à un
chien de moyenne taille , ne produisit aucun symptôme
fâcheux , au moins en apparence pendant quatre jours que
je gardai cet animal; il but et mangea comme à son
ordinaire. Ces expériences auraient besoin d'être répétées
avec beaucoup de soin par un médecin instruit; elles pour-
raient jeter quelque jour sur l'action encore inconnue de
çe p'oison végétal, et sur les moyens de constater les
empoisonnemens qui résultent de son ingestion dans
Testomac. (P.)
EAU DE MÉLISSE.
J^oyez Eau de menthe poivrée.
EAU DE ]\IENTHE CRÉPUE.
^oyez Eau de menthe poivrée.
EAU DE MENTHE POIVRÉE.
Aqua menthœ pipeintîdls . Lat.
Acqua di menta piperitide. Ital.
Pippermint vvater. Angl.
Mode de préparât. Prenez : Plante fleurie de
menthè poivrée , une livre. Versez dessus six livres
d'eau, et distillez dans un alambic : retirez-en le
tiers du liquide , etfgardez-le dans une bouteille bien
bouchée et dans un lieu frais.
Caractères. Limpide , ou blanchie par l'huile aro-
niatiqué; odeur et saveur de menthe poivrée.
24o EAU
Mode de prescript. Seule , ou mêlée à d'autres
boissons.
K ertus. Légèrement excitante , difFusive , aroma-
tique.
Usage. Dans les maladies de l'estomac , sur-tout
dans le vomissement nerveux; dans les fièvres ner-
veuses, dans l'asthénie.
^ Dose. Seule , depuis une drachme jusqu'à trois ;
mêlée à d'autres potions, depuis demi-once jusqu'à
trois onces en douze heures.
Préparations. Eau de menthe porvREE alcoho-
LIQDE.
Observations. Le procédé indiqué pour obtenir
l'eau aromatique de menthe poivrée , est le même
qu'on doit employer pour avoir les eauoc aroma-
tiques de mélisse, de menthe crépue , de rue , de
Jieurs de citron , de rose, de camomille y de JLeurs
de sureau , etc.
EAU DE MENTHE POIVRÉE ALCOHOLIQUE.
Eaxj de menthe poivrée SPIRITUEUSE, V. s.
j4.qua menthœ piperitœ cum alcohole. Lat.
Acqua di menta piperitide alcoolica. ItaL
Pippermint water with alcohol. AngL
Mode de préparât. Prenez:
Eau de menthe poivrée récente, une livre.
Alcohol . une once<
Gardez dans mie bouteille bien bouchée.
Caractères. Limpide; d'une odeur de menthe ;
d'une saveur mixte de menthe poivrée et d'alcohol.
Mode de prescript. Comme la précédente.
EAU 241
Vertus. Excitante , difFusible , à un plus haut degré
que la précédente ; aromatique.
Usage. Comme la précédente.
Dose, Seule , depuis demi-drachme jusqu'à une
drachme ; mêlée à diverses potions ,' depuis deux
drachmes jusqu'à une once et demie.
Observations. On peut ajouter l'alcohol à l'eau
avant de la passer à la distillation. On rend alcoho-
liques de la même nianière les autres eaux aroma-
tiques distillées ou extemporanées , lesquelles peuvent
se conserver plus long-tems que les précédentes.
EAU DE ROSES.
Voyez Eau de menthe poivrée.
EAU DE RUE.
Voyez Eau de fleurs d'oranger.
EAU THÉRIACALE.
Aqua theriacalis. Lat.
Acqua teriacale. Ital.
Treacle water. Angl.
Mode de préparât. Délayez une once de théria-
que dans quatre livres d'eau , et distillez à une douce
chaleur pour obtenir trois livres d'eau.
Quelques-uns, au lieu d'aeu simple;, emploient
le suc de verjus que nous trouvons inutile.
Caractères. Transparente , avec odeur de thé-
riaque.
Mode de prescript. Seide , ou combinée à d'autres
composés
Vertu. Anthelmintique.
Usage. Dans quelques affections vermineiises de5
cnfans.
I. 16
EAU
EAU CÉLESTE.
T^oyez Ammoniurb db cuivre.
EAU DE CHAUX.
Aqua calcis. Lat.
Acqua di calce. Ital.
Lime water. Angl.
Mode de préparât. Versez sur deux livres de
cliaux ce qu'il faut d'eau de fontaine pour qu'elle se
délite : ajoutez-y ensuite de nouvelle eau, et rendez-
la laiteuse par l'agitation. Laissez-la éclaircir par le
repos, puis décantez l'eau de cliaux, ou filtrez-la,
s'il est nécessaire, à travers le papier non collé.
Caractères. Limpide , transparente comme l'eau
distillée : saveur acre , un peu chaude , lixivielle ,
inodore ; d'un poids spécifique peu supérieur à celui de
l'eau commune. Elle verdit promptement la teinture
de Yalcea purpurea , et le sirop de violettCw En con-
tact avec l'air atmosphérique, elle absorbe l'acide
carbonique , et forme une pellicule de carbonate de
chaux qui ensuite se précipite ; en continuant ainsi ,
l'eau se dépouille tout-à-fait de chaux j elle absorbe
le gaz hydrogène sulfuré, se combine au soufre par
l'ébullition , ne s'altère ni par les combustibles oxi-
génés, ni par les métaux.
Mode de prescript. Seule, ou étendue d'une quan-
tité d'eau de fontaine, au choix du médecin. On y
peut associer encore des eaux aromatiques, le lait,
ou son sérum.
Vertus. Anti- acide 3 absorbant de l'acide sul-
furiquè, de l'acide carbonique, ou d'autres acides
existant dans l'estomac j désinfectant.
4
EAU 243
Usage interne. Les convulsions, les spasmes, la
cardialgie, la diarrhée , le hoquet, les rots , le vomis-
sement des enfans résultant de l'acide prédominant
de l'estomac ; les affections calculeuses , et de la vessie
urinaircj les maladies goutteuses et rhumatismales.
( HUXHAM , AlSTON , BOERHAAVE , CtC. )
Usage externe. Les excoriations, les ulcères sor-
dides scorbutiques , atoniques ; Laitue avec le blanc
d'œuf ou avec l'huile , excellente dans les brûlures ;
en forme d'injection , dans les fistules et dans les
ulcères de la vessie ; en forme de fomentation et
de hain chaud , dans les rhumatalgies obstinées ,
et la goutte.
N. B. M. le docteur Giuli, dans son beau Mémoire
sur l'usage de l'eau de chaux dans la rhumatalgie et
la goutte , prescrit le bain fait avec l'eau commune ,
dans laquelle on jette de bonne chaux vive récem-
ment calcinée , à la dose de dix-huit onces pour
chaque hrenta , ou trois seaux de notre pays. Le
bain doit être bien chaud, et on peut élever la tem-
pérature tandis que les malades y sont plongés. La
chaux, ainsi que le fait très-bien remarquer le pro-
fesseur Morelli de Pise , peut être mise dans un sa-
chet, et celui-ci contenu dans un panier plongé dans
l'eau, et cela afin d'empêcher qu'il ne se trouve sus-
pendues dans le bain des molécules de chaux vive qui
pourraient quelquefois picoler et irriter le tissu délicat
de la peau des malades. La durée de chaque bain est
de trente ou quarante minutes; lorsque les malades
sont bien essuyés , on les fait passer dans un lit bien
chaud. Pour prévenir chez quelques sujets cette
244 EAU
espèce de défaillance, de prostration de forces qui
survient à la première application d'un bain chaud ,
il conseille l'usage modéré d'un peu d'alkermès ou
de rosolio , ou quelque peu d'un aliment nourrissant
et léger. L'auteur, après huit bains administrés de
cette manière , a obtenu la guérison de rhumatalgies
désespérées, mais le plus souvent trois ou quatre
bains suffisent.
Dose. Depuis six onces jusqu'à deux livres par
jour en plusieurs reprises ; seule ou étendue d'eau
commune (Voyez Mode de prescript. ), ou tempérée
par le lait.
Préparations açec l'eau de chaux. Eauphagédé-
nique ; eau de carbonate acidulé de chaux ; eau de
chaux hjdrosulfurée ; solution de sulfure de chaux.
Observations. L'eau de chaux dans laquelle on
a délayé d'autre chaux vive , se nomme lait de
chaux. Celui-ci est reconnu efficace pour détruire
les iniasmes des fièvres typhoïdes , nerveuses , dites
malignes et contagieuses , miasmes fixés aux murs
des salles qu'il suffit de nétoyer et de blanchir ensuite
avec le même lait. Cette pratique ne doit pas être
négligée. dans de semblables circonstances, et il est
utile de la renouveler plusieurs fois l'année dans
les hôpitaux.
* Les anciens pharmacologistes distinguaient deux espè-
ces d'eau de chaux, sous les dénominations d'eau de
chaux première, eau de chaux seconde. Ils avaient ob-
servé , sans en rechercher la cause, que l'eau de chaux pre-
mière élait plus active que celle qu'on obtient en versant de
nouvelle eau sur le marc de la première opération. Il est
EAU 245
bien reconnu aujourd'hui que cette distinction qu'on a re-
gardée, dans ces derniers tems , comme chimérique, était
fondée. En effet , il résulte des observations de M. Des-
croisilles de Rouen , que la chaux vive contient de 6 à 7 pour
2 00 de potasse provenant du combustible qui a servi à la cal-
cination. Cet alcali, beaucoup plus soluble que la chaux,-
se trouve en assez grande quantité dans l'eau de chaux pre-
mière pour augmenter son énergie ; on pourrait nommer
celle-ci eau de chaux potassée , et la seconde eau de chaux-
Pour conserver l'eau de chaux en bon état et toujours
bien saturée, on met dans une bouteille de la chaux
éteinte , on la remplit avec de Teau pure. Toutes les fois
qu^on a besoin d'eau de chaux on décante la liqueur , on la
filtre, et on la remplace par une nouvelle quantité d'eau. (P.)
EAU-DE-VIE.
Voyez Alcohol étendu.
EAU DISTILLÉE.
Aqua distillata. Lat.
Acqua distillata. Ital.
Distillated water. Angl,
Mode de préparât. Mettez une quantité arbitraire
d'eau commune dans un alambic de cuivre étamé (i),
et distillez. Piejetez les premières portions , et con-
tinuez la distillation jusqu'à ce que vous ayez obtenu
les deux tiers environ de l'eau. Gardez le produit dans
des vaisseaux de verre bouchés.
L'eau de pluie recueillie dans des lieux éloignés
(i) L'alambic figuré dans l'ouvrage italien , est d'une forme inusitée
depuis long-tems dans les laboratoires. Nous l'avons remplacé par un
autre dont l'expérience nous a fait connaître les aTantaffes. Vovta
246 EAU
des habitations , et après quelques jours de pluie ,
supplée à l'eau distillée.
Caractères. Très-limpide, inodore, insipide j ne
troublant pas l'eau de cliaux , ni les dissolutions d'ar-
gent ou de mercure par Facide nitrique faites à
froid j est presque non-conducteur du fluide élec-
trique , et sous ce rapport elle est à l'eau commime ,
à peu près comme i est à i8.
Mode de prescript. Seule , ou comme véhicule
de beaucoup de substances actives , médicamenteuses,
solubles dans l'eau j envapeur^ seule, ou bien impré-
gnée de substances volatiles actives , telles que l'al-
cohol , l'éther, l'arôme ou les huiles aromatiques.
Quand on doit respirer la vapeur, on met l'eau
distillée seule ou avec les substances indiquées dans
le récipient A de la Pl. , fig. 1 1 , et on fait
inspirer par le moyen du tube B.
Pour l'usage médicinal interne on préfère souvent
l'eau de fontaine à l'eau distillée , comme étant plus
agréable au palais en raison de l'air atmosphérique
qu'elle contient. Cette pratique est ordinaire dans l'u-
sage interne de l'eau simple, et sur-tout dans ses usages
externes , comme en fomentation , en bain chaud ou
froid. Outre le bain etla fomentation, on prescrit l'eau
froide en affusion {ajfiisia) , c'est-à-dire, en jettant
des seaux d'eau froide sur les malades. On supplée
à l'afllision par des éponges imbibées d'eau froide ,
ensuite on essuie bien le malade, et on répète l'opé-
ration deux ou trois fois par jour s'il est nécessaire.
Grégory ajoute le vinaigre à l'eau froide employée
en bain.
EAU 247
Vertus. Son action varie selon la quantité et sur-
tout selon la température ; froide ^ à 6° -f- o , elle est
rafraîcliissante , désaltérante , dissolvante ; et eocté-
rieurement , d'abord stimulante , engourdissante ;
tiède y à 5o° au-dessus deodu thermomètre deRéau-
/mur , elle relâche la fibre , excite des nausées , et
provoque le vomissement ; sédative ; chaude , à
40°; sudorifiquej excitante (Darwin).
Usage interne. Froide y depuis 5 jusqu'à 10° -[~
contre la soif et dans l'ardeur fébrile des fièvres in-
termittentes et sthéniquesj tiède ^ contre la pesan-
teur et les douleurs de l'estomac , résultant de l'acri-
monie des sucs qui sont contenus dans ce viscère ,
ou d'une surabondance d'alimens ou de matières
indigestes , ou de l'action de quelques poisons ava-
lés j dans la disposition au vomissement , sur-tout
dans la vue de l'exciter.
Chaude. A environ 40° + o dans le refroidisse-
ment, dans les affections provenant de la suppres-
sion de la transpiration , etc.
Sous forme de vapeur. Inspirée suivant la mé-
thode indiquée , dans les inflammations légères du
poumon et de la gorge.
Usage externe. Froide en forme de bain. Dans
quelques fièvres asthéniques , dans la chaleur des
fièvres iniermittentes (Giannini) ; dans quelques ma-
ladies produites par le relâchement et la faiblesse
(Duncan); contre les palpitations du cœur; pour
calmer Ip délire , les angoisses et les douleurs dans
les fièvres nerveuses (Odier).
248 EAU
Observations. L'eau distillée est le dissolvant né-
cessaire de beaucoup de médicamens , sur-tout des
substances salines , des sulfures , des savons , des
gommes, du sucre et de beaucoup d'autres sulDStances
des trois règnes de la nature.
EAUX GAZEUSES, MINÉRALES,
ET ARTIFICIELLES. '
* Ce chapitre ne renferme, dans le texte, qu'un petit
nombre d'eaux minérales artificielles usitées en France.
Le Traducteur a cru faire une chose utile aux médecins,
aux pharmaciens, en y ajoutant les résultats d'analyses des
eaux naturelles les plus employées en France , et les for-
mules proposées ou suivies pour leur imitation. (P.)
EAU ACIDULE DECIDE CARBONIQUE.
Eau ACIDULE, V. s.
Aqua acidulata cwn acido carbanica. Lat.
Acqua ossidula d'ossicarbonico. 7/a/.
Water impregnated with acid cai-bonic. Angî,
Mode de préparât. On dispose un appareil composé
de trois bouteilles à deux cols, Pl. V^^,fig. i5 a b c,
et d'un cylindre e fermé avec un bouchon de liège
percé de deux trous. On fait communiquer ensemble
tous ces vaisseaux avec les tubes ddd; on remplit le
cylindre e à moitié d'une solution dépotasse, et on met
dans les bouteilles b c les deux tiers d'eau pure. Dans
la bouteille a on met du marbre calcaim pulvérisé
ou du carbonate de chaux, et par l'ouverture f, de
l'ocide sulfnri(juc , afïiiiibli, avec six fois au moins sou
EAU 349
poids d'eau, et l'on ferme exactement l'ouverture.
Le gaz acide carbonique qui se dégage en abondance
passepar les tubes ddd, traverse en bouillonnant les
liquides du cylindre e e , des bouteilles b c , et sature
en peu de tems d'acide carbonique les eaux de ceâ
deux bouteilles qui deviennent sensiblement acidulés.
Pour ne pas perdre l'acide carbonique qui pour-
rait sortir par la bouteille C , on peut adapter au col
H une vessie vide qui se remplit , dans le cours de
l'opération, en tout ou en partie, de gaz acide carbo-
nique qu'on fait de nouveau passer dans l'eau de la
bouteille C b en la comprimant. JXous croyons que
la solution de potasse dans le cylindre est nécessaire
pour absorber la petite portion d'ajcjde sulfurique ,
qui, pendant l'efFervescence , est constamment eu-
traînée par l'acide carbonique gazeux dans les bou-
teilles qui composent l'appareil. Cette précaution est
nécessaire pour les eaux acidulés qui doivent servir
de boisson. M. Paul lui-même a reconnu ces incon-
véniens dans sa grande fabrique d'eaux minérales
acidulés , et il y remédie en dégageant l'acide car-
bonique du carbonate de chaux par le feu; mais on
peut y suppléer avantageusement par les moyens
que nous indiquons.
Si ensuite on veut préparer en grand les eaux
chargées de gaz acide carbonique , destinées sur-tout
à l'usage externe, on se sert du petit tonneau , Pl.
fig. 24, dans lequel plonge le tube adapté à la bouteille
d'où se dégage l'acide carbonique. Ce petit tonneau
peut contenir deux ou trois seaux d'eau j on le rem^
plit aùx deux tiers seulement; aussitôt que la plus
grande partie de l'air atmosphérique est évacuée ,
^5o EAU
on adapte à l'ouverture du tonneau la vessie vide
d'air , et quand elle se gonfle on rexprime en obli-
geant ainsi le gaz acide carbonique à se combiner
à l'eau avec une sorte de pression. On doit faire en
sorte d'opérer à une température peu supérieure à
zéro , en tenant le tonneau entouré d'eau refroidie,
avec la neige ; alors l'absorption du gaz a lieu avec
une grande facilité.
Caractères. Très-limpide^ saveuragréableacidule,
piquante j inodore, rougissant la teinture du croton
ti'nctorium j précipitant l'eau de chaux; elle dissout
le carbonate de chaux, etc. Elle contient environ
quatre fois son volume de gaz acide carbonique (i).
Mode de prescript. Seule ou étendue d'eau pure ,
ou avec une eau légèrement aromatique.
V^ertus. A une dose modérée, rafraîchissante , dé-
saltérante, anti-calculeuse ; à haute dose, exhilarante,
diurétique.
Usage externe. En lotion : les ulcères, le cancer ^
les écrouelles , les fistules , le prurit du vagin , du
iscrotum , de l'anus. En forme de bains , dans les
affections herpétiques; àecollyrey dans l'ophthalmie.
(i) Cette dernière assertion nous paraît erronée, car nous nous sommes
assurés , par plusieurs expériences , c[u'on ne pouvait charger l'eau que
d'une fois son volume d'acide carbonique avec l'appareil que l'auteur
décrit. C'est ce qui nous a engagés à communiquer k la Société de Médc-
tiioe de Paris la description de l'appareil de compression dont nous
nous servons pour préparer les eaux gazeuses, e| avec lequel on peut
cfiFectivement charger l'eau de cinq fois sou volume d'acide carbonique.
Voyez à la Pl. III ,_/ig. I'* i la description de cet appareil , et celle de
l'appareil rectifié pour dégager l'acide carbonique. La même planche re-
présente la figure d'un réservoir pour les gaz , lequel complète lesyslèmc
de vaisseaux nécessaires pour préparer les eaux gazeuses. (P.)
EAU 25i
Usage interne. Les douleurs de l'estomac j les
nausées (Dobson); le vomissement, la diarrhée,
les sueurs nocturnes , l'inappétence ; dans quelques
cas de dyspnée , coliques , vents , calculs j quelques
maladies de la peauj la toux catarrhale, pituiteuse,
la djsurie , le tabès.
Dose. Depuis six onces jusqu'à huit livres , xj:;n
douze heures.
Observations. Cette eau acidulé d'acide carbo^
nique peut servir à la préparation de diverses eaux
minérales , devenues justement célèbres en médecine.
Les proportions de l'acide carbonique et des autres
substances salines qui composent les eaux minérales
les plus renommées une fois connues , nous pouvons
les recomposer et les douer de la même force.
EAU ALCALINE VÉGÉTALE.
K oyez Eau de carbonate acidulé de potasse.
EAU ALCALINE MINÉRALE.
Voyez Eau de Carlsbad.
EAU D'AIX-LA-CHAPELLE.
Le gaz qui se dégage spontanément du fond de la
source est de l'azote sulfuré, mêlé d'un peu d'acide
carbonique.
Trente-trois pouces cubes de cette eau donnent
huit pouces de gaz par la distillation. Ce gaz est
formé de :
Gaz sulfuré 6 pouces 45
Acide carbonique . . . . i o/|.
Air atmosphérique . . . . o 48
EAU
Les substances fixes contenues dans huit livres de
la même eau sont :
Sulfate de soude 6i,
Muriate de soude 44 ? 4^5
Carbonate de soude .... io8, 365
Substance résino-sulfureuse . . ooo, 760
Silice 002, 661
Argile 2, 5oo
Carbonate de chaux .... 009, 620
Carbonate de magnésie . . . 001, 000
Total. 23o, 49^
Cette analyse, donnée par MM. Gimbernat et
Lansberg , nous paraît avoir été faite avec beaucoup
d'exactitude.
La formule usitée à l'établisement de Tivoli pour
la composition artificielle , diffère de la précédente
par l'absence du sulfate de soude , des carbonates
de chaux , de magnésie , etc. , et sur-tout par celle
du gaz azote sulfuré remplacé par le gaz hydrogène
sulfuré.
Le docteur Swédiaur compose les eaux d'Aix-la-
Chapelle , qu'il assimile aux eaux de Barèges , avec
les carbonates de chaux et de soude, le muriate
de soude, dissous dans l'eau pure, qu'on sature en
suite d'un mélange d'acide carbonique et d'hydrogène
sulfuré.
EAU DE BAGNÈRES-DE-LUCHON.
Cent-quarante-huit livres huit onces d'eau de la
Grotte , analysées par Bayen , ont produit par l'éva-
EAU 253
poration un résidu de cinq gros, dix -sept grains ,
formé de : . .
gros grains
Muriate de soude . . . . i 29
Sulfate de soude i 67
Carbonate de soude considéré
sous forme sèche .... 60
Matière insoluble . . . . i i5
tJne petite quantité de matière grasse qui s'est
détruite par la calcination.
Cette eau est minéralisée par le gaz hydrogène
sulfuré , ainsi qu'il résulte des dernières expériences
de M. Save, pharmacien.
Les composans de cette eau minérale artificielle ,
d'après la formule adoptée par MM. Triayre et Ju-
nne, sont
Eau. ......
Muriate de soude. .
Carbonate de soude. .
Gaz hydrogène sulfuré.
EAU DE BALARUC.
20 onces.
{ grain.
3 grains,
un tiers du vol.
Six litres d'eau de BalaruG contiennent
Acide carbonique .
Muriate de soude .
Muriate de magnésie .
Muriate de chaux . .
Carbonate de chaux .
Carbonate de magnésie
Sulfate de chaux
56 pouces cubes-
grains.
45, o5
8, 25
5, 45 •
7
0, 55
4, 20
Fer, quantité impondérable (M. Figuier.)
254 EAU
L'eau artificielle se prépare à Tivoli avec :
Eau pure 20 onces.
Acide carbonique deux fois le volume.
Muriate de soude ... . 120 grains.
Muriale de chaux .... 18 grains.
Carbonate de magnésie . . i grain.
Muriate de magnésie ... 56 grains.
EAU DE BARÈGES.
Cette eau , d'après les renseignemens communiqués
à M. Alibert par M. Borgella, contient :
Sulfate de soude.
Carbonate de soude.
Muriate de soude.
Substance grasse à l'état savonneux.
Gaz hydrogène sulfuré , une grande quantité.
L'eau artificielle se prépare, à Tivoli, d'après la
formule suivante. Prenez :
Eau pure 20 onces.
Hydrogène sulfuré , un tiers du volume.
Carbonate de soude . . . . 16 grains.
Muriate de soude ^ grain.
FORMULE PROPOSÉE PAR MM. PLANCHE ET
BOULLAY.
Pour préparer des bains d'eaux artificielles de Barèges ,
prenez :
Sulfure hydrogéné de soude concentré
à 20 deg. du pèse-acide de Baumé. 10 onces.
Solution saline gélatineuse. ... 4 onces.
Mêlez et ajoutez à feau d'un bain au moment d'en
faire usage.
EAU 255
Composition de la solution saline gélatineuse.
Eau distillée ....... i livre.
Carbonate de soude i once.
Gélatine animale i once.
Sulfate de soude ...... 4 gi'os.
Muriate de soude. 4 gros.
Pétrole purifié 20 grains.
Dissolvez et filtrez.
EAU DE BOURBONNE-LES-BAINS.,
Elle contient par livre :
Muriate de cliaux 87, 6
Muriate de soude ..... 5o, 80 •
Carbonate de chaux ' i , o
Sulfate de chaux 8, 88
Substance extractive mêlée d'un
peu de sulfate de chaux . . . o, 5o
{Analyse des eaux de Bourhonne , par MM. Bozc
et Bezu; janvier 1809. )
MM. Triayre et Jurine composent les eaux arti-
ficielles avec :
Muriate de soude.
Sulfate de magnésie.
Acide carbonique.
Muriate de soude.
EAU DE BUSSANG.
Elles contiennent , suivant Monnet :
Gaz acide carbonique.
Carbonate de fer.
Carbonate de soude.
256 EAU
Toutes ces substances, à l'exception du muriate
de soude qui n'existe qu'en très -petite quantité
dans ces eaux , se trouvent dans l'eau artificielle de
MM. Triayre et Jurine, composée ainsi qu'il suit :
Eau. . ... . . . 20 onces.
Acide carbonique. ... 3 fois le volume.
Carbonate de soude ." . . 6 grains.
Carbonate de fer . . . . j de graln^
EAU DE CARBONATE ACIDULE DE CHAUX.
jiç/ua carhonatis aciduU ccUcis. Lat.
Acqua d'ossicarbonato ossidulo di calce. liai.
Water impregnated with acidulous carbonated
lime (i). Angl.
Mode de préparât. Prenez une bouteille d'eau de
cbaux , deux bouteilles d'eau pure j mettez le mélange
dans le récipient bc, Pl. fig- i5, destiné à
recevoir le gaz acide carbonique qui se dégage de
la bouteille A j saturez l'eau avec le gaz acide , jus-
qu'à ce que de laiteuse elle redevienne limpide et
transparente ; gardez-la dans une bouteille bouchée.
Caractères. Très-limpide, inodore j saveur légè-
rement acidulé, douceâtre.
Mode de prescript. Seule ou étendue avec un tiers
de son poids d'eau pure, avec le lait, avec le petit-
lait j quelquefois on y ajoute des eaux aromatiques
pour la rendre plus agréable au palais.
(i) Quelques chimistes modernes anglais , pour indiquer l'excès do
composant d'un sel , font usage de super ; ainsi , au lieu de aeiduhiis
turhonatedlime , ils àivulçuX supercarbona/ed lime.
EAU 2^7
Vertus. Anti-calculeuse , rafraîchissante.
Usage. Iscluirie , dysurîe provenant de calculs
ou de gravelle.
Dose. Depuis une livre jusqu'à six en douze heures.
EAU DE CARBONATE ACIDULE DE FER.
Eau martiale, v. s.
j4qua carhonatis aciduU ferri . Lat.
Acqua di ossicaibonato ossidulo di ferro. Ital.
Water iinpregnated with acidulous carbonated
iron. Angl.
Mode de préparât. Sur une once de limaille
d'acier, mise dans une bouteille de verre, versez une
livre d'eau acidulé d'acide carbonique bien saturée ;
fermez la bouteille , mettez-la dans un endroit frais
où vous la laisserez 24 heures. L'eau limpide qui
surnage est une solution d'oxide de fer dans l'eau
acidulé d'acide carbonique.
Caractères. Limpide j saveur acidulé, astringente,
métallique.
, Mode de prescript. Seule ou détrempjée avec un
tiers de son poids d'eau pure.
V erlus. Désaltérante , résolutive , excitant le sys-
tème artériel.
Usage. Maladies cutanées , paralysie , asthénie
musculaire et. îierveuse , hydropisie , dyspepsie ,
hystérie , rhumatisme asthénique , goutte , hémor-
rhagies, aménorrhée, flueurs blanches, chlorose,
blennorrhée , diarrhée chronique , faiblesse des vis-
' ccres abdominaux.
i ^7
258 EAU
Dose. Depuis demi-livre jusqu'à six livres, dans
douze heures.
Observations. L'eau de carbonate acidulé de fer
doit être préparée peu de tems avant d'en faire usage,
parce qu'en perdant l'acide carbonique , elle aban-
donne le fer. On peut la conserver en bon état pen-
dant quelques jours de suite dans des bouteilles bien
bouchées, mises dans un lieu frais. Pour s'assurer
que l'eau est en bon état, on l'essaie avecleprussiate
de potasse , avec lequel elle forme soudain du bleu
de Prusse.
EAU DE CARBONATE ACIDULE DE POTASSE.
Eau de Falconnee.. v. s.
j4.qua carhonatis aciduli potassce. Lat.
Acqua d'ossicarbonato ossidulo di potassa, liai.
Water with acidulous carbonate of potass. Angl.
Mode de préparât. Faites dissoudre dans une
livre d'eau pure une drachme de carbonate de po-
tasse. Saturez cette eau d'acide carbonique par le
procédé indiqué à la page 248 , jusqu'à ce que l'eau
rougisse la teinture de tournesol.
Mode de prescript. Seule , ou détrempée avec
une nouvelle quantité d'eau distillée. . ^
Vertus. Anti-calculeuse , désaltérante.^
Usage. Dans la gravelle.
Dose. Depuis une livre jusqu'à six livres distri-
buées convenablement dans les 24 heures.
EAU DE CARLSBAD.
Cent pouces cubes d'eau de Carlsbad, (source dite
du Spriidel) , contiennent, d'après Klaproth :
EAU
2^9
grains.
39,000
70,600
54,625
12,000
2,5oo
0,125
32 pouces cubes.
Carbonate de soude sec.
Sulfate de soude sec.
Muriate de soude. .
Carbonate de chaux. .
Silice
Oxide de fer. .
Gaz acide carbonique.
L'eau de carlsbad artificielle , décrite dans la
Pharmacopée de Swediaur , se compose avec :
Eau pure. ..... 12 livres.
Carbonate de soude. . i once et demie.
Acide carbonique , quantité suffisante pour don-
ner à l'eau une légère acidité.
On débite à l'établissement de Tivoli une eau qui
a beaucoup de rapport avec la précédente , et que
MM. Triayre et Jurine nomment Eau alcaline mi-
nérale, simple y double y triple.
L'eau alcaline simple se compose ainsi :
Eau. .....
Acide carbonique.
Carbonate de soude.
Eau alcaline double :
Acide carbonique.
Carbonate de soud'é. .
Eau alcaline triple :
Acide carbonique.
Carbonate de soude.
EAU DE CAUTERETS.
Quoique cette eau soit très-usitée en médecine , on
n'en connaît point d'analyse exacte; on sait seule-
ment qu'elle contient du gaz hydrogène sulfuré et un
20 onces.
4 fois le volume.
72 grains.
4 fois le volume.
144 grains.
5 fois le volume.
216 grains.
26o EAU
peu de sulfate de soude. MM. Triayre et Jurine la
préparent de la manière suivante :
Eau pure. .
Hydrogène sulfuré.
Carbonate de soude.
Muriate de soude.
EAU D'ENGHIEN.
20 onces
un tiers du volume.
2 grains.
I grain.
Chaque pinte d'eau contient, d'après Fourcroy
Gaz hydrogène sulfuré. i4 pouces cubes.
Soufre
Sulfate de magnésie
Muriate de magnésie
Muriate de soude.
Sulfate de chaux. .
Carbonate de chaux.
Acide carbonique.
I grain deux tiers.
5 grains.
3 grains,
demi-grain,
y grains.
4 grains et demi.
4 grains.
L'eau d'Enghien artificielle se prépare à Tivoli
avec :
Eau pure. . . . . . 20 onces.
Hydrogène sulfuré. . . un quart duvolum.
Muriate de soude.
Carbonate de magnésie. .
Sulfate de magnésie.
un tiers de grain,
demi-grain.
2 grains.
EAU. DE FORGES.
On n'a point d'analyse exacte de ces eaux ; on
sait seulement qu'elles sont minéralisées par le fer
tenu en dissolution par l'acide carbonique.
L'eau artificielle se prépare à Tivoli avec :
Eau pure. ..... 20 onces.
Acide carbonique. . . 5 fols le volume.
Carbonate de fer. , , demi-grain.
EAU
EAU DE GURGITELLI.
M. le docteur Atumonelli fait préparer celte eau
artificielle d'après la formule suivante :
Eau pure 20 onces.
Acide carbonique. . . 5 fois le volume.
Carbonate de soude . . 5o grains.
Muri-ate de soude. . . .10 grains.
Carbonate de magnésie . 2 grains.
EAU HYDRO-SULFURÉE.
Eau hépatique ou sulfureuse, v. s.
^qua gaz-hydro-sulphurata. Lat.
- Acqua gaz-flogo-solforata. Ital.
Gaz hydro-sulphurated Water. Angh
Mode de préparât. On dégage le gaz hydrogène
sulfuré d'un mélange de sulfure de potasse ou de
cliaux avec l'acide muriatique faible ; on fait arriver
le gaz dans l'eau contenue dans une bouteille à deux
tuljulures, comme dans la fi^. 6; on garde l'eau dans
une bouteille de verre bien bouchée dans un lieu
frais.
Caractères. Limpide ou légèrement opaque ,
douce , d'une odeur d'œuf pourri.
Mode de prescript. En boisson, seule , ou éten-
due d'eau. Se prescrit aussi en. forme de lotion ,
^injections de bain^ de cljstère.
yertus. Désoxigénante , décomposant le gaz oxi-
gène ; correctivc des vices de la peau , sur-tout de
la gale ; propre à se combiner aux oxides métalliques
avalés , sur-tout s'ils se trouvent à l'état salin.
Vsage interne. Phthisic catarrhalc , la gale , la
262 EAU
répercussion de quelques maladies de la peau ; les
affections résultantes de l'empoisonnement par l'ar-
senic , et des sels mercuriels.
Usage externe. Gale, dartres, lèpre, paralysie.
Dose intérieurement. Depuis quatre onces jus-
qu'à six.
Préparations . On en prépare des eaux minérales
artificielles mêlées de gaz hydrogène sulfuré et de
gaz acide carbonique ; on imite les eaux d'ALano ,
de Valdiéri , de Val-Immàgna, de Trescore, etc.
EAU MARTIALE.
Voyez Eau de carbonate acidulé de fer.
EAU DE LA MER ARTIFICIELLE.
Aqua maris arte Jacta. Lat.
Acqua marina artefatta. Ital.
Sea water artificial. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Eau de fontaine loo livres.
Muriate de soude 20 onces.
Muriate de magnésie. ... 4 onces.
Sulfates de soude et de magnésie ,
de chaque 12 drachmes.
Faites dissoudre le tout et filtrez.
Caractères. Transparente, limpide, salée, amère.
Mode de prescript. En boisson , seule ou éten-
due d'eau simple. En forme de bain ou de fomen-
tation froide , ou chaude à 3o° -{- o , en y plongeant
les malades ou en les en arrosant au moyen d'une
éponge.
Vertus. Excitant particulièrement le système glan-
EAU 363
dulaire et lymphatique , employée eactéiieurement',
purgative , anti-excitante , prise intérieurement.
Usage externe. Sous forme de bain froid ou de
fomentation avec une éponge , ou de douclies ; dans
les maladies chroniques , sur-tout du système lym-
phatique et glandulaire ; dans les scrofules , dans
la feiblesse du système artériel , dans le rachitis
(Buchan); dans le tabès glandulaire et dans la danse
de S. With (Russel); dans la faiblesse résultant
d'évacuations excessives j dans les affections paraly-
tiques. Jettée froide et à plein seaux sur les malades,
on l'a trouvée avantageftse dans les fièvres nerveuses
contagieuses ( Currie).
Vright, Brandreth et Gérard, médecins anglais,
en ont observé les meilleurs effets dans les fièvres
mentionnées , quand la prostration des forces n'était
pas extrême, et Currie donne l'histoire détaillée de
malades traités de cette manière , qui n'usèrent
presque d'aucun autre remède.
N. B. Selon Buchan elle s'est trouvée le plus sou-
vent inconvenante dans les- maladies de la peau.
Dose intérieurement. Depuis quatre onces jus-
qu'à douze en 24 heures.
Observations. L'usage de l'eau de mer artificielle
pourra, dans quelques cas, suppléer utilement à l'eau
de mer naturelle. On doit convenir toutefois que
l'eau de la mer présente des proportions de sels
relatives aux diverses latitudes sous lesquelles on vit.
« Elle contient, suivant Buchan , moins de sels près
des pôles que près de l'équateur. Dans la mer Bal-
tique à peine s'en trouve-t-il un quart d'once par
264 E A U
livre ; sur les côtes de la Grande-Bretagne , il y en a
presqii'une once; deux dans la mer Méditerranée,
et environ trois dans lanier Atlantique sous la ligne. »
Suivant le docteur Odier on peut douter de ces pro-
portions. « En comparant , dit-il , le poids spécifique
de l'eau de la mer à différentes latitudes avec celle
de la Tamise supposée égale à 669 , M. Campbell
l'a trouvée à 19» de latitude, 676; à 11°, 761; à
9°, 780; à 6°, 779," et à 3° , 777. ;) De ce qui pré-
cède il résulte, cependant que la proportion des sels
dans l'eau de la mer varie à différentes latitudes , de là
les grandes différences qu on observe dans les ana-
lyses qui en ont été faites.
EAU MERCURIELLE SALINE.
J^OyèZ SôLUTION DE NITRATE DE MERCURE.
EAU MERCURIELLE SIMPLE.
jiqua mercurialis simplex. Lat.
Acqua mercuriale semplice. Ital.
Simple quick silver water. Angl.
Mode dé préparât. Mettez dans un matras deux
livres de mercure pur avec quatre livres d'eau. Faites
bmiillir pendant deux heures, décantez l'eau, et
gardez-la pour l'usage.
Caractères. Limpide, inodore ; légère saveur mé-
tallique.
Mode de prescript. Seule, ou sucrée.
Vertu. Antlielmintique.
Usage interne. Contre les ascarides, les lombrics
des enfans. ,
Dose. Depuis demi-once jusqu'à trois onces , cbez
les enfans depuis un an jusqu'à six.
EAU 265
Observations. Quelques médecins n'attribuent
aucune vertu anthelminlique à cette eau mercurielle ,
sur la réflexion que le mercure n'est pas soluble dans
l'eau : mais des observations de Priestley et des nôtres
{^Ann. di Ch., t. XXII, pag. 297.), il résulte que
le mercure altère sensiblement Feau dans laquelle il
a été long-tems agité ou bouilli, et qu'il s'altère lui-
même en se changeant en une poudre noire , qui se
suspend facilement dans l'eau même- De là on con-
çoit comment l'eau , en bouillant sur le mercure ,
devient plus ou moins active,
EAU DU MONT-D ÔR.
Vingt-six litres d'eau , suivant la dernière analyse
faite par M. Bertrand , contiennent :
grains.
i3o
Acide carbonique. .
Carbonate de soude .
Sulfate de soude .
Muriate de soude. .
Alumine ....
Carbonate de chaux.
Oxide de fer. . . .
Carbonate de magnésie.
L'eau artificielle , d'après la formule usitée à Ti-
voli , se prépare avec :
20 onces.
Acide carbonique 5 fois le voL
Carbonate de soude .... 48 grains.
Muriate de soude 24 grains.
189
57
14s
62
1 16
1 1
58
Sulfate de fer
gram.
266 EAU^
EAU OXIGÉNÉE.
Aqua oxigenata. Lat.
Acqua termossigenata. Ital.
Oxigenated water. Angl.
Mode de préparât. Avec une macliine de com-
pression on sature , autant qu'il est possible , l'eau
commune de gaz oxigène.
Caractères. Très-limpide j sans odeur ni saveur
sensible ; moussant par l'agitation.
Mode de prescript. Seule ou étendue d'eau pure.
1^ ertu. Légèrement excitante.
Usage. Dans les asthénies , dans l'inappétence ,
dans les suppressions des menstrues , dans les hjdro-
pisies asthéniques , dans les spasmes de l'estomac , et
dans les paroxysmes hystériques.
Dose. Depuis une bouteille jusqu'à deux en vingt-
quatre heures. On ne connaît pas encore la machine
de compression , employée par M. Paul , dans ses
fabriques d'eaux artificielles établies en Suisse et en
France. L'eau oxigénée qu'il prépare , et que j'ai
goûtée dans sa fabrique de Paris , contient environ la
moitié de son volume de gaz oxigène. Je l'ai indiquée
dans l'espérance que quelqu'un pourra réussir à l'ob-
tenir par des moyens analogues (i).
EAU DE PISCIARELLI A NAPLES.
Le docteur Atumonelli fait préparer cette eau mi-
nérale avec :
(i) Le yœu de l'Auteur se trouve rempli au moyeu de l'appareil
de compression figuré PL III. (P.)
EAU
267
Eau pure. . . . . . 20 onces.
Sulfate d'alumine.. . . 10 grains.
Sulfate de fer 21 grains.
Sulfate de chaux. . . . 14 grains.
Acide sulfurique. • . . 10 grains.
Gaz acide carbonique., . 5 foislevol. del'eâu.
EAU DE PLOMBIÈRES.
Chaque pinte d'eau , d'après l'analyse de M. Vau-
quelin , contient :
Carbonate de soude.
Sulfate de soude. .
Muriate de soude. .
Silice
Carbonate de chaux.
Matière animale.
2 grains et demi.
2 grains et demi.
I grain un quart.
I grain un tiers.
I demi-grain.
I grain un douzièm.
Les mêmes doses sont employées par MM. Triayre
et Jurine dans la préparation de l'eau artificielle ,
abstraction faite de la. silice , du carbonate de chaux
et de la matière animale.
EAU DE PYRMONT.
Cette eau , d'après la dernière analyse de Wes-
trumb , contient, sur 100 livres ;
grains.
I 22
134.
28g
io5 et demi.
348 trois quarts.
339
9
i5oo
Muriate de soude cristallisé.
Muriate de magnésie.
Sulfate de soude cristallisé. .
Sulfate de magnésie cristallisé.
Carbonate de fer . . .
Carbonate de chaux: . . .
Carbonate de magnésie. .
Principe résineux. . . . .
Acide carbonique. . , . ,
268- EAU
L'eau artificielle se .prépare à Tivoli d'après h
formule suivante :
il
Eau pure . . . • , ,
Muriate de soude .
Carbonate de magnésie
Sulfate de magnésie.
Carbonate de fer
EAU DE SEDLITZ.
20 onces.
2 grains.
12 grains.
8 grains.
I grain.
Douze onces de ces eaux prises à la source con-
tiennent , suivant Hoffmann , deux gros et quelques
grains de sel amer à base terreuse , composé de sul-
fate et de muriate de magnésie , desquels il n'a pas
déterminé la proportion respective.
M. Duclianoy assure qu'il est parvenu à imiter
parfaitement les eaux de Sedlitz au moyen de la
formule suivante :
Sulfate de magnésie.
. 288 grains.
36 grains.
Eau pure 24 onces.
Muriate de magnésie
MM. Triayre et Jurine ajoutent à ces substances
trois fois le volume de l'eau d'acide carbonique.
EAU DE SELTZ.
Suivant Bergmaiin , quatre-vingt-quatre onces de
cette eau minérale contiennent •
Carbonate de cliaux.
Carbonate de magnésie.
Carbonate de' soiide. .
Muriate de soude. . . .
Acide carbonique. .
17 grains.
29 grains et demi.
24 giains
109 grains et demi.
Go pouces cubes.
EAU 26g
Eau de Seltz forte. Une bouteille (de 20 onces),
préparée par MM. Triayre et Jurine , contient :
Gaz acide carbonique. ... 5 fois son vol.
Carbonate de chaux. ... 4 grains.
Magnésie. .2 grains.
Carbonate de soude. ... 4 grains.
Muriate de soude 22 grains.
Eau de Seltz douce. Une bouteille contient :
Acide carbonique, quatre fois son volume, et
les quatre sels indiqués dans les mêmes pro-
portions.
EAU DE SPA.
Cent livres d'eau de Spa , d'après Bergmann , con-
tiennent :
grains.
Carbonate de soude cristallisé. 164 -p-
Muriate de soude 18 —
1 1
Carbonate de fer. . . . , 5g ^
Carbonate de chaux. . . • . . i5/\.~
Carbonate de mas^nésie. . . 363
Cent pouces cubes de la même eau contiennent
quarante-cinq pouces cubes d'acide carbonique.
Une bouteille (de 20 onces) de l'eau artificielle de
MM. Triayre et Jurine contient : ,.:
Acide carbonique. 5 fois son vol.
Carbonate de chaiix. .. . , 2 grains.
Magnésie. . .... . . ^ g^^ing'
Carbonate de soude. . . . 2 grains.
Muriate de soude.. . . . . i tiers de grain
Carbonate de fer. ..... :2 tiers de grain.
270 EAU
Eau de Spa forte , composée comme la précé-
dente 5 contient le double de fer.
On prépare à rétablissement de Tivoli une eau
qui a beaucoup de rapport avec Veau de Spa forte.
MM. Triayre et J urine la nomment Eau alcaline
gazeuse. Chaque bouteille contient :
Acide carbonique. . . 6 fois son vol.
Carbonate de potasse. . i44 grains.
EAU SULFUREUSE DE NAPLES.
M. Atumonelli fait préparer cette eau artificielle
avec :
Eau. . . . . .20 onces.
Acide carbonique. . 5 fois le volume.
Hydrogène sulfuré. . i quart du vol. de l'eau.
EAU DE VALS.
Chaque pinte contient , d'après M. Mitouart :
Oxide de fer. . . . . . i grain et demi.
Alumine i grain un seizième.
Sulfate de fer mêlé de sulfate
d'alumine 21 grains.
L'eau de Vals artificielle se prépare à Tivoli
d'après la formule suivante :
Eau pure. . . . . 20 onces.
Acide carbonique. . . 5 fois le volume.
Muriate de soude. . . 12 grains.
Sulfate d'alimiine. . . huitième de grain.
Carbonate de fer. • . . trois quarts de graia.
Sulfate de soude. . . demi-grain.
EAU
271
EAU DE VICHY.
Il résulte de la dernière analyse faite par M. d«
Laforêt qu'eWes contiennent :
Du muriate de soude.
Du sulfate de soude.
Du carbonate de soude.
Du fer.
Du bitume.
Du carbonate de cbaux.
Du gaz acide carbonique.
L'eau artificielle se prépare à Tivoli d'après la for-
mule suivante :
Eau
Acide carbonique.
Carbonate de soude.
Sulfate de soude. .
Muriate de soude.
Carbonate de magnésie
Carbonate de fer.
20 onces.
2 fois le volume.
32 grains.
16 grains.
4 grains,
demi-grain,
un quart de grain.
Ces eaux ne peuvent se conserver long-tems au
contact de l'air atmosphérique , et sur-tout dans une
température chaude sans s'affaiblir : pour les conser-
ver en bon état , on doit tenir les bouteilles de
verre bien bouchées , couvertes d'eau , et dans un
lieu frais j on doit toujours user de cette précaution
quand on transporte en voyage les eaux minérales
gazeuses.
I
EAU
PROPORTIONS ET COMPOSANS
DES DIVERSES EAUX MINÉRALES D'ITALIE.
EAU MINÉRALE DE TRESCORE,
{^Dans le Bergamasque. )
Chaque livre d'eau contient :
Gaz hydrogène sulfuré, i ^pouc. cub. de Paris.
■ — acide carbonique. ^ pouc. cub. de Paris.
Carbonate de chaux. 4 grains.
Muriate de^oude. . i^ grains.
EAU MINÉRALE -DE SAINT-PELLEGRINO ,
(^Ddns le Bergamasque
Chaque livre contient :
Gaz acide carbonique, . . 2. pouces.
Carbonate de chaux. . . ^ de grain.
Sulfate de soude. . . . |^ de grain.
EAU MINÉRALE DE VAL-TMJMAGNA ,
( Dans le Bergamasque. )
Gaz hydrogène sulfuré.
Acide carbonique.
Carbonate de chaux.
Sulfate de soude.
Les proportions des composans de cette eau
minérale , n'ont pas encore été déterminées.
EAU 273
EAU D'ABANO D'UNE MOYENNE CHALEUR.
( Dans le pcijs de Padoue.)
Chaque livre d'eau coudent ;
Pouces cubes
Gaz sulfureux particulier ^ i
Chaux.
M
z.
..... 84
Muriate de soude . 18 |-
..... 2i|
Argile. . .
Sulfate de chaux.
a4<
— de chaux • . .
— d'alumine
( Salvator Mandruzzato. )
SOURCE CHAUDE PURGATIVE,
( Près de Valdieri dans le Piémont. )
Chaque livre contiént :
gTaÎDS.
Sulfate de soude. 0,6
Muriate de soude. .... . 0,4
Muriate de chaux 00, 3
'( GlOBERT. )
EAU DE VALDIERI,
{Dans le Piémont.^
Chaque livre contient :
Gaz acide carbonique sulfuré
Gaz hydrogène sulfuré.
Sulfate de soude .
Muriate de soude.
Muriate de chaux.
Matière bitumineuse.
I.
Pouces cubes.
0,84,8000
0,77,3335
3,23,283
1,19,6804
o,5o,5535
o,i3,oooo
(GlODERT. )
18
274 EAU
EAU MINÉRALE DE LA MEULE ,
{Près de Broni.)
Chaque livre contient :
Gaz acide carbonique libre, 4 pouces et demi.
Carbonate de cbaux, . . 5 grains.
Fer oxidé. . .... i grain et demi.
(Br.)
EAU DE SAINt-VÏNCENT,
{Dans le Piémont.)
Chaque livre contient :
grains.
Gaz acide carbonique. . i5 27 : 32
Sulfate de soude desséché. 26 -{- 1 1 ^ 36
Natron. 8 -f 7 : 56
Muriate de soude. . . 5 -\- i : 2.
Chaux 8-f-i-i2
Argile o -{- 79 • 84
Fer. ....... o-}~i"7
(GlOANETTI.)
EAU MINÉRALE DE SAINT-GENÈSE,
{Dans le Piémont. )
Quatre livres d'eau contiennent :
Pouces cubes.
Gaz hydrogène sulfuré. . . . 14
— acide carbonique 5
Air atmosphérique. . . . . i 7
Carbonate de soude 44 1^
Muriaté de soude 65-^
Carbonate de chalix i ^
Sulfate de soude i
S. I • «5 I
uice 171
EAU 275
EAU MINÉRALE DE LA VICTOIRE,
(^Dans le Piémont. )
- Chaque livre contient :
grains.
Gaz acide carbonique. . 11 -f- ig : 64
Sulfate de magnésie. . . 4 + ^2-4^
Muriate de soude. . . 2 -f- 7:15
Cliaux. ... ... II _j- 2 : 5
Sélénite légèrement mar-
tiale. ....... 6 2 : 5
Fer. ...... o + I : 3
(GlOANETTI.)
EAU MINÉRALE DE LA MARGUERITE ,
{Dans le Piémont. )
Chaque livre contient :
grains.
Acide carbonique libre 10 -f- i :
Sulfate de magnésie. . 4 -f 62 : 170
Muriate de soude. . . i -f- 164 : i-yo
Chaux. ..... 7 4_ 22 - j^c^
Sélénite. . . . " . 6 -f 58 : 170
Argile , le fer déduit. . o -f ^2 \ ir^o
o + I : 4
EAU MINÉRALE DE SÀLERNE , ^ ^'^^^^^T'- )
{Dans le pajs de Naples)
Trente-deux onces d'eau minérale contiennent :
Carbonate de fer
Sulfate de magnésie. i5
Sulfate de chaux 5
Carbonate de chaux. . . 5
Gaz acide carbonique pour le rendre acidulé
(^ojez Comi. Prof. ) (Fkkreti.)
276
EAU
Eaux minérales et thermales de Lucques.
i\ EAU MINÉRALE DE LA VILLE.
Chaque livre contient :
gtains.
Acide carbonique libre , .... 2,964
Sulfate de cliaux. . . . , . . 9,160
— de magnésie. ...... i,85o
— d'alumine potassée. . . , . 0,110
Muriate de soude . 1,480
■r- de magnésie. 0,180
Carbonate de chaux. ..... 0,540
Silice et matière extr^ctive. . . . 1,340
Alumine 0,670
Fer 0,920
(MOSCHENI.)
2°. EAU MINÉRALE DE BERNABO.
Chaque livre contieilt :
grains.
Acide carbonique libre. . . . , 3,248
Sulfate de chaux 10,060
»— de magnésie. ...... 2,65o
> — d'alumine potassée 0,680
Muriate de soude. . . » . . 4»4io
— de magnésie . 0,600
Carbonate de chaux ^Al^
— de magnésie. o,5go
Silice 0,820
Alumine 9»559
Fer , . o,65o
EAU 277
3\ EAU DU BAIN ROUGE.
Chaque livre contient :
grains.
Acide carbonique libre. .... 2,667
Sulfate de cliaux. . . . . .. • 13,890
— de magnésie 45^7^
— d'alumine potassée o,36o
Muriate de soude. . . . . . AA^^
— de magnésie. ...... 0,290
Carbonate de chaux 0,1 5o
— de magnésie. ...... 0,290
- Silice et matière extractive. , / , 0,460
Alumine o,3io
Fer. 0,730
(MOSCHENI.)
4°. EAU MINÉRALE DELLA TRASTULLINA.
Chaque livre contient :
grains.
Acide carbonique libre. . . . . 2,624
Sulfate de chaux. ... . . . 7,920
— de magnésie. ...... 3,58o
— d'alumine potassée. .... 0,670
Muriate de- soude. 2,25g
— de magnésie. ... . . . o,36o
Carbonate de chaux. . . . . . o,5oo
— de magnésie. . . . . . . 0,100
Silice , 0,480
Alumine. . . . .. ... . . 0,260
Fer. •. . . , . . . . 0,610
(M)
278 EAU
5°. EAU MINÉRALE DELLA DISPERATTA.
Chaque livre contient :
grains.
Acide carbonique libre 2,454
Sulfate de chaux. . . . . , . io,g4o
— de magnésie, 5,47^
— d'alumine potassée 0,670
Muriate de soude. . . . . . . , 1,880
• — de, magnésie. .... . . . . 0,790
Carbonate de chaux o,44o
— de magnésie. ... ... 0,410
Silice et matière extractive. ., . . o,83o
Alumine, 0,570
Fer. . . ...... . . . . . o,g4o
(MOSCHENI.)
6°. EAU MINÉRALE DELLA CORONALE.
Chaque livre contient :
grains.
Acide carbonique libre. . . . . 2,79g
Sulfate de chaux. ... . . . 10,340
— de magnésie. . . . . . . 2,820
— d'alumine potassée 0,640
Muriate de soude. . . . . . . 2,870
— de magnésie. o,45o
Carbonate de chaux. ..... 0,220
— de magnésie. 0,590
Silice et matière extractive. ... . 0,4^0
Alumine. . . . ..... , . 0,210
.Fer o,65o
EAU 279
9". EAU MINÉRALE DELLA MARIA.
Chaque livre contient :
grains.
Acide carbonique libre 2 5896
Sulfate de chaux 6^970
— de magnésie 6,240
— d'alumine potassée 0,800
Muriate de soude 2,3io
— de magnésie 0,670
Carbonate de chaux 1,210
— de magnésie 0,780
Silice et matière extractive. . . . 0,900
Alumine 0,940
Fer 0,840
(M)
8°. EAU MINÉRALE DELLA DOCCIONE.
Chaque livre contient :
grains.
Acide carbonique libre 2,896
Stilfate de chaux. ....... i4,o3o
— de magnésie 3j65o
— d'alumine potassée o,33o
Muriate de soude. ....... 3,390
— de ma-gnésie ' 1,210
Carbonate de chaux . 0,620
— de magnésie. 0,470
. Silice et matière extractive. . . . 0,170
Alumine o,5oo
Fer o,65o
(M)
28o EAU
9°. EAU MINÉRALE DEL FONTINO.
Chaque livre contient :
.grainî.
Acide carbonique libre 2,609
Sulfate de cliaux 11,060
— de magnésie ^^g-jo
— d'alumine potassée 0,400
Muriate de soude i,73o
• — de magnésie o,56o
Carbonate de cliaux. ...... 0,460
— de magnésie o,3go
Silice et matière extractive. . . . 0,460
Alumine. ........... 0,370
Fer. . 0,920
(MOSCHENI.)
10^ EAU MINÉRALE DE S. GIOVANNI.
Chaque livre contient :
grains.
Acide carbonique libre ^ÊÊl^
Sulfate de chaux. ... . , • . tT^V^
— de magnésie. 5,690
— d'alumine potassée 0,490
Muriate de soude. ....... 3,080
— de magnésie. ........ o,56o
Carbonate de chaux 0,220
— de magnésie 0,120
Silice. . 0,290
Alumine •. . . 0,210
Fer 0,290
(M)
EAU
281
Eauoc minérales de Pise.
1°. EAU' MINÉRALE DITE DU PETIT PUITS.
Cent livres contiennent :
y grains.
Acide carbonique libre 187
Sulfate de soude. ....... 2o5
Muriate de soude 265
— de magnésie iqq
Sulfate de cliaux 969
— de magnésie 325
Argile. 46
Silice , 12
( Giorgio Sauli. )
a^ EAU ACIDULE D'ASCIANO.
Cent livres contiennent :
grains.
Acide carbonique libre. .... 3-74.
Sulfate de soude . 312
Muriate de soude 338
— de magnésie jr^rj
Sulfate de chaux 65^
— ' de magnésie. , ^'jS
Carbonate de chaux _2g^
-— de magnésie j^^^
Ai-gile . ! 38 '
Silice
( Giorgio Sauli . )
Le sol d'Italie est très-fécond en sources miné-
rales , et les nombreuses eaux minérales de diverses
282 EAU
espèces sont, dans ce royaume, d'un usage médi-
cinal très-important 5 mais la plus grande partie ont
absolument besoin d'être analysées de nouveau par
d'habiles chimistes modernes.
EAU FORTE.
Voyez Acide nitrique faible.
EAU DE LUGE.
Voyez Ammoniaque succinée.
EAU PHAGEDENIQUE.
jiqua phagedenica. Lat.
Acqua fagedenica. Jtal.
Phagedenic water. AngL
Mode de préparât. Faites dissoudre un scrupule
de muriate de mercure suroxidé dans suffisante quan-
tité d'eau , et mêlez la solution avec seize onces d'eau
de chaux : gardez dans un vaisseau de verre bien
bouché.
Caractères. jy\me couleur orangée; trouble quand
on l'agite^ limpide, avec sédiment orangé, lorsqu'elle
a reposé : il y a du muriate de chaux dans la solution. "
Mode de prescript. Seule , ou étendue d'eau , en
lotion ou injection , etc.
V ertiLS. Stimulante , détersive , anti-vénérienne ,
légèrement corrosive.
Usage externe. Les ulcères vénériens de la peau,
du vagin; les fistules vénériennes, phimosis, et
paraphimosis.
Observations. On doit considérer deux substances
actives dafts ce médicament : l'une est le muriate de
^ E L E 283
chaux, l'autre l'oxide mercuriel qui se sépare. Si la
proportion du muriate de mercure corrosif était plus
forte que celle indiquée , l'action corrosive serait
augmentée. C'est au médecin ou au chirurgien à
déterminer les circonstances dans lesquelles on doit
augmenter la dose de sel mercuriel .
EAU RÉGALE.
Voyez Acide nitro -mûri ati que.
EAU TÉDÉNIENE.
Voyez Alcohol avec acides acétique et sulfurique.
EAU VÉGÉTO-MINÉRALE DE GOULARD.
Voyez Acétate de plomb liquide anzq alcohol.
EAU VULNÉRAIRE.
V oyez Alcohol polyaromatique.
ÉLECTUAIRE-
Elecluarium. Lat.
Eleltuario. Ital.
Electuary. Angl.
On a pour objet dans la préparation d'un élec-
tuaire de mêler divers médicamens en poudre aux
sirops ou au miel , afin de former du tout une masse
de moyenne consistance qui ne soit pas désagréable
au palais. En général , il entre dans les électuaires ,
des extraits , des gommes résines , des pulpes ou les
sucs épaissis des fruits , des poudres aromatiques...
Les sels alcalins , terreux ou métalliques , ne doivent
pas être prescrits sous cette forme : il en est de mê-
me des médicamens acres , fétides , amers , ou très-
désagréables par leur odeur ou par leur saveur. Ou
ajoute ordinairement aux poudres végétales légères ,
284 ELE
pour en former un électuaire j trois fois leur poids
de miel ou de sirop épais.
ÉLECTUAIRE AROMATIQUE.
JElectuarium aromaticum. . Lat.
Elettuario aromatico. Ital.
Aromatic electuary. Angl.
Mode de préparât. Prenez ;
Conserve d'écorce d'orange. . 3 onces.
Cannelle ^
Tvr • j 1 ' • ' / De chaque demi-once.
IN oix muscade pulvérisée, j ^
Safran. 1
• 1 1 > De chaque 2 drachmes.
Ijrmgemhre en poudre. . j ^
Sucre fin i once.
Sirop d'écorce d'orange. . . q. s.
Pour former du tout un électuaire en l'agitant bien
ensemble.
Caractères. Odeur aromatique j saveur piquante,
chaude , douce.
Mode de prescript. Seul sous forme de bol , ou
délayé dans l'eau ou dans le vin blanc.
Vertus. Excitant , stomachique.
Usages. Les affections asthéniques, l'indigestion
par faiblesse d'estomac , la diarrhée , la dyssenterie.
Dose. Depuis six grains jusqu'à un scrupule , deux
fois le jour.
ÉLECTUAIRE DIACATHOLICON.
Voyez Electuaire de rhubarbe composé.
ÉLECTUAIRE DIASCORDIUM.
Voyez Electuaire opiat.
E LE
285
ÊLECTUAIRE OPIAT.
Elactuariurn opîatum. Lat.
Elettuario opiato. Itaî.
Opiate electuary. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Ecorce de cannelle. • • ) , , .
_ . , > De chaque demi-once.
Poivre long. . . . . )
Caclioii quatre onces.
Herbe de scordium. . . "J
Racine de tormentille. . > De chaque deux onces.
Gentiane 3
A toutes ces substances bien pulvérisées et exacte-
ment mêlées, ajoutez :
Opium (bien délayé dans le vin), cinq drachmes.
Miel pur deux livres et demie.
Vin d'Espagne quantité suffisante.
Pour amener l'électuaire à la consistance requise.
Chaque drachme contient environ un grain d'o-
pium.
Caractères. Odorant , d'une saveur forte , parti-
culière.
Mode de prescript. Seul sons forme de bol ou de
pilule ; délayé dans l'eau simple ou dans les eaux
aromatiques , dans le vin.
Vertus. Excitant , narcotique.
Usages. Danis les affections nerveuses , dans les
doLilcLirs du ventre , dans les veilles , dans la dys-
senterie , dans les affections asthéniques.
Observations. C'est encore un électuaire opiat
que celui connu depuis long-tems sous le nom d'e/ec-
286 ^ ELE
tiiarium requies. On le compose de la manière sui-
vante. On mêle une partie d'opium réduite en
poudre fine avec liuit onces de semences d'anis
et d'écaillés d'huîtres pulvérisées. On incorpore ce:
mélange avec cinquante parties de miel blanc , et om
ajouî.e suffisante quantité d'eau de camomille romaine;
pour en faire, à l'aide de la fusion à une douce cha--
leur, un électuaire de moyenne consistance.
ÉLECTUAIRE REQUIES.
Voyez Electuaire opiat.
ÉLECTUAIRE DE RHUBARBE COMPOSE.
Electuarium rhei compositum. Lat. » :
Elettuario di rabarbaro composte. Ital.
Compound electuarj'^ pf rhubarb, Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Rhubarbe \
Jalap (-n i
_ u • > Ue chaque une once.
Semences a anis. ... 1
Fenouil en poudre . . . J
Feuilles de séné pulvérisées. . . deux onces. |
Incorporez les poudres avec :
Pulpe de canne. • • • • 7 , ,
^ . > De chaque deux onces,
lamarin j
Sirop de polypode. . . . trente-six onces.
Faites évaporer le tout lentement en consistance
d'électuaire.
Caractères. Odeur aromatique; saveur piquante ,
aromatique.
Mode de prescript. Seul sous forme de bol , ett
délayé dans l'eau simple , ou dans le bouillon , ouj
ELE 287
dans le petit lait , ou dans d'autres liquides , admi-
nistré en lavement.
Vertu. Purgatif.
Mode de prescript. I^e plus souvent sous forme
de cljstère.
Usages. L'indigestion', la constipation.
Dose. Depuis im demi - scrupule jusqu'à une
drachme.
ÉLECTUAIRE THÉRIAQUE.
Electuarium theriaca. Lat.
Elettuario triaca. ItaL
Treacle electuary. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Racines de gingembre.
— d'iris de Florence. .
— de spica-nard. .
— de nard celtique. . . / ^^^^^^ '^'^ dragmes,
— de roseau aromatique .
— de gentiane.
— de valériane sauvage. . une once.
— de scille sèche. . . . trois onces.
Feuilles de dictame de Crète, six drachmes.
— de calament.
— de marrube.
— de scordium.
Semence d'anis.
— de fenouil. .
— de petit cardamome. . §1^ drachmes.
De chaque trois onces.
I De chaque une once
I
\
288
ELE
Poivre long. ,
Suc de réglisse. .
Cannelle.. .
Bitume de Judée.
Opium. . .
Storax en lames.
Sagapenum.
Galbanum. .
Castoreum. .
De chaque deux onces.
De chaque trois drachmes
une drachme et demie.
Le tout étant subtilement pulvérisé , ajoutez de la
manière suivante assez de miel pur pour que chaque
livre de celui-ci contienne deux onces et demie de
la poudre mentionnée. On met dans un vase de cui-
vre étamé six onces de térébenthine de Chypre ,
et on fait liquéfier à une douce chaleur ; on ajoute
peu-à-peu le miel dépuré que l'on conserve tiède et
une petite portion des poudres ; on agite avec un
bistortier de bois pour que le mélange soit parfait ;
ensuite on chauffe doucement et on continue à ajou-
ter les poudres et le miel jusqu'à ce que les doses ci-
dessus soient employées. En^in , on ajoute la mixture
suivante tiède , faite deux jours auparavant dans un
vase de porcelaine poiir lui donner là couleur noire.
Gomme arabique.. . ,
Sulfate de fer verd, dissous
dans l'eau. . .
Roses rouges.
>• De chaque une once et demie.
Galles du levant bien pul-
vérisées. . . '. . .
Vin d'Espagne. . . . . . . six onces.
Agitez l'électuaire pendant six jours environ , et met-
ELE
lez-le dans un vase de terre vernissé rempli aux deux
tiers et bien bouché avecle liège recouvert d'un vernis.
Si 1 electuaire devient trop épais , vous y ajoutez
de nouveau miel et du vin d'Espagne.
Caractères. De couleur noire ; d'une saveur d'abord
douce, puis amère, aromatique j odeur aromatique ,
forte , un peu rebutante.
Mode de prescrîpt. Seul ou délayé dans l'eau ,
dans le bouillon , dans les décoctions , ou dans le
vin. Extérieuremeîit , chez les enfans on l'applique
aux tempes , à l'estomac , au ventre.
ertus. Excitante , stomachique , calmante , astrin-
gente , anthelmintique.
Usage interne. Les indigestions , les nausées , les
flatuosités , les^ douleurs d'estomac , du ventre , la
diarrhée ( Prolatta , ) la dyssenterie , l'asthme , les
palpitations asthéniques du cœur.
Usage externe. Chez les enfans dans les cas men-
tionnés , dans les affections verraineuses , etc.
Dose. Intérieurement , depuis une demi-drachme
jusqu'à deux , une ou deux fois le jour.
Observations. Quelque bizarre et compliqué que
paraisse la thériaque , on doit , avec Bordeu , con-
venir « qu'elle est , pour ainsi dire , conforme au
, » cœur , conforme à l'instinct et conforme au goût
» de tous les hommes. « La composition que nous
avons rapportée n'est pas précisément la même que
celle de toutes les pharmacopées : cependant toutes ,
et même celle-ci , s'accordent sur les drogues les plus
importantes. On doit toutefois se pénétrer que la
partie active de l'opium est sensiblement diminuée
290 E M P
dans cette préparation. On pourrait assurer que de
la réunion de toutes ces drogues , il résulte un ex-
citant particulier ou sui generis.
ÉLIXIR.
J^oyez Alcohol et Substances végétales.
ÉLIXIR ACIDE DE HALLER.
Voyez Acide suleurique alcoholisé.
ÉLIXIR AROMATIQUE.
Voyez Acide sulfurique avec l'algohol aromatique.
ELIXIR DE PROPRIÉTÉ.
Voyez Alcohol avec l'aloes et la myrrhe.
ÉLIXIR SACRÉ.
Voyez Alcohol avec aloes et rhubarbe.
EMPLATRE.
Emplastrum. Lat. '
Erapiastro. Ital. ,
Plaster. Angl.
On nomme emplâtres les préparations médicinales
qui se composent d'huile ou de substance huileuse ,
telles que le beurre , la moelle , les graisses , etc.
ou de mucilage, ou de cire, ou de térébenthine , etc.
et d'autres corps le plus souvent secs. L'art amène
ces compositions à une certaine consistance , de façon
qu'étant froides, elles ne s'attachent pas aux doigts;
mais qu'échauffées de nouveau et appliquées à la
peau , elles j adhèrent plus ou moins fortement.
Bisaucoup d'emplâtres appartiennent évidemment aux
cérats, soit parce que leur base est un cérat ou une
cire que l'art y a introduite , soit parce que l'huile
combinée aux oxides métalliques , s'oxide au point i
d'acquérir par l'opération les caractères de la cire, de
E M P
tiiani ère qu'il serait difficile de la distinguer de celle-
ci. Vojez' CÉRATS. Afin d'' être plus clairs; et plus pré-,
eis , nous rie conserverons' donc parmi les crnplâtre^»
que les préparations médicinales à l'usage externe ,
composées de substances glutineuses, résineuses ,
grasses, non cérifiéés, qiuine s'attachent pas aux doigts
quand elles sont froides et sèches , mais qui adhèrent
plus ou moins à la peau quand elles sont échauffées
ou humectées , et nous rapporterons aux cérats toutes,
les préparations dans W . conipositiou desquelles il
entre de la cire , ou un cérat ou une huile cérifiée
dans l'acte; de l'opération, et auxquelles plusieurs
pharmacopées modernes ont encore conservé le nom
^emplâtre.
EMPLATRE ADHÉSIF.
Voyez Cérat résineux .
EMPLATRE D'ICHTHYOCOLLE.
Tafi'ETas d'Angleterre, v. s.
Emplastrum ichthyocoUa. Lat.
Empiastro d'ittiocolla. Ital.
Plaster of isinglass. Angî. .
Mode de' préparât. Prenez- d'iclithytJcëfe ' ■ ou
colle de poisson, réduite en petits morcéauxv une
derni-once : versez dessus eau bouillante, une Kvre.
Faites digérer à une chaleur douce pendant douze
heures, ensuite augmenter la chaleiu' jusqu'à ce que
la colle soit dissoute ^ passez à travers un linpe.
Vous étendrez cette solution avec un pinceau sur
du taffetas noir bien tendit. La première couche
étant sèche , vous en étendrez une seconde , puis une
troisième. Quand la surface est bien séchée , passez
EMP
dessus un petit pinceau trempé dans \alcohol cwec
le baume du Pérou, ou dans celui de benjoin , et
quand la surface est sèche, coupez le taffetas en
morceaux de difFérenles grandeurs.
Vertu. Agglutinant.
Usage. On l'emploie communément et avec beau-
coup d'avantage dans les blessures légères et les exco-
riations supefficielles , dans la vue principale de les
défendre du contact de l'air , et d'en réunir les chairs
et la peau. On l'humecte auparavant avec l'eau ou
avec la salive , on l'applique et il adhère très-forte-
ment à la peau, mais il n'adhère pas aux ulcères
humides.
EMPLATRE DE GOMME AMMONIAQUE AVEC
LE MERCURE.
Emplastrum gummi ammonîaci cum hydrargyro . Lat.
Empiastro di gomma amraoniaca con mercurio. Ital.
Plaster of gum ammoniac with quick silver. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Gomme ammoniaque. . . une livre.
Mercure pur. . . . . trois onces.
Huile sulfurée unedrach. ou s. q.
Agitez le mercure avec l'huile sulfurée ( dans un
mortier de marbre ou de verre ) , jusqu'à ce que
les globules métalliques soient' disparus ; alors ajou-
tez-y par degrés la gomme ammoniaque fondue ,
mêlez ensemble et faites-en un emplâtre.
Caractères. Dense, de couleur grise.
Vertus. Anti-excitant, résolutif.
Usage. Les obstructions des viscères du bas-
ventre, les tumeurs sthéniques.
EMU 293
EMPLATRE DE LADANUM COMPOSÉ.
Emplasti'um ladani compositum. Lat.
Empiastro di ladano composto. Jtaî.
Compound ladanum plaster. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Ladanum trois onces.
Encens . ime once.
Cannelle pulvérisée. 7 , , , .
• / j • > de chaque une demi-once,
rluile exprimée de macis. j
Huile aromatique de menthe. . une drachme.
A l'encens fondu ajoutez d'abord le ladanum amolli
au feu, puis l'huile de macis; ensuite mêlez la poudre
de cannelle et l'huile aromatique de menthe, et faites-
en un emplâtre que vous garderez dans des vaisseaux
clos.
Caractères. Dense; odeur aromatique.
Mode de prescript. On l'étend sur un linge ou
sur de la peau, et on l'applique.
Usage externe. Dans la faiblesse d'estomac et des
intestins,
ÉMULSION D'AMANDES DOUCES.
Emulsio amigdaîarum. Lat.
Emulsione di raandorle. liai.
Almand emulsion. Angl.
Mode de préparât. Pilez dans un mortier de
marbre, amandes douces mondées, une once; versez
successivement dessus dix onces d'eau pure. Passez
à travers une étamine en exprimant le résidu.
Caractères. Laiteuse ; saveur agréable douce.
Mode de prescript. Seule , ou avec quelque sirop,
ou avec le sucre.
294 E M U
Vertus. Emiilsive, rafraîchissante, adoucissante,
nutritive, calmante
Usage. Chaleur fébrile , l'ischurie , la tolii , la
rougeole , sur-tout chez les enfans.
Dose. Depuis trois onces jusqu'à une livre et plus ,
en 24 heures.
Obserçations. Quand on ajoute à cette émulsion
des médicamens très-actifs , alors l'activité de la subs-
tance ajoutée prévaut, comme il arrive quand on y
imit le musc, le camphre, l'opium, etc. Dans ce
cas, l'émulsion prend le nom à! émulsion musquée,
camphrée y opiacée 3 etc.
ÉMULSION AMÈRE.
r
Koyez Emulsion de semences de citron.
ÉMULSION CAMPHRÉE.
Emidsio camphorata. Lat.
Emulsione canforala. liai.
Camphorated emulsion. Angl.
Mode de préparât. Prenez de camphre , demi-
drachme , vous l'agiterez dans un mortier de verre
avec un peu d'alcohol pour le réduire en bouillie j
ajoutez-y du mucilage de gomme arabique , deux
drachmes , sucre fin , demi-once , et peu à peu eau
bouillante , une bouteille ; agitez et passez.
Caractères. Laiteuse , douce , piquante j odeur
de camphre.
Vertu et usage. Du camphre.
Dose. Une cuillerée à bouche toutes les 4 heures.
EMU 295
ÉMULSION DE GOMME ARABIQUE.
Emulsio arabica. Lat.
Emulsione di gomma arabica. ItaL
Arabie emulsion. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Mucilage de gomme arabique, demi -once.
Huile d'amandes douces ou
d'olives. ....... une once.
Sucre trois draclim.
Mêlez bien dans un mortier de verre ou de mar-
bre; ajoutez y en mêlant dix onces d'eau commune,
ou d'émulsion d'amandes.
Caractères. Laiteuse j saveur do ace , agréable 5
consistance du lait.
Mode de prescript. Seule ou avec quelque sirop
agréable.
Vertus. Invisquante, calmante, désaltérante.
Usage. La diarrhée , la dyssenterie , la rougeole ,
la petite-vérole, la strangurie résultant sur-tout de
J'usage des cantharides ou de remèdes irritans.
Observations. Le mucilage de gomme arabique
est utile pour rendre miscibles à l'eau des substances
qui autrement ne s'y combineraient pas , et on en
fait différentes émulsions ; ainsi , par exemple , on a
l'émulsion de jalap , en mettant la gomme arabique
avec le jalap , et en délayant le mélange avec l'eau.
ÉMULSION DE SEMENCES DE CITRON.
Emulsio semin. citri. Lat.
Emulsione di semi di cedro. ItaL
Seeds of lemons emulsion. Angl.
Mode de préparât. Prenez : semences de citron,
•29(^ E P G
demi-once j pistez fortement dans un mortier- ajou-
lez-y à plusieurs reprises six onces d'eau simple,
ou d'eau de matricaire, ou bien d'émulsion d'amandes
douces; passez et administrez.
Caractères. Laiteuse, amère; odeur de semences
de citron .
Mode de prescrîpt. Seule ou mêlée à quelques
eaux aromatiques.
ertus. Excitante , calmante , anthelmintique.
Usage. L'hystérie , les convulsions , les nausées ,
le vomissement , les vers.
ÉPONGE BRULEE.
Spongia usta. Lat.
Spugna arsa. Itaf..
Burnt sponge. Angl.
Mode de préparât. Coupez en petits morceaux
l'éponge marine , mondez-la des substances étran-
gères, et vous l'exposerez au feu dans un vase de
fer, clos, jusqu'à ce qu'elle soit cliarbonnée et friable 5
vous la réduirez en poudre subtile.
Caractères. Noire, charbonneuse, un peu sapide;
composée de carbone, de muriate de soude et de
phosphate de chaux.
Mode de prescrîpt. Seule, en poudre avec le
sucre , avec la magnésie , avec le nitre , avec la
gomme arabique , avec quelque arôme agréable.
D'autres l'unissent à quelque purgatif, par exemple ,
deux parties d' éponge brûlée et une partie de rhu-
barbe.
P^ertu. Il agit sur le système lymphatique et glan-
E P O 297
dulaire en dissolvant les obstructions des glandes j
en excitant ?
Usage. Dans le bronchocèle ; dans l'obstruction
des glandes mésentériques j dans les scrofules des
enfans.
Dose. Depuis quinze jusqu'à trente grains , deux
fois par jour pour les adultes ; depuis cinq jusqu'à
dix grains pour les enfans.
Observations. L'éponge marine appartient à la
classe des zoophytes qui se trouyent attachés à des
troncs solides dai^is la Méditerranée et dans la mer
Rouge. Uépo7ige simple bien mondée des substan-
ces étrangères est employée utilement en chirurgie ,
pour laver différentes parties lésées , et les plaies
même après les différentes opérations de chirurgie;
•pour en faire des fomentations chaudes ou froides ;
pour arrêter des hémorrhagies en les appliquant im-
bibées d'eau froide ou de vinaigre ; pour recevoir les
urines dans la paralysie du sphincter de l'urine, et
les excrémens dans les paralysies du sphincter de
l'anus.
ÉPONGE CIRÉE.
Spongia cerata. Lat.
Spugna cerata. Ital.
Cerated sponge. Angl.
Mode de préparât. On plonge dans de la cire
jaune fondue de petits morceaux d'éponge carrés ,
quand ils sont suffisamment imprégnés de cire , on
les exprime entre deux plaques d'étain chaudes , à
r.aide d'une presse , et on les y laisse refroidir.
298 ESP
Mode de prescript. On divise en petits morceaux
de différentes grandeurs ; on en fait aussi d'arrondis.
Usage. Pour dilater l'orifice de la fistule , des
ulcères , et aussi pour arrêter les hémorrhagies.
ÉPYRÈLE.
F oyez Huile pyrogénée.
ÊPYRÈLE DE CORNE DE CERF RECTIFIÉ.
Voyez Huile pyko gênée de corne de cerf rectifiée.
ÉPYRÈLE DE SUCCIN AMMONIACAL.
Voyez Huile pyrogénée de succin ammoniacale.
ÉPYRÈLE DE SUCCIN RECTIFIÉ.
Voyez Huile pyrogénée de succin rectifiée.
ÉPYRÈLE DE TÉRÉBENTHINE.
Voyez Huile volatile de térébenthine.
ESPRIT DE CORNE DE CERF.
Voyez Carbonate alcalinule d'ammoniaque.
ESPRIT DE MINDERERUS.
Voyez Acétate d'ammoniaque.
ESPRIT DE NITRE.
Voyez Acide nitrique.
ESPRIT DE NITRE DOUX.
Voyez Alcohol éthéré d'acide nitrique.
ESPRIT DE SEL AMMONIAC.
Voyez Carbonate alcalinule d'ammoniaque.
ESPRIT DE SEL AMMONIAC CAUSTIQUE.
Voyez Ammoniaque caustique.
ESPRIT DE VIN.
Voyez AxcoHOL..
E T H 299
ESPRIT DE VITRIOL DOUX.
Voyez Alcohol éthkré d'acide sulfurique.
ESSENCE DE BERGAlMOTE.
Voyez Huile de citrons.
ESSENCE DE GAYAC VOLATILE.
Voyez Alcohol ammoniacal avec gayac.
ÉTHER.
Ether. Lat.
Elher. Ital.
Elher. Angl.
Une des plus singulières et des plus utiles prépa-
parations pharmaceutiques est l'étliérification de
l'alcohol opérée ou avec l'acide sulfurique, ou avec
l'acide nitrique, ou avec l'acide muriatique oxigéné.
Les éthers qui»en résultent ne doivent pas être regar-
dés comme parfaitement identiques , quoiqu'ils le
soient peut-être pour l'efficacité médicale.
Les chimistes modernes ont beaucoup écrit sur la
théorie de l'étliérification alcoholique , et la science
a acquis à cet égard quelques lumières utiles. Ce-
pendant la dissidence qui règne encore parmi eux
atteste suffisamment la difficulté que présente à l'ob-
servateur l'ensemble des phénomènes de l'éthérifi-
cation. Macquer regardait l'éther comme de l'alcohol
privé d'eau; mais les chimistes ont observé que la
dêacquification de l'alcohol opérée à l'aide de la
potasse pure , sèche , très-avide d'eau , ne fournit
jamais un atome d'éther.
Van-Mons etChaptal voulaient que ce fût une com-
binaison d'alcohol avec Yoccigène. Ils ont observé
que l'alcohol traité au feu avec le nitrate d'argent ,
3oo ET H
de mercure , de plomb ou avec les muriates suroxî-
génés métalliques , se convertissait en éther • mais il
est facile d'objecter que les acides dans les sels men-
tionnés étant mis en liberté lorsqu'ils sont échauffés,
ont opéré , au moyen d'une température élevée ,
l'étliérification de l'alcohol , comme ils le font quand
ils sont libres (i). En tout cas, c'est évidemment
l'oxigène (thermoxigène) qui produit dans l'alcohol
le plus grand changement propre à l'éthérifier , et si
l'oxigène suffisait , comme le soutiennent les chi-
mistes français , pour produire le même effet , beau-
coup d'autres acides facilement décomposables à la
chaleur convertiraient l'alcohol en éther; mais les
tentatives qu'ont faites à ce sujet Iqs chimistes , ont
été inutiles. Fourcroy et Vauquelin ont examiné
avec beaucoup de sagacité les progrès de l'éthérifi-
cation de l'alcohol par le moyen de l'acide sulfurique.
(i) L'auteur d'un opuscule intitulé , Expériences sur l'Ether sulfurique
pour déterminer la théorie de Vé thé rifi cation de l'alcohol de çin, (Lodi,
l8o5), prétend c[u'il a fabriqué de l'étlier^ ou plutôt un nouvel éther ,
en faisant rencontrer immédiatement dans le même récipient le gaz oxi-
g^ne , qu'il a dégagé du nitre , avec la vapeur de l'alcohol.... Mais le
pharmacien ne s'est pas aperçu que la portion d'éther qui se forme
aussi dans ce cas, provient de la vapeur d'acide nitrique qui accompagne
constamment , et en ejuantilé assez notable, le gaz oxigfene non lavé , tiré
du nitre par l'action du feu ; que de cette vapeur dérivent les phénomènes
de l'éthérification qui se manifestent dans ime telle circonstance ; et que
la liqueur éthérée qui se produit n'est pas un éther nouveau , mais de
l'éther nitrique , etc L'auteur, dans un libelle qu'il rient de publier,
combat avec assurance l'existence de la vapeur mentionnée dans le gaz
oxigëne non lavé , obtenu par le moyen indiqué , vapeur connue de tous
les chimistes , et il soutient encore que le gaz oxigëne extrait de l'oxide
noir de manganèse , ou de l'oxide rouge de mercure , forme son éther,
lorsqu'il est en contact avec la vapeur alcoholique , etc. Mais de sem-
blables visioas , des observations puériles , mal conçues , sont avec rai-
son négligées par les chimistes. Ç^Note de V^ulaur. }
ETH 3or
( Système des connaissances , tome VIII ) • mais
l'ingéiiieiise théorie qu'ils en ont donnée ne rend pas
suffisamment raison des phénomènes qui l'accom-
pagnent, elle ne se rapporte en aucune manière à
l'éthérification de l'alcohol opérée par l'acide nitrique
ou par l'acide muria tique oxigéné. Je rapporte ici la
théorie de l'éthérification que j'ai donnée dans mes
Elémens de chimie , publiés en i8o3.
En examinant attentivement les circonstances qui
accompagnent l'éthérification de l'alcohol par le
moyen des acides , il semble qu'on peut établir que
tout le mécanisme de ce procédé consiste dans la
décarbonisation de l'alcohol , et en même tems dans
son oxigénation ( thermoxigénation). La décarboni-
sation de l'alcohol est évidente (i) dans la formation
de l'éther sulfurique , c'est pourquoi beaucoup de
carbone reste dans la cornue, et une portion se con-
vertit aussi en acide carbonique. Il n'y a pas de doute
que l'alcohol se décarbonise dans l'opération de l'é-
ther nitrique. C'est le pur carbone de l'alcohol qui
décompose le gaz oxigène (thermoxigène) de l'acide
nitreux , seule cause de la grande chaleur qui s'excite
aussi par un simple mélange d'alcohol et d'acide
nitreux , capable non-seulement de mettre en ébuUi-
tion la masse , mais de la changer toute en un fluide
gazéiforme , et de là à donner naissance à une explo-
sion épouvantable si le mélange se trouve par hasard
renfermé dans les vaisseaux : en outre il se dégage
(i) La décarbouisation de l'alcohol n'est point une condilion essen-
tielle de l'éthérification; car on peut obtenir beaucoup d'excellens éthers
sans (jue le mélange d'esprit-de-vin et d'acide se colore sensiblement. (T.)
3o2 E T H
beaucoup d'acide carbonique dans ce procédé , et
il se l'orme aussi fréquemment une substance luii-
leuse mêlée de carbone. Dans l'étlier par l'acide mu-
riatique oxigéné il n'y a pas formation évidente d'acide
carbonique j mais le carbone qui se sépare de l'alco-
hol demeure tout en solution, et comme l'attraction
du carbone vers l'oxigène est ici arrêtée par celles
de l'acide rauriatique vers le gaz oxigcne ( thermo-
xigène ) , on conçoit comment ce composé binaire
n'est pas décomposé par la combinaison de l'acide
rauriatique oxigéné avec l'alcoliol, et de là pourquoi
il ne se dégage pas de calorique de celui-ci. La cha-
leur qui se manifeste dans le mélange observé la pre-
mière fois par Sclieele provient uniquement de la
condensation du gaz. La nécessité du tbermoxigène
dans l'étbérification de l'alcoliol est prouvée par celle
de se servir d'acides oxigénés , comme sont l'acide
nitrique et l'acide rauriatique oxigéné j et puisq-ue
l'oxigène disparaît dans le procédé de l'étliérification
alcoholique , sans qu'il y ait production de gaz oxi^
gène , il est nécessaire de conclure que l'oxigène fait
partie de l'étlier. On pourrait opposer à cette théo-
rie la facile formation d'un éther parfait avec un
mélange d'acide sulfurique et d'alcohol ; mais , si on
réfléchit qu'une portion d'/Cau est décomposée par
l'attraction réciproque des matériaux qui composent
ce mélange , sur-tout de l'alcoliol décarbonisé par
l'oxigène , il sera facile de comprendre que la marche
de l'étliérification de l'alcoliol avec l'acide sulfurique
ne s'éloigne de celle qui a lieu avec les autres acides
que par de légères difiérences.
L'alcoliol donc , dans l'éthérification , se décnr-
E T H 3o3
Lonise et s'oxigène ; mais chaque étiier se dis-
tingue par quelques caractères physiques et même
chimiques.
Lether sulfurique est très-limpide et incolore,
et il a une odeur particulière, difîérente , et moins
agréable que celle des autres éthers ; il est spécifi-
quement le plus léger ; il contient un peu d'acide
sulfurique en état de combinaison (Scheele), L'éther
d'acide nitrique est un peu jaune , d'une odeur diffé-
rente de l'éther sulfurique , et d'une saveur moins
agréable , un peu plus pesant ; il contient plus de
carbone que l'éther sulfurique , et brûle aussi avec
une flamme plus vive , accompagnée d'une fumée
épaisse , en laissant un résidu charbonneux plus con-
sidérable que l'éther sulfurique ; il contient en outre
UH peu d'acide nitrique combiné. L'éther d'acide
muriatique a une odeur qui se rapproche de celle
des pommes , une saveur styptique qui ne se ren-
contre pas dans les autres éthers (i) j il est plus pe-
sant , contient moins de carbone , et diffère en cela
des deux éthers mentionnés; on le voit quelque-
fois se convertir tout entier en une substance dense ,
huileuse. Il contient même un peu d'acide muria-
tique à l'état de combinaison intime.
* Quelqu'ingénieuse que soit la théorie de M,. Brugna--
telU sur l'élhérification , il n'est plus possible de l'admettre
aujourd'hui, que les expériences de MM. Boullay et Thé-
nard ont répandu le plus grand jour sur cette matière. Dans
(i) Lorsque l'éther muriatique est convenablament préparé, sa saveur,
au lieu d'être styptique , est douce et connue sucrée. P'ojuz Etheiv
Muriatique. (P.)
3o4 E T H
différens Mémoires qu'il a lus àllnslilut, M. Boullay a
prouvé queTéthersulfuriqueet l'étlier phosphorique étaient
indécomposables par l'ammoniaque et la potasse , tandis
,que réther muriatique , Tétlier acétique , et probablement
l'éther nitrique , étaient décomposés par ces deux alcalis.
On peut, d'après cela, ranger les élliers en deux classes :
savoir , les éthers simples , tels que l'éther suUurique
et réther phosphorique , qui n'admettent point d'acide
dans leur composition , et les éthers composés qui, comme
l'éther muriatique et l'éther acétique , sont de véritables
combinaisons d'acide et d'alcohol , combinaisons que
M. Boullay compare aux sels neutres. Ces éthers bien
rectifiés ne laissent apercevoir aucune trace d'acide libre ,
mais on parvient à les décomposer, soit en les instillant par
portions dans une solution chaude de potasse , au moyen
de l'appareil particulier à l'auteur, figuré Planche V;
on isole ainsi une portion d'acide j soit en chauffant
les éthers muriatique et acétique avec l'acide sulfuri-
que qui en dégage l'acide à l'état de gaz , etc. Voyez les
Mémoires sur l'éther , par M. Boullay, Annales de Chimie ,
tom. LXIII, page 90. (P.)
ÉTHER ACÉTIQUE.
Ether aceticum. Lat.
Ethere d'ossiacetico. Ital.
Acetic ether. Angl,
Mode de préparât. Versez parties égales d'acide
acétique concentré et d'alcohol dans une cornue de
verre , que vous placerez sur un bain de sable ;
adaptez à la cornue un récipient que vous tiendrez
couvert avec des linges trempés dans l'eau froide.
Distillez avec un feu doux et gradué. Vous garderez
la liqueur obtenue dans un flacon de verre bien
bouché.
E T H 3o5
Caractères. Odeur agrédble d'acide acétique ,
volatil j inflammable j saveur piquante, très-cliaude ;
transparent j rougissant la teinture bleue végétale par
l'acide acétique libre, dont on le débarrasse difli-
cilement , même en le rectifiant sur la potasse (i) j
soluble dans l'eau.
■Mode de prescript. Avec le sucre , ou avec des
mixtures appropriées.
Vertu. Excitant.
Usage. Les fièvres nerveuses j la dyssenterie ; la
variole j la toux convulsivcj les douleurs.
Dose. Depuis un scrupule jusqu'à deux drachmes,
en plusieurs fois.
Cette préparation , conservée par quelques cbi-^
mistes comme un véritable étlier , n'est autre cbose
qu'un mélange d'alcohol et d'acide acétique. Jô
suis toujours d'avis , comme je m'en suis expliqué
dans mes Elémens de Chimie 3 tom. 4> ( i8o3),
que sans l'intervention de l'acide sulfurique , ou de
l'acide nitrique , ou de l'acide muriatique oxigéné ,
l'alcohol ne peut jamais se convertir en véritable
éther. Voyez Ether.
* Nous n'avons pas cru devoir nous ranger à l'avis de
M> BrugnateUi , • parce que nous sommes convaincus avec
la presqu'unitersalité des chimistes , que la distillation d'un
mélange d'acide acétique et d'esprit-de-vin donne pour
(i) On prévient cette altératioij dé l'éther acétique en le rectifiant
d'abord sur du carbonate de potasse , puis sur le muriate de chaux des-
séché à la dose de deux onces pour chaque livre d'éther. Voyez l'obser-
Tfation que j'ai publiée à ce sujet, page 627 du Bulletin de Pharmacie y
première année. (P.)
I. 30
3o6 E T H
produit un étlier particulier miscible à l'eau dans des pro-
portions déterminables , ce qui suffirait déjà pour le dis-
tinguer de l'alcohol , ou du simple mélange d acide et
d'alcohol. Une autre propriélé bien caractéristique que je
crois avoir reconnu le premier , est sa combinaison avec
les huiles fixes , dans des proportions relatives à chaque
espèce d'huile. Voy. leBulktin de Pharm.,Tj^age 3o2. (P.)
ÉTHER MURIATIQUE.
Ether muriaticum. Lat.
Etere d'ossimuriatico. Ital.
Acid muriatique ether. Angl.
Mode de préparât. Mettez de Falcohol dans un
flacon j faites arriver dans ce liquide du gaz acide
muriatique oxigéné , que vous dégagerez par le pro-
cédé connu (V' oj. Gaz acide muriatique oxigéwe. ),
jusqu'à ce que l'alcohol soit converti en ether , que
vous reconnaîtrez à ses caractères. Vous pourrez
distiller de nouveau à une douce chaleur , afin de
rendre plus intime l'union de l'alcohol avec le gaz
muriatique oxigéné.
Van-Mons sature l'alcohol de gaz muriatique
simple , et il distille ce mélange sur l'oxide de man-
ganèse finement pulvérisé.
Autre procédé. Mettez :
Muriate oxigéné de potasse. . . six onces,
dans un vaisseau de verre avec •
Alcohol trois onces.
versez dessus ,
Acide sulfurique trois onces.
Cet acide décompose le sel , s'unit à la potasse.
L'acide muriatique oxigéné , à mesure qu'il se
combine à l'alcohol , l'éthérise. Le mélange fini ,
E T H 3o7
fermez le vase , et tenez4e en repos pendant quelque
tems j décantez ensuite toute la partie fluide , met-
tez-la dans une cornue de verre , et faites distiller à
une douce chaleur. La liqueur qui passe est de l'é-
ther muriatique.
Caractères. Odeur fragrante , se rapprochant de
celle des pommes ; couleur paille , transparente ; vo-
latil ; inflammable j surnageant l'eau ; le plus pe-
sant de tous les éthers -, ne rougit pas la teinture
bleue des végétaux ; se convertit quelquefois tout en
une substance grasse.
Mode de prescript. Avec le sucre , mêlé à l'eau
simple ou à des eaux aromatiques , à des composés
excitans.
Vertu. Excitant. >
- Usage. Asthénie ; mouvement désordonné du
système nerveux, etc.
Dose. Depuis un demi -scrupule jusqu'à deux
drachmes en plusieurs fois.
* Il est évident que dans les procédés qu'on vient de
décrire , on a eu pour but de combiner l'acide muriatique
oxigéné avec Talcohol , parce que jusqu'ici on s'est per-
suadé qu'on ne pouvait faire d'éther avec l'acide muria-
tique ordinaire.
Cependant M. Boullay , de qui nous empruntons le pro-
cédé suivant , a fait voir que loin de hâter l'éthérification
l'acide oxigéné était plutôt propre à la retarder. Son pro-
cédé consiste à recevoir dans âS parties en poids d'alcohol
très-rectifié , le gaz dégagé par 4^ parties d'acide sulfu-
rique concentré ; de 64 parties de sel marin purifié et
desséché.
3o8 E T H
Il introduit cet alcohol muriatique dans une cornue, et
procède à la distillation par une température qui ne doit pas
excéder 3o degrés , chaleur suffisante pour faire bouillir
la liqueur , et en dégager en abondance un gaz qui vient
se condenser dans un ballon entouré de glace , après avoir
traversé une dissolution de sel marin. Il obtient ainsi en
éther le cinquième environ de l'alcoliol employé.
Les principales propriétés de 1 etlier muriatique , ainsi
préparé , sont ,1'' d'être naturellement à l'état de gaz , mais
de se liquéfier à + 10 deg. de l'échelle de Réaumur en un
fluide plus volatil que l'éther sulfurique , quoique spécifi-
quement plus lourd que l'alcohol ; 2° d'avoir une odeur
extrêmement suave, et une saveur sucrée très-agréable;
3^ d'être peu soluble dans l'eau , de s'unir à l'alcohol en
toute proportion 5 4° d'être , ainsi que les éthers nitrique
et acétique , une combinaison neutre d'acide et d'alcohol ,
décomposable à l'aide du tems ou de la chaleur par les
alcalis purs et plusieurs acides ; 5° de brûler au contact de
l'air , en répandant des vapeurs abondantes de gaz
acide muriatique , avec flamme du plus beau verd d'émé-
raude, etc. (P.)
ÉTHER NITRIQUE.
Ether nitricum. Lat.
Et'ere d'ossiseptonico. Ital.
Acid nitric ether. Angl.
Sur une once de sucre finement pulvérisé , mis
dans une cornue tubulée , on verse trois onces d'al-
cohol très-pur. On adapte à la cornue un grand
ballon tubulé qu'on couvre de linges trempés dans
l'eau froide. On lute les jointures avec de simple
papier , et on y ajuste un tube de plume (i). On
(i) Le tube de sxireté de Wetter est préférable.
E T H 3o9
verse ensuite à plusieurs reprises par la tubulure de
la cornue , trois onces d'acide nitreux bien concentré
et fumant. On ferme exactement la tubulure. Il se
fait aussitôt une espèce d'effervescence , la masse
s'échauffe , le sucre se fond , le mélange bout ; l'al-
coliol s'éthérise et passe du col de la cornue dans le
ballon. Quand on voit s'élever dans la cornue des
vapeurs rouges, on change le récipient.
Caractères. Odeur suave d'éther , différente de
celle de l'éther par l'acide sulfurique ; couleur légè-
rement orangée , plus ou moins foncée , selon qu'il
se trouve plus ou moins de carbone combiné avec
l'éther. Du carbone dépend non- seulement la cou-
leur, mais encore la densité plus grande, la moindre
volatilité de cet éther comparées à celles de l'éther
sulfurique. Inflammable. Après la combustion , il
laisse un petit résidu charbonneux ; il surnage l'eau.
Saveur chaude, aromatique, amère.
Mode de prescript. Avec le sucre, avec les eaux
aromatiques, ou avec des mixtures excitantes con-
venables.
Vertu. Excitant.
Usages. Les fièvres nerveuses , la somnolence ,
l'apoplexie.
Dose. Depuis un demi - scrupule jusqu'à deux
drachmes, en différentes fois.
Observations. Dans le procédé que nous avons
indiqué pour obtenir l'éther nitrique , on a l'exem-
ple d'une distillation sans application de chaleur
externe. Du sucre restant dans la cornue , on peut
obtenir facilement de l'acide oxalique , en le traitant
3io ETH
à la distillation ordinaire avec de nouvel acide ni-
trique.
*L'éthernitrique , nous ne craignons pas de l'avouer , est
un médicament dangereux, par la facilité avec laquelle il se
décompose, quelque précaution qu'on apporte dans la ma-
nière de l'administrer. Obligé cependant par état d'en avoir
pour satisfaire aux prescriptions des médecins , nous nous
sommes appliqués à l'obtenir le plus pur possible. Voici
entr'autres procédés celui qui nous a paru le meilleur.
If, De nitrate de potasse 28 onces.
D'oxide noir de manganèse. . . . i4 onces.
0n réduit ces deux substances en poudre 5 on en fait un
mélange exact qu'on introduit dans une cornue tabulée,
à laquelle on adapte une alonge et un ballon tubulé , com-
muniquant à l'aide d'un tube avec l'appareil de Voulf. On
met dans le premier flacon , de l'alcohol destiné à absorber
l'éther qui passe à l'état de gaz ; les deux autres flacons
contiennent de l'eau distillée. L'appareil ainsi disposé et
bien luté , on verse par la tubulure de la cornue le mélange
suivant , qu'on aura laissé refroidir.
D'alcehol à 36 degrés 80 onces.
D'acide sulfurique à 66 degrés. . . . i3 onces.
On laisse le tout en repos pendant douze ou quinze
heures 5 on applique le feu par degrés ; la distillation s'éta-
blit: on la continue Jusqu'à siccité , en ayant le soin de ra-
fraîchir l'appareil. Le produit obtenu pèse environ 60 onces,
on le met dans une cornue avec une once et demie de ma-
gnésie calcinée; on procède à une nouvelle distillation par
un feu tres-ménagé , pour retirer la moitié de liqueur.
Cette première moitié est distillée de nouveau avec demi-
once de magnésie calcinée. On reçoit ce produit dans un
petit ballon jaugé d'avance , et on arrête Topération lors-
que le niveau de liqueur est arrivé à la marque qui indique
8 onces d'eau. L'éther que j'obtiens par ce procédé est aussi
ET H 3ii
bon que peut l'être le meilleur éther nitrique; il est pres-
que incolore , surnage l'eau , et répand une odeur très-
agréable. Je le conserve dans des petits flacons en cristal
depuis un gros jusqu'à une once de capacité , afin d'éviter
le plus possible l'introduction de l'air, qui tend continuel-
lement à décomposer cet éther dans des flacons souvent
débouchés. (P.)
ÉTHER SULFURIQUE.
Ether siilfuricum. Lat. ^
Etere d'ossisolforico. Ital.
Acid sulfuric ether. Aiigl.
Mode de préparât. Versez peu-à-peu ,
Acide sulfurique une livre.
Sur alcohol une livre.
Contenu dans une cornue placée sur un bain de
sable. Adaptez le récipient à la cornue , et laissez en
repos pendant vingt-quatre heures (i); échauffez en-
suite la cornue par degrés. Vous obtiendrez d'abord
un alcohol d'une odeur agréable^ ensuite vous aurez
l'éther sulfurique ^ que vous reconnaîtrez à quelques
stries qui se forment dans le col de la cornue. Sur la
fm , il s'élève des vapeurs blanches , et alors on doit
changer de récipient, et modérer le feu. Ces vapeurs
indiquent la formation de l'acide sulfureux , qui en
s'associant à l'éther donne naissance à ui^e espèce
d'huile légère , jaune , connue sous le nom à' huile
douce de vin. On suspend la distillation.
Quelques-uns conseillent de traiter le résidu de
l'éther sulfurique avec de nouvel alcohol, et de
(i) Ce repos de vingt-q;uatre heures n'offre aucun avantage réel: le
produit n'en est ni meilleur , ni plus abondant j et il eutraîjie une plus
grande consoœmatiou de combustible. (P.)
3i2 ETH
distiller dans la vue d'obtenir d'autre éther. Ce
n'est plus alors un véritable éther (i), mais uu
alcohol éthéré. De même , dans la formation de l'c-
ther sulfurique , la première liqueur qui s'élève par
l'action réciproque de cet acide avecl'alcohol échauffé
dans une cornue , n'est pas de l'éther , mais de l'ai-
cohol très-déflegmé , mêlé à de l'alcohol déflegmé et
décarbonisé. Tous ces états de l'alcohol n'ont pas été
examinés jusqu'ici avec assez de soin.
Pour rectifier l'éther, et le priver de l'acide sulfu-
rique ou de l'acide sulfureux qu'il pourrait contenir ,
on le met dans une petite cornue avec un peu de
potasse , ou de soude , ou de magnésie ; on agite
le mélange , on adapte à la cornue le récipient B,
fi^. 3o, et on procède à la distillation au bain de
cendre ou même d'eau , tenu à uhe température
d'environ 53 ou 34 deg. • l'éther se recueille dans la
bouteille G (2). 11 reste dans la cornue un résidu
liquide qui est un mélange d'éther, d'eau , d'une
matière huileuse jaune , particulière. Le sel formé
par la substance salifiable employée est le plus sou-
vent un mélange de sulfite et de sulfate avec excès
(1) On obtient un véritable éther en ayant le soin d'ajouter de nouvel
alcohol, lorsqu'un tiers environ del'éther est passé dans le récipient, c'est-
à-dire, avant la formation de l'huile douce et de l'acide sulfureux. (P.)
(2) De toutes les substances qu'on a proposé pour rectifier l'éther sul-
fui-ique , la magnésie est celle qui m'a paru préférable. Au lieu <Je dis-
tiller l'éther sur cette base salifiable , je laisse agir pendant vingt-quatre
heures les deux substances. Je décante à l'aide d'un siphon , ou mieux
encore d'un robinet placé à l'extrémité inférieure d'un flacon, à un pouce
environ au-dessus du fond. L'appareil étant monté , on engage le bec du
robinet dans la tubulure de la cornue , et on procède à la rectification.
Cet éther est infiniment plus suave que par la méthode indiquée. La
plaiicheY représente l'appareil que j'emploie pour lu distillation del'éther,
OU pour sa rectification.. (P.)
ETH 3i3
d'alcali , ou de la terre employée et de la substance
liiiileuse. Toute cette substance est en plus ou moins
grande quantité , selon que l'éther était plus ou
moins chargé à! huile douce de vin, et selon qu'on"
a employé des alcalis plus ou moins caustiques,
Vojez Acide sulfureux éthéré.
Cr/rac^ère^. Odeur forte, aromatique, pénétrante;
saveur chaude; inflammable; limpide, très-transpa-
rent; incolore; léger; très-volatil; surnage l'eau ,
et ne rougit pas les teintures bleues végétales ; ne
trouble pas les solutions bary tiques.
Mode de prescript. Seul ou combiné au sucre ,
au vin , au jaune d'œufs , aux sirops , au miel , à
l'ammoniaque. Dans le traitement du ténia , on l'u-
nit aux décoctions de fougère mâle , ou à d'autres
compositions.
/^er^tf^. Excitant; dilFusible; antispasmodique; an-
tlielmintique , sur-tout dans le ténia (Rosen , Bour-
bier , Alibert ) ; carminatif ; appliqué extérieure-
ment , et en couvrant avec la main le lieu o^ù on
l'applique , il devient stimulant , rubéfiant.
Usage interne. Les fièvres nerveuses , les maux
d'estomac , l'hystérisme , les convulsions astliéni-
ques , l'ictère , les calculs biliaires ; (avec les jaunes
d'œufs ) les coliques venteuses , le hoquet , la toux
convulsive, la syncope, la léthargie, la céphalalgie,
la migraine habituelle; pour les affections de l'es-
tomach , l'empoisonnement par l'es champignons
( combiné avec l'ammoniaque ) ; la phthisie catar-
rhale ( Bourbier). On le fait inspirer avec succès en
forme de vapeur dans certaines maladies des poumons.
/
3i4 ETH
Dans ce cas , on verse l'éther dans le récipient de la
fig. 9, où il y a de l'eau échaufFée à 34° -fo j l'éther
y surnage et se vaporise. On le fait inspirer par le
malade au moyen du tube b. L'inspiration de l'éther
fait éprouver au malade une sensation agréable de
froid dans la poitrine , une diminution de la dys-
pnée et de la toux, et après dix minutes ou un quart
d'heure une expectoration plus facile (i). Richard
Pearson de Birmingham , qui a fait beaucoup d'ob-
servations sur l'action de l'éthei^. inspiré dans la
•phthisis Jlorida , dite communément consomption
scrofuleuse 3 ajoute une demi-drachme ou un scru-
pule de feuilles de ciguë pulvérisées à chaque once
d'éther, et trouve que ce mélange agit comme to-
pique avec le plus grand succès. L'inspiration s'en
doit faire trois ou quatre fois le jour, pendant un
mois ou six semaines.
Usage externe . Appliqué aux tempes, dans les
douleurs de têtes chroniques , spasmodiques , rhu-
matismales ; en couvrant avec la main pendant deux
ou trois minutes le petit linge imbibé d'éther ( Vard) :
appliqué à la mâchoire dans les douleurs de dents et
(i) Quelques personnes à qui l'éther en vapeur avait été prescrit , ont
trouvé trës-commode l'appareil représenté Pl. l'c ijîg- 4- Cet appareil
se compose d'un vase de cristal dont l'ouverture est fermée par un robi-
net de mê^e matière usé à l'émeri, à la partie supérieure duquel se
visse un tul^e courbé, pourvu d'une embouchure en ivoire. On peut, à
l'aide de cet "appareil fort simple, graduer à volonté l'inspiration de l'éther,
et ménager be'^ucoup de ce fluide qui se volatise en pure perte dans
l'appareil déjà décrit , soit au moment de l'affusion de l'eau chaude , soit
dans les intervalles de l'inspiration. La chaleur de la main suffit, dans le
plus grand nombre des cas , pour réduire beaucoup d'éther en vapeurs ,
sur-tout s'il est convenablement rectifié. (P.)
ETH 3i5
d'oreilles : dans les hernies étranglées , en en appli-
quant au scrotum une draclime chaque fois ( Hugues,
Méd. comm. de Duncan).
Cet effet avantageux , l'éther le reproduit par l'in-
tensité du froid qui naît de sa prompte évaporation ,
par laquelle diminue de volume la partie où il est
appliqué.
Dose. Depuis quatre jusqu'à six gouttes, seul,
avec le sucre; depuis un demi-scrupule jusqu'à deux
drachmes avec d'autres mixtures , à prendre en plu-
sieurs fois.
Observations. L'action de l'éther sulfvirique et des
autres éthers administrés intérieurement est rapide,
et je dirais presque momentanée. C'est pourquoi il
est quelquefois utile de combiner l'éther à des subs-
tances excitantes , mais d'une action plus lente et
permanente : alors l'activité excitante commence
subitement par l'éther, et se continue ensuite par
l'autre médicament avec lequel l'éther est combiné.
Dans le traitement du ténia , Bourdier prescrit une
drachme d'éther pour un verre d'une forte décoction
de fougère mâle ; une heure après il fait boire deux
onces d'huile de ricin uni à un sirop quelconque :
ordinairement on répète la dose le lendemain , et
quelquefois encore le troisième jour; mais comniu-
nément , suivant l'auteur , le ver est évacué après la
première dose. Ce remède a été rarement employé
chez nous dans le cas de ténia , mais il est à désirer
que sa vertu anthelmintique soit généralement con-
firmée.
■* L'éther sulfurique le plus pur devient acide après un
3i6 ETH
certain tems , quand le vaisseau qui le contient n'est pas
entièrement plein , qu'il est souvent débouché et exposé au
contact de l'air et de la lumière dans une température un
peu élevée. De là la nécessité pour les pharmaciens de con-
server à la cave , dans des flacons remplis autant que pos-
sible , leur provision d'élher , et de n'en avoir qu'une petite
quantité pour le service journalier de leurs officines. L'élher,
une fois arrivé à cet état acidulé dû à la production spon-
tanée du vinaigre , a perdu une partie de sa volatilité et
de son odeur suave. Son affinité pour l'eau n'est plus la
même ; et ce qui prouve jusqu'à l'évidence qu'il a subi une
altération dans ses principes , c'est que son action sur les
huiles fixes est alors limitée , tandis qu'auparavant il s'y
unissait dans toutes proportions. Je, considère l'éther sul-
furique tel qu'on l'obtient à la température sous laquelle
nous vivons , comme un composé d'éther très-volatil , dont
la plus grande partie ne peut se liquéfier qu'à une tempé-
rature assez basse , et d'un autre éther moins Volatil que
le premier, qui lui sert en quelque soxte d'excipient. (P.)
ÉTHIOPS D'ANTIMOINE.
Voyez Sulfure d'antimoine et de mercure.
ÉTHIOPS MARTIAL.
ALthiops martialis. Lat.
Eliope martiale. Ital.
Ethiops martialis. Angl.
Mode de préparât. Prenez la quantité que vous
voudrez d'oxide rouge de fer , faites-en une espèce de
pâte avec l'huile d'olives : mettez le mélange dans un
creuset , vous l'exposerez à l'action du feu pendant
deux heures , et vous le laisserez refroidir lentement.
Pulvérisez et gardez-le.
Autre procédé. Prenez des cylindres de fer bien
ETH 3i7
rouge , jetez-les successivement dans une poêle d'eau
purcj recueillez les squammes de fer qui se déposent
au fond du vaisseau , et quand elles seront sèches ,
enlevez les squammes hors du vaisseau à l'aide de
l'aimant ; faites porphjriser , et conservez la poudre
noire. Les cylindres de fer servent un grand nombre
de fois à la même opération. Ce procédé est prompt
et économique.
Autre procédé. On met un oxide de fer quel-
conque , réduit en poudre subtile , dans un vase de
terre étroit et profond , et on brûle dessus de l'alcohol
pur jusqu'à ce qu'il soit converti en éthiops. On fait
bouillir un moment la masse dans l'eau, on décante
l'eaii , et on fait sécher l'éthiops à une chaleur modé-
rée (Van-Mons, Pharm. manuel. ).
Autre procédé. Décomposez le sulfate de fer avec
une solution de carbonate de soude; recueillez et
lavez le précipité de manière que les eaux de lavage
ne décomposent pas le muriate de baryte, et n'al-
tèrent pas l'alcohol gallique. Faites sécher à une
douce chaleur. A chaque once de ce précipité ,
ajoutez une drachme de vinaigre distillé; mettez le
mélange dans une cornue de grès ou de fer, vous
l'exposerez à une forte chaleur dans un fourneau de
réverbère. Pour huit onces de matières on soutient le
feu pendant deux heures. La matière noire assez
volumineuse, qui reste dans la cornue, est l'éthiops
( Trusson et Bouillon-Lagrange ).
Caractères. Couleur noire foncée ; insipide , ino-
dore , attirable par l'aimant , difficilement soluble
par les acides ; il décompose l'eau avec une très-
3i8 ETH
grande diiïiculté, même à l'aide de l'acide sulfurique;
inaltérable dans l'air atmosphérique sec : chauffé
dans des vaisseaux clos, ne donne pas de gaz oxigène.
Mode de prescript. En poudre avec les substances
aromatiques, quelquefois avec les extraits et les sirops.
Vertu 4^ usage de l'acier. Voyez Acier. Les
médecins praticiens sont généralement d'accord que
Yéthiops martial tient le premier rang parmi les
ptéparations médicinales ferrugineuses.
Dose. Depuis un demi-scrupule jusqu'à un scru-
pule et demi, une ou deux fois le jour.
Observations. L'éthiops martial est une des pré-
parations de fer pour laquelle on a proposé une infi-
nité de procédés qui pussent remplacer celui de
Lémery (i); mais personne que je sache ne s'est
occupé à déterminer dans quel état se trouve le fer
dans ce médicament. Tous sont d'accord que l'éthiops
de fer se trouve oxidé , tandis que la plupart des pro-
cédés que l'on propose sont des plus énergiques pour
désoxider. En effet , comment peut-on supposer que
le fer ne se désoxide pas étant traité au feu avec les
huiles , selon Jacquin et beaucoup d'autres , ou avec
la graisse , suivant Majault et Save , ou avec l'ammo-
niaque , suivant les observations des académiciens de
Dijon', et de Van-Mons , ou par la combustion de
l'alcohol , ou avec celle de l'acide acétique selon
Trusson et Bouillon-Lagrange? Les observations que
(l) Aucun des procédés qu'on a proposés ne fournit l'éthiopi mar-
tial aussi beau (jue celui de Lémery, C'est avec raison que là plupart des
anciens pharmaciens continuent à le préparer par la méthode de ce
pharmacologue. (P.)
EXT 3,9
j'ai faites dernièrement sur cette préparation obtenue
même par l'eau simple , comme l'ont fait Lémery et
Lavoisier , et comme on le prescrit dans beaucoup
de Pharmacopées , me portent à la regarder , non pas
comme un oxide de fer, mais comme un fer hjdro"
géné. Les caractères qui le distinguent sont différens
de ceux des oxides de fer. J'espère que la nature de
cette préparation étant plus exactement connue, on lui
assignera comme auparavant la place qui lui con-
vient. Voilà pourquoi je ne l'ai pas rangée parmi les
oxides, et j'ai entièrement conservé son ancienne
dénomination d'éthiops martial.
Le feu volcanique paraît former, d'une manière
particulière , 1^ fer hydrogéné , et le présente sous
forme de petités lames très-noires , brillantes, lisses
comme l'acier. Cet éthiops martial natif est connu
des minéralogistes sous le nom de fer spéculaire , et
par Haùy , sous celui de fer pyrocète.
ÉTHIOPS MINÉRAL.
ployez Sulfure de mercure noir.
EXTRAIT.
ExtracLum. Lat.
Estratto. Ital.
Extrait. AngL
Les extraits pharmaceutiques qu'on obtient par
l'évaporation des décoctions , de l'eau ou d'autres
menstrues qui ont séjourné quelque tems sur les végé-
taux, sont proprement des solutions de substances
végétales condensées. On obtient souvent de cette
manière les parties les plus actives des végétaux sous
un petit volume , dégagées de la substance ligneuse et
3:^0 , EXT
inerte, ce qui est assez avantageux. La partie active
dans ce cas réside cependant dans les sidjstances fniaa
etsolubles dans l'eau j si la partie active était volatile
et insoluble dans ce menstrue , elle serait beaucoup
diminuée ou même détruite dans l'extrait. Par cette
raison nous croyons inutiles les extraits de Jîeurs de
camomille , de sureau y et d'autres fleurs ou feuilles
aromatiques rendues inertes par l'action du calorique,
ou au moins privées de leur arôme qui en constitue la
partie la plus active. Si aux substances solubles dans
l'eau on voulait réunir celles qui sont solubles dans
l'alcohol, alors il faudrait ajouter à l'eau ce dernier
menstrue , et le faire agir sur les substances végétales
dans les vaisseaux clos à la température de l'atmos*-
pbère. C'est pour cela que dans quelques cas on se
sert aussi du vin. On prépare encore les extraits par
l'évaporation du suc des plantes vertes provenant de
l'incision faite à la plante : alors on a les substances
fixes qui se trouvent naturellement dissoutes dans le
suc végétal même , comme dans la sève de la vigne ,
dans celle du charme, des tithymales, du pavot
blanc , du mimosa nilotica , du bouleau j de l'érable ,
du seringa, de l'eupliorbium, etc., il est enfm d'autres
extraits qu'on obtient des sucs exprimés.
L'expression s'exécute sur la plante verte et pleine
de sucs, ou sur les plantes sèches. Quand elle
a lieu sur la plante verte , quelquefois la pression
suffit pour séparer toutes les substances liquides et
molles ; quant aux plantes sèches , il est nécessaire
d'y ajouter de l'eau , de les tenir dans ce liquide
poUr qu'elles se ramollissent j et on obtient ensuite
par la pression les parties de la plante qui ont été
EXT 3^1
dissoutes par ce meiistrae. Les extraits oîjtqnus par
l'une ou l'autre méthode seront donc de nature bien
différente. On n'obtiendra des végétaux secs traités
par l'eau que les substances qui y soient soUdoles ,
tandis que leurs sucs naturels fourniront des subs-
tances de toute autre nature.
Cette circonstance doit être prise en grande consi-
dération , puisqu'elle fait supposer raisonnablement
que dans les végétaux verds il y a des dissolvans
dont la nature n'est encore ni bien connue , ni
bien étudiée des chimistes. Dans les végétaux secs,
divers acides, quelques sels qui se rencontrent dans
les végétaux verds disparaissent , et souvent le moyen
indiqué est insuffisant , ou parce que l'eau de végé-
tation de la plante est en petite quantité relativement
aux substances qu'elle doit dissoudre , ou parce que
les parties solubles dans l'eau sont déjà trop durcies,
et exigent une plus grande dose de menstrue , et le
secours de la chaleur pour se communiquer à l'eau
de végétation.
Les substances solubles dans l'eau, ou dissoutes
dans l'humeur aqueuse des plantes , étant de diffé-
rentes espèces , et en proportions différentes , l'extrait
qu'on en obtient varie prodigieusement. On peut
dire que chaque espèce de végétal a le sien. L'extrait
pharmaceutique, outre la substance particulière con-
nue des chimistes modernes sous le nom à^eoctr actif ,
peut contenir l'acide acétique , l'acide citrique , l'acide
malique, l'acide gallique, l'acide prussique, dif-
férens sels alcalins ou terreux , le tannin , l'arôme ,
le principe amer, acre ou narcotique, le mucilage,
I. 21
322 EXT
ime matière sucrée ou colorante, et la fécule. Le
nombre de ces substances est cependant relatif aux
extraits, et leurs proportions sont aussi très-variables,
sur-tout par rapport aux substances volatiles qui se
dissipent par une chaleur plus ou moins long-tems
prolongée.
On doit encore observer que les diverses substances
végétales qui se trouvent dissoutes dans leur humeur
aqueuse y subissent des changemens sensibles par
l'action de l'air , de la lumière , du calorique (ther-
mique ) , et qu'il s'y forme , par le progrès du tems ,
des composés qui n'y existaient pas auparavant. Pour
faire les extraits des plantes vertes , on cueille celles-ci
quand elles sont en pleine végétation : on sépare les
parties qu'on destine à faire l'extrait , on les pile bien
dans un mortier de marbre , ou seules , ou avec
un peu d'eau, s'il est nécessaire j on les enferme
dans un sac de toile, et on les soumet à la presse.
Toute la substance liquide et molle se sépare. Si
dans cette opération on emploie une trop grande
quantité d'eau , l'évaporatlon à laquelle on doit néces-
sairement l'exposer devient trop longue , et les alté-
rations provenant de l'action de la chaleur sont
encore plus sensibles.
Dans quelques Pharmacopées on prescrit de con-
server pendant quelques jours les décoctions qu'on
veut évaporer pour en faire des extraits , afin de laisser
déposer un sédiment qui se forme pendant ce tems,
et dont on doit débarrasser les décoctions par la
décantation : mais nous préférons évaporer la décoc-
tion dès qu elle est faite , ou le suc des végétaux
EXT 323
récemment exprime , pour ne pas donner lieu à ces
précipités qui résultent des modifications produites
par l'action de l'air sur les principes existans dans la
décoction même, qu'on doit ckercher autant qu'il
est possible à ne pas altérer.
Le calorique (thermique) donne lieu, comme on
l'a dit, à des cliangemens sensibles dans les parties
végétales dissoutes dans l'eau j ces cliangemens sont
<i'autant plus grands, que son action est plus long-
tems continuée j d'après cela , l'évaporation des sucs
végétaux ou des décoctions doit s'exécuter dans des
vaisseaux convenables et suffisamment grands, afin
qu'elle soit terminée dans le moindre espace de tems
possible, et il faut que les liquides ne soient en
aucune manière altérés par ces vaisseaux. Quand l'ex-
trait est réduit à une certaine consistance , il se
"forme un dépôt au fond du vase , ainsi qu'une pelli-
cule à la surface du liquide en évapora tion, substances
qu'il ne faut pas rejeter, parce qu'elles forment une
partie essentielle de Y extrait, (i)
Si l'extrait est destiné à faire des pilules , il faut
(i) Les précipités formés pendant l'évaporaliion des sucs des plantes ,
des infusions ou des décoctions , ne sont pas toujours le résultat de
l'action de l'air et de la chaleur. On a peut-être trop généralisé leur
nature. Ainsi le suc ou la décoction de fumeterre forment un dépôt
considérable , soit qu'on les évapore à l'air libre ou dans des vaisseaux
clos ; ce dépôt est composé , pour la plus grande partie, d'un sel à base do
cliaux , dont la nature n'a pas encore été déterminée. Le suc bien cla-
rifiée de la ciguë dépose par l'évaporation beaucoup d'albumine vcgé-^
taie trbs-pure. La plupart des crucifères , les feuilles du tussihtge , cto.
fournissent en abondance du sulfate de chaux coloré par de la matière
«xtractive , etc. , etc. ( P. )
324 EXT
ramener à une consistance molle : si l'on veut le
convertir en poudre, il doit être solide. On doit
ménager la chaleur dans l'évaporation des extraits ,
pour éviter qu'ils ne se brûlent comme cela arrive
souvent. Pour prévenir cet inconvénient, il faut éva-
porer doucement au bain de sable , et ensuite achever
l'évaporation au bain marie, ou dans une étuve.
Tout extrait qui aurait une forte odeur de brûlé, et
qui par cette raison serait noirci , doit être rejeté.
Quelques extraits attirent l'humidité de l'atmos-
phère qui les altère facilement : pour remédier à cet
inconvénient, il faut couvrir l'extrait avec la poudre
de la plante même , et le défendre ainsi du contact
immédiat de l'air atmosphérique.
* Les plantes sèches ayant en général une trës-grande
dispositition à s'emparer de l'humidité atmosphérique , le
conseil que donne ici l'auteur ne peut être apphcable que
dans un petit nombre de cas. L'extrait d'une plante qui
contiendrait à-la-fois , par exemple, du mucilage, de la
matière végéto-animale , un sel déliquescent, etc., (subs-
tances qui s'y rencontrent fréquemment ) , ne tarderait pas
à s'altérer , si pour le préserver de l'humidité , on le recou-
vrait avec la poudre de ce mêpie végétal. Il vaut mieux se
servir en pareil cas du lycopodium , conseillé par quelques
pharmacopées allemandes. Cette poudre qui a peu d'affi-
nité pour l'eau , se détache facilement de la surface de
l'extrait, auquel elle ne peut communiquer d'ailleurs au-
cune qualité nuisible , étant par elle-même à-peu-près
inerte. (P.)
EXT 325
EXTRAIT D'ABSINTHE.
Extractum absinthii. Lat.
Estratto d'assenzo. ItaL
Rxtrait of worm wood. Angî.
Mode de préparât. Sur une livre de feuille d'absiii-
tlie sèche versez six livres d'eau froide, faites chauffer
l'eau jusqu'à l'ébuUition, et maintenez-la ainsi pendant
deux heures j passez à travers un tamis , et exprimez
le résidu après l'avoir humecté d'une nouvelle quan-
tité d'eau ; réunissez les deux liqueurs , et faites éva-
porer en consistance d'extrait.
Caractères. Odeur d'absinthe , saveur amère , dé-
sagréable.
Mode de prescript. Seul, dissous dans l'eau de
camomille , ou combiné à d'autres mixtes.
V ertus et usages de l'absinthe.
Dose. Depuis une drachme jusqu'à deux.
Observations. On prépare de la même manière les
extraits de toute la plante de chicorée (cichoriiim intj-
bus ) ; de l'écorce des branches de saule (salîa: alba ) j
de l'écorce des branches de chêne {quercus robur);
de la racine de gentiane (geiitiana lutea); de la
racine de pissenlit {leontodon taraocacum)-, des tiges
de douce-amère {^solanum dulcamara) -, de l'herbe
de saponaire (^saponaria ojffic. ).
EXTRAIT D'ACONIT NAPEL.
Extractum aconiti napelli. Lat.
Estratto d'aconito napello. Ital.
Extrait ot" wolfsbane. Angl.
Mode de préparât. Prenez une quantité arbitraire
de feuilles récentes d'aconit napel j humectez les
326 EXT
feuilles avec un peu d'eau pure : pilez-les dans un
mortier de marbre avec un pilon de bois : mettez le
tout dans un sac de toile , et retirez-en le suc à l'aide
d'une presse : mettez le suc à évaporer au bain-marie
jusqu'en consistance requise.
Caractères. Noirâtre, âpre, acidulé j laissant dans
la bouche un sentiment d'amertume.
Mode de prescript. Dissous dans un menstrue
convenable , ou combiné à d'autres substances eu
forme de pilules , ou mêlé au sucre en poudre.
Vertu et usage de l'aconit napel.
Dose. Depuis un quart de grain jusqu'à un grain
ou deux , quatre fois le jour.
Observations. On prépare de la même manière
les extraits de l'herbe de belladone ( atropa hella-
dojia) ; de ciguë Çconium maculatum) ; du fruit de
la pomme de merveille ( momordica elaterium) ; de
l'herbe de laitue (^lactucanjirosa); du cresson d'eau
(^nasturtium aquat. ) j de pulsatille (^pulsatilla ni-
gricans); de jusquiame noire {Jijosciamus nig.
EXTRAIT D'ALOES.
Extracium aloes. Lat.
Estratto d'aloe. Ital.
Extrait of aloes. Angl.
A une partie d'aloës on ajoute deux parties d'eau,
et on tient le tout à une douce chaleur : on décante
la partie dissoute , et on répète la même opération
jusqu'à ce que tout l'aloës soit dissous ; on évapore
ensuite les différens liquides jusqu'en consistance
pilulaire.
EXT 327
Cet extrait n'est , à proprement parler , qtie l'aloës
dépuré.
EXTRAIT DE BELLADONE.
Voyez pour sa préparation Extrait d'aconit.
EXTRAIT DE CRESSON.
Voyez pour sa préparai. Extrait de belladone.
EXTRAIT DE CHICORÉE.
Voyez Extrait d'absinthe.
EXTRAIT DE CIGUË.
Voyez Extrait d'aconit napel.
EXTRAIT DE DOUCE AMÈRE.
Voyez Extrait d'absinthe.
EXTRAIT D'ÉCORCE DE CHÊNE.
Voyez Extrait d'absinthe.
EXTRAIT DE GENTIANE.
Voyez Extrait d'absinthe.
EXTRAIT DE JUSQUIAME.
V oyez Extrait d'aconit.
EXTRAIT DE LAITUE SAUVAGE.
Voyez Extrait d'aconit.
EXTRAIT D'OPIUM.
Extractum opii. Lat.
Estratto d'opio. Jial.
Extrait of opium. AngL
Mode de préparât. Prenez opium pur, deux onces r
coupez très-menu , et versez dessus , eau bouillante ,
une livre; faites dissoudre l'opium dans l'eau,- passez
chaud à travers une étamine ; ajoutez une livre d'eait
distillée froide. Exposez cette liqueur pendant deux
jours à l'air 5 filtrez de nouveau pour enfin l'évaporer
328 EXT
à un feu doux, et ensuite au bain-marie jusqu'en
consistance d'extrait (^Dublin).
Caractère. Consistant, d'une couleur obscure j
saveur et odeur de l'opium.
Mode de prescript. Vertu ^ usage et dose. Ceux
de l'opium.
Observations . T>dii\s le procédé publié par M. Le-
roux (^Annales de Chimie j tom. XLVl) , pour avoir
l'extrait gommcux d'opium, on dépure la solution
aqueuse d'opium avec le blanc d'œuf ; on traite par
l'alcohol l'extrait mou obtenu par une douce évapo-
ra tion pour lui enlever toute la résine. Mais nous
sommes bien éloignés de recommander ce procédé.
Ignorant encore en quoi consiste la partie active de
ce médicament , nous croyons convenable de ne pas
le dépouiller de ses principes constituans , soit avec
l'albumine, soit avec l'alcohol.
EXTRAIT DE QUINQUINA.
Extractum cinclionœ . Lat.
Estratto di china. Ital.
Extrait of cinchona. Angl.
Mode de préparât. Faites bouillir douze livres
d'eau pure sur une livre de bon quinquina pulvérisé
pendant l'espace d'une heure et demie. Coulez encore
chaud , et faites évaporer en consistance d'extrait
mou ou solide à volonté.
On peut répéter l'opération sur l'écorce restante
avec une nouvelle quantité d'eau.
Caractères. Rougeâtre , amer 3 légère odeur de
quinquina.
Mode de prescript. Seul , dissous dans un véhi-
\
EXT 3^9
cille convenable , ou combiné à d'autres substances
en poudre , en pilules ou en électuaire.
Vertus et usages du quinquina.
Dose. Depuis un demi-scrupule jusqu'à deux drach-
mes , en plusieurs fois.
Observations. Quand on veut extraire du quin-
quina la partie résineuse, on fait agir l'alcoliol. ojez
Extrait résineux de quinquina.
EXTRAIT RÉSINEUX DE QUINQUINA.
Extractum jxsinosum cînchonœ. Lat.
Estratto resinoso di china. Ital.
Résinons extrait of cinchona. Angl.
Mode de préparât. Versez sur une livre de quin-
quina pulvérisé , mis dans un matras , quatre livres
d'alcohol , et laissez macérer pendant six jours ;
décantez la liqueur et versez de nouvel alcohol
sur le résidu en répétant la macération. R^ecueillez
les liquides spiritueux chargés de la substance ex-
traite du quinquina. Faites distiller dans une cornue
de verre garnie d'un récipient , pour recevoir d'une
part l'alcohol et de l'autre l'extrait résineux de
moyenne consistance. Vous terminerez l'évaporation
au bain-marie (i).
Caractères. Rouge \ saveur chaude , aromatique,
amère.
Mode de prescript. Mêlé à d'autres médicaraens
en pilules , en électuaire , etc.
(i) n est mieux de procéder de suite k la distillation des liqueurs
réunies et filtrées dans un alambic d'étain, à la chaleur du baia-
marie. (P. ^
33o EXT
Dose. Depuis six grains jusqu'à un scrupule.
Observations. Quelques-uns mêlent cet extrait ,
encore mou , à l'extrait mou obtenu avec l'eau , et
font évaporer ce mélange. On a de cette manière un
extrait pourvu de tous les principes actifs du quin-
quina.
EXTRAIT DE SATURNE.
Voyez Acétate de plomb condensé.
EXTRAIT DE SAULE.
V ojez pour sa préparation Extrait d'absinthe.
EXTRAIT DE SCILLE.
Extractum scillœ. Lat.
Estratto di squilla. Ital.
Extrait of squiils. AngL
Mode de préparât. Vous pisterez dans un mortier
de marbre des squammes fraîches de scille j détrem-
pez la matière dans suffisante quantité d'eau ; mettez
le tout dans un sac de toile et ensuite à la presse.
Faites bouillir le résidu avec une nouvelle quantité
d'eau , jusqu'à ce que celle-ci soit légèrement amère ;
réunissez la décoction avec la liqueur de première
expression , et évaporez en consistance d'extrait.
Caractères. De couleur rougeâtre ; âpre ; saveur
amère, désagréable.
Mode de prescrip. Dissous dans l'eau ou mêlé à
d'autres médicamens sous forme de pilules , d'élec-
tuaire , etc.
Vertus et usages de la scille.
Dose. Depuis six grains jusqu'à un scrupule , en
plusieurs fois.
FLE — FO r
F.
FLEURS D'ANTIMOINE.
Voyez OxiDE d'antimoine sublimé;
FLEURS DE BENJOIN.
Voyez Acide benzoïque.
FLEURS DE SEL AMMONUC.
/^ojez MuRiATE d'ammoniaque PURiriÉ.
FLEURS DE SEL AMMONIAC MARTIALES.
Voyez MuRiATE d'ammoniaque et de ter.
FLEURS DE SOUFRE.
- Voyez Souere sublimé.
FLEURS DE ZINC.
Voyez OxiDE de zinc sublimé.
FOIE DE SOUFRE ALCALIN. ' •
Voyez Sulfure de potasse,
FOIE DE SOUFRE VOLATIL.
Voyez SuLïURE d'ammoniaque.
332
GAZ
G.
GAZ ACIDE CARBONIQUE.
Air fixe. v. s.
Gaz acidum carhonicum, Lat.
Gaz ossicarbonico. Ital.
Acid carbonic gas. Angl.
Mode de préparât. Mettez dans le flacon A de la
fi^. 28, du marbre calcaire pulvérisé ( carbonate de
chaux ) , et délayé avec un peu d'eau , qui occupe
environ la moitié du flacon j versez dessus de l'acide
sulfurique étendu avec quatre parties d'eau ; fermez
exactement avec un bouchon traversé par un tube
recourbé j laissez sortir les premières portions de
gaz , et recevez celui qui se dégage ensuite dans la
bouteille h. Fermez les bouteilles pleines de ce gaz
avec un bouchon de verre ou de liège , et tenez-les
dans un lieu frais avec le col renversé en bas.
Caractères. Odeur pénétrante; transparent comme
l'air atmosphérique ; spécifiquement plus pesant que
les autres gaz ; condensable et soluble dans l'eau ;
azotique ou irrespirable ; impropre à la combustion j
rougit la teinture de croton tinctorium ; précipite
l'eau de chaux ; composé de 28 de carbone et de 72
d'oxigène ( Lavoisier ).
Mode de prescript. On le mêle à deux , quatre et
six parties d'air atmosphérique , et on le fait inspirer
au moyen de l'inspira loire fig\ 14.
GAZ 333
Vertus. Anti-excitant , débilitant.
Usage. Très-utile inspiré dans la plitliisie tuber-
culeuse mêlé à l'air atmosphérique dans la proportion
de 1 o à 90 ( Beddoes ) 1 dans la toux trachéale j
( Marc ) ; dans la toux sèche chronique.
Préparations . Eaux acidulés d'acide carbonique j
eau de carbonate acidulé de chaux , ou de potasse ,
ou de fer.
Observations. Il résulte des observations répétées
par plusieurs savans praticiens anglais , allemands et
italiens que l'inspiration de ce gaz est réellement utile
dans quelques maladies du poumon ; mais on est sur-
pris que quelques - uns l'aient replacé parmi les mé-
dicamens désoxigénans , quand il est inspiré. L'acide
carbonique qui constitue ce gaz est le carbone par-
faitement saturé d'oxigène j comment avec quelques
notions élémentaires de chimie pourra-t-on jamais
supposer que le gaz acide carbonique soit désoxigé-
nant , si l'affinité de sa base pour l'oxigène est déjà
satisfaite ?
GAZ AZOTE.
Air phlogistiqué. v. s.
Gaz azoticum. Lat.
Gaz septono. Ital.
Septonic gaz. Angl.
Mode de préparât. Mettez une once de fibrine de
sang lavée et fraîche dans un matras j versez dessus
deux onces d'acide nitrique faible j adaptez au matras
un tube recourbé ^ échaufFez-le et recevez le gaz dans
le vaisseau pneumatique de la fig. 28,
334 GAZ
Caractères. Transparent ; odorant ; insipide ; ir-
respirable j impropre à la combustion • insoluble
dans l'eau.
Mode de prescript. Mêlé à l'air atmosphérique dans
la proportion d'un à deux.
Vertu.
Usage. Dans différentes espèces de pulraonie.
Observations. Des médecins , qui ont fait des ob-
servations pratiques sur la respiration des divers gaz
dans différentes maladies de poitrine , sur-tout des
médecins anglais, attribuent au gaz azote (septon) ,
au gaz acide carbonique , au gaz hydrogène simple
ou carburé ou sulfuré , à-peu-près les mêmes effets ,
quoiqu'ils soient essentiellement différens. Leur prin-
cipale vertu , selon eux , consiste dans la propriété
de désoxigéner le système animal ; mais cette pro-
priété a été attribuée à ces gaz assez gratuitement à
dire vrai , puisqu'on n'en a pu alléguer la moindre
preuve. Il est plus vraisemblable que l'action des
gaz irrespirables , dont je viens de parler , mêlés à
l'air atmosphérique , est purement mécanique , d'au-
tant plus que ceux-ci , en diminuant la proportion de
l'air pur , qui s'introduit ordinairement dans les pou-
mons par l'inspiration , diminuent en même tems le
degré de stimulus naturel qui agit sur cet organe j
peut-être même diminuent -ils la sécrétion du gaz
acide carbonique qui ordinairement a lieu par la res-
piration du seul air atmosphérique.
GAZ 335
GAZ HYDROGÊNE.
Gaz irïTIAMM AELE. V. s.
Oaz hydrogènes. Lat.
Gaz flogogene. Ital.
Hydrogen gas. Angl.
Mode de préparât. Sur une partie de limaille de
fer ou de zinc contenu dans la bouteille A. de la
fig. 28 , garnie d'un tube recourbé , versez une demi-
partie d'acide sulfurique , étendu de quatre fois son
poids d'eau commune. Recevez le gaz qui s'en dé-
gage dans la bouteille B pleine d'eau et placée sur
la table de la cuve G , remplie d'eau pure.
Caracrére^. Transparent; d'une odeur particulière,
désagréable ; d'un poids environ douze fois moindre
que celui de l'air atmosphérique ; inflammable, etc.
Mode de prescript. Mêlé à l'air atmosphérique en
diverses proportions , on remplit la vessie B de la
Jig. 14 , et on inspire par le bec ou embouchure A
qui doit clore la bouche. On établit la communica-
tion avec la vessie au moyen de la vis G qu'on ouvre
et ferme à volonté (i).
f^ertus.
Usag. Beddoës l'a trouvé avantageux dans l'asthme.
Observations. Les observations faites sur l'inspi-
ration de ce gaz dans les maladies du poumon , sont
encore si peu nombreuses , qu'elles ne peuvent nous
autoriser à en fixer les vertus particulières. Nous ne
(i) On peut se servit avec avantage , pour remplir la vessie , de notre
appareil pour l'acide carboniq[ue. Vojcz APPAREIL» pour l'AGIDE
CAUBQNIQUE, P/. m. (P.)
336 GAZ
pouvons, convenir qu'il soit désoxlgénant , parce que
l'hydrogène ne désoxigcne pas les corps , et il n'est
pas croyable qu'il les déthermoocigène à la tempé-
rature d'environ trente degrés , se trouvant déjà
(l'hydrogène ) sous forme de gaz.
GAZ HYDROGÈNE CARBURÉ.
Gaz hydrogènes carburatum. Lat.
Gaz flogocarburato. Ital.
Carburetted hydrogen gas. Angl.
Mode de préparât. Mettez de l'alcohol dans la
cornue A de la fig. 2g. Adaptez la cornue au tube
de grès dd y à l'extrémité duquel soit ajusté un tidje
recourbé qu'on fait plonger dans un appareil pneu-
matique à l'eau. On fait rougir au milieu des char-
bons le tube dd , et on chauffe l'alcohol de la cor-
nue A ; lorsque l'alcohol bout , lés vapeurs en tra-
versant le tube rouge se décomposent , et dégagent
copieusement du gaz hydrogène carbure.
Caractères. Transparent , fétide ; inflammable avec
mie flamme bleue , en formant de l'eau et du gaz acide
carbonique ; plus pesant que le- gaz hydrogène pur.
Mode de prescript. Mêlé avec l'air atmosphérique
on le fait inspirer avec la machine de la fig. i/^.
Dose. D'une partie de ce gaz avec vingt parties
d'air atmosphérique.
Observations. Cette espèce de gaz est beaucoup
plus dangereuse à respirer que le gaz hydrogène pur.
Quelques souris placées par moi dans une cloche
pleine de ce gaz , tombèrent mortes presque à l'ins-
tant. Une action aussi prompte ne s'observe pas sur
r
GAZ 337
les mêmes animaux avec le seul gaz hydrogène. Quoi-
<ju'il ait été employé dans ces derniers tems comme
remède par quelques am^^teurs de la médecine pneu-
matique , on doit convenir qu'il n'a pas produit les
heureux effets qu'on s'en promettait. «Le gaz hydro-
gène carburé , qui se dégage de la combustion des
charbons , agit souvent comme un poison chez les
personnes exposées à son action , sur-tout dans les
chambres closes.
GAZ HYDROGÈNE SULFURÉ.
Gaz hépatique, v. s.
Gaz hydrogènes sulphuratum. Lat,
Gaz flogogene solfurato. Ital.
Sulphuretted hydrogen gas. Angl.
Mode de préparât. Vous mettrez du sulfure de po-
tasse sec et réduit en petits morceaux dans un matras
de verre. Versez dessus de l'acide muriatique affai-
bli avec deux parties d'eau. Adaptez-y un tube re-
courbé , et recevez le gaz dans la cloche placée sur
la tablette d'un appareil pneumato-chimique à l'eau ,
Jig. 28.
Caractères. Transparent ; odeur d'œuf pourri ;
condensable , et soluble dans l'eau , etc.
Préparations. Eau de gaz hydrogène sulfuré.
Observations. On ne connaît pas encore bien sa
manière d'agir lorsqu'il est inspiré dans les maladies
du poumon ; les observations qui ont été faites sur
ce Iluide élastique, ne nous présentent pas des
conclusions satisfaisantes. Ce gaz est cependant ac-
tif , et offre un remède très-utile étant dissous dans
l'eau, y oyez Eau de gaz hydrogène sulfuré.
338 GAZ
. GAZ INFLAMMABLE.
Voyez Gaz hydiiogéni:.
GAZ OXIDE D'AZOTE.
Gas oxidum azoticum. Lat.
Gaz termossido di septono. Ital.
Oxyd azolic gas. Angl.
Mode de préparât. Mettez dans im matras de
verre , comme celui de la fig. 18, six onces de ni-
trate d'ammoniaque cristallisé et pulvérisé. Adaptez
au matras un tube de verre pour le faire entrer dans
u^e vessie, ou passer dans un, appareil pneumato-
cliimique , et recueillez le gaz qui s'en dégagera.
EchaulFez le fond du matras à la flamme d'une lampe
à l'alcohol , jusqu'à ce que le sel soit parfaitement
liquide et bouillant. Adaptez, si vous voulez, au tube
une vessie vide d'air ; élevez la température en échauf-
fant le matras avec quelques charbons allumés , au
lieu de la lampe ; le gaz sortira immédiatement , et
continuera jusqu'à ce que tout le sel soit décomposé.
Quand on aperçoit des vapeurs blanches ou rouges ,
on ferme la vessie et on la retire du matras. Vous
obtiendrez des doses indiquées au moins deux pieds
cubes de gaz.
Caractères. Transparent comme l'air atmosphéri-
que j d'une saveur sucrée agréable quand il est ins-
piré ; provoque la combustion du soufre , du phos-
phore , des charbons allumés ; condensable par l'eau ;
ne rougit pas les teintures bleues végétales ; ne dimi-
nué pas étant mêlé au gaz oocide de septon 3 ou
au gaz oxigènC; forme un gaz fulminant, mêlé au gaz
hydrogène.
Gaz 339
Mode de prescript. On le fait inspirer en adaptant
une vessie pleine au tube inspiratoire de la fig. 14 ,
en fermant et en ouvrant à volonté le robinet C.
Vertus. Excitant , exhilarant \ il produit un délire
passager et agréable, (Beddoes, sur l'usage de l'oxide
d'azote) , av-ec une grande propension au mouvement
musculaire.
Usage. Dans la paralysie.
Dose, Six bouteilles dans l'espace de six minutes^
Observations. Toutes les reclierclies tendant à
déterminer la nature de ce nouveau gaz démontrent
bien qu'il n'est pas un oocide de septon (oxide d'azoté
de France), mais un thermoocide de septon ( gaz oxide
d'azote des Français). En effet , il y a une grande
différence entre les propriétés du gaz oxide de septori
( gaz oxide d'azote des Français) et le gaz thermoxidê
dont nous parlons. Dans ce dernier gaz tous les com-
bustibles oxigénables , comme le soufre , le phos-
phore , le carbone , brûlent avec développement
d'une grande quantité de calorique , ce qu'on ne peut
obtenir avec le gaz oocide d'azote , et essayé avec le
gaz hydrogène, il donne, par sa combustion rapide,
de l'eau. On ne peut douter à présent qu'il contienne
la base de l'air pur ijidécomposée , le thermoxigène ,
c'est-à-dire , l'oxigène saturé de calorique. On est
cependant forcé de désigner ce nouveau gaz par la
dénomination de gaz thermoocide d'azote , pour le
distinguer du simple gaz oocide d'azote , lequel
nous offre une propriété tout-à-fait différente , et au-
cune expérience n'indique encore que l'oxigène dans
le gaz oocide d'azote, soit saturé de calorique, comme
34o GAZ
il existe dans la base de l'air pur , et dans le nou-
veau gaz respirable dont nous parlons. Les dénomi-
nations données par les chimistes modernes aux deux
espèces de gaz mentionnés , si difTérens dans leur
nature comme dans leurs effets , sont précisément
synonymes ; l'un se nomme gaz oxide d'azote , ou
gaz nitreuoc (v. s. ) , oocide gazeux d'azote. JXous
croyons convenable la dénomination que nous avons
assignée au nouveau gaz , non-seulement pour le dis-
tinguer de tout autre , mais encore pour indiquer
avec précision sa nature.
GAZ OXIGÈNE.
Air déphlogistiqué. v. s.
Gaz oxîgenium. La t.
Gaz termossigene. Ital.
Oxigene gas. Angl.
Mode de yorey^amf.' Remplissez jusqu'à moitié de
sa capacité un matras de verre luté de nitre pur ,
(nitrate de potasse) pulvérisé et bien sec. Adaptez
au col du matras un tube recourbé que vous ferez
passer sous une cloche ou une bouteille pleine d'eau
pure , plongée dans l'appareil pneumatique à l'eau.
Environnez le matras de charbons ardens 3 entretenez
le feu jusqu'à ce que le fond du vaisseau soit rouge -,
laissez passer les premières portions d'air contenues
dans le matras , ensuite recueillez le gaz dans la clo-
che , et conservez - le dans des flacons bouchés à
l'émeri.
Carac^ère^. Transparent ; rare ^ élastique; insolu-
ble dans l'eau ; propre à la combustion et à la respi-
ration ^ décomposable à diverses températures par
O A Z 341
les combustibles oxigéiiables avec dégagement de
calorique , etc. Le phosphore ne brille pas dans ce
gaz pur , ce qui sert quelquefois de critérium pour
savoir s'il est mêlé au gaz nitreux.
Mode de prescript. Seul , ou combiné à l'air atmos-
phérique y on le fait inspirer avec l'inspiratoire ordi-
naire y?^. i4 , comme on l'a dit pour les autres gaz.
Vertus. Excitant , échauflfant par sa décomposi-
tion j stimulant ; oxigénant.
Usage. Les maladies chroniques , asthéniques ;
quelques espèces de phthisies ( Beddoes ) ; dans les
affections des poumons ( Ferro ) , sur-tout asthéni-
ques ( ScHERER ) j les toux fréqucutes et rebelles
( BuRDiN ) y dans l'asthme , dans la chlorose qui a
résisté aux préparations de fer (Beddoes) ; dans le scor-
but 5 dans la toux sèche , chronique y dans l'hypo-
condrie j dans le vomissement opiniâtre; dans l'iner-
tie des vaisseaux pulmonaires.
Dose. Depuis six pouces jusqu'à trente en plusieurs
fois , dans l'espace de vingt-quatre heures. On com-
mence avec un dixième ou bien un sixième de gaz
oxigène et le reste d'haïr commun.
Observations. Dans la prépiiration de ce gaz on
peut employer , au lieu de nitre , l'oxide noir de
manganèse. On mouille avec de l'eau , et on expose
pendant quelque tems à Tair dans, un lieu sombre le
manganèse désoxidé , résidu de l'opération ; il devient
de nouveau propre à donner du gaz oxigène en , se
saturant de celui de l'air atmosphérique. L'oxide
rouge de mercure sert aussi au même objet. Seulement
on doit avoir soin de purifier le gaz oxigène obtenu;
342 GEL
des oxides métalliques , 4u gaz acide carbonique , en
l'agitant avant d'en faire usage dans de l'eau de chaux.
Le gaz oxigène obtenu du nitre sans avoir traversé
l'eau , est constamment imprégné de vapeur d'acide
nitrique ; mais il suiïit de l'agiter avec l'eau simple
pour le purifier. La matière qui reste dans le matras
après avoir fourni le gaz du nitre , est une substance
particulière composée de potasse et de gaz oœide de
septon , qu'on dégage facilement par l'acide sulfuri-
que et même par l'acide acétique.
GAZ SEPTON.
■ oyez Gaz azote.
GAZ THERMOXIDE DE SEPTON.
ojez Gaz oxide d'azote.
GAZ THERMOXIGÈNE.
T'oyez Gaz oxigène.
GELÉE DE CORNE DE CERF,
Gelât ina cornu ce/vi. Lat-
Gelatina di corno cli cervo. liai.
Gelatin of hart's horn. Aiigl.
Mode de préparât. Faites bouillir une livre de
rapure de corne de cerf dans douze livres d'eau ,
jusqu'à ce qu'en en refroidissant une petite portion, la
liqueur se condense en gelée j coulez la décoction •
ajoutez une livre de sucre fin pulvérisé agitez et
laissez refroidir (i).
Caractères. Molle, tremblante, douce,. agréable j
(i) Pour obtenir celte gelée parf.ilteraent trnnspai-eiite , il faut y ajou-
ter quelques graijis de taririle acidulé de potasse, ou un peu de suc de
citron ; on l'aromatise, ensuite , suivant la prescription. (P.)
GEL 343
soUible dans l'eau , de laquelle elle est précipitée par
l'alcoliol, mais sur- tout par le tannin , avec lequel
elle forme un d^pôt dense , opaque , jaunâtre , qui
desséché a l'aspect résineux. On la précipite encore
par le carbonate de potasse. Elle est soluble par les
alcalis purs et par les solutions acides. Cette gelée
étant desséchée est dure , élastique , demi-opaque ,
d'une cassure brillante et conchoïde comme lé verre ,
inaltérable à l'air sec.
Mode de prescript. Seule , ou délayée dans de bon
vin (i) , dans les eaux aromatiques de fleurs d'orange ,
de cannelle , de menthe poivrée , de citron , ou dans
le bouillon.
ertiis. Excitante -, nourrissante ^ adoucissante j
tonique.
Usage. Le. tabès j le diabètes ; la vomique -, les
ulcères ; les fractures ; les fièvres intermittentes as-
théniques, sur-tout quand elles proviennent de l'usage
de mauvais alimens.
Dose. Depuis une demi -once jusqu'à une once>
plusieurs fois le jour.
GÉLATINE DE COLLE.
Gelatina glutinis. Lat.
, Gelatina di glutiae. Ital.
Gelaten of glue. Angl.
Mode de préparât. Faites dissoudre dans suffi-
sante quantité d'eau chaude de la colle-forte de mé-
(i) Il faut en excepter le vin de Bordeaux , qui précipite abondam-
ment la gélatine. (P.;)
344 GEL
nuisicr (^colla caravella ) , avec une quatrième par-
tie de sucre. La solution étant bien concentrée , lais-
sez-la refroidir dans une assiette de faïence où elle se
coagulera en gelée dense.
Caroc^ère^. Consistante comme la gélatine, douce,
d'une odeur agréable , tenace entre les doigts y solu-
ble dans l'eau. Cette solution présente , avec les réac-
tifs chimiques , les mêmes phénomènes que la gelée
de corne de cerf.
Mode de prescript. Seule ou dissoute dans l'eau
simple ou de citron.
Vertus. Nourrissante , invisquante , excitante.
Usage. La maigreur , la toux , le marasme,- dans
quelques fièvres périodiques dues au défaut de nour-
riture , ou à des alimens de mauvaise nature ; dans
les constitutions nerveuses et4rritables ( Alibert).
Dose. Depuis une once jusqu'à quatre y en ving,t-
quatre heures.
Observations . Séguin a annoncé en l'an XI à l'inS'-
titut de France que cette gélatine est un fébrifuge
énergique , supérieur au quinquina dans les fièvres
intermittentes. Il prescrit une once de colle solide
dissoute dans huit onces d'eau à l'apparition du
premier paroxysme. On fait la même chose dans le
second j mais jamais l'auteur n'emploie la troisième
once.
M. Gautier , médecin délégué deW Agogna ,
M. le docteur Zalati , de Corfou , et autres , ont aussi
publié des observations intéressantes sur l'usage avan-
tageux de la gélatine dans les fièvres périodiques. Ce-
pendant les expériences faites avec ce remède par im
/
GRA 345
grand nombre de médecins d'Italie , celles que j'ai
faites moi-même à Pavie , où les fièvres périodiques
sont très-fréquentes , n'ont jamais été aussi heureuses.
La colle a été avantageuse seulement cliez quelques
sujets mal nourris ou chez quelques vieillards. Chez
le plus grand nombre il faut recourir à d'autres re-
mèdes pour obtenir la guérison. Vojez Usage. On
doit aussi dans les fièvres périodiques et intermitten-
tes avoir grand égard à la diathèse , et ne pas accor-
der trop de confiance à ce qu'on nomme fébrifuges.
Dans la diathèse sthénique nous voyons disparaître
les fièvres intermittentes , avec la saignée , par l'usage
des eaux salines purgatives ou émé tiques , continuées
pendant quelque tems , comme dans une diathèse
opposée sont fébrifuges les amers , les aromatiques ,
les spiritueux , le vin , le quinquina , les nourrissans.
GRAISSE OXIGÉNÉE.
Pommade oxigénée. v. s.
u4deps oxigenaius. Lat.
Grasera termossigenata. liai.
Oxidezea suet. Angl.
Mode de préparât. Faites fondre seize onces de
graisse de porc dans une capsule de terre vernissée ;
lorsqu'elle est fondue , versez dessus peu-à-peu deux
onces d'acide nitrique , en agitant avec une spatule de
verre , et faites bouillir doucement. Enlevez ensuite
le vaisseau du feu et laissez refroidir. Retirez la graisse,
lavez-la bien dans l'eau , et gardez-la pour l'usage.
Caractères. Insipide ; d'une odeur désagréable ,
analogue à celle de la graisse rance ; insoluble dans
1 eau^ d'une couleur jauncj d'une consistance moyenne
V
346 G R A
entre le suif et' la cire 3 ne rougit pas les couleurs
Lieues végétales , n'a aucun caractère acide.
Mode de prescript. On oint les parties affectées
en ramollissant légèrement la graisse à la chaleur.
Vertus. Anti-vénérienne, anti-psorique , anti-
Berpétique,
Usage. Dans les exulcérations vénériennes légères ;
dans la gale ; excellente dans les exulcérations her-
pétiques 3 dans les brûlures -, dans les légères inflam-
mations cutanées prurigineuses.
Observations. La graisse oxigénée peut sup-
pléer à toutes les espèces de graisse et d'huile rendues
consistantes avec le tems par leur combinaison avec
l'oxigène , nommées huiles balsamiques , ou bien
©xigénées par l'art au moyen d'oxides métalliques,
connus sous différens noms. Il est inutile que je
iiï''arrête ici à démontrer que la graisse traitée avec
Facide nitrique , n'est point oxigénée , comme le
croient cependant les- chimistes français. Je renvoie
le lecteur à la deuxième édition de mes Elémens de
chimie , publiée à Pavie , où se trouve développée
la théorie de l'oxigène , et même à divers articles de
cette Pharmacopée. V^ojez Acide nitrique , etc.
/
HUI
347
H.
HUILES AROMATIQUES.
Olea aromatica. Lat.
Olii aromatici. Ital.
Aroraatic oils. Angl.
Mode de préparât. La plus grande partie des huiles
aromatiques s'obtiennentpar le moyen delà distillation
des substances aromatiques mises avec dè l'eau dans un
alambic d'étain ou de cuivre étamé garni d'un bon ré-
frigérant. L'huile aromatique volatile se manifeste sur
la surface de l'eau. Toutes les substances aromatiques
ne .fournissent pas la même quantité d'huile; il J ^
des substances très-odorantes , comme la rose , les
jasmins; les violettes, etc., qui donnent très-peu
d'huile.
Il est bon que les substances végétales qui don-
nent de l'huile volatile aromatique soient médiocre-
ment sèches, parce que sous le même poids elles
contiennent beaucoup plus d'huile. La dessiccation,
doit se faire sans feu , autrement l'huile est sensible-
ment altérée. Il y a cependant des substances aroma-
tiques qui donnent leur huile quand elles sont ver-
tes , comme les écorces de citron et de limon , et on
peut la retirer de celles-ci par l'expression, sans autre
moyen. V ojez Huile de citron.
La quantité d'eau qu'on doit ajouter aux substan-
ces , qui par la distiUation doivent fournir leur huile ,
varie prodigieusement. Celles qui présentent un grand
34B H U î
volume , comme les herbes aromatiques de menthe
poivrée, de mélisse, de thym , de lavande, etc., etc.
requièrent plus d'eau que les semences de fenouil ,
d'anis, etc. L'office principal de l'eau est d'empêcher
que les substances aromatiques ne se brûlent.
Les substances d'une texture dure doivent être
divisées très-menu, et aussi macérées plus ou moins
long-tems , avant d'être soumises à la distillation.
Les bois se coupent en petits morceaux , les semences
se concassent , les écorces se hachent ou se pulvé-
risent.
Toutes les huiles aromatiques ne jouissent pas du
même degré de volatilité ; en conséquence , les alam-
bics dans lesquels on les distille , doivent varier
dans la hauteur des réfrigérans et dans la longueur du
col. Les huiles de menthe poivrée , de thym , de
mélisse, de camomille, etc. sont très-volatiles ; celles
de fenouil , de cumin , etc. le sont peu. Celles-ci
demandent un alambic bas à col court afin d'abréger
la route de la distillation , et les premières en exi-
gent de plus élevés et à col long. Les alambics qui
ont servi à la distillation d'une espèce d'huile volatile
aromatique , doivent être bien nétoyés si l'on veut
distiller une autre espèce d'huile odorante dans le
même appareil. Lorsque l'eau ne suffit pas pour
nétoyer les alambics , on a recours à l'alcohol.
11 y a des fleurs très-odorantes ^ c'est-à-dire , char-
î^ées de beaucoup d'arôme , mais avec peu ou point
d'huile. On peut alors avec elles aromatiser quelques
huiles fixes , douces , inodores , et les rendre ainsi
suaves et délicieuses. Les chimistes recommandent
pour cet effet , de prendre du coton imbibé de bonne
HUI 349
huile de béen , de le mettre dans une cucurbiie
par couches avec des fleurs odorantes j par exem-
ple , avec les jacinthes , avec les violettes , avec les
lis , avec les narcisses , etc. , et de placer le vase bien
clos au soleil. Vingt-quatre heures après on enlève
le coton , on exprime et on obtient l'huile fixe assez
bien aromatisée.
Les huiles volatiles aromati(jues un peu anciennes
principalement sont sujettes à deux inconvéniens.
Premièrement , elles deviennent d'abord épaisses ,
et en second lieu , elles perdent leur odeur. La con-
densation des huiles provient du commencement de
résinification par leur combinaison avec l'oxigène ,
et elles deviennent inodores en se désaromatisant.
Pour remédier à la condensation des huiles , les chi-
mistes conseillent de recourir à une nouvelle distilla-
lion , en versant d'abord sur les huiles une quantité ^
d'eau avec trois fois leur poids de sel commun ( mu-
riate de soude). Par ce procédé on ne fluidifie pas
les huiles condensées ; mais on sépare seulement la
portion d'huile qui n'est pas oxigénée. De là vient
qu'on obtient plus ou moins d'huile fluide , d'une
huile épaissie , selon que celle-ci est plus ou moins
résinifiée. Quant aux huiles qui ont perdu leur odeur ,
quelques personnes sont dans l'usage d'y ajouter des
huiles récentes et bien odorantes de la même espèce,
mais par ce procédé il en résulte une huile faible-
ment aromatisée , d'une activité et d'une valeur plus
ou moins inférieure à l'huile aromatique récente , se-
lon qu'elle contient plus ou moins d'huile ancienne.
Quelques parfumeurs et droguistes recherchent
avidement des huiles volatiles axomatiques vieillies
35o
HlJI
et désaroraatisées , c'est-à-dire , entièrement privées
d'odeur , qu'ils peuvent avoir à vil prix ; ils s'en ser-
vent après pour les combiner à d'autres espèces d'hui-
les aromatiques récentes , et d'un prix plus élevé.
C'est une véritable sophistication qu'on ne peut que
diflTicilement découvrir. La connaissance des huiles
aromatiques parfaites , exige une certaine pratique
et la comparaison avec les bonnes huiles ; mais ce
n'est pas assez de s'en rapporter à l'odeur et à la
saveur. Quelques-uns sont dans l'usage de verser
une goutte d'huile sur un petit morceau de sucre , et
puis de le dissoudre dans une quantité donnée d'eau-
ils jugent , par la force de la saveur , de la bonté de
l'huile.
Les huiles volatiles aromatiques se sophistiquent
encore avec l'essence (épyrèle) de térébenthine, avec
les huiles fixes , ou avec l'alcohol. On reconnaît l'huile
de térébenthine en frottant l'huile falsifiée sur la pau-
Ine de la main , par ce moyen l'odeur de l'essence dé
térébenthine ne tarde pas à se manifester. L'huile
fixe se découvre en oignant une carte avec l'huile sus-
pecte , et la séchant ensuite à la chaleur ; s'il y a de
l'huile fixe , la carte reste tachée ; si enfin une huile
contient de l'alcohol , elle est décomposée par l'eau
et rendue laiteuse.
Caractères. Odeur aromatique ,• différente dans
les diverses espèces d'huiles , le plus souvent agréa-
ble j saveur piquante , acre , chaude , aromatique j
consistance liquide dans les huiles de citron , de
bergamote , d'orange , de limon , de lavande ; gre*-
nue à une basse température, et même cristallisée
dans l'huile d'anis 5 peu liquide dans les huiles de
II Uï 35i
mendie (i) , tle cannelle , de camomille , etc. La cou-
leur varie un peu. Celle de l'iiuile de camomille
est Lieue (2) , les autres! huiles aromatiques les plus
employées ont une couleur jaune rouge plus ou moins
foncée. La pesanteur spécifique est ordinairement
inférieure à celle de l'eau distillée j il y a cependant
des huiles volatiles aromatiques spécifiquement plus
pesantes j les huiles de gérofle , de cannelle, etc. ont
ce dernier caractère.
Mode de prescript. Les huiles volatiles aromati-
ques étant très-piquantes , acres , irritantes , ne se
donnent jamais seules intérieurement. On a vu quel-
ques huiles à la dose d'une goutte mise sur la lan-
gue , produire une escarre gangreneuse ; mais on les
mêle avec le sucre , les mucilages ( hydrates gom-
meux ), dans la proportion d'un huitième , et alors
on les donne intérieurement seules ou dissoutes dans
l'eau simple. C'est une des meilleures méthodes d'ad-
ministrer les huiles aromatiques. Si ensuite on fait
dissoudre les huiles aromatiques dans l'alcohol , et si
on mêle l'alcohol oleo-aromatisé avec l'eau sucrée et
qu'on filtre, on obtient ces agréables rosogUo, qu'on
(1) L'huile de menthe est très-fluide lorsqu'elle est récemment distil-
lée. Elle n'acquiert de la consistance qu'après trois ou quatre ans , en-
core ce changement n'a-t-il lieu que dans les flacons qu'on- débouche
souvent. (P.)
(2) La couleur bleue dans l'huile de camomille n'est pas constante ,
on l'obtient le plus souvent verte. Celle qui nous vient de Hollande , pat
la voie du commerce , est toujours bleue , mais il est probable que cette
couleur est factice , car l'huile de camomille pure , accidentellement
bleue , perd cette couleur par son exposition à la lumière, au bout d'un
ou deux ans , tandis que l'autre la conserve pendant quinze ans et plus,
ainsi que je m'en suis assuré. ( P. )
«
352 H U I
peut varier prodigieusement , que l'on prescrit seuls
ou étendus d'eau. Les huiles volatiles aromatiques
étant un peu solubles dans l'eau , l'aromatisent. On
obtient encore ainsi extemporanément d'excellentes
eaux aromatiques ( V oyez Eaux aromatiques ), On
devrait préférer cette pratique à la distillation qu'on
emploie communément dans nos pharmacies pour
préparer les eaux aromatiques , quand on pourrait
se procurer des huiles volatiles aromatiques récentes
et de bonnes qualités. Si l'on veut ensuite se servir
extérieurement des huiles aromatiques , alors on les
emploie seules ou bien combinées aux graisses , avec
lesquelles on en fait des espèces d'onguents.
- Vertus. Excitantes , diffusives , nervines , échauf-
fantes j augmentant les sécrétions j irritantes^ très-
approchantes du camphre pour la vertu.
Usage interne. Les fièvres asthéniques, les co-
liques venteuses , les faiblesses d'estomac j défail-
lance asthénique,
ZJsage externe. La paralysie, les tumeurs froides,
la carie des dents et des os , les douleurs d'estomac
et des intestins.
Dose intérieurement. Avec le sucre ou avec le
mucilage de gomme {hjdrate gommeux) depuis deux
gouttes jusqu'à dix; en forme à^eau aromatique y
depuis demi-once jusqu'à quatre onces ; en forme
de rosoglio , depuis une once jusqu'à deux en plu-
sieurs fois.
Observations. Les anciens ont trouvé dans les
huiles volatiles difïérentes vertus suivant les svàis-
IT î 353
tances desquelles on les obtenait. Selon eux , celles
tirées des semences aromatiques étaient échauffantes}
celles du romarin et de la sauge, nervines ; celle de
la menthe , stomachique ; celle de genièvre , diw
rétique ; celle de Sabine, emménagogue ; mais elles
sont réellement toutes excitantes, et si quelques-unes
présentent une action particulière, cela doit être
attribué à leur combinaison avec quelques substances
étrangères.
HUILE VOLATILE D'ANIS.
Voyez Huile de fenouil.
HUILE DE BAIES DE GENIÈVRE.
Voyez Huile de fenouil.
HUILE DE CARVI.
. Voyez Huile de fenouil.
HUILE DE CITRON.
Essence de bergamote, v. s»
Oleum citri. Lat.
Olio di cedro. ïtal.
Oil of orange-peel. Angl.
Mode de préparât. Cette huile aromatique, très»
employée dans le commerce , est préparée, dans les
différentes parties de l'Italie méridionale , par les jar-r
diniers. Ils coupent avec un canif très-fin les écoi ces
des bergamotes cueillies en septembre , en tranches
minces qu'ils réunissent dans des corbeilles. Dans
le même jour ils expriment ces écorces une à une,
et reçoivent l'huile sur une éponge. Quand celle-ci
en est bien imbibée, ils expriment l'huile dans lin
bassin. Ils décantent après quelques jours la partie
I. 25
354 H U I
la plus liquide et la plus pure du sédiment, duquel
on pourrait obtenir de l'huile par la distillation
au bain-marie.
Caractères. Récemment extraite des citrons verts ,
elle a une couleur verdâtre, qui ensuite devient oran-
gée; en vieillissant elle devient blanchâtre. Dans
une température très^froide elle cristallise : elle a une
odeur forte et agréable ; mise dans la bouche , elle
semble d'abord insipide , mais bientôt elle développe
une saveur amère assez forte. Elle est soluble dans
l'alcohol , inflammable, etc.
Mode de prescript. Quelques gouttes dans l'eau
chaude ou dans d^autres boissons , pouT en user inté-
rieurement j irritante, employée extérieurement. '
Usage interne. Les maladies asthéaiîques , les
vers.
Usage externe. Les blessures ( Cai.abb.6 .) , le ra-
chitis.
Observations. Pour se procurer les huiles d'o-
ranges et de limons j on procède de la même ma-
nière que pour l'huile de citrons. Leurs vertus sont
.peu différentes.
* L'huile de citron qu'on trouve, dans le commerce nous
vient de l'Italie et de la Provence. Cette huile est de deux
qualités. L'une, faite par expression, est très-odorante,
d'une couleur jaune ; elle dépose après un certain tems
Une matière blanche très-divisée , qui a beaucoup d'ana-
logie avec l'albumine végétale. Cette huile s'épaissit asseî:
promptement, et contracte une odeur désagréable ; elle
graisse alors les étoffes de soie sur lesquelles on l'applique.
A la manière des huiles fiixes , elle n'est plus que partielle^
ment soluble dans l'alcoUpl. La seconde espace d'huile de
citron e5t faite par distillation 5 elle est plus fluide que la
précédente; son odeur est un peu moins agréable; elle se
conserve plus long-tems , et est beaucoup plug soluble dans
l'esprit-de-vin. (P.)
HUILE DE FENOUIL.
Oleuni fœniculi. Lat.
Olio di finocchio. Ital,
. Fennel oil. JlngL
Mode de préparât. Prenez :
Semences fraiclies de fenouil , . six livres.
Eau , vingt livres»
Faites macérer les semences pendant quatre jours,
et distillez ensuite à un grgnd feu.
Caractères: Dense; d'une couleur un peu jaunâ-
tre-, d'une odeur de fenouil ; cristallisable à quelques
degrés au-dessous de wo.
Observations. On peut obtenir de la même ma-
nière les huiles volatiles des autres semences aroma-
tiqués 5 par exemple , des semences d'anis, de carvi,
de baies de genièvre , etc.
HUILE Dj: LAVANDE.
Voyez Huile de menthe.
HUILE DE LIMONS.
Voyez Huile de citron.
HUILE M MENTHE POIVRÉE.
Oleum menthœ piperitidis. Lat*^
Olio di menta piperitide. JtàL
Oil of pepper-mint. Angî.
Mode de préparât. Prenez ce que vous voudrez
356 H U I
de menthe poivrée fleurie et cueillie dans un tems
Sec^ hachei la plante et mettez-la dans un alambic j
versez dessus assez d'eau commune pour qu'elle sur-
nage de quelques doigts, et laissez en macération pen-
dant une nuitj puis distillez en élevant brusquement
la température. Vous recevrez l'eau qui distille dans
un récipient plongé dans un seau d'eau bien froide j
vous séparerez avec soin l'huile de menthe qui sur-
nagera l'eau, et vous la garderez dans des flacons bien
bouchés.
Caractères. Un peu colorée ; d'une saveur piquante,
brûlante , qui laisse un sentiment de froid j d'une
odeur forte aromatique de menthe poivrée.
Vertus. Excitante , difFusible ; augmentant les
sécrétions. (Darw^in.)
Observations . On obtient de la même manière
beaucoup d'autres huiles , comme celles des autres
espèces de menthe y de lavande ^ de romarin , de
sauge, de rwe, de tanaisie , etc.
HUILE VOLATILE DE NOIX MUSCADE.
Olcwn volatile myristicœ moschatœ. Lat.
Olio volatile di noce moscata. Ital.
Volatil oil of nutmeg. AngL
Mode de préparât. Prenez des noîç muscades
concassées ce que vous voudrez , ajoutez-y un peu
d'eau pour les couvtir , et distillez dans une cornue 3
l'huile se trouvera surnager l'eau.
Caractères. D'i\ne couleur jaunâtre, d'une odeur
H U I 357
pénétrante , d'une saveur piquante aromatique j spé-
cifiquement plus légère que l'eau.
Mode de prescript. Avec le sucre , mêlée à d'au-
tres espèces d'huiles aromatiques ou fixes.
^erfwi". Stimulante , excitante, diffusible , carmi-
nativcj augmentant les sécrétions. (Darwin. )
Usage interne. La diarrhée , les vents , les in-
digestions , le hoquet , quelques espèces de coli-
ques venteuses.
Usage externe. La faiblesse d'estomac ou des
intestins , les vices de digestion , les nausées , le
vomissement, la diarrhée (sur-tout chez les enfans).
Dose. Depuis deux gouttes jusqu'à dix , mêlée à
une drachme jusqu'à une demi'Once de sucre, pour
être divisée en plusieurs prises.
HUILE EXPRIMÉE DE NOIX MUSCADE.
Oleum prcssuin myristicœ moschatœ. Lat.
Olio espresso di noce moscata. Ital.
Expressed oil of nutmeg. Angl.
Mode de préparât. Prenez une certaine quantité de
noix muscades non piquées j pilez-les dans un mortier
de marbre , un peu chaud^ faites-en une pâte; met-
tez-la dans un sac de crin , que vous exposerez un
peu à la vapeur de l'eau bouillante. Placez le sac
entre deux plaques métalliques bien nettes et chau-
des , et exprimez-en l'huilé au moyen de la presse.
Vous recueillerez l'huile dans un vase de verre bou-
ché. Faites-la chauffer au feu , et quand elle est bien
liquide et limpide, décantez-la dans un moule de
papier, et laissez-la refroidir; puis gardez-la dans
un vase fermé. La meilleure huile exprimée de noîs.
358 H U I
muscade du comberce , yient des Inde^ oneiitâles
dans des vases de terre.
Caractères. Odeur aromatique Flagrante, saveur
chaude aromatique , couleur obscure. Onctuéj.ise au
toucher (i). ...
V ertu et usagé. Comme la précédente.
HUILE D'ORANGE.
oyez Huile de citron.
HUILE DE ROMARIN.
F oyez Huile de menthe.
HUILE DE RUE.
J^oyez Huile de menthe.
HUILE DE SAUGE.
Voyez Huile de menthe.
HUILE DE TANAISIE.
Voyez Huile de menthe.
HUILE VOLATILE DE TÉRÉBENTHINE RECTI-
FIÉE.
Essence de térébenthine. V. s.
Oleurh ierehinthinœ rectijicàt. Lat.
Epireleo di trementina rettificato. Itaî.
Rectifiecl oil of turpentine. Avgl.
Mode de préparât. Prenez :
Huile de térébenthine du com-
merce quatre livres.
Eau de |)luie huit livres.
(i) L'huile de muscade est composée d'une huile fliiide volktile com-
binée avec une huile fixe solide , aussi est-elle en partie soluble dans
l'alcohol. On man(juc encore d'un réactif certaLi pour reconnaitrc sa
jophisticatio.n. (P-^
H U I 359
Distille? doucement dans un alambic de cuivre
étamé ou dans une cornue de verre , séparez l'huile
volatile de l'eau et gardez-la dans un vase de v«rre
ou de terre vernissé fermé.
Caractères. D'une légère odeur de térébentliine ,
plutôt agréable ; d'une saveur pungitive chaude, aro-
matique j limpide , transparente comme l'eau distil-
lée j d'une couleur légère de paille; inflammable ,
volatile : elle est décomposée par l'acide nitrique
qu'elle décompose à son tour avec une très -vive effer-
vescence , en laissant un résidu qui a l'odeur du
musc; soluble dans l'alcohol , etc.
Mode de prescrîpt. Seule, légèrement chauffée;
dissoute dans l'alcohol; combinée au jaune d'œuf ,
au miel , et mêlée avec l'eau aromatique de cannelle.
Vertus. Excitante , stimulante.
Usage interne. Dans quelques cas d'hémorragies
( Ad air) , de maigreur , de rhumatisme chronique.
Usa^e eoctern,e. Dans les piqûres des membranes
et des tendons non enflammés , ou dont l'inflamma-
tion est terminée ; dans les ulcères vermineux ; dans
les tumeurs froides.
Dose. Depuis quatre gouttes jusqu'à dix, une ou
deux fois dans douze heures.
* L'auteur asshnilanl cette huile volatile à celles qui sont
formées par le feu , telles que celles de succin , de corne
de cerf, la nomme épyrèle de térébenthine, dénominalion
qui nous paraît impropre, puisqu'il suffit d'une chaleur de
8odegrés,et de l'intermède de l'eau, pour dégager cettehuile
de la térébenthine et autres matières analogues, telles que les
baumes de Copahu, de Canada, etc. Ployez au mol Eptréli;;,
36o H U I
la dénomination adoptée par M. Chaussier , laquelle nous
paraît aussi exacte et plus significative. (P.)
HUILES FIXES DOUCES,
SIMPLES OU COMBINÉES.
HUILE D'AMANDES.
Oleum amygdalarum. Lat,
Olio di mandorle. ItaL
Almond oil. Angî.
Mode de préparât. Prenez une quantité donnée
d'amandes récentes douces ou amères ; frottez-les dans
un linge pour leur enlever la poussière qui est adhé-
rente à récorccj pilez-les dans un mortier de marbre
avec un pilon de bois , jusqu'à ce que l'huile paraisse
en exprimant la masse entre les doigts ; faites-en une
pâte et soumettcz-la à froid dans un sac de crin à
l'action de la presse. Filtrez à travers le papier
Joseph toute l'huile qui passe , et gardez-la en un
lieu frais dans un vaisseau de porcelaine ou de verre
bien bouché,
N. B. Cette huile ne pouvant se conserver long-
tems , on n'en prépare qu'une petite quantité à la
fois.
Caractères. Couleur cîtrine ; légère odeur non
désagréable , insipide , ou un peu douceâtre ; plus
légère que l'eau , etc.
Mode de prescript. Seule , ou combinée au mu-
H U I 36i
cilage {hydrate ) de gomme arabique dans les émul-
sions ou dans les mixtes quelconques.
Vertus. Invisquante, émolliente , calmante ( Dar-
win ) j relâchante , sédative.
Usage interne. Les douleurs utérines, la colique
spasmodique, la toux sèche, l'irritation de la tra-
chée-artère et des poumons , la maigreur du corps ,
l'ardeur d'urine -, dans quelques empoisonnemens ,
dans riiydropisie. _
Usage eocterp.e en friction. J^dins, la rigidité des
ligamens, dans les taches de la cornée ; en injec-
tion dans l'oreille, dans la vue de ramollir le céru-
men : on l'ajoute souvent aux clystères émolliens..
Dose intérieurement. Depuis une demi-once jus-
qu'à deux ; chez les enfans , depuis une cuillerée à
café jusqu'à deux à la fois. ' ^
Observations. On obtient de la même manière
les huiles fixes de lin(i), de noixetdebéen. C'est une
précaution inutile de jeter les semences dans l'eau
chaude avant d'en exprimer l'huile : on les dispose
ainsi à rancir plus facilement.
(i) Il existe à l'égard de l'huile de lin , dans presque toutes. les phar-
macopées modernes , une erreur qu'il est important de détruire. On y
conseille de piler les semences et de les soumettre à la presse pour en
obtenir l'huile. Ce procédé est inexécutable. La grande quantité de
mucilage que contiennent les semences , s'oppose k l'extraction ; il faut
pécessairement avoir recours k une légère torréfaction pour dessécher ce
piucilrtge , et permettre à l'huile de céder aux efforts de la presse. (P.)
362 H U I
.r^UILE AMMONIACALE.
LiNIBIENT VOLATIL. V. S.
Oîeum ammoniatiim. Lat.
Olio ammohiacato. Ital.
Ammoniated oil. Angl.
' Mode de préparât. Versez sur îinë (Dlicè dTiuile
d'olives ou d'amandes ce qu'il faut d'ammoniaque
liquide, environ trois onces (i), pour convertir Thuile
en une substance dense homogène , en agitant avec
un pilon de verre dans un mortier de même matière ,
ou en agitant bien les deux substances dans une bou-
teille j on bouche le vaisseau.
Caractères. Dense, blanche, opaque, d'une
odeur forte d'ammoniaque.
^ Mode de prescript. On en oint les parties affec-
tées, on les frotte, on y applique un papier.
V ertus. Irritant , rubéfiant.
Usage externe. Les douleurs rhumatismales , l'an-
gine rhumatismale , la paralysie , la névralgie scia-
tique, les tumeurs laiteuses , les timieurs froides des
testicules , les bubons , l'odontalgie rhumatismale:
Observations. Dans la préparation de cette subs-
tance, on ne peut à la rigueur préciser la quantité d'am-
moniaque nécessaire pour convertir l'huile d'olives
eu d'amandes douces en ime masse dense, attendu
la difficulté de trouver un ammoniaque liquide qui ;
sous le même poids , contienne la même quantité;
réelle d'ammoniaque (2).
(1) Nous croyons que M. Brugnatelli a eu rintention de prescrire trois
gros d'ammoniaque au lieu de trois onces. (P.)
(2) On peut aisément se procurer de l'ammoniaque au même degré,
en se servant de l'aréomïîtrc pour Talcohol. Le terme le plus ordinaire
de l'ammoniaque est de ao à ai degrés à cet instrumeat.(P.}
itUÏ 363
Quand on ajoute quelques grains de camphre à
cette huile ammoniacale , oîi a l'huile ammoniacale
camphrée. ...
HUILE AMMONIACALE CAlVt^PHB^ÎÉ!.
/^qyes Huile AMMONIACALE. , i;^ j.
HUILE AVEC L'AMMONIURE DE MERCURE.
Oleum qxm ammoniuï'ètà hfdmrgyn. Là^t.
. Olio cou ammoniur.o di mercurio. Mal.
Oil with ammooiaret of qtiick.silwér. Angî.
^^(yâe 'd'è pi^èpWàL '^ur neuf di*àçhmes d'huile ^
d'olives, versez une demi-once à'âïftTnorïiutë dé rner-
c^z/re:f 'agitéz biiîn, dans 1111 mortier dô verre avec iin
pilon de verre , et renfermez le mélange dans .une •
bouteille. ■ , ■ n ,
-Caractères. Dense, blanche, d'une odeur ammo-
niacale j saveur métallique j elle t-ache de mer c lire
la surface poïie d'une lame de cuivre.
Woclè âe prkscript. t)n en oiiit , on en frotte les ^
parties affectées. " ' ■
ertus. Anti-vénérienne , stimulante.
Usage externe. Les exosto.^ès , Ves tumeuïâ , les
caries , les bubons vénériens , la sciâtlqûe , les tu-
meurs froides , l'hémiplégie.
" ^'Ôbse'ri^qtibn^s .' ' liVmmo'nitire dè ïnêrc urè contient
totijoù'rs , ^ous ïe iWèto poids , a peu près la même
quantité de inercm'é ; il est bon de déterininer dans
cette nouvelle préparation mercurielle , que j'âi
proposée aux médecins, la quantité d'^mmo/z/wre
qu'on doit eli'iployer , afiii d'avoir 'un remède toujours
doué de la même force, • ' i
364 HUI
■HUILE DE BEEN.
, : /^oye^ Huile d'amandes.
HUILE CAMPHRÉE.
Oîeum camphoratum. Lat,
Olio canforalo. Ital.
Camphorated oil. Angî.
Mode de préparât. Prenez :
Huile d'olives, . Jra ib . . quatre oAces-
Camphré raclé. . * . . . une once.
Mêlez dans un mortiet de verre de manière que
le camphre s'incorpore. ,.|^,,,!, ^fj.j . l
Caractères. Odeur de camphre j liquide , dense
opaque, homogène.
Mode de prescript. Seule , ou mêlée à d'autres
linimens.
Vertus. Stimulante, excitante, discussive.
Usage. Les douleurs de membres , et principa-
lement sur les tumeurs glandulaires.
HUILE D 'ŒUFS.
Oleum oi^orum. Lat.
Olio d'uova. Ital.
Yolk oil. Angl.
.Mode de préparât. Prenez ce que vous voudrez
de jaunes d'œufs durcis par la chaleur j faites chauf-,
fer au feu dans un vase métallique jusqu'à ce qu'ils
soient devenu^ rouges , et qu'en les exprimant avec
le doigt ils donnent de l'huile -, alors procédez comme
avec les amandes , et vous obtiendrez l'huile par la
pression.
H U I 365
Caractères. Douce , agréable , légèrement odo-
rante.
Vertus et usage des huiles douces exprimées.
HUILE DOUCE DE VIN.
Voyez Acide sulfureux éthéré.
HUILE DE LIN.
ployez Huile d'amandes dotices.
HUILE DE IJN AVEC L'EAU DE CHAUX.
Oleum Uni cum aqua calcis. Lat.
Olio di lino con acqua di calce. liai.
Linseed oil with water lime. Angl.
Mode de préparât. Prenez huile de lin et eau
de chaux récente, de chaque parties égales.
Agitez bien dans une fiole.
Caractères. Laiteuse, opaque; espèce de savon :
l'huile se sépare un peu par le repos.
Mode de prescript. On agite et on en baigne
les parties affectées.
Usage externe. Très-utile dans les brûlures.
HUILE DE NOIX.
Voyez Huile d'amandes.
HUILE D'OLIVES.
Oleum olwarum. Lat.
Olio di olivo. Itaî.
Oil of olives. Angl.
Mode de préparât. On broyé les fruits mûrs de
l'olivier sous une meule qui tourne verticalement sur
un plan horizontal j la masse qu'on en obtient , sou-r
mise à la presse , donne l'huile d'olives.
q
366 H U ,1
Caractères. D'une couleur çitriije ; inodorç, jn-
sipide; spécifiquement plus légère que l'eau, ellç;^ç
congèle à ,q.uelq,ues degrés au-dessous de ^ér^ tl^er-
momèlre'de Réaumur.
Mode de prescript. Seule, combinée à d'autres
mixtes , aux émulsions , etc.
Vertus. Invisquante , calmante , répluU^
Usage interné. Les constipations , les douleurs
rhumatismales , les vers , le tétanôs , le trismus ,
l'inflammation des reins ; dans quelques emppison-
nemens. ,
Usage eoc ferrie. Pans lç,Cas de morsure des scor-
pions , de piq(ire des frelons , des guêpes , du mous-
tique d'Amérique , des sçingsues vénéneuses -, contre
les brûlures, les douleurs rhumatismales; on rajoute
aux clystères émoUiens et piirgatifs; injectée ti,éd^.^
dans les resserremens de l'urètre et dans la forte
ischurie. (Ghigini. )
Dose. Depuis depii-once jusqu'à deux et Quatre
onces pour purgatii.
Observations. L'huile d'olivè a été aussi i-ecom*
mandée dans la peste. Baldwin, consul général de
S. M. Britannique en Egypte , l'a trouvée tT^s-
utile dans cette maladie , et l^es observations faites
par un frère récollet de Pavie , qui était toujours
dans un hôpital de pestiférés en Egypte, prouvèrent
ses bev;reux effets eji pare^i^lsycas. .Q,welq^ies personnes
.assurent peut-être , î^,Vie.c^^rDp, de bonne i"oi , que l'I^uile
d'olive a contre la peste une VîCrJiu Spécifique , comme
le quinquina .çpntre le^ lf\èv>res perniçiQiLses. Qn dit
HUI 367'
que l'huile est, parmi les susbtances qu'on trouve dans
les lazarets , celle qui ne reçoit ni ne communique la
matière de la peste. Les corps mêmes qui se chargent
facilement du principe contagieux, comme la laine ^
le cuir , les peaux , ne s'infectent plus s'ils sont im-
prégnés d'huile d'olive. Baldwin observe encore que
les porteurs d'huiles ne sont jamais infectés de la
contagion , attendu que leurs vetemens et leur peau
sont constamment imprégnés d'huile.
iftjILE DE RICIN.
Oleum ricini. Lat.
Olio di ricino. Ital.
Castor oil. Angl.
Mode de préparât. Comme l'huile d'amandes ,
en ayant seulement l'attention d'enlever auparavant
l'écorce externe.
Caractères. D'une couleur blanche ; un peu plus
dense que l'huile d'olive , à 1 5° -|- o j inodore , douce, /
transparente , et plus miscible à l'eau que l'huile
d'olives (i). *
Mode de prescript. Seule , ou avec le mucilage
de gomme arabique , et puis mêlée à la décoction de
guimauve ou à la décoction d'orge, etc. Par exemple:
Huile de ricin trois onces.
Mucilage de gomme arabique, une once.
Mêlez en y ajoutant dix-huit onçes de décoction,
de guimauve. (Franck, )
(i) Un des caractères les plus tranchés de l'huile de ricin et qui lui est
particulier, est la solubilité dans l'alcohol en taute proportion. J'aiiodi-
que ce moyen pour reconnaître la sophistication de ce médicament, Voy.
le Bulletin de Pharmaoie , 1" année.
368 H U I
Vertus, Purgatif doux, anthelminlhiqiffi^»!
Usage. Dans les constipations ; contre les veM
(Odier); le ténia (Mazzi)^ les coliques, sur-tout
contre celles qui proviennent de quelque sel à base '
de plomb j dans la népliritique ^ contre les douleurs
causées par des ascarides. ( Cirtt_lo. )
Dose. Depuis deux drachmes jusqu'à trois onces,
ou bien une cuillerée à bouche , toutes les heures
jusqu'à ce qu'elle produise une évacuation.
HUILE SULFURÉE.
Baume de soufhe. v. s.
Oleum sulfaratum. Lat.
Olio solfurato. Ital.
Sulphurelted oil. AngL
Mode de préparât. Prenez ;
Huile d'olive , quatre onces.
Soufre sublinié , . . . . demi-once.
Chauffez l'huile dans un vaisseau de fer (i), et
ajoutez-y ensuite peu à peu le soufre.
Caractères. D'une couleur jaune, légèrement odo-
rante, dense. Le soufre s'en sépare avec le tems,
et quelquefois il cristallise.
Vertus. Un peu acre , irritante.
Usage. Elle était autrefois recommandée dans
quelques maladies de poitrine^ mais il reste à savoir
si c'est aVec raison qu'elle est à présent tombée en
désuétude.
Observations . Si à dix onces d'huile sulfurée , on
. . ' - ' ,
(i) Un vaisseau de verre me par^t plus convenable. (P.)
HUI 369
ajoute cjiiatre scrupules de camphre divisé, on obtient
V huile de soufre camphrée^ déjà connue sous le
nom de baume de soufre , également peu usité
aujourd'hui.
HUILE SULFURÉE CAMPHRÉE.
IToyez Huile sulfurée.
HUILE PYROGÉNÉE (i).
Huile EMPYREUMATiQUE. (v. s.)
Oleum pyrogenatum. Lat;
Ecpireleo. Ital.
Pyrôgén oil. Angî.
Sous le nom à! huile pyrogéné ( épyrèle ) , nous
avons compris , selon notre réforme de nomencla-
ture chimique, les substances huileuses qui se forment
dans les corps par le moyen du feu. Ainsi, par exem-
ple , l'huile pyrogénée (épyrèle ) de succjn a été jus-
qu'ici connue sous le nom ^huile de succin ; mais
le succin ne contient réellement aucune huile j c'est
une huile de nouvelle composition qui se forme
par le moyen du feu pendant la distillation. Ainsi ,
le bois , la corne de cerf, diverses substances vé-
gétales et animales , sans contenir aucune huile , en
produisent lorsqu'elles sont soumises à la distillation
par Uile forte chaleur. Ces huiles sont donc pjro-
gênées ( epyrelei ) , c'est-à-dire , formées par le
moyen du feu dans les substances qui les fournissent.
(i) Le TraduQteur a substitué au mot épjrèle adopté par l'Autëur, cèlui
d'huile pyrogénée , proposé par M. CHaussier , comme plus conforme au
génie de notre langue et au système de nomenclature adoptée par lé»
ehimistes français. (P.)
I. 24
370 H U ï
La dénomination de pjrogénée ( épyrèlfe ) indique
donc le moyen avec lequel on obtient xîes iiuîles.
tolLE mOGÉNÉE^ DË CORNE Dfe tt^ REC-
TIFIÉE.
Huile animale de Dippel. v. s.
Oleum pyrogenetum cornu cervi reciificatum, Lat.
Ecpireleo di corno di cervo rettificato. liai.
Rectified pyrogen cil of liarts-horn. AngL
Mode de -préparent. Prenez de l^hnilè ol)tenue
par la distillation de la liqûenr yolatile de corne de
cerf, deux livres^ ajoutez-y quatre livres d'eaw , et
distillez-en une livre à un feu doux.
Caractères. 'Limpide, tenue , Sans côSuliëur, 'onc-
tueuse au toucher; d'une odeur pénétrante,- d'une
saveur amère , non désagréable; inflamtna'M'e , «te.
Mode de prescript. Avec l'eati bu lie^ ihï^es
aqueux , avec les liqueurs Vineuses, avec lé^^iellës
on l'agite chaque fois '<jti'on doit en prendre ; aVec
le sucre , etc.
ertiis. Excit'àiitè , 'îà^^?)uj)issante.
Usage. Les conVtilsions àsïthéniqués , l'epîlepsie
chronique ; les fièvres intermittentes.
'Observations. Cette huile était connue sous le nom
è^huile animale de Dippel. Lorsque , par des distil-
lations répétées , on l'a obtenue très-limpide , on la
conserve dans des flacons bien bouchés et recouverts
de papier noir , elle est sujette à se colorer et à déve-
nir fétide par son exposition à la lumière ou a
l'air. Il est bien difficile de la priver entièrement
d'ammoniaque.
* L'huile de corne de cerf la mieux rectifiée, peut être
HTJÏ 371
considérée comme un véritable savon à base d'ammo-
niac[ue , soluble dans l'eau , clans la proportion d'environ
dix gouttes sur une once. (P.)
HUILE PYROGÉNÉE DE SUCCIN AMMONIACALE.
Voyez Ammoniaque succinée.
HUILE PYROGÉNÉE DE SUCCIN RECTIFIÉE.
Huile de buccin rectifiée, v. s.
Olcum pyrogenatum succini rectijicatum. Lat."
Ecpireleo di succino reltificato. Ital.
Rectified pyrogenaLed oil of amber. Angl.
Mode de préparât. Remplissez une cornue à moi^
ti-é d'un mélange fait atec parties égales en poids de
succin pur concassé et de sable; adaptez-y un ample
récipient et distillez au bain' de sable. Séparez dô
Tacide succinique l'huile que vous obtiendrez dans
cette opération, et rectifiez cette liuile en la distillant
de nouveau au bain de cendré. ij"
Caractères. Couleur jaune ou orangée; odeur
d'huile pyrogénée ( épyrèle ) ; consistance huileuse ,
légère , d'une pesanteur spécifique inférieure à celle
de l'eau.
Mode de prescript. -Gomihinée à divers mixtes ,
à l'ammoniaque.
Vertus. Chaude , stimulante , résolutive, mer\dne.
Usage interne. La goutte ,les affections nerveuses,
hystériques ; la toux convulsive.
Usage externe. Les tumeurs froides , la paraly-*
sie , l'apoplexie , l'épilepsie.
Dose {intérieurement). Depuis une goutte jus-
V qu'à trente, dans un véhicnle con^venable.
INF
I.
INFUSION.
Jn/iisum. Lat.
Infuso. Ital.
Infusion. Angî.
Observations. Les substances végétales contenant
des principes qui se communiquent facilement à l'eau
bouillante , servent à faire les infusions. Ainsi les
fleurs de camomille , de sureau , d'arnica , etc. je-
tées dans l'eau bouillante , lui communiquent immé-
diatement leur arôme. On les passe et on les admi-
nistre ainsi chaudes. Les infusions , pour la plupart,
ne se conservent que peu de tems; c'est pourquoi
on doit les préparer extemporanément au besoin.
La quantité des substances végétales destinées à
faire les infusions est souvent arbitraire -, mais lors-
qu'on a affaire à des substances très-actives , il est
prudent d'en préciser les proportions.
Si les substances qu'on veut infuser sont d'une
texture dure , comme les semences aromatiques , les
baies sèches, etc. on doit, avant de les soumettre à
l'action de l'eau chaude , les concasser ou les pul-
vériser, selon le besoin.
INFUSION D'AYA-PANA.
Infusum aya-panœ. Lat.
Infuso di aia-pana. Ital.
Infusion of aya-pana. Angl.
Mode de préparât. Versez deux livres d'eau bouil-
INF 373
lante sur six feuilles d'aya-pana, décaniez la liqueur,
et faites la prendre.
Caractères. Transparente , d'une odeur agréable.
Mode de prescript. Seule, ou mêlée à d'autres
niédicamens liquides.
Usage. Dans les affections scorbutiques légères.
(Alibert).
INFUSION DE CACHOU.
Infusum mimosce catechu. Lat.
Infuso di cato. Ital.
Infusion of catechu. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Extrait de cachou, deux drachmes et demie.
" Cannelle , . . . demi-drachme.
Eau bouillante , . six onces.
Ajoutez sirop simple , une once , et décantez après
quelques minutes.
Caractères. D'une couleur obscure , d'une odeur
aromatique , d'une saveur âpre astringente , aroma-
tique , douceâtre.
N. B. Le cachou est presque tout pur tannin,
c'est pour cela que les médecins ont jugé convenable
d'y ajouter la cannelle et le sucre pour le rendre
agréable au palais j il s'altère facilement.
Mode de prescript. Seule , ou associée à d'autres
compositions.
Vertus. Très-astringente, excitante.
Usage. Dans les diarrhées asthéniques j dans les
flux de ventre résultant de la faiblesse des intestins.
374 riNTP
INFUSIÔN DE DIGITALE POURPBÉE.
J/ifusiim digitalis pw^ureœ. Lyt.
IiiL'uso di digitale porporina. liai.
Inliision of foxglove. Atigl.
Mode de préparât. Prenez :
Feuilles sèches de digitale pour-
prée , une drachme.
Eau bouillante, huit onces.
Alcohol avec la cannelle , . une once.
Macérez pendant quatre heures , et passez ensuite
(WlTHERING ).
Caractères. D'une odeur et d'uiie saveur aroma-
tique j légèrement colorée.
Mode de prescript. Seule , Ou combinée à d'autres
mixtes aqueux.
Vertus. Anti-excitante, débilitante, diurétique.
Usage. Les hydropisies stJiéniques {?)
Dose. Depuis demi-once jusqu'à ime once, une
ou deux fois le jour,
INFUSION DE QUINQUINA.
Injlisum çinchonœ officin. Lat.
Infuso di china. Ital.
Infusion of oinchona barls. Angl,
Mode de préparât. - Prenez
Ecorce de quinquina pulvérisée, une once.
Versez dessus , eau bouillante , une livre. '
Couvrez et laissez' en repos pendant six lieureS ,
décantez la liqueur que Vôiis garderez J)Our l'usage.
Autre procédé (Pharmacop. de Dubl.), Prenez?
Ecorce de quinquina pulvérisée , une once.
Mucilage ( hydrate ) de gomme
arabique j , . • \ . • • deuxohces.
INF 375
Triturez l'écorce avec le mucilage et ajoutez-y l'eau
pendant la trituration. Faites macérer pendant vingt-
quatre heures , et décantez la liqueur pure pour
l'usage. On la prépare extemporanément toutes les
fois qu'on doit y avoir recours.
Caractères. Odeur de quinquina , saveur amère ,
astringente ; couleur jaune , analogue à celle de la
décoction de quinquina; sujette à s'altérer par le
contact de l'air.
Mode de prescript. Seule , ou combinée avec
l'eau acidulé d'acide carbonique , si elle produisait
le vomissement ; aux opiatiques , si elle purgeait f
aux aromatiques , si elle causait de l'oppression.
Vertus du quinquina.
Usage. Dans les cas où le quinquina est indiqué,
sur-tout chez les sujets dont l'estomac ne peut sup-
porter le quinquina en poudre.
INFUSION DE RHUBARBE,
Injusum rhei palmati. Lat,
Inf'uso di rabarbaro. Ital.
Infusion of rhubarb. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
RhuJjarbe choisie pulvérisée , trois onces.
Versez sur la poudre eaubouil-
laute, deux liv. et demie. 1
Tenez le mélange dans un vase de terre pendant
douze heures, et passez.
Caractères. D'une couleur jaune-foncée ; d'un«
saveur amère j rougissant avec les alcalis et avec les
terres solubles.
376 I N F
Mode de prescript. Mêlée aux solutions salines
purgatives, et aux mixtes aqueux,
ertus de la rhubarbe.
Usage. Dans les constipations, dans la dyssen-
terie par diathèse astliénique.
Dose. Depuis demi-once jusqu'à deux.
INFUSION DE ROSES.
Infusum rosœ gallicœ. Lat.
InCuso di rose. Ital.
Infusion of roses. Angl.
Mode de préparât. Mettez dans un vaisseau con-
venable, pétales sèches de roses rouges, une once.
Eau bouillante , . . . . . . cinq livres.
Laissez infuser pendant quatre heures , versez-y
une drachme d'acide sulfuriquej agitez, puis ajou-
tez deux onces de sucre blanc.
Caractères. Légèrement acidulé ; d'une belle cou-
leur rouge j d'une odeur agréable : cette infusion se
conserve loncf-tems sans altération.
o
Mode de prescript. On la prescrit rarement seule :
elle est destinée le plus souvent à communiquer une
couleur rouge agréable et une saveur acidulé aux
boissons aqueuses , ou à servir elle-même de véhi-
cule à des médicamens appropriés. On l'ajoute
utilement aux gargarismes et aux composés astrin-
^ensj mais il ne convient pas de l'ajouter aux pré-
parations de quinquina excitantes ou corroborantes^
atteTidu , que l'acide sulfurique émousse singulière-
inent leur vertu,
Vertus. Légèrement astringente; désaltérante, ra-
INF 377
fraîchissante : long-tems continuée , elle est débili-
tante.
Usage. Les affections sthéniques , sur-tout dans
les flux.
INFUSION DE SÉNÉ.
Infusum sennœ. Lat.
Infuso di senna. ItaL
Infusion of senna. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Séné , . . . . / . . six drachmes.
Gingembre en poudre , . . demi-drachme.
Eau bouillante , .... dix onces.
Laissez en macération pendant une heure' dans
un vase couvert, et passez. r;' ' .
N . B. Le gingembre qu'on ajoute sert à corriger
les qualités du séné et à le rendre plus agréable au
palais et à l'estomac.
Caractères. D'une saveur et d'une odeur légère-
ment aromatique.
Mode de prescript. Seule, réc'emment préparée
ou combinée à d'autres mixtures.
Vertu. Purgative.
Usage. Dans la constipaticMi- "
Dose. Depuis line once jusqu'à 'deux.
Observations. Le docteur Duncan remarque ju-
dicieusement dans sa Pharmacopée que l'on pourrait
employer plus convenablement une drachme et de-
mie de séné , ou deux drachmes, au lieu, de la quan-
tité prescrite.
378
RER— LIQ
K.
KERMÈS MINÉRAL.
Voyez OxiDE d'antimoine hydro-sulfuré eouge.
L.
LAIT D'AMANDES.
Voyez Emulsion d'amandes.
LAIT VIRGINAL.
V oyez AxcoHOL avec le benjoin.
LAUDANUM LIQUIDE.
Voyez Alcohol avec opium. .
LESSIVE CAUSTIQUE.
Voyez Potasse liquide.
LIMAILLE DE FER NON ROUILLÉE.
Voyez Acier pulvérisé.
LIMONADE MINÉRALE.
Voyez Acide sulfUrique pur.
LINIMENT RAFRAICHISSANT.
Voyez Cérat de blanc de baleine.
LINIMENT VOLATIL.
Voyez Huile ammoniacale.
LIQUEUR ANODINE MINÉRALE D'HOFFMAN.
Voyez Alcohol éthéré par l'acide suxburique.
LIQ 379
LIQUEUR ANODINE NITREUSE.
J^oyez Alcohol éthéré par l'acide nitrique.
LIQUEUR FUMANTE DE BOYLE.
Ployez Sulfure d'ammoniaque.
LIQUEUR PROBATOIRE.
Ployez Sulfure de chaux arseniqué.
LIQUEUR DE TERRE FOLIÉE DE TARTRE.
Voyez AcÉTAïE de potasse.
FIN DU TOME PREMIER.
%
i
^ T
.l'i . .
:.T sa aàijc- ^
I
I
PHARMACOPÉE
GÉNÉRALE.
TOME II.
DE L'IMPRIMERIE DE D. COLAS.
PHARMACOPÉE
GÉNÉRALE
A L'USAGE DES PHARMACIENS
ET DES MÉDECINS MODERNES ,
ou
DICTIONNAIRE des Préparations pharmaceutico-
médicales simples et composées les plus usitées de nos jours,
suivant les nouvelles Théories chimiques et médicales.
Par L. V. BRUGNATELLI,
M(5decin de Pavie , Professeur de Chimie générale en l'Université de cette
ville , de l'Institut national d'Italie , de la Société italienne , de l'Aca-
démie impériale des Sciences , de la Société d'Agriculture de Turin, et
deia plupart des Académies et Sociétés savantes de l'Europe.
Nisi utile est quod^acimus f
Stulta est gloria.
PHiEDR. , lib.III , fab. xvriT.
OUVRAGE TRADUIT DE L'ITALIEN, AVEC DES NOTES,
Par L. a. PLANCHE,
Pharmacien , Membre de l'ancien Collège et de la Société de Pharmncîe de t'arîs, de
la Société de Médecine , et de la Société médicale d'Emidation ; associé coires-
pondant de la Société de Médecine de l'Eure et de celle de Pharmacie de Lyon,
TOME SECOND,
A PARIS,
CHEZ D. COLAS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE,
Rue du Vieux- Colombier , n" 26 , Faubourg St-Geriuaia,
181I,
TABLE SOMMAIRE
DES ARTICLES
CONTENUS DANS LE DEUXIÈME VOLUME.
Préparations et Compositions pharma-
ceutiq
ues.
I
Articles omis dans la Traduction 198
Appendice. • . . • • • ^^7
Table, posologique. . . • ^ • • • .261
Sjnonjmie des nomenclatures modernes. . 275
Tableau de la force des acides indiquée par
-la pesanteur spécifique à V aréomètre de
Baumé. . . . . . - • 291
Tableau des sels qui ne pewent se trouver
ensemble. ' . . ^ . 29^
Exemples de décompositions réciproques dans
les sels alcalins et terreux 295
Table exprimant les quantités d'acide sul-
furique à 66° contenus dans des mélajiges
d'eau , et de cet acide à divers degrés à
l'aréomètre j avec la pesanteur spécifique
de ces mêmes mélanges , par M. Vauquelin . Soi
Table de solubilité des graisses dans l'alcohol
et Véther suif urique , par P. F. G. Boullaj. 3o2
Table de solubilité des huiles fixes fluides
dans l'alcohol rectifié à 40° de l'aréomètre
de Baumé , par L. A. Planche 3o5
Table de solubilité des huiles fixes fluides dans
l'éther acétique , par fj, A. Planche. . . 3o4
Tableau des substances métalliques et princi-
paux caractères desmétaux les plus connus. 3o5
Tableau des températures auxquelles se mani-
festent les plus importans phénomènes chi-
miques ^ suivant le thermomètre deRéaumur,
le centigrade et celui de Wegwood. . . 309
Table de la quantité approximative d'eau
nécessaire à la solution de quelques sels
terreux et alcalins . .521
Description d'un nouvel alambic , d'un ser-
pentin à boule , d'un condensateur à cj-
lindre y etc 325
Description et usage de l'appareil de com-
pression pour la préparation, des eaux miné-
. raies acidulés. . . \ . . . . • . 329
Jlppareil pour dégager l'acide carbonique. . 332
Description et usage d'un réservoir à gaz appli-
cable à la préparation des eaux minérales.
Descriptioîi d'un appareil pour le carbonate
d'ammoniaque 33^
Description d'un appareil pour l'éther sulfu-
rique. . . . , . . . • . . . • SSq
Description d'un entonnoir à double robinet
de M. Boullaj , employé à la préparation
de l'éther phosphorique , à celle de l'éther
sulfurique^ etc 34o
PHARMACOPÉE
GÉNÉRALE.
m:
MAGISTÈRE DE BISMUTH.
Voyez OxiDE BLANC DE MSMT7TH.
MAGISTÈRE DE CAMPHRE.
T^oyez Camphre purifié.
MAGISTÈRE DE SOUFRE.
" Voyez Soufre précipité.
MAGNÉSIE.
Voyez Carbonaîe de magnésie.
MAGNÉSIE CALCINÉE.
Magnesia usta. Lat.
Magnesia calcinata. Ital.
Calcined magnesia. Angl.
Mode de préparât. Prenez du carbonate de ma^
gnésie obtenu de la décomposition du sulfate de
magnésie; faites-le calciner dans un creuset, à une
chaleur rouge pendant l'espace d'une heure (i) ; lais-
sez refroidir et gardez dans des bocaux exactement
bouchés.
(i) Ce tems est insuffisant pour priver entièrement la magnésie
d'acide carbonique 3 il faut au moitjs trojis heures d'ua feu bien
soutenu. (P.)
II. I
2 M A L
Caractères. Blanche, légère , insipide, insolu])le
dans l'eau • privée d'eau et d'acide carbonique j ver-
dissant légèrement quelques teintures bleues végé-
tales j phosphorescente lorsqu'on l'a mise dans une
capsule de fer chaude et non rouge. La magnésie
perd les de son poids par la calcinaiion , suivant
Black.
Mode de prescript. En poudre ; seule , ou mêlée
à quelques aromatiques agréables avec un oleo-sac-
charum, ou bien à des substances amères. Quand il
y a faiblesse, on boit, par- dessus, de l'eau de
menthe poivrée.
Vertus. Anti-acide , absorbant l'acide du suc gas-
trique et l'acide carbonique gazeux , et ensuite jDur-
gative.
Usage. L'acidité de l'estomac; la cardialgie; les
tranchées et les convulsions causées par des saburres
acides ; dans les coliques qui reconnaissent pour
cause une surabondance d'acide carbonique.
Dose. Depuis douze grains jusqu'à demi-once.
Administration de la magnésie Yoj. Carbonate
DE MAGNÉSIE.
MALATE DE FER.
Teinture de mars pommée, v. s.
Mçilas ferr '\. Lat.
Ossipomiato di fçrro. liai.
Pomiate of iron. Angl.
Mode de préparât. Sur une once de limaille do
fer puf versez trois onces de suc de coings acerbes ;
faites digérer pendant quelques jours , et décantez
la liqueur. Ajoutez de nouveau suc à la limaille , et
MER ^
répétez cette opération jusqu'à ce que le fer soit
dissous. Réunissez les liqueurs, filtrez et évaporez en
moyenne consistance; ajoutez environ une sixième
partie d'alcohol , et gardez la préparation dans un
flacon bouché.
Caractères. Couleur noirâtre ; saveur douce styp-
tique ; odeur de pomme ; il ne forme pas de bleu de
Prusse avec le prussiate de potasse , mais il donne
im précipité blanc céleste clair qui devient bleu avec
l'acide muriatique.
Mode de prescript. Mêlé à l'eau ou à d'autres
mixtes liquides.
Kertus. Excitant , tonique.
Usage. Faiblesse d'estomac ; l'hydropisie astlié-
îiique j la chlorose asthénique ; la diarrhée asthé-
«ique; l'hypocondrie; les vers; la cachexie.
Dose. Depuis un demi - scrupule jusqu'à deux
drachmes dans vingt-quatre heures.
MERCURE ACÉTATE,
Voyez Acétate de mercure.
MERCURE CORROSIF.
Voyez MURIATE DE MERCURE SUROXIDÉ.
MERCURE DOUX.
Voyez MURIATE de mercure doux, MURIATE OXIDULîS
DE MERCURE.
MERCURE GOMMEUX DE PLENCK.
V oyez Mucilage de .gomme arabique mercuriel.
MERCURE PRÉCIPITÉ BLANC.
Voyez MURIATE de mercure PRÉaPITÉ,
4 MER
MERCURE PRÉCIPITÉ ROUGE.
Voyez OxiDE DE MERCURE ROUGE PAR l'ACIDE NITRIQUË.
MERCURE PURIFIÉ.
Hydrargyrum purijîcaium. Lat.
Mercurio depurato. liai.
Purified quick silver. Angl.
Mode de préparât. Prenez mercure du commerce
ce que vous voudrez j distillez dans une cornue de
grès au feu de réverbère , et recevez le mercure dans
un récipient plein d'eau. La distillation achevée, dé-
cantez l'eau , séchez le mercure , et gardez-le dans
un flacon de cristal bien bouché.
Caractères. Métal liquide d'un brillant argentin i
entièrement volatil et bouillant au feu ; divisible en
globules très-déliés ; solidifiable à trente-deux degr. ;
cristallisable ; demi-ductile j phosphorescent dans les
tubes barométriques j ne mouille pas les mains ; se
combine facilement au thermoxigène , dont il peut
se charger en diverses proportions ; il décompose
l'acide nitrique à froid en s'oxidant ( thermoxi-
dant ), etc.
Usage. Le mercure distillé non - seulement sert
aux expériences , mais encore à toutes les préparations
mercurielles.
Observations. La méthode de purifier le mercure
èn le faisant passer par une peau de chamois n'est
pas aussi convenable que la distillation. Le mercure
qu'on obtient par la décomposition sulfure rouge
de mercure 3 ou cinabre, est aussi très -bon pour
les préparations mercurielles.
MIE 5
MERCURE SOLUBLE.
Voyez OxiDE gris de mercure.
MERCURE SUBLIMÉ CORROSIF.
Voyez MURIATE DE MERCURE SUROXIDÉ.
MIEL ACÉTATE.
Voyez OxiMEi.
MIEL AVEC L'ACÉTATE DE CUIVRE.
Onguent jegyptiac. v. s..
Mel cum acetato cupri. Lat.
Miele con ossiacetato di rame. Itah
Honey with acétate of copper. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Acétate de cuivre pulvérisé. . une once (i).
Vinaigre pur six onces.
MieL \ seize onces.
Faites chauffer , et évaporer le tout en moyenne con-^
sistance.
Caractères. Couleur rouge-brune j saveur dou-
ceâtre, et ensuite métallique j d'une odeur forte d'a-
cide acétique concentré.
Usage externe. Pour déterger les ulcères et dé-
truire les cliairs fongueuses.
Observations. Cette préparation est aujourd'hui
réservée à la médecine vétérinaire. La couleur rouge,
sous laquelle elle se manifeste , provient de l'oxidç
de cuivre mis en liberté dans l'opération. Je sais que
quelques pharmaciens profitant de ces caractères fa-
briquent cette préparation avec l'oxidebrun de cuivre
obtenu de la décomposition de l'acétate de cuivre ,
(i) On emploie le plus ordinairement dans cette composition Toside
vert de cuivre ( yert-de-gris.) (P.)
G MIE
avec le vinaigre ordlnàire et le mièl. Il est certain
cependant que dans ses effets , la préparation faite
de cette manière , ne rèssenlMe pas à celle obtenue
avec l'acétate de cuivre, sans doute pàrcè qiiè l'acide
acétique qui se sépare du sel est beaucoup plus con-
centré que celui qu'on y ajoute.
MIEL DÉSPUMÉ.
Mel despwnatum. Lat.
Miele schiumato Ital.
Clarified honey. Ahgï.
Mode de préparât. Chauffez iin mèiarïge d'une
livre et demie de mièl avéC uiie li^ré d'éati ,
jusqu'à l^resque - ébuUitioii ; ajoutez du blanc d'œuf
battu. Qiiànd la matiète est coagiilée, ébiiiiièz ou
passez à travers un drap de' laine , et rapprochez avec
précaution jusqu'à la consistance d'un sirop un peu
liquide. Une plus grande concentration au feû pour-
rait être îiiiisible.
Autre procédé. Prenez miel eçumé avec le blanc
d'œuf et encore liquide , cliauffez-le doucement ;
jetez dedans de la poudre de coquille d'huître, avec
un tiers de son poids dé poudre de charbon, tant
qu'il y aura efTerves'cence ; retirez eiisuitè le vase du
feu , enlevez l'écume , passez le miel , et evaporez-le
en coiisistahce 'dè sirop.
Caractères. De moyenne consistance ^ doux ,
agréable 5 l'odeur varie suivant la qualité de l'huile
aromatique que les abeilles recueillent sur les fleurs.
Il existe en Asie et dans la Crimée des miels em-
poisonnés , recueillis par les abeilles sur des plantes
vénéneuses.
MIE *j
Mode de prescript. Seul oit dissons dans l'eau
simple , ou dans des composés aqueux. Mêlé avec
la farine , on en fait des emplâtres pour l'usage
externe.
Vertus. Détersif , stimulant , purgatif , nour-
rissant.
Usage externe. Les apbihes j les ulcérations ^ les
furoncles j les tumeurs ; l'angine ( en forme de gar-
garisme) : on l'ajoute aussi aux lavemens purgatifs.
Dose. Depuis une oncè jusqu'à trois (dans les
cl j stères),
Observations. Dans les procédés indiqués , on
a en vue de dépurer le miel non-seulement de la
substance muqueuse , albumineuse , qu'il Contient ^
et -de la cire qui, par la forte pression qu'on fait
éprouver aux alvéoles , se mêle avec le miel , mais
encore d'un acide libre qui ordinairement se trouve
en combinaison avec le sucre et avec le mucilage
( hydrate-gommeux ). Le miel ainsi dépuré se ràp-
proclie, par ses caractères , du sirop de sucre. On
pourrait prescrire quelquefois ce sirop dans lés cas
où le miel a été recommandé et reconnu de quelque
avantage j comme dans la constipation à titre de
purgatif, dans l'asthme, et dans les affections asth-
matiques , et contre les vers. Oii a vu souvent le miel
non dépuré employé intérieurement produire la car-
dialgie et des tranchées. On peut siibstituer le miel
despumé au sirop simple.
8
MIE
MIELS MÉDICINAUX.
D'après ce qu'on a vu , le sucre étant le principal
élément du miel , on préfère , dans quelques cas ,
rendre médicamenteux les sirops plutôt que le mîel.
Cependant quelques miels médicinaux sont assez en
usage, et souvent prescrits par les praticiens. Le
miel despumé est celui qu'on devra employer comme
înédicameni. Voyez Mi]^ despumé.
MIEL ROSAT. *
Mel rosatam. Lat,
Miele rosato. Ital.
Honey of rose. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Pétales de roses rouges séchées
( rosa gallica ) une livre.
Eau bouillante quatre liv.
Laissez les roses en macération pendant six heures ,
passez et ensuite ajoutez :
Miel pur cinq livres.
Faites bouillir jusqu'à la consistance de sirop.
Caractères. Saveur douce , miellée ; odeur de
roses.
Mode de prescript. Seul ou dissous dans l'eau
simple ou aromatique j dans quelques cas on l'ajoute
h: l'acide sulfurique ou à l'acide murialique étendu.
On le prescrit sous forme de gargarisme^ on l'era-î
ploie rarement en cly stère.
Vertus. Détersif, astringent.
Usa^e eocterne. Pour déterger les aphtlies , les
MIX g
ulcérations , sur-iout celles des gencives et du palais ;
pour injecter l'intérieur des fistules j pour gargariser
dans quelques angines.
MINIUM.
ployez OxiDE rouge de plomb.
MIXTURES.
La dénomination de mixture ou mélange , in-
dique assez la complication des substances médica-
menteuses, et les mélanges qu'on pourrait désigner
ainsi sont extrêmement nombreux ; mais nous rap-
porterons seulement le petit nombre de ceux qui sont
encore indiqués dans les pharmacopées les plus mo-
dernes, sous ce titre. On peut en compter principale-
ment trois , la mixture camphrée , la mixture mus-
quée ^ et la mixture frigorifique idLÏlç. avec la solution
simultanée de quelques sels.
MIXTURE CAMPHRÉE.
Mixtura camphoraia. Lat.
Mistura canforata. Itaî.
Campliorated mixture. Angî.
Mode de préparât. Prenez ;
Camphre une drachme.
Agitez avec un peu d'alcoliol dans un mortier de
verre pour le ramollir et le rendre plus soluble \
ajoutez ensuite :
Sucre fin une demi-once.
en continuant d'agiter , et enfin ajoutez graduelle-
ment : Eau quatre livres.
Cette mixture se fait extemporanémeni.
îo M IX
Caractères. Un peu laiteuse; d'iihé odëùr ^ôrte dé
Camphre ; d'une saveur doucé ^ puis amère , piquaiite
comme celle du camphre.
Mode de prescript. Seule ou combinée à d'autres
préparations excitantes.
y ertu et usage. Gomme ceux de l'eau camphrée.
Voyez Eau camphrée.
Dose. Une cuillerée à bouche toutes les trois ou
«juatre heures , dans le typhus,
mXTURË FRIGORIFIQUE.
Mixtura Jrigorijîca. Lat.
Mistiira frigorifica. Ital.
Freezing mixture. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Muriate d'ammoniaque . . . une once.
Mêlez avec nitrate de potasse. . . deux onces.
Jetez le mélange pulvérisé dans deux livres d'eau
de puits acidulée avec l'acide acétique , et agitez.
Mode de prescript. Se prescrit extérieurement,
et s'emploie tandis que les sels se dissolvent et que
la solution est très-fioide; on l'applique avec une
éponge ou avec un drap trempé dedans. On l'étend
avec d'autres eaux à zéro température ^ ou même
à quelques degrés au-dessous , au choix du
médecin , quand on la fait prendre sous forme de
cljstère.
Vertus. Débilitante, réfrigérante , détersive.
Usage. Les palpitations du cœurj la frénésie; la
manie ; les coups , les contusions à la tête ; les her-
nies étranglées; la tjmpanite sthénique ; les tumeurs
MUR ir
inflammatoires, et leà côntiisitiils déstestîcùles ; la cé-
phalalgie ; riiydrocèle ; les phimosis et paraphimosis ;
\ëè tumeurs des mattielles produites par le lait; les
tumeurs glanduleuses j les tumeurs hémorrhoïdales j
les entorses j les contusions 5 les vers ; la teigne.
MIXTURE MUSQtÊE.
Mixiùj;a e moscho. Lat.
Mistura moscata. Itaî.
Musk mixtiure. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Musc deiix scrupules.
Potidrfe de somme arabique. 7 -k ^ 1 t
^ > De chaq. une cirach.
Sucre fin 3
Agitez dans un mortier de verre le musc avec la
poudre , puis ajoutez :
Eau de roses six onces.
Caractères. Uii peu laiteuse; d'une odeur agréable
de musc et de roses; d'une saveur douce, piquante.
Mode de prescript. Seule ou mêlée à d'autres
boissons.
Vertus. Excitant^, èt auttés vèrilts du musc.
Usage. Dans les maladies àsthéniques ; dans les
fièvres typhoïdes.
Dose. Depuis une once jusqu'à une once et
demie.
MURIATE D'AMMONIAQUE PURIFIÉ.
Sel ammoniac, v. s.
Marias ammoniœ purificatum. Lat.
Ossiniurialo d'amnioniaca depurato. Ital.
Purified muriale of ammonia. Angl.
Mode de préparât. Faites dissoudre du muriate
12 MUR
d'ammoniaque du commerce dans suffisante quan-
tité d'eau ; filtrez la solution , évaporez et faites cris-
talliser : conservez le sel concret ou cristallisé dans
des vases clos (i).
On peut avoir le muriate d'ammoniaque pur par
la simple sublimation de ce sel du commerce.
Caractères. Blanc, sale, acre, piquant j cristal-
lisable en aiguilles prismatiques très-fmes , élastiques,
compressibles j volatil au feuj soluble dans trois
fois son poids d'eau froide et dans son poids égal
d'eau bouillante j décomposable , sur-tout à chaud ,
avec la potasse , avec la soude , et avec les terres
solubles.
Mode de prescript. Dissous dans l*eau , ou dans
les mélanges aqueux,- co/zcre^j pulvérisé, mêlé à quel-
ques poudres aromatiques et au quinquina ; en cas
de vers , on l'unit à la rhubarbe , à l'aloës , etc,
(Block)'
Vertus. Anti-excitant , résolutif , débilitant le
système lymphatique , anthelminthique.
- Usage interne. Dans les fièvres intermittentes
avec diathèse sthénique ; dans les maladies catar-
rhales sthéniques ; dans les diarrhées ; dans les obs-
tructions utérines ; dans les chloroses et dans les
(l) La plus grande partie du muriate d'ammoniaque du commerce est
aujourd'hui préparé en France; il est toujours avec excès d'acide, suivant
la remarque de M. Dizé, ou bien il contient du sulfate d'ammoniaqu»
non décomposé. En conséquence , ce chimiste propose de saturer l'ex-
cbs d'acide par l'ammoniaque, et de décomposer le sulfate ammoniacal
par le muriate de chaui. (P. }
MUR i3
ménorrîiagies sthéniques ; contre les vers intestinaux.
(Block).
Usase externe. Dissous dans l'eau , en forme de
gargarisme y de mélange frigorifique a^ec le nitre;
de clystère. Vojez Mixture frigorifique.
Dose ( intérieurement). Depuis dix grains jusqu'à
un scrupule ; à plus haute dose il devient irritant ,
émélique ou purgatif.
Préparations. Muriate d'ammoniaque et de fer ;
mixture frigorifique , etc.
MURIATE D'AMMONIAQUE ET DE FER.
Fleurs de sel ammoniac martiales,, v. s.
Murias ammoniœ et ferri. Lat.
Ossimuriato d'ammoniaca e di ferro. Ital.
Muriate of ammonia and iron. Angl.
Mode de préparât. Dans une cucurbite garnie
de son chapiteau (i), comme celle de la fig. i6 ,
mettez une livre de muriate d'ammoniaque mêlée
à deux onces de limaille de fer; chauffez la cucur-
bite au bain de sable , et vous obtiendrez un sel
sublimé , qui n'est autre chose que du muriate d'am-
moniaque mêlé de muriate de fer.
Autre procédé par la voie humide. Faites dis-
soudre :
Muriate d'ammoniaque , deux onces.
Eau distillée , . . . suffisante quantité.
Ajoutez muriate de fer, une once.
(i) Les vaisseaux les plus commodes pour cette sublimation, et en
même tems les plus économiques , sont les phiolps à médocines. (P.^
ï4 MUR
Mêlez bien , faites évaporer dans un vase de terre
ou de verre jusqu'à sicciié.
Caractères. D'une couleur jaune-foncée; d'une
saveur salée , astringejite; légèrement déliquescent;
solid)le daus l'eau: la solution donne une belle cou-
leur bleue avec le prussigte de potasse , d'autant
qu'il y a deux sels , le muriate d'ammoniaque et le
muriate de fer.
lyiode de prescript. Combiné au quinquina et à
d'autres substances concrètes , excitantes , ou à quel-
ques sirops , ou même dissous dans l'eau.
Vertus, Légèrement excitant; anthelmintbique ,
résolutif.
Usage. Les obstructions du bas-ventre ; les fièvres
intermittentes opiniâtres ; la cachexie ; l'ictère asthé-
nique ; la chlorose asthénique; les lombrics.
Dose. Depuis dix jusqu'à quinze grains.
MURIATE D'ANTIMOINE.
Beurre d'aktimoine. v. s.
Murias antimonii. Lat.
Ossimuriato d'antiraonio. Itcd.
Muriate of antimony. Angl.
Mode de préparât. Prenez : Verre d'antimoine
brillant et demi-opaque, une livre ; pulvérisez subti-
lement ; versez dessus : Acide muriatique concentré ,
dix onces.
Agitez ce mélange , échauffez-le tant qu'il se dé-
veloppera du gaz hydrogène sulfuré. Laissez éclaircir
la liqueur , décantez et gardez-la dans un flacon de
verre bien clos.
MUR i5
Autre procédé (ancien). Mêlez promptement :
Antimoine en poudre. . . . une livre.
Mercure corrosif ( muriate de
% mercure siu-.oxidé ). . . . deux livres.
Mettez le mélange dans une cornue et distillez à
uiï feu doux. On obtient environ seize onces de mu-
riate d'antimoine sous forme d'une liqueur épaisse
qui se condense comme une graisse dans le récipient,
€t en partie aussi dans le col de la cornue , raison
pour laquelle les anciens le nommèrent beurre d'an-
timoine. Le résidu contient du mercure coulant ej;
de la poudre d'antimoine.
Au lieu d'antimoine on peut employer le sulfure
du même métal. Une partie de sulfure d'antimoine
et deux parties de mercure corrosif, distillées ensem-
ble-, donnent le muriate d'antimoine ^ et le résidu
contient une combinaison de soufre avec le mercure^
laquelle étant distillée à un feu violent , forme une
croûte de sulfure de mercure rouge , anciennement
nommé cinnabre d antimoine.
Dans quelques pharmacopées , on conseille d'em-
ployer pour cette préparation de Xoocide d' antimoine,
sous les noms de safran des métaux y ou d'antimoine
calciné , de distiller dans une cornue un mélange de
deux parties de cet oxide antimonial , et de six par-
ties de muriate de soude avec trois parties d'acide sul-
fiirique concentré.
Une chose très-remarquable est la différence qui se
trouve dans quelques dispensaires à l'égard de l'acide
sulfurique qu'il faut ajouter à ce inélange. Quelques-
uns le conseillent concentré d'autres , étendu avec
une égale quantité d'e^Li çt jj.Uis. L'expérience seule
i6 MUR
pouvait décider cette question. Quand l'acide siilfu-
rique est faible , il ne décompose pas tout le muriute
de soude avec les doses indiquées , et la quantité de
.muriate d'antimoine qu'on obtient est très-peu con-
sidérable ; on devra donc préférer l'acide sulsurique
concentré pour opérer avec économie et sûreté.
C«rac^ère^. Blanc-jaunâtre j dense j décomposable
en grande partie par l'eau , avec laquelle il donne
un précipité blanc abondant, qui quelquefois cris-
tallise, se colore par la lumière, attire l'humidité
de l'air.
Mode de prescript. Seul.
ertus. Caustique , corrosif.
Usage externe. Pour arrêter la carie; pour dé-
truire les callosités des ulcères; contre le staphylôme,
appliqué avec précaution , et en lavant ensuite l'œil
avec le lait tiédi ; sur les ulcères baveux, fongueux.
Préparations. Oocide ( hypertbermoxide) blanc
d'antimoine par l'acide muriatique.
Caractère 'vénéneux. Il convertit promptement
les parties qu'il touche en une eschare.
Antidotes. La solution de carbonate de soude et
de potasse; celle de savon ; la magnésie, et ensuite
les substances huileuses et les mucilages ( hydrate
gommeux ).
Observations. La plupart des chimistes modernes
croient que cette préparation d'antimoine est un
muriate oxigéné d'antimoine; mais il résulte évidem-
ment de nos observations que c'est un simple mu-
riate d'antimoine suroxidé, c'est-à-dire, contenant
MUR 17
un oxide d'antimoine à un haut degré d'oxidation.
Quand on prépare le muriate d'antimoine avec le mu-
riate de mercure suroxidé , et le sulfure d'aniinioine,
l'oxigène ( thermoxigène ) de l'oxide de mercure se
porte sur l'oxide d'antimoine, et le fait passer de son
minimum au plus haut degré d'oxidation, ce qui le rend
apte à se combiner à l'acide muriatique simple,
MURIATE DE BARYTE.
Murias baryti. Lat.
Ossimuriato di barite. Itaî.
Muriate of baryta. AngL
Mode de préparât. Prenez une livre de sulfate de
baryte calciné et pulvérisé, faites-en un mélange avec
deux onces de poudre de charbon ; mettez-le dans un
creuset et chauffez-le fortement pendant six heures.
Pietirez la masse, triturez, et mettez -la dans un
vase de porcelaine. Versez dessus trois livres d'eau
chaude , et agitez avec un tube de v«rre ; décantez ,
puis versez sur le résidu de nouvelle eau bouillante
que vous réunirez à la première. Versez goutte à
goutte dans les deux liqueurs réunies et chaudes,
de l'acide muriatique, jusqu'à ce que le sulfure soit
entièrement décomposé -, filtrez et faites évaporer et
cristalliser la solution.
Autre procédé. Faites bouillir cinq livres d'eai^
pure sur seize onces de sulfate de baryte réduit en
poudre subtile avec trente-deux onces de carbonate
de potasse j mettez ces substances dans un vaisseau
d'étain en agitant continuellement pendant une heure,
ei en renouvellant l'eau à mesure qu'elle s'évapore^
i8 , MUR
décantez la liqueur qui contient le sulfate de potasse;
lavez le résidu, qui est du carbonate de baryte.
Dissolvez le carbonate de baryte ci-dessus dans
l'acide muriatique jusqu'à saturation , faites évaporer
et cristalliser. (Klaproth.)
Autre procédé. Goettling observe que la décom-
position du sulfate de baryte par le charbon , exige
nne chaleur forte et long-tems continuée sans le
décomposer complètement. 11 croit avoir amélioré
le procédé par la méthode suivante : Mêlez ensemble
quatre parties de sulfate de baryte natif , finement
pulvérisé, une partie de muriate de soude, et une
demi-partie de poudre de charbon. Tassez le mélange
en le comprimant dans un creuset , et exposez-le
pendant une heure et demie dans un bon fourneau à
vent à un feu d'incandescence, Après le refroidisse-
ment on réduit la masse en poudre grossière , et on
fait bouillir un moment dans seize parties d'eau : on
fdtre la lessive. Dans cette lessive de sulfure de ba-
ryte qui retient en même-tems en solution du muriate
de soude, on ajoute à plusieurs reprises de l'acide
muriatique jusqu'à ce qu'il ne se dégage plus de
gaz hydrogène sulfuré. On filtre la liqueur, on éva-
pore à légère pellicule. On filtre de nouveau la les-
sive , et on fait cristalliser. Le muriate de soude ,
qui est beaucoup plus soluble dans l'eau que le mu-
riate de baryte, et qui n'est pas plus soluble à chaud
qu'à froid, ne se dépose point par le refroidissement,
et le inuriate de baryte cristallise seul.
Autre procédé. On mêle parties égales de muriate
de chaux et de sulfate de baryte en poudre fine , et
MUR 19
on jette le mélange par cuillerée dans un creuset
rouge. Quand le tout est complètement fondu , on le
verse sur une pierre polie et chaude. La matière
fondue étant refroidie, a une couleur de blanc-gris,
elle est dure, sonore, et déliquescente : on la fait
bouillir dans six fois -son poids d'eau distillée j on
fait évaporer à légère pellicule , et par le refroidis-
sement le muriate de baryte se cristallise ; on peut
le purifier par une seconde solution ou cristallisation.
( Bouillon-Lagrange.) (l).
Caraêtères. Sel blanc en petits cristaux octogo-
nes , rarement réguliers (2) ; d'une saveur amère ,
salée , âpre , piquante , solul^le dans six parties d'eau
à 10'' -\- o; inaltérable à l'air; devenant jaune à la
lumière solaire. Sous forme concrète cristallisée , il
contient vingt parties d*acide muriaiique ^ soixante-
quatre de baryte , et seize d'eau. 11 est décomposé
par l'acide sulfurique et par les sulfates solubles,
par l'acide nitrique , par les carbonates , borates et
j)liospliates alcalins. 11 est à peine soluble dans l'al-
cohol, à la flamme duquel il communique mie cou-
leur jaune.
Mode de prescript. Une partie de s^l dissous
dans trente-deux parties d'eau distillée.
Vertus. Anti-excitant, débilitant, résolutif, an-
th^lmintliique.
(1) Ce procédé est le plus simple , le plus cconomique , et fburnit de
trbs-beau mnrlate de baryte. (P.)
(2) On peut avoir le muriate de baryte en cristaux très-réguliers , en
abandonnant à l'évaporation spontanée une solution un peu éteiidun
de ce sel. Je m'en suis procuré , par ee moyen, en belles lanis* de ^uinao
lignes de diamîstre ( P. )
ao MUR
Usage interne. Dans les maladies scrofuleuses
(Crawford, Claiik)^ contre les obstructions, dans les
cas desquirrlies, de cancers, dans les exanthèmes chro-
niques ( Althof ) y dans l'asthme pituiteux , dans
l'hydropisie (Hufeland, BRERA)j dans les alFections
vermineuses ( B arnigau, Klotiis ) j contre la toux pul-
monaire.
Usage eoc terne. Les maladies cutanées , les ul-
.cères fongueux, les taches de la cornée.
Dose. La solution aqueuse depuis six grains jus-
qu'à un demi-scrupule en 24 heures.
Observations. Quelques praticiens redoutant la
propriété vénéneuse de ce sel , voudraient qu'on lui
préférât le muriate de chaux. Hufeland observe que
le muriate de baryte , donné à grandes doses , pro-
duit des nausées , le vomissement , la diarrhée , les 1
vertiges et la mort. Cependant , quand on le prescrit
dans les doses mentionnées , et qu'on en continue
long-tems l'usage , il n'en résulte pas des consé-
quences fâcheuses. Il est bon toutefois de savoir |
qu'il se décompose en entier dans l'estomac par les
phosphates alcalins du suc gastrique , et par l'acide
phosphorique libre, et se change en phosphate de
baryte. On doit donc attribuer à ce dernier sel les
vertus que l'on vante dans le muriate de baryte.
Le muriate de baryte se décompose, non-seule-
ment par l'acide sulfurique et par les sels mentionnés,
mais encore par l'acide oxalique , lequel y forme
mi sel insoluble même (lans l'acide muriatique. Si
l'on verse un sixième d'eau de chaux dans une solu-
tion saturée de ce sel , l'acide oxalique n'y forme point
MUR 21
de précipité : si la solution est très-étendue d'eau dis-
tillée , il s'y forme un précipité d'oxalate de baryte ,
au lieu d'oxalate de chaux , par la raison que l'oxa-
l^te de chaux est très-soluLle dans l'acide muriatique
qui reste libre dans le sel barytique , à mesure que
la ^M-yte se sépare. L'acide muriatique sera donc
le critérium que je proposerai aux chimistes pour
distinguer Toxalate de chaux de l'oxalate de baryte.
Si M. Darracq eût connu ce phénomène , il se serait
gardé de m'accuser d'avoir mal observé les faits
que j'ai décrits dans mes observations sur l'acide
oxalique considéré comme réactif chimique , publiées
dans le tome XV de mes Annales de chimie. Voyez
Acide oxalique.
MURIATE DE CHAUX.
Sel mamn calcaire, v. s.
Muriàs calcis. Lat.
Ossimuriato di calce. ItaL
Muriate of lime. AngL
Mode de préparât. Sur une quantité arbitraire
d'acide muriatique , jetez suffisamment de chaux en
poudre pour le saturer parfaitement (i). Faites dis-
soudre le sel , filtrez la solution , faites évaporer et
cristalliser : vous le conserverez dans un bocal de
verre bien bouché.
Caractères. Saveur piquante , acre, araère; déli-
quescent à l'air : quand il est cristallisé et réduit en
poudre sèche , il produit un froid assez considérable ,
(i) Il faut préférer la craie à la chaux , clans la préparation de ce
3Cl. (P.)
22 MUR
étant mêlé à la nèige récemment tombée, pom con-
geler le mercure.
Il se décompose par l'acide siilfuriqite , par l'acide
pliosphorique , par les sulfates et phosphates alcalins.
^ Mode de prescript. Seul , dissous dans l'eau dis-
tillée; attendu sa facilité à se décomposer, on doit le
prescrire avec précaution mêlé à d'autres substances
salines.
V ertus. Anti-excitant , débilitant , rafraîchissant ,
résolutif, anthelminthique.
Usage interne. Les maladies glandulaires , scro-
fuleuses j les obstructions sténiques du bas-ventre ,
sur-tout du mésentère ; les tumeurs laiteuses , l'h/-
dropisie, l'asthme humide , les paralysies, les vers.
Usage externe. Pour faire des fomentations froi-
des f dans quelques clystères.
Dose. Depuis six grains jusqu'à un scrupule pour
les enfans; depuis dix grains jusqu'à une drachme
dans suffisante quantité d'eau pour les adultes.
Préparation. Solution frigorifique faite avec la
neige et ce sel.
Observations. On peut obtenir abondamment le
muriate de chaux en recueillant le résidu, qu'ori,
trouve dans la cornue, après la décomposition du
muriate d'ammoniaque par la chaux. On réduit ce
résidu en poudre ; on le jette dans une suffisante quan-
tité d'eau, et on le fait bouillir. La portion de muriate
d'ammoniaque qui n'a pas été décomposée se décom-
pose alors , €t le dégagement de l'ammoniaque est in-
diqué par l'odorat : on y jette pour plus grande sûreté
M U R 23
nne portion de chaux vive pulvérisée , en agitant le
mélange avec une spatule de Lois. On filtre la solu-
tion , on évapore , et on fait cristalliser.
On doit se souvenir , quand on emploie ce sel en
médecine intérieurement , que l'acide pliospliorique
et même les phosphates alcalins du suc gastrique
décomposent le muriate de chaux, et qu'il se forme
du phosphate de chaux.
MURIATE DE CHAUX avec OXIDE DE MERCURE.
Voyez Eau phagiSidénique.
MURIATE DE MERCURE PRÉCIPITÉ.
Précipité blanc, v. s.
Murias hydrargyri prœcipitatum. Lat,
Ossimurialo di mercurio precipilato. ItaL
.Precipitated muriate of quick silwer. Angl.
Mode de préparât. Versez dans une solution de
nitrate de mercure faite lentement à froid et étendue
d'eau, une solution saturée de muriate de soude oit
d'ammoniaque (i) , tant qu'il se forme un précipité.
Recueillez et lavez-le plusieurs fois avec l'eau dis-
tillée , et gardez-le dans un vaisseau de verre.
Caractère. Sel blanc, opaque, pulvérulent j de
saveur un peu acre , légèrement métallique ; peu
soluble dans l'eau; inaltérable à l'air; se brunit un
peu quand on le jette dans l'eau de chaux , mais il
ne devient noir que par les progrès du tems.
(i) Il n'est pas iodifiFérent de se servir de l"un ou l'autre de ces sels ;
.nvec le muriate de soude on a le muriate simple ; avec le muriate d'am-
HioniaqTjç un sel triple ( muriate mercurio-ammoniacal). (P. )
24 MUR
Mode de prescript. Combiné aux graisses en forme
d'onguent , ou en poudre avec le sucre.
Vertus. Absorbant (Darwin) - anti -vénérien ,
détersif, anti-psorique , irritant; action spécifique.
Usage externe. Les maladies vénériennes, par
exemple, les ulcères, les varices, les tumeurs, les
loplius ; la gale , et autres maladies de la peau : on
l'emploie aussi avec avantage dans la gale invétérée ;
en poudre., contre les taches de la cornée.
A l'intérieur. Les maladies vénériennes. Les mé-
decins d'Italie en font rarement usage.
Dose. Depuis un grain jusqu'à deux, avec dix
grains de sucre, une ou deux fois le jour.
Sophistication. Le muriaîte de mercure précipité
peut être falsifié avec l'oxide blanc de plomb : on le
reconnaît en traitant le sel au feu avec la poix. Le
globule de plomb qui reste indique la présence de
ce métal. On le falsifie encore avec l'arsenic, qui se
manifeste par l'odeur d'ail, si on vient à le jeter sur les
charbons ardens.
Action vénéneuse. Pris intérieurement, il agit
comme poison.
Antidotes. La solution de carbonates alcalins ,
ou la lessive des cendres; l'eau de savon.
Préparations. Le muriate oxidule de mercure
( mercure doux ) , et le muriate suroxidé de mercure
(mercure corrosif).
Observations. Les chimistes modernes regardent
ce sel comme identique avec le muriate de mercure
MUR 25
oxidule (thermoxidule) , vulgairement appelé mer-
cure doux ; mais ils sont difFérens.
En indiquant une manière d' obtenir ce sel sans su-
blimé corrosif (Annales de Chimie, t. XVIII, 1 798),
j'ai fait voir que c'était un muriate de mercure avec
un excès notable d'oxide (thermoxide) mercuriel , et
qu'il différait aussi du muriate de mercure précipité
(précipité blanc, v. s. ). Dans ces deux muriates, le
mercure se trouve au minimum d'oxidation (ther-
moxidation) : la différence ne consiste pas autant
dans les caractères physiques et chimiques , qui
cependant est sensible , que dans la proportion des
composans. Dans le muriate oxidule de mercure
( mercure doux , v. s. ) , il y a 86 parties d'oxide
(thermoxide) de mercure, et 14 d'acide muriatique
(suivant Chenevix, on y trouve 88,5 d'oxide, et
I 11,5 d'acide muriatique)^ dans le muriate de mer-
cure précipité on trouve 70,5 d'oxide de mercure,
et 29,5 d'acide mUriatique. La différence de ces
deux sels est confirmée par une analyse publiée
en i8o5 par deux jeunes chimistes, MM. Melandri
et Moretti ; elle se manifeste môme encore dans leur
usage médical.
Le muriate de mercure par précipitation exposé
à la sublimation, perd 1 5,5 d'acide muriatique simple,
qui se développe sous forme de gaz , et qu'on recueille ,
soit dans l'eau distillée, soit dans une solution de
potasse. Le muriate de mercure précipité , et ensuite
sublimé , offre tous les caractères du muriate oxidule
(thermoxidule) Je mercure , avec lequel il est par-
faitement identique , comme Goetling et autres chi-
mistes l'avaient observé.
26 M U R
MURIATE DE MERCURE SUROXIDÉ.
Mercure sublimé corrosif, v. s.
Marias liydrargyri hyperoxidalum. Lat.
Ossirauriato cli mercurio ipertermossidato. liai.
HjpeiGxidated muriate of quick silwer. Angl.
Mode de préparât. Prenez parties égales de ni-
trate de mercure sec , de muriate de soude et de
sulfate de fer desséché.
Mettez le mélange de ces sels dans im matras,
dont vous remplirez un tiers de la capacité ^ placez le
matras dans un bain de sable , et échauffez-le graduel-
lement jusqu'à ce que le fond soit un peu rouge.
L'acide sulfurique qui se sépare du sulfate de fer, se
combine à la soude du muriate de soude. L'acide
muriatique libre s'unit à l'oxide mercuriel , et forme
avec lui le muriate de mercure suroxidé , ou le mer-
cure corrosif (v. s. ) qui se sublime dans la partie
supérieure du matras.
Caractère. Cristallisé en petites aiguilles prisma-
tiques serrées les unes contre les autres ; de couleur
blanche ^ d'une saveur extrêmement caustique ; puis-
samment vénéneux : volatil à la chaleur; inaltérable
à l'air; soluble dans 19 parties d'eau; décomposable
par les alcalis et par les terres. Vojez Eau phagédé-
KIQUE.
Mode de prescript. Dissous dans l'eau distillée ; il
n'est pas prudent de prescrire le mercure corrosif en
pilules, en électuaire, ou sous autre forme solide.
On l'emploie combiné aux graisses sous forme d'on-
guent.
Vertus. Anti-vénérien; absorbant ^ corrosif^ dé^
sorganisant.
MUR 27
Usagé à l'intérieur. Les maladies vénériennes j
les vers.
Usage externe. (Solution aqueuse) , pour déterger
les ulcères vénériens, pour détruire les excroissances
vénériennes j il est très-utile dans la gale vénérienne ,
dans les ophthalmies vénériennes, et même dans
les oplithalmies rebelles provenant d'une autre cause ^
contre les taches et les excroissances de la cornée ;
contre la chaleur et le prurit des paupières ; sur
les tubercules fongueux (Plenck)^ (en forme d'in-
jection) pour dissiper les blennorrhées obstinées ,
ou déterger les anciens ulcères du vagin.
Dose ( intérieurement ) . Depuis un quart de grain
jusqu'à deux grains, dans une livre d'eau distillée en
vingt-quatre heures. Depuis quatre grains jusqu'à six,
dissous dans deux livres d'alcohol pur, dont on pres-
crit ensuite deux cuillerées chaque jour dans un vase
de verre.
. (^Extérieurement) . Depuis un grain jusqu'à deux
dans quatre onces d'eau distillée. «
(En forme onguent composé d'une drachme de
mercure corrosif, et une once de graisse de porc).
On en fait des frictions à la plante des pieds dans la
vérole , suivfknt la méthode de Cirillo , avec demi-
drachme jusqu'à deux drachmes pour chaque dose.
Action "vénéneuse. Pris intérieurement à petite
dose , par exemple , à celle d'un grain dans quelques
onces d'eau distillée , il produit une salivation in-
domptable , les nausées , le vomissement, la diarrhée ,
le tabès j à plus grande dose, il produit l'inflam-
mation , la gangrène , et désorganise promptement.
28 MUR
Antidotes . La solution des carbonates alcalins Je
soude ou de potasse j la lessive des cendres; la solu-
tion de savon ; les sulfures alcalins liquides ; le sulfure
hydrogéné dépotasse {potassa gaz Jiogo-solforata);
Teau de chaux, l'eau hydrosulfurée naturelle ou fac-
tice , bue abondamment , et long-tems continuée^
Les empoisonnemens les plus fréquens sont occa- -
sionnés par le mercure corrosif ou l'arsenic. Voyez
Arsenic.
Les préceptes qu'on doit observer dans ces tristes
événemens , fruits du délire ou du désespoir , servent
de guide pour les empoisonnemens qui ont lieu par
d'autres substances minérales. Les personnes qu'on
est dans l'habitude d'appeler en justice pour décider
si le soupçon d'empoisonnement est ou non fondé ,
sont k;s chimistes. Ce sont eux que l'on charge de
l'examen exact et sévère des matières empoisonnées.
Quand le sujet empoisonné a été victime du poison ,
on doit recueillir les matières contenues dans l'es-
tomac , qu'on sépare avec soin du reste du cadavre.
On verse dessus de l'eau chaude pour détremper et
dissoudre ce qui est soluble , et on fdtre sur le papier
non collé. Le liquide fdtré est mis à évaporer lente-
ment dans une capsule de verre jusqu'à un peu plus
de la moitié du tout.
Dans une portion de cette solution :
A. Versez un peu d'eau de chaux , et vous obtien-
drez , s'il y a du mercure corrosif , un précipité
orangé d'oxide de mercure : la même chose arrivera
par le moyen d'une solution étendue des carbonates
alcalinules de potasse ou de soude.
' MUR 29
B. Faites évaporer la solution restante pour avoir ,
sous forme concrète , le muriate de mercure suroxidéj
réduisez-le en poudre. Celle-ci sera sublimée dans un
tube de verre, et se présentera avec les caractères
connus de ee sel mercuriel.
Préparations. Muriate oociclule de mercure. Eau
phagédénique j ou muriate de chaux avec L'oocide
de mercure.
Observations. Le mercure corrosif n'étant que du
muriate de mercure suroxidé , on peut l'obtenir aussi
en combinant un oxide mercuriel ( hyperthermoxide )
à l'acide muriaticfue. Lesoxides rouge, jaune, blanc ,
de mercure , unis à l'acide muriatique simple , forment
le muriate de mercure suroxidé , qu'on peut sublimer
pour l'avoir identique. Ainsi , en décomposant le
nitrate de mercure avec l'acide muriatique oxigéné ,
on évapore le mélange , l'acide nitrique se dissipe en
vapeur : on ajoute de nouvel acide muriatique oxi-
géné , afm qu'il soit en excès , puis on fait sublimer
et cristalliser. On peut également préparer le mer-
cure corrosif en faisant agir l'acide muriatique oxi-
géné (thermoxigéné ) sur le muriate oxidule de mer-
cure (^mercure doux^, ou sur le muriate de mercure
précipité.
Le mercure corrosif du commerce est , souvent
sophistiquée par l'arsenic. On reconnaît certaine-
ment cette adultération à l'odeur d'ail , qu'il exhale
jeté sur les charbons ardens , et aux autres caractères
de l'oxide d'arsenic ( /^oj-ez Oxide d'arsenic ). Toute-
fois il convient de préférer le mercure corrosif j,
fait particulièrement dans les laboratoires des phar-
maciens.
3o MUR
MURIATE DE POTASSE SUROXIGÉNÉ.
Marias polassœ hyperoxigenalum. Lat.
Ossimuriato di potassa termossigenato. Ital.
Hyperoxigenated muriate of potass. Angl.
Mode de préparât. Dégagez le gaz murialique
oxigéiié ( thermoxigéné ) par une des méthodes rap-
portées à l'article Acide muriatique oxigéné. Faites-
le passer par le moyen d'un tube recourbé dans un
récipient voisin comme dans la /ig. 6 , contenant
une solution saturée de potasse pure dans l'eau dis-
tillée , jusqu'à ce qu'elle ne verdisse plus la teinture
d'alcea purpurea , et qu'elle soit parfaitement sa-
turée. Faites évaporer la solution lentement, et cris-
talliser. L'eau qui reste après la cristallisation con-
tient du muriate de potasse simple.
Caractères. Cristallisé en parallélipipèdes ou en
cristaux rhomboïdaux hexaèdres , brillans 3 d'une sa-
veur piquante , fraîche 3 soluble dans l'eau j fulmine
À'iolemment par la percussion sur l'enclume avec le
phosphore et avec d'autres combustibles oxigénables
(^ossigeni) ; donne du gaz oxigène (thermoxigéné) ,
exposé au feu dans des vaisseaux clos ; se sublime à un
feu violent ; répand de la lumière étant frotté dans
l'obscurité ; inaltérable à L'air j décomposable par
l'acide sulfurique.
Mode de prescript. En poudre , ou dissous dans
l'eau.
Vertus. Anti-excitant , débilitant , diurétique.
Dose. Depuis un demi - scrupule jusqu'à une
drachme.
Usage. Les fièvres sthéniques.
MUR 3r
Préparations. Gaz oxigèiic ( gaz thermoxigène ).
Observations . Quoique ce sel renferme parmi ses
composans l'oxigène ( thermoxigène ) base concrète
de l'air pur , que quelques praticiens modernes fon-
dés sur cette propriété lui aient accordé la plus
grande confiance , persuadés qu'ils étaient de sa vertu
excitante , et oxigénante ( termossidante ) employé
intérieurement , cependant ils n'en obtenaient pas en
médecine les effets qu^ils s'en promettaient , et que
quelques médecins français ont préconisés. On en
peut dire autant de sa vertu ami - vénérienne qu'on
a tant vantée ; toutes les fois que j'ai employé ce sel
dans la vérole confirmée , j'ai toujours été obligé de
recourir à d'autres médicamens plus certains et auîL
mercurianx eux-mêmes, pour procurer du soulage-
ment et obtenir la guérisou.
Le muriate de potasse suroxigéné ne se décompose
pas dans l'estomac de manière à développer le gaz
pxigène (thermoxigène), et on ne peut expliquer ainsi
les vertus médicales connues de cette base. Il agit
comme débilitant , en provoquant quelques sécré-
tions , sur-tout celle de l'urine , ainsi que je l'ai éprouvé
sur moi-même.
MURIATE OXIDULE DÈ MERCURE.
Mercure doux. v. s. -
Marias oxydulum hydrargyri. Lat.
Ossimuriato terraossidulo di mercurio. Itaî.
Oxydulous muriate of" quick silwer. Angl.
Mode de préparât. Mettez dans un mattas du
muriate de mercure précipité ( précipité blanc , v. s. )
plongez la fiole dans un bain de sable , et sublimez.
32 MUR
Autre procédé économique. Prenez parties égales
de nitrate de mercure cristallisé et de mercure cou-
lant pur , ajoutez-y du muriate de soude pulvérisé ,
la moitié en poids du mélange précédent j agitez bien
le tout dans un mortier de verre jusqu'à ce qu'il en
résulte une masse homogène , dense , d'une couleur
noirâtre , et qu'on n'y aperçoive plus de globules
mercuriels. Introduisez le tout dans un vase sublima-
toire , et procédez comme dessus.
On peut appliquer le même procédé à tous les au-
tres sels mercuriels , et même au muriate de mercure
précipité , qui , si on le triture avec le mercure cou-
lant , et qu'on soumette la masse à la sublimation ,
donne avec économie de très-bon muriate oxidulé de
mercure.
Autre procédé (^ancien). Triturez un mélange de
quatre onces de mercure corrosif ( muriate de mer-
cure suroxidé ) avec trois onces de mercure coulant
pur versez sur le mélange contenu dans un mortier
de verre , un peu d'eau distillée ; continuez d'agiter
avec un pilon jusqu'à ce qu'il ne paraisse plus de
globules de mercure. La masse prend une couleur
noirâtre mettez-la alors à sublimer , au bain de sable,
dans des fioles de verre à moitié pleines. La masse
étant sublimée et cristallisée , on peut , après l'avoir
réduite en poudre, la laver avec l'eau bouillante.
Autre procédé. Prenez du sulfate de mercure ob-
tenu avec six onces et demie de mercure pur , et
quatre onces d'acide sulfurique distillé dans une cor-
nue , jusqu'à ce que le mercure soit converti en une
masse saline blanche çt sèche. Triturez le sulfate de
MUR 33
mercure ainsi obtenu avec trois onces et demie
de mercure pur , jusqu'à disparition des globules.
Alors ajoutez muriate de soude cinq onces et demie f
triturez en agitant exactement , et ensuite sublimez.
SMe premier sel contenait du mercure , triturez de
nouveau et sublimez. Lavez ce sel et gardez-le ,
c'est un muriate oxidule de mercure. Vous en ob-
tiendrez avec les proportions indiquées environ six:
onces. (Ce procédé publié depuis long-tems par
Hermbstaedt , recommandé par Moench , inséré dans
la Pharmacopée d'Edimbourg en 18045 est répute
l'un des meilleurs pour préparer ce sel mercuriel. )
Caractères. Blanc , inodore ,* d'une saveur ter-
reuse 5 flexible dans sa cassure , cristallisé en prismes
serrés j se noircit en entier avec l'eau de chaux , avec
les -alcalis purs et exposé à la lumière. Sa poudre est
jaunâtre. Il ne peut admettre de nouveau mercure ;
est très-peu soluble dans l'eau et dans Falcoholi est
convertible en sublimé corrosif , avec l'acide muria-
tique oxigéné. Suivant Chenevix il contient :
Mercure -^9 ) Oxide mercure. . 88 5
Oxigènc (Ihermoxigène) 9 5 j Acidemuriatique. 11 5
Total. ... 100
Mode deprescript. Seul eîi poudre; avec le sucre ,
avec le miel , avec les extraits en forme de pilules ,
avec l'opium ; avec les substances purgatives , par
exemple , avec le jalap , avec la rhubarbe , etc.
K ertus. Anti-vénérien ; purgatif ; diurétique^ ab-
sorbant ; anthelmiuthique ; débilitant.
II. 5
34 MUR
Usage interne. Les maladies vénériennes j les
obstructions sthéniques , sur-tout du foie ; les scro-
fules les vers ; l'hydropisie ; l'ictère ; les fièvres
intermittentes dans les maladies vénériennes j les
douleurs rhumatismales chroniques ; dans les dyssen-
teries sthéniques , avec trois fois son poids d'ipéca-
cuana.
Usage externe. Les ulcères vénériens; insiifflé
dans l'œil, contre les taches de la cornée; un grain
mêlé au sucre et pris par les narines , a produit de
très-bons effets dans l'amaurose (Edimbourg). Com-
biné àla graisse en forme de Uniment, sur les tophus.
Dose (intérieurement). Depuis un grain jusqu'à
quatre , dans douze heures ; mêlé à des substances
purgatives, depuis quatre grains jusqu'à douze.
Observations . Le muriate de mercure oocidule ,
ainsi que l'exprime sa dénomination , contient l'oxide
(thermoxide) de mercure en excès , et celui-ci se
trouve au minimum d'oxidation. L'ancien procédé
pour l'obtenir avec le sublimé corrosif, obligeant de
manier un poison aussi énergique , n'est pas toujours
exempt d'inconvéniens ; c'est pourquoi je conseille
de s'en tenir aux autres procédés indiqués , qui pré-
sentent à-la-fois sûreté et économie»
On conseillait dans quelques Pharmacopées de su-
blimer de nouveau le muriate oxidule de mercure j
mais cette pratique , qu'on croyait propre à adoucir
le sel mercuriel , a été reconnue généralement inu-
tile , et même dangereuse. En effet , en réitérant les
sublimations on met à nud une portion d'oxide de
mercure , dont une partie en se suroxidant donne
M IJ R 35
naissance à de nouveau mercure corrosif, et la pré*
paration s'altère.
Les oxides mercuriels peuvent encore fournir dit
mercure doux , étant traités avec l'acide muriatique.
Quand ils sont au minimum d'oxidatioil , il s'uffitd'y
luiir une cinquième partie d'acide muriatique à 1200
de pesanteur spécifique , l'eau étant à 1000 , et de
Sublimer. Si les oxides de mercure étaient très-oxidés ,
tels que l'oxide rouge , Toxide jaune de mercure , on
les ferait passer au minimum d'oxidation en y ajou-
tant de nouveau mercure , et en les agitant dans un
mortier jusqu'à ce qu'ils soient convertis en oxide gris.
Le muriate oxidule de mercure est une des prépa-
rations mercurielles les plus douces et les plus usitées
en médecine* On peut insister pendant long-tems sur
son usage sans avoir à redouter le ptyalisme , sur-tout
quand le malade n'est pas Constipé , et quand la dose
de la préparation est petite j par exemple , d'un graiii
ou deux chaque jour. S'il se manifestait une salivation
préjudiciable , comme il arrive quelquefois chez cer-
tains sujets , il suffirait de suspendre le médicanient
et de recourir à un léger purgatif pour la dissiper.
Quelquefois une dose même plus forte que celle
indiquée , et continuée long-tems , ne produit point
le ptjalisme , sur-tout si la préparation mercurielle
agit sur les intestins et provoque les selles. Quand
l'intention du médecin est Contraire , on combine
l'opium au muriate oxidule de mercure , et le ptya-
lisme le plus souvent disparaît^
* Sans avoir connaissance du procédé d'Hermbstaedt j j'ai
proposé dans le 66* volume des Annales de Chimie un
procédé qui a beaucoup d'analogie avec celui de ce chi-
36 MUR
mis te , au moins quant aux matières à employer. J'ai,
remarqué que l'extinction du mercure par la simple tritu-
ration de ce métal avec le sulfate acide desséché , est extrê-
mement longue et laborieuse, et que lors même qu on
n'aperçoit plus de globules mercuriels , si l'on mêle cette
poudre avec le muriate de soude pour en opérer la subli-
mation , le muriate doux qui en provient n'est pas parfai-
tement blanc , il se forme une assez -grande quantité de
sublimé corrosif , et une portion assez considérable de
mercure repasse à l'état métallique. La méthode que j'ai
proposée , et que. plusieurs pharmaciens ont suivie depuis
avec succès , abrège beaucoup l'opération , et donne un
produit toujours constant ; elle consiste à triturer ensem-
ble dans une capsule de porcelaine ou de grès :
Sulfate acide de mercure desséché. . . 18 parties.
Mercure 11 parties.
J'ajoute peu-à-peu d'eau froide 6 parties.
Les premières portions d'eau font prendre au sulfate
une couleur jaune qui disparaît bientôt par l'agitation ; il
se développe de la chaleur. La matière prend alors une
couleur grise très-foncée. Après quelques minutes de tri-
tiiration , j'ajoute une quantité suffisante d'eau pour donner
au tout la consistance d'une bouillie épaisse; je continue
à triturer jusqu'à ce que le mélange soit devenu d'un blanc
terne , et que le mercure ait totalement disparu ; ce qui
dure de cinq à six heures quand la masse est considérable.
Je dessèche cette matière à l'étuve à une température de
3o à 35 degrés ; alors je la mêle sur un porphyre avec un
poids égal de muriate de soude purifié et desséché , et je
procède à la sublimation. J'obtiens de quatre livres d'un
pareil mélange , 3o onces de muriate doux très-blanc.
On a proposé tout récemment dans la Bibliothèque Bri-
iannique de recevoir la vapeur du mercure doux dans un
vase contenant de feau froide. L'auteur de ce procédé
assure qu'on l'obtient ainsi très-divisé. (P.)
MUR
37
MURIATE DE SOUDE.
Sel commun, v. s.
Marias sodœ purum. Lat.
Ossimuriato di soda puro. Itaî.
Muriate of soda. Angl.
Mode de préparât. Faites dissoudre une quantité
arbitraire de sel commun de gabelle dans Teau dft
fontaine ; ajoutez à la solution du carbonate alcali-
nule de soude liquide , jusqu'à ce que la liqueur cesse
de se troubler ; filtrez la solution et gardez-la pour
l'usage. Quand on veut le sel pur concret , on fait
évaporer et cristalliser.
Caractères. Concret , en petits cubes -, saveur
agréable ; un peu hygrométrique à l'air; se dessèche
sur les charbons ardens en décrépitant légèrement >
puis il se fond ; il se dissout dans environ trois par-
ties d'eau avec abaissement de température ; est dé-
composé par l'acide sulfurique , par l'acide phospbo-
rique , etc.
Mode de prescript. Dissous dans l'eau , ou même
seulement en poudre fine avec la mie de pain pour
prendre intérieurement. Pour l'usage externe , en
solution ; on en prépare des bains , des lotions , etc«.-
Vertus. En petite dose , augmentant les sécré-
tions ; excitant le système lymphatique et glandulaire.
A grande dose , anti-excitant, anthelminthique , sti-
mulant , purgatif.
Usage interne. Dispepsie; l'indigestion provenant
de l'abus de la crème de lait ou du beurre et des subs-
tances grasses ; les affections asthéniques du système
38 MUS
lymphatique et glandulaire ; les vers ( Héberdjîn
ïlusH ). En forme de clystère dans les constipations.
Usage externe. Dans les maladies du système
lymphatique et glandulaire. Vojez Eau marini; ar-
tificielle.
MUSC ARTIFICIEL.
Moschus artificialîs . Lat» ^
Mosco aitefatio. Ital.
Artificial musk. JtngL
Observations. Le musc artificiel s ohû&nl en ver-
sant à plusieurs reprises quatre parties d'acide nitreux
sur une partie d'huile (épyrèle) de succin. L'acide
nitreux se décompose rapidement , l'huile s'oxide et
se convertit en une substance résineuse avec forte
odeur de musc. Cette préparation a été recomman-
dée en Allemagne comme succédanée du véritable
musc , mais son efficacité s'est trouvée de beaucoup
inférieure. Qn recommande aujourd'hui avec plus de
raison la vanille comme un excitant très-analogue au
ynusc , dont nos médecins et moi-même avons obtenu
de très-bons effets dans les cas où le musc a été re^
çonnu très-efficace.
NIT
39
N.
r
NITRATE D'AMMONIAQUE.
NiTRE AMMONIACAL. V. S.
Nitras ammoniœ. Lat.
Ossiseptonato d' ammoniaca. Itat.
Nitrate of ammonia. AngL
Mode de préparât. Versez peu-à-peu Tacide nitri-
que dans la solution de carbonate alcalinule d'am-
moniaque , jusqu'à ce que celle-ci soit parfaitement
saturée ; évaporez la solution à une douce chaleur -,
quand elle est bien concentrée , faites-la cristalliser
dans un lieu frais.
Caractères. Cristaux prismatiques , hexaèdres as-
sez longs , fibreux , légèrement flexibles j saveur acre ,
amère , froide 3 se fond et s'enflamme à une chaleur
forte.
Usage. Ce sel n'est point usité en médecine ,
mais il est destiné à préparer un gaz qu'on fait respi-
rer. Voyez Gaz oxide d'Azote ( Gaz thermoxide de
septon).
NITRATE D'ARGENT FONDU.
Pierre infernale, v. s.
Nitras argenii Jiisum. Lat.
Ossiseptonato d' argento fuso. Ital.
Fused nitrate of silwer. Angl.
Mode de préparât. Faites fondre doucement dans
un creuset le nitrate d'argent cristallisé ou concret ^
4o NIT
quand il est fondu comme une cire liquide , versez-
le dans une lîngolière de fer, et laissez-le refroidir;
retirez les cylindres solides que vous en aurez obte-
nus , et conservez-les dans une bouteille de cristal
bien bouchée.
Caractères. De couleur grise , ou noirâtre exté-
rieurement j à aiguilles rayonnées , concentriques dans
sa cassure j dur , légèrement sonore j peu fragile ,
non déliquescent à l'air ; fulminant par la percus-
sion sur l'enclume avec le phosphore ; décomposable
par les alcalis , par l'acide sulfurique , l'acide tarta-
rique , l'acide muriatique , l'acide phosphorique ,
l'acide citrique , et par les sulfates , les muriates ,
les tartrates , etc.
Mode de prescript. Seul , plongé ou dissous dans
l'eau distillée.
Vertus. Irritant , désorganisant.
Usage externe. Dissous dans un peu d'eau pour
détruire les chairs fongueuses des plaies et des ulcèresj
pour détruire les poisons animaux appliqués aux par-
ties animales ; en injection dans les fistules , sur-tout
dans la fistule lacrymale 3 pour dissiper les taches
que l'enfant apporte en naissant ( Wasserbery ).
(Poison). Désorganise toutes les parties animales
humides qu'il rencontre ; avalé , c'est un des plus
redoutables poisons.
(Secours). S'il est récemment avalé , on se sert
utilement d'une forte infusion d'ipécacuana j ensuite
une solution de sel commun , ou l'eau acidulé d'acide
muriatique sucrée , le décompose promptement j la
1
NIT 4i
lessive des cendres , l'eau de savon et la limonade ,
sont encore des boissons utiles.
Observations. On doit éviter soigneusement que
le nitrate d'argent ne soit mêlé avec le nitrate de cui-
vre , comme cela arrive en se servant d'argent allié
de cuivre , dont la présence dans cette préparation
donne lieu à divers inconvéniens.
Le nitrate d'argent fondu contenant du nitrate de
cuivre , a une couleur verte plus ou moins intense ;
il est déliquescent à l'air et très-fragile ; il teint en
bleu l'ammoniaque , et appliqué sur les ulcères , il
produit de fâcheux effets. Pour débarrasser don^ le
nitrate d'argent du nitrate de cuivre qui se rencontre
dans la solution d'argent , on doit évaporer cette so-
lution jusqu'à ce qu'elle donne des cristaux salins ,
lesquels sont évidemment de deux qualités ; les uns
blancs brillans , les autres bleus. On met le mélange
de ces deux sels sur plusieurs doubles de papier non
collé , et on les laisse exposés dans une atmosphère
de préférence humide. Les cristaux bleus de nitrate
de cuivre tombent bientôt en déliquescence, et à me-
sure qu'ils deviennent liquides , on absorbe la solu-
tion par le papier , de façon que les seuls cristaux
d'argent devant servir à la préparation dont nous
parlons , demeurent intacts. Avec cette précaution
on peut faire du nitrate d'argent fondu de la meilleure
qualité, sans avoir recours à l'argent de coupelle (i).
NITRE AMMONIACAL.
Voyez Nitrate d'ammoniaqux.
(i) L'expérience journalière prouve qu'il y a une véritable économie
à employer directement l'argent de coupelle. (P.)
42 N I T
NITRATE DE MERCURE.
Nitras hydrargyri. Lat.
Ossiseptonato di mercurio. liai.
Nitrate of quick silwer. Angl.
Mode de préparât. Sur deux onces de mercure
pur , versez six onces d'acide nitrique. Il se fait à
froid une dissolution très-rapide accompagnée d'une
décomposition de l'acide. L'oxigène ( thermoxigène )
s'unit au mercure , et l'oxide ( thermoxide ) , et
l'oxide d'azote ( oxide de septon ) se gazéfie. L'oxide
( tliermoxide ) mejcuriel se combine à la portion
d'acide nitrique encore indécomposée , et forme le
nitrate de mercure , qui se cristallise. Faites dis-
soudre le sel dans l'eau distillée.
Caractères. La solution est transparente , sans
couleur ; caustique -, assez pesante ; tache la peau
d'une couleur brune-rousse , qui ne disparaît que par
la chute de l'épiderme ; décomposable par l'acide
muriatique , par l'acide sulfurique , par l'acide phos-
phorique , par l'acide oxalique , par l'acide prussi-
que , etc. , et par les sels qui résultent de ces difFé-
Tens acides avec les bases alcalines.
Usage. Comme réactif chimique , pour découvrir
l'acide muriatique et l'acide sulfurique libre , ou en
état de combinaison , et pour faire principalement
les préparations pharmaceutiques siiivantes.
Préparations. Solution de nitrate de mercure ;
ooclde rouge de mercure par l'acide nitrique ; mu-
rlate de mercure ; ooclde gris de mercure / pru€-
slate et oxalate de mercure.
NIT 43
NITRATE DE POTASSE PURIFIÉ ou NITRE PUR.
JVitras potassce purîjicatum. Lat.
Ossiseptonato di potassa purificato. Ital.
Purified nitrate of potass. Angl.
Mode de préparât. Faites dissoudre une quantité
donnée de nitre du commerce dans suffisante quan-
tité d'eau chaude j fdtrez la solution -, faites évaporer,
et puis cristalliser dans un lieu frais. Séparez l'eau sa-
line résidu de toute la masse du nitre cristallisé , que
vous ferez sécher et garderez pour l'usage médical.
On peut obtenir une nouvelle quantité de nitre , mais
moins pur que le précédent , en soumettant à l'éva-
poration la liqueur saline qui n'a pas cristallisé. On
reconnaît s'il contient du muriate de soude en es-
sayant la solution avec celle d'argent ou de mercure
dan* l'acide nitrique , par le précipité qui s'y forme.
S'il existe des nitrates terreux , ceux-ci se manifestent
en y instillant de la solution de potasse simple , au
moyen de laquelle les terres so séparent.
Caractères. Cristaux prismatiques , transparens
quand ils sont récens ; saveur fraîche , amère ; inal-
térable à l'air • soluble dans six fois son poids d'eau
avec abaissement de température j détone légèrement
sur les charbons ardens ; fulmine avec le phosphore
percuté sur l'enclume (i) ; se décompose par l'acide
sulfurique , par l'acide murîatique , par l'acide phos-
phorique , par la baryte , la strontiane , par l'argile.
Mode de prescript. On le prescrit rarement seul
(i) Pour observer ce phénomène , il est nécessaire que le nitre soit
tïh-put et bien séché. ( Noie de r Auteur. )
44 ^ OLE
en poudre ou mêle à d'autres médicamcns^ on l'admi-
nistre dissous dans l'eau simple, dans les décoctions,
dans les mixtures , ou dans l'émulsion d'amande.
Vertus. Anti- excitant ; débilitant; rafraîchissant;
diurétique.
Usage interne. Les fièvres ardentes , sthéniques.
NITRIFICATION.
Voyez Nitrate de potasse.
o.
OLEO-SACCHARUM DE MENTHE POIVRÉE.
Oleo-saccharum menthœ piperitidis . Lat.
Eleo ZLiccaro di menta piperitide. Itat. •
Oil of peppermint wlth sugar. Angt.
Mode de préparât. Prenez :
Huile volatile de menthe poivrée huit gouttes.
Sucre fm bien sec .... une once.
Mêlez et triturez dans un mortier et avec uii piloi»
de verre.
Caractères. Blanc ; légère saveur de menthe ; aro-
matique, fraîche ; odeur très-forte de menthe.
Mode de prescript. En poudre , ou en solution
dans un menstrue convenable.
Vertu. Excitant.
Usage. Maladies asthéniques.
Observations. Toutes les autres espèces à'oleo-
saccharum se font à-peu-près de la môuae manière
ONG 45
que celui-ci; mais la dose de riiuile essentielle doit
varier selon que cette huile est plus ou moins acre
et piquante.
Les oléo - saccharum de limon, de cédrat, de
bergamote , se font ordinairement en frottant les
écorces de ces fruits avec du sucre en poudre fine ;
on garde la portion qui est imprégnée d'huile. Tous
les oleo-saccharum doivent être préparés extempo-
ranément.
ONGUENT D'ACÉTATE DE PLOMB.
Onguent nuteitum. v. s.
llnguentum acetatis plumbi. Lat.
Unguento d'ossiacetato di piombo. Ital.
Ointment of acétate of lead. Angî.
' Mode de préparât. Prenez :
Huile d'olive deux livres.
Cire blanche trois onces.
Faites fondre doucement le mélange dans un vase
de cuivre étamé , puis retirez-le du feu , et lorsqu'il
commence à se prendre , ajoutez-y peu-à-peu :
Acétate de plomb .... six onces,
en agitant continuellement.
N. B. Cette espèce d'onguent devrait être placé
parmi les cérats. Il pourrait être remplacé par le
cérat d'acétate de plomb. On l'emploie dans les
mêmes cas.
ONGUENT iEGYPTIAC.
oyez Miel avec acétate de cuivee.
46 ONG
ONGUENT D'ALTH^A COMPOSÉ.
Uvguentum altliœa composiluni. Lat.
Ungaento d'altea coinposto. liai.
Compound ointment of marsh-mallow. Angî.
Mode de préparât. Prenez :
Graine de lin , .... 7 ^ ,
T. . T . > De chaque une livre.
Racine de guimauve , . . 3
Faites -en un mucilage au moyen d'une suffisante
quantité d'eau j mettez-le dans
Graisse purifiée et liquéfiée . . six livres.
Agitez et faites évaporer. Ajoutez :
Poix huit onces.
Térébenthine de Venise . .
^. . }\JQ chaque une uvre.
Cire jaune 3
Faites bien fondre le toiitj mêlez avec une spatule
de bois, et passez.
ONGUENT AROMATIQUE.
• Onguent nervin. v. s.
Unguentum aromatîcum. Lat.
Unguento aromatico. liai.
Aromalic ointment. Angl.
Mode de préparât. Prenez sommités sèches de
R.oraarin .... 1
Sauge ..... l , . ,
^ / JUe chaque une poignée *
JUavande .... 1
Rue. ..... '
Baies de lauriers récentes et
concassées trois onces^
Graisse de porc liquide . . une livre.
Graisse de mouton .... quatre onces.
Tenez le mélange dans un bain d'eau chaude pen-
ONG 47
dant quatre jours , ensuite soumettez-le à la presse
chauffée ^ ajoutez à la masse fortement exprimée :
Huile de baies de laurier obtenue
par expression huit onces.
Vertus. Excitant, corroborant.
Usage eocterne. Dans l'impotence par faiblesse j
contre la paralysie , la rigidité. Dans quelques ma-
ladies abdominales (en onctions sur le bas-ventre et
la région lombaire).
Cet onguent peut remplacer celui de laurier.
ONGUENT BASILICUM.
V oyez Onguent de térébenthine et de poix.
ONGUENT DE BLANC DE BALEINE.
V ojez Cérat de blanc de baleine.
"ONGUENT CITRIN.
Voyez Onguent de nitrate de mercure»
ONGUENT DE CIRE.
Voyez Cérat de blanc de baleine.
ONGUENT DIGESTIF.
Voyez Onguent de térébenthine.
ONGUENT D'ÉLÉMI et DE TÉRÉBENTHINE.
Baume d'arc œus. v. s.
Unguenium demi et terebenthînœ . Lat.
Unguento di elemie trementina. Ital.
Oinlraent of elemi and turpentine. Angî.
Mode de préparât. Prenez :
Gomme-résine élémi. . . 7 ^ ,
rr ' '1 j AT • > De chaque SIX onces.
ierehenth. de Venise pure, j ^
Suif récent dix onces.
Faites fondre ce mélange à une chaleur douce , en
48 ONG
remuant avec une spatule de boisj passez à travers
un linge , et laissez refroidir.
Caractères. De consistance molle j odeur de téré-
benthine.
V ertu. Légèrement stimulant.
Usage. Pour exciter la suppuration des plaies et
des ulcères.
Observations. Quelquefois on délaye une once
de cet onguent dans huit onces d'alcohol , au moyen
d'un jaune d'œuf, et on s'en sert avantageusement
pour injecter dans des fistules ou des ulcères si-
nueux.
L'onguent d'élémi et de térébentine supplée très-
bien à la préparation connue anciennement sous le
nom d^onguent de storaoc.
ONGUENTS MÉDICINAUX.
Unguenta medicata. Lat.
Unguenti medicad. Ital.
Medicated ointment. AngL
On nomme ainsi les combinaisons de substances
médicinales actives avec les graisses , les huiles , ou
autres matières analogues , réduites à la consistance
de beurre. On ne connaît pas encore l'action chimico-
médicale qu'exercent les onguents appliquées exté-
rieurement sur les diverses parties du corps dont
l'organisation est intacte j on connaît encore moins
l'action qu'ils exercent dans les cas où l'organisation,
est altérée j sur les ulcères, les plaies, etc.
Quelquefois le seul onctueux de la graisse que
contiennent toujours les onguents est utile en s'op-
ONG 4g
posant au contact de l'air atmosphérique et à une
évacuation locale de la part des vaisseaux exhalans.
Les substances ajoutées à la graisse n'ont dans ces
cas d'autre avantage que d'entretenir sur la partie
afi'ectée, je dirais presque mécaniquement, l'onctuo-
sité dont l'action est pareillement mécanique. Outre
cette action , les onguents en exercent quelquefois
une chimique due à l'oxigène avec lequel se com-
binent les graisses , soit pour avoir été long-tems
exposées au contact de l'air, soit pour avoir été long-
tems agitées ou mêlées avec des oxides métalliques ,
faciles à désoxider , ou enfin pour avoir été oxigénées
directement et par les procédés de l'art. Si l'on veut
bien déterminer les avantages de la graisse oxigénée ,
on verra qu'elle pourrait très-bien remplacer beau-
coup d'onguents préparés avec les oxides métalliques j
ainsi que les graisses jadis si vantées , de cheval , de
mulet, de poule, de canard, d'ours, de marmotte ,
de blaireau , de vipère ; la graisse humaine ; les huiles
conservées cent ans , etc. dont la différence consiste
Uniquement dans le degré d'oxidation , caractère que
le médecin et le pharmacien sont aujourd'hui les
maitres d'imprimer en quelques minut es à une graisse
récente quelconque , de manière à imiter les plus
grandes opérations de la nature. Vojez Graisse
OXIGÉNÉE. Ceux-là se tromperaient fort qui emploi-
raient des graisses oxigénées , c'est-à-dire , molles ,
rances, acides ; les mauvais effets qui résulteraient de
leur application les convaincraient de la différence
qu'il y a entre la graisse oxigénée et la graisse ther-
moxigénée.
II. 4
5o
ONG
ONGUENT MERCURIEL.
Unguentum hjdrargyri. Lat.
Unguento mercuriale. Ital.
Ointment of quick silwer. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Graisse de porc - . 7 „ . , ,
T.;r > Parties égales.
Mercure 3 ^
Triturez dans un mortier de marbre avec un pilon
de bois jusqu'à parfaite extinction des plus petits
globules mercuriels.
Caractères. De couleur cendrée. Etendu sur une
carte et observé au microscope, il ne laisse plus
apercevoir le moindre globule.
Mode de prescript. En frictions sur diverses parties
du corps.
Vertus. Anti-vénérien 3 il agit sur le système glan-
duleuxj débilitant.
Usages. Contre les maladies vénériennes , sur-tout
la maladie constitutionnelle^ contre les topbus et autres
tumeurs vénériennes j contre l'hépatit^ sthénique ;
contre les pustules et les bubons enflammés j contre
la difficulté d'uriner (en onctions sur le périnée), etc.
Dose. Depuis un scrupule jusqu'à un gros par
jour.
Observations. Les proportions du mercure et de
l'axonge sont très-différentes dans les diverses phar-
macopées , c'est aux médecins à augmenter ou à
diminuer la dose du mercure selon l'exigence des
cas. Quelques-uns font entrer la térébenthine dans
cet onguent j mais ellô a l'inconvénient d'enflammer
facilement et d'ulcérer la peau soumise aux frictions.
O N 5î
Dans cette préparation le mercure n'est pas oxidé ,
comme se Fiiïiàglrierit la plupart des chimistes et
des médecins j il y conserve son état métallique; il
s'y trouvé extrêmement divisé , et dans une combi-
naison particulière avec la graisse. Voyez Acide
NITRIQUE.
On a conseillé de faire l'onguent mercuriel aivec
Toxide gris de mercure. Voici les proportions mar-
quées dans la nouvelle Pharmacopée d'Edimbourg ,
( i8o4)» Prenez :
Oxide gris de mercure . . / une partie.
Axonge trois parties*
Mêlez exactement.
L'efficacité de cette espèce d'onguent mercuriel
n'esl pas suffisamment établie^ , comme l'a fort bien
remarqué le docteur Duncan fils. Je pense que sa
manière d'agir doit être difFérenie dé celle de l'on-
guent mercufiel ordinaire , où lé métal n'étant que
divisé , mais sans altéf âtiori , exerce une action très-
prompte.
Si vous ajoutez demi-once de camphre à deux
onces d'onguent mercuriel , vous aurez Yonguent
mercuriel camphré.
La Pharmacopée russe prescrit un tiers de suif
sur la quantité d'axonge' qui entre dans Fonguent
mercuriel. Cette addition nous paraît utilé, pour lui
donner en été plus dé consistance.
* L'opinion de l'auteur sur l'état du mercure dans
l'onguent mercuriel est contorme à celle qu'ont émise
MM. Vogel et BouUay , chacun dans un Mémoire parti-
culier qu'ils ôrit Communiqué à la Société de pharmacie
de Paris. M. Warhen de Berhn ayant élevé publiquement
52 ONG
des cloutes à ce sujet, la Société nomma des commissaires
qui se prononcèrent pour l'affirmative. Il résulte en outre
de leur rapport , qu'on peut accélérer beaucoup Textinc-
tion du mercure sans avoir recours à des substances qui
cèdent de l'oxigène au métal. L'une des méthodes pro-
posées dans cette vue est de M. Dufilho , pharmacien de
Paris : elle consiste à agiter du mercure avec de Teau dans
une fiole à médecine , dont le fond soit convexe et un peu
pointu. Par ce moyen, on réduit dans l'espace de quatre
minutes le mercure en globules très-petits. On décante
l'eau , et on triture le mercure avec son poids de graisse.
Vingt minutes suffisent, d'après l'auteur, pour opérer l'ex-
tinction complète.
L'autre méthode qu'on doit à M. l'Abbé-Dumesnil est
encore plus expéditive que la précédente ; elle se réduit à
triturer dans un mortier de mai'bre quatre onces de graisse
de porc récente , avec seize onces de mercure coulant , et
une once d'huile d'amandes douces. Après quinze minutes
de trituration , on ajoute douze onces de nouvelle graisse
qu'on mêle exactement avec le reste de l'onguent. Nous
pensons qu'il peut être avantageux de combiner ces deux
excellens procédés. (P.)
ONGUENT DE LA MÈRE.
Voyez Onguent d'oxide de plomb demi-vitreux.
ONGUENT DE NITRATE DE MERCURE.
Onguent citrin. v. s.
Ungueiitum nitratis hydrargyri. Lat.
Unguento d'ossiseptonato di mercurio. Ital.
Ointment of nitrate of quick silwer. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Mercure une once.
Acide nitrique deux onces.
Faites dissoudre le mercure au bain de sable , et
pendant que la dissolution est encore bien chaude ,
ajoutez-y :
ONG 53
Suif préalablement fonda. . douze onces.
Remuez quelque peu avec un tube de verre , versez
ensuite la dissolution dans un mortier de verre et
remuez encore.
L'onguent de nitrate de mercure doux de la Phar-
macopée d'Edimbourg est préparé de cette manière ,
mais avec trois livres de graisse , au lieu d'une^
Caractères. Belle couleur jaune ; odeur de graisse
oxigénée; saveur nulle, puis métallique, âpre ; fu
sible par un feu doux ; décomposable par une cha-
leur forte.
Mode de prescript. Après l'avoir ramolli au feu ^
on en fait des onctions avec le bout du doigt , ou
avec un petit pinceau de poil de chameau.
Vertus. Stimulant, anti-vénérien, oxidant.
Usage externe. Contre l'ophthalmie psorique et
vénérienne ; contre les ulcères baveux , dartreux j
contre la teigne, et les autres maladies cutanées.
La graisse est, dans cette préparation , à l'état de
graisse oxigénée et en a tous les caractères ; et comme
la graisse se cérifie en s'oxigénant , il n'est pas éton-
nant qu'elle prenne quelquefois dans cette prépara-
tion la dureté et le cassant de la cire , et qu'elle se
trouve par conséquent changée en véritable cire.
Cet onguent pourrait encore se faire en ajoutant
la dissolution chaude de nitrate de mercure à la
pommade oxigénée dans les proportions indiquées :
c'est le moyen de se procurer l'onguent citrin ex-
temporanément.
ONGUENT NUTRITUM.
V ojez Onguent ïj'acétate de plomb.
54 ONG
ONGUENT D'OXIDE BLANC DE MERCURE par
L'ACipE SULFURÏQUE.
Unguent. oxidi albi merc. acido sulfurico confecii. Lat,
Unguento d'ipertermossido bianco di mercurio per
Tossisolforico. Jlal.
Ointment of white oxyde of quick silwer by acid
sulphuric. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Oxide blanc de mercure par
l'acide sulfariqiie . , . une once.
Axonge . . . . . . . quatre onces.
Remuez dans un mortier de verre, avec un pilon dp
verre , pour faire un onguent.
Caractères. Consistance moyenne; blanc.
Mode de presçript. En onctipttS.
Vertu. Anti-vénérien.
Cas. Tumeurs, exostoses vénériennes.
Dose. Depuis un denai-scrupule jusqu'à un gros
par jour.
ONGUENT D'OXIDE BLANC DE PLOMB.
Onguent blanc.
Unguentum oxydî plumbi albi. Lat.
Unguenlo di termossrdo bianco. Ital.
Ointment of white oxyde of lead. Angl.
Mode de préparât. Prenez :„
Oxide blanc de plomb en poudre
( ou de céruse ) . . . . huit onces,
Axonge ....... une livre.
Mêlez avec une spatule de bois , et laissez refroi»
dir. Vous aurez ainsi Vonguent de céruse simple.
Ajoutez-y :
Camphre trituré avec quelques gouttes d'huile
d'amandes douces , . , , six gro§.
ONG 55
Ce sera Yonguênt blanc camphre.
Mode de prescript. Etendu sur un linge , et ap-
pliqué sur les parties malades.
Vertus. Quelque peu stimulant, oxidant.
Usages. Contre les brûlures , les excoriations
produites par l'application des rubéfians , ou par
toute autre cause ; contre les inflammations légères ,
les éruptions cutanées, prurigineuses j contre les ex-
ulcérations provenant du décubitus.
L'onguent d'oxide blanc de plomb peut remplacer,
comme l'a fort bien remarqué l'auteur de YAppa-
ratus medicaminum , les autres onguents d'oxide
de plomb , tels que ceux de minium , de litliarge
et de nutritum.
La graisse acquiert , dans cet onguent , un certain
degré d'oxidation, par l'influence de l'oxide métallique
qui se désoxide. Je déduis de ce seul fait la vertu sti-
mulante et oxigénante qu'il manifeste.
ONGUENT D'OXIDE DEMI-VITREUX DE PLOMB.
Onguent i)E la mère. v. s.
Unguentum oxydi plumbî semi-vkrei. Lat.
Unguento di termossido di piombo semi-vitreo. Itaî,
Ointment of semi-vitrified oxyde of lead. Angl,
Mode de préparât. Prenez :
Axongé
Beurre frais
Cire jaune
Suif
Oxide demi-vitreux de
plomb porphyrisé. .
Huile d'olive ' quinze onces.
F aites liquéfier les graisses bien purifiées ( la cire
De chaque une demi-livre.
56 ONG
exceptée ) dans un vase de cuivre , et diauffez-Ies
jusqu'à ce qu'elles commencent à fumer. Ajoutez alors
l'oxide de plomb , en remuant continuellement le
mélange avec une spatule de bois pour empêclier
l'oxide de se précipiter. Quand celui-ci est bien in-
corporé , il perd sa couleur rouge pour en prendre
une brune qui tire sur le noir. On prend alors un
peu de l'onguent sur une carte et on examine s'il
acquiert , en se refroidissant , une consistance suf-
fisante. Dans ce cas, on le retire du feu, on le laisse
refroidir à demi, et on y ajoute la cire en morceaux
pendant qu'on remue avec la spatule. Quand la cire
est fondue et incorporée , on coule l'onguent dans
de petites capsules de papier , pour faire des tablettes,
ou bien on le coule dans des vases hémisphériques ,
pour l'avoir en masse.
Caractères. Couleur brune-obscure, quand l'on-
guent est récent j ferme, insipide 5 odeur de cire.
Avec le tems la cérification des substances grasses
devient plus parfaite et uniforme : la portion qui se
trouve en contact avec l'air atmosphérique devient
sur-tout plus dure , perd sa couleur brune , devient
jaune-blanche, et l'odeur de cire se rend plus ma-
nifeste.
Mode de prescript. On l'étend , au moyen de
la chaleur , sur une peau , et on l'applique sur les
parties malades.
Usages. Dans les cas de luxations , de tumeurs ,
de brûlures j pour sécher les plaies.
Observations. C'est pour condescendre aux vœux
de plusieurs chirurgiens et du peuple , qui font un
très-fréqaent usage de cette préparation, que je l'ai
admise dans cette Pharmacopée : ce n'est pas à la
ONG 57
rigueur un onguent , mais un cérat , non-seulement
parce que la cire est un de ses ingrédiens , mais parce
que les graisses elles-mêmes se cérifient aussi en dé-
soxidant le métal. La cérification devient encore plu»
parfaite avec le tems. Cet onguent pourrait être sup-
pléé par le cérat d'oxide demi -vitreux de plomb,
dont l'action est la même.
ONGUENT D'OXIDE DE ZINC.
Unguentum è zinco. Lat.
Unguento di termossido di zinco. ItaL
Ointraent of zinc. AngL
Mode de préparât. Prenez :
Axonge ou beurre de cacao. . . une once.
Oxide blanc de zinc suroxidé. . deux gros.
Faites fondre et mêlez.
Mode de prescript. En onctions sur les parties
malades , étendu avec un pinceau , après avoir été
légèrement liquéfié.
Usages. Contre la lippitude , Vopbtlialmie pso-
rique et autres maladies des yeux , sur -tout dans
celles qui procèdent d'inflammations asthéniques -y.
contre les ulcères dartreux ( Cullen ) ; contre les
hémorrlioïdes , les gerçures des mamelons.
ONGUENT D'OXIDE DE ZINC NON PURIFIÉ.
Onguent de tuthie. v. s.
Unguçntum oxydi zinci impuri. Lat.
Unguento di termossidi zinco impuro. Ital.
Ointment of impure oxyde of zinc. Angî.
Mode de préparât. Prenez :
Axonge cinq onces.
Oxide non purifié de zinc ,
préparé ( tuthie). . . une onee.
58 ONG
Faites fondre , agitez pour mêler exactement; laites
■im onguent.
ONGUENT PÔPtJLEÙM.
TJnguenium populewn. Lat.
Unguetito populéo. J/a/.
Ointuient of poplar-tree. Angî.
Mode de préparât. Prenez :
Bourgeons secs de peuplier. . huit onces.
Pilez bien menu dans ùn mortier de marbre ;
Ajoutez-y :
Graisse fondue dans une bassine
de cuivre étamée. . . . . deux livres.
Tenez le mélange liquéfié au baiti-marie pendant
trois heures ; décantez et gardez dans un lieu frais.
Corac^ère^. Çoiisis tance ^'onguent; verdâtre ,
odorant.
Mode de prescript. Comme les autres onguents»
J^ertu. Excitant. .
Observations. Aux bourgeons verds de peuplier,
employés jadis dans la préparation de cet onguent,
Dmnénil et Morelot ont substitué les bourgeons secs
parce qu'ils ont un arôme plus agréable et plus déve-
loppé que les bourgeons verds. Outre cette substance,
quelques Pharmacopées font entrer dans cet onguent
d'autres plantes qu'on a trouvées inutiles.
* Nous sommes loin de contester la vertu excitante attri-
buée par l'éLuteur à l'onguent' de peupliers , fait avec les
bourgeons etl'axonge, et que par cette raison nous pro-
poserons xle nommer onguent de peupliers simple; mais
Tonguent populeum, fait d'après Ta formule du Codex
de Paris ,, jouissait de^puis long-tems d'une réputation
ONG 5^
méritée , comme calmant et comme adoucissant , nous
pensons qu'on ne pourrait supprimer la majeure partie
des substances qui le composent , sans changer totalement
ses propriétés. En admettant donc qu'il y ait dans cet on-
guent des plantes qui, telles que les sommités de ronces
et de bardane , ne fournissent à la graisse que peu ou
point de principes médicamenteux, on devrait , suivant
nous, y conserverie saîanum nigrum , la mandragore, la
jusquiame , la belladone , etc. , dont les propriétés sont
généralement constatées ; on nommerait alors cette com-
position onguent de peupliers composé. (P.)
ONGUjENT ROSAT. •
Unguentwn fvsqfum. Lat.
IJnguento rbsato. JlaL . .
Ointment of roses. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Axonge. purifiée. .... deux livres.
Suif trois onces.
Faites les fondre ensemble à une douce chaleur,^
lorsque la graisse sera fondue, ajoutez-y :
Pétales de roses rouges pilées. deux onces.
Orcanette pilée demi-once.
Passez la graisse en fusion , décantez-la dans une
bassine, et laissez refroidir lentement, en remuant
avec une spatule.
Autre procédé. Faites fondre ensemble l axonge
et le suif bien purifiés ; versez le mélange fondu
dans l'eau de rose; agitez èt laissez refroidir; dé-
cantez l'eau surabondante, faites sécher l'onguent et
gardez-le au frais dans un vase de terre. On peut y
ajouter encore un gros d'huile de bois de Rhodes
par livre. ( Sv^ediauk. )
6o ONG
Cet onguent sert principalement de base à plu-
sieurs autres , sur-tout pour leur donner une odeur
suave et leur communiquer la couleur agréable dont
il peut être pourvu.
ONGUENT DE STAPHISAIGRE.
Unguentum slaphisagnœ. Lat.
Unguento di stafisagria. Ital.
Ointment of stavernere. Angh
Mode de préparât. Prenez :
Semence de staphisaigre
( delph. staph. ). . . . deux gros.
Axonge V
g^^j£ ? De cliaq[ue trois gros.
Faites fondre et mêlez.
Mode de prescript. On l'applique étendu sur un
morceau de peau , ou bien on en fait des onctions
Usages. Contre la gale et autres maladies cutanées ;
contre le phthiriasis ou la maladie pédiculaire. On
l'applique toutes les nuits.
ONGUENT DE STORAX.
Voyez Onguent d elemi et de térébenthine.
ONGUENT DE SOUFRE.
Unguentum ad scabiem. V. s.
Unguentum è sulphure. Lat.
Unguento solforato. Itaî.
Ointment of sulphur. Angî.
Mode de préparât. Prenez i
Soufre sublimé. ...» deux onces.
Axonge fraîche quatre onces.
Remuez le mélange dans un mortier de marbre
ONG 6i
avec un pilon jusqu'à ce qu'il en résulte une subs-
tance homogène. L'addition de deux gros de muriate
d'ammoniaque en poudre fine et bien incorporé avec
cet onguent, a paru assez avantageuse. (Tissot. )
Pour lui donner une odeur agréable on ajoute un
demi-gros d'huile aromatique de bergamote ou de
lavande par livre ( Edimb. ).
Caractères. Compact , jaunâtre (s'il ne contient
pas de sel ni d'arôme) , insipide.
Mode de prescript. En onctions et en frictions
sur les parties tous les soirs avant de se mettre au
lit.
F'ertu. Anti-psorîque.
Usage. Contre les exulcérations psoriques.
Dose. Quand la gale est universelle , on emploie
trois onces d'onguent par onction , pour la quatrième
partie du corps chaque fois.
Divers onguens pour la gale ont été prescrits et
recommandés dans les Pharmacopées. Le mercure
entre dans certaines formules à l'état de métal ou
d'oxide , et dans d'autres à l'état salin. Souvent on
y ajoute du sulfate de cuivre ou de zinc; mais la
préparation que j'ai décrite est assez énergique et
appropriée à son objet. L'addition du mercure ou
de tout autre métal ne se fera que de l'aveu du mé-
decin et avec précaution.
62 ONG
ONGUENT DÉ SOUFRE COMPOSÉ.
Onguent d'arthanita. v. s.
Uiiguentum è sulphure compositum. Lat,
Unguento soUorato composto. i^a/.
Compound ointmeht of sulphur. Angl.
Mode de préparât. Prenez ;
Axoiîge. une livre.
Extrait de fiel de taureau. . deux onces.
Soufre sublimé Y
Aloës hépatique. . .> De chaque demi-once.
Coloquinte . . . . )
Huile d'absintlie trois gros.
Faites fondre la graisse à un feu doux , unissez le
tout, et faites-en un onguent (i).
Mode de prescript. On l'étend sur une peau, et
on rapplique sur la région de l'estomac et le reste
de l'abdomen.
Vertu anthelminthiquë , pàrticùlièré.
Usage. Dans les. affections vermineuses des en-
fans.
(l) u4utre procédé. Faites coaguler , au moyen- d'une chaleur donce ,
line partie de suc de concombre sauvage ou d'artlianita et .de palme.
Séparez la fécule; laissez égoutter et mêlez àVec nioitié d'huile d'olive
et un quart de beurre, en laissant le mélange sur le feu, jusqu'à
ce que l'humidité en soit tout-à-fait dissipée. Pilez-le ensuite et faites-y
fondre un dixième de cire , et un quatre-vingt-cinquième d'extrait de
bile et de résine précipitée du galbanum ; lorsque là masse commence k
se prendre , incorporez-y un cinquantième de scammonée , d'aloes , de
coloquinte, d'écorce de mézi-réum et un centième d'euphorbe, de myrrhe,
de poivre long , de gingembre , le tout eu poudre fine , mêlé et imprégné
d'un peu d'huile. Manuel Phar m. ÇNote de l'.Auteur, )
ONG 6^
ONGUENT DE TÉRÉBENTHINE.
Onguent digestif, v. s.
Unguenlum terebinthinatum. Lat.
Unguento tremenlinato. ItaL
Ointment of turpentine. Angl
Mode de préparât. Prenez :
Cire blanche demi-livre.
Térébenthine de Venise, . 7^ ,
\ De chaque une livre.
Jtiuile Q olives, . . . j
Faites fondre et remuez la masse jusqu'à ce qu'elle
se refroidisse.
On peut , au lieu d'huile , se servir de graisse pu-
rifiée j l'onguent en est plus blanc et plus ferme.
Caractères. Consistance moyenne j odeur et sa-
veur de térébenthine; gras au toucher.
Mode de prescript. On l' étend sur de la peau,
du linge ou de la filasse.
f^ertu. Légèrement stimulant.
Usage externe. Contre les indurations, et pour
exciter un peu la suppuration.
Observations. Cette préparation, destinée prin-
cipalement à stimuler et à irriter , est susceptible de
diverses additions, au gré du médecin. Quelques-
uns y ajoutent de l'oliban ou de la myrrhe,, ou des
préparations de cuivre , selon les circonstances j
d'autres suppriment la térébenthine même. Par
exemple , prenez :
Cire jaune. . . .
Piésine de pin. .
Axonge préparée.
Huile d'olives. .
I De chaq
De chaque
ue une once.
demi-livre.
64 OXA
Faites fondre à une légère chaleur; mêlez et faite*
un onguent.
ONGUENT DE TÉRÉBENTH. ET DE POIX NOIRE.
Onguent basilicum. v. s.
Unguentum ierebinihinatum piceum. Lat.
Unguento trementinato pecioso. Ital.
Ointment of turpentine with pitch. AngL
Mode de préparât. Prenez :
Poix noire demi-livre.
Huile. ..... une livre et demie.
Faites fondre à un feu doux , passez et faites dis-
soudre ,
Résine de pin. , . ,.
rr^ n i • j ir • > JJe Chaque demi-livre*
lerebentnme de Venise. . j
Autre procédé. Prenez :
Résine ^
Poix. .. . • a . .1 _ ,
^. . > JJe chaque demi-uvre.
Cire jaune i ^
Térébenthine . . . . j
Huile d'olive deux livres.
Faites fondre par une chaleur douce et coulez.
N. B. On y ajoute aussi de l'oliban , au gré du
médecin.
Cet onguent sert à peu près aux mêmes usages que
le précédent.
ONGUENT DE TUTHIE.
Voyez Onguent d'oxide non purimé de zinc.
OXALATE DE MERCURE.
Oxalas mercurii. Lat.
Ossisaccharato di mercurio. Itaî.
Oxalas of quick silwer. Angl.
Mode de préparât. Dans une solution de nitrate
O X A 65
de mercure faite à froid , éteiidae d'eau distillée , ver-
sez une solution saturée d'acide oxalique jusqu'à ce
qu'il se forme un précipité granuleux. Après avoir
lavé ce précipité à l'eau distillée , faites-le sécher à
l'ombre, et gardez-le dans un flacon de cristal.
Caractères . Très-blanc 5 insipide - insoluble dans
l'eau; noircissant par l'eau de chaux, un peu ful-
minant, ..quand il est frappé sur l'enclume.
Mode de prescript. Comme le muriate oxidule de
mercure.
Vertu. Anti-vénérien,
Usage. Dans les maladies vénériennes.
OXALATE AClDliLE i)E POTASSE.
-Sel d'oseille, v. s.
Oxalas acidulwn potassœ. Lat.
Ossisaccarato ossidulo di potassa. ItaL
Acidulous oxalate of potass. Angl.
Mode de préparât. Prenez les feuilles vertes dé
la petite oseille ( rwnex àcetosella ^ L. ); pHez-les
dans un mortier de marbre avec un pilon de bois ;
exprimez-en le suc au moyen d'une presse , et faites
le chauffer au bain-marie j ajoutez-y du blanc d'œuf
battu : Ce suc étant clarifié , évaporez-le au même
bain jusqu'au dernier degré de concentration; laissez
cristalliser dans un lieu frais; répétez l'évaporation
avec les sucs restant après chaque cristallisation •
faites dissoudre dans l'eau le sel que vous aurez
obtenu; filtrez, évaporez et faites cristalliser de nou-
veau jusqu'à ce qu'enfin le sel soit blanc.
Caractères. Cristaux blancs, petits, irrégullers ,
II. 5
66 OXA
fragiles; èàtéûr à'èide , acetbe ; Vougissaiit forte-
ment la teinture de violette et d'alcea (alce^u vul^
'^ùris ) y sokible dans leàm , décomposable au feu ,
inaltérable à l'air.
Môâè'deprescri'pt. 'Sètiï , ou avec les oleo-sac-
charum; dissoLis dans l'eau pure ou sucrée, de ma-
nière à lui donner une agréable acidité.
Vertus, llafraîchissant, débilitant, désaltérant,
diurétique.
Usages. Dans les fièvres sthéniques, les obstntc-
tions légères , sthéniques j pour désaltérer dans les
chaleurs de l'été.
Dose. Depuis un gros jusqu'à six en 24 heures.
Observations. Pour avoir l'oxalate acidulé de po-
tasse extemporané , il suffit de verser un peu de solu-
tion de potasse dans l'acide oxalique : on ramasse les
cristaux peu soluliles qui se formant et qui cansti-
tuent.le sel indiqué.
*Â rexemple de Bayeu, j'ai tenté en i8o5, époque où
l'oseille 'était très-abondante aux environs de Paris , d'en
extraire du sel d'oseille. Le peu de succès de cette opé-
ration, la mauvaise qualité du produit, me l'ont bientôt
fait abandonner. Plus de la moitié de la masse saline que
j'ai obtenue , était composée d'oxalate de chaux , tenu en
dissolution dans le suc d'oseille à l'état d'oxalate acidulé.
Il ést'bon de remarquer que la plupart des terrains de Pai^is
et des environs , où on cultive l'oseille , sont cojnposés en
grande partie de terreau, dans lequel abondent les sels
calcaires, tels que le malate , l'acétate et le sulfate de
chaux, etc. (P.)
O X I 67
OXIDE D'ANTIMOINE pau L'ACIDE MURIATIQUE.
Poudre d'algaroth. v. s.
Oxydum stibii acido muriaticq confectum. Lat.
Ipertermossido d'aiitimonio per rossimuriatico. Ital.
Oxyà of antimony by acid muriatic. Aiigl.
Mode de préparât. Versez dans la solution de
muriate d'antimoine une quantité d'eau suffisante
pour précipiter l'oxjde. Après l'avoir lavé et fait sé-
cher, gardez-le dans un vase fermé.
Caractères. Blanc , un peu sapide , etc.
Usage. Il sert à faire le tartrite dépotasse et d'an-
timoine.
OXIDE DANTIMOINE avec LE PHOSPHATE DE
CHAUX.
Poudre antimoniale. v. s.
Oxydum antimonii cum phosphate calcîs. Lat.
Termossido d'antimonio con ossifosfato dicalce. Itaî»
Oxyde of antimony with phosphate of lime. Angl.
Mode de préparât. Prenez parties égales de sul-
fure d'antimoine en poudre grossière et de rapure
de corne de cerf, jetez le mélange dans un vase
de fer chauffé au rouge , et remuez continuellement
jusqu'à ce que la matière qui brûle ait pris une
couleur grise , alors retirez-la du feu; pulvérisez-la,
mettez -la dans un creuset luté, auquel vous adap-
terez un autre creuset renversé, percé à son fond
d'un petit trou ; faites chaufï'er graduellement au
point de rougir l'appareil ; maintenez-le dans cet
iétat pendant deux heures; enfin, réduisez le produit
en poudre fine. (Pearson , de Londres. )
Caractères. Cette poudre, insoluble dans l'eau ,
est grise , insipide, et craque sous la dent. L'acide
68 OXI
muriatiquc concentré dissout un peu de Toxide qui
se précipite ensuite dans l'eau.
Mode de prescript. Avec du sucre en poudre ,
ou uni à quelqu'extrait sous forme de bol.
Vertus. Anti-excitante, préférable à diverses autres
préparations antimoniales ; à certaine dose , émétique,
purgative.
Usage. Dans les maladies fébriles stliéniques , sur-
tout dans les maladies de poitrine , après la saignée j
dans les maladies rhumatismales.
Dose. De trois à huit grains , toutes les trois ou
quatre heures.
Observations. Cette préparation indiquée par
Pearson^, et rapportée par le docteur Duncan dans
le nouveau dispensaire d'Edimbourg, est regardée
par divers médecins anglais comme identique avec
la fameuse poudre de James. D'après l'analyse de
Pearson , elle se compose de quarante-trois parties
de phosphate de chaux et de cinquante-sept d'oxide
d'antimoine. Mais l'auteur du Towsend's guide to
healthy p. 1 1, prétend que la poudre de James con-
tient un grain de tartre émétique (tartrite d'anti-
moine et dépotasse) sur dix-neuf. Le docteur Odier
convient , de fait , que la poudre de James est plus
active que la poudre antimoniale , connue aussi
sous ce nom dans la Pharmacopée de Londres.
Chenevix a proposé de faire , par la voie humide ,
une préparation analogue ; mais le produit n'en est
pas entièrement identique avec celui de la prépara-
tion ci-dessus décrite,
On a supposé que le phosphate de chaux se dé-
O X I 69
composait suivant le procédé indiqué , que l'acide
phosphorique se portait sur le métal pour former un
phosphate d'antimoine. Cette opinion n'est étayée
d'aucune expérience.
, J'ai observé que , dans l'opération dont il est ici
question , non-seulement le phosphate de chaux se
décompose , mais encore l'acide phosphorique se dé-
soxigène et se change en phosphore , qui se reconnaît
à l'odeur d'ail , à la flamme et aux vapeurs blanches
que la substance exhale , jusqu'à ce qu'elle soit chan-
gée en une poudre grise , et qu'elle soit refroidie.
L'antimoine se désulfure et se suro acide . Aussi ai-je
reconnu que cette poudre consistait principalement
en chaux et en oxide d'antimoine , avec un petit ré-
sidu, de phosphate de chaux indécomposé.
OXIDE D'ANTIMOINE avec LA POTASSE.
Antimoine diaphorétique. v. s.
Oxydum stibii cum potassâ. Lat.
Iperterraossido d'antimonio con potassa. ItaL
Oxyd of antimony with potass. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Antimoine et nitrate de potasse pulvérisés et mêlés
ensemble, de chaque deux onces.
Jetez le mélange par portions dans un creuset;
chauffé au rouge , et remuez-le avec une spatule de
fer jusqu'à ce que la décomposition du sel soit
achevée. Pulvérisez le produit, et gardez-le renfermé
dans un vase de verre.
Caractères. Couleurblanchâtrcj saveur de potasse.
Mode de prescript. Cet oxide se prescrit sans
autre préparation , ou débarrassé de la potasse par le
70 OXI
lavage, de la même manière que le sulfure d'antî-
moine rouge.
V ertus , usage et dose. Comme cette dernière
substance.
Observations. Tous les oxides d'antimoine se rap-
prochent dans leurs vertus médicales ; mais leur
éméticilé augmente évidemment en proportion de
l'oxidation. De tous les oxides d'antimoine , les plus
émétiques sont ceux qui se trouvent suroxidés, comme
celui dont il est question , comme celui que l'on ob-
tient par la décomposition du muriate d'antimoine ,
comme celui enfin qui se trouve dans le verre d'an^
timoine que l'on obtient par la sublimation , etc.
' OXIDE D'ANTIMOINE SUBLIMÉ.
Fleurs d'antimoine, v. s.
Oxyclum stibii suhlimatum. Lat.
Ipertermossido d'antimonio sublimato. Ital.
Oxyd of antimony sublimated. Angl.
Procédé. Mettez de l'antimoine sur un plat de
terre non-vernissé placé sur un fourneau; adaptez-y
un creuset renversé , soutenu par un trépied ,
de manière que l'air y ait un libre dccès et que
la matière qui se sublime puisse être admise dans le
creuset. Donnez un coup de feu, et le métal s'oxide.
Il se sublime en partie dans le creuset, en partie à
la surface du métal fondu. Ramassez le produit de la
sublimation, et gardez-le.
Caractères. Blanc brillant, pulvérulent; en paftie
cristallisé en aiguilles brillantes, blanches, demi-
transpat-clites; un peu sapide; ùn peu soluble dans
l'eau, vitrifiable, etc.
Observations. Cet oiiidé se rapproche assez de
OXÏ 71
Voxide d'antimoine par l'acide muriatique. Com-
biné avec cet acide concentré , il forme îe muriate
d'antimoine.
OXIDE D'ANTIMOINE SULFURÉ ORANGÉ.
Soufre doré d'antimoine, v. s.
Oxydum stibii sulphuratum citreum. Lat.
Terraossido d'antimonio solforato ranciato. Ital.
Orange sulpliureted oxid of antimony. Angl,
Mode de préparât. Prenez la solution qui reste
après la formation de Yoxide d' antimoine sulfure
(kermès, v. s. ) j lorsqu'elle est froide, décantez, puis
décomposez-la avec de l'acide sulfurique faible , qui
précipitera Xoxide d' antimoine sulfuré orangé.
Lavez j faites sécher, et gardez pour l'usage.
Caractères. Inodore , insipide , orangé , soluble
dans les sulfures alcalins.
Mode de prescription , 'vertu y usage. Comme
Yoxide d'antimoine sulfuré rouge.
Observations. Cette préparation ne semble dijBTérer
de la suivante que par une moindre proportion de
soufre , de manière qu'on peut la regarder comme un
sulfure oxidule d' antimoine , c'est-à-dire avec excès
d'oxide.
OXIDE D'ANTIMOINE SULFURÉ ROUGE.
Kermès minéral, v. s.
Oxydum stibii sulphuratum ruhrum. Lat.
Termossido d'antimonio sqlforato rosso. Ital.
Red sulphureted oxide of antimony. Angl.
Mode de prépar. Réduisez séparément en poudre :
Sulfure d'antimoine, . seize parties.
Carbonate alcalinule de
potasse, .... vingt-quatre parties.
72 0 XI
Mêlez les deux poudres avec trois parties de soufre
sublimé. Faites fondre complètement le mélange
dans un creuset ^ laissez refroidir. PtUvérisez la masse ^
et faites-la bouillir pendant demi-heure dans vingt-
huit parties d'eau. Filtrez le liquide bouillant, de
manière qu'il tombe dans une terrine contenant cent
cinquante-six parties d'eau j laissez-le exposé à l'ac-
tion de l'air dans un vase plat, où il présente beau-
coup de surface , pendant deux ou trois jours , et
jusqu'à. ce qu'on aperçoive à sa superficie des molé-
cules de couleur rouge. Décantez ensuite le liquide j
lavez à grande eau la madère qui s'est déposée, et
placez-la sur un filtre (Goetling). Par ce procédé on
obtient de douze à quatorze parties de kermès.
Autre procédé . Jetez dans une solution de potasse
caustique autant de sulfure d'antimoine qu'elle peut
en recevoir. Filtrez la lessive bouillante à travers un
papier double. Laissezrefroidir pendant douzeheures.
Décantez le liquide. Placez le précipité sur un fdtre ;
lavez-le , et faites-le sécher à une chaleur douce.
Autre procédé, Fmtes dissoudre dans deux parties
de lessive caustique bouillante une partie de sulfure
d'antimoiue, fdtrcz la solution qui aura une couleur
jaunâtre et restera limpide, même en se refroidissant;
versez-y dix fois son volume d'eau acidulée par l'acide
carbonique, il se formera un. précipité trQs-copieux.
Filtrez à travers le papier ; lavez le précipité , et
faites-le sécher, vous aurez un excellent kermès.
Traitez la liqueur filtrée suivant le procédé précédent
( d'après, les observaiions de MM. San-Giorgio et
Silvestri , que l'acide carbonique est iiq .précipitant
du kermès^..: ....
O X I 73
Autre procédé. Prenez une livre d'antimoine en-
poudre j jetez dans dix livres d'eau boLiillante , qui
tiennent en solution deux livres de carbonate alcalin
de potasse. Faites bouillir le mélange pendant quel-
ques minutes, en le remuant avec une spatule de
bois. Filtrez la liqueur. En se refroidissant, elle dé-
posera une poudre rouge, c'est-à-dire Yoxide dan-
tùnoine sulfuré rouge ;\2iYpz-\e bien , faites-le sécher,
et gardez pour l'usage. En répétant l'opération avec
de nouvel alcali , on obtient encore de Yoacide d'an-
timoine sulfuré rouge.
Caractères. Inodore , insipide , ronge , ou rouge-
brun j il se décompose sur les charbons en exhalant
des vapeurs sulfureuses. Il est décomposé par l'acide
muriatiqne , et donne alors du gaz hydrogène sulfuré.
Exposé au feu dans un creuset , il se fond et se vitri-
fie. Jeté dans le gaz muriatique oxigéné , il s'en-
flamme.
Mode de prescript. Avec la magnésie, ou avec
quelques aromates en poudre ; quelquefois on l'unit
aux mercuriaux, ou aux sels purgatifs.
Vertus. A petite dose, anti-excitant, débilitant,
agissant sur le système lymphatique; en plus grande
dose , nauséeux , émétique ou purgatif. ^
Usages. Contre les maladies stliéniques, les inflam-
mations légères des poumons , l'asthme , le catarrhe
chronique , le catarrhe suffocant, la goutte, les mala-
dies scrofuleuses , les exanthèmes , les tumeurs
glanduleuses.
Dose. D'un grain à quatre ( chez les adultes ) ,
deux ou trois fois par jour.
74 oxr
Observations. Stiivantles observations deMM. Ber-
tîioUet et Thénard, l'hydrogène se combine dans
cette préparation avec l'oxide d'antimoine sulfuré ,
de sorte qu'il paraît en résulter nn oxide d'antimoine
liydrosulfuré rouge. D'après les travaux de ce dernier
chimiste, les principes constituans de ce médica-
ment y sont dans les proportions suivantes ;
Hydrogène sulfuré. . . . 20,298
Soufre 4,1 56
Oxide brun d'antimoine. . 72,-760
Eau et perte. ..... 100,000
Total. . . iQ'7,214
* L'opinion de M. Thénard sur la cause de la coloration
du kermès , et son analyse dont on vient d'exposer les
résultats , se trouvent infirmés par un travail postérieur de
M. Cluzel jeune sur le même sujet. D'après ee dernier , le
kermès ne doit pas sa couleur à un oxide marron , mais
bien à la combinaison de l'hydrogène sulfuré avec l'oxide
blanc d'antimoine. Le kermès est d'autant plus riche en
couleur, que la proportion de l'hydrogène sulfuré y est
plus considérable. Il faut pour obtenir de beau kermès ,
léger , d'un brun pourpre , brillant et velouté , et pour l'ob-
tenir toujours constant , employer ,
Sulfure d'antimoine pulvérisé. . i partie.
Carbonate alçalinule de sou4e. . 22 part, et demie.
Eau bouillie , . . . 260 parties.
On fait bouillir environ trois quarts d'heure dans une
chaudière de fer. On filtre , on reçoit la liqueur dans des
terrines échauffées par l'eau bouillante , ou simplement par
la vapeur en ébullition ; on couvre les terrines ; on laisse
reposer pendant vingt-quatre heures. On filtre, on lave le
kermès avec de l'eau préalablement filtrée , bouillie et re-
OXI 75
froidie à l'abri du contact de l'air ; on sèche k l'étuve
échauffée à 25 degrés , et on conserve dans des vases
bien bouchés. J'ai répété ce procédé avec beaucoup de
succès. (P.)
OXIDE D'ARSENIC.
Oxydwn arsenici. Lat.
Termo^sido d'arsenico. Ital.
Oxyd of arsenic. AngL
Mode de préparât. On obtient l'oxide blanc d'ar-
senic, en grand, dans la Saxe ef la Bohême, des
mines de cobalt, dans lesquelles il se trouve en
quantité notable. Il se ramasse par la sublimation
dans les conduits de bois longs, horizontaux, tor-
tueux , qui recouvrent les fourneaux où se torréfient
les mines arsenicales de cobalt. Cet oxide , mêli d'un
peu de potasse, est soumis à une seconde sublima-
tion par un feu violent, au moyen duquel il se prend
en une masse dure, vitreuse , qui, exposée à l'air,
devient opaque par degrés. C'est en cet état qu'il se
trouve dans le commerce.
Caractères. Blanc , inodore ; de saveur acre, caus-
tique , compacte ; de cassure vitreuse. Jeté sur les
charbons ardens , il se sublime entièrement , en exha-
lant des vapeurs blanches qui ont une forte odeur
d'ail. Ces vapeurs blanchissent promptement une
lame de cuivre qu'on y expose. Sublimé dans des
vaisseaux clos , il prend un aspect vitreux qu'il perd
à l'air j il rougit quelques teintures bleues végétales ,
mais il verdit le sirop de violette. Il est soluble dans
80 parties d'eau à 10 degrés + o, dans 76 parties
d'eâii bouillante, et dans 80 parties d'alcohol pur
bouillant. Par une lente évaporaiion de sa solution
76 OXI
aqueuse , il cristallise en tétraèdres réguliers. Cette
solution donne un précipité verdâtrc avec la solution
de sulfate de fer, jaune avec celle des sulfures et l'eau
hydro-sulfurée , blanc avec l'eau de chaux. Tous ces
précipités se subliment au feu , en exhalant dans des
vaisseaux ouverts des vapeurs d'une odeur d'ail. Traité
par l'acide muriatique oxigéné , ou par l'acide nitri-
que, il se convertit en acide arsenique. Il s'unit aux
alcalis fixes avec lesquels il forme des composés
parfaits , décomposables par les acides et vitrifiables.
Il se désoxide lorsqu'on le traite par le feu avec les
substances huileuses , ou avec le flux noir. En se
revivifiant, il se sublime sçus forme de lames bril-
lantes. Nous ne trouvons pas de raisons suffisantes
pour mettre l'oxide d'arsenic parmi les acides , comme
l'a fait Fourcroy.
Mode de prescript. Pour l'usage interne, il se
prend en solution dans l'eau distillée , à la dose de
quatre grains pour trente-deux onces d'eau. En subs-
tance , il se prescrit avec le soufre sul^limé. Pour
l'usage externe , on le dissout dans l'eau , ou bien on
l'unit aux onguens ou aux cérats.
Vertus. D'abord excitant , puis irritant , corrosif,
désorganisant, vénéneux.
Usage interne. Dans le traitement du cancer (Le-
FEBUR ) j employé contre les fièvres intermittentes par
divers empiriques.
Usage externe. Contre les ulcères cancéreux (Le-
febur) ; dans le cas de glandes écrouelleuses suppu-
rées. Hahnemann l'employait en pareil cas sous forme
d'onguent, ainsi composé :
OXI 57
Oxîde d'arsenic.
de soufre.
Vinaigre distillé.
Onguent d'oxide blanc \ De chaque une once,
deplomi) )
Dose à r intérieur. Une cuillerée de la solution
aqueuse, avec autant de lait et un peu de sirop de
pavot , à prendre le matin. On augmente par degrés
jusqu'à la dose de six cuillerées par jour. ( Lefebur).
A Veoctérieur. Quatre grains d'oxidg d'arsenic, dix
grains d'opium, un grOs de cérat simple , incorporés
et étendus sur un linge. ( Justamond ).
Action "vénéneuse. La facilité avec laquelle l'oxide
d'arsenic se dissout dans l'eau,, le bouillon, le vin,
l'alcohol, et sa ressemblance avec le sucre, auquel il se
mêlé , ont donné lieu à d'assez fréauens empoison-
nemens. Cette espèce d'empoisonnement a pour
symptômes une saveur âpre , métallique, la séche-
resse de la bouclie et du gosier^, un serrement de
l'œsophage de la poitrine , de l'estomac avec douleur
aiguë, une sputation fréquente , une soif ardente ,
des nausées , des voiiiissemens , des hoquets conti-
nuels, le tremblement des mains, la prostration des
forces, de la dyspnée, des palpitations. L'inflamma-r
tion de l'estomac et dés intestins augmente j il sur-
vient des coliques très-vives et des convulsions; le
tremblement s'étend à toutes les parties du corps. Il
s'y joint du délire; engourdissement des mains et
des pieds , le priapisme, la jaunisse. Le pouls devient
petit, inégal, quelquefois lent; il se manifeste des
sueurs froides ; le sang sort avec les uriijes ; la gan^-
grène s'empare de l'estomac et des intestins , quelque-
De chaque un gros.
78 O X I
fols aussi des parties de la génération ; les clieveux
tombent j et bieiitôt la mort termine cette scène.
L'oxide d'arsenic agit comme poison , mêm« appli-
qué k l'extérieur. J'ai vu , chez quelques amateurs
d'histoire naturelle qui employaient fréquemment de
l'oxide d'arsenic dans la préparation des oiseaux , les
înaiiîs et la face se remplir de pustules nombreuses
qui s'ulcéraient. Plenck cite , en parlant de ce poison,
plusieurs exemples d'accidens funestes dus à son
application externe.
jântidotes internes. Solution de sulfure de po-
tasse à la dose d'un gros pour une pinte d'eau (Navier) .
Les eaux lijdrosulf urées (Renauli ). Solution de
potasse hydrosulfurée dans douie parties d'eau. Solu-
tim de savon (Navier, Hahneman), une once de
savon sur six onces d'eau. Solution de sulfure de
potasse et de fer, formée de potasse , de soufre et de
fer en quantités égales (Navier).
D'après les expériences de M. Renault , les sul-
fures alcalins liquides proposés par Navier, employés
et recommandés par d'autres médecins dans l'empoi-
sonnement liquide par l'arsenic , sembleraient inu-
tiles ; car M. Renault ayant décomposé une solution
aqueuse d'arsenic par une solution de sulfure de
potasse et de chaux, le précipité jaune qu'il obtint
fut mortel, en quarante-huit heures, à plusieurs
chiens auxquels il en fit prendre quelques grains
Seulement. Mais ces expériences ne nous semblent
pas encore assez concluantes , parce qu'il est vraisem-
iDlable qu'une portion d'arsenic précipité ne s'était
pas encore uni au soufre et au gaz hydrogène sulfuré
deia dissolution. Ge médecin aurait, à coup sûr,
O X I 7^
obtenu un résultat différent s'il avait employé mie
plus grande quantité de solution de sulfure. En effet,
il propose lui-même , comme le plus sûr antidote
contre cette espèce d'empoisonnement , le gaz hydro-
gène sulfuré , lequel ne manque pas de se trouver
dans la solution aqueuse de sulfure de potasse et de
cliaux. Il ne s'agit que d'augmenter la dose de cette
solution pour obtenir l'effet désiré.
Dans les cas d'empoisonnement récent d'arsenic
sous forme concrète , il est nécessaire d'administrer
promptement un émétique , et particulièrement une
forte infusion d'ipécacuana. On fera prendre ensuite
en. abondance l'émulsion d'amandes douces ou des
boissons gommeuses , auxquelles on joindra la solu-
tion de potasse hydrosuif urée.
.Antidote externe. Contre les pustules causées par
l'arsenic, je me suis bien trouvé du lait mêlé avec l'eau,
hydrosulfurée, ou unie à la potasse hydrosuif urée.
Ohsermtions. Quoique l'oxide d'arsenic ait été
employé par plusieurs médecins distingués contre
le cancer et les fièvres intermittentes , et avec quel-
qu'avantage, autant qu'on peut, du moins, en juger
par les observations qu'ils ont publiées, il résulte
pourtant de l'ensemble de ces observations, que
celte substance a fait incomparablement plus de
mal que de bien. Elle eut de mauvais effets dans
le cancer, à Londres même où elle fut sur-tout
préconisée. On la triturait avec un jaune d'œuf pour
l'appliquer sur l'endroit affecté. « J'ai guéri sans
n retour , dit Manro , quelques tumeurs qu'on soup-
connaît être scrofuleuses ou stéatomateuses mais
« les tumeurs véritablement cancéreuses se repro-
>♦ duisaient comme celles qui avaient été enlevée-s
8o OXÏ
» parle fer; la poudre (arsenicale) causait plus de
» douleur que l'instrument tranchant, et son action
» se prolongeait souvent pendant plusieurs jours.
M Elle irritait vivement quelques ulcères gangreneux,
j) et en accélérait beaucoup les progrès. D'après ce
» que j'ai vu et entendu dire relativement aux effets
» de l'arsenic , je crois que nous n'avons pas de motif
» d'insister sur l'usage d'un remède aussi dangereux. »
Les tentatives faites en Italie pour guérir les fièvres
intermittentes par l'arsenic, n'ont pas eu des résultats
moins funestes. Quelques-uns des malades soumis à
cette expérience, périrent dès les premières doses de
l'arsenic : d'autres guérirent de la fièvre; mais au
bout de quelque tems , ils éprouvèrent les symptômes
de l'empoisonnement par l'oxide d'arsenic. Ils tom-
bèrent dans un état de consomption , et moururent
tous malheureusement en peu de mois. D'après cela
les médecins devraient s'accorder à rayer cet oxide
du catalogue des médicamens , et les comités de
médecine devraient défendre aux pharmaciens d'en
fournir.
Quand on doit entreprendre l'examen de corps
dont la mort est soupçonnée dépendre d'empoison-
nement par l'oxide d'arsenic ou autres préparations
arsenicales , il faut user des précautions indiquées
pour l'empoisonnement par le muriate de mercure
suroxidé {Vojez ce mot). On recueillera soigneu-
sement , jusqu'aux eaux de lavage , des matières con-
tenues dans l'estomac. Si c'est de l'arsenic concret ,
il se trouvera déposé au fond des vases , et s'y pré-
sentera sous forme d'une poudre blanche , qui offrira
les caractères de cet oxide concret. ( Vojez-ç,ï\. les
caractères). On en essayera la solution avec celle
OXI 8r
des siilfares qui formeront des précipités jaunes^
orangés.
Dans le cas où l'on ne trouverait pas d'oxide d'ar-
senic concret dans l^estomac du cadavre , et où Ton
ne pourrait soumettre à l'examen que les eaux de
lavage des matières qui y seraient contenues , il faudra
prendre les plus grandes précautions. L'erreur peut
avoir en pareil cas de funestes conséquences. L'exa-
men est alors embarrassant , dillicile et long. La
solution des sulfures donne des précipités jaunes par
l'acide pliospliorique du suc gastrique , et par l'acide
acétique qui s'y trouve fréquemment. 11 n'y a d'autre
parti à prendre que d'évaporer à siccité le produit
filtré des lotions. La matière concrète sera mêlée
avec cinq fois son poids de flux noir, ou à deux
parties de carbonate alcalinule concret de potasse
(sel de tartre du commerce) avec une partie dé
poudre de charbon. On aura un tube de verre fin, et
de la longueur de huit à neuf pouces, d'environ deux
lignes de diamètre , fermé à une extrémité : on le
lutera de ce côté avec le lut d'argile , dans la lon-
gueur d'un pouce. Le lut étant sec, on introduira la
poudre dans le tube , de manière à ce qu'elle en
occupe la partie inférieure , et que le reste soit propre.
On fermera légèrement l'ouverture du tube avec un
peu de papier, et l'on chauffera dans un foiirneau la
partie lutée seulement , en évitant sur-tout de respi-
rer la vapeur. Si la matière soumise à l'examen con-
tient de l'arsenic , il se sublimera dans la partie
supérieure du tube ^ sous forme d'une croûte mince
brillante. Cette substance réduite en poudre, et jetée
sur un fer rouge , s'exhalera en vapeurs blanches ,
II. 6
82 OXI
d'odeur alliacée , lesquelles blanchiront une lame de
cuivre exposée à leur action , etc.
OXIDE BLANC DE BISMUTH.
Magistère de bismuth, v. s.
Oxydum wismuti album. Lat.
Termossido bianco di bismuto. ItaL
White oxyd of bismuth. Angl.
Mode de préparât. Prenez une dissolution saturée
de bismuth dans l'acide nitrique. Ajoutez deux livres
d'eau par once de bismuth. Recueillez le précipitq
abondant, et après avoir décanté le liquide, lavez ce
précipité avec au moins deux fois autant d'eau. Fil-
trez , et faites sécher à l'ombre l'oxide qu'il faut garder
dans des bocaux revêtus de papier noir.
Caractères. Très-blanc , formé quelquefois de
petites lames brillantes comme la perle.
Mode de prescript. En poudre; mêlé tantôt avec
quelques aromates ou avec la valériane , et tantôt
avec la magnésie.
Vertu. Anti-spasmodique.
Usage, Contre les affections spasmodiques , le5
douleurs d'estomac , les palpitations du cœur (Odièr),
la cardialgie.
Dose. Depuis demi-grain jusqu'à dix grains deux
fois par jour.
Poison. Il agit comme tel à certaine dose , et pro-
duit beaucoup d'anxiété.
Antidote. Une forte infusion d'ipécacuana pour
déterminer le vomissement ; ensuite le lait , les émul-
sions , les huiles.
0 X ï 83
Ohseivations. Cet oxlde lexerce à-peu-pvès l'aciion
de l'oxide de zinc dans les affections spasmodiques j
mais il irrite et occasionne le vomissement. Il ne
faut donc pas le prescrire sans précaution aux per-
sonnes délicates. Chez les sujets de ce genre , il sera
prudent de l'unir à la magnésie , pour empêcher
(ju'en se combinant avec l'acijde libre qui se rencontre
si souvent dans les sucs gastriques , il n'acquière
une vertu émétique. 11 faut observer en oiitre que
cette préparation n'est pas un simple oxide de bis-
muth, mais qu'elle contient un peu d'acide nitrique,
et forme ainsi un sel métallique oxidule.
OXIDE BLANC DE MERCURE PAR L'ACIDE SUL-
- FURIQUE.
Oxydum album mercurii acido sulfurico confectum. Lat.
Ipertermossido bianco dj. mercurio per l'ossisolfo-
rico. Itaî.
Whiteoxydof quicksilwerbyacid sulphuric. Angl.
Mode de préparât. Versez peu-à-j)eu, dans une
solution de sulfate acidulé de mercure étendue ,
autant d'ammoniaque qu'il en faut pour saturer l'acide
sulfurique, et précipiter l'oxide de mercure qui se
déposera au fond du vase. Décantez le liquide j lavez
le précipité , faites-le sécher , et gardez pour l'usage.
Caractères. Blanc j de saveur légèreïnent métal-
lique. Cet oxide noircit à la lumière j il se revivifie
cbauffé dans des vaisseaux clos ; il conserve enç.orq
de l'acide sulfurique au minimum.
Usage. Il sert à faire l'ammoniure de mercure et
l'onguent d'oxide blanc de niercure.
84
OXI
OXIDE GRIS DE MERCURE.
Précipité gris. v. s.
Oxydum hydrai-gyri cinereum. Lat.
Termossido cinereo di inercurio. Ital.
Asli-coloured oxyd of quick silwer. Angl.
Mode de préparât. Faites à froid une dissolu-
tion de mercure pur dans l'acide nitrique étendu.
Ajoutez-y une égale quantité d'eau distillée j décom-
posez ensuite la dissolution par le carbonate alcalin
d'ammoniaque j lavez le précipité , et faites-le sécher.
Caractères. Insipide; de couleur cendrée, plus
ou moins foncée.
Mode de prescript. En poudre , en pilules.
Vertu. Anti-vénérien.
. Usage. Maladies vénériennes.
Dose. Depuis un grain jusqu'à six.
Observations . Cet oxide, recommandé par Saim-
ders et par Home , ne diffère pas de l'oxide gris pro-
posé par Halmeman , sous le titre imposant de
Soluble.
Le mercure, dans cette préparation, peut être
considéré comme au premier degré de son oxidation.
Moscati a obtenu un oxide gris-noir de mercure , en
faisant chaufferie muriate de mercure avec de lapotasse
caustique. J'ai obtenu un oxide analogue du muriate
simple , et du nitrate concret de mercure , bouillis
semblablement dans la solution de potasse caustique.
Tous ces oxides sont identiques ; ils sont au même
degré d' oxidation , ainsi que le prouvent leur poids ,
leur couleur , la quantité de gaz oxigène qu'il s'en
dégage par la chaleur, etc.
I
OXI
85
OXIDE BLANC DE PLOMB.
Céhuse. V. s.
Oxydum phimbi album. Lat.
Termossido bianco di piombo. Ital.
White oxyd of lead. Angl.
Mode de préparât. Prenez des lames de plomb
minces et tournées en spirales j suspendez-en un
certain nombre sur un vase contenant de bon acide
acétique commun , que vous chauiFerez doucement
pour le vaporiser j peu-à-peu les lames se couvrent
d'une croûte blanche qu'on enlève de lems en tems^
On poursuit ainsi l'opération jusqu'à ce que toutes
les lames soient entièrement oxidées. Cette prépara-
tion, faite en grand par des fabricans particuliers,
fournit au commerce d'assez bons produits.
Caractères. Cet oxide est blanc comme la nefofe ;
de saveur douceâtre ; d'un tissu écailleux , fragile ,
assez pesant , et fait effervescence avec les acides.
Il contient de l'acide carbonique et doit être en con-
séquence regardé à la rigueur comme un carbonate
oxidule de plomb.
Falsification. Cette substance peut être falsifiée
par les terres , mais principalement par la chaux
carbonatée , par l'alumine , rarement par le carbo-
nate de baryte. Oh reconnaîtra facilement les subs-
tances terreuses en traitant dans un creuset l'oxide
de plomb avec de l'huile , ou bien on fera dissoudre
une portion de l'oxide dans l'acide acétique. On
découvrira la chaux par l'acide oxalique, et l'alumine
par les sels qu'elle formera avec l'acide sulfurique.
Ce dernier acide n'est pas moins favorable pour dé-
couvrir les autres terres.
86 O X I
Vertus. Légèrement stimulant , cicatrisant.
Usage externe. Il est employé pour cicatriser
les ulcérations superficielles de la peau chez les
adultes j on le prescrira avec précaution aux enfans.
On l'emploie en pharmacie dans la composition des
emplâtres et des onguens : il sert à foire l'acétate de
plomb liquide, condensé , ou cristallisé. Assez rare-
ment on emploie celte substance en chirurgie souS
forme de poudre.
OXIDE ROUGE DE MEUCURE PAR LA CHALEUR.
Précipité per se. v. s. ^
Oxydwn rubrum hydrargyri per ignem. Lat.
Ipertermossido rosso di mercurio col calore. liai.
Red oxid of quick silwer by beat. Angî.
Mode de préparât. Mettez du mercure distillé
dans un matras à fond large et plat, et jusqu'à la
liauteur de quatre lignes. Etrécissez le col du réci-
pient à la lampe de l'émallleur. Placez le matras sur
un bain de sable , et enfoncez-l'y jusqu'à la hauteur
du mercure. Faites entrer ce métal en ébullition ,
que vous entretiendrez pendant quelques jours de
suite. Le mercure qui se vaporise retombe en goutte-
lettes. Vous verrez ensuite se former des tnoléculcs
rouges qui iront toujours en augmentant. Continuez
l'opération jusqu'à ce que le métal soit tout entier
converti en oxide.
Caractères. Couleur rouge-brillante ; texture cris-
talline j saveur acre. Chauffé dans des vaisseaux clos ,
il donne le gaz oxigène le plus piu' , et sé convertit
en niercurc. Il est encore désoxidé par la lumière
solaire, par l'hydrogène naissant, etc.
OXI 87
Mode de prescript. En poudre , ou uni au beurre ,
aux graisses.
Vertus. Escharo tique , irritant, anti-vénérien.
Usage externe. Il sert à déterger les ulcères véné-
riens , sordides , baveux , etc. j à provoquer la sup-
puration.
OXIDE ROUGE DE MERCURE PAR L'ACIDE
NITRIQUE.
Précipité rouge, v. s.
Oxydum ruhrum hydrargyri per acidum nkricum. Lat.
Ipertermossidb rosso di mercurio per l'ossisejîto-
nico. liai.
Red oxyd of quick silwer by acid nitric. Angl.
Mode de préparât. Mettez dans un creuset du
nitrate de mercure en poudre; cliaufFez-le en remuant
avec une spatule de verre , jusqu'à ce qu'en en prenant
avec une cuiller de verre , on le voie se colorer d'un
beau rouge à mesure qu'il se refroidit. Retirez-le alors
du feu, et gardez-le pour l'usage.
Caractères. Rouge-brillant; acre; décomposable
au feu dans des vaisseaux clos.
ertus. Corrosif, anti-vénérien.
Usage externe. En poudre , comme Voxide rouge
de mercure par le feu. On l'emploie pour dissiper
les taches de la cornée, réprimer les chairs fon-
gueuses, oindre, sous forme d'onguent, les paupières
affectées d'cxulcérations vénériennes. Spécifique dans
l'ophthalmie asthénique , accompagnée d'une sécré-
tion de matière puriforme de la part des glandes
des paupières.
88 OXI
Observations. Cette préparation est un suroxide
de mercure au minimum de l'acide, c'est pourquoi
il est plus irritant qvie le précipité per se ; et le gaz
oxigène qu'il fournit, lorsqu'on le traite dans des
vaisseaux clos, contient des vapeurs d'acide nitrique,
dont il se défait aisément en traversant l'eau. 11 est
souvent sophistiqué , tantôt par le minium , tantôt
par l'oxide rouge de fer. Vous reconnaîtrez facilement
ces falsifications en exposant le mélange au feu , et
en le chauffant fortement dans une cuiller de fer. Les
substances étrangères resteront au fond, tandis que
l'oxide de mercure se dissipera. S'il est sophistiqué
par le cinabre, on le reconnaîtra par la sid^limation.
OXIDE DEMI-VITREUX DE PLOMB.
LiTHARGE. V. S.
Oxydum plumhi semt-vitreum . Lat.
Termossido di p^ombo semi-vitreo. Ital.
Semi-vitrified oxyd of lead. Angl.
Mode de préparât. Faites fondre l'oxide gris de
plomb dans un creuset, jusqu'à ce qu'il ait une con-
sistance huileuse ; laissez refroidir et ensuite pulvé-
risez. La plus grande partie de la litharge qu*on trouve
dans le commerce provient du raffinage de l'or ou
d,e l'argent.
Caractères. De couleur jaune-rougeâtre , pâle,'
cet oxide s'appelle vulgairement dans le commerce
litharge d'or ou d'argent , selon qu'il est plus ou
moins coloré.
Usage. Comme l'oxide blanc de plomb.
O XI
89
OXIDE ROUGE DE PLOMB.
Minium, v. s.
Oxyduni plumbi ruhrum. Lat.
Terniossido rosso di piombo. Itaî.
Read oxyd of lead. Ângl.
Mode de préparât. On fait fondre une certaine
quantité de plomb sur le sol d'un four à réverbère,
construit de manière à réfléchir la flamme sur la
surface du métal , agité continuellement par des
ringards de fer, jusqu'à ce qu'il soit parfaitement
oxidé. On retire du feu cet oxide , on le broie et on
l'expose de nouveau au four, en le retournant de
tems en lems jusqu'à ce qu'il ait acquis la couleur
rouge.
Caractères. Cet oxide est d'un rouge de feu , tirant
sur le jaune; pesant; formé de petites paillettes. Il
contient, selon M. Vauquelin , o,og d'oxigène; il
convertit l'acide muriatique simple en acide muria-
tique oxigéné ; il est très-voisin de l'état de suroxida-
tion,
Falsification. On peut trouver cette substance
quelquefois falsifiée par l'oxide de fer au maximum,
par le bol rouge , ou par la poudre de brique. Ces
mélanges sont faciles à reconnaître pour un œil
.exercé, plus encore en revivifiant l'oxide de plomb
aveq les substances huileuses. Pour y découvrir le
fer, on fait dissoudre dans l'acide muriatique une
portion de l'oxide suspect, et on précipite le bleu
de Prusse par le prussiate de chaux.
Usage. Analogue à celui de l'oxide blanc de
plomb.
90
OXI
OXIDE DE ZINC IMPUR PRÉPARÉ.
Oxydum zînci impurum prœparaium. Lat.
Termossido di zinco impuro preparato. Ital.
Prepared impure oxyd of zinc. Angl.
On réduit en poudre la pierre dite calaminatre
calcinée , et on en sépare la poudre impalpable :
cet oxide s'unit , en cet état , à d'autres substances ,
pour l'usage externe.
OXIDE DE ZINC SUBLIMÉ.
Fleurs de zinc. v. s.
Hyperoxydum zînci. Lat.
Ipertermossido di zinco. JtaL
Hyperoxyd of zinc. Aiigl.
Mode de préparât. Adapter un grand creuset à un
fourneau , de manière qu'il y soit un peu incliné.
Quand le fond du creuset sera rouge , vous y introdui-
rez une demi-once de zinc qui se fondra bientôt,
s'enflammera et se sublimera en suroxide blanc , odo-
rant, sous forme de vapeur acre. A mesure que cet
oxide se formera j vous le ramasserez sur les parois
du creuset avec une cuiller de fer. Répétez l'opéra-
tion avec de houVeau zinc, tant qu'il vous plaira^
l^vez l'oxide, faites-le sécher et gardez-le pour
l'usage. ,
Caractères. Blanc, léger, insi{iid'c , inodore j
fusible en Vêrt-jatmé à un grand féu; insoluble dans
l'eau. '
Mode de préscript. En poudre avec le sucre ou
lâ magnésie , OU mêlé à d'autres médicamens , tels ,
par exemple , que l'ammoniure de cuivre , lîi vtvlé-
OXY 91
riane , le quinquina , les aromates en poudre; com-
biné avec la graisse, agité et suspendu dans l'eau.
Vertus. Excitant , anti-spasmodique.
Usage interne. Contre l'épilepsie , sur-tout des
enfans , les affections spasmodiques , les convul-
sions.
Usage externe. Contre l'oplithalmie , suspendu
dans l'eau; contre les ulcères , en poudre.
Dose. Depuis un grain jusqu'à vingt, en vingt-
quatre heures.
OXIGÉNATION.
Voyez tome P*" , page 58.
-OXYMEL.
Oxymel. Lat.
Miele ossiacetato. Ital.
Acetated honey. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Miel purifié. deux livres.
Acide acétique distillé. . . une livre.
Faites bouillir à un feu doux dans un vase de
verre ou dé terre vernissé , en enlevant l'écume à
mesure qu'elle se forme, et jusqu'à ce que la matièré
ait pris de la consistance.
Si vous traitez le miel avec le viuâigre scillitiquè
bu colchique , au lieu dè l'acide acétique siniple ,
vous aurez Xoocjmel scillitique ou colchique.
Caractères. La densité du sirop ; odeur piquante ;
saveur acidulé, douceâtre.
Mode de prescript. On unit l'oxymel aux Gompo-
92 PET
skions aqueuses , aux décoctions , aux infusions èt
souvent aux gargarismes.
V ertus. Anti-excitant , détersif, résolutif.
Usages Dans les maladies sthéniques de poitrine ,
sur-tout dans les catarrhes ; contre la toux pituiteusc ,
les maux de gorge ; dans la péripneumonie , la pleu-
résie.
Dose. Depuis un gros jusqu'à deux onces , en
vingt-quatre heures.
* L'oxyrael fait avec le vinaigre distillé est une prépa-
ration nouvelle en médecine. On devra , par cette raison ,
la désigner par une épithète particulière , pour la distin-
guer de l'oxymel fait avec le vinaigre ordinaire, si différent
du premier par la nature de ses principes constituans. (P.)
P.
PETIT LAIT AVEC L'ALUN.
Sérum Icuctis cum alumine. Lat.
Siero di latte con allume. Ital.
Whey of milk with alum. Angl.
Mode de préparât. Prenez une livre de lait de
vache, faites le bouillir, et pendant qu'il bout jetez-
y un gros de sulfate acidulé d'alumine j aussitôt que
Ja substance caséeuse sera coagulée, fdtrez.
Caractères. Saveur douce, aigrelette, légèrement
astringent.
Mode de prescript. Seul, ou avec des composés.
Vertu et usage. Ceux du sulfate d'alumine.
Dose. D'une once à trois, trois ou quatre fois
par jour.
PET
93
PETIT LAIT VINEUX.
Senini tactis vinosum. Lat.
Siero di latte vinoso. Ital.
Whey of niilk with wine. Angî.
Mode de préparât. Prenez :
Lait de vache une livre.
Eau deux onces.
Faites les bouillir; ajoutez, pendant ce tems,
quatre onces de bon vin blanc du pays : dès que
la partie caséeuse sera coagulée, filtrez.
Caractères. Saveur douce , un peu vineuse j légère
odeur de vin.
Mode de prescript. Seul.
Vertus. Légèrement excitant , nourrissant.
Usage. Pour boisson ordinaire dans les fièvres
nerveuses , épidémiques.
Dose. D'une demi-livre à deux livres , en vingt-
quatre heures, à prendre par demi-tasse à la fois.
PETIT LAIT EN POUDRE (i).
PÉTROLE.
Petroleum. Lat.
Petrolio. Ital.
Rock oil. Angl.
Le pétrole n'a besoin d'aucune préparation pour
être aussi pur que celui que les naturalistes appel-
lent naphte. La nature en fournit abondamment en
(i) On vend en France , sous ce nom , une poudre composée de deuJc
drachmes de sucre de lait, d'une once de sucre , et d'une demi-drachme
de gomme arabique. Une dose de cette poudre , dit M. Alibcrt , dissoute
dans un litre d'eau chaude , supplée très-bien au petit lait. Elle est. Com-
mode pour les voyageurs. {Note de l'Auteur. )
94 E T
plusieurs endroits de l'Italie. Le grand puits de Pé-
trole, que l'on trouve près de Miano dans le Pla-
centin , et qu'Amoretti , Volta et Brugnatelli ont
examiné en i8o3 , fournit environ soixante pesi ou
rubi de pétrole par jour , et en donnerait davantage
si on voulait. Amoretti et Cossali, qui se sont par-
ticulièrement occupés à déterminer la quantité du
pétrole le plus limpide qui existe dans ce puits , en
trouvèrent 126 pieds qui reposent sur 7 pieds et
demi d'un sédiment cendré mêlé d'eau. Le diamètre
du puits fut évalué à trois pieds et un tiers.
Caractères. Le pétrole est limpide , transparent,
de couleur tirant sur celle de la topaze. Sa pesanteur
spécifique est à celle de l'eau comme 83 est à 100,
et à celle de l'huile d'olive dans le rapport de 91 à
100 : il est parfaitement volatil, dissout l'ambre,
le soufre , les résines, la gomme copal. Il brûle avec
une flamme vive en répandant beaucoup de fumée;
il se combine avec les alcalis caustiques j il est in-
soluble dans l'eau et dans l'alcohol , et même dans
l'éther j il est brûlé par l'acide nitreux avec à-peu-
près les mêmes phénomènes que l'huile pyrogénée
(l'épyrèle ) de térébenthine.
Mode de prescript. Avec l'éther , avec l'eau , à
l'intérieur. Dans l'usage externe, on l'étend avec un
pinceau , ou l'on en frotte les parties malades , après
l'avoir mêlé avec le fiel de bœuf, pour diminuer sa
grande volatilité. (Mellin).
V^ertus. Excitant, anthelminthique.
Usage interne. Contre le ténia ( Rosekstein , Has-
iSELQUisT ) ; l'épilepsie vermineuse.
PHO t)5
Usage externe. Diius les cas de douleurs rhu^
matismales , de paralysies , d'entorse$ , d echymoses,
de certaines tumeurs ; contre certaines coliques et
les maladies vermiweuses des eufans ; pour préve-
nir les engelures.
Dose (interne). De dix à vingt-quatve gou.ttes,
deux ou l>rois fois par jour.
PHOSPHORE.
Phosphorus. Lat.
Fosforo. Ital.
Phosphorus. Angl.
Mode de préparât. Faites brûler les os les plus
durs des quadrupèdes au milieu des charbons, jus-
qu'à ce qu'ils ne donnent plus de vapeurs , et après
les avoir pulvérisés , passez-les au tamis de crin :
lavez cette poudre , et mettez-la dans un grand vase
de terre. Versez dessus uu mélange de quatre parties
d'eau et d'une partie d'acide sulfurique , lequel soit
en poids double de la poudre j remuez bien avec une
spatule de bois la masse qui s'échauffe fortement. Au
bout de deux jours, ajoutez de Peau, et faites un peu
bouillir le toutj lavez-le à l'eau bouillante jusqu'à C?
que Peau ne prenne plus aucune acidité, et filtrez.
Faites évaporer toute Peau fdtrée (qui a une saveur
fortement acide.) jusqu'à ce qu'elle soit réduite à moi-
tié j alors ajoiltez-y de l'acide sulfurique qui précipite-
ra la chaux sous forme de sulfate de chaux (i). Après
(l) La splutioQ acide contient une certaine cjuanlité de phosphate acide
de cbaux , dont on la débarrasse difficilement par l'acide sulfuritjue. On
réussit toutefois à en séparer la plus grande partie , par iq yioyen d.e
ramnioniacj[ue. {Note de l'auteur. )
96 PIIO
cette précipitation, continuez l'évaporatiert dans un
vaisseau de cuivre, jusqu'à consistance de miel. Lâ
substance déposée dans un creuset sera poussée à un
feu violent, pour être convertie en verre, qui est
de l'acide phosphorique (i) j ce verre étant refroidi ,
trituréz4e avec un quart de son poids de charbon
en poudre, et mettez le mélange dans une cornue de
grès dont le bec plonge dans l'eau d'un ballon ou de
tout autre récipient , moins volumineux : la cornue
aura le col fort gros et sera bien inclinée. L'eau du
récipient doit être chaude : lorsque la cornue est
rouge, il en sort d'abord beaucoup de gaz acide car-
bonique et de gaz hydrogène carboné, phosphoré,
qui rend l'eau du récipient laiteuse. Il se dévelopjDe
ensuite beaucoup de gaz hydrogène phosphoré qui
s'enflamme et détone au contact de l'air atmosphé-
rique. Le phosphore passe dans l'eau du récipient
où il se trouve à la fin de l'opération, sous forme
liquide et semblable à une huile pesante(2). Lorsqu'il
(1) Cette matière vitriforme est du phosphate acide de chaux. (P.)
(2) M. Boudet , l'ua des pharmaciens de Paris (£ui a préparé le plus
de phosphore , a modifié et régularisé le procédé , de manière à obtenir
ce corps combustible très-pur et en grande c[uantité. Voici les détails
qu'il a bien voulu me commuuiejuer à ce sujet : j
On prend des os de moutons calcinés complè-
tement et bien friables cinquante livres.
Acide sulfuric[ue à 60 degrés trente livres.
Réduisez les os en poudre très-fine , formez-en , avec sufiSsante quan-
tité d'eau , une pâte ferme que l'on délayefa ensuite avec l'acide sulfu-
rique. Laissez ce mélange sept à huit jours , au bout desquels on ajoute
de l'eau pour réduire la masse en bouillie , on la laisse en cet état pen-,
dant quarante-huit heures , ayant soin de remuer de tems en tems. Enfin
on lessive de manière à enlever tout ce qu'il y a de soluble , on exprime
fortement le magma égoutté, et on ne l'abandonne que quand il a perdu
toute saveur acide. Toutes les lessives réunies sont évaporées jusqu'à
■*
P H O .M
a été concrète j)ar le refroidissement de rédiï^, '6'n le
recueille , on le fait liquéfier par portions dans l'eau
bouillante, ' 6t on le verse dans des entonnoirs diô
verre dontil va occuper le col :' on plonge l'enton^'
noir dans l'eau froide j on fait sortir le cylindre de
phosphorè: et on ; le met dans un vase plein d'eau.
Quand il est impur , on le fait bouillir dans l'alcoliol
cil dans l'acide nluriatique oxigéné liquide, avant
de le façonner en cylindre.
Caractères, i)e la Consistance de la cire -, de cou-
leur rougeâtre lorsqu'il est fraîchement préparé ou
entamé ; demi-transparent j brillant dans sa coupe -,
de saveur âpre -, d'odeur désagréable qui ressemble à
celle de l'ail ; cristallisable, en séjournant dans l'eau.
Il blanchit à sa surface , et -si on l'y expose quelqùe
tems à l'action de la lumière , il prend une couleur
orangée ; à 5.2°-f"0 therm. de R. , il se fond. Il décom-
pose l'oxigène tant gazeux que concret , et dégage
beaucoup de calorique en passant à l'état d'acide-phos-
phoreux ou phosphorique.
consistance de sirop très-clair. Ea cet état, on laisse déposer i^ans des
terrines. On décante pour évaporer de nouveau en consistance de sirop
épais , on laisse déposer encore une fois , ayant soin de laver chaque fois
ce dépôt avec suffisante quantité d'eau froide , et d'exprimer fortement le
marc. La liqueur bien dépouillée de matière insoluble , est rtiise à éva-
porer dans une bassine de cuivre bien forte ou dans une chaudière de
fonte , pour être réduite à la consistance de miel liquide. On y incor-
pore la poudre de charbon , remuant et chauffiint fortement. On main-
tient ce mélange sur un feu capable de rougir le fond du vase évapora-
toire , jusqu'k ce qu'il soit réduit en poudre très-sèche. On introduit de
suite cette poudre dans une cornue lutéé , d'une moyenne capacité, oa
chauffe graduellement et tant que le mélange fournit du phospJiore.
îl est bien essentiel , ajoute M. Boudet , de ne pas mettre d'acide sul-
furique en excès" ^ lors de la décomposition des os , autrement le phos-
phore obtenu contiendrait du soufre. (P.)
i
98 PHO
Mode de prescript. Intérieurement, avec l'extrait
de quinquina , avec l'émulsion oléogommeuse ; avec
la mie de pain ou quelque sirop ; dissous dans l'aU
coliol ou dans letlier. Extérieurement , avec le suc
gastrique ; avec le sirop simple , l'éther , l'huile d'a-
mandes douces, répyrèlede térébenthine, l'huile de
gérofle.
y ertus. Excitant , diffusible ; nervin ; désoxi-
génant.
Usage interne. Hémiplégie , épilepsie , convul-
sions asthéniques , manie asthénique.
Usage externe. Hémiplégie , paralysie , mélan-
colie ? apoplexie ?
Dose. D'un quart de grain à deux , en vingt-quatre
heures.
Préparations. Alcohol et éther phosphores , acide
phosphorique , huiles phospliorées , etc.
Obseri^ations. Les médecins doivent apporter les
plus grandes précautions dans l'administration du
phosphore en substance , à l'intérieur. On l'a vu sou-
vent agir comme un poison terrible. De toutes^ ses
préparations , les plus recommandables , à l'inté-
rieur, sont l'alcohol et l'éther phosphorés (/^"q^ea
Alcohol phosphore ). Ces menstrues ne peuvent tenir
en dissolution qu'une bien petite quantité de phos-
phore ; néanmoins s'y trouvant extrêmement étendu
il exerce une action prompte et énergique.
* Je crois devoir répéter ici à l'égard de l'éther plios-
phoré ce que j'en ai dit dans un Mémoire lu à la Société
de médecine de Paris en i8o3 ; savoir, que toutes les fois
qu'on administre cet éther dans des potions aqueuses l'éther
s'unit à Teau , et le phosphore se sépare en molécules assez
volumineuses qui viennent se rassembler à la surface du
P I L 99
mélange, inconvénient d'autant plus grave que les malades
sont exposés à prendre dans une seule cuillerée de la po-
tion ce qu'ils ne devraient prendre qu'en huit ou dix
cuillerées. Lorsqu'on réfléchit d'une autre part à l'extrême
combustibilité du phosphore , on ne peut disconvenir que
ce médicament exige pour son administration toute la cir-
conspection et la prudence dn médecin. Le moyen d'éviter
cette décomposition instantanée de l'éther phosphore , est
de le mêler dans un flacon rempli presqu'entiérement d'un
sirop quelconque, tel que ceux de cannelle, de fleurs
d'orange , ou autres appropriés. (P.)
PIERRE CAUSTIQUE.
oyez Potasse caustique.
PIERRE INFERNALE.
Voyez Nitrate d'argent fondu»
PILULES.
Pilulœ. Lat.
Pillole. Ital.
Pills. Angl.
Divers médicamens , dont la saveur et l'odeur sont
tellement désagréables qu'on ne peut facilement les
prendre parla bouche, sont mêlés à d'autres substances
consistantes plus agréables , avec lesquelles elles se
réduisent en pilules. En effet, c'est souvent sous cette
forme qu'on prescrit le camphre, l'asa-fétida , la
scammonée , l'aloës , l'opium , diverses résines , le
savon , la rhubarbe , le quinquina même , ses prépa-
rations , etc. En général , les médicamens pris en pi-
lules ont une action plus lente que sous toute autre
forme. Le médecin doit tenir compte de cette cir-
constance , d'autant qu'elle est avantageuse dans cer-
tains cas. Il doit aussi considérer s'il convient de
prescrire en pilulçs. certaines substances dont il vou-
xoo PIL
drait diriger l'action vers l'estomac et non sur les in-
testins , parce que ce mode de préparation tromperait
son espoir , non sans danger pour le malade. On ne
doitpas administrer des pilules préparées depuis long-
tems et endurcies , à moins qu'elles ne soient com-
posées de substances faciles à ramollir , à dissoudre ,
ou qu'elles soient préalablement ramollies ; on ne
doit administrer sous cette forme aucune espèce de
sels , et sur-tout de sels métalliques ; et Tusage de
quelques médecins qui prescrivent en pilules cer-
taines préparations de mercure et d'autres métaux ne
nous parait pas recommandable.
Pour donner aux poudres la forme pilulaire , on
emploie ordinairement les sirops , le miel , les sucs
végétaux épaissis , les extraits , les mucilages , les
robs , etc.
Le médecin doit prendre garde que les pilules ne
soient trop volumineuses , et préciser exactement les
doses , afin que la quantité de principes actifs qui
entrent dans chaque pilule soit bien déterminée (i).
PILULES ALOÉTIQUES.
Pilulœ aloes. Lat.
Pillole aloetiche. Ital.
Aloetic pills. Angl.
Prenez :
Aloës succotrin en poudre. . ime once.
Extrait de gentiane. . . . demi-once.
Gingembre en poudre. . . deux drachmes.
(i) Oa troure un grand nombre de pilules dans les Pharmaco-
pées ; chacune a les siennes : celles que j'ai cru devoir rapporter sont
tirées des Pharmacopées modernes les plus accréditées , principale-
ment de celles d'Edimbourg et de Londres. {Noie de l'auteur.)
PIL loi
Mêlez exactement et formez une masse avec l'iiy-
drate de savon {gelatina saponis).
Le poids des pilules sera déterminé par le praticien.
* J'ai inutilement cherché dans plusieurs Pharmacopées
anciennes la préparation qu'indique M. Brugnatelli par
les mots gelatina saponis, qu'il donne comme synonyme
d'hydrate de savon. Si l'on prend rigoureusement cette
dernière dénomination dans le sens que lui a assigné l'au-
teur , ce serait une solution de gomme très-rapprochée , à
laquelle on aurait ajouté du savon ; ou bien n est-ce
peut-être qu'une solution de savon dans Teau, amenée par
î'évaporation en consistance de mucilage j cette dernière
opinion est la plus probable. (P. )
PILULES D'ALOES COMPOSÉES.
Pilulœ aloes compositœ. Lat.
Pillole d'aloe composte. Ital.
Compound pills of aloe. Angl.
Mode de préparât. Prenez t
Aloës succotrin pulvérisé. . une once.
Extrait de gentiane. . . . demi-once.
Huile de semence de carvi.. deux scrupules..
Sirop de gingembre. . . . quantité suffisante ►
Si la masse était trop molle , il faudrait y ajouter
une poudre aromatique au choix du médecin. Ces
pilules ont été employées , suivant la remarque de
Duncan , comme un laxatif chaud et aromatique ,
convenable aux personnes sédentaires. Pour déter-
miner une purgation complète , la dose doit être
d'un scrupule à une demi-drachme.
L'addition de substances aromatiques aux purgatifs
a été reconnue utile dans la pratique , non-seulement
pour en corriger la saveur , mais encore pour rendre
l'estomac plus capable de les supporter.
102 . PIL
PILULES D'ALOES AVEC L'ASA-FETIDA.
Piluîœ aloes cum asâ fœtidâ. Lat.
Pillole aloetiche con asafetida. Ital.
Pills of aloes with asa-foetida. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Aloës succotrin. . . .1
Asa-fétida ? Parties égales.
Savon. . . . . . .\3
Mêlez et faites une masse pilulaire avec l'hydrate
( le mucilage) de gomme arabique.
Ces pilules , à la dose de dix grains , deux fois par
jour , produisent des effets salutaires dans le cas de
dyspepsie accompagnée de flatulence et de consti-
pation.
PILULES ALOÉTIQUES AVEC LA COLOQUINTE,
Pilulœ aloes cum colocynthide . Lat.
-Pillole aloetiche con colocintide. Ital.
Pills of aloes with colocynth. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Aloës succotrin. . . • ) t. i i
\ De chaque huit parties.
Scammonée.
Coloquinte. . .
Huile de gérofle.
Sulfate de potasse.
quatre parties.
1^ De chaque une partie.
Pulvérisez l'aloës et la scammonée avec le selj ajou-
tez la coloquinte. Pilez de manière à obtenir une
poudre fine. Versez-y l'huile^ faites une masse con-
venable au moyen du mucilage (hydrate) de gom-
me arabique.
On a dans ces pilules , ainsi que le remarque le
docteur Dimcan , un purgatif utile et actif , et si les
pilules simplement aloétiques meinquaicnt leur objet ,
celles-ci le rempliraient immanquablement. Lciu' ac-
PIL 'io3
tivité ne peut guère être attribuée au sel qui y entre.
Souvent elles provoquent, à la dose de cinq à dix
grains , une selle copieuse , dans les cas de 'Consti-
pation opiniâtre. Mais on peut les employer à plus
forte dose , quoiqu'on les prescrive rarement à des-
sein de produire une véritable purgation. Demi-gros
de la masse contient environ cinq grains de colo-^
quinte , dix grains d'aloës et autant de scammonée.
PILULES D'ALOES AVEC LA MYRRHE.
Pilldce aloes cum myrrlia. Lat.
Pillole aloetiche con mirra. Ital.
Pills of aloe with myrrli. Angl.
Mode de préptirat. Prenez :
Aloës succotrin. . . . deux onces.
Sirop de safran. . . . quantité suffisante.
Pulvérisez séparément l'aloës et la myrrhe, puis mê-
lez ensemble tous les ingrédiens pour en faire une
masse. De demi -gros à deux scrupules , ces pilules
purgent très-bien , et par conséquent peuvent être
employées commedébilitantes à petite dose(DuNCAN).
PILULES D'ANTIMOINE COMPOSÉES.
Pilules DE plumer, v. s.
Pilulœ stibîi compositœ. . Lat.
Pillole d'antimonio composte,, ItaL
Compound antimonial pills. v^rt^/.
Mode de préparât. Prenez :
Sulfure d'antimoine (lavé). ) • j .\ ':,.> i.J
M„ -^^^^ 1^ _ 1 , > De chaque trois dfach.
uriate de mercure doux, y ^
Extrait de gentiane. . . )
Savon dur JDe chaque une drachm.
Myrrhe i -r. ,
r > De chaque une once»»
oairan \ ^
io4 P I L
1 /Triturez le mercure avec le sulfure , ajoutez ensuite
rextrait et formei^ duitout unp masse avec le savou
mmolli.iLa dose varie selon les circonstances.
PILULES D'A'SA-FETIDA COMPOSÉES.
Pdulœ asœjœddœ compositœ. Lat.
Pillole d'asafetida composte. //a/.
Compound pllls of asa-fetida. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Asa-fétida^ t/, A. i 0>V'.' k .'..vO.
Galbanum. . . . . . S De chaquehuit parties.
Myrrhe )
Epyrèle de succin rectifié
( huile d'ambre ). , une, partie.
Mêlez et faites d'abord, une masse avec le sirop sim-
pie, et ensuite des^pjlul.es.
' PILULES DE CimOGLOSSE; • • '
. à ni/îToyes Pilules' d'opium. •
'M
'PILULES DE GALBANUM COMPOSEES,
"^^^'l^ ^ ^'Pdùlœ ' galbani compositœ, Lat. .
• ÎTilioTe di calbànb composte, ito/i'^"^ ;
riJy J Compound pills* 6F galbanum, ^./^«^/."''■^■'^ '
i'' -Mode dë préparât. Prenez
Opopanax. . . ,> .-à .p.z\-h\i i
t ' ■ v-" ^ De chaque une once.
Myrrhe. . . .i.-.". V?.n4,u'lu .
Sagapenum.AV , . .
Asa-fétida-.^V.^"'^ , . , . ' une demi-once.
Sirop de safran.-. . . . . .. •,\Cfi^antité suffisante.
Mêlez pour fairé des pilules, iihi. '
"Ces pilules pàWcnt pxiur; ^anti-hystériques et em-
ménagogues , et, ^emplissent assez bien les indica-
tions, On en prescrit demi-scrupule j,' lan scrupule
PIL io5
eu davantage , tous les soirs et même plus fréquem-
ment.
PILULES MERCURIELLES.
Pihdœ hydrargyri. La t.
Pillole mercuriali. Jtal.
Mercuiial pills. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Mercure purifié. . . • ? -n. ,
r>, \ > •L'e chaque une once.
Conserve de rose. ... 3
Amidon. deux onces.
Triturez le mercure avec la conserve dans un mortier
de verre ou de marbre , jusqu'à ce que les globules
soient tout-à-fait disparus. Ajoutez, selon l'occurence,
un peu de mucilage de gomme arabique j unissez-y
l'amidon , et agitez le tout avec de l'eau pour en faire
une masse que vous diviserez aussitôt en quatre cent
. quatre-vingt pilules égales . Elles contiennent un grain
-de mercure par quatre grains.
Autre procédé. (Lond. ) Mode de préparât.
Prenez :
Mercure purifié deux drachmes.
Conserve de rose. ... . trois drachmes.
Piéglisse en poudre fme. . . une drachme.
Agitez le mercure avec la conserve, jusqu'à la dis~
parition totale des globules. Ajoutez ensuite la pou-
dre de réglisse , et mêlez. La dose doit être réglée
par le médecin suivant les circonstances. Trois grains
de ces pilules contiennent un grain de mercure.
N. B. Cette préparation peut suppléer à beaucoup
d'autres. Le mercure y est très-divisé , mais il y con-
.jçerve son état métallique , comme dans I'Onguent
MERcymEL ( V ojQz ce njot ) ; d'après cela , la forme
io6 P I L
que la pratique a démontrée la plus favorable à la
guérison de diverses affections vénériennes. On avait
proposé , en place de la conserve de rose , le savon
la résine de gayac , le miel , l'extrait de réglisse et
la manne j mais, comme l'observe Duncan, quelques-
unes de ces sid^stances ont été reconnues peu con-
venables et , avec la conserve de rose , l'extinction
et la division du métal s'opèrent parfaitement.
PILULES MERCURIELLES GOMMEUSES.
Pilules mercurielles de Plenk. v. s.
Pihdœ hjdrargyrî gumniosi. Lat.
Pillole gommose mercuriali. Ital.
Gum mercurial pills. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Mercure purifié une drachme.
Hydrate ( mucilage ) de gomme
arabique. six drachmes.
Agitez dans un mortier jusqu'à extinction parfaite i
du mercure j puis ajoutez :
Extrait de ciguë. . . . . . une drachme.
Faites des pilules de deux grains chacune.
Bose. De quatre à six pilules , en vingt-quatre;
heures.
PILULES MERCURIELLES DE PLENK.
Voyez Pilules mercurielles gommeuses.
PILULES D'OPIUM.
Piliilœ opii. Lat.
Pillole d'opio. Ital.
Pills of opium. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Opium pur pulvérisé.. . . deux drachmes..
Extrait de réglisse.. . . une once.
PIL 107
Mclezjiisqu'à ce qu'ils soient parfaitement unis ; cinq
grains de ces pilules contiennent un grain d'opium.
Les mêmes (Edimb.) connues sous le nom dé
Pilules Thébaïques.
Mode de préparât. Prenez :
Opium.. une partie.
Extrait de réglisse sept parties;
Poivre de la Jamaïque. . . . deux parties.
Faites ramollir l'opium et l'extrait séparément avec
de l'alcoliol étendu ; ensuite mêlez-les , puis ajoutez
le poivre réduit en poudre , et enfin amalgamez bien
le tout. Faites des pilules de cinq grains. Deux pilules
contiennent un grain d'opium.
Ces pilules pourront être substituées à celles de
cjhoglosse et de storaoc.
PILULES DE PLUMER.
Voyez Pilules d'antimoine coiviposées.
PILULES DE RHUBARBE COMPOSÉES.
Pilulœ rhei compositœ. Lat.
Pillole di rabarbaro composte. Itaî.
Compound pills of rhubarb. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Rbubarbe mie once.
Aloës succotrin six drachmes.
Myrrhe demi-once.
Huile aromatique de menthe
^ poivrée demi-drachme.
Faites-en une masse avec suffisante quantité de
sirop d'écorce d'orange.
Ces pilules sont réputées propres à réchauffer et à
corroborer modérément l'estomac , en provoquant
io8 POI
doucement des déjections alvines. On peut en faire
prendre un scrupule , deux fois par jour.
PILULES SCILLITIQUES.
Pilulœ scillœ. La t.
Pillole squillitiche. liai.
Squill pills. Angl.
Mode de préparât. Prenez ;
Scille récemment dessé-
chée et en poudre. . . une drachme.
Gingembre en poudre.
Savon
Gomme ammoniaque
Sirop de gingembre.
I De chaque trois drach.
deux drachmes,
quantité suffisante.
Mêlez pour faire une masse avec l'hydrate de savon
(Dubl.)
Les mêmes (Edimb.)
Mode de préparât: Prenez :
Racine sèche de scille en
poudre fine un scrupule.
Gomme ammoniaque. . \
Semence de petit carda- ( ,
n > De chaque une drach-
mome en poudre. • • I
Extrait de réglisse. . . j
Mêlez et faites une masse pilulaire avec le sirop sim-
ple. Voilà des formes commodes et faciles pour admi-
nistrer la scille , tant pour provoquer l'expectoration ,
que dans toute autre vue. Comme ces préparations doi-
vent leur activité principale à la scille , les autres in-
grédiens peuvent varier dans les préparations extern-
poranées. (Duncan).
POIDS.
Voyez tome P'" ; page
POT
PORPHYRISATION.
Voyez toraeP'", page 62.
POTASSE DU COMMERCE.
Voyez Carbonate alcalinule de POTASSE.
POTASSE FONDUE.
Pierre caustique, v. s.
Potassa fusa. Lat.
Potassa fusa. Ital.
Melted potass. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Carbonate alcalinule de potasse
sec une livre.
Chaux vive trois livres.
Jetez le tout dans :
Eau seize livres.
Faites bouillir le mélange pendant un quart d'heure ,
jfiltrez et évaporez lentement jusqu'à siccité. Faites
fondre la potasse caustique dans un creuset ; versez
la matière en fusion sur une pierre lisse , enduite ,
auparavant , d'un peu d'huile (i). Lorsque la potasse
est concrétée , cassez-la en petits morceaux et gardez-
la dans des vases de verre bien fermés.
Caractères. Concrète , caustique , soluble dans
l'eau : cette solution ne trouble pas l'eau de chaux.
Mode de prescript. Seule , en poudre. On la met
dans un trou pratiqué exprès à un emplâtre , et on la
(i) On rend l'usage de la potasse causticjue ou pîerre à cautbre plus
facile en la coulant chaude dans une lingotière où elle prend la forme de
petits cylindres. Quelques pharmaciens ont aussi imaginé de la couler
par gouttes sur une pierre légèrement huilée. ( P. )
109
iio POT
recouvre d'un autre emplâtre , afin qu'elle n'attire pas
l'humidité de l'air. On l'y laisse depuis un quart
d'heure jusqu'à une heure , selon qu'il est nécessaire.
«On la prescrit aussi en solution dans une plus ou
moins grande quantité d'eau ; on y trempe des linges
qu'on applique sur les parties. On la dissout dans
l'eau distillée pour l'employer comme collyre , ou la
faire prendre intérieurement.
Vertus. Caustique , corrosive , escharotique.
Usage externe. Pour ouvrir les abcès , les bu-
bons j pour détruire les fongosités et les callosités
des ulcères j pour fondre quelques tumeurs , en y
appliquant des linges imbibés de sa solution étendue.
On l'emploie contre la teigne , contre les morsures
de certains animaux venimeux. Un grain de potasse
dans une once d'eau distillée , forme un collyre pro-
pre à détruire les taches et les petits ulcères de la
cornée ( Gimbernat ) ; elle sert contre les engorge-
ment laiteux , en solution dans l'eau des bains contre
les tétanos. On injecte cette solution fort étendue
dans l'urètre en certains cas de gonorrhée.
A r intérieur. On l'administre contre quelques es-
pèces de calculs.
Dose interne. D'un grain à quatre dans six à dix
onces d'eau.
Poison. Pris à l'intérieur sans précaution , il oc-
casionne des nausées , des vomissemens , la diarrhée ,
l'inflammation.
Antidote. L'eau acidulée avec l'acide tartareux ,
boissons copieuses ; d'abord limonades , puis émul-
sions huileuses et huiles.
POT III
Ohserçations. On préfère aujourd'hui, dans plu-
sieurs des cas mentionnés , le nitrale d'argent fondu
(Pierre infernale , v. st. ) à la potasse fondue.
POTASSE LIQUIDE.
Ce n'est autre chose que la solution aqueuse de la
potasse pure concrète : la potasse liquide caustique
se conserve dans des vases bien fermés.
POTIONS.
Potio. Lat.
Bevanda. Ital.
Potion. Angl,
Observations. On trouve dans beaucoup de Phar-
macopées diverses espèces de potions distinguées par
les vertus médicales dont on les croit pourvues. De
là les dénominations ^antiseptique , à'anti-hjstéri-
que y à^émétique , excitante ^ ^ anti-émé tique ^
de purgative , de narcotique , adoucissante don-
nées à certaines potions. Il me paraît inutile et même
dangereux d'introduire en thérapeutique des formules
qui, suivant les bons principes de matière médicale ^
sont susceptibles de modifications avantageuses.
Toutes les substances qui peuvent être administrées
à l'intérieur sous forme liquide , sont autant de
potions , et comme la dose et la combinaison de
diverses substances changent ordinairement la vertu
médicale des préparations , le catalogue des potions
serait infini. C'est pourquoi je trouve inutile de
m'arrêter à cet article.
POTION ANTI-SEPTIQUE.
F oyez Acide sulfurique , acide nitrique , acidb
OXALIQUE,
112
POU
POTION ÉMÉTIQUE.
Voyez Tartrite d'antimoine et de potasse.
POTION EXCITANTE ALGOHOLIQUE.
Voyez Alcohol.
POTION NARCOTIQUE.
Voyez Vin d'opium.
POTION PURGATIVE.
Voyez Sulfate de magnésie , tartrite de potasse , tar-
trite ACIDULE DE POTASSE , PHOSPHATE DE SOUDE , etC.
POUDRES.
Pulveres. Lat.
Polveri. Ital.
Powders. Angl.
Mode de préparât. Toutes les substances médi-
camenteuses susceptibles de dessiccation peuvent être
pulvérisées ; mais toutes celles qui se réduisent en pou-
dre ne doivent pas être prescrites sous cette forme. Les
corps pulvérisés offrent la plus grande surface à l'air
atmosphérique j c'est pourquoi plusieurs perdent dans
cet état leur partie active, comme il arrive aux subs-
tances aromatiques, ou pourvues de principes volatils,
elles deviennent bientôt inertes. Quelques corps dé-
veloppent à l'état pulvérulent une odeur et une saveur
si désagréables , qu'on ne peut pas les prescrire sous
cette forme. Les médicamens qui exercent beaucoup
d'action à petite dose , ne se prescrivent jamais en
poudre , à moins que ce ne soit avec des corps iner-
tes , tels que le sucre , la poudre de gomme arabique ,
et quelques autres poudres végétales analogues.
POU
ii3
POUDRE D'ALGAROTII.
Voyez OxiDE d'antimoine par t'ACIDE MURIATIQUE.
POUDRE AROMATIQUE.
Pidvis aromaticus. Lat.
Polvere aromatica. Itaî.
Aromatic powder. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Ecorce de cannelle. . . deux onces.
Semence de petit cardamo- \
me concassée. . . • ! T^ i
^. 1 > De chaque line Once.
Gmgemhre l ^
Poivre long j
Après que ces substances auront été réduites 'en
poudre séparément, vous les mêlerez et vous garderez
le mélange dans un flacon de cristal bien fermé.
Caractères. Odeur et saveur fortement aroma-
tiques.
Mode de prescript. Avec le sucre , ou délayée
dans l'eau , le vin , les boissons aqueuses ou alco-
holiques.
Vertus. Excitant , tonique.
Usage interne. Dans les maladies asthéniques ;
aux sujets faibles et phlegmatiques.
Usage externe. Contre les flatulences , les débi-
lités stomacales et intestinales , sur - tout chea les
enfans.
Dose ( à l'intérieur. ) De dix grains à un scru-
pule.
II.
8
ii4 POU
POUDRE DENTIFRICE DE QUINQUINA, ARO-
MATISÉE COMPOSÉE.
Pul^is dentif ricins , Lat.
Polvere di china aromatiî-zata. liai.
Powder to rub the teeth. AngL
Mode de préparât. Prenez :
Ecorce de quinquina,. . trois draclimes.
Corail rouge. .... unedrach. etdemie.
Ecorce de cannelle. . . demi-drachme.
Myrrhe • ?ta i j • j ,
m • -111 >JJe chaque demi-drach,
lartrite acidulé de potasse. 3
Chacune de ces substances étant pulvérisée bien
fine et séparément, vous les mêlez- ensemble pour
les garder.
Caractères. Couleur rougeâtre ; odeur aromati-
que agréable ; saveur piquante , amère , aromatique.
Mode de prescript. On prend cette poudre avec
un linge imbibé d'eau de rose , et on en frotte les
dents j on se rince ensuite la bouche avec de l'eau
simple , puis avec de l'eau de rose.
POUDRE DE DOWER.
Fojez Poudre d'ipécacuanha et d'opium.
POUDRE D'IPÉCACUANHA ET D'OPIUM.
Poudre DE dower. v. s.
Puhis ipecacuanhce et opii. Lat.
Polvere d'ipécacuanha ed opio. Ital.
Powder of ipecacuanha and opium. Angî.
Mode de préparât. Prenez :
Ipecacuanha en poudre. . 7 1 " 1 ,
Jr . ^ > De chaque une drach..
Opium pur 5
Sulfate de potasse.. . . une once.
POU ii5
Triturez exactement dans un mortier de marbre et
réduisez en poudre fine , que vous garderez dans un
vase de faïence ou de verre Lien fermé.
Caractères. Odeur forte particulière^ couleur jau-
nâtre ; saveur désagréable , amère.
Mode de prescript. Seule ou avec du sucre , dé-
layée dans une cuillerée d'eau pure , de bouillon ,
d'eau de menthe , de rose ou de camomille. On ne
boira pas beaucoup après avoir pris cette poudre ,
afin d'éviter le vomissement gui l'empêcherait de pro-
duire ses effets.
Vertus. Sudorifique , calmante , particulière.
Usages. Excellente dans les affections rhumatis-
1^ maies accompagnées de spasme ; contre la toux con-
vulsive , l'asthme produit par le rhumatisme ( em-
ployée conjointement avec les épispasiiques) ; contre
Thydropisie.
Dose. De cinq à vingt grains , selon l'âge et les
forces du malade. .
Observations. L'activité de cette poudre , confir-
mée par une longue expérience , par les praticiens
les plus exercés , doit se rapporter au mélange de
l'opium et de l'ipécacuanha. Ces deux substances ,
de vertus opposées , semblent former par leur union
un composé particulier. Le sel qu'on y ajoute sert à
rendre la trituration de l'opium plus exacte. Au lieu
de sulfate de potasse , j'ai souvent employé le nitre
et le sucre. On peut faire encore une poudre pareille
avec deux parties d'ipécacuanha et une d'opium , et
vice versa , au gré du médecin , et selon qu'il veut
rendre dominante la vertu de l'une ou de l'autre subs-
tance, com^îe il arrive SQuyont,
ii6 PRÛ
POUDRE D'OPIUM OU OPIATE.
Puli^is opiatus. Lat.
Polvere opiata. Ital.
Opiate podwer. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Opium pur en poudre, . une drachme.
Corne de cerf brûlée. . . neuf drachmes r
Pulvérisez exactement.
Mode de prescript. Délayée dans une cuillerée
d'eau , de l)Ouillon , ou d'eau aromatique.
V ertus et usage. Ceux de l'opium.
Dose. De cinq grains à quinze , plus ou moins
selon les circonstances. Dix grains de la poudre en-
tière contiennent un grain d'opium.
POUDRE DE QUINQUINA AROMATISÉE COM-
POSÉE.
Voyez Poudre dentrifice.
PRÉCIPITÉ BLANC.
Voyez MURIATE DE MERCURE PAR PRÉCIPITATION.
PRÉCIPITÉ PER SE.
Voyez OxiDE rouge de thercure par le feu.
PRÉCIPITÉ ROUGE.
Voyez OxiDE rouge de mercure par x'acide nitrique.
PRUSSIATE DE POTASSE.
Alcali phlogistiqué. v. s.
Prussias potassœ. Lat.
Ossiprussiato di potassa. Ital.
Prussiate of potass. Angl.
Mode de préparât. Mêlez ensemble trois onces
de bleu de Prusse réduit en petit morceaux , et une
PRU 117
once de carbonate alcalin de potasse sec. Mettez le
mélange dans un vase de terre vernissé. Versez dessus
une livre et demie d'eau distillée , et faites bouillir
Jusqu'à ce que le bleu de Prusse ait acquis la couleur
du sang de bœuf cuit. Décantez le liquide et fdtrez.
Caractères. Jaunâtre ; légère odeur de fleurs de
pêcher j saveur un peu amère ; n'altérant pas les cou-
leurs bleues végétales.
Usages. Réactif chimique , propre à découvrir la
présence du fer combiné à quelqu'acide. 11 forme
alors un prussiate de fer insoluble , de couleur bleue
foncée. Il ne sert qu'à la préparation des prussiates
métalliques.
Observations. Comme le prussiate de potasse ob-
tenu par la méthode indiquée dépose naturellement
du bleu , et en donne encore plus par le simple mé-
lange d'un acide , il en résulte qu'il fait souvent
soupçonner la présence du fer où il n'y en a point.
Pour dépouiller le prussiate de potasse liquide du
fer qu'il contient , versez-y un peu d'acide sulfuri-
que j agitez le mélange , jusqu'à ce qu'il soit devenu
, tout bleu j jetez-y ensuite du carbonate de chaux qui
se combine avec l'acide sulfurique et se sépare con-
jointement avec le bleu qui s'était formé. Filtrez la
solution et vous obtiendrez un prussiate de potasse
liquide couleur de paille , lequel ne bleuira plus par
les acides simples et formera un réactif plus sûr pour
découvrir le fer dans toutes ses combinaisons. En
faisant bouillir de l'eau de chaux sur du bleu de
Prusse , on peut obtenir du prussiate de chaux j^.
qui sert au même usage que le prussiate dépotasse.
ii8 PÛL
* Le dernier réactif est beaucoup plus Mh\e que le
précédent , lorsqu'il s'agit de constater l'existence du fer
dans un liquide quelconque. (P.)
PRUSSIATE DE CHAUX,
Koyez ci-dessus.
PULPES.
Pulpœ. Lat.
Polpe. Ital.
Pvdps. Angl.
Mode de préparât. On emploie en médecine les
pulpes de difFérens fruits , telles que la pulpe de casse,
celle de tamarin , etc. On ramollit avec un peu d'eau
celles qui sont dures. Quant aux pulpes molles , on
les passe , encore récentes , à travers un tamis d©
crin 3 on les fait évaporer dans un vase de terre jus-
qu'à la consistance de miel , en prenant garde qu'elles
ne brûlent (i).
PULVÉRISATION.
Voyez tome P"", page 62.
(i) La plupart des pulpes qu'on prépare en pharmacie sont acides ;
leur évaporation doit être terminée dans dçs vaisseaux d'argent , à la
chaleur du bain-marie • ( P- )
RÉ s
R.
JIECTIFICATION.
Voyez tome V , page 60.
RÉSINE DE BENJOm.
Résina bcnzoin. Lat.
Résina benzoïoa. Ital.
Resin of benzoin. Angl.
Mode de préparât. Versez dans une demi-lîvre
d'aicoliol de benjoin autant d'eau qu'il en faut pour
séparer toute la résine. Recueillez-la sur du papier à
filtrer et faites-la sécher.
Caractères. Odeur agréable , très-analogue à celle
de la vanille j saveur piquante , douceâtre ; cette ré-
sine est fragile ; soluble dans l'alcohol j elle s'en-
flamme en répandant des vapeurs d'acide benzoïque
qui excitent la toux. Elle brunit en se séchant.
Vertus et usages. Analogues à ceux de l'acide
benzoïque.
Observations. La résine de benjoin est rare-
ment employée en médecine. On en fait tout au
plus quelques onguens excitans , et elle sert de
parfum. Elle fournit un cosmétique aux dames qui
l'emploient délayée ou suspendue dans l'eau qu'elle
rend laiteuse. En cet état , elle porte le nom de lait
virginal., et sert à dissiper quelques taches à la peau.
Dans ce cas , on décompose l'alcohol de benjoin par
120 RE s
l'eau de rose au lieu de l'eau simple , et on emploie
le mélange encore laiteux.
RÉSINE DE JALAP.
Résina jalapi. Lat.
Résina di gialappa. Itaî.
Resin of jalap. Angl.
Mode de préparât. Prenez une dissolution saturée
de jalap dans l'alcohol , faite par la digestion de l'al-
cohol , sur la racine pulvérisée ; filtrez l'alcohol
chargé de résine , et faites évaporer le liquide jusqu'à
moitié dans un vase de verre fermé, tel qu'une cornue
-'.QUime cucurbite, avec un chapiteau à bec. Ajoutez
au liquide restant suffisante quantité d'eau pour pré-
cipiter la résine.
Caractères. Fragile quand elle est sèche j amère,
soluble dans l'alcohol.
- Mode de prescript. Unie aux extraits amers ou
aromatiques, sous forme de pilules, suspendue dans
l'émulsion oléo-gommeuse j triturée avec les amandes,
le sucre, la gomme arabique, et mêlée ensuite avec
un sirop pour être prise en potion.
Vertus. Excitante , purgative , anthelminthique.
TJsoge. Dans les hydropisies asthéniquesj contre
les obstructions.
' Dose. De six grains à huit pour les adultes; de
deux grains à cinq pour lesenfans de quatre à dix ans.
Ohserçations . Les résines de scammonée et de
gaj-ac et beaucoup d'autres encore se préparent et
s'obtiennent de la même manière que celle de jalap.
ROB — SAV 121
RÉSINE DE QUINQUINA.
.. Voyez Extrait résineux de quinquina.
Hoh. Lat.
Rob. Ital.
Rob. Angl.
■ Soiis le nom de robs, les anciens médecins et
pharmaciens entendaient les sucs végétaux épaissis ,
soit par eux-mêmes , soit par le miel ou le sucre.
On a nommé en grec cette préparation apochjlisma ;
en latin succago , robur, roliob, rob, et en français
conserçe , rob. Nous les placerons sous le titre de
Sucs VÉGÉTAUX, Vojez ces mots.
ROB DE SUREAU.
- Voyez Suc de sureau.
S.
SALIFICATION.
Voyez tome F"", page 6i.
SAVON ACIDE.
V oyez Savon d'acide sulfurique.
SATON D'ACIDE SULFURIQUE.
-Savon acide, v. s.
Sapo acicli sulphurici. Lat.
Sapone d'ossisolforico. Ital.
Soap of acid sulphuric. Angl.
Mode de préparât. Prenez huit onces d'huile de
lin que vous mettrez dans un vase de verre , refroidi
122 SAV
par un mélange de glace pilée et de sel; verse2-y
peu-à-peii huit onces d'acide sulfurique pur , en
mêlant continuellement jusqu'à ce qu'il se forme un
tout homogène de certaine consistance. Lavez ce
produit avec de l'eau chaude, afin de lui enlever
l'excès d'acide , et gardez-le dans des vases de verre.
Caractères. Ce sel a la compacité de la térében-
thine; il est blanchâtre , de saveur acide, d'une odeur
légère ; il est un peu solubl^ dans t'esprlt^de-vin , et
rend l'eau laiteuse.
Mode de prescript. Seul , ou avec la mie de pain.
Vertus. Anti-excitant, résolutif, débilitant.
Usage. Contre l'ictère sthéïiique et quelques es-
pèces d'hydropisies. (Carminati. )
SAVON MÉDICINAL.
Voyez Savon de soude.
SAVON DE SOUDE.
Savon médicinal, v. s.
Sapo sodœ. Lat.
Sapone di soda. liai.
Soap of soda. Angî.
Mode de préparât. Prenez :
Soude du commerce purifiée 7 ti • .1
. ^ \ l^arties égales.
Chaux vive j
Eau quantité suffisante.
Faites bouillir dans un vase de fer jusqu'à ce que
toute la soude soit dissoute. Filtrez avec le papier ;
concentrez la solution au feu, et laissez-la refroidir;
prenez ensuite une partie de cette lessive froide , et
4eux parties de la meilleure huile d'olive; mêlez en-
semLlc dans im vase de faïence Ou de verre ; remuez
bien avec une spatule de verre , et gardez le produit
en repos pendant deux ou trois semaines, pour qu'il
prenne la consistance nécessaire. (ï)
Autre procédé. Triturez à froid dans uii mortier
de verre une partie de lessive de potasse caustique ,
d'un poids spécifique , double de celui de l'eau , avec
deux parties d'huile d'amande douce ; faites sécher
le produit à un feu lent.
On peut encore purifier le savon commun de la
manière suivante . Prenez une livre de savon d'Ali-
cante coupé en petits morceaux j mettez-le dans un
vase de terre vernissé ; versez dessus trois bocaux
d'alcohol; mettez le tout au bain-marie, et chauf-
fez jusqu'à ébuUition, de manière que le savon soit
dissous 3 couvrez le vase , et laissez-le dans un lieu
chaud, jusqu'à ce que le liquide se soit éclairci. S'il
se manifeste quelques gouttes d'huile à la surface,
ayez soin de les enlever. Décantez la partie limpide
du liquide pour la séparer du dépôt j distillez au
bain-marie , et faites sécher le résidu à l'air.
Caractères. Blanc , opaque , dur , inodore , insi-
pide j soluble dans l'eau et dans l'alcohol j non déli-
quescent à l'air 3 décomposable par les acides , par
les sels terreux et métalliques.
Mode de prescript. Combiné avec les extraits
(i) Quand la lessive de soude est sufiBsamment concentrée , il sufEt
ordinaîremejit de cinq à six jours pour faire acquérir au mélange une
consistance telle qu'on puisse le couler dans des capsules de papier.
Cela dépend au surplus de la température à laquelle le mélange savon-
peux se trouve exposé. ^ P.)
124 SEL
végétaux sous forme de pilules. Dissous dans l'eau j
étendu dans le lait , ou tout autre menstrue analogue ,
on le prescrit sous forme d'emplâtre , de fomentation ,
de bain , de clystère.
V ertus. Stimulant le système lymphatique; réso-
lutif, antacide , débilitant.
Usage interne. Obstructions des viscères du bas-
ventre , ictère , vices de la bile , arthritis , rachitis ,
acidités ; en solution dans l'eau, contre les empoison-
nemens produits par les sels métalliques ; contre
quelques espèces de calculs.
Usage externe. Le savon qu'on doit employer à
l'extérieiir n'a pas besoin de la purification dont il
vient d'être parlé. Le bon savon d'Alicante , qui est
blanc, dur, inodore, est très-bon pour cet usage. Il
s'applique sous forme d'emplâtre sur les tumeurs
glanduleuses , sur les engorgemens scrofuleux des
mamelles; pour mûrir quelques abcès.
Dose à l'intérieur. De dix grains à deux drachmes.
Dans le cas d'empoisonnement , on augmente la dose>
suivant l'exigence des cas.
SEL ACIDE DE TARTRE.
oyez Acide tartareux.
SEL ADMIRABLE DE GLAUBER.
Voyez SuLi'ATE de soude.
SEL ALCALI MARIN.
Voyez Soude.
SEL AMER.
Voyez Sulfate de magnésie.
SEL 125
SEL AMMONIAC.
Voyez MuRiATE d'ammoniaque PURirii.
SEL DE BARYTE.
Voyez MURIATE DE BARYTE.
SEL CATHARTIQUE.
Voyez Sulfate de magnésie.
SEL COMMUN.
Voyez Muriate de soude.
SEL D'EPSOM.
Voyez Sulfate be magnésie.
SEL DE GLAUBER.
Voyez Sulfate de soude.
SEL MARIN CALCAIRE.
- Voyez Muriate de chaux.
SEL DE MARS.
Voyez Sulfate de fer.
SEL DE NITRE.
Voyez Nitrate de potasse.
SEL D'OSEILLE.
Voyez OxALATE ACIDULE DE BOXASSE.
SEL DE SATURNE.
Voyez Acétate de plomb.
SEL DE SOUDE-
Voyez Soude.
SEL DE SUCCIN.
Voyez Acide succinique.
SEL DE TARTRE.
Voyea AciPi; tartajveux.
126
SIR
SINAPISME.
Voyez Cataplasme de moutarde.
SIROP.
Sjrupus. Lat.
Sciroppo. Ital.
Syrup. Angl.
Le sirop n'est que la solution aqueuse de sucre
clarifiée par le blanc d'œuf , et évaporée jusqu'à la
consistance de miel : voilà le sirop simple, dont un
apotliicaire doit être abondamment pourvu. Il s'ajoute
aux potions pour les rendre moins désagréables au
goût, ou pour les édulcorer. Souvent on emploie les
décoctions , les eaux distillées , ou les infusions de
plantes aromatiques , le§ sucs d'herbes ou de fruits
pour les unir au sucre j on les fait bouillir jusqu'à ce
qu'ils forment des sirops qui reçoivent différens noms
selon les substances qui y sont combinées. C'est
ainsi que se font les sirops de fleurs d'orange, de
nénuphar, de cannelle, d'absinthe , de camomille, de
chicorée , d'hjsope , etc. Mais la meilleure manière
de faire les sirops est d'ajouter ali sirop simple les
sucs épaissis , les extraits, les huiles , ou les alcohols
aromatiques des substances végétales dont on désire
faire le sirop. La combinaison doit se faire à chaud
quand les substances ne sont pas volatiles , et à froid
quand elles le sont. C'est ainsi , par exemple , que se
feront les sirops suivans.
* Les deux modes généraux de préparation des sirops
que Tauteur établit dans farticle qui précède, nous paraissent
susceptibles de plusieurs observatioiis. D'abord il fait bouillir
indistinctement les sucs, les .déc.o.Ptions , les eau,\. distillées ;
SIR 127
les infusions , etc. , de plantes aromatiques ou inodores ,
manière d'opérer qui n'est sans doute pas sans quelqu'in-
convénient pour le plus grand nombre ; car il serait difficile
d'admettre que les sirops de cannelle , de fleurs d'orange
qu'il cite, par exemple , et dans lesquels on se propose de
conserver le principe aromatique , ne perdent pas une
partie de leur propriété pendant l'ébullition. Le sirop d'ab-
sinthe , ceux d'hysope et de camomille , et beaucoup
d'autres , dans lesquels on veut conserver à-la-fois les prin-
cipes extractifs et aromatiques , doivent être faits par dis-
tillation. Dans quelques cas la durée de l'ébullition doit être
aussi subordonnée à l'état de concentration sous lequel on
veut obtenir la substance , dont le sucre n'est que le con-
diment. Le sirop du noirprun , le sirop de salsepareille , le
miel de mercuriale, etc. exigent une longue ébullition, parce
que l'expérience a appris que la manière d'agir de ces
sirops est en raison directe du rapprochement des subs^
tances qui les composent. Le second mode, que M. Bru-
gnatelli regarde avec raison comme le meilleur, nou?
fournira également matière à quelques remarques qui ren-
trent naturellement dans la précédente. Il ne suffit pas
d'ajouter à du sirop simple les extraits , les huiles , les
alcohols aromatiques , etc. , il faut que iesixop de sucre soit
a^sez rapproché pour que les substances qu'on y ajoute,
sur-tout si elles sont volatiles, ne restent que le moins de
tems possible exposées au contact de la chaleur , et que la
combinaison soit assez exacte pour que le principe médi-
camenteux s'y trouve uniformément répandu. Nous ferons
connaître , à mesure que l'occasion s'en présentera , les
remarques dont çhaque«iropnous paraîtra suscepti|?le. (P.)
128
SIR
SIROP D'ACIDE ACÉTIQUE.
Sirop de vinaigre, v. s.
Syrupus acidi acetici. Lat.
Sciroppo d'ossiacetico. Ital.
Syrup of acid acetic. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Acide acétique. . . deux livrés et demie.
Sucre. trois livres et demie. '
Faites cuire jusqu'à la consistance de sirop.
Ce sirop sera fort économique si , au lieu de
vinaigre distillé , on emploie le vinaigre commun.
* La proportion de l'acide acétique relativement à celle
du sucre, est, selon moi, trop considérable, en ce qu'il
faut une longue évaparalion pour amener le mélange à la
consistance sirupeuse. Il en résulte un double inconvé-
nient, celui de volatiliser en même teras que l'eau, une
certaine quantité d'acide , et de communiquer au sirop un
goût de cuit qui le rend désagréable. L'auteur paraît avoir
eu l'intention d'augmenter l'acidité du sirop ; dans ce cas ,
je crois qu'il eût été préférable de concentrer l'acide acé-
tique par le froid, et de l'ajouter dans la proportion d'une
partie en poids sur deux parties de sucre clarifié et cuit
a la. plume. (Le sucre cuit à ce point , fait élever le mer-
cure dans le thermomètre à 89 degrés de l'échelle de
Réaumur. )
Le sirop fait avec le vinaigre blanc de bonne qualité est
infiniment plus agréable , et peut être plus efficace que
celui fait avec le vinaigre distillé. On peut assurer même
que ce sont deux médicamens ditféi"ens.
Les sirops des fruits acides , tels que ceux de limons
d'oranges , de framboises , de bigarades , le sirop de cerises
noires , se préparent également avec deux parties de
sucre fiin clarifié et cuit à la plume , et une partie du suc
SIR 129
de ces fruits. On est dans l'habitude de conserver aux sirops
de quelques fruits acides, comme ceux d'oranges, de limon,
l'arôme qui réside dans leurs écorces. Il suffit pour cela de
verser le sirop bouillant sur les zestes de ces fruits coupés
menus et mis sur le blancliet , au travers duquel on passe
le sirop pour achever sa clarification. (P. )
SIROP D'ACIDE CITRIQUE.
Sirop de limon, v. s.
Sjrupus acidi cîtrici. Lat.
Sciroppo d'ossicitrico. Jtaî.
Syrup of acid citric. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Suc de limon une livre.
î^irop commun deux livres.
Mêlez et faites évaporer quelque peu. (i)
SIROP DE CAMOMILLE.
Voyez Smop.
* Ce sirop est du nombre de ceux qui doivent être faits
par distillation. On prend une partie d'eau distillée de ca-
momille dans laquelle on fait fondre , au bain-marie , deux
parties de sucre blanc. On fait un sirop , dans les mêmes
proportions, avec la décoction restée dans l'alambic, et l'on
réunit ce sirop au premier. (P.)
SIROP CAMPHRÉ.
Sjrupus camphorœ. Lat.
Sciroppo canforato. liaL
Syruç of camphor. Angl.
Mode de préparât. A une livre de sirop simple
froid, joignez un scrupule de camphre ramolli par
(i) F'ojez^ à ce sujet, nos observations sur les sirops acides , pag. 126.
II. 9
i3o SIK
l'alcoliol, ou une once d'alcoliol camphré, vous aurez
le sirop de camphre.
De cette manière on peut obtenir extemporanément
beaucoup de sirops, d'une force constante et précise,
en déterminant la dose de la substance active. Dans
la préparation des sirops acides faits de sucs de fruits
récens , il faut unir iminédiatement ces sùcs à l'eau
sucrée, et évaporer jusqu'à consistance sirupeuse (i),
ou bien garder le suc mêlé à l'alcohol pour le convertir
au besoin en sirop. On peut garder ainsi les sucs de
limon, de cédrat, d'orange, etc. Lorsqu'ensuite ils
sont fort aqueux, on les fait bouillir avec suffisante
quantité de sucre fin, pour les convertir en sirops.
S'il y avait de l'alcohol ,. il se dissiperait , et il res-
terait le sucre avec le suc pur sous forme de sirop.
De cette manière , on obtient promptement les sirops
des sucs acides de groseille , de verjus, de framboises ,
de merises, etc. H y a pourtant des cas où les subs-
tances s'ajoutent au sucre pour lé convertir en sirop.
( Smoï>s côlOres , etc. )
Les sirops se font dans des vases de cuivre bien
étamés ; cette précaution est sur-tout nécessaire pour
les sirops faits avec les sucs acides.
SIROP DE CANNELLE.
V^oyez Sirop.
* Ce sirop se prépare avec l'eau distillée de cannelle
simple , à la dose d'une partie sur deux parties de sucre
qu'on fait fondre au baia-marie. On suit le même procédé
pour le sirop de fleurs d'orange. (P.)
(i) F'ojcz nos observations sur les sirops acides , pages 126 et sui-
vante. (P. )
SIR i3i
SIROP DE CERISES NOIRES.
Voyez, pour sa préparation, la note sur les sirops
acides.
SIROP DE CHICORÉE.
Voyez Sirop.
* On le fait avec une partie de suc exprimé et dépuré
de chicorée récente , et deux parties de sucre. Ou emploie
rarement ce sirop simple. (P.)
SIROP D'ÉCORCE DE CÉDRAT.
Voyez Sirop d'écorce d'orange..
SIROP D'ÉCORCE DE LIMON.
Voyez Sirop d'écorce d'orange.
"sirop DÉCORCE D'ORANGE.
Sirop de cédrat ou de limon, v. s. \
Syrujxus corticis aumntii. Lat.
Sciroppo di corteccia di aiancio. liaL
Syrup of orange peel. Angl.
Mode de préparât. On obtient ce sirop en ajou-
tant un gros d'huile volatile d'écorce d'orange ( de
cédrat ou de limon ) à une livre de sirop simple
froid.
* Il n'y a pas de doute que ce procédé ne soit très-bon
et ne (burnisse un sirop trbs-aromatique; mais on ne peut
véritablement l'employer qu'extemporaiiément , parce que
L'huile s'en sépare au bout de très-peu de tems.
Je suis parvenu à préparer un sirop d'écorce d'orange
très-clair, très-agréable et très-aromatique, en dissolvant
dans suffisante quantité d'alcohol la quantité d'huile d écorce
d'orange, et l'étendant tl'une livre d'eau distillée. Je filtre
après douze iieures de repos , et j'ajoute cette eau àronia-
i32 SIR
alcoholique , et deux livres de sucre clarifié et cuit à la
plume que l'on verse bouillant sur des zestes d'oranges. (P.)
SIROP DE FRAMBOISES.
Voyez , pour sa préparation , l'article Sirop d'a-
cide ACÉTIQUE.
SIROP DE GINGEMBRE.
Syrupus amomi zingibeiis. Lat.
Sciroppo d'amomo zenzero. Ital,
Sj'^rup of ginger. AngL
Mode de préparât. Prenez j
Gingembre concassé. . . deux onces.
Faites-le macérer durant un jour dans deux livres
et demie d'eau de fontaine, et filtrez. Unissez au
liquide filtré quatre livres de sucre ^ faites bouillir
jusqu'à consistance sirupeuse.
SIROP DE GROSEILLE.
Voyez , pour sa préparation , la note sur le Sirop
d'acide acétique.
SIROP DE GUIMAUVE.
Syrupus althceœ. Lat.
Sciroppo d'altea. Ital.
Syrup of mersbmallow. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Racine fraîche de Xalthœa ojffic. une livre.
Eau commune. . . " . . . dix livres. • '
Faites bouillir jusqu'à réduction de moitié du
liquide (i); passez à travers un linge en exprimant
fortement j laissez en repos le liquide fdtré jusqu'à ce
(i) Cette décocliou aussi longue ne peut fournir qu'un liquide tr^s-
épais , nauséeux , difficile à clarifier. La formule du sirop de guimauve du
Codex de Paris , ngus paraît préférable sous tous les rapports. ( P. )
SIR i33
que les fèces soient déposées j ajoutez le sucre au
liquide clarifié, et faites bouillir jusqu'à la confection
du sirop.
SIROP DE QUINQUINA.
Sjrupus cinchonœ. Lat.
Sciroppo di cliina. Ital.
Syriip of cinchona bark. Angl.
Mode de préparât. On l'obtient en ajoutant à une
livre de sirop simple chaud une demi-once d'extrait
mou de quinquina. Ce sirop possède les vertus du
quinquina.
SIROP DE NÉNUPHAR.
oyez Sirop.
Il se fait par l'infusion des fleurs.
-SIROP D^OPIUM.
Sjrupus opii. Lat.
Sciroppo di opio. Ital.
Syrup of opium. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Extrait d'opium. . . soixante grains.
Eau bouillante. . . . une livre et demie.
Faites macérer et dissoudre exactement l'opium 5.
ajoutez alors deux livres de sucre, et faites cuire
jusqu'à consistance convenable.
Une once de sirop contient ordinairement deux
grains d'opium. Quelques médecins le regardent
comme un excellent substitut du sirop diacode ou
de pavots blancs qui n'a qu'une activité incertaine ,
tandis que le sirop d'opium en a une constante et
uniforme.
Dose. De deux gros à une once.
i34 SÎR
SIROP DE PAVOT BLAINC.
SillOP DIACODE. V. S.
Syrupus papaperis alhi. Lat.
Sciroppo di papaveri bianchî. liai.
Syrup of white poppy. Angl.
Mode de préparât. Prenez une livre de capsules
du papaver somniferum ^ cueillies avant leur matu-
rité, desséchées et pilées sans leur semence^ versez
dessus quinze livres d'eau bouillante , et laissez macé-
rer pendant dix heures ; faites bouillir ensuite Jusqu'à
réduction des deux tiers ; passez en exprimant for-
tement. Ajoutez alors au liquide trois livres de Sucre,
et faites cuire jusqu'à consistance sirupeuse. Ce sirop
est légèrement narcotique.
Dose. Chez les enfansj depuis un gros jusqu'à
trois ; chez les adultes , de demi-once à deux onces.
SIROP DE ROSE ROUGE.
Syrupus rosce rubrœ Lat*
Sciroppo di rose rosse. Jtal.
Syrnp of red roses, -^ngi.
Mode de préparât. Prenez .r
Pétales de roses rouges.desséchées , Sept onces.
Faites-les macéi er pendant douze heures dans cinq
livres d'eau bouillante j chauffez^ ensuite jusqu'à un
léger bouillonnement;, passez le liquide à travers un
linge; ajoutez-j cinq livres de sucré , 6t âmenez-le
par rébullilion à la consisîanee de sirop.
On l'unit aux potions astringentes, et il ajoute
bien peu à leurs vertus. Sa couleur rouge le rend
recommandable dans certains eas.
Dose. De deux gros à une once et demie.
* Les roses rouges< sont pourvues tVu'n pi incipe odorant
SIR i35
volatil et d'une matière colorante qu'on a l'intention de
conserver à ce sirop. Nous pensons que la longue ébulli-
tion 'qu'il faudrait lui faire subir, d'après la recette de l'au-
teur, détruirait en partie ces deux principes. En consé-
quence, nous proposons de faire ce sirop en faisant fondre
Il la chaleur du bain-marie , deux parties de très-beau sucre
sur une partie d'une infusion de roses très-chargée , passée
à travers un drap de laine et sans expression. Le sirop de
roses pâles , qu'il ne faut pas confondre avec le précédent ,
se prépare avantageusement avec le suc exprimé de roses
récentes et le sucre. Ce procédé est de feu de Machy. (P.)
SIROP DE SCILLE (i).
Synipus scillœ maritimœ. Lat.
Sciroppo di. squilla marina. Ital.
Syrup of quills. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Vinaigre scillitique. . deux livres.
Sucre trois livres et demie.
Faites bouillir à un feu doux , de manière à oble-^
nir un sirop.
Dose. D'une cuillerée à deux.
SIROP DE VERJUS.
Voyez Sirop de camphre.
SIROP DE VIOLETTES.
Syrupus violarum. Lat.
Sciroppo di viole. Ital.
Syrup of violets. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Pétales de violettes fraîches.
Versez dessus eau bouillante.
ime livre,
quatre livres.
(ij 11 serait plus exact de le nommer sirop de scille acéteux, pour le
distinguer du sirop de scille simple fiiit avec l'iufusioa des s^uaounes
sèches et le sucre. (P. ^
i36 SOL
Au bout de vingt-quatre heures passez; cliaufTez
encore l'infusion , et versez-la sur une demi-livre
d'autres pétales de violettes, après douze heures d'in-
fusion nouvelle, passez à travers un linge; ajoutez
alors au liquide suffisante quantité de sucre.
Observations. Ce sirop est rougi parles acides , et
verdi parles alcalis. On l'ajoute quelquefois exprès
aux potions acides pour leur donner une agréable
couleur rouge.
SOLUTION.
Voyez tome P'', page 58.
SOLUTION DE NITRATE DE MERCURE.
.Eau mercujrielle saline.
Solutio nitratis mercurii. Lat.
Soluzione d'ossiseptouato di raercurio. Ital.
Solution of nitrate of quick silw^er. Angl.
Mode de préparât. Faites dissoudre à froid le
mercure pur dans l'acide nitrique; laissez cristalliser
la dissolution. Faites dissoudre une once du sel cris-
tallisé dans trois livres d'eau distillée 3 filtrez et gardez
dans des vases convenables.
Caractères. Limpide , ino(^,ore ; saveur saline ,
métallique ; indécomposable pai^ l'eau distillée.
Mode de prescript. Seule , ou étendue d'eau dis-
tillée.
V^ertus. Détersive , anti-vénérienne.
Usage externe. Ulcères , fistules syphilitiques.
Observations. Les pharmaciens et les médecins
doivent bien distinguer la solution mercurielle saline
de Y eau inercurielle siinple , parce que la première
sou i37
est absolument vénéneuse, et réservée aux usages
externes, tandis que la dernière est innocente.
SOUDE.
Soda. Lat.
Soda. Ital.
Soda. Angl.
Mode de préparât. Prenez , de soude d'Alicante ,
ce que vous voudrez j faites-la dissoudre dans l'eau
froide j filtrez et évaporez à siccité, vous aurez le
carbonate alcalin de soude. Pour obtenir la soude
pure , unissez à une partie de ce carbonate deux par-
ties de chaux vive ; faites bouillir avec suffisante
quantité d'eau; filtrez et évaporez. Faites dissoudre
ensuite la soude dans l'alcoliol , évaporez la solution.
Faites fondre la soude, et laissez-la refroidir sur une
assiette ou sur une table de marbre; cassez-la en
petits morceaux que vous enfermerez bien dans un
vase de verre : vous aurez alors la soude caustique.
Caractères. Blanche ; saveur acre , caustique ,
alcaline, La soude est peu fusible au feu , et n'est pas
déliquescente, (i)
Vertus, usage, etc. Ceux de la Potasse purk
( Voyez ce mot. )
SOUFRE DORÉ D'ANTIMOINE.
Voyez Oxyde d'antimoine sulfuré orangé.
(i) Il existe évidemment ici une faute typograpliique , car il est bien
connu depuis long-tems que la soude caustique absorbe Tiiumidiié de
l'air. (P.)
i38
SOU
SOUFRE PRÉCIPITÉ.
Magistère de soufre, v. s.
Sulphiir prcecipitatum. Lat.
Solfo precipitato. Ital.
Precipitate sulphur. Angl.
Mode de préparât. Prenez une Solution de sul-
fure de potasse dans l'eau j ajoutez-y de l'acide acé-
tique , jusqu'à ce qu'il se forme im précipité que vous
laverez et ferez séclier.
. Caractères. Poudre très-fine, d'un jaune tendre;
du restes , il ne diffère pas du soufre sublimé.
Mode de prescription , ^vertus , usage , dose.
Ceux dit SOUFRE SUBLIMÉ. V^oj^z CCS mots.
SOUFRE SUBLIMÉ.
Fleurs de soufre, v. s.
Sulphur sublimatum. Lat.
Solfo sublimato. ItaL
Sublimed sulphur. Angl.
Mode de préparât. Faites un mélange de soufre
du commerce pulvérisé et de sable lavé sec, mettez-le
dans une cucurbite de verre plongée dans un bain de
sable et garnie d'un chapiteau de verre j chaufï'ez le
bain jusqu'à ce que le soufre se sublime. L'opéraiioA
étant finie , recueillez , avec la barbe d'une plume ,
le soufre sublimé : lavez-le , et faites-le sécher pour
l'usage. Celui qui se rencontre dans le voisinage de
quelques volcans est souvent très-pur, transparent ,
cristallisé, jaune, brillant, (i)
(i) Il y a loDg-tems qu'on n'est plus dans l'usage de sublimer le soiifro
dans les laboratoires de pli^irmacie , parce que le couioierce nous fournil
sou i39
Caractères. Eil poudre très -fine, de couleur
Jaune, tendre, insipide, inodore; insoluble dans
l'eau, fusible au feu; brûlant avec une flamme bleue ;
oxigénable.
Mode de prescript. Mêlé avec le sucre , le miel ,
les graisses, les extraits, les mucilages, les sirops,
les poudres , et autres substances.
Vertus. Soufrant; légèrement purgatif, agissant
sur les systèmes lymphatique et dermoïde.
Usage interne. Aftections liémorrhoïdales ; atro-
phie ; vices cutanés ; catarrhes chroniques ; vers ,
goutte. (Barthès.)
Usage externe. Exulcérations psoriques , ou
totit autre vice analogue de la peau.
Dose. A l'intérieur , le soufre s'administre de six
grains à un gros.
Observations. Quoique le soufre pris à l'intérieur
ait une action manifeste, elle est lente, et peut-être
ne s'exerce-t-elle que quand le soufre éntre dans
quelque combinaison. L'odeur fétide qu'il donïie à
la transpiration de ceux qui en font usage, semblerait
prouver qu'il s'associe aux gaz qui s'exhalent de la
peau, comme il se combine aux gaz intestinaux; car
il est inodore par lui-même. Les sulfures doivent cire
:dii soufre sublimé en abondance ; mais on né doit einployér en pharma-
cie les fleurs du soufre du commerce , qu'après leur avoir fait subir une
préparation, laquelle consiste à agiter d'abord la poudre dans l'eau
froide, à la manière des terres bolaires, afin de laisser précipiter le sable
et autres matières étrangères qui s'y rencontrent communément ; ensuite
à laver dans l'eau chaude la poudre fine décantée , jus(ju'h ce qu'elle ne
précipite plus la solution de muriute de baryte. (P. )
/
i4o S T O
préférés au soufre dans les cas où il faut une action
prompte.
STORAX PURIFIÉ.
Styrax purijicata. Lat.
Storace depui-ato. Ital.
Purified storax. Angl.
Mode de préparât. Prenez le storax du commerce;
faites-le dissoudre dans suffisante quantité d'alcoliol;
filtrez avec le papier, puis évaporez la solution jus-
qu'à consistance convenable.
C'est ainsi qu'on obtient le storax, considéré comme
un baume composé d'une résine particulière et d'acide
benzoïque.
Caractères . Odeur fragrante; saveur aromatique.
Le storax est soluble dans l'alcohol ; il se déconïpose
sur le feu , en répandant une vapeur très-odorante ,
suave, chargée d'acide benzoïque (i).
Mode de prescript. Il se donne à l'intérieur sous
forme de pilules. Pour l'usage externe, on l'unit aux
onguens , aux cérats , aux emplâtres , ou bien on en
fait des fumigations.
Vertu. Excitant.
Usage interne. Dans les maladies asthéniques ;
dans la pulmonie ulcérée ; dans l'asthme.
(i) L'Auteur paraît avoir confondu dans cet article le storax dit cala-
mite , substance résino-balsamique , solide , qui découle par incision du
■ Uquidainbar oriental, et que l'on regarde aujourd'hui comme trës-précieuse
par son extrême rareté, joiHte à la difficulté de se la procurer pure ; et
le stjrarr liquide , matière beaucoup plus commune , d'une odeur diffé-
rente , et sur l'origine de laquelle les naturalistes sont encore partagés
d'opinion. Cette dernière substance n'est gu^re employée que dans la
préparation des onguens.
suc i4i
Usage externe. On Fassocie aux cérats pour con-
solider les plaies. On en dirige la vapeur sur les
tumeurs froides. Ses exhalaisons corrigent assez bien
la mauvaise odeur de l'air atmospliérique.
SUBLIMATION.
Voyez tome P"" j page 56.
SUBLIMÉ CORROSIF.
Voyez MURIATE SUROXIDÉ DE MERCTJtE.
SUCRE DE SATURNE.
Voyez Acétate de plomb cmsTALLièÉ.
SUCS VÉGÉTAUX EXPRIMÉS,
DÉPURÉS , CONDENSÉS.
Les plantes récentes , vertes , succulentes , aussi
bien que les plantes sèches , préalablement macérées
dans l'eau , peuvent fournir des sucs par expression ,
soit au moyen d'un linge seulement , soit avec le
secours de la presse. Ces sucs sont rarement purs :
ils sont, au contraire, presque toujours colorés,
troubles , mêlés de substance féculente ou parenchj-
mateuse. On les soumet à diverses préparations pour
les dépurer. Par le repos , les sucs acides des fruits
déposent leur mucilage qui s'en sépare naturellement j
mais le plus souvent il est besoin d'y ajouter un peu
d'alcohol pour aider à la séparation du mucilage ,
autant que pour empêcher leur décomposition spon-
tanée, sur -tout s'ils doivent être gardés quelque
lems. Voyez Acide citrique. Les sucs visqueux.
SUC
tels que ceux de cliicorée, bourrache, de fume-
terre , etc. peuvent Se clarifier par le blanc d'œuf et
par l'ébullition. Le blanc d'œuf coagule et enveloppe
l'albumine végétale , les matières féculentes et pa-
renchy mate uses. La fdtration suffit quand le suc est
bien fluide , et qu'il ne contient pas de principes
volatils, quand il n'est pas susceptible d'une altéra-
lion facile, et qu'il n'est qu'embarrassé de molécules
solides étrangères. Les sucs pourvus de principes
volatils que l'on veut en séparer (i) , sont chauffés
au bain-marie , dans des vases de verre à col étroit ,
comme les sucs de cochlearia , de cresson , de bec-
cabunga. Les sucs végétaux perdent par la dépura-
tion , non-seulement leur couleur veite , mais encore
les principes odorans qu'ils pouvaient avoir. Les sucs
des plantes aromatiques se trouvent dépouillés de
leur arôme quand ils sont dépurés (2). Ainsi les sucs
de lis , de roses , de violettes , de jacinthes deviennent
par cette préparation tout-à-fait inodores et inertes.
U y a des végétaux qui conservent long-tems leur
(l) 11 est évident ^ue le xaoX. séparer a été mis ici ppr erreur pour lu
'caot, conserçer. (P.)
' (2) L'opinion de l'Auteur , sur la perte du principe odorant des plantes
âans l'acte de la dépuration, nous parait un peu rigoureusement exprimée.
La pratitjue jourualitue nous fournit l'exemple de plusieurs sucs aroma-
ticpaes , qui n'ont que peu ou point perdu de leur arôme, lorsqu'on a
pris les précautions convenables pour leur dépuration. Par exemple , Jo
suc de cerfeuil filtré froid , a bien l'odeur du cerfeuil; il la conserve
encore étant dépuré par la chaleur, si, ainsi qu'on le pratique dans
toutes les olïicines , on plpnge dans l'eau froide le matras qui la contient ,
immédiatement aprîjs que la luatit're albumineuse colorante est coagulée.
On en peut dire autant des sucs de roses , de violeltes. Au reste, on n'A<
recours k ce moyen qu'autant que le médecin l'indique. La dépura-
tion èi froid pour les sucs extemporanés est le plus souvent préfé-
rable. (P. 3
suc 143
partie active , par exemple, le principe de l'âcreté,
comme on l'observe dans les sucs de la racine d'armn ,
de brjone, et d'autres plantes.
Pour conserver les sucs végétaux, il est nécessaire
de les enfermer dans de petites bouteilles à col étroit,
€t de les garder dans l'endroit le plus fiais de la
cave. Il en est qu'on peut préserver du contact de
l'air , en en recouvrant la surface d'une couche
d'huile ; mais ils ne peuvent être conservés long-
tems en cet état, parce que l'huile., en rancissant,
peut leur communiquer une mauvaise odeur,
11 est des sucs que l'on fait condenser ou concentrer
par la chaleur jusqu'à ce qu'ils aient acquis une con-
sistance suffisante. On soumet à cette opération les
sucs qui ne contiennent pas de substances volatiles
actives : elle les rend propres à être administrés sous
forme d'électuaires , de bols, et même de pilules. Ils
ne diiïêrent point alors des Extraits ( f^oj. ce mot),
Les pharmaciens suivent divers procédés dans la
condensation des sucs végétaux. Celui-ci veut qu'on
les dépure comme il est dit plus haut , celui-là les fait
un peu fermenter : mais la plupart conviennent que
la meilleure méthode est de les soumettre à une cha-
leur douce aussitôt après leur expression. Il ne faut
pas oublier que les principes fixes actifs étant souvent
concentrés dans les sucs épaissis, ils doivent être
prescrits avec précaution , sur-tout ceux de ciguë, de
belladone, de jusquiame noire, de laitue vireuse, etc.
On ajoute du miel ou du sucre à quelques sucs tirés
des végétaux frais , par exemple , des baies , des
fruits , et on leur donne par ce moyen une consistance
i44 SUC
déterminée. C'est-là ce (jue les anciens connaissaient
sous le nom de roh.
SUC ÉPAISSI DE SUREAU.
ROB DE SUREAU. V. S.
SuGcus spissatus sambucL Lat.
Sugo inspessato di sambuco. Ital.
Inspissated juice of the elder-berry. Angl.
Mode de préparât. Exprimez le suc des baies
mûres de sureau j faites-le évaporera une douce cha-
leur jusqu'à consistance de miel. Le plus souvent on
y ajoute une once et demie de sucre par livre avant"
de l'évaporer.
Caractères. Couleur somlDre j saveur douceâtre.
Mode de prescript. Mêlé à diverses potions j dis-
sous dans l'infusion de sureau. Il sert au surplus à
faire des électuaires et des masses pilulaires.
Vertus. Débilitant, rafraîchissant, provoquant la
sécrétion de l'urine et la transpiration.'
Usage interne. Fièvre rhumatismale, goutte, hy-
dropisie.
Usage externe. Sous forme d'emplâtre sur les
tiuneurs inflammatoires.
Dose. D'un gros à trois onces (i).
* J'ai fait l'année dernière sur les baies de sureau une
observation qui trouve naturellement sa place ici. Ma pro-
vision de rob de sureau se trouvant épuisée , et n ayant pu
m'en procurer chez plusieurs de mes confrères , j'en pré-
parai avec une forte infusion de baies sèches. Celte infu-
sion, passée à travers une étoffe de laine, était du plus beau
rouge 3 mise à évaporer, elle répandait une très-forle odeur
SUL 145
de valériane que l'extrait conserve encore. La similitude
d'odeur était tellement frappante , qu'un pharmacien, en
entrant dans mon laboratoire , demanda si l'on ne pulvé-
risait pas de cette racine. Il serait peut-être intéressant que
les médecins comparassent les effets de cet extrait à
celui qu'on prépare avec le suc des baies récentes. J'ai
déjà eu occasion de l'employer sur moi-même dans une
affection rhumatismale , et j'ai observé qu'il excitait plus
fortement la transpiration. (P.)
SULFATE ACIDE D'ALUMNE ET DE POTASSE.
Alun de Rome. v. s.
Sulfas oxydulum aluminis et potassce. Lat.
Ossisolfato ossidulo d'allumina e di potassa. Ital.
Oxydulous sulphate of alumin and potashes. Angl.
Mode de préparât. Prenez alun du commerce ( qui
se tire abondamment de la terre argileuse ) , faites
dissoudre dans suffisante quantité d'eau. Filtrez la
solution et faites cristalliser (i).
Caractères. Cristaux octaèdres Lien marqués et
réguliers j saveur âpre , douceâtre, styptique. Ce sel
rougit la teinture de l'alcée purpurine. Il se fond, au
feu et perd alors son eau de cristallisation en se
gonflant, presqu'inaltérable à l'air, il est soluble dans
vingt parties d'eau, à la température de l'atmos-
phère , décomposable par les alcalis, par la chaux ,
la baryte, la strontiane , la magnésie j par les mu-
riates , les carbonates et les nitrates d'ammoniaque ,
de chaux, etc. Suivant M. Vauquclin , ce sel con-
(i) La plus grande partie de l'alun du commerce , en France , se fa.-
hricjue aujourd'hui de toutes piîices. (P.)
II.
10
46 SUL
tient /|9 parties de sulfate d'alumine, 7 de sulfate de
potasse et 44 d'eau.
Mode de prescript. Seul, en poudre , ou dissous
dans l'eau pure , dans la limonade ou dans le petit-
lait, ojez Petit-Lait alumineux.
Vertus. Astringent , purgatif.
Usage interne. Hémorrliagies et flux; colique de
plomb; catarrhe chronique utérin.
Usage interne. En solution dans l'eau de rose ou
de sureau pour collyre. On le fait entrer dans les
collutoires pour réprimer la salivation produite par
le mercure : on radmiiiistre en gargarisme. Deux
gros de ce sel dans seize onces d'eau donnent Veau
de rose alumineuse , si renommée pour arrêter les
hémorrliagies. Il est utile sous forme sèche. Voyez
Sulfate d'alumine et de Potasse calciné .
Dose à l'intérieur. De deux grains à vingt-quatre ,
deux ou trois fois par jour ( selon les cas ) dissous
dans suffisante quantité d'eau.
Préparations. Sulfate d'alumine et potasse brû-
lé : petit-lait alumineux; alumine ; hïanc d'œuf
alumineux.
SULFATE D'ALUMINE ET DE POt ASSE CALCINÉ.
Sulfas aluminis et potassœ exsiccc^tum. Lat.
Ossisolfato d'allumina e di potassa c\eacquificato. liai.
Dried sulfate of alumina and polashçs. Angl.
Mode de préparât. Mettez le sulfate acide d'alu-
mine et de potasse dans un grand creust?t , et chauf-
fez-le au point qu'il ait perdu toute son e&u de cris-
tallisation. La masse légère et poreuse sera mise
SUL i47
fil poudre , que vous garderez dans des vases de verre
Lien fermés.
Caractères. Blanc , inodore ; saveur astringente;
caustique; humecté d'eau, il augmente considérable-
ment de température et prend les caractères de l'alun
cristallisé.
Mode de prescript. Seul, récemment pulvérisé.
Vertus. Celles de l'alun; légèrement escharotique.
Usage externe. Pour déterger les ulcères baveux
et détruire les excroissances fongueuses des ulcères
et des gencives.
Usage interne. Coliques.
Dose. De six grains à douze , en vingt-quatre
lieiwes , dissous dans un menstrue convenable.
SULFATE DE CUIVRE.
Vitriol bleu. v. s.
Sulphas CLipri. Lat.
Ossisolfato di rame. Ital.
Sulphate of copper. Angl.
Mode de préparât. Prenez la quantité que vous
voudrez de sulfate de cuivre du commerce , faites-
le dissoudre dans de l'eau bouillante ; filtrez la so-
lution et faites cristalliser ; ou bien ;
Sur une once de limaille de cuivre, mise dans
une cucurbite , versez quatre onces d'acide sulfuri-
que étendu; chauffez la cucurbite dans un bain de
sable jusqu'à siccité; versez suffisante quantité d'eau
chaude sur la masse refroidie; lorsque la solution
sera complète , filtrez-la et faites cristalliser-
i4B STJL
Caractères. Couleur Llcue ; saveur âpre, styp-
tique, amère , métallique^ cristaux rhomboïdaux,
dont la forme primitive est un parallélipipède obli-
quangle , et qui s'effleurissent un peu à l'air , sont
solubles dans quatre parties d'eau à lo degrés de
température et insolubles dans l'alcohol. Ce sel
perd au feu son eau de cristallisation , puis l'acide
sulfurique : sa solution est décomposée par les alca-
lis, par les terres solubles, par divers métaux, etc.
Mode de prescript. Pour l'usage externe, en so-
lution j pour l'usage interne , on l'unit aux extraits ,
au baume du Pérou, etc. sous forme pilulaire.
V^ertus. Variable, selon les doses ^ anti-excitant,
débilitant, à petite dose^ irritant, corrosif, vénéneux,
à plus forte dose que celle prescrite ci-dessous.
Usage interne. Dans la plitliisie pulmonaire com-
mençante, contre les affections épilep tiques , les
fièvres intermittentes.
Nota. On y substitue aujourd'hui avantageuse-
ment Vammoniure de cuivre.
Usage externe. Employé comme escliarotique
doux , pour détruire les callosités et les fongosités
des ulcères , et de plus comme styptique. Sous forme
d'injection, dans la blennorrliée. Deux grains de sul-
fate de cuivre dans quatre onces d'eau camphrée ,
forment un excellent collyre pour l'ophtlialmie hu-
mide des enfans. (Ware.)
Dose. D'un quart de grain à deux grains par
jour.
Poison. Quand ce sel, pris à l'intérieur, agit
s U L i 49
comme poison , il produit de la Gonstriclion avec
sécheresse à la gorge , cardialgie , vomissement ,
inflammation et gangrène de l'estomac et des intes-
tins.
Antidotes. Solution des carbonates de potasse
ou de soude , et ensuite l'huile de ricin ou l'ipéca-
cuanlia.
SULFATE DE FER.
VlTRIOL VERT OU DE FER. V. S.
Sulphas forri. Lat.
Ossisolfato di ferro. Ital.
Sulphate of iron. Angl.
Mode de préparât. Sur une livre de limaille de
fer choisie versez de l'acide sulfurique, étendu avec
trois fois son poids d'eau , en suffisante quantité
pOur dissoudre le métal , ajoutez de l'eau à la solu-
tion , fdtrez , évaporez et faites cristalliser.
Caractères. Cristaux rhomboïdaux , de couleur
verte , transparente j saveur acre , un peu amère ,
stjptique. Exposé à l'air , ce sel s'eflleurit à sa sur-
face; il se fond au feu ; chauffé fortement dans des
vaisseaux clos, il donne de l'acide sulfuriquej il se
dissout dans l'eau. Cette solution noircit par X acide
gallique y et bleuit par le prussiate de potasse ou
de chaux.
Mode de prescript. Dissous dans l'eau, dans le
vin , ou uni au sucre (i)
(i) M. le docteur Marc a employé depuis quelque tems le sulfale de
fer avec succës , dans les fièvres intermitentes. Voyez le Journal ds
Médecine, octobre lUlo, ( P. )
i5o SUL
Vertus. Stimulant, astringent, anthelminthique.
Usage interne. Dyssenterie , liémorrliagies , go-
norrhée vraie , chlorose , vers.
Usage externe. Pour arrêter les hémorrhagies :
ôn en saupoudre quelques ulcères et on le fait entrer
dans des collyres.
Dose. D'un quart de grain à dix grains dans trois
onces et jusqu'à une livre de menstrue ; une plus
forte dose occasionne des coliques , des nausées ,
des vomissemens.
Poison. Quand il agit comme tel, il cause des
vomissemens, la cardialgie, des coliques , l'inflam-
mation de l'estomac.
Antidote. Solution de carbonates alcalins de
potasse ou de soude j lessive des cendres j prussiate
de potasse et de cliaux, et ensuite un purgatif doux.
Observations. Le sulfate de fer, destiné à l'usage
médicinal , doit être le produit de l'art ; celui qui
se trouve dans le commerce est mêlé à des sels
étrangers, sur-tout au sulfate de cuivre. On recon-
naît facilement la présence de ce dernier sel en trem-
pant dans la solution de ce sulfate de fer une lame
de fer polie , qui ne tardera pas à se couvrir d'une
couche de cuivre à l'état métallique.
SULFATE OXIDULE DE MERCURE.
TURBITH MINÉRAL. V. S.
Sulphas oxydulum hydrargyri. Lat.
Ossisolfato termossidnlo di mercurio. Ital.
Oxydulous sulphate of quick silwer. Angl.
Mode de préparât. Prenez du sulfate acidide de
SUL i5i
mercure, faites-le sécher et siiroxider en le tenant
au feu pendant quelque tems dans un matras. Quand
il est refroidi , jetez dessus beaucoup d'eau chaude :
il se formera un précipité abondant que vous recueil-
lerez et laverez bien et que vous ferez sécher à
l'ombre.
Caractères. De couleur jaune-foncée, de saveur
métallique , fort âcre ; ce sel contient encore de
l'acide sulfurique.
Observations. Cette préparation mercurielle >
d'une force variable , recommandée par James dans
l'hydrophobie , et par d'autres dans les maladies vé-
nériennes , est tombée en désuétude. Ce sel pourra
servir à préparer le mercure corrosif, le muriate
oxidule de mercure , etc.
* Quand le sulfate acide de mercure a été suffisamment
chauffé , il reste sec et pulvérulent , et passe facilement
au jaune avec l'eau froide ; c'est ainsi que je l'emploie
pour la préparation du mercure doux.
Le sulfate jaune, dont il est ici question, est considéré
par M. Thénard comme un sulfate de mercure neutre. Ce
sel est désoxidé par la lumièref.
Le sulfate jaune de mercure est très-peu propre à former
du sublimé corrosif, ainsi que je m'en suis assuré. (P.)
SULFATE DE MAGNÉSIE.
Sel amer, sel cathart. amer. v. s. '
Sulphas magnesiœ. Lat.
Ossisolfato di magnesia. Ital.
Sulphate of magnesia. Angl.
Mode de préparât. Prenez le sulfate de magné-
sie du commerce , qui se trouve abondamment dans
i52 SUL
la nature; dissolvez dans suffisante quantité d'eau
distillée , et faites cristalliser.
Caractères. Cristaux prismatiques quadrangu-
laires , longs , transparens , unis ensemble par leur
base ; de saveur fraîche , amère , nauséuse ; perdant
au feu leur eau de cristallisation et s'y fondant ; inal-
térables à l'air 3 solubles dans une quantité d'eau de
même poids à io° -|- o. Celte solution est décompo-
sable par les alcalis et par quelques terres.
Mode de prescript. En solution dans l'eau pure ,
ou légèrement aromatisée.
ertiis. A petite dose , anti-excitant; à plus forte
dose diurétique ou purgatif doux, débilitant.
Usage. Contre la constipation , les coliques sa-
burrales , ou enfin dans les cas où la purgation est
indiquée : on l'administre aussi pour détourner le
sang des mamelles ; dans les affections stliéniques.
Dose. De demi-once à une once.
Préparation. Le carbonate terreux de magnésie.
Observations. Quelquefois le sulfate de magnésie
tiré des eaux minérales naturelles est mêlé à d'autres
sels, tels que le sulfate de soude, les muriates de
magnésie et de cliaux. Le sulfate de soude se re-
connaît aux cristaux difFérens de ceux du sulfate de
magnésie ( /^ojez Sulfate de Soude). Ou bien on
précipite toute la magnésie par l'ammoniaque pure ,
on évapore à siccité le liquide préalablement filtré ;
on expose la masse saline au feu ; le sulfate d'am-
moniaque se sublime , le sulfate de soude reste.
Quand le sulfate de magnésie est mêlé de muriates
terreux , la masse attire fortement l'humidité de \ix\x
SUL i53
et précipite la solution d'argent , après que le sel
a été décomposé par l'acétate ou le nitrate de baryte.
SULFATE DE MERCURE.
Vitriol de mercure, v. s.
Sulp/ias mercurii. Lat.
Ossiiolfato di mercurio. Ital.
Sulphate of quick silwer. Angl.
3fode de préparât. Prenez trois onces de mer-
cure que vous mettrez dans une cornue j versez-y
quatre onces et demie d'acide sulfurique j placez la
cornue sur un bain de sable j chauffez jusqu'à ce que
l'acide sulfurique donne de l'acide sulfureux. Lorsque
le mercure est changé en une masse blanche , saline,
encore humide d'acide sulfurique, retirez la cornue
du feu , recueillez la masse saline qui s'est formée
et gardez-la dans un vase de verre.
Caractères. Masse de substance blanche, grenue,
caustique , corrosive , acide j soluble en partie dans
l'eau froide.
Usage. Ce sel sert à diverses préparations phar-
maceutiques , sur-tout à faire les oxides blanc et
jaune de mercure par l'acide sulfurique , le muriate
oxidule de mercure , etc.
SULFATE DE POTASSE.
Tartre vitriolé, v. s.
Sulphas potassce. Lat.
Ossisolfato di potassa. Ital.
Sulphate of potashes. Angl.
■ Mode de préparât. Saturez l'acide sulfurique par la
potasse ; filtrez la solution et faites cristalliser. On
i54 s U L
obtient encore ce sel en décomposant le nitrate de
potasse par l'acide sulfurique, quand on fabrique
l'AciDE NITRIQUE. {J^ojez cc mot. ) Le résidu est le
sulfate de potasse acidulé, ou avec excès d'acide.
On sature l'acide libre avec la potasse ; on dissout,
on filtre , et on fait cristalliser.
Caractères. Ce sel est acre, un peu amer; il
cristallise en prismes à six pans, est soluble dans
seize parties d'eau; décrépite sur le feu en perdant
son eau de cristallisation : il se décompose avec le
carbone rouge et se cliange en sulfure de potasse.
Mode de prescript. Il s'adimriistre seul , en pou-
dre ou en solution aqueuse , ou bien il entre dans
des boissons aqueuses.
ertus. Anti-excitant, diurétique, à petite dose;
irritant, purgatif, à plus forte dose.
Usage. Ce sel se prescrit rarement pour purger,
mais souvent pour exciter les urines , sur-tout pour
diminuer l'afflux du lait aux mamelles cbez les femmes
nouvellement accouchées qui n'allaitent pas.
Dose. Comme purgatif , de deux gros à demi-
once ; comme anti - excitant diurétique , de vingt
grains à quarante-huit , deux fois par jour.
SULFATE DE SOUDE.
Sel admirable de glauber. v. s.
Sulphas sodœ. Lat.
Ossisolfato di soda. Ital.
Sulpliale of soda. Angl.
Mode de préparât. Prenez le résidu de la décom-
position du muriate de soude par I'Acide sulfurique
SIJL i55
dans la préparation de 1' Acide muriatique. ( V ojez
ces mots. ) Saturez l'acide sulfurique , s'il y est en
excès , au moyen de la cliaux ; filtrez la solution et
faites cristalliser.
Caractères. Saveur amère , salée , fraîche , désa-
gréable ; cristaux prismatiques allongés ou irréguliers,
transparens comme de la glace 3 facilement solubles
dans l'eau , et perdant au feu leur eau de cristalli-
sation , etc.
Mode de prescript. Il s'administre seul dissous
dans l'eau , ou bien on l'unit à l'aloës et à la rhu-
barbe.
Kertus. Diurétique, purgatif, anti-excitant, dé-
bilitant.
Usage. Dans la constipation et les affections sthé-
niques.
Dose. Ce sel contenant une quantité notable d'eau
de cristallisation , peut être prescrit à plus forte dose
que le sulfate de potasse. Il s'administre comme pur-
gatif depuis demi-once jusqu'à une once.
Observations . Ce purgatif détermine des selles
fort aqueuses , tandis que l'aloës et la rhubarbe éva-
cuent bien les matières féculentes. D'après cela, G*
Fothergill recommande (i) d'unir le sulfate de soude
à l'aloës et à la rhubarbe, pour avoir ainsi un pur-
gatif beaucoup plus efficace que les mêmes substances
administrées séparément.
(l) Some ohterçations tipon the comlination ofmcdic'me.
i56
SUL
SULFATE DE ZINC.
Vitriol blanc ou de zinc. v. s.
Sulphas zinci. Lat,
Ossisolfato di zinco. liai.
Sulphate of zinc, Angl.
Mode de préparât. Sur une once de zinc en mor-
ceaux , versez quantité égale d'acide sulftirique étendu
avec trois onces d'eau. Après le dégagement du gaz
hydrogène, qui fait effervescence, ajoutez six onces
d'eau et filtrez la solution j faites alors évaporer
doucement et cristalliser.
Caractères. En prismes tétraèdres^ de saveur
acre , métallique , stjptique : ce sel perd au feu et
à l'air son eau de cristallisation.
Mode de prescript. En solution dans l'eau simple
ou dans l'eau de sureau , de rose , etc.
Vertus. Emétique , irritant , astringent.
Usage interne. Recommandé par Boerliaave et
Frank comme vomitif dans le cas d'empoisonnement,
il semble cependant qu'il faudrait en borner l'emploi
à l'empoisonnement par les substances végétales , et
qu'une forte infusion d'ipécacuanba est plus recom-
mandable contre les poisons minéraux.
Usage externe. L'ophthalmie.
Dose ('à l'intérieur). D'un grain à trois dans
quatre onces d'eau ; de trois grains à six dans six
onces d'eau de sureau ou de rose , sous forme de
collyre dans les maladies des yeux.
Observations. Le sulfate de zinc qui se trouve
dans le commerce étant toujours mêlé avec des mé-
SUL i57
taux étrangers , ne doit pas être employé en méde-
cine sans avoir été exactement dépuré.
SULFURE D'AMMONIAQUE.
Liqueur tumante de Botle. v. -s.
Sulphurehim ammoniœ. Lat.
Solf'uro d' ammonia. Ital.
Sulphuret of ammonia. Angî.
Mode de préparât. Mêlez ensemble quatre parties
de chaux vive , deux de muriate d'ammoniaque , et
demi-partie de soufre j mettez le mélange dans une
cornue de verre garnie de son récipient , et distillez
à un feu gradué.
Caractères. Liquide j d'un jaune rouge, d'une
odeur très-forte d'ammoniaque hydro-sulfurée j dé-
composable à l'air , où il exhale des vapeurs blan-
ches j décomposable par les acides qui en précipitent
le soufre. Ce sulfure décompose le nitrate de mer-
cure , et en précipite l'oxide de mercure hydro-sul-
furé.
Mode de prescript. Etendu dans l'eau distillée.
Vertus. Anti-excitant, débilitant.
Usage. Affections sthéniques, diabètes. (Rollo.)
Dose. De quatre à huit gouttes dans deux à quatre
onces d'eau, trois à quatre fois par jour.
Observations. Quelques personnes préfèrent l'am-
.moniaque hydro-sulfurée au sulfure d'ammoniaque.
Pour obtenir la première , mettez dans le matras A,
fig. 6 , du sulfure de fer ou de potasse en petits mor-
ceaux ; décomposez le sulfure par l'acide muriatique
i58 SUL
faible, et faites passer le gaz hydrogène sulfuré dans
l'ammoniaque liquide que contient le inatras, jus-
qu'à ce que cet alcali en soit saturé.
SULFURE D'ANTIMOINE.
Antimoine préparé, v. s.
Sulphuretum stibii. Lat.
SoUlu'o d' antimonio. Ital.
Sulphuret of antimony. Angl.
Mode de préparât. Porphyrisez exactement le
Sulfure d'antimoine natif purifié ; agitez la poudre
dans une grande quantité d'eau, jusqu'à ce qu'elle
soit trouble ; décantez et versez-la dans un autre
yase de verre ou de faïence , et laissez toute la
poudre se déposer par le repos ; décantez l'eau et
recueillez le sulfure déposé, que vous sécherez et
garderez pour l'usage.
Caractères. Poudre très-fme de couleur sombre.
Mode de prescription , ^vertus , usage. Ceux de
l'oxide d'antimoine sulfuré rouge.
Dose. De six grains à quinze, deux fois par jour.
Préparations. Oxide gris d'antimoine , et oxide
vitreux , opaque et transparent d'antimoine ; le sul-
fure d'antimoine , les oxides d'antimoine , sulfurés
rouge et orangé.
Observations. Les oxides d'aniimoine varient dans
leur force médicinale , selon leur degré d'oxidation
autant que selon les proportions du soufre. Plus ils
sont oxidés, ou moins ils contiennent de soufre ,
STJL i59
plus ils ont de vertu anti-excitante , émétique , etc.
Dans le sulfure d'antimoine natifs ce métal paraît
n'être qu'au minimum d'oxidation.
On croyait autrefois que cette préparation possér
dait entr'autres vertus singulières celle de purifier le
sano-; mais le tems l'a mise à sa place, et rarement
aujourd'hui l'emploie-t-on préférablement aux autres
sulfures d'antimoine.
SULFURE D'ANTIMOINE ET DE MERCURE.
Ethiops d'antimoine. V. s.
Sulphwetwn stibii et mercurii. Lat.
Solfuro d' aiitimonio e di mercurio. JfaL
Sulphuret of antimony and quick silwer. AngL
Mode de préparât. Faites fondre dans un creu-
set six onces de sulfure d'antimoine, ajoutez-y un
peu de graisse , et trois onces de mercure chaulFé ;
agitez le mélange et versez-le dans un mortier de
fer chaud, pulvérisez dans un mortier de marbre (i).
Ou bien prenez quatre onces de sulfure d'anti-
moine bien pulvérisé , et deux onces de mercure vif j
triturez dans un mortier de verre jusqu'à disparition
des globules de mercure ; gardez la poudre dans un
vase de verre bien fermé.
Caractères. Couleur noirâtre un peu brillante ,
qui salit les doigts.
Mode de prescript. Seul avec le sucre, la magné-
sie , ou la poudre de gomme arabique.
(i) En ajoutant 'au mélange demi-once de soufre lavé , on accélère
beaucoup l'extinction du mercure qui sans cette addition est trfes-
longue. (P. )
I
i6o SUL
Vertus. Anti-excitant, résolutif^ agissant parti-
culièrement sur le système lymphatique.
Usage. Maladies des glandes, écrouelles; mala-
dies de la peau, gale , etc. j maladies vénériennes.
SULFURE DE CHAUX ET D'ARSENIC.
Liqueur probatoire, v. s.
Sulphuretum calcis el arsenici. Lat.
Solfuro di calce arsèniato. ItaL.
Sulphuret pf lime and arsenic. Angl.
Mode de préparât. Mêlez ensemble demi-once
de sulfure d'arsenic jaune (orpiment, v. st. ) , et une
once de chaux vive récente; jetez le mélange dans
une fiole de verre , contenant six onces d'eau distil-
lée ; faites bouillir jusqu'à ce que le sulfure d'arsenic :
soit dissous -, filtrez le liquide avec le papier.
Caractères. Limpide comme l'eau distillée; odeur
de gaz hydrogène-sulfuré. Cette solution précipite en
noir les oxides de plomb de leurs dissolutions.
Usage. ( Réactif chimique. ) Ce sulfure sert à dé-
couvrir le plomb dans le vin et autres liquides.
Manière d' employer ce réactif. Quand un vin
est suspect de sophistication par le plomb, onl'étend
avec un peu d'eau distillée , et on y verse quelques .
gouttes de ce sulfure liquide. Si le sédiment qui se
forme est d'un brun noir , c'est un indice de la pré-
sence du plomb; ce sédiment serait d'un jaune rouge
plus ou moins foncé, dans le cas où le vin ne con-
tiendrait pas de plomb. Le gaz hydrogène sulfuré
sert au même usage.
SUL
i6i
SULFURE DE CHAUX LIQUIDE.
Sulphuretum calcis Uquidwn. Lat.
Solfuro di calce liquide. Ital.
Liquid sulphuret of lime. Angî.
Mode de préparât. Sur deux gros de soufre pul-
vérisé , versez quatre onces d'eau de chaux récente ;
faites bouillir pendant quelques minutes , filtrez et
gardez dans des flacons, fermés.
Caractères. Couleur orangée ; odeur fétide de gaz
hydrogène sulfuré. Ce sulfure se décompose à l'air
peu à peu.
Mode de prescript. Seul, ou dans des boissons
aqueuses.
V-ertiis. Gaz hjdrogénant, soufrant, anti-exci-
tant.
Usage. Contre l'excessive salivation produite par
l'abus du mercure ( Hanheman et Paping)^ dans
les affections de la tête qui résultent de la même
cause ; dans divers empoison"nemens produits par les
sels métalliques , par des préparations de mercure ,
d'antimoine, d'argent, d'arsenic, etc.
* Ce procédé , déjà indiqué par Baumé dans sa chimie
expérimentale , ne produit qu'un sulfure très-peu chargé ,
comme il est aisé de le concevoir d'après la petite quan-
tité de chaux que peuvent tenir en solution quatre onces
d'eau. Voici celui que je suis , depuis long-tems , dans ma
pharmacie : je. prends deux parties de chaux vive pulvé-
risée , une partie de soufre sublimé 5 je mets ces deux
substances exactement mêlées dans un matras. J'ajoute
peu-à-peu quinze parties d'eau très-chaude; je fais bouillir
ce mélange pendant un quart d'heure 3 je couvre l'ouver-
II. n
i62 SUL
ture du matras avec un parchemin mouillé ; Je laisse re-
froidir et déposer la liqueur 5 lorsqu'elle est éclaircie, je la
décante dans des flacons que j'ai le soin de tenir pleins. Ce
sulfure est très-chargé de soufre ; sa couleur est d'un rouge
verdâtre. Boullay a consigné dans le Bulletin de Phar-
macie , page 396 , un procédé qui dijHere un peu du pré-
cédent, et qui fournit également un très-bon sulfure. Il
stratifié dans une terrine de grès une partie de soufre avec
une partie et demie de chaux vive; il arrose avec un peu
d'eau pour faciliter l'eixtinction de la chaux , et ajoute
24 parties d'eau bouillante. (P.)
SULFURE D'ÉTAIN.
Sulphuretum stanni. Lat.
Solfuro di stagno. Ital.
Sulphuret of tin. Angl.
Mode de préparât. Prenez trois onces d'étain de
Malaca , limé et tamisé; ajoutez-y une once de sou-
fre sublimé ; placez le mélange dans un creuset de
Hesse sur les cliarbons ardens , cliaulFez le. mélange
jusqu'à ce qu'il se manifeste une flamme très-vive j
retirez-le du feu; fermez le vase avec un couvercle
de terre et laissez refroidir le produit de l'opération ;
porphyrisez ce sulfure; passez-le à travers un tamis
de soie, et gardez la poudre dans un vase de verre.
Caractères. Noir , inodore , brillant , insipide.
Mode de prescript. Seul; avec le sucre, la magné-
sie; avec la poudre de semence d'anis.
Vertus. Anthelmintbique ; spécifique contre le
ténia.
Usage. Contre les vers, le ténia.
Dose. De demi-gros à un gros, deux à quatre
SUL i63
fois par jour. Une once et demie produit ordinai-
rement l'effet désiré sur le ténia.
Observations. De tous les remèdes usités contre
ce genre de ver , le sidfure d'étain est sans contredit
un des plus efficaces. De trois sujets cliez lesquels
je l'ai employé, deux furent radicalement guéris j le
malade qui n'en retira pas le même avantage, n'en
fut nullement incommodé , quoique l'usage en ait
été long-tems continué, et que la dose en eût été
considérablement augmenté. Quand ce remède a été
porté à la plus forte dose indiquée , il est nécessaire
d'administrer un purgatif légèrement drastique pour
compléter la cure et évacuer le ver.
SULFURE NOIR DE MERCURE. '
Ethiops minéral. V. s.
Sulphuretum kydrargyri nigrum. Lat.
Solfuro di mercurio nero. ïtal.
Black sulphuret of quick silver. Angl.
Mode de préparât. Triturez ensemble dans un
mortier de verre deux gros de mercure avec quatre
gros de soufre sublimé , jusqu'à disparition des glo-
bules, métalliques ; ou bien :
Faites fondre , dans un creuset , quatre gros de
soufre sublimé j éteignez-y un gros de mercure j tri-
turez la masse dans un mortier de marbre ou de
verre (i).
(r) Destouclies a proposé de préparer l'éthiops minéral par un procédé
plus expéditif. Il prend parties égales de mercure et de soufre sublimé ;
l triture ces deux substances sur un porphyre , jusqu'à ce que le mélangé
ait acquis une couleur grise ; alors il ajoute un dixième de la masse de
sulfure de potasse dissous dans son poids d'eau ; il agite pendant quelque
tems ; et lorsque le tout: a acquis une belle couleur noire , il laye cette
maliïîre dans deux parties d'eau et met sécher la poudre, (P. )
1 64 s U L
Caractères. Poudre noire , insipide , inodore ,
très-pesante, qui s'enflamme sur les charbons ardens.
Mode de prescript. En poudre avec du sucre ou
quelques substances aromatiques j combiné avec la
graisse en forme d'onguent. On jette cette poudre
sur des charbons ardens , et on dirige sur les parties
affectées la vapeur qui s'en exhala:.
Vertus. Anti-vénérien, sïdfurisant^ anthelmin-
thique.
Usage interne. Maladie vénérienne j les vers , les
maladies civtanées.
Usage externe^ En forme d'onguent contre la
gale.
Dose ( à r intérieur). De deux grains à six , deux
fois par jour.
SULFURE ROUGE DE MERCURE.
Cinabre, v. s.
Sulphuretum hydrargyri ruhrum. Lat.
Solfuro di mercurio rosso. Ital.
Red sulphuretted quic-k silver. Angl.
Mode de préparât. Prenez du sulfure noîr de
mercure , obtenu par la fusion d'une partie de soufre
et de sept parties de mercure purifié j triturez bien
le mélange encore chaud dans un mortier de marbre
et mettez ce sulfure noir dans une fiole ; chauffez-
le par degrés et poussez-le à un feu violent. Le sul-
fure sublimé, brillant, cristallin sera pulvérisé, et
gardé pour l'usage.
Caractères. Fragile, brillant; d'un rouge élégant
lorsqu'il est en poudre; inodore, insipide : il s'en-
s U L i65
flamme sur les charbons ardens , se décompose par
les alcalis , par la chaux et quelques métaux. Au feu ,
il se sublime entièrement sans résidu ; il se compose
d'environ huit parties de mercure à l'état métallique,
et d'une partie de soufre.
Mode de prescript. et vertus. Comme le sulfure
noir.
Préparations. On obtient le mercure très-pur en
décomposant ce sulfure par la chaux ou le fer , au .
moyen du feu auquel on expose le mélange dans
une cornue.
Ohservations. Dans cette préparation , le mer-
cure semble porté à un haut degré d'oxidation , tan-
dis que dans le sulfure de mercure noir , le métal
se trouve très-divisé sans être oxidé. Le minium ou
le sang-dragon sont les substances avec lesquelles on
sophistique ordinairement ce sulfure. Le miniiÂin se
reconnaît par le moyen de l'acide acétique qui prend
une saveur douceâtre et forme , avec lui , un sel par-
ticulier. Le sang-dragon se manifeste par une odeur
agréable , lorsqu'on jette sur les charbons ardeus le
cinabre qui en contient. On le découvre encore par
l'alcohol. Si eniin ce sulfure de mercure se trouvait
combiné avec le sulfure rouge d'arsenic , on s'en
apercevrait à l'odeur d'ail que répandent les vapeurs
de ce dernier en jetant le mélange sur les charbons
ardens.
i66
SUL
SULFURE DE POTASSE.
Foie de soufre alcalin, v. s.
Sulphuretum potassœ. Lat.
Solfuro di potassa. Jta/.
Sulphuret of potashes. ^ngL
Mode de préparât. Prenez parties égales de sou-
fre et de carbonate alcalin de potasse , ou de potasse
pure; cliaufFez-les dans ml creuset jusqu'à ce que le
mélange soit fondu ; versez sur une table de marbre
la matière en fusion , couvrez-la d'un couvercle de
terre , et laissez-la refroidir ; cassez-la en petits mor-
ceaux que vous garderez dans un vase de verre exac-
tement fernié.
On obtient le sulfure de soude (i) par le même
procédé.
Caractères. De couleur brune , rouge, bigarrée j
masse dure, fragile, presqu'inodore , amère. Dans
un air humide, ou en se dissolvant dans l'eau, ce
sulfure exhale une odeur fétide d'œufs pourris en
dégageant du gaz hydrogène sulfuré. La solution de
sulfure de potasse est toujours hydrosulfurée , de
couleur jaune obscure, décomposable par tous les
acides qui en séparent du soufre et du gaz hydrogène
sulfuré.
Mode de prescript. En poudre, avec du sucre ou
de la gomme arabique , dissous dans l'eau , ou dans
des composés aqueux.
(i) La soude ayant beaucoup moins d'affinité pour le soufre que la
potasse , doit être employée à l'état caustique pour la composition du
sulfure de soude. Autrement il serait difficile de compter sur les effets
de ce médicament. (P-)
T A M Î67
Vertus. Soufrant , liydrogénant , antacide , an-
thelminthique.
Usage interne. Dans les empoisonnemens par les
sels métalliques, sur-tout les sels de mercure, d'ar-
senic , d'antimoine : contre les fâcheux effets du mer-
cure immodérément administré en frictions; contre
les vers; dans la gale , les dartres, la lèpre.
Usage externe. Dissous dans l'eau sous forme de
bain; une once par chaque bain dans la gale, et
autres maladies cutanées.
Dose i^à l'intérieur^. De douze grains à trente-six,
plusieurs fois dans les vingt-quatre heures.
Observations. Les vertus médicinales assignées
ci-dessus aux sulfures de potasse et de soude , sont
celles qu'ils manifestent évidemment lorsqu'on les
administre à l'intérieur. Ils modifient sur-tout la
nature de certains corps qui produisent de mauvais
effets dans l'économie animale, et les rendent inertes.
Leur action paraît être tout-à-fait chimique.
T.
TABLETTE DE BOUILLON.
V oyez Bouillon sec.
TAFFETAS D'ANGLETERRE.
V oyez Emplâtre d'ichthyocolle.
TAMISATION.
F oyez tome , page 62.
i68
TAN
TANNIN.
Coriarius. Lat.
Concino. Ital.
Tannin. Angl.
Mode de préparât. Prenez écorce dechênebacliée
menu et pulvérisée ; versez dessus de l'eau froide , et
laissez macérer pendant huit heures, en agitant de
tems en tems. Décantez ensuite le liquide et liltrez-le :
ou bien, faites une décoction saturée de noix de
galle j décomposez-la par le carbonate de potasse en
poudre. Il se formera une grande quantité de flocons,
d'un gris verdâtre , que vous séparerez , et que vous
ferez sécher à l'air, ou dans une étuve. En séchant,
cette substance brunit et devient brillante : c'est le
tannin ( Proust. )
Caractères. D'un rouge sombre ; d'une odeur
forte particulière ^ d'une saveur âpre, astringente;
matière fragile, de cassure vitreuse; soluble dans
l'alcohol et dans l'eau.
Mode de prescript. En poudre , en solution dans
l'eau.
Vertus médicinales 7
Propriété. Le tannin est un excellent réactif pour
découvrir la présence de l'albumine ou de la gélatine
dissoutes dans les humeurs animales , ou qui se
trouvent ailleurs. Il forme avec ces deux substances
des coagulum insolubles , plus ou moins denses , et
d'un jaune roussâtre.
Observations. Outre l'écorce de chêne et la noix
de galle, beaucoup d'autres substances végétales four-
TAR 169
nissent du tannin. Ce sont particulièrement celles
auxquelles on a reconnu la propriété de tanner les
cuirs , et qui sont acerbes et astringentes. Le tannin
liquide ne peut être gardé long-tems sans altération.
C'est pourquoi il convient d'en faire évaporer lente-
ment la solution pour l'obtenir concret , ou bien
d'employer la seconde méthode ci-dessus décrite.
L'illustre Fourcroy fait observer qu'il y a lieu de
croire que ce principe végétal est la source générale
de la propriété astringente et de la vertu du quin-
quina, que les médecins ont nommée anti-septique ,
et par laquelle il guérit les fièvres intermittentes. II
serait à désirer que l'on s'appliquât à rechercher dans
quelle partie du quinquina réside son principe actif.
En attendant, il est certain que cette substance et
les autres écorces qui guérissent les fièvres intermit-
tentes renferment très-peu de tannin. Aucune infusion
amère , telle que celles de quassle , de gentiane , de
houblon , de camomille romaine , ne précipite la
gélatine, comme l'observe judicieusement Davy. Le
cachou , qui est formé presqu'entièrement de tannin ,
n'arrête pas les fièvres d'accès. Le tannin même , ob-
tenu de la manière indiquée , n'a pas produit d'effet
sensible chez les différens sujets auxquels je l'ai admi-
nistré à forte dose dans les fièvres intermittentes ^
quoique j'aie insisté long-tems sur son usage.
TARTRE ÉMÉTIQUE.
V oyez Tartrite d'antimoine et de potasse.
170
TAR
TARTRITE ACIDULE DE POTASSE.
Crème de tartre, v. s.
Tartris acîdulus potassœ. Lat.
Ossitartrato ossidulo di potassa. Jtal.
Acidulous tartrite of potashes. Angl. ^
Mode de préparât. Faites bouillir le tartre blanc
ou rouge dans l'eau j filtrez la solution pour débar-
rasser le sel de diverses substances grossières et étran-
gères qui peuvent y être mêlées ; faites dissoudre de
nouveau le sel dans l'eau que vous ferez bouillir /
ajoutez d'abord du blanc d'œuf que vous battrez
dans cette solution , puis quelques coquilles d'œuf
pulvérisées j enlevez toute l'écume roussâtre qui s'élè-
vera à la surface du liquide , et jusqu'à ce que la solu-
tion soit tout-à-fait décolorée. Faites évaporer et
cristalliser , vous obtiendrez le tartrite acidulé de
potasse pur, connu dans le commerce sous le nom
de crème de tartre.
Caractères. Ce sel est d'un blanc opaque , d'une
cristallisation irrégulière serrée , d'une saveur acide
douceâtre -, peu soluble dans l'eau froide , soluble
dans vingt-huit parties d'eau bouillante. Il rougit les
teintures bleues végétales de Valcea et du tournesol ;
il est inaltérable à l'air , décomposable par les acides
sulfurique et nitrique, et sur-tout par le feu. Il donne
dans ce cas pour résidu la potasse qui y est contenue
dans la proportion de quatre-vingt-trois parties,
suivant Bergman.
Mode de prescrip. En poudre, seul, ou combiné
avec le sucre , ou un quart de borate de soude , et
dissous dans sulFisante quantité d'eau.
TAR 171
Vertus. RafFraîchissant , débilitant, désaltérant,
purgatif j à petite dose, et dissous dans l'eau, ce sel
est un diurétique efficace.
Usage interne. Maladies sthéniques , sur-tout les
fièvres; dans l'hjdropisie, l'ictère; contre les hémor-
rlîoïdes, la constipation.
Usage externe. En poudre , sur les taches de la
cornée , les aphthes de la Louche ; sous forme de
collutorium , mêlé avec le miel , contre les aphthes
sordides.
Dose. De demi-gros à une once.
Préparations. ïartrite de potasse; tartrite de po-
tasse et d'antimoine; carbonate alcalin dépotasse, etc.
Observations. Le peu de solubilité de ce sel dans
l'eau, sa saveur acide-douce, désagréable, l'ont décré-
dité , et rarement est-il usité parmi nous comme pur-
gatif. L'addition du borax, proposée par quelques chi-
mistes pour rendre ce sel soluble , ne nous semble ni
convenable ni commode. En saturant l'acide tartareux
libre par l'excès de soude du borax, on obtient trois
sels différens ; savoir : le tartrite de potasse , le tartrite
de soude et le borate de soude , desquels le médecin
ne peut pas exactement déterminer les vertus. D'un
autre côté , l'acide boracique (i) seul ne réussit pas
à rendre soluble dans l'eau le tartrite acidulé de po-
tasse. Le tartrite de potasse simple , administré comme
purgatif, se comporte d'une manière plus sûre et plus
régulière que le tartrite acidide de potasse uni au
(l) Il y a plus de quinze ans que l'acide boracique est employé avec
.VJccës et de préférence au borax pour augmenter la solubilité de la
crème de tartre. Il est étonnant que l'Auteur paraisse mettre en doute
cette propriété. (P. )
172 TAR
borax ou à l'acide boracique , et vulgairement nommé
crème de tartre soluble.
TARTRITE D'ANTIMOINE ET DE POTASSE.
Tatre ÉMÉTIQUE. V. s.
Tartrls antiinonii et potassœ. Lat.
Ossitaitvato d'antimonio e di potassa. Itaî.
Tartrite of aatimony and potashes. Angl.
Mode de préparât. Prenez deux ouces et demie
dHoxide blanc d'antimoine par l'acide muriatique ,
et cinq onces de tartrite acidulé de potasse [crème
de tartre) ; jetez le mélange dans douze livres d'eau
pure , et faites bouillir dans un vase de porcelaine ou
d'argent , en remuant de tems en tems avec une spa-
tule de verre. Lorsqu'en refroidissant, la solution ne
laisse plus rien précipiter, on la retire du feu et on
la fdtre. On fait évaporer pisqu'à pellicule que l'on
enlève j il se forme par le refroidissement des cristaux
de tartrite d'antimoine et de potasse. Si le sel n'est
pas blanc , on le fait dissoudre de nouveau dans l'eau
distillée, et l'on répète la cris.tallisation.
Caractères. Le produit de cette préparation peut
être considéré comme un sel double , c'est-à-dire un
composé de tartrite de potasse et de tartrite d'anti-
moine, ou comme un sel triple à deux bases. Ce sel
est blanc, inodore, cristallisé en octaèdres alongés,.
ou en quelqu'une des variétés de cette farme. Il a
une saveur âpre, acidulé, métallique j il perd son
eau de cristallisation à l'air chaud et sec, et s'effleurit,
il se décompose au fen en donnant les produits de
l'acide tartareux. Le résidu qu'il laisse dans ce cas
est de la potasse avec l'oxide d'antimoine j il est
T^R 173
soluble dans quatre-vingts parties d'eau à 1 3" , et
beaucoup plus dans l'eau bouillante. Il est décom-
posé par les alcalis, par les terres solubles, les sul-
fures alcalins , les alcalis liydro-sulfurés , par divers
acides. On a observé que divers sucs végétaux , les
décoctions des écorces et des racines, sur-tout des
écorces de quinquina , de chêne , de noix de galle ,
de gomme kino , décomposent la solution de ce sel
triple , €n formant un précipité particulier par lequel
l'activité du tartrite est entièrement détruite.
Mode de prescript. Réduit en poudre dans un
mortier de verre , on peut le mêler à quelques sels ,
tels que le tartrite de potasse ou autres , dans la vue
de débiliter et de purger ; on l'administre dissous
dans l'eau distillée pure, sucrée, miellée, ou étendue
dans d'autres composés liquides.
Vertus. A petite dose , anti-excitant , absorbant ;
à plus forte dose , émétique.
Usage interne. Dans le cas de saburrç stomachale
et d'empoisonnement par quelques substances végé-
tales comme vomitif j dans le catarrhe suffocant^, dans
la manie, l'hypocondrie, la mélancolie, la dyssen-
terie, les fièvres intermittentes j contre les obstruc-
tions.
Usage exteîYie. Ulcères baveux, fongueux; fongus
vénériens , teigne; employé quelquefois enlavemens.
Poison. Quand ce sel est pris inconsidérément, il
produit des vomissemens continuels , des coliques ,
de l'inflammation, la gangrène , et la mort.
Antidote. Décoction de quinquina et d'autres
I
174 ALC
de teinture de myrrhe , teinture de succin , etc.
Cette espèce de dénomination ne nous semble pas
aussi exacte qu'il le faudrait , puisqu'elle tend à faire
croire que ce n'est pas la myrrhe, le succin, ou une
partie de leurs substances , qui étaient combinées à
l'alcohol dans les exemples cités , mais que la myrrhe
et le succin auraient donné de l'alcohol ; de même
que par les dénominations à'alcohol de lait , alco-
hol de bière , alcohol de carottes 3 alcohol de
miel, on entend l'alcohol obtenu de la fermentation
du lait, de la bière, des carottes, du miel, et non
la solution de ces substances dans l'alcohol. Quant
à moi , l'expression qui me paraît la plus exacte et la
plus conforme à l'intention des chimistes modernes ,
c'est d'omettre l'article en disant alcohol myrrhé ,
alcohol succiné, etc.
On trouvera dans la suite la manière de préparer
les différentes espèces de combinaisons alcoholiques
usitées en médecine , ou servant de réactifs aux phar-
maciens. '
ALCOHOL AVEC LA MYRRHE.
Teinture de myrrhe, v. s.
jLlcohol cum myrrha. Lat.
Alcoole mirrato. Ital.
Alcohol vvith myrrh. Angl. •
Mode de préparât. Prenez :
Myrrhe pulvérisée trois onces.
Alcohol étendu deux livres.
Faites macérer pendant six jours , puis filtrez.
Caractère. Odeur et saveur de myirhe mêlée
d'alcohol.
ALC 175
Mode de prescript. Seul extérieurement , ou com-
biné à d'autres liquides intérieurement.
Vertu. Excitant. .
Usage mterne. Dans les maladies de faiblesse ,
dans les flueurs blanches', dans les hémorrliagies.
Usage externe. Dans la carie des os.
Dose. Un demi-scrupule jusqu'à une drachme.
ALCOHOL AVEC OPIUM.
Teinture d'opium, v. s.
Alcohol opiatuni. Lat,
Alcoole opiato. Ital.
Alcohol with opium. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Opium pur pulvérisé. . . . une once,
Alcohol étendu une livre.
Faites digérer pendant huit jours dans un vase de
verre clos , puis filtrez à travers le papier non collé
et gardez (selon Edimb. et Dublin).
Caractère. De couleur rouge obscure, d'une odeur
d'opium mêlée d'alcohol.
Mode de prescript. Seul on combiné à des eaux
aromatiques , à l'éther , à des potions excitantes
données intérieurement , avec des émulsions ; on
l'emploie aussi extérieurement en frictions.
Vertu. Excitant.
Dose. Depuis dix grains jusqu'à un scrupule.
N. B. Une drachme de cette préparation contient
im grain et demi d'opium , ainsi qu'il conste de son
évaporation.
176 TAR
Dose. De dix grains à trente, sous quel(ju'une des
formes indiquées , deux fois par jour.
TARTRITE DE POTASSE.
Tartre soluble. v. s.
Tarlris potassœ. Lat.
Ossitartrato di potassa, liai.
Tartrite of potashes. Angl.
Mode de préparât. A une livre de carbonate al-
calin de potasse, dissous dans douze livres d'eau
bouillante , ajoutez autant de tartrite acidulé de
potasse qu'il en faut pour que l'excès d'acide de ce
dernier sel soit saturé j filtrez la solution, évaporez,
et faites cristalliser dans un vase de terre vernissé.
Caractères. Cristallisation presque toujours irré-
gulière, quelquefois des cristaux carrés longs. Ce
sel, de saveur amère, attire un peu l'humidité de
l'air ^ il est soluble dans l'eau, et décomposable sur
les charbons ardens.
Mode de prescript. Dissous dans l'eau simple ou
sucrée .
V^ertus. Diurétique, purgatif, débilitant.
Usage. Hydropisie, hypocondrie, constipation,
^ maladies sthéniques.
Dose. De demi-gros à un gros comme diurétique;
une once comme purgatif.
Observations. Il ne faut ajouter à la solution de
ce sel aucun acide végétal , pas même l'acide citrique
recommandé par quelques-uns , parce qu'il se forme
aussitôt après un sel insoluble analoguô au tartrite
acidulé de potasse.
TEI jrjr^
TEINTURES.
F oyez Combinaisons alcoholiques végétales.
TEINTURE 0'ABSINTHE.
oyez AxconoL dabsinise.
TEINTURE D'ALCÉE.
Tinctura alceœ,Jîore purpureo. Lat.
Tintura d'alcea porporina. Ital.
Tincture of purple alcea. Angl.
Mode de préparât. Prenez un gros de pétales secs
de fleurs de l'alcea pourprée ; coupez-en la partie U
plus colorée que vous mettrez dans un vase de verre •
versez dessus deux onces d'alcohol , et tenez le vase
fermé dans une douce chaleur, ou exposez-le au
soleil pendant deux jours , en agitant de tems en
tems; filtrez le liquide à travers le papier, et gardez
dans un vaisseau clos.
Caractères. Odeur et Saveur d'alcohol; couleur
purpurine transparente.
Manière d'employer cette teinture. On 1 étend ,
à l'occasion , d'assez d'eau distillée pour faire dispa-
raître entièrement la couleur de l'alcohol. C'est dans
cet état qu'elle remplit son tisagé.
Usage. Réactif très-Convenable pour découvrir
les acides et les alcalis; il rougit vivement avec les
premiers, et verdit avec les derniers.
TEINTURE D'ALOES.
V oyez Alcohol aloétique.
TEINTURE D'ALOES ET DE RHUBARBE.
Voyez Alcohoi, avec aloes et rhubaube.
II. j3
178 TEI
TEIiNTURE D'ANIS.
Fojez Alcokol anisé.
TEINTURE D'ASA-FÉTIDA.
oyez Alcohol d'asa-fétida.
TEINTURE DE BAUME DU PÉROU,
Voyez Alcohol de baume du Pérou.
TEINTURE DE BENJOIN.
Voyez Alcohol de benjoin.
TEINTURE DE CALAMUS AROMATICUS.
Voyez Alcohol de calamus aromaticus.
TEINTURE DE CANTHARIDES.
Voyez Alcohol de cantharides.
TEINTURE DE CARVI.
V oyez Alcohol anisé.
TEINTURE DE CASTOREUM.
Voyez Alcohol de castoreum.
TEINTURE DE CANNELLE.
Voyez Alcohol de cannelle.
TEINTURE DE COLOQUINTE.
V oyez Alcohol de coloquinte.
TEINTURE DE DIGITALE POURPRÉE.
V oyez Alcohol de digitale pourprée,
TEINTURE D'ELLÉBORE.
Voyez Alcohol ellébore.
TEINTURE DE GAYAC.
V oyez Alcohol de gayac.
TE I
TEINTURE VOLATILE DE GAYAC.
Voyez Alcohol ammoniacae avec le gayag.
TEINTURE DE GENTIANE.
Voyez Alcohol de gentiane» .
TEINTURE DE GOMME KINO.
Voyez Alcohol de gomme king»
TEINTURE DE QUINQUINA.
Voyez Alcohol de quinquina."
TEINTURE DE MARS ÉTHÉREË.
Voyez Ethee. sulfûrique ferré.
TEINTURE DE MARS POMMÉE.
Voyez Malate de fer.
TEINTURE DE MARS TARTARISÉË.
Voyez Tartrate de fer et de potasse.
TEINTURE DE MENTHE POIVREE.
Voyez Alcohol anisé.
TEINTURE DE MYRRHE.
Voyez Alcohol de MYRRHEi
TEINTURE NERVINE.
Voyez Ether sûlfurique ferre.
TEINTURE DÉ iPHOSPHORE.
Voyez Alcohol phosphore.
TEINTURE DE RÉSINE D'INDIGO.
Voyez Alcohol de résine d'indigo.
TEINTURE DE RHUBARBE.
Voyez Alcohol de rhubarbe.
TEINTURE DE RHUBARBE SPIRITUEUSE.
Voyez Alcohol de rhubarbe.
i8o TER
TEINTURE DE ROMARIN.
Voyez Alcohol anisé.
TEINTURE DE SUCCIN.
Voyez Alcohol succiné.
TEINTURE THÉBAÏQUE OU D'OPIUM.
Voyez Alcohol d'opium.
TEINTURE DE THYM.
Voyez Alcohol anisé.
TEINTURE DE VALÉRIANE.
Voyez Alcohol de valériane.
TÉRÉBENTHINE CUITE.
Terehenthina coda. Lat.
Trementina cotta. Ital.
Boiled tui-penthine. Angl.
Mode de préparât. Faites distiller doucement
deux livres de térébenthine de Venise claire avec
t[uatre livres d'eau ; ce qui reste dans la cornue est la
térébentliine cuite.
Caractères. Compacte, visqueuse, odoriférante j
de couleur sombre j soluble dans l'alcohol, inflam-
mable, etc.
Mode de prescript. Avec le jaune d'œuf, le miel,
le mucilage de gomme arabique j sous forme de bol
pour l'usage interne j incorporée avec les emplâtres
ou les onguens pour l'usage externe.
Vertus. Excitante , irritante : elle provoque la
sécrétion des urines auxquelles elle donne l'odeur de
violette.
TRO i8i
Usage interné. Paralysies, affections rhumatis-
males , calculeuses ; flueurs blanches ; rarement em-
ployée de nos jours.
Usage externe. Les tumeurs froides, les paralysies,
les blessures des tendons et des membranes.
Dose à l'intérieur. De i5 grains à un gros et
demi.
Observations. Il y a dans le commerce diverses
térébenthines distinguées par différens noms^ mais
la plus commune et la plus voisine de nous est la
térébenthine de Venise.
THÉRIAQUE.
F oyez Electuaire thériaque.
THERMOMÈTRE.
/%es tome P»-, page 65.
THERMOXIDATION.
F oyez tome P"" , page 58.
TRITURATION.
Foyez tome 1", page 63.
TROCHISQUES.
Trochisci. Lat.
Trocisci. Ital.
Troches. Angl.
On appelle trochisques certaines poudres me'clicà-
mentenses associées à quelque sid>stance liquide, et
le plus souvent visqueuse, afm de les incorporer
ensemble, et d'en faire une pâte solide doM on
forme des rotules. De là les noms de trochisques et
i82 TRO
de pastilles donnés à celte forme de médicament par
les Grecs et les Latins. L'objet de cette préparation
est de ne permettre qu'une dissolution plus lente de
certains médicamens dans la bouche , et, de ne les
laisser passer à l'estomac que mêlés avec la salive.
Pour les rendre moins désagréables au palais , on y
ajoute du sucre , quelqu'aromate , ou autre substance
analogue. Voici le mode de préparation des tro-
chisques les plus usités et les plus utiles,
TROCHISQUES D'AMIDON.
Trochisci amyli. Lat.
Trocisco d' amido. liai.
Troclies of starches. Arigl,
Mode de préparât. Prenez :
Amidon une once.
Extrait de réglisse, (i). . une demi-once.
Sucre fm une livre :
Mêlez le tout bien pulvérisé avec le mucilage
de gomme adragant, et faites-en des trochisques.
Caractères. De couleur un peu sombre j de saveur
douce , agréable^ cette substance s'attache aux dents.
Usage. Dans la toux , contre le chatouillement qui
la provoque.
Observations. Dans l'ancienne Pharmacopée
d'Edimbourg, entr'autres, on ajoute aux trochisques
d'amidon l'acide benzoïque , l'eau de rose ou de
jfleurs de cédrat. Les eaux odoriférantes sont parti-
(i) L'extrait de réglisse doit être desséché à l'éluve ou divisé avec ^e
jnucilage. (P.)
TRO i83
culièrement propres à rendre ces trocliisqucs agréa-
bles : ces additions pourront être faites au gré du
médecin.
TROCHISQUES D'AMIDON ET DE GOMME.
Trochisci amyli cum guinmi. Lat.
Trocisci di amido-gommosi. JtaL
Starch troches with gum. ^ngl.
^ De chaque deux onc.
Mode de préparât. Prenez :
Amidon. . . .
Gomme arabique.
Sucre fin . une livre.
Formez du tout pulvérisé une masse homogène
avec l'eau de rose et de fleurs d'orange, puis des
trochisques.
Caractères. Blancs , odorans , doux , agréables
au goût.
Usage. Contre toute irritation de la gorge 3 dans
la suffocation , la toux.
TROCHISQUES DE GUIMAUVE ET DE GOMME
ARABIQUE.
Tmchici althœœ et gummi arabici. Lat.
Trocisci d'altea e di gomma arabica. Itak
Mars-mallow troches with gum. Angl.
Mode de préparât. Faites infuser quatre onces
de racine de guimauve dans huit livres d'eau bouil-
lante , que vous garderez pendant douze heures ;
passez et ajoutez à la colature bouillante :
Gomme arabique . . . , ,
^ ^ > De chaque deux hvr.
Sucre blanc j ^
Passez ensuite à une légère chaleur en remuant
i84 TRO
avec une spatule d'argent jusqu'à ce que la masse
soit amenée à la consistance de miel. Retirez -la
du feu et agitcz-la vitement afin qu'elle prenne de la
consistance et blanchisse j ajoutez douze blancs d'œuf
battus et en écume avec deux onces d'eau de fleurs
d'orange j mêlez la masse en l'exposant quelque tems
à un feu doux^ versez-la dans des capsules de papier,
et faites-la sécher dans un lieu chaud , puis coupez-
la en tablettes rondes ou carrées, comme vous vou-
drez .
Caractères. Pastilles blanches j d'odeur agréable,
de saveur douce, gommeuse.
Usages. Dans l'enrouement; contre la toux sèche;
dans le catarrhe.
TROCHISQUES D'IPÉCACUANHA.
Trochisci ipecacuanha.
Trocisci d'ipecacuanha. Ital.
Troches of ipecacuan. Angh
Mode de préparât. Prenez :
Racines d'ipecacuanha. . une drachme.
Sucre blanc une once et demie.
Réduisez en poudre fine dans un mortier de verre,
ajoutez-y :
Mucilage de gomme arabique (ouadragant), quan-
tité suffisante pour faire une pâte , que vous divi-
serez eu 94 trochisques.
Caractères. Rlanchâtres , douceâtres , puis un
peu amers,
Usage. Contre la toux sthénique , l'irritation gut-
turale, le vomissement convulsif qui accompagne la
toux ; contre quelques hémorrhagies.
TRO i85
Dose. De deux à six , pkisieiirs fois par jour :
cette dose peut être augmentée^ dans certaines cir-
constances.
TROCHISQUES DE MAGNÉSIE.
Trochîsci magnesiœ. Lat.
Trocisci di magnesia. Itaî.
Troches of magnesia. Angî,
Mode de préparât. Prenez :
Magnésie calcinée. . trois onces.
Sucre blanc. . . . une once et demie.
Gingembre un scrupule.
Pulvérisez ensemble et mêlez avec un mucilage de
gomme arabique en suffisante quantité pour faire des
trochisques.
Caractères. Blancs , d'odeur aromatique , de sa-
veur douce aromatique.
Usage. Contre les acides de l'estomac et dans
les maladies qui en proviennent.
Observations. Cette espèce de trochisque , con-
servé dans diverses Pharmacopées accréditées , telles
que celles d'Edimbourg ^ de Londres, etc. ne me
paraît pas recommandable , parce que dans les cas
de dyspepsie ou d'acidité de l'estomac , la magné-
sie doit être présentée à cet organe dans son état
de simplicité , afin qu'elle absorbe promptement
l'acide libre. Au surplus , je ne puis approuver
l'usage de quelques Pharmacopées qui prescrivent des
trochisques de sels alcalins ou terreux j j'approuve
encore moins les trochisques de sels métalliques ,
d'antimoine, de mercure, etc. parce que ces subs-
i86 T R O
tances exigent un véhicule pour être administrées
sous la forme la plus avantageuse.
TROCHISQUES DE RÉGLISSE ET DE GOMME.
Trochisci glycyrrhizœ cum gummi. Lat.
Trocisci di ligorizia e gomma. liai.
Troches of liquorice with gum. Angl.
Mode de préparât. Prenez : ^
Extrait de réglisse pur. . . huit onces.
Sucre fm . une livre.
Poudre de gomme arabique ou
adragant trois onces.
Mettez le tout pulvérisé dans l'eau de fleurs d'o-
range, chaude , pour pn faire une pâte et la réduire
en trochisques.
Caractères. Quelque peu colorés ; d'une odeur'
agréable j de saveur douce , gommeuse.
Usage. Dans les irritations de la gorge , dans la
toux , l'enrouement.
TROCHISQUES DE RÉGLISSE ET D'OPIUM
COMPOSÉ.
Trochisci glycyrrhizœ cum opîo compositi, Lat.
Trocisci di ligorizia ed opio compositi. liai.
Compound liquoric troches with opium. Angl.
- Mode de préparât. Prenez :
Opium pur une drachme.
Alcohol avec le baume du Pérou, deux drachm.
Sirop commun quatre onces.
Extra it de réglisse ramol-
li dans l'eau chaude. . ,^ , , , .
\De chaque deux onces et demie.
Gomme arabique en
poudre
TUR — VER jSj
Triturez bien l'opium avec l'alcoliol , puis ajoutez
par degrés le sirop et l'extrait j saupoudrez ensuite
le mélange de poudre de gomme arabique • faites
enfin doucement sécher la masse pour la réduire en
trocliisques de dix grains chacun : sept trochisques
et demi contiennent environ un grain d'opium (i).
Caractères. De couleur sombre ; quelque peu
odorans ; de saveur douceâtre , un peu amêre.
Usages. Dans la toux convulsive ; dans l'irritation
de l'arrière-bouche et du gosier , occasionnée par des
vapeurs ou par des humeurs irritantes.
Dose. De six à douze par jour. Cette dose sera
augmentée suivant les circonstances.
TURBITH MINÉRAL.
Voye2 Sulfate acide de mercure.
V.
VAPORISATION.
Voyez tome F*", page 55.
VERRE D'ANTIMOINE.
T^itrum antimonii.
Vetro d' antimonio. Jtal.
Glas of antimony. Angl.
Mode de préparât. Prenez autant qu'il vou3
plaira d'oxide gris d'antimoine j remplissez-en jus-
(i) Ces trochisques devront être conservés dans u» lieu sec, attendu
«ju'ils attirent facilement l'iiumidité de l'air. (P. )
i88 VIN
qu'aux deux tiers un creuset que vous couvrirez et
que vous ferez chauffer sur les charbons jusqu'à ce
que l'oxide soit fondu. Vous reconnaîtrez que la fu-
sion est complète et que la matière est propre à être
vitrifiée en en prenant un peu avec une baguette de
verre et en le laissant refroidir. Versez alors le tout
sur une plaque de cuivre bien polie et bien chaude.
Caractères. De couleur rouge, tirant sur celle
de l'hyacinthe; verre transparent, fragile, brillant
à sa surface et dans sa cassure \ soluble dans l'acide
muriatique concentré, avec lequel il dégage du gaz
hydrogène sulfuré.
Usage, Ce verre sert à faire le muriate d'antimoine.
VINS MÉDICINAUX.
Vina medicata. Lat.
Vini medicati. Ital.
Medicated wines. Angl^
Mode de préparât. Pour obtenir les vins médici-
naux , on prescrivait de mettre dans le vin rouge
ou blanc des végétaux d'une vertu médicinale connue ,
afin de la communiquer au liquide. Cette opération
se faisait dans le tems de la fermentation du vin , ou
par le moyen de la macération ou de la digestion.
En suivant ce procédé , les vins éprouvent des chan-
gemens inévitables , par les décompositions récipro-
ques et les combinaisons nouvelles qui résultent d'une
chaleur long-tems continuée. D'après cela M. Par-
mentier voudrait qu'on fît les vins médicinaux en
ajoutant à de bon vin une quantité déterminée des
préparations alcoholiques jadis connues sous le nom
de teintures , et l'ancienne méiliode fût abolie.
Ainsi l'on ferait le vin de quinquina en ajoutant
trois onces d'alcohol de quinquina à trois livres de
vin généreux blanc ou rouge ; on préparerait le vin
de rhubarbe en ajoutant deux onces d'alcohol de
rhubarbe à une livre de vin. De cette manière on
pourrait faire extemporanément beaucoup de vins
médicinaux d'une force constante et uniforme. Il faut
observer, cependant , qu'on n'a pas toujours besoin '
dans la pratique , de vins aussi excitans , aussi dif-
jLisibles et aussi irriians que ceux qid résultent de
1 addition de solutions alcoholiques et de principes
en grande partie résineux. En conséquence , je trouve
beaucoup plus
avantageux d'ajouter au vin , en place
des teintures proposées par le chimiste français , les
extraits aqueux , ou les sucs condensés des^ plantes
elles-mêmes dont on veut obtenir les vertus. Il est
lacile de délayer et de dissoudre ces extraits dans le
vin rouge ou blanc que l'on rend ainsi médicamen-
teux. Un peut aussi faire de cette manière des vins
médicinaux avec des substances plus ou moins salu-
bles dans ce liquide , telles que l'aloës , le camphre ,
1 opium , etc. On peut ainsi obtenir extemporané-
ment et au gré des praticiens , des vins médicinaux
dune force constante et uniforme, sans les rendre
trop excitans , et sans qu'ils soient non plus altérés
par la chaleur d'une digestion ou d'une macération
plus ou moins longue.
Les vi^ns médicinaux étaient autrefois décorés des
titres spécieux de cordial, de stomachigue , ^anti-
scorhutique de stimulant, fébrifuge , etc. Mais
les vertus des médicamens étant vaziables selon leur
190 VIN
dose ; selon la constitution du sujet , la nature de sa
maladie, la diathèse morbifique , etc. ces dénomi-
nations passent aujourd'hui pour superflues, d'autant
plus que le vin pur est par lui-même cordial , stoma-
chique , anti-scorbutique , qu'il mérite le titre d'exci-
tant, et convient dans les maladies asthéniques.
Il ne faut pourtant pas abolir entièrement certains
vins médicinaux préparés par l'ancienne méthode ,
dont une longue et sure expérience a confirmé l'effi-
cacité. Nous rappellerons ici le mode de préparation
de quelques vins des plus accrédités et des plus avan-
tageux.
VIN D'ABSINTHE.
Vinum ahsiiitliii vulgaris. Lat.
Vino assenzato. Ital.
Wine of conimon wroi'mwood. Angl.
Mode de préparât: Prenez :
Extrait d'absinthe. . . deux gros.
Délajez-le dans deux livres de vin blanc généreux.
Mode de prescript. Il se prescrit à la dose d'une
once à trois , une ou deux fois par jour.
* On obtient yn vin d'absiiithe très- chargé du principe
amer et aromatique par le procédé suivant , que je dois à
M. Boudet mon confrère.
Sommités d'absinthe sèches et contuses. ^ ij.
Vin blanc de Chabhs, première quahté. ib ij.
Triturez à froid l'absinthe avec le vin dans un mortier
de marbre pendant l'espace de huit à dix minutes, et filtrez.
Ce procédé n'est pas plus long que le précédent, et fournit
un médicament susceptible d'une phis longue conser-
vation. (P.)
V I N 191
VIN D'ALOES.
Vinuin alocs. Lat.
Vino aloelico. Ital.
Win of aloes. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Aloës succotrin.. . . huit onces.
Cannelle deux onces.
Vin blanc d'Espagne. . huit livres.
Alcohol deux livres et demie.
Pulvérisez séparément l'aloës et la cannelle , puis
mêlez-les , et ajoutez le vin et l'alcohol. Faites di-
gérer pendant quarante jours, en agitant de tems en
tems ; ensuite fdtrez et gardez pour l'usage.
Dose. D'une once à deux.
VIN ANTIMONIÉ.
Voyez Vin de tartrïte d'antimoine et de potasse.
VIN AROMO-ALOÉTIQUE.
TiNCTURA SACRA, Edilllb. Iiafi fi.r
Vinum aromo-aloeticum. Lat.
Vino aromo-aloetico. liai.
Aroni-aloetic wine. Angl.
Mode de préparât. Prenez : i38<.o
Aloës succotrin. . . . une once.
Semence de cardamome 1
mineur /De chaque une drachm.
Gingembre )
Vin blanc d'Espagne. . . deux livres.
Faites digérer pendant sept jours , en agitant de
tems en tems , et ensuite filtrez.
L'un ou l'autre de ces vins aloétiques convient
19^ ^VÎN
dans les cas de maladies astliéiiiqités où il est besoin
de purger. Le vin et les sid^stances aromatiques dont
se compose cette préparation , ne la rendent pas seu-
lement moins désagréable au goût ; ils préviennent
le trop grand affaiblissement que l'aloës administré
sans eux , occasionnerait.
Dose. D'une once à deux, pour purger.
VIN AROMO-FERRÉ.
Vin martial ou criAiysÉ.
T^ihum aromo-f erratum. Lat.
Vino aromo-ferrato. Ital.
Aroni-iranated wine. Angî.
Mode de préparât. Prenez :
Limaille de fer pure et ré-
cente quatre onces.
Cannelle concassée. . . une once.
Vin blanc généreux. . . quatre livres.
Faites digérer le mélange pendant quatre jours dans
tin matras de verre clos , en agitant de tems en tems.
Laissez-le clarifier ; décantez ensuite le vin et gar-
dez-le.
Caractères. Odeur de vin aromatique ; couleur
obscure ,* saveur styptique , métallique , aromatique.
Mode de prescript. Seul , ou combiné avec d'au-
tres préparations excitantes , sur-tout avec la décoc-
tion de quinquina.
Vertus. Excitant permanent , particulier.
Usages. Asthénie f pâleur asthéniquej chlorose
asthénique.
Dose. Depuis une cuillerée jusqu'à deux , deux ou
trois fois par jour.
VIN 193
Observations. Le collège des médecins de Lon-
dres prescrit quatre onces de limaille de fer , sur
quatre pintes anglaises de vin d'Espagne , et veut cj ue
le mélange soit digéré pendant un mois. Les méde-
cins de Dublin recommandent le vin du Rhin, Une
aussi longue digestion que celle-là , donne lieu
à une altération considérable du vin. Cette diversité
tde vins occasionne une difîerence dans la dissolution
métallique , moindre dans le vin d'Espagne que dans
le vin du Rhin. Mais une proportion donnée de tar-
trite de fer et de potasse (nommé improprement fer
tartarisé , ou teinture de mars) , ajoutée au vin sim-
ple , comme le suggère Duncan, ou bien au vin
de gentiane composé , suivant Marabelli ^ fournit
un médicament d'une force constante et qui peut
«être préparé extemporanément.
VIN AROMO-OPIATÉ.
Teinture thébaïque. v. s.
J^inum opii aromaticum. Lat.
Vino aromo-oppiato. Itaî.
Aromatic wine of opium. Angl.
Mode de préparât. Sur un gros de girofle , autant
■de cannelle pulvérisés , et deux onces d'opium , versez
une livre du meilleur vin blanc. Faites macérer à froid
ces substances pendant deux jours. Passez et filtrez
le liquide à travers le papier , gardez-le dans un vase
de verre.
Autre procédé. Prenez :
Extrait d'opium en poudre. deux onces.
Eau de cannelle. ... dix onces.
Alcohol deux onces,
Vinblancpremière qualité. quatre onces,
n i3
194 V I N
Tenez le mélange en digestion pendant six jours ,
en agitant de tems en tems ; ensuite passez.
N. B. Un gros de ce vin contient environ huit
grains d'opium.
Caractères. Odeur forte , aromatique ; saveur
chaude aromatique ; liquide transparent.
Mode de prescript. On l'unit aux émulsions , aux
eaux aromatiques , aux alcohols éthérés , à l'ammo-
niaque.
Vertus et usage. Ceux de l'opium.
Dose. De demi-scrupule à un scrupule , chez les
adultes. De deux gouttes à quatre , chez les enfans.
VIN CHALYBÉ.
Voyez Vin aromo-ferré.
VIN ÉMÉTIQUE.
Voyez Vin de tartrite d'antimoine et de potasse.
VIN DE GENTIANE COMPOSÉ.
Vin amer. v. s.
Vinum gentianœ compositum . Lat.
Vino di genziana composto. Ital.
Compound wine of gentian. Angl.
Mode de préparât. Prenez
Racine de gentiane.
Ecorcedc quinquina.
Ecorce d'orange sèche.
Cannelle.
Alcohol étendu.
Vin blanc d'Espagne ( ou
vin généreux du pays ) . . deux liv. et demie.
demi-once,
une once,
deux gros,
un gros,
quatre onces.
V I N ,95
Versez d'abord l'alcohol su;r la racine et sur les écor-
ces pulvérisées. Au bout de vingt^quatre heures ajou-
tez le vin j laissez macérer pendant sept jours , et
ensuite filtrez.
Mode de prescript. Ce vin se prescrit de demi-
once à trois.
u4utre procédé. Prenez :
Racine de eentiane. . - 1 ^ ,
^ , > De chaque une once:
xLcorce d orange récente., j
Roseau aromatique. . . deux gros.
Concassez et faites macérer le tout à froid dans deux
livres de vin généreux , ensuite passez et filtrez,
( Marabei.t.t ).
Mode de prescript. On prescrit ce vin d'une once
à quatre.
yiN DIPÉCACUANHA.
y^inum ipecacuanhœ. Lat.
Vino con ipecacuanha. Ital.
Wine of ipecacuanha. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Ipécacuanha en poudre. . une once.'
Vin blanc généreux. . . deux liv. et démîe.
Faites digérer pendant dix jours et ensuite filtrez.
Caractères. Ce vin possède toutes les vertus de
l'ipécacuanba. Il est très-utile dans les diarrhées opi-
' niâtres et dans les dyssenteries donhé avec l'ipéca-
■cuanha en substance.
Mode de prescript. On le prescrit de demi-once à
^une once , selon la diathcse morbifique.
II.
igS VIN '
VIN DE QUINQUINA.
p^inum cinchonœ. Lat.
Vino chinato. Itaî.
Wine of cinchona. Angh
Mode de préparât. Prenez :
Quinquina choisi, pilé gros-
sièrement deux onces.
Vin rouge de Bourgogne ,
( ou du meilleur de nos
vins de collines ). . . deux livres.
Mettez le mélange dans un vase ; tenez-le dans l'eau
tiède .pendant vingt-quatre heures. Filtrez ensuite en
exprimant le résidu , et gardez pour l'usage.
iV. B. Au lieu de quinquina en poudre , on peut
employer l'extrait de quinquina , de demi-gros à un
gros par livre de vin , selon l'exigence des cas. En
suivant ce dernier procédé , il ne faut pas cliaulFer
le vin , et la préparation se fait extemporanément (i).
Caractères. Ce vin possède les vertus du quin-
quina , et se prescrit d'une once à dix.
yiN DE TARTRITE.d'ANTIMOINE et de POTASSE.
■|VlN ÉMÉTIQUE , ■ VIN. ANTIM^NIÉ. V. S.
\J^iniim eum tartrité aiitimonii et potassœ. Lat.
Vino çon ossitartrato d'antiraonio e di potassa. Ital.
iWine witli tarlrite of antimony and potashes. Angl.
IS'lode de préparât. Prenez deux scrupules de tar-
' (i) On peut faire d'excellent vin de quinquina , sans avoir recours
à la chaleur. Il sufEt de laisser inacérer cette substance pendant
quarante-huit heures , à une température atmosphérique de lo à ra
iegrés. (P.)
VIT ,97
trite d'antimoine et de potasse ; faites-les dissoudre
dans trois onces d'eatî distillée bouillante. Ajoutez
neuf onces de vin muscat , ou de vin blanc généreux
du pays. Agitez et fdtrez avec le papier.
Chaque once de vin contient quatre grains de tar-
trite d'antimoine et de potasse, (tartre émét. v. st.).
Caractères. Ce vin ne diffère pas physiquement
du vin pur.
Mode de prescript. Seul ou combiné avec d'au-
tres mixtures aqueuses.
Vertus. Nauséeux , débilitant , émétique \ spé-
cifique.
Usage. Maladies astbéniques , sur-tout rhumatis-
males ; maladies de la peau , etc.
Dose. De six gouttes à un scrupule chez les en-
fans ; d'un gros à demi-once chez les adultes.
VITRIOL BLEU.
Voyez Sulfate de cuivre.
VITRIOL DE FER.
Voyez Sulfate de fer.
VITRIOL DE MERCURE.
Voyez Sulfate de mercure.
VITRIOL DE ZINC.
Voyez Sulfate de zinc.
ARTICLES OMIS
DANS LA TRADUCTION,
Qu'il faut reporter à la place qui leur appartient
suivant l'ordre alphabétique.
ALCOHOL AVEC COLOQUINTE.
Alcohol cum colocynthide. Lat.
Alcoole con colocintide. Ital.
Alcohol with bitter apple. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Coloquinte demi-once.
Alcoliol anisé six onces.
Laissez infuser vingt-quatre heures , puis filtrez.
Caractères. Limpide, odeur aromatique; saveur
âcre , piquante , amère.
Mode de prescript. Etendu d'eau ou associé aux
potions.
Vertu. Excitant.
Usage. Les afî'ections asthéniques , la paraplégie j
l'hypocondrie. (Odier. )
Dose. De demi-scrupule à deux scrupules deux
fois le jour.
ARTICLES OMIS.
199
ALCOHOL AVEC ELLÉBORE NOIR.
Alcohol cum heïlehoro nigro. Lat.
Alcoole elleborato. Ital. ^
Alcohol witli black hellébore. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Racine d'ellébore noir. . . deux onces.
Cochenille un scrupule.'
Alcohol. douze onces.
Faites macérer pendant six jours , et filtrez.
Caractères. Couleur rouge , odeur principale^
ment d'alcoliol^ saveur amère.
Mode de prescript. Avec l'eau chaude ou avec
d'autres véhicules convenables.
T^ertu. Excitant, rVervin.
Usages. Obstructions utérines , chlorose.
Dose. Depuis demi-drachme jusqu'à deux , deux
fois le jour.
ALCOHOL AVEC MELISSE COMPOSÉ.
Alcohol CU771 melissa compositum. Lat.
Alcoole con melissa compositum. Ital.
Alcohol with balm compound. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Sommités récentes de mélisse, deux livres.
Ecorces fraîches de citron. . quatre onces.
Noix muscade deux onces.
Coriandre huit onces.
Cannelle et girofle, de chaque, demi-once.
Mêlez et mettez en digestion pendant trois jours
avec alcohol cent vingt onces.
20Ô ARTICLES OMIS.
Distillez ensuite au bain-marie y vous obtiendrez
une quantité de liquide égale en poids à celui de
l'alcoliol employé ; vous soumettrez ce produit à une
nouvelle distillation pour le rectifier.
Caractères. Limpide j odeur agréable, aromati-
que j saveur piquante , cliaude , aromatique.
Mode dadminist. Avec le sucre ou avec les mix-
tures excitantes.
Vertus, Excitant, diffusible.
Usage. Dans les maladies astliéniques, dans l'abat-
tement résultant d'une affection morale.
Dose. Depuis six gouttes jusqu'à une drachme.
ALCOHOL AVEC LE QUINQUINA.
uilcohol cum cinchona. Lat.
Alcoole chinato. liai.
Alcoliol witli peruvian bark. Angl.
Mode de préparât. Prenez :
Ecorce dequinquinapulvérisée. trois onces,
Alcobol étendu douze onces.
Exposez le mélange pendant six jours au soleil ,
ou à une douce chaleur, puis décantez la liqueur et
filtrez.
A la dose de quinquina indiquée , on peut ajouter
même avantageusement trois drachmes d'écorce d'o-
ranges sèches , comme beaucoup de praticiens le
conseillent depuis long-tems.
Caractères . Couleur jaune foncée tirant au rouge j
saveur alcoholique amère , de quinquina.
Blode de prescript. Seul ou mêlé à l'alcohol de
gentiane , ou à des mixtures aqueuses et excitantes.
AÎITICLES OMIS. 201
Vertus. Principalement celle du quinquina , c'est-
à-dire , excitant.
Usages. Dans les fièvres intermittentes , nerveuses
et les maladies de faiblesse.
Dose. Depuis un demi-scrupule jusqu'à deux
drachmes.
MOXA.
Moxa. Lat.
Moxa. ItaL
Moxa. Angl.
On nomme ainsi mie matière combustible qu'on
applique au lieu du fer rouge et qu'on brûle sur quel-
que partie du corps pour y déterminer une escarrbe.
A cet effet on prend du coton, on le plonge dans
une solution saturée de nitrate de potasse; on le
laisse sécher à l'air , et on en fait des cylindres d'un
pouce de diamètre et de quatre pouces de longueur.
Pour en faire usage, on les enferme dans des tubes
de papier fort , on les allume et on les applique sur
la partie qu'on veut brûler. Ils sont tenus et dirigés
par les doigts (i). La cautérisation étant opérée, on
oint la plaie avec quelqu'onguent.
Quelques chirurgiens trempent ces cylindres de
coton ou d'étoupe dans l'alcohol , au lieu de la solu-
tion de nitre; mais la combustion se propage alors
rapidement par tout le cylindre. Il faut, en pareil
cas , se servir de pinces pour le diriger.
(i) Le procédé n'est pas le même en France , le coton est ordinaire-
ment enfermé dans de la toile. On fixe le cylindre sur la partie et on l'y
laisse brûler en entier. (P.)
202
ARTICLES OMIS.
MUCILAGE.
Mucilogo. Lat. 1
Idrato gommoso ovvero idrogommoso. Ital.
Mucilage. AngL .
Les chimistes ont jusqu'à présent nommé mucilage
le produit de la combinaison de l'eau avec les gommes,
combinaison qui donne à celles-ci la densité et les
apparences du mucus animal. La dénomination de
mucilage dérive du latin mucilago ^ synonyme de
muccigo et de mucus : elle n'exprime donc qu'un
caractère physique , d'une humeur qui peut se rap-
porter à des substances de diverse nature,^ même
animales. En effet, on dit souvent mucus nasalj, in-
testinal y humeur muqueuse ^ quoique ces liquides
ne contiennent cependant pas un atome de gomme.
Pour mieux préciser la nature du mucilage ^végétal
et le présenter à l'esprit sous une dénomination con-
venable, j'ai cru devoir l'appeler hydrate gommeux.
L'hydrate gommeux sera donc la gomme combinée
avec l'eau , de manière à prendre une consistance
muqueuse , visqueuse , peu coulante , collante , demi-
opaque, inodore, insipide, etc. Lorsque la quantité
d'eau sera suffisante pour faire perdre à l'hydrate gom-
meux ces caractères , on l'appellera solution de
gomme.
* On ne peut disconvenir que les motifs allégués par
l'auteur, pour justifier l'emploi du mot hydrate, ne soient
très-ingénieux. Cependant nous avons cru devoir conser-
ver la dénomination ancienne de mucilage , parce que
d'abord elle est très-usitée, même parmi les modernes,
ensuite parce qu'elle rend peut-être aussi exactement que
ARTICLES OMIS. 2o3
la dénomination nouvelle , le composé qu'elle désigne. Le
mot hydrate a été employé pour la première fois par
M. Proust , pour exprimer une combinaison d'oxide de
cuivi'e et d'une quantité fixe d'eau concrète , à laquelle ce
chimiste attribue la couleur du composé qu'il nomme
hydrate de cuivre. On voit que la même application ne peut
être rigoureusement admise pour le mucilage, dans lequel
Feau n'est certainement ni à l'état concret, ni la cause
principale de la coloration, puisqu'ilen est d'incolores,
ou bien il faudrait appliquer la dénomination d'hydrate à
toutes les substances végétales susceptibles d'acquérir la
consistance de mucilage par l'addition d'une certaine quan-
tité d'eau chaude , quoique ces substances ne contiej.inent
pas de gomme. Ainsi il faudrait dire hydrate amylacé pour
désigner l'espèce de gelée qui résulte d'une solution dans
Feau bouillante très-rapprochée d'amidon, de fécule d<3
pom"me-de-terre , de jalap, etc. (P.)
MUCILAGE DE GOMME ADRAGANT.
Miicilago gummi iragacanthœ . Lat.
Idrato di gomma adragante. Ital.
Mucilage of gum-dragant. ^ngl.
Mode de préparât. Prenez :
Gomme adragant en poudre . deux drachmes .
Eau bouillante. . . . . quantité suffis.
Versez l'eau peu à peu pour que le mucilage (hy-
drate) puisse d'abord se ramollir en se pénétrant
d'eau successivement.
Caractères. Dense, visqueux, collant, difficile-
ment soluble dans l'eau, inodore, insipide.
Mode de prescript. Seul , ou bien associé à des
poudres pour former des bols.
Vertus et usages du mucilage de gomme ara-
bique.
204 ARTICLES OMIS.
Observations. On procède à-peu près de la mêmç
manière pour obtenir le mucilage de quelques racines
et de diverses semences. Par exemple , pour se pro-
curer le mucilage de guimauve, on prend quatre
onces de la racine de cette plante coupée en petits
morceaux ; on fait bouillir dans deux livres d'eau
jusqu'à réduction de huit onces , et on passe.
Le mucilage de semence de coing s'obtient en fai-
sant évaporer aux deux tiers et au bain-marie huit
onces d'eau simple ou de rose , dans laquelle on aura
mis une once de ces semences écrasées. Le liquide
en refroidissant présente le mucilage.
MUCILAGE DE GOMME ARABIQUE.
Mucilago gummi arabici. Lat.
Idrato di gomma arabica. ItaL
Mucilage of gum arabic. Angl.
Mode de préparai. Prenez autant que vous vou-
drez de gomme arabique , versez dessus autant d'eau
chaude qall en faut pour la convertir en mucilage.
Caractères. Dense , gluant , insipide y demi-
transparent.
Mode de prescript. Avec des mixtures, des sirops^
ou en solution dans l'eau.
Vertus. Invisquant, adoucissant , stupéfiant
( Darwin. )
Ûsages. Dans les cas d'excoriations , de brûlures ,
d' exulcération des paupières ou des mamélons.
Préparations. Emulsion oleo-gommeuse , etc.
ARTICLES OMIS. 2o5
mCILAGE DE GOMME ARABIQUE MERCURIIX,'
Mercure gommeux de Plenck. (v. s.)
Mucilago gummi arabici mercurîalis. Lat.'
Idrato di gomma arabica mercuriata. ItaL. •
Mercurial mucilage of gum-arabic. Angl. \
Mode de préparât. Prenez :
Mercure distillé. . , . . une draclime;
Gomme arabique. . . . deux drachmes.'
Ajoutez-y , eau commune. . deux cuillerées.
Agitez le mélange dans un mortier de verre , et
avec un pilon de verre , jusqu'à ce que les globules
soient disparus.
Caractères. Couleur cendrée , certaine consistance
gluante.
Mode de prescript. En boisson, dissous dans
des eaux aromatiques , dans des décoctions , dans du
lait. En pilules y on l'administre combiné avec des
sirops , des extraits , de la mie de pain • on l'unit
aussi aux onguens pour l'usage externe j ou bien enfin
t)n le prescrit sous formes de gargarisme , de Uni-
ment , de fomentation , etc.
Vertus. Anti -vénérien , anthelmintliique , débi-
litant.
Usage interne. Maladie vénérienne j vers asca-
rides lombricoïdes ; dyssenterie sthénique ^ quelques
affections inflammatoires.
Usage externe. Ophthalmie vénérienne , angine
•Syphilitique, fistules vénériennes et catarrhe urétliral.
Dose. A l'intérieur , pour boisson , au composé
qui résulte du mode de préparation indiqué ci-dessus ,
on ajoute , par exemple , huit onces d'eau de fume-
terre et une demi-once de sirop. On fuit prendre une
Û06 AU TI CLES OMI^-.
à deux culllerces de cette boisson matift et soir. Pour
administrer ce mucilage en pilule , on j ajoute , par
exemple ^ -une drachme d'extrait de ciguë et suffi-
sante quantité de poudre de réglisse. On fait avec le
mélange des pilules de deux grains , et on en fait
prendre de quatre à six matin .et soir.
PHOSPHATE DE -SOUDE.
Fhosphas sodœ. Lat.-
Ossisolfato di sod?. Ital.
Phosphate of soda. Angl.
Mode de préparât. Saturez avec du carbonate de soude le
phosphate acide de chaux obtenu de la décomposition des os
par l'acide sulf'urique. EiUrez la solution , de laquelle vous sé-
•parerez le phosphate de chaux j faites évaporer et cristalliser.
Autre pi'océdé. M. Eunke de Linz a proposé la méthode
suivante, qu'il cçoit économique et expéditive. Elle consiste à
fiatui'er la partie terreuse en excès dans les os calcinés par
l'acide sullurique affaibli , puis à dissoudre dans l'acide nitri-
que le phosphate de chaux restant. Il ajoute à cette solution
une égale quantilé de sulfate de soude , et retrouve l'acide
nitrique parla distillation. On sépare le phosphate de soude
•du sulfate, de chaux insoluble , en le faisant dissoudre dans
l'eaù et cristalliser.
Caractères. D'une cristallisation prismatique, rhomboï-
âale , variable j d'une saveur salée , non désagréable , analo-
gue à celle du muriate de soude j efïlorescent , fusible et vitri-
rfîable au feu ) sôluble dans quatre parties d'eau à lo -j- o , et
dans moins de deux parties d'eau bouillante.
Mode de prescript. Dissous dans l'eau , dans le bouillon
non salé , ou dans le thé.
Vertus. Légèrement purgatif, débilitant.
Xfsage. Dans la constipation, dans la colique miserere. '
Dose. Depuis deux drachmes jusqu'à une once et demie. î
Obseri^ations . Cesel purgatif a été mis en vogue par Pearson,
et par d'autres médecins anglais, comme étant préférable aux
sels purgatifs chez les personnes délicates, qui répugnent aux
autres sels dont la saveur est désagréable.
APPENDICE.
ACÉTATE DE PLOMB LIQUIDE.
Extrait de saturne. (Procédé perfectionné.)
Mode de préparât. Prenez :
Oxide de plomb demi-vitreux
réduit en poudre fine ^ . . deuxlivres.
Vinaigre blanc de la meilleure
qualité. . . . . . . liuitliv.huitonc.
Faites bouillir le mélange dans une chaudière dè
plomb , jusqu'à ce qu'il ait acquis la consistance de
miel "cuit. Ajoutez alors,
Eau commune. .... neuf livres.
Agitez de nouveau , continuez l'ébuUition pendant
demi-heure , filtrez et faites rapprocher la liqueur à
.27° de l'aréomètre de Baume pour les sels.
L Caractères. Couleur vert-olive j pesanteur spéci-
fique 32 = 45- Se trouble par l'eau distillée et dépose
du tartrate de plomb.
J'ai indiqué , dans le Bulletin de Pharmacie , dé,-
cembre 1810 , les avantages de ce procédé, lequel se
rapproche pour la théorie de celui qu'a proposé
M. MoUier, pharmacien à Fontainebleau.
Dose , vertus , usage. Ceux de I'Acétate de plomb
LIQUIDE.
BORATE DE MERCURE.
Mode de préparât. Comme on ne peut obtenir
•ce sel que par une double décomposition , on «fait
208 APPENDICE.
d'abord une dissolution de mercure dans l'acide ni-
trique d'autre part on fait fondre du borate de
soude dans de l'eau distillée que l'on fait légèrement
bouillir. Lorsque ces deux préparations sont faites ,
on verse peu-à-peu le soUitum de borate de soude
dans la liqueur mercurielle , et il se forme aussitôt
un précipité que l'on recueille en passant la liqueur
sur un fdtre ; on le lave plusieurs fois à l'eau froide
pour enlever toutes les parties salines, •'et après l'ayoir
desséché on le porpliyrise et on le conserve pour
l'usage dans un flacon bien bouché.
N. B. Au lieu d'une dissolution nitrique de mer-
cure , on peut également employer le muriate de
mercure suroxidé j on aura les mêmes résultats.
Caractères. Ce sel ou oxide boraté de mer-
cure , qui a été préparé dans les laboratoires de
l'académie de Dijon, et employé, en 1772, par
M. Chaussier , est d'une belle couleur jaune qui
brunit à la longue sur-tout par le contact de la
lumière , et il est très-peu soluble dans l'eau même
bouillante.
Mode de prescript. On le prescrit à la dose d'un
ou deux grains pour faire des frictions dans l'intérieur
des joues et sur les gencives , suivant la méthode de
Clare ; ou bien on l'incorporera avec une graisse ou
une substance mucilagineuse pour faire des frictions
sur la peau 3 enfin on en forme des pilules avec un mu- |
cilage j quelquefois on l'associe à des préparations j
antimoniales , la résine de gayac et quelques extraits i
amers. *
Vertus. Ce sel a les propriétés des préparations !
APPENDICE.
mercurielles et convient ainsi dans le traitement des
maladies vénériennes. Il a été employé plusieurs
fois avec succès par M. Chaussier ( Journal de phy-
sique ) i soit à l'extérieur en frictions , soit intérieu-
rement sous forme de pilules.
Dose. Dans ce dernier cas la dose doit être d'un
ou deux grains au plus , en augmentant progressive*
ment suivant l'effet et la sensibilité des malades.
EAU ÉTHÉRÉE CAMPHRÉE.
Mode de préparât. Prenez :
Camphre purifié. . demi-once.
Ether sulfurique très-
rectifié. ... une once et demie.
Eau distillée, . . vingt-huit onces.
On met dans un flacon de cristal le camphre et
l'éther sulfuricjue , on agite pour aider la solution ;
d'autre part , on pèse vingt-huit onces d'eau distillée
dans un bocal à goulot renversé , d'une pinte de
capacité, tubulé à sa base, et muni d'un robinet dé
cristal (ou, à son défaut, d'un tube). On y verse
l'éther camphré j on ferme de suite le bocal avec un
bouchon de liège traversé par un tube de verre d'une
demi-ligne de diamètre , de façon qu'il n'excède pas
la surface plongeante du bouchon. La partie supé*-
rieure du tube s'élève à environ trois centimètres au-
dessus du goulot. On ferme très-exactement cette
extrémité par un petit cylindre de liège qu'on re-
couvre de lut grasj on lute avec le plus grand soin
le goulot du bocal et son bouchon j on agite la liqueur
Lrois ou quatre fois dans l'espace de deux heures, et
l'eau éthérée camphrée est préparée.
n. 14.
210 APPENDICE.
Lorsqu'on a besoin de cette composition , on dé-
bouche légèrement le tube; on ouvre le robinet, et
on reçoit la liqueur dans un flacon. Ce petit appareil
fort simple est représenté p/. i""^, y?^. 52.
Caractères. Limpide comme l'eau distillée, d'une
odeur et d'une saveur mixte de camphre et d'éther;
elle se mêle aux sirops, aux eaux distillées, sans les
troubler. Chaque once d'eau éthérée camphrée con-
tient environ huit grains de camphre , et dix-huit à
vingt grains d'éther. Pour conserver à cette eau toute
sa force , il est bon qu'elle soit surnagée d'un peu
d'éther camphré dans le flacon oii elle se prépare.
Mode de prescript. Par cuillerée , pure ou seule-
ment mélangée avec un peu de sucre ou d'un sirop
quelconque.
V^ertus. Calmante, anti-spasmodique.
Usages. Dans les affections adjnamiques com-
pliquées d'ataxie ou symptôme nerveux; dans l'é-
clampsie ou les convulsions accidentelles qui sur-
viennent quelquefois pendant ou peu après l'accou-
chement. (M. Chaussier. )
Observations. Cette préparation que j'ai proposée
dans le Bulletin de Pharmacie , comme le moyen le
plus convenable d'unir le camphre et l'éther dans les
potions aqueuses , a été soumise aux expériences de
M. Chaussier qui a bien voulu déterminer ses pro-
priétés et son usage.
APPENDICE.
3lH
ÉLECTUAIRE ANTHELMINTHIQUE,
Mode de préparât. Prenez :
Poudre de semen- contra
choisi deux drachmes.
Racine de jalap. . . . une drachme.
Mercure doux bien lavé., de six à douze grains.
Eau de cannelle. . . . demi-drachme.
Sirop de fleurs de pêcher
ou de roses solutif. . suffisante quantité.
Pour donner au mélange la consistance d'élec-
tuaire.
Caractères. Consistance molle , couleur brune ,
odeur aromatique.
Dose. Pour les enfans de deux à quatre ans , le
douzième de la masse ; pour ceux de cinq à huit ans ,
le huitième de la masse ; pour les adultes , le quart et
même au-delà , selon les circonstances.
Mode d' administrât. On prend uiie dose de cet
^lectuaire le matin à jeun , enveloppé dans un peu
de pain azyme , ou roulé dans la poudre de réglisse ;
on boit par-dessus une tasse d'infusion amère.
Usage. Contre les ascarides , les lombiics , le
ténia. ( Vo&ler , Pharmaca selecta. )
ÉLECTUAIRE HYDRAGOGUE.
Mode de préparât. Prenez :
Scammonée d'Alep choi- -j
sic \De chaq. deuxdrachm.
Racine de Jalap. . . .)
De squammes de scille. . une drach. et demie.
De résine de jalap. . , demi-drachme.
212 APPENDICE,
Pulvérisez chaque substance ; faites-en un mélange
exact que vous incorporerez avec sirop de nerprun ,
quantité suffisante.
Caractères. Couleur grise-rougeâtre; odeur légè-
rement nauséeuse; consistance molle.
Mode d'administration. En bols.
Dose. De douze à vingt-quatre grains.
T^ertus. Drastique , diurétique.
Cas particuliers. Hydroçisies asthéniques. (M.
FOUQUIER. )
ÉLIXIR ANTI-SCROFULEUX.
(Peyrilhe, Essais sur les vertus des alcalis i^olaù'ls.)
Mode de préparât. Prenez ;
Carbonate alcalinule de po- \
tasse ( alkali fixe végétal !
V /De chaq. i drach. et demie.
concret) l
Racine de gentiane. . . )
Alcoliol à vingt degrés ( eau-
de-vie commune). . . trente onces.
Faites infuser pendant vingt-quatre heures avant
d'en commencer l'usage , et laissez la liqueur sur la
racine où elle ne peut que se fortifier à mesure qu elle
y séjourne.
Caractères. Couleur jaune rougeâtre , saveur
amère.
Dose. Une cuillerée à bouche.
Mode d' administrât. On donne cette teinture à
la dose indiquée , un peu avant chaque repas.
Propriétés. Selon Peyrilhe, cet élixir fond etdonne
APPENDICE. 2l3
du ressort , il affaisse le ventre ordinairement dur et
volumineux , facilite la digestion et la nutrition, et
rétablit toutes les fonctions.
Usage. Dans les affections scrofuleuses.
Observations. Quelques médecins augmentent les
quantités de l'alcali et de la gentiane , et donnent
à cette teinture le nom ^Eliocir amer anti-scrofu--
leux , ou simplement dHélixir amer. Voici les doses
les plus ordinaires.
Prenez :
Racines de gentiane. . . . cinq drachmes.
Carbonate alcalinule de po-
tasse six drachmes.
Alcohol à vingt-un degrés. . deux livres.
ÉLIXIR AMER.
Voyez Elixir anti-scrofuleux.
ÉLIXIR AMER ANTI-SCROFULEUX.
Voyez Elixir anti-scrofuleux.
ÉLIXIR PARÉGORIQUE D'EDIMBOURG.
Mode de préparât. Prenez :
Acide benzoïque. . . . demi-once.
Opium. . . . . . . deux drachmes.
Esprit volatil aromatique, une livre.
Faites digérer pendant cinq jours , et filtrez à une
température basse.
Caractères. Couleur d'abord jaune, qui devient
ensuite plus foncée , et passe au rouge après quelque
tems d'exposition à la lumière^ odeur mixte de ben-
join et d'ammoniaque.
2l4 APPENDICE.
Dose et mode d' administrât. Pour Ip,s adultes ,-
de quarante à soixante gouttes dans une tasse d'infu-
sion béchique.
sr^wj. Expectorant, anti-spasmodique.
Usage. Le catarrhe asthénique, la toux convulsire,
la difficulté de respirer étrangère à toute disposition
inflammatoire.
ÉLIXIR PARÉGORIQUE DE LONDRES.
Mode de préparât. Prenez :
Extrait sec d'opium. • I -, ,
1 .j , .. > De chaque tiue drachme,;
Acide benzoïque. . . J
Camphre purifié. , . deux scrupules.
Huile volatile aroma-
tique d^anis. . . une drachme.
Alcohol à 36 degrés, vingt-quatre onces.
Faites digérer pendant trois jours et filtrez.
Caractères. Couleur jaune-rougeâtre^ odeur d'a-
liis , assez agréable ; saveur piquante.
Dose. De vingt-cinq à trente gouttes.
Mode d administration. On le prescrit aux doses
indiquées dans une tasse d'infusion de verveine
triphjl, , ou toute autre boisson appropriée.
Vertus. Excitant, expectorant, anti-spasmodique.
Usages. La toux spasmodique , le catarrhe chro-
nique ; les affections de poitrine asthéniques^ l'asthme.
Observations. J'ai cru devoir donner ici les deux
formules d'élixir parégorique pour éviter toute espèce
d'erreur de la part des pharmaciens comme de celle
des malades. Ce médicament est regardé à Lou-
APPENDICE^ 2y5
(1res ainsi qu'à Edimbourg comme une sorte de
panacée j il n'est aucun individu un peu aisé qui n'eu
soit pourvu pour y avoir recours à la moindre indis-
position. Cependant qu'un Anglais ou qu'un Ecossais
arrivant à Paris demande simplement Yéliacir paré-
gorique ^ le pharmacien sera toujours incertain d'avoir
satisfait à la prescription , s'il n'a pris auprès du
malade des renseignemens capables de fixer son
choix. La différence d'odeur des élixirs de Londres
et d'Edimbourg est un moyen qui ne saurait être
équivoque pour les personnes habituées à faire usage
de ce remède : nous engageons donc nos confrères
d'y avoir recours en pareil cas.
EMPLATRE PERPÉTUEL DE JANIN ,
, Connu aussi sous le nom de vésicatoire anglais»
Mode de préparât. Prenez :
Cantharides en poudre. . . une once.
Euphorbe demi-once.
Mastic. . ,
Térébenthine
On mêle exactement les poudres avec la térében-
thine , et l'on fait du tout un magdaléon.
Caractères. Couleur verdàtre lorsqu'il est récent,
iDrunit et prend une couleur noire après quelque tems
d'exposition à l'air j consistance plus molle que celle
de l'emplâtre vésicatoire du Codex.
f^ertus . Viuhéîicinl ^ excitant, vésicant.
Usage externe. Dans les affections rhumatismales,
les douleurs vagues.
Mode d' administration. On étend cet emplâtre
De chaque trois onc.
2l6 APPENDICE.
sur de la peau ou du taffetas sans le saupoudrer,- on
l'applique sur les parties douloureuses , et on l'y
maintient pendant huit à dix jaurs plus ou moins.
11 procure lentement et pendant long-teras un écou-
lement de sérosité.
ESPRIT SULFURIQUE ÉTHÉRÉ MARTIAL,
T^ojez Teinture éthérée de bestuchef.
ÉTHER ACÉTIQUE CANTHARIDÉ,
ou Teinture éthérée be cantharidfs.
Mode de préparât. Prenez ;
Ether acétique bien rectifié. . deux onces.
Cantharides choisies en pou-
dre une drachme.
Faites macérer dans un flacon bouché à l'émeri
ant quarante-huit heures ; filtrez promptement
et à une température très-basse pour éviter l'évapora-
tion , et conservez pour l'usage.
Dose. Deux gros en frictions matin et soir , faites
jusqu'à siccité sur la peau.
Vertus. Excitation forte du système cutané \
action rubéfiante très-prompte.
Usages. Dans l'apoplexie et dans tous les cas
où l'on veut opérer une révulsion plus prompte
que par les sinapismes et les vésicatoires. Dans
les rhumatismes chroniques et sans inflammation ;
on fait alors les frictions sur le lieu même de
la douleur. Dans les cas de paralysie , dans les en-
gorgemens lents du tissu cellulaire. (M. J. Double. )
APPENDICE.
21J
ÉTHER BALSAMIQUE DE TOLU ,
ou Teinture éthérée de baume de tolu.
Mode de préparât. Prenez :
Ether siilfurique très-rectifié. deux onces.
Baume de Tolu choisi. . . trois drachmes.
On réduit le baume de Tolu en poudre grossière ,
on la met dans un flacon de cristal bouché à l'émeri ,
on verse dessus l'éther sulfurique et on agite le mé-
|.ange. La dissolution s'opère à froid.
Caractères. Couleur jaune , odeur éthérée balsa-
mique.
Mode d' administrât. On prescrit l'éther balsami-
que sous forme de vapeur au moyen de l'inspiratoire.
(Pi.r,j!g.4.)
Usages. Dans les catarrhes laryngés ou pulmo-
naires prolongés , avec irritation , annoncés tantôt par
l'extinction de la voix , tantôt par une voix rauque
ou altérée d'une manière quelconque. M. le docteur
Moreau de la Sarthe emploie le même médicament
dans les cas d'irritation nerveuse du poumon , de suf-
focation ou d'oppression , au printems , et à la suite
d'affections morales pénibles , etc. L'éther balsami-
que en vapeur est principalement indiqué dans les
circonstances où la sensibilité de l'estomac n'en sup-
porte pas bien l'action , et lorsque l'afTection des voies
aériennes est primitive et isolée de toute autre affec-
tion. (M. More AU. )
ÉTHER PHOSPHORIQUE.
Boullay, auteur de cette préparation , tentée avant
lui sans succès par plusieurs chimistes , y procède de
2l8 APPENDICE.
la manière suivante.: on dispose un appareil de dis-
tillation semblable à celui qui sert ordinairement
pour l'éther sulfuriquej on verse dans la cornue un
kilogramme d'acide pliosphorique pur et concentré
eu consistance de sirop - on place ensuite sur la tubu-
lure de cette cornue l'entonnoir à robinet , pl.
Jig. 2 , qu'on fait plonger dans l'acide jusqu'à un
demi-pouce du fond ; on échauffe graduellement
l'acide phosphorique, et sitôt qu'il est prêt à entrer
en ébuUition, on fait arriver goutte à goutte un kilo-
gramme d'alcohol à 40 degrés , qu'on a préalablement
versé dans la partie moyenne de l'entonnoir.
Le mélange s'opère avec elFort et bouillonnement,
et la distillation a lieu sur-le-champ.
Aussitôt qu'il est passé dans le récipient l'équiva-
lent du tiers de l'alcohol employé, on doit séparer ce
premier produit très-faiblement élhéré , qui n'est que
de l'alcohol presque pur, échappé à l'action de l'acide
phosphorique et volatilisé pendant que le mélange
s'est opéré. Ensuite on continue lentement la distil-
lation , et on a pour second produit une liqueur
éthérée très-agréable , qui n'a besoin que d'être rec-
tifiée une ou deux fois siir du muriate de chaux des-
séché, pour être un éther parfait, analogue à l'éther
sulfurique , auquel seul il peut être comparé.
En poussant plus loin l'opération , on obtient de
l'eau saturée d'éther, une huile citrine semblable à
celle qu'on a nommée huile douce de vin , et pour
résidu un mélange de charbon , d'acide phosphorique ,
et d'un peu de silice enlevé à la cornue.
L'acide phosphorique du résidu peut servir plu-
sieurs fois au même usage , et même à d'autres ope-
APPENDICE* 2ig
rations après avoir été purifié eh le chaufFant dans un.
matras avec un peu d'acide nitrique , jusqu'à ce qu'il
soit parfaitement décoloré et sans odeur.
Caractères. Incolore , odeur agréable d'éther
sulfurique très-pur j brûle sans laisser de résidu acide.
Mode d'administration. Cette préparation est
encore trop nouvelle pour que les médecins aient pu
déterminer ses propriétés. Nous l'avons rapportée
pour faciliter aux pharmaciens les moyens de la pré-
parer, et aux médecins celui d'en constater l'efficacité.
ÉTHER SULFURIQUE FERRÉ.
ojez Teinture éthéree de Bestuchef.
INFUSUM AQUEUX D'OPIUM.
De M. le Professeur Ghaussier.
Mode de -préparât. Prenez :
Opium choisi. . . . . . une once.
Eau distillée huit onces.
Alcohol à trente-six degrés. . demi-once.
On divise l'opium en petits morceaux ; on le met-
dans un flacon avec l'eau distillée , et on laisse infu-
ser à la température de l'atmosphère et à l'abri de
la lumière , en ayant soin d'agiter le flacon de tems
en tems j après deux ou trois jours d'infusion , sui-
vant la température de la saison , on filtre et on eu
remplit exactement de petits flacons qui doivent être
bien bouchés.
^'Si la préparation doit être conservée plus d'un
mois , il est nécessaire , pour prévenir son altération ,
d'y ajouter la quantité d' alcohol prescrite.
230 APPENDICE.'
Mode de prescript. Cet infasum se prescrit par
gouttes depuis seize jusqu'à trente-six, et même au-
delà , dans une cuillerée de sirop simple ; on le fait;
entrer à la même dose dans les potions , en y asso-
ciant, suivant le besoin et l'objet qu'on se propose,-,
des sirops , des eaux distillées simples ou aromati-
ques j on le prescrit à la même dose dans des lave-
mens mucilagineux ; on le fait entrer à plus grande
dose dans les fomentations , les collyres , les bains ,
ou autres préparations destinées pour l'usage exté-
rieur. D'autres fois on l'emploie pur et en frictions
enfin , on peut l'associer à des cérats , oa l'unir avec
le sucre pour en faire im sirop.
ertus j usages. L'infusum aqueux a toutes
les propriétés calmantes de la partie extractive de
l'opium , et comme il n'est point associé à des subs-
tances acres , aromatiques , astringentes , il convient
toutes les fois qu'il s'agit de modérer l'action ner-
veuse , de calmer les douleurs , de suspendre , d'ar-
rêter les effets d'une irritation. locale j ainsi M. Chaus-
sier l'emploie souvent et avec le plus grand succès
contre ces petites toux d'irritation qui sont fréquem-
ment les indices et les précurseurs des crachemens
de sang , des affections des poumons ; et en calmant
la toux par l'usage régulier et continu de cette pré-
paration , il a souvent eu l'avantage de prévenir ou
d'arrêter les progrès d'une plithisie commençante. Il
l'emploie aussi dans des collyres pour quelques in-
flammations et irritations des yeux ; son usage lui a
paru extrêmement avantageux dans les douleurs , les
engorgemens des mamelles sur-tout lorsqu'elles sont
la suite d'im coup porté sur ces organes. Dans ces cas,
APPENDICE. 22!
qui sont très-fréqiiens le meilleur résolutif est d'ap-
pliquer sur la partie , et aussitôt après le coup , une
compresse de linge fin trempée dans un léger dé-
coctum de graine de lin auquel on ajoute une quan-
tité plus ou moins grande d'infusum aqueux d'opium :
ce mode àe préparation convient également pour le
pansement des cancers des mamelles , pour des in-
jections dans les cas de cancers ou d'irritation à
l'utérus.
LIQUEUR POUR INJECTION
Contre la Gonorrhée
Mode de préparât. Prenez :
- Sulfate de zinc. . * . , vingt grains.
Eau distillée trois onces.
Ensuite ,
Acétate de plomb. . . . vingt grains.
Eau distillée trois onces.
Mêlez les deux solutions; laissez déposer la liqueur
et filtrez.
Caractères. Limpide comme l'eau distillée , sa-
veur âpre métallique.
Mode d' administrât. On se sert de cette liqueur
en injection matin et soir j pendant son usage le ma-
lade prend dans la journée quatre ou cinq verres d'eau
édulcorée avec le sirop de gomme ou toute autre
boisson mucilagineuse. On seconde l'effet de l'injec-
tion par l'usage des pilules suivantes , dont le malade
prend deux par jours.
222 appendice;
Prenez :
Muriate de mercure doux. . trente grains.
Rhubarbe soixante grains.
Conserve de roses. . , . suffisante quant.
Pour former dix pilules.
Vertu. Astringente.
f/i-^^ei-.ICatarrhesuréthral ou vaginal chroniques,
et quelquefois même aigus , mais commençans.
Observations. J'ai exécuté nombre de fois cette
formule , signé du docteur Jacob Cow^per , pour des
prisonniers anglais résidant à Paris sur parole. J'ai
appris de l'un d'eux qu'il ne marchait jamais sans
cette liqueur , avec laquelle , disait-il , il faisait dis-
paraître une gonorrhée en quatre ou cinq jours.
On emploie quelquefois le mélange d'acétate de
plomb et de sulfate de zinc , mais avec le dépôt qu'on
a soin d'agiter et de mêler au reste de la liqueur;
dans ce cas on a un mélange d'acétate de zinc et de
sulfate de plomb , l'un et l'autre formés par affinité
double. Le chirurgien anglais prescrivant de séparer
ce dépôt , j'ai été curieux de connaître dans quel
état se trouvait la liqueur limpide. J'y ai donc versé
une solution d'acétate de plomb qui ne l'a point trou-
blée dans une autre portion de la même liqueur , du
sulfate de zinc j dans une autre , du muriate de ba-
ryte. Point de précipité dans ces deux cas , donc la
liqueur pour injection , employée par les Anglais ,
€St à l'état d'acétate de zinc.
APPENDICE. !123
MASSE ODONTALGIQUE DE VOGLER.
Modécle préparât. Prenez :
Mastic ) chaque deux drach.
Sandaraqiie j .'.*.}.•
Sang-dragon choisi. . . demi-drachme.
Opium brut six grains.
Mêlez toutes ces substances réduites en poudre
séparément avec :
Huile essentielle de romarin, gouttes n** viij.
Ajoutez peu-à-peu, en pistant dans un mortier de
marbre :
Alcohol de cochlearia , quantité suffisante pour
qu'il en résulte une masse de consistance emplastique.
Oarcictères. En masse demi-ductile , de couleur
purpurine , avec odeur aromatique.
Mode d' administration. On prend de cette com-
position la grosseur d'une petite fève : on l'applique
sur la gencive ; la douleur se dissipe ordinairement
en très-peu de tems.
Indications . Dans l'odontalgie inflammatoire ar-
thritique , mais principalement dans l'odontalgie rhu-
matismale.
MIXTURE ANTI-SYPHILITIQUE
Du Docteur Cirillo.
Mode de préparât. Prenez :
Eau pure. . . deux onces.
Miel égypliac. . deux drachmes et demie.
Mêlez dans un mortier de verre et gardez dans
une bouteille.
APPENDICE.
Caractères. Liquide , trouble j de couleur rouge-
brun j odeur légère de caramel.
Mode d' administration. On applique deux fois
par jour sur les ulcères syphilitiques une compresse
imbibée de cette mixture. S'il existe en même tems
des phimosis , on en injecte de même deux fois par
jour entre le gland et le prépuce.
V ertils. Excitant , léger.
Usages. Contre les ulcères syphilitiques.
Observations . Cirillo substitue cette préparation
kVeau p hagédéj2i(jue ^wi\\^a.iTem.enl employée dans
le cas indiqué.
MURIATE TRIPLE D'OR ET DE SOUDE.
Mode de préparât. Dans une dissolution nitro-
muriatique d'or, on jette du muriate de soude des-
séché quantité égale en poids à celle de l'or dis-
sous. On fait chaufferie mélange pour aider la solu-
tion du muriate alcalin , et on procède ensuite à
l'évaporation à un feu doux jusqu'à siccité. On pul-
vérise le sel , encore chaud , dans un mortier de verre,
et on. le conserve dans un flacon bien bouché.
Dose. A l'intérieur d'un quinzième à un douzième
chaque jour du mélange ci-dessous.
Mode d'administ. Un grain de ce sel mêlé à deux
grains d'une poudre composée d'amidon , de char-
bon et de lacque des peintres , en tablettes.
T^ertus. Anti-syphilitique , résolutif.
Usages. Contre la maladie vénérienne, le goi-
tre, certaines dyspnées, la pulmonie tuberculeuse
commençante.
APPENDICE.' 225
OPIAT CONTRE LA GONORRHÉE.
Mode de préparât. Prenez :
Baume de Copaliu. . . . demi-once.
Gomme arabique en poudre, uneonceetdemie.
Sucre blanc en poudre. . . six onces.
Eau de menthe suffisante quant.
On fait un mucilage avec la gomme arabique et
l'eau de menthe ; on y incorpore , à l'aide du pilon ,
le baume de Copahu ; on linmecte un peu ce mélange
avec la même eau , puis on ajoute peu-à-peu le sucre
en poudre , et assez d'eau de menthe pour donner
au tout la, consistance d'une marmelade.
Caractères. Couleur blanche , aspect un peu gre-
nu , odeur de menthe , saveur légèrement aromatique
assez agréable.
Dose. Une cuillerée à bouche, une et deux fois par
jour.
Mode d' administrât. Seul ou étendu dans une
tasse d'eau édulcorée avec le sirop de capillaire ,
dans une infusion amère , ou tout autre véhicule ap-
proprié.
Vertus. Excitant spécifique de l'urèthre , diu-
rétique , laxatif.
Usage. Contre l'écoulement chronique , et contre
l'inflammation sthénique commençante de l'urèthre.
Observations. M. le docteur Larrey , chirurgien
en chef de la garde impériale , prescrit souvent cet
opiat j il y fait ajouter parfois quelques grains de
laque , pour donner au mélange un aspect plus
agréable.
II. i5
2 9,6 APPENDICE;
OR DIVISÉ.
Bîode de préparât. Prenez :
Or fin en feuilles. .... une partie."
Mercure revivifié du cinnabre, . six parties.
On triture c€S deux métaux dans un itiortier de
verre ou de porcelaine , pendant le tems nécessaire
pour opérer l'amalgamation. On eïi sépare ensuite
le mercure par l'action du caîlorique , ou par l'acide
nitrique pur on lave , on séché et on pulvérise dans
un mortier noii- métallique. (Procédé indiqué par
M. Figuièr. ) On peut ol)temr Tor très-divisé'ën tri-
turant 'les feuilles d'dr dans un mortier de verre avec
de beau miel blanc , ou de la gomme arabique. Oii
verse de l'eau chaude dans le mortier pour dissoudre
Yexcipienty eiVon obtient l'or en pOudre sur le filtre.
Les doreurs sur porcelaine obtiennent à - la - fois
une grande quantité d'or métallique très -divisé , en
versant dans une dissolution d'or par l'acide nitro-
muriatique , une solution de sulfate de fer au mini-
mum. Le précipité jaune qui se forme , bien lavé ,
donne l'or en poudre . très-pur.
Caractères. En poudre fine de couleur jaime.
Doses.. D'un demi-grain à cinq .grains par jour.
Môde d'ùdminist. 'En frictions sur là langue et
les gencives.
Vcrtiis . A'îiti-véneneh \ ^fetid^nt , ' fecif a rit.
TJsa-^es; 'Contre 'syphilis , lies écrouelles , I«
goitre. (M. Chrétien. ) ..> . , . ^-..vj--
OXÎDE D'OR PRECIPITE PAR L'ÉT'Afi^:
Mode de préparât. Prenez une partie 'd'or put
réduit eii grenailles ou en lames minces j m-ettez-la
dans un matras à col long et étroit ; versez par dessus
huit ou dix parties d'acide nitro-murialique fait avec
APPENDICE. 11^
parties égales d'acide nitrique et d'acide muriati-
qiie (i); le mélange de ces deux acides s'opère dans
le matras qui contient Ym : ce matras est posé sur
un bain de sable. Lorsque reffervescence qui résulte
du mélange des deux acides est passée , on chauffe le
bain de sable jusqu'à faire bouillir légèrement la
liqueur^ et pour empêcherila volatilisation de l'acide,
on ajuste au col du matras un vaisseau de rencontre.
La dissolution terminée , on s'assure si elle est neutre
ou avec excès d'acide en y ajoutant un peu d'or, dont
le poids est connu : si l'acide agit, on augmente son
action par la chaleur j dans le cas contraire on décante
la dissolution neutre, on la fait évaporer dans une
capsule de verre, jusqu'à la consistance de sirop clair;
on étend cette dissolution de vingt fois son poids
d'eau distillée; on filtre dans un vase de verre , et on
jette dans la liqueur deirétain pur réduit en lames,
jusqu'à ce que ce métal cesse d'opérer la précipitation
de l'oxide d'or ; on enlève alors l'étain qui.n'a pas été
dissous; on jette sur un filtre la liqueur contenant ce
précipité; on lave celui-ci, arvec l'eau distillée jusqu'à
. ce qu'elle passe sans saveur; on fait sécher à l'ombre
ce précipité, on le pulvérise , .on le passe à travers
un tamis de soie à mailles serrrées , et on le conserve
dans un flacon de cristal.
Autre procédé. On précipite l'or de la dissolution
nitro-muriatique au moyen du muriate d'étain. Ce
dernier sel s'obtient par la dissolution de l'étain
laminé dans l'acide muriatique amené au point de
(l) L'acide nitro-muriatique que M. Vauquelin préfère pour la dis-
solution de l'or, se compose d'une partie d'acide nitrique à Sa degrés, et
trois parties d'acide muriatique à ao degrés ; on chauffe l'acide lùtrp-
muriatique avec l'or , jusqu'à ce qu'il cesse d'agir sur ce métal.
228 APPENDICE,
cristallisation. On prend deux parties de ce muriate
cristallisé sur une partie d'or dissous , on fait fondre
le sel dans l'eau aiguisée d'un peu d'acide muriatique.
Dans la totalité de la solution du muriate d'or, on
jette une partie de celle de muriate d'étain ; on agite
le mélange , et on le laisse reposer pendant quelque
tems. Pour s'assurer que tout l'or a été précipité, on
verse sur une petite quantité de la liqueur surna-
geante , un peu de solution de muriate d'étain j s'il
se forme un nouveau précipité, on en ajoute à la tota-
lité j en tâtonnant ainsi à plusieurs reprises , on par-
vient à précipiter tout l'or, sans qu'il y ait excès d'étain,
chose très-essentielle pour que le pourpre soit pur.
Caractère. Couleur pourpre.
Dose. Environ deux grains.
Mode d'administ. En frictions.
Vertus. Anti-syphilitique, excitant des ganglions
lymphatiques.
Vsage. Maladie syphilitique, squirrhes.
OXIDE D'OR PRÉCIPITÉ PAR LA POTASSE.
Mode de préparât. On verse dans une dissolution,
de muriate d'or évaporée et étendue d'eau pure , une
solution de sous -carbonate dépotasse. Il se forme
\m précipité de couleur jaunâtre brune , qui devient
d'un beau pourpre. Il faut éviter de mettre un excès |
d'alcali , lequel dissoudrait une portion d'oxide d'or.
Lorsque le précipité est formé , on filtre la liqueur,
on y ajoute un peu d'acide nitrique. S'il se forme un
nouveau précipité , on le laisse se déposer , on le
jette sur le même filtre , on essaye la liqueur avec le
sous-carbonate de potasse. Dans le cas où il se pro-
duirait un troisième précipité , on le sépare de la li-
queur comme le précédent. Enfm , on doit répéter
APPENDICE. 259
alternativement, et toujours avec beaucoup d'atten-
tion , l'afïusion de l'acide ou de l'alcali , lorsque ni
l'un ni l'autre n'opère de précipitation. On lave
l'oxide d'or qui est sur le fdtre avec l'eau distillée ,
on le fait sécher , on le pulvérise , et on le conserve
à l'abri de l'air et de la lumière comme l'oxide pré-
cipité par l'étain (i).
Ct/racrère^. Couleur pourpre , spécifiquement plus
léger que l'oxide d'or précipité par l'étain.
Dose. D'un demi-grain à un grain et plus , en
frictions.
Mode d' administ. En frictions sur les gencives et
la langLiCj en pilules, uni à l'extrait de ciguë et à
celui de jusquiame blanche.
^er^i^j". Résolutif , excitant.
Usages. Squirrlies à la matrice.
PATE POUR LES ENGELURES.
Mode de préparât. Prenez :
Amandes araères dépouillées \
de leurs enveloppes et sé- I
, , > De chaque huit once».
chees. ......(
Miel blanc. . . . . . )
Alun calciné. . . . . ^
Ohban. ...... > De chaque trois drach.
Benjoin . )
Farine de moutarde. . . . une once.
Camphre divisé par l'alcohol. cinq drachm.
Jaunes d'œufs cuits à l'eau. . n° V.
Huile volatile de bergamote, ime drachme.
(i) Toutes ces préparations d'or recoramandces par, M. Clirctlen , mé-
decin de Montpellier , ont été décrites par M. Figuier. Bulletin de
Pliannacic. (P.)
23â AppEi^Dicir.
On pile les amandes dans im mortier de martre
jusqu'à ce qu'elles soient réduites en pâte. On broyé
celle-ci sur une pierre à là manière du chocolat pour
achever de la bien diviser. Alors on remet cette pâte
dans le mortier; on y incorpore peu-à-peu, à l'aide
du pilon , les jaunes d'œufs » le miel , et enfin les
autres substances réduites en poudre impalpable et
bien mêlées. Quand la masse est homogène, on
l'aromatise avec l'essence de bergamote , et on la
conserve dans un vase de faïence.
Caractères. Consistance molle; odeur de camphre
et de bergamote.
Mode cV administration. On prend de cette pâte
la grosseur d'une noix, on y ajoute un peu d'eau
pour la ramollir. On s'en frotte les mains et les pieds
matin et soir; on les lave ensuite avec de l'eau un peu
moins que tiède , et on les essuie avec un linge bien
sec.
Usages. Les engelures , lorsque la démangeai-
son commence à se manifester.
Observations. Cette recette est h-pen-près la même
que celle recommandée par M. le docteur Swediaur ;
elle n'en diffère que par quelques légères augmenta-
tions dans les doses des ingrédiens, et par l'addition
du benjoin et de Thuile volatile qui n'existent pas
dans la formule de ce médecin.
PILULES D'ACONIT MERCURIELLES.
Mode de préparât. Prenez :
Extrait d'aconit napel. . . un scrupule.
Muriate de mercure suroxidé
(sublimé corrosif). . . deux grains.
Broyez pendant long-iems dans un mortier d'agatUe
APPENDICE. 23l
OU de verre pour en opérer un méla.nge très-exact , et
'divisez en vingt pilides égales.
Dose. Une pilule matin et soir : tows les dix jaurs
X)n augmente d'une pilule.
Vei:tu. Excitant coipame spécifique du système
lymphatique.
Usages^. Dansi tous les ças de maladies cliro-
niques de ce système, et spécialement contre les
dartres i]^vétérées, compliquées sur-tout d'aflPection
psorique et vénérienne^ contre les maladies véné-
riennes anciennes ; contre les engo.rgemens du système
lymphatique, les scrofules, etc. (M. J. Double).
PILULES DE JAMES.
Mode de préparât. Prenez :
"Poudre de Jai^es, (i). • • )
Masse de nilules aromati- | ,
• , , /• \ > De chaque uue once,
ques de Lonares (2). . /
Masse de Ruftis (5). . . )
Pilez ces trois substances dans un mortier dp mar-
bre avec sulTisante quantité de sirop de gçntiane ,
pour une masse qu'on divisera e,n pilides de 4 grains.
(r) La composition de la poudre de James se trouve pa^e 6g du seçond
'volume , sous le titre d^oxiHe d'aniirnoitie avec le'phosphàte de àhàùx.
(2) Les pilules aromatiques de Londres se préparent arec :
Aloës une once et demie.
Vïomme de gayac une pnce.,
Poudre aromatique. . . . . . >
Baume du Pérou J «^l^^i^e demi-once.
Sirop d'écorce d'orange. . . . quantité suffisante.
La poudre aromatique est préparée avec cannelle, deux onces ; semen-
ces de cardamome dépouillées de leur enveloppe , gingembre , poivre
long , de chaque une ouce ; mêlés. ( P. )
(3) La masse de pilules dcRufus ne diffère de celle du Codex de P-aris^
que par une dose double de sa&anu
232 APPENDICE.
Caractères. Couleur jaune , odeur de safran ,
saveur ti ès-amère.
Dose. Depuis quatre grains jusqu'à douze..
Mode d' administrât. On prend une de ces pilules
un quart-d'heure après le déjeûner , et une autre
après le diner , et quelquefois une troisième le soir
avant de se mettre au lit , selon l'indication.
J^ertus. Stomachiques, toniques.
ZJsages. Dans les digestions lentes , difficiles j
dans l'atonie de l'appareil digestif.
Observations. Ces pilules sont en grande vogue
en Angleterre , en Suède , en Russie j elles ont la
réputation de rétablir proraptement les forces épui-
sées , de donner de l'embonpoint.
PILULES MAJEURES D'HOFFMANN.
V ojez Pilules spécifiques de Genève.
PILULES SPÉCIFIQUES DE GENÈVE.
Mode de préparât. Prenez ;
Muiiate d'ammoniaque, une dracli. et demie.
Muriale de mercure sur-
oxidé demi-drachme.
Triturez dans un mortier de verre et faites dis-
soudre dans :
Eau distillée. . . . . . demi-once.
Ajoutez mie de pain quantité suffisante, pour ab-
sorber tout le liquide et former une masse qu'on di-
visera en 288 pilules égales.
Caractères. Couleur blanche j consistance ferme;
saveur d'abord douce, puis salée et légèrement mé-
tallique.
APPENDICE. 233
Dose. Depuis une pilule jusqu'à deux par jour.
Mode d' administration. On prend pendant les
trois ou quatre premiers jours une de ces pikdes le ma-
tin à jeun , en buvant par dessus , soit une tasse d'eau
d'orge édulcorée avec le sucre ou le sirop simple,
soit une décoction de salsepareille j on porte la dose
à deux pilules.
Vertu. Anti-syphilitique.
Usage. Les maladies vénériennes.
Observations . Plusieurs médecins genevois exer-
çant à Paris, prescrivent quelquefois ces pilules sous
la simple dénomination de pilules spécifiques. On
prescrit également, sous le nom de pilules majeures
d'Hoffmann, un médicament composé avec :
. Muriate de mercure suroxidé. demi-scrupule ,
dissous dans une petite quantité d'eau.
On ajoute mie de pain. . . dix scrupules.
On mêle exactement dans un mortier de verre , et
on divise la masse en loo pilules , qu'on roule dans
la poudre de Ijcopodium.
Ces pilules ne diffèrent des précédentes que par
l'absence du muriate d'ammoniaque , car le sel mer-
curiel y entre dans les mêmes proportions à près.
r PILULES TONIQUES DE MOSCOW.
Mode de préparât. Prenez :
Extrait de racine de Co- \
lumbo I
de racine de gentiane. . > De chaque , z drachm.
de bois de quassia. . . l
de fiel de bœuf. . . . )
Poudre de gentiane. . . suffisante quantité.
p34 APPENDICE),
Pour former une masse qu'on divisera en pilules
de quatre grains.
Caractères. Masse brune , odeur un peu aroma-
tique , saveur extrêmement amère.
Mode d' administrât. On' prend une ou deux de
ces pilules tous les jours immédiatement après le
dîner , buvant par-dessus une tasse d'infusion froide
de bois de quassia.
Vertus. Toniqiie$ , stomachiques.
Usages. Dans l'atonie des organes digestifs , dans
l'embarras des viscères abdominaux.
Obseryqtiçjis. Ces pilules sont très -usitées en
Russie , su^-tQut à Moscow et à S\-Pétersbourg ,
parmi les personnes aisées , livrées à la bonne chère :
la formule m'en a été donnée par M. le conseiller de
cour Huln, médecin de S. Ex, le prince Repnin.
POMMADE ANTI-PSORIQUE.
Mode de préparât. Prenez : ^
Axonge quatre onces.
Cire vieree deux onces. ,
Oxide rouge dé mercure. . . demi-once.
On échauffe avec l'eau bouillante un mortier de
marbre et son pilon. On y verse , après l'avoir essuyé,
l'axonge et la cire liquéfiées ensemble. On agite le
mélange jusqu'à ce qu'il soit entièrement refroidi :
alors on y incorpore l'oxide rouge de mercure ré-
•duit en poudre fine. On aromatise cette pommade à
volonté.
Caractères Consistance d'onguent, couleur j-Qugc-
ATPENDICEi :ï35
clair. Odeur variable selon l'espèce d'aromate em-
ployé.
Dose , mode administrât. O'O. divise cette pom-
made eïi dix doses égales pour dix frictions à em-
ployer le soir en se , couchant., Les frictions doivent
être faites devant le feu:. (M. J. Double. )
POMMADE ANTI-SYPHILITIQUE
Du Docteur Cisips) C^)*
Proposée pour remplacer i onguent mercurîel.
■ Mode de préparât. ^vtntTj :
Muriate de mercure suroxidé. une drachme.
Axonge de porc récente. . . une once.
Triturez pendant douze heures dans un mortier de
verre.
Caractères. Consistance et couleur de l'axônge.
Dose. D'un à deux gros par jour pour les deux
pieds.
Mode d' administrât. Après quelques bains tièdes
oh frictionne la plante des pieds , au moyen d'un
gaiit de peau préalablement imprégné de pommade
'simple. Tous les trois jours on suspend l'applica-
tion du remède et on prend un nouveau bain. Les
frictions doivent être faites le soir de préférence.
/^er^zz. Anti-syphilitique.
Usages. Dans la maladie vénérienn^^on-dégéné-
(i) La pommade de Clrillo se trouve simplement indiquée à la page
27 du .second volume à l'article Muriate de mercure suroxidé , mais sans
détails «ur soû mode d'administration. ( Pj.
236 APPENDICE';
rée , et dans les cas d'engorgemens de même nature
au foie , à la rate et au mésentère.
Observations. En ajoutant aux dosés ci-dessus une
once et demie d'axonge et dix grains d'extrait d'opium,
on aura la pommade du même auteur contre la go-
norrhée rebelle ; cette pommade s'administre en fric-
tions légères sur le périnée , elle ne dispense pas de
la première qu'on ne doit employer qu'à la plante des
pieds. Cirillo a fini par ajouter à cette préparation,
une certaine quantité de muriate d'ammoniaque.
POMMADE CONTRE LA GONORRHÉE, DU MÊME.
Voyez Pommade ânti-syphilitique.
POMMADE STIBIÉE.
Mode de préparât. Prenez :
Tartra te de potasse antimonié. . cinq parties.
Axonge seize parties.
Réduisez ce sel en poudre fine mêlez exactement
avec l'axonge dans un mortier de verre.
' Caractères. Couleur et consistance de l'axonge.
Mode d' administrât. On emploie cette pommade
en frictions sur l'épigastre à la dose d'un demi-gros
pour chaque friction.
Vertus. Produisant , après deux ou trois jours ,
sur la partie frottée , des pustules semblables à celles
de la variole.
Usages f0Êor\\xe. la coqueluche et le catarrhe chro-
nique essentiel. (M. le docteur. Autenrieth.)
Observations. L'application inconsidérée de celte
pommade a quelquefois déterminé des eschares.
APPENDrCË.'
POUDRE DENTIFRICE
Du Docteur HufeiiAnd.
Mode de préparât. Prenez :
Quinquina rouge choisi et
pulvérisé. ... . . une once et demie.
Bois de santal rouge , id. . demi-once.
Huile volatile aromatique )
de girofle > De chaque 12 gouttes. •
de bergamote. . . . j
Mêlez exactement.
Caractères. Couleur rouge , odeur aromatique
agréable.
Mode d' administrât. On emploie cette poudre de
la même manière que les autres poudres dentifrices ,
c'est-à-dire, qu'on en frotte légèiement les dents
malpropres au moyen d'une éponge fine.
Propi^iétés . Elle nétoie parfaitement , raffermit les
gencives , et donne à l'haleine une odeur agréable.
PRUSSIATE DE MERCURE.
Mode de préparât. Prenez :
Oxide rou^e de mercure
par l'acide nitrique. . douze gros.
Prussiate de fer (bleu de
Prusse). . . . . . huit onces.
Eau distillée. . . . . vingt-sept onces.
Après avoir pulvérisé, ou, mieux encore, porphy-
risé séparément l'oxide de mercure et le prussiate de
fer , on les met dans une capsule de verre ou de por-
celaine avec neuf onces d'eau , et on fait bouillir le
mélange pendant demi-heure en l'emuant continuel-
!?38 APPENDICE.
lement et Jusqu'à ce qu'il ait acquis une couleur jaune
tirant au vert ; alors on décante , on filtre , on verse
sur le résidu dix-liuit onces d''eau Loulllanle , et on
fait bouillir de nouveau pendant demi-heure ; après
avoir filtré , on réunit les colatures , on fait évaporer
jusqu'à pellicule , et on obtient par le repos et le
refroidissement le prusslale de mercure cristallisé.
Caractère. Ce sel forme de longs prismes tétraè-
dres et ne change point la couleur du papier de tour-
nesol ; il a une saveur acre < caustique , mais beau-
coup moins que le muriate de mercure suroxidé.
Prescrtptî&n. On le prescrit en solution dans l'eau
à la dose de dix à vingt grains par livre d'eau , ou
bien, après l'avoir Téduit en poudre , on l'incor-
<pore avec une substance mucilagineuse amylacée
pour former des pilules qui ne doivent contenir cha-
cune qu'un tiers , ou au plus un demi-grain du sel^
quelquefois on le mélange avec des pommades , ^.des
oiiguens pour être emjjloyé en frictions ou servir
au pansement des ulcères , etc.
V^ertus. Ce sel a les propriétés des préparations
mercurielles , ainsi il convient dans "les maladies vé-
nériennes , dans les affections chroniques de la peau.
Usages. M. Chaussier , qui en a introduit l'usage
dans la pratique de la médecine , l'a souvent employé
avec succès daiis le !traiten;ient des inaladies vénérien-
nes. H est moins acre, moins irritant que le muriate
de mercure suroxidé ; il est moins répugnant aux
malades , ne produit, pas sur l'estomac et le système
nerveux , ces irritations profondes et persistantes que
l'on voit quelquefois pendant l'usage du muriate de
mercure suroxidé. Lorsque la dose du priissiate de
a1>pendice; 5 3^
mercure est portée un peu trop loin , les malades
éprouvent seulement un vomissement , mais sans -fa-
tigue , sans douleur, sans abattement. Plusieurs fois
^lême ce sel a réussi dans les àfFéctions qui avaient
résisté à l'usage du muriate de mercux'e suroxidé
car , dans le traitement des maladies , les organes
deviennent quelqtiefois insensibles à l'effet d'un re-
mède qui a été continué quelque tems , et pour ache-
ver la guérison , il faut ou en suspendre l'usage , ou
avoir recours à quelque préparation analogue.
Dose. Le sdlutum aqueux de prussiate de mercure
se donne à la dose d'une ou deux cuillerées , soir et
matin , dans une tasse d'un léger infusum de sapo-
naire , de bouraclie ,■ de fleurs de tilleul oii de qael-
qu'aiitre plante convenable à l'état du malade ; et
comme il se décompose moins facilement que le
muriate de mercure suroxidé , on peut aussi en mettre
une ou deux cuillèrées dans la tisane qui sert de bois-
son habituelle au malade. Les pilules de prussiate de
mercure doivent égalëment être données soir et ma-
tin, en les rapprochant ou augmentant peu -à -peu
suivant le besoin , l'efïèt et la sensibilité des malades.
( M. Ghaussier. )
'j, SOLUTION ANTI-VÉNÉRIENNE.
Mode de préparât. Prenez :
Muriate de merctiresurOxidéO ,
T»r • . j> • >Dechaq.quatre2:rains.
Muriate d ammoniaque, .j -i - b ^
r -Eau distillée. . . . . deux onces.
; Laudanum liquide. . . demi-drachme. '
, Huile volatile de cannelle, une goutte.
.'.Vf . Mêlez.
APPENDICE.
Dose. Trente à quarante gouttes matin et soir.
Mode d'administration. Etendue dans une eau
de gomme ou le lait récent.
ertus. Anti-vénérienne, excitante du système
lymphatique.
Cas particuliers. Maladies syphilitiques sous
toutes les formes.
Observations Le mercure peut être administré de
cette manière aux estomacs les plus faibles, aux per-
sonnes les plus délicates. (Weikakd.)
SOLUTION MINÉRALE DE FOWLER.
Mode de préparât. Prenez :
Ârsenici albi (oxidum>
alLi arsenici, v. s.) in\
pulverem subtilissi-
mum triti.
Carhonat. alcalin. po-\
tassœ purificat. .
A quœ distilla tœ. . . l viij
Immittantur in ampullam, qud in balneo arenœ
positd , aqua lente ebulliat, donec oœidum arsenici
perfecte solutum fuerit. Deinde solutioni frigidce
adde alcoholis lavendulœ compositi unciam dimi-
diam , et aquœ distillatœ uncias octo , plus vel
minus , adeo ut solutio librœ unius pondus adœ -
quet.
Caractères. Limpide comme l'eau distillée j odeur
de lavande^ saveur légèrement aromatique j verdit le
sirop de violette; décomposable par l'eau de chaux,
le sulfure hydrogéné de potasse, le muriate de baryte.
a"a gr. LXIV.
APPENDICE. 241,
Ge dernier sel j forme un précipité très-pesant , so-
luble en totalité dans l'acide nitrique.
Dvse. Variable selon l'âge des malades.
Pour les sujets de deux à quatre ans , on en donne
deux, trois, jusqu'à cinq gouttes.
De cinq à sept ans. . . cinq à sept gouttes.
De huit à douze ans. . / sept à dix gouttes.
De treize à dix-huit ans. . dix à douze gouttes.
Dedix-huitansetau-dessus. douze gouttes.
Mode d'administration. On donne douze gouttes
de la solution minérale étendues dans lîne demi-
lasse d'eau pour une dose, que l'on administre le
matin à six heures ; on prend une autre dose sem-
blable à deux heures de l'après-midi ; de sorte que la
dose entière se compose de trente-six gouttes de la so-
lution , en vingt-quatre heures , prises par fraction de
douze à la fois à des intervalles réguliers de huit
heures chaque , sans avoir égard aux heures des
paroxysmes : on peut aussi n'en donner que deux
doses par jour. Le docteur Fov^ler donne sa solution
pendant cinq jours consécutifs j puis, lorsque l'accès
a manqué, il suspend son usage pendant deux ou
trois jours , et recommence à en donner pendant
trois autres jours , pour prévenir la rechute. Lorsque
la fièvre ne se guérissait pas par ce moyen , elle ne
manquait jamais de céder au même remède combiné
au quinquina.
Indications. Les fièvres intermittentes , les mi-
graines périodiques.
( Extrait des expériences faites sur différens fébri-
jfuges dans les hôpitaux de Gand. Voyez Bibliothèque
médicale , tome XXV , page i23. )
II. 16
APPENDICE.
Observations. La plus petite erreur dans l'admi-
nistration de ce remède pouvant avoir des suites
funestes , nous avons suivi textuellement à cet égard
l'extrait de la Bibliothèque médicale. Nous avons cru
devoir aussi conserver l'a formule latine, pour que là
connaissance en devînt moins populaire, €t dans la
crainte que quelqu'empirique entre les mains duquel
le présent ouvrage pourrait tomber, n'en fît un mau-
vais usage. (P)
SIROP ANTI-SCORBUTIQUE
De M . le Docteur Portal.
Mode de préparât. Prenez :
Racine de gentiane. . demi-once.
de garance. . . deux gros.
Quinquina deux gros.
Racine de raifort sau-
vage demi- once.
Cresson de fontaine. 7 „
^ . > De chaque suflisante quantité.
Cocnlearia. , . . ) ^ ^
Muriate de mercure su-
roxidé (sublimé corro-
sif) deux grains.
On fait bouillir les racines avec le quinquina dans
deux livres d'eau réduites à une j on passe la décoc-
tion j on ajoute une livre et demie de sucre j on cla-
rifie avec deux blancs d'œufs ; on fait cuire ce mé-
lange en consistance de sirop j on le passe;
D'autre part, on pile, dans un mortier, les
feuilles de cresson , de coclilearia , et la racine de rai-
fort; on exprime pour avoir six onces de suc que l'on
filtre à froid ; on ajoute onze onces de sucre réduit en
APPENDICE.
poudre grossière; on cliaufFe au bain-marie jusqu'à
ce que le sucre soit dissous; on passe et on ajoute
ce sirop au premier. Enfin on fait dissoudre le su--
blimé dans l'alcohol, et on le mêle exactement au
sirop.
Caractères. Couleur fauve un peu louche; saveur
amère légèrement âcre.
Mode de prescript. Pur , ou mêlé à une lasse
d'infusion amère.
Vertus. Anti-scrofuleux , anti-vénérien; excitant
spécifique.
Usage. Dans les maladies scrofuleuses , le ra-^
chitis , et la maladie vénérienne dégénérée.
Dose. Une cuillerée à bouche et plus; pur, ou
dans un véhicule approprié.
Observations. Pour avoir ce sirop constamment
efficace, je pense qu'il faudrait ne le préparer que
dans les mois de juillet et d'août, tems où les plantes
crucifères sont pourvues d'une plus grande quantité
de principes huileux volatils. Cette remarque me
parait d'autant plus essentielle , que le sirop fait au
mois de novembre est très-peu odorant, et beaucoup
moins sàpide que celui qui a été préparé en été.
SIROP ANTI-SYPHILITIQUE.
Mode de préparât; Prenez; :
Salsepareille fendue et coupée, deux livres.
Suc de bourrache demi-livre.
Pétales de roses rouges sèches, demi-once.
Feuilles de séné mondées. . . deux onces.
Semences d'anis deuxdrachm.
Sucre et miel , de chaque. . . quatre livres.
244 APPENDICE.
On fait macérer pendant douze heures la salsepa-
reille dans dix livres d'eau j on fait bouillir ensuite
pendant deux heures : on passe la décoction. On
fait bouillir le marc une seconde et une troisième
fois avec une quantité d'eau égale à la première.
On passe , on réunit les colatures , et on les laisse
déposer.
On met d'une autre part dans un bain-marie d'é-
tain les autres substances , à l'exception du sucre
et du miel ; on verse dessus une livre et demie d'eau
bouillante et le suc de bourrache dépuré à chaud. On
couvre le vase et on maintient l'infusion chaude
pendant douze heures. On passe avec expression;
on laisse déposer la liqueur , et pendant ce tems on
fait évaporer la décoction de salsepareille jusqu'à ré-
duction de six livresj on y ajoute l'infusion ci-des-
sus , le miel et le sucre on clarifie le tout avec les
blancs d'œufs ; on passe le sirop bouillant , avant
qu'il ne soit tout-à-fait cuit, à travers un blanchet ,
puis on le rapproche en consistance de sirop très-
épais ï on le laisse refroidir et l'on prend :
Sirop de salsepareille composé
ci-dessus. .... deux livres et demie.
Muriate d'ammoniaque. . J \
— de mercure suroxidé. . yÏ^^ chaque dix grains. '
Extrait d'opium. . . . ) ■
Liqueur anod. d^ofFmann. quantité suffisante.
On dissout l'extrait d'opium dans une petite quan-
tité d'eau; on mêle cette solution au sirop. \
On triture d'une autre part , dans un mortier de
verre , le muriate d'ammoniaque et le sublimé cor- '
rosif avec suffisante quantité de liqueur d'Hoflinann
APPENDICE.
pour opérer la solution des deux sels. On ajoute
alors peu-à-peii, et en continuant de triturer, la tota-
lité du sirop , et on met le tout dans des bouteilles
qu'on bouche bien.
Caractères. Couleur brune, odeur légèrement
étliérée, saveur extracto-sucrée.
Dose. Depuis une cuillerée à bouche jusqu'à deux.
Mode d' administration. On donne une cuillerée
à bouche de ce sirop le matin à jeun et une autre
le soir avant de se coucher , en observant le même
régime, qu'avec le sirop de Cuisinier , fort analogue
à celui-ci. .
. Vertus. Anti-syphilitique..
Observations . M. le docteur Larrey , chirurgien
en chef de la garde impériale , administre souvent
ce sirop avec succès dans toutes les affections syphi-.
litiques. Il convient sur-tout dans le cas où l'ancien-
neté de la maladie donne lieu à des douleurs, ostéo-
copes.
SIROP BALSAMIQUE DE TOLU.
Mode de préparât. Prenez :
Alcohol à tren,te-six degrés saturé de baume de
Tolu. . . deux onces deux drachmes.
Mettez la liqueur dans un matras , et ajoutez peu
à peu et en agitant :
Eau pure à dix degrés. . . . seize onces.
Laissez reposer vingt-quatre heures et filtrez.
Faites cuire à la grande plume avec la plus petite
quantité d'eau possible :
Sucre blanc le plus beau, trente-deux onces.
246 APPENDICE.
Ajoutez l'eau balsamique j agitez le mélange un
instant pour volatiliser l'alcohol , et laissez refroidir
le sirop dans un vase couvert.
Caractères. Couleur et transparence de sirop de
sucre , odeur et saveur balsamique très-agréable, mis-
cible aux eaux distillées avec lesquelles il conserve
sa limpidité.
Dose. Une cuillerée à bouche et plus , plusieurs
fois le jour.
Mode d' administration. On donne ce sirop seul
ou étendu dans une tasse d'infusion béchique.
f^ertus. Excitant, expectorant, diurétique.
Usages. Dans les catarrhes chroniques , l'asthme ,
l'hydropisie.
Oh s er stations. Le sirop balsamique de Tolu ,
quoique d'un usage très-ancien en médecine, offre
des différences notables dans sa couleur, sa saveur, sa
transparence , et l'état de combinaison de la subs-
tance balsamique relativement au sucre, suivant les
diverses Pharmacopées. J'ai répété les principaux
procédés qu'on a recommandés comme les meilleurs,
et c'est après en avoir comparé les résultats , et pro-
cédé à de nouveaux essais dont on peut voir les détails
dans le Bulletin de Pharmacie , i" année, que je
me suis arrêté au procédé qui vient d'être décrit, et
que plusieurs pharmaciens de Paris, distingués par
leur exactitude , on.t adopté.
APPENDICE;
SmOP CONTRE LA COQUELUCHE.
Mode de pj^épamt. Prenez :
Poudre corticale d'ipéca-
cuanha; . •. . . neuf draclimes.
De quinquina calissaya. . six onces.
Opium brut choisi. . . nne draclime.
Faites macérer ces substances dans deux litres
d'eau pendant l'espace de vingt-quatre heures ; dé-
cantez, et ajoutez sïvccessivement une nouvelle quan-
tité d'eau , jusqu'à ce que le résidu soit sans saveur.
Réunissez les liqueurs , filtrez-les et ajoutez-y :
Sirop de sucre neuf livres.
Faites évaporer lentement en consistance de sirop.
Oaracthres. Couleur jaune , saveur légèrement
amère.
Dose. Une cuillerée à café matin et soir pour . les
enfans au-dessous de deux ans , et une cuillerée à
bouche au-dessus de cet âge.
Usage. Ce sirop , dont la composition appartient
à M. BouUay, pharmacien, a été indiqué par M. le
docteur Alibert , dans la première édition de ses
Eléijiens de thérapeutique , comme très-convenable
dans la coqueluche.
, SIROP DE M. LE DOCTEUR DESESSARTZ ,
Contre la toux des Enjans.
Mode de préparât. Prenez :
Ipécacuanha concassé. . . . une once.
Séné mondé trois onces.
Faites macérer pendant deux heures dans vingt-
APPENDICE.
quatre onces de vin blanc; décantez, filtrez la liqueur
et çonservez-la séparément. Ajoutez au résidu :
Sulfate de magnésie. , . . trois onces.
Sommités de serpolet. , . une once.
_Fleurs de coquelicot. . . demi-once.
Eau bouillante. . . . , six livres.
Laissez infuser pendant quatre Heures ; décantez ,
filtrez la liqueur , à laquelle vous ajouterez :
Eau de fleur d'orange. . vingt-quatre onces.
Sucre blanc concassé. . quinze livres.
Et le vin blanc de la macération. Mêlez et faites
fondre à froid.
Caractères. Couleur jaune rougeâtre ; odeur de
fleur d'orange; saveur de fleur d'orange un peu nau-
séeuse.
J^ertus. Expectorant, vomitif, purgatif.
Usage. Dans la coqueluche ^ lé çroup , les catarrhes
chroniques.
Dose. Comme vomitif, uni au tartrite de potasse
antinijOnié (i); comme purgatif ^ seul , par cuillerée à
café de quart d'heure en quart d'heure , chez les enfans
au-dessous d'un an jusqu'à ce qu'on ait obtenu l'efTet
désiré ; comnae expectorant , même dose de deiix;
heures en deux heures.
Ces doses doivent varier en proportion de Page et
autres circonstances.
fi) On prépare à cet effet une solution de tartrite de potasse antiiAO"!
nié avec un grain de ce sel dans c[uatre onces d'eau distillée.
appendice:
SIROP DE GOMME KINO.
Mode de préparât. Prenez :
Gomme Kiiio pulvérisée. . . 690 grains. '
Eau pure • sept livres.
Sucre blanc très-pur deLixlivtes.
On triture pendant un quart-d'heure , dans un
mortier de marbre , la poudre de gomme Rino avec
quatre livres d'eau bouillante qu'on ajoute presque
tout. à la fois. On laisse refroidir la liqueur et on fiU
tre j on met cette liqueur à part. On verse ensuite
les trois livres d'eau restant échaiilFée à soixante de-
grés , et on réunit cette solution à la première. D'au-
tre part on clarifie et l'on fait cuire en consistance
d'électuaire deux livres de sucre blanc concassé ;
alors on ajoute la solution de gomme . Kino , et l'on
évapore jusqu'en consistance. sirupeuse. Ces quantités
doivent fournir deux livres quatorze onces de sirop ,
de manière que chaque once représente quinze grains
de gomme Kino. ViqÀ
. Caractères. Couleur rouge -brun , saveur astrin-
gente très-prononcée.
Dose. Depuis une cuillerée à bouche , jusqu'à
^ Jrois ou quatre par jour.
Mode d' administrât. On prescrit ce sirop purv
Où mêlé avec l'eau de riz , la décoction blanche , une
infusion amère ou toute autre boisson appropriée.
y ertus. Astringent , tonique , stomachique.
Usages. Dans les catarrhes chroniques de l'urèthre,
de la matrice • dans tous les cas d'hémorrhagie pas-
sive.
Obsermtions. La formule qu'on vient de lire est la
APPENDICE;
même que celle que J'ai communiquée.il 3^ a plusieurs
années à la Société de médecine dé Paris. Depuis j'ai
eu la satisfaction d'apprendre de plusieurs praticiens
qui. ont prescrit ce sirop , que la gomme Kino leur
avait infiniment mieux .réussi, sous cette forme que
soius toute autr& , particulièrement chez les sujets
d'une constitution faiJile , irritable , qui ne suppor-
tent que difficilement la gomme Kino en substance ,
à cause de l'espèce d'agacement qu'elle produit quel-
quefois sur la membrane muqueuse de l'estomac.
■"^."^ SIROP BE JVIENUN'n^^^ COI^IPOSÉ.
Mode- de prépàrat. Prenez :
î. Feuilles et sammités dé mé-
iiiaïixh.eÇMenia7Jthestri/'oliat.)
Il Laitue. ..... V
L LaitronÀ -jjjijt: .. . • , ' ' ' - . ,
. , ' / De cna,<jue. parties égales.
Gliicoree. . iji;ji.p 1
èii : ,. -^resson. c,Ji*j«ît/wcri'J aojuJ ou pj-
Après avoir nettoyé les plantes qui doivent être
fraicbes et cueillies dans' leur vigueur , on pile sépa-
rément la méniantlie pour en. exprimer le suc que
i'ôn mçt ^ part. a .
On pile ensuite et ensemble les autres plantes dont
Qn.expi'imè également le suc .. ^ :\ - . ^ >
oriAlprs on prend deux .parties: 'dtt -sùc- exprimé dé
méniaiitlie, et une partie du suc exprimé des autres
plantesj' on mêle ces sucs , et après quelques heures
dç repos pour laisser précipiter les parties féculentes ,
on tiré la liqueur aij clt^ir, ou la filtre, on la met
dans un ballon avec suffisante quantité de sucre con-i _
çâssé (à-péu-près le double du poids des sucs) , et à
APPENDICE. 25 I
la chaleur du bain-marie , on forme , selon l'art ,
un sirop auquel PU ajoute quelquefois , suivant la
prescription du jnédecin, deux ou trois gros d'esprit
de cpclilearia et .de cannelle par livre ,
^ Ce sirop est brunâtre , d'une saveur amère.
On le prescrit par cuillerée' ordinaire à prendre le
matin , soit pur, soit dans une tasse de quelque infu-
sion appropriée à l'objet qu'on se propose.
Il parait avoir, une. action spéciale sur: le système^
lymphatique, sur la sécrétion des follicules muqueux.
M. Piguet , médecin d'Issoûdun , qui en a donné
la formule à M. le professeur Chaussier , l'emploie
souvent avec avantage dans les cas d'embarras mu-
^ueux de l'estomac et de l'intestin , dans les engor-
gemçns des ganglions lymphatiques, etc., Cojumc il
èst beaucoup moins stimulant et écliaufFant que le
jSirop de raifort composé ( ou anti-scorbutique ) , il
convient sur-tout aux enfans et aux personnes très^
sensibles qui éprouvent de la chaleur de l'agitation
par l'usage du sirop de raifort composé^'"^
La dose doit varier suivant l'âgé et l'etàt àe sensi-
bilité des malades , mais en général il convient d'en
continuer l'usage pendant quelque tems.
. SIROP DE SULFURE DE POTASSE.
3 . , Mode dé préparât. " Prenez :
• Sulfure de potasse. . . . deux drachmes.
. Faites fondre dans,
Eau distillée dé fenouil. . huit onces.
Après avoir filtré le solutum , faites-y fondre à la
çlialeur du bain-marie :
Sucre blanc concassé. . . quinze onces.
1
iSai APPENDICE.
Caractères. Ce sirop qu'il faut conserver dans de
petits flacons toujours remplis , a une belle couleur
jaune et l'odeur d'hydrogène sulfuré.
Mode cle prescript. On le prescrit par cuillerées
à café plus ou moins rapprochées / suivant le besoin ,
ou bien on le fait entrer dans des potions composées
de quelque eau distillée aromatique auxquelles on
peut ajouter là scille en poudre ou le sirop scilliti-
que j mais il faut avoir l'attention de ne point faire
entrer dans' ces sortes de potions des sels métalliques ,
tels que le tartrate antimonié de potasse , ni des pré-
jparations acides , telles que l'oxymel scillitique.
Vertus. Ce sirop , et encore mieux le sulfure de
potasse ou de sonde en poudre , excite singulière-
ment l'action des follicules rauqueux et rend leur
sécrétion plus abondante , plus fluide ; souvent il
détermine des vomissemens peu fatigans , d'autres
fois des sécrétions alvines qui sont remarquables par
une odeur particulière et une grande quantité de ma-
tières muqueuses ; il parait avoir une action spéciale
sur les follicules muqueux de la gorge, des poumons,
et dispose à la transpiration.
Usage. Il est spécialement employé dans les affec-
tions muqueuses et Catarrhales des poumons qui sont
si fréquentes chez les vieillards , et convient sur-tout
aux enfans , dans cette espèce de catarrhe aigu que
l'on désigne communément sous le nom de croup.
Dose. La dose doit varier suivant l'âge et l'effet -,
en général , aux enfans on le donne par cuillerées à
café , mais aux vieillards la dose doit être portée à
une ou deux cuillerées ordinaires. (M. Chaussier. )
APPENDICE*
smOP DE VANILLE.
( EPIDENDRUM VANILLA . )
I,
Mode de préparât. Prenez ;
Vanille choisie. . . . . deux oncès.
Sucre blanc. ..... dix-sept onces. /
Eau de rivière. . . . . . dix onces.
Alcohol à 2 1 degrés. . . . six drachmes.
On coupe la vanille en petits morceaux , on la tri-*
ture dans un mortier de marbre , ou mieux encore
on la met sur un porphyre ; on la broie avec une
molette , en y ajoutant peu-k-peu et alternativement
un peu de sucre et l'alcohol prescrit pour en former
une sorte de pâte molle et homogène.
Curactères. Ce sirop est diaphane , d'une cou-
leur rougeâtre claire ; d'une odeur , d'une saveur
extrêmement agréable.
Mode de prescript. Onle prescrit comme les sirops
de cannelle , d'œillets , pour entrer dans les potions.
J^ertus. 11 a la propriété d'exciter l'action de l'es-
tomac et de tout le système nerveux j ainsi on peut
le considérer comme stomachique et cordial , et on
peut l'employer non - seulement dans les prescrip^
lions médicinales , mais encore il peut | devenir
un objet d'utilité et d'agrément dans diverses prépa-
rations alimentaires ; il s'associe très-bien au lait ,
au café , au chocolat , et leur donne une sa\^eur très-
agréable.
La vanille étant divisée avec le sucre , on la met
dans un ballon de verre avec le restant du sucre et
de l'eau prescrite j on y ajoute un blanc d'œ,uf pui?
q54 AÎ>ip'ENDlCE.
après avoir bouclié le ballon avec un pârchemm
percé d'un petit trou, on le place dans un bain-marie,
dont on entretient la chaleur pendant dix-huit à vingt
heures , avec l'attention d'agiter le ballon de tems
en tems ; lorsque le sucre est complètement fondu
et. la liqueur homogène , on la. laisse reposer pen-
dant vingt-quatre heures., on. coule le sirop à tra-
vers une étamine , et on le conserve dans un flacon
bien bouché. ( M. Chaussier. )
TEINTURE ALGOHOLIQUE DE QUINQUINA
MARTIALE.
Mode de préparât. Prenez :
Teinture de quinquina off. . . six onces.
Malate de fer rapproché en con-
sistance de miel. . . ... demi-once.
Mêlez dans un flacon -, laissez déposer pendant
do viie heures , et décantez.
Caractères. Couleur verdâtre foncée^ saveur de
quinquina, légèrement ferrugineuse ; se trouble avec
l'eau distillée .
Dose. Une cuillerée à café matin et; soir. Cette
dose peut être portée graduellement dans certains cas,
jusqu'à une cuillerée à bouche , et être également
répétée deux fois le jour.
Mode d'administration. Dans Une tasse d'infusion
de quinquina ou d'armoise , etc. suivant l'indication.
Propriétés. Stomachique, emménagogue.
Indications. Dans le cas d'atonie , soit générale ,
soit locale.
APPENDICE. ^55
Ohser^^ations. Tous les sels à base de fer soait
décomposés plus ou moins promptément, par Tinfu-
sion, la décoction , la teinture âlcoliolique dé quin-
quina , et même par le quinquina en substance. Le
sulfate et le muridte "de fer^ les <ieux sels qu'on
emploie le plus souvent en médecine , sont ceux qui
se décomposent avec le plus de facilité. Ils ont de
plus l'inconvénient de détruire en grande partie la
saveur du quinquina , et de communiquer à la tein-
ture une saveur styptique que beaucoup de malades
ne peuvent supporter. Ges considérations ont engagé
M. le docteur Emmonot à tenter le malate de fer ,
après avoir essayé infructueusement les deux premiers
sels.
Le malate de fer que j'emploie pour cette teinture
se prépare de la mani'ère suivante :
Prenez : Limaille de fer bien pure, trois onces.
Mettez dans un matras , et versez dessus :
Suc dépuré de coings. . . . vingt onces.
Agitez bien ces deux substances j faites digérer
pendant quarante-huit heures au bain de sable échaufïe
à vingt-cinq ou trente degrés , ou pendant huit à dix
jours à la température moyenne de l'atmosphère, en
ayant le soin d'agiter le mélange plusieurs fois par
jour; décantez la liqueur, filtrez et faites rapprocher
.en consistance de miel très-épais. Ces doses pro-
duisent ordinairement deux onces d'extrait.
Caractères, Couleur noire verdâtre, déliquescent
à l'air j odeur de mélasse; saveur d'abord sucrée,
puis ferrugineuse, mais moins désagréable que celle
des autres sels martiaux. -
APPENDICE.
TEINTURE ÉTHÉRÉE DE BAUME DE TOLU.
.., i^oj-ez Ether balsamique de Tolu.
ii;,-.TEINTURE ÉTHÉRÉE DE BESTUCHEF (i).
ÉTHER SULFURIQUE FERRÉ.
Mode de préparât. Prenez :
Limaille de fer une partie.
Acide muriatique à 20 deg. quatre parties.
Acide nitrique à 28 degrés, une partie.
On met dans un matras la limaille de fer , on verse
par-dessus l'acide nitrique , et on laisse agir ces deux
substances pendant quelques minutes ,• aussitôt que
l'effervescence se ralentit, on j ajoute peu-à-peu
l'acide muriatique ; la dissolution étant terminée et
refroidie , on 1 étend de deux parties d'eau distillée
et on filtre. On met à évaporer la liqueur fdtrée jus-
qu'à siccité dans un capsule de porcelaine. On ex-
pose pendant plusieurs jours à la cave la capsule et
son contenu, couverte d'une gaze^ quand la matière,
qu'il faut remuer les premiers jours avec un tube de
verre , cesse d'attirer l'humidité , ce qu'on reconnaît
quand le niveau de la liqueur ne s'élève plus , on
décante le muriate de fer liquide , on le fdtre , on le
met dans un flacon de cristal avec son poids d'éther
(l) Cet article est illisible dans rexemplaire italien que je possède, les
caractères en étant presqu'entiérement effacés • je me suis en conséquence
déterminé h composer celui-ci , pour lequel j'ai profité en quelques
points de l'excellente dissertatioa publiée sur la teinture de Bestuchef,
par M. de Sçrtiae. (P.)
APPENDICE. 2^7
sulfariqueblen rectifié ; on mêle bien les deux liqueurs
par l'agitation et on les laisse reposer. Quelques
heures après , l'éther s'éclaircit et ^e trouve coloré
d'une belle teinte jaune. C'est la teinture éthérée de
Bestuchef , connue aussi sous les noms à' esprit sul-
J'urique éthéré martial; teinture nervine ; teinture
d'or ne rç' 1720 -tojiique àe hâmotte f ou gouttes d'or
du général liamotte , etc.
Caractères. Couleur jaune d'or , odeur d'éther
sulfurique , saveur ferrugineuse.
Dose. De quatre à six gouttes et plus.
Mode d' administrât. On prescrit cette teinture
versée sur un morceau de sucre , ou associée aux
teintures d'angustura , de cannelle , d'opium , au
camphre , aux huiles volatiles éthérees.
Vertus. Tonique , stimulante , sédative.
Usage. Les affections nerveuses , rhumatismales ,
l'hypocondrie , l'épilepsie , etc.
TEINTURE ÉTHÉRÉE DE DIGITALE,
Mode de préparât. Prenez :
^. Feuilles sèches de digitale
pourprée deux drachmes.
Ether sulfurique très-rectifié. deux onces.
On met dans un flacon bouché à l'émeri les feuilles
de digitale ; on verse par-dessus l'éther sulfurique et
on agite. Au bout de cinq ou six heures l'éther se
trouve suffisamment chargé des principes de cette
plante.
H. 17
258 APPENDICE".
Caractères. Belle couleur verte foncée , odeur
éthérée , saveur légèrement amère.
Dose. A l'intérieur , de dix goutteâ à vingt-cinq.
Kn vapeurs , dose indéterniinée.
Mode d administrât. A V intérieur ^ en potion ou
dans tout autre véhicule approprié. A i extérieur ^
en vapeurs qu'on dirige sur les poumons au moyen
de l'inspira toire. Pl. h"" , Jig. 4.
yertuS. Diurétique, expectorant, sédatif.
Usages. Dans l'hydropisie , dans le catar^e chro-
nique , la pulmohie tuberculeuse commençante.
Observations. On prépare de la même manière ,
et aux mêmes doses , la teinture éthérée de ciguë ,
connue aussi sous le nom d éther cicuté.
TEINTURE ÉTHÉRÉE DE CANTHARIDES.
1
r
Voyez Ether acétique cantha-Ridé.
TEINTURE ÉTHÉRÉE DE VALÉRIANE.
Mode de préparât. Prenez :
Racine sèche de valériane. . . trois onces."
Coupez en morceaux très-menus , mettez dans un
malras et versez dess-us : •
Liqueur anod. d'Hoffmann . . une livre.
Bouchez le matras avec une fiole pour servir de
vaisseau de rencontre. Lutez avec le papier collé ;
faites digérer à une très-douce chaleur pendant six
jours j laissez refroidir et filtrez à une température
basse , pour éviter 1 evaporation.
APPENDICE.
Caractères. Couleur jaune , odeur mixte d'éther
et de valériane ; saveur éthérée un peu amère , pi-
quante.
, Dose. Quinze à vingt gouttes.
Mode d' administrât. Dans une tasse d'infusion
de mélisse.
Usages. Les affections nerveuses , les mouvemens
eonvulsifs , l'hystérie.
TEINTURE NERVINE.
Voyez Teinture éthérée de Bestuchef.
TEINTURE NERVINO-TONIQUE DE LAMOTHE.
V^Gjez Teinture éthérée de Bestuchef.
TEINTURE OU ESSENCE SCILLITIQUE DE KEUP.
Mode de préparât. Prenez :
Carbonate alcalinule de po-
tasse demi-once.
Vinaigre scillitique préparé
par infusion avec le vinai-
gre distillé douze onces.
Mêlez ces substances dans un matras et évaporez
à une douce chaleur jusqu'à consistance de miel ;
ajoutez :
Alcohol à trente-six degrés. . six onces.
Faites digérer pendant quelques jours , puis dé-
cantez la liqueur claire et conservez-la dans un flacon
bouché.
aGo APPENDICE.
Caractères. Couleur rougeâtre , odeur alcolioll-
(jue un peu acéteuse , saveur salée amère.
Dose. Depuis quarante jusqu'à soixante gouttes.
Mode d' administrât. On donne cette teinture à la
dose 'indiquée , dans une cuillerée d'eau ou de tout
autre véhicule approprié.
Vertus. Résolutive , diurétique , tonique.
Usages. Dans l'asthme , dans Thydropisic.
TABLE POSOLOGIQUE (i).
ACÉTATE D AMMONIAQUE, de demi-once à quatre
onces, en vingt-quatre heures.
A. DE PLOMB , de six grains à un scrupule.
A. DEPOTASSE, de deux scrupules à deux drachmes,^
en vingt-quatre heures.
ACIDE ACÉTIQUE AROMATIQUE , une cuillerée à
café à six , en vingt-quatre heures.
A. ACÉTIQUE CAMPHRÉ, demi-scrupule à une demi-
drachme dans une potion.
A. ACÉTIQUE CONCENTRÉ, un scrupule à une
drachme , étendu.
A. ACÉTIQUE IMPUR (commun), une once à six;
dans des véhicules aqueux.
A. BORACIQUE, six grains à trente.
A. MURIATIQUE, de dou2:e grains à soixante-douze ;
dans huit onces de liquide , dont on prescrit de
demi-once à deux onces , deux fois par jour.
A. MURIATIQUE OXIGÉNÉ , de demi-drachme à
deux drachmes , dans huit onces d'eau distillée , en
plusieurs fois.
A. NITRIQUE , de demi- drachme à deux drachmes
étendu dans l'eau.
A. PHOSPHORIQUE , de vingt grains à vingt-quatre.
A. PRUSSIQUE, de quatre gouttes à six, étendu d'eau.
(i) Cette Table siippléara les doses qui ne se trouvent pas. indi-
quées daus l'ouvrage.
262 TABLE POSOLOGIQUE.
ACIDE SULFURIQUE PUR, de douze grains à soixante-
douze.
ACIDE SULFURIQUE ALCOHOLISÉ, de douze graine
à trente-six.
A. SULFURIQUE AVEC ALCOHOL AROMATISÉ,
de douze grains à deux drachmes.
ACIER PULVÉRISÉ , de vingt grains à trente-six chez les
adultes , de six grains à vingt-quatre chez les enfans.
ALCOHOL D'ABSINTHE, d'un scrupule à deux drachmes.
A. AVEC ACIDE ACÉTIQUE, de douse gouttes à
deux drachmes.
A. D'AMMONIAQUE AVEC GAYAC , de vingt-quatre
grains à cent quarante-quatre.
A. ANISE, de douze grains à deux onces, dans un
véhicule.
A. D'ASA-FETIDA , de douze grains a soixante-
douze.
A. AVEC BENJOIN COMPOSÉ, de douze grains à
cent quarante-quatre.
A. AVEC BAUME DU PÉROU, de douze grains à
soixante-douze.
A. D'ALOÈS AVEC RHUBARBE , de douze grains à
soixante douze.
A. AVEC CANNELLE , de vingt-quatre grains à soi-
xante-douze.
A. CAMPHRE, de vingt-quatre grains à cent quarante-
quatre.
A. AVEC CANTHARIDES, de trois gouttes à dix.
A. AVEC CASTOREUM, de douze grains à quarante-
huit.
TABLE POSOLQGIQUE. 263
ALCOHOL AVEC COLOQUINTE, de douze grains à
vingt-quatre.
A. AVEC DIGITALE POURPRÉE , de dix gouttes à
vingt.
N. B. La vertu excitante que l'alcohol communique à
celte préparation, est passagère. La vertu anti-excitante de
la digitale prend bientôt le dessus. Si l'alcohol était ici à
plus forte dose , la vertu primitive de la digitale serait en-
tièrement éteinte.
ALCOHOL ELLÉBORE , de demi - drachme à deux
drachmes.
A. AVEC ÉTHER NITRIQUE, de quatre gouttes à six,
seul avec du sucre ; de douze gouttes à deux drach-
mes , en potion.
A.- AVEC ÉTHER SULFURIQUE, de douze gouttes à
deux drachmes.
A. AVEC GENTIANE COMPOSÉ, de vingt-quatre
gouttes à deux drachmes.
A. AVEC GAYAC , de douze grains à quarante-
huit.
A. AVEC MYRRHE, de douze gouttes à une drachme.
A. AVEC OPIUM , de dix gouttes à vingt-quatre.
A. AVEC PHOSPHORE, de six gouttes à dix.
A. POL Y-AROMATIQUE, de douze gouttes à soixante-
douze.
A. avec' quinquina , de douze grains à deux
drachmes.
A. AVEC RHUBARBE , d'un scrupule à trois drachmes.
A. AVEC SUCCIN, de douze gouttes à une drachme.
A. AVEC VALÉRIANE, de douze gouttes à deux
drachmes.
^64 TABLE POSOLOGIQUE.
AMMONIAQUE LIQUIDE, de six gouttes à vingt-quatre.
A. SUCCINEE, de SIX gouttes à vingt-quatre.
AMMONIURE DE CUIVRE LIQUIDE , d'un grain à
quatre.
A. DE CUIVRE COMPOSÉ, d\in grain à quatre.
BORATE ALCALINULE DE SOUDE, de trente-six
grains à quarante-huit.
CAMPHRE PURIFIÉ , de deux grains à demi-once dans
quelques circonstances rares.
CARBONATE ALCALINULE DEPOTASSE, de douze
grains à soixante-douze.
CARBONATE ALCALINULE DE SOUDE , de dix grains
à soixante-douze.
C. ALCALINULE DE MAGNÉSIE , de douze grains
à demi-once.
CHARBON DE BOIS PURIFIÉ, de dix grains à quinze;
deux à quatre fois par jour.
CONSERVE DE ROSE ROUGE, de deux drachmes à
demi-once.
DÉCOCTION DE DAPHNÉ MEZEREUM , de quatre
onces à huit , deux à quatre fois par Jour.
D. DE GAYAC COMPOSÉ, de six onces à deux livres
par jour.
D. DE POLYGALA SÉNÉGA, de deux onces à huit
par jour.
D. DE QUINQUINA , de six onces à une livre.
D. DE SALSEPAREILLE, de deux onces à une line
par jour.
EAU ACIDULE CARBONIQUE , d'une demi-livre à huit
livres.
TABLE POSOLOGIQUE. 265^
EAU D'AMANDES AMÈRES , d'une clemi-drachme à
deux drachmes.
E. DE BAIES DE GENIÈVRE , d une demi-once à
quatre onces.
E..DE CANNELLE, d'une drachme à deux onces.
E. DE CARBONATE ACIDULE DE CHAUX , d'une
livre à six.
E. DE CARBONATE ACIDULE DE FER , d'une
demi-livre à six livres.
E. DE CARBONATE ACIDULE DE POTASSE,
d'une livre à six.
E. DE CERISES NOIRES , d'une drachme à une once.
E. DE CHAUX , de six onces à deux livres par jour.
E. DE FENOUIL, d'une once à trois.
E. DE FLEURS D'ORANGE, de deux onces à six.
E. HYDROSULFURÉE , de quatre onces à six.
E. DE LAURIER CERISE, de quatre à six gouttes
dans une petite quantité d'eau.
E. DE MER ARTIFICIELLE, de quatre onces à une
livre.
E. MERCURIELLE, de demi-once 4 tfôis onces, chez
, les enfans.
E. DE MENTHE POIVRÉE, d'une drachme à trois.
.E. DE MF,NTHE POIVRÉE ALCOHOLIQUE, d'une
demi-drachme à une drachme.
E. OXIGÉNÉE, d'une bouteille à deux. /
E. THERIACALE , d'une demi-once à une once et
plus.
ËLECTUAIRE AROMATIQUE, de six grains à vingt-
quatre.
266 TABLE POSOLOGIQUE.
ÉLECTUAIRE OPIAT , d'un scrupule à trois drachmes.
É. DE RHUBARBE COMPOSÉ , de douze grains h
soixante-douze.
É. THÉRIAQUE, d'une demi-drachme à deux drach-
mes, une ou deux fois par jour.
EMULSION D'AMANDES, de trois onces à une livre.
É. CAMPHRÉE, d'une cuillerée à bouche à quatre , en
douze heures.
É. DE GOMME ARABIQUE , d'une once à dix.
É. DE SEMENCE DE CITRON , de deux onces à
huit.
ÉPONGE BRÛLÉE, de quinze grains à trente , deux
fois par jour chez les adultes j de cinq à dix grains
chez les enfans.
ÉTHER MURIATIQUE , de douze grains à deux
drachmes.
É. NITRIQUE, même dose.
É. SULFURIQUE, même dose.
ÉTHIOPS MARTIAL , de douze grains à soixante-douze.
EXTRAIT D'ABSINTHE , d'une drachme à deux.
E. D'ACONIT NAPEL , d'un quart de grain à quatre
grains.
E. D'OPIUM , d'un demi-grain à quatre grains ; la dose
s'en augmente en certains cas , comme celle de l'opium
même.
E. DE QUINQUINA , de douze grains à deux drachmes.
E. DE QUINQUINA RÉSINEUX, de six grains à
vingt-quatre.
E. DE SCILLE , de six grains à vingt-quatre.
TABLE POSOLOGIQUE. ^Gj
GAZ OXIGÈNE/ on en inspire de six pouces à trente ,
plusieurs fois en vingt-quatre heures,
G. OXIDE D'AZOTE , on en inspire six flacons en six
minutes.
GELÉE DE CORNE DE CERF, d'une demi-once à une
once.
GÉLATINE DE COLLE, d'une once à quatre, en vingt-
quatre heures.
HUILES AROMATIQUES, de deux gouttes à dix.
HUILE D'AMANDES, d'une demi-once à deux onces,
chez les enfans , d'une cuillerée à café à deux chaque
fois.
H. D'OLIVE , d'une demi-once à deux onces , jusqu'à
"quatre , pour purger.
H. PYROGÉNÉE DE CORNE DE CERF RECTIFIÉE,
de deux grains à quinze.
H. PYROGÉNÉE DE SUCCIN RECTIFIÉE, d'une
goutte à trente.
HUILE VOLATILE DE TÉRÉBENTHINE RECTIFIÉE,
de quatre gouttes à vingt , en douze heures.
H. DE RICIN , de deux gros à trois onces , ou une
cuillerée à bouche toutes les heures jusqu'à ce qu'il y
ait une selle.
INFUSION DE SÉNÉ , d'une once à deux.
MAGNÉSIE CALCINÉE, de douze grains à demi-
once.
MALATE DE FER , de douze grains à une drachme en
vingt-qu,atre heures.
MIEL DESPUMÉ , de deux drachmes à une once , et en
lavemens jusqu'à trois onces.
268 TABLE POSOLOGIQUE.'
MIXTURE CAMPHRÉE , une cuillerée à bouche toutes
les trois ou quatre heures.
M. MUSQUEE , d'une once à une once et demie.
MUCILAGE DE GOMME ARABIQUE MERCURIEL ,
d'une cuillerée à deux , matin et soir.
MURIATE D'AMMONIAQUE PURIFIÉ , de dix grains
à vingt-quatre.
M. D'AMMONIAQUE ET DE FER, de dix grains à
quinze. .
M. DE BARYTE , de six grains à douze , en solution
aqueuse.
M. DE CHAUX, de six grains à vingt-quatre, chez les
enfans , et de dix grains à soixante-douze chez les
adultes.
M. DE FER, de douze grains à deux drachmes en vingt-
quatre heures. \
M. DE MERCURE SUROXIDÉ , d'un quart de grain
à deux grains dans une livre d'eau , en plusieurs
fois , à l'intérieur ; d'un grain à deux dans quatre
onces d'eau distillée, à l'extérieur.
MURIATE OXIDULE DE MERCURE , d'un grain à
quatre; avec des substances purgatives, de quatre
grains à douze.
M. DE POTASSE SUROXIGÉNÉ , de douze grains à
une drachme, en solution.
■ M. DE SOUDE , de deux gros à deux onces ; en lave-
mens , de trois drachmes à une demi-once.
NITRATE DE POTASSE PURIFIÉ , de six grains à une
demi-once.
OLEO-SACCHARUM DE MENTHE POIVRÉE, d'une
demi-once à une once.
TABLE POSOLOGIQUE. 26g
ONGUENT MERCURIEL , de vingt-quatre grains à soi-
xante-douze.
O. D'OXIDE BLANC DE MERCURE PAR L'ACIDE
SULFURIQUE , de douze grajns à soixante-douze.
G. SOUFRE , trois onces par onction pour la quatrième
partie du corps.
OXALATE DE MERCURE, d'un grain à quatre.
O. ACIDULE DE POTASSE, d'une drachme à six en
vingt-quatre heures.
OXIDE D'ANTIMOINE AVEC POTASSE, d'un grain
à quatre , "deux à trois fois par joiir.
O. D'ANTIMOINE AVEC PHOSPHATE DE CHAUX ,
de trois grains à huit , toutes les trois ou quatre heures.
O. D'ANTIMOINE SULFURÉ ORANGÉ, d'un grain
à quatre , deux ou trois fois par jour.
O. D'ANTIMOINE SULFURÉ ROUGE, comme ci-
dessus.
O. BLANC DE BISMUTH, d'un demi-grain à dix
grains deux fois par jour.
O. GRIS DE MERCURE , d'un grain à sept.
O. DE ZINC, d'un grain à vingt , en vingt-quatre
heures.
OXIMEL , d'une drachme à deux onces dans un véhicule
approprié.
PETIT LAIT ALUMINÉ, d'une once à une livre par
jour.
PÉTROLE , de dix gouttes à vingt-quatre en vingt-quatre
heures.
PHOSPHATE DE SOUDE; de deux drachmes à une once
et demie.
270 TABLE POSO]
PHOSPHORE , d un quart di
vingt-quatre heures.
PILULES D'OPIUM , de cinq
P. GOMMEUSES MERCUI
douze.
POTASSE FONDUE, dun gri
POUDRE AROMATIQUE, de
P. D'IPECACUANHA ET ]
vingt.
P. OPIATE, de cinq grain
RESINE DE JALAP, de sis
adultes ; de deux grains à
SAVON DE SOUDE , de dix g
S. D'ACIDE SUtFURiQUI
soixante-douze, deux fois
SIROP DE PAVOTS BLANC
onces chez les adultes ; d
les enfans.
S. DE ROSES ROUGES ,
once et demie.
SOUDE PURE, d'un grain
onces d'eau. lOffo •/'■n''
SOUFRE, de six grains à une d
TABLE POSOLOGIQUK.
S. D'ANTIMOINE, de six grains à quinze , de
par jour.
S. D'ANTIMOINE ET DE MERCURE , de deux
à dix.
S. DE CHAUX LIQUIDE , d'une drachme à un(
once, deux lois par jour.
S. D'ETAIN , d'une demi-drachme à une dra
deux à quatre ibis par jour.
S. DE MERCURE NOIR, de deux grains à six
fois par jour.
S. DE MKRCURE ROUGE, de deux grains
deux fois par jour.
S. DE POTASSE , de douze grains à trenle-si;
sieurs fois dans les vingt-quatre heures.
TARTRATE D'ANTIMOINE ET DE POTASSE
grain à deux , en sohition.
T. DE FER ET DE POTASSE, de dix g
trente.
T. ACIDULE DE POTASSE , d une demi-dra
une ouce.
T. DE POTASSE, d'une demi-drachme à une dr
comme purgatif , jusqu'à une once.
TROCHISQUES D IPÉCACUANHA , de deux à s
1î'j2 TABLE POSOLOGIQUE.
yiN AVEC IPÉGACUANHA , d'une demi-once à une
once.
V. AVEC QUINQUINA , d une once à dix.
y. AVEC TARTRATE D'ANTIMOINE ET DE
POTASSE , de six gouttes à un scrupule pour les
enfans ; d'une drachme à une demi-once pour les
adultes.
273
SYNONYMIE
DES NOMENCLATURES CHIMIQUES
MODERNES.
CORPS INDÉCOMPOSÉS (i).
NOMENCLATURE
DE BrUGNATELLI.
Lumière
Calorique
Oxigène (2)
Radical inflanrmable ou
plUogogène (3).
NOMENCLATURE
IRANÇAISE.
Lumière.
Calorique.
Oxigène, base de l'air pur.
Hydrogène.
(i) Ce sont les corps qui ne sont point soumis à l'analyse chimique.
(3) Un des composans de la base de l'air pur. Origène vient du grec
'o^ic et ■}iyo/xii .J'engendre acide. Ce principe uni chimiquement au calo-
rique , constitue la base concrète de l'air pur, ou le lliermoxigène.
(3) La base du gaz itijlammallc est simple : i5 parties de cette base,
unies à 85 parties de thermoxigî-ne , forment loo parties d'eau. Les
chimistes français Ini donnent le nom à' Itj di ogène à cause qu'elle entre
dans la composition de l'eau. Cependant , plusieurs chimistes ont jugé
ce nom impropre , parce que l'hjdrog'eue se trouve en beaucoup plus
petite proportion dans ce liquide que le thermoxigbne ; d'ailleurs , il
entre comme principale partie constituante dans la formation des huiles ,
de l'ammoniaque . de l'alcohol , etc. , et de plusieurs substances végé-
tales dont il pourrait bien plutôt être dit le générateur que de l'eau. Nous
avons appelé ce principe radical inflummahle ou phlogogène , du grec
ip'Ko^ ^'^ •^'iiofjLiii .j'^"§.cndre Jlainme , comme constituant la base du gar
inflammable , le seul gaz qui s'enflamme et qui communique à la plu-
part des corps dont il forme la principale partie constituante , le carac-
tère de l'inflammabilité.
II. 18
274 SYNONYMIE DES NOMENCLATURES
RADICAUX.
NOMENCLATURE
DE Erugnatelli.
NOMENCLATURE
FRANÇAISE.
Radicaux oxiables (4).
Soufre , radical oxisulfu-
rique.
Radical oxîmuriatique. . .
Radical oxiboracique. . .
Arsenic, radical oxiarseni-
que.
Tungstèue, radical oxitungs-
tique.
Molibdène , radical oximo-
libdique.
Chrome , radical oxichro-
mique.
Cobalt , radical oxicobalti-
que.
Carbone , radical oxicarbo-
nique.
Benzoë , radical oxibenzoï-
que.
Camphre , radical oxicam-
pliorique.
Radicaux acidijîables.
Soufre , radical de l'acide
sulfurique.
Radical de l'acide murialiq''.
Radical de l'acide boracique.
Arsenic , radical de l'acide
arsenique.
Tunstène , radical de l'acide
tuns tique.
Molibdène, radical de l'acide
molibdique.
Chrome , radical de l'acide
chromique.
Cobalt , radical de l'acide
cobaltique.
Carbone , radical de l'acide
carbonique.
Benzoë , radical de l'acide
benzoïque.
Camphre , radical de l'acide
camphorique.
(4) Oxiàhle devra être regardé comme synonyme è! acidifiaile ; nous
avons jugé à propos de conserver le nom moderne oxys , qui vient du
grec o|t)f et de rejeter celui à'acicfe , que les anciens ont pris du latin
acldum , afin d'éviter les obscurités qu'auraient pu faire naître ces deux
dénominations synonymes , puisées dans deux différentes langues. Le
mot oxique remplacera donc celui dî'acicie , et au lieu de dire acide siilfu-
rique , acide rnnriafiquô , etc. on dira , oxisiilfurique , oxirnuriatlqiie , etc.
CHIMIQUES MODERNES. '
RADICAUX.
f - Il _ __i .
NOMENCLATURE.
DE BrXJGNATELLI.
«
NOMENCLATURE
■FHANÇAISE.
Radicaux oxîables.
Succiii , radical oxisucci-
nique.
Radical oxiacétique. . . .
Ridical oxiélotartareux (5).
Radical oxiélomuqueux. . .
Radical oxiéloligneux. .
Sucre , radical oxisaccha-
rique.
RarliPal nvi Pif vi fin p
Radical oxipomique. . . .
Radical oxigallique. ....
Radical oxitartareux. . . .
Radical oxisubéreux. . . .
i
Radicaux acidijiahles.
Succin , radical de l'acide
succinique.
Radical de Tacide acétique. |
Radical de l'aCide pyro-lar- i
tareux. I
Radical de l'acide pyro-mu-
queux.
Radical de l'acide pyro-li-
gneux.
Sucre , radical de l'acide
oxalique.
xv.aaicd.1 uc L-aciQe citiique.
Radical de Tacide malique.
Radical de l'acide gallique.
Radical de l'acide tartareux.
Radical de l'acide subéreux.
(5) Cet oxique et les deux suivans ont été nommés par les chimistes
français pyro-acides, etc. du mot grec -pyr, qui signifie J'en, voulant par-
Ik faire connaître qu'ils sont formés par l'action du feu. (Voyez ^unali
di chimica , tome 8. ) Mais comme le mot pjr ne rappelle à l'esprit , ni
une de leurs principales propriétés , ni un de leurs principaux compo-
sans , ce qui devrait être d'après des règles de la nomenclature , nous
croyons ces termes très-impropres, et nous avons nommé cet oxique ,
de même que les deux suivans , oxiéleux , ne les considérant que comme
1 des oxiques particuliers tenant de l'huile en cornbinaison.
276
SYNONYMIE DES NOMENCLATURES
RADICAUX.
NOMENCLATURE
DE Brugnatelli.
Radicaux oxiables,
Septone (6) , radical oxisep-
tonique.
Phosphore , radical oxiphos-
phorique.
Radical oxilactique
Sucre de laii , radical oxi-
saccholactique.
Radical oxiurique. . . . .
Radical oxisébacique. . . .
Radical oxifonnique. . . .
Radical oxiborabique. . , .
Elech'ic , radical oxiélec-
trique.
Radical oxiprussique. . . .
BASE DE
Thermoxigène (7). . . . .
NOMENCLATURE
ÏKAKÇAISE.
Radicaux acidijiables .
Azote , radical de l'acide
nitrique.
Phosphore, radical del'acide
phosphorique.
Radical de l'acide lactique.
Sucre de lait , radical de
l'acide saccholactique.
Radical de l'acide lithiqiie
ou urique.
Radical de l'acide sébacique.
Radical de l'acide formique.
Radical de l'acide bombique .
Fluide électrique, radical de
l'acide électrique.
Radical de l'acide prussique .
L'AIR PUR.
Oxigène.
(6) Septone , provenant du grec avtrVoi (jul signifie putride. Ce tenue
remplace celui à^azote des chimistes modernes , qui a été généralement
jugé impropre dans le langage philosophique de la chimie. Le nouveau
terme septone , proposé en premier lieu par Salstonstal , nous a paru
préférable , comme rappelant k l'idée une grande opération ( la putré-
faction ) sur laquelle la substance qu'il désigne , exerce la plus grande
influence , puisqu'elle constitue la base de presque toutes les substances
putrescibles , et des principaux produits de la putréfaction.
(7) C'est la base concrète de l'air pur composé d'oxigfcne et de calo-
rique chimiquement unis.
\
CHIMIQUES MODERNES. 277
SUBSTANCES SALIFIANTES.
NOMENCLATURE
DE BrUGNATELLI.
NOMENCLATURE.
FRANÇAISE.
Oxiques minéraux (8).
Oximuriatique thermoxigé-
né (9).
Oxiques végétaux.
Acides f7iinéraux.
Acide sulfureux.
Acide sulfurique.
Acide muriatique.
Acide muriatique oxigéné.
Acide boracique.
Acide fluorique.
Acide arsenique. 1
Acide tunstique.
Acide molibdique.
Acide chromique.
Acide cobaltique.
Acides végétaux.
Acide carbonique.
Acide benzoïque.
Acide camplioreux.
(8) Voyez la note 4.
(9) Il est démontré , par une suite de faits qui se multiplient chaque
jour , que le thermoxigène , base concrète indécomposée de l'air pur, se
comporte avec les corps d'une manière particulière , et forme avec eux
des produits singuliers et tout-h-fait diflférens de leurs combinaisons
avec Voxigène. (Voyez ^nn. di chim. tomo l5. ) L'oximurialique dis-
tillé sur le thermoxide de manganèse , etc. , se sursature de thermoxi-
g'-'ne et non d'oxigène.
SYNONYMIE DES NOMENCLATUPES
SUBSTANCES SALIFIANTES.
NOMENCLATURE
DE EaUGNATELLI.
Oxiques végétaux.
Oxicamphorique. (lo). .
Oxisuccinique
Oxiacéteux
Oxiacétique
Oxiélotartareux (ii). . .
Oxiélomuqueux
Oxiéloligneiix
Oxisaccharique (12). . .
Oxicitrique
Oxipomique (i3)
Oxigallique
Oxitartareux
Oxisubérique (i4)- • • •
NOMENCLATURE
FRANÇAISE.
Acides végétaux.
Acide camphorique.
Acide succinique.
Acide acéteux.
Acide acétique.
Acide pyro-tartareux.
Acide pyro-imiqueux.
Acide pyro-ligneux.
Acide oxalique.
Acide citrique.
Acide malique.
Acide gallique.
Acide tartareux.
Acide subérique.
(10} Les chimistes n'ont connu jusqu'ici que Voxicamphoreux. (Voyez
^nn. di ohim. tom. l5 , pag. 225 , I798, ), .
(11) Voyez la note 5.
(12) Nous avons , d'accord avec les règles de notre nomenclature ,
appelé cet oxique oxisaccharique , du mot sucre qui en forme le radical.
Nous ignorons sur quoi les chimistes néologues se sont fondés pour in-
troduire la dénomination à''acide oxalique , qui signifie autant ijuacide
suroxigéné , et qui n'exprime point que le sucre en forme le radical.
(13) Nous avons fait dériver ce nom de pomme synonyme de malum ,
alin d'éviter l'inconvénient des dénominations demalico ouTnelico, dont,
en italien , les sels devraient s'appeler malali ( malades ) ou mulaii
( miellés ) , comme en effet ils ont été appelés par les chimistes néolo-
gues français.
(14) Cet oxique , que j'ai découvert dans le liî?ge , contenant un excës
de base , sa terminaison doit êti-e en eux.
MODERNES.
SUBSTANCES SALIFIANTES.
NOMENCLATUllL
XN IVi r> il Lj I-i A 1 U iv
TiT TÎBTrflNATEI/LI.
rRANÇAÏSE.
KjXlQUCS CinifiluUX.
Acides animcLUx,
\
Acide nitrique.
Acide nitreux, • •
Oxiphosphoreux. . * . . .
Acide phosphoreux. '
Acide phosphorique.
Acide lactique.
Acide saccholactique.
/VLIUC ocUd.t.iquc.
Acide formique.
Acide bombique. "
Acide lithiqûe" oli urique.
Acide électrique'.
(15) Le septone ( azote des Français) , constituant la base oxiable de
l'acide nitrique des chimistes modernes , cet oxicjue doit , conformément
aux règles de la nomenclature , échanger son nem contre celui dérivé
de sa base connue. En conséquence , nous l'avons nommé oxheptonicjue.
(16) L'oxiseplonique , tenant en solution du gaz oxiseptoneux , forme
l'oxiseptoneux ( acide nitreux. )
(17) Des expériences chimiques que j'ai entreprises ensuite' des belles
découvertes de Volta sur Véleclric, me portent à regarder ce fluidt;
comme un oxide puissant et doué de propriétés singulières.
280 SYNONYMIE DES NOMENCLATURES
PotassR. - . .
Potasse.
Soude.
Ammoni
TER
RES.
SUBSTANCES SALIFIABLES.
NOMENCLATURE
DE BRTTGNATEiLI.
NOMENCLATURE
FRANÇAISE.
ALCALIS.
Terres so lubies (18).
Chaux. .
Magnésie.
Baryte. .
Strontiane,
Terres alcalines.
Chaux.
Magnésie.
Baryte.
Strontiane.
Terres insolubles.
Silice.
Alumine.
Glucine.
Circone.
Silice.
Alumine.
Glucine.
Zircone.
(18) Nous n'avons pas trouvé à propos de ranger les quatre terres
suivantes parmi les terres alcalines ou les alcalis , parce qu'elles n'ont
avec ces corps d'autres rapports que ceux qu'ont avec eux la plupart des
thermoxides métalliques. On ne s'avisera cependant pas de compter
ceux-ci au nombie des alcalis.
MODERNES.
SELS (19).
NOMENCLATURE
DE BrUGNATELLI.
Oxisulfites (^o).
Oxisiilfates. . .
Oximuriates. .
Gximuriates tliermoxigénés.
Oxiborates. . .
Oxifluaies. - .
Oxiarseniates. .
Oxitunstates. .
Oximolibdates.
Oxi chromâtes.
Oxicobaltates. .
Oxicarbonates.
Oxibenzoates. .
Oxicaraphorites.
Oxicamplîorates .
Oxisuccinates.
Oxiacétites. . .
Oxiacétates. . .
Oxiélotartrites.
Oxiélomucites.
NOMENCLATURE
FRANÇAISE.
Sulfites.
Sulfates.-
Muriates.
Muriates oxigénés et suroxi-
génés.
Borates.
Fluates.
Arseniates.
Tunstates.
Molibdates.
Chromâtes.
Cobaltates.
Carbonates.
Benzoates.
Camphorites.
Camphorates.
Succiuates. .
Acétites. .
Acétates.
Pyro-tartrites.
Pyro-mucites.
(19) Nous appelons sel la combiiiuison d'un acide quelconque avec
une base salifiable alcaline , terreuse ou inétallique.
(20) Exprime la combinaison de l'oxisulfureux avec les différentes
substances salilîables. Disons la même chose de toutes les autres déno-
minations génériques des sels présentés dans cette colonne.
282 SYNONYMIE DES NOMENCLATURES
SELS.
NOMENCLATURE
DE Bhugnatelli.
NOMENCLATURE
FRANÇAISE.
Oxigallates.
Oxitartiites.
Pyro-lignites.
Oxalates.
Citrates.
Malates.
Gallates.
Tartrites.
Subérates.
Nitrites (21).
Nitrates.
Phosphites.
Phosphates.
Lactates.
Saccholates.
Sébates.
Formiates.
Bombiates-. •
Lithiates oii urates.
Electrates.
Prussiates.
(21) L'expérience nous ayant appris que Toxique dit seploneux est
un mélange d'oxiseptonique et de gaz oxiseptoneux , lequel oxique se
décompose en laissant échapper ce gaz lorsqu'on le combine avec les
substances salifiables, nous n'avons pu admettre les oxiseptonites (nitrites
(les Erançais ) , et en eËFet , leur existence n'a jamais été démontrée.
CHIMIQUES MODERNES. / 283
DIVERSES ESPÈCES DE.GAZ.
NOMENCLATURE
DE BrUGNATELLI.
NOMENCLATURE
FRANÇAISE.
Gaz azotes (22).
Gaz oxide de septone. . . .
Gaz septone phosplioré. - .
Gaz azotes oxiques.
Gaz oximuriatique tlierrao-
xigéné.
Gaz irrespirables.
Gaz azote.
Oxide gazeux d'azote.
Gaz azote phosphore.
Gaz irrespirables acides.
Gaz acide sulfureux.
Gaz acide suliunque.
Gaz acide muriatique.
Gaz muriatique oxigéné.
Gaz acide fluorique.
Gaz acide carbonique.
Gaz azotes phlo go gènes.
Gaz phlogogène carboné. .
Gaz phlogogène oxicaibo-
né (24).
Gaz acide acéteux.
Gaz irrespirables hydrogènes.
Gaz hydrogène.
Gaz hydrogène carboné.
Gaz hydrogène mêlé de gaz
acide carbonique.
1 (22) Tous les gaz irrespirables sont azotes. Ce qui, en généralisant
1 cette dénomination, la rend encore plus inconvenante pour désigner la
1 partie irrespirable de l'air atmosphérique. Ces différens motifs nous ont
engagés à l'échanger contre celle gaz septone, (Voyez la note 6. )
(23) Voyez la note 6.
(24) La dénomination cpie nous avons dônnée à ce gaz , ne pouvait
mieux exprimer une solution de gaz oxicarhonie/iie ou de carhone oarigéné
dans le gaz phlogogëne , sans le secours d'autres mots.
5.84 SYNONYMIE DES NOMENCLATURES
DIVERSES ESPECES DE GAZ.
NOMENCLATURE
DE Brugnatelli.
Gaz azotes phlogogènes.
Gaz phlogogëne septoné.
Gaz phlogogëne phosphore
Gaz plilogogëne sulfuré. .
Gaz phlogogène métaUure
(a5).
Gaz ammoniacal
NOMENCLATURE
FHANÇAISE.
Gaz irrespirables hydrogènes .
Gaz hydrogène mêlé de gaz
azote.
Gaz hydrogène phosphoré.
Gaz hydrogène sulfuré.
Gaz hydrogène métallique.
Gaz ammoniacal.
Gaz respirables.
Gaz thermoxigène (26).
Air atmosphérique. . .
Gaz oxigène.
Air atmosphérique.
(25) Ce nom désigne une solution métallique dans le gaz phlogogène
Ainsi , une semblable solution de fer ou de zvic devrait se dire gaz phlo
gogènejerrure ou zincure. La dénomination de gaz hidrure Je Jer ou de
zinc signifierait un gaz aqueux avec fer ou zinc , et non le gaz phlogo-
gène qu'elle doit signifier.
(26) C'est le thermoxigène fondu dans le calorique rajoTinant.
CHIMIQUES MODERNES. 285
MÉTAUX.
NOMENCLATURE
DE BrUGNATELLI.
NOMENCLATURE
FRANÇAISE.
MÉTAUX
et leurs thermoxides (27).
Or et tliermoxide d'or. . . .
Platine et thermoxide de
platine.
Argent et thermoxide d'ar-
gent.
Mercure et thermoxide de
mercure.
Cuivre et thermoxide de
cuivre.
Plomb et thermoxide de
plomb.
Elain et thermoxide d'étain.
Fer et thermoxide de fer. .
Zinc et thermoxide, de zinc.
Antimoine et thermoxide
d'antimoine.
Bismuth et thermoxide de
1 bismuth.
Cobalt et thermoxide de co-
balt.
Nickel et thermoxide de
nickel.
MÉTAUX
et leurs oxides.
Or et oxide d'or.
Platine et oxide de platine.
Argent et oxide d'argent.
Mercure et oxide de mer-
cure.
Cuivre et oxide de cuivre.
Plomb et oxide de plomb.
Étain et oxide d'étain.
Fer et oxide de fer.
Zinc et oxide de zinc.
Antimoine et oxide d'anti-
moine.
Bismuth et oxide de bis-
muth.
Cobalt et oxide de cobalt.
Nickel et oxide de nickel.
1 (27) Il est démontré que les métaux se combinent , en brûlant , à la
1 base concrète indécomposée de l'air pur , c'est-h-dire , au tJiermoxigène ;
I ce sont donc des combustibles t/iermox!gèncs , et les résultats de leur
II combustion des thermoxides ,
286 SYNONYMIE DES NOMENCLATURES
MÉTAUX.
NOMENCLATURE
NOMENCLATURE
DE BrUGNATELLI.
FRA\ÇAISE.
M T? T A TT X
M F T A TT
Manganèse et thermoxide de
Manganèse etoxide de man-
manganèse.
ganèse.
Tunstène et thermoxide de
Tunstène et oxide de tuns-
lunstène.
tène.
Molibdène et thei'moxide de
Molibdène et oxide de mo-
molibdène.
hbdene.
y Arsenic et thermoxide d'ar-
senic.
Arsenic et oxide d'arsenic.
Titane et thermoxide de ti-
tane.
Titane et oxide de titane.
Urane et thermoxide d'urane.
Urane et oxide d'urane.
Tellure et thermoxide de tel-
lure.
Tellure et oxide de tellure.
Chrome et thermoxide de
chrome.
■
Chrome et oxide de chrome.
î
DÉNOMINATIONS DJVF.RSKS.
2«
NOMENCLATURE
DE BilUGNATELLI.
O.xigéner. . .
Déthermoxider.
Désoxigéner. .
Gazifier. . . .
Ethérifier. . .
Nitrifier. . . .
]N" O:\iENC NATURE
FRANÇAISE.
O.xigéner.
Désoxigéner.
Désoxigéner.
Gazifier.
Ethérifier.
Nitrifier.
288 SYNONYMIE DFS NOMENCLATURES
SUBSTANCES DIVERSES COMPOSÉES.
NOMENCLATURE
DE BruGNATELLI.
Eau ou thermoxide de phlo-
gogène (28).
Eau gaz-phlogosulfurée(29) .
Eau gaz-phlogophosphorée.
(3o).
Carbone
Carbures.
Sulfures. .
Sulfures gaz-plilogosulfurés.
Phospliures
NOMENCLATURE
• .FRANÇAISE.
Eau ou oxide n hydrogène.
Eau hydrosulfurée.
Eau hydrajDhosphorée.
Oxide de carbone.
Carbures.
Sulfures.
Sulfures hydrosulfurés.
Phosphui'es.
(28) Il est prouvé q^ue le phlogogène se combine à la base indécom-
posée de l'air pur'^ c'est-à-dire, au tliermoxigène et non à l'oxigène ,
pour former l'eau.
(29) Le gaz inflammable ou phlogogbne étant le seul parmi les gaz
permanens qui tienne en dissolution du soufre , et qui ensuite se com-
bine avec l'eau , on avait cru pouvoir rendre la combinaison du gaz
plilogog^ne sulfuré avec ce liquide, en disant eau gazosulfurée ; mais
comme cette dénsmination ne désignait pas assez l'espèce de gaz sulfuré
uni à l'eau , nous avons été obligés , pour la rendre plus claire , de
l'alonger un peu , et de dire eau-gaz-phlogesulfurée. La dénomination
employée dernièrement par les chimistes français pour exprimer ce
même composé , savoir àieau hydro-suif urée , est impropre sous tous les
rapports. Ydro , de xiS'a^ grec , signifiant eau; ce qui équivaut à eau eau
sulfurée, dénomination qui est bien loin d'indiquer le corps auquel le
soufre est uni , et l'état gazeux dans lequel le phlogogène se trouve dans
cette combinaisoH. Il est bien vrai que le gaz phlogogène sulfuré uni ci
l'eau s'y trouve très- fortement condensé ; mais cette condensation pro-
vient de la force d'affinité de composition mutuelle qui subsiste entre le
gaz et l'eau.
(30) Les raisons exposées dans la note 29 relative au gaz phlogogène
sulfuré , nous ont engagés à appliquer la même dénomination à l'eau
unie avec le gaz phlogogène pliosphoré.
CHIMIQUES MODERNES.
=89
SUBSTANCES DIVERSES COMPOSEES.
NOMENCLATURE
DE Brugnatelli.
Ammonini'es métalliques. .
Ammoniure d'or
Ammoiiiure de cuivre. . . .
Ammoniure d'argent. . . .
Oxide de phosphore ou phos-
phore rouge.
Huile fixe
Epyrèle fixe (3i). . . . . .
Epyrèle volatil
Huile aromatique (Sa). . .
Alcohol
Alcohol camphré
Alcohol oxicamphoré (3.3). .
NOMENCLATURE
ÏRANÇATSE.
Oxides métalliques ammo-
niacaux.
Oxicle d'or ammoniacal.
Oxide de cuivre ammoniacal .
Oxide d'argent ammoniacal.
Oxide de phosphore ou phos-
phore rouge.
Huile fixe.
Huile empyreumatique.
Huile empyreumatique.
Huile volatile.
Alçjoho.l.
Alçohol camphré.
Alcohol camphorîque.
(3i) Epjrèle provient du grec ix.ttvfiKif.iot <jui signifie huile par le Jeu.
Ne trouvant aucun terme qui pût indiquer un des composans , ou une
des propriétés exclusives de ces huiles , nous avons fait en sorte de ren-
dre , par notre dénomination , la manière dont elles sont obtenues. Le
nom i'empjreume , donné à cette espècp d"h.uile par les anciens , a . été
conservé , avec le même but, par les modernes ; mais empjreumG signifie
petit Jeu, embrasement , étincelle, etc. , du grec iy.vîifiufAct,; tandis que
ces huiles n'emb'asent ni ne sont embrasées , mais seulement s'obtien-
nent par le feu , et sont tantôt volatiles et tantôt fixes. C'est pourquoi
nous les appelons épjyrèles volatiles ou épjrrètes fixes.
(82) Nous désignons par cette dénomination l'uriion de l'arôme avec
l'huile , soit que celle-ci soit fixe ou volatile. Le nom dChiiile volatile
donnée à ces combinaisons par les chimistes français , ne dénotait pas
une qualité exclusive , la volatilité appartenant également au plus grand
nombre des épyrHes.
(33) On comprendra aisément par la réforme que nous avons faite
au mot ojricjae , la nature des combinaisons des divers acides avec
II.
agO SYNONYMIP DES NOMENCLATURES, etC.
SUBSTANCES DIVERSES COMPOSÉES.
NOMENCLATURE
DE Brugnatejlli.
Extractif.
Etlier oxiacétique (34). . .
Sels oxidules (35). . . . .
Oxlsulfate oxidule d'alumine.
Sels sursaturés de base (36).
Mucilage
Tannin. . ,
Arôme
Résine
Gomme
Fécule
Muqueux
Albumine
Baume ,
NOMENCLATURE
FRANÇAISE.
Extractif.
Ether acétique.
Sels acides.
Sulfate acide d'alumine.
Sels sursaturés de base.
Mucilage.
Tannin.
Arôme.
Résine.
Gomme.
Fécule.
Muqueux.
Albumine.
Baume.
Talcoliol ; le mot oxi précédant constamment leurs noms , rappelle à
l'esprit que la base désignée s'y trouve dans un état d'oxigénalion par-
faite. On dira donc fl/co/joZ oxisulfurique , alcohol oxinj.uriatique , alcohol
oxicamphorique , etc.
(84) Les motifs allégués dans la note 33 justifient cette dénomination.
(35) Ce sont les sels dont la substance salifiante se trouve en excès.
De ce nombre sont la crème de tartre ( tartrite acidulé de potasse
des Français ) , le sel d'oseOle ( oxalate acidulé de potasse) , etc. Nous
les avons nommés oxilartrite oxidule de potasse , oxiscfccharate oxidule
de potasse , etc.
(36) Ce sont des sels avec excës de base ou substance salifiable. Nous
avons indiqué leur état de composition , comme pour les oxidules , par
les épithfetes terrule , alcalinule , thermoxidule. En conséquence , le
borax s'appellera oxiborate alcalihule de soude ; la baryte calcinée ,
oxicarbonate terrule de baryte ; le magistère de bismutli , oxiseptonate
thermoxidule de bismuth , etc. etc.
agi
TABLEAU DE LA FORCE DES ACIDES
Indiquée par la pesanteur spécifique à l'aréomètre
de JBauméj cojiformément aux observations de
M. Bingley.
La température étant à environ 1 2*^ au-dessus
de o, l'aréomètre gradué de o à 5o , et looo pris
pour terme de la pesanteur spécifique de l'eau.
Pesanteur spécifique.
Degrés k l'aréonifelre.
1435 ....
.... 45
1416 ....
. ... 43
.... 42
1 i383 ....
. ... 41
.... 40
i358 ....
.... 59
.... 38
. ... 37
i335 . . . .
.... 36
.... 35
.... 34
.... 32
. . . . 5i
. . . . 3o
.... 39
.... 28
.... 26
.... 18
TABLEAU DES SELS
Qui ne peuvent se trouver ensemble *.
I. LES SULFATES ALCALINS
FIXES
2. SULFATE DE CHAUX. . .
3. SULFATE D'ALUMINE. . .
4. SULFATE DE MAGNÉSIE.
5. SULFATE DE FER.
6. MURIATE DE BARYTE. .
7. MURIATE DE CHAUX. . .
8. MURIATE DE MAGNÉSIE.
9. NITRATE DE CHAUX.
( Avec le nitrate de chaux et de
magnésie.
le muriate de chaux et de
magnésie.
Avec les alcalis.
le carbonate de magnésie.
le muriate, le nitrate et
l'acétate de baryte.
Avec les alcalis.
— les nitrate, muriate et acé-
tate de baryte.
— les nitrate , muriate et carbo-
nate de chaux.
— le carbonate de magnésie.
■ Avec les alcalis.
— les muriate , nitrate
baryte , etc.
— — les nitrate et muriate
chaux.
'Avec les alcalis.
— le nitrate et muriate de
baryte.
. — le carbonate terreux.
C Avec les sulfates.
/ les carbonates alcalins et
\ terreux.
V — — les sulfates alcalins.
Avec les sulfates, excepté celui de
chaux.
— • — les carbonates alcalins.
le carbonate de magnésie.
de
de
Avec les carbonates et sulfates
^ alcalins.
Avec les carbonates alcalins.
les carbonates de magnésie
^t d'alumine.
— — les sulfates, celui de chaux
excepté.
Kirwan , Essay on the Analjsis ofiminersal waters.
1
DECOMPOSITIONS RECIPROQUES.
EXEMPLES
DE DÉCOMPOSITIONS RÉCIPROQUES
DANS LES SELS ALCALINS ET TERREUX*.
Sulfate de potasse.
Sulfate f Acide sulfurique. Potasse.
de soude. \ Soude. Acide nitrique.
Nitrate de soude.
Sulfate
de potasse.
{
}
Nitrate
de potasse.
Sulfate de baryte.
Acide sulfuricfue. Baryte.
Potasse. Acide nilrîqiie.
Nitrate de potasse.
}
Nitrate
de baryte.
Sulfate
de strontiane .
Sulfate de baryte.
^ Acide sulfuritjue. Baryte
Carbonate
Stronliane. Acide carbonise. ^ de baryte.
Carbonate de strontiane.
Sulfate de soude.
Sulfate f Acide sulfurique. Soude.
cC ammoniaque .\ ^rnonidiiiwe. Acide nitrîcjue.
Nitrate ^ammoniaque.
Sulfate
de baryte.
}
Nitrate
de soude.
Sulfate de potasse.
Acide sulfuri^ue. Potasse. ")
Baryte. Acide carbonique. J
Carbonate de baryte.
Carbonate
de potasse.
Cadet , Dictionnaire de Chimie.
HWiHiiiiilViJtl
296
EXEMPLES
Sulfate de chaux^
Sulfate ( Acide sulfurique. Chaux. 1 Nitrate
de magnésie. \ Magnésie. Acide nitriijue. J de chaux.
Nitrate de magnésie.
Sulfate de magnésie.
lesulfuriqué. Magnésie
nine. Acide nit
Nitrate dalumine.
Sulfate Ç Acide sulfuriqué. Magnésie. T Sulfate
d'alumine. \ Alumine. Acide nitrique, j de magnésie.
Nitrate de magnésie.
Nitrate f Acide nitrique. Magnésie. V Sulfate
d! ammoniaque .\ Ammoniaque. ^ Acide sulfurique. ) de magnésie.
Sulfate d'ammoniaque.
Phosphate de soude.
Phosphate ( Acide phosphoriq. Soude. "l Sulfate
de potasse. \ Potasse. Acide sulfurlque. J de soude.
Sulfate de potasse.
Phosphate d'ammoniaque.
Phosphate j Acide phosphoriq. Ammoniaque. "I Sulfate
de soude. \ Soude. Acide sulfurique. Jif'(3W/720/2/a^.
Sulfate de soude.
Phosphate de magnésie.
Phosphate f Acidephosphoriq. Magnésie. ) Sulfate
d' ammoniaque. \ Ammoniaque. Acide sulfuiiqiie. f de magne'siff.
Sulfate d'ammoniaque.
Phosphate de soude.
Phosphate f Acidephosphoriq. Soude. 1 Nitrate
de potasse. \ Potasse. Acide nitrique. / de soude.
Nitrate de potasse.
DE Dl^COMPOSlTIONS RÉCIPROQUES. 297
Phosphate de chaux.
Phosphate f Acidephosphoricj. Chaux. | Nitrate
de.soude. 1 Soude. Acide nitriijue. J de chaiiûr.
Nitrate de soude.
Phosphate de potasse.
Phosphate f Acide phosplioritj. Potasse. 1 Carbonate
d' ammoniaque. \ Ammoniaq^ue. Acide carbonique. J .c?^ potasse.
Carbonate d'ammoniaque.
Arseniate de soude.
Arseniate ( Acide arsenique. Soude. ' Sulfate
de potasse. \ Potasse. Acide sulfurique. J de soude.
Sulfate de potasse.
Arseniate d'ammoniaque.
Arseniate . f Acide arsenique. Ammoniaque. "| Sulfate
de soude. \ Soude. Acide suUaiicjue. j d'ammojiiaq.
Sulfate de soude.
Arseniate de magnésie.
Arseniate f Acide arsenique. Magnésie. 1 Sulfate
d'ammo7iiaque.\ Ammoniaque. Kciàe s\x\î\mqaQ. ^ de magnésie.
Sulfate d'ammoniaque.
Arseniate de soude.
Arseniate ( Acide arsenique. Soude, • ■\ Sulfate
de baryte. \ Baryte. Acide sulfurique. j de soude.
Sulfate de baryte.
Arseniate de potasse.
Arseniate. f Acide arsenique. Potasse. 1 Nitrate
d'alumine. \ Alumine. Acide nitrique. J de potasse.
Nitrate d'alumine.
EXEMPLES
ArseniaLe de potasse.
Arseniate C Acide arsenique. Potasse. Sulfate
de chaux. \ Chaux. Acide sulfurique. j de potasse.
Sulfate de chaux.
Acétate
de potasse^
A
Acétate de soude.
Acide acétique. Soude. "l Sulfate
Potasse. Acide sulfurique. J
Sulfate de potasse.
de soude.
Acétate
de soude.
{
Acétate d ammoniaque.
Acide acéticjue. Ammoniaque.
Soude. Acide sulfurique
Sulfate de soude.
. }d',
Sulfate
ammoniaq.
Acétate de magnésie.
Acétate
Magnésie.
Acide sulfi
Sulfate d' ammoniaque.
Sulfate
r Acide acétique. Magnésie. "l
d' ammoniaque. \ Ammoniaque. Kc\àQ s\i\ïm\qvi&. ] de magnésie .
Acétate
de chaux.
Acétate
de Ijaryte.
Acétate
de strontiane
{
Acétate de potasse.
Acide acétique. Potasse. Sulfate
Chaux. Acide sulfuriqu». J de potasse.
Sulfate de chaux.
Acétate de soude.
Sulfate
{Acide acétique. Soude. "i
Baryte. Acide sulfurique. J de SOUde-
Sulfate de baryte.
Acétate d'ammoniaque.
Sulfate
f Acide acétique. Ammoniaque. "J
. \ Strontiane. Acide sulfurique. ^ d' ammoniaq .
Strontiane.
Sulfate de stmntianc.
DE DÉCOMPOSITIONS RÉCIPROQUES. 299
Oxalate de soude.
Oxalate f Acide oxali(jue. Soude. "i Nitrate
dépotasse. | Potasse. Acide nitrique. J de soude.
Nitrate de potasse.
Oxalate d'ammoniaque.
Oxalate ( Acide oxalique. Ammoniaque. 1 Nitrate
de soude. \ Soude. Acide nitrique. ]d'ammoniaq.
Nitrate de soude.
Oxalate de chaux.
Oxalate f Acide oxalique. Chaux. 1 Nitrate
d' ammoniaque \ Ammoniaque. Acide nitrique. J de chaux.
Nitrate d'ammoniaque.
Oxalate de chaux.
Oxalate ( Acide oxalique. Chaux. 1 Nitrate
de magnésie. \ Magnésie. Acide nitrique. J de chaux.
Nitrate de magnésie.
Oxalate de baryte.
Oxalate f Acide oxalique. Baryte. "» Nitrate
d'alumine. \ Alumine. Acide nitrique. J
de baryte.
Nitrate d'alumine.
Muriate d'ammoniaque.
Murîate f Acide muriatique. Ammoniaque. "1 Sulfate
de soude. \ Soude. Acide sulfurique. Jt/'û;/72/7îO/îia^.
Sulfate de soude.
Muriate de potasse.
Muriate f Acide muriatique. Potasse. l Sulfate
de baryte. \ Baryte. Acide sulfurlque. J de potasse.
Sulfate de baryte.
3oi
TABLE
Exprimant les quantités d'kcwE sulfurique à 66",
contenues dans des mélanges d'eau , et de cet
acide à divers degrés à l'aréomètre , avec la
pesanteur spécifique de ces mêmes mélanges.
Par m. VAUQUELIN.
Noia. La pesanteur spécifiée de l'acide sulfurique à 66° est de 1,842.
QUANTITÉ
d'acide à 66°
employée pour
chaque mélange.
QUANTITÉ
d'eau employée
pour
chaque mélange.
0 "O P
JJ £ (7 K lii S
indiqués
à l'aréomètre
pour le mélange
d'eau et d'acide.
PESANTEUR
spécifique des
mélanges à 12°
au-dessus de 0
du thermomètre
de Réaumur.
84,22
15,78
60°
1,725
74,32
25,68
55
1,618
66,45
33,55
5o
1,524
58,02
41,98
45
1,466
5o,4i
40
1,375
43,21
56,79
35
1,3x5
36,52
63,48
3o
1,260
3o,I2
69,88
25
I;210
24,01
7^,99
20
1,162
i7'39
82,61
i5
i,ii4
11,73
88,27
10
1,076
6,600
98,400
5
1,023
302
TABLE DE SOLUBILITÉ
DES GRAISSES
Par l'alcohol et l'éther sulfurique.
Par p. F. e. BOULLAY.
LIQ UIDES
DISSOLVANS.
QUANTITÉ.
1°. Alcohol froid /-ïo^ gram.
à 40 degrés . l'at-
mosphère éfanl à<^
8 degrés.
2.° . Alcohol à 40 '
degrés bouillant.
100
100
100
100
100
3°. Ether sulfii-l
riqne froid , à 65 / i OO
degrés.
100
SUBSTANCES
DISSOUTES.
Graisse de porc.
Suif de mouton.
Blanc de baleine.
Graissé dé porc.
Suif de moutoai.
Blanc de baleine.
Grais&e de porc.
Suif de mouton.
Blancde baleine.
QUANTITÉ.
0,69
■
10, o
ao, o
3o3
TABLE DE SOLUBILITÉ
DES HUILES FIXES FLUIDES
Dans VAlcohol rectifié à 4o degrés de l'aréomètre
de Baumé , le thermomètre de Réaumur étant
à 10 degrés -\-o.
Par li. A. PLANCHE.
Nota. Il a été employé k chaque expérience mille gouttes d'alcohol, cor-
respondantes à environ cinq cents grains poids de marc.
NOMS DES HUILES.
QUANTITÉS DISSOUTES.
Toutes proportions.
de pavot conservée un an.
8 gouttes.
6 gouttes.
6 gouttes.
de pavot nouvelle.. . .
4 gouttes.
4 gouttes.
3 gouttes.
d'amandes douces.
3 gouttes.
d'amandes amères. . . .
3 gouttes.
de noisettes. . . •.
3 gouttes.
3o4
TABLE DE SOLUBILITÉ
DES HUILES FIXES FLUIDES
Dans l'éther acétique non acide j le thermomètre
de Réaumur indiquant de g à lo degrés -f- o.
Par L. a. PLANCHE.
NOMS
DES HUILES.
QUANTITÉ
•■d'huiles.
QtTANTITÉ D'ÉTHER
acétique employée
pour leur solution..
/ r. 1
Huile de ricin.
8 part, et au-delà.
I partie.
— de noix.
I partie.
2 parties.
— de lin.
1 partie.
1 parties.
— de faîne.
I partie.
I partie.
2 parties j.
— de pavot.
3 parties.
— d'amand. douces.
I partie.
4 parties.
— d'olives.
I partie.
5 parties.
— de noisettes.
I partie.
parties.
TABLEAU DES SUBSTANCES MÉTALLIQUES
ET PRINCIPAUX CARACTÈRES PHYSIQUES DES MÉTAUX LES PLUS CONNUS.
(Le nombre le plus bas annonce le plus de ductilité.)
NOMS DES METAUX.
Or.
SŒTAUX OXIDABLES
Par le concours simul
tanéde l'air et du feu.
JIÉTAUX NON OXIDABLESV
Par Je concours simul-l ArGENT.
fané de Vair et du/eu. ^ PlAtINE. .
Mercure.
Cuivre.
Fer. . .
Et AIN. .
PxOMB. .
NlKEL. .
Zinc. . .
Bismuth
Antimoine
Tellure
Cobalt.
Manganèse
Arsenic.
Tunstène
Molybdène
Chrome. .
colombium
Urane. .
Titane.
Tantale
Silène. .
Palladium
Cérés.
Iris . .
OSMIN.
Rode.
m£taux encore peu
CONNUS.
COULEUR.
Jaune.
Blanc.
Blanc.
Blanc. ,
Rouge. .
Gris bleuâtre
Blanc. .
Blanc bleu
Blanc. .
Blanc. .
Blanc.
Gris. . .
Blanc. .
Blanc. .
Blanc. .
Blanc. .
Gris. . .
Gris. . .
Blanc. .
Gris. .
Rouge.
DURETE.
6 ï
8
7
7 ï
9
6
8 \
6 i
6
9
5
10
6
9
PESANTEUR
SPÉCIFIQUE.
29,300
23,000
io,5io
i3,568
8,870
7,788
7.299
1 1,352
9,000
7'i90
9,822
9,860
6,ii5
8,i5o
7,000
8,3io
17,600
7,5oo
6,44o
4,180
DUCTILITÉ.
I
2
3
6
4
5
7
2
8
12
4
20
1 1
17
19
16
18
TÉNACITÉ.
5
3
4
2
I
6
7
10
II.
20
1
\
TABLEAU
Ves températures auxquelles se manifestent les plus importuns phénomènes chi-
miques^ suivant le Thermomètre de Réaumur^ le Centigrade, et celui de
TVedgwood. \
SUBSTANCES.
THERMOMÈTRES.
■R "p ATnVTTfR
CENTIGRADE.
Ebullition .de dive
rs liquides.
29
36
48
60
(D al ton.)
64
80 (Black.)
80
100
88
IIO
[Dalton.)
93
116 (Dimcan. )
96
120
( Idem . )
290
{Pelletier.)
2.00
294
240
3io
(D al ton.)
279
55o
(Idem.)
Températures auxquelles se fondent dii^ej'S corps concrets
non métalUq
ues^
L'adipocire des muscles. .
•
20
28
3o
37
3o
37
( Pelletier. )
36
45
( Bostock. )
37 i
89
III
( Hosse. )
Adipocire des calculs biliaires
90
116
(Fourcroy . )
Suite du Tableau des Températures auxquelles se manifestent les plus importans
Phénomènes chimiques.
SUBSTANCES.
Températures auxquelles sefondent divers métaux (i).
Mercure • •
Alliage de trois parties d'étain et deux de plomb, ou bien
de deux parties d'étain et d'un» de bismuth. .
Étain.
Alliage d'un partie d'étain et de quatre de plomb. .
Bismuth.
Plomb
Zinc
Antimoine ...»
Laiton , . . . .
Cuivre
Argent
Or. . . . . .
Cobah. . .
Nickel
Fer
Manganèse. ^
Platine
(i) On a observé une grande diversité dans les températures
auxcpielles les auteurs rapportent la fusion des métaux. On ne
trouve pas deux observateurs livrés aux mêmes recherches , qui
soient parfaitement d'accord sur les résultats , ce qui prouve com-
bien il est malaisé de déterminer précisément les degrés de tempé-
ratures élevées et d'avoir des pyromètres également sensibles et
comparables.
THERMOMÈTRES.
REAUMUR.
3i — o
i34-|-o
183
190
197
258
297
345
1678
2024
2082
23 13
7975
9i3i
9602
9708
10289
CENTIGRADE.
168
ï2.'^{Chrichton.)
238
248 (Irwine.)
325 ÇEnehton.)
371
482
2100
253o
2602
2780
9860
11414
12001
i2i36
12857
WEDGWOOD.
21
27
28
32
i3o
i5o
i58
160
172
II.
à
Suite du Tableau de Températures auxquelles se manifestent les plus importans
Phénomènes chimiques.
SUBSTANCES.
THERMOMÈTRES.
■ RÉAUMUR.
CENTIGRADE.
WEDGWOOD.
Températures auxquelles dit^ers liquides se congèlent.
04 0
68
' Fourcroy
t:^ . 1
43
oa
39
4
( Après quelques jours de température
constante k 4° — 0, ther-
1
momètre Réaumur , il reste gelé à 5°-
-0 et dégèle seulement
en plusieurs jours.
Deux parties d'alcohol et une parti
19
24
^7
1
Huile essentielle de térébenthine.
1
Q
2
2,J
I
5
2
2,î
Abaisseniens de température qui ré
mitent du mélange
de dwers sels avec la neige , suivant Lowitz.
A une température de 1° — o , le mélange de six onces
de potasse cristallisée avec autant
de neige \i 6 \ — 0 ,
34
1
La lessive de potasse caustique très-concentrée, mais
27
1
La soude caustique cristallisée a d(
21
5
1
2.Z
i
A une température de 2° j-j-o, les
sels suivans à l'état
j
concret, secs, mêlés avec la neige
i
22
22
24
26^
Muriate de chaux cristallisé et sec
38
A une température de i3° — o,le
muriate de chaux a
40
i
De la quantité approximative d'eau nécessaire à la solution de quelques sels terreux
et alcalins ^ à l'usage des Chimistes.
NOMS
DES SELS.
Sulfate de chaux
Sulfate de magnésie
Sulfate d'alumine et de potasse, (alun).
Sulfate de potasse
Sulfate de soude.
Sulfate d'ammoniaque.
Nitrate de baryte. .
Nitrate de strontiane.
Nitrate de chaux. .
Nitrate de potasse. .
Nitrate de soude.
Nitrate d'ammoniaque.
Carbonate de magnésie saturé.
Carbonate de potasse neutre.
Carbonate de soude. .
Carbonate d'ammoniaque.
Phosphate de soude. .
Phosphate d'ammoniaque.
Muriate de baryte
Muriate de magnésie. .
Muriate de potasse.
Muriate de soude
Muriate d'ammoniaque.
Muriate de pota.sse oxigéné. .
Borate alcalinule de soude. .
Tartrate de potasse. . .
Tartrate acidulé de potasse.
Oxalate acidulé de potasse.
Acétate de potasse.
QUANTITE
DE SELS.
partie,
partie,
partie,
partie.
partie.
partie,
partie,
partie.
4 parties,
partie,
partie,
partie,
parties,
partie,
partie,
partie,
partie,
partie,
partie,
partie,
partie,
partie,
partie,
partie,
partie.
I partie.
I partie.
I partie.
I partie.
470 parties.
QUANTITÉ
d'eau puhe.
5oo parties.
1 partie.
16 parties.
16 parties.
1 I partie et ^.
\ I partie.
2 parties.
2 parties.
5 parties.
1 partie.
2 parties et ^
3 parties.
3 parties.
1 partie.
58 parties.
4 parties.
2 parties.
2 parties.
4 parties.
4 parties.
6 parties.
I partie.
3 parties,
3 parties.
3 parties et j
20 parties.
j 12 parties.
6 parties.
I partie.
28 parties.
6 parties.
I once.
TEMPERATURE
DE li'EAU
selon le tliennoinfetre
de RÉAUMUR.
sa»
il.
a 10
à 10
à 10
à 10
à 20
à 80
à 10
à 10
à 10
à 10
à 10
à 10
à 10
à 3o
à 10
à 10
à 10
à 10
à 10
à 10
à 10
à 1 o
à 10
à 10
à 10
à 10
à 10
à 80
à 10
à 80
à 80
à 10
12
degrés,
degrés,
degrés,
degrés,
degrés,
degrés,
degrés,
degrés,
degrés,
degrés,
degrés,
degrés,
degrés,
degrés.
degrés.
degrés.
degrés.
degrés.
degrés.
degrés.
degrés.
degrés.
degrés.
degrés,
degrés.
degrés.
degrés.
degrés.
degrés.
degrés.
degrés.
degrés.
DESCRIPTION
D'un nouvel Alambic, d'un Serpentin à boule,
d'un Condensateur à cylindre, etc.
PLANCHE IP.
Alamhic,
Les différentes pièces qui composent un alambic ordi-
naire , sont si généralement connues , que nous n'avons
pas cru devoir donner la figure séparée et la coupe de
chacune d'elles. Il sera très-aisé aux pharmaciens exer-
çans , auxquels le nouvel alambic est plus particulièrement
destiné , d'en concevoir les détails par l'ensemble de l'appa-
reil tout monté. On a seulement ponctué les pièces qui ne
sont point en vue. L'échelle métrique placée au bas de la
planche indique les dimensions des principales.
Explication de la figure i""^.
A. Cucurbite en cuivre étamé. Sa profondeur et son
diamètre sont désignés par la ligne ponctuée BBBB. Cette
ièce est représentée de face , placée dans un fourneau
[construit en brique.
ce. Bain-marie en étain dans sa cucurbite. Son dia-
ètre est le même dans toute la hauteur ; sa profondeur
est d'un septième moindre que celle de la cucurbite.
H. Chapiteau en élain placé pour distiller au bain-marie.
[Sa forme diffère principalement de ceux des alambics ordi-
aires , en ce qu'il n'existe pas de gouttière à l'intérieur ,
et par la direction horizontale de son col. On peut se le
eprésenler assez exactement comme une section de cylin-
|dre , dont le dôme K n'est qu'une continuité.
O. Tubulure destinée à recohober la liqueur, ou à rem-
|plir l'alambic sans avoir besoin de déluter.
n 21^
326
RZ. Tuyau horizontal soucié au chapiteau , dont il n'est
que le prolongement : ce tuyau est coudé en Z 5 il entre à
froltenient dans la pièce intermédiaire E, qu'on ôte lorsque
l'on distille à feu nu. [Voyez, les fig. 2 et 3. )
La vapeur qui s'élève du liquidé en distillation est con-
duite par ce large tuyau dans la boule du serpentin , où
elle se condense.
Explication de la figure 4. Sei'pentin à boule.
Il se compose d'une espèce de matras en étain P , dont le
bec reçoit celui du chapiteau de l'alambic.
La base de cette boule un peu aplatie se termine par un
long tuyau d'étain X, formant plusieurs circonvolutions
jusqu'en Y , où il finit par un tuyau plus étroit qu'on engage
dans le col du récipient. Tout cet appareil est supporté
par trois tiges en étain QQQ, fixées dans un seau de
cuiyre.
F. Seau de cuivre étamé servant à contenir l'eau pour
rafraîchir le serpentin.
G G. Tuyau de cuivre se prolongeant jusqu'à 5 milli-
mètres du fond du seau. C'est par ce tuyau , dans lequel
on met un entonnoir , qu'on fait arriver l'eau froide , quand
celle du réfrigérant commence à s'échauffer. L'eau chaude
qu'elle déplace s'écoule par le trop-plein M.
N. Robinet pour évacuer l'eau du réfrigérant, quand on
a cessé de distiller.
Explication de la figure 5. Condensateur à cylindre.
F F F. Tuyau cylindrique en étain, assez large pour
pouvoir y introduire la main.
Son orifice supérieur H s'ajuste avec le chapiteau de
l'alambic K , de la même manière que le serpentin à boule.
L'orifice inférieur reçoit un bec mobile courbé à angle
droit, pour être introduit dans le col d'un récipient. Ce
cylindre est soutenu dans une position inclinée au moyen
du support D.
327
La ligne ponctuée indique le décroissement depuis la
courbure O jusqu'en I. Pendant la distillation cette pièce
est entourée de toute part d'eau froide , dont on remplit le
seau de cuivre PPP.
MM. Tuyau de cuivre servant à conduire l'eau froide
à l'extrémité du vase.
N. Trop-plein pour évacuer l'eau déplacée par l'eau
froide.
Le condensateur à cylindre m'a paru très-commode pour
la distillation des plantes dites anti-scorbutiques, pour
celle du baume de Fioravanti , et de plusieurs autres
liqueurs qui laissent dans les serpentins ordinaires une
odeur désagréable, qu'il est très-difficile de détruire même
avec l'eau en vapeurs. La facilité d'introduire la main dans
le cylindre permet de le nétoyer comme tout autre vaisseau.
Il faut avoir recours à un ouvrier intelligent pour la
construction de ces sortes d'appareils. Nous ne saurions
l trop recommander en cette qualité le sieur Trouvé , potief
d'étain à Paris.
ÉLÉVATION DU FOURNEAU D'ALAMBIC.
Explication de la figure 6.
a. Porte de cendrier pourvue d'un régulateur.
b. Distance du foyer au cendrier.
< c. Porte circulaire du foyer , scellée dans la maçonnerie j
et garnie en forte tôle d.
e. Diamètre supérieur du foyer indiqué par la ligne
ponctuée. La disposition de ce fourneau est telle, que le
fond de la chaudière reçoit la flamme , mais il n'y a d'abord
que son fond, la construction intérieure du fourneau iso-
lant ce fond qui pose circulairement sur la bâtisse en bri-
que ou sur un cercle de fer plat scellé à fleur. La flamme,
après avoir léché le fond du vaisseau , se dirige par upe
ouverture latérale et verticale pour aller embrasser tout le
pourtour , et y établir un courant égal de calorique.
328
Une languette qui fait dans toute sa hauteur point d'ap-
pui , sépare l'issue à gauche destinée à conduire la flamme ^
et r issue à droite destinée à conduire la fumée. Et vic&
vei-sâ suivant l'emplacement du fourneau et la directioa
qu'on peut donner à la cheminée.
COUPE DU FOURNEAU D'ALAMBIC.
Explication de la figure
a. Ouverture du cendrier.
bb. Grille de fer séparant le cendrier du foyer, et sur
laquelle on place le combustible.
ce. Rigole conduisant la flamme du foyer dans le labo-
ratoire.
f. Languette en brique interceptant par son côté gauche
la communication de la flamme du foyer vers la cheminée ,
et déterminant la circulation de gauche à droite de d en e
' et par son côté droit le passage de la fumée du laboratoire
dans la- cheminée g.
hh. Cercle de fer plat sur lequel pose le fond de la cu-
curbite.
oo. Autre cercle en fer carré de niveau avec le dessus
du fourneau , sur lequel vient s'ajuster le rebord de la
cucurbite. -
pp. Ceinture en fer plat destinée à empêcher l'écartement
des briques , et à maintenir les carreaux qui couvrent la
surface du fourneau.
• iiii. Massif en briques lié par de la terre à four.
Les pliarmaciens qui voudraient avoir plus de détails
sur la construction de ce fourneau vraiment économique ,
et dont l'invention est attribuée k M. Bouriat , pharma-
cien de Paris , peuvent consulter le 1 2* volume du Cours
complet d'Agriculture , page 565. Le sieur Heuzez , ouvrier
très-iïitelligent , choisi par M. Bouriat , en a construit de
semblables pour plusieurs usines ; il fait exécuter des mo-,
dèles en plâtre , au moyen desquels l'ouvrier le moins
habile pout être très-aisément dirigé.
DESCRIPTION ET USAGE
DE L'APPAREIL DE COMPRESSION
Pour la préparation des Eaux minérales acidulés.
PLANCHE IIP.
Fig. i""®. A est un vase cylindrique en cuivre poli ^
très-fort , étamé intérieurement en étain fin , et portant
à sa base un robinet simple à vis B ,Jig. 2. Ce cylindre est
fixé sur un socle de bois de quatre centimètres d'épaisseur,
au moyen des quatre pattes à vis X , X , X , X.
On a soudé dans l'intérieur de ce vase , à un centimètre
environ au-dessus du robinet , une espèce de diaphragme
ou double fond G , Jïg. 3. également étamé et percé de
plusieurs petits trous très -rapprochés à la manière d'un,
crible. Un autre trou plus large D, pratiqué au centre de
ce double fond , donne passage à un canal de verre , d'ar-
gent , ou d'étain fin E ,^g. 4 > ouvert par les deux bouts
et traversant le vase perpendiculairement jusqu'à une ligne
du premier fond. A l'une des extrémités de ce canal , on a
fixé un robinet qui s'ajuste à vis d'une part en F à la par-
tie supérieure et centrale du cylindre , de l'autre part en
G avec la pompe foulante H , I à double soupape , de ma-
nière à établir la communication de la pompe avec le reste
de l'appareil.
Sur la voûte du cylindre , à trois centimètres du robinet
F , G, on a vissé un ajustage à robinet K, dont l'usage sera
bientôt indiqué.
Lorsqu'on veut charger l'eau d'acide carbonique , il faut
33o
avant tout évacuer l'air atmosphérique du cylindre. On
remplit , en conséquence , ce vaisseau avec de l'eau
pure , et l'on y visse le robinet F , G , pour faciliter le
jeu de la pompe et la condensation du gaz , et afin de per-
mettre à l'opérateur de brasser l'eau à mesure qu'elle se
sature , on fait écouler un huitième environ de ce liquide j
mais comme l'écoulement ne peut avoir lieu sans une pres-
sion quelconque, on remplace ici l'air extérieur par du gaz
acide carbonique. On pourrait se contenter de visser au
robinet F, G, la pompe foulante H , et au tuyau latéral de
celte pompe où se trouvé la soupape I , une vessie remplie
de gaz qu'on obligerait à traverser l'eau en faisant agir le
piston ; mais on conçoit que par cette manœuvre , la plus
grande partie du gaz se trouverait entraînée avec l'eau en
pure perte. C'est ce qui m'a déterminé à faire ajouter le
robinet K , auquel j'adapte uile vessie pleine d'acide car-
bonique. Il ne s'agit plus, pour faire écouler l'eau ^- que
d'ouvrir les deux robinets du cylindre K et B , et celui de
la vessie. Dès qa'on a retiré la quantité d'eau nécessaire ,
on ferme les robinets et on ôte la vessie ; alors on visse au
robinet F , G , la pompe U , et au tuyau latéral de cette
pompe en I , une vessie contenant de l'dcidé carbonique ,
de laquelle on aura préalablement recoiiriu la capacité.
Le robinet F , G , et cèlui de la vessie étant ouverts ,
on élève le piston : ce premier mouvement détermine
l'ouverture de dehors en dedans de la valvule I, et le pas-
sage du gaz de la vessie dans le corps de pompe , d'où il
est ensuite refoulé dans le canal E , par l'abaissement du
piston.
Arrivé à l'extrémité inférieure de ce canal , l'acide car-
bonique qui , à raison de sa légèreté spécifique , tend à
gagner la surface de l'eau , y est doublement sollicité par
la forte compression qu'il éprouve ; mais étant obligé de
se tamiser en quelque sorte à travers les trous du diaphragj-
33i
me C , il présente ainsi à l'eau un grand nômbre dé sur-
faces et s'y dissout d'autant plus facilement.
La première vessie étant vidée , on la remplace , après
un peu d'intervalle , par une seconde , une troisième , et
ainsi successivement, jusqu'à ce qu'on ait chargé l'eau
de la quantité de gaz nécessaire pour telle ou telle autre
espèce d'eau minérale.
L'expérience a appris que la condensation de l'acide car-
bonique dans l'eau est d'autant plus rapide , qUe la tempé-
rature du liquide et celle de l'air ambiant sont moins éle-
vées. On doit donc , autant qu'on le peut , opérer dans
un lieu frais j et suspehdre de tems en tems le jeu de la
pompe , attendu que la chaleur produite par le frottement
du piston , augmente sensiblement l'expansion du gaz et
ralentit l'opération.
On profite de ces intervalles pour brasser l'eau au
moyen de deux anses O , O , et lui faire absorber l'acide
carbonique qui a échappé à la condensption.
Il me reste à faire connaître la manière d'introduire l'eau
acidulé dans les bouteilles où elle doit acquérir , par l'ad-
dition des substances salines, etc* , le caractère d'eau
minérale.
On se sert pour cet effet d'un robinet recourbé à angle
droit.
Ce robinet peut être d'une seule pièce , celui que j'ai
fait établir poux mon appareil est de deux pièces (Voyez
les Jîg. 2 et 5 ) , il se monte à baïonnette , ce qui donne
la facilité de déplacer la machine à volonté. Le tube de ce
robinet , depuis sa courbure L jusqu'à six centimètres de
son embouchure , est inséré dans un double canal de forme
conique , crénelé à sa base. Dans chacun des angles ren-
trans des crénelures , on a ménagé une petite ouverture
qui correspond avec la soupape M placée à la partie supé-
rieure. On fixe au bas de ce robinet un bouchon percé
332
dans le sens de sa longueur et terminé un peu en cône 7
afin qu il puisse s'ajuster à des goulots de bouteilles de dif-
férens diamètres. On a l'avantage , avec ce robinet , de
pouvoir introduire l'eau minérale dans les bouteilles sans
qu'il y ait déperdition sensible de gaz. A mesure que le
liquide gazeux y arrive , l'air commun en est chassé avec
force par la soupape M. Il faut boucher immédiatement
les bouteilles avec du liège bien choisi , les Sceller , les
sceller de suite , et les tenir couchées dans un lieu frais
mais non humide.
Appareil pour dégager V Acide carho ni ue.
On trouve à la page SSa du premier volume de cette
Pharmacopée , le procédé pour obtenir l'acide carbonique ,
et l'indication des substances à employer pour la produc-
tion de ce gaz , qui sont le marbre blanc et l'acide stil-
furique.
Les modifications que je vais proposer ; fondées sur
l'expérience journalière, tendent à régulariser cette opé-
ration , à en rendre le manuel plus facile , à accélérer le
dégagement du gaz.
A l'appareil ordinaire pour l'acide carbonique, j'ai ajouté
une espèce de moussoir ou d'agitateur en bois, que je fais
plonger dans le flacon de dégagement à trois tubulures A.
Figure ^. On rend l'instrument mobile , au moyen
d'une cheviUette qui traverse son manche B , voyez la
figure 7 , et repose sur le bord de la tubulure. Celle-ci
doit être assez large pour qu'on puisse mouvoir l'agitateur
en tout sens. On empêche que le gaz ne s'échappe par
cette ouverture , en enveloppant avec une vessie C , ouverte
par les deux bouts , et le col du flacon , et une portion du
manche de l'agitateur. Il est inutile d'ajouter que les deux
ouvertures de la vessie deivcnt s'y appliquer très-exac-
tement.
333
J'étends l'acide sulfurique de douze parties d'eau , au
lieu de quatre parties indiquées , page 332 du premier
volume , parce que j'ai remarqué que , non-seulement le
sulfate de chaux de nouvelle formation se solidifie et se
précipite moins promptement de cette manière , mais en-
core que le gaz ayant à traverser une colonne de liquide
plus léger , s'en dégageait aussi avec plus de facilité.
Je n'ajoute au marbre blanc , qui doit être grossièrement
pulvérisé , que la quantité d'eau nécessaire pour le délayer.
Enfin , je fixe solidement à la tubulure du second flacon
lin tube de verre D, dont l'extrémité inférieure plonge
d'environ deux centimètres dans ce vase. La portion
excédente depuis la surface du bouchon E jusqu'en F , est
revêtue d'un fourreau de cuivre terminé en pas de vis ,
sur lequel vient s'ajuster le robinet de la vessie G, qu'il
faut fermei; dès que la vessie est pleine de gaz , pour la
remplacer promptement par une autre vessie.
Les avantages que procure l'emploi de l'agitateur sont
tels , qu'on peut obtenir en deux heures plus de cent litres
de gaz acide carbonique , qu'on n'obtiendrait pas en vingt-
quatre heures parles moyens ordinaires. On a de plus la
certitude de dégager jusqu'à la dernière bulle.
DESCRIPTION ET USAGÉ
D'un RéseiToir à Gaz applicable à la prépara'
tion des Eaucc minérales.
Figure 8. A. Flacon de Voulf à deux tubulures ver-
ticales .
G. Entonnoir qu'on peut ouvrir et fermer à volonté,
au moyen de la tige de verre H , à laquelle est solidement
fixé un bouchon de liège. Celui-ci doit avoir été plongé
dans la cire fondue et recouvert de filasse bien lissée dans
^34
tolite sa circonférence, de manière à boucher trës-heraié-
tiqnement la douille de l'entonnoir.
K. Tube droit , pourvu d'un robinet I , terminé en pas
de vis. Ce tube est de verre dans toute sa longueur j l'ex-
trémité plongeant dans le flacon est seule à découvert;
tout le reste , depuis le sommet du bouchon , jusqu'à l'en-
droit où se termine le pas de vis, est inséré dans un second
tube de cuivre jaune , pour donner aiï premier plus de
solidité.
L. Tubulure latérale : elle est fermée par un bouchon
de liège , et celui-ci traversé par un tube de six lignes de
diamètre , coiirbé en quart de cercle X.
MM. Echelle graduée indiquant le volume de 1 eau ou
celui du gaz contenu dans le réservoir. Cette échelle
peut être faite sur papier fort , bien encollé , et recou-
vert de deux couches de bon vernis à l'esprit àe vin.
. PZ. Tube de gomme élastique qu'on fait communiquer
par le bout P , avec l'appareil , d'où se dégage le gaz , ou
avec une vessie qu'on voudrait vider dans le réservoir , et
de l'autre avec l'ouverture X de ce dernier.
Pour faire passer un gaz quelconque dans le réservoir
on bouche l'ouverture X , on ouvre en même tems l'en-
tonnoir par lequel on introduit l'eau , et le robinet I pour
donner issue à l'air commun. Lorsque le léservoir est
plein d'eau, on ferme le robinet et l'entonnoir , en ayant
l'attention de laisser le bouchon recouvert de quelques
lignes d'eau pour éviter que la filasse j en se desséchant ,
ne livre passage à l'air extérieur. On s'assure que le ro-
binet et les autres ouvertures de l'appareil ne perdent pas
en débouchant le tube X. Si le tout est bien luté , l'eau
restera stationnaire dans le tube ; dans le cas contraire elle
s'écoulera ; il faudra alors visiter soigneusement le robinet
et les luis pour y remédier. Ces précautions prises , on
introduis dans le tube X, jusqu'en R , l'extrémité Z du
I
m
tube de gomme élastique : on peitt aiiïiî faire passer diree-J
tement le gaz de l'appareil de dégagement dans le réser-
voir i ou y vider celui qu'on aurait recueilli dans lés ves-
sies pour le conserver ; on reçoit l'eau déplacée par le
gaz dans un vaisseau placé sOus le tube X , qu'il faût
reboucher très-exactemement après l'opération.
Vettt-on mainteriant remplir une vessië avec le gaz du
réservoir, on la visse au robinet 1^ ôil verse pair rertlonnoit
une certaine quantité d'eau qui, par sa pesanteur spé-
cifique , oblige le gaz à sortir par ce robinet. En un
mot , la manœuvre est la même' que pour l'opération pré-
paratoire que nous venons de décrire.
N. B. Cet appareil a été calqué sur celui qu'a proposé
Pepys jeune (i); il offre aux pharmaciens qui s'occupent
de la préparation des eaux minérales un avantage réel sur
celui du célèbre physicien anglais : c'est qu'ils peuvent
l'établir eux-mêmes , et que toutes les pièces qui en font
partie peuvent être utilement employées à d'autres opéra-
tions. Le réservoir de Pepys , destiné à des expériences de
recherches sur la combustion des métaux , sur la défla-
gration des gaz , etc. , est surmonté d'une cuvette circulaire
isolée du réservoir, mais communiquant avec celui-ci au
moyen d'un tuyau à robinet. Nous avons supprimé cette
pièce qui n'est nullement nécessaire dans l'opération pré-
sente , et nous l'avons remplacée par l'entonnoir à tige. Le
tubê-registre qui , dans l'appareil anglais , sert à indiquer
le niveau de l'eau , est remplacé dans notre appareil par
une échelle graduée , suffisamment exacte , et qu'on pour-
rait à la rigueur supprimer tout-à-fait , la capacité des
vessies étant bien connue.
Enfin , au moyen de l'entonnoir déjà mentionné , que
nous avons substitué à la cuvette , nous n'avons conservé
(i) Tilloch's philosophical Magazinç, Juillet l8oa.
336
qu'un seul robinet au lieu de trois. On peut se procurer
toutes les pièces de cet appareil à un prix assez modique;
il serait facile d'en établir de plus économique encore en
substituant aux vaisseaux de verre , très- utiles dans des
opérations en petit, de vastes jarres de grès , cylindriques,
pourvues d'un couvercle à recouvrement , bien mastiqué.
Dans ce dernier cas, le tube-registre de l'appareil de Pepys
trouverait son utile application.
DESCRIPTION
D'un Appareil pour le Carbonate d' Ammoniaque.
PLANCHE IV.
Fig. i*"'. A. Cornue de grès lutée, placée dans un four-
neau à réverbère.
B. Bouteille en grès, dont le fond est percé d'un trou
circulaire , dans lequel s'insère le col de la cornue.
G est une cuine à eau forte également percée pour re-
cevoir le col coupé de la bouteille B.
D. Tubulure fermée par un bouchon de liège , auquel
on a pratiqué deux ouvertures , l'une pour recevoir la petite
broche de bois E , l'autre qui donne passage au tube re-
courbé F , plongeant dans le flacon de Woulf G rempli
à moitié d'eau distillée. De ce flacon part un tube de sûreté
de Welter H , dont la plus longue branche va se rendre
dans la bouteille I , contenant de Teau , ainsi que l'éprou-
vette K , qu'il faut laisser déboucher.
La petite broche E , placée à la tubulure du dernier
récipient , sert à prévenir la rupture des vaisseaux , dans
le cas où le tube communiquant avec le premier flacon
viendrait à s'engorger par l'accumulation du sel.
LL. Supports en bois à crémaillère avec vis de pression
pour donner plus de stabilité aux récipiens B,G.
M. Entonnoir de fer blanc, auquel est ajusté un tuyau
de cuir divisé en deux branches. Ce tuyau, alimenté d'eau
pendant tout le cours de l'opération par le robinet Q, sert
338
à rafraîchir les récipiens enveloppés de linges. L'eau qui
s'en ^coule est re^ue- dans la cuvette R, et évacuée à me-
sure par le bec de celle cuvette^ •». -». V.;
Au moyen de cette disposition , l'opération marche sans
exiger de la part de l'opérateur ujxe. grjande attention. Le
carbonate d'ammoniaque s'obtient en couches plus épaisses,
et on le détache plus aisément que dans des vaisseaux de
verre qu'il est très-difficile dé faire servir deux fois à cause
de leur fragilité.
DESCRIPTION
D'un Appareil pour l'Ether suljarique y etQ.
PLANCHE V^
Figure i". A. Fourneau évaporatoire.
B. Capsule en forte tôle , servant de bain de sable.
C. Cercle de tôle, à la base duquel est une rainure qui
permet de l'ajuster à la capsule B. Ce cercle est écliaiîcré
en D pour donner passage au col de la cornue.
E, Cornue de verre contenant le mélange d'alcphol et
d'acide sulfurique ; elle est plongée dans le sable chaud ,
et en est recouverte jusqu'en F.
G. Allonge courbée , plongeant par son bec H dans le
flacon de Voulf I , I.
K. Robinet en cristal ou en étain ajusté en flacon 1,1;
ce robinet sert à séparer les produits de l'opération à
mesure qu'ils se forment.
X. Tube capillaire qu'on ouvre pour accélérer l'écou-
lement de la liqueur par le robinet K.
MN. Flacons contenant de ra,lcoholj Iç dernier ne doit
pas être luté.
PP. Tube de sûreté de Welter.
Q. Robinet fournissant de l'eau froide pour conden-
ser l'éther du premier flacon. Ce robinet est alimenté par
un réservoir. Je l'ai fait figurer tel qu'il existe dans mpa
laboratoire ; mais on peut y suppléer par tout autre moyen.
R. Support en bois pour exhausser la bouteille I, I, et
permettre d'introduire le robinet K dans le col d'un flacon.
SS. Cuvette en cuir vernissé, en bois ou toute autre
matière , par le bec de laquelle s'écoule l'eau fournie par le
robinet Q.
34o
Description d'un Entonnoir à double robinet de
M. Boullaj^ employé à la préparation de l'Ether
phosphorique^ et à celle de VEthersulfurique^ etc.
C'est à l'aide de cet ingénieux appareil que M. Boullay
est parvenu à faire son éther phosphorique.
L'auteur a fait établir de ses entonnoirs en cristal ,
d'autres en cristal avec robinet en platine , d'autres en fer
avec garnitures en cuivre jaune ; nous ne décrirons que ce
dernier entonnoir, parce qu'il est probable que c'est celui
que les pharmaciens adopteront le plus universellement.
Cet appareil représenté Jig. 2 , se compose d'une allonge
ordinaire P , Q , garnie d'un couvercle de cuivre H , I ^
qui y est mastiqué.
AB. Entonnoir en cuivre garni de son robinet D, et fixé
sur le couvercle H , I.
E. Petit tube de cuivre implanté sur le couvercle H, I,
pour remplacer la tubulure; ce tube est percé latéralement
à sa partie supérieure et est coiffé d'une virole également
percée de manière à établir ou à intercepter la communi-
cation de l'air extérieur avec l'intérieur de l'appareil.
F. Robinet de cuivre dans la garniture inférieure K, L ,
de l'allonge P, Q.
M. Couvercle ; H , I , vu par dessus.
N. Garniture; K, L, vue par-dessus.
O. Bouchon de plomb devant entrer dans la tubulure
d'un vaisseau distillatoire ; il enveloppe un morceau de
liège percé au centre pour laisser passer la tige inférieure,
et destiné à servir d'isoloir.
CG. Tube d'une longueur indéterminée, dans lequel
s'engage la base de l'appareil.
TABLE DES MATIERES
PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE.
(Les chiffres romains renvoient au volume et les chiffres
arabes à la page. )
A.
âT'Tr /l'a vn rTf^m a nn P T
a. J. U. J.IlllIiAJJLlXQ.U tip ^ Jt*
83
Acide oxalique , I. . . .
123
UC UdiyiC f x< • • •
86
du phosphore , I. .
127
CL6 mercure ^ !.• • • •
07
phosphorique , I. . . ibid.
plomb condensé ^ 1.
90
TiniçKifiiip T
128
— cristallise, I. . .
00
ddC^Udllll , X. • « .
— litjuide , I. . . .
90
succinique , I. .
139
— li(juide avec l'alco*
sulfureux , I. .
i3o
hol , I
01
— éthéré , I. . . .
i33
de potasse , I. .
9a
sulfuriquealcoholisé,!.
i36
acétique aromatique , I.
95
— avec l'alcohol aro-
— camphré , I. . .
97
matique , I. .
i38
— concentré, I. .
ibid.
— étendu , I. .
139
— distillé faible , I. .
99
— pur , I
140
— impur , I. .
ibid.
tartarique I. .
14a
benzoïque , I. •
104
Acier pulvérisé , I
143
boracique , I. .
106
Air déphlogistiqué ,1. . .
340
carbonique , I. . .
337
fixe , I
33a
citrique , I. . . «
107
hépatique , I. . .
337
du citron ,1.
ibid.
phlogistiqué , I. . .
333
109
Albumine alumineuse , I.
145
— déphlogîstiqué, I.
iir
Alcali fixe minéral , I. . .
2o5
muriatique , I. .
109
phlogistiqué , I. .
116
— oxigéné , I. .
iir
volatil caustique , I. ,
i83
du nitre , I
117
146
nitrique , I. . . .
ibid.
Alcohol avec l'absinthe , I. .
157
— étendu , I. .
122.
avec acides acétique et
nitro-muriatiqae , I.
Ii3
fulfilriqtie , I. .
iâ3
II.
22
TABLE BES
Alcohol avec aloës et myrrhe ,
I i58
avec aloës et rhu-
barbe ,1. ... 154
aloétijue ,1. . . .149
ammoniacEil ,1. . . i5o
— avec le gayac , I. . i5i
anisé , I i52
avec l'asa-fœlida , I. . 161
avec le baume du Pé-
rou , I ibid.
avec benjoin , I. . . i55
— composé ,1. . . i'bid,
a vecle cachou , I. . .162
avec la cannelle , I. . 159
camphré , I. . . . i6a
avec cantharides , I. . i56
avec le castoreum , I. i63
avec la colotjuinte, II. 198
avec la digitale pour-
prée, 1 159
avec gayac , I. . . . 168
avec ellébore noir, II. 199
étendu , 1 164
Alcohols éthérés.
Alcohol éthéré d'acide nitri-
que, I i65
— d'acide sulfuriq^ue ,
ï 166
Alcohol avec la gentiane com-
posé , 1 169
avec la gomme kino, I. 170
avec la mélisse com-
posé ,11 199
avec la myrrhe , I. . 174
avec l'opium , I. . .175
phosphore, I. . . . 176
' polyaromatique , I. . 177
avec le quinquina , II. aoo
avec la résine d'iudigo,
I. 173
-^avec rhubarbe , I. . -179
MATIÈRES.
Alcohol et substances végé-
tales , ou combinaisons al-
coholiques végétales ,\. ijo
Alcohol avec succin , I. . . 180
avec la valériane , I. . ibid.
de vin , 1 146
Alun brûlé, II 1^6
calciné ,11 ibid.
de R orne , II. . . . ibid.
Amidon, 1 183
Ammoniaque liquide , I. . . i83
succinée ,1. . . .186
Ammoniure de cuivre com-
posé , 1 188
de cuivre liquide , I. . 189
de mercure , I. . . .190
Antimoine diaphorétique , II. 69
préparé , II. . . . i58
Arsenic blanc , II 73
B.
Baume d'arceus , II. . . . 47
du commandeur , I. . i55
de Fioravanti , I. . . 178
de soufre , I. . . . 368
Beurre d'antimoine , II. . . 14
de cacao ,1. ... 191
Borate alcalinule de soude , I. 193
Borax , I . ibid.
Bougies d'acétate de plomb , I. 19»
satm'uines , I. . . . ibid.
Bouillon d'os , 1 196
sec, I. 198
c.
Camphre purifié , I. . . .199
Carbonate alcalinule d'ammo-
, niaque , I. . . . 2or
Carbonate alcalinule de ma-
gnésie ,1. ... 202
— dépotasse,!. . . 2o3
TABLE DES
Carbonate alcaKnule desoude,
1 2o5
Catàplasmè , 1 206
émoUient , I. . . . 207
de guimauve , I. . . iiid.
de moutarde ,1. . . ibid.
de paia et de lait , I. . 208
Cérat , I ibid.
Cérat d'acétate de plomb , I. . 210
de blanc de baleine , I. ibid.
âe cantharides , I. - .211
gommé , 1 212
de Goulard, I. . . .211
inercuriel , I. . . . 2i3
d'oxide de plomb demi-
vitreux , I. . . . 214.
résineux ,1. , . . ibid.
de savon , I. . . . 2i5
de savon camphré , I. ibid.
vésicatoire , I. . . .214
Céruse, II 85
Charbon de bois purifié , I. . 2i5
Chaux ,1. 217
Cinnabre , Il 164
Cire blanche , 1 218
verte , I. . . . . .219
Citrate de potasse , I. • . . ibid.
Collyre alumineux , I. , . 145
Conserve , 1 221
Conserve d'absinthe , I. . . 222
d'arum , I ibid.
de prunes sauvages, I. ihid.
de roses rouges , I. . 222
Crème de tartre , IL . . . 170
Cuivre ammoniacal ,1. . .188
D.
Décoction , 1 228
Décoction de bardane , I. . ibid.
dedaphnémézéréon,!. 225
de gayac composée , I. 225
d'orge , 1 226
MATIÈRES.
Décoction depolygala de Vir-
ginie , 1 227
de quinquina , I. . . 228
de salsepareille , I. . 228
E.
Eau acidulé , 1 248
d'amandes amères , I. . 23r
de baies de genièvre, I. 282
camphrée , I. . . . ibid.
de camomille , 1. . . 289
de cannelle , I. . , . 284
céleste , 1 189
d* cerises noires , 1. . 235
de chaux , I. . . . 24a
distillée , I. . . « . 245
de fenouil , I. . < . 235
de fleurs de citron , I. 240
'■ — d'orange ,1. . .286
forte , I. . . . , .123
de fleurs de sureau., I. 287
hépatique , I. . . , 26r
de laurier-cérise , I. . 287
de Luce , I io5
piartiale , I ^57
de mélisse , I. . . . 240
— spiritueuse, II.. . igg
de menthe crépue, I. 240
— poivrée , I. . . . 289
— poivrée alcoholique,
I . 240
phagédénique , I. . . 28a
régale , I laS
végéto-minérale de Gou-
lard , 1 283
de vie , 1 16^
vulnéraire spiritueuse ,
^ 177
Eaux aromatiques , I. . 229
Eau de roses , 1 23jr
de rue , 1 240
344 TABLE DES
Eau técléniène , I. . . . . i53
tliériacale , I. . . • 241
Baux gazeuses minérales ar-
tificielles, etc.
Eau acidulé d'acide carboni-
que ,1. . .
240
alcaline minérale , I. .
269
Vegclaic ^ X. .
de Salaruc ^ !• •
de Barèges , I. •
2j4
de Bourbonne-les-
2J0
ïbid.
de carbonate acidulé de
chaux, I. . . .
256
. — acidulé de fer , I. .
257
— acidulé dépotasse,!.
258
de Carlsbad , I. . .
259
de Cauterets , I. .
ibid.
d'Enghien , I. .
260
de Forges , I. . .
ibid.
de Gurgitelli , I. .
261
Lydrosulfurée , I. .
ibid.
de la mer artificielle , I. 262
mercurielle saline , I. 264
— simple , I. .
ibid.
du Mont-d'or , I. . .
265
•oxigénée , I. . . .
266
•de Pisciarelli à Naples ,
I
ibid.
■de Plombières , I. .
267
.de .Pyrmont , I. .
ibid.
de Sedlitz , I. .
268
de Seltz ,1. . . .
ibid.
.de Seltz forte , I. •
269
de Spa , I
ibid.
sulfureuse de Naples , I
270
de Vais ,1. . . .
ibid.
de Vichy ,1. . . .
271
MATIÈRES.
Eaux minérales d'Italie ,\. Z'jz
273
de Sainl-Genëse , I. .
274
de la Marguerite , I. .
27J
de la Meule ,1. . .
274
de S .-Pellegrino , I . .
272
de Salerne , I. .
275
source purgative près
Valdieri , I. .
272
de Trescore , I. . .
27a
de Valdieri , I. .
273
de Val-Immagna , I. .
272
de la Victoire , I. .
275
de Saint-Vincent , I. .
274
Eaux minérales et thermales
de Lucques ,1.
276
Eau du bain rouge , I. . .
277
de Bernabo , I. .
276
délia Coronalc , I. .
278
dalla Disperatta , I. .
ibid.
délia Doccione , I.
279
del Fontino , I. . .
280
de S. -Giovanni , I.
ibid.
délia Maria ,1.
279
délia Trastulliua , I, .
277
de la Ville,!. . . .
276
Eaux minérales de Pise.
Eau acidulé d'Asciano , I.
281
dite du petit puits, !. .
ibid.
283
aromatique , !. . .
284
diacatholicon. P^. Elec-
tuaire de rhubarbe
composé.
Electuaire dlascordium. Vojez
Electuaire opiat.
285
requles. ij-es: Elec-
tuaire opiat.
TÂBLE DES
Electuaîre derhub. compos.,1. 286
tliériaque , I. . . • 287
Elixir. Voyez Alcohol et subs-
tances végétales,
acide aromatique , I. i38
— de Haller , I. . . i36
de propriété , I. . . i58
sacré , 1 164
Emplâtre , 1 290
adhésif, 1 214
diacliylon gommé , I. 212
— simple ,1. . . .214
d'ichthyocolle , I- . . 291
de gomme ammoniaque
avec le mercure , I. 293
deladanumcomposé,!. 298
de savon , I. . . . 2i5
Emulsion d'amandes douces,!. 298
amère. V. Emulsion de
semences de citron.
- camphrée , I. . . . 294
de gomme arabique , I. 295
desemences de citron,!, ih.
Eponge brûlée , 1 296
cirée , 1 297
Epyrble. Voyez Huile pyro-
génée.
de corne de cerf recti-
fiée. Voy. Huile py-
rogénée dé corne de
cerf rectifiée,
de succin ammoniacale.
Voy. Ammoniaque
succinée.
de térébenthine. ^oj^ejT
Huile volatile de té-
rébenthine.
Esprit d'anis , ! iSz.
de corne de cerf. Voy.
Carbonate alcalinule
d'ammoniaque,
de Mindererus , I. . 83
de nitre dulciûé ,1. i65.
MATIÈRES.
Esprit de sel ammoniac , I. . 20£
— ammoniac causti-
que , I i83
de soufre par la cloche,
I i3o
de vin , I. . ... 146
— camphré ,1. . .162
de vitriol ,1. . • . i39
Essence de Bergamote , I. . 355
de gayac volatile , I. . i5l
Ether , 1 299
acétique ,1. ... 804
muriatique , !.. . . 3o6:
nitrique , 1 3o8
sulfurique , 1. . . . 3ir
Ethiops d'antimoine , !!. . . l59
martial , !. • . . . 3i6
minéral , II i63--
Extrait, !. . 819
d'absinthe , L . . . 325-
d'aconitnapel, I. . . ilnd.
d'aloës , I. . . . . 32G
de belladone. Voyez
pour sa préparatioa
Extrait d'aconit,
de chicorée. V. Extrait
d'absinthe.
. de ciguë. V oy. Extrait >
d'absinthe,
de cresson. Voy. pour
sa préparât. Extrait
de belladone,
de douce amère, I. . . 32S
d'écorce de chêne. V.
Extrait d'absintlie.
de gentiane. V. Extrait
d'absinthe,
de jusquiame. Voyez
Extrait d'aconit,
de laitue sauvage, ^oy.
Extrait d'aconit,
d'opium,.!. . . . . 3z<y
346 TABLE DES
Entrait de pissenlit , I. . . .
3^5
de quinquina , I. .
328
. — : résineux, !..
3^9
de saponaire , I. .
325
de Saturne ,. I. .
90
de saule, P^'oy. pour sa
préparation Extrait
.d'a^bsintbe.
d e s cille , I
33o
F.
rieurs d'antimoine ,11.
70
de benjoin , I- .
104
de sovifre , 11. .
i38
de sej ammoniac niar-
tiales ,11. ...
i3
90
Foie die soufre alcalin , II.
166
— volatil , II. .
157
Formule proposée par MM. Plan-
che et Boullay pour pré-
parer . les bains, d'eaux
artificielles de Barbges ,
I. 254
G.
Gaz acide carbonique , I. . 332
azote ,1. 333
hépatique, li . . . 337
hydrogène carburé , I. 336
— sulfuré , li . . . 337
hydrogène , I. . . . 335
inflammable , 1^ . . ihid.
oxide d'azote , I. . . 338
oxîgène , Il . . . . 340
septon , I. . . i . 333
thermoxidedeseptonvi ï7).
Gaz thermoxigène , I. . . . 340
Gelée de corne de cerf, I.' 342
Gélatine de' colle , I. . . . 343
Graisse oxigénée , 1; . • •
MATIÈRES.
H.
Huile animale de Dippel , I. 37»
Huiles aromatiques ,1, . . 347
Huile d'anis. Voyez Huile de
fenouil.
de baies de geniferre.
Voyez Huile de fe-
nouil.'
de catvi; Voyez Huile
de fenouil.
de citron , I. . . . 355
de fenouil , I. . . . 355
de lavande. ^07. Huile
de menthe poivrée .
de limons.' Voy, Huile
de citron.
de menthe poivrée , I. 355
volatile de noix mus-
cade , 1 356
exprimée de noix mus-
cade , 1 357
d'orange. Voyez Huile
de citron.
de romarin. Voy. Huile
de menthe.
de ru* . Voyez Huile de
menthe.
de sauge. Voyez Huile
dé menthe.
de tapaisie. Voy. Huile
de menthe.
volatile de térébenthine
rectifiée , I. . . . ibid.
Huiles Jixes douces, , simples
ou combinées .
Huile d'amandes ,1. . . . 36o
ammoniacale,!. . . 362
ammoniacale camphrée,
I.- . . . ... . ihid.
avec l'amraoniure de
mercure , I. . • . ihid.
TABLE DES MATIÈRES.
Huile de beon. Vojez Huile
347
d'aman des.
camphrée , I. .
. 364
d'œufs , I. •
. ïbid.
douce de vin , I. .
. i33
de lin. Voyez Huile
d'amandes.
de lin avec l'eau
de
chaux , r. .
. 365
de noix. Vojez Huile
d'amandes.
, 365
, 367
de romarin , I.
. 356
de rue , I. • . .
. ïbid.
de sauge ,1. . .
. ibid.
de tanaisie , I. .
. 355
. 368
sulfurée camphrée.
V.
Huile sulfurée,
pyrogénée , I. . . . ibid.
pyrogénée de corne de
cerf rectifiée , I. . 370
— de succin ammonia-
cale , 1 371
— dé succin rectifiée,!, ibid.
. de succin rectifiée , I. ibid.
. de vitriol distillée-, I. 140
I.
Infusion ,1.. 372
d'aya pana , I. .
. de cachou , I. .
de digitale pourprée; I. 374
. ibid.
. 375
376
. ibid.
. 373
de quinquina , I
de rhubarbe , I.
de roses , I. .
de séné , 1 377
R.
Kermbs minéral ,11. . . . 71
L.
Lait virginal ^ I. . . . . l55
Laudanum liquide , T. . . .175
Lessive caustique , \l. . . . 109
Limaille de fer non rouillée', I. 143
Limonade minérale ,1. . .140
Liniment rafraîchissant , I. . 3io
volatil , 1 362
Liqueur anodine min. d'Hoff-
mann , 1 166
anodine nitreuse , I. . l65
fumante de Boyle , I. 167
probatoire, II. . . .160
de terre foliée de tkr-
tre , I. . ... 93
Litharge, II 88
M.
Magistère de bismuth, II
de camphre , I
de soufre , II.
Magnésie , I. . .
Magnésie calcinée , II
Malate de fer , II. .
Mercure acétate , I.
corrosif, II.
doux , II. .
gomme ux de Plenck
V oj'es: l'Appendice
précipité blanc , II.
précipité rouge , II.
purifié , II. .
soluble ,11. . .
Miel acétaté. Voj-. Oximel.
avec l'acétate de cui-
vre, II. . . ,
despumé , II. .
Miels médicinaux.
Miel rosat ,11
Minium ,11. .....
Mixtures ,11
Mixture camphrée , II. ,
frigorifique , II. i
musquée , U. . .
82
199
i38
202
I
2
87
26
3
23
87
4
84
5
6
8
89.
9
ibid*
10
H
348 TABLE DES
Moxa , II. 20I
Mucilage , II. aoa
de gomme adrngantjl. 2o3
de gomme arabic[ue ,
II ao4
de gomme arabique
mercuiiel, II. . . ao5
Muriate d'ammoniaque et de
fer, II. . , . . i3
— purifié , II. . . . II
d'autimoine , II. . . 14
de baryte , II. . . . 17
de chaux , II. ... 21
de chaux arec oxide de
mercure. f^oyez'Eau
phagédénique.
de mercure précipité ,
Il 23
de mercure sur-oxidé ,
II. ...... 26
dépotasse suroxigéné ,
II 3o
oxidule de mercure, n. 3i
de soud« , II. . . . 37
Maso artificiel , II 38
N.
Nitrate d'amrûoiiiaque , II. . 3g
d'argent fondu , II. . îhùi.
ammoniacal , II. . . ihid.
de mercure ,11. . . 42
de potasse purifié , II. 43
Nitrification. qy. Opérations
pharmaceutiques, I. 58
o.
Oleo-saccharum de menthe
poivrée , II. . . . 44
de limon ,11. . . . 45
de cédrat , II. . . . ihid.
de bergamote , II. . ibid.
MATIÈRES.
Onguent d'acétate de plomb <
Il 45
d'althasa composé , II. 46
d'arthanita , II. . , . 62
aromatique ,11. . . 46
basilicum , II. . ^ . 64
de blanc de baleine , I. 210
citrin , II. . . ^ . 5z
de cire , 1 210
digestif, n 63
d'élémi et de térében-
• thine ,11 47
Onguents niédicinauxjïl. 48
Onguent mercuriel , II. . . 5o
de la mhre ,11. . . 55
nervin, II 46
de nitrate de mercure ,
II 52
aegyptiac , II. . . . 5
nutritum , II. . . . 45
d'oxide blanc de mer-
cure par l'acide sul-
furique , II. . . . 64
- — blanc de plomb , II. ibid.
— de plomb demi-ri-
treux ,11 55
— de zinc , II. . ^ . 5^
— de zinc non purifié ,
II ilid.
populeum , II. ... 58
rosat ,11 59
de staphisaigre , II. . 60
de storax , II. ... 47
de soufre , II. . . . 60
de soufre composé , II. 62
de térébenthine , II. . 63
— et de poix noire, II. 64
de tuthie , II, . , . 57
Oxalate de mercure , II. . . 64
acidulé de potasse , II. 65
Oxide d'antimoine par l'acide
niuriatique , II. . . 67
TABLE DES
Oxide d'antimoine avec le phos-
phate de chaux , II.
67
— avec la potasse , II.
69
— sublimé , II. . .
70
— sulfuré orangé , II.
71
— sulfuré rouge, II.
71
d'arsenio , II. . .
75
blanc de bismuth , II. .
82
— de mercure par l'a-
cide sulfurique , II.
83
gris de mercure, II. .
84
blanc de plomb , II. .
85
rouge de mercure par
la chaleur , II. .
86
rouge de mercure par
l'acide nitrique , II. .
87
demi-vitreux de plomb ,
II. . .
88
rouge de plomb , II. .
89
de zinc impur préparé ,
rr
90
de zinc sublimé , II. .
ibid.
Oxigénation. Voy. tom. ler , p
. 58
191
P.
Petit-lait avec l'alun , II. . . 92
vineux ,11 98
en poudre , II. . . . ibid.
Pétrole ,11 ibid.
Phosphate de soude ,11. . . 206
Phosphore , II. . . . . . 96
Pierre caustique , TI. . . . I09
infernale ,11. . . . 89
Pilules ,11 99
Pilules aloétiques , II. . . . 100
d'aloës composées , II. loi
d'aloës avec l'asa-fœ-
tida ,11 loa
aloétiques avec la colo-
quinte , II. . . . ibid.
d'aloës avec la myr-
rhe, II io3
MATIÈRES.
Pilules d'antim. composées, II. Io3
d'asa -fœtida compo-
sées , II. . . . . 104
de cynoglosse. Voyez
Pilules d'opium.
de galbanum compo-
sées ,11 104
mercurielles , II. . . io5
— de Londres , II. . ibid.
— gommeuses , II. . 106
— dePlenck,II. . .ibid.
d'opium ,11. . . . ïbid.
thébaïques d'Edim-
bourg ,11 107
de Plumer, IL . . lo3
de rhubarbe compo-
sées , II' . • . • 107
sciUitiques ,11. . .108
— d'Edimbourg , IL . ibid.
Poids. Voyez tome i^r , page 67
Pommade oxigénée , IL . . 345
Porphyrisation. V. t. i^r, pag. 67
Potasse du commerce. Voyez
Carbonate alcalinule
de potasse,
fondue ,11. ... 109
liquide ,11 irr
Potion , IL . . . . . . ibid^
anti-septique. /^.Acide
sulfurique. Acide ni-
trique , Acide oxali-
que.
émé tique. Voyez Tar-
tritre d'antimoine et
de potasse.
excitante alcoholique.
Voyez Alcohol.
narcotique. VoyezVva.
d'opium.
purgative. V. Sulfate
de magnésie ,Tartrite
de potasse , Tartrite
acidulé depotasse,etc.
350 TABLE DES
Poudres ,11.
Poudre d'Algaroth , II. . . 67
aromatique , II. . . ii3
dentirùce de (juinquina
aromatisée compo-
sée ,11 11^
cle Dower , II, . , . ihid.
d'ipécacuanlia et d'o-
pium ,11. . . . ilid.
d'opium ou. opiate, II. 116
Précipité blanc , II. ... 28
gris ,. II. 84
per se , II. .... 86
. rouge , IL . . - -^j
Prussia te de potasse , II. . .116
de chaux , H- • . . 117
Pulpes , II, 118
Pulvérisation, if^". tom, i=s p- 6a
IIJOU
R.
B'eclifîcation. P^-oy. tom. i", p, 60
Résine de benjoin , II; , .119
■ de jalap , H. . . . 120
de quinquina;': T^ojez
E»tr. résine dé quin-
quina ,1. . , . 329
Rob , II. . .... . . 121
B-ob de sureau; ï^oycz Suc' de
sureau.
S.
Salification. V. tom. i«r , page 6r
Savon acide , II. ' ;' :.' '. . 121
d''.acide sulfu'rique , lï. ihid,
médicinal, II; . . . 122
' dre soude , II. . . .ihid.
Sel acide de tartre-. Acide
tartareux'.
admirable de glaiîber.
V^. Sulfate de soude.
Sel alcali marin. T^. Soude.
MATIÈRES.
Sel amer. Voyez Sulfate de-
magnésie,
ammoniac. /^o/e^Mu-
riate d'ammoniaque
purifié,
de baryte. V. Muriate
de baryte,
cathartique. V. Sulfate
de magnésie,
commun. V. Muriate
de soude,
d'epsom. Vay. Sulfate
de magnésie,
de glauber. V. Sulfate
de soude,
marin calcaire. Mu-
riate de chaux,
de mars. Voy. Sulfate
de fer.
de nitre. Voy. Nitrate
de potasse.
d?6seille. Voyez Oxa-
late acidulé de po-
. tasse.,
de Saturne. ^.Acétate
de plomb.
.1 . sédatif, I. .... io5
' . de soude. Soude.
. de succin. Voy. Acide
.succiuique.
. de tartre. Voyez Acide
. tartareux.
. volatil de succin , I. . IS9.
Sinapisme. Voy. Cataplasme
■ d& moutarde.
Sirop , II. 126-
Sirop d'acide acétique , II. . 128
— citrique ,11. . .129
de camomille , II. , . ihid.
camphré , II. . . . ihid.
de cannelle , II. . . i3o
de cerises , II. . . . i3r
db chicorée , H. . . ihid.
TABLÉ DES
Sirop d'écoroe de cédrat , II. i3x
— de limon , H. . . ihid.
— r d'ûrange., II. . . ibid.
de framboises. F', pour
sa préparation l'ar-
ticle Sirop d'acide
acétique,
de gingembre , II. . l3a
de groseille. J^. Sirop
d'acide acélicjue.
dé guimauve , II. . . ilid,
de quinquina , II. . . i33
de nénuphar , II. . ibid.
d'opium , II ibid.
de pavot blanc , II. • i34
diacode , II'. . . . ibid.
dé roses rouges , II. . ibid.
dé scille ,111 . . . i35
de verjus. V. Sirop de
campHre.
' '- - ' de violettes ,11, . . ihid.
Soïàtion. P^oy. tome 1^', page 68
Solutiondenitratedemerc.,n. i36
Soude , If. i37-
Soufré doré' d'antimoine , II'. 71
précipite , II. . . . l38
sublimé^ II. . . . ibid.
Slorax pùrilîé ,11 140
Sublimation. tom.,i*y , page 56.
Sublimé corrosif, II. . . . 26
Sucre de Saturne. V. Acétate
de plomb cristallisé.
Sucs végétaux exprimés , dé-
purés, condensés, II. ihid.
Suc épaissi de sureau , II. . 144
Sulfate acide d'alumine et de
potasse , II. . . . 145
d'alumine et dépotasse
calciné , II. . . . 146
de mercure.
de cuivre , II. . . . 147
de fer ,11 14g
de magnésie , II. . . i5i
/
/
/
MATIÈRES.
Sulftite de mercure, IL . . i53
de potasse, II. . . . ibid.
de soude , II. . . • 1^4
de, zinc, II. . . . • i56
Sulfure d'ammoniaque , IL- . l57
d'antimoine, II. . . l58
dlantimolne et de mer-
cure ,11 i59
de chaux etd'arsenic,II. 160
de chaux liquide, II. . 161
d'étain,II. . . • .16a
noir de mercure , II. . i63
rouge de mercure , II. 164
de potasse , II. . • • 166
T.
Tablettes.de bouillon-, Il • . 198'
Taffetas d'Angleterre , I. . . 29°
Tamisation. JP^. tome I et, page 62
Tannin , II. l63
Tartre émélique , Ili . . . 17^
faritrite aoidule de potasse, II. 170
d'ant. etide potasse , II. 17a
de fer etde-potasse, II. 174
de potasse , II, . . . 176
Teintures;,, li 170
Teinture. d'absinthe , I. . . i57
d'alcée ,11 177
d'aloës , 1 149
. et.de rhubarbe-, I. . 164
d'asa-fœtida ,1. . . i6r
de baume du Pérou, I. ibid.
de benjoin , I. . . . l55
de cachou , I. . . • 163
de cantharides , I. . . i56
de carvi , I i5a
de castoreum , I. . . i63
de cannelle , I. . . . 169
de coloquinte, II. . . 158
de digitale pourprée, I. iSg
d'ellébore , II. . . . itjg
3f)2 TABLE DES
Teinture de gayac , I. . . .168
. volatile de gayac , I. . i5i
de gentiaoe ,1, . . 169
. de gomme kino , I. . » 170
de c£uinc[uina , II. , . 200
de mars pommée, II. a
de menthe poivrée , I. i52
de myrrhe , I. . . . 174
nervine. V^oy. l'Appendice,
d'opium , I. . . . . 175
de phosphore , I. . .176
de résine d'indigo , I. . 178
de rhubarbe, I. . . 179
. — spiritueuse, I. . . ïbid.
de romarin , I. . . . iSz
de succin , I. . . . 180
thébaïque , I. . . .175
de valériane , I. . . i8r
Térébenthine cuite ,11. . . 180
Thermomëtre. V. t. ler, page 65
Thermoxidation. V. t. I^r, p. 58
Trituration.^, tom. i^r, page 62
Trochisques , II i8r
Trochisques d'amidon ,11. . 180
d'amidon et de gomme,
II i83
. de guimauve et de gom-
.me arabique, II. . ïbîd.
d'ipécacuahhà , II. . . 184
dç magnésie , IL 1>. .3 . i85
dç réglisse et dè gom-
me, II. . . . . i85
MATIÈRES.
Trochisques de réglisse et d'o-
pium composés, II. . ï86^
Turbith minéral , n. . . . i53
V.
Vaporisation, ^. tom. le', pag. 58
Verre d'antimoine , II. . . . 1 87
Vins médicinaux , II. . . . 188
Vin d'absinthe ,11 190
d'aloës ,11 191
antimonié , II. . . . 196
aroino-aioétique , II. . 191
aromo-ferré ,11. . .19a
aromo-opiaté , lî. . . 198
chalybé ,11 192
émétique , II. . . . 196
de gentiane composé ,
II. . . . . . . 194
d'ipécacuanha ,11. , .195
dé quinquina , II. . . 196-
de tartrite d'antimoine
et de potasse , II. . ibid^
Vinaigre commun , I. . . . 99;
distillé , I ilid.
radical , 1 97
' de Saturne , I. . . . 88
des quatre voleurs , I.
Vitriol bleu , II. . '. . . .147
de mercure , II. . . . i53-
vert, II 149
de zinc ,11 i56„
V
TABLE DES MATIÈRES
BLE DES MATIÈR
CONTENUES DANS L'APPENDICE.
Acétate de plomb liquide, (procédé perfectionné.) P^z^e 207
Borate de mercure. . . . ibid.
Eau éthérée camphrée 209
jEIectnaire anthelmintique. 2.11
Electuaire hydragogue. ...» ibid,
Elixir anti-scrofuleux 212
amer ■ 2i3
amer anti-scrofuleux. Voyez Elixir anti-scro-
fuleux.
——parégorique d'Edimbourg 2l3
— — parégorique de Londres. 214
Emplâtre perpétuel de Janin . 2l5
Esprit sulfurique éihéré martial. Voyez Teinture éthérée
de Bestuchef.
.Ether acétique canlharidé 216
balsamique de Tolu 217
phosphorique ibid.
sulfurique ferré. Voyez, Teinture éthérée de
Bestuchef.
Infusum aqueux d'opivim de M. Chaussier 219
Liqueur pour injection contre la Gonorrhée. . . . 221
Masse odontalgique de Vogler 223
Mixture anti-syphilitique de Cirillo ibid.
Muriate triple d'or et de soude. 224
Opiat contre la gonorrhée 225
Or divisé 226
Oxide d'or précipité par l'élain ibid.
• ■ — — précipité par la potasse. ...... 228
Pùle pour les engelures 229
354 TA.BLE DE l' APPENDICE.
Pilules d'aconit mercuriclles .' . . 23o
— — ; de James 23 r
majeures d'Hoffman 282
spécifiques de Genève ibid.
totiique de Moscow 2,33
Pommade anti-psorique 284
anti-syphilitique de Cirillo 235
contre la gonorrhëe , du même. Voyez Pom-
made anti-syphilitique.
stibiée. 236
Poudre dentifrice d'Hufeland 287
Prussiate de mercure ibid.
Solution anti-vénérienne 289
minérale de Fowler 240
Sirop anti-scorbutique de M. le docteur Portai. . . . 242
anli-syphilitique 248
— • — balsamique de Tolu. (Nouveau procédé-.). 246
contre la coqueluche 247
— — contre la toux , de M, le docteur Desessartz. . . ibid.
' de gomme kiuo 249
de ménianthe composé 25o
de sulfure de potasse 261
de vanille 253
Teinture alcoholique de quinquina martiale. . . . 264
éthérée de baume de Tolu. Voyez Ether bal-
samique de Tolu-
éthérée de Bestuchef. 256
éthérée de digitale pourprée 267
— éthérée de cantharides. Voyez Ether acétique
cautharidé.
■ éthérée de valériane 258
nervine. Voyez Teinture éthérée de Bestuchef.
nervino-tonique de Lamothe. VoyezTe'mlure
éthérée de Bestuchef.
■ ■ Teinture ou essence scillitique de Keup. . 259
INDEX.
AcETA.S ammoniacale , I. .
83
Adeps
oxygenatus , T. . . ,
345
86
299
hydrargyrl ,1. ...
87
muriaticum , I. . . .
3oÔ
plumbi cristallisatum ,
3o8
88
sulphuricum , I. . . .
3ii
— liquidum , I. . • •
90
^thiops martialis > I. ...
3i6
. ■- — .liquiduin cum alco-
Albumen aluminosum, I. .
145
91
146
potassas , I. . :x'!.iJi^ .
92
aloe-myrrhatum , I. .
i58
Acidum aceticum aromati-
aloe-rhabarbaratum, I.
164
95
149
. — camphoratum ,1. .
97
ammoniatum ,1. . .
i5o
. — concentra tum , I. .
97
— cum guayaco , I. .
i5r
. — distillât, dilut., I. .
99
l52
— impurum , I. . . .
ibid.
asafcstidatum , I. . .
161
benzoïcum ,1. ...
104
benzoatum ,1. ...
i55
106
— compositum , I. . .
ibid.
carbonicum , I. . . •
337
camphoratum , I. . .
163
107
cantharidatum , I. . .
l56
muriaticum , I. . . .
109
castoriatum , I. . . ,
l63
— oxYgenatura ,1.. .
III
cum. acido acetico et
117
sulphurico , I. . . .
i53
nitïo-miiriaticum,!. .
123
cum absinlhio , I. . .
i57
123
cumbalsam. peruv.,II.
161
pbosphoricum , I. . .
127
cumcincbonâ, I. . .
200
128
cum cinnamomo, I. .
159
succinicum, I. . .
129
cum colocynthide , II.
198
. sulphuricum cum alco-
cum digitalipurpur., I.
159
i36
cumhelleboro nigro, I. igg
cum alcohole aroma
cum gentiana comp. , I
160
i38
cum guayaco ,1. . .
168
: — dUutum ,1. . .
140
cummelissacomposit.
ibid.
U
199
sulphurosum, I. . .
i3o
cum myrrhâ , I. . . .
174
— aetiiereum , I. . •
i33
cum résina indica , I. .
178
142
179
INDEX.
356
Alcohol cum valerlana ,1. .180
dilutum , 1 164
gsthereum acidi nitrici,
I i65
ae thereum acidi sulphu-
rici, 1 166
pliosphoratum , I. . . 176
polyaromaticum , I. . 177
succinatum , I. , . . 180
Ammonia lic£uida, I i83
succinata, 1 186
Ammoniaretumliydrargyri,!. 190
cupri liguid., I. . . . 189
— composit. , I. . . . 188
Amylum , I i8a
Aç[ua amygdalarum amar., I. aSi
baccarum juuiperi , I. aSa
calcis . 1 24a
campliorata , I. . . . 283
cerasor. uigror. , I. . . 235
cinnamomi ,1. . . . 284
cumacidocarbonico,!. 248
carbonatisacidulis cal-
cis, I 256
ferri, 1 267
potassce,!. . . . 268
disfillata, 1 245
florum aurantior., I. . 286
foEDiculi, 1 285
tydrosulpburata , I. . . 261
lauro-cerasi , I. . . . 287
marina arte facta , I. . 262
menthce piperitidis , I. 289
cum alcobole ,1. . . 240
oxygenata ,1. ... 266
phagedoBiiica , I . . . 28a
theriacalis , 1 241
Ac[uae minérales , I. . ... 248
B0RA.X alcalinulumsodae, I. . 198
Butyrum cacao , 1 191
Calx, 1 217
Camphora , 1 199
Candelulas acetatis plumbi, I. 195
Carbo ligai puriiicatus , I. . . 2i5
Carbonas alcanul. ammonîap ,
1 20t
— potassae , 1 2o3
— sodae, 1 2o5
magaesiae , 1 202
Cataplasma allhaîae composit. ,
1 207
aromaticum 2c6
cum laete j 1 208
micae panis ,1. ... 207
sinapeos ,1, .... ibiJ.
Cera alba , 1 218
Ceratum , 1 208
acetatis plumbi. . . .,210
cantbaridis ,1. . . . 21 r
gvunmosum,!. . . . 212
hydrargyri ,1. ... 2i3
oxydi plumbi semivi-
trei , 1 214
resinosum ,1. ... 214
saponis, 1 2i5
— camphorat., I. . . 2i5
spermaceti ,1. ... 210
Chalybs pulverisatum , I. . 148
Citras potassae , 1 219
Coriarius ,11 168
Conserva , 1 221
absiathii , 1 222
ari , I ibidf.
pvunisilvat ibicf.
rosae rubrœ , I. . . .ibid.
DECOCTUM , 1 223
cinchonse , I ibid.
daphnemezcreon ,1... 225
guayaci composit. . . ibicf.
hordei. 226
polygalae senegae. . . 227
sals.iparillae , I. . . . 228
EiECTUARIUM, 1 283
aromaticum , I. . . . 284
rhei corapositum , I. . 286
opiatum , 1 285
theriaca , 1 2B7
Eroplaslrum , I. ...... 290
IND
Eœplaslniiû gummx amtnonia-
ci, cuni hydrarg., I. 292
ichthyocoUae , I. . . . 291
ladani compositum , I. 2.g3
Emulsio amygdalarum , I. . . ihid.
camphorata, I. . . -294
cum gum. arabico , I. 295
seminum citri , I. . . .ibid.
ïîxtractum , I • Sig
absinthii , I. . . . . 325
aconid napelll , I. . . ibid.
aloes , 1 3^6
cichorii ^ I. . . ; . . 3^5
cinchonae , 1 828
dulcamarae , 1 325
gentianae , I ibid.
opii , I i . 827
quercûs, 1 3^5
resinosumcinclionaB,!. 829
salicis , I. . . . . . • 3^5
saponarise , I. • . i . ibid,
scillae , 1 33o
taraxaci , 1 325
I Gaz acidum carboaicum , I. . 882
hydrogen.,1 835
hydrogen.carburalum,
I. ........ 836
• — sulpliuratum , I. . 887
oxîdum azoticum , I. ■ 338
oxygen. , 1 840
nitrosum , 1 333
Gelatina cornu cervi , 1» . . 842
glutinis , 1 848
Htdrargyrum purificatum ,
II 4
Infusum, I . 37a
ayae panae, I ibid.
cafhenu , 1 878
cinchonae oÊcin. , I. . 874
digitalis purpureae. . . ibid.
rhei palmati, t. . . . 875
rosae galllcae , I- . . . 876
sennae, 1 ^ji
Jus osïmm; I igô
II.
EXi ôb'J
Ju^culum sîccum , I- . . . . 198 ,
MAGNESIAUSta , II I
Malas ferri ,11 2
Mel despumatura , II. . ' . . 6
acetatum ,11 91
cum acetato cupri , II. 5
rosatum ,11 8
MIxtura camphorata , II. . . 9
emoschoj II. . * . . II
frigorifica ,11 lo
Moschus artificialis, IL . . . 38
Moxa , il. 2or
Mucilage ,11 20a
gummi arabici , II. . . 204
merciirlalis , II. . . . 2o5
— tragacanthse , II. . . 2o3
Murias ammonias purificat. ,11. 1 10
— et ferri, II. ... i3
antiraonii. II. . > . . 14
barytae ,11 17
calcis ,11 as
hydrargyri oxidulum ,
11 3r
— prsBcipitat. ,11. . . 23
— hyperoxydat. , II. . 26
polassje oxygénât. , II. 3o
sodse purum , II. . . . 87
NiTRAS ammoniœ , II. . . . 89
argenti fusum , II. . . ibid,
hydrargyri , H. . . * 4a
potassae purificatum ,
II 43
OleA aromatica , 1 847
Oleo-saccharum menthœ pi-
ritidis ,11 44
Oleum ammonlatum , I. . . 86a
amygdalarum, I. . . 860
camplioratum , I. » . 864
citri , 1 853
cum ammoniareto hy-
drarg. , 1 862
fœniculi , 1 355
lavandulse , I ibid»
Uni cum aqua calcis, I. 365
35
I
Oleum mentliaB pîperltlills , I,
355
Pilulse, II.. . ;
99
100
365
364
compositae , II. . . .
lor
pressum macis, I. . .
357
cumasafœtida , II. . .
102
pyrogenatum , I. . .
369
cum colocynthide, II.
ibid.
— cornu cervi rectifie,
cum myrrha, II. . . .
Io3
370
galbanicomposit., II. .
104
— snccini ammonia-
hydrargyri, II. . . .
io5
cale , I
371
— gummossB, II. . . .
106
■ — ^succinirectifîcat., I.
ihid.
ilid.
terebcntliinœ reclific. ,
rhei compositae , II. .
107
I
358
ic8
367
stibii compositae , II. .
io3
rorismariai , I. . . .
356
icg
îbid.
Potio ,11. .
iir
ibid.
Prussias potassae ,11
116
sulphuratum, I. . . .
368
Pulpae ,11
ii3
355
lia
"volatile myristicœ mos-
Pulvis aromaticus , II. . . .
Ii3
336
dentifricius , II. . . .
114
OxalaS acidulum potassas , II.
65
ipecacnanhas etopii,II.
114
64
116
Oiydumantimonii cum phos-
119
phate calcis , II. . .
67
120
75
ihid.
hjdrarg. album, acido
Sapo acidi sulphurici , II. . .
121
sulphurico confec,
I2Z
II
83
Sérum lactis cum alumine^ II.
92
— cinereum , II. . . .
84
— vinosum , II. . . .
93
— rubrumper acidum
i37
87
Solutio nitratis mercuriî , H. .
i36
— rubrumperigoemill. 86
296
plumbi album , II. . .
85
297
— rubrum ,11.
89
140
— semivitreum , II. .
88
141
ïtibii cum potassa, II. .
69
Succus spissatus sàmbuci, IL
144
— sublima tum, II.. .
70
Sulphas acidulum alum. etpo-
wismuti ,11
8a
145
90
idem exsiccatum, II. 146
zinci impurum praepa-
acidulum hydrargyri ,
90
II
i53
93
147
20Ô
I4SI
IND
SulpHasmagnesîse ^ II. • • • i5r
jnercurii, II l53
potassœ ,11
sodœ ,11 i54
ziaci ,11 l56
Sulpliur prœcipitatum , II. . . i38
sublimaluin , II.. . .ibid.
S&lphuretum amniomue", IL. i^j
stitii, II-. . l58
— et mercurli , II. . . i5g
calcis et arsenici , H. . i6o
— liquiduni ,11. . . l6r
hy diargyri nigrumj II. l63
— rubrum , II. • . .164
potassœ ,11 166
stanni ,11 162
Syrupus ,11 126
acidi acetici ^ II. . . . 128
althœae ,11 iSa
amomi zingiberi, II. . . iSa
camphorae , II. . : . 129
cinchonse , II i33
opii ,11 ibid.
papaveris albi , II. . .184
rosae rubrœ , II. . . .ibid.
scillae maritimœ , II. . i35
violarum , II, . , . . i35
TARTRAS acidulus potassœ ,
11: 170
ferri et potassas , II. . 174
potassœ ,11. .... 176
antimoniietpotassœ, II. 173
Terebenthina cocta , II, . . . 180
Tinctura alceœ, flore purpu-
teo ,11 177
Trochisci ,11 181
althœœ et gummi ara-
bici, II i83
amyli ^ II i8a
— cum gummi , II. . i83
EX.
Trochîscî glycyrrtizae cum
184
cura gummi , II, , . .
I(5S
1 nm |3 Cl 3^ Il
103
îpccacUQ.nli£B , II« « ,
Ungttenta medicata , II.. .
48
Unguentum arcm^ticum , II.
acetatîs plumbi ,11. .
45
althœœ composit , IL.
46
elemi et terebentliiaœ,
II.
47
e sulpliure , II. . . .
60
e sulphuve composit.,
62
57
liydrargyri ^IL • > •
5o
jiitratis hydr. ,11. . .
52
oxidi albi hydrargyri ,
acido sulphur. coa-
feot. ,11
5.4
oxydi plumbi albi , IL ibid.
— plumbi semivitrei ,
55
populeum ,11. . . .
58
59
térebintliinatum ,11. .
63
188
190
191
aromo-aloeticum , II. .
ihid.
aromo-ferratum , IL.
zçiz
cinclionœ ,11
196
cum tartrite antimonii
et potassœ , IL. . .iiid.
Vinumgentianœ compositum,
Il 194
ipecacuanliœ ^ H . . 195
opii aromaticum , IL . 198
Vitrum antimonii, IL . . . 187
FIN.
ERHATA DU PREMIER VOLUME^
"Page lo, ligne 17, au Heu âela lettre (P.) qui termine la note sur le
cachou , lisez : note de l'Auteur.
— — 8r , l5 , colaturse , /ije^ / colatura*
88, 9, épyrile , lisez: épyrèle.
— ^ — ga , 3r , potasse carbonatlsée , lisez : potasse cartonatée.
l3l , 7 gaz acide sulfurique , lisez : gaz acide snlfureux.
■ 190, La note placée au bas de cette page est du Traducteur.
■ i02, 7, carbonate alcalinule de magnésie, .• carbonate
terrule de magnésie.
— — aog , • La note placée au bas de cette page se rapporte à
la dernière phrase de l'article Céiat.
> 270 , 29 , sulfate de soude, demi-grain , lisez : sulfate de fer,
demi-grain.
— 3o8 , 32 , Wetter , lisez : Welter.
^ — 3S9 , — ^ 3i , épyrèle , lisez : huile pyrogénée.
ERRATA DU SECOND VOLUME,
Tage 3o , ligne 21 , thermoxigfene , lisez : gaz thermoxigène»
, Sg, 5, sommités , ; feuilles.
_ iSa , 29, cette décoction , lisez : la décoction.
_i — 1^4, 20, teinture de Mars, ces trois mots doivent êtr*
supprimés.
. ao3, 17, jal;ip , lisez : salep.
4 "jy h
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